Montataire : les propriétaires des maisons fantômes toujours dans l’attente

 Montataire, avril 2017. Pour Hedy Lemmouchi, Bond Duong et Bernard Barbier, la situation devient plus que problématique. Leurs maisons devaient leur être livrées en 2013.
Montataire, avril 2017. Pour Hedy Lemmouchi, Bond Duong et Bernard Barbier, la situation devient plus que problématique. Leurs maisons devaient leur être livrées en 2013. LP/S.G.

    Pour eux, le cauchemar continue. En 2011, sept familles de Montataire ont acheté des maisons sur plan dans le quartier des Tertres. Des habitations individuelles, entre 80 et 95 m2, avec une vue dégagée sur le bassin creillois, qui devaient être livrées en 2013. Sauf qu'aujourd'hui, seul le gros œuvre a été réalisé. Une procédure a été engagée contre le promoteur.

    Entre les prêts immobiliers pour financer ces nouvelles habitations et les loyers de locations qu'ils ne peuvent donc pas quitter, les propriétaires sont pris à la gorge. « Avec 700 € de crédit, 900 € de loyer et les à-côtés, je suis obligé d'avoir deux emplois », peste Bernard Barbier. « Plus le temps passe, plus on s'enfonce », renchérit Bond Duong, un autre de ces propriétaires.

    Le programme immobilier est mené par la société civile de construction vente (SCCV) Tertres Domaine, filière d'EDI promotions, basée à Metz. Sa direction est restée injoignable. Son avocat, Didier Furlotti, assure toutefois que le chantier devait reprendre en 2015 mais que « des éléments inquiétants concernant la qualité des travaux » ont été mis au jour.

    « Ils essayent de noyer le poisson »

    Pour Tertres Domaine, les sociétés de construction seraient donc en cause. « La SCCV regrette cette situation mais ne peut pas faire courir des risques à ses clients », poursuit l'avocat, qui assure qu'une procédure a été lancée pour régler le problème. « Ils essayent de noyer le poisson », est convaincu l'un des acheteurs.

    « Pour que la situation se débloque, il faut que le promoteur soit jugé défaillant financièrement », souligne un propriétaire. Une expertise est donc en cours sur la capacité financière de la SCCV à achever le chantier. Si la liquidation judiciaire venait à être prononcée, le garant devra rembourser les plaignants. Le tribunal peut aussi déclarer que la société est en capacité de régler ses dettes. « Mais les délais seraient trop longs au vu des montants engagés. Je demanderai alors à la justice que le garant se substitue », détaille Serge Lequillerier, avocat de six des sept familles. L'expertise pourrait être dévoilée en août.