Fil info
2 min de lecture

Essonne : une enquête après la mort étrange d’un motard en garde à vue

Un homme placé en garde à vue pour un excès de vitesse et un refus d’obtempérer a été retrouvé pendu dans une cellule le 3 juillet à Arpajon.

Un commissariat de police (Illustration) Crédit : KENZO TRIBOUILLARD / AFP
Geoffroy Lang

Mais qu’est-ce qui a bien pu pousser Lucas M., un père de famille a priori sans histoire, à se suicider après avoir été interpellé pour conduite en excès de vitesse. C’est la question majeure que se pose aujourd’hui une juge d’instruction d’Evry, saisie fin juillet après la décision du procureur de la République d’ouvrir une information judiciaire pour rechercher les causes de la mort de cet homme de 34 ans le 3 juillet.

Ce soir-là, il avait été interpellé pour avoir roulé à 155 km/h sur une route départementale, mais également pour avoir refusé de s’arrêter lorsque les policiers ont tenté de l’arrêter. Selon les policiers du commissariat d’Arpajon (Essonne) qui ont procédé à l’interpellation, l’homme aurait même manqué de renverser des passants en montant sur le trottoir pour prendre la fuite. "On aurait aimé que ces gens soient retrouvés et témoignent", fait remarquer maître Jean Tamalet, l’avocat des proches de Lucas, auprès du Parisien.

L’avocat conseil souligne également que, malgré sa tentative de fuite, le motard est autorisé à appeler son épouse à deux reprises : pour lui dire qu’il sera en retard, puis, plus tard, pour l’informer qu’il passera la nuit au commissariat. La garde à vue de Lucas M se déroule d’ailleurs sans problème, rapporte Le Parisien, Lucas M trouvant même parmi les agents présents d’autres passionnés de grosses cylindrées pour parler moto.

Une mort plus que suspecte

À 20h15, un policier va toutefois le retrouver inanimé dans sa cellule. Selon les policiers présents au moment des faits, il aurait réussi à nouer ses chaussettes de sports entre elles puis à les fixer à une bouche d’aération pour parvenir à s’étrangler avec. Dans son rapport, le médecin du Samu dépêché sur place décrit un "étranglement avec un lacet". "L’autopsie dit que le sillon sur le cou, qui ne dépasse pas les 5 mm, peut avoir été aussi bien causé par une chaussette que par un lacet", maître Jean Tamalet.

Pour l’avocat, cette incohérence peut camoufler l’embarras des policiers qui auraient oublié d’ôter à la victime ses deux lacets avant de la placer en cellule. D’autant plus que parmi les effet personnels rendus par la police, les proches de Lucas n’ont récupéré qu’un seul lacer. Enfin, un dernier élément vient jeter sur le trouble sur cette affaire : l’absence de vidéo-surveillance. Les caméras de surveillance qui auraient pu ôter tout doute sur le déroulement des faits étaient en panne ce jour-là.

La rédaction vous recommande
faits divers Essonne commissariat

L’actualité par la rédaction d’RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien