Alors que beaucoup, sinon la plupart, de ses fans savent Bob Dylan est né Robert Zimmerman, moins nombreux à savoir qu'il a pris un certain nombre d'autres identités tout au long de sa carrière.

A peine sorti de l'école secondaire, Bob Dylan a pris le nom Elston Gunn à jouer du piano derrière le rock-and-rouleau tôt, Bobby Vee. Il jouait de l'harmonica pour '1964 album de Jack Elliot, Ramblin' Jack Ramblin, sous la poignée de Tedham Porterhouse. Vers la même époque, il a enregistré un album de vieilles chansons folkloriques comme Blind Boy Grunt.

Quand, en 1972, Dylan est apparu sur les troubles de la Somebody de Steve Goodman Sinon, il était connu comme Robert Milkwood Thomas. Des années plus tard, en tant que membre des Wilburies Voyager, Dylan transformé en Boo Wilbury. Enfin, en tant que co-auteur pour le scénario de Masked and Anonymous en 2003, il se métamorphosa en Sergei Petrov.

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Après avoir interviewé les auteurs morts, le Niortais Jérôme Pintoux signe un dictionnaire entièrement consacré au monument de la musique pop. Il n'en finit pas de gratter. D'abord sur le papier puis sur le clavier de son ordinateur. Insatiable démangeaison de l'écriture. Jérôme Pintoux est un auteur éclectique et prolifique. L'an dernier, il signait l'étonnant « Interviews d'outre-tombe », sélection très partielle des milliers d'entretiens fictifs que lui ont accordé des auteurs des siècles passés, de Rabelais à Victor Hugo.

" J'ai envie que les gens s'intéressent aux sources de Dylan : Rimbaud, Balzac, Villon... "

Il y a quelques mois, Jérôme Pintoux s'est souvenu de ses aventures adolescentes de petit Niortais explorant le swinging London des années soixante pour sortir « Vinyles Vintage », roman trépidant entre expérience personnelle et rencontres fantasmées avec les pop-stars anglaises des sixties. Car, en plus d'être lettré et littéraire, l'ancien prof est mélomane, fan et passionné de rock, au point de collaborer à des revues spécialisées comme feu « Crossroads » ou « Juke Box magazine ». Le voilà maintenant qui s'attaque à un monument de la déjà old rock story, Mister Robert Zimmerman, plus connu sous le patronyme de Bob Dylan.

« Un projet longtemps resté dans mes tiroirs »,

explique Jérôme Pintoux, particulièrement touché par la fibre toute littéraire des textes de Dylan : « C'est un poète autant dans la ligne de Rimbaud que des surréalistes. Il est capable de potasser son Villon comme d'écrire des textes inspirés de Balzac, qu'il adore... » Alors, évidemment, Jérôme Pintoux ne pouvait écrire une biographie ordinaire de Bob Dylan. C'est à travers une multitude d'entrées, thèmes, citations, titres ou extraits de chansons, que notre prof retraité retrouve sa verve didactique au fil de ce singulier dictionnaire Dylan. Le livre s'articule autour d'un déroulé alphabétique, prétexte à des commentaires littéraires autour des textes du vieux Bob. D'où l'originalité d'un livre qui n'est donc pas, vraiment pas, une bio de plus, dans un rayon déjà fourni en la matière.

Contre la " pipolisation " de la critique rock

« Dans ce livre, je revendique un objectif pédagogique implicite mais très accentué : inciter les gens à s'intéresser aux sources de Dylan. Rimbaud, Balzac, Villon, Kerouac, Lord Byron ("Ballad in plain D "), Edgar Poe (dans " Mister Tambourine Man ", par exemple)… », explique l'auteur, qui égratigne au passage une certaine « pipolisation » de la critique rock : « Trop de livres sortent où l'on met surtout en valeur l'aspect spectaculaire ou sordide de l'histoire du rock. Par exemple, on va insister sur les circonstances du décès de Jimi Hendrix, mort dans son vomi, sans évoquer son chef-d'œuvre Electric Ladyland… » A l'inverse de la méthode Pintoux, où l'écriture, y compris à propos de rock, s'intéresse d'abord à la musique et aussi, voire surtout, à la lettre.

« Bob Dylan, dictionnaire », par Jérôme Pintoux, Éditions Camion Blanc, 314 pages, 30 €. Pour commander le livre,

www.camionblanc.com

  Frédéric Delâge

http://www.lanouvellerepublique.fr/

Par Jean-Paul Bourre Paru en : Janvier 1986 152 pages Collection

« L'Histoire à vif »

« Bob Dylan n’a pas cessé de s’inventer » (E. von Schmidt).

Poète et chanteur, idole des années soixante et roi des hippies, symbole d’une génération décidée à « changer la vie » à coup de rock’n roll et d’hallucinogènes, avocat des droits de l’homme et de l’égalité des races. Un habitué des ruptures et fuites en avant : « J’ai brûlé tous les ponts derrière moi. » Pour aller où ? Loin du confort des « Babylones infernales» et de la prison de son propre mythe, le voici partant pour le Népal, s’initiant au bouddhisme zen, en quête de la « claire lumière » dont parlent les ascètes du Tibet... Et pour achever de désorienter sa paroisse, un virage vertical : remontant du coma après son accident de voiture, il chante sa rencontre avec le Christ (« Slow Train Coming, Saved, Shot of Love »). On s’attendait à tout, mais pas à cela... Fixé, Dylan ? Sa vie n’est pas exactement celle d’un chrétien B.C.B.G. Et l’avenir reste ouvert, c’est le moins qu’on puisse dire. En attendant, les faits sont les faits, vous avez bien entendu . Dylan parle de conversion. On peut se boucher les oreilles et crier « au secours ! ». On peut aussi essayer de comprendre et de deviner. C’est ce que tente ce livre.

http://www.editionsducerf.fr/