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16 janvier 2014 4 16 /01 /janvier /2014 16:46

Les monnaies de l’Afrique Antique ...

Le but de cet article est de présenter, simplement, sans entrer dans une étude fouillée, les différents monnayages des civilisations des cotes nord de l’Afrique antique. Un préalable à cette description est la présentation de la civilisation phénicienne, qui est à l’origine directe du développement de toutes ces contrées.

Les cotes africaines ont été très influencées par la civilisation phénicienne

Les Phéniciens semblent s’être établis vers 3000 av. J.-C. Leur grande période s’échelonne entre 1180 av. J.-C. et à la conquête d’Alexandre en 332 av. J.-C. Ils vivaient sur la côte entre le golfe d’Issos au nord et le mont Carmel au sud. Les intéressés se disaient eux-mêmes Cananéens mais surtout habitants de Sidon, Tyr, Byblos et Arados (Arwad). Cette formulation reflétait le sentiment d’appartenance à une cité plutôt qu’à un Etat. C’était, en effet, une confédération de cités et de petits royaumes indépendants et prospères, plus ou moins rivaux, peuplés de marins et de marchands, ayant chacun ses institutions, son culte, ses us et coutumes. Chacune de ces cités étaient dirigées par un roi, assisté d’un conseil. Chaque cité avait sa divinité tutélaire : Eshmoun à Sidon, Melquart à Tyr, Tanit à Serepta, Baal-Shamin à Byblos. Les plus importantes cités exercèrent parfois une hégémonie, et étaient sujettes à des alliances occasionnelles.

Les comptoirs phéniciens

C’est ainsi qu’en dehors de leurs grandes villes de Syrie, ils fondèrent aussi de nombreuses colonies marchandes. Cette expansion maritime était purement commerciale. Ils se tournent d’abord vers Chypre où Kition et Paphos étaient leurs deux principaux comptoirs : Chypre est d’ailleurs la région du monde qui a livré le plus grand nombre d’inscriptions phéniciennes. Puis, poussés par l’esprit d’aventure ou bannis pour raison politique, certains allèrent vers le couchant et fondèrent leurs premières colonies à partir du 10e - 9e siècle avant J.-C. : sur les côtes africaines (Utique, Carthage, et en Libye), en Afrique du nord (Utique, Carthage, Rachgoun, Mogador), en Sicile (Motyé), Sardaigne, Espagne (Cadix, Tartessos), à Malte, construisant ainsi un véritable “triangle phénicien”. La recherche des minerais nécessaires pour l’élaboration du bronze conduisit même les Phéniciens jusqu’en Cornouailles.

Le déclin des Phéniciens

D’autres peuples n’allaient pas tarder à leur disputer leur suprématie maritime. La menace viendra autant de la mer où les Grecs, les Athéniens surtout, se lancèrent à l’assaut des mers, que du continent, où les Assyriens exigèrent le paiement d’un tribut. Nabuchodonosor assiégea Tyr treize années durant, puis Darius imposa la domination perse et intégra la Phénicie dans la cinquième satrapie. La flotte perse était commandée par des amiraux phéniciens, mais les commerçants cherchaient à se libérer de cette pesante tutelle, les révoltes se succédaient et la répression menée par Artaxerxès III amena la destruction de Tyr. Enfin la conquête par Alexandre le Grand en 332 av. J.-C. marqua la disparition de l’entité phénicienne. En raison de la pression de ses voisins et ses propres dissensions internes, le pouvoir phénicien déclina peu à peu, non sans laisser une brillante héritière, Carthage.

 Récurrents sur le monnayage phénicien, les symboles de ce peuple de la mer, le navire (ici de guerre, mais aussi de commerce), l’hippocampe (cheval de mer) et le murex, coquillage à la base de la teinture pourpre dont les phéniciens c’étaient fait de grands spécialistes et dont les vêtements, pourpre et violet tyrien étaient caractéristiques (sans doute à l’origine de leur nom, en grec Phoinos = rouge sang).
 

 Sur cette monnaie romaine de la ville de Tyr (220-221 ap. J.-C.) l’illustration de la légende de cette découverte de la pourpre est attribuée à Melqart-Héraclès. Alors que le dieu se promenait sur la plage en compagnie de la nymphe Tyros, son chien découvrit un murex et le croqua. Ses mâchoires se teintèrent de pourpre. La nymphe admira cette couleur et demanda au dieu de lui offrir un vêtement d'une aussi belle couleur. Melqart se procura de nombreux murex et fit teindre une tunique qu'il présenta à la nymphe.

L’alphabet

La renommée de la Phénicie vient surtout de l’alphabet, attesté pour la première fois à Byblos au 12e siècle av. J.-C. La langue phénicienne est une langue sémitique, chaque signe correspond à une consonne. On ne sait s’ils ont ou non recueilli l’héritage de l’alphabet ugaritique pour l’élaborer. C’est certainement à Byblos que fut adoptée la graphie cursive en 22 lettres, à l’origine des alphabets grec et latin.

Ce transfert s'effectua avec le passage de cet alphabet aux Grecs. Ces derniers, ayant perdu l'usage de l'écriture avec la disparition du monde mycénien au début du 12e siècle av. J.C., adoptèrent l'alphabet phénicien mais en l’adaptant aux nécessités de la langue grecque par l'introduction des voyelles. De ce fait on peut dire que le l'alphabet grec est considéré comme le premier alphabet complet (consonnes et voyelles). Plus tard, les Étrusques le transmirent aux Romains qui effectuèrent quelques rectifications pour une meilleure adaptation, ce qui donna l'actuel alphabet latin, dont les Européens ont répandu l'usage dans le monde entier.

Le sarcophage du roi Ahiram de Byblos, supposé du 10e siècle av. J.-C., porte la plus ancienne inscription cursive linéaire, parfaitement claire, connue en phénicien classique. Cet alphabet phénicien sera promis à un brillant avenir, puisqu’il nous est parvenu par l’intermédiaire du grec et que nous l’utilisons encore. De même l’Afrique néolithique apprit à écrire (écriture lybique) en adoptant la langue et l’alphabet phénicien. Ce même alphabet se diffusera aussi vers l’orient et remplacera progressivement l’écriture cunéiforme.

Les villes phéniciennes

 

ARADOS - Statère d’argent, 350-323 av. J.-C., Ø 18,5 mm, 10,37 g,

D/Anépigraphe, Tête laurée et barbue de divinité (Baal) à droite

R/Galère voguant à droite sur des flots représentés par trois lignes parallèles, au-dessus, lettres phéniciennes (MAN)

 

BIBLOS, 1/16 shekel d’argent, Ø 10mm, 0,70g,

D/Galère phénicienne à gauche. A bord, deux hoplites armés,

dessous, un hippocampe à gauche,

R/Lion dévorant un taureau à gauche, légende : Addirmilk, Roi.

 

 SIDON, 1/4 shekel d’argent du Roi Abdashtart (370-359), Ø 15mm, 3,04g

D/Galère au-dessus de deux lignes de vagues, au-dessus III III (an 6),

R/Le roi, debout dans un char tiré par quatre chevaux.

Ce type, issue de la ville de Sidon a la typologie du monnayage perse avec au revers le chariot du roi perse accompagné et parfois suivit de personnage porteur du vase à vin (œnochoé) et sceptre à la tête de bélier.

TYR, Shekel d’argent, Ø 24mm, 8,16g,

D/Melkart, tenant un arc, chevauchant un hippocampe à droite, au-dessus des vagues, en dessous poisson à droite.

R/Chouette à droite, tête de face, un sceptre et un fléau sous l'aile,

à droite IIIIIo/II (an 27).

(Bien que sous domination Perse, on voit ici la chouette athénienne et aussi un sceptre égyptien !)

La LIBYE

 Les géographes anciens appelaient Libye tout le nord de l’Afrique, du Maroc actuel aux frontières de l’Egypte. Selon la tradition africaine la Libye devait son nom à Libès, le fils d’Hercule. Quelques types de monnaies comportent d’ailleurs : la tête d’hercule, le lion et la massue.

Le terme Libye recouvre ici le désert de l’actuel Libye, le territoire des peuples berbères vivant à l’ouest de l’Egypte. Ces populations se sont mêlées petit à petit aux différents colons conquérants (grecs, phéniciens, lagides). Les plus proches de la frontière égyptienne ont gardées une identité plus marquée, les Maces principalement (mais aussi les Garamates, experts dans la conduite du char attelé).

A la suite de l’expansion de Carthage et de ses démêlées guerrières ces peuplades, comme beaucoup d’autres des comptoirs carthaginois se rangent sous la bannière punique.

Les Libyens n’ont frappé que l’argent (3 types connus) et le bronze (4 types connus) mais de qualité très frustre.

 Demi-drachme d’argent, Ø 15 mm, 2,17 g,

D/Tête imberbe d'Hercule diadémée à g., la massue couvre la partie inférieure du cou, A derrière,

R/Lion marchant à droite, à l'exergue ΛIBYΩN, au-dessus la massue. (Müller 345)

 

Bronze, Ø 29 mm, 11,6 g,

D/Tête de Jupiter laurée à dr., traces de surfrappe,

R/Taureau cornupète à dr., à l'exergue ΛIBYΩN, dessus lettre M punique. (Müller 357)

 

 Bronze, Ø 29 mm, 14,2 g,

D/Tête casquée de Minerve à g., devant  ΛIBYΩN,

R/Bœuf debout à dr., dessus lettre M punique. (Müller 358)

 

 

À la fin de la Première guerre Punique en 246 av. J.-C., Carthage est confronté à un gros problème. De nombreux mercenaires grecs, celtes, campaniens, ligures, ibères, baléares et africains «Libyens» avaient été engagés pour mener la guerre contre Rome et maintenant Carthage, vaincu et défait, n’a plus la trésorerie pour assurer les soldes dues. Une rébellion éclate en Sardaigne et en Afrique.  Au début, ils n'exigent que le versement du complément de leurs salaires, mais devant le retard du paiement, ils augmentent leurs exigences avec le paiement des chevaux tués et du blé consommé (au plus haut cours durant les hostilités).

Un coup fatal est porté quand un des chefs, Matho, un Libyen, convainc les populations libyennes à rejoindre les mercenaires contre leurs suzerains puniques. Les troubles militaires deviennent une guerre nationaliste de libération. Des pièces sont frappées au nom de la Libye et le "M", est pris comme symbole de "machanat" -  le Camp (des mercenaires), ou peut-être Matho, leur chef. Les premières surfrappes apparaissent sur les shekels d’argent carthaginois, mais de nouvelles émissions sont frappées sur des flans nouvellement préparées, bien que la finesse de la gravure et le titre du métal semblent beaucoup dégénérer.

Hamilcar Barca, le grand général Carthaginois, demande alors à voir certains généraux des armées insurgées pour leur proposer la paix des Braves. Ceux-ci sont immédiatement crucifiés. Entre temps, les révoltés, ne voyant pas revenir leurs généraux, croient à la trahison et supplicient les généraux restants pour se venger. Hamilcar Barca réprime finalement la révolte en 238 ap. J.-C.

Shekel de billon 8,29g.

D/Tête d'Héraclès à gauche, coiffée de la dépouille de lion,

R/Lion à droite, à l'exergue ΛIBYΩN. Au-dessus M punique (Müller 348)

 

Shekel de billon de la Révolte « Libyenne »,

de style beaucoup plus frustre !

CYRÉNAÏQUE

 L’histoire de la Cyrénaïque se décompose en plusieurs époques :

1ère époqueles Battiades (-640 à -450) : au milieu du 7e siècle des grecs doriens émigrent de l’ile de Théra sur la côte libyenne et fondent Cyrène. Battus le chef prend le titre de roi, Battus 1er et huit rois (sous les vocables de Battus et Arcésilas) lui succèderont. Plusieurs grandes villes sont également fondées dont les deux autres des plus importantes avec Cyrène, Barcé et Evespéris et de moindre importance, mais ayant également frappé monnaie, Sosuza (Apollonie), Balagrae (Balis), Darnis et Héraclée.

Drachme de Barcé, 450-420 av. J.-C.

D/Tête de Zeus-Hammon à dr. dans un cercle de grenetis,

B A P K autour

R/Plante de silphium- 3,7 g (Müller 291)

 

2ème époqueles Républiques (-450 à -322) : les villes Cyrène, Barcé et Evespéris se divisent, se querellent, s’allient à l’un ou l’autre des voisins (Messéniens, Lacédémoniens, Ptolémées …) mais dans l’ensemble agrandissent le territoire, mais la fertilité des terres, la chaleur du climat, les richesses ne manquent pas de conduire insensiblement les habitants du luxe à l’indolence et à la dépravation.

 

Tétrobole d’or de Cyrène, 308-305 av. J.-C.

D/Cavalier au pas à gauche, le pétase dans le dos, dessus une étoile,

R/Plante de silphium K Y P A - 2,84 g (Müller 208)

 

3ème époquesoumission aux Ptolémées (-322 à -66) : après une tentative de révolte en -313, sévèrement réprimée, la Cyrénaïque sombre peu à peu, la grandeur des rois d’Egypte, qui ne s’intéressent pourtant que très peu aux « affaires » lui porte un coup fatal. L’opulence d’Alexandrie les prive de l’intérêt des commerces, des philosophes et des artistes. A la mort de Ptolémée Apion, les Romains entrent en possession de la Cyrénaïque et accordent la liberté au peuple, mais devant les divisions intestines, les usurpations, les assassinats, en -66 elle devient province romaine.

Stater d’or de Evespéris, 305-285 av. J.-C, - 7,10 g.

D/Tête de Ptolémée Ier à dr.,

R/Alexandre tenant la foudre, debout dans un quadrige d’éléphants marchant à g., branche de silphium à l’exergue

 

4ème époqueprovince Romaine, privée de son autonomie elle est gouvernée tout d’abord par un propréteur qui supervise la police, la justice, l’armée et les finances. En -27 Auguste partage les provinces entre lui et le sénat. Echue au Sénat elle est réunie à la Crête. Sous Trajan une révolte de la population juive fait 200.000 mort Cyrénéens et romains. Hadrien pour repeupler le pays déclinant y conduit une colonie et y fonde la ville d’Hadrianopolis. Le déclin empire, les voisins Libyens pratiquent des expéditions dévastatrices et sanglantes dont le romain ne perçoit pas l’importance. Les sauterelles, la peste et les tremblements de terre parachèvent le délitement du pays. Au 7ème siècle la ruine de la Cyrénaïque est consommée par l’expansion musulmane.

 Sur beaucoup des monnaies des 1ère et 2de époques le « silphium » est représenté. Également appelé silphion, c’est une plante du genre ferula. Le silphium de Cyrénaïque était utilisé chez les Grecs et les Romains comme condiment et comme plante médicinale.

Importance commerciale - Pendant l'Antiquité, le silphium était au centre de l'activité commerciale de la ville de Cyrène. La vente du silphium était si vitale pour l'économie cyrénaïque, que l'image de cette plante figurait sur la plupart des pièces de monnaie de la cité.

Plus généralement, le silphium était une espèce végétale connue et appréciée dès la préhistoire. On peut en voir la preuve dans le fait que les civilisations égyptienne et minoenne avaient créé un glyphe spécifique pour représenter cette plante. Le silphium était utilisé par tous les peuples méditerranéens. Selon une légende grecque, il avait été donné aux hommes par le dieu Apollon. Les Romains considéraient qu'il valait son poids en argent.

Récolte - La partie précieuse du silphium était sa résine, appelée laserpicium ou lasarpicium. La récolte de la résine du silphium s'effectuait de la même façon que pour l'ase fétide ou férule persique. L'ase fétide avait des propriétés similaires à celle du silphium, au point que les Romains, y compris le géographe Strabon, utilisaient le même mot pour désigner les deux plantes.

Utilisations - Le silphium était utilisé comme condiment dans la cuisine gréco-romaine, il est cité dans des recettes d'Apicius.

Il avait aussi des usages médicinaux : on l'utilisait comme remède contre la toux, les maux de gorge, la fièvre, l'indigestion, les douleurs, les verrues et toutes sortes de maladies. Mais le principal usage médicinal du silphium était de servir de contraceptif. De nombreuses espèces de la famille des apiacées ont des effets œstrogéniques. Les graines de la carotte sauvage ont été utilisées comme « pilule du lendemain » depuis plusieurs millénaires. Les terpénoïdes qu’elles contiennent bloquent la synthèse de la progestérone chez les femmes dans les premiers jours de la grossesse, ce qui empêche l'œuf fertilisé de s'implanter dans l'utérus. Il est donc tout à fait possible que le silphium ait eu lui aussi une action pharmacologique contragestive.

Extinction - On ne connaît pas exactement la cause de l'extinction du silphium. La plante ne poussait qu'en Cyrénaïque, dans une étroite zone côtière d'environ 200km sur 50km le long du golfe de Syrte.

La SYRTIQUE

 Largement issue de colons phéniciens, mais aussi des peuples libyques, berbères et même de haute Egypte et d’Ethiopie, la Syrtique était comme toute cette cote un vaste mélange de diverses civilisations et cultures. Syrtica  est le nom par lequel les grecs puis les romains désignaient le territoire situé entre les deux Syrtes, c’est-à-dire entre le cap Céphalé (grande Syrte) à l’ouest et le cap Zitha (petite Syrte) à l’est. Sous les romains la contrée reçut le nom de Tripolitana en raison de ses trois villes principales : Leptis Magna, Oléa et Sabrata.

Bronze de Leptis Magna. 1er S. avant J.-C. - Ø 24mm - 11,6g 

D/Tête tourelée de femme à dr. (Tychée ?) grenetis autour,

R/Massue et thyrse en sautoir, lettres puniques disposés autour, grénetis autour. (Müller 6)

 

 

Ici Leptis est une ville développée d’un lieu déjà habité par des libyens autochtones mais issue de la colonisation phénicienne et plus particulièrement par des sidoniens, que des troubles civils avaient engagés à quitter leur cité. Plus tard d’autres vagues de colons tyriens les rejoindront.

 Grand Bronze de Leptis Magna. 1er S. avant J.-C. - Ø 31mm – 23,6g

D/Tête de Bacchus couronné de lierre à g., cheveux noués en longues tresses

R/Massue, lettres puniques disposées autour, couronne de laurier autour. (Müller 1)

 

Bronze de Leptis Magna sous Auguste- Ø 22mm – 5,4g

D/Tête d’Auguste à dr., grènetis autour

R/Capricorne, un globe entre les pates, une corne d’abondance au dessus, Légende punique dessous (Müller 17)

 

 Bronze de la ville d’Oléa - Ø 13,5mm – 1,85g

D/Main droite, lettres puniques autour

R/Caducée, lettres puniques autour (Müller 42)

 

 

Oléa était située à l’ouest de Leptis à l’endroit même où ce trouve actuellement la ville libyenne moderne de Tripoli.

Bronze de la ville d’Oléa - Ø 21,5mm - 4,45g

D/Casque, grenetis autour

R/Bouclier rond placé sur une lance, légende punique autour (Müller 41)

 

 

 Bronze de la ville de Sabrata - Ø 26mm – 13,5g

D/Tête de Sérapis à dr., surmonté du modius

R/Temple pentastyle, Sabrata en  punique dessous (Müller 49)

 

 

Sabrata située encore plus à l’ouest était une colonie de Tyr. En bord de mer mais dépourvue de port elle dispose d’une magnifique rade, d’une architecture très culturelle (temples, amphithéâtre) dont on peut encore voir les ruines qui laissent à imaginer l’étendue de la ville, des édifices imposants et de solides fortifications autour des faubourgs coté intérieur où l’on sait la colonie accueillait l’hiver des campements de tributs libyennes amies.

Bronze atelier incertain - Ø 14mm – 2,89g

D/Tête de Sérapis à dr., surmonté du modius, lettres puniques derrière

R/Lion marchant à dr., lettres puniques dessous

 

 

Sérapis est une divinité syncrétique créée à l'époque hellénistique par Ptolémée Ier, premier pharaon de la dynastie Lagide, afin d'unifier les différentes cultures présentes en Égypte. Sarapis rassemble des traits d'Hadès, du dieu-taureau Apis et d'Osiris. Aux côtés d'Isis, il devient au IIe siècle de notre ère, l'une des divinités les plus aimées du panthéon égyptien. Son culte s'étend alors à l'ensemble du bassin méditerranéen.

Le nom de ce dieu est apparu sur un malentendu : le taureau Api (Apis) était une manifestation terrestre du dieu Oser (Osiris). On procédait donc à un culte d'Oser-Api. Mais en grec, « o » est un article, et les prêtres grecs ont donc transformé Oser-Api en « O Serapis », « le » Serapis.

La BYZACÉNE

 La population de la Byzacène, tout comme celle de la Syrtique, était composée de libyens, d’africains indigènes qui à une époque reculée avaient accueilli parmi eux des Cananéens émigrés et des phéniciens venus y fonder des établissements.

Le littoral, très fertile, surtout en blé, deviendra le grenier de Carthage puis de Rome. Les nombreuses villes qui couvraient la côte tiraient aisément leurs profits par le commerce qu’elles réalisaient des denrées tirées de l’intérieur du pays expédiées par mer vers l’étranger.

Soumises de bonne heure à Carthage qui y percevait des impôts très élevés, ce qui expliquera leur ressentiment de haine envers leur « protecteur » et des fréquentes prises du parti de ses ennemis (Agathocle lorsqu’il débarque en Afrique, la révolte des mercenaires enfin le parti de Rome)

La ville d’Hadrumète était une ancienne colonie phénicienne, fondée par Tyr, C’était une ville commerçante, riche et populeuse, peut-être la plus grande en Afrique après Carthage. On peut la situer aujourd’hui dans les environs de la ville moderne de Souza.

Pendant la dernière guerre punique elle prêta secours à l’armée romaine et après la destruction de Carthage, elle récupère de nouvelles terres et une « certaine » liberté. A l’époque impériale elle devint colonie romaine.

Dupondius de bronze pour la ville d’Hadrumetum (Sous Auguste) 27 av. J.-C. à 14 ap.

D/Fabius Africanus, proconsul, AFR[IC] FABIVS MAX COS PR[O]COS VII [E]PVL

R/Buste drapé de Baal à dr. et portant la tiare, [H]ADRVM - Ø 27mm - 12,01g (Müller 29)

 

 Bronze pour la ville de Thæna (Sous Auguste) 27 av. J.-C. à 14 ap.

D/Tête nue d’Auguste à dr. devant lui le lituus, autour un grènetis,

R/Temple tétrastyle, légende punique dessous, autour un grènetis - Ø 27mm - 14,7g - (Müller 3)

 

 

La ville de Thæna était située à l’extrémité septentrionale de la petite Syrte et s’appelle encore de nos jours Taineh.

Le Lituus : Bâton augural, accessoire des augures pour leurs sacerdoces, il est issu de la religion étrusque. On rapporte que Romulus fondant Rome se servit du Lituus pour séparer les régions.

Les monnaies typiques de la Byzacène sont toutes de bronze. Les monnaies d’or et d’argent qui y circulaient étaient celles de Carthage, puis après sa chute, celles de Rome.

Bronze de la ville de Thysdrus. 80 av. J.-C.

D/Tête d’Astarte, diadémée et voilée à dr. derrière un sceptre cruciforme

R/Cithare, légende punique à g. -  Ø 23mm - 7,2 g  (Müller 34)

 

 

Thysdrus, petite ville non loin d’Hadrumète, mais de taille beaucoup plus modeste qui verra en son seing la proclamation de l’Empereur Hadrien. Cette localité s’appelle aujourd’hui El Jemme et il y reste encore de belles ruines parmi lesquelles on remarque un amphithéâtre très bien conservé.

La ZEUGITANE / CARTHAGE

Evoquer Carthage c’est tout d’abord en rappeler la légende de sa création.

Au début du 9e siècle av. J.-C. la fille du roi de Tyr, Elissa, contrainte à l’exil, au lendemain de l’assassinat de son mari par son frère Pygmalion, héritier du trône, et par suite d’une révolution de palais, cette Elissa prend la mer avec ses gens et ses trésors.

Son navire se dirige vers l’ouest … d’escale à Chypre, elle accueille parmi ses  compagnons le grand prêtre de la déesse Astarté ou Ashtart, dans le panthéon phénicien, déesse de la Fécondité, de la Vitalité sensuelle et sexuelle, mais aussi de la Guerre, et pensant à l’avenir de son projet de s’établir et de donner une progéniture aux fugitifs, elle fit enlever quatre-vingt jeunes filles. Puis elle reprit sa pérégrination, et c’est cette odyssée qui lui valut d’être appelée par les africains « Didon » « l’errante » immortalisé par Virgile.

Le navire s’engage enfin dans un golfe, l’actuel golfe de Tunis, apparaît alors en forme de pointe de flèche dirigée vers le large, une péninsule presque entièrement entourée par la mer et par un lac et rattachée au continent par un isthme barré et par une chaîne de collines difficiles à franchir.

Cédant à l’attrait du paysage, Elissa-Didon et ses compagnons débarquent sur l’une des grèves. C’est là que la princesse va fonder la ville : Qart Hadasht (en phénicien « ville neuve ») d’où le latin Karthago dont nous avons fait Carthage.

Cette fondation est à placer vers les 814 av. J.-C. et le récit épique témoigne également de la finesse d’esprit d’Elissa dans l’épisode de l’acquisition du lopin de terre auprès des populations indigènes.

En effet ceux-ci n’accordèrent à la princesse qu’un terrain pouvant être recouvert par une peau de bœuf. Didon fit alors découper la peau en de très fines lanières et les déroulant s’arrogea ainsi un vaste territoire.

Statère d‘or - vers 260 avant J.-C.

D/Tête de Tanit à g.

R/Cheval debout à dr. regardant derrière lui  - Ø 22mm - 12,55g  (Müller 66)

 

 

Le monnayage de Carthage, a pour une grande part la spécificité de « Siculo-punique », car si les travaux de G.K. Jenkins l’on bien démontré, des émissions d’or peuvent bien être attribués à l’atelier de Carthage, le bronze et l’argent provient dans la plupart des cas d’ateliers de Sicile, de Sardaigne et de divers comptoirs contrôlés par Carthage.

Du point de vue métrologique le monnayage suit l’étalon attique en vigueur à Syracuse. L’iconographie reste très proche des modèles siciliens, bien que quelques thèmes d’inspiration sémitique, déesse à tiare ou Melqart, c’est bien l’Aréthuse syracusaine coiffée de roseaux qui à servi de modèle de bon nombre d’émissions.

De même le cheval qui figure souvent au revers, qu’il soit au pas, au trot, couronné d’une victoire, accosté d’un palmier ou limité à un buste rappelle stylistiquement les modèles siciliens.

Pour illustrer malgré tout la diversité de ce magnifique monnayage, voici ici un trétradrachme représentant Elissa-Didon coiffée de la coquille de murex (rappel des origines phéniciennes) et le lion africain devant le palmier.

 Tétradrachme d'argent de Machanat. 320 avant J.-C.

D/Tête d’Elissa-Didon à dr. casquée d’une coquille de murex

R/Lion marchant à dr., devant un palmier, légende punique à l’exergue - Ø 24mm - 17,11g  (Müller 17)

 

Décadrachme d'argent (5 shekels). Vers 260 avant J.-C.

D/Tête de Tanit à g.

R/Pégase volant à dr., légende punique dessous- Ø 35mm - 37,80g  (Müller 127)

 

 

 Tétradrachme d'argent de Machanat. Vers 315-320 avant J.-C.

D/Tête de Tanit/Persephone/Aréthuse à g., quatre dauphins autour, grenetis circulaire,

R/Buste de cheval à g., derrière un palmier, légende punique à l’exergue  - Ø 22mm - 17,2g  (Müller 15)

 

½ Shekel d'argent. Vers 213-210 avant J.-C.

D/Tête de Melqart à g., grènetis circulaire,

R/Eléphant marchant à dr., lettre A punique à l’exergue  - Ø 15mm - 2,85g

 

La NUMIDIE

 Les Numides étaient les peuples berbères nomades qui parcouraient les territoires entre Carthage et les Colonnes d'Hercule selon le témoignage de Strabon. La Numidie se divisait en deux royaumes : celui des Masaesyles, à l’ouest et celui des Massyles à l’est.

En Grec, le mot "nomade" signifie aussi bien "pasteur" que "nomade". En latin, la transcription devint "Numidae". Ils voisinaient donc avec les Maures à la pointe occidentale du Maghreb (Maroc) et les Carthaginois qui possédaient un véritable Empire en Méditerranée occidentale à la veille du premier conflit avec Rome en 264 avant J.-C. Lors des deux premiers conflits romano-puniques, les Numides, comme tant d'autres peuples, furent employés comme mercenaires, spécialisés dans la cavalerie.

Syphax dont les origines ne sont pas véritablement connues, régnait au temps de la seconde guerre punique. Il avait pour capitale Siga à l’ouest et Cirta à l’est. Il entretient d’étroits rapports avec Carthage et son règne fut une lutte incessante avec ses voisins. S’étant joint à Carthage, il fut battu par Massinissa le roi des Massyles, allié aux romains, fait prisonnier en 202, il est envoyé à Rome et y meurt peu après.

Son successeur est Vermina (202-192 av. J.-C.) mais ses monnaies sont d’une insigne rareté. La typologie est la même que celle de Syphax mais le visage est celui d’un tout jeune homme et dépourvu de barbe.

Bronze du roi Syphax (213-202 av. J.-C.)  Ø 26mm - 11,04g

D/Tête barbue et diadémée à g., anépigraphe, un grenetis autour

R/Cavalier galopant à g. sur un cheval bridé,

globule et légende punique dessous dans un cartouche

 

Né en 238 avant J.-C. Massinissa est un prince numide, héritier du royaume Massyle. Ce territoire se situait entre la côte algéro-tunisienne de la région d'Annaba (Hippo Regius dans l'Antiquité) au nord et le territoire de Constantine (Cirta) au sud. Ce petit royaume était donc "pris en sandwich" entre la puissante Carthage à l'est, et l'important royaume numide Masaesyle à l'ouest qui s'étendait jusqu'au fleuve Moulouya (frontière algéro-marocaine actuelle).

Massinissa fut d'abord un chef de cavalerie réputé, d'abord allié des Barcides (Hannibal et sa famille) en Espagne dans sa lutte contre Rome.

L'année 206 avant J.-C. fut un tournant dans le conflit et dans la carrière de Massinissa. Ainsi, pendant que le prince massyle combat en Espagne, son père Gaïa meurt. Ses cousins s'emparèrent alors illégitimement du trône; ces dissensions familiales "réveillèrent" le puissant roi Syphax qui gouvernait alors le royaume numide Masaesyle. Malgré son retour rapide en Massylie, Massinissa, peu puissant alors, est chassé par Syphax et mène, semble-t-il, une vie de brigand dans la région du golfe de Gabès. Au même moment, Rome bat définitivement les Barcides en Espagne à la bataille d'Ilipa vers Séville. Les grands chefs militaires adversaires, Scipion et Hasdrubal eurent une entrevue avec Syphax dans sa capitale Siga pour solliciter son alliance dans la future guerre d'Afrique. Carthage emporta l'adhésion en faisant épouser la belle Sophonisbe à Syphax qui était pourtant promise à Massinissa. Ce dernier change alors de camp pour s'allier aux romains.

La défaite finale de Carthage lui permet non seulement de récupérer l’ensemble du territoire massyle et masaesyle et d’asseoir un royaume durable.

Comme pour les autres contrées de l’Afrique du nord, en Numidie, coexistent des monnaies des souverains mais aussi des monnaies des grandes villes. Mais celles-ci sont si rares (des exemplaires parfois uniques dans les grands musées et rien passé en vente, à ma connaissance, depuis plusieurs décennies).

 Bronze du roi Massinissa (203-148 av. J.-C.)  Ø 26mm - 15,42g  (Müller 25)

D/Tête barbue et laurée à g., anépigraphe, un grenetis autour

R/Cheval galopant à g., lettres puniques dessous entre les jambes,

 

Le système monétaire numide repose essentiellement sur une unité de bronze de 26mm de diamètre, au poids moyen variable de 14,50gr (+ ou -)

La technique de fabrication consiste, pour obtenir les flans, à couler le métal en fusion dans des moules en calcaire constitués de deux parties hémisphériques qui se replient l'une sur l'autre, reliées par de minces canaux qui permettent leur remplissage. Il est alors nécessaire de faire disparaître des flans ainsi obtenus les tenons qui peuvent subsister, mais sur bon nombre d’exemplaire de ce monnayage on en perçoit encore aisément les traces. Manifestement les flans numides n'étaient pas précisément calibrés à l'unité. Il ne s'agissait que d'en obtenir toujours le même nombre d'un poids donné de métal brut, sans que l'on se préoccupe des disparités pondérales d'un flan à l'autre.

Bronze du roi Micipsa (148-118 av. J.-C.)  Ø 25mm – 13,65 g  (Müller 32)

D/Tête barbue et laurée à g., anépigraphe, un grènetis autour

R/Cheval cabré à g., portant un licou, un globule dessous entre les jambes,

 

La lignée des souverains de décline ainsi :

Massinissa (202 à 148 av. J.-C.), - Micipsa (148 à 118 av. J.-C.),

Adherbal et Hiempsal Ier (118 à 112 av. J.-C.), - Jugurtha (118 à 106 av. J.-C.),

Hiempsal II (106 à 60 av. J.-C.), - Hiarbas (108 à 81 av. J.-C.),

Juba Ier (60 à 46 av. J.-C.)

 

 Bronze du roi Adherbal (118-112 av. J.-C.)  Ø 23mm - 11,2 g  (Müller 40)

D/Tête barbue et diadémée à g., anépigraphe, un grènetis autour

R/Cheval trottant à g., un grand astre au dessus, un globule dessous entre les jambes,

 

L’exception est dans ces séries de bronze numides, ces monnaies de Hiempsal II qui sont frappées « en argent ».

Quinaire d’argent du roi Hiempsal II (106-60 av. J.-C.)  Ø 15,2mm – 2,1g 

D/Tête virile, couronnée d’épis à dr., anépigraphe, un grenetis autour

R/Cheval galopant à dr., lettres puniques dessous entre les jambes  (Müller 47)

 

Après la disparition de Jugurtha, le royaume se morcelle, tous les territoires à l’ouest de la ville de Saldae (Bougie) sont donnés à Bocchus, roi de Maurétanie, en récompense de trahison, le nord est cédé à un autre prince nommé Hiarbas, Hiempsal II ne conservant que quelques grandes villes et le centre du pays.

Juba Ier (85 av. J.-C. - 46 av. J.-C.), dernier roi de Numidie orientale. Il fut le fils et successeur du roi Hiempsal II. Il est le père de Juba II, qui deviendra roi de Maurétanie (52 av. J.-C. - 23 ap. J.-C.).

 Bronze du roi Juba I (60-46 av. J.-C.)  Ø 23mm - 9,21 g 

D/Tête de la Numidie couverte de la dépouille d’éléphant à g., anépigraphe, un grènetis autour

R/Lion marchant à dr., légende punique au dessus   (Müller 58)

 

 

Il fut roi de 60 à 46 av. J.-C. Allié de Pompée lors de la guerre civile romaine il fut vaincu par Jules César à la bataille de Thapsus. A proximité de la ville de Zama, souhaitant s’y réfugier mais devant le refus de celle-ci et ne percevant aucune issue il se suicide dans une petite maison isolée.

La Numidie devient une enclave militaire sous l'Empire romain abritant la IIIe Légion « Augusta » à Lambèse au pied des Aurès.

La MAURETANIE

 La Maurétanie désigne le territoire des Maures dans l'Antiquité. Il s'étendait sur le Nord-ouest et central de l'actuelle Algérie, et une partie du nord Marocain.

Son histoire n’est vraiment connu pour ce qui concerne les monnaie que tardivement.

Le premier roi des Maures dont l’histoire nous a transmis le nom est Bocchus, que l’on dénomme souvent « l’ancien » pour le distinguer de son descendant.

La chronologie peut se décliner ainsi :

Bocchus l’Ancien (118 à 81 av. J.-C.) - Iphsas (règne sur les territoires de l’Ouest)

Ascalis (règne sur les territoires de l’Ouest) - Bogud (49 à 31 av. J.-C.)

Bocchus « le jeune » (49 à 33 av. J.-C.) réunifie en 38 la Maurétanie

Interrègne romain (33 à 25 av. J.-C.) - Juba II (-25 av. à 23 ap. J.-C.)

Ptolémée (23 à 40 ap. J.-C.)

 

Denier d’argent de Bogud  (-49  -38 av. J.-C.)

D/Tête de l’Afrique, coiffée de la dépouille d’éléphant, grenetis autour,

R/BOCV REX, griffon à dr., dessous la foudre, dessus le Mihir, grenetis autour, - Ø 18mm – 2,96 g

 

Des monnaies de villes coexistent avec celles des souverains.

 Bronze de la ville de Lixus (-50 à -1 av. J.-C.)

D/Tête de Chusor Phtah à dr. imberbe, coiffée d’un haut bonnet avec long cordon, grenetis autour,

R/Grappe de raisin avec légende à dr. et à g., grenetis autour, - Ø 16mm - 4,46g  (Müller 235)

 

La vieille ville de Jol fondée par les phéniciens tire son nom d’Iolaüs, neveu et guide d’Hercule. Bocchus «le jeune» en fait sa résidence principale, la rebâtit et l’agrandit et lui donne le nom de Cæsarea en hommage à son protecteur romain.

Bronze de la ville de Jol  (3e-2e Siècle avant J.-C.)

D/Tête d’Isis coiffée d’une dépouille de vautour et surmontée d’un globe entre deux cornes de vache, devant le front un disque radié flanqué de deux uréus, devant le cou la lettre  jod

R/Trois épis réunis, deux lettres puniques à dr. et à g.

Ø 22mm - 5,69 g  (Müller 285)

 

 Bronze de la ville de Césarée  (au temps de Tibère -27 av. J.-C. à 37 ap.).

D/Tête de l’Afrique coiffée d’une dépouille d’éléphant à dr., derrière deux javelots,

R/CAESAREA, au dessus un dauphin à g..- Ø 18mm -3,65g  (Müller 209)

 

En 25 av. J.-C. Auguste mit fin à la vacance du trône en Maurétanie qui durait depuis huit ans, en donnant le royaume au fils de Juba 1er qui avait été fait prisonnier avec les autres membres de la famille lors de la prise de Zama

Juba II fut marié en 19 av. J.-C. (6e année de son règne) à Cléopâtre Séléne qui était la fille d’Antoine et de la Grande Cléopâtre et qui parait avoir été officiellement associée au pouvoir. De leur union naquit une fille Drusilla et un fils qui reçut le nom de Ptolémée, affirmant ainsi son ascendance maternelle.

Denier d’argent de Juba II & Cléopâtre Séléne  (-25 av. J.-C. à 24 ap.)

D/Tête de Juba II à dr., REX IVBA,

R/K ΛΕΟΠΑTRA  BACCIΛICA - Ø 18mm -2,99g

 

 

Le monnayage de Juba II est divers et très varié et peut se répartir en cinq groupes :

  • Monnaies au seul titre de Juba
    • Monnaies aux titres associés de Juba & Cléopâtre
      • Monnaies aux titres associés de Juba et Ptolémée
        • Monnaies au seul titre de Cléopâtre
          • Monnaies de villes autonomes émises au titre de Juba

 

 Denier d’argent de Juba II, avec Cléopâtre Sélène  (-25 av. J.-C. à 24 ap.)

D/Tête de Juba II à dr., REX IVBA,

R/K ΛΕΟΠΑTRA , crocodile à g., BACCIΛICA - Ø 18mm -2,85g  (Müller 92)

 

 

Petit florilège des deniers d’argent de Juba II … qui a eux seuls constituent un thème de collection !

Denier de Juba II associé à son fils Ptolémée.

Denier d’argent de Juba II avec son fils Ptolémée I  (-25 av. J.-C. à 24 ap.)

D/Tête de Juba II à dr., REX IVBA,

R/REX PTOLEMAEVS REGIS IVBAE F - Ø 18mm -2,93g

 

 

Le nombre des monnaies émises de Ptolémée Ier, bien qu’encore important, est de nos jours bien difficile à trouver. De plus le style et surtout la fabrication, comme la fin des émissions de Juba II, est de plus en plus négligé. Les titres sont altérés, les gravures médiocres et les frappes déficientes.

Ce monnayage est toujours rare et les spécimens souvent uniques (or : deux types connus à quelques exemplaires – deniers d’argent variés – bronze de meilleure facture mais beaucoup plus rares)

 Petit Bronze de Ptolémée I  (20 à 40 ap. J.-C. )

D/Tête de Ptolémée à g., REX PTOLE MAEVS,

R/Astre à six branches dans un croissant - Ø 18mm - 4,62g

 

 

 

Cette présentation a été réalisée grâce aux ouvrages suivants :

Numismatique de l’Ancienne AfriqueLudwig Müller

Histoire économique et monétaire de la 2ème guerre punique Patrick Marchetti

Les monnaies de l’Afrique antiqueJacques Alexandropoulos

Corpvs Nvmmorvm Nvmidiae MavretaniaeqveJean Mazard

25 siècles de monnaies Tunisiennes Khaled Ben Romhdane

Greek Coins and their ValuesDavid R. Sear

La légende de CarthageAzédine Beschaouch

Les Phéniciens - Aux origines du LibanFrançoise Briquel-Chatonnet & Eric Gubel

 

 

 

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commentaires

M
Y-a-t-il un animal particulier qui symbolise la ville de Cirta ?
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S
Dans l'Antiquité, la ville de Cirta en Numidie (actuellement Constantine en Algérie) était principalement associée à l'éléphant en tant que symbole. Les éléphants étaient présents dans la région et étaient souvent utilisés par les armées numides lors des conflits militaires. Le roi numide Massinissa, qui régnait sur Cirta au IIIe siècle avant notre ère, était notamment célèbre pour son utilisation des éléphants dans ses campagnes militaires.<br /> <br /> Ainsi, l'éléphant est devenu un symbole représentatif de Cirta en Numidie antique. Cela reflétait à la fois la puissance militaire et la richesse de la région, ainsi que son lien étroit avec la faune locale.
T
felecitation
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K
les photos des monnaies <br /> http://hpics.li/7b4cd28<br /> http://hpics.li/13c311b
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K
bonjour,<br /> j'ai trouver une ecriture sur le site <br /> p.sitt IV<br /> cers c s<br /> VIX I I AN<br /> LXIII<br /> je ne trouve pas la traduction des mots :/
S
Bonjour Karim,<br /> C'est une monnaie de l'Empire romain, la légende du droit est très altérée mais je vais regarder de près si l'on peut déchiffrer le nom de l'empereur. La légende du revers est totalement illisible, on voit seulement 2 enseignes entre 2 soldats tenant chacun une haste et appuyés à leurs boucliers, mais les lettres de l'atelier de frappe sont également illisibles.
K
[URL=http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=916509811.jpg][IMG]http://img15.hostingpics.net/thumbs/mini_916509811.jpg[/IMG][/URL]
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K
salut,<br /> Merci pour les informations, je veux savoir de quelle époque sont ces pièces<br /> <br />
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