Annette Orphal

  • il y a 8 ans
Biographie : Psychologue, praticienne de la méthode Feldenkrais.

Psychologue clinicienne depuis 1997 et praticienne des méthodes Feldenkrais et Child'Space, Annette Orphal exerce

en crèches et centres sociaux de banlieue parisienne, ainsi qu'en activité libérale et à titre de formatrice. Ses

recherches sur le vécu corporel dans les interactions précoces et son impact sur le développement global depuis la

petite enfance, ont fait l'objet de sa thèse doctorale (2012) par une mise en dialogue entre la pratique de la méthode

Feldenkrais et l'apport théorique de Henri Wallon.

« Politique de l'éducation (implicite) dès la plus tendre enfance : initiation précoce à la citoyenneté »

Cette présentation s’appuyant sur ma thèse doctorale publiée en langue allemande en 2013, dialogue entre la pratique

Feldenkrais et la théorie développementale de Henri Wallon, questionne les contenus d’apprentissage implicitement

véhiculés à travers l’éducation proposée à nos tout-petits, notamment en crèche, mais aussi dans les familles, et

jusque dans les écoles. Il s’agit d’interroger les modalités de notre toucher et de nos techniques de maternage, dans le

portage et les gestes de soin, ainsi que la théorisation qui en est faite dans nos modèles conceptuels, tels qu’ils nous

sont transmis en psychologie, concernant le développement psychomoteur. Car en effet, nos pratiques portent

l’empreinte des théories en cours – et les théorisations ne se basent pas toujours sur une observation du réel :

certains aspects, tel le vécu kinesthésique, en reste bizarrement largement exclu, alors même que l’état de nos

connaissances actuelles laisse tout à fait penser que les schémas sensorimoteurs constitutifs de la perception de soi et

de l’attention qu’on y porte, posent les fondements psychocorporels de fonctions réputées « supérieures », telles

notamment les capacités attentionnelles et de concentration. Or l’attention portée à soi, aux perceptions du corps

propre et à sa représentation différenciée ancrée non pas dans des images intellectuelles, visuelles, mais

kinesthésiques et relevant de l’expérience concrète portée à la réflexion sur soi, n’est nullement inscrite dans les

programmes d’enseignement, voire même négligée car méconnue dans les milieux de la petite enfance. Dans un

contexte social générateur de stress depuis la plus tendre enfance, nos modèles éducatifs ne fournissent guère d’outils

qui permettent d’accéder à des aptitudes d’autorégulation adéquates aux exigences, scolaires par exemple. Pourtant,

pathologies du stress et troubles comportementaux sont de mieux en mieux connus, les effets néfastes des sur-

stimulations de toute sorte également. Quel sens faut-il donc donner à une politique de l’éducation, qui néglige à ce

point les ressources du bien-être, en dépit de toutes les connaissances que nous pouvons en avoir ?