Paramécies
Ces paramécies accolées au niveau de la zone buccale, se
reproduisent par combinaison. Ce mode de reproduction est tributaire de facteurs
génétiques et physicochimiques très complexes.
Les
paramécies sont des animaux unicellulaires, de dimensions microscopiques, longs
de 0,08 à 0.35 mm, qui appartiennent aux groupes des ciliés ou infusoires. Ce
sont les protozoaires les plus connus, qui peuplent les eaux douces, saumâtres
ou salées, et pullulent dans les infusions de foin, les grains de blé ou de riz
bouillis.
Le corps de la paramécie est entouré d'une membrane élastique, la
pellicule, et recouvert de quelque 25 000 cils, qui lui donnent une forme
aérodynamique, et lui assurent une très grande mobilité. La paramécie peut
nager, grâce à ces cils, et tourner sur elle-même, avancer et reculer; elle est
asymétrique, en raison d'une dépression oblique, appelée fosse orale, présente
sur la face ventrale.
Des orifices, qui tapissent la pellicule, permettent
la nutrition et l'excrétion. La bouche est située à l'extrémité d'une dépression
couverte de cils, le péristome. Les cils du péristome absorbent les particules
nutritives, comme les bactéries, qui sont transformées en boulette dans le
cytopharynx - canal qui va de la bouche au cytoplasme. Autour de cette boulette
se forme une vacuole digestive. Ces vacuoles se déplacent dans le cytoplasme,
pendant que s'effectue la digestion.
En même temps que les particules nutritives, les paramécies
absorbent de l'eau, qui pénètre par osmose à travers la pellicule. Ce sont les
vacuoles pulsatiles, qui règlent la quantité d'eau absorbée par la paramécie.
Ces vacuoles, au nombre de deux, sont fixes, et sont constituées de structures
permanentes; elles sont situées chacune à une extrémité du corps de l'animal.
L'une et l'autre comporte un réservoir entouré d'un plasma, d'où partent de tous
petits canaux rayonnants. Le réservoir communique avec l'extérieur par un
orifice, qui permet l'évacuation, selon un certain rythme, du contenu de la
vacuole.
Dans l'ectoplasme, se trouvent des bâtonnets, les
trichocystes, qui peuvent "exploser" sous l'effet de certaines excitations, et
servent de défense contre les ennemis éventuels.
En plus des organes cellulaires, le cytoplasme de la
paramécie contient deux types de noyaux : le micronucleus et le macronucleus. Le
macronucleus, qui contient plus de 2n chromosomes, dirige le métabolisme et la
reproduction sexuée. Quant au micronucleus, il joue un rôle important dans les
phénomènes sexuels.
La paramécie possède, en effet, deux modes de reproduction.
Dans la reproduction asexuée, les deux noyaux se dédoublent, et le corps de la
paramécie se divise transversalement; il peut y avoir deux à trois divisions par
jour. Mais la paramécie se reproduit également par conjugaison : les deux
cellules, accolées par leur zone buccale, échangent un de leurs noyaux, puis se
séparent. Pendant ce temps, les macronucleus donnent naissance après une méiose,
à quatre nouveaux noyaux, dont trois dégénèrent. Le noyau qui subsiste se divise
une nouvelle fois, en un noyau mâle mobile et un noyau femelle sédentaire. Le
noyau mâle s'unit au noyau femelle de l'autre cellule, et donne un autre noyau
diploïde qui, subissant une mitose, reforme un macronucleus et un micronucleus.
Plate et de forme allongée, la paramécie
fait une grande consommation de bactéries. D'une longueur de 200 microns, on
peut la voir à l'œil nu. Sur cette microphoto, on distingue la membrane
élastique qui l'entoure; elle est pourvue de milliers de cils qui assurent sa
mobilité.
Le phénomène très complexe de la conjugaison dépend en fait
de facteurs génétiques et de facteurs externes comme la température,
l'alimentation, la composition bactérienne et chimique du milieu.
Certaines espèces de paramécies parasitent aussi bien les
vertébrés que les invertébrés; elles habitent la panse des ruminants ou le gros
intestin des herbivores. Les paramécies se nourrissent surtout de bactéries : le
Paramecium caudatum peut absorber de 2 à 5 millions de colibacilles en 24
heures.
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