Préhistoire Mains négatives

Publié le 17 Décembre 2013

Roucadour mains

 

La main négative est une œuvre picturale réalisée par la technique du pochoir, en appliquant un pigment sur une main posée, doigts écartés, sur une paroi rocheuse. Les principaux pigments employés sont l'oxyde de fer pour obtenir une teinte rouge, la goethite pour l'ocre jaune, l'oxyde de manganèse ou le charbon de bois pour le noir, le talc pour le blanc.

L'étude des pigments (éléments continus, dissociés ou pelliculaires) a permis de montrer que plusieurs techniques différentes sont utilisées : soufflage et projection d'un colorant liquide, directement avec la bouche (technique du crachis) ou avec une sarbacane ; tamponnage avec une peau ou une fourrure trempée dans le colorant ; utilisation d'un pinceau.

Ce symbole est relativement universel : caractéristique de certaines phases de l'art pariétal et rupestre du Paléolithique supérieur européen, notamment le Gravettien, on le retrouve chez de nombreux autres peuples plus récents, notamment en Amérique du Sud, en Asie du Sud-Est ou chez les aborigènes d'Australie. Ces mains peuvent ête isolées, groupées, décorées (de ponctuations, de barres), reliées, visibles ou cachées. Par contre, elles sont paradoxalement rares dans l'art mobilier préhistorique.

Les mains positives, obtenues en appliquant la main enduite de colorant sur une paroi ou en dessinant directement la main, sont également connues mais plus rares.

 

pech merle main 2

 

L’abbé Henri Breuil replace ces mains positives et négatives dans son schéma d’évolution de l’art paléolithique et les considère comme la première période de l'art préhistorique, existant avant toute autre manifestation picturale. Elles appartiennent selon lui au cycle aurignaco-périgordien qui commence par l’apparition de ces mains puis le dessin de « macaronis », tracés informes précédant les tracés organisés, le dessin précédant la peinture1. Cette chronologie stylistique est aujourd'hui réfutée.

 

André Leroi-Gourhan en a une approche plus complexe et nuancée, les mains n'étant pas une étape archaïque mais appartiennent au style II et III de l'art préhistorique, appartenant surtout au Gravettien et dont les thèmes varient selon les régions, notamment l'aire cantabrique. Jean Clottes y voit dans sa théorie du chamanisme pariétal‎ des mains de chamanes semblant traverser la paroi et « pénétrer dans le monde spirituel caché derrière le voile de la pierre ». Elles peuvent s'expliquer aussi par le simple plaisir ludique de marquer son habitat par une empreinte répétitive, par un rôle esthétique selon l'historien de l'art Max Raphael (la main, souvent associée à des représentations d'animaux, réalise dans ses proportions le nombre d'or qui se retrouve dans celui des animaux), par un rituel d'initiation de jeunes hommes (hypothèse remise en cause par l'anthropologue Dean R. Snow qui s'appuye sur un logiciel calculant l'indice de Manning et retrouve dans plusieurs de ces mains l'œuvre de femmes), etc.

Les hypothèses actuelles privilégient la fonction symbolique de ces mains : elles participeraient à des systèmes de signes, des séances d'initiation, des rituels magique, thérapeutique, religieux ou divinatoire.

 

pech merle main

 

Source: Wikipedia

Illustrations: Visipix.com

Rédigé par rafael

Publié dans #PREHISTOIRE

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