Thèse soutenue

Les vulnérabilités liées à l'eau dans les páramos colombiens et vénézuéliens

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Auteur / Autrice : David Leroy
Direction : Jean-Marc AntoineAlexandra Angéliaume
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Environnement et sociétés
Date : Soutenance le 15/12/2017
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Géographie de l'environnement (Toulouse ; 1995-....)
Jury : Président / Présidente : Anne Rivière-Honegger
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Marc Antoine, Alexandra Angéliaume, Olivia Aubriot, Alvaro Gutiérrez, Luis Daniel Llambí, Julien Rebotier
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Rivière-Honegger, Olivia Aubriot

Mots clés

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Résumé

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Dans de nombreuses montagnes tropicales, les populations sont aujourd’hui fortement exposées aux risques liés à l’eau (pollution et pénurie), notamment depuis le développement récent de l’agriculture intensive. À travers l’étude de quatre communautés rurales des páramos colombiens et vénézuéliens – écosystèmes d’altitude spécifiques des Andes septentrionales –ce travail questionne le lien entre l’efficacité de l’action collective et la réduction des vulnérabilités liées à l’eau. L’approche repose sur une analyse de la construction sociale des risques et de la capacité d’adaptation des communautés rurales. La méthodologie s’appuie sur 191 entretiens semi-directifs ainsi qu’une observation directe et participante auprès des agriculteurs et des différents acteurs du monde agricole et de la gestion de l’environnement. Enfin, le traitement des données est fondé sur une analyse de contenu, ainsi qu’une analyse plus fine du discours à travers l’outil IRaMuTeQ. Ce travail montre, d’une part, que la pollution de l’eau est souvent négligée par les agriculteurs, car elle se dérobe constamment aux représentations profanes ; elle est aussi déniée, du fait des enjeux économiques impliqués. A contrario, la pénurie est, elle, une construction sociale fortement ancrée, fruit de normes liées à une représentation commune de l’eau comme ressource économique. C’est pourquoi les agriculteurs sont plus tentés de réduire leur vulnérabilité à la pénurie d’eau d’irrigation que celle liée à la pollution de la ressource. Ce travail démontre, d’autre part, que l’adaptation au risque de pénurie est un puissant moteur de l’action collective, notamment lorsqu’elle est régie par un ensemble de règles, complexes, négociées et modifiables. Toutefois, les difficultés de gestion des risques sanitaires et environnementaux prouvent que la réduction des risques de pollution est loin d’être un objectif commun. Et bien que les communautés rurales s’organisent pour protéger les points de captage de l’eau en altitude, la vulnérabilité est systématiquement déplacée vers l’aval des bassins versants. La reconquête de la qualité de l'eau du páramo est donc un défi pour une grande diversité d’acteurs (institutions étatiques, associations environnementales, gestionnaires de l’eau, agriculteurs…). Néanmoins, les pouvoirs publics colombiens et vénézuéliens ont encore trop peu d’impacts sur la gestion des pollutions d’origine agricole.