Verniana — Jules Verne Studies / Etudes Jules Verne — Volume 6 (2013–2014) — 1–42
Submitted February 16, 2013 Published April 2, 2013
Proposé le 16 février 2013 Publié le Publié le 2 avril 2013

Jules Verne chez Hachette de 1914 à 1950[1]

Philippe Burgaud & Jean-Michel Margot


Abstract

After purchasing the Hetzel publishing company in 1914, Hachette et Cie continued to serve as the exclusive publisher in French for the works of Jules Verne until 1966, when Verne’s works entered the public domain. The editorial policy of the publishing company Hachette is examined in this article which focuses on the various collections, covers, and changes made to Jules Verne’s novels between 1914 and 1950.

Résumé

Après l'achat de la maison d'édition Hetzel par Hachette et Cie en 1914, cette dernière a poursuivi la publication exclusive pour le domaine français des œuvres de Jules Verne, jusqu'en 1966, année où Verne est tombé dans le domaine public. La politique éditoriale de Hachette est présentée dans cet article avec les différentes collections, couvertures et modifications apportées aux romans de Jules Verne entre 1914 et 1950.


Le 1er juillet 1914, la maison d'édition Hachette devenait l'heureux propriétaire de l'un de ses concurrents, la maison d'édition Hetzel (Figures 1 à 4), et d'après Jean-Yves Mollier [2] le total de la vente atteignit 304.767,30 francs. Les recherches de Volker Dehs [3] montrent que les livres prêts à la vente correspondaient à 65 % de cette somme, dont les Jules Verne en constituaient un peu plus de la moitié.

Pierre-Jules Hetzel (1814-1886) fonda sa maison d'édition, l'une des plus prestigieuses du dix-neuvième siècle français, en 1843. A sa mort, son fils Louis-Jules reprit la direction de l'entreprise et la céda en 1914 à Hachette. Dans sa livraison du 15 juin 1886, le Magasin d'éducation et de recréation rendit hommage à Hetzel père. L'article nécrologique était illustré avec une gravure représentant le cabinet de travail de l'éditeur (Figure 2).

Au dix-neuvième siècle, la politique d'édition était fort différente de celle des éditeurs d'aujourd'hui et Hetzel avait pour règle de toujours pouvoir livrer un de ses titres. Dès qu'un titre risquait de s'épuiser, Hetzel le faisait réimprimer à temps, avec des rééditions de 500 à 1000 exemplaires environ pour les titres les moins demandés et d'environ 2000 exemplaires pour des romans comme Vingt mille lieues sous les mers ou Le Tour du monde en quatre-vingts jours [4].

 

Figure 1. La librairie Hetzel en 1910, au 18 rue Jacob [5]
Figure 2. Le cabinet de travail de Hetzel. Gravure de George Roux [6]

 

Figure 3. La cour intérieure de la maison d'édition Hetzel [7]
Figure 4. L'immeuble Hetzel devint l'immeuble Gautier Langereau dans les années 1920 [8]

 

Contrairement à ce qu'affirme Mollier (qui date la vente du 31 juillet), celle-ci a eu lieu le 30 juin. En effet, à cette date, aussi bien Hetzel que Hachette informent par lettre tous leurs correspondants de cette transaction. [9]

Cette acquisition apporte à Hachette trois actifs :

  1. Le nom Hetzel et toutes les appellations comme “Collection Hetzel”, “Magasin d'éducation et de recréation”, etc.,
  2. Le droit d'être le seul éditeur de langue française à publier les romans de Jules Verne jusqu'en 1966, année où Verne tombera dans le domaine public,
  3. Les magasins utilisés par Hetzel pour conserver les cartonnages et intérieurs des romans verniens à relier en vue des ventes futures.

Tous les titres de Jules Verne (à part la Géographie de la France, les Voyages au théâtre et Un Neveu d'Amérique) étaient disponibles, soit sous forme de livres prêts à la vente (reliés, cartonnés, ou brochés), soit sous forme d'intérieurs devant être reliés, aussi bien pour les grands in-octavos que pour les petits volumes de format in-18. [10]

Afin de vendre les intérieurs dépourvus de couverture, Hachette s'est vu dans l'obligation de lancer la fabrication de nouveaux cartonnages pour relier les intérieurs Hetzel, cartonnages d'abord de couleur saumon, plus tard de la couleur rose pâle bien connue des amateurs. Simultanément, dès 1915 Hachette réimprime les Hetzel in-18 et in-octavo en les revêtant d'un cartonnage de couleur saumon.

 

Figure 5. Cartonnages “à une tête d'éléphant”, Hetzel à gauche, Hachette à droite

 

Volker Dehs [11] estime que le nombre de volumes des Voyages extraordinaires commercialisés par Hachette sous cette forme hybride atteint 125'000 exemplaires, dont 57'400 pour les grands volumes in-octavo et 62'800 pour les petits volumes in-18. Les 4'800 autres exemplaires représentaient le théâtre et des volumes de la Bibliothèque des succès scolaires et de la Bibliothèque blanche.

Pour habiller les intérieurs Hetzel, Hachette produisit des cartonnages voisins de ceux de Hetzel, mais beaucoup moins rutilants et beaucoup plus ternes. C'est ainsi que les volumes doubles grands in-octavo se sont vu attribué un cartonnage “à un éléphant” (Figure 5), alors que celui dit “aux feuilles d'acanthe” était réservé aux volumes simples du format grand in-octavo (Figure 6).

 

Figure 6. Cartonnages “aux feuilles d'acanthe”, Hetzel à gauche, Hachette à droite

 

Le premier et seul titre original de Jules Verne publié par Hachette et jamais auparavant par Hetzel fut L'Etonnante aventure de la Mission Barsac en 1919 (Figure 7), dont on sait maintenant que l'auteur en fut Michel, le fils du romancier. Il faudra attendre 1994 pour qu'un autre original, Paris au vingtième siècle, paraisse chez Hachette.

 

 

Figure 7. L'Etonnante aventure de la Mission Barsac, chez Hachette (cartonnage “à une tête d'éléphant”)

 

Les petits volumes in-18 furent aussi cartonnés de manière plus terne, plus simple, et de ce fait, revenaient beaucoup moins cher à fabriquer (Figure 8). On peut aussi imaginer que l'après-guerre ne facilitait pas l'obtention des matières premières nécessaires à ce genre de cartonnages.

 

Figure 8. Cartonnages habillant des petits volumes in-18, Hetzel à gauche, Hachette à droite

 

Après la première guerre mondiale, dans les années 1920, ayant vendu la plupart des volumes acquis de Hetzel, Hachette poursuit la publication des œuvres de Jules Verne selon deux voies bien distinctes.

Il s'agit d'une part de poursuivre le travail de Hetzel et d'offrir les Voyages extraordinaires sous forme de volumes illustrés grand in-octavo et de petits volumes moins illustrés au format in-18 (devenus des in-16 dans les catalogues Hachette).

D'autre part, sans tenir compte de « l'héritage » d'Hetzel, Hachette publie ses propres collections de romans verniens, dans des formats nouveaux, avec des habillages différents des Hetzel et des illustrations nouvelles.

La poursuite de la collection Hetzel

Ces volumes possèdent un cartonnage Hachette rose typique, pâle aux dorures ternes, bien loin des rutilants habillages d'Hetzel. L'intérieur est imprimé par Hachette sur du papier de moins bonne qualité (jaunâtre au lieu de blanc) que celui utilisé par Hetzel. Le texte est le même que chez Hetzel, avec la même mise en page et le même nombre d'illustrations. Même pour les titres des années 1890 et 1900, il s'agit d'un simple « copié-collé » des éditions Hetzel.

Dès 1888 avec Deux ans de vacances, puis en 1889 avec Famille-sans-nom et César Cascabel en 1890, Hetzel avait introduit des hors-texte (pages non numérotées, hors pagination) dans ses volumes illustrés grands in-octavo. Ces pages non numérotées furent d'abord des cartes de géographie en couleurs [12].

C'est avec César Cascabel en 1890, puis avec Mistress Branican§ en 1891 que des gravures apparaissent en hors-texte, sous forme de pages non numérotées, en couleurs à l'instar des cartes hors-texte. [13] Les gravures hors-texte en couleurs sont mentionnées comme « chromotypographies » sur la page de titre, alors que les cartes y figurent en « chromolithographie ».

Pour les volumes publiés avant 1891 et réédités depuis, comme Vingt mille lieues sous les mers ou Le Tour du monde en quatre-vingts jours, ces gravures furent choisies parmi celle qui figuraient dans le texte dans les tirages précédents. Pour les romans édités dans les années 1890 et 1900, comme Les Frères Kip ou Maître du monde, ces illustrations placées sur des pages non numérotées sont originales comme hors-texte et n'ont jamais paru dans le texte [14].

Dans la foulée d'Hetzel, Hachette poursuit l'impression des planches hors-texte, mais uniquement en noir. La couleur est absente. Sur la page de titre, la mention de l'éditeur est Hachette, Hetzel a disparu. Et l'année de publication figure toujours sous la mention de l'éditeur sur la page de titre, alors que l'année de publication est pratiquement toujours absente des éditions Hetzel, au grand dam des collectionneurs (Figure 9).

 

Figure 9. Page de titre du même roman, chez Hetzel à gauche, chez Hachette à droite

 

Dès 1928, des intérieurs « à la Hetzel » sont habillés d'un cartonnage rouge à chevrons avec une vignette de couleur collée sur le premier plat. Hachette a dû voir à ce moment-là sa réserve de cartonnages roses à un éléphant réduite à zéro, et voulait peut-être tester une nouvelle présentation. En 1928 paraît un Vingt mille lieues sous les mers, habillé de rouge avec une vignette empruntée à la jaquette de la Nouvelle collection Jules Verne. L'intérieur est un Hachette « à la Hetzel » (Figure 10).

 

Figure 10. Vingt mille lieues sous les mers (1928), un Hachette avec intérieur « à la Hetzel » (page de titre à droite) et cartonnage emprunté à la Collection des Grands Romanciers. La vignette de couverture est de André Galland

 

Dans la foulée d'autres « hybrides » paraissent. En 1929, toujours avec un intérieur « à la Hetzel », Cinq semaines en ballon et Le Tour du monde en quatre-vingts jours se voient habillés de rouge avec une vignette aussi empruntée à la jaquette du même titre dans la Nouvelle collection Jules Verne (Figure 11). La vignette ornant le premier plat de Cinq semaines en ballon est due à Georges Dutriac [15], celle du Tour du monde en quatre-vingts jours est de André Galland [16].

 

Figure 11. Cartonnages de la Collection des Grands Romanciers, habillant un intérieur Hachette « à la Hetzel » de 1929

 

Ces « hybrides » combinent un intérieur « à la Hetzel » au format grand in-octavo bien connu des collectionneurs, avec une couverture rouge à chevrons caractéristique de la Collection des Grands Romanciers (que Hachette distribue dès 1931) et une vignette typique de la Nouvelle collection Jules Verne. Ces deux collections seront examinées plus loin, dans la partie dédiée aux collections Jules Verne développées par Hachette, sans tribut à Hetzel.

Le remplacement des illustrations se poursuit dans les années 1930. En 1935, paraissent une Ile mystérieuse avec des dessins de Henri Faivre [17] et un Vingt mille lieues sous les mers avec des illustrations de André Galland, sous le cartonnage rose typique à une tête d'éléphant. Dans les deux volumes, les gravures sont en pleine page numérotée. Assez voisines des gravures Hetzel, ces gravures de 1935 ne font pas preuve d'une grande originalité créatrice, par exemple les gravures des pages 49 (Hetzel) — 51 (Hachette) et 264 (Hetzel) — 247 (Hachette) de L'Ile mystérieuse (Figures 12 et 13). Ces illustrations sont « empruntées » à L'Ile mystérieuse publiée dans la Nouvelle collection Jules Verne, où André Galland illustre Vingt mille lieues sous les mers et Henri Faivre L'Ile mystérieuse.

 

Figure 12. Gravure de L'Ile mystérieuse grand in-octavo, page 49 chez Hetzel à gauche, page 51 chez Hachette à droite. La légende diffère

 

Figure 13. Gravure de L'Ile mystérieuse grand in-octavo, page 264 chez Hetzel à gauche, page 247 chez Hachette à droite. La légende diffère

 

Ce Vingt mille lieues sous les mers en habillage à un éléphant mais avec les nouvelles illustrations de Galland sera par la suite diffusé sous un autre cartonnage particulier, rouge avec une barre de marine (Figure 50).

Il semble que de tels « hybrides », combinant des éléments de trois collections Hachette, soient plutôt rares, l'intérieur reste un « copié-collé » des volumes Hetzel.

Conservant les dimensions des grands volumes in-octavo de Hetzel, les « manipulations » de Hachette semblent donc être de deux types : l'habillement parfois diffère du cartonnage rose à une tête d'éléphant, et des illustrations sont remplacées par de nouveaux dessins, éléments « empruntés » aux romans verniens publiés dans des collections qui n'ont plus aucun lien avec les éditions Hetzel.

Le texte reste fidèle à celui des éditions Hetzel.

Aussi bien au niveau des dessins de l'intérieur qu'à celui des vignettes collées des couvertures rouges à chevrons, le sujet de ces « emprunts », reste proche de ceux des gravures des artistes de Hetzel, Riou, Férat, de Neuville, de Montaut ou Benett. On reste sous l'impression que les illustrateurs appointés par Hachette n'ont vraiment pas fait preuve d'innovation artistique.

Cette activité d'édition « pseudo-Hetzel » sera interrompue par la deuxième guerre mondiale.

Les éditions Hachette (hors « influence Hetzel »)

Dans une autre perspective d'édition, dès le début des années 1920, Hachette se met à publier les romans de Jules Verne en créant différentes collections, choisissant de privilégier certains titres, selon des critères de choix qui ne semblent pas évidents et de se passer des gravures Hetzel (les bois sont peut-être en bout de course et trop usés, et ne peuvent plus garantir des gravures suffisamment nettes) et publie de ce fait des romans verniens avec, pour la première fois en langue française, de nouvelles illustrations.

Peu d'auteurs ont commenté les éditions verniennes de Hachette. En 1964, Mistler consacre une page au rachat de Hetzel par Hachette et évoque le succès de Verne chez Hachette:

...les 66 titres de Jules Verne allaient faire une nouvelle carrière boulevard Saint-Germain et connaître des tirages beaucoup plus considérables que chez Hetzel, d'abord sous la couverture grise [sic] où ils avaient paru, ensuite dans des collections diverses, notamment la Nouvelle Collection Jules Verne et la Bibliothèque Verte [18].

En 2005, le Guide Jules Verne consacre six pages aux éditions verniennes de Hachette [19]. Il s'agit là de la première tentative d'y voir un peu plus clair dans l'histoire des éditions verniennes de Hachette :

Cette période de l'entre-deux-guerres est étrangement complexe, les Editions Hachette ayant multiplié les collections avec une absence de clarté tout à fait remarquable (p.296).

Nouvelle Bibliothèque d'Education et de Récréation

Le marché voit apparaître, en petit format, au début des années 1920, une collection intitulée Nouvelle Bibliothèque d'Education et de Récréation. S'inspirant de ce qu'avait fait Hetzel pour Voyages et aventures du capitaine Hatteras en 1866, Hachette, dans un catalogue du début des années 1920, écrit (Figure 14) :

En créant cette Nouvelle Bibliothèque, notre but a été d'offrir à la jeunesse, sous un format commode et une reliure élégante en toile pleine, sur un papier irréprochable et avec une impression très soignée, un ensemble d'ouvrages tout à la fois instructifs, moraux et d'un intérêt captivant...

 

 

Figure 14. Catalogue Hachette du début des années 1920

 

De nombreux écrivains seront publiés dans cette collection (Dumas, Daudet, Stevenson, Claretie, Hetzel lui-même sous le pseudonyme de P.-J. Stahl, par exemple), mais pour Jules Verne, il n'y a apparemment qu'un nombre très limité de titres.

A côté du Voyage au Centre de la Terre, on y trouve des titres peu courants, Un Drame en Livonie, La Chasse au Météore, Le Chancellor avec Martin Paz. La couverture est en toile verte avec des petites fleurs jaunes et un cartouche central contenant le nom de l'auteur et le titre du roman (Figures 15 et 16). Il n'y a aucune illustration, et le texte est en principe celui de l'édition Hetzel. Cette collection donnera naissance à la fameuse Bibliothèque verte.

 

Figure 15. Cartonnage vert à petites fleurs jaunes de la collection Nouvelle Bibliothèque d'Education et de Récréation

 

 

Figure 16. Page de titre et de faux-titre du Drame en Livonie

 

Des modifications commencent cependant à être apportées au texte original. Dans Voyage au Centre de la Terre, des paragraphes entiers ou des phrases entières sont supprimés ici ou là, sans doute pour gagner de la place. Par exemple, les paragraphes décrivant le professeur Libenbrock et son travail au Johannaeum sont supprimés (Page 2, Hetzel in-octavo, Hachette page 6) et la description de la maison de Lidenbrock est simplifiée. Le texte original de Voyage au centre de la Terre est expurgé de nombreux passages. A noter aussi un curieux changement dans une tournure de phrase : là où Verne écrit "Je fouillai", on trouve "Je me mis à fouiller". (Page 199, édition Hetzel, gr. in 8, p. 230 édition Hachette).

Par contre dans le roman La Chasse au Météore, sauf lecture beaucoup plus approfondie, il n'y a aucune modification par rapport au texte original de l'édition Hetzel.

Les Voyages Extraordinaires

Simultanément, vers 1923-25, cinq romans verniens voient le jour dans une édition populaire bon marché, disponibles en deux présentations : l'une brochée avec une couverture de papier illustrée (Figure 17), l'autre cartonnée avec une vignette illustrée (Figure 18). Le texte est imprimé sur deux colonnes, et les illustrations sont celles de l'édition Hetzel, même si la couverture (Figure 19) et la page de titre comportent une illustration originale nouvelle (Figure 20), la même pour tous les volumes de la collection, due au crayon de Charles Emmanuel Jodelet [20].

 

Figure 17. Les Enfants du capitaine Grant : trois volumes brochés de la collection Les Voyages extraordinaires

 

Figure 18. Volumes cartonnés rouge avec une vignette identique pour chaque volume

 

 

Figure 19. Impression sur deux colonnes (page 13 du premier volume de Les Enfants du capitaine Grant)

 

 

Figure 20. Page de titre avec dessin de Charles Emmanuel Jodelet

 

Les cinq romans verniens publiés dans cette collection sont Les Enfants du capitaine Grant (3 volumes, Figure 17), Michel Strogoff (2 volumes, Figure 21), Vingt mille lieues sous les mers (2 volumes, Figure 22), Mathias Sandorf (2 volumes, Figure 23), et Les Cinq cents millions de la Bégum (1 volume, Figure 24).

 

Figure 21. Les deux volumes brochés de Michel Strogoff

 

Figure 22. Les deux volumes brochés de Vingt mille lieues sous les mers

 

Figure 23. Les deux volumes brochés de Mathias Sandorf

 

 

Figure 24. Le volume broché de Les Cinq cents millions de le Bégum

 

La couverture en papier des volumes brochés est ornée d'une image en couleur, différente pour chacun des volumes de la collection. Ces vignettes carrées, la pointe en bas, sont l'oeuvre de Edouard François Zier [21] pour Les Enfants du capitaine Grant, de Garry [22] pour Michel Strogoff, de Dutriac pour Vingt mille lieues sous les mers et Les Cinq cents millions de la Bégum, et de René Lelong [23] pour Mathias Sandorf.

Lorsque ces mêmes volumes sont cartonnés, ils portent très curieusement tous la même image (un carré en couleur, la pointe en bas), celle du deuxième volume broché de Mathias Sandorf (Figure 25).

 

Figure 25. Lorsque les volumes sont cartonnés, ils portent très curieusement tous la même image (un carré en couleur, la pointe en bas), celle du deuxième volume broché de Mathias Sandorf (à gauche)

 

Parmi les trois titres de la première trilogie vernienne, pourquoi publier seulement Les Enfants du capitaine Grant et Vingt mille lieues sous les mers ? L'absence de L'Ile mystérieuse dans cette collection peut surprendre, d'autant que la présence de Les Cinq cents millions de la Bégum étonne parmi les autres titres, beaucoup plus connus. Est-ce la situation politique en Europe qui a poussé l'éditeur à imprimer ce roman dans cette édition bon marché destinée à un lectorat populaire ?

Faisant feu de tout bois, Hachette a ajouté des variantes à ces deux présentations de base, comme un Michel Strogoff habillé d'un cartonnage de couleur orange sans vignette colorée (Figure 26).

 

 

Figure 26. Cartonnage orange de Michel Strogoff

 

Hachette devait entretenir de bonnes relations commerciales avec d'autres éditeurs et libraires, et leur fournir des intérieurs de la collection Les Voyages extraordinaires que ces éditeurs et libraires ont habillés selon leur goût, comme un Michel Strogoff ou un Vingt mille lieues sous les mers revêtu d'un curieux cartonnage violacé, mais sans vignette colorée collée sur la couverture, distribués par Paul Duval, libraire-éditeur à Elbeuf (Figure 27).

 

Figure 27. Deux volumes de la collection Les Voyages extraordinaires de Hachette habillés par Paul Duval

 

Le Livre de Jules Verne

1928 est le centenaire de la naissance de Jules Verne. La deuxième biographie en français du romancier paraît cette année-là. Il s'agit de la fameuse biographie romancée de Marguerite Allotte de la Fuÿe, reprise plus tard par Hachette en 1953 et 1966 [24].

Hachette marque l'événement en publiant la première anthologie vernienne. Sous le titre Le Livre de Jules Verne (Figure 28) paraissent des extraits des romans les plus populaires de Verne. Le cartonnage est rouge décoré de motifs floraux. Les extraits des romans verniens sont précédés d'une préface de Marguerite Allotte de la Fuÿe, où, comme dans sa biographie, elle altère des faits biographiques et introduit la célèbre fugue (Figure 29) du petit Verne, et qui transpose une descente de la Loire effectuée par Paul Verne, avec l'accord de son père [25].

 

 

Figure 28. Le Livre de Jules Verne

 

 

Figure 29. Dessin illustrant la préface du Livre de Jules Verne et faisant référence à la prétendue fugue

 

Nouvelle Collection des œuvres de Jules Verne

A partir de 1928, Hachette lance, en petit format illustré, la Nouvelle Collection des oeuvres de Jules Verne. Elle comportera une trentaine de titres qui seront en vente jusque dans les années 50. Ce long titre, souvent abrégé Collection Jules Verne, figure sur le rabat d'une jaquette du Docteur Ox de 1929 (Figure 30).

 

 

 

Figure 30. Jaquette du volume Le Docteur Ox par André Galland avec la mention Nouvelle Collection des oeuvres de Jules Verne sur la partie droite

 

Avec un cartonnage de toile verte, et quelques ondulations dorées, ces volumes sont habillés d'une jaquette illustrée originale dessinée par l'artiste choisi par Hachette pour illustrer l'ouvrage (Figure 31). Cette collection marque l'abandon des gravures provenant des in-octavo Hetzel. Toutes les gravures sont originales et nouvelles. En 1929, huit titres au moins sont disponibles dans cette collection : Cinq semaines en ballon (illustré par Dutriac), Michel Strogoff et Un Capitaine de quinze ans (tous deux illustrés par Faivre), Vingt mille lieues sous les mers, Le Tour du monde en quatre-vingts jours, Le Docteur Ox, Les Cinq cents millions de la Bégum et De la Terre à la Lune (illustrés par Galland). Faivre et Galland resteront les principaux illustrateurs des futurs romans de la collection.

 

Figure 31. Les Tribulations d'un chinois en Chine avec sa jaquette par André Galland et le premier volume de L'Etonnante aventure de la Mission Barsac, sans sa jaquette

 

En effet, en 1934, s'ajoutent seize nouveaux titres aux huit précédemment évoqués: Voyage au centre de la terre, illustré par Dutriac (Figure 32), dont ce sera la dernière apparition dans cette collection, puis cinq romans illustrés (Figure 33) par Faivre (Voyages et aventures du capitaine Hatteras, L'Ile mystérieuse, Famille sans nom, Face au drapeau et Le pilote du Danube), cinq aussi par Galland (Les Enfants du capitaine Grant, Aventures de trois Russes et de trois Anglais, Autour de la Lune, Les Tribulations d'un chinois en Chine et L'Etonnante aventure de la mission Barsac), et enfin les cinq derniers illustrés par deux nouveaux venus : La Jangada, Nord contre Sud, Le Testament d'un excentrique et Le Village aérien illustrés par Hallo [26] (Figure 34) et enfin Kéraban-le-têtu illustré par Gautier [27] (Figure 35).

 

 

Figure 32. Les six autres artistes illustrant la Nouvelle Collection des oeuvres de Jules Verne : Dutriac

 

 

Figure 33. Les six autres artistes illustrant la Nouvelle Collection des oeuvres de Jules Verne : Faivre

 

 

Figure 34. Les six autres artistes illustrant la Nouvelle Collection des oeuvres de Jules Verne : Hallo

 

 

Figure 35. Les six autres artistes illustrant la Nouvelle Collection des oeuvres de Jules Verne : Gautier

 

La collection se complète avec cinq nouveaux romans en 1938 : L'Ile à hélice (illustré par Galland), La Maison à vapeur et Deux ans de vacances (illustrés par Hallo), Les Indes noires, illustré par un nouveau venu, Jacquot [28] (Figure 36), et L'Archipel en feu, aussi illustré par un nouveau venu dans la collection, Lalau [29] (Figure 37). Finalement, Bourses de voyage paraît dans la Nouvelle Collection des oeuvres de Jules Verne en 1940 et Le Pays des fourrures en 1941, tous deux illustrés par Faivre.

 

 

Figure 36. Les six autres artistes illustrant la Nouvelle Collection des oeuvres de Jules Verne : Jacquot

 

 

Figure 37. Les six autres artistes illustrant la Nouvelle Collection des oeuvres de Jules Verne : Lalau

 

L'intérêt de cette collection réside dans le fait que le texte est encore à priori, sauf analyse plus approfondie et au cas par cas, le texte original de la collection Hetzel.

Voyage au Centre de la Terre, qui avait subi quelques mutilations dans la Nouvelle bibliothèque d'Education et de Récréation, mentionnées plus haut, retrouve ici le texte intégral de l'édition Hetzel.

Avec 31 titres, cette Nouvelle Collection des oeuvres de Jules Verne offre la moitié environ des Voyages extraordinaires. Il faudra attendre 1977 pour que Hachette commence à mettre sur le marché une collection complète des romans verniens, dans la série Grandes oeuvres.

Cette Nouvelle Collection des oeuvres de Jules Verne a connu une longue durée de vie, puisqu'un catalogue Hachette de 1955 (cinquantenaire du décès de Jules Verne) en propose encore une vingtaine de titres.

Collection des Grands Romanciers

Au début des années 1930, Hachette se lance dans un projet rappelant quelque peu les projets de livres pour les étrennes de Hetzel. Comme le mentionnent Mellot et Embs [5], le catalogue 1933 de Hachette indique: « Les volumes de la collection Les Grands Romanciers se recommandent par leur valeur littéraire — ils sont tous signés de noms illustres — par leur présentation très soignée et par la modicité de leur prix. Chaque année, quand reviennent les étrennes, ils charment, enchantent, ravissent... »

Dans cette Collection des Grands Romanciers, Jules Verne figure aux côtés d'Andersen, de Dumas, de Cooper, de Gautier et de bien d'autres grands écrivains. Les éditions dans cette collection se poursuivront jusque dans les années 1950.

La série est inaugurée avec Le Sphinx des Glaces, (Figure 38) publié fin 1931 pour les Etrennes de 1932.

 

Figure 38. Trois cartonnages pour Le Sphinx des glaces dans la Collection des Grands Romanciers

 

Le texte est illustré par Dutriac, mais curieusement la vignette de la couverture est l'œuvre de A. Galland (Figure 39). Il semble bien que cette dualité artistique soit la seule de cette collection.

 

Figure 39. Vignette de couverture par André Galland et page de titre par Dutriac

 

Par la suite, Hachette ajoutera chaque année un nouveau titre de Verne : ce sera Le Phare du bout du Monde en 1932 (Figure 40), Le Château des Carpathes en 1933 (Figure 41), Michel Strogoff en 1934 (Figure 42), Le Chemin de France en 1935 (Figure 43), Claudius Bombarnac et César Cascabel en 1936 (Figures 44 et 45) [30].

 

Figure 40. Le Phare du bout du monde en quatre différents cartonnages

 

Figure 41. Le Château des Carpathes en quatre différents cartonnages

 

Figure 42. Michel Strogoff en deux cartonnages différents
Figure 43. Le Chemin de France en deux cartonnages différents

 

Figure 44. Claudius Bombarnac

 

Figure 45. César Cascabel en deux différents cartonnages

 

En 1939, on compte donc huit titres parmi lesquels on peut compter Le Livre de Jules Verne, déjà mentionné (Figures 28 et 29) dont le cartonnage est semblable à celui de la Collection des Grands Romanciers. La collection existera jusqu'en 1960 avec la sortie, sous le cartonnage rouge avec vignette collée, du roman Les Tribulations d'un Chinois en Chine (Figure 46). Cette collection est la plus disparate et la plus hétérogène des ensembles Hachette. Les cartonnages sont divers, de même que le format des volumes (Figure 47).

 

Figure 46. Les Tribulations d'un chinois en Chine

 

Figure 47. Différents formats et différents cartonnages

 

Certains titres paraissent sous plusieurs cartonnages différents, comme par exemple: à chevrons, dorés ou noirs, avec une vignette illustrée collée, sur un cartonnage de couleur, rouge le plus souvent, mais parfois brun ou vert, ou encore avec dos et coins, de couleur différente de celle du plat, ou à arabesques avec un cartouche central, rouge ou doré, ou à décor géométrique fait d'octogones ou de losanges, rouges ou dorés. Enfin le plus grand des formats (270 mm x 355 mm) avec un cartonnage rouge et une grande vignette colorée a vu le jour pour les romans L'Ile Mystérieuse et Michel Strogoff dans les années 1950 (Figures 48 et 49).

Même si la couleur rouge domine pour tous ces cartonnages, d'autres coloris existent comme le vert et le brun pour le cartonnage à chevron avec vignette collée. (Figures 38 et 41).

 

Figure 48. L'Ile mystérieuse
Figure 49. Michel Strogoff

 

Les formats sont également très divers, et certains titres semblent avoir paru sous divers cartonnages presque au même moment. Pour cette Collection des Grands Romanciers, Hachette sollicita de nombreux illustrateurs, la plupart collaborant déjà à la Nouvelle Collection illustrée des œuvres de Jules Verne, mais pour certains titres un autre artiste est parfois sollicité. C'est ainsi que Les Tribulations d'un chinois en Chine sont illustrées par G. Valdès [31] et L'Ile Mystérieuse par Henri Dimpre [32].

On ignorera sans doute toujours les critères ayant présidé au choix de la quinzaine de titres de Verne dans la Collection des Grands Romanciers. Il complète en partie les titres offerts dans la Nouvelle Collection illustrée des œuvres de Jules Verne.

Autres tentatives de diversification

Pendant l'entre-deux guerres, Hachette a offert des volumes de Jules Verne sans attaches avec une des collections ou ensembles mentionnés ci-dessus. Disposant du droit d'auteur, il était facile de publier l'un ou l'autre titre selon les besoins du moment ou l'humeur des responsables des publications verniennes.

En 1943, un cartonnage rouge avec une barre de marine orne un Vingt mille lieues sous les mers, avec les illustrations de André Galland dans un texte « à la Hetzel ». L'année suivante le même cartonnage, vert, habille un Mathias Sandorf avec un intérieur de grand format de la Collection des Grands Romanciers (Figure 50).

 

Figure 50. Deux cartonnages à la barre de marine

 

En 1934-1935, on voit paraître quelques titres en grand format in-quarto. Lourds à manipuler, ces volumes existent en édition brochée (Figure 51) et reliée avec un cartonnage particulier rouge et noir, à arabesques et dorures (Figure 52). Ont paru sous cette forme Hector Servadac, Les Mirifiques aventures de Maître Antifer, et Mistress Branican.

 

Figure 51. Deux exemples de volumes brochés

 

Figure 52. Hector Servadac, Les Mirifiques aventures de Maître Antifer, Mistress Branican

 

Pour illustrer ces trois volumes, Hachette fait appel à des artistes nouveaux. Si celui d'Antifer n'est pas mentionné (Figure 53), Emilien Dufour [33] illustre Hector Servadac et Jacques Touchet [34] Mistress Branican (Figures 54 et 55).

 

Figure 53. Page de titre d'Antifer, sans mention d'illustrateur
Figure 54. Page de titre de Hector Servadac, mentionnant Emilien Dufour comme illustrateur
Figure 55. Page de titre de Mistress Branican, mentionnant Jacques Touchet comme illustrateur

 

Curieusement, ce même cartonnage particulier rouge et noir, à arabesques et dorures revêt un P'tit Bonhomme de la fin des années 1920 avec un intérieur Hachette « à la Hetzel » (Figure 56), avec les gravures de Benett.

 

Figure 56. P'tit Bonhomme avec intérieur « à la Hetzel »

 

Un Tour du Monde en quatre-vingts jours tout à fait original (Figure 57) voit le jour en 1938. Il s'agit d'un grand format, avec des illustrations d'Auguste Leroux [35].

 

Figure 57. Le Tour du Monde en quatre-vingts jours avec des illustrations d'Auguste Leroux

 

De manière tout aussi isolée, Cinq semaines en Ballon et Le Tour du Monde en 80 jours paraissent en édition particulière en 1943 (Figures 58 et 59), avec une jaquette illustrée, et des illustrations originales de André Collot [36], et de Ch.-D. Fouqueray [37]. Ces deux volumes possèdent un cartonnage vert-bleu avec des lignes dorées horizontales ondulées (Figure 60).

 

Figure 58. Cinq semaines en ballon illustré par André Collot

 

Figure 59. Le Tour du monde en quatre-vingts jours illustré par Fouqueray

 

Figure 60. Cartonnage vert-bleu à lignes dorées horizontales ondulées

 

Encore en 1943 paraît isolément la nouvelle de Jules Verne "La Famille Raton", qui sera rééditée en 1953 avec le cartonnage de base de la série des Grands Romanciers, rouge à chevrons (Figures 61 et 62), avec comme nom d'auteur, Alexandre Dumas ! [38]

 

Figure 61. La Famille Raton (1943)
Figure 62. La Famille Raton (1953) par Alexandre Dumas (sic)

 

Collection Idéal-Bibliothèque

Mellot et Embs [5] commentent cette collection ainsi :

Editée par Hachette, sans doute à partir de 1944, cette collection de volumes reliés petit in-8° sous jaquette en couleur se composait de romans pour la jeunesse, et, parmi eux, on trouve un certain nombre d'ouvrages de Jules Verne. Cette collection, dont nous ignorons le nombre de titres publiés, présente l'intérêt de proposer des versions illustrées par de nouveaux auteurs [sic: illustrateurs] comme François Batet, Henri Dimpre, Jean Reschofsky, Michel Jouin ou encore Tibor Csernus. A partir du début des années 1970, les nouvelles versions de cette collection reprendront les illustrations originales. (p. 298)

Il semble que le premier titre de cette collection ait en fait paru en 1950. Il s'agit du Tour du Monde en quatre-vingts jours, illustré par Henri Dimpre. (Figures 63 et 64). Il est suivi en 1951 par le second titre, Cinq semaines en ballon, avec des illustrations du même artiste. Cette collection a connu son succès après 1950 et sort du cadre de cette étude.

 

Figure 63. Jaquette du premier titre de Jules Verne dans la collection Idéal-Bibliothèque

 

Figure 64. Cartonnage brun-jaune à étoiles de la collection Idéal-Bibliothèque
Figure 65. Cartonnage de la Bibliothèque verte, avec des lignes dorées horizontales droites

 

La Bibliothèque verte

Créée en 1923, la collection Bibliothèque verte était destinée aux jeunes adolescents (et plus particulièrement aux garçons). Hachette planifiait d'y rééditer les grands classiques de la littérature pour la jeunesse, la plupart provenant du fonds Hetzel. La Bibliothèque verte se développe peu à peu comme une suite de la Nouvelle Bibliothèque d'éducation et de récréation. C'est tout naturellement que les ouvrages de Jules Verne intègrent la Bibliothèque verte. Cette collection initia plusieurs générations de francophones à la lecture et aux œuvres de Verne. D'un coût abordable, on trouvait facilement les volumes de la Bibliothèque verte en librairie et dans les kiosques à journaux. Comme Hachette possédait les droits d'auteur de Verne, cette collection était le seul moyen simple et populaire de prendre connaissance des romans verniens.

« Les premiers volumes se présentaient sous forme cartonnée in-12 carré. Ils étaient recouverts de toile verte avec des dorures sous forme de bandes horizontales. La jaquette en papier était illustrée en couleur. […] Le titre était en lettres rouges, l'inscription "Bibliothèque verte" figurait en lettres vertes sur le haut de la couverture. Le cahier était réalisé avec du papier recyclé beige de très faible qualité, résultat des restrictions d'après-guerre. Le livre comportait huit dessins intérieurs en noir et blanc de pleine page. Le texte demeurait le texte original » [39].

La couverture verte du cartonnage (Figure 65) est facilement reconnaissable et les lignes dorées horizontales droites sont caractéristiques de la collection. Cette couverture cartonnée aux lignes dorées horizontales droites sous le titre était recouverte d'une jaquette illustrée (Figure 66).

 

Figure 66. Jaquette d'Un Billet de loterie, avec la liste des ouvrages disponibles

 

Dès les années 1920, la Bibliothèque verte avait une petite soeur, nommée Bibliothèque de la Jeunesse, version brochée à couverture blanche.

D'après les listes figurant sur le revers des jaquettes, la Bibliothèque verte comportait alors une douzaine de titres de Jules Verne. Y figuraient des titres absents de la Nouvelle Collection illustrée des œuvres de Jules Verne, comme Le Secret de Wilhelm Storitz, Un Billet de loterie, ou Robur le conquérant, L'Invasion de la mer, Le Rayon vert, L'Etoile du Sud. Y figurent aussi Les histoires de Jean-Marie Cabidoulin rebaptisé Le Serpent de mer, titre plus facile à retenir et qui fut utilisé dans les pays anglo-saxons comme The Sea Serpent.

Un des impératifs que s'imposait Hachette pour cette collection était le nombre de pages de chaque volume. Le texte devait remplir, souvent avec des illustrations dues à des artistes comme Henri Faive ou Pierre Dehay ou encore André Pécoud [40], un nombre de 256 pages. Si des romans comme Le Chancellor, Le Tour du monde en quatre-vingts jours, Robur le conquérant pouvaient facilement se loger dans ces 256 pages, il n'en allait pas de même pour les romans constitués de deux ou trois volumes [41].

Même si certains romans, comme L'Etonnante aventure de la Mission Barsac, ont paru en deux volumes, souvent les romans en deux ou trois volumes se voient mutilés pour remplir le cadre imposé de 256 pages. Le texte qui subsiste est bien le texte original de Jules Verne, mais tronqué. Hachette supprimait des phrases de temps en temps, voir des paragraphes entiers, mais sans qu'il y ait "réécriture pour enfants". L'exemple des Frères Kip est édifiant : le premier volume contient 14 chapitres, le deuxième en contient 16. En taillant dans le texte original, en supprimant des paragraphes, en éliminant des phrases, en combinant deux chapitres en un, sans modifier le texte vernien, le roman contient un total 15 chapitres sur 256 pages dans la Bibliothèque verte.

Parmi les grands absents, malgré la multiplicité des collections, citons Une Ville flottante, Clovis Dardentor, Seconde Patrie, L'Agence Thompson and Co. et Les Naufragés du Jonathan ainsi que les nouvelles figurant dans le volume Hier et Demain.

Les Prix Jules Verne

Lectures pour Tous, appartenant à Hachette, crée en 1926 un "Prix Jules Verne". Le jury est alors le suivant : René Doumic, secrétaire perpétuel de l'Académie Française, président, assisté de MM. Henry Bordeaux, Pierre Benoit, Georges Lecomte, E. Belin, Louis Bréguet, Joseph Kessel, A. Achard, de Mme Noëlle Roger, du général Férié (Académie des Sciences), du docteur Charcot, du professeur Berget, et de Michel et Jean-Jules Verne [42]. Le Prix Jules Verne donne droit à la publication dans Lectures pour Tous, à une somme de 5000 francs (environ 3000 €), et à une publication en volume, chez Hachette évidemment.

Le premier prix est attribué en 1927 à La Petite fille de Michel Strogoff (Figure 67), de Octave Béliard [43], et paraît en feuilleton dans Lectures pour Tous, de juillet à septembre 1927 avec des illustrations de Georges Dutriac [15]. Dans le texte en forme de préface à cette publication de juillet 1927, Georges-Gustave Toudouze [44] présente ainsi ce nouveau roman :

"On y trouvera, comme dans les romans de Jules Verne, de la science et des voyages : science et voyage d'aujourd'hui, bien entendu... L'auteur de ce roman, M.O. Béliard, est à la fois un homme de science et un voyageur. On l'accusera certainement comme Jules Verne, d'être un homme de science et un voyageur en chambre. Cette fois encore, la légende est fausse."

Et Toudouze poursuit son article en démolissant la légende d'un Jules Verne sédentaire qui n'aurait jamais voyagé. Il évoque les trois Saint-Michel et les nombreuses croisières que Verne effectua, notamment avec le troisième d'entre eux.

 

Figure 67. La Petite fille de Michel Strogoff
Figure 68. L'Ile au sable vert

 

Puis huit Prix Jules Verne sont attribués et publiés en deux ou trois parties dans Lectures pour Tous : En 1928, Le Secret des Sables, de Gaston Pastre [45], illustré par Dutriac et Quand le Mammouth ressuscita, de Max Bégouen [46], illustré par Bouché Leclercq [47]. Ce dernier titre n'a pas eu le Prix, mais simplement une mention spéciale. En 1929 paraît L'Ether Alpha, de Albert Bailly [[48]], illustré par Jacques Touchet [34], suivi en 1930 par L'Ile au Sable vert (Figure 68), de Tancrède Vallerey [49], illustré par Henri Faivre [17].

 

Figure 69. L'Etrange menace du professeur Iouchkoff
Figure 70. L'Enigmatique disparition de James Butler

 

Les deux titres suivants sont publiés en feuilleton comme les autres, mais en volume ils voient le jour dans le format de la Nouvelle Collection Jules Verne, en 1931, et 1932 : L'Etrange menace du professeur Iouchkoff (Figure 69), de Hervé de Peslouan [50], illustré par Jacques Touchet et L'Enigmatique disparition de James Butler (Figure 70), de Pierre Palau [51], illustré par Bouché-Leclercq [47].

Ces prix Jules Verne ont été plusieurs fois recensés et ont fait l'objet de nombreux articles et commentaires [52].

Conclusion

Selon la législation française, les droits d'auteur tombent dans le domaine public cinquante ans après le décès de l'auteur, en y ajoutant les années de guerre. C'est en 1966 que Les Voyages extraordinaires sont tombés dans le domaine public. A ce moment-là, trois collections voient le jour: Le Livre de poche Jules Verne, Les Œuvres de Jules Verne chez Rencontre à Lausanne et Les Œuvres de Jules Verne chez Hachette. Ces trois collections sont des fac-similés les unes des autres, avec les mêmes illustrations Hetzel originales, la même pagination et parfois, les mêmes préfaces de Gilbert Sigaux et Charles-Noël Martin [53].

Jusqu'en 1960, Hachette, seul possesseur des droits d'auteur de Jules Verne pouvait publier les oeuvres verniennes à sa guise. Même si certains textes ont été raccourcis dans la Bibliothèque verte, Hachette a su conserver un lectorat vernien nombreux. Grâce à Hachette, Verne est resté un romancier populaire sans connaître une période d'oubli après sa mort.

 

NOTES

  1. Cette étude se base uniquement sur une consultation de volumes édités par Hachette. Jacques René Leclercq, né en 1926, qui était le responsable de la réédition de Jules Verne dans la collection Grandes oeuvres, a affirmé en 1981 à Jean-Michel Margot, lors de l'Assemblée générale annuelle de la Société Jules Verne à Paris, que Hachette ne disposait plus d'aucune archive consultable sur cette période de leur activité vernienne. ^
  2. Jean-Yves Mollier. L'Argent et les lettres : Histoire du capitalisme d'édition : 1880-1920. Paris, Fayard, 1988. 549 p. (p. 259). ^
  3. Communication personnelle. ^
  4. Du temps de Hetzel, dix-sept Voyages extraordinaires (en format grand in-octavo illustré) ont connu deux éditions ou plus : Le Tour du monde en quatre-vingts jours (6 éditions), Michel Strogoff (4 ou 5 éditions), Cinq semaines en ballon et Vingt mille lieues sous les mers (4 éditions), Voyage au centre de la terre et L'Ile mystérieuse (3 éditions), Voyages et aventures du capitaine Hatteras, De la Terre à la lune, Autour de la Lune, Les Enfants du capitaine Grant, Une ville flottante, Aventures de trois Russes et de trois Anglais, Le Pays des fourrures, Le Chancellor, Un Capitaine de quinze ans, Les Tribulations d'un chinois en Chine et La Maison à vapeur (tous avec 2 éditions). Merci à Volker Dehs d'avoir communiqué cette information. ^
  5. Philippe Mellot et Jean-Marie Embs. Le Guide Jules Verne. Les éditions de l'Amateur, mai 2005, p. 38, photo "Collection Ph. Mellot". ^
  6. Magasin d'éducation et de récréation, 1886, p. 17 de la nécrologie de Pierre-Jules Hetzel. ^
  7. Francoise Guerard. "Der Entdecker von Jules Verne", Das Magazin (Berlin-Est), 14e année, n° 5, mai 1967, p 53. ^
  8. Photo Philippe Burgaud. L'immeuble Hetzel a été démoli et reconstruit dans les années 1920 en style art déco, et alors occupé par Gautier Languereau. On trouve l'adresse du 18 rue Jacob sur la page de titre des albums de Bécassine publiés par Gautier-Languereau dans les années 1920. ^
  9. Feuilleton du Journal général de l’imprimerie et de la librairie. Courrier de la librairie n° 27, 3 juillet 1914, pp. 2320-2321. Cette publication comprend les annonces des éditeurs et fait partie de la Bibliographie de la France. La lettre de Hetzel est la suivante: « J. Hetzel, Éditeur, 18, rue Jacob, PARIS (VIe), Monsieur et cher Correspondant, Me référant à l’avis ci-contre, je vous prie de prendre note que l’édition de la vente des livres des Collections Hetzel seront faits, à partir du 1er juillet 1914, exclusivement par les soins de mes confrères, Messieurs HACHETTE & Cie. Par suite, vous voudrez bien, à compte de ce jour, leur adresser vos ordres pour les ouvrages de mon fonds. Les comptes de mes correspondants seront arrêtés à la date du 30 juin. Je vous remercie des bons rapports que j’ai eus avec votre maison depuis tant d’années et vous prie d’agréer, Monsieur et cher correspondant, l’expression de ma considération la plus distinguée. J. HETZEL. Je vous rappelle l’avis inséré dans le Journal de la Librairie du 26 juin, relatif à l’édition ne varietur in-16 des ŒUVRES DE VICTOR HUGO, qui est maintenant éditée par la maison FASQUELLE. » La lettre de Hachette est la suivante: « Hachette et Cie 79, Bd St-Germain, à Paris, Monsieur et cher Correspondant, À la suite d’une entente avec notre confrère et ami, M. JULES HETZEL, nous sommes chargés exclusivement, depuis le 1er courant, de l’édition et de la vente des livres des Collections Hetzel (exception faite pour l’édition ne varietur in 16 des œuvres de VICTOR HUGO). À compter donc de ce jour, nous vous prions de vouloir bien nous adresser directement les commandes des ouvrages annoncés sur le catalogue de notre confrère. Nous serons heureux de continuer avec vous les bonnes relations que vous avez eues avec la maison HETZEL et nous vous prions d’agréer, Monsieur et cher Correspondant, nos salutations les meilleures. HACHETTE & Cie ». Merci à Volker Dehs d'avoir communiqué cette information. ^
  10. Trois exemples extraits de l'inventaire réalisé lors de la vente de Hetzel à Hachette (les chiffres sont ceux de fin juin 1914): Les petits volumes in-18 du Tour du Monde en quatre-vingts jours (tirage de 1913) étaient au nombre de 1756 « marchandises fabriquées » (c'est-à-dire les intérieurs sans couverture), dont 204 cartonnés toile. Les grands volumes in-octavo du Tour du monde en quatre-vingts jours (tirage de 1912) étaient au nombre de 2071 « marchandises fabriquées » dont 91 cartonnés toile, pour les volumes simples et de 405 « marchandises fabriquées » (avec Le Docteur Ox) dont 297 cartonnés toile et 48 reliés reliés. Les petits volumes in-18 du Rayon vert (tirage de 1914) étaient au nombre de 606 « marchandises fabriquées » dont 59 cartonnés toile. Pour les grands in-octavo du Rayon vert (deuxième et dernier tirage de 1909), le nombre des volumes simples atteignait 469 « marchandises fabriquées » dont 82 cartonnés toile. Celui des volumes doubles (avec L'Ecole des robinsons) atteignait 96 « marchandises fabriquées » dont 45 cartonnés toile et 18 reliés. Les petits volumes in-18 de Claudius Bombarnac (tirage de 1913, probablement la dixième édition de 500 exemplaires) étaient au nombre de 385 « marchandises fabriquées » dont 10 cartonnés toile. Les grands volumes in-octavo de Claudius Bombarnac (tirage de 1911, quatrième édition) étaient au nombre de 503 « marchandises fabriquées » dont 69 cartonnés toile pour les volumes simples et de 109 « marchandises fabriquées » dont 36 cartonnés toile et 17 reliés pour les volumes doubles (avec Le Château des Carpathes). Merci à Volker Dehs d'avoir communiqué cette information. ^
  11. Communication personnelle. ^
  12. Ces cartes de géographie se situent entre les pages 180 et 181 pour Deux ans de vacances et entre les pages 100 et 101 pour Famille-sans-nom. César Cascabel contient deux cartes: la première figure à la page 177 (avec la page 178 blanche), la deuxième par contre est un vrai hors-texte, entre les pages 378 et 379. ^
  13. Sur les douze gravures pleine page de César Cascabel, onze font partie de la pagination du volume. Une seule, la cinquième, est un vrai hors-texte, entre les pages 164 et 165. ^
  14. Les dix titres parus entre 1897 et 1905 (Le Sphinx des glaces, Le Superbe Orénoque, Le Testament d'un excentrique, Seconde patrie, Le Village aérien, Les Histoires de Jean-Marie Cabidoulin, Les Frères Kip, Bourses de voyage, Maître du monde, L'invasion de la mer) contiennent des illustrations supplémentaires en couleur (reprises en noir et blanc par Hachette) de Roux, Benett et Meyer. Merci à Volker Dehs d'avoir communiqué cette information. ^
  15. Georges Pierre Dutriac, peintre et illustrateur français, est né en 1866 à Bordeaux. Actif entre 1893 et 1943, il travaille pour les éditions Hachette, Mame, Fayard et Nelson. Dessinateur virtuose, il illustre Daudet, Danrit, Flaubert, et bien d'autres romanciers. Il semble n'avoir illustré que Cinq semaines en ballon et Le Sphinx des glaces parmi les romans de Verne chez Hachette. ^
  16. André Galland (1886-1965), dessinateur et illustrateur, artiste éclectique, créa aussi des affiches et des faïences. Pour plus de détails, consulter l'article « André Galland » de François Ducos dans Le Rocambole, no 7, été 1999. ^
  17. Aucun notice biographique de Henri Faivre n'a été localisée. Il semble avoir travaillé dès le milieu des années 1930 jusqu'à la fin des années 1960. Il a illustré de nombreux livres pour Hachette (Jules Verne et bien d'autres auteurs) et dessiné de nombreuses affiches pour le cinéma français. ^
  18. Jean Mistler. La Librairie Hachette de 1826 à nos jours. Paris, Hachette, 407 p., 1964, p. 293. ^
  19. Philippe Mellot et Jean-Marie Embs. Le Guide Jules Verne. Edition de l'Amateur, 2005, 320 p. » ^
  20. Charles Emmanuel Jodelet (1883-1973), peintre, dessinateur et caricaturiste français, a illustré les romans de Heidi de Johanna Spyri, La Vagabonde de Colette, et des oeuvres de Maurice Genevoix, Dekobra, Huysmans. ^
  21. Edouard François Zier (1856-1924) a collaboré à de nombreux journaux tels que Le Rire, L'Assiette au beurre, L'Illustration, Le Courrier français, Le Monde illustré, Le Journal de la jeunesse et Le Tour du monde. Il a également illustré de nombreux ouvrages, Le Roman comique de Scarron, Le Trésor de Madeleine de Pierre Maël, ou Aphrodite de Pierre Louÿs. ^
  22. Grâce à Jacques Crovisier, le pseudonyme de Garry a été identifié dans une base biographique de la Bibliothèque Sainte-Geneviève à Paris : « Dessinateur, M. Adolphe-Louis Girard, dit Garry, entre comme dessinateur théâtral au Parisien libéré en 1946. D'un trait sûr, il caricature avec gentillesse les artistes de la scène et du music-hall. Il est décédé le 7 juillet 1960, à l'âge de cinquante-six ans ». L'illustration de Strogoff serait alors une oeuvre de jeunesse. Garry est aussi l'auteur de huit illustrations d'une édition de Madame Sans-Gêne par Sardou et Moreau, chez Gründ en 1942. ^
  23. René Lelong (1871-1933) a réalisé des affiches publicitaires et illustré de nombreux livres et textes, notamment dans la collection Nelson ou les périodiques Je sais tout, L’Illustration et Fémina. ^
  24. Marguerite Allotte de la Fuÿe (1874-1959), née Marguerite Pichelin, petite-nièce par alliance de Jules Verne, a publié des pièces de théâtre et des romans pour la jeunesse, parfois sous le pseudonyme de « Rogatien Duverger ». Elle est connue dans le monde vernien pour avoir publié Jules Verne, sa vie, son oeuvre. Paris, Simon Kra, 1928, 294 p. Cette biographie romancée a figé la vie de Jules Verne pour plus d'un demi-siècle. Elle a connu des éditions successives, a été traduite dans plusieurs langues et a constitué pour les journalistes et passionnés de Jules Verne la base de leurs connaissances jusqu'à la réévaluation littéraire de Verne après la deuxième guerre mondiale. La première biographie française fut celle de Charles Lemire. Jules Verne 1828-1905. Paris, Berger-Levrault, 1908, 198 p. ^
  25. Communication personnelle d'un descendant de Marguerite Allotte de la Fuÿe. ^
  26. Charles Alexandre Jean Julien Hallo (1882-1969), passionné de dessin dès sa jeunesse, il fait les Beaux-Arts, et se spécialise dans la gravure et l'eau forte. Il illustre de très nombreux ouvrages, mais il est aussi très connu pour ses affiches touristiques. Un site lui est consacré: http://www.charles-hallo.fr/. ^
  27. René-Georges Gauthier (1887 - ?), peintre et illustrateur, expose à partir de 1924. ^
  28. Michel Jacquot (1896-1981), illustrateur, aussi chez Hachette, de Empreintes sur la vase de Jean d'Agraives (1937) et Les Derniers Hommes Rouges de Pierre Maël (1939). ^
  29. Maurice George-Elie Lalau (1881-1961), illustra aussi Le Roman de Tristan et Iseult, dans l'adaptation de Joseph Bédier (1909), Un pèlerin d’Angkor, suivi de Le Livre de la pitié et de la mort de Pierre Loti (1937) et Histoire de Gil Blas de Santillane de Alain René Lesage (1955). ^
  30. Informations aimablement communiquées par Robert Soubret. ^
  31. G. Valdès, de son vrai nom Louis Denis Valvérane (1870–1943), fut un peintre provençal renommé. Il est connu aussi comme illustrateur et dessinateur de bandes dessinées. Détails sur le site www.louis-denis-valverane.org. ^
  32. Henri Dimpre (1907-1971), peintre autodidacte qui laisse dès 1926 un nombre important de dessins et de peintures figuratives. Il illustra de nombreux manuels d'histoire ainsi que des romans pour la jeunesse, dont beaucoup de titres des fameuses Bibliothèque Verte et Rose. ^
  33. Emilien Dufour (1896-1975), peintre et illustrateur, il créa en 1916 des cartes postales sur des thèmes militaires et illustra, entre autres, les Oeuves complètes d'Anatole France. ^
  34. Jacques Touchet (1887–1949), travailla pour la revue L'Illustration, créa des publicités, et illustra de nombreux ouvrages (http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Touchet). ^
  35. Jules Marie Auguste Leroux (1871-1954), peintre éclectique, réalisa notamment quelques unes des mosaïques du Sacré-Cœur de Montmartre. Marqué par le symbolisme et l'Art Nouveau, ses tableaux manifestent sa fascination pour les femmes. Il illustra, entre autres, Daudet, Balzac, Mérimée, Claretie, Flaubert. ^
  36. André Collot (1897-1976), peintre, graveur et illustrateur prolifique, connu pour ses illustrations de livres grivois et érotiques. Il illustra, entre autres, Balzac, Kipling, La Fontaine, Sacha Guitry, Pierre Louys. ^
  37. Charles Dominique Fouqueray (1869-1956) fut le peintre officiel de la Marine et travailla comme illustrateur et affichiste. ^
  38. Philippe Burgaud. "La Famille Raton et Alexandre Dumas", Bulletin de la Société Jules Verne, 2ème trimestre 1997, n° 122, p. 45-47. ^
  39. http://fr.wikipedia.org/wiki/Biblioth%C3%A8que_verte ^
  40. Pierre Dehay (1913-2008) a pratiqué la gravure, la lithographie, le dessin, la peinture et a illustré de nombreuses couvertures et des livres destinés aux enfants. André Pécoud (1880-1951), dessinateur acharné, illustra des centaines de livres et travailla pour de multiples magazines. Il a été l'un des illustrateurs attitrés de Hachette. ^
  41. Volume ne signifie pas roman. Verne était tenu par contrat avec Hetzel de publier deux volumes par an. Selon leur longueur, les romans correspondent à un, deux ou trois volumes. Par exemple, Cinq semaines en ballon est un roman en un volume, Vingt mille lieues sous les mers est en deux volumes alors que Les Enfants du capitaine Grant, Mathias Sandorf et L'Ile mystérieuse sont les seuls romans en trois volumes. Dans leur correspondance, Verne et Hetzel comptaient toujours en volumes. ^
  42. Jean-Pierre Albessard. « Le Prix Jules Verne ». Bulletin de la Société Jules Verne, n° 178, décembre 2011, p. 71-79. ^
  43. Octave Béliard (1876-1951), médecin et écrivain, était aussi passionné d'occultisme. ^
  44. Édouard Henri Georges Toudouze (1877-1972), romancier, auteur dramatique, historien et journaliste français écrivit sous le pseudonyme Georges-Gustave Toudouze ou Georges-G. Toudouze. ^
  45. Jules Louis Gaston Pastre (1897-1939) écrivit des romans d'aventure et des souvenirs militaires de la Première guerre mondiale. ^
  46. Max Bégouen (1893-1961) était proche de Teilhard de Chardin et s'intéressait à la préhistoire. ^
  47. Henri Bouché-Leclercq (1878-1946), peintre qui avait son atelier à Montparnasse, rue de Vaugirard. Il fut conservateur-adjoint du musée Jacquemart-André. ^
  48. Aucune notice biographique d'Albert Bailly (1886-1978) n'a pu être localisée. L'Ether-Alpha semble être son seul important roman. ^
  49. Tancrède Vallerey (1892-1974), écrivain et traducteur de romans d'anticipation et d'aventures. ^
  50. Hervé de Peslouan (1900-????), écrivain de romans d'aventures. L'Étrange menace du professeur Iouchkoff semble être son seul important roman. ^
  51. Pierre Palau (1883-1966), dramaturge et auteur, est surtout connu comme acteur de cinéma. ^
  52. Gallet, G.-H. « Le Prix Jules Verne ». Bulletin de la Société Jules Verne, janvier-mars 1970, vol. 4, no 13, p. 107.
    Deucalion. « Le prix J. Verne ». Mal d'Aurore, juin 1972, no 7, p. 24.
    Daniel Compère. « Les prix Jules Verne ». Bulletin de la Société Jules Verne, avril-septembre 1973, vol.7, no 26, p. 33.
    Leclercq, Jacques René. « Le Prix Jules Verne ». Grand Album Jules Verne, Paris, Hachette, 1982, 388 p. P. 180-181.
    Anonyme. « Le prix Jules Verne ». Bulletin de la Société Jules Verne, janvier - mars 1998, vol. 32, no 125, p. 37-40. ^
  53. Philippe Mellot et Jean-Marie Embs. Le Guide Jules Verne. Les éditions de l'Amateur, mai 2005, p. 298. ^

 

Philippe Burgaud (philippe.burgaud@club-internet.fr) est ingénieur chimiste, diplômé de l'Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Paris (ENSCP), docteur ès Sciences et licencié en Science Economique. Il s'intéresse à Jules Verne depuis de très nombreuses années. Il a écrit de nombreux articles sur Verne, en rapport avec les romans, les pièces de théâtres ou les films tirés des romans de Verne, notamment dans le Bulletin de Société Jules Verne, mais aussi dans la Revue Jules Verne, dans Historia, dans Jules Verne et Cie, le bulletin du Club Verne, ou encore dans le Téléphonoscope — revue des amis d'Albert Robida. Il est membre du Centre International Jules Verne d'Amiens. ^
Jean-Michel Margot (mmargot@mindspring.com) est un spécialiste de Jules Verne, reconnu internationalement. Il est vice-président de la Société Jules Verne nord-américaine. Il a siégé au Comité d'administration de la Société Jules Verne, à Paris. Il a publié plusieurs ouvrages et de nombreux articles sur Jules Verne et son œuvre. D'origine suisse, établi depuis une vingtaine d'années aux Etats-Unis, il fait le lien entre la recherche vernienne européenne et les études verniennes anglophones. En 2008, il a fait don de sa collection Jules Verne — plusieurs dizaines de milliers de documents (principalement sur Jules Verne) et d'objets verniens — à la ville d'Yverdon-les-Bains, en Suisse, qui a chargé la Maison d'Ailleurs (www.ailleurs.ch) de la conserver. Parmi ses récentes publications, il y a l'introduction et les notes de la première traduction anglaise du Voyage à travers l'impossible (Journey Through the Impossible, Prometheus, 2003), Jules Verne en son temps (encrage, 2004) et l'introduction et les notes de la première traduction anglaise des Frères Kip (The Kip Brothers, Wesleyan University Press, 2007). Il est membre du comité de rédaction de Verniana et depuis cinq ans, en assure la diffusion sur Internet. ^