Une des cinq œuvres du centre Pompidou-Metz taguées cette semaine lors d’une opération menée par la performeuse Deborah de Robertis n’était pas protégée par une vitre, apprend-on ce jeudi auprès du service communication du musée, confirmant ainsi une information de L’Est Républicain.
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L’œuvre de Valie Export n’était pas protégée par une vitre
Il ne s’agit pas de L’Origine du monde de Gustave Courbet – dont le cadre, cependant, pourrait avoir subi des dégâts, selon nos confrères de L’Est – mais d’une photographie de l’artiste Valie Export, nommée Aktionhose : Genitalpanik. L’intéressée a réagi sur Instagram par ces mots :
Chaque œuvre d'art a son propre langage, un langage que les artistes donnent à leurs œuvres d'art. Il s'agit d'un langage autonome, un langage autonome dans lequel on ne peut intervenir sans le consentement de l'artiste. Si ce langage autonome est violé par une intervention non autorisée par l'artiste, il s'agit d'une intervention non autorisée et l'autonomie de l'œuvre d'art est détruite
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« J’aimerais que vous envisagiez de laisser l’œuvre comme ça » (Deborah de Robertis)
Sur Instagram toujours, Deborah de Robertis a également pris la parole, expliquant avoir envoyé un mail à Valie Export le jour de la performance, dont voici un extrait :
Je tiens à préciser qu'il ne s'agit pas d'une offense, je considère votre travail comme très inspirant, mais il s'agit de vous demander une position en tant que femme artiste dans le mouvement me too. J'aimerais que vous puissiez au moins envisager de laisser l'œuvre d'art comme ça, comme une collaboration entre nous deux.
Une œuvre d’Annette Messager, Je pense donc je suce, a par ailleurs été dérobée au cours de cette même opération.
Conflit entre Deborah de Robertis et Bernard Marcadé
En toile de fond de cette affaire, il y a un conflit opposant Deborah de Robertis et Bernard Marcadé, commissaire de Lacan, l’exposition, celle-là même où ont eu lieu les dégradations récentes.
La nature précise du conflit entre les deux n’est pas claire à ce stade, mais le magazine féministe Causette affirme que Deborah de Robertis accuserait Bernard Marcadé d’agression sexuelle, ce que dément l’intéressé dans un article du Point.
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