Elle vient de fêter ses 50 ans, et continue de soulever les passions. Du haut de ses 210 m, la tour Montparnasse offre l’une des plus belles vues de Paris, mais son aspect extérieur reste un sujet de débat, ses détracteurs s’en donnant à cœur joie pour l’affubler de tous les sobriquets.
« Veuve noire », « pierre tombale », ou « mégot », le seul gratte-ciel de la capitale doit entamer une mue spectaculaire visant à le moderniser. Mais cette métamorphose a pris du retard. Le début des travaux est désormais prévu pour 2024, après les Jeux olympiques. Retour sur les grandes évolutions prévues dans le projet d’architecte.
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Repenser en intégralité la structure
Remporté par le collectif d’architectes Nouvelle AOM (Agence pour l’opération Maine-Montparnasse) en 2017, parmi 700 autres candidats, le concours de modernisation lancé par les copropriétaires prévoit une restructuration complète des 120 000 m² existants.
Dans la continuité des transformations dessinées pour l’ensemble du quartier, qui prévoit 10 000 m² de surfaces végétalisées et 2 000 arbres plantés, la tour Montparnasse de demain se cherche une nouvelle identité.
« D’opaque, énergivore, amiantée, monofonctionnelle, la tour deviendra claire, bas carbone, économe et capable d’offrir de nouveaux usages », vantait, auprès du Moniteur des travaux publics Mathurin Hardel, l’un des architectes lauréats, en 2017.
Une tour surélevée et végétalisée
Épaissie sur ses fondations, la tour est repensée de haut en bas. Parmi les changements les plus spectaculaires, une serre urbaine monumentale au sommet, qui viendra surélever le gratte-ciel de plusieurs mètres. Ce projet, qui a déjà soulevé de nombreuses oppositions notamment du côté des associations écologistes, sera une exception parisienne, promet la municipalité, alors que le dernier PLU bioclimatique qui vient d’être voté prévoit l‘interdiction de nouvelles tours de plus de 37 m.
Le plan architectural prévoit aussi un jardin suspendu vers le 15e étage. Les vitres, dont le verre teinte d’un terne marron la colonne, seront changées pour donner de la transparence à l’ensemble.
Des ambitions bas-carbone sont affichées pour ce mastodonte de verre : des panneaux photovoltaïques fourniront près de la moitié des besoins en éclairage artificiel de la tour, la force du vent doit permettre une ventilation naturelle des espaces intérieurs…
Ouverte au public 24 heures sur 24, la nouvelle tour devrait abriter un hôtel et un restaurant avec vue panoramique, un espace événementiel et des commerces. Elle pourra accueillir 12 000 personnes par jours contre 6 000 actuellement.
À quand les travaux ?
Estimé à 300 millions d’euros, ce colossal chantier sera financé à 100 % par les copropriétaires, l’Ensemble immobilier Tour Maine-Montparnasse (EITMM). Une fois commencés, les travaux devraient durer 44 mois.
Mais de nombreuses incertitudes demeurent avant le top départ, alors que d’importantes révisions au permis de construire initial ont été apportées, modifiant notamment la hauteur finale de la tour, relatait La Lettre A en mars 2023.
Contactés sur l’avancement du projet, ni Nouvelle AOM ni ESSET, le syndic de la copropriété de la tour, n’ont répondu à nos sollicitations. Il reste encore du chemin avant de réconcilier les Parisiens avec leur tour.
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