Êtes-vous déjà venu à Deauville pour un concert ou tout simplement pour le plaisir ?
Je me souviens être venu à Deauville avec un groupe. Il m’est arrivé également d’y venir pour le plaisir. J’ai habité à Rouen, donc dès que je le pouvais, je traversais la Seine. J’ai aussi été membre du jury au festival du cinéma américain il y a quatre ou cinq ans.
Vous serez sur la scène du casino vendredi soir pour une étape de votre tournée…
Je n’ai pas l’impression d’être en tournée parce que je n’arrête pas de chanter et de faire des concerts. C’est Dylan qui a parlé de Non end tour. Il ne s’arrête jamais, moi c’est un peu la même chose. Je considère que le chanteur doit chanter. Au grand dam des majors je n’ai jamais voulu faire la tournée qui suivait le disque. C’est un peu ridicule, je trouve que cela n’a pas de sens. C’est très commercial.
Comment avez-vous bâti le concert que vos proposerez au public deauvillais ?
Je l’ai monté avec des chansons de tous mes répertoires. Mais ce n’est pas un best of. Il y a un début qui est préparé, ce qui me permet d’avoir une certaine tranquillité et après je navigue à vue comme je veux, en fonction de mes envies. Le groupe n’est pas là, donc j’ai une grande liberté.
Vous alternerez vos tubes et quelques nouveautés ?
Bien sûr c’est une évidence. Je le fais par conviction. Quand je tourne avec les musiciens c’est un tout autre répertoire et ça marche très bien. C’est pour cela que nous faisons des disques. Le nostalgique aime bien écouter ces disques et les chansons qui l’ont marqué. Mais sur scène, on a le droit d’être un petit peu actuel pour soi-même. Prendre les gens pour des intelligents pas pour des consommateurs.
Quel genre de musique écoutez-vous ?
Pour l’instant, pas grand chose. Je suis plutôt en manque de silence par rapport à la musique nous est imposée et infligée partout. Je ne supporte plus la musique car elle sert à tout vendre. À mettre les gens dans un état de consommation dans tous les lieux, c’est malheureux.
Avec qui aimeriez-vous faire un duo ?
Actuellement ? Bob Dylan, mais il marmonne (Rires) mais ça aurait été sympa. Avec Sting.
Et dans la jeune génération ?
Je ne suis pas dans le truc « faut se rajeunit en chantant avec des jeunes ».
Mais par exemple aimez-vous Christine and the Queens ?
Oui elle est sympa, elle a un truc. Mais ça ne m’intéresse pas beaucoup. J’aime bien l’attitude de de Stromae. J’aime davantage leur attitude que ce qu’ils font réellement. Stromae a eu beaucoup de succès et finalement, je trouve qu’il mène sa carrière d’une manière très honnête. Il ne donne pas à manger. Il y a un truc qui me plaît bien chez lui. Oui, je pourrais faire un duo avec lui.
Vous avez écrit un livre qui s’appelle Les contes de mes mille et une vies. Vous avez vraiment eu plusieurs vies ?
Je n’ai peut-être pas eu mille vies mais bien 999. Quand j’étais gamin je m’étais donné comme but de ne pas être enfermé dans une vie qui allait me porter de là à là obligatoirement. Et dont on peut imaginer la fin. Je ne trouvais ça pas très fascinant pour me donner envie de vivre. J’ai toujours cherché à mettre des brisures, des cassures. Pour ne pas continuer sur une lancée, ne pas être porté par des circonstances, mais les créer moi même le plus possible.
Pratique
Vendredi 14 avril à 21h au Théâtre du Casino Barrière. Tarifs : à partir de 23 €. Renseignements et réservations : 02 31 98 66 00.
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