Lecture / L’auteur Andréa H Japp raconte la vie des bourreaux
Leur quotidien : émasculer, écarteler
La bibliothèque de Mortagne-au-Perche organise régulièrement des rencontres avec des auteurs, en collaboration avec les deux libraires de la ville. Vendredi, Catherine Guimond avait invité Andréa H Japp, pour venir échanger sur ses livres et plus particulièrement le dernier, Le brasier de justice, qui met en scène Monsieur de Mortagne, dans la cité percheronne, au Moyen Âge.
Comme un chirurgien
Romancière et traductrice, Andréa H Japp est reconnue comme l’un des plus grands auteurs de roman policier historique. Scientifique de formation et de métier, elle a appliqué la rigueur de ses disciplines dans ses recherches préparatoires à l’écriture de son dernier ouvrage. Elle a presque tout lu sur le Moyen Âge et est devenue une spécialiste de l’histoire de la vie des petites gens.
Le personnage de son roman étant un bourreau, elle a cherché aussi de la documentation sur cette charge, toujours maudite. Ne voulant pas dévoiler l’intrigue du roman policier, l’auteur et Catherine Guimond ont tourné autour et l’assistance était captivée par les informations de l’auteur sur les bourreaux de l’époque.
« Au Moyen Âge, on peut être écartelé pour pas-grand-chose, la souffrance n’est pas importante si on veut sauver une âme », a-t-elle expliqué. Il fallait pour ces basses œuvres de tortures et d’exécutions un bourreau « qui ne chômait pas ».
Mais c’était une charge honnie, détestée, méprisée. Aucune femme ne voulait épouser un bourreau, d’où des mariages consanguins en famille, les enfants de bourreau n’avaient pas le droit de fréquenter l’école et les taverniers refusaient de leur servir à boire. « Mais les bourreaux étaient en même temps des chirurgiens car ils connaissaient bien le corps humain ».
Pratique. Le brasier de justice, par Andréa H Japp, éditions Flamarion.
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