Les associations de sauvegarde des moulins montent au front. Six ont signé un texte commun, le 6 juillet 2017, pour dénoncer « le scandale de la politique publique de destruction des moulins normands ».
Une production d’énergie verte empêchée
Plus de 100 retenues de moulins ont été détruites, ces dernières années en Normandie et particulièrement dans le département du Calvados. « Des dizaines d’autres moulins sont contraints de maintenir leurs vannes ouvertes, vidant les plans d’eau traditionnels, asséchant les cours d’eau et empêchant la production d’énergie », insistent ces associations.
En effet, ces dizaines de moulins détruits produisaient de l’énergie et servaient de microcentrales hydroélectriques. « Elles produisaient l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 4 000 à 5 000 foyers en énergie verte et renouvelable », indique le texte. Ce collectif de sauvegarde s’inquiète de ces millions investis, « alors même qu’a été votée, au mois d’août 2015, la loi de transition énergétique qui promeut le développement de la petite hydroélectricité en France ».
L’argument écologique rejeté
Le code de l’environnement oblige les propriétaires à assurer une « continuité écologique ». Les moulins en place doivent respecter des règles afin « d’assurer la protection des poissons migrateurs vivant alternativement en eau douce et en eau salée ».
« La réglementation en vigueur contraint actuellement les propriétaires d’ouvrages à restaurer la continuité écologique des cours d’eau, c’est-à-dire, notamment, le rétablissement de la libre circulation piscicole et le transport des sédiments », expliquait Julien Edde, technicien rivière au Bassin versant de la Varenne, à nos confrères du Réveil de Neufchâtel.
La réglementation impose aux propriétaires de ces ouvrages de se mettre aux normes afin de « permettre la circulation des organismes vivants et le bon déroulement du transport des sédiments ».
Ce à quoi les associations signataires répondent : « Chasse aux sorcières anti-moulins ». Selon elles, la loi « qui encadre les obligations de continuité écologique ne prévoit pas la destruction des retenues de moulins traditionnels comme moyen d’assurer la circulation des poissons migrateurs mais bien « leur équipement » ».
« Le problème réside dans la pollution excessive de nos eaux »
Ces associations dénoncent un « gaspillage d’argent public exorbitant ». Selon elles, « le problème réside dans la pollution excessive de nos eaux et non dans la présence multiséculaire des moulins », qui, dans leur immense majorité, ont sept à neuf siècles d’ancienneté.
Ces associations demandent que les projets de destruction des moulins en cours « soient suspendus » et que « des études d’incidence complètes sur les principaux enjeux légaux établis soient systématiquement menées avant d’autoriser la destruction d’une retenue de moulin, ce qui n’est pas le cas à ce jour ».
Voici le texte signé par six associations de protection des moulins :
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