Innovation et la sérendipité …

Abordons la gestion des risques via son côté positif : les opportunités …
Et parmi celles-ci, le hasard peut parfois nous réserver de bonnes surprises. On parle alors de sérendipité qui débouche sur des innovations inattendues mais parfois révolutionnaires.

Innovation = l’action d’innover … Voyions d’abord ce que le Petit Larousse nous en dit :

Innover

= Introduire quelque chose de nouveau pour remplacer quelque chose d’ancien dans un domaine quelconque.

Synonymes : changer, créer, inventer, lancer, trouver / Contraires : conserver, maintenir

Il est intéressant de noter que le verbe « innover » est un verbe intransitif. On ne peut pas innover directement quelque chose. « Innover » est une action abstraite qui ne porte sur rien. il s’agit donc d’un terme représentant plus un état d’esprit, une attitude, une volonté, … qu’un acte bien précis.

En entreprise, l’innovation (définie comme la capacité à innover) est un facteur clé de la compétitivité (compétitivité hors-prix et compétitivité par les prix). Selon « The Global Competitiveness Report 2012-2013 », rapport du Forum économique mondial, l’innovation est un des douze piliers de la compétitivité nationale.

L’innovation est souvent le résultat d’une action consciente, voulue et orientée … Oui mais pas toujours …

Parfois, c’est simplement le hasard qui fait progresser les réflexions et fait déboucher sur quelque de nouveau (une innovation). On parle alors de « sérendipité« .

Sérendipité

La sérendipité est le fait de réaliser une découverte ou une invention de façon inattendue à la suite d’un concours de circonstances fortuit (et très souvent dans le cadre d’une recherche concernant un autre sujet). La sérendipité est le fait de « trouver autre chose que ce que l’on cherchait », comme Christophe Colomb cherchant la route de l’Ouest vers les Indes, et découvrant un continent inconnu des Européens.

Selon la définition de Sylvie Catellin, c’est « l’art de prêter attention à ce qui surprend et d’en imaginer une interprétation pertinente » (Sylvie Catellin et Laurent Loty : Sérendipité : Du conte au concept, 2014, Éd. Seuil, Coll.: Science ouverte, (ISBN 2021136825)).

Parmi les nombreux exemples de découvertes et inventions liées au hasard, on peut citer : le four à micro-ondes, la pénicilline, le Post-it, le téflon, l’aspartame.

Plusieurs classification existent, en voici une …

  • Type A : Découvert en cherchant autre chose => Exemples : Le Post-It©, le Kevlar©, l’Amérique (Christophe Colomb), la super glue, …
  • Type B : Découvert par maladresse ou par erreur => Exemples : La pénicilline, la tarte Tatin, le Carambar©, l’hélice de bateau, …
  • Type C : Découvert par nécessité ou par contrainte => Exemples : Le Nutella©, le pansement gras (Ambroise Paré), les « innovations Jugaad », …
  • Type D : Découvert par l’attention portée au public => Exemples : Le Viagra©, le Combi VW ,
  • Type E : Découvert en observant autre chose => Exemples : Le Velcro©, la semelle Nike Waffle©
  • Type F : Découvert en ne cherchant rien => Exemples : Lascaux, le four à micro-ondes, …

En entreprise

La sérendipité (et le hasard :-)) est donc aussi un ingrédient essentiel des processus d’innovation dans le sens où les innovations viennent parfois/souvent des rencontres imprévues entre différents acteurs. il s »agit de la sagacité dans les heureuses coïncidences lorsque des accidents favorables arrivent à des individus perspicaces qui en tirent profit. C’est la conjonction d’un évènement imprévu et de la sagacité de l’observateur qui fait la découverte par sérendipité.

Bien que cela ne soit pas vraiment évident, il y a plusieurs façons pour une entreprise de la promouvoir :

  1. Augmenter la curiosité (et donc la créativité) des individus en favoriser l’ouverture et la flexibilité intellectuelle;
  2. Mise en place d’un processus de veille qui permet de générer des opportunités;
  3. accroître la fréquence des coïncidences qui pourraient s’avérer fécondes en encourageant un penchant pour l’action, les essais (et erreurs), le bricolage, le travail de recherche empirique, les prototypes, les « testcases », …;
  4. encourager l’audace intellectuelle mais, aussi et surtout, et accepter les erreurs (càd les impasses synonyme de perte de temps …);
  5. étendre le champ de sagacité de l’entreprise pour provoquer un plus grand nombre de coïncidences heureuses en mettant en place des occasions et des lieux de rencontre entre acteurs qui ne se côtoient généralement pas dans le quotidien.

Sujet excessivement intéressant qu’il n’est certainement pas possible de traiter de façon exhaustive dans un article d’une ou deux pages … J’espère simplement que je vous ai mis l’eau à la bouche …

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