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Full text of "Le Monde Diplomatique, 1982, France, French"

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TRENTE-NaJVÆMe ANNÉE. N° 11725 


sont c&ncenûrées à Varsovie 


UKE PAGE 4 


SAMEDI 9 OCTOBRE 1982 



Fondateur : Hubert Beuve-Mery 


Directeur : André Laurens 


BfÈcr 5D rfr /£Jhje. 0.3SÛ DL : Irlande 70 P> : 

V; Liban. 350 P j LniembonrE. 27 1. ; 

, __ ki : Pays-Bas, 1.75 n. : Portugal, 

«; Sénégal. 290 P CF* ; SnMB, 5.00 V. 

Susse, 1.40 fs t--U_ 95 cent» : rsognslaita, SS a. 

tarit aes aaontements sage 12 

5. RUE DBS rTA LIENS 
75427 PARIS CEDES fl* 

Télex E*bt1s 0“ 650572 
C.C-P 4207 - 23 PARIS 

TêL : 246-72-23 


LES TURBULENCES MONÉTAIRES INTERNATIONALES 




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î V.", . 


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Enquête 
d'un effet «choc 


» 


Le jour même de son' ins- 
tallation, le nonveair gouver- 
nement social- démocrate de 
SL O lof Palme a .été contrrlnt 
de dévaluer de 16 % la mon- 
naie suédoise. La couronne 
faisait l'objet de fortes .spé- 
culations depuis le mois de 
septembre, et le» réserves en 
devises de la Banque royale 
diminuaient rapidement, an 
rythme de 5M millions .de 
couronnes par jônr en début 
de semaine. Le_ déficit record 
de 4 milliards de couronnes de 
la balance commerciale enre- 
gistré en août avait déjà pro- 
voqué de sérieux remous mo- 
nétaires et aôcentué les 
pressions sur la couronne, qui, 
de l'avis général, était suréva- 
luée. 

M. Palme ‘ espère que la 
devise suédoise retrouvera 
ainsi là confiance, des .mi- 
lieux financiers et industriels, 
qne là compétitivité des en- 
treprises • exportatrices se 
trouvera renforcée .et que, 
combinée '- -à - une ' pofftiqne 
économique offensives la dév a- 
„ Ipatien aura nneffèt «choç» 

■ " de stiraulatièn- -dé raefldié 
générale. * j ■ . ■*' * -• * 

En septembre 1981, la mon- 
naie avait déjà été dévaluée 
de 18 •*, mais les conséquences 
sur les carnets de commandes 
de l’industrie avaient été 
éphémères. La nouvelle; déva- 
luation aura-t-elle des effets 
plus bénéfiques - ? M. Palme a 
demandé aux syndicats de ne 
pas exiger de compensation 
sous forme d’augmentations de. 
salaires pour la baissé inéluc- 
table du pouvoir d'achat. 

Pour facïHter néanmoins 
les prochaines négociations 
salariales, le gouvernement 
s’est engagé à bloquer les prix 
des produits de consommation 
courante; à rétablir les avan- 
tages sociaux supprimés par 
le précèdent cabinet «bour- 
geois», à augmenter Fiznpôt 
sur la fortune et à introduire 
un système de partage des 
super-profits des entreprises. 
Les sommes ainsi réunies se- 
raient canalisées dans les. 
investissements productifs, et 
les syndicats bénéficeraîent 
d'un droit- de regard détermi- 
nant sur leur utilisation. 


Reste à savoir si le patronat 
est disposé à accepter une 
telle formule, même an prix 
d'un contrat de stabilisation 
pour plusieurs années des prix 
de revient- Pour mener à bien 
cette politique d'austérité. 
AL Palme possède un avan- 
tage : il jouit de l'entière 
confiance des syndicats.; 

Mais n'est-ce pas fina- 
lement révolution de la 
conjoncture internationale qui 
déridera du succès ' ou de 
r échec de son entreprise ? La 
dévaluation spectaculaire de 
la couronne place les voisins 
nordiques de la Suède dans 
une situation difficile. Le' Da- 
nemark — pays membre de 
la C.E.E. — avait dévalué sa 
monnaie de au mois dé 
juin, la Norvège sa eouronne. 
de 6 Te an cours du troisième 
trimestre, et la Finlande son 
mark de 4 Te* pas plus tard 
qne le * octobre. 

Ces pays, qui entretiennent 
d’étroites relations commer- 
ciales, sont entrés; pense-t-on 
dans les milieux industriels â 
Oslo, dans le cercle vicieux 
des dévaluations, as lies de 
s’attaquer aux causes etrne- 
tu relies (les coûts salariaux 
par exemple) de la basse de 
compétitivité des entreprises 
exportatrices, qui est générale 
en Scandinavie. 


dévalue b couronne de 16 % 

La Suède o déminé de 16 % sa monnaie, ce vendredi 8 octobre, 
aa lendemain de T investiture de BS. Olof Palme. Dans sa déclaration 
gouvernementale, le premier ministre social-démocrate a annonce 
une série de mesures & accompagnement en vue d’une politique finan- 
cière « plus restrictive » : malgré le blocage des prix décrété, une 
b aisse des re venu s sera inévitable, a-t-ü précisé. Mais la dévaluation 
devrait permettre de réduire . la politique onéreuse de subventions 
publiques aux industries en crise. 

A l’origine, les Suédois voulaient dévaluer de 20 K : les Finlan- 
dais (âont la dévaluation de 4 % du mark finlandais du mercredi 
6 octobre est réduite à néant par la décision suédoise ) ont convaincu 
Stockholm letuU. au cours d’une réunion des banques centrales Scan- 
dinaves ; de s 1 en tenir au taux de 16 %. Mais, ce vendredi, les tran- 
sactions §ur le mark finlandais ont été suspendues à Helsinki. 

Resté à savoir ce que feront les Norvégiens, qui viennent d’adop- 
ter un budget très austère. Leur décision pèsera sur celle des Danois 
qui, pouf Trustant, affirment ne pas vouloir suivre Vexemple suédois. 
Les décisions prises à cet égard â Copenhague auraient des inci- 
dences sur le SM JE. ( Système monétaire européen) et ne devraient 
pas être prises sans concertation avec les partenaires de la CJ2JE 

Un budget très austère 

De notre correspondant 


Stockholm. — Sur proposition 
du président du Riksdag, les 
députés suédois ont désigné le 
jeudi ? octobre le dirigeant social- 
démocrate. M. Ok>f Palme, comme 
chef du gouvernement. Sur trois 
cent vingt-six parlementaires qui 
ans pris part au vote, cent soi- 
xante-dix-neuf ont voté pour et 
cent -quarante-sept se sont ahs- 
-tenus. '• 

Le nouveau premier ministre a 
présenté, ce vendredi 8 octobre, 
Ja . composition : 'de . sou cabinet 


AU JOUR LE JOUR 

CHANSONS 

Chartes Trenet a participé, 
jeudi, à une commission mise 
en place per le ministre de la 
culture pour encourager la 
chanson française. Le âfau 
chantants propose de créer, 
à Paris, une institution qui 
serait à la chanson ce Que la 
Comédie -Française es t au 
théâtre. 

Sur le thème «T’a d’là 
Joie», le pouvoir socialiste 
attend beaucoup dune recon- 
quête de la chansonnette 
intérieure. Mais ropposition 
chantonne déjà : «Boum, 
qu a nd votre moteur fait 
boum r » 

BRUNO FRAPPAT. 


homogène. 1 qui est minoritaire, 
mais qui peut compter sur le sou- 
tien des 20 députés communistes 

Le grouoe social-démocrate dis- 
posant de 166 sièges à lui seul 
contre les 163 des trois partis 
bourgeois, la position de M. Palme 
paraît donc confortable. 

Le gouvernement comprend 
cinq femmes et deux syndicalistes, 
M. Bodstrdm, qui se chargera des 
affaires étrangères et du 
commerce, et M. Ruine Carlsson 
ancien président de la fédération 
dés 1 ftrfvàllieurs de i'indat.rîe du 
papier, qui aura la tâche délicate 
de gérer le dossier des entreprises 
nationalisées (elles sont prati- 
quement toutes en difficulté». La 
compagnie des mines de fer 
LKJLB, par exemple, a besoin 
rapidement d’environ 4 mil- 
liards de couronnes pour équili- 
brer ses comptes. 

ALAIN DEBOVE. 

(Lire ’a suite page 3 J 


• ETATS-UNIS 

La baisse des taux d'intérêt 
fait fléchir le dollar 

La reprise de la baisse des taux d’intérêt aux Etats-UDis. 
appuyée sur l’hypothèse d’un assouplissement de la politique 
restrictive des autorités monétaires américaines, a Tait - flam- 
ber « la Bourse de New-York et provoqué un recul général du 
dollar. Le cours de la devise américaine est ainsi revenu à Paris 
de 7,18 F à 7.11 F. à Francfort de 2.54 DM à 23130 DM et à Tokyo 
de 273 yens à 267 yens. 

Appuyé par la Banque centrale, ce recul pourrait permettre 
one nouvelle rédaction des taux d’intérêt en Europe, notam- 
ment en Allemagne et en France. 

Un changement durable? 


-POINT 


On renversement de tendance 
spectaculaire vient de se produire 
aux Etats-Unis sur le front des 
taux d’intérêt, qui ont repris leur 
baisse, amorcée au milieu du mois 
d'août dernier et apparemment 
stoppée ces dernières semaines. 
Lundi dernier, ces taux avalent 
même esquissé une remontée. 
L'annonce d'une nouvelle aug- 
mentation de la masse monétaire, 
dont le rythme de progression 
dépasse actuellement lés objectifs 
précédemment fixés, faisait 
craindre un durcissement de la 
politique menée par les eu tomes 
monétaires fédérales (le Fed) et, 
donc, on regain de tension sur 
les taux. 

Ta n'est pas le cas. pour l’ins- 
tant, et même, selon des « fuites », 
apparemment organisées, ces auto- 
rités seraient décidées à ne plus 
s'hypnotiser,. uniquement sur te, 
croissante d- î«d:;o nuisit, dont 
l’êvolutloQ risque de devenir peu 
significative dans les prochains 
mois en raison de modifications 
dans la composition des place- 
ments à court terme effectués par 
les ménages américains. D’autres 
critères pourraient être retenus, 
notamment l'activité économique 
globale plus que médiocre actuel- 
lement. et le rythme de l'infla- 
tion. en passe de revenir aux 
alentours ou en dessous de 5 %. 
ce qui était précisément le but 


de la politique restrictive en 
matière de masse monétaire 
menée depuis deux ans par le 
Fed pour réduire l’inflation. 

A l’appui de cette hypothèse 
sont venues les déclarations de 
M. Donald Regan. secrétaire du 
Trésor, et surtout celle de 
M. Henry Kaufman, considéré 
comme un oracle par les milieux 
financiers lie Monde du 8 octobre 
19821. 

Rans doute, le Fed et son re- 
doutable président. M. Paul 
Voleter, n'ont-ils encore donné 
aucune indication permettant de 
tabler sur un assouplissement de 
leur part. Mais la crise des ins- 
titutions financières aux Etats- 
Unis et dans le monde leur 
commande de relâcher un peu les 
rênes, quitte à les reprendre 
après les élections américaines en 
novembre. 

En tout cas. sur les places 
financières américaines et étran- 
gères. on a immédiatement anti- 
cipé les conséquences d’un éven- 
tuel assouplissement. La Bourse 
de New-York a littéralement 
«explosé», battant son record 
historique de transaction et enre- 
gistrant sa plus forte hausse en 
deux séances consécutives. 

FRANÇOIS RENARD. 

(Lire la suite page 31.) 


Prenez garde aux classes moyennes ! 

par ANDRÉ FONTAINE 


Exploiteurs contre exploités : 
l'histoire du monde, nous a appris 
grand-père Marx, se résume â 
celle de la lutte de classes. On 
peut être prophète et ne pas tout 
prévoir. Crû caser, dans ce sché- 
ma. ces classes moyennes qui, ces 
jours-ci. font tellement parler 
d'elles? Pas seulement à Paris, 
où ont manifesté par milliers la 
semaine dernière toutes sortes de 


Pour le début du mois de novembre 

LES PATRONS ROUTIERS LANCENT 
UN ORDRE DE GRÈVE DE TROIS JOURS 

(Lire page 16 T article de JAMES SARAZIN .) 


gens comme des notaires, des 
médecins, des avocats, des 
commissaires-priseurs, qu'on n'a 
guère l’habitude de voir défiler 
derrière des pancartes, liais en 
Allemagne, où elles sont respon- 
sables de la fin du long règne 
d’Helmut Schmidt. En Espagne, 
où tous les partis, dans la pers- 
pective des élections législatives 
du 28 octobre prochain, leur font 
une cour effrénée. En Grande- 
Bretagne, où le rétrécissement de 
l'écart entre conservateurs et 
travaillistes, dans les sondages, 
tend â faire d’elles l'arbitre des 
élections auxquelles prélude, selon 
toute vraisemblance. l’annonce du 
voyage de Mme Thatcher aux 
Malouines. 

C'est que de l’affrontement 
inexpiable décrit par l'acteur du 


Capital, et que Lénine avait vu 
s'étendant à la terre entière (ce 
sera « eux ou nous», disait-il). on 
est passé actuellement, dans les 
pays industrialisés d'Europe, à 
une structure sensiblement plus 
complexe. 

Entre les gros et Jes prolétaires, 
pas tous si gros d’ailleurs d’un 
côté ni si forcément prolétaires 
de l’autre, s’est développée une 
vaste couche intermédiaire qui 
présente une physionomie suffi- 
samment particulière pour méri- 
ter l’appellation de classe. Surtout 
si l’on retient la définition qu’en 
donnait jadis Henri de Man : 
«Un groupe à l’intérieur duquel 
on se marie. » U est vrai qu’au- 
jourd’hui on ne convole plus 
guère, mais enfin on voit bien, 
mariage ou pas. ce que la formule 
veut dire. 

( Lire la suite page 33.) 


Une purge 
pour la recherche ? 


Purge qui ne veut pas dire 
son nom ou manifestation d’un 
souci d’efficacité et <T une 
volonté de démocratisation ? 
En modifiant les statuts de 
rinstitut national de ta santé 
el de la recherche médicale 
(INSERM). M. Jean-Pierre Che- 
vènement a choisi de heurter 
de front un certain nombre 
de « patrons >* qui — hospi- 
taliers ou non — président, 
depuis de longues années, 
aux destinées de la recherche 
biomédicale française. 

En théorie, personne ne 
conteste la nécessité d’une 
rotation rapide des chercheurs 
aux postes de direction. 

La nécessité d’un profond 
changement — admise par 
tous — dans ce secteur 
d’activité est vivement crifi- 
quée par quelques-uns. qui 
prennent brutalement cons- 
cience qu’elle les concerne 
personnellement. Les bénéfi- 
ciaires d’appréciables •* situa- 
tions acquises ». directeurs 
de recherche depuis de très 
longues années, ne pouvaient 
manquer de s’émouvoir. Dans 
certains cas. cette émotion 
ne pouvait non plus manquer 
d’être teintée politiquement. 
On a ainsi pu abusivement 
agiter le spectre d’un déman- 
tèlement de ce secteur de 
pointe. 

La vraie question, en re- 
vanche. est bien celle des 
moyens utilisés par le minis- 
tère que privilégie un cou- 
peret administratif aveugle, 
au détriment de l’évaluation 
scientifique des qualités d'un 
chercheur par ses pairs. 
Après la démission du doc- 
teur Phiiïppe Lauciaf. ancien 
directeur général de l’INSERM. 
c’est la seconde fois que 
M. Chevènement entre publi- 
quement en conflit avec les 
milieux de la recherche bio- 
médicale. Le petit recul qu'il 
a acceoté d'effectuer — fixant 
en définitive à trois ans au 
lieu de deux la durée de la 
période de transition — 
sera-t-il suffisant pour calmer 
les inquiétudes ? 

(Lire page 23.) 



PiljRREGOUBERT 

La vie quotidienne 
des paysans 
français au 
XV!i é siècle 

''Livre admirable" 

L'Express 

"C'est une morale dei'exarïîtude 
qui se trouve ici réhabilitée" 

• V Télénoma 

"Une magistrale mise au point" 

Les Nouvelles littéraires 

"À lire d'urgence" 

La Croix 

HACHETTE 


M. ANICET LE PORS INVITÉ 
DU GRAND JURY R.T.L.- 
«If MONDE» 

SL Anicet Le Pors, ministre 
délégué auprès du premier mi- 
nistre chargé de la fonction 
publique et des réformes admi- 
nistratives. sera l’invité du 
u Grand jury 8.T.L-» Le 
blonde » dimanche IA octobre, 
de 1S b 15 â 19 b SA. 

Le ministre répondra an cours 
de cette émission aux questions 
des journalistes de la station 
er dn quotidien. 


LE BALLET DE HARLEM A PARIS 

L’idéal classique 


Le Festival International de danse 
de Paris, pris de court par la 
désaffection de l'American Ballet 
Theatre, a invité in extremis le Bal- 
let de Harlem. Mieux vaut tard que 
jamais. Il y a plusieurs années que 
l'on espérait la venue de cette 
valeureuse troupe déjà connue en 
Angleterre es en Italie. La salle du 
T.M.P. (Châtelet) n’était pas remplie 
le soir de la première, les amateurs 
d'étoiles s' étant désistés à l’annonce 
d'un changement de programme, 
mais le publie a réservé un accueil 
chaleureux à des danseurs aussi à 
l’aise dans le classique le plus ri- 
goureux que dans les techniques 
contemporaines. Le directeur de la 
compagnie, Arthur Mitchell, réalisait 
enfin un de ses rêves : faire applau- 
dir à Paris un ballet noir capable 
d'interpréter un répertoire réservé 
aux Blancs. 

Pesonnage exigeant, absolu, formé 
à l'école de l'American Ballet ei 


chez Anne Sokolov. passé par 
l'école du jazz puis dans la compa- 
gnie de John Butler. Arthur Mitchell, 
premier danseur noir engagé comme 
soliste permanent au New York City 
Ballet en 1P55. y lui remarqué pour 
sa concentration et son attaque, no- 
tamment d2ns Agon et dans le rôle 
de Puek du Songe d'une nuit d"éiê. 

Il trouve son chemin de Damas 
en 1968 avec l’assassinat du pasteur 
Martin Luther King. Déterminé à 
agir pou: la promotion des Noire, 
il renonce â sa carrière de danseur 
et décide de créer une troupe orien- 
tée non sur le retour lux sources 
ds I homme de couleur, à l’exempte 
de son camarade Ai vh AiJey, mais 
su: la conquête et ta maitr.se du 
- s'ssc que » zzt.ter.'.a’.. Ce* un 
ceii très controversé car les mou- 
vements extrâ-r.'stss no.rs 

MARCELLE MICHEL 

(Lire la suite page 24.) 


1 






Musées 


Conservatoires 
des merveilles produites 
par les hommes, 
comme ces ampoules 
lacrymales romaines 
que célèbre 
Gabriel Matzneff, 
les musées font l’objet 
d’une grande attention 
de la part du pouvoir. 
Jean-Pierre Fourcade 
met cependant 
celui-ci en garde, 
à propos 

du musée Picasso 
et du musée d’Orsay, 
contre un certain défaut 
de prévoyance 
architecturale 
et financière. 

Et Jean Revol 
estime que le musée 
n’est plus 
le lieu privilégié 
de l’art, 

mais un lieu commun 
où tout est ramené 
au plus petit commun 
dénominateur. 


Ambitions culturelles 
et réalités financières 


U NE politique culturelle am- 
bitieuse constitue sans 
doute l’un des rares do- 
maines de convergence entre la ma- 
jorité et l'opposition. De l'édification 
du Centre Georges-Pompidou à la 
préparation de l’Exposition univer- 
selle de 1989, la même volonté de 
développer toutes les formes de 
culture caractérise l’effort du gou- 
vernement et du Parlement, même si 
certains se targuent d’avoir tout in- 
venté. 

Malheureusement pour les fi- 
nances publiques, cette continuité 
dans l’effort se double d’une incapa- 
cité chronique des administrations à 
respecter les délais et â maîtriser les 
coûts. L’exemple de deux opérations 
lancées dans le cadre de la loi- 
programme sur les musées adoptée 
en 1978 vient, à point nommé, inci- 
ter à la prudence. Quelques com- 
mentaires sur le musée Picasso et le 
musée d'Orsay permettront d’aper- 
cevoir les principales raisons de cet 
état de choses et d'étoffer la mise en 
garde que je me dois d’adresser au 
ministre de la culture. 

Ayant rapporté, au Sénat, la loi- 
programme sur les musées, j’avais 
manifesté quelques inquiétudes sur 
l'installation de la collection Picasso 
dans l’hôtel Aubert de Fontenay - 
plus connu sous le nom d’hôtel Salé, 
du fait des fonctions de fermier gé- 


par JEAN-PfERRE 
FOURCADE (*} 

néral de la gabelle de son premier 
propriétaire - et sur la transforma- 
tion de la gare d’Orsay en un a usée 
du dix-neuvième siècle. Pour presti- 
gieuses qu’elles soient, ces deux opé- 
rations étaient difficiles à conduire 
en raison de l’état des bâtiments et 
de l'imprécision du parti muséogra- 
phique adopté. Mais la procédure de 
la loi-programme devait permettre, 
disait-on en 1978, de surmonter ces 
difficultés. 


Trois raisons 
principales 


Qu'en est-ü aujourd’hui 7 Une vé- 
rification sur pièces et sur place 
vient de faire apparaître que les 
deux opérations font l’objet de très 
importants retards d'exécution — 
deux ans et demi pour l'hôtel Salé, 
et plus de trois ans pour le musée 
d'Orsay - et que leur coût sera trois 
fois plus élevé que ce qui avait été 
programmé. Le musée Picasso coû- 
tera près de 100 million* de francs, 
le musée d'Orsay dépassera large- 
ment le milliard de francs. Encore 
dois-je souligner que ces évaluations 


Terre promise et lieux communs 


N OUS sommes tous conviés i par JEAN REVOL (*) 
la grande fête de la créa- 
tion. Chacun a droit au raAnes (l ), sans oublier Fred Forest 
génie qui sera distribue comme un qui n - en inslaNc pas moins sa 
honneur ou une marchandise. L art ? j^se de [ imaginaire . au musée 
va déserter ses solitude. se regene- ^ musées . Beaubourg. Ainsi joue- 
rer aux grands mythes de Tact ion et t _ u ^ habilement d’une ambiva- 
de ht libération collectives Mais a leoce doubIemcill négative : ce qu’ü 
quoi peuvent aspirer de tels mythes devnit être et ce QU ’U a , j c Uen 
s'ils se refusent d’abord àre«mnaî- SSunrt de tek petits jeux de 
tre ce q u» m ut d être hbéré ? U cl ^ faussc communication 

reste se libère et s exprime très bien fe prolongement nécessaire 

tout seuL . g leur mise en scène et leur matériau 

Le musée n’est plus le lieu privilé- favori, l’inépuisable bêtise humaine, 
gié de 1 art. Tout Je monde est ja 0 par mj C surenchère de 
daccord. Les gens de musée eux- et de grossièreté, Fred Forest 

abolit le musée idéologiquement au 

point de l’entraîner dans la rue avec 
lui. Sans quoi, il serait à l'extérieur 
avec les baladins iooffensifs. Inier- 
Mgf changeablc, comme le musée lui- 

• W E M H même, il n’existe qu'à la façon du 

fr _ miroir qui réfléchit sans penser. 

ËÊÊÊ 4mll9 Parallèlement, TA RC - autre 

^ — grand miroir de l’art actuel - 

exhibe une synthèse mondaine des 
W MI conformismes du jour : Ypoustéguy, 

— O dont la force n’a cessé de s’effriter 

w dans un académisme complaisant; 
■/lllm Cueco. qui. à trop multiplier ses 

V M 1 1VJ fleurettes mécaniques, se croit le 

0 Monet de la peinture plate. 

OU hectares Chambas et son grand opéra pour 

j 4. j- M non-voyants. N’est-ce pas vouloir 

UtHlI ^ ““ J rendre invisibles quelques grandes 

nrpmiprc pt figures de f opéra du monde que de 

jjicixucta et. m les banaliser â ce point 7 Roman 

grands crus ËJË Cieslewicz pratique le même jeu 

ËJM avec plus de colle et de bricolages. 

f Eux aussi sont interchangeables. 

Pourquoi un Cueco ou un Criton 
plutôt qu'un autre? La reconnais- 
sance ne fait que consacrer l'indiffé- 
renciation. Le musée reçoit des mar- 
chands et leur redistribue un label, 
un sigle, l’image d’une image, la 
copie d'une copie. Préformée par 
tous les circuits publicitaires et mar- 
chands, te musée l'inscrit dons une 
perspective dialectique et historique 
tout aussi fausse que sont l'espace et 
le temps du musée. 

Ce sont l’espace et le temps où est 
consacré le gaspillage des valeurs 
spirituelles. L'art n’est plus une syn- 
thèse de la société, mois le résidu : 
un substrat de comportements et 
d'idées inutiles, de formes perdues. 

Les uns sont caution de l’autre, et 
vice- ce rsa. C’est très exactement la 
cendre qui se prend pour le feu. Que 
Beaubourg n’a-t-il ouvert ses portes 
lors de la grève de ses éboueurs. 
N'eût-il pas répondu pleinement & 
son éthique en livrant au public ces 
ruines anticipées du monde 
moderne : les ordures. Déjà la 
( - Merda d’Artista * de Manzâni ou 
j de Hundertwasser y sèche depuis 

Le musée rejoint cet autre lieu 
commun qu'est l'hôpital. Ne s’agit-il 
pas de la même structure idéologi- 
que où l’espace et l’analyse s’articu- 
lent avec la mort ? Nous mourrons 
presque tous à rbfipital. Mais du 
musée dépend la vie d'une œuvre et 
m lllim I sa mort. Du moins à l’œuvre qu’il 

accueille, le musée n'offre-t-il plus 
lUMfi DES 3 1 qu'une consécration aussi fausse et 

artificielle que la vie et la mort qui 
en procèdent. Cela parce que 

Sbwk. tttl»»aÏLiï-Tdeij»lJOr «dent de 1 AnociaUOa An-Crue. 


250ans 

de grands 

vins a 

80 hectares ÈrjB 
dont 68 de Ë rW 
premiers et ÆSv 
grands crus Ë/iMÊ 














BOUCHARD 
PÈRE & FILS 

Depuis 1731 


l'œuvre est faite pour le musée dont 
elle attend désormais cette vie et 
cette caution qu'elle devrait au 
contraire lui apporter. Il en est ainsi 
depuis que l’art est hétéronome, 
depuis que l’artiste s’est réduit à 
cette figure tellement dégénérée 
qu’il n’est plus que l’effet de l'effet 
produit sur le plus grand nombre. 

Le Musée imaginaire de Mal- 
raux, axé sur la grandeur de l’art et 
de l'homme, a fait long feu parce 
que rien ne lui répondait au présent, 
pas plus à Beaubourg qu’à la fonda- 
tion Maeght qui consacrent, chacun 
â sa place, l'avènement monstrueux 
de la bourse de l'imaginaire et des 
valeurs statistiques. Le bilan actuel 
des lieux officiels qui sont voués à 
l’an va exactement dans ce sens, 
avec deux tendances apparemment 
irréductibles ; une conscience onto- 
logique qui rassemble une volonté 
d’accumulation qui multiplie et dis- 
perse. Le nombre des artistes aug- 
mente inversement au taux de den- 
sité de l’esprit créateur. Les signes 
se sont multipliés au point de frag- 
menter à l’infini la signification. Les 
fonctions sc sont démultipliées au 
point d'annihiler l'énergie et le pou- 
voir qu'elles exercent. Sièges et 
chaires foisonnent à la façon des 
chaises de Ionesco. 

Et Ton nous promet d'autres 
Beaubourg, d’autres ARC. d’autres 
espaces inutiles où va proliférer le 
médiocre. 

Dans une société standardisée, en 
état de réanimation permanente, 
l’art n'a d'autre choix que les cata- 
combes ou ces réserves d’autant plus 
artificielles qu'on y proscrit l’oeuvre 
vivante, susceptible d’affronter un 
public, en faveur de celle sur qui le 
public va glisser. L'idéal est que 
consommateur et consommé ne fas- 
sent plus qu’un dans l'irresponsabi- 
lité réciproque, n'ayant pas plus à 
prendre parti que ne représentant un 
parti à prendre. 

Ce climat de Fête populaire a’est- 
il entretenu que pour masquer 
l’échec de tout efTort de création, 
aussitôt débité en tranches par la 
machine culturelle? La société 
demande toujours plus qu’elle 
n'accorde ; et par définition le créa- 
teur donne toujours plus qu’il ne 
reçoit. Ce que Ton exige de tous, 
c'est le renoncement qui se traduit, 
pour les foules de Beaubourg, par ce 
poids mort, véhiculé tout au long de 
l'immense sphincter de verre : mou- 
vement immobile dans un espace qui 
n'est plus qu’un temps sans ceuvres ; 
le temps désœuvré, voué aux muses 
bavardes de l’impuissance; le lieu 
commun où tout est ramené — 
pansé, présent... et avenir? — au 
plus bas commun dénominateur. 

De l’œuvre d'art, Lionello Venturi 
dit que sa vertu créatrice appartient 
à tous. André Malraux vûyaiL plutôt 
l’homme possédé par l'art comme il 
le fut lui-même. Mais quelle diffé- 
rence? L’essentiel est de ne pas 
confondre domaine et lieux com- 
muns. La société ne norame-t-eDe de 
responsable que pour se soustraire & 
ses responsabilités ? Quant ù Moïse, 
élu pour y guider les autres, il 
s’entre pas en Terre promise. 


1. Jean Clair, N.R.F.. juin 1982. 


actualisées devront être révisées 
après commencement des travaux 
d’aménagement des deux musées, 
qui vont être entrepris pendant l’hi- 
ver 1982-1983 et qui donneront cer- 
tainement lieu à de nouvelles majo- 
rations de prix. 

Je vois trois raisons principales i 
de tels débordements. La première, 
déjà notée par la Cour des comptes 
dès 1977, est l’inexistence des 
études préalables â la décision. Ins- 
taller des collections de grand prix 
dans des bâtiments anciens entraîne 
de nombreuses dépenses de confor- 
temem, d’aménagement et de pro- 
tection. 11 semble qu’elles ment été 
sous-évaluées, voire même perdues 
de vue. Au musée d’Orsay, par 
exemple, les contraintes relatives' à 
l'environnement n'ont été identifiées 
que très récemment : ce qui est d'au- 
tant plus étonnant que le musée de- 
vait s’intégrer dans une ancienne 
gare située près de la Seine. An mu- 
sée Picasso, les études de ventilation 
et de chaufTage ont dû faire l’objet 
d’une révision profonde, ce qui a en- 
traîné de nouveaux délais. 

La deuxième raison, plus subtile, 
tient aux querelles d’experts qui ont 
marqué les deux projets. Ici. il 
s’agissait d’un débat interminable 
entre le restaurateur de l'immeuble 
et l’aménageur du musée. Là, c’est 
l’architecte d’aménagement inté- 
rieur qui met en cause le parti géné- 
ral d’organisation du mutée. Mais, 
dans les deux exemples, personne 
n'a pu ou su arbitrer, ce qui a en- 
traîné de nouvelles études, donc de 
longs délais supplémentaires et des 
prix en hausse. Il semble, d'ailleurx, 
que la procédure du concours d’ar- 
chitecte ne convienne pas à ce genre 
de travaux ; le jury choisit plutôt un 
parti d’aménagement qu'un dossier 
précis, et les surprises s’amoncellent 
par la suite. 

La troisième raison, plus grave, 
est la déficience structurelle des ad- 
ministrations françaises à concevoir 
et à conduire un projet architectural 
i dimension muséographique. Les 
plus prudents dissimulent les risques 
financiers et minorent les coûts pour 
faire prendre la décision. D'autres, 
plus habiles, essaient de compromet- 
tre les autorités politiques en expli- 
quant que • telle visite présidentielle 
s’est traduite par une majoration de 
50 millions de francs ». D’autres en- 
fin. découvrent tous les six mois de 
nouvelles possibilités d’aménage- 
ment ou de décoration toujours plus 
coûteuses. Le paradoxe est que ces 
errements se produisent aussi bien 
lorsque le ministère de la culture in- 
tervient lui-même que lorsqu'il 
confie l’opération à un établissement 
public autonome - ce qui est le cas 
du musée d’Orsay. En fait, il man- 
que cruellement à ce ministère un 
bureau d'ingénierie qui pourrait étu- 
dier, coordonner, suivre et éventuel- 
lement modifier le programme 
lorsqu'il s’avère trop coûteux. 


Se doter 

d’instruments efficaces 


Tel est le constat. A un moment 
où (e gouvernement envisage de lan- 
cer plusieurs grandes opérations 
culturelles — à La VjUette, i la Bas- 
tille, à Bercy, - je crois opportun de 
le mettre en garde. Le déficit du 
budget de l’Êtat ne peut indéfini- 
ment se creuser. H est donc indis- 
pensable de prendre le temps néces- 
saire pour étudier les futures 
réalisations, pour achever les opéra- 
tions en cours, à Paris comme en 
province, et pour concevoir de nou- 
veaux modes de diffusion culturelle 
moins aléatoires. Si l'ambition cultu- 
relle doit être mieux adaptée aux 
possibilités de notre temps, com- 
mençons par nous doter des instru- 
ments efficaces d’étude et de gestion 
qui font cruellement défaut. 

Et puis, comble de l’horreur pour 
des artistes, il ne serait pas inutile 
d’évaluer dès maintenant les dé- 
penses de fonctionnement de ces 
grandes opérations culturelles. Le 
budget du ministère de la culture ne 
pourra échapper aux rigueurs bud- 
gétaires au cours des prochaines an- 
nées : c'est pour tenter de le protéger 
que je déplore l'insuffisance de nos 
procédures de programmation et de 
prévision. Sinon, à trop vouloir mar- 
quer son temps d’ouvrages presti- 
gieux, on risque de ne rien faire de 
durable, tout en s'exposant à gaspil- 
ler les fonds publics. 

{•) Sénateur des Hauts-de-Seine 

(R-U 


Les ampoules lacrymales 

par GABRIEL MATZNEFF . 


E N mai 1871, te télégraphe 
annonce à toute l’Europe 
que les Communards ont 
incendié le Louvre et détruit les 
merveilles de l'art qui y sont as- 
semblées. Cette profanation irré- 
médiable bouleverse Nietzsche, 
qui vit alors à Bâle. Il se précipite 
chez son maître Jacob Burdc- 
hardt : les deux hommes s'em- 
brassent et éclatent en sanglota. 
Plus tard, on apprend que les 
précieuses collections ont été 
préservées des flammes. Nietz- 
sche écrit au baron de Gersdorff : 

e La nouvelle de fincenttie 
des Tuileries m'a complètement 
bouleversé. Pendant plusieurs 
jours . je fus plongé dans les 
doutes et les larmes : la vie 
scientifique, philosophique et ar- 
tistique n'est donc qu'une absur- 
dité, puisqu'un seul jour suffit A 
ia destruction des plus admira- 
bles chefs-d'œuvre et pour effa- 
cer des périodes entières de l'art. 
Cependant, même è l'apogée de 
ma douleur, je ne pouvais jeter la 
moindre pierre à ces sacrilèges : 
ils n-'éteient à mes yeux que les 
instruments d’une culpabilité uni- 
verselle qui dort nous donner 
beaucoup è réfléchir, a 

Ce qui est remarquable dans 
cette lettre, c’est la lua'cSté poli- 
tique de ce jeune homme de 
vingt-six ans. U comprend que 
nous sommes tous, d'une cer- 
taine manière, responsables des 
crimes contra l’humanité qui 
s'accomplissent dans le monde, 
et que les auteurs de oes crimes 


ne sont que les porteurs de nas 
fautes communes. Dans un autre 
passage de sa lettre à Gersaom, 
pour désigner les incendiaires. 
Nietzsche dit : « Las malheu- 
reux », et précise que nous 
n’avons pas. du haut de notre ar- 
guas. à rejeter sur aux la honte 
du déchaînement de la guerre 
contre la culture. 

La sauvegarde de la beauté 
est notre tâche commune. Or. la 
beauté est un miracle fragile. 
Qu’elle soit celle d'un marbre an- 
tique dans une vitrine ou du sou- 
rire sur tes lèvres d’un enfant, la 
beauté risque à chaque instant 
d’être souillée, dégradée, anéan- 
tis. La combat contre la bêtise et 
la haine exige une vigilance sans 
cesse renouvelée. Voilà quelques 
années, sachant ma passion pour 
l’ancienne Rome, Henry Smadja 
m'avait offert des ampoules la- 
crymales, que tes Romains pla- 
çaient dans les tombes des en- 
fants. Depuis lors, j'ai vu de 
semblables ampoules dans plu- 
sieurs musées, notamment au 
musée archéologique d'Amman, 
en Jordanie. Chaque fois qu'il 
m'est donné de les contempler, 
je m'émerveille que ces délicats 
objets aient ainsi traversé les siè- 
cles, qu'ils n'aient pas été broyés 
par les fatalités du temps et de 
r histoire, qu’ils n'aient rien perdu 
de leurs magiques reflets irisés, 
nacrés. Ces ampoules lacrymales 
nous rappel lent la beauté des en- 
fants morts et leurs souffrances. 
Elles sont la mémoire du monde. 
Elles sont notre mémoire. 


RfiPLIQUE A... FRANÇOIS DE ROSE 

Chefs-d'œuvre en péril 


Af. Pierre de Lagarde. producteur 
réalisateur de rémission - Chefs- 
d'œuvre en péril », nous écrit : 

Fai été mis en cause, dans « le 
Monde - du 11 septembre, par an 
article de ML. François de Rose 
(dont le titre d’ambassadeur de 
France aurait pu faire espérer plus 
de courtoisie dans le débat.) d’une 
façon qui me conduit à faire usage 
de mon droit de réponse. 

Dans une émission diffusée le 
30 août, fa vais eu l’occasion de pré- 
senter le musée des Cloistcrs à New- 
York, composé d'éléments prove- 
nant d’abbayes françaises du 
Comminges et j’avais clairement 
souhaité leur retour en France, ce 
qui n’est pas du goût du polémiste- 
diplomate qui s’exprimait le 1 1 sep- 
tembre dans vos colonnes. 

1. - M. de Rose m’aocuse de 
trahir la vérité. J'aurais, selon lui, 
prétendu que ces objets d'art nous 
auraient été dérobés par les Améri- 
cains. 

Rien n'est plus faux : j'ai insisté 
au contraire sur le fait que ces œu- 
vres nous avaient été tout à fait léga- 
lement achetées de 1914 à 1923 
dans l'incompréhension générale de 
l'opinion et l’indifférence des pou- 
voirs publics. Si les Français étaient 
restés dans le même état d’esprit, il 
ne serait pas question de leur rendre 
un patrimoine dont Us se sont mon- 
trés si indignes. Mais, heureuse- 
ment, depuis quarante ans des ef- 
forts spectaculaires ont été 
accomplis dans la préservation de 
nos monuments et notamment la res- 
tauration des abbayes naguère sac- 
cagées. Cest ainsi que l’église de 
Saint-Guiibem est restaurée, de 
même que celle de Saint-Mi ch el-de- 
Cuxa. De plus, une partie de leurs 
cloîtres a pu être remontée grâce à 
la découverte d’éléments épars. Est- 
il supportable qu’aujourd’bul les ab- 
bayes du Comminges restent cou- 
pées en deux et qu’un océan les 
sépare ? 

2. — Si la présentation des cloî- 
tres en question, en France, est déso- 
lante du fait de leur mutilation, est- 
elle plus satisfaisante anx 
Etats-Unis? En dépit de l’avis de 
M. de Rose qui, sur ce point, s’op- 
pose à la plupart des spécialistes 
muséographiques, le musée des 
Cloistcrs offre un spectacle conster- 
nant ; les chapiteaux et les colonnes 
rachetés par Bernard ont étc re- 
montés de la manière la plus fantai- 
siste. Le cloître de Bonnefont, consi- 
dérable à son origine, n’est plus 
représenté que par une rangée de 
dix colonnes. Quant au cloître de 
Saim-Mïchel-de- Cuxa, de rectangu- 
laire qu'il était, il est devenu carré. 

Le plus grave dans ce montage, 
c’est que le faux y est mêlé au vrai 
En effet, Rockefeller, en créant le 
musée, n’a eu aucune pudeur à rem- 
placer par des pastiches les éléments 
qui manquaient Si encore les mou- 
lages étaient distincts des pièces ori- 
ginales. comme au Busch-Reisinger 
Muséum de Boston, le mal serait li- 
mité. Hélas, éléments anciens et 
nouveaux sont intimement mêlés. 


Le démontage et la redistribution 
des pièces composant les Ckristers, 
loin d'être un crime contre l’Etat 
américain, constitueraient au 
contraire une œuvre de salubrité et 
une marque de respect pour les mo- 
numents et ceux qui veulent les étu- 
dier. Le recour& aux moulages, re- 
production, photographies... tel qu’il 
est pratiqué par exemple au Musée 
des monuments français du palais de 
Cbaillot permet une approche digne 
et de qualité de l’architecture, bien 
préférable aux ambiguïtés et aux 
falsifications des Cloisters. 

3. - M. de Rose a peur qu’en ré- 
clamant les cloîtres en France nous 
ne mettions en péril tout le patri- 
moine de nos musées composés 
d’œuvres étrangères légalement ac- 
quises ou même dérobées. Mais il ne 
s'agit pas de revendiquer ou de ren- 
dre des objets mobiliers, tableaux, 
statues et tapisseries qui se trouvent 
dans les collections publiques. En ef- 
fet, ils sont par nature faits pour être 
déplacés et n’appartiennent pas de 
droit à tel monument et â tel pays 
plutôt qu’à tel autre. 

En revanche, un monument' est 
marié au sol qui l’a vu naître et ne 
saurait, sans grand dommage, être 
déplacé. Ceci est aussi vrai pour les 
cloîtres du Comminges que pour 
J 'obélisque de Louxor qui, en dépit 
de ce que prétend M. de Rose, fait 
piètre figure au milieu de la place de 
la Concorde. Peut-être faut-il accep- 
ter de le rendre à l’Egypte, en même 
temps que les Panathénées du Lou- 
vre arrachées au Partbénon revien- 
draient à la Grèce. 

Cette clarification et cette harmo- 
nisation du patrimoine mondial, vou- 
lues dans leurs dernières résolutions 
par TONU et l’UNESCO, pour- 
raient s’opérer par des tractations 
bilatérales et seraient accompagnées 
d’échanges d’œuvres d’art. 
t Poser le problème en ces termes 
n’est pas, comme le prétend M. de 
Rose, faire preuve • d’anti- 
américanisme primaire, d’intolé- 
rance, de sectarisme, de bigoterie • 
(sic), mais œuvrer en faveur de tous 
les amateurs du monde qui sont les 
seuls et les vrais possesseurs- des œu- 
vres d’art. 

M. François de Rose, à qui nous 
avons communiqué la réplique de 
M. de Lagarde. la commente en ces 
termes: 

Distinguant entre objets et monu- 
ments. M. de Lagarde voudrait 
conserver les premiers, meme dé- 
robés, mais restituer les seconds, 
même régulièrement acquis. II s’agit 
là de critères moraux aussi subjec- 
tifs que l’opinion suivant laquelle 
l’obélisque de Louxor embellit ou 
défigure la place de la Concorde, 
mars qui rendent toute discussion 
mutile. 

» 

mm 

Signalons d’autre part, dans l’arti- 
cle en question de M. François de 
Rose, une coquille qui nous a fait ci- 
château de Cheverny, alors 
.qui! s agissait bien évidemment de 
la demeure de Claude Monet à Gi- 
verny. 


__ __ 


Ji\ ù* 





LE MONDE — Samedi 9 octobre 1962 — Page 3 



LA ; FORMATION DU GOUVERNEMENT SOCIAL-DÉMOCRATE EN SUÈDE 


Le nouveau cabinet 


— Premier ministre 3S/L Olof 
Palme. ■ ■ • 

■T- Vba-premier ministre et mi- 
nistre & ta cocndinatkm : M. ïng- 
var- Calisson. - 
MINISTRES : 

— Affaires étrangères et com- 
merce : ML Lennart Bodstrôm. 

— Justice .*■ M. Ore Rainer.: 

— Finances 7 M. Kjeü-CHof 
Fêlât . 

— Travail 7 mw» Anna-Greta 
Leijotu 

— Logement ; M. Hans-Gnstaf- 


— Affaires sociales .* M. Stea 
Ander s o n; vice- ministre chaîné 
de la s anté : poMlgna : Mme Ger- 
trad Signrdsen. 


— Défense nationale : M. Bôrje 
Andetsson. 

. — Fonction publique et affaires 
communales : M. Bo Holmberg. 
v — Industrie : M. Thage Peter- 
son ; vice- ministre chargé des en-, 
treprjses nationalisées : M. Roine 
Carlsson. - 

— Agriculture : M. Svante 
Lundkvist, 

— Enseignement : Mme Lena 
Hjelm-WaDén. 

— Affaires culturelles : 
IL Beogt Gôransson. 

— Immigration : Mme Anlta 
Gradin. 

— Energie : Mme Birgitta Dabi. 

. ■ — Communications et trans- 
ports : U. Kurt Bostzém. 


l/AFFAIRE-DE L'ENGIN IMMERGÉ NON IDENTIFIÉ 

Lés multiples violations do territoire natioiial 
Inqinètent les autorités de Stockholm 

De notre correspondant . 


Stockholm. — Compte tenu de 
la parcimonie avec' laquelle les 
responsables de la défense sué- 
dois délivrent leurs informations 
(prudence justifiée officiellement 
par le souci de ne pas rensei- 
gner la « puissance étrangère a 
coupable sur la stratégie suédoise 
dans cette affaire), ü est diffi- 
cile de se faire une . idée exacte 
de là situation au large de la 
base navale de Mbskfi dans l'ar- 
chipel de Stockholm. 

L'amiral Bror Sfcefenson, chef 
d'état-major, s'est contenté de 
dire, ou cours de te conférence 
de presse quotidienne, dans la 


Turquie 

UNE JOURNALISTE POUTHHTC 
EST INCARCÉRÉ A ISTANBUL 

(De notre correspondant.) 

Ankara. — Mmi> Nudl Titeair, 
journaliste au quotidien Tércaman 
(droite), est entrée, le 7 octobre, 
dans la prison de Sagmakllar 
dTfetambu] pour y purger une 
peine de trois mais. Elle avait été 
condamnée par ta-, tribunal mfli- 
tatre dTstambal, ta, 1981, pour 
n'avoir pas ténu compte' de l’in- 
terdiction de commenter les pro- 
cès de prasonnalités politiques. . 

Mme Œcak figure parmi les 
rares journalistes turcs qui ne 
mâchent pas leurs critiques contre 
certaines options prises par le 
régime militaire. Elle S’est notam- 
ment élevée à plusieurs reprises 
contre les Interdits frappant les 
anciens chefs des partis dissous. 

Dans son dernier éditorial du 
8 octobre, elle évoque, à propos du 
référendum sur la Constitution, le 
plébiscite de Napoléon E et » 
référé à une expérience plus 
récente : te formule adoptée par 
la Junte «PAthtees dans les 
années 80, tons du référendum sur 
l'abolition ou le maintien de la 
monarchie en Grèce, sur quoi, les 
voix favocabses pour rabolition 
remportant, Papadopoulos devint 
automatiquement president de te 
Grèce. Elle met en garde sur les 
développements ultérieurs de ces 
deux pays, à des époques histo- 
riques différentes, qui ne furent 
cependant pas très heureux, et 
invite, pour ce qui concerne la 
Turquie, à trouver une antre far-, 
mule pour te désignation du futur 
de *a République. 

A. U. 


soirée du 7 octobre, que l’opéra- 
tion se heurtait À des problèmes 
« techniques, tactiques et topogra- 
phiques », et que la marine ne 
disposait pas, s malheureuse- 
ment », des moyens adéquats 
pour intervenir. H a toutefois 
précisé que les hydrophones 
avaient permis, jeudi après-midi, 
d’établir la présence a d'un corps 
corps métallique qui se déplaçait 
sous Veau s. A te suite de quoi, 
quatre nouvelles grenades de se- 
monce, d’un poids de 150 kilos, 
ont été tirées. 

D’autres charges explosives ont 
été lancées au cours de la nuit 
Les informations semblent indi- 
quer que le mystérieux engin, qui 
se cache depuis une semaine dans 
le bras de mer. est bien -un 
sous-marin, et non tme torpille 
téléguidée. Les forces suédoises 
ayant brusquement concentré 
leurs recherches autour de l’ac- 
cès nord du chenal de Haars- 
f jàrden, il n’est pas exclu que 
le submersible ait tenté de 
franchir force les barr&gès. Il 
est possible aussi qu’un deuxième 
sous-marin étranger (voire un 
troisième) ait réussi à se rappro- 
cher de la zone quadrillée pour 
éq enfcneTtemgnt prêter main-forte 
an bâtiment enfermé. 

. Durant de, nombreztees années. - 
«m partit en- Suède des sous- 
marins « budgétaires », qin appa- 
raissaient dans les eaux territo- 
riales trois semaines avant le 
vote des -crédits de la défense 
au Parlement. Ces mystérieux 
submersibles, qui réussissaient 
toujours à prendre la fuite, fai- 
saient même l’objet de plaisan- 
teries. Aujourd'hui ee n'est plus 
le cas : les multiples . violations 
du' territoire suédois enregistrées 
au cours des douze derniers mois 
embarrassent les milirrrr officiels, 
qui s'interrogent sur les raisons 
exactes de l'intérêt porté par 
rétranger aux archipels et aux 
deux principales bases navales 
d’un petit pays neutre, Earl- 
jjmnn a et Musko. 

Ces submersibles commettent- 
ils vraiment des erreurs de navi- 
gation? Sont-ils en mission de 
reconnaissance pour déposer des 
instruments d* écoute au fond de 
1a Baltique, observer des ma- 
noeuvres ou des essais de nou- 
velles armes? Leur objectif est-il 
de dresser un inventaire des 
caches possibles où Os pourraient 
se dissimuler en cas de conflit 
international ? Aucune de ces 
hypothèses n’est écartée. 

À. D. 


M. Olof Palme : un politicien engagé devenu diplomate 


Six années passées dans l’op- 
' position ot peut-être appris à 
M. Olof Palme qu'ii est difficile 
de gouverner un pays Scandinave 
en montant une moitié de l'élec- 
torat contra l'autre. C'est en 
partie parce qu’ii a tenu un 
langage conciliant pendant la 
dernière campagne électorale 
qu’il a gagné le 19 septembre 
« ses -premières législatives. 

La gauche avait remporté, en 
1969, une victoire historique en 
obtenant la majorité absolue des 
suffrages, ce qui n'était arrivé 
qu’une seule fols depuis son 
arrivée au pouvoir en 1932. Beau- 
coup voyaient dans ce raz de 
marée un hommage h IA Tage 
Eriander, le « père de (a nation ». 
à la tfite du gouvernement pen- 
dant vingt-trois ans, l'artisan de 
la réussite économique et sociale 
de la Suède de l'après-guerre. 
Mais, à partir de 1989, sous la 
direction de M. Palme, l'audience 
des sociaux-démocrates dimi- 
nuait 

En 1970, le parti demeurait la 
première formation du pays, 
mais perdait 5 Ve des voix. Trois 
ans plus tard, les électeurs ren- 
voyaient dos-à-dos le camp bour- 
geois et le camp socialiste, avec 
esnt soixante-quinze sièges cha- 
. cun, dans le « Parlement de la 
courte paille ». M. Palme fut 
obligé à des compromis pour se 
maintenir au- gouvernement En 
1976, ce fut la défaite amère 

après près d’un demi-siècle de 

règne Ininterrompu. 

En succédant à M. Eriander 
à l'âge de quarante - deux ans, 
M. Palme — ce professionnel de 
la politique, universitaire brû- 
lant issu d’une famille bour- 

geoise — avait d'abord donné 
rimpres8ion de vouloir tirer un 
trait sur te « socialisme de 

papa » et de donner à la social- 
démocratie, souvent accusée de 
gérer le capitalisme, un contenu 
plus idéologique. Au début des 
années 70. de nombreuses lois 
furent votées sur la sécurité de 
l’emploi, la place des délégués 
syndicaux dans l'entreprise, puis 
sur leur participation aux déci- 
sions qualifiées' de - réforme la 
plus importante depuis le suf- 
frage universel ». Ce que les 
syndicats ne pouvaient obtenir 
par ia voie de la traditionnelle 
concertation avec le patronat 
leur était accordé par les 
sociaux - démocrates au Parle- 
ment 


Les choses allaient vite — trop 
vite peut-être — et beaucoup 
pressentaient une rupture avec 
le pragmatisme, l'amorce d'un 
tournant politique vers le -vrai 
socialisme». Ce sentiment fut 
renforcé par le discoure môme, 
plus mordant, de M. Palme, qui 
avait tendance à provoquer ses 
adversaires politiques et la moitié 
de la Suède qui ne partageait 
pas les Idées de la gauche. Plus 
qu'homme d'Etat, H était alors 
chef de parti. 

Ce langage, s'il a contribué è 
préserver l'unité du mouvement 
ouvrier suédois, qui demeure 
sans conteste l'un des plus puis- 
sants d'Europe, a aussi divisé 
le pays en deux blocs politiques, 
favorisé la formulation de l’alter- 
native bourgeoise en 1976 et 
provoqué la politisation des syn- 
dicats d'abord, et du patronat 
ensuite. 

M. Palme ne e’est jamais 
accommodé de son rôle de lea- 
der de l'opposition. H a souvent 
Irrité l'opinion en condamnant 
systématiquement toutes les dé- 
cisions du gouvernement bour- 
geois - incompétent », voire ama- 
teur — ce qui n’était d'ailleurs 
pas toujours Inexact Ce style, 
qui est somme toute considéré 
comme assez normal dans d'au- 
tres pays d'Europe, et qui don- 
nait indéniablement un peu de 
vie à des débats parlementaires 
particulièrement ennuyeux, n'est 
pas apprécié en Scandinavie où 
ta modération des propos est 
de mise — en public du moins. 

M. Palme a ainsi, en Suède, 
ses partisans et ses ennemis, 
tout aussi Inconditionnels les uns 
que les autres, presque aussi 
nombreux les uns que les autres. 
Il a également surpris les Sué- 
dois sur le plan de la politique 
étrangère. D'une neutralité pru- 
dente et classique, axée sur la 
paix dans le monde, on était 
passé subitement à une neutra- 
lité active, qui porte la marque 
personnelle de M. Palme, tiers- 
mondiste convaincu. En 1968, 
alors ministre . de t'éducatlon 
nationale, il défila à Stockholm 
aux c&tég de l'ambassadeur du 
Vietnam du Nord à la tête d'une 
manifestation contre la guerre 
au Vietnam. Plus tard, il compara 
les bombardements d’Hanoî aux 
massacres d'0radour-sur-61ane 
et les Bals-Unis rappelèrent 
leur ambassadeur à Stockholm. 

Ces dernières années, 


M- Palme a sensiblement modéré 
son langage. Les déclarations 
fracassantes el catégoriques ne 
sont plus aussi fréquentes. Le 
jeune politicien engagé est 
devenu un diplomate. Il s'est 
quelque peu « assagi ». Pendant 
la campagne de 1979, il évitait 
systématiquement d’employer le 
mot -socialisme» lui préférant 
celui de » folkhem » (le foyer du 
peuple), si sauvent utilisé par 
les générations soci aï-démocrates 
antérieures. Ces derniers mois, 
M. Palme n'a cessé de répéter 
qu’il était disposé au dialogue, 
que «sa main était rendue A 
tous » — c'est-à-dire à l’Indus- 
trie et au patronat, — que l'heure 
de ta réconciliation était venue. 


Le 19 septembre, il a pris sa 
revanche. Sa position personnelle 
au SBin du parti n'a jamais été 
aussi forte. II a ramené la social- 
dàmocratie au pouvoir et la 
situation économique n'est pas 
brillante. Les trois années à venir 
diront s'il sait pratiquer la 
concertation comme le faisait 
si habilement son prédécesseur, 
M. Eriander, qui invitait A Inter- 
valles réguliers les représentants 
de la vie économique et les 
partenaires sociaux au château 
de Harpsund dans le sud de la 
Suède — une époque dont les 
Suédois ont la nostalgie. 
M. Palme deviendra -t- il. avec 
l'âge un nouveau « père de la 
nation », un homme d'Etat plus 
qu'un homme de parti ? . — A. D. 


AA. LENNART BODSTROAA 
AAINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES 

Un syndicaliste chevronné 


Le nouveau chef de la diplo- 
matie suédoise est un syndica- 
liste de premier plan. Depuis 
1970, M. Lennart Bodstrôm était 
à la tête de la Confédération 
des cadres et employés (T.C.O.) 
qui compte plus d’un million 
d'adhérents, soit 75 °/« des cols 
blancs du secteur privé et du 
secteur public suédois. 

Après un court séjour de 
trois ans A l'université d'Upsala 
comme professeur de sciences 
politiques, il a fait foute sa 
canière au sein d'un syndicat 
qui se veut politiquement «neu- 
tre», alors que l'on a souvent 
fait grief à cet homme de cin- 
quante-quatre ans de ne pas 
l'être, de vouloir rapprocher la 
T.C.O. du parti social-démocrate 
et de faire cause commune avec 
la puissante centrale ouvrière 
LO. M. Bodstrôm a toujours su, 
non sans élégance, repousser 
ces critiques. Aujourd'hui, il 
peut sortir de sa réserve habi- 
tuelle : «J’ai toujours voté à 
gauche, dit-H, mais le n'ai jamais 
été membre du parti soda// s/e. » 
Vingt-quatre heures après sa 
nomination, il n’hésitait cepen- 
dant pas à prendre sa carte.. 

Le nouveau ministre des affai- 
res étrangères s'est toujours 
intéressé aux problèmes indus- 
triels et syndicaux européens. 


Dans sa première conférence de 
presse, il a parié de l'importance 
essentielle de relations étroites 
entre la Suède et la Communauté. 
D'autant que. pour le chef du 
gouvernement, M. Olof Palme, 
« la politique internationale de 
remploi et du marché du travail 
prend une place de plus en plus 
importante dans la politique 
étrangère ». 

Ancien membre du conseH 
consultatif de ('Association eu- 
ropéenne de libre - échange 
(AELE.), de la direction de la 
Confédération des syndicats nor- 
diques et européens, président 
de la commission syndicale 
consultative auprès de PO.C.D.E, 
M. Bodstrôm connaît bien ces 
dossiers qu'il continuera à suivre 
de près dans ses nouvelles fonc- 
tions. H souhaiterait que son 
ministère devienne, dans son 
ensemble, un vaste service d'in- 
formation pour toutes les ques- 
tions d’ordre commercial. Quant 
à la politique extérieure au sens 
traditionnel du terme, M. Palme 
s'en chargera sans doute per- 
sonnellement avec l'aide du nou- 
veau secrétaire général du minis- 
tère. M. Pierre Schori, ancien 
porte-parole du parti social- 
démocrate en matière de poli- 
tique internationale. — AD. 


Un budget très austère 


(Suite de ta première page.) 

L’équipe choisie par ML Palme 
se compose de personnalités qui 
ont fait leurs preuves dans l'ad- 
ministration locale et régionale 
ou dans le précédent gouverne- 
ment social-démocrate au pouvoir 
de 1973 à 1976. ML Xngvar Corlsson, 
ministre de la coordination et 
vice-ministre, y jouera sans doute 
un rôle important. H s’est occupé 
ces dernières années des questions 
énergétiques et économiques en 
rédigeant notamment le x pro- 
gramme de crises du parti, qui 
prévoit une relance des investis- 


sements publics dans les secteurs 
des transporte et du bâtiment, un 
freinage des dépenses de l'Etat et 
des communes pour tenter de 
limiter le déficit budgétaire. 
L'objectif numéro un du gouver- 
nement demeure la lutte contre 
le chômage. 

En matière de défense natio- 
nale, différentes opinions s’expri- 
ment parmi les sociaux-démocra- 
tes. Les uns sont partisans d'une 
défense militaire forte, d’autres, 
séduits par le pacifisme, préconi- 
sent des mesures de désarmement 
unilatérales. M. Palme a résolu 


habilement le problème en dési- 
gnant à ce ministère un «'homme 
à poigne », M. Bôrje Andersson. 
et en plaçant Mme Maj-Britt 
Theorin, l’apôtre de la paix du 
parti, à la tête de la délégation 
suédoise à la conférence de Ge- 
nève sur le désarmement. En 
outre, les communistes siégeront 
dans treize des seize commissions 
parlementaires et seront repré- 
sentés. pour la première fois dans 
l'histoire de la Suède, à la com- 
mission des affaires étrangères. 

ALAIN DEBOVE 


Danemark 

• Le nouveau gouvernement 
danois n’a pas été renversé. — Le 
cabinet de coalition (centre- 
droite) a surmonte l'épreuve de 
la motion de censure déposée 
jeudi 7 octobre par l'extrême gau- 
che. Malgré les vives critiques 
qu'ils ont faites du programme 
d'austérité du premier ministre, 
les sociaux démocrates se sont 
abstenus pour laisser au gouver- 
nement la chance de se montrer 
ouvert à des compromis rie Mon- 
de des 7 et 8 octobre). Le premier 
train de mesures économiques en- 
visagées sera donc examiné dans 
les Jours à venir. (Corresv.) 



Page 4 — LE MONDE — Samedi 9 octobre 1982 , , , 

EUROPE 


Allemagne fédérale 


Espagne 


sur une large victoire aux élections régionales en Bavière 
pour renforcer sa pression sur Bonn 

De notre envoyée spéciale 


M. Strauss compte 


Munich. — On ne pouvait Imaginer 
slogan électoral pius simple, plus 
dépouillé, plus raccoleur que celui 
qu’a choisi le parti de M. Strauss : 
• Nous on Bavière. • Les trois mois 
s’étalent en lettres bleues sur les 
affiches de l'Union chrétienne-sociale 
(C.S.U.), proclamant à la lois le par- 
ticularisme de cette région et la 
conviction qu'a ce parti de repré- 
senter à lui seul la Bavière. 

On va voter dimanche dans ce 
Land pour renouveler le Parlement 
régional. Comme on a voté le 26 sep- 
tembre en Hesse, pourra 11 -on dire, 
si ce rappel n'étalt Ici déplacé : de 
la même manière que le C.S.U. n'est 
pas ■ exportable - et n'existe qu'lci. 
la Bavière n'est pas comparable avec 
un autre Land, surtout pas à celui-là. 

Lee chopes de bière circulent sur 
les longues tables dans les tavernes 
oû les orateurs s'égosillent Sur la 
place de i'hôtel de ville de Munich, 
des groupes se perdent en palabres 
passionnées Jusqu'à des heures tar- 
dives. M. Strauss paie de sa forte 
personne, n'hésitant pas à parcourir 
ses circonscriptions à vélo, escorté 
d'un peloton de « groupies - plus 
alertes que lui. La fête électorale bat 
son plein, mais on a beau faire : 
cette fols-ci, ce qui se passe à Bonn 
empêche qu'on se sente tout à fait 
entre soi. Dans le reste de la Répu- 
blique fédérale, tous les regards se 
tournent aujourd’hui vers Munich, 
alors que, il y a trois semaines en- 
core, on n'attachait guère d'impor- 
tance à ce scrutin, qui ne promettait 
pas de bouleversements : le parti de 
M. Strauss allait, une fois de plus, 
remporter une confortable majorité 
absolue. 

Une série de questions se posent 
à présent, qui, quelles que soient 
les réponses qui leur seront données, 
auront des répercussions à Bonn. 
Les libéraux (qui avalent 6.2 °/o des 


Bruxelles. — Près de sept mil- 
lions d'électeurs belges dans cinq 
cent quatre-vingt-neuf communes 
sont appelés aux urnes, le 10 octo- 
bre, pour désigner leurs gestion- 
naires municipaux. La question 
posée de toutes parts est de savoir 
si cette consultation aura une 
signification nationale » et influen- 
cera le sort de la coalition chré- 
tienne libérale actuellement au 
pouvoir à Bruxelles. 

Il est peu probable que l'équi- 
libre politique du pays soit bou- 
levesée dimanche soir. Le gouver- 
nement Martens ne cache guère 
que, de toute façon. Il est résolu, 
quel que soit l'effet des élections 
communales, à aller de l'avant sur 
la voie de l'assainissement écono- 
mique et financier tel qu'il le 
conçoit 

Les alignements électoraux sont 
plus confus que Jamais. Les citoyens 
auront le choix entre pas moins de 
vingt-sept listes nationales. Le nom- 
bre de cartBls, parfois très sur- 
prenant est plus grand que [arnals. 
Même les alliances * contre-nature » 
entre libéraux ei socialistes, par 


voix B y a quatre ans) seront-ils, 
comme en Hessa et à Hambourg, 
éfimifléfi du Parlement régional ? 
Cela inciterait encore davantage ô 
penser que la coalition au pouvoir 
à Bonn ne peut être que provisoire, 
ei encouragerait l'opposition à 
M. Genscher au sein du parti libérai 
à faire sécession. Les • Verts - 
entreront-ils au Parlement bavarois ? 
Ce serait pour eux, même avec 5 Va 
ou 6% des voix, un succès bien 
plus considérable que leurs S*/o en 
Hesse, étant donné le contexte. Le 
S.P.D. réusslra-t-Ji à maintenir ou à 
améliorer ses 31,4 a /o d'H y a quatre 
ans ? Ce serait un encouragement 
important dan9 la bataille pour les 
élections générales de mars. Enfin, 
le recul enregistré en Hesse par la 
C.D.U. va-t-K se reproduire ici pour 
la C.S.U. de M. Strauss (59.1 ®/o en 
1978). ou bien les Bavarois fourni- 
ront-ils au contraire à leur mlnlatre- 
p résident un tremplin vers un pro- 
chain gouvernement fédérai ? 

Les pronostics les plus divers cir- 
culent, et les derniers sondages 
publiés datent de plusieurs semaines 
et sont donc périmés. En toute hypo- 
thèse. ces élections auront davan- 
tage de répercussions à Bonn qu'en 
Bavière même. OÙ P« Etat-C.S.U. • 
n'est pas menacé. Dans certaines 
campagnes, où tout est G.8.U. : If 
club sportif. l'Union des Jeunes, la 
compagnie des sapeurs-pompiers, le 
maire, l’instituteur et le curé, le 
parti de M. Strauss peut compter 
sur le réflexe traditionnel : "Franz- 
Josat, gardez-nous dus communistes, 
des mécréants, des voyous et des 
Prussiens I « 

Mais la C.S.U. est autre chose que 
le garent d'un archaïsme régional et 
bien-pensant : le parti de l'argent 
sans doute, celui qui a su conduire 


exemple, ne font pas défaut, démon- 
trant que, dans bien des cas. les 
conditions locales l'emportent tou- 
jours sur la grande politique 
nationale. 

Des forces nouvelles vont sb me- 
surer dans cette consultation, qu'il 
s'agisse des écologistes ou de cer- 
tains autres groupements contesta- 
taires qui entendent bien conquérir 
leur place sur l'échiquier politique. 
Comme d'habitude, les rivalités par- 
tisanes sont compliquées par les 
affrontements communautaires et lin- 
guistiques. Tel est notamment le cas 
dans la capitale. 

Un aspect de la campagne élec- 
torale dans les villes, et tout parti- i 
culièrement à Bruxelles, est cepen- 
dant préoccupant. Presque tous les 
candidats mettent A la première 
place de leur programme le maintien 
de la sécurité et le renforcement de 
la police. La littérature électorale s'en 
prend de façon â peine déguisée à 
la population des Immigrés, et cela 
en des termes qui ne sont pas tou- 
jours exempts de xénophobie. 

JEAN WETZ. 


la Bavière sur la vole de la moder- 
nisation économique, y développer 
des industries de pointa Mais aussi 
et surtout un énorme mouvement de 
masse qui. avec ses cent soixante- 
quinze mille adhérents, n'a d'équi- 
valent dans aucuns autre région 
d'Allemagne. On vote à 50°/e pour 
la C.S.U. dans une métropole comme 
Munich qui compte un million d'habi- 
tants et une Importante population 
ouvrière. 

En maîfre absolu 

Le tour de force de M. Strauss 
est d'avoir su réconcilier, autour dB 
la spécificité bavaroise, les deux 
composantes du mouvement qui 
s'étalent séparées après la guerre: 
une Bile conservatrice proche de 
l'Eglise et une autre, anticléricale, 
assez proche è l'époque du radi- 
calisme. Le ministre-président règne 
«i maître absolu dans le parti et 
dans le gouvernement bavarois. II 
a la capacité d'absorption de bière 
et le langage fleuri et bourru requis 
pour plaire â ses électeurs, qui le 
veulent comme eux bon vivant Mais 
Il a aussi la finesse, le langage 
Incisif et précis dont on ne peut 
s'empêcher ici de souligner à quel 
point Hs font défaut au nouveau 
chancelier fédéraL 

Lorsqu'on demande à fun de ses 
proches collaborateurs quel est le 
programme de la C.5.U., il tend 
une brochure d'un air désabusé et 
déclare pour tout commentaire : 
* Vous savez: en Bavière, nous 
disons qu'il faut mettre les princi- 
pes assez haut pour qu'on puisse 
passer dessous sans avoir i se 
baisser. » 

Voter C.S.U., ce n'est pas, en 
effet, défendre un programme, c'est, 
avant tout se sentir Bavarois et 
fier de l'être. Cest aussi ne pas 
tolérer qu'on vienne contester ce 
bel art de vivre. DiffïcHe, dans ces 
conditions, d'être un militant en 
Bavière, et les «Verts» en font la 
courageuse expérience. Ils dénon- 
cent le projet du canal Rhin-Main- 
Danube, celui d'un aéroport et de 
centrales nucléaires. Ils diffusent, 
pendant les émissions télévisées qui 
leur sont attribuées dans le cadre 
de la campagne électorale des Ima- 
ges de vaches cherchant leur 
pitance dans des dépôts d'ordures 
et de cheminées d'usines crachant 
leur fumée sur les verts pâturages. 

H leur sera, malgré tout, plus 
difficile qu'en Hesse de convaincre 
que la nature est ici menacée. Ils 
sont, en outre, concurrencés sur le 


A la veille de l'examen par la 
Diète polonaise, ce vendredi 
8 octobre, du projet de loi met- 
tant de facto Solidarité bars 
la loi, d’importantes forces de 
police ont été concentrées à Var- 
sovie et dans les grandes villes 
de province. Les unités méca- 
nisées de la milice, les Zomo, 
ont fait leur réapparition dans la 
capitale, où les patrouilles de 
police se sont multipliées. Des 
tracts contradictoires ont été 
distribués, clandestinement, mer- 
credi et jeudi, appelant les uns 
à manifester ce vendredi devant 
le Parlement et les autres à 
s'abstenir au contraire de toute 
action de protestation en atten- 
dant les consignes de la direction 
syndicale. 

la presse de Wroclaw vient de 
fournir quelques détails sur l’ar- 
restation de M. Frasyniuk, l'un 
des quatre membres de la 
commission de coordination clan- 
destine du syndicat (le Monde du 
7 octobre). M. Prasynink, qui 


terrain écologique par une ligue 
pour la protection de l'environne- 
ment, dont le responsable est aussi 
un membre actif de la C.S.U. Quan! 
au combat contre les armes nucléai- 
res. dont se réclament les « Verts », 
il lui a manqué, pour connaître le 
même succès qu’aîlleurs. le soutien 
d'une Eglise protestante très mino- 
ritaire ici. 

Le S.P.D., quant à lui, peut comp- 
ter sur une réaction au changement 
de chancelier à Bonn et aux pre- 
mières mesures annoncées par le 
nouveau gouvernement II souffre 
cependant, dans la région, d'avoir 
à sa tête une personnalité contestée 
à l'Intérieur du parti, et qui, en tout 
cas, ne semble pas de taille à livrer 
combat au « taureau de Bavière ». 

Le parti libéral, de son côté, 
appelle les électeurs à faire échec 
à l'hégémonie de le C.S.U. Il se doit 
cependant de défendre le change- 
ment de coalition à Bonn, ce qui 
n’est pas une tâche aisée, il doit 
le faire, en outre, alors que l’un 
des partenaires de cette nouvelle 
coalition, M. Strauss, multiplie les 
attaques contre lui. Le F.D.P. est 
un - parti détesté », lançait récem- 
ment, à Au gs bourg, le ministre- 
président bavarois, et It porta la 
responsabilité de la situation écono- 
mique que laisse la coalition so- 
olalo - libérale, notamment du chô- 
mage. Il s'en est pris, à plusieurs 
reprises, à l'aile gauche du FDJ*., 
proche de l’ancien ministre de l'in- 
térieur, M. Baum, qui place les 
libertés avant la sécurité, et, de ce 
fait, n'appartient plus, selon lui. au 
libéralisme politique. 

En fart, dès que la nouvelle coa- 
lition s'est constituée. M. Strauss a 
su qu’il n'irait pas à Bonn — du 
moins pas cette fois. U n'est pas 
homme à se voir confier un petit 
ministère. H lui fallait la vfce-chan- 
cellerie et les affaires étrangères, 
ou bien les finances. Las libéraux, 
pourtant dans un état de faiblesse 
extrême, se sont mis en travers de 
sa route. 

Les élections de dimanche lui 
diront s'il a raison de poursuivre 
ses attaques contre le petit parti. 
En vertu du système électoral, la 
C.S.U. pourrait remporter les deux 
tiers des sièges au Parlement régio- 
nal avec B2 % des voix environ; 
dans l'hypothèse ou les «Verts» 
ou les libéraux manqueraient de peu 
les 5 % nécessaires pour être re- 
présentés, non seulement elle exer- 
cerait alors en Bavière un pouvoir 
quasi absolu, mais M. Strauss aurait 
entre les mains un redoutable Ins- 
trument de pression sur Bonn. 

CLAIRE T RÉAN. 


avait laissé pousser sa barbe et 
teint ses cheveux et qui était 
porteur de faux papiers d'iden- 
tité, aurait été interpellé mardi 
dans un escalier d’immeuble 
sans opposer de résistance. La; 
police aurait saisi à cette oc- 
casion plusieurs documents et 
arrêté le même Jour d'autres ml- , 
litants de la clandestinité — 
notamment Mme Barbara La- 
buda, une universitaire bien 
chaîne représentante en France d 
longtemps séjourné. j 

A Paris, où la FEN s’est 
élevée comme la C.FD.T., la 
CF.T.C. et F.O. contre la pro- 
chaine délégalisation de Solidarité 
les représentants en France du 
syndicat indépendant ont appelé 
jeudi les syndicalistes français 
et tonte l'opinion publique inter- 
nationale & protester contre 
« cette nouvelle étape de ta li- 
quidation des conquêtes démo- 
cratiques de la nation poZo- 
BOiM», 


PubBdté. 


LES PATRES 
HEUREUX 
VIVENT 
EN ANATOLIE 


Belgique 

Les élections municipales du 10 octobre 
sont marquées par la confusion des alliances 

De notre .correspondant 


Pologne 

Avant le vote sur la mise hors la loi de Solidarité 

Les autorités ont concentré 
d’importantes forces de police à Varsovie 


Les tulipes fleurissent en juillet 
au cœur des vallons verdoyants 
et embaumés d’Anatolie... 


Cest en plein centre de la 
Turquie, sur les pentes du Mont 
Erdyas. On y voit des troupeaux 
de moutons suivis de leurs ber- 
gers drapés dans da longs man- 
teaux de feutre' blanc. Iis m'ont 
souvent invitée sous leurs tentes 
couvertes de peaux de chèvres et 
m'ont offert le thé de ramifié. 

Ils vivent paisibles dans leurs 
traditions millénaires que le boom 
économique turc de ces dernières 
années n’a pas troublées. Avec la 
faine de leurs moutons, la Tur- 
quie, premier fournisseur de 
F Europe, a construit une industrie 
lafntèia ultra-moderne et exporta- 
trice. 

L'un des rares pays à vivre 
ei autarcie, ta Turquie com- 


mence seulement à exploiter ses 
richesses et à utiliser son poten- 
tiel humain, et contrairement & ce 
que l'on voudrait nous faire ordre, 
tous ceux qui, comme moi, Vont 
souverd visitée disent leur en- 
chantement de retrouver un pays 
d’espérance et de quiétude. 

Allez donc y faire un tour, 
vous y retrouverez la Méditer- 
ranée et ses lauriers roses dans 
d’extraordinaires décors, Comme 
à Antàfya, par exemple. Mas si 
vous avez 1e désir de tout voir, 
richesses artistiques et splen- 
deurs naturelles, fl vous faudra y 
revenir souvent., et im jour, sans 
doute, vous boirez le thé sous la 
tente des bergers heureux, du 
Mont JËrciyaâ en Anatolie. 


par Marié KfflJG, touriste anfiiatou et- passionnée do Turquie 


M. Mauroy devant le Sénat : 

L'ADOPTION DU PROJET PAR U DIÈTE 
SERAIT UK ENTRAVE AUX RELATIONS FRANCO-POLONAISES 


M. Pierre Mauroy, répondant 
jeudi 7 octobre devant le Sénat, 
au cours d*one séance de que-s 
tioas as gouvernement, à une 
question sur la Pologne de l'an- 
cien ministre René Monory 
(Union centriste. Haute- Vienne), 
a déclaré : «Le gouvernement 
enregistre avec une vive préoccu- 
pation les événements qui se dé- 
roulent en Pologne. Nous estimons 
que les embarras de ce pays ne 
peuvent se résoudre que par le 
dialogue entre ces trois compo- 
santes rie la société polonaise : 
VBtat, l'EaUse et Solidarité. 

a Le gouvernement français, a 
poursuivi le premier ministre, s'est 
maintes fois prononcé pour la 
levée de Pétai de siège et la Ubé- 
mtioTL des personnes emprison- 
nées. 

» Le projet de lof déposé devant 


la Diète est une atteinte aux 
droits de ["homme et au droit de 
grève. Ce projet de loi revient 
sur les accords de Gdansk. L’amt- 
qui nous a toujours liés â la 
Pologne nous autorise à dire que 
l adoption de ce texte serait une 
entrave aux relations franco - 
polonaise J'espère que le général 
Jaruselski tiendra ses engage- 
ments. 

’-fe remercie M. Monory de 
m'avoir posé cette question avant 
que les dés aient fini rie rouler. 
St le texte en cause était adopté , 
nous exprimerions avec plus de 
force encore notre réprobation. 
Tout ce qui se passe en Pologne * 
touche tous les Français. Nous 
sommes sotidatres du peuple polo- 
nais, que nous souhaitons fier, 
libre . . au frasa# dans un pas s 
prospère. Nous ne manquerons 
Pas à cette solidarité .» 


Les putschistes de l'opération < Cervantes» 
voulaient neutraliser le roi Joan Caiios 


La presse espagnole de ce vendredi 8 ectabr» 
des mouvements de troupes • inhabituels » ro*. été sig na L ai dans 
le sud du pays, particulièrement près de Gîbrali». 
régiments auraient été placés en état d alerte^ mercredi 
6 octobre. Selon ■ Diario 16 ». ta quotidien de Ma drid» I ope- 
ration Hercules prévue pour le transport de troupes en cas de 
nécessité aurait été déclenchée par le commandement de ces 

régiments. . _ , 

A Madrid, le ministre de 1 Intérieur. M. Roson, a affirmé 
que la tentative de coup d'Etat déjouée le 2 octobre était mieux 
préparée que celle de Février 1981 et qu’elle aurait été» san- 
glante». Le putsch, dont le nom de code était « Cerv antes» 
prévoyait la constitution d'une junte militaire et la neutralisation 
du roi Juan Carlos. Les trois officiers arrêtés le 2 octobre ont 
été officiellement Inculpés de conspiration Jeudi par un Juge 
militaire. 

De notre correspondant 


Madrid. — Le colonel José 
M uiioz Sanchez, juge militaire, a 
inculpé, le jeudi 7 octobre, les 
trois officiers arrêtés le samedi 
2 octobre, les colonels Munos et 
Crespo et le lieutenant-colonel 
Crespo, accusés d'avoir « conspiré 
pour organiser une r&eUlpn m Af- 
faire ». Par aUleuzs. cinq des 
officiels condamnés après le 
putsch manqué du 23 février 1981 
et qui purgeaient leur peine â 
Madrid ont été transférés en pro- 
vince. Parmi eux le lieutenant- 
général Milans del Bosch, main- 
tenant détenu près d'Algêslraa et 
le lieutenant, - colonel Tejero. 
incarcéré à la base navale de 
Garthagène. 

Cette décision du juge milita i re 
a été accueillie avec soulagement 
par le gouvernement, qui n'a oas 
oublié le précédent de juin 198L 
Trois officiers soupçonnés de 
conspiration avalent alors égale- 
ment été arrêtés sur ordre de 
l’exécutif, puis libérés pour 
«faute de preuves par la justice 
militaire. Ce désaveu avait mis 
le gouvernement en mauvaise 
posture face aux militaires 
«durs». 

Cette fols, le ministère de la 
défense disposait, il est vrai, d’un 
dpsEter plus solide : les documents 
saisis an domicile du col onel 
Munox prouvent les Intentions 
criminelles des militaires arrêtés. 

Le coup d’Etat qui était préva 
pour le 27 octobre, veille des élec- 
tions législatives, devait, selon 
le ministère, être mené a bien en 
deux heures et prévoyait nnter- 
vention d’une soixantaine de 
commandos qui devaient stem- 
parer des centres névralgiques de 
Madrid : le haut état-major, te 
palais royal de la. Zaxzuela, le 
palais de la Moncloa. siège dur 
gouvernement et des ministères, 
dont ceux de la défense et de 
l'intérieur. Une junte militaire 
se serait alors constituée. Elle 
aurait déclaré « l’état de guerre a 
dans la capitale Le capitaine- 
général de la région militaire de 
Madrid (actuellement le lieute- 
nant-général Arozarena), consi- 
déré comme fidèle au gouverne- 
ment, aurait été remplacé et des 
dirigeants politiques auraient été 
arrêtés. 


de la défense a. par a ffleure , 
affirmé qu'aucune liste de person- 
nes co mp r o m i ses dans la prépara- 
tion du coup d’Etat n'avait été 
saisie. Crie liste d'une qoinsalne 
de complices supposés, tant mili- 
taires, colonels pour la plupart, 
que civils, don» 1e président d'une 
des principales banques espagno- 
les et on ancien ministre de 
Franco, circule toutefois dans les 
milieux politiques de te capitale, 
mais son authenticité n’est pas 
établie. Le ministère de te défense 
estime qu'il s'agit (forte tentative 
d'intoxication venant de mi- 
lieux décidés à au g menter te 
confusion. 

Des point* obsews . 

Certains points restent obscure. 
Comment expliquer que trois offi- 
ciers seulement aient été arrêtée, 
alors que les déclarations offi- 
cielles montrent que cette affaire 
a de plus en plus d’ampleur? 
Comment se fait-il que te pré- 
sident du comité des chefs d'état- 
major. le lieutenant-général La- 
calle Lelonp, principale autorité 
militaire du pays, n'ait pas Jugé 
bon d'interrompre son voyage 
aux Etats-Unis ? Le ministre de 
l'intérieur. M. Bosoo. a affirmé 
mercredi que cette tentative de 
coup d’Etat était plus sérieuse et 
mieux pr éparée qu» ceOn du 
23 février 1981 et qu’elle aurait 
été «sanglante» si elle avait été 
déclenchée. Le gouvernement 
craint apparemment de ne pas 
disposer de preuves suffisantes 
pour décréter d'autres anesta- 

Les commentaires de te presse 
auraient suscité un certain ma- 
laise chez les officiels de grade 
intermédiaire. te réflexe corpora- 
tiste jouant connue toujours. Le 
journal d'extrême droite EZ Alca- 
zar, très lu dans les casernes, 
titrait mercredi en première 
page «Un coup d'Etat pour rire» 
et souligne ce qull appelle les 
« invraisemblances» de la version 
officielle. 

Le Conseil supérieur de Formée, 
oui réunit les capitaines-généraux 
des différentes réglons militaires. 


Parmi les documents saisis 
figure un organigramme de te 
hiérarchie militaire, certains noms 
étant soulignés ou accompagnée 
de signes dont le sens exact n 'au- 
rait pas été établi. Le ministère 


a publié un communiqué dans 
lequel n critique l'attitude « frres- 
ponsable» des trois officiera 
Inculpés et réaffirme sa loyauté 
au roi et à te Constitution. 

THIERRY MAUNtAK. 


ttotie 

Deux des auteurs du meurtre du général 
Dada Chiesa auraient été uferâfiés 

Corresjxindance 


Rome. — Les enquêtes sur 
l’assassinat & Païenne, le 3 sep- 
tembre, du général Carlo Alberto 
Dalla Chiesa et de sa Jeune 
f emme semblent être arrivés & un 
tournant. Vingt-quatre heures 
après avoir arrêté, près de Reg- 
glo-de - Calabre, Ntoola Alvaro, 
trente-six ans, l'un des exécutante 
présumés de l’attentat, les ma- 
gistrats du parquet de Païenne 
ont ém is. 1e 6 octobre, un seoond 
mandat d’arrêt, n viee le * pa- 
tron a du mrtîftq (je Cabane. 
Benedetto Santapaola. déjà re- 
cherché pour l'assassinat. Je 
16 . juin dernier, d'un chef de 
bande rivale, Alfio Ferlito, arrêté 
quelques mois plus tôt et abattu 
près de Païenne, en mAmn temps 
que l’escorte de quatre carabi- 
niers qui T accompagnaient vexa 
la prison. 

Benedetto Santa paola, com- 
merçant et affairiste prospère de 

Cabane, est tm chef de cten qui, 
depots la fin des années 70, 
a est lancé dans le trafic de la 
droefte, associé & diverses fa- 
milles de te Mafia palennitaine. 
L'ampleur des bénéfices que la 
Mafia retire du raffinage et du 
trafic de l'héroïne l'a Indté à 
él argir sa zone d’influence à la 
côte orientale de la Sicile, oû 
des vin® comme Catane. en 
plein boom économique, offrent 
de fertiles terrains .dlnvestisse- 
mentâ afin de a laver» l'argent 
du trafic de drogue. Les règle- 
ments de comptes pour le contrôle 
de ces marchés entre les diffé- 
rentes temUles et l'instauration 
d’un nouvel équilibre du pouvoir 


entre les (dans furent tout aussi 
. nombreux L Catane : qu’à Pa- 
ïenne. 

L’hypothèse de la. «plate catar 
nalse» avait été évoquée an len- 
demain même de l'assassinat du 
général-préfet. La technique- de 
l’attentat et farme utilisée. - un 
fusil- Kalachnikov, étalent Iden- 
tiques à celles du règlement dé - 
comptés attribué' an clan des 
Sant&paola, et notamment fa®- 
sassinat du boss FeriJto et âôa 
escorte de carabiniers, fe 18 juin, 
a Palerme. Comment tas'enqnè- 
■ teurs eaut-ife passés des présomp- 
tions & 1a découverte de preuves 
qui justifieraient l'Anduko. de 
deux mandats d'«xét? 

Différentes Indiscrétions * «ro- 
quent la collaboration avec la 
justice de mafiosi authentiques 
appartenant aux . familles 
vaincues dans la guerre des 
dans qui & ensanglanté la Sàcfle 
ces dernières ammLlm de des 
. témoignages Infirmerait en ..mi- 
tre. l’alibi présenté par racola 
Alvaro le 3 septembre. Les aagfc- 
trats s'affirment en effet convain- 
cue que celui-ci était bel et bien 
a Païenne te nu» de l'assassinat 
du général Dalla Chiesa. 

Donc. A en croire les hypothè- 
ses du parquet de Païenne. Fâl- 
mlnatl on du général- Dalhrchtesa 
aboutirait è nmpBcatiou non 
seulement des fsmUtesdeteUhfte 
de Palerme, uutis aussi dé tours 

ftllîés dfi Catasè, t wam inB i^ prn w 

l'occ asion , i Palde de tueurs de 
la ZTDraaghtta; te Méfia cala- 
braise. 

: MARC SEM0L 


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LE MONDE - Samedi 9 octobre 1982 — Page 5 


AFRIQUE 


LA 12» CONFÉRENCE RÉGIONALE DE LA F.A.O. 

la production alimentaire par habitant 
a fléchi de 10 % en dix ans en Afrique 


Jeu de la Guérmère*-qui a 
été W charge de l&nzbriqne 
« Afrique » avant d’être en 
posée à New-Delhi, succède, 
comme correspondant en AI-:. 
Série; & Daniel Jûnqiia, res- 
ponsable, dorénavant, des pu- 
btica rions annexés dn journal 
le Monde. 

Alger. - C’est un véritablë cri 

d’alarme qu’a poussé M. Édouard 
Sa on ma. directeur général de l'Or- 
ganisation des Nations unies pour 
l'alimentation et l'agriculture, àfoo- 
castondeJa l ^conférence régionale 
de la FA.O. pour F Afrique, qui 
vient de s’achever à Alger. 

S'adressant aux ministres et aux 
délégués d’une quarantaine dé pays 
africains, aux observateurs d’Etats 
membres .^appartenant pas à la ré-' 
gion, tels la France, les États-Unis et 
le Canada, ainsi qu'aux représen- 
tants des Nations unies et des jnsti- '• 
tutious spécialisées^ M. Saouma : a 
constaté que « dé tous les secteurs 
de l'économie africaine, aucun n’a 
connu une évolution aussi décevante 
que l’alimentation et " l’agricul- 
ture ■ 

En dix ans, la production alimen- 
taire par habitant a fléchi de plus de 
10 %. Les importations alimentaires . 
ont plus que doublé en volume et 
quintuplé en valeur. L’Afrique perd 
chaque année quelque 6 mimoos 
d’hectares de tenus productives. 
Pour vingt-neuf arbres abattus, un 
seul est replanté. « L'Afrique est 
malade, et sa seule chance de guéri- 
son, a dit M. Saoama, réside dans 
un très fort accroissement de la pro- 
duction vivrière intérieure et une 
progression des recettes (T exporta- 
tion. principalement de produits 
agricoles . » 

Tout en rendant hommage à 
■ l’ampleur de vue » des dirigeants 
des pays membres de PO.UA, qui 
ont adopté, en avril 1980, le plan 
d'action de Lagos (PaJL), visant à 
une restructuration des . écon o mies 


. De notre correspondant 

africaines et donnant la priorité à 
■ l'agriculture, M_ Saiouma a constaté' 
1 que * les objectifs audacieux de ce 
plan a tt e n de n t encore d’être tra- 
duits en action pratique ». 

. Invitant son auditoire à «saisir 
l’occasion pour formuler des recom- 
mandations précises », 2 a fait - lui- 
même des suggestions. Déplorant 
sans le (fins explicitement les misons 
politiques qui conduisent les gouver- 
nements à assurer leur tranquillité 
par des prix trop bas à la consomma- 
tion, il a préconisé • des mesures qui 
encouragent les agriculteurs, et sur- 
tout les petits cultivateurs, à pro- 
duire plus qu’il ne le faut pour as- 
surer leur propre subsistance ». 

\ Considérant qu’ « aucun pays de 
la région , ne dispose de ressources 
naturelles et humaines suffisantes 
pour espérer réaliser tout seul son 
décollage », 2 a plaidé pour des re- 
groupements. régionaux et sous- 
régionaux de nature à permettre une 
bonne insertion dans « un ordre éco- 
nomique international basé sur une 
compétition . sans merci pour les 
petits États ». 

Une «volonté politique i? 

Ce langage a-t-il été entendu ? La 
Session plénière de la conférence, 
commencée le 26 septembre, avait 
été précédée, pendant dix jours, par 
ht réunion d’un comité technique 
formé d’experts. Le rapport de ce 
comité, adopté par les ministres, ne 
paraît pas de nature à renverser la 
situation. Les quatre résolutions 
votées par les ministres sont rédigées 
en termes très généraux et forma- 
tent surtout des vœux pieux. Eli es se 
terminent invariablement par une 
invitation au directeur de la FA. O. 
à « prendre des mesures » pour que 
les finan ce» du programme de coo- 
pération technique strient accrues 
dans le budget de la FAO. des 


années 1984-1985 (ce budget est 
voté tous les deux ans). 

■ Les ministres se sont surtout 
défoulés», constatait placidement 
nu délégué. Il semble bien en effet 
que, dans l'esprit de nombreux parti- 
cipants, cette conférence était moins 
destinée à mettre immédiatement en 
œuvre un programme concerté qu'à 
attirer l’attention des bailleurs.de 
fonds traditionnels devenus plus 
chiches. 

Le budget ordinaire de la FAO. 
est financé par les Etats membres, 
dont les cotisations sont calculées en 
fonction de leur produit national 
brut Pour l’exercice 1982rl983 il 
atteint 368 millions de dollars. Des 
fonds supplémentaires proviennent 
de plusieurs autres sources, dont la 
plus importante est le programme 
des Nations unies pour le développe- 
ment (P.N.U.D.). 

Indépendamment des sommes 
consacrées à des activités ayant des 
incidences mondiales, le budget 
ordinaire 1982-1983 est consacré 
pour 40 % à l'Afrique. Le pourcen- 
tage est approximativement le 
même en ce qui concerne les res- 
sources extrabudgétaires. Toutefois, 
depuis l’adoption du plan d’action 
de Lagos, des perspectives de finan- 
cement par le P.N-U.D. se sont 
considérablement réduites. Dans de 
nombreux pays d'Afrique, des pro- 
jets agricoles prioritaires préparés 
avec le concours du P.N.U.D. res- 
tent en suspens ou sont même aban- 
donnés faute de fonds. 

Pour les Africains, la conférence 
d'Alger visait avant tout à mettre un 
terme à de multiples ajustements en 
baisse de l’aide internationale. De 
leur côté, 3 leur reste à faire preuve, 
d’ici à la prochaine conférence 
régionale de la FAO-, qui se tien- 
dra au Zimbabwe, de l'existence de 
cette « volonté politique » que 
M. Saouma trouve trop peu inscrite 
dans les faits. 

JEAN DE LA GUÉRI VI ÈRE. 


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Au même sommaire : 

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abandonnant le s Po lonais, nous renonçons à une partie de 
nous-mêmes”. M Communistes: Les vraies raisons du 
malaise — Docteur Ralite et Mister Jack. 



R^HibBqueSud-Africaifle 

LA COUR SUPRÊME DÉNIE 
AU GOUVERNEMENT LE DROIT 
D'ALLOUER DES TERRES 
D'UN BANTOUSTAN 
AU SWAZILAND 

(De notre correspondant. ) 
Johannesburg. - Pour la troi- 
sième fois en moins de six mois, la 
justice sud-africaine a dénié an gou- 
vernement le droit de disposer à son 
gré des territoires alloués aux ban- 


africain avait outrepassé ses droits. 


l'océan Indien, le Mozambique et le 
Swaziland - restera donc confiée au 
« gouvernement » du bantoustan 
zoulou dirigé par le chef Gatsha Bu- 
thelezi. Sans être de portée histori- 
que, comme le dit l’opposition anglo- 
phone, qui jubile du camouflet ainsi 
infligé par le judiciaire à l’exécutif, 
les implications de cet arrêt, tout à 
l'honneur de la justice sud-africaine, 
sont très embarrassantes pour le 
gouvernement de M. Pieter Botha. 

Celui-ci a d'ailleurs publié un 
communiqué annonçant qu'il respec- 
terait la décision finale de la Cour 
d’appel et étudierait la suite à don- 
ner à 'cette affaire. Une chose est 
sûre : l’autre bantoustan concerné, 
le Kangwane (1 000 kilomètres 
carrés accolés au nord-ouest du Swa- 
ziland) dont tes huit cent mille habi- 
tants, de jure, devaient être éliminés 
des statistiques démographiques 
sud-africaines pour entrer dans 
celles du Swaziland, va probable- 
ment suivre la voie tracée par le 
Kwazulu. Pris au piège des pro- 
messes faîtes au régime royal du 
Swaziland, le gouvernement sud- 
africain est désormais dans une 
situation fort délicate. 

Pour des raisons différentes, il se 
trouve certes que tout le monde ou 
presque, de l’extrême droite blanche 
au Congrès national africain 
(A.N.C.), est opposé aux transferts 
envisagés. En y renonçant, le gou- 
vernement n’attristerait donc per- 
sonne, mais risquerait de perdre la 
face. Il ne lui reste plus qu’à 
convaincre, dans la coulisse, les héri- 
tiers du roi Sobhuza II, mort le maïs 
dernier, de renoncer à l'accomplisse- 
ment posthume du rêve du - vieux 
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Page 6 — LE MONDE — Samedi 9 octobre 1982 


PROCHE-ORIENT 


Israël n'a pas déterminé la nature 


TOUT 


RESPECTANT' 


DOSAGE COMMUNAUTAIRE 


de la «zone tampon» qu'il exige au Sud-Liban 


De notre correspondant 

Jérusalem. — Le ministre quoi ü tient â tout prix à otate- 
ïsraélien de la défense, M. Ariel nir un minimum de satisfaction 
Sharon, s'est rendu le jeudi avec l'établissement d’s arrange- 


Le président Gemayel a manifesté sa volonté d’innovation 
en formant un cabinet < apolitique » 


7 octobre au Sud-Liban pour y ments de sécurité a dans 1e sud. 
rencontrer notamment le com- D'autre part, M, Sharon a voulu 


mandant Saad Haddad, allié in- prouver qu’Tsraël respectait sa 
conditionnel d'Israël dont les mi- parole et « ri abandonnait pas ses 


Alors qu'était constitué, le jeudi 
7 octobre, le gouvernement libanais, 
l’ ag ence palestinienne Wafa a publié un 
* appel urgent * de M. Yasser Arafat, 


nouvelle campagne de terreur visant â. 


lices, considérablement renfor- amis *. comme U 1 a rappelé au ^ j urgent » de M. Yasser Arafat, 
cées. ont été, en fait, chargées de co mm a n dant Haddad. . ^ - *5*5 5 ro rp demandant aux 

contrôler la majeure partie du La solution precomsee dans la PT® 1 "! 1 ?* r h»rl n-Etat arabes de faire 
territoire libarfais actuellement zone tampon est encore assez souverains et chefs d Etat araDM ae janre 
occupé par l'armée israélienne, vague dans l’esprit des dirigeants « cesser la campagne systema que 

_ * ■ r . W — _■ _ ; * S : la J*. !L 11 Maimla nOIPCtlfllPn Ail 


expulser les Palestiniens du Liban ». il 
souligne que l’armée libanaise serait 
« mieux inspirée de chasser les Israéliens 
du T.iH*w, ou, du moins, de tenter de. le 
faire ». 


campagne systématique 


Le gestCauquel M. Sharon a israéliens qui envisageraient le d'annihilation du peuple palestinien au 
donné an certain éclat, était des- maintien pur et simple de leur Liban, par l’arrestation et la torture » 


tiné à rassurer le commandant armée au sud de la rivière Z a h- e m g ne l’armée libanaise avec la « par- 

TT— j J — ...... — a . M * a «4 a mmI 011 KLan 1 q MMvmnfi MtcflTlfH* I . _ . . « « ...ia» -ü «kl - 


Haddad, mais aussi et peut-être ranl ou bien la reconnaissance ticipation » de la Force multinationale 
davantage à montrer aux gou- de l'autorité .du commandant a«t* c «mb- dénoncé - cette 


vernements améri cain et hba- Haddad dans la région, ou en- 
nais qu’à l’heure des négocia- core. selon des sources militaires, | 


de sécurité. Après avoir dénoncé 


Par ailleurs, on annonce à Rabat que 
Je roi Hasrean ü du Maroc se rendra, le 
22 octobre, à New- York et le lend e m a in 
à Washington, A la tête d’une délégation 
comprenant des dirigeants saoudiens. 


Tunisiens et des Syriens, pour pré- 
senter le plan de paix arabe adopté â 
Fès. De son côté, le président Moubarak 
a demandé, jeudi, que s'accélèrent - les 
efforts visant & un accord sur rétablis- 
sement d'un Etat palestinien ». Souli- 
gnant que les négociations avec Israël 
sur l’autonomie palestinienne sont « pres- 
que arrivées à une impasse ». U a estimé 
néc ess aire que * de nouvelles parties 
(arabes) s’y joignent ». Cette allusion 
semble viser la Jordanie. 


tiens pour l’évacuation de toutes le déploiement de l'armee liba- 
les forces étrangères du Liban, naise sous La «supervision» de 


Israël maintient fermement ses l'armée israélienne, une collabo- 
exigences pour 13 création d'une ration entre les deux années 


Beyrouth. — On ne pouvait 
mieux ménager la surprise, di- 
vine pour les uns, plutôt sau- 
mâtre pour les autres. Trois 


De notre envoyé spécial 


zone tampon le long de la fron- devant être préalablement ad- < ours d'incessants palabres pour 
tière. mise. En tout état de cause, le sacrifier aux usages, le temps de 

Au cours d’une tournée d'ins- wh? falre mousser puis déborder les 

pection avec les principaux mena- appétits voraces des castes et des 

b res de l’fitat-major de l’armée. clans. Beyrouth a demi resignee 


et un Industriel, tous honorable- 


Jours d'incessants palabres pour ment connus-, pour n’avoir point 
sacrifier aux usages, le temps de tâté de la politique. 


M. Sharon a déciajré de iTSE Ï&Z*'**™** 1 ^™ S" 


nière la plus ne^ que Tes troupœs ^SLS^^TSè& 
israéliennes ne se retireraient pas ^ 


K sous quelque forme que ce soit. 




n’attendait olus que l’intermi- 
nable distribution, savamment 
dosée, des fauteuils et des maro- 
quins. Et voilà qu'on lui livre, 
presque au milieu de la nuit, une 
brochette de dix « hommes de 


Fris de court, on s’est lancé 
dans le bottin mondain pour 
trouver dix profils sans arêtes, 
dix bourgeois discrètement for- 
tunés. assez jeunes et plutôt 
dynamiques. A peine si. tradition 
oblige, on s’est soucié de leur 
confession, le temps de vérifier 
oue le dosage était bien respecté. 


j Liban, crise da Proche-Orient. 

n relations Ub an o- syriennes, etc. — 

resteront dtz domaine exclusif du 
rupture que l’on a d'évidence chef de r Btat et du premier 
mise en scène, comme pour mieux ministre. » 
la souligner. Trois jours durant, «La paix devient pins forte 
Beyrouth s’est vue rejetée dix, que la guerre s. clament aujour- 
voire quinze ou vingt «ns en" ar- dirai les optimistes. D’autres. 

r 5 — — . *** * - * — - 1 - 1 - «4 a — - m 


ri ère par l’interminable défilé de sceptiques ou seulement plus 
députés issus de bien vieilles prudents, pointent du doigt les 


urnes, qui venaient réclamer leur quelques lézardes qui. déjà, appa- 
dû et l'élimination du suivant naissent sur une trop belle façade. 




rKETA « SSWTrfîû «y ZSSSPSLSl 

garantir la * sécurité* de la fron- 


bien » (parfois de biens) ètran- Deux pour les maronites, autant 
gers au sérail, bardés de leurs pour les sunnites, les chiites et 


g*trcuii>ur lür a ÿtvu# wtr » «r 1a iilmj- . , r mf avioc w « 

ftÀra ht cviqmn p^nrimp la rentrant du Iud&h, M» Snaron a 

l%rS u S f cè: suas 

dans les relations que Jérusalem 


seuls diplômes et forts d’on 
unique label : la compétence. 


céder les nouvelles autorités liba- 
naises qui. au grand dam de 


veut entretenir avec Beyrouth, 
démentant ainsi une récente mise 


Après treize heures d’une réu- 
nion-marathon, MM Amine Ge- 
mayel président de la Répu- 
blique. et Chafic Wazzan. premier 


les Grecs orthodoxes ; un seul 
pour les druzes et les grecs 
catholiques. Tout est en ordre- 


dans la safle d’attente- : ■ du fait d’une «pacification » en- 

core fort ne u soucieuse d’équilibre 
11 » r • et d’équité. 

UH * domaine reserve » L'Ouest ne recommence-t-n pas 

A serrer les rangs — progressistes 
Ce mouvais remake d'un Liban et conservateurs confondus — 


Un «domaine réservé» 


d'an ton. livré à trop de féodaux pour se plaindre dtm« nettoyage a 


pressés de se partager le gâteau, qui fait le plus .s o u v e nt fi des 


M. Bégin, refusent apparemment ministre, ont. dope tranché. Us 

d'entretenir des relations offi- *S,.^J?^fP*ïîLÎSîfc ont renvoyé a leurs anücham- 


cieHes avec Jérusalem. Le gou- 
vernement israélien sait qu'il 
n'est plus question pour le mo- 


lien qui affirmait qu'il n'existait 
aucune divergence avec Washing- 
ton à propos des pourpariezs 


£STt ‘uTriSSuS dTun engagés pour l’évacuation des 

SS de JST-%n% objectifs forces etmngri^ au 


majeurs de l'invasion. C’est pour- 


bres les cohortes de solliciteurs 
et préféré confier les destinées 
du nouveau régime à un conseil 
d'administration : quatre avo- 
cats, deux ingénieurs, un univer- 
sitaire, un architecte, un médecin 


pour combler a aise les amateurs 
les plus friands de la «cuisine 
libanaise » : « un quarteron d’in- 
connus. ignorés et ignorants, mal- 
gré tous leurs diplômes » pestait, 
â peine remis de la surprise, un 
vieil abonné des cénacles beyrou- 
thins. « Un coup de maître ». ap- 
plaudit au contraire l'éditorialiste 


ne pouvait que donner la nausée droits élémentaires et finit par 
à la génération de la guerre. La ressembler, faute de symétrie à 


C’est bien maigre, à coup sûr. ? e , St aTiÏ £ erreLa 
tar combler d'aise les amateurs ^ 

i plus friands de la «cuisine E??» dormait ^ ton, jjai Mau- 


presse donnait le ton, qui mou- l’Est, à une opération revan- 
gréait contre les a manoeuvres c harde. Le président, co privé. 


politicardes ». « Les appétits sont 
si grands ; les convoitises si 


rassure et se fait fort 4e «paci- 
fier» bientôt à son tour un camp 


aiguës ; les ministrables si nom- chrétien qui. d'ailleurs. s'y prépare 
Oreux, que (~> la demande dé- de bonne grâce.- en remisant 


passe largement l'offre, même si armes et munitions dans les re- 
Von adopte une formule, résolu- coins de «sa » montagne. Ira-t-on 


très ^ écouté *2 jSterftadépez- ment inflationniste en matière de d em a in tes y chercher pour que 
dStl ÏGcmmrel eSoul^^a distribution des maroquins», per- n’hiberne pas. dans un simulacre 

«MprtKSW sa? £»îrt s> srs ftjfr « ■ ** — 


S 3<S n^WfXède sente qui ne lui est pourtant l’Etat? 



parlementaires, ni de politiciens, 
ni de technocrates, mais de scie n- 


guêre familier. • 

De son de Baabda. le 


DOMINIQUE POUCHIN. 


tifiques ayant réussi comme lui et chef de l’Etat avait déjà fixé sa 
ses semblables. Cest le gouverne- politique et murmurait à quel- 
771 en t du changement. » ques proches que la surprise était 

L’essentiel en effet, n'est pas une arme. Mais il tenait d'évi- 


AU 


9EPART Di PA 

2850 r 


tant la composition de la non- dence à tout ce déballage des 


velle équipe, mais bien la volonté grandes ambitions et petites mes- 


de rupture qu'elle traduit. Une 


quineries- L'effet de son ^ ver- 
dict» n’en serait que plus tooi- 
que_ H a pourtant dû sinon 


U conqmîm 
du gouvernement 


Libye 


Void la composition du nou- 
veau èouvemement Iib a n a i s. 


céder au moins compwer air le comporf de dix membres, dont 


choix de son 
aimait ‘ prête 


anter ministre. H anctm n’est député. La comcra- 
«mfier le poste nanté reügtetae a laquelle Ils 


[£ COLONEL KADHAFI MENACE 
A NOUVEAU 
DE «LIQUIDATION* 

LES OPPOSANTS EN EXIL 


au chef des forces de sécurité appartiennent figure entre pa- 
iotérieure (gendarmerie), le gêné- renthèses) : 


val Ahme d Hajj. L« vieux dtri- — Président du conseil et mi- 


geants sunnites, de nouveau mal- nistre de l’intérieur : M. Chafic 
très de l’Ouest, mainteoant que la Wazaan (Sunnite). 


gauche libanaise joue les figura- — Affaires étrangères et émi- 


tions,- ne ÿy sont pas prêtés. gratUm : M- Elle Salem (Grec 
M_ chafic Wazzan a donc repris orthodoxe). 


du service. 


Justice, information: M. Ro- 


■ Le colonel Kadhafi a pressé, 
jeudi 7 octobre, les opposants 


L'Ouest musulman était rassuré. ® er Çhiih aaï (Grec catholique). 


Ubyens en <^1 de rega^erlCTir SfiSï^TS™ 
pays car la « porte du repentir 

«t minertp A fous eaux oui dere indispensable « brevet » — 


est ouverte à tous ceux qui 
souhaitent vivre honorablement 
comme les autres Libyens ». Dans 
le cas contraire, « le peuple arabe 
libyen assumera la responsabilité 
totale de la liquidation de ses 
ennemis en fuite, ces agents de 
V Amérique ». Un avertisse m en t 
analogue, lancé en 1980, avait été 
suivi de l’assassinat de neuf 


Mais ausà, avec lui. toute la classe . TVgost tz PKôltor. transports. 

►litique. car. ML Wassan ne Pierre Kboury 

épiait pas à l’Est, qui le cons- LMarOTüte). _ 

Te — Indispensable « brevet » — ~Zl lca ! no 7^ e ’ , t£m ~ 

mine un « vrai ». îwaig * "*■ . Ibrahim Hslsoux 

sera la seule concession. Le \ ^ „ 

ste se devait d’être rupture. 

* _ . büat et coopératives : M. Baha- 

Pareil oubüi des grandes famH- eddine Bsat (Saradtei 
s qui, depuis^ bientôt 4Q ans, — Santé tmbUqux. travail et 
it uns les portefeuilles en ter-, affaires sociale^.- m. Adnane 


comme un « vrai Libanais ». Mais 
ce sera la seule concession. Le 
reste se devait d’être rupture. 


les qui, depuis bientôt 4Q ans, — Santé oubli 
ont mis les portefeuilles en fer-, affaires sociales 
mage n’est pas totalement médit, Mroueh (Chiite). 
M. Soleîman Frangié en 1970, puis — Défense, édu 


— Défense, éducation nationale. 


Libyens à Rome. Bonn. Londres eux aussi, d’inaugurer leur man- 


M. Elias Sartos en 1976, ont tenté beaux arts : M. issam Khourl 


* 8 jours avec petits déjeuners . 


et Athènes. 

Le « guide de la révolution 


dat avec des équipes de « tech- 
nocrates». Ni l’un ni l’autre n’oct 


(Grec orthodoxe). 

P-ïlT. et tëlécommunica- 
industrie et pétrole: 


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Jet Tours, 19 avenue de Tourville 75007 Paris. Tel. : 705.01.95. 


Zibyennfi » qui s’exprimait à l’oc.-J maintenu très longtemps . l'expé- ML Georges Ephrem (Maronite) 
casion du douzième anniversaire rience. — Finances .• M AdelHamiup 

Snü^SSSte. d JLÆSîî - " Fâche** précédente? La situa- CteuzeV^ 1 ^ 
derniers fascistes italiens ». a 


. Fâcheux précédents ? La situa- - 
tion, en fait, a totalement changé. , 


encore déclaré que «ri rawznce m. pST 

e au * s identlalisation du régime en 


MW 


wtu el. te Israéliens pourraient \ marginalisant les notables et 


ÎSLÎfiS^/SL Y™** querelles. U a tes Sains 


ïron 




Tunisie et du Maroc pour favo- fibres dout fixer seul leiS 
riwr Vavènement d'un Etat sio- orientations de- sa politiqne^cL* 
niste au Maghreb ». dÀnnminrrtj^ir wmwhhw, i 


TOUTE LB VACANCES DU MONDE 


r\ e nfü * m -+ ‘dominateur commun .entre les 
a . assi ?f que l’Egypte âtait ministres, leur moteur, c’est Ge- 

d !J en ^Jw^- 00ton if ^ *’ explique le Noter, et 

nwfe et américaine », ce qui VOrient-le- jour va plus loin oui 
T Pour assure ; «Ce cabinet sera changé 

ve I Lai } à e J*entieRement de gérer le Liban 


tomber, les Israéliens seraient en 
Libye». Il a enfin réaffirmé que 


e Tapres-i 
rpblbnes 


sociaux, économiques.] 


» «H* ** 55 W 3 E 2 ■■tZr*£5i 


de Fès sont c une trahison ». — 
(Reuter. A J' J 3 J 


-Publicité' 


problèmes politiques — départ de 
toutes Tes forces étrangères du 


— 20 % à la Fnac 


• M-FARTCZ KHAZA3L chargé 
d’affaires fiamen en Norvège, 
» annoncé, ,'jMdt 7 octobre, 
qu il abandonnait ses îonc- 
• H 0 ? 5 ’ P** avexston pour le 
regime iranien qu’il a qualifié 
de r médiéval», ml flanj 
dépiaré partisan -du mou- 
de résistance à l'actuel 
régime Iranien, les Moudjahi- 
dine du peuple qui, selon lui 
rassemblent toutes tes forces 
démocratiques du pays. L’an- 
née dernière,. M. s£aW avait 
été. , pris en otage A l’occasion 
de l’occupationde nSe 
-- iranienne à Oslo par une vlng- 


taine d’étudiants iraniens' qul 
protestaient contre la situation 
en Ira a. — (CorrcspJ . 


sur tous les nouveaux 33 tours 
et les nouvelles cassettes 


L es légendes ont beau avoir ]a vie 
/dure, ii semble bien que les Français 


A-/ dure, ii semble bien que les Français 
se soient réconciliés avec la musique. 

C’est même certain. Ii n’est que de voir 
le nombre de concerts et de manifes- 
tations, le chiffre régulièrement croissant 
des conservatoires de musique et, de la 
guitare au piano, de la trompette à la 
batterie, de l'orgue électronique au vio- 
lon, l’évolution folle du marché des ins- 
truments de musique. 

Alors, pourquoi ne pas aller encore plus 
loin? Pourquoi ne pas stimuler davantage 


encore tous ces bonheurs d’entendre et 
toutes ces vocations à explorer le domaine 
des sons?.. 

C’est ce qu’a voulu faire la Fnac. En 
rendant plus accessibles les disques. 
Toutes les nouveautés du disque - qu’elles 
soient classiques, de jazz, de rock ou de 
variétés. 

Les taxes sont lourdes sur le disque, 
jusqu'à en faire un produit de luxe. Alors 
qu'il n : esf qu’un produitdesimpleculture. 

Pour être plus accessibles et donc plus 
largement diffusés, les disques doivent 


être moins chers (et les cassettes aussi)?.. 
Eh bien, la Fnac les vendra moins cfaer - 
et pour toutes les nouveautés et pour 
toutes les rééditions. 

Ceci pour attirer, une fois de plus, 
1 attention sur ce couple disques-cassettes. 
Dont on fait (mais au nom de quoi et 
pourquoi ?) les parents pauvres d’une 
culture qui nous concerne tous. 


M. LE CA&UYffi K BEAUVAIS 
EST NOMMÉ AMBASSADEUR 
AU BANGLADESH 


I* Journal officiel, du, «asaedl 
9 octobre annoncera la .nomina- 
tion de ML Samuel Le Canner, de 
■Beau yais aa poste d’ombasadeur 
de.. France .au Bamdadesb. m 
remplacement - de ML Look 
■Moreau.. 


Cette baisse systématique sur toutes les nou- 
veauiés en disques 33 tours et cassettes sera 
pratiquée dans toutes les Fnac (étranger 
excepté) jusqu'au 31 janvier 1983. .... 


(Né en 2S37. diplômé. d« rfcole' 
d&t langues orientées (pour ta chi- 
nois et rbiâdjj. at de Beauvais 
• ôté - admis «u conooras d* aecré- 
'talte des «flaires étrangères (Orient) 
r- en 1983. Tl s ‘ôté notamment en poste 
à^TMpeû, Rangoon. PôWn, îfew- 
riaUü^ LOndr*»,; enfin, deuxième 
çann&a* A Pftta, *» 10TS 4 1977. 

. Après une année p*asée A Harvard. 
U -avait été nomma en - 1978, délégué 
dons tas t onettonr de loos-dî recteur 
.a la «Uractioa AMe-oeésate an qusi 
d'ozrey.f .. 


jun' 


Vo 


aui 



•••LE MONDE - Samedi 9 octobre 1982 - Page 7 


e 

e 


«î 

TVet de la Vidéo. 


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au n°l de électroménager. 

Vos oreilles pemœi Mas 

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PARIS 

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1 1 *: U «mil 4e la RêpoUique 
11*: 25 à 35, boulevard de Belle «lie 
1 3*: Contra C omm er ça i 'Goîa *ie" ■ Niveau 3 - 30, avance 
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14*: Centre Co ma fool *GbM Montpotncsse^ ■ 68-fiO, 
avenu* du Meme 

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RÉGION PARISIENNE 

78: Ongeval . Contre Commercial "Art de Vivre" - 5ortie Poissy - 
Autoroute do l'Ouest 

78 : Porly 2 : Centre Commercial "Parly 2" ■ Le Chesnay » 

91 : Les UBs : Centre Ciol "Les Ulis 2" 

91 : Morsong-sur-Orge ■ 51, roe de Monrfhàry (Autoroute du 

Sud - Sortie Scwigny - Direction Sainfè-Geneviève-des-Boïs) 

92 : Asnières : -Carrefour dos 4-Routes" - 38 1. avenue 

d'Argantouil - R.N. 309 

92:ChàliUon: 151, avenue Mareof-Cachrn -R.N. 306 
92 : Boulogne r Pont de Sèvres ■ 1 22 bis, av. du Génèral-Lederc 
92: Puteaux? Centre Commercial "Les 4 Temps" - Niveau I • 
'Grand-Pince" 


: Bognolet: Porte de Bagnolet - Au pied du Novotei - 
4Û, avenue Gallieni 

: Bondy: 1 23-155, avenue Gol'ioni - R.N. 3 
! Aubervillîers: Centre *Pariféric* - Porte de la Villette - 6 bis, 
rue Emile-Raynaud 

: Noisy-le- Grand : Centre Commercial "Les Arcades" - 
Morne-ka-Vallêe 

! Piorrofïtte : 1 02- 1 1 4, avenue Lénine - R.N. 1 • 

i Champigny : 1 0-1 2, av. R.-Salengro - La Fourchette - R.N. 4 
: Créteil : Centre Commercial Régional "Créteil Soleil" 
i Ivry : Centre Ciel "Ivry bonds -de-Seine" - 1 6, r. Westermeyer. 
i Thiais-Rungü : Centre Cial Régional ‘Belle Epine" - R.N. 7 
: Cergy-Pontoise : Centre Régional *3 Fontaines" 


OISE 

60: Beauvais : Contre Commercial "Le Franc Marché" ■ 2 à 4, 
place du Franc-Marché 

60 : Creii : Centre Commercial de Creil-Nogen! : 10. avenue de 
l'Europe 

MARNE 

51 : Reims-Tinqueux: Zone artisanale du Moulin-de- 
l' Ecailla • Route de Dormons 

H 36 AUTRES MAGASINS 

EN PROVINCE. 













L’OÜYERTDRE DE LA CONFÉRENCE DE KINSHASA 

< Noos ne voulons pas noos substituer à l'Organisation de l'unité africaine 


duo. *» 

Si™*, France et 
«Arons a ouvre ce ven- 
™U8 .octobre à Kinshasq. 
en présence d’une quaran- 
tttae de délégations, dont la 
liste exacte n’était pas encore 
«mnue ce vendredi en fin de 
m atin ée . Arrivé jeudi soir 
dans la capitale zaïroise 
venant de Kigali, M. Mitter- 
rand avait été accueilli & 

"aéroport par le président 
Mobutu. 

Kinshasa. — Avant même sou 
arrivée à Kinshasa jeudi 7 oc- 
tobre, dès la veille de r ouverture 
de la LS* oonférence des chefs 
d'Etat de Pranoe fit d'Afrique, 
M. François Mitterrand a défini 
«ai oes termes l’esprit dans 
lequel fl se rendait à ces assises : 
« Nota ne voulons pas nous 
substituer aux institutions recon- 
nues comme rOrganisation de 
Vanité africaine-, ZI ne s'agit 
pas de trancher mais d'est une 
occasion de parler, une façon de 
faire avancer les problèmes même 
sf ce n'est pas là qu’fis peuvent 
être résolus— Tl appartient aux 
pays 1 1 Afrique de régler le s pro- 
blèmes africains— » 

L'étape de Kigali, capitale du 
Rwanda, où M. Mitterrand a 
effectué une visite . officielle ré- 
duite à sept heures, semblait une 
gageure. Elle a cependant permis 
an président de la République, 
qui avait déjà eu l'occasion 
depuis son Installation à l'Elysée 
de s'entretenir à trois reprises 
avec le président rwandais, 
d’avoir avec lui un nouveau 
tête-à-tête suivi de la cérémonie 
symbolique de plantation d*un 
arbre puis d'un déjeuner officiel. 

Ce séjour éclair aura été. l’oc- 
casion pour les deux hommes 
d’Etat d’évoquer les problèmes 
de coopération bilatérale, puis, de 
façon plus sommaire, les rapports 
Nord - Sud qui constitueront 
l’un des thèmes de la conférence 
qui ouvre ce Jour. « La France 
entend participer, à sa mesure, 
& Insiste M. Mitterrand, dès son 
entrée à Kigali, au développe- 
ment du Rwanda, » 

Les difficultés rencontrées par 
les Rwandais dans leurs efforts 
de mise en valeur de leur pays 
étant à peu près identiques à 
.celles de leur voisin burundais, 
on peut penser qu'ils ont fait les 
mSmptt demandes à leur Inter- 
locuteur français. Cette fois en- 
core tous les problèmes liés à 
l’enclavement . ont figuré au 
centre des discussions, et c’est 
■dans le domaine des tâécommu- 
nications et des communications, 
sans oublier celui de la défense, 
que les Rwandais ont formulé 
les demandes les plus pressantes. 
On peut supposer qu'ils ont reçu 


DIX-NEUF INVITÉS 
A PART ENTIÈRE 

Cinquante et «me Invitation* 
ont été lancée» pour la confé- 
rence des chefs d’Etat do France 
et d'Afrique, h savoir: 

X. — Dix-neuf paye partici- 
pants : Bénin, Burundi, Cen- 
tmfriqae. Comores, Congo, COte- 
«Ivotre, D ] I b o d 1 1 , France. 
Gabon. Hante-Voita, Hall, Ile 
Maurice, Mauritanie, Niger. 
Rwanda. Sénégal, Tchad. Togo 
et Zaïre 

2. — Trente-deux pays obser- 
vateurs: Algérie, Angola. Bots- 
wana, Cap-Vert, Cameroun, 
Egypte. Ethiopie. Gfimhle, Ghana. 
Oui née. Guinée-Bissau. Guinée- 
Equatorlale. Kenya, Lesotho, 
Liberia, Libye, Madagascar. 
Malawi, Maroc, Mozambique. 
Nigeria. Ouganda. Sao Tome et 
Principe. Seychanes. Sierra- 
Leone, Somalie. Soudan. Swa- 
ziland, Tanzanie. Tunisie, Zam- 
bie. Zimbabwe. 

En outre, a été invité le se- 
crétariat général de l'Agence 
de coopération culturelle et 
technique (A.C.C.T.). 

Certains des pays Invités 
n'ont pas fait encore connaître 
leurs réponses. La Libye et 
l’Ethiopie ont décliné l'Invita- 
tion. 


VOUS CHERCHEZ 
UN PIANO? 

LOCATION DEPUIS 220 F/moS 
(région oansiema) 


déclare M. Mitterrand 

De notre envoyé spécial 


des réponses analogues A celles 
fournies quelques heures plus têt 
au Burundi. 

On notera en tout cas qu'au 
Rwanda le volume de l'aide fran- 
çaise est d’ares et déjà supérieur 
a celui des transactions commer- 
ciales. sait 112 grillions de francs 
pour 68 mllllans d'exportations et 
11 tnHUnwa d' importations. D'au- 
tre part, en trois ans, de 1978 à 
1981. l’aide mUitaire de la France 
a triplé — effort qui s’explique 
ici aussi nomme au Burundi par 
un voisinage caractérisé par son 
Instabilité. 

Au cours de la conférence de 
presse qu’il a donnée Jeudi après- 
midi avant de quitter la capitale 
rwandaise. M. Mitterrand s'est 
attaché à montrer comment 11 
conciliait le renforcement délions 
privilégiés avec les Etats d'Afri- 
que francophone et le dévelop- 
pement de nouveaux rapports 


titutions dans ce domatne — Je 

nuis très favorable & la franco- 
phonie * Présentez-moi, si vous 
voûtes me faire plaisir, comme un 
artisan de la francophonie-.» A 
ce propos. U a précisé qu'l] était 
« toafô fait pour » tojpmjet 

phone de l’anrien^pnLident du 
Sénégal. M Senghar. sans ignorer 
pour autant les difficultés aux- 
quelles il se heurtait 
Apparemment plus chaleureux 
que celui de Bujumbura, l'accueil 
de Kigali était également moins 
spontané, semble-t-il. Sur l’aire 
d'atterrissage elle-même, située à 
près de 2 000 mètres d'altitude, 
dans un splendide paysage mon- 
tagneux, M Mitterrand eut droit 
à un scénario presque Identique à 
celui de la veille dans la capitale 
burundaise, sur les rives du lac 
Tangany&a : danseurs lntorês se 
livrant à des exercices guerriers. 


entre la France et les autres' qui évoquent les combats de l’épo- 


pays afr icains, puis il a fait un 
court, mais vibrant, éloge de la 
francophonie, e C’est vrai que le 
noyau a tendance non à se dis- 
soudre mais à s’élargir ». a dit 
le président, qui a ajouté : «La 
France préserve le meilleur de ses 
moyens pour les meilleurs de ses 
amis. » Au sujet de la francopho- 
nie, M. Mitterrand a indiqué : 
« J’ai rtntenlion de développer 
dans un temps très bref des ini- 


que monarchique, tambourinaires 
scandant des rythmes frénétiques 
sur d’immenses tam-tams. ma 1 « 
de nombreux Européens s'étalent 
mêlés à une tonie kinine réservée 
que lors de l'étape précédente. 
Sur le parcours entre l'aéroport 
International de Kanombe et la 
villa où devait se dérouler le 
tête-à-tête entre les deux prési- 
dents, les enfants des écoles, les 
sections du parti unique, celles 


des mouvements de Jeunesse et 
mouvements de femmes, 
avalent envoyé un plus grand 1 
nombre de représentante, et l'ac- 
cueil avait été, de toute évidence. 

plus soigneusement préparé qu’au 
Burundi. An terme de ce véritable 
marathon. les dirigeants de Kigali, 

qui ont eu droit à une visite plus 

courte que celle accordée à leur 
voisin parce qu'ils avalent eu le 
privilège de déjà recevoir un pre- 
mier président de la République 
française lors du sommet franco- 
africain de 1979, n'en étaient pas 
moins satisfaits, donnent publi- 
quement le sentiment d'avoir été 
entendus et compris. 

PHILIPPE DECRAENE. 


• Une réunion de la «dernière 
chance» se tiendra lundi 11 oc- 
tobre à Kinshasa entre les re- 
présentants des banquiers occi- 
dentaux et de la banque centrale 
zaïroise pour éviter au Zaïre d’être 
déclaré en défaut de paiement 
Four la seco n de fois cette an- 
née. le Zaïre, dont la dette exté- 
rieure totale- atteint 4,142 mil- 
liards de dollars (1s Monde du 
8 octobre), a été Incapable d*ho- 
norer, an 1* octobre, ses enga- 
gements vis-à-ris dé ses cent 
vingt-deux créanciers privés. Les 
autorités zaïroises viennent de 
faire savoir qu'elles ne pour- 
raient acquitter que 10 % du 
montant dû pour cette échéance 
semestrielle, soit 3 minions sur 
31 mffUona de doltexs. An 6 oc- 
tobre, cette somme n'êtaJt tou- 
tefois pas encore versée. 


Argentine ■ 

• LE CADAVRE DIB -ML MAR- 
CELO DUPONT, frire d’un 
témoin-dé dons r affaire, de 
l'assassinat de 
Hblmberg su 1978. a été dé- 
couvert a Buenos-Aires, dans 
la nuit du Jeudi 7 au vendredi 
8 octobre. Ce témoin, l'ancien 
diplomate argentin Grcgorio 
Dupont, avait affirmé' récem- 
ment que l’amiral EmtUo Mas- 
sera, ancien commandent en 
chef de la mariné argentine, 

avait remis de l’argent au 
mouvement guérillero des Mon- 
toneros (pérontetes de gauche), 
■à paris, en 1978. n avait précisé 
détenir cette information de 
Mme Elena Holmberg, à 
l'époque attachée de presse à 
Péris, enlevée et assassinée à 
Buenos-Aires en décembre 1978. 
Peu après la publication dans 
la presse des dépositions de 
M. G. Dupont, le 30 septembre, 
son frire disparaissait. 

rAj?.pj 


TROIS CENTS PERSONNES 
se sent rassemblées, 
jeudi 7 octobre, devant l'am- 
bassade d’Argentine à Paris, à 
l'occasion du quatrième anni- 
versaire des manifestations de 
solidarité avec les «mères de 
la place de Mai », organisées 
toutes tes semaines par l'asso- 
ciation Droits socialistes de 
l'homme. Le premier secrétaire 
du PB, M. Lionel Jospin, se 
trouvait parmi les manifes- 
tants. Une délégation a déposé 
une demande d'information 
sur 1e sort des disparus en 
Argentine. 


Australie 

| POTS UK DBVXCENTS 

«5R5SÎS 

gAAjgfl&g 

SASKSS 

talent pour te trotoème tote. 
Ils entendaient prcrftter des 
jeux du Connnonwealth, qui ee 
déroulait dans la vffla. pour 
attirer l'attention eur lenra 
problèmes. Parmi les personnes 
arretées figimmt aafle An* 
Stephen- — fille du gouver- 
neur général de l’Australie. 
Sir Nlnian Stepban, — «pu 
avait déjà été appréhendée 
lors d'une manifestation 
précédente. D’autre part, à 
Canberra, te plus haut fonc- 
tionnaire aborigène de l’admi- 
nikration fédérale, M. Charles 
Ferkins, a échappé à une 
tentative d'assassinat. 


Malaisie 


UNE FEMME DE CIN- 
QUANTE ET UN ANS A ETE 
FENDUE, ce vendredi matin 
8 octobre à Kuala-Lumpur. 
Première femme à être exécu- 
tée en Malaisie, elle avait été 
condamnée à mort en 1980 
pour avoir été trouvée en pos- 
session de plus d’un kilo d’hé- 
roïne. En août dernier, une 
jeune Française, Mlle Saubto, 
qui avait été condamnée à la 
peine capitale après la décou- 
verte de 500 grammes d’héroïne 
dans ses bagages, a vu sa 
peine commuée en détention 
à perpétuité. — (Reuter J 


% 


jërsk. 


mm 

kife 

MSSusif- 


EXPOSITION VENTE TAPIS D'OMENT 

le placement 


mtNedépk i 



t 



Un bon placement ne se choisit pas à la 
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LE MONDE — Samedi 9 octobre 1982 — Page 9 






La 



du Sud 


to 

P 



croissance 




L E mfeadë sud-coréen est bien «iM£. Le 
gouvernement de Séoul espérait que les 
exportations, cette aimée, ' attendraient 
25 milliards de dollars. D adû réviser ses prévi- 
sions ï les ventes à Pétrangerne dép asse ront pro- 
bable ment pas 22 Biïlfrards de dollars, soit ne 
progression de 6 % par rapport -a Paumée précé- 
dente, qui avait connu un taux de croissance - de 
20 %. Signé «Ton ralentissement de Factfvitê éco- 
nomique, les importations n'augmenteront cette 
aimée que de 1.9 %. La croissance de réconbmie 
sud-coréenne, en 1M2, ne devrait pas dépasser 
6 %, assurant une progression à peine suffisante 
pour un pays qui. selon les chiffres officiels, doit 
faire face,' avec neuf cent mole chômeurs, à un 
problème grave de l'emploi. 

Les' raisons de ce marasme sont connues. Les 
produits sud-coréens sont moins compétitifs. 


alors même que les coôts de main-d'œuvre aug- 
mentent et que d'autres pays commencent à péné- 
trer sur le marché mondial. Les pays industria- 
lisés s’hésitent plus à se protéger, tandis que les 
grands partenaires de la Corée du Sud au Proche- 
Orient, l'Iran comme P Arabie Saoudite, ont remis 
en . ca us e leurs commandes. Le renchérissement de 
la. devise américaine atteint de plein fouet les 
exportations sud-coréennes, dont les règlements 
s'effectuent le plus souvent en dollars. 

Mais les causes du ralentissement de la crois- 
sance ne sont pas à chercher uniquement à Pexté- 
riem-. Durant les années 70, le gouvernement a en 
une politique dirigiste visant à développer les 
industries lourdes et les industries de main- 
d'œuvre. Sous l'autorité de l'Etat, les banques ont 
financé en priorité ces secteurs. Le résultat ne 


s'est pas fait attendre : le tissa industriel des 
petites et moyennes entreprises s'est décomposé. 
L'Etat a privilégié les Investissements américains 
et japonais, provoquant ainsi une dépendance éco- 
nomique et technologique que décrit le professeur 
Yong Se-jimg ainsi que le président du KIF T (1), 
M. K. Parle Simg-sang. 

Aujourd'hui, les autorités paraissent 
conscientes qu'une révision de la politique écono- 
mique s'impose. L'accent est mis sur k dévelop- 
pement des grandes industries de consommation. 
Selon M- Michel Hôlder, les P.M.I. ont de nou- 
veau un rôle à jouer. Mais, surtout, les pouvoirs 
publics misait sur la technologie comme facteur 
de développement. A l'exemple de Taiwan et de 
Singapour, la Corée du Sud espère que la techno- 
logie lui permettra, comme le montre M. Jean- 


Marie Chevalier, de réduire sa dépendance éner- 
gétique, et, comme le souligne M. Charles-Albert 
Michalet. de trouver de nouveaux créneaux sur le 
marché mondial. Pour M. Park Sung-sang, il ne 
fait pas de doute que la République de Corée ne 
peut pas mener seule, ou même avec ses parte- 
naires traditionnels, cet effort. Il lui faut trouver 
de nouveaux fournisseurs. D’où l'ouverture que 
font actuellement à la France les autorités sud- 
coréennes. Reste à savoir si ce pays peut se per- 
mettre d'attendre les résultats, toujours lents, 
d’une mutation technologique. 

MAXIME DOUBLET. 


(I) Korea Instituts for Indusirial Economies and Tech- 
nology. 


\r; 


Assainir la situation économique 


V ICTIME en 1980 d'une bru- 
tale chute de son activité 
économique (- 6,5 %). due 
à une année agricole catastrophique 
et aux désordres poétiques consécu- 
tifs à l'assassinat du président Park 
Chung-hee, la Corée du Sud s'ef- 
force de trouver un second souffle. 
Anx difficultés structurelles — et 
géopolitiques — qui toi sont propres 
s'ajoute désormais l'ombre portée 
d’une conjoncture internationale dé- 
favorable. 

Alors que la récession menace et 
que la dette s’alourdit, l'heure n'est 

{ dus à ta croissance euphorisante, de 
a décennie passée. D'autant moins 
que, dans un pays . dépourvu de res- 
sources minérales, la croissance, fon- 
dée sur le dynamisme des exporta- 
tions et largement financée per Je 
capital étranger, reste excessive- 
ment tributaire des fluctuations de 
l'offre et de la demande internatio- 
nales. 

L'heure est d'abord au rattra- 
page : les performances de 1981 
(7,1 Çr de croissance réelle du 
P.N.B.) ont tout juste permis de re- 
trouver le niveau de 1979. Elle est 
ensuite à la redéfinition par la nou- 
velle équipe militaro- technocratique 
au pouvoir des équilibres structurels 
et des objectifs a long terme dans 
une période durable de croissance 
ralentie. 

Compte tenu d'une part des er- 
reurs de stratégie de l'ancien régime 
en matière de planification indus- 
trielle, d'autre part des effets dura- 


bles' de. Fénormé scandale financier 
du marché parallèle qui a secoué 
tout le pays en mai dernier, révélant 
du même coup les pratiques mal- 
saines et la fragilité du système, il 
paraît urgent d'agir pour corriger, 
réformer, assainir et ramener la 
confiance. La relance, les transferts 
de capitaux et de technologie sent à 
ce prix. ■ 


Rupture 


■ Rompant avec une politique mo- 
nétaire restrictive, les autorités ont 
pris certaines ^mesures de soutien au 
début de Pété : baisse des taux d’in- 
térêt bancaires (revenus de 14 % à 
10 %) ; aide financière aux P.M.E. 
en difficulté ; mesures, fiscales d'al- 
légement pour 1e sebteur privé et les 
investisseurs étrangers ; poursuite de 
la dévaluation progressive de la 
monnaie, le won ; et augmentation 
de la masse monétaire au-delà des 
25 % prévus. Cette politique s'ac- 
compagne d'une volonté de réformes 
visant a laisser les mécanismes du 
marché jouer plus librement que par 
le passé. Pour éviter que ces mesures 
ne relancent la poussée inflation- 
niste au-delà de 10 %. le gouverne- 
ment devrait, une fois encore, faire 
pression sur les salaires. L’inflation 
avait été supérieure à 20 % Pan der- 
nier. • • 

Après une politique dirigiste et 
monétariste qui avait plutôt -joué 
contre la relance, ce changement de 


cap suffira-t-Q à redresser la situa- 
tion, alors que la contagion de la ré- 
cession rient, pour une large pan, de 
1'extérienr? Les prévisions opti- 
mistes des autorités pour 1982 se 
fondaient sur une repose internatio- 
nale, et particulièrement améri- 
caine... 

On ambitionne pour cette année 
une croissance réelle de 6,5 %. Ce- 
pendant, l'étude des principaux indi- 
cateurs depuis le début de l'année 
dénote une sensible baisse de l’acti- 
vité et beaucoup estiment que la 
croissance oscillera entre 4 % et 5 %. 
Le taux de progression de la produc- 
tion industrielle (10.5 % en 1981, 
soit la moitié de ce qu’il était entre 
1975 et 1979) et des exportations 
(18 % en volume l’an dernier) a de 
nouveau tendance à fléchir, malgré 
une bonne tenue de la métallurgie et 
des constructions navales. Les let- 
tres de crédit se raréfient. Le chô- 
mage augmente, approchant les 6 %, 
soit près de 900 000 personnes, ■ ce 
qui est d’ailleurs loin de refléter 
toute la réalité. 

Les comptes extérieurs se sont 
nettement détériorés au début de la 
décennie dn fait des hausses pétro- 
lières. de celles des taux d’intérêt et 
de l'aggravation de la récession 
mondiale. Pour préserver sa compé- 
titivité, qui reste forte, Séoul a déva- 
lué le won de 30 % par rapport au 
dollar en 1980 et continue dans cette 
voie. Ce réajustement, ajouié à d'au- 
tres mesures de stabilisation (prix, 
salaires et masse monétaire), a 



permis de réduire l'ampleur du défi- 
cit des paiements courants de 5.3 à 
4,7 milliards de dollars entre 1980 et 
198 1 . On espère le ramener cette an- 
née à environ 4 milliards. Le déficit 
de la balance commerciale, qui était 
voisin l'an dernier de S milliards de 
dollars, serait sensiblement réduit. 


L'otage 


Toutefois, depuis plusieurs an- 
nées, le financement du déficit s'est 
traduit par un alourdissement de la 
dette extérieure à court et à long 
terme. Elle est l’une des plus lourdes 


du monde : près de 33 milliards de 
dollars. Son service atteint, selon le 
près de 20 % des exporta- 
tions (14 % selon Séoul). Le nouvel 
endettement pour 1982 atteindrait 
7 milliards de dollars. Les investisse- 
ments, locaux et étrangers, stagnent 
et limitent du même coup des trans- 
ferts de technologie jugés vitaux 
pour l’avenir. 

Enfin, le nouveau budget 1983, 
présenté ces jours-ci. est fixé à 
14,8 milliards de dollars et son défi- 
cit à 5.2 % du total. Les crédits al- 
loués à la défense sont, à eux seuls, 
de 4,6 milliards, soit près du tiers. 
Présentant ce budget, le président 


Chon Doo-hwan a estimé qu’un taux 
de croissance annuel de 7 % à 8 % 
était indispensable pour absorber les 
quelque 400 000 nouveaux deman- 
deurs d'emploi chaque année. On 
semble en être assez loin. Quelles 
que soient ses qualités, ses avantages 
et sa compétitivité, la Corée du Sud 
demeure dans l’immédiat l’otage 
d’une récession mondiale qui la dé- 
passe et qui affecte ses structures de 
production, déséquilibrées, encore 
fragiles et dangereusement extrover- 
ties. 

R.-P. PARINGAUX. 


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La Corée du Sud à la recherche 




Page 10 - LE MONDE - Samedi 9 octobre 1982 ••• 


LES RETOMBÉES DES CHOIX ANTÉRIEURS 


Plus de 6 milliards de dollars 
d’achats de biens d’équipement 
à l’étranger 


Le poids écrasant des technologies américaine et japonaise 


par YONG SÉ-JUNG {*) 


consu ltati on de l’ acquisition de tech- 
nologie du KAiST et du K1ET (1). 


D EPUIS 1962, année de lance- 
ment du premier plan éco- 
nomique quinquennal, 
J 'économie coréenne a enregistré des 
résultats qui frappent l'imagination : 
le revenu par tête a été mujtipüé par 
plus de 20, passant de 80 dollars en 
1961 à 1 700 dollars en 1981. et le 
produit national par 30. Cette crois- 
sance spectaculaire de l'économie 
coréenne a été en grande partie ren- 
due possible par la politique écono- 
mique du gouvernement, qui a 
donné la priorité à l'industrialisation 
rapide du pays : la part de l’industrie 
dans la PIB est passée de 14 à 36 % 
entre 1961 et 1981, alors que la part 
de l’agriculture diminuait, revenant 
de 37 % i 18 %. Il est à noter que la 
part des produits manufacturés dans 
les exportations totales du pays est 
passée de 14 % à 97 % entre 1961 et 
1981. Cette croissance extraordi- 
naire du secteur industrie! place au- 
jourd’hui la Corée parmi les nou- 
veaux pays industriels. 

Au début de son industrialisation, 
la Corée a dû importer une grande 
quantité de produits semi-finis et de 
pièces de produits finis afin de les 
assembler et de les vendre sur le 
marché intérieur et les marchés 
étrangers. Ce processus s'est révélé 
très adapté aux conditions économi- 
ques de l'époque, caractérisées par 
l’abondance d'une main-d'œuvre 
qualifiée, productive et peu coû- 
teuse. 

Au cours des années 60, le gou- 
vernement s’est lancé dans une poli- 
tique de substitution des importa- 
tions de produits semi-finis. La 
Corée parvient aujourd'hui à fabri- 
quer localement une grande partie 
des matériels jadis importés. Elle 
produit ainsi 95 % des pièces de voi- 
tures, 100 % des pièces de télévi- 
seurs en noir et blanc, et 55 % des 
pièces de téléviseurs en couleur. 
D'autre part, les progrès techniques 
ont été remarquables dans certaines 
industries. Encore divisée et malgré 
le cessez-le-feu, la Corée a déve- 


loppé de façon spectaculaire son in- 
dustrie de défense. Tout récemment, 
le gouvernement a annoncé que le 
F S F, un avion de chasse supersoni- 
que entièrement monté en Corée, 
avait réussi en vol d’essai des perfor- 
mances exceptionnelles. 

En dépit de ces succès, les impor- 
tations de biens d'équipement en 
1981 (machines, appareils électroni- 
ques, matériels de transport et ins- 
truments de précision, etc.) se sont 
élevées à plus de 6 milliards de dol- 
lars, représentant 23 % des importa- 
tions totales du pays. D'autre part, 
le niveau technologique reste, dans 
certains secteurs, assez faible par 
rapport à celui des pays avancés. La 
qualité de certains produits nécessi- 
tant une technique fine laisse à dési- 
rer. La Corée fabrique par exemple 
entièrement les moteurs électriques 
standards, mais les modèles sortant 
des normes usuelles (grande dimen- 
sion, micro-dimension à usage spé- 
cial ou à fontionnement délicat) 
sont importés de l'étranger. Le do- 
maine particulier du moulage et du 
revêtement des produits dérivés de 
l’acier ou des métaux ferreux fournit 
un autre exemple. La Corée dépend 
là encore de la technologie japonaise 
et est obligée d'envoyer dans ce pays 
les matériaux concernés pour subir 
un traitement spécial. 

11 reste encore beaucoup à faire 
aux Coréens pour accélérer le pro- 
cessus d’industrialisation en matière 
de substitution des importations des 
biens d'équipement et pour élever le 
niveau technologique dans certains 
secteurs industriels par des trans- 
ferts accélérés de technologies ap- 
propriées en provenance de l’étran- 
ger. La Corée se trouve à présent 
confrontée à un défi immense, à une 
véritable révolution technologique, 
qui sera la condition sine qua non 
pour que son économie retrouve les 
chemins de la croissance. 

PARK SUNG-SANG. I 


Les technologies étrangères ont- 
elles joué un râle essentiel dans le 
développement rapide de (‘économie 
coréenne au cours des vingt der- 
nières années ? Les informations sur 
le sujet sont très rares pour qu’il soit 
possible de répondre catégorique- 
ment. Il est tout de même possible 
de tentar une approche qualitative en 
analysant les apports de technologie 
selon certains types spécifiques de 
transfert : investissements directs 
étrangers, contrats d'acquisition de 
technologie, importations de ma- 
chines et d’équipements, invitations 
d'experts et formation a l’étranger. 

• INVESTISSEMENTS DIRECTS 

ÉTRANGERS : LES ÉTATS-UNIS 

ET LE JAPON 

De 1962 jusqu'à la fin de 1980, 
les investissements directs étrangers 
en Corée du Sud ont concerné huit 
cent soixante-deux projets représen- 
tant une valeur totale de 1 1 54 mil- 
lions de dollars. Parmi oes projets, 
les firmes japonaises en ont réalisé 
646 (619 millions de dollars) et les 
firmes américaines 131 (235 millions 
de dollars). Les investissements 
américains et japonais représentent 
ainsi 90 % du marché total des in- 
vestissements étrangers en Corée du 
Sud et 71 % de leur montant. 

Les investissements directs dans 
les pays en développement sont sou- 
vent critiqués art cela pour plusieurs 
raisons : monopolisation du marché, 
exploitation de la main-d'œuvre et 
des ressources, déstabilisation de 
l'environnement, accroissement de la 
dépendance économique et politique, 
pseudo-transfert de technologie. 
Pourtant, en Corée du Sud, ces in- 
vestissements ont eu dans l’ensem- 
ble un effet plutôt positif. Selon un 
rapport officiel, les filiales des firmes 
étrangères implantées dans les pays 
employaient ces dernières années 
10 % de la main-d'œuvre, avaient 
passé 25 % du nombre total des 
contrats d’acquisition de technologie 
et représentaient 20 % de la valeur 
ajoutée à des industries manufactu- 
rières et 23 % des exportations. 

• ACQUISITION DE TECHNOLO- 
GIES : CONTRATS DE LICENCES 

L'acquisition de technologie par 

contrat de licence, qui permet d'im- 
porter la seule technologie à l'exclu- 
sion du matériel, représentait 
350 millions de dollars à la fin de 


1979 (1 500 contrats) contre 
172 millions de dollars 
(913 contrats) deux ans auparavant. 
Comme dans le cas des investisse- 
ments directs étrangers, les deux 
pays dominants représentent 82 % 
du nombre total des contrats : res- 
pectivement 24 % (355 contrats) 
pour les États-Unis, 58 % 
(872 contrats] pour le Japon. 

Chaque contrat de licence peut 
avoir un contenu technologique diffé- 
rent. il s'agit aussi bien d’une 
concession de marque et d'un trans- 
fert de technologie simple que de 
contrats de licence qui prévoient la 
fourniture de tous les savoir-faire : 
construction, opération, entretien 
d’usine, y compris la concession de 
brevet, les services d'ingénierie et la 
formation du personnel technique. 

• IMPORTATION DES MACHINES : 

DÉPENDANCE A 80 % •• 

La technologie avancée peut être 
transférée par l’Importation de ma- 
chines et d'équipements des pays in- 
dustrialisés. Les services techniques 
de construction des fournisseurs, les 
services d'entretien donnent les in- 
formations pour leurs machines et 
leurs équipements. La Corée du Sud 
a importé des pays développés la 
plupart de ses équipements indus- 
triels. La dépendance à l'importation 
pour i'équipemerrt industriel a été 
d’environ 85 % jusqu’en 7975. En 
dépit dé la politique de développe- 
ment des industries lourdes, elle 
s’est peu réduite jusqu'à aujourd'hui 
où elle reste d’environ 80 96. 

• FUITE DÉS CERVEAUX : LE 
REFLUX 

La fuite des cerveaux continue à 
poser problème en Corée du Sud 
-comme dans beaucoup de pays en 
•voie de développement. Le gouver- 
nement coréen a commencé dès 
1966 à créer des industries mo- 
dernes de recherches scientifiques et 
technologiques et à faire revenir les 
scientifiques ét chercheurs coréens à 
l’étranger. Le nombre des « expa- 
triés » était, de quatre cent quatre- 
vingt-treize fin 1979. Ceux-ci jouent 

(•) Professeur assistant, Ajou Uni- 
versité Su won. 


actuellement un rôle déterminant 
dans l’élévation du niveau de compé- 
tence scientifique et technologique 
du pays 

D’autre part, le gouvernement a 
invité des experts techniques des 
pays développés. Il a envoyé des in- 
génieurs et techniciens à r étranger 
grâce notamment aux conventions 
de coopération technologique avec 
les États-Unis. T Allemagne fédérale, 
le Japon, la France. Les programmes 
de collaboration technique dos Na- 
tions unies jouent aussi un rôle im- 


très importants pour amétiorae l'effi- 
cacité et la compétence de la main- 
d'œuvre coréenne même si ces ef- 
forts sont plus généraux que 
spécifiques. 

• • 

De nombreuses critiques sont 
faites quant aux résultats de l'acqui- 
sition dés technologies étrangères 
depuis- vingt ans. Elles portant no- 
tamment sur l'ampleur insuffisante 
des acquisitions, la dépendance ex- 
cessive vis-à-vis des deux pays do- 
minants (État-Unis et Japon), rap- 
port de technologies inappropriées 
ou obsolètes, le manque d* informa- 
tions sur les sources technologiques, 
la manquB de sélectivité. Pour résou- 
dre ces problèmes, le gouvernement 
a pris plusieurs mesures. L'une des 
plus importantes est la Hbérafisation 
progressive .depuis .1978 des inves- 
tissements directs étrangers.. Impor- 
tante est aussi l'acquisition de tech- 
nologie par contrat de ficance. La 
politique restrictive pratiquée 
jusqu'alors avait eu pour, consé- 
quence d& raréfier les technologies 
modernes nécessaires au développe- 
ment des industries lourdes et chimi- 
ques. 

Les informations nécessaires 
concernant l'acquisition des techno- 
logies sont de plus en plus nom- 
breuses. Des missions sont confiées 
à quelques organisations publiques 
et privées comme te Bureau de 


La technologie étrangère n a guère 
d'intérêt si ruûiisateur coréen ne 
peut l'assimiler ou la modifier pour 
r adapter à Tanvmsemement social, 
cultural et économique. Pour amébo- 
rer son assânêation et développer de 
nouvelles Techniques, beaucoup 
d'instituts publics et privés de re- 
cherche ont été créés depuis 1968. 

Pcxff amé&xer et encourager la re- 
cherche et le développement dans 
les entreprises, des systèmes de dé- 
taxa et de financement spéciaux som 
accordés par la Banque de dévelop- 
pement, la Banque des PALI, et la 
Compagnie de développement des 


trièUes. La pofiutgie menée acmefle- 
ment pour cüversifnr las source* de 
technologie offre d'excellentes occa- 
sions aux firmes françaises de péné- 
trer sur le marché coréen. 


(I) KAIST : Korea Adraced Inti- 
tule of Socnce and Technology. KJ ET : 
Korea Instante foc Industrial Econo- 
mies and. Technology. 


! LTTOMWIT DYNAMISME 
| DIM ÉCONOME 

| Dans la collection des Mores et 
i études documentaires, est publié un 
I ouvrage de Jean- Raphaël Chapon- 
j ni ère intitulé la République de Co- 
rie : un nouveau pays industriel. 
L'auteur, qui est ingénieur au 
C.NJLS.. étudie tout d’abord l'éton- 
nant dynamisme de l'économie sud- 
i coréenne depuis 1962, la stratégie 
j d'industrialisation et de dévdoppe- 
1 ment, les acteurs Datamini et étran- 
gers de lacraissénce. puis, i la suite 
de la crise que traverse le pays de- 
puis 1979, Jes perspectives d'évolu- 
tion. U présente ensuite le pays et 
ses habitants. 

* N* .4667-4668 {172 pages) des 
Notes et érodes docBmeatatm, en 
vente, an prix de 32 F, dans les Bbnü- 
rieadefaPnnimmatlMii françaba. 


portant. Ces programmes ont permis 
d’inviter 4 117 experts étrangers et 
de former 15 943 techniciens à 
T étranger jusqu'à la fin de 1979. .La 
dépendance pour cas programmes 
correspond à 277 mütiOns de dollars. . 
Ces apports de technologie sont 


technologies. 

Malgré toutes ces masures, la Co- 
rée du Sud devra continuer à acquérir 
de plus en pim de technologies 
étrangères au fur a à masure qu’elle 
développera ses activités indus- 


La splendeur 
de la nature 
alliée à 

la sagesse antique . 

La Corée : un pays aux myriades de merveilles 
naturelles, où les notes pures du chant du loriot 
se mêlent aux eaux impétueuses des torrents, 
où chaque saison qui passe offre ses charmes 
multiples et différents. 

Dans ce décor idyllique, la culture coréenne a 
trouvé son plein épanouissement pendant d’in- 
nombrables années, léguant ainsi un héritage 
culturel unique, riche de sagesse et de spiritua- 
lisme. La Corée : une expérience longuement 
acquise. 




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..Codé Postai !_ 


J_LJ 


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ï* Cf, 






•••LE MONDE - Samedi 9 octobre 1982 - Page 11 


ia P"«ai s 


UNE REVISION DÉCHIRANTE 


Le retour en force des P.M.I 





4 


L^MKigence de Fécono- 
mle sod-coréenne a long-' 
temps focalisé rattention sur 
Sès aspects macro- 
économiques et ses grandes 
entreprises, ce qui à poussé à 

négliger reffort permanent - 
d important réalisé par. ses': 
P.MX (petites et moyennes 
■ industries). Aujourd'hui re- 
connues, celles-ci -coioti - 1 
tuent IW des jiffies de h 
politique industrielle du nou- 
veau régime ponr fnâre face 
aux SfBcuJtés économiques 
àapmys. 

S ELON la définition offiddle, 
une P.M-Ï. sud-coréenne est 
_ une entreprise du secteur in- 
dustriel (y compris les mines, les 
transports et le B.T.P.) dont l'effec- 
tif est compris-" entré- 5 et 30CT per- 
sonnes <-S à 50 dans Je B.T.P.) et 
dont l'actif est inférieur ^ 1 mfltirin 
de doDars américains. 

Au regard des statistiques natio- 
nales et selon la taille des effectifs, 
on dénombrait en 1980 prés de 
29 000 P.M.L employant 1 050 000 
personnes sur un total de 30 500 en- 
treprises et 2 300 000 personnes, soit 
95 % du nombre des entreprises in- 
dustrielles, et 45 % de la main-d'œu- 
vre. Cinq secteurs représentent près 
de 63 % des PALI. : le textile- 
habillement (28,5 %), la métallur- 
gie (12 %)',' Je papier-imprimerie 
(8 %). l’agro-alimentaire (8 56) et 
la mécanique. (6 %). La production 
des PALI, était équivalente en 1978 
à 32 % de & production industrielle 
totale. La même année, alors que le 
taux dé croissance du PAUL était 
de II-.6 % et. celui de l'industrie de 
12.6 %, il était de 15.2 % dans les 
P.M.L Quant, â- l'exportation, - l'ef- 
fort déployé est considérable, puis- 
que 35 % du total pouvaient leur 
être attrrbiuâ nrl979contre 18,5 % 
en 1963! " . .. 

Toutefois, la forte e xpansion anté- 
rieure n'a pas bénéficié de la même 
façon à toutes les catégories - d'entre- 
prises. En effet, lès petites fûmes 
ont été la rgem ent délaissées, et no- 
tamment celles occupant moins de 
50 salariés. Cclics-d enregistrent de 
1968 à 1977 une diminution d’envi- 
ron 17 5r de leurs effectifs, alors que 
sur la même période, les moyennes 
entreprises (de lOO à 500 salariés) 
augmentent de 227 %. Là politique 
industrielle des années passées a eu 
pour résultat, de déplacer de la main- 
d'œuvre du tissu des petites imités 
industrielles vers là entreprises de 
taille importante, 

L'Etat avait pourtant fait des ef- 
forts pour favoriser les P.M.L dès 
1 965. Mais la politique industrielle 
presque entièrement dominée par te 
souci de favoriser les exportations, et 
plus récemment par celui de déve- 
lopper les industries lourdes et 
chimiques, a baissé en concurrence 
P.M.L et grandes entreprises. 

Le modèle coréen de croissance 
industrielle des vingt dernières an- 
nées a largement reposé sur. les 
grandes entreprises. Le système 
d'incitation basé, principalement sur 
Te crédit . préférentiel, notamment & 
réexportation, en est largement res- 
ponsable. Les crédits à l'exportation 
ont été en effet très avantageux et 
même discriminatoires par rapport 
aux conditions de crédit imposés sur. 
le marché domestique où se saluent 
75 5> des P.M.L : sur les dix der- 
nières années, la différence dès taux 
était en moyenne de 10 De plus, 
la promotion dès industries lourdes 
et chimiques, associée à l’arrivée 
massive dès investissements étran- 
gers au coeurs des années 70, a joué 
en faveur des grandes entreprises. 

Toutefois, la croissance rapide de 
la production de ces dernières ne 
s'est pas accompagnée d'une crois- 
sance aussi rapide de leur producti- 
vité restée très inférieure à celle des 
P.M.L De 1967 à 1979. le taux 
moyen de croissance de la produc- 
tion était de 27 ,6 % et celui de la 
productivité de 4 % poar les grandes 
entreprises, alors qu'ils étaient res- 
pectivement de 193 et de 6,7 % 
pour les P.M.L Ce qnï donne une 
idée des carenc e s antérieures de l'al- 
location des ressources à f intérieur 
du secteur industriel. 

Il reste que. face aux «Efficultës 
actuelles de f économie, les PALI. 


sont maintenant reconnues comme 
un éUtnènt essentiel et permanent 
du dynamisme industriel coréen. 
Leur promotion et leur soutien figu- 
rent parmi les objectifs prioritaires 
de. la politique industrielle du 
y» plan (1982-1986). Les efforts 
sont d'abord orientés vers les P.M.L 
des industries lourdes et chimiques', 
considérées comme les àctivitésHdés 
de la prochaine étape do développe- 
ment. . 

Pour améliorer l'efficacité de ces 
entreprises; lésa montés concentrent 
aussi -leurs efforts sur le développe- 
ment des services' d’assistance tech- 
nique et de gestion, notamment par 
'.l'intermédiaire du Centre de promo- 
tion des P.MJL et du Centre de dé- 
veloppement technologique. Afin de 
réaliser un développement équilibré 
.entre les grandes entreprises et les 
. P.M.L,.la fabrication de trois cents 
produits est réservée à ces dern i ères. 
Le système de capital à risque est 
maintenant introduit par les orga- 
nismes spécialisés du système ban- 
caire, notamment la Banque des 
P.M :I. et la Banque du crédit à long 
terme. L'Association pour le com- 
merce coréen, véritable guide des 
entreprises exportatrices, travaille 
désormais à 80 % pour les PALL 
L'ensemble de ces actions s'effec- 
tuent en liaison avec la Fédération 
des' P.MJL, qui regroupe 65 syndi- 
cats patronaux et représente 17 000 
PALI. 

Esprit de compétition 

et confrontations 

L’esprit de compétition des entre- 
prises coréennes détermine forte- 
ment les relations inter-entreprises. 

- Les grandes entreprises coréennes 
directement surgies du. tissu des 
P.M.I. en ont gardé b mentalité. 
Ces relations de compétition se sont 
largement appuyées sur b politique 
gouvernementale d'expansion qui, à 
travers ses incitations, a poussé l’en- 
semble des entreprises & augmenter 
leurs ventes et donc à privilégier le 
volet commercial. 

Ces relations, dominées par les 
grandes entreprises, ont engendré 
dans les années 70' de nombreuses 
confrontations. Les P.M.L ont ainsi 
fait le jeu des grandes entreprises et 
supporté , en premier les à-coups de 
la conjoncture. Certaines PALI, 
performantes se sont vues, par prise 
de participation, rapidemen t affi- 
liées à des groupes. 

Il faut tout de même traiter à part 
les quelques associations verticales 
qui relèvent de b logique des filières 
japonaises, où les relations de coopé- 
ration se formalisent. Elles concer- 
nent 21 % des PALI. Cela est parti- 
culièrement vrai pour l’industrie 
lourde. Mais ces relations naissent 
des nécessités liées à la spécialisa- ■ 
lion coréenne. 

De même, certaines relations 
commerciales se sont établies à l’ex- 
port par l’ intermédiaire de b dizaine 
de compagnies de commerce général j 
(Hyundai, Lucky, Samsung. Dae- j 
woo...). Ces dernières, en offrant les ; 
services de leurs réseaux commer- 
ciaux internationaux, déchargent 
bon nombre de PALL des difficultés 
de constituer un réseau export, soit 
en leur faisant payer b coût d’utili- 
sation du réseau, soit en leur ache- 
tant directement leurs produits. 

Cela étant, même si les relations 
entre grandes entreprises et P.M.I. 
s'orientent vers une coopération à b 
japonaise, elles resteront longtemps 
dominées par l'esprit de compéti- 
tion. 

On estime que près des deux tiers 
des dirigeants ont une formation 
d’origine commerciale et moins d’un 
tiers une formation d'origine techni- 
que, ce qui est à peu près l’inverse 
en France. Cette particularité pour- 
rait expliquer en partie le caractère 
plus mercantiliste qu 'industrialiste 
des P.M.L coréennes. 

A limage dn pays, ces entreprises 
forment en fait un monde dichoto- 
mique et dualiste. Deux secteurs 
sont à différencier. Un secteur tradi- 
tionnel, qui représente environ 75 % 
des P.M.I. en majeure partie fami- 
liales. Un secteur moderne à capital 
intensif et à orientation technologi- 
que - où dominent les grandes en- 


par MICHEL HOLDER {*] 


Quelques ouvrages. 


(reprises. - qui utilise le secteur tra- 
ditionnel principalement par b 
sous-traitance. 

Les dirigeants des P.M.I. tradi- 
tionnelles sont de type conservateur. 
Ils mènent leur entreprise par réfé- 
rence aux valeurs confucianistes 
(respect de b hiérarchie et de l'an- 
cienneté, loyauté et paternalisme). 
-Evoluant sur le marché intérieur. Us 
ne souhaitent pas vraiment dévelop- 
per leur entreprise. Ayant un com- 
portement défensif. Os font tourner 
leur affaire surtout par souci de s’as- 
surer un revenu confortable. Cepen- 
dant, ces dirigeants cèdent progres- 
sivement b place à ceux du secteur 
moderne. Offensifs, ces derniers 
sont en effet d’un type promoteur, 
associatif et exportateur. Ayant gé- 
néralement monté leur entreprise à 
plusieurs. Us se sont placés sur les 
secteurs prioritaires, notamment à 
P exportation. Plus jeunes et plus dy- 
namiques, Us se taillent rapidement 
des parts importantes du marché lo- 
cal et des marchés d’exportation. Di- 
riger leur affaire est pour eux un 
moyen d’accomplissement personnel 


par b recherche du succès, de l’ex- 
ploit et du pouvoir. 

Objectifs à court terme 

Toutefois, en dépit de ces deux 
types de motivation, il n’y a pas de 
différence fondamentale dans les 
modes de gestion, qui restent peu 
développés. Les mentalités sont lar- 
gement influencées par la tradition 
socio-culturelle, et les dirigeants em- 
ploient plus ou moins les mêmes mé- 
thodes empiriques. Les objectifs es- 
sentiellement de court terme 
concernent l'accroissement du vo- 
lume des ventes. Les stratégies s’ap- 
puient sur b compétition par les 
prix, et les politiques ne concernent 
que b marche au jour le jour. Les 
processus de décision sont avant tout 
basés sur l’expérience. La communi- 
cation s'effectue sur des bases infor- 
melles, émotionnelles et de personne 
à personne. Les relations de l’organi- 
sation restent ainsi des relations de 

(*) Economiste. 


maître à subordonnés, où le jeu 
consiste principalement à faire ac- 
cepter des décisions déjà prises. 

Dans ce contexte, l’encadrement, 
recruté plus par loyauté individuelle 
que par qualification, craint les res- 
ponsabilités et s'exprime à travers 
une discipline favorisant la producti- 
vité. Dans l'ensemble très jeune, le 
personnel d'exécution est habitué 
depuis l’enfance à une discipline ri- 
gide qui lui a forgé une esprit gré- 
gaire. 11 accepte des conditions de 
travail difficiles (huit à dix heures 
par jour, six jours par semaine, quel- 
quefois logement sur pbee, va- 
cances réduites à huit jours par an) 
et développe une grande attention à 
son travail avec adresse et bonne hu- 
meur. Il s'adapte rapidement à des 
outils de production généralement 
modernes mais souvent situés dans 
des installations rudimentaires. 

L'expansion forcenée du pays a 
entraîné dans bien des cas des pro- 
grammes de sur-investissement peu 
couverts par l’autofinancement, en 
dépiL des marges que peuvent en- 
core s'offrir les entreprises co- 
réennes. Le recours aux capitaux 
d’emprunts se traduit alors par le 
déséquilibre de nombreux bilans. 


Les capitaux à moyen et long terme 
étant difficiles à obtenir, le court 
terme finance une partie des immo- 
bilisations. Souvent on fait appel au 
marché parallèle, où les crédits sont 
à des taux prohibitifs mais dont on 
compense l’incidence par des prati- 
ques commerciales hors exploita- 
tion. Il en résulte de fréquentes ten- 
sions de trésorerie et donc des 
situations fragiles dans bien des cas. 

11 reste, que la Corée du Sud, qui 
traverse une période de réorienta- 
tion et de restructuration, a acquis 
au cours des deux dernières décen- 
nies suffisamment d'atouts pour as- 
surer son développement futur. Les 
atouts sont visibles et animent une 
sorte d'« économie de combat » axée 
sur b survie. Le consensus national 
existe & travers le dynamisme du pa- 
tronat. la vitalité et la productivité 
de la main-d'œuvre, une politique 
d'assimilation des technologies mo- 
dernes. 

11 ne fait pas de doute que l’ac- 
cent mis aujourd'hui sur les P.M.I. 
par les autorités aboutira tôt ou 
tard à une véritable renaissance de 
celles-ci. 



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I 


\ 



Page 12 - LE MONDE - Samedi 9 octobre 1982*** 


La Corée du Sud à l a recherche 

LA TECHNOLOGIE, FACTEUR PRIVILÉGIÉ DU DÉVELOPPEMENT 



Dans quatre ans, le nucléaire fournira 
le quart des besoins en électricité 


D EPUIS le premier choc pétro- 
lier de fin 1973. la Corée a 
dû faire face à une situation 
énergétique assez comparable à celle 
de la France : le pays ne possède en 
effet que des ressources nationales 
limitées et se trouve dans une situa- 
tion de grande dépendance vis- à- vis 
de l'extérieur, situation qui a pesé 
d'autant plus lourd que le rythme de 
la croissance économique maintenu 
pendant plusieurs . années entraînait 
des taux élevés d'augmentation des 
consommations énergétiques : 12 % 
par an en moyenne sur la période 
1960-1969. 8,3 % par an ,en 
moyenne sur la période 1970-1979. 

La réponse coréenne à la crise de 
l'énergie a donc été, comme, en 
France, la réduction de la dépen- 
dance pétrolière et le développement 
des sources alternatives, notamment 
du nucléaire. 

En 1973, le système énergétique 
« commercial a - reposait à plus de 
60 % sur du pétrole importé d'Arabie 
Saoudite, du Koweït et d'Iran. Ce pé- 
trole assurait en outre plus de 90 % 
de la production d'électricité. La fac- 
ture pétrolière était supportable, car 
la Corée avait réussi une bonne péné- 
tration commerciale dans ces trois 
pays (équipements, biens de 
consommation, génie civil)', et la ba- 
lance commerciale présentait un 
solde positif en sa faveur. 

Le premier choc pétrolier a rompu 
cet équilibre sens arrêter, pour autant 
la progression des consommations 
pétrolières dans un pays qui mainte- 
nait sa croissance. Cetles-d doublè- 
rent entre 1973 et 1979, passant de 
13 à 26 millions de tonnes par an. 
Durant cette période, l'effet revenu 
l'emporta sur l’effet prix et rien ne 
parut pouvoir freiner l'augmentation 
de la demande. 

Le second choc pétrolier est res- 
senti beaucoup plus durement 
puisqu'il correspond à une période où 
l'économie coréenne doit faire face à 
un ralentissement de la demanda 
mondiale. En 1980, 1981 et 1982. 
le volume des consommations pétro- 
lières diminue, ce qui entraîne des 
pertes dans l'industrie du raffinage. 
En janvier 1982, le gouvernement 
met en place un système de dérégu- 
lation des prix des produits pétroliers 
qui autorise l'industrie à répercuter 


par JEAN-MARIE 
CHEVALIER <*) 


sur le marché Ultérieur l'évolution des 
prix mondiaux : sur les six premiers 
mois de 1982, l'effet dollar fait aug- 
menter de 6 % la facture pétrolière. 

La Corée paraît donc encore très 
prisonnière du pétrole. Eh 1981, 
celui-ci comptait pour 60 % du bilan 
des énergies primaires. Un vaste pro- 
gramme d'exploration a été entrepris 
depuis quelques années, tant è l'inté- 
rieur du pays, où la Korean Petro- 
leum Development C° se propose 
d'effectuer six forages en 1984, 
1985, 1986, qu'à l’extérieur, en In- 
donésie notamment, dans le cadre 
d'un accord de trente ans passé en- 
tre la Kodeco et Porta min a. Une 
grande partie de ces travaux d’explo- 
ration sont financés par l’Etat. 


Les énergies non pétrolières 


Malgré la très grande rigidité de 
l'économie à l’égard du pétrole, il 
convenait de développer aussi vira 
que possible les énergies non pétro- 
lières. La Corée dispose de faibles ré- 
. serves de charbon. La production ne 
couvre pas les besoins de consom- 
mation du fait de l'absence de char- 
bon à coke et de charbon vapeur. De- 
puis le deuxième choc pétrolier, les 
importations de charbon ont aug- 
menté pour se substituer au fuel 
dans les usages vapeur. La part du 
charbon dans la production d’électri- 
cité devrait ainsi passer de 8 % à 
17% entre 1981 et à 1986. 

Le potentiel hydraulique est égale- 
ment limité. Son utilisation a peu 
près complète pourrait porter sa 
contribution à la production d* électri- 
cité de 12 % à 13 % d'ici 1 986. 

C'est donc vers le nucléaire que 
les Coréens se sont tournés, dès le 
début des années 70 avec la 
construction d'une première centrale 
Westinghouse de 580 MWé qui est 
entrée en service en 1978 à Kori 
Sept autres unités sont à l'heure ac- 
tuelle en construction : l'une d'entre 
elles utilise la technologie canadienne 

(*) Economiste, membre de l’Agence 
pour le développement de 1a coopération 
en économie. 


Candu (uranium naturel) : tes six au- 
tres sont des centrales à eau légère 
P WR Westinghouse. Quatre sont 
construites par Westinghouse et Ge- 
neral Electric (G.B.) sur les sites de 
Kori et de Gyama, deux sont 
construites par Framatome sur le site 
d'Uljïn. Toutes ces unités doivent en- 
trer en service entre 1 983 et 1 989. 
Un appel d'offres international de- 
vrait être lancé en 1983 pour la 
construction de deux autres unités, 
ce qui porterait à dix le nombre de 
réacteurs en service en 1991 (contre 
quatorze initialement prévus). 

La contribution du nucléaire à 
l'électricité devrait ainsi passer de 
6 % en 1981 à 27 % en 1986. Il 
.pourrait être de 41 % en 1991. Les 
Coréens paraissent considérer qu'une 
part de 40 % à 50 % constitue un 
maximum au-delà duquel la dépen- 
dance vis-à-vis du nucléaire serait 

trop forte. 

Ces chiffres nous amènent à une 
production d'électricité remarquable- 
ment diversifiée en .1 986 ; 35 % pé- 
trole, 27 % nucléaire, 1 7 % charbon. 
13 % hydraulique et' 8% gaz naturel 
importé (à partir de 1985) d'Indoné- 
sie. On mesure le chemin parcouru 
depuis 1973. 

Il convient enfin de souligner que 
le deuxième choc pétrolier a donné 
naissance à un pian très volontariste 
d’économies d'énergie. Des circuits 
de financement publics ont été mis 
en place. On en attend des résultats 
assez importants. Les industriels ont 
parfaitement compris que les écono- 
mies d'énergie étaient un enjeu ma- 
jeur de compétitivité. 

Les préoccupations énergétiques 
coréennes rejoignent, dans bien des 
cas, celles que nous avons en 
France. De ce fart, de, multiples occa- 
sions de coopération sont ouvertes. 
C'est le cas en particulier du nu- 
cléaire, industrie dans laquelle les 
Coréens sont particulièrement atten- 
tifs aux modalités de transfert de 
technologie, des économies d'éner- 
gie, de l'étude des potentialités ma- 
rémotrices. 

Le marché coréen est donc un er>- 
jeu pour l'industrie et la technologie 
françaises, une réelle volonté de di- 
versifier (es fournisseurs existant à 
Séoul. 



Le difficile passage 
à une économie autocentrée 


r s é : 


ment présentée comme te modèle 
des nouveaux pays industriels. 


par CHARLES-ALBERT 
MICHÀLET {*} 


Ses performances , jusqu en 
" effet, de là 


1980, permettent, ên __ 
placer au premier rang du pal- 
marès deÉ économies à indus- 
trialisation rapide : un taux de 
croissance de 10 % par an durant 
presque deux décennies ; un taux 
de souS-emploi qui passe de 
8J % en 1962 à 3£ % en 1979 ; 


exportations - vers rament. La de- franc*»** » 

mande domestique a, peu à peu, pns wïïîfiîEL? 

le relais du marché mmdiaLL’nirÉ- mameUemcn! btaaxp*. 


absolue. Entré tes gadgets superflus 
et les. produits correspondant aux be- 
soins essentiels, fl existe une marge à 
reconquérir où la coopération entre 
les N.P.L et des éco n omie» du 
pourrait 4 


un revenu par tête qui. pour la 
même période, s'élève de 82 à 
1.597 dollars. 


Ces résultats sont considérés 
par lés économistes comme la ré- 
compensé méritée du bon élève 
en économie internationale, les 
succès obtenus par l'économie 
coréenne étant interprétés 
comme l'aboutissement normal 
de l'application stricte de la 
théorie des avantages compara- 
tifs. 

L A Corée du Sud a su. choisir 
lès. spécialisations correspon- 
dant à sa dotation en fac- 
teurs, en l’ occurrence les industries 
à forte intensité de main-d’œuvre, la 
population active constituant sa res- 
source principale. Simultanément, 
ce pays est devenu F exemple type 
des bienfaits du modèle de dévelop- 
pement fondé sur la promotion des 
exportations. Le groupe des quatre 
- si Ton ajoute à la Corée, Singa- 
pour, Hongkong et Taiwan — in- 
carne désormais le bon exemple à 
opposer aux « anciens » d'Amérique 
latine qui, pour lutter contre la « dé- 
pende ncia », s'essoufflent & mainte- 
nir le schéma usé de la substitution 
aux importations. A tel point que 
certaines économies de cette région 
du monde ont tenté, avec des succès 
divers, de se mettre à f unisson des 
nouveaux N.P.L ^nouveaux pays in- 
dustrialisés). Mais par sa réussite 
même; la Corée du Sud suscite la 
peur. Elle fait peser sur les vieilles 
économies du nord la • grande me- 
nace industrielle » doublée d’un ré- 
gime politique assez éloigné de la 
démocratie parlementaire. 

Ce sont vraisemblablement tous 


gration intersectoricfie s’est ooesti- 
• tuée. Lies industries parement expor- 
tatrices ont vu leur part relative 
diminuer. Là place des activités de 
sous-traitance internationale est res- 
. tée marginale. Le secteur dynamk 
. que est désarmais formé par. des in-, 
dustries développant conjointement 
la production pour l'exportation et 
‘ pour le marché Interne. En bref, la 
Corée est en passe de mettre en 
place un modèle « fordiste ». Elle 
■ est sur le point de réussir le passage 
réputé impossible d'une -économie 
extravertie à une économie autocefr- 
trée. Ce miracle n’est évidemment 
pas dû a»; seul effet des forces du 
marché, l'économie coré e nn e étant 
planifiée La part du secteur public 
est prépondérante, aussi bien dans 
les secteurs industriels que dans 
. ceux, de la banque et du crédit. Les 


La Ocrée commence aussi à pren- 
dre ose conscience aiguS des risques 
entraînés par la poursuite d’une 
croissance dépendante de la de- 
mande mondiale, cela alors que la 
crise se prcéqhgeJ' L'idée cFune coo- 
pération programmée à m o y en et 
long terme sûr un mode bilatéral 
peut paraître plus rrésomttbie que la 
concurrence à couteaux tirés, avec 
les pays industrialisés dam la lqgi- 


que actuelle d'un jen à somme i 
Et cela 


d'autant pfats que le oara- 
tien de sa com p &i ti rite internatio- 
nale. compte tenu dé sa spéciatira- 
tian, exiger* le .ma intien «rus fmbfe 
niveau de vie an risque de bloquer la 
deman de interne et de déclencher 
des tensions sociales très fonea. En- 
fin, l’extrême' dépendance de la Co- 
rée vïs-è-vîs da financement interna- 


tional privé ne pourra pas « 
investissements étrangers jouent on p er pét u er très longtemps, alors que 
rôle mineur. . les banques iàternatiûaafcs sont en 

train de réévaluer- drastiquement 


A la recherche 
Ai second souffle 


ces facteurs qui ont joué pour l’écar- 
ter de la liste des candidats aux ex- 


périences de «développement, en 
dépit, ou à cause, d’un « rating » qui 
fut excellent il y a quelques années, 
auprès de la communauté bancaire 
internationale. Et si la réalité dû mo- 
dèle coréen ne c o rrespondait pas 
tout à fait aux idées reçues ? Er si la 
Corée, n’étanc pas ce que l'on croit, 
la notion de codéveloppement pou- 
vait y rencontrer un écho 1 
L’image que l’on se fait habituel- 
lement de ce pays correspond à une 
phase révolue de son histoire, qui 
s'est achevée en 1973 (1). Depuis, 
on a assisté à un retournement du 
processus d’industrialisation vers le 
marché intérieur. Jusqu'aux diffi- 
cultés nées des tensions politiques et 
sociales et de la taise mondiale, & 
partir de 1979-1980, l’économie cô- ' 
réenne a réalisé une magnifique re- 
montée des filières, de la val - ini- 
tialement tourné vers les 


Depuis 1980, la Corée est mam- 
. festonnant -à la recherche d’un, se- 
cond souffle. Confrontée à la stagna- 
tion du commerce international, elle 
cherche à consolider la reconquête 
du marché intérieur et la diversifica- 
tion de ses partenaires commer- 
ciaux, les Etats-Unis et le Japon oc- 
cupant toujours une position 
prédominante. Pour ce faix*, die 
tente de relancer les petites et 
moyennes entreprises locales. Ce 
sont elles qui créent de remploi et 
qui forment un tissa industriel dense 
rendant le pays moins dépèndant 
d'une spécialisation internationale 
«fine». 

La Corée est en quête d’une tech- 
nologie adaptée à - cette nouvelle 
orientation que ses partenaires tradj- 
- tunnels ne un fournissent apparem- 
ment pas, on pas suffisamment. Le 
développement de la consommatiota 


Leurs risques-pays. 

De ce fait, confrontée^ la pénurie 
des prêts et à la difficulté de pousser 
les exportations conctmcntiettBS, la 
Corée devrait aceaaSk favorable- 
ment l'idée d’ investisse me DU 
con joints avec des firmes- étrangères 
au sein .de litière» internationalisées. 
Il ne s’âgrt pas de réintroduire sous 
un actreba&Ilagc les modalités iaé- 
gales dç la. sous-traitance, mat» pin- 
têt de’ mettre en place on processus 
productif de produits anciens a nou- 
veaux. Ceux-ci pourraient être com- 
mercialisés sur les marchés des deux 
partenaires, mai» aussi sur des mar- 
chés tien. Dons c ett e perspective, 
l'expérience coréenne su les mar- 
chés asiatiques serait extrêmement 
utile . Un-a justement industriel pro- 

E^cKx deux paysf car 3 
renforcerait simultanément leurs ca- 
pacités compétitives devenues asso- 
ciées et nonpfes rivales. 


Dorant la décennie qtri s'ouvre, le 

domestique, lu. ««mue de. ta- 

soms sociaux jusqu’à présent né- nSdc 

gligés peuvent rendre le pays exrré- _ ^ aunes, dévelop- 

pement sensible à f idée du pécs, vaêtrexesmseboéèstiQ^T^ 

«onSeBè conce p tion dsmodèfe de 
êPfltijotPê rtt doa» se 

et de procédés nouveaux ùc m dgvdop- 

poncfauit pas forcément aux nonnes pçnient : ^gèneW aatocentré. 


de consommation et de production 
du grand allié américain. La dyna- 
mique de la société de consomma- 
tion des années glorieuses est sans 
doute morte- En revanche, les nou- 
velles normes que cherchent encore 

en tâtonnant les pays industrialisés 

. __ * ... 


version périphérique du thème fran- 
çais de la reconquête du marché in- 
térieur. La .Corée à déjà esquissé ce 
letoutnemeat stratégique. 

L’idée de codévdqp p c mc iit qui 
pourrait f«irmr un cadre pertinent 


connu Père de l'opulence, mmsqui 

sont sorties de Tère de là pauvreté 7* ' ‘ ' : 

(•) Economiste., et membré""de — fi) cf. ftnodkote élude de Roland 
r Agence pour le d&çétoppemcat de 3a Benaboo;:<in GEP1L r *La Carie da 


coopération en économie. 


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Cirant: 

André burent directeur de 1» pubfeatoon 
Anciens directeurs : 

Hubert Beuve-Méry (1944-1869) ' 
Jaequea Fauvat (1969-1982) 


Imprimerie., 
f du - Monde .» 
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LE MONDE - Samedi 9 octobre 1982 - Page 13 




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d'une nouvelle croissance 


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UN EFFORT IMPOSSIBLE A MENER SEUL 

A là recherche 
de nouveaux partenaires 

par PARKSUNG-^SÂNG (*} : " 

JUSQU’A présent» la technoto-: « de. biais de consommation dura 


J gie étrangère a .été introduite 
. en Corée beaucoup. plus gçApç, 
an système d'achat de licences que 
sons forme de JOM-^eraure^ Céttc 
tendance a . commencé à. se renver- 
ser. Le gouvernement coréen encou- 
rage k$ transferts de tecbriâk«ie & 
partir des pays avancés par arveâs 
systènxsdincharkm. il est grand 
temps pûür ia Corée et ia France de 
renforcer leur coopération : dans le 
domaine des transferts technologp 
ques. De plus, ie goâvenieniait a an- 
noncé récemment' s<m intention de 
diversifier, dans tonte la mesure-da 
possible, rorigine géographique des 
technologies anponées -au coura de 
la période couverte par le cinquième 
plan qninqacnrtal (3982-1986), cl 
cela, es vue de réduire sa farte dé- 
pendance à l'égard du Japon et des 
Etat-Unis- 

Les milienx d'affaires coréens 
sont bien informés des technologies 
fr ança ises de peinte ainsi que de 
celles utilisées par les petites et 
moyennes entreprises. Us sont désir 
reu de les introduire en Corée. Cer- 
taines technologies françaises sont 
déjà bien implantées dans le pays, 
dans le secteur de l'-énergie nu- 
cléaire notamment. Il faut noter, ce- 
pendant, que les transferts de tech- 
nologie française ont jusqu’ks été 
limités à r énergie et aux équipe- 
ments collectifs. 

C’est la raison pour laquelle je 
pense qu'un grand pas dmL encore 
être fait, dans le domaine de la coo- 
pération technique entre nos deux 
pays et, à cet effet, des joint- 
ventures franco-coréennes apparais- 
sent extrêmement souhaitables pour 
la production de biens d’équipement 


et de. biais de consommation dura- 
bles, en particulier, des appareils 
électroniques tels que le V.TJL Le 
V.T.R., fabriqué entièrement en 
France, s’avère difficilement compé- 
titif en nÙ8Ôn de sot prix élevé, alors 
cme la Q née dépend actuellement 
au Japon pour la technologie de fa- 
brication du V.TJL Cela m’incite à 
croire que certains produits de 
consommation durables et des biens 

' d’équipement fabriqués par la main- 

d’œuvre coréenne avec la technolo- 
gie française se, vendront bien, avec 
des prix rdativemeni bon marché et 
la- qualité la mriUenjre sur les mar- 
ches tant intérieur que mondial. Je 
suis persuadé que pour oes produits- 
là," les débouchés ne manqueront 
pas. La Corée est un grand marché 
avec une population .de trente-huit 
millions d’habitants. La- Chine popu- 
laire, avec- le revirement graduel de 
sa politique économique en faveur 
des biens de consommation, devien- 
dra un jour un débouché immense . 
D’autres pays d’Asie du Sud-Est 
sont toujours à la recherche de biens 
compétitifs tant par leur prix que 
par leur qualité. 

La coopération technique franco- 
- coréenne est bien partie, mais Q y a 
encore de grandes potentialités à ex- 
ploiter dans ce domaine. C’est aux 
chefs d' e ntr epri se français et co- 
réens qu’il appartient d’élaborer des 
projets concrets de joint-ventures. Il 
revient aux gouvernements de ces 
deux pays de. créer un cEmatpro- 
pice, notamment sous forme dmcâ- 
tations fiscales ou autres. 

(*) Président du KIET (Institut co- 
réen de réconbmie industrielle et de h 
technologie). 


La Corée du Sud en chiffras 


Soperfida :98853km 1 . ■ 

• ‘ Surfa» agricole utile j 23 X. 

Poptiation : 38,1 nd&ons d'habi- 
tants (1980V 

• Population «ctM»: 

14,5 minons. ... ■ 

■ Population employée : 13.7 mS- 
Eons. 

Dont agriculture. forlt, picha : 
3436. minas. industries t.22.6 X. 
services: 43.4 X. 

Densité: 380 hairiuna au km*. \ 
Monnaie : «von, 1 dote •* 700 won* 
«1981». - 

PNB : 61.6 joü ton* de dotes 
(1981). 


• Agriculture, forftt, pèche: 18.8 96. 

• Mnaat industrie* : 30,3 36. 

'• Services : 50,9 36. 

PNB par habitant (19811 : 
lOSOdoUma. 

Pdnôpeiet productions Cl 979). 

• Agricoles: 

Céréales : 8 mORons de tonnes 
(5^i mB&ona pour larizl. 

Pêche: 2,5 notions de tonnes, 
m Industrielles : 

Acier : 8 mi&one de tonnes 
: Ornent : 10 nOons de tonnea. 
Energie :4Q£ mUons de tap. 


Commerce extérieur 


La commerça extérieur l epi ie c nt e . 

77 Xdu PNB «11981. 

- Importation* : 2B„1 ro i B e r d» de 
dates. 

• Par secteurs : 

Pétrole or m sv ire * premières 16J3_ 
mtitiardx. 

Biens d'équipement ïB. 1 rr éKa rtts . 
Produits atmanmne : 2j9 mSBmte. 
Biens de consommation {non af- 

mentakeei: 0.8 m utant. 

« Par provenance: 

Japon: 24.3%. . 

Éts»4Ms:23.1». 

Arabie S é ré n it é: 13.8%. 

Koweït: 8 %, 


E xportation* ; 21.2 m tta rri» de dote». 
■ Per secteurs ; 

industrie légère : 10 raffiaot* de 
' doBant 

Industrie lourde : 9.1 mSSarde de 
.dotes. 

Produit* almaraaras : 1,5 mffiard 
de doltes. 

Matière* pmtétir m : <L6 mèted de 
.dotes. ... 

• Par destination : 

États-Unis : 26.6 36. 

Japon : 15,4 X. 

Hongkong: 5.4 X. 

' Arabie Saoudta : 5,3 96. 

R.FJL : 3,7 %. 


NUMERO SPECIAL 


LE 




MORT Et RÉSURRECTION 

Histoire et bilan de sept ans de conflit 
Un point de rencontre 
entre l'Occident. et le monde arabe 


OCTOBRE 1982 


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! 



Page 14 — LE MONDE — Samedi 9 octobre 1982 



£t Wmfo 


Les relations entre communistes et socialistes 


M. Lionel Jospin, premier secrétaire du P.S-, a 
invité les socialistes, jeudi 7 octobre, à « se battre 
pour leur politique », en gardant à Pesprït que « per- 
sonne ne se battra à leur place ». Cette façon de met- 
tre l'accent sur les responsabilités qui incombent aux 
sociafistes a pour effet de relativiser celles qui revien- 
nent aux communistes dans le soutien de la politique 
gouvernementale. Le premier secrétaire du P-S- tient 
compte du fait que les orientations mises en œuvre 
n'appartiennent pas en propre an P. CF., et il semble 
admettre le droit de celui-ci à .nuancer son adhésion. 
Encore faut-il, a souligné M. Jospin, que les commu- 


nistes aient « une risioa globale » de cette politique 
et évaluent avec réafisme ses chances de succès, en 
n'oubliant pas quH pâtiraient de son échec autant 
que le P-S- 

Après la mise en garde du bureau exécutif du 
P<S~, le premier secrétaire a montré qu'il entend, 
comme les communistes eux-mêmes, dédramatiser le 
différend survenu à propos 'du financement de la 
Sécurité sociale. Les dirigeants du P.CF. cherchent 
à mobiliser leurs militants en leur donnant ponr cible 
les risques de déviation droitière qm menaceraient la 


politique de la gauche. M. Jospin estime qne la meD- 
leure réplique, pour 1e P-S-, consiste à mobiliser, tan 
aussi, ses militants pour démontrer qne cette politi- 
que est conforme à leurs engagements et qu’elle 
ga rantit la réalisation de leur programme. 

Cette attitude correspond aux expücâtioas de la 
phase actuelle données par M. Mitterrand le 27 octo- 
bre 1 Figeac. Un an après avoir trac» la perspective 
du * sodaBsine à la française », le chef de l'Etat 
avait indiqué que celui-ci « n’est pas sa bible ». En 
d’autres termes, les mesures qu’impose la situation 


doivent être rapportées i Tobjectif de réussite tiré 
s'impose à la gauche. 

Le P.CF-, qui avait mis le » sodatitme i la fran- 
çaise » au centre de son congrès de lévrier, ne peut 
renoncer à cè mot d'ordre. M. Chartes FHermao, qm, 
dans Révolution, plaide pour la -soBdaiiti dam 
faction », souligne qne c’est ainsi qu’a faut - «nj- 
tnôre le socSaBsore à Ja française ». 11 y a do»e Ü 
nuance, dont M. Jospin ne s’alarme pus. Le premier 
secrétaire du P-S. s'en remet i Téprenve des faits. 

.. . PATRICK JARREAU. 


LA CAMPAGNE D'EXPLICATION DU P.S. 

M. JOSPIN : « Le seul programme de la droite, 
c'est le nôtre, pour le défaire » 


M. Lionel Jospin a lancé, jeudi 
7 octobre, au cours d’une conférence 
de presse, la campagne de mobilisa- 
tion et d'explication du parti socia- 
liste pour soutenir la politique de la 
gauche. « Nous pensons être à un 
moment clé de notre aaction ». a 
souligné le premier secrétaire du 
P.S., avant d'ajouter : « Le succès 
du plan économique et social du 
gouvernement est un enjeu décisif 
pour le pays. » 

M. Jospin a expliqué que l’opinion 
* hésite encore - et que l'interven- 
tion du P.S. doit la conduire à se ral- 
lier au programme gouvernemental. 
> Si nous réussissons à convaincre 
les acteurs de la vie économique de 
s'engager dans le processus de dé- 
sinflation actuel, ce sera peut-être 
un tournant dans l'histoire écono- 
mique du pays », a également dé- 
claré M. Jospin, avant de préciser : 
» Il s'agit d'opéner réellement la ré- 
conciliation de la gauche et de l’éco- 
nomie. • 


«Ne pas hésiter 
à rappeler l'héritage» 


Le leader socialiste a ensuite in- 
sisté sur la nécessité, pour les socia- 
listes de corérer les arguments de 
l'opposition. '■* Il y a besoin d'expli- 
cation. a-t-il notamment ajouté. Il 
faut être certes attentifs et critiques, 
mais il nous faut aussi être offen- 
sifs. Or c'est d'abord aux socialistes 
de se battre pour leur politique. 
Personne ne se battra à leur place. 

» Pour ne battre, il faut d'abord - 
montrer que les difficultés sont par- 
tout dans le monde occidental, du 
moins dans les pays de structures 
comparables aux nôtres. Il faut 
aussi démystifier le coup qu 'essaie 
de nous faire la droite en présentant 
la France comme un ilôt de diffi- 
cultés qui seraient dû à la gestion 
des socialistes, alors que ces diffi- 
cultés existent partout. U faut enfin 
ne pas hésiter à rappeler l'héritage 
des nos prédécesseurs. 

» Je suis en désaccord avec l'idée 
qu’une telle attitude ne passe plus 
dans l’opinion. Au contraire. La 
droite a tendance â pratiquer un ter- 
rorisme verbal qui vise à nous em- 
pêcher de mettre en lumière l'héri- 
tage. et elle voudrait nous faire 
endosser cet héritage alors que nous 
ne sommes au pouvoir que depuis 
quinze mois. Jt rappelle d'ailleurs 
que, pendant des années, la V* Ré- 
publique n’a cessé de dénoncer les 
tares de la IV* République au mé- 
pris de vérités historiques. - 


• Je trouve donc inacceptable que 
cet homme-là puisse nous donner 
des leçons de rigueur et de respon- 
sabilité -, a ajouté M. Jospin, avant 
de préciser : * Quant à M Barre, il a 
conduit à certains égards une politi- 
que de rigueur mais celle-ci était à 
sens unique : il pratiquait l’austé- 
rité antisociale. Il faut montrer au 
contraire que notre politique est 
équilibrée, car elle ne renonce pas à 
la justice sociale. • 

Enfin, M, Jospin a invité les socia- 
listes à développer l'idée que l’atti- 
tude de la droite • est purement né- 
gative et destructrice ». • Le seul 
programme de la droite, c’est le nô- 
tre. pour le défaire », a-t-il conclu. 

Interrogé sur les relations entre 
socialistes et communistes et sur les 
récentes déclarations de M. An- 
dré Lajoinie, le premier secrétaire 
du P.S. a souligné : » U ne faut pas 
figer le débat. Il faut examiner les 
propositions du P.C. pour leur va- 
leur intrinsèque et en débattre avec 
eux. Mais U est clair que le • y a 
qu'à » ne peut pas fonctionner très 
bien. Car il n'y a pas de solution mi- 
racle et il faut donc dire au P.C. : il 
faut avoir une vision globale des 
choses. Il faut montrer aux commu- 
nistes qu'il faut juger la globalité 
de la politique et de ses chances de 
succès et surtout leur rappeler que 
l’alternative sera entre la gauche et 
la droite et non entre la gauche et la 
gauche ». 


«Les rentes de situation 
ne sont pas bonnes» 


Au chapitre de l'héritage, le pre- 
mier secrétaire du P.S. a incité les 
socialistes à rappeler que la politi- 
que conduite par M. Jacques Chirac 
entre 1974 et 1976 a été * catastro- 
phique » car il y a eu de la part de 
celui qui était alors premier ministre 
- un refus de prendre en compte les 
réalités ». 


Une délégation du P.S. se rendra 
en Union soviétique en décembre 


M. Jacques Huntzinger. secré- 
taire national adjoint du P.S.. 
chargé des relations internationales, 
a annoncé, jeudi 7 octobre, la reprise 
prochaine du dialogue entre les so- 
cialistes français et le parti commu-- 
niste d’Unïon soviétique, après une 
suspension d’un an. due aux événe- 
ments de Pologne. • Ce dialogue est 
une nécessité politique et ne doit 
pas être le monopole des autres for- 
mations de la socïal-démocratie ». a 
déclaré â (a presse, M. Huntzinger. 
U a souligné que, après l'éviction. du 
S.P.D. du pouvoir, à Bonn, le P.S. 
français devient le > plus important 
parti au pouvoir » au sein de l'inter- 
nationale socialiste et que cette si- 
tuation lui confère des « responsabi- 
lités nouvelles ». 

M. Huntzinger a annoncé qu’une 
délégation du P.S. assistera, le 
21 décembre prochain, aux cérémo- 
nies organisées à l'occasion du 
soixantième anniversaire de la fon- 
dation de l'Etat soviétique, il a indi- 
qué que les entretiens entre les re- 
présentants des deux partis 
porteront, principalement, sur la 
- la sécurité et le désarmement », 5 
propos desquels des - divergences ». 
a-t-il dit, existent entre les deux for- 
mations. 


M. Huntzinger a indiqué, en ou- 
tre. que le P_S. va poursuivre sa poli- 
tique de contacts ou Proche-Orient, 
en Amérique latine, en Europe de 
l’Est et en Afrique. Une délégation 
sc rendra en Egypte, le 6 novembre, 
pour prendre contact avec les res- 
ponsables politiques de ce pays, 
quelques semaines avant la visite 
que doit y Faire M. Mitterrand. 


M. Lionel Jospin, premier secré- 
taire du P.S., envisage, d’autre part, 
de se rendre dans plusieurs pays 
d’Afrique. L'Internationale socia- 
liste pourrait organiser un congrès 
sur l'Afrique australe, en mai 1983. 


selon lui, du ressort des fédérations 
des partis, mais fl a ajouté : « Cet 
homme [M. FiszbinJ a pris sa part 
de la victoire de 1981. C'est un 
homme qui s’est toujours situé à 
gauche et qui a joué un rôle en fa- 
veur de l'union. Je ne voudrais pas 
qu’il en soit aujourd’hui victime. » 

Interrogé également sur la ré- 
cente polémique qui a opposé, au 
sein des instances dirigeantes du 
parti. M. Jean Poperen aux repré- 
sentants du CERES et du courant 
Rocard, M. Jospin a répondu : • Ce 
qui est valable pour les commu- 
nistes l’est aussi pour les socia- 
listes : nous sommes engagés pour 
le moment dans une vaste campagne 
autour de la politique gouverne- 
mentale. Cela dit. s'il faut un débat 
politique il aura lieu. Mais il ne 
faut pas qu’il y ait des imputations 
réciproques. J'affirme que. s’il y a 
des problèmes d'hommes, j’en fais 
mon affaire, car il faut que la direc- 
tion du P.S. fonctionne de façon 
saine. » 

Au cours de cette conférence de 
presse, M. Jospin a également, briè- 
vement, évoqué la question du pou- 
voir d’achat — il souhaite que le ni- 
veau de vie des salariés faibles et 
moyens, qu’il situe jusqu’à 
S 000 francs par mois, soit maintenu 
- ainsi que les problèmes de sécu- 
rité. A cet égard, il s’est dit 
« frappé » de voir que le maire de 
Paris n'a conduit, selon lui. dans la 
capitale « aucun travail de préven- 
tion ». U a réaffirmé que, selon les 
socialistes, il faut agir sur les ques- 
tions de sécurité à la fois par la ré- 
pression et par la prévention. 


M. Fiterman : la solidarité dans faction gouvernementale 
est conformée ma sensibilité communiste 


M. Charles Fiterman, ministre 
d’Etat, ministre des transports, 
membre du secrétariat du comité 
central du P.C.F., souligne dans une 
interview que publie l'hebdomadaire 
communiste Révolution, daté 8- 
14 octobre, que b gestion gouverne- 
mentale s'emploie à » tout faire 
pour tirer parti des possibilités nou- 
velles de progresser vers l'améliora- 
tion de la situation des gens et du 
pays - et qu'elle ne s'est pas orientée 
vers la » gestion de la crise ». au 
sens que l'on donne à cette expres- 
sion. » 

• Si nous avions géré la crise. 
ajoute M. Fiterman. nous irions al- 
lègrement vers le trois millionième 
chômeur, voyez l’Angleterre ; l’in- 
flation tournerait autour de 15 % ; 
on continuerait la politique de dé- 
clin de notre potentiel économique. 
Dans mon secteur, on réduirait les 
effectifs ; on rétrécirait le service 
public ; on aggraverai ^ les condi- 
tions de travail. Nous avons fait des 
pas dans la direction opposée, la 
bonne direction. Ces pas sont encore 
partiels, limités. Certes, il s'agit 
donc de continuer. Avec d’autant 
plus de détermination, d’obstination 
qu’il y a la gravité de la crise, le 
poids de l’environnement internatio- 
nal. les dégâts accumulés au long 
des armées. les pressions qui s’exer- 
cent. » 

A ceux qui estiment que l’on veut 
aller trop vite et trop loin, le minis- 
tre répond : • La gest ion de la droite 
a enfoncé le pays dans l’ornière. 
Nous essayons de . l’en arracher. 
Ceux dont vous parlez tirent argu- 
ment du fait que la boue nous colle 
encore aux jambes pour nous de- 
mander de replonger... dans le bour- 
bier. Raisonnement de Gribouille. 


. Raisonnement politicien , parce 
qu'en agissant ainsi nous leur don- 
nerions raison — * à titre, pos- 
thume » et — les mêmes causes. pro- 
duisant les mêmes effets — nous 
nous préparerions la.même déconve- 
nue. » 


Le ministre des transports juge b 
situation présente différente de celle 
de b libération ( » Il ne s'agit pas de 
travailler plus, mais mieux ». dit- 
il). mais il ajoute que les deux dé- 
marches du P.C.F., celle qu’il avait 
adoptée en 1946 et celle d’au- 
jcnirdh’hw, ont » quelque chose de 
commun, c’est le sens des responsa- 
bles nationales». M. Fiterman 
souligne, d’autre part, qne les règles 
de Faction gouvernementale autori- 
sent la contribution au débat dans 
l’élaboration des décisions. Je m’ef- 
force d'apporter cette contribution. 
déc lare -t-iL Naturellement. le mo- 
ment venu, le premier ministre ou te 
président de la République tran- 
chent. On sait que la Constitution 
leur donne, le pouvoir de décider. 
* un pouvoir d’arbitrage ». comme 
on diL Ensuite, doit prévaloir. la so- 
lidarité dans Faction. Il s’agit pour 
moi. comme pour lés autres minis- 
tres. en prenant en compte le respect 
nécessaire de ces règles, de me dé- 
terminer en fonction d’une apprécia- 
tion globale de ce qui est fait, de 
l’évolution des choses et de mes pro- 
pres possibilités d’action. 


Les communistes ont vocation à 
construire, à gérer, à gouverner, et 
pas seuls, dans F union avec taus 
ceux qui sont intéressés et néces- 
saires a a service du progrès. 
Construire ainsi une société nou- 
velle. le socialisme à la française, 
c'est même tout te sens d leur com- 
bat. » ■ 

Révolution, qui renouvelle sa for- 
mule, afin d'être, selon M. Guy Her- 
mierson directeur. - au plus près de 
■l’actualité», accompagne l’inter- 
view du ministre des transports d'un 
large - bandeau » sur dcuxpegts : 
« Charles Fiterman. homme d’Etat 
et militant ». Ce numéro de lance- 
ment de b nouvelle formule de 
l'hebdomadaire a été tiré à cent cin- 
quante mille exemplaires. 


» Se comporter ainsi est tout à 
fait coif orme à ma sensibilité com- 
muniste, ajoute-t-il. On a trop sou- 
vent présenté, et on présente encore, 
les communistes comme de. stricts 


contestataires,, d’étemels opposants. 

du » tout blanc ou 


des champions du » tout blanc ou 
tout mûr». C’est une caricature. 


UN COMITÉ CJMTRAL DU (LP.R. 
SUR LA t RÉGRESSION 
SOCIALE» 


. Le prochain comité central du 
R.P.R.. Je 20 novembre à Paris, sera 
exception ne lie ment ouvert à la 
presse et consacré à « F examen de 
la situation économique, de la ré- 
gression sociale et des problèmes 
des entreprises ». 

M. Bernard Pons, s e c ré taire géné- 
ral du mouvement, a précisé U est 
temps de mettre le projecteur sur la 
poursuite de la dégradation écono- 
mique a sur la régre ssi on sociale. Il 
est paradoxal que le P.CF. essaie 
de récupérer un mécontentement 
dont il doit assumer Fentiire res- 
ponsabilité. » 

M. Pons a annoncé le lancement â 
1er fin du mois par le R.P.R: d'une 
* grande souscription nationale » 


Interroge sur le souhait exprimé 
par M. Georges Marchais de voir 
des listes d'union se constituer en 
vue des élections municipales autour 
des maires sortants, M. Jospin a ré- 
pondu : « Nous ne pouvons pa srete- 
nir cette idée. Les rentes de situa- 
tion ne sont pas bonnes en économie. 
Elles le sont encore moins en démo- 
cratie (...). Nos positions sont a 
priori que partout où nos candidats 

sont passés, lors de récents scrutins, 
devant les élus communistes, ils de- 
vront conduire les listes d’union. 
Sauf exceptions dont nous discute- 
rons avec nos partenaires. Là où ce 
n’est pas le cas. Les socialistes n’ont 
pas à revendiquer la tête de liste, 
sauf, là encore, situation exception- 
nelle. » 

Après avoir précisé qu'il serait 
iui-méme candidat aux élections 
municipales dans le dix-huitième ar- 
rondissement de Paris, M. Jospin a 
souhaité que les listes d’union — qui 
sont - une tradition très ancienne » 
dans b capitale - soient • élar- 
gies ». 

Cet élargissement va-t-il jusqu’à 
inclure M. Henri Fiszbin et ses amis, 
lui a-t-on demandé ? M- Jospin n'a 
pas voulu trancher un débat qui est. 


M. Huntzinger a annoncé, d’autre 
paru que sc tiendra, à Paris, les 12 
et 1 3 novembre prochain, le congrès 
de l'Union des partis socialistes eu- 
ropéens (regroupant les partis socia- 
listes, des dix pays membres de b 
C.E.E.);. en vue de préparer la 

conférence de 1* Internationale socia- 
liste. prévue pour avril 1983, à Syd- 
ney (Australie). Celte conférence 
devra, notamment, désigner le prési- 
dent du mouvement pour les deux 
prochaines années, le titulaire de 
ceie fonction étanu actuellement, 
M.Willy Brandi (S.P.D.) . 


Au Palais-Bourbon 


Semaine sans joie pour la majorité 


U y a des jours, des semaines 
comme ça : personne n’est 
content. Trois exemples, trois su- 
jets de mécontentement : la nomi- 
nation des parlementaires dans les 
conseils d’administration des so- 
ciétés nationales de radio et de té- 
lévision, le projet de loi visant à ef- 
facer par une amnistie totale les 
dernières séquelles de la guerre 
d’Algérie, b réforme de l’Ecole na- 
tionale d'administration — 

C'était simple, et puis c'est de- 
venu compliqué : au départ il y a 
seize postes' à pourvoir dans les 
conseils d'administration des so- 
ciétés nationales de r audio-visuel. 
Huit pour f Assemblée, huit pour 1 te 
Sénat. A r Assemblée, le groupe 
socialiste avait fait ses comptes 
(voir le Monde du 1* octobre) : 
cinq pour le P.S., un seul pour le 
P.C.. un pour l'U.O.F., un pour le 
R.P.R. 

Evidemment, le groupe commu- 
niste n'était pas très contant. 
M. Hage (P.C.) n'était même pas 
content du tout Titulaire jusqu'à 
présent du siège à Antenne 2, il se 
voit -proposer celui de TF. 1. parce 
que M. Joxe, présider^ du groupe 
socialiste, ne serait pas mécontent 1 
de parier un peu avec M. Des- 
graupes, P.-0.6. d' Antenne 2. On 
le sait : ce que M. Joxe veut, il 
râura... 

Donc deux sièges pour l’opposi- 
; -rtipn. Pour les socialistes, le calcul 
'n'est 'valable que si. au Sénat, la 
gauche obtient trois des hurt sièges 
à pourvoir, ce qui est une assez 
bonne application de b représenta- 
tion proportionnelle entre majorité 
et opposition de la Hauts Assem- 
blée. Malheureusement, les séna- 
teurs ne cafcutenr pas de la même 
façon : six sièges à b droite, deux 
sièges à la gauche. Plus exacte- 
ment. deux sièges pour les socia- 
listes. Plus précisément, deux 
sièges attribués nommément à 
MM, Jacques Carat et Jutes Faigt. 
Ce n'est pas, de la pan de b droite 
du Sénat, un souhait, mais un dik- 
tat I Rien ne va. plus.. . 

« Comment I non seulement ils 
ne . nous laissent que deux sièges, 
mais en plus ils veulent choisir 
leurs titulaires I» Les socialistes ne 
sont pas contents du tout. Quant 
aux communistes... Bref, la nomi- 
nation des parlementaires dans Iss 
conseils d'administration, qui de- 
vait être rendue publique jeudi 
7 octobre, ne le sera que jeudi 14. 


Les dtoses étant ce qu’elles 
sont, il fallait "attendre le retour de 
M. Joxe, qui se trouvait en 
U.R.S.S. avec une délégation par- 
lementaire. Abrégeant son séjour, 
M. Joxe est revenu... jeudi 7 octo- 
bre, à l'Assemblée nationale (les 
entretiens avec M. Ponomarev 
étaient terminés). Il s’est entrete n u 
avec les responsables du groupe 
communiste. 

M. Joxe comprend bien leur mé- 
contentement Il est même d'ac- 
cord pour leur accorder un 
. deuxième siège, mais où le pren- 
dre ? Et pus, autant Je nom de 
M. Faigt né pose pas de problème, 
autant M. Carat -en soulève... De 
toute façon, c’est une question de 
principe : pas de diktat I II y a bien 
un moyen : en rétorsion, prendre 
un siège â T opposition de l’Assem- 
blée et l'offrir au P.C. Quel em- 
barras ! Enfin, les négociations se 
poursuivent... 


Lèse séquelles i 
de la guerre d'Algérie 


Les < séquelles » de te guerre 
d’Algérie ? C'est que... ce sont de 
grosses « séquelle », les huit « of- 
ficiers généraux qui avaient conduit 
le combat de f Algérie française 
contre le général de Gaulle »... 
(Voir le Mpdda . du 30 septembre). 
Disons-îé. 3' d agît . de « passer 
l’éponge V jwir. les agissements 
d'e officiers iétorts » , d’officiers 
qüj ont. pris tes armes contre te 
gouvernement de la République. 
Cest cela qui provoque le « mé- 
- cont e ntement » des députés com- 
muréstesar de nombreux député s 
socialtstes - Le groupe communiste 
ne votera pas le projet du gouver- 
nement, si celui-ci n'est pas 
amendé. Dans trois directions : pas 
de réintégration ni de reconstitu- 
tion de carrière pour les officiers 
généraux « putchistes s ; pas 
d’amnistie pour tes s crimes de 
sang » ; parité d’amnistie pour tes 
condamnés au moment de la 
guerre d’Indochine. 

Au groupe socialiste, te - mau- 
vais — sujet de mécontentement, 
c'est M. Courtière. Le secrétaire 
d'Etat chargé des - rapatriés est 
venu, mardi 5 octobre, devant les 
députés socialistes pour défendre 
son projet il aurait mieux fait de 
s'abstenir... C est que M. Courriers 


se sent des talents d'historien. : 3 
réécrit l'histoire à sa façon. C'est 
du moins te sentiment des député 
socialistes. Plein de bonne volonté, 
1e secrétaire d'Etat a expliqué que 
ces s soldats perdus « avaient, en 
quelque sorte, des excuses, parce 
qu'ils croyaient en ce qu'ils, fai- 
saient, et qu’ils étaient confrontés 
à. isi pouvoir autoritaire. Bref, B fal- 
lait passer l'éponge. - - 

diterire s’est exprimé en termes 
vifs, mais contradictoires. Les plus 
ulcérés estiment que M. Courtière 
a dit très exactement ce qu'i) 
pense, et que c'est passablement 
inquiétant. Les plus conciliants 
sont prêts à tout « effacer » - 
comme, apparemment, tous tes 
membres du gouvernement, — 
mais jugent que l'augmentation du 
secrétaire d'Etat est inacceptable, - 
et qu'a faut te faire savoir. 

Le groupe sociafîste votera te 
texte du gouvernement. Mais 3 hé- 
site encore sur la manière d'expri- 
mer son mécont e n t ement : un seul 
porte-parole qui prononcerait une 
intervention « musclé » ? Aucune 
intervention ? La réflexion se pour- 
suit... 


La < troisiëme voi et 

d«rENA,v: 


catégories C et D powaiant sa 
préeanreer eu conooore de ta < troi- 
sième vote». Le second ajoutait 
tes fonctionnaires de la catégo- 
rie B. (C'est-à-dire tes enseignants 
et notamment, tes instituteurs). 

M. Le Pore se. récriait : tes 
amendements étaient sûrement in- 
constitutionnels, et ils boulever- 
saient la logique et 1a cohérence du 
texte. 

Suspension de séance, négocia-, 
tions :-tes sociafistes, ébranlés par 
tes arguments du ministre, étaient 
pourtant, sûrs de teur bon droit : 
« Matignon >, au coure d'un 'co- 
mité interministériels, avait donné 
son accord. Pas du tout, répondait 
M. Le Pors, au coure d'un entretien 
- postérieur à la réunion intemv- 
nistéfialte donc - te premier minis- 
tre m'a donné raison. Entre-temps, 
un représentant du premier minis- 
tre (un autre...} était arrivé. A-t-fi 
manqué de conviction, ML Le Pore 
fa-t-â emporté au «bluffa, tou- 
jours est-3 que, le débat reprenant, 
tes amendements étaient, l'un re- 
tiré, l'autre rep ou ssé. Apparem- 
ment, Matignon . était vraiment 
d'accord avec les amendeme nt s du 
groupe sotiafate... 

Dès lors, que faire ? Réintro- 
duira les amendements en 
deuxieme tectum ? En principe, 
c'est ce qui se fera.- plus tard. 
Avec te budget, tes députés n'au- 
ront pas f occasion de reefiseuter 
..de ta réforme de _f*ENA avant fin 
décembre: D'ici À, une nouvelle 
réuréon intarministériefle, un nouvel 


C'était dans la nuft'àemarcfiB h 
mercredi 6 octobre : M. Le Pore, 

< hiinistre'(ÿnigfr’dé''ta''fbncti5n pu- 
j^e^desréfbm^adnBnistfa- >1OTIBIIlf 

tm^défeneferit «xi.-^prçjot sur Ja- àrtütrage auront eu fieu, 
reforme du -recrutement de l’QIA. . 

La « troisième voie», que créée te- somn } e ^ G mécontente- 

profat; permettra jàf dés membres nrMMrts - tes socwfastes ne sont pas 
d' assoeîàlKÂrisj V. ^organisations ' “"S* U Pors « 
mutualistes, à dés syndicalistes et. présentams ^ P nwn,ef "wwtre, et 


des élus-. locaux d'entrer par la pe- 
rte porte, dans ta prestigieuse 
«cote. Les élèves, eux. entrent par 
le concours externe, tes fonction- 
naires, par te concours- interne. Le 
débat se déroulait normalement. 
Dans rhémjcycte,' te représentant 
du cabinet du premier ministre voû- 
tait, à tout hasard.- 

Mais te débat s'éternisait. A mi- 
nuit, te. représentant de J 'hôtel Ma- 
tignon avait sommeil... Il est efté se r , 

coucher. Erreur ! A deux heures du 
matin, c’était l'Incident : les socia- 
listes proposaient deux amende- .' 
mente plus que délicats. La pre- 
mier, accepté per la commission.' 
prévoyait que les fonctionnaires de -- 


s’ils ont gâtai de cause. M. La Pors 
ne serti pas. content du tout. Le 
premier nûrxstre esfr-4 contant de 
cette histoire ? 

Enfin, à F avenir, .tout devrait 
rentrer dans l'ordre. Dorénavant en 
effet.- le cabjhen de M. Mauroy dé- 
pêchera un représentant dans tous 
les .débats, durant toutes les 
séances de nufL » boire du café, 
voBè' nxai'. Cette, décision a pris 
effet depiàs lundi 4 octobre. » y a 
eu. dans te passé, trop de bavures 
dans tes mations entre P.S. et te 
gouvernement. Mardi soir , c’était 
ta dernière, promis F 
. Alors, ««fin contents ? 

LAURENT ZECCHINL 


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Le MUlMLJb - bamedi 3 octobre 1HBZ - rage 


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travaux de B'Assemblée nationale 


' -- • : : ."I^V 


0 la répresskw de la poHu- 
tionmarme 

L’Asscmblcc - nationale a adopté, 
le jeudi 7 octobre, deux projets de 
loi relatifs à là pollution marine. Le 
premier a pour objet de réprimer la. 
pollution par les hydrocarbures. 
Deux propositions de loi - Tune de 
M. Laurioi (R.PJL, Yve&nes), l'au- 
tre de M. Duroméa (P.C., Seine- 
Maritime) - étaient jointes & la dis- 
cussion de ce texte qui répond 
notamment au souci de mettre le 
droit interne en conformité avec la 
convention internationale du 2 no- 
vembre 1973, dite convention Mar- 
pol,- qui -devrait entrer en vigueur .à 
la fin de 1983. 

- Les dispositions essentielles de ce' 
texte sont les.suiyamés : les incrimi- 
nations pour rejets’ interdits sont re- 
définies : tous les navires seront dé- 
sormais concernés, y compris ceux 
de petit tonnage, ainsi que les plates- 
formes d'exploitation en mer. Les 
rejets sont totalement interdits dans 
les - zones spéciales », sauf aux na- 
vires de moins de 400 tonneaux ; les 
navires autorisés à procéder à des re- 
jets devront' être équipés d’un sys- 
tème de surveillance continue. Pour • 
les navires de plus de 400 tonneaux 
autres que les gros pétroliers, lé rejet 
ne peut en aucun cas avoir lien & 
moins de 12 milles marins de la côte 
la plus proche. D’autre part, le pro- 
jet procède à une différenciation 
plus précise en fonction de la taille 
des navires rejetant des hydrocar- 
bures en mer, en créant une troi- 
sième catégorie, celle des bateaux 
dont la jauge est inférieure & 
400 tonneaux. L'incrimination s’ap- 
pliquant ^aussï bien à la faute inexcu- 
sable qu’à la simple négligence, im- 
prudence ou inobservation des lois et 
règlements, est conservée. Enfin, le 
texte allège les sanctions applicables 
à l’encontre des qapitames de navire. 

Pour les navires de gros tonnage, 
par exemple, la peine d'emprisonne- 
ment, qui allai t de un à cinq ans en 
cas de première infraction, est rame- 
née de trois mois à deux' ans, avec 
doublement en cas de récidive. 
L’amende, qui se situait dans une 
fourchette allant de S00 000 à S mil- 
lions de francs, est ramenée à nue 
fourchette de 100 000 à 1 million de 
francs. 

Dans la discussion des articles, 
l'Assemblée a notamment adopté les 
précisions ou modifications sui- 
vantes : en cas de rejet effectué par 


des chalands ou -par des engins re- 
- morqués ou poussés, la responsabi- 
lité incombera au responsable de la 
conduite et oon à te. personne se 
trouvant à bord ; la loi s’appliquera 
à ressemble des navires étrangers, 

• même s'ils sont immatriculés dans 
un Etat mm signataire delà conven- 
tion Marpol. 

D'autre part, sans préjudice des 
peines prévues en cas d'infraction 
aux régies sur les rejets, • l Impru- 
dence, ta négligence ou /'inobserva- 
tion dès lois et règlements ayant . 
pour conséquence un accident de la 
mer (...) est punissable en la per- 
sonne du capitaine ou du responsa- 
ble de là conduite ou de l'exploita- 
tion qui a provoqué un tel accident 
ou n'a pas pris les mesures néces- 
saires pour l'éviter, lorsque cet acci- 
dent a entraîné une pollution des 
eaux territoriales, des eaux inté- 
rieures ou des voies navigables 
jusqu’à la limite de la navigation 
maritime ». 

Les dispositions relatives aux 
sanctions ne seront pas applicables 
« aux navires, plates-formes et en- 
gins maritimes ou fluviaux de toute 
nature appartenant à la marine na- 
tionale, aux services de police ou de 
gendarmerie . à l'administration des 
douanes, â l'administration des af- 
faires maritimes ou. d'une manière 
générale, à tout navire d'Etat utilisé 
à des opérations de police ou de ser- 
vice public en mer ». Elles seront, en 
revanche, applicables aux navires de 
guerre étrangers. 

Le tribunal pourra décider, 
compte tenu des circonstances et, 
notamment, des conditions de tra- 
vail de l’intéressé, que le paiement 
des amendes prononcées à rencontre 
du capitaine bu du re s ponsable à 
bord sera, en totalité Ou en partie, à 
la charge de' l'exploitant ou du pro- 
priétaire. à la condition que celui-ci 
ait été rité~à l'audience afin de faire 
valoir ses moyens de défense. 

M. Le Pensec, ministre de ia mer, 
s’en étant remis à la » sagesse » de 
l’Assemblée - après avoir néanmoins 
~ fait état d’un risque d’inconstitution- 
nalité, - l'Assemblée a adopté un 
amendement de M. Laurid rendant 
applicable la loi aux territoires 
doutre-mer. 

Le second projet modifie l'arti- 
cle 16 de la loi du 7 juillet 1976 sur 
la prévention de la pollution marine 
en étendant le droit d'intervention 
du préfet maritime ou du préfet du 
département, dans les cas où le na- 


vire se trouve échoué sur un rivage 
on accidenté dans des zones por- 
tuaires. D'autre part, pour la mise 
en œuvre du droit d’intervention, il 
est reconnu aux autorités compé- 
tentes un droit de réquisition des 
personnes et des biens en cas d’acci- 
dent entraînant une pollution. 


Pofee des 
Unes 


L’Assemblée a également adopté le 
projet de loi, adopté par le Sénat, 
modifiant ta loi du 24 novem- 
bre 1961 relative à la police des 
épaves maritimes. Ce texte a pour 
objet d'ouvrir à l'administration ia 
possibilité d'intervenir - dans tous 
les cas - à l'encontre des épaves dan- 
gereuses. La législation actuelle ne 
permet - en effet - cette intervention 
qu’en cas d’épave présentant un dan- 
ger pour la navigation ou pour la pê- 
che. Désormais, l'intervention 
pourra viser une épave dangereuse 
pour l'environnement. L'Etat pourra 
procéder à son profit à la vente 
d’une épave qui n’aurait pas été re- 
vendiquée par son proprietaire dans 
les delais prescrits (trois mois). 
D’autre part, lorsque répave re- 
monte à plus de cinq ans, son pro- 
priétaire pourra être déchu de ses 
droits. 

0 Suppression du secteur 
privé dans les hôpitaux 

L’Assemblée nationale a adopté, 
en troisième lecture, le projet de loi 
abrogeant l'article L 680 du code de 
la santé publique relatif aux acti- 
vités de secteur privé dans les éta- 
blissements d’hospitalisation publi- 
que. Le Sénat ayant rejeté une 
nouvelle fois ce texte en deuxième 
lecture, les députés n’ont apporté 
aucune modification importante par 
rapport à celui qui avait été adopté 
en deuxième lecture. Outre la fa- 
culté pour les médecins exerçant 
déjà une activité de clientèle privée 
au sein du service public hospitalier 
de poursuivre celle-ci jusqu’au 31 
décembre 1 982. le projet prévoit que 
les médecins désireux d’organiser 
une telle activité (à condition que 
cette organisation ne comporte pas 
de réservation de lits pour leur clien- 
tèle personnelle) devront faire leur 
choix avant le 31 décembre 1983. Ils 
ne pourront, de toute façon, poursui- 
vre cette activité que jusqu’au 31 
décembre 1986. 


0 Le droit de grève dans ia 

fonction publique 

L’Assemblée nationale a adopté, 
en troisième lecture, le projet de loi 
relatif aux retenues pour absence de 
service fait (exercice du droit de 
grève dans la fonction publique). 
Les députés ont adopté le texte de la 
co mmissi on mixte paritaire qui ne 
remet pas en cause les dispositions 
essentielles du texte tel que l’Assem- 
blée Pavait adopté en deuxième lec- 
ture. Suivant le point de vue de 
M. Forai (P.S., territoire de Bel- 
fort), président de la commission 
des lois, l’Assemblée s'est opposée à 
la suppression d'une disposition, que 
souhaite M. Le Pors, ministre 
chargé de la fonction publique et 
des réformes administratives, aux 
termes de laquelle « pendant la du- 
rée du préavis les parties intéressées 
sont tenues de négocier ». Le minis- 
tre a estimé qu’une telle indication 
confère au préavis une • fonction 
opérationnelle excessive •. M. Fomi 
a justifié son opposition en expli- 
quant qu’il n’est pas si fréquent que 
députés et sénateurs se mettent d'ac- 
cord sur un texte commun. 

0 Les obligations comptable s 
des commerçants 

L' Assemblée nationale a adopté à 
l’unanimité (1), le projet de loi rela- 
tif à la mise en harmonie des obliga- 
tions comptables des commerçants 
et de certaines sociétés avec la qua- 
trième directive adoptée par le 
Conseil des Communautés euro- 
péennes, le 25 juillet 1978. 

Ce texte apporte plusieurs modifi- 
cations au code du commerce en 
précisant les règles qui seront appli- 


cables à tous les commerçants, per- 
sonnes physiques ou sociétés ayant 
cette qualité. Ce - tronc commun » 
de dispositions définit la nature des 
obligations comptables normales, 
c’cst-à-dirc : enregistrer tout mouve- 
ment affectant le patrimoine de l’en- 
treprise (comptabilité générale) ; 
s'assurer périodiquement de l’exis- 
tence et de la valeur des éléments 
actifs et passifs qui le composent 
(l’inventaire) : établir des comptes 
annuels en conformité avec les impé- 
ratifs traditionnels (régularité et sin- 
cérité) et avec l’objectif de 
- l’image fidèle - de la situation de 
la société. Ces comptes annuels sont 
le bilan, - le compte de résultat » 
(fusion du compte d’exploitation et 
du compte de pertes et profits) et 
l’annexe. Le projet modifie égale- 
ment la loi du 24 juillet 1966 sur les 
sociétés commerciales, en introdui- 
sant de nouvelles règles concernant 
les méthodes d’établissement des 
comptes, les principes applicables à 
leur présentation annuelle ainsi que 
les règles d'évaluation. 

Tout en reconnaissant que le texte 
apporte cer tains aménagements né- 
cessaires, le rapporteur de ia com- 
mission des lois, M. Bourguignon 
(P.S., Seine-Maritime), a insisté sur 
les • limites ». les « lacunes - et le 
caractère « incomplet - de la ré- 
forme. Ce constat est partagé par 
MM. Millon (U.D.F., Ain) et Lau- 
riol (R.P.R., Yvelines). Dans la dis- 
cussion des articles, l’Assemblée a 
adopté plusieurs amendements de la 
commission qui, selon M. Bourgui- 
gnon, tendent à corriger les imper- 
fections du texte. 

(1) A l*un«nimit£, si l'on peut dire... 
Au moment du vote, seuls M. Millon et 
quelques députés socialistes étaient pré- 
sents dans l'hémicycle. 


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QUESTIONS DIVERSES 
AU SÉNAT 


Le Sénat a repris, le jeudi 7 octo- 
bre, le cycle de » questions au gou- 
vernement - f lire page 32 l'exposé 
de M. Mauroy sur la politique éco- 
nomique et sociale). 

M. Fiierman, ministre des trans- 
ports. indique à M. Legrand (Gau- 
che dëm., Loire-Atlantique) que 
l’ Aérospatiale n'est pas responsable 
du retard dans la fabrication des 
nouveaux Airbus. - C'est, dit-il. la 
General Motors qui a pris du retard 
dans la livraison du nouveau mo- 
teur CF 6-80 C qui doit équiper ces 
avions. » 

M. Savary, ministre de l'éduca- 
tion nationale, annonce que les prési- 
dents d’université auront connais- 
sance dès vendredi S octobre du 
projet de loi sur les enseignements 
supérieurs. 

A M. Carous (R.P.R.. Nord), qui 
proteste notamment contre la date 
d'inculpation de M. André Audinot. 
directeur du Figaro (le dernier jour 
de l’intersession parlementaire). 
M. Badinter, garde des sceaux, ré- 
plique : - Le justiciable a été convo- 
qué le 26 août. Ce genre de convoca- 
tion est adressé une semaine à 
l’avance. D'après mes souvenirs 
d’avocat, il me semble qu’une 
convocation pour le 26 août n’a rien 
d'inhabituel, et au surplus à celte 
date la majorité des Parisiens sont 
de retour à leur bureau. Au reste, 
tout justiciable est à la disposition 
de la justice à la date que le juge 
choisit. Celui-ci. en l'occurrence, a 
eu la courtoisie d’accepter un chan- 
gement de date. Utiliser ce geste de 
courtoisie pour dire à présent que 
M. Audinot a été inculpé à la veille 
de la rentrée parlementaire me pa- 
rait donc excessif. ( r . i Si l’on avait 
voulu échapper à l'ihtmunité parle- 
mentaire. on pouvait utiliser le pre- 
mier trimestre 1982. * 

- M. Pasqua (RIP.R.. Hauts- 
de-Seine) : - Pourquoi ne l'avez- 
vous pas fait ? - 

- Le garde des sceaux : - Mon- 
sieur Pasqua, votre propos me stu- 
péfie : il s'agir d'un magistrat du 
siège ! C'est presque une atteinte à 
la dignité de la magistrature. • 


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un retord, laisse derri&e lui bien des voitures de sport 
réputées pour leurs lignes aérodynamiques. 

Cens forme, résultat de longues études en soufflerie; 
n'est pas seulement un effet de style, car elle permet à 
Î'Aiku 100 136 ch din/9 cv fiscaux, d’atteindre 200 km/h 
en vitesse de pointe (sur circuit), et de passer de 0 à 
100 km/h en 10.3 secondes. 

Mais surtout ces performances sont obtenues avec 


des chiffres de consommation jamais vus sur une voiture 
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Page 16 — LE MONDE — Samedi 9 octobre 1982 . . , 



TRANSPORTS 


La Fédération des transports routiers appelle à une grève de trois jours 

au débat de novembre 


I* trente-septième congrès de la Fédé- 
ration nationale des transports routiers 
CF.N.TJEt.), réuni à Paris, a accueilli plu- 
tôt fraîchement M. Charles FIterman, 
ministre des transporte, venu, jeudi 
7 octobre, présider sa séance de clôture. 
La tension est, très grande dans la pro- 
fession, inquiète des conséquences de 
certaines initiatives gouvernementales 
comme le projet de loi d'orientation sur 
les transports intérieurs, ou la limitation 
du temps de travail des salariés du trans- 
port routier qui doit entrer en appli- 
cation le 1" novembre prochain. 

Les professionnels (1) craignent que 


de telles masures — ajoutées au blocage 
de leurs tarifs — portent un coup fatal 
à leur activité. 

M. FIterman a tenté de calmer les 
esprits, rappelant les mesures qu’il a 
prises en faveur des routiers depuis son 
arrivée boulevard Saint-Germain i aug- 
mentation sensible des tarifs (avant le 
blocage de juin dernier), facilités de 
crédit, déductibilité partielle du gazole _ 
Mais sur la question du temps de travail, 
s*U s'est déclaré, sur la forme, prêt à dis- 
cuter avant l’entrée en vigueur du décret 
qui les réglera, sur le fond a s’est montré 


intraitable. > U serait illusoire, a-t-il dît, 
de croire un Instant qu’un outil moderne, 
efficace et compétitif peut être fondé sur 
des conditions sociales encore trop sou- 
vent archaïques, peu propices & la pro- 
ductivité et peu sûres > 

Comme pour mieux montrer qu’ils 
attendaient pen de choses de ce face-à- 
face avec le ministre, les congressistes 
avalent décidé, la veille, d’appeler les 
transporteurs routiers français & un 
arrêt total de leurs services — voya- 
geurs, scolaires, marchandises- — pen- 
dant trois jours, au début do. mois de 
novembre. 


Le syndrome chilien ? 


Nul ne saurait encore dire si 
Faction annoncée par la Fédération 
nationale des transporte routiers 
n’est qu'une escarmouche de plus 
dans la sorte de paix armée qui 
oppose depuis des mois les routiers 
aux pouvoirs publics, ou s* elle est 
réellement une déclaration de guerre. 
Il semble, en tout cas, que les posi- 
tions des deux ■ partenaires » son! 
devenues peu à peu Irréductibles. 
Consciente qu'elle risque de perdre 
las positions dominantes qu'elle 
avait acquises en quelques décen- 
nies, la profession — elle l'a mon- 


FOm DIMINUTION 
DE LA FLOTTE DE BP 

La Brifclsh Petroleum a annoncé 
une nouvelle réduction Impor- 
tante de sa flotte pétrolière, 
apprend-on dans les milieux spé- 
cialisés de Londres. 

Jadis l'une des plus impor- 
tantes du monde, cette flotte a 
déjà été réduire de plus d'un cin- 
quième depuis l'été 1981. Mais 
depuis lors, sa filiale maritime 
BP-Shipplng a continué d'enre- 
gistrer de lourdes pertes, bien 
que ses difficultés aient été atté- 
nuées temporairement par la 
réquisition de plusieurs tankers 
par le ministère de la défense 
britannique pendant la guerre des 
Malouines. 

BP dispose encore actuelle* 
ment sous pavillon britannique de 
quarante-cinq pétroliers d’un ton- 
nage total de 4,3 millions de 
ternies de port en lourd. 

Outre la diminution de la con- 
sommation pétrolière mondiale 
ces dernières années, les besoins 
de BP en navires ont d’autant 
plus diminué qu’elle tire désor- 
mais une grande partie de ses 
approvisionnements de la mer du 
Nord et d'Alaska, d’où le brut est 
transporte aux raffineries par des 
oléoducs. — (A. F JP.). 


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tré tout au long du congrès de la 
F.N.T.R. — est désormais passée 
du désenchantement à l'alarmisme. 

Il est vrai qu’une politique - dyna- 
mique « — reposant an partie sur 
une concurrence tarifaire sauvage 
el l'application de règles sociales 
très « particulières * — a permis 
aux routiers de devenir en France 
les premiers transporteurs. La crise 
économique, môme si elle se lait 
sentir aussi dans leurs propres 
rangs, a . encore renforcé la position 
de la route au détriment, principa- 
lement, de la SJV.C.F., qui volt son 
marché sb rétrécir dangereusement 
d'année en année. 

Peu portée à défendre le chemin 
de fer, la droite ne fit rien pour 
corriger l'écart grandissant entre les 
übux modes de transport, les rou- 
tiers, même si leur cceur penchait 
plutôt vers elle, ne lut en furent pas 
toujours totalement reconnaissants. 
Avant même d'arriver au pouvoir, 
la gauche fit savoir qu'elle allait 
mettre tout en oeuvre pour rétablir 
l'équilibre, avançant pour se Justi- 
fier, des arguments techniques, éco- 
nomiques, sociaux. Mais pour [es 
routiers, cette offensive est avant 
tout politique. Ën filigrane dans les 
déclarations des participants au 
congrès de la F.N.T.R. transparais- 
sait cette obsession : la gauche ne 
nous aime pas et veut nous assas- 
siner. . 

Jusqu'à présent serait-on tenté de 
dire, le gouvernement a plutôt donné - 
l'exemple du contraire, en prenant 
certaines dispositions favorables aux 
transporteurs routiers, et en allant 
môme jusqu'à leur accorder ce que 
tous ses prédécesseurs leur avaient 
refusé pendant des lustres : la dé- 
taxation partielle du prix du gazole. 

H est vrai aussi que les engagements, 
qui se voulaient rassurants, des pou- 
voirs publics de ne pas entamer les 
positions conquises par la roule à 
la faveur d'une redistribution des 
trafics en faveur du raM auraient 
gagné à être mains ambigus. La 
promesee que le redressement de la 
5.N.GJF. ne se ferait pas eu détri- 
ment des camionneurs mais par le 
jeu de la relance économique 
relevait, aux yeux de beaucoup, d'un 
optimisme inconséquent Pour les 
routiers, affe confinait è la duperie. 


La lecture du projet de loi d'orien- 
tation que M. Charles Fiterman dé- 
fendra la semaine prochaine devant 
rAssemblde nationale les conforte 
dans cette opinion. Sous les mots, 
ris croient deviner des intentions 
(le Monde du IB septembre). En 
dépit des assurances qui leur furent 
données à plusieurs reprises, la 
notion de « service public des trans- 
ports * défendue par le ministre, 
continue de les inquiéter, lis y voient 
la menace d'une ■ nationalisation 
rampante • des transporta. Mena- 
çantes leur apparaissent aussi les 
perspectives de coordination des 
investissements, fondés sur des « cri- 
tères arbitraires» et de refonte du 
système des licences de transports. 
Ks craignent que par ce biais on 
s'achemine vers «une étatisation à 
terme dos ■ entreprises de transport 
routier ». Pour couronner le tout, la 
création de commissions départe- 
mentales paritaires compétentes en 
matière de sécurité et de conditions 
de travail, confirme pour les routière, 
l*« Ingérence syndicale dans le tono- 
tionnemant dos entreprises ». Le 
loup, disent-Us, va entrer dans la 
bergerie. 


Insupportable 


s 


Avec le décret sur la durée du 
travail, dont U a publié le projet 
le 18 septembre, le ministre des 
transports va, disent les patrons 
routiers, encore plus loin. • Nous 
étions pràt3, . en juin, à signer un 
accord avec quatre syndicats — • la 
CfJD.T. s'abstenant — lorsqu’ast 
arrivé le blocage des prix qui a tout 
ajourné , expliquent-ils. C'était un 
bon accord, un accord honnête. 
Mais le décret noua poignarda. » 
Ce texte prévoit, essentiellement, 
des réductions de la durée du tra- 
vail dans les différentes branches 
du transport routier, mais surtout 
l’assimilation, à partir de 1S84» du 
1984, du « temps à disposition » des 
conducteurs (e'est-ô-dire essentielle- 
ment les heures d'attente pour les 
chargements, les déchargements ou 
les passages en douane) au temps 
de travail réel, alors que, jusqu'à 
présent, ils n’étaient que partielle- 
ment comptabilisés. Les patrons ont 
fait leurs comptes : leurs charges 
devaient ainsi être alourdies de S é 


18 ®/u. • Insupportable », concluent- 
ils. Le blocage de leurs tarifs, alors 
que le gazole a continué d' augmen- 
ter à belle aHure, achève, disent-ils, 
de les • étrangler ». 

L’actualité elle-même concourt à 
démoraliser les gens de le route. 
* La profession a été bafouée, salle, 
voire Insultée, après r accident de 
Beaune », dira Mme Sabine Scher- 
mann, l'une des responsables du 
bureau fédéral, chacun des deux 
mille congressistes ne voyant dans 
cas critiques qu'une nouvelle offen- 
sive orchestrée contre eux. 

Au-delà des états d'âme. Il reste 
à s'interroger sur la nature pro- 
fonde de la protestation des rou- 
tiers. Il ne faisait aucun douta que 
la profession était de très mauvaise 
humeur et qu'elle comptait faire 
éclater publiquement son méconten- 
tement. Dès le printemps, la 
F.N.T.R. avait annoncé des actions 
pour la rentrée. MalB on pensait 
généralement qu'elles prendraient, 
une fols de plus, la forma «clas- 
sique» de barrages de routes ou 
d' «opérations escargots» plus ou 
moins localisés. Les transporteurs 
ont choisi une autre vole. Et œ 
n'est pas l'état-major, mais la base 
— Iss hommes de terrain des syndi- 
cats départementaux — qui a fait 
ce choix. 

En laissant pendant trois jours 
les camions au garage, ce n'est plus 
aux automobilistes que. l'on veut 
faire peur, mais aux pouvoirs publics. 
En mai 1868, les routiers ont mon- 
tré qu'ils pouvaient, seuls, faire 
vivra une France privée de tout 
autre moyen de transport ; aujour- 
d’hui, ns veulent prouver que, sans 
eux, le pays s'asphyxie- Même s’ils 
s'en défendent, c'est bien leur poids 
politique qu'ils veulent manifester. 
Mime Si les lieux et les circonstan- 
ces sont très différents, comment 
ne pas rappeler que les premières 
grôvB3 des camionneurs, dans le 
Chili (TAilende. n'avaient, elles .aussi, 
pour seul prétexte, au début, que la 
défense de la profession ? 

JAMES SARAZfN. 


(1) On compte en Franco environ 
trente mllie entreprises de transport 
routier employant quelque traie cent 
cinquante mille personne». 


“Comme ta, foi 
économisé prés 
de 400 Fronts. 

Moi, je lais attention aux kilomètres. Ma voiture, 

Je-la prends pour aller travailler, pour faire les 
courses, pour sortir le soir... Les' grands voyages, 
je les fais en train. 

Quand j'ai fait remarquer à mon assureur que je 
faisais moins de 9000 km par an, ü m'a parlé de 
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FAITS ET PROJETS 


POUR RECONQUÉRIR 
LES FRICHES 
INDUSTRIELLES 

Une convention Etat-région 
pour la « reconquête des friches 
industrielles » a été signée dans 
le Nord, à LouvraH, par M. Ber- 
nait! Attali, délégué & l'aména- 
gement du territoire et M. Noël 
Josqphe, président (PB.), de la 
région Nœrt-Pas-4e-OLLafe, C'est 
dans cette ville qu’est apparue, 
vers les armées 70. ce que l’on 
a appelé une friche industrielle, 
apres le démantèlement d’une 
imité dUgtnar, qui n’a laissé aux 
abords de la ville qu'un champ 
cahoteuse d’une Ainqtmn farin a ' 
d’hectares. 

La convention signée vise aussi 
d’autres sites; l’usine des .s ci- 
ments français » à Desvies dans 
le Pas-de-Calais (19 hectares), 
l’usine d’engrais de la COFAR & 
Auby, Ams le Nord, l’usine 
P.C.tLK. & Wattrelos dans le pé- 
rimètre de la métropole nord 
(16 hectares). — rCorrespJ 

MONTPELLIER ET 
SES «PLACES AU SPORT» 

Le conseil municipal de Mont- 
pellier vient de lances une opéra- 
tion « sport pour tous » placé» 
sens esprit de compétition sous le 
slæie de la détente, du loisir et 
de la santé. Four le maire, 
M. Georges Friche (PB). Q s'agit 
d'encourager « le sport près de chez 
soi, sur le terrain, dons le quar- 
tier, près de V école, dons les gran- 
des salies, dans son club du 
troisième âge, dans la cour d'une 
maison pour tous, le sport en for- 
mule, «ms effort, sans transports 
nuitées ». 


Dès le mois d'octobre, jprinze 
k pîaoBS aux sports s fondtoBBJ- 

irol. «W-wBm me par 

3e Montpellier. Ce 
l’esprit de la asmicipallté, des 
lieux d'accueil, de rendez-vous 
pour les habitants du quartier. 

LE PATRIMOINE 
ET LES PROPRIÉTAIRES 
PRIVÉS __ 

L’assemblée générale La 
demeure historique, association 
des propriétaires de monuments 
historiques privés» s’est remue : la 
semaine dernière au Palais des 
congrès & Paris en présence de 
cinq A six cents participants venus 
de toutes les régions françaises- - 

w Christian Patyn, directeur 
du patrimoine, a donné lecture 
d*un message de M. Jack Lang. 

a Le fü conducteur de »* *«*- 
tkrue culturelle à V égara au 
patrimoine architecturalconsu- 
tera à considérer r appropriation 
privée des monuments n^Umques 
comme une forme utile de décen- 
tralisation. Cela conduira notam- 
ment à rechercher un système de 
convention entre les proprietaires 
d'une part. VEtat et les coüecti- 
vités locales, d'autre part.» 

Répondant à ce message, te 
nouveau président de Lade- 
meure historique. M. Henri-Fran- 
çois de Breteuii, a indiqué que, 
dès la publication du rapport 
Querrlen (le Monde du 29 sep- 
tembre), les deux associations 
responsables du patrimoine - histo- 
rique privé, La demeure histo- 
rique et les Vieilles maisons fran- 
çaises, formeraient un groupe de 
travail commun, afin de proposer 
an minis tre de la culture une 
« convention type » applicable aux 
mo n ument s historiques d’intérêt 
public. — A. J. 


SPORTS 


FOOTBALL 
U VICTOIRE DE U FRANCE SUR LA HONGRIE (1 à 0) 

Culte du souvenir et leçons du passé 

Après a voir vécu intensément une exaltante Coupe du monde, 
les footballeurs et le public français vont devoir s’adapter d leur tour 
au changement. Qualifiée d’office pour le prochain, championnat 
c f Europe des nations, qui aura lieu en' France'- m'été 1984, Véquipe 
tricolore n'a plus le moindre match de compétition à disputer jusque- 
là. Cette situation a priori enviable, l'est en réalité beaucoup moins 
lorsqu’on constate la désaffection quasi générale pour des rencontres 
qualifiées d’amicales. Comme on l’a encore ou le 6 octobre lors de la 
rencontre France-Hongrie (1-0) au Parc des Princes. 

quants de Raba Efco. le nouveau 
champion de Hongrie. 

A défaut de cette efficacité, et 
plus encore, du brio de leurs 
grands aînés, contemporains de 
Ferme Postas, les ' Hongrois 
auraient pu se tirer d'affaire 
grâce à leur homogénéité si Lau- 
rent Roussey n’avait pas eu quel- 
ques bonnes raisons de fêter sa 
première sélection en ..inscrivant 
le seul but du match à la soixante- 
quatrième minute. 

Contacté par Saint-Etienne à 
treize ans, incorporé parmi tes 
professionnels à seize, gravement 
blessé au genou droit quelques 
mois plus tard, écarté ensuite des 
terrains pendant plus d'un an, 
encore opéré à ce même genou en 
mal dernier, l’enfant prodige puis 
martyr du football français était 
sans doute plus motivé que ses 
partenaires pour saisir la c h an ce 
qui lui était offerte. 

Cette réussite ne manquera sans 
doute pas d’inspirer l'action de 
Michel Hidalgo dans les mois à 
venir en l'incitant à élargir le 
groupe des «anciens d’Espagne» 
pour susciter l’émulation et pré- 
parer ensuite leur relève. Le culte 
du souvenir ne doit pas en effet 
faire oublier les leçons , du passé. 
Four s'ètre reposé un peu trop 
longtemps sur les lauriers des 
«anciens de Suède», troisièmes 
de la Coupe du monde 1958. le 
football français avait connu 
ensuite ses années les plue noires. 
Clin d'œil complice de l’histoire, 
répopee suédoise avait précédé de 
deux ans l'organisation en France 
du premier championnat d'Europe 
des nations. B ne rient qu’à 
Michel Hidalgo de faire que 
l’histoire du football français ne 
soit pas un éternel recommen- 
cement. 

Gérard albouy. 


Même avec l'étiquette de re- 
vanche de -la finale pour la 
troisième place de la Coupe du 
monde. le match France-Pologne, 
disputé fl est vrai dans le désert 
de Paris un 31 août, avait fourni 
un premier avertissement en 
attirant moins de vingt mille 
spectateurs. Presque autant dé- 
mobilisés que leurs supporters, 
les footballeurs français, un mois 
et demi après avoir frôlé les 
sommets, avaient d'ailleurs subi 
à cette occasion leur plus sévère 
échec & domicile (4 à 0) depuis 
1936. 

Avec le retour des trois grands 
absents du match contre la Po- 
logne, Michel Ptatixd et Didier 
Six, les deux exilés retenus oe 
jour-là par leurs clubs respectifs 
à Turin et à Stuttgart, et Alain 
G tresse qui recevait à Madrid son 
trophée de joueur le plus comba- 
tif de la Coupe du monde, Michel 
Hidalgo, le directeur technique 
et l’homme de cceur du football 
français, voulait faire de ce 
match du 6 octobre contre la 
Hongrie une célébration des héros 
de la campagne espagnole. 

Sa nomination comme chevalier 
de la Légion d’honneur et la remise, 
le 4 octobre, à chacun des parti- 
cipants de l’aventure d’un chèque 
de près de 600 000 F, pour les 
primes de matches et les opéra- 
tions commerciales réalisées à cette 
occasion, se prêtaient U est vrai 
a un tel rassemblement. Mois les 
festivités et la présence de moins 
de vingt mille spectateurs 
n'ont jamais créé les meilleures 
conditions pour motiver des 
joueurs tacs un match Interna- 
ttonaL 

Ce culte bien français du sou- 
venir n’est certes pas incom- 
patible avec la préparation du 
prochain championnat d'Europe. 
Grâce à une ligne médiane rayon- 
nante, l’équipe de Fronce s’est en 
effet forge un style en Espagne, 
où. elle a acquis une confiance et 
une expérience qui devraient lui 
conférer à revenir une autre 
dimension. L’âge de ces quatre 
mousquetaires — vingt-quatre ans 
pour Bernard Genghlnl, vingt-sept 
ans pour Michel Ptetïnl et Jean 
Tlgana et trente ans pour Alain 
Giresse — est même un gage de 

maturité et de sérénité collective 

pour 1984. 

Trop confiante sans doute dans 
leur maîtrise technique, les qua- 
tre compères ont eu tendance 4 
ronronner contre les Hongrois 
Aucun d’eux n’a sn donner 
1 ultime coup de rein pour porter 
l’estocade à un adversaire plus 
coriace que prevu. Pour contrer 
les techniciens français, Kalman 
Mesaoly avait choisi de n'aligner 
que trois de ses titulaires 4 la der- 
nière Coupe du monde et de faire 
confiance & un bloc de trois mi- 
lieux de terrain et de deux atta- 


SPORTS EQUESTRES. — 
Durand monté sur Jappe, 
pris, le ? octobre, la té 
classement provisoire du < 
pûmnat de France de 
d’obstacles au terme de Zi 
mière épreuve qualificatt 
réunissait les trente-deux 
leurs cavaliers français 
saison à Fontainebleau. 
Durand précédait d'un 
point Patrick. Caron sur i 
et de deux points le cka 
national en titre. Laurent 
sur Guenour. 

TEHHIS. Dernier Franc, 
g®*®* Tournoi de Bar 
dm de 200000 (mars. T 
Twnsne s’est qualifié, le ? 

i^tSSSL! 8 *. ^ arts de 

WSÏÆSSïU 

tenent qualiftësT 




f; 




/. . _ _ 


C^YxSjP 




LE MONDE — Samedi 9 octobre 1982 — * Page 17 




Promenades à VHaSienne 



Pèlerinage en Ombrie 


L IT AU A ha im cabre- 
venta »; dit là slogan 

tourifitkitie. Et c’est vrai 
L’Italie a un cceur-verf ' : c’est 
rombrla . Même dans là séche- 
resse de cet -Æé finissant, les 
douces edülnes qu* descendent' 
deà Apenntos étalent devant le 1 
voyageur' tin vaste tapis vert, 
composé de longue vallées et de ' 
plaines traversées de rivières et 
arrosées par des lacs et des 
sources. Mais, plus que ia topo- 
graphie, ce sont tes vflleà. pars . 
Joyaux <T architecture médiévale, 
qui attirent lés tooristè-. " 

Plus qu'aiUeuxs. ' peut-être. 


1‘ histoire de l'Omhrle colle au 
. relief physique de la région. Et 
malgré ses racines lointaines qui 
plongent dans. l'Italie étrusque et 
romaine, c’est au Moyen Age et 
à te Renaissance qu’a pris forme 
rënsëmble urbain, social, artis- 
tique et rehgietzxqui fait; de 
l’ Ombrie une «. Tille-région ». 
Sans trop exagérer, on peut dire 
que François d* Assise et le mou- 
vement qu’il a inspiré sont pour 
beaucoup dans te cohérence et 
l’harmonie de la région. D’où 
l’intérêt de 1 exposition organisée 
en Ombrie pour célébrer le hul- 
. tiâme centenaire dé 1a naissance 
de -François (1). 


Saint François» le premier eommnmste ? 


M. Roberto Abüondanza porte 
bien son nom. Par sa *««««» im- 
posante. sa volubilité et ia chan- 
teur de «es. . oonvtctlons, on 
comprend la- phrase biblique 
c porter avec ' Tabai tance du 
cœur a Pourtant, M. Abbon- 
danza, archiviste, professeur de 
l'histoire et du droit des insti- 
tutions politiques & runlverslté 
de Pérouse, et chevffle- ouvrière 
de l’exposition franciscaine^ . est 
communiste et ancien commis- 
saire culturel du gouvernement 
régional d’Ombrïe. Qui dit oom- 
zuimsme en Italie, cependant. -ne 
dit pas matérialisme scienti- 
fique, athéisme militant on néo- 
réalisme soviétique. EL tout en 
se défendant de faire de l'hagio- 
graphie, St Abboodanza. ne peut 


pas cacher l’amour qu’il porte 
au pauvre d 'Assise — « n’est-ü 
pas le premier oérttabie commu- 
niste f — ni sa grande connais- 
sance de rapport franciscain au 
développement de la société- et 
de l'art ombriens. . 

Et puis, plus terre-A-terre, a 
s'agissait, pour tes organisateurs 
de l'exposition, de éprouver d 
rStat que la région était capable 
de réaliser seule des idées origi- 
nales ». L’exposition, ouverte 

(1) Saint François d’AssIso ; expo- 
sitions en Ombrie pour le. huitième 
centenaire. Assise : histoire et art; 
JPollgno : miniatures; Narnl : 
églises et couvents ; TodJ • manus- 
crits et bibliothèques : Pérouse : 
documents et archives. Trois très 
b e a n x cataloguât, abondamment 
Illustrés, sont publiés aux éditions 

EteCtaTa Milan 


dans cinq villes à partir du mois 
de Juillet, a coûté environ 
L2 milliard de lires, dont: une 
grande partie a -té fournie par 
des petites et moyennes indus- 
tries. des banques privées et des 
caisses d’épargne, et des subven- 
tions d’autres régions. C’est la 
première fols qu'une telle colla- 
boration a Heu en Italie et 
les résultats sont encourageants. 
On espère que 10 millions de tou- 
ristes auront été attirés eu Om- 
brie (population : 800 000 habi- 
tants) per l’exposition, qui 
fermera ses portes fin novem- 
bre. 

. L’exposition elle- même est am- 
bitieuse : d’abord par sa taille 
— elle se déploie dans cinq 
villes régionales différentes — et 
puis par sa richesse — c’est la 
. première fois qu’on réunit un tel 
ensemble de s francise ana » — 
manuscrits, œuvres d'art, minia- 
tures, etc. — dispersés A travers 
le pays, et même au-delà. Ce 
•travail minutieux de recherche 
et de ressemblance a révélé 
des trésors insoupçonnés, enfouis 
dans des bibliothèques ou des 
églises. Ia dispersion, par vente, 
perte, voire destruction, de l’hé- 
ritage artistique franciscain est 
en partie imputable à Napoléon, 
qui a supprimé tes ordres reli- 
gieux italiens en 1798. 

En pèlerins dociles, nous nous 
sommes remis & notre opulente 
duègne pour l’agencement de la 
visite. D’abord, il fallait rendre 
hommage au haut lien où tout 
a commencé A la fin du dou- 


zième siècle : Assise. Sur un 
contrefort du mont Subasio. la 
ville s'étend au soleil, étincelante 
grâce au marbre local dont elle 
est bâtie, rose, gris et blanc. On 
n'échappe pas à te tournée 
pieuse, mais combien riche en 
souvenirs, des monuments qui 
témoignent de la naissance de 
l’épopée franciscaine. La basi- 
lique de saint François, caput 
et mater de l’ordre, avec ses 
deux églises superposées, le tom- 
beau du saint, dont te vie est 
retracée dans les superbes fres- 
ques peintes par Gfotto et ses 
élèves : le sanctuaire de saint 
Damien, où le crucifix parte à 
saint François et où celui-ci a 
composé son « Cantique des 
créatures » ; la basilique de 
sainte Claire, où est exposé le 
corps momifié de la sainte— 

L’exposition d 'Assise, dans tes 
salles du Santo Coaven to, est 
d’un caractère général et place 
l'épopée de saint François dans 
l’histoire de l'Europe avant de 
montrer l’expansion de l’ordre 
des Frères mineurs et du culte 
du saint, au moyen des Ifigen- 
dae (littéralement : les textes 
A lire) rédigées par les disciples 
de François, qui •'manifestent, il 
faut le reconnaître, moins un 
Intérêt pour les détails biogra- 
phiques de sa vie qu’un désir 
de faire éclater ses vertus exem- 
plaires et culminent dans les 
fantaisies poétiques des Fioretti. 

ALAIN WOODROW. 

( Lire la suite page 18.) 


T EMOIGNAGE d é mes tiré 
d’une puissance qui ne se 
dément - pas depuis .‘ plus 
de dix siècles, le dqomo de Mi- 
lan - atteste de - te splendeur 
passée des Vteoonti qui ont fait 
de la capitale lombarde as 
quatorzième siècle one/.dté mo- 
derne. cœur d’un duché Aprement 
convoité. 

Cent trente-cinq flèches, deux 
mille deux cent quarante statues 
érigée# autour d'Adam et d’Eve 
à te gloire de te nativité, on 
mastodonte de marbre au charme 
irrésistible, c’est une œuvre de 
langue, très langue haleine qui 
enveloppe d’un délire mystique 
1 a noire froideur de cinq nefs 
-où, à midi pOe, un rayon de 
soleil s'en vient frapper une 
ligne méridienne tracée dans 1e 
pavement, comme pour rappeler 
qu'Kû on est en Italie et que 1a 
cathédrale, royaume magique, 
appartient bel et bien à te vie 
milanaise, elle tout à fait récite 

Rj on que -este, devrait convain- 
cre tes voyageurs tf oublier pour 
un temps, un Jour an moins, 
einq ou «fat se r ai e n t . mieux, les 
autoroutes de contournement et 
antre vta tœn gcnz taie qui tes 
conduisent, - an pire tout droit 
à la mer. an mieux vers Florence 
ou Rome, pour goûter un peu de 
la vie milanaise; 4e son histoire, 
qui valent bien un ou plusieurs 
séjours. 

Certes, l’agitation de la gare 
encourage 1e touriste à repren- 
dre te premier train pour ai Heurs, 
certes la dreutetion effraie fau- 
toznobUtete soucieux de la per- 


Milan, ville ouverte 



feetwn de ses chromes et de 
sa carrosserie, mais il faut que 
cesse le mépris de beaucoup pour 
une ville ouverte, inventive 
comme le prouve aujourd’hui et 
Jusqu'à l’an prochain l’omni- 
présence d’un nom qui a envahi 
depuis 1e printemps tes mors de 
1a cité, Léonard de Vinci, accueilli 
en grande pompe par la capi- 
tale lombarde. 

Partout des expositions qui 
promèneront les visiteurs dn 
Cas telle Sforzesco au PaJazzo 
Cterici, du musée de la science 
an Patezzo di Brera, du Palazzo 
Reale «u musée Pezzoll (tire l'ar- 
ticle d’A. ChasteL paru le 24 juin 


Milan : le flône (détail). 

1982 et intitulé : e Léonard ou 
Vartiste omniprésents), 1a meil- 
leure façon de découvrir la ville. 

Milan, àl’lnverse de son dôme, 
□’a rien d’excentrique. Tout le 
contraire : l'urbanisation s’est. 
Ici élaborée à î'alde d'un invisible 
compas. Couronnes après cou- 
ronnes, on passe de banlieues où 
l’ocre et te tuile ne parviennent 
pas à venir à bout de Ta lèpre 
d’habitations à loyers modérés, au 
centre-ville circonscrit par des 
boulevards à la gloire des sei- 
gneurs de 1a ville. 

Inévitablement, toutes les ave- 
nues conduisent à te cathé- 
drale. le véritable cœur de vüle. 


flanquée au sud de deux exem- 
plaires de l’architecture de 1a 
période fasciste et de te Torre 
Velasca. qui fut en 1958 l'un des 
premiers gratte-ciel d'Europe, et 
au nord d’un chef-d'œuvre de 1a 
fin du siècle dernier, l’arche et 
la galerie qui célèbrent le souve- 
nir de Victor-Emmanuel n. Suc- 
cession de cafés élégants et de 
boutiques qui ne le sont pss 
moins, cette galerie à la haute 
verrière témoigne du Milan d’au- 
jourd’hui. actif, créateur, argenté, 
en deux mots, très vivant 

OLIVIER SCHMITT. 
f Lire la suite page 18.) 


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a mauvaise mine 


C OUUENT sauver r Adria- 
tique ? L’enfeu est de 
taille puisque sur ses rives, 
et notamment sur la Rlvlera de 
Romagne entre le delta du Pô 
st las premiers contreforts des 
Marchas s'étend P un des plus 
grands ensembles touristiques 
d'Europe. 

Le 10 septembre, toutes les 
activités du littoral de f Adria- 
tique se sont arrêtées pendant 
deux heures pour une première 
« grève générale écologique •. 
En effet, depuis 1975. A la lin 
de l'été la mer est recouverte 
par d’énormes concentrations 
d'algues rouges ou vertes. 
Chaque année, > rinvaslon > 
prend de l’ampleur et devient 
d’autant plus préoccupante. SI 
le manteau d'algues reste limité 
à une bande de 4 ou 5 kilo- 
mètres à quelques milles au 
large de la côte où la mar se 
transforme en marécage nau- 
séabond, les résultats du phéno- 
mène arrivent jusqu’aux plages 
où sont relatés des centaines de 
poissons morts, asphyxiés par 
manque d’oxygène. 


L’Adriatique se meurt d’eutro- 
phication , c’est-à-dire d’un déve- 
loppement rapide et Incontrôlé 
d’algues qui se nourrissent d’un 
excès de relet en mer de déchets 
organiques et Industriels. De tels 
phénomènes s'étalent souvent 
produits dans des lacs de ré- 
glons Industrielles, rarement en 
mer, où le mouvement des Ilots 
assure è f eau le renouvellement 
de son oxygène. Mais justement, 
r Adriatique est une mer close 

• Les déchets de la civilisa- 
tion moderne, affirme Mme Laura 
Contl, biologiste et animatrice 
d'une ligue pour la protection 
de F environnement dépendant de 
FARCI, transforment cette mer 
en un gigantesque laboratoire 
où se reconstitue un habitat dis- 
paru depuis des millions d'an- 
nées. C'est comme si nous 
retournions au début de l’évolu- 
tion. On assiste é la substitution 
d'organismes complexes, comme 
les poissons, mollusques ou crus- 
tacés . par des organismes uni- 
cellulaires comme ces algues 
microscopiques. » 


L’exempte de Cervia 


Ces algues gongiaulax poliedra 
ou gongiaulax tamarensls, qui 
ont un cycle saisonnier, se déve- 
loppent grôcB A un excès de 
richesse en phosphore de l'eau. 
Dans r Adriatique débouche en 
effet le Pô, dont le bassin hydro- 
graphique est de 75 kilomètres 
carrés et constitue les princi- 
pales artères d'une des régions 
Industrielles les plus Importantes 
de ntalle. où est concentrée pour 
03 % la production du pays. 

Le fleuve rejette chaque année 
dans la mer 80 milliards de mè- 
tres cubes d'eau chargée de 
75 millions de tonnes de matières 
en suspension, dont 28 000 ton- 
nes de phosphore, soit 48 Vo de 
rensemble du phosphore refeté 
en mer par ntalie. Ce phosphore 
arrive à la mer par le biais 
d - engrais de déchets humains ou 
animaux, mais surtout par les 
produits détergents Lutter contre 
la pollution du Pô, et par consé- 
quent contre celle de l'Adria- 
tique, Implique de développer au 
maximum les stations d'épura- 
tion de tous les centres urbains 
de ntalle Industrielle. 

Les modalités d'application de 
la loi Merii contre ta pollution, 
votée en 1976, ne sont toujours 
pas pleinement entrées en 
vigueur. ■ De surcroît, de nom- 
breuses réglons n'ont pas su ou 
pas voulu utiliser les fonds qui 
étalent à leur disposition -, 
constate M Luciano Chicchl, 
assesseur régional a r environ- 
nement en Emilie-Romagne. Mais 


il tient néanmoins a souligner 
que, dans sa région, ce n’est 
pas le cas et que désormais 
sont épurés 90% des rejets 
urbains. Cette conscience de la 
lutta pour r environnement est 
réelle en Emilie-Romagne. comme 
en témoigne le lait qu’une sta- 
tion du littoral de rAdrialique 
telle que Cervia a été l’une des 
premières villes Italiennes A Ins- 
taller un épurateur. 

Mais la véritable ditlicultê. on 
la trouve en amont. La région 
d'Emilie a demandé au gouver- 
nement d’adopter un programme 
d'urgence portant à la lois sur 
les modalités d’application de la 
loi Merii. sur r assainissement du 
Pô. mais aussi d'adopter des 
mesures législatives fixant è un 
maximum de 5% le phosphore 
contenu dans les produits déter- 
gents en Halle. N’hésitant pas sur 
ce point à risquer une boutade, 
r assesseur â r environnement de 
Ravenne affirmait: - La slogan 
pour les détergents devrait être 
désormais : « Un blanc un peu 
moins blanc pour une mer un 
peu plus bleue. - 

Le gouvernement italien a com- 
mencé à prendre conscience de 
ce problème, comme en témoi- 
gne une déclaration du prési- 
dant du conseil 6 Riminl 
• L’eutrophication de l’Adriatique 
doit être considérée comme un 
problème national. Les communes 
concernées ne peuvent pas faire 
face seules, le gouvernement 
fera son devoir - 

MARC SEMO. 


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Page 18 — LE . MONDE — Samedi 9 octobre 1982 


#> MONDE DES ItUSIRS 


PROMENADES A L’ITALIENNE 


EN OMBRIE 


(Suite de la page 11.) 

Deuxième bette Foligaa, 
vflle célèbre pour sa Gtos tra 
de Ua Quintana, joute équestre 
opposant les dix quartiers de la 
ville, qui remonte aux joutes 
chevaleresques du Moyen Âge 
et constitue aujourd’hui une des 
attractions touristiques de l'été. 
Autre spécialité : la cuisine om- 
brienne, dégustée dans tes 
vieilles tavernes de la vïBe. 

D&ns te Palazzo Trincl de Fo- 
ligno, on a lêuni une collection 
éblouissante de miniatures. En 
présentant un nombre considé- 
rable de manuscrits Inédits, ou 
pratiquement Inconnus, cette 
exposition offre, pour la pre- 
mière fois, une vue d'ensemble 
de la vie quotidienne, aussi bien 
civile que religieuse, en Ombrie 
aux douzième et treizième siècles. 

Nami, au sud de la province, 
est peu fréquenté par les tou- 
ristes. Pourtant l’exposition, 
consacrée Ici aux églises et aux 
couvents franciscains, ne manque 
pas d’intérêt Le rapide essor des 
ordres mendiants — les fran- 
ciscains, aussi les domini- 
cains et d'autres moins connus — 
a exercé une profonde influence 
sur l’architecture religieuse mé- 
diévale. En renonçant aux «bé- 
néfices» provenant de leur état 
et en se mettant résolument au 
service de « Dame Pauvreté », 
ces «frères » (qui refusaient le 


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effectué qu’à partir du premier 
dimanche suivant le jour de 
départ). 

Air Fronce peut tenir une voi- 
ture de location à votre dispo- 
sition, de la compagnie Avis, qui 
coûtera S3Z francs, pour une 
semaine (catégorie A) ou 
1229 francs (catégorie B). 


titre de chanoine) ont traduit 
dans 1e domaine architectural 
les vertus évangéliques qu'ils 
pratiquaient. Pas d'églises Im- 
posantes par leur taille ou leur 
ornementation, pas de fioritures 
ni de fresques peintes- c’est en 
toutes lettres dans les règles 
primitives. S'il existe encore de 
merveilleux exemples de oes 
églises franciscaines dépouillées, 
heureusement pour nous, on a 
vite abandonné cette ascèse ar- 
tistique au profit d'une esthéti- 
que moins puritaine. 

Deux dernières étapes — A une 
cadence accélérée, car 0 y a des 
limites à nos capacités d’absorp- 
tion : Todï, où sont exposés tes 
manuscrits provenant des biblio- 
thèques franciscaines, et enfin 
Pérouse, capitale de la région et 
ville d’art, très ancienne par ses 
vestiges étrusques et monuments 
médiévaux très moderne grâce 
aux milliers d’étudiants qui fré- 
quentent ses deux universités. 
Cette dernière partie de l’expo- 
sition a pris pour thème un sujet 
en apparence plus rebutant : les 
documents et archives. 

H faut avoir un esprit d’en- 
tomologiste pour se pencher avec 
délectation sur oes « écrits pu- 
blics» — documente juridiques, 
testaments ou codicilles, actes 
tartes, bulles ecclésiastiques — 
même s’ils présentent une re- 
marquable coupe d’hietoire de 
l’époque. Et c’est là où l’on tou- 
che du doigt les limites de la 
plus belle exposition. Est-ce pos- 
sible d’enfermer une vie, un art, 
une passion dans une reproduc- 
tion audiovisuelle sans en pendre 
toute la saveur ? 

Cela est particulièrement vrai 
de saint François, dont la joie 
de vivre 'et la folie mystique 
sont parfaitement insaisissables. 
Mais il ne faut pas décrier une 
tentative originale et, par bien 
des aspects, réussie. Même l’om- 
bre de saint François vaut le 
déplacement! Et que ceux qui 
ne pourront se rendre en Ombrie 
avant la fin novembre se conso- 
lent : une partie de l'exposition, 
sous forme photographique, sera 
envoyée par la suite dans plu- 
sieurs pays, et notamment la 
France. 

ALAIN WOODROW. 


A MILAN 


(Suite de la page 17.) 

Non loin de là, petit détour 
sur le chemin de la Scala, qui ne 
vaut, au-delà de l'hommage à 
Léonard, que pour les visiteurs 
munis d'un billet de spectacle, 
une petite place presque entière- 
ment close : la Piasaa MercantL 
Dominée par le Fakusao dei Giu- 

re consul ti, construit en 1564, elle 
est bordée du Palaszo Délia 
Ragicme, construit en 1233 et qui 
fat jusqu'au dix-huitième siècle 
te siège de la commune. La 
Loggia Degll Osïl et le Falazxo 
DeUe Scuole Palatine complètent 
un ensemble architectural médié- 
val unique à *^ 1aT1 i à l’abri de 
l'agitation et qui a le mérite sup- ’ 
pïémen taire d’être animé par un 
restaurant fort agréable (voir 
T encadré ci-dessous). 

Plutôt que de découvrir les 
œuvres magnifique de Bramante 
à la Plnacoteca di Brera, et tout 
partic ulièrem ent son Christ à la 
colonne, mieux vaut s’initier au 
talent de cet artiste en se ren- 
dant à l’église Santa-Maria- 
DeUe-Grazle, construite à la fin 
du quinzième siècle par Solari. 
C’est en effet Donato Bramante 


SPORTS D’HIVER EN 

ROUMANIE 

SU ALPIN ET 
SU DE FOND 

ÂSînaJa, Prédéal 
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A /"occasion du cinquième 
centenaire de la venue à Milan 
de Léonard de Vinci, rofllce de 
tourisme de Milan, en associa- 
tion avec Alîtulia, propose des 
séjours dans la capitale lom- 
barde à des prix particulière- 
ment avantageux. D'autre part, 
il peut réserver des places pour 
las spectacles da la Scala ou 
ceux du Piccolo Teetro. 

Un certain nombre de for- 
mulas de -week-ends ont été 
retenues, dont les prix s'établis- 
sent ainsi : une nuit, chambre 
et petit déleuner de 710 à 820 F, 
train Paris-Paris compris, ou de 
1210 à 1 430 F en avion. Trois 
nuits, chambre et petits dé- 
jeuners de 920 à 1540 F en 
train, et de 1430 à 3040 F en 
avion. La fourchette des tarifs 
correspond é la catégorie des 
hôtels choisis (supplément de 
30 F par le train et de 60 F par 
avion entre le 7* novembre et 
le 31 décembre 1933). 

• REZVSBIGNKMKNTS : Aîlta- 
Ua, 140, a Tenue des Champs- 
Elysées, 758*8 Paris. T€L : 256- 
68-33. Office de tourisme d’Italie, 
23. me de la Paix. 75602 Paris. 
TéL : 266-03-96. Office de tou- 
risme de Mnaw, 1, via Marconi, 
Milan. TéL : 870-016, 876-416. 
808-813, 808-8». 

TABLES LOMBARDES 

• Après un spectacle è la 
Scala, on ae retrouve au Char- 
leston. B, piazza de! Liberty, 
tél. : 738-637. 

• Après une visite au Dôme 
les paa se perdront piazza Mer- 
canti, où Fon découvrira la très 
bonne cuisine du rlstorante 
Menante, tél. : 80-52-198. 

• Pour une soirée plaine de 
chaleur, avec le ■ Tout-Milan - 
des arts ef de la culture : la 
Gratta et ses savoureuses pûtes 
noires, 13, via Bergamlnl, tél. : 
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• Pour les gens plus pressés 
et qui ont peur de rater leur 
avion, mut près de P aéroport se 
trouve la terrassa délicieuse de 
la Viscontina, tél. : 547-03-91. 


L'HISTOIRE DE FRANCE 

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Jacques Boudet Préface dlArthur Conte. 

Dne histoire de France en 3 volumes qui renoue 
avec une tradition de respect de te chronologie et qui 
redonne gxm importance à Fanage, grâce àuneillus- 
tration originale et souvent 
émouvante. Un^histoire 
de France à mettre entre 
toutes tes marna. 

Chaque vofaroe 
200 pages, prix 139F. 


Bordas 


LE MONDE A LITRES OUVERTS 



qui, en 1492, ajouta à cet ensem- 
ble exemplaire du passage du go- 
thique à la Renaissance sa c tri- 
buna s, une coupole A aeiae pans 
sur quatre aies immenses, ainsi 
qu’une sacristie et un merveilleux 
petit cloître. 

Juste è côté de la façade de 
l’église, h mie }e réfectoire de l'an- 
cien couvent des dominicains, on 
découvrira, surgissant de l’obscu- 
rité, 1e célèbre Cenocoto Vinciano. 
Là, sur une paroi, à la demande 
■de Ludovic 1e More, entre 1495 
et 1437. Léonard a peint la plus 
belle de toutes les saintes Cènes. 
Derrière l’horrible échafaudage 
qui la cache un peu trop — - un 
superbe travail de restauration 
est en coure, dont les premiers 
résultats tireraient des larmes au 
plus obséquieux des athées, — 
on retrouve avec émotion les 
douze apôtres rassemblés au Cé- 
nacle autour de Jésus... 


Sur tes «caratiS 


Autre étape obligée d’une pro- 
menade milanaise, le Castello 
Sforzesco, iwmansp quadrilatère, 
rouge de ses briques, reconstruit 
en 1450 pour abriter la famille 
Sforza, qui succédait trois ans plus 
tôt ù celle des Vlsconfiï à la tête 
du duché de Milan. Quatre fort 
émouvants morceaux d’antholo- 
gie à ne pas manquer : la Pietà 
Rondanxtü, dernière œuvre de 
Michel - Ange, merveilleusement 
inachevée, le tombeau de Gaston 
de Faix, la Solia deUe Asse, dont 
le 'décor de la voûte aurait été 
conçu par Léonard, et, enfin, la 
.très bohe pinacothèque où tes 
œuvres de Lippl, Foppa, Bergo- 
gnone et BeHml ne ravissent pas 
la vedette au très beau tableau 
Vierge et Saints. 6e Mantegna. 

La découverte ne s'arrêtera paa 
là, et nombreux seront tes quar- 
tiers qui se révéleront au visiteur. 
Il en est un, attachant, qui est 
devenu la coqueluche des intel- 
lectuels milanais, de la jeunesse 
« branchée » et des amateurs de 
bistrots à la mode : celui des 
canalü, petits canaux qui s’en- 
fuient du centre-ville vers le sud 
et qui menaient Jadis aux mai- 
sons campagnardes des grands de 

Milan, 


La rate des ctartrases 


Bar-là, sur les pas des Sf area, la 
route conduit tout droit à la 
chartreuse de P&vie, plus belle 
encore que celle de ChlaravaDe. 
Au cœur de la plaine qui vit 
Charles Quint défaire les armées 
françaises fut commencé, en 
1396, par Glan Galeazzo Viscontâ, 
le plus beau monument de la 
Renaissa n ce lombarde. Tout est 
splendide ici et raconté par dé 
petits moines cisterciens cour- 
tauds à la gouaille admirable. 

L’étape de Favie s’impose aussi, 
qui ne doit pourtant pas empê- 
cher celte de Vlgevano, siège d’un 
évêché et cité ducale. C’est le 
berceau de Ludovic le Mare et de 
Francesco H Sforaa qui recèle 
en son cœur une des plus belles 
places d’Italie et un joyau de la 
Renaissance. Attribuée à Bra- 
mante, cette place est entière- 
ment fermée, bordée sur trois 
côtés d'arcades très légères et de 
maisons aux façades peintes, 
toutes semblables. Elle descend 
«i pente douce vers 1e Dôme, dont 
la façade baroque ponctue ce 
splendide chef-d'œuvre de l’ar- 
chitecture de la fin du quinzième 
siècle. Milan, ville étape ancienne, 
pour voyageur d'aujourd'hui. 

OLIVIER SCHMITT. 



Dans le numéro d'octobre 
(96 pages! 

A propos 

de la grille rouge 

Seize nouvelles notices 

des timbres français 

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TÂUROMACHIE 


LA CORRIDA EN CONGRÈS 


Q uand le porte du tmo 
s’ouvre avec traces pour 
laisser jaillir ce superbe 
toro du comte de la Maza, un 
rayon de soleil perça entre deux 
nuages et balaya r arène riîmolse. 
Juste salut pour ce seigneur an- 
dalou qui. Ber, altier, armé de 
yatagans pu/ticu fièrement . affû- 
tés, se prépare è livrer son der- 
nier combat . Ce combat fl Heu. 
Sous la pluie et dans te bour- 
rasque. On volt, le cœur serré, . 
Paco OJfltffl se diriger van la 
Mrs Immobile et dont (es flancs 
sont secoués par uno puissante 
respiration. La vent soulève la 
muleta du torero, découvrant trop 
ivfle le corps ainsi otferi, sans 
défense, è ta charge du bicho. 

Ofeda comprend . . 0 oublie 
alors qu’il est un artiste. B de- 
vient macho. Et se bat. Mais ce 
toro est seulement un diable. 
Ses cornes frôlent sans cesse le 
matador, dont le ventre se 
creuse. Et, soudain, cette der- 
nière passe de dos. où la bête 
foule le terrain de rhomme. en 
suivant F étoffa qui glisse, dia- 
bolique, devant elle. C’est fl ni. 
Oleda a gagné. U se profite avec 
répée.~ Puis II salue la foule, 
qui F applaudit. En le regardant, 
on pense alors à Montherlant, 
qui a écrit à propos des tore- 
ros : ■ Où est-ce qu’ris mettent 
leurs Intestins pour être minces 
comme cela ? Ma ont pourtant 
des kiteatkiB puisque, è l’occa- 
sion, les taureaux les débal- 
lent... ■ Mais quelle étrange fo- 
lio que I ce combat d'un autre 
Age entre un homme et un tore 
à l’époque où le T.Q.V. me A 
travers les garrigues — 

Nul n'oubliera, même et leur 
combat ne tut paa & la hauteur 
de leur prestance, ces magni- 
fiques bêtes présentées per le 
comte de la Maza. Rarement 
dans les ru ad os .français fall- 
clonado aura eu l'occasion de 
découvrir de tels tares, dessinés 
par Goya ou peints par un po- 
tier créfote— Curieux bonhomme 
que don Leopoldo de la Maza 
y Falco, propriétaire terrien, 
maire de Moron-de-la-Frontem 
(Séville). ami du général Franco, 
colonel de la légion étrangère 
espagnole pendant la guerre ci- 
vile, au cours de laquelle il per- 
dit un œil, et qui vient d’être 
élu président de ^Association 
des éleveurs andalous. Un dut 
très fermé. Mais, comme faf- 
fftnie M. Pierre Dupuy, directeur 
de la revue Tores, Don loopoldt*- 
échangeràit volontiers tous ses 
titres - contre une vuelta en 
plaza de Madrid ». 

Alors qu’avait lieu le Feria des 
Vendangea, Nîmes accueillait an 
ce mois de septembre le 


aoixantemîxiéme congres de te 
Fédération des 

de France. Cette ««J"** J 
notamment été *""•***]£ 
propos de M. Henri Capdeville, 
président de la fédération, qui 

a réclamé « la reconnaissance 
Officielle de ta corrida, en 
France, mais uniquement aans 
les réglons de tradition »■ 

De nombreux aficionados es$- 
ment en effet qWaprèa lof 
propos de M. Jack Lang, mi- 
nistre de Ta culture, plaidant 
pour te développement des 
culturee régionales, la corrida 
est particulièrement concernée. B 
est temps en effet de lever le 
voile hypocrite qui couvre les 
courses de taureaux en France, 
où elles ne sont, an fait, que 
tolérées. Une telle Initiative 
assainirait tout d’abord le mar- 
ché financier des spectacles 
taurins, dont les Espagnols tirent 
toutes lee ficelles. Elle permet- 
trait, enfin, de rendre légale la 
profession de torero vivant en 
France, car (es toreros fran- 
çais ne rentrant dans aucune 
catégorie professionnelle. Ils doi- 
vent donc payer de lourds 
Impôts sans être pris en charge 
socialement. En cas d’accident 
— fréquent dans leur métier — 
ou de maladie grave, ils doivent 
faire appel A une caisse d’aide 
sociale ou è la solidarité pro- 
fessionnelle, a g transformant 
ainsi en Indigents. Alors que 
mtraa loe montes » ces toreros 
français bénéficient d’une cou- 
verture sociale puisqu'ils coti- 
sent à la Sécurité soc/a/e espa- 
gnole, leur profession étant, en 
effet, reconnue dans ce pays. 

Pourtant, tous les ans, au sud 
de la Loin, une quarantaine de 
villes françaises proposent une 
centaine de spectacles qui bras- 
sent des sommes d’argent pou- 
vant atteindre 40 militons de 
francs. Et cela sans tenir compte 
des retombées économiques 
pour le commerce des villes qui 
organisent /es ferlas. - Le succès 
économique des spectacles tau- 
rins- Incita les municipalités, 
quelle que soit' leur coloration 
politique, A reconduire ou à 
développer encore plus l’organi- 
sation de corridas saha jamais 
envisager de poser le cas social 
des toreros», souligne un me- 
ta dor français, qui' ajoute ; « Il 
faudra sans doute qu'un acci- 
dent . -mortel .se -produise en 
France pour que l'on se décide 
: J à aborder' cèittd tfrféetloa. » La . 
balle est dans la camp du mi- 
nistre de la culture. Il devra 
agir, car « uns taureau le peuple 
est triste et la fête languit». 

JEAN PERRIN. 



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LE MONDE — Samedi 9 octobre 1982 — Page 19 






! -a* V .* •••* ** • 

V .»■ 


GRÈS 


PARTIR 


L'Arc et les poulains d'éprouvette 


ESTAI NS morte n'en finissant 
pas de ressusciter. C'est te 
cas ite Marcel Boussac. - - 

Après la vîctoira d'AA/yda dans 
f Arodo-Trlomp.ha," dimanche, c’est 
la silhouette «t. te sourire de l'Age 
Khan que ïiqiie ■ avons." vù s’enca- 
drer sur nos écrans de T.V. Mals 
r intéressé .— « il J’a luwnôme souîl- 
gnê — rfôtfllt là. en qtteiqiiê sorte, 
qu’à mm £T exécuteur testamentaire. 
La triomphe était celui de Marcel 
Boussac. Un triomphe, à dire vrai, 
né non pas de quelque trait de 
génie, mais da la ruine, même du 
vieux lion. Il est des destins dans’ 
lesquels les pires revers sont le 
terreau des . plus grands . succès. 
C’est peut-être, à de tels formidables 
contrepoids que sa reconnaissent les 
élus. Marcel Bquseac' an était un. 

A . la fin- de sa .vie,, pressé de 
toutes parla,- les décombres s'amon- 
celant, n'ayant plue- tes moyens de 
fonder son élevage sur un étalon de 
qualité, H avait élevé à ce rang an 
jeune , cheval qui n'aVatt gagné' que 
te Grand Prix de Marseille, mats en 
qui ee concentraient les meilleure 
«sangs» des grandes armées de 
l'écuria : Ltthua. . .. 

Il mourut avant que les premiers 
fils et filles da Labus ne fussent en 
âge de paraîtra en piste. 11. ne sut 
donc jamais le joyau que lui avait 
tendu le. dénuement L’Aga Khan, 

À qui les syndice de la faillite Bous- 
sac avaient quelques mois avant la 
mort de ce damier, vendu en bloc 
les décombres de l’écuria (pour te . 
somme tout de même rondelette de 
35 millions de francs), ne le ’ devina 
. pas non plus : jugeant . Labus 
Indigne dé.s* jumenterie, H le donna 
aux Haras nàlioaaux et le cheval 
partit « servir*, dans te Manche, des 
juments de salle au tarif de 500 F 
te carte. 

Il est maintenant on des deux ou 
trois étalons français léê plue recher- 
chés. Akiyda, te gagnante de l'Arc, 
est une de sas' fûtes, engendrés 
avec une jument de Marcel Boussac 
juste avant ta mort de cehd-ti. Dans 
sa progéniture . (où l'on ne compte 
qu’un seul produit n’ayant pas 
gagné) s’étalent déjà révélés depuis 
deux ans des sujets -de- première 
grandeur : Dalal. Ardéab, Labos 
Fille, Akarad, tous nés de, pooG- ’ 
niàres ayant appartenu au vieux 
propriétaire et conçus juste avant 
te fin de cehri-CI. Parmi .pès juments. 


une mention particulière à Licata, la 
mère précisément tTAJüyda., Alliée 
.à MiU Raet r :al te- avait déjà donné 
. un gagnant .de Jockey-Club : Aca- 
. mas. . 

Avec Labus,. elle a produit un 
gagnant dé 'Grand Prix de Saint- 
Cloud, AkpntJ, et, maintenant, une 
gagnsnte-.de l’Arc. Elle atteint & la 
célébrité mondiale. 

Là révélation de ''Labus ravive un 
certain aspect du problème de I*în- 
séçilnatlon artificielle, L’Agriculture 

. socialiste est favorable & cette, pra- 
tique, déjà assez largement utilisée 
dans les pays de TEst et en Alle- 
magne fédérale, expérimentée, chez 
nous, avec le champion de concours 
- hippique Galoubet . Le nouveau di- 
recteur des- Haras nationaux. Jean- 
Pierre Launay, a refusé, voilà quel- 
ques jours, d’aller .participer^ en 
Angleterre, . à une conférence inter- 
nationale sur les courses parce que 
tes organisateurs, lé Jockey-Club 
anglais, avalent refusé d'inscrire K'in- 
sôminatlop artificielle à l’ordre du 
jour de la. réunion. 


Opposés à ffinoénrinatioit 

artificielle . 


L'insémination artificielle est, eu 
stade actuel des techniques d’éle- 
vage. te seule pratique qui pourrait 
..faire baisser sensiblement tes prix 
des pur-sang et tes- ramener au 
niveau des bourses françaises. Nous 
sommes de ceux qui sont persuadée 
qu’elle aura Inéluctablement droit 
de cité ; que, déjà. 1e dilemme est : 
admettre l'Insémination artificielle 
- et teJre front au défi financier amé- 
ricain ; ou bien la refuser mais 
alors couper te liai américain, lais- 
ser tes chevaux de miniarilalres. 
issus des plus grands étalons du 
monde, trop chers pour nos bourses, 
se battre entre eux au pays des 
milliard aJ res, et ramener nos compé- 
titions au niveau de nos propres 
étalons, c'est-à-dire un oa deux 
échelon en dessous. 

Mais — et voHà où surgit Labus — 
.on ne peut non plus avoir recours 
à l'insémination artificielle sans 
limite et sans garde-fou. Car, que 
eè serait-il passé si 1a pratique 
avait été admise vers tes années 
1976-1977? Jamais Marcel Boussac 
ne se serait servi de Labos comme 


étalon. Les Vaguely Noble, MW 
Reet, voire les défunts Rlbot et Ses 
Blrd en éprouvette ayant été acces- 
sibles à un homme quasi ruiné, c’est 
à ces éprouvettes qu’il aurait fait 
appel. Labus aurait été, dès l'ori- 
gine, voué à 1a production de che- 
vaux de sella' ou aurait - été vendu 
au rabais en Amérique du Sud, 
l'exutoire habituel' des surplus de 
l'écurie Boussac dans les grandes 
années de celie-cî. Notre élevage 
de pur-sang aurait perdu un capital 
génétique dont on ne fait peut-être 
encore qu'entrevoir la richesse. 

‘ A cet égard encore, te vieux 
capitaliste libéral a quelque raison 
de se retourner dans sa tombe. 
Toutes tes grosses fortunes inter- 
nationales qui ont Investi dans te 
pur-sang, toue ceux qui furent tes 
compagnons de banque -et de 
pssage de Marcel Boussac, sont 
farouchement opposés à f Insémi- 
nation artificielle. La propriété des 
gonds étalons — non d’éprouvette, 
divisibles quasi & l’infini. — c’est 
leur affaire et te fondement (au 
moins théorique) de leurs empires 
hippiques. Or. voici 1e compagnon 
disparu, l’ancien complice, qui — & 
travers sa ruine, et grâce à elle, — 
leur fournît leur meilleur argument. 
K n’est pas certain que ' te vieil 
homme sa serait réjoui da cette 
complicité-là : 6 r exception de 
lord G renard en Angleterre et, en 
France, de l'Aga Khan, qui lui laissa 
jusqu'au bout la jouissance d’une 
pouliche afin que sa casaque ne 
disparût pas avant lui — tes amis 
l’avaient totalement laissé choir, les 
dernières années. 

Que les spéculations génétiques 
ne nous fassent tout da même pas 
oublier tes péripéties de 1a pista 

Autant que 1a victoire (TAklyda 
et de Labus, l'Arc a été celle 
d’Yves Saint-Martin. K a le génie 
de Longchamp. U sait exactement 
où. à chaque mètre, y placer son 
cheval, où le reprendra, où le 
lancer à l’attaque— La course 
d 'Akiyda a été la copie conforme 
de celte de Sassafras, avec la- 
quelle Il avait gagné en 1970 : 
quatrième position, le long de la 
corde, pendant tout le parcours, 
puis démarrage de loin et en une 
seule fols, dès que les chevaux de 
tâte — en l'occurrence Blkala et 
Bon Sang — commencent à faiblir. 

LOUIS DÉNIEL. 


> 


L’un des 20 meilleurs 
palaces du monde* 
estàRuris: 
leMeuriœ. 


CAVALIERS 
ET CLOCHARDS 

L E voyage à cheval est & 
la mode On ne comme 
plus las cavaliers qui par- 
tent, avec ou sans sponsor, 
*arpon ter Ig monde au pas da 
leurs chevaux. Tous, sans douta, 
•ont, peu ou prou, le sentiment 
■que voyager à cheval, dans un 
■monde mécanisé à outrance, 
suffira à leur ouvrir les portes 
des cœurs et des maisons. A 
suivre le périple d'un de ces 
voyageurs, il semble pourtant 
que la réalité soit moins simple... 

Jean - François Baltereau est 
une figura connue dans le monde 
de la grande randonnée. Après 
plusieurs voyages à cheval en 
solitaire, il est parti, avec une 
ôquipière, pour un * Buenos- 
Aires - New-York • : 15 000 kilo- 
mètres et deux ans de chevau- 
chée. Depuis, tous les mors, 
Baltereau et sa compagne tai- 
saient, dans la revue ChevaL 
Magazine, le récit de leur expé- 
dition. Voici quelques extraits 
des réflexions de B aller eau 
dans le numéro d'août, un an 
après avoir quitté la France, 
alors qu’il venait de passer 
r équateur, ayant traversé r Ar- 
gentine, le Pérou, la Bolivie et 
r Equateur: «Le fait de voyager 
à cheval favorise souvent les 
contacts. Pour nous, cela n’a 
pas toujours été le cas {— ). 
Cavaliers et clochards, nous 
sommes et tenons à rester 
En conséquence, pour l'homme 
du «campa», pour le paysan 
de ia montagne, nous avons j 
souvent l'air de riches voya- ! 
geurs. Bien que notre bourse ne 1 
soit pas trop épaisse, nous 
dépensons certains soirs, uni- 
quement pour nourrir les chevaux, 
des sommes qui permettraient 
à oe paysan de vivre plusieurs 
semaines. Mauvais point de 
contact t Nous ne sommes, au 
premier abord, que te ■ grïngo » 
qui passe. Quant au riche, à 
l’homme de la classe supérieure, 
notre accoutrement, que nous 
ne changeons pas, l’incite £ 
nous prendre pour des mina- 
bles. Il ne nous reçoit et nous 
aide — la cas échéant — qu’à 
cause de la performance que 
nous avons accomplie (...). Ce 
manque de contacts, ces rap- 
ports ambigus sont souvent 
frustrante. Nous vivons trop 
souvent, par la force des choses, 

| repliés sur nous-mêmes (...) » 
i Certes, plus loin, Ballereau 
reconnaissait : « Les pays, les 
gBns, nous ne les aurions pas 
découverts comme nous avons 
pu le faire, sans nos chevaux. » 
Mais un bref communiqué annon- 
çait, dans, le numéro suivant de 
Cheval : « La bureaucratie a eu 
raison du sport et delà perfor- 
mance. » Confrontés « à une 
série de problèmes Insolubles ». 
Ballereau et sa compagne ont 
finalement abandonné à Panama. 
L'époque n'est plus aux Tschil- 
fely (1)— — J--L A. 

G) En 1925. Aimé- Félix Tscblf- 
fely, Baisse d'origine, partit seul 
arec deux chevaux « crlollos > 
de Buenos-Aires, afin de rallier 
New-York. Le trio mit deux ans 
et demi à couvrir t'itinéraire 
Tsrhinely est souvent cité 
comme un « pionnier e ou tou- 
risme équestre. 


La vie nomade, 

(a vraie 

Première pour les vëlocypê- 
üistes : 1600 kilomètres sur deux 
roues au cœur du Rajasthan 
jusqu'à la fête de Pushkar en 
compagnie de Georges Schalier, 
ethnologue, cinéaste et confé- 
rencier vivant en Inde depuis 
1975. Vingt personnes maxi- 
mum. d» 26 novembre au 
17 décembre prochains. On doit 
amener sa btcydette. Forfait 
Paris-Parts .- 7500 P. 

★ Renseignements et Inscrip- 
tions : Guilde européenne da raid, 
L ntt de Faaxfrard, 75015 Paris, 
téL : (1) 32 B- 97-52. 


Réservée 

aux pNts de cinquante ans 

L'association Renouveau vient 
de faire paraître son catalogue 
Escapade 3, qui s'adresse donc 
aux amoureux du voyage de 
plus de cinquante ans. 

Randonnées à pied, en calè- 
che, sorties en mer et pèche, 
voile.' tennis dans huit régions 
de France, de la Bretagne à 
la Côte d'Azur, des prix rai- 
sonnables et le gage d’une orga- 
nisation sérieuse. Décidément, 
vivement la retraite ! 

if Renouveau : 2. rue Trésorerie, 
73000 Chambéry, téL : (79) 70- 
27-72. Délégation à Paris : 18, rue 
de l’Hôtel - de - Ville, 75004 Paris, 
ta. : (2) 278-26-42. 


L’art om ne 

dans le Sud-Ouest 

La fédération des comités dé- 
partementaux du tourisme de 
l'Aveyron, du Gers, du Lot. du 
ram et du Tam-et-Garonne 
vient d’éditer sa première bro- 
chure intitulée l’Automne an 
cœur du Sud-Ouest. 

Très heureuse tniüatioe, qui 
rassemble en seize pages gla- 
cées. photos couleur, mise en 
pages parfaite, tous les rensei- 
gnements sur les T tes ruraux, 
les hôtels, les campings et les 
vacances actives d’un pays qui 
s’en va des gorges du Tarn 
jusqu’à Montauban. 

4c Pour obtenir gratuitement re 
catalogue. Il faut s’adresser à n Au 
cœur da Sud-Ouest ». B. P. 354. 
S2005 Montauban Cedex, tél. : (63) 
63-31-40. 


La frète à vélo 

Des vacances sportives mais 
sans entrainement forcené, sans 
esprit de compétition, ne sacri- 
fiant rien au confort, voilà les 
mots d’ordre de Vélotour, un 
voyagiste marseillais spécialiste 
des deux-roues. Tl propose aux 
amateurs de partir à la décou- 
verte de la Crète en groupes 
d'au moins quinze cyclistes 
— le maximum est fixé à 
trente. — pour un prix de 
4 850 francs, pour neuf jours, 
de Paris à Paris. Encadrement 
technique de Raphaël Gemi- 
niani . hôtels, repas compris. 

♦ Vélotour. 353, avenue du 
Prado, B .P. 2, 13266 Marseille Ce-, 
des 8. tél. t (91) 76-21-80. 


A Londres. aH Palace 
pour 390 F 

Jusqu'au 2 novembre pro- 
chain. Rank Hotels vous pro- 
pose ■ de séjourner dans des 
hôtels de luxe de la capitale 
britannique, à des prix, ma foi. 
fort intéressants. Ainsi, pour 
390 francs, on pourra loger au 
White Bouse — quatre étoiles — 
pendant deux nuits, petit déjeu- 
ner anglais compris. On peut 
choisir le forfait airiOn pour 
1 080 francs, dans le même 
hôtel et aux mêmes conditions. 
La catégorie luxe est accessible 
à partir de 4S0 ou 1 170 francs . 
au Royal Lancaster, et le prix 
le plus élevé 1710 ou 1 400 francs ) 
vous sera demandé pour rejoin- 
dre VAthenaeum. 

4e Renseignements et réserva- 
tions : VJ5- 9, avenue de la 
République, 750L1 Paris. téL : 
557-65-72. 


L3nde 
en liberté 

Le gouvernement indien ment 
de décider de rétablir le «lan- 
ding permit » ou autorisation 
d'entrer dans ce pays sans visa 
pour un séjour de tourisme qui 
ne dépassera pas trente jours. 
Toutefois, les visiteurs qui se 
rendent régulièrement dans ce 
pays < plusieurs fois dans l'an- 
née i doivent se munir d'un 
visa avant leur départ de 
France. 

L'office du tourisme indien 
de Paris vient, lui, de publier 
la nouvelle édition de sa bro- 
chure Vacances en Inde. On y 
trouvera tous les séjours des 
voyagistes et associations fran- 
çais ayant inclus cette destina- 
tion dans leurs catalogues. 

★ Pour obtenir la brochure 
n Vacances en Inde 1982-1983 n, il 
suffit d’écrire à l’Office national 
indien du tourisme, A boulevard 
de la Madeleine, 75009 Paris. 


En route 
pour le Gezallier 

Le CczaUier, ça ne vous dit 
rien ? Et le Lembronnais, pas 
plus ? Alors, le pays des couzes, 
vous brûlez ? Non, bon. Voilà 
trois terres de randonnées, à 
pied, à ski, à cheval, en canoë, 
à vélo, entre Issoirc, Massiac, 
Murat et Besse-en-Chandesse. 
Il faudra revoir vos leçons de 
géographie. 

Pour vous y aider, le petit 
dépliant tout à fait remar- 
quable édité par l'association 
pour le développement de la 
randonnée pédestre dans le 
Massif Central. Un répertoire 
des villes et villages d'accueil et 
de leurs modes d'hébergement, 
de leurs magasins et services, 
un recensement du patrimoine 
local et des curiosités naturelles, 
bref un petit opuscule bien fait 
à ranger soigneusement dans le 
tiroir du haut de la commode 
du couloir, avec les cartes rou- 
tières. 

4e Cbamlna, 5. rue Pierre-le- 
Téncrable. 63000 Clermont-Fer- 
rand. TéL : (73) 92-82-60. 


iNEb 


* Gault & Millau (Déc. 81) 
citant un sondage ae 
Institutional Investor 



NouveUe entrée par la nie de 
Casogbone: marines de Carrare, 
tonalités' vieux ; rose etbouton d’or 
reflétées par les miroirs, surprenants 
arrangements de fleurs tares. 

Salon Pompzdour, Salon dès 
QiEître saisons, Salon des Tuil eries : 
éclats des lustres, charoiemenr déli- 
cat des tissus, sobre raffinement du 
mobilier. 

Le bar vîehr d'être redécoré : 
laques précieuses, cachemires tur- 


uoises et rouges,, cristaux de 
iohême. Langues du monde entier: 

Le restaurant réou\TÎra début 
octobre: un éblouissant vitrail 
aux dominantes émeraude, rerre 
de sienne, mauve. Une atmos- 
phère de jardin irréel créée par 
Micheline Lefebvre: tons pas- 


l’amen terie. 


C JU 

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HOTEL MEURICE 
UN HOTEL INTERCONTINENTAL 

6. rue de Casriglione 75001 Paris - Tél : 26038.60 



Foies Gras 


PROMOTION ART VILLAGE 



Pbnr mieux nous faire connaître, nous 
pouvons vous accorder le Part entièrement 
. gratuit et vous offrir en cadeau , le Guide des 
Restaurants Inconnus de Gascogne (édition 
82) pour l’achat de : 

Deux blocs de Foie Gras de Canard 200 g 
net (6 parts) par bloc, à 96 F l’un, soit 400 g 
pour le prix total de 192 F (conservation ga- 
rantie 4 ans) (1). 

Pour Tâchât d’un seul bloc (96 F à notre 
tarif au l* r avril dernier) 3 vous faudrait ajou- 
ter 14 F pour les frais d'envol 

Nous sommes une toute petite entreprise 
(5 employés) et nous expédions de Saint- 
Clar (Gers), sous notre marque Art Village, 
toute une gamme de spécialités savoureuses. 
Nos clients sont peu nombreux, mais fidèles, 
et nous échangeons avec eux un courrier 
personnel et amical (nous n’avons pas d’or- 
dinateur). N'ayant pas les moyens de faire 


des pages de publicité en couleurs, nous pro- 
posons chaque année une promotion très 
avantageuse qui encourage les gastronomes 
à faire connaissance avec notre maison. 

Nous faisons aussi des efforts en faveur 
des artisans restaurateurs de nos campa- 
gnes. Notre Guide des Restaurants Inconnus 
de Gascogne vous fera découvrir les perfor- 
mances gastronomiques de trente restaura- 
teurs de nos villages qui proposent des menus 
somptueux à des prix d’autrefois. (“Le 
1 er août 1952, on m’a servi chez M. Debard à 
Auvillar le repas suivant pour le prix de 55 F : 
melon, jambon de pays, crudités et pâté de 
campagne, ensuite saumon frais, ensuite 
canard à l'orange, ensuite gigot d'agneau 
pommes persillées, ensuite salade, ensuite 
fromages, enfin pâtisserie Nous envoyons 
notre Guide seul pour 26 F port compris. 



(1) Composition : Foie Gros de Canard nscnstiftic 98 Si, sd « épses 2 ‘Z. 









P 



Plaisirs de la table 


Anti - nouvelle cuisine 


L ES irisons n'ont pas toujours 
tartl El y a des lustres, 
fis s'enthousiasmèrent pour 
le bœuf gros sed du bon Léon, 
sorte de Gettn de la table: dans 
décor misérabiliste de la rue 
*> Volga. Des entrées en abon- 
dance et à discrétion. le bœuf 
gros sel, fromage et de ssert 
pour. U y a une dizaine d'an- 
née. 18 F. service compris (J'ai 
retrouvé une addition 1). Claude 
Barthélemy, le ms de Léon au- 
jourd’hui disparu, maintenait la 
traditi o n. Mais la rue du Volga 
va être livrée aux démolisseurs. 
Claude Barthélemy (qui entre- 
tempe a ouvert avec sa Jeune et 
jolie femme le Moulin de Mon- 
fouvtn h zniers - Combr&y (à 
Proust), vient donc de trans- 
porter son Bœuf Gros Sel 
dans le 16» (289. rue Leoourbe - 
téL 557-16-83 - fermé dimanche). 
Formule & peine différente : le 
boeuf gras sel ou le plat du Jour 
(lundi : miroton ; mardi : blan- 
quette de veau ; mercredi : 
bourguignon; Jeudi ; sauté 
d'agneau ; vendredi : veau Ma- 
rengo ; samedi : petit salé) pour 
63 P et donnant cirait à la fa- 
randole des entrées (ah 1 ce bou- 
din vinaigrette oh 1 ces filets 


• Le Cabournet, à Liste-Adam I 
Que de souvenirs en cette pitto- 
resque maison où LAonie Moreau 
cuisinait sa «• cabouMade • et nous 
légalalt avant la visita, sur l'autre 
rive, aux souvenirs de Vsn Gogh l 
Eh bien. Le Cabouim va dispa- 
raître. Sera-t-il, comme La Kllei, de 
Grtmaud. vendu par appartements ? 

• Une nom elfe Ecluse (place 
de la Madeleine, celle-!*} Curieu- 
sement, la ■note» est tapée en 
anglais. Serait-ce un souvenir de 
l'occupation anglaise en Bordelais ? 
Las prix sont assez élevés A citer 
aussi la Galerie daa vins (201, nia 
Saint-Honoré), at son bar-dégusta- 
tion. Cela devient une mode— 

• Barrier A Tour, Sendereps en 
son Archeatrate.. Combien sont-He 
d'autres A (aire eux-mêmes leur 
pain ? Une gourmandise qui devrait 



Mer 


TTJga ANGLO-NORMANDES 


ILE DE JERSEY 

SUa est étonnante cette petite ne. 
de 20 km de long sur 10 de large 
gltuée à ao ttm seulement des eûtes 
de Normandie et qui. depuis sept siè- 
cles, est un petit Etat rattaché é 
Couronne d'Angleterre mais indépen- 
dant. Ce minuscule dominion a sa 
Constitution, son Gouvernement, «a 
lois, aa mo nn aie. ae> timbres et aee 
traditions toujours en vigueur 
L'automne est une période tout e 
«ali favorable pour profiter pleine- 
ment de cette petite ne au clima- 
d*ona grande douceur. Les Immense» 
pissas de sabla On. les faloUaa plon- 
geant dans la mer. las petits ports 
ds pêche, les vieux maoou» nichée 
flsns une campagne magnifique.. 
vous appartiennent davantage. Vous 
s a» charmé par l'ambiance ty ptqu» 
des pubs. le pittoresque des auberges, 
la simplicité des petites pensions ou 
le Luxe des grands palaces. 

Kt h Saint- Bélier, la ca pital e , un 

Londres en miniature. Es shopping es 

"tes 15000 habitants de Jmsey sont 
heureux do faire partager tour Jotr 
ds vivre dans tour lia de courtoisie 
Un week-end. une semaine » *n ej 

en automne (et eu hiver), cest le 

dépaysement, la vraie détente et une 
qualité de vie particulière. 

Pour documentation en couleurs 
écrives 4 : 

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de harengs pommes moutarde l). 
fromage st un dessert au choix 
Si vous y ajoutes le vin (Us vont 
de 40 à 65 F la boute Ule, avec 
une belle collection de beaujo- 
lais et un graves château VI- 
gnolles honnête), ltedAtioo ne 
dépasse pas les 110 F Qui dit 
mieux ? 

C’est tel l'anU-fast-food. mais 
ans» l’anti-nouvelle cuisine. On 
fraternise dans une abondance 
bon enfant de bon &krt. et Q font 
retenir sa table. Ce quadrilatère 
des derniers numéros de la rue 
Leoourbe devient précieux pour 
le gourmet II y a te Croquant 
(de la rue Jean-Maridor). les 
Senteurs de Provence (an coin 
en face), tes maîtres bouchers 
Jean et Claude un peu plus loin 
(au 304) et avant au 295. ’ : 
Pierrot Gourmand aux tartes 

i wnnmm^ 

Sans doute la Jolie Catherine, 
qui diligente la ronde des ter- 
rines. ne figurera pas parmi tes 
hâtesses de charme du snobisme, 
sans doute les visons des beaux 
quartiers ont depuis quelques 
anni'wL pria le goût i mauvais) 
des assiettes minceur à la japo- 
naise et du dwi passe-partout, 
n nlmportel Le succès du néo 


I 


sa généraliser chez les bons res- 
taurateurs. El chez sol ? Est-ce 
difficile? Non, répond Lionel Pol- 
ISne. et Manu-Presse publie une pla- 
quette - « Paire son pain * (Dessein 
et Tolra, 10. rue Cassette), où la 
ménagère trouvera les proportions 
pour fabriquer A la maison, et très 
facilement une vingtaine de pains 
différents. 

• Session d'automne aux Relais 
et Châteaux Six nouveaux élus : 
Escl/mort A Saint - Symphorien - le - 
Château (28700). (e CAA/eau de 
Favargaa-de-ia-Tour (38-110). l'Hôtel 
Ombremont, au Bourget-du-Lae 
(73370), le Mas des herbes b/anches, 
à J ou cas (84220). l’Horizon, à Thlon- 
vilfe (57100). et le Manoir de Lan Ke- 
relie c. A Trébeurden (22560). Deux 
nouveaux Relais gourmands, dont 
UlcM’Hostang (10. me Gustave- 
Flaubert, tôt. ■ 763-40-77). qui vient 
d'agrandir et de décorer chaleureu- 
sement sa petite maison de grande 
cuisine et de ban accueil 

• Vingt ans I Jean-Claude Vrinal 
tétera ces Jours-ci son arrivée à 
la barra du Tailleront de la rue 
Lamennais. Succédant A son père, 
il a au faire de l'illustre maison une 
des plus attrayantes et des plus 
Internationalement connues. 

• La XVIII* Saison musicale du 
ChStéau tfArtigny (A Mont baron, 


Bœuf Gros Sei est consolant 
Et U Indique peut-V.e un virage 
de la restauration parisienne ! 

• 

*« 

J’avais été réservé — pour ne 
pas dire méchant — avec le 
Sud-Ouest, un petit nouveau pa- 
tronne par Dagum (Sud-Ouest, 
40. rue de la Montagne Sainte- 
Geneviève - tél. 633-30-48). Les 
débuts sont souvent difficiles. et. 
aussi bien, te quartier n’est pas 
de ceux que J’aime. Mate ne 
faut-Q pas faire amende hono- 
rable devant les efforts de 
J.-C. de La larrlge ? zi présente 
A présent une variation sur te 
foie gras unique & Paris : de 
canard, froid, nature — aux épi- 
nards, à la julienne, au 
oolntre&u (drôle d’idée 1) et 
chauds : aux deux olives — fu- 
mé sauce pointue — en papillote 
aux langoustines (de 60 A 80 F). 
. De la garbure & la croustade, 
on peut dire, comme 1e Cyrano 
de Rostand : » C’est toute la 
Gascogne.* 

Avec un menu à 130 F. service 
compris, fromage et dessert. 
Voici maintenant une maison 
avec laquelle U faut compter. 

LA REYNIÈRE 


tél. : 26-24-24) dans quelques jours. 
Ds l'EnsemblB de violoncelles de 
Paris A l'ensembla da Caméra, les 
programmes mettront en vedette 
des musiciens de grand talent. 

• Lucien Legrand, dont la cave 
de la rue de la Banque est bien 
connue des amateurs, vient d'ou- 
vrir une autre boutique au 6 de 
la galerie Vivlenne. Slogan : « Une 
gamme de vira bien choisis aux 
prix en bémol. » 

• Furieux I Oui, furieux ce fidèle 
lecteur A propos de la table et de 
l'accueil au Buttai de la G are dB 
Valenciennes, pourtant souvent en- 
censé Mais II faut qu’il sache que 
le temps n’est plus où la S.NC.F. 
mettait un point d'honneur à pro- 
mouvoir les Buffets gastronomiques, 
souvent la meilleur restaurant de 
la ville. 

• Heureux I Oui, heureux et- 
comblé cet autre fidèle lecteur qui 
a découvert le muscat (corse) de 
Dominique Qentlle (récente «bou- 
teille du mois-) depuis longtemps 
et l'apprécie sur un foie gras autant 
que sur un confit de merle™ 

■ # Le Darlote (48, nie du Censée, 
tél. : 225-68-78) ouvre en son rez- 
de-chaussée Inutilisé, tous les dé- 
jeuners du lundi au vendredi, un 
Bistro 49 avec un menu A 80 F 
(vfn et service compris, mais, hélas ! 
fromage ou dessert). 


SAflDUES 

C ’EST — où plutôt d’étau 
— un plaisir simple mais 
. gourmand qu'une bonne 
sardine A l'huile Je sais qu'il 
est commun d’évoquer P autrefois 
mais c'est vrai qu’autratola on 
trouvait, plus qWaufounfhuI, de 
bonnes sardines Pourquoi ? 

D'abord n y a deux sortes de 
préparation. H conviant d'utiliser 
les sardines crues et C'est r hulle 
de macération qui - ovlt - tes 
arêtes L'huile et le temps I Car 
les sardines se bonifient en 
vieillissant, et tes vieux épiciers 
le savaient bien, qui, réguliè- 
rement. tous le a mob mois par 
exemple, retournaient tes bottes, 
dans leurs rayons, ne livrant A 
leu/ clientèle que des sardines 
d'au moins un an de boite 1 
Nom avons changé tout este f 
Alors tes conservews font 
nocher les sardines avant de ha 
mettre en bollo, pour que Iss 
arêtes ne restant pas dures 
D'autant qu’à la bonne huile 
d’olive lia substituant truffes de 
entes ou de tournesol. La diété- 
tique a bon doel 
Au Verger de la Madeleine 
14. boulevard Malesherbes ). on 
vend encore des boites • retour- 
nées », bonifiées par le temps 
Mais U. Legras m’a confié ses 
craintes : ■ Le métal des bottes 
eet-41 toujours le mémo ? ■ Il ne 
lui semble pas. Plus léger. Il 
n’auralt pas, lui, le temps d* at- 
tendre. 

Et c’est peut-être pourquoi on 
ne trouvera plus, bientôt, d" admi- 
rables sardines en boites I 

PUTES 
ET CREUSES 

- Mignonne, allons voir si les 
huîtres sont ouvertes au restau- 
rante. rimait un chansonnier 
Elle a arrivent Lee creuses 
devraient être eu même prix que 
l'an dernier, m’a confié Paul, le 
patron de Chez Edgard (dont on 
sait que le banc de fruits de 
mer est un des plus attractifs et 
de prix bomréle de la restau- 
ration parisienne) En effet, tes 
producteurs n'augmenteraient que 
da raugmentathn des trais de 
transport, soit 8 ù 3 °f a. 

Quant aux plates, elles seront 
toujours rares et coûteuses. 

Depuis quelques décades, les 
huîtres sont proposées - cuisi- 
nées » (ce n'est nullement da la 
nouvelle cuisine, mais un retour 
aux dlx-eepüéme et dix-huitième 
siècles) Et les plates conviennent 
mieux (mats attention l effss ne 
doivent pas être cultes, simple- 
ment pochées ou grillées ; 
chaudes!). 

Ü faudra donc remplacer tes 
plates par des creuses flapo- 
natees ex-portugaises) et s'en 
régaler : millésime 1982-19331 
L R. 


Philatélie 


NT 1761 


FRANCE • Ecoles normales 
supérieures. 


HP-, te 


Comme prévu eux le — — 

riown las commémorations, U a etc 
stipulé rémission d'un timbre sou- 
lignant le centenaire de la création 
des écoles normales supérieures de 
Saint-Cloud et de Fontenayaux- 
Rosaa «rf, > te Monde » du 17 oc- 
tobre 1981. p. 24) Venu générale te 
18 octobre (65* 


82. Décidément 




UK V, gris et ronge. 

Format 38 x 22 mm Destiné et 


gravé par Georges Bè temps. Tirage : 
10 000 000 d’esampla' 
taille-douce, à périt 


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Mise es vente antieli 

— Les tG et 11 octobre, de 9 b b 
18 h. dans les éooles normales supé- 
rieures solventes ; 

A Parla, ta. bd Jourdan (14*). 

— Dans lea Hauts-de-Seine ; 

A Pontensy-anx-Roses. fi. rua 
Bouclcaut; i ' 

A Montrouge. L nu Msmrtce- 
Araoux : 

A Satnt-Oond. bâtiment de Va- 
lois (grille d'honneur du Parc). 

— Dans le Val-de-Marne : 

A. Cachap, l'école normale supé- 
rieure de l' amwtfi-nprriftrT ^ techni- 
que. SL avenue du Prialdent- 
WUnn 

— Le 18 octobre, de 8 h 413 h : 

A la ELP„ 52. rue du Louvre, 
Parla-I v ; eu bureau de -porte 1 de 
Paris 41. & avenue de Base. Parts-7* : 

De 10 h 4 17 h, au Musée da ta 
poste, 34. boulevard de Vauglrard, 
Parls-U* ; 

Aux bureaux de poste de 
Fouteuay-aox-Roses, Moutrougé et 
Saint-Cloud. 

Partout avec des boites aux lettres 
spéciales pour oblitérations «PJ. » 

• Signalons que tes cinq villes in- 
téressées utiliseront exactement le 
même cachet grand format non Illus- 
tré, ira la mention «Premier Jour». 

Ouverture d'un nouveau 
guichet philatélique 

la ville de Toulouse. A partir du 
11 octobre, possédera & la ttdf. un 
guichet philatélique doté d'un aa* 
chet 4 date grand format. Illustré 
par le blason de la vlDé. -avec la 
mention «31 Toulouse recette prin- 
cipale». 

. Calendrier des manifestations 
avec bureaux temporaires 

O (9329 Feyxtn (Centre communau- 
taire da Loürixs). les 9 et 19 oet. — 
Inauguration du Contre. 

O 34999 Montpellier. (4 la Poire) 
du 15 sa 24 octobre! — 34* Poire 
Inte rnati onale «le la Vigne. - • 

S 57319 Guenange. (place de l'Hô- 
tel do Ville), Ire 16 et 17 octobre. — 
4* Congrès phllati. Région T. 

O 991M Roquebrune Cap Martin, 
(salle municipale Hemapl), les IG et 
17 octobre. — a* Exposition Carto- 
phllle-PbllatéUe. 

Q 33000 Bordeaux (Foire), -du .12 
au 14 oct, — Salon de l'électronique 

O 32730 ' Aublgnÿ- aux - Kaisnes 
(Foyer da jeunes), les (6 et II oc- 
tobre. — «Pamtnie- et Philatélie* 

O 14149 Doâviûna (Collège pu- 
blic). - ta -18 et ■ il octobre; — 
Dixième Congrès régional du Grou- 
pement philatélique savolslen. 

F 98908 Nice. (Palais da Expos), 
du 16 au 21 'octobre. — 1 “ Congrès 
International de paléontologie ùa- 


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l'année 1983 pi£*- 
rlaera te record 
des éml BBlPOJ 
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‘ fret* deLUle isera 
donc souligné® 
par l'émis» i° D 
Sun timbre- 
nosts. dont le ti- 
nia s'élèvera 4 
doute millions 
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le U octobre («W 
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voie de Marie-Noëlle Goffln. 
en talHe-douM 4 Péri gueux. 

Mire on vente anticipée ; 

— L» 16 et 17 octobre, de 9 u n 
18 b. par te bureau de poste tamiio- 
ralro installé dan» l’hôtel de nus 
de LWc. Oblitération «F. J. s 

— Le 16 octobre, do 9 h à 12 h. 
au bureau de poète de UUe AJ . 
(arec botte eux lettres spécl al e pour 
«P. J. s), et & l'AGEKlF. 1S0/18I. ruo 
du Mollirai & Lille. 

ANDORRE : retrait de timbres. 

Le vendredi 15 octobre au soir six 
timbres seront retirés de la rente des 
guichets . philatéliques et dans la 
principauté d'Andorre 

0.01 F. Beu da vallées ; 

5 *2 F, ECU dan vallées : 

ftSO F. Narcisse : 

UB F. Dent de chleu ; 

L3t P. Us des Pyrénées; 

1.49 P. Tlehodrama murarta. 

En' bref— , , 

• CAYMAN. - 75* annlrereafte du 
scoutisme. 3, 20. 30. 50 cents, sujets 
divers. 

• CITE DD VATICAN. - Qua- 
trième oao tanaJre ds la mort - de 
sainte Thérèse d’Avlla. fcrote valeurs. 
200, 800. 1000 Uns (33-9-82. J 

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scoutisme et 130* anniversaire de la 
naissance du fondateur Robert 
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28. 29 pence Impression hfiho. Cour- 
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émission de six valeurs, deux par 
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(UO et 0.28 dollar ; S et 7 schillings 
pour l'Autriche (19-11-82). 

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(Centra culturel des Dombes, place 
Saint-Vincent-de-Paul), le 17 oct. — 
H omma ge 4 Edouard Bourre t. com- 
pagnon de la Libération. 

© 93100 Montinçon (Mairie), le 
IG oct. - Exposition « La Etata-unis 
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Ouvert tous les jouis jusqu'à minuit 


.~JL 

















VASSIU 

SMYSLOV 


Le prochain Tournoi des can- 
didats an titre de champion du 
monde pesa disputé entre les 
g rands imitegs Kasparov, Eeliav- 

eky, Hahûer, Korchnol, PortiscËu 
Torre, Rfliîi et Srnyskw. Outre la 
perfcsmaDoe de Zôltan Rîbli, a 
faut adUdrer le retour de l'an- 
cien champion du monde VassUi 
amprikp qui, à l’âge de soixante 
et nn ans, a re m porté la seconde 
place dh tournoi de qualification 
de Las Palmes. 




. 3.CV 

és 

120. TXM (1) ns 



z en . . 

. C ce 

a. xé-ri 

CM! 



3. FÇ4 

FSJ (a) 

22 . cxm (m) 



‘ -4. « (h) 

06 

FXb4 (n) 


• ■ ■ ■ . ■ 

S. as (g) 

CD8 

23. «3 

*85(0) 



ft. KD 

CM 

24. Tdl 

DbS ! (p) 



7. ri («0 

0-0 

35. bd (q) 

CM! (r) 

- 


8. Cç3 (é) 

ri 

I2& Td-d4 (a) 



fl. 9-0 Cb7-« (f) 


FUS ! (t) 



: 10. Ta-bl (e) Xë8 

27. Cç7 

Ta-ç8 


Blanc* ï ». MESTKL : 

11. M 

. CCS 

28. CéG 

Fxé6 


12. Tél_ 

Cgs 

29. dx£6 T0-é8 (n) 


-Notes : T. SMYSLOV 

13. Fa 

TtS (h) 

30. FË2 (V) CXC2 


(Tournoi de Los Palmaa, 1982.) 

14. DbS 

BhB (Q 

81. Td5 

Ch3+ 



15. Fb2 cXdStO) 

32. BgS 

Dgl+ 



UL çXdS 

Cgi! 

33. BXb3 

Dhl+ 



17. h3 

Gh6 

34. BX4 JDXd5(V) 



18. Tb-fl 

151 

35. Tfft 

TXH4- 



19. Cbfr(k> 

1XM! 

36. abandon (x). 


NOTES 

a) Lorsqu'on n’a pas envie d’en- 
trer dans la « partie Italienne » ni 
dans la c défense des deux Cs <3.... 

PÇS ; 3 CfB. on peut se contenter 

de cette réponse modeste male 
Bolldù. 

ï>; Ou 4. çl, CI6 on 4. 0-0, CT6 ; 

5. C&, d6 : 6. (H, Pg* avec égalité. 
ç) Probablement la meilleure suite. 

En donnant à cette ouverture un 
caractère fermé Jes Blancs peuvent 
lalre valoir leur supériorité au 
contre eu suivant un plan d'expan- 
sion sur l'alîe - D par Fd3 - ç4 - 
b4 - ç5. 5. dxtà donne peu : 5..„ 
dX65 : 6. Dxd8+ (cm 6. Fd5. Pd6 : 

7. CgS, Oh8 ; & ç3, C67 ; 9. Fb3. 
Cgs ; ux g3 comme dans la partie 
Bronsteln - BeBChevaky. Petrapolis. 
3973). FXd8: 7. Oç3. Fg4 ; 3. Fé3 et 
9. CMH) avec un minuscule avantage. 

a) Après 7. hS, C6 î 8. Ç4, b5 ; 
9. Oç3. b4 ; 10. Cé2, 0-0; 11. Fé3. 
çxdS ; 12- çXdS. CaS les Noirs n'ont 
rien à craindre (Korchnoï-Smyslov, 
DFâA. 1950). 

è) Dans une partie qui ne date 
pas d’hier entre Tarmsch et Scho- 
w al ter en 1B98, les Blancs s'assurè- 
rent un meilleur Jeu après B. h3. 
ç6 ; 9. Cç3, Ca6 ; 10. FÉ3. Cç7 ; 11. 0-0. 
Of-é8 ; 12. DçZ, ffXd5 ; 13. çXd5, g6 ; 
14. FhB. Cgi-, 15. g*. Sur 8. H3. 
Cb-d.7 ; 0 l Cç 3. CéS ; 10. 0-0, gfi ; 
LL FhB, Cg7 ; 12. DdS, a5 les Blancs 
sont légèrement mieux (Fucha-Chol- 
mov, Leningrad. 1967). 


/) Les Noirs ne sont pas pressés 
d'échanger sur dé et attendent que 
«rient terminées les manœuvres d» 
regroupement sur l’aile -. B. là où 
résidu leur seule possibilité de 
contre-Jeu. 

fil Symétriquement, les Blancs 
préparent l’invasion de l'ali e - D. 

ht Après, avoir cédé le passage au 
G-D, la T-R se remet en place avant 
l’avance fî-f5. 

0 Une mesure de prudence néces- 
saire qui évite tout danger eut la 
diagonale b3-e«. 

j I Au bon moment. La bataille 
commence. 

h) Visant la case ê6 via ç7. , 

l) Et non 20. Cç7, Sy.IZ : 21. CXa8. 
f:<c2 ; 22. Fxb 2, Fh-Î : 23. TU. Dg5. 
etc. Il apparaît que ce sont les Noirs 
qui déclenchent les premiers les hos- 
tilités. 

m) Et non 22. Cç7 ; TXçB ; 23. C46 ; 
24. dxee. cxts+ ; 25. gxrc (si 25. 
D;<f3?, Txç4j. Txç4 et la position 
du B Blanc reste difficile. 

77 1 Surgit la menace 23.... Fxffl-j- ; 
24. Rxc. Fç2+ avec gain de la D. 

o) Avec gain de temps. 

p) Dans la c partie Italienne ». le 
pion 17 est connu pour sa vulnéra- 
bilité. IcU le pion £2 commence à 
vibrer. En même temps, le Cbâ est 
en prise. 

q) SI 25 Cç7, Th-çB : 26. Céfi?, 
Fxéa et 27._ DXf2+. Dans la phase 
tactique qui suit, les Blancs tentent 
de pécher en eau trouble. SI 25. Cç3, 


Fxh3: 26. Fxh3, Dx£2+ ; 27. Bhl, 
D/.-Ç3. etc. 

r) Mole le vieux crocodDv qui dis- 
putait déjà en 1948 le Tournoi des 
Candidate trouve à chaque fols la 
meilleure suite. 

31 SI 26. h A RS. DX12+ SUIVI du 
mat. Si 26. TXg4. FXe4: 27. hxsâ, 
DX12+ î 38. Rhl, F13+. 

i) Surveillant la case dî, mena- 
çant toujours le Cb5 et la 7W4. 

11 ) Excluant absolument toute 
complication sans craindre 30. Txg4 
à cause de 30.., Dxt2+. 

p) Que faire pour défendre le pion 
£ 2 ? 

tr) Ayant gagné un plou et une 
qualité, les Noirs menacent 35-, 
DxéS4- ; 36. Rhô. Dg6 mat. 

x) SI 36. gXH, Dg2-r ; 37. RUS (15), 
Dgti mat ou 37. Dg3, Dxé 2+ et 38-, 
par exemple, Dxb2 et les Noirs res- 
tent avec T+F en plus. 

SOLUTION DG L’ETUDE N° 989 

D. Petrov al tafia Sccacchistïca o, 1988 

(Blancs : Ré 8, Tg4 et h2, Fh3, Pf3. 
Noirs : Bç6, To2. FdS. F b 2.) 

On volt tout de suite que Z. Tgl 
n'est pas suffisant à causa de 1..., 
bl=D ; 2. Txbl. TXh2 ; de même, 
si 1. Tg6-f-, Rç5 ; 2. FIS. bl=D! 

1. TU, FXf3 (si l._ Tal J 2- Tg-gA) 
maintenant les deux T blanches sont 
attaquées; 2. Fg2!. FXg2 espérant 

3. Txg2, bl— D ; 4. Tg6-r. DXg6. 
Mais 3. TgS-J-, Rd5I ; 4. Txg2, 

bl=D ; 5. Tg5-r et les Noirs doivent 


inventer une nouvelle défense en 
raison de la menace 6 . Txbi. 

5.... DfSî; 6. TxfS-1-, Bé8! mena- 
çant. mat et la Trâ ; 7. Ta5ü mena- 
çant aussi mat et la Ta2, Txa5; 

8. ThG-f, Rd5 ; 9. Th5+ et 10. TxaS. 

ÉTUDE 

6. KA5PARIAN 


(1980) 



BLANCS (4) : Rdl, Tçô et h4. 
Pa7. 

Noms (5) : Ré5, Ta3, Pd7 et 
ê7. Phi 

Les Blancs jouent et font nulle. 

CLAUDE LEMOINE. 


I 


bridge ^ w 






UNE ATTAQUE 
MORTELLE 


■K 1 1S2 


. . _ ^ 


TRAPÉZISTE 

VOLANT 


Cbjunjdannat des PAYS-BAS, 1981 
: HL UUECOOUEK 
Noirs ; C. fUJKAART 
Ouverture : RAPHAËL . 


Dans tes trois matches des éli- 
minatoires du Champlormat du 
monde de Rio, crtte table fut la 
seule où le contrat de 4 Piques 
fut battu.. 

* A 

V 10 6 5 
4 A V 10 S 
*96432 

4 873 r ‘ ’T 4 V 5 2 
9 AV972 _ N e V R D 4 3 

♦ -r- ° C E 4 8742 

4 AV1087 S -1 *RD 

4 R D 10 9 6 4 

V -8 

4 R D 9 6 5 

4 5 

Ann : O. don. E-O VtLta. 
Ouest Nord Est Sud 


Kxsd Passell Hnang 
1 V .passe 3 V 
passe . passe contre 


Brachman 

4 4 

passe... 


Comment la défense a-t-elle 
fait chuter QUATRE PIQUES? 


Réponse 

Où peut-on espérer faire qua- 
tre levées sinon en coupant Car- 
reau? Mais quelles peuvent être 
tes reprises du partenaire ? Vrai- 
semblablement le roi de Cœur 
et peut-être aussi le roi de 
Trèfle. 

C'est donc un des rares cas où 
U est normal de prendre le ris- 
que d'entamer sous ira As à un 
contrat à la couleur, et Ruo a 
donc Joué le 9 de cœur. Est a pris 
avec la dame, et il comprit que 
Ouest voulait lui donner la main 
afin qu’il contre-attaque Carreau 
et non pas Trèfle, car il avait 
donné une indication de préfé- 
rence en Jouant un gros Cœur ( le 
9) au lieu d'un petit. 

Huang contre - attaqua donc 
Carreau, mais il prit soin, lui 
aussi, de faire un appel de préfé- 
rence à Trèfle en jouant le plus 
petit Carreau. 

Après avoir coupé le 2 de Car- 
reau. Kuo joua une seconde fois 


sous un As, mais à Trèfle ! Est 
prit le 1 de Trèfle d'Ouest avec 
la dame et il continua Carreau 
pour faire chuter le contrat avec 
un Cœur, un Trèfle et deux 
coupes à Carreau ., 


Dans un des autres matches, 
Ouest passa d'entrée, et le Bré- 
silien Cîzag&s. en Sud. ouvrit 
de s 4 Piques ». Il fit onze 
levées car il était beaucoup plus 
risqué cette fois d'attaquer sous 
un As. 


COURRIER DES LECTEURS 

c J'apprends beaucoup par vos 
problèmes, écrit Mme Germon t, 
bien que certains soient un peu 
trop difficiles »: tandis que 
R. G on in estime « que les pro- 
blèmes sont trop /aczîes / » 
Comme il s'agit presque toujours 
de coups réellement joués à la 
table, ü faudrait s’efforcer, au 
début, de cacher les mains adver- 
ses pour que les problèmes ne 
soient jamais faciles. 


Le sfleitce duré 

Dans cette donne d'un cham- 
pionnat en Amérique, la manche 
a été chutée à une des deux ta- 
bles parce qu'un des adversaires 
(Ouest) avait gardé le silence. 

4 R 8 6 4 

V ARVX0 

♦ 4 

4 R V 10 9 
*92 
V D32 
♦ ADV72 
«652 

4 AV 75 

V 865 

4 R 108653 

« 

Ann. : O. don. N.-S. vuln. 
Ouest Nord Est Sud 

Cohen Fegervary Sides Raze 

passe 1 4, 14 passe 

1 SA. contre passe 4 A ... 

Ouest a entamé le 9 de Carreau 
pour l'as d'Est, qui a rejoué la 
dame de Carreau. Comment Base 



a-t-il gagné QUATRE PIQUES 
contre toute défense ? 

NOTE SUR LES ENCHERES 
On a une image, ici, du méca- 
nisme complexe des contres né- 
gatifs. Sud n’arait pas contré 
■cl Carreau», car le contre n’au- 
rait pas été de pénalité, mais au- 
rait montré simplement une main 
positive. En revanche, Nord a 
contré «1 SA.» pour indiquer 
une bonne main, et Sud a sauté 
à « 4 Piques », car Nord iqui était 
certainement très court à Car- 
reau) devait avoir quatre Piques. 

Sans convention particulière. 
Sud doit contrer « 1 Carreau » ou, 
à la rigueur, dire k 1 Pique ». 

A r autre table, les annonces 
avaient été ; 


Ouest. 

Nord 

EU 

Sud 

passe 


!♦ 

contre 

passe 

?♦ 

passe 

2 SA. 

passe 

3* 

passe 

3 A 

passe 

4 A 

passe 

pase... 


Cette fois. Sud a contré (au 
lieu de passer) un contre négatif 
qui promet simplement quelques 
valeurs. 

PHILIPPE BRUGNON. 


L.^2-28 JS- 
2.48X1* 14XU 

S. 37-32 10-14 

4. 41-37 (« 14-19 

5. 35-30 0» 28-25 
& 33-»! (C) 17-21 

T. 40-35 11-17 

8 . 39-33 9-14 (d) 
fl. 44-39 5-10 

m 33-28 (fl) 21-26 

11. 38-33! (f) 3-8 

12. 45-40 7-11. (g) 

13. 43-38 1-7 

14. 31-17 fh) 17-22 

13. 28x17 11X31 

18. 36x27 6-H C» 

17. 33-28! U> 11-17 

18. 38-33 (k) 

17-22! (1) 

NOTES 

a) 4L 34-30 (5-10) ; 5. 30-25 (20-24) ; 

6 . 33-28 (14-10) faute exploitée comme 
suit, le 2 avril 1933 5 Lyon, par le 
docteur A. MoUmacd, grand maître 
de Pentre-deux-guerraa ; 7. 25-20!! 
force la gain du ptoa par des me- 
naces de coup de dame 7_ (24-30. 
AI, 02. a3) : R 35X34 (19x30) : 9. 
28X19 (15XM*) : KL 38-34! (30 X39) : 

U. 19X30 UX-): 12- 44X33,+!. 


22W®- 
20 . 
21 . 
ZL 

23. 

24. 

as. 

38. 

27. 

28. 
». 
30. 
21 . 
32. 


a *17 axa 

46-41 7-12 

50-45 12-17!{m) 
30-21!! (U) 

19X30 
35X24 17-22 

<1-36 22X31 

36X27 14-19 (o) 
33-28!! (P) 

19X30 

28x19 

13X35 (q) 
42-38!(r) 30X39 
38-33 (a) 39x28 
32x5!(t) 21X41 
47 X36 4-9 

5-37 (U) 

Abandon 


al) 7... (17-221 : 8. 28x17 (11' 22) : 
B. 2UX29 123X34): Jù. 39x30. +1. 

■ o2> 7... (24-291 ; 8. 39-34 (15. .241 : 
S. 32-27 (23X21) : 10. 34x5, +. 

a3) ï~. (23-29) ; A 35-30 (24x25) : 
S. 39-34 (15X24) ; 10. 34XS. +. 

D'une extrême précision dans le 
Jeu de position (un type de partie 
porte, exemple entre mille, son nom), 
le docteur Mollmard excellait aussi 
dons les combinaisons profondes et 
spectaculaires. Une lilUBtrattou en 
est donnée après ees notes. 

b) 5. 46-41 (5-10) : 6. 34-30 (10-14) ; 

7. 30-25 (17-21) i A 31-26! (20-24) : 

9. 26X17 (12x21) : 10. 32-28 (38X141 : 
IL 37 X 28 (7-12) : 12. 40-34 (24-30) : 
13. 35X24 (19X30) : 14. 44-40 (30-35): 
15. 50-44 (1-7) ; 16. 34-29 (21-26 1 ; 17. 
41-37 (18-22), etc. (R. Entken-H. 
Genrtscn, le Monde du 27 octobre 
1979). 

c) Contrejen logique pour neutra- 
liser l'agression de l’aile droite par 
le pion noir ù 25. 

d) B. -.(5-10) : 9. 44-40 (15-20) : 

10. 49-44 (10-15) ; 11. 31-26 (4-10) : 

12. 4B— U (21-27) est Incorrect, les 
Blancs damant à 5 : 13. 32X21 
(16-27) ; 14. 36-31 (27x 36) : 15. 37-31 
(36 X 27) : 16. 33-28 (23 X 32) : 17. 29-24 
(20 X29) : 13. 34 x 5 (25 x 34) : 19. 

40 x29, eto. B + . 

ù) 10. 50-44 (21-26) ; U. 44-40 


(0-m ; !2. 46-4 ï Interdisant 12. 

...(14-üuj : cou;.» de üurne classique 
nar 13. 32-23 i23a32) : 14. 37X28 

(26X46) : 15. 29-23 (18x29) : 16. 34...S 
(05X34) ; 17. 39a 30 (46X23...) : ÏB. 
&X.... B-r. 

i) Renforcement du double en- 
chaînement au centre (pions à 28 
et à 29), dont les Noirs pourraient 
se libérer cependant. 

a) Construisant mûsbodlquement 
un solide contre-jeu par la forma- 
tion de deux colonnes de contre- 
attaque : pions û & il et 17. d'une 
nart, et pions à 8. 12 et 17. d'autre 
part. 

ai Proposant une aération du jeu 
par le plonnaçe (17-22). 

:) 16. ...7-11 étant perdant. 

1) Reprenant la direction du Jeu 
par un nouveau double enchaîne- 
ment du centre. 

/.-) Un travail de trapéslste volant. 

2) Brise le double enchaînement 
dans ses racines. En efle:, &L après 
2S ‘ 17 et (12x21) les Blancs conti- 
nuaient par 20. 33-28 (18-22!) : 21. 
28:il7* (21x12!) : 22. 29X18 02X33»): 
l'avantage positionnel aurait basculé 
en faveur des Noirs, très menaçants 
au centre. 

7 r.l Interdit toujours l'accès de la 
case 28. 

nt la partie devient délicate pour 


les Blancs qui reprennent leur tra- 
vail de trapéziste, en tentant la 
faute avec un raffinement exquis. 

0/ Voici la faute, bien loin d’être 
évidente. A noter qu'une faute, élé- 
mentaire celle-ci. eût été 25... (2-7) ; 
28. 34-19 (13 X 24) ; 27. 29 X 20 (15* 
24) ; 28. 37-31 (26x28) : 29. 33X11. + 
n> La clé du boomerang avec cette 
mise û profit d'un temps de repos. 


q) A noter ce sacrifice massif que 
le résultat Justifie sans conteste. 

r) Un second temps de repos, les 
Noirs devant prendre le pion U 3-î. 

s) Avant la rade dévastatrice par 
le plan à 32. 

t) L’objectif Justifiait bien les 
moyens. 

u) Un trapéziste au repos après 
cette splendide victoire. 


Problème : Docteur A. MOLIMARD (1927) 



Les Blancs jouent et gagnent 
en neuf temps. 

m SOLUTION : 34-29! (23 x 34) 
39x30 (25X34 ) 28-23.’ /J a dé de la 
combinaison] ilft.s'39) 38-33 (39-281 
32X25! (21X41) 25-20 (15x24) 42-37 
(41X32) 43-38 (32X43) 48*8’!. -r. Un 
coup pratique très pur placé en 
jouant par ce regretté grand maître. 

JEAN CHAZE. 


les grilles 




du 

week-end 


Débiter. — IV. 71 vaut mieux ne 
pas le donner s’ü n'a pas été 
souhaité. Le I ne pense qu’à çô. 
— F. Là, ce n’est qu’à moitié 
digéré. Promenade. — F7. Pour 
pousser une bonne pointe. Là oà 
ü y a des gènes. — vu. On en- 
tend mal sa voix, Mal calé. — 
VTJ7. Préposition. Polaire . pour 
ainsi dire. — IX. Très mauvais. 
Cachés. PtTtfrf la fol. — X. Mani- 
festent leur goût du changement. 


MOTS CROISÉS 

N° 218 

Horizontalement 

J. XI entend des voix. — II. 
Elle brasse sans amasser. Mal 
verni — XII. Brave Phonnêteté. 



Verticalement 

1. Ou c’est un combat, ou c'est 
une promesse de combat — 2. 
Signes de vie. Correct — 3. Pour 
■lui, je n’est pas un autre. Note. 

— 4. Ventes. — 5. Secrets. Elle 
offre de la lecture. — 6. Fait le 
panier. Pour un vieux boum. — 
7. On y vit, on en vit. Cardinal. 

— 8. Ne pas laisser reposer. — 

9. Article. Signe un dur travail. 
En bières. — 10. Au compte- 
gouttes. — U. L,?nfo »iû non 
tropo. — 12. Groupe. Quand tout 
baigne dans l’huile. — 13. A bien 
peu de consistance. 

Solution du n 0 277 
Horizontalement 

I. Contre - coarani. ■— II. 
Odieuse. Tomèc. — III. Loess. 
Chilien. — JF. Ire. Tnolei. — 
V. Fa. Erg. Nisiar. — VI. lUnémnt. 
Ere. — VII. Dos. Liasses. — VIII. 
Hier. Sosie . Os. — IX. Examine. 
Rui le. — X. Télévisuelles. 

VerHca lemeat 

J. Colifichet. — 2. Odorat Ixc. 

— J. Niée. Idéal. — 4. Tes. 
Enorme. — 5. Rustres. 7c. — 
6. Es. Rgr. SJU. — ”■ Ceci. Alacs. 

— 8. Honnis. - 9. Utilitaire. — 

10. Rôles. Seul. — II. Antiies. il. 

— 12. Née. Aréole. — 13. Ten- 
dresses. 

FRANÇOIS DORLET. 


ANA - CROISÉS® 

N° 218 

Horizontalement 

1. CEEINRTT (+ 4). —2. 

iraioRS. — 3 . cEinsTU. — 4 . 

E FIN RS U t — - 1). — 5. EIL- 
NORST (4- D. — 6 . AEGMNOR 
i-i- 1). — 7. AEGILOT l- 5l. — 
S. ADEORTU 1 rt- 4.1. — 9. EEI- 
LRST. — 10. DG UNO. — II. 
ADETTRTT (+ 1). — 12. ACC- 
LOORT. — 13. FHOORRT. — 
14. EEENFRT (+ 2). — 1S. 
EEGILPS. 


Verticalement 

IC. EGIORSTU < -f- U- — 17. 
DILNTU. — 18. BILRTtJY. — 
19. AI OO RS. — 20. ACEHIRT 

(t 2». — 21. EEFGLU. — 22. 
EEILOT i~ 1). — 23. CCEIN- 
NOO. — 24. DEEEINR. — 25. 
EELMOSSU. — 26. BEMSTTU 
1- II. — 27. AEEGRST (+ 4). 
— 23. CDEHin-IO. — 29. CEIL- 
NNO. — 30. ABIILLL. — 31. 
AEEIMNR i* 6 J. — 32. 
BEELNRT. 


Solution du b" 217 
Hor bconta Icmcnt 

1 . IMPALUDE, qui a le palu- 
disme (DEPLUMAI). — 2 . OU- 
RALIENS (ENROULAIS). — 3. 
DIERGOL. — 4. SAMQANE des 
îles Samoa (Océanie). — S. 
SOURISSES. — 6 . U LNAIRB 
(LUNAIRE LAUNfiiuR). — 7. 
EPILLET (PETILLE). — 8 . LA- 
CINTE. — 9. EU5E33RA. — 10. 
ANURIE (URANIE). — 11. NAU- 
FRAGE. — 12. ULCERA (LA- 
CE UR. RECULA, CULERAl. — ■ 
13. INUSUELS. — 14. SURAN- 
NEE. — 15. EPITAXIE, orienta- 
tion de cristaux. — 16. INVARS 
(RAVINS). 


Verticalement 

17. IODISME, intoxication 
(IDIOMES). — 18. PALUCHE 
(PELUCHA). — 19. PINNULE. 
— 20. PREMUNI. — 2L UR- 
GEAIT 1 GUITARE, TARGUIE, 
ARGUTIE). — 22. LA GUI OLE. 
fromage 1 OUILLAGE. GOUAIL- 
LE. — 23. EUREKA ! — 24. 
KANTISME. — 25. RU SSULE , 
champignon. — 26. LARGUE UK, 
qui paraüiute. — 27. FLAMEN- 
CA. — 23. FUSAIN (INFUSAI.— 
29. FEDAYIN. — 30. MAGENTA 
(ENGAMAT. MANGEAT). — 3L 
ESPEREE. — 32. JERSEYS. 

MICHEL CHARLEMAGNE, 
et CATHERINE TOFFIER. 





» 




\ 




- L ' J, 



SAC : du rapport au livre 


Les parlementaires l'ont lu. les 
citoyens peuvent en faire autant. 
Le rapport de la commission 
d'enquête parlementaire sur les 
activités du Service d'action civi- 
que (SAC) — rendu public fin juin 
— est désormais en librairie. A 
dix mille exemplaires. 

Ce n’est pas la Documenta- 
tion française — service public — 
qui est à l’origine de cette publi- 
cation et de cette diffusion mais 
un éditeur indépendant, M. Alain 
Moreau. Après avoir publié de 
nombreux ouvrages tels 
M comme milieu. B comme bar- 
bouzes. D comme drogue, où il 
est beaucoup question de l'an- 
cien service d’ordre gaulliste, au- 
jourd’hui dissous, M. Moreau dé- 
sirait en effet vivement faire 
paraître chez lui ce rapport. 

M. Moreau a écrit au président 
de l'Assemblée nationale : « Il 
me serait tout particulièrement 
agréable, et cela s'inscrirait dans 
la ligne éditoriale de ma maison, 
compte tenu des ouvrages déjà 
publiés sur ce sujet, d'éditer sous 
ma marque les recherches de 
cette commission [parlemen- 
taire.] s Et M. Louis Mermaz lui 
a répondu : « (...) J'ai informé le 
bureau de l'Assemblée nationale 
de votre intention. Il ne voit pas 
d'inconvénient à cette publica- 
tion. du moment que le rapport 
est reproduiut avec authenti- 
cité. » 


L’affaire entendue, les Édi- 
tions Alain Moreau ont limité 
tout risque d'erreur. Elles ont 
tout bonnement photocopié, ré- 
duit et imprimé le rapport origi- 
nal : neuf cent quatre- 
vingt-dix-neuf pages ; il s'agît, 
selon M. Moreau, d’un document 
de référence f sur lequel il faudra 
vraiment travailler un jour». Le 
fait qu'il soit largement diffusé 
par un éditeur privé ne choque 
évidemment pas l'intéressé puis- 
que le rapport parlementaire sur 
le SAC est public, dit-il, et appar- 
tient * à tous ». N'ayant pas de 
droit d'auteur à verser, il peut 
vendre les deux volumes cent 
trente-cinq francs. 

Ce n'est certes pas ia pre- 
mière fois qu'un éditeur publie un 
rapport parlementaire. Ainsi les 
Éditions 10-18 ont-elles publié, il 
y a plusieurs années, le rapport 
de M. Julien Schvartz sur las ac- 
tivités des sociétés pétrolières en 
France. M. Moreau se félicite de 
poursuivre ce travail d'édition. La 
publication des auditions de té- 
moins, rendues publiques par la 
commission sur le SAC, lui sem- 
ble surtout intéressante et nova- 
trice en France. Aux États-Unis, 
ces auditions, les célèbres e hea- 
rings ». connaissent souvent un 
grand succès. 

LAURENT GREILSAMER. 


POLICE 

Jeux de massacre 


Le couplet résonne haut et 
fort, distinctement : s Aux 
armes, citoyens ! Formez vos ba- 
taillons ! Marchons, marchons. 
Qu'un sang impur abreuve nos 
sillons ! » Refrain d'hier qui 
prend comme un air de rircons- 
1 tance, ce jeudi soir 7 octobre, à 
la Bourse du travail de Paris. Ce 
sont las salles qui font les mee- 
tings. et celle-ci avait de l'éner- 
gie à revendre, de cette sponta- 
néité qui déborde l'attente des 
orateurs. Aucun signal, aucune 
invite, rien d’une mise en scène 
quand l’assistance entonne, en 
ouverture, cette Marseillaise 
martiale. Ou quand elle ova- 
tionne une chaîne de télévision 
américaine, présente, et couvre 
de huées les châties françaises, 
absentes. Ou encore quand elle 
: ■ se précipite sur les noms du mi- 
nistre de l'intérieur et du garde 
des sceaux pour crier : * Démis- 
sion ! La porte I » 

Ils étaient donc là, un millier 
de ces « policiers de France » 
qu’une banderole, à la tribune, 
invitait à être e debout ! » De- 
bout pour acclamer les tribuns du 
jour, leaders de l'Union des syn- 
' dicats catégoriels de la police 

(U.S.C.P.), associée à la Confé- 
•' dération générale des cadres 

j ' (C.G.C.). Debout encore pour sa- 

; luer et blanchir leurs héros, vic- 

« tintes de la » chasse aux sor- 

î . aères » ; cet officier de paix 

r principal du 18* arrondissement 

i qu'un délégué C.G.T. avait dé- 

noncé pour ses propos * xéno- 
r phobes ». et ces deux gardiens 
- de la paix emprisonnés en mars 
\ dernier après ce qui paraissait 

• - être une « bavure b. Ils n’étaient 
h pas venus seuls : autour d'eux, 

• appartenant à la même unité mo- 
? bile de sécurité de nuit, on recon- 
; naissait deux des gardiens in- 
culpés pour la fusillade de la rue 
Rossini. 

Aux orateurs de désigner les 
cibles, à la salle le jeu de massa- 
cre. Sous le regard de pierre d'un 
Jean Jaurès en buste grisâtre, 
l'impatience, à l’égard des gros 
et des grands, des pouvoirs et 
; des ministres, était ici assurée du 
! succès. Sus donc à M. Bernard 
Delepface, le leader de la Fédéra- 
tion autonome, ennemi juré, 

‘ <r qui accuse, salir, trame dans la 
i boue les collègues qui ont le tort 
5 de faire leur métier de fiic » .Car il 
faut savoir, ajoute M. Paul Flo- 


rentz, * ou nous faisons notre 
métier de ffic. avec tout ce que 
cela suppose, y compris la cou- 
verture a priori par le ministre, ou 
alors nous baissons la pantalon. 
Et si nous sommes id ce soir (...). 
ce n'est certainement pas pour 
nous déculotter I ». 

Sus à tout ce qui gouverne ! A 
ces régimes de droite qui, hier, 
nous avaient «cocufiésa, à 
cette gauche qui. aujourd'hui, 
installe ses * commissaires poli- 
tiques ». t Des chariots ! ». 
lance la salle ; « enculé I ». ren- 
chérit une voix quand l'on évo- 
que Gérard Monatte, le syndica- 
liste autonome devenu conseiller 
technique au ministère et. puis- 
que tt plus personne ne sait qui 
commande dans la police natio- 
nale». conclut l'orateur, puisque 
t des promesses, nous en avons 
des wagons en remorque ». 
bientôt « il ne nous restera plus 
qu'à prendre la cane [du parti] 
ou le maquis ». e Le maquis I Le 
maquis I». lui répond-on en 
chœur. 

M. Rorentz a beau rappeler à 
ses amis que c nous sommes en- 
core en démocratie, à ce qu'H pa- 
raît » ; son collègue en syndica- 
lisme. M. Ferdinand Le Dain, a 
beau assurer qu'il entend > res- 
ter dans la légalité», rien n’y 
fait, l'excitation et le plaisir du 
verbe l'emportent. « On va les 
crever I », s'entend répondre le 
représentant de la C.G.C. qui (fit 
la poétique « néfaste b du pou- 
voir. Un <r Badinter, au po- 
teau ! » salue l'envolée de 
M. Rémy HaJbwax proclamant 
qu’il n'y a e Jamais eu autant 
d'inculpations dans nos rangs ». 
Un « A Moscou, à Moscou I » 
accueille une nouvelle évocation 
de M. Bernard Dalepiace, 
l'homme des déclarations trou- 
trandères. irresponsables, insen- 
sées». alors que nous, ajoute 
M. Halbwax, € nous n'avons ja- 
mais été les larbins de la droite, 
nous ne serons jamais les larbins 
de la gauche ». s Mort aux 
rouges I », pour finir, à l'adresse 
du gouvernement « socalo- 
communiste > stigmatisé par le 
dernier orateur. 

« Pour une idée, au service 
d'une bonne cause », avait 
promis la banderole qui décorait 
ia tribune. 

EDWY PLEN EL. 


fPuWitiW 

UNIVERSITÉ DE REIMS 
U.E.R. LETTRES ET SCIENCES HUMAINES 

CENTRE DE RECHERCHE 
SUR LA LECTURE LITTÉRAIRE 

Analyse des processus mis en oeuvre dans le rapport entre 
le lecteur et un te.\te littéraire. 

D.E.A. 3‘ CYCLE 

Hcnstfijnemoaîs au .weréiarm du dépariemont de français 
î7. rue Pierre-Tahuncer. üIOW REÇUS Cedex. 

TÉ». : IG (261 08-33-23. poste 697. 


ÉDUCATION 

A NANCY 

Des parents occupent une classe 
pour obtenir le départ d'une institutrice 

De notre correspondant 


Nancy. — Depuis le lundi 4 octo- 
bre, des parents d'élèves de l'école 
Marcel-Leroy, à Nancy, occupent la 
classe de leurs enfants afin que leur 
institutrice ne puisse assurer ses 
cours. Celle-ci. Mile Denise B.... une 
quinquagénaire aussi frêle qu'effa- 
cée, attend dans la salle de classa 
voisine que la situation évolue. Titu- 
laire depuis 1958, elle avoue ne pas 
comprendre ce que lui reprochent les 
parents. Ceux-ci. lorsqu'ils sont in- 
terrogés. ne fournissent que des ré- 
ponses vagues. Tout au plus lui 
reproche-t-on évasivement l'absence 
de discipline dans ses classes. 

En fait, l'étrange réputation de 
Mlle B... est née lors de son arrivée 
en 1981 à l'école Marcel-Leroy. Les 
parents d'élèves, déçus de l’am- 
biance de sa classe, alertent ('inspec- 
tion. Avec suffisamment de force, 
semble-t-il. pour que l'institutrice 
donne son accord afin d'être dépla- 
cée durant un an. le temps que les 
esprits se calment. Malheureuse- 
ment. elle change d'école, mais pas 
de quartier. Sa réputation forgée par 
des parents d'élèves en 1981 la 
poursuit pour devenir, finalement. 


une rumeur alarmante lors de son re- 
tour cette année à Marcel-Leroy. La 
rentrée intervient dans un climat de 
cris et de chuchotements. Des pa- 
rents changent leurs enfants d'école. 
L'inspecteur départemental, M. Ro- 
mans, estime qu'il n'y a strictement 
rien dans le dossier de Mlle B... qui 
dorme matière à sa mutation ou à 
son changement d'activité : a Les 
parents sont actuellement dans la 
plus stricte illégalité, et je n'aimerais 
pas que ia force publique intervienne 
là où il ne faut apparemment qu'un 
peu de bon sens ! » Le syndicat SNI- 
P.E.G.C., qui n'a pas même été solli- 
cité par l'institutrice, estime que. 
a en aucun cas les parents n'orrt rai- 
son de dédder du départ d’un fonc- 
tionnaire. Nous n'accepterons jamais 
que s'instaure un type de relations 
basé sur la contrainte ». 

Les parents — qui appartiennent 
aux deux fédérations de parents 
d'élèves - inquiets seront reçus par 
un membre du conseil général, puis 
par l'inspecteur d'académie. 


JEAN-LOUIS B EM ER. 


FAITS ET JUGEMENTS 


M. Badinter : je ne change 
pas. 

Interrogé dans ie Quotidien de 
Paris du 8 octobre sur l'interpréta- 
tion de sa récente circulaire au par- 
quet (le Mondedv 7 octobre), 
M. Badinter affirme que sa politique 
reste b même : - Quiconque a lu 
cette circulaire retrouvera toujours 
les mêmes pensées et les mêmes li- 
gnes d'action depuis que suis minis- 
tre : fermeté vis-à-vis de la crimina- 
lité et de la grande délinquance et 
recherche de sanctions diversifiées 

- comprenant, outre l’emprisonne- 
ment de courte durée, des mesures 
telles que la confiscation du véhi- 
cule ou du permis de conduire — 
vis-à-vis de la petite délinquance. - 
A propos des commentaires contra- 
dictoires dont sa circulaire a Tait 
l'objet dans b presse. M. Badinter 
déclare : - J’ajoute que je n’ai au- 
cune raison de changer, même si ça 
ne fait pas monter ma cote dans les 
sondages. - 

La circulaire Badinter suscite 
d'autres réactions. L'Union syndi- 
cale des magistrats (modérée) dé- 
clare qu'elle - ne peut que souscrire 
aux recommandations de la circu- 
laire du garde des sceaux de pour- 
suivre mw fermeté la criminalité 
sous toutes ses formes et de venir en 
aide aux victimes ». L’U-S.M. es- 
time que b petite délinquance est 

- une préoccupation constante des 
magistrats * et que ceux-ci ne peu- 
vent être taxés de « laxisme » sur ce 
point. Enfin. M. Michel d’Aülïères. 
sénateur (R.I.) de b Sarthe, de- 
mande, dans une question écrite à 
M. Badinter, si ses instructions au 
parquet recommandant d’éviter le 
recours aux peines de prison pour les 
petits délits « sont bien opportunes 
à un moment où se développe en 
France un grave climat d'insécu- 
rité ? - 

Prostitution 
et cotisations 

Grenoble. - La police grenobloise 
vient de mettre fin aux activités 
d'un club de rencontres créé il y a 
dix-huit mois, qui s'adressait à une 
clientèle aisée, pouvant débourser 
plus de 800 F pour un moment passé 
avec une prostituée. Pour assurer le 
maximum de discrétion & son entre- 
prise, MUè Martine Boidard, trente 
et un ans, avait installé son agence 
» Relations publiques », appelée 
également • club de l'élite -, sur le 
même palier que l’entrée d'un petit 
hôtel de huit chambres, l'hôtel 
Albert-I°. 

Ouverte pendant les heures de bu- 
reau, l’agence assurait un fonds de 
roulement non négligeable pendant 
b journée aux hôteliers, Raymond 
et Colette Terrier. 

Les clients de l’agence n’avaient 
qu’à faire quelques mètres pour se 
rendre dans l'une des chambres de 
l'hôtel, où ils retrouvaient l'une des 
vingt-cinq prostituées que contactait 
Mlle Boidard. Si b plupart d’entre 
elles étaient des professionnelles 
connues des services de police, 
quelques-unes étaienL selon le subs- 
titut du procureur de b République, 
M. Bernard Vigny, de simples • ga- 
lantes d'occasion -, issues souvent 
des milieux aisés de la ville et qui 

- recherchaient l'aventure, sinon 
une libération 

Quant aux adhérents du club, qui 
payaient - un droit d'« inscription » 
de 2 000 F par an, ils ont pu être 


identifiés grâce à un petit carnet. Le 
juge d’instruction a inculpé et 
ccroué, jeudi 7 novembre, Mlle Boi- 
dard et les hôteliers. U lui reste 
maintenant à rechercher quels liens 
entretenait la directrice de ce club 
avec ie milieu du proxénétisme gre- 
noblois et lyonnais, un tel réseau de 
prostitution ne pouvant survivre, se- 
lon les magistrats, en dehors de l’em- 
prise des proxénètes de ces deux 
villes. - (Corresp.) 

Deux médecins 
de b Pergola 
jugés par défaut 

Inculpés d’homicide involontaire, 
deux anciens médecins de b clini- 
que parisienne b Pergola, les doc- 
teurs Michel Popescu, chirurgien 
âgé de soixante-quinze ans, et Aziza 
Benkirane, anesthésiste réanima- 
trice, trente-huit ans, ne se sont pas 
présentés jeudi 7 octobre devant b 
seizième chambre du tribunal de 
Paris, qui a décidé de les juger par 
défaut. 

Ils avaient à répondre de leur res- 
ponsabilité dans le décès survenu le 
16 mars 1978 d'une patiente, 
M“ Andrée Viaux, déjà mère de 
cinq enfants, qu’un médecin du 
Planning familial avait adressée à b 
Pergola pour une ligature des 
trompes. 

Le docteur Popescu, aujourd'hui 
à b retraite, s'est retiré en Rouma- 
nie, et M“ Benkirane est établie au 
Maroc. Partie civile au nom du mari 
et des enfants de la victime, 
M c Louis Labadie a demandé 1 mil- 
lion de francs de dommages et inté- 
rêts. Jugement le 28 octobre. 

Convoyeur voleur 

M. Hubert Pinsseau. premier juge 
d'instruction à Paris, a inculpé de 
vol, le 7 octobre, M: Roger -Le Pos- 
tée, 5 1 ans, ancien sous-officier, 
convoyeur de fonds depuis 1 974. à la 
société Protection Ile-de-France 
(P.I.F.). M. Le Postée a été bissé 
en liberté et placé sous contrôle judi- 
ciaire. 

Pris de boisson, M. Le Postée 
s'était récemment vanté d'avoir dé- 
robé, le 27 janvier 1978, dans b 
chambre forte de la P.I.F., un sac 
contenant 135 000 F qu'il avait 
réussi à déplomber, profitant du fait 
qu’il était demeuré seul quelques 
instants alors que. selon b règle, il 
aurait dû rester constamment en 
compagnie d'un collègue. Dégrisé, il 
a confirmé devant les policiers qu’H 
était bien fauteur de ce voL 


OUTRAGE 

La cours d'assises du Bas-Rhin, 
siégeant à Colmar, jugeait, jeudi 
7 octobre, une affaire de viol. 

Comme lors de b plupart de ces 
procès, des militantes féministes 
étaient présentes. Cette fois, cepen- 
dant. la partie civile a préféré de- 
mander le huis-clos, ce que b cour a 
accepté. Une voix a alors traversé b 
brouhaha : •c’est dégueulasse /» 
Annie ColliiLéducatrice spécialisée, 
auteur de ces mots, a été sur le 
champ inculpée d‘- outrage à ma- 
gistrats et jurés ». Elle comparaî- 
tra le i* octobre devant le tribunal 
correctionnel de Strasbourg. 

Après cet incident, la cour a 
Siégé. Le violeur. M. Gérard Fer- 
randis, vingt-trois ans. peintre en 
bâtiment a été condamné à quatre 
ans d'emprisonnement, dont trois 
avec sursis. Apre le viol, il avait en- 
voyé des peurs à sa victime, pen- 
sant ainsi se faire pardonner. 


UNE ENQUÊTE DU < MONDE DE L'EDUCATION » 


Les langues vivantes 
entre la pédagogie et la tactique 


; La vieille idée reçue selon la- 

j quelle collégiens et lycéens fran- 
çais sont incapables d'artiosler 
i correctement une phrase en lan- 

gue étrangère est-elle périmée ? 
: Nombre de professeurs, inter - 

j rogés par b Monde de i'éduca- 
i tion (1). répondent oui sans hési- 
ter. Ou plutôt, s'ils admettent 
que leurs élèves multiplient les 
fautes ou les à-peu-près dans 
leur expression (orale ou écrite), 
ils soulignent qu'ils n'ont plus 
peur de parier. Le cours de lan- 
gue serait même devenu l’heure 
où Ton peut s'exprimer en toute 
liberté, l’heure où U est permis de 
dire ce qui vous passe par ia tête 
tour en trébuchant sur les mots. 

Vive le cours de langue, donc. 
Et vive les méthodes nouvelles — 
audiovisuelles, audio-orales, sug- 
gestopédiques. etc. - qui ont fa- 
vorisé cette éclosion de la parole 
dans des cotas ira ditiormeile- 
ment consacrés è la grammaire 
et à la littérature, d’autant plus 
mal reçus qu'ils faisaient réfé- 
rence à une langue étrangère à 
peine vivante. 

Mais l'autosatisfaction affi- 
chée par les praticiens conscien- 
cieux doit être modulée. Sans al- 
ler jusqu'à dire, comme M. Pierre 
Berteaux dans son rapport de 
Tan dernier, que « nos élèves 
sont, à 99 % incapables de foire 
[ une phrase de leur cru ». 3 faut 
reconnaître que. trop souvent, 
les résultats ne sont pas à la me- 
sure des efforts déployés. Et il 
est bon de rappeler que la diver- 
! süreation des tangues — l'ensei- 
gnement français en prévoit une 
douzaine possibles — est pour 
l'essentiel un leurre : près de 


84 % des élèves optent pour 
l'anglais pr e m ière langue. Quant 
au choix de l'allemand ou du 
russe, par exempte, il est de plus 
en plus dicté par le souci de re- 
joindre le * grand» établisse- 
ment ou la * bonne » section, 
c'est-à-dire ta plus s&ective. 

Cette évidence apparaît da- 
vantage encore avec l'introduc- 
tion du portugais et de l'arabe 
dans de nombreux établisse- 
ments. Considérées comme lan- 
gues d'imm ig rés, ces tangues 
sont délaissées par la plupart des 
Français de souche et même par 
les famines de migrants avides 
d'assimilation. On assiste ainsi à 
un double phénomène : alors que 
le cours de langue abandonne de 
plus en plus son aspect finéraù» 
au profit de T expression sponta- 
née. le choix d'une langue se fart 
sur des critères de mains en 
moins linguistiques et de plus en 
plus c tactiques ». Ce que la pé- 
dagogie gagne d'un côté, elle le 
perd de l’autre. 

Le Monde de !" éducation ne se 
Tonte pas à la France dans son 
enquête. B montre que. dans 
d' autres pays d'Europe, la politi- 
que linguistique fait aussi la part 
trop.beàe à Tangtais. sans pour 
autant avoir les résultats minfr- 
qùe s qu'on prétend parfois. L'ex- 
pression orale est une chose. La 
maîtrise d'une tangue étrangère 
en est une autre, surtout lorsqu'il 
s'agit cf y avoir recours dans sa 
vie professionnelle. 


(!) Le Monde de l'éducation n* 87 
(octobre 1982). 10 F. 


JUSTICE 

Bibliographie 

LE COMBAT DE ROGER 
DELPEY 

Roger Delpey, numéro 
d’écrou 200 163, n’a pas fini de ré- 
gler ses comptes. Quand H sort, le 
28 novembre 1980, de b prison de b 
Santé à Paris, après deux cems jouxs j 
d’incarcération. Il déclare : * Je n'ai 
pas l’intention de me taire. » En 
mars 1981, il publie un premier ou- 
vrage intitulé ta Manipulation, 
consacré à ses entretiens avec l’an- 
cien empereur Bokassa {le Monde 
du 25 mars 1981). Aujourd’hui, b 
confident du monarque déchu ra- 
conte; dans un livre intitulé Prison- 
nier de Giscard, son affaire et ce que 
fut sa détention. 

Arrêté le 10 mai 1981 par les poli- 
ciers de b D.S.T., à sa sortie du 
« bureau populaire libyen » (ambas- 
sade), D sera inculpé, après six jours 
de garde à vue, d’ « intelligence avec 
des agents d'une puissance étran- 
gère -, en l’occurrence b Libye. 
Une ordonnance de non-lieu sera fi- 
nalement rendue en sa faveur le 
2 novembre 1981. 

Prisonnier de Giscard est le récit 
de cet ancien membre du corps ex- 
péditionnaire en Indochine, victime 
d’une véritable lettre de cachet. 
L’auteur adresse tout d’abord « une 
lettre ouverte à un ancien président 
qui brûle de le redevenir ■». S’adres- 
sant à l'ancien chef de l’Êtat, 
M. Delpey écrit notamment : « Vo- 
tre défaite électorale a été précipi- 
tée par de graves manquements à 
l'honneur et à la responsabilité, en 
raison d’actes sur lesquels, jusqu'à 
ce jour, vous vous êtes refusé à vous 
expliquer, à vous justifier. » 

Dans le détail, Roger Delpey ex- 
plique ce que furent ses journées de 
garde à vue. D rapporte ses interro- 
gations par les policiers qui ne cher- 
chaient qu'à récupérer lès cent 
quatre-vingt-sept documents qui lui 
avaient été remis par Jean-Bedel Bo- 
kassa. Des documents, affirme-t-il, 
qu'il a récupérés aujourd’hui et 
qu'ill garde en réserve. Seront-ils 
rendus publics un jour ? Peut-être 
dans un prochain livre qui aura pour 
titre la Diamanterie. 

Prisonnier de Giscard n’apporte 
aucune révélation. Roger Delpey 
continue son combat contre l'ancien 
chef de l'État et pour faire Ariatwr b 
vérité sur son « ami Bokassa ». 
après plus de six mois d'emprisonne- 
ment pour « raison <f Étal ». 

NLE.-R. 

* Prisonnier de Giscard, par Roger 
Delpey, aux éditions Jacques Grancfaer. 
60 francs. 

• L' Indemnisation des Victimes 
d'attentats. - Interrogé à l'Assem- 
blée nationale par M. Edouard 
Frédéric-Dupont (Paris, app. 
R-P-R-), le ministre de l'intérieur a 
annoncé qu’un projet de loi. sur ISfr 
démutisation des victimes d’attentats 
pourrait bientôt voir le jour. Actuel- 
lement aucun texte ne prévoit cette 
indemnisation l 


ESI 


La enirepru-.-rst viix; rec&ercin-nt 
av?c un 

♦ INFORMATIQUE 

Vau- a-..'?, .m «î.-,;: ,uv.i i tlj 
S Aie ileie-.'ï'.cf-.qizr ; 
maiîr»sv; DEA. DESS. Docuvau. 

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. "Signera de I5hè18h 
SON PREMIER ROMAN 

«L'ORACLE INVERSE» 

- . para AUX NOUVELLES 

— " i EDmONS RUPTURE 






LE MONDE - Samedi 9 octobre 1982 - Page 23 


SCIENCES 


MEDECINE 




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Paffc ^ ad cotttiairey réibraK souhaitée- et- 
souhaîtaNè ? L’une des. mesures du projet ée ré- 
forme des statuts de nnstifut nation al de la santé 
et de la recherche médicale (INSERM) fai fixa- 
tion idonttanées de la durée maximale pendant 
laquelle les directeurs d’anhés de recherche poor- 
roat exercer ces fonctions - -alimente actuelle- 
ment ua délnit de polémiqBe (le Moade du S octo- 
bre). QtKHïdiefl de Parïs.danssofléditiofl du 
7 octobre, estimait que cette mesure, aurait do- 
tournent pour conséquence * Je Bceoctemeat par 
FEiatde soixante cinq «patrons», dont un prix 
Nobel». \ • 

Pour sa part» te professeur JeuXhiBset, prix 
Nobel de médeciqà, omis, a déclaré que» contraire- 
ment à certaines informations, 9 n’était pas per- 
■ü— UeUeeht opposé à ces dispositions^ désirant 
voir, cesser! ses- fonctions - an 1® octobre 1984. 
M. Dausset estime qu'as total il s’agit là d*« me 
bonne mesure, lamotütité étant absolument né- 
cessaire à tons tes rnveanx de ta recherche». 
« Nos laboratoires, a-t-il «joué» meurent an- 
joartHtm de sclérose ». A l'inverse» le professeur 
Michel Boiron (hôpital Saint-Louis, Paris» 


groupe de recherche snr la virologie des leucé- 
mies) estime « regrettable, le caractère systéma- 
tique d’une telle mesure, « et » craint que les per- 
turbations qui risquent de l’accompagner ne 
unkpnt dans certaines unités à la continuité des 
recherches actuellement engagées ». 

De son côté le syndicat S-GJE- N.-C.F.D.T. de 
PINSERM, tout m se déclarant favorable à la li- 
mitation des mandats» estime que cette réforme 
est « une mesure technocratique qtd ne prend pas 
en compte la nécessaire démocratisation de Feo- 
semUe des secteurs de recherche » et que « le 
système hiérarchique, à tous les niveaux, restera 
aussi pesant qu’avant ». 

Nous publions ici le communiqué du ministère 
de h recherche et de l’industrie (nos dernières 
éditions du 8 octobre) précisant que, contraire- 
ment à certaines interprétations, la limitation du 
mandat des directeurs d’unités de recherche ne 
sera pas appliquée rétroactivement. Dans l’entre- 
tien qu’il nous a accordé. Ml Philippe LazarJ di- 
recteur général de F1NSERM, commente ces <&- 
positions. 


LA « SEMAINE DU CŒUR » 


La prévention des maladies cardio-vascuiaires 
doit commencer dès l'âge scolaire 


La mise au point du ministre 


Le ministère de la recherche et de 
l'industrie, « pour couper court à 
une campagne qui tend à dénaturer 
complètement l’esprit et la lettre 
des textes qui visent à assurer la 
promotion et le- renouvellement des 
responsables dans notre appareil de 
reckerche », a publié le 7 octobre le 
communique suivant : 

« La loi . sur là recherche prévoit 
que les fonctions de direction et de 
responsabilité dans les unités de re- 
cherche ne sont attribuées que pour 
une durée déterminée. . 

» Cette disposition a été adoptée 
à la suite de concertations et de dé- 
bats nombreux ernourris, ai parti- 
culier lors du colloque national sur . 
la recherche. Ces débats ont tous 
fait ressortir {‘importance atout ni- 
veau de la mobilité des chercheurs 
pour assurer VûuBspeosable renou- 
vellement des idées et des hommes, 
Inamovibilité 'des fonctions . et 
concentration des pouvoirs sont.- au- 


jourd'hui , antinomiques d'une re- 
cherche de qualité 

* » Les décrets en cours de prépa- 
ration concernant le C.N.R.S. et 
FUS SE RM fixera à douze arts la 
durée maximale pendant laquelle 
les directeurs d’unité peuvent exer- 
cer de-façon, consécutive plusieurs 
mandats (par exemple trois man- 
dais de quatre ans). Cette période 
est suffisante pour permettre de for- 
. mer une équipe, de conduire un pro- 
gramme de recherche et de préparer 
heureusement la promotion de nou- 
veaux responsables. 

» Bien entendu, il n'est pas ques- 
tion de donner un caractère rétroac- 
tif à l'application de ces disposi- 
tions. Les mandats m cours qui 
excèdent la limite de douze ans se- 
ront poursuivis jusqu’à leur terme. 
Ceux qui arriveront à expiration 
dans les trais prochaines années 
pourront être prolongés par le di- 


jusqu'au SI décembre 1985. 

• De cette manière, organismes 
directeurs et personneb de labora- 
toire pourront préparer sereinement 
et démocratiquement , au cours 
d’une période qui correspond à celle 
de l’application de la loi d’orienta- 
tion et de programmation, un plan 
de renouvellement des responsabi- 
lités qui tienne compte des réalités 
scientifiques et des nécessaires évo- 
lutions. 

* Il n’y a donc rien qui justifie 
l'agitation orchestrée par la droite 
réactionnaire sur le thème d'une 
pseudo-purge dans notre appareil 
de recherche public. 

» Il s’agit tout simplement d’or- 
ganiser à l'intérieur de celui-ci, par 
la voie démocratique et institution- 
nelle, un renouvellement qui s'opère 
dans d’autres pays occidentaux 
(souvent cités en exemple ) par 
d’autre voies autrement plus bru- 
tales. » 


La Semaine du cceur, organisée 
par la Fédération de cardiologie (1), a 
lieu jusqu'au 10 octobre sur le thème 
de la prévention des maladies cardio- 
vasculaires dès l'âge scolaire. 

La Fédération de cardiologie 

s'adresse ainsi aux jeunes, aux pa- 
rants et aux enseignants en rappe- 
lant que les maladies cardio- 
vasculaires qui frappent l’adulte , 
évoluent dès l'enfance en raison des 
risques que sont le tabagisme pré- 
coce, i* alimentation déséquilibrée et 
l'insuffisance d’activité physique et , 
sportive. 

Les maladies cardio-vasculaires 
continuent à représenter en France la 
première caum de mortalité avec [ 
plus de deux cent mille morts par an, i 
souligne à cette occasion le profes- i 
seur Mireille Brochier, présidente de j 
la fédération. Elles atteignent des su- , 
jets de plus en plus jeunes. Pourtant, | 
la lutte contre les facteurs de risques | 
devrait permettre d'éviter l’appari- , 
tion de bon nombre de ces maladies, j 
La prévention, pour être efficace, doit 
commencer dès le plus jeune âge, 
ajoute-t-elle. t 


AÉRONAUTIQUE 


Les lésions d'athérosdérose, pré- 
cise de son côté le professeur 
Claude Pemot, de Nancy, principales 
responsables des affections cardio- 
vasculaires de l'adulte dans les pays 
développés, commencent dès l'en- 
fance. Ces lésions (plaque « lipidi- 
que » ou dépôts graisseux) sont en- 
core réversibles. A partir de l'âge de 
<£x ans, elles subissent un dévelop- 
pement important et c'est à ce 
stade qu’un certain nombre de fac- 
teurs vont déterminer leur transfor- 
mation en « plaque fibreuse » ou 
athérosclérose proprement dite. 

L’action éducative devra donc 
porter sur les erreurs alimentaires, le 
tabagisme précoce qui favorise la 
survenue d'infarctus chez les adultes 
jeunes (entre trente-cinq et quarante- 
cinq ans), l’insuffisance d’activités 
physiques notamment. Pour les ado- 
lescentes, on expliquera qu’il y a un 
risque pour leur santé à associer ta- 
bagisme et contraception orale. 

(1) 50, rue du Rocher, 75008 
Paris. - Té». : 522-52-51. 


Le partenaire ouest-allemand d’Airbus-fndustrie 
va licencier 1 500 à 2 000 salariés 


UN ENTRETIEN AVEC LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LTNSERM 


? « Une idée saugrenue » 


* Le ministère de larechrrche. 
et de l'industrie vient.de préciser 
que la durée maximale pendant 
laquelle les directeurs (f imité de 
reche r ch e de l’INSERM pour- 
ront exercer leur activité sera li- 
mitée à douze années. Quilles 
sont les raisons d une telle déci- 
sion ? Ne risque-t-elle pas de 
perturber. gravement le fonction- 
nement actuel de ~ plusieurs 
unités de renommée internatio- 
nale ? ■ 

- La toi d’orieotation et de pro- 
grammation pour la recherche, vo- 
tée en juin dentier parle Parlement, 
prévoyait jqœ la durée des mandais 
serait limitée. Les décrets en prépa- 
ration pour le CvN-R-S. et 1TN- 
SERM ne font que mettre en œuvre 

cette disposition légale. 

» Qest tout à fait symptomatique 
que cette mesure annoncée il y a 
quelques semaines an C.NJLS. n’ait 
alors soulevé aucun toQ£. H y a pour- 
tant. au CN.R.S aussi, nombre 
d'unités de renommée internatio- 
nale ! Hiles n’oat a pparemm ent pas 
craint de' voir leur fonctionnement 
gravement perturbé par use disposi- 


bflité dîme " purge politique - 
- émr l’appareil de recheche- na- 
tional? •" ■ *' 

— Je suis tout à fait satisfait, au 
contraire, de l'exist e nce de disposi- 
tions transitoires qui nous permet- 
tent de maintenir en fonction, pen- 
dant .plus de trois ans. les directeurs 
dont le mandat dépasse douze ans. D 
n’est pas question d’utiliser cette dis- 
position de manière arbitraire, mais, 
bien au contraire, de la mettre à pro- 
fît pour que les instances scientifi- 
ques puissent étudier, avec tout le 
sérieux et le temps nécessaire, les 
modalités d'évolution de nos unités 
de recherche, en tenant compte, est- 
il besoin de le (tire, des vœux des 
principaux intéressés. 

» Car, contrairement; à oe que cer- 
tains voudraient faire croire, de 
nombreux directeurs d'unité actuel- 
lement en fonction comptent bien 
profiter des nouvelles dispositions 
pour favoriser une évolution qu’eux- 
mêmes souhaitent, pour autant 
qu’elle' ne puisse être interprétée 
comme un échec personnel. Quand à 
ht possibilité d'une purge politique. 


et la compétitivité de là recherche 
française. » 

- Propos recueillis par 
JEAN-YVES NAU. 


Le premier constructeur aéronau- 
tique ouest-allemand. Messer- 
schmidt-BoeJkow-Blohm (M.B.B.), 
va licencier entre 1 500 et 2 000 
salariés de ses six usines du nord de 
l’Allemagne en 1983, a annoncé à 
Hambourg le directeur du secteur 
• transport et trafic aérien • du 
groupe, M. Johann Schlaeffer, en 
motivant cette décision - par les dif- 
ficultés du marché international 
civil ». 

M.SchlaefTer a souligné qu’il n'y 
avait pas * de signes concernant une 
amélioration nette dans l’utilisation 
des moyens de production de 
l'Airbus après le deuxième semes- 
tre 1985 -. M.B.B. a décidé, a 
ajouté M. Schlaeffer. de diminuer 
dès maintenant le nombre de ses tra- 
vailleurs plutôt que de devoir appli- 
quer. plus tard, des mesures de 
rationalisation draconiennes. 

Quelque 16 000 personnes travail- 
lent dans les établissements de 
M.B.B. situés dans la région de 
Hambourg. M.B.B.. qui participe au 
projet européen Airbus, emploie en 
tout 39 000 salariés-. 


relèvent les observateurs, au 
moment où la compagnie thaïlan- 
daise Thaï Airways envisage de 
remettre en cause les termes d'un 
contrat ponant sur l'acquisition de 
deux Airbus-A 300-600, dont la 
livraison, prévue pour septem- 
bre 1984. est menacée d'un retard 
de dix-huit mois. 


MOBILISATION DE FÉMINISTES 
POUR LE REMBOURSEMENT 
DE L’AVORTEMENT 

Elles sont à nouveau toute réunies 
ces organisations qui, depuis des 
années, demandent le rembourse- 
ment par la Sécurité sociale de 
l'interruption volontaire de gros- 
sesse : la coordination des groupes 
Femmes, le M.L.A.C., (Mouvement 
pour la liberté de l'avortement et de 
la contraception). Choisir, en pas- 
sant par Je CR/F et Ja C.F.D.T.... 
En tout vingt- trois organisations qui 
ont décidé de manifester, le 23 octo- 
bre. à Paris et en Province pour 
réclamer à nouveau ce rembourse- 
ment qu’elles croyaient acquis. 

» On espérait bien qu'avec un 
gouvernement de gauche on n’auraii 
pas à descendre encore dans la rue à 
ce sujet - ont souligné leurs repré- 
sentants au cours d’une conférence 
de presse. Mais, il y a eu au mois 
d’août des déclarations qu’ils jugent 

- scandaleuses et inaceptables - de 
M. Pierre Bérégovoy/ ministre des 
affaires sociales et de la solidarité 
nationale, évoquant des obstacles 
d’ordre - éthique - - 

M. Mauroy avait pourtant 
annoncé le S mars des mesures 

- pour compléter les lois sur l'inter- 
ruption volontaire de grossesse en 
autorisant son remboursement par 
la Sécurité sociale 

- Depuis les paroles regrettables 
de M. Bérégovoy, ont expliqué les 
militantes féministes, on nous laisse 
espérer l'examen d'un projet de loi 
après les municipales. 

Pour Paris le rendez-vous est 
donné le 23 octobre à 14 heures, à 
l’angle de la rue de Rennes et du 
boulevard du Montparnasse. Le cor- 
tège passera devant l’Assemblée 
nationale et se dispersera à la 
Concorde. - Ch. Ch. 


mMBSSAHïS 



entièrement 
déhoussables, fixes 
ou convertibles en 
lits à lattes de bois* 
élégants le jour et 
reposants la nuit 


^JREADYMADE 

<38 et 40, rue Jacob - 75006 PARIS. Tèl. 260.84.25 et 28.01. 


Huïrp* tes «*. n «voquée que par M 


duire use dynamique dans les res- 
ponsabilités dé. direction qni 
corresponde bien aux sou ha i ts ex- 
primés lors du coUoqœ national sur 
la recherche ex la technologie : dé- 
concentrer Us pouvoirs, accroître la 
mobilité fonctionnelle, mieux répar- 
tir les tâches en fonction des compé- 
tences et de leur évolution. . . 

- Les futurs directeurs 
seront-ils choisis parmi les 
élèves des anciens * patrons » 
ou. au contraire, proçedcm-t-an 
à des • appels d’offre • dans les 
spécialités concernées ? 

— La procédure de désignation 
des directeurs ne sera pas modifiée : 
elle se déroulera sous réside des ins- 
tances scientifiques de l'organisme 


grenue ri ait été évoquée que par on 
journal si fortement marqué politi- 
quement que nul ne s’y laisserapren- 
dre, pas même ceux qui partagent 
ses opinions! 

Le ministère invoque • une 
agitation orchestrée par la droite 
réactionnaire ». Certains direc- 
teurs d’unités de recherche qui 
ne contestent pas le bien-fondé 
d’une telle réforme "soulignent, 
en revanche, son caractère mala- 
droit et sa mauvaise présenta- 
tion. Vous sentez-vous en partie 
responsable de la polémique qui 
agite les milieux de la recherche 
médicale ? 

- Je ne suis pas étonné de l'exploi- 
tation faite par certains de toute 



lances sckhlu amorce de réel changement, mais je 

et de façon ouverte. Bien entendu. “ SLÏXKsHs! 


comme par le passé, les candidats 
pourront parfaitement émaner de 
l’unité dont la direction est vacante. 
Je dirai même que l'esprit du texte 
est de favoriser l’émergence de tels 
candidats potentiels au sein des 
unités dont il coftvien de renouveler 
la direction. 

Favoriser rwiMon 

- Ces dispositions n'auront 
aucun caractère rétroactif- Vous 
aurez la possibilité de prolonger 
les mandais en cours qui arrive- 
ront à expiration- dans les trois 
prochaines armées. .«Ty a-t-il pas 
là — contrairement à vos inten- 
tions démocratiques - une porte 
atnerie c l'arbitraire ? La passi- 


ve saurais blâmer la spontanéité des 
réactions de ceux qui, ayant mal 
compris les mesures envisagées, ont 
tenu à le faire savoir. Depuis mon 
accêsrion, en janvier dernier, à la di- 
rection de TINSERM, chacun sait, 
dans l'organisme, que je me suis ef- 
forcé de développer l'information 
sous toutes ses formes. 

» Il est tout à fait naturel que 
toute information sé ri e us e déclenche 
des réflexions voire des polémiques : 
c'est là l’essence même de la démo- 
cratie. Comment éviter que les ar- 
rières pensées politiques viennent 
quelque peu ternir ces débats 7 Je 
suis sûr que chacun est capable de 
faire la part des choses et de porter 
un jugement personnel serein sur 
une mesure qui a pour seul objet de 
noos permettre d'accroître le niveau 


Une conversation de salon 


(Entendu au 69 e Salon de l'Automobile à Paris). 


est disponible en France ? 

Mais oui! En deux versions 4,3 I diesel V6 , 72 CV 


ou 2,8 1 V6 essence, 13 CV. 


Allons la voir, elle me manque déjà. 


Cher ami, avez-vous vu la nouvelle Buick Century? 

Oui mon cher, évidemment Tout le monde l a vue ! 

J’admire son luxe traditionnel américain. 

Et sa technologie d'avant-garde^. Pensez... ! 

Une traction avant, moteur transversaL Sa direction 
assistée à crémaillère... Quelle précision 
Oh ! Ses lignes, cher ami, ses lignes aérodynamiques ! 

-Ah! Cetie finition, exceptionnelle quoi ! 

- Oui, cher ami, elle a tous les automatismes du 
confort américain ! Entre-nous, saviez-vous quelle 

Salon de l'Auto, Porte de Versailles du 30 Septembre au 10 Octobre Stand 112 Hall C, ou alors chez 
les distributeurs officiels à Paris : J. CHARLES 16" - Tel. 524.43.33 ou R. PETIT SA 19 r - Tèl. 607.93.92. 



GM 

! ; •: - •*; j 


THE NEW AMBSCANS FROM 

GENERAL MOTORS 




V 











Page 24 - LE MONDE - Samedi 9 octobre 1982 

jfjgHod le ' 

THÉÂTRE 

« LA FUITE EN CHINE » PAR LE TSE 

L’invasion des mots 

En traversant le fi 


• •• 


culture 


; foyer avant d’en- 
trer dans la petite salle du Théâtre 
de Paris (ex-Modcme) cm passe de- 
vant une ruelle obscure sous vitre, 
devant des pans de murs visqueux 
sur lesquels goutte use eau dou- 
teuse. LÀ salle y compris fauteuils et 
plafond est tendue de beige, la scène, 
est encadrée de sculptures boursou- 
flées, mais, le décor lui-même (de 
Fabio Palamidese) représente avec 
on réalisme inattaquable le salon 
bien rangé, austère et de bon goût 
d'un écrivain fasciné par la Cité in- 
terdite, face à la colline de la Com- 
templation. Et l'on voit par la baie, 
comme une ombre blanche contre le 
ciel, les lignes d'architectures fééri- 
ques. 

L'histoire se passe au début du 
siècle, dans une Chine convulsive sa- 
pée par la décadence, les révoltes, la 
guerre. Mais rien ne peut perturber 
le calme de ce salon soigné où l'ac- 
tion est seulement véhiculée par les 
mots. La Fuite en Chine . paraphrase 
théâtrale (signée Bernard Minaret 
et Danielle Vezolles) d'un roman de 
Victor Segalen. René Leys. 
confronte un homme qui se nourrit 
de fiction, l’écrivain (Facundo Bo) 
et un jeune affabulateur (Jérôme 
Nicolïn) fils d’un commerçant belge 
et qui se rêve chinois. La réalité in- 
tervient p ar la voix d'u n gros trafi- 

« Au bois lacté » 
de Dylan Thomas 

Dfiin Thomas qualifiait fai même 
Am bob lacté de - pièces pour voix ». 
Auteur d’émissions géniales à la 
BJELC, le poète, qui aimait bien la ra- 
dio, irait imaginé pour eDe cette chro- 
nique d’une journée dans la «ie «Ton pe- 
tit riBage gaDob - quelques mob avant 
sa mort en 1953. Devraient « succéder 
sur le plateau vingt, trente personnages 
différents pour qu'existent les habitants 
de ce Oocbemerle de rêves brumeux (le 
laitier, la commère, le facteur, etc.). 
Lu caurfdlms de rAJLDX (1) sont 
sept. Alors, Bs changent de casquette 
pour passer d'un rifle A rautre. Les b&- 
iets, coiffes et autres «xmre-dbefe sont 
a aa éa aux htaac h es d'un arbre à 
chapeaux que Tou voit- C'est P astuce 
de bbk en scène conçue par Stephen 
Mddegg. Le spectacle? Ni médiocre 
ni convaincant. Surtout pas neuL Une 
facture eu somme, oè Josme ComeUas 

est la seule à avoir adopté mi comporte- 
m e nt thé âtra l. — M. LB. 

* Théâtre La Bruyère. 20 h 3rf 


MUSIQUE 


ROCK 


% a | rwawwiHn 

la diffusion tbéâl 


m pour ! 
Lrafc- 


■r MAIRIE DE PARIS 

Festival d'Ile-de-France 

EGLISE DE LA SALPETRIERE 
Dimanche 10 octobre, à lé heures 

G U ST AV MAHLER 

ORCHESTRE DE L'ILE-DE-FRANCE 

Direction : Jacques MERCIER 
ENTREE LIBRE 
Renseignements : 277-92-26 



DU 12 AU 17 OCTOBRE 


14-18 


par le THEATRE DES DEUX RIVES 


gw parie me«rnc um «i.*. 


A/. Il» b-i-.-u J fArtu» 
ft hr.m fLA CROIX! 


Vil Iix-ct.ic/r 'Arr. 

U NOUVELLES LITTERAIRES» 


Mise; en scène 
Alain BEZU 


FIN DE LA BIENNALE DE VENISE 

« Le Prince Igor », de Mouricio Kagel 


quant (Jean Pemeja) qui ne rêve 
pas et vient de se faire naturaliser. 

L’écrivain se repaît des paroles 
contradictoires sur lesquelles il fi- 
nira bien par construire sa Chine à 
lui. Il recueille les vérités prosaïques 
de l’un, pousse l’autre à descendre 
de plus en plus profondément dons 
le noir de son imagination oh U som- 
brera. Jeu cruel, jeu truqué, impec- 
cablement mis en scène par Alfredo 
Rodriguez Arias. Entrées, sorties, 
déplacements, variations des lu- 
mières d’André Diot, nuances sub- 
tiles «fans le ton feutré, accompagne- 
ment musical délicat, à la fois 
lointain et insistant de Carlos 
d'Alessio... Tout est parfait, mais on 
se demande si une telle perfection ne 
devient pas la pire des contraintes. 
Jérôme Nicolïn et Facondo Bo. qui 
habituellement sont des comédiens 
extravertis, follement inventifs, se 
freinent au point de gommer les per- 
sonnages, de les faire disparaître 
derrière ces mots qui envahissent la 
scène. Une fois de plus, on a l'im- 
pression d'entendre la lecture d'un 
roman, jeu dangereux pour le théâ- 
tre. 

COLETTE GODARD. 

h Théâtre de la Ville au Théâtre de 
Paris, petite s alle. 20 h 30- 

MORT DE LA COMÉDIENNE 
VMENMERCHANT 

La comédienne britannique Vi- 
vien Merchant est morte le 3 octo- 
bre à Londres. Elle était âgée de 
cinquante-trois ans. 

[Née le 22 juillet 1929 A Manchester, 
Vivien Merchant fait ses débuts sur 
scène à l’âge de quatorze ans, dans Jane 
Eyre au Feterborougb Rqpertory Tbea- 
ter Deux ans plus tard, elle est à Lon- 
dres, où elle danse et joue Shakespeare. 
En 1947. cDe entre dans la compagnie 
Harry Hansome à Nortingham, qui réu- 
nit fas meQkans acteurs angla is. Elle y 
reste jusqu’en 1949. En 19S3. elle ren- 
contre Harold Pimer sur scène, réponse 
en 1956, et reste sa femme jusqu’à 
198a Elle lux inspire un type de person- 
nage ambigu de - scx-symbol * glacé et 
connaît son -plus grand succès avec le 
Retour (1964), qu'elle reprend à 
Broadway en 1967. Depuis, elle jouait le 
répertoire, le théâtre contemporain, les 
Bonnes Gaslight. ou Macbeth avec Paul 
Scofidd. Au cinéma, die a été la femme 
de Dirk Bogarde dans Atxidaa. de Lo- 
scy, et celte de l'inspecteur de police 
Ai ns Frertzy. de Hitchcock.) 


La ville de Monlevcrdi et de Vi- 
valdi, où Wagner écrivit Tristan et 
mourut, est aujourd'hui celle de 
Stravinski qui composa pour elle 
ses: deux dentiers chefs-d'œuvre (le 
Camîcum sacrum et Titre ni) avant 
d’y reposer pour toujours. 

Pour célébrer son centenaire, la 
Biennale s'est transportée à San Mi- 
chèle, nie des morts. Il est enterré 
dans le jardin réservé aux ortho- 
doxes. au milieu des cyprès, des 
pins et des camélias. Une dalle 
toute simple, un nom • Igor Stra- 
vinsky » (avec cette orthographe 
qu’il avait adoptée), sans drue, sans 
j phrase, avec juste une petite croix 
d'or; à côté, la tombe de sa femme, 
. Vira, récemment disparue, où les 
| fleurs et les palmes achèvent de se 
dessécher. 

C INÉMA 

! Deux heures moins le quart 
avant Jésus-Christ m, 

de Jean Yanne 


De l’autre côté de la chapelle 
orientale s'élève le monument en 
forme de tabernacle, étroit et sobre, 
de Serge Diaghilev devant lequel 
pourrissent deux chaussons de bal- 
lerine, un blanc et un noir. 


psalmodient (en hébreu) les pre- 
mières strophes avec une allégresse 
grisante, puis les hommes prennent 
le texte à leur charge, dans une cou- 
leur plus sombre. La lumière re- 
vient. et l’œuvre s'achève par une 


^.jmWoncexunnotA T^âàaedSûôiîZ^ soprano. 

L eghse Renaissance de San Mi- J™ accompagnemenli a ù les der- 


Record 



Qu'on se le dise. Le record de la 
meilleure première journée d'exploi- 
tation a été battu par un film fran- 
çais, écrit et réalisé par Jean Yanne. 
Mieux que les Dents de la mer en 
1976 (43 199 entrées dans vingt- 
huit salles), mieux que Blade Run- 
ner cette année (23 520 entrées d ans 
trente-quatre salles. 152 000 la pre- 
mière semaine), voici Deux heures 
moins le quart avant Jésus 
.Christ :53 966 spectateurs en qua- 
rante et une salles, Paris et périphé- 
rie confondus, le 6 octobre. 

D'un côté, l'histoire. Cléopâtre 
est une pesâe, César aime les petits 
gros. Le consul du bled prend Ben- 
Hur Marcel, garagiste, comme tête 
de Turc. De l’autre, les clichés d'au- 
jourd'hui Les fonctionnaires sont 
mal payés, la compagnie de sécurité 
romaine est bête, les gladiateurs font 
grève, les commerçants grognent, la 
publicité envahit les stades (panent , 
vinum et boursium). Yves Mourouâ 
annonce à la télé la conférence des 
pays producteurs d'avoine, Léon 23- 
trooe commente la course de chars. 

II est né le divin enfant, « magnétos- 
copons cet événement ». 

Michel Serrault-César a son nu- 
méro, il est parfait Colucbe (Ben- 
Hur et pharaon) est un formidable 
brave garçon, Françoise Fabian a de 
l'abattage en femme de consul. Da- 
niel Emüfork. Michel Constantin et 
Dany Cowl ont de la présence. 

Faut-il y aller ? Ne pas se croire 
obligé. Cest une bouillie égypto- 
romano-con temporal ne sans potion 
magique, une quinzaine commer- 
ciale confetti. Voilà bien le ci- 
néma comique français : des idées 
mm scénario. Alors restons dans le 
ton et affirmons tout net : wj, peu, 
mon neveu, qu'on n'est pas des 
bœufs! 

CLAIRE DEVARMEUX. 

♦ Voir les films nouveaux. 

Noos apprenons la mort Ai déco- 
rateur de théâtre Roger Harth, snrve- 
fa 30 septembre. D était âgé de 

juaate-aix ans. SpédaBsê dans les 

spectacles de BoMnatd, ■ était depuis 
1966 le décorateur de presque tor- 
ies pièces iT- An théâtre ce soir -, 

TF L 


cheleest intime, douce sous un pla- 
fond à caissons dorés, peuplées 
d'anges consolateurs, avec un ravis- 
sant oratoire marqueté de marbres 
pour cacher les douleurs. Mais, de- 
hors. les ténèbres couvrent la terre 
et la mer. déchirées par des éclairs ; 
des torrents .d'eau noient les pèle- 
rins. comme si la nature s'associait 
à l'hommage de Mauricio Kagel qui 
a conçu pour Stravinski une su- 
perbe page tragique : - Prince Igor, 
Stravinsky. - 

De la sacristie viennent des coups 
sinistres, comme si l’on clouait un 
cercueil, auxquels répondent dans 
le chœur les gémissements d’un 
- lion - (encore appelé » machine à 
vache •). Un ensemble aux couleurs 
lugubres (alto, cor anglais, tuba, 
cor et percussions) accompagne la 
voix formidable de Boris Carmelll : 
«■Ni sommeil ni repos pour mon 
âme tourmentée, la nuit ne m'ap- 
porte ni réconfort ni oubIL Je revis 
encore mon passé, seul dans le si- 
lence de la nuit- » 

Mettant dans la bouche du dé- 
funt les paroles du Prince Igor de 
Borodtne. Kagel leur donne un sens 
métaphysique effrayant, accentué 
par une déclamation plus russe que 
nature.qui allie le parlé et le 
chanté, la psalmodie orthodoxe, 
l’humanité désespérée de Borodine. 
le délire visionnaire dé Mous- 
sorgsky. qui saute de l’extrême 
gyave râlant au falsetto baroque, 
tandis qu'alentour les instruments 
crient et menacent, et que grelottent 
les crécelles liturgiques saisies par 
l'épouvante. A la porte de la sacris- 
tie. apparaît enfin le percussionniste 
frappant avec un marteau sur la 
planche qu’il porte comme une 
croix sur l’épaule: le cor anglais 
Joue trois notes ascendantes, l'es- 
quisse d'un motif d'espérance qui se 
dissout dans l’air. 

Comment juger de la sincérité de 
Kagel ? Russe par sa mère, il a du 
moins saisi l’occasion de pétrir son 
héritage avec ses puissantes mains, 
avec son énorme tempérament, où. 
par-delà l’humour toujours quelque 
peu canuldrèsque (l). gli une na- 
ture de vrai musicien lyrique. On 
n'oubliera pas ses terreurs paniques 
qui évoquent irrésistiblement quel- 
que « Jugement dernier ». 


sans accompagnement, où les der- 
nières paroles sont enchâssées dans 
d'extraordinaires vocalises de rossi- 
gnol. de rouge-gorge ou de pinson, 
je ne sais, une musique de premier 
matin du monde. 

Castigiioni exalte curieusement 
dans le programme * la modestie de 
Stravinski » ; n'étalt-ce pas plutôt 
son propre portrait que faisait in- 
consciemment ce musicien, dont le 
visage étroit, les yeux noirs, le 
grand nez triangulaire, évoquent à 
s'y méprendre ceux d'un grand cy- 
gne méditatif I 

Mercredi, les eaux le la lagune 
ont envahi la place Saint-Marc, la 
Biennale est terminée : peu de festi- 
vals nous auront apporté autant de 
belles œuvres depuis longtemps. 

JACQUES LONCHAMPT. 


(1) Dans un discours prononcé en 
préface 3 son œuvre, Kagel a déclaré.: 
. Stravinski aimait tellement l humi- 
dité, spécialement quand elle remplis- 
sait son verre, que ce dût être pour lui 
une joie étemelle de trouver son ultime 
demeure dans cette cité unique où l'hu- 
midité est à tous moments sensible. » 


y ,#»c Tnmates au Bataclaj^ 


Toute Phistoire 

Avant tout les Inmates «mtun 
groupe de scène, un 
quia du panache, capable des 
concerts los plus chauds à force* a- 
guiser ses riffs foudroyants dans tes 

petites saHes, les dubs.et l« . 
de la campagne anglaise. 
groupe franchement onginal. «on, 
mais un groupe qui l»r» «"Jj* ^ 
toiro du rock, de Chut* ^ 

Pretty Things en passant 

rhytm'n blues et les groupes pumw 
îéricarns des années 60. 

Toujours menés par Pete Gœm. « 
guitariste, qui n'a pas son parea pour 
écrire des originaux aussi 
que les standards, les Inmates orn 
changé detormuta après le trotsteme 
album, avec le troisième a* b Jf T V®y“ 
les départs du batteur Jim Rusael et 
surtout du chanteur Bill Hurley. de- 
venu aphone. Berry Masters j)*® 00- 
cède. avec une voix dans le mime re- 
gistre et un )eu de ■ scène 
spectaculaire qui l’avait distingue au 
sein d'Eddie and the Hot Rods, run 
des pionniers de ce n^xn^ment an- 
glais qui. en retrouvant la vitalité et 
l’ énergie première du rock'n roll, 
avait préfigure, en 1976, l’explosion 
punk. 

ALAIN WA1S- 

•k Au Bataclan, le vendredi 8 octobre, 
à 20 heures ; le 9 à Maisons-AlTort ; le 
12, à Bourges: le 13. à Rûmoî «“°- 
graphie WEA. 


DANSE 


Le Ballet de Harlem à Paris 

(Suite de la première page.) 


La chanson du cygne 

Le dernier concert de la Biennale 
en hommage à Stravinski présen- 
tait. à côté des sublimes Threni et 
de trois pages minuscules et sédui- 
santes de Berlo. de Hense et de Car- 
ter, la création d'un chef-d’œuvre, le 
Psaume 131. de Nlccoto Castigiioni 
(1932). éloge de la « modestie - 
d’une fraîcheur toute franciscaine. 
Un ruisseler de musique vif-argent, 
circulant entre le piano, le glockens- 
plel. le xylophone, le clavecin, le 
triangle, engendre d’emblée un pay- 
sage exquis ; le piccolo lance un 
chant d'oiseau, bien plus ressem- 
blant que ceux de Messiaen : deux 
voix tissent darls l'air des broderies 
légères. Les chœurs de femmes 


Epaulé par BakancNne, aidé par la 
Fondation Fort, il finit par trouver en 
1969 'un vieux garage à Harlem dans 
la 122* Rue. à deux c bkxks » de 
l'endroit où il est né. Il y installe une 
école ouverte A tous les jeunes. Mal- 
gré ses yeux de braise et son «dia- 
risme éperdu, 3 a gardé la tête froide. 
Conscient de sa responsabilité en- 
vers les élèves, il organise son école 
et son théâtre-danse comme une en- 
treprise rentable, li a engagé comme 
codirecteur Karel Shook, aussi blond 
qu'il est sombre, ancien professeur 
chez Catherine r Dunham puis au 
Dutch National Ballet d'Amsterdam. 

Lorsque nous avions visité le 
Théâtre Dance de Harlem, voici deux 
ans, la bâtisse de brique rouge de 
deux étages au sol uniformément re- 
couvert de lino bru «sait comme une 
usine. Dans le grand studio, dans un 
fauteuil roulant, Tanaqial Lederc, 
épouse de Balanchine, étoile fou- 
droyée en pleine gloire par la pofio- 
myéirte, donnait une classe de per- 
fectionnement . La troupe remportait 
alors un beau succès au Oty Conter. 

g Pendant longtemps, explique 
Arthur Mitchell, je ma suis mordu les 
lèvres devant lés avanies. Le public 
blanc réagissait mal lorsque je dan- 
sais un pas de deux avec Atlegra 
Kent ou Suzanne Para//. Pour les dan- 
seuses noires, c'était pis, on disait 
qu'elles étaient impossibles sur 
pointés, qu'eUos n'avaient pas te 
« tèpdu » de jambe, qu’elles étaient 
trop souples. Les professeurs dt- 
séient aux enfants noirs : vous ne 

pouvez pas danser le ballet, apprenez 


POUR LES SALLES VOIR LIGNES PROGRAMMES 


Hii.vrm; ^ 

NATIONAL - H 


o i > r. o n 



325 70.32 


ETRAVE 38. AV. DAUME5NIL 
75012 PARIS - 347,21-32 

POUR LES SALLES VOIR LIGNES PROGRAMMÉS 




la modem dance — non que les tons * 
aient plus d’aptitude è la modem 
dance, mais parce qu'Ss est imaien t 
que la modem dance, qui se Pratiqt» 
râds nus, est bonne pour un peuple 
primitif.- J'ai voulu prouver qu une 
école et un ballet nor sont A régal 
d'une compagnie blanche ; fai voûte 
transcender te vie quowSenne des 
gens de notre peuple de Harlem en 
ramenant à rimage de l'idéal classi- 
que... 

» L’école est située dans un quar- 
tier pauvre, mais, au début, tout le 
monde a voulu nous aider.- Les plus 
démunis ont donné quelque chose J"l 
disant que c'était - pour acheter des 
chaussons de. dansa&aux.^ enfants.- 
Nous avons dû expBtfiarÜM parents 
ce que nous voûtions, expliquer que, 
pour un garçon, danser dans un b a I- 
fet est aussi gratifient que d'être un 
champion sportif. Par la suite, il a 
fallu freiner les entrées. La sélection 
pour la compagnie est sévère ;- 
certes, nous tenons compte des m- 
teü» petits canards, qui pourraient 

devenir de beaux cygnes, mais nous 

devons concentrer notre énergie, no- 
tre temps, nos ressources, pour ame- 
ner les élèves à une haute quatité 
profèsskmnetie. » 

Cette qualité éclate lorsque le ri- 
deau se lève au ChSteiet sur tes Qua- 
tre Tempéraments. Les trwfition- 
neiles ballerines au teint de 
porcelaine ont pris des couleurs 
d'ambre et d'ébène, mais elles res- 
tent fidèles au canon « balancht- 
nien». Petite tête, chtgntxi serré, 
jambes interminables, elles possè- 
dent te vivacité et la musicalité re- 
quises. Poignets cassés, pointes vo- 
hibües, bassin agité, elles amplifient 
- et c’est un régal - le style de 
fresque de te chorégraphie. 

Les garçons sont surtout mis A 
r honneur dans Troy Game, de Ro- 
bert North. Qu’on imagine une dou- 
zaine d’athlètes surgissant par ra- 
fales et se livrant sur des rythmes de 
percussions à «les sauts, des pour- 
suites stoppées net, des traversées 
folles émaillées de gags dans le- 
genre pr é sent a tion Arthur Rank. Cha- 
que entrée, très attendue, est confiée 
A un soliste ; le public hurle, trépigne. 

On demeure plus réservé sur l’in- 
terprétation du ballet l’Oiseau de feu 
(version John Tarass), traité dans un 
style naff qui n’a pas grand-chose à 
voir avec l’esprit de l'œuvre originale. 
On aurait bien aimé, en revanche, 
qu’ Arthur Mitchell nous offre une 1 de 
ses chorégraphies personnelles 
comme Hythmelîon ou Biosfera. 
axées sur le rituel africain. Ce n’était 
sans doute pas son propos pour ce 
premier contact parisien. 

MARCELLE MICHEL. 

★ Théâtre musical de Paris, 20 h 30, 
jusqu’au 10 octobre. 

■ Le congrès amd de la Société 
française Shakespeare s’orne samedi 
9 octobre à b Sorbanae, pâme cosfë- 
rencc pdb Bgoe domêe sot les aagpiceg 
de nateraatioaul Shakespeare Aase- 
câ&tioa. M. Yves Bomefoy, prafeasear 
an Collège de France, fera ma exposé 
m fa thème du « théâtre dans te théâ- 
tre V, A propos de Jules César. De dob» 
bren spèciafistes de Shakespeare, et 
pnCefiâoMMb <fa théâtre iatanieedraet 
an corn* d’an série de débats prtBcs 
prêres les «Ssuadie 10 et kaati 11 oc- 
tobre A la Sorbome et A l'Ecole aor- 








’• LE MONDE - Samedi 9 octobre 1982 - Page 25 


SPECTACLES 


L1 1 kistfii,. 


ru n p 


(LajMnéfMilckwtf 

P HOJÜ Mfc) 


LES SPECTACLES 
NOUVEAUX 

LA NUIT DES KOOS. - Cartouche- 
Tie d u Solei l (37*344») 18 h 30. 

ENTRETIEN AVEC SAID NAM* 
MADL - ChtiUai, Foyer (727- 
8U15)20h'30. . 

LE MISANTHROPE. - Théâtre du 
Marais (27843*53) 20 h 30. 

ROND COMME UN CUBE. - Pe- 
lais des Glaces (607-49-93)' 20% 30. 

LES HORREURS DE. LA VÏC-. 
TOIRE. - Tango (272-17-78) 
20 h 30. 

LE FAUTEUIL A BASCULE. - Pe- 
tit Odéoa ( 325-706 2) «b-30. 

DON QUICHOTTE. — CSié îraerna- 
lionale, grande rafle (589-68-52) 
20 h 30. 

LA BELLE SAISON. - Petit TEP 
(797-96-06) 18 h 30. 

L’AMBASSADE. - Rond Point 
(256-70-80) 20 h 3a 

L’EDUCATION DE JUTA.- Mari- 
gny. salle Gabriel (256-04-41), 21 h. 

VICTOR OU LES ENFANTS AU 
POUVOIR. - Le Véafeet, CAC 
(976-32-75). 21 b. 

HORS PARIS 

VILLENEUVE D’ASQ : L’odkn 
percotaieer. resserre par le Théâtre 
de la Découverte (20) 06-27-52 à la 
Rosedes Vents. 

MARSEILLE : Mm obt, par le 
T.N.M.. coproduction Théâtre de 
l'Eventail A la Criée (91) 54-74-S4. 

AMIENS : Scfcwtkfc. dans ta 
deuxième guerre mondial^ par la 
Compagnie Booillo (22) 46-14-19, 
sons le chapiteau, sq. Heari-Senf. 


Les salles subventionnées 
et municipales 


Opéra (742-57-50), 19 h 30; Eugène One- 
ga inc. 

Otefic-Ftançatac (296-10-20). 20-& 30 : 
les Corbeaux. 

Odéon (325-70-32). 20 h 30 : l'Echange. ■■ 

Centra Ceocgra- Pora p M o a (277-12-33). 
16 h, 18 h. 20 h : Cinéma-vidéo : trente 
ans de cinéma expérimentai en France 
(1950-1980) : 14 b : Bwnaafc de Pam, 
section cinéma expérimental : 13 h. 16 h. 
19 b : Nouveaux fibns BJ*JL : Fansn de 
b danse. 20* Festival intsrnaiioaal de la 
danse. 

Théâtre de ta Vffle (274-22-77) (au Théi- 
ire de Puis). Petite salle. 20 b 30 ; ta 
Fuite en Chine. 

Les autres, salles . .. 

Afflue* française (5444142), 20 ii 30 :- 
Le livre des morts tibétain. 

Antoine (208-77-71 ). 20 h 30 : Ccrép de so- 
leil. • ’- ’ ' " . 

Aitistl^Albératas (271-51-00). 20 h 30 : 
b Vallée de l'ombre de ta jnen. 

AstcBe-Thé&u* (238-35-53). 20 h 30 : le 
Malentendu. 

Atelier (60649-24). 21 h : ta Nombril 

Athénée (742-67-27). 20 h 30 : Mademoi- 
selle Else. 

Ronfles Puriste (296-97-03). 21 h : Dia- 
ble d'homme. 

Cartoucherie. Atelier du Chaudron (328- 
97-04). 18 fa 30: Richard Ut 20 h 30; 
Le bruit de l'eau dit ce que je pense. 

Crime Mmodapm 1589-01-60). 20 h 45 ; 
Journal d*un fou. 

Cité tafenmtiouafc (589-3069). 20 fa 30 : 
Oncle Vania- 

Comédfe Crerautta (7424341 21 h : 

Reviens dormir i TBytôc. 

Comédie des Champs-Elysées (723- 
37-2 1). 20 h 45: Ça ira comme çsl 

Comédie ttaltee (321-22-22). 20 h 30 : 
Maman Marna. 

Comte de Paria (281-00-11). 20 h 15 : 
l'Eveil du printemps. ' 

Cous lance (258-97-62), 20 h 30 : Appetezh 
moi Anur. 

Durai (261-69-14). 2) b : La vie est trop 
courte. 

■A Dcjmaet (B87-97-34). 20 h 30; Varia*. 

Edouard- VU (742-1549). 21 h : ta Der- 
nière Nuit de l'été. 


Pour tous renseignements concernant • 
l'ensemble des programmes ou des salles 

€li MÔHDE INFORMATIONS SPECTACLES » 


. .(de 1.1 heures à 21 heures, 
^saürf les dimanches et jours fériés) 

Vendredi8 octobre 


Ester d’or (523-15-10), 19 h : Vîna- 
. vert :2i h: Diableries amoureuses. 
Espace Oahé (327-95-94). 18 h 30 : Le fu- 
nambule unijambiste ; 22 h : Kadoch. 
Espace Mite (271-10-19), 20 h 30 : ta 
Mouette ; ZI h 30 : Une chèvre sur un 
' -atmge: ks Quatre Cubes; Une tonne 
aontmée DoetoXevsid. - 

Tmilathm Dntxdw 'de ta Metxrthe (805- 
. . 03-23), 20 h 30: Tambours dans la ouît- 
Foamta» (874-7440). 20 b 30 : El nos 
amours. 

'«te Montparnasse (322-16-18). ZI h : 

. Panique su centre cuiturcL. 

Galerie 55 (32665-51). 20 b 30 : A view 
from a Bridge. 

Hachette (326-38-99). 20 h 15 : ta Canta- 
trice chauve ; 21 h 30 : ta Leçon. 

La Bruyère (874-76-99). 21 b : An bois 
busé. . .. , 

Luce raal re (544-57-34), Théâtre Noir; 
18, h 30 : l'Homme Ege ; 20 h 30 : la Pa- 
pesse américaine ; 22 h 15 : ta Cri dans la 
chapelle. Théâtre Rouge.. 18 b 30 : 
Noeea de rang ; 20 h 30 ï Tcboafa ; 
22 b 15 : Vacances - Petite 

• • salle. 18 h 30: Parions français; 22 h 15: 
ta Fétichiste. . 

Martrlrtar (265-07-09), 20 h 45 : Sodome 
ét Gomorrbe. ' 

Marfgny (2560441), 21 h : Amadeus; 

- Salle Gabriel (225-20-74) ; 21 b : rEdu- 

- cation de Rb*. 

MatfauriK (265-90-00), 21 h : Emballage 
perdu. 

Mkhel (265-3502). 21 b 15 : On dînera an 
lit 

MkfcedBre (742-95-22). 20 b 30 : 
Joyeuses Pâques. 

Montparnasse (32069-90). 21 h : Trahi- 
sons ; Petit- Montparnasse, 21 h : Lettre 
. au père. 

Œuvre (87442-52), 20 b 30 : Sarab et le 
cri de ta langouste. ■ 

Patata Royal (279-59-81) . 20 h 45 : Pauvre 
France. 

Péntefe-TiiéSbc (245-1 8-20), 21 b : Nuit 
de rêve ; Bertrand. 

Poche Montparnasse (548-92-97), 21 b ; 

- Flocfc. 

PDtmSère (26144-16). 20 h 4S : Sol, dans 
• Je m’égafomaiici mai-meme •. 
Saint-Georges (8786347). 20 b 45 : le 
Cbarimari. - 

Studio des Champs-Elysées. (723-35-10), 
20 h 45 : les Pnfanrc du silence. 

Tri Théâtre d'Esso! (278-10-79). 20 h 30 : 
ta Maison de poupée ; Huis dos ; 22 h : 
A. Allais. 

Théâtre d’Edgar (322-11-02). 20 h 30 : les 
Babas .cadres ; 22 h : Noos, un lait où an 
nous dit de faine. 

Théâtre de Parta (274-22-77). petite salle. 

20 h 30 : ta Hâta en Chine. 

Théâtre des 400 coq» (633-01-27). 
20 h 30\; Contre ciel, pins ; 22 h 30 : Pour- 
quoi pas vous? 

Théine eu Rond (387-88-14). 21 b : Com- 
plet vestou sut mesure en trois essayiges. 
Théâtre du Road-Poiat (256-7060), 
20 b 30 : Fin de partie. 

Théâtre-Studio Bernaud (7836466). 

- 20 h 30 : ta Marmite. 

Théâtre du Touetour (8876248). 

18 h 30 : Un bain de ménage: 20 b 30 : 
Le mal court; 22 h 30 : le Radeau 
d'asphalte: 

Variétés (23309-92) , 20 h 30 : Chéri. 


La danse ' 

Cash» de Paris (874-1 5-80) . 20 b 30 : Eso- 
terik Satie. 

Centra Shanaada (261-7749). 20 b 30 : 

■ Bharata Naiyam. 

Les concerts 

Ftap, 20 h 30 : C. Marin (Bach. Sot, Albc- 

SaBe Plcyd, 20 b 30 : Orchestre National 

. de France, dir. : I. Markevitcb (Beetho- 

. ven,. Mariccvitcb. Debussy. Roussel)-' 

SariMuae, 20 b 30 : Orchestre de Paris, 
dxr. : J.-CL Casadesas (Pouléac. Mous- 
sorgsky, Ravel). - 


Léonce et Léna 


(Zl 

M )>_- fïecir^ Buchner .VJsmï en scène Je Jeun- Louis Hpunfm 

Du 12 octobre uu 14 novembre. 

THEATRE DE G ENNE VILLiERS 

Centre Dramatique .^afona! 

üiivdi'-n kriijrJSrtv: 7Q0 Ofi Qfl 

41, avenue des Grésillons. 922 T 0 Gennei iiliers. Tel. I vu L\J OU 



Satata Cb u prita , 21 h : Licuwe, Visser 
(Moassorgsky. Heesdel...). 

Gricrta Hcrouet, 20 h 30 : Trio ReWval 
(Escore). 

Jazz, rock, pop, folk 

Batuctan (700-30-1 2) . 20 h : Hé inmaua. 
Caveau de ta Hachette (3266545). 

21 h 30 : F. Maxim Satuy. 

Chapelle des Lombards (357-24-24), 
20 b 30 : Zaka Perousmo ; 22 b : Ipo- 
mco. 

Dé pat-r e n t e (637-3167). 21 h 30 : Roo- 

Ir ift ’ r .t i .k 

Dtes (584-7240), 20 b 30 : 

A. J/H. Bourde. 

Gaîté Montparnasse (322-16-18), 20 h 15 : 
Sapfao. 

Obus (700-7868), 22 h : Id Parta + Gans- 
ur Charles. 

Ne» Moniag (523-5141), 20 h 30 : 
Samba Trio. 

Patata des Sports (8284060), 20 b 30 : 
J. Hallyday. 

Petit Forma (297-53-47). 21 heures : 
P.Abriri. 

Petit Journal (326-28-59), 21 b 30 : Soûl 
Quartet. 

Périt Opportu (236 - 01 - 36). 23 heures : 
Spirit LeveL 

StaOd (2336460), 21 h 30: R. Franc. 
Théâtre des 400 coups (63341-21). 
18 h 30: Les perles. 


Les festivals 


FESTIVAL D’AUTOMNE 
(296-12-27) 

Théâtre Gérard- Ptâfipe de Satat-Deras 
(24340-59) 20 h 30 : Intrigue et amour. 
Théâtre de GetmevflBen (793-26-30). 

20 h 45 : Faust /Foreman. 

American Center (32142-20), 21 b : Sistcr 
Suzy. 


XX- FESTIVAL INTERNATIONAL 
DE DANSE DE PARIS 
(723-47-77) 

Patata des Congrès (758-27-78) 20 b 30 : 
la Route de ta soie. 

Théâtre Musical de Paris (261-1963). 
20 b 30 : Dance Théâtre of Harlem. 

FESTIVAL DE L’ILE-DE-FRANCE 
(723-40-84) 

Cortea, Cathédrale St-Spire, 20 h 45 : Or- 
chestre de rite-de-Francc. dir. J. Mercier 
(Mahler). 

Sarcefies, Eglise St-Pierre St-Paul, 21 b : 
Les petits chanteurs de Vienne (Galhis, 
Haydn. Mozart, Schubert) . 

Etrecby, Eglise St-Etienne. 21 h : Ensem- 
ble vocal M. Pfquemal (Schubert). 
Draucy, Salle de Fêtes, 21 h : Duo 
CmutotaCoQard (Mozart. Schubert, 
Beethoven, Webern) . 

SEMAINE 

DE LA MARIONNETTE 
FRANÇAISE 
(340-91-87) 

Chapitra» de ta ToaneBc, 20 h 30 : Jules 
Feny. 

Théâtre de ta Plaine, 20 h 30 : Tristan a 
Yseuh- 

Théâtre Présent, 20 h 30 : Hanse! et Gre- 
tel 

Théâtre 13, 20 h 30 : Faux départ — Cata- 
logue de voyage. 

En région parisienne 

AubcrvflBcfS, Théâtre de la Commune 
(833-16-16). 20 b 30 : Purgatoire i in- 
gokudL 

CBcfay. Théâtre Rutebeuf (731-11-53). 

20 fa 30 ; Délire i deux. 

La Courneuve, CC J. Hoodremoot (836- 
1 144) , 20 h 30 : Célimare ta bien aimé. 
Fnghl— t Théâtre dta Casino (412-9040). 

20 b 46 : le Misanthrope, 
lvry. Studio 1672-37-43). 20 h 30 : le 
Voyage immobile. 

-Maîsooa-Atfort, Théâtre Cl. Debussy 
(375-72-58) 20 h 45 : l'Ile de Tulipaian. 
Mesdou. CC (62641-20) 20 h 30 : P. De- 

nain 

Nogcut, Pavillon Baltsrd (8726369). 
20h: Asia. 

Le Pkssta-Robmson, Eglise Ste- 
Marie-Megdeicine (631-1540) 21 h : 
Los Calchakis. 

Saiat-Oond, Chapiteau des Tréteaux de 
France, 20 h 45 : Danseon étoiles de 
ropéra. 

Satar-Maur, Rond-Point Liberté (889- 
22-1 1 ). 21 h : la Hobexeautc. 


cinéma 


Les films marqués (*) sont interdits aux 
notas de treize ans, <••) aux moins de dfx- 
hukaas. 

La Cinémathèque 


CHAILLOT (704-24-24) 
Rétrospective de 1a Fox (1917-1935) : 
15 h : Pour le sauver, de J. Ford : rétrospec- 
tive Festival de Biarritz : 19 h. Notre peu- 
ple. de C. Azpuxua, J. Penzq, C Oteyza ; 
21 b, la Noce, de T. UrgeQes. 

BEAUBOURG (278-35-57) 

15 b : Don Quichotte, de G.-W. Pahst ; 
réalisateurs roannais. 17 b: Magazine, 
(TA. Ade et D. Natanson; observation de 
rbanatozoaire de Laveran. de C. Dnty ; La 
suite anglaise, de J. -P. Cayeux ; Trente ans 
de cinéma e x p érim ental (1950-1980). 19h: 
M. Hanoun, R. Lapoujade. V, Towas, 
K Chopin, L Frire, T. Wicky, P. Frides, 
EJB. WriD. G. Bertim. S. Bégukr. 

Les exclusivités 

AMÉRIQUE INTERDITE (Æ, vL) 
(••) : U.G.C Danton. 6* (3294262) : 
Biarritz, 8* (72369-23) ; Ermitage, 8* 
(359-15-71) ; Rer, 7? (23663-93) ; Rio 
Opéra, 2* (74262-54) ; U.G.C Gare de 
Lyon. 12* (34341-59) : Mistral. 14* 
(539-5243) ; Miramar. 14* (320- 
89-52) ; Montparaos, 14* (327-52-37) ; 
Magic Convention. 15* (828-2064) ; 
Murat, 16* (651-99-75) : Paramoum 
Montmartre. 18* (606-34-25) ‘.Tourelles. 
20* (364-51-98). 

A ARMES ÉGALES (A-, vL) : lainière. 
9* (2464047) : Saint-Antoine, 12* (307- 
55-22). 

LES AVENTURIERS DE L'ARCHE 
PERDUE (A., va.) : George-V, 8* (562- 
4146). — VJ. ; 3 Hansamann. 9* (770- 
47-55). 

LE BEAU MARIAGE (Fr.) : Marais. 4* 
(2784766). 

BLADE RUNNER (A, v.a) (•) : 
Gaumont-Halles. 1" (29749-70) ; Hau- 
tefeuille. 6». (633-79-38) ; U.G.C Dan- 
ton, 6*. (329-4262) ; Normandie, 8*. 
(35941-18) ; Marignan. 8*. (359- 
9262) ; Bienvenue Mcmiparnasse, 15*. 
(544-25-02). - V.f. : Rcx. », (236- 
83-93) : ImpériaL 2* (742-72-52) ; Mont- 
parnasse Pallié, 14*. (322-19-23) ; Gau- 
mont’ Sud. 14- (32764-50) ; Magic 
Convention, 15* (828-2064) ; Wepler, 
18* (5224641); Gaumont Gambetta, 
20* (636-10-96). 

LES CADAVRES NE PORTENT PAS 
DE COSTARDS (A_ va) : Ciné Beau- 
bourg. 3* (271-52-36) ; Quintette. 5 e 
(633-79-38) ; Marignan, 8* (359-9262) ; 
Bysées Lincoln, 8* (359-36-14) ; Parnas- 
siens. 14* (32963-11). VJ. : Berlitz. 2* 
(74260-33) ; Montparnasse 83. 6* (544- 
14-27) ; Athéna, 12* (3434065) ; Gau- 
mont Sud, 14* (32764-50) ; CKchy Pa- 
tbé.18* (522-4641). 

LA CHÈVRE (Fr.) : Français. * (770- 
3368). 

CLASS 1984 (A., v.o.) (•*) : U.G.C 
Odéoa. 6* (325-7148) ; Ermitage. 8* 
(359-15-71). - VJ. ; Rex, 2- <236- 
83-93) ; U.G.C Boulevard, 9* (770- 
1 1-24) : U.G.C Gare de Lyon, 1 2* (343- 
01-59) ; U.G.C. Gobelins. 13* 
(336-23-44) ; Miramar. 14* (320- 
89-52) ; Mistral, 14* (539*5243) ; Ma- 
gic Convention, 15* (828-2)64) ; Murai, 
16* (651-99-75) ; PUnmotmt Montmar- 
tre. 18* (606*34-25) ; Sécrétas, 19* <241- 
77-99). 

COUP VE CŒUR (A-, vx>.) ; Gaumont 
Halles. P* (29749-70) : Quintette. 5* 
(633-79-38) ; HaulefeBÜJe, 6* (633- 
79-38) ; Gaumont Champs-Elysées. 8* 
(3594467) ; Parnassiens. 14* (329- 
83-1 1) : PL.M. Saint-Jacques, 14* (589- 
6842) ; 14 Juillet Beaugrenelle, 15* 
(575-79-79) ; Mayfair. 16* (525-2746). 
- VJ.; Français. 9* (770-33-88) ; Na- 
tient, 12* (343-0467) ; Montpa rn asse 
Paihé, 14* (320-1246) ; Gamnoci Sud. 
14* (32764-50) ; Œchy Patbé, 18* (522- 
4641). 

DE La vie des estivants (aov, 

va) : Cosmos, fi* (544-2860). 


LES DIPLÔMÉS DU DERNIER RANG 
(Fr.) : Ricbetieu^* (233-56-70) ; Paris 
Loisirs Bowling, 18* (60664-98). 

DIVA (Fr.) ; Movies. 1- (2604399) ; 
Vendôme, 2* (742-97-52) ; Panthéon, S* 
(354-1544) ; Ambassade, 8* (359- 
1948). 

ELIA KAZAN OUTSIDER (A, v.o.) : 
Saini-Séverin. 5* (354-506 1 ) . 

L'ÉTAT DE BONHEUR PERMANENT 
(Fr.) : J. Cocteau. S* (3544762). H. sp. 

ET TOUT’ LE MONDE RIAIT (A, 
ra] : Ciné- Beaubourg. 3*. (271-S2-36) ; 
14 Juillet Beangrenelle, 15* (575-79-79). 

LA FÉLINE (A., va) (") : HautefeuiUe. | 
6* (633-79-38); George V. 8* (562- 
4146) ; Ambassade. 8* (359-1908). - 
VJ. : Berlitz, 2* (7*260-33) : Montpar- 
nasse Pallié, 14* (320-1246). 

LA FIÈVRE DE L'OR (A, V6.) : Para- ] 
mount Odéon. 6* (325-5963) : Public» 
Champs-Elysées, P (720-76-23). — VJ. : 
Paramount Opéra, 9* (742*56-31) ; Pora- 
mount Montparnasse, 14*. (329-9(310). 

LES GAMINS D'ISTANBUL (Tui; 
va) : Forum, 1* (297-53-74). 

CEORG1A (A, v. a) : Quny Écoles. 5* 
(354-20-12). 


I£S FILMS NOUVEAUX 

LE CAVALIER AU CHEVAL 
D'OR, film soviétique de Vtssili 
Joaraviiov. VJ. : Cosmo s. 6* (544- 
2860). 

CHASSEUR DE MONSTRES. Clm 
italien d’Enzo Casieliari. VJ. : 
Maxcville. 9* (770-72-86). 
Paramount-Galaxie, 13' (580- 
1843), Convention Saint-Charles, 
15* (579-3340). 

DEUX HEURES MOINS LE 
QUART AVANT JESUS- 
CHRIST, film français de Jean 
Vanne. Gaumont Halles, 1» (297- 
49-70). Gaumont Berlitz, 2* (742- 
60-33). Gaumont Richelieu. 2* 
(233-56-70), Climy Palace, 5* (254- 
07-76), U.G.C Danton. 6* (329- 
4262), Marignan, 8* (3594262). 
Biarritz, 8* (72349-23). Gaumont 
Ambassade, 8* (359-1948), St- 
Lazare Pasqnier, 8* (387-3543). 
Français, 9* (770-3368). Nations, 
12* (343-0*67), Fauvette, 13* 1331- 
5666). Montparnasse PathE 14* 
(322-19-23). Parnassiens. U* (329- 

83- 11). Gaumont Sud. 14* (327- 

84- 50). Gaumom Convention, 15* 
(828-42*27), Victor Hugo. 16* (727- 

49- 75), Wepler, lfr (5224641). 
Gaumont Gambetta. 20* (636- 
10-96). 

LA FEMME TATOUÉE, film japo- 
nais (*) de Yoichi TalcabayashL 
Vx. : Forum, 1** (297-53-74), Saint- 
Gennain Stndio. 5* (63363-20). 
Elysée* Lincoln, 8* (359-36-14), 
Parnassiens, 14* (32963-11). VJ.: 
Saint-Lazare Pasquier. 8* (387- 
3543), Lumière, 9* (2464947). 
Nations, 12* (3434467), Cbchy 
Patbé, 18- (5224641). 

LE GENDARME ET LES GEN- 
DARMETTES, Hlm français de 
Jean Girault assisté de Tony 
A boy an iz. Grand Rex, 2* (236- 
83-93), U.G.C. Opéra, 2* (261- 

50- 32), U.G.C. Odéoa. fi* (325- 
7148). Bretagne, 6* (222-5767), 
Normandie, » (35941-18). Biar- 
ritz, 8* (72369-23), U.G.C. Boule- 
vards, * (24fi4fi44), U.G.C Gare 
de Lyon, 12* (343-01-59). 
U.G.C. Gobelins. 13* (336-2344), 
Mistral. 14* (539-5243). Mom- 
pimos, 19* (327-52-37), Magic- 
Convention. 15* (828-2064), Mu- 
ai, 16* (651-99-75). Paramount 
Maillot. 17* (758-24-24), Images, 
18* (5224744). 

POLENTA, film wisse de Maya Si- 
mon. Marais, 4* (2784766), Studio 
Logos, 5 e (354-2642). 


CENTRE CULTUREL CANADIEN 

S,ruedsCon«BfltifM(7*)- 661-36-73 
Mètre bnoEde* 
CONCÉRT-MSDI 

MARK 12 OCTOBRE, à 12 h 30 

MARC FOURNEL 

(flûte) 

CHARLES McCULLOCH 

(clavecin) 

sbuvt&S de C.P.E. Bach. R b ma bu 
T etamann et J, -S. Bach 
ENTRÉE LIBRE 



LE TANGO 

”- 13 , iu* .Acmpife 13 *:. 2 ? 2 .- 1 ?. 7 S 
• 1 . . 


HORREURS 

DE LA 

VICTOIRE 

, écrit et joué parAurore PRI.ETO 
réalise par Rudy LALfRENj 


LES BAULS 
DU BENGALE 

A 18b projection du 
film de. Georges Luneau 


Nuit du vendredi 22 au 
samedi 23 octobre 
de 21 h 6 l'aube 


MUSIQUE 
COURTOISE 
DE CHINE DU SUD 
: 14e SIECLE 


26, 27. 28 et 29 octobre 
20 h 30 


LE RAMAKIEN 
DE THAÏLANDE 


là partir du 14 octobre 


de Bertolt Brecht 

mise en scène 

Jean Gillibert 

avec 

Josette B oui va 


THÉATRE^POCHE MmrrruwASSB 


de s personnages d’aujourd’hui. 
Les enfants de Boris VIAN en 
pension chez Noël COWARDe. 

L'EXPRESS 

n Humour et myitàre » 

■'LES ETOILES DE PARIS-MATCH 
aComfqua rigoureux et grinçant». 

TEMOIGNAGE CHRETIEN 
•Excédent numéros de comédiens 
un régale. LE PARISIEN 

«On va de surprise an surprise... on 
ne s'ennuie pas un instant. Je vous 
jure, quand on va au théâtre tous les 
soirs, c'eut plutôt nùee. 

NOUVEL OBS. 


IRCAM 

eio 


CENTRE , 
DRAMATIQUE 
DE LA COURNEUVE 


30 septembre -24 octobre 





LE BIEN-AIME 

d'Eugene Labiche 

Mise en scène : Jean BRASSAT 
Scénographie : André ACOUART 
Musique ■ Antoine DUHAMEL 


CENTRE CULTUREL 
JEAN HOUDREMONT 

22 . avenus CuCénérât-ieclerc. 
LA. COURNEUVE * , 

836.11.44 . 

Jeu.Vsa, Sû'"n. 2 Cn 30 Dir-.: * 6 r 3 C 


Karlheinz 
Stockhausen 
à Paris 

lundi t! octobre 20 h 30 

EIC 

direction 

P. Eôtvos et K. Stockhausen 

Mixtur - Adieu 
Luzifers Traum 

coréahsation 

Ensemble InierContemporain 

MAISON DE LA CULTURE 
DE LA SEINE-ST-DENIS 
BOBIGNY 

lOC. 831.11.45 

sam. 16 - lun. 18 - mer. 20 
jeu. 21 octobre 20h 30 
dimanche 17 octobre 18 h 

Sirius 

création de la version intégrale 
direction artistique et régie son 

K. Stockhausen 

avec 

A. Meriwreather soprano 

B. Carmeli basse 

S. Stephens clarinette basse 
M. Stockhausen trompette 
coproduction avec WDR/Cologne 

ESPACE DE PROJECTION 

loc. 278.79.95 


galerie des orfèvres 

66 quai des orfèvres - 23 placé dauphine -.75001 paris - lé!. : 32681 .30 




peintures 

5 octobre au 23 octobre 1982 


A L'OCCASION DU 150 e ANNIVERSAIRE 
DES CHEMINS DE PER FRANÇAIS 

3 e FESTIVAL INTERNATIONAL 
DU FILM FERROVIAIRE 

organisé par la 



du 13 au 19 octobre 1982 

sauf le dimanche 
Théâtre de l'Empire 
41. avenue de wagram 75017 Paris 
renseignements tel. 285.63.28 

entrée gratuite 








Page 26 — LE MONDE — Samedi 9 octobre 1982*** 

SPECTACLES 


LEGRAND FRÈRE (Fr.) {*) ; Ricfacfiai 
* (233-56-70): Moatpunusc 83, 6* 
(544-14-27) ; Cofisée, 8* (359-2^46) • 
Ofrmpfc Mac. » (561-1060) : Fnu»I 
Sft? Q? <WW L Î Fauve tte. 13- (331- 
•K2 ; Gaumont Convratioa, 15 - (828 
42-27) ; 14 JaOlet-BcuuraMlIe. 15* 

ïwil4 * I9> t 522 - 

4M1 ) ; Guunoa Gimhntf . 2» (636- 

lv 90 J» 

wm. w = i— . 

"«ffiŒntA. »> : Cta*J««. 5- 

L’HONNEUR D>UN CAPITAINE (Fr.) ; 
RTO 1- (297-53-74) ; U.G.C Opte. 
2" (261-50-32) ; Rsraanmt Marivaux. 2* 
(296-8040) ; Paramount OdÜon, 6* 
(325-59-83) : Pnbücâ St-Germain, 6* 
(222-7240) -.SuK&kLCocteau, 5 e (354- 
47-62) ; Pa ra na nw tt Motny, 8* (562- 
75-90) : Momo-Cario, 8" (225-09-83). 
PtemaamOpte.9* (742-56-31) ;Psra- 
aonoi Bastille, 12* (343-79-17) ; Pftra- 
nwat Galaxie. 13* (580-1803) : Pan- 
mont Montparnasse^ 14- (32900-10) ; 
Ftemonat Orléans. 14- (54045-91): 
Cenveotion St-Charfcs, 15- (579-33-00) ; 
P temwuü Maillot. 17- (758-24-24) ; Pa- 
raffl o nn t Mon tmar tre. 18- (606-34-25) ; 
Sccrétan, 19- (241-77-99). 

ILS APPELLENT ÇA UN ACCIDENT 
(Fr.) : Pai am o nn t Marivaux, 2- (296- 
80-40) ; Paramoont Odéon, 6* (3 25- 
59-83} ; Paramoont CUy, 8- (562- 
45-76) : Paramouai Bastille. 12* 
(343-79-17); Puamouot Galaxie. 1> 
(580-18-03) ; Paramoont Montparnasse. 
14- (329-90-10). 

JAGUAR (PlnL. va.) : Oiymptc Imrm - 
bourg, 6* (633-97-77). 

JAMAIS AVANT LE MARIAGE (Fr.) ; 

Le Paris, 8 (359-53-99). 

KZLLER OF SHEEP CA, ta) : Smm- 
André-dm-Ana, 6" (32648-18). 
LÉGITIME. VIOLENCE ( Fr.) : Berffct. 
2* (742-60-33) ; Marignan. 8- (359- 
92-82) ; Mo n t pa rnasse FUhi, 14* (320- 
1206). 

LETTRES IPAMOUR EN SOMALIE 
(FL) tOtympic. 14* (54267-42). 

LA LOTERIE DE LA VIE (ft.) : Marais, 
4* (278-47-86). 

MAD MAX O (Austr.. va) : U.G.C Dan- 
ton, 6* (32942-62) ; Normandie, 8* 
(35941-18) - VJ. : Bretagne. 6* (222- 
57-97) ; U.G.C. Boulevard, 9* (770- 
1 1-24) ; Maséville. 9* (770-72-86) ; 
U.G.C Gobetim. 13* (336-2344). 

LA MAISON DU LAC (A, va) : U.G.C 
Biarritz. 8* (72349-23). - VJ. : U.G.C 
Opte, > (261-50-32). 

LE MARQUIS S’AMUSE (lu. va) : 
Quintette, S* (633-79-38) ; Marignan. 9 
(359-92-82) - VJ. : RkheSen, 2* (239 
56-70) ; Montparnasse 83. 6* (544- 
14-27) ; Fauvette, 13* (331-60-74). 


MEURTRES EN DIRECT (A. va) : 
Marignan. 8- (359-92-82). 

M1SSING (PORTÉ DISPARU) (A^ 
va) : Saint-Michel. 5* (326-79-17). - 
VJ.: U.G.C. Opte, 2* (261-50-32); 
Montpama, 14- (327-52-37). 

MOURIR A TRENTE ANS (Fr.) : 
14 Juillet Racine, 6* (63343-71). 

ON N’EST PAS SORTI DE L’AU- 
BERGE (Fr.) : U.G.C Opte. 2* (261- 
50-32) ; Ermitage. 8* (359-15-71) -, 
Maxévüle, 9* (770-72-86) ; Momparnos, 
14* (327-52-37) ; Montparnasse Patbfi, 
14* (322-19-23). 

PARADIS (CaiL): Ermitage, 8* (339 
15-71). 

PARADIS POUR TOUS (Fr.) : Pura- 
monnt City, 8* (56245-76) : Paramoont 
Opte. 9* (742-56-31) ; Paramouni 
Montparnasse, 14* (329-90-10). 

LA PASSANTE DU SANS-SOUCI 
(Fr.) : Para mon» Marivaux, 2* (296- 
8040) ; Paramoont Maillot, 17* (758 
24-24). 

PASSION (Fr.) : Nraoomt Odfion, 6* 
(325-5983). 

LE PÈRE NOËL EST UNE ORDURE 
(Fr.) : Gaumont HaBcs. 1- (2974970) ; 
U.G.C. OdéonTfr (325-714») ; Biarritz. 
» (7236923) ; U.G.C Boulevard, 9* 
(246-66-44) : MaxéviLle. 9* (770- 
72-86) ; U.G.C Gare de Lyon. 12* (349 
01-59) ; U.G.C. Gobclins, 13* (336- 
2344) ; Miramar, 14* (320-89-52) ; 
Mistral. 14* (5396243): Convention 
Saint-Chartes. 15* (5793300) ; Oiciiy- 
PathÊ, 1» (5224601). 

PINS FLOYD THE WALL (A, va) : 
Saint- Michel. 5* (326-7917); Ambas- 
sade, 8* (3591908) ; Kinopanorama. 15* 

* (306-50-50). 

PORKVS (A. va) : U.G.C Rotonde. 6* 
(63308-22) ; Marignan. 8* (3599382). 
- VJ. : Ricbebcn. 2* (23356-70) ; Pura- 
mount Opéra, 9* (74266-31 ) ; Fauvette, 
13* (33160-74). 

POUR 100 BRIQUES, TAS PLUS 
RIEN (Fr.) : Biarritz, 8* (7236923). 

LES 40- RUGISSANTS (Fr.) : Épée de 
Bois,' 5* (337-5747). 

QUERELLE (AIL. va) (••) : Feront, 1» 
(2976374) ; Quintette. S* (6337938) ; 
Otymptc Saint-Germain, 6* (222-87-23) ; 
Pagode, 7* (70912-15) ; Colisée, 8* 
(359-2946); 14 Juillet Bcaugrcoclie, 
15* (5737979). - VJ.: Impérial, 2* 
(742-7262) ; Montparnasse 83. 6* (344- 
14-27) iClichy-Paihé, 1» (522464)1), à 
partir de samedi. 

QU’EST-CE QU’ON ATTEND POUR 
ETRE HEUREUX 7 (Fr.) : 14Ju01et 
Bastille. Il* (357-9981). 

REDS (A, va) : George V. » (562- 
4146). 

LE RETOUR DE MARTIN GUERRE 
(Fr.) : U.G.C Marbeuf, > (2291845). 


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ROX ET ROUKY (A^ vJ.) ; Napoléon, 
17* (38041-46). 

LE SECRET DE VERQNVA VOSS 
(AIL va) : Studio de la Harpe, 5* (354- 
3463). 

TIR GROUPÉ (Fr.) (*) : Pwantonm Ma- 
rivaux, P (2968040) ; U.G.C Opte, T? 
(261-50-32); Studio Alpha, 5- (354- 
3947) ; Paramoont Odéoa, 6* (325- 

59- 83) ; Puramônnt City. 8* (562- 
4976) ; Publias Champs-Elysées. 8* 
(720*76-23) ; Max-Limier, 9* (770- 
404)4) ; Paramoont Opéra, 9 (742- 
5631) ; Paramoont Bastille. 12* (343 
79-17) ; Paramount Gobclins, 13* 
(707-12-28); Paramoont Galaxie, 13* 
(580-I8-Û3) ; Panuuonnt Montparnasse. 
14* (329-90-10) ; Paramoont Orléans, 
14* (5404991) : Convention Saint- 
Ctarto, 15* (579-3300); Passy, 16» 
(28862-34) : Paramount Maillot 17- 
(738-24-24) ; Paramoont Montmartre, 
I» (606-34-25): Secxten. 19* (241- 
77-99). 

LA TRUITE (Fr.) : Gaumont Halles. 1“ 
(297-4970) ; HantereaflJe. 6* <639 
7968) : Pagode. 7* (70912-15) : Cofi- 
sée, 8* (3592946) ; Ofympic Balzac. 8* 
(561-1060) ; Saint-Lazare Pasqmer, P 
(387-3943) ; Français, 9* (770-33-88) ; 
Nations, 12* (343-0467) ; Mo nt parnasse 
Pathé. 14* (322-1923) ; Gaumont 
Convention, 15* (82842-27). 

UNE HISTOIRE SANS IMPORTANCE 
(Fr.) : Marais, 4* (27847-86) . 

'LES UNS ET LES AUTRES (Fr.) : Pu- 
blics Matignon. 9> (35931-97) : Palace 
Cnâx-Nîven, 1 S* (374-9904) . 

LES YEUX DE LA FORÊT (A, va) : 
U.G.C. Marbesf, 8* (2291845). - 
VJ. : U.G.C Opte, 2* (261-50-32). 

YOL (Turc, va) : 14 Juillet Parnasse, 6° 
(326-5900) ; U.G.C Odéon. 6* (329 
71-08) ; U.G.C. Cbampa-Elysées, 8* 
(35912-15) ; 14 Juillet Bastille, 12* 
(357-9981): 14 luüVet Bcaograxlk. 
15* (5797979). - VJ. : U.G.C Boule- 
vard. 9* (2466644) ; Mistral. 14* (539 
5243) ; Bjcaveaflo- M ontpaniasec. 15* 
(544-25-02). 

Les grandes reprises 

ACCÉLÉRATION PUNK (A_. v.o.) : V»- 
déostooe. 6* (32560-34) . 

ALL THE ROCTN RO LL YOU CAN 
EAT (A^ va) : Vidéoatoœ, 6* (329 

60- 34). 

L’AMI AMÉRICAIN (A^ va) : (Mym- 
pic, 14* (5426742). 

APOCALYPSE NOW (A, va) (*) : Ca- 
lypso. 17* (38930-11). VJ. : Paris Loi- 
sirs Bowling, 18* (60664-98). 

L’ARNAQUE (A., va) : Memes, 1- (260- 
43-99} ; Épée de Bois, 5* (337-S747). ’ 

AROUND THE STONES (A, va) : Vi- 
déostone.6* (32560-34). 

LE BAL DES VAMPIRES (A^v.L) (•) : 
Arcades. 2* (2393936). 

LA BELLE AU BOIS DORMANT (A* 
vJ.) : Grand-Pavois, 15* (SS4468S) ; 
Napoléon, 17* (3804146). 

BEN HUR (A., vJ.) : Haummmm, 9* 
(77047-55). 

BIENVENUE MISTER CHANCE (A. 
va et vJ.) : Acacias, 17* (764-97-83). 


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NASSENS - STUDIO SAINT-GERMAIN - 
FORUM CINÉMA. - En V.F. : SAMT- 
LAZARE-PASOUIER - NATION - 
GAUMONT-CONVENTION - CUCHY- 
PATHÊ-UAfflÉRE 



(Imerdit aux moûts de 1 3 au. ) 


MERCREDI 


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Promûtloe-DIttribulion XRTS ET UÉ1.00Œ 1ÎCI 


BREL (Fr.) : Palace Cnsix-Nivat, 15* 
(374-9904). 

CABARET (A-, va) : Noctambules, 5* 
(35442-34) ; Lucernaice, 6’ (544- 
57-34) ; Georgo-V, 8* (5624146). 

CASABLANCA (A_ va) : Action- 
Christine, 6* (3254746). 

CERTAINS L’AIMENT CHAUD (A* 
va) : Action-Ecoles. 5* (3297207). 

LES CHARIOTS DE FEU (Æ. va) : 
U.G.C Marbeuf, 8* (2291845). 

LES CHEMINS DE LA HAUTE- VILLE 
(A- va) : Studio GfWoCamr. 5* (326- 
80-25); Oiympi&EstrepOt, 14* (549 
6742). 

COUSINE ANGÉLIQUE (Esp. va) : 
Gaamont-HaDes, I” (2974970) : Stu- 
dio de la Harpe, S* (354-34-83) ; Olym- 

. me Balzac, 8* (561-1060) ; Paroassiem, 
14*(32989ll). 

LE CRIME ÊTATT PRESQUE PAR- 
FAIT (A- va) : Actioa Christine. 6* 
(3254746). - - ■ 

DÉLIVRANCE (A, vJ.) (•) : Opéra- 
NighU 2* (2966956). 

LA DÉROBADE (Fr.)' (*). Palace Croix- 
Nivcrt, 15* (374-95-04). 

DON CIOVANNI (II, va). Calypaa, 1> 
(380-30-11). 

DUELLISTES (A^ va). Ranelagh, 16* 
(2886444). 

EMMANUELLE (Fr.) (*•)': Paiamoum 
City, 8* (5624976). 

L'EMPIRE DES SENS (Jap„VA) C) : 
Cinocbca Saint-Germain, 6* (6391062). 

LES ENFANTS DU PARADIS (Fr.) R»- 
ndagh. 16* (2886444). 

L’EXORCISTE (A-, vJ.) (••) : Capri. 2* 
(508-1169). 

FELLINI SOMA (II, va) : Cbarapo, 5* 
(354-5160). 

FRANXENSTEXN JR. (A^ v J.) ; Opte 
NighL2* (2996956). 

LE GUÉPARD (11-, va) : Ranctegh, 16* 
(2886 444). 

HELLZAPOPFÏN (A-, va) : Salat- 
Ambroiee, 11* (7006916). 

HISTOIRE DG (Fr.) (**) : Lunûte, 9* 
(2464907). 

IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L’OUEST 
(A., v.f.) : U.G.C Rotonde, 6* (639 
08-22) ; Hansmaim, 9* (77047-55). 

L’IMPORTANT, C’EST D’AIMER (Fr.) 
(••) : 14- Juillet Parnasse. 6* (326- 
5800). 

P Al MÊME RENCONTRÉ DES TZI- 
GANES HEUREUX (Youfr, va) : 
Saint -André-dra-Arta, 6* (3264818). 

JEREMIAH JOHNSON GA. va) :Tam- 
pBera, 3* (272-94-56) . 

LE LAUREAT (A. va) : Saint-Germain 
VDlage. 5* (6396920). 

LEO THE LAST (A_ va) : Chaxnpo, 5* 
(354-5160). 

MICKEY, DONALD, PLUTO ET 
DINGO EN VACANCES (A., vJ.) : U 
Royale Disney. 9 (265-82-66) ; Grand 
Pa*oà. 15* (55446-85) ; Napoléon, 17* 
(3804146). 

MIDNIGHT EXPRESS (A. va) (••) : 
U.G.C. Marbeuf, » (2291845). - VJ. : 
Cap ri, 2* (508 1 169). 

LES MISFTTS (A. va) : Action Fcoiea. 
5* (3297207). 

MONTY PYTHON. SACRÉ GRAAL 
(Anfr, va) : CUuty Beoks, 5* (354- 
20-12). 

MONtY PYTHON. LA VIE DE BRIAN 
(An8.v.o.) : Athéna, 12* (343-0065). 

LE MILLIARDAIRE (Æ. va) : Actioa 
Christine, 6* (3254746) ; RêpubEc CS- 
néma, 11* (80951-33) : MaoMabcm, 17* 
(380-2461). 

NEW-YORK. NEW-YORK (A, va) : 
Saint-Germain Huchette. 5* (633- 
6920). 

NOCES DE SANG (Esp^ va). Cinéma 
Présent, 19* (2090955). 

ON NE VIT QUE DEUX POIS (A. 
vJ.) : Paramount Opéra. 9* (742-56-31 ). 

ORANCE MÉCANIQUE (A-, vJ.) (”) : 
Arcades, 2* (2336936). 

PANDORA \A,va) : Olympic Halle», 1- 
(27834-15). 

PAPILLON (A^ vJ.) : Capri, 2* (508 
1169). 

LE PARRAIN (A., va) (•) : 1™ et 2* par- 
ties, Olympic Luxembourg, 6* (639 
97-77). 

PHANTOM OF THE PARAlMSE (Æ, 
va) (•) : Cmocbes, 6* (6391062). 

PORTE DES LILAS (Fr.) : Acacias. 17* 
(764-9763). 

LE PULL-OVER ROUGE (Fr.) : Berlitz, 
2* (74960-33) ; Quintette, 5* (639 
7938); Ambassade. 8 (359194»); 
Fauvette, 13* (33160-74) : Parnassien*. 
14* (3296911); Gaumont-Conve n tion. 
15* (8284927). 

QUI A PEUR DE VIRGINIA WOOLF 7 
(A* *a) : Templier». > (27994-56) . 

RACINC BULL (A. ta) : Olympic 
Luxembourg. 6* (633-97-77). * 

LES RAISINS DE LA COLÈRE (A. 
va) : Studio Contrescarpe, 5* (329 
7837). 

SABOTAGE (A, va) : A-Bazin, 13* 
(337-74-39). 

SEPT ANS DE RÉFLEXION (A, va) : 
Action Christine. 6* (3294746). 

LE SHERIF EST EN PRISON (A. vJ.) : 
Opéra-Nigbt, 2* (29662-56). 

LE TROUPEAU (Turc, va) : 14JuiUet 
Panasse, 6* (326-58-00) ; 14-JuüJet Bas- 
tille, 1 1* (349506 1 ) . 

UN AMOUR DE COCCINELLE (A, 
v.L) : Napoléon. 17* (38041-46). 

LES VALSEUSES (Fr.) (••) : U.G.C 
Rotonde, 6* (63948-22). 

VOYAGE AU BOUT DE L’ENFER (A, 
va) (*) : Ciné- Beau bourg, 3* (271- 
5936) : Studio Cujas, 5* (3546922) ; 
Hlysées Lincoln, 8 (3593814) ; Parnas- 
siens. 14* (3296911). - VJ. : Impérial. 
2* (742-72-52) ; Arcades, 2* (239 
3936) ; Fauvette. 13* (3316874). 

Z (Fr.) : Templiers, 3* (27994-56). 


PRESSE 


A Dijon 

DES MUTANTS DE LA C.G.T. 
CONFISQUENT LE MATÉRIEL 
DECOMPOSITION 
: DES r DÉPÊCHES i 

(De notre correspondant. ) 

Dijon.. - Quelque quatre-vingts 
militants de la -C.G. T. ont investi, 
jeudi 7 octobre, en fin d'après-midi, 
les nouveaux locaux des Dépêches. 
place delà République à Dijon. Du- 
rant trais quarts d’ heure. Os ont oc- 
cupé la rédaction et le- local de com- 
position du journal, après s'être Tait 
enfermer à l’intérieur de l’immeuble, 
qui abrite, depuis le 20 septembre 
dernier, la nouvelle, équipe rédac- 
tionnelle et technique qui compose 
le quotidien contrôlé par M. Jean- 
Charles LigneL - 

Cette opération-surprise visait un 
but : confisquer le matériel de com- 
position informatique . et de trans- 
mission à distance qui achemine la 
copie frappée & Dijon jusqu'à l'im- 
primerie de Chassieo. prés de Lyon, 
où s'imprime le quotidien dijonnais, 
depuis le 19 août dernier. 

Les militants du Livre CG.T. ont 
pu s'emparer de la totalité du maté- 
riel, qu'ils ont transporté en un lieu 
tenu secret. Les manifestants ont en- 
suite évacué les lieux sans autre inci- 
dent, après qu'un cordon de policiers 
ait pris position autour de l'immeu- 
ble. La direction estime à environ 2 
millions de francs la valeur du maté- 
riel informatique dérobé. 

D’autre part, jeudi matin, peu 
avant 6 heures, un commando d’une 
quarantaine de personnes avait in- 
tercepté on camion de livraison qui 
transportait 20 000 exemplaires du 
quotidien. La cargaison avait été dé- 
versée sur la chaussée détrempée 
peu après le péage de Dijon de l’au- 
toroute A-36, qui relie la capitale de 
la Bourgogne à Beaune. 

Enfin. l’édition de la Côte-d’Or 
du Progrès de Lyon a cessé d’exister 
après dix-huit jours de présence 
riâi*» tes kiosques du département. Il 
semble que les résultats enregistrés 
n’ont pas été à la hauteur des ambi- 
tions placées dans cette édition par 
M. Jean-Charles LigneL — R. C. 


• La direction de «r France- 
Soir », dais une circulaire, précise' 
que malgré la décision du ministre 
du travail interdisant la mise à la re- 
traite d'office de M. Paul Parizot, 
président de F intersyndicale de ce 
quotidien (le- Monde du 2 octobre), 
celui-ci * ne doit plus être considéré 
comme faisant partie de la rédac- 
tion ». Rappelons que M. Parisot est 
chef de la rubrique sociale. Deux re- 
cours doivent à nouveau être formés, 
l'un par l’avocat de Paul Parisot, 
l’autre par le syndicat des journa- 
listes C.F.D.T. en vue de sa réinté- 
gration. ce mercredi -6 octobre au 
plus tard. 

• Deux démissions à FHumanité. 
- MM. Michel Doumenc, chef de la 
rubrique • parti-luttes » du quoti- 
dien du P.C.F.. et Jaoqoes de Bonis, 
reporter, ancien rédacteur en chef 
de la Nouvelle Critique et de 
France nouvelle, ont donné leur dé- 
mission de l'Humanité Cette nou- 
velle a été annoncée à la rédaction 
par la direction du journal, jeudi 
7 octobre, sans explication sur les 
motifs de ces démissions. 

• Le quotidien espagnol El Pais 
édite, depuis le mercredi 6 octobre, 
une édition catalane, tirée à 
100 000 exemplaires. Le journal a 
installé dans la région une rédaction 
de trente-huit journalistes et a 
construit une nouvelle imprimerie à 
Barcelone. MM. Auguste Dclkader 
et Antonio Franco sont les responsa- 
bles de cette nouvelle édition. 


R ANDRÉ CHAMBRAUD EST NfflMÉ 
DKCÎEUR DE L'WQflMATWN 
DERADIOFRAIiΠ

>L André Cbambmwi, ««J 
de démissionner du Point, a «e 
nommé directeur de 
de Radio-France par le president 
directeur général de 
M. Jean-Noel Jeanncnçy . De pwsic 
départ de M. Jérôme Bellay. le 
1* janvier 1982, ce poste n a«u* F» 
été pourvu. MM. Georges Valancc 
et François Bonnemain, respective- 
ment délégué du président pourlaD- 
tnalité et directeur de la rédaction 
de France-Inter, en assumaient la 
charge. 

A propos des conditions du départ 
de M. Chain braud du Point et de 
l’éclairage que nous en avons donne 
(/e Monde du 8 octobre) , on faitre- 
marquer â la direction de 1 Tj«»o- 
madaire : 1) qu’aucun grief na ja- 
mais été fait à M. Chain braud pour 
la manière — totalement libre — 
dont il *• couvrait » l’actualité politi- 
que ; 2) que c’est surtout lui qui a 
manifesté son désaccord avec cer- 
tains articles du Point signés par 
d’autres. Ainsi, aurait-il trouvé que 
l'hebdomadaire était souvent trop 
critique à l’égard du pouvoir issu du 

10 mai 1981. Enfin, selon la direc- 
tion du Point, le départ de 
M. Cham braud n’est pas le signe, à 
l'intérieur du journal, d’une crise ou 
d'un malaise. 

(Agé de cinquante et un ans, M. An- 
dré C h «m braud débute à l’agence 
France-Presse en 1958.. Recruté par le 
service politique de l’Express eu 1969, 

11 quitte cet hebdomadaire en 1971, 
après la scission qui survient dans 
l'équipe rédactionnelle. Éditorialiste po- 
litique pendant quelques mois à Ouest- 
France. M. Chambraud rejoint les 
m jri«immîuM » de l'Express pour lan- 
cer le Peint eu 1982, en tant que rédac- 
teur du service politique, n eu sera bien- 
tôt le chef, ainsi que. rédacteur eu chef 
adjoint chargé du secteur Nation-] 

DOUZE DÉMISSIONS 
AU SEM DE LA RÉDACTION 
DU « NOUVEL ÉCONOMISTE» 

Au Nouvel Economiste, douze 
membres de la rédaction — dont 
M. Olivier Drouin, président de la 
Société des journalistes - ont choisi 
de quitter l'hebdomadaire en invo- 
quant la clause de conscience. Parmi 
les autres démissionnaires, on relève 
les noms de MM. Claude Baroux, 
rédacteur en chef adjoint, Pierre 
Pcan, grand reporter (section « éco- 
nomie ■ générale » ) , Gilles Coville, 
chef de rubrique à la section *• entre- 
prise -, Lyne Cohen Soial (ré- 
gions) v un secrétaire de rédaction, 
M. Patrick Gilbert, deux réviseurs, 
deux documentalistes et deux ma- 
quettistes. tous titulaires de la carte 
de presse. Les effectifs de la rédac- 
tion s'élèvent à quarante-cinq per- 
sonnes. 

Rappelons que, en mai dernier, la 
Compagnie européenne de publica- 
tions avait cédé 40 % du capital du 
■Nouvel Economiste au groupe Eu- 
rope 1 -Images et son. A la suite de 
quoi, M. Dominique Ferry était de- 
venu P.-D.G. de l’hebdomadaire.. La 
nouvelle direction avait alors admis, 
pour ceux qui le désiraient, le re- 
cours au bénéfice des indemnités de 
la clause ■ de conscience jusqu’au 
30 septembre. 


• International Herald Tribune 
ouvre une édition à Singapour, en 
même temps que le journal fête le 
quatre- vingi-quinzièinc anniversaire 
de son édition parisienne. Les pages 
composées seront transmises de 
Pans par satellite pour être impri- 
mées à Nanyang-Siaqg-Pau, puis 
distribuées dans te suif et le sud-est 
de l'Asie. International Herald Tri- 
bune est déjà imprimé à Paris, Lon- 
dres, Zurich et Hongkong ; l'édition 
asiatique a accru sa diffusion depuis 
deux ans, pour atteindre plus de 
17 000 exemplaires. 










BESSEMT DE BELLEFON 





Aflèe du Vigrobfe 

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••• LE MONDE - Samedi 9 octobre 1982 - Page 27 


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RADIO-TELEVISION 


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Quel mafiÉdm! 

. Quel ennui, carie < Histoire de 
là vie » !■ On attendait avec impa- 
tience ça gros morceau, ce gâ- 
teau annoncé dès fin août per 
TF T. ' Huit émissions, un feufflo- 
ton préparé pendant, quatre ans 
par le trio Desgraupas- 
LalOu-B&rèra pour 'racontar huit 
mi (Ha rds d'années: TMstoÉre dé 
h matière; l'origine de' T univers, 
le processus de la vie, Tapparh 
tiori de l'homme, tout ce, Qu'on 
aime, avec lès Questions osserr- 
tîeHes :xToù vtonr^on? Où . va- 
t-on ?... On s’ast. endormi litté- 
ralement, étouffé par le 
. matafaim. ' . , ' . 

On ne sak pas trop pourquoi 
(ou plutôt si Pierre Desgrsupes 
étant P.-D.-G. de la deuxième 
chaîne, R ne faudrait pas croira 
que céite série qui passe-sur fa 
première est un abus da pou- 
voir...) les reppnsabfes de TF 1 
ont bien tenu à faire savoir que la 
projet remonte i c T avant- 
mai 81 » (Desgraupes n'étak 
alors responsable, que du maga- 
zine e Médicales »). R était . inu- 
tile de Je préciser, on dirait que la 
projet remonte à plus de vingt . 
ans. C'est de la. télévision da 
papa, du' vieux documentaire, 
comme on n'en fait plus. De 
bettes photos, de bettes images 
lia -matière qui- palpite, s'enfla, 
les étottes comme des . champs 
de fleurs) mais avec là-dessus un 
commentaire qui ne vous lâche 
pas. qui vous tombe tas- la tête 
comme un cours en classe (on 
n'a pas le temps de souffler ni de 
respirer, a - faut -prendre des 
notes I). On le sent écrit à 
l'avance. 3. est sans fa&le, -d'un 
ton pédagogique et légèrement 
pompeux (avec des formules ron- 
fientes sur € la combat titanes- 
que entre le jota et la nuit s et 
des impératifs c regardez I » 
pour faire vivant). C'est du 
marbre ... 

tt est difficile de faire une 
émission sdentifîqoe. If faut être 
i la fois savant et simple. Pre- 
mier obstacle, tt faut résoudre la 
contradiction entre la nécassaêè 
spécialisation (élitaire) et le souci 
de s’adresser à tour le monde: 
Cela ne suffit pas. Hestent toutes 
les questions et réflexions sir 
l’approche, Ja mise en images: la 
* pensée » d'uns émission: La ' 
manière il faut inventer. 

ta vent de la sôanoa risqua de 
souffler, bientôt sur les ctaîw, . 
On sert que Jean Lattar Iqu vient 
d'être nommé dracceur générai 
adjoint de TF 1). est un fou de la 
science :-3 a lancé, tamis qu'il 
était responsable de fumé de 
production t documentaire et 
magazine » sur A 2. des copro- 
ductions ambitieuses avec la té- 
lévision américaine sur Ïb cerveau 
et sur les océans que fan. varia 
prochainement. Espérons que, 
l'on découvrira h monde autre- 
ment que si Ton était encore à 
l'école 

CATHERINE HUMBLOT. 


Vendredi 8 octobre 


PREMIERE CHAÎNE: TF 1 


Ptr.Rfk 


c° 


cP 




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émission de 

STÉPHANE COLLARO 

chantent 

RATAPOIL UGUSSE 

ou << ies hommes des cavernes >> 


A. Smith, J. CarsmA- Haie. J. Loder et W. Frawiey. 

A la fin du siècle dentier, l'ascension vers le titre de cham- 
pion du monde du boxeur Jim Corben. Un des plus beaux 
JUms réalisés par Raoul Walsh. Une épopée à la fois lyrique 
a intimiste. Avec coud un solide humour irlandais. 

TROISIÈME CHAINE: FR 3 


La ligne roset 


Galeries Lafavette 


21 


20 h. 35. Variétés : Coco-Boy. 

Rm it rinn de S. Coüaro; réalisation : J.-R_Botryer. 

Avec S haine, Lan and lhe Bananas.Kim Wilde. Jed Marion. 

h 35 Série : L'Esprit de familla. 

Il faudra l'arrivée de la grand-mire bourguignonne, véri- 
table tornade en robe notre et robe de dentelle, pour arranger 
les fiançailles de la fille aînée. Un feuilleton habilement mis 
en images mais sans surprise. : . 
h 30 Documenta ira : Histoires naturel las. 

Le peintre, TcpÉcbeor et b mer. 

h Journal et cinq jours en Bourse. 




20 h 30 D'accord, pas d'accord (I.N.C.). 

Publicité pharmaceutique : taxée, oui maïs 

20 h 35 Le nouveau vendredi : Mexico, les braises 
rougeoient encore. 

Rcpcitagc de J.-CL Buhrer ; réaL : A- GazuL . 

J.-C Buhrer a voulu montrer la problématique Nord-Sud A 
travers un pavs comme le Mexique, un pays du tiers-monde 
qui a « décollé », mais qui montre ce décalage entre deux 
mondes, ce hd delà richesse et celui de la détresse. Un docu- 
ment très rigoureux et pas facile à tourner. 

21 h 30 Interview de M. Mobutu Cese Sefco. 
président du Zaïre, en direct de Kinshasa. 

21 h 55 L'Horizon des hommes. 

Cette nouvelle émission fait le point sur les problèmes 
d’énergie nucléaire, de génétique, de radioastronomie, etc. 

22 h 50 Journal. 

23 h 20 Prélude à le nuit. 

en mi bémol», par P Orchestre 
socs la direction de W. Boette- 


Mozart • Symphonie n* 39 en 
symphonique de Radio-Berlin, i 


DEUXIEME CHAINE: A 2 

20 h 35 .Série : Papa poule. 

21 h 36 Apostrophas. 

Magazine Etlèrâire de B.Tîvot. 

- Le corps a se* raisons . ■ Alain Corbin. le Miasme et fai 
Jonquille ; Jean Judet, Chirurgiens de père en fût ; Pierre 
Leenhardt, le. Journal de grosses se d’un pin célibataire ; 
Hugues de Montalembert, la Lumière assassinée ; Edmonde 
Morin, la Rouge Différence. 

22 h 55 Journal. 

23 h 5 Ciné-club : « Gentleman Jim ». 

F9m américain de Raoul Walsh (1942), avec E. Flynn, 


FRANCE-CULTURE 

20 h, l Ufatlat : Benjamin Pérct. 

21 h 30, Black and Blue: Red Norvo, xylophone, vibraphone. 

22 h. Nuits magnétiques. 

FRANCE-MUSIQUE 

20 b 20, Concert (émis de Stuttgart) : ■ Pelléa* et Mâisandc », 
musique de seine de Faure; «Concerto pour violon et 
orchestra », de Tchaftovski ; ■ Symphonie en si bémol », de 
Chausson ; « la Valse », de Ravel, par rOrchcsue sympho- 
nique de la radio de Stuttgart, dir. M. Hassan ; soL, V. Trct- 


jalâiw. violon, 
h J S, 1 


22 h J 5, La mrit sur France- Musiqne : Les mou de Françoise 
Xcnalris ; 23 h 5, Écrans ; Portrait de C RiutJcheUi ; 0 h S. 
Musiques traditionnelles. 


Samedi 9 octobre 


PREMIERE CHAINE : TF 1 

10 h 40 Accordéon, accordéons. 

11 h La séquence du spectateur. 

11 h 30 La maison de TF 1. 

13 h JoumaL 
13 h 35 Pour changer. 

.18 h. Magazine auto-moto. 

Moto : cbunpxnmu du mtmdê de vitesse: auto : Vingt » 
... Qtmtrc Heures de MboMon. 

18 h 30 Archihald la magïchîen. 

18 h 35 Trente mutions d'amis. 

19 h 10 D'accord, pas d'accord {LN.C.}. 

19 h 20 Émissions régionales.' 

, 19 h 45 SI vous pUrL •" * 

1 20 h . JoumaL 

20 h- 35 Droit de réponse. 

Ém is d dn de Michel PoLic. 

• ... L'autocensure, avec MM, Ivan Levât f Europe I). B. Lcut- 
. gktir.JAJ). L Bodard. écrivain. Pk Boucher (le Monde), 
R. Lïsdo (Nouvelles littéraires). R. Gicquet t TF J). 

21 h 50 Série : Dallas. 

- L'abominable J. JL se bai contre la paralysie et continue de 
contrôler 'de son lit d'hôpital toutes ses affaires. Miss Ellle 
découvre le fusil qui a servi à tirer sur J.R. 

22 h 45 Magazine d'actualité : Sept sur sept. 

Au sommaire: la télévision des atones (République fédérale 
d'Allemagne) ; Le projet Paris- Lyon-M arsalle ; Mettez un 
rive dans votre moteur ; Rio, capitale de la violence ; Le 
■ pond témoin de la semaine sera M. Bernard Hanon, P.-JXG- 
de Renault. 

h 40 JoumaL 


• Af. André Ho! (eaux, P.-D.G. 
de FRI. vient de procéder & de .nou- 
velles nominations. M. Serge Wein- 
berg, i rente et un ans, ancien élève j 
de l’ENA, qui était le chef de cabi- j 
.net du ministre du budget, devient ! 
directeur général adjoint, chargé des j 
questions «dmimtti aüvcs et finan- 1 
ci ères. M. Michel Blanc, trente-neuf j 
ans, licencié en droit, qui exerçait à 
la direction des personnels civils du 
ministère de ht défense, est nommé 
conseiller technique pour les affaires [ 
administratives et financières. ' 
M. Romane Sulgcr-Bael, vingt-neuf 
ans, licencié en histoire» qui était 
chargé des problèmes de cutmuuiu- 
cation à France-Rail, devient 
conseiller technique pour la 
Enfin, M. 


23 

DEUXIÈME CHAINE: A 2 


10 

11 

11 

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12 

13 

14 
14 

17 

17 


18 

19 


Ü&atiou. Enfin, ML Simo n __ 
reste conseiller technique pour les 
affaires sociales. 

• La Fédération nationale des 
sj/ndtaos du spectacle , de l'tauliovf- 
suet et de l’action culturelle 
(F.N.S-A-C.-CG.T.) s’est vu refu- 
ser ie droit, par M. Joël Le Tac, pré- 
side ni de l'Institut national de fau- 
diovisuel (INÀ), de réunir son 
prochain congrès, du 18 au 21 octo- 
bre, dans, les locaux de cet établisse- 
ment. M. Le Tec déclare qu'il- ne 
veut privilégier aucune cngamsatàon 
syndicale avant les élections au co- 
mité d’entreprise de l’INA, qiii doi- 
vent avoir lieu le 23 novembre. 

La F.N.SA.C.-CG.T., qui a dé- 
cidé de passer outre à ce refus, fait 
valoir que scs congrès sc sont tou- 
jours tenus dans des locaux relevant 
des ministères de la culture ou de la 
communication, et -elle- indique j 
qu'elle a eu raccord de ta CJF.D.T-, j 
majoritaire h fTNA. ■ j 

TRIBUNES ET DÉBATS j 

, i 

DIMANCHE 10 OCTOBRE j 

- A f. Anicet Le Fort, ministre dé la f 

fonction publique et des réformé adtm- i 
nistrauves, est invité à r fmttwwi -Le ‘ 
grand jury-R~T.L-/r Monde • Sur j 
R.T.L. à 18 h 15. i 

- M Charles Frterman. nbnûlie des i 

transporta. est reçu au -Club de la j 
presse » d'Europe 1 à 19 heures. \ 


h 16 A.N.T.LO.PÆ. 

h Journal dos sourds ot des malentendants, 
h 3Q Idées à suivre. 

h 15 La vérité est au fond de la marmite, 
h 45 JoumaL 

h 35 Série : Drôle de damas, 
h 20 Série : San Ku Kai. 
h 50 Los jeux dti stade. 

Automobile ; Bufcet : Boxe. 

H Récré A 2. 
h 50 Les carnets de l'aventure, 

La passion de Léo Dicküuon : filmer des exploits sportifs sur 
tes pentes de THimaleyaouen Patagonie. 
h 50 Jeu : Des chiffres et des lettres, 
h 10 D’accord, pas d'accord (I.N.C.). 

AntomoMés : Peut-on acheter e ur opé en ? 

19 h 20 Émissions régionales. 

19 h 45 Le théâtre de Bouvard. 

20 h JoumaL 

20 h 35 Variétés : Champs-Elysées. 

Avec Sheila. Julio Iglesias. Patti Layne. Frida, Louis de 
Fvaès, Michel Ccdabru^etc. 
h 50 Série: Deuil en 24 heures. 

D'après le roman de Vladimir Fozner. RéaL : F. CnHuea i i- 
Avtc A_ Cray, R. Bohrmger, P. Cte n en ri . 

Une série en quatre épisodes sur ba six mois qui ont suivi la 
déclaration de guerre de l’Allemagne à la France. Une adap- 
tation surprenante de ce roman reportage, rédigé dans le feu 
de l’action juste après là débâcle. Casserai a substitué au 
réalisme une dimension mythique. 

h 50 La grande parade du jazz: itafian aU Stars. 

Emission de J.-C. Averty. 

K. Winding. C Fui 1er. D. Diana l trombones ), E Pieran- 
nartri {piano), G. Bossa (saxo). G. Tommaso (contrebasse), 
T. de Piseopa! batterie). 


21 


22 


23 h 20 Journal. 

TROISIÈME CHAINE: FR 3 

12 h Objectif entreprise. 

13 h 30 Horizon : Le magazine des armées. 

14 h 30 Entrée libre. 

18 h 30 Pour les jeunes. 

19 h 10 JoumaL 

19 h 20 Émissions régionales. 

19 h 56 Dessin animé. 

20 h Los jeux. 

20 h 35 On sort ce soir : Un conseil de classe très 
ordinaire. 

De P. Boumard. Spectacle du Théâtre de l'Aquarium, mise 
en scène : J.-L. Benoît, avec J. Pietler, A. Sec, T. Base. 

Un conseil de classe de terminale à la veille du baccalauréat. 
Un huis clos qui est une caricature teintée d’humour du 
milieu scolaire, des élèves au proviseur. 

22 h 25 Journal. 

22 h 55 Prélude A la nuit. 

Tableaux d’une exposition, de Mouuorgsky. Version piano ; 
M. Bcroff. 

FRANCE-CULTURE 

8 h 30, Comprewtre anjonnTtad pour dire d nnafn : De droite 
ou de gauche, l’héritage culturel est-il dévalué? 

9 h 7, Matinée da monde coatcmponta. 

10 h 45. Démarches, avec Roger Corbeau. 

11 b Z, La musique preod la parole. 

12 h 5, J> pont des arts. 

14 h. Sous. 

14 h 5, Les samedis de France-Oiiorc : 

De l'imaginaire au réel, trois regards : R. Raimondi, R_ Lieber- 
mnrm, P. FaggïonL 

16 b 20, Le Une d’or : cycle d’orgue â Avignon. 

17 b 30, Ponr mémoire : la matinée des antres. 

Tambours d’eau ; un euhe de possession au Mali occidental. 

19 h 16, Disques. 

19 h 25, Jazz i l'ancienne. 

19 h 30, Roosseaa juge de Jean-Jacques. 

20 h. Théâtre orner! : • Ecritures de femmes ». 

Ulrich Hclger, fragments, avec M. Caccia, R. Jourdan. 
A. Marcoo. L Peùi-Jacqucs, J.-J. Sheffcr, E. StochL 
22 h. Adiib. 

22 h 5, La fagne da samedi. 

FRANCE-MUSIQUE 

8 h 2. Avis de recherche : oeuvres de Beethoven, Moussorgsky. 
Crieg, Florence, Portai ; U h, La tribune des critiques de dis- 
ques ; Tunndot, de Puceim (première parution) : 12 h 35. 
Avis de recherche, ouvres de weiner, RaveL 

13 h 30, TcMHen scène ; Maxilyu Moutocl 

14 h 4, Concert lecture : Orchestre Philharmonique des Pays de 
Loire. 

15 h 30. Dossier disque : œuvres de BrOckner. 

16 h 30, Concert (donne le 3 juin 1982 â la Halle aux grains de 
Toulouse : œuvres de Honegger. Schcraberg. Debussy, Varèsc. 
par l 'Orchestre du Capitole de Toulouse, dir. M. Plasson : soi. 
M. BerofT, piano. 

18 h. Le ifisqne de la tribmu : Tmadot, de Puccini (dernière 
paru tira). 

19 h. Concours interna tkmal de gedfare r œuvres de Gerhard, 
Tomba, Albeniz, Ravel, Sanchez. 

19 h 35, Les pécheurs de pertes : Toscamm, Gershwin. 

20 h 30. Concert : (donne le 26 août 1982 â la faeulié de droit 
d'Aasai) : « Concerto grosso », de Haendd ; - Concerto ponr 
vtohmceBe et orchestre, en ré majear -, de Boccberini ; 
« Grave, pour riohmcefle et or che s t r e à cordes ■ ; - Prélude 
et fugue », de Lutoslawsid : » Sonate pour cordes », de Ros- 
sini, par l’Orchestre de chambre de Pologne ; dir-, J. Maksy- 


mhxk ; soL M. Maisky. violoncelle. 

22 b 30. La nuit sur France-Musiqae : Musiques de 
Entre guillemets : 0 h S, Passons d’or. 


nuit ; 23 h. 


du 5 au 23 octobre 

TRICOTS 

TACHES 


chez 


PHIIDKt 


CARNET 


Naissances 


Catherine BERGERON et 
Charles BEN IL LOU Z ont la joie 
d'annoncer la naissance de 
Thomas, 
à Paris, le 5 octobre 1 982. 

16 . rue Stanislas, 75006 Paris. 


- M. Lionel ZINSOU-DERUN et 
M* née Marie-Christine Lux, ont la 
joie de faire part de la naissance de 
MaLric-CËcife, Agniola, 
le 27 septembre. 

45, rue Maihurin-Régnier, 

Paris (IS*). 


Mariages 


- Le proviseur Jean de MK7ELL 
chevalier de l’ordre national du Mérite, 
officier des Palmes académiques, 
médaille de vermeil de la Ville de Paris, 
et la baronne, née Maric-Gabrielle Mas, 
sont beureux de faire pan du mariage 
de leur fils. 

Pascal-Dominique, 
lieutenant de cavalerie, 
avec 

M* Nadine PERR1ER. 

Le mariage sera célébré samedi 
9 octobre 1982 en l'église Saint-Louis 
des Invalides, à 16 h. 30. 

1, avenue du Parc-des- Princes, 

Paris (16*). 

Manoir de l'EyriaL, 

19400 Argentai. 

14 Frankenstrasse, 

7840 Mullheim (R.F.A.). 


Décès 


— Le doyen, le président du Comité 
consultatif médical. 

Le vice-doyen. 

Les assesseurs. 

L'ensemble des professeurs et ensei- 
gnants de la faculté de médecine de 
Créteil. 

L’ensemble de ses collègues, de 
l’hôpital Henri-Mondor et des hôpitaux 
associés, 

ont la tristesse de faire part du décès du 
professeur Jacques BARBIZET, 
chevalier de la Légion d’honneur. 

- M"* Pierre Charron, son épouse, 

M. et M“ Michel Misrahi, 

M. Christian Charron, ses enfants, 

M. et M M Jacques Charron, 

Et toute la famille. 

ont la douleur de faire part du décès de 
M. Pierre CHARRON, 
survenu le 4 octobre 1982. 

Les obsèques auront lieu le vendredi 
8 octobre dans l'intimité familiale. 

19, boulevard de la Somme. 

75017 Paris. 

- M c André Dione. 

M. et M* Claude Seréc, 

Thérèse Jouve, 

M. Jacques Dione, 

Ses neveux et ses amis, 
ont la douleur de faire part de la perle 
cruelle de leur fille, sœur et amie, en la 
personne de 

M~ Elizabeth DIONE, 
décédée pieusement en son domicile, le 
7 octobre 1982. 

Les obsèques auront Heu le mardi 
12 octobre, 3 10 h. 30. en l'église Saint- 
Ferdinand (Paris-17'). 

Elle nous a donné l’exemple de 
l'amour et de la générosité. 

83. chaussée Jules-César, 

95 1 20 ErmonL 


- On nous prie d’annoncer le décès 


de 


M~EEKMAN, 

née Aadrée Hcrrenscbinidt, 

veuve deNkotaa Eehtaan. 
artiste peintre. 

L'inhumation aura lieu le lundi 
11 octobre, à 14 h. 30, au cimetière 
d’ivry Parisien. 


- M M Chantal Laurent, sa compa- 
gne, 

M"“ Sophie et Nathalie Contai- i 
Daily, ses filles. 

Sa famille. 

Tous ses amis, 

au la douleur de faire part du décès de 


M. Jacques GOUT AL-DARL Y, 

survenu subitement le 6 octobre 1982, à. 
l’âge de cinquante-sept ans. 

Les obsèques auront lieu le samedi 
9 octobre 1982, à 15 heures, en l'église 
de Rives, commune de Sainte- 
Oenevièvo-sur-Argence. 

Cet avis tient liai de faire-part. 

Le Bousquet, 

12420 Sainte^jeneviève-snr-Argence. 


ROBLOT s a. 

522-27-22 

ORGANISATION D'OBSÈQUES 


- M" Adrien Petit, 

Ses enfants, Florence « Philippe. 

Les familles Dauphin et leur fils, 
Calmcls, Lcpctit, Panchaud-Caxtier, 
Sabathez, Tbcron, 

ont la douleur de faire part de la perte 
cruelle qu’ils viennent d’éprouver en la 
personne de 

Adrien PETIT, 

officier de la Légion d’honneur, 
décède, à Paris le 7 octobre 1982, dans 
sa soixantième année, les obsèques 
auront lieu le lundi 11 octobre 1982, â 

10 h. 30. e<n la chapelle du Val- 
de-Grâce. 

32, rue Miollis, 7501 5 Paris. 

- Le directoire d'Automobiles 
Citroën et ses directeurs 

ont le regret de Taire pa rt du dé cès de 

M. Adrien PETIT, 

directeur de Citroén.InicrnationaL 
survenu le 7 octobre 1982. 

Les obsèques auront lieu le lundi 

1 1 octobre, 1 10 h. 30, à la chapelle du 
Val-de-Grâce, suivies de l'inhumation, à 

12 h. 15, au cio met i ère de Boulogne- 
BillancourL 


Remerciements 

- M* Lucile Bascourret. 

M. et M BC Pierre Simonnin, 

remercient bien sincèrement toutes les 
personnes qui. par leur présence, leurs 
messages on envoi de fleurs, se sont 
associés à leur peine lois du décès de 
M“ Blanche 

BASCOURRET DE GUËRALDL 

- M“ Elit Lauriol, 

M. et M“ Marcel Durasse, 

M. et M n Claude Lauriol, 

M* Alice Orth. 

très touchés par les messages de sympa- 
thie reçus â l’occasion du décès de 

M. Elle LAURIOL, 

pasteur, 

re mer cient particulièrement les per- 
sonnes qui leur ont adressé leur témoi- 


Anniversaires 

- Le 10 octobre, il y a un an, 
Dominique ELXAKIM-DUBUS 

nous a quittés. 

Que ceux qui l'ont connue aient une 
pensée pour elle. 

- En ce huitième anniversaire de la 
monde 

JeanTRABUT, 

une pensée ou une prière sont deman- 
dées à ceux à ceux qui l'ont connu et 
aimé. 


Messes anniversaires 

- La famill e et les amis de 

Antoine GOLÊA 

rappellent à voire pensée le deuxième 
anniversaire de sa disparition (12 octo- 
bre 1980). 

La messe des artistes de l’église 
Saint- Roch sera célébrée à son intention 
le dimanche 17 octobre, à 1 1 h. 45. 


Soutenances de thèse 

DOCTORAT D’ÉTAT 
- Université d'Angers, mardi 
12 octobre, à 14 h. 30, UiLR. de droit, 
M fc Marguerite Nelly Bailly : « L’esthé- 
tique en droit administratif français ». 


Listes ^ 
de Mariage 

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Experts : MM. P. et D. CHEVALIER. téL : 788-4T-4T. 

EXPO. : samedi 9 octobre de 1 1 â 18 h 


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Page 28 - LE MONDE — Samedi 9 octobre 1982 


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31.00 
31.00 
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LQ Pharma VM 12607 E 

• CHEF DE PROJET VM8584E 

• ANALYSTE PROGRAMMEUR VM8584C 

• CONSEIL ET CONTROLE DE GESTION 

centre de la France VM 7324 AC 

• INGENIEUR CHIMISTE 

Adjoint de production Isère VM 15696 A 

• ASSISTANT GESTION du PERSONNEL 

Savoie VM 10477 

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Page 30 - LE MONDE - Samedi 9 octobre 1982 1 


ÉTRANGER 


La Turquie reste sous l’étroite surveillance du F.M.I. 


Ankara. — Encore une année 
d’austérité budgétaire pour les in- 
vestissements en Turquie, dont l'éco- 
nomie reste étroitement surveillée 
par le Foods monétaire international 
(F.M.I.) malgré l'évident - mais 
toujours insuffisant - succès enre- 
gistré au coulis de oes deux dernières 
années dans la lutte contre l'infla- 
tion. 

Le budget turc pour 1983, pré- 
senté fin septembre par le ministre 
des finances, M. Kafaoglou, s'élève 
à 2 600 milliards de livres tur- 
ques (1), en augmentation de 44 96 
par rapport à celui de 1982, établi, il 
est vrai, pour dix mois. La progres- 
sion réelle est d'environ 20 % — 
comme l’a indiqué le ministre lui- 
même, — la prévision de hausse des 
prix étant de l’ordre de 20 %. Cette 
estimation est jugée « trop opti- 
' miste » par des observateurs pour 
lesquels, même avec une politique 
monétaire strictement appliquée, ce 
taux ne pourrait être atteint qu’au 
début de 1984. Pour 1982. la prévi- 
sion avait été de 25 % environ, et la 
hausse des prix atteindrait au moins 
30 % en fin d'année. 

Malgré l’ambition d’ « accroître 
les investissements et de freiner le 
chômage « formulée par M. Kafao- 
glou, te dirigeants turcs demeurent 
fidèles i la politique monétariste 
qu'ils pratiquent depuis janvier 
1980: 1 194 milliar ds de livres, soit 


De notre correspondant 


46 % du total, seront affectés aux 
dépenses de fonctionnement ; 
852.1 milliards (32,7 %) aux trans- 
ferts et seulement 554,9 milliards 
(21,3 % contre 22,8 % en 1982) aux 
investissements. 

Comme d'habitude, c'est la dé- 
fense qui se taille la part du liou 
avec 450 milliards de livres aux- 
quelles s’ajoutent quelque 47 mil- 
liards pour la gendarmerie, soit au 
total 497 milliards (19,1 % du bud- 
get contre 19,6 % pour 1982). Vien- 
nent ensuite l’éducation avec 
286 milliards (1 1 % contre 10,4 %). 
le développement rural qui reçoit 
96,4 milliards (3,7 96) et la santé 
74,7 milliards (2,9 %). Quant aux 
investissements d’infrastructure, 
priorité est toujours accordée à 
P énergie et aux transports, alors que 
l'irrigation reçoit 172,6 milliards de 
livres (6,6 96), les routes ont 
127,3 milliards de livres (4,9 96). 


Après avoir rappelé que le produit 
national brut s’est accru de 4 J 96 en 
1981 et progresserait du même pour- 
centage en 1982, M. Kafaoglou es- 
time qu'un taux de 4,8 % serait à 
portée de maîw en 1983. Ce score, 
quoique remarquable parmi les 


membres de rO.C-D-E., ne permet 
cependant que de nourrir des espoirs 
bien limités : les employés et les ou- 
vriers restent les principales vic- 
times du système, car ce qu'ils ob- 
tiennent de la politique monétariste 
reste toujours en deçà do la hausse 
réelle des prix, tandis que le chô- 
mage atteint 17 % de la population 
active, selon les statistiques offi- 
cielles. D'autre part, des entreprises 
industrielles turques, habituées 
jusqu'à ces dernières années à em- 
prunter à des taux dérisoires, se 
trouvent i présent fortement endet- 
tées en raison du renchérissement 
des crédita, tandis que les stocks 
s'accumulent a cause de la mévente 
de leurs produits. 

Le secteur bancaire, quant & lui, 
éprouve également de sérieuses dif- 
ficultés, notamment à la suite des 
faillites retentissantes de « ban- 
quiers - privés avec lesquels cer- 
tains établissements traitaient fré- 

a uemmcnL En outre, la dépréciation 
e la livre turque par rapport au dol- 
lar a atteint presque 30 % au cours 
de l'année écoulée, ce qui rend les 
importations de biens d'équipement, 
dont l’industrie turque a besoin, de 
plus en plus chères. Cependant, le 
montant des dettes calculées en dol- 
lars s'accroît continuellement en 
monnaie nationale, ce qui crée éga- 


lement des difficultés de liquidités. 
La dette extérieure turque - inté- 
rêts compris - se situe aux environs 
de 20,5 milliards de dollars. 

En revanche, les entreprises qui 
réussissent à exporter leurs produits 
se portent nettement mieux. C’est, 
du reste, le seul succès tangible de la 
politique monétariste: les exporta- 
tions turques atteindront vraisem- 
blement 6,1 milliards de dollars en 
1982, contre 4,7 milliards en 1981, 
et on prévoit 7 milliards de dollars- 
en 1983. 

Sur le plan intérieur, M. Kafao- 
glou veut rassurer les industriels in- 
quiets, dont les usines ne tournent 
qu'à la moitié de leur capacité (il 
s’agit des secteurs du textile, des 
matériaux de construction, des pro- 
duits de consommation durable, de 
l'automobile et des biens d'équipe- 
ment). On indique que l'Etat vien- 
dra « sélectivement » au secours de 
certaines entreprises en difficulté. 
Toutefois, D y a toujours le problème 
des fonds. Comment trouver les res- 
sources supplémentaires sans aug- 
menter la masse monétaire en circu- 
lation ? Le F.M.I., en tout cas, ne 
tolérera pas que l’impasse budgé- 
taire et l’inflation reprennent le ga- 
lop effréné d'il y a quelques année». 

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La dépréciation du yen accroît las doutas 
des milieux d'affaires japonais 


De notre correspondant 


Tokyo. - Coté sur le marché 
des changes à près de 274 pour 
I dollar, après ' avoir débuté 
t'armée à 220, le yen (1) a atteint 
cette semaine son cours le plus 
bas par rapport à la semaine der- 
' niire depuis le mois de juin 1977. 
Les Interventions sporadiques et 
limitées de la Banque centrale ne 
modifient guère cette dépréda- 
tion, jugée désormais préoccu- 
pante par les autorités japo- 
naises. compte tenu notamment 
de la stagnation des exportations. 

L'érosion graduelle et constants 
du yen depuis dix mois est interve- 
nue en dépit des performances 
encourageantes de l’économie en 
1981 et des prévisions de farte crois- 
sance pour 1982, prévisions d’aü- 


de sorties de capitaux importantes, 
encouragées par la différence des 
taux d’intérêt japonais et étrangers, 
que dans la tenue de la balance 
commerciale du Japon ou dans 
l'évolution de la compétitivité de 
son économie ». affirme un expert 
occidental. 

» Pour V instant, ajoute-t-il, les 
contradictions, existant entre les 
objectifs intérieurs et extérieurs de 
la politique monétaire ont contraint 
la Banque, du Japon à maintenir 
dans d'étroites limites la hausse des 
taux d'intérêt ■ à court terme. ».En 
effet, nue. hausse, plus prononcée 
affecterait sans doute gravement les 
P.M.E., qui pèsent d’un poids consi- 
dérable dans l'économie japonaise et 
qui connaissent des difficultés. Par 


Nombre de yens pour un dollar {échelle inversée] 




leurs bousculées aujourd'hui par une 
conjoncture difficile. Cette baisse a 
déjoué les attentes de la commu- 
nauté financière japonaise et inter- 
nationale qui estimait au début de 
1982 réunies toutes les conditions 
d’une réévaluation d’au moins 10 %. 
ce qui n'était pas absurde du strict 
point de vue des indicateurs de l'éco- 
nomie mppooe. 

Le gouvernement de M. Suzuki 
en tirait d'ailleurs argument pour 
calmer leà^ récrimina tioi»' étran- 
gères, prédisant une baisse dul 
rythme des exportations et une aug- 
mentation de oelui des Importations, 
ce qui aurait éventuellement permis 
un certain rééquilibrage des 
balances commerciales. Maïs les 
taux d’intérêt pratiqués par les 
Etats-Unis ont tout bouleversé : le 
yen, au contraire, a perdu plus de 
20 96 de sa valeur par rapport au dol- 
lar depuis janvier, et prés de 50 96. 
depuis l’automne 1978, lorsqu’il 
s'était situé à 175,50. 


Sorties de capitaux 

On pourrait penser que' les Japo- 
nais, voyant leur compétitivité ren- 
forcée de façon proportionnelle à 
l'affaiblissement de leur monnaie, se 
frottent les mains. Il n’en est rien. 
Les autorités considèrent, eu effet, 
que cette situation, loin d'avoir un 
effet stimulant- sur les exportations, . 
risque de relancer les pressions infla- 
tionnistes, en gonflant -la «Me des 
importations. 

Le comportement du yen se déter- 
mine plutôt aujourd’hui aux Etats- 
Unis qu’à Tokya • Les causes de sa 
baisse résident plus dans l'existence 


ailhûxrs, elle alourdirait le coût du 
financement de la dette publique 
alors même que celle-ci atteint des 
proportions alannadtes. 

Contrairement à la sérénité qui 
.prévalait 0 y a encore quelques 
mois, les incertitudes qui pèsent 
désormais sur l'économie et les, 
finances du Japotu et les dontes 
qu'engendre la .gestion de l'équipe 
de M. Suzuki s'ajoutent aux près-' 
sions extérieures qui affaiblissent la 
htonnaiè nationale. Démentant les 
prévisions officielles, la croissance 
s'est nettement ralentie en raisod de 
la stagnation de la demande inté- 
rieure et de la baisse des exporta- 
tions. 

Il est désormais évident, d*une 
part, que le taux de croissance fixé à 
5,2 % pour 1982’ sera loin d’être 
atteint et, d’autre part, que ledéfieil 
budgétaire, loin d’être réduit, 
comme l'envisageait lé gouverne- 
ment, à quelque 1 1 000 milliards de 
yens (environ 280 milliards de 
francs) pourrait bien - atteindre de 
15 000 ft 16 000 milliards de yens 
(entre 350 et. 400 milliards de 
francs), soit près de 6 % du P.N.B. 

Ajoutés aux erfets d’attraction du 
dollar et au renchérissement des 
importations, ces revers, qui vien- 
nent de conduire. M. Suzuki à 
annoncer le mois dernier - l'état 
d’urgence en matière financière ». 
-suscitent incertitudes et contro- 
verses. Ils ne paraissent guère de 
nature & renforcer la confiance des 
milieux d’affaires, ni ft favoriser 
dans rîmmédiai une notable appré- 
ciation du yen. 

ROLAND-PIERRE PAR1NGÀUX. 

(I) Un yen = 0,027 F. 


Le gouvernement conservateur norvégien 
présente un budget de rigueur 

De notre correspondante 


Oslo. — Le budget pour 1983, tel 
que l'a proposé le gouvernement 
conservateur le 6 octobre, est mar- 
qué par les grosses difficultés que. 
connaît l’économie norvégienne mal- 
gré l’activité pétrolière en mer du 
Nord. La croissance sera, l'année 
prochaine, probablement de 0,5 96, 
ce qui ne manquera pas d’entraîner 
une augmentation du chômage qui a 
été, en août, le plus élevé depuis la 
guerre avec 2L5 % de la population. 

Ce premier budget proposé par un 
gouvernement conservateur en plus 
de cinquante ans porte sur 192 mil- 
liards de couronnes (1). U réduit les 
impôts sur les revenus individuels et 
sur les profits des entreprises de 
.1,5 milliard de couronnes,, cette 
perte devant être compensée par une 


augmentation d'antres impôts, 
comme celui sur r électricité qui 
coûtera 20 % plus cher. Pratique- 
ment, le seul secteur à profiter d'une 
augmentation des crédits est la dé- 
fense, dont- le budget est augmenté 
de 4 96. 

Le gouvernement prévoit une ré- 
duction de 5 % des investissements 
publics et de 7 % pour les investisse- 
ments des communes, ce qui ffcap- 
pera durement les entreprises régio- 

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£Sâ: lia Lettre de 

LA DECENTRAI 

U, me La Boétie. ÎBOOBPaiis. 78 

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13652. 

■ Nom [M.MrauMlk} 

Prénom ^ Q 

EtabUssanumf Xrfruu 

Localité 



















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ETRANGER 


LA BAISSE': 

DES TAUX D’INTÉRÊT 
FAIT FLÉCHIR LE DOLLAR 

(Suite de la première page.) 

Les taux d'intérêt obi vivement 
fléchi ouire-Atlantique- les banques 
ont toutes ramené leur taux de base 
de 13 1/2% à!3%,-le rendement 
des bons du Trésor a sensiblement 
baissé, de même que le taux des 
eurodollars à six mois, qui a perdu 
prés de i % en deux -jours. 11 % en- 
viron. 

Ce phénomène a immédiatement 
entraîné un reçût sensible du dollar, 
qui s'était envolé au début de la se- 
maine, précisément sur ta craifite 
d'un durcissement du FED. Le recul 
a été vigoureusement appuyé par lés 
banques centrales du monde entier, 
désireuse (fobtenir un-iaflennisso- 
ment de. leurs monnaies pour pou- 
voir réduire leurs 'taux d’intérêt '-el 
relancer l'expansion. C’est notam- 
ment le cas de la Banque de fédérale 
d’Allemagne ; où -le gouvernement 
veut, & tout prix, ranimer l'économie 
en stimulant rfmmoÙCér -et les in- 
vestisse menis dans Pindûstrïe. Cest 
dire l'importance qui s’attache ayx 
événements quise' produisent sur les 
marchés financiers' américains. 

Autre conséquence de ces événe- 
ments, la baisse du dollar' et la re- 
montée du mark risquent de faire 
naître de nouvelles tensions au sein 
du système monétaire européen. 
Jeudi ? et vendredi 8 octobre, là 
Banque de France a . dû stopper la 
haussé de la monnaie allemande à. 
Pans en vendant des devises. Ira ru- 
meurs de réévaluation du mark sont 
réapparues à la veille du wee-end. 
Mais si elles semblent fantaisistes 
pour l'instant, élira traduisent le re- 
tour à une ce naine. nervosité . La dé- 
valuation « sauvage » de la cou- 
ronné suédoise, risque d’entraîner, & 
terme une dévaluation de là cou- 
ronne danoise iét. peat-clre, ira nou- 
veau réajustement au S.M.E- C’est 
dire que le retour des taux d’intérêt 
à des niveaux plus normaux, n’ira 
pas sans bouleversements.- -- - 

FRANÇOIS RENARD. 


• L’Équateur demande à -son 
tour un réécheionnement (Tune par- 
tie de* sa dette extérieure, laquelle 
s'élève au total à quelque 6,6 mil- 
liards de dollars. Une réunion des re- 
présentants des. banques créancières 
de ce pays doit se tenir à New-York 
le$J 8 et 19 octobre pour discuter de 
la requête équatorienne.. J 1 s’agirait, 
sekm notre confrère, lo Financial 
Times, qui donne cette infdrination. \ 
du report des dettes venant à 
échéance entré le l» novembre. 1982 
et la fin de 1983. L’Éqnateur, qui 
est membre de l'OPEP, a souffert 
du retournement dn marché pétro- 
lier. Sa monnaie, le sucra, a connu 
depuis Je début de l’année une déva- 
lorisation de fait supérieure à 100 %. 


LE MONDE - Samedi 9 octobre 1982 - Page 31 

CONJONCTURE 


LA SORTIE DU BLOCAGE 

M. Delors souhaite que le patronat accélère les négociations avec les syndicats 


; La sortie du blocage des prix 
donne lieu & des négociations entre 
les; pouvons publics- et tes fédéra- 
tions professionnelles. Le ministre 
de l'économie et des finances a indi- 
qué qu’s serait tenu compte d’un 
certain nombre- de paramètres pour 
distinguer ks secteurs « exposés » 
des secteurs «protégés». Pou l’in- 
dustrie; M. Jacques Delors prévoit 
des engagements de lutte contre l'in- 
flation à durée déterminée. Pour les 
services, les- branches où la disci- 
pline' pourra s’établir signeront des 
accords de régulation portant sur 
quatorze mois. Pour les autres, les 
accords auront valeur réglemcn- ■ 
taire. M- Delors a explicitement lié 


la limitation de la hausse des prix à 
celle dessalaires. 11 s lancé un aver- 
tissement au patronat qui ne ferait 
pas l'effort de négociation et serait 
tenté de s’en remettre aux pouvoirs 
publics. 

Intervenant lois d’un colloque or- 
ganisé le 7 octobre par la ■ semaine 
sociale Lamy - sur la rémunération 
des cadras, M. Bernard Brunhes, 
conseiller social du premier minis- 
tre, s’est montré phis optimiste, in- 
sistant sur la « compréhension » des 
partenaires sociaux à l’égard des ob-‘ 
jectifs gouvernementaux de lune 
contre l'inflation. Cette « sagesse * 
devrait permettre une « sortie en 


douceur -du blocage des prix et des 
revenus et éviter toute» flambée ». 
• Il n'y a pas dans ce pays de politi- 
que des revenus et encore moins de 

« olice des salaires •. a assuré 
f. Brunhes devant les cinq cent cin- 
quante participants de ce colloque, 
pour la plupart des directeurs du 
personnel. 

Le conseiller social de M. Mauroy 
a rappelé les directives gouverne- 
mentales pour la sortie dn blocage 
des salaires dans le secteur public en 
souhaitant que - le secteur privé les 
suive » tout en conservant une totale 
liberté de négociation : U a précisé 
que si, h la lui de l’année 1983. les 
prévisions du gouvernement sur le 


rythme de haussée des prix s’avé- 
raient trop optimistes - on peut ima- 
giner des clauses qui permettent 
aux travailleurs de retrouver un 
maintien du pouvoir d'achat en ni- 
veau », l’objectif étant le ■ main- 
tien. tant que l'économie le permet- 
tra, du pouvoir d'achat moyen ». 
Pour le secteur public, a-t-il indiqué, 
l’augmentation maximale de 3 % au 
1» novembre - n'est pas négocia- 
ble » mais • tout le reste l’est ». A 
propos du gel de la part des rémuné- 
rations annuelles supérieures à 
250 000 Francs. M. Brunhes a souli- 
gné que le gouvernement avait pré- 
féré la recommandation à la loi mais 


» s'il s'avérait que ce n’est qu'un 
vau pieu . on ne peut pas exclure 
que les pouvoirs publics s’expri- 
ment par la loi ». Il a déclaré que 
deux accords de branches avaient 
été signés : la fabrication de pro- 
thèses dentaires (le Monde du 8 oc- 
tobre) et les jeux et jouets. Dans ce 
secteur, la fédération patronale indi- 
que qu'aucun accord n'a été signé à 
la date du 8 octobre. Un avenant 
portant seulement sur la fin de l'an- 
née 1982 a été élaboré en commis- 
sion paritaire. F.O. aurait donné son 
aval mais n’a pas encore apposé sa 
signature, la C.G.T., la C.F.D.T. et 
la C.G.C. ne s’étant pas encore pro- 
noncées. 


L'exposé de M. Mauroy devant le Sénat 


Le Sénat a repris jeudi 7 octo- 
bre le cycle dès « questions an 
‘ gouvernement » en écoutant on 
.. ample exposé du premier mxnis- 
. . tre sur la politique économique . 
et sociale. 

M.- Pierre Mauroy, qui répondait 
& -une, question de M. André Méric, 
président du groupe socialiste, lui 
demandant pomment il envisageait 
la sortie du. blocage des revenus et 
des prix, a d’abord justifié l'actuelle 
« rigueur • imposée au pays en sou- 
lignant ; • une course est engagée 
entre tous les pays, que les Français 
non seulement ne peuvent .ignorer 
mais encore doivent gagner. » Tou- 
tefois. renversant l’axiome des éco- 
nomistes libéraux, le premier minis- 
tre a ajouté : « Dans le monde 
d'aujourd'hui, il n'est plus de pro- 
grès économique sans progrès so- 
cial. » 

M. Mauroy poursuit : « par rap- 
port à nos partenaires , notre infla- 
tion ne diminuait pas assez vite. 
L'écart d'inflation entre eux et nous 
- ce que l'on appelle te différentiel 
d'inflation — tendait à augmenter. 
Dès lors nos produits devenaient de 
moins en moins compétitifs, ils se 
vendaient mal et nous perdions du 
travail, donc des emplois. Il fallait 
réagir. C'est ce que nous avons fait 
avec le blocage. Nous avons retenu 
pour lutter contre l'inflation une 
thérapeutique différente de celle 
qui a été retenue pour lutter contre 
le chômage. 

- Pour le chômage, nous utilisons 
un-Umlement progressif qui permet __ 
dans un premier temps de circons- 
crire le nud. Nous aurons à nous de- 
mander ensuite comment agir pour 
le réduire nettement. Nous espérons 
tous que notre croissance reprendra 
pour que cesse l'hémorragie d" em- 
plois. Mais pour atteindre ce résul- 
tât. H nous faudrait retrouver suie 
croissance d’au moins 4%. Le cli- 


LE MARCHÉ INTERBANCAIRE DES DEVISES 


SE.-C. 

Scm. 

Yen (IM) 

COURS DU JOUR 

'■ imuaa 

KUXftKNS 

SX TOCS 

.+ tan. +W 

R*p- +BO 04 p. - 

Rap. +ou Dép. - 

Bapi t« Dép. - 

7 J 858 7,1100 

5.7628 5,7680 

1*510 2 J65G 

+ 17 * + 1 » 

+ 10 + 60 
+ I» +W 0 

+ 325 + 385 
+58 +115 
+ 388 + 345 

+ 840 +1018 
+ 275 + 440 
+ 940 +1025 

DM 

Florin 

F.BL(W 8 >... 

F.S. 

Ml MO) — 

£ 

2 fiZto - 2 J 3 Ô 5 

Lsm isn* 

14,5495 MS 1 B 5 
MW V** 
4 J 928 <9979 

12 . 1*56 12.1778 

+ MB + 165 

+ 125 + 155 

+ 40 + 200 

+ 225 + 3 » 

- 265 - - 285 
* 315 + 4 » 

+ 285 + 328 
+ 155 +295 
+ 90 + 329 
+ 558 + 595 
- 510 - 430 
+ 665 + 810 

+ 860 + 945 
+ 760 + 840 
+ 210 + 7 M 
+1540 +1660 
-1520 -1335 
+2115 +2455 


TAUX DES EURO-MONNAIES 

SE-ll 

DM 

Florin 

F JL 1100 ) .. 

F JL 

LilOOOl ... 

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!0 1 /» 10 7 /K 

6 7/8 7 S/8 

7 7/8 8 1/1 

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1 .2 

15 J/2 M 1/2 

9 7/8 » S /8 
14 1/4 14 3/4 

1 » 3/8 10 3/4 

7 1/4 7 5/8 

7 7J16 7 7/8 
n 1/4 13 1/4 

3 1/4 311 /K 

18 7/8 » 3/4 
10 1/16 10 5/8 
16 16 1/2 

10 9/16 1015/16 
7 1/4 7 5/8 

7 7/16 7 7/8 
12 3/8 13 1/4 

3 3/8 3 15/16 

18 7/8 19 3/4 
10 1/4 10 5/8 
16 3/4 17 1/4 

11 11 3/8 

7 1/4 7 5/8 

7 9/16 8 

12 7/8 13 1/2 

4 3/8 4 13/16 

19 1/2 20 1/2 

9 7/8 10 1/2 
18 3/4 19 1/4 


Ces cours pratiqués sur te marché interbancaire des devises nous sont indiqués en 
fui de matinée par une grande banque de la place. 


(Publicité) 


CONSULTATION INTERNATIONALE 
SOCIÉTÉ DES CIMENTS ARTIFICIELS DE MEKNÈS 
CADEM 

Lance une consultation internationale pour la conversion de son 
usine de Meknès à la voie sèche . 

Les intéressés devront retnwr, à partir du 11 octobre 1982. les ca- 
hiers de charges des 6 lots mécaniques suivants : 

- Préhomogênétsarion 

- Échantïflonnage-liaïsons 

- Homogénéisa non 

- Alimentation des fours 

- Broyage cru 

Le retrait dès cahiers de charges pourra être fait : 

A) EN FRANCE 

Auprès de Lafarge consens et-éiudes (LC.E.) 

3 et 5, boulevard Lotâs-Loocheur 
B.P. 303 - 92214 Saint-Cloud Cedex 
Téléphone : 01 602-52-50 - Télex : 250766 F 
Personne à contacter : M. Francis Cochet 

8) AU MAROC 

Auprès de CaDEM, KM 8, route de Fès-hAeknès 
Téléphone : 226-44 - 4S et 46 IMeknès) ; 228-54 - 228-53 
' Télex; 41010M et 41936M 

Les offres concernant ces tocs devront êtres remises fermées sous 
pli cacheté avant le 19 novembre 1982. 

Les autres lots sortiront ultérieurement. 


mat international ne se prête guère 
à l'obtention de tels chiffres. Raison 
de plus pour tout faire afin que no- 
tre appareil Industriel retrouve te 
muscle et le dynamisme nécessaires 
pour que puisse être réalisées de 
■ nouvelles et décisives réductions de 
la durée du travail qui permettront 
• de créer des emplois et de porter au 
chômage des coups décisifs. 

«Uh remède de cheval» 

» Pour lutter. contre l'inflation, à 
l'inverse, nous avons appliqué im- 
médiatement. en recourant au blo- 
cage des prix et des revenus, ce que 
vouç me permettrez d’appeler un 
• remède de cheval ». Nous allons à 
présent et jusqu’à la fin de 1983. 
prolonger cette action par un traite- 
ment de consolidation. » 

M. Mauroy indique : » Les quatre 
mois dé blocage ont eu l'effet positif 
escompté - U remercie les chefs 
. d'entreprise, artisans et commer- 
çants de leur « discipline ». précise 
que les « dérapages sur les prix * 
ont été l'exception, et annonce que 
dans les négociations sur la sortie du 
blocage, il sera tenu compte • de la 
manière dont les consignes gouver- 
nementales ont été appliquées ». 

Le premier ministre souligne en- 
suite qu'il » entend revenir à la libre 
négociation contractuelle » pour 
sortir - en douceur » du blocage des 
revenus. 

Comme employeur, l'Etat don- 
nera l’exemple. » J'ai fixé les règles 
des négociations salariales dans la 
fonction publique, déclare-t-il, et les 
premières conversations sc sont en- 
gagées hier. Je souhaite que l'en- 
semble des partenaires sociaux s'en 
inspirent. 

» Il s'agit, en premier lieu, de 
remplacer les formules d 'indexa- 
tion par un calendrier de hausses de 
salaires prédéterminé, en fonction 
de l’objectif de prix retenu par le 
gouvernement, c'est-à-dire, je le 
rappelle. 8 % pour 1983. Je précise 
que l'évolution de la masse des sa- 


FAITS 

ET CHIFFRES 


m Le Fonds social européen 
n’est plus adapté à la situation éco- 
nomique. C'est ce qu'a déclaré le 
6 octobre à Bruxelles M. Richards, 
commissaire européen chargé des 
affaires sociales, qui a présenté les 
grandes lignes d’une réforme dans 
ce domaine. Il s'agit notamment de 
donner la priorité aux régions à chô- 
mage élevé. Un plan quinquennal de 
formation professionnelle a été d'au- 
tre part adopté par la Commission 
de la C.E.E. U concerne notamment 
les jeunes de seize ans à dix-huit ans. 
tes femmes, les ruraux et les anal- 
phabètes. 

• Un ouvrier de Citroèi^ M. José 
de Acevedo, portugais, a déposé u ne 
plainte au commissariat de police 
d'Aulnay-sou s-Bois (Seine- 
Saint-Denis) contre un militant de 
la C.C.T. qui l’aurait frappé au vi- 
sage, après avoir « insisté » pour ob- 
tenir son adhésion à ce syndicat. 
M. Christian Bonnin. secrétaire de 
la section C.G.T. de l'usine, a dé- 
claré. mercredi 6 octobre, ne pas 
être au courant de cet incident et a 
dénoncé ce qu’il estime être une 
- campagne de dénigrement 

m La grève dans les P.T.T. 1e T' 
octobre a été observée par 35 000 
agents, déclare la C.F.D.T. qui en 
était à l'origine. Selon (‘administra- 
tion, le pourcentage de grévistes 
était de 8 %de personnes en service. 
La Fédération C.F.D.T. des P.T.T. 
avait appelé les agents à exprimer 
leur mécontentement notamment en 
ce qui concerne l’application des 
i rente-neuf heures. Une manifesta- 
tion a regroupé, à Paris, plusieurs 
milliers de personnes, selon le syndi- 
cat. De leur côté, trois cents à qua- 
tre cents employés des centraux pa- 
risiens de la B. N. P. ont manifesté à 
l’appel de la C.G.T. devant le siège 
de l' Association francise des ban- 
ques - où se déroulait une négocia- 
tion salariale - pour lu défense du 
pouvoir d'achat. 


laires doit être compatible avec 
l’évolution -que nous nous sommes 
fixée en matière de prix 

• // s'agit ensuite de maintenir le 
pouvoir d'achat moyen en niveau 
sur l’ensemble des deux années 
1982 et 1983 Ce qui signifie, 
par exemple, que les accords sala- 
riaux. qui vont être conclus dans les 
prochaines semaines et dans les pro- 
chains mois, pourront prévoir un 
rendez-vous en janvier 1984. afin 
d’examiner les évolutions respec- 
tives des prix et des salaires. Les 
partenaires sociaux seront alors en 
mesure d'en tirer les conséquences 
en tenant compte de la situation de 
l’entreprise et des avantages so- 
ciaux éventuellement accordés. - 

Répondant plus précisément à 
M. Robert SchwuiL (P.S.. Doubs) 
qui l'a interrogé sur 1e budget social 
de la nation et l’avenir de l’UNE- 
DIC, M. Mauroy conclut : » L'as- 
siette des cotisations vieillesse et 
maladie des non-salariés va être ac- 
tualisée. Le montant qui sera ainsi 
apporté pour l’équilibre des régimes 
de couverture sociale équivaut au 
rendement de la contribution à 
TUNED1C. si elle avait été appli- 
quée aux non-salariés. C'est-à-dire 
environ un milliard et demi de 
francs Le gouvernement s'était 
engagé à ce que les charges des en- 
treprises n'augmentent pas d’ici à 
juillet 1983. c'est ce qu’il fiait. Mais 
nous avons toujours précisé que cet 
engagement ne concernait pas 
t'UNEDIC. Je souhaite que syndi- 
cats et chefs d'entreprise parvien- 
nent à un accord, trouvent des solu- 
tions. 

« Ces solutions, chacun les 
cannait. Elles impliquent des écono- 
mies sensibles sans qu'il y ait pour 
autant régression sociale. Elles im- 
pliquent également un relèvement 
des cotisations. Ce relèvement a 
toujours été envisagé. Je répète qu'à 
chaque fois que j'ai rencontré les 
partenaires sociaux, et notamment r 
les chefs d'entreprise, je leur ai posé 
ce problème. Il est d'autant plus né- 
cessaire d'équilibrer rapidement 
! 'UNEDIC que la solution apportée 
à cette question rendra plus facile le 
règlement des problèmes posés aux 
caisses de retraite par l'avancée à 
soixante ans du droit à la retraite. - 

A. G. 


Prix : l'indice en question 


La lutte contre l'inflation dans 
laquelle s'est engagé depuis la 
mi-jutn (e gouvernement n'est 
pas une lune comme les autres. 
Au printemps prochain — peut- 
être plus tard, — la nouvelle poli- 
tique menée par MM. Mauroy et 
Delors sera jugée. Elle aura réussi 
ou elle aura échoué. Probable- 
ment sans apppel. 

Non pas qu'un problème aussi 
ancien que l'inflation puisse être 
résolu en dix ou douze mois. 
Mais l'opinion — et plus spéciale- 
ment des milieux d'affaires fran- 
çais et étrangers - jugera. Si la 
réponse lui semble positive, les 
attaques contre le franc s'estom- 
peront à l'extérieur, les chefs 
d’entreprise seront peut-être 
tentés è l'intérieur • d'accroître 
leurs investissements puis peut- 
être d'embaucher. Si la réponse 
lui semble négative, de nouvelles 
tourmentes nous assailleront, 
dont les conséquences économi- 
ques mais aussi politiques seront 
considérables. 

S'étant engagés avec courage 
il y a bientôt quatre mois dans 
une politique difficile qui, sur bien 
des points, tourne résolument le' 
dos à la stratégie mise en oeuvre 
après le 10 mai 1981, 
MM. Mauroy et Delors sont 
maintenant le dos au mur. Si des 
résultats appréciables ne justi- 
fient pas. dans six mois, l'am- 
pleur des sacrifices demandés 
aux Français - comme travail- 
leurs, comme contribuables, 
comme assurés sociaux, — il leur 
sera très difficile de poursuivre 
dans la même voie, probable- 
ment même de poursuivre tout 
court. 

Le succès ou la sanction, l'ap- 
probation ou la désapprobation 
viendront beaucoup plus vite 
qu'avec les gouvernements de 
l'ancienne majorité qui pou- 
vaient. année après année, répé- 
ter — sans convaincre, mais sans 
se condamner — que l’inflation 
reculait. 

De tout cela, chacun est 
conscient au sein du gouverne- 
ment. A partir de novembre, 
quand aura pris fin le blocage 
quasi absolu des prix, des 
marges et des salaires, s'amor- 
cera une période très difficile au 


cours de laquelle le retour è la li- 
berté de décision des chefs d’en- 
treprise se fera lentement et iné- 
galement selon les professions. 
L'objectif du gouvernement est 
clair : ramener à 8 % la hausse 
des prix l'année prochaine pour 
nous rapprocher du rythme d'in- 
flation des pays étrangers. 

II importe en même temps de 
ne pas appauvrir les firmes pri- 
vées. de ne pas creuser les défi- 
cits des entreprises publiques 
dont certains apparaissent déjà 
importants. Dans la course qu'ils 
livrent au temps, les pouvoirs pu- 
blics savent qu'une condition in- 
dispensable du succès est un net 
ralentissement de (a hausse des 
coûts salariaux. Mais l'enjeu, 
pour l'essentiel, quel qu'il soit, 
justifie-t-il tous les moyens ? Le 
gouvernement est tenté, depuis 
quelques semaines, de modifier 
ce qui mesure, depuis la fin de la 
guerre et dans tous les pays in- 
dustrialisés du monde, l'évolu- 
tion du coût de la vie : â savoir 
l'indice des prix. 

Une première idée — heureu- 
sement très vité écartée — a été 
de sortir de l'indice de l'INSEE 
les produits dont les augmenta- 
tions vont être fortes : tabac et 
alcools grevés par les futurs tim- 
bres de la Sécurité sociale. Une 
autre idée serait maintenant 
d'établir un indice parallèle - 
gouvernemental — qui servirait à 
indexer les salaires et les rému- 
nérations. un indice dont on au- 
rait exclu les produits trop e re- 
muants » du genre tabac, 
alcools, peut-être même produits 
pétroliers. ■ 

L'inquiétant dans ces projets 
est la tentation - sous des pré- 
textes divers - de ne pas annon- 
cer clairement que l'on renonce à 
garantir, en toute hypothèse, 
l'indexation des salaires sur les 
prix. 

L’inquiétant est aussi d'envi- 
sager ce qui, qu’on 1e veuille ou 
non. constituerait un véritable re- 
cul de la démarche scientifique 
en économie. N’a-t-ii pas été en- 
visagé de ne plus publier pendant 
un temps — le temps de réussir 
- l'indice de l'INSEE ? 

ALAIN VERNHOLES. 


Les méfaits, des taxes et « timbres » 
sur le tabac... et les finances publiques 


Colère des travailleurs de la 
SEITA, qui annoncent une grève de 
vingt-quatre heures, le 15 octobre, 
pour protester contre la « cotisa- 
tion « sur le tabac, silence réservé de 
ta direction de l’entreprise, protesta- 
tion des planteurs de tabac et des fa- 
bricants européens de cigarettes, le 
projet de M. Bérégovoy suscite tou- 
jours de vives réactions. 

Renseignements pris dans l'entou- 
rage gouvernemental, l’argumenta- 
tion contre les efTets boomerang de 
la cotisation - tabac - que déve- 
loppe l’Association des fournisseurs 
communautaires de cigarettes est 
assez solide : non seulement le projet 
de « vignette » risque d’accroître les 
difficultés de la profession, mais il 
dégagerait des recettes inférieures â 
ce que prévoit le gouvernement. 

Deux mesures sont prévues pour 
l’année 1983 : le projet de loi de fi- 
nances augmente la taxe sur le tabac 
qui passerait de 49.2 **- à 50.5 % 
(700 millions de recettes), ce qui se 
traduirait par une majoration de 
prix de 8 Sr sans effet pour les pro- 
ducteurs (1) ; la loi-cadre de M. Bé- 
régovoy prévoit, avant le 30 juin 
1983, ■ une cotisation représentée 
par un timbre -, qui serait de 
« 0.25 F par franc ou fraction du 
prix - du paquet de cigarettes 
(3,6 milliards de francs pour 1983). 
Cette mesure se induirait là encore 
par une majoration de prix de 23 E 
à 25 3. sans effet pour les produc- 
teurs : les fabricants, les vendeurs, 
mais aussi les planteurs â qui on 
vient de proposer une reconversion 
pour remplacer quelque peu le tabac 
noir par le - blond ». 


Ces derniers protestent donc pour 
plusieurs raisons : les prix du tabac 
sont bloqués depuis joüt 1981 ci au- 
cune majoration avec effet pour le 
producteur n'est aciuellemem pré- 
vue. Pour la SEiTA déjà en diffi- 
cultés (550 millions de francs de 
subvention en 19811. cette politique 
devrait poser des problèmes d’em- 
ploi et aggraver le déficit.... comblé 
par de nouvelles subventions de 
l'Etat. Quant aux fabricants euro- 
péens. pénalisés par le prix des ma- 
tières premières et les dévaluations 
du franc, ils estiment à plus de 1 8 'r 
le décalage entre le prix imposé et le 
prix de marché. En outre, l’augmen- 
tation en une seule fois des prix, au 
titre des taxes et de la • cotisation » 
- soit environ 33 % - auraiL non 
seulement une répercussion sur l'in- 
dice des prix mais aussi une grande 
influence sur la consommation. La 
même politique appliquée en R.F.A. 
a provoqué une baisse de 30 'e des 
ventes..., et une moindre rentrée des 
recettes fiscales attendues. En 
France, selon les sources, on estime 
de 7,5 â 1 5 % la baisse de la consom- 
mation. 

. Au total, affirment les produc- 
teurs européens -* qui soulignent 
aussi l'incompatibilité de ces déci- 
sions avec les règles communau- 
taires - les projets du gouvernement 
(4.3 milliards de francs de recettes 
fiscales) • ne permettraient de re- 
cueillir en net que 2,4 milliards de 
francs. 

En revanche, affirment-ils. une 
majoration progressive en deux 
étapes (15 % au l c: novembre 19 s 2 
et 8 &. au 1 er juin) des prix indus- 


triels aurait un triple effet bénéfi- 
que : elle rééquilibrerait les budgets 
de la SEITA et des firmes étran- 
gères : elle aurait par sa progressi- 
vité. un effet plus limite sur la ré- 
duction de la consommation 
( - 2.5 1 ? des ventes) ; elle ferait ren- 
trer dans les caisses de l'Êtat 
2,8 milliards de francs. 

Seule critique à cette proposition : 
elle annule la formule de • cotisa- 
tion - ou - vignette - sur le tabac 
qui. au-delà de ses effets financiers, 
a un aspect éducatif et moral bien 
perçu par l'opinion : les fauteurs de 
risques et de maladie payent, leur 
écot à la Sécurité sociale. 

Un compromis n'est-il pas possi- 
ble ? Les fabricants qui n’ont guère 
été consultés par les pouvoirs pu- 
blics et la SEITA, muselée par 
l'obligation de réserve, pourraient 
négocier avec les pouvoirs publics 
un sjsième qui maintiendrait la 
- cotisation • en dépit de leur pro- 
testation mais comporterait aussi 
une majoration du prix indnsuiel et 
surtout augmenterait en douceur, 
par étapes le prix des cigarettes. Le 
prix du paquet est encore bien infé- 
rieur a celui pratiqué à l'étranger. !i 
est juste de te majorer mais la bruta- 
lité n'a que rarement été bénéfique. 
Progressivité et souplesse permet- 
traient de satisfaire tout le monde 
et. pourquoi pas. de préparer une re- 
conversion de certains planteurs er 
procureurs de plantes médici- 
nales... 

JEAN-PIERRE DUMONT. 


1 ! [ V n P» in j de J;»** supplcmeataj-t 

ecroit te prix de b v environ. 




AFFAIRES 


L'AFFAIRE DES HARICOTS VERTS SURGELÉS 


Belladone ou ivraie ? 


Aucune intoxication n'a jusqu'ici 
été décelée après l’ingestion de hari- 
cots verts surgelés de la marque Ho- 
rafrost, oh la découverte de baies de 
belladone avait déclenché une mise 
en garde du ministère de la consom- 
mation. Cependant, la direction de 
la consommation et de la répression 
des fraudes a entrepris de reconsti- 
tuer l’ensemble du stock de haricots 
incriminés (2,6 tonnes) en prove- 
nance de Belgique. 

Le secrétaire d'Étai belge aux af- 
faires sociales. M. Firmin Aerts, a 
déclaré dans un communiqué, jeudi 
7 octobre, que La firme belge « n'a 
exporté sa production 19S2 de hari- 
cots verts surgelés que vers la 
France 

- Il est possible que. lors du ra- 
massage mécanique des haricots 
verts, des plantes de belladone aient 
été arrachées en même temps et se 
soient trouvées mélangées aux lé- 


gumes dans le processus de fabrica- 
tion -, poursuit le communiqué. 

L'inspecteur de la santé belge 
chargé de l’enquête n'a rien trouvé 
de suspect dans les installations et 
les produits de la société, qui, pour 
sa part, proies Le contre les informa- 
tions diffusées en France, estimant 
« intolérable qu 'une marque soit sa- 
botée de cette façon - et qu'aucune 
instance officielle française n'ait 
pris contact avec elle avant de diffu- 
ser ces informations. 


Enfin, la Fédération belge des en- 
treprises de transformation de lé- 
gumes a déclaré que la belladone 
- ne se trouve pas sous nos cli- 
mats ». On y trouve en revanche 
l'ivraie, nommée • morelle noire », 
mauvaise herbe dont les baies res- 
semblent à celles de la belladone 
mais qui ne comporte pas de « ris- 
que vénéneux prononcé 


La société Bauknecht-lndustrie 


est mise en règlement judiciaire 


Metz. - la chambre commerciale 
du tribunal de grande instance de 
Strasbourg vient de prononcer la 
mise en règlement judiciaire de la 
société Bauknecht-lndustrie, 
implantée près de Saint-Avol, en 
Moselle. Cette entreprise employant 
820 salariés bénéficiait depuis le 
21 juin dernier d'une suspension pro- 
visoire de poursuites. Cette procé- 
dure n'a pas permis de résoudre les 
difficultés financières que connaît 
l'usine Bauknecht de Valmont, Spé- 
cialisée dans la fabrication de congé- 
lateurs et de réfrigérateurs. La 
société n’a en effet, pas été en 
mesure, au terme des trois mois 
prévus par la législation, de présent- 
ter un plan d'apurement de son pas- 
sif (376 millions de francs). 

Bauknecht-lndustrie est une 
filiale du groupe allemand Bauk- 
necht qui a déposé lui aussi, son 
bilan il y a plusieurs mois. Un syndic 
a été nommé. M‘ Stroh de Sarregue- 
mines. La chambre commerciale du 
tribunal de Strasbourg statuera le 


I S octobre prochain sur le sort de la 
société de commercialisation 
Bauknecht-France qui a présenté un 
plan de redressement. Devant cette 
situation, il apparaît que la recher- 
che d'un partenaire permettant à 
Bauknecht-lndustrie d’avoir un bal- 
lon d’oxygène financier devient un 
impératif. 

Le syndicat C.G.T. n'a pas caché 
quant à lui, il y a plusieurs semaines, 
qu'il préconisait une solution fran- 
çaise pour sauver l'entreprise. 
Comme le groupe nationalisé Thom- 
son n’a pas encore fait connaître de 
réponse aux propositions qui lui ont 
été faites, les pouvoirs publics se 
sont retournés vers le groupe néer- 
landais Philips. Déjà prêt à racheter 
le secteur électro-ménager de la 
firme de Stuttgart, par le biais d’une 
participation minoritaire au capital 
(20 %J le reste étant détenu par un 
pool de banques, Philips intégrerait 
le réseau comméra al de Bauknecht- 
France (le Monde du 6 octobre). — 
( Corresp .) 










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Page 32 - LE MONDE - Samedi 9 octobre 1982*** 


-Kfif BP 30O;* 9 ** 




23,26-60' 


Les ponvoirs publies reniait élargir les compétences 
de l’Institnt de développement industriel (DI) 


Etablissement financier de droit 
privé (l’Etat ne détient que 49 % de 
son capital, les banques nationali- 
sées, le Crédit agricole et des com- 
pagnies d'assurances le reste), admi- 
nistré de surcroît par des industriels, 
1ÏDI constitue un instrument de 
choix pour le nouveau pouvoir. Ses 
interventions (prises de participa- 
tions dans le capital des entreprises 
privées) conservent un caractère 
privé et n’entraînent en tout cas pas 
d’élargissement du secteur nationa- 
lisé. Créé il y 2 douze ans, l’IDI a 
pour vocation primitive d'intervenir 
dans les affaires de taille moyenne 
(de 300 à 600 millions de francs de 
chiffre d'affaires de moyenne) théo- 
riquement bien portantes mais dont 
le développement est entravé par le 
manque de fonds propres. 

Après avoir hésité longuement, le 
gouvernement a décidé non seule- 
ment de conserver 1TDI dans sa 
forme et dans son fonctionnement 
actuels, mais aussi de développer 


son action et son rôle. La nomination'' 120 millions de francs. Une seconde 


de M. de La Martîmère au poste de 
président (le Monde du 10 juillet) 
constituait un indice de cet intérêt 
renouvelé du pouvoir vis-à-vis de 
l’IDI. Plusieurs lettres de mission 
devraient prochainement le confir- 
mer, en précisant l’élargissement de 
ses tâches. 

Les pouvoirs publics devraient, en 
effet, dans une lettre générale 
concernant la maison mère, deman- 
der à l’IDI de développer son action 
dans deux directions : d’une part, 
des interventions en aval de l'indus- 
trie proprement dite (distribution), 
d’autre pan, le conseil de stratégie 
aux entreprises, activité à laquelle 
l’IDI s’est essayé modestement mais 
avec succès depuis deux ans. L’IDI 
restera de droit privé, tenu de subve- 
nir à ses propres besoins, l’extension 
de son action étant financée par des 
augmentations de capital souscrites, 
comme par le passé, par l’ensemble 
de ses actionnaires. 

Le rôle de l'IDI devant demeurer 
conforme à sa vocation initiale, une 
filiale spéciale, sorte d’ « IDI bis ». 
devrait être créée afin de gérer les 
participations prises par l’Institut, à 
la demande des pouvoirs publics. 


lettre devrait préciser la mission 
exacte et le fonctionnement de cet 
IDI bis. dont 3 est exclu, précise- 
t-on à l’IDI, qu’il devienne une sorte 
de « fourre-tout » , ou dTRI français. 

Enfin, 1TDI s’est vu définir, dais 
une lettre conjointe des ministères 
des finances et de l'industrie, le rôle 
de riDIC A, d'ores et dti& créé. Les 
deux groupes automobiles français 
Peugeot et Renault détiennnent un 
tiers du capital de 85 millions de 
francs, diverses banques (le Crédit 
national, le Crédit d'équipement des 
P.M.E. et les trois grandes nationali- 
sées) se partagent un autre tiers du 
capital, riDI détenant le tiers res- 
tant. L’IDICA, filiale spécialisée, 
semblable à i’« IDI A », (agro- 
alimentaire), regroupera les partici- 
pations déjà détenues par l’IDI dans 
le secteur des sous-traitants de 
l’automobile et son chargé de parti- 
ciper à la restructuration. D sera 
dirigé par M. Jean-Paul Elkann, 
ancien administrateur d*Usmor. Il 
constitue une exception liée aux spé- 
dfités du secteur, affirme-t-on à 
l’IDI, la multiplication des filiales 
spécialisées par secteur n'étant pas 
souhaitable. - V. M. 


AUTOMOBILE 


Ouf! 


En juillet, les chiffres avaient 
pris plus d’un commentateur de 
court. Pour la première fois, 
annonçait-on, la balance exté- 
rieure de l’industrie automobile 
faisait apparaître un déficit. On 
avait beau connaître les diffi- 
cultés des deux groupes français, 
contraints de céder a leurs 
concurrents, notamment ouest- 
allemands, plus de 40 % d'un 
marché jusque-là mieux gardé, la 
nouvelle avait de quoi surpren- 
dra 


Qu'on se rassure, elle était 
fausse. Les résultats définitifs - 
et rectificatifs — font apparaître 
pour le seul mais de juillet, au 
Deu d'un déficit de 384 millions 
de francs, un excédent de 
817 millions, et pour les deux 
mois d'été un excédent de 
1.4 milliard de francs. Total pour 


les huit premiers mois de 1982 : 
1 2 milliards de francs, (es expor- 
tations (43,6 milliards) conti- 
nuant d'excéder largement les 
importations (31,6 milliards). 

Ce n'est pas un résultat bril- 
lant. Les exportations de voitures 
françaises ont stagné en volume 
au cours des huit premiers mois 
de l’année, et même diminué de 
10,6 % en juillet-août. Dans le 
même temps, les importations 
ont gonflé de 24.4 % de janvier 
à fin août, pour prendre un petit 
tiers du marché (30,6 %]. Ce 
n’est quand même plus la catas- 
trophe entrevue cet été. D'autant 
que. tous les indicateurs le 
confirment, l’automne s'annonce 
moins mauvais en tout cas pour 
Renauit, qui a repris en septem- 
bre sa part traditionnelle du mar- 
ché. 


AGRICULTURE 


LORS DE SON VOYAGE A MOSCOU 


Mme Edith Cresson souhaite conclure 
des accords-cadres agro-alimentaires 


Mme Edith Cresson, ministre de 
l’agriculture, va se rendre à Moscou, • 
du 13 au 17 octobre, avec l’intention 
d'obtenir la signature de plusieurs 
accords-cadres agro-alimentaires, 
destinés à rééquilibrer le commerce 
entre les deux pays, fortement béné- 
ficiaire à l'avantage de l’U.R_S.S. 
L’un de ces accords portera sur la li- 
vraison de céréales par la France. 


Mme Cresson, qni sera reçue par 
plusieurs responsables soviétiques, 
doit inaugurer à Moscou une exposi- 
tion — AGROPROM — qui rassem- 
blera des productions de trois cents 
entreprises françaises spécialisées 
dans le matériel destiné à l’agro- 
alimentation. 


. La balance des échanges commer- 
ciaux entre les deux pays est défavo- 
rable à la France (- 4,8 milliards de 
francs pour les six premiers mois de 
cette année) ; aussi, Mme Cresson 
compte-t-elle « meure en garde - ses 
interlocuteurs sur les conséquences 
que pourrait avoir sur les relations 
politiques francosoviétiques la per- 
sistance d'un tel déficit, dît-on dmU 
l'entourage du ministre de l’agricul- 
ture. 


. (Mme Cresson sera le premier nâ- 
mstre français à ae rendre à Moscou 

depuis le 13 décembre I98Ljoor où fat 

Instanré en Pologne l'état de siège. 
M. Michel Jobere. mmistre du com- 
merce extérieur .était alors dans la ca- 
pitale soviétique où U devait assister à 
la signature d'un contrat entre une 
firme française et no organisme rame.] 


- ri 

f 1 V x : 

mr 


pour s'assurer le contrôle de Jacques Bore! International 


L'Institut de développement industrie! (IM) a créé, lundi 4 octobre, 
avec les deux groupes français de rantomobile et plusieurs banques, une 
Hwk spécialisée «fane le secteur des composants automobOes : ITB2CA 
(Institut de développement pour les industries de composants automobiles). 
Cette initiative, encouragée par les pouvoirs publics et qui vise à associer 
les coostnreteura à la restr u ct ura tion du secteur des c o mposants, confirme 
l'importance qae le gouvernement a décidé d'accorder & l'IDI dans la 
conctaüie de sa politique industrielle. 


Un important retournement de si- 
tuation est intervenu jeudi 7 octobre 
à l’occasion d’une réunion du cotise Ü 
de surveiliajQcc de Jacques Bore! In- 
ternational (J.B.I.) appelé â se pro- 
noncer sur l’offre publique 


d’échange déposée le 6 octobre par 
Novotel-Sieh sous une vefsîoa 


dans les entreprises plus grandes en 
difficulté. Les pouvoirs publics et les 
dirigeants de l’Institut redoutent en 
effet que le poids et l’image de 
« canards boiteux », tels qne les 
groupes Boussac Saint-Frères ou 
Machines françaises lourdes, dans 
lesquels l'IDI a dû s'engager, ne 
compromettent l'ensemble des 
quatre-vingts participations qu'il 
détient dans des sociétés plus 
modestes mais en général beaucoup 
plus florissantes. 

De plus, ces interventions spé- 
ciales dépassant largement par leur 
montant le nivean moyen des 
apports en capital normalement 
consentis par l’IDI (et comportant 
beaucoup plus de risques), elles 
nécessitent des financements ad 
hoc, c'est-à-dire des dotations spé- 
ciales de l’Etat. 100 millions de 
francs ont, par exemple, été donnés 
à l’IDI pour B.S.F., alors que l’aug- 
mentation du capital de f IDI pour 
une année n’atteint en moyenne que 


Novotel-Sieh sous une vefsron 
« améliorée » par rapport à son 
O.PJE. initiale du 15 juin dernier 
(le Mende du 8 octobre) . 

Le conseil de surveillance de 
JJ3.L déclare dans un communiqué 
qu'il « a pris connaissance de la 


nouvelle offre publique d'échange 
de Novotel-Sieh qui a été déclarée 


de Novotel-Sieh qui a été déclarée 
recevable par les autorités de tu- 
telle et qu’il en a accepté les termes 
à l'unanimité ». Mais le document 
publié à l'issue de la réunion ajouté, 
et c'est là le point capital, que * la 
société Codec-UNA a, de son côté, 
pris la décision de rejoindre l’en- 
semble des membres du conseil et 
d'apporter ses titres à la nouvelle 
offre de Novotel-Sieh ». 


Du coup. les actionnaires de Jac- 
ques Bore! International ont beau 
jeu de souligner que les membres du 
conseil de surveillance et du direc- 
toire de J.B.I. » représentent, au to- 
tal, un peu plus de 62 % du capital 
de la société ». ce qui assure prati- 
quement le succès de l'offre publi- 
que d'échange de Novotel sur Jac- 
ques Borel International dont la 
validités été prorogée au 5 novem- 
bre 1982. 


De l'autre, la société de restaura- 
tion collective Sodexho, présidée par 
M. Pierre Bclka. concurrente di- 
recte de Novotel pour s'assurer le 
contrôle de Jacques Bord Interna- 
tional et qui vient d 'ailleurs de dépo- 
ser un projet d'offre publique 
d'achat (O.P.A.) en ce sens auprès - 
des autorités boursières après avoir 
reçu le ■ feu vert » de la commission 
de la concurrence (le Monde du 
7 octobre). La participation de ta so- 
ciété Sodexho dans JJLI. est éva- 
luée aux tien tours de 18 % et le 
solde du 'capital de cette dernière, 
soit environ 20 se trouve réparti 
dans le public. 

Pendant les longues semaines «à 
l’on a vu Sodexho et Novotd se lan- 
cer «fana une véritable bataille bour- 
sière, M. Michel Rcignicr, action- 
naire de J.BJ. depuis le début de - 

1980, s’est toujours tenu â égale dis- 
tance des deux belligérants, refusant 
joqu'à présent de céder aux sofiietta-: 
rions de MM. Gérard Péhssoo et 
Paul Dubrûic, les patrons de la, 
chaîne Novotd qui oit également 
pris les commandes de JJLL eu mai . 

1981. 

Aujourd'hui. M. Reîgnier a 
changé d’avis - pour ne pas être 
l’élément déstabilisateur • ainsi . 
qu’il nous l'a confié vendredi matin. . 
Le directeur-général de Codec- 
UNA explique sa décision par trois ~ 
raisons : la conjoncture économique 
qui s'est singulièrement dégradée 


Le « tour de table * de J.BJ. se 
trouve à présent clarifié. D'un côté 
figurent les principales banques et 
institutions financières qui se sont 


depuis quelques mois dans le secteur 
de la distribution ; la modification 


institutions financières qui se sont 
toujours déclarées favorables au pro- 
jet de fusion entre la chaîne hôte- 


jet de fusion entre la chaîne bote- 
j lière Novotel et J.B.I. et dent la par- 
ticipation (34 %), se trouve 
confortée par les 28 % environ que 
détiennent la coopérative de com- 
merçants indépendants Codec-UNA 
et la banque Lazard. 


de la distribution : la modification 
des termes de rO-P.E. annoncée par 
Novotd le 6 octobre (portant de. 
50 % à 55 % le nombre <f actions 
J.B.L susceptibles d'être échangées 
contre des obligations convertibles 
Novotel), ce qui a constitué pour lui 
• une oppomûmté nouvelle ». enfin, 
les rencontres qu'il a eues avec ks 
cadres et les dirigeants de Jacques . 

Boyel InrgmwTiCTnal. 


SERGE MARTI. 


FACE AUX JEUNES DIRIGEANTS D'ENTREPRISES 


M. Chirac plaide l’abrogation des lois Aveux 
et la dénationalisatioa 
de l’eusembie du crédit et de fiadustrie 


Parce qu*H se dit persuadé que les 
prochaines élections législatives 
dans trois ans et demi conduiront à 
l’alternance démocratique, 
M. Chirac a, devant les jeunes diri- 
gea nts d'entreprises de l'Ile- 
de-France, réunis le 7 octobre à 
Paris, défini les grandes figues de sa 
politique économique s’il revenait au 
pouvoir. 

* Il faudra abroger purement et 
simplement les lois Auroux , 
affirme le président du R.P.R., 
dénonçant » ces lois dangereuse? 
qui ne répondent d aucun dessein 
social mais à un dessein politique. » 
M. Chirac se dit d'ailleurs optimiste 
sur cette abrogation : * De tels 
textes mettent longtemps à créer 
des droits acquis (...), ils n’auront 
pas le temps de gtmgréner noue éco- 
nomie. » Si les dirigeants nationaux 
du CJ.D. ne se sont pas montrés 
défavorables aux lois Auroux. force 
est de constater que leur base a visi- 
blement accueilli avec joie les 
propos de l’ancien premier minis- 
tre... 

•' L'Etat n’a aucune vocation à 
gérer les entreprises ». ajoute 
M. Chirac, qui se. dit donc - parti- 
san de dénationaliser ». « A quelque 
chose malheur est bon. affïrme-t-iL 
grâce aux nationalisations récentes, ■ 
on pourra dénationaliser la totalité ' 
du secteur bancaire. » Dans l'indus- 
trie, si la sidérurgie semble devoir, 
demeurer dans le secteur public ! 
faute de preneurs, M. Chirac envi- 
sage de dénationaliser ce qui a. été 
- récemment nationalisé et même ce 


qui Fa été plu w loin dans le passé ». 
Quara A fa méthode, - il suffira de 
transformer des obligations en 
actions ». 


' Parce que fa politique actuelle» à 
l’échec économique traditionnel des 
socialistes ajoute, selon M. Chirac, 
- une régression sociale - ta pre- 
mière depuis 1943 - qut porte un 
coup fatal à l’image de marque Ms- . 
torique des socialistes ». fa prési- 
dent dn R.P.RL a n no n ce « un plan ~ 
de redressement qui sera pris par ’ 
ordonnance ». 


Interrogé par Fun de ces patrons 
qui se disent » libéraux » sur les 
moyens de lune contre » la vénUsa- 
tion rampante du chancre commu- 
niste dans Ja fonction pubflqne, 
M. Chirac, s'il « refuse la chasse 
aux sorcières ». n’en r i w w paît pas 
moins qu’il faudra ■ dénoyauter au 
nom des principes de la Républi- 
que » ces hauts fonctionnaires v sus- 
pects d’obéir d'abord à leur parti». . 


ENERGIE 


UN PIPE-LME 


P0URLU.RS.S. ? 


IA SURVIE DU GROUPE 
INTERNATIONAL H ARVESTER 
N'EST PAS ASSURÉE AU-DELA 
DU «TRÈS COURT TERME» 


Chicago (A. F. P.). - Internatio- 
nal Harvester, le géant de la 
construction de matériels agricoles, 
a fait savoir publiquement, le jeudi 
7 octobre, que sa survie n'est pas as- 
surée au-delà du * très court 
terme «. Dams une lettre à ses ac-' 
liminaires destinée à les informer de 
son vaste plan de réaménagement de 
ses dettes, le groupe déclare, en ef- 
fet, que. » malgré ces mesures ex- I 
traordinaires ». D s’attend & enregis- 
trer encore cette année une perte de 
1.5 milliard de dollars (environ 
Il milliards de francs). 

« La survie du groupa au-delà dû 
très c ourt terme, indique encore .fa-- 
lettre, dépendra d’une bonne reprisé 
en 1983-1984 des marchés (...)*.' • 

Le réaménagement de sa -dette, 
estimée à plus de 4 .milliards de’ dal- 
la rs (près de 30 milliards dé 
francs), prévoit que les banques cré- 
ditrices doivent prendre une partici- 
pation importante dans le capital, da 
groupe. 


Alors qu’un juge fédéra! de 
Washington vient de déridet-da.. 
jumeler les actions de Dresser- 
France et de Creusot-Lom pour ’ 
réclamer une levée des .sanctions 
les frappent ert qu» las firmes 
ouest-allemandes,, participent 
à fa construction du gazoduc : 
euro-sibërwn privées de techno- 
logie américaine continuent de 
s'indigner M. Hammer président 
d' Occidental Petroleum a pré- 
senté. le 7 octobre un grand pto~ „ 
jôt de coopération avec . 
ru.FLS.SL Avec deux représen- 
tants d'une autre .firme' améri-. 
caine Bechtei, M. Hamïncr a 1 
soumis aux soviétiques un projet J 
de. transport de charbon tous 
forme fiqukto par pipa dé Sibérie 
: à Moscou. Une o pé ra tion qui se- 
lon je * Washington Pesta ise- 
rat . aussi important que le g&ao- 
duc eûro-sfcérwh. cJ’espèro.tSx 
seranement M~ Hammer. que 
nous n 'aurons pas fa même 

fl«râé- de pnérième ». Ln j9iBcré- 
-_tajre- d'Etat M. George S faite et 
Je -secrétaire à -Ja; -défont*,. 
M. V^einberger, sont. B est vrai. 
tTendens responsables de Bed* . 
tel. La Maison Blanche, interro- 
Sée per presse “américaine, a'- 
tOutefois répondu qu'c-eOe/» se "■ 
montrerait sûrement pas favore- 
fris» à un tel projet. ' ; 


'S FIN 






•••LE MONDE — Samedi 9 octobre 1982 


Page 33 


I 



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aux 


moyennes 


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(Suite de la prermiré page.) 

L’étendue de la couche intermé- 
diaire en questiOH u T en demeure pas 
moins difficile à. saisir,, carson ho- 
mogénéité est fort loin d’être démon- 
trée. On dit d'ailleurs les classes 
moyennes, ce quisous-cntend qu*il' y 
en a plusieurs, et non la classe 
moyenne, comme on dit la classe ou- 
vrière ou la classe dirigeante. Aussi 
bien les Américains, qui vaudraient 
bien faire croire qu'ü n'existe pas. 
chez eus de réelle différence de 
classe, sont-ils les premiers, 
lorsqu'ils vous font visiter une ville, 
à vous montrer les quartiers où vi- 
vent les classes moyennes - supé- 
rieure * ( upper midâle elass ) et 
- inférieure » (lover mlddle elass). 
On s'étonne qu'ils iraient pas encore 
jugé nécessaire, jusqu’à, présent; 
d'isoler une classe moyenne qui se- 
rait vraiment moyenne. En France, 
un patron de un cadre « su- . 

peneur», se considèrent facilement 
comme appartenant aux classes 
moyennes, sacs qu’on sache trop si 
un petit cadre en fait partie. - - 

L’hétérogénéité de ce groupe, 
dont la croissance du produit natio- 
nal, l’extension de l’éducation, Fau- 
tomation et le développement du 
secteur tertiaire ont énormément 
grossi les effectifs, explique à la fois 
que ses contours soient imprécis et 
qu'il pèse politiquement. d’un grand 
poids. Car c'est là surtout que se 
trouvent ceux qui hésitent, à chaque 
élection, sur la meilleure façon de 
voter, et dont l'attitude, en fin de 
compte, fait pencher la balance. 

Pour la gauche, dans tous les pays 
d’Europe, il y a là un problème foa- 


LE COMITE D'ENTREPRISE DE 
LA SOCIÉTÉ 3-M KHJSE LE 
UCENCEMENT DU SYNDICA- 
LISTE ALPUfiSTE. 

Le comité d’entreprise de la 
société 3-M France a refusé, jeudi 
6 octobre, à T unanimité, le Ücende- 
ment de MM. Jean-Pierre Etienne, 
délégué C-FJD.T., et Michel Lefè- 
vre, militant de ce syndicat, tous 
deux hospitalisés en raison de la 
grève de la faim qu’ils pousuivent 
depuis deux semaines. Pour obtenir 
la réintégration de son camarade, 
M . Etienne, s’était suspendu dans un 
hamac, à 40 mètres du soi, devant 
les fenêtres du siège social de la 
société à Cergy-Pontoise (Val- 
d’Oise). A l'origine du conflit : le 
licenciement de M. Lefèvre, techni- 
cien du service après-vente à Vcsoul 
(Haute-Saône), qui avait refusé des 
propositions de reclassement dans 
d'autres régions (le Monde dn 
2 J septembre). 


damemaL L'instinct profond des 
classes moyennes ks pousse généra- 
lement à un conservatisme réfor- 
miste : Valéry Giscard d’Estaing 
Pavait bien c«npris^qui disait que la 
France voulait être gouvernée au 
-centre, quitte à identifier abusive- 
ment la France à ses classes 
moyennes, et à en déduire plus abu- 
sivement encore qu'elle voulait être 
gouvernée par loi, alors qu'il était si 
manifestement sûr d’appartenir à la 
classe supérieure. 

Quand une partie desdîtes classes 
moyennes se décide à voter à gau- 
che, ou du moins à laisser la gauche 
tenter sa chance; rien n’autorise à 
conclure à une soudaine conversion. 
La France a vu se produire chez elle, 
Fan dernier, un avatar du ras-le-bol 
universel qui vient de ramener OVjf 
Palme, après quatre ans d’exil, à la 
tête de la Suède, et qui a de fortes 
chances d’installer, au pouvoir à Ma- 
drid, à la fin du mois, une coalition 
singulièrement proche de celle que 
le même phénomène vient de chas- 
ser de Bonn. Un tel soutien est par 
définition conditionnent le gouver- 
nement est en grand danger de le 
perdre s’il ne s’attaque pas assez aux 
racines du mécontentement qui a as- 
suré sa victoire, et s’il s’attaque trop 
aux revenus et privilèges de ceux 
sans le concours desquels 0 n'aurait 
pu gagner. Les manoeuvres téné- 
breuses de la Kexmecott, la multina- 
tionale du cuivre,et de la C.I.A. 
n’anraîent pas eu raison d'Allende 
s'il n’avait pas, en bonne partie du 
fait d’une mauvaise gestion écono- 
mique, perdu le concours des classes 
moyennes. 

Une expression politique 
insuffisante 

En imposant la bipolarisation, 
complétée par la double bipolarisa- 
tion, de la droite (Giscard-Chirac), 
comme de la gauche (P.C.-P.S.) , le 
système électoral français paralyse 
les tentatives des classes moyennes 
pour se structurer politiquement. Eu 
témoigne la coupure en deux dn 
parti radical, longtemps force politi- 
que principale de la République. 
Mais le fait est que, à l'étranger 
aussi, ces classes moyennes, qui 
comptent tant politiquement, ont 
bien de la peine à trouver une ex- 
pression politique propre. 

Lé parti social-démocrate britan- 
nique de Roy Jenkins et de David 
Owen. qui paraissait avoir quelque 
chance Tan dentier de remettre en 
question Tét cruelle alternance des 
tories et du Labour, a fait une chute 
verticale dans les sondages depuis 
qu’un Churchill en jupons a redoré 
aux antipodes le blason de l'empire. 
U en est aujourd'hui à s'interroger 
sur les avantages et les inconvé- 


nients d’une éventuelle alliance aves 
les travaillistes. 

En Espagne, le centre, qui avait 
rapidement accédé au pouvoir après 
la chute de Franco, s’est maintenant 
scindé. L’ancien chef du gouverne- 
ment, Ado If o Suarez — qui a démis- 
sionné il y a un an sans avoir jamais 
vraiment dit, ne fût-ce qu’à son roi, 
pourquoi - a fait sécession de 
rUnion démocratique du centre en 
Créant son propre Centre démocrati- 
que et soda] aux initiales bien de 
chez noua. En Grèce, l’Union démo- 
cratique du. centre, qui semblait un 
moment devoir jouer un grand rôle, 
s’est vue abandonner par son princi- 
pal leader, Georges Mavros, et n'est 
plus que l’ombre d’elle-même. 

Ne parlons pas de la Belgique, oà 
la querelle communautaire crée des 
situations à la limite de l’inextrica- 
ble. Ni des Pays-Bas, où la multipli- 
cité des partis conduit à des résulats 
analogues. L’Allemagne, en revan- 
che, fournit l'exemple le pins écla- 
tant du paradoxe qu’on vient de si- 
gnaler, puisque le parti responsable 
de l’éclatemem de la coalition et du 
retour de la droite est le même qui 
avait subi, quelques jours plus tôt 
aux élections régionales de Hesse, 
une déroute spectaculaire, aggravée 
par la disposition constitutionnelle 
qui enlève aux formations n’ayant 
pas en 5 % des voix tout droit à re- 
présentation parlementaire. Reste 
que, comme le note très justement 
VEconomist, chacun des deux 
grands partis ne peut espérer accé- 
der ou demeurer au pouvoir s’il n’ob- 
tient pas un large soutien des classes 
moyennes, et que les fameux 
« verts », les anarcho-écolos en rup- 
ture avec le matérialisme ambiant, 
lorgnent eux aussi dans cette 
direction-là. 

L'affaire, à Bonn comme ailleurs, 
n’est pas de celles que l’on peut se 
permettre de traiter à la légère. 
C’est le dépit des classes moyennes 
<f avant-hier et d’hier qui a fait Ther- 
midor, Badmguet, Hitler. Mussolini, 
Franco, Pinochet- Ce sont elles qui 
ont enterré au Portugal la révolution 
des œillets. Légitimement 
conscientes de leur rôle de pivot de 
T équilibre national, convaincues que 
le statut social et l’aisance, de plus 
en plus relative dans beaucoup de 
cas dont elles jouissent, sont la juste 
récompense du' travail de leurs pa- 
rents et du leur propre, elles suppor- 
tent mal de les voir remettre en 
cause, soit délibérément, soit du fait 
de la crise économique générale. La 
tentation alors les guette de l’absten- 
tion, du poujadisme, ou du recours à 
on pouvoir musclé. 

Quand on est la Grande-Bretagne, 
c'est-à-dire quand on a la démocra- 
tie chevillée au corps, on trouve une 
.« dame de fer » qui cumule le mus- 
cle avec, pour employer le charabia 


de saison, un «profil typiquement 
mlddle elass -, sans péril pour les li- 
bertés. La démocratie, sur le conti- 
nent, n'a malheureusement pas les 
mêmes racines. L’arrestation de 
trois officiers supérieurs, â Madrid, 
vient rappeler, en pleine campagne 
électoral, que, comme nous le disait 
un jour Santiago Carrilio. ie princi- 
pal parti politique espagnol demeure 
l’armée. Qui peut être certain 
qu’elle laissera les sociaiit.es de Fe- 
lipe Gonzalez, grands favoris des 
élections, venir au pouvoir, surtout 
s'ils devaient faire alliance avec 
Adolfo Suarez, auquel les militaires 
n'ont toujours pas pardonné la léga- 
lisation du P.C. ? Déjà, en Turquie, 
forteresse de l'Occident aux portes 
de la Russie, l’armée a mis depuis 
deux ans les droits de l'homme en 
veilleuse. 

Ce n’est certes pas ie cas de l’Al- 
lemagne, où, contrairement à la tra- 
dition séculaire des Junker, les mili- 
taires se gardent de la moindre 
interférence dans la vie politique. Il 
n’empêche que l’étoile de Franz Jo> 
sef Strauss remonte, et que de vieux 
fantômes nationalistes que l'on vou- 
lait croire évanouis pour toujours 
commencent à se réveiller, autant 
d’ailleurs à gauche qu’à droite, à la 
faveur d’une crise qui est d'abord 
une crise de confiance, d’identité. 
Rien n’assure qne la merveilleuse 
démocratie éclose dans le crépus- 
cule des dieux nazis soit promise à 
l'éternité. 

Quant à la France, on ne voit 
certes pas un militaire prestigieux 
reprendre à son compte les tenta- 
tives putschistes dont l’Algérie avait 
été l'occasion. Malgré quelques pré- 
sences troublantes dans un entou- 
rage, personne, connaissant un tant 
soit peu Jacques Chirac, le seul can- 
didat homme fort du moment, ne 
l'imagine vraiment dans la peau 
d'un dicrateur. Reste que ce pays a 
une vieille tradition de guerres ci- 
viles et que le climat d’intolérance 
dans lequel sombre si facilement, à 
gauche comme à droite, le débat po- 
litique autorise pour l’avenir bien 
des inquiétudes. Nulle tâche ne de- 
vrait être plus urgente que de l'apai- 
ser, de manière à procurer à la na- 
tion l’union, le calme, la résolution 
sans lesquels elle est assurée de ma! 
supporter la tempête qui balaye le 
monde. 

Parce qu'elles se trouvent très 
exactement au centre de l’échiquier 
politique et social, les classes 
moyennes, tout en participant 
comme les autres, bien entendu, aux 
sacrifices imposés par la rigueur des 
temps, devraient se voir reconnaître 
un rôle essentiel dans la recherche 
de cet équilibre intérieur dont nous 
avons tellement besoin. 

ANDRÉ FONTAINE. 


AVIS FINANCIERS DES SOCIÉTÉS 

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’ALf CompaqnieBrançaisedeI^ffiiiafl& 


La C.F.R. publie les éifanenn relatifs 
â son activité au cous da premier se- 
mestre 1982eiàscsr£sstatt*a30juin 
J9S2- 

Les ventes de la C.FJL se sont éle- 
vées â 12 152 000,16003, accusant ainsi 
une baisse de 17 % par nippon an pre- 
mier semestre 1981. Celui-ci avait tou- 
tefois été marqué par d'importants mou- 
vements d’exportation d'équilibrage du 
raffinage. Compte tenu ce la hausse 
des prix, le chiffre d’affaires n'a 
basse que de 2 %, s'établissant à 
21 743 787 000 F. Le tonnage, traité 
dans les raffineries de la C.FJL a dimi- 
nué de 26,7 **. ['importance de ce retrait 
ëuni attribuable â l'accroissement des 
importations de produits finis. 

Le résultat net de la compagnie est 
une perte de 1 350 309000 F. Cette 
perte est supérieure à celle que la 
C.F.R. avait enregistrée pour ltnsemrac 
de l’année 1981, qni s’élevait à 
I 178.580 000 F. Au premier semestre 
1981, la perte avait été de 3 ! 744 000 F. 

La marge brute d’autofinancement 
est négative de 1025 219 000 F. Elle 
était positive de 306 673 000 F an pre- 
mier semestre 1981. 

Calculé sur la base des coûts instan- 
tané» de remplacement des quantités 
vendues, le résultat de la CLFJL est au 
premier semestre 1982 une perte de 
1 964 000 000 de francs centre une 
perte de 2 78S 000 000 de francs au pre- 
mier semestre 1981. 

Le maintien de très mauvais résultats 
ca 1982 csr* essentiel lemcai h consé- 


quence de la non répercussion dans les 
prix des produits pétroliers taxés de la 
bamse rapide du cours du dollar. 
Jusqu’au 12 mai 1982, date où la nou- 
velle formule de calcul des prix des pro- 
duits pétroliers a été mise en application 
pour h première fois, de manière G mi- 
tée, ces prix étaient en effet pratique- 
ment bloqués. De plus, la mauvaise 
conjoncture pétrolière a pesé sur les prix 
des produits libres. 

Le redressement espéré pour le 
d rmpÊmg semestre est malheureuse- 
ment compromis par une application 
partielle, da ns le cadre dn blocage géné- 
ra! des prix, de la formule de prix, alors 
même que le dollar a poursuivi son mou- 
vement rapide de hausse. 

Sur le plan des approriâ on nerae n ts. 
fat compagnie poursuit ses efforts pour 
réduire ses coûts d’accès, tant en ce qui 
concerne les achats de pétrole brut que 
les importations de produits finis. Dans 
le domaine industriel, elle bénéficie de 
la mise en service, intervenue en juillet 
1982, d’une unité de craquage catalyti- 
que à la raffinerie des Flandres. 

Le résultat net ci-dessus exposé s’en- 
tend après une dotation aux amortisse- 
ment* de 287 430 000 F, et une dotation 
TfMtj- aux comptes de provisions à long 
terme de 37660000 F. Dans ce mon- 
tant figure la reprise de la provision spé- 
ciale de réévaluation, à hauteur de 
15 538 000 F. Diverses provisions ont 
été constituées dans le domaine de la pé- 
* i pyhimie et défi élJM f flm &rfiS. 


LocafranceSI 


Au cours des huit premiers mois de 
1982, l'activité commerciale de Loca- 
francc a connu une rive reprise. 

A fin août 1982, les investissements 
bon taxes de Locaf rance et de sa filiale 
Ordmabail se sont élevés à un total de 
1 445,5 minions de francs contre 
1 172.2 millions de francs à fin août 
1981, ce qui représente une progression 
de 29 %. Au niveau du groupe, les inves- 
tissements eu matériels en France ont 
atteint 1 634,7 millions de francs contre 
1 185,7 millions de francs pour la même 
période de l’exercice 1981 (soit 
+ 37,8 %). 

A la même date, les loyers hors taxes 
de Locaf rance et de sa filiale OrdinabaQ 
se saut élevés à 1 501.5 millions de 
francs contre 1 378^ millions de francs 
à fin août 1981. soit une progression de 


8J> %. Les loyers hors taxes du Groupe 
ont atteint 1 593,8 millions de francs 
contre l 442^5 millions de francs à fin 
ao&t 1981, ce qui représente une pro- 
gression de 10,5 %. 

Le résultat financier de Locaf rance 
au 30 juin 1982 a atteint 24 millions de 
francs, contre 29 millions de francs au 
30 juin 1981. Pour l’ensemble de l'exer- 
cice 1982, le résultat devrait être au 
mon» égal à celui de l'exercice précé- 
dent. qui s'était élevé à 46,8 millions de 
francs. 

La très forte progression des investis- f 
sements des huit premiers mois de 
P exercice a conduit le Conseil d’Admi- 
nistraiion de Locaf rance k décider 
rémission, au cours du 4* trimestre 
1982. d’un nouvel emprunt obligataire 
de 350 millions de francs. 




CENTREST 


Oonnée* stattstiqoss 


Venta de produits 

Pétrole bref traité 

Chiffre d’affaires 

Marge brute d'autofinancement — 
M.B.A. sur coût instantané de rem- 
placement 

Amortissements (réévalués) ....... 

Résulta! net 

Résultat net sur coût instantané de 
remplacement 


l* semestre 1981 

l* semestre 1982 

14 635 000 1 

12 1520001 

|4 0700001 

10 320 0001 

22 Î90589 000F 

21 743 787 000 F 

306 673 000 F 

- 1025 219000 F 

-2447 000000F 

- 1 639 000000F j 

267 333 000 F 

287 430000 F 

-31 744 000F 

- 1 350309000 F 

-2 785000000 F 

-1964000000F | 


Au cours de sa réunion du 3 septem- 
bre, le conseil d'administration a exa- 
miné les comptes des six premiers mois 
de l'exercice 1982. Ceux-ci se traduisent 
par une augmentation dn bénéfice avant 
impôt qui passe de 9 490 000 F au 
30 juin 1981 } 10 260 000 F au 30 juin 
1982. 

Durant le premier semestre 1982, 
l’activité est demeurée soutenue et s'est, 
a particulier, traduite par un effort im- 
portant d’apports en fonds propres aux 
entreprises (participations au capital, 
prêts participatifs, prêts obligataires 
convertibles, etc.). Ces dernières formes 
de financement sont d’ailleurs appelées 
à connaître tm nouvel accroissement, 
compte terni des fonds dont dispose dé- 
sormais la SJ3JL à la suite de sa ré- 
cente augmentation de capital. Celui-ci 
est en effet passé de 45 098 800 F à 


98 980 600 F par apports en numéraire. 
Le conseil d'administration, qui s’est 
réuni le 19 août dernier, constatant que 
tonies les souscriptions à titre réductible 
s’avaient pu être satisfaites, s'est félicité 
de la confiance que les actionnaires ont 
ainsi manifestée à la société et à l’action 
qu'elle développe en Bourgogne et 
Francbo-Comié. 

Dans sa séance du 3 septembre, le j 
conseil d'administration a décidé de pro- 
céder à l'attribution gratuite d’actions 
aux anciens actionnaires conformément 
aux décisions arrêtées au cours de sa 
réunion du 22 mars 1982 Le capital de 
la société est ainsi porté à 108 000 000 
de francs. 

L'introduction â la cote de la Bourse 
de Nancy des actions nouvelles est pré- 
vue pour le 1 1 octobre. 


CONFLIT DANS LES HAUTS-DE-SEINE 

Les salariés de l'usine Voisin occupent 
leur entreprise menacée de fermeture 

Les quatre-vingt-neuf salariés de l'usine Voisin, située 21, rue Par- 
mentier à Puteaux (Hauts-de-Seine} ont entamé le mercredi 5 octobre au 
matin une grève avec occupation des locaux. Cette usine qui fabrique des 
moules et (les machines à mouler à l'usage de l'Industrie automobile, avait 
été rachetée en février 1982 par le groupe italien FaTa. Quelques mois 
plus tard. Fais décidait b liquidation de t'usine Voisin et b mise au chô- 
mage de ses salariés au 1" septembre. 


Au nom de la section locale 
C.G.Tx M. Nestor Del ben a ré- 
clamé - une intervention des minis- 
tères de l'industrie et de l'emploi 
pour tenter de sauver l'entreprise ». 
De son côté. M. Bernard de Seré- 
ville. P.-D.G. de la Faut en France 
(qui regroupe trois usines), a indi- 
qué que l’entreprise Voisin est - mo- 
ribonde - et qu‘ se tient prêt dans les 
prochains jours â signer son arrêt de 
mort ». » Notre groupe, a précisé 
M. de Seréville, confronté aux 
graves difficultés des industries 


d'équipement de l'industrie auto- 
mobile, a décidé une restructuration 
en profondeur des activités et pour 
ce faire,, de nouveaux investisse- 
ments financiers et industriels en 
France. Ce processus est actuelle- 
ment bloqué à la suite des décisions 
négatives des autorités de tutelle di- 
rectes Ainsi le gouvernement 
Mauroy porte, toujours selon M. de 
Sereville. une lourde responsabilité 
dans le sort de l’usine Voisin. — 
(Corresp.) 


m ' Sécurité sociale : Elections 
toujours prévues au premier semes- 
tre 1983. — M. Pierre Bérégovoy, 
ministre des affaires sociales et de la 
solidarité nationale, a affirmé 
jeudi 7 octobre en fin de matinée, au 
cours d’une déclaration à la presse 
consécutive à une rencontre avec les 
directeurs régionaux des caisses 
d 'assurance-maladie, que • la date 
du /" juillet 1983 sera tenue pour 
les élections aux conseils d'admi- 


nistration des caisses de Sécurité 
sociale ». Le ministre a par ailleurs 
démenti toute volonté de surseoir au 
remboursement d'une grande partie 
des médicaments homéopathiques. 
Quant à son différend avec M. Ra- 
lite. le ministre de la santé, il l’a 
conclu en ces termes : - Quand un 
projet de loi est adopté par le 
conseil des ministres, il est le projet 
de loi du gouvernement entier — 
( Corresp. ! 


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osï> 


.* * U *- 


Page 34 - LE MONDE - Samedi 9 octobre 1982 ••• 

INFORMATIONS « SERVICES » 


—AUTOMOBILE — 

Le permis de conduire sans auto-école 

On l'ignore trop souvent, mais 1e passage par une auto-école 
n'est pas obligatoire pour obtenir son permis de conduire. La pré- 
paration en candidat « libre « n’est pas aussi contraignante que 
raflïrment certains, et à condition de prendre nu minimum de pré- 
cautions pour préserver sa securité et celle des autres automobi- 
listes, on retiendra cette formule avec intérêt car elle présente un 
avantage de taille : son prix modique. 

On peut apprendre à conduire adent de la route se produit, on 
sans moniteur professionnels met en cause la formation des 

condition d’être accompagné aufo-écotes. Il est aberrant Que, 

d’une personne possédant son dans le même temps . on per- 

permis et de disposer d’un véhi- mette à des candidats libres de 

cule équipé d’un frein à main se présenter. D'ailleurs seuls 

central accessible au moniteur 30 S d'entre eux sont reçus eux 

improvisé, li faut bien entendu examens contre 50à 55 % des 

souscrire une assurance spéciale candidats préparés par les auto- 

(moyennant surprime) couvrant écoles », affirme Alain Maréchal, 

tous les risques de ce type d’en- vice-président délégué de la 

saignement- On éprouvera peut C.S.N.C.R. A. (Chambre syndicale 

être quelques difficultés à nationale du commerce et de la 

convaincre son assureur : on réparation automobile) (4). Ces 

peut à cet égard consulter pré a- chiffres sont contestés par le 

lablement le Centre d’informa- S.N.E.P.C. qui estime que le 

tion et de documentation de l’as- pourcentage de réussites obtenu 

su rance (1). est sensiblement le même, auto- 

Certaines municipalités ont en école ou pas, tout en reconnais- 
outre le droit d’interdire l’accès sant que les candidats libres cau- 
de certaines voies de circulation sent proportionnellement 
aux apprentis conducteurs (2). davantage d'accidents. 

Pour en obtenir la liste, il faut Alors ? Il est quasiment inrv- 
s’ adresser au bureau de réparti- possible aujourd’hui de passer 

tion du service national des exa- pgim^s de conduire grâce à 
mens du permis de conduire de une auto -écoie à moins de 3 000 

sa préfecture, auprès duquel on QU 4 0 qo F (et même beaucoup 

s'inscrira également pour les p| us «ÿ j* on choisit de suivre des 

examens théoriques et pratiques € , de conduite). U for- 

(présenter une pièce d identité. mu | e du libre apprentissage n'est 

une photo et un timbre fiscal de certainement pas à conseiller à 

50 F). La jour de I examen il faut tout )e monde, et les conduc- 

avoir son propre véhicule. Le mi- teurs ^ ^ biles devront 

nistère des transports recorrv sans doute se résoudre à confier 

mande (mais n’impose en aucun |(Jur enselQneiT1 ent à des profes- 

cas) aux candidats libres d effec- Rennais, Mais on ne voit vrai- 

tuer leur apprentissage sur une mflm cg quj empêcherait les 

voiture équipée d une double |$ conducteurs mieux pré- 

commande de freinage. Le mon- dfs ^ s ^ pkis doués> <*, 
tage provisoire d un tel système ^ libres . 

coûte environ 200 F nNOus s |es 

n avons pas rendu cet équipa- b| . * c - BSt à !eur honn eur. 

mmi obligatoire, car ^ Pouvons ^ évu w rendre , a 

publics sont soucieux de ne pas oossible 

imposer aux candidats libres des possi 

conditions qui seraient dissua- PHILIPPE DUMONT. 

sives ». explique-t-on au 

S.N.E.P.C. (Service national c.D.I.A. (Cemm d'informa- 

des examens du permis de lion « de documentation de l’assu- 
conduire) (3). s Et il faut égale- nn ce. 2. rue de la Chaussée-d’Aa- 

menr détruire le mythe des ms- ün, 75009 Paris, lél. (1) 824-96-12. 

pecteurs qui jugeraient mal. a A rapprentissage li- 

pnon. tes candidats individuels. bre de ^ purement el 

Déontologiquemen t. les mspec- simplement interdit, 
teurs doivent rester impartiaux S.N.E.P.C. (Service naiio- 

en toute circonstance et ne pren- M , cxamcils du permis d e 

dre en compte que les aptitudes conduira, 7. nie Louis-David, 
techniques des candidats ». Les 75015 Paris, tél. ( I ) 504-60-63. 
auto-écoles ne voient pas la for- (4 ) C.S.N.C.R.A. (Chambre 
rnatton individuelle a la conduite syndicale nationale du commerce et 
d’un très bon œil. de la réparation automobile I, 6. rue 

g Du seul point de vue de la Léon a rd-de- Vinci. 75016 Paris. 
sécurité, à chaque fois qu’un ac- lêJ. Il) 502-19-10. 


AVIS AUX ELECTEURS BELGES 
SE TROUVANT EN FRANCE 


L’ambassade de Belgique communi- 
qué: 

Les Belges âgés de plus de dix- 
huit ans, inscrits sur les listes électo- 
rales d'une commune belge, à la date 
du 1" août 1982, et qui se trouve- 
ront en France te 10 octobre pro- 
chain, pour des raisons profession- 
nelles ou de service, pourront dans 
certaines conditions voter par procu- 
ration. 

Les personnes qui ne souhaitent 
pas faire usage de cette faculté et qui 
seront dans l’impossibilité de retour- 
ner en Belgique le jour du vote de- 
vront adresser au juge de paix de leur 
domicile une justification de leur abs- 
tention. 


H0O0 



NOMBRE DE GRILLES 
GAGNANTES 


6 BONS NUMEROS 


5 BONS NUMEROS 8B 

* numéro comEdemenLure 

5 SONS NUMEROS 4 092 


4 BONS NUMEROS 224 


3 BONS NUMEROS 3 520 437 


RAPPORT PAR GRILLE 
GAGNANTE (POUR 1 F) 

1 017 504,20 F 
63 594,00 F 
3 903,40 F 
81,50 F 
7,50 F 


PROCHAIN TIRAGE LE 13 OCTOBRE 1982 


VALIDATION JUSQU'AU 12 OCTOBRE APRES-MIDI 


MÉTÉOROLOGIE ' 

I SITUATION LE 8.10.1982 A O h G.M.T. J I PRÉVISIONS POUR IE9.10.S2 DÉBUT DE MATINEE 



La loi ne détermine pas les moda- 
lités de cette justification. Des attes- 
tations de présence pourront être re- 
tirées à partir du lundi 1 1 et jusqu'au 
vendredi 22 octobre, aux jours et 
heures d'ouverture des bureaux, à 
l'ambassade de Belgique à Paris et 
aux divers consulats de Belgique en 
France. 

Les bureaux de l’ambassade et les 
postes consulaires seront fermés le 
dimanche 10 octobre. 

Pour tout renseignement complé- 
mentaire, s'adresser à l’ambassade 
ou au consulat de Belgique le plus 
proche. 


TIRAGE N°40 

DU 6 OCTOBRE 1982 



Evolution probable du temps en France 
entre le jeudi 8 octobre à 0 berne et 
le vendredi 9 octobre i 24 heures : 

La France restera encore sous l'in- 
fluence d'une vaste zone dépression- 
naire centrée sur le nord de l’Allema- 
gne. 

Un vent de nord-ouest soufflera de 
l’air instable de l’Irlande à la France. 

Samedi, les régions les plus touchées 
par le mauvais temps seront, le matin, 
les Alpes, le Jura et la Franche-Comté ; 
l'après-midi, cette zone de pluie ou de 
neige en montagne remontera jusqu’au 
nord des Vosges. Beaucoup de naages 
aussi sur les Pyrénées, où les averses res- 
teront menaçantes. 

Sur toutes les autres régions, temps 
instable et variable avec tout de mime 
de petites nuances. A l’est de la Seine, il 
y aura encore quelques averses. Dans le 
Sud-Ouest. le matin, des bancs de 
brouillard assez fréquents. Au cours de 
la journée, les éclaircies seront plus lon- 
gues et plus durables de la Bretagne sud 
à l’ Aquitaine, sur le Massif Central et 
près de la Médit e rranée. Ailleurs, ciel 
également partagé entre gros nuages et 
courtes éclaircies. 

Températures toujours basses pour la 
saison, 12 à 18 degrés du Nord au Sud. 
et le matin. 5 à 10 degrés du Centre vers 
les régions côtières. 

La pression atmosphérique réduite au 
niveau de ia mer était à Paris. le 8 octo- 
bre à 7 heures, de 1013 millibars, soit 
759,8 millimètres de mercure. 

Températures (le premier chiffre in- 
dique le maximum enregistré au cours 
de la journée du 7 octobre ; le second, le 
minimum de la nuit du 7 au 8 octobre) : 
Ajaccio, 21 et 1 1 degrés ; Biarritz, 16 et 
12; Bordeaux. 15 et 11 ; Bourges, 12 et 
10; Brest, 14 et 5 : Cae n . 13 et 8 Cher- 
bourg, 13 et 8 : Clermont-Ferrand, 12 et 
8 ; Dijon, 1 1 et 9 ; Grenoble, 12 et 6 ; 
Lille. 13 et 11 ; Lyon, 15 et 6 ; 
MarseOle-Marignane, 17 et 8; Nancy. , 
1 1 et 10 ; N âmes, 17 et 10 ; Nice-Côte | 
d'Azur. 16 et 10; Pari»-Lc Bourget. 13 i 

et 8: Pau. 13 et 9; Perpignan. 18 « 8; , 
Rennes. 16 et 7 ; Strasbourg, 12 et 10 ; 
Totlrs, 14 et 10; Toulouse, 15 et 8; 
Pointe-à-Pitre, 31 et 23. 

Températures relevées à l’étranger : 
Alger. 23 et II degrés ; Amsterdam. 14 
et 8 ; Athènes, 24 et 17 ; Berlin, 12 et 
10; Bonn, 12 et 10; Bruxelles, 14 et II ; 
Le Caire. 28 et 21 ; Iles Canaries, 26 et 
20 ; Copenhague, 14 et 1 1 ; Dakar. 31 et 
27 ; Djerha, 31 ét 22 ; Genève. 13 et 7 ; 
Jérusalem, 25 et 16; Lisbonne, 20 et 
11 ; Londres. 13 et 10: Luxembourg, 11 
et 9 ; Madrid, 18 et 6 : Moscou. 1 1 et 2 ; 
Nairobi, 20 et 15 ; New- York, 26 et IS ; 
Palma-dc-Majorque, 22 et 7 ; Rome, 23 
et 16;Tozeur, 29 et 19 ; Tunis, 25 et 16. 

LES PROBABILITÉS 
POUR LE DIMANCHE 10 OCTOBRE 

Après l'éloignement vers l’Allemagne 
et l’Europe orientale de La zone dépres- 
sionnaire, une hausse des pressions se 
produira sur la France favorisant le dé- 
veloppement d’une lente amélioration. 

Dimanche matin, te temps sera frais 
et brumeux dans la plupart des régions 
de l'intérieur. Les mimbums descen- 
dront souvent vers trois ou quatre degrés 
et quelques gelées blanches seront à 
craindre au lever du jour, surtout dans 


Les mois croisés se tr o m pât 
«t page 21. 


JOURNAL OFFICIEL 

Sont publiés an Journal officiel du 
vendredi 8 octobre ; 

DES DÉCRETS 

• Fixant le montant de la contribu- 
tion forfaitaire instituée par l'article 64 
de la loi de finances pour 1975. à la 
charge de P employeur qui embauche -à 
titre permanent un travailleur étranger 
en faisant appel à l’Office national d’im- 
migration 

• Relatif au montant des actions ou 
pans socûles des membres des sociétés 
coopératives de consommateurs ; 

• Portant publication de l'avenant à 
la convention du 28 février 1952 entre la 
France et ta principauté de Monaco sur 
la Sécurité sociale, signé à Paris le 
17 décembre 1979. 

DES ARRÊTES 

■ Relatif à la cotisation due par les 
entreprises visées aux articles L- 731-1 
et R. 731-1 du code du travail (congés 
payés) ; 

■ Portant nominations des prési- 
dents des fédérations départementales 
et interdépartementales des chasseurs. 

UNE LISTE 

• D’admission du diplôme supérieur 
de bibliothécaire (session de 1982). 


PRÉVISIONS POUR LE 9 OCTOBRE A 0 HEURE (6.M.T.) 




4P T--V 


•-X \ 


Mb 






• J* 


P 
^1 ■ 





les régions du Centre et du Nord-Est. 
Après la dispersion des bancs cte brouil- 
lards matinaux, le temps sera générale- 
ment assez bien ensoleillé, favorisant 
une remontée des températures maxi- 
notes. Les vents faibles domineront du 
nord-ouest. Cependant, près des Pyré- 


nées et du golfe du lion, le ciel restent 
souvent nuageux et quelques o nd ées 
éparses seront encore possible. 
f Document établi 
avec le support technique spécial 
de ta Météorologie nationale. J 



L’Algérie regarde Dallas 

La célèbre famille Ewing fascine 
et exaspère l'Algérie socialiste 
et musulmane. 

Reportage de Joëlle Stolz 

Les sourciers du travail futur 

Les «emplois d'initiative locale» 
veulent capter l'innovation a la base 
et encourager l'esprit d’entreprise 


m i 


PARIS EN VISITES-, 

DIMANCHE J0 OCTOBRE % 

. Hôtel de Sully -, 15 heures, 62. nu 
Saint-Antoine, M=~ Bachelier. 

- Hôtel Lamotgnoo ». 15 heures, 24 
rue Pavée. M* Bouquet des Chaux. 

- Parc Monceau ». 15 heures, 63, rm 
de Monceau, M* Legrfgeoê. 

- An de la Renaissance ». 16 b 45 
62. rue Saint-Antoine. M" Saint-Gin»; 
(Caisse nationale des menti mcata hsto 
riqnes}. 

• La Mosquée ». 10 h 30, place dt 
puits-de-T Enraie (Approche de Tan). 

-Le Père Lachaise*. 15 bans, en- 
trée boulevard de Ménilmoataui 
(Areus). 

-Montmartre*. 15 h 15, métra 
Lamarck-Caidatocourt (M” Barbier). 

- Exposition Oudry », 10 h 30. Grand 
Palais (M. Bouchard). 

- Val de Grâce -, (5 h 30. I.ptecc 
Alphonse -Lov era a (M™" Camus). 

- Rue d’Enfer ». 15 heure», 92, ir> 
nue Denfert-Rocbereaa (M* Ferrand). 

- Lite Saint- Louis ». 15 heures, mé- 
tro Saûu-Patsl (M™ Haullcr). 

- La Salpétrière ». 15 bures, 
t 47, boulevard de l'Hôpiial (Histoire tu 
} archéologie). 

« Peinture italienne », 10 h 30, musée 
du Louvre, porte Ehenon (P. -Y . Juki). 

- L7k de la Cité ». tS bernes, métra 
Cité (Lutècc-Voiira). 

- Montmartre », 15 heures, 2, rue du 
Moni-Cenis (Paris et son histoire). 

- Les HaBes ». 15 heures, métro Lot 
vie (Résurrection du passé). 

-La Conciergerie», Il heures, 
l.qoai de l'Horloge (M. Roman»). 

- L'Assemblée nationale». 14 h 43, 
33. quai d'Orsay (Tourisme culturel) 

- Ruelles moyenâgeuses ». 14 h 30, 

!. rue des Carmes (Le vieux Paris). 

LUNDI II OCTOBRE.. 

-Le Musée Rodra -. 15 heures. 
77, rue de Vareaoe. M"* Hotot 

- Église russe ». 1$ heures, devant b. 
mairie du I S*. M™ Pennée. 

- De Saint-Julien le Pauvre i Saint- 
Jacques du Haut-Pas-, 15 heures, jar- 
din de Saint-Julien le Pauvre (Caisse 
nationale des mon uments hûtoriqtve»). *■ 

- Hôtel Biron ». 15 heures, métro Va- 
reane (M** Haufler). 

- Ambassade de Roumanie >, 
15 h 30. 2. rue de l'Ex p osition (Tou- 
risme culturel). 

- Le Marais ». 14 h 30, 2, rue de Sé- 
vigné (Le Vieux Paris). 

CONFÉRENCES — 

M h. 30, 80, rue Taiibout ; » Art n 
dvffisnk» de l'Egypte » (Le monde et 
son histoire). 

14 b 45 : 28. avenue Gcorge-V. 
M" Boucher : - Leningrad - Venise «ta 
Nord » (Age d'or de France) . 

14 h 45 : 23, quai Coati. M* S. T» 
siert - La médecine pénitentiaire et ta 
droits de l'bosune ». 

19 beurra : 62, rue Madame : - Pha- 
raon et la société égyptienne » (Areus). 


JEUNESSE 

ARTISANAT. - L» Atefiflis dw 
« Trois Soleils » proposa des acti- 
vités d'expression artistique et 
d'artisanat destinées aux enfants, 
aura adolescents et aux adudtesqui 
désirent s'initier ou se perfection- 
ner pour leurs loisirs. Mais ï ors 8 * 
nise également des stages defor- 
mation professionnelle pour tes 
jeunes de plus de seize ans et tes 
adultes. Les activités pratiquées 
aux axeCers sont le dessin, la poin- 
ture, l'expression corporelle, te 
travail du cuir, le tissage «t le van- 
nerie notamment. 

* 75, ne Eugcne-Pôtl - 
Lyon, T& (7) 828-344*. 


r DIPLÔME INTERNATIONAL *~1 
DE GESTION ET MANAGEMENT 

3 e cycle 

sous Tégide de 

t r Institut Supérieur de GeatiorrJ 

PEUVENT ÊTRE CANDIDATS 

| les ingénieurs, titulaires d'une maîtrise, d'un diplôme IEP f d'un titre ; 

I ou diplôme de l'enseignement supérieur • ... 

| DATE LIMITE DES INSCRIPTIONS POUR LA SESSION D'OCTOBRE 1982 . 

1 LE 13 OCTOBRE 1982 

I Programme international de gestion et management t - 

J cycle de 20 mois à PARIS et SAN FRANCISCO - : 

I avec une alternance d'expérience professionnelle 

o" (possibilité de financement par prêt d'honneur personrtaSséî 

«d 

! ----- INFORMATIONS ~ ^ 7 _ 

DIPLÔME INTERNATIONAL 
DE GESTION ET MANAGEMENT! 

3 e cycle V: ' 

Institut Supérieur de Gestion 

45 rue Spontini 751 1 6 PARIS - Tél. : 16 (1) 553.87.46 


PROMO 4 










LE MONDE — Samedi 9 octobre 1982 — Page 35 



MARCHES FINANCIERS I bourse de paris comptant 


7 OCTOBRE 


[ i tJ t -. * ! I '.'J !---T ■ : * l' I i 


Haussetfefor 

-Pour ne pas être en reste vis-à-vis des 
autres places européennes qui sont 
allées de l avant , jeudi matin, afin de 
saluer la nouvelle envolée de Wall 
Street, le marché parisien a é 

. un, sourire ; mais, visiblement le coeur 
n'y est pas..-.. 

Alors que Wall Street a inscrit mer- 
credi soir son second record de hausse 
en une seule séance et que Londres fcdn 
sait preuve d’une grande fermeté dans 
la matinée, l’indicateur insianfané du 
palais Brongniart a affiché une hausse 
de 0.7%. 

Le mouvement de reprise des cours 
observé à New-York et qui s’appuie à 
la fois sur un espoir de nouvelle baisse 
des taux d'intérêt à court terme et sur 
l'anticipation d'une reprise économique 
au début de l’année prochaine, repose 
sur un marché « sain -, ce qui n’est pas 
le cas à Paris. 

Dans un contexte encore maussade, 
quelques titres ont progressé, tels 
Poliet (+5,9 %), Printemps 
(+ 4.4 %). Talcs- de -Luzenac 
( + 4,3 %), Chargeurs réunis f+ 3%). 
En sens contraire. C.F.D.E., Docks 
français. Générale Entreprise. Finextel 
et Jeumorn perdent 2J%à4J%. 

Cette séance a également été mar- 
quée par une avance du cours de l’or. À 
417,25 dollars l’once jeudi matin au 




14.75 dollars sur la veillé. A 95 500 F. 
le lingot a progressé de 3 200 F, le 
napoléon regagnant 14 F. à 649F, pour 
sa part. 

Les mines d'or sont naturellement en 
hausse avec des gains voisins de 8 % à 
9 % dans de nombreux cas. les améri- 
caines progressant dans des propor- 
tions indemiques. notamment 
qui s'adjuge environ 6%. à l’instar de 
Wall Sreet. 

Le dollar-titre s’est négocié à 
8.47/50 F, pratiquement inchangé sur 
mercredi. 




mil lia ns de francs 

uaXm J. lAOl 


(après dotation de 55,46 millions de 
francs aux comptes d’amortissements 
contre 44,35 militons Tannée précédente). 
Le bénéfice net consolide du groupe pour 
les su premiers mois ressort 1 102^23 ma- 
liens et francs (contre 85.03 imitions) 
après 102.06 mOIiocs de francs (conta 
85,42 millions) de dotations aux co mptes 
d'amornssemems- 

Ekmyeues ajoute Que le chiffre d’af- 
faires (TTC.) pour ressemble de ["exer- 
cice en cours devrait avoisiner les 14 mfl- 


NEW-YORK 


Très forte haïsse 

La gé néralisati on de rabaissement du 
taux de base bancaire (prime rate), qui se 
trouve ramené die 13 1/2 % & 13 % pour 
rensembk des banques américaines, et les 
«fuites calculées» sur une attitude plus 
souple de la Réserve fédérale à l’égard de la 
politique monétaire ont déclenché jeudi une 
otmvdle ruée sur les valeurs boursières, et 
.Wall Streel a enregistré un record histori- 
. 'que en termes de volume de transagrin^ 

. Rus de 147 millions d’actions ont été 
échangées an coms de cette séance (contre 
93,57 millions la veiHc), ce chiffre dépas- 
; saut largement le précédent record instauré 
le 26 août dernier avec un total de 
137.33 millions. De nombreux titres ont 


■J. J U puu ac 

23 millio ns d’actions ont etc traitées. 

. De son côté, l'indice Down Jones des 
valeurs industrielles a gagné 21,7] points, 
ce qui porte le baromètre n* 1 du marché à 
965^97, son plus haut niveau depuis le 
!“■ juillet 1981, abus que la marché new- 
yorkais avait déjà gagné {dus de 37 pmms la 
veille. " 

« Au Btg Boord, c'est l'allégresse -, 
confie on spécialiste, et Ton se du prêt à 
accorder ma i nt e nan t quelque crédit aux 
propos de M. . Donald Regaa lorsque le 
secrétaire au Trésor affirme que la baisse 
’. des taux- d’intérêt va se poursuivie au cours 
des prochains mois, tandis que l’inflation 
gourait bien régresser au-dessous du seuil 


Cocxsdi j Cours da 
Boa. I 7 ocl 





INDICES OUOTIDtBiiS 
(INSEE, fcust 100: 31 dfe. 081) - 

. 6ocL 7 «jet. 

Valeurs française» MIT 

Valeurs étrangère* 117,7 

C- DES AGENTS DE CHANGE 

(Base IM: 31 «fcc. 1981) 

«on. .7 oct. 

ladre» gréerai 9&2 98> 

TAUX DU MARCHÉ MONÉTAIRE 
EBmprfrisfc B oc t o bre 14 % 

COURS DU DOLLAR A TOKYO 

f 7ocl | 8 oel 
t doflar «s vent) ..j 27160 ) 267.50 


francs étant d’ores et déjà escompté 


réalisés à l’étranger. Quant an c ar ne t de 
commandes du groupe, i] s’élevait 
(T.T.C) à 21.4 milliards de francs au 
1* octobre 1982 contre 17,6 milliards l’an- 
. née dernière à la même époque. 

Enfin, la société confirme son intention 
de distribuer, comme par le passé, un 
acompte sur le dividende 1982 qui sera 
mis en paiement le 20 décembre prochain 
et dont le montant sera déterminé en 
fonction des conditions réglementaires, 
précise Bouygues, faisant afinsioa à la E- 
-nniation imposée par les pouvoirs publics 
sur les distributions de dividende en rat 
son du blocage des prix et des revenus. 

L’ORÉAL. — La so c iét é annonce, pou- 
le premier semestre 1982, un chiffre d’af- 
faires consolidé de 5.64 milliards de 
francs, en pr o gr e ssi on de 14 % (à données 
comparables, c’est-à-dire à taux de change 
identique et sans les sociétés nouvellement 
entrées en consolidation, précise TOréal). 
Dans le même temps, le bénéfice net 
(après déduction des plus-values et élimi- 
na tiou de Tincidence des pro v is io ns pour 
investissements) est passé de 226 millions 
de francs à 262 millions. 


Compta «mm de la Miami du àSm qui taxa «K imparti pour publier la esta compléta 
dm dm damaèra » fcréona. nous go u rion s fera contrants part» à na pas donner les 
daman cous. Dans sa cas caux-o fiQ re araiaut Im lendemain dans la pramère «Mon. 


Cca f mt \ VALEURS 

precao- 


i«75 H.5* tara . 

3106 CJLE.3%.. 

310 lAgmoa H naa 
460 
330 
72 
142 
640 
141 
WJ2 
690 
490 



79 

Occàte. (GfaJ | 333 
152 
710 
125 
873 
53 
119 



597 598 

831 799 

170 185 

13380 140 
4580 45 
78 78 

381 380 

13960 133 
280 272 

1015 1040 

360 364 

36550 365 
6S5 568 

34390 360 
4390 44 

19650 195 
168 167 

712 715 

1080 1099 

16430 .... 
178 178 

122 119 

257 257 

207 209 

285 289 

1633 1570 

785 776 

182 184 

417 420 

399 400 

28 28 
321 324 

1185 1183 

232 &2 

4750 43 

776 772 

740 760 

580 600 

1600 





























































































































































































































UN JOUR 
DANS Li MONDE 


IDÉES 


2* MUSÉES Ambitions col tu relies 
et édités . financières », par 
J.-P. Fourcade; .Les ampoules 
lacrymales », par Gabriel Malzneff ; 
«Terra promise et lieux communs», 
por Jean Ratai ; Réponse à_ Jean 
RevoL 


ÉTRANGER 


3-4. EUROPE 

— ESPAGNE : l'enquête sur la ten- 
tative de putsch. 

— R.F.À. ; tôt élections régionales 
■n Bavière. 

5-6. AFRIQUE 

— La production alimentaire par 
habitant a fléchi de 10 % en dix 
ans en Afrique. 

— L'ouverture de la conférence de 
Kinshasa. 

8. PROCHE-ORIENT 

— LIBAN . le président Gemayd a 
formé un cabinet ■ apolitique ». 

9113. ASIE 

— LA CORÉE DU SUD A LA 
RECHERCHE D'UNE NOUVELLE 
CROISSANCE. 


POLITIQUE 


14. Les relations entre les socialistes 
et les communistes. 

15. Les travaux de l'Assemblée natio- 
nale. 


ÉQUIPEMENT 


16. TRANSPORTS. 


LOISIRS 
ET TOURISME 


17. PROMENADES A LTTAUENNE : 
pèlerinage en Omit rie ; Milan, ville 
oaverta ; l'Adriatique a mauvaise 
mine. 

18. TAUROMACHIE. 

19. HIPPISME. 

20. PLAISIRS DE U TABLE; PHILA- 
TÉLIE 

21. JEUX 


SOCIÉTÉ 


16. SPORTS. 

22. ÉDUCATION. 

— POUCE. 

23. SCIENCES. 

— MÉDECINE 

26. PRESSE : à Dijon, des militants 
de la C.G.T. confisquent (e maté- 
riel do composition des Dépêches. 


CULTURE 


24. THÉÂTRE : la Fuite en Chine, par 
le TSE. 

— MUSIQUE le Prince Igor, de 
Maorizio Kagel, à la Biennale de 
Venise. 

— CINÉMA : Deux heures moins te 
quart avant Jésus-Christ, de Jean 
Yonne. 

27. RADIO -TÉLÉVISION. — VU : 
« Quel ma te faim ! » 


ÉCONOMIE 


30-31. ÉTRANGER. 

— La dépréciation du yen accroît les 
doutas des milieux d'affaires japo- 
nais ; 

— La Turquie reste sous l'étroite sur- 
veillance du F.M.I. 

— CONJONCTURE : la sortie da 
blocage des prix. 

32. AFFAIRES. 

33. SOCIAL 


Des ministres marocains en visite à Paris 
jngent «excellentes» les relations bilatérales 


Le roi Hassan H tient A ce mie 
la visite de M. Mitterrand au 
Maroc, les 28 et 29 octobre soit 
un succès, et U cherche A mettre 
tous les atouts de sou côté pour 
y parvenir. Ainsi, outre le conseil- 
ler du souverain. M Ahmed Red a 
Guedira. cinq ministres ont pris 
contact avec le gouvernement 
français et la presse. MM. Abdel- 
la tif Jouhari (finances). Assedfne 
Larabj (éducation nationale). 
M*Hained Douiri (Plan et forma- 
tion professionnelle). M. Moulay 
Ahmed Alaoui (ministre d'Etat) 
et BelaJmz f Information). Ce der- 
nier a rejoint Kinshasa où il 
représente le Maroc au sommet 
franco-africain. M. Karim Lara- 
rani, directeur général de l’Office 
chérifien des phosphatés, est éga- 
lement & Paris. 

Au cours d'un déjeuner-débat 
avec 1a presse. Jeudi 7 octobre, 
M. Guedira et tes ministres pré- 
sents, visiblement soulagés d'avoir 
appris dans la matinée que 
Mme Bourequat avait été retrou- 
vée ont tous souligné que les rap- 
ports bilatéraux étalent e excel- 
lents ». e Aucun changement n'est 
intervenu dans les relations entre 
les deux pays depuis l'arrivée des 
socialistes au pouvoir en 
mai J981 », a affirmé M. Guedira. 

Il a toutefois admis qui! y avait 
eu «des problèmes avec le parti 
socialiste «, notamment lorsque 
celui-ci avait «exigé» l'élargis- 
sement de M* Bouabtd, dirigeant 
de l’Union socialiste des forces 
populaires, arrêté l'an dernier et 
libéré & la suite d'une discrète 
intervention de M. Mitterrand 
lors d’une visite privée du sou- 
verain à Paris, mais, a-t-il ajouté, 
et aucune ombre n'existe dans le 
tableau des relations d’Etat à 
Etats. Interrogé sur la coopéra- 
tion militaire, le conseiller du roi 
a précisé * « Si eüe avait atteint 
un degré assez élevé sous le pré- 
cédent septennat de BS. Giscard 


A'Estatng , rien n’a changé avec 
Af. Mitterrand. » 

« Les portes des industries mili- 
taires françaises demeurent ou- 
vertes aux Marocains, a-t-il pour- 
suivi tout en admettant que les 
Etats-Unis ont fait un effort 
conséquent dans ce domaine », 
en faveur du Maroc. El a cepen- 
tant tenu à souligner qu'il 
serait erroné de dire que les 
« Américains ont pris la première 
place », car leur effort « ne se 
substitue 'pas à celui de la 
France ». 

En ce qui concerne le conflit 
du Sahara. M. Guedira a estimé 
que a la France est neutre car 
eüe ne combat ni pour w contre 
le royaume ». II n’a pas précisé 
ce qu'un autre conseiller du roi, 
M. Ben Souda, était allé faire & 
Alger où I! s'était trouvé en com- 
pagnie de M. Arafat, mate il a 
tenu à rappeler : « Les dirigeante 
algériens nous affirment qu'JZs ne \ 
s'engageront pas dans un conflit 
ouvert avec le Maroc. » 

M. Laraki avait, la veille, inau- 
guré à la Cité universitaire, la 
Maison du Maroc qui accueillera 
deux cent trente étudiants du 
troisième cycle, alors que quelque 
vingt cinq mille jeunes Marocains, 
tous détenteurs d'une bourse 
mensuelle de 1 000 Francs, étu- 
dient en France. Le ministre a 
estimé' que les rapports culturels 
entre les deux pays sont égale- 
ment «excellents ». M. Jouhari. 
portant un jugement analogue sur 
les relations économiques, a indi- 
qué qu’un troisième accord finan- 
cier sera signé entre Paris, et 
Rabat avant la fin de l'exercice 
en cours. Enfin, M Douiri a affir- 
mé qu'une place privilégiée sera 
réservée à l’industrie et à la 
technologie françaises dans le 
plan quinquennal 1981-1085 doté 
d’une enveloppe de 120 milliards 
de francs. — P JB. 


L’enquête snr l’affaire Beureqaat 


Vingt-quatre heures après que 
Mme Khadija Allaouah - Boure- 
quat, dont on était sans nouvelles 
depuis le 28 septembre, se soit 
présentée aux CJt.S. du poste de 
contrôle de l’autoroute de l'Ouest, 
à Saint-Cloud \le Monde du 8 oc- 
tobre). les policiers de la brigade 
criminelle se montrent extrême- 
ment discrets sur les conclusions 
qu'il convient de tirer de cette 
affaire. 

Le& premières déclarations de 
Mme Allaouah-Bourequart. qui a 
quitté, ce vendredi 8 octobre 
dons la matinée, l'hôpital de 
Saint-Cloud, et a été entendue 
au quai des Orfèvres présentent 
trop de lacunes et de contradic- 
tions pour que puisse être accré- 
ditée sa version des faits. SI elle 
a bien été. comme elle n’a cessé 
de l’affirmer « enlever par deux 
hommes de type marocain ». elle 


n’a pas fourni aux enquêteurs de 
précisions. 

Tandis que les autorités maro- 
caines faisaient savoir le jeudi 
7 octobre que Mme Allaouah- 
Bourequat « n'est pas d’origine 
marocaine, et. par conséquent, 
n’est apparentée, ni de près 
ni de loin, à la famille royale 
marocaine ». précisant en outre 
que ses trots frères sont impliqués 
s dans une affaire de chantage 
et de trafic d'armes ». l’ambassa- 
deur du Maroc en France. 
M. Youasef ben Abbés, déclarait, 
le même jour, que le s roman 
policier se dégonfle ». Pour lui, 
la réapparition de Mme Allaouah- 
Bourequot « confirme la thèse 
marocaine selon laquelle B y a 
probablement une machination 
demére cette disparition, destinée 
à saboter le prochain voyage du 
président François Mitterrand au 
Maroc n. 


M. NOËL COPIN 
EST NOMtf RÉDACTEUR 
EN CHEF A «U CHOIX» 

31 Noël Oopin, chef du service 
politique d 'Antenne 2. est nommé 
rédacteur en chef du quotidien la 
Croix, dont M. Jean Gélamur est 
le P.-D.G. MM. André Gèraud et 
Jean Potin demeurant rédacteurs 
en chef du quotidien et les jour- 
nalistes de la Croix qui, par ac- 
cord Interne, ont le droit d’émet- 
tre un veto suspensif & la 
nomination d’un rédacteur en 
chef, n’ont pas, a l'unanimité des 
présents, utilisé ce droit, prè- 
cise-t-on à la direction du jour- 
nal. I 

Tout en étant A Antenne 2, 
U. Noël Copia n’en continuait pas 1 
moins de collaborer à la Croix. 
De même pourrai t-t-Ü garder une 
collaboration journalistique avec 
la télévision. 

[Né A Besancon le 22 décembre 
1929, M. No&l Oopin. licencié en 
philosophie, débute au quotidien i 
l'Bat républicain. Entré, an 1955, A 
la. Croix «n qualité de reporter. Q 
« couvre » bous les travaux du 
concile Vatican II. Devena en I9S7 
chef du service politique de ia 
Croix, U assume cette fonction 
durant dix ans. Il entre, en 1977. 
A c Antenne 2» pour y prendre la 
direction du service politique Inté- 
rieure. D est nommé, en Juin 1BBL ; 
directeur de l’Information par lnté- , 
rtm. enfin, rédacteur en chef & 
Antenne 2 en août 198L ahargti du 
secteur politique.] 


FAUSSES FACTURES : 

SIX NOUVELLES INCULPATIONS 

Six employés de la mairie de 
Marseille ont été inculpés. Jeudi 
7 octobre, par Mlle Chantal Coux, 
Juge d’instruction chargé de l'af- 
faire des fausses factures. Les six 
agents municipaux, qui, selon des 
informations officieuses, appar- 
tiendraient au service du bâti- 
ment et dont les identités n'ont 
pas été révélées, ont été inculpés 
de corruption -et de complicité 
d'escroquerie et laissés en liberté 

Depuis le début de l'enquête, en 
juillet dernier, soixante- cinq per- 
sonnes ont été inculpées rtena 
cette affaire de fausses factures 
opérée au détriment de la mairie 
de Marseille, de la caisse primaire 
d'assurance- maladie des Bouches- 
du-Rhône et du centre hospitalier 
régional de Nice. Parmi elles, 
vingt- sept fonctionnaires et 
agents municipaux de la ville de 
Marseille feront l'objet de pour- 
suites. Mlle Chantal Coux a ouvert 
quatre informations distinctes 
depuis la découverte de oes 
fraudes. 


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Difficile négociation sur I assurance -chômigs 

Le patronat refuse une majoration 
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Rapide réunion débouchant 
sur un constat d'échec ou 
Journée- marathon pour abou- 
tir A un projet de compro- 
mis ? Les deux hypothèses 
étaient envisagées, vendredi 
matin 8 octobre, au début de 
la sixième réunion entre syn- 
dicats et patronat sur -le 
sauvetage » du régime pari- 
taire d'assurance - chômage 
qu'est VUNEDIC. 

Le problème posé aux gestion- 
naires de 1UNEDIC est de taille : 
comment rétablir l'équilibre fi- 
nancier d’un système d'assurance 
qui sous le poids croissant des 
chômeurs et surtout des pré -re- 
traités (garantie de ressources) 
serait, sauf mesures nouvelles, en 
déficit cumulé d'environ 30 mil- 


étant déjà de 7 milliards de francs 
cette année. Les syndicats CfJ.T, 
CPJ3.T- P.O, CJF.T.C. et C.G.C., 
qui ont ébauché un front com- 
mun, ont, en dernière minute 
proposé un plan & trois volets (le 
Monde du 7 octobre) : des éco- 
nomies d’environ 7 milliards par 
réduction de «prfatinR droits, pla- 
fonnement des allocations, durée 
réduite d'indemnisation, aide de 
l'Etat de 10 à 13 milliards de 
francs y compris la contribution 
de solidarité des fonctionnaires, 
et majoration d’un point idlx mil- 
liards de francs) de la cotisation 
salariale mais aussi patronale. 
Cette solution, selon les syndicats 
a l'avantage de faire participer 
toutes les catégories : pas seule- 
ment les chômeurs dont les droits 
seraient réduits et les salariés qui 
verraient majorer L'effort contri- 
butif mais aussi les patrons et 
les contribuables. 

Pour le CJ7.P.F. qui a présenté 
un plan d'économies drastiques, 
portant sur 30 milliards de francs 
— en fait 15 milliards de francs 
selo n de nouveaux calculs de 
l 'UNEDIC — et prévoyant l’aide 
accrue de l’Etat, E1 ne peut être 
question de majorer les cotisa- 
tions patronales. Face à la grogne 
croissante des PJÆ.. le C.N.P.F. 
estime, que petites ou grandes, les 
entreprises ne pourraient suppor- 
ter un accroissement de charges. 
Toute majoration de cotisât ion. 
estime-t-il, accroîtrait les diffi- 
cultés des firmes et menacerait 
l’emploi, aggraverait le chômage 
et reposer ait le problème du défi- 
cit de iUNEDIC. 

Un compromis était pourtant 
espéré : un nouvel effort des 
syndicats pour accepter des éco- 
nomies supplémentaires et 
l'acceptation par le patronat, & 
court ou moyen terme, d’un léger 
relèvement des cotisations patro- 
nales. Côté syndical, les leaders 
confédéraux ont rappelé qu'ils 
étalent décidés à éviter un échec 
qui pourrait être désastreux puis- 
qu’il impliquerait l’intervention 
de l’Etat autorisé par décret, h 
réviser l’assurance-chômage. 

La veine, la C.G.C. et F. O. 
avalent en effet lancé de nou- 
veaux appels à la raison. M. Jean 
Menln, secrétaire général de la 
C.G.C. écrivait dans la Lettre 


confédérale : « Pour la première 
faü,Uspartenaires sociaux ncjp- 
çUnit un* accord de e régression 
sociale ». C’est ce (pii 
difficultés de la négociation . 
nous n'avons le chous W entre 
une très mauvaise solution et une 
catastrophique absence de solu- 
tion. La « très mauvaise solution » 
passe par des réductions du taux, 
de durée et des conditions dattn- 
button des différentes allocations 
versées aux demandeurs d emploi, 
ainsi que par une augmentation 
des cotisations supportées par les 
entreprises et les salariés. La 
e catastrophique absence de solu- 
tion » se traduirait par une « na- 
tionalisation » de IUNEDIC et. 
peut-être, des régimes comple- 
mentaires de retraite.» 

Pour notre part, concluait 
M. Jean Menln, « nous sommes 
prêts, quoi qu’il nous en coûte. 


parvenir ô ’la « très mauvaise 
solution ». Encore faut-ü que le 
CJfJPJF. veuille bien se résigner 
à accepter l’augmentation des 
cotisations que. de toute façon, le 
gouvernement lui fera supporter 
s’il n'y avait pas d’accord» 

Quant h M. André Berger on. 
U déclarait jeudi : s Tl n’y a 
jamais de situation insurmonta- 
ble. jamais d'ultime réunion. » « Si 
d’aventure les choses se présen- 
taient mal. la Confédération pren- 
drait une initiative en vue de 
relancer la négociation sous d’au- 
tres formes. » «Fuissent les diri- 
geants du CJtJPJF. comprendre à 
la fois leur devoir et leur intérêt. » 

La recherche d'un nouveau 
compromis pourrait se traduire 
par une concertation trlpartite — 
syndicats, patronat, gouverne- 
ment — ou un appel à ce dernier 
pour que les pouvoirs publics pré- 
cisent clairement l'apport finan- 
cier de l’Etat et les conditions 
qu’ils posent. — J.-P. D. 

NOUVELLES BRÈVES 

9 Le temple baptiste de Jéru- 
salem (dans la partie occidentale 
de la ville) a été complètement 




■ODIN 

36, CHAkIPS-ÉLYSËES - PARU 


détruit danjt la nuit du Jeudi 7 
au vendredi 8 octobre à la suite 
d'un Incendie qui a aussi détruit 
sa bibliothèque, mais n’a pas fait 
de victimes. Le porte-parole de 
la police a déclaré qu'il s'agit 
d'un k acte criminel ». Selon la 
radio, il pourrait avoir été com- 
mis pur des « religieux extrémis- 
tes juifs, hostiles à ce qu’ils défi- 
nissent comme le prosélytisme 
auquel se livre la congrégation 
baptiste». — (AJFP^ TJJPJ.) 

9 L'accord culturel franco - 
israélien est toujours en vigueur, 
dit-on au Quai d'Orsay, après les 
déclarations de M. Rosenne, am- 
bassadeur d'Israël, mardi 5 octo- 
bre, devant les membres d’une 
organisation juive. M. Rosenne 
avait dit. d'après l'Agence télé- 
graphique jutve que b les relations 
culturelles franco-israéliennes sont 
gelées, Paris n’ayant pas renou- 
velé raccord culturel qui venait 
a échéance en juin. » Cet accord 
a été conclu en 1959 pour une 
duree indéfinie, précise-t-on au 
Quai d Orsay. La France a sim- 
plement fait ajourner sine die, en 
Juin, la réunion, qui se tient tous 
les deux ans, de la commission 
culturelle franco-israélienne. En 
raison de l'invasion du Liban par 
le gouvernement français 
jugeait cette réunion inopportune. 

..• fo.g/kaori» que constitue 
te maintien de. la Guyane fran- 
paise comme département 
**2? tr f~* ner doit disparaître, a 
estimé le president du Guyana, 
M. Forbes Burnham. « Cave mut 
décolonisée », uSiïïi 

nJShrJÎ' a aJouté Je président 
Burnham au cours d’une confé- 
rence de presse à l’issue d’une 
/a^od, Ctoq j ourE aa Brésil — 

fiLr 

st Ü Blovnqviat 
o a gagné, ven- 

dredi 8 octobre, te rallye de San- 
«emo comptant pour le ctaam- 
P'onnat du monde de ia spécia- 
= - * ( ??T ancé le Finlandais 
Hazunu Mikkola (Audi Quattro) et 
lAUeniand de l’Ouest Walter 
Rohrl (Opel Ascona 400), leader 
au classement du championnat 
devant la Française Michèle Mou- 
ton (Audi Quattro). 

Les deux dernières épreuves du 
championnat sont le rallye de 
Cflte-dTvoire du 29 octobre au 
3 novembre et 1e RAC. de 
Grande-Bretagne du 20 au 25 no- 
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LIRE 


tessoaraen 
du travail 
futur : .. 

quinze mille c emplois 
d’initiative locale' » 
■sont destinés à capter 
- la : créativité économi- 
que et l'innovation 
sociale. 

{Lire page ÎV.) 

Mettez une puce < 
dansvotrernoteur:^ 

l'électronique .va . bïen- 
■ tôt envahir : l'aütomo- . 
bile. De multiples 
-réglages seront opérés 
■‘aütôniàTiquèrnent par. 
. des micro-processeurs. 
.Et; l'on pourra même 
« parier ». à son véhi- 
cule..; 

{Ure page VU 

là résutréctlon 
de Franz Rosenzwèîg : 

L'étoile dé la rédemp- 
tion, l'un des * grands 
textes dé là pensée 
juive, est. traduit en 
français, soixante ans 
après sa parution. 

• (Lire page tX.) 




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SERGE BIHANNJC 


L’Algerie regarde « Dallas » 

L’irruption de la célèbre famille Ewing dans l’Algérie socialiste et musulmane 
— et passionnée de télévision — n’a pas manqué de provoquer des remous. 
Fascination au départ et rejet progressif. 


■ U commencement. Dieu 
I. .avait donné à l'Algérie 
M - le désert, des collines au 
/■ pelage mauve, l'odeur 
' rl oursins qui remonte 
■ LB le soir de la mer et le Sé- 
JL B lecto — • qui est à peu 
prés le jus de fruit édé- 
HH mqye perfectionné par 
la Société nationale des 
eaux minérales. Et ü vil que 
tout cela était très bon. Beau- 
coup plus tard, comme les Algé- 
riens, à l'instar d'une bonne par- 
tie de l'humanité, s’enquï- 
qumaiem fermement après le 
.turbin, il leur dona3 « Dallas », 
un feuilleton supeiyitaminé, à 
raison de deux doses par se- 
maine. A Alger, une rumeur 
persistante assure que Dieu 
n'est pour rien dans celle af- 
faire, et que les Américains 
(toujours eux î) en patent ren- 
tière responsabilité : » Je te 
jure, ils nous en ont fait cadeau 
pour nous remercier de notre 
succès diplomatique dans la 
libération des otages de leur 
ambassade à Téhéran. • La 
R.-T.A (I) conteste évidem- 
ment cette version. Elle paie 
rubis sur l'ongle 3 500 di- 
nars (2) l’épisode, - chiffre cal- 
culé sur la base du nombre de 
téléviseurs recensés dans le 
pays, et en l'absence de tout 
gain publicitaire ». Vraiment 
un cadeau, lorsqu'on sait que la 
télévision britannique verse la 
modique somme de 210 000 F 
pour chaque rediffusion d'un 
épisode de la célébrissïme sé- 
rie (3). 

En tout cas, les Algériens ont 
su bien avant nous qui avait 
- tué » J.R. : ils connaissent par 
cœur tes tortue oses combines. 


la liste des amants de Sue Ellcn, 
les péripéties de la récente car- 
rière politique de Bobby et la 
nouvelle coiffure de Pâmé la. 
Auparavant diffusé deux fois 
par semaine, le feuilleton a re- 
pris après le ramadan, mais seu- 
lement le mercredi soir. La fiè- 
vre des nuits de Carême 
évanouie, Alger ressemble à s'y 
méprendre à une calme sous- 
préfecture. L'air est tiède; les 
gens fument et bavardent sur 
leur balcon, ou arrosent leurs 
plantes, et leurs voisins du des- 
sous par la même occasion. 
Rires et engueulades. A la télé 
s'achève un documentaire sur 
l’architecture arabe en Espagne. 
; « Tu vas voir, c’est bientôt 
l’heure de <■ dallas ». tout le 
monde va rentrer. » En deux 
minutes, les .balcons sont dé- 
sertés, les conversations 
éteintes. Dans chaque apparte- 
ment ou presque vacille la 
flamme bleutée du téléviseur. 

Aucune production étrangère 
— et la R. -T.A en diffuse parfois 
de fort bonnes — n’a jamais eu 
un tel impact sur le publie algé- 
rien. Impressionné, le Wash- 
ington Posi a envoyé un de ses 
fins limiers enquêter aux potes 
du Sahara, dans la riche et aus- 
tère capitale du Nfzab. * Ce 
soir, on joue * Dallas ». lui an- 
nonça un de ses interlocuteurs, 
■résumant ainsi avec sobriété le 
silence religieux qui pesait sur 
la ville et la présence d’innom- 
brables antennes de télévision 
hérissant les lignes harmo- 
nieuses des maisons du Sud (4) . 

Personne ne sait exactement 
combien il y a de postes de télé- 
vision en Algérie. Les enquêtes 


sur la consommation culturelle 
menées au tout début de la der- 
nière décennie, qui traçaient le 
profil classique d'un pays sous- 
développé où les médias se résu- 
maient pratiquement à la radio, 
sont aujourd’hui largement dé- 
passées (5). Ces dernières an- 
nées, de très nombreux foyers 
ont acquis un téléviseur (malgré 
leur prix : de 7 000 à 10 000 di- 
nars, alors que le SMIC est à 
I 500 dinars), grâce à des pa- 
rents immigrés, aux importa- 
tions massives et au démarrage 
d’une industrie locale d’électro- 
ménager. Tout laissé penser que 
cette tendance va encore s'ac- 
centuer et creuser le fossé entre 
les derniers héritiers d'une tra- 
dition orale et la masse énorme 
des jeunes scolarisés (la moitié 
de la population a moins de 
quinze ans, presque un quart 
moins de six ans !), qui ont pour 
héros,' comme ailleurs, l’abomi- 
nable Goldorak, l'incroyable 
Hulk et le détestable J.R. 


Télé-gynécée 

Très sensible à cette évolu- 
tion, l’Etat a beaucoup investi 
dans la télévision. • C’est le seul 
moyen de communication qui 
fonctionne du nord au sud. sou- 
ligne Azzedine Mabrouki, un 
journaliste à' El Moudjahid (6) 
qui travaille également pour la 
R. -TA. Les gens lisent peu la 
presse : El Moudjahid est fait à 
Alger et n’arrive que dans 
l’après-midi à Tamanrasset. à 
4 000 kilomètres de là. Tandis 
que l’image télévisée est trans- 
mise par satellite. Il n’y a pas 
beaucoup de pays qui utilisent 
un satellite à usage interne: 


l’Algérie, le Canada. l’Inde et 
bientôt le Pakistan. L’Etat a 
énormément investi dans le ma- 
tériel ultra-sophisiiqué dont 
nous disposons, avec mainte- 
nant un projet de télé par câble 
pour les villes du Sud. * 

Alors que beaucoup de gens 
ont pris l'habitude d'écouter les 
radios étrangères, surtout 
France-Inter et Monte-Carlo, la 
télévision est un monopole ab- 
solu de l’Etat et renforce 
constamment son influence au 
détriment d’autres moyens d'ex- 
pression traditionnels ou mo- 
dernes. Exemple ; Constamine. 
Taillée jadis aux mesures d'un 
orgueilleux rocher dominant les 
hauts plateaux, la cité éclate, 
sous la poussée de son demi- 
million d’habitants, en langues 
coulées de béton grisâtre, en 
constructions anarchiques. Ici 
se bâtit à grands renforts de mil- 
liards saoudiens la plus grande 
mosquée d'Afrique, un chef- 
d’œuvre de marbre et de bois 
précieux qui pourra rassembler 
douze mille fidèles. Mais l’uni- 
que salle de spectacle digne de 
ce nom est fermée à la suite 
d’une désastreuse tentative de 
rénovation, et il n’y a que cinq 
cinémas, plus la cinémathèque 
où se risquent quelques femmes, 
pour l’essentiel étudiantes ou ly- 
céennes. 

Comme le café, la rue, le 
Stade et la place publique, le ci- 
néma est en Algérie un lieu ré- 
servé aux hommes par des lois 
non écrites mais bien réelles, et 
François Chevaldonné note que 
« dans les agglomérations mo- 
destes de l'intérieur, l'introduc- 
tion de la télévision chez la pe- 


tite et moyenne bourgeoisie 
coïncide dans le temps avec la 
suppression des quelques 
séances spéciales organisées 
jusque-là par le cinéma local 
pour le public féminin -. 
Conscients du problème, les ani- 
mateurs de la cinémathèque de 
Constantine ont proposé aux ly- 
céennes des séances non mixtes 
de ciné-club. Enorme succès. Et 
froncements de sourcils dans les 
hautes sphères. - Il parait que 
vous avez des difficultés avec ce 
ciné-club de lycéennes ? - 
glissait-on discrètement aux or- 
ganisateurs. Après quelques al- 
lusions. les animateurs de la ci- 
némathèque ont jugé prudent 
d’arrêter l’expérience. 


« Ils vivent 
comme vous » 

- Même pour un milliard 
l’Algérie aurait acheté 
« Dallas -. affirme Abdou B., 
rédacteur en cher des Deux 
Ecrans. la revue du cinéma et 
de la télévision. Il faut remplir 
les heures de télé ou alors n’as- 
surer que deux ou trois heures 
de programme par jour. Mais 
le tournant a été pris il y a dix 
ans, et aujourd'hui il serait im- 
pensable que la télé ne fonc- 
tionne pas : elle est toute la vie 
sociale, elle n’a pas de concur- 
rent ! Des boites? Il n'y en a 
pas. Des ■■ restaus sympas - ? 
Il n'y en a pas. Des concerts ? Il 
n'y en a pas. Reste - notre - 
R.-T.A. 

Seule compensation à l’enfer- 
mement des femmes et à la pau- 
vreté des loisirs offerts à la jeu- 


nesse, la télé est une lucarne sur 
le monde étranger ; on se laisse 
fasciner par sa nouveauté, à 
condition d'y retrouver un théâ- 
tre d’ombres familières aux- 
quelles accrocher son identité. 
La famille Ewing. malgré ses 
Sietson. ses cabriolets sport et 
son nom de chewing-gum trop 
longtemps mastiqué, est d’abord 
la Sainte Famille, hors de la- 
quelle l’individu isolé - Cliff 
Bames par exemple - se décou- 
vre sans protection et sans res- 
source. - Les gens de 
- Dallas -, ils viivnt comme 
nous ! - s'exclament des patriar- 
ches dont l'autorité s’étend sur 
des fratries entières. Quand un 
Français de Levai lois, dont la 
mère habite Maiakoff. voit Jock 
Ewing manger ses œufs au ba- 
con en face de ses fils en cos- 
tume trois pièces et de ses brus 
en petit tailleur, H pense : - Us 
sont fous ces Texans. « Alors 
que la même scène n’a rien de 
tellement exotique pour des fa- 
milles algériennes rompues à la 
cohabitation de plusieurs géné- 
rations, quel que soit leur niveau 
social. 

JOELLE STOLZ. 

I Lire la suite page VII. ) 


(!) La Radio-Télé vision algé- 
rienne. 

(2) 5 000 francs environ. 

13> Précisions données par le ré- 
dacteur en chef de revue de la R -T. A. 

(4) Lesley Thorton. in le Wash- 
ington Peut du 1 2-1 2-S 1 . 

(5) Voir la thèse de François Che- 
valdonné sur ■ Le communication 
inégale -, Paris- V| U. mai !9“9 

(6) Quotidien de langue française, 
il tire à 200 OûG exemplaires. 













t 


a» 



SERGUEI 


A l'est de l’Elbe 


Dans l'article de M. Elienne 
François (le Monde Dimanche. 
26 septembre 1982).» l’Allema- 
gne de M"* de Staél ». l'auteur si- 
gnale le contraste entre l'alphabé- 
tisation dans l'Allemagne située à 
l’ouest de l'Elbe, déjà très déve- 
loppée au dix-huitième siècle, et 
celle de l'Allemagne située à l'est 
de l’Elbe, faiblement alphabétisée, 
ü ne discute pas les causes, mais 
la bibliographie citée attribue le 
retard au féodalisme. Mais il faut 
d'abord éclaircir l'expression ■ Al- 
lemagne située à l'est de l'Elbe •, 
car l'Elbe traverse Dresde, capi- 
tale de (a Saxe, « le pays le plus 
instruit de la terre -. seion M“ de 
StaëL II semble plus correct de 
parler des régions situées à l'est de 
la Prusse et du Mecklembourg ; ce 
sont les pays des Junkers, grands 
propriétaires terriens, où le ser- 
vage n’a été aboli qu'au début du 
dix-neuvième siècle, mais où l'éco- 
nomie et même quelques restes de 
législation sont restés féodaux 
jusqu'en 1945. 11 est évident que 
de telles conditions sociales ont eu 
une influence retardataire sur l'al- 
phabétisation de la population. 


d’alphabétiser leurs serfs, mais 
que, d'autre part, les populations 
s'opposaient à une scolarisation en 
langue allemande, sans avoir la 
possibilité d'être instruites dans 
leur langue maternelle. Mais cela 
semble encore être un sujet tabou 
pour les historiens allemands, et 
l'esprit français, très centralisa- 
teur. peut difficilement distinguer 
entre frontières politiques et fron- 
tières linguistiques. 


R EDLINGER. 
(Paris.) 


Le prix G 


Mais un autre facteur semble 
également important ; ces pays 
n'étaient que très partiellement de 
langue allemande : U y a des ré- 
gions autour de Poznan (Posen), 
Town (Thorn). Bydgorz (Brom- 
berg) et la Haute-Silésie qui 
étaient toujours polonaises. Mais 
les autres régions aussi avaient des 
minorités slavophones qui ont ré- 
sisté à la germanisation, sans pou- 
voir recevoir une instruction dans 
leur langue maternelle. Les Alle- 
mands les appelaient Kachoubes 
(en Prusse-Orientale, Wendes, 
etc.) Aujourd'hui ne persistent 
que les Sorabes de L usa ce, en 
R.D.A. Mais toutes ces régions 
étaient germanisées assez tardive- 
ment et d'une façon inégale : en 
1945, il y avait à Breslau (Wro- 
claw) cinquante mille habitants 
de langue polonaise. 


Tout débuta comme une ru- 
meur : on parla très vite du livre 
entre amis, entre collègues. Ceux 
qui ne l'avaient pas encore lu 
n'étaient pas les moins passionnés. 
Le livre semblait avoir ceci de par- 
ticulier qu’il faisait naître chez les 
mêmes personnes jugements et 
émotions contradictoires. Elles di- 
saient les personnages graves ou 
bien légers, le style serré ou am- 
ple. Vantaient la grande culture 
de l'auteur, apparente dam cha- 
que phrase, ou son extrême simpli- 
cité. 


Ensuite vinrent les articles des 
critiques. Un œil averti eut peut- 
être discerné un certain flou dam 
les appréciations portées, mais 
l’ensemble était très élogieux, et 
personne ne s'étonna lorsque le li- 
vre figura sur la sélection retenue 
par le jury du prix G. 


Par conséquent, on peut suppo- 
ser que, d’une part, les autorités 
féodales n'avaient pas l'intention 


Le jour où le prix devait être at- 
tribué. I*un des membres du jury 
se trouva dans une situation parti- 
culièrement embarrassante. Mal- 
gré des demandes pressantes, il 
n'avait pu obtenir de son libraire 
qu'il lui procurât le livre : l'éditeur 
répondait invariablement que les 
tirages étaient épuisés dès leur sor- 
tie. II semblait être le seul dans 
son cas, tous les autres membres 
pariaient avec enthousiasme d’un 
livre que, par crainte de paraître 
ridicule, il n'osa pas avouer n'avoir 
pas lu. 


C'est ainsi que. cette année-là. 
le prix G fut décerné par neuf voix 
contre zéro à un livre qui n'avait 
jamais été écrit. 


L ues buffets dans un i 
CÛDREBE 


ELISABETH RACINE 
( Sept. I9S1 ) 


Mélodinsjhj 

ts ncsTAUUHT -oirpcr A/l 


21, nie Beaubourg = 

(angle centre Pompidou) 
jusqu'à 22h même 1e Dimanche 


Compte joint 


/" épisode : Il y a deux ans, 
m'installant en province, j'oouvre 
un compte bancaire à la Société 
Générale. Un an plus tard, mon 
ami me rejoint et nous transfor- 
mons mon compte en compte- 
joint. 

Conséquence : le compte de 
Melle Jeanne Durand devient le 
compte de M. Pierre Dupont ou de 
Melle Durand. Mon prénom est 
escamoté, mais surtout il va de soi 
qu'il ne peut y avoir de compte au 
nom de Melle Jeanne Durand ou 
de M. Dupont, même si j'ai été le 
premier à ouvrir ce compte. 

2r* épisode : Nous déménageons 
et faisons transférer notre compte. 

• 1“ problème : L'employée de 
l'agence (informatisée alors que 
l'ancienne agnece. à Lille, ne 
l’était pas) m’informe qu'elle va 
avoir des difficultés à établir an 
carte bleue à mon bom et que si 
j’étais mariée, il n’y aurait pas de 
problème. Je me retrouve quel- 
ques semaines plus tard avertie 
qu'une carte bleue au nom de 
Jeanne urand est disponible à mon 
agence. Consolation : mon concu- 
bin reçoit un avis semblable au 
nom de Pierre Dupont. Les choses 
se sont heureusement arrangées... 

• 2“ problème : La S.G. nous 
établit des cartes Express. Nous 
recevons une carte chacun, la pre- 
mière au nom de Pierre Dupont, la 
seconde au nom de Pierre Dupont, 
cette dernière m'étant bien en- 
tendu, destinée... 

Nous en sommes là pour l’ins- 
tant et attendons la suite des évè- 
nements. 


[Ken entendu, l'intéressée ne 
se nomme pas Jeanne Durand ni 
son ami Pierre DuponL Mais leur 
identité véritable figure dans la 
lettre qui noos a été adressée.] 


e Cambodge : tous les bébés 
sont morts ». titrait un quotidien. 
Bien que l’histoire leur ait tendu 
plus d'une embuscade et que la 
vie n'ait guère été gentille avec 
elles, Kim et Chacha, mes jeunes 
voisines, ont eu plus de chance. 
Je les entends gratter à ma porte. 
Abandonnant l'idée de défendre 
contre tous le plus d'heures pos- 
sible de solitude tâcheronne, je 
me lève. Douces et modestes 
comme deux bêtes à bon Dieu, 
elles se glissent dans mon bureau. 


Kim est une jeune fille de six 
ans. D’Indo. où elle est née, elle 
n’a gardé qu'une petite robe vert 
sapent et des cheveux de soie 
noire. Chacha, deux ans et demi, 
est presque encore une petite bé- 
bée. Je fai connue alors qu'elle 
n'était qu'un tout petit paquet de 
laine. Coiffée en nid d'oiseau, elle 
a également l'air d'un oiseau 
tombé du nid. Mais, son lapin 
(d'appartement) dans les bras, 
déjà sa sœur accumule — ce tou- 
pet 1 - les coussins pour s'as- 
seoir au niveau de la table. Elle 
est charmante mais ce qu’elle est 
polluante I 


Nous avons des relations pitto- 
resques. J’avoue. Il fur un temps 
où plus les enfants étaient petits, 
plus ils me faisaient peur. Quand 
Chacha prenait dans sa main me- 
nue la mienne pour la serrer avec 
la force d’un boa constrictor, 
j’étais inquiet. Mais nous nous 
sommes apprivoisés er, si j'utilise 
le même rasoir que M. Gains- 
bourg. elles n‘en ont cure. 


• Précision : L’article du 
Scientific American sur le prin- 
cipe anthropique cité dans l'article 
de Gérard Klein * Les extra- 
terrestres sont parmi nous » 
(le Monde Dimanche. 19 septem- 
bre 1982), a été publié en français 
dans le numéro de février_l982) 
de Pour la science, U y était com- 
plété d'un intéressant commen- 
taire de M. Brandon Carter, maî- 
tre de recherches au C.N.R-S. 


Il était une fois... Pour le plaisir 
de faire plaisir, je vais une... fois 
de plus leur conter les fables de 
ma fontaine. Ne prétendant pas à 
l'originalité, je puise dans le réper- 
toire ; les classiques, il n’y a que 
ça I Bien qu'elles sachent tout sur 
les citrouilles changées en car- 
rosses. Cendrillon. Peau d’Ane. 
Riquet à la Houpe et le marquis de 
'Carabes (que je marie, au pas- 
sage. avec la fie Carabosse), Kim 
et Chacha sont folies de ces his- 
toires. Elles-mêmes aussi pleines 
de ressources que le Chat Botté, 
elles s’attendent toujours avec la 
même bonne volonté à le voir 






Tribus 


Deux correspondants qui portent le même nom et appartien- 
nent vraisemblablement à la même famille très nombreuse - 
l'un signe : « pèra de dix enfants ». r attire « grand-père de 
vingt petits-enfants » - ont vivement réagi, chacun de son 
côté, à l'enquête de Liliane Delwasse : e Les grandes a tribus » 
fie Monde Dimanche du 26 septembre). 


Le second se dit persuadé que nous aurons reçu <t un 
certain nombre de lettres conçues dans le même esprit » que la 
sienne. C'est-à-dire hautement défavorables. Il n'en est rien. 
Sans doute, dans les familles très nombreuses où on lit le 
Monde Dimanche, a-t-on mieux compris que. lorsque, par 
exemple, il est question du « nombre idéal d'enfants par 
famille», ê s’agit, comme ta suite l'indique. du nombre de 
rejetons que les Français estiment « idéal » et non d’une règle 
imposée par la statistique ou par le Monde Dimanche. 

Le premier correspondant « redoute, écrit-il. «t vous lisant, 
de voir la Caisse d'allocations fs milia (es vers er les prochaines 
mensualités contre le port obligatoire de soixante-douze mille 
nouvelles étoiles jaunes » parce que. dit-il. en décrivant les 
divers types de familles aisées pourvues de beaucoup d'enfants, 
nous nous livrons è des t dénonciations catégorielles ». 


A c es indignations, il serait facile de répondre avec la môme 
vivacité : rien, à première vue. ne les justifie dansune enquête 
où n'entre aucune dérision et que n’inspire aucune idéologie, 
qu’elle soit nataliste ou antinataliste. 


Il vaut mieux s'interroger sur le pourquoi des réactions de 
nos correspondants, li existe dans certaines très grandes 
familles un sentiment minoritaire. Elles étonnent, comme l'indi- 
quait Liliane Delwasse. Et perçoivent parfois cet étonnement 
comme une manifestation de rejet par une majorité qui justifie 
par l'ironie son égofsme foncier... Ainsi des e tribus * se 
referment-elles sur elles-mêmes en se persuadant que la mali- 
gnité les entoure. Elles se veulent — et sont très souvent — un 
exemple. Elles supportent mal d'être considérées comme 
l'exception. 


Réaction qui. n’en déplaise à nos correspondants, perd de 
sa raison d’être. De multiples enquêtes récentes montrent que 
malgré les vents et les marées des dernières décennies la 
famille , en France, se porte mieux que jamais. Même si elle a 
perdu, dans les rapports internes, son style patriarcal. 


JEAN PLANCHAIS. 


VOUS ET MOI 


Kim et Chacha 


disparaître * ... jusqu'à ce qu’il ne 
reste plus que son sourire ». Per-- 
rault ou Lewis Carroll pour elles 
c'est tout comme. 


t Si j’étais la reine ». m'inter- 
rompt Kim, d‘un air sucré, en fai- 
sant claquer la bulle de son Mala- 
bar comme je le lui ai enseigné. 


e La reine ? 


— ... Je me lèverais à 
9 heures et je prendrais mon petit 
déjeuner au lit. Je mettrais une 
robe à traîne et ma couronne, puis 
je donnerais mes ordres. À midi. U 
y aurait le déjeuner avec beau- 
coup de poissons. L 'après-midi, je 
Lirais (elle ne sait pas) mon Livre 
sur les lapins, assise sur mon 
trône. Puis, je changerais de cou- 
ronne pour regarder la e télé ». 


du papier avec une forcé terrible^ 
Ainsi, tirant la langue, explore- 
t-elle des sentiments dont elle ne . 
soupçonne même pas l'impor- 
tance. D'un crayon tâtonnent, elle 
cherche à améliorer les communi- 
cations, ne serait-ce qu’avec elle- 
même. Le (très) gros œuvre 
achevé, elle tient- à m'entraîner 
dans ses émotions. Elle me tend 
le dessin. Un sourire suave glisse 
sur son petit visage plat. C'est 
d'une grande laideur mais si sin- 
cère I Je souris à mon tour. Pas le 
cœur de la blesser. Si elle ne com- 
prend pas tout, elle & voit » tout. 
Eléphants s'abstenir ! 


Dans ses yeux café, un sourire 
caché. Chacha, plus opaque, sou- 
rit aussi mais se tait. Elle peut 
rester toute l’après-midi sans 
nous parier, mais amicalement, 
c Que fais-tu, bout de chou ? » 


Toujours très occupée à exécu- 
ter ses farces, Kim, qui n'aime 
rien tant que se grimer, surgir, dé- 
guisée en horrible créature pour 
nous crisper de peur, e Hou... I 
Hou... I » 


Chacha pousse un cri de souris 
étranglée. En dragon, sa sœur lui 
fait peur, en effet. Cette dernière 
éclaté de rire. Elle n'y tient plus I 
. Elle est bourrée d'électricité et sa 
joie explose comme un coup de 
tonnerre. Il y a des gens qui 
s’amusant d'un rien, e Au- 
jourd'hui, nous allons dessiner. » 


Bon, bon..., tout cela est très 
enfantin et peut-être bêta. Mais 
j'aime mes deux petites * Chi- 
noises » et leurs regards de deux 
et six ans. Ils me fascinent. Ce 
sont des jeunes personnes si pre- 
nantes, si surprenantes ! Au dé- 
but, craintives et tout,; sauf ra- 
dieuses, elles souriaient déjà mais 
à tel point que ça m'alarmait tant 
il crevait les yeux que leur pauvre 
rictus ri exprimait que leur désar- 
roi d'Asiatiques devant un monde 
sans bonté monde dont leur 
perception laissait, du reste, 
beaucoup à désirer. Mais désor- 
mais ça leur fait plaisir de vivre et 
le plaisant sourire qui accompa- 
gne, quand vient le soir, le minus- 
cule « au revoir » qu’elles me dé- 
cochent, non seulement signifie 
que je leur plais mais aussi que . 
nous sommes très contents tes 
uns des autres. 


Kim, qui construisait avec des 
livres et des cahiers une maison- 
natte sur la table e pour le cas où 
H y aurait des nains », lâche tout. 
L'idée lui paraît intéressante. Je 
distribue «feutres» et papiers. 
Chacha va se contenter de multi- 
plier lés zigzags en appuyant sur 
la table à la traverser. Miss Kim. 
qui sait tout de même écrire son 
nom - partout, hélas ! - ivre en 
secret d'augmenter son petit moi, 
va plus loin. D'abord l'immensité 
de ses désirs picturaux la para- 
lyse. Puis ce sont des pagodes 
aux toits incurvés qu'elle fait jaillir 


Sur le palier, Chacha dans . mes 
bras, je sens battre son petit cœur 
comme celui d'un moineau qu'on 
tient dans la main. Très digne, 
Kim me.tend, elle , sa main de ve- 
lourspâle- 


PIERRE LEULUETTE 


Dans le Courrier do Monde £h- S 
manche do 19 septembre 1982. 
j’ai pris cotmamancc »iw stupé- 
faction de la tetlre d’Albrectl 
Betz, universitaire et écrivain al- 
lemand. intitulée • Qui B* Jfin- 
ger 7 », Albrcchi Betz écrit : 

. (...) Aucun écrivain important ' 
ne se reconnaît en lia (— ) ». Il 
rait superbement ignorer, entre 
autres, Julien Gracq dont U t 
vage des Syrtes s'étale en somme 
sur certaines falaises de marbre... _ t 
Qui lit JÛnger? Des minière de * ; 
Français en particulier et, parmi - 
eux. beaucoup de jeunes (j* 1 - 

vingt-neuf ans) ; au reste, si per- - , 
sonne ne le lisait, j'imagine que tes < 
responsables du Livre de Poche et . ,, 
des éditions Gallimard/ Foi» B'an-. ~ 
raient pas la légèreté de le publier * 
en poche. '"J 

Sur te fond, comment peui-on ' 
•juger» un homme vivant sur tel “ 
écrit de 1925 ou 1930 ? Ce qui un-'- 
porte d’abord, c'est ntlnênure in- J : : 
leUrctud et spirituel tout an Joug r 
d'une vie ; alors qu'approche la fm . ; 
du parcours, la pensée jUngenesne '.*• 
actuelle ne peut , pas être récupé- 
rée par les conservateurs, contrai-' 1 -' 
remenr à ce que pense A. Betz, ' 
pas plus d'ailleurs que par tes lé-.'ei: 
vofutionnaires classiques. La . 
connaissance de certaines ttidi* t 
lions prémunit contre le ... 
déferlement des nihilismes pro-^ , 
docteurs des systèmes totalitaires ^ 
de ce siècle et laisse place i Tédo- "" 
j sion de valeurs qui. plus tard, « v 
fortifieront à .1 car tour en traifi- 
tions. 

DOMINIQUE BRÉGIROUX. - 4 

conservateur ■ 

à la Bfbiiotbigve nationale 
(Montreuil.) 


Médaille 


J'ai lu avec intérêt l'article ini!*.^ 
tulé - Le sergent d uifsurterie • * V’ T ' 
paru dans la rubrique ■ Généalo- 
gie » : du Monde Dimanche de 12 - ' ‘ 
septembre 1982. Pcnncüez-moi •• 
de répondre h une question que,v 
vous posez en fin d'article. Voua - •, 
vous demandez pourquoi ce aer: J - 
gent d’infanterie a reçu une mé- 
daille de la reine d'Angleterre. U ‘ 
réponse est simple. Vous précisez 
dans la colonne précédente qu’il ; - 
s’était embarqué pour te siège de 1 ' i- 
Sébastopol. La reine Victoria créa ' 
à cette occasion deux médailles. 
commémoratives. De toutes, tes,.'! 
- commémoratives » ce furent tes 
premières. Elles furent accordées - ' 
par la reine à tous tes soldais qitî v:r 
avaient participé à la guerre dép «- * 
Crimée, et concernèrent Tune la,'? 
Crimée et l’autre La Baltique. - >» 
Le port dé te première fut auto- -;! 
risé en France par décret impérial»:? 
du 26 avril 18^6 et 1e port de te -.:. 

- deuxième par décret du 10 juin 
1857. 

• -«.tu 

G! LD AS BERNARD, 


inspecteur génital , 

des archives de France. 


Leurs deux jeunes vies sont 
déjà si pleines de tournants que je 
donnerais beaucoup pour connaî- 
tre 1a suite de leur histoire. Mais . 
d'ores et déjà 'je m'interroge suri 
leurs pensées entortillées et ruiü- 
Vflre mystérieux qui est le leur. À 
quoi rêvant les petites filles - 
jaunes ? 


Réponse en forme de suite à te 
comm unicati on de -M. Fémandî^ 
Villacèque. retraité à Perpignan^ H 
(le Monde Dimanche du. 29 sepè- K 
tembre 1982). . : 

En somme, ü suffirait . qu'un: .3 
gouvernement fort et. décidé-/^ 
prenne un décret-loi; net. traw- ^; 
chant et -sans bavure : «Xê. wo»^ v 
nage entre fonctionnaires est m- ’!’! 
xerdïi. notamment . entre . 
enseignants. S'il est passé outre. ' 1,1 
l’un ou Vautré, au choix, pourra'* 1 
travailler sans traitement, ainsi il-'l 
ne sera pas procédé à Ja rtiétme.j:-. 
de 6% pour la .retraite, laquelle^-, 
ne sera donc légalement pas ., 
due. » !;• 

(Le. philosophe Onega y^JGàsset^' 
écrivait en marge d’un article de 
revue « qui tonnait contre te- 1 •’ 
danse : * Este lîpo no xabe ba£-> t 
iari+jyy - . , 

, RAOUL J. MICBEi 0 ^ 

•'•••V ; (Paris. J . 


fè. ^fcislon : M. Claude Assé^f > 
:zérâi : nous prie de préciser .que sa/ > 
lettre sur i’oflüan, publiée dâns'~ 
le Monde. Dimanche du I_9'éep£ * 
tembre 1982, était une reprise s rie * 
le mode ironique, d'e 'celle die- r. 
M. -Paul Gard (- OBitim>. S sep-.i* 
tembre): et . - visait à. défendre - , 
V occitan ... . 



m 


(ü 


> k r 




1Q octobre .i 962 . \ A: : UÊ!M(HiD£ülMAÎim 





Aidé par dès volontaires étrangers, un groupe de jeunes 
a, choisi TutOpié p&xr' réveiller un village abandonné 
sur le plateau du Cézalüër. 


L E hameau est mort en 1 947' 
avec Sa disparition . de la 
vieille paysanne qui entre- 
tenait, «aile depuis 1920, 
le dernier feu. -Moins de 
dix. maisons s e rrées l’une 
contre raûirë et mangées 

■ " presque foutes par la vé- 
gétation égayée de fram- 
boisiers 'et parfumée : dé 
menthe...' Là première, montée 
aù siècle dernier* avait, été bapti- 
sée » la ferme de .là misère 
Mirera hû doit son nom. ' 

: L’ACAYIJA ' ( Association 
pour la construction , et ranima- 
tion d’un village, inter national de 

jeunes en Auvergne) à jeté là son 
ancre voici maintenant trois ans. 
Elle avait le choix, car on trouve 
d’autres hameaux-fantômes pres- 
que à portée de fronde. • 

Chaque été;, ea juillet et - en 1 
août, la 1 vie retourne à Mizera. 
Des groupes ;se .relaient par 
rondes de cinquante. La liste des 
notions représentées est longue. 
Cette année, celles deTEst n’ont 
envoyé personne. C’est la -pre- 
mière fois. Jean-Louis Barlogis, 
le : responsable du village au mois 
d’aoüt. le regrette. «Le travail 
manuel est universel; il abat la 
barrière dû langage ». dit-il, dé- 
signant les jeunes, Écossais af- 
fairés à la construction d’un mur. 

A nas -côtés, le maire d* Anzat- 
le-Luguet (Puy-de-Dôme), Ro- 
ger BOyèr, . laisse entendre qu’il 
faudrait être bien sot pour refu- 
ser ceue oasis d'enthousiasme 
dans une commune en plein dé- - 
périssemenL Un crève-cœur. En- 
tre les deux dentiers récense- 
nients, Anzat-le-Luguet a encore 
perdu 72 habitants. Entaméçje- 
pûis ja guerre, ^inexorable dé- 
peuplement se traduit au-, 
jourd'hui par la présence de 
moins de 7 habitants au km 1 . La 
situation se répète i travers tout 
le Cézallier, une zone de pla- 
teaux, à plus de 1 000 mètres 
d'altitude, entre monts Dore et 
monts du Cantal. 

On rapporte qu'Anzat est la 
commune la plus ventée de 
France. En hiver, les congères de 
neige bloquent régulièrement les 
chemins et les routes. Presque à 
lui seul l'isole ment suffirait à ali- 
menter les. rêves de déport Dans 
le temps, les jeunes gens « mon- 
taient » à la mauvaise saison vers 
ta capitale pour - faire le ramo- 
.neur». Le fils de Roger Boyer 
sert aujourd’hui dans un café de 
Saint-Gerinain-des-Prcs. 


« Ça supprimerait 
peut-être 
les hôpitaux!» 


Epsodiques ou définitifs, oes 
abandons par vagues ont forgé 
des âmes résignées. Les- révérais, 
oat toujours été faibles. Lie der- 
nier semblant d'industrie vient de 
disparaître : trois ménages trai- 
taient 15 000 litres de lailen pé- 
riode de pointe. La coopérative a 
rapatrié cette activité dans son 
centre de Besse-en-Cbandesse, à 
30 kilomètres. Restent 70 agri- 
culteurs et 3 commerçants. Plus 
de maçon, plus de charpentier... - 

Quand O a fallu remplacer le 
boulanger, la commune s’est fen- 
due de 600 000 francs, afin de fa- 
voriser les conditions de travail 
du nouveau venu, et. parmi les 
di$ candidats au poste; Ta em- 
porte celui qui comptait le plus 
grand nombre d'enfants : quatre 
cosses de plus permettaient de 
saui’er la seconde classe du Vil- 
lage. 

On en est là à Anzat- 
le-Luguet. pays de célibataires et 
de vieux, pour lesquels rât recule 
de soixante-cinq, ans à . soixante- 
dix ans lape limite pour la re- 
mise des colis de Noël. Roger 
Boyer lâche, avec un humour re- 


foulé,' à l’auvergnate : « Bon an, 

_ mat an, on sé.faii nos soixarue- 
elnq à soixante-huit paquets. 
■ATors.- s’il fallait appliquer les 
nouvelles dispositions de la re- 
.traite!».- .. 

Devant une des maisons éven- 
tréesdp Mizera, un jeune 
homme, venu pour une paren- 
thèse de trois semaine# dans une 
aimée de militantisme en .faveur" 
du tiers-monde, constate, comme 
- stupéfait, qu’il a aussi à agir bien 
plus, près de sa porte. C’est la 
première découverte qui frappe 
-les «habitants de passage» du 
-hameau Roger Boyer s’insurge 
parfois en les informant des mé- 
faits de la décentralisation, qui a 
'fait descendre dam les régions 


Jean-Luc Momand, vingt-sept 
ans, le président de l'association, 
est le premier à glisser sur le su- 
jet, car il y a mieux à raconter. 
L’aventure de Mizera est d’abord 
née de la volonté d’un petit 
groupe de Clermontois qui 
avaient fait en commun, au dé- 
but des années 70. l’expérience 
d’un chantier international à 
Va uni ères dans les Hautes-Alpes. 
Séduits, ils décidèrent de momer 
leur propre chantier en Auver- 
gne. 

La vraie vie 

L’ACAVTJA voit ainsi le jour 
en 1974. 11 lui faut quatre ans de 
patience pour aboutir. La recher- 
che du village approprié prend 


Ferrand, ont été consultées. Ver- 
dict : trop fragile. 

C'est Jean-Louis Bessas. le 
facteur d'AnzaL, qui a exploré 
cette voie. Les idées doivent sur- 
gir en accord avec la vocation ru- 
rale de la commune. La recher- 
che tourne autour de l'élevage et 
de la transformation de produits 
agricoles : - // faut un créneau 
qui permette la vente aux parti- 
culiers. - Dès le départ, tous ont 
refusé l'exploitation du « cultu- 
rel» : comme l'explique Jean- 
Louis Barlogis, pas question de 
s'engager dans la filière touristi- 
que des • stages bouffe » où l'on 
s'amuse à dépecer le cochon. 

A Mizera. l'économie sous- 
tend l’idéologie. Le village sera 


temps, répète Jean-Louis Bar- 
logis. Ils étaient déjà • engagés 
dans l'autogestion * avec le P.S. 
lors du lancement de l'associa- 
tion. Mais ils tenaient à l'explorer 
sans bruit hors du champ des 
idées ; à la vivre - le plus pleine- 
ment possible -. La vie quoti- 
dienne sur le chantier est impré- 
gnée d’autogestion. Le séjour du 
mois d'aoùt réunissait quatre 
groupes indépendants : celui de 
Concordia, association de chan- 
tiers internationaux de jeunes, 
dont l’ACAVUA est le corres- 
pondant régional : celui d'un éta- 
blissement psychiatrique proche 
de Nancy composé de cinq ina- 
daptés mentaux accompagnés 
d’un éducateur; celui d'un Ivcée 





DANIEL J AN 


d’« en bas » les productions des 
montagnes : « Le saint-nectaire 
et les salaisons fabriqués en 
masse à 600 mètres d'altitude, 
ça ne vaut rien ! Qu’on nous aide 
à en faire davantage ici. Ça sup- 
primerait peut-être les hôpi- 
taux ! » Visiblement, il est heu- 
reux sur le chantier : cette 
jeunesse en truelles et' marteaux 
lui fait rudement plaisir:.. 

-rSes administrés se sont 
d’abord méfiés. Dans ceue so- 
ciété paysanne, imperméable aux 
initiatives spectaculaires, com- 
bien de doigts ont dû se visser 
discrètement contre les tempes 
en voyant débarquer 1’- opéra- 
tion Mizera » ! Comment imagi- 
ner qu’on puisse venir se poser 
sur une terre qui ne manque ja- 
mais de rappeler son ingrati- 
tude ? El des étranger^, eh plus... 

Aujourd’hui, des doutes, et des 
réticences rôdent, encore mais 
personne à Anzat-le-Luguet ne se 
plaint. .Sans doute parce que 
i’ACAVIJA a su toucher la sensi- 
bilité de la population. Elle a 
aidé à la rénovation du cimetière 
et rémis en route deux des fotusà 
pain de la commune. On échange 
des services avec plusieurs agri- 
culteurs : ceux-ci se détournent 
parfois du chemin des champs 
pour venir • boire le canon » et 
observer le travail de ces petits 
«ouvriers*. Les deux ou trois 
qui possèdent masure à Mizera 
espèrent sans doute réaliser une 
bonne opération lorsque le Parc 
naturel régional des volcans - 
acheteur pour l’association - 
leur fera des propositions, mais il 
paraîtrait inconvenant à tous 
d’évoquer ces espérances, totale- 
ment naturelles ici. car on y a le 
sentiment de propriété à vif. 


beaucoup de temps. Le montage 
financier également. Jean-Luc 
Momand et ses compagnons ne 
visent pas uniquement à remon- 
ter les murs défaits de Mizera. 
Ils souhaitent ancrer une activité 
économique dans le village dé- 
funt en y installant une famille. 
La vraie vie... Plusieurs projets, 
tous en liaison avec l’agriculture, 
passent au tamis d’études ser- 
rées. L'un, concernant l'apicul- 
ture, vient d’être écarté. La di- 
rection départementale de 
l’agriculture, l’école supérieure 
de commerce de Clermont- 


un jour autogéré! Peu importe 
quand... « Nous avons la vie de- 
vant nous, dit Jean-Luc Mor- 
nand. Nous nous sommes donné 
de trente à trente-cinq ans pour 
aller au bout. » Quelles formes 
revêtira l'organisation du vil- 
lage ? - Nous n’en savons rien. 
répond-on. Une seule certitude : 
il n’y aura pas de propriétaires 
privés. Une autre tout de même : 
Mizera ne vivra pas en autarcie, 
ce qui explique que nous ayons 
tenu à établir des échanges avec 
la population de la commune. » 
Les responsables de l'ACA- 
VI J A sont tous là pour long- 


écossais ; enfin, celui de l’ACA- 
VIJA. 

Ce dernier reçoit ses adhérents 
ainsi que les gens de passage : 
* On vient quand on veut et on 
part quand on veut. C'est notre 
loi. On s'y tient scrupuleuse- 
ment. bien que cela pose des pro- 
blèmes d'organisation. - Ce 
groupe réunit en son sein le - col- 
lectif • d'animation. Deux do- 
maines restent gérés collective- 
ment : le chantier et la taverne, le 
lieu de rencontre installé dans la 
première maison remise en état. 

L'assemblée générale de vil- 
lage (elle peut être convoquée à 


CROQUIS 

Rencontre 


- * Alors chère Madame, 

comment allez-vous 

aujourd'hui ? 

— On fait aller. Vous savez, 
quand on a le cœur, les reins err 
la mauvaise circulation que j’ai, U 
faut bien du courage. 

- Ah ça oui. Madame. Et 
votre mari ? 

- Toujours sans travail. Voilà 
six mois qu'il tourne en rond et 
qu'il m'empêche de faire mon 
ménage. Tout ça n'est pas drôle, 
allez. 

- Vos enfants travaillent 

bien à l'école. Vous devez en être 
bien fière ? 

— L'aîné ça va â peu près. I! 
n'a pas encore décidé ce qu'il 
ferait plus tard. Mais il n'est 
qu'en cours élémentaire, il a la 
temps. Par contre le petit me 
donne bien des soucis. Il me fait 
angine sur angine et en plus il se 
fart déjà remarquer. En mater- 
nelle. vous vous rendez compte I 
. - Bon, il faut que je rentre 
maintenant. Mon mari n'aime 
pas rentrer dans une maison vide 
et je n'ai pas encore préparé la 
soupe. Au revoir. — « A 
demain. » 

Les petites filles se séparent. 
Il reste encore sur leurs visages 
des traces fugaces de cette gra- 
vité un peu triste que donne le 
jeu. Tous les soirs, en rentrant de 
l'école, elles jouent à l'avenir. 

CHANTAL SENAQUE. 


tout moment à la demande d'un 
groupe) a établi au début du sé- 
jour les grandes orientations du 
travail et défini les horaires. Cha- 
que soir, le conseil de village, ou- 
vert aux responsables ainsi qu'à 
ceux qui le désirent, veille à leur 
application. - C'est aussi une 
instance de propositions, de re- 
cherche. d'échanges. Traduction 
simultanée en anglais pour les 
étrangers... Nous ne voulons pas 
d'exclus, explique Jean-Louis 
Barlogis. Chacun parle lente- 
ment pour que la traduction se 
fasse efficacement. J’avoue que 
nos réunions prennent parfois un 
rythme bizarre. Et puis, comme 
le mot autogestion est intraduisi- 
ble en anglais, nous prenons du 
temps pour l'expliquer aux nou- 
veaux. - 

A Mizera. on parle beaucoup ; 
- Un Tchèque nous a reproché 
un manque d'efficacité et trop de 
parlote. Mais les Polonais ne 
nous ont jamais rien dit de ce 
genre. Les jeunes des pays de 
l'Est nous intéressent, car ils 
sont ouverts à la vie collective. » 
Lorsqu'il expose « en ville » ses 
idées sur l'installa lion d'une pe- 
tite entreprise autogérée à Mi- 
zera, Jean-Luc Mornand enregis- 
tre quelques sourires en coin, 
surtout dans les administrations. 

Une lourde utopie, l'aventure 
de Mizera ? - Peut-être *, 
répond-il. envahi de tous les 
doutes qui peuvent naitre devant 
tant d'inconnues. * En tout cas. 
on la vit. Ça n'est déjà pas si 
mal. - Dans peu de temps, la 
première maison du village sera 
entièrement remise à neuf pour 
accueillir des groupes. Une 
deuxième, destinée à ceux qui 
lanceront l'activité économique, 
renaîtra bientôt aussi. Mizera est 
aujourd'hui un peu plus qu'une 
part de rêve. ■ 

LLIBERT TARRAGO. 



Kentucky Straight Bourbon Whiskey 


• evarrr». 


SBBSLij£2E5gSEi 




snsr-'v 


6 ans d’âge 






LE MONDE DIMANCHE - to octobre 1982 


ni 


EMPLOI 


Les sourciers 
du travail futur 


Destinés à encourager la créativité économique et l’innovation sociale 

mais utilisés aussi comme palliatifs du chômage 

les « emplois d’initiative locale »ont du mal à maintenir le cap. 


« ADG ET sympathique ? 
Encouragement à ceux 
qui font preuve d’un dy- 
namisme inventif ? Outil 
pour construire une so- 
ciété différence ?... Les 
emplois d’initiative locale 
(E. I. L.) - dont 

■Mja 1 5 000 exemplaires au- 
ront été distribués d'ici à 
la fin de 1982 - tiennent encore 
une place modeste dans la réalité 
française, mais on commence à 
pressentir qu’ils pourraient y 
jouer un rôle important 

Bambin-Stop... Un joli dessin 
plein de fraîcheur sur une demi- 
feuille de papier blanc. C’est le 
tract-affichette de la - crèche pa- 
rentale* et halte-garderie que 
des habitants de Marsac- 
sur-l'ïsle, petite commune voisine 
de Périgueux I Dordogne), vien- 
nent de créer pour leurs enfants 
et ceux du quartier. Les parents, 
mais aussi des amis, des voisins - 
de l'adolescence au troisième âge 
- viennent tour à tour s’occuper 
des enfants. Mais il faut un pivot 
à cette équipe, quelqu’un qui 
fasse le planning des présences 
bénévoles, l'économat et les dé- 
marches administratives, et c'est 
Anne-Marie qui en a été chargée 
par l’association. Pour cette pé- 
riode de démarrage, qui est un 
peu une aventure puisqu'il a fallu 
louer un pavillon, trouver des 
meubles, de la vaisselle, des 
jouets, sans avoir encore assez 
d’enfants inscrits pour couvrir les 
frais et payer le salaire d’Anne- 
Marie, l’association a obtenu un 
E.i.L., soit une subvention de 
36 000 francs, qui va sérieuse- 
ment alléger pour un an la 
charge du salaire d’Anne-Marie. 

- Nous avions appris par ha- 
sard l’existence de ces E.I.L par 
un article paru dans le journal 
Sud-Ouest. Début juin, j ai télé- 
phoné à la direction départemen- 
tale du travail : on m'a demandé 
d'envoyer mon dossier avant le 
12 juin, ce que j'ai fait. Il a été 
aussitôt transmis à un membre 
du grôupe départemental chargé 
des E.I.L et, le J" juillet, une 
décision favorable était prise. • 
Bambin-stop constitue, en ef- 
fet, sans hésitation possible, un 
de ces « projets de toute nature, 
économique, sociale, cultu- 
relle ». répondant » à des besoins 
non satisfaits jusqu'à présent ou 
valorisant des ressources inex- 
ploitées • ( 1 ) que le programme 
E.I.L. veut promouvoir. D'autre 
part, cette « crèche parentale > a 
de bonnes chances de s'autofi- 
nancer pour l'essentiel, une fois 
passée la période de démarrage, 
conformément aux exigences of- 
ficielles. Enfin elle répond égale- 
ment à ces dernières en fournis- 
sant du travail à une personne au 
chômage. 

Villeneuve-d’Ascq. dans le 
Nord. Des immeubles cubiques à 
perte de vue. Dans un apparte- 
ment perdu parmi les autres, la 
SCOT (Société coopérative de 
travailleurs) Auxiburo (2) réu- 
nit plusieurs personnes qui par 
suite d'accidents de la route ou 
de maladies ne peuvent plus 
exercer leur premier métier. 
Elles ont décide de lutter ensem- 
ble contre le chômage en créant 
une entreprise de * prestations 
de services en administration, or- 
ganisation. secrétariat pour pe- 
tites entreprises », en particulier 
pour commerçants et artisans. 
« On les aide à régler leurs pro- 
blèmes de « paperasses »... Parce 
qu’il existe une •« demande locale 
non satisfaite » dans ce domaine, 
parce qu'il s’agit d'une création 
d'activité pour des personnes 
* ayant des difficultés particu- 
lières d'insertion dans la vie ac- 
tive », parce que la SCOT est 
une forme nouvelle d'organisa- 
tion du travail, la petite équipe 
d’Auxiburo, qui démarre sans 
rien en poche, a obtenu quatre 
E.I.L. 

Beaurcgard-et-Bassac, un mi- 
nuscule village de Dordogne, n’a 
pratiquement pas profilé 
jusqu’ici de la manne touristique 


qui inonde une bonne part du Pé- 
rigord- Éloigné des vallées pros- 
pères, il n'avait plus guère que 
deux cents habitants quand Pa- 
trice, son jeune maire, a entrepris 
de lui rendre la vie. «• Nous 
avons obtenu un premier E.I.L 
voilà un an pour démarrer un 
service d’aide à domicile pour 
personnes âgées, mères de fa- 
mille... C'est un succès : il a 
fallu embaucher récemment une 
deuxième personne. Comme 
nous n'avons plus aucun com- 
merce. nous avons demandé un 
deuxième E.I.L pour ouvrir un 
cqfé-restaurant-êpicerie. » Ce 
dernier fonctionne depuis le 
1 er juillet dernier, tenu par un 
jeune couple las de la vie en ville 
et des horaires d’usine. 

» Nous avons d’autres pro- 
jets ; nous voulons attirer ici un 
tourisme populaire et ouvrir un 
atelier d'artisanal en bâtiment 
car nous manquons d'artisans 
par ici. » Pour les mettre en 
place, l'équipe enthousiaste et 
acharnée qui peu à peu se forme 


Landes, on a entrepris d’utiliser 
l'eau pure des rivières qui cou- 
rent dans les zones les plus dé- 
peuplées du département pour 
créer un réseau de petits élevages 
de truites. Il y en aura onze à la 
fin de cette année ; l’association 
les Aquaculteurs de la Haute- 
Lande qui les rassemble (4), 
vient de mettre en route une 
SCOP chargée de conditionner 
et de commercialiser l’ensemble 
de leur production. Sept E.I.L. 
leur ont été attribués cette année 
pour aider les initiateurs à passer 
les 12 à 14 mots que dure l'éle- 
vage d’une truite. 

Le département des Landes 
est de ceux qui ont su le mieux 
utiliser les E.I.L. pour lancer des 
initiatives économiques intéres- 
santes : relance de l’exploitation 
de la gemme des pins, utilisation 
des cimes de pins (jusqu’ici 
considérées comme des déchets 
encombrants), création d’une 
coopérative de charpentiers pour 
promouvoir la construction en 
bois. Ailleurs, en -Dordogne par 


Par rapport aux grands tra- 
vaux auxquels on a eu recours à 
diverses reprises, l'idée neuve est 
de partir des initiatives des ci- 
toyens et non de projets étati- 
ques. L'administration cana- 
dienne va ainsi financer 280 000 
emplois temporaires en cinq ans 
qui vont permettre des travaux 
d'amélioration de l’environne- 
ment, la construction . de bâti- 
ments communautaires, des acti- 
vités à caractère social, des 
services collectifs. 

Une bouffée d'air 


pour les jeunes 

Dans la foulée de cette pre- 
mière initiative, la plupart des 
programmes qui seront mis es 
oeuvre dans les années suivantes 
au Danemark, au Pays-Bas, en 
Grande-Bretagne, en R.F.A., en 
Belgique, ne chercheront à four- 
nir que des emplois temporaires, 
d’une durée généralement pla- 




dans le village et porte à bout de 
bras son renouveau aura peut- 
être à nouveau recours à des 
E.I.L. 

En Lorraine, c’est une entre- 
prise de méthanisation à partir 
ae déchets alimentaires qui va 
démarrer grâce à des E.I.L. Des 
universitaires nancéïens ont créé 
une association, Promotech (3), 
pour faire bénéficier des deman- 
deurs d'emploi de leurs inven- 
tions (dans les biotechnologies, 
l'automatisation des ateliers). 
L'expérience a déjà essaimé à 
Strasbourg et, prochainement, le 
fera dans le Nord et la région 
Rhône-Alpes. 

Autre initiative 
pour valoriser 

Innovations techniques et res- 
sources inexploitées : dans les 










b- V r 









exemple, on cherche, avec l'aide 
des E.I.L. à élever des escargots, 
â sélectionner des moutons 
adaptés aux terrains les plus pau- 
vres, à faire pousser du tabac 
blond et des fraises adaptées à la 
culture en coteaux. En Lozère, à 
réintroduire les rapaces utiles. 

Le point de départ des emplois 
d’initiative locale se situe hors dè 
France et remonte à 1971. A 
cette date, les Canadiens lancent 
un programme de lutte contre le 
chômage saisonnier qui sévit 
chez eux en hiver, le PIL, pro- 
gramme d’initiatives locales. 
L’idée de base est qu'il existe des 
besoins non satisfaits, des possibi- 
lités négligées, des travaux utiles 
qui restent en souffrance, et qu’il 
y aurait tout à gagner à faire 
faire ces tâches par les chômeurs, 
plutôt que de^ les laisser souffrir 
de l’inactivité tout en coûtant 
cher à la collectivité. 


HONORÉ 

formée à un an : une sorte de 
bouffée d’air donnée à des jeunes 
ou des adultes menacés de l’enli- 
sement dans un chômage perma- 
nent. 

Ces nombreuses expériences 
ont provoqué assez vite en 
France une réflexion, notamment 
en 1975, lors de la préparation du 
VII e plan. Les aspirations nou- 
velles apparues en mai 68 et dans 
la foulée, que les pouvoirs écono- 
miques et politiques s'efforcent 
de « récupérer » et de désamor- 
cer, s’infiltrent de plus en plus 
profondément dans la vie sociale, 
par différents canaux. Pour ne 
donner qu'un exemple, le groupe 
TravaÎLet. société animé par Jao-, 
ques Delors se prononce pour 
• la constitution, à côté de l'éco- 
nomie de marchés, et de l'admi- 
nistration. d’un « troisième sec- 



teur » n'ayant pas comme 
moteur le profit et visant à ta sa- 
tisfaction de besoins d’utilité pu- 
blique, en permettant de travail- 
ler et de vivre « autrement ». Ce 
secteur où seraient produits des 
biens personnalisés serait com- 
posé de petites unités décentrali- 
sées remédiant aux excès du gi- 
gantisme et du taylorisme, sous 
la ferme de « sociétés de travail- 
leurs associés » ou de coopéra- 
tives ouvrières de production 

Cette conception inspire très 
clairement le programme expéri- 
mental de création d'emplois 
d’utilité collective (E.U.C.) 
lancé au début de 1 979. La circu- 
laire du 5 avril évoque « l’aspira- 
tion à une plus grande qualité de 
/a vie », le » désir de relations de 
travail à l'échelle humaine, dans 
un cadre communautaire et de 
petite dimension ». Elle parle de 
tirer parti de « créneaux locaux 
jusqu'ici inexploités » pour « par 
exemple _. vivre au pays ». • // 
faut mobiliser l’imagination et 
l'initiative à la base, hors des 
sentiers battus », disent égale- 
ment les textes officiels. 

Cela suffit à donner sa raison 
d’être au programme - une aide 
mensuelle de 2 000 francs pen- 
dant douze mois - qu’on prévoit 
d’attribuer à cinq mille per- 
sonnes. La montée du chômage 
amène à loi donner on deuxième 
objectif : créer des emplois, et 
qui plus est des emplois durables, 
capables au bout d’un an de s’au- 
tofinancer. Cest beaucoup de- 
mander à la fois. L’expérience 
des E.U.C., comme ccUc des 
E.I.L., est marquée par des 
contradictions entre ces deux ob- 
jectifs,' et par le risque de « bana- 
lisation • qu’implique le souci de 
créer des emplois solides. 

Une première expérience, dis- 
crètement menée en 1977, avait 
révélé que ce souci conduisait ré- 
gulièrement à privilégier les pro- 
jets présentés par les collectivités 
locales, au détriment des petits 
groupes, aux assises fragiles et à 
l’allure souvent marginale- Les 
E.U.C. ne pourront donc être at- 
tribués qu’à- des organismes 
privés. 

« Pins c’est marginal, 
mieux c’est» 

Garde-fou qui ne. suffit pas 
pourtant à régler tous lés pro- 
blèmes : « Les administrations 
départementales, souligne une 
étude faite par des élèves de 
i’ENA, en janvier 1980, ont uti- 
lisé, pour collecter les projets, 
leurs réseaux d’information et 
leurs interlocuteurs habituels. 
Ces réseaux qui regroupent les 
associations ou institutions tra- 
ditionnellement en rapport avec 
l'Etat n'étaient pas' les plus 
aptes à révéler des actions inno- 
vantes^. Ces revendications d'au- 
tonomie. de convivialité, d'orga- 
nisation communautaire ont pu 
être associées... à la marginalité 
subversive... Dans quelques dé- 
partements, l'instruction com- 
mence même par une enquête des 
renseignements, généraux. * ■ 

Pourtant, une fois les premiers 
malentendus passés, certains 
fonctionnaires se mettent & ap- 
précier qu’on, leur demande de se 
comporter en partenaires ouverts 
au dialogue, fis sont xpieiques- 
uns à penser, comme Jean-Luc 
Crabol, de la direction départe- 
mentale dn travail de Périgueux : 
* Dire que. plus c'est innovant,, 
plus c’estmarginal. mieux c'est, 
dans une circulaire administra- 
tive, c’est extraordinaire ! Il faut ■ 
du courage pour fermer comme 
ça la porte aux notables et rou- 
vrir toute grande au margi- 
. naux... » 

Pour contrebalancer des* risti- . 
ccnces prévisibles, la Délégation 
à l’emploi, au ministère du tra- 
vail, s’était, aussi réservé la possi- 
bilité d’un certain nombre . 


d’E.U.C., en utilisant, pour repo- 
ser les expériences fcs plus nova- 
trices, des réseaux * extra- 
administratifs -, comme . le 
Centre d'information sur kÿ r -. in- 
novations sociales, la revue, ^lu- 
trement ; l’Atelier pour 2a ccéa- 
tion et l'expérimentation 
sociales^. j, 

Malgré ces efforts^Jes 
5 000 E.U.C ont profité en majo- 
rité aux associations bien assises, 
qui paraissaient plus capabte9.de 
maintenir les emplois créés >(5), 
et beaucoup de projets aida res- 
tent assez classiques. Mais les 
quelques réalisations vraiment 
novatrices constituent un ensem- 
ble suffisamment ‘ prometteur 
pour que l’expérience soit déve- 
loppée après le 10 mai i98U„ 

. Les E.U.C deviennent «dors 
EXL-, la subvention par emploi 
passe de 24000 â 56 000 francs. 
Dans la perspective de la régio- 
nalisation, l’impulsion du . pro- 
gramme aussi bien que nnsorâc- 
tion sont confiées dans chaque 
département à un groupe élargi ; 
on y trouve désormais, aux .côtés 
des fonctionnaires, des élus .‘des 
représentants des associa lions et 
de milienx sodoéconomiqBeà. 

Enfin, pour offrir des «némres 
concrètes, et pour dévdoppér le 
secteur public comme k souhaite 
une partie des milieux gouverne- 
mentaux, on multiplie le nombre 
des E.I.L. (15 wQ en qûwze 
mois), et on décide que les col- 
lectivités locales pourront en bé- 
néficier. ,v "■ 

Les exemples donnés au début 
de cet article 1 permettent "de - se 
faire une idée des différents 
types d’activités - qn’oD va Snsi 
soutenir. Le panoratda serait peu 

• près complet - au moins- .pour 
l'essentiel - à l’an y ajoute, les 
boutiques de gestion (il staff crée 
environ une par mois actuelle- 
ment), les petites entreprises 
montées pour aider à la réinser- 
tion d’anciens détenus (Pagûftr à 
Lille), de familles marginalisées 
(APARJE, Association périgour- 
dine d’action et dé recherche £ur 
l’exclusion, à Périgueux}, de 
jeunes au chômage (AP&EC, 
Association populaire d’initiation 
à la libre entreprise collective, 
dans k Nord) cm en difficulté (le 
chantier-atelier Canna, à Vjçllc- 
Aure, dans les HautcsrPyré&ées) , 
k Club loisir et sport CLES- 
Atefier à Saint-Denis, la Maison 
d’accueil des jeunes travailleurs 
- MAJT - à Lille, Eurêka* dans 
Je Val-d'Oise.,.). Citons 'égale- 
ment les •petites entre frisés 
culturelles mises en place par 
des équipes militâmes », paracu- 
Hèrement nombreuses, par exem- 
ple dans la ville dé Bergerac : 
Théâtre de la Gargouille. ^êl- 
chior (illustre) théâtre, Overiqok 
(organisation de concerts rùdf. et 
soutien à un groupe local "de 
rock} . Et les relances, sous {fonte 
coopérative, d'entreprises tffcpa- 
«es de fermeture, telhs. î&içis- 
cop â Hazebroucit f« Notre'pat- 
tron ne voulait plus de nous; on a 
décidé qu’on n aurait plus âr pa- 
tron. »/ Gïpksd â Hagéoôau 

- dans les landes.- . ui î « 

Sur k nombre, , fl existe -des 
E.I.L." très mtêriéssams et: ifau- 
tre...sans intérêt « Quinze mille 
emplois, c’est dérisoire par. rap- 
port aux deux milUons dr. chô- 
meurs. Un programme comme 
celui-ci né se justifie donc jque 
s'il se distingue très nettement 
deç -programmés 'dt -pleià'yeim- 
‘ploi -, reconnaît YVes .Meu- 
nier,- à la mission protnotion jde 
remploi u au ministère du, tra- 
vail (6).* Cette amée^ilafqllu 
miner une bataille épuisante ». 
. ajoute M. Alain dç -ftânpfon, 

. chef de. la mission. Tfiÿte 

• l'équipe, très motivée, a multiplié 
ks déplacements pour teateLde 

; maïnteair k cap sur Fespérimçn- 
rat^-«xrH^que^socialê.' ; ‘ ; 
..vMak,^véc.lVm>wrinre.dn 
gramme aiuccolteetmtés toçsZjes, 
-la préoccüpaticai derrëinpl«; fa 
souvent emporté. Ccnnmem 
ser -à une ' municipalité t- pièce 


10 octobre-! 982 ‘ - • LE. MONDE DIMANCHE 


. te 



slip 

Us 






On pourrait malheureusement 
en dire autant dés EI.L. obtenus 
par les grandes associations. Les 
projets sont suivent pea nova- 
teurs, cehti qiûToccape est rare- 
ment celuiquï en a finitiativc : 

- on retrouve le salariat et les 
conditions de travail classiques. 

' La formuie E.U.C./EJ.L. re- 
trouve son originalité lorsqu’elle 
est une prime — modeste maïs 
"souple et rapide - à nac idée fé- 
conde. portée par quelques per- 
sonnes qui manifestent use vo- 
lonté acharnée. C'est an pari sur 
Je minuscule ; on capte usé éner- 
gie & la fois infime et énorme; 
celle d’un projet « autonome » 
que f absence de moyens finan- 
ciers menace de faire avorter. 

. Celni, par exempte, de Mafié et 
Ambroise, accrochés à la réaiisa- 
lion d'un élevage d'escargots, à 
.., Montagrier en Dordogne, celui 
d’Olivier et Guy à Nontron. dans - 
te même département, mobilisés 
•par un projet dé trimaran pour 
-handicapés. 

Cette prime à l'esprit d’entre- 
prise des sans-capital, qui peut 
soutenir des entreprise chèques 
aussi bien que des SCOP ou des 
associations, est malheureuse- 
ment souvent disproporüocrvée 
par rapport aux besoins : •C’est 
■un traquenard, s'exclame Rabah, 
de l’Alma -Gare à Roubaix, ce 
quartier déshérité où les coopéra- 
■ rives se sont multipliées à P occa- 
sion de la rénovation urbaine. On 
dit - aux gens : allez-y. Ils se lan- 
cent. et ils se retrouvent par 
terre. Trente-deux mille francs, 
ça a l’air de quelque chose à pre- 
mière vue, mais quand il faut 
louer le local . acheter le maté- 
. riél, payer les assurances, le télé- 
phone. on a tout de suite le cou- 
' tenu sous la gorge /» Sans parler 
des charges sociales. Beaucoup 
de bénéficiaires d’EI.L. sont 
harcelés par tes souris ifargem. 
obligés de gaspiller use part im- 
portante de leurs énergies en dé- 
marches usantes. 


M 


•* que son projet n’a rien tflnnovant 

- •*-" l’E.I.L. qui lui permettra 
’ d embaucher un . jaroinier, un 
; pompier, un garçon dé bibtiothè- 
“• ! que de- plus alors que ces emplois . 
-\-sotrt utiles et. mettent les chô- 

- incurs au travail ? En novembre 

’ ’ et décembre 1981, lü % des ' 
B.LL. ont été- raflés par les col- - 
tectivités locales-. Si, depuis lors, 

' ‘‘la 7 proportion a sensiblement 
'bàiâé, pltxsteursariQiers d’E.I.L. 

- se sont cependant perdus dans les 
> sables du sous-êmpkri; et, qui 
: l>hisest, parfois,du clientélisme. 

La campagne menée pour ten- 
^ ter de redresser la barre à partir 
„ ^.dc la fin de 1981 a, certes, éli- 
_ miné tes cas plus choquants. 

‘ Mais ü reste les «habillages», 

. . .selon le mot d’André Delehedde, 
'député <f Arras (Pas-de-Calais) : 

' ; ; ainsi on cantonnier baptisé; pour 
faire novateur, animateur de Fes- 
J pace rural.. Même s les collecti- 
vités locales ont pu créer grâce 
" aux Eli; un certain nombre 
d'emplois intéressants, sinon très 
. neufs, une question fondamentale 
. .subsiste : « Est-ce qu’un emploi 
r dont la pérennité va être assurée 
' par r impôt correspond, à la dé- 
jnqrche des EJJL ? Où est Vint- . 

■ üdüve ? » André Delehedde, qui 
la formule, évoque a contrario te 
“ 'cqs de la Maison de la nature et 
. de Tfenvïronnement d’Arras : la ' 
'. uiomcipaGié soutient tes initia- 
; tivés d'une association mais ne se- 
. suWituc pas à rite. « Cela j>er- 
metàdes responsables de se for- 
mer ;ei op. peut mieux suivre • 
fifpoluîion des besoins de là po- 

- putation. *' Il n'y a, c’est clair, 
initiative que te temps d’üûçdé- 

. çision quand Coo cTée un poste de ' 
«r fonctionnaire » . Le programme . 

: > marche & reculons quand il mnl- 
tiplic ce type d’emplois. . 



. L’E-I.L. est pourtant une 
. bonne « tarte de vôsite » pour ob- 
tenir quelques avances bancaires 
ou des subventions complémen- 
. taires (7). Mais il est urgent id’al- 
ier. pins loin et d'organiser un ré- 
seau d'aides complémentaires sur 
plusieurs années. Faute de quoi, 
['investissement humain est mal 
utilisé. Ce devrait être lé rôle des 
appareils financiers de,« l’écono- 
mie sociale », mais on ne les a 
pas encore' vus sur le terrain. Ou 
si peu— 

Cependant, lès EI.L. vraiment 
porteurs d’avenir, qui font l'origi- 
nalité des. programmes, sont ceux 
qui assument fortement et de ma-, 
ni ère conjointe les deux termes 
: « initiative » et « local ». 

Le concept d’initiative, on Ta 
vu, perd sa substance quand il 
s'agjl d’un emploi fonctionnarisé 
ou institutionnalisé. De même, 
ira projet techniquement nova- 
teur aura un médiocre goût d’ini- 
tiative pour tes. ouvriers qui te 
mettent en- œuvre, s’ils te font 
dans, te cadre d’une entreprise 
classique. Sais être manichéen — 
il y a de très sympathiques pe- 
tites S-A-R-L où les rapports de 
■travail sont de meilleure qualité 
que dans certaines SCOP - on 
peut néanmoins penser qu’un 
projet.qui se réalise dans l'esprit 
du . « travail . associé » assure 
mieux que d’autres la * libéra- 
tion de l’initiative à la- base*. 
El, puisque 1e contexte politique 
le permet, d y aurait sans doute 
intérêt à ce que les textes offi- 
ciels situent clairement te pro- 
gramme E.I.L. dais cette pers- 
. pectïve, même si on garde de la 
souplesse dans l’application. 

Cria n’empêcherait évidem- 
ment nul de ces «nouveaux en- 
trepreneurs * d’exploiter ses sala- 
riés, une fois devenu grand et 
puissant ; mais personne ne pour- 
rait s’y tromper : les EI.L. ne 
sont pas un banal programme 
d’aide à la création d’entreprises. 

De nouveaux acteurs 
de là vie locale 

• Local »... Plus oa donne de 
poids à ce terme, plus te pro- 
gramme EU. révèle les virtua- 
lités qu’il contient. SU remonte à 
la. période qui a vu naître 1e slo- 
gan « vivre au pays » et tes régio- 
nalismes refaire surface, ce n’est 
pas par hasard. Plus encore que 
de répondre à tel ou tel besoin lo- 
cal, il s’agit de produire de la vie 
locale : de « capter » toute mani- 
festation de la volonté de vivre 
sur place pour l’aider à se réali- 
ser. Dans cette perspective, au- 
cun secteur n’est négligeable, 
qu’il s’agisse d’activités sportives 
ou théâtrales, de musique ou 
d'entraide entre agriculteurs. 

- Cet aspect « local » des ELL. 
se ressent très fortement sur 1e 
terrain : s'engager dans une acti- 
vité semble un peu partout être 
en même temps s’investir dans un 
territoire. Deux façons liées de 
« prendre sa vie en main » ; une 
manière, «««î de donner au pro- 
jet, aventure personnelle, sa di- 
mension sociale. A voir les 
échanges qui s’établissent entre 
Beauregard et Bassae, HRI (8), 
la direction départementale du 
travail, on perçoit que les E.I.L. 
ne prennent lenr vraie dimension 


Des « palmiers-éprouvettes » 
pour les pays arabes 

Pour pouvoir exporter arbres et plants dans le Golfe 
et en Afrique du Nord, un horticulteur hyérois 
a décidé de les produire en laboratoire... 


qu’insérés dans un système 
d’échanges et de soutiens multi- 
formes. On y trouve, en germe, 
une nouvelle génération d’acteurs 
de la vie locale, avec une éthique 
différente de celle des notables 
d’hier et d'aujourd’hui. Ce pour- 
rait être nn atout précieux pour 
la réussite de la régionalisation. 

_ Si, du moins, sont rectifiées 
en 1983 les erreurs de 1981- 
1982. Ce devrait être 1e cas : aux 
dernières nouvelles, ne seraient 
aidés en 1983 que les projets 
d'organismes privés. H devrait y . 
avoir entre cinq et sept milte 

EI. L. à attribuer, leur montant 
tourne autour de 40 000 F. Qn re- 
noncerait donc à faire du nombre 
pour avoir une approche plus 

. qualitative - * plus germina- 
tive », dit Alain de Romefort, qui 
pense que seront soutenus : 

— Les projets sociaux ou 
culturels présentés par des asso- 
ciations, lorsqu'il y aura une forte 
participation des usage rset une 
puise en charge au moins par- 
tielle dn goût par eux. Des sub- 
ventions publiques prendraient 
vraisemblablement te relais des 

EJ. L, maie les intéressés de- 
vraient maintenir leur contribu- 
tion financière. 

- Les projets mettant en va- 
leur des ressources locales ou des 
innovations technologiques dans 
une perspective d’initiative lo- 
cale : petits projets donc, mais 
qui pourront être d’un haut ni- 
veau technique. 

- Les créations de petites 
SCOP dans des secteurs « por- 
teurs » (mais vraisemblablement 
pas les SCOP nées d’un sauve- 
tage d’entreprise) . 

Il reste à faire un intense tra- 
vail de prospection et d'informa- 
tion, pour que tons ceux qui ont 
envie de « faire quelque chose » 
sachent qu’il est temps de s’y 
mettre. Ce qui est loin d'être le 
cas. R reste aussi peut-être à sti- 
muler l’envie de créer. Pourquoi, 
par exemple, ne pas préparer des 
projets des 1e lycée ? Entre pro- 
fesseurs et élèves.- Pourquoi pas 
des enquêtes, des stages ? C’est 
déjà commencé d’ailleurs : il y a 
quelques mots, quatre étudiants, 
au sortir de leur école, sont allés 
faire un stage pour aider une 
SCOP à se monter. C’était dans 
le Gard, il s'agissait de valoriser 
. te bris de châtaignier. Non seule- 
ment ils ont réussi à faire démar- 
rer la SCOP. mais deux ont dé- 
ridé d’y rester— . ■ 

MARIE-CLAUDE BETBEDER 

(1) Sekm les tenues du. dépliant 
• Vous avez une idée... réatïsez-ia - 
publié par la Mission Promotion de 
l'emploi On peut se le procurer, 9, rue 
Geotge&4>itard. 75014 Paris. 

(2) Auxiburo, 42-526, rue Baudoin- 
IX, Pam-de-Bois. 59650 Vdleneuve- 
«TAsq-TéL (20) 05-18-1 6. 

(3) Promotecb. 1. rue Graridvüle. 
54042 Nancy Cedex. Tfi. (83) 37- 
04-75. 

^(4)^ Airial, Mairie de Sabres, 40630 

(5) Une étude - la seule actuelle-' 
ment disponible - panant sur deux 
miDe cinq cents emplois créés, indique 
que plus de 88 % des organismes aidés 
étaient des associa bons. 65 % existant 
depuis S ans et dus. Cf. Travail et em- 
ploi. revue publiée par le ministère du 
travail, n» 12, juin 1982. Voir aussi sur 
les E.U.C. Danielle Rocard « Travail- 
ler autrement» dans le Monde du 
27 juin 19$Q. 

(6) Chargée de la gestion et de 
ranimation technique des E.I.L. 

(7) Le conseil régional du Nord, 
par exemple, aide systématiquement 
tes titulaires d’E.I.L. dans leurs dé- 
penses d'investissement. 

(8) Institut rural d'information. 
-Garaaka 24200 Sariat la Canéda. Tel. 
(53) 59-32-38. 


‘ N n’en compte pas moins 

■ ■ de trois milte espèces. 
j|| I Certaines se sont acclt- 
w H matées aux steppes, aux 
M I savanes et même aux 
H ■ hautes altitudes : 1e ce- 

■ W roxylon andicola pros- 

père dans les Andes, à 
| W^Ê plus de 4 000 mètres. 

Qualifié de « prince du 
monde végétal » par le botaniste 
Linné, le palmier a toujours été 
porteur d 4 une note d’exotisme, 
d’évasion, de vacances Ce qui 
explique sans doute l’engoue- 
ment de M: Godillot, cet indus- 
triel qui fit fortune dans la chaus- 
sure militaire, pour cet «arbre 
du désert ». Devenu maire 
d’Hyères, il fut à l’origine de la 
plantation intensive de palmiers 
dans cette ville. 

Déjà qoelques jardiniers 
d’élite depuis 1860, s’essayent à 
la culture des palmiers, notam- 
ment le phœnix canariensis, ori- 
ginaire des Canaries, qui, prospé- 
rant dans le Midi, prendra 
bientôt le nom de «palmier de 
Hyères ». 

La ville devient la capitale eu- 
ropéenne du palmier. En cette fin 
du dix-neuvième siècle, on estime 
à 40 hectares la surface horticole 
consacrée à cet arbre. A la veille 
de la première guerre mondiale, 
vingt-deux « palmiéristes » expé- 
dient chaque année un million 
deux cent cinquante mille pal- 
miers à destination, principale- 
ment, des pays européens. 

Mais la crise économique et 
les grands froids de 1 939 auront 
raison de cette culture intensive. 
En 1942. on ne compte plus que 
deux « palmiéristes ». Au- 
jourd’hui, ils 'sont trois. Parmi 
eux. Gilles Chastel, directeur du 
Gros Pin, fondé en 1 893 par son 
arrière-grand-père, Albert Geof- 
froy Saint-Hilaire. 

Voilà douze ans, la société du 
Gros Pin a passé un marché miri- 
fique avec 1e gouvernement du 
chah d’Iran pour les fêtes de 
Persépolïs : un millier de pal- 
miers washinglonia de 1,50 mè- 
tre à 3 mètres. Ainsi que des di- 
zaines 'de milliers de plants 
divers.- 

Douze jours de voyage 
suis encombre 

Du coup, Gilles Chastel 
■ (trente-deux ans) et son direc- 
teur commercial, Daniel Jacque- 
tnein (trente-huit ans), se sont 
lancés à la conquête des pays 
arabes : • Notre postulat était 
très simple : les pays du golfe 
Persique vivent en pleine muta- 
tion. Des voies de communica- 
tion. des hôtels, des bâtiments 
administratifs ou commerciaux, 
des palais, se construisent à une 
. cadence effrénée. Pour tous ces 
ouvrages, il faut une végétation 
d'appoint ou d'ombre Notam- 
ment des palmiers. Nous pou- 
vons produire un million et demi 
de jeunes plants d'ornement cha- 
que année... * 

Sans autre référence que sa 
tradition et son marché de Persé- 
polis, cette' entreprise « familiale 
et pragmatique ». qui empjoie 
quatre-vingt-dix personnes, réus- 
sit à se placer favorablement 
ftonQ un marché où la Californie, 
la Floride, l’Espagne et l’Itaiie 
faisaient jusqu’alors autorité. Les 
premiers contrats sont signés en 
1975 avec l’Arabie Saoudite, le 
Koweït, puis tes Emirats du 
Golfe, lè Liban, l’Irak. Les pre- 
mières expéditions ont lieu en 
1976. En 1980, les exportations 
représentent 10 % du chiffre 
d’alîaires du Gros Pin ; elles at- 
teignent 25 % en 1981 et, cette 
année, on prévoit qu’elles avoisi- 
neront les 30 %. 

C’est par milliers que les 
plants voyagent. - Le plus fré- 
quemment. explique M. Chastel, 
nous utilisons des camions frigo- 
rifiques. Les plants sont main- 
tenus à une température 
moyenne de 6 *C. Par suite du 
traitement antitranspiration 


qu’ils subissent avant le départ, 
ils peuvent affronter les dix à 


douze jours de voyage sans en- 
combre. Au-delà, les risques de 
perte sont plus grands et dépas- 
sent les 10 % généralement 
admis. • Aléas qui peuvent tenir 
par exemple au zèle d’un doua- 
nier saoudien découvrant dans le 
feuillage des plants importés un 
escargot qui ne figure pas dans la 
nomenclature officielle des • nui- 
sibles dont l'accès sur le terri- 
toire est autorisé ». D’où l’immo- 
bilisation de trois camions durant 
plusieurs jours à la frontière. 

Les risques sont moindres 
quand les plants voyagent en 
avion. Le plus gros envoi de ce 
type a été réalisé en 1978 : cinq 
mille palmiers de 50 à 60 cm de 
haut et une vingtaine de palmiers 
de grande taille. Mais !e prix des 
plants est alors multiplié par 
trois. Une coquette facture, 
quand on sait qu’un palmier est 
facturé au départ -de 40 francs 
(pour un arbuste de 40 cm de 
haut) à 8 000 francs (pour un ar- 
bre de cinquante ans). 


Du champion 
dévastateur 


Les répercussions du choc pé- 
trolier de 1 973 ont obligé les pé- 
piniéristes à faire pousser leurs 
plants en serre. La hausse des 
coûts tes a contraints à faire 
preuve d’ingéniosité. C’est le 
parti qu'a pris te Gros Pin, qui 
produit aussi une grande variété 
d'arbustes, de fleurs et de plantes 
décoratives. Gilles Chastel, ingé- 
nieur agricole, décida de tenter 
l'expérience in vitro : au lende- 
main de la seconde guerre mon- 
diale. des chercheurs ont guéri de 
nombreuses maladies (touchant 
le fraisier. la canne à sucre. l’œil- 
let ou la pomme de terre.) en re- 
produisant les végétaux en labo- 
ratoire. 

En 1979, il crée une première 
chambre de culture, de 1 0 mètres 
carrés : sous cent vingt tubes de 
néon, allumés seize heures par 
jour, des étagères à claire-voie 
sur lesquelles sont classés éprou- 
vettes et bocaux étiquetés et nu- 
mérotés. Plus de bouturage ni de 
semis. On prélève des cellules 
dans 1e méristème (le cœur) 
d’une plante ; on tes met en 
culture sur un milieu gélatineux 
comportant tous les éléments né- 
cessaires à la croissance. Bientôt 
apparaissent des parties vertes, 
puis des bourgeons, enfin des 
feuilles et des racines. La plante 
nouvelle est née. 

Le passage de l’éprouvette à la 
serre reste délicaL Mais des ré- 
sultats tangibles ont déjà été ob- 
tenus. Au cours de l'hiver 1979, 
1e laboratoire produisait cent 
soixante dix mille jeunes plants 
de gerberas (fleur à couper qui 
ressemble à une marguerite mul- 
ticolore). • Pour une quantité 
identique, il nous aurait fallu, si 
nous avions choisi une reproduc- 
tion par bouture. 1 000 mètres 
carrés de serre, dit Gilles Chas- 
te!. Il n'y a pas de comparaison 
entre le chauffage d'un labora- 
toire de 20 mètres cubes à 24 °C 
et celui d’une serre de 7500 mè- 
tres cubes à 18 *C. » En outre, 1e 
système permet une rotation des 
pians plus rapide... une véritable 
production horticole industrielle. 
» Et à partir d’une seule plante, 
on obtient au moins dix fois plus 
de jeunes plants que par la mé- 
thode des boutures. » 

Après l'ouverture en 1981 
d’une seconde chambre de 
culture, la production in vitro de 
gerberas, fougères ou strepto- 
carpus (plante d’appartement à 
clochettes bleues) se chiffre au- 
jourd'hui par centaines de mil- 
liers d’unités. 

Aujourd’hui cinq mille plants 
en moyenne sont exportés chaque 
année vers le Proche-Orient. 
Mais Gilles Chastel espère at- 
teindre à nouveau les pointes de 
19SÛ (vïngl mille) et 1979 


(trente mille). D’autant qu'aux 
marchés des pays arabes s'ajoute 
celui du Maghreb. 

Pour d'autres raisons et d'au- 
tres plants : sur les quatre- 
vingt-dix millions de palmicrs- 
daftiers dénombrés dans le 
monde, quatre-vingts millions se 
trouvent au Proche-Orient et au 
Maghreb. Or les pays d'Afrique 
du Nord sont atteints par le 
■ bayoud ». Cette mycose du pal- 
mier, dont les premiers effets fu- 
rent constatés il y a une cinquan- 
taine d'années au Maroc, détruit 
inéluctablement certaines va- 
riétés. Au Maroc, comme en Tu- 
nisie et en Algérie, certaines pal- 
meraies ont été détruites à plus 
de 50 % par le «bayoud». La 
plupart du temps, ce sont les no- 
mades eux-mêmes qui propagent 
ce champignon dévastateur en re- 
piquant des repousses ou en 
transportant de la terre se trou- 
vant au pied des troncs. 

* Là encore, la méthode in vi- 
tro peut être exceptionnellement 
intéressante estime Gilles 
Chastel. Les plants sains ne suffi- 
sant plus à régénérer les planta- 
tions, il faudrait une production 
intensive pour reconstituer les 
zones atteintes par le « bayoud » . 

Depuis trois ans déjà, des tra- 
vaux sont menés au Gros Pin en 
collaboration avec 1e Père Beau- 
chène, chercheur au C.N.R.S. 
(à Angers). La méthode est 
identique à celle utilisée pour la 
reproduction des gerberas. Mais 
le passage du « palmier- 
éprouvette* de son bocal à la 
serre ne se fait pas sans mal. Le 
pourcentage d'échecs reste en- 
core élevé : SOS en moyenne. 
Cela n’entame pas l’optimisme 
de Gilles Chastel : • Avec la mé- 
thode habituelle, il faut cin- 
quante ans pour produire un 
million de palmiers. Par la 
technique in vitro il ne faudrait 
pas plus de cinq ans ! » 

De quoi ramener le palmier au 
prix de la fougère... Pour le mo- 
ment, Gilles Chastel travaille en- 
core sur sept unités de produc- 
tion « traditionnelles » : 
35 hectares en tout sur lesquels 
prospèrent près de 2 millions de 
palmiers de 50 centimètres à 
3 mètres de haut. Ce marché 
n'en est peut-être qu’à ses pré- 
mices. 

Vénéré par les nomades qui le 
moment laghla (le précieux) le 
palmier est * arbre de vie » qui 
apporte en chaque oasis : nourri- 
ture, culture, bois de construc- 
tion, etc. Mais depuis plusieurs 
décennies, chercheurs et agro- 
nomes s’intéressent au dévelop- 
pement d’oasis • modernes ». A 
l’image de celles du Maroc ou 
d’Irak, celles du Nouveau- 
Mexique ou de Californie ont ap- 
porté des preuves concrètes de 
leur rentabilité. Vivant ■ les 
pieds dans l'eau et la tête au so- 
leil ». le palmier créé de vérita- 
bles réserves hydrauliques. Des 
puits se multiplient et l'effet de 
serre naturel dû à la couverture 
de palmes permet d’obtenir des 
rendements agricoles et horti- 
coles élevés : fruits, agrumes, lé- 
gumes, vigne, mais aussi coton de 
haute qualité. 

A l’instar des États-Unis. 
nj.R.S.S. favorise 1a multiplica- 
tion et le développement de ces 
oasis. Lors de la construction de 
grands barrages, notamment 
dans les plaines d'Azerbaïdjan, 
elles ont permis des cultures co- 
tonnières très modernes, de haut 
rendement et de haute qualité. 
Alors... après les palais de Ryad 
et les oasis maghrébines, 'les 
« palmiers-éprouvettes » hyérois 
pourront-ils aider à reconquérir 
d'autres - déserts agricoles » — 
européens ou français ? Gilles 
Chastel ne se prononce pas. Mais 
i! assure : - Celte technique sera 
au poil ü dans quelques années. 
Elle apportera une t cri table ré- 
volution dans t'horiicuisurc... ne 
serait-ce que sur le pian Je l'es- 
pace et de l'énergie. - m 

JOSÉ LENZ1NI. 


LÉMONDE DIMANCHE . - 10 octobre 1 982 





ÉLECTRONIQUE 




Mettez une « puce » 
dans votre moteur... 



Les microprocesseurs permettront 
bientôt de régler automatiquement 
le freinage ou la température, 
de déceler les pannes 

et même de dialoguer « de vive voix » avec son automobile. 



r* 



## ■ ■ ÉLECTRONIQUE va 

v I transformer l'automo- 
■ hile cf constituer un 
I argument de choix es- 
| i sentie! pour le consom- 
I j mateur. Ses princi- 
pales applications 

■ seront : les économies 
d’énergie, l’automati- 
sation de certaines 
fonctions, l’amélioration de la 
fiabilité et de la sécurité, la sim- 
plification de la maintenance, la 
recherche d’une meilleure com- 
munication entre l’homme et son 
véhicule, et entre ce véhicule et 
l'environnement. - Ainsi s’ex- 
prime Jean Lagasse, directeur 
des affaires scientifiques et tech- 
niques à la régie Renault Après 
les calculettes, les jeux vidéo, les 
jouets électroniques, l'électromé- 
nager. la téléphonie et tout le sec- 
teur de l'instrumentation, voilà 
l’automobile saisie par la fièvre 
du microprocesseur. 

Premier axe de recherches, la 
régulation électronique du 
groupe propulseur. Il s'agit de 
définir des capteurs propres à 
mesurer des pressions, des cou- 
ples, des vitesses, des positions, 
des températures ; en quelque 
sorte développer des instruments 
pour « ausculter » le moteur et 
augmenter son rendement. 
L'électronique permet de mettre 
au point des doseurs du mélange 
air-cssence. des régulateurs de la 
température du moteur, des sys- 
tèmes anti-cliquetis qui règlent 
automatiquement l'avance de 
l'allumage. Une nouvelle chaîne 
de communication va se mettre 
en place dans le véhicule : saisie 
d’information par les capteurs, 
transmission à l'intérieur du véhi- 
cule, traitement pour obtenir des 
valeurs de commande, envoi d’or- 
dres à des mécanismes actïon- 
ncurs. Des logiciels spécifiques 
assureront le traitement en temps 
réel de toutes les données. 

L'électronique doit permettre 
au conducteur et aux passagers 
de mieux savoir ce qui se passe 
sous le capot afin de réagir rapi- 
dement. Des capteurs donnent 
déjà des indications sur l'étal de 
certains organes (usure des pla- 
quettes de frein, baisse de la 
charge d’une batterie, eLc.) ; ils 
seront améliorés et reliés à des ta- 
bleaux de bord où l'affichage 
classique sera peu à peu rem- 
placé par des écrans à diodes 
électroluminescentes ou à cris- 
taux liquides. Dans certains cas, 
c'est une voix synthétique qui 
diffusera l'information. On peut 
imaginer, par exemple, que lors- 
que le filtre à air du moteur sera 
encrassé, celle voix avertira le 
conducteur en ces termes > Fil- 
tre à air encrassé, consommation 
augmente. •• L’alerte peut porter 
sur une augmentation excessive 
de la température du moteur ou 
une baisse inquiétante du niveau 
du carburant. Les chercheurs qui 
étudicnL ces applications de la 
synthèse de la parole veulent évi- 
ter que le conducteur ait à quit- 
ter la roule des yeux pour regar- 
der des cadrans. 

Le groupe P. S. A. présentera 
au prochain Salon de l'automo- 
bile un véhicule équipé d'un sys- 
tème de synthèse de la parole. En 
cas d'anomalies de fonctionne- 
ment de la voiture, une voix hu- 
maine reconstituée avertira le 
conducteur. Cette voix est com- 
mandée par des capteurs disposés 
sur les. principaux organes méca- 
niques. Les messages concernent 
lu montée en température du cir- 
cuit de refroidissement (- stop, 
température d’eau anormale -I. 
lu baisse du niveau d'huile 


f- stop, pression d’huile anor- 
male -j. d'usure des plaquettes 
de frein, la baisse de charge de la 
batterie, etc. D'autres messages 
apportent une aide à la conduite : 
portière mal fermée, oubli du 
Frein parking au démarrage, cein- 
ture de sécurité non attachée, 
baisse du niveau de carbu- 
rant, etc. 

Ces messages sont retransmis 
par l'autoradio du véhicule ou, 
s’il n’en possède pas, par un haut- 
parleur indépendant. Trois ni- 
veaux sonores sont prévus en 
fonction du régime du moteur. 
Le procédé utilisé consiste à met- 
tre en mémoire des parties de 
voix humaines qu'un microcalcu- 
lateur vient extraire et recompo- 
ser en fonction des informations 
envoyées par les différents cap- 
teurs. Le véhicule équipé, une 
505 Peugeot turbo injection, est 
le premier de ce genre en France. 
U sera commercialisé au début 
de l'année prochaine. 

L’augmentation du nombre 
d’informations qui arrivent sur le 
tableau de bord posera des. pro- 
blèmes de câblage et. de mon- 
tage, tant le réseau qui aboutit 
aux divers cadrans est complexe. 
Dans les futurs véhicules, c’est 
une centaine de mètres de fils 
qu'il faudra ainsi raccorder. Les 
chercheurs ont trouvé des solu- 
tions à ce problème : soit utiliser 
la technique du • multiplexage - 
qui permet d'envoyer plusieurs 
messages simultanément sur le 
même fil (technique utilisée en 
téléphonie), soit remplacer les 
fils de cuivre actuels par des ré- 
seaux de fibres optiques. Ces fi- 
bres ont une capacité de trans- 
mission très supérieure au cuivre 
et offrent l’avantage d’être insen- 
sibles aux parasites électriques 
car elles ne véhiculent que de la 
lumière. 


Revivre 
la situation 


l'avance, ou de commander auto- 
matiquement le dégivrage de la 
lunette arrière grâce à un capteur 
d’humidité. Les systèmes d’infor- 
mations sur le trafic ou l'état des 
routes, qui existent déjà chez nos 
voisins (I), pourraient être 
élargis à une foule de renseigne- 
ments pratiques : présence de 
concessionnaires dans le secteur 
traversé, possibilités de restaura- 
tion. de logement et de distrac- 
tion. il suffit pour cela d'un sys- . 
lème d'émetteurs et de 
récepteurs appropriés. 

Le domaine de la sécurité est 
particulièrement concerné par le | 
développement de l’électronique 
embarquée. Deux exemples, le 
freinage et l’éclairage. Microcal- 
culateur et logiciels peuvent, en 
cas de panne ou de disfonctionne- . 
ment d'un organe du véhicule, as- 
surer des solutions de secours 
sans que le chauffeur ait à inter- 
venir. Des ingénieurs ont ainsi 
mis au point un dispositif anti- 
blocage des roues en cas de frei- 
nage brutal. Un calculateur élec- 
tronique reçoit des informations 
d'un capteur qui surveille la vi- 
tesse de rotation des roues. 
Lorsqu’une de ces roues se blo- 
que le calculateur envoie des im- 
pulsions qui libèrent le frein pen- 
dant quelques millisecondes. Si 
le conducteur pris de panique à 
la vue d*un obstacle enfonce de 
toutes ses forces la pédale du 
frein, cette très brève interrup- 
tion de la pression sur les disques 
suffit pour débloquer la roue. Le 
véhicule conserve sa trajectoire 
alors qu'il serait dangereusement 
déséquilibré si la roue restait blo- 
quée. 

Pour l'éclairage, certains labo- 
ratoires ont mis au point des sys- 





*VI 



ternes basés sur des cellules 
photo-électriques qui allument 
automatiquement les lanternes 
lorsque la lumière ' extérieure 
baisse ou qui commandent le pas- 
sage des feux de route aux feux 
de croisement et réciproquement 
si un véhicule arrive en sens in- 
verse ou non. Un autre système, 
le - correcteur d'assiette électro- 
nique «permet, grâce à un cap- 
teur situé sur les bras de suspen- 
sion, de modifier l'inclinaison dés 


projecteurs en fonction du char- 
gement du véhicule. Cesi une 
version moderne , de f astucieuse 
tige dé réglage qui avait fait son 
apparition sur les*2 CV Ci- 
troën (2). 


freinage on la conduite (d'auiam 
plus qu'il n'est pas évident que 
te conducteurs acceptent de s’en 
remettre à un automatisme).. . 


Parler à sa voiture 


Un marché d’avenir 


L'électronique devrait faciliter 
la maintenance des véhicules par 
les mécaniciens grâce à des sys- 
tèmes de diagnostic et de 
contrôle automatiques. Déjà, en 
raccordant une » prise diagnos- 
tic • installée sur le véhicule à 
des bancs d'essais, on peut obte- 
nir des informations utiles sur le 
niveau d'usure des pièces ou des 
défaillances mécaniques et élec- 
triques. Ainsi, sur des boîtes de 
vitesses automatiques à com- 
mande électronique de certains 
modèles de la Régie, en auscul- 
tant la mémoire du microproces- 
seur, on peut déceler une éven- 
tuelle défaillance d'un des 
capteurs qui commandent le pas- 
sage des vitesses. Fini l’écoute du 
jeu dans les pignons î 

Cette possibilité de mettre des 
informations en mémoire permet- 
tra de régler le problème des 
pannes qui se produisent unique- 
ment à chaud (lorsque le véhi- 
cule roule) et non à froid (quand 
son propriétaire va voir le gara- 
giste). Le réparateur pourra « ns- 
vivre • la situation de panne alors 
qu'il a plutôt tendance actuelle- 
ment à rassurer le client en lui in- 
diquant que son véhicule 
- tourne comme une montre • 
ou, pire, à changer des pièces qui 
fonctionnent parfaitement 
L 'évolution technologique en- 
traînera une amélioration du 
confort du conducteur et des pas- 
sagers. Certains dispositifs per- 
mettront de maintenir dans l’ha- 
bitacle une température 
constante, programmée à 


Comment réagira le consom- 
mateur lorsqu'il soulèvera le ca- 
pot de son véhicule et trouvera 
des ensembles de boîtiers ren- 
fermant des composants élec- 
troniques, noyés dans de la ré- 
sine pour des raisons de 
fiabilité, boîtiers irréparables 
qu'Ü faudra changer lorsqu'ils 
tomberont en panne ? Qu'en 
pensent les réparateurs qui. 
dans leur grande majorité, ne 
sont pas formés à l'électroni- 
que ? Il faudra pourtant s'y ha- 
bituer. Aujourd'hui, l'automobile 
ne représente qu'une faible part 
du marché total de l'industrie 
électronique : 6 % aux États- 
Unis pour un marché global de 
6 milliards de dollars. 4 % au 
Japon pour un marché de 3 mil- 
liards et demi de dollars. 

Mais les experts prévoient 
une percée rapide de cette élec- 
tronique « embarquée » ■ 

D'après eux, la croissance 
annuelle moyenne du marché 
français jusqu'en 1985 devrait 
être de 53 % pour les dispositifs 
de contrôle du moteur et de la 
' transmission, de 23 % pour la 
production et la distribution de 
l'énergie dans le véhicule et le 
Câblage, de 46 % pour (a métro- 
logie (mesures diverses) et de 
24 % pour les dispositifs amé- 
liorant l'environnement et le 
confort. D'ici 1985. 85 % des 
systèmes d'allumage et 45 % 
des systèmes de carburation de- 
vraient être électroniques (1 1. 

La régie Renault ne s'y est 
pas trompée et s'est engagée 
sur ce créneau prometteur en 
s' associant avec le groupe amé- 
ricain Bendix, pour créer, à Tou- 
louse, une filiale commune. Re- 
nîx (51 % Renault et 49 % 
Bendix). Son chiffre d'affaires 
devrait passer de 207 millions 
de francs en 1982 à 700 mil- 
lions en 1985. Renix produit, 
pour Renault et pour d’autres 
constructeurs, des allumages 


électroniques (660 000 unités 
vendues en 4982), des boîtiers 
de commande électronique dé 
boîte de vitesses (60 000 
unités, dont une grande partie 
destinée à la version -américaine, 
de la R9, ta Renault Alliance) et 
des systèmes anticliquetis. 

Un autre dispositif électron!-, 
que, le Normalur, est destiné à. 
maintenir le véhiculé à une vi- 
tesse constante programmée 
par le 1 constructeur: D'après Ri- 
chard Tillié, P.-D. G. de Renix, 
ce produit marche très bien aux 
États-Unis, mais moins bien en 
France, car nous ne . sommes 
pas assez disciplinés, pour 
conserver la même vitesse pen- 
dant des kilomètres '((nême sur 
autoroute), malgré les écono--- 
mie!» de carburant- que cela en- 
traîne. 

Seule ombre à ce tableau : 
les composants, qui représen- 
tent plus de la moitié du prix de 
ces produits, ne .sont pas fabri- 
qués en France mais importés _ 
des États-Unis, ce qui augmente ‘ 
d'autant la part de matériel 
étranger entrant dans la réalisa- 
tion d'un véhicule « français ».■ ' 
Uns part déjà très importante et. 
qui inquiète nos équipementiers. 

A cette objection, Renix ré- 
pond s Si nous trouvons ici les 
mêmes composants au même 
prix , nous achèterons fran- 
çais. » Les mesurés annoncées 
récemment' pour relancer la fi- 
lière électronique (2) 
permettront-elles de modifter. 
cet état de fait ? 


Il y a encore plus élonnànt. 
Avez-vous déjà essayé de parlera 
votre Voiture ? Peut-être quand 
elle était en panne et que . vous 
pestiez - contre la mécanique. 
Mais la plupart du temps vous 
n’y songez pas. Cela pourrait 
changer. La régie Renault vient 
de présenter un véhicule' expéri- 
mental qui obéit à la voix de son 
propriétaire. -Exemples de com- 
mandes : * ouverture portes *. * 
• montée vitre droite ». « essuie- 
glaces ». « dégivrage •». * feux de 
route ». etc. Lé dispositif électro- 
nique à microprocesseur est ca- 
pable de reconnaître vingt-deux 
« formes » acoustiques corres- 
pondant à autant dé commandes, 
au total une centaine de mots dif- 
férents. Le système est program- 
mable. Chaque conducteur doit 
enregistrer une première fois scs 
ordres pour que l’appareil puisse 
ensuite les reconnaître. Il dispose 
pour cela d'un micro-casqué qui. 
lui laisse lé» mains libres pour va- 
lider {'enregistrement en piano- 
tant sur un boîtier de commande 
ressemblant à une calculette. Se- 
lon les ingénieurs de la Régie, la 
commande a été reconnue dans 
96 % des essais,' non reconnue 
dans 3 % des cas et confondue 
dans 1 La proportion d’échecs 
est faible, maïs elle empêche 
d'utiliser, ce système pour des 
commandes vitales comme, le' 


Qadesx Pintéréc decettt inno- 
vation ? D’après ses promoteurs, 
elle peux apporter une aide pré-; 
creuse à certains handicapés phy-; 
sîques. Ainsi en République fédé- 
rale d’Allemagne le groupe- 
pharmaceutique qui avait aûçsur 
le marché la . Thalidomide fi-; 
nance des études de ce type. Re- 
nault, de son côté, estime qüfc le; 
marché potentiel national es£ de; 
10 000 à 15 000 véhiculée N^ais 
les constructeurs d’automobiles 
ne sont pas uniquement des phî- 
lanihropes. Leurs études né ren-, 
drpnt pas seulement service aux/ 
conducteurs. Elles auront des! 
prolongements dans deux $ec-: 
teurs .très; -prometteurs :.-Ta bu- ; 
reautique (commande vocale de : 
machines de traitement <de ~ 
textes) et i’auKmretisatiott de là: 
production industrielle (cdm-* 
mande de machines outils et dei 
robots}-. Comme quoi, sam nous! 
en douter, nous. sommes. parfois , 
les cobayes involontaires des mu- 
tations technologiques... • 


RICHARD CLAVAUD. 


CI} Ea République fédérale <TAIlo ' 
magne les. amamabiKstes peuvent rtcc-> 
v«r snr un récepteur radio .FM .djp»-; 
santd'nn canal particulier des ' 
messages diffusés peu les services ofTi- 
cïeû chargés dî: fa Banretmacc du /*■_> 
seau rentier « des informations 'snr fa ' 
météo. -, ..! 


. (2} Pour où description prëcfef de; 
certains systèmes; ' voir -riftnaMrion'. 
électitmHp» » dans Seifncë « Kl g, tocs ' 
série : «l'Ante I982-!99p -/ B* )39.| 
juin 1962. * m : ■ 


(I) Chiffres cités d ans Les. 
Marchés européens de l'êlectroni- 
que 1980-1 98S. Étude BIPE (Bu- 
reau d’information .et de prévision 
économiques) - Eurotronique. 
BIPE : 122, avenue Charlcs- 
de-G nulle. 92322 Neuilly, Cél. : 
747-11-06. 

1.2) Le Monde des 30 ‘juillet et 
31 août 1982. 


Désbouqumsparmffiersl 

LES CLASSER, LES RANGEA 7 

.rayonnages; étagères : 

A VOS MESURES •!. 

. Equipez tout un mor 
pour un budget - 
INCROYABLEMENT MODESTE 


Edité pwTaS.AJl.Li* Monde 

Gérant • i 

André UttNNM, Aww da Ji'putobcatwA • 
. A/taens directeurs.- . ! 

^ r'I|èBql»w fi«w«ert9sr»82} < ^ 


s ^RMlfR0Y ^ 


C-j. . Impriment ? Jgtm 
do ' « Monde • -1 a tllM 
S,r. des Irafiess. 

1 PAA2S4& - ' 


« le Monde., du 29-3-1978 
T6L : 546-57-46 (Mètre Alfas). . 


Repndactioir interdit? * ioaxmprles^ 

sauf accord m avec PadmûtisirnJioit . . .i 


Crirntm'iTiop paritaire -des jparntux ; 
• ci pnbHrâûom. .tf* 37 437. 

&SN : 0395 - 2037 . i 


lOoctobre 1982 - 


LE MGNDE DIMANCHE 

• -1 d- 


^sa 


J58W- * ■*' 







CRIBLE 


PAR ANNIE BATLLE 


\ A SUIVRE 


Musée au féminin 

.. Les 3 000 mVd'yn ancien 
entrepôt de Bonn ont £té 
transformés en musée t pour 
te protection et la diffusion de J : 
' /'a/ï sous ses formes lèspkts 

-modernes . et- féminines » . 

' Quatorze organisations, de. ' . 
femmes ÿ ont réuni leurs 
efforts. La majeure partie, de ~ 
r espace .est dévolue . è des 
- sculptures, des maquettes 
,if architecture, des peintures, ' 
des tissus!! S y a aussi -une 
boutique/de santé, tai maga- -• 
zine, une agence et uhè orga- 
nisation d'entraide; des cours 
d’histoire de l'art. U y a peu de : 
■visiteurs mfiles : -a Les- _ 
hommes semblent . effrayés. 
Ceux qui franchissent le seuü 
se sentent pourtant tout è fait 
bien.» ensuite ». St M* Pit^ 

. zen, urne des fondatrices du - 
Frauenrnuseum. (International 
i Herald Tribune. 181, avenue 
Charles-da-GauUe, 92200 
‘Neurfl^sur-Stàne téi. : 747- 
12-65). . • ' " 

Environnement et santé 

Le -nombre de . maladies 
graves ep Norvège varie selon 
les . conditions géographiques 
et cfimatiquas, ainsi que là 
nature du soi. C'est ce 
qu'affirment des r ap p o rt s du 
Centre d'études géologiques 
de Norvège (N.G.Ü.K Une des 
corrélation* prouvées jusqu'ici 
con c ern e la sclérose èh :pte- 
ques : la matatfa est plus fri- >.■' 
quente dans les régions où le - 
sot renferme beaucoup de cui- 
vre ; e^ ver» également avec 

■ t'eititude. H y a une cohéiatibn : • 

' entré la fréquence de cancers 
du poumon et la présence 
d’un iâëment très rare, le lan- 
thane. (Norinfotm, B .P. Sen- 
trum, Oslo 1, Norvège xéL : 
-*vW2) 11-46-85). 

; ; ’ ’ ‘ j 


v: boîte a outils 


Economie nfannele 

1. Suède : économie biao- 
: che 

- Dans un petit fiwe qui fait 
le point de ses travaux en 
' cours (The future Works}, le 
[secrétariat suédois d* études 
prospectives rend compte dé 
son pro g r a mm e « Fdréêmông 
'■and PoBticat Planning for the 
Future». (prévision et . pro- 
gramme politique pour te 
futur) et proposa un autre 
. modèle pour la Suède. Celui-ci 
repose sur la vkafisaôon de 
Véconomie informelle Icefta 
qui échappe au système éco- 
nomique dominant). Contrai- 
rement i la plupart des prévi- 
sions, . les prix des services .. 
augmentent et . ceux des tâans 
diminuant. Du coup, te* Ser- 
vices sont négligés par le sec- 
teur pnvéet ne sont pris an 
• charge que par le secteur 
- public qui s'asphyxie et se 
naine. 


ment de l'organisation et des 
horaires du - secteur e for- 
■ mel », et dé la réglementation 
en général. Futures, Oakfietd 
House, Percymount Road. 
Haywards Heath RH 163 DH, 
U.K., tél. : (0303) 57421). 



« A l'époque des lasers et 
; des sondes spatiales, le mue- 
c/e s'affaisse (...) Au cours de 
T ère j technologique foison- 
nante qui est la nôtre, une 
grande partie de la population 
sé trouve, contrainte de s’éhb ’ 
. prier de Bon Heu rie travail prb . 

rrôtif à cause de technologies 
. -peu appropriées ». David- Gor- 
. don Wilson, dans l'Énergie du 
pédalier, sa penche sur ('utili- 
sation de la puissance muscu- 
. taire, à travers l'hfstoêa, pour 
des mécanismes divers : 
manivelles, tourelles, 
machines i pédales. Il réper- 
torie les utilisations insoup- 
çonnées de celles-d : moyen 
de transport en Asie (tricy- 
- des), outH de travail dans les 
pays en voie de développe- 
- ment (pompes hydrauliques, 
treuils, égreneuses à maïs...) Il 
présente le cycle -à énergie, 
capable' de faire fonctionner 
des ustensiles de cuisine, des 
outils agricoles et de générer 
de l' électricité (on peut mon- 
. ter sot-même un tel appareil). 
Enfin, il suggère d'autres 
applications du pédalier qu’il s 
‘ expérimentées z tronçon- 
neuse, pressoir i cidre et 
même machine, à laver, etc. 
(Éditions de la Lanterne. 
B.P.1379, 25006 Besançon 
Cedex). 

Les f post- m at éri a fe tes » 
fsce à la crise 

C'est le titre d’une étude 
de Ronald Inglahart (u ni vers i té 
de Michigan) dont rend 
compte le numéro de septem- 
bre de la - revue Funiribles. 
L'auteur découvre un gfiska- 
menz-des valeurs c matéria- . 
listes» (axéessur.fai subsis- 
tance et la sécurité vers des 
valeurs t post- mat é riifi stes » 
(aspirations è f épanouisse- 
ment personnel, et a lé qualité 
de la vie). Les jeunes sont plus 
attachés aux va l eur s- s post- 
mat finalistes » ' que leurs 
’ ‘aidés. ' Mais c'est moins un 
problème d'âge que de gêné- * 
ration : «fié qui n’a pas connu 
ta pénurie arrive è des postes- 
dés. 

la . crise et les nouvelles 
pénuries risquent de bloquer 
' la montée de ces valeurs 
«- post-matérialistes » chez 
ceux qui ont déjà grandi dans 
ce çfimat, mais pas chez les 
autres. Car, et c'est un des 
- intérêts de l'étude de le mon- 
trer. üysun décalage entre la 
modification de r environne- 
ment socio-économique et le 
changement des valeurs : les 
valeurs essentielles d'un indi- 
vidu reflètent les conditions 
qui ont marqué son enfance et 
son adolescence. {Furvribtes, 
55, rue de Varenne, 
75007 Paris, tel. : 222- 
63-10). 


■ Le « troisième ». secteur - 
activités ne correspondant 
pas à un salaire mais parta- 
’• géés, échangées dans te 
' domaine domestique, celui de 
. Tenir akta_5odale, des (oisirv 
de la recherche de l’aurtosufft- 
. sance - devrait être légalisé 
et soutenu, afm de constituer 
un élément équilibrant pour 
l'ensemble de l'économie. 
Une vraie rupture par rapport 
au modèle suédois cl assique 
(welfare mata). (The Future 
Works. Secrétari a t for Future - 
Studies. Wennar, Green Cart- 
ier Sveavagen -166. P.O. - 
Box 6710. S 11385 Stock- 
holm. Swaden.) 

2. Allemagne : résoudre la 
. . crise. 

Rolf G. Heinz «c Thomas 
. Oik. des universités de Pader- 

bom et crOldsoburg, étudient, 
eux, dans Futures (vol. T4; 

• ,in° 3. 12 p.), le* facteurs et les 
.‘.conditions Qui influencent 

- l'expansion du secteur écono- 
mique « «formel » : démysti- 
. frcaoon de la valeur travail, de 
la croissance à tout prix, chô- 
mage croissant, prére- 
traités. etc. Le dé v el opp em e nt 
de ce tiers secteur repose an 
i tout cas sur un assouphsae- 


RENCONTRES 
DD FUTUR 


Les deux mondes 

Les 2. 3, 4 et 5 décembre 
1982 auront fieu tes Rencon- 
tres d’Albi. sur le thème 
c Technologie du futur /futur 
de la culture ». Deux ques- 
tions majeures seront étu- 
diées : l'évolution- des 
échanges entre' l’art expéri- 
mental, les nouveaux modes 
de création et d'expression et 
le progrès scientifique et tech- 
nique ; le .rôle possible de fa 
culture, et de fart comme 
médiation entra ta technologie 
de la fin du XX* siècle et ta 
société « post-industrielle ». 
interviendront des scientifi- 
ques et technologues, des 
artistes, des sociologues et 
. des théoriciens de ta culture et 
delà scienoe. et des représen- 
tants du monde politique. 
(Association Diffusion des arts 
plastiques.' 17. me de la Mai- 
rie, 8T 500 Lavaur. téi. : 
163158-1&-17.) :• : 


l’Algérie regarde « Dallas » 


(Suite de la première page.} 

La séduction exercée par cette 
saga familiale est peut-être 
d’autant plus forte que le mode 
de vie traditionnel tôt menacé; 
exode rural massif, crise du loge- 
ment, chômage des jeunes. On se 
protège en renforçant son appar- 
tenance à la communauté fami- 
liale — et religieuse. Ce n'est pas 
un hasard si l'on enregistre une 
chute du nombre de consulta- 
tions et d'internements psychia- 
triques durant la période du 
ramadan, qui coïncide avec un 
resserrement des liens familiaux. 

« Enrichissez- vous ! » 

. Le véritable exotisme de 
«Dallas»., c’est le ballet inces- 

■ sant du fric, ces millions de dol- 
lars brassés au téléphone, ces 
chèques fabuleux, ces réunions 

_au sommet dans le building tout 
plexiglas du clan Ewing où l'on 
ne parle ni de plans quinquen- 
naux ni d'objectifs socialistes, 
mais de la seule question vrai- 
ment sérieuse en ce bas monde : 
comment gagner le maximum 
d'argent dans le minimum de 
temps. On peut même couper le 
son, on lira tout aussi clairement 
dans les reflets de la piscine, les 
chromes des bagnoles et les yeux 
des belles secrétaires de J. R. ce 
slogan simple et convaincant : 
« Enrichissez-vous ! » 

La force des images, conçues à 
l'origine pour le public occiden- 
tal, se trouve multipliée en Algé- 
rie par la barrière linguistique, la 
version diffusée étant doublée en 
français, ce qui limite forcément 
la compréhension des dialogues 
par une bonne partie de la popu- 
lation. « Avec les femmes que je 
comtois, on parle surtout de 
Paméla et de Sue Elles, com- 
ment elles sont habillées, leur 
coiffure et tout ça. explique une 
jeune femme qui habite avec la 
famille de son mari, technicien 
spécialisé, dans la banlieue 
d’Alger. On aime bien aussi 
regarder comment ils vivent. leur 
maison. • 

Parce qu’ils ne souffrent pas 
de la crise du logement, les 
Ewing ! Dans leur modeste ranch 
de Southfork les mâles peuvent 
mettre les pieds sur la table, et 
les femmes aller bouder dans leur 
boudoir de cinquante mètres 
carrés sans gêner vraiment les 
autres. Ça doit faire plaisir à voir 
dans un pays où un logement sur 
deux n'a ni égout ni eau cou- 
rante, et où le taux d'occupation 
moyen est de huit habitants par 
pièce. Mais le modèle Southfork 
fait aussi des ravages chez ceux 
qui en ont les moyens, avec des 
bonheurs divers dans les concep- 
tions architecturales : du néo- 
château-fort en parpaings sur 
quatre étages à la luxueuse rési- 
dence climatisée avec piscine. 

« Tiens, lui, demandc-lui où il 
habite ■: on se croirait à 
Dallas ! », m’annonce un ami en 
me présentant l'un de ces heu- 
reux élus. Profession : héritier. 
■Uniforme : tennis de cuir, jean, 
polo et Ray-Bans. Il annonce froi- 
dement la couleur. - On est 
partis pour ainsi dire de rien, 
mais mes parents ont le mono- 
pole de la fabrication des em e- 
loppes sur tout le territoire. 
Alors on est devenus riches et on 

■ s’est fait construire une maison 
de cinq étages sur 650 m : au sol, 
deux cents chambres, avec jar- 
dins et route privée. La plus 
grande partie est louée à une 
société canadienne. » 

Car Q existe des milliardaires 
en Algérie, notamment grâce à 
de prospères entreprises privées, 
qui ont le vent en poupe depuis 
que l’on critique les options 
industrielles prises au début des 
années 70, et l'on s'efforce de 
satisfaire les aspirations de la 
population au mieux-être. Des 
feuilletons comme • Dallas » - 
El Moudjahid ne se prive pas de 
dénoncer « la programmation de 
tels opiums quelle que soit leur 
origine - (7) - sont la meilleure 
des propagandes en faveur de la 
consommation à l'occidentale, 
d’un idéal de jouissance immé- 
diate dom il n’est pas du tout cer- 


tain que le pays ait à long terme 
les moyens. 

Pour- saisir à quel point 
« Dallas » est devenu une réfc 
rence culturelle, il suffit d'obscr- 
’ ver 1” ascension mythologique de 
Paméla Ewing (née Bames). Les 
producteurs n'en espéraient sûre- 
ment pas tant : ils avaient pro- 
pulsé sur le marché une jolie pou- 
pée nantie de tous les signes 
obligatoires de la féminité à 
l’américaine ; et la voilà promue 
en Algérie Grand Fantasme 
Sexuel et même objet utilitaire 
dans la conversation, ce qui 
n'était certainement pas prévu 
dans son contrat. « Paméla. 
Paméla ». chantonnent les ado- 
lescents lorsqu'une belle fille 
passe dans leur champ visuel. 
* Paméla ! ». lancent les specta- 
teurs d’un match de football à 
l'adresse d'un joueur jugé trop 
peu offensif, trop * efféminé » 
sur le terrain. 

Paméla (syndrome de) 

Paméla est. en effet, l'épouse 
moderne brevetée : sexy mais 
Adèle, émancipée mais pas trop, 
pleine de sollicitude pour sa 
belle-mère, clic rêve d'avoir des 
enfants mais (un coup du destin) 
ne peut prendre le risque d'une 
maternité, ce qui lui permet de 
garder la ligne. Bref, Paméla 
c'est la jouissance légitimée par 
tous et pour tous. Ou presque 
tous. L'irruption de la famille 
Ewing dans l'Algérie socialiste et 
musulmane n'a pas manqué de 
titiller à la fois les valeurs du 
socialisme et celles de l'islam, 
surtout lorsqu'elles se conjuguent 
sur le mode du puritanisme. 

Certes, les épisodes sont au 
préalable soigneusement « fil- 
trés ». Les journalistes de la 
R. - T.A. évoquent en souriant le 
vieux fonctionnaire longtemps 
chargé de veiller à la moralité 
des émissions. Le «coupeur de 
bises», dont les principes sont 
toujours en vigueur, éliminait 
impitoyablement toute nudité ou 
suggestion de l'acte sexuel, mais 
tolérait les baisers... d'un couple , 
marié, ou à l'extrême rigueur ' 
fiancé. ' 

Le nom du père 

Mais « Dallas - doit être un 
véritable casse-tête pour les cen- 
seurs, tant le feuilleton offre de 
situations inconvenantes et 
aborde sans pudeur des sujets 
tabous. Ainsi du problème des 
naissances illégitimes et de la 
filiation, l'appartenance au clan 
Ewing - et les droit à l'héritage 
qui en découlent - étant l'un des 
ressorts d'une intrigue aussi com- 
plexe que filandreuse. « Dans ce 
pays, il est socialement impossi- 
ble de ne pas porter le nom de 
son père, explique le docteur 
Mahfoud Boucebci. psychiatre et 
chef de clinique (8), or l’islam 
interdit l’adoption pour éviter 
l’inceste, alors que, par ailleurs, 
le mariage entre cousins est 
recommandé, et que le taux 
d’union en consanguinité est de 
34 % en zone rurale et de 29 (c en 
zone urbaine — contre I ^ en 
Europe ! Le projet de loi sur 
l’adoption étant bloqué depuis 
1963, comme le fameux code de- 
là famille, -la situation devient 
dramatique, car nous enregis- 
trons de six à huit mille mater- 
nités illégitimes par an. Les 
enfants recueillis sont souvent 
traumatisés lorsqu’ils appren- 
nent, en entrant à douze ans dans 
le cycle d’enseignement moyen, 
qu’ils ne portent pas le nom de la 
famille qui les a élevés. J’ai 
même connu un cas de suicide. • 
Un épisode qui a particulière- 
ment choqué les Algériens est 
celui où se révèle la véritable 
filiation de Ray ( le brave régis- 
seur du ranch Ewing), rejeton 
dont le parer familias avait soi- 
gneusement dissimulé l'existence 
à sa tendre épouse. Horreur et 
consternation dans les chau- 
mières d'outre-Méditerranéc 
lorsque l’on comprend du même 
coup que la blonde Lucy a 
commis avec son oncle un 


inceste. Tabou suprême d’une 
société où les conditions de loge- 
ment et b répression sexuelle des 
jeunes en favorisent si puissam- 
ment la transgression. 

« Ça n’a pas de fin » 

Objet de fascination au départ. 

- Dallas » est de plus en plus vio- 
lemment rejeté par les téléspec- 
tateurs, lassés de coucheries 
adultères et de détails scabreux. 

- Ils vont trop loin, ils en rajou- 
tent trop, au début on parlait du 
pétrole, maintenant on retombe 
sur les rapports .sexuels ! - 
s'écrie Rachid, b trentaine, qui 
habite avec ses parents et ses 
sœurs et se rend régulièrement 
à la mosquée. > Souvent, on 
n ’ ose pas regarder ensemble 

- Dallas - parce qu’on sait qu’il 
y aura ce genre de choses. Si 
nous, les hommes, voyons que les 
femmes sont déjà installées 
de\'ani le poste, nous préférons 
leur laisser la place... Parfois il 
y a des scènes gênantes : dans ce 
cas-là mon père fait semblant de 
chercher ses pantoufles et ma 
mère d’avoir oublié quelque 
chose à la cuisine ! • Cet usage 
séparé de la télévision, confirmé 
par plusieurs témoignages, incite- 
rait les familles à acheter un 
deuxième téléviseur. Chaque 
sexe devant sa télé, et le • res- 
pect » sera sauf. 

La morale sexuelle n'est d'ail- 
leurs pas la seule invoquée. Pour 
cet ancien émigré qui a soutenu 
le combat du F.L.N.. - c'est 
injuste de mùntrer des gens qui 
ont tant d'argent alors que tant 
de monde sur terre vit encore 
dans -des-gourbis ». tandis que b 
presse algérienne déclare avoir 
reçu de nombreuses lettres pro- 
testant contre le contenu idéolo- 
gique du feuilleton. 

• Tu devrais venir discuter 
avec les femmes de chez moi, 
m’avait dit Rachid. Elles regar- 
dent toutes - Dallas - et elles 
ont sûrement des chuses à te 
dire. - En effet sa mère, scs 
sœurs et ses nièces, qui vivent à 
longueur d'année dans l'espace 
clos de leur -maison et de leur 
beau jardin soigné avec amour, 
manifestent une grande distance 
critique à l’égard des modèles 
proposés par «Dallas*, et en 
premier lieu des personnages 


féminins. La seule qui trouve 
grâce à leur yeux est la mère, 
Ellie : C’est la vraie femme -. 
« elle est calme et forte de carac- 
tère -, - elle aime ses enfants ». 

- Mais quand elle estime avoir 
quelque chose à dire, elle le 
dit ». déclare Rachida. la sœur 
aînée, qui, après un divorce, 
élève avec beaucoup de lucidité 
sa fille de treize ans. - Je préfère 
les feuilletons où les femmes 
donnent un bon exemple. On a 
besoin d’apprendre à être auto- 
nomes. mais les femmes de 

- Dallas » se conduisent souvent 
comme des enfants. Elles se 
cachent, se jettent dans les bras 
des hommes, ou dans l'alcool, 
comme Sue Ellen qui ne reste 
avec son mari que pour l’argent. 
Et leurs problèmes, à côté des 
nôtres, c'est mille fois rien ! » 

Autre reproche quasi unanime 
parmi mes interlocuteurs : 
« C’est une histoire qui n'a pas 
de fin. - Epuisante, cette famille 
qui phagocyte tout ce qui 
l'entoure, rétablit toujours son 
insolente santé, ci finit même par 
engluer le personnage dç loin le 
plus excitant, l'ignoble J. R. - On 
le déreste tous, déclare Ramel, 
quatorze ans. des étoiles plein les 
yeux et des ambitions plein la 
tête. Mais si J. R. n'est pas là. le 
feuilleton n’est pas intéressant, 
parce que la famille reste tou- 
jours, riche. - 

Ce que les Algériens pardon- 
nent le moins à « Dallas ». en 
définitive, c'est de peindre à 
l’acide un monde immuable où 
les riches seront perpétuellement 
riches, malgré le délectable sus- 
pense introduit par les initiatives 
de J. R., le fringant capitaliste. 

Aveuglés par le succès, les pro- 
ducteurs du feuilleton ont voulu 
prolonger indéfiniment leur his- 
toire. Ce faisant, ils l’ont vidée de 
sa substance même : l'attente de 
la défaite des méchants et de 
l'avènement d'une justice imma- 
nente. En d'autres termes, leur 
histoire est privée d’histoire. 

• Vivement que ça finisse!-, 
conclut Rachida. ■ 

JOELLE STOLZ. 


(7) El Moudjahid du 24-2-82. 

(8) Mahfoud Boucebci est l'auteur 
de Psvchiairie, société et développe- 
ment. SKLD. Alger 1979. 


REFLETS DU MONDE 


REPUBLICA 


Les juges débordés de Salerne 


L'équivalent napolitain de la 
Mafia sicilienne, la Camorra, se 
montre si active que las juges de 
Saleme en sont venus à crier au 
secours. Dans un rapport adressé 
au président de l'association 
nationale des magistrats italiens 
et que rite le quotidien la Repub- 
büca. ils écrivent : « La Camorra 
nous assiège. Nous n'avons pas 
les moyens minimaux nécessaires 
pour combattre un phénomène 
qui prend de s proportions ahuris- 
santes. » Depuis le début de 
l'année, dans cette ville moyenne 
du Midi italien, cinquante crimes 
ont été commis. Le tremblement 
de terre et surtout les moyens mis 
par l'Etat à la disposition des 
sinistrés ont suscité une lune à 


mort entre ceux qui entendent 
bien s'adjuger ces milliards. Au 
palais de justice, écrit Repubbiica. 
la rage et la méfiance régnent : 
s II y a ici. déclare le secrétaire 
local de r association des magis- 
trats. une explosion de délin- 
quance terrifiante. Or. nous 
sommes neuf en tout et pour tout 
tandis que la police dispose de 
vingt-six hommes et de deux voi- 
tures de patrouille, a Pour déenre 
le climat ainsi créé, le quotidien 
raconte que pour les funérailles 
du frère d'un malfaiteur notoire, 
tué dans un guet-apens, une 
petite ville a dû prendre le deuil et 
cesser toute activité durant une 
journée. 


KOLNER STADT-ANZEIGER 

Papa poule aux manœuvres 


Le quotidien de Cologne rap- 
porte l'histoire suivante : a La 
Bundeswehr vient de prononcer 
un jugement digne de Salomon 
pour résoudre le problème d'un 
officier de réserve âgé de trente- 
huit 3ns qui était arrivé à la 
Glùckauf-Kaseme d'Unna en com- 
pagnie de son fils de quatorze ans 
pour participer aux manœuvres 
d'automne Cold Pire 82 de 
l'OTAN. Le père, technicien a 
Dortmund. qui élève son fils tout 
seul, affirma qu'il n’y avait per- 
sonne pour s’occuper du lycéen 
durant la période des manœuvres. 


» Les services c ompét 
d'Arnsberg avaient rejet 
plainte contre l'appel qu'il , 
déposée. Le commandant c 
caserne reconnut que cet of 
Se trouvait dans une shui 
désespérée : il l'envoya, pan 
tremblant tf excitation, se 
examiner par le médecin miln 
Qui attesta ou Vf était t inapte 
participer aux manœuvres 
des raisons de santé. Et j 
ainsi que le père e: le S.'$ ^ 
rentrer à la maison, a 


L£ MONDE DIMANCHE - 10 octobre 1 982 


vu 





I 


* 





CHRONOLOGIE 


Septembre 1982 dans le monde 


La chronologie par Philippe Boucher et Édouard Masurel 
paraît le deuxième dimanche de chaque mois. Les chiffres 
figurant entre parenthèses indiquent la datation du numéro du 
Monde où est rapporté l'événement cité. 



1. - MEXIQUE : Les banques 
privées, à l’exclusion des établisse- 
ments étrangers, sont nationalisées 
et un contrôle généralisé des 
changes est instauré pour faire 
face à la quasi-faillite financière 
du pays. (3,4,7, 8, 14 et 161. 

I. - POLOGNE : Mort de Wte- 
dislaw Gomulka, dirigeant du 
pays de 2945 à 1 948 et de 1 956 à 
1970 (2et 8). 

1-2. - FRANCE-CRÈCE : 
M. François Mitterrand se rend en 
visite officielle à Athènes, (du I e 
au 6). 

1-11. - CHINE : Le douxième 
congrès du parti communiste 
chinois, réuni à Pékin, adopte la 
réforme des statuts du parti : le 
poste de président du parti dispa- 
raît, mais M. Hu Yaobang qui 
l’occupait reste le principal diri- 
geant en devenant secrétaire géné- 
ral. M Hua Guofcng n’est pas 
réélu au bureau politique, eu sur 
les 348 membres du comité cen- 
trai, 211 sont élus pour la pre- 
mière fois. Une - commission des 
conseillers > de 172 membres est 
créée, dont la présidence est attri- 
buée à M. Deng Xiaoping, grand 
ordonnateur de ce congrès (du 
1 er au 15). 

3. - ITALIE : Assassinat du gé- 
néral Carlo Alberto Dalla Chiesa 
et de sa femme. II avait été 
nommé. le 2 avril, préfet de Pa- 
ïenne. chargé de coordonner la 
lutte contre la Mafia, qui serait 
responsable de l’altentaL Le 5. 
M. Emanuele De Francesco, chef 
des services secrets, lui succède, 
(du 5 au 13). 

3. — POLOGNE : Plusieurs diri- 
geants du KOR (comité d'autodé- 
fense sociale) sont mis en état 
d'arrestation : bien qu’internés de- 
puis le 13 décembre 1981, Us sont 
rendus responsables des violentes 
manifestations du 31 août, qui se 
sont poursuivies les l“, 2 et 3, à 
Lublin où il y a eu 4 morts. D’au- 
tres incidents ont lieu, le 13, en 
particulier à Wroclaw. (3, 4, 5-6, 
8, 10, 16 et 18). 

6-9. - F.M.L : A l’assemblée gé- 
nérale du Fonds monétaire et de la 
Banque mondiale, à Toronto, les 
banquiers s'inquiètent d'une possi- 
ble asphyxie du système financier 
international, (du 5 au 10 et 14). 
6-9. - SUISSE : Prise d'otages 
à l'ambassade de Pologne à Berne. 
Après l’a rresta lion des quatre 
membres du commando, qui 
s’étaient réclamés d’une «armée 
patriotique polonaise». les auto- 
rités helvétiques affirment qu'il 
s’agit d’un «acte essentiellement 
criminel ». (du 7 au 13 et 17). 

& - PAYS-BAS : Aux élections 
législatives anticipées, les socia- 
listes obtiennent 47 (+ 3) des 
1 50 sièges et redeviennent le pre- 
mier parti du pays. Mais la droite 
obtient une nette majorité grâce à 
la forte poussée, du parti libéral 
conservateur (36' sièges : + 10) et 
malgré un tassement des 
chrétiens -démocrates (45 sièges : 
-3) '(7. 8. 10. 12-13 et 23). 

HL - DANEMARK : M. Pou! 
Schlüter (conservateur) forme un 
gouvernement minoritaire de 
centre-droit. Cette coalition a été 
formée après la démission, le 3. du 
cabinet social-démocrate minori- 
taire de M. Anker Joergensen (4, 
5-6, 9 et 12-13). 

10. — ESPACE : Échec du pre- 
mier tir commercial de la fusée 
européenne Ariane : après une dé- 
faillance du moteur du troisième 
étage, celui-ci et ses deux satellites 
sont détruits (IL 12-13. Met 29). 

13. — SUÈDE : Mort de Marcus 
Wallenberg. magnat de la banque 
et de l'industrie ( 16 et 17) . 

14. - ARGENTINE- 
GRANDE- BRETAGNE : Lon- 
dres et Buenos-Aires lèvent 

' conjointement les sanctions finan- 
cières édictées pendant le conflit 
des Malouincs. Les sanctions com- 
merciales restent en vigueur (M, 
15 et 16). 

14. - MONACO : Mort de te 
princesse Grâce de Monaco après 
un accident de voiture dont elle et 
sa fille Stéphanie avaient été vic- 
times la veille (du 14 au 20). 

16. - IRAN : Sadegb Ghotbza- 
dch, ancien ministre des affaires 


Changement 
en R.F.Â. 


Le 17, la démission des 
quatre ministres Itoéraux pro- 
voque f éclatement de la coali- 
tion antre sociaux-démocrates 
et libéraux, au, pouvoir en 
R.F.A. depuis 1969. La crise 
est née d'un désaccord sur le 
financement du déficit budgé- 
taire. 

Alors qua M. Helmut 
Schmidt demandait que soient 
organisées des élections antici- 
pées, le parti chrétien- 
démocrate (C.D.U.) et le parti 
libéral (F.D.P.) s'entendent, le 
20. pour déposer ' devant le 
Bundestag, ie 1* octobre, une 
c motion de défiance construc- 
tive », ce qui permettrait à 
M. Helmut Kohl. président de 
te C.D.U., de devenir chance- 
lier. 

Le 26. aux élections du 
Hesse, les libéraux n’obtien- 
nent pas les 5 % de suffrages 
nécessaires pour être -repré- 
sentés à l'Assemblée régio- 
nale. La S.P.D. ne perd qu'un 
siège et la C.D.U., qui demepre 
le premier parti du Land, n'a 
pas la majorité absolue. Les 
écologistes, avec 8 % des 
voix, conquièrent sept sièges. 

Le 27. les chrétiens- 
démocrates et les libéraux 
concluent un accord de, gou- 
vernement (3, 10, 1 1 et à par- 
tir du 15). 


Le conflit du Proche-Orient 


étrangères de la République isla- 
mique, est fusillé poar « complot » 
(17). 

16-20. - FRANCE-GUINÉE : 
La visite officielle en France du 
président Sefcou Touré suscite des 
protestations contre les violations 
des Droits de l’homme en Guinée 
(11, et du 15 au 22). 

17. - FRANCE-GRENADE : 
M. Maurice Bis hop, premier mi- 
nistre de Grenade en visite à Paris, 
obtient l'accroissement de l'aide 
économique à son pays, le premier 
État socialiste des petites Antilles 
(17. 19-20 et 24). 

18. — BELGIQUE : Un in connu 
tire contre des passants devant 
une synagogue dans le centre de 
Bruxelles. Quatre personnes sont 
blessées (19-20 et 21). 

19. — SUÈDE : Aux élections lé- 
gislatives. les sociaux-démocrates 
obtiennent 166 des 349 sièges 
(45.9 % des voix). Avec le soutien 
des 20 députés communistes, 
M. Olor Palme formera un gouver- 
nement homogène le 8 octobre 
(du 17 au 21). 

22- - SOCIÉTÉS MULTINA- 
TIONALES : Le groupe néerlan- 
dais Philips et le groupe américain 
A-T.T. annoncent leur intention de 
coopérer dans le secteur des télé- 
communications. (24/!Xet 1/X). 

22-25. - CHINE-GRANDE- 
BRETAGNE ; A l'occasion de la 
visite de Mme Thatcher en .Chine, 
des conversations sont engagées à 
propos de l’avenir du statut de 
Hong-Kong. (23, 24, 26-27 et 
29/IX.2/X). 

26. - ALBANIE : Une tentative 
de débarquement d'exilés albanais 
est mise en échec. (29 et 30). 

28. - MONNAIE : U dollar at- 
teint à Paris le niveau record de 
7,18 francs. (12-13, 19-20, 
28 et 29/lX, 3-4/X). 

30. - CONSEIL DE L'EU- 
ROPE : M. Mitterrand expose de- 
vant les parlementaires du Conseil 
de l’Europe les exigences et tes de- 
voirs des démocraties en matière 
de droits de l’homme. (30/IX, 
1-ct 2/X). 

30. - FRANCE-ONU : M. 
Mauroy, parlant devant l’Assem- 
blée des Nations unies, attribue 
les « désordres » et « difficultés » 
du monde à 1*« aveuglement des 
deux grandes puissances • et à 
- la montée des égoïsmes natio- 
naux ». (I er et 2/X). 


Le 1». alors que r évacuation 
des Palestiniens de Beyrouth 
s’achève, ie président Reagan, pro- 
clamant que le c temps d'un nou- 
veau réalisme est arrivé » , pré- 
sente de nouvelles propositions 
pour la paix au Proche-Orient, qui 
cherchent à c concilier les inquié- 
tudes de Jérusalem et tes droits tér 
grtimes des Palestiniens». Ces 
propositions sont aussitôt rejetées 
par te gouvernement israélien. 

Le 5, Jérusalem autorise la créa- 
tion de nouveaux points de peuple- 
ment en Cisjordanie en opposition 
ouverte avec le « plan Reagan » 
qui recommandait le gel de la colo- 
nisation juive dans tes territoires 
occupés. 

Le 6, s 'ouvre la « seconde 
phase » du douzième sommet 
arabe de Fès, « suspendu » en no- 
vembre 1981 en raison d’un dé- 
saccord sur le c plan Fahd ». 
Seules l'Egypte et la Libye ne sont 
pas représentées. 

Le 9, le sommet s'achève par 
l'adoption d'un « plan de paix 
arabe » qui comprend huit points 
dont le septième (e Le Conseil de 


sécurité garantit la paix entre tous 
les Etats de la région y compris 
rÉtat palestinien indépendant ») 
est considéré comme une * recon- 
naissance implicite » d'Israël. Jéru- 
salem dénonce aussitôt l'intention 
- des pays arabes de \r parvenir à 
une destruction d'Isreél per 
étapes ». " 

• Le 11. le président égyptien 
Moubarak, de passage à Paris, ex- 
prime son soutien sans réserve à 
l'initiative « Reagan ». 

Le 14, Bechir GemayeL prési- 
dent élu libanais, est tué dans r ex- 
plosion du siège du parti phalan- 
giste à Beyrouth. L'attentat n'est 
pas revendiqué. 

Le 15, l’armée israélienne pénè- 
tre dans Beyrouth-Ouest. Malgré te 
résistance des milices progres- 
sistes libanaises, te capitale est en- 
tièrement occupée le 17. 

Les 15 et 16, M. Yasser Arafat 
est h Rome. M. Bagm qualifie de 
< choquante » l'audience que le 
pape Jean-Paul K accorda, 1e 15, 
au chef de l'O.LP. 

Le 17, au Conseil de sécurité. 
Washington vote te résolution. 


adaptée è f unanimité, condamnant 
l'occupation da Beyrouth-Ouest 
parterèSL ’• 

Le 18, on apprend que plusieurs 
centaines de civils palestiniens 
viennent d'être massacrés dans les 
camps de Sabra -et do Chatite. à 
Beyrouth-Ouest. La tuerie. perpé- 
trée à 200 mètres des positions is- 
raéliennes, aurait été commise 
pendent trente-six heures par das 
miliciens phalangistes autorisés par 
les Israéliens è pénétrer dans les 
camps. 

Le 19, ta Conseil de sécurité 
condamne à F u n a nim ité ce « mas- 
sacre criminel ». Le premier minis- 
tre libanais demande le retour ra- 
. pide de la force multinationale 
d'interposition qui a quitté Bey- 
routh entre le 10 et 1e 13.. En Is- 
raël. l'opposition travaüfists ré- 
clame la démission de MM. Begin 
et Sharon. 

La 21. M. Amine GemayeL itère 
aîné du président élu assassiné, est 
élu président du L&an au premier 
tour de scrutin par 77 voix et 
3 buSeûns blancs. U entre; en fonc- 
tions la 23- 


Le 24, «rivant à Beyrout h en - 
core oc cu p é » per rarniée israé- 
lienne. les premiers éléments <fa 
contingent français de te force muh 
tinetionata de sécurité, composée 
de 3 800 soldats das Etats-Unis, 
de France et cTltafie. Les amérb 
coins ne commenceront è débet» 
quer que la 29. faraqttt tes taraé* 
Bons auront totalement évacué 
Beyrouth. 


La 25. une mteaf ee ra tio» dp 
protestation, or g anisé e è TehAvw 
par te parti travaatete et le mwa»- 
ment « La Paix m ai nt e na nt ». est 
le plus grand rassambtamm -d* 
F histoire dlerati. ' ’ 

La 28, te flouw wu a m an t tarâ Bk j i 
accepte da créer un» càiianteeiari 
d'enquête judiciaire aur tes ma s s* 
cres de Beyrouth, après cm pramter 
refus, «prouvé, te 22. fier teKos» 


set. 


La 30, à Beyrouth, tas 


cél èbre n t te c rétmifireri on* 


teur capitale, dhriséa per te 
depuis sept an* (4 partir du- 3k , 2 

•• • tir 



5. — M. Jacques Lafleur est 
réélu députe R. P. R. de la 
Nouvelle-Calédonie avec 94 % des 
suffrages exprimés, il s’était 
démis, le 6 juillet, pour protester 
contre le renversement de majo- 
rité au conseil de gouvernement 
(du 2 au 7 et 12 et 13). 

8. - Le conseil des ministres 
adopte le projet de loi sur la dé- 
centralisation dans les départe- 
ments d’outre-mer qui prévoit (a 
mise en place d’une assemblée 
unique élue à la proportionnelle en 
Guadeloupe, à la Réunion, en 
Martinique et en Guyane. Le 30, 
ce projet est adopté en première 
lecture par les députés (9, 10, 1 1 
et 18/1 a, 1 et 2/X). 

10. - Quatre policiers sont in- 
culpés après une fusillade, le 

9, rue Rossini, à Paris, qui a provo- 

que un mort et crois blesses (du 
10 au 17). , 

13. — M. Bernard Delrplace, se- 
crétaire général de la Fédération 
autonome des syndicats de police 
(F.A.S.P.), affirme dans un entre- 
tien accordé au Monde qu’«une 
partie de la haute hiérarchie poli- 
cière organise le sabotage » de la 
police (24.25 et 16). 

17. — Cinquante et une per- 
sonnes sont blessées par l’explo- 
sion de la voiture d’un diplomate 
israélien devant le lycée Carnot, 
rue Cardinct, à Paris- 17 e . Après ce 
nouvel attentat, revendiqué par les 
fractions armées révolutionnaires 
libanaises. M. Chirac est reçu lon- 
guement. le 21, par M. Mitterrand 
à qui il avait demandé audience 
pour s’entretenir avec lui de la sé- 
curité des Parisiens (du 19 au 
24). 

17. — La police découvre deux 
importantes caches d’armes et 
d’explosifs et arrête treize per- 
sonnes liées au mouvement dissous 
Action directe. Trois d’entre elles 
sont écrouées ('19-20, 21 et 23). 

20. - M. André. AudinoL P.- 
D.G. du Figaro. uté (non ins- 
crit) de la Somme, est inculpé 
d’infraction à l’ordonnance au 
26 août 1944 sur les entreprises de 
presse. M. Robert Hersant est la 
vedette, le 25, de rémission 
« Droit de réponse » sur TF 1 (du 
21 au 28). 

22. — Le projet de réforme de 
f Ecole nationale d'administration 
est adopté en conseil des ministres 
(16, 17, 23, 24. 25 et 30/IX, 
1/X). 

22, — Dans - l’affaire des 
fausses factures » de Marseille, 
six nouvelles Inculpations sont pro- 
noncées, dont celle du directeur de 
la caisse d’assurance- maladie des 
Bouches-du-Rhône qui avait suc- 
cédé. en mars, à René Lucet (24 
et 25). 

23. — Mort de Paul Winkler, di- 
recteur de France-Soir (25). 

27. — Les évêques français pu- 
blient une déclaration sur la 
conjoncture économique et sociale 
qui appelle à. inventer • de nou- 
veaux modes de vie » (28 et 
29/IX.2/X). 

27-29. - M. François Mitter- 
rand effectue son troisième voyage 
en province dans la région Mïdj- 
Pyrcnées. A Figeac, le 27, fl ap- 
pelle les Français à « retrouver le 
grand élan des moments forts de 
feur-histoire-* (du 26 au 30) . 

29.- — Le conseil des ministres 
adopte un projet de loi qui vise à 
effacer par une amnistie toutie les 
dernières séquelles de la guerre 
d’Algérie (28 et 30/IX. .1 et 
2/X). 



(Dessin de Planta - Septembre 1982.) 


et évoque l’éventualité d’élections 
législatives anticipées, fdu 2 au 
8 )- 

2. — M. Raymond Barre dé- 
nonce « l’échec cinglant » du gou- 
vernement Il affirme, le )7, à 
Marseille,. que «verbiage et gas- 

E illage sont les deux mamelles de 
i générosité socialiste ». (5-6, 10, 
14 et 19-20). 

11-12. — A F occasion de la Fête 
de l’Humanité, le parti commu- 
niste appelle â - une mobilisation 
des travailleurs « pour la réussite 
d’une politique nouvelle». Le 17. 
le P.C.F. demande au gouverne- 
ment de ne pas céder à la « pres- 
sion de la droite et du patronat ». 
(3,7. 10.12-13, 14 et le). 

■ 1 1-12. — Le comité directeur du 
parti socialiste, réuni à Paris, dé- 
cide de lancer une campagne na- 
tionale pour susciter F « adhésion 
populaire » à la politique économi- 

Î ue du gouvernement- (11, 12-13, 
4 et 18). 

13. — Le Club de 1’Horioge, 
animé par des militants du R.P.R. 
et.de JxJ.D.F„ publie « Echecs et 
injustices du socialisme », ouvrage 
’ destiné à servir d’argumentaire à 
l'opposition dans sa lutte contre la 
majorité. (15 et 17). 


16l - M. Valéry Giscard d’Es- 
taing participe! sa première émis- 
sion télévisée depuis le 10 mai 
1981 : à F « Heure de vérité» sur 
Antenne 2, il estime que l’opposi- 
tion est désormais composée du 
R.P.R, de r U.D.F. et des « déçus 
du socialisme. ». (1 6 et 18). 

25. — Le conseil national dn 
P.R., réuni à Courbevoie (Hauts- 
de-Seine) désigne M. François 
Léotard pour succéder à M. Jac- 
ques Blanc ad poste de secrétaire 
général du parti. Au cours de la 
réunion, M. Michel Poniatowski 
déclare que « te France est gou- 
vernée par Une association de 
chariots» et qualifie M- Mitter- 
rand de «super-chariot» (11, 14, 
26-27. 28 et 29). 

26. — M. Chirac affirme, devant 
les parlementaire» du R.P.R. 
réums à La Grande-Motte (Hé- 
rault), que « la gauche n’êst plus, 
désormais, synonyme . de progrès 
social» (dn!22ap.30). . . 


Pantin, à Paris, pour d ta aaB èf jjk 
politique écoaoowroc et soeteted* 
g men wai fi5): 

14. - EMPRUNT : L'ÊmL 

lance soc troètièaae emprunt aft 
Tannée, (Tune datée de sept ta. 
d'un montant de K) roflBords ab 
fnaes, ts au de 13,7$ IL (1,-# 
20ei26-27>... $ 

15. - FRANC ï Poar mieux df. 
fendre te franc contre les attaquée 
dont fl esc l'objet, te Trésor acte* 
ouvrir pour dix nas eue lipue «te 
crédit hrtcrâarioflal de 4 mtafowfc 
de dollars auprès de banque* 
étrangères. (16. 17 et 22). 

15. - FISCALITÉ : Les modar 
tirés d’appficatian de Jaspât suri» 
fortune sont assouplies.: foutil de 
travail est exonéré jusqn'es jeta 
1985. (16«U7). . . 

27. - SOCIAL : Après leur, pre- 
mière rencontre a» sommet depuis 
" le 29 janvier 1980,1a C.G.T; et la 
C.F.D.T. co n vie n nent de recher- 
cher -«des positions o onupu pes 
convergentes sur des objectifs 
précis-. (24. 26-27 et 2$$'. • 

29. SÉCURITÉ SOCIALE t 
b/L Bérégovoy présente le plan de 
rédresseaeàt de ta Sécurité so- 
ciale, destiné ï équilibrer les 
comptes jusqu’à te fin 1983, sans 
augmentation des cotisations sate- 
’ risées ou patronales, n est envi- 
sagé tF instituer un forfait journa- 
lier è rhôpi ta! ainsi que des 
• vignettes» sur 1e tabac etTÔl- 
cool (25 et 30/IX, 1 et 2/X)/ 1 

29. - SOLIDARITÉ : Le 

conseil , des. ministres adopte un 
. projet de loi qtti prévoit, pour lès 
fonctionnaires, une contribution 
de solidarité temporaire pônrPem- 
Ptoi.(l/X). - 

30. - «SOCIAL : A i'occasfcm de 

te journée nationale de protesta- 
tion. des professions libérales et 
des professions dé santé, cin- 
quante miBe personnes défilent à 
Paris, (dû 28/tX Ou 3-4/X). ’ 


CULTURE 


4 ' 


Économie 


L — M. Jacques Chirac affirme 
à Nouméa que * T expérience so- 
cialiste ne durera pas deux ans » 


En choix d’enquêtes 
et de reportages 


AMÉRIQUE CENTRALE : Le 
drame des réfugiés sahwdo- 
rien s(2ct3). 

MÉDECINE : Comprendre «t 
traiter le cancer (8, 9 «t 10L 

JAPON: Tempêta sur rUstaiife 
(II et 12-13). 

PROCHE-ORIENT:' Le ba- 
halsuie : une fol entre le mr- 
tyre et rutopie (15,16 et 17). 

SCIENCES : Les hsera, techni- 
ques d'avenir d’em frhh s w a ent 
<fe raraaitmx (15). 

ÉCONOMIE: Les pays mâue- 
tttaBrés s'interrogent su te 
sarde de te cris* (21). 

UJLSé- 1 La conquête de l'est 
du pays (24, 25 et 26-27). 

RELIGION : L*Opns Del, un 
■myst é rieux CatfioüCMjae inté- 
gral (28 «29 J. ' 


1. — BUDGET : Le conseil dès 
ministres adopte le projet de loi de 
finances pour 1983, caractérisé 
par un net ralentissement de la 
progression des dépenses publi- 
ques, une modération des mesures 
fiscales et une limitation du défi- 
cit. (1,2.3 et 4),. 

1. — ÉPARGNE : Le -conseil 
des ministres approuve un projet 
de loi qui vise à encourager T épar- 
gne longue et à rarienter vers l'in- 
dustrie. Le 28. ta projet est adopté 
par les députés.' (26.. 
27 et 28/YlJL 3 et 30/IX). ! 

5. - COUVERN£MÉNT 
M. Pierre. Mauroy, invité -du 
«Club de te presse » d’Europe I, 
définit tas grandesiighes d'une po- 
litique de «rigueur» pour les tfix- 
buït mate à vente (47 7; 8 et 17). 

8. — PLAN : Mî Michel Rocard, 
installant te commission nationale 
4e planification, déclare que « te 
France'à besoin de fermeté ec.de 
volonté contre tas hyperboles et lés 


3. — . Inauguration à iTsîè- 
sur-la-Sorgoe (Vaucluse) du 
musée-bibliothèque René-Char (3 

et 54). ' 

4- — Mon de Béatrice Brctty, co- 
médienne (8 et-fO), ••• • - 
8. — Le Lioo . d’or du Festival de 
Venue est attribué h-fEtoi des 
choses, de Wtm Wenders 
(R.F.A.) (tfù 29-38/Vtt tse 
10/XX). . • . ; 

1®. -- Mort d* Albert Sobonl, his- 
torien (14). ; 

IL ’ Mort de Lam, 

peintre cixbsin: vivant à' Paris 
U4). : 7 -;", ;• 

15- — Mort de Christian Ferixs, 
violooiste(i7). 

17. ^ La'ttfcotjt ÀutorifiÊ ita ran- 
diorisud déâgne tas présktants 
des sodétés de radio es de ïâévi- 
âon : M. Pierre Desgraupes est 
maintettf 4 Antenne '2 et M. Ber- 
nard Iitenuc à U S.FJP. M. Mi- 
cbefcjfrfefr est ommaé à TF l, 
M. Hdte wax. A FR 3, et 

M-Jei»-NoJî] Jeartneaey, i-RatfiO' 
^ Francis ^dù ! 8 au 22). . - 
lè?^. :i Piwniè« «écotiba /Tnté- 


précipitations du volontarisme 7 » 

(9,10,12-13, 14,15; 16 et 19-20 

13. — SOCIAL : A l’appd de -ft 27-^_ — Première i POpéra de 
M. Gérard- Deuil, président da£ÿ. fttrir ..d ’ Eugène -Oné ruine'. 4e 
Syndicat nauoual des p«iiœ ;; T^^QqwslcÛBiterpn^é par Galina 
et moyennes industrie» - V iCh ne w iaflte, qmfaiiacs atfieox è 
(S.N PM±) , enviroo I5-0ae^ptt? “ r te scèbe^ « djrigé^par>tetistev 
sonnes se rassemblent à la période s Rûstropoyùctef®.) ^ - 


• : - 


r ia ; octûb«>J382 jfeÈSâCWDE ^SMANCHE 




f 


m-: 







VIII 







I 



LEONARD FRE ED/ MAGNUM 


* 



i • uf 


RE 


Soixante aiis ap^ Sa parution en Allemagne, 

VEîoile de ia Rédemption àQ Franz Rosenzweig, 

l’un des grands textes de la pensée juive, est enfin traduit en français. 


: ■ UN des grands textes de la 
' ■ pensée juive — l'Etoile de 

■ la Rédemption, de Franz 
I Roscczweig - vient d’être 

■ i traduit en français, plus 

■ J de soixante, ans après sa 
U A parution en Allemagne. 

An- même moment paraît 
H - au Seuil, également — ‘ 

tut: ouvrage consacré à 
Franz Rosenzwdg Système et 
Révélation, par Stcphan Moscs. 
Très influencé par Hegel et aussi 
par- l'expérience (hanta tique de 
la guerre de 1914, Franz Rosen- 
- zweîg estime que. lorsqu’un peu- 
ple s'identifie à une nation ou tut 
Etal, il est condamné à la vio- 
lence et à la guerre. Aussi, pour 
lui. 1a seule façon pour le peuple 
juif d'échapper à la destruction 
.cl de devenir éternel est de se 
retirer de l’histoire. 

Stcphan Moses et Jean- Louis 
Schiege! (qui fut; avec Alec 
Dcr czan&ki . un des auteurs de la 
traduction de cet ouvrage) évo- . 
quent ici la vie et la pensée de ce 
philosophe retrouvé. 

— Qui «st Franz Rosen- 
zweig ? 

- STEPHAN MOSES. - I! 
est né en IS86 à Cassei, ville de 
moye nn e importance de l’Alle- 
magne centrale, dans a ne f 2 mille 
de la bourgeoisie juive assimilée. 

11 commence par faire des études 
de médecine sur les conseils de 
son père, et, au bout de quelques 
trimestres, visiblement pas fait 
pour ça, ce jeune homme extrê- 
mement doué opte pour la philo- 
sophie cl l*faistoire. Il sc met à 
travailler à Puniversiïé de Fri- 


bourg à une thèse sur Hegel. Il 
fréquente à l'époque un certain 
nombre d’amis chrétiens, dont la 
plupart d’ailleurs sont des juifs 
convertis au christianisme, soit 
directement, soit issus de parents 
convertis. Avec eux. il développe 
un cercle de pensée sur les pro- 
blèmes religieux. 

» A on moment de sa vie. très 
jeune - en 1913, - il est tenté de 
se convertir au christianisme. 
Après une période de doute, de 
scep ti cis m e. O est convaincu par 
son meilleur ami de l’époque, 
Eugen Roscnztock. que la. seule 
façon d’échapper an nihilisme et 
au désespoir, c'est d'adopter une 
vision du monde religieuse. Or, 
pour lui. il n’y a pas en Europe 
d'autre religion pensable que le 
christianisme. D envisage donc 
une conversion, an grand déses- 
poir de ses parents. Mais il 
décide, avant de faire le pas cru- 
cial, d'assister à un office de 
Yom Kippour. Non pas chez lui, 
à Cassei, mais à Berlin où il fait 
ses études. 

• Il se rend donc à Berlin dans 
une petite synagogue orthodoxe. 
On ne sait pas ce qui s'est passé 
pendant cette journée de Kip- 
pour. Mais le lendemain, il écrit 
à un de ses meilleurs amis : « Je 
ne me convertirai pas au chris- 
tianisme. je resterai juif, parce 
que ce n’est plus ulile, ce n’est 
plus nécessaire. • Que voulait-il 
dire par là ? Il s’en explique dans 
la même lettre. Il dit î « J'ai 
pensé qu’en Occident la religion, 
c'était le christianisme, que la 
seule façon d’arriver au Père, à 
Dieu comme Père, c'est de passer 


par le Fils, selon les termes de la 
théologie chrétienne. Et puis, j’ai 
découvert que les juifs n'avaient 
pas besoin d’accéder au Père, 
parce qu'ils y étaient déjà - 

— Dès le lendemain de cet 
office, I! y a cette intuition qui 
va être au cœur de Tœuvre^. 

- STEPHAN MOSES. - 
Oui. Cette journée de Kippour, 
qu'il a perçue comme un événe- 
ment d'ordre mystique, mais 
fondé sur une expérience que 
tout juif peut faire aujourd'hui, 
cette journée où la communauté 
s'abstrait du monde et s’isole 
dans la prière, a été pour lui une 
révélation. Elle montrait une 
image du peuple juif dans ce 
qu'il a de plus haut, de plus déta- 
ché des réalités historiques. Et il 
a pensé qu’un peuple qui possède 
cela n’a pas besoin d’aller cher- 
cher sa spiritualité ailleurs. 

* En 1914 éclate la première 
guerre mondiale, et Rosenzweig 
s’engage dans l'armée allemande, 
d'abord comme infirmier, puis 
comme cannonier dans l’artille- 
rie. Il fait toute la guerre dans les 
tranchées des Balkans. C'est là 
que sa pensée mûrit, se cristal- 
lise, jusqu’au moment où, la der- 
nière année de la guerre, en 
1918, il se met à rédiger, sur des 
canes postales qu’il envoie à sa 
mère, cette œuvre - l'Étoile de 
la Rédemption - qu’il écrira en 
six mois et qu’il terminera en 
février 1919. 

— Jean-Louis Sehlegel, 
comment peut-on imaginer 
qu’un livre d’une telle force ait 
été écrit au départ au dos de 
cartes postales ? 


- JEAN-LOUIS SCHLE- 
GEL. - C’est effectivement ini- 
maginable. C’est ce qui fait pen- 
ser que Rosenzweig possédait 
dans sa tête ce livre qui est très 
difficile, mais qui est aussi systé- 
matique, construit avec une 
extraordinaire rigueur. On peut 
retrouver des traces. Il y a une 
lettre à Irenberg - un de ces 
jeunes gens dont on parlait tout à 
l’heure, avec qui H discutait — 
qui contient déjà toute l'architec- 
ture du Stem. Qu'une lettre de 
vingt pages puisse se développer 
en six mois en un livre de 
500 pages, il y a là quelque chose 
d’étonnanl, qui montre une puis- 
sance spéculative et intellectuelle 
tout à fait exceptionnelle. 

L’écronlement 
de la civilisation 
chrétienne 

■ Je ne vois qu’un précédent, 
c'est la Phénoménologie de 
l'esprit, de Hegel, qui a aussi été 
écrit, d’un seul jet, sur des bouts 
de papier. Ce genre de livres, 
tout systématiques et spéculatifs 
qu'ils soient, sont en eux-mêmes 
une expérience d'écriture mysti- 
que. Je ne vois pas comment 
expliquer autrement cette force 
visionnaire. 

“ Le premier ouvrage que 
Rosenzweig publie, c'est sa 
thèse de philosophie consacrée 
à Hegel. Et l'Etoile partira 
d’une critique systématique de 
HegeL Le livre ne rejoint le 
judaïsme que par ce biais— 


- STEPHAN MOSES. - Je 
ne dirais pas que la critique du 
politique chez Hegel est la seule 
façon qu'a ce livre de rejoindre le 
judaîSme. C'est un livre qui est 
issu d’une inspiration juive évi- 
dente. Simplement, la critique du 
politique est un point très impor- 
tant du livre. Et c’est directe- 
ment lié à l’expérience de la 
guerre qu'a faite Rosenzweig. 
Comme beaucoup d’hommes de 
sa génération, il a vécu la guerre 
de 1914-1918 comme une catas- 
trophe. Pour lui, c'était l'écroule- 
ment de l'Europe, de la civilisa- 
tion occidentale qui se 
condamnait elle-même. C’était 
aussi, dans une certaine mesure, 
l’écroulement ou en tout cas une 
grave remise en question de la 
civilisation chrétienne. Puisque, 
pour lui, la culture occidentale, 
c'était la culture chrétienne. 

» Voilà le point de départ de 
son livre. Quelle conclusion en a- 
t-il tirée ? il s'est dit : puisqu'être 
une nation, un État, c'est être 
condamné à faire la guerre, la 
seule façon de ne jamais disparaî- 
tre pour tin peuple, de rester éter- 
nel, c’est de se retirer et de vivre 
dans une tour d’ivoire spirituelle. 
Voilà la définition, pour lui, du 
peuple juif C’est ainsi que la cri- 
tique de l’hisioire s'articule avec 
la vision du judaïsme. 

— Cette critique de Hegel 
est-elle déjà perceptible dans sa 
première thèse ? 

- STEPHAN MOSES. - 
Son premier livre, qui s'appelle 
Hegel et l’État, est une œuvre 
très universitaire, qui raconte 
l'évolution de la philosophie poli- 
tique de Hegel. Il y a déjà des 


réserves à l'égard de celui-ci. 
Pour Rosenzweig. t’analyse que 
fait Hegel de (‘histoire euro- 
péenne est néfaste, parce que 
fondée sur l’idée qu'un peuple, 
une nation, ne se réalisent que 
dans le cadre d’un État. Or, pour 
Rosenzweig. déjà, à ce moment- 
là même, s'il ne le dit pas de 
manière aussi affirmée que dans 
l'Étoile, l’État est forcément por- 
teur de violences, de révolutions 
et de guerres. 

- JEAN-LOUIS SCHLE- 
GEL. - Pour Hegel. l’État est ce 
qui réalise dans le monde 
moderne la liberté d’un peuple et 
même d’une certaine manière sa 
vérité. Or Rosenzweig critique 
cette idée. 1! dit : l’État moderne 
est finalement autoritaire, natio- 
naliste. La modernité fait émer- 
ger des États peut-être démocra- 
tiques au sens de Hegel, mais ce 
sont des États qui s'opposent, 
donc qui aboutissent à la guerre. 

- Plus tard. Rosenzweig déve- 
loppera sa critique en affirmant 
que l’État ne fait pas la paix à 
l'intérieur, comme le prétend 
Hegel. L’État est constamment 
un Etat de guerre, entre des tran- 
sitions du droit. L'État, étant tou- 
jours obligé d’être médiation 
entre des droits différents et des 
droits qui se succèdent, est une 
violence intrinsèque à l'égard des 
citoyens. 

► La difficulté, c’est que - du 
coup - on ne voit pas très bien ce 
qu'esï le politique chez Hegel, 
sinon quelque chose d'absolu- 
ment négatif. Peui-ctre un pis- 
aller où l’homme doit vivre. 

SALOMON MALKA. 

[Lire la s:.;te page K.) 


LE MONDE DIMANCHE - 10 octobre 1982 


IX 





La résurrection de Franz Rosenzweig 


(Suite de la page JX.) 

- STEPHAN MOSES. - U 
critique de l'Etat chez Rosen- 
zweig n’est pas un refus, c’est 
une critique de l'État. Dans un 
lettre écrite vers 1922 & un jeune 
ami disciple qui lut dit : « Mais 
alors, vous êtes anarchiste, vous 
refuse: l’État ? ». il répond en 
gros : « Pas du tout „ vous n’avez 
rien compris. L’État est indis- 
pensable. Simplement, je décris 
comment il fonctionne. L'État ne 
peur pas fonctionner sans vio- 
lence interne et externe ». Il ne 
refuse donc ni le politique, ni 
l'État. Mais il dit : cela, c'est la 
structure de l’histoire univer- 
selle ; le peuple juif, lui, vit en 
dehors de l'histoire universelle. Il 
est évident qu'il y a là un point 
très discutable : ce n'est pas vrai 
que le peuple juif a vécu toute 
son existence en dehors de fhis- 
toire... 

Le juif est le seul 
pacifiste 

— L’autre grande idée du li- 
vre, est que judaïsme et ctaris- 
tiamsme sont les deux pôles 
d'âne même vérité. 

- JEAN-LOUIS SCH LE- 
GEL. - Dans le statut respectif 


accordé au judaïsme et au chris- 
tianisme, il y a une idée extrême- 
ment originale. Le judaïsme est 
peuple déjà éternel, peuple déjà 
auprès de l’Éternel d'une cer- 
taine manière. Vérité en lui- 
même, vivant dans le culte dès à 
présent, cette éternité, et, peuple 
hors de l’histoire. Ccst ce qui 
permet à Rosenzweig de dire que 
le juif est le seul pacifiste vérita- 
ble, dans la mesure où, étant hors 
de l’histoire, 3 n’est pas non plus 
affronté à la guerre que n’arrê- 
tent pas de se livrer les peuples. 
Les chrétiens sont au contraire le 
peuple qui poursuit sa marche à 
travers l’histoire. 

• Est-ce que Rosenzweig dirait 
que les chrétiens portent le ju- 
daïsme au bout du inonde ? L’ex- 
pression ne figure pas chez lui, 
mais c’est bien uue idée fonda- 
mentale du livre, qui est que 
cette vérité, que le juif possède, 
le chrétien la porte au bout du 
monde, tout en ne l’ayant pas en- 
core pour lui-même. Il ne l'a pas, 
mais il l'annonce, il la porte, il la 
cherche. 

h Ou coup, le chrétien est 
constamment contaminé par le 
païen. Le baptême qu’il a reçu - 
puisque on ne naît pas chrétien, 
on le devient, — cette grâce bap- 
tismale risque constamment 
d’être perdue sur les routes de la 


vie chrétienne à travers le monde 
païen, parce que, constamment, 
il y a une espèce de dialectique 
de la conversion, qui fait que ce 
que le chrétien fait auprès du 
païen, le païen le lui rend bien. 
D’où cette contamination chré- 
tienne. Le calendrier universel 
est chrétien, et en même temps le 
chrétien se mêle aux fêtes 
païennes. 

- STEPHAN MOSES. - Le 
livre de Rosenzweig est fondé sur 
une intuition qui n'est pas claire- 
ment explicitée mais qui est sous- 
jacente, à savoir que l’existence 
humaine est fondamentalement 
religieuse. Quel qu'il soit, à quel- 
que culture qu'il appartienne, 
l'homme se définit par sa place, 
par sa situation vis-à-vis des au- 
tres hommes, de soi-même et de 
Dieu. Et cela est aussi vaiabie 
pour la culture qu’il appelle 
païenne - c’est-à-dire la culture 
grecque, la culture antique - 
que pour le judaïsme et le chris- 
tianisme. L’homme est un être en 
relation avec une transcendance. 

» Ce que le judaïsme et le 
christ ianis me ont de commun, 
aux yeux de Rosenzweig, c'est 
une idée qu'on appellerait au- 
jourd’hui d'un mot terriblement 
usé - comme dît Levin as — 
l'amour. Pour lui, dans la pensée 


non judéo-chrétienne, dans la 
pensée antique, mythologique, 
hellénique, l'homme, le monde et 
Dieu sont des réalités qui sont 
perçues séparées les unes des au- 
tres. L'homme vit enfermé en lui- 
même. Le monde est une réalité 
qui reste extérieure. Et si on 
pense à Dieu, ou aux dieux, iis 
sont quelque part très loin, on ne 
sait pas très bien ce qu'ils font 

» Ce que judaïsme et christia- 
nisme sont venus apporter, c’est 
l'idée de la négation de l'homme 
par lui-même ou de Dieu par lui- 
même au profit de quelque chose 
d'autre: l’idée du sacrifice de 
soi, d'être prêt à s’oublier! 

Attendre le Messie 
sans rien faire 

» Dans la vision du monde, 
dans la religiosité juive et ensuite 
chrétienne, l’homme est invité à 
ne pas penser qu'à lui. mais au 
prochain, et même à penser au 
prochain avant de penser à lui- 
même. Le Dieu du judaïsme et 
du christianisme ne pense pas 
qu'à lui ; il s'occupe des 
hommes... 

» C’est cette idée qui est la 
plus actuelle. Parce que, au- 
jourd'hui. la grande philosophie à 
la mode, c’est de dire : je fais ce 
que je veux quand je veux, mon 
corps est à moi... Chez Rosen- 


zweig, c’est le contraire. Le 
monde n'est pas à moi. Dieu ne 
m’appartient pas. Je suis au ser- 
vice de quelque chose. 

- Sur ce point de rencontre 
entre les deux religions, n’y 
a-t-il pas une espèce de syncré- 
tisme ou de symbiose judéo- 
chrétienne de type œcnmé- 
niste— 

- STEPHAN MOSES. - 
Cest le contraire du syncrétisme. 
Parce que syncrétisme veut dire 
mélange, confusion, et chez 
Rosenzweig, les deux religions, 
les deux civilisations, du ju- 
daïsme et du christianisme, sont 
entièrement séparées. Elles ont 
deux vocations totalement diffé- 
rentes. Celle du peuple juif est 
d'être en dehors de l’histoire et 
d'attendre que le Messie vienne, 
sans rien faire en attendant. 
Tandis que celle du christianisme 
est d'agir dans le monde, de faire 
que le moÿde change, devienne 
meilleur. Le peuple juif donne 
l’exemple et la chrétienté ■ est 
chargée de rappliquer. 

» Mais cette conception est as- 
sez éloignée de celle que le chris- 
tianisme se fait de sa -relation 
avec le judaïsme, et en tout cas, 
de la conception que l’orthodoxie 
juive se fait de sa place dans le 
monde. 


- Comment expliquer ce 
long silence en France autour 
de cette œuvre ? 

- STEPHAN MOSES. - H 
y a des explications historiques 
très simples. Le livre a été publie 
en 1921.11 n’y avait pas, en 1921. . 
en Allemagne, de public pouvant 
comprendre cette œuvre beau- 
coup trop en avance ou beaucoup 
trop déphasée par rapport aux 
préoccupations de l'époque. Le 
livre a été vendu, je crois, à cinq . 
cents exemplaires. Et R 05 * 0 " 
zweîg lui-même a souffert du tait . 
que ses plus proches amis ne l’ont 
pas lu, ou s’ils l’ont lu. ne l’ont vi- . .• 
siblement pas compris. Raser»-— •* 
zweig est mort en 1929. La diffu--' 
slon d’une œuvre aussi 
importante prend du temps. Il 
aurait 'fallu qu'après sa mort, le 
public puisse l’assimiler. Or, en 
1933 , c’est la montée du nazisme 

et l’écroulement du judaïsme al- 
lemand. La pensée de Rosen- 
zweig a été totalement occultée 
dans lé monde entier. 

» La redécouverte d'un philo- 
sophe oublié, soixante ans après, 
est une chose tirés rare. C’est la 
chose dont on rêve, mais qui n'ar- 
rive pas tous les jours. Pour moi 
qui ai travaillé depuis très long- 
temps sur Franz Rosenzweig, 
c'est un peu comme si j'assistais 
à la résurrection d’un mort. » ■ 

SALOMON MALKA. 


Allons-nous jeter 
nos microsillons? 


MpJ 


F ace à l’offensive du Com- 
pact Disc à lecture laser, 
nos microsillons d’aujourd’hui 
ne vont-ils pas rejoindre au 
grenier les vieux 78 tours ? En 
tous cas le microsillon ne va 
pas se laisser faire. Le Monde 
de la Musique a .procédé à des 
écoutes comparées de ces mi- 
crosillons gravés selon de nou- 
veaux procédés. S vous livre 
ses conclusions. 

Fin octobre débute sur TF1 
la diffusion du "Mozart" de 
Marcel Bluwal, six épisodes 
d’une heure et demie co- 
produits par seize pays, la vie 
du musicien contée par le 
menu. Mais à propos, existe-t-il 
encore des compositeurs- 
enfants prodiges à une époque 
où la composition semble d'abord une affaire de techni- 
que et d’expérience? 

L e Monde de la Musique d’octobre vous invite à sui- 
vre l’évolution de la voix. Vous partirez de l'homme 
des cavernes pour arriver aux ordinateurs qui chantent, 
en passant, entre autres, par les castrats de l’opéra véni- 
tien, les “coffres" surpuissants de Bayreuth, et les 



usjquR 



LAVOK: 
UN DOSSIER 

« L«fvi/twuu.-viv 
vxtnu\MBKs»jn 
ouvrora pum vrm i 

OJfEJM >GvnE>£7 i 
RMUJT H; 

— LE PRINCE 1 
LffiOTl: 

MV4flT 4 l' IVWHW 
mtuuxv*naA*3Twai . 

i.\pi\\kh if a 
EUZVEWCftXFEi 71fA 
W,VÈf\ 

CÜWHNGH/JVf 

AUTRAYUL 


recherches de jeunes Améri- 
cains pour retrouver la voix di- 
phonique des moines tibétains. 


I 


nvité d’honneur au Festi- 
val d'automne, le grand cho- 
régraphe américain Merce 
Cunningham vient en France 
avec de nouveaux ballets. 
Simultanément sort le film de 
Benoît Jacquot. “Merce Cun- 
ningham au travail’’ réalisé à 
New York. Le cinéaste raconte 
comment il a vu et compris son 
modèle. 


*£%■ fTJ V V< tir » HL» 
r» \tVi\u ixwi IJ 

iMVtiXAIW 11#** V\ * ■ 
UfiMEMYUWV M.M7è 


A ne pas manquer non 
plus, un portrait du pianiste 
Dinu Lipatti. un article sur 
Roland de Lassus. une étude 
sur le Rebetico qui est la source 
authentique du Sirtaki, etc.. 
Ce mois-ci, le Monde de la Musique a écouté, 
commenté et étoilé 163 disques dont 9 sont les “chocs 
du mois”. 

Tout ce qui est important dans le monde de la 
musique est dans Le Monde de la Musique. 

Le Monde de la Musique d’octobre 
15 F chez votre marchand de journaux 


yÿJl\C*»YtS£> 



POESIE 


JACQUES DUPIN 


Jacques Dupin - qui est né en 1927 eu Ardèche — a 
notamment publié Grarir t L'Embrasure et Dehors 
(Gallimard). II a beaucoup écrit sur Part contemporain et a 
composé une pièce de théâtre, UEboalement (Galilée). 
Après un accident de Toiture, le poètejquï s’était tu pendant 
deux ans, s’est retrempé dans une écriture minée et ouverte. 
Ces fragments, distincts, dn retour à la rie empruntent knr 
titre à une phrase des lllamüxatioas. Rimbaud demandait : 
• Pourquoi uae apparence de soupirail Uéudrait-eOe au coin 
de in voûte ? ». 

CHRISTIAN DESCAMPS. 


Une apparence 

de soupirail (extraits) 

« Je puis bien dire que je ne commençai 
de vivre que quand je me regardai 
comme un nomme mort. » 

J.-J. Rousseau. 

D’un fU à r espace, interminablement. Sans désagréger le tissu 
de la nuit ouverte. Sans interrompre leurs cris concertants... 

Vacillant . découverte. Comme s'il n’avait plus besoin d'un nom 
pour être perdu. 

// écoute la lumière patiemment le rejoindre. La lumière, 
patiemment t'absoudre... 

Ecrire comme si je n’étais pas né. Les mots antérieurs : écroulés, 
dénudés, aspirés par le gouffre— 

Ecrire sans les mots, comme si je naissais... 

Un couple de rapaces, immobile, au milieu du ciel. Je dors. Je 
suis virant. Prêt à fondre. Du milieu du deL.. ou du bord. Sans 
nuages, sans un haut-le-cœur— 

Signets de lumière, doigts écartés, clouons repeintes : autant de 
mourir— 

Avant d'atteindre le nœud du bois de la mort impossible. Œuf, 
ou météorite, dans le sable, dans la voix- 

Je plonge un coin de fer entre tes épaules, roc abrupt, douleur 
mercenaire : les amandiers se couvrent de fleurs... 

Fluctue le nord. Fluctue le pas dévasté... Travail inverse des 
yeux et du bras. Sous le tissu des lignes, du retour. Nuit claire, 
selon l’aiguillé— 

J'étais pour elle sous Pècaille , l’œil immense et bleu, d’un 
caméléon de préhistoire. La lucidité d’avant l’immersion... 

Il compte les arbres jusqu'à la source. Son balbutiement allège 
la jonchée des feuilles— 

Un enfant. Un enfant perdu, - sauvé... Un corps léger, râclant 
le fond de la mer— 

Le sentier de montagne, le simple, le nu— Imprégné de la 
couleur du deL U sentier perdu, effacé... Ecrit à travers les 
flammes... Tourneboulant la frayeur sublime des chevaux... 

t/ne vieille sur son séant, toutes ses forces regroupées en un seul 
fil de laine rouge— Elle ajuste le point de crochet, à l’infini, 
simplement. - Du nœud de ses phalanges grises. A l’écoute de 
l intensité— 

' . C?. 1 * Inmede sommeil profond qui se disse dans chaque phrase 
eveiuée. Epaisseur d’humus, sur la feux au soleiL. 

L'expérience de rinfütration de la mort. Suintements par tes 
fissures de la roche— ™ 

Au pied des tares, la molette, le balbutiement. Au fond de l’eau, 
ta parole, — écartant les herbes de ton visage... 


F 









an pays de Reagan 

Comment peut-on être socialiste au pays de Reagan 
et de la libre entreprise ? 

C’est la gageure lancée par la vaillante petite équipe <T« I.T.T. ». 


La presse de gauche 
aux États-Unis 

■Il y 8 d'un côté les vestiges 

delavidlleflauctecomrfr^ 
ou manustfr-lemnete. <■»•» 

Sans son sectarisme, fur la côte 

Est, le DaHyV/orid (P.C. IJ . >• 

San-Francisco, le Peop -jîî 

World. également 

qui tente de sortir de son 

ghetto. U Militant, oyn? * 

S.w.p. (Socialist Worke ^ 
Party). qui connut son apogée 
dans les années de lutte contre 
la guerre au Vietnam, le Guar- 
dian, enfin, qui se dit indépen- 
dant bien que son essor «*t as- 
socié au parti progressiste de la 
fin. des années 40, et qti* e*" 
ploite. non sans démagogie. » 
point de vue des * masses » . Le 
'tirage de ces journaux- oscil le au- 
jourd'hui entre 5 000 et 
15 OOO exemplaires. 

En face, du côté de la gauche 

non sectaire, quelques publica- 
tions. anciennes ou racontas, 
qui se déclarent socialistes, ra- 
dicales ou libérales de gauche. 
La plus ancienne, la plus presti- 
gieuse. créée en 1865, est The 
Nation, qui tire é 40 000 exem- 
plaires. Diffusée dans ITntalfi- 
gemsia des grandes vêtes, elle 
contient des études de fond sur 
la politique intérieure et étran- 
gère des États-Unis, ainsi que 
sur la société et la culture 
contemporaines. 

Fondé en 1909 par Bob La 
Follette, The Progressive a taie 
diffusion équivalente, mais s'in- 
terroge ■ plus spécialement su- 
ies problèmes nucléaires, civils 
et militaires, ainsi que sur la 
qualité de la vie. Créé au début 
des années 70, Mother Jones, 
en format tabloïd, porte le nom 
■de la célèbre syndicatiats améri- 
caine. On y trouve des enquêtes 
spectaculaires sur les voitures 
de la mort (la a Pinto ») ou sur 
l'essor du conservatisme à une 
époque où personne n’en est 
conscient. 

A signaler également deux 
revues trimestrielles ; Working 
Papers for a New Society, qu 
propose, au-delà d’analyses -ins- 
pirées par un xnandsma très ou- 
vert, des alternatives concrètes, 
enfin The Sodafcr Review, où 
sont posés, en termes plus 
théoriques, et souvent par des 
cottoboreteurs communs - uni- 
versitaires, et journalistes, - les 
problèmes de la gauche. 

P. O. 


I N These Times ( I ) est le seul 
hebdomadaire - socialiste et 
indépendant - de l'Amérique 
des années 80. Ses rédac- 
teurs ne cachent pas leur 
sympathie pour le P.S. fran- 
çais, le P.C. italien, le parti 

■ de Papandréou et le syndicat 
de Lech Walesa. Bien qu’il 
soit libre de toute attache po- 
litique ou syndicale. In These 
Times - I.T.T. . pour les fami- 
liers - soutient les positions de 
syndicalistes comme William 
Winpisinger. le président de 
I.A.M. (le syndicat des machi- 
nistes), qui s’est toujours pro- 
clamé socialiste, et encourage 
tout regroupement de force so- 
cialiste ou social-démocrate en 
Europe comme aux Etats-Unis. 

Créé il y a cinq ans. /. T. T tire 
à 25 000 exemplaires. C’est peu 
face aux millions de Times. 
Newsweek, L’.S. News <S World 
Repart, diffusés aux Etats-Unis 
et dans le monde ! L’équipe de 
cette publication, installée à 
Chicago, rêve pourtant d’en faire 
l’organe d’un grand mouvement 
socialiste à l’américaine. Il y a 
des précédents. En 1895, paraît 
l’Àppel à la raison: cinq ans 
plus tard, le journal passe le cap 
des 25 000. En 1912. porté par 
un puissant courant socialiste, il 
compte 760 000 abonnés. Alors, 
pourquoi ne pas espérer ? 

Comment être socialiste aux 
Etats-Unis ? il faut d’abord évi- 
ter deux écueils : le sectarisme 
des groupuscules marxistes- 
léninistes ou autres, qui vont de 
scission en scission : d’autre part, 
le moralisme de la nouvelle gau- 
che, héritage ancestral du libéra- 
lisme américain, toujours prête à 
s’enflammer pour une cause sou- 
vent juste mais généralement iso- 
lée de son contexte : luttes de 
consommateurs, de contribua- 
bles. de locataires, engagement 
dans le mouvement féministe au- 
jourd'hui. porto- rica in hier, afro- 
américain avant-hier. 

A la question inversement po- 
sée par Warner Sombart (2) ; 


* Pourquoi n’y a-t-il pas de so- 
cialisme aux Etats-Unis ? >. on 
ne peut plus se contenter de ré- 
pondre. comme au début du siè- 
cle : • parce que b société améri- 
caine a un pouvoir exceptionnel 
d’intégration - on dirait au- 
jourd’hui : de récupération. C’est 
aussi parce que la pensée, à gau- 
che. se laisse prendre, tour à tour, 
dans le dogmatisme et le sponta- 
néisme. Seule une pensée théori- 
que, ancrée dans la réalité améri- 
caine, peut s’imposer. Aux 
Etats-Unis, comme ailleurs, le so- 
cialisme doit être indigène. 


Une contre-drogue 

C'est à cette tâche que s’atta- 
quent les rédacteurs d’ I.T.T. 
Maintenir l’équilibre entre la ri- 
gueur d’analyse et le pluralisme 
des idées n'est pas facile dans 
une publication trimestrielle ou 
mensuelle. Mais offrir, chaque 
semaine, â chaud, en marge des 
médias dominants ou contre eux, 
une lecture critique et pourtant 
non systématique des événements 
est une gageure. /. T. T. est un an- 
ticorps. une contre-drogue utili- 
sée essentiellement par des intel- 
lectuels (50% des abonnés ont 
au moins une licence), des 
femmes (40 % des lecteurs), des 
responsables syndicaux ou politi- 
ques, au sommet comme au bas 
de la hiérarchie. 

Le premier ingrédient d’un 
journal socialiste en Amérique 
est la présence du mouvement 
ouvrier. Bien sûr, on est conscient 
des limites du syndicalisme offi- 
ciel. mais on ne tombe pas pour 
autant dans le romantisme « ba- 
siste • - même si le point de vue 
du militant de base est souvent 
donné. On sait que le conserva- 
tisme est parfois au sommet, 
mais qu’il existe aussi à la base. 
L’essentiel est d’isoler ce qui est 
progressiste dans une démarche 
et d’encourager toute forme de 
démocratie et de participation 
réelle. Pas de socialisme sans syn- 


dicalisme. Cette évidence est loin 
d’être partagée par la gauche 
américaine. 

Pas de socialisme non plus, 
sans la reconnaissance de la com- 
plexité de la classe ouvrière. 
L’expansion des cols blancs dans 
les années 60, comme l’explosion 
des services dans l’actuelle dé- 
cennie, masque la dégradation 
constante des conditions de tra- 
vail de l’ensemble des salariés. 
Le lecteur d ’ I.T.T. découvre, à 
l’occasion d’exemples' concrets, 
ce qu’il y a de commun dans la 
conditions des immigrants illé- 
gaux, des employés de bureau, 
des travailleurs de l’automobile 
et des chômeurs. 

Autre thème : le contrôle so- 
cial de l’investissement. Et non 
pas nécessairement l’appropria- 
tion par le secteur public, encore 
que. curieusement dans ce pays 
de la libre entreprise, une frac- 
tion importante de la population 
- au moins 25 % - soit favora- 
ble. d’après les sondages, à la 
municipalisation de l’électricité, 
du gaz et du téléphone. 11 est vrai 
que. dans les cas relativement 
nombreux où ces services relè- 
vent des collectivités, les coûts 
sont nettement moins élevés. 

Mais l’objectif essentiel d’un 
hebdomadaire socialiste au pays 
de Reagan est de familiariser les 
Américains avec des approches 
non capitalistes, et de créer les 
conditions minimales d’une coali- 
tion entre socialistes et sociaux- 
démocrates. Si les premiers sont 
encore rares, les seconds sont 
nombreux dans les conseils muni- 
cipaux, les chambres hautes et 
basses - à Washington et dans 
les divers Etats. Tom Hayden, 
ancien héros de la nouvelle gau- 
che, est aujourd’hui au centre 
d’un puissant mouvement social- 
démocrate - Campaign for Eco- 
nomie Democracy - qui Conquit 
plusieurs municipalités califor- 
niennes dans les années 70 et qui 
entend s'imposer au niveau natio- 
nal dans l’actuelle décennie. 


Tout en s’intéressant auç pays 
en voie de développement. I.T.T. 
ne cède pas — contrairement à la 
plupart des autres publications 
de gauche - à l’identification 
aux causes tiers-mondistes. Cette 
variante internationaliste du mo- 
ralisme américain conduit -trop 
souvent à des prises de position 
généreuses - mais décalées pat 
rapport aux objectifs de la majo- 
rité des Américains, même dê' 
gauche. D'autre part, comment 
s'engager dans un dialogue Nord- 
Sud constructif sans avoir, au 
préalable, remis de l’ordre dans 
son propre pays. La lutte contre 
les inégalités doit être' menée si- 
multanément à l’intérieur et à 
l’extérieur. Ainsi s’explique la. 
place importante donnée à la po- 
litique intérieure des pays euro-, 
péens. 

Sous le signe 
de la rigueur 

• Sur le plan militaire, on trouve 
bien sûr la dénonciation de l'in- 
terventionnisme américain - et 
soviétique ; un certain accueil 
aussi aux thèses neutralistes et 
même aux mouvements paci- 
fistes en Europe. Mais c’est à 
propos du réarmement qu’est 
proposée une approche plus of- 
fensive. I.T.T. inaugure une ré- 
flexion globale sur une nouvelle 
répartition des dépenses fédé- 
rales dans la société d’après 
J’opulence et sur une conception 
autre de la sécurité à l’âge du ris- 
que nucléaire. 

Tout cela fontionne sous le si- 
gne de la rigueur. Rigueur de la 
pensée, mais aussi des moyens : 
une petite équipe autour du ré- 
dacteur en chef James Wcin- 
steîn, auteur d’une excellence 
étude sur le réformisme améri- 
cain (3) : trois rédacteurs ad- 
joints : John Judis (politique in- 
térieure), David Moberg' 
(mouvement ouvrier); Pat Auf- 
derheidc (pages culturelles). Un 


seul correspondant permanent — 
en Europe (Diana Johnstone). 

Il y a en tout dix-huit perma- 
nents - y compris les responsa- 
bles de la gestion, de la publicité, 
et de la fabrication. Les salaires 
sont, à responsabilité égale, deux 
fois moindres, par exemple, 
qu’au New York Tintes, mais. 
dëtixTôïs plus élevés qu’au 
Guardian. Le déficit annuel - 
200 000 à" 300 000 dollars, soit 
20 % du chiffre d’affaires - est 
comblé par des subventions — 
syndicats, fondations . - et sur- 
tout par les lecteurs eux-mêmes.' 
organisés en comités de soutien. 
Pour réduire les frais, le journal 
appartient officiellement à une 
fondation — cette' année I.P.S., 
Instituée for Policy Studies, l’un 


des principaux réservoirs à pen- 
ser de la gauche : ainsi sont éco- 
nomisés, chaque année, 
80 000 dollars en frais postaux. 

La publicité se fait par l’envoi 
de lettres aux abonnés d’autres 
publications de gauche. Un peu 
de prospection par téléphone, no- 
tamment pour les. renouvelle- 
ments d’abonnement 'Mais sur- 
tout le bouche à oreille: ■ 

PIERRE DGîMMERGUES. 


(!) -/« These Times. 1509 North 
MDwudcec Avenue, Chicago^ minois 
60622. . 

(2) Wemer Sombart, Why 1s There 
No Sodalism in the United States. 
M-E. S harpe, Whitc Plains, N.Y. réédi- 
tion 1979. 

(4) James Weüutcin, The Corpo- 
rate Idéal of the Liberal State : 1900- 
1918. Bcacon Press, Boston 1968. 


ACTUELLES 


La tyrannie 

« Il est naturel que la tyrannie ne prenne naissance d’aucun 
autre gouvernement que du gouvernement populaire, c’est- 
à-dire. n'est-ce pas ? que de l'extrême liberté naît la servitude 
la plus complète et la plus atroce. [...] 

• De même quand le chef du peuple, trouvant la multitude 
dévouée à ses ordres, ne sait point s'abstenir du sang des 
hommes de sa tribu, quand, par des accusations calomnieuses, 
méthodes chères à ses pareils. Il les traîne devant les tribu- 
naux et souille sa conscience en leur faisant ôter la vie. qu’il 
goûte d’une langue et d’une bouche impies le sang de ses 
parents. qu.'il exile et qu’il tue. et fait entrevoir le retranche- 
ment des dettes et un nouveau partage des terres, n est-ce pas 
dès lors pour un tel homme une nécessité et comme une loi du 
destin ou de périr de la main de ses ennemis, ou de devenir 
tyran et d’être changé en loup? /.../ 

» Et n’arrive-t-il pas que. parmi ceux qui ont aidé à son 
élévation et qui ont du crédit, plusieurs gardent leur franc 
parler devant lui et entre eux, et critiquent ce qui se passe, au 
moins ceux qui ont le plus de courage ? 

» Cesi vraisemblable. 

-Il faut donc que le tyran supprime tous ces gens-tà s’il 
ivut rester le maître, tant qu’à la fin il ne laissera, soit parmi 
Jcs amis, soit parmi ses ennemis, aucun personnage de quelque 

C'esr évident • 
la 




LE MONDE DIMANCHE - 10 octobre 1982 


XI 






1 



GENEALOGIE 


MODE 


Un pape 

et ses cousines sultanes 


■ E XV* Congrès internatio- 
I nal des sciences gêoêalogi- 
I ques et héraldiques s'est 
H déroulé à Madrid durant 
I i une semaine, du dîman- 
9 i che 19 au samedi 25 sep- 
mÆ tembre 1982. Le roi d'Es- 

■ pagne a assisté à la séance 
d'ouverture du congrès. 
Pendant plus de six jours, 
près de quatre cents congressistes 
représentant trente-deux pays se 
sont rencontrés dans une am- 
biance décontractée. 

Parmi les quelque cent quinze 
communications inscrites au pro- 
gramme, vingt-deux étaient en 
français. Faute de pouvoir les ci- 
ter toutes (1), nous donnerons la 
substance de celle que le comte 
Rudt de CoUenberg a faite sur le 
thème : Un pape et ses cousines 
sultanes. Clément VIII Aldo- 
brandini et sa parenté chypriote. 

Début février 1592, Ippolito 
Aldobrandini est élu pape sous le 
nom de Clément VIII. Pierre 
N ores, historien, réfugié à Rome 
après un duel à Venise, relate 
l’élection dans une lettre à son tu- 
teur Pinelli, professeur à Padoue. 
I! indique que la colonie chy- 
priote de Rome est « injinito 
conlento» car la grand-mère du 
pape est une Flatre, il prie son tu- 
teur de bien vouloir en informer 
sa mère et de lui demander des 
précisions sur cette Flatre afin 
qu'il puisse répondre aux ques- 
tions qu'on lui pose — et sous- 
entendu faire jouer cette parenté. 
La parenté bien établie... la 
même année. Pierre Nores devint 
secrétaire privé du nouveau pape. 
En 1593, il passa dans la même 
charge au service du cardinal 
Cynthio Aldobrandini et après la 
mort de celui-ci eu 1610 du car- 
dinal Pierre AldobrandinL 

Originaire de Florence, la fa- 
mille Aldobrandini s'est transfé- 
rée à Rome au début du seizième 
siècle. Les differentes archives 
de la famille à Rome ne contien- 
nent que des documents posté- 
rieurs à 1 550. Donc pas de trace 
de l'alliance Aldobrandini- Flaire 
survenue à Florence à la lin du 
quinzième siècle. C'est vers 1490 
que Pietro Aldobrandini épousa 
Louisa Flaire. 


En ce qui Concerne les Flatre, 
l'auteur de ces recherches relate 
que les • Provis ioni », conservées 
à Florence dans l'Arc hi vio di 
Stato de Florence, nous appren- 
nent 'que le 7 octobre 1473 
Georges Flaire, fils de Balian, re- 
çut la citoyenneté de Florence 
après avoir quitté Chypre eu tant 
qu'exilé. L'auteur fixe la date de 
naissance de Georges Flatre à 
Nicosie vers 1440. Dans une let- 
tre à Philippe II, le 1 er juil- 
let 1595, l’ambassadeur d’Espa- 
gne à Venise recommande de 
nommer comme agent ou minis- 
tre, à Constantinople, un certain 
gentilhomme chypriote, Jason 
B us trou, mentio ruinant qu’il des- 
cend d’ancêtres catalans vivant 
en Turquie. L'ambassadeur in- 
siste surtout sur ses liens avec le 
sérail, ce qui présente un atout de 
prime importance. L'ambassa- 
deur s'étend amplement sur la 
généalogie de la famille de Jason 
Bustron. Sa mère est une Flatre, 
la sœur de celle-ci avait -épousé 
un Nores: Jean, frère cadet du 
comte de TripolL 

Ne pouvant entrer dans le dé- 
tail des alliances, cernons de plus 
près la famille des sultans au 
cours de 1570 à 1610. U faut 
pour cela remonter au sultan Se- 
lim II, qui régna de 1566 à 1574 
et qui conquit Chypre, fils de Su- 
leyman I er et de la bien connue 
sultane Hurrem ou Roxelana. et 
.qui avait pris pour épouse une 
Vénitienne de la maison Veniér : 
Caecilia. Son père, Nicdo Vc- 
nier, était cousin germain de Sé- 
bastiano Vcnier, l’amiral vénitien 
de Lépante, puis doge en 1577.- 
La sultane était donc ta nièce du 
vainqueur militaire de Lépante 
et d'un doge vénitien. Faite pri- 
sonnière en 1537, die entra au 




Le pied 


Uu pied sectionné se diri- 
geait lentement vers le bu- 
reau des objets trouvés. 
JACQUES STERNBER& 


Aux quatre coins 
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sérail de Selim, prince héritier, et 
devint la mère de quatre enfants. 
EUe devint sultane en 1574 et 
mourut en 1583. 

Revenons aux Flatre. Famille 
• importantissima » du clan 
chypriote, qui joua à la fin du 
quinzième siècle un rôle bien 
précis tant à Constantinople, à 
Venise, à Rome, qu’en Italie et 
en Espagne. La famille Flatre est 
d’origine .franque, mais apparaît 
assez tardivement dans les docu- 
ments. Elle appartient à la petite 
noblesse non fortunée et ses 
membres sont obligés d’accepter -, 
des situations rémunérées dans 
l'administration. Après 1450, elle 
devint une des famill es les plus/ 
importantes de la nouvelle so- 
ciété « levantine ». Un Philippe, 
fils d'un Louis Flatre vivant i Jé- 
rusalem, laissa un legs au cou- 
vent du Saint-Sépulcre de Jéru- 
salem. Son testament relate sa 
descendance, dont différents 
membres tombèrent en 1570 ou 
devinrent esclaves. Telle est pré- 
sentée à grands traits la parenté 
chypriote de Clément VIU et ses 
cousines sultanes. Cette présenta- 
tion résumée de la conférence de 
W.-H. Rudt de CoUenberg es- 
père avoir attiré l’attention des 
historiens et chercheurs sur les 
liens généalogiques qui reliaient 
dans les dernières décennies du 
seizième siècle l'Orient et l'Occi- 
dent par les familles chypriotes. 

Comme quoi un historien ne 
peut se passer de la généalogie. 
Et - d'après les enseignements 
de ce congrès — un généalogiste 
devrait s'intéresser obligatoire- 
ment à l'héraldique, et l’héral- 
diste à la sigillographie. 

Le XV e Congrès des Sciences 
généalogiques et héraldiques 
s'est terminé sur la nomination à 
la présidence de la Confédération 
internationale de M. Sz&bolcs de ' 
Vajay, demeurant à Paris. Le 
prochain Congrès aura lieu en 
Finlande, à Helsinki : il est prévu 
poup septembre 1984. ■ 

LÉO JOUNIAUX. 

* Les archives du Vatican sont ou- 
vertes à tous les chercheurs & condition 
de ne consulter que trois documents 
par jour. • 

(1} Nous en tenons la liste à la dis- 
position des lecteurs qui ic souhaite- 
raient. 


[l'invasion 
divine 


Le Dick suprême : un étonnant i 
testament spirituel. I 

MICHEL JEURT / SUD-OUEST 

I Philip K. Dick est mort, 
i Pour l'enterrer dignement, | 
je vous suggère la lecture 
de son dernier livre, 
l'I INVASION DIVINE, 
avec THE END, des Doors 
à fond ia caisse et en boucle 
sur votre chaîne stéréo. 


Philip K. Dick refait 
l'histoire du monde, mais 
au plus haut niveau. 

FRANCE-SOIR 

présence du futur 

denoël 


Tuer 

✓ 

la poule aux œufs d’or 


■ A femme et l’homme 
H n’abordent pas la mode de 

I la même manière. Elle, y 

■ plonge voluptueusement et 
Ifj i en émerge immédiatement 

II i renouvelée et «délicieuse. 
Mæ Lui, est timoré, il n’ose, ne 

sait, craint sans cesse de 

■ mettre en péril l'édifice de 

sa virile identité. Comme 

s’il redoutait l’imagination ou en 
était dénué, il a vite fait de se ré- 
fugier dans la constance confor- 
miste,' dans l'identification totale 
à son groupe socio-économique. 
Le sociologue Francesco Albe- 
roni dans la revue italienne 
Mondo Uomo nous met en 
garde ' ■ L’homme en refusant le 
jeu de la mode renonce à l'omni- 
potence'' du désir. » 

Pudeur... Cette distance, cette 
indifférence masculine A l’égard 
de la mode, sont feintes. Elles 
sont démenties par l'importance, 
la vitalité de toutes les industries 
qui s'adressent au vêtir et au pa- 
raître de l'homme : vêtements 
bien sûr, nais aussi accessoires, 
cosmétiques, parfums, lingeries. 
Démenties aussi par l'ampleur du 
Salon international de l'habille- 
ment masculin de Paris, le 
S.E.H.M. En passe de devenir la 
plus importante manifestation du 
genre dans le monde, il se tient 
deux fois par an, en février et en 
septembre. Pour témoigner en- 
core de la coquetterie masculine, 
0 y a l’affluence de la presse tant 
nationale qu'internationale aux 
défilés des grands couturiers, des 
couturière et des créateurs de 
mode masculine. Le mot « la ili 
leur », significativement, n'est 
plus employé. , 

Performante, l’industrie fran- 
çaise du vêtement rassemble 
! 200 entreprises, emploie 
84000 salariés, dont 82% de 
femmes. Sur cés 1 200 entre- 
prises,' -plusieurs fout plus de 
400 millions de francs de chiffres 
d'affaires hors taxe; 470 réali- 
sent 94 % 'du chiffre d'affaires 
global de la profession, .mais les 
46 premières font la moitié de ce 
chiffre, qui est de 11 milliards 
hors taxes : 15 % sont réalisés à 
l'exportation (chiffres de 1981). 
Financièrement, c'est une indus- 
trie largemèat décentralisée 
(Mavest à Roanne, Jean Charles 
de Castelbajac à Limoges, Jac- 
ques Jaunet, New Man à CboIeL, 
Mc Keen à Marseille). 

Le S.E.H.M., c’est 
30 000 acheteurs et journalistes 
de 90 pays qui déambulent sur 
4 hectares de stands. C’est 
600 exposants, créateurs, coutu- 
riers, fabricants, venus de vingt- 
quatre pays présenter leurs nou- 
velles collections. Les Etat-Unis, 
la Grande-Bretagne, représentent 
le contingent étranger le plus im- 
portant ; suivent l'Espagne, puis 
î’itatie,' F Allemagne fédérale, la 
Tunisie. Pour le mois de septem- 
bre dernier, il y a eu une forte 
augmentation des demandes de 
nouveaux stands et d'agrandisse- 
ment des surfaces de la pan des 
exposants habituels. Tout le 
monde n'a pu être satisfait. Et la 
crise ? La profession a pu expli- 
quer à M. Jean-Pierre Chevène- 
ment. ministre de l'industrie, 
venu sur place prendre son pre- 
mier contact officiel avec les in- 
dustries de l'habillement, que 
tout n'était pas rose. 

Après la baisse continue de la 
consommation vestimentaire de 
1973 à 1980, I’après-10 mai a 
bien été marqué par une augmen- 
tation de ceue consommation 
(+ 2,3 %). Cette tendance favo- 
rable s'est accentuée aux pre- 
miers mois de’ 1982 (+ 3,9 %). 
Mais, parce que l’attentisme 
était de règle, celte reprise de la 
consommation n'a pas suscité de 
reprise de l’activité industrielle, 
-mais on fort accroissement des 
importations ( + 13%); alors que 
les exportations ne croissaient 
que de 2 % en valeur. Devant 
l’augmentation des salaires ou- 
vriers (+ 19 %). du SMIC 
(+22.7 %), la cinquième se- 
maine de congés payés, les 
39 heures, -certains industriels, 
pour alléger leurs charges, leurs 


coûts de production, n’ont su que 
licencier. On est passé de 
89 000 salariés au 31 décembre 
1980 à 84 000 au 31 décem- 
bre 1981. 

Il aurait fallu innover, investir, 
faire preuve de plus d’ingéniosité 
pour redonner au produit fran- 
çais de la combativité. La déva- 
luation du franc, qui a favorisé la 
production française sur les mar- 
chés internationaux, et l'allége- 
ment des charges pour certaines 
entreprises depuis juin 1982 ont 
amélioré la situation. Pourtant la 
profession juge ces mesures d'al- 
légement trop sélectives et d'une 
application trop limitée dans le 
temps (12 mois éventuellement 
recond ucti blés une fois). . EUe 
craint en outre que la position de 
la C.EJE. ’à l’égard du plan 
textile-habillement français n’as- 
sure pas la pérennité de ce dispo- 
sitif. Le. blocage des prix lui est 
« intolérable », d’autant, affirme- 
t-elle, qu’il s’agit d'une baisse im- 
posée en raison du nouveau taux 
de la T.V.A. (au total - 2J9 %). 
Ce serait, pour beaucoup d’entre- 
prises, ta suppression de la marge 
nette, voire même la vente à 
perte! 

Où est le talent ? 

Après ces suppliques, cette in- 
dustrie de main-d'œuvre a voulu 
démontrer à son ministre de tu- 
telle qu'elle pouvait être aussi un 
secteur de développement des 
techniques de pointe. On a alors 
admiré une machine à couper les 
tissus remarquable, dont la so- 
ciété Lectra Systèmes détient les 
brevets. C’est un ordinateur qui 
contrôle un rayon laser qui tran- 
che automatiquement les tissus 
selon le plan de coupe le plus ra- 
tionnel, le plus économique et 
avec une précision extrême. 

Mais la précision, la technique 
même de pointe, peuvent-elle 
remplacer l’essentiel, c'est-à-dire 
le talent créateur des concep- 
teurs de mode ? lis ne manquent 
pas en France. Sans -.parler de 
Pierre Cardin, qui le premier fit 
de la création de grande diffusion 


pour l'homme, il y a Yves Samt- 
Laurent, qui sait prendre un vwe- 
ment ordinaire comme la saha- 
rienne, le blouson, le trench,, le 
caban et le reconstruire dans - la 
proportion parfaite. Il leur ajoute 
une je ne sais quoi, un presque 
rien, et ses vêtements deviennent 
les vrais, les autres des copies 
maladroites. 

Pour rester dans la haute cou- 
ture, il y a le très talentueux Gé- 
rard Penneroux de Christian 
Dior Monsieur, qui donne de l’es- 
prit, de la jeunesse au vêtements 
les plus conventionnels ; Patrick 
La voix chez Lan vin sait, lui, les 
rendre impertinents et sympathi- 
ques. Chez tes couturiers, il y a # le 
poétique Lucien Foncd, l'imagi- 
natif Antoneilo Montalto de 
Czechmate, le tendre Jean 
Charles de Castelbajac. Chez les 
créateurs, il y a Daniel Hechtier 
avec sa verve et sa merveilleuse 
maîtrise des couleurs, O y a le jeu 
technologique décontracté de 
Mari thé et François Girbaud, 
l’aisance de Marcel Lassancé. Il 
y'aurait bien aussi Emanuel Un- 
garo, Claude Montana, Thierry 
Mugler, mais ces derniers, pour 
l'homme, sont commandités par* 
des industriels étrangers. Il y a 
bien sûr Jeff Sayre, qui n'a pu en 
septembre présenter sa collection 
de l’été. 

On met là le doigt sur !a ca- 
rence de l'industrie française : 
n avoir pas sü. pas voulu exploi- 
ter dans toute sa mesure le talent 
des créateurs disponibles. L’Ita- 
lie, elle, depuis dix ans n’a pas 
hésité à faire appel aux créa- 
teurs, aussi bien italiens, fran- 
çais, qu’anglais ou américains. 
Le talent n'a pas de frontière. 
Claude Montana, Jean Charles 
de 'Castelbajac et bien d'autres 
peuvent en témoigner. Il n’est 
pas jusqu’à la haute, couture qui 
ne totalise jalus de licences :à 
l'étranger qu’en France. 

La rentabilité, la rationalité, la 
finance, la technique, c’est bien, 
mais, sans imagination créatrice, 
elle finissent par tuer la poule 
aux oeufs d'or. m 

MOHANO MESTRL ‘ 




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XII 


10 octobre 1982 - L£ MONDE DIMANCHE 


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_ • . i. . . .' 


. ■ i .. .. .* ; '* 




la FONDA, observatoire 
de la vie associative 

J3|lle a préféré le statut de fondation pour assurer aux associations 
bureau d’études, permanent. En seize mois, elle s’est imposée 
îpàr le sérieux de ses, réflexions et dé son information. 


h 1 !. À.- FONDA (Fondation 
;nfl - .pour la. vie associative) est 
jcA née le 15 juin 1981 (1> & 
Q ^‘initiative" d’une soixan- 
» taîne de responsables , d'as^ 
J j sociâtion ' venus dès sec- 
.Æ A leurs les, plus divers (sport, 
"usagers, jfcunesse, social..) 

, pour offrir un espace com- 
m un de rencontre, deré- 
et de-confrontation aux 
^'Sjssodations et favoriser toutes 
d’études, analysés et initiatives 
- utiles au développement de la vie 
: (associative (2). • / 

10 N i fédération, ni « super- 
ja&ociatioi! », la FONDA est 
'-F héritière légitime d’une associa- 
v “t3ôn aujourd’hui dissoute, la DAP 
'■ i fhssociaüon pour le Développc- 
L menî des associations de pro- 
^tres), crêSé en 1975 par François 
-^dloch-Lainé avec la mission 
^d'analyser clairement les pro- 
iiièmes rencontrés par la cause 
'■'.^associative et dimaginer des or- 
ganismes compétents pour lès ré- 
.œpudre. La naissance en 1977 de 
Service associations <3), qui pre-" 
.-.fiait :eo: .charge les problèmes 
{ techniques se posant aux associa- 
tions a été une étape importante 


'de cette mission, qui prit fin -avec 
la création de la FONDA. 

Mais pourquoi une fondation, 
alors qu'on en compte deux cents 
: bu ; trois cents en France pour 
peut-être cinq cent mille associa- 
tions ? « Le principe de la fonda- 
tion, explique Aime David, délé- 
. guée générale de la FONDA, est 
qu'elle est financée par les re- 
venus de ses propres capitaux. 
Nous n’en sommes pour l’instant 
qu’à une phase transitoire où 
dons, subventions et cotisations 
sont n éc ess a i r es pour exercer nos 
activités. Mais pour garantir 
l'indépendance de la FONDA, 
mus souhaitons à terme avoir 
une totale autonomie financière. 
Nous voulons également profiter 
du régime des fondations pour 
créer vin fonds pour le développe- 
ment de .la vie associative. Ce 
fonds, destiné au soutien initial 
d'innovations dans le secteur as- 
sociatif ne pourra en aucun cas 
■ remplacer ni compléter un finan- 
cement public. D’autre part , il 
n’est pas question que la 
FONDA remplace ou supplée les 
coordinations existantes entre 
associations. » 


èi 


Les ressources 


L'article 6 de la loi du 1* jaSBet 
J 901 femtéat r elati vement les 
: veasewees aatorbèes ux associa-- 
fiaas puisqu'elles ne panent gérer 
«au dehors des subventions de 
Ftinu des dépu itemeats or des 
fliwws* qptks* cotisations 
d^sts m em b res eu les s e au oç s an 
moyen deHMfev.cn cttindw 
ourkêrédÊniesm'.'- 

Cepee dtitf. ffwtnsitmiKtts 
sont en £dt «wtori rfes Ans cer- 
lïhé. owftioei, notamm en t cm 
contrepartie- de ^spc a i liw parti- 
" afièm da code général des bn> 

fcsressources légales : u • 

. — Les nbradjoM- qntflE que 
soit leur or^e. — Etat, dépvte- 
nscflt, cofflome, — eSessoot Bées 
à des conJMoas ftg rf no rt dont 
les pro cMtir es moat. pohabk- 
ment révisées par les dispositions 
dn projet de loi. edmmtmmt i 
Rtvdc, eüet mériteront dtfrm- 
rcmentnocécadeporttcoStre; ' 
- les cotisations: eues matC- 
riafisent Ifanctttemcnt radbésioa 
à rpasodadon «c ienr montant 
l’otpwlWlf Ost riurijuc ks 
ststae pMwàtprtwtr èfl &n te 
catégories de membres avec des 
tarifs variables do me mbre b**a- 
îai t w à taux éle v é, an m em bre 
adhérent i taux séééL Cotâmes 


le montent des 


fonction des revenus de leurs 
membres (notion de quotient terni- 
Sal); 

— Autres ressources Motori- 
sées : les remboursements des ser- 
vices rendus i ses- me m bres, ser- 
vices dont la natme est fixée dans 
Tarifa* 26L7.1 du code général 
des Impôts. . En outre, sans pour 
awtant perde son caractère de 
BOB-tncratnité, nne association 
pont facturer à des de» oa certain 
nombre de services à le condition 
pour cette partie de ses res- 
sources, de les assujettir à la 
T.VjL 

Haas le avéme ordre d’idées, et 
tetqoars par référence an code gé- 
néral des impôts, ks recettes de 
quatre marfestations 
a estiué e j à soutenir Faction de 
Fa m o rf a t lan sont exonérées de 
tontes taxes et impôts. Enfin. Far- 
tide 23S ber du code général des 
impôts autorisant des déductions 
fiscales aux particnBers et aux so- 
ciétés pour des libéralités laites an 
-projet d*assocïations d'intérêt gé- 
néral, le ministre des finances a 
précisé ipso fado ces mêmes 
associations étaient b MMts à 
les recevoir. . 

■k Cotte rubrique est rédigée par 
Service associations, associatio n loi 
de 1501, 24. rue de Prony. 
75017 Paris, ta : 380-3+09. 


ACTUALITÉS 


r On est toujours hëntBcapê par 
rapport à quelqu'un » : f Associa- 
tion de farniente des bien portants 
et handicapés veut rompra U isole- 
ment des hancficapés. Elle organise 
actuellement des spectacles, das 
voyages et des ateliers réunissant 
ceux-ci et des bien portante. 

- • 14, rue de Montrent!. 78000 Ver- 
sailles, lél. (3) 953-49-07. 


L'association. Connaissance du 
kayak de mer. créée d y à tfix-hurt 
mots, veut offrir aux sportifs un 
1 nouveau mode do connaissance du 
“milieu marin ex, selon son secré- 
taire. > ouvré i de nouveaux parô- 
dpants un domaine de plein air 
jusqu'ici réservé à dos privilégiés ». 
par des groupes d’études ou de 
croisière. des séances d'informa- 
tion et des publications sur te 
kayak, ainsi que le réalisation de 
.matériels. 

• CK/mcf. 10 Parc de b Bcren- 
jère, 92210 Saim-Clowî. - 


INITIATIVES 

Recyclage du papier 

L'Association pour la promotion 
du papier recyclé, qui a édité un 
petit' manuel l'Espoir des arbres 
afin de lutter contre te gaspillage et 
pour la protection de la nature, a 
réalisé aussi des cahiers d'écolier 
en papier- recyclé, avec une couver- 
ture illustrée par Msrol. La Ville de 
Paris vient de commander quatre 
cent mille cahiers de cette sorte 
pour tes écoles primaires de la ca- 
pitale. 

■ Maison du papier recyclé, 121, 
av. du Maine, 75014 Paris (du lundi 
au samedi), t£L 322-24-10. 

Lecture avec micro-ordlnatear 

■ L'Association française pour la 
lecture, qui réunit des enseignants 
et des chercheurs en pédagogie, a 
mis au point un didacticiel d* entraî- 
nement à la lecture sur micro- 
ordenateur pour les enfants à partir 
de huit ans, les adolescents et les 

adultes. Caluj-d propose plus de 

soixante-dix heures d’exercices. H 
sera disponible fin octobre. 

* A.F.L.. 29 rue d’L’lm 
75005 Paris, B J». 13505, 75226 Paris 
Cedex 05, téL(l) 329-2] -64. poste 
472. 


Pour la même raison, si le 
nombre de membres associés 
n'est pas limité, seuls les mem- 
bres actifs qui font partie des or- 
ganes officiels de la FONDA 
peuvent agir au nom de celle-ci. 
Mais les membres associés, par 
leur soutien financier et leur col- 
laboration, contribuent aussi aux 
objectifs de là FONDA (4). 

Deux principaux moyens d’ac- 
tion sont prévus pour atteindre 
ces objectifs : 

1) Des comités d'étude et de 
liaison (C.E.L.), composés de 
membres associés, engagés dans 

- nne réflexion thématique : em- 
ploi, financement, statut de l’élu 
social... Réuni autour d'un bu- 
reau tricéphale (un président, un 
rapporteur et un « agent de liai- 
son » avec les organes institution- 
nels de la fondation),' chaque co- 
mité dispose d’une large 
autonomie; sa durée est liée à 
celle du problème en suspens. 
Les C.E.L. existent aussi bien à 
l'échelon national que régional 
oulocaL 

« Ce point est très important. 
souligne Anne David. S’il existe 
dans le monde associatif une cer- 
taine intégration - verticale » 

( les fédérations par exemple), 
l’intégration « horizontale » est 
en revanche inexistante. L'intérêt 
des CE.L est de réunir des asso- 
ciations géographiquement pro- 
ches. Dans cet esprit, le groupe 
sur l'information organise à 
l’échelon régional des rencontres 
avec les journalistes de province 
pour les familiariser avec la réa- 
lité associative, bien que son 
plus gros sujet de travail soit la 
presse associative elle-même et 
les difficultés financières ou fis- 
cales qu’elle affronte (assujetis- 
sement à la T. V.A.) ou les avan- 
tages qui lui échappent (tarifs 
postaux préférentiels). » 

«Gens du terroir», les mem- 
bres des C.E.L. sont aussi - et 
surtout - des « gens du terrain * 
qui apportent avec eux les fruits 
d’une expérience associative. En 
retour, leurs travaux - dont les 
rapports sont publiés dans la let- 
tre d'information de la FONDA 

- présentent un intérêt pédagogi- 
que pour les associations qui en 
prennent connaissance. 

2) Cette lettre d’information 
(huit numéros annuels, servis par 
abonnement) est un véritable ou- 
til à la disposition de la FONDA. 
Sa diffusion (un peu moins d’un 
millier d'exemplaires) touche da- 
vantage de personnes que le cer- 


PUBLICATIONS 

DocimientationtiefSrinofHte 

Le Centre de documentation 
tiers- monde de Paris offre en 
consultation deux cents dossiers 
sur les aspects économiques, so- 
ciaux. politiques et culturels du 
tiers-monde, et peut louer une cin- 
quantaine de montages diapos sur 
ces domaines. 

* 20, rue Rocbechouart, 
75009 Paris (ouvert de 12 h 30 à 
18 h 30 du mardi au samedi indus). 
Catalogue sur demande : 6 J0 F. 

RENDEZ-VOUS 

Personnes âgées 

Au programme de la semaine de 
solidarité avec tes personnes âgées 
et leurs associations, qui aura lieu 
du 18 au 24 octobre : Rencontres 
mten-générations ; information sur 
les conditions d'existence des re- 
traités et tes réalisations des asso- 
ciations. Les vingt-trois orga- 
nismes membres du comité 
d'organisation (103. rue du 
Faubourg-Saim-Honoré, 75008 
Paris, tél.225-16-761 refusant 
« l'assistance et raumône ». veu- 
lent obtenir le moyen pour les es- 


cle des membres associés, ei sur- 
tout elle va dans les ministères, 
les salles de rédaction et même à 
l'étranger. 

Par sa qualité, la lettre est la 
• chambre de résonance » des 
problèmes d'actualité touchant la 
vie associative. Ainsi elle a large- 
ment rendu compte de la concer- 
tation suscitée par le projet de ré- 
forme de la loi de 1901 préparé 
par le ministère du temps libre, 
en même tant qu'elle l'alimen- 
tait, assortissant les propositions 
gouvernementales d'une • grille 
de lecture » correspondant aux 
préoccupations de la la FONDA. 

Dans la mesure où le vote de la 
loi est reporté à la session du 
printemps prochain, la FONDA 
est aujourd'hui mobilisée par la 
préparation de la discussion de la 
loi de finances pour 1983 : cer- 
taines mesures réclamées depuis 
longtemps en dépendent ; par 
exemple la révision ou la suppres- 
sion de la taxe sur les salaires 
pour les associations - dont les 
«tranches» n'ont pas varié de- 
puis quinze ans. 

• Le projet de budget de l’ État 
pour 1983, tel qu’il se présente. 
commente Anne David, est pour 
les associations une grosse dé- 
ception : les subventions sont au 
niveau antérieur, c'est-à-dire 
qu'elles ne suivront même pas 
l’inflation. Cela signifie des li- 
cenciements dans les associa- 
tions qui emploient des salariés. 
Les quelques mesures proposées 
par le budget ( exonération de 
3000 francs de la taxe sur le 
premier salaire), jugées très im- 
portantes pour les petites asso- 
ciations par le ministère du 
temps libre, sont très en deçà des 
revendications formulées dans le 
numéro d’été de la lettre d’infor- 
mation de la FONDA. Mais, 
celle-ci ne s'avoue pas vaincue et 
se prépare à agir auprès des par- 
lementaires (le groupe sur les 
associations, mais également 
tous les députés sympathisants ) 
pour • décrocher » des amende- 
ments. » 

Cette qualité de partenaire re- 
connu, son audience auprès des 
pouvoirs publics et celle de sa let- 
tre d’information dans le monde 
associatif sont autant d'éléments 
positifs pour la FONDA ; celle- 
ci, en moins d'un an et demi 
d’existence, est devenue, comme 
elle le souhaitait, le témoin privi- 
légié et permanent de la vie asso- 
ciative dans le tissu social, cette 
« fonction biologique » qu’évo- 
quait Frédéric Pascal (président 
de la FONDA) il y a un an, dans 
ces mêmes colonnes (5) . ■ 

DANIEL GARCIA. 

(1) Le Monde du 2 iuüiei 1981. 

(2) FONDA, 18, rue de Varennes, 
7S007 Paris. 

(3) le Monde Dimanche du 26 sep- 
tembre 1982. 

(4) Actuellement pins d’un demi- 
millier de HEdéniions et d’associations 
nationales ou locales sont membres as- 
sodés de la FONDA. Au total, donc, 
c’est plusieurs milliers d’associations 
qui sont touchées. 

(5) Le Monde du II novembre 
1981. 


soevations privées t d’innover pour 
répondre aux besoins » . 

• Parmi ces manifestations, no- 
tamment une table ronde sur 
g l'insertion des préretraités, re- 
traites et personnes âgées dans la 
vie active ». organisée le 1 9 octo- 
bre eu CiSP, 6, avenue Maurice- 
Ravel, 75012 Paris. Renseigne- 
ments et inscriptions au Centre 
national du volontariat (130, rue 
des Poissonniers, 75018 Pans. 
Tél. (1) 264-97-34). 

L'économie sociale 

Quels sont les facteurs d'émer- 
gence des organisations qui for- 
mant « l'économie sodale » (asso- 
ciations, coopératives, mutuelles, 
etc.) ? Quelles sont Jes conditions 
— internes et « externes » — de 
leur croissance ? Comment, dans 
ces organisations, se transmet le 
pouvoir ? Ce sont les thèmes de la 
journée d'étude organisée à Paris, 
le 19 octobre au pavillon Gabriel 
par l'Assodation des âges. Y parti- 
ciperont des représentants de 
nombreuses organisations, des uni- 
versitaires et des responsables du 
ministère de tutelle (celui du plan 
et de l'aménagement du territoire). 
M. Michel Rocard ouvrira les tra- 
vaux. 

' Association des âges, 73. avenue 
Paul-Downer. 75016 Paris. TéL (1) 
504-27-44. 


DIS PETITES ANNONCES 
POUR IIS ASSOCIATIONS 

Le rubrique « Associations a. publiée dans la Monda 
Dimanche depuis le 18 avril 1982 (et interrompue pendant 
rété) a suscité un vif intérêt. Le courrier reçu en témoigne. 
Nous avons dû, chaque semaine, sélectionner une dizaine 
d'inf o rmations sur les centaines recueüfies qui nous étaient 
adressées. Parmi nos critères de choix : le caractère novateur, 
l'intérêt pour ie plus grand nombre ou pour la vie associative, le 
caractère exemplaire de l'information, l'appel au bénévolat. 

Les petites annonces — payantes, mais à un tarif tris 
abordable (25 F TTC la ligne) - nous ont paru un moyen de 
compléter ces informations rédactionnelles. Avec les petites 
annonces, une association, même modeste, pourra faire 
largement connaître l'information qu’elle jugera utile. 

Les rubriques retenues pour le classement de ces petites 
annonces sont : appels, convocations, créations, 
manifestations, sessions et stages. Ces petites annonces 
devront comporter au maximum 28 signes (caractères, 
ponctuation, espaces) par ligne. Des abréviations simples sont 
recommandées. 

ANNONCES ASSOCIATIONS 
RUBRIQUES* : Appels □ Convocations □ Créations □ 
Manifestations □ Sessions et stages □ 

* Cocher la rubrique souhaitée. 

VOTRE TEXTE : 


e Prix de la ligne : 25 F 1 28 signes, lettres on espaces) . 

• Délai d’insertion ; deux semaines après réception de la demande 
d'insertion ACCOMPAGNÉE DU REGLEMENT libellé : 

Régie Presse L.M.A. 

• A envoyer à: 

REGIE PRESSE LM_A_ 85 bis, me Rêanmur. 75002 PARIS 


annonces associations 


appels 


Aide et Action, association eide 
A scolarisation entants pauvres 
tiore-mande recherc h e urgence 
bénévoles pour répondre A 
courrier volumineux. Les 
Bonnes volontés seront bienve- 
nues. Bes oin s aigus an dactylo. 
Merci (f avance pour les entants 
qu' ainsi voua aiderez. 
Contacter Aide ot Action, 

78, rue de la Réunion, 
75020 Pans. Tél. 373-52-36. 

Jaune. 16 ans. an drfftcuité 
avec son milieu, cherche â me 
retrouver, plutôt qu'en foyer ou 
dans la me, dons un cadre ta- 
mibal. Avec d - autres ie sus & 
JONAS COUTE : une aaaocie- 
non qui noua aide A nous en 
aortir. Pour voua renseigner sur 
JONAS. sur nous, sur le façon 
d*ëtre an fa mâle d'accueil : 
contactez JONAS COUTE - 
SOS JEUNES. 

IB. ma de Chêtiilon. 
76014 Paria. Tél. 546-48-88. 

Les populations du Liban ont 
besoin de vous : participez A 
l'avion du Secours po pu la os 
français. 160 t. d'aide ont déiè 
été acheminées. Deux équ. mé- 
dicales das « Médecins du 
S. P. F. a sont sur pl. Las dons 
si reçus : S.P.F. 9. r. Froissait. 
75003 PARIS. 

C.C.P. 654-37 H PARIS. 
Indiquez : AIDE LIBAN 

Auo. ch. cdaioc p. soutenir ta 
eeule raefio total, libre et ou- 
verte du pays mais qu n'a pas 
da sous. Ronald Rémy (421 26- 
23-B9/2 1-27-67. Radio Trait 
d'Union. 3. rue Venei. 13100 
Ai » en Provence. 25 % CA I 

Aseoc. rech. et connais, civili- 
sation soviétique. Deschamps 
Chapelle Launay. 44260. 

En vue da la reacauradon et de 
l'anima don da Château da la 
Flachère dans la Rhône, le Club 
. Unesco du Rhône et le Groupe- 
ment Régional d* Animation da 
la Ftach&re cherchent bonnes 
volontés, aidas an tous genres. 

dons môme modestes. 

Ce château de Vioilet-te-Ouc. 
classé Monument historique, 
est en réel danger si des tra- 
vaux de oouverture et da mise 
hors d’eau ne sont pas entre- 
pris rapidement. Toutes les 
bonnes volontés seront 
accueillies avec plaisir. 
Prendra contact avec 
le Club Unesco du Rhône 
1, rue Boie s ac. 

69002 LYON. 

Téléphonez au : 637-36-11. 
URGENT. 

Las malades du cancer reçoi- 
vent gratuit, las informations 
sœnufrques sur leur maladie : 
INSTITUT CONTRE LE CANCER 
28570 ABONDANT. - France. 



— Pr payer moins d’impôts en 
bénéficiant das avant, de le 
loi Monory Jusq. 31/12- 

— Pour favoriser l'émergence 
d’entreprises autogérées, in- 
vestissez dans une entre- 
prise alternative présentée 
et soutenue per ALDEA. B. P. 
67. 75462 Paris Cedex 10. 

«LA MAISON ROUMAINE» 

vient d'Stre créée dans un local 
de la Ville de Paris, grâce à 
l'appui de M. Jacques Chirac, 
maire de Paris. Elle a comme 
but le maintien et le rayonne- 
ment du patnmoine culturel 


roumain en France et dans ta 
monde libre ainsi que la com- 
munication Bbra das idées et la 
continuation des bons cutawsis 
unissant la France et la Rouma- 
nie. 

Nous taisons appel A tous ceux 
qui peuvent nous aider. Par 
chèque ou C.C.P. A rentra de 
« La Maison roumaine ». 
15. rue de Flandre. Pari* 119*)- 

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76013 PARIS. - 585-66-27. 


manifestations 


Attaché d’administration 
centrale 

tous 6 la manrtastation du Jeudi 
14 octobre â 1 2 h 30 
devant la Fonction pub l ique. 
32. rua da Babylone. 
pour défendre vos intérêts 
ot votre avenir. 

Organisé par l'Association des 
AJAC. 544-38-39 (pu 647). 

Secrétaires adjoints 
des Affaires étrangères 
pour votre avenir 
l'ASAA. vous invita 
A vous jomdre nombreux 
à la manifestation das 
Attachés d'administration 
centrale 

le jeudi 14 octobre, è 12 h 30, 
devant la Fonction publique. 

Randon. pédest. et culturales 
en Ue-deFrance Ass. Randon- 
nées et Culture, dép. en car ts 
*es dim. A 12 h.. R.v. 4. pl. da 
la Nation. Rs. au : 251-06-10. 


/.sessions 
‘.et. stages 


Dans les Pyrénées anégaoises. 
pour vos sessions, stages, 
classes découvertes, voyages, 
une équipe vous attend. Marc, 
hameau isolé, vous- offrant 
repos, travail, c&stracoons. A 
P»d. A ski. nous organisons 
avec vous das séjours décou- 
vertes. sur la faune, la flore, la 
v>e humains. Maison tamaîale 
Marc. VICDESSOS 09220. 
Téléphonez au (6 1 ) 64-88-54. 


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Rens. Force 13 - MARSEILLE' 

Téléphonez au (91)33-82-88 

ou au (42) 24-92-97. 

Du 22 au 26 nov . stage de for- 
mation « L'agricuttura française 
• l "’S"*» » animé par 

NORD-SUO FORMATION 
J-IJ* S * vo >e - 75006 PARIS 
Téléphonai au (1)326-80-68 


: L£ MONDE DIMANCHE - 1 0 octobre 1 982 


XIII 




i 






1 










marché 

la vidéocommunication 


à Cannes 


Mous attendons celte année 
plus de ? OOO visiteurs venus du 
monde entier, pi us d'un millier 
Je sociétés participent aux diffé- 
rentes expositions ou y sont re- 
présentées. Sous avons quitte 
/'ancien Palais des festivals pour 
le nouveau et doublé de ce fait 
notre surface d'exposition. Et. 
pourtant, tout est plein. A lui 
seul, le marché des programmes 
vidéo occupe autJnt de place que 
l'exposition de l'an dernier - 
Bernard Chevry. commissaire gé- 
néral du marché international de 
la vidéocommunication, ne cache 
pas sa satisfaction. Le V1D- 
COM S~ qui ouvrira ses portes à 
Cannes du 1 5 au 18 octobre, sera 
une bonne cuvée. Les visites offi- 
cielles de MM. Louis Mcxa ri- 
deau. Jack Lang et Georges Fil- 
lioud en sont une sorte de gage. 

Lors de sa création en 1972, le 
VIDCOM ne s'appelait encore 
que le VI DCA et suivait les pre- 


miers pas du marché de fa vidéo- 
cassette. Organisateur du Mar- 
ché du disque et de l'édition 
musicale (Ml DEM), du Marché 
des programmes de télévision 
( MIP-TV), Bernard Chevry a un 
talent indéniable pour ccs 
grandes rencontres profession- 
nelles et commerciales au niveau 
international, et il suit de très 
près le développement des nou- 
velles industries culturelles. 
Mais, pour la vidéo, il précède un 
peu le mouvement, et la vidéo- 
cassette larde à tenir ses pro- 
messes. Le VIDCOM est sus- 
pendu en ) 976 pour ne reprendre 
qu'en 19S0 lors de l’explosion du 
marché grand public. 

Depuis, il s'est diversifié et ac- 
cueille aussi la télématique et les 
banques de données, renseigne- 
ment assisté par ordinateur cl les 
premiers développements de la 
télévision par câble. Cela donne 


sans doute à la manifestation un 
aspect un peu hybride, mais il 
existe de nombreux points de 
passage entre vidéo et informati- 
que : systèmes interactifs de for- 
mation sur vidéodisques et vidéo- 
cassettes. programmes interactifs 
sur les futurs réseaux câblés en 
fibres optiques. 

Le vrai clivage du VIDCOM 
est entre le marché grand public 
et le marché institutionnel de la 
vidéo. Du côté grand public, on 
verra à Cannes les dernières nou- 
veautés techniques eu en particu- 
lier. le magnétoscope VHS-C mi- 
niature fabriqué par J.V.C.. le 
portable S.L.-C7 de Sony et les 
trois standards de vidéodisques. 
Mais c’est le marché des pro- 
grammes qui présentera sans 
doute le plus d'intérêt. Tous les 
grands éditeurs américains 
(A.B.C.. N.B.C.. 

R.C.A.) seront présents pour 
vendre leurs nouveaux catalogues 
de vidéocassettes, mais aussi 
pour envisager des accords de co- 
production sur des programmes 
spécifiquement produits pour la 
vidéo. 

On attend également une forte 
participation des éditeurs et des 
distributeurs français, qui ont là 
l'occasion de rencontrer les re- 
vendeurs. Atari, le géant améri- 
cain du jeu vidéo, qui lance une 
grande offensive commerciale en 
France dans les prochaines se- 
maines (150 spots à la télévi- 
sion !), viendra à Cannes présen- 
ter sa nouvelle gamme de 
micro-ordinateurs individuels. 

Un lieu de rencontre 

Mais le VIDCOM est aussi un 
lieu de rencontre important pour 
tous les utilisateurs institution- 
nels de la vidéo et. en particulier, 
pour les services audiovisuels des 
entreprises, des centres de forma- 
tion ou des collectivités locales. 
Dans ce secteur où les politiques 
d'équipement sont souvent diffi- 
ciles et fluctuantes, les utilisa- 
teurs sont à la recherche de 
conseils et surtout d’une confron- 
tation d'expériences. Us trouve- 
ront à Cannes une exposition de 
matériel avec la nouvelle gamme 
de magnétoscopes U-matic de 
Sony et les nouveaux V.H.S. de 
J.V.C., spécialement conçus pour 
la diffusion institutionnelle. En 
outre un forum international leur 
permettra de visionner à la carte 
un grand nombre de programmes 
réalisés par des entreprises de 
tous les pays sur les sujets les 
plus divers. Ce forum est orga- 
nisé par International Télévision 
Association (I.T.V.A.). qui re- 
groupe au niveau international 
plus de six mille utilisateurs de la 
vidéo dans les entreprises et les 
administrations et a ouvert en 
juin dernier une section fran- 
çaise. 

parallèlement à la manifesta- 
tion. un congrès international 
tentera de répondre aux pro- 
blèmes pratiques soulevés par la 
pénétration des nouvelles techno- 
logies. En télématique, on discu- 
tera du coût de production des 
banques de données et de l'intro- 
duction de la publicité sur le 
vidéotexte. Deux journées seront 
consacrées à une initiation de 
base à l’enseignement assisté par 
ordinateur avec la présence de 
nombreux éditeurs. La vidéo 
d'entreprise aura aussi son sémi- 
naire. qui abordera les problèmes 
de production et de diffusion 
des programmes. Enfin, les spé- 
cialistes traiteront pendant 
une demi-journée des problèmes 
liés à la généralisation de la loca- 
tion sur le marché de la vidéocas- 
sette. » 

JEAN-FRANÇOIS LACAN. 



Jean Genet 

Au début, on craint le pire : le 
visage figé. Jean Genet cherche 
péniblement ses mots ou les 
mange trop rapidement. On se 
dit qu'à soixante-dix ans le té- 
moignage vient trop tard. Et 
puis, très vite, on est pris par le 
rythme déconcertant de ce dis- 
cours. comme dévasté de l’inté- 
rieur par la sensualité. On dé- 
couvre que cette impassibilité 
n'est que fe masque d’une pro- 
vocation sereine. Et l'on écoute 
Jean Genet parier du a charme 
érotique des prisons ». plaider 
contre la réinsertion des 
condamnés au nom de la grâce 
poétique ou chercher le visage 
de Dieu à travers les corps de 
ses amants. 

Ce premier vidéo-lrvre de la 
collection « Témoins > . conçu 
par Danièle Delorme, est un 
coup de martre. Je ne sais si les 
suivants auront la même force ni 
surtout la même nécessité. Jean 
Genet est rare sur les antennes 
de télévision : on ne voit pas ce 
qu'il viendrait faire dans les sa- 
lons d' Apostrophes, coincé en- 
tre deux tranches de publicité et 
un verre d’orangeade. Le long 
plan fixe que lui consacre An- 
toine Bourseiller. médiateur plus 
que réalisateur de cette vidéo- 
cassette. lui convient mieux. La 
caméra ne s’échappe que pour 
quelques plans sur des statues 
grecques et la fameuse colonie 
pénitentiaire de Mettray qui a 
tant marqué l'auteur du Journal 
d'un voleur. 

Jean Genet. qui dit se méfier 
du a piège narcissique de la ca- 
méra » et se moquer de la pos- 
térité. nous lègue, là. un docu- 
ment aussi précieux que ses 
livres. Voilà qui justifie pleine- 
ment l’ambition de cette nou- 
velle collection et donne à l'édi- 
tion vidéo ses premières lettres 
de noblesse. 

• Jean Genet (52 mn), col- 
lection k Témoins ». en co- 
production avec FR 3. Distribué 
par R.C.V. 

Le catalogue 
du CREP AC 

Structure de la Ligue de l'en- 
seignement Sur l'Aquitaine, le 
CREPAC vient d’ouvrir une vi- 
déothèque non commerciale ré- 
servée aux institutions, associa- 
tions et établissements 
Scolaires. L'initiative est intéres- 
sante, étant donnée la pénurie 
dans ce secteur : la diffusion 
culturelle est, de fait, la grande 
victime du démarrage spectacu- 
laire de la vidéo. 

Outre les programmes réa- 
lisés par la Ligue de l'enseigne- 
ment. le catalogue du CREPAC 
comprend une centaine de titres 
fssus de la production télévisée 
ou de celle d'institutions du de 
groupes indépendants. On y 
trouve, en particulier, des émis- 

l 


sions régionales de FR 3 Aqui- 
taine et des émissions d’ar- 
chives de l'Institut national de 
l'audiovisuel sur le cinéma, la 
communication et les sciences. 
Côté institutionnel, on remarque 
un grand nombre de films spor- 
tifs produits par la Centre régio- 
nal d'éducation physique et 
sportive et l'Institut national des 
sports. Enfin, le catalogue re- 
groupe des programmes vidéo 
réalisés par des producteurs in- 
dépendants appartenant à Ré- 
seau Sud : Vidéo animation Lan- 
guedoc. Office régional 
d'éducation permanente. Rézo, 
laboratoire Lasic de Bordeaux. 

* Catalogue vidéo de la mé- 
diathèque. CREPAC. 75. cours 
Alsace-Lorraine. 33075 Bor- 
deaux Cedex. 


FILMS 


Films français 

Y a-t-il un Français dans la 
salle ?. de Jean-Pierre Mocky, 
avec Jacques Dutronc. Michel 
Galabru. Andréa Ferréol. etc. 
Edité par Belstar Vidéo et distri- 
bué par R.C.V. 

Mon premier amour. d'Elie 
Chouraqui. avec Anouk Aimé, 
Nathalie Baye et Jacques Ville- 
ret. Edité par La Guéville vidéo 
et distribué par R.C.V. 

L3 Dentellière, de Claude Go- 
retra. avec Isabelle Huppert et 
Yves Beneyton. Edité et distri- 
bué par G.C.R. 

Films étrangers 

Les Chiens de paille, de Sam 
Peckinpah. avec Dustin Hoff- 
man. Edité par A-B.C. Vidéo et 
distribué par Thom EM! Vidéo. 

Cabaret, de Bob Fosse, avec 
Lisa Minnelli et Michael York. 
Edité par A.B.C. vidéo et distri- 
bué par Thom EM1 vidéo. 

Un die sur Je toit, de Bo Wr- 
derberg. avec Cari Gustav 
Lindstedt. Edité et distribué par 
Proserpine Editions. 

Camelot, de Joshua Logan. 
avec Richard Harris et Vanessa 
Redgrave. Edité et distribué par 

Warner Home Vidéo. 

Grands classiques 

Au nsque de se perdre, de 
Fred Zinneman, avec Audrey 
Hepbum et Peter Finch. Edité et 
distribué par Warner Home Vi- 
déo. 

8 1/2. de Federico Fellini, avec 
Marcello Mastroianni. Anna 
Prucnal et Ettore Marini. Edité et 
distribué par G.C.R. 

Le démon s'éveille la nuit, de 
Fntz Lang, avec Marüyn Mon- 
rae. Barbara Stanwick et Robert 
Ryan. Edité et distribué par 
V.I.P. 

J.-F. L. 


xsv 


PRATIQUES 


VIDEO 


Une caméra poids plume 

Les caméras vidéo grand pu- 
blic finissent par ressembler de 
plus en plus aux caméras Super- 
8, légères et maniables. La 
GX-78 S. présentée par J.V.C., 
ne pèse que 1.38 kg et possède 
pourtant des caractéristiques op- 
tiques et électroniques que bien 
d'autres pourraient lu/ envier. Un . 
tube vidicon unique de 2/3 de 
pouce donne une résolution de 
270 lignes et permet de filmer en 
lumière ambiante avec un éclai- 
rage minimum de 50 lux. L'ob- 
jectif doté d’un zoom six fois à 
deux vitesses comporte égale- 
ment une possibilité de zoom 
macro. 

Parmi les autres caractéristi- 
ques originales de la GX-78 S. 
notons en option une poignée 
permettant de télécommander 
routes les fonctions du magné- 
toscope. un micro-zoom et la 
possibilité de pose de son sté- 
réophonique. Le prix de tout cela 
n'est pas prohibitif puisque la ca- 
méra est vendue environ à 
5 400 F. 

Festival deSariat 

Pour la troisième année, le 
Festival de Sarlat ouvre ses 
portes à la création non profes- 
sionnelle en vidéo. La compéti- 
tion est réservée aux réalisations 
tournées en 12 pouce V.H.S. ou 
3/4 de pouce U-Matifc. la date li- 
mite des inscriptions étant fixée 
au 5 octobre. La manifestation, 
qui se tiendra du 5 au 7 novem- 
bre prochain, accueillera aussi les 
réalisations non professionnelles 
en Super-8. 16 mm. photogra- 
phie et diaporama. Renseigne- 
ment auprès de la direction du 
Festival audiovisuel de Sarlat, 
7. rue de La Boétie, 24001 à Pé- 
rigueux (téi. : 53-59-27-671. 

Compétition internationale 
à Montbélîarcf 

Le Centre d'action culturel de 
Montbéliard organise une mani- 
festation internationale de vidéo 
du 6 au 12 décembre prochain. 
La compétition est ouverte à 
toute œuvre de vidéo sans dis- 
tinction de genre sous forme de 
copie U-Matic 3/4 de pouce. Un 
jury de cinq personnalités décer- 
nera un prix de 10 000 F. 

Dans le cadre de la même ma- 
nifestation. Nam June Paik. l'un 
des premiers fondateurs de l'art 
vidéo, propose un atelier sur la 
pratique du « collage » en vidéo. 
Un important matériel (car vidéo, 
régie, coloriseur, synthétiseur 
analogique) sera mis à la disposi- 
tion des participants. Pour tous 
renseignements, contacter le 
Centre d’action culturelle, 
12. rue du Collège. 8.P. 223. 
25204 Montbéliard Cedex (tel. : 
81-91-37-1 1). 

Rus de cassettes Iris 

Iris télévision vient de cesser 
ses activités dans l’édition vidéo- 
cassettes. Cette petite société 
de prestations de services vidéo 
avait, dès 1980, commercialisé 
sa première cassette : « Cendril- 
lon », un dessin animé destiné 
aux enfants. Mais depuis ces pre- 
miers pas de l’édition vidéo, les 
choses ont bien changé : aug- 
mentation des droits d'achat des 
films, baisse des tarifs de loca- 
tion. chute libre des ventes de 
cassettes. Dans un marché aussi 
fluctuant, la marge de rentabilité 
de l'édition devient très étroite. 
Iris a donc décidé de se reconver- 
tir sur le marché des pro- 
grammes institutionnels (films 
d'entreprises, formation, etc.) et 
annoncera au VIDCOM ses pre- 
mières parutions dans ce do- 
maine. 

Les éditeurs américains tra- 
versent les mêmes difficultés, 
mais, leur assise financière étant 
beaucoup plus large, leurs solu- 
tions sont différentes. Ainsi. Pa- 
ramount Home Video vient d'an- 
noncer la commercialisation de 
L 'empira contre-anàque en vi- 
déocassette au prix de 40 dollars 
(25 dollars pour les distribu- 
teurs), soit environ 280 F. La 
même firme avait vendu l'an der- 
nier 50 000 vidéocassettes dé la 
Guerre des étoiles au prix de BO 
dollars. Une baisse radical» de 
50 % pour relancer la vente face 
â la généralisation de (a location 
à bas prix I 

J.-F. L. 


RADIO 


Un laboratoire radiophonique 

L'Atelier de production des ra- 
dios libres, association régie par 
la loi de 1901 et créée il y a peu 
par de jeunes artistes, est une 
unité de production d’émissions 
radiophoniques originales desti- 
nées aux nouvelles radios. Son 
bu: est. selon ses fondateurs, de 
e canaUser tous les talents qur 
dorment, faute d'être révélés au 
public. Une sorte d'application 
des théories de l'alternative ». 

Modeste tentative pour ré- 
duire le chômage important 
parmi les gens du spectacle, 
l’Atelier souhaite faire connaître, 
par le biais des ondes, de nou- 
veaux artistes et leurs créations, 
qu’il s’agisse de projets d’écri- 
vains. d’enregistrements drama- 
tiques ou musicaux... Autogéré 
par les artistes eux-mêmes, ins- 
tallé dans un restaurant parisien 
qui met à sa disposition une salle 
de spectacle ou de concert dont 
les bénéfices lui reviennent, 
T Atelier se propose donc de réu- 
nir des programmes diversifiés, 
et de les proposer gracieusement 
aux radios libres. Celles-ci infor- 
meront en retour leurs auditeurs 
des activités de l'association et 
des spectacles auxquels elle par- 
ticipe. 

Une première dramatique ra- 
diophonique est actuellement 
disponible. Réalisée entièrement 
par l’Atelier (texte, mise en mus»- 
quB et bruitages), c’est autour 
d'elle que l'équipe s’est initiale- 
ment soudée. Elle a d’ores et 
déjà été diffusée sur des radios li- 
bres de la capitata, suivie, à l'an- 
tenne. d’un débat entre ses au- 
teurs et les auditeurs. L’Atelier 
souhaite que des initiatives simi- 
laires se développent en pro- 
vince. afin que des échanges 
puissent s'organiser et que se 
forme ainsi une sorte de labora- 
toire permanent. 

ANNICK CO JEAN. 

• Atelier de production des ra- 
dios fibres, c/o L« abeilles d'or. 
1 2. rue Royer-Collard. 7500S Paris. 


PHOTO 


Flash orientable 
automatK^tement 

La société américaine Polaroid 
lancera en octobre un appareil 
pour la photo instantanée, le 
SL 680. qui. malgré sa ressem- 
blance avec les modèles actuels 
SX-7Û à mise au point automati- 
que par ultrasons, présente une 
caractéristique originale : le cou- 
plage du réglage de ta distance 
avec un flash incorporé, afin que 
celui-ci puisse être orienté vers le 
sujet et l'éclairer de façon uni- 
forme. quel que sorr son éloigne- 
ment. Pour apprécier ce sys- 
tème, il faut tout d'abord 
préciser que le Polaroid SL-680. 
comme le SX-70, permet la 
photo rapprochée jusqu'à 
26 centimètres de l’objectif. A 
cette distance, l'éclair de flash 
passerait en grande partie au- 
dessus du sujet s’il restait orienté 
parallèlement à l'axe optique, 
comme cela est sur tous les au- 
tres appareils équipés d'une 
lampe électronique. 

C est pour éviter cet inconvé- 
nient que le réflecteur du flash du 
Polaroid 680 est orientable et 
qu'il a été asservi au dispositif de 
mise au point automatique. 
Celui-ci. grâce à un calculateur 
électronique miniature, déter- 
mine la distance à laquelle se 
trouve le sujet à photographier, 
en mesurant le temps mis per 
fonde ultrasonore pour parcourir 

le trajet appareil-su jet-appareil, a 
cet effet, le programme du calcu- 
lateur comporte en mémoire tas 
corrélations temps-distance, qts 
permettent de déterminer* la dis- 
tance. Le système commande 
ensuite deux micro-moteurs, l’un 
réglant r objectif pour cette dis- 
tance. fautre inclinent te flash 
vers. le sujet (l'angle d'inclinaison 
étant, bien entendu, fonction de 
b distance du sujet). 

Les autres caractéristiques du 
Polaroid- 680 sont classiques et 
voisines de celles du modèle 
SX-70- f exposition de l'émul- 
sion est réglée automatiquement 
par une cellule au silicium. Le film, 
utilisé, te type Polaroid 600, est 
le film en couleurs le plus sensi- 


ble actuellement : 600. 29’ ISO. 

H donne des épreuves sèches et 
sans déchet en moins de deux 
minutes. 

En photographie instantanée. 
la possibilité d' obtenir des 
photos rapprochées est parricu- 
bèremem intéressante. Non seu- 
lement cette caractéristique aug- - 
mente le champ d'action du • 
photographe, ma» *ita permet 
l’utilisation du film dans ies rrwil- 
teures conditions, Les émulsions 
à développement instantané, en 
effet, ont une faible définition qui 
donne de meilleurs résultats avec - 
les gros plans qu'avec les plans 
Soignes riches en 51ms détails 
(paysages, par exemple). 

ROGER BELLONE. 


HI-FI 


Connexions 

Les indispensables taisons en- 
tre les différents éléments d’une 
chaîne haute fidelité sont a l’ an- 
gine d'une multitude de petits 
problèmes auxquels on doit atto- . 
cher ta plus grande importance s# . 
l'on veut goûter pleinement aux . 
plaisirs de la mussqce. Les 
chaînes menomarquos ont 
l'avantage de ne propager au' un 
nombre limité de standards pour 
las prises des cordons do raccor- . 
demenc. La composition d'un en- 
semble haute fidelité avec des 
éléments de marques differentes 
offre au consommateur une plus 
grande liberté dans les choix 
technologiques et pour le budget 
à y consacrer ; mats dans ce cas 
or nsque de se retrouver face È 
un échantillonnage très complet - 
de prises de toutes sortes, 
conséquence désagréable d'une 
absence de normalisation entre 
constructeurs. 

Pour résoudre ce type de pro- 
blème. plusieurs sociétés com- 
mercialisent des collections com- 
plétas de cordons correspondant 
à toutes les éventualités et tous 
tas budgets. Cela va de la pro- 
duction industrielle vendue sous 
blister en grandes surfaces aux 
câbles haut de gamme avec 
connecteurs plaqués or (pour un 
meilleur contact}. Reste à F utili- 
sateur à user de patience « de 
son sens d'observation pour 
identifier les bons câbles. 

Mats le branchement des dif- 
férents maillons d'une chaîne 
posa aussi quelques problèmes 
d'ordre esthétique : quoi de plus 
désagréable en effet qu'un 
fouillis de 6(5 à camoufler der- 
rière tas appareils ou à entasser 
au fond d'un meuble ? L'initia- 
tive d’une firme ouest-allemande 
est, en ce sens, très intéres- 
sante. même si cette proposition 
a toutes tas chances de rester 
Isolée. La gamme « Pnnz » est 
construite sur un gabarit unique 
comportant plusieurs broches 
normalisées à onze contacts, si- 
tuées sur ta dessus, le côté 01 le 
fond de.chaque caisson. Ce « di- 
rect contact System » permet un 
« enchaînement » . par empile- 
ment des éléments ou par range- 
ment côte à côte, sans farde 
d’aucun câbte. 

La gamme haute fidélité com- 
prend : platine tourne-disque et à 
cassette, amplificateur et pré- • 
amplificateur, tuner muhigamme. 
auquel à est prévu d'adjoindre un 
égaftsatour de fréquence et un 
lecteur de disque digital. Deux 
paires d'enceintes acoustiques, 
un moniteur de télévision et son 
tuner (aux normes allemandes} 
complètent cette famine nom-' 
breuse à l’allure plaisante.. 

En tout état de cause,' ta liai- 
son amplificateur-enceintes 

acoustiques ne. pourra être évi- 
tée, et x' est pourquoi la société 
Ca basse, un des grands noms de 
la hi-fi française, propose un câ- 
ble haute performance. Cette bai- 
son est habituellement' réalisée 
avec un scmdex, fil électrique or- 
dtnatradelÆimfiimèwebeffétta 
section Rûmriàta pour chaque . 
conducteur. ' La constructeur- ‘afe 
brestois- a - doublé cette dunén- £à$t- 
sion 'pour garantir uftâ att&W 
tion mmjrnafs du signal- sur une -;.» 

Cé'H est conditionné en üdtw»;u-" ' 
pour pouvoir en acquérir ta 
tité strictement nécessaire ei &. 
game est 'munie d'une strie sutj 
Fun des conducteurs afin de rêv^ 
-péreraisémemTespoterité^de lèfij 
-liaison ampli- haut-parieur. ‘Là 7^ 
aussi, S faudra sacrifier ta 
: bon pour l'efficacité. - . 

PfflUPPE péjLPRAT’ 




10 octobre 1.982 L€ MONDÉ DHWANCfÎc 







ACTUAIRE Ml DISQUE 



bck .'Ttriétés 


- Le nouveau 
« Castor et Pollux » 

L’Engfish Bach Festival pré- 
. sentait en janvier dernier à Paris 
un mervaêleux Castor et PoHux 
. de Rameau, spectacle qui s'atta- 
chait avant tout A la résurrection 
d'une représentation d'époque, 
-avec des chorégraphies -dir. 
; temps, dans d'exquis décors et 
! costumes imités deTBoquèt. Si le 
disque ne peut rendre compte du 
; bonheur visuel dispensé par cette 
i soirée charmeuse, en revanche, il 
: nous rend intactes nos émotions 
; musicales , en une suite, d'images 
; sonores très pures, avec une cfis- 
; traxrtîon vocale admirablement 
, au fart de la prosodie, de raccent 
; expressif et de f ornementation 
; de la ligne de chant. 

Les sofistes anglo-saxons (Pe- 
ler Jeffas. Jennrfer Smith, Cyn- 
. thian Buchan) y triomphent une. 

. nouvelle fois ex nous, font mesu- 
; rer les fabuleux progrès accom- 

> pfe en peu d'armées dans l'art 
de l'interprétation ramîste. Avec 

| la complicité, 5 est vrai, du, 

1 Suisse Philippe Hu «en tacher qui 
. montre ici une inflation au moins 

> égale — quant au style et au ton 
- et impose on Pollux aaissis- 
sant de présence. de vie, de réa- 

; trame. Et les chœurs comme for- . 
. cbêstre . brûlent d'un amour 
; dévorant pour la musique, phra- 
! sent toujours au plus juste tutti 
: et danses fiévreuses (les rythmes 
pointés A la française de Chan- 
tons t'éclatante victoirà IJ. 

Nerveusement conduit par 
Charles Famcombe qui joue au 
mieux le jeu de rapproche baro- 
que, voilà A coup sûr l’un des 
é v énement s de la rentrée cfisco- 
graphique. Peut-être, les inter- 
prètes. dans leur souci de s'en 
tenir scrupuleusement au cfimet 
du XVI li* siècle, tendent-ils à 
« miniaturiser b un brin la dimen- 
sion, tragique d'un chef-d'œuvre 
qui. sous les conventions du my- 
: the, nous crie la fureur des senti- 
' ments. le vertige des passions 
impossibles [rappelons, f admira- . 

. tipn que Berlioz portait au grand 
. air de Tétaïre, à l'acte 21. -Mais, 

. tel quel, l'album -n’a . aucune 
peine à surclasser la lecture en 
profondeur tfHamoncourt, riche 
d'effets dramatiques, maïs plutôt 
avare de poésie et desservie par 
un style de chant à présent dé- 
passé (3 disques Erato. n° 
750323 : offre spéciale). 


Cantates de Bach 
par Gardiner 

Après son "échec relatif dans 
les grands Mores de Leipzig, 
voie» A nouveau John S*ot Gardi- 
ner confronté i l'univers choral 
de Bach, aux cantates d'églises, 
dont il e 'choisi de tfrigerdeux 
des plus baltes et des plus signi- 
fiantes : le JV" 4, Christus tàg m 
Todesbandan (le Christ, gisaêt 
dans les liens de (a morti et te 
N* 131. Aus'der 7 5efi», rufe kh.. 
Harr, zu tSr (pu fond de fabêne, 
je crie vers Toi, Seigneur.). 

il s'agit IA de deux pages de 
jeunesse, écrites à Mühttiausen 
par un musicien avant tout sou- 
cieux de c faire passer » ses cer- 
titudes de croyant, au gré du 
symbolisme qui impose l’image 
d’une mort salvatrice, voire bien- 
faisante. Précisément, . c'est à 
carie spiritualité jaillissante — et 
quasi expressionniste — (pie 
s'attache- 1e chef anglais, oui 
prouve, une fois de plus, la diver- 
sité de ses dons et son aisance à 
se mouvoir dans des climats 


aussi cBfférants que ceux des vê- 
pres de Montevenÿ, de la tragé- 
die ramîste et, aujourd'hui, de la 
cantate luthérienne. 

- Ce que Gardiner a visiblement 
appris et médité des cantors alle- 
mands, c'est la nécessité d'éclai- 
rer la lettre en révélant l’esprit. 
Conception didactique qui ensei- 
gne r auditeur à (a manière des 
évangiles de pierre sculptés aux 
porches des cathédrales, et dont 
profite surtout la poignante 
Christus tag, sans doute l'un des 
plus beaux exemptes de choral 
cantate que nous ait laissés 
Jean-Sébûsiten, avec son insis- 
tance mystique où les mots pè- 
sent de -tout leur poids, pour 
nous dire tout ensemble ta tris- 
tesse et la douleur physique, et 
l’indéfectible espérance du chré- 
tien en une.vie autre. 

Un (fisque admirable, qui est & 
la fois vision, prière et interpréta- 
tion personnelle, des textes, et 
qui doit beaucoup A l’engage- 
ment expressif des interprètes, 
des valeureux " chœurs Monte- 
vercfi et des virtuoses des Engtish 
Baroque Sotaîsts. en particulier, 
qui n’ont jamais été peut-être au- 
tant motivés par la musique. 
Dernier atout : Gardiner se fait 
l'avocat magistral d'une exécu- 
tion c à l'ancienne ». ce qui 
ajoute une heureuse touche d'au- 
thenticité au style et aux sono- 
rités de cet enregistrement capti- 
vant (Erato. STU 71506). 

ROGER TELLART. 


«Le Turc en Italie» 
de Rossini 

Ce n'est, certes, pas le meil- 
leur opéra de RossmL Bouffe, 
mais sans cette inventivité pyro- 
technique qui fart scintiller l'tta- 
hgnne i Alger et Je Barbier, tra- 
versé d'intentions orchestrales, 
mais encore bien convention- 
nelles et éloignées des trouvailles 
de' Morse ou de GiôUaume Tel!. 
c'est une. œuvre-étape. Jusqu'ici, 
et malgré, des succès scéniques 
fréquents (1e dernier i Abc cet 
été), on ne la connaissait guère 
que par l’e nr egistrement de Ga- 
vazzeni avec Gelda et CaHas. Ex- 
cellente initiative, donc, que de 
nous te redonner, d’autant .que le 
travail musicologique qui a pré- 
cédé ce«e version (par la désor- 
mais incontournable Fondation 
Rossini de Pesaro) lui offre un vé- 
ritable ravalement de ses cou- 
leurs et de ses formes, outre le 
rétablissement des coupures. 

D’autant aussi que la cfistribu- 
tion en est idéale : d'Ernest o Pa- 
laoo, vrai ténor tii grazia, à Sa- 
muel Ramey. la basse beicamiste 
du jour, tous deux alliant à une 
technique hors de pair ce mé- 
lange d'humour et de tendresse 
sans lequel Rossini est mutilé. 
Seule Montserrat Cabsüé. dont 
(a vis comica n'a précis ém ent ja- 
mais été foudroyante, semble 
d'une indolence proche de ('en- 
nui, étrangère de tempérament à 
ces emplois. Mais il y a la musi- 
calité supérieure des Ambroaan 
Singera et la vivacité de Riccardo 
Chailty A la tête du National Phil- 
harmonie Orchestra. Pour une 
fois qu'un artisan de disque sort 
des chemins battus, saluons-en 
l'augure I (3 disques CBS, 
37 859). 


Les récitals de Maria CaHas 

CaHas et le récital, c'est plus 
que l'illustration d’un genre, 
c'est l'histoire survolée, concen- 


nos Offres M. CCRBOZ 
Spéciales 


MONTEVERDI : Vespro 


tréé, de toute une carrière. 
Qu’elle y fût â peine moins théâ- 
trale qu’au théâtre, y inventant 
des regards et des gestes faits 
pour la scène, tous en ont témoi- 
gné, et le film du concert de 
Hambourg da 1959 nous l'a rap- 
pelé ou appris. Qu'elle y abordât 
avec audace les programmes les 
plus périlleux et les plus contra- 
dictoires, la discographie le 
prouve. Mais que. très tôt redou- 
tée par les directeurs de grandes 
maisons, elle n'eût plus que le 
récital pour mode d 1 expression, 
on ne le sait pas assez. Or, dès 
1958, et jusqu'à la douloureuse 
tournée de 1974, la carrière de 
Callas fut de plus en plus celle 
d’une concertiste. Les raisons 
(vocales, affectives, psychologi- 
ques...) sont trop connues pour 
qu’on y insiste. 

Reste l'héritage du disque. En 
l'offrant- dans sa succession 
chronologique. EMI (où Walters 
Legge fut son Pygmalïon) déroule 
pour nous non seulement le pa- 
norama prolixe d'une chanteuse 
au répertoire versatile (essentiel- 
lement centrée sur VitaUankà, ce- 
pendant, malgré des incursions 
quelque peu exotiques dans Mo- 
zart et l'opéra français), mais 
aussi 1a tragédie d'une voix pré- 
maturément et irrémédiablement 
détériorée, qui pourtant, par un 
mystérieux paradoxe, savait 
d’autant plus émouvoir et boule- 
verser qu'elle était elle-même 
malade, sacrifiée. 

La fascination est IA, évidente 
dans son apparente absurdité : 
tes enregistements faits à l'épo- 
que de la santé vocale sont 
éblouissants, mais ceux qu'au- 
cun jugement musical ne saurait 
accepter sont poignants. Au- 
delà. et en plus de tout ce qu'on 
a dit sur Callas. son art, sa tech- 
nique et sa stylistique, peut-être 
faut-il voir son don le plus incom- 
préhensible dans ce défi : faire de 
ses faiblesses sa force, blesser 
de sa propre blessure celui 
qii'eiie atteint au point qu’il ne 
peut s'en guérir. Là est sans 
doute le secret de l‘ éternité de 
Callas (11 disques EMI, 165- 
54 178/88, avec un numéro 
spécial de l’Avant-Scène Opéra 
de 192 pages ; offre spéciale). 


Kathleen Ferrier 

On croyait avoir épuisé le 
mystère de cette voix unique, of- 
frant le don le plus rare et le plus 
incompréhensible, un timbre (en 
chant, l'éponyme de la beauté}, 
ouvrant dès le premier son les 
portes de la magie. Et voici que. 
â l'occasion d’une réédition de 
ses enregistrements, le miracle 
se renouvelle. Certes, le temps a 
passé sur certaines options sty- 
listiques (pour Bach surtout) et 
certaines défaillances techniques 
ou linguistiques sont plus per- 
ceptibles. Mais que vaut cette 
comptabilité du détail face à un 
art incommensurable ? 

Qu'elle chante la ferveur grave 
de Bac*, le romantisme discret 
de Brahms ou las déchirures de 
Ma hier, Kathleen Ferrier nous 
rappelle l'unique nécessaire de 
l'an du chant : habiter la musi- 
que avec son âme (Decca : 
Brahms. Rhapsodie pour 
contralto, et Mahler, Rùckertlie- 
der. dir. Bruno Walter et Cla- 
me ns Kleuss, 592 117; Bach. 
Messe en si. Passions selon saint 
Jean et saint Mathieu, dir. Adrian 
Boult, 592 116; Mahler. Sym- 
phonie n° 2. dir. Otto Kl emparer, 
2 disques, 592 132). 

ALAIN ARNAUD. 


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PETER GABRIEL 

Peter Gabriel aime bien les 
haltes, les retraites studieuses où 
il peut se livrer à de vraies re- 
cherches. digérer de nouvelles 
expériences musicales. Deux ans 
s'étaient ainsi écoulés depuis son 
dernier album. Voici aujourd'hui 
un nouveau 33 tours, qui illustre 
la richesse d'invention de l'an- 
cien leader de Genesis dans une 
musique embrassant les appa- 
rences et les visions oniriques, 
dans des climats étranges, des 
images surprenantes, des chan- 
sons toujours un peu surréa- 
listes. Les œuvres réalisées par 
Peter Gabriel sont à la fois très 
élaborées et d'une grande limpi- 
dité. Son rock est dense, précis, 
simpta et d'une finesse à fleur de 
peau, à fleur de cœur. 

Ce quatrième album de Peter 
Gabriel est d'une diversité remar- 
quable. Gabriel maîtrise parfaite- 


ment son an et offre quelques ti- 
tres éblouissants : Shock the 
Monkey. San Jacinxo. I hâve the 
Touch et The Rhythm of the 

Hear, où il y a une extraordinaire 

utilisation des percussions due à 
une section de drums gha- 
néenne. 

(33 tours disi. Phcnogram. 

6302201). 

JOHNNY CASH 

Il y a bien longtemps qu'en- 
goncé dans une sorte de sociéta- 
riat de la musique country 
Johnny Cash a perdu de son cha- 
risme. Comme le souligne son 
nouveau producteur, le guitariste 
Jack Clément. Cash t a commis 
mille erreurs » dans une carrière 
plusieurs fois remise sur pied par 
miracle en vingt-cinq ans. Artiste 
prolifique, faisant au cours des 
années 70 des incursions mal- 


BLL1E HOUDAY : 
a 1942- 1951- 1954 b 

Lady Sings the Blues est le ti- 
tre de l'autobiographie d'Eleo- 
nora Holiday, titre qu'il faut pres- 
que prendre eu figuré puisque 
Billie, durant sa vie, sur quelque 
trois cents plages enregistrées, 
n’a quasiment pas honoré le 
blues. Elle l'a chanté, exception- 
nellement, une douzaine de fois. 
On a pu souligner que l'esprit en 
demeurait partout et infiltrait 
chacune de ses chansons. Ce qui 
est vrai. Mais que dire alors de ce 
blues plus blues que nature qui 
se manifestait, esprit et corps 
réunis, en pleine lumière, quand 
Billie Holiday suivait avec respect 
ses enchaînements canoniques 
et distillait avec gourmandise ses 
notes singulières. C'est le cas en 
cet album, à trois reprises - pro- 
portion inaccoutumée, due aux 
choix de Gilles Pétard. 


Rocky Mountain est archéty- 
pique. avec, au troisième chorus, 
pour les trois premières mesures, 
les « breaks > obligés de Billie : 
un temps fortement marqué par 
le groupe, qui se tait les trois 
temps suivants, laissant la chan- 
teuse exprimer seule la mélodie 
angoissée, comme au-dessus du 
vide, et avant que le retour de 
l'orchestre ne la délivre de cette 
liberté sous contrainte où le 
blues halète pour mieux crier en- 
core. Cela se faisait couramment 
â l'époque, .mais Billie donne de 
ce processus un modèle tout 
spécialement prenant, dramati- 
que. 

Le saxophoniste Haywood 
Henry, un ancien d’Erskine Haw- 
kins. est complètement noir, 
dans tous les sens du terme, et. 
avec un vibrato bêlant, abruti, 
jette ses répliques vaseuses, que 
ce soit en Rocky Mountain ou en 


heureuses dans des variétés 
américaines. Cash semble vouloir 
repartir vers une nouvelle aven- 
ture. C'est du moins ce que sug- 
gère l'album qui parait chez 
C.B.S. sous le titre ; The adven- 

tures of Johnny Cash. 

L'image du chanteur sort dé- 
poussiérée de ce disque de musi- 
que country traditionnelle (un ti- 
tre est signé par Merle Haggard), 
qui n'est plus jouée par les habi- 
tuels musiciens-fonctionnaires 
s'appuyant uniquement sur les 
vieilles ficelles de la routine. 
Certes, l'accompagnement musi- 
cal a toujours le style dépouillé 
typique de Johnny Cash. Mais en 
renouvelant le personnel des mu- 
siciens. en reprenant l’orchestra- 
tion des chansons, on a donné à 
Cash une nouvelle impulsion, 
presque une nouvelle fraîcheur. 
(33 t.. CBS 85881.) 

CLAUDE FLÉOUTER. 


Be Pair to Me. Billie n’a pas l'air 
de s'en soucier. Elle n'écoute 
qu'elle-mème. le guitariste Tmy 
Grimes, et le pianiste Bobby Tuc- 
ker, qui n'est pas avare de tré- 
molos. Billie's Blues est, de ce 
triptyque, le meilleur tableau. Le 
guitariste (cette fois qui est-ce 71 
l'emporte sur tous les partici- 
pants - et non des moindres. 
Sonny Clark, influencé par les 
souffleurs du bop, alterne la mo- 
dernité d'époque et la tradition, 
puis, ayant manifestement 
achevé son discours, traite son 
davier comme un accompagna- 
teur. et le public applaudit ce ra- 
joutage. Billie revient (anendait- 
on son bon plaisir ?). Deux 
chorus. Le second avec 
« breaks • de nouveau. Billie 
mémorable. Billre hors du com- 
mun. 

(Capitol 2C 066 86 527 M. 
Réédition Pathé-Marconi) 

LUCIEN MALSON. 


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Les livres d’HIstoire n’ont jamais rien 
appris à personne. Prenez l'Algérie et 
ils vous diront que c’est De Gaulle, 
Massu, le F.L.N. et 1962... 

Guy Vidal et Alain Bignon savent que 
ce ne fut pas cela, que l'Algérie 
c'était des types paumés qui 
écoutaient au transistor Dany Logan 
et ses Pirates, i'échalas sursitaire qui 
lisait Graham Greene, des bidasses 
qui en tenaient pour Véronika 
Lake au cinoche en plein air du 
cantonnement et toute une grande 
parade où la mort survenait au milieu 
du ping-pong, de la bière et des 
chansons de Trenet et d'Hallyday... 

Dommage que je ne sois plus prof. Si 
je t'étais encore, pour "apprendre 
l' Algérie" aux élèves, je virerais le r 
manuel et je leur donnerais “Une = 
éducation algérienne" à lire. I 

Claude KL0T2 


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nEl J 


pipi 





b / J. 

- >.«•» ■; 


-w E suis morte à l'aube, en- 
|| tre 4 heures et 5 heures 
H du matin. 

|| D'abord j'ai commencé 
Il par avoir froid aux mains 
fl et aux pieds comme si on 

me mettait des gants cl 
___ des bas mouillés. Puis Le 
KH f ro id est monté jusqu'au 

cœur. Mon cœur s’est ar- 
rêté et j’ai eu l'impression de 
m'enfoncer au fond d'un puits 
prorond. Il est vrai que je n ai 
jamais été dans un puits, mais je 
n'avais jamais été morte non 
plus. 

Mon visage s’est figé en mas- < 
que et je ne pouvais même plus 
le contrôler. Je n’avais pas mal 
et je ne regrettais rien. Je de- 
meurais étendue sans même 
penser à quoi je pouvais bien 
ressembler. A 8 heures, il y cul 
des pas traînants dans le couloir. 
C'était mon fils lourania. 

- Pieds nus -. pensai-je. 11 al- 
lait toujours piçds nus comme 
un demi-sauvage et je lui disais 
toujours : - Les pieds ! - 

lourania s’arrêta près de la 
chambre de son père. 

La porte grinça, c’est sans 
doute lourania qui l'a entrou- 
verte. 

- Tu es déjà debout , 
cbuchota-t-ii doucereusement. 

- Qu’est-ce que tu veux?. 
demanda mon mari d’une voix 
offensée. Il n’aimait pas qu'on le 
dérangeât les jours de congé. 

- Je dois aller au cinéma. 

J'ai un abonnement. Ça com- 
mence à 9 heures. - Le chucho- 
tement de lourania était aigu. II 
pensait qu'ainsi il ne réveillerait 
pas son père et que celui-ci 
pourrait converser avec lui tout 
en dormant. 

- Va réveiller ta mère •. or- 
donna mon mari. 

Il n’aimait pas que l’on se dé- 
chargeât des corvées sur lui. Du 
reste, il accomplissait les 
siennes avec répugnance. 

La porte de ma chambre 
grinça, lourania sc tut, puis il 
dit: 

* Elle dort. 

— Ça ne fait rien. Elle va se 
lever, dit mon mari. 

- Elle dort répéta loura- 
nia. Et elle est toute blanche. 

A midi on m’emmena à l'hô- 
pital. d'où on me ramena le jour 
suivant. On me mit une robe 
maxï qu’on m'avait aportéc l’an- 
née dernière de Paris, ce qui 
m'avait encore créé un pro- 
blème : celui des robes habil- 
lées. Elle était absolument im- 
mettable et pendait dans 
l’armoire, bruissante et brillante 
comme le rappel inutile que 
l’homme est fait pour le bon- 
heur. 

La voisine du sixième dit : 

• Même dans l'au-delà on ne 
la prendra pas. Une jeunesse 
pareille. 

- Elle a laissé un garçon- 
net soupira une autre voisine. 

Elle avait suivi son fils 
jusqu'à ce qu'il prenne sa re- 
traite et le mien n’était pas en- 
core en troisième (1). La voi- 
sine retraça mentalement tout le 
parcours que je n'avais pas suivi 
et hocha la tête. lourania, tout 
fier, entrait et sortait. Tout le 
monde lui faisait des gentil- 
lesses et l'adoration générale 
dont il êtaïi l’objet le flattait. H 
était plutôt de bonne humeur. 
La veille je l'avais prévenu : 

- Si je ^ suis pas là et que 
tout le monde dit que je suis 
morte, ne les crois pas. 

- Et où tu seras? 

- Je m'installerai sur un 
nuage et je te regarderai d'en 
haut. 

- D'accord fit lourania 
conciliant. 

Avant, mon mari n’accordait 
aucune foi à mes maladies et. là, 
il n’a pas cru à ma mort. Au 
Tond de lui-même, i) pense que 
c'est encore une de mes his- 
toires. 


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TÜDOR BANUS 


Happy end 

par VICTORIA TOKAREVA 


L'appartement était plein de 
monde. Je ne sais pourquoi, je 
pensais qu’il y en aurait moins. 

A vrai dire, je supposais qu’il 
n’y aurait personne à mon enter- 
rement. Tai l’habitude de tout 
faire toute seule et de ne comp- 
ter sur personne. 

Et si j’avais pu m’enterrer 
moi-même, je l’aurais fait. Mais 
aussi étrange que cela paraisse, 
ils se sont débrouillés sans moi. 
Ils ont dégolé une place au ci- 
metière et rempli les papiers. 
L’employée de bureau d'état ci- 
vil, une femme en blouse grise, 
a remis un certificat à mon mari 
et exigé mon passeport en 
échange. Mon mari^ le lui a 
tendu : elle l’a regardé sans ma- 
nifester le moindre intérêt, puis 
l’a déchiré en deux et jeté dans 
une corbeille en osier. Quand 
mon mari a vu ça. il a compris 
que j’étais réellement rayée de 
l’existence et qu’il n’y avait plus 
rien à faire. Maintenant il était 
libre, mais qu’allait-il faire de sa 
liberté, ce n’était pas encore 
clair. Et est-ce qu’il en a be- 
soin ? On a beau dire, mais les 
avantages qu'il retirait de moi 
étaient supérieurs aux inconvé- 
nients. 

Quand mon mari revint du 
bureau d’état civil, ü marchait 
au ralenti comme s il avait 
abusé des somnifères. 

Mes amies Alia et Elia accou- 
rurent pendant la pause du dé- 
jeuner. Elles étaient toutes les 
deux jolies, mais j’étais la seule 


à voir la beauté d’AJia, celle 
d’EIia étant unanimement re- 
connue. Alia vivait seule, sam 
amour et sans famille. Elle pen- 
sait que j’avais de la chance et 
ne comprenait pas comment on 
pouvait échanger ma situation 
contre l'autre. Quelle que soit la 
vie, c'est quand même mieux 
que d’être étendue comme ça..., 
comme... Elia avait autant de 
chance que moi dans la vie et 
l’étemel problème de robe du 
soir aussi. Elle en avait égale- 
ment assez d’avoir le choix en- 
tre différentes solutions. Plus 
qu'assez même, elle était rava- 
gée. vidée. Mais elle comprenait 
maintenant qu'elle ne quitterait 
jamais la vie d'elle-même et 
qu'elle devrait boire la coupe 
jusqu'à la lie. 

Elles regardaient toutes les 
deux mon visage-masque et se 
taisaient, accablées. Ma mort 
leur servait de leçon. Je les 
voyais séparément et elles ne se 
fréquentaient pas. Elles avaient, 
l’une envers l’autre, quelques 
dissentiments d’ordre moral, 
mais ils perdirent toute consis- 
tance près de mon cercueil. 

* Nous sommes tous coupa- 
bles. dit Alia. Personne ne vou- 
lait voir ce qui lui arrivait. Per- 
sonne ne voulait l’aider. 

- El comment pouvions- 
nous l'aider, alors qu’elle 
n avait besoin de personne ? » 

Le téléphone sonnait assez 
souvent. Mon mari décrochait 
et disait que je ne pouvais pas 
venir au téléphone parce que 


j'étais morte. A l'autre bout, il y 
avait apparemment un grand si- 
lence. Les gens se taisaient, ef- 
farés, ne sachant quelle 
conduite adopter : fallait-il po- 
ser des questions ou pas. Mon 
mari raccrochait en saluanL 

Et Lui, est-ce qu’il avait ap- 
pelé ? Sans doute que non. Il at- 
tendait mon coup de téléphone. 
La dernière fois, nous avions 
conclu que l’amour n’était pas 
un prétexte suffisant pour briser 
la vie de nos enfants et nous 
avions cherché des solutions sa- 
■ tisfaisantes pour tout le monde. 
Nous nous cognions la tête 
contre les murs, comme des 
mouches contre les vitres, et on 
pouvait même entendre le bruit 
que ça faisait, mais sans succès. 
J’aimerais bien savoir s’il a télé- 
phoné ou pas. Ou bien II appel- 
lera dans deux jours, comme 
d'habitude. 

* Mais elle est morte ». dira 
mon mari. 

Il se taira. Mon mari aussi 
Puis il raccrochera en saluanL 
Ce sera tout li n’y a pas d’autre 
possibilité. L’ennui, avec la 
mort, c’est qu’il n’y a pas d’au- 
tre possibilité. 

Le soir, ma mère arriva de 
province. 

Elle dit à mon mari qu'elle ne 
lui laisserait pas une seule as- 
siette, ni une seule taie d’oreil- 
ler. Qu’elle préférait tout casser 
et tout déchirer plutôt que de 
lui laisser quelque chose. Il se 
vexa et dit : 


* Cessez de débiter des sor- 
nettes. » 

Ma mère répliqua qu’il était 
responsable de ma mort et qu'il 
aurait mieux valu que ce fût lui 
le mort et pas mol Mon mari ré- 
pondit que c’était son point de 
vue. Que du point de vue de sa 
mère à lui, c’était mieux comme 
ça. Vers 10 heures, tout le 
monde se sépara. L’apparte- 
ment se vida. Quelque part au- 
dessus de moi j’entendais les ai- 
guilles d’une montre. Puis un 
bruit de robinet qu'on ouvre. Je 
devinai que c'était mon mari qui 
regardait le football à la télévi- 
sion. 

Maman entra et dema n da : 

■ Qu’est-ce que tu fais ? Tu 
regardes le football J 

- Et qu’est-ce que je peux 
faire ? * répondit-îL 
En effets. 


La terre cogna contre mon 
cercueil Le monticule formé 
était petit, à peine remarquable. 

On le couvrit de fleurs rivantes 
et c'était mieux que des cou- 
ronnes bien que cclies-ci fussent 
plus pratiques. 

Et ensuite je vis Dieu, fi était 
jeune et beau. Je m'approchai 
de Lui avec ma robe longue cl 
brillante et Le regardai dans les 
yeux. _ . 

» Pardonne-moi. lu: db-je. 

- Les gens demandent que 
je les laisse sur terre plus long- 
temps. mais :o':. :u as décidé de 
partir toute seule. Pourquoi ? 

- parce que je ne voyais pas 
d'issue. 

- Et c’en est une? 

- Ici. il n'y a plus de choix. 
J'en ai asssez du choix. 

- Tu ne pouvais pas patien- 
ter ? 

— Je ne pouvais pas me dési- 
gner et je ne pouvais rien chan- 
ger. - - : 

Une angoisse venue de l’exis- 
tence antérieure m'atteignit et 
jeme mis à pleurer. : 

11 me caressa les cheveux : ; 

- Ne pleure pas. J'ai pitié de ; 
toi. Tu vois bien que j’ai pitié 
de toi. 

- Je t'ai appelé. J’aitendais 
que tu nous juges. Pourquoi ne 
m'as-iu pas entendue ? 

- Je t’ai entendue Je t'ai ré- 
pondu : patiente, tout ça pas- 
sera. 

- Et ça aurait passé ? 

- Bien sûr. Et tout aurait 
continué. 

- Vraiment? 

— Et même mieux qu'avant. 

— Mais pourquoi . ne l'ai-je 
pas entendu ? 

— Parce que F Amour en toi 
était plus fort que Dieu ? Cest 
l’Amour que tu écoutais. » 

De sa paume, Dieu essuya 
une larme sur ma joue. Il était 
grand avec des cheveux longs et 
il ressemblait aux jeunes gens 
de maintenant. Mais ses yeux 
étaient différents. 

. Qu’est-ce que tu veux ? de- 
manda Dieu ? 

- Je veux Le voir. - 
Dieu me conduisit le long de 
la Voie lactée. Puis il s’arrêta et 
d’un geste de la main délivra 
mon âme. Elle vola longtemps 
dans le noir, puis fut plongée 
dans la lumière. Elle tournoya 
au-dessus de sa maison et entra 
par le vasistas ouvert. Il était 
assis à table et il jouait aux 
| cartes avec sa fille. Je m’appro- 
. chai de lui avec précaution et je- 
1 tai un coup d’œil sur les jeux. U 
" perdait. Mais je ne pouvais pas 
s le lui dire. 

^ II m’appela au bout de deux 
* jours. Comme d’habitude. Je 

\ décrochai l'appareil, il se tai- 

sait. Mais je le reconnus. 

« Voilà, je vais mourir et toi. 
B tu es en train de perdre ta vie. 
e - Tu vas mourir, c’est à 
û voir... répliqua-t-il. - Des 

i_ mots. » 

Nous nous tûmes â nouveau. 
Nous pouvions nous taire 
. comme ça longtemps; sans nous 
ennuyer. Nous noos trouvions 
aux deux extrémités de la ville 
x et nous écoutions nos respira- 
tions. ■ 


N m’enterra le suriende- 
fl ■ main. H n’y avait pres- 

■ I que plus de neige et les 

■ I ruisseaux- filaient La 

■ fl terre était .lourde et hu- 
fl fl mide. cela produisait 
\Jf une impression acca- 

■ b Unie sur les vivants. A 
côté il y avait quelques 
tombes fraîchement 
creusées, ornées de couronner 
artificielles et recouvertes de . 
cellophane. 

Quand il n’y aura phis.de' 
pluie ni de boue, on enlèvera ïa 
cellophane et les tombes auront - 
un air coqueL 


* i.-' «.i 


Traduit du russe par .. 

ANNEPUYOU.: 

Vïkioria Tokanrv* est née A Lenin- 
grad. Après avoir poursuivi de» étude» 
musicales, die vint i Moscou où elle 
termina jtü études à l'Iastilul d'Efflt 
de cinématographie.' te^ scénario 
qu'elle décrit pour soc diplôme de fia , 
d'Étndes - * b Leçon de Unénuorc » 
- a aé porté à réfifan par tes studios 
Mosfikn: Elle publie des récits de- 
puis 1964. D en existe actuellement 
deux ïtcocfls : Partons dé ce.- qui 
■n ‘existé pas (1969) et les Balai* 
feÿree. (1978). qui n’œtt pas été tra- 
. duhsca français. 

; 0> £n U. R-Siï. récote - primaire 
n secondaire —duré dix ai» et le dé- 
compte des classée se -test à partir de 

là première. La xroüühnc correspod- 
draii à. la septième: f f*- D.T) 


XV 1 


1 0 octobre 1 982 LE MONDE DIMANCHE