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TRENTE-NaJVÆMe ANNÉE. N° 11725
sont c&ncenûrées à Varsovie
UKE PAGE 4
SAMEDI 9 OCTOBRE 1982
Fondateur : Hubert Beuve-Mery
Directeur : André Laurens
BfÈcr 5D rfr /£Jhje. 0.3SÛ DL : Irlande 70 P> :
V; Liban. 350 P j LniembonrE. 27 1. ;
, __ ki : Pays-Bas, 1.75 n. : Portugal,
«; Sénégal. 290 P CF* ; SnMB, 5.00 V.
Susse, 1.40 fs t--U_ 95 cent» : rsognslaita, SS a.
tarit aes aaontements sage 12
5. RUE DBS rTA LIENS
75427 PARIS CEDES fl*
Télex E*bt1s 0“ 650572
C.C-P 4207 - 23 PARIS
TêL : 246-72-23
LES TURBULENCES MONÉTAIRES INTERNATIONALES
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î V.", .
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Enquête
d'un effet «choc
»
Le jour même de son' ins-
tallation, le nonveair gouver-
nement social- démocrate de
SL O lof Palme a .été contrrlnt
de dévaluer de 16 % la mon-
naie suédoise. La couronne
faisait l'objet de fortes .spé-
culations depuis le mois de
septembre, et le» réserves en
devises de la Banque royale
diminuaient rapidement, an
rythme de 5M millions .de
couronnes par jônr en début
de semaine. Le_ déficit record
de 4 milliards de couronnes de
la balance commerciale enre-
gistré en août avait déjà pro-
voqué de sérieux remous mo-
nétaires et aôcentué les
pressions sur la couronne, qui,
de l'avis général, était suréva-
luée.
M. Palme ‘ espère que la
devise suédoise retrouvera
ainsi là confiance, des .mi-
lieux financiers et industriels,
qne là compétitivité des en-
treprises • exportatrices se
trouvera renforcée .et que,
combinée '- -à - une ' pofftiqne
économique offensives la dév a-
„ Ipatien aura nneffèt «choç»
■ " de stiraulatièn- -dé raefldié
générale. * j ■ . ■*' * -• *
En septembre 1981, la mon-
naie avait déjà été dévaluée
de 18 •*, mais les conséquences
sur les carnets de commandes
de l’industrie avaient été
éphémères. La nouvelle; déva-
luation aura-t-elle des effets
plus bénéfiques - ? M. Palme a
demandé aux syndicats de ne
pas exiger de compensation
sous forme d’augmentations de.
salaires pour la baissé inéluc-
table du pouvoir d'achat.
Pour facïHter néanmoins
les prochaines négociations
salariales, le gouvernement
s’est engagé à bloquer les prix
des produits de consommation
courante; à rétablir les avan-
tages sociaux supprimés par
le précèdent cabinet «bour-
geois», à augmenter Fiznpôt
sur la fortune et à introduire
un système de partage des
super-profits des entreprises.
Les sommes ainsi réunies se-
raient canalisées dans les.
investissements productifs, et
les syndicats bénéficeraîent
d'un droit- de regard détermi-
nant sur leur utilisation.
Reste à savoir si le patronat
est disposé à accepter une
telle formule, même an prix
d'un contrat de stabilisation
pour plusieurs années des prix
de revient- Pour mener à bien
cette politique d'austérité.
AL Palme possède un avan-
tage : il jouit de l'entière
confiance des syndicats.;
Mais n'est-ce pas fina-
lement révolution de la
conjoncture internationale qui
déridera du succès ' ou de
r échec de son entreprise ? La
dévaluation spectaculaire de
la couronne place les voisins
nordiques de la Suède dans
une situation difficile. Le' Da-
nemark — pays membre de
la C.E.E. — avait dévalué sa
monnaie de au mois dé
juin, la Norvège sa eouronne.
de 6 Te an cours du troisième
trimestre, et la Finlande son
mark de 4 Te* pas plus tard
qne le * octobre.
Ces pays, qui entretiennent
d’étroites relations commer-
ciales, sont entrés; pense-t-on
dans les milieux industriels â
Oslo, dans le cercle vicieux
des dévaluations, as lies de
s’attaquer aux causes etrne-
tu relies (les coûts salariaux
par exemple) de la basse de
compétitivité des entreprises
exportatrices, qui est générale
en Scandinavie.
dévalue b couronne de 16 %
La Suède o déminé de 16 % sa monnaie, ce vendredi 8 octobre,
aa lendemain de T investiture de BS. Olof Palme. Dans sa déclaration
gouvernementale, le premier ministre social-démocrate a annonce
une série de mesures & accompagnement en vue d’une politique finan-
cière « plus restrictive » : malgré le blocage des prix décrété, une
b aisse des re venu s sera inévitable, a-t-ü précisé. Mais la dévaluation
devrait permettre de réduire . la politique onéreuse de subventions
publiques aux industries en crise.
A l’origine, les Suédois voulaient dévaluer de 20 K : les Finlan-
dais (âont la dévaluation de 4 % du mark finlandais du mercredi
6 octobre est réduite à néant par la décision suédoise ) ont convaincu
Stockholm letuU. au cours d’une réunion des banques centrales Scan-
dinaves ; de s 1 en tenir au taux de 16 %. Mais, ce vendredi, les tran-
sactions §ur le mark finlandais ont été suspendues à Helsinki.
Resté à savoir ce que feront les Norvégiens, qui viennent d’adop-
ter un budget très austère. Leur décision pèsera sur celle des Danois
qui, pouf Trustant, affirment ne pas vouloir suivre Vexemple suédois.
Les décisions prises à cet égard â Copenhague auraient des inci-
dences sur le SM JE. ( Système monétaire européen) et ne devraient
pas être prises sans concertation avec les partenaires de la CJ2JE
Un budget très austère
De notre correspondant
Stockholm. — Sur proposition
du président du Riksdag, les
députés suédois ont désigné le
jeudi ? octobre le dirigeant social-
démocrate. M. Ok>f Palme, comme
chef du gouvernement. Sur trois
cent vingt-six parlementaires qui
ans pris part au vote, cent soi-
xante-dix-neuf ont voté pour et
cent -quarante-sept se sont ahs-
-tenus. '•
Le nouveau premier ministre a
présenté, ce vendredi 8 octobre,
Ja . composition : 'de . sou cabinet
AU JOUR LE JOUR
CHANSONS
Chartes Trenet a participé,
jeudi, à une commission mise
en place per le ministre de la
culture pour encourager la
chanson française. Le âfau
chantants propose de créer,
à Paris, une institution qui
serait à la chanson ce Que la
Comédie -Française es t au
théâtre.
Sur le thème «T’a d’là
Joie», le pouvoir socialiste
attend beaucoup dune recon-
quête de la chansonnette
intérieure. Mais ropposition
chantonne déjà : «Boum,
qu a nd votre moteur fait
boum r »
BRUNO FRAPPAT.
homogène. 1 qui est minoritaire,
mais qui peut compter sur le sou-
tien des 20 députés communistes
Le grouoe social-démocrate dis-
posant de 166 sièges à lui seul
contre les 163 des trois partis
bourgeois, la position de M. Palme
paraît donc confortable.
Le gouvernement comprend
cinq femmes et deux syndicalistes,
M. Bodstrdm, qui se chargera des
affaires étrangères et du
commerce, et M. Ruine Carlsson
ancien président de la fédération
dés 1 ftrfvàllieurs de i'indat.rîe du
papier, qui aura la tâche délicate
de gérer le dossier des entreprises
nationalisées (elles sont prati-
quement toutes en difficulté». La
compagnie des mines de fer
LKJLB, par exemple, a besoin
rapidement d’environ 4 mil-
liards de couronnes pour équili-
brer ses comptes.
ALAIN DEBOVE.
(Lire ’a suite page 3 J
• ETATS-UNIS
La baisse des taux d'intérêt
fait fléchir le dollar
La reprise de la baisse des taux d’intérêt aux Etats-UDis.
appuyée sur l’hypothèse d’un assouplissement de la politique
restrictive des autorités monétaires américaines, a Tait - flam-
ber « la Bourse de New-York et provoqué un recul général du
dollar. Le cours de la devise américaine est ainsi revenu à Paris
de 7,18 F à 7.11 F. à Francfort de 2.54 DM à 23130 DM et à Tokyo
de 273 yens à 267 yens.
Appuyé par la Banque centrale, ce recul pourrait permettre
one nouvelle rédaction des taux d’intérêt en Europe, notam-
ment en Allemagne et en France.
Un changement durable?
-POINT
On renversement de tendance
spectaculaire vient de se produire
aux Etats-Unis sur le front des
taux d’intérêt, qui ont repris leur
baisse, amorcée au milieu du mois
d'août dernier et apparemment
stoppée ces dernières semaines.
Lundi dernier, ces taux avalent
même esquissé une remontée.
L'annonce d'une nouvelle aug-
mentation de la masse monétaire,
dont le rythme de progression
dépasse actuellement lés objectifs
précédemment fixés, faisait
craindre un durcissement de la
politique menée par les eu tomes
monétaires fédérales (le Fed) et,
donc, on regain de tension sur
les taux.
Ta n'est pas le cas. pour l’ins-
tant, et même, selon des « fuites »,
apparemment organisées, ces auto-
rités seraient décidées à ne plus
s'hypnotiser,. uniquement sur te,
croissante d- î«d:;o nuisit, dont
l’êvolutloQ risque de devenir peu
significative dans les prochains
mois en raison de modifications
dans la composition des place-
ments à court terme effectués par
les ménages américains. D’autres
critères pourraient être retenus,
notamment l'activité économique
globale plus que médiocre actuel-
lement. et le rythme de l'infla-
tion. en passe de revenir aux
alentours ou en dessous de 5 %.
ce qui était précisément le but
de la politique restrictive en
matière de masse monétaire
menée depuis deux ans par le
Fed pour réduire l’inflation.
A l’appui de cette hypothèse
sont venues les déclarations de
M. Donald Regan. secrétaire du
Trésor, et surtout celle de
M. Henry Kaufman, considéré
comme un oracle par les milieux
financiers lie Monde du 8 octobre
19821.
Rans doute, le Fed et son re-
doutable président. M. Paul
Voleter, n'ont-ils encore donné
aucune indication permettant de
tabler sur un assouplissement de
leur part. Mais la crise des ins-
titutions financières aux Etats-
Unis et dans le monde leur
commande de relâcher un peu les
rênes, quitte à les reprendre
après les élections américaines en
novembre.
En tout cas. sur les places
financières américaines et étran-
gères. on a immédiatement anti-
cipé les conséquences d’un éven-
tuel assouplissement. La Bourse
de New-York a littéralement
«explosé», battant son record
historique de transaction et enre-
gistrant sa plus forte hausse en
deux séances consécutives.
FRANÇOIS RENARD.
(Lire la suite page 31.)
Prenez garde aux classes moyennes !
par ANDRÉ FONTAINE
Exploiteurs contre exploités :
l'histoire du monde, nous a appris
grand-père Marx, se résume â
celle de la lutte de classes. On
peut être prophète et ne pas tout
prévoir. Crû caser, dans ce sché-
ma. ces classes moyennes qui, ces
jours-ci. font tellement parler
d'elles? Pas seulement à Paris,
où ont manifesté par milliers la
semaine dernière toutes sortes de
Pour le début du mois de novembre
LES PATRONS ROUTIERS LANCENT
UN ORDRE DE GRÈVE DE TROIS JOURS
(Lire page 16 T article de JAMES SARAZIN .)
gens comme des notaires, des
médecins, des avocats, des
commissaires-priseurs, qu'on n'a
guère l’habitude de voir défiler
derrière des pancartes, liais en
Allemagne, où elles sont respon-
sables de la fin du long règne
d’Helmut Schmidt. En Espagne,
où tous les partis, dans la pers-
pective des élections législatives
du 28 octobre prochain, leur font
une cour effrénée. En Grande-
Bretagne, où le rétrécissement de
l'écart entre conservateurs et
travaillistes, dans les sondages,
tend â faire d’elles l'arbitre des
élections auxquelles prélude, selon
toute vraisemblance. l’annonce du
voyage de Mme Thatcher aux
Malouines.
C'est que de l’affrontement
inexpiable décrit par l'acteur du
Capital, et que Lénine avait vu
s'étendant à la terre entière (ce
sera « eux ou nous», disait-il). on
est passé actuellement, dans les
pays industrialisés d'Europe, à
une structure sensiblement plus
complexe.
Entre les gros et Jes prolétaires,
pas tous si gros d’ailleurs d’un
côté ni si forcément prolétaires
de l’autre, s’est développée une
vaste couche intermédiaire qui
présente une physionomie suffi-
samment particulière pour méri-
ter l’appellation de classe. Surtout
si l’on retient la définition qu’en
donnait jadis Henri de Man :
«Un groupe à l’intérieur duquel
on se marie. » U est vrai qu’au-
jourd’hui on ne convole plus
guère, mais enfin on voit bien,
mariage ou pas. ce que la formule
veut dire.
( Lire la suite page 33.)
Une purge
pour la recherche ?
Purge qui ne veut pas dire
son nom ou manifestation d’un
souci d’efficacité et <T une
volonté de démocratisation ?
En modifiant les statuts de
rinstitut national de ta santé
el de la recherche médicale
(INSERM). M. Jean-Pierre Che-
vènement a choisi de heurter
de front un certain nombre
de « patrons >* qui — hospi-
taliers ou non — président,
depuis de longues années,
aux destinées de la recherche
biomédicale française.
En théorie, personne ne
conteste la nécessité d’une
rotation rapide des chercheurs
aux postes de direction.
La nécessité d’un profond
changement — admise par
tous — dans ce secteur
d’activité est vivement crifi-
quée par quelques-uns. qui
prennent brutalement cons-
cience qu’elle les concerne
personnellement. Les bénéfi-
ciaires d’appréciables •* situa-
tions acquises ». directeurs
de recherche depuis de très
longues années, ne pouvaient
manquer de s’émouvoir. Dans
certains cas. cette émotion
ne pouvait non plus manquer
d’être teintée politiquement.
On a ainsi pu abusivement
agiter le spectre d’un déman-
tèlement de ce secteur de
pointe.
La vraie question, en re-
vanche. est bien celle des
moyens utilisés par le minis-
tère que privilégie un cou-
peret administratif aveugle,
au détriment de l’évaluation
scientifique des qualités d'un
chercheur par ses pairs.
Après la démission du doc-
teur Phiiïppe Lauciaf. ancien
directeur général de l’INSERM.
c’est la seconde fois que
M. Chevènement entre publi-
quement en conflit avec les
milieux de la recherche bio-
médicale. Le petit recul qu'il
a acceoté d'effectuer — fixant
en définitive à trois ans au
lieu de deux la durée de la
période de transition —
sera-t-il suffisant pour calmer
les inquiétudes ?
(Lire page 23.)
PiljRREGOUBERT
La vie quotidienne
des paysans
français au
XV!i é siècle
''Livre admirable"
L'Express
"C'est une morale dei'exarïîtude
qui se trouve ici réhabilitée"
• V Télénoma
"Une magistrale mise au point"
Les Nouvelles littéraires
"À lire d'urgence"
La Croix
HACHETTE
M. ANICET LE PORS INVITÉ
DU GRAND JURY R.T.L.-
«If MONDE»
SL Anicet Le Pors, ministre
délégué auprès du premier mi-
nistre chargé de la fonction
publique et des réformes admi-
nistratives. sera l’invité du
u Grand jury 8.T.L-» Le
blonde » dimanche IA octobre,
de 1S b 15 â 19 b SA.
Le ministre répondra an cours
de cette émission aux questions
des journalistes de la station
er dn quotidien.
LE BALLET DE HARLEM A PARIS
L’idéal classique
Le Festival International de danse
de Paris, pris de court par la
désaffection de l'American Ballet
Theatre, a invité in extremis le Bal-
let de Harlem. Mieux vaut tard que
jamais. Il y a plusieurs années que
l'on espérait la venue de cette
valeureuse troupe déjà connue en
Angleterre es en Italie. La salle du
T.M.P. (Châtelet) n’était pas remplie
le soir de la première, les amateurs
d'étoiles s' étant désistés à l’annonce
d'un changement de programme,
mais le publie a réservé un accueil
chaleureux à des danseurs aussi à
l’aise dans le classique le plus ri-
goureux que dans les techniques
contemporaines. Le directeur de la
compagnie, Arthur Mitchell, réalisait
enfin un de ses rêves : faire applau-
dir à Paris un ballet noir capable
d'interpréter un répertoire réservé
aux Blancs.
Pesonnage exigeant, absolu, formé
à l'école de l'American Ballet ei
chez Anne Sokolov. passé par
l'école du jazz puis dans la compa-
gnie de John Butler. Arthur Mitchell,
premier danseur noir engagé comme
soliste permanent au New York City
Ballet en 1P55. y lui remarqué pour
sa concentration et son attaque, no-
tamment d2ns Agon et dans le rôle
de Puek du Songe d'une nuit d"éiê.
Il trouve son chemin de Damas
en 1968 avec l’assassinat du pasteur
Martin Luther King. Déterminé à
agir pou: la promotion des Noire,
il renonce â sa carrière de danseur
et décide de créer une troupe orien-
tée non sur le retour lux sources
ds I homme de couleur, à l’exempte
de son camarade Ai vh AiJey, mais
su: la conquête et ta maitr.se du
- s'ssc que » zzt.ter.'.a’.. Ce* un
ceii très controversé car les mou-
vements extrâ-r.'stss no.rs
MARCELLE MICHEL
(Lire la suite page 24.)
1
Musées
Conservatoires
des merveilles produites
par les hommes,
comme ces ampoules
lacrymales romaines
que célèbre
Gabriel Matzneff,
les musées font l’objet
d’une grande attention
de la part du pouvoir.
Jean-Pierre Fourcade
met cependant
celui-ci en garde,
à propos
du musée Picasso
et du musée d’Orsay,
contre un certain défaut
de prévoyance
architecturale
et financière.
Et Jean Revol
estime que le musée
n’est plus
le lieu privilégié
de l’art,
mais un lieu commun
où tout est ramené
au plus petit commun
dénominateur.
Ambitions culturelles
et réalités financières
U NE politique culturelle am-
bitieuse constitue sans
doute l’un des rares do-
maines de convergence entre la ma-
jorité et l'opposition. De l'édification
du Centre Georges-Pompidou à la
préparation de l’Exposition univer-
selle de 1989, la même volonté de
développer toutes les formes de
culture caractérise l’effort du gou-
vernement et du Parlement, même si
certains se targuent d’avoir tout in-
venté.
Malheureusement pour les fi-
nances publiques, cette continuité
dans l’effort se double d’une incapa-
cité chronique des administrations à
respecter les délais et â maîtriser les
coûts. L’exemple de deux opérations
lancées dans le cadre de la loi-
programme sur les musées adoptée
en 1978 vient, à point nommé, inci-
ter à la prudence. Quelques com-
mentaires sur le musée Picasso et le
musée d'Orsay permettront d’aper-
cevoir les principales raisons de cet
état de choses et d'étoffer la mise en
garde que je me dois d’adresser au
ministre de la culture.
Ayant rapporté, au Sénat, la loi-
programme sur les musées, j’avais
manifesté quelques inquiétudes sur
l'installation de la collection Picasso
dans l’hôtel Aubert de Fontenay -
plus connu sous le nom d’hôtel Salé,
du fait des fonctions de fermier gé-
par JEAN-PfERRE
FOURCADE (*}
néral de la gabelle de son premier
propriétaire - et sur la transforma-
tion de la gare d’Orsay en un a usée
du dix-neuvième siècle. Pour presti-
gieuses qu’elles soient, ces deux opé-
rations étaient difficiles à conduire
en raison de l’état des bâtiments et
de l'imprécision du parti muséogra-
phique adopté. Mais la procédure de
la loi-programme devait permettre,
disait-on en 1978, de surmonter ces
difficultés.
Trois raisons
principales
Qu'en est-ü aujourd’hui 7 Une vé-
rification sur pièces et sur place
vient de faire apparaître que les
deux opérations font l’objet de très
importants retards d'exécution —
deux ans et demi pour l'hôtel Salé,
et plus de trois ans pour le musée
d'Orsay - et que leur coût sera trois
fois plus élevé que ce qui avait été
programmé. Le musée Picasso coû-
tera près de 100 million* de francs,
le musée d'Orsay dépassera large-
ment le milliard de francs. Encore
dois-je souligner que ces évaluations
Terre promise et lieux communs
N OUS sommes tous conviés i par JEAN REVOL (*)
la grande fête de la créa-
tion. Chacun a droit au raAnes (l ), sans oublier Fred Forest
génie qui sera distribue comme un qui n - en inslaNc pas moins sa
honneur ou une marchandise. L art ? j^se de [ imaginaire . au musée
va déserter ses solitude. se regene- ^ musées . Beaubourg. Ainsi joue-
rer aux grands mythes de Tact ion et t _ u ^ habilement d’une ambiva-
de ht libération collectives Mais a leoce doubIemcill négative : ce qu’ü
quoi peuvent aspirer de tels mythes devnit être et ce QU ’U a , j c Uen
s'ils se refusent d’abord àre«mnaî- SSunrt de tek petits jeux de
tre ce q u» m ut d être hbéré ? U cl ^ faussc communication
reste se libère et s exprime très bien fe prolongement nécessaire
tout seuL . g leur mise en scène et leur matériau
Le musée n’est plus le lieu privilé- favori, l’inépuisable bêtise humaine,
gié de 1 art. Tout Je monde est ja 0 par mj C surenchère de
daccord. Les gens de musée eux- et de grossièreté, Fred Forest
abolit le musée idéologiquement au
point de l’entraîner dans la rue avec
lui. Sans quoi, il serait à l'extérieur
avec les baladins iooffensifs. Inier-
Mgf changeablc, comme le musée lui-
• W E M H même, il n’existe qu'à la façon du
fr _ miroir qui réfléchit sans penser.
ËÊÊÊ 4mll9 Parallèlement, TA RC - autre
^ — grand miroir de l’art actuel -
exhibe une synthèse mondaine des
W MI conformismes du jour : Ypoustéguy,
— O dont la force n’a cessé de s’effriter
w dans un académisme complaisant;
■/lllm Cueco. qui. à trop multiplier ses
V M 1 1VJ fleurettes mécaniques, se croit le
0 Monet de la peinture plate.
OU hectares Chambas et son grand opéra pour
j 4. j- M non-voyants. N’est-ce pas vouloir
UtHlI ^ ““ J rendre invisibles quelques grandes
nrpmiprc pt figures de f opéra du monde que de
jjicixucta et. m les banaliser â ce point 7 Roman
grands crus ËJË Cieslewicz pratique le même jeu
ËJM avec plus de colle et de bricolages.
f Eux aussi sont interchangeables.
Pourquoi un Cueco ou un Criton
plutôt qu'un autre? La reconnais-
sance ne fait que consacrer l'indiffé-
renciation. Le musée reçoit des mar-
chands et leur redistribue un label,
un sigle, l’image d’une image, la
copie d'une copie. Préformée par
tous les circuits publicitaires et mar-
chands, te musée l'inscrit dons une
perspective dialectique et historique
tout aussi fausse que sont l'espace et
le temps du musée.
Ce sont l’espace et le temps où est
consacré le gaspillage des valeurs
spirituelles. L'art n’est plus une syn-
thèse de la société, mois le résidu :
un substrat de comportements et
d'idées inutiles, de formes perdues.
Les uns sont caution de l’autre, et
vice- ce rsa. C’est très exactement la
cendre qui se prend pour le feu. Que
Beaubourg n’a-t-il ouvert ses portes
lors de la grève de ses éboueurs.
N'eût-il pas répondu pleinement &
son éthique en livrant au public ces
ruines anticipées du monde
moderne : les ordures. Déjà la
( - Merda d’Artista * de Manzâni ou
j de Hundertwasser y sèche depuis
Le musée rejoint cet autre lieu
commun qu'est l'hôpital. Ne s’agit-il
pas de la même structure idéologi-
que où l’espace et l’analyse s’articu-
lent avec la mort ? Nous mourrons
presque tous à rbfipital. Mais du
musée dépend la vie d'une œuvre et
m lllim I sa mort. Du moins à l’œuvre qu’il
accueille, le musée n'offre-t-il plus
lUMfi DES 3 1 qu'une consécration aussi fausse et
artificielle que la vie et la mort qui
en procèdent. Cela parce que
Sbwk. tttl»»aÏLiï-Tdeij»lJOr «dent de 1 AnociaUOa An-Crue.
250ans
de grands
vins a
80 hectares ÈrjB
dont 68 de Ë rW
premiers et ÆSv
grands crus Ë/iMÊ
BOUCHARD
PÈRE & FILS
Depuis 1731
l'œuvre est faite pour le musée dont
elle attend désormais cette vie et
cette caution qu'elle devrait au
contraire lui apporter. Il en est ainsi
depuis que l’art est hétéronome,
depuis que l’artiste s’est réduit à
cette figure tellement dégénérée
qu’il n’est plus que l’effet de l'effet
produit sur le plus grand nombre.
Le Musée imaginaire de Mal-
raux, axé sur la grandeur de l’art et
de l'homme, a fait long feu parce
que rien ne lui répondait au présent,
pas plus à Beaubourg qu’à la fonda-
tion Maeght qui consacrent, chacun
â sa place, l'avènement monstrueux
de la bourse de l'imaginaire et des
valeurs statistiques. Le bilan actuel
des lieux officiels qui sont voués à
l’an va exactement dans ce sens,
avec deux tendances apparemment
irréductibles ; une conscience onto-
logique qui rassemble une volonté
d’accumulation qui multiplie et dis-
perse. Le nombre des artistes aug-
mente inversement au taux de den-
sité de l’esprit créateur. Les signes
se sont multipliés au point de frag-
menter à l’infini la signification. Les
fonctions sc sont démultipliées au
point d'annihiler l'énergie et le pou-
voir qu'elles exercent. Sièges et
chaires foisonnent à la façon des
chaises de Ionesco.
Et Ton nous promet d'autres
Beaubourg, d’autres ARC. d’autres
espaces inutiles où va proliférer le
médiocre.
Dans une société standardisée, en
état de réanimation permanente,
l’art n'a d'autre choix que les cata-
combes ou ces réserves d’autant plus
artificielles qu'on y proscrit l’oeuvre
vivante, susceptible d’affronter un
public, en faveur de celle sur qui le
public va glisser. L'idéal est que
consommateur et consommé ne fas-
sent plus qu’un dans l'irresponsabi-
lité réciproque, n'ayant pas plus à
prendre parti que ne représentant un
parti à prendre.
Ce climat de Fête populaire a’est-
il entretenu que pour masquer
l’échec de tout efTort de création,
aussitôt débité en tranches par la
machine culturelle? La société
demande toujours plus qu’elle
n'accorde ; et par définition le créa-
teur donne toujours plus qu’il ne
reçoit. Ce que Ton exige de tous,
c'est le renoncement qui se traduit,
pour les foules de Beaubourg, par ce
poids mort, véhiculé tout au long de
l'immense sphincter de verre : mou-
vement immobile dans un espace qui
n'est plus qu’un temps sans ceuvres ;
le temps désœuvré, voué aux muses
bavardes de l’impuissance; le lieu
commun où tout est ramené —
pansé, présent... et avenir? — au
plus bas commun dénominateur.
De l’œuvre d'art, Lionello Venturi
dit que sa vertu créatrice appartient
à tous. André Malraux vûyaiL plutôt
l’homme possédé par l'art comme il
le fut lui-même. Mais quelle diffé-
rence? L’essentiel est de ne pas
confondre domaine et lieux com-
muns. La société ne norame-t-eDe de
responsable que pour se soustraire &
ses responsabilités ? Quant ù Moïse,
élu pour y guider les autres, il
s’entre pas en Terre promise.
1. Jean Clair, N.R.F.. juin 1982.
actualisées devront être révisées
après commencement des travaux
d’aménagement des deux musées,
qui vont être entrepris pendant l’hi-
ver 1982-1983 et qui donneront cer-
tainement lieu à de nouvelles majo-
rations de prix.
Je vois trois raisons principales i
de tels débordements. La première,
déjà notée par la Cour des comptes
dès 1977, est l’inexistence des
études préalables â la décision. Ins-
taller des collections de grand prix
dans des bâtiments anciens entraîne
de nombreuses dépenses de confor-
temem, d’aménagement et de pro-
tection. 11 semble qu’elles ment été
sous-évaluées, voire même perdues
de vue. Au musée d’Orsay, par
exemple, les contraintes relatives' à
l'environnement n'ont été identifiées
que très récemment : ce qui est d'au-
tant plus étonnant que le musée de-
vait s’intégrer dans une ancienne
gare située près de la Seine. An mu-
sée Picasso, les études de ventilation
et de chaufTage ont dû faire l’objet
d’une révision profonde, ce qui a en-
traîné de nouveaux délais.
La deuxième raison, plus subtile,
tient aux querelles d’experts qui ont
marqué les deux projets. Ici. il
s’agissait d’un débat interminable
entre le restaurateur de l'immeuble
et l’aménageur du musée. Là, c’est
l’architecte d’aménagement inté-
rieur qui met en cause le parti géné-
ral d’organisation du mutée. Mais,
dans les deux exemples, personne
n'a pu ou su arbitrer, ce qui a en-
traîné de nouvelles études, donc de
longs délais supplémentaires et des
prix en hausse. Il semble, d'ailleurx,
que la procédure du concours d’ar-
chitecte ne convienne pas à ce genre
de travaux ; le jury choisit plutôt un
parti d’aménagement qu'un dossier
précis, et les surprises s’amoncellent
par la suite.
La troisième raison, plus grave,
est la déficience structurelle des ad-
ministrations françaises à concevoir
et à conduire un projet architectural
i dimension muséographique. Les
plus prudents dissimulent les risques
financiers et minorent les coûts pour
faire prendre la décision. D'autres,
plus habiles, essaient de compromet-
tre les autorités politiques en expli-
quant que • telle visite présidentielle
s’est traduite par une majoration de
50 millions de francs ». D’autres en-
fin. découvrent tous les six mois de
nouvelles possibilités d’aménage-
ment ou de décoration toujours plus
coûteuses. Le paradoxe est que ces
errements se produisent aussi bien
lorsque le ministère de la culture in-
tervient lui-même que lorsqu'il
confie l’opération à un établissement
public autonome - ce qui est le cas
du musée d’Orsay. En fait, il man-
que cruellement à ce ministère un
bureau d'ingénierie qui pourrait étu-
dier, coordonner, suivre et éventuel-
lement modifier le programme
lorsqu'il s’avère trop coûteux.
Se doter
d’instruments efficaces
Tel est le constat. A un moment
où (e gouvernement envisage de lan-
cer plusieurs grandes opérations
culturelles — à La VjUette, i la Bas-
tille, à Bercy, - je crois opportun de
le mettre en garde. Le déficit du
budget de l’Êtat ne peut indéfini-
ment se creuser. H est donc indis-
pensable de prendre le temps néces-
saire pour étudier les futures
réalisations, pour achever les opéra-
tions en cours, à Paris comme en
province, et pour concevoir de nou-
veaux modes de diffusion culturelle
moins aléatoires. Si l'ambition cultu-
relle doit être mieux adaptée aux
possibilités de notre temps, com-
mençons par nous doter des instru-
ments efficaces d’étude et de gestion
qui font cruellement défaut.
Et puis, comble de l’horreur pour
des artistes, il ne serait pas inutile
d’évaluer dès maintenant les dé-
penses de fonctionnement de ces
grandes opérations culturelles. Le
budget du ministère de la culture ne
pourra échapper aux rigueurs bud-
gétaires au cours des prochaines an-
nées : c'est pour tenter de le protéger
que je déplore l'insuffisance de nos
procédures de programmation et de
prévision. Sinon, à trop vouloir mar-
quer son temps d’ouvrages presti-
gieux, on risque de ne rien faire de
durable, tout en s'exposant à gaspil-
ler les fonds publics.
{•) Sénateur des Hauts-de-Seine
(R-U
Les ampoules lacrymales
par GABRIEL MATZNEFF .
E N mai 1871, te télégraphe
annonce à toute l’Europe
que les Communards ont
incendié le Louvre et détruit les
merveilles de l'art qui y sont as-
semblées. Cette profanation irré-
médiable bouleverse Nietzsche,
qui vit alors à Bâle. Il se précipite
chez son maître Jacob Burdc-
hardt : les deux hommes s'em-
brassent et éclatent en sanglota.
Plus tard, on apprend que les
précieuses collections ont été
préservées des flammes. Nietz-
sche écrit au baron de Gersdorff :
e La nouvelle de fincenttie
des Tuileries m'a complètement
bouleversé. Pendant plusieurs
jours . je fus plongé dans les
doutes et les larmes : la vie
scientifique, philosophique et ar-
tistique n'est donc qu'une absur-
dité, puisqu'un seul jour suffit A
ia destruction des plus admira-
bles chefs-d'œuvre et pour effa-
cer des périodes entières de l'art.
Cependant, même è l'apogée de
ma douleur, je ne pouvais jeter la
moindre pierre à ces sacrilèges :
ils n-'éteient à mes yeux que les
instruments d’une culpabilité uni-
verselle qui dort nous donner
beaucoup è réfléchir, a
Ce qui est remarquable dans
cette lettre, c’est la lua'cSté poli-
tique de ce jeune homme de
vingt-six ans. U comprend que
nous sommes tous, d'une cer-
taine manière, responsables des
crimes contra l’humanité qui
s'accomplissent dans le monde,
et que les auteurs de oes crimes
ne sont que les porteurs de nas
fautes communes. Dans un autre
passage de sa lettre à Gersaom,
pour désigner les incendiaires.
Nietzsche dit : « Las malheu-
reux », et précise que nous
n’avons pas. du haut de notre ar-
guas. à rejeter sur aux la honte
du déchaînement de la guerre
contre la culture.
La sauvegarde de la beauté
est notre tâche commune. Or. la
beauté est un miracle fragile.
Qu’elle soit celle d'un marbre an-
tique dans une vitrine ou du sou-
rire sur tes lèvres d’un enfant, la
beauté risque à chaque instant
d’être souillée, dégradée, anéan-
tis. La combat contre la bêtise et
la haine exige une vigilance sans
cesse renouvelée. Voilà quelques
années, sachant ma passion pour
l’ancienne Rome, Henry Smadja
m'avait offert des ampoules la-
crymales, que tes Romains pla-
çaient dans les tombes des en-
fants. Depuis lors, j'ai vu de
semblables ampoules dans plu-
sieurs musées, notamment au
musée archéologique d'Amman,
en Jordanie. Chaque fois qu'il
m'est donné de les contempler,
je m'émerveille que ces délicats
objets aient ainsi traversé les siè-
cles, qu'ils n'aient pas été broyés
par les fatalités du temps et de
r histoire, qu’ils n'aient rien perdu
de leurs magiques reflets irisés,
nacrés. Ces ampoules lacrymales
nous rappel lent la beauté des en-
fants morts et leurs souffrances.
Elles sont la mémoire du monde.
Elles sont notre mémoire.
RfiPLIQUE A... FRANÇOIS DE ROSE
Chefs-d'œuvre en péril
Af. Pierre de Lagarde. producteur
réalisateur de rémission - Chefs-
d'œuvre en péril », nous écrit :
Fai été mis en cause, dans « le
Monde - du 11 septembre, par an
article de ML. François de Rose
(dont le titre d’ambassadeur de
France aurait pu faire espérer plus
de courtoisie dans le débat.) d’une
façon qui me conduit à faire usage
de mon droit de réponse.
Dans une émission diffusée le
30 août, fa vais eu l’occasion de pré-
senter le musée des Cloistcrs à New-
York, composé d'éléments prove-
nant d’abbayes françaises du
Comminges et j’avais clairement
souhaité leur retour en France, ce
qui n’est pas du goût du polémiste-
diplomate qui s’exprimait le 1 1 sep-
tembre dans vos colonnes.
1. - M. de Rose m’aocuse de
trahir la vérité. J'aurais, selon lui,
prétendu que ces objets d'art nous
auraient été dérobés par les Améri-
cains.
Rien n'est plus faux : j'ai insisté
au contraire sur le fait que ces œu-
vres nous avaient été tout à fait léga-
lement achetées de 1914 à 1923
dans l'incompréhension générale de
l'opinion et l’indifférence des pou-
voirs publics. Si les Français étaient
restés dans le même état d’esprit, il
ne serait pas question de leur rendre
un patrimoine dont Us se sont mon-
trés si indignes. Mais, heureuse-
ment, depuis quarante ans des ef-
forts spectaculaires ont été
accomplis dans la préservation de
nos monuments et notamment la res-
tauration des abbayes naguère sac-
cagées. Cest ainsi que l’église de
Saint-Guiibem est restaurée, de
même que celle de Saint-Mi ch el-de-
Cuxa. De plus, une partie de leurs
cloîtres a pu être remontée grâce à
la découverte d’éléments épars. Est-
il supportable qu’aujourd’bul les ab-
bayes du Comminges restent cou-
pées en deux et qu’un océan les
sépare ?
2. — Si la présentation des cloî-
tres en question, en France, est déso-
lante du fait de leur mutilation, est-
elle plus satisfaisante anx
Etats-Unis? En dépit de l’avis de
M. de Rose qui, sur ce point, s’op-
pose à la plupart des spécialistes
muséographiques, le musée des
Cloistcrs offre un spectacle conster-
nant ; les chapiteaux et les colonnes
rachetés par Bernard ont étc re-
montés de la manière la plus fantai-
siste. Le cloître de Bonnefont, consi-
dérable à son origine, n’est plus
représenté que par une rangée de
dix colonnes. Quant au cloître de
Saim-Mïchel-de- Cuxa, de rectangu-
laire qu'il était, il est devenu carré.
Le plus grave dans ce montage,
c’est que le faux y est mêlé au vrai
En effet, Rockefeller, en créant le
musée, n’a eu aucune pudeur à rem-
placer par des pastiches les éléments
qui manquaient Si encore les mou-
lages étaient distincts des pièces ori-
ginales. comme au Busch-Reisinger
Muséum de Boston, le mal serait li-
mité. Hélas, éléments anciens et
nouveaux sont intimement mêlés.
Le démontage et la redistribution
des pièces composant les Ckristers,
loin d'être un crime contre l’Etat
américain, constitueraient au
contraire une œuvre de salubrité et
une marque de respect pour les mo-
numents et ceux qui veulent les étu-
dier. Le recour& aux moulages, re-
production, photographies... tel qu’il
est pratiqué par exemple au Musée
des monuments français du palais de
Cbaillot permet une approche digne
et de qualité de l’architecture, bien
préférable aux ambiguïtés et aux
falsifications des Cloisters.
3. - M. de Rose a peur qu’en ré-
clamant les cloîtres en France nous
ne mettions en péril tout le patri-
moine de nos musées composés
d’œuvres étrangères légalement ac-
quises ou même dérobées. Mais il ne
s'agit pas de revendiquer ou de ren-
dre des objets mobiliers, tableaux,
statues et tapisseries qui se trouvent
dans les collections publiques. En ef-
fet, ils sont par nature faits pour être
déplacés et n’appartiennent pas de
droit à tel monument et â tel pays
plutôt qu’à tel autre.
En revanche, un monument' est
marié au sol qui l’a vu naître et ne
saurait, sans grand dommage, être
déplacé. Ceci est aussi vrai pour les
cloîtres du Comminges que pour
J 'obélisque de Louxor qui, en dépit
de ce que prétend M. de Rose, fait
piètre figure au milieu de la place de
la Concorde. Peut-être faut-il accep-
ter de le rendre à l’Egypte, en même
temps que les Panathénées du Lou-
vre arrachées au Partbénon revien-
draient à la Grèce.
Cette clarification et cette harmo-
nisation du patrimoine mondial, vou-
lues dans leurs dernières résolutions
par TONU et l’UNESCO, pour-
raient s’opérer par des tractations
bilatérales et seraient accompagnées
d’échanges d’œuvres d’art.
t Poser le problème en ces termes
n’est pas, comme le prétend M. de
Rose, faire preuve • d’anti-
américanisme primaire, d’intolé-
rance, de sectarisme, de bigoterie •
(sic), mais œuvrer en faveur de tous
les amateurs du monde qui sont les
seuls et les vrais possesseurs- des œu-
vres d’art.
M. François de Rose, à qui nous
avons communiqué la réplique de
M. de Lagarde. la commente en ces
termes:
Distinguant entre objets et monu-
ments. M. de Lagarde voudrait
conserver les premiers, meme dé-
robés, mais restituer les seconds,
même régulièrement acquis. II s’agit
là de critères moraux aussi subjec-
tifs que l’opinion suivant laquelle
l’obélisque de Louxor embellit ou
défigure la place de la Concorde,
mars qui rendent toute discussion
mutile.
»
mm
Signalons d’autre part, dans l’arti-
cle en question de M. François de
Rose, une coquille qui nous a fait ci-
château de Cheverny, alors
.qui! s agissait bien évidemment de
la demeure de Claude Monet à Gi-
verny.
__ __
Ji\ ù*
LE MONDE — Samedi 9 octobre 1962 — Page 3
LA ; FORMATION DU GOUVERNEMENT SOCIAL-DÉMOCRATE EN SUÈDE
Le nouveau cabinet
— Premier ministre 3S/L Olof
Palme. ■ ■ •
■T- Vba-premier ministre et mi-
nistre & ta cocndinatkm : M. ïng-
var- Calisson. -
MINISTRES :
— Affaires étrangères et com-
merce : ML Lennart Bodstrôm.
— Justice .*■ M. Ore Rainer.:
— Finances 7 M. Kjeü-CHof
Fêlât .
— Travail 7 mw» Anna-Greta
Leijotu
— Logement ; M. Hans-Gnstaf-
— Affaires sociales .* M. Stea
Ander s o n; vice- ministre chaîné
de la s anté : poMlgna : Mme Ger-
trad Signrdsen.
— Défense nationale : M. Bôrje
Andetsson.
. — Fonction publique et affaires
communales : M. Bo Holmberg.
v — Industrie : M. Thage Peter-
son ; vice- ministre chargé des en-,
treprjses nationalisées : M. Roine
Carlsson. -
— Agriculture : M. Svante
Lundkvist,
— Enseignement : Mme Lena
Hjelm-WaDén.
— Affaires culturelles :
IL Beogt Gôransson.
— Immigration : Mme Anlta
Gradin.
— Energie : Mme Birgitta Dabi.
. ■ — Communications et trans-
ports : U. Kurt Bostzém.
l/AFFAIRE-DE L'ENGIN IMMERGÉ NON IDENTIFIÉ
Lés multiples violations do territoire natioiial
Inqinètent les autorités de Stockholm
De notre correspondant .
Stockholm. — Compte tenu de
la parcimonie avec' laquelle les
responsables de la défense sué-
dois délivrent leurs informations
(prudence justifiée officiellement
par le souci de ne pas rensei-
gner la « puissance étrangère a
coupable sur la stratégie suédoise
dans cette affaire), ü est diffi-
cile de se faire une . idée exacte
de là situation au large de la
base navale de Mbskfi dans l'ar-
chipel de Stockholm.
L'amiral Bror Sfcefenson, chef
d'état-major, s'est contenté de
dire, ou cours de te conférence
de presse quotidienne, dans la
Turquie
UNE JOURNALISTE POUTHHTC
EST INCARCÉRÉ A ISTANBUL
(De notre correspondant.)
Ankara. — Mmi> Nudl Titeair,
journaliste au quotidien Tércaman
(droite), est entrée, le 7 octobre,
dans la prison de Sagmakllar
dTfetambu] pour y purger une
peine de trois mais. Elle avait été
condamnée par ta-, tribunal mfli-
tatre dTstambal, ta, 1981, pour
n'avoir pas ténu compte' de l’in-
terdiction de commenter les pro-
cès de prasonnalités politiques. .
Mme Œcak figure parmi les
rares journalistes turcs qui ne
mâchent pas leurs critiques contre
certaines options prises par le
régime militaire. Elle S’est notam-
ment élevée à plusieurs reprises
contre les Interdits frappant les
anciens chefs des partis dissous.
Dans son dernier éditorial du
8 octobre, elle évoque, à propos du
référendum sur la Constitution, le
plébiscite de Napoléon E et »
référé à une expérience plus
récente : te formule adoptée par
la Junte «PAthtees dans les
années 80, tons du référendum sur
l'abolition ou le maintien de la
monarchie en Grèce, sur quoi, les
voix favocabses pour rabolition
remportant, Papadopoulos devint
automatiquement president de te
Grèce. Elle met en garde sur les
développements ultérieurs de ces
deux pays, à des époques histo-
riques différentes, qui ne furent
cependant pas très heureux, et
invite, pour ce qui concerne la
Turquie, à trouver une antre far-,
mule pour te désignation du futur
de *a République.
A. U.
soirée du 7 octobre, que l’opéra-
tion se heurtait À des problèmes
« techniques, tactiques et topogra-
phiques », et que la marine ne
disposait pas, s malheureuse-
ment », des moyens adéquats
pour intervenir. H a toutefois
précisé que les hydrophones
avaient permis, jeudi après-midi,
d’établir la présence a d'un corps
corps métallique qui se déplaçait
sous Veau s. A te suite de quoi,
quatre nouvelles grenades de se-
monce, d’un poids de 150 kilos,
ont été tirées.
D’autres charges explosives ont
été lancées au cours de la nuit
Les informations semblent indi-
quer que le mystérieux engin, qui
se cache depuis une semaine dans
le bras de mer. est bien -un
sous-marin, et non tme torpille
téléguidée. Les forces suédoises
ayant brusquement concentré
leurs recherches autour de l’ac-
cès nord du chenal de Haars-
f jàrden, il n’est pas exclu que
le submersible ait tenté de
franchir force les barr&gès. Il
est possible aussi qu’un deuxième
sous-marin étranger (voire un
troisième) ait réussi à se rappro-
cher de la zone quadrillée pour
éq enfcneTtemgnt prêter main-forte
an bâtiment enfermé.
. Durant de, nombreztees années. -
«m partit en- Suède des sous-
marins « budgétaires », qin appa-
raissaient dans les eaux territo-
riales trois semaines avant le
vote des -crédits de la défense
au Parlement. Ces mystérieux
submersibles, qui réussissaient
toujours à prendre la fuite, fai-
saient même l’objet de plaisan-
teries. Aujourd'hui ee n'est plus
le cas : les multiples . violations
du' territoire suédois enregistrées
au cours des douze derniers mois
embarrassent les milirrrr officiels,
qui s'interrogent sur les raisons
exactes de l'intérêt porté par
rétranger aux archipels et aux
deux principales bases navales
d’un petit pays neutre, Earl-
jjmnn a et Musko.
Ces submersibles commettent-
ils vraiment des erreurs de navi-
gation? Sont-ils en mission de
reconnaissance pour déposer des
instruments d* écoute au fond de
1a Baltique, observer des ma-
noeuvres ou des essais de nou-
velles armes? Leur objectif est-il
de dresser un inventaire des
caches possibles où Os pourraient
se dissimuler en cas de conflit
international ? Aucune de ces
hypothèses n’est écartée.
À. D.
M. Olof Palme : un politicien engagé devenu diplomate
Six années passées dans l’op-
' position ot peut-être appris à
M. Olof Palme qu'ii est difficile
de gouverner un pays Scandinave
en montant une moitié de l'élec-
torat contra l'autre. C'est en
partie parce qu’ii a tenu un
langage conciliant pendant la
dernière campagne électorale
qu’il a gagné le 19 septembre
« ses -premières législatives.
La gauche avait remporté, en
1969, une victoire historique en
obtenant la majorité absolue des
suffrages, ce qui n'était arrivé
qu’une seule fols depuis son
arrivée au pouvoir en 1932. Beau-
coup voyaient dans ce raz de
marée un hommage h IA Tage
Eriander, le « père de (a nation ».
à la tfite du gouvernement pen-
dant vingt-trois ans, l'artisan de
la réussite économique et sociale
de la Suède de l'après-guerre.
Mais, à partir de 1989, sous la
direction de M. Palme, l'audience
des sociaux-démocrates dimi-
nuait
En 1970, le parti demeurait la
première formation du pays,
mais perdait 5 Ve des voix. Trois
ans plus tard, les électeurs ren-
voyaient dos-à-dos le camp bour-
geois et le camp socialiste, avec
esnt soixante-quinze sièges cha-
. cun, dans le « Parlement de la
courte paille ». M. Palme fut
obligé à des compromis pour se
maintenir au- gouvernement En
1976, ce fut la défaite amère
après près d’un demi-siècle de
règne Ininterrompu.
En succédant à M. Eriander
à l'âge de quarante - deux ans,
M. Palme — ce professionnel de
la politique, universitaire brû-
lant issu d’une famille bour-
geoise — avait d'abord donné
rimpres8ion de vouloir tirer un
trait sur te « socialisme de
papa » et de donner à la social-
démocratie, souvent accusée de
gérer le capitalisme, un contenu
plus idéologique. Au début des
années 70. de nombreuses lois
furent votées sur la sécurité de
l’emploi, la place des délégués
syndicaux dans l'entreprise, puis
sur leur participation aux déci-
sions qualifiées' de - réforme la
plus importante depuis le suf-
frage universel ». Ce que les
syndicats ne pouvaient obtenir
par ia voie de la traditionnelle
concertation avec le patronat
leur était accordé par les
sociaux - démocrates au Parle-
ment
Les choses allaient vite — trop
vite peut-être — et beaucoup
pressentaient une rupture avec
le pragmatisme, l'amorce d'un
tournant politique vers le -vrai
socialisme». Ce sentiment fut
renforcé par le discoure môme,
plus mordant, de M. Palme, qui
avait tendance à provoquer ses
adversaires politiques et la moitié
de la Suède qui ne partageait
pas les Idées de la gauche. Plus
qu'homme d'Etat, H était alors
chef de parti.
Ce langage, s'il a contribué è
préserver l'unité du mouvement
ouvrier suédois, qui demeure
sans conteste l'un des plus puis-
sants d'Europe, a aussi divisé
le pays en deux blocs politiques,
favorisé la formulation de l’alter-
native bourgeoise en 1976 et
provoqué la politisation des syn-
dicats d'abord, et du patronat
ensuite.
M. Palme ne e’est jamais
accommodé de son rôle de lea-
der de l'opposition. H a souvent
Irrité l'opinion en condamnant
systématiquement toutes les dé-
cisions du gouvernement bour-
geois - incompétent », voire ama-
teur — ce qui n’était d'ailleurs
pas toujours Inexact Ce style,
qui est somme toute considéré
comme assez normal dans d'au-
tres pays d'Europe, et qui don-
nait indéniablement un peu de
vie à des débats parlementaires
particulièrement ennuyeux, n'est
pas apprécié en Scandinavie où
ta modération des propos est
de mise — en public du moins.
M. Palme a ainsi, en Suède,
ses partisans et ses ennemis,
tout aussi Inconditionnels les uns
que les autres, presque aussi
nombreux les uns que les autres.
Il a également surpris les Sué-
dois sur le plan de la politique
étrangère. D'une neutralité pru-
dente et classique, axée sur la
paix dans le monde, on était
passé subitement à une neutra-
lité active, qui porte la marque
personnelle de M. Palme, tiers-
mondiste convaincu. En 1968,
alors ministre . de t'éducatlon
nationale, il défila à Stockholm
aux c&tég de l'ambassadeur du
Vietnam du Nord à la tête d'une
manifestation contre la guerre
au Vietnam. Plus tard, il compara
les bombardements d’Hanoî aux
massacres d'0radour-sur-61ane
et les Bals-Unis rappelèrent
leur ambassadeur à Stockholm.
Ces dernières années,
M- Palme a sensiblement modéré
son langage. Les déclarations
fracassantes el catégoriques ne
sont plus aussi fréquentes. Le
jeune politicien engagé est
devenu un diplomate. Il s'est
quelque peu « assagi ». Pendant
la campagne de 1979, il évitait
systématiquement d’employer le
mot -socialisme» lui préférant
celui de » folkhem » (le foyer du
peuple), si sauvent utilisé par
les générations soci aï-démocrates
antérieures. Ces derniers mois,
M. Palme n'a cessé de répéter
qu’il était disposé au dialogue,
que «sa main était rendue A
tous » — c'est-à-dire à l’Indus-
trie et au patronat, — que l'heure
de ta réconciliation était venue.
Le 19 septembre, il a pris sa
revanche. Sa position personnelle
au SBin du parti n'a jamais été
aussi forte. II a ramené la social-
dàmocratie au pouvoir et la
situation économique n'est pas
brillante. Les trois années à venir
diront s'il sait pratiquer la
concertation comme le faisait
si habilement son prédécesseur,
M. Eriander, qui invitait A Inter-
valles réguliers les représentants
de la vie économique et les
partenaires sociaux au château
de Harpsund dans le sud de la
Suède — une époque dont les
Suédois ont la nostalgie.
M. Palme deviendra -t- il. avec
l'âge un nouveau « père de la
nation », un homme d'Etat plus
qu'un homme de parti ? . — A. D.
AA. LENNART BODSTROAA
AAINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
Un syndicaliste chevronné
Le nouveau chef de la diplo-
matie suédoise est un syndica-
liste de premier plan. Depuis
1970, M. Lennart Bodstrôm était
à la tête de la Confédération
des cadres et employés (T.C.O.)
qui compte plus d’un million
d'adhérents, soit 75 °/« des cols
blancs du secteur privé et du
secteur public suédois.
Après un court séjour de
trois ans A l'université d'Upsala
comme professeur de sciences
politiques, il a fait foute sa
canière au sein d'un syndicat
qui se veut politiquement «neu-
tre», alors que l'on a souvent
fait grief à cet homme de cin-
quante-quatre ans de ne pas
l'être, de vouloir rapprocher la
T.C.O. du parti social-démocrate
et de faire cause commune avec
la puissante centrale ouvrière
LO. M. Bodstrôm a toujours su,
non sans élégance, repousser
ces critiques. Aujourd'hui, il
peut sortir de sa réserve habi-
tuelle : «J’ai toujours voté à
gauche, dit-H, mais le n'ai jamais
été membre du parti soda// s/e. »
Vingt-quatre heures après sa
nomination, il n’hésitait cepen-
dant pas à prendre sa carte..
Le nouveau ministre des affai-
res étrangères s'est toujours
intéressé aux problèmes indus-
triels et syndicaux européens.
Dans sa première conférence de
presse, il a parié de l'importance
essentielle de relations étroites
entre la Suède et la Communauté.
D'autant que. pour le chef du
gouvernement, M. Olof Palme,
« la politique internationale de
remploi et du marché du travail
prend une place de plus en plus
importante dans la politique
étrangère ».
Ancien membre du conseH
consultatif de ('Association eu-
ropéenne de libre - échange
(AELE.), de la direction de la
Confédération des syndicats nor-
diques et européens, président
de la commission syndicale
consultative auprès de PO.C.D.E,
M. Bodstrôm connaît bien ces
dossiers qu'il continuera à suivre
de près dans ses nouvelles fonc-
tions. H souhaiterait que son
ministère devienne, dans son
ensemble, un vaste service d'in-
formation pour toutes les ques-
tions d’ordre commercial. Quant
à la politique extérieure au sens
traditionnel du terme, M. Palme
s'en chargera sans doute per-
sonnellement avec l'aide du nou-
veau secrétaire général du minis-
tère. M. Pierre Schori, ancien
porte-parole du parti social-
démocrate en matière de poli-
tique internationale. — AD.
Un budget très austère
(Suite de ta première page.)
L’équipe choisie par ML Palme
se compose de personnalités qui
ont fait leurs preuves dans l'ad-
ministration locale et régionale
ou dans le précédent gouverne-
ment social-démocrate au pouvoir
de 1973 à 1976. ML Xngvar Corlsson,
ministre de la coordination et
vice-ministre, y jouera sans doute
un rôle important. H s’est occupé
ces dernières années des questions
énergétiques et économiques en
rédigeant notamment le x pro-
gramme de crises du parti, qui
prévoit une relance des investis-
sements publics dans les secteurs
des transporte et du bâtiment, un
freinage des dépenses de l'Etat et
des communes pour tenter de
limiter le déficit budgétaire.
L'objectif numéro un du gouver-
nement demeure la lutte contre
le chômage.
En matière de défense natio-
nale, différentes opinions s’expri-
ment parmi les sociaux-démocra-
tes. Les uns sont partisans d'une
défense militaire forte, d’autres,
séduits par le pacifisme, préconi-
sent des mesures de désarmement
unilatérales. M. Palme a résolu
habilement le problème en dési-
gnant à ce ministère un «'homme
à poigne », M. Bôrje Andersson.
et en plaçant Mme Maj-Britt
Theorin, l’apôtre de la paix du
parti, à la tête de la délégation
suédoise à la conférence de Ge-
nève sur le désarmement. En
outre, les communistes siégeront
dans treize des seize commissions
parlementaires et seront repré-
sentés. pour la première fois dans
l'histoire de la Suède, à la com-
mission des affaires étrangères.
ALAIN DEBOVE
Danemark
• Le nouveau gouvernement
danois n’a pas été renversé. — Le
cabinet de coalition (centre-
droite) a surmonte l'épreuve de
la motion de censure déposée
jeudi 7 octobre par l'extrême gau-
che. Malgré les vives critiques
qu'ils ont faites du programme
d'austérité du premier ministre,
les sociaux démocrates se sont
abstenus pour laisser au gouver-
nement la chance de se montrer
ouvert à des compromis rie Mon-
de des 7 et 8 octobre). Le premier
train de mesures économiques en-
visagées sera donc examiné dans
les Jours à venir. (Corresv.)
Page 4 — LE MONDE — Samedi 9 octobre 1982 , , ,
EUROPE
Allemagne fédérale
Espagne
sur une large victoire aux élections régionales en Bavière
pour renforcer sa pression sur Bonn
De notre envoyée spéciale
M. Strauss compte
Munich. — On ne pouvait Imaginer
slogan électoral pius simple, plus
dépouillé, plus raccoleur que celui
qu’a choisi le parti de M. Strauss :
• Nous on Bavière. • Les trois mois
s’étalent en lettres bleues sur les
affiches de l'Union chrétienne-sociale
(C.S.U.), proclamant à la lois le par-
ticularisme de cette région et la
conviction qu'a ce parti de repré-
senter à lui seul la Bavière.
On va voter dimanche dans ce
Land pour renouveler le Parlement
régional. Comme on a voté le 26 sep-
tembre en Hesse, pourra 11 -on dire,
si ce rappel n'étalt Ici déplacé : de
la même manière que le C.S.U. n'est
pas ■ exportable - et n'existe qu'lci.
la Bavière n'est pas comparable avec
un autre Land, surtout pas à celui-là.
Lee chopes de bière circulent sur
les longues tables dans les tavernes
oû les orateurs s'égosillent Sur la
place de i'hôtel de ville de Munich,
des groupes se perdent en palabres
passionnées Jusqu'à des heures tar-
dives. M. Strauss paie de sa forte
personne, n'hésitant pas à parcourir
ses circonscriptions à vélo, escorté
d'un peloton de « groupies - plus
alertes que lui. La fête électorale bat
son plein, mais on a beau faire :
cette fols-ci, ce qui se passe à Bonn
empêche qu'on se sente tout à fait
entre soi. Dans le reste de la Répu-
blique fédérale, tous les regards se
tournent aujourd’hui vers Munich,
alors que, il y a trois semaines en-
core, on n'attachait guère d'impor-
tance à ce scrutin, qui ne promettait
pas de bouleversements : le parti de
M. Strauss allait, une fois de plus,
remporter une confortable majorité
absolue.
Une série de questions se posent
à présent, qui, quelles que soient
les réponses qui leur seront données,
auront des répercussions à Bonn.
Les libéraux (qui avalent 6.2 °/o des
Bruxelles. — Près de sept mil-
lions d'électeurs belges dans cinq
cent quatre-vingt-neuf communes
sont appelés aux urnes, le 10 octo-
bre, pour désigner leurs gestion-
naires municipaux. La question
posée de toutes parts est de savoir
si cette consultation aura une
signification nationale » et influen-
cera le sort de la coalition chré-
tienne libérale actuellement au
pouvoir à Bruxelles.
Il est peu probable que l'équi-
libre politique du pays soit bou-
levesée dimanche soir. Le gouver-
nement Martens ne cache guère
que, de toute façon. Il est résolu,
quel que soit l'effet des élections
communales, à aller de l'avant sur
la voie de l'assainissement écono-
mique et financier tel qu'il le
conçoit
Les alignements électoraux sont
plus confus que Jamais. Les citoyens
auront le choix entre pas moins de
vingt-sept listes nationales. Le nom-
bre de cartBls, parfois très sur-
prenant est plus grand que [arnals.
Même les alliances * contre-nature »
entre libéraux ei socialistes, par
voix B y a quatre ans) seront-ils,
comme en Hessa et à Hambourg,
éfimifléfi du Parlement régional ?
Cela inciterait encore davantage ô
penser que la coalition au pouvoir
à Bonn ne peut être que provisoire,
ei encouragerait l'opposition à
M. Genscher au sein du parti libérai
à faire sécession. Les • Verts -
entreront-ils au Parlement bavarois ?
Ce serait pour eux, même avec 5 Va
ou 6% des voix, un succès bien
plus considérable que leurs S*/o en
Hesse, étant donné le contexte. Le
S.P.D. réusslra-t-Ji à maintenir ou à
améliorer ses 31,4 a /o d'H y a quatre
ans ? Ce serait un encouragement
important dan9 la bataille pour les
élections générales de mars. Enfin,
le recul enregistré en Hesse par la
C.D.U. va-t-K se reproduire ici pour
la C.S.U. de M. Strauss (59.1 ®/o en
1978). ou bien les Bavarois fourni-
ront-ils au contraire à leur mlnlatre-
p résident un tremplin vers un pro-
chain gouvernement fédérai ?
Les pronostics les plus divers cir-
culent, et les derniers sondages
publiés datent de plusieurs semaines
et sont donc périmés. En toute hypo-
thèse. ces élections auront davan-
tage de répercussions à Bonn qu'en
Bavière même. OÙ P« Etat-C.S.U. •
n'est pas menacé. Dans certaines
campagnes, où tout est G.8.U. : If
club sportif. l'Union des Jeunes, la
compagnie des sapeurs-pompiers, le
maire, l’instituteur et le curé, le
parti de M. Strauss peut compter
sur le réflexe traditionnel : "Franz-
Josat, gardez-nous dus communistes,
des mécréants, des voyous et des
Prussiens I «
Mais la C.S.U. est autre chose que
le garent d'un archaïsme régional et
bien-pensant : le parti de l'argent
sans doute, celui qui a su conduire
exemple, ne font pas défaut, démon-
trant que, dans bien des cas. les
conditions locales l'emportent tou-
jours sur la grande politique
nationale.
Des forces nouvelles vont sb me-
surer dans cette consultation, qu'il
s'agisse des écologistes ou de cer-
tains autres groupements contesta-
taires qui entendent bien conquérir
leur place sur l'échiquier politique.
Comme d'habitude, les rivalités par-
tisanes sont compliquées par les
affrontements communautaires et lin-
guistiques. Tel est notamment le cas
dans la capitale.
Un aspect de la campagne élec-
torale dans les villes, et tout parti- i
culièrement à Bruxelles, est cepen-
dant préoccupant. Presque tous les
candidats mettent A la première
place de leur programme le maintien
de la sécurité et le renforcement de
la police. La littérature électorale s'en
prend de façon â peine déguisée à
la population des Immigrés, et cela
en des termes qui ne sont pas tou-
jours exempts de xénophobie.
JEAN WETZ.
la Bavière sur la vole de la moder-
nisation économique, y développer
des industries de pointa Mais aussi
et surtout un énorme mouvement de
masse qui. avec ses cent soixante-
quinze mille adhérents, n'a d'équi-
valent dans aucuns autre région
d'Allemagne. On vote à 50°/e pour
la C.S.U. dans une métropole comme
Munich qui compte un million d'habi-
tants et une Importante population
ouvrière.
En maîfre absolu
Le tour de force de M. Strauss
est d'avoir su réconcilier, autour dB
la spécificité bavaroise, les deux
composantes du mouvement qui
s'étalent séparées après la guerre:
une Bile conservatrice proche de
l'Eglise et une autre, anticléricale,
assez proche è l'époque du radi-
calisme. Le ministre-président règne
«i maître absolu dans le parti et
dans le gouvernement bavarois. II
a la capacité d'absorption de bière
et le langage fleuri et bourru requis
pour plaire â ses électeurs, qui le
veulent comme eux bon vivant Mais
Il a aussi la finesse, le langage
Incisif et précis dont on ne peut
s'empêcher ici de souligner à quel
point Hs font défaut au nouveau
chancelier fédéraL
Lorsqu'on demande à fun de ses
proches collaborateurs quel est le
programme de la C.5.U., il tend
une brochure d'un air désabusé et
déclare pour tout commentaire :
* Vous savez: en Bavière, nous
disons qu'il faut mettre les princi-
pes assez haut pour qu'on puisse
passer dessous sans avoir i se
baisser. »
Voter C.S.U., ce n'est pas, en
effet, défendre un programme, c'est,
avant tout se sentir Bavarois et
fier de l'être. Cest aussi ne pas
tolérer qu'on vienne contester ce
bel art de vivre. DiffïcHe, dans ces
conditions, d'être un militant en
Bavière, et les «Verts» en font la
courageuse expérience. Ils dénon-
cent le projet du canal Rhin-Main-
Danube, celui d'un aéroport et de
centrales nucléaires. Ils diffusent,
pendant les émissions télévisées qui
leur sont attribuées dans le cadre
de la campagne électorale des Ima-
ges de vaches cherchant leur
pitance dans des dépôts d'ordures
et de cheminées d'usines crachant
leur fumée sur les verts pâturages.
H leur sera, malgré tout, plus
difficile qu'en Hesse de convaincre
que la nature est ici menacée. Ils
sont, en outre, concurrencés sur le
A la veille de l'examen par la
Diète polonaise, ce vendredi
8 octobre, du projet de loi met-
tant de facto Solidarité bars
la loi, d’importantes forces de
police ont été concentrées à Var-
sovie et dans les grandes villes
de province. Les unités méca-
nisées de la milice, les Zomo,
ont fait leur réapparition dans la
capitale, où les patrouilles de
police se sont multipliées. Des
tracts contradictoires ont été
distribués, clandestinement, mer-
credi et jeudi, appelant les uns
à manifester ce vendredi devant
le Parlement et les autres à
s'abstenir au contraire de toute
action de protestation en atten-
dant les consignes de la direction
syndicale.
la presse de Wroclaw vient de
fournir quelques détails sur l’ar-
restation de M. Frasyniuk, l'un
des quatre membres de la
commission de coordination clan-
destine du syndicat (le Monde du
7 octobre). M. Prasynink, qui
terrain écologique par une ligue
pour la protection de l'environne-
ment, dont le responsable est aussi
un membre actif de la C.S.U. Quan!
au combat contre les armes nucléai-
res. dont se réclament les « Verts »,
il lui a manqué, pour connaître le
même succès qu’aîlleurs. le soutien
d'une Eglise protestante très mino-
ritaire ici.
Le S.P.D., quant à lui, peut comp-
ter sur une réaction au changement
de chancelier à Bonn et aux pre-
mières mesures annoncées par le
nouveau gouvernement II souffre
cependant, dans la région, d'avoir
à sa tête une personnalité contestée
à l'Intérieur du parti, et qui, en tout
cas, ne semble pas de taille à livrer
combat au « taureau de Bavière ».
Le parti libéral, de son côté,
appelle les électeurs à faire échec
à l'hégémonie de le C.S.U. Il se doit
cependant de défendre le change-
ment de coalition à Bonn, ce qui
n’est pas une tâche aisée, il doit
le faire, en outre, alors que l’un
des partenaires de cette nouvelle
coalition, M. Strauss, multiplie les
attaques contre lui. Le F.D.P. est
un - parti détesté », lançait récem-
ment, à Au gs bourg, le ministre-
président bavarois, et It porta la
responsabilité de la situation écono-
mique que laisse la coalition so-
olalo - libérale, notamment du chô-
mage. Il s'en est pris, à plusieurs
reprises, à l'aile gauche du FDJ*.,
proche de l’ancien ministre de l'in-
térieur, M. Baum, qui place les
libertés avant la sécurité, et, de ce
fait, n'appartient plus, selon lui. au
libéralisme politique.
En fart, dès que la nouvelle coa-
lition s'est constituée. M. Strauss a
su qu’il n'irait pas à Bonn — du
moins pas cette fois. U n'est pas
homme à se voir confier un petit
ministère. H lui fallait la vfce-chan-
cellerie et les affaires étrangères,
ou bien les finances. Las libéraux,
pourtant dans un état de faiblesse
extrême, se sont mis en travers de
sa route.
Les élections de dimanche lui
diront s'il a raison de poursuivre
ses attaques contre le petit parti.
En vertu du système électoral, la
C.S.U. pourrait remporter les deux
tiers des sièges au Parlement régio-
nal avec B2 % des voix environ;
dans l'hypothèse ou les «Verts»
ou les libéraux manqueraient de peu
les 5 % nécessaires pour être re-
présentés, non seulement elle exer-
cerait alors en Bavière un pouvoir
quasi absolu, mais M. Strauss aurait
entre les mains un redoutable Ins-
trument de pression sur Bonn.
CLAIRE T RÉAN.
avait laissé pousser sa barbe et
teint ses cheveux et qui était
porteur de faux papiers d'iden-
tité, aurait été interpellé mardi
dans un escalier d’immeuble
sans opposer de résistance. La;
police aurait saisi à cette oc-
casion plusieurs documents et
arrêté le même Jour d'autres ml- ,
litants de la clandestinité —
notamment Mme Barbara La-
buda, une universitaire bien
chaîne représentante en France d
longtemps séjourné. j
A Paris, où la FEN s’est
élevée comme la C.FD.T., la
CF.T.C. et F.O. contre la pro-
chaine délégalisation de Solidarité
les représentants en France du
syndicat indépendant ont appelé
jeudi les syndicalistes français
et tonte l'opinion publique inter-
nationale & protester contre
« cette nouvelle étape de ta li-
quidation des conquêtes démo-
cratiques de la nation poZo-
BOiM»,
PubBdté.
LES PATRES
HEUREUX
VIVENT
EN ANATOLIE
Belgique
Les élections municipales du 10 octobre
sont marquées par la confusion des alliances
De notre .correspondant
Pologne
Avant le vote sur la mise hors la loi de Solidarité
Les autorités ont concentré
d’importantes forces de police à Varsovie
Les tulipes fleurissent en juillet
au cœur des vallons verdoyants
et embaumés d’Anatolie...
Cest en plein centre de la
Turquie, sur les pentes du Mont
Erdyas. On y voit des troupeaux
de moutons suivis de leurs ber-
gers drapés dans da longs man-
teaux de feutre' blanc. Iis m'ont
souvent invitée sous leurs tentes
couvertes de peaux de chèvres et
m'ont offert le thé de ramifié.
Ils vivent paisibles dans leurs
traditions millénaires que le boom
économique turc de ces dernières
années n’a pas troublées. Avec la
faine de leurs moutons, la Tur-
quie, premier fournisseur de
F Europe, a construit une industrie
lafntèia ultra-moderne et exporta-
trice.
L'un des rares pays à vivre
ei autarcie, ta Turquie com-
mence seulement à exploiter ses
richesses et à utiliser son poten-
tiel humain, et contrairement & ce
que l'on voudrait nous faire ordre,
tous ceux qui, comme moi, Vont
souverd visitée disent leur en-
chantement de retrouver un pays
d’espérance et de quiétude.
Allez donc y faire un tour,
vous y retrouverez la Méditer-
ranée et ses lauriers roses dans
d’extraordinaires décors, Comme
à Antàfya, par exemple. Mas si
vous avez 1e désir de tout voir,
richesses artistiques et splen-
deurs naturelles, fl vous faudra y
revenir souvent., et im jour, sans
doute, vous boirez le thé sous la
tente des bergers heureux, du
Mont JËrciyaâ en Anatolie.
par Marié KfflJG, touriste anfiiatou et- passionnée do Turquie
M. Mauroy devant le Sénat :
L'ADOPTION DU PROJET PAR U DIÈTE
SERAIT UK ENTRAVE AUX RELATIONS FRANCO-POLONAISES
M. Pierre Mauroy, répondant
jeudi 7 octobre devant le Sénat,
au cours d*one séance de que-s
tioas as gouvernement, à une
question sur la Pologne de l'an-
cien ministre René Monory
(Union centriste. Haute- Vienne),
a déclaré : «Le gouvernement
enregistre avec une vive préoccu-
pation les événements qui se dé-
roulent en Pologne. Nous estimons
que les embarras de ce pays ne
peuvent se résoudre que par le
dialogue entre ces trois compo-
santes rie la société polonaise :
VBtat, l'EaUse et Solidarité.
a Le gouvernement français, a
poursuivi le premier ministre, s'est
maintes fois prononcé pour la
levée de Pétai de siège et la Ubé-
mtioTL des personnes emprison-
nées.
» Le projet de lof déposé devant
la Diète est une atteinte aux
droits de ["homme et au droit de
grève. Ce projet de loi revient
sur les accords de Gdansk. L’amt-
qui nous a toujours liés â la
Pologne nous autorise à dire que
l adoption de ce texte serait une
entrave aux relations franco -
polonaise J'espère que le général
Jaruselski tiendra ses engage-
ments.
’-fe remercie M. Monory de
m'avoir posé cette question avant
que les dés aient fini rie rouler.
St le texte en cause était adopté ,
nous exprimerions avec plus de
force encore notre réprobation.
Tout ce qui se passe en Pologne *
touche tous les Français. Nous
sommes sotidatres du peuple polo-
nais, que nous souhaitons fier,
libre . . au frasa# dans un pas s
prospère. Nous ne manquerons
Pas à cette solidarité .»
Les putschistes de l'opération < Cervantes»
voulaient neutraliser le roi Joan Caiios
La presse espagnole de ce vendredi 8 ectabr»
des mouvements de troupes • inhabituels » ro*. été sig na L ai dans
le sud du pays, particulièrement près de Gîbrali».
régiments auraient été placés en état d alerte^ mercredi
6 octobre. Selon ■ Diario 16 ». ta quotidien de Ma drid» I ope-
ration Hercules prévue pour le transport de troupes en cas de
nécessité aurait été déclenchée par le commandement de ces
régiments. . _ ,
A Madrid, le ministre de 1 Intérieur. M. Roson, a affirmé
que la tentative de coup d'Etat déjouée le 2 octobre était mieux
préparée que celle de Février 1981 et qu’elle aurait été» san-
glante». Le putsch, dont le nom de code était « Cerv antes»
prévoyait la constitution d'une junte militaire et la neutralisation
du roi Juan Carlos. Les trois officiers arrêtés le 2 octobre ont
été officiellement Inculpés de conspiration Jeudi par un Juge
militaire.
De notre correspondant
Madrid. — Le colonel José
M uiioz Sanchez, juge militaire, a
inculpé, le jeudi 7 octobre, les
trois officiers arrêtés le samedi
2 octobre, les colonels Munos et
Crespo et le lieutenant-colonel
Crespo, accusés d'avoir « conspiré
pour organiser une r&eUlpn m Af-
faire ». Par aUleuzs. cinq des
officiels condamnés après le
putsch manqué du 23 février 1981
et qui purgeaient leur peine â
Madrid ont été transférés en pro-
vince. Parmi eux le lieutenant-
général Milans del Bosch, main-
tenant détenu près d'Algêslraa et
le lieutenant, - colonel Tejero.
incarcéré à la base navale de
Garthagène.
Cette décision du juge milita i re
a été accueillie avec soulagement
par le gouvernement, qui n'a oas
oublié le précédent de juin 198L
Trois officiers soupçonnés de
conspiration avalent alors égale-
ment été arrêtés sur ordre de
l’exécutif, puis libérés pour
«faute de preuves par la justice
militaire. Ce désaveu avait mis
le gouvernement en mauvaise
posture face aux militaires
«durs».
Cette fols, le ministère de la
défense disposait, il est vrai, d’un
dpsEter plus solide : les documents
saisis an domicile du col onel
Munox prouvent les Intentions
criminelles des militaires arrêtés.
Le coup d’Etat qui était préva
pour le 27 octobre, veille des élec-
tions législatives, devait, selon
le ministère, être mené a bien en
deux heures et prévoyait nnter-
vention d’une soixantaine de
commandos qui devaient stem-
parer des centres névralgiques de
Madrid : le haut état-major, te
palais royal de la. Zaxzuela, le
palais de la Moncloa. siège dur
gouvernement et des ministères,
dont ceux de la défense et de
l'intérieur. Une junte militaire
se serait alors constituée. Elle
aurait déclaré « l’état de guerre a
dans la capitale Le capitaine-
général de la région militaire de
Madrid (actuellement le lieute-
nant-général Arozarena), consi-
déré comme fidèle au gouverne-
ment, aurait été remplacé et des
dirigeants politiques auraient été
arrêtés.
de la défense a. par a ffleure ,
affirmé qu'aucune liste de person-
nes co mp r o m i ses dans la prépara-
tion du coup d’Etat n'avait été
saisie. Crie liste d'une qoinsalne
de complices supposés, tant mili-
taires, colonels pour la plupart,
que civils, don» 1e président d'une
des principales banques espagno-
les et on ancien ministre de
Franco, circule toutefois dans les
milieux politiques de te capitale,
mais son authenticité n’est pas
établie. Le ministère de te défense
estime qu'il s'agit (forte tentative
d'intoxication venant de mi-
lieux décidés à au g menter te
confusion.
Des point* obsews .
Certains points restent obscure.
Comment expliquer que trois offi-
ciers seulement aient été arrêtée,
alors que les déclarations offi-
cielles montrent que cette affaire
a de plus en plus d’ampleur?
Comment se fait-il que te pré-
sident du comité des chefs d'état-
major. le lieutenant-général La-
calle Lelonp, principale autorité
militaire du pays, n'ait pas Jugé
bon d'interrompre son voyage
aux Etats-Unis ? Le ministre de
l'intérieur. M. Bosoo. a affirmé
mercredi que cette tentative de
coup d’Etat était plus sérieuse et
mieux pr éparée qu» ceOn du
23 février 1981 et qu’elle aurait
été «sanglante» si elle avait été
déclenchée. Le gouvernement
craint apparemment de ne pas
disposer de preuves suffisantes
pour décréter d'autres anesta-
Les commentaires de te presse
auraient suscité un certain ma-
laise chez les officiels de grade
intermédiaire. te réflexe corpora-
tiste jouant connue toujours. Le
journal d'extrême droite EZ Alca-
zar, très lu dans les casernes,
titrait mercredi en première
page «Un coup d'Etat pour rire»
et souligne ce qull appelle les
« invraisemblances» de la version
officielle.
Le Conseil supérieur de Formée,
oui réunit les capitaines-généraux
des différentes réglons militaires.
Parmi les documents saisis
figure un organigramme de te
hiérarchie militaire, certains noms
étant soulignés ou accompagnée
de signes dont le sens exact n 'au-
rait pas été établi. Le ministère
a publié un communiqué dans
lequel n critique l'attitude « frres-
ponsable» des trois officiera
Inculpés et réaffirme sa loyauté
au roi et à te Constitution.
THIERRY MAUNtAK.
ttotie
Deux des auteurs du meurtre du général
Dada Chiesa auraient été uferâfiés
Corresjxindance
Rome. — Les enquêtes sur
l’assassinat & Païenne, le 3 sep-
tembre, du général Carlo Alberto
Dalla Chiesa et de sa Jeune
f emme semblent être arrivés & un
tournant. Vingt-quatre heures
après avoir arrêté, près de Reg-
glo-de - Calabre, Ntoola Alvaro,
trente-six ans, l'un des exécutante
présumés de l’attentat, les ma-
gistrats du parquet de Païenne
ont ém is. 1e 6 octobre, un seoond
mandat d’arrêt, n viee le * pa-
tron a du mrtîftq (je Cabane.
Benedetto Santapaola. déjà re-
cherché pour l'assassinat. Je
16 . juin dernier, d'un chef de
bande rivale, Alfio Ferlito, arrêté
quelques mois plus tôt et abattu
près de Païenne, en mAmn temps
que l’escorte de quatre carabi-
niers qui T accompagnaient vexa
la prison.
Benedetto Santa paola, com-
merçant et affairiste prospère de
Cabane, est tm chef de cten qui,
depots la fin des années 70,
a est lancé dans le trafic de la
droefte, associé & diverses fa-
milles de te Mafia palennitaine.
L'ampleur des bénéfices que la
Mafia retire du raffinage et du
trafic de l'héroïne l'a Indté à
él argir sa zone d’influence à la
côte orientale de la Sicile, oû
des vin® comme Catane. en
plein boom économique, offrent
de fertiles terrains .dlnvestisse-
mentâ afin de a laver» l'argent
du trafic de drogue. Les règle-
ments de comptes pour le contrôle
de ces marchés entre les diffé-
rentes temUles et l'instauration
d’un nouvel équilibre du pouvoir
entre les (dans furent tout aussi
. nombreux L Catane : qu’à Pa-
ïenne.
L’hypothèse de la. «plate catar
nalse» avait été évoquée an len-
demain même de l'assassinat du
général-préfet. La technique- de
l’attentat et farme utilisée. - un
fusil- Kalachnikov, étalent Iden-
tiques à celles du règlement dé -
comptés attribué' an clan des
Sant&paola, et notamment fa®-
sassinat du boss FeriJto et âôa
escorte de carabiniers, fe 18 juin,
a Palerme. Comment tas'enqnè-
■ teurs eaut-ife passés des présomp-
tions & 1a découverte de preuves
qui justifieraient l'Anduko. de
deux mandats d'«xét?
Différentes Indiscrétions * «ro-
quent la collaboration avec la
justice de mafiosi authentiques
appartenant aux . familles
vaincues dans la guerre des
dans qui & ensanglanté la Sàcfle
ces dernières ammLlm de des
. témoignages Infirmerait en ..mi-
tre. l’alibi présenté par racola
Alvaro le 3 septembre. Les aagfc-
trats s'affirment en effet convain-
cue que celui-ci était bel et bien
a Païenne te nu» de l'assassinat
du général Dalla Chiesa.
Donc. A en croire les hypothè-
ses du parquet de Païenne. Fâl-
mlnatl on du général- Dalhrchtesa
aboutirait è nmpBcatiou non
seulement des fsmUtesdeteUhfte
de Palerme, uutis aussi dé tours
ftllîés dfi Catasè, t wam inB i^ prn w
l'occ asion , i Palde de tueurs de
la ZTDraaghtta; te Méfia cala-
braise.
: MARC SEM0L
COPIES GEANTES
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P.EOMCnn'J.'AGRAMJISSrr.TENT Pïll
ETRA VE 38. Au. Daijmesiiiî !
LE MONDE - Samedi 9 octobre 1982 — Page 5
AFRIQUE
LA 12» CONFÉRENCE RÉGIONALE DE LA F.A.O.
la production alimentaire par habitant
a fléchi de 10 % en dix ans en Afrique
Jeu de la Guérmère*-qui a
été W charge de l&nzbriqne
« Afrique » avant d’être en
posée à New-Delhi, succède,
comme correspondant en AI-:.
Série; & Daniel Jûnqiia, res-
ponsable, dorénavant, des pu-
btica rions annexés dn journal
le Monde.
Alger. - C’est un véritablë cri
d’alarme qu’a poussé M. Édouard
Sa on ma. directeur général de l'Or-
ganisation des Nations unies pour
l'alimentation et l'agriculture, àfoo-
castondeJa l ^conférence régionale
de la FA.O. pour F Afrique, qui
vient de s’achever à Alger.
S'adressant aux ministres et aux
délégués d’une quarantaine dé pays
africains, aux observateurs d’Etats
membres .^appartenant pas à la ré-'
gion, tels la France, les États-Unis et
le Canada, ainsi qu'aux représen-
tants des Nations unies et des jnsti- '•
tutious spécialisées^ M. Saouma : a
constaté que « dé tous les secteurs
de l'économie africaine, aucun n’a
connu une évolution aussi décevante
que l’alimentation et " l’agricul-
ture ■
En dix ans, la production alimen-
taire par habitant a fléchi de plus de
10 %. Les importations alimentaires .
ont plus que doublé en volume et
quintuplé en valeur. L’Afrique perd
chaque année quelque 6 mimoos
d’hectares de tenus productives.
Pour vingt-neuf arbres abattus, un
seul est replanté. « L'Afrique est
malade, et sa seule chance de guéri-
son, a dit M. Saoama, réside dans
un très fort accroissement de la pro-
duction vivrière intérieure et une
progression des recettes (T exporta-
tion. principalement de produits
agricoles . »
Tout en rendant hommage à
■ l’ampleur de vue » des dirigeants
des pays membres de PO.UA, qui
ont adopté, en avril 1980, le plan
d'action de Lagos (PaJL), visant à
une restructuration des . écon o mies
. De notre correspondant
africaines et donnant la priorité à
■ l'agriculture, M_ Saiouma a constaté'
1 que * les objectifs audacieux de ce
plan a tt e n de n t encore d’être tra-
duits en action pratique ».
. Invitant son auditoire à «saisir
l’occasion pour formuler des recom-
mandations précises », 2 a fait - lui-
même des suggestions. Déplorant
sans le (fins explicitement les misons
politiques qui conduisent les gouver-
nements à assurer leur tranquillité
par des prix trop bas à la consomma-
tion, il a préconisé • des mesures qui
encouragent les agriculteurs, et sur-
tout les petits cultivateurs, à pro-
duire plus qu’il ne le faut pour as-
surer leur propre subsistance ».
\ Considérant qu’ « aucun pays de
la région , ne dispose de ressources
naturelles et humaines suffisantes
pour espérer réaliser tout seul son
décollage », 2 a plaidé pour des re-
groupements. régionaux et sous-
régionaux de nature à permettre une
bonne insertion dans « un ordre éco-
nomique international basé sur une
compétition . sans merci pour les
petits États ».
Une «volonté politique i?
Ce langage a-t-il été entendu ? La
Session plénière de la conférence,
commencée le 26 septembre, avait
été précédée, pendant dix jours, par
ht réunion d’un comité technique
formé d’experts. Le rapport de ce
comité, adopté par les ministres, ne
paraît pas de nature à renverser la
situation. Les quatre résolutions
votées par les ministres sont rédigées
en termes très généraux et forma-
tent surtout des vœux pieux. Eli es se
terminent invariablement par une
invitation au directeur de la FA. O.
à « prendre des mesures » pour que
les finan ce» du programme de coo-
pération technique strient accrues
dans le budget de la FAO. des
années 1984-1985 (ce budget est
voté tous les deux ans).
■ Les ministres se sont surtout
défoulés», constatait placidement
nu délégué. Il semble bien en effet
que, dans l'esprit de nombreux parti-
cipants, cette conférence était moins
destinée à mettre immédiatement en
œuvre un programme concerté qu'à
attirer l’attention des bailleurs.de
fonds traditionnels devenus plus
chiches.
Le budget ordinaire de la FAO.
est financé par les Etats membres,
dont les cotisations sont calculées en
fonction de leur produit national
brut Pour l’exercice 1982rl983 il
atteint 368 millions de dollars. Des
fonds supplémentaires proviennent
de plusieurs autres sources, dont la
plus importante est le programme
des Nations unies pour le développe-
ment (P.N.U.D.).
Indépendamment des sommes
consacrées à des activités ayant des
incidences mondiales, le budget
ordinaire 1982-1983 est consacré
pour 40 % à l'Afrique. Le pourcen-
tage est approximativement le
même en ce qui concerne les res-
sources extrabudgétaires. Toutefois,
depuis l’adoption du plan d’action
de Lagos, des perspectives de finan-
cement par le P.N-U.D. se sont
considérablement réduites. Dans de
nombreux pays d'Afrique, des pro-
jets agricoles prioritaires préparés
avec le concours du P.N.U.D. res-
tent en suspens ou sont même aban-
donnés faute de fonds.
Pour les Africains, la conférence
d'Alger visait avant tout à mettre un
terme à de multiples ajustements en
baisse de l’aide internationale. De
leur côté, 3 leur reste à faire preuve,
d’ici à la prochaine conférence
régionale de la FAO-, qui se tien-
dra au Zimbabwe, de l'existence de
cette « volonté politique » que
M. Saouma trouve trop peu inscrite
dans les faits.
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explique l’action de certains patrons, de certaines organisa-
tions de consommateurs et du gouvernement pour la promo-
tion des produits français. Un dossier surprenant et salubre.
Au même sommaire :
Simone Signoret, Bernard Kouchner, Michel Foucault : “En
abandonnant le s Po lonais, nous renonçons à une partie de
nous-mêmes”. M Communistes: Les vraies raisons du
malaise — Docteur Ralite et Mister Jack.
R^HibBqueSud-Africaifle
LA COUR SUPRÊME DÉNIE
AU GOUVERNEMENT LE DROIT
D'ALLOUER DES TERRES
D'UN BANTOUSTAN
AU SWAZILAND
(De notre correspondant. )
Johannesburg. - Pour la troi-
sième fois en moins de six mois, la
justice sud-africaine a dénié an gou-
vernement le droit de disposer à son
gré des territoires alloués aux ban-
africain avait outrepassé ses droits.
l'océan Indien, le Mozambique et le
Swaziland - restera donc confiée au
« gouvernement » du bantoustan
zoulou dirigé par le chef Gatsha Bu-
thelezi. Sans être de portée histori-
que, comme le dit l’opposition anglo-
phone, qui jubile du camouflet ainsi
infligé par le judiciaire à l’exécutif,
les implications de cet arrêt, tout à
l'honneur de la justice sud-africaine,
sont très embarrassantes pour le
gouvernement de M. Pieter Botha.
Celui-ci a d'ailleurs publié un
communiqué annonçant qu'il respec-
terait la décision finale de la Cour
d’appel et étudierait la suite à don-
ner à 'cette affaire. Une chose est
sûre : l’autre bantoustan concerné,
le Kangwane (1 000 kilomètres
carrés accolés au nord-ouest du Swa-
ziland) dont tes huit cent mille habi-
tants, de jure, devaient être éliminés
des statistiques démographiques
sud-africaines pour entrer dans
celles du Swaziland, va probable-
ment suivre la voie tracée par le
Kwazulu. Pris au piège des pro-
messes faîtes au régime royal du
Swaziland, le gouvernement sud-
africain est désormais dans une
situation fort délicate.
Pour des raisons différentes, il se
trouve certes que tout le monde ou
presque, de l’extrême droite blanche
au Congrès national africain
(A.N.C.), est opposé aux transferts
envisagés. En y renonçant, le gou-
vernement n’attristerait donc per-
sonne, mais risquerait de perdre la
face. Il ne lui reste plus qu’à
convaincre, dans la coulisse, les héri-
tiers du roi Sobhuza II, mort le maïs
dernier, de renoncer à l'accomplisse-
ment posthume du rêve du - vieux
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Page 6 — LE MONDE — Samedi 9 octobre 1982
PROCHE-ORIENT
Israël n'a pas déterminé la nature
TOUT
RESPECTANT'
DOSAGE COMMUNAUTAIRE
de la «zone tampon» qu'il exige au Sud-Liban
De notre correspondant
Jérusalem. — Le ministre quoi ü tient â tout prix à otate-
ïsraélien de la défense, M. Ariel nir un minimum de satisfaction
Sharon, s'est rendu le jeudi avec l'établissement d’s arrange-
Le président Gemayel a manifesté sa volonté d’innovation
en formant un cabinet < apolitique »
7 octobre au Sud-Liban pour y ments de sécurité a dans 1e sud.
rencontrer notamment le com- D'autre part, M, Sharon a voulu
mandant Saad Haddad, allié in- prouver qu’Tsraël respectait sa
conditionnel d'Israël dont les mi- parole et « ri abandonnait pas ses
Alors qu'était constitué, le jeudi
7 octobre, le gouvernement libanais,
l’ ag ence palestinienne Wafa a publié un
* appel urgent * de M. Yasser Arafat,
nouvelle campagne de terreur visant â.
lices, considérablement renfor- amis *. comme U 1 a rappelé au ^ j urgent » de M. Yasser Arafat,
cées. ont été, en fait, chargées de co mm a n dant Haddad. . ^ - *5*5 5 ro rp demandant aux
contrôler la majeure partie du La solution precomsee dans la PT® 1 "! 1 ?* r h»rl n-Etat arabes de faire
territoire libarfais actuellement zone tampon est encore assez souverains et chefs d Etat araDM ae janre
occupé par l'armée israélienne, vague dans l’esprit des dirigeants « cesser la campagne systema que
_ * ■ r . W — _■ _ ; * S : la J*. !L 11 Maimla nOIPCtlfllPn Ail
expulser les Palestiniens du Liban ». il
souligne que l’armée libanaise serait
« mieux inspirée de chasser les Israéliens
du T.iH*w, ou, du moins, de tenter de. le
faire ».
campagne systématique
Le gestCauquel M. Sharon a israéliens qui envisageraient le d'annihilation du peuple palestinien au
donné an certain éclat, était des- maintien pur et simple de leur Liban, par l’arrestation et la torture »
tiné à rassurer le commandant armée au sud de la rivière Z a h- e m g ne l’armée libanaise avec la « par-
TT— j J — ...... — a . M * a «4 a mmI 011 KLan 1 q MMvmnfi MtcflTlfH* I . _ . . « « ...ia» -ü «kl -
Haddad, mais aussi et peut-être ranl ou bien la reconnaissance ticipation » de la Force multinationale
davantage à montrer aux gou- de l'autorité .du commandant a«t* c «mb- dénoncé - cette
vernements améri cain et hba- Haddad dans la région, ou en-
nais qu’à l’heure des négocia- core. selon des sources militaires, |
de sécurité. Après avoir dénoncé
Par ailleurs, on annonce à Rabat que
Je roi Hasrean ü du Maroc se rendra, le
22 octobre, à New- York et le lend e m a in
à Washington, A la tête d’une délégation
comprenant des dirigeants saoudiens.
Tunisiens et des Syriens, pour pré-
senter le plan de paix arabe adopté â
Fès. De son côté, le président Moubarak
a demandé, jeudi, que s'accélèrent - les
efforts visant & un accord sur rétablis-
sement d'un Etat palestinien ». Souli-
gnant que les négociations avec Israël
sur l’autonomie palestinienne sont « pres-
que arrivées à une impasse ». U a estimé
néc ess aire que * de nouvelles parties
(arabes) s’y joignent ». Cette allusion
semble viser la Jordanie.
tiens pour l’évacuation de toutes le déploiement de l'armee liba-
les forces étrangères du Liban, naise sous La «supervision» de
Israël maintient fermement ses l'armée israélienne, une collabo-
exigences pour 13 création d'une ration entre les deux années
Beyrouth. — On ne pouvait
mieux ménager la surprise, di-
vine pour les uns, plutôt sau-
mâtre pour les autres. Trois
De notre envoyé spécial
zone tampon le long de la fron- devant être préalablement ad- < ours d'incessants palabres pour
tière. mise. En tout état de cause, le sacrifier aux usages, le temps de
Au cours d’une tournée d'ins- wh? falre mousser puis déborder les
pection avec les principaux mena- appétits voraces des castes et des
b res de l’fitat-major de l’armée. clans. Beyrouth a demi resignee
et un Industriel, tous honorable-
Jours d'incessants palabres pour ment connus-, pour n’avoir point
sacrifier aux usages, le temps de tâté de la politique.
M. Sharon a déciajré de iTSE Ï&Z*'**™** 1 ^™ S"
nière la plus ne^ que Tes troupœs ^SLS^^TSè&
israéliennes ne se retireraient pas ^
K sous quelque forme que ce soit.
n’attendait olus que l’intermi-
nable distribution, savamment
dosée, des fauteuils et des maro-
quins. Et voilà qu'on lui livre,
presque au milieu de la nuit, une
brochette de dix « hommes de
Fris de court, on s’est lancé
dans le bottin mondain pour
trouver dix profils sans arêtes,
dix bourgeois discrètement for-
tunés. assez jeunes et plutôt
dynamiques. A peine si. tradition
oblige, on s’est soucié de leur
confession, le temps de vérifier
oue le dosage était bien respecté.
j Liban, crise da Proche-Orient.
n relations Ub an o- syriennes, etc. —
resteront dtz domaine exclusif du
rupture que l’on a d'évidence chef de r Btat et du premier
mise en scène, comme pour mieux ministre. »
la souligner. Trois jours durant, «La paix devient pins forte
Beyrouth s’est vue rejetée dix, que la guerre s. clament aujour-
voire quinze ou vingt «ns en" ar- dirai les optimistes. D’autres.
r 5 — — . *** * - * — - 1 - 1 - «4 a — - m
ri ère par l’interminable défilé de sceptiques ou seulement plus
députés issus de bien vieilles prudents, pointent du doigt les
urnes, qui venaient réclamer leur quelques lézardes qui. déjà, appa-
dû et l'élimination du suivant naissent sur une trop belle façade.
rKETA « SSWTrfîû «y ZSSSPSLSl
garantir la * sécurité* de la fron-
bien » (parfois de biens) ètran- Deux pour les maronites, autant
gers au sérail, bardés de leurs pour les sunnites, les chiites et
g*trcuii>ur lür a ÿtvu# wtr » «r 1a iilmj- . , r mf avioc w «
ftÀra ht cviqmn p^nrimp la rentrant du Iud&h, M» Snaron a
l%rS u S f cè: suas
dans les relations que Jérusalem
seuls diplômes et forts d’on
unique label : la compétence.
céder les nouvelles autorités liba-
naises qui. au grand dam de
veut entretenir avec Beyrouth,
démentant ainsi une récente mise
Après treize heures d’une réu-
nion-marathon, MM Amine Ge-
mayel président de la Répu-
blique. et Chafic Wazzan. premier
les Grecs orthodoxes ; un seul
pour les druzes et les grecs
catholiques. Tout est en ordre-
dans la safle d’attente- : ■ du fait d’une «pacification » en-
core fort ne u soucieuse d’équilibre
11 » r • et d’équité.
UH * domaine reserve » L'Ouest ne recommence-t-n pas
A serrer les rangs — progressistes
Ce mouvais remake d'un Liban et conservateurs confondus —
Un «domaine réservé»
d'an ton. livré à trop de féodaux pour se plaindre dtm« nettoyage a
pressés de se partager le gâteau, qui fait le plus .s o u v e nt fi des
M. Bégin, refusent apparemment ministre, ont. dope tranché. Us
d'entretenir des relations offi- *S,.^J?^fP*ïîLÎSîfc ont renvoyé a leurs anücham-
cieHes avec Jérusalem. Le gou-
vernement israélien sait qu'il
n'est plus question pour le mo-
lien qui affirmait qu'il n'existait
aucune divergence avec Washing-
ton à propos des pourpariezs
£STt ‘uTriSSuS dTun engagés pour l’évacuation des
SS de JST-%n% objectifs forces etmngri^ au
majeurs de l'invasion. C’est pour-
bres les cohortes de solliciteurs
et préféré confier les destinées
du nouveau régime à un conseil
d'administration : quatre avo-
cats, deux ingénieurs, un univer-
sitaire, un architecte, un médecin
pour combler a aise les amateurs
les plus friands de la «cuisine
libanaise » : « un quarteron d’in-
connus. ignorés et ignorants, mal-
gré tous leurs diplômes » pestait,
â peine remis de la surprise, un
vieil abonné des cénacles beyrou-
thins. « Un coup de maître ». ap-
plaudit au contraire l'éditorialiste
ne pouvait que donner la nausée droits élémentaires et finit par
à la génération de la guerre. La ressembler, faute de symétrie à
C’est bien maigre, à coup sûr. ? e , St aTiÏ £ erreLa
tar combler d'aise les amateurs ^
i plus friands de la «cuisine E??» dormait ^ ton, jjai Mau-
presse donnait le ton, qui mou- l’Est, à une opération revan-
gréait contre les a manoeuvres c harde. Le président, co privé.
politicardes ». « Les appétits sont
si grands ; les convoitises si
rassure et se fait fort 4e «paci-
fier» bientôt à son tour un camp
aiguës ; les ministrables si nom- chrétien qui. d'ailleurs. s'y prépare
Oreux, que (~> la demande dé- de bonne grâce.- en remisant
passe largement l'offre, même si armes et munitions dans les re-
Von adopte une formule, résolu- coins de «sa » montagne. Ira-t-on
très ^ écouté *2 jSterftadépez- ment inflationniste en matière de d em a in tes y chercher pour que
dStl ÏGcmmrel eSoul^^a distribution des maroquins», per- n’hiberne pas. dans un simulacre
«MprtKSW sa? £»îrt s> srs ftjfr « ■ ** —
S 3<S n^WfXède sente qui ne lui est pourtant l’Etat?
parlementaires, ni de politiciens,
ni de technocrates, mais de scie n-
guêre familier. •
De son de Baabda. le
DOMINIQUE POUCHIN.
tifiques ayant réussi comme lui et chef de l’Etat avait déjà fixé sa
ses semblables. Cest le gouverne- politique et murmurait à quel-
771 en t du changement. » ques proches que la surprise était
L’essentiel en effet, n'est pas une arme. Mais il tenait d'évi-
AU
9EPART Di PA
2850 r
tant la composition de la non- dence à tout ce déballage des
velle équipe, mais bien la volonté grandes ambitions et petites mes-
de rupture qu'elle traduit. Une
quineries- L'effet de son ^ ver-
dict» n’en serait que plus tooi-
que_ H a pourtant dû sinon
U conqmîm
du gouvernement
Libye
Void la composition du nou-
veau èouvemement Iib a n a i s.
céder au moins compwer air le comporf de dix membres, dont
choix de son
aimait ‘ prête
anter ministre. H anctm n’est député. La comcra-
«mfier le poste nanté reügtetae a laquelle Ils
[£ COLONEL KADHAFI MENACE
A NOUVEAU
DE «LIQUIDATION*
LES OPPOSANTS EN EXIL
au chef des forces de sécurité appartiennent figure entre pa-
iotérieure (gendarmerie), le gêné- renthèses) :
val Ahme d Hajj. L« vieux dtri- — Président du conseil et mi-
geants sunnites, de nouveau mal- nistre de l’intérieur : M. Chafic
très de l’Ouest, mainteoant que la Wazaan (Sunnite).
gauche libanaise joue les figura- — Affaires étrangères et émi-
tions,- ne ÿy sont pas prêtés. gratUm : M- Elle Salem (Grec
M_ chafic Wazzan a donc repris orthodoxe).
du service.
Justice, information: M. Ro-
■ Le colonel Kadhafi a pressé,
jeudi 7 octobre, les opposants
L'Ouest musulman était rassuré. ® er Çhiih aaï (Grec catholique).
Ubyens en <^1 de rega^erlCTir SfiSï^TS™
pays car la « porte du repentir
«t minertp A fous eaux oui dere indispensable « brevet » —
est ouverte à tous ceux qui
souhaitent vivre honorablement
comme les autres Libyens ». Dans
le cas contraire, « le peuple arabe
libyen assumera la responsabilité
totale de la liquidation de ses
ennemis en fuite, ces agents de
V Amérique ». Un avertisse m en t
analogue, lancé en 1980, avait été
suivi de l’assassinat de neuf
Mais ausà, avec lui. toute la classe . TVgost tz PKôltor. transports.
►litique. car. ML Wassan ne Pierre Kboury
épiait pas à l’Est, qui le cons- LMarOTüte). _
Te — Indispensable « brevet » — ~Zl lca ! no 7^ e ’ , t£m ~
mine un « vrai ». îwaig * "*■ . Ibrahim Hslsoux
sera la seule concession. Le \ ^ „
ste se devait d’être rupture.
* _ . büat et coopératives : M. Baha-
Pareil oubüi des grandes famH- eddine Bsat (Saradtei
s qui, depuis^ bientôt 4Q ans, — Santé tmbUqux. travail et
it uns les portefeuilles en ter-, affaires sociale^.- m. Adnane
comme un « vrai Libanais ». Mais
ce sera la seule concession. Le
reste se devait d’être rupture.
les qui, depuis bientôt 4Q ans, — Santé oubli
ont mis les portefeuilles en fer-, affaires sociales
mage n’est pas totalement médit, Mroueh (Chiite).
M. Soleîman Frangié en 1970, puis — Défense, édu
— Défense, éducation nationale.
Libyens à Rome. Bonn. Londres eux aussi, d’inaugurer leur man-
M. Elias Sartos en 1976, ont tenté beaux arts : M. issam Khourl
* 8 jours avec petits déjeuners .
et Athènes.
Le « guide de la révolution
dat avec des équipes de « tech-
nocrates». Ni l’un ni l’autre n’oct
(Grec orthodoxe).
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derniers fascistes italiens ». a
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tion, en fait, a totalement changé. ,
encore déclaré que «ri rawznce m. pST
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TOUTE LB VACANCES DU MONDE
r\ e nfü * m -+ ‘dominateur commun .entre les
a . assi ?f que l’Egypte âtait ministres, leur moteur, c’est Ge-
d !J en ^Jw^- 00ton if ^ *’ explique le Noter, et
nwfe et américaine », ce qui VOrient-le- jour va plus loin oui
T Pour assure ; «Ce cabinet sera changé
ve I Lai } à e J*entieRement de gérer le Liban
tomber, les Israéliens seraient en
Libye». Il a enfin réaffirmé que
e Tapres-i
rpblbnes
sociaux, économiques.]
» «H* ** 55 W 3 E 2 ■■tZr*£5i
de Fès sont c une trahison ». —
(Reuter. A J' J 3 J
-Publicité'
problèmes politiques — départ de
toutes Tes forces étrangères du
— 20 % à la Fnac
• M-FARTCZ KHAZA3L chargé
d’affaires fiamen en Norvège,
» annoncé, ,'jMdt 7 octobre,
qu il abandonnait ses îonc-
• H 0 ? 5 ’ P** avexston pour le
regime iranien qu’il a qualifié
de r médiéval», ml flanj
dépiaré partisan -du mou-
de résistance à l'actuel
régime Iranien, les Moudjahi-
dine du peuple qui, selon lui
rassemblent toutes tes forces
démocratiques du pays. L’an-
née dernière,. M. s£aW avait
été. , pris en otage A l’occasion
de l’occupationde nSe
-- iranienne à Oslo par une vlng-
taine d’étudiants iraniens' qul
protestaient contre la situation
en Ira a. — (CorrcspJ .
sur tous les nouveaux 33 tours
et les nouvelles cassettes
L es légendes ont beau avoir ]a vie
/dure, ii semble bien que les Français
A-/ dure, ii semble bien que les Français
se soient réconciliés avec la musique.
C’est même certain. Ii n’est que de voir
le nombre de concerts et de manifes-
tations, le chiffre régulièrement croissant
des conservatoires de musique et, de la
guitare au piano, de la trompette à la
batterie, de l'orgue électronique au vio-
lon, l’évolution folle du marché des ins-
truments de musique.
Alors, pourquoi ne pas aller encore plus
loin? Pourquoi ne pas stimuler davantage
encore tous ces bonheurs d’entendre et
toutes ces vocations à explorer le domaine
des sons?..
C’est ce qu’a voulu faire la Fnac. En
rendant plus accessibles les disques.
Toutes les nouveautés du disque - qu’elles
soient classiques, de jazz, de rock ou de
variétés.
Les taxes sont lourdes sur le disque,
jusqu'à en faire un produit de luxe. Alors
qu'il n : esf qu’un produitdesimpleculture.
Pour être plus accessibles et donc plus
largement diffusés, les disques doivent
être moins chers (et les cassettes aussi)?..
Eh bien, la Fnac les vendra moins cfaer -
et pour toutes les nouveautés et pour
toutes les rééditions.
Ceci pour attirer, une fois de plus,
1 attention sur ce couple disques-cassettes.
Dont on fait (mais au nom de quoi et
pourquoi ?) les parents pauvres d’une
culture qui nous concerne tous.
M. LE CA&UYffi K BEAUVAIS
EST NOMMÉ AMBASSADEUR
AU BANGLADESH
I* Journal officiel, du, «asaedl
9 octobre annoncera la .nomina-
tion de ML Samuel Le Canner, de
■Beau yais aa poste d’ombasadeur
de.. France .au Bamdadesb. m
remplacement - de ML Look
■Moreau..
Cette baisse systématique sur toutes les nou-
veauiés en disques 33 tours et cassettes sera
pratiquée dans toutes les Fnac (étranger
excepté) jusqu'au 31 janvier 1983. ....
(Né en 2S37. diplômé. d« rfcole'
d&t langues orientées (pour ta chi-
nois et rbiâdjj. at de Beauvais
• ôté - admis «u conooras d* aecré-
'talte des «flaires étrangères (Orient)
r- en 1983. Tl s ‘ôté notamment en poste
à^TMpeû, Rangoon. PôWn, îfew-
riaUü^ LOndr*»,; enfin, deuxième
çann&a* A Pftta, *» 10TS 4 1977.
. Après une année p*asée A Harvard.
U -avait été nomma en - 1978, délégué
dons tas t onettonr de loos-dî recteur
.a la «Uractioa AMe-oeésate an qusi
d'ozrey.f ..
jun'
Vo
aui
•••LE MONDE - Samedi 9 octobre 1982 - Page 7
e
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i Champigny : 1 0-1 2, av. R.-Salengro - La Fourchette - R.N. 4
: Créteil : Centre Commercial Régional "Créteil Soleil"
i Ivry : Centre Ciel "Ivry bonds -de-Seine" - 1 6, r. Westermeyer.
i Thiais-Rungü : Centre Cial Régional ‘Belle Epine" - R.N. 7
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l' Ecailla • Route de Dormons
H 36 AUTRES MAGASINS
EN PROVINCE.
L’OÜYERTDRE DE LA CONFÉRENCE DE KINSHASA
< Noos ne voulons pas noos substituer à l'Organisation de l'unité africaine
duo. *»
Si™*, France et
«Arons a ouvre ce ven-
™U8 .octobre à Kinshasq.
en présence d’une quaran-
tttae de délégations, dont la
liste exacte n’était pas encore
«mnue ce vendredi en fin de
m atin ée . Arrivé jeudi soir
dans la capitale zaïroise
venant de Kigali, M. Mitter-
rand avait été accueilli &
"aéroport par le président
Mobutu.
Kinshasa. — Avant même sou
arrivée à Kinshasa jeudi 7 oc-
tobre, dès la veille de r ouverture
de la LS* oonférence des chefs
d'Etat de Pranoe fit d'Afrique,
M. François Mitterrand a défini
«ai oes termes l’esprit dans
lequel fl se rendait à ces assises :
« Nota ne voulons pas nous
substituer aux institutions recon-
nues comme rOrganisation de
Vanité africaine-, ZI ne s'agit
pas de trancher mais d'est une
occasion de parler, une façon de
faire avancer les problèmes même
sf ce n'est pas là qu’fis peuvent
être résolus— Tl appartient aux
pays 1 1 Afrique de régler le s pro-
blèmes africains— »
L'étape de Kigali, capitale du
Rwanda, où M. Mitterrand a
effectué une visite . officielle ré-
duite à sept heures, semblait une
gageure. Elle a cependant permis
an président de la République,
qui avait déjà eu l'occasion
depuis son Installation à l'Elysée
de s'entretenir à trois reprises
avec le président rwandais,
d’avoir avec lui un nouveau
tête-à-tête suivi de la cérémonie
symbolique de plantation d*un
arbre puis d'un déjeuner officiel.
Ce séjour éclair aura été. l’oc-
casion pour les deux hommes
d’Etat d’évoquer les problèmes
de coopération bilatérale, puis, de
façon plus sommaire, les rapports
Nord - Sud qui constitueront
l’un des thèmes de la conférence
qui ouvre ce Jour. « La France
entend participer, à sa mesure,
& Insiste M. Mitterrand, dès son
entrée à Kigali, au développe-
ment du Rwanda, »
Les difficultés rencontrées par
les Rwandais dans leurs efforts
de mise en valeur de leur pays
étant à peu près identiques à
.celles de leur voisin burundais,
on peut penser qu'ils ont fait les
mSmptt demandes à leur Inter-
locuteur français. Cette fois en-
core tous les problèmes liés à
l’enclavement . ont figuré au
centre des discussions, et c’est
■dans le domaine des tâécommu-
nications et des communications,
sans oublier celui de la défense,
que les Rwandais ont formulé
les demandes les plus pressantes.
On peut supposer qu'ils ont reçu
DIX-NEUF INVITÉS
A PART ENTIÈRE
Cinquante et «me Invitation*
ont été lancée» pour la confé-
rence des chefs d’Etat do France
et d'Afrique, h savoir:
X. — Dix-neuf paye partici-
pants : Bénin, Burundi, Cen-
tmfriqae. Comores, Congo, COte-
«Ivotre, D ] I b o d 1 1 , France.
Gabon. Hante-Voita, Hall, Ile
Maurice, Mauritanie, Niger.
Rwanda. Sénégal, Tchad. Togo
et Zaïre
2. — Trente-deux pays obser-
vateurs: Algérie, Angola. Bots-
wana, Cap-Vert, Cameroun,
Egypte. Ethiopie. Gfimhle, Ghana.
Oui née. Guinée-Bissau. Guinée-
Equatorlale. Kenya, Lesotho,
Liberia, Libye, Madagascar.
Malawi, Maroc, Mozambique.
Nigeria. Ouganda. Sao Tome et
Principe. Seychanes. Sierra-
Leone, Somalie. Soudan. Swa-
ziland, Tanzanie. Tunisie, Zam-
bie. Zimbabwe.
En outre, a été invité le se-
crétariat général de l'Agence
de coopération culturelle et
technique (A.C.C.T.).
Certains des pays Invités
n'ont pas fait encore connaître
leurs réponses. La Libye et
l’Ethiopie ont décliné l'Invita-
tion.
VOUS CHERCHEZ
UN PIANO?
LOCATION DEPUIS 220 F/moS
(région oansiema)
déclare M. Mitterrand
De notre envoyé spécial
des réponses analogues A celles
fournies quelques heures plus têt
au Burundi.
On notera en tout cas qu'au
Rwanda le volume de l'aide fran-
çaise est d’ares et déjà supérieur
a celui des transactions commer-
ciales. sait 112 grillions de francs
pour 68 mllllans d'exportations et
11 tnHUnwa d' importations. D'au-
tre part, en trois ans, de 1978 à
1981. l’aide mUitaire de la France
a triplé — effort qui s’explique
ici aussi nomme au Burundi par
un voisinage caractérisé par son
Instabilité.
Au cours de la conférence de
presse qu’il a donnée Jeudi après-
midi avant de quitter la capitale
rwandaise. M. Mitterrand s'est
attaché à montrer comment 11
conciliait le renforcement délions
privilégiés avec les Etats d'Afri-
que francophone et le dévelop-
pement de nouveaux rapports
titutions dans ce domatne — Je
nuis très favorable & la franco-
phonie * Présentez-moi, si vous
voûtes me faire plaisir, comme un
artisan de la francophonie-.» A
ce propos. U a précisé qu'l] était
« toafô fait pour » tojpmjet
phone de l’anrien^pnLident du
Sénégal. M Senghar. sans ignorer
pour autant les difficultés aux-
quelles il se heurtait
Apparemment plus chaleureux
que celui de Bujumbura, l'accueil
de Kigali était également moins
spontané, semble-t-il. Sur l’aire
d'atterrissage elle-même, située à
près de 2 000 mètres d'altitude,
dans un splendide paysage mon-
tagneux, M Mitterrand eut droit
à un scénario presque Identique à
celui de la veille dans la capitale
burundaise, sur les rives du lac
Tangany&a : danseurs lntorês se
livrant à des exercices guerriers.
entre la France et les autres' qui évoquent les combats de l’épo-
pays afr icains, puis il a fait un
court, mais vibrant, éloge de la
francophonie, e C’est vrai que le
noyau a tendance non à se dis-
soudre mais à s’élargir ». a dit
le président, qui a ajouté : «La
France préserve le meilleur de ses
moyens pour les meilleurs de ses
amis. » Au sujet de la francopho-
nie, M. Mitterrand a indiqué :
« J’ai rtntenlion de développer
dans un temps très bref des ini-
que monarchique, tambourinaires
scandant des rythmes frénétiques
sur d’immenses tam-tams. ma 1 «
de nombreux Européens s'étalent
mêlés à une tonie kinine réservée
que lors de l'étape précédente.
Sur le parcours entre l'aéroport
International de Kanombe et la
villa où devait se dérouler le
tête-à-tête entre les deux prési-
dents, les enfants des écoles, les
sections du parti unique, celles
des mouvements de Jeunesse et
mouvements de femmes,
avalent envoyé un plus grand 1
nombre de représentante, et l'ac-
cueil avait été, de toute évidence.
plus soigneusement préparé qu’au
Burundi. An terme de ce véritable
marathon. les dirigeants de Kigali,
qui ont eu droit à une visite plus
courte que celle accordée à leur
voisin parce qu'ils avalent eu le
privilège de déjà recevoir un pre-
mier président de la République
française lors du sommet franco-
africain de 1979, n'en étaient pas
moins satisfaits, donnent publi-
quement le sentiment d'avoir été
entendus et compris.
PHILIPPE DECRAENE.
• Une réunion de la «dernière
chance» se tiendra lundi 11 oc-
tobre à Kinshasa entre les re-
présentants des banquiers occi-
dentaux et de la banque centrale
zaïroise pour éviter au Zaïre d’être
déclaré en défaut de paiement
Four la seco n de fois cette an-
née. le Zaïre, dont la dette exté-
rieure totale- atteint 4,142 mil-
liards de dollars (1s Monde du
8 octobre), a été Incapable d*ho-
norer, an 1* octobre, ses enga-
gements vis-à-ris dé ses cent
vingt-deux créanciers privés. Les
autorités zaïroises viennent de
faire savoir qu'elles ne pour-
raient acquitter que 10 % du
montant dû pour cette échéance
semestrielle, soit 3 minions sur
31 mffUona de doltexs. An 6 oc-
tobre, cette somme n'êtaJt tou-
tefois pas encore versée.
Argentine ■
• LE CADAVRE DIB -ML MAR-
CELO DUPONT, frire d’un
témoin-dé dons r affaire, de
l'assassinat de
Hblmberg su 1978. a été dé-
couvert a Buenos-Aires, dans
la nuit du Jeudi 7 au vendredi
8 octobre. Ce témoin, l'ancien
diplomate argentin Grcgorio
Dupont, avait affirmé' récem-
ment que l’amiral EmtUo Mas-
sera, ancien commandent en
chef de la mariné argentine,
avait remis de l’argent au
mouvement guérillero des Mon-
toneros (pérontetes de gauche),
■à paris, en 1978. n avait précisé
détenir cette information de
Mme Elena Holmberg, à
l'époque attachée de presse à
Péris, enlevée et assassinée à
Buenos-Aires en décembre 1978.
Peu après la publication dans
la presse des dépositions de
M. G. Dupont, le 30 septembre,
son frire disparaissait.
rAj?.pj
TROIS CENTS PERSONNES
se sent rassemblées,
jeudi 7 octobre, devant l'am-
bassade d’Argentine à Paris, à
l'occasion du quatrième anni-
versaire des manifestations de
solidarité avec les «mères de
la place de Mai », organisées
toutes tes semaines par l'asso-
ciation Droits socialistes de
l'homme. Le premier secrétaire
du PB, M. Lionel Jospin, se
trouvait parmi les manifes-
tants. Une délégation a déposé
une demande d'information
sur 1e sort des disparus en
Argentine.
Australie
| POTS UK DBVXCENTS
«5R5SÎS
gAAjgfl&g
SASKSS
talent pour te trotoème tote.
Ils entendaient prcrftter des
jeux du Connnonwealth, qui ee
déroulait dans la vffla. pour
attirer l'attention eur lenra
problèmes. Parmi les personnes
arretées figimmt aafle An*
Stephen- — fille du gouver-
neur général de l’Australie.
Sir Nlnian Stepban, — «pu
avait déjà été appréhendée
lors d'une manifestation
précédente. D’autre part, à
Canberra, te plus haut fonc-
tionnaire aborigène de l’admi-
nikration fédérale, M. Charles
Ferkins, a échappé à une
tentative d'assassinat.
Malaisie
UNE FEMME DE CIN-
QUANTE ET UN ANS A ETE
FENDUE, ce vendredi matin
8 octobre à Kuala-Lumpur.
Première femme à être exécu-
tée en Malaisie, elle avait été
condamnée à mort en 1980
pour avoir été trouvée en pos-
session de plus d’un kilo d’hé-
roïne. En août dernier, une
jeune Française, Mlle Saubto,
qui avait été condamnée à la
peine capitale après la décou-
verte de 500 grammes d’héroïne
dans ses bagages, a vu sa
peine commuée en détention
à perpétuité. — (Reuter J
%
jërsk.
mm
kife
MSSusif-
EXPOSITION VENTE TAPIS D'OMENT
le placement
mtNedépk i
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Qui aime le roi"
LE MONDE — Samedi 9 octobre 1982 — Page 9
La
du Sud
to
P
croissance
L E mfeadë sud-coréen est bien «iM£. Le
gouvernement de Séoul espérait que les
exportations, cette aimée, ' attendraient
25 milliards de dollars. D adû réviser ses prévi-
sions ï les ventes à Pétrangerne dép asse ront pro-
bable ment pas 22 Biïlfrards de dollars, soit ne
progression de 6 % par rapport -a Paumée précé-
dente, qui avait connu un taux de croissance - de
20 %. Signé «Ton ralentissement de Factfvitê éco-
nomique, les importations n'augmenteront cette
aimée que de 1.9 %. La croissance de réconbmie
sud-coréenne, en 1M2, ne devrait pas dépasser
6 %, assurant une progression à peine suffisante
pour un pays qui. selon les chiffres officiels, doit
faire face,' avec neuf cent mole chômeurs, à un
problème grave de l'emploi.
Les' raisons de ce marasme sont connues. Les
produits sud-coréens sont moins compétitifs.
alors même que les coôts de main-d'œuvre aug-
mentent et que d'autres pays commencent à péné-
trer sur le marché mondial. Les pays industria-
lisés s’hésitent plus à se protéger, tandis que les
grands partenaires de la Corée du Sud au Proche-
Orient, l'Iran comme P Arabie Saoudite, ont remis
en . ca us e leurs commandes. Le renchérissement de
la. devise américaine atteint de plein fouet les
exportations sud-coréennes, dont les règlements
s'effectuent le plus souvent en dollars.
Mais les causes du ralentissement de la crois-
sance ne sont pas à chercher uniquement à Pexté-
riem-. Durant les années 70, le gouvernement a en
une politique dirigiste visant à développer les
industries lourdes et les industries de main-
d'œuvre. Sous l'autorité de l'Etat, les banques ont
financé en priorité ces secteurs. Le résultat ne
s'est pas fait attendre : le tissa industriel des
petites et moyennes entreprises s'est décomposé.
L'Etat a privilégié les Investissements américains
et japonais, provoquant ainsi une dépendance éco-
nomique et technologique que décrit le professeur
Yong Se-jimg ainsi que le président du KIF T (1),
M. K. Parle Simg-sang.
Aujourd'hui, les autorités paraissent
conscientes qu'une révision de la politique écono-
mique s'impose. L'accent est mis sur k dévelop-
pement des grandes industries de consommation.
Selon M- Michel Hôlder, les P.M.I. ont de nou-
veau un rôle à jouer. Mais, surtout, les pouvoirs
publics misait sur la technologie comme facteur
de développement. A l'exemple de Taiwan et de
Singapour, la Corée du Sud espère que la techno-
logie lui permettra, comme le montre M. Jean-
Marie Chevalier, de réduire sa dépendance éner-
gétique, et, comme le souligne M. Charles-Albert
Michalet. de trouver de nouveaux créneaux sur le
marché mondial. Pour M. Park Sung-sang, il ne
fait pas de doute que la République de Corée ne
peut pas mener seule, ou même avec ses parte-
naires traditionnels, cet effort. Il lui faut trouver
de nouveaux fournisseurs. D’où l'ouverture que
font actuellement à la France les autorités sud-
coréennes. Reste à savoir si ce pays peut se per-
mettre d'attendre les résultats, toujours lents,
d’une mutation technologique.
MAXIME DOUBLET.
(I) Korea Instituts for Indusirial Economies and Tech-
nology.
\r;
Assainir la situation économique
V ICTIME en 1980 d'une bru-
tale chute de son activité
économique (- 6,5 %). due
à une année agricole catastrophique
et aux désordres poétiques consécu-
tifs à l'assassinat du président Park
Chung-hee, la Corée du Sud s'ef-
force de trouver un second souffle.
Anx difficultés structurelles — et
géopolitiques — qui toi sont propres
s'ajoute désormais l'ombre portée
d’une conjoncture internationale dé-
favorable.
Alors que la récession menace et
que la dette s’alourdit, l'heure n'est
{ dus à ta croissance euphorisante, de
a décennie passée. D'autant moins
que, dans un pays . dépourvu de res-
sources minérales, la croissance, fon-
dée sur le dynamisme des exporta-
tions et largement financée per Je
capital étranger, reste excessive-
ment tributaire des fluctuations de
l'offre et de la demande internatio-
nales.
L'heure est d'abord au rattra-
page : les performances de 1981
(7,1 Çr de croissance réelle du
P.N.B.) ont tout juste permis de re-
trouver le niveau de 1979. Elle est
ensuite à la redéfinition par la nou-
velle équipe militaro- technocratique
au pouvoir des équilibres structurels
et des objectifs a long terme dans
une période durable de croissance
ralentie.
Compte tenu d'une part des er-
reurs de stratégie de l'ancien régime
en matière de planification indus-
trielle, d'autre part des effets dura-
bles' de. Fénormé scandale financier
du marché parallèle qui a secoué
tout le pays en mai dernier, révélant
du même coup les pratiques mal-
saines et la fragilité du système, il
paraît urgent d'agir pour corriger,
réformer, assainir et ramener la
confiance. La relance, les transferts
de capitaux et de technologie sent à
ce prix. ■
Rupture
■ Rompant avec une politique mo-
nétaire restrictive, les autorités ont
pris certaines ^mesures de soutien au
début de Pété : baisse des taux d’in-
térêt bancaires (revenus de 14 % à
10 %) ; aide financière aux P.M.E.
en difficulté ; mesures, fiscales d'al-
légement pour 1e sebteur privé et les
investisseurs étrangers ; poursuite de
la dévaluation progressive de la
monnaie, le won ; et augmentation
de la masse monétaire au-delà des
25 % prévus. Cette politique s'ac-
compagne d'une volonté de réformes
visant a laisser les mécanismes du
marché jouer plus librement que par
le passé. Pour éviter que ces mesures
ne relancent la poussée inflation-
niste au-delà de 10 %. le gouverne-
ment devrait, une fois encore, faire
pression sur les salaires. L’inflation
avait été supérieure à 20 % Pan der-
nier. • •
Après une politique dirigiste et
monétariste qui avait plutôt -joué
contre la relance, ce changement de
cap suffira-t-Q à redresser la situa-
tion, alors que la contagion de la ré-
cession rient, pour une large pan, de
1'extérienr? Les prévisions opti-
mistes des autorités pour 1982 se
fondaient sur une repose internatio-
nale, et particulièrement améri-
caine...
On ambitionne pour cette année
une croissance réelle de 6,5 %. Ce-
pendant, l'étude des principaux indi-
cateurs depuis le début de l'année
dénote une sensible baisse de l’acti-
vité et beaucoup estiment que la
croissance oscillera entre 4 % et 5 %.
Le taux de progression de la produc-
tion industrielle (10.5 % en 1981,
soit la moitié de ce qu’il était entre
1975 et 1979) et des exportations
(18 % en volume l’an dernier) a de
nouveau tendance à fléchir, malgré
une bonne tenue de la métallurgie et
des constructions navales. Les let-
tres de crédit se raréfient. Le chô-
mage augmente, approchant les 6 %,
soit près de 900 000 personnes, ■ ce
qui est d’ailleurs loin de refléter
toute la réalité.
Les comptes extérieurs se sont
nettement détériorés au début de la
décennie dn fait des hausses pétro-
lières. de celles des taux d’intérêt et
de l'aggravation de la récession
mondiale. Pour préserver sa compé-
titivité, qui reste forte, Séoul a déva-
lué le won de 30 % par rapport au
dollar en 1980 et continue dans cette
voie. Ce réajustement, ajouié à d'au-
tres mesures de stabilisation (prix,
salaires et masse monétaire), a
permis de réduire l'ampleur du défi-
cit des paiements courants de 5.3 à
4,7 milliards de dollars entre 1980 et
198 1 . On espère le ramener cette an-
née à environ 4 milliards. Le déficit
de la balance commerciale, qui était
voisin l'an dernier de S milliards de
dollars, serait sensiblement réduit.
L'otage
Toutefois, depuis plusieurs an-
nées, le financement du déficit s'est
traduit par un alourdissement de la
dette extérieure à court et à long
terme. Elle est l’une des plus lourdes
du monde : près de 33 milliards de
dollars. Son service atteint, selon le
près de 20 % des exporta-
tions (14 % selon Séoul). Le nouvel
endettement pour 1982 atteindrait
7 milliards de dollars. Les investisse-
ments, locaux et étrangers, stagnent
et limitent du même coup des trans-
ferts de technologie jugés vitaux
pour l’avenir.
Enfin, le nouveau budget 1983,
présenté ces jours-ci. est fixé à
14,8 milliards de dollars et son défi-
cit à 5.2 % du total. Les crédits al-
loués à la défense sont, à eux seuls,
de 4,6 milliards, soit près du tiers.
Présentant ce budget, le président
Chon Doo-hwan a estimé qu’un taux
de croissance annuel de 7 % à 8 %
était indispensable pour absorber les
quelque 400 000 nouveaux deman-
deurs d'emploi chaque année. On
semble en être assez loin. Quelles
que soient ses qualités, ses avantages
et sa compétitivité, la Corée du Sud
demeure dans l’immédiat l’otage
d’une récession mondiale qui la dé-
passe et qui affecte ses structures de
production, déséquilibrées, encore
fragiles et dangereusement extrover-
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La Corée du Sud à la recherche
Page 10 - LE MONDE - Samedi 9 octobre 1982 •••
LES RETOMBÉES DES CHOIX ANTÉRIEURS
Plus de 6 milliards de dollars
d’achats de biens d’équipement
à l’étranger
Le poids écrasant des technologies américaine et japonaise
par YONG SÉ-JUNG {*)
consu ltati on de l’ acquisition de tech-
nologie du KAiST et du K1ET (1).
D EPUIS 1962, année de lance-
ment du premier plan éco-
nomique quinquennal,
J 'économie coréenne a enregistré des
résultats qui frappent l'imagination :
le revenu par tête a été mujtipüé par
plus de 20, passant de 80 dollars en
1961 à 1 700 dollars en 1981. et le
produit national par 30. Cette crois-
sance spectaculaire de l'économie
coréenne a été en grande partie ren-
due possible par la politique écono-
mique du gouvernement, qui a
donné la priorité à l'industrialisation
rapide du pays : la part de l’industrie
dans la PIB est passée de 14 à 36 %
entre 1961 et 1981, alors que la part
de l’agriculture diminuait, revenant
de 37 % i 18 %. Il est à noter que la
part des produits manufacturés dans
les exportations totales du pays est
passée de 14 % à 97 % entre 1961 et
1981. Cette croissance extraordi-
naire du secteur industrie! place au-
jourd’hui la Corée parmi les nou-
veaux pays industriels.
Au début de son industrialisation,
la Corée a dû importer une grande
quantité de produits semi-finis et de
pièces de produits finis afin de les
assembler et de les vendre sur le
marché intérieur et les marchés
étrangers. Ce processus s'est révélé
très adapté aux conditions économi-
ques de l'époque, caractérisées par
l’abondance d'une main-d'œuvre
qualifiée, productive et peu coû-
teuse.
Au cours des années 60, le gou-
vernement s’est lancé dans une poli-
tique de substitution des importa-
tions de produits semi-finis. La
Corée parvient aujourd'hui à fabri-
quer localement une grande partie
des matériels jadis importés. Elle
produit ainsi 95 % des pièces de voi-
tures, 100 % des pièces de télévi-
seurs en noir et blanc, et 55 % des
pièces de téléviseurs en couleur.
D'autre part, les progrès techniques
ont été remarquables dans certaines
industries. Encore divisée et malgré
le cessez-le-feu, la Corée a déve-
loppé de façon spectaculaire son in-
dustrie de défense. Tout récemment,
le gouvernement a annoncé que le
F S F, un avion de chasse supersoni-
que entièrement monté en Corée,
avait réussi en vol d’essai des perfor-
mances exceptionnelles.
En dépit de ces succès, les impor-
tations de biens d'équipement en
1981 (machines, appareils électroni-
ques, matériels de transport et ins-
truments de précision, etc.) se sont
élevées à plus de 6 milliards de dol-
lars, représentant 23 % des importa-
tions totales du pays. D'autre part,
le niveau technologique reste, dans
certains secteurs, assez faible par
rapport à celui des pays avancés. La
qualité de certains produits nécessi-
tant une technique fine laisse à dési-
rer. La Corée fabrique par exemple
entièrement les moteurs électriques
standards, mais les modèles sortant
des normes usuelles (grande dimen-
sion, micro-dimension à usage spé-
cial ou à fontionnement délicat)
sont importés de l'étranger. Le do-
maine particulier du moulage et du
revêtement des produits dérivés de
l’acier ou des métaux ferreux fournit
un autre exemple. La Corée dépend
là encore de la technologie japonaise
et est obligée d'envoyer dans ce pays
les matériaux concernés pour subir
un traitement spécial.
11 reste encore beaucoup à faire
aux Coréens pour accélérer le pro-
cessus d’industrialisation en matière
de substitution des importations des
biens d'équipement et pour élever le
niveau technologique dans certains
secteurs industriels par des trans-
ferts accélérés de technologies ap-
propriées en provenance de l’étran-
ger. La Corée se trouve à présent
confrontée à un défi immense, à une
véritable révolution technologique,
qui sera la condition sine qua non
pour que son économie retrouve les
chemins de la croissance.
PARK SUNG-SANG. I
Les technologies étrangères ont-
elles joué un râle essentiel dans le
développement rapide de (‘économie
coréenne au cours des vingt der-
nières années ? Les informations sur
le sujet sont très rares pour qu’il soit
possible de répondre catégorique-
ment. Il est tout de même possible
de tentar une approche qualitative en
analysant les apports de technologie
selon certains types spécifiques de
transfert : investissements directs
étrangers, contrats d'acquisition de
technologie, importations de ma-
chines et d’équipements, invitations
d'experts et formation a l’étranger.
• INVESTISSEMENTS DIRECTS
ÉTRANGERS : LES ÉTATS-UNIS
ET LE JAPON
De 1962 jusqu'à la fin de 1980,
les investissements directs étrangers
en Corée du Sud ont concerné huit
cent soixante-deux projets représen-
tant une valeur totale de 1 1 54 mil-
lions de dollars. Parmi oes projets,
les firmes japonaises en ont réalisé
646 (619 millions de dollars) et les
firmes américaines 131 (235 millions
de dollars). Les investissements
américains et japonais représentent
ainsi 90 % du marché total des in-
vestissements étrangers en Corée du
Sud et 71 % de leur montant.
Les investissements directs dans
les pays en développement sont sou-
vent critiqués art cela pour plusieurs
raisons : monopolisation du marché,
exploitation de la main-d'œuvre et
des ressources, déstabilisation de
l'environnement, accroissement de la
dépendance économique et politique,
pseudo-transfert de technologie.
Pourtant, en Corée du Sud, ces in-
vestissements ont eu dans l’ensem-
ble un effet plutôt positif. Selon un
rapport officiel, les filiales des firmes
étrangères implantées dans les pays
employaient ces dernières années
10 % de la main-d'œuvre, avaient
passé 25 % du nombre total des
contrats d’acquisition de technologie
et représentaient 20 % de la valeur
ajoutée à des industries manufactu-
rières et 23 % des exportations.
• ACQUISITION DE TECHNOLO-
GIES : CONTRATS DE LICENCES
L'acquisition de technologie par
contrat de licence, qui permet d'im-
porter la seule technologie à l'exclu-
sion du matériel, représentait
350 millions de dollars à la fin de
1979 (1 500 contrats) contre
172 millions de dollars
(913 contrats) deux ans auparavant.
Comme dans le cas des investisse-
ments directs étrangers, les deux
pays dominants représentent 82 %
du nombre total des contrats : res-
pectivement 24 % (355 contrats)
pour les États-Unis, 58 %
(872 contrats] pour le Japon.
Chaque contrat de licence peut
avoir un contenu technologique diffé-
rent. il s'agit aussi bien d’une
concession de marque et d'un trans-
fert de technologie simple que de
contrats de licence qui prévoient la
fourniture de tous les savoir-faire :
construction, opération, entretien
d’usine, y compris la concession de
brevet, les services d'ingénierie et la
formation du personnel technique.
• IMPORTATION DES MACHINES :
DÉPENDANCE A 80 % ••
La technologie avancée peut être
transférée par l’Importation de ma-
chines et d'équipements des pays in-
dustrialisés. Les services techniques
de construction des fournisseurs, les
services d'entretien donnent les in-
formations pour leurs machines et
leurs équipements. La Corée du Sud
a importé des pays développés la
plupart de ses équipements indus-
triels. La dépendance à l'importation
pour i'équipemerrt industriel a été
d’environ 85 % jusqu’en 7975. En
dépit dé la politique de développe-
ment des industries lourdes, elle
s’est peu réduite jusqu'à aujourd'hui
où elle reste d’environ 80 96.
• FUITE DÉS CERVEAUX : LE
REFLUX
La fuite des cerveaux continue à
poser problème en Corée du Sud
-comme dans beaucoup de pays en
•voie de développement. Le gouver-
nement coréen a commencé dès
1966 à créer des industries mo-
dernes de recherches scientifiques et
technologiques et à faire revenir les
scientifiques ét chercheurs coréens à
l’étranger. Le nombre des « expa-
triés » était, de quatre cent quatre-
vingt-treize fin 1979. Ceux-ci jouent
(•) Professeur assistant, Ajou Uni-
versité Su won.
actuellement un rôle déterminant
dans l’élévation du niveau de compé-
tence scientifique et technologique
du pays
D’autre part, le gouvernement a
invité des experts techniques des
pays développés. Il a envoyé des in-
génieurs et techniciens à r étranger
grâce notamment aux conventions
de coopération technologique avec
les États-Unis. T Allemagne fédérale,
le Japon, la France. Les programmes
de collaboration technique dos Na-
tions unies jouent aussi un rôle im-
très importants pour amétiorae l'effi-
cacité et la compétence de la main-
d'œuvre coréenne même si ces ef-
forts sont plus généraux que
spécifiques.
• •
De nombreuses critiques sont
faites quant aux résultats de l'acqui-
sition dés technologies étrangères
depuis- vingt ans. Elles portant no-
tamment sur l'ampleur insuffisante
des acquisitions, la dépendance ex-
cessive vis-à-vis des deux pays do-
minants (État-Unis et Japon), rap-
port de technologies inappropriées
ou obsolètes, le manque d* informa-
tions sur les sources technologiques,
la manquB de sélectivité. Pour résou-
dre ces problèmes, le gouvernement
a pris plusieurs mesures. L'une des
plus importantes est la Hbérafisation
progressive .depuis .1978 des inves-
tissements directs étrangers.. Impor-
tante est aussi l'acquisition de tech-
nologie par contrat de ficance. La
politique restrictive pratiquée
jusqu'alors avait eu pour, consé-
quence d& raréfier les technologies
modernes nécessaires au développe-
ment des industries lourdes et chimi-
ques.
Les informations nécessaires
concernant l'acquisition des techno-
logies sont de plus en plus nom-
breuses. Des missions sont confiées
à quelques organisations publiques
et privées comme te Bureau de
La technologie étrangère n a guère
d'intérêt si ruûiisateur coréen ne
peut l'assimiler ou la modifier pour
r adapter à Tanvmsemement social,
cultural et économique. Pour amébo-
rer son assânêation et développer de
nouvelles Techniques, beaucoup
d'instituts publics et privés de re-
cherche ont été créés depuis 1968.
Pcxff amé&xer et encourager la re-
cherche et le développement dans
les entreprises, des systèmes de dé-
taxa et de financement spéciaux som
accordés par la Banque de dévelop-
pement, la Banque des PALI, et la
Compagnie de développement des
trièUes. La pofiutgie menée acmefle-
ment pour cüversifnr las source* de
technologie offre d'excellentes occa-
sions aux firmes françaises de péné-
trer sur le marché coréen.
(I) KAIST : Korea Adraced Inti-
tule of Socnce and Technology. KJ ET :
Korea Instante foc Industrial Econo-
mies and. Technology.
! LTTOMWIT DYNAMISME
| DIM ÉCONOME
| Dans la collection des Mores et
i études documentaires, est publié un
I ouvrage de Jean- Raphaël Chapon-
j ni ère intitulé la République de Co-
rie : un nouveau pays industriel.
L'auteur, qui est ingénieur au
C.NJLS.. étudie tout d’abord l'éton-
nant dynamisme de l'économie sud-
i coréenne depuis 1962, la stratégie
j d'industrialisation et de dévdoppe-
1 ment, les acteurs Datamini et étran-
gers de lacraissénce. puis, i la suite
de la crise que traverse le pays de-
puis 1979, Jes perspectives d'évolu-
tion. U présente ensuite le pays et
ses habitants.
* N* .4667-4668 {172 pages) des
Notes et érodes docBmeatatm, en
vente, an prix de 32 F, dans les Bbnü-
rieadefaPnnimmatlMii françaba.
portant. Ces programmes ont permis
d’inviter 4 117 experts étrangers et
de former 15 943 techniciens à
T étranger jusqu'à la fin de 1979. .La
dépendance pour cas programmes
correspond à 277 mütiOns de dollars. .
Ces apports de technologie sont
technologies.
Malgré toutes ces masures, la Co-
rée du Sud devra continuer à acquérir
de plus en pim de technologies
étrangères au fur a à masure qu’elle
développera ses activités indus-
La splendeur
de la nature
alliée à
la sagesse antique .
La Corée : un pays aux myriades de merveilles
naturelles, où les notes pures du chant du loriot
se mêlent aux eaux impétueuses des torrents,
où chaque saison qui passe offre ses charmes
multiples et différents.
Dans ce décor idyllique, la culture coréenne a
trouvé son plein épanouissement pendant d’in-
nombrables années, léguant ainsi un héritage
culturel unique, riche de sagesse et de spiritua-
lisme. La Corée : une expérience longuement
acquise.
A Office
NaiionaL Ai To wh m c Cor»
Siège aoelal
C P. O Box 903 Séoul. Corée du Sud
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Têt: {01)406-1591
Télex: 266909 KNTCLD G
Francfort
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6000 Francfort S.M. - FffA
Tél: 0611 -233226
Télex- KNTCO 41S127
« — — — >*g 1
I Veuillez me faire parvenir, sans engagement votre docu-i
montât] on pour mon. prochain, séjour en Corée. " |
| Nom - •’ ■ I
•r Ville,
..Codé Postai !_
J_LJ
| ^ Retournez ce. bon â votre office coréen du tourisme. ^
ï* Cf,
•••LE MONDE - Samedi 9 octobre 1982 - Page 11
ia P"«ai s
UNE REVISION DÉCHIRANTE
Le retour en force des P.M.I
4
L^MKigence de Fécono-
mle sod-coréenne a long-'
temps focalisé rattention sur
Sès aspects macro-
économiques et ses grandes
entreprises, ce qui à poussé à
négliger reffort permanent -
d important réalisé par. ses':
P.MX (petites et moyennes
■ industries). Aujourd'hui re-
connues, celles-ci -coioti - 1
tuent IW des jiffies de h
politique industrielle du nou-
veau régime ponr fnâre face
aux SfBcuJtés économiques
àapmys.
S ELON la définition offiddle,
une P.M-Ï. sud-coréenne est
_ une entreprise du secteur in-
dustriel (y compris les mines, les
transports et le B.T.P.) dont l'effec-
tif est compris-" entré- 5 et 30CT per-
sonnes <-S à 50 dans Je B.T.P.) et
dont l'actif est inférieur ^ 1 mfltirin
de doDars américains.
Au regard des statistiques natio-
nales et selon la taille des effectifs,
on dénombrait en 1980 prés de
29 000 P.M.L employant 1 050 000
personnes sur un total de 30 500 en-
treprises et 2 300 000 personnes, soit
95 % du nombre des entreprises in-
dustrielles, et 45 % de la main-d'œu-
vre. Cinq secteurs représentent près
de 63 % des PALI. : le textile-
habillement (28,5 %), la métallur-
gie (12 %)',' Je papier-imprimerie
(8 %). l’agro-alimentaire (8 56) et
la mécanique. (6 %). La production
des PALI, était équivalente en 1978
à 32 % de & production industrielle
totale. La même année, alors que le
taux dé croissance du PAUL était
de II-.6 % et. celui de l'industrie de
12.6 %, il était de 15.2 % dans les
P.M.L Quant, â- l'exportation, - l'ef-
fort déployé est considérable, puis-
que 35 % du total pouvaient leur
être attrrbiuâ nrl979contre 18,5 %
en 1963! " . ..
Toutefois, la forte e xpansion anté-
rieure n'a pas bénéficié de la même
façon à toutes les catégories - d'entre-
prises. En effet, lès petites fûmes
ont été la rgem ent délaissées, et no-
tamment celles occupant moins de
50 salariés. Cclics-d enregistrent de
1968 à 1977 une diminution d’envi-
ron 17 5r de leurs effectifs, alors que
sur la même période, les moyennes
entreprises (de lOO à 500 salariés)
augmentent de 227 %. Là politique
industrielle des années passées a eu
pour résultat, de déplacer de la main-
d'œuvre du tissu des petites imités
industrielles vers là entreprises de
taille importante,
L'Etat avait pourtant fait des ef-
forts pour favoriser les P.M.L dès
1 965. Mais la politique industrielle
presque entièrement dominée par te
souci de favoriser les exportations, et
plus récemment par celui de déve-
lopper les industries lourdes et
chimiques, a baissé en concurrence
P.M.L et grandes entreprises.
Le modèle coréen de croissance
industrielle des vingt dernières an-
nées a largement reposé sur. les
grandes entreprises. Le système
d'incitation basé, principalement sur
Te crédit . préférentiel, notamment &
réexportation, en est largement res-
ponsable. Les crédits à l'exportation
ont été en effet très avantageux et
même discriminatoires par rapport
aux conditions de crédit imposés sur.
le marché domestique où se saluent
75 5> des P.M.L : sur les dix der-
nières années, la différence dès taux
était en moyenne de 10 De plus,
la promotion dès industries lourdes
et chimiques, associée à l’arrivée
massive dès investissements étran-
gers au coeurs des années 70, a joué
en faveur des grandes entreprises.
Toutefois, la croissance rapide de
la production de ces dernières ne
s'est pas accompagnée d'une crois-
sance aussi rapide de leur producti-
vité restée très inférieure à celle des
P.M.L De 1967 à 1979. le taux
moyen de croissance de la produc-
tion était de 27 ,6 % et celui de la
productivité de 4 % poar les grandes
entreprises, alors qu'ils étaient res-
pectivement de 193 et de 6,7 %
pour les P.M.L Ce qnï donne une
idée des carenc e s antérieures de l'al-
location des ressources à f intérieur
du secteur industriel.
Il reste que. face aux «Efficultës
actuelles de f économie, les PALI.
sont maintenant reconnues comme
un éUtnènt essentiel et permanent
du dynamisme industriel coréen.
Leur promotion et leur soutien figu-
rent parmi les objectifs prioritaires
de. la politique industrielle du
y» plan (1982-1986). Les efforts
sont d'abord orientés vers les P.M.L
des industries lourdes et chimiques',
considérées comme les àctivitésHdés
de la prochaine étape do développe-
ment. .
Pour améliorer l'efficacité de ces
entreprises; lésa montés concentrent
aussi -leurs efforts sur le développe-
ment des services' d’assistance tech-
nique et de gestion, notamment par
'.l'intermédiaire du Centre de promo-
tion des P.MJL et du Centre de dé-
veloppement technologique. Afin de
réaliser un développement équilibré
.entre les grandes entreprises et les
. P.M.L,.la fabrication de trois cents
produits est réservée à ces dern i ères.
Le système de capital à risque est
maintenant introduit par les orga-
nismes spécialisés du système ban-
caire, notamment la Banque des
P.M :I. et la Banque du crédit à long
terme. L'Association pour le com-
merce coréen, véritable guide des
entreprises exportatrices, travaille
désormais à 80 % pour les PALL
L'ensemble de ces actions s'effec-
tuent en liaison avec la Fédération
des' P.MJL, qui regroupe 65 syndi-
cats patronaux et représente 17 000
PALI.
Esprit de compétition
et confrontations
L’esprit de compétition des entre-
prises coréennes détermine forte-
ment les relations inter-entreprises.
- Les grandes entreprises coréennes
directement surgies du. tissu des
P.M.I. en ont gardé b mentalité.
Ces relations de compétition se sont
largement appuyées sur b politique
gouvernementale d'expansion qui, à
travers ses incitations, a poussé l’en-
semble des entreprises & augmenter
leurs ventes et donc à privilégier le
volet commercial.
Ces relations, dominées par les
grandes entreprises, ont engendré
dans les années 70' de nombreuses
confrontations. Les P.M.L ont ainsi
fait le jeu des grandes entreprises et
supporté , en premier les à-coups de
la conjoncture. Certaines PALI,
performantes se sont vues, par prise
de participation, rapidemen t affi-
liées à des groupes.
Il faut tout de même traiter à part
les quelques associations verticales
qui relèvent de b logique des filières
japonaises, où les relations de coopé-
ration se formalisent. Elles concer-
nent 21 % des PALI. Cela est parti-
culièrement vrai pour l’industrie
lourde. Mais ces relations naissent
des nécessités liées à la spécialisa- ■
lion coréenne.
De même, certaines relations
commerciales se sont établies à l’ex-
port par l’ intermédiaire de b dizaine
de compagnies de commerce général j
(Hyundai, Lucky, Samsung. Dae- j
woo...). Ces dernières, en offrant les ;
services de leurs réseaux commer-
ciaux internationaux, déchargent
bon nombre de PALL des difficultés
de constituer un réseau export, soit
en leur faisant payer b coût d’utili-
sation du réseau, soit en leur ache-
tant directement leurs produits.
Cela étant, même si les relations
entre grandes entreprises et P.M.I.
s'orientent vers une coopération à b
japonaise, elles resteront longtemps
dominées par l'esprit de compéti-
tion.
On estime que près des deux tiers
des dirigeants ont une formation
d’origine commerciale et moins d’un
tiers une formation d'origine techni-
que, ce qui est à peu près l’inverse
en France. Cette particularité pour-
rait expliquer en partie le caractère
plus mercantiliste qu 'industrialiste
des P.M.L coréennes.
A limage dn pays, ces entreprises
forment en fait un monde dichoto-
mique et dualiste. Deux secteurs
sont à différencier. Un secteur tradi-
tionnel, qui représente environ 75 %
des P.M.I. en majeure partie fami-
liales. Un secteur moderne à capital
intensif et à orientation technologi-
que - où dominent les grandes en-
par MICHEL HOLDER {*]
Quelques ouvrages.
(reprises. - qui utilise le secteur tra-
ditionnel principalement par b
sous-traitance.
Les dirigeants des P.M.I. tradi-
tionnelles sont de type conservateur.
Ils mènent leur entreprise par réfé-
rence aux valeurs confucianistes
(respect de b hiérarchie et de l'an-
cienneté, loyauté et paternalisme).
-Evoluant sur le marché intérieur. Us
ne souhaitent pas vraiment dévelop-
per leur entreprise. Ayant un com-
portement défensif. Os font tourner
leur affaire surtout par souci de s’as-
surer un revenu confortable. Cepen-
dant, ces dirigeants cèdent progres-
sivement b place à ceux du secteur
moderne. Offensifs, ces derniers
sont en effet d’un type promoteur,
associatif et exportateur. Ayant gé-
néralement monté leur entreprise à
plusieurs. Us se sont placés sur les
secteurs prioritaires, notamment à
P exportation. Plus jeunes et plus dy-
namiques, Us se taillent rapidement
des parts importantes du marché lo-
cal et des marchés d’exportation. Di-
riger leur affaire est pour eux un
moyen d’accomplissement personnel
par b recherche du succès, de l’ex-
ploit et du pouvoir.
Objectifs à court terme
Toutefois, en dépit de ces deux
types de motivation, il n’y a pas de
différence fondamentale dans les
modes de gestion, qui restent peu
développés. Les mentalités sont lar-
gement influencées par la tradition
socio-culturelle, et les dirigeants em-
ploient plus ou moins les mêmes mé-
thodes empiriques. Les objectifs es-
sentiellement de court terme
concernent l'accroissement du vo-
lume des ventes. Les stratégies s’ap-
puient sur b compétition par les
prix, et les politiques ne concernent
que b marche au jour le jour. Les
processus de décision sont avant tout
basés sur l’expérience. La communi-
cation s'effectue sur des bases infor-
melles, émotionnelles et de personne
à personne. Les relations de l’organi-
sation restent ainsi des relations de
(*) Economiste.
maître à subordonnés, où le jeu
consiste principalement à faire ac-
cepter des décisions déjà prises.
Dans ce contexte, l’encadrement,
recruté plus par loyauté individuelle
que par qualification, craint les res-
ponsabilités et s'exprime à travers
une discipline favorisant la producti-
vité. Dans l'ensemble très jeune, le
personnel d'exécution est habitué
depuis l’enfance à une discipline ri-
gide qui lui a forgé une esprit gré-
gaire. 11 accepte des conditions de
travail difficiles (huit à dix heures
par jour, six jours par semaine, quel-
quefois logement sur pbee, va-
cances réduites à huit jours par an)
et développe une grande attention à
son travail avec adresse et bonne hu-
meur. Il s'adapte rapidement à des
outils de production généralement
modernes mais souvent situés dans
des installations rudimentaires.
L'expansion forcenée du pays a
entraîné dans bien des cas des pro-
grammes de sur-investissement peu
couverts par l’autofinancement, en
dépiL des marges que peuvent en-
core s'offrir les entreprises co-
réennes. Le recours aux capitaux
d’emprunts se traduit alors par le
déséquilibre de nombreux bilans.
Les capitaux à moyen et long terme
étant difficiles à obtenir, le court
terme finance une partie des immo-
bilisations. Souvent on fait appel au
marché parallèle, où les crédits sont
à des taux prohibitifs mais dont on
compense l’incidence par des prati-
ques commerciales hors exploita-
tion. Il en résulte de fréquentes ten-
sions de trésorerie et donc des
situations fragiles dans bien des cas.
11 reste, que la Corée du Sud, qui
traverse une période de réorienta-
tion et de restructuration, a acquis
au cours des deux dernières décen-
nies suffisamment d'atouts pour as-
surer son développement futur. Les
atouts sont visibles et animent une
sorte d'« économie de combat » axée
sur b survie. Le consensus national
existe & travers le dynamisme du pa-
tronat. la vitalité et la productivité
de la main-d'œuvre, une politique
d'assimilation des technologies mo-
dernes.
11 ne fait pas de doute que l’ac-
cent mis aujourd'hui sur les P.M.I.
par les autorités aboutira tôt ou
tard à une véritable renaissance de
celles-ci.
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MAURICE LELONG : La Cotte intime (La Table ronde, 1978, 58 F).
M. CO Y AUD ET J.-M. U : Contes populaires * ConfcÇPAJ,
35 Fv Variatioas ser le thème de la piitt SBalelaMueedu Bèrre, tigre ntB eulist- .).
COURRIER DE LT'NESCO : Corée, pays du amda calme (UNESCO,
3^0 Fj. La arts eo Ce/re ipdatares, cm&gr*phles, poterie—). _ _
PARK CHCXG HEE : Corée : la robe da mmoteao de la tmüoo (Stock.
Î979 l Cooceptkm ftO titiqaes de Park Qtmg Hee ameenaat le dtrdoppemeot
df Sm Corée;
GÉRARD CHEZ : Fêtes da momie : Asie (Éditions dn Moniteur, 1980, 98 F>
Calendrier compter de* fêtes ttaSdomeOea m Asie : contâmes et rites auxquels
ebatpKétéoemeatdoeaetka. , , j
U OGG ; Histoire de la Corée (Que safc-je ? U FL De la préhistoire i nos j
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\
Page 12 - LE MONDE - Samedi 9 octobre 1982***
La Corée du Sud à l a recherche
LA TECHNOLOGIE, FACTEUR PRIVILÉGIÉ DU DÉVELOPPEMENT
Dans quatre ans, le nucléaire fournira
le quart des besoins en électricité
D EPUIS le premier choc pétro-
lier de fin 1973. la Corée a
dû faire face à une situation
énergétique assez comparable à celle
de la France : le pays ne possède en
effet que des ressources nationales
limitées et se trouve dans une situa-
tion de grande dépendance vis- à- vis
de l'extérieur, situation qui a pesé
d'autant plus lourd que le rythme de
la croissance économique maintenu
pendant plusieurs . années entraînait
des taux élevés d'augmentation des
consommations énergétiques : 12 %
par an en moyenne sur la période
1960-1969. 8,3 % par an ,en
moyenne sur la période 1970-1979.
La réponse coréenne à la crise de
l'énergie a donc été, comme, en
France, la réduction de la dépen-
dance pétrolière et le développement
des sources alternatives, notamment
du nucléaire.
En 1973, le système énergétique
« commercial a - reposait à plus de
60 % sur du pétrole importé d'Arabie
Saoudite, du Koweït et d'Iran. Ce pé-
trole assurait en outre plus de 90 %
de la production d'électricité. La fac-
ture pétrolière était supportable, car
la Corée avait réussi une bonne péné-
tration commerciale dans ces trois
pays (équipements, biens de
consommation, génie civil)', et la ba-
lance commerciale présentait un
solde positif en sa faveur.
Le premier choc pétrolier a rompu
cet équilibre sens arrêter, pour autant
la progression des consommations
pétrolières dans un pays qui mainte-
nait sa croissance. Cetles-d doublè-
rent entre 1973 et 1979, passant de
13 à 26 millions de tonnes par an.
Durant cette période, l'effet revenu
l'emporta sur l’effet prix et rien ne
parut pouvoir freiner l'augmentation
de la demande.
Le second choc pétrolier est res-
senti beaucoup plus durement
puisqu'il correspond à une période où
l'économie coréenne doit faire face à
un ralentissement de la demanda
mondiale. En 1980, 1981 et 1982.
le volume des consommations pétro-
lières diminue, ce qui entraîne des
pertes dans l'industrie du raffinage.
En janvier 1982, le gouvernement
met en place un système de dérégu-
lation des prix des produits pétroliers
qui autorise l'industrie à répercuter
par JEAN-MARIE
CHEVALIER <*)
sur le marché Ultérieur l'évolution des
prix mondiaux : sur les six premiers
mois de 1982, l'effet dollar fait aug-
menter de 6 % la facture pétrolière.
La Corée paraît donc encore très
prisonnière du pétrole. Eh 1981,
celui-ci comptait pour 60 % du bilan
des énergies primaires. Un vaste pro-
gramme d'exploration a été entrepris
depuis quelques années, tant è l'inté-
rieur du pays, où la Korean Petro-
leum Development C° se propose
d'effectuer six forages en 1984,
1985, 1986, qu'à l’extérieur, en In-
donésie notamment, dans le cadre
d'un accord de trente ans passé en-
tre la Kodeco et Porta min a. Une
grande partie de ces travaux d’explo-
ration sont financés par l’Etat.
Les énergies non pétrolières
Malgré la très grande rigidité de
l'économie à l’égard du pétrole, il
convenait de développer aussi vira
que possible les énergies non pétro-
lières. La Corée dispose de faibles ré-
. serves de charbon. La production ne
couvre pas les besoins de consom-
mation du fait de l'absence de char-
bon à coke et de charbon vapeur. De-
puis le deuxième choc pétrolier, les
importations de charbon ont aug-
menté pour se substituer au fuel
dans les usages vapeur. La part du
charbon dans la production d’électri-
cité devrait ainsi passer de 8 % à
17% entre 1981 et à 1986.
Le potentiel hydraulique est égale-
ment limité. Son utilisation a peu
près complète pourrait porter sa
contribution à la production d* électri-
cité de 12 % à 13 % d'ici 1 986.
C'est donc vers le nucléaire que
les Coréens se sont tournés, dès le
début des années 70 avec la
construction d'une première centrale
Westinghouse de 580 MWé qui est
entrée en service en 1978 à Kori
Sept autres unités sont à l'heure ac-
tuelle en construction : l'une d'entre
elles utilise la technologie canadienne
(*) Economiste, membre de l’Agence
pour le développement de 1a coopération
en économie.
Candu (uranium naturel) : tes six au-
tres sont des centrales à eau légère
P WR Westinghouse. Quatre sont
construites par Westinghouse et Ge-
neral Electric (G.B.) sur les sites de
Kori et de Gyama, deux sont
construites par Framatome sur le site
d'Uljïn. Toutes ces unités doivent en-
trer en service entre 1 983 et 1 989.
Un appel d'offres international de-
vrait être lancé en 1983 pour la
construction de deux autres unités,
ce qui porterait à dix le nombre de
réacteurs en service en 1991 (contre
quatorze initialement prévus).
La contribution du nucléaire à
l'électricité devrait ainsi passer de
6 % en 1981 à 27 % en 1986. Il
.pourrait être de 41 % en 1991. Les
Coréens paraissent considérer qu'une
part de 40 % à 50 % constitue un
maximum au-delà duquel la dépen-
dance vis-à-vis du nucléaire serait
trop forte.
Ces chiffres nous amènent à une
production d'électricité remarquable-
ment diversifiée en .1 986 ; 35 % pé-
trole, 27 % nucléaire, 1 7 % charbon.
13 % hydraulique et' 8% gaz naturel
importé (à partir de 1985) d'Indoné-
sie. On mesure le chemin parcouru
depuis 1973.
Il convient enfin de souligner que
le deuxième choc pétrolier a donné
naissance à un pian très volontariste
d’économies d'énergie. Des circuits
de financement publics ont été mis
en place. On en attend des résultats
assez importants. Les industriels ont
parfaitement compris que les écono-
mies d'énergie étaient un enjeu ma-
jeur de compétitivité.
Les préoccupations énergétiques
coréennes rejoignent, dans bien des
cas, celles que nous avons en
France. De ce fart, de, multiples occa-
sions de coopération sont ouvertes.
C'est le cas en particulier du nu-
cléaire, industrie dans laquelle les
Coréens sont particulièrement atten-
tifs aux modalités de transfert de
technologie, des économies d'éner-
gie, de l'étude des potentialités ma-
rémotrices.
Le marché coréen est donc un er>-
jeu pour l'industrie et la technologie
françaises, une réelle volonté de di-
versifier (es fournisseurs existant à
Séoul.
Le difficile passage
à une économie autocentrée
r s é :
ment présentée comme te modèle
des nouveaux pays industriels.
par CHARLES-ALBERT
MICHÀLET {*}
Ses performances , jusqu en
" effet, de là
1980, permettent, ên __
placer au premier rang du pal-
marès deÉ économies à indus-
trialisation rapide : un taux de
croissance de 10 % par an durant
presque deux décennies ; un taux
de souS-emploi qui passe de
8J % en 1962 à 3£ % en 1979 ;
exportations - vers rament. La de- franc*»** »
mande domestique a, peu à peu, pns wïïîfiîEL?
le relais du marché mmdiaLL’nirÉ- mameUemcn! btaaxp*.
absolue. Entré tes gadgets superflus
et les. produits correspondant aux be-
soins essentiels, fl existe une marge à
reconquérir où la coopération entre
les N.P.L et des éco n omie» du
pourrait 4
un revenu par tête qui. pour la
même période, s'élève de 82 à
1.597 dollars.
Ces résultats sont considérés
par lés économistes comme la ré-
compensé méritée du bon élève
en économie internationale, les
succès obtenus par l'économie
coréenne étant interprétés
comme l'aboutissement normal
de l'application stricte de la
théorie des avantages compara-
tifs.
L A Corée du Sud a su. choisir
lès. spécialisations correspon-
dant à sa dotation en fac-
teurs, en l’ occurrence les industries
à forte intensité de main-d’œuvre, la
population active constituant sa res-
source principale. Simultanément,
ce pays est devenu F exemple type
des bienfaits du modèle de dévelop-
pement fondé sur la promotion des
exportations. Le groupe des quatre
- si Ton ajoute à la Corée, Singa-
pour, Hongkong et Taiwan — in-
carne désormais le bon exemple à
opposer aux « anciens » d'Amérique
latine qui, pour lutter contre la « dé-
pende ncia », s'essoufflent & mainte-
nir le schéma usé de la substitution
aux importations. A tel point que
certaines économies de cette région
du monde ont tenté, avec des succès
divers, de se mettre à f unisson des
nouveaux N.P.L ^nouveaux pays in-
dustrialisés). Mais par sa réussite
même; la Corée du Sud suscite la
peur. Elle fait peser sur les vieilles
économies du nord la • grande me-
nace industrielle » doublée d’un ré-
gime politique assez éloigné de la
démocratie parlementaire.
Ce sont vraisemblablement tous
gration intersectoricfie s’est ooesti-
• tuée. Lies industries parement expor-
tatrices ont vu leur part relative
diminuer. Là place des activités de
sous-traitance internationale est res-
. tée marginale. Le secteur dynamk
. que est désarmais formé par. des in-,
dustries développant conjointement
la production pour l'exportation et
‘ pour le marché Interne. En bref, la
Corée est en passe de mettre en
place un modèle « fordiste ». Elle
■ est sur le point de réussir le passage
réputé impossible d'une -économie
extravertie à une économie autocefr-
trée. Ce miracle n’est évidemment
pas dû a»; seul effet des forces du
marché, l'économie coré e nn e étant
planifiée La part du secteur public
est prépondérante, aussi bien dans
les secteurs industriels que dans
. ceux, de la banque et du crédit. Les
La Ocrée commence aussi à pren-
dre ose conscience aiguS des risques
entraînés par la poursuite d’une
croissance dépendante de la de-
mande mondiale, cela alors que la
crise se prcéqhgeJ' L'idée cFune coo-
pération programmée à m o y en et
long terme sûr un mode bilatéral
peut paraître plus rrésomttbie que la
concurrence à couteaux tirés, avec
les pays industrialisés dam la lqgi-
que actuelle d'un jen à somme i
Et cela
d'autant pfats que le oara-
tien de sa com p &i ti rite internatio-
nale. compte tenu dé sa spéciatira-
tian, exiger* le .ma intien «rus fmbfe
niveau de vie an risque de bloquer la
deman de interne et de déclencher
des tensions sociales très fonea. En-
fin, l’extrême' dépendance de la Co-
rée vïs-è-vîs da financement interna-
tional privé ne pourra pas «
investissements étrangers jouent on p er pét u er très longtemps, alors que
rôle mineur. . les banques iàternatiûaafcs sont en
train de réévaluer- drastiquement
A la recherche
Ai second souffle
ces facteurs qui ont joué pour l’écar-
ter de la liste des candidats aux ex-
périences de «développement, en
dépit, ou à cause, d’un « rating » qui
fut excellent il y a quelques années,
auprès de la communauté bancaire
internationale. Et si la réalité dû mo-
dèle coréen ne c o rrespondait pas
tout à fait aux idées reçues ? Er si la
Corée, n’étanc pas ce que l'on croit,
la notion de codéveloppement pou-
vait y rencontrer un écho 1
L’image que l’on se fait habituel-
lement de ce pays correspond à une
phase révolue de son histoire, qui
s'est achevée en 1973 (1). Depuis,
on a assisté à un retournement du
processus d’industrialisation vers le
marché intérieur. Jusqu'aux diffi-
cultés nées des tensions politiques et
sociales et de la taise mondiale, &
partir de 1979-1980, l’économie cô- '
réenne a réalisé une magnifique re-
montée des filières, de la val - ini-
tialement tourné vers les
Depuis 1980, la Corée est mam-
. festonnant -à la recherche d’un, se-
cond souffle. Confrontée à la stagna-
tion du commerce international, elle
cherche à consolider la reconquête
du marché intérieur et la diversifica-
tion de ses partenaires commer-
ciaux, les Etats-Unis et le Japon oc-
cupant toujours une position
prédominante. Pour ce faix*, die
tente de relancer les petites et
moyennes entreprises locales. Ce
sont elles qui créent de remploi et
qui forment un tissa industriel dense
rendant le pays moins dépèndant
d'une spécialisation internationale
«fine».
La Corée est en quête d’une tech-
nologie adaptée à - cette nouvelle
orientation que ses partenaires tradj-
- tunnels ne un fournissent apparem-
ment pas, on pas suffisamment. Le
développement de la consommatiota
Leurs risques-pays.
De ce fait, confrontée^ la pénurie
des prêts et à la difficulté de pousser
les exportations conctmcntiettBS, la
Corée devrait aceaaSk favorable-
ment l'idée d’ investisse me DU
con joints avec des firmes- étrangères
au sein .de litière» internationalisées.
Il ne s’âgrt pas de réintroduire sous
un actreba&Ilagc les modalités iaé-
gales dç la. sous-traitance, mat» pin-
têt de’ mettre en place on processus
productif de produits anciens a nou-
veaux. Ceux-ci pourraient être com-
mercialisés sur les marchés des deux
partenaires, mai» aussi sur des mar-
chés tien. Dons c ett e perspective,
l'expérience coréenne su les mar-
chés asiatiques serait extrêmement
utile . Un-a justement industriel pro-
E^cKx deux paysf car 3
renforcerait simultanément leurs ca-
pacités compétitives devenues asso-
ciées et nonpfes rivales.
Dorant la décennie qtri s'ouvre, le
domestique, lu. ««mue de. ta-
soms sociaux jusqu’à présent né- nSdc
gligés peuvent rendre le pays exrré- _ ^ aunes, dévelop-
pement sensible à f idée du pécs, vaêtrexesmseboéèstiQ^T^
«onSeBè conce p tion dsmodèfe de
êPfltijotPê rtt doa» se
et de procédés nouveaux ùc m dgvdop-
poncfauit pas forcément aux nonnes pçnient : ^gèneW aatocentré.
de consommation et de production
du grand allié américain. La dyna-
mique de la société de consomma-
tion des années glorieuses est sans
doute morte- En revanche, les nou-
velles normes que cherchent encore
en tâtonnant les pays industrialisés
. __ * ...
version périphérique du thème fran-
çais de la reconquête du marché in-
térieur. La .Corée à déjà esquissé ce
letoutnemeat stratégique.
L’idée de codévdqp p c mc iit qui
pourrait f«irmr un cadre pertinent
connu Père de l'opulence, mmsqui
sont sorties de Tère de là pauvreté 7* ' ‘ ' :
(•) Economiste., et membré""de — fi) cf. ftnodkote élude de Roland
r Agence pour le d&çétoppemcat de 3a Benaboo;:<in GEP1L r *La Carie da
coopération en économie.
Sud ou rjndMtria&atfQB planifiée ».
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d'une nouvelle croissance
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UN EFFORT IMPOSSIBLE A MENER SEUL
A là recherche
de nouveaux partenaires
par PARKSUNG-^SÂNG (*} : "
JUSQU’A présent» la technoto-: « de. biais de consommation dura
J gie étrangère a .été introduite
. en Corée beaucoup. plus gçApç,
an système d'achat de licences que
sons forme de JOM-^eraure^ Céttc
tendance a . commencé à. se renver-
ser. Le gouvernement coréen encou-
rage k$ transferts de tecbriâk«ie &
partir des pays avancés par arveâs
systènxsdincharkm. il est grand
temps pûür ia Corée et ia France de
renforcer leur coopération : dans le
domaine des transferts technologp
ques. De plus, ie goâvenieniait a an-
noncé récemment' s<m intention de
diversifier, dans tonte la mesure-da
possible, rorigine géographique des
technologies anponées -au coura de
la période couverte par le cinquième
plan qninqacnrtal (3982-1986), cl
cela, es vue de réduire sa farte dé-
pendance à l'égard du Japon et des
Etat-Unis-
Les milienx d'affaires coréens
sont bien informés des technologies
fr ança ises de peinte ainsi que de
celles utilisées par les petites et
moyennes entreprises. Us sont désir
reu de les introduire en Corée. Cer-
taines technologies françaises sont
déjà bien implantées dans le pays,
dans le secteur de l'-énergie nu-
cléaire notamment. Il faut noter, ce-
pendant, que les transferts de tech-
nologie française ont jusqu’ks été
limités à r énergie et aux équipe-
ments collectifs.
C’est la raison pour laquelle je
pense qu'un grand pas dmL encore
être fait, dans le domaine de la coo-
pération technique entre nos deux
pays et, à cet effet, des joint-
ventures franco-coréennes apparais-
sent extrêmement souhaitables pour
la production de biens d’équipement
et de. biais de consommation dura-
bles, en particulier, des appareils
électroniques tels que le V.TJL Le
V.T.R., fabriqué entièrement en
France, s’avère difficilement compé-
titif en nÙ8Ôn de sot prix élevé, alors
cme la Q née dépend actuellement
au Japon pour la technologie de fa-
brication du V.TJL Cela m’incite à
croire que certains produits de
consommation durables et des biens
' d’équipement fabriqués par la main-
d’œuvre coréenne avec la technolo-
gie française se, vendront bien, avec
des prix rdativemeni bon marché et
la- qualité la mriUenjre sur les mar-
ches tant intérieur que mondial. Je
suis persuadé que pour oes produits-
là," les débouchés ne manqueront
pas. La Corée est un grand marché
avec une population .de trente-huit
millions d’habitants. La- Chine popu-
laire, avec- le revirement graduel de
sa politique économique en faveur
des biens de consommation, devien-
dra un jour un débouché immense .
D’autres pays d’Asie du Sud-Est
sont toujours à la recherche de biens
compétitifs tant par leur prix que
par leur qualité.
La coopération technique franco-
- coréenne est bien partie, mais Q y a
encore de grandes potentialités à ex-
ploiter dans ce domaine. C’est aux
chefs d' e ntr epri se français et co-
réens qu’il appartient d’élaborer des
projets concrets de joint-ventures. Il
revient aux gouvernements de ces
deux pays de. créer un cEmatpro-
pice, notamment sous forme dmcâ-
tations fiscales ou autres.
(*) Président du KIET (Institut co-
réen de réconbmie industrielle et de h
technologie).
La Corée du Sud en chiffras
Soperfida :98853km 1 . ■
• ‘ Surfa» agricole utile j 23 X.
Poptiation : 38,1 nd&ons d'habi-
tants (1980V
• Population «ctM»:
14,5 minons. ... ■
■ Population employée : 13.7 mS-
Eons.
Dont agriculture. forlt, picha :
3436. minas. industries t.22.6 X.
services: 43.4 X.
Densité: 380 hairiuna au km*. \
Monnaie : «von, 1 dote •* 700 won*
«1981». -
PNB : 61.6 joü ton* de dotes
(1981).
• Agriculture, forftt, pèche: 18.8 96.
• Mnaat industrie* : 30,3 36.
'• Services : 50,9 36.
PNB par habitant (19811 :
lOSOdoUma.
Pdnôpeiet productions Cl 979).
• Agricoles:
Céréales : 8 mORons de tonnes
(5^i mB&ona pour larizl.
Pêche: 2,5 notions de tonnes,
m Industrielles :
Acier : 8 mi&one de tonnes
: Ornent : 10 nOons de tonnea.
Energie :4Q£ mUons de tap.
Commerce extérieur
La commerça extérieur l epi ie c nt e .
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!
Page 14 — LE MONDE — Samedi 9 octobre 1982
£t Wmfo
Les relations entre communistes et socialistes
M. Lionel Jospin, premier secrétaire du P.S-, a
invité les socialistes, jeudi 7 octobre, à « se battre
pour leur politique », en gardant à Pesprït que « per-
sonne ne se battra à leur place ». Cette façon de met-
tre l'accent sur les responsabilités qui incombent aux
sociafistes a pour effet de relativiser celles qui revien-
nent aux communistes dans le soutien de la politique
gouvernementale. Le premier secrétaire du P-S- tient
compte du fait que les orientations mises en œuvre
n'appartiennent pas en propre an P. CF., et il semble
admettre le droit de celui-ci à .nuancer son adhésion.
Encore faut-il, a souligné M. Jospin, que les commu-
nistes aient « une risioa globale » de cette politique
et évaluent avec réafisme ses chances de succès, en
n'oubliant pas quH pâtiraient de son échec autant
que le P-S-
Après la mise en garde du bureau exécutif du
P<S~, le premier secrétaire a montré qu'il entend,
comme les communistes eux-mêmes, dédramatiser le
différend survenu à propos 'du financement de la
Sécurité sociale. Les dirigeants du P.CF. cherchent
à mobiliser leurs militants en leur donnant ponr cible
les risques de déviation droitière qm menaceraient la
politique de la gauche. M. Jospin estime qne la meD-
leure réplique, pour 1e P-S-, consiste à mobiliser, tan
aussi, ses militants pour démontrer qne cette politi-
que est conforme à leurs engagements et qu’elle
ga rantit la réalisation de leur programme.
Cette attitude correspond aux expücâtioas de la
phase actuelle données par M. Mitterrand le 27 octo-
bre 1 Figeac. Un an après avoir trac» la perspective
du * sodaBsine à la française », le chef de l'Etat
avait indiqué que celui-ci « n’est pas sa bible ». En
d’autres termes, les mesures qu’impose la situation
doivent être rapportées i Tobjectif de réussite tiré
s'impose à la gauche.
Le P.CF-, qui avait mis le » sodatitme i la fran-
çaise » au centre de son congrès de lévrier, ne peut
renoncer à cè mot d'ordre. M. Chartes FHermao, qm,
dans Révolution, plaide pour la -soBdaiiti dam
faction », souligne qne c’est ainsi qu’a faut - «nj-
tnôre le socSaBsore à Ja française ». 11 y a do»e Ü
nuance, dont M. Jospin ne s’alarme pus. Le premier
secrétaire du P-S. s'en remet i Téprenve des faits.
.. . PATRICK JARREAU.
LA CAMPAGNE D'EXPLICATION DU P.S.
M. JOSPIN : « Le seul programme de la droite,
c'est le nôtre, pour le défaire »
M. Lionel Jospin a lancé, jeudi
7 octobre, au cours d’une conférence
de presse, la campagne de mobilisa-
tion et d'explication du parti socia-
liste pour soutenir la politique de la
gauche. « Nous pensons être à un
moment clé de notre aaction ». a
souligné le premier secrétaire du
P.S., avant d'ajouter : « Le succès
du plan économique et social du
gouvernement est un enjeu décisif
pour le pays. »
M. Jospin a expliqué que l’opinion
* hésite encore - et que l'interven-
tion du P.S. doit la conduire à se ral-
lier au programme gouvernemental.
> Si nous réussissons à convaincre
les acteurs de la vie économique de
s'engager dans le processus de dé-
sinflation actuel, ce sera peut-être
un tournant dans l'histoire écono-
mique du pays », a également dé-
claré M. Jospin, avant de préciser :
» Il s'agit d'opéner réellement la ré-
conciliation de la gauche et de l’éco-
nomie. •
«Ne pas hésiter
à rappeler l'héritage»
Le leader socialiste a ensuite in-
sisté sur la nécessité, pour les socia-
listes de corérer les arguments de
l'opposition. '■* Il y a besoin d'expli-
cation. a-t-il notamment ajouté. Il
faut être certes attentifs et critiques,
mais il nous faut aussi être offen-
sifs. Or c'est d'abord aux socialistes
de se battre pour leur politique.
Personne ne se battra à leur place.
» Pour ne battre, il faut d'abord -
montrer que les difficultés sont par-
tout dans le monde occidental, du
moins dans les pays de structures
comparables aux nôtres. Il faut
aussi démystifier le coup qu 'essaie
de nous faire la droite en présentant
la France comme un ilôt de diffi-
cultés qui seraient dû à la gestion
des socialistes, alors que ces diffi-
cultés existent partout. U faut enfin
ne pas hésiter à rappeler l'héritage
des nos prédécesseurs.
» Je suis en désaccord avec l'idée
qu’une telle attitude ne passe plus
dans l’opinion. Au contraire. La
droite a tendance â pratiquer un ter-
rorisme verbal qui vise à nous em-
pêcher de mettre en lumière l'héri-
tage. et elle voudrait nous faire
endosser cet héritage alors que nous
ne sommes au pouvoir que depuis
quinze mois. Jt rappelle d'ailleurs
que, pendant des années, la V* Ré-
publique n’a cessé de dénoncer les
tares de la IV* République au mé-
pris de vérités historiques. -
• Je trouve donc inacceptable que
cet homme-là puisse nous donner
des leçons de rigueur et de respon-
sabilité -, a ajouté M. Jospin, avant
de préciser : * Quant à M Barre, il a
conduit à certains égards une politi-
que de rigueur mais celle-ci était à
sens unique : il pratiquait l’austé-
rité antisociale. Il faut montrer au
contraire que notre politique est
équilibrée, car elle ne renonce pas à
la justice sociale. •
Enfin, M, Jospin a invité les socia-
listes à développer l'idée que l’atti-
tude de la droite • est purement né-
gative et destructrice ». • Le seul
programme de la droite, c’est le nô-
tre. pour le défaire », a-t-il conclu.
Interrogé sur les relations entre
socialistes et communistes et sur les
récentes déclarations de M. An-
dré Lajoinie, le premier secrétaire
du P.S. a souligné : » U ne faut pas
figer le débat. Il faut examiner les
propositions du P.C. pour leur va-
leur intrinsèque et en débattre avec
eux. Mais U est clair que le • y a
qu'à » ne peut pas fonctionner très
bien. Car il n'y a pas de solution mi-
racle et il faut donc dire au P.C. : il
faut avoir une vision globale des
choses. Il faut montrer aux commu-
nistes qu'il faut juger la globalité
de la politique et de ses chances de
succès et surtout leur rappeler que
l’alternative sera entre la gauche et
la droite et non entre la gauche et la
gauche ».
«Les rentes de situation
ne sont pas bonnes»
Au chapitre de l'héritage, le pre-
mier secrétaire du P.S. a incité les
socialistes à rappeler que la politi-
que conduite par M. Jacques Chirac
entre 1974 et 1976 a été * catastro-
phique » car il y a eu de la part de
celui qui était alors premier ministre
- un refus de prendre en compte les
réalités ».
Une délégation du P.S. se rendra
en Union soviétique en décembre
M. Jacques Huntzinger. secré-
taire national adjoint du P.S..
chargé des relations internationales,
a annoncé, jeudi 7 octobre, la reprise
prochaine du dialogue entre les so-
cialistes français et le parti commu--
niste d’Unïon soviétique, après une
suspension d’un an. due aux événe-
ments de Pologne. • Ce dialogue est
une nécessité politique et ne doit
pas être le monopole des autres for-
mations de la socïal-démocratie ». a
déclaré â (a presse, M. Huntzinger.
U a souligné que, après l'éviction. du
S.P.D. du pouvoir, à Bonn, le P.S.
français devient le > plus important
parti au pouvoir » au sein de l'inter-
nationale socialiste et que cette si-
tuation lui confère des « responsabi-
lités nouvelles ».
M. Huntzinger a annoncé qu’une
délégation du P.S. assistera, le
21 décembre prochain, aux cérémo-
nies organisées à l'occasion du
soixantième anniversaire de la fon-
dation de l'Etat soviétique, il a indi-
qué que les entretiens entre les re-
présentants des deux partis
porteront, principalement, sur la
- la sécurité et le désarmement », 5
propos desquels des - divergences ».
a-t-il dit, existent entre les deux for-
mations.
M. Huntzinger a indiqué, en ou-
tre. que le P_S. va poursuivre sa poli-
tique de contacts ou Proche-Orient,
en Amérique latine, en Europe de
l’Est et en Afrique. Une délégation
sc rendra en Egypte, le 6 novembre,
pour prendre contact avec les res-
ponsables politiques de ce pays,
quelques semaines avant la visite
que doit y Faire M. Mitterrand.
M. Lionel Jospin, premier secré-
taire du P.S., envisage, d’autre part,
de se rendre dans plusieurs pays
d’Afrique. L'Internationale socia-
liste pourrait organiser un congrès
sur l'Afrique australe, en mai 1983.
selon lui, du ressort des fédérations
des partis, mais fl a ajouté : « Cet
homme [M. FiszbinJ a pris sa part
de la victoire de 1981. C'est un
homme qui s’est toujours situé à
gauche et qui a joué un rôle en fa-
veur de l'union. Je ne voudrais pas
qu’il en soit aujourd’hui victime. »
Interrogé également sur la ré-
cente polémique qui a opposé, au
sein des instances dirigeantes du
parti. M. Jean Poperen aux repré-
sentants du CERES et du courant
Rocard, M. Jospin a répondu : • Ce
qui est valable pour les commu-
nistes l’est aussi pour les socia-
listes : nous sommes engagés pour
le moment dans une vaste campagne
autour de la politique gouverne-
mentale. Cela dit. s'il faut un débat
politique il aura lieu. Mais il ne
faut pas qu’il y ait des imputations
réciproques. J'affirme que. s’il y a
des problèmes d'hommes, j’en fais
mon affaire, car il faut que la direc-
tion du P.S. fonctionne de façon
saine. »
Au cours de cette conférence de
presse, M. Jospin a également, briè-
vement, évoqué la question du pou-
voir d’achat — il souhaite que le ni-
veau de vie des salariés faibles et
moyens, qu’il situe jusqu’à
S 000 francs par mois, soit maintenu
- ainsi que les problèmes de sécu-
rité. A cet égard, il s’est dit
« frappé » de voir que le maire de
Paris n'a conduit, selon lui. dans la
capitale « aucun travail de préven-
tion ». U a réaffirmé que, selon les
socialistes, il faut agir sur les ques-
tions de sécurité à la fois par la ré-
pression et par la prévention.
M. Fiterman : la solidarité dans faction gouvernementale
est conformée ma sensibilité communiste
M. Charles Fiterman, ministre
d’Etat, ministre des transports,
membre du secrétariat du comité
central du P.C.F., souligne dans une
interview que publie l'hebdomadaire
communiste Révolution, daté 8-
14 octobre, que b gestion gouverne-
mentale s'emploie à » tout faire
pour tirer parti des possibilités nou-
velles de progresser vers l'améliora-
tion de la situation des gens et du
pays - et qu'elle ne s'est pas orientée
vers la » gestion de la crise ». au
sens que l'on donne à cette expres-
sion. »
• Si nous avions géré la crise.
ajoute M. Fiterman. nous irions al-
lègrement vers le trois millionième
chômeur, voyez l’Angleterre ; l’in-
flation tournerait autour de 15 % ;
on continuerait la politique de dé-
clin de notre potentiel économique.
Dans mon secteur, on réduirait les
effectifs ; on rétrécirait le service
public ; on aggraverai ^ les condi-
tions de travail. Nous avons fait des
pas dans la direction opposée, la
bonne direction. Ces pas sont encore
partiels, limités. Certes, il s'agit
donc de continuer. Avec d’autant
plus de détermination, d’obstination
qu’il y a la gravité de la crise, le
poids de l’environnement internatio-
nal. les dégâts accumulés au long
des armées. les pressions qui s’exer-
cent. »
A ceux qui estiment que l’on veut
aller trop vite et trop loin, le minis-
tre répond : • La gest ion de la droite
a enfoncé le pays dans l’ornière.
Nous essayons de . l’en arracher.
Ceux dont vous parlez tirent argu-
ment du fait que la boue nous colle
encore aux jambes pour nous de-
mander de replonger... dans le bour-
bier. Raisonnement de Gribouille.
. Raisonnement politicien , parce
qu'en agissant ainsi nous leur don-
nerions raison — * à titre, pos-
thume » et — les mêmes causes. pro-
duisant les mêmes effets — nous
nous préparerions la.même déconve-
nue. »
Le ministre des transports juge b
situation présente différente de celle
de b libération ( » Il ne s'agit pas de
travailler plus, mais mieux ». dit-
il). mais il ajoute que les deux dé-
marches du P.C.F., celle qu’il avait
adoptée en 1946 et celle d’au-
jcnirdh’hw, ont » quelque chose de
commun, c’est le sens des responsa-
bles nationales». M. Fiterman
souligne, d’autre part, qne les règles
de Faction gouvernementale autori-
sent la contribution au débat dans
l’élaboration des décisions. Je m’ef-
force d'apporter cette contribution.
déc lare -t-iL Naturellement. le mo-
ment venu, le premier ministre ou te
président de la République tran-
chent. On sait que la Constitution
leur donne, le pouvoir de décider.
* un pouvoir d’arbitrage ». comme
on diL Ensuite, doit prévaloir. la so-
lidarité dans Faction. Il s’agit pour
moi. comme pour lés autres minis-
tres. en prenant en compte le respect
nécessaire de ces règles, de me dé-
terminer en fonction d’une apprécia-
tion globale de ce qui est fait, de
l’évolution des choses et de mes pro-
pres possibilités d’action.
Les communistes ont vocation à
construire, à gérer, à gouverner, et
pas seuls, dans F union avec taus
ceux qui sont intéressés et néces-
saires a a service du progrès.
Construire ainsi une société nou-
velle. le socialisme à la française,
c'est même tout te sens d leur com-
bat. » ■
Révolution, qui renouvelle sa for-
mule, afin d'être, selon M. Guy Her-
mierson directeur. - au plus près de
■l’actualité», accompagne l’inter-
view du ministre des transports d'un
large - bandeau » sur dcuxpegts :
« Charles Fiterman. homme d’Etat
et militant ». Ce numéro de lance-
ment de b nouvelle formule de
l'hebdomadaire a été tiré à cent cin-
quante mille exemplaires.
» Se comporter ainsi est tout à
fait coif orme à ma sensibilité com-
muniste, ajoute-t-il. On a trop sou-
vent présenté, et on présente encore,
les communistes comme de. stricts
contestataires,, d’étemels opposants.
du » tout blanc ou
des champions du » tout blanc ou
tout mûr». C’est une caricature.
UN COMITÉ CJMTRAL DU (LP.R.
SUR LA t RÉGRESSION
SOCIALE»
. Le prochain comité central du
R.P.R.. Je 20 novembre à Paris, sera
exception ne lie ment ouvert à la
presse et consacré à « F examen de
la situation économique, de la ré-
gression sociale et des problèmes
des entreprises ».
M. Bernard Pons, s e c ré taire géné-
ral du mouvement, a précisé U est
temps de mettre le projecteur sur la
poursuite de la dégradation écono-
mique a sur la régre ssi on sociale. Il
est paradoxal que le P.CF. essaie
de récupérer un mécontentement
dont il doit assumer Fentiire res-
ponsabilité. »
M. Pons a annoncé le lancement â
1er fin du mois par le R.P.R: d'une
* grande souscription nationale »
Interroge sur le souhait exprimé
par M. Georges Marchais de voir
des listes d'union se constituer en
vue des élections municipales autour
des maires sortants, M. Jospin a ré-
pondu : « Nous ne pouvons pa srete-
nir cette idée. Les rentes de situa-
tion ne sont pas bonnes en économie.
Elles le sont encore moins en démo-
cratie (...). Nos positions sont a
priori que partout où nos candidats
sont passés, lors de récents scrutins,
devant les élus communistes, ils de-
vront conduire les listes d’union.
Sauf exceptions dont nous discute-
rons avec nos partenaires. Là où ce
n’est pas le cas. Les socialistes n’ont
pas à revendiquer la tête de liste,
sauf, là encore, situation exception-
nelle. »
Après avoir précisé qu'il serait
iui-méme candidat aux élections
municipales dans le dix-huitième ar-
rondissement de Paris, M. Jospin a
souhaité que les listes d’union — qui
sont - une tradition très ancienne »
dans b capitale - soient • élar-
gies ».
Cet élargissement va-t-il jusqu’à
inclure M. Henri Fiszbin et ses amis,
lui a-t-on demandé ? M- Jospin n'a
pas voulu trancher un débat qui est.
M. Huntzinger a annoncé, d’autre
paru que sc tiendra, à Paris, les 12
et 1 3 novembre prochain, le congrès
de l'Union des partis socialistes eu-
ropéens (regroupant les partis socia-
listes, des dix pays membres de b
C.E.E.);. en vue de préparer la
conférence de 1* Internationale socia-
liste. prévue pour avril 1983, à Syd-
ney (Australie). Celte conférence
devra, notamment, désigner le prési-
dent du mouvement pour les deux
prochaines années, le titulaire de
ceie fonction étanu actuellement,
M.Willy Brandi (S.P.D.) .
Au Palais-Bourbon
Semaine sans joie pour la majorité
U y a des jours, des semaines
comme ça : personne n’est
content. Trois exemples, trois su-
jets de mécontentement : la nomi-
nation des parlementaires dans les
conseils d’administration des so-
ciétés nationales de radio et de té-
lévision, le projet de loi visant à ef-
facer par une amnistie totale les
dernières séquelles de la guerre
d’Algérie, b réforme de l’Ecole na-
tionale d'administration —
C'était simple, et puis c'est de-
venu compliqué : au départ il y a
seize postes' à pourvoir dans les
conseils d'administration des so-
ciétés nationales de r audio-visuel.
Huit pour f Assemblée, huit pour 1 te
Sénat. A r Assemblée, le groupe
socialiste avait fait ses comptes
(voir le Monde du 1* octobre) :
cinq pour le P.S., un seul pour le
P.C.. un pour l'U.O.F., un pour le
R.P.R.
Evidemment, le groupe commu-
niste n'était pas très contant.
M. Hage (P.C.) n'était même pas
content du tout Titulaire jusqu'à
présent du siège à Antenne 2, il se
voit -proposer celui de TF. 1. parce
que M. Joxe, présider^ du groupe
socialiste, ne serait pas mécontent 1
de parier un peu avec M. Des-
graupes, P.-0.6. d' Antenne 2. On
le sait : ce que M. Joxe veut, il
râura...
Donc deux sièges pour l’opposi-
; -rtipn. Pour les socialistes, le calcul
'n'est 'valable que si. au Sénat, la
gauche obtient trois des hurt sièges
à pourvoir, ce qui est une assez
bonne application de b représenta-
tion proportionnelle entre majorité
et opposition de la Hauts Assem-
blée. Malheureusement, les séna-
teurs ne cafcutenr pas de la même
façon : six sièges à b droite, deux
sièges à la gauche. Plus exacte-
ment. deux sièges pour les socia-
listes. Plus précisément, deux
sièges attribués nommément à
MM, Jacques Carat et Jutes Faigt.
Ce n'est pas, de la pan de b droite
du Sénat, un souhait, mais un dik-
tat I Rien ne va. plus.. .
« Comment I non seulement ils
ne . nous laissent que deux sièges,
mais en plus ils veulent choisir
leurs titulaires I» Les socialistes ne
sont pas contents du tout. Quant
aux communistes... Bref, la nomi-
nation des parlementaires dans Iss
conseils d'administration, qui de-
vait être rendue publique jeudi
7 octobre, ne le sera que jeudi 14.
Les dtoses étant ce qu’elles
sont, il fallait "attendre le retour de
M. Joxe, qui se trouvait en
U.R.S.S. avec une délégation par-
lementaire. Abrégeant son séjour,
M. Joxe est revenu... jeudi 7 octo-
bre, à l'Assemblée nationale (les
entretiens avec M. Ponomarev
étaient terminés). Il s’est entrete n u
avec les responsables du groupe
communiste.
M. Joxe comprend bien leur mé-
contentement Il est même d'ac-
cord pour leur accorder un
. deuxième siège, mais où le pren-
dre ? Et pus, autant Je nom de
M. Faigt né pose pas de problème,
autant M. Carat -en soulève... De
toute façon, c’est une question de
principe : pas de diktat I II y a bien
un moyen : en rétorsion, prendre
un siège â T opposition de l’Assem-
blée et l'offrir au P.C. Quel em-
barras ! Enfin, les négociations se
poursuivent...
Lèse séquelles i
de la guerre d'Algérie
Les < séquelles » de te guerre
d’Algérie ? C'est que... ce sont de
grosses « séquelle », les huit « of-
ficiers généraux qui avaient conduit
le combat de f Algérie française
contre le général de Gaulle »...
(Voir le Mpdda . du 30 septembre).
Disons-îé. 3' d agît . de « passer
l’éponge V jwir. les agissements
d'e officiers iétorts » , d’officiers
qüj ont. pris tes armes contre te
gouvernement de la République.
Cest cela qui provoque le « mé-
- cont e ntement » des députés com-
muréstesar de nombreux député s
socialtstes - Le groupe communiste
ne votera pas le projet du gouver-
nement, si celui-ci n'est pas
amendé. Dans trois directions : pas
de réintégration ni de reconstitu-
tion de carrière pour les officiers
généraux « putchistes s ; pas
d’amnistie pour tes s crimes de
sang » ; parité d’amnistie pour tes
condamnés au moment de la
guerre d’Indochine.
Au groupe socialiste, te - mau-
vais — sujet de mécontentement,
c'est M. Courtière. Le secrétaire
d'Etat chargé des - rapatriés est
venu, mardi 5 octobre, devant les
députés socialistes pour défendre
son projet il aurait mieux fait de
s'abstenir... C est que M. Courriers
se sent des talents d'historien. : 3
réécrit l'histoire à sa façon. C'est
du moins te sentiment des député
socialistes. Plein de bonne volonté,
1e secrétaire d'Etat a expliqué que
ces s soldats perdus « avaient, en
quelque sorte, des excuses, parce
qu'ils croyaient en ce qu'ils, fai-
saient, et qu’ils étaient confrontés
à. isi pouvoir autoritaire. Bref, B fal-
lait passer l'éponge. - -
diterire s’est exprimé en termes
vifs, mais contradictoires. Les plus
ulcérés estiment que M. Courtière
a dit très exactement ce qu'i)
pense, et que c'est passablement
inquiétant. Les plus conciliants
sont prêts à tout « effacer » -
comme, apparemment, tous tes
membres du gouvernement, —
mais jugent que l'augmentation du
secrétaire d'Etat est inacceptable, -
et qu'a faut te faire savoir.
Le groupe sociafîste votera te
texte du gouvernement. Mais 3 hé-
site encore sur la manière d'expri-
mer son mécont e n t ement : un seul
porte-parole qui prononcerait une
intervention « musclé » ? Aucune
intervention ? La réflexion se pour-
suit...
La < troisiëme voi et
d«rENA,v:
catégories C et D powaiant sa
préeanreer eu conooore de ta < troi-
sième vote». Le second ajoutait
tes fonctionnaires de la catégo-
rie B. (C'est-à-dire tes enseignants
et notamment, tes instituteurs).
M. Le Pore se. récriait : tes
amendements étaient sûrement in-
constitutionnels, et ils boulever-
saient la logique et 1a cohérence du
texte.
Suspension de séance, négocia-,
tions :-tes sociafistes, ébranlés par
tes arguments du ministre, étaient
pourtant, sûrs de teur bon droit :
« Matignon >, au coure d'un 'co-
mité interministériels, avait donné
son accord. Pas du tout, répondait
M. Le Pors, au coure d'un entretien
- postérieur à la réunion intemv-
nistéfialte donc - te premier minis-
tre m'a donné raison. Entre-temps,
un représentant du premier minis-
tre (un autre...} était arrivé. A-t-fi
manqué de conviction, ML Le Pore
fa-t-â emporté au «bluffa, tou-
jours est-3 que, le débat reprenant,
tes amendements étaient, l'un re-
tiré, l'autre rep ou ssé. Apparem-
ment, Matignon . était vraiment
d'accord avec les amendeme nt s du
groupe sotiafate...
Dès lors, que faire ? Réintro-
duira les amendements en
deuxieme tectum ? En principe,
c'est ce qui se fera.- plus tard.
Avec te budget, tes députés n'au-
ront pas f occasion de reefiseuter
..de ta réforme de _f*ENA avant fin
décembre: D'ici À, une nouvelle
réuréon intarministériefle, un nouvel
C'était dans la nuft'àemarcfiB h
mercredi 6 octobre : M. Le Pore,
< hiinistre'(ÿnigfr’dé''ta''fbncti5n pu-
j^e^desréfbm^adnBnistfa- >1OTIBIIlf
tm^défeneferit «xi.-^prçjot sur Ja- àrtütrage auront eu fieu,
reforme du -recrutement de l’QIA. .
La « troisième voie», que créée te- somn } e ^ G mécontente-
profat; permettra jàf dés membres nrMMrts - tes socwfastes ne sont pas
d' assoeîàlKÂrisj V. ^organisations ' “"S* U Pors «
mutualistes, à dés syndicalistes et. présentams ^ P nwn,ef "wwtre, et
des élus-. locaux d'entrer par la pe-
rte porte, dans ta prestigieuse
«cote. Les élèves, eux. entrent par
le concours externe, tes fonction-
naires, par te concours- interne. Le
débat se déroulait normalement.
Dans rhémjcycte,' te représentant
du cabinet du premier ministre voû-
tait, à tout hasard.-
Mais te débat s'éternisait. A mi-
nuit, te. représentant de J 'hôtel Ma-
tignon avait sommeil... Il est efté se r ,
coucher. Erreur ! A deux heures du
matin, c’était l'Incident : les socia-
listes proposaient deux amende- .'
mente plus que délicats. La pre-
mier, accepté per la commission.'
prévoyait que les fonctionnaires de --
s’ils ont gâtai de cause. M. La Pors
ne serti pas. content du tout. Le
premier nûrxstre esfr-4 contant de
cette histoire ?
Enfin, à F avenir, .tout devrait
rentrer dans l'ordre. Dorénavant en
effet.- le cabjhen de M. Mauroy dé-
pêchera un représentant dans tous
les .débats, durant toutes les
séances de nufL » boire du café,
voBè' nxai'. Cette, décision a pris
effet depiàs lundi 4 octobre. » y a
eu. dans te passé, trop de bavures
dans tes mations entre P.S. et te
gouvernement. Mardi soir , c’était
ta dernière, promis F
. Alors, ««fin contents ?
LAURENT ZECCHINL
U-
la
V
Le MUlMLJb - bamedi 3 octobre 1HBZ - rage
; 4
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*' *ir?; . _i S». k> _ ,
"■* 1 : iQiû
UStc
travaux de B'Assemblée nationale
' -- • : : ."I^V
0 la répresskw de la poHu-
tionmarme
L’Asscmblcc - nationale a adopté,
le jeudi 7 octobre, deux projets de
loi relatifs à là pollution marine. Le
premier a pour objet de réprimer la.
pollution par les hydrocarbures.
Deux propositions de loi - Tune de
M. Laurioi (R.PJL, Yve&nes), l'au-
tre de M. Duroméa (P.C., Seine-
Maritime) - étaient jointes & la dis-
cussion de ce texte qui répond
notamment au souci de mettre le
droit interne en conformité avec la
convention internationale du 2 no-
vembre 1973, dite convention Mar-
pol,- qui -devrait entrer en vigueur .à
la fin de 1983.
- Les dispositions essentielles de ce'
texte sont les.suiyamés : les incrimi-
nations pour rejets’ interdits sont re-
définies : tous les navires seront dé-
sormais concernés, y compris ceux
de petit tonnage, ainsi que les plates-
formes d'exploitation en mer. Les
rejets sont totalement interdits dans
les - zones spéciales », sauf aux na-
vires de moins de 400 tonneaux ; les
navires autorisés à procéder à des re-
jets devront' être équipés d’un sys-
tème de surveillance continue. Pour •
les navires de plus de 400 tonneaux
autres que les gros pétroliers, lé rejet
ne peut en aucun cas avoir lien &
moins de 12 milles marins de la côte
la plus proche. D’autre part, le pro-
jet procède à une différenciation
plus précise en fonction de la taille
des navires rejetant des hydrocar-
bures en mer, en créant une troi-
sième catégorie, celle des bateaux
dont la jauge est inférieure &
400 tonneaux. L'incrimination s’ap-
pliquant ^aussï bien à la faute inexcu-
sable qu’à la simple négligence, im-
prudence ou inobservation des lois et
règlements, est conservée. Enfin, le
texte allège les sanctions applicables
à l’encontre des qapitames de navire.
Pour les navires de gros tonnage,
par exemple, la peine d'emprisonne-
ment, qui allai t de un à cinq ans en
cas de première infraction, est rame-
née de trois mois à deux' ans, avec
doublement en cas de récidive.
L’amende, qui se situait dans une
fourchette allant de S00 000 à S mil-
lions de francs, est ramenée à nue
fourchette de 100 000 à 1 million de
francs.
Dans la discussion des articles,
l'Assemblée a notamment adopté les
précisions ou modifications sui-
vantes : en cas de rejet effectué par
des chalands ou -par des engins re-
- morqués ou poussés, la responsabi-
lité incombera au responsable de la
conduite et oon à te. personne se
trouvant à bord ; la loi s’appliquera
à ressemble des navires étrangers,
• même s'ils sont immatriculés dans
un Etat mm signataire delà conven-
tion Marpol.
D'autre part, sans préjudice des
peines prévues en cas d'infraction
aux régies sur les rejets, • l Impru-
dence, ta négligence ou /'inobserva-
tion dès lois et règlements ayant .
pour conséquence un accident de la
mer (...) est punissable en la per-
sonne du capitaine ou du responsa-
ble de là conduite ou de l'exploita-
tion qui a provoqué un tel accident
ou n'a pas pris les mesures néces-
saires pour l'éviter, lorsque cet acci-
dent a entraîné une pollution des
eaux territoriales, des eaux inté-
rieures ou des voies navigables
jusqu’à la limite de la navigation
maritime ».
Les dispositions relatives aux
sanctions ne seront pas applicables
« aux navires, plates-formes et en-
gins maritimes ou fluviaux de toute
nature appartenant à la marine na-
tionale, aux services de police ou de
gendarmerie . à l'administration des
douanes, â l'administration des af-
faires maritimes ou. d'une manière
générale, à tout navire d'Etat utilisé
à des opérations de police ou de ser-
vice public en mer ». Elles seront, en
revanche, applicables aux navires de
guerre étrangers.
Le tribunal pourra décider,
compte tenu des circonstances et,
notamment, des conditions de tra-
vail de l’intéressé, que le paiement
des amendes prononcées à rencontre
du capitaine bu du re s ponsable à
bord sera, en totalité Ou en partie, à
la charge de' l'exploitant ou du pro-
priétaire. à la condition que celui-ci
ait été rité~à l'audience afin de faire
valoir ses moyens de défense.
M. Le Pensec, ministre de ia mer,
s’en étant remis à la » sagesse » de
l’Assemblée - après avoir néanmoins
~ fait état d’un risque d’inconstitution-
nalité, - l'Assemblée a adopté un
amendement de M. Laurid rendant
applicable la loi aux territoires
doutre-mer.
Le second projet modifie l'arti-
cle 16 de la loi du 7 juillet 1976 sur
la prévention de la pollution marine
en étendant le droit d'intervention
du préfet maritime ou du préfet du
département, dans les cas où le na-
vire se trouve échoué sur un rivage
on accidenté dans des zones por-
tuaires. D'autre part, pour la mise
en œuvre du droit d’intervention, il
est reconnu aux autorités compé-
tentes un droit de réquisition des
personnes et des biens en cas d’acci-
dent entraînant une pollution.
Pofee des
Unes
L’Assemblée a également adopté le
projet de loi, adopté par le Sénat,
modifiant ta loi du 24 novem-
bre 1961 relative à la police des
épaves maritimes. Ce texte a pour
objet d'ouvrir à l'administration ia
possibilité d'intervenir - dans tous
les cas - à l'encontre des épaves dan-
gereuses. La législation actuelle ne
permet - en effet - cette intervention
qu’en cas d’épave présentant un dan-
ger pour la navigation ou pour la pê-
che. Désormais, l'intervention
pourra viser une épave dangereuse
pour l'environnement. L'Etat pourra
procéder à son profit à la vente
d’une épave qui n’aurait pas été re-
vendiquée par son proprietaire dans
les delais prescrits (trois mois).
D’autre part, lorsque répave re-
monte à plus de cinq ans, son pro-
priétaire pourra être déchu de ses
droits.
0 Suppression du secteur
privé dans les hôpitaux
L’Assemblée nationale a adopté,
en troisième lecture, le projet de loi
abrogeant l'article L 680 du code de
la santé publique relatif aux acti-
vités de secteur privé dans les éta-
blissements d’hospitalisation publi-
que. Le Sénat ayant rejeté une
nouvelle fois ce texte en deuxième
lecture, les députés n’ont apporté
aucune modification importante par
rapport à celui qui avait été adopté
en deuxième lecture. Outre la fa-
culté pour les médecins exerçant
déjà une activité de clientèle privée
au sein du service public hospitalier
de poursuivre celle-ci jusqu’au 31
décembre 1 982. le projet prévoit que
les médecins désireux d’organiser
une telle activité (à condition que
cette organisation ne comporte pas
de réservation de lits pour leur clien-
tèle personnelle) devront faire leur
choix avant le 31 décembre 1983. Ils
ne pourront, de toute façon, poursui-
vre cette activité que jusqu’au 31
décembre 1986.
0 Le droit de grève dans ia
fonction publique
L’Assemblée nationale a adopté,
en troisième lecture, le projet de loi
relatif aux retenues pour absence de
service fait (exercice du droit de
grève dans la fonction publique).
Les députés ont adopté le texte de la
co mmissi on mixte paritaire qui ne
remet pas en cause les dispositions
essentielles du texte tel que l’Assem-
blée Pavait adopté en deuxième lec-
ture. Suivant le point de vue de
M. Forai (P.S., territoire de Bel-
fort), président de la commission
des lois, l’Assemblée s'est opposée à
la suppression d'une disposition, que
souhaite M. Le Pors, ministre
chargé de la fonction publique et
des réformes administratives, aux
termes de laquelle « pendant la du-
rée du préavis les parties intéressées
sont tenues de négocier ». Le minis-
tre a estimé qu’une telle indication
confère au préavis une • fonction
opérationnelle excessive •. M. Fomi
a justifié son opposition en expli-
quant qu’il n’est pas si fréquent que
députés et sénateurs se mettent d'ac-
cord sur un texte commun.
0 Les obligations comptable s
des commerçants
L' Assemblée nationale a adopté à
l’unanimité (1), le projet de loi rela-
tif à la mise en harmonie des obliga-
tions comptables des commerçants
et de certaines sociétés avec la qua-
trième directive adoptée par le
Conseil des Communautés euro-
péennes, le 25 juillet 1978.
Ce texte apporte plusieurs modifi-
cations au code du commerce en
précisant les règles qui seront appli-
cables à tous les commerçants, per-
sonnes physiques ou sociétés ayant
cette qualité. Ce - tronc commun »
de dispositions définit la nature des
obligations comptables normales,
c’cst-à-dirc : enregistrer tout mouve-
ment affectant le patrimoine de l’en-
treprise (comptabilité générale) ;
s'assurer périodiquement de l’exis-
tence et de la valeur des éléments
actifs et passifs qui le composent
(l’inventaire) : établir des comptes
annuels en conformité avec les impé-
ratifs traditionnels (régularité et sin-
cérité) et avec l’objectif de
- l’image fidèle - de la situation de
la société. Ces comptes annuels sont
le bilan, - le compte de résultat »
(fusion du compte d’exploitation et
du compte de pertes et profits) et
l’annexe. Le projet modifie égale-
ment la loi du 24 juillet 1966 sur les
sociétés commerciales, en introdui-
sant de nouvelles règles concernant
les méthodes d’établissement des
comptes, les principes applicables à
leur présentation annuelle ainsi que
les règles d'évaluation.
Tout en reconnaissant que le texte
apporte cer tains aménagements né-
cessaires, le rapporteur de ia com-
mission des lois, M. Bourguignon
(P.S., Seine-Maritime), a insisté sur
les • limites ». les « lacunes - et le
caractère « incomplet - de la ré-
forme. Ce constat est partagé par
MM. Millon (U.D.F., Ain) et Lau-
riol (R.P.R., Yvelines). Dans la dis-
cussion des articles, l’Assemblée a
adopté plusieurs amendements de la
commission qui, selon M. Bourgui-
gnon, tendent à corriger les imper-
fections du texte.
(1) A l*un«nimit£, si l'on peut dire...
Au moment du vote, seuls M. Millon et
quelques députés socialistes étaient pré-
sents dans l'hémicycle.
H* 506-387
l’Arche
Mensrei Os «nüisa» Jnœçss
Exclusif ï
LIONEL JOSPIN :
• Le P.S.
n’a pas changé.. *
ALGÉRIE
20 ANS APRÈS
(aatnin spécial)
Le mois politique
et littéraire
(En vente dans les drugstores
et an Journal. M. rue George?-
Berger. 75011 Paris). Le X* 30 P.
Abonnement : 130 F an.
La dernière interview
de Nahtim Goldmann
QUESTIONS DIVERSES
AU SÉNAT
Le Sénat a repris, le jeudi 7 octo-
bre, le cycle de » questions au gou-
vernement - f lire page 32 l'exposé
de M. Mauroy sur la politique éco-
nomique et sociale).
M. Fiierman, ministre des trans-
ports. indique à M. Legrand (Gau-
che dëm., Loire-Atlantique) que
l’ Aérospatiale n'est pas responsable
du retard dans la fabrication des
nouveaux Airbus. - C'est, dit-il. la
General Motors qui a pris du retard
dans la livraison du nouveau mo-
teur CF 6-80 C qui doit équiper ces
avions. »
M. Savary, ministre de l'éduca-
tion nationale, annonce que les prési-
dents d’université auront connais-
sance dès vendredi S octobre du
projet de loi sur les enseignements
supérieurs.
A M. Carous (R.P.R.. Nord), qui
proteste notamment contre la date
d'inculpation de M. André Audinot.
directeur du Figaro (le dernier jour
de l’intersession parlementaire).
M. Badinter, garde des sceaux, ré-
plique : - Le justiciable a été convo-
qué le 26 août. Ce genre de convoca-
tion est adressé une semaine à
l’avance. D'après mes souvenirs
d’avocat, il me semble qu’une
convocation pour le 26 août n’a rien
d'inhabituel, et au surplus à celte
date la majorité des Parisiens sont
de retour à leur bureau. Au reste,
tout justiciable est à la disposition
de la justice à la date que le juge
choisit. Celui-ci. en l'occurrence, a
eu la courtoisie d’accepter un chan-
gement de date. Utiliser ce geste de
courtoisie pour dire à présent que
M. Audinot a été inculpé à la veille
de la rentrée parlementaire me pa-
rait donc excessif. ( r . i Si l’on avait
voulu échapper à l'ihtmunité parle-
mentaire. on pouvait utiliser le pre-
mier trimestre 1982. *
- M. Pasqua (RIP.R.. Hauts-
de-Seine) : - Pourquoi ne l'avez-
vous pas fait ? -
- Le garde des sceaux : - Mon-
sieur Pasqua, votre propos me stu-
péfie : il s'agir d'un magistrat du
siège ! C'est presque une atteinte à
la dignité de la magistrature. •
NOUVELLE AUDI ÎOO.
LA VOITURE DE SERIE
LA PLUS AERODYNAMIQUE
DUMONDE.
La nouvelle Audi 100, c’est avant tout une ligne à
couper le souffle.
Son coefficient de pénétration dans Tair (ex) de 0,30,
un retord, laisse derri&e lui bien des voitures de sport
réputées pour leurs lignes aérodynamiques.
Cens forme, résultat de longues études en soufflerie;
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en vitesse de pointe (sur circuit), et de passer de 0 à
100 km/h en 10.3 secondes.
Mais surtout ces performances sont obtenues avec
des chiffres de consommation jamais vus sur une voiture
de cette carbone*.
Sous le capot bien dessiné, le moteur 5 cylindres à
injection, la direction assistée et auto-stabilisame et le double
circuit de freinage en diagonale, éléments spécifiques Audi,
contribuent à faire de l’Audi 100 une voiture performante
et sure. Présentée en 3 versions de finitions, 5 motorisations
75 ch, 100 ch, 136 ch essence, diesel et turbo diesel,
ia nouvelle Audi 100 est la nouveauté automobile de l’année,
ou plus exactement une gamme de nouveautés, qui va de
l’Audi 75 ch din/6 cv fiscaux, A cylindres, vitesse sur
■fr.: I j s*‘ luis 7», > ! ï 120 kss* r 119 1 en ville (nonnes ITAC). **Tarifc au r Octobre S2 (Audi 100. 75 ch). Année modèle *3.
circuit 165 km/h, consommation : 5,4 I à 90 km/h, 7,1 1 à
120 km/h, 9,8 1 en ville , au modèle 156 ch din.
V.A.G., le réseau Volkswagen et Audi, vous présente
les nouvelles Audi 100.
Modèle présenté :
Audi 100 CD 136 ch.
A partir de 69 990 F* ”
LA TECHNIQUE EST NOTRE PASSION.
Imprimait» UHo M ML
Page 16 — LE MONDE — Samedi 9 octobre 1982 . . ,
TRANSPORTS
La Fédération des transports routiers appelle à une grève de trois jours
au débat de novembre
I* trente-septième congrès de la Fédé-
ration nationale des transports routiers
CF.N.TJEt.), réuni à Paris, a accueilli plu-
tôt fraîchement M. Charles FIterman,
ministre des transporte, venu, jeudi
7 octobre, présider sa séance de clôture.
La tension est, très grande dans la pro-
fession, inquiète des conséquences de
certaines initiatives gouvernementales
comme le projet de loi d'orientation sur
les transports intérieurs, ou la limitation
du temps de travail des salariés du trans-
port routier qui doit entrer en appli-
cation le 1" novembre prochain.
Les professionnels (1) craignent que
de telles masures — ajoutées au blocage
de leurs tarifs — portent un coup fatal
à leur activité.
M. FIterman a tenté de calmer les
esprits, rappelant les mesures qu’il a
prises en faveur des routiers depuis son
arrivée boulevard Saint-Germain i aug-
mentation sensible des tarifs (avant le
blocage de juin dernier), facilités de
crédit, déductibilité partielle du gazole _
Mais sur la question du temps de travail,
s*U s'est déclaré, sur la forme, prêt à dis-
cuter avant l’entrée en vigueur du décret
qui les réglera, sur le fond a s’est montré
intraitable. > U serait illusoire, a-t-il dît,
de croire un Instant qu’un outil moderne,
efficace et compétitif peut être fondé sur
des conditions sociales encore trop sou-
vent archaïques, peu propices & la pro-
ductivité et peu sûres >
Comme pour mieux montrer qu’ils
attendaient pen de choses de ce face-à-
face avec le ministre, les congressistes
avalent décidé, la veille, d’appeler les
transporteurs routiers français & un
arrêt total de leurs services — voya-
geurs, scolaires, marchandises- — pen-
dant trois jours, au début do. mois de
novembre.
Le syndrome chilien ?
Nul ne saurait encore dire si
Faction annoncée par la Fédération
nationale des transporte routiers
n’est qu'une escarmouche de plus
dans la sorte de paix armée qui
oppose depuis des mois les routiers
aux pouvoirs publics, ou s* elle est
réellement une déclaration de guerre.
Il semble, en tout cas, que les posi-
tions des deux ■ partenaires » son!
devenues peu à peu Irréductibles.
Consciente qu'elle risque de perdre
las positions dominantes qu'elle
avait acquises en quelques décen-
nies, la profession — elle l'a mon-
FOm DIMINUTION
DE LA FLOTTE DE BP
La Brifclsh Petroleum a annoncé
une nouvelle réduction Impor-
tante de sa flotte pétrolière,
apprend-on dans les milieux spé-
cialisés de Londres.
Jadis l'une des plus impor-
tantes du monde, cette flotte a
déjà été réduire de plus d'un cin-
quième depuis l'été 1981. Mais
depuis lors, sa filiale maritime
BP-Shipplng a continué d'enre-
gistrer de lourdes pertes, bien
que ses difficultés aient été atté-
nuées temporairement par la
réquisition de plusieurs tankers
par le ministère de la défense
britannique pendant la guerre des
Malouines.
BP dispose encore actuelle*
ment sous pavillon britannique de
quarante-cinq pétroliers d’un ton-
nage total de 4,3 millions de
ternies de port en lourd.
Outre la diminution de la con-
sommation pétrolière mondiale
ces dernières années, les besoins
de BP en navires ont d’autant
plus diminué qu’elle tire désor-
mais une grande partie de ses
approvisionnements de la mer du
Nord et d'Alaska, d’où le brut est
transporte aux raffineries par des
oléoducs. — (A. F JP.).
Atelier Je poterie
«LE CRU ET LE COÏT»
accueille en groupe
Ici amateurs de 3 à 83 ««
5, RUE LACEPEDE, PAKIS-S-
Tflrphon. de soit» : 107-S5-M
tré tout au long du congrès de la
F.N.T.R. — est désormais passée
du désenchantement à l'alarmisme.
Il est vrai qu’une politique - dyna-
mique « — reposant an partie sur
une concurrence tarifaire sauvage
el l'application de règles sociales
très « particulières * — a permis
aux routiers de devenir en France
les premiers transporteurs. La crise
économique, môme si elle se lait
sentir aussi dans leurs propres
rangs, a . encore renforcé la position
de la route au détriment, principa-
lement, de la SJV.C.F., qui volt son
marché sb rétrécir dangereusement
d'année en année.
Peu portée à défendre le chemin
de fer, la droite ne fit rien pour
corriger l'écart grandissant entre les
übux modes de transport, les rou-
tiers, même si leur cceur penchait
plutôt vers elle, ne lut en furent pas
toujours totalement reconnaissants.
Avant même d'arriver au pouvoir,
la gauche fit savoir qu'elle allait
mettre tout en oeuvre pour rétablir
l'équilibre, avançant pour se Justi-
fier, des arguments techniques, éco-
nomiques, sociaux. Mais pour [es
routiers, cette offensive est avant
tout politique. Ën filigrane dans les
déclarations des participants au
congrès de la F.N.T.R. transparais-
sait cette obsession : la gauche ne
nous aime pas et veut nous assas-
siner. .
Jusqu'à présent serait-on tenté de
dire, le gouvernement a plutôt donné -
l'exemple du contraire, en prenant
certaines dispositions favorables aux
transporteurs routiers, et en allant
môme jusqu'à leur accorder ce que
tous ses prédécesseurs leur avaient
refusé pendant des lustres : la dé-
taxation partielle du prix du gazole.
H est vrai aussi que les engagements,
qui se voulaient rassurants, des pou-
voirs publics de ne pas entamer les
positions conquises par la roule à
la faveur d'une redistribution des
trafics en faveur du raM auraient
gagné à être mains ambigus. La
promesee que le redressement de la
5.N.GJF. ne se ferait pas eu détri-
ment des camionneurs mais par le
jeu de la relance économique
relevait, aux yeux de beaucoup, d'un
optimisme inconséquent Pour les
routiers, affe confinait è la duperie.
La lecture du projet de loi d'orien-
tation que M. Charles Fiterman dé-
fendra la semaine prochaine devant
rAssemblde nationale les conforte
dans cette opinion. Sous les mots,
ris croient deviner des intentions
(le Monde du IB septembre). En
dépit des assurances qui leur furent
données à plusieurs reprises, la
notion de « service public des trans-
ports * défendue par le ministre,
continue de les inquiéter, lis y voient
la menace d'une ■ nationalisation
rampante • des transporta. Mena-
çantes leur apparaissent aussi les
perspectives de coordination des
investissements, fondés sur des « cri-
tères arbitraires» et de refonte du
système des licences de transports.
Ks craignent que par ce biais on
s'achemine vers «une étatisation à
terme dos ■ entreprises de transport
routier ». Pour couronner le tout, la
création de commissions départe-
mentales paritaires compétentes en
matière de sécurité et de conditions
de travail, confirme pour les routière,
l*« Ingérence syndicale dans le tono-
tionnemant dos entreprises ». Le
loup, disent-Us, va entrer dans la
bergerie.
Insupportable
s
Avec le décret sur la durée du
travail, dont U a publié le projet
le 18 septembre, le ministre des
transports va, disent les patrons
routiers, encore plus loin. • Nous
étions pràt3, . en juin, à signer un
accord avec quatre syndicats — • la
CfJD.T. s'abstenant — lorsqu’ast
arrivé le blocage des prix qui a tout
ajourné , expliquent-ils. C'était un
bon accord, un accord honnête.
Mais le décret noua poignarda. »
Ce texte prévoit, essentiellement,
des réductions de la durée du tra-
vail dans les différentes branches
du transport routier, mais surtout
l’assimilation, à partir de 1S84» du
1984, du « temps à disposition » des
conducteurs (e'est-ô-dire essentielle-
ment les heures d'attente pour les
chargements, les déchargements ou
les passages en douane) au temps
de travail réel, alors que, jusqu'à
présent, ils n’étaient que partielle-
ment comptabilisés. Les patrons ont
fait leurs comptes : leurs charges
devaient ainsi être alourdies de S é
18 ®/u. • Insupportable », concluent-
ils. Le blocage de leurs tarifs, alors
que le gazole a continué d' augmen-
ter à belle aHure, achève, disent-ils,
de les • étrangler ».
L’actualité elle-même concourt à
démoraliser les gens de le route.
* La profession a été bafouée, salle,
voire Insultée, après r accident de
Beaune », dira Mme Sabine Scher-
mann, l'une des responsables du
bureau fédéral, chacun des deux
mille congressistes ne voyant dans
cas critiques qu'une nouvelle offen-
sive orchestrée contre eux.
Au-delà des états d'âme. Il reste
à s'interroger sur la nature pro-
fonde de la protestation des rou-
tiers. Il ne faisait aucun douta que
la profession était de très mauvaise
humeur et qu'elle comptait faire
éclater publiquement son méconten-
tement. Dès le printemps, la
F.N.T.R. avait annoncé des actions
pour la rentrée. MalB on pensait
généralement qu'elles prendraient,
une fols de plus, la forma «clas-
sique» de barrages de routes ou
d' «opérations escargots» plus ou
moins localisés. Les transporteurs
ont choisi une autre vole. Et œ
n'est pas l'état-major, mais la base
— Iss hommes de terrain des syndi-
cats départementaux — qui a fait
ce choix.
En laissant pendant trois jours
les camions au garage, ce n'est plus
aux automobilistes que. l'on veut
faire peur, mais aux pouvoirs publics.
En mai 1868, les routiers ont mon-
tré qu'ils pouvaient, seuls, faire
vivra une France privée de tout
autre moyen de transport ; aujour-
d’hui, ns veulent prouver que, sans
eux, le pays s'asphyxie- Même s’ils
s'en défendent, c'est bien leur poids
politique qu'ils veulent manifester.
Mime Si les lieux et les circonstan-
ces sont très différents, comment
ne pas rappeler que les premières
grôvB3 des camionneurs, dans le
Chili (TAilende. n'avaient, elles .aussi,
pour seul prétexte, au début, que la
défense de la profession ?
JAMES SARAZfN.
(1) On compte en Franco environ
trente mllie entreprises de transport
routier employant quelque traie cent
cinquante mille personne».
“Comme ta, foi
économisé prés
de 400 Fronts.
Moi, je lais attention aux kilomètres. Ma voiture,
Je-la prends pour aller travailler, pour faire les
courses, pour sortir le soir... Les' grands voyages,
je les fais en train.
Quand j'ai fait remarquer à mon assureur que je
faisais moins de 9000 km par an, ü m'a parlé de
iAuto-ktiamèfre.' Heureusement que
je suis assurée à Rhin et Moselle -
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FAITS ET PROJETS
POUR RECONQUÉRIR
LES FRICHES
INDUSTRIELLES
Une convention Etat-région
pour la « reconquête des friches
industrielles » a été signée dans
le Nord, à LouvraH, par M. Ber-
nait! Attali, délégué & l'aména-
gement du territoire et M. Noël
Josqphe, président (PB.), de la
région Nœrt-Pas-4e-OLLafe, C'est
dans cette ville qu’est apparue,
vers les armées 70. ce que l’on
a appelé une friche industrielle,
apres le démantèlement d’une
imité dUgtnar, qui n’a laissé aux
abords de la ville qu'un champ
cahoteuse d’une Ainqtmn farin a '
d’hectares.
La convention signée vise aussi
d’autres sites; l’usine des .s ci-
ments français » à Desvies dans
le Pas-de-Calais (19 hectares),
l’usine d’engrais de la COFAR &
Auby, Ams le Nord, l’usine
P.C.tLK. & Wattrelos dans le pé-
rimètre de la métropole nord
(16 hectares). — rCorrespJ
MONTPELLIER ET
SES «PLACES AU SPORT»
Le conseil municipal de Mont-
pellier vient de lances une opéra-
tion « sport pour tous » placé»
sens esprit de compétition sous le
slæie de la détente, du loisir et
de la santé. Four le maire,
M. Georges Friche (PB). Q s'agit
d'encourager « le sport près de chez
soi, sur le terrain, dons le quar-
tier, près de V école, dons les gran-
des salies, dans son club du
troisième âge, dans la cour d'une
maison pour tous, le sport en for-
mule, «ms effort, sans transports
nuitées ».
Dès le mois d'octobre, jprinze
k pîaoBS aux sports s fondtoBBJ-
irol. «W-wBm me par
3e Montpellier. Ce
l’esprit de la asmicipallté, des
lieux d'accueil, de rendez-vous
pour les habitants du quartier.
LE PATRIMOINE
ET LES PROPRIÉTAIRES
PRIVÉS __
L’assemblée générale La
demeure historique, association
des propriétaires de monuments
historiques privés» s’est remue : la
semaine dernière au Palais des
congrès & Paris en présence de
cinq A six cents participants venus
de toutes les régions françaises- -
w Christian Patyn, directeur
du patrimoine, a donné lecture
d*un message de M. Jack Lang.
a Le fü conducteur de »* *«*-
tkrue culturelle à V égara au
patrimoine architecturalconsu-
tera à considérer r appropriation
privée des monuments n^Umques
comme une forme utile de décen-
tralisation. Cela conduira notam-
ment à rechercher un système de
convention entre les proprietaires
d'une part. VEtat et les coüecti-
vités locales, d'autre part.»
Répondant à ce message, te
nouveau président de Lade-
meure historique. M. Henri-Fran-
çois de Breteuii, a indiqué que,
dès la publication du rapport
Querrlen (le Monde du 29 sep-
tembre), les deux associations
responsables du patrimoine - histo-
rique privé, La demeure histo-
rique et les Vieilles maisons fran-
çaises, formeraient un groupe de
travail commun, afin de proposer
an minis tre de la culture une
« convention type » applicable aux
mo n ument s historiques d’intérêt
public. — A. J.
SPORTS
FOOTBALL
U VICTOIRE DE U FRANCE SUR LA HONGRIE (1 à 0)
Culte du souvenir et leçons du passé
Après a voir vécu intensément une exaltante Coupe du monde,
les footballeurs et le public français vont devoir s’adapter d leur tour
au changement. Qualifiée d’office pour le prochain, championnat
c f Europe des nations, qui aura lieu en' France'- m'été 1984, Véquipe
tricolore n'a plus le moindre match de compétition à disputer jusque-
là. Cette situation a priori enviable, l'est en réalité beaucoup moins
lorsqu’on constate la désaffection quasi générale pour des rencontres
qualifiées d’amicales. Comme on l’a encore ou le 6 octobre lors de la
rencontre France-Hongrie (1-0) au Parc des Princes.
quants de Raba Efco. le nouveau
champion de Hongrie.
A défaut de cette efficacité, et
plus encore, du brio de leurs
grands aînés, contemporains de
Ferme Postas, les ' Hongrois
auraient pu se tirer d'affaire
grâce à leur homogénéité si Lau-
rent Roussey n’avait pas eu quel-
ques bonnes raisons de fêter sa
première sélection en ..inscrivant
le seul but du match à la soixante-
quatrième minute.
Contacté par Saint-Etienne à
treize ans, incorporé parmi tes
professionnels à seize, gravement
blessé au genou droit quelques
mois plus tard, écarté ensuite des
terrains pendant plus d'un an,
encore opéré à ce même genou en
mal dernier, l’enfant prodige puis
martyr du football français était
sans doute plus motivé que ses
partenaires pour saisir la c h an ce
qui lui était offerte.
Cette réussite ne manquera sans
doute pas d’inspirer l'action de
Michel Hidalgo dans les mois à
venir en l'incitant à élargir le
groupe des «anciens d’Espagne»
pour susciter l’émulation et pré-
parer ensuite leur relève. Le culte
du souvenir ne doit pas en effet
faire oublier les leçons , du passé.
Four s'ètre reposé un peu trop
longtemps sur les lauriers des
«anciens de Suède», troisièmes
de la Coupe du monde 1958. le
football français avait connu
ensuite ses années les plue noires.
Clin d'œil complice de l’histoire,
répopee suédoise avait précédé de
deux ans l'organisation en France
du premier championnat d'Europe
des nations. B ne rient qu’à
Michel Hidalgo de faire que
l’histoire du football français ne
soit pas un éternel recommen-
cement.
Gérard albouy.
Même avec l'étiquette de re-
vanche de -la finale pour la
troisième place de la Coupe du
monde. le match France-Pologne,
disputé fl est vrai dans le désert
de Paris un 31 août, avait fourni
un premier avertissement en
attirant moins de vingt mille
spectateurs. Presque autant dé-
mobilisés que leurs supporters,
les footballeurs français, un mois
et demi après avoir frôlé les
sommets, avaient d'ailleurs subi
à cette occasion leur plus sévère
échec & domicile (4 à 0) depuis
1936.
Avec le retour des trois grands
absents du match contre la Po-
logne, Michel Ptatixd et Didier
Six, les deux exilés retenus oe
jour-là par leurs clubs respectifs
à Turin et à Stuttgart, et Alain
G tresse qui recevait à Madrid son
trophée de joueur le plus comba-
tif de la Coupe du monde, Michel
Hidalgo, le directeur technique
et l’homme de cceur du football
français, voulait faire de ce
match du 6 octobre contre la
Hongrie une célébration des héros
de la campagne espagnole.
Sa nomination comme chevalier
de la Légion d’honneur et la remise,
le 4 octobre, à chacun des parti-
cipants de l’aventure d’un chèque
de près de 600 000 F, pour les
primes de matches et les opéra-
tions commerciales réalisées à cette
occasion, se prêtaient U est vrai
a un tel rassemblement. Mois les
festivités et la présence de moins
de vingt mille spectateurs
n'ont jamais créé les meilleures
conditions pour motiver des
joueurs tacs un match Interna-
ttonaL
Ce culte bien français du sou-
venir n’est certes pas incom-
patible avec la préparation du
prochain championnat d'Europe.
Grâce à une ligne médiane rayon-
nante, l’équipe de Fronce s’est en
effet forge un style en Espagne,
où. elle a acquis une confiance et
une expérience qui devraient lui
conférer à revenir une autre
dimension. L’âge de ces quatre
mousquetaires — vingt-quatre ans
pour Bernard Genghlnl, vingt-sept
ans pour Michel Ptetïnl et Jean
Tlgana et trente ans pour Alain
Giresse — est même un gage de
maturité et de sérénité collective
pour 1984.
Trop confiante sans doute dans
leur maîtrise technique, les qua-
tre compères ont eu tendance 4
ronronner contre les Hongrois
Aucun d’eux n’a sn donner
1 ultime coup de rein pour porter
l’estocade à un adversaire plus
coriace que prevu. Pour contrer
les techniciens français, Kalman
Mesaoly avait choisi de n'aligner
que trois de ses titulaires 4 la der-
nière Coupe du monde et de faire
confiance & un bloc de trois mi-
lieux de terrain et de deux atta-
SPORTS EQUESTRES. —
Durand monté sur Jappe,
pris, le ? octobre, la té
classement provisoire du <
pûmnat de France de
d’obstacles au terme de Zi
mière épreuve qualificatt
réunissait les trente-deux
leurs cavaliers français
saison à Fontainebleau.
Durand précédait d'un
point Patrick. Caron sur i
et de deux points le cka
national en titre. Laurent
sur Guenour.
TEHHIS. Dernier Franc,
g®*®* Tournoi de Bar
dm de 200000 (mars. T
Twnsne s’est qualifié, le ?
i^tSSSL! 8 *. ^ arts de
WSÏÆSSïU
tenent qualiftësT
f;
/. . _ _
C^YxSjP
LE MONDE — Samedi 9 octobre 1982 — * Page 17
Promenades à VHaSienne
Pèlerinage en Ombrie
L IT AU A ha im cabre-
venta »; dit là slogan
tourifitkitie. Et c’est vrai
L’Italie a un cceur-verf ' : c’est
rombrla . Même dans là séche-
resse de cet -Æé finissant, les
douces edülnes qu* descendent'
deà Apenntos étalent devant le 1
voyageur' tin vaste tapis vert,
composé de longue vallées et de '
plaines traversées de rivières et
arrosées par des lacs et des
sources. Mais, plus que ia topo-
graphie, ce sont tes vflleà. pars .
Joyaux <T architecture médiévale,
qui attirent lés tooristè-. "
Plus qu'aiUeuxs. ' peut-être.
1‘ histoire de l'Omhrle colle au
. relief physique de la région. Et
malgré ses racines lointaines qui
plongent dans. l'Italie étrusque et
romaine, c’est au Moyen Age et
à te Renaissance qu’a pris forme
rënsëmble urbain, social, artis-
tique et rehgietzxqui fait; de
l’ Ombrie une «. Tille-région ».
Sans trop exagérer, on peut dire
que François d* Assise et le mou-
vement qu’il a inspiré sont pour
beaucoup dans te cohérence et
l’harmonie de la région. D’où
l’intérêt de 1 exposition organisée
en Ombrie pour célébrer le hul-
. tiâme centenaire dé 1a naissance
de -François (1).
Saint François» le premier eommnmste ?
M. Roberto Abüondanza porte
bien son nom. Par sa *««««» im-
posante. sa volubilité et ia chan-
teur de «es. . oonvtctlons, on
comprend la- phrase biblique
c porter avec ' Tabai tance du
cœur a Pourtant, M. Abbon-
danza, archiviste, professeur de
l'histoire et du droit des insti-
tutions politiques & runlverslté
de Pérouse, et chevffle- ouvrière
de l’exposition franciscaine^ . est
communiste et ancien commis-
saire culturel du gouvernement
régional d’Ombrïe. Qui dit oom-
zuimsme en Italie, cependant. -ne
dit pas matérialisme scienti-
fique, athéisme militant on néo-
réalisme soviétique. EL tout en
se défendant de faire de l'hagio-
graphie, St Abboodanza. ne peut
pas cacher l’amour qu’il porte
au pauvre d 'Assise — « n’est-ü
pas le premier oérttabie commu-
niste f — ni sa grande connais-
sance de rapport franciscain au
développement de la société- et
de l'art ombriens. .
Et puis, plus terre-A-terre, a
s'agissait, pour tes organisateurs
de l'exposition, de éprouver d
rStat que la région était capable
de réaliser seule des idées origi-
nales ». L’exposition, ouverte
(1) Saint François d’AssIso ; expo-
sitions en Ombrie pour le. huitième
centenaire. Assise : histoire et art;
JPollgno : miniatures; Narnl :
églises et couvents ; TodJ • manus-
crits et bibliothèques : Pérouse :
documents et archives. Trois très
b e a n x cataloguât, abondamment
Illustrés, sont publiés aux éditions
EteCtaTa Milan
dans cinq villes à partir du mois
de Juillet, a coûté environ
L2 milliard de lires, dont: une
grande partie a -té fournie par
des petites et moyennes indus-
tries. des banques privées et des
caisses d’épargne, et des subven-
tions d’autres régions. C’est la
première fols qu'une telle colla-
boration a Heu en Italie et
les résultats sont encourageants.
On espère que 10 millions de tou-
ristes auront été attirés eu Om-
brie (population : 800 000 habi-
tants) per l’exposition, qui
fermera ses portes fin novem-
bre.
. L’exposition elle- même est am-
bitieuse : d’abord par sa taille
— elle se déploie dans cinq
villes régionales différentes — et
puis par sa richesse — c’est la
. première fois qu’on réunit un tel
ensemble de s francise ana » —
manuscrits, œuvres d'art, minia-
tures, etc. — dispersés A travers
le pays, et même au-delà. Ce
•travail minutieux de recherche
et de ressemblance a révélé
des trésors insoupçonnés, enfouis
dans des bibliothèques ou des
églises. Ia dispersion, par vente,
perte, voire destruction, de l’hé-
ritage artistique franciscain est
en partie imputable à Napoléon,
qui a supprimé tes ordres reli-
gieux italiens en 1798.
En pèlerins dociles, nous nous
sommes remis & notre opulente
duègne pour l’agencement de la
visite. D’abord, il fallait rendre
hommage au haut lien où tout
a commencé A la fin du dou-
zième siècle : Assise. Sur un
contrefort du mont Subasio. la
ville s'étend au soleil, étincelante
grâce au marbre local dont elle
est bâtie, rose, gris et blanc. On
n'échappe pas à te tournée
pieuse, mais combien riche en
souvenirs, des monuments qui
témoignent de la naissance de
l’épopée franciscaine. La basi-
lique de saint François, caput
et mater de l’ordre, avec ses
deux églises superposées, le tom-
beau du saint, dont te vie est
retracée dans les superbes fres-
ques peintes par Gfotto et ses
élèves : le sanctuaire de saint
Damien, où le crucifix parte à
saint François et où celui-ci a
composé son « Cantique des
créatures » ; la basilique de
sainte Claire, où est exposé le
corps momifié de la sainte—
L’exposition d 'Assise, dans tes
salles du Santo Coaven to, est
d’un caractère général et place
l'épopée de saint François dans
l’histoire de l'Europe avant de
montrer l’expansion de l’ordre
des Frères mineurs et du culte
du saint, au moyen des Ifigen-
dae (littéralement : les textes
A lire) rédigées par les disciples
de François, qui •'manifestent, il
faut le reconnaître, moins un
Intérêt pour les détails biogra-
phiques de sa vie qu’un désir
de faire éclater ses vertus exem-
plaires et culminent dans les
fantaisies poétiques des Fioretti.
ALAIN WOODROW.
( Lire la suite page 18.)
T EMOIGNAGE d é mes tiré
d’une puissance qui ne se
dément - pas depuis .‘ plus
de dix siècles, le dqomo de Mi-
lan - atteste de - te splendeur
passée des Vteoonti qui ont fait
de la capitale lombarde as
quatorzième siècle one/.dté mo-
derne. cœur d’un duché Aprement
convoité.
Cent trente-cinq flèches, deux
mille deux cent quarante statues
érigée# autour d'Adam et d’Eve
à te gloire de te nativité, on
mastodonte de marbre au charme
irrésistible, c’est une œuvre de
langue, très langue haleine qui
enveloppe d’un délire mystique
1 a noire froideur de cinq nefs
-où, à midi pOe, un rayon de
soleil s'en vient frapper une
ligne méridienne tracée dans 1e
pavement, comme pour rappeler
qu'Kû on est en Italie et que 1a
cathédrale, royaume magique,
appartient bel et bien à te vie
milanaise, elle tout à fait récite
Rj on que -este, devrait convain-
cre tes voyageurs tf oublier pour
un temps, un Jour an moins,
einq ou «fat se r ai e n t . mieux, les
autoroutes de contournement et
antre vta tœn gcnz taie qui tes
conduisent, - an pire tout droit
à la mer. an mieux vers Florence
ou Rome, pour goûter un peu de
la vie milanaise; 4e son histoire,
qui valent bien un ou plusieurs
séjours.
Certes, l’agitation de la gare
encourage 1e touriste à repren-
dre te premier train pour ai Heurs,
certes la dreutetion effraie fau-
toznobUtete soucieux de la per-
Milan, ville ouverte
feetwn de ses chromes et de
sa carrosserie, mais il faut que
cesse le mépris de beaucoup pour
une ville ouverte, inventive
comme le prouve aujourd’hui et
Jusqu'à l’an prochain l’omni-
présence d’un nom qui a envahi
depuis 1e printemps tes mors de
1a cité, Léonard de Vinci, accueilli
en grande pompe par la capi-
tale lombarde.
Partout des expositions qui
promèneront les visiteurs dn
Cas telle Sforzesco au PaJazzo
Cterici, du musée de la science
an Patezzo di Brera, du Palazzo
Reale «u musée Pezzoll (tire l'ar-
ticle d’A. ChasteL paru le 24 juin
Milan : le flône (détail).
1982 et intitulé : e Léonard ou
Vartiste omniprésents), 1a meil-
leure façon de découvrir la ville.
Milan, àl’lnverse de son dôme,
□’a rien d’excentrique. Tout le
contraire : l'urbanisation s’est.
Ici élaborée à î'alde d'un invisible
compas. Couronnes après cou-
ronnes, on passe de banlieues où
l’ocre et te tuile ne parviennent
pas à venir à bout de Ta lèpre
d’habitations à loyers modérés, au
centre-ville circonscrit par des
boulevards à la gloire des sei-
gneurs de 1a ville.
Inévitablement, toutes les ave-
nues conduisent à te cathé-
drale. le véritable cœur de vüle.
flanquée au sud de deux exem-
plaires de l’architecture de 1a
période fasciste et de te Torre
Velasca. qui fut en 1958 l'un des
premiers gratte-ciel d'Europe, et
au nord d’un chef-d'œuvre de 1a
fin du siècle dernier, l’arche et
la galerie qui célèbrent le souve-
nir de Victor-Emmanuel n. Suc-
cession de cafés élégants et de
boutiques qui ne le sont pss
moins, cette galerie à la haute
verrière témoigne du Milan d’au-
jourd’hui. actif, créateur, argenté,
en deux mots, très vivant
OLIVIER SCHMITT.
f Lire la suite page 18.)
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a mauvaise mine
C OUUENT sauver r Adria-
tique ? L’enfeu est de
taille puisque sur ses rives,
et notamment sur la Rlvlera de
Romagne entre le delta du Pô
st las premiers contreforts des
Marchas s'étend P un des plus
grands ensembles touristiques
d'Europe.
Le 10 septembre, toutes les
activités du littoral de f Adria-
tique se sont arrêtées pendant
deux heures pour une première
« grève générale écologique •.
En effet, depuis 1975. A la lin
de l'été la mer est recouverte
par d’énormes concentrations
d'algues rouges ou vertes.
Chaque année, > rinvaslon >
prend de l’ampleur et devient
d’autant plus préoccupante. SI
le manteau d'algues reste limité
à une bande de 4 ou 5 kilo-
mètres à quelques milles au
large de la côte où la mar se
transforme en marécage nau-
séabond, les résultats du phéno-
mène arrivent jusqu’aux plages
où sont relatés des centaines de
poissons morts, asphyxiés par
manque d’oxygène.
L’Adriatique se meurt d’eutro-
phication , c’est-à-dire d’un déve-
loppement rapide et Incontrôlé
d’algues qui se nourrissent d’un
excès de relet en mer de déchets
organiques et Industriels. De tels
phénomènes s'étalent souvent
produits dans des lacs de ré-
glons Industrielles, rarement en
mer, où le mouvement des Ilots
assure è f eau le renouvellement
de son oxygène. Mais justement,
r Adriatique est une mer close
• Les déchets de la civilisa-
tion moderne, affirme Mme Laura
Contl, biologiste et animatrice
d'une ligue pour la protection
de F environnement dépendant de
FARCI, transforment cette mer
en un gigantesque laboratoire
où se reconstitue un habitat dis-
paru depuis des millions d'an-
nées. C'est comme si nous
retournions au début de l’évolu-
tion. On assiste é la substitution
d'organismes complexes, comme
les poissons, mollusques ou crus-
tacés . par des organismes uni-
cellulaires comme ces algues
microscopiques. »
L’exempte de Cervia
Ces algues gongiaulax poliedra
ou gongiaulax tamarensls, qui
ont un cycle saisonnier, se déve-
loppent grôcB A un excès de
richesse en phosphore de l'eau.
Dans r Adriatique débouche en
effet le Pô, dont le bassin hydro-
graphique est de 75 kilomètres
carrés et constitue les princi-
pales artères d'une des régions
Industrielles les plus Importantes
de ntalle. où est concentrée pour
03 % la production du pays.
Le fleuve rejette chaque année
dans la mer 80 milliards de mè-
tres cubes d'eau chargée de
75 millions de tonnes de matières
en suspension, dont 28 000 ton-
nes de phosphore, soit 48 Vo de
rensemble du phosphore refeté
en mer par ntalie. Ce phosphore
arrive à la mer par le biais
d - engrais de déchets humains ou
animaux, mais surtout par les
produits détergents Lutter contre
la pollution du Pô, et par consé-
quent contre celle de l'Adria-
tique, Implique de développer au
maximum les stations d'épura-
tion de tous les centres urbains
de ntalle Industrielle.
Les modalités d'application de
la loi Merii contre ta pollution,
votée en 1976, ne sont toujours
pas pleinement entrées en
vigueur. ■ De surcroît, de nom-
breuses réglons n'ont pas su ou
pas voulu utiliser les fonds qui
étalent à leur disposition -,
constate M Luciano Chicchl,
assesseur régional a r environ-
nement en Emilie-Romagne. Mais
il tient néanmoins a souligner
que, dans sa région, ce n’est
pas le cas et que désormais
sont épurés 90% des rejets
urbains. Cette conscience de la
lutta pour r environnement est
réelle en Emilie-Romagne. comme
en témoigne le lait qu’une sta-
tion du littoral de rAdrialique
telle que Cervia a été l’une des
premières villes Italiennes A Ins-
taller un épurateur.
Mais la véritable ditlicultê. on
la trouve en amont. La région
d'Emilie a demandé au gouver-
nement d’adopter un programme
d'urgence portant à la lois sur
les modalités d’application de la
loi Merii. sur r assainissement du
Pô. mais aussi d'adopter des
mesures législatives fixant è un
maximum de 5% le phosphore
contenu dans les produits déter-
gents en Halle. N’hésitant pas sur
ce point à risquer une boutade,
r assesseur â r environnement de
Ravenne affirmait: - La slogan
pour les détergents devrait être
désormais : « Un blanc un peu
moins blanc pour une mer un
peu plus bleue. -
Le gouvernement italien a com-
mencé à prendre conscience de
ce problème, comme en témoi-
gne une déclaration du prési-
dant du conseil 6 Riminl
• L’eutrophication de l’Adriatique
doit être considérée comme un
problème national. Les communes
concernées ne peuvent pas faire
face seules, le gouvernement
fera son devoir -
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Page 18 — LE . MONDE — Samedi 9 octobre 1982
#> MONDE DES ItUSIRS
PROMENADES A L’ITALIENNE
EN OMBRIE
(Suite de la page 11.)
Deuxième bette Foligaa,
vflle célèbre pour sa Gtos tra
de Ua Quintana, joute équestre
opposant les dix quartiers de la
ville, qui remonte aux joutes
chevaleresques du Moyen Âge
et constitue aujourd’hui une des
attractions touristiques de l'été.
Autre spécialité : la cuisine om-
brienne, dégustée dans tes
vieilles tavernes de la vïBe.
D&ns te Palazzo Trincl de Fo-
ligno, on a lêuni une collection
éblouissante de miniatures. En
présentant un nombre considé-
rable de manuscrits Inédits, ou
pratiquement Inconnus, cette
exposition offre, pour la pre-
mière fois, une vue d'ensemble
de la vie quotidienne, aussi bien
civile que religieuse, en Ombrie
aux douzième et treizième siècles.
Nami, au sud de la province,
est peu fréquenté par les tou-
ristes. Pourtant l’exposition,
consacrée Ici aux églises et aux
couvents franciscains, ne manque
pas d’intérêt Le rapide essor des
ordres mendiants — les fran-
ciscains, aussi les domini-
cains et d'autres moins connus —
a exercé une profonde influence
sur l’architecture religieuse mé-
diévale. En renonçant aux «bé-
néfices» provenant de leur état
et en se mettant résolument au
service de « Dame Pauvreté »,
ces «frères » (qui refusaient le
S*Y RENDRE
Pour voua rendre en ItaCe &
f occasion du huitième cente-
naire de saint François d’Assise.
les tarifs Air France, vacances
et visites, sont les suivants :
Paris- Borne, aller et retour :
1325 francs.
{Conditions d'application de
ces tarifs, qni ne sont appli-
cables que sur certains vols dé-
signés : le retour ne peut être
effectué qu’à partir du premier
dimanche suivant le jour de
départ).
Air Fronce peut tenir une voi-
ture de location à votre dispo-
sition, de la compagnie Avis, qui
coûtera S3Z francs, pour une
semaine (catégorie A) ou
1229 francs (catégorie B).
titre de chanoine) ont traduit
dans 1e domaine architectural
les vertus évangéliques qu'ils
pratiquaient. Pas d'églises Im-
posantes par leur taille ou leur
ornementation, pas de fioritures
ni de fresques peintes- c’est en
toutes lettres dans les règles
primitives. S'il existe encore de
merveilleux exemples de oes
églises franciscaines dépouillées,
heureusement pour nous, on a
vite abandonné cette ascèse ar-
tistique au profit d'une esthéti-
que moins puritaine.
Deux dernières étapes — A une
cadence accélérée, car 0 y a des
limites à nos capacités d’absorp-
tion : Todï, où sont exposés tes
manuscrits provenant des biblio-
thèques franciscaines, et enfin
Pérouse, capitale de la région et
ville d’art, très ancienne par ses
vestiges étrusques et monuments
médiévaux très moderne grâce
aux milliers d’étudiants qui fré-
quentent ses deux universités.
Cette dernière partie de l’expo-
sition a pris pour thème un sujet
en apparence plus rebutant : les
documents et archives.
H faut avoir un esprit d’en-
tomologiste pour se pencher avec
délectation sur oes « écrits pu-
blics» — documente juridiques,
testaments ou codicilles, actes
tartes, bulles ecclésiastiques —
même s’ils présentent une re-
marquable coupe d’hietoire de
l’époque. Et c’est là où l’on tou-
che du doigt les limites de la
plus belle exposition. Est-ce pos-
sible d’enfermer une vie, un art,
une passion dans une reproduc-
tion audiovisuelle sans en pendre
toute la saveur ?
Cela est particulièrement vrai
de saint François, dont la joie
de vivre 'et la folie mystique
sont parfaitement insaisissables.
Mais il ne faut pas décrier une
tentative originale et, par bien
des aspects, réussie. Même l’om-
bre de saint François vaut le
déplacement! Et que ceux qui
ne pourront se rendre en Ombrie
avant la fin novembre se conso-
lent : une partie de l'exposition,
sous forme photographique, sera
envoyée par la suite dans plu-
sieurs pays, et notamment la
France.
ALAIN WOODROW.
A MILAN
(Suite de la page 17.)
Non loin de là, petit détour
sur le chemin de la Scala, qui ne
vaut, au-delà de l'hommage à
Léonard, que pour les visiteurs
munis d'un billet de spectacle,
une petite place presque entière-
ment close : la Piasaa MercantL
Dominée par le Fakusao dei Giu-
re consul ti, construit en 1564, elle
est bordée du Palaszo Délia
Ragicme, construit en 1233 et qui
fat jusqu'au dix-huitième siècle
te siège de la commune. La
Loggia Degll Osïl et le Falazxo
DeUe Scuole Palatine complètent
un ensemble architectural médié-
val unique à *^ 1aT1 i à l’abri de
l'agitation et qui a le mérite sup- ’
pïémen taire d’être animé par un
restaurant fort agréable (voir
T encadré ci-dessous).
Plutôt que de découvrir les
œuvres magnifique de Bramante
à la Plnacoteca di Brera, et tout
partic ulièrem ent son Christ à la
colonne, mieux vaut s’initier au
talent de cet artiste en se ren-
dant à l’église Santa-Maria-
DeUe-Grazle, construite à la fin
du quinzième siècle par Solari.
C’est en effet Donato Bramante
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jeuners de 920 à 1540 F en
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qui, en 1492, ajouta à cet ensem-
ble exemplaire du passage du go-
thique à la Renaissance sa c tri-
buna s, une coupole A aeiae pans
sur quatre aies immenses, ainsi
qu’une sacristie et un merveilleux
petit cloître.
Juste è côté de la façade de
l’église, h mie }e réfectoire de l'an-
cien couvent des dominicains, on
découvrira, surgissant de l’obscu-
rité, 1e célèbre Cenocoto Vinciano.
Là, sur une paroi, à la demande
■de Ludovic 1e More, entre 1495
et 1437. Léonard a peint la plus
belle de toutes les saintes Cènes.
Derrière l’horrible échafaudage
qui la cache un peu trop — - un
superbe travail de restauration
est en coure, dont les premiers
résultats tireraient des larmes au
plus obséquieux des athées, —
on retrouve avec émotion les
douze apôtres rassemblés au Cé-
nacle autour de Jésus...
Sur tes «caratiS
Autre étape obligée d’une pro-
menade milanaise, le Castello
Sforzesco, iwmansp quadrilatère,
rouge de ses briques, reconstruit
en 1450 pour abriter la famille
Sforza, qui succédait trois ans plus
tôt ù celle des Vlsconfiï à la tête
du duché de Milan. Quatre fort
émouvants morceaux d’antholo-
gie à ne pas manquer : la Pietà
Rondanxtü, dernière œuvre de
Michel - Ange, merveilleusement
inachevée, le tombeau de Gaston
de Faix, la Solia deUe Asse, dont
le 'décor de la voûte aurait été
conçu par Léonard, et, enfin, la
.très bohe pinacothèque où tes
œuvres de Lippl, Foppa, Bergo-
gnone et BeHml ne ravissent pas
la vedette au très beau tableau
Vierge et Saints. 6e Mantegna.
La découverte ne s'arrêtera paa
là, et nombreux seront tes quar-
tiers qui se révéleront au visiteur.
Il en est un, attachant, qui est
devenu la coqueluche des intel-
lectuels milanais, de la jeunesse
« branchée » et des amateurs de
bistrots à la mode : celui des
canalü, petits canaux qui s’en-
fuient du centre-ville vers le sud
et qui menaient Jadis aux mai-
sons campagnardes des grands de
Milan,
La rate des ctartrases
Bar-là, sur les pas des Sf area, la
route conduit tout droit à la
chartreuse de P&vie, plus belle
encore que celle de ChlaravaDe.
Au cœur de la plaine qui vit
Charles Quint défaire les armées
françaises fut commencé, en
1396, par Glan Galeazzo Viscontâ,
le plus beau monument de la
Renaissa n ce lombarde. Tout est
splendide ici et raconté par dé
petits moines cisterciens cour-
tauds à la gouaille admirable.
L’étape de Favie s’impose aussi,
qui ne doit pourtant pas empê-
cher celte de Vlgevano, siège d’un
évêché et cité ducale. C’est le
berceau de Ludovic le Mare et de
Francesco H Sforaa qui recèle
en son cœur une des plus belles
places d’Italie et un joyau de la
Renaissance. Attribuée à Bra-
mante, cette place est entière-
ment fermée, bordée sur trois
côtés d'arcades très légères et de
maisons aux façades peintes,
toutes semblables. Elle descend
«i pente douce vers 1e Dôme, dont
la façade baroque ponctue ce
splendide chef-d'œuvre de l’ar-
chitecture de la fin du quinzième
siècle. Milan, ville étape ancienne,
pour voyageur d'aujourd'hui.
OLIVIER SCHMITT.
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TÂUROMACHIE
LA CORRIDA EN CONGRÈS
Q uand le porte du tmo
s’ouvre avec traces pour
laisser jaillir ce superbe
toro du comte de la Maza, un
rayon de soleil perça entre deux
nuages et balaya r arène riîmolse.
Juste salut pour ce seigneur an-
dalou qui. Ber, altier, armé de
yatagans pu/ticu fièrement . affû-
tés, se prépare è livrer son der-
nier combat . Ce combat fl Heu.
Sous la pluie et dans te bour-
rasque. On volt, le cœur serré, .
Paco OJfltffl se diriger van la
Mrs Immobile et dont (es flancs
sont secoués par uno puissante
respiration. La vent soulève la
muleta du torero, découvrant trop
ivfle le corps ainsi otferi, sans
défense, è ta charge du bicho.
Ofeda comprend . . 0 oublie
alors qu’il est un artiste. B de-
vient macho. Et se bat. Mais ce
toro est seulement un diable.
Ses cornes frôlent sans cesse le
matador, dont le ventre se
creuse. Et, soudain, cette der-
nière passe de dos. où la bête
foule le terrain de rhomme. en
suivant F étoffa qui glisse, dia-
bolique, devant elle. C’est fl ni.
Oleda a gagné. U se profite avec
répée.~ Puis II salue la foule,
qui F applaudit. En le regardant,
on pense alors à Montherlant,
qui a écrit à propos des tore-
ros : ■ Où est-ce qu’ris mettent
leurs Intestins pour être minces
comme cela ? Ma ont pourtant
des kiteatkiB puisque, è l’occa-
sion, les taureaux les débal-
lent... ■ Mais quelle étrange fo-
lio que I ce combat d'un autre
Age entre un homme et un tore
à l’époque où le T.Q.V. me A
travers les garrigues —
Nul n'oubliera, même et leur
combat ne tut paa & la hauteur
de leur prestance, ces magni-
fiques bêtes présentées per le
comte de la Maza. Rarement
dans les ru ad os .français fall-
clonado aura eu l'occasion de
découvrir de tels tares, dessinés
par Goya ou peints par un po-
tier créfote— Curieux bonhomme
que don Leopoldo de la Maza
y Falco, propriétaire terrien,
maire de Moron-de-la-Frontem
(Séville). ami du général Franco,
colonel de la légion étrangère
espagnole pendant la guerre ci-
vile, au cours de laquelle il per-
dit un œil, et qui vient d’être
élu président de ^Association
des éleveurs andalous. Un dut
très fermé. Mais, comme faf-
fftnie M. Pierre Dupuy, directeur
de la revue Tores, Don loopoldt*-
échangeràit volontiers tous ses
titres - contre une vuelta en
plaza de Madrid ».
Alors qu’avait lieu le Feria des
Vendangea, Nîmes accueillait an
ce mois de septembre le
aoixantemîxiéme congres de te
Fédération des
de France. Cette ««J"** J
notamment été *""•***]£
propos de M. Henri Capdeville,
président de la fédération, qui
a réclamé « la reconnaissance
Officielle de ta corrida, en
France, mais uniquement aans
les réglons de tradition »■
De nombreux aficionados es$-
ment en effet qWaprèa lof
propos de M. Jack Lang, mi-
nistre de Ta culture, plaidant
pour te développement des
culturee régionales, la corrida
est particulièrement concernée. B
est temps en effet de lever le
voile hypocrite qui couvre les
courses de taureaux en France,
où elles ne sont, an fait, que
tolérées. Une telle Initiative
assainirait tout d’abord le mar-
ché financier des spectacles
taurins, dont les Espagnols tirent
toutes lee ficelles. Elle permet-
trait, enfin, de rendre légale la
profession de torero vivant en
France, car (es toreros fran-
çais ne rentrant dans aucune
catégorie professionnelle. Ils doi-
vent donc payer de lourds
Impôts sans être pris en charge
socialement. En cas d’accident
— fréquent dans leur métier —
ou de maladie grave, ils doivent
faire appel A une caisse d’aide
sociale ou è la solidarité pro-
fessionnelle, a g transformant
ainsi en Indigents. Alors que
mtraa loe montes » ces toreros
français bénéficient d’une cou-
verture sociale puisqu'ils coti-
sent à la Sécurité soc/a/e espa-
gnole, leur profession étant, en
effet, reconnue dans ce pays.
Pourtant, tous les ans, au sud
de la Loin, une quarantaine de
villes françaises proposent une
centaine de spectacles qui bras-
sent des sommes d’argent pou-
vant atteindre 40 militons de
francs. Et cela sans tenir compte
des retombées économiques
pour le commerce des villes qui
organisent /es ferlas. - Le succès
économique des spectacles tau-
rins- Incita les municipalités,
quelle que soit' leur coloration
politique, A reconduire ou à
développer encore plus l’organi-
sation de corridas saha jamais
envisager de poser le cas social
des toreros», souligne un me-
ta dor français, qui' ajoute ; « Il
faudra sans doute qu'un acci-
dent . -mortel .se -produise en
France pour que l'on se décide
: J à aborder' cèittd tfrféetloa. » La .
balle est dans la camp du mi-
nistre de la culture. Il devra
agir, car « uns taureau le peuple
est triste et la fête languit».
JEAN PERRIN.
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LE MONDE — Samedi 9 octobre 1982 — Page 19
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GRÈS
PARTIR
L'Arc et les poulains d'éprouvette
ESTAI NS morte n'en finissant
pas de ressusciter. C'est te
cas ite Marcel Boussac. - -
Après la vîctoira d'AA/yda dans
f Arodo-Trlomp.ha," dimanche, c’est
la silhouette «t. te sourire de l'Age
Khan que ïiqiie ■ avons." vù s’enca-
drer sur nos écrans de T.V. Mals
r intéressé .— « il J’a luwnôme souîl-
gnê — rfôtfllt là. en qtteiqiiê sorte,
qu’à mm £T exécuteur testamentaire.
La triomphe était celui de Marcel
Boussac. Un triomphe, à dire vrai,
né non pas de quelque trait de
génie, mais da la ruine, même du
vieux lion. Il est des destins dans’
lesquels les pires revers sont le
terreau des . plus grands . succès.
C’est peut-être, à de tels formidables
contrepoids que sa reconnaissent les
élus. Marcel Bquseac' an était un.
A . la fin- de sa .vie,, pressé de
toutes parla,- les décombres s'amon-
celant, n'ayant plue- tes moyens de
fonder son élevage sur un étalon de
qualité, H avait élevé à ce rang an
jeune , cheval qui n'aVatt gagné' que
te Grand Prix de Marseille, mats en
qui ee concentraient les meilleure
«sangs» des grandes armées de
l'écuria : Ltthua. . ..
Il mourut avant que les premiers
fils et filles da Labus ne fussent en
âge de paraîtra en piste. 11. ne sut
donc jamais le joyau que lui avait
tendu le. dénuement L’Aga Khan,
À qui les syndice de la faillite Bous-
sac avaient quelques mois avant la
mort de ce damier, vendu en bloc
les décombres de l’écuria (pour te .
somme tout de même rondelette de
35 millions de francs), ne le ’ devina
. pas non plus : jugeant . Labus
Indigne dé.s* jumenterie, H le donna
aux Haras nàlioaaux et le cheval
partit « servir*, dans te Manche, des
juments de salle au tarif de 500 F
te carte.
Il est maintenant on des deux ou
trois étalons français léê plue recher-
chés. Akiyda, te gagnante de l'Arc,
est une de sas' fûtes, engendrés
avec une jument de Marcel Boussac
juste avant ta mort de cehd-ti. Dans
sa progéniture . (où l'on ne compte
qu’un seul produit n’ayant pas
gagné) s’étalent déjà révélés depuis
deux ans des sujets -de- première
grandeur : Dalal. Ardéab, Labos
Fille, Akarad, tous nés de, pooG- ’
niàres ayant appartenu au vieux
propriétaire et conçus juste avant
te fin de cehri-CI. Parmi .pès juments.
une mention particulière à Licata, la
mère précisément tTAJüyda., Alliée
.à MiU Raet r :al te- avait déjà donné
. un gagnant .de Jockey-Club : Aca-
. mas. .
Avec Labus,. elle a produit un
gagnant dé 'Grand Prix de Saint-
Cloud, AkpntJ, et, maintenant, une
gagnsnte-.de l’Arc. Elle atteint & la
célébrité mondiale.
Là révélation de ''Labus ravive un
certain aspect du problème de I*în-
séçilnatlon artificielle, L’Agriculture
. socialiste est favorable & cette, pra-
tique, déjà assez largement utilisée
dans les pays de TEst et en Alle-
magne fédérale, expérimentée, chez
nous, avec le champion de concours
- hippique Galoubet . Le nouveau di-
recteur des- Haras nationaux. Jean-
Pierre Launay, a refusé, voilà quel-
ques jours, d’aller .participer^ en
Angleterre, . à une conférence inter-
nationale sur les courses parce que
tes organisateurs, lé Jockey-Club
anglais, avalent refusé d'inscrire K'in-
sôminatlop artificielle à l’ordre du
jour de la. réunion.
Opposés à ffinoénrinatioit
artificielle .
L'insémination artificielle est, eu
stade actuel des techniques d’éle-
vage. te seule pratique qui pourrait
..faire baisser sensiblement tes prix
des pur-sang et tes- ramener au
niveau des bourses françaises. Nous
sommes de ceux qui sont persuadée
qu’elle aura Inéluctablement droit
de cité ; que, déjà. 1e dilemme est :
admettre l'Insémination artificielle
- et teJre front au défi financier amé-
ricain ; ou bien la refuser mais
alors couper te liai américain, lais-
ser tes chevaux de miniarilalres.
issus des plus grands étalons du
monde, trop chers pour nos bourses,
se battre entre eux au pays des
milliard aJ res, et ramener nos compé-
titions au niveau de nos propres
étalons, c'est-à-dire un oa deux
échelon en dessous.
Mais — et voHà où surgit Labus —
.on ne peut non plus avoir recours
à l'insémination artificielle sans
limite et sans garde-fou. Car, que
eè serait-il passé si 1a pratique
avait été admise vers tes années
1976-1977? Jamais Marcel Boussac
ne se serait servi de Labos comme
étalon. Les Vaguely Noble, MW
Reet, voire les défunts Rlbot et Ses
Blrd en éprouvette ayant été acces-
sibles à un homme quasi ruiné, c’est
à ces éprouvettes qu’il aurait fait
appel. Labus aurait été, dès l'ori-
gine, voué à 1a production de che-
vaux de sella' ou aurait - été vendu
au rabais en Amérique du Sud,
l'exutoire habituel' des surplus de
l'écurie Boussac dans les grandes
années de celie-cî. Notre élevage
de pur-sang aurait perdu un capital
génétique dont on ne fait peut-être
encore qu'entrevoir la richesse.
‘ A cet égard encore, te vieux
capitaliste libéral a quelque raison
de se retourner dans sa tombe.
Toutes tes grosses fortunes inter-
nationales qui ont Investi dans te
pur-sang, toue ceux qui furent tes
compagnons de banque -et de
pssage de Marcel Boussac, sont
farouchement opposés à f Insémi-
nation artificielle. La propriété des
gonds étalons — non d’éprouvette,
divisibles quasi & l’infini. — c’est
leur affaire et te fondement (au
moins théorique) de leurs empires
hippiques. Or. voici 1e compagnon
disparu, l’ancien complice, qui — &
travers sa ruine, et grâce à elle, —
leur fournît leur meilleur argument.
K n’est pas certain que ' te vieil
homme sa serait réjoui da cette
complicité-là : 6 r exception de
lord G renard en Angleterre et, en
France, de l'Aga Khan, qui lui laissa
jusqu'au bout la jouissance d’une
pouliche afin que sa casaque ne
disparût pas avant lui — tes amis
l’avaient totalement laissé choir, les
dernières années.
Que les spéculations génétiques
ne nous fassent tout da même pas
oublier tes péripéties de 1a pista
Autant que 1a victoire (TAklyda
et de Labus, l'Arc a été celle
d’Yves Saint-Martin. K a le génie
de Longchamp. U sait exactement
où. à chaque mètre, y placer son
cheval, où le reprendra, où le
lancer à l’attaque— La course
d 'Akiyda a été la copie conforme
de celte de Sassafras, avec la-
quelle Il avait gagné en 1970 :
quatrième position, le long de la
corde, pendant tout le parcours,
puis démarrage de loin et en une
seule fols, dès que les chevaux de
tâte — en l'occurrence Blkala et
Bon Sang — commencent à faiblir.
LOUIS DÉNIEL.
>
L’un des 20 meilleurs
palaces du monde*
estàRuris:
leMeuriœ.
CAVALIERS
ET CLOCHARDS
L E voyage à cheval est &
la mode On ne comme
plus las cavaliers qui par-
tent, avec ou sans sponsor,
*arpon ter Ig monde au pas da
leurs chevaux. Tous, sans douta,
•ont, peu ou prou, le sentiment
■que voyager à cheval, dans un
■monde mécanisé à outrance,
suffira à leur ouvrir les portes
des cœurs et des maisons. A
suivre le périple d'un de ces
voyageurs, il semble pourtant
que la réalité soit moins simple...
Jean - François Baltereau est
une figura connue dans le monde
de la grande randonnée. Après
plusieurs voyages à cheval en
solitaire, il est parti, avec une
ôquipière, pour un * Buenos-
Aires - New-York • : 15 000 kilo-
mètres et deux ans de chevau-
chée. Depuis, tous les mors,
Baltereau et sa compagne tai-
saient, dans la revue ChevaL
Magazine, le récit de leur expé-
dition. Voici quelques extraits
des réflexions de B aller eau
dans le numéro d'août, un an
après avoir quitté la France,
alors qu’il venait de passer
r équateur, ayant traversé r Ar-
gentine, le Pérou, la Bolivie et
r Equateur: «Le fait de voyager
à cheval favorise souvent les
contacts. Pour nous, cela n’a
pas toujours été le cas {— ).
Cavaliers et clochards, nous
sommes et tenons à rester
En conséquence, pour l'homme
du «campa», pour le paysan
de ia montagne, nous avons j
souvent l'air de riches voya- !
geurs. Bien que notre bourse ne 1
soit pas trop épaisse, nous
dépensons certains soirs, uni-
quement pour nourrir les chevaux,
des sommes qui permettraient
à oe paysan de vivre plusieurs
semaines. Mauvais point de
contact t Nous ne sommes, au
premier abord, que te ■ grïngo »
qui passe. Quant au riche, à
l’homme de la classe supérieure,
notre accoutrement, que nous
ne changeons pas, l’incite £
nous prendre pour des mina-
bles. Il ne nous reçoit et nous
aide — la cas échéant — qu’à
cause de la performance que
nous avons accomplie (...). Ce
manque de contacts, ces rap-
ports ambigus sont souvent
frustrante. Nous vivons trop
souvent, par la force des choses,
| repliés sur nous-mêmes (...) »
i Certes, plus loin, Ballereau
reconnaissait : « Les pays, les
gBns, nous ne les aurions pas
découverts comme nous avons
pu le faire, sans nos chevaux. »
Mais un bref communiqué annon-
çait, dans, le numéro suivant de
Cheval : « La bureaucratie a eu
raison du sport et delà perfor-
mance. » Confrontés « à une
série de problèmes Insolubles ».
Ballereau et sa compagne ont
finalement abandonné à Panama.
L'époque n'est plus aux Tschil-
fely (1)— — J--L A.
G) En 1925. Aimé- Félix Tscblf-
fely, Baisse d'origine, partit seul
arec deux chevaux « crlollos >
de Buenos-Aires, afin de rallier
New-York. Le trio mit deux ans
et demi à couvrir t'itinéraire
Tsrhinely est souvent cité
comme un « pionnier e ou tou-
risme équestre.
La vie nomade,
(a vraie
Première pour les vëlocypê-
üistes : 1600 kilomètres sur deux
roues au cœur du Rajasthan
jusqu'à la fête de Pushkar en
compagnie de Georges Schalier,
ethnologue, cinéaste et confé-
rencier vivant en Inde depuis
1975. Vingt personnes maxi-
mum. d» 26 novembre au
17 décembre prochains. On doit
amener sa btcydette. Forfait
Paris-Parts .- 7500 P.
★ Renseignements et Inscrip-
tions : Guilde européenne da raid,
L ntt de Faaxfrard, 75015 Paris,
téL : (1) 32 B- 97-52.
Réservée
aux pNts de cinquante ans
L'association Renouveau vient
de faire paraître son catalogue
Escapade 3, qui s'adresse donc
aux amoureux du voyage de
plus de cinquante ans.
Randonnées à pied, en calè-
che, sorties en mer et pèche,
voile.' tennis dans huit régions
de France, de la Bretagne à
la Côte d'Azur, des prix rai-
sonnables et le gage d’une orga-
nisation sérieuse. Décidément,
vivement la retraite !
if Renouveau : 2. rue Trésorerie,
73000 Chambéry, téL : (79) 70-
27-72. Délégation à Paris : 18, rue
de l’Hôtel - de - Ville, 75004 Paris,
ta. : (2) 278-26-42.
L’art om ne
dans le Sud-Ouest
La fédération des comités dé-
partementaux du tourisme de
l'Aveyron, du Gers, du Lot. du
ram et du Tam-et-Garonne
vient d’éditer sa première bro-
chure intitulée l’Automne an
cœur du Sud-Ouest.
Très heureuse tniüatioe, qui
rassemble en seize pages gla-
cées. photos couleur, mise en
pages parfaite, tous les rensei-
gnements sur les T tes ruraux,
les hôtels, les campings et les
vacances actives d’un pays qui
s’en va des gorges du Tarn
jusqu’à Montauban.
4c Pour obtenir gratuitement re
catalogue. Il faut s’adresser à n Au
cœur da Sud-Ouest ». B. P. 354.
S2005 Montauban Cedex, tél. : (63)
63-31-40.
La frète à vélo
Des vacances sportives mais
sans entrainement forcené, sans
esprit de compétition, ne sacri-
fiant rien au confort, voilà les
mots d’ordre de Vélotour, un
voyagiste marseillais spécialiste
des deux-roues. Tl propose aux
amateurs de partir à la décou-
verte de la Crète en groupes
d'au moins quinze cyclistes
— le maximum est fixé à
trente. — pour un prix de
4 850 francs, pour neuf jours,
de Paris à Paris. Encadrement
technique de Raphaël Gemi-
niani . hôtels, repas compris.
♦ Vélotour. 353, avenue du
Prado, B .P. 2, 13266 Marseille Ce-,
des 8. tél. t (91) 76-21-80.
A Londres. aH Palace
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pose ■ de séjourner dans des
hôtels de luxe de la capitale
britannique, à des prix, ma foi.
fort intéressants. Ainsi, pour
390 francs, on pourra loger au
White Bouse — quatre étoiles —
pendant deux nuits, petit déjeu-
ner anglais compris. On peut
choisir le forfait airiOn pour
1 080 francs, dans le même
hôtel et aux mêmes conditions.
La catégorie luxe est accessible
à partir de 4S0 ou 1 170 francs .
au Royal Lancaster, et le prix
le plus élevé 1710 ou 1 400 francs )
vous sera demandé pour rejoin-
dre VAthenaeum.
4e Renseignements et réserva-
tions : VJ5- 9, avenue de la
République, 750L1 Paris. téL :
557-65-72.
L3nde
en liberté
Le gouvernement indien ment
de décider de rétablir le «lan-
ding permit » ou autorisation
d'entrer dans ce pays sans visa
pour un séjour de tourisme qui
ne dépassera pas trente jours.
Toutefois, les visiteurs qui se
rendent régulièrement dans ce
pays < plusieurs fois dans l'an-
née i doivent se munir d'un
visa avant leur départ de
France.
L'office du tourisme indien
de Paris vient, lui, de publier
la nouvelle édition de sa bro-
chure Vacances en Inde. On y
trouvera tous les séjours des
voyagistes et associations fran-
çais ayant inclus cette destina-
tion dans leurs catalogues.
★ Pour obtenir la brochure
n Vacances en Inde 1982-1983 n, il
suffit d’écrire à l’Office national
indien du tourisme, A boulevard
de la Madeleine, 75009 Paris.
En route
pour le Gezallier
Le CczaUier, ça ne vous dit
rien ? Et le Lembronnais, pas
plus ? Alors, le pays des couzes,
vous brûlez ? Non, bon. Voilà
trois terres de randonnées, à
pied, à ski, à cheval, en canoë,
à vélo, entre Issoirc, Massiac,
Murat et Besse-en-Chandesse.
Il faudra revoir vos leçons de
géographie.
Pour vous y aider, le petit
dépliant tout à fait remar-
quable édité par l'association
pour le développement de la
randonnée pédestre dans le
Massif Central. Un répertoire
des villes et villages d'accueil et
de leurs modes d'hébergement,
de leurs magasins et services,
un recensement du patrimoine
local et des curiosités naturelles,
bref un petit opuscule bien fait
à ranger soigneusement dans le
tiroir du haut de la commode
du couloir, avec les cartes rou-
tières.
4e Cbamlna, 5. rue Pierre-le-
Téncrable. 63000 Clermont-Fer-
rand. TéL : (73) 92-82-60.
iNEb
* Gault & Millau (Déc. 81)
citant un sondage ae
Institutional Investor
NouveUe entrée par la nie de
Casogbone: marines de Carrare,
tonalités' vieux ; rose etbouton d’or
reflétées par les miroirs, surprenants
arrangements de fleurs tares.
Salon Pompzdour, Salon dès
QiEître saisons, Salon des Tuil eries :
éclats des lustres, charoiemenr déli-
cat des tissus, sobre raffinement du
mobilier.
Le bar vîehr d'être redécoré :
laques précieuses, cachemires tur-
uoises et rouges,, cristaux de
iohême. Langues du monde entier:
Le restaurant réou\TÎra début
octobre: un éblouissant vitrail
aux dominantes émeraude, rerre
de sienne, mauve. Une atmos-
phère de jardin irréel créée par
Micheline Lefebvre: tons pas-
l’amen terie.
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Restaurants Inconnus de Gascogne (édition
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Deux blocs de Foie Gras de Canard 200 g
net (6 parts) par bloc, à 96 F l’un, soit 400 g
pour le prix total de 192 F (conservation ga-
rantie 4 ans) (1).
Pour Tâchât d’un seul bloc (96 F à notre
tarif au l* r avril dernier) 3 vous faudrait ajou-
ter 14 F pour les frais d'envol
Nous sommes une toute petite entreprise
(5 employés) et nous expédions de Saint-
Clar (Gers), sous notre marque Art Village,
toute une gamme de spécialités savoureuses.
Nos clients sont peu nombreux, mais fidèles,
et nous échangeons avec eux un courrier
personnel et amical (nous n’avons pas d’or-
dinateur). N'ayant pas les moyens de faire
des pages de publicité en couleurs, nous pro-
posons chaque année une promotion très
avantageuse qui encourage les gastronomes
à faire connaissance avec notre maison.
Nous faisons aussi des efforts en faveur
des artisans restaurateurs de nos campa-
gnes. Notre Guide des Restaurants Inconnus
de Gascogne vous fera découvrir les perfor-
mances gastronomiques de trente restaura-
teurs de nos villages qui proposent des menus
somptueux à des prix d’autrefois. (“Le
1 er août 1952, on m’a servi chez M. Debard à
Auvillar le repas suivant pour le prix de 55 F :
melon, jambon de pays, crudités et pâté de
campagne, ensuite saumon frais, ensuite
canard à l'orange, ensuite gigot d'agneau
pommes persillées, ensuite salade, ensuite
fromages, enfin pâtisserie Nous envoyons
notre Guide seul pour 26 F port compris.
(1) Composition : Foie Gros de Canard nscnstiftic 98 Si, sd « épses 2 ‘Z.
P
Plaisirs de la table
Anti - nouvelle cuisine
L ES irisons n'ont pas toujours
tartl El y a des lustres,
fis s'enthousiasmèrent pour
le bœuf gros sed du bon Léon,
sorte de Gettn de la table: dans
décor misérabiliste de la rue
*> Volga. Des entrées en abon-
dance et à discrétion. le bœuf
gros sel, fromage et de ssert
pour. U y a une dizaine d'an-
née. 18 F. service compris (J'ai
retrouvé une addition 1). Claude
Barthélemy, le ms de Léon au-
jourd’hui disparu, maintenait la
traditi o n. Mais la rue du Volga
va être livrée aux démolisseurs.
Claude Barthélemy (qui entre-
tempe a ouvert avec sa Jeune et
jolie femme le Moulin de Mon-
fouvtn h zniers - Combr&y (à
Proust), vient donc de trans-
porter son Bœuf Gros Sel
dans le 16» (289. rue Leoourbe -
téL 557-16-83 - fermé dimanche).
Formule & peine différente : le
boeuf gras sel ou le plat du Jour
(lundi : miroton ; mardi : blan-
quette de veau ; mercredi :
bourguignon; Jeudi ; sauté
d'agneau ; vendredi : veau Ma-
rengo ; samedi : petit salé) pour
63 P et donnant cirait à la fa-
randole des entrées (ah 1 ce bou-
din vinaigrette oh 1 ces filets
• Le Cabournet, à Liste-Adam I
Que de souvenirs en cette pitto-
resque maison où LAonie Moreau
cuisinait sa «• cabouMade • et nous
légalalt avant la visita, sur l'autre
rive, aux souvenirs de Vsn Gogh l
Eh bien. Le Cabouim va dispa-
raître. Sera-t-il, comme La Kllei, de
Grtmaud. vendu par appartements ?
• Une nom elfe Ecluse (place
de la Madeleine, celle-!*} Curieu-
sement, la ■note» est tapée en
anglais. Serait-ce un souvenir de
l'occupation anglaise en Bordelais ?
Las prix sont assez élevés A citer
aussi la Galerie daa vins (201, nia
Saint-Honoré), at son bar-dégusta-
tion. Cela devient une mode—
• Barrier A Tour, Sendereps en
son Archeatrate.. Combien sont-He
d'autres A (aire eux-mêmes leur
pain ? Une gourmandise qui devrait
Mer
TTJga ANGLO-NORMANDES
ILE DE JERSEY
SUa est étonnante cette petite ne.
de 20 km de long sur 10 de large
gltuée à ao ttm seulement des eûtes
de Normandie et qui. depuis sept siè-
cles, est un petit Etat rattaché é
Couronne d'Angleterre mais indépen-
dant. Ce minuscule dominion a sa
Constitution, son Gouvernement, «a
lois, aa mo nn aie. ae> timbres et aee
traditions toujours en vigueur
L'automne est une période tout e
«ali favorable pour profiter pleine-
ment de cette petite ne au clima-
d*ona grande douceur. Les Immense»
pissas de sabla On. les faloUaa plon-
geant dans la mer. las petits ports
ds pêche, les vieux maoou» nichée
flsns une campagne magnifique..
vous appartiennent davantage. Vous
s a» charmé par l'ambiance ty ptqu»
des pubs. le pittoresque des auberges,
la simplicité des petites pensions ou
le Luxe des grands palaces.
Kt h Saint- Bélier, la ca pital e , un
Londres en miniature. Es shopping es
"tes 15000 habitants de Jmsey sont
heureux do faire partager tour Jotr
ds vivre dans tour lia de courtoisie
Un week-end. une semaine » *n ej
en automne (et eu hiver), cest le
dépaysement, la vraie détente et une
qualité de vie particulière.
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Si vous y ajoutes le vin (Us vont
de 40 à 65 F la boute Ule, avec
une belle collection de beaujo-
lais et un graves château VI-
gnolles honnête), ltedAtioo ne
dépasse pas les 110 F Qui dit
mieux ?
C’est tel l'anU-fast-food. mais
ans» l’anti-nouvelle cuisine. On
fraternise dans une abondance
bon enfant de bon &krt. et Q font
retenir sa table. Ce quadrilatère
des derniers numéros de la rue
Leoourbe devient précieux pour
le gourmet II y a te Croquant
(de la rue Jean-Maridor). les
Senteurs de Provence (an coin
en face), tes maîtres bouchers
Jean et Claude un peu plus loin
(au 304) et avant au 295. ’ :
Pierrot Gourmand aux tartes
i wnnmm^
Sans doute la Jolie Catherine,
qui diligente la ronde des ter-
rines. ne figurera pas parmi tes
hâtesses de charme du snobisme,
sans doute les visons des beaux
quartiers ont depuis quelques
anni'wL pria le goût i mauvais)
des assiettes minceur à la japo-
naise et du dwi passe-partout,
n nlmportel Le succès du néo
I
sa généraliser chez les bons res-
taurateurs. El chez sol ? Est-ce
difficile? Non, répond Lionel Pol-
ISne. et Manu-Presse publie une pla-
quette - « Paire son pain * (Dessein
et Tolra, 10. rue Cassette), où la
ménagère trouvera les proportions
pour fabriquer A la maison, et très
facilement une vingtaine de pains
différents.
• Session d'automne aux Relais
et Châteaux Six nouveaux élus :
Escl/mort A Saint - Symphorien - le -
Château (28700). (e CAA/eau de
Favargaa-de-ia-Tour (38-110). l'Hôtel
Ombremont, au Bourget-du-Lae
(73370), le Mas des herbes b/anches,
à J ou cas (84220). l’Horizon, à Thlon-
vilfe (57100). et le Manoir de Lan Ke-
relie c. A Trébeurden (22560). Deux
nouveaux Relais gourmands, dont
UlcM’Hostang (10. me Gustave-
Flaubert, tôt. ■ 763-40-77). qui vient
d'agrandir et de décorer chaleureu-
sement sa petite maison de grande
cuisine et de ban accueil
• Vingt ans I Jean-Claude Vrinal
tétera ces Jours-ci son arrivée à
la barra du Tailleront de la rue
Lamennais. Succédant A son père,
il a au faire de l'illustre maison une
des plus attrayantes et des plus
Internationalement connues.
• La XVIII* Saison musicale du
ChStéau tfArtigny (A Mont baron,
Bœuf Gros Sei est consolant
Et U Indique peut-V.e un virage
de la restauration parisienne !
•
*«
J’avais été réservé — pour ne
pas dire méchant — avec le
Sud-Ouest, un petit nouveau pa-
tronne par Dagum (Sud-Ouest,
40. rue de la Montagne Sainte-
Geneviève - tél. 633-30-48). Les
débuts sont souvent difficiles. et.
aussi bien, te quartier n’est pas
de ceux que J’aime. Mate ne
faut-Q pas faire amende hono-
rable devant les efforts de
J.-C. de La larrlge ? zi présente
A présent une variation sur te
foie gras unique & Paris : de
canard, froid, nature — aux épi-
nards, à la julienne, au
oolntre&u (drôle d’idée 1) et
chauds : aux deux olives — fu-
mé sauce pointue — en papillote
aux langoustines (de 60 A 80 F).
. De la garbure & la croustade,
on peut dire, comme 1e Cyrano
de Rostand : » C’est toute la
Gascogne.*
Avec un menu à 130 F. service
compris, fromage et dessert.
Voici maintenant une maison
avec laquelle U faut compter.
LA REYNIÈRE
tél. : 26-24-24) dans quelques jours.
Ds l'EnsemblB de violoncelles de
Paris A l'ensembla da Caméra, les
programmes mettront en vedette
des musiciens de grand talent.
• Lucien Legrand, dont la cave
de la rue de la Banque est bien
connue des amateurs, vient d'ou-
vrir une autre boutique au 6 de
la galerie Vivlenne. Slogan : « Une
gamme de vira bien choisis aux
prix en bémol. »
• Furieux I Oui, furieux ce fidèle
lecteur A propos de la table et de
l'accueil au Buttai de la G are dB
Valenciennes, pourtant souvent en-
censé Mais II faut qu’il sache que
le temps n’est plus où la S.NC.F.
mettait un point d'honneur à pro-
mouvoir les Buffets gastronomiques,
souvent la meilleur restaurant de
la ville.
• Heureux I Oui, heureux et-
comblé cet autre fidèle lecteur qui
a découvert le muscat (corse) de
Dominique Qentlle (récente «bou-
teille du mois-) depuis longtemps
et l'apprécie sur un foie gras autant
que sur un confit de merle™
■ # Le Darlote (48, nie du Censée,
tél. : 225-68-78) ouvre en son rez-
de-chaussée Inutilisé, tous les dé-
jeuners du lundi au vendredi, un
Bistro 49 avec un menu A 80 F
(vfn et service compris, mais, hélas !
fromage ou dessert).
SAflDUES
C ’EST — où plutôt d’étau
— un plaisir simple mais
. gourmand qu'une bonne
sardine A l'huile Je sais qu'il
est commun d’évoquer P autrefois
mais c'est vrai qu’autratola on
trouvait, plus qWaufounfhuI, de
bonnes sardines Pourquoi ?
D'abord n y a deux sortes de
préparation. H conviant d'utiliser
les sardines crues et C'est r hulle
de macération qui - ovlt - tes
arêtes L'huile et le temps I Car
les sardines se bonifient en
vieillissant, et tes vieux épiciers
le savaient bien, qui, réguliè-
rement. tous le a mob mois par
exemple, retournaient tes bottes,
dans leurs rayons, ne livrant A
leu/ clientèle que des sardines
d'au moins un an de boite 1
Nom avons changé tout este f
Alors tes conservews font
nocher les sardines avant de ha
mettre en bollo, pour que Iss
arêtes ne restant pas dures
D'autant qu’à la bonne huile
d’olive lia substituant truffes de
entes ou de tournesol. La diété-
tique a bon doel
Au Verger de la Madeleine
14. boulevard Malesherbes ). on
vend encore des boites • retour-
nées », bonifiées par le temps
Mais U. Legras m’a confié ses
craintes : ■ Le métal des bottes
eet-41 toujours le mémo ? ■ Il ne
lui semble pas. Plus léger. Il
n’auralt pas, lui, le temps d* at-
tendre.
Et c’est peut-être pourquoi on
ne trouvera plus, bientôt, d" admi-
rables sardines en boites I
PUTES
ET CREUSES
- Mignonne, allons voir si les
huîtres sont ouvertes au restau-
rante. rimait un chansonnier
Elle a arrivent Lee creuses
devraient être eu même prix que
l'an dernier, m’a confié Paul, le
patron de Chez Edgard (dont on
sait que le banc de fruits de
mer est un des plus attractifs et
de prix bomréle de la restau-
ration parisienne) En effet, tes
producteurs n'augmenteraient que
da raugmentathn des trais de
transport, soit 8 ù 3 °f a.
Quant aux plates, elles seront
toujours rares et coûteuses.
Depuis quelques décades, les
huîtres sont proposées - cuisi-
nées » (ce n'est nullement da la
nouvelle cuisine, mais un retour
aux dlx-eepüéme et dix-huitième
siècles) Et les plates conviennent
mieux (mats attention l effss ne
doivent pas être cultes, simple-
ment pochées ou grillées ;
chaudes!).
Ü faudra donc remplacer tes
plates par des creuses flapo-
natees ex-portugaises) et s'en
régaler : millésime 1982-19331
L R.
Philatélie
NT 1761
FRANCE • Ecoles normales
supérieures.
HP-, te
Comme prévu eux le — —
riown las commémorations, U a etc
stipulé rémission d'un timbre sou-
lignant le centenaire de la création
des écoles normales supérieures de
Saint-Cloud et de Fontenayaux-
Rosaa «rf, > te Monde » du 17 oc-
tobre 1981. p. 24) Venu générale te
18 octobre (65*
82. Décidément
UK V, gris et ronge.
Format 38 x 22 mm Destiné et
gravé par Georges Bè temps. Tirage :
10 000 000 d’esampla'
taille-douce, à périt
•exemplaire*, impression
Mise es vente antieli
— Les tG et 11 octobre, de 9 b b
18 h. dans les éooles normales supé-
rieures solventes ;
A Parla, ta. bd Jourdan (14*).
— Dans lea Hauts-de-Seine ;
A Pontensy-anx-Roses. fi. rua
Bouclcaut; i '
A Montrouge. L nu Msmrtce-
Araoux :
A Satnt-Oond. bâtiment de Va-
lois (grille d'honneur du Parc).
— Dans le Val-de-Marne :
A. Cachap, l'école normale supé-
rieure de l' amwtfi-nprriftrT ^ techni-
que. SL avenue du Prialdent-
WUnn
— Le 18 octobre, de 8 h 413 h :
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Torre, Rfliîi et Srnyskw. Outre la
perfcsmaDoe de Zôltan Rîbli, a
faut adUdrer le retour de l'an-
cien champion du monde VassUi
amprikp qui, à l’âge de soixante
et nn ans, a re m porté la seconde
place dh tournoi de qualification
de Las Palmes.
. 3.CV
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120. TXM (1) ns
z en . .
. C ce
a. xé-ri
CM!
3. FÇ4
FSJ (a)
22 . cxm (m)
‘ -4. « (h)
06
FXb4 (n)
• ■ ■ ■ . ■
S. as (g)
CD8
23. «3
*85(0)
ft. KD
CM
24. Tdl
DbS ! (p)
7. ri («0
0-0
35. bd (q)
CM! (r)
-
8. Cç3 (é)
ri
I2& Td-d4 (a)
fl. 9-0 Cb7-« (f)
FUS ! (t)
: 10. Ta-bl (e) Xë8
27. Cç7
Ta-ç8
Blanc* ï ». MESTKL :
11. M
. CCS
28. CéG
Fxé6
12. Tél_
Cgs
29. dx£6 T0-é8 (n)
-Notes : T. SMYSLOV
13. Fa
TtS (h)
30. FË2 (V) CXC2
(Tournoi de Los Palmaa, 1982.)
14. DbS
BhB (Q
81. Td5
Ch3+
15. Fb2 cXdStO)
32. BgS
Dgl+
UL çXdS
Cgi!
33. BXb3
Dhl+
17. h3
Gh6
34. BX4 JDXd5(V)
18. Tb-fl
151
35. Tfft
TXH4-
19. Cbfr(k>
1XM!
36. abandon (x).
NOTES
a) Lorsqu'on n’a pas envie d’en-
trer dans la « partie Italienne » ni
dans la c défense des deux Cs <3....
PÇS ; 3 CfB. on peut se contenter
de cette réponse modeste male
Bolldù.
ï>; Ou 4. çl, CI6 on 4. 0-0, CT6 ;
5. C&, d6 : 6. (H, Pg* avec égalité.
ç) Probablement la meilleure suite.
En donnant à cette ouverture un
caractère fermé Jes Blancs peuvent
lalre valoir leur supériorité au
contre eu suivant un plan d'expan-
sion sur l'alîe - D par Fd3 - ç4 -
b4 - ç5. 5. dxtà donne peu : 5..„
dX65 : 6. Dxd8+ (cm 6. Fd5. Pd6 :
7. CgS, Oh8 ; & ç3, C67 ; 9. Fb3.
Cgs ; ux g3 comme dans la partie
Bronsteln - BeBChevaky. Petrapolis.
3973). FXd8: 7. Oç3. Fg4 ; 3. Fé3 et
9. CMH) avec un minuscule avantage.
a) Après 7. hS, C6 î 8. Ç4, b5 ;
9. Oç3. b4 ; 10. Cé2, 0-0; 11. Fé3.
çxdS ; 12- çXdS. CaS les Noirs n'ont
rien à craindre (Korchnoï-Smyslov,
DFâA. 1950).
è) Dans une partie qui ne date
pas d’hier entre Tarmsch et Scho-
w al ter en 1B98, les Blancs s'assurè-
rent un meilleur Jeu après B. h3.
ç6 ; 9. Cç3, Ca6 ; 10. FÉ3. Cç7 ; 11. 0-0.
Of-é8 ; 12. DçZ, ffXd5 ; 13. çXd5, g6 ;
14. FhB. Cgi-, 15. g*. Sur 8. H3.
Cb-d.7 ; 0 l Cç 3. CéS ; 10. 0-0, gfi ;
LL FhB, Cg7 ; 12. DdS, a5 les Blancs
sont légèrement mieux (Fucha-Chol-
mov, Leningrad. 1967).
/) Les Noirs ne sont pas pressés
d'échanger sur dé et attendent que
«rient terminées les manœuvres d»
regroupement sur l’aile -. B. là où
résidu leur seule possibilité de
contre-Jeu.
fil Symétriquement, les Blancs
préparent l’invasion de l'ali e - D.
ht Après, avoir cédé le passage au
G-D, la T-R se remet en place avant
l’avance fî-f5.
0 Une mesure de prudence néces-
saire qui évite tout danger eut la
diagonale b3-e«.
j I Au bon moment. La bataille
commence.
h) Visant la case ê6 via ç7. ,
l) Et non 20. Cç7, Sy.IZ : 21. CXa8.
f:<c2 ; 22. Fxb 2, Fh-Î : 23. TU. Dg5.
etc. Il apparaît que ce sont les Noirs
qui déclenchent les premiers les hos-
tilités.
m) Et non 22. Cç7 ; TXçB ; 23. C46 ;
24. dxee. cxts+ ; 25. gxrc (si 25.
D;<f3?, Txç4j. Txç4 et la position
du B Blanc reste difficile.
77 1 Surgit la menace 23.... Fxffl-j- ;
24. Rxc. Fç2+ avec gain de la D.
o) Avec gain de temps.
p) Dans la c partie Italienne ». le
pion 17 est connu pour sa vulnéra-
bilité. IcU le pion £2 commence à
vibrer. En même temps, le Cbâ est
en prise.
q) SI 25 Cç7, Th-çB : 26. Céfi?,
Fxéa et 27._ DXf2+. Dans la phase
tactique qui suit, les Blancs tentent
de pécher en eau trouble. SI 25. Cç3,
Fxh3: 26. Fxh3, Dx£2+ ; 27. Bhl,
D/.-Ç3. etc.
r) Mole le vieux crocodDv qui dis-
putait déjà en 1948 le Tournoi des
Candidate trouve à chaque fols la
meilleure suite.
31 SI 26. h A RS. DX12+ SUIVI du
mat. Si 26. TXg4. FXe4: 27. hxsâ,
DX12+ î 38. Rhl, F13+.
i) Surveillant la case dî, mena-
çant toujours le Cb5 et la 7W4.
11 ) Excluant absolument toute
complication sans craindre 30. Txg4
à cause de 30.., Dxt2+.
p) Que faire pour défendre le pion
£ 2 ?
tr) Ayant gagné un plou et une
qualité, les Noirs menacent 35-,
DxéS4- ; 36. Rhô. Dg6 mat.
x) SI 36. gXH, Dg2-r ; 37. RUS (15),
Dgti mat ou 37. Dg3, Dxé 2+ et 38-,
par exemple, Dxb2 et les Noirs res-
tent avec T+F en plus.
SOLUTION DG L’ETUDE N° 989
D. Petrov al tafia Sccacchistïca o, 1988
(Blancs : Ré 8, Tg4 et h2, Fh3, Pf3.
Noirs : Bç6, To2. FdS. F b 2.)
On volt tout de suite que Z. Tgl
n'est pas suffisant à causa de 1...,
bl=D ; 2. Txbl. TXh2 ; de même,
si 1. Tg6-f-, Rç5 ; 2. FIS. bl=D!
1. TU, FXf3 (si l._ Tal J 2- Tg-gA)
maintenant les deux T blanches sont
attaquées; 2. Fg2!. FXg2 espérant
3. Txg2, bl— D ; 4. Tg6-r. DXg6.
Mais 3. TgS-J-, Rd5I ; 4. Txg2,
bl=D ; 5. Tg5-r et les Noirs doivent
inventer une nouvelle défense en
raison de la menace 6 . Txbi.
5.... DfSî; 6. TxfS-1-, Bé8! mena-
çant. mat et la Trâ ; 7. Ta5ü mena-
çant aussi mat et la Ta2, Txa5;
8. ThG-f, Rd5 ; 9. Th5+ et 10. TxaS.
ÉTUDE
6. KA5PARIAN
(1980)
BLANCS (4) : Rdl, Tçô et h4.
Pa7.
Noms (5) : Ré5, Ta3, Pd7 et
ê7. Phi
Les Blancs jouent et font nulle.
CLAUDE LEMOINE.
I
bridge ^ w
UNE ATTAQUE
MORTELLE
■K 1 1S2
. . _ ^
TRAPÉZISTE
VOLANT
Cbjunjdannat des PAYS-BAS, 1981
: HL UUECOOUEK
Noirs ; C. fUJKAART
Ouverture : RAPHAËL .
Dans tes trois matches des éli-
minatoires du Champlormat du
monde de Rio, crtte table fut la
seule où le contrat de 4 Piques
fut battu..
* A
V 10 6 5
4 A V 10 S
*96432
4 873 r ‘ ’T 4 V 5 2
9 AV972 _ N e V R D 4 3
♦ -r- ° C E 4 8742
4 AV1087 S -1 *RD
4 R D 10 9 6 4
V -8
4 R D 9 6 5
4 5
Ann : O. don. E-O VtLta.
Ouest Nord Est Sud
Kxsd Passell Hnang
1 V .passe 3 V
passe . passe contre
Brachman
4 4
passe...
Comment la défense a-t-elle
fait chuter QUATRE PIQUES?
Réponse
Où peut-on espérer faire qua-
tre levées sinon en coupant Car-
reau? Mais quelles peuvent être
tes reprises du partenaire ? Vrai-
semblablement le roi de Cœur
et peut-être aussi le roi de
Trèfle.
C'est donc un des rares cas où
U est normal de prendre le ris-
que d'entamer sous ira As à un
contrat à la couleur, et Ruo a
donc Joué le 9 de cœur. Est a pris
avec la dame, et il comprit que
Ouest voulait lui donner la main
afin qu’il contre-attaque Carreau
et non pas Trèfle, car il avait
donné une indication de préfé-
rence en Jouant un gros Cœur ( le
9) au lieu d'un petit.
Huang contre - attaqua donc
Carreau, mais il prit soin, lui
aussi, de faire un appel de préfé-
rence à Trèfle en jouant le plus
petit Carreau.
Après avoir coupé le 2 de Car-
reau. Kuo joua une seconde fois
sous un As, mais à Trèfle ! Est
prit le 1 de Trèfle d'Ouest avec
la dame et il continua Carreau
pour faire chuter le contrat avec
un Cœur, un Trèfle et deux
coupes à Carreau .,
Dans un des autres matches,
Ouest passa d'entrée, et le Bré-
silien Cîzag&s. en Sud. ouvrit
de s 4 Piques ». Il fit onze
levées car il était beaucoup plus
risqué cette fois d'attaquer sous
un As.
COURRIER DES LECTEURS
c J'apprends beaucoup par vos
problèmes, écrit Mme Germon t,
bien que certains soient un peu
trop difficiles »: tandis que
R. G on in estime « que les pro-
blèmes sont trop /aczîes / »
Comme il s'agit presque toujours
de coups réellement joués à la
table, ü faudrait s’efforcer, au
début, de cacher les mains adver-
ses pour que les problèmes ne
soient jamais faciles.
Le sfleitce duré
Dans cette donne d'un cham-
pionnat en Amérique, la manche
a été chutée à une des deux ta-
bles parce qu'un des adversaires
(Ouest) avait gardé le silence.
4 R 8 6 4
V ARVX0
♦ 4
4 R V 10 9
*92
V D32
♦ ADV72
«652
4 AV 75
V 865
4 R 108653
«
Ann. : O. don. N.-S. vuln.
Ouest Nord Est Sud
Cohen Fegervary Sides Raze
passe 1 4, 14 passe
1 SA. contre passe 4 A ...
Ouest a entamé le 9 de Carreau
pour l'as d'Est, qui a rejoué la
dame de Carreau. Comment Base
a-t-il gagné QUATRE PIQUES
contre toute défense ?
NOTE SUR LES ENCHERES
On a une image, ici, du méca-
nisme complexe des contres né-
gatifs. Sud n’arait pas contré
■cl Carreau», car le contre n’au-
rait pas été de pénalité, mais au-
rait montré simplement une main
positive. En revanche, Nord a
contré «1 SA.» pour indiquer
une bonne main, et Sud a sauté
à « 4 Piques », car Nord iqui était
certainement très court à Car-
reau) devait avoir quatre Piques.
Sans convention particulière.
Sud doit contrer « 1 Carreau » ou,
à la rigueur, dire k 1 Pique ».
A r autre table, les annonces
avaient été ;
Ouest.
Nord
EU
Sud
passe
!♦
contre
passe
?♦
passe
2 SA.
passe
3*
passe
3 A
passe
4 A
passe
pase...
Cette fois. Sud a contré (au
lieu de passer) un contre négatif
qui promet simplement quelques
valeurs.
PHILIPPE BRUGNON.
L.^2-28 JS-
2.48X1* 14XU
S. 37-32 10-14
4. 41-37 (« 14-19
5. 35-30 0» 28-25
& 33-»! (C) 17-21
T. 40-35 11-17
8 . 39-33 9-14 (d)
fl. 44-39 5-10
m 33-28 (fl) 21-26
11. 38-33! (f) 3-8
12. 45-40 7-11. (g)
13. 43-38 1-7
14. 31-17 fh) 17-22
13. 28x17 11X31
18. 36x27 6-H C»
17. 33-28! U> 11-17
18. 38-33 (k)
17-22! (1)
NOTES
a) 4L 34-30 (5-10) ; 5. 30-25 (20-24) ;
6 . 33-28 (14-10) faute exploitée comme
suit, le 2 avril 1933 5 Lyon, par le
docteur A. MoUmacd, grand maître
de Pentre-deux-guerraa ; 7. 25-20!!
force la gain du ptoa par des me-
naces de coup de dame 7_ (24-30.
AI, 02. a3) : R 35X34 (19x30) : 9.
28X19 (15XM*) : KL 38-34! (30 X39) :
U. 19X30 UX-): 12- 44X33,+!.
22W®-
20 .
21 .
ZL
23.
24.
as.
38.
27.
28.
».
30.
21 .
32.
a *17 axa
46-41 7-12
50-45 12-17!{m)
30-21!! (U)
19X30
35X24 17-22
<1-36 22X31
36X27 14-19 (o)
33-28!! (P)
19X30
28x19
13X35 (q)
42-38!(r) 30X39
38-33 (a) 39x28
32x5!(t) 21X41
47 X36 4-9
5-37 (U)
Abandon
al) 7... (17-221 : 8. 28x17 (11' 22) :
B. 2UX29 123X34): Jù. 39x30. +1.
■ o2> 7... (24-291 ; 8. 39-34 (15. .241 :
S. 32-27 (23X21) : 10. 34x5, +.
a3) ï~. (23-29) ; A 35-30 (24x25) :
S. 39-34 (15X24) ; 10. 34XS. +.
D'une extrême précision dans le
Jeu de position (un type de partie
porte, exemple entre mille, son nom),
le docteur Mollmard excellait aussi
dons les combinaisons profondes et
spectaculaires. Une lilUBtrattou en
est donnée après ees notes.
b) 5. 46-41 (5-10) : 6. 34-30 (10-14) ;
7. 30-25 (17-21) i A 31-26! (20-24) :
9. 26X17 (12x21) : 10. 32-28 (38X141 :
IL 37 X 28 (7-12) : 12. 40-34 (24-30) :
13. 35X24 (19X30) : 14. 44-40 (30-35):
15. 50-44 (1-7) ; 16. 34-29 (21-26 1 ; 17.
41-37 (18-22), etc. (R. Entken-H.
Genrtscn, le Monde du 27 octobre
1979).
c) Contrejen logique pour neutra-
liser l'agression de l’aile droite par
le pion noir ù 25.
d) B. -.(5-10) : 9. 44-40 (15-20) :
10. 49-44 (10-15) ; 11. 31-26 (4-10) :
12. 4B— U (21-27) est Incorrect, les
Blancs damant à 5 : 13. 32X21
(16-27) ; 14. 36-31 (27x 36) : 15. 37-31
(36 X 27) : 16. 33-28 (23 X 32) : 17. 29-24
(20 X29) : 13. 34 x 5 (25 x 34) : 19.
40 x29, eto. B + .
ù) 10. 50-44 (21-26) ; U. 44-40
(0-m ; !2. 46-4 ï Interdisant 12.
...(14-üuj : cou;.» de üurne classique
nar 13. 32-23 i23a32) : 14. 37X28
(26X46) : 15. 29-23 (18x29) : 16. 34...S
(05X34) ; 17. 39a 30 (46X23...) : ÏB.
&X.... B-r.
i) Renforcement du double en-
chaînement au centre (pions à 28
et à 29), dont les Noirs pourraient
se libérer cependant.
a) Construisant mûsbodlquement
un solide contre-jeu par la forma-
tion de deux colonnes de contre-
attaque : pions û & il et 17. d'une
nart, et pions à 8. 12 et 17. d'autre
part.
ai Proposant une aération du jeu
par le plonnaçe (17-22).
:) 16. ...7-11 étant perdant.
1) Reprenant la direction du Jeu
par un nouveau double enchaîne-
ment du centre.
/.-) Un travail de trapéslste volant.
2) Brise le double enchaînement
dans ses racines. En efle:, &L après
2S ‘ 17 et (12x21) les Blancs conti-
nuaient par 20. 33-28 (18-22!) : 21.
28:il7* (21x12!) : 22. 29X18 02X33»):
l'avantage positionnel aurait basculé
en faveur des Noirs, très menaçants
au centre.
7 r.l Interdit toujours l'accès de la
case 28.
nt la partie devient délicate pour
les Blancs qui reprennent leur tra-
vail de trapéziste, en tentant la
faute avec un raffinement exquis.
0/ Voici la faute, bien loin d’être
évidente. A noter qu'une faute, élé-
mentaire celle-ci. eût été 25... (2-7) ;
28. 34-19 (13 X 24) ; 27. 29 X 20 (15*
24) ; 28. 37-31 (26x28) : 29. 33X11. +
n> La clé du boomerang avec cette
mise û profit d'un temps de repos.
q) A noter ce sacrifice massif que
le résultat Justifie sans conteste.
r) Un second temps de repos, les
Noirs devant prendre le pion U 3-î.
s) Avant la rade dévastatrice par
le plan à 32.
t) L’objectif Justifiait bien les
moyens.
u) Un trapéziste au repos après
cette splendide victoire.
Problème : Docteur A. MOLIMARD (1927)
Les Blancs jouent et gagnent
en neuf temps.
m SOLUTION : 34-29! (23 x 34)
39x30 (25X34 ) 28-23.’ /J a dé de la
combinaison] ilft.s'39) 38-33 (39-281
32X25! (21X41) 25-20 (15x24) 42-37
(41X32) 43-38 (32X43) 48*8’!. -r. Un
coup pratique très pur placé en
jouant par ce regretté grand maître.
JEAN CHAZE.
les grilles
du
week-end
Débiter. — IV. 71 vaut mieux ne
pas le donner s’ü n'a pas été
souhaité. Le I ne pense qu’à çô.
— F. Là, ce n’est qu’à moitié
digéré. Promenade. — F7. Pour
pousser une bonne pointe. Là oà
ü y a des gènes. — vu. On en-
tend mal sa voix, Mal calé. —
VTJ7. Préposition. Polaire . pour
ainsi dire. — IX. Très mauvais.
Cachés. PtTtfrf la fol. — X. Mani-
festent leur goût du changement.
MOTS CROISÉS
N° 218
Horizontalement
J. XI entend des voix. — II.
Elle brasse sans amasser. Mal
verni — XII. Brave Phonnêteté.
Verticalement
1. Ou c’est un combat, ou c'est
une promesse de combat — 2.
Signes de vie. Correct — 3. Pour
■lui, je n’est pas un autre. Note.
— 4. Ventes. — 5. Secrets. Elle
offre de la lecture. — 6. Fait le
panier. Pour un vieux boum. —
7. On y vit, on en vit. Cardinal.
— 8. Ne pas laisser reposer. —
9. Article. Signe un dur travail.
En bières. — 10. Au compte-
gouttes. — U. L,?nfo »iû non
tropo. — 12. Groupe. Quand tout
baigne dans l’huile. — 13. A bien
peu de consistance.
Solution du n 0 277
Horizontalement
I. Contre - coarani. ■— II.
Odieuse. Tomèc. — III. Loess.
Chilien. — JF. Ire. Tnolei. —
V. Fa. Erg. Nisiar. — VI. lUnémnt.
Ere. — VII. Dos. Liasses. — VIII.
Hier. Sosie . Os. — IX. Examine.
Rui le. — X. Télévisuelles.
VerHca lemeat
J. Colifichet. — 2. Odorat Ixc.
— J. Niée. Idéal. — 4. Tes.
Enorme. — 5. Rustres. 7c. —
6. Es. Rgr. SJU. — ”■ Ceci. Alacs.
— 8. Honnis. - 9. Utilitaire. —
10. Rôles. Seul. — II. Antiies. il.
— 12. Née. Aréole. — 13. Ten-
dresses.
FRANÇOIS DORLET.
ANA - CROISÉS®
N° 218
Horizontalement
1. CEEINRTT (+ 4). —2.
iraioRS. — 3 . cEinsTU. — 4 .
E FIN RS U t — - 1). — 5. EIL-
NORST (4- D. — 6 . AEGMNOR
i-i- 1). — 7. AEGILOT l- 5l. —
S. ADEORTU 1 rt- 4.1. — 9. EEI-
LRST. — 10. DG UNO. — II.
ADETTRTT (+ 1). — 12. ACC-
LOORT. — 13. FHOORRT. —
14. EEENFRT (+ 2). — 1S.
EEGILPS.
Verticalement
IC. EGIORSTU < -f- U- — 17.
DILNTU. — 18. BILRTtJY. —
19. AI OO RS. — 20. ACEHIRT
(t 2». — 21. EEFGLU. — 22.
EEILOT i~ 1). — 23. CCEIN-
NOO. — 24. DEEEINR. — 25.
EELMOSSU. — 26. BEMSTTU
1- II. — 27. AEEGRST (+ 4).
— 23. CDEHin-IO. — 29. CEIL-
NNO. — 30. ABIILLL. — 31.
AEEIMNR i* 6 J. — 32.
BEELNRT.
Solution du b" 217
Hor bconta Icmcnt
1 . IMPALUDE, qui a le palu-
disme (DEPLUMAI). — 2 . OU-
RALIENS (ENROULAIS). — 3.
DIERGOL. — 4. SAMQANE des
îles Samoa (Océanie). — S.
SOURISSES. — 6 . U LNAIRB
(LUNAIRE LAUNfiiuR). — 7.
EPILLET (PETILLE). — 8 . LA-
CINTE. — 9. EU5E33RA. — 10.
ANURIE (URANIE). — 11. NAU-
FRAGE. — 12. ULCERA (LA-
CE UR. RECULA, CULERAl. — ■
13. INUSUELS. — 14. SURAN-
NEE. — 15. EPITAXIE, orienta-
tion de cristaux. — 16. INVARS
(RAVINS).
Verticalement
17. IODISME, intoxication
(IDIOMES). — 18. PALUCHE
(PELUCHA). — 19. PINNULE.
— 20. PREMUNI. — 2L UR-
GEAIT 1 GUITARE, TARGUIE,
ARGUTIE). — 22. LA GUI OLE.
fromage 1 OUILLAGE. GOUAIL-
LE. — 23. EUREKA ! — 24.
KANTISME. — 25. RU SSULE ,
champignon. — 26. LARGUE UK,
qui paraüiute. — 27. FLAMEN-
CA. — 23. FUSAIN (INFUSAI.—
29. FEDAYIN. — 30. MAGENTA
(ENGAMAT. MANGEAT). — 3L
ESPEREE. — 32. JERSEYS.
MICHEL CHARLEMAGNE,
et CATHERINE TOFFIER.
»
\
- L ' J,
SAC : du rapport au livre
Les parlementaires l'ont lu. les
citoyens peuvent en faire autant.
Le rapport de la commission
d'enquête parlementaire sur les
activités du Service d'action civi-
que (SAC) — rendu public fin juin
— est désormais en librairie. A
dix mille exemplaires.
Ce n’est pas la Documenta-
tion française — service public —
qui est à l’origine de cette publi-
cation et de cette diffusion mais
un éditeur indépendant, M. Alain
Moreau. Après avoir publié de
nombreux ouvrages tels
M comme milieu. B comme bar-
bouzes. D comme drogue, où il
est beaucoup question de l'an-
cien service d’ordre gaulliste, au-
jourd’hui dissous, M. Moreau dé-
sirait en effet vivement faire
paraître chez lui ce rapport.
M. Moreau a écrit au président
de l'Assemblée nationale : « Il
me serait tout particulièrement
agréable, et cela s'inscrirait dans
la ligne éditoriale de ma maison,
compte tenu des ouvrages déjà
publiés sur ce sujet, d'éditer sous
ma marque les recherches de
cette commission [parlemen-
taire.] s Et M. Louis Mermaz lui
a répondu : « (...) J'ai informé le
bureau de l'Assemblée nationale
de votre intention. Il ne voit pas
d'inconvénient à cette publica-
tion. du moment que le rapport
est reproduiut avec authenti-
cité. »
L’affaire entendue, les Édi-
tions Alain Moreau ont limité
tout risque d'erreur. Elles ont
tout bonnement photocopié, ré-
duit et imprimé le rapport origi-
nal : neuf cent quatre-
vingt-dix-neuf pages ; il s'agît,
selon M. Moreau, d’un document
de référence f sur lequel il faudra
vraiment travailler un jour». Le
fait qu'il soit largement diffusé
par un éditeur privé ne choque
évidemment pas l'intéressé puis-
que le rapport parlementaire sur
le SAC est public, dit-il, et appar-
tient * à tous ». N'ayant pas de
droit d'auteur à verser, il peut
vendre les deux volumes cent
trente-cinq francs.
Ce n'est certes pas ia pre-
mière fois qu'un éditeur publie un
rapport parlementaire. Ainsi les
Éditions 10-18 ont-elles publié, il
y a plusieurs années, le rapport
de M. Julien Schvartz sur las ac-
tivités des sociétés pétrolières en
France. M. Moreau se félicite de
poursuivre ce travail d'édition. La
publication des auditions de té-
moins, rendues publiques par la
commission sur le SAC, lui sem-
ble surtout intéressante et nova-
trice en France. Aux États-Unis,
ces auditions, les célèbres e hea-
rings ». connaissent souvent un
grand succès.
LAURENT GREILSAMER.
POLICE
Jeux de massacre
Le couplet résonne haut et
fort, distinctement : s Aux
armes, citoyens ! Formez vos ba-
taillons ! Marchons, marchons.
Qu'un sang impur abreuve nos
sillons ! » Refrain d'hier qui
prend comme un air de rircons-
1 tance, ce jeudi soir 7 octobre, à
la Bourse du travail de Paris. Ce
sont las salles qui font les mee-
tings. et celle-ci avait de l'éner-
gie à revendre, de cette sponta-
néité qui déborde l'attente des
orateurs. Aucun signal, aucune
invite, rien d’une mise en scène
quand l’assistance entonne, en
ouverture, cette Marseillaise
martiale. Ou quand elle ova-
tionne une chaîne de télévision
américaine, présente, et couvre
de huées les châties françaises,
absentes. Ou encore quand elle
: ■ se précipite sur les noms du mi-
nistre de l'intérieur et du garde
des sceaux pour crier : * Démis-
sion ! La porte I »
Ils étaient donc là, un millier
de ces « policiers de France »
qu’une banderole, à la tribune,
invitait à être e debout ! » De-
bout pour acclamer les tribuns du
jour, leaders de l'Union des syn-
' dicats catégoriels de la police
(U.S.C.P.), associée à la Confé-
•' dération générale des cadres
j ' (C.G.C.). Debout encore pour sa-
; luer et blanchir leurs héros, vic-
« tintes de la » chasse aux sor-
î . aères » ; cet officier de paix
r principal du 18* arrondissement
i qu'un délégué C.G.T. avait dé-
noncé pour ses propos * xéno-
r phobes ». et ces deux gardiens
- de la paix emprisonnés en mars
\ dernier après ce qui paraissait
• - être une « bavure b. Ils n’étaient
h pas venus seuls : autour d'eux,
• appartenant à la même unité mo-
? bile de sécurité de nuit, on recon-
; naissait deux des gardiens in-
culpés pour la fusillade de la rue
Rossini.
Aux orateurs de désigner les
cibles, à la salle le jeu de massa-
cre. Sous le regard de pierre d'un
Jean Jaurès en buste grisâtre,
l'impatience, à l’égard des gros
et des grands, des pouvoirs et
; des ministres, était ici assurée du
! succès. Sus donc à M. Bernard
Delepface, le leader de la Fédéra-
tion autonome, ennemi juré,
‘ <r qui accuse, salir, trame dans la
i boue les collègues qui ont le tort
5 de faire leur métier de fiic » .Car il
faut savoir, ajoute M. Paul Flo-
rentz, * ou nous faisons notre
métier de ffic. avec tout ce que
cela suppose, y compris la cou-
verture a priori par le ministre, ou
alors nous baissons la pantalon.
Et si nous sommes id ce soir (...).
ce n'est certainement pas pour
nous déculotter I ».
Sus à tout ce qui gouverne ! A
ces régimes de droite qui, hier,
nous avaient «cocufiésa, à
cette gauche qui. aujourd'hui,
installe ses * commissaires poli-
tiques ». t Des chariots ! ».
lance la salle ; « enculé I ». ren-
chérit une voix quand l'on évo-
que Gérard Monatte, le syndica-
liste autonome devenu conseiller
technique au ministère et. puis-
que tt plus personne ne sait qui
commande dans la police natio-
nale». conclut l'orateur, puisque
t des promesses, nous en avons
des wagons en remorque ».
bientôt « il ne nous restera plus
qu'à prendre la cane [du parti]
ou le maquis ». e Le maquis I Le
maquis I». lui répond-on en
chœur.
M. Rorentz a beau rappeler à
ses amis que c nous sommes en-
core en démocratie, à ce qu'H pa-
raît » ; son collègue en syndica-
lisme. M. Ferdinand Le Dain, a
beau assurer qu'il entend > res-
ter dans la légalité», rien n’y
fait, l'excitation et le plaisir du
verbe l'emportent. « On va les
crever I », s'entend répondre le
représentant de la C.G.C. qui (fit
la poétique « néfaste b du pou-
voir. Un <r Badinter, au po-
teau ! » salue l'envolée de
M. Rémy HaJbwax proclamant
qu’il n'y a e Jamais eu autant
d'inculpations dans nos rangs ».
Un « A Moscou, à Moscou I »
accueille une nouvelle évocation
de M. Bernard Dalepiace,
l'homme des déclarations trou-
trandères. irresponsables, insen-
sées». alors que nous, ajoute
M. Halbwax, € nous n'avons ja-
mais été les larbins de la droite,
nous ne serons jamais les larbins
de la gauche ». s Mort aux
rouges I », pour finir, à l'adresse
du gouvernement « socalo-
communiste > stigmatisé par le
dernier orateur.
« Pour une idée, au service
d'une bonne cause », avait
promis la banderole qui décorait
ia tribune.
EDWY PLEN EL.
fPuWitiW
UNIVERSITÉ DE REIMS
U.E.R. LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
CENTRE DE RECHERCHE
SUR LA LECTURE LITTÉRAIRE
Analyse des processus mis en oeuvre dans le rapport entre
le lecteur et un te.\te littéraire.
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ÉDUCATION
A NANCY
Des parents occupent une classe
pour obtenir le départ d'une institutrice
De notre correspondant
Nancy. — Depuis le lundi 4 octo-
bre, des parents d'élèves de l'école
Marcel-Leroy, à Nancy, occupent la
classe de leurs enfants afin que leur
institutrice ne puisse assurer ses
cours. Celle-ci. Mile Denise B.... une
quinquagénaire aussi frêle qu'effa-
cée, attend dans la salle de classa
voisine que la situation évolue. Titu-
laire depuis 1958, elle avoue ne pas
comprendre ce que lui reprochent les
parents. Ceux-ci. lorsqu'ils sont in-
terrogés. ne fournissent que des ré-
ponses vagues. Tout au plus lui
reproche-t-on évasivement l'absence
de discipline dans ses classes.
En fait, l'étrange réputation de
Mlle B... est née lors de son arrivée
en 1981 à l'école Marcel-Leroy. Les
parents d'élèves, déçus de l’am-
biance de sa classe, alertent ('inspec-
tion. Avec suffisamment de force,
semble-t-il. pour que l'institutrice
donne son accord afin d'être dépla-
cée durant un an. le temps que les
esprits se calment. Malheureuse-
ment. elle change d'école, mais pas
de quartier. Sa réputation forgée par
des parents d'élèves en 1981 la
poursuit pour devenir, finalement.
une rumeur alarmante lors de son re-
tour cette année à Marcel-Leroy. La
rentrée intervient dans un climat de
cris et de chuchotements. Des pa-
rents changent leurs enfants d'école.
L'inspecteur départemental, M. Ro-
mans, estime qu'il n'y a strictement
rien dans le dossier de Mlle B... qui
dorme matière à sa mutation ou à
son changement d'activité : a Les
parents sont actuellement dans la
plus stricte illégalité, et je n'aimerais
pas que ia force publique intervienne
là où il ne faut apparemment qu'un
peu de bon sens ! » Le syndicat SNI-
P.E.G.C., qui n'a pas même été solli-
cité par l'institutrice, estime que.
a en aucun cas les parents n'orrt rai-
son de dédder du départ d’un fonc-
tionnaire. Nous n'accepterons jamais
que s'instaure un type de relations
basé sur la contrainte ».
Les parents — qui appartiennent
aux deux fédérations de parents
d'élèves - inquiets seront reçus par
un membre du conseil général, puis
par l'inspecteur d'académie.
JEAN-LOUIS B EM ER.
FAITS ET JUGEMENTS
M. Badinter : je ne change
pas.
Interrogé dans ie Quotidien de
Paris du 8 octobre sur l'interpréta-
tion de sa récente circulaire au par-
quet (le Mondedv 7 octobre),
M. Badinter affirme que sa politique
reste b même : - Quiconque a lu
cette circulaire retrouvera toujours
les mêmes pensées et les mêmes li-
gnes d'action depuis que suis minis-
tre : fermeté vis-à-vis de la crimina-
lité et de la grande délinquance et
recherche de sanctions diversifiées
- comprenant, outre l’emprisonne-
ment de courte durée, des mesures
telles que la confiscation du véhi-
cule ou du permis de conduire —
vis-à-vis de la petite délinquance. -
A propos des commentaires contra-
dictoires dont sa circulaire a Tait
l'objet dans b presse. M. Badinter
déclare : - J’ajoute que je n’ai au-
cune raison de changer, même si ça
ne fait pas monter ma cote dans les
sondages. -
La circulaire Badinter suscite
d'autres réactions. L'Union syndi-
cale des magistrats (modérée) dé-
clare qu'elle - ne peut que souscrire
aux recommandations de la circu-
laire du garde des sceaux de pour-
suivre mw fermeté la criminalité
sous toutes ses formes et de venir en
aide aux victimes ». L’U-S.M. es-
time que b petite délinquance est
- une préoccupation constante des
magistrats * et que ceux-ci ne peu-
vent être taxés de « laxisme » sur ce
point. Enfin. M. Michel d’Aülïères.
sénateur (R.I.) de b Sarthe, de-
mande, dans une question écrite à
M. Badinter, si ses instructions au
parquet recommandant d’éviter le
recours aux peines de prison pour les
petits délits « sont bien opportunes
à un moment où se développe en
France un grave climat d'insécu-
rité ? -
Prostitution
et cotisations
Grenoble. - La police grenobloise
vient de mettre fin aux activités
d'un club de rencontres créé il y a
dix-huit mois, qui s'adressait à une
clientèle aisée, pouvant débourser
plus de 800 F pour un moment passé
avec une prostituée. Pour assurer le
maximum de discrétion & son entre-
prise, MUè Martine Boidard, trente
et un ans, avait installé son agence
» Relations publiques », appelée
également • club de l'élite -, sur le
même palier que l’entrée d'un petit
hôtel de huit chambres, l'hôtel
Albert-I°.
Ouverte pendant les heures de bu-
reau, l’agence assurait un fonds de
roulement non négligeable pendant
b journée aux hôteliers, Raymond
et Colette Terrier.
Les clients de l’agence n’avaient
qu’à faire quelques mètres pour se
rendre dans l'une des chambres de
l'hôtel, où ils retrouvaient l'une des
vingt-cinq prostituées que contactait
Mlle Boidard. Si b plupart d’entre
elles étaient des professionnelles
connues des services de police,
quelques-unes étaienL selon le subs-
titut du procureur de b République,
M. Bernard Vigny, de simples • ga-
lantes d'occasion -, issues souvent
des milieux aisés de la ville et qui
- recherchaient l'aventure, sinon
une libération
Quant aux adhérents du club, qui
payaient - un droit d'« inscription »
de 2 000 F par an, ils ont pu être
identifiés grâce à un petit carnet. Le
juge d’instruction a inculpé et
ccroué, jeudi 7 novembre, Mlle Boi-
dard et les hôteliers. U lui reste
maintenant à rechercher quels liens
entretenait la directrice de ce club
avec ie milieu du proxénétisme gre-
noblois et lyonnais, un tel réseau de
prostitution ne pouvant survivre, se-
lon les magistrats, en dehors de l’em-
prise des proxénètes de ces deux
villes. - (Corresp.)
Deux médecins
de b Pergola
jugés par défaut
Inculpés d’homicide involontaire,
deux anciens médecins de b clini-
que parisienne b Pergola, les doc-
teurs Michel Popescu, chirurgien
âgé de soixante-quinze ans, et Aziza
Benkirane, anesthésiste réanima-
trice, trente-huit ans, ne se sont pas
présentés jeudi 7 octobre devant b
seizième chambre du tribunal de
Paris, qui a décidé de les juger par
défaut.
Ils avaient à répondre de leur res-
ponsabilité dans le décès survenu le
16 mars 1978 d'une patiente,
M“ Andrée Viaux, déjà mère de
cinq enfants, qu’un médecin du
Planning familial avait adressée à b
Pergola pour une ligature des
trompes.
Le docteur Popescu, aujourd'hui
à b retraite, s'est retiré en Rouma-
nie, et M“ Benkirane est établie au
Maroc. Partie civile au nom du mari
et des enfants de la victime,
M c Louis Labadie a demandé 1 mil-
lion de francs de dommages et inté-
rêts. Jugement le 28 octobre.
Convoyeur voleur
M. Hubert Pinsseau. premier juge
d'instruction à Paris, a inculpé de
vol, le 7 octobre, M: Roger -Le Pos-
tée, 5 1 ans, ancien sous-officier,
convoyeur de fonds depuis 1 974. à la
société Protection Ile-de-France
(P.I.F.). M. Le Postée a été bissé
en liberté et placé sous contrôle judi-
ciaire.
Pris de boisson, M. Le Postée
s'était récemment vanté d'avoir dé-
robé, le 27 janvier 1978, dans b
chambre forte de la P.I.F., un sac
contenant 135 000 F qu'il avait
réussi à déplomber, profitant du fait
qu’il était demeuré seul quelques
instants alors que. selon b règle, il
aurait dû rester constamment en
compagnie d'un collègue. Dégrisé, il
a confirmé devant les policiers qu’H
était bien fauteur de ce voL
OUTRAGE
La cours d'assises du Bas-Rhin,
siégeant à Colmar, jugeait, jeudi
7 octobre, une affaire de viol.
Comme lors de b plupart de ces
procès, des militantes féministes
étaient présentes. Cette fois, cepen-
dant. la partie civile a préféré de-
mander le huis-clos, ce que b cour a
accepté. Une voix a alors traversé b
brouhaha : •c’est dégueulasse /»
Annie ColliiLéducatrice spécialisée,
auteur de ces mots, a été sur le
champ inculpée d‘- outrage à ma-
gistrats et jurés ». Elle comparaî-
tra le i* octobre devant le tribunal
correctionnel de Strasbourg.
Après cet incident, la cour a
Siégé. Le violeur. M. Gérard Fer-
randis, vingt-trois ans. peintre en
bâtiment a été condamné à quatre
ans d'emprisonnement, dont trois
avec sursis. Apre le viol, il avait en-
voyé des peurs à sa victime, pen-
sant ainsi se faire pardonner.
UNE ENQUÊTE DU < MONDE DE L'EDUCATION »
Les langues vivantes
entre la pédagogie et la tactique
; La vieille idée reçue selon la-
j quelle collégiens et lycéens fran-
çais sont incapables d'artiosler
i correctement une phrase en lan-
gue étrangère est-elle périmée ?
: Nombre de professeurs, inter -
j rogés par b Monde de i'éduca-
i tion (1). répondent oui sans hési-
ter. Ou plutôt, s'ils admettent
que leurs élèves multiplient les
fautes ou les à-peu-près dans
leur expression (orale ou écrite),
ils soulignent qu'ils n'ont plus
peur de parier. Le cours de lan-
gue serait même devenu l’heure
où Ton peut s'exprimer en toute
liberté, l’heure où U est permis de
dire ce qui vous passe par ia tête
tour en trébuchant sur les mots.
Vive le cours de langue, donc.
Et vive les méthodes nouvelles —
audiovisuelles, audio-orales, sug-
gestopédiques. etc. - qui ont fa-
vorisé cette éclosion de la parole
dans des cotas ira ditiormeile-
ment consacrés è la grammaire
et à la littérature, d’autant plus
mal reçus qu'ils faisaient réfé-
rence à une langue étrangère à
peine vivante.
Mais l'autosatisfaction affi-
chée par les praticiens conscien-
cieux doit être modulée. Sans al-
ler jusqu'à dire, comme M. Pierre
Berteaux dans son rapport de
Tan dernier, que « nos élèves
sont, à 99 % incapables de foire
[ une phrase de leur cru ». 3 faut
reconnaître que. trop souvent,
les résultats ne sont pas à la me-
sure des efforts déployés. Et il
est bon de rappeler que la diver-
! süreation des tangues — l'ensei-
gnement français en prévoit une
douzaine possibles — est pour
l'essentiel un leurre : près de
84 % des élèves optent pour
l'anglais pr e m ière langue. Quant
au choix de l'allemand ou du
russe, par exempte, il est de plus
en plus dicté par le souci de re-
joindre le * grand» établisse-
ment ou la * bonne » section,
c'est-à-dire ta plus s&ective.
Cette évidence apparaît da-
vantage encore avec l'introduc-
tion du portugais et de l'arabe
dans de nombreux établisse-
ments. Considérées comme lan-
gues d'imm ig rés, ces tangues
sont délaissées par la plupart des
Français de souche et même par
les famines de migrants avides
d'assimilation. On assiste ainsi à
un double phénomène : alors que
le cours de langue abandonne de
plus en plus son aspect finéraù»
au profit de T expression sponta-
née. le choix d'une langue se fart
sur des critères de mains en
moins linguistiques et de plus en
plus c tactiques ». Ce que la pé-
dagogie gagne d'un côté, elle le
perd de l’autre.
Le Monde de !" éducation ne se
Tonte pas à la France dans son
enquête. B montre que. dans
d' autres pays d'Europe, la politi-
que linguistique fait aussi la part
trop.beàe à Tangtais. sans pour
autant avoir les résultats minfr-
qùe s qu'on prétend parfois. L'ex-
pression orale est une chose. La
maîtrise d'une tangue étrangère
en est une autre, surtout lorsqu'il
s'agit cf y avoir recours dans sa
vie professionnelle.
(!) Le Monde de l'éducation n* 87
(octobre 1982). 10 F.
JUSTICE
Bibliographie
LE COMBAT DE ROGER
DELPEY
Roger Delpey, numéro
d’écrou 200 163, n’a pas fini de ré-
gler ses comptes. Quand H sort, le
28 novembre 1980, de b prison de b
Santé à Paris, après deux cems jouxs j
d’incarcération. Il déclare : * Je n'ai
pas l’intention de me taire. » En
mars 1981, il publie un premier ou-
vrage intitulé ta Manipulation,
consacré à ses entretiens avec l’an-
cien empereur Bokassa {le Monde
du 25 mars 1981). Aujourd’hui, b
confident du monarque déchu ra-
conte; dans un livre intitulé Prison-
nier de Giscard, son affaire et ce que
fut sa détention.
Arrêté le 10 mai 1981 par les poli-
ciers de b D.S.T., à sa sortie du
« bureau populaire libyen » (ambas-
sade), D sera inculpé, après six jours
de garde à vue, d’ « intelligence avec
des agents d'une puissance étran-
gère -, en l’occurrence b Libye.
Une ordonnance de non-lieu sera fi-
nalement rendue en sa faveur le
2 novembre 1981.
Prisonnier de Giscard est le récit
de cet ancien membre du corps ex-
péditionnaire en Indochine, victime
d’une véritable lettre de cachet.
L’auteur adresse tout d’abord « une
lettre ouverte à un ancien président
qui brûle de le redevenir ■». S’adres-
sant à l'ancien chef de l’Êtat,
M. Delpey écrit notamment : « Vo-
tre défaite électorale a été précipi-
tée par de graves manquements à
l'honneur et à la responsabilité, en
raison d’actes sur lesquels, jusqu'à
ce jour, vous vous êtes refusé à vous
expliquer, à vous justifier. »
Dans le détail, Roger Delpey ex-
plique ce que furent ses journées de
garde à vue. D rapporte ses interro-
gations par les policiers qui ne cher-
chaient qu'à récupérer lès cent
quatre-vingt-sept documents qui lui
avaient été remis par Jean-Bedel Bo-
kassa. Des documents, affirme-t-il,
qu'il a récupérés aujourd’hui et
qu'ill garde en réserve. Seront-ils
rendus publics un jour ? Peut-être
dans un prochain livre qui aura pour
titre la Diamanterie.
Prisonnier de Giscard n’apporte
aucune révélation. Roger Delpey
continue son combat contre l'ancien
chef de l'État et pour faire Ariatwr b
vérité sur son « ami Bokassa ».
après plus de six mois d'emprisonne-
ment pour « raison <f Étal ».
NLE.-R.
* Prisonnier de Giscard, par Roger
Delpey, aux éditions Jacques Grancfaer.
60 francs.
• L' Indemnisation des Victimes
d'attentats. - Interrogé à l'Assem-
blée nationale par M. Edouard
Frédéric-Dupont (Paris, app.
R-P-R-), le ministre de l'intérieur a
annoncé qu’un projet de loi. sur ISfr
démutisation des victimes d’attentats
pourrait bientôt voir le jour. Actuel-
lement aucun texte ne prévoit cette
indemnisation l
ESI
La enirepru-.-rst viix; rec&ercin-nt
av?c un
♦ INFORMATIQUE
Vau- a-..'?, .m «î.-,;: ,uv.i i tlj
S Aie ileie-.'ï'.cf-.qizr ;
maiîr»sv; DEA. DESS. Docuvau.
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ANNIE DANA
. "Signera de I5hè18h
SON PREMIER ROMAN
«L'ORACLE INVERSE»
- . para AUX NOUVELLES
— " i EDmONS RUPTURE
LE MONDE - Samedi 9 octobre 1982 - Page 23
SCIENCES
MEDECINE
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V i *
Paffc ^ ad cotttiairey réibraK souhaitée- et-
souhaîtaNè ? L’une des. mesures du projet ée ré-
forme des statuts de nnstifut nation al de la santé
et de la recherche médicale (INSERM) fai fixa-
tion idonttanées de la durée maximale pendant
laquelle les directeurs d’anhés de recherche poor-
roat exercer ces fonctions - -alimente actuelle-
ment ua délnit de polémiqBe (le Moade du S octo-
bre). QtKHïdiefl de Parïs.danssofléditiofl du
7 octobre, estimait que cette mesure, aurait do-
tournent pour conséquence * Je Bceoctemeat par
FEiatde soixante cinq «patrons», dont un prix
Nobel». \ •
Pour sa part» te professeur JeuXhiBset, prix
Nobel de médeciqà, omis, a déclaré que» contraire-
ment à certaines informations, 9 n’était pas per-
■ü— UeUeeht opposé à ces dispositions^ désirant
voir, cesser! ses- fonctions - an 1® octobre 1984.
M. Dausset estime qu'as total il s’agit là d*« me
bonne mesure, lamotütité étant absolument né-
cessaire à tons tes rnveanx de ta recherche».
« Nos laboratoires, a-t-il «joué» meurent an-
joartHtm de sclérose ». A l'inverse» le professeur
Michel Boiron (hôpital Saint-Louis, Paris»
groupe de recherche snr la virologie des leucé-
mies) estime « regrettable, le caractère systéma-
tique d’une telle mesure, « et » craint que les per-
turbations qui risquent de l’accompagner ne
unkpnt dans certaines unités à la continuité des
recherches actuellement engagées ».
De son côté le syndicat S-GJE- N.-C.F.D.T. de
PINSERM, tout m se déclarant favorable à la li-
mitation des mandats» estime que cette réforme
est « une mesure technocratique qtd ne prend pas
en compte la nécessaire démocratisation de Feo-
semUe des secteurs de recherche » et que « le
système hiérarchique, à tous les niveaux, restera
aussi pesant qu’avant ».
Nous publions ici le communiqué du ministère
de h recherche et de l’industrie (nos dernières
éditions du 8 octobre) précisant que, contraire-
ment à certaines interprétations, la limitation du
mandat des directeurs d’unités de recherche ne
sera pas appliquée rétroactivement. Dans l’entre-
tien qu’il nous a accordé. Ml Philippe LazarJ di-
recteur général de F1NSERM, commente ces <&-
positions.
LA « SEMAINE DU CŒUR »
La prévention des maladies cardio-vascuiaires
doit commencer dès l'âge scolaire
La mise au point du ministre
Le ministère de la recherche et de
l'industrie, « pour couper court à
une campagne qui tend à dénaturer
complètement l’esprit et la lettre
des textes qui visent à assurer la
promotion et le- renouvellement des
responsables dans notre appareil de
reckerche », a publié le 7 octobre le
communique suivant :
« La loi . sur là recherche prévoit
que les fonctions de direction et de
responsabilité dans les unités de re-
cherche ne sont attribuées que pour
une durée déterminée. .
» Cette disposition a été adoptée
à la suite de concertations et de dé-
bats nombreux ernourris, ai parti-
culier lors du colloque national sur .
la recherche. Ces débats ont tous
fait ressortir {‘importance atout ni-
veau de la mobilité des chercheurs
pour assurer VûuBspeosable renou-
vellement des idées et des hommes,
Inamovibilité 'des fonctions . et
concentration des pouvoirs sont.- au-
jourd'hui , antinomiques d'une re-
cherche de qualité
* » Les décrets en cours de prépa-
ration concernant le C.N.R.S. et
FUS SE RM fixera à douze arts la
durée maximale pendant laquelle
les directeurs d’unité peuvent exer-
cer de-façon, consécutive plusieurs
mandats (par exemple trois man-
dais de quatre ans). Cette période
est suffisante pour permettre de for-
. mer une équipe, de conduire un pro-
gramme de recherche et de préparer
heureusement la promotion de nou-
veaux responsables.
» Bien entendu, il n'est pas ques-
tion de donner un caractère rétroac-
tif à l'application de ces disposi-
tions. Les mandats m cours qui
excèdent la limite de douze ans se-
ront poursuivis jusqu’à leur terme.
Ceux qui arriveront à expiration
dans les trais prochaines années
pourront être prolongés par le di-
jusqu'au SI décembre 1985.
• De cette manière, organismes
directeurs et personneb de labora-
toire pourront préparer sereinement
et démocratiquement , au cours
d’une période qui correspond à celle
de l’application de la loi d’orienta-
tion et de programmation, un plan
de renouvellement des responsabi-
lités qui tienne compte des réalités
scientifiques et des nécessaires évo-
lutions.
* Il n’y a donc rien qui justifie
l'agitation orchestrée par la droite
réactionnaire sur le thème d'une
pseudo-purge dans notre appareil
de recherche public.
» Il s’agit tout simplement d’or-
ganiser à l'intérieur de celui-ci, par
la voie démocratique et institution-
nelle, un renouvellement qui s'opère
dans d’autres pays occidentaux
(souvent cités en exemple ) par
d’autre voies autrement plus bru-
tales. »
La Semaine du cceur, organisée
par la Fédération de cardiologie (1), a
lieu jusqu'au 10 octobre sur le thème
de la prévention des maladies cardio-
vasculaires dès l'âge scolaire.
La Fédération de cardiologie
s'adresse ainsi aux jeunes, aux pa-
rants et aux enseignants en rappe-
lant que les maladies cardio-
vasculaires qui frappent l’adulte ,
évoluent dès l'enfance en raison des
risques que sont le tabagisme pré-
coce, i* alimentation déséquilibrée et
l'insuffisance d’activité physique et ,
sportive.
Les maladies cardio-vasculaires
continuent à représenter en France la
première caum de mortalité avec [
plus de deux cent mille morts par an, i
souligne à cette occasion le profes- i
seur Mireille Brochier, présidente de j
la fédération. Elles atteignent des su- ,
jets de plus en plus jeunes. Pourtant, |
la lutte contre les facteurs de risques |
devrait permettre d'éviter l’appari- ,
tion de bon nombre de ces maladies, j
La prévention, pour être efficace, doit
commencer dès le plus jeune âge,
ajoute-t-elle. t
AÉRONAUTIQUE
Les lésions d'athérosdérose, pré-
cise de son côté le professeur
Claude Pemot, de Nancy, principales
responsables des affections cardio-
vasculaires de l'adulte dans les pays
développés, commencent dès l'en-
fance. Ces lésions (plaque « lipidi-
que » ou dépôts graisseux) sont en-
core réversibles. A partir de l'âge de
<£x ans, elles subissent un dévelop-
pement important et c'est à ce
stade qu’un certain nombre de fac-
teurs vont déterminer leur transfor-
mation en « plaque fibreuse » ou
athérosclérose proprement dite.
L’action éducative devra donc
porter sur les erreurs alimentaires, le
tabagisme précoce qui favorise la
survenue d'infarctus chez les adultes
jeunes (entre trente-cinq et quarante-
cinq ans), l’insuffisance d’activités
physiques notamment. Pour les ado-
lescentes, on expliquera qu’il y a un
risque pour leur santé à associer ta-
bagisme et contraception orale.
(1) 50, rue du Rocher, 75008
Paris. - Té». : 522-52-51.
Le partenaire ouest-allemand d’Airbus-fndustrie
va licencier 1 500 à 2 000 salariés
UN ENTRETIEN AVEC LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LTNSERM
? « Une idée saugrenue »
* Le ministère de larechrrche.
et de l'industrie vient.de préciser
que la durée maximale pendant
laquelle les directeurs (f imité de
reche r ch e de l’INSERM pour-
ront exercer leur activité sera li-
mitée à douze années. Quilles
sont les raisons d une telle déci-
sion ? Ne risque-t-elle pas de
perturber. gravement le fonction-
nement actuel de ~ plusieurs
unités de renommée internatio-
nale ? ■
- La toi d’orieotation et de pro-
grammation pour la recherche, vo-
tée en juin dentier parle Parlement,
prévoyait jqœ la durée des mandais
serait limitée. Les décrets en prépa-
ration pour le CvN-R-S. et 1TN-
SERM ne font que mettre en œuvre
cette disposition légale.
» Qest tout à fait symptomatique
que cette mesure annoncée il y a
quelques semaines an C.NJLS. n’ait
alors soulevé aucun toQ£. H y a pour-
tant. au CN.R.S aussi, nombre
d'unités de renommée internatio-
nale ! Hiles n’oat a pparemm ent pas
craint de' voir leur fonctionnement
gravement perturbé par use disposi-
bflité dîme " purge politique -
- émr l’appareil de recheche- na-
tional? •" ■ *'
— Je suis tout à fait satisfait, au
contraire, de l'exist e nce de disposi-
tions transitoires qui nous permet-
tent de maintenir en fonction, pen-
dant .plus de trois ans. les directeurs
dont le mandat dépasse douze ans. D
n’est pas question d’utiliser cette dis-
position de manière arbitraire, mais,
bien au contraire, de la mettre à pro-
fît pour que les instances scientifi-
ques puissent étudier, avec tout le
sérieux et le temps nécessaire, les
modalités d'évolution de nos unités
de recherche, en tenant compte, est-
il besoin de le (tire, des vœux des
principaux intéressés.
» Car, contrairement; à oe que cer-
tains voudraient faire croire, de
nombreux directeurs d'unité actuel-
lement en fonction comptent bien
profiter des nouvelles dispositions
pour favoriser une évolution qu’eux-
mêmes souhaitent, pour autant
qu’elle' ne puisse être interprétée
comme un échec personnel. Quand à
ht possibilité d'une purge politique.
et la compétitivité de là recherche
française. »
- Propos recueillis par
JEAN-YVES NAU.
Le premier constructeur aéronau-
tique ouest-allemand. Messer-
schmidt-BoeJkow-Blohm (M.B.B.),
va licencier entre 1 500 et 2 000
salariés de ses six usines du nord de
l’Allemagne en 1983, a annoncé à
Hambourg le directeur du secteur
• transport et trafic aérien • du
groupe, M. Johann Schlaeffer, en
motivant cette décision - par les dif-
ficultés du marché international
civil ».
M.SchlaefTer a souligné qu’il n'y
avait pas * de signes concernant une
amélioration nette dans l’utilisation
des moyens de production de
l'Airbus après le deuxième semes-
tre 1985 -. M.B.B. a décidé, a
ajouté M. Schlaeffer. de diminuer
dès maintenant le nombre de ses tra-
vailleurs plutôt que de devoir appli-
quer. plus tard, des mesures de
rationalisation draconiennes.
Quelque 16 000 personnes travail-
lent dans les établissements de
M.B.B. situés dans la région de
Hambourg. M.B.B.. qui participe au
projet européen Airbus, emploie en
tout 39 000 salariés-.
relèvent les observateurs, au
moment où la compagnie thaïlan-
daise Thaï Airways envisage de
remettre en cause les termes d'un
contrat ponant sur l'acquisition de
deux Airbus-A 300-600, dont la
livraison, prévue pour septem-
bre 1984. est menacée d'un retard
de dix-huit mois.
MOBILISATION DE FÉMINISTES
POUR LE REMBOURSEMENT
DE L’AVORTEMENT
Elles sont à nouveau toute réunies
ces organisations qui, depuis des
années, demandent le rembourse-
ment par la Sécurité sociale de
l'interruption volontaire de gros-
sesse : la coordination des groupes
Femmes, le M.L.A.C., (Mouvement
pour la liberté de l'avortement et de
la contraception). Choisir, en pas-
sant par Je CR/F et Ja C.F.D.T....
En tout vingt- trois organisations qui
ont décidé de manifester, le 23 octo-
bre. à Paris et en Province pour
réclamer à nouveau ce rembourse-
ment qu’elles croyaient acquis.
» On espérait bien qu'avec un
gouvernement de gauche on n’auraii
pas à descendre encore dans la rue à
ce sujet - ont souligné leurs repré-
sentants au cours d’une conférence
de presse. Mais, il y a eu au mois
d’août des déclarations qu’ils jugent
- scandaleuses et inaceptables - de
M. Pierre Bérégovoy/ ministre des
affaires sociales et de la solidarité
nationale, évoquant des obstacles
d’ordre - éthique - -
M. Mauroy avait pourtant
annoncé le S mars des mesures
- pour compléter les lois sur l'inter-
ruption volontaire de grossesse en
autorisant son remboursement par
la Sécurité sociale
- Depuis les paroles regrettables
de M. Bérégovoy, ont expliqué les
militantes féministes, on nous laisse
espérer l'examen d'un projet de loi
après les municipales.
Pour Paris le rendez-vous est
donné le 23 octobre à 14 heures, à
l’angle de la rue de Rennes et du
boulevard du Montparnasse. Le cor-
tège passera devant l’Assemblée
nationale et se dispersera à la
Concorde. - Ch. Ch.
mMBSSAHïS
entièrement
déhoussables, fixes
ou convertibles en
lits à lattes de bois*
élégants le jour et
reposants la nuit
^JREADYMADE
<38 et 40, rue Jacob - 75006 PARIS. Tèl. 260.84.25 et 28.01.
Huïrp* tes «*. n «voquée que par M
duire use dynamique dans les res-
ponsabilités dé. direction qni
corresponde bien aux sou ha i ts ex-
primés lors du coUoqœ national sur
la recherche ex la technologie : dé-
concentrer Us pouvoirs, accroître la
mobilité fonctionnelle, mieux répar-
tir les tâches en fonction des compé-
tences et de leur évolution. . .
- Les futurs directeurs
seront-ils choisis parmi les
élèves des anciens * patrons »
ou. au contraire, proçedcm-t-an
à des • appels d’offre • dans les
spécialités concernées ?
— La procédure de désignation
des directeurs ne sera pas modifiée :
elle se déroulera sous réside des ins-
tances scientifiques de l'organisme
grenue ri ait été évoquée que par on
journal si fortement marqué politi-
quement que nul ne s’y laisserapren-
dre, pas même ceux qui partagent
ses opinions!
Le ministère invoque • une
agitation orchestrée par la droite
réactionnaire ». Certains direc-
teurs d’unités de recherche qui
ne contestent pas le bien-fondé
d’une telle réforme "soulignent,
en revanche, son caractère mala-
droit et sa mauvaise présenta-
tion. Vous sentez-vous en partie
responsable de la polémique qui
agite les milieux de la recherche
médicale ?
- Je ne suis pas étonné de l'exploi-
tation faite par certains de toute
lances sckhlu amorce de réel changement, mais je
et de façon ouverte. Bien entendu. “ SLÏXKsHs!
comme par le passé, les candidats
pourront parfaitement émaner de
l’unité dont la direction est vacante.
Je dirai même que l'esprit du texte
est de favoriser l’émergence de tels
candidats potentiels au sein des
unités dont il coftvien de renouveler
la direction.
Favoriser rwiMon
- Ces dispositions n'auront
aucun caractère rétroactif- Vous
aurez la possibilité de prolonger
les mandais en cours qui arrive-
ront à expiration- dans les trois
prochaines armées. .«Ty a-t-il pas
là — contrairement à vos inten-
tions démocratiques - une porte
atnerie c l'arbitraire ? La passi-
ve saurais blâmer la spontanéité des
réactions de ceux qui, ayant mal
compris les mesures envisagées, ont
tenu à le faire savoir. Depuis mon
accêsrion, en janvier dernier, à la di-
rection de TINSERM, chacun sait,
dans l'organisme, que je me suis ef-
forcé de développer l'information
sous toutes ses formes.
» Il est tout à fait naturel que
toute information sé ri e us e déclenche
des réflexions voire des polémiques :
c'est là l’essence même de la démo-
cratie. Comment éviter que les ar-
rières pensées politiques viennent
quelque peu ternir ces débats 7 Je
suis sûr que chacun est capable de
faire la part des choses et de porter
un jugement personnel serein sur
une mesure qui a pour seul objet de
noos permettre d'accroître le niveau
Une conversation de salon
(Entendu au 69 e Salon de l'Automobile à Paris).
est disponible en France ?
Mais oui! En deux versions 4,3 I diesel V6 , 72 CV
ou 2,8 1 V6 essence, 13 CV.
Allons la voir, elle me manque déjà.
Cher ami, avez-vous vu la nouvelle Buick Century?
Oui mon cher, évidemment Tout le monde l a vue !
J’admire son luxe traditionnel américain.
Et sa technologie d'avant-garde^. Pensez... !
Une traction avant, moteur transversaL Sa direction
assistée à crémaillère... Quelle précision
Oh ! Ses lignes, cher ami, ses lignes aérodynamiques !
-Ah! Cetie finition, exceptionnelle quoi !
- Oui, cher ami, elle a tous les automatismes du
confort américain ! Entre-nous, saviez-vous quelle
Salon de l'Auto, Porte de Versailles du 30 Septembre au 10 Octobre Stand 112 Hall C, ou alors chez
les distributeurs officiels à Paris : J. CHARLES 16" - Tel. 524.43.33 ou R. PETIT SA 19 r - Tèl. 607.93.92.
GM
! ; •: - •*; j
THE NEW AMBSCANS FROM
GENERAL MOTORS
V
Page 24 - LE MONDE - Samedi 9 octobre 1982
jfjgHod le '
THÉÂTRE
« LA FUITE EN CHINE » PAR LE TSE
L’invasion des mots
En traversant le fi
• ••
culture
; foyer avant d’en-
trer dans la petite salle du Théâtre
de Paris (ex-Modcme) cm passe de-
vant une ruelle obscure sous vitre,
devant des pans de murs visqueux
sur lesquels goutte use eau dou-
teuse. LÀ salle y compris fauteuils et
plafond est tendue de beige, la scène,
est encadrée de sculptures boursou-
flées, mais, le décor lui-même (de
Fabio Palamidese) représente avec
on réalisme inattaquable le salon
bien rangé, austère et de bon goût
d'un écrivain fasciné par la Cité in-
terdite, face à la colline de la Com-
templation. Et l'on voit par la baie,
comme une ombre blanche contre le
ciel, les lignes d'architectures fééri-
ques.
L'histoire se passe au début du
siècle, dans une Chine convulsive sa-
pée par la décadence, les révoltes, la
guerre. Mais rien ne peut perturber
le calme de ce salon soigné où l'ac-
tion est seulement véhiculée par les
mots. La Fuite en Chine . paraphrase
théâtrale (signée Bernard Minaret
et Danielle Vezolles) d'un roman de
Victor Segalen. René Leys.
confronte un homme qui se nourrit
de fiction, l’écrivain (Facundo Bo)
et un jeune affabulateur (Jérôme
Nicolïn) fils d’un commerçant belge
et qui se rêve chinois. La réalité in-
tervient p ar la voix d'u n gros trafi-
« Au bois lacté »
de Dylan Thomas
Dfiin Thomas qualifiait fai même
Am bob lacté de - pièces pour voix ».
Auteur d’émissions géniales à la
BJELC, le poète, qui aimait bien la ra-
dio, irait imaginé pour eDe cette chro-
nique d’une journée dans la «ie «Ton pe-
tit riBage gaDob - quelques mob avant
sa mort en 1953. Devraient « succéder
sur le plateau vingt, trente personnages
différents pour qu'existent les habitants
de ce Oocbemerle de rêves brumeux (le
laitier, la commère, le facteur, etc.).
Lu caurfdlms de rAJLDX (1) sont
sept. Alors, Bs changent de casquette
pour passer d'un rifle A rautre. Les b&-
iets, coiffes et autres «xmre-dbefe sont
a aa éa aux htaac h es d'un arbre à
chapeaux que Tou voit- C'est P astuce
de bbk en scène conçue par Stephen
Mddegg. Le spectacle? Ni médiocre
ni convaincant. Surtout pas neuL Une
facture eu somme, oè Josme ComeUas
est la seule à avoir adopté mi comporte-
m e nt thé âtra l. — M. LB.
* Théâtre La Bruyère. 20 h 3rf
MUSIQUE
ROCK
% a | rwawwiHn
la diffusion tbéâl
m pour !
Lrafc-
■r MAIRIE DE PARIS
Festival d'Ile-de-France
EGLISE DE LA SALPETRIERE
Dimanche 10 octobre, à lé heures
G U ST AV MAHLER
ORCHESTRE DE L'ILE-DE-FRANCE
Direction : Jacques MERCIER
ENTREE LIBRE
Renseignements : 277-92-26
DU 12 AU 17 OCTOBRE
14-18
par le THEATRE DES DEUX RIVES
gw parie me«rnc um «i.*.
A/. Il» b-i-.-u J fArtu»
ft hr.m fLA CROIX!
Vil Iix-ct.ic/r 'Arr.
U NOUVELLES LITTERAIRES»
Mise; en scène
Alain BEZU
FIN DE LA BIENNALE DE VENISE
« Le Prince Igor », de Mouricio Kagel
quant (Jean Pemeja) qui ne rêve
pas et vient de se faire naturaliser.
L’écrivain se repaît des paroles
contradictoires sur lesquelles il fi-
nira bien par construire sa Chine à
lui. Il recueille les vérités prosaïques
de l’un, pousse l’autre à descendre
de plus en plus profondément dons
le noir de son imagination oh U som-
brera. Jeu cruel, jeu truqué, impec-
cablement mis en scène par Alfredo
Rodriguez Arias. Entrées, sorties,
déplacements, variations des lu-
mières d’André Diot, nuances sub-
tiles «fans le ton feutré, accompagne-
ment musical délicat, à la fois
lointain et insistant de Carlos
d'Alessio... Tout est parfait, mais on
se demande si une telle perfection ne
devient pas la pire des contraintes.
Jérôme Nicolïn et Facondo Bo. qui
habituellement sont des comédiens
extravertis, follement inventifs, se
freinent au point de gommer les per-
sonnages, de les faire disparaître
derrière ces mots qui envahissent la
scène. Une fois de plus, on a l'im-
pression d'entendre la lecture d'un
roman, jeu dangereux pour le théâ-
tre.
COLETTE GODARD.
h Théâtre de la Ville au Théâtre de
Paris, petite s alle. 20 h 30-
MORT DE LA COMÉDIENNE
VMENMERCHANT
La comédienne britannique Vi-
vien Merchant est morte le 3 octo-
bre à Londres. Elle était âgée de
cinquante-trois ans.
[Née le 22 juillet 1929 A Manchester,
Vivien Merchant fait ses débuts sur
scène à l’âge de quatorze ans, dans Jane
Eyre au Feterborougb Rqpertory Tbea-
ter Deux ans plus tard, elle est à Lon-
dres, où elle danse et joue Shakespeare.
En 1947. cDe entre dans la compagnie
Harry Hansome à Nortingham, qui réu-
nit fas meQkans acteurs angla is. Elle y
reste jusqu’en 1949. En 19S3. elle ren-
contre Harold Pimer sur scène, réponse
en 1956, et reste sa femme jusqu’à
198a Elle lux inspire un type de person-
nage ambigu de - scx-symbol * glacé et
connaît son -plus grand succès avec le
Retour (1964), qu'elle reprend à
Broadway en 1967. Depuis, elle jouait le
répertoire, le théâtre contemporain, les
Bonnes Gaslight. ou Macbeth avec Paul
Scofidd. Au cinéma, die a été la femme
de Dirk Bogarde dans Atxidaa. de Lo-
scy, et celte de l'inspecteur de police
Ai ns Frertzy. de Hitchcock.)
La ville de Monlevcrdi et de Vi-
valdi, où Wagner écrivit Tristan et
mourut, est aujourd'hui celle de
Stravinski qui composa pour elle
ses: deux dentiers chefs-d'œuvre (le
Camîcum sacrum et Titre ni) avant
d’y reposer pour toujours.
Pour célébrer son centenaire, la
Biennale s'est transportée à San Mi-
chèle, nie des morts. Il est enterré
dans le jardin réservé aux ortho-
doxes. au milieu des cyprès, des
pins et des camélias. Une dalle
toute simple, un nom • Igor Stra-
vinsky » (avec cette orthographe
qu’il avait adoptée), sans drue, sans
j phrase, avec juste une petite croix
d'or; à côté, la tombe de sa femme,
. Vira, récemment disparue, où les
| fleurs et les palmes achèvent de se
dessécher.
C INÉMA
! Deux heures moins le quart
avant Jésus-Christ m,
de Jean Yanne
De l’autre côté de la chapelle
orientale s'élève le monument en
forme de tabernacle, étroit et sobre,
de Serge Diaghilev devant lequel
pourrissent deux chaussons de bal-
lerine, un blanc et un noir.
psalmodient (en hébreu) les pre-
mières strophes avec une allégresse
grisante, puis les hommes prennent
le texte à leur charge, dans une cou-
leur plus sombre. La lumière re-
vient. et l’œuvre s'achève par une
^.jmWoncexunnotA T^âàaedSûôiîZ^ soprano.
L eghse Renaissance de San Mi- J™ accompagnemenli a ù les der-
Record
Qu'on se le dise. Le record de la
meilleure première journée d'exploi-
tation a été battu par un film fran-
çais, écrit et réalisé par Jean Yanne.
Mieux que les Dents de la mer en
1976 (43 199 entrées dans vingt-
huit salles), mieux que Blade Run-
ner cette année (23 520 entrées d ans
trente-quatre salles. 152 000 la pre-
mière semaine), voici Deux heures
moins le quart avant Jésus
.Christ :53 966 spectateurs en qua-
rante et une salles, Paris et périphé-
rie confondus, le 6 octobre.
D'un côté, l'histoire. Cléopâtre
est une pesâe, César aime les petits
gros. Le consul du bled prend Ben-
Hur Marcel, garagiste, comme tête
de Turc. De l’autre, les clichés d'au-
jourd'hui Les fonctionnaires sont
mal payés, la compagnie de sécurité
romaine est bête, les gladiateurs font
grève, les commerçants grognent, la
publicité envahit les stades (panent ,
vinum et boursium). Yves Mourouâ
annonce à la télé la conférence des
pays producteurs d'avoine, Léon 23-
trooe commente la course de chars.
II est né le divin enfant, « magnétos-
copons cet événement ».
Michel Serrault-César a son nu-
méro, il est parfait Colucbe (Ben-
Hur et pharaon) est un formidable
brave garçon, Françoise Fabian a de
l'abattage en femme de consul. Da-
niel Emüfork. Michel Constantin et
Dany Cowl ont de la présence.
Faut-il y aller ? Ne pas se croire
obligé. Cest une bouillie égypto-
romano-con temporal ne sans potion
magique, une quinzaine commer-
ciale confetti. Voilà bien le ci-
néma comique français : des idées
mm scénario. Alors restons dans le
ton et affirmons tout net : wj, peu,
mon neveu, qu'on n'est pas des
bœufs!
CLAIRE DEVARMEUX.
♦ Voir les films nouveaux.
Noos apprenons la mort Ai déco-
rateur de théâtre Roger Harth, snrve-
fa 30 septembre. D était âgé de
juaate-aix ans. SpédaBsê dans les
spectacles de BoMnatd, ■ était depuis
1966 le décorateur de presque tor-
ies pièces iT- An théâtre ce soir -,
TF L
cheleest intime, douce sous un pla-
fond à caissons dorés, peuplées
d'anges consolateurs, avec un ravis-
sant oratoire marqueté de marbres
pour cacher les douleurs. Mais, de-
hors. les ténèbres couvrent la terre
et la mer. déchirées par des éclairs ;
des torrents .d'eau noient les pèle-
rins. comme si la nature s'associait
à l'hommage de Mauricio Kagel qui
a conçu pour Stravinski une su-
perbe page tragique : - Prince Igor,
Stravinsky. -
De la sacristie viennent des coups
sinistres, comme si l’on clouait un
cercueil, auxquels répondent dans
le chœur les gémissements d’un
- lion - (encore appelé » machine à
vache •). Un ensemble aux couleurs
lugubres (alto, cor anglais, tuba,
cor et percussions) accompagne la
voix formidable de Boris Carmelll :
«■Ni sommeil ni repos pour mon
âme tourmentée, la nuit ne m'ap-
porte ni réconfort ni oubIL Je revis
encore mon passé, seul dans le si-
lence de la nuit- »
Mettant dans la bouche du dé-
funt les paroles du Prince Igor de
Borodtne. Kagel leur donne un sens
métaphysique effrayant, accentué
par une déclamation plus russe que
nature.qui allie le parlé et le
chanté, la psalmodie orthodoxe,
l’humanité désespérée de Borodine.
le délire visionnaire dé Mous-
sorgsky. qui saute de l’extrême
gyave râlant au falsetto baroque,
tandis qu'alentour les instruments
crient et menacent, et que grelottent
les crécelles liturgiques saisies par
l'épouvante. A la porte de la sacris-
tie. apparaît enfin le percussionniste
frappant avec un marteau sur la
planche qu’il porte comme une
croix sur l’épaule: le cor anglais
Joue trois notes ascendantes, l'es-
quisse d'un motif d'espérance qui se
dissout dans l’air.
Comment juger de la sincérité de
Kagel ? Russe par sa mère, il a du
moins saisi l’occasion de pétrir son
héritage avec ses puissantes mains,
avec son énorme tempérament, où.
par-delà l’humour toujours quelque
peu canuldrèsque (l). gli une na-
ture de vrai musicien lyrique. On
n'oubliera pas ses terreurs paniques
qui évoquent irrésistiblement quel-
que « Jugement dernier ».
sans accompagnement, où les der-
nières paroles sont enchâssées dans
d'extraordinaires vocalises de rossi-
gnol. de rouge-gorge ou de pinson,
je ne sais, une musique de premier
matin du monde.
Castigiioni exalte curieusement
dans le programme * la modestie de
Stravinski » ; n'étalt-ce pas plutôt
son propre portrait que faisait in-
consciemment ce musicien, dont le
visage étroit, les yeux noirs, le
grand nez triangulaire, évoquent à
s'y méprendre ceux d'un grand cy-
gne méditatif I
Mercredi, les eaux le la lagune
ont envahi la place Saint-Marc, la
Biennale est terminée : peu de festi-
vals nous auront apporté autant de
belles œuvres depuis longtemps.
JACQUES LONCHAMPT.
(1) Dans un discours prononcé en
préface 3 son œuvre, Kagel a déclaré.:
. Stravinski aimait tellement l humi-
dité, spécialement quand elle remplis-
sait son verre, que ce dût être pour lui
une joie étemelle de trouver son ultime
demeure dans cette cité unique où l'hu-
midité est à tous moments sensible. »
y ,#»c Tnmates au Bataclaj^
Toute Phistoire
Avant tout les Inmates «mtun
groupe de scène, un
quia du panache, capable des
concerts los plus chauds à force* a-
guiser ses riffs foudroyants dans tes
petites saHes, les dubs.et l« .
de la campagne anglaise.
groupe franchement onginal. «on,
mais un groupe qui l»r» «"Jj* ^
toiro du rock, de Chut* ^
Pretty Things en passant
rhytm'n blues et les groupes pumw
îéricarns des années 60.
Toujours menés par Pete Gœm. «
guitariste, qui n'a pas son parea pour
écrire des originaux aussi
que les standards, les Inmates orn
changé detormuta après le trotsteme
album, avec le troisième a* b Jf T V®y“
les départs du batteur Jim Rusael et
surtout du chanteur Bill Hurley. de-
venu aphone. Berry Masters j)*® 00-
cède. avec une voix dans le mime re-
gistre et un )eu de ■ scène
spectaculaire qui l’avait distingue au
sein d'Eddie and the Hot Rods, run
des pionniers de ce n^xn^ment an-
glais qui. en retrouvant la vitalité et
l’ énergie première du rock'n roll,
avait préfigure, en 1976, l’explosion
punk.
ALAIN WA1S-
•k Au Bataclan, le vendredi 8 octobre,
à 20 heures ; le 9 à Maisons-AlTort ; le
12, à Bourges: le 13. à Rûmoî «“°-
graphie WEA.
DANSE
Le Ballet de Harlem à Paris
(Suite de la première page.)
La chanson du cygne
Le dernier concert de la Biennale
en hommage à Stravinski présen-
tait. à côté des sublimes Threni et
de trois pages minuscules et sédui-
santes de Berlo. de Hense et de Car-
ter, la création d'un chef-d’œuvre, le
Psaume 131. de Nlccoto Castigiioni
(1932). éloge de la « modestie -
d’une fraîcheur toute franciscaine.
Un ruisseler de musique vif-argent,
circulant entre le piano, le glockens-
plel. le xylophone, le clavecin, le
triangle, engendre d’emblée un pay-
sage exquis ; le piccolo lance un
chant d'oiseau, bien plus ressem-
blant que ceux de Messiaen : deux
voix tissent darls l'air des broderies
légères. Les chœurs de femmes
Epaulé par BakancNne, aidé par la
Fondation Fort, il finit par trouver en
1969 'un vieux garage à Harlem dans
la 122* Rue. à deux c bkxks » de
l'endroit où il est né. Il y installe une
école ouverte A tous les jeunes. Mal-
gré ses yeux de braise et son «dia-
risme éperdu, 3 a gardé la tête froide.
Conscient de sa responsabilité en-
vers les élèves, il organise son école
et son théâtre-danse comme une en-
treprise rentable, li a engagé comme
codirecteur Karel Shook, aussi blond
qu'il est sombre, ancien professeur
chez Catherine r Dunham puis au
Dutch National Ballet d'Amsterdam.
Lorsque nous avions visité le
Théâtre Dance de Harlem, voici deux
ans, la bâtisse de brique rouge de
deux étages au sol uniformément re-
couvert de lino bru «sait comme une
usine. Dans le grand studio, dans un
fauteuil roulant, Tanaqial Lederc,
épouse de Balanchine, étoile fou-
droyée en pleine gloire par la pofio-
myéirte, donnait une classe de per-
fectionnement . La troupe remportait
alors un beau succès au Oty Conter.
g Pendant longtemps, explique
Arthur Mitchell, je ma suis mordu les
lèvres devant lés avanies. Le public
blanc réagissait mal lorsque je dan-
sais un pas de deux avec Atlegra
Kent ou Suzanne Para//. Pour les dan-
seuses noires, c'était pis, on disait
qu'elles étaient impossibles sur
pointés, qu'eUos n'avaient pas te
« tèpdu » de jambe, qu’elles étaient
trop souples. Les professeurs dt-
séient aux enfants noirs : vous ne
pouvez pas danser le ballet, apprenez
POUR LES SALLES VOIR LIGNES PROGRAMMES
Hii.vrm; ^
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la modem dance — non que les tons *
aient plus d’aptitude è la modem
dance, mais parce qu'Ss est imaien t
que la modem dance, qui se Pratiqt»
râds nus, est bonne pour un peuple
primitif.- J'ai voulu prouver qu une
école et un ballet nor sont A régal
d'une compagnie blanche ; fai voûte
transcender te vie quowSenne des
gens de notre peuple de Harlem en
ramenant à rimage de l'idéal classi-
que...
» L’école est située dans un quar-
tier pauvre, mais, au début, tout le
monde a voulu nous aider.- Les plus
démunis ont donné quelque chose J"l
disant que c'était - pour acheter des
chaussons de. dansa&aux.^ enfants.-
Nous avons dû expBtfiarÜM parents
ce que nous voûtions, expliquer que,
pour un garçon, danser dans un b a I-
fet est aussi gratifient que d'être un
champion sportif. Par la suite, il a
fallu freiner les entrées. La sélection
pour la compagnie est sévère ;-
certes, nous tenons compte des m-
teü» petits canards, qui pourraient
devenir de beaux cygnes, mais nous
devons concentrer notre énergie, no-
tre temps, nos ressources, pour ame-
ner les élèves à une haute quatité
profèsskmnetie. »
Cette qualité éclate lorsque le ri-
deau se lève au ChSteiet sur tes Qua-
tre Tempéraments. Les trwfition-
neiles ballerines au teint de
porcelaine ont pris des couleurs
d'ambre et d'ébène, mais elles res-
tent fidèles au canon « balancht-
nien». Petite tête, chtgntxi serré,
jambes interminables, elles possè-
dent te vivacité et la musicalité re-
quises. Poignets cassés, pointes vo-
hibües, bassin agité, elles amplifient
- et c’est un régal - le style de
fresque de te chorégraphie.
Les garçons sont surtout mis A
r honneur dans Troy Game, de Ro-
bert North. Qu’on imagine une dou-
zaine d’athlètes surgissant par ra-
fales et se livrant sur des rythmes de
percussions à «les sauts, des pour-
suites stoppées net, des traversées
folles émaillées de gags dans le-
genre pr é sent a tion Arthur Rank. Cha-
que entrée, très attendue, est confiée
A un soliste ; le public hurle, trépigne.
On demeure plus réservé sur l’in-
terprétation du ballet l’Oiseau de feu
(version John Tarass), traité dans un
style naff qui n’a pas grand-chose à
voir avec l’esprit de l'œuvre originale.
On aurait bien aimé, en revanche,
qu’ Arthur Mitchell nous offre une 1 de
ses chorégraphies personnelles
comme Hythmelîon ou Biosfera.
axées sur le rituel africain. Ce n’était
sans doute pas son propos pour ce
premier contact parisien.
MARCELLE MICHEL.
★ Théâtre musical de Paris, 20 h 30,
jusqu’au 10 octobre.
■ Le congrès amd de la Société
française Shakespeare s’orne samedi
9 octobre à b Sorbanae, pâme cosfë-
rencc pdb Bgoe domêe sot les aagpiceg
de nateraatioaul Shakespeare Aase-
câ&tioa. M. Yves Bomefoy, prafeasear
an Collège de France, fera ma exposé
m fa thème du « théâtre dans te théâ-
tre V, A propos de Jules César. De dob»
bren spèciafistes de Shakespeare, et
pnCefiâoMMb <fa théâtre iatanieedraet
an corn* d’an série de débats prtBcs
prêres les «Ssuadie 10 et kaati 11 oc-
tobre A la Sorbome et A l'Ecole aor-
’• LE MONDE - Samedi 9 octobre 1982 - Page 25
SPECTACLES
L1 1 kistfii,.
ru n p
(LajMnéfMilckwtf
P HOJÜ Mfc)
LES SPECTACLES
NOUVEAUX
LA NUIT DES KOOS. - Cartouche-
Tie d u Solei l (37*344») 18 h 30.
ENTRETIEN AVEC SAID NAM*
MADL - ChtiUai, Foyer (727-
8U15)20h'30. .
LE MISANTHROPE. - Théâtre du
Marais (27843*53) 20 h 30.
ROND COMME UN CUBE. - Pe-
lais des Glaces (607-49-93)' 20% 30.
LES HORREURS DE. LA VÏC-.
TOIRE. - Tango (272-17-78)
20 h 30.
LE FAUTEUIL A BASCULE. - Pe-
tit Odéoa ( 325-706 2) «b-30.
DON QUICHOTTE. — CSié îraerna-
lionale, grande rafle (589-68-52)
20 h 30.
LA BELLE SAISON. - Petit TEP
(797-96-06) 18 h 30.
L’AMBASSADE. - Rond Point
(256-70-80) 20 h 3a
L’EDUCATION DE JUTA.- Mari-
gny. salle Gabriel (256-04-41), 21 h.
VICTOR OU LES ENFANTS AU
POUVOIR. - Le Véafeet, CAC
(976-32-75). 21 b.
HORS PARIS
VILLENEUVE D’ASQ : L’odkn
percotaieer. resserre par le Théâtre
de la Découverte (20) 06-27-52 à la
Rosedes Vents.
MARSEILLE : Mm obt, par le
T.N.M.. coproduction Théâtre de
l'Eventail A la Criée (91) 54-74-S4.
AMIENS : Scfcwtkfc. dans ta
deuxième guerre mondial^ par la
Compagnie Booillo (22) 46-14-19,
sons le chapiteau, sq. Heari-Senf.
Les salles subventionnées
et municipales
Opéra (742-57-50), 19 h 30; Eugène One-
ga inc.
Otefic-Ftançatac (296-10-20). 20-& 30 :
les Corbeaux.
Odéon (325-70-32). 20 h 30 : l'Echange. ■■
Centra Ceocgra- Pora p M o a (277-12-33).
16 h, 18 h. 20 h : Cinéma-vidéo : trente
ans de cinéma expérimentai en France
(1950-1980) : 14 b : Bwnaafc de Pam,
section cinéma expérimental : 13 h. 16 h.
19 b : Nouveaux fibns BJ*JL : Fansn de
b danse. 20* Festival intsrnaiioaal de la
danse.
Théâtre de ta Vffle (274-22-77) (au Théi-
ire de Puis). Petite salle. 20 b 30 ; ta
Fuite en Chine.
Les autres, salles . ..
Afflue* française (5444142), 20 ii 30 :-
Le livre des morts tibétain.
Antoine (208-77-71 ). 20 h 30 : Ccrép de so-
leil. • ’- ’ ' " .
Aitistl^Albératas (271-51-00). 20 h 30 :
b Vallée de l'ombre de ta jnen.
AstcBe-Thé&u* (238-35-53). 20 h 30 : le
Malentendu.
Atelier (60649-24). 21 h : ta Nombril
Athénée (742-67-27). 20 h 30 : Mademoi-
selle Else.
Ronfles Puriste (296-97-03). 21 h : Dia-
ble d'homme.
Cartoucherie. Atelier du Chaudron (328-
97-04). 18 fa 30: Richard Ut 20 h 30;
Le bruit de l'eau dit ce que je pense.
Crime Mmodapm 1589-01-60). 20 h 45 ;
Journal d*un fou.
Cité tafenmtiouafc (589-3069). 20 fa 30 :
Oncle Vania-
Comédfe Crerautta (7424341 21 h :
Reviens dormir i TBytôc.
Comédie des Champs-Elysées (723-
37-2 1). 20 h 45: Ça ira comme çsl
Comédie ttaltee (321-22-22). 20 h 30 :
Maman Marna.
Comte de Paria (281-00-11). 20 h 15 :
l'Eveil du printemps. '
Cous lance (258-97-62), 20 h 30 : Appetezh
moi Anur.
Durai (261-69-14). 2) b : La vie est trop
courte.
■A Dcjmaet (B87-97-34). 20 h 30; Varia*.
Edouard- VU (742-1549). 21 h : ta Der-
nière Nuit de l'été.
Pour tous renseignements concernant •
l'ensemble des programmes ou des salles
€li MÔHDE INFORMATIONS SPECTACLES »
. .(de 1.1 heures à 21 heures,
^saürf les dimanches et jours fériés)
Vendredi8 octobre
Ester d’or (523-15-10), 19 h : Vîna-
. vert :2i h: Diableries amoureuses.
Espace Oahé (327-95-94). 18 h 30 : Le fu-
nambule unijambiste ; 22 h : Kadoch.
Espace Mite (271-10-19), 20 h 30 : ta
Mouette ; ZI h 30 : Une chèvre sur un
' -atmge: ks Quatre Cubes; Une tonne
aontmée DoetoXevsid. -
Tmilathm Dntxdw 'de ta Metxrthe (805-
. . 03-23), 20 h 30: Tambours dans la ouît-
Foamta» (874-7440). 20 b 30 : El nos
amours.
'«te Montparnasse (322-16-18). ZI h :
. Panique su centre cuiturcL.
Galerie 55 (32665-51). 20 b 30 : A view
from a Bridge.
Hachette (326-38-99). 20 h 15 : ta Canta-
trice chauve ; 21 h 30 : ta Leçon.
La Bruyère (874-76-99). 21 b : An bois
busé. . .. ,
Luce raal re (544-57-34), Théâtre Noir;
18, h 30 : l'Homme Ege ; 20 h 30 : la Pa-
pesse américaine ; 22 h 15 : ta Cri dans la
chapelle. Théâtre Rouge.. 18 b 30 :
Noeea de rang ; 20 h 30 ï Tcboafa ;
22 b 15 : Vacances - Petite
• • salle. 18 h 30: Parions français; 22 h 15:
ta Fétichiste. .
Martrlrtar (265-07-09), 20 h 45 : Sodome
ét Gomorrbe. '
Marfgny (2560441), 21 h : Amadeus;
- Salle Gabriel (225-20-74) ; 21 b : rEdu-
- cation de Rb*.
MatfauriK (265-90-00), 21 h : Emballage
perdu.
Mkhel (265-3502). 21 b 15 : On dînera an
lit
MkfcedBre (742-95-22). 20 b 30 :
Joyeuses Pâques.
Montparnasse (32069-90). 21 h : Trahi-
sons ; Petit- Montparnasse, 21 h : Lettre
. au père.
Œuvre (87442-52), 20 b 30 : Sarab et le
cri de ta langouste. ■
Patata Royal (279-59-81) . 20 h 45 : Pauvre
France.
Péntefe-TiiéSbc (245-1 8-20), 21 b : Nuit
de rêve ; Bertrand.
Poche Montparnasse (548-92-97), 21 b ;
- Flocfc.
PDtmSère (26144-16). 20 h 4S : Sol, dans
• Je m’égafomaiici mai-meme •.
Saint-Georges (8786347). 20 b 45 : le
Cbarimari. -
Studio des Champs-Elysées. (723-35-10),
20 h 45 : les Pnfanrc du silence.
Tri Théâtre d'Esso! (278-10-79). 20 h 30 :
ta Maison de poupée ; Huis dos ; 22 h :
A. Allais.
Théâtre d’Edgar (322-11-02). 20 h 30 : les
Babas .cadres ; 22 h : Noos, un lait où an
nous dit de faine.
Théâtre de Parta (274-22-77). petite salle.
20 h 30 : ta Hâta en Chine.
Théâtre des 400 coq» (633-01-27).
20 h 30\; Contre ciel, pins ; 22 h 30 : Pour-
quoi pas vous?
Théine eu Rond (387-88-14). 21 b : Com-
plet vestou sut mesure en trois essayiges.
Théâtre du Road-Poiat (256-7060),
20 b 30 : Fin de partie.
Théâtre-Studio Bernaud (7836466).
- 20 h 30 : ta Marmite.
Théâtre du Touetour (8876248).
18 h 30 : Un bain de ménage: 20 b 30 :
Le mal court; 22 h 30 : le Radeau
d'asphalte:
Variétés (23309-92) , 20 h 30 : Chéri.
La danse '
Cash» de Paris (874-1 5-80) . 20 b 30 : Eso-
terik Satie.
Centra Shanaada (261-7749). 20 b 30 :
■ Bharata Naiyam.
Les concerts
Ftap, 20 h 30 : C. Marin (Bach. Sot, Albc-
SaBe Plcyd, 20 b 30 : Orchestre National
. de France, dir. : I. Markevitcb (Beetho-
. ven,. Mariccvitcb. Debussy. Roussel)-'
SariMuae, 20 b 30 : Orchestre de Paris,
dxr. : J.-CL Casadesas (Pouléac. Mous-
sorgsky, Ravel). -
Léonce et Léna
(Zl
M )>_- fïecir^ Buchner .VJsmï en scène Je Jeun- Louis Hpunfm
Du 12 octobre uu 14 novembre.
THEATRE DE G ENNE VILLiERS
Centre Dramatique .^afona!
üiivdi'-n kriijrJSrtv: 7Q0 Ofi Qfl
41, avenue des Grésillons. 922 T 0 Gennei iiliers. Tel. I vu L\J OU
Satata Cb u prita , 21 h : Licuwe, Visser
(Moassorgsky. Heesdel...).
Gricrta Hcrouet, 20 h 30 : Trio ReWval
(Escore).
Jazz, rock, pop, folk
Batuctan (700-30-1 2) . 20 h : Hé inmaua.
Caveau de ta Hachette (3266545).
21 h 30 : F. Maxim Satuy.
Chapelle des Lombards (357-24-24),
20 b 30 : Zaka Perousmo ; 22 b : Ipo-
mco.
Dé pat-r e n t e (637-3167). 21 h 30 : Roo-
Ir ift ’ r .t i .k
Dtes (584-7240), 20 b 30 :
A. J/H. Bourde.
Gaîté Montparnasse (322-16-18), 20 h 15 :
Sapfao.
Obus (700-7868), 22 h : Id Parta + Gans-
ur Charles.
Ne» Moniag (523-5141), 20 h 30 :
Samba Trio.
Patata des Sports (8284060), 20 b 30 :
J. Hallyday.
Petit Forma (297-53-47). 21 heures :
P.Abriri.
Petit Journal (326-28-59), 21 b 30 : Soûl
Quartet.
Périt Opportu (236 - 01 - 36). 23 heures :
Spirit LeveL
StaOd (2336460), 21 h 30: R. Franc.
Théâtre des 400 coups (63341-21).
18 h 30: Les perles.
Les festivals
FESTIVAL D’AUTOMNE
(296-12-27)
Théâtre Gérard- Ptâfipe de Satat-Deras
(24340-59) 20 h 30 : Intrigue et amour.
Théâtre de GetmevflBen (793-26-30).
20 h 45 : Faust /Foreman.
American Center (32142-20), 21 b : Sistcr
Suzy.
XX- FESTIVAL INTERNATIONAL
DE DANSE DE PARIS
(723-47-77)
Patata des Congrès (758-27-78) 20 b 30 :
la Route de ta soie.
Théâtre Musical de Paris (261-1963).
20 b 30 : Dance Théâtre of Harlem.
FESTIVAL DE L’ILE-DE-FRANCE
(723-40-84)
Cortea, Cathédrale St-Spire, 20 h 45 : Or-
chestre de rite-de-Francc. dir. J. Mercier
(Mahler).
Sarcefies, Eglise St-Pierre St-Paul, 21 b :
Les petits chanteurs de Vienne (Galhis,
Haydn. Mozart, Schubert) .
Etrecby, Eglise St-Etienne. 21 h : Ensem-
ble vocal M. Pfquemal (Schubert).
Draucy, Salle de Fêtes, 21 h : Duo
CmutotaCoQard (Mozart. Schubert,
Beethoven, Webern) .
SEMAINE
DE LA MARIONNETTE
FRANÇAISE
(340-91-87)
Chapitra» de ta ToaneBc, 20 h 30 : Jules
Feny.
Théâtre de ta Plaine, 20 h 30 : Tristan a
Yseuh-
Théâtre Présent, 20 h 30 : Hanse! et Gre-
tel
Théâtre 13, 20 h 30 : Faux départ — Cata-
logue de voyage.
En région parisienne
AubcrvflBcfS, Théâtre de la Commune
(833-16-16). 20 b 30 : Purgatoire i in-
gokudL
CBcfay. Théâtre Rutebeuf (731-11-53).
20 fa 30 ; Délire i deux.
La Courneuve, CC J. Hoodremoot (836-
1 144) , 20 h 30 : Célimare ta bien aimé.
Fnghl— t Théâtre dta Casino (412-9040).
20 b 46 : le Misanthrope,
lvry. Studio 1672-37-43). 20 h 30 : le
Voyage immobile.
-Maîsooa-Atfort, Théâtre Cl. Debussy
(375-72-58) 20 h 45 : l'Ile de Tulipaian.
Mesdou. CC (62641-20) 20 h 30 : P. De-
nain
Nogcut, Pavillon Baltsrd (8726369).
20h: Asia.
Le Pkssta-Robmson, Eglise Ste-
Marie-Megdeicine (631-1540) 21 h :
Los Calchakis.
Saiat-Oond, Chapiteau des Tréteaux de
France, 20 h 45 : Danseon étoiles de
ropéra.
Satar-Maur, Rond-Point Liberté (889-
22-1 1 ). 21 h : la Hobexeautc.
cinéma
Les films marqués (*) sont interdits aux
notas de treize ans, <••) aux moins de dfx-
hukaas.
La Cinémathèque
CHAILLOT (704-24-24)
Rétrospective de 1a Fox (1917-1935) :
15 h : Pour le sauver, de J. Ford : rétrospec-
tive Festival de Biarritz : 19 h. Notre peu-
ple. de C. Azpuxua, J. Penzq, C Oteyza ;
21 b, la Noce, de T. UrgeQes.
BEAUBOURG (278-35-57)
15 b : Don Quichotte, de G.-W. Pahst ;
réalisateurs roannais. 17 b: Magazine,
(TA. Ade et D. Natanson; observation de
rbanatozoaire de Laveran. de C. Dnty ; La
suite anglaise, de J. -P. Cayeux ; Trente ans
de cinéma e x p érim ental (1950-1980). 19h:
M. Hanoun, R. Lapoujade. V, Towas,
K Chopin, L Frire, T. Wicky, P. Frides,
EJB. WriD. G. Bertim. S. Bégukr.
Les exclusivités
AMÉRIQUE INTERDITE (Æ, vL)
(••) : U.G.C Danton. 6* (3294262) :
Biarritz, 8* (72369-23) ; Ermitage, 8*
(359-15-71) ; Rer, 7? (23663-93) ; Rio
Opéra, 2* (74262-54) ; U.G.C Gare de
Lyon. 12* (34341-59) : Mistral. 14*
(539-5243) ; Miramar. 14* (320-
89-52) ; Montparaos, 14* (327-52-37) ;
Magic Convention. 15* (828-2064) ;
Murat, 16* (651-99-75) : Paramoum
Montmartre. 18* (606-34-25) ‘.Tourelles.
20* (364-51-98).
A ARMES ÉGALES (A-, vL) : lainière.
9* (2464047) : Saint-Antoine, 12* (307-
55-22).
LES AVENTURIERS DE L'ARCHE
PERDUE (A., va.) : George-V, 8* (562-
4146). — VJ. ; 3 Hansamann. 9* (770-
47-55).
LE BEAU MARIAGE (Fr.) : Marais. 4*
(2784766).
BLADE RUNNER (A, v.a) (•) :
Gaumont-Halles. 1" (29749-70) ; Hau-
tefeuille. 6». (633-79-38) ; U.G.C Dan-
ton, 6*. (329-4262) ; Normandie, 8*.
(35941-18) ; Marignan. 8*. (359-
9262) ; Bienvenue Mcmiparnasse, 15*.
(544-25-02). - V.f. : Rcx. », (236-
83-93) : ImpériaL 2* (742-72-52) ; Mont-
parnasse Pallié, 14*. (322-19-23) ; Gau-
mont’ Sud. 14- (32764-50) ; Magic
Convention, 15* (828-2064) ; Wepler,
18* (5224641); Gaumont Gambetta,
20* (636-10-96).
LES CADAVRES NE PORTENT PAS
DE COSTARDS (A_ va) : Ciné Beau-
bourg. 3* (271-52-36) ; Quintette. 5 e
(633-79-38) ; Marignan, 8* (359-9262) ;
Bysées Lincoln, 8* (359-36-14) ; Parnas-
siens. 14* (32963-11). VJ. : Berlitz. 2*
(74260-33) ; Montparnasse 83. 6* (544-
14-27) ; Athéna, 12* (3434065) ; Gau-
mont Sud, 14* (32764-50) ; CKchy Pa-
tbé.18* (522-4641).
LA CHÈVRE (Fr.) : Français. * (770-
3368).
CLASS 1984 (A., v.o.) (•*) : U.G.C
Odéoa. 6* (325-7148) ; Ermitage. 8*
(359-15-71). - VJ. ; Rex, 2- <236-
83-93) ; U.G.C Boulevard, 9* (770-
1 1-24) : U.G.C Gare de Lyon, 1 2* (343-
01-59) ; U.G.C. Gobelins. 13*
(336-23-44) ; Miramar. 14* (320-
89-52) ; Mistral, 14* (539*5243) ; Ma-
gic Convention, 15* (828-2)64) ; Murai,
16* (651-99-75) ; PUnmotmt Montmar-
tre. 18* (606*34-25) ; Sécrétas, 19* <241-
77-99).
COUP VE CŒUR (A-, vx>.) ; Gaumont
Halles. P* (29749-70) : Quintette. 5*
(633-79-38) ; HaulefeBÜJe, 6* (633-
79-38) ; Gaumont Champs-Elysées. 8*
(3594467) ; Parnassiens. 14* (329-
83-1 1) : PL.M. Saint-Jacques, 14* (589-
6842) ; 14 Juillet Beaugrenelle, 15*
(575-79-79) ; Mayfair. 16* (525-2746).
- VJ.; Français. 9* (770-33-88) ; Na-
tient, 12* (343-0467) ; Montpa rn asse
Paihé, 14* (320-1246) ; Gamnoci Sud.
14* (32764-50) ; Œchy Patbé, 18* (522-
4641).
DE La vie des estivants (aov,
va) : Cosmos, fi* (544-2860).
LES DIPLÔMÉS DU DERNIER RANG
(Fr.) : Ricbetieu^* (233-56-70) ; Paris
Loisirs Bowling, 18* (60664-98).
DIVA (Fr.) ; Movies. 1- (2604399) ;
Vendôme, 2* (742-97-52) ; Panthéon, S*
(354-1544) ; Ambassade, 8* (359-
1948).
ELIA KAZAN OUTSIDER (A, v.o.) :
Saini-Séverin. 5* (354-506 1 ) .
L'ÉTAT DE BONHEUR PERMANENT
(Fr.) : J. Cocteau. S* (3544762). H. sp.
ET TOUT’ LE MONDE RIAIT (A,
ra] : Ciné- Beaubourg. 3*. (271-S2-36) ;
14 Juillet Beangrenelle, 15* (575-79-79).
LA FÉLINE (A., va) (") : HautefeuiUe. |
6* (633-79-38); George V. 8* (562-
4146) ; Ambassade. 8* (359-1908). -
VJ. : Berlitz, 2* (7*260-33) : Montpar-
nasse Pallié, 14* (320-1246).
LA FIÈVRE DE L'OR (A, V6.) : Para- ]
mount Odéon. 6* (325-5963) : Public»
Champs-Elysées, P (720-76-23). — VJ. :
Paramount Opéra, 9* (742*56-31) ; Pora-
mount Montparnasse, 14*. (329-9(310).
LES GAMINS D'ISTANBUL (Tui;
va) : Forum, 1* (297-53-74).
CEORG1A (A, v. a) : Quny Écoles. 5*
(354-20-12).
I£S FILMS NOUVEAUX
LE CAVALIER AU CHEVAL
D'OR, film soviétique de Vtssili
Joaraviiov. VJ. : Cosmo s. 6* (544-
2860).
CHASSEUR DE MONSTRES. Clm
italien d’Enzo Casieliari. VJ. :
Maxcville. 9* (770-72-86).
Paramount-Galaxie, 13' (580-
1843), Convention Saint-Charles,
15* (579-3340).
DEUX HEURES MOINS LE
QUART AVANT JESUS-
CHRIST, film français de Jean
Vanne. Gaumont Halles, 1» (297-
49-70). Gaumont Berlitz, 2* (742-
60-33). Gaumont Richelieu. 2*
(233-56-70), Climy Palace, 5* (254-
07-76), U.G.C Danton. 6* (329-
4262), Marignan, 8* (3594262).
Biarritz, 8* (72349-23). Gaumont
Ambassade, 8* (359-1948), St-
Lazare Pasqnier, 8* (387-3543).
Français, 9* (770-3368). Nations,
12* (343-0*67), Fauvette, 13* 1331-
5666). Montparnasse PathE 14*
(322-19-23). Parnassiens. U* (329-
83- 11). Gaumont Sud. 14* (327-
84- 50). Gaumom Convention, 15*
(828-42*27), Victor Hugo. 16* (727-
49- 75), Wepler, lfr (5224641).
Gaumont Gambetta. 20* (636-
10-96).
LA FEMME TATOUÉE, film japo-
nais (*) de Yoichi TalcabayashL
Vx. : Forum, 1** (297-53-74), Saint-
Gennain Stndio. 5* (63363-20).
Elysée* Lincoln, 8* (359-36-14),
Parnassiens, 14* (32963-11). VJ.:
Saint-Lazare Pasquier. 8* (387-
3543), Lumière, 9* (2464947).
Nations, 12* (3434467), Cbchy
Patbé, 18- (5224641).
LE GENDARME ET LES GEN-
DARMETTES, Hlm français de
Jean Girault assisté de Tony
A boy an iz. Grand Rex, 2* (236-
83-93), U.G.C. Opéra, 2* (261-
50- 32), U.G.C. Odéoa. fi* (325-
7148). Bretagne, 6* (222-5767),
Normandie, » (35941-18). Biar-
ritz, 8* (72369-23), U.G.C. Boule-
vards, * (24fi4fi44), U.G.C Gare
de Lyon, 12* (343-01-59).
U.G.C. Gobelins. 13* (336-2344),
Mistral. 14* (539-5243). Mom-
pimos, 19* (327-52-37), Magic-
Convention. 15* (828-2064), Mu-
ai, 16* (651-99-75). Paramount
Maillot. 17* (758-24-24), Images,
18* (5224744).
POLENTA, film wisse de Maya Si-
mon. Marais, 4* (2784766), Studio
Logos, 5 e (354-2642).
CENTRE CULTUREL CANADIEN
S,ruedsCon«BfltifM(7*)- 661-36-73
Mètre bnoEde*
CONCÉRT-MSDI
MARK 12 OCTOBRE, à 12 h 30
MARC FOURNEL
(flûte)
CHARLES McCULLOCH
(clavecin)
sbuvt&S de C.P.E. Bach. R b ma bu
T etamann et J, -S. Bach
ENTRÉE LIBRE
LE TANGO
”- 13 , iu* .Acmpife 13 *:. 2 ? 2 .- 1 ?. 7 S
• 1 . .
HORREURS
DE LA
VICTOIRE
, écrit et joué parAurore PRI.ETO
réalise par Rudy LALfRENj
LES BAULS
DU BENGALE
A 18b projection du
film de. Georges Luneau
Nuit du vendredi 22 au
samedi 23 octobre
de 21 h 6 l'aube
MUSIQUE
COURTOISE
DE CHINE DU SUD
: 14e SIECLE
26, 27. 28 et 29 octobre
20 h 30
LE RAMAKIEN
DE THAÏLANDE
là partir du 14 octobre
de Bertolt Brecht
mise en scène
Jean Gillibert
avec
Josette B oui va
THÉATRE^POCHE MmrrruwASSB
de s personnages d’aujourd’hui.
Les enfants de Boris VIAN en
pension chez Noël COWARDe.
L'EXPRESS
n Humour et myitàre »
■'LES ETOILES DE PARIS-MATCH
aComfqua rigoureux et grinçant».
TEMOIGNAGE CHRETIEN
•Excédent numéros de comédiens
un régale. LE PARISIEN
«On va de surprise an surprise... on
ne s'ennuie pas un instant. Je vous
jure, quand on va au théâtre tous les
soirs, c'eut plutôt nùee.
NOUVEL OBS.
IRCAM
eio
CENTRE ,
DRAMATIQUE
DE LA COURNEUVE
30 septembre -24 octobre
LE BIEN-AIME
d'Eugene Labiche
Mise en scène : Jean BRASSAT
Scénographie : André ACOUART
Musique ■ Antoine DUHAMEL
CENTRE CULTUREL
JEAN HOUDREMONT
22 . avenus CuCénérât-ieclerc.
LA. COURNEUVE * ,
836.11.44 .
Jeu.Vsa, Sû'"n. 2 Cn 30 Dir-.: * 6 r 3 C
Karlheinz
Stockhausen
à Paris
lundi t! octobre 20 h 30
EIC
direction
P. Eôtvos et K. Stockhausen
Mixtur - Adieu
Luzifers Traum
coréahsation
Ensemble InierContemporain
MAISON DE LA CULTURE
DE LA SEINE-ST-DENIS
BOBIGNY
lOC. 831.11.45
sam. 16 - lun. 18 - mer. 20
jeu. 21 octobre 20h 30
dimanche 17 octobre 18 h
Sirius
création de la version intégrale
direction artistique et régie son
K. Stockhausen
avec
A. Meriwreather soprano
B. Carmeli basse
S. Stephens clarinette basse
M. Stockhausen trompette
coproduction avec WDR/Cologne
ESPACE DE PROJECTION
loc. 278.79.95
galerie des orfèvres
66 quai des orfèvres - 23 placé dauphine -.75001 paris - lé!. : 32681 .30
peintures
5 octobre au 23 octobre 1982
A L'OCCASION DU 150 e ANNIVERSAIRE
DES CHEMINS DE PER FRANÇAIS
3 e FESTIVAL INTERNATIONAL
DU FILM FERROVIAIRE
organisé par la
du 13 au 19 octobre 1982
sauf le dimanche
Théâtre de l'Empire
41. avenue de wagram 75017 Paris
renseignements tel. 285.63.28
entrée gratuite
Page 26 — LE MONDE — Samedi 9 octobre 1982***
SPECTACLES
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* (233-56-70): Moatpunusc 83, 6*
(544-14-27) ; Cofisée, 8* (359-2^46) •
Ofrmpfc Mac. » (561-1060) : Fnu»I
Sft? Q? <WW L Î Fauve tte. 13- (331-
•K2 ; Gaumont Convratioa, 15 - (828
42-27) ; 14 JaOlet-BcuuraMlIe. 15*
ïwil4 * I9> t 522 -
4M1 ) ; Guunoa Gimhntf . 2» (636-
lv 90 J»
wm. w = i— .
"«ffiŒntA. »> : Cta*J««. 5-
L’HONNEUR D>UN CAPITAINE (Fr.) ;
RTO 1- (297-53-74) ; U.G.C Opte.
2" (261-50-32) ; Rsraanmt Marivaux. 2*
(296-8040) ; Paramount OdÜon, 6*
(325-59-83) : Pnbücâ St-Germain, 6*
(222-7240) -.SuK&kLCocteau, 5 e (354-
47-62) ; Pa ra na nw tt Motny, 8* (562-
75-90) : Momo-Cario, 8" (225-09-83).
PtemaamOpte.9* (742-56-31) ;Psra-
aonoi Bastille, 12* (343-79-17) ; Pftra-
nwat Galaxie. 13* (580-1803) : Pan-
mont Montparnasse^ 14- (32900-10) ;
Ftemonat Orléans. 14- (54045-91):
Cenveotion St-Charfcs, 15- (579-33-00) ;
P temwuü Maillot. 17- (758-24-24) ; Pa-
raffl o nn t Mon tmar tre. 18- (606-34-25) ;
Sccrétan, 19- (241-77-99).
ILS APPELLENT ÇA UN ACCIDENT
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80-40) ; Paramoont Odéon, 6* (3 25-
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(343-79-17); Puamouot Galaxie. 1>
(580-18-03) ; Paramoont Montparnasse.
14- (329-90-10).
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ton, 6* (32942-62) ; Normandie, 8*
(35941-18) - VJ. : Bretagne. 6* (222-
57-97) ; U.G.C. Boulevard, 9* (770-
1 1-24) ; Maséville. 9* (770-72-86) ;
U.G.C Gobetim. 13* (336-2344).
LA MAISON DU LAC (A, va) : U.G.C
Biarritz. 8* (72349-23). - VJ. : U.G.C
Opte, > (261-50-32).
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Quintette, S* (633-79-38) ; Marignan. 9
(359-92-82) - VJ. : RkheSen, 2* (239
56-70) ; Montparnasse 83. 6* (544-
14-27) ; Fauvette, 13* (331-60-74).
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Marignan. 8- (359-92-82).
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va) : Saint-Michel. 5* (326-79-17). -
VJ.: U.G.C. Opte, 2* (261-50-32);
Montpama, 14- (327-52-37).
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14 Juillet Racine, 6* (63343-71).
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BERGE (Fr.) : U.G.C Opte. 2* (261-
50-32) ; Ermitage. 8* (359-15-71) -,
Maxévüle, 9* (770-72-86) ; Momparnos,
14* (327-52-37) ; Montparnasse Patbfi,
14* (322-19-23).
PARADIS (CaiL): Ermitage, 8* (339
15-71).
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monnt City, 8* (56245-76) : Paramoont
Opte. 9* (742-56-31) ; Paramouni
Montparnasse, 14* (329-90-10).
LA PASSANTE DU SANS-SOUCI
(Fr.) : Para mon» Marivaux, 2* (296-
8040) ; Paramoont Maillot, 17* (758
24-24).
PASSION (Fr.) : Nraoomt Odfion, 6*
(325-5983).
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(Fr.) : Gaumont HaBcs. 1- (2974970) ;
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» (7236923) ; U.G.C Boulevard, 9*
(246-66-44) : MaxéviLle. 9* (770-
72-86) ; U.G.C Gare de Lyon. 12* (349
01-59) ; U.G.C. Gobclins, 13* (336-
2344) ; Miramar, 14* (320-89-52) ;
Mistral. 14* (5396243): Convention
Saint-Chartes. 15* (5793300) ; Oiciiy-
PathÊ, 1» (5224601).
PINS FLOYD THE WALL (A, va) :
Saint- Michel. 5* (326-7917); Ambas-
sade, 8* (3591908) ; Kinopanorama. 15*
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PORKVS (A. va) : U.G.C Rotonde. 6*
(63308-22) ; Marignan. 8* (3599382).
- VJ. : Ricbebcn. 2* (23356-70) ; Pura-
mount Opéra, 9* (74266-31 ) ; Fauvette,
13* (33160-74).
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(2976374) ; Quintette. S* (6337938) ;
Otymptc Saint-Germain, 6* (222-87-23) ;
Pagode, 7* (70912-15) ; Colisée, 8*
(359-2946); 14 Juillet Bcaugrcoclie,
15* (5737979). - VJ.: Impérial, 2*
(742-7262) ; Montparnasse 83. 6* (344-
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14* (5404991) : Convention Saint-
Ctarto, 15* (579-3300); Passy, 16»
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sée, 8* (3592946) ; Ofympic Balzac. 8*
(561-1060) ; Saint-Lazare Pasqmer, P
(387-3943) ; Français, 9* (770-33-88) ;
Nations, 12* (343-0467) ; Mo nt parnasse
Pathé. 14* (322-1923) ; Gaumont
Convention, 15* (82842-27).
UNE HISTOIRE SANS IMPORTANCE
(Fr.) : Marais, 4* (27847-86) .
'LES UNS ET LES AUTRES (Fr.) : Pu-
blics Matignon. 9> (35931-97) : Palace
Cnâx-Nîven, 1 S* (374-9904) .
LES YEUX DE LA FORÊT (A, va) :
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VJ. : U.G.C Opte, 2* (261-50-32).
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EAT (A^ va) : Vidéoatoœ, 6* (329
60- 34).
L’AMI AMÉRICAIN (A^ va) : (Mym-
pic, 14* (5426742).
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va et vJ.) : Acacias, 17* (764-97-83).
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Christine, 6* (3254746).
CERTAINS L’AIMENT CHAUD (A*
va) : Action-Ecoles. 5* (3297207).
LES CHARIOTS DE FEU (Æ. va) :
U.G.C Marbeuf, 8* (2291845).
LES CHEMINS DE LA HAUTE- VILLE
(A- va) : Studio GfWoCamr. 5* (326-
80-25); Oiympi&EstrepOt, 14* (549
6742).
COUSINE ANGÉLIQUE (Esp. va) :
Gaamont-HaDes, I” (2974970) : Stu-
dio de la Harpe, S* (354-34-83) ; Olym-
. me Balzac, 8* (561-1060) ; Paroassiem,
14*(32989ll).
LE CRIME ÊTATT PRESQUE PAR-
FAIT (A- va) : Actioa Christine. 6*
(3254746). - - ■
DÉLIVRANCE (A, vJ.) (•) : Opéra-
NighU 2* (2966956).
LA DÉROBADE (Fr.)' (*). Palace Croix-
Nivcrt, 15* (374-95-04).
DON CIOVANNI (II, va). Calypaa, 1>
(380-30-11).
DUELLISTES (A^ va). Ranelagh, 16*
(2886444).
EMMANUELLE (Fr.) (*•)': Paiamoum
City, 8* (5624976).
L'EMPIRE DES SENS (Jap„VA) C) :
Cinocbca Saint-Germain, 6* (6391062).
LES ENFANTS DU PARADIS (Fr.) R»-
ndagh. 16* (2886444).
L’EXORCISTE (A-, vJ.) (••) : Capri. 2*
(508-1169).
FELLINI SOMA (II, va) : Cbarapo, 5*
(354-5160).
FRANXENSTEXN JR. (A^ v J.) ; Opte
NighL2* (2996956).
LE GUÉPARD (11-, va) : Ranctegh, 16*
(2886 444).
HELLZAPOPFÏN (A-, va) : Salat-
Ambroiee, 11* (7006916).
HISTOIRE DG (Fr.) (**) : Lunûte, 9*
(2464907).
IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L’OUEST
(A., v.f.) : U.G.C Rotonde, 6* (639
08-22) ; Hansmaim, 9* (77047-55).
L’IMPORTANT, C’EST D’AIMER (Fr.)
(••) : 14- Juillet Parnasse. 6* (326-
5800).
P Al MÊME RENCONTRÉ DES TZI-
GANES HEUREUX (Youfr, va) :
Saint -André-dra-Arta, 6* (3264818).
JEREMIAH JOHNSON GA. va) :Tam-
pBera, 3* (272-94-56) .
LE LAUREAT (A. va) : Saint-Germain
VDlage. 5* (6396920).
LEO THE LAST (A_ va) : Chaxnpo, 5*
(354-5160).
MICKEY, DONALD, PLUTO ET
DINGO EN VACANCES (A., vJ.) : U
Royale Disney. 9 (265-82-66) ; Grand
Pa*oà. 15* (55446-85) ; Napoléon, 17*
(3804146).
MIDNIGHT EXPRESS (A. va) (••) :
U.G.C. Marbeuf, » (2291845). - VJ. :
Cap ri, 2* (508 1 169).
LES MISFTTS (A. va) : Action Fcoiea.
5* (3297207).
MONTY PYTHON. SACRÉ GRAAL
(Anfr, va) : CUuty Beoks, 5* (354-
20-12).
MONtY PYTHON. LA VIE DE BRIAN
(An8.v.o.) : Athéna, 12* (343-0065).
LE MILLIARDAIRE (Æ. va) : Actioa
Christine, 6* (3254746) ; RêpubEc CS-
néma, 11* (80951-33) : MaoMabcm, 17*
(380-2461).
NEW-YORK. NEW-YORK (A, va) :
Saint-Germain Huchette. 5* (633-
6920).
NOCES DE SANG (Esp^ va). Cinéma
Présent, 19* (2090955).
ON NE VIT QUE DEUX POIS (A.
vJ.) : Paramount Opéra. 9* (742-56-31 ).
ORANCE MÉCANIQUE (A-, vJ.) (”) :
Arcades, 2* (2336936).
PANDORA \A,va) : Olympic Halle», 1-
(27834-15).
PAPILLON (A^ vJ.) : Capri, 2* (508
1169).
LE PARRAIN (A., va) (•) : 1™ et 2* par-
ties, Olympic Luxembourg, 6* (639
97-77).
PHANTOM OF THE PARAlMSE (Æ,
va) (•) : Cmocbes, 6* (6391062).
PORTE DES LILAS (Fr.) : Acacias. 17*
(764-9763).
LE PULL-OVER ROUGE (Fr.) : Berlitz,
2* (74960-33) ; Quintette, 5* (639
7938); Ambassade. 8 (359194»);
Fauvette, 13* (33160-74) : Parnassien*.
14* (3296911); Gaumont-Conve n tion.
15* (8284927).
QUI A PEUR DE VIRGINIA WOOLF 7
(A* *a) : Templier». > (27994-56) .
RACINC BULL (A. ta) : Olympic
Luxembourg. 6* (633-97-77). *
LES RAISINS DE LA COLÈRE (A.
va) : Studio Contrescarpe, 5* (329
7837).
SABOTAGE (A, va) : A-Bazin, 13*
(337-74-39).
SEPT ANS DE RÉFLEXION (A, va) :
Action Christine. 6* (3294746).
LE SHERIF EST EN PRISON (A. vJ.) :
Opéra-Nigbt, 2* (29662-56).
LE TROUPEAU (Turc, va) : 14JuiUet
Panasse, 6* (326-58-00) ; 14-JuüJet Bas-
tille, 1 1* (349506 1 ) .
UN AMOUR DE COCCINELLE (A,
v.L) : Napoléon. 17* (38041-46).
LES VALSEUSES (Fr.) (••) : U.G.C
Rotonde, 6* (63948-22).
VOYAGE AU BOUT DE L’ENFER (A,
va) (*) : Ciné- Beau bourg, 3* (271-
5936) : Studio Cujas, 5* (3546922) ;
Hlysées Lincoln, 8 (3593814) ; Parnas-
siens. 14* (3296911). - VJ. : Impérial.
2* (742-72-52) ; Arcades, 2* (239
3936) ; Fauvette. 13* (3316874).
Z (Fr.) : Templiers, 3* (27994-56).
PRESSE
A Dijon
DES MUTANTS DE LA C.G.T.
CONFISQUENT LE MATÉRIEL
DECOMPOSITION
: DES r DÉPÊCHES i
(De notre correspondant. )
Dijon.. - Quelque quatre-vingts
militants de la -C.G. T. ont investi,
jeudi 7 octobre, en fin d'après-midi,
les nouveaux locaux des Dépêches.
place delà République à Dijon. Du-
rant trais quarts d’ heure. Os ont oc-
cupé la rédaction et le- local de com-
position du journal, après s'être Tait
enfermer à l’intérieur de l’immeuble,
qui abrite, depuis le 20 septembre
dernier, la nouvelle, équipe rédac-
tionnelle et technique qui compose
le quotidien contrôlé par M. Jean-
Charles LigneL -
Cette opération-surprise visait un
but : confisquer le matériel de com-
position informatique . et de trans-
mission à distance qui achemine la
copie frappée & Dijon jusqu'à l'im-
primerie de Chassieo. prés de Lyon,
où s'imprime le quotidien dijonnais,
depuis le 19 août dernier.
Les militants du Livre CG.T. ont
pu s'emparer de la totalité du maté-
riel, qu'ils ont transporté en un lieu
tenu secret. Les manifestants ont en-
suite évacué les lieux sans autre inci-
dent, après qu'un cordon de policiers
ait pris position autour de l'immeu-
ble. La direction estime à environ 2
millions de francs la valeur du maté-
riel informatique dérobé.
D’autre part, jeudi matin, peu
avant 6 heures, un commando d’une
quarantaine de personnes avait in-
tercepté on camion de livraison qui
transportait 20 000 exemplaires du
quotidien. La cargaison avait été dé-
versée sur la chaussée détrempée
peu après le péage de Dijon de l’au-
toroute A-36, qui relie la capitale de
la Bourgogne à Beaune.
Enfin. l’édition de la Côte-d’Or
du Progrès de Lyon a cessé d’exister
après dix-huit jours de présence
riâi*» tes kiosques du département. Il
semble que les résultats enregistrés
n’ont pas été à la hauteur des ambi-
tions placées dans cette édition par
M. Jean-Charles LigneL — R. C.
• La direction de «r France-
Soir », dais une circulaire, précise'
que malgré la décision du ministre
du travail interdisant la mise à la re-
traite d'office de M. Paul Parizot,
président de F intersyndicale de ce
quotidien (le- Monde du 2 octobre),
celui-ci * ne doit plus être considéré
comme faisant partie de la rédac-
tion ». Rappelons que M. Parisot est
chef de la rubrique sociale. Deux re-
cours doivent à nouveau être formés,
l'un par l’avocat de Paul Parisot,
l’autre par le syndicat des journa-
listes C.F.D.T. en vue de sa réinté-
gration. ce mercredi -6 octobre au
plus tard.
• Deux démissions à FHumanité.
- MM. Michel Doumenc, chef de la
rubrique • parti-luttes » du quoti-
dien du P.C.F.. et Jaoqoes de Bonis,
reporter, ancien rédacteur en chef
de la Nouvelle Critique et de
France nouvelle, ont donné leur dé-
mission de l'Humanité Cette nou-
velle a été annoncée à la rédaction
par la direction du journal, jeudi
7 octobre, sans explication sur les
motifs de ces démissions.
• Le quotidien espagnol El Pais
édite, depuis le mercredi 6 octobre,
une édition catalane, tirée à
100 000 exemplaires. Le journal a
installé dans la région une rédaction
de trente-huit journalistes et a
construit une nouvelle imprimerie à
Barcelone. MM. Auguste Dclkader
et Antonio Franco sont les responsa-
bles de cette nouvelle édition.
R ANDRÉ CHAMBRAUD EST NfflMÉ
DKCÎEUR DE L'WQflMATWN
DERADIOFRAIiŒ
>L André Cbambmwi, ««J
de démissionner du Point, a «e
nommé directeur de
de Radio-France par le president
directeur général de
M. Jean-Noel Jeanncnçy . De pwsic
départ de M. Jérôme Bellay. le
1* janvier 1982, ce poste n a«u* F»
été pourvu. MM. Georges Valancc
et François Bonnemain, respective-
ment délégué du président pourlaD-
tnalité et directeur de la rédaction
de France-Inter, en assumaient la
charge.
A propos des conditions du départ
de M. Chain braud du Point et de
l’éclairage que nous en avons donne
(/e Monde du 8 octobre) , on faitre-
marquer â la direction de 1 Tj«»o-
madaire : 1) qu’aucun grief na ja-
mais été fait à M. Chain braud pour
la manière — totalement libre —
dont il *• couvrait » l’actualité politi-
que ; 2) que c’est surtout lui qui a
manifesté son désaccord avec cer-
tains articles du Point signés par
d’autres. Ainsi, aurait-il trouvé que
l'hebdomadaire était souvent trop
critique à l’égard du pouvoir issu du
10 mai 1981. Enfin, selon la direc-
tion du Point, le départ de
M. Cham braud n’est pas le signe, à
l'intérieur du journal, d’une crise ou
d'un malaise.
(Agé de cinquante et un ans, M. An-
dré C h «m braud débute à l’agence
France-Presse en 1958.. Recruté par le
service politique de l’Express eu 1969,
11 quitte cet hebdomadaire en 1971,
après la scission qui survient dans
l'équipe rédactionnelle. Éditorialiste po-
litique pendant quelques mois à Ouest-
France. M. Chambraud rejoint les
m jri«immîuM » de l'Express pour lan-
cer le Peint eu 1982, en tant que rédac-
teur du service politique, n eu sera bien-
tôt le chef, ainsi que. rédacteur eu chef
adjoint chargé du secteur Nation-]
DOUZE DÉMISSIONS
AU SEM DE LA RÉDACTION
DU « NOUVEL ÉCONOMISTE»
Au Nouvel Economiste, douze
membres de la rédaction — dont
M. Olivier Drouin, président de la
Société des journalistes - ont choisi
de quitter l'hebdomadaire en invo-
quant la clause de conscience. Parmi
les autres démissionnaires, on relève
les noms de MM. Claude Baroux,
rédacteur en chef adjoint, Pierre
Pcan, grand reporter (section « éco-
nomie ■ générale » ) , Gilles Coville,
chef de rubrique à la section *• entre-
prise -, Lyne Cohen Soial (ré-
gions) v un secrétaire de rédaction,
M. Patrick Gilbert, deux réviseurs,
deux documentalistes et deux ma-
quettistes. tous titulaires de la carte
de presse. Les effectifs de la rédac-
tion s'élèvent à quarante-cinq per-
sonnes.
Rappelons que, en mai dernier, la
Compagnie européenne de publica-
tions avait cédé 40 % du capital du
■Nouvel Economiste au groupe Eu-
rope 1 -Images et son. A la suite de
quoi, M. Dominique Ferry était de-
venu P.-D.G. de l’hebdomadaire.. La
nouvelle direction avait alors admis,
pour ceux qui le désiraient, le re-
cours au bénéfice des indemnités de
la clause ■ de conscience jusqu’au
30 septembre.
• International Herald Tribune
ouvre une édition à Singapour, en
même temps que le journal fête le
quatre- vingi-quinzièinc anniversaire
de son édition parisienne. Les pages
composées seront transmises de
Pans par satellite pour être impri-
mées à Nanyang-Siaqg-Pau, puis
distribuées dans te suif et le sud-est
de l'Asie. International Herald Tri-
bune est déjà imprimé à Paris, Lon-
dres, Zurich et Hongkong ; l'édition
asiatique a accru sa diffusion depuis
deux ans, pour atteindre plus de
17 000 exemplaires.
BESSEMT DE BELLEFON
Aflèe du Vigrobfe
51061 Rems T«. (26) 06JJ9.18
••• LE MONDE - Samedi 9 octobre 1982 - Page 27
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RADIO-TELEVISION
r-VÜ-
Quel mafiÉdm!
. Quel ennui, carie < Histoire de
là vie » !■ On attendait avec impa-
tience ça gros morceau, ce gâ-
teau annoncé dès fin août per
TF T. ' Huit émissions, un feufflo-
ton préparé pendant, quatre ans
par le trio Desgraupas-
LalOu-B&rèra pour 'racontar huit
mi (Ha rds d'années: TMstoÉre dé
h matière; l'origine de' T univers,
le processus de la vie, Tapparh
tiori de l'homme, tout ce, Qu'on
aime, avec lès Questions osserr-
tîeHes :xToù vtonr^on? Où . va-
t-on ?... On s’ast. endormi litté-
ralement, étouffé par le
. matafaim. ' . , ' .
On ne sak pas trop pourquoi
(ou plutôt si Pierre Desgrsupes
étant P.-D.-G. de la deuxième
chaîne, R ne faudrait pas croira
que céite série qui passe-sur fa
première est un abus da pou-
voir...) les reppnsabfes de TF 1
ont bien tenu à faire savoir que la
projet remonte i c T avant-
mai 81 » (Desgraupes n'étak
alors responsable, que du maga-
zine e Médicales »). R était . inu-
tile de Je préciser, on dirait que la
projet remonte à plus de vingt .
ans. C'est de la. télévision da
papa, du' vieux documentaire,
comme on n'en fait plus. De
bettes photos, de bettes images
lia -matière qui- palpite, s'enfla,
les étottes comme des . champs
de fleurs) mais avec là-dessus un
commentaire qui ne vous lâche
pas. qui vous tombe tas- la tête
comme un cours en classe (on
n'a pas le temps de souffler ni de
respirer, a - faut -prendre des
notes I). On le sent écrit à
l'avance. 3. est sans fa&le, -d'un
ton pédagogique et légèrement
pompeux (avec des formules ron-
fientes sur € la combat titanes-
que entre le jota et la nuit s et
des impératifs c regardez I »
pour faire vivant). C'est du
marbre ...
tt est difficile de faire une
émission sdentifîqoe. If faut être
i la fois savant et simple. Pre-
mier obstacle, tt faut résoudre la
contradiction entre la nécassaêè
spécialisation (élitaire) et le souci
de s’adresser à tour le monde:
Cela ne suffit pas. Hestent toutes
les questions et réflexions sir
l’approche, Ja mise en images: la
* pensée » d'uns émission: La '
manière il faut inventer.
ta vent de la sôanoa risqua de
souffler, bientôt sur les ctaîw, .
On sert que Jean Lattar Iqu vient
d'être nommé dracceur générai
adjoint de TF 1). est un fou de la
science :-3 a lancé, tamis qu'il
était responsable de fumé de
production t documentaire et
magazine » sur A 2. des copro-
ductions ambitieuses avec la té-
lévision américaine sur Ïb cerveau
et sur les océans que fan. varia
prochainement. Espérons que,
l'on découvrira h monde autre-
ment que si Ton était encore à
l'école
CATHERINE HUMBLOT.
Vendredi 8 octobre
PREMIERE CHAÎNE: TF 1
Ptr.Rfk
c°
cP
îtf>
émission de
STÉPHANE COLLARO
chantent
RATAPOIL UGUSSE
ou << ies hommes des cavernes >>
A. Smith, J. CarsmA- Haie. J. Loder et W. Frawiey.
A la fin du siècle dentier, l'ascension vers le titre de cham-
pion du monde du boxeur Jim Corben. Un des plus beaux
JUms réalisés par Raoul Walsh. Une épopée à la fois lyrique
a intimiste. Avec coud un solide humour irlandais.
TROISIÈME CHAINE: FR 3
La ligne roset
Galeries Lafavette
21
20 h. 35. Variétés : Coco-Boy.
Rm it rinn de S. Coüaro; réalisation : J.-R_Botryer.
Avec S haine, Lan and lhe Bananas.Kim Wilde. Jed Marion.
h 35 Série : L'Esprit de familla.
Il faudra l'arrivée de la grand-mire bourguignonne, véri-
table tornade en robe notre et robe de dentelle, pour arranger
les fiançailles de la fille aînée. Un feuilleton habilement mis
en images mais sans surprise. : .
h 30 Documenta ira : Histoires naturel las.
Le peintre, TcpÉcbeor et b mer.
h Journal et cinq jours en Bourse.
20 h 30 D'accord, pas d'accord (I.N.C.).
Publicité pharmaceutique : taxée, oui maïs
20 h 35 Le nouveau vendredi : Mexico, les braises
rougeoient encore.
Rcpcitagc de J.-CL Buhrer ; réaL : A- GazuL .
J.-C Buhrer a voulu montrer la problématique Nord-Sud A
travers un pavs comme le Mexique, un pays du tiers-monde
qui a « décollé », mais qui montre ce décalage entre deux
mondes, ce hd delà richesse et celui de la détresse. Un docu-
ment très rigoureux et pas facile à tourner.
21 h 30 Interview de M. Mobutu Cese Sefco.
président du Zaïre, en direct de Kinshasa.
21 h 55 L'Horizon des hommes.
Cette nouvelle émission fait le point sur les problèmes
d’énergie nucléaire, de génétique, de radioastronomie, etc.
22 h 50 Journal.
23 h 20 Prélude à le nuit.
en mi bémol», par P Orchestre
socs la direction de W. Boette-
Mozart • Symphonie n* 39 en
symphonique de Radio-Berlin, i
DEUXIEME CHAINE: A 2
20 h 35 .Série : Papa poule.
21 h 36 Apostrophas.
Magazine Etlèrâire de B.Tîvot.
- Le corps a se* raisons . ■ Alain Corbin. le Miasme et fai
Jonquille ; Jean Judet, Chirurgiens de père en fût ; Pierre
Leenhardt, le. Journal de grosses se d’un pin célibataire ;
Hugues de Montalembert, la Lumière assassinée ; Edmonde
Morin, la Rouge Différence.
22 h 55 Journal.
23 h 5 Ciné-club : « Gentleman Jim ».
F9m américain de Raoul Walsh (1942), avec E. Flynn,
FRANCE-CULTURE
20 h, l Ufatlat : Benjamin Pérct.
21 h 30, Black and Blue: Red Norvo, xylophone, vibraphone.
22 h. Nuits magnétiques.
FRANCE-MUSIQUE
20 b 20, Concert (émis de Stuttgart) : ■ Pelléa* et Mâisandc »,
musique de seine de Faure; «Concerto pour violon et
orchestra », de Tchaftovski ; ■ Symphonie en si bémol », de
Chausson ; « la Valse », de Ravel, par rOrchcsue sympho-
nique de la radio de Stuttgart, dir. M. Hassan ; soL, V. Trct-
jalâiw. violon,
h J S, 1
22 h J 5, La mrit sur France- Musiqne : Les mou de Françoise
Xcnalris ; 23 h 5, Écrans ; Portrait de C RiutJcheUi ; 0 h S.
Musiques traditionnelles.
Samedi 9 octobre
PREMIERE CHAINE : TF 1
10 h 40 Accordéon, accordéons.
11 h La séquence du spectateur.
11 h 30 La maison de TF 1.
13 h JoumaL
13 h 35 Pour changer.
.18 h. Magazine auto-moto.
Moto : cbunpxnmu du mtmdê de vitesse: auto : Vingt »
... Qtmtrc Heures de MboMon.
18 h 30 Archihald la magïchîen.
18 h 35 Trente mutions d'amis.
19 h 10 D'accord, pas d'accord {LN.C.}.
19 h 20 Émissions régionales.'
, 19 h 45 SI vous pUrL •" *
1 20 h . JoumaL
20 h- 35 Droit de réponse.
Ém is d dn de Michel PoLic.
• ... L'autocensure, avec MM, Ivan Levât f Europe I). B. Lcut-
. gktir.JAJ). L Bodard. écrivain. Pk Boucher (le Monde),
R. Lïsdo (Nouvelles littéraires). R. Gicquet t TF J).
21 h 50 Série : Dallas.
- L'abominable J. JL se bai contre la paralysie et continue de
contrôler 'de son lit d'hôpital toutes ses affaires. Miss Ellle
découvre le fusil qui a servi à tirer sur J.R.
22 h 45 Magazine d'actualité : Sept sur sept.
Au sommaire: la télévision des atones (République fédérale
d'Allemagne) ; Le projet Paris- Lyon-M arsalle ; Mettez un
rive dans votre moteur ; Rio, capitale de la violence ; Le
■ pond témoin de la semaine sera M. Bernard Hanon, P.-JXG-
de Renault.
h 40 JoumaL
• Af. André Ho! (eaux, P.-D.G.
de FRI. vient de procéder & de .nou-
velles nominations. M. Serge Wein-
berg, i rente et un ans, ancien élève j
de l’ENA, qui était le chef de cabi- j
.net du ministre du budget, devient !
directeur général adjoint, chargé des j
questions «dmimtti aüvcs et finan- 1
ci ères. M. Michel Blanc, trente-neuf j
ans, licencié en droit, qui exerçait à
la direction des personnels civils du
ministère de ht défense, est nommé
conseiller technique pour les affaires [
administratives et financières. '
M. Romane Sulgcr-Bael, vingt-neuf
ans, licencié en histoire» qui était
chargé des problèmes de cutmuuiu-
cation à France-Rail, devient
conseiller technique pour la
Enfin, M.
23
DEUXIÈME CHAINE: A 2
10
11
11
12
12
13
14
14
17
17
18
19
Ü&atiou. Enfin, ML Simo n __
reste conseiller technique pour les
affaires sociales.
• La Fédération nationale des
sj/ndtaos du spectacle , de l'tauliovf-
suet et de l’action culturelle
(F.N.S-A-C.-CG.T.) s’est vu refu-
ser ie droit, par M. Joël Le Tac, pré-
side ni de l'Institut national de fau-
diovisuel (INÀ), de réunir son
prochain congrès, du 18 au 21 octo-
bre, dans, les locaux de cet établisse-
ment. M. Le Tec déclare qu'il- ne
veut privilégier aucune cngamsatàon
syndicale avant les élections au co-
mité d’entreprise de l’INA, qiii doi-
vent avoir lieu le 23 novembre.
La F.N.SA.C.-CG.T., qui a dé-
cidé de passer outre à ce refus, fait
valoir que scs congrès sc sont tou-
jours tenus dans des locaux relevant
des ministères de la culture ou de la
communication, et -elle- indique j
qu'elle a eu raccord de ta CJF.D.T-, j
majoritaire h fTNA. ■ j
TRIBUNES ET DÉBATS j
, i
DIMANCHE 10 OCTOBRE j
- A f. Anicet Le Fort, ministre dé la f
fonction publique et des réformé adtm- i
nistrauves, est invité à r fmttwwi -Le ‘
grand jury-R~T.L-/r Monde • Sur j
R.T.L. à 18 h 15. i
- M Charles Frterman. nbnûlie des i
transporta. est reçu au -Club de la j
presse » d'Europe 1 à 19 heures. \
h 16 A.N.T.LO.PÆ.
h Journal dos sourds ot des malentendants,
h 3Q Idées à suivre.
h 15 La vérité est au fond de la marmite,
h 45 JoumaL
h 35 Série : Drôle de damas,
h 20 Série : San Ku Kai.
h 50 Los jeux dti stade.
Automobile ; Bufcet : Boxe.
H Récré A 2.
h 50 Les carnets de l'aventure,
La passion de Léo Dicküuon : filmer des exploits sportifs sur
tes pentes de THimaleyaouen Patagonie.
h 50 Jeu : Des chiffres et des lettres,
h 10 D’accord, pas d'accord (I.N.C.).
AntomoMés : Peut-on acheter e ur opé en ?
19 h 20 Émissions régionales.
19 h 45 Le théâtre de Bouvard.
20 h JoumaL
20 h 35 Variétés : Champs-Elysées.
Avec Sheila. Julio Iglesias. Patti Layne. Frida, Louis de
Fvaès, Michel Ccdabru^etc.
h 50 Série: Deuil en 24 heures.
D'après le roman de Vladimir Fozner. RéaL : F. CnHuea i i-
Avtc A_ Cray, R. Bohrmger, P. Cte n en ri .
Une série en quatre épisodes sur ba six mois qui ont suivi la
déclaration de guerre de l’Allemagne à la France. Une adap-
tation surprenante de ce roman reportage, rédigé dans le feu
de l’action juste après là débâcle. Casserai a substitué au
réalisme une dimension mythique.
h 50 La grande parade du jazz: itafian aU Stars.
Emission de J.-C. Averty.
K. Winding. C Fui 1er. D. Diana l trombones ), E Pieran-
nartri {piano), G. Bossa (saxo). G. Tommaso (contrebasse),
T. de Piseopa! batterie).
21
22
23 h 20 Journal.
TROISIÈME CHAINE: FR 3
12 h Objectif entreprise.
13 h 30 Horizon : Le magazine des armées.
14 h 30 Entrée libre.
18 h 30 Pour les jeunes.
19 h 10 JoumaL
19 h 20 Émissions régionales.
19 h 56 Dessin animé.
20 h Los jeux.
20 h 35 On sort ce soir : Un conseil de classe très
ordinaire.
De P. Boumard. Spectacle du Théâtre de l'Aquarium, mise
en scène : J.-L. Benoît, avec J. Pietler, A. Sec, T. Base.
Un conseil de classe de terminale à la veille du baccalauréat.
Un huis clos qui est une caricature teintée d’humour du
milieu scolaire, des élèves au proviseur.
22 h 25 Journal.
22 h 55 Prélude A la nuit.
Tableaux d’une exposition, de Mouuorgsky. Version piano ;
M. Bcroff.
FRANCE-CULTURE
8 h 30, Comprewtre anjonnTtad pour dire d nnafn : De droite
ou de gauche, l’héritage culturel est-il dévalué?
9 h 7, Matinée da monde coatcmponta.
10 h 45. Démarches, avec Roger Corbeau.
11 b Z, La musique preod la parole.
12 h 5, J> pont des arts.
14 h. Sous.
14 h 5, Les samedis de France-Oiiorc :
De l'imaginaire au réel, trois regards : R. Raimondi, R_ Lieber-
mnrm, P. FaggïonL
16 b 20, Le Une d’or : cycle d’orgue â Avignon.
17 b 30, Ponr mémoire : la matinée des antres.
Tambours d’eau ; un euhe de possession au Mali occidental.
19 h 16, Disques.
19 h 25, Jazz i l'ancienne.
19 h 30, Roosseaa juge de Jean-Jacques.
20 h. Théâtre orner! : • Ecritures de femmes ».
Ulrich Hclger, fragments, avec M. Caccia, R. Jourdan.
A. Marcoo. L Peùi-Jacqucs, J.-J. Sheffcr, E. StochL
22 h. Adiib.
22 h 5, La fagne da samedi.
FRANCE-MUSIQUE
8 h 2. Avis de recherche : oeuvres de Beethoven, Moussorgsky.
Crieg, Florence, Portai ; U h, La tribune des critiques de dis-
ques ; Tunndot, de Puceim (première parution) : 12 h 35.
Avis de recherche, ouvres de weiner, RaveL
13 h 30, TcMHen scène ; Maxilyu Moutocl
14 h 4, Concert lecture : Orchestre Philharmonique des Pays de
Loire.
15 h 30. Dossier disque : œuvres de BrOckner.
16 h 30, Concert (donne le 3 juin 1982 â la Halle aux grains de
Toulouse : œuvres de Honegger. Schcraberg. Debussy, Varèsc.
par l 'Orchestre du Capitole de Toulouse, dir. M. Plasson : soi.
M. BerofT, piano.
18 h. Le ifisqne de la tribmu : Tmadot, de Puccini (dernière
paru tira).
19 h. Concours interna tkmal de gedfare r œuvres de Gerhard,
Tomba, Albeniz, Ravel, Sanchez.
19 h 35, Les pécheurs de pertes : Toscamm, Gershwin.
20 h 30. Concert : (donne le 26 août 1982 â la faeulié de droit
d'Aasai) : « Concerto grosso », de Haendd ; - Concerto ponr
vtohmceBe et orchestre, en ré majear -, de Boccberini ;
« Grave, pour riohmcefle et or che s t r e à cordes ■ ; - Prélude
et fugue », de Lutoslawsid : » Sonate pour cordes », de Ros-
sini, par l’Orchestre de chambre de Pologne ; dir-, J. Maksy-
mhxk ; soL M. Maisky. violoncelle.
22 b 30. La nuit sur France-Musiqae : Musiques de
Entre guillemets : 0 h S, Passons d’or.
nuit ; 23 h.
du 5 au 23 octobre
TRICOTS
TACHES
chez
PHIIDKt
CARNET
Naissances
Catherine BERGERON et
Charles BEN IL LOU Z ont la joie
d'annoncer la naissance de
Thomas,
à Paris, le 5 octobre 1 982.
16 . rue Stanislas, 75006 Paris.
- M. Lionel ZINSOU-DERUN et
M* née Marie-Christine Lux, ont la
joie de faire part de la naissance de
MaLric-CËcife, Agniola,
le 27 septembre.
45, rue Maihurin-Régnier,
Paris (IS*).
Mariages
- Le proviseur Jean de MK7ELL
chevalier de l’ordre national du Mérite,
officier des Palmes académiques,
médaille de vermeil de la Ville de Paris,
et la baronne, née Maric-Gabrielle Mas,
sont beureux de faire pan du mariage
de leur fils.
Pascal-Dominique,
lieutenant de cavalerie,
avec
M* Nadine PERR1ER.
Le mariage sera célébré samedi
9 octobre 1982 en l'église Saint-Louis
des Invalides, à 16 h. 30.
1, avenue du Parc-des- Princes,
Paris (16*).
Manoir de l'EyriaL,
19400 Argentai.
14 Frankenstrasse,
7840 Mullheim (R.F.A.).
Décès
— Le doyen, le président du Comité
consultatif médical.
Le vice-doyen.
Les assesseurs.
L'ensemble des professeurs et ensei-
gnants de la faculté de médecine de
Créteil.
L’ensemble de ses collègues, de
l’hôpital Henri-Mondor et des hôpitaux
associés,
ont la tristesse de faire part du décès du
professeur Jacques BARBIZET,
chevalier de la Légion d’honneur.
- M"* Pierre Charron, son épouse,
M. et M“ Michel Misrahi,
M. Christian Charron, ses enfants,
M. et M M Jacques Charron,
Et toute la famille.
ont la douleur de faire part du décès de
M. Pierre CHARRON,
survenu le 4 octobre 1982.
Les obsèques auront lieu le vendredi
8 octobre dans l'intimité familiale.
19, boulevard de la Somme.
75017 Paris.
- M c André Dione.
M. et M* Claude Seréc,
Thérèse Jouve,
M. Jacques Dione,
Ses neveux et ses amis,
ont la douleur de faire part de la perle
cruelle de leur fille, sœur et amie, en la
personne de
M~ Elizabeth DIONE,
décédée pieusement en son domicile, le
7 octobre 1982.
Les obsèques auront Heu le mardi
12 octobre, 3 10 h. 30. en l'église Saint-
Ferdinand (Paris-17').
Elle nous a donné l’exemple de
l'amour et de la générosité.
83. chaussée Jules-César,
95 1 20 ErmonL
- On nous prie d’annoncer le décès
de
M~EEKMAN,
née Aadrée Hcrrenscbinidt,
veuve deNkotaa Eehtaan.
artiste peintre.
L'inhumation aura lieu le lundi
11 octobre, à 14 h. 30, au cimetière
d’ivry Parisien.
- M M Chantal Laurent, sa compa-
gne,
M"“ Sophie et Nathalie Contai- i
Daily, ses filles.
Sa famille.
Tous ses amis,
au la douleur de faire part du décès de
M. Jacques GOUT AL-DARL Y,
survenu subitement le 6 octobre 1982, à.
l’âge de cinquante-sept ans.
Les obsèques auront lieu le samedi
9 octobre 1982, à 15 heures, en l'église
de Rives, commune de Sainte-
Oenevièvo-sur-Argence.
Cet avis tient liai de faire-part.
Le Bousquet,
12420 Sainte^jeneviève-snr-Argence.
ROBLOT s a.
522-27-22
ORGANISATION D'OBSÈQUES
- M" Adrien Petit,
Ses enfants, Florence « Philippe.
Les familles Dauphin et leur fils,
Calmcls, Lcpctit, Panchaud-Caxtier,
Sabathez, Tbcron,
ont la douleur de faire part de la perte
cruelle qu’ils viennent d’éprouver en la
personne de
Adrien PETIT,
officier de la Légion d’honneur,
décède, à Paris le 7 octobre 1982, dans
sa soixantième année, les obsèques
auront lieu le lundi 11 octobre 1982, â
10 h. 30. e<n la chapelle du Val-
de-Grâce.
32, rue Miollis, 7501 5 Paris.
- Le directoire d'Automobiles
Citroën et ses directeurs
ont le regret de Taire pa rt du dé cès de
M. Adrien PETIT,
directeur de Citroén.InicrnationaL
survenu le 7 octobre 1982.
Les obsèques auront lieu le lundi
1 1 octobre, 1 10 h. 30, à la chapelle du
Val-de-Grâce, suivies de l'inhumation, à
12 h. 15, au cio met i ère de Boulogne-
BillancourL
Remerciements
- M* Lucile Bascourret.
M. et M BC Pierre Simonnin,
remercient bien sincèrement toutes les
personnes qui. par leur présence, leurs
messages on envoi de fleurs, se sont
associés à leur peine lois du décès de
M“ Blanche
BASCOURRET DE GUËRALDL
- M“ Elit Lauriol,
M. et M“ Marcel Durasse,
M. et M n Claude Lauriol,
M* Alice Orth.
très touchés par les messages de sympa-
thie reçus â l’occasion du décès de
M. Elle LAURIOL,
pasteur,
re mer cient particulièrement les per-
sonnes qui leur ont adressé leur témoi-
Anniversaires
- Le 10 octobre, il y a un an,
Dominique ELXAKIM-DUBUS
nous a quittés.
Que ceux qui l'ont connue aient une
pensée pour elle.
- En ce huitième anniversaire de la
monde
JeanTRABUT,
une pensée ou une prière sont deman-
dées à ceux à ceux qui l'ont connu et
aimé.
Messes anniversaires
- La famill e et les amis de
Antoine GOLÊA
rappellent à voire pensée le deuxième
anniversaire de sa disparition (12 octo-
bre 1980).
La messe des artistes de l’église
Saint- Roch sera célébrée à son intention
le dimanche 17 octobre, à 1 1 h. 45.
Soutenances de thèse
DOCTORAT D’ÉTAT
- Université d'Angers, mardi
12 octobre, à 14 h. 30, UiLR. de droit,
M fc Marguerite Nelly Bailly : « L’esthé-
tique en droit administratif français ».
Listes ^
de Mariage
AUX TROIS
Il QUARTI ERS JJ
collection complète en plusieurs largeurs
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à 30 m de la rue Ticnchet
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COLLOQUE CXPOSîTlOüi mTIAUfadHONAU ' RUW»
NOUVEAU DROUOT - SALLE N* 7
LE LUND1 1 1 OCTOBRE 1 982 à 14 h
VENTE par ORDONNANCE JUDICIAIRE
à la requête de la
BANK SEPAH (Téhéran)
NOMBREUX
TAPIS d'ORIEIMT
par le mintsiàra de :
M« PESCHETEAU, PESCHETE AU- BADIN
Commésair as prisaurs associés
16. rué de la Grange-Batelière. 75009 PARIS
Téléphone: 7 70-88-38
M* Hervé CHAYETTE
Commissaire pnseur, 10. rue Rossi ni. 75009 PARIS
Téléphone : 770-38-89 :
Experts : MM. P. et D. CHEVALIER. téL : 788-4T-4T.
EXPO. : samedi 9 octobre de 1 1 â 18 h
I
I
Page 28 - LE MONDE — Samedi 9 octobre 1982
aEP«HHiCnONINTEEDITÏ
tiipa”
lH-ÿi UC.
OFFRES D'EMPLOI
71.00
83,50
DEMANDES D'EMPLOI
21.00
24.70
IMMOBILIER
48.00
56.45
AUTOMOBILES
48.00
56.45
AGENDA
48.00
56.45
PROP. COMM. CAPITAUX
140,00
164,64
Annonça omises
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OFFRES D'EMPLOI
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Page 30 - LE MONDE - Samedi 9 octobre 1982 1
ÉTRANGER
La Turquie reste sous l’étroite surveillance du F.M.I.
Ankara. — Encore une année
d’austérité budgétaire pour les in-
vestissements en Turquie, dont l'éco-
nomie reste étroitement surveillée
par le Foods monétaire international
(F.M.I.) malgré l'évident - mais
toujours insuffisant - succès enre-
gistré au coulis de oes deux dernières
années dans la lutte contre l'infla-
tion.
Le budget turc pour 1983, pré-
senté fin septembre par le ministre
des finances, M. Kafaoglou, s'élève
à 2 600 milliards de livres tur-
ques (1), en augmentation de 44 96
par rapport à celui de 1982, établi, il
est vrai, pour dix mois. La progres-
sion réelle est d'environ 20 % —
comme l’a indiqué le ministre lui-
même, — la prévision de hausse des
prix étant de l’ordre de 20 %. Cette
estimation est jugée « trop opti-
' miste » par des observateurs pour
lesquels, même avec une politique
monétaire strictement appliquée, ce
taux ne pourrait être atteint qu’au
début de 1984. Pour 1982. la prévi-
sion avait été de 25 % environ, et la
hausse des prix atteindrait au moins
30 % en fin d'année.
Malgré l’ambition d’ « accroître
les investissements et de freiner le
chômage « formulée par M. Kafao-
glou, te dirigeants turcs demeurent
fidèles i la politique monétariste
qu'ils pratiquent depuis janvier
1980: 1 194 milliar ds de livres, soit
De notre correspondant
46 % du total, seront affectés aux
dépenses de fonctionnement ;
852.1 milliards (32,7 %) aux trans-
ferts et seulement 554,9 milliards
(21,3 % contre 22,8 % en 1982) aux
investissements.
Comme d'habitude, c'est la dé-
fense qui se taille la part du liou
avec 450 milliards de livres aux-
quelles s’ajoutent quelque 47 mil-
liards pour la gendarmerie, soit au
total 497 milliards (19,1 % du bud-
get contre 19,6 % pour 1982). Vien-
nent ensuite l’éducation avec
286 milliards (1 1 % contre 10,4 %).
le développement rural qui reçoit
96,4 milliards (3,7 96) et la santé
74,7 milliards (2,9 %). Quant aux
investissements d’infrastructure,
priorité est toujours accordée à
P énergie et aux transports, alors que
l'irrigation reçoit 172,6 milliards de
livres (6,6 96), les routes ont
127,3 milliards de livres (4,9 96).
Après avoir rappelé que le produit
national brut s’est accru de 4 J 96 en
1981 et progresserait du même pour-
centage en 1982, M. Kafaoglou es-
time qu'un taux de 4,8 % serait à
portée de maîw en 1983. Ce score,
quoique remarquable parmi les
membres de rO.C-D-E., ne permet
cependant que de nourrir des espoirs
bien limités : les employés et les ou-
vriers restent les principales vic-
times du système, car ce qu'ils ob-
tiennent de la politique monétariste
reste toujours en deçà do la hausse
réelle des prix, tandis que le chô-
mage atteint 17 % de la population
active, selon les statistiques offi-
cielles. D'autre part, des entreprises
industrielles turques, habituées
jusqu'à ces dernières années à em-
prunter à des taux dérisoires, se
trouvent i présent fortement endet-
tées en raison du renchérissement
des crédita, tandis que les stocks
s'accumulent a cause de la mévente
de leurs produits.
Le secteur bancaire, quant & lui,
éprouve également de sérieuses dif-
ficultés, notamment à la suite des
faillites retentissantes de « ban-
quiers - privés avec lesquels cer-
tains établissements traitaient fré-
a uemmcnL En outre, la dépréciation
e la livre turque par rapport au dol-
lar a atteint presque 30 % au cours
de l'année écoulée, ce qui rend les
importations de biens d'équipement,
dont l’industrie turque a besoin, de
plus en plus chères. Cependant, le
montant des dettes calculées en dol-
lars s'accroît continuellement en
monnaie nationale, ce qui crée éga-
lement des difficultés de liquidités.
La dette extérieure turque - inté-
rêts compris - se situe aux environs
de 20,5 milliards de dollars.
En revanche, les entreprises qui
réussissent à exporter leurs produits
se portent nettement mieux. C’est,
du reste, le seul succès tangible de la
politique monétariste: les exporta-
tions turques atteindront vraisem-
blement 6,1 milliards de dollars en
1982, contre 4,7 milliards en 1981,
et on prévoit 7 milliards de dollars-
en 1983.
Sur le plan intérieur, M. Kafao-
glou veut rassurer les industriels in-
quiets, dont les usines ne tournent
qu'à la moitié de leur capacité (il
s’agit des secteurs du textile, des
matériaux de construction, des pro-
duits de consommation durable, de
l'automobile et des biens d'équipe-
ment). On indique que l'Etat vien-
dra « sélectivement » au secours de
certaines entreprises en difficulté.
Toutefois, D y a toujours le problème
des fonds. Comment trouver les res-
sources supplémentaires sans aug-
menter la masse monétaire en circu-
lation ? Le F.M.I., en tout cas, ne
tolérera pas que l’impasse budgé-
taire et l’inflation reprennent le ga-
lop effréné d'il y a quelques année».
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La dépréciation du yen accroît las doutas
des milieux d'affaires japonais
De notre correspondant
Tokyo. - Coté sur le marché
des changes à près de 274 pour
I dollar, après ' avoir débuté
t'armée à 220, le yen (1) a atteint
cette semaine son cours le plus
bas par rapport à la semaine der-
' niire depuis le mois de juin 1977.
Les Interventions sporadiques et
limitées de la Banque centrale ne
modifient guère cette dépréda-
tion, jugée désormais préoccu-
pante par les autorités japo-
naises. compte tenu notamment
de la stagnation des exportations.
L'érosion graduelle et constants
du yen depuis dix mois est interve-
nue en dépit des performances
encourageantes de l’économie en
1981 et des prévisions de farte crois-
sance pour 1982, prévisions d’aü-
de sorties de capitaux importantes,
encouragées par la différence des
taux d’intérêt japonais et étrangers,
que dans la tenue de la balance
commerciale du Japon ou dans
l'évolution de la compétitivité de
son économie ». affirme un expert
occidental.
» Pour V instant, ajoute-t-il, les
contradictions, existant entre les
objectifs intérieurs et extérieurs de
la politique monétaire ont contraint
la Banque, du Japon à maintenir
dans d'étroites limites la hausse des
taux d'intérêt ■ à court terme. ».En
effet, nue. hausse, plus prononcée
affecterait sans doute gravement les
P.M.E., qui pèsent d’un poids consi-
dérable dans l'économie japonaise et
qui connaissent des difficultés. Par
Nombre de yens pour un dollar {échelle inversée]
leurs bousculées aujourd'hui par une
conjoncture difficile. Cette baisse a
déjoué les attentes de la commu-
nauté financière japonaise et inter-
nationale qui estimait au début de
1982 réunies toutes les conditions
d’une réévaluation d’au moins 10 %.
ce qui n'était pas absurde du strict
point de vue des indicateurs de l'éco-
nomie mppooe.
Le gouvernement de M. Suzuki
en tirait d'ailleurs argument pour
calmer leà^ récrimina tioi»' étran-
gères, prédisant une baisse dul
rythme des exportations et une aug-
mentation de oelui des Importations,
ce qui aurait éventuellement permis
un certain rééquilibrage des
balances commerciales. Maïs les
taux d’intérêt pratiqués par les
Etats-Unis ont tout bouleversé : le
yen, au contraire, a perdu plus de
20 96 de sa valeur par rapport au dol-
lar depuis janvier, et prés de 50 96.
depuis l’automne 1978, lorsqu’il
s'était situé à 175,50.
Sorties de capitaux
On pourrait penser que' les Japo-
nais, voyant leur compétitivité ren-
forcée de façon proportionnelle à
l'affaiblissement de leur monnaie, se
frottent les mains. Il n’en est rien.
Les autorités considèrent, eu effet,
que cette situation, loin d'avoir un
effet stimulant- sur les exportations, .
risque de relancer les pressions infla-
tionnistes, en gonflant -la «Me des
importations.
Le comportement du yen se déter-
mine plutôt aujourd’hui aux Etats-
Unis qu’à Tokya • Les causes de sa
baisse résident plus dans l'existence
ailhûxrs, elle alourdirait le coût du
financement de la dette publique
alors même que celle-ci atteint des
proportions alannadtes.
Contrairement à la sérénité qui
.prévalait 0 y a encore quelques
mois, les incertitudes qui pèsent
désormais sur l'économie et les,
finances du Japotu et les dontes
qu'engendre la .gestion de l'équipe
de M. Suzuki s'ajoutent aux près-'
sions extérieures qui affaiblissent la
htonnaiè nationale. Démentant les
prévisions officielles, la croissance
s'est nettement ralentie en raisod de
la stagnation de la demande inté-
rieure et de la baisse des exporta-
tions.
Il est désormais évident, d*une
part, que le taux de croissance fixé à
5,2 % pour 1982’ sera loin d’être
atteint et, d’autre part, que ledéfieil
budgétaire, loin d’être réduit,
comme l'envisageait lé gouverne-
ment, à quelque 1 1 000 milliards de
yens (environ 280 milliards de
francs) pourrait bien - atteindre de
15 000 ft 16 000 milliards de yens
(entre 350 et. 400 milliards de
francs), soit près de 6 % du P.N.B.
Ajoutés aux erfets d’attraction du
dollar et au renchérissement des
importations, ces revers, qui vien-
nent de conduire. M. Suzuki à
annoncer le mois dernier - l'état
d’urgence en matière financière ».
-suscitent incertitudes et contro-
verses. Ils ne paraissent guère de
nature & renforcer la confiance des
milieux d’affaires, ni ft favoriser
dans rîmmédiai une notable appré-
ciation du yen.
ROLAND-PIERRE PAR1NGÀUX.
(I) Un yen = 0,027 F.
Le gouvernement conservateur norvégien
présente un budget de rigueur
De notre correspondante
Oslo. — Le budget pour 1983, tel
que l'a proposé le gouvernement
conservateur le 6 octobre, est mar-
qué par les grosses difficultés que.
connaît l’économie norvégienne mal-
gré l’activité pétrolière en mer du
Nord. La croissance sera, l'année
prochaine, probablement de 0,5 96,
ce qui ne manquera pas d’entraîner
une augmentation du chômage qui a
été, en août, le plus élevé depuis la
guerre avec 2L5 % de la population.
Ce premier budget proposé par un
gouvernement conservateur en plus
de cinquante ans porte sur 192 mil-
liards de couronnes (1). U réduit les
impôts sur les revenus individuels et
sur les profits des entreprises de
.1,5 milliard de couronnes,, cette
perte devant être compensée par une
augmentation d'antres impôts,
comme celui sur r électricité qui
coûtera 20 % plus cher. Pratique-
ment, le seul secteur à profiter d'une
augmentation des crédits est la dé-
fense, dont- le budget est augmenté
de 4 96.
Le gouvernement prévoit une ré-
duction de 5 % des investissements
publics et de 7 % pour les investisse-
ments des communes, ce qui ffcap-
pera durement les entreprises régio-
raIm A înci Farfîvîii . - A ..:
les rigueurs lices à une crise dé co
pétitivité vis-à-vis de F étranger. ' ■
CAT HERINE LOCHSTOER.
(1) Une couronne ■ 1 ,03 franc.
Pour vos nouvelles responsabilités,
la synthèse et les informations pratiques.
£Sâ: lia Lettre de
LA DECENTRAI
U, me La Boétie. ÎBOOBPaiis. 78
BP
13652.
■ Nom [M.MrauMlk}
Prénom ^ Q
EtabUssanumf Xrfruu
Localité
rs
««tes*
^PCftai
a
ETRANGER
LA BAISSE':
DES TAUX D’INTÉRÊT
FAIT FLÉCHIR LE DOLLAR
(Suite de la première page.)
Les taux d'intérêt obi vivement
fléchi ouire-Atlantique- les banques
ont toutes ramené leur taux de base
de 13 1/2% à!3%,-le rendement
des bons du Trésor a sensiblement
baissé, de même que le taux des
eurodollars à six mois, qui a perdu
prés de i % en deux -jours. 11 % en-
viron.
Ce phénomène a immédiatement
entraîné un reçût sensible du dollar,
qui s'était envolé au début de la se-
maine, précisément sur ta craifite
d'un durcissement du FED. Le recul
a été vigoureusement appuyé par lés
banques centrales du monde entier,
désireuse (fobtenir un-iaflennisso-
ment de. leurs monnaies pour pou-
voir réduire leurs 'taux d’intérêt '-el
relancer l'expansion. C’est notam-
ment le cas de la Banque de fédérale
d’Allemagne ; où -le gouvernement
veut, & tout prix, ranimer l'économie
en stimulant rfmmoÙCér -et les in-
vestisse menis dans Pindûstrïe. Cest
dire l'importance qui s’attache ayx
événements quise' produisent sur les
marchés financiers' américains.
Autre conséquence de ces événe-
ments, la baisse du dollar' et la re-
montée du mark risquent de faire
naître de nouvelles tensions au sein
du système monétaire européen.
Jeudi ? et vendredi 8 octobre, là
Banque de France a . dû stopper la
haussé de la monnaie allemande à.
Pans en vendant des devises. Ira ru-
meurs de réévaluation du mark sont
réapparues à la veille du wee-end.
Mais si elles semblent fantaisistes
pour l'instant, élira traduisent le re-
tour à une ce naine. nervosité . La dé-
valuation « sauvage » de la cou-
ronné suédoise, risque d’entraîner, &
terme une dévaluation de là cou-
ronne danoise iét. peat-clre, ira nou-
veau réajustement au S.M.E- C’est
dire que le retour des taux d’intérêt
à des niveaux plus normaux, n’ira
pas sans bouleversements.- -- -
FRANÇOIS RENARD.
• L’Équateur demande à -son
tour un réécheionnement (Tune par-
tie de* sa dette extérieure, laquelle
s'élève au total à quelque 6,6 mil-
liards de dollars. Une réunion des re-
présentants des. banques créancières
de ce pays doit se tenir à New-York
le$J 8 et 19 octobre pour discuter de
la requête équatorienne.. J 1 s’agirait,
sekm notre confrère, lo Financial
Times, qui donne cette infdrination. \
du report des dettes venant à
échéance entré le l» novembre. 1982
et la fin de 1983. L’Éqnateur, qui
est membre de l'OPEP, a souffert
du retournement dn marché pétro-
lier. Sa monnaie, le sucra, a connu
depuis Je début de l’année une déva-
lorisation de fait supérieure à 100 %.
LE MONDE - Samedi 9 octobre 1982 - Page 31
CONJONCTURE
LA SORTIE DU BLOCAGE
M. Delors souhaite que le patronat accélère les négociations avec les syndicats
; La sortie du blocage des prix
donne lieu & des négociations entre
les; pouvons publics- et tes fédéra-
tions professionnelles. Le ministre
de l'économie et des finances a indi-
qué qu’s serait tenu compte d’un
certain nombre- de paramètres pour
distinguer ks secteurs « exposés »
des secteurs «protégés». Pou l’in-
dustrie; M. Jacques Delors prévoit
des engagements de lutte contre l'in-
flation à durée déterminée. Pour les
services, les- branches où la disci-
pline' pourra s’établir signeront des
accords de régulation portant sur
quatorze mois. Pour les autres, les
accords auront valeur réglemcn- ■
taire. M- Delors a explicitement lié
la limitation de la hausse des prix à
celle dessalaires. 11 s lancé un aver-
tissement au patronat qui ne ferait
pas l'effort de négociation et serait
tenté de s’en remettre aux pouvoirs
publics.
Intervenant lois d’un colloque or-
ganisé le 7 octobre par la ■ semaine
sociale Lamy - sur la rémunération
des cadras, M. Bernard Brunhes,
conseiller social du premier minis-
tre, s’est montré phis optimiste, in-
sistant sur la « compréhension » des
partenaires sociaux à l’égard des ob-‘
jectifs gouvernementaux de lune
contre l'inflation. Cette « sagesse *
devrait permettre une « sortie en
douceur -du blocage des prix et des
revenus et éviter toute» flambée ».
• Il n'y a pas dans ce pays de politi-
que des revenus et encore moins de
« olice des salaires •. a assuré
f. Brunhes devant les cinq cent cin-
quante participants de ce colloque,
pour la plupart des directeurs du
personnel.
Le conseiller social de M. Mauroy
a rappelé les directives gouverne-
mentales pour la sortie dn blocage
des salaires dans le secteur public en
souhaitant que - le secteur privé les
suive » tout en conservant une totale
liberté de négociation : U a précisé
que si, h la lui de l’année 1983. les
prévisions du gouvernement sur le
rythme de haussée des prix s’avé-
raient trop optimistes - on peut ima-
giner des clauses qui permettent
aux travailleurs de retrouver un
maintien du pouvoir d'achat en ni-
veau », l’objectif étant le ■ main-
tien. tant que l'économie le permet-
tra, du pouvoir d'achat moyen ».
Pour le secteur public, a-t-il indiqué,
l’augmentation maximale de 3 % au
1» novembre - n'est pas négocia-
ble » mais • tout le reste l’est ». A
propos du gel de la part des rémuné-
rations annuelles supérieures à
250 000 Francs. M. Brunhes a souli-
gné que le gouvernement avait pré-
féré la recommandation à la loi mais
» s'il s'avérait que ce n’est qu'un
vau pieu . on ne peut pas exclure
que les pouvoirs publics s’expri-
ment par la loi ». Il a déclaré que
deux accords de branches avaient
été signés : la fabrication de pro-
thèses dentaires (le Monde du 8 oc-
tobre) et les jeux et jouets. Dans ce
secteur, la fédération patronale indi-
que qu'aucun accord n'a été signé à
la date du 8 octobre. Un avenant
portant seulement sur la fin de l'an-
née 1982 a été élaboré en commis-
sion paritaire. F.O. aurait donné son
aval mais n’a pas encore apposé sa
signature, la C.G.T., la C.F.D.T. et
la C.G.C. ne s’étant pas encore pro-
noncées.
L'exposé de M. Mauroy devant le Sénat
Le Sénat a repris jeudi 7 octo-
bre le cycle dès « questions an
‘ gouvernement » en écoutant on
.. ample exposé du premier mxnis-
. . tre sur la politique économique .
et sociale.
M.- Pierre Mauroy, qui répondait
& -une, question de M. André Méric,
président du groupe socialiste, lui
demandant pomment il envisageait
la sortie du. blocage des revenus et
des prix, a d’abord justifié l'actuelle
« rigueur • imposée au pays en sou-
lignant ; • une course est engagée
entre tous les pays, que les Français
non seulement ne peuvent .ignorer
mais encore doivent gagner. » Tou-
tefois. renversant l’axiome des éco-
nomistes libéraux, le premier minis-
tre a ajouté : « Dans le monde
d'aujourd'hui, il n'est plus de pro-
grès économique sans progrès so-
cial. »
M. Mauroy poursuit : « par rap-
port à nos partenaires , notre infla-
tion ne diminuait pas assez vite.
L'écart d'inflation entre eux et nous
- ce que l'on appelle te différentiel
d'inflation — tendait à augmenter.
Dès lors nos produits devenaient de
moins en moins compétitifs, ils se
vendaient mal et nous perdions du
travail, donc des emplois. Il fallait
réagir. C'est ce que nous avons fait
avec le blocage. Nous avons retenu
pour lutter contre l'inflation une
thérapeutique différente de celle
qui a été retenue pour lutter contre
le chômage.
- Pour le chômage, nous utilisons
un-Umlement progressif qui permet __
dans un premier temps de circons-
crire le nud. Nous aurons à nous de-
mander ensuite comment agir pour
le réduire nettement. Nous espérons
tous que notre croissance reprendra
pour que cesse l'hémorragie d" em-
plois. Mais pour atteindre ce résul-
tât. H nous faudrait retrouver suie
croissance d’au moins 4%. Le cli-
LE MARCHÉ INTERBANCAIRE DES DEVISES
SE.-C.
Scm.
Yen (IM)
COURS DU JOUR
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KUXftKNS
SX TOCS
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R*p- +BO 04 p. -
Rap. +ou Dép. -
Bapi t« Dép. -
7 J 858 7,1100
5.7628 5,7680
1*510 2 J65G
+ 17 * + 1 »
+ 10 + 60
+ I» +W 0
+ 325 + 385
+58 +115
+ 388 + 345
+ 840 +1018
+ 275 + 440
+ 940 +1025
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F.S.
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+ 125 + 155
+ 40 + 200
+ 225 + 3 »
- 265 - - 285
* 315 + 4 »
+ 285 + 328
+ 155 +295
+ 90 + 329
+ 558 + 595
- 510 - 430
+ 665 + 810
+ 860 + 945
+ 760 + 840
+ 210 + 7 M
+1540 +1660
-1520 -1335
+2115 +2455
TAUX DES EURO-MONNAIES
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10 9/16 1015/16
7 1/4 7 5/8
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12 3/8 13 1/4
3 3/8 3 15/16
18 7/8 19 3/4
10 1/4 10 5/8
16 3/4 17 1/4
11 11 3/8
7 1/4 7 5/8
7 9/16 8
12 7/8 13 1/2
4 3/8 4 13/16
19 1/2 20 1/2
9 7/8 10 1/2
18 3/4 19 1/4
Ces cours pratiqués sur te marché interbancaire des devises nous sont indiqués en
fui de matinée par une grande banque de la place.
(Publicité)
CONSULTATION INTERNATIONALE
SOCIÉTÉ DES CIMENTS ARTIFICIELS DE MEKNÈS
CADEM
Lance une consultation internationale pour la conversion de son
usine de Meknès à la voie sèche .
Les intéressés devront retnwr, à partir du 11 octobre 1982. les ca-
hiers de charges des 6 lots mécaniques suivants :
- Préhomogênétsarion
- Échantïflonnage-liaïsons
- Homogénéisa non
- Alimentation des fours
- Broyage cru
Le retrait dès cahiers de charges pourra être fait :
A) EN FRANCE
Auprès de Lafarge consens et-éiudes (LC.E.)
3 et 5, boulevard Lotâs-Loocheur
B.P. 303 - 92214 Saint-Cloud Cedex
Téléphone : 01 602-52-50 - Télex : 250766 F
Personne à contacter : M. Francis Cochet
8) AU MAROC
Auprès de CaDEM, KM 8, route de Fès-hAeknès
Téléphone : 226-44 - 4S et 46 IMeknès) ; 228-54 - 228-53
' Télex; 41010M et 41936M
Les offres concernant ces tocs devront êtres remises fermées sous
pli cacheté avant le 19 novembre 1982.
Les autres lots sortiront ultérieurement.
mat international ne se prête guère
à l'obtention de tels chiffres. Raison
de plus pour tout faire afin que no-
tre appareil Industriel retrouve te
muscle et le dynamisme nécessaires
pour que puisse être réalisées de
■ nouvelles et décisives réductions de
la durée du travail qui permettront
• de créer des emplois et de porter au
chômage des coups décisifs.
«Uh remède de cheval»
» Pour lutter. contre l'inflation, à
l'inverse, nous avons appliqué im-
médiatement. en recourant au blo-
cage des prix et des revenus, ce que
vouç me permettrez d’appeler un
• remède de cheval ». Nous allons à
présent et jusqu’à la fin de 1983.
prolonger cette action par un traite-
ment de consolidation. »
M. Mauroy indique : » Les quatre
mois dé blocage ont eu l'effet positif
escompté - U remercie les chefs
. d'entreprise, artisans et commer-
çants de leur « discipline ». précise
que les « dérapages sur les prix *
ont été l'exception, et annonce que
dans les négociations sur la sortie du
blocage, il sera tenu compte • de la
manière dont les consignes gouver-
nementales ont été appliquées ».
Le premier ministre souligne en-
suite qu'il » entend revenir à la libre
négociation contractuelle » pour
sortir - en douceur » du blocage des
revenus.
Comme employeur, l'Etat don-
nera l’exemple. » J'ai fixé les règles
des négociations salariales dans la
fonction publique, déclare-t-il, et les
premières conversations sc sont en-
gagées hier. Je souhaite que l'en-
semble des partenaires sociaux s'en
inspirent.
» Il s'agit, en premier lieu, de
remplacer les formules d 'indexa-
tion par un calendrier de hausses de
salaires prédéterminé, en fonction
de l’objectif de prix retenu par le
gouvernement, c'est-à-dire, je le
rappelle. 8 % pour 1983. Je précise
que l'évolution de la masse des sa-
FAITS
ET CHIFFRES
m Le Fonds social européen
n’est plus adapté à la situation éco-
nomique. C'est ce qu'a déclaré le
6 octobre à Bruxelles M. Richards,
commissaire européen chargé des
affaires sociales, qui a présenté les
grandes lignes d’une réforme dans
ce domaine. Il s'agit notamment de
donner la priorité aux régions à chô-
mage élevé. Un plan quinquennal de
formation professionnelle a été d'au-
tre part adopté par la Commission
de la C.E.E. U concerne notamment
les jeunes de seize ans à dix-huit ans.
tes femmes, les ruraux et les anal-
phabètes.
• Un ouvrier de Citroèi^ M. José
de Acevedo, portugais, a déposé u ne
plainte au commissariat de police
d'Aulnay-sou s-Bois (Seine-
Saint-Denis) contre un militant de
la C.C.T. qui l’aurait frappé au vi-
sage, après avoir « insisté » pour ob-
tenir son adhésion à ce syndicat.
M. Christian Bonnin. secrétaire de
la section C.G.T. de l'usine, a dé-
claré. mercredi 6 octobre, ne pas
être au courant de cet incident et a
dénoncé ce qu’il estime être une
- campagne de dénigrement
m La grève dans les P.T.T. 1e T'
octobre a été observée par 35 000
agents, déclare la C.F.D.T. qui en
était à l'origine. Selon (‘administra-
tion, le pourcentage de grévistes
était de 8 %de personnes en service.
La Fédération C.F.D.T. des P.T.T.
avait appelé les agents à exprimer
leur mécontentement notamment en
ce qui concerne l’application des
i rente-neuf heures. Une manifesta-
tion a regroupé, à Paris, plusieurs
milliers de personnes, selon le syndi-
cat. De leur côté, trois cents à qua-
tre cents employés des centraux pa-
risiens de la B. N. P. ont manifesté à
l’appel de la C.G.T. devant le siège
de l' Association francise des ban-
ques - où se déroulait une négocia-
tion salariale - pour lu défense du
pouvoir d'achat.
laires doit être compatible avec
l’évolution -que nous nous sommes
fixée en matière de prix
• // s'agit ensuite de maintenir le
pouvoir d'achat moyen en niveau
sur l’ensemble des deux années
1982 et 1983 Ce qui signifie,
par exemple, que les accords sala-
riaux. qui vont être conclus dans les
prochaines semaines et dans les pro-
chains mois, pourront prévoir un
rendez-vous en janvier 1984. afin
d’examiner les évolutions respec-
tives des prix et des salaires. Les
partenaires sociaux seront alors en
mesure d'en tirer les conséquences
en tenant compte de la situation de
l’entreprise et des avantages so-
ciaux éventuellement accordés. -
Répondant plus précisément à
M. Robert SchwuiL (P.S.. Doubs)
qui l'a interrogé sur 1e budget social
de la nation et l’avenir de l’UNE-
DIC, M. Mauroy conclut : » L'as-
siette des cotisations vieillesse et
maladie des non-salariés va être ac-
tualisée. Le montant qui sera ainsi
apporté pour l’équilibre des régimes
de couverture sociale équivaut au
rendement de la contribution à
TUNED1C. si elle avait été appli-
quée aux non-salariés. C'est-à-dire
environ un milliard et demi de
francs Le gouvernement s'était
engagé à ce que les charges des en-
treprises n'augmentent pas d’ici à
juillet 1983. c'est ce qu’il fiait. Mais
nous avons toujours précisé que cet
engagement ne concernait pas
t'UNEDIC. Je souhaite que syndi-
cats et chefs d'entreprise parvien-
nent à un accord, trouvent des solu-
tions.
« Ces solutions, chacun les
cannait. Elles impliquent des écono-
mies sensibles sans qu'il y ait pour
autant régression sociale. Elles im-
pliquent également un relèvement
des cotisations. Ce relèvement a
toujours été envisagé. Je répète qu'à
chaque fois que j'ai rencontré les
partenaires sociaux, et notamment r
les chefs d'entreprise, je leur ai posé
ce problème. Il est d'autant plus né-
cessaire d'équilibrer rapidement
! 'UNEDIC que la solution apportée
à cette question rendra plus facile le
règlement des problèmes posés aux
caisses de retraite par l'avancée à
soixante ans du droit à la retraite. -
A. G.
Prix : l'indice en question
La lutte contre l'inflation dans
laquelle s'est engagé depuis la
mi-jutn (e gouvernement n'est
pas une lune comme les autres.
Au printemps prochain — peut-
être plus tard, — la nouvelle poli-
tique menée par MM. Mauroy et
Delors sera jugée. Elle aura réussi
ou elle aura échoué. Probable-
ment sans apppel.
Non pas qu'un problème aussi
ancien que l'inflation puisse être
résolu en dix ou douze mois.
Mais l'opinion — et plus spéciale-
ment des milieux d'affaires fran-
çais et étrangers - jugera. Si la
réponse lui semble positive, les
attaques contre le franc s'estom-
peront à l'extérieur, les chefs
d’entreprise seront peut-être
tentés è l'intérieur • d'accroître
leurs investissements puis peut-
être d'embaucher. Si la réponse
lui semble négative, de nouvelles
tourmentes nous assailleront,
dont les conséquences économi-
ques mais aussi politiques seront
considérables.
S'étant engagés avec courage
il y a bientôt quatre mois dans
une politique difficile qui, sur bien
des points, tourne résolument le'
dos à la stratégie mise en oeuvre
après le 10 mai 1981,
MM. Mauroy et Delors sont
maintenant le dos au mur. Si des
résultats appréciables ne justi-
fient pas. dans six mois, l'am-
pleur des sacrifices demandés
aux Français - comme travail-
leurs, comme contribuables,
comme assurés sociaux, — il leur
sera très difficile de poursuivre
dans la même voie, probable-
ment même de poursuivre tout
court.
Le succès ou la sanction, l'ap-
probation ou la désapprobation
viendront beaucoup plus vite
qu'avec les gouvernements de
l'ancienne majorité qui pou-
vaient. année après année, répé-
ter — sans convaincre, mais sans
se condamner — que l’inflation
reculait.
De tout cela, chacun est
conscient au sein du gouverne-
ment. A partir de novembre,
quand aura pris fin le blocage
quasi absolu des prix, des
marges et des salaires, s'amor-
cera une période très difficile au
cours de laquelle le retour è la li-
berté de décision des chefs d’en-
treprise se fera lentement et iné-
galement selon les professions.
L'objectif du gouvernement est
clair : ramener à 8 % la hausse
des prix l'année prochaine pour
nous rapprocher du rythme d'in-
flation des pays étrangers.
II importe en même temps de
ne pas appauvrir les firmes pri-
vées. de ne pas creuser les défi-
cits des entreprises publiques
dont certains apparaissent déjà
importants. Dans la course qu'ils
livrent au temps, les pouvoirs pu-
blics savent qu'une condition in-
dispensable du succès est un net
ralentissement de (a hausse des
coûts salariaux. Mais l'enjeu,
pour l'essentiel, quel qu'il soit,
justifie-t-il tous les moyens ? Le
gouvernement est tenté, depuis
quelques semaines, de modifier
ce qui mesure, depuis la fin de la
guerre et dans tous les pays in-
dustrialisés du monde, l'évolu-
tion du coût de la vie : â savoir
l'indice des prix.
Une première idée — heureu-
sement très vité écartée — a été
de sortir de l'indice de l'INSEE
les produits dont les augmenta-
tions vont être fortes : tabac et
alcools grevés par les futurs tim-
bres de la Sécurité sociale. Une
autre idée serait maintenant
d'établir un indice parallèle -
gouvernemental — qui servirait à
indexer les salaires et les rému-
nérations. un indice dont on au-
rait exclu les produits trop e re-
muants » du genre tabac,
alcools, peut-être même produits
pétroliers. ■
L'inquiétant dans ces projets
est la tentation - sous des pré-
textes divers - de ne pas annon-
cer clairement que l'on renonce à
garantir, en toute hypothèse,
l'indexation des salaires sur les
prix.
L’inquiétant est aussi d'envi-
sager ce qui, qu’on 1e veuille ou
non. constituerait un véritable re-
cul de la démarche scientifique
en économie. N’a-t-ii pas été en-
visagé de ne plus publier pendant
un temps — le temps de réussir
- l'indice de l'INSEE ?
ALAIN VERNHOLES.
Les méfaits, des taxes et « timbres »
sur le tabac... et les finances publiques
Colère des travailleurs de la
SEITA, qui annoncent une grève de
vingt-quatre heures, le 15 octobre,
pour protester contre la « cotisa-
tion « sur le tabac, silence réservé de
ta direction de l’entreprise, protesta-
tion des planteurs de tabac et des fa-
bricants européens de cigarettes, le
projet de M. Bérégovoy suscite tou-
jours de vives réactions.
Renseignements pris dans l'entou-
rage gouvernemental, l’argumenta-
tion contre les efTets boomerang de
la cotisation - tabac - que déve-
loppe l’Association des fournisseurs
communautaires de cigarettes est
assez solide : non seulement le projet
de « vignette » risque d’accroître les
difficultés de la profession, mais il
dégagerait des recettes inférieures â
ce que prévoit le gouvernement.
Deux mesures sont prévues pour
l’année 1983 : le projet de loi de fi-
nances augmente la taxe sur le tabac
qui passerait de 49.2 **- à 50.5 %
(700 millions de recettes), ce qui se
traduirait par une majoration de
prix de 8 Sr sans effet pour les pro-
ducteurs (1) ; la loi-cadre de M. Bé-
régovoy prévoit, avant le 30 juin
1983, ■ une cotisation représentée
par un timbre -, qui serait de
« 0.25 F par franc ou fraction du
prix - du paquet de cigarettes
(3,6 milliards de francs pour 1983).
Cette mesure se induirait là encore
par une majoration de prix de 23 E
à 25 3. sans effet pour les produc-
teurs : les fabricants, les vendeurs,
mais aussi les planteurs â qui on
vient de proposer une reconversion
pour remplacer quelque peu le tabac
noir par le - blond ».
Ces derniers protestent donc pour
plusieurs raisons : les prix du tabac
sont bloqués depuis joüt 1981 ci au-
cune majoration avec effet pour le
producteur n'est aciuellemem pré-
vue. Pour la SEiTA déjà en diffi-
cultés (550 millions de francs de
subvention en 19811. cette politique
devrait poser des problèmes d’em-
ploi et aggraver le déficit.... comblé
par de nouvelles subventions de
l'Etat. Quant aux fabricants euro-
péens. pénalisés par le prix des ma-
tières premières et les dévaluations
du franc, ils estiment à plus de 1 8 'r
le décalage entre le prix imposé et le
prix de marché. En outre, l’augmen-
tation en une seule fois des prix, au
titre des taxes et de la • cotisation »
- soit environ 33 % - auraiL non
seulement une répercussion sur l'in-
dice des prix mais aussi une grande
influence sur la consommation. La
même politique appliquée en R.F.A.
a provoqué une baisse de 30 'e des
ventes..., et une moindre rentrée des
recettes fiscales attendues. En
France, selon les sources, on estime
de 7,5 â 1 5 % la baisse de la consom-
mation.
. Au total, affirment les produc-
teurs européens -* qui soulignent
aussi l'incompatibilité de ces déci-
sions avec les règles communau-
taires - les projets du gouvernement
(4.3 milliards de francs de recettes
fiscales) • ne permettraient de re-
cueillir en net que 2,4 milliards de
francs.
En revanche, affirment-ils. une
majoration progressive en deux
étapes (15 % au l c: novembre 19 s 2
et 8 &. au 1 er juin) des prix indus-
triels aurait un triple effet bénéfi-
que : elle rééquilibrerait les budgets
de la SEITA et des firmes étran-
gères : elle aurait par sa progressi-
vité. un effet plus limite sur la ré-
duction de la consommation
( - 2.5 1 ? des ventes) ; elle ferait ren-
trer dans les caisses de l'Êtat
2,8 milliards de francs.
Seule critique à cette proposition :
elle annule la formule de • cotisa-
tion - ou - vignette - sur le tabac
qui. au-delà de ses effets financiers,
a un aspect éducatif et moral bien
perçu par l'opinion : les fauteurs de
risques et de maladie payent, leur
écot à la Sécurité sociale.
Un compromis n'est-il pas possi-
ble ? Les fabricants qui n’ont guère
été consultés par les pouvoirs pu-
blics et la SEITA, muselée par
l'obligation de réserve, pourraient
négocier avec les pouvoirs publics
un sjsième qui maintiendrait la
- cotisation • en dépit de leur pro-
testation mais comporterait aussi
une majoration du prix indnsuiel et
surtout augmenterait en douceur,
par étapes le prix des cigarettes. Le
prix du paquet est encore bien infé-
rieur a celui pratiqué à l'étranger. !i
est juste de te majorer mais la bruta-
lité n'a que rarement été bénéfique.
Progressivité et souplesse permet-
traient de satisfaire tout le monde
et. pourquoi pas. de préparer une re-
conversion de certains planteurs er
procureurs de plantes médici-
nales...
JEAN-PIERRE DUMONT.
1 ! [ V n P» in j de J;»** supplcmeataj-t
ecroit te prix de b v environ.
AFFAIRES
L'AFFAIRE DES HARICOTS VERTS SURGELÉS
Belladone ou ivraie ?
Aucune intoxication n'a jusqu'ici
été décelée après l’ingestion de hari-
cots verts surgelés de la marque Ho-
rafrost, oh la découverte de baies de
belladone avait déclenché une mise
en garde du ministère de la consom-
mation. Cependant, la direction de
la consommation et de la répression
des fraudes a entrepris de reconsti-
tuer l’ensemble du stock de haricots
incriminés (2,6 tonnes) en prove-
nance de Belgique.
Le secrétaire d'Étai belge aux af-
faires sociales. M. Firmin Aerts, a
déclaré dans un communiqué, jeudi
7 octobre, que La firme belge « n'a
exporté sa production 19S2 de hari-
cots verts surgelés que vers la
France
- Il est possible que. lors du ra-
massage mécanique des haricots
verts, des plantes de belladone aient
été arrachées en même temps et se
soient trouvées mélangées aux lé-
gumes dans le processus de fabrica-
tion -, poursuit le communiqué.
L'inspecteur de la santé belge
chargé de l’enquête n'a rien trouvé
de suspect dans les installations et
les produits de la société, qui, pour
sa part, proies Le contre les informa-
tions diffusées en France, estimant
« intolérable qu 'une marque soit sa-
botée de cette façon - et qu'aucune
instance officielle française n'ait
pris contact avec elle avant de diffu-
ser ces informations.
Enfin, la Fédération belge des en-
treprises de transformation de lé-
gumes a déclaré que la belladone
- ne se trouve pas sous nos cli-
mats ». On y trouve en revanche
l'ivraie, nommée • morelle noire »,
mauvaise herbe dont les baies res-
semblent à celles de la belladone
mais qui ne comporte pas de « ris-
que vénéneux prononcé
La société Bauknecht-lndustrie
est mise en règlement judiciaire
Metz. - la chambre commerciale
du tribunal de grande instance de
Strasbourg vient de prononcer la
mise en règlement judiciaire de la
société Bauknecht-lndustrie,
implantée près de Saint-Avol, en
Moselle. Cette entreprise employant
820 salariés bénéficiait depuis le
21 juin dernier d'une suspension pro-
visoire de poursuites. Cette procé-
dure n'a pas permis de résoudre les
difficultés financières que connaît
l'usine Bauknecht de Valmont, Spé-
cialisée dans la fabrication de congé-
lateurs et de réfrigérateurs. La
société n’a en effet, pas été en
mesure, au terme des trois mois
prévus par la législation, de présent-
ter un plan d'apurement de son pas-
sif (376 millions de francs).
Bauknecht-lndustrie est une
filiale du groupe allemand Bauk-
necht qui a déposé lui aussi, son
bilan il y a plusieurs mois. Un syndic
a été nommé. M‘ Stroh de Sarregue-
mines. La chambre commerciale du
tribunal de Strasbourg statuera le
I S octobre prochain sur le sort de la
société de commercialisation
Bauknecht-France qui a présenté un
plan de redressement. Devant cette
situation, il apparaît que la recher-
che d'un partenaire permettant à
Bauknecht-lndustrie d’avoir un bal-
lon d’oxygène financier devient un
impératif.
Le syndicat C.G.T. n'a pas caché
quant à lui, il y a plusieurs semaines,
qu'il préconisait une solution fran-
çaise pour sauver l'entreprise.
Comme le groupe nationalisé Thom-
son n’a pas encore fait connaître de
réponse aux propositions qui lui ont
été faites, les pouvoirs publics se
sont retournés vers le groupe néer-
landais Philips. Déjà prêt à racheter
le secteur électro-ménager de la
firme de Stuttgart, par le biais d’une
participation minoritaire au capital
(20 %J le reste étant détenu par un
pool de banques, Philips intégrerait
le réseau comméra al de Bauknecht-
France (le Monde du 6 octobre). —
( Corresp .)
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Page 32 - LE MONDE - Samedi 9 octobre 1982***
-Kfif BP 30O;* 9 **
23,26-60'
Les ponvoirs publies reniait élargir les compétences
de l’Institnt de développement industriel (DI)
Etablissement financier de droit
privé (l’Etat ne détient que 49 % de
son capital, les banques nationali-
sées, le Crédit agricole et des com-
pagnies d'assurances le reste), admi-
nistré de surcroît par des industriels,
1ÏDI constitue un instrument de
choix pour le nouveau pouvoir. Ses
interventions (prises de participa-
tions dans le capital des entreprises
privées) conservent un caractère
privé et n’entraînent en tout cas pas
d’élargissement du secteur nationa-
lisé. Créé il y 2 douze ans, l’IDI a
pour vocation primitive d'intervenir
dans les affaires de taille moyenne
(de 300 à 600 millions de francs de
chiffre d'affaires de moyenne) théo-
riquement bien portantes mais dont
le développement est entravé par le
manque de fonds propres.
Après avoir hésité longuement, le
gouvernement a décidé non seule-
ment de conserver 1TDI dans sa
forme et dans son fonctionnement
actuels, mais aussi de développer
son action et son rôle. La nomination'' 120 millions de francs. Une seconde
de M. de La Martîmère au poste de
président (le Monde du 10 juillet)
constituait un indice de cet intérêt
renouvelé du pouvoir vis-à-vis de
l’IDI. Plusieurs lettres de mission
devraient prochainement le confir-
mer, en précisant l’élargissement de
ses tâches.
Les pouvoirs publics devraient, en
effet, dans une lettre générale
concernant la maison mère, deman-
der à l’IDI de développer son action
dans deux directions : d’une part,
des interventions en aval de l'indus-
trie proprement dite (distribution),
d’autre pan, le conseil de stratégie
aux entreprises, activité à laquelle
l’IDI s’est essayé modestement mais
avec succès depuis deux ans. L’IDI
restera de droit privé, tenu de subve-
nir à ses propres besoins, l’extension
de son action étant financée par des
augmentations de capital souscrites,
comme par le passé, par l’ensemble
de ses actionnaires.
Le rôle de l'IDI devant demeurer
conforme à sa vocation initiale, une
filiale spéciale, sorte d’ « IDI bis ».
devrait être créée afin de gérer les
participations prises par l’Institut, à
la demande des pouvoirs publics.
lettre devrait préciser la mission
exacte et le fonctionnement de cet
IDI bis. dont 3 est exclu, précise-
t-on à l’IDI, qu’il devienne une sorte
de « fourre-tout » , ou dTRI français.
Enfin, 1TDI s’est vu définir, dais
une lettre conjointe des ministères
des finances et de l'industrie, le rôle
de riDIC A, d'ores et dti& créé. Les
deux groupes automobiles français
Peugeot et Renault détiennnent un
tiers du capital de 85 millions de
francs, diverses banques (le Crédit
national, le Crédit d'équipement des
P.M.E. et les trois grandes nationali-
sées) se partagent un autre tiers du
capital, riDI détenant le tiers res-
tant. L’IDICA, filiale spécialisée,
semblable à i’« IDI A », (agro-
alimentaire), regroupera les partici-
pations déjà détenues par l’IDI dans
le secteur des sous-traitants de
l’automobile et son chargé de parti-
ciper à la restructuration. D sera
dirigé par M. Jean-Paul Elkann,
ancien administrateur d*Usmor. Il
constitue une exception liée aux spé-
dfités du secteur, affirme-t-on à
l’IDI, la multiplication des filiales
spécialisées par secteur n'étant pas
souhaitable. - V. M.
AUTOMOBILE
Ouf!
En juillet, les chiffres avaient
pris plus d’un commentateur de
court. Pour la première fois,
annonçait-on, la balance exté-
rieure de l’industrie automobile
faisait apparaître un déficit. On
avait beau connaître les diffi-
cultés des deux groupes français,
contraints de céder a leurs
concurrents, notamment ouest-
allemands, plus de 40 % d'un
marché jusque-là mieux gardé, la
nouvelle avait de quoi surpren-
dra
Qu'on se rassure, elle était
fausse. Les résultats définitifs -
et rectificatifs — font apparaître
pour le seul mais de juillet, au
Deu d'un déficit de 384 millions
de francs, un excédent de
817 millions, et pour les deux
mois d'été un excédent de
1.4 milliard de francs. Total pour
les huit premiers mois de 1982 :
1 2 milliards de francs, (es expor-
tations (43,6 milliards) conti-
nuant d'excéder largement les
importations (31,6 milliards).
Ce n'est pas un résultat bril-
lant. Les exportations de voitures
françaises ont stagné en volume
au cours des huit premiers mois
de l’année, et même diminué de
10,6 % en juillet-août. Dans le
même temps, les importations
ont gonflé de 24.4 % de janvier
à fin août, pour prendre un petit
tiers du marché (30,6 %]. Ce
n’est quand même plus la catas-
trophe entrevue cet été. D'autant
que. tous les indicateurs le
confirment, l’automne s'annonce
moins mauvais en tout cas pour
Renauit, qui a repris en septem-
bre sa part traditionnelle du mar-
ché.
AGRICULTURE
LORS DE SON VOYAGE A MOSCOU
Mme Edith Cresson souhaite conclure
des accords-cadres agro-alimentaires
Mme Edith Cresson, ministre de
l’agriculture, va se rendre à Moscou, •
du 13 au 17 octobre, avec l’intention
d'obtenir la signature de plusieurs
accords-cadres agro-alimentaires,
destinés à rééquilibrer le commerce
entre les deux pays, fortement béné-
ficiaire à l'avantage de l’U.R_S.S.
L’un de ces accords portera sur la li-
vraison de céréales par la France.
Mme Cresson, qni sera reçue par
plusieurs responsables soviétiques,
doit inaugurer à Moscou une exposi-
tion — AGROPROM — qui rassem-
blera des productions de trois cents
entreprises françaises spécialisées
dans le matériel destiné à l’agro-
alimentation.
. La balance des échanges commer-
ciaux entre les deux pays est défavo-
rable à la France (- 4,8 milliards de
francs pour les six premiers mois de
cette année) ; aussi, Mme Cresson
compte-t-elle « meure en garde - ses
interlocuteurs sur les conséquences
que pourrait avoir sur les relations
politiques francosoviétiques la per-
sistance d'un tel déficit, dît-on dmU
l'entourage du ministre de l’agricul-
ture.
. (Mme Cresson sera le premier nâ-
mstre français à ae rendre à Moscou
depuis le 13 décembre I98Ljoor où fat
Instanré en Pologne l'état de siège.
M. Michel Jobere. mmistre du com-
merce extérieur .était alors dans la ca-
pitale soviétique où U devait assister à
la signature d'un contrat entre une
firme française et no organisme rame.]
- ri
f 1 V x :
mr
pour s'assurer le contrôle de Jacques Bore! International
L'Institut de développement industrie! (IM) a créé, lundi 4 octobre,
avec les deux groupes français de rantomobile et plusieurs banques, une
Hwk spécialisée «fane le secteur des composants automobOes : ITB2CA
(Institut de développement pour les industries de composants automobiles).
Cette initiative, encouragée par les pouvoirs publics et qui vise à associer
les coostnreteura à la restr u ct ura tion du secteur des c o mposants, confirme
l'importance qae le gouvernement a décidé d'accorder & l'IDI dans la
conctaüie de sa politique industrielle.
Un important retournement de si-
tuation est intervenu jeudi 7 octobre
à l’occasion d’une réunion du cotise Ü
de surveiliajQcc de Jacques Bore! In-
ternational (J.B.I.) appelé â se pro-
noncer sur l’offre publique
d’échange déposée le 6 octobre par
Novotel-Sieh sous une vefsîoa
dans les entreprises plus grandes en
difficulté. Les pouvoirs publics et les
dirigeants de l’Institut redoutent en
effet que le poids et l’image de
« canards boiteux », tels qne les
groupes Boussac Saint-Frères ou
Machines françaises lourdes, dans
lesquels l'IDI a dû s'engager, ne
compromettent l'ensemble des
quatre-vingts participations qu'il
détient dans des sociétés plus
modestes mais en général beaucoup
plus florissantes.
De plus, ces interventions spé-
ciales dépassant largement par leur
montant le nivean moyen des
apports en capital normalement
consentis par l’IDI (et comportant
beaucoup plus de risques), elles
nécessitent des financements ad
hoc, c'est-à-dire des dotations spé-
ciales de l’Etat. 100 millions de
francs ont, par exemple, été donnés
à l’IDI pour B.S.F., alors que l’aug-
mentation du capital de f IDI pour
une année n’atteint en moyenne que
Novotel-Sieh sous une vefsron
« améliorée » par rapport à son
O.PJE. initiale du 15 juin dernier
(le Mende du 8 octobre) .
Le conseil de surveillance de
JJ3.L déclare dans un communiqué
qu'il « a pris connaissance de la
nouvelle offre publique d'échange
de Novotel-Sieh qui a été déclarée
de Novotel-Sieh qui a été déclarée
recevable par les autorités de tu-
telle et qu’il en a accepté les termes
à l'unanimité ». Mais le document
publié à l'issue de la réunion ajouté,
et c'est là le point capital, que * la
société Codec-UNA a, de son côté,
pris la décision de rejoindre l’en-
semble des membres du conseil et
d'apporter ses titres à la nouvelle
offre de Novotel-Sieh ».
Du coup. les actionnaires de Jac-
ques Bore! International ont beau
jeu de souligner que les membres du
conseil de surveillance et du direc-
toire de J.B.I. » représentent, au to-
tal, un peu plus de 62 % du capital
de la société ». ce qui assure prati-
quement le succès de l'offre publi-
que d'échange de Novotel sur Jac-
ques Borel International dont la
validités été prorogée au 5 novem-
bre 1982.
De l'autre, la société de restaura-
tion collective Sodexho, présidée par
M. Pierre Bclka. concurrente di-
recte de Novotel pour s'assurer le
contrôle de Jacques Bord Interna-
tional et qui vient d 'ailleurs de dépo-
ser un projet d'offre publique
d'achat (O.P.A.) en ce sens auprès -
des autorités boursières après avoir
reçu le ■ feu vert » de la commission
de la concurrence (le Monde du
7 octobre). La participation de ta so-
ciété Sodexho dans JJLI. est éva-
luée aux tien tours de 18 % et le
solde du 'capital de cette dernière,
soit environ 20 se trouve réparti
dans le public.
Pendant les longues semaines «à
l’on a vu Sodexho et Novotd se lan-
cer «fana une véritable bataille bour-
sière, M. Michel Rcignicr, action-
naire de J.BJ. depuis le début de -
1980, s’est toujours tenu â égale dis-
tance des deux belligérants, refusant
joqu'à présent de céder aux sofiietta-:
rions de MM. Gérard Péhssoo et
Paul Dubrûic, les patrons de la,
chaîne Novotd qui oit également
pris les commandes de JJLL eu mai .
1981.
Aujourd'hui. M. Reîgnier a
changé d’avis - pour ne pas être
l’élément déstabilisateur • ainsi .
qu’il nous l'a confié vendredi matin. .
Le directeur-général de Codec-
UNA explique sa décision par trois ~
raisons : la conjoncture économique
qui s'est singulièrement dégradée
Le « tour de table * de J.BJ. se
trouve à présent clarifié. D'un côté
figurent les principales banques et
institutions financières qui se sont
depuis quelques mois dans le secteur
de la distribution ; la modification
institutions financières qui se sont
toujours déclarées favorables au pro-
jet de fusion entre la chaîne hôte-
jet de fusion entre la chaîne bote-
j lière Novotel et J.B.I. et dent la par-
ticipation (34 %), se trouve
confortée par les 28 % environ que
détiennent la coopérative de com-
merçants indépendants Codec-UNA
et la banque Lazard.
de la distribution : la modification
des termes de rO-P.E. annoncée par
Novotd le 6 octobre (portant de.
50 % à 55 % le nombre <f actions
J.B.L susceptibles d'être échangées
contre des obligations convertibles
Novotel), ce qui a constitué pour lui
• une oppomûmté nouvelle ». enfin,
les rencontres qu'il a eues avec ks
cadres et les dirigeants de Jacques .
Boyel InrgmwTiCTnal.
SERGE MARTI.
FACE AUX JEUNES DIRIGEANTS D'ENTREPRISES
M. Chirac plaide l’abrogation des lois Aveux
et la dénationalisatioa
de l’eusembie du crédit et de fiadustrie
Parce qu*H se dit persuadé que les
prochaines élections législatives
dans trois ans et demi conduiront à
l’alternance démocratique,
M. Chirac a, devant les jeunes diri-
gea nts d'entreprises de l'Ile-
de-France, réunis le 7 octobre à
Paris, défini les grandes figues de sa
politique économique s’il revenait au
pouvoir.
* Il faudra abroger purement et
simplement les lois Auroux ,
affirme le président du R.P.R.,
dénonçant » ces lois dangereuse?
qui ne répondent d aucun dessein
social mais à un dessein politique. »
M. Chirac se dit d'ailleurs optimiste
sur cette abrogation : * De tels
textes mettent longtemps à créer
des droits acquis (...), ils n’auront
pas le temps de gtmgréner noue éco-
nomie. » Si les dirigeants nationaux
du CJ.D. ne se sont pas montrés
défavorables aux lois Auroux. force
est de constater que leur base a visi-
blement accueilli avec joie les
propos de l’ancien premier minis-
tre...
•' L'Etat n’a aucune vocation à
gérer les entreprises ». ajoute
M. Chirac, qui se. dit donc - parti-
san de dénationaliser ». « A quelque
chose malheur est bon. affïrme-t-iL
grâce aux nationalisations récentes, ■
on pourra dénationaliser la totalité '
du secteur bancaire. » Dans l'indus-
trie, si la sidérurgie semble devoir,
demeurer dans le secteur public !
faute de preneurs, M. Chirac envi-
sage de dénationaliser ce qui a. été
- récemment nationalisé et même ce
qui Fa été plu w loin dans le passé ».
Quara A fa méthode, - il suffira de
transformer des obligations en
actions ».
' Parce que fa politique actuelle» à
l’échec économique traditionnel des
socialistes ajoute, selon M. Chirac,
- une régression sociale - ta pre-
mière depuis 1943 - qut porte un
coup fatal à l’image de marque Ms- .
torique des socialistes ». fa prési-
dent dn R.P.RL a n no n ce « un plan ~
de redressement qui sera pris par ’
ordonnance ».
Interrogé par Fun de ces patrons
qui se disent » libéraux » sur les
moyens de lune contre » la vénUsa-
tion rampante du chancre commu-
niste dans Ja fonction pubflqne,
M. Chirac, s'il « refuse la chasse
aux sorcières ». n’en r i w w paît pas
moins qu’il faudra ■ dénoyauter au
nom des principes de la Républi-
que » ces hauts fonctionnaires v sus-
pects d’obéir d'abord à leur parti». .
ENERGIE
UN PIPE-LME
P0URLU.RS.S. ?
IA SURVIE DU GROUPE
INTERNATIONAL H ARVESTER
N'EST PAS ASSURÉE AU-DELA
DU «TRÈS COURT TERME»
Chicago (A. F. P.). - Internatio-
nal Harvester, le géant de la
construction de matériels agricoles,
a fait savoir publiquement, le jeudi
7 octobre, que sa survie n'est pas as-
surée au-delà du * très court
terme «. Dams une lettre à ses ac-'
liminaires destinée à les informer de
son vaste plan de réaménagement de
ses dettes, le groupe déclare, en ef-
fet, que. » malgré ces mesures ex- I
traordinaires ». D s’attend & enregis-
trer encore cette année une perte de
1.5 milliard de dollars (environ
Il milliards de francs).
« La survie du groupa au-delà dû
très c ourt terme, indique encore .fa--
lettre, dépendra d’une bonne reprisé
en 1983-1984 des marchés (...)*.' •
Le réaménagement de sa -dette,
estimée à plus de 4 .milliards de’ dal-
la rs (près de 30 milliards dé
francs), prévoit que les banques cré-
ditrices doivent prendre une partici-
pation importante dans le capital, da
groupe.
Alors qu’un juge fédéra! de
Washington vient de déridet-da..
jumeler les actions de Dresser-
France et de Creusot-Lom pour ’
réclamer une levée des .sanctions
les frappent ert qu» las firmes
ouest-allemandes,, participent
à fa construction du gazoduc :
euro-sibërwn privées de techno-
logie américaine continuent de
s'indigner M. Hammer président
d' Occidental Petroleum a pré-
senté. le 7 octobre un grand pto~ „
jôt de coopération avec .
ru.FLS.SL Avec deux représen-
tants d'une autre .firme' améri-.
caine Bechtei, M. Hamïncr a 1
soumis aux soviétiques un projet J
de. transport de charbon tous
forme fiqukto par pipa dé Sibérie
: à Moscou. Une o pé ra tion qui se-
lon je * Washington Pesta ise-
rat . aussi important que le g&ao-
duc eûro-sfcérwh. cJ’espèro.tSx
seranement M~ Hammer. que
nous n 'aurons pas fa même
fl«râé- de pnérième ». Ln j9iBcré-
-_tajre- d'Etat M. George S faite et
Je -secrétaire à -Ja; -défont*,.
M. V^einberger, sont. B est vrai.
tTendens responsables de Bed* .
tel. La Maison Blanche, interro-
Sée per presse “américaine, a'-
tOutefois répondu qu'c-eOe/» se "■
montrerait sûrement pas favore-
fris» à un tel projet. ' ;
'S FIN
•••LE MONDE — Samedi 9 octobre 1982
Page 33
I
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aux
moyennes
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(Suite de la prermiré page.)
L’étendue de la couche intermé-
diaire en questiOH u T en demeure pas
moins difficile à. saisir,, carson ho-
mogénéité est fort loin d’être démon-
trée. On dit d'ailleurs les classes
moyennes, ce quisous-cntend qu*il' y
en a plusieurs, et non la classe
moyenne, comme on dit la classe ou-
vrière ou la classe dirigeante. Aussi
bien les Américains, qui vaudraient
bien faire croire qu'ü n'existe pas.
chez eus de réelle différence de
classe, sont-ils les premiers,
lorsqu'ils vous font visiter une ville,
à vous montrer les quartiers où vi-
vent les classes moyennes - supé-
rieure * ( upper midâle elass ) et
- inférieure » (lover mlddle elass).
On s'étonne qu'ils iraient pas encore
jugé nécessaire, jusqu’à, présent;
d'isoler une classe moyenne qui se-
rait vraiment moyenne. En France,
un patron de un cadre « su- .
peneur», se considèrent facilement
comme appartenant aux classes
moyennes, sacs qu’on sache trop si
un petit cadre en fait partie. - -
L’hétérogénéité de ce groupe,
dont la croissance du produit natio-
nal, l’extension de l’éducation, Fau-
tomation et le développement du
secteur tertiaire ont énormément
grossi les effectifs, explique à la fois
que ses contours soient imprécis et
qu'il pèse politiquement. d’un grand
poids. Car c'est là surtout que se
trouvent ceux qui hésitent, à chaque
élection, sur la meilleure façon de
voter, et dont l'attitude, en fin de
compte, fait pencher la balance.
Pour la gauche, dans tous les pays
d’Europe, il y a là un problème foa-
LE COMITE D'ENTREPRISE DE
LA SOCIÉTÉ 3-M KHJSE LE
UCENCEMENT DU SYNDICA-
LISTE ALPUfiSTE.
Le comité d’entreprise de la
société 3-M France a refusé, jeudi
6 octobre, à T unanimité, le Ücende-
ment de MM. Jean-Pierre Etienne,
délégué C-FJD.T., et Michel Lefè-
vre, militant de ce syndicat, tous
deux hospitalisés en raison de la
grève de la faim qu’ils pousuivent
depuis deux semaines. Pour obtenir
la réintégration de son camarade,
M . Etienne, s’était suspendu dans un
hamac, à 40 mètres du soi, devant
les fenêtres du siège social de la
société à Cergy-Pontoise (Val-
d’Oise). A l'origine du conflit : le
licenciement de M. Lefèvre, techni-
cien du service après-vente à Vcsoul
(Haute-Saône), qui avait refusé des
propositions de reclassement dans
d'autres régions (le Monde dn
2 J septembre).
damemaL L'instinct profond des
classes moyennes ks pousse généra-
lement à un conservatisme réfor-
miste : Valéry Giscard d’Estaing
Pavait bien c«npris^qui disait que la
France voulait être gouvernée au
-centre, quitte à identifier abusive-
ment la France à ses classes
moyennes, et à en déduire plus abu-
sivement encore qu'elle voulait être
gouvernée par loi, alors qu'il était si
manifestement sûr d’appartenir à la
classe supérieure.
Quand une partie desdîtes classes
moyennes se décide à voter à gau-
che, ou du moins à laisser la gauche
tenter sa chance; rien n’autorise à
conclure à une soudaine conversion.
La France a vu se produire chez elle,
Fan dernier, un avatar du ras-le-bol
universel qui vient de ramener OVjf
Palme, après quatre ans d’exil, à la
tête de la Suède, et qui a de fortes
chances d’installer, au pouvoir à Ma-
drid, à la fin du mois, une coalition
singulièrement proche de celle que
le même phénomène vient de chas-
ser de Bonn. Un tel soutien est par
définition conditionnent le gouver-
nement est en grand danger de le
perdre s’il ne s’attaque pas assez aux
racines du mécontentement qui a as-
suré sa victoire, et s’il s’attaque trop
aux revenus et privilèges de ceux
sans le concours desquels 0 n'aurait
pu gagner. Les manoeuvres téné-
breuses de la Kexmecott, la multina-
tionale du cuivre,et de la C.I.A.
n’anraîent pas eu raison d'Allende
s'il n’avait pas, en bonne partie du
fait d’une mauvaise gestion écono-
mique, perdu le concours des classes
moyennes.
Une expression politique
insuffisante
En imposant la bipolarisation,
complétée par la double bipolarisa-
tion, de la droite (Giscard-Chirac),
comme de la gauche (P.C.-P.S.) , le
système électoral français paralyse
les tentatives des classes moyennes
pour se structurer politiquement. Eu
témoigne la coupure en deux dn
parti radical, longtemps force politi-
que principale de la République.
Mais le fait est que, à l'étranger
aussi, ces classes moyennes, qui
comptent tant politiquement, ont
bien de la peine à trouver une ex-
pression politique propre.
Lé parti social-démocrate britan-
nique de Roy Jenkins et de David
Owen. qui paraissait avoir quelque
chance Tan dentier de remettre en
question Tét cruelle alternance des
tories et du Labour, a fait une chute
verticale dans les sondages depuis
qu’un Churchill en jupons a redoré
aux antipodes le blason de l'empire.
U en est aujourd'hui à s'interroger
sur les avantages et les inconvé-
nients d’une éventuelle alliance aves
les travaillistes.
En Espagne, le centre, qui avait
rapidement accédé au pouvoir après
la chute de Franco, s’est maintenant
scindé. L’ancien chef du gouverne-
ment, Ado If o Suarez — qui a démis-
sionné il y a un an sans avoir jamais
vraiment dit, ne fût-ce qu’à son roi,
pourquoi - a fait sécession de
rUnion démocratique du centre en
Créant son propre Centre démocrati-
que et soda] aux initiales bien de
chez noua. En Grèce, l’Union démo-
cratique du. centre, qui semblait un
moment devoir jouer un grand rôle,
s’est vue abandonner par son princi-
pal leader, Georges Mavros, et n'est
plus que l’ombre d’elle-même.
Ne parlons pas de la Belgique, oà
la querelle communautaire crée des
situations à la limite de l’inextrica-
ble. Ni des Pays-Bas, où la multipli-
cité des partis conduit à des résulats
analogues. L’Allemagne, en revan-
che, fournit l'exemple le pins écla-
tant du paradoxe qu’on vient de si-
gnaler, puisque le parti responsable
de l’éclatemem de la coalition et du
retour de la droite est le même qui
avait subi, quelques jours plus tôt
aux élections régionales de Hesse,
une déroute spectaculaire, aggravée
par la disposition constitutionnelle
qui enlève aux formations n’ayant
pas en 5 % des voix tout droit à re-
présentation parlementaire. Reste
que, comme le note très justement
VEconomist, chacun des deux
grands partis ne peut espérer accé-
der ou demeurer au pouvoir s’il n’ob-
tient pas un large soutien des classes
moyennes, et que les fameux
« verts », les anarcho-écolos en rup-
ture avec le matérialisme ambiant,
lorgnent eux aussi dans cette
direction-là.
L'affaire, à Bonn comme ailleurs,
n’est pas de celles que l’on peut se
permettre de traiter à la légère.
C’est le dépit des classes moyennes
<f avant-hier et d’hier qui a fait Ther-
midor, Badmguet, Hitler. Mussolini,
Franco, Pinochet- Ce sont elles qui
ont enterré au Portugal la révolution
des œillets. Légitimement
conscientes de leur rôle de pivot de
T équilibre national, convaincues que
le statut social et l’aisance, de plus
en plus relative dans beaucoup de
cas dont elles jouissent, sont la juste
récompense du' travail de leurs pa-
rents et du leur propre, elles suppor-
tent mal de les voir remettre en
cause, soit délibérément, soit du fait
de la crise économique générale. La
tentation alors les guette de l’absten-
tion, du poujadisme, ou du recours à
on pouvoir musclé.
Quand on est la Grande-Bretagne,
c'est-à-dire quand on a la démocra-
tie chevillée au corps, on trouve une
.« dame de fer » qui cumule le mus-
cle avec, pour employer le charabia
de saison, un «profil typiquement
mlddle elass -, sans péril pour les li-
bertés. La démocratie, sur le conti-
nent, n'a malheureusement pas les
mêmes racines. L’arrestation de
trois officiers supérieurs, â Madrid,
vient rappeler, en pleine campagne
électoral, que, comme nous le disait
un jour Santiago Carrilio. ie princi-
pal parti politique espagnol demeure
l’armée. Qui peut être certain
qu’elle laissera les sociaiit.es de Fe-
lipe Gonzalez, grands favoris des
élections, venir au pouvoir, surtout
s'ils devaient faire alliance avec
Adolfo Suarez, auquel les militaires
n'ont toujours pas pardonné la léga-
lisation du P.C. ? Déjà, en Turquie,
forteresse de l'Occident aux portes
de la Russie, l’armée a mis depuis
deux ans les droits de l'homme en
veilleuse.
Ce n’est certes pas ie cas de l’Al-
lemagne, où, contrairement à la tra-
dition séculaire des Junker, les mili-
taires se gardent de la moindre
interférence dans la vie politique. Il
n’empêche que l’étoile de Franz Jo>
sef Strauss remonte, et que de vieux
fantômes nationalistes que l'on vou-
lait croire évanouis pour toujours
commencent à se réveiller, autant
d’ailleurs à gauche qu’à droite, à la
faveur d’une crise qui est d'abord
une crise de confiance, d’identité.
Rien n’assure qne la merveilleuse
démocratie éclose dans le crépus-
cule des dieux nazis soit promise à
l'éternité.
Quant à la France, on ne voit
certes pas un militaire prestigieux
reprendre à son compte les tenta-
tives putschistes dont l’Algérie avait
été l'occasion. Malgré quelques pré-
sences troublantes dans un entou-
rage, personne, connaissant un tant
soit peu Jacques Chirac, le seul can-
didat homme fort du moment, ne
l'imagine vraiment dans la peau
d'un dicrateur. Reste que ce pays a
une vieille tradition de guerres ci-
viles et que le climat d’intolérance
dans lequel sombre si facilement, à
gauche comme à droite, le débat po-
litique autorise pour l’avenir bien
des inquiétudes. Nulle tâche ne de-
vrait être plus urgente que de l'apai-
ser, de manière à procurer à la na-
tion l’union, le calme, la résolution
sans lesquels elle est assurée de ma!
supporter la tempête qui balaye le
monde.
Parce qu'elles se trouvent très
exactement au centre de l’échiquier
politique et social, les classes
moyennes, tout en participant
comme les autres, bien entendu, aux
sacrifices imposés par la rigueur des
temps, devraient se voir reconnaître
un rôle essentiel dans la recherche
de cet équilibre intérieur dont nous
avons tellement besoin.
ANDRÉ FONTAINE.
AVIS FINANCIERS DES SOCIÉTÉS
. r. V - — ÿ >' ïfSft vt ■■jV'ieSfcS J aÏÏS: - .‘J 'V. ' *. VJBBKS' MM-. 'i.ll'Z : 2; . ’ KLii X.'.V J f 2- M '* . « . . > ’■
.i.'ÛLiî /. <• ••
’ALf CompaqnieBrançaisedeI^ffiiiafl&
La C.F.R. publie les éifanenn relatifs
â son activité au cous da premier se-
mestre 1982eiàscsr£sstatt*a30juin
J9S2-
Les ventes de la C.FJL se sont éle-
vées â 12 152 000,16003, accusant ainsi
une baisse de 17 % par nippon an pre-
mier semestre 1981. Celui-ci avait tou-
tefois été marqué par d'importants mou-
vements d’exportation d'équilibrage du
raffinage. Compte tenu ce la hausse
des prix, le chiffre d’affaires n'a
basse que de 2 %, s'établissant à
21 743 787 000 F. Le tonnage, traité
dans les raffineries de la C.FJL a dimi-
nué de 26,7 **. ['importance de ce retrait
ëuni attribuable â l'accroissement des
importations de produits finis.
Le résultat net de la compagnie est
une perte de 1 350 309000 F. Cette
perte est supérieure à celle que la
C.F.R. avait enregistrée pour ltnsemrac
de l’année 1981, qni s’élevait à
I 178.580 000 F. Au premier semestre
1981, la perte avait été de 3 ! 744 000 F.
La marge brute d’autofinancement
est négative de 1025 219 000 F. Elle
était positive de 306 673 000 F an pre-
mier semestre 1981.
Calculé sur la base des coûts instan-
tané» de remplacement des quantités
vendues, le résultat de la CLFJL est au
premier semestre 1982 une perte de
1 964 000 000 de francs centre une
perte de 2 78S 000 000 de francs au pre-
mier semestre 1981.
Le maintien de très mauvais résultats
ca 1982 csr* essentiel lemcai h consé-
quence de la non répercussion dans les
prix des produits pétroliers taxés de la
bamse rapide du cours du dollar.
Jusqu’au 12 mai 1982, date où la nou-
velle formule de calcul des prix des pro-
duits pétroliers a été mise en application
pour h première fois, de manière G mi-
tée, ces prix étaient en effet pratique-
ment bloqués. De plus, la mauvaise
conjoncture pétrolière a pesé sur les prix
des produits libres.
Le redressement espéré pour le
d rmpÊmg semestre est malheureuse-
ment compromis par une application
partielle, da ns le cadre dn blocage géné-
ra! des prix, de la formule de prix, alors
même que le dollar a poursuivi son mou-
vement rapide de hausse.
Sur le plan des approriâ on nerae n ts.
fat compagnie poursuit ses efforts pour
réduire ses coûts d’accès, tant en ce qui
concerne les achats de pétrole brut que
les importations de produits finis. Dans
le domaine industriel, elle bénéficie de
la mise en service, intervenue en juillet
1982, d’une unité de craquage catalyti-
que à la raffinerie des Flandres.
Le résultat net ci-dessus exposé s’en-
tend après une dotation aux amortisse-
ment* de 287 430 000 F, et une dotation
TfMtj- aux comptes de provisions à long
terme de 37660000 F. Dans ce mon-
tant figure la reprise de la provision spé-
ciale de réévaluation, à hauteur de
15 538 000 F. Diverses provisions ont
été constituées dans le domaine de la pé-
* i pyhimie et défi élJM f flm &rfiS.
LocafranceSI
Au cours des huit premiers mois de
1982, l'activité commerciale de Loca-
francc a connu une rive reprise.
A fin août 1982, les investissements
bon taxes de Locaf rance et de sa filiale
Ordmabail se sont élevés à un total de
1 445,5 minions de francs contre
1 172.2 millions de francs à fin août
1981, ce qui représente une progression
de 29 %. Au niveau du groupe, les inves-
tissements eu matériels en France ont
atteint 1 634,7 millions de francs contre
1 185,7 millions de francs pour la même
période de l’exercice 1981 (soit
+ 37,8 %).
A la même date, les loyers hors taxes
de Locaf rance et de sa filiale OrdinabaQ
se saut élevés à 1 501.5 millions de
francs contre 1 378^ millions de francs
à fin août 1981. soit une progression de
8J> %. Les loyers hors taxes du Groupe
ont atteint 1 593,8 millions de francs
contre l 442^5 millions de francs à fin
ao&t 1981, ce qui représente une pro-
gression de 10,5 %.
Le résultat financier de Locaf rance
au 30 juin 1982 a atteint 24 millions de
francs, contre 29 millions de francs au
30 juin 1981. Pour l’ensemble de l'exer-
cice 1982, le résultat devrait être au
mon» égal à celui de l'exercice précé-
dent. qui s'était élevé à 46,8 millions de
francs.
La très forte progression des investis- f
sements des huit premiers mois de
P exercice a conduit le Conseil d’Admi-
nistraiion de Locaf rance k décider
rémission, au cours du 4* trimestre
1982. d’un nouvel emprunt obligataire
de 350 millions de francs.
CENTREST
Oonnée* stattstiqoss
Venta de produits
Pétrole bref traité
Chiffre d’affaires
Marge brute d'autofinancement —
M.B.A. sur coût instantané de rem-
placement
Amortissements (réévalués) .......
Résulta! net
Résultat net sur coût instantané de
remplacement
l* semestre 1981
l* semestre 1982
14 635 000 1
12 1520001
|4 0700001
10 320 0001
22 Î90589 000F
21 743 787 000 F
306 673 000 F
- 1025 219000 F
-2447 000000F
- 1 639 000000F j
267 333 000 F
287 430000 F
-31 744 000F
- 1 350309000 F
-2 785000000 F
-1964000000F |
Au cours de sa réunion du 3 septem-
bre, le conseil d'administration a exa-
miné les comptes des six premiers mois
de l'exercice 1982. Ceux-ci se traduisent
par une augmentation dn bénéfice avant
impôt qui passe de 9 490 000 F au
30 juin 1981 } 10 260 000 F au 30 juin
1982.
Durant le premier semestre 1982,
l’activité est demeurée soutenue et s'est,
a particulier, traduite par un effort im-
portant d’apports en fonds propres aux
entreprises (participations au capital,
prêts participatifs, prêts obligataires
convertibles, etc.). Ces dernières formes
de financement sont d’ailleurs appelées
à connaître tm nouvel accroissement,
compte terni des fonds dont dispose dé-
sormais la SJ3JL à la suite de sa ré-
cente augmentation de capital. Celui-ci
est en effet passé de 45 098 800 F à
98 980 600 F par apports en numéraire.
Le conseil d'administration, qui s’est
réuni le 19 août dernier, constatant que
tonies les souscriptions à titre réductible
s’avaient pu être satisfaites, s'est félicité
de la confiance que les actionnaires ont
ainsi manifestée à la société et à l’action
qu'elle développe en Bourgogne et
Francbo-Comié.
Dans sa séance du 3 septembre, le j
conseil d'administration a décidé de pro-
céder à l'attribution gratuite d’actions
aux anciens actionnaires conformément
aux décisions arrêtées au cours de sa
réunion du 22 mars 1982 Le capital de
la société est ainsi porté à 108 000 000
de francs.
L'introduction â la cote de la Bourse
de Nancy des actions nouvelles est pré-
vue pour le 1 1 octobre.
CONFLIT DANS LES HAUTS-DE-SEINE
Les salariés de l'usine Voisin occupent
leur entreprise menacée de fermeture
Les quatre-vingt-neuf salariés de l'usine Voisin, située 21, rue Par-
mentier à Puteaux (Hauts-de-Seine} ont entamé le mercredi 5 octobre au
matin une grève avec occupation des locaux. Cette usine qui fabrique des
moules et (les machines à mouler à l'usage de l'Industrie automobile, avait
été rachetée en février 1982 par le groupe italien FaTa. Quelques mois
plus tard. Fais décidait b liquidation de t'usine Voisin et b mise au chô-
mage de ses salariés au 1" septembre.
Au nom de la section locale
C.G.Tx M. Nestor Del ben a ré-
clamé - une intervention des minis-
tères de l'industrie et de l'emploi
pour tenter de sauver l'entreprise ».
De son côté. M. Bernard de Seré-
ville. P.-D.G. de la Faut en France
(qui regroupe trois usines), a indi-
qué que l’entreprise Voisin est - mo-
ribonde - et qu‘ se tient prêt dans les
prochains jours â signer son arrêt de
mort ». » Notre groupe, a précisé
M. de Seréville, confronté aux
graves difficultés des industries
d'équipement de l'industrie auto-
mobile, a décidé une restructuration
en profondeur des activités et pour
ce faire,, de nouveaux investisse-
ments financiers et industriels en
France. Ce processus est actuelle-
ment bloqué à la suite des décisions
négatives des autorités de tutelle di-
rectes Ainsi le gouvernement
Mauroy porte, toujours selon M. de
Sereville. une lourde responsabilité
dans le sort de l’usine Voisin. —
(Corresp.)
m ' Sécurité sociale : Elections
toujours prévues au premier semes-
tre 1983. — M. Pierre Bérégovoy,
ministre des affaires sociales et de la
solidarité nationale, a affirmé
jeudi 7 octobre en fin de matinée, au
cours d’une déclaration à la presse
consécutive à une rencontre avec les
directeurs régionaux des caisses
d 'assurance-maladie, que • la date
du /" juillet 1983 sera tenue pour
les élections aux conseils d'admi-
nistration des caisses de Sécurité
sociale ». Le ministre a par ailleurs
démenti toute volonté de surseoir au
remboursement d'une grande partie
des médicaments homéopathiques.
Quant à son différend avec M. Ra-
lite. le ministre de la santé, il l’a
conclu en ces termes : - Quand un
projet de loi est adopté par le
conseil des ministres, il est le projet
de loi du gouvernement entier —
( Corresp. !
CHEFS D’ENTREPRISE
VOUS RECHERCHEZ
DES BUREAUX, DES LOCAUX
COMMERCIAUX et INDUSTRIELS
£t Monde
VOUS PROPOSE
MARDI et MERCREDI
DANS SA RUBRIQUE IMMOBILIÈRE
DES AFFAIRES SÉLECTIONNÉES
PAR DES PROFESSIONNELS
DE L’IMMOBILIER D’ENTREPRISE
osï>
.* * U *-
Page 34 - LE MONDE - Samedi 9 octobre 1982 •••
INFORMATIONS « SERVICES »
—AUTOMOBILE —
Le permis de conduire sans auto-école
On l'ignore trop souvent, mais 1e passage par une auto-école
n'est pas obligatoire pour obtenir son permis de conduire. La pré-
paration en candidat « libre « n’est pas aussi contraignante que
raflïrment certains, et à condition de prendre nu minimum de pré-
cautions pour préserver sa securité et celle des autres automobi-
listes, on retiendra cette formule avec intérêt car elle présente un
avantage de taille : son prix modique.
On peut apprendre à conduire adent de la route se produit, on
sans moniteur professionnels met en cause la formation des
condition d’être accompagné aufo-écotes. Il est aberrant Que,
d’une personne possédant son dans le même temps . on per-
permis et de disposer d’un véhi- mette à des candidats libres de
cule équipé d’un frein à main se présenter. D'ailleurs seuls
central accessible au moniteur 30 S d'entre eux sont reçus eux
improvisé, li faut bien entendu examens contre 50à 55 % des
souscrire une assurance spéciale candidats préparés par les auto-
(moyennant surprime) couvrant écoles », affirme Alain Maréchal,
tous les risques de ce type d’en- vice-président délégué de la
saignement- On éprouvera peut C.S.N.C.R. A. (Chambre syndicale
être quelques difficultés à nationale du commerce et de la
convaincre son assureur : on réparation automobile) (4). Ces
peut à cet égard consulter pré a- chiffres sont contestés par le
lablement le Centre d’informa- S.N.E.P.C. qui estime que le
tion et de documentation de l’as- pourcentage de réussites obtenu
su rance (1). est sensiblement le même, auto-
Certaines municipalités ont en école ou pas, tout en reconnais-
outre le droit d’interdire l’accès sant que les candidats libres cau-
de certaines voies de circulation sent proportionnellement
aux apprentis conducteurs (2). davantage d'accidents.
Pour en obtenir la liste, il faut Alors ? Il est quasiment inrv-
s’ adresser au bureau de réparti- possible aujourd’hui de passer
tion du service national des exa- pgim^s de conduire grâce à
mens du permis de conduire de une auto -écoie à moins de 3 000
sa préfecture, auprès duquel on QU 4 0 qo F (et même beaucoup
s'inscrira également pour les p| us «ÿ j* on choisit de suivre des
examens théoriques et pratiques € , de conduite). U for-
(présenter une pièce d identité. mu | e du libre apprentissage n'est
une photo et un timbre fiscal de certainement pas à conseiller à
50 F). La jour de I examen il faut tout )e monde, et les conduc-
avoir son propre véhicule. Le mi- teurs ^ ^ biles devront
nistère des transports recorrv sans doute se résoudre à confier
mande (mais n’impose en aucun |(Jur enselQneiT1 ent à des profes-
cas) aux candidats libres d effec- Rennais, Mais on ne voit vrai-
tuer leur apprentissage sur une mflm cg quj empêcherait les
voiture équipée d une double |$ conducteurs mieux pré-
commande de freinage. Le mon- dfs ^ s ^ pkis doués> <*,
tage provisoire d un tel système ^ libres .
coûte environ 200 F nNOus s |es
n avons pas rendu cet équipa- b| . * c - BSt à !eur honn eur.
mmi obligatoire, car ^ Pouvons ^ évu w rendre , a
publics sont soucieux de ne pas oossible
imposer aux candidats libres des possi
conditions qui seraient dissua- PHILIPPE DUMONT.
sives ». explique-t-on au
S.N.E.P.C. (Service national c.D.I.A. (Cemm d'informa-
des examens du permis de lion « de documentation de l’assu-
conduire) (3). s Et il faut égale- nn ce. 2. rue de la Chaussée-d’Aa-
menr détruire le mythe des ms- ün, 75009 Paris, lél. (1) 824-96-12.
pecteurs qui jugeraient mal. a A rapprentissage li-
pnon. tes candidats individuels. bre de ^ purement el
Déontologiquemen t. les mspec- simplement interdit,
teurs doivent rester impartiaux S.N.E.P.C. (Service naiio-
en toute circonstance et ne pren- M , cxamcils du permis d e
dre en compte que les aptitudes conduira, 7. nie Louis-David,
techniques des candidats ». Les 75015 Paris, tél. ( I ) 504-60-63.
auto-écoles ne voient pas la for- (4 ) C.S.N.C.R.A. (Chambre
rnatton individuelle a la conduite syndicale nationale du commerce et
d’un très bon œil. de la réparation automobile I, 6. rue
g Du seul point de vue de la Léon a rd-de- Vinci. 75016 Paris.
sécurité, à chaque fois qu’un ac- lêJ. Il) 502-19-10.
AVIS AUX ELECTEURS BELGES
SE TROUVANT EN FRANCE
L’ambassade de Belgique communi-
qué:
Les Belges âgés de plus de dix-
huit ans, inscrits sur les listes électo-
rales d'une commune belge, à la date
du 1" août 1982, et qui se trouve-
ront en France te 10 octobre pro-
chain, pour des raisons profession-
nelles ou de service, pourront dans
certaines conditions voter par procu-
ration.
Les personnes qui ne souhaitent
pas faire usage de cette faculté et qui
seront dans l’impossibilité de retour-
ner en Belgique le jour du vote de-
vront adresser au juge de paix de leur
domicile une justification de leur abs-
tention.
H0O0
NOMBRE DE GRILLES
GAGNANTES
6 BONS NUMEROS
5 BONS NUMEROS 8B
* numéro comEdemenLure
5 SONS NUMEROS 4 092
4 BONS NUMEROS 224
3 BONS NUMEROS 3 520 437
RAPPORT PAR GRILLE
GAGNANTE (POUR 1 F)
1 017 504,20 F
63 594,00 F
3 903,40 F
81,50 F
7,50 F
PROCHAIN TIRAGE LE 13 OCTOBRE 1982
VALIDATION JUSQU'AU 12 OCTOBRE APRES-MIDI
MÉTÉOROLOGIE '
I SITUATION LE 8.10.1982 A O h G.M.T. J I PRÉVISIONS POUR IE9.10.S2 DÉBUT DE MATINEE
La loi ne détermine pas les moda-
lités de cette justification. Des attes-
tations de présence pourront être re-
tirées à partir du lundi 1 1 et jusqu'au
vendredi 22 octobre, aux jours et
heures d'ouverture des bureaux, à
l'ambassade de Belgique à Paris et
aux divers consulats de Belgique en
France.
Les bureaux de l’ambassade et les
postes consulaires seront fermés le
dimanche 10 octobre.
Pour tout renseignement complé-
mentaire, s'adresser à l’ambassade
ou au consulat de Belgique le plus
proche.
TIRAGE N°40
DU 6 OCTOBRE 1982
Evolution probable du temps en France
entre le jeudi 8 octobre à 0 berne et
le vendredi 9 octobre i 24 heures :
La France restera encore sous l'in-
fluence d'une vaste zone dépression-
naire centrée sur le nord de l’Allema-
gne.
Un vent de nord-ouest soufflera de
l’air instable de l’Irlande à la France.
Samedi, les régions les plus touchées
par le mauvais temps seront, le matin,
les Alpes, le Jura et la Franche-Comté ;
l'après-midi, cette zone de pluie ou de
neige en montagne remontera jusqu’au
nord des Vosges. Beaucoup de naages
aussi sur les Pyrénées, où les averses res-
teront menaçantes.
Sur toutes les autres régions, temps
instable et variable avec tout de mime
de petites nuances. A l’est de la Seine, il
y aura encore quelques averses. Dans le
Sud-Ouest. le matin, des bancs de
brouillard assez fréquents. Au cours de
la journée, les éclaircies seront plus lon-
gues et plus durables de la Bretagne sud
à l’ Aquitaine, sur le Massif Central et
près de la Médit e rranée. Ailleurs, ciel
également partagé entre gros nuages et
courtes éclaircies.
Températures toujours basses pour la
saison, 12 à 18 degrés du Nord au Sud.
et le matin. 5 à 10 degrés du Centre vers
les régions côtières.
La pression atmosphérique réduite au
niveau de ia mer était à Paris. le 8 octo-
bre à 7 heures, de 1013 millibars, soit
759,8 millimètres de mercure.
Températures (le premier chiffre in-
dique le maximum enregistré au cours
de la journée du 7 octobre ; le second, le
minimum de la nuit du 7 au 8 octobre) :
Ajaccio, 21 et 1 1 degrés ; Biarritz, 16 et
12; Bordeaux. 15 et 11 ; Bourges, 12 et
10; Brest, 14 et 5 : Cae n . 13 et 8 Cher-
bourg, 13 et 8 : Clermont-Ferrand, 12 et
8 ; Dijon, 1 1 et 9 ; Grenoble, 12 et 6 ;
Lille. 13 et 11 ; Lyon, 15 et 6 ;
MarseOle-Marignane, 17 et 8; Nancy. ,
1 1 et 10 ; N âmes, 17 et 10 ; Nice-Côte |
d'Azur. 16 et 10; Pari»-Lc Bourget. 13 i
et 8: Pau. 13 et 9; Perpignan. 18 « 8; ,
Rennes. 16 et 7 ; Strasbourg, 12 et 10 ;
Totlrs, 14 et 10; Toulouse, 15 et 8;
Pointe-à-Pitre, 31 et 23.
Températures relevées à l’étranger :
Alger. 23 et II degrés ; Amsterdam. 14
et 8 ; Athènes, 24 et 17 ; Berlin, 12 et
10; Bonn, 12 et 10; Bruxelles, 14 et II ;
Le Caire. 28 et 21 ; Iles Canaries, 26 et
20 ; Copenhague, 14 et 1 1 ; Dakar. 31 et
27 ; Djerha, 31 ét 22 ; Genève. 13 et 7 ;
Jérusalem, 25 et 16; Lisbonne, 20 et
11 ; Londres. 13 et 10: Luxembourg, 11
et 9 ; Madrid, 18 et 6 : Moscou. 1 1 et 2 ;
Nairobi, 20 et 15 ; New- York, 26 et IS ;
Palma-dc-Majorque, 22 et 7 ; Rome, 23
et 16;Tozeur, 29 et 19 ; Tunis, 25 et 16.
LES PROBABILITÉS
POUR LE DIMANCHE 10 OCTOBRE
Après l'éloignement vers l’Allemagne
et l’Europe orientale de La zone dépres-
sionnaire, une hausse des pressions se
produira sur la France favorisant le dé-
veloppement d’une lente amélioration.
Dimanche matin, te temps sera frais
et brumeux dans la plupart des régions
de l'intérieur. Les mimbums descen-
dront souvent vers trois ou quatre degrés
et quelques gelées blanches seront à
craindre au lever du jour, surtout dans
Les mois croisés se tr o m pât
«t page 21.
JOURNAL OFFICIEL
Sont publiés an Journal officiel du
vendredi 8 octobre ;
DES DÉCRETS
• Fixant le montant de la contribu-
tion forfaitaire instituée par l'article 64
de la loi de finances pour 1975. à la
charge de P employeur qui embauche -à
titre permanent un travailleur étranger
en faisant appel à l’Office national d’im-
migration
• Relatif au montant des actions ou
pans socûles des membres des sociétés
coopératives de consommateurs ;
• Portant publication de l'avenant à
la convention du 28 février 1952 entre la
France et ta principauté de Monaco sur
la Sécurité sociale, signé à Paris le
17 décembre 1979.
DES ARRÊTES
■ Relatif à la cotisation due par les
entreprises visées aux articles L- 731-1
et R. 731-1 du code du travail (congés
payés) ;
■ Portant nominations des prési-
dents des fédérations départementales
et interdépartementales des chasseurs.
UNE LISTE
• D’admission du diplôme supérieur
de bibliothécaire (session de 1982).
PRÉVISIONS POUR LE 9 OCTOBRE A 0 HEURE (6.M.T.)
4P T--V
•-X \
Mb
• J*
P
^1 ■
les régions du Centre et du Nord-Est.
Après la dispersion des bancs cte brouil-
lards matinaux, le temps sera générale-
ment assez bien ensoleillé, favorisant
une remontée des températures maxi-
notes. Les vents faibles domineront du
nord-ouest. Cependant, près des Pyré-
nées et du golfe du lion, le ciel restent
souvent nuageux et quelques o nd ées
éparses seront encore possible.
f Document établi
avec le support technique spécial
de ta Météorologie nationale. J
L’Algérie regarde Dallas
La célèbre famille Ewing fascine
et exaspère l'Algérie socialiste
et musulmane.
Reportage de Joëlle Stolz
Les sourciers du travail futur
Les «emplois d'initiative locale»
veulent capter l'innovation a la base
et encourager l'esprit d’entreprise
m i
PARIS EN VISITES-,
DIMANCHE J0 OCTOBRE %
. Hôtel de Sully -, 15 heures, 62. nu
Saint-Antoine, M=~ Bachelier.
- Hôtel Lamotgnoo ». 15 heures, 24
rue Pavée. M* Bouquet des Chaux.
- Parc Monceau ». 15 heures, 63, rm
de Monceau, M* Legrfgeoê.
- An de la Renaissance ». 16 b 45
62. rue Saint-Antoine. M" Saint-Gin»;
(Caisse nationale des menti mcata hsto
riqnes}.
• La Mosquée ». 10 h 30, place dt
puits-de-T Enraie (Approche de Tan).
-Le Père Lachaise*. 15 bans, en-
trée boulevard de Ménilmoataui
(Areus).
-Montmartre*. 15 h 15, métra
Lamarck-Caidatocourt (M” Barbier).
- Exposition Oudry », 10 h 30. Grand
Palais (M. Bouchard).
- Val de Grâce -, (5 h 30. I.ptecc
Alphonse -Lov era a (M™" Camus).
- Rue d’Enfer ». 15 heure», 92, ir>
nue Denfert-Rocbereaa (M* Ferrand).
- Lite Saint- Louis ». 15 heures, mé-
tro Saûu-Patsl (M™ Haullcr).
- La Salpétrière ». 15 bures,
t 47, boulevard de l'Hôpiial (Histoire tu
} archéologie).
« Peinture italienne », 10 h 30, musée
du Louvre, porte Ehenon (P. -Y . Juki).
- L7k de la Cité ». tS bernes, métra
Cité (Lutècc-Voiira).
- Montmartre », 15 heures, 2, rue du
Moni-Cenis (Paris et son histoire).
- Les HaBes ». 15 heures, métro Lot
vie (Résurrection du passé).
-La Conciergerie», Il heures,
l.qoai de l'Horloge (M. Roman»).
- L'Assemblée nationale». 14 h 43,
33. quai d'Orsay (Tourisme culturel)
- Ruelles moyenâgeuses ». 14 h 30,
!. rue des Carmes (Le vieux Paris).
LUNDI II OCTOBRE..
-Le Musée Rodra -. 15 heures.
77, rue de Vareaoe. M"* Hotot
- Église russe ». 1$ heures, devant b.
mairie du I S*. M™ Pennée.
- De Saint-Julien le Pauvre i Saint-
Jacques du Haut-Pas-, 15 heures, jar-
din de Saint-Julien le Pauvre (Caisse
nationale des mon uments hûtoriqtve»). *■
- Hôtel Biron ». 15 heures, métro Va-
reane (M** Haufler).
- Ambassade de Roumanie >,
15 h 30. 2. rue de l'Ex p osition (Tou-
risme culturel).
- Le Marais ». 14 h 30, 2, rue de Sé-
vigné (Le Vieux Paris).
CONFÉRENCES —
M h. 30, 80, rue Taiibout ; » Art n
dvffisnk» de l'Egypte » (Le monde et
son histoire).
14 b 45 : 28. avenue Gcorge-V.
M" Boucher : - Leningrad - Venise «ta
Nord » (Age d'or de France) .
14 h 45 : 23, quai Coati. M* S. T»
siert - La médecine pénitentiaire et ta
droits de l'bosune ».
19 beurra : 62, rue Madame : - Pha-
raon et la société égyptienne » (Areus).
JEUNESSE
ARTISANAT. - L» Atefiflis dw
« Trois Soleils » proposa des acti-
vités d'expression artistique et
d'artisanat destinées aux enfants,
aura adolescents et aux adudtesqui
désirent s'initier ou se perfection-
ner pour leurs loisirs. Mais ï ors 8 *
nise également des stages defor-
mation professionnelle pour tes
jeunes de plus de seize ans et tes
adultes. Les activités pratiquées
aux axeCers sont le dessin, la poin-
ture, l'expression corporelle, te
travail du cuir, le tissage «t le van-
nerie notamment.
* 75, ne Eugcne-Pôtl -
Lyon, T& (7) 828-344*.
r DIPLÔME INTERNATIONAL *~1
DE GESTION ET MANAGEMENT
3 e cycle
sous Tégide de
t r Institut Supérieur de GeatiorrJ
PEUVENT ÊTRE CANDIDATS
| les ingénieurs, titulaires d'une maîtrise, d'un diplôme IEP f d'un titre ;
I ou diplôme de l'enseignement supérieur • ...
| DATE LIMITE DES INSCRIPTIONS POUR LA SESSION D'OCTOBRE 1982 .
1 LE 13 OCTOBRE 1982
I Programme international de gestion et management t -
J cycle de 20 mois à PARIS et SAN FRANCISCO - :
I avec une alternance d'expérience professionnelle
o" (possibilité de financement par prêt d'honneur personrtaSséî
«d
! ----- INFORMATIONS ~ ^ 7 _
DIPLÔME INTERNATIONAL
DE GESTION ET MANAGEMENT!
3 e cycle V: '
Institut Supérieur de Gestion
45 rue Spontini 751 1 6 PARIS - Tél. : 16 (1) 553.87.46
PROMO 4
LE MONDE — Samedi 9 octobre 1982 — Page 35
MARCHES FINANCIERS I bourse de paris comptant
7 OCTOBRE
[ i tJ t -. * ! I '.'J !---T ■ : * l' I i
Haussetfefor
-Pour ne pas être en reste vis-à-vis des
autres places européennes qui sont
allées de l avant , jeudi matin, afin de
saluer la nouvelle envolée de Wall
Street, le marché parisien a é
. un, sourire ; mais, visiblement le coeur
n'y est pas..-..
Alors que Wall Street a inscrit mer-
credi soir son second record de hausse
en une seule séance et que Londres fcdn
sait preuve d’une grande fermeté dans
la matinée, l’indicateur insianfané du
palais Brongniart a affiché une hausse
de 0.7%.
Le mouvement de reprise des cours
observé à New-York et qui s’appuie à
la fois sur un espoir de nouvelle baisse
des taux d'intérêt à court terme et sur
l'anticipation d'une reprise économique
au début de l’année prochaine, repose
sur un marché « sain -, ce qui n’est pas
le cas à Paris.
Dans un contexte encore maussade,
quelques titres ont progressé, tels
Poliet (+5,9 %), Printemps
(+ 4.4 %). Talcs- de -Luzenac
( + 4,3 %), Chargeurs réunis f+ 3%).
En sens contraire. C.F.D.E., Docks
français. Générale Entreprise. Finextel
et Jeumorn perdent 2J%à4J%.
Cette séance a également été mar-
quée par une avance du cours de l’or. À
417,25 dollars l’once jeudi matin au
14.75 dollars sur la veillé. A 95 500 F.
le lingot a progressé de 3 200 F, le
napoléon regagnant 14 F. à 649F, pour
sa part.
Les mines d'or sont naturellement en
hausse avec des gains voisins de 8 % à
9 % dans de nombreux cas. les améri-
caines progressant dans des propor-
tions indemiques. notamment
qui s'adjuge environ 6%. à l’instar de
Wall Sreet.
Le dollar-titre s’est négocié à
8.47/50 F, pratiquement inchangé sur
mercredi.
mil lia ns de francs
uaXm J. lAOl
(après dotation de 55,46 millions de
francs aux comptes d’amortissements
contre 44,35 militons Tannée précédente).
Le bénéfice net consolide du groupe pour
les su premiers mois ressort 1 102^23 ma-
liens et francs (contre 85.03 imitions)
après 102.06 mOIiocs de francs (conta
85,42 millions) de dotations aux co mptes
d'amornssemems-
Ekmyeues ajoute Que le chiffre d’af-
faires (TTC.) pour ressemble de ["exer-
cice en cours devrait avoisiner les 14 mfl-
NEW-YORK
Très forte haïsse
La gé néralisati on de rabaissement du
taux de base bancaire (prime rate), qui se
trouve ramené die 13 1/2 % & 13 % pour
rensembk des banques américaines, et les
«fuites calculées» sur une attitude plus
souple de la Réserve fédérale à l’égard de la
politique monétaire ont déclenché jeudi une
otmvdle ruée sur les valeurs boursières, et
.Wall Streel a enregistré un record histori-
. 'que en termes de volume de transagrin^
. Rus de 147 millions d’actions ont été
échangées an coms de cette séance (contre
93,57 millions la veiHc), ce chiffre dépas-
; saut largement le précédent record instauré
le 26 août dernier avec un total de
137.33 millions. De nombreux titres ont
■J. J U puu ac
23 millio ns d’actions ont etc traitées.
. De son côté, l'indice Down Jones des
valeurs industrielles a gagné 21,7] points,
ce qui porte le baromètre n* 1 du marché à
965^97, son plus haut niveau depuis le
!“■ juillet 1981, abus que la marché new-
yorkais avait déjà gagné {dus de 37 pmms la
veille. "
« Au Btg Boord, c'est l'allégresse -,
confie on spécialiste, et Ton se du prêt à
accorder ma i nt e nan t quelque crédit aux
propos de M. . Donald Regaa lorsque le
secrétaire au Trésor affirme que la baisse
’. des taux- d’intérêt va se poursuivie au cours
des prochains mois, tandis que l’inflation
gourait bien régresser au-dessous du seuil
Cocxsdi j Cours da
Boa. I 7 ocl
INDICES OUOTIDtBiiS
(INSEE, fcust 100: 31 dfe. 081) -
. 6ocL 7 «jet.
Valeurs française» MIT
Valeurs étrangère* 117,7
C- DES AGENTS DE CHANGE
(Base IM: 31 «fcc. 1981)
«on. .7 oct.
ladre» gréerai 9&2 98>
TAUX DU MARCHÉ MONÉTAIRE
EBmprfrisfc B oc t o bre 14 %
COURS DU DOLLAR A TOKYO
f 7ocl | 8 oel
t doflar «s vent) ..j 27160 ) 267.50
francs étant d’ores et déjà escompté
réalisés à l’étranger. Quant an c ar ne t de
commandes du groupe, i] s’élevait
(T.T.C) à 21.4 milliards de francs au
1* octobre 1982 contre 17,6 milliards l’an-
. née dernière à la même époque.
Enfin, la société confirme son intention
de distribuer, comme par le passé, un
acompte sur le dividende 1982 qui sera
mis en paiement le 20 décembre prochain
et dont le montant sera déterminé en
fonction des conditions réglementaires,
précise Bouygues, faisant afinsioa à la E-
-nniation imposée par les pouvoirs publics
sur les distributions de dividende en rat
son du blocage des prix et des revenus.
L’ORÉAL. — La so c iét é annonce, pou-
le premier semestre 1982, un chiffre d’af-
faires consolidé de 5.64 milliards de
francs, en pr o gr e ssi on de 14 % (à données
comparables, c’est-à-dire à taux de change
identique et sans les sociétés nouvellement
entrées en consolidation, précise TOréal).
Dans le même temps, le bénéfice net
(après déduction des plus-values et élimi-
na tiou de Tincidence des pro v is io ns pour
investissements) est passé de 226 millions
de francs à 262 millions.
Compta «mm de la Miami du àSm qui taxa «K imparti pour publier la esta compléta
dm dm damaèra » fcréona. nous go u rion s fera contrants part» à na pas donner les
daman cous. Dans sa cas caux-o fiQ re araiaut Im lendemain dans la pramère «Mon.
Cca f mt \ VALEURS
precao-
i«75 H.5* tara .
3106 CJLE.3%..
310 lAgmoa H naa
460
330
72
142
640
141
WJ2
690
490
79
Occàte. (GfaJ | 333
152
710
125
873
53
119
597 598
831 799
170 185
13380 140
4580 45
78 78
381 380
13960 133
280 272
1015 1040
360 364
36550 365
6S5 568
34390 360
4390 44
19650 195
168 167
712 715
1080 1099
16430 ....
178 178
122 119
257 257
207 209
285 289
1633 1570
785 776
182 184
417 420
399 400
28 28
321 324
1185 1183
232 &2
4750 43
776 772
740 760
580 600
1600
UN JOUR
DANS Li MONDE
IDÉES
2* MUSÉES Ambitions col tu relies
et édités . financières », par
J.-P. Fourcade; .Les ampoules
lacrymales », par Gabriel Malzneff ;
«Terra promise et lieux communs»,
por Jean Ratai ; Réponse à_ Jean
RevoL
ÉTRANGER
3-4. EUROPE
— ESPAGNE : l'enquête sur la ten-
tative de putsch.
— R.F.À. ; tôt élections régionales
■n Bavière.
5-6. AFRIQUE
— La production alimentaire par
habitant a fléchi de 10 % en dix
ans en Afrique.
— L'ouverture de la conférence de
Kinshasa.
8. PROCHE-ORIENT
— LIBAN . le président Gemayd a
formé un cabinet ■ apolitique ».
9113. ASIE
— LA CORÉE DU SUD A LA
RECHERCHE D'UNE NOUVELLE
CROISSANCE.
POLITIQUE
14. Les relations entre les socialistes
et les communistes.
15. Les travaux de l'Assemblée natio-
nale.
ÉQUIPEMENT
16. TRANSPORTS.
LOISIRS
ET TOURISME
17. PROMENADES A LTTAUENNE :
pèlerinage en Omit rie ; Milan, ville
oaverta ; l'Adriatique a mauvaise
mine.
18. TAUROMACHIE.
19. HIPPISME.
20. PLAISIRS DE U TABLE; PHILA-
TÉLIE
21. JEUX
SOCIÉTÉ
16. SPORTS.
22. ÉDUCATION.
— POUCE.
23. SCIENCES.
— MÉDECINE
26. PRESSE : à Dijon, des militants
de la C.G.T. confisquent (e maté-
riel do composition des Dépêches.
CULTURE
24. THÉÂTRE : la Fuite en Chine, par
le TSE.
— MUSIQUE le Prince Igor, de
Maorizio Kagel, à la Biennale de
Venise.
— CINÉMA : Deux heures moins te
quart avant Jésus-Christ, de Jean
Yonne.
27. RADIO -TÉLÉVISION. — VU :
« Quel ma te faim ! »
ÉCONOMIE
30-31. ÉTRANGER.
— La dépréciation du yen accroît les
doutas des milieux d'affaires japo-
nais ;
— La Turquie reste sous l'étroite sur-
veillance du F.M.I.
— CONJONCTURE : la sortie da
blocage des prix.
32. AFFAIRES.
33. SOCIAL
Des ministres marocains en visite à Paris
jngent «excellentes» les relations bilatérales
Le roi Hassan H tient A ce mie
la visite de M. Mitterrand au
Maroc, les 28 et 29 octobre soit
un succès, et U cherche A mettre
tous les atouts de sou côté pour
y parvenir. Ainsi, outre le conseil-
ler du souverain. M Ahmed Red a
Guedira. cinq ministres ont pris
contact avec le gouvernement
français et la presse. MM. Abdel-
la tif Jouhari (finances). Assedfne
Larabj (éducation nationale).
M*Hained Douiri (Plan et forma-
tion professionnelle). M. Moulay
Ahmed Alaoui (ministre d'Etat)
et BelaJmz f Information). Ce der-
nier a rejoint Kinshasa où il
représente le Maroc au sommet
franco-africain. M. Karim Lara-
rani, directeur général de l’Office
chérifien des phosphatés, est éga-
lement & Paris.
Au cours d'un déjeuner-débat
avec 1a presse. Jeudi 7 octobre,
M. Guedira et tes ministres pré-
sents, visiblement soulagés d'avoir
appris dans la matinée que
Mme Bourequat avait été retrou-
vée ont tous souligné que les rap-
ports bilatéraux étalent e excel-
lents ». e Aucun changement n'est
intervenu dans les relations entre
les deux pays depuis l'arrivée des
socialistes au pouvoir en
mai J981 », a affirmé M. Guedira.
Il a toutefois admis qui! y avait
eu «des problèmes avec le parti
socialiste «, notamment lorsque
celui-ci avait «exigé» l'élargis-
sement de M* Bouabtd, dirigeant
de l’Union socialiste des forces
populaires, arrêté l'an dernier et
libéré & la suite d'une discrète
intervention de M. Mitterrand
lors d’une visite privée du sou-
verain à Paris, mais, a-t-il ajouté,
et aucune ombre n'existe dans le
tableau des relations d’Etat à
Etats. Interrogé sur la coopéra-
tion militaire, le conseiller du roi
a précisé * « Si eüe avait atteint
un degré assez élevé sous le pré-
cédent septennat de BS. Giscard
A'Estatng , rien n’a changé avec
Af. Mitterrand. »
« Les portes des industries mili-
taires françaises demeurent ou-
vertes aux Marocains, a-t-il pour-
suivi tout en admettant que les
Etats-Unis ont fait un effort
conséquent dans ce domaine »,
en faveur du Maroc. El a cepen-
tant tenu à souligner qu'il
serait erroné de dire que les
« Américains ont pris la première
place », car leur effort « ne se
substitue 'pas à celui de la
France ».
En ce qui concerne le conflit
du Sahara. M. Guedira a estimé
que a la France est neutre car
eüe ne combat ni pour w contre
le royaume ». II n’a pas précisé
ce qu'un autre conseiller du roi,
M. Ben Souda, était allé faire &
Alger où I! s'était trouvé en com-
pagnie de M. Arafat, mate il a
tenu à rappeler : « Les dirigeante
algériens nous affirment qu'JZs ne \
s'engageront pas dans un conflit
ouvert avec le Maroc. »
M. Laraki avait, la veille, inau-
guré à la Cité universitaire, la
Maison du Maroc qui accueillera
deux cent trente étudiants du
troisième cycle, alors que quelque
vingt cinq mille jeunes Marocains,
tous détenteurs d'une bourse
mensuelle de 1 000 Francs, étu-
dient en France. Le ministre a
estimé' que les rapports culturels
entre les deux pays sont égale-
ment «excellents ». M. Jouhari.
portant un jugement analogue sur
les relations économiques, a indi-
qué qu’un troisième accord finan-
cier sera signé entre Paris, et
Rabat avant la fin de l'exercice
en cours. Enfin, M Douiri a affir-
mé qu'une place privilégiée sera
réservée à l’industrie et à la
technologie françaises dans le
plan quinquennal 1981-1085 doté
d’une enveloppe de 120 milliards
de francs. — P JB.
L’enquête snr l’affaire Beureqaat
Vingt-quatre heures après que
Mme Khadija Allaouah - Boure-
quat, dont on était sans nouvelles
depuis le 28 septembre, se soit
présentée aux CJt.S. du poste de
contrôle de l’autoroute de l'Ouest,
à Saint-Cloud \le Monde du 8 oc-
tobre). les policiers de la brigade
criminelle se montrent extrême-
ment discrets sur les conclusions
qu'il convient de tirer de cette
affaire.
Le& premières déclarations de
Mme Allaouah-Bourequart. qui a
quitté, ce vendredi 8 octobre
dons la matinée, l'hôpital de
Saint-Cloud, et a été entendue
au quai des Orfèvres présentent
trop de lacunes et de contradic-
tions pour que puisse être accré-
ditée sa version des faits. SI elle
a bien été. comme elle n’a cessé
de l’affirmer « enlever par deux
hommes de type marocain ». elle
n’a pas fourni aux enquêteurs de
précisions.
Tandis que les autorités maro-
caines faisaient savoir le jeudi
7 octobre que Mme Allaouah-
Bourequat « n'est pas d’origine
marocaine, et. par conséquent,
n’est apparentée, ni de près
ni de loin, à la famille royale
marocaine ». précisant en outre
que ses trots frères sont impliqués
s dans une affaire de chantage
et de trafic d'armes ». l’ambassa-
deur du Maroc en France.
M. Youasef ben Abbés, déclarait,
le même jour, que le s roman
policier se dégonfle ». Pour lui,
la réapparition de Mme Allaouah-
Bourequot « confirme la thèse
marocaine selon laquelle B y a
probablement une machination
demére cette disparition, destinée
à saboter le prochain voyage du
président François Mitterrand au
Maroc n.
M. NOËL COPIN
EST NOMtf RÉDACTEUR
EN CHEF A «U CHOIX»
31 Noël Oopin, chef du service
politique d 'Antenne 2. est nommé
rédacteur en chef du quotidien la
Croix, dont M. Jean Gélamur est
le P.-D.G. MM. André Gèraud et
Jean Potin demeurant rédacteurs
en chef du quotidien et les jour-
nalistes de la Croix qui, par ac-
cord Interne, ont le droit d’émet-
tre un veto suspensif & la
nomination d’un rédacteur en
chef, n’ont pas, a l'unanimité des
présents, utilisé ce droit, prè-
cise-t-on à la direction du jour-
nal. I
Tout en étant A Antenne 2,
U. Noël Copia n’en continuait pas 1
moins de collaborer à la Croix.
De même pourrai t-t-Ü garder une
collaboration journalistique avec
la télévision.
[Né A Besancon le 22 décembre
1929, M. No&l Oopin. licencié en
philosophie, débute au quotidien i
l'Bat républicain. Entré, an 1955, A
la. Croix «n qualité de reporter. Q
« couvre » bous les travaux du
concile Vatican II. Devena en I9S7
chef du service politique de ia
Croix, U assume cette fonction
durant dix ans. Il entre, en 1977.
A c Antenne 2» pour y prendre la
direction du service politique Inté-
rieure. D est nommé, en Juin 1BBL ;
directeur de l’Information par lnté- ,
rtm. enfin, rédacteur en chef &
Antenne 2 en août 198L ahargti du
secteur politique.]
FAUSSES FACTURES :
SIX NOUVELLES INCULPATIONS
Six employés de la mairie de
Marseille ont été inculpés. Jeudi
7 octobre, par Mlle Chantal Coux,
Juge d’instruction chargé de l'af-
faire des fausses factures. Les six
agents municipaux, qui, selon des
informations officieuses, appar-
tiendraient au service du bâti-
ment et dont les identités n'ont
pas été révélées, ont été inculpés
de corruption -et de complicité
d'escroquerie et laissés en liberté
Depuis le début de l'enquête, en
juillet dernier, soixante- cinq per-
sonnes ont été inculpées rtena
cette affaire de fausses factures
opérée au détriment de la mairie
de Marseille, de la caisse primaire
d'assurance- maladie des Bouches-
du-Rhône et du centre hospitalier
régional de Nice. Parmi elles,
vingt- sept fonctionnaires et
agents municipaux de la ville de
Marseille feront l'objet de pour-
suites. Mlle Chantal Coux a ouvert
quatre informations distinctes
depuis la découverte de oes
fraudes.
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Le patronat refuse une majoration
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Rapide réunion débouchant
sur un constat d'échec ou
Journée- marathon pour abou-
tir A un projet de compro-
mis ? Les deux hypothèses
étaient envisagées, vendredi
matin 8 octobre, au début de
la sixième réunion entre syn-
dicats et patronat sur -le
sauvetage » du régime pari-
taire d'assurance - chômage
qu'est VUNEDIC.
Le problème posé aux gestion-
naires de 1UNEDIC est de taille :
comment rétablir l'équilibre fi-
nancier d’un système d'assurance
qui sous le poids croissant des
chômeurs et surtout des pré -re-
traités (garantie de ressources)
serait, sauf mesures nouvelles, en
déficit cumulé d'environ 30 mil-
étant déjà de 7 milliards de francs
cette année. Les syndicats CfJ.T,
CPJ3.T- P.O, CJF.T.C. et C.G.C.,
qui ont ébauché un front com-
mun, ont, en dernière minute
proposé un plan & trois volets (le
Monde du 7 octobre) : des éco-
nomies d’environ 7 milliards par
réduction de «prfatinR droits, pla-
fonnement des allocations, durée
réduite d'indemnisation, aide de
l'Etat de 10 à 13 milliards de
francs y compris la contribution
de solidarité des fonctionnaires,
et majoration d’un point idlx mil-
liards de francs) de la cotisation
salariale mais aussi patronale.
Cette solution, selon les syndicats
a l'avantage de faire participer
toutes les catégories : pas seule-
ment les chômeurs dont les droits
seraient réduits et les salariés qui
verraient majorer L'effort contri-
butif mais aussi les patrons et
les contribuables.
Pour le CJ7.P.F. qui a présenté
un plan d'économies drastiques,
portant sur 30 milliards de francs
— en fait 15 milliards de francs
selo n de nouveaux calculs de
l 'UNEDIC — et prévoyant l’aide
accrue de l’Etat, E1 ne peut être
question de majorer les cotisa-
tions patronales. Face à la grogne
croissante des PJÆ.. le C.N.P.F.
estime, que petites ou grandes, les
entreprises ne pourraient suppor-
ter un accroissement de charges.
Toute majoration de cotisât ion.
estime-t-il, accroîtrait les diffi-
cultés des firmes et menacerait
l’emploi, aggraverait le chômage
et reposer ait le problème du défi-
cit de iUNEDIC.
Un compromis était pourtant
espéré : un nouvel effort des
syndicats pour accepter des éco-
nomies supplémentaires et
l'acceptation par le patronat, &
court ou moyen terme, d’un léger
relèvement des cotisations patro-
nales. Côté syndical, les leaders
confédéraux ont rappelé qu'ils
étalent décidés à éviter un échec
qui pourrait être désastreux puis-
qu’il impliquerait l’intervention
de l’Etat autorisé par décret, h
réviser l’assurance-chômage.
La veine, la C.G.C. et F. O.
avalent en effet lancé de nou-
veaux appels à la raison. M. Jean
Menln, secrétaire général de la
C.G.C. écrivait dans la Lettre
confédérale : « Pour la première
faü,Uspartenaires sociaux ncjp-
çUnit un* accord de e régression
sociale ». C’est ce (pii
difficultés de la négociation .
nous n'avons le chous W entre
une très mauvaise solution et une
catastrophique absence de solu-
tion. La « très mauvaise solution »
passe par des réductions du taux,
de durée et des conditions dattn-
button des différentes allocations
versées aux demandeurs d emploi,
ainsi que par une augmentation
des cotisations supportées par les
entreprises et les salariés. La
e catastrophique absence de solu-
tion » se traduirait par une « na-
tionalisation » de IUNEDIC et.
peut-être, des régimes comple-
mentaires de retraite.»
Pour notre part, concluait
M. Jean Menln, « nous sommes
prêts, quoi qu’il nous en coûte.
parvenir ô ’la « très mauvaise
solution ». Encore faut-ü que le
CJfJPJF. veuille bien se résigner
à accepter l’augmentation des
cotisations que. de toute façon, le
gouvernement lui fera supporter
s’il n'y avait pas d’accord»
Quant h M. André Berger on.
U déclarait jeudi : s Tl n’y a
jamais de situation insurmonta-
ble. jamais d'ultime réunion. » « Si
d’aventure les choses se présen-
taient mal. la Confédération pren-
drait une initiative en vue de
relancer la négociation sous d’au-
tres formes. » «Fuissent les diri-
geants du CJtJPJF. comprendre à
la fois leur devoir et leur intérêt. »
La recherche d'un nouveau
compromis pourrait se traduire
par une concertation trlpartite —
syndicats, patronat, gouverne-
ment — ou un appel à ce dernier
pour que les pouvoirs publics pré-
cisent clairement l'apport finan-
cier de l’Etat et les conditions
qu’ils posent. — J.-P. D.
NOUVELLES BRÈVES
9 Le temple baptiste de Jéru-
salem (dans la partie occidentale
de la ville) a été complètement
■ODIN
36, CHAkIPS-ÉLYSËES - PARU
détruit danjt la nuit du Jeudi 7
au vendredi 8 octobre à la suite
d'un Incendie qui a aussi détruit
sa bibliothèque, mais n’a pas fait
de victimes. Le porte-parole de
la police a déclaré qu'il s'agit
d'un k acte criminel ». Selon la
radio, il pourrait avoir été com-
mis pur des « religieux extrémis-
tes juifs, hostiles à ce qu’ils défi-
nissent comme le prosélytisme
auquel se livre la congrégation
baptiste». — (AJFP^ TJJPJ.)
9 L'accord culturel franco -
israélien est toujours en vigueur,
dit-on au Quai d'Orsay, après les
déclarations de M. Rosenne, am-
bassadeur d'Israël, mardi 5 octo-
bre, devant les membres d’une
organisation juive. M. Rosenne
avait dit. d'après l'Agence télé-
graphique jutve que b les relations
culturelles franco-israéliennes sont
gelées, Paris n’ayant pas renou-
velé raccord culturel qui venait
a échéance en juin. » Cet accord
a été conclu en 1959 pour une
duree indéfinie, précise-t-on au
Quai d Orsay. La France a sim-
plement fait ajourner sine die, en
Juin, la réunion, qui se tient tous
les deux ans, de la commission
culturelle franco-israélienne. En
raison de l'invasion du Liban par
le gouvernement français
jugeait cette réunion inopportune.
..• fo.g/kaori» que constitue
te maintien de. la Guyane fran-
paise comme département
**2? tr f~* ner doit disparaître, a
estimé le president du Guyana,
M. Forbes Burnham. « Cave mut
décolonisée », uSiïïi
nJShrJÎ' a aJouté Je président
Burnham au cours d’une confé-
rence de presse à l’issue d’une
/a^od, Ctoq j ourE aa Brésil —
fiLr
st Ü Blovnqviat
o a gagné, ven-
dredi 8 octobre, te rallye de San-
«emo comptant pour le ctaam-
P'onnat du monde de ia spécia-
= - * ( ??T ancé le Finlandais
Hazunu Mikkola (Audi Quattro) et
lAUeniand de l’Ouest Walter
Rohrl (Opel Ascona 400), leader
au classement du championnat
devant la Française Michèle Mou-
ton (Audi Quattro).
Les deux dernières épreuves du
championnat sont le rallye de
Cflte-dTvoire du 29 octobre au
3 novembre et 1e RAC. de
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gapraxîmrtè
LIRE
tessoaraen
du travail
futur : ..
quinze mille c emplois
d’initiative locale' »
■sont destinés à capter
- la : créativité économi-
que et l'innovation
sociale.
{Lire page ÎV.)
Mettez une puce <
dansvotrernoteur:^
l'électronique .va . bïen-
■ tôt envahir : l'aütomo- .
bile. De multiples
-réglages seront opérés
■‘aütôniàTiquèrnent par.
. des micro-processeurs.
.Et; l'on pourra même
« parier ». à son véhi-
cule..;
{Ure page VU
là résutréctlon
de Franz Rosenzwèîg :
L'étoile dé la rédemp-
tion, l'un des * grands
textes dé là pensée
juive, est. traduit en
français, soixante ans
après sa parution.
• (Lire page tX.)
m
I
ü&l
mm
mm
SERGE BIHANNJC
L’Algerie regarde « Dallas »
L’irruption de la célèbre famille Ewing dans l’Algérie socialiste et musulmane
— et passionnée de télévision — n’a pas manqué de provoquer des remous.
Fascination au départ et rejet progressif.
■ U commencement. Dieu
I. .avait donné à l'Algérie
M - le désert, des collines au
/■ pelage mauve, l'odeur
' rl oursins qui remonte
■ LB le soir de la mer et le Sé-
JL B lecto — • qui est à peu
prés le jus de fruit édé-
HH mqye perfectionné par
la Société nationale des
eaux minérales. Et ü vil que
tout cela était très bon. Beau-
coup plus tard, comme les Algé-
riens, à l'instar d'une bonne par-
tie de l'humanité, s’enquï-
qumaiem fermement après le
.turbin, il leur dona3 « Dallas »,
un feuilleton supeiyitaminé, à
raison de deux doses par se-
maine. A Alger, une rumeur
persistante assure que Dieu
n'est pour rien dans celle af-
faire, et que les Américains
(toujours eux î) en patent ren-
tière responsabilité : » Je te
jure, ils nous en ont fait cadeau
pour nous remercier de notre
succès diplomatique dans la
libération des otages de leur
ambassade à Téhéran. • La
R.-T.A (I) conteste évidem-
ment cette version. Elle paie
rubis sur l'ongle 3 500 di-
nars (2) l’épisode, - chiffre cal-
culé sur la base du nombre de
téléviseurs recensés dans le
pays, et en l'absence de tout
gain publicitaire ». Vraiment
un cadeau, lorsqu'on sait que la
télévision britannique verse la
modique somme de 210 000 F
pour chaque rediffusion d'un
épisode de la célébrissïme sé-
rie (3).
En tout cas, les Algériens ont
su bien avant nous qui avait
- tué » J.R. : ils connaissent par
cœur tes tortue oses combines.
la liste des amants de Sue Ellcn,
les péripéties de la récente car-
rière politique de Bobby et la
nouvelle coiffure de Pâmé la.
Auparavant diffusé deux fois
par semaine, le feuilleton a re-
pris après le ramadan, mais seu-
lement le mercredi soir. La fiè-
vre des nuits de Carême
évanouie, Alger ressemble à s'y
méprendre à une calme sous-
préfecture. L'air est tiède; les
gens fument et bavardent sur
leur balcon, ou arrosent leurs
plantes, et leurs voisins du des-
sous par la même occasion.
Rires et engueulades. A la télé
s'achève un documentaire sur
l’architecture arabe en Espagne.
; « Tu vas voir, c’est bientôt
l’heure de <■ dallas ». tout le
monde va rentrer. » En deux
minutes, les .balcons sont dé-
sertés, les conversations
éteintes. Dans chaque apparte-
ment ou presque vacille la
flamme bleutée du téléviseur.
Aucune production étrangère
— et la R. -T.A en diffuse parfois
de fort bonnes — n’a jamais eu
un tel impact sur le publie algé-
rien. Impressionné, le Wash-
ington Posi a envoyé un de ses
fins limiers enquêter aux potes
du Sahara, dans la riche et aus-
tère capitale du Nfzab. * Ce
soir, on joue * Dallas ». lui an-
nonça un de ses interlocuteurs,
■résumant ainsi avec sobriété le
silence religieux qui pesait sur
la ville et la présence d’innom-
brables antennes de télévision
hérissant les lignes harmo-
nieuses des maisons du Sud (4) .
Personne ne sait exactement
combien il y a de postes de télé-
vision en Algérie. Les enquêtes
sur la consommation culturelle
menées au tout début de la der-
nière décennie, qui traçaient le
profil classique d'un pays sous-
développé où les médias se résu-
maient pratiquement à la radio,
sont aujourd’hui largement dé-
passées (5). Ces dernières an-
nées, de très nombreux foyers
ont acquis un téléviseur (malgré
leur prix : de 7 000 à 10 000 di-
nars, alors que le SMIC est à
I 500 dinars), grâce à des pa-
rents immigrés, aux importa-
tions massives et au démarrage
d’une industrie locale d’électro-
ménager. Tout laissé penser que
cette tendance va encore s'ac-
centuer et creuser le fossé entre
les derniers héritiers d'une tra-
dition orale et la masse énorme
des jeunes scolarisés (la moitié
de la population a moins de
quinze ans, presque un quart
moins de six ans !), qui ont pour
héros,' comme ailleurs, l’abomi-
nable Goldorak, l'incroyable
Hulk et le détestable J.R.
Télé-gynécée
Très sensible à cette évolu-
tion, l’Etat a beaucoup investi
dans la télévision. • C’est le seul
moyen de communication qui
fonctionne du nord au sud. sou-
ligne Azzedine Mabrouki, un
journaliste à' El Moudjahid (6)
qui travaille également pour la
R. -TA. Les gens lisent peu la
presse : El Moudjahid est fait à
Alger et n’arrive que dans
l’après-midi à Tamanrasset. à
4 000 kilomètres de là. Tandis
que l’image télévisée est trans-
mise par satellite. Il n’y a pas
beaucoup de pays qui utilisent
un satellite à usage interne:
l’Algérie, le Canada. l’Inde et
bientôt le Pakistan. L’Etat a
énormément investi dans le ma-
tériel ultra-sophisiiqué dont
nous disposons, avec mainte-
nant un projet de télé par câble
pour les villes du Sud. *
Alors que beaucoup de gens
ont pris l'habitude d'écouter les
radios étrangères, surtout
France-Inter et Monte-Carlo, la
télévision est un monopole ab-
solu de l’Etat et renforce
constamment son influence au
détriment d’autres moyens d'ex-
pression traditionnels ou mo-
dernes. Exemple ; Constamine.
Taillée jadis aux mesures d'un
orgueilleux rocher dominant les
hauts plateaux, la cité éclate,
sous la poussée de son demi-
million d’habitants, en langues
coulées de béton grisâtre, en
constructions anarchiques. Ici
se bâtit à grands renforts de mil-
liards saoudiens la plus grande
mosquée d'Afrique, un chef-
d’œuvre de marbre et de bois
précieux qui pourra rassembler
douze mille fidèles. Mais l’uni-
que salle de spectacle digne de
ce nom est fermée à la suite
d’une désastreuse tentative de
rénovation, et il n’y a que cinq
cinémas, plus la cinémathèque
où se risquent quelques femmes,
pour l’essentiel étudiantes ou ly-
céennes.
Comme le café, la rue, le
Stade et la place publique, le ci-
néma est en Algérie un lieu ré-
servé aux hommes par des lois
non écrites mais bien réelles, et
François Chevaldonné note que
« dans les agglomérations mo-
destes de l'intérieur, l'introduc-
tion de la télévision chez la pe-
tite et moyenne bourgeoisie
coïncide dans le temps avec la
suppression des quelques
séances spéciales organisées
jusque-là par le cinéma local
pour le public féminin -.
Conscients du problème, les ani-
mateurs de la cinémathèque de
Constantine ont proposé aux ly-
céennes des séances non mixtes
de ciné-club. Enorme succès. Et
froncements de sourcils dans les
hautes sphères. - Il parait que
vous avez des difficultés avec ce
ciné-club de lycéennes ? -
glissait-on discrètement aux or-
ganisateurs. Après quelques al-
lusions. les animateurs de la ci-
némathèque ont jugé prudent
d’arrêter l’expérience.
« Ils vivent
comme vous »
- Même pour un milliard
l’Algérie aurait acheté
« Dallas -. affirme Abdou B.,
rédacteur en cher des Deux
Ecrans. la revue du cinéma et
de la télévision. Il faut remplir
les heures de télé ou alors n’as-
surer que deux ou trois heures
de programme par jour. Mais
le tournant a été pris il y a dix
ans, et aujourd'hui il serait im-
pensable que la télé ne fonc-
tionne pas : elle est toute la vie
sociale, elle n’a pas de concur-
rent ! Des boites? Il n'y en a
pas. Des ■■ restaus sympas - ?
Il n'y en a pas. Des concerts ? Il
n'y en a pas. Reste - notre -
R.-T.A.
Seule compensation à l’enfer-
mement des femmes et à la pau-
vreté des loisirs offerts à la jeu-
nesse, la télé est une lucarne sur
le monde étranger ; on se laisse
fasciner par sa nouveauté, à
condition d'y retrouver un théâ-
tre d’ombres familières aux-
quelles accrocher son identité.
La famille Ewing. malgré ses
Sietson. ses cabriolets sport et
son nom de chewing-gum trop
longtemps mastiqué, est d’abord
la Sainte Famille, hors de la-
quelle l’individu isolé - Cliff
Bames par exemple - se décou-
vre sans protection et sans res-
source. - Les gens de
- Dallas -, ils viivnt comme
nous ! - s'exclament des patriar-
ches dont l'autorité s’étend sur
des fratries entières. Quand un
Français de Levai lois, dont la
mère habite Maiakoff. voit Jock
Ewing manger ses œufs au ba-
con en face de ses fils en cos-
tume trois pièces et de ses brus
en petit tailleur, H pense : - Us
sont fous ces Texans. « Alors
que la même scène n’a rien de
tellement exotique pour des fa-
milles algériennes rompues à la
cohabitation de plusieurs géné-
rations, quel que soit leur niveau
social.
JOELLE STOLZ.
I Lire la suite page VII. )
(!) La Radio-Télé vision algé-
rienne.
(2) 5 000 francs environ.
13> Précisions données par le ré-
dacteur en chef de revue de la R -T. A.
(4) Lesley Thorton. in le Wash-
ington Peut du 1 2-1 2-S 1 .
(5) Voir la thèse de François Che-
valdonné sur ■ Le communication
inégale -, Paris- V| U. mai !9“9
(6) Quotidien de langue française,
il tire à 200 OûG exemplaires.
t
a»
SERGUEI
A l'est de l’Elbe
Dans l'article de M. Elienne
François (le Monde Dimanche.
26 septembre 1982).» l’Allema-
gne de M"* de Staél ». l'auteur si-
gnale le contraste entre l'alphabé-
tisation dans l'Allemagne située à
l’ouest de l'Elbe, déjà très déve-
loppée au dix-huitième siècle, et
celle de l'Allemagne située à l'est
de l’Elbe, faiblement alphabétisée,
ü ne discute pas les causes, mais
la bibliographie citée attribue le
retard au féodalisme. Mais il faut
d'abord éclaircir l'expression ■ Al-
lemagne située à l'est de l'Elbe •,
car l'Elbe traverse Dresde, capi-
tale de (a Saxe, « le pays le plus
instruit de la terre -. seion M“ de
StaëL II semble plus correct de
parler des régions situées à l'est de
la Prusse et du Mecklembourg ; ce
sont les pays des Junkers, grands
propriétaires terriens, où le ser-
vage n’a été aboli qu'au début du
dix-neuvième siècle, mais où l'éco-
nomie et même quelques restes de
législation sont restés féodaux
jusqu'en 1945. 11 est évident que
de telles conditions sociales ont eu
une influence retardataire sur l'al-
phabétisation de la population.
d’alphabétiser leurs serfs, mais
que, d'autre part, les populations
s'opposaient à une scolarisation en
langue allemande, sans avoir la
possibilité d'être instruites dans
leur langue maternelle. Mais cela
semble encore être un sujet tabou
pour les historiens allemands, et
l'esprit français, très centralisa-
teur. peut difficilement distinguer
entre frontières politiques et fron-
tières linguistiques.
R EDLINGER.
(Paris.)
Le prix G
Mais un autre facteur semble
également important ; ces pays
n'étaient que très partiellement de
langue allemande : U y a des ré-
gions autour de Poznan (Posen),
Town (Thorn). Bydgorz (Brom-
berg) et la Haute-Silésie qui
étaient toujours polonaises. Mais
les autres régions aussi avaient des
minorités slavophones qui ont ré-
sisté à la germanisation, sans pou-
voir recevoir une instruction dans
leur langue maternelle. Les Alle-
mands les appelaient Kachoubes
(en Prusse-Orientale, Wendes,
etc.) Aujourd'hui ne persistent
que les Sorabes de L usa ce, en
R.D.A. Mais toutes ces régions
étaient germanisées assez tardive-
ment et d'une façon inégale : en
1945, il y avait à Breslau (Wro-
claw) cinquante mille habitants
de langue polonaise.
Tout débuta comme une ru-
meur : on parla très vite du livre
entre amis, entre collègues. Ceux
qui ne l'avaient pas encore lu
n'étaient pas les moins passionnés.
Le livre semblait avoir ceci de par-
ticulier qu’il faisait naître chez les
mêmes personnes jugements et
émotions contradictoires. Elles di-
saient les personnages graves ou
bien légers, le style serré ou am-
ple. Vantaient la grande culture
de l'auteur, apparente dam cha-
que phrase, ou son extrême simpli-
cité.
Ensuite vinrent les articles des
critiques. Un œil averti eut peut-
être discerné un certain flou dam
les appréciations portées, mais
l’ensemble était très élogieux, et
personne ne s'étonna lorsque le li-
vre figura sur la sélection retenue
par le jury du prix G.
Par conséquent, on peut suppo-
ser que, d’une part, les autorités
féodales n'avaient pas l'intention
Le jour où le prix devait être at-
tribué. I*un des membres du jury
se trouva dans une situation parti-
culièrement embarrassante. Mal-
gré des demandes pressantes, il
n'avait pu obtenir de son libraire
qu'il lui procurât le livre : l'éditeur
répondait invariablement que les
tirages étaient épuisés dès leur sor-
tie. II semblait être le seul dans
son cas, tous les autres membres
pariaient avec enthousiasme d’un
livre que, par crainte de paraître
ridicule, il n'osa pas avouer n'avoir
pas lu.
C'est ainsi que. cette année-là.
le prix G fut décerné par neuf voix
contre zéro à un livre qui n'avait
jamais été écrit.
L ues buffets dans un i
CÛDREBE
ELISABETH RACINE
( Sept. I9S1 )
Mélodinsjhj
ts ncsTAUUHT -oirpcr A/l
21, nie Beaubourg =
(angle centre Pompidou)
jusqu'à 22h même 1e Dimanche
Compte joint
/" épisode : Il y a deux ans,
m'installant en province, j'oouvre
un compte bancaire à la Société
Générale. Un an plus tard, mon
ami me rejoint et nous transfor-
mons mon compte en compte-
joint.
Conséquence : le compte de
Melle Jeanne Durand devient le
compte de M. Pierre Dupont ou de
Melle Durand. Mon prénom est
escamoté, mais surtout il va de soi
qu'il ne peut y avoir de compte au
nom de Melle Jeanne Durand ou
de M. Dupont, même si j'ai été le
premier à ouvrir ce compte.
2r* épisode : Nous déménageons
et faisons transférer notre compte.
• 1“ problème : L'employée de
l'agence (informatisée alors que
l'ancienne agnece. à Lille, ne
l’était pas) m’informe qu'elle va
avoir des difficultés à établir an
carte bleue à mon bom et que si
j’étais mariée, il n’y aurait pas de
problème. Je me retrouve quel-
ques semaines plus tard avertie
qu'une carte bleue au nom de
Jeanne urand est disponible à mon
agence. Consolation : mon concu-
bin reçoit un avis semblable au
nom de Pierre Dupont. Les choses
se sont heureusement arrangées...
• 2“ problème : La S.G. nous
établit des cartes Express. Nous
recevons une carte chacun, la pre-
mière au nom de Pierre Dupont, la
seconde au nom de Pierre Dupont,
cette dernière m'étant bien en-
tendu, destinée...
Nous en sommes là pour l’ins-
tant et attendons la suite des évè-
nements.
[Ken entendu, l'intéressée ne
se nomme pas Jeanne Durand ni
son ami Pierre DuponL Mais leur
identité véritable figure dans la
lettre qui noos a été adressée.]
e Cambodge : tous les bébés
sont morts ». titrait un quotidien.
Bien que l’histoire leur ait tendu
plus d'une embuscade et que la
vie n'ait guère été gentille avec
elles, Kim et Chacha, mes jeunes
voisines, ont eu plus de chance.
Je les entends gratter à ma porte.
Abandonnant l'idée de défendre
contre tous le plus d'heures pos-
sible de solitude tâcheronne, je
me lève. Douces et modestes
comme deux bêtes à bon Dieu,
elles se glissent dans mon bureau.
Kim est une jeune fille de six
ans. D’Indo. où elle est née, elle
n’a gardé qu'une petite robe vert
sapent et des cheveux de soie
noire. Chacha, deux ans et demi,
est presque encore une petite bé-
bée. Je fai connue alors qu'elle
n'était qu'un tout petit paquet de
laine. Coiffée en nid d'oiseau, elle
a également l'air d'un oiseau
tombé du nid. Mais, son lapin
(d'appartement) dans les bras,
déjà sa sœur accumule — ce tou-
pet 1 - les coussins pour s'as-
seoir au niveau de la table. Elle
est charmante mais ce qu’elle est
polluante I
Nous avons des relations pitto-
resques. J’avoue. Il fur un temps
où plus les enfants étaient petits,
plus ils me faisaient peur. Quand
Chacha prenait dans sa main me-
nue la mienne pour la serrer avec
la force d’un boa constrictor,
j’étais inquiet. Mais nous nous
sommes apprivoisés er, si j'utilise
le même rasoir que M. Gains-
bourg. elles n‘en ont cure.
• Précision : L’article du
Scientific American sur le prin-
cipe anthropique cité dans l'article
de Gérard Klein * Les extra-
terrestres sont parmi nous »
(le Monde Dimanche. 19 septem-
bre 1982), a été publié en français
dans le numéro de février_l982)
de Pour la science, U y était com-
plété d'un intéressant commen-
taire de M. Brandon Carter, maî-
tre de recherches au C.N.R-S.
Il était une fois... Pour le plaisir
de faire plaisir, je vais une... fois
de plus leur conter les fables de
ma fontaine. Ne prétendant pas à
l'originalité, je puise dans le réper-
toire ; les classiques, il n’y a que
ça I Bien qu'elles sachent tout sur
les citrouilles changées en car-
rosses. Cendrillon. Peau d’Ane.
Riquet à la Houpe et le marquis de
'Carabes (que je marie, au pas-
sage. avec la fie Carabosse), Kim
et Chacha sont folies de ces his-
toires. Elles-mêmes aussi pleines
de ressources que le Chat Botté,
elles s’attendent toujours avec la
même bonne volonté à le voir
Tribus
Deux correspondants qui portent le même nom et appartien-
nent vraisemblablement à la même famille très nombreuse -
l'un signe : « pèra de dix enfants ». r attire « grand-père de
vingt petits-enfants » - ont vivement réagi, chacun de son
côté, à l'enquête de Liliane Delwasse : e Les grandes a tribus »
fie Monde Dimanche du 26 septembre).
Le second se dit persuadé que nous aurons reçu <t un
certain nombre de lettres conçues dans le même esprit » que la
sienne. C'est-à-dire hautement défavorables. Il n'en est rien.
Sans doute, dans les familles très nombreuses où on lit le
Monde Dimanche, a-t-on mieux compris que. lorsque, par
exemple, il est question du « nombre idéal d'enfants par
famille», ê s’agit, comme ta suite l'indique. du nombre de
rejetons que les Français estiment « idéal » et non d’une règle
imposée par la statistique ou par le Monde Dimanche.
Le premier correspondant « redoute, écrit-il. «t vous lisant,
de voir la Caisse d'allocations fs milia (es vers er les prochaines
mensualités contre le port obligatoire de soixante-douze mille
nouvelles étoiles jaunes » parce que. dit-il. en décrivant les
divers types de familles aisées pourvues de beaucoup d'enfants,
nous nous livrons è des t dénonciations catégorielles ».
A c es indignations, il serait facile de répondre avec la môme
vivacité : rien, à première vue. ne les justifie dansune enquête
où n'entre aucune dérision et que n’inspire aucune idéologie,
qu’elle soit nataliste ou antinataliste.
Il vaut mieux s'interroger sur le pourquoi des réactions de
nos correspondants, li existe dans certaines très grandes
familles un sentiment minoritaire. Elles étonnent, comme l'indi-
quait Liliane Delwasse. Et perçoivent parfois cet étonnement
comme une manifestation de rejet par une majorité qui justifie
par l'ironie son égofsme foncier... Ainsi des e tribus * se
referment-elles sur elles-mêmes en se persuadant que la mali-
gnité les entoure. Elles se veulent — et sont très souvent — un
exemple. Elles supportent mal d'être considérées comme
l'exception.
Réaction qui. n’en déplaise à nos correspondants, perd de
sa raison d’être. De multiples enquêtes récentes montrent que
malgré les vents et les marées des dernières décennies la
famille , en France, se porte mieux que jamais. Même si elle a
perdu, dans les rapports internes, son style patriarcal.
JEAN PLANCHAIS.
VOUS ET MOI
Kim et Chacha
disparaître * ... jusqu'à ce qu’il ne
reste plus que son sourire ». Per--
rault ou Lewis Carroll pour elles
c'est tout comme.
t Si j’étais la reine ». m'inter-
rompt Kim, d‘un air sucré, en fai-
sant claquer la bulle de son Mala-
bar comme je le lui ai enseigné.
e La reine ?
— ... Je me lèverais à
9 heures et je prendrais mon petit
déjeuner au lit. Je mettrais une
robe à traîne et ma couronne, puis
je donnerais mes ordres. À midi. U
y aurait le déjeuner avec beau-
coup de poissons. L 'après-midi, je
Lirais (elle ne sait pas) mon Livre
sur les lapins, assise sur mon
trône. Puis, je changerais de cou-
ronne pour regarder la e télé ».
du papier avec une forcé terrible^
Ainsi, tirant la langue, explore-
t-elle des sentiments dont elle ne .
soupçonne même pas l'impor-
tance. D'un crayon tâtonnent, elle
cherche à améliorer les communi-
cations, ne serait-ce qu’avec elle-
même. Le (très) gros œuvre
achevé, elle tient- à m'entraîner
dans ses émotions. Elle me tend
le dessin. Un sourire suave glisse
sur son petit visage plat. C'est
d'une grande laideur mais si sin-
cère I Je souris à mon tour. Pas le
cœur de la blesser. Si elle ne com-
prend pas tout, elle & voit » tout.
Eléphants s'abstenir !
Dans ses yeux café, un sourire
caché. Chacha, plus opaque, sou-
rit aussi mais se tait. Elle peut
rester toute l’après-midi sans
nous parier, mais amicalement,
c Que fais-tu, bout de chou ? »
Toujours très occupée à exécu-
ter ses farces, Kim, qui n'aime
rien tant que se grimer, surgir, dé-
guisée en horrible créature pour
nous crisper de peur, e Hou... I
Hou... I »
Chacha pousse un cri de souris
étranglée. En dragon, sa sœur lui
fait peur, en effet. Cette dernière
éclaté de rire. Elle n'y tient plus I
. Elle est bourrée d'électricité et sa
joie explose comme un coup de
tonnerre. Il y a des gens qui
s’amusant d'un rien, e Au-
jourd'hui, nous allons dessiner. »
Bon, bon..., tout cela est très
enfantin et peut-être bêta. Mais
j'aime mes deux petites * Chi-
noises » et leurs regards de deux
et six ans. Ils me fascinent. Ce
sont des jeunes personnes si pre-
nantes, si surprenantes ! Au dé-
but, craintives et tout,; sauf ra-
dieuses, elles souriaient déjà mais
à tel point que ça m'alarmait tant
il crevait les yeux que leur pauvre
rictus ri exprimait que leur désar-
roi d'Asiatiques devant un monde
sans bonté monde dont leur
perception laissait, du reste,
beaucoup à désirer. Mais désor-
mais ça leur fait plaisir de vivre et
le plaisant sourire qui accompa-
gne, quand vient le soir, le minus-
cule « au revoir » qu’elles me dé-
cochent, non seulement signifie
que je leur plais mais aussi que .
nous sommes très contents tes
uns des autres.
Kim, qui construisait avec des
livres et des cahiers une maison-
natte sur la table e pour le cas où
H y aurait des nains », lâche tout.
L'idée lui paraît intéressante. Je
distribue «feutres» et papiers.
Chacha va se contenter de multi-
plier lés zigzags en appuyant sur
la table à la traverser. Miss Kim.
qui sait tout de même écrire son
nom - partout, hélas ! - ivre en
secret d'augmenter son petit moi,
va plus loin. D'abord l'immensité
de ses désirs picturaux la para-
lyse. Puis ce sont des pagodes
aux toits incurvés qu'elle fait jaillir
Sur le palier, Chacha dans . mes
bras, je sens battre son petit cœur
comme celui d'un moineau qu'on
tient dans la main. Très digne,
Kim me.tend, elle , sa main de ve-
lourspâle-
PIERRE LEULUETTE
Dans le Courrier do Monde £h- S
manche do 19 septembre 1982.
j’ai pris cotmamancc »iw stupé-
faction de la tetlre d’Albrectl
Betz, universitaire et écrivain al-
lemand. intitulée • Qui B* Jfin-
ger 7 », Albrcchi Betz écrit :
. (...) Aucun écrivain important '
ne se reconnaît en lia (— ) ». Il
rait superbement ignorer, entre
autres, Julien Gracq dont U t
vage des Syrtes s'étale en somme
sur certaines falaises de marbre... _ t
Qui lit JÛnger? Des minière de * ;
Français en particulier et, parmi -
eux. beaucoup de jeunes (j* 1 -
vingt-neuf ans) ; au reste, si per- - ,
sonne ne le lisait, j'imagine que tes <
responsables du Livre de Poche et . ,,
des éditions Gallimard/ Foi» B'an-. ~
raient pas la légèreté de le publier *
en poche. '"J
Sur te fond, comment peui-on '
•juger» un homme vivant sur tel “
écrit de 1925 ou 1930 ? Ce qui un-'-
porte d’abord, c'est ntlnênure in- J : :
leUrctud et spirituel tout an Joug r
d'une vie ; alors qu'approche la fm . ;
du parcours, la pensée jUngenesne '.*•
actuelle ne peut , pas être récupé-
rée par les conservateurs, contrai-' 1 -'
remenr à ce que pense A. Betz, '
pas plus d'ailleurs que par tes lé-.'ei:
vofutionnaires classiques. La .
connaissance de certaines ttidi* t
lions prémunit contre le ...
déferlement des nihilismes pro-^ ,
docteurs des systèmes totalitaires ^
de ce siècle et laisse place i Tédo- ""
j sion de valeurs qui. plus tard, « v
fortifieront à .1 car tour en traifi-
tions.
DOMINIQUE BRÉGIROUX. - 4
conservateur ■
à la Bfbiiotbigve nationale
(Montreuil.)
Médaille
J'ai lu avec intérêt l'article ini!*.^
tulé - Le sergent d uifsurterie • * V’ T '
paru dans la rubrique ■ Généalo-
gie » : du Monde Dimanche de 12 - ' ‘
septembre 1982. Pcnncüez-moi ••
de répondre h une question que,v
vous posez en fin d'article. Voua - •,
vous demandez pourquoi ce aer: J -
gent d’infanterie a reçu une mé-
daille de la reine d'Angleterre. U ‘
réponse est simple. Vous précisez
dans la colonne précédente qu’il ; -
s’était embarqué pour te siège de 1 ' i-
Sébastopol. La reine Victoria créa '
à cette occasion deux médailles.
commémoratives. De toutes, tes,.'!
- commémoratives » ce furent tes
premières. Elles furent accordées - '
par la reine à tous tes soldais qitî v:r
avaient participé à la guerre dép «- *
Crimée, et concernèrent Tune la,'?
Crimée et l’autre La Baltique. - >»
Le port dé te première fut auto- -;!
risé en France par décret impérial»:?
du 26 avril 18^6 et 1e port de te -.:.
- deuxième par décret du 10 juin
1857.
• -«.tu
G! LD AS BERNARD,
inspecteur génital ,
des archives de France.
Leurs deux jeunes vies sont
déjà si pleines de tournants que je
donnerais beaucoup pour connaî-
tre 1a suite de leur histoire. Mais .
d'ores et déjà 'je m'interroge suri
leurs pensées entortillées et ruiü-
Vflre mystérieux qui est le leur. À
quoi rêvant les petites filles -
jaunes ?
Réponse en forme de suite à te
comm unicati on de -M. Fémandî^
Villacèque. retraité à Perpignan^ H
(le Monde Dimanche du. 29 sepè- K
tembre 1982). . :
En somme, ü suffirait . qu'un: .3
gouvernement fort et. décidé-/^
prenne un décret-loi; net. traw- ^;
chant et -sans bavure : «Xê. wo»^ v
nage entre fonctionnaires est m- ’!’!
xerdïi. notamment . entre .
enseignants. S'il est passé outre. ' 1,1
l’un ou Vautré, au choix, pourra'* 1
travailler sans traitement, ainsi il-'l
ne sera pas procédé à Ja rtiétme.j:-.
de 6% pour la .retraite, laquelle^-,
ne sera donc légalement pas .,
due. » !;•
(Le. philosophe Onega y^JGàsset^'
écrivait en marge d’un article de
revue « qui tonnait contre te- 1 •’
danse : * Este lîpo no xabe ba£-> t
iari+jyy - . ,
, RAOUL J. MICBEi 0 ^
•'•••V ; (Paris. J .
fè. ^fcislon : M. Claude Assé^f >
:zérâi : nous prie de préciser .que sa/ >
lettre sur i’oflüan, publiée dâns'~
le Monde. Dimanche du I_9'éep£ *
tembre 1982, était une reprise s rie *
le mode ironique, d'e 'celle die- r.
M. -Paul Gard (- OBitim>. S sep-.i*
tembre): et . - visait à. défendre - ,
V occitan ... .
m
(ü
> k r
1Q octobre .i 962 . \ A: : UÊ!M(HiD£ülMAÎim
Aidé par dès volontaires étrangers, un groupe de jeunes
a, choisi TutOpié p&xr' réveiller un village abandonné
sur le plateau du Cézalüër.
L E hameau est mort en 1 947'
avec Sa disparition . de la
vieille paysanne qui entre-
tenait, «aile depuis 1920,
le dernier feu. -Moins de
dix. maisons s e rrées l’une
contre raûirë et mangées
■ " presque foutes par la vé-
gétation égayée de fram-
boisiers 'et parfumée : dé
menthe...' Là première, montée
aù siècle dernier* avait, été bapti-
sée » la ferme de .là misère
Mirera hû doit son nom. '
: L’ACAYIJA ' ( Association
pour la construction , et ranima-
tion d’un village, inter national de
jeunes en Auvergne) à jeté là son
ancre voici maintenant trois ans.
Elle avait le choix, car on trouve
d’autres hameaux-fantômes pres-
que à portée de fronde. •
Chaque été;, ea juillet et - en 1
août, la 1 vie retourne à Mizera.
Des groupes ;se .relaient par
rondes de cinquante. La liste des
notions représentées est longue.
Cette année, celles deTEst n’ont
envoyé personne. C’est la -pre-
mière fois. Jean-Louis Barlogis,
le : responsable du village au mois
d’aoüt. le regrette. «Le travail
manuel est universel; il abat la
barrière dû langage ». dit-il, dé-
signant les jeunes, Écossais af-
fairés à la construction d’un mur.
A nas -côtés, le maire d* Anzat-
le-Luguet (Puy-de-Dôme), Ro-
ger BOyèr, . laisse entendre qu’il
faudrait être bien sot pour refu-
ser ceue oasis d'enthousiasme
dans une commune en plein dé- -
périssemenL Un crève-cœur. En-
tre les deux dentiers récense-
nients, Anzat-le-Luguet a encore
perdu 72 habitants. Entaméçje-
pûis ja guerre, ^inexorable dé-
peuplement se traduit au-,
jourd'hui par la présence de
moins de 7 habitants au km 1 . La
situation se répète i travers tout
le Cézallier, une zone de pla-
teaux, à plus de 1 000 mètres
d'altitude, entre monts Dore et
monts du Cantal.
On rapporte qu'Anzat est la
commune la plus ventée de
France. En hiver, les congères de
neige bloquent régulièrement les
chemins et les routes. Presque à
lui seul l'isole ment suffirait à ali-
menter les. rêves de déport Dans
le temps, les jeunes gens « mon-
taient » à la mauvaise saison vers
ta capitale pour - faire le ramo-
.neur». Le fils de Roger Boyer
sert aujourd’hui dans un café de
Saint-Gerinain-des-Prcs.
« Ça supprimerait
peut-être
les hôpitaux!»
Epsodiques ou définitifs, oes
abandons par vagues ont forgé
des âmes résignées. Les- révérais,
oat toujours été faibles. Lie der-
nier semblant d'industrie vient de
disparaître : trois ménages trai-
taient 15 000 litres de lailen pé-
riode de pointe. La coopérative a
rapatrié cette activité dans son
centre de Besse-en-Cbandesse, à
30 kilomètres. Restent 70 agri-
culteurs et 3 commerçants. Plus
de maçon, plus de charpentier... -
Quand O a fallu remplacer le
boulanger, la commune s’est fen-
due de 600 000 francs, afin de fa-
voriser les conditions de travail
du nouveau venu, et. parmi les
di$ candidats au poste; Ta em-
porte celui qui comptait le plus
grand nombre d'enfants : quatre
cosses de plus permettaient de
saui’er la seconde classe du Vil-
lage.
On en est là à Anzat-
le-Luguet. pays de célibataires et
de vieux, pour lesquels rât recule
de soixante-cinq, ans à . soixante-
dix ans lape limite pour la re-
mise des colis de Noël. Roger
Boyer lâche, avec un humour re-
foulé,' à l’auvergnate : « Bon an,
_ mat an, on sé.faii nos soixarue-
elnq à soixante-huit paquets.
■ATors.- s’il fallait appliquer les
nouvelles dispositions de la re-
.traite!».- ..
Devant une des maisons éven-
tréesdp Mizera, un jeune
homme, venu pour une paren-
thèse de trois semaine# dans une
aimée de militantisme en .faveur"
du tiers-monde, constate, comme
- stupéfait, qu’il a aussi à agir bien
plus, près de sa porte. C’est la
première découverte qui frappe
-les «habitants de passage» du
-hameau Roger Boyer s’insurge
parfois en les informant des mé-
faits de la décentralisation, qui a
'fait descendre dam les régions
Jean-Luc Momand, vingt-sept
ans, le président de l'association,
est le premier à glisser sur le su-
jet, car il y a mieux à raconter.
L’aventure de Mizera est d’abord
née de la volonté d’un petit
groupe de Clermontois qui
avaient fait en commun, au dé-
but des années 70. l’expérience
d’un chantier international à
Va uni ères dans les Hautes-Alpes.
Séduits, ils décidèrent de momer
leur propre chantier en Auver-
gne.
La vraie vie
L’ACAVTJA voit ainsi le jour
en 1974. 11 lui faut quatre ans de
patience pour aboutir. La recher-
che du village approprié prend
Ferrand, ont été consultées. Ver-
dict : trop fragile.
C'est Jean-Louis Bessas. le
facteur d'AnzaL, qui a exploré
cette voie. Les idées doivent sur-
gir en accord avec la vocation ru-
rale de la commune. La recher-
che tourne autour de l'élevage et
de la transformation de produits
agricoles : - // faut un créneau
qui permette la vente aux parti-
culiers. - Dès le départ, tous ont
refusé l'exploitation du « cultu-
rel» : comme l'explique Jean-
Louis Barlogis, pas question de
s'engager dans la filière touristi-
que des • stages bouffe » où l'on
s'amuse à dépecer le cochon.
A Mizera. l'économie sous-
tend l’idéologie. Le village sera
temps, répète Jean-Louis Bar-
logis. Ils étaient déjà • engagés
dans l'autogestion * avec le P.S.
lors du lancement de l'associa-
tion. Mais ils tenaient à l'explorer
sans bruit hors du champ des
idées ; à la vivre - le plus pleine-
ment possible -. La vie quoti-
dienne sur le chantier est impré-
gnée d’autogestion. Le séjour du
mois d'aoùt réunissait quatre
groupes indépendants : celui de
Concordia, association de chan-
tiers internationaux de jeunes,
dont l’ACAVUA est le corres-
pondant régional : celui d'un éta-
blissement psychiatrique proche
de Nancy composé de cinq ina-
daptés mentaux accompagnés
d’un éducateur; celui d'un Ivcée
DANIEL J AN
d’« en bas » les productions des
montagnes : « Le saint-nectaire
et les salaisons fabriqués en
masse à 600 mètres d'altitude,
ça ne vaut rien ! Qu’on nous aide
à en faire davantage ici. Ça sup-
primerait peut-être les hôpi-
taux ! » Visiblement, il est heu-
reux sur le chantier : cette
jeunesse en truelles et' marteaux
lui fait rudement plaisir:..
-rSes administrés se sont
d’abord méfiés. Dans ceue so-
ciété paysanne, imperméable aux
initiatives spectaculaires, com-
bien de doigts ont dû se visser
discrètement contre les tempes
en voyant débarquer 1’- opéra-
tion Mizera » ! Comment imagi-
ner qu’on puisse venir se poser
sur une terre qui ne manque ja-
mais de rappeler son ingrati-
tude ? El des étranger^, eh plus...
Aujourd’hui, des doutes, et des
réticences rôdent, encore mais
personne à Anzat-le-Luguet ne se
plaint. .Sans doute parce que
i’ACAVIJA a su toucher la sensi-
bilité de la population. Elle a
aidé à la rénovation du cimetière
et rémis en route deux des fotusà
pain de la commune. On échange
des services avec plusieurs agri-
culteurs : ceux-ci se détournent
parfois du chemin des champs
pour venir • boire le canon » et
observer le travail de ces petits
«ouvriers*. Les deux ou trois
qui possèdent masure à Mizera
espèrent sans doute réaliser une
bonne opération lorsque le Parc
naturel régional des volcans -
acheteur pour l’association -
leur fera des propositions, mais il
paraîtrait inconvenant à tous
d’évoquer ces espérances, totale-
ment naturelles ici. car on y a le
sentiment de propriété à vif.
beaucoup de temps. Le montage
financier également. Jean-Luc
Momand et ses compagnons ne
visent pas uniquement à remon-
ter les murs défaits de Mizera.
Ils souhaitent ancrer une activité
économique dans le village dé-
funt en y installant une famille.
La vraie vie... Plusieurs projets,
tous en liaison avec l’agriculture,
passent au tamis d’études ser-
rées. L'un, concernant l'apicul-
ture, vient d’être écarté. La di-
rection départementale de
l’agriculture, l’école supérieure
de commerce de Clermont-
un jour autogéré! Peu importe
quand... « Nous avons la vie de-
vant nous, dit Jean-Luc Mor-
nand. Nous nous sommes donné
de trente à trente-cinq ans pour
aller au bout. » Quelles formes
revêtira l'organisation du vil-
lage ? - Nous n’en savons rien.
répond-on. Une seule certitude :
il n’y aura pas de propriétaires
privés. Une autre tout de même :
Mizera ne vivra pas en autarcie,
ce qui explique que nous ayons
tenu à établir des échanges avec
la population de la commune. »
Les responsables de l'ACA-
VI J A sont tous là pour long-
écossais ; enfin, celui de l’ACA-
VIJA.
Ce dernier reçoit ses adhérents
ainsi que les gens de passage :
* On vient quand on veut et on
part quand on veut. C'est notre
loi. On s'y tient scrupuleuse-
ment. bien que cela pose des pro-
blèmes d'organisation. - Ce
groupe réunit en son sein le - col-
lectif • d'animation. Deux do-
maines restent gérés collective-
ment : le chantier et la taverne, le
lieu de rencontre installé dans la
première maison remise en état.
L'assemblée générale de vil-
lage (elle peut être convoquée à
CROQUIS
Rencontre
- * Alors chère Madame,
comment allez-vous
aujourd'hui ?
— On fait aller. Vous savez,
quand on a le cœur, les reins err
la mauvaise circulation que j’ai, U
faut bien du courage.
- Ah ça oui. Madame. Et
votre mari ?
- Toujours sans travail. Voilà
six mois qu'il tourne en rond et
qu'il m'empêche de faire mon
ménage. Tout ça n'est pas drôle,
allez.
- Vos enfants travaillent
bien à l'école. Vous devez en être
bien fière ?
— L'aîné ça va â peu près. I!
n'a pas encore décidé ce qu'il
ferait plus tard. Mais il n'est
qu'en cours élémentaire, il a la
temps. Par contre le petit me
donne bien des soucis. Il me fait
angine sur angine et en plus il se
fart déjà remarquer. En mater-
nelle. vous vous rendez compte I
. - Bon, il faut que je rentre
maintenant. Mon mari n'aime
pas rentrer dans une maison vide
et je n'ai pas encore préparé la
soupe. Au revoir. — « A
demain. »
Les petites filles se séparent.
Il reste encore sur leurs visages
des traces fugaces de cette gra-
vité un peu triste que donne le
jeu. Tous les soirs, en rentrant de
l'école, elles jouent à l'avenir.
CHANTAL SENAQUE.
tout moment à la demande d'un
groupe) a établi au début du sé-
jour les grandes orientations du
travail et défini les horaires. Cha-
que soir, le conseil de village, ou-
vert aux responsables ainsi qu'à
ceux qui le désirent, veille à leur
application. - C'est aussi une
instance de propositions, de re-
cherche. d'échanges. Traduction
simultanée en anglais pour les
étrangers... Nous ne voulons pas
d'exclus, explique Jean-Louis
Barlogis. Chacun parle lente-
ment pour que la traduction se
fasse efficacement. J’avoue que
nos réunions prennent parfois un
rythme bizarre. Et puis, comme
le mot autogestion est intraduisi-
ble en anglais, nous prenons du
temps pour l'expliquer aux nou-
veaux. -
A Mizera. on parle beaucoup ;
- Un Tchèque nous a reproché
un manque d'efficacité et trop de
parlote. Mais les Polonais ne
nous ont jamais rien dit de ce
genre. Les jeunes des pays de
l'Est nous intéressent, car ils
sont ouverts à la vie collective. »
Lorsqu'il expose « en ville » ses
idées sur l'installa lion d'une pe-
tite entreprise autogérée à Mi-
zera, Jean-Luc Mornand enregis-
tre quelques sourires en coin,
surtout dans les administrations.
Une lourde utopie, l'aventure
de Mizera ? - Peut-être *,
répond-il. envahi de tous les
doutes qui peuvent naitre devant
tant d'inconnues. * En tout cas.
on la vit. Ça n'est déjà pas si
mal. - Dans peu de temps, la
première maison du village sera
entièrement remise à neuf pour
accueillir des groupes. Une
deuxième, destinée à ceux qui
lanceront l'activité économique,
renaîtra bientôt aussi. Mizera est
aujourd'hui un peu plus qu'une
part de rêve. ■
LLIBERT TARRAGO.
Kentucky Straight Bourbon Whiskey
• evarrr».
SBBSLij£2E5gSEi
snsr-'v
6 ans d’âge
LE MONDE DIMANCHE - to octobre 1982
ni
EMPLOI
Les sourciers
du travail futur
Destinés à encourager la créativité économique et l’innovation sociale
mais utilisés aussi comme palliatifs du chômage
les « emplois d’initiative locale »ont du mal à maintenir le cap.
« ADG ET sympathique ?
Encouragement à ceux
qui font preuve d’un dy-
namisme inventif ? Outil
pour construire une so-
ciété différence ?... Les
emplois d’initiative locale
(E. I. L.) - dont
■Mja 1 5 000 exemplaires au-
ront été distribués d'ici à
la fin de 1982 - tiennent encore
une place modeste dans la réalité
française, mais on commence à
pressentir qu’ils pourraient y
jouer un rôle important
Bambin-Stop... Un joli dessin
plein de fraîcheur sur une demi-
feuille de papier blanc. C’est le
tract-affichette de la - crèche pa-
rentale* et halte-garderie que
des habitants de Marsac-
sur-l'ïsle, petite commune voisine
de Périgueux I Dordogne), vien-
nent de créer pour leurs enfants
et ceux du quartier. Les parents,
mais aussi des amis, des voisins -
de l'adolescence au troisième âge
- viennent tour à tour s’occuper
des enfants. Mais il faut un pivot
à cette équipe, quelqu’un qui
fasse le planning des présences
bénévoles, l'économat et les dé-
marches administratives, et c'est
Anne-Marie qui en a été chargée
par l’association. Pour cette pé-
riode de démarrage, qui est un
peu une aventure puisqu'il a fallu
louer un pavillon, trouver des
meubles, de la vaisselle, des
jouets, sans avoir encore assez
d’enfants inscrits pour couvrir les
frais et payer le salaire d’Anne-
Marie, l’association a obtenu un
E.i.L., soit une subvention de
36 000 francs, qui va sérieuse-
ment alléger pour un an la
charge du salaire d’Anne-Marie.
- Nous avions appris par ha-
sard l’existence de ces E.I.L par
un article paru dans le journal
Sud-Ouest. Début juin, j ai télé-
phoné à la direction départemen-
tale du travail : on m'a demandé
d'envoyer mon dossier avant le
12 juin, ce que j'ai fait. Il a été
aussitôt transmis à un membre
du grôupe départemental chargé
des E.I.L et, le J" juillet, une
décision favorable était prise. •
Bambin-stop constitue, en ef-
fet, sans hésitation possible, un
de ces « projets de toute nature,
économique, sociale, cultu-
relle ». répondant » à des besoins
non satisfaits jusqu'à présent ou
valorisant des ressources inex-
ploitées • ( 1 ) que le programme
E.I.L. veut promouvoir. D'autre
part, cette « crèche parentale > a
de bonnes chances de s'autofi-
nancer pour l'essentiel, une fois
passée la période de démarrage,
conformément aux exigences of-
ficielles. Enfin elle répond égale-
ment à ces dernières en fournis-
sant du travail à une personne au
chômage.
Villeneuve-d’Ascq. dans le
Nord. Des immeubles cubiques à
perte de vue. Dans un apparte-
ment perdu parmi les autres, la
SCOT (Société coopérative de
travailleurs) Auxiburo (2) réu-
nit plusieurs personnes qui par
suite d'accidents de la route ou
de maladies ne peuvent plus
exercer leur premier métier.
Elles ont décide de lutter ensem-
ble contre le chômage en créant
une entreprise de * prestations
de services en administration, or-
ganisation. secrétariat pour pe-
tites entreprises », en particulier
pour commerçants et artisans.
« On les aide à régler leurs pro-
blèmes de « paperasses »... Parce
qu’il existe une •« demande locale
non satisfaite » dans ce domaine,
parce qu'il s’agit d'une création
d'activité pour des personnes
* ayant des difficultés particu-
lières d'insertion dans la vie ac-
tive », parce que la SCOT est
une forme nouvelle d'organisa-
tion du travail, la petite équipe
d’Auxiburo, qui démarre sans
rien en poche, a obtenu quatre
E.I.L.
Beaurcgard-et-Bassac, un mi-
nuscule village de Dordogne, n’a
pratiquement pas profilé
jusqu’ici de la manne touristique
qui inonde une bonne part du Pé-
rigord- Éloigné des vallées pros-
pères, il n'avait plus guère que
deux cents habitants quand Pa-
trice, son jeune maire, a entrepris
de lui rendre la vie. «• Nous
avons obtenu un premier E.I.L
voilà un an pour démarrer un
service d’aide à domicile pour
personnes âgées, mères de fa-
mille... C'est un succès : il a
fallu embaucher récemment une
deuxième personne. Comme
nous n'avons plus aucun com-
merce. nous avons demandé un
deuxième E.I.L pour ouvrir un
cqfé-restaurant-êpicerie. » Ce
dernier fonctionne depuis le
1 er juillet dernier, tenu par un
jeune couple las de la vie en ville
et des horaires d’usine.
» Nous avons d’autres pro-
jets ; nous voulons attirer ici un
tourisme populaire et ouvrir un
atelier d'artisanal en bâtiment
car nous manquons d'artisans
par ici. » Pour les mettre en
place, l'équipe enthousiaste et
acharnée qui peu à peu se forme
Landes, on a entrepris d’utiliser
l'eau pure des rivières qui cou-
rent dans les zones les plus dé-
peuplées du département pour
créer un réseau de petits élevages
de truites. Il y en aura onze à la
fin de cette année ; l’association
les Aquaculteurs de la Haute-
Lande qui les rassemble (4),
vient de mettre en route une
SCOP chargée de conditionner
et de commercialiser l’ensemble
de leur production. Sept E.I.L.
leur ont été attribués cette année
pour aider les initiateurs à passer
les 12 à 14 mots que dure l'éle-
vage d’une truite.
Le département des Landes
est de ceux qui ont su le mieux
utiliser les E.I.L. pour lancer des
initiatives économiques intéres-
santes : relance de l’exploitation
de la gemme des pins, utilisation
des cimes de pins (jusqu’ici
considérées comme des déchets
encombrants), création d’une
coopérative de charpentiers pour
promouvoir la construction en
bois. Ailleurs, en -Dordogne par
Par rapport aux grands tra-
vaux auxquels on a eu recours à
diverses reprises, l'idée neuve est
de partir des initiatives des ci-
toyens et non de projets étati-
ques. L'administration cana-
dienne va ainsi financer 280 000
emplois temporaires en cinq ans
qui vont permettre des travaux
d'amélioration de l’environne-
ment, la construction . de bâti-
ments communautaires, des acti-
vités à caractère social, des
services collectifs.
Une bouffée d'air
pour les jeunes
Dans la foulée de cette pre-
mière initiative, la plupart des
programmes qui seront mis es
oeuvre dans les années suivantes
au Danemark, au Pays-Bas, en
Grande-Bretagne, en R.F.A., en
Belgique, ne chercheront à four-
nir que des emplois temporaires,
d’une durée généralement pla-
dans le village et porte à bout de
bras son renouveau aura peut-
être à nouveau recours à des
E.I.L.
En Lorraine, c’est une entre-
prise de méthanisation à partir
ae déchets alimentaires qui va
démarrer grâce à des E.I.L. Des
universitaires nancéïens ont créé
une association, Promotech (3),
pour faire bénéficier des deman-
deurs d'emploi de leurs inven-
tions (dans les biotechnologies,
l'automatisation des ateliers).
L'expérience a déjà essaimé à
Strasbourg et, prochainement, le
fera dans le Nord et la région
Rhône-Alpes.
Autre initiative
pour valoriser
Innovations techniques et res-
sources inexploitées : dans les
b- V r
exemple, on cherche, avec l'aide
des E.I.L. à élever des escargots,
â sélectionner des moutons
adaptés aux terrains les plus pau-
vres, à faire pousser du tabac
blond et des fraises adaptées à la
culture en coteaux. En Lozère, à
réintroduire les rapaces utiles.
Le point de départ des emplois
d’initiative locale se situe hors dè
France et remonte à 1971. A
cette date, les Canadiens lancent
un programme de lutte contre le
chômage saisonnier qui sévit
chez eux en hiver, le PIL, pro-
gramme d’initiatives locales.
L’idée de base est qu'il existe des
besoins non satisfaits, des possibi-
lités négligées, des travaux utiles
qui restent en souffrance, et qu’il
y aurait tout à gagner à faire
faire ces tâches par les chômeurs,
plutôt que de^ les laisser souffrir
de l’inactivité tout en coûtant
cher à la collectivité.
HONORÉ
formée à un an : une sorte de
bouffée d’air donnée à des jeunes
ou des adultes menacés de l’enli-
sement dans un chômage perma-
nent.
Ces nombreuses expériences
ont provoqué assez vite en
France une réflexion, notamment
en 1975, lors de la préparation du
VII e plan. Les aspirations nou-
velles apparues en mai 68 et dans
la foulée, que les pouvoirs écono-
miques et politiques s'efforcent
de « récupérer » et de désamor-
cer, s’infiltrent de plus en plus
profondément dans la vie sociale,
par différents canaux. Pour ne
donner qu'un exemple, le groupe
TravaÎLet. société animé par Jao-,
ques Delors se prononce pour
• la constitution, à côté de l'éco-
nomie de marchés, et de l'admi-
nistration. d’un « troisième sec-
teur » n'ayant pas comme
moteur le profit et visant à ta sa-
tisfaction de besoins d’utilité pu-
blique, en permettant de travail-
ler et de vivre « autrement ». Ce
secteur où seraient produits des
biens personnalisés serait com-
posé de petites unités décentrali-
sées remédiant aux excès du gi-
gantisme et du taylorisme, sous
la ferme de « sociétés de travail-
leurs associés » ou de coopéra-
tives ouvrières de production
Cette conception inspire très
clairement le programme expéri-
mental de création d'emplois
d’utilité collective (E.U.C.)
lancé au début de 1 979. La circu-
laire du 5 avril évoque « l’aspira-
tion à une plus grande qualité de
/a vie », le » désir de relations de
travail à l'échelle humaine, dans
un cadre communautaire et de
petite dimension ». Elle parle de
tirer parti de « créneaux locaux
jusqu'ici inexploités » pour « par
exemple _. vivre au pays ». • //
faut mobiliser l’imagination et
l'initiative à la base, hors des
sentiers battus », disent égale-
ment les textes officiels.
Cela suffit à donner sa raison
d’être au programme - une aide
mensuelle de 2 000 francs pen-
dant douze mois - qu’on prévoit
d’attribuer à cinq mille per-
sonnes. La montée du chômage
amène à loi donner on deuxième
objectif : créer des emplois, et
qui plus est des emplois durables,
capables au bout d’un an de s’au-
tofinancer. Cest beaucoup de-
mander à la fois. L’expérience
des E.U.C., comme ccUc des
E.I.L., est marquée par des
contradictions entre ces deux ob-
jectifs,' et par le risque de « bana-
lisation • qu’implique le souci de
créer des emplois solides.
Une première expérience, dis-
crètement menée en 1977, avait
révélé que ce souci conduisait ré-
gulièrement à privilégier les pro-
jets présentés par les collectivités
locales, au détriment des petits
groupes, aux assises fragiles et à
l’allure souvent marginale- Les
E.U.C. ne pourront donc être at-
tribués qu’à- des organismes
privés.
« Pins c’est marginal,
mieux c’est»
Garde-fou qui ne. suffit pas
pourtant à régler tous lés pro-
blèmes : « Les administrations
départementales, souligne une
étude faite par des élèves de
i’ENA, en janvier 1980, ont uti-
lisé, pour collecter les projets,
leurs réseaux d’information et
leurs interlocuteurs habituels.
Ces réseaux qui regroupent les
associations ou institutions tra-
ditionnellement en rapport avec
l'Etat n'étaient pas' les plus
aptes à révéler des actions inno-
vantes^. Ces revendications d'au-
tonomie. de convivialité, d'orga-
nisation communautaire ont pu
être associées... à la marginalité
subversive... Dans quelques dé-
partements, l'instruction com-
mence même par une enquête des
renseignements, généraux. * ■
Pourtant, une fois les premiers
malentendus passés, certains
fonctionnaires se mettent & ap-
précier qu’on, leur demande de se
comporter en partenaires ouverts
au dialogue, fis sont xpieiques-
uns à penser, comme Jean-Luc
Crabol, de la direction départe-
mentale dn travail de Périgueux :
* Dire que. plus c'est innovant,,
plus c’estmarginal. mieux c'est,
dans une circulaire administra-
tive, c’est extraordinaire ! Il faut ■
du courage pour fermer comme
ça la porte aux notables et rou-
vrir toute grande au margi-
. naux... »
Pour contrebalancer des* risti- .
ccnces prévisibles, la Délégation
à l’emploi, au ministère du tra-
vail, s’était, aussi réservé la possi-
bilité d’un certain nombre .
d’E.U.C., en utilisant, pour repo-
ser les expériences fcs plus nova-
trices, des réseaux * extra-
administratifs -, comme . le
Centre d'information sur kÿ r -. in-
novations sociales, la revue, ^lu-
trement ; l’Atelier pour 2a ccéa-
tion et l'expérimentation
sociales^. j,
Malgré ces efforts^Jes
5 000 E.U.C ont profité en majo-
rité aux associations bien assises,
qui paraissaient plus capabte9.de
maintenir les emplois créés >(5),
et beaucoup de projets aida res-
tent assez classiques. Mais les
quelques réalisations vraiment
novatrices constituent un ensem-
ble suffisamment ‘ prometteur
pour que l’expérience soit déve-
loppée après le 10 mai i98U„
. Les E.U.C deviennent «dors
EXL-, la subvention par emploi
passe de 24000 â 56 000 francs.
Dans la perspective de la régio-
nalisation, l’impulsion du . pro-
gramme aussi bien que nnsorâc-
tion sont confiées dans chaque
département à un groupe élargi ;
on y trouve désormais, aux .côtés
des fonctionnaires, des élus .‘des
représentants des associa lions et
de milienx sodoéconomiqBeà.
Enfin, pour offrir des «némres
concrètes, et pour dévdoppér le
secteur public comme k souhaite
une partie des milieux gouverne-
mentaux, on multiplie le nombre
des E.I.L. (15 wQ en qûwze
mois), et on décide que les col-
lectivités locales pourront en bé-
néficier. ,v "■
Les exemples donnés au début
de cet article 1 permettent "de - se
faire une idée des différents
types d’activités - qn’oD va Snsi
soutenir. Le panoratda serait peu
• près complet - au moins- .pour
l'essentiel - à l’an y ajoute, les
boutiques de gestion (il staff crée
environ une par mois actuelle-
ment), les petites entreprises
montées pour aider à la réinser-
tion d’anciens détenus (Pagûftr à
Lille), de familles marginalisées
(APARJE, Association périgour-
dine d’action et dé recherche £ur
l’exclusion, à Périgueux}, de
jeunes au chômage (AP&EC,
Association populaire d’initiation
à la libre entreprise collective,
dans k Nord) cm en difficulté (le
chantier-atelier Canna, à Vjçllc-
Aure, dans les HautcsrPyré&ées) ,
k Club loisir et sport CLES-
Atefier à Saint-Denis, la Maison
d’accueil des jeunes travailleurs
- MAJT - à Lille, Eurêka* dans
Je Val-d'Oise.,.). Citons 'égale-
ment les •petites entre frisés
culturelles mises en place par
des équipes militâmes », paracu-
Hèrement nombreuses, par exem-
ple dans la ville dé Bergerac :
Théâtre de la Gargouille. ^êl-
chior (illustre) théâtre, Overiqok
(organisation de concerts rùdf. et
soutien à un groupe local "de
rock} . Et les relances, sous {fonte
coopérative, d'entreprises tffcpa-
«es de fermeture, telhs. î&içis-
cop â Hazebroucit f« Notre'pat-
tron ne voulait plus de nous; on a
décidé qu’on n aurait plus âr pa-
tron. »/ Gïpksd â Hagéoôau
- dans les landes.- . ui î «
Sur k nombre, , fl existe -des
E.I.L." très mtêriéssams et: ifau-
tre...sans intérêt « Quinze mille
emplois, c’est dérisoire par. rap-
port aux deux milUons dr. chô-
meurs. Un programme comme
celui-ci né se justifie donc jque
s'il se distingue très nettement
deç -programmés 'dt -pleià'yeim-
‘ploi -, reconnaît YVes .Meu-
nier,- à la mission protnotion jde
remploi u au ministère du, tra-
vail (6).* Cette amée^ilafqllu
miner une bataille épuisante ».
. ajoute M. Alain dç -ftânpfon,
. chef de. la mission. Tfiÿte
• l'équipe, très motivée, a multiplié
ks déplacements pour teateLde
; maïnteair k cap sur Fespérimçn-
rat^-«xrH^que^socialê.' ; ‘ ;
..vMak,^véc.lVm>wrinre.dn
gramme aiuccolteetmtés toçsZjes,
-la préoccüpaticai derrëinpl«; fa
souvent emporté. Ccnnmem
ser -à une ' municipalité t- pièce
10 octobre-! 982 ‘ - • LE. MONDE DIMANCHE
. te
slip
Us
On pourrait malheureusement
en dire autant dés EI.L. obtenus
par les grandes associations. Les
projets sont suivent pea nova-
teurs, cehti qiûToccape est rare-
ment celuiquï en a finitiativc :
- on retrouve le salariat et les
conditions de travail classiques.
' La formuie E.U.C./EJ.L. re-
trouve son originalité lorsqu’elle
est une prime — modeste maïs
"souple et rapide - à nac idée fé-
conde. portée par quelques per-
sonnes qui manifestent use vo-
lonté acharnée. C'est an pari sur
Je minuscule ; on capte usé éner-
gie & la fois infime et énorme;
celle d’un projet « autonome »
que f absence de moyens finan-
ciers menace de faire avorter.
. Celni, par exempte, de Mafié et
Ambroise, accrochés à la réaiisa-
lion d'un élevage d'escargots, à
.., Montagrier en Dordogne, celui
d’Olivier et Guy à Nontron. dans -
te même département, mobilisés
•par un projet dé trimaran pour
-handicapés.
Cette prime à l'esprit d’entre-
prise des sans-capital, qui peut
soutenir des entreprise chèques
aussi bien que des SCOP ou des
associations, est malheureuse-
ment souvent disproporüocrvée
par rapport aux besoins : •C’est
■un traquenard, s'exclame Rabah,
de l’Alma -Gare à Roubaix, ce
quartier déshérité où les coopéra-
■ rives se sont multipliées à P occa-
sion de la rénovation urbaine. On
dit - aux gens : allez-y. Ils se lan-
cent. et ils se retrouvent par
terre. Trente-deux mille francs,
ça a l’air de quelque chose à pre-
mière vue, mais quand il faut
louer le local . acheter le maté-
. riél, payer les assurances, le télé-
phone. on a tout de suite le cou-
' tenu sous la gorge /» Sans parler
des charges sociales. Beaucoup
de bénéficiaires d’EI.L. sont
harcelés par tes souris ifargem.
obligés de gaspiller use part im-
portante de leurs énergies en dé-
marches usantes.
M
•* que son projet n’a rien tflnnovant
- •*-" l’E.I.L. qui lui permettra
’ d embaucher un . jaroinier, un
; pompier, un garçon dé bibtiothè-
“• ! que de- plus alors que ces emplois .
-\-sotrt utiles et. mettent les chô-
- incurs au travail ? En novembre
’ ’ et décembre 1981, lü % des '
B.LL. ont été- raflés par les col- -
tectivités locales-. Si, depuis lors,
' ‘‘la 7 proportion a sensiblement
'bàiâé, pltxsteursariQiers d’E.I.L.
- se sont cependant perdus dans les
> sables du sous-êmpkri; et, qui
: l>hisest, parfois,du clientélisme.
La campagne menée pour ten-
^ ter de redresser la barre à partir
„ ^.dc la fin de 1981 a, certes, éli-
_ miné tes cas plus choquants.
‘ Mais ü reste les «habillages»,
. . .selon le mot d’André Delehedde,
'député <f Arras (Pas-de-Calais) :
' ; ; ainsi on cantonnier baptisé; pour
faire novateur, animateur de Fes-
J pace rural.. Même s les collecti-
vités locales ont pu créer grâce
" aux Eli; un certain nombre
d'emplois intéressants, sinon très
. neufs, une question fondamentale
. .subsiste : « Est-ce qu’un emploi
r dont la pérennité va être assurée
' par r impôt correspond, à la dé-
jnqrche des EJJL ? Où est Vint- .
■ üdüve ? » André Delehedde, qui
la formule, évoque a contrario te
“ 'cqs de la Maison de la nature et
. de Tfenvïronnement d’Arras : la '
'. uiomcipaGié soutient tes initia-
; tivés d'une association mais ne se-
. suWituc pas à rite. « Cela j>er-
metàdes responsables de se for-
mer ;ei op. peut mieux suivre •
fifpoluîion des besoins de là po-
- putation. *' Il n'y a, c’est clair,
initiative que te temps d’üûçdé-
. çision quand Coo cTée un poste de '
«r fonctionnaire » . Le programme .
: > marche & reculons quand il mnl-
tiplic ce type d’emplois. .
. L’E-I.L. est pourtant une
. bonne « tarte de vôsite » pour ob-
tenir quelques avances bancaires
ou des subventions complémen-
. taires (7). Mais il est urgent id’al-
ier. pins loin et d'organiser un ré-
seau d'aides complémentaires sur
plusieurs années. Faute de quoi,
['investissement humain est mal
utilisé. Ce devrait être lé rôle des
appareils financiers de,« l’écono-
mie sociale », mais on ne les a
pas encore' vus sur le terrain. Ou
si peu—
Cependant, lès EI.L. vraiment
porteurs d’avenir, qui font l'origi-
nalité des. programmes, sont ceux
qui assument fortement et de ma-,
ni ère conjointe les deux termes
: « initiative » et « local ».
Le concept d’initiative, on Ta
vu, perd sa substance quand il
s'agjl d’un emploi fonctionnarisé
ou institutionnalisé. De même,
ira projet techniquement nova-
teur aura un médiocre goût d’ini-
tiative pour tes. ouvriers qui te
mettent en- œuvre, s’ils te font
dans, te cadre d’une entreprise
classique. Sais être manichéen —
il y a de très sympathiques pe-
tites S-A-R-L où les rapports de
■travail sont de meilleure qualité
que dans certaines SCOP - on
peut néanmoins penser qu’un
projet.qui se réalise dans l'esprit
du . « travail . associé » assure
mieux que d’autres la * libéra-
tion de l’initiative à la- base*.
El, puisque 1e contexte politique
le permet, d y aurait sans doute
intérêt à ce que les textes offi-
ciels situent clairement te pro-
gramme E.I.L. dais cette pers-
. pectïve, même si on garde de la
souplesse dans l’application.
Cria n’empêcherait évidem-
ment nul de ces «nouveaux en-
trepreneurs * d’exploiter ses sala-
riés, une fois devenu grand et
puissant ; mais personne ne pour-
rait s’y tromper : les EI.L. ne
sont pas un banal programme
d’aide à la création d’entreprises.
De nouveaux acteurs
de là vie locale
• Local »... Plus oa donne de
poids à ce terme, plus te pro-
gramme EU. révèle les virtua-
lités qu’il contient. SU remonte à
la. période qui a vu naître 1e slo-
gan « vivre au pays » et tes régio-
nalismes refaire surface, ce n’est
pas par hasard. Plus encore que
de répondre à tel ou tel besoin lo-
cal, il s’agit de produire de la vie
locale : de « capter » toute mani-
festation de la volonté de vivre
sur place pour l’aider à se réali-
ser. Dans cette perspective, au-
cun secteur n’est négligeable,
qu’il s’agisse d’activités sportives
ou théâtrales, de musique ou
d'entraide entre agriculteurs.
- Cet aspect « local » des ELL.
se ressent très fortement sur 1e
terrain : s'engager dans une acti-
vité semble un peu partout être
en même temps s’investir dans un
territoire. Deux façons liées de
« prendre sa vie en main » ; une
manière, «««î de donner au pro-
jet, aventure personnelle, sa di-
mension sociale. A voir les
échanges qui s’établissent entre
Beauregard et Bassae, HRI (8),
la direction départementale du
travail, on perçoit que les E.I.L.
ne prennent lenr vraie dimension
Des « palmiers-éprouvettes »
pour les pays arabes
Pour pouvoir exporter arbres et plants dans le Golfe
et en Afrique du Nord, un horticulteur hyérois
a décidé de les produire en laboratoire...
qu’insérés dans un système
d’échanges et de soutiens multi-
formes. On y trouve, en germe,
une nouvelle génération d’acteurs
de la vie locale, avec une éthique
différente de celle des notables
d’hier et d'aujourd’hui. Ce pour-
rait être nn atout précieux pour
la réussite de la régionalisation.
_ Si, du moins, sont rectifiées
en 1983 les erreurs de 1981-
1982. Ce devrait être 1e cas : aux
dernières nouvelles, ne seraient
aidés en 1983 que les projets
d'organismes privés. H devrait y .
avoir entre cinq et sept milte
EI. L. à attribuer, leur montant
tourne autour de 40 000 F. Qn re-
noncerait donc à faire du nombre
pour avoir une approche plus
. qualitative - * plus germina-
tive », dit Alain de Romefort, qui
pense que seront soutenus :
— Les projets sociaux ou
culturels présentés par des asso-
ciations, lorsqu'il y aura une forte
participation des usage rset une
puise en charge au moins par-
tielle dn goût par eux. Des sub-
ventions publiques prendraient
vraisemblablement te relais des
EJ. L, maie les intéressés de-
vraient maintenir leur contribu-
tion financière.
- Les projets mettant en va-
leur des ressources locales ou des
innovations technologiques dans
une perspective d’initiative lo-
cale : petits projets donc, mais
qui pourront être d’un haut ni-
veau technique.
- Les créations de petites
SCOP dans des secteurs « por-
teurs » (mais vraisemblablement
pas les SCOP nées d’un sauve-
tage d’entreprise) .
Il reste à faire un intense tra-
vail de prospection et d'informa-
tion, pour que tons ceux qui ont
envie de « faire quelque chose »
sachent qu’il est temps de s’y
mettre. Ce qui est loin d'être le
cas. R reste aussi peut-être à sti-
muler l’envie de créer. Pourquoi,
par exemple, ne pas préparer des
projets des 1e lycée ? Entre pro-
fesseurs et élèves.- Pourquoi pas
des enquêtes, des stages ? C’est
déjà commencé d’ailleurs : il y a
quelques mots, quatre étudiants,
au sortir de leur école, sont allés
faire un stage pour aider une
SCOP à se monter. C’était dans
le Gard, il s'agissait de valoriser
. te bris de châtaignier. Non seule-
ment ils ont réussi à faire démar-
rer la SCOP. mais deux ont dé-
ridé d’y rester— . ■
MARIE-CLAUDE BETBEDER
(1) Sekm les tenues du. dépliant
• Vous avez une idée... réatïsez-ia -
publié par la Mission Promotion de
l'emploi On peut se le procurer, 9, rue
Geotge&4>itard. 75014 Paris.
(2) Auxiburo, 42-526, rue Baudoin-
IX, Pam-de-Bois. 59650 Vdleneuve-
«TAsq-TéL (20) 05-18-1 6.
(3) Promotecb. 1. rue Graridvüle.
54042 Nancy Cedex. Tfi. (83) 37-
04-75.
^(4)^ Airial, Mairie de Sabres, 40630
(5) Une étude - la seule actuelle-'
ment disponible - panant sur deux
miDe cinq cents emplois créés, indique
que plus de 88 % des organismes aidés
étaient des associa bons. 65 % existant
depuis S ans et dus. Cf. Travail et em-
ploi. revue publiée par le ministère du
travail, n» 12, juin 1982. Voir aussi sur
les E.U.C. Danielle Rocard « Travail-
ler autrement» dans le Monde du
27 juin 19$Q.
(6) Chargée de la gestion et de
ranimation technique des E.I.L.
(7) Le conseil régional du Nord,
par exemple, aide systématiquement
tes titulaires d’E.I.L. dans leurs dé-
penses d'investissement.
(8) Institut rural d'information.
-Garaaka 24200 Sariat la Canéda. Tel.
(53) 59-32-38.
‘ N n’en compte pas moins
■ ■ de trois milte espèces.
j|| I Certaines se sont acclt-
w H matées aux steppes, aux
M I savanes et même aux
H ■ hautes altitudes : 1e ce-
■ W roxylon andicola pros-
père dans les Andes, à
| W^Ê plus de 4 000 mètres.
Qualifié de « prince du
monde végétal » par le botaniste
Linné, le palmier a toujours été
porteur d 4 une note d’exotisme,
d’évasion, de vacances Ce qui
explique sans doute l’engoue-
ment de M: Godillot, cet indus-
triel qui fit fortune dans la chaus-
sure militaire, pour cet «arbre
du désert ». Devenu maire
d’Hyères, il fut à l’origine de la
plantation intensive de palmiers
dans cette ville.
Déjà qoelques jardiniers
d’élite depuis 1860, s’essayent à
la culture des palmiers, notam-
ment le phœnix canariensis, ori-
ginaire des Canaries, qui, prospé-
rant dans le Midi, prendra
bientôt le nom de «palmier de
Hyères ».
La ville devient la capitale eu-
ropéenne du palmier. En cette fin
du dix-neuvième siècle, on estime
à 40 hectares la surface horticole
consacrée à cet arbre. A la veille
de la première guerre mondiale,
vingt-deux « palmiéristes » expé-
dient chaque année un million
deux cent cinquante mille pal-
miers à destination, principale-
ment, des pays européens.
Mais la crise économique et
les grands froids de 1 939 auront
raison de cette culture intensive.
En 1942. on ne compte plus que
deux « palmiéristes ». Au-
jourd’hui, ils 'sont trois. Parmi
eux. Gilles Chastel, directeur du
Gros Pin, fondé en 1 893 par son
arrière-grand-père, Albert Geof-
froy Saint-Hilaire.
Voilà douze ans, la société du
Gros Pin a passé un marché miri-
fique avec 1e gouvernement du
chah d’Iran pour les fêtes de
Persépolïs : un millier de pal-
miers washinglonia de 1,50 mè-
tre à 3 mètres. Ainsi que des di-
zaines 'de milliers de plants
divers.-
Douze jours de voyage
suis encombre
Du coup, Gilles Chastel
■ (trente-deux ans) et son direc-
teur commercial, Daniel Jacque-
tnein (trente-huit ans), se sont
lancés à la conquête des pays
arabes : • Notre postulat était
très simple : les pays du golfe
Persique vivent en pleine muta-
tion. Des voies de communica-
tion. des hôtels, des bâtiments
administratifs ou commerciaux,
des palais, se construisent à une
. cadence effrénée. Pour tous ces
ouvrages, il faut une végétation
d'appoint ou d'ombre Notam-
ment des palmiers. Nous pou-
vons produire un million et demi
de jeunes plants d'ornement cha-
que année... *
Sans autre référence que sa
tradition et son marché de Persé-
polis, cette' entreprise « familiale
et pragmatique ». qui empjoie
quatre-vingt-dix personnes, réus-
sit à se placer favorablement
ftonQ un marché où la Californie,
la Floride, l’Espagne et l’Itaiie
faisaient jusqu’alors autorité. Les
premiers contrats sont signés en
1975 avec l’Arabie Saoudite, le
Koweït, puis tes Emirats du
Golfe, lè Liban, l’Irak. Les pre-
mières expéditions ont lieu en
1976. En 1980, les exportations
représentent 10 % du chiffre
d’alîaires du Gros Pin ; elles at-
teignent 25 % en 1981 et, cette
année, on prévoit qu’elles avoisi-
neront les 30 %.
C’est par milliers que les
plants voyagent. - Le plus fré-
quemment. explique M. Chastel,
nous utilisons des camions frigo-
rifiques. Les plants sont main-
tenus à une température
moyenne de 6 *C. Par suite du
traitement antitranspiration
qu’ils subissent avant le départ,
ils peuvent affronter les dix à
douze jours de voyage sans en-
combre. Au-delà, les risques de
perte sont plus grands et dépas-
sent les 10 % généralement
admis. • Aléas qui peuvent tenir
par exemple au zèle d’un doua-
nier saoudien découvrant dans le
feuillage des plants importés un
escargot qui ne figure pas dans la
nomenclature officielle des • nui-
sibles dont l'accès sur le terri-
toire est autorisé ». D’où l’immo-
bilisation de trois camions durant
plusieurs jours à la frontière.
Les risques sont moindres
quand les plants voyagent en
avion. Le plus gros envoi de ce
type a été réalisé en 1978 : cinq
mille palmiers de 50 à 60 cm de
haut et une vingtaine de palmiers
de grande taille. Mais !e prix des
plants est alors multiplié par
trois. Une coquette facture,
quand on sait qu’un palmier est
facturé au départ -de 40 francs
(pour un arbuste de 40 cm de
haut) à 8 000 francs (pour un ar-
bre de cinquante ans).
Du champion
dévastateur
Les répercussions du choc pé-
trolier de 1 973 ont obligé les pé-
piniéristes à faire pousser leurs
plants en serre. La hausse des
coûts tes a contraints à faire
preuve d’ingéniosité. C’est le
parti qu'a pris te Gros Pin, qui
produit aussi une grande variété
d'arbustes, de fleurs et de plantes
décoratives. Gilles Chastel, ingé-
nieur agricole, décida de tenter
l'expérience in vitro : au lende-
main de la seconde guerre mon-
diale. des chercheurs ont guéri de
nombreuses maladies (touchant
le fraisier. la canne à sucre. l’œil-
let ou la pomme de terre.) en re-
produisant les végétaux en labo-
ratoire.
En 1979, il crée une première
chambre de culture, de 1 0 mètres
carrés : sous cent vingt tubes de
néon, allumés seize heures par
jour, des étagères à claire-voie
sur lesquelles sont classés éprou-
vettes et bocaux étiquetés et nu-
mérotés. Plus de bouturage ni de
semis. On prélève des cellules
dans 1e méristème (le cœur)
d’une plante ; on tes met en
culture sur un milieu gélatineux
comportant tous les éléments né-
cessaires à la croissance. Bientôt
apparaissent des parties vertes,
puis des bourgeons, enfin des
feuilles et des racines. La plante
nouvelle est née.
Le passage de l’éprouvette à la
serre reste délicaL Mais des ré-
sultats tangibles ont déjà été ob-
tenus. Au cours de l'hiver 1979,
1e laboratoire produisait cent
soixante dix mille jeunes plants
de gerberas (fleur à couper qui
ressemble à une marguerite mul-
ticolore). • Pour une quantité
identique, il nous aurait fallu, si
nous avions choisi une reproduc-
tion par bouture. 1 000 mètres
carrés de serre, dit Gilles Chas-
te!. Il n'y a pas de comparaison
entre le chauffage d'un labora-
toire de 20 mètres cubes à 24 °C
et celui d’une serre de 7500 mè-
tres cubes à 18 *C. » En outre, 1e
système permet une rotation des
pians plus rapide... une véritable
production horticole industrielle.
» Et à partir d’une seule plante,
on obtient au moins dix fois plus
de jeunes plants que par la mé-
thode des boutures. »
Après l'ouverture en 1981
d’une seconde chambre de
culture, la production in vitro de
gerberas, fougères ou strepto-
carpus (plante d’appartement à
clochettes bleues) se chiffre au-
jourd'hui par centaines de mil-
liers d’unités.
Aujourd’hui cinq mille plants
en moyenne sont exportés chaque
année vers le Proche-Orient.
Mais Gilles Chastel espère at-
teindre à nouveau les pointes de
19SÛ (vïngl mille) et 1979
(trente mille). D’autant qu'aux
marchés des pays arabes s'ajoute
celui du Maghreb.
Pour d'autres raisons et d'au-
tres plants : sur les quatre-
vingt-dix millions de palmicrs-
daftiers dénombrés dans le
monde, quatre-vingts millions se
trouvent au Proche-Orient et au
Maghreb. Or les pays d'Afrique
du Nord sont atteints par le
■ bayoud ». Cette mycose du pal-
mier, dont les premiers effets fu-
rent constatés il y a une cinquan-
taine d'années au Maroc, détruit
inéluctablement certaines va-
riétés. Au Maroc, comme en Tu-
nisie et en Algérie, certaines pal-
meraies ont été détruites à plus
de 50 % par le «bayoud». La
plupart du temps, ce sont les no-
mades eux-mêmes qui propagent
ce champignon dévastateur en re-
piquant des repousses ou en
transportant de la terre se trou-
vant au pied des troncs.
* Là encore, la méthode in vi-
tro peut être exceptionnellement
intéressante estime Gilles
Chastel. Les plants sains ne suffi-
sant plus à régénérer les planta-
tions, il faudrait une production
intensive pour reconstituer les
zones atteintes par le « bayoud » .
Depuis trois ans déjà, des tra-
vaux sont menés au Gros Pin en
collaboration avec 1e Père Beau-
chène, chercheur au C.N.R.S.
(à Angers). La méthode est
identique à celle utilisée pour la
reproduction des gerberas. Mais
le passage du « palmier-
éprouvette* de son bocal à la
serre ne se fait pas sans mal. Le
pourcentage d'échecs reste en-
core élevé : SOS en moyenne.
Cela n’entame pas l’optimisme
de Gilles Chastel : • Avec la mé-
thode habituelle, il faut cin-
quante ans pour produire un
million de palmiers. Par la
technique in vitro il ne faudrait
pas plus de cinq ans ! »
De quoi ramener le palmier au
prix de la fougère... Pour le mo-
ment, Gilles Chastel travaille en-
core sur sept unités de produc-
tion « traditionnelles » :
35 hectares en tout sur lesquels
prospèrent près de 2 millions de
palmiers de 50 centimètres à
3 mètres de haut. Ce marché
n'en est peut-être qu’à ses pré-
mices.
Vénéré par les nomades qui le
moment laghla (le précieux) le
palmier est * arbre de vie » qui
apporte en chaque oasis : nourri-
ture, culture, bois de construc-
tion, etc. Mais depuis plusieurs
décennies, chercheurs et agro-
nomes s’intéressent au dévelop-
pement d’oasis • modernes ». A
l’image de celles du Maroc ou
d’Irak, celles du Nouveau-
Mexique ou de Californie ont ap-
porté des preuves concrètes de
leur rentabilité. Vivant ■ les
pieds dans l'eau et la tête au so-
leil ». le palmier créé de vérita-
bles réserves hydrauliques. Des
puits se multiplient et l'effet de
serre naturel dû à la couverture
de palmes permet d’obtenir des
rendements agricoles et horti-
coles élevés : fruits, agrumes, lé-
gumes, vigne, mais aussi coton de
haute qualité.
A l’instar des États-Unis.
nj.R.S.S. favorise 1a multiplica-
tion et le développement de ces
oasis. Lors de la construction de
grands barrages, notamment
dans les plaines d'Azerbaïdjan,
elles ont permis des cultures co-
tonnières très modernes, de haut
rendement et de haute qualité.
Alors... après les palais de Ryad
et les oasis maghrébines, 'les
« palmiers-éprouvettes » hyérois
pourront-ils aider à reconquérir
d'autres - déserts agricoles » —
européens ou français ? Gilles
Chastel ne se prononce pas. Mais
i! assure : - Celte technique sera
au poil ü dans quelques années.
Elle apportera une t cri table ré-
volution dans t'horiicuisurc... ne
serait-ce que sur le pian Je l'es-
pace et de l'énergie. - m
JOSÉ LENZ1NI.
LÉMONDE DIMANCHE . - 10 octobre 1 982
ÉLECTRONIQUE
Mettez une « puce »
dans votre moteur...
Les microprocesseurs permettront
bientôt de régler automatiquement
le freinage ou la température,
de déceler les pannes
et même de dialoguer « de vive voix » avec son automobile.
r*
## ■ ■ ÉLECTRONIQUE va
v I transformer l'automo-
■ hile cf constituer un
I argument de choix es-
| i sentie! pour le consom-
I j mateur. Ses princi-
pales applications
■ seront : les économies
d’énergie, l’automati-
sation de certaines
fonctions, l’amélioration de la
fiabilité et de la sécurité, la sim-
plification de la maintenance, la
recherche d’une meilleure com-
munication entre l’homme et son
véhicule, et entre ce véhicule et
l'environnement. - Ainsi s’ex-
prime Jean Lagasse, directeur
des affaires scientifiques et tech-
niques à la régie Renault Après
les calculettes, les jeux vidéo, les
jouets électroniques, l'électromé-
nager. la téléphonie et tout le sec-
teur de l'instrumentation, voilà
l’automobile saisie par la fièvre
du microprocesseur.
Premier axe de recherches, la
régulation électronique du
groupe propulseur. Il s'agit de
définir des capteurs propres à
mesurer des pressions, des cou-
ples, des vitesses, des positions,
des températures ; en quelque
sorte développer des instruments
pour « ausculter » le moteur et
augmenter son rendement.
L'électronique permet de mettre
au point des doseurs du mélange
air-cssence. des régulateurs de la
température du moteur, des sys-
tèmes anti-cliquetis qui règlent
automatiquement l'avance de
l'allumage. Une nouvelle chaîne
de communication va se mettre
en place dans le véhicule : saisie
d’information par les capteurs,
transmission à l'intérieur du véhi-
cule, traitement pour obtenir des
valeurs de commande, envoi d’or-
dres à des mécanismes actïon-
ncurs. Des logiciels spécifiques
assureront le traitement en temps
réel de toutes les données.
L'électronique doit permettre
au conducteur et aux passagers
de mieux savoir ce qui se passe
sous le capot afin de réagir rapi-
dement. Des capteurs donnent
déjà des indications sur l'étal de
certains organes (usure des pla-
quettes de frein, baisse de la
charge d’une batterie, eLc.) ; ils
seront améliorés et reliés à des ta-
bleaux de bord où l'affichage
classique sera peu à peu rem-
placé par des écrans à diodes
électroluminescentes ou à cris-
taux liquides. Dans certains cas,
c'est une voix synthétique qui
diffusera l'information. On peut
imaginer, par exemple, que lors-
que le filtre à air du moteur sera
encrassé, celle voix avertira le
conducteur en ces termes > Fil-
tre à air encrassé, consommation
augmente. •• L’alerte peut porter
sur une augmentation excessive
de la température du moteur ou
une baisse inquiétante du niveau
du carburant. Les chercheurs qui
étudicnL ces applications de la
synthèse de la parole veulent évi-
ter que le conducteur ait à quit-
ter la roule des yeux pour regar-
der des cadrans.
Le groupe P. S. A. présentera
au prochain Salon de l'automo-
bile un véhicule équipé d'un sys-
tème de synthèse de la parole. En
cas d'anomalies de fonctionne-
ment de la voiture, une voix hu-
maine reconstituée avertira le
conducteur. Cette voix est com-
mandée par des capteurs disposés
sur les. principaux organes méca-
niques. Les messages concernent
lu montée en température du cir-
cuit de refroidissement (- stop,
température d’eau anormale -I.
lu baisse du niveau d'huile
f- stop, pression d’huile anor-
male -j. d'usure des plaquettes
de frein, la baisse de charge de la
batterie, etc. D'autres messages
apportent une aide à la conduite :
portière mal fermée, oubli du
Frein parking au démarrage, cein-
ture de sécurité non attachée,
baisse du niveau de carbu-
rant, etc.
Ces messages sont retransmis
par l'autoradio du véhicule ou,
s’il n’en possède pas, par un haut-
parleur indépendant. Trois ni-
veaux sonores sont prévus en
fonction du régime du moteur.
Le procédé utilisé consiste à met-
tre en mémoire des parties de
voix humaines qu'un microcalcu-
lateur vient extraire et recompo-
ser en fonction des informations
envoyées par les différents cap-
teurs. Le véhicule équipé, une
505 Peugeot turbo injection, est
le premier de ce genre en France.
U sera commercialisé au début
de l'année prochaine.
L’augmentation du nombre
d’informations qui arrivent sur le
tableau de bord posera des. pro-
blèmes de câblage et. de mon-
tage, tant le réseau qui aboutit
aux divers cadrans est complexe.
Dans les futurs véhicules, c’est
une centaine de mètres de fils
qu'il faudra ainsi raccorder. Les
chercheurs ont trouvé des solu-
tions à ce problème : soit utiliser
la technique du • multiplexage -
qui permet d'envoyer plusieurs
messages simultanément sur le
même fil (technique utilisée en
téléphonie), soit remplacer les
fils de cuivre actuels par des ré-
seaux de fibres optiques. Ces fi-
bres ont une capacité de trans-
mission très supérieure au cuivre
et offrent l’avantage d’être insen-
sibles aux parasites électriques
car elles ne véhiculent que de la
lumière.
Revivre
la situation
l'avance, ou de commander auto-
matiquement le dégivrage de la
lunette arrière grâce à un capteur
d’humidité. Les systèmes d’infor-
mations sur le trafic ou l'état des
routes, qui existent déjà chez nos
voisins (I), pourraient être
élargis à une foule de renseigne-
ments pratiques : présence de
concessionnaires dans le secteur
traversé, possibilités de restaura-
tion. de logement et de distrac-
tion. il suffit pour cela d'un sys- .
lème d'émetteurs et de
récepteurs appropriés.
Le domaine de la sécurité est
particulièrement concerné par le |
développement de l’électronique
embarquée. Deux exemples, le
freinage et l’éclairage. Microcal-
culateur et logiciels peuvent, en
cas de panne ou de disfonctionne- .
ment d'un organe du véhicule, as-
surer des solutions de secours
sans que le chauffeur ait à inter-
venir. Des ingénieurs ont ainsi
mis au point un dispositif anti-
blocage des roues en cas de frei-
nage brutal. Un calculateur élec-
tronique reçoit des informations
d'un capteur qui surveille la vi-
tesse de rotation des roues.
Lorsqu’une de ces roues se blo-
que le calculateur envoie des im-
pulsions qui libèrent le frein pen-
dant quelques millisecondes. Si
le conducteur pris de panique à
la vue d*un obstacle enfonce de
toutes ses forces la pédale du
frein, cette très brève interrup-
tion de la pression sur les disques
suffit pour débloquer la roue. Le
véhicule conserve sa trajectoire
alors qu'il serait dangereusement
déséquilibré si la roue restait blo-
quée.
Pour l'éclairage, certains labo-
ratoires ont mis au point des sys-
*VI
ternes basés sur des cellules
photo-électriques qui allument
automatiquement les lanternes
lorsque la lumière ' extérieure
baisse ou qui commandent le pas-
sage des feux de route aux feux
de croisement et réciproquement
si un véhicule arrive en sens in-
verse ou non. Un autre système,
le - correcteur d'assiette électro-
nique «permet, grâce à un cap-
teur situé sur les bras de suspen-
sion, de modifier l'inclinaison dés
projecteurs en fonction du char-
gement du véhicule. Cesi une
version moderne , de f astucieuse
tige dé réglage qui avait fait son
apparition sur les*2 CV Ci-
troën (2).
freinage on la conduite (d'auiam
plus qu'il n'est pas évident que
te conducteurs acceptent de s’en
remettre à un automatisme).. .
Parler à sa voiture
Un marché d’avenir
L'électronique devrait faciliter
la maintenance des véhicules par
les mécaniciens grâce à des sys-
tèmes de diagnostic et de
contrôle automatiques. Déjà, en
raccordant une » prise diagnos-
tic • installée sur le véhicule à
des bancs d'essais, on peut obte-
nir des informations utiles sur le
niveau d'usure des pièces ou des
défaillances mécaniques et élec-
triques. Ainsi, sur des boîtes de
vitesses automatiques à com-
mande électronique de certains
modèles de la Régie, en auscul-
tant la mémoire du microproces-
seur, on peut déceler une éven-
tuelle défaillance d'un des
capteurs qui commandent le pas-
sage des vitesses. Fini l’écoute du
jeu dans les pignons î
Cette possibilité de mettre des
informations en mémoire permet-
tra de régler le problème des
pannes qui se produisent unique-
ment à chaud (lorsque le véhi-
cule roule) et non à froid (quand
son propriétaire va voir le gara-
giste). Le réparateur pourra « ns-
vivre • la situation de panne alors
qu'il a plutôt tendance actuelle-
ment à rassurer le client en lui in-
diquant que son véhicule
- tourne comme une montre •
ou, pire, à changer des pièces qui
fonctionnent parfaitement
L 'évolution technologique en-
traînera une amélioration du
confort du conducteur et des pas-
sagers. Certains dispositifs per-
mettront de maintenir dans l’ha-
bitacle une température
constante, programmée à
Comment réagira le consom-
mateur lorsqu'il soulèvera le ca-
pot de son véhicule et trouvera
des ensembles de boîtiers ren-
fermant des composants élec-
troniques, noyés dans de la ré-
sine pour des raisons de
fiabilité, boîtiers irréparables
qu'Ü faudra changer lorsqu'ils
tomberont en panne ? Qu'en
pensent les réparateurs qui.
dans leur grande majorité, ne
sont pas formés à l'électroni-
que ? Il faudra pourtant s'y ha-
bituer. Aujourd'hui, l'automobile
ne représente qu'une faible part
du marché total de l'industrie
électronique : 6 % aux États-
Unis pour un marché global de
6 milliards de dollars. 4 % au
Japon pour un marché de 3 mil-
liards et demi de dollars.
Mais les experts prévoient
une percée rapide de cette élec-
tronique « embarquée » ■
D'après eux, la croissance
annuelle moyenne du marché
français jusqu'en 1985 devrait
être de 53 % pour les dispositifs
de contrôle du moteur et de la
' transmission, de 23 % pour la
production et la distribution de
l'énergie dans le véhicule et le
Câblage, de 46 % pour (a métro-
logie (mesures diverses) et de
24 % pour les dispositifs amé-
liorant l'environnement et le
confort. D'ici 1985. 85 % des
systèmes d'allumage et 45 %
des systèmes de carburation de-
vraient être électroniques (1 1.
La régie Renault ne s'y est
pas trompée et s'est engagée
sur ce créneau prometteur en
s' associant avec le groupe amé-
ricain Bendix, pour créer, à Tou-
louse, une filiale commune. Re-
nîx (51 % Renault et 49 %
Bendix). Son chiffre d'affaires
devrait passer de 207 millions
de francs en 1982 à 700 mil-
lions en 1985. Renix produit,
pour Renault et pour d’autres
constructeurs, des allumages
électroniques (660 000 unités
vendues en 4982), des boîtiers
de commande électronique dé
boîte de vitesses (60 000
unités, dont une grande partie
destinée à la version -américaine,
de la R9, ta Renault Alliance) et
des systèmes anticliquetis.
Un autre dispositif électron!-,
que, le Normalur, est destiné à.
maintenir le véhiculé à une vi-
tesse constante programmée
par le 1 constructeur: D'après Ri-
chard Tillié, P.-D. G. de Renix,
ce produit marche très bien aux
États-Unis, mais moins bien en
France, car nous ne . sommes
pas assez disciplinés, pour
conserver la même vitesse pen-
dant des kilomètres '((nême sur
autoroute), malgré les écono---
mie!» de carburant- que cela en-
traîne.
Seule ombre à ce tableau :
les composants, qui représen-
tent plus de la moitié du prix de
ces produits, ne .sont pas fabri-
qués en France mais importés _
des États-Unis, ce qui augmente ‘
d'autant la part de matériel
étranger entrant dans la réalisa-
tion d'un véhicule « français ».■ '
Uns part déjà très importante et.
qui inquiète nos équipementiers.
A cette objection, Renix ré-
pond s Si nous trouvons ici les
mêmes composants au même
prix , nous achèterons fran-
çais. » Les mesurés annoncées
récemment' pour relancer la fi-
lière électronique (2)
permettront-elles de modifter.
cet état de fait ?
Il y a encore plus élonnànt.
Avez-vous déjà essayé de parlera
votre Voiture ? Peut-être quand
elle était en panne et que . vous
pestiez - contre la mécanique.
Mais la plupart du temps vous
n’y songez pas. Cela pourrait
changer. La régie Renault vient
de présenter un véhicule' expéri-
mental qui obéit à la voix de son
propriétaire. -Exemples de com-
mandes : * ouverture portes *. *
• montée vitre droite ». « essuie-
glaces ». « dégivrage •». * feux de
route ». etc. Lé dispositif électro-
nique à microprocesseur est ca-
pable de reconnaître vingt-deux
« formes » acoustiques corres-
pondant à autant dé commandes,
au total une centaine de mots dif-
férents. Le système est program-
mable. Chaque conducteur doit
enregistrer une première fois scs
ordres pour que l’appareil puisse
ensuite les reconnaître. Il dispose
pour cela d'un micro-casqué qui.
lui laisse lé» mains libres pour va-
lider {'enregistrement en piano-
tant sur un boîtier de commande
ressemblant à une calculette. Se-
lon les ingénieurs de la Régie, la
commande a été reconnue dans
96 % des essais,' non reconnue
dans 3 % des cas et confondue
dans 1 La proportion d’échecs
est faible, maïs elle empêche
d'utiliser, ce système pour des
commandes vitales comme, le'
Qadesx Pintéréc decettt inno-
vation ? D’après ses promoteurs,
elle peux apporter une aide pré-;
creuse à certains handicapés phy-;
sîques. Ainsi en République fédé-
rale d’Allemagne le groupe-
pharmaceutique qui avait aûçsur
le marché la . Thalidomide fi-;
nance des études de ce type. Re-
nault, de son côté, estime qüfc le;
marché potentiel national es£ de;
10 000 à 15 000 véhiculée N^ais
les constructeurs d’automobiles
ne sont pas uniquement des phî-
lanihropes. Leurs études né ren-,
drpnt pas seulement service aux/
conducteurs. Elles auront des!
prolongements dans deux $ec-:
teurs .très; -prometteurs :.-Ta bu- ;
reautique (commande vocale de :
machines de traitement <de ~
textes) et i’auKmretisatiott de là:
production industrielle (cdm-*
mande de machines outils et dei
robots}-. Comme quoi, sam nous!
en douter, nous. sommes. parfois ,
les cobayes involontaires des mu-
tations technologiques... •
RICHARD CLAVAUD.
CI} Ea République fédérale <TAIlo '
magne les. amamabiKstes peuvent rtcc->
v«r snr un récepteur radio .FM .djp»-;
santd'nn canal particulier des '
messages diffusés peu les services ofTi-
cïeû chargés dî: fa Banretmacc du /*■_>
seau rentier « des informations 'snr fa '
météo. -, ..!
. (2} Pour où description prëcfef de;
certains systèmes; ' voir -riftnaMrion'.
électitmHp» » dans Seifncë « Kl g, tocs '
série : «l'Ante I982-!99p -/ B* )39.|
juin 1962. * m : ■
(I) Chiffres cités d ans Les.
Marchés européens de l'êlectroni-
que 1980-1 98S. Étude BIPE (Bu-
reau d’information .et de prévision
économiques) - Eurotronique.
BIPE : 122, avenue Charlcs-
de-G nulle. 92322 Neuilly, Cél. :
747-11-06.
1.2) Le Monde des 30 ‘juillet et
31 août 1982.
Désbouqumsparmffiersl
LES CLASSER, LES RANGEA 7
.rayonnages; étagères :
A VOS MESURES •!.
. Equipez tout un mor
pour un budget -
INCROYABLEMENT MODESTE
Edité pwTaS.AJl.Li* Monde
Gérant • i
André UttNNM, Aww da Ji'putobcatwA •
. A/taens directeurs.- . !
^ r'I|èBql»w fi«w«ert9sr»82} < ^
s ^RMlfR0Y ^
C-j. . Impriment ? Jgtm
do ' « Monde • -1 a tllM
S,r. des Irafiess.
1 PAA2S4& - '
« le Monde., du 29-3-1978
T6L : 546-57-46 (Mètre Alfas). .
Repndactioir interdit? * ioaxmprles^
sauf accord m avec PadmûtisirnJioit . . .i
Crirntm'iTiop paritaire -des jparntux ;
• ci pnbHrâûom. .tf* 37 437.
&SN : 0395 - 2037 . i
lOoctobre 1982 -
LE MGNDE DIMANCHE
• -1 d-
^sa
J58W- * ■*'
CRIBLE
PAR ANNIE BATLLE
\ A SUIVRE
Musée au féminin
.. Les 3 000 mVd'yn ancien
entrepôt de Bonn ont £té
transformés en musée t pour
te protection et la diffusion de J :
' /'a/ï sous ses formes lèspkts
-modernes . et- féminines » .
' Quatorze organisations, de. ' .
femmes ÿ ont réuni leurs
efforts. La majeure partie, de ~
r espace .est dévolue . è des
- sculptures, des maquettes
,if architecture, des peintures, '
des tissus!! S y a aussi -une
boutique/de santé, tai maga- -•
zine, une agence et uhè orga-
nisation d'entraide; des cours
d’histoire de l'art. U y a peu de :
■visiteurs mfiles : -a Les- _
hommes semblent . effrayés.
Ceux qui franchissent le seuü
se sentent pourtant tout è fait
bien.» ensuite ». St M* Pit^
. zen, urne des fondatrices du -
Frauenrnuseum. (International
i Herald Tribune. 181, avenue
Charles-da-GauUe, 92200
‘Neurfl^sur-Stàne téi. : 747-
12-65). . • ' "
Environnement et santé
Le -nombre de . maladies
graves ep Norvège varie selon
les . conditions géographiques
et cfimatiquas, ainsi que là
nature du soi. C'est ce
qu'affirment des r ap p o rt s du
Centre d'études géologiques
de Norvège (N.G.Ü.K Une des
corrélation* prouvées jusqu'ici
con c ern e la sclérose èh :pte-
ques : la matatfa est plus fri- >.■'
quente dans les régions où le -
sot renferme beaucoup de cui-
vre ; e^ ver» également avec
■ t'eititude. H y a une cohéiatibn : •
' entré la fréquence de cancers
du poumon et la présence
d’un iâëment très rare, le lan-
thane. (Norinfotm, B .P. Sen-
trum, Oslo 1, Norvège xéL :
-*vW2) 11-46-85).
; ; ’ ’ ‘ j
v: boîte a outils
Economie nfannele
1. Suède : économie biao-
: che
- Dans un petit fiwe qui fait
le point de ses travaux en
' cours (The future Works}, le
[secrétariat suédois d* études
prospectives rend compte dé
son pro g r a mm e « Fdréêmông
'■and PoBticat Planning for the
Future». (prévision et . pro-
gramme politique pour te
futur) et proposa un autre
. modèle pour la Suède. Celui-ci
repose sur la vkafisaôon de
Véconomie informelle Icefta
qui échappe au système éco-
nomique dominant). Contrai-
rement i la plupart des prévi-
sions, . les prix des services ..
augmentent et . ceux des tâans
diminuant. Du coup, te* Ser-
vices sont négligés par le sec-
teur pnvéet ne sont pris an
• charge que par le secteur
- public qui s'asphyxie et se
naine.
ment de l'organisation et des
horaires du - secteur e for-
■ mel », et dé la réglementation
en général. Futures, Oakfietd
House, Percymount Road.
Haywards Heath RH 163 DH,
U.K., tél. : (0303) 57421).
« A l'époque des lasers et
; des sondes spatiales, le mue-
c/e s'affaisse (...) Au cours de
T ère j technologique foison-
nante qui est la nôtre, une
grande partie de la population
sé trouve, contrainte de s’éhb ’
. prier de Bon Heu rie travail prb .
rrôtif à cause de technologies
. -peu appropriées ». David- Gor-
. don Wilson, dans l'Énergie du
pédalier, sa penche sur ('utili-
sation de la puissance muscu-
. taire, à travers l'hfstoêa, pour
des mécanismes divers :
manivelles, tourelles,
machines i pédales. Il réper-
torie les utilisations insoup-
çonnées de celles-d : moyen
de transport en Asie (tricy-
- des), outH de travail dans les
pays en voie de développe-
- ment (pompes hydrauliques,
treuils, égreneuses à maïs...) Il
présente le cycle -à énergie,
capable' de faire fonctionner
des ustensiles de cuisine, des
outils agricoles et de générer
de l' électricité (on peut mon-
. ter sot-même un tel appareil).
Enfin, il suggère d'autres
applications du pédalier qu’il s
‘ expérimentées z tronçon-
neuse, pressoir i cidre et
même machine, à laver, etc.
(Éditions de la Lanterne.
B.P.1379, 25006 Besançon
Cedex).
Les f post- m at éri a fe tes »
fsce à la crise
C'est le titre d’une étude
de Ronald Inglahart (u ni vers i té
de Michigan) dont rend
compte le numéro de septem-
bre de la - revue Funiribles.
L'auteur découvre un gfiska-
menz-des valeurs c matéria- .
listes» (axéessur.fai subsis-
tance et la sécurité vers des
valeurs t post- mat é riifi stes »
(aspirations è f épanouisse-
ment personnel, et a lé qualité
de la vie). Les jeunes sont plus
attachés aux va l eur s- s post-
mat finalistes » ' que leurs
’ ‘aidés. ' Mais c'est moins un
problème d'âge que de gêné- *
ration : «fié qui n’a pas connu
ta pénurie arrive è des postes-
dés.
la . crise et les nouvelles
pénuries risquent de bloquer
' la montée de ces valeurs
«- post-matérialistes » chez
ceux qui ont déjà grandi dans
ce çfimat, mais pas chez les
autres. Car, et c'est un des
- intérêts de l'étude de le mon-
trer. üysun décalage entre la
modification de r environne-
ment socio-économique et le
changement des valeurs : les
valeurs essentielles d'un indi-
vidu reflètent les conditions
qui ont marqué son enfance et
son adolescence. {Furvribtes,
55, rue de Varenne,
75007 Paris, tel. : 222-
63-10).
■ Le « troisième ». secteur -
activités ne correspondant
pas à un salaire mais parta-
’• géés, échangées dans te
' domaine domestique, celui de
. Tenir akta_5odale, des (oisirv
de la recherche de l’aurtosufft-
. sance - devrait être légalisé
et soutenu, afm de constituer
un élément équilibrant pour
l'ensemble de l'économie.
Une vraie rupture par rapport
au modèle suédois cl assique
(welfare mata). (The Future
Works. Secrétari a t for Future -
Studies. Wennar, Green Cart-
ier Sveavagen -166. P.O. -
Box 6710. S 11385 Stock-
holm. Swaden.)
2. Allemagne : résoudre la
. . crise.
Rolf G. Heinz «c Thomas
. Oik. des universités de Pader-
bom et crOldsoburg, étudient,
eux, dans Futures (vol. T4;
• ,in° 3. 12 p.), le* facteurs et les
.‘.conditions Qui influencent
- l'expansion du secteur écono-
mique « «formel » : démysti-
. frcaoon de la valeur travail, de
la croissance à tout prix, chô-
mage croissant, prére-
traités. etc. Le dé v el opp em e nt
de ce tiers secteur repose an
i tout cas sur un assouphsae-
RENCONTRES
DD FUTUR
Les deux mondes
Les 2. 3, 4 et 5 décembre
1982 auront fieu tes Rencon-
tres d’Albi. sur le thème
c Technologie du futur /futur
de la culture ». Deux ques-
tions majeures seront étu-
diées : l'évolution- des
échanges entre' l’art expéri-
mental, les nouveaux modes
de création et d'expression et
le progrès scientifique et tech-
nique ; le .rôle possible de fa
culture, et de fart comme
médiation entra ta technologie
de la fin du XX* siècle et ta
société « post-industrielle ».
interviendront des scientifi-
ques et technologues, des
artistes, des sociologues et
. des théoriciens de ta culture et
delà scienoe. et des représen-
tants du monde politique.
(Association Diffusion des arts
plastiques.' 17. me de la Mai-
rie, 8T 500 Lavaur. téi. :
163158-1&-17.) :• :
l’Algérie regarde « Dallas »
(Suite de la première page.}
La séduction exercée par cette
saga familiale est peut-être
d’autant plus forte que le mode
de vie traditionnel tôt menacé;
exode rural massif, crise du loge-
ment, chômage des jeunes. On se
protège en renforçant son appar-
tenance à la communauté fami-
liale — et religieuse. Ce n'est pas
un hasard si l'on enregistre une
chute du nombre de consulta-
tions et d'internements psychia-
triques durant la période du
ramadan, qui coïncide avec un
resserrement des liens familiaux.
« Enrichissez- vous ! »
. Le véritable exotisme de
«Dallas»., c’est le ballet inces-
■ sant du fric, ces millions de dol-
lars brassés au téléphone, ces
chèques fabuleux, ces réunions
_au sommet dans le building tout
plexiglas du clan Ewing où l'on
ne parle ni de plans quinquen-
naux ni d'objectifs socialistes,
mais de la seule question vrai-
ment sérieuse en ce bas monde :
comment gagner le maximum
d'argent dans le minimum de
temps. On peut même couper le
son, on lira tout aussi clairement
dans les reflets de la piscine, les
chromes des bagnoles et les yeux
des belles secrétaires de J. R. ce
slogan simple et convaincant :
« Enrichissez-vous ! »
La force des images, conçues à
l'origine pour le public occiden-
tal, se trouve multipliée en Algé-
rie par la barrière linguistique, la
version diffusée étant doublée en
français, ce qui limite forcément
la compréhension des dialogues
par une bonne partie de la popu-
lation. « Avec les femmes que je
comtois, on parle surtout de
Paméla et de Sue Elles, com-
ment elles sont habillées, leur
coiffure et tout ça. explique une
jeune femme qui habite avec la
famille de son mari, technicien
spécialisé, dans la banlieue
d’Alger. On aime bien aussi
regarder comment ils vivent. leur
maison. •
Parce qu’ils ne souffrent pas
de la crise du logement, les
Ewing ! Dans leur modeste ranch
de Southfork les mâles peuvent
mettre les pieds sur la table, et
les femmes aller bouder dans leur
boudoir de cinquante mètres
carrés sans gêner vraiment les
autres. Ça doit faire plaisir à voir
dans un pays où un logement sur
deux n'a ni égout ni eau cou-
rante, et où le taux d'occupation
moyen est de huit habitants par
pièce. Mais le modèle Southfork
fait aussi des ravages chez ceux
qui en ont les moyens, avec des
bonheurs divers dans les concep-
tions architecturales : du néo-
château-fort en parpaings sur
quatre étages à la luxueuse rési-
dence climatisée avec piscine.
« Tiens, lui, demandc-lui où il
habite ■: on se croirait à
Dallas ! », m’annonce un ami en
me présentant l'un de ces heu-
reux élus. Profession : héritier.
■Uniforme : tennis de cuir, jean,
polo et Ray-Bans. Il annonce froi-
dement la couleur. - On est
partis pour ainsi dire de rien,
mais mes parents ont le mono-
pole de la fabrication des em e-
loppes sur tout le territoire.
Alors on est devenus riches et on
■ s’est fait construire une maison
de cinq étages sur 650 m : au sol,
deux cents chambres, avec jar-
dins et route privée. La plus
grande partie est louée à une
société canadienne. »
Car Q existe des milliardaires
en Algérie, notamment grâce à
de prospères entreprises privées,
qui ont le vent en poupe depuis
que l’on critique les options
industrielles prises au début des
années 70, et l'on s'efforce de
satisfaire les aspirations de la
population au mieux-être. Des
feuilletons comme • Dallas » -
El Moudjahid ne se prive pas de
dénoncer « la programmation de
tels opiums quelle que soit leur
origine - (7) - sont la meilleure
des propagandes en faveur de la
consommation à l'occidentale,
d’un idéal de jouissance immé-
diate dom il n’est pas du tout cer-
tain que le pays ait à long terme
les moyens.
Pour- saisir à quel point
« Dallas » est devenu une réfc
rence culturelle, il suffit d'obscr-
’ ver 1” ascension mythologique de
Paméla Ewing (née Bames). Les
producteurs n'en espéraient sûre-
ment pas tant : ils avaient pro-
pulsé sur le marché une jolie pou-
pée nantie de tous les signes
obligatoires de la féminité à
l’américaine ; et la voilà promue
en Algérie Grand Fantasme
Sexuel et même objet utilitaire
dans la conversation, ce qui
n'était certainement pas prévu
dans son contrat. « Paméla.
Paméla ». chantonnent les ado-
lescents lorsqu'une belle fille
passe dans leur champ visuel.
* Paméla ! ». lancent les specta-
teurs d’un match de football à
l'adresse d'un joueur jugé trop
peu offensif, trop * efféminé »
sur le terrain.
Paméla (syndrome de)
Paméla est. en effet, l'épouse
moderne brevetée : sexy mais
Adèle, émancipée mais pas trop,
pleine de sollicitude pour sa
belle-mère, clic rêve d'avoir des
enfants mais (un coup du destin)
ne peut prendre le risque d'une
maternité, ce qui lui permet de
garder la ligne. Bref, Paméla
c'est la jouissance légitimée par
tous et pour tous. Ou presque
tous. L'irruption de la famille
Ewing dans l'Algérie socialiste et
musulmane n'a pas manqué de
titiller à la fois les valeurs du
socialisme et celles de l'islam,
surtout lorsqu'elles se conjuguent
sur le mode du puritanisme.
Certes, les épisodes sont au
préalable soigneusement « fil-
trés ». Les journalistes de la
R. - T.A. évoquent en souriant le
vieux fonctionnaire longtemps
chargé de veiller à la moralité
des émissions. Le «coupeur de
bises», dont les principes sont
toujours en vigueur, éliminait
impitoyablement toute nudité ou
suggestion de l'acte sexuel, mais
tolérait les baisers... d'un couple ,
marié, ou à l'extrême rigueur '
fiancé. '
Le nom du père
Mais « Dallas - doit être un
véritable casse-tête pour les cen-
seurs, tant le feuilleton offre de
situations inconvenantes et
aborde sans pudeur des sujets
tabous. Ainsi du problème des
naissances illégitimes et de la
filiation, l'appartenance au clan
Ewing - et les droit à l'héritage
qui en découlent - étant l'un des
ressorts d'une intrigue aussi com-
plexe que filandreuse. « Dans ce
pays, il est socialement impossi-
ble de ne pas porter le nom de
son père, explique le docteur
Mahfoud Boucebci. psychiatre et
chef de clinique (8), or l’islam
interdit l’adoption pour éviter
l’inceste, alors que, par ailleurs,
le mariage entre cousins est
recommandé, et que le taux
d’union en consanguinité est de
34 % en zone rurale et de 29 (c en
zone urbaine — contre I ^ en
Europe ! Le projet de loi sur
l’adoption étant bloqué depuis
1963, comme le fameux code de-
là famille, -la situation devient
dramatique, car nous enregis-
trons de six à huit mille mater-
nités illégitimes par an. Les
enfants recueillis sont souvent
traumatisés lorsqu’ils appren-
nent, en entrant à douze ans dans
le cycle d’enseignement moyen,
qu’ils ne portent pas le nom de la
famille qui les a élevés. J’ai
même connu un cas de suicide. •
Un épisode qui a particulière-
ment choqué les Algériens est
celui où se révèle la véritable
filiation de Ray ( le brave régis-
seur du ranch Ewing), rejeton
dont le parer familias avait soi-
gneusement dissimulé l'existence
à sa tendre épouse. Horreur et
consternation dans les chau-
mières d'outre-Méditerranéc
lorsque l’on comprend du même
coup que la blonde Lucy a
commis avec son oncle un
inceste. Tabou suprême d’une
société où les conditions de loge-
ment et b répression sexuelle des
jeunes en favorisent si puissam-
ment la transgression.
« Ça n’a pas de fin »
Objet de fascination au départ.
- Dallas » est de plus en plus vio-
lemment rejeté par les téléspec-
tateurs, lassés de coucheries
adultères et de détails scabreux.
- Ils vont trop loin, ils en rajou-
tent trop, au début on parlait du
pétrole, maintenant on retombe
sur les rapports .sexuels ! -
s'écrie Rachid, b trentaine, qui
habite avec ses parents et ses
sœurs et se rend régulièrement
à la mosquée. > Souvent, on
n ’ ose pas regarder ensemble
- Dallas - parce qu’on sait qu’il
y aura ce genre de choses. Si
nous, les hommes, voyons que les
femmes sont déjà installées
de\'ani le poste, nous préférons
leur laisser la place... Parfois il
y a des scènes gênantes : dans ce
cas-là mon père fait semblant de
chercher ses pantoufles et ma
mère d’avoir oublié quelque
chose à la cuisine ! • Cet usage
séparé de la télévision, confirmé
par plusieurs témoignages, incite-
rait les familles à acheter un
deuxième téléviseur. Chaque
sexe devant sa télé, et le • res-
pect » sera sauf.
La morale sexuelle n'est d'ail-
leurs pas la seule invoquée. Pour
cet ancien émigré qui a soutenu
le combat du F.L.N.. - c'est
injuste de mùntrer des gens qui
ont tant d'argent alors que tant
de monde sur terre vit encore
dans -des-gourbis ». tandis que b
presse algérienne déclare avoir
reçu de nombreuses lettres pro-
testant contre le contenu idéolo-
gique du feuilleton.
• Tu devrais venir discuter
avec les femmes de chez moi,
m’avait dit Rachid. Elles regar-
dent toutes - Dallas - et elles
ont sûrement des chuses à te
dire. - En effet sa mère, scs
sœurs et ses nièces, qui vivent à
longueur d'année dans l'espace
clos de leur -maison et de leur
beau jardin soigné avec amour,
manifestent une grande distance
critique à l’égard des modèles
proposés par «Dallas*, et en
premier lieu des personnages
féminins. La seule qui trouve
grâce à leur yeux est la mère,
Ellie : C’est la vraie femme -.
« elle est calme et forte de carac-
tère -, - elle aime ses enfants ».
- Mais quand elle estime avoir
quelque chose à dire, elle le
dit ». déclare Rachida. la sœur
aînée, qui, après un divorce,
élève avec beaucoup de lucidité
sa fille de treize ans. - Je préfère
les feuilletons où les femmes
donnent un bon exemple. On a
besoin d’apprendre à être auto-
nomes. mais les femmes de
- Dallas » se conduisent souvent
comme des enfants. Elles se
cachent, se jettent dans les bras
des hommes, ou dans l'alcool,
comme Sue Ellen qui ne reste
avec son mari que pour l’argent.
Et leurs problèmes, à côté des
nôtres, c'est mille fois rien ! »
Autre reproche quasi unanime
parmi mes interlocuteurs :
« C’est une histoire qui n'a pas
de fin. - Epuisante, cette famille
qui phagocyte tout ce qui
l'entoure, rétablit toujours son
insolente santé, ci finit même par
engluer le personnage dç loin le
plus excitant, l'ignoble J. R. - On
le déreste tous, déclare Ramel,
quatorze ans. des étoiles plein les
yeux et des ambitions plein la
tête. Mais si J. R. n'est pas là. le
feuilleton n’est pas intéressant,
parce que la famille reste tou-
jours, riche. -
Ce que les Algériens pardon-
nent le moins à « Dallas ». en
définitive, c'est de peindre à
l’acide un monde immuable où
les riches seront perpétuellement
riches, malgré le délectable sus-
pense introduit par les initiatives
de J. R., le fringant capitaliste.
Aveuglés par le succès, les pro-
ducteurs du feuilleton ont voulu
prolonger indéfiniment leur his-
toire. Ce faisant, ils l’ont vidée de
sa substance même : l'attente de
la défaite des méchants et de
l'avènement d'une justice imma-
nente. En d'autres termes, leur
histoire est privée d’histoire.
• Vivement que ça finisse!-,
conclut Rachida. ■
JOELLE STOLZ.
(7) El Moudjahid du 24-2-82.
(8) Mahfoud Boucebci est l'auteur
de Psvchiairie, société et développe-
ment. SKLD. Alger 1979.
REFLETS DU MONDE
REPUBLICA
Les juges débordés de Salerne
L'équivalent napolitain de la
Mafia sicilienne, la Camorra, se
montre si active que las juges de
Saleme en sont venus à crier au
secours. Dans un rapport adressé
au président de l'association
nationale des magistrats italiens
et que rite le quotidien la Repub-
büca. ils écrivent : « La Camorra
nous assiège. Nous n'avons pas
les moyens minimaux nécessaires
pour combattre un phénomène
qui prend de s proportions ahuris-
santes. » Depuis le début de
l'année, dans cette ville moyenne
du Midi italien, cinquante crimes
ont été commis. Le tremblement
de terre et surtout les moyens mis
par l'Etat à la disposition des
sinistrés ont suscité une lune à
mort entre ceux qui entendent
bien s'adjuger ces milliards. Au
palais de justice, écrit Repubbiica.
la rage et la méfiance régnent :
s II y a ici. déclare le secrétaire
local de r association des magis-
trats. une explosion de délin-
quance terrifiante. Or. nous
sommes neuf en tout et pour tout
tandis que la police dispose de
vingt-six hommes et de deux voi-
tures de patrouille, a Pour déenre
le climat ainsi créé, le quotidien
raconte que pour les funérailles
du frère d'un malfaiteur notoire,
tué dans un guet-apens, une
petite ville a dû prendre le deuil et
cesser toute activité durant une
journée.
KOLNER STADT-ANZEIGER
Papa poule aux manœuvres
Le quotidien de Cologne rap-
porte l'histoire suivante : a La
Bundeswehr vient de prononcer
un jugement digne de Salomon
pour résoudre le problème d'un
officier de réserve âgé de trente-
huit 3ns qui était arrivé à la
Glùckauf-Kaseme d'Unna en com-
pagnie de son fils de quatorze ans
pour participer aux manœuvres
d'automne Cold Pire 82 de
l'OTAN. Le père, technicien a
Dortmund. qui élève son fils tout
seul, affirma qu'il n’y avait per-
sonne pour s’occuper du lycéen
durant la période des manœuvres.
» Les services c ompét
d'Arnsberg avaient rejet
plainte contre l'appel qu'il ,
déposée. Le commandant c
caserne reconnut que cet of
Se trouvait dans une shui
désespérée : il l'envoya, pan
tremblant tf excitation, se
examiner par le médecin miln
Qui attesta ou Vf était t inapte
participer aux manœuvres
des raisons de santé. Et j
ainsi que le père e: le S.'$ ^
rentrer à la maison, a
L£ MONDE DIMANCHE - 10 octobre 1 982
vu
I
*
CHRONOLOGIE
Septembre 1982 dans le monde
La chronologie par Philippe Boucher et Édouard Masurel
paraît le deuxième dimanche de chaque mois. Les chiffres
figurant entre parenthèses indiquent la datation du numéro du
Monde où est rapporté l'événement cité.
1. - MEXIQUE : Les banques
privées, à l’exclusion des établisse-
ments étrangers, sont nationalisées
et un contrôle généralisé des
changes est instauré pour faire
face à la quasi-faillite financière
du pays. (3,4,7, 8, 14 et 161.
I. - POLOGNE : Mort de Wte-
dislaw Gomulka, dirigeant du
pays de 2945 à 1 948 et de 1 956 à
1970 (2et 8).
1-2. - FRANCE-CRÈCE :
M. François Mitterrand se rend en
visite officielle à Athènes, (du I e
au 6).
1-11. - CHINE : Le douxième
congrès du parti communiste
chinois, réuni à Pékin, adopte la
réforme des statuts du parti : le
poste de président du parti dispa-
raît, mais M. Hu Yaobang qui
l’occupait reste le principal diri-
geant en devenant secrétaire géné-
ral. M Hua Guofcng n’est pas
réélu au bureau politique, eu sur
les 348 membres du comité cen-
trai, 211 sont élus pour la pre-
mière fois. Une - commission des
conseillers > de 172 membres est
créée, dont la présidence est attri-
buée à M. Deng Xiaoping, grand
ordonnateur de ce congrès (du
1 er au 15).
3. - ITALIE : Assassinat du gé-
néral Carlo Alberto Dalla Chiesa
et de sa femme. II avait été
nommé. le 2 avril, préfet de Pa-
ïenne. chargé de coordonner la
lutte contre la Mafia, qui serait
responsable de l’altentaL Le 5.
M. Emanuele De Francesco, chef
des services secrets, lui succède,
(du 5 au 13).
3. — POLOGNE : Plusieurs diri-
geants du KOR (comité d'autodé-
fense sociale) sont mis en état
d'arrestation : bien qu’internés de-
puis le 13 décembre 1981, Us sont
rendus responsables des violentes
manifestations du 31 août, qui se
sont poursuivies les l“, 2 et 3, à
Lublin où il y a eu 4 morts. D’au-
tres incidents ont lieu, le 13, en
particulier à Wroclaw. (3, 4, 5-6,
8, 10, 16 et 18).
6-9. - F.M.L : A l’assemblée gé-
nérale du Fonds monétaire et de la
Banque mondiale, à Toronto, les
banquiers s'inquiètent d'une possi-
ble asphyxie du système financier
international, (du 5 au 10 et 14).
6-9. - SUISSE : Prise d'otages
à l'ambassade de Pologne à Berne.
Après l’a rresta lion des quatre
membres du commando, qui
s’étaient réclamés d’une «armée
patriotique polonaise». les auto-
rités helvétiques affirment qu'il
s’agit d’un «acte essentiellement
criminel ». (du 7 au 13 et 17).
& - PAYS-BAS : Aux élections
législatives anticipées, les socia-
listes obtiennent 47 (+ 3) des
1 50 sièges et redeviennent le pre-
mier parti du pays. Mais la droite
obtient une nette majorité grâce à
la forte poussée, du parti libéral
conservateur (36' sièges : + 10) et
malgré un tassement des
chrétiens -démocrates (45 sièges :
-3) '(7. 8. 10. 12-13 et 23).
HL - DANEMARK : M. Pou!
Schlüter (conservateur) forme un
gouvernement minoritaire de
centre-droit. Cette coalition a été
formée après la démission, le 3. du
cabinet social-démocrate minori-
taire de M. Anker Joergensen (4,
5-6, 9 et 12-13).
10. — ESPACE : Échec du pre-
mier tir commercial de la fusée
européenne Ariane : après une dé-
faillance du moteur du troisième
étage, celui-ci et ses deux satellites
sont détruits (IL 12-13. Met 29).
13. — SUÈDE : Mort de Marcus
Wallenberg. magnat de la banque
et de l'industrie ( 16 et 17) .
14. - ARGENTINE-
GRANDE- BRETAGNE : Lon-
dres et Buenos-Aires lèvent
' conjointement les sanctions finan-
cières édictées pendant le conflit
des Malouincs. Les sanctions com-
merciales restent en vigueur (M,
15 et 16).
14. - MONACO : Mort de te
princesse Grâce de Monaco après
un accident de voiture dont elle et
sa fille Stéphanie avaient été vic-
times la veille (du 14 au 20).
16. - IRAN : Sadegb Ghotbza-
dch, ancien ministre des affaires
Changement
en R.F.Â.
Le 17, la démission des
quatre ministres Itoéraux pro-
voque f éclatement de la coali-
tion antre sociaux-démocrates
et libéraux, au, pouvoir en
R.F.A. depuis 1969. La crise
est née d'un désaccord sur le
financement du déficit budgé-
taire.
Alors qua M. Helmut
Schmidt demandait que soient
organisées des élections antici-
pées, le parti chrétien-
démocrate (C.D.U.) et le parti
libéral (F.D.P.) s'entendent, le
20. pour déposer ' devant le
Bundestag, ie 1* octobre, une
c motion de défiance construc-
tive », ce qui permettrait à
M. Helmut Kohl. président de
te C.D.U., de devenir chance-
lier.
Le 26. aux élections du
Hesse, les libéraux n’obtien-
nent pas les 5 % de suffrages
nécessaires pour être -repré-
sentés à l'Assemblée régio-
nale. La S.P.D. ne perd qu'un
siège et la C.D.U., qui demepre
le premier parti du Land, n'a
pas la majorité absolue. Les
écologistes, avec 8 % des
voix, conquièrent sept sièges.
Le 27. les chrétiens-
démocrates et les libéraux
concluent un accord de, gou-
vernement (3, 10, 1 1 et à par-
tir du 15).
Le conflit du Proche-Orient
étrangères de la République isla-
mique, est fusillé poar « complot »
(17).
16-20. - FRANCE-GUINÉE :
La visite officielle en France du
président Sefcou Touré suscite des
protestations contre les violations
des Droits de l’homme en Guinée
(11, et du 15 au 22).
17. - FRANCE-GRENADE :
M. Maurice Bis hop, premier mi-
nistre de Grenade en visite à Paris,
obtient l'accroissement de l'aide
économique à son pays, le premier
État socialiste des petites Antilles
(17. 19-20 et 24).
18. — BELGIQUE : Un in connu
tire contre des passants devant
une synagogue dans le centre de
Bruxelles. Quatre personnes sont
blessées (19-20 et 21).
19. — SUÈDE : Aux élections lé-
gislatives. les sociaux-démocrates
obtiennent 166 des 349 sièges
(45.9 % des voix). Avec le soutien
des 20 députés communistes,
M. Olor Palme formera un gouver-
nement homogène le 8 octobre
(du 17 au 21).
22- - SOCIÉTÉS MULTINA-
TIONALES : Le groupe néerlan-
dais Philips et le groupe américain
A-T.T. annoncent leur intention de
coopérer dans le secteur des télé-
communications. (24/!Xet 1/X).
22-25. - CHINE-GRANDE-
BRETAGNE ; A l'occasion de la
visite de Mme Thatcher en .Chine,
des conversations sont engagées à
propos de l’avenir du statut de
Hong-Kong. (23, 24, 26-27 et
29/IX.2/X).
26. - ALBANIE : Une tentative
de débarquement d'exilés albanais
est mise en échec. (29 et 30).
28. - MONNAIE : U dollar at-
teint à Paris le niveau record de
7,18 francs. (12-13, 19-20,
28 et 29/lX, 3-4/X).
30. - CONSEIL DE L'EU-
ROPE : M. Mitterrand expose de-
vant les parlementaires du Conseil
de l’Europe les exigences et tes de-
voirs des démocraties en matière
de droits de l’homme. (30/IX,
1-ct 2/X).
30. - FRANCE-ONU : M.
Mauroy, parlant devant l’Assem-
blée des Nations unies, attribue
les « désordres » et « difficultés »
du monde à 1*« aveuglement des
deux grandes puissances • et à
- la montée des égoïsmes natio-
naux ». (I er et 2/X).
Le 1». alors que r évacuation
des Palestiniens de Beyrouth
s’achève, ie président Reagan, pro-
clamant que le c temps d'un nou-
veau réalisme est arrivé » , pré-
sente de nouvelles propositions
pour la paix au Proche-Orient, qui
cherchent à c concilier les inquié-
tudes de Jérusalem et tes droits tér
grtimes des Palestiniens». Ces
propositions sont aussitôt rejetées
par te gouvernement israélien.
Le 5, Jérusalem autorise la créa-
tion de nouveaux points de peuple-
ment en Cisjordanie en opposition
ouverte avec le « plan Reagan »
qui recommandait le gel de la colo-
nisation juive dans tes territoires
occupés.
Le 6, s 'ouvre la « seconde
phase » du douzième sommet
arabe de Fès, « suspendu » en no-
vembre 1981 en raison d’un dé-
saccord sur le c plan Fahd ».
Seules l'Egypte et la Libye ne sont
pas représentées.
Le 9, le sommet s'achève par
l'adoption d'un « plan de paix
arabe » qui comprend huit points
dont le septième (e Le Conseil de
sécurité garantit la paix entre tous
les Etats de la région y compris
rÉtat palestinien indépendant »)
est considéré comme une * recon-
naissance implicite » d'Israël. Jéru-
salem dénonce aussitôt l'intention
- des pays arabes de \r parvenir à
une destruction d'Isreél per
étapes ». "
• Le 11. le président égyptien
Moubarak, de passage à Paris, ex-
prime son soutien sans réserve à
l'initiative « Reagan ».
Le 14, Bechir GemayeL prési-
dent élu libanais, est tué dans r ex-
plosion du siège du parti phalan-
giste à Beyrouth. L'attentat n'est
pas revendiqué.
Le 15, l’armée israélienne pénè-
tre dans Beyrouth-Ouest. Malgré te
résistance des milices progres-
sistes libanaises, te capitale est en-
tièrement occupée le 17.
Les 15 et 16, M. Yasser Arafat
est h Rome. M. Bagm qualifie de
< choquante » l'audience que le
pape Jean-Paul K accorda, 1e 15,
au chef de l'O.LP.
Le 17, au Conseil de sécurité.
Washington vote te résolution.
adaptée è f unanimité, condamnant
l'occupation da Beyrouth-Ouest
parterèSL ’•
Le 18, on apprend que plusieurs
centaines de civils palestiniens
viennent d'être massacrés dans les
camps de Sabra -et do Chatite. à
Beyrouth-Ouest. La tuerie. perpé-
trée à 200 mètres des positions is-
raéliennes, aurait été commise
pendent trente-six heures par das
miliciens phalangistes autorisés par
les Israéliens è pénétrer dans les
camps.
Le 19, ta Conseil de sécurité
condamne à F u n a nim ité ce « mas-
sacre criminel ». Le premier minis-
tre libanais demande le retour ra-
. pide de la force multinationale
d'interposition qui a quitté Bey-
routh entre le 10 et 1e 13.. En Is-
raël. l'opposition travaüfists ré-
clame la démission de MM. Begin
et Sharon.
La 21. M. Amine GemayeL itère
aîné du président élu assassiné, est
élu président du L&an au premier
tour de scrutin par 77 voix et
3 buSeûns blancs. U entre; en fonc-
tions la 23-
Le 24, «rivant à Beyrout h en -
core oc cu p é » per rarniée israé-
lienne. les premiers éléments <fa
contingent français de te force muh
tinetionata de sécurité, composée
de 3 800 soldats das Etats-Unis,
de France et cTltafie. Les amérb
coins ne commenceront è débet»
quer que la 29. faraqttt tes taraé*
Bons auront totalement évacué
Beyrouth.
La 25. une mteaf ee ra tio» dp
protestation, or g anisé e è TehAvw
par te parti travaatete et le mwa»-
ment « La Paix m ai nt e na nt ». est
le plus grand rassambtamm -d*
F histoire dlerati. ' ’
La 28, te flouw wu a m an t tarâ Bk j i
accepte da créer un» càiianteeiari
d'enquête judiciaire aur tes ma s s*
cres de Beyrouth, après cm pramter
refus, «prouvé, te 22. fier teKos»
set.
La 30, à Beyrouth, tas
cél èbre n t te c rétmifireri on*
teur capitale, dhriséa per te
depuis sept an* (4 partir du- 3k , 2
•• • tir
5. — M. Jacques Lafleur est
réélu députe R. P. R. de la
Nouvelle-Calédonie avec 94 % des
suffrages exprimés, il s’était
démis, le 6 juillet, pour protester
contre le renversement de majo-
rité au conseil de gouvernement
(du 2 au 7 et 12 et 13).
8. - Le conseil des ministres
adopte le projet de loi sur la dé-
centralisation dans les départe-
ments d’outre-mer qui prévoit (a
mise en place d’une assemblée
unique élue à la proportionnelle en
Guadeloupe, à la Réunion, en
Martinique et en Guyane. Le 30,
ce projet est adopté en première
lecture par les députés (9, 10, 1 1
et 18/1 a, 1 et 2/X).
10. - Quatre policiers sont in-
culpés après une fusillade, le
9, rue Rossini, à Paris, qui a provo-
que un mort et crois blesses (du
10 au 17). ,
13. — M. Bernard Delrplace, se-
crétaire général de la Fédération
autonome des syndicats de police
(F.A.S.P.), affirme dans un entre-
tien accordé au Monde qu’«une
partie de la haute hiérarchie poli-
cière organise le sabotage » de la
police (24.25 et 16).
17. — Cinquante et une per-
sonnes sont blessées par l’explo-
sion de la voiture d’un diplomate
israélien devant le lycée Carnot,
rue Cardinct, à Paris- 17 e . Après ce
nouvel attentat, revendiqué par les
fractions armées révolutionnaires
libanaises. M. Chirac est reçu lon-
guement. le 21, par M. Mitterrand
à qui il avait demandé audience
pour s’entretenir avec lui de la sé-
curité des Parisiens (du 19 au
24).
17. — La police découvre deux
importantes caches d’armes et
d’explosifs et arrête treize per-
sonnes liées au mouvement dissous
Action directe. Trois d’entre elles
sont écrouées ('19-20, 21 et 23).
20. - M. André. AudinoL P.-
D.G. du Figaro. uté (non ins-
crit) de la Somme, est inculpé
d’infraction à l’ordonnance au
26 août 1944 sur les entreprises de
presse. M. Robert Hersant est la
vedette, le 25, de rémission
« Droit de réponse » sur TF 1 (du
21 au 28).
22. — Le projet de réforme de
f Ecole nationale d'administration
est adopté en conseil des ministres
(16, 17, 23, 24. 25 et 30/IX,
1/X).
22, — Dans - l’affaire des
fausses factures » de Marseille,
six nouvelles Inculpations sont pro-
noncées, dont celle du directeur de
la caisse d’assurance- maladie des
Bouches-du-Rhône qui avait suc-
cédé. en mars, à René Lucet (24
et 25).
23. — Mort de Paul Winkler, di-
recteur de France-Soir (25).
27. — Les évêques français pu-
blient une déclaration sur la
conjoncture économique et sociale
qui appelle à. inventer • de nou-
veaux modes de vie » (28 et
29/IX.2/X).
27-29. - M. François Mitter-
rand effectue son troisième voyage
en province dans la région Mïdj-
Pyrcnées. A Figeac, le 27, fl ap-
pelle les Français à « retrouver le
grand élan des moments forts de
feur-histoire-* (du 26 au 30) .
29.- — Le conseil des ministres
adopte un projet de loi qui vise à
effacer par une amnistie toutie les
dernières séquelles de la guerre
d’Algérie (28 et 30/IX. .1 et
2/X).
(Dessin de Planta - Septembre 1982.)
et évoque l’éventualité d’élections
législatives anticipées, fdu 2 au
8 )-
2. — M. Raymond Barre dé-
nonce « l’échec cinglant » du gou-
vernement Il affirme, le )7, à
Marseille,. que «verbiage et gas-
E illage sont les deux mamelles de
i générosité socialiste ». (5-6, 10,
14 et 19-20).
11-12. — A F occasion de la Fête
de l’Humanité, le parti commu-
niste appelle â - une mobilisation
des travailleurs « pour la réussite
d’une politique nouvelle». Le 17.
le P.C.F. demande au gouverne-
ment de ne pas céder à la « pres-
sion de la droite et du patronat ».
(3,7. 10.12-13, 14 et le).
■ 1 1-12. — Le comité directeur du
parti socialiste, réuni à Paris, dé-
cide de lancer une campagne na-
tionale pour susciter F « adhésion
populaire » à la politique économi-
Î ue du gouvernement- (11, 12-13,
4 et 18).
13. — Le Club de 1’Horioge,
animé par des militants du R.P.R.
et.de JxJ.D.F„ publie « Echecs et
injustices du socialisme », ouvrage
’ destiné à servir d’argumentaire à
l'opposition dans sa lutte contre la
majorité. (15 et 17).
16l - M. Valéry Giscard d’Es-
taing participe! sa première émis-
sion télévisée depuis le 10 mai
1981 : à F « Heure de vérité» sur
Antenne 2, il estime que l’opposi-
tion est désormais composée du
R.P.R, de r U.D.F. et des « déçus
du socialisme. ». (1 6 et 18).
25. — Le conseil national dn
P.R., réuni à Courbevoie (Hauts-
de-Seine) désigne M. François
Léotard pour succéder à M. Jac-
ques Blanc ad poste de secrétaire
général du parti. Au cours de la
réunion, M. Michel Poniatowski
déclare que « te France est gou-
vernée par Une association de
chariots» et qualifie M- Mitter-
rand de «super-chariot» (11, 14,
26-27. 28 et 29).
26. — M. Chirac affirme, devant
les parlementaire» du R.P.R.
réums à La Grande-Motte (Hé-
rault), que « la gauche n’êst plus,
désormais, synonyme . de progrès
social» (dn!22ap.30). . .
Pantin, à Paris, pour d ta aaB èf jjk
politique écoaoowroc et soeteted*
g men wai fi5):
14. - EMPRUNT : L'ÊmL
lance soc troètièaae emprunt aft
Tannée, (Tune datée de sept ta.
d'un montant de K) roflBords ab
fnaes, ts au de 13,7$ IL (1,-#
20ei26-27>... $
15. - FRANC ï Poar mieux df.
fendre te franc contre les attaquée
dont fl esc l'objet, te Trésor acte*
ouvrir pour dix nas eue lipue «te
crédit hrtcrâarioflal de 4 mtafowfc
de dollars auprès de banque*
étrangères. (16. 17 et 22).
15. - FISCALITÉ : Les modar
tirés d’appficatian de Jaspât suri»
fortune sont assouplies.: foutil de
travail est exonéré jusqn'es jeta
1985. (16«U7). . .
27. - SOCIAL : Après leur, pre-
mière rencontre a» sommet depuis
" le 29 janvier 1980,1a C.G.T; et la
C.F.D.T. co n vie n nent de recher-
cher -«des positions o onupu pes
convergentes sur des objectifs
précis-. (24. 26-27 et 2$$'. •
29. SÉCURITÉ SOCIALE t
b/L Bérégovoy présente le plan de
rédresseaeàt de ta Sécurité so-
ciale, destiné ï équilibrer les
comptes jusqu’à te fin 1983, sans
augmentation des cotisations sate-
’ risées ou patronales, n est envi-
sagé tF instituer un forfait journa-
lier è rhôpi ta! ainsi que des
• vignettes» sur 1e tabac etTÔl-
cool (25 et 30/IX, 1 et 2/X)/ 1
29. - SOLIDARITÉ : Le
conseil , des. ministres adopte un
. projet de loi qtti prévoit, pour lès
fonctionnaires, une contribution
de solidarité temporaire pônrPem-
Ptoi.(l/X). -
30. - «SOCIAL : A i'occasfcm de
te journée nationale de protesta-
tion. des professions libérales et
des professions dé santé, cin-
quante miBe personnes défilent à
Paris, (dû 28/tX Ou 3-4/X). ’
CULTURE
4 '
Économie
L — M. Jacques Chirac affirme
à Nouméa que * T expérience so-
cialiste ne durera pas deux ans »
En choix d’enquêtes
et de reportages
AMÉRIQUE CENTRALE : Le
drame des réfugiés sahwdo-
rien s(2ct3).
MÉDECINE : Comprendre «t
traiter le cancer (8, 9 «t 10L
JAPON: Tempêta sur rUstaiife
(II et 12-13).
PROCHE-ORIENT:' Le ba-
halsuie : une fol entre le mr-
tyre et rutopie (15,16 et 17).
SCIENCES : Les hsera, techni-
ques d'avenir d’em frhh s w a ent
<fe raraaitmx (15).
ÉCONOMIE: Les pays mâue-
tttaBrés s'interrogent su te
sarde de te cris* (21).
UJLSé- 1 La conquête de l'est
du pays (24, 25 et 26-27).
RELIGION : L*Opns Del, un
■myst é rieux CatfioüCMjae inté-
gral (28 «29 J. '
1. — BUDGET : Le conseil dès
ministres adopte le projet de loi de
finances pour 1983, caractérisé
par un net ralentissement de la
progression des dépenses publi-
ques, une modération des mesures
fiscales et une limitation du défi-
cit. (1,2.3 et 4),.
1. — ÉPARGNE : Le -conseil
des ministres approuve un projet
de loi qui vise à encourager T épar-
gne longue et à rarienter vers l'in-
dustrie. Le 28. ta projet est adopté
par les députés.' (26..
27 et 28/YlJL 3 et 30/IX). !
5. - COUVERN£MÉNT
M. Pierre. Mauroy, invité -du
«Club de te presse » d’Europe I,
définit tas grandesiighes d'une po-
litique de «rigueur» pour les tfix-
buït mate à vente (47 7; 8 et 17).
8. — PLAN : Mî Michel Rocard,
installant te commission nationale
4e planification, déclare que « te
France'à besoin de fermeté ec.de
volonté contre tas hyperboles et lés
3. — . Inauguration à iTsîè-
sur-la-Sorgoe (Vaucluse) du
musée-bibliothèque René-Char (3
et 54). '
4- — Mon de Béatrice Brctty, co-
médienne (8 et-fO), ••• • -
8. — Le Lioo . d’or du Festival de
Venue est attribué h-fEtoi des
choses, de Wtm Wenders
(R.F.A.) (tfù 29-38/Vtt tse
10/XX). . • . ;
1®. -- Mort d* Albert Sobonl, his-
torien (14). ;
IL ’ Mort de Lam,
peintre cixbsin: vivant à' Paris
U4). : 7 -;", ;•
15- — Mort de Christian Ferixs,
violooiste(i7).
17. ^ La'ttfcotjt ÀutorifiÊ ita ran-
diorisud déâgne tas présktants
des sodétés de radio es de ïâévi-
âon : M. Pierre Desgraupes est
maintettf 4 Antenne '2 et M. Ber-
nard Iitenuc à U S.FJP. M. Mi-
cbefcjfrfefr est ommaé à TF l,
M. Hdte wax. A FR 3, et
M-Jei»-NoJî] Jeartneaey, i-RatfiO'
^ Francis ^dù ! 8 au 22). . -
lè?^. :i Piwniè« «écotiba /Tnté-
précipitations du volontarisme 7 »
(9,10,12-13, 14,15; 16 et 19-20
13. — SOCIAL : A l’appd de -ft 27-^_ — Première i POpéra de
M. Gérard- Deuil, président da£ÿ. fttrir ..d ’ Eugène -Oné ruine'. 4e
Syndicat nauoual des p«iiœ ;; T^^QqwslcÛBiterpn^é par Galina
et moyennes industrie» - V iCh ne w iaflte, qmfaiiacs atfieox è
(S.N PM±) , enviroo I5-0ae^ptt? “ r te scèbe^ « djrigé^par>tetistev
sonnes se rassemblent à la période s Rûstropoyùctef®.) ^ -
• : -
r ia ; octûb«>J382 jfeÈSâCWDE ^SMANCHE
f
m-:
VIII
I
LEONARD FRE ED/ MAGNUM
*
i • uf
RE
Soixante aiis ap^ Sa parution en Allemagne,
VEîoile de ia Rédemption àQ Franz Rosenzweig,
l’un des grands textes de la pensée juive, est enfin traduit en français.
: ■ UN des grands textes de la
' ■ pensée juive — l'Etoile de
■ la Rédemption, de Franz
I Roscczweig - vient d’être
■ i traduit en français, plus
■ J de soixante, ans après sa
U A parution en Allemagne.
An- même moment paraît
H - au Seuil, également — ‘
tut: ouvrage consacré à
Franz Rosenzwdg Système et
Révélation, par Stcphan Moscs.
Très influencé par Hegel et aussi
par- l'expérience (hanta tique de
la guerre de 1914, Franz Rosen-
- zweîg estime que. lorsqu’un peu-
ple s'identifie à une nation ou tut
Etal, il est condamné à la vio-
lence et à la guerre. Aussi, pour
lui. 1a seule façon pour le peuple
juif d'échapper à la destruction
.cl de devenir éternel est de se
retirer de l’histoire.
Stcphan Moses et Jean- Louis
Schiege! (qui fut; avec Alec
Dcr czan&ki . un des auteurs de la
traduction de cet ouvrage) évo- .
quent ici la vie et la pensée de ce
philosophe retrouvé.
— Qui «st Franz Rosen-
zweig ?
- STEPHAN MOSES. - I!
est né en IS86 à Cassei, ville de
moye nn e importance de l’Alle-
magne centrale, dans a ne f 2 mille
de la bourgeoisie juive assimilée.
11 commence par faire des études
de médecine sur les conseils de
son père, et, au bout de quelques
trimestres, visiblement pas fait
pour ça, ce jeune homme extrê-
mement doué opte pour la philo-
sophie cl l*faistoire. Il sc met à
travailler à Puniversiïé de Fri-
bourg à une thèse sur Hegel. Il
fréquente à l'époque un certain
nombre d’amis chrétiens, dont la
plupart d’ailleurs sont des juifs
convertis au christianisme, soit
directement, soit issus de parents
convertis. Avec eux. il développe
un cercle de pensée sur les pro-
blèmes religieux.
» A on moment de sa vie. très
jeune - en 1913, - il est tenté de
se convertir au christianisme.
Après une période de doute, de
scep ti cis m e. O est convaincu par
son meilleur ami de l’époque,
Eugen Roscnztock. que la. seule
façon d’échapper an nihilisme et
au désespoir, c'est d'adopter une
vision du monde religieuse. Or,
pour lui. il n’y a pas en Europe
d'autre religion pensable que le
christianisme. D envisage donc
une conversion, an grand déses-
poir de ses parents. Mais il
décide, avant de faire le pas cru-
cial, d'assister à un office de
Yom Kippour. Non pas chez lui,
à Cassei, mais à Berlin où il fait
ses études.
• Il se rend donc à Berlin dans
une petite synagogue orthodoxe.
On ne sait pas ce qui s'est passé
pendant cette journée de Kip-
pour. Mais le lendemain, il écrit
à un de ses meilleurs amis : « Je
ne me convertirai pas au chris-
tianisme. je resterai juif, parce
que ce n’est plus ulile, ce n’est
plus nécessaire. • Que voulait-il
dire par là ? Il s’en explique dans
la même lettre. Il dit î « J'ai
pensé qu’en Occident la religion,
c'était le christianisme, que la
seule façon d’arriver au Père, à
Dieu comme Père, c'est de passer
par le Fils, selon les termes de la
théologie chrétienne. Et puis, j’ai
découvert que les juifs n'avaient
pas besoin d’accéder au Père,
parce qu'ils y étaient déjà -
— Dès le lendemain de cet
office, I! y a cette intuition qui
va être au cœur de Tœuvre^.
- STEPHAN MOSES. -
Oui. Cette journée de Kippour,
qu'il a perçue comme un événe-
ment d'ordre mystique, mais
fondé sur une expérience que
tout juif peut faire aujourd'hui,
cette journée où la communauté
s'abstrait du monde et s’isole
dans la prière, a été pour lui une
révélation. Elle montrait une
image du peuple juif dans ce
qu'il a de plus haut, de plus déta-
ché des réalités historiques. Et il
a pensé qu’un peuple qui possède
cela n’a pas besoin d’aller cher-
cher sa spiritualité ailleurs.
* En 1914 éclate la première
guerre mondiale, et Rosenzweig
s’engage dans l'armée allemande,
d'abord comme infirmier, puis
comme cannonier dans l’artille-
rie. Il fait toute la guerre dans les
tranchées des Balkans. C'est là
que sa pensée mûrit, se cristal-
lise, jusqu’au moment où, la der-
nière année de la guerre, en
1918, il se met à rédiger, sur des
canes postales qu’il envoie à sa
mère, cette œuvre - l'Étoile de
la Rédemption - qu’il écrira en
six mois et qu’il terminera en
février 1919.
— Jean-Louis Sehlegel,
comment peut-on imaginer
qu’un livre d’une telle force ait
été écrit au départ au dos de
cartes postales ?
- JEAN-LOUIS SCHLE-
GEL. - C’est effectivement ini-
maginable. C’est ce qui fait pen-
ser que Rosenzweig possédait
dans sa tête ce livre qui est très
difficile, mais qui est aussi systé-
matique, construit avec une
extraordinaire rigueur. On peut
retrouver des traces. Il y a une
lettre à Irenberg - un de ces
jeunes gens dont on parlait tout à
l’heure, avec qui H discutait —
qui contient déjà toute l'architec-
ture du Stem. Qu'une lettre de
vingt pages puisse se développer
en six mois en un livre de
500 pages, il y a là quelque chose
d’étonnanl, qui montre une puis-
sance spéculative et intellectuelle
tout à fait exceptionnelle.
L’écronlement
de la civilisation
chrétienne
■ Je ne vois qu’un précédent,
c'est la Phénoménologie de
l'esprit, de Hegel, qui a aussi été
écrit, d’un seul jet, sur des bouts
de papier. Ce genre de livres,
tout systématiques et spéculatifs
qu'ils soient, sont en eux-mêmes
une expérience d'écriture mysti-
que. Je ne vois pas comment
expliquer autrement cette force
visionnaire.
“ Le premier ouvrage que
Rosenzweig publie, c'est sa
thèse de philosophie consacrée
à Hegel. Et l'Etoile partira
d’une critique systématique de
HegeL Le livre ne rejoint le
judaïsme que par ce biais—
- STEPHAN MOSES. - Je
ne dirais pas que la critique du
politique chez Hegel est la seule
façon qu'a ce livre de rejoindre le
judaîSme. C'est un livre qui est
issu d’une inspiration juive évi-
dente. Simplement, la critique du
politique est un point très impor-
tant du livre. Et c’est directe-
ment lié à l’expérience de la
guerre qu'a faite Rosenzweig.
Comme beaucoup d’hommes de
sa génération, il a vécu la guerre
de 1914-1918 comme une catas-
trophe. Pour lui, c'était l'écroule-
ment de l'Europe, de la civilisa-
tion occidentale qui se
condamnait elle-même. C’était
aussi, dans une certaine mesure,
l’écroulement ou en tout cas une
grave remise en question de la
civilisation chrétienne. Puisque,
pour lui, la culture occidentale,
c'était la culture chrétienne.
» Voilà le point de départ de
son livre. Quelle conclusion en a-
t-il tirée ? il s'est dit : puisqu'être
une nation, un État, c'est être
condamné à faire la guerre, la
seule façon de ne jamais disparaî-
tre pour tin peuple, de rester éter-
nel, c’est de se retirer et de vivre
dans une tour d’ivoire spirituelle.
Voilà la définition, pour lui, du
peuple juif C’est ainsi que la cri-
tique de l’hisioire s'articule avec
la vision du judaïsme.
— Cette critique de Hegel
est-elle déjà perceptible dans sa
première thèse ?
- STEPHAN MOSES. -
Son premier livre, qui s'appelle
Hegel et l’État, est une œuvre
très universitaire, qui raconte
l'évolution de la philosophie poli-
tique de Hegel. Il y a déjà des
réserves à l'égard de celui-ci.
Pour Rosenzweig. t’analyse que
fait Hegel de (‘histoire euro-
péenne est néfaste, parce que
fondée sur l’idée qu'un peuple,
une nation, ne se réalisent que
dans le cadre d’un État. Or, pour
Rosenzweig. déjà, à ce moment-
là même, s'il ne le dit pas de
manière aussi affirmée que dans
l'Étoile, l’État est forcément por-
teur de violences, de révolutions
et de guerres.
- JEAN-LOUIS SCHLE-
GEL. - Pour Hegel. l’État est ce
qui réalise dans le monde
moderne la liberté d’un peuple et
même d’une certaine manière sa
vérité. Or Rosenzweig critique
cette idée. 1! dit : l’État moderne
est finalement autoritaire, natio-
naliste. La modernité fait émer-
ger des États peut-être démocra-
tiques au sens de Hegel, mais ce
sont des États qui s'opposent,
donc qui aboutissent à la guerre.
- Plus tard. Rosenzweig déve-
loppera sa critique en affirmant
que l’État ne fait pas la paix à
l'intérieur, comme le prétend
Hegel. L’État est constamment
un Etat de guerre, entre des tran-
sitions du droit. L'État, étant tou-
jours obligé d’être médiation
entre des droits différents et des
droits qui se succèdent, est une
violence intrinsèque à l'égard des
citoyens.
► La difficulté, c’est que - du
coup - on ne voit pas très bien ce
qu'esï le politique chez Hegel,
sinon quelque chose d'absolu-
ment négatif. Peui-ctre un pis-
aller où l’homme doit vivre.
SALOMON MALKA.
[Lire la s:.;te page K.)
LE MONDE DIMANCHE - 10 octobre 1982
IX
La résurrection de Franz Rosenzweig
(Suite de la page JX.)
- STEPHAN MOSES. - U
critique de l'Etat chez Rosen-
zweig n’est pas un refus, c’est
une critique de l'État. Dans un
lettre écrite vers 1922 & un jeune
ami disciple qui lut dit : « Mais
alors, vous êtes anarchiste, vous
refuse: l’État ? ». il répond en
gros : « Pas du tout „ vous n’avez
rien compris. L’État est indis-
pensable. Simplement, je décris
comment il fonctionne. L'État ne
peur pas fonctionner sans vio-
lence interne et externe ». Il ne
refuse donc ni le politique, ni
l'État. Mais il dit : cela, c'est la
structure de l’histoire univer-
selle ; le peuple juif, lui, vit en
dehors de l'histoire universelle. Il
est évident qu'il y a là un point
très discutable : ce n'est pas vrai
que le peuple juif a vécu toute
son existence en dehors de fhis-
toire...
Le juif est le seul
pacifiste
— L’autre grande idée du li-
vre, est que judaïsme et ctaris-
tiamsme sont les deux pôles
d'âne même vérité.
- JEAN-LOUIS SCH LE-
GEL. - Dans le statut respectif
accordé au judaïsme et au chris-
tianisme, il y a une idée extrême-
ment originale. Le judaïsme est
peuple déjà éternel, peuple déjà
auprès de l’Éternel d'une cer-
taine manière. Vérité en lui-
même, vivant dans le culte dès à
présent, cette éternité, et, peuple
hors de l’histoire. Ccst ce qui
permet à Rosenzweig de dire que
le juif est le seul pacifiste vérita-
ble, dans la mesure où, étant hors
de l’histoire, 3 n’est pas non plus
affronté à la guerre que n’arrê-
tent pas de se livrer les peuples.
Les chrétiens sont au contraire le
peuple qui poursuit sa marche à
travers l’histoire.
• Est-ce que Rosenzweig dirait
que les chrétiens portent le ju-
daïsme au bout du inonde ? L’ex-
pression ne figure pas chez lui,
mais c’est bien uue idée fonda-
mentale du livre, qui est que
cette vérité, que le juif possède,
le chrétien la porte au bout du
monde, tout en ne l’ayant pas en-
core pour lui-même. Il ne l'a pas,
mais il l'annonce, il la porte, il la
cherche.
h Ou coup, le chrétien est
constamment contaminé par le
païen. Le baptême qu’il a reçu -
puisque on ne naît pas chrétien,
on le devient, — cette grâce bap-
tismale risque constamment
d’être perdue sur les routes de la
vie chrétienne à travers le monde
païen, parce que, constamment,
il y a une espèce de dialectique
de la conversion, qui fait que ce
que le chrétien fait auprès du
païen, le païen le lui rend bien.
D’où cette contamination chré-
tienne. Le calendrier universel
est chrétien, et en même temps le
chrétien se mêle aux fêtes
païennes.
- STEPHAN MOSES. - Le
livre de Rosenzweig est fondé sur
une intuition qui n'est pas claire-
ment explicitée mais qui est sous-
jacente, à savoir que l’existence
humaine est fondamentalement
religieuse. Quel qu'il soit, à quel-
que culture qu'il appartienne,
l'homme se définit par sa place,
par sa situation vis-à-vis des au-
tres hommes, de soi-même et de
Dieu. Et cela est aussi vaiabie
pour la culture qu’il appelle
païenne - c’est-à-dire la culture
grecque, la culture antique -
que pour le judaïsme et le chris-
tianisme. L’homme est un être en
relation avec une transcendance.
» Ce que le judaïsme et le
christ ianis me ont de commun,
aux yeux de Rosenzweig, c'est
une idée qu'on appellerait au-
jourd’hui d'un mot terriblement
usé - comme dît Levin as —
l'amour. Pour lui, dans la pensée
non judéo-chrétienne, dans la
pensée antique, mythologique,
hellénique, l'homme, le monde et
Dieu sont des réalités qui sont
perçues séparées les unes des au-
tres. L'homme vit enfermé en lui-
même. Le monde est une réalité
qui reste extérieure. Et si on
pense à Dieu, ou aux dieux, iis
sont quelque part très loin, on ne
sait pas très bien ce qu'ils font
» Ce que judaïsme et christia-
nisme sont venus apporter, c’est
l'idée de la négation de l'homme
par lui-même ou de Dieu par lui-
même au profit de quelque chose
d'autre: l’idée du sacrifice de
soi, d'être prêt à s’oublier!
Attendre le Messie
sans rien faire
» Dans la vision du monde,
dans la religiosité juive et ensuite
chrétienne, l’homme est invité à
ne pas penser qu'à lui. mais au
prochain, et même à penser au
prochain avant de penser à lui-
même. Le Dieu du judaïsme et
du christianisme ne pense pas
qu'à lui ; il s'occupe des
hommes...
» C’est cette idée qui est la
plus actuelle. Parce que, au-
jourd'hui. la grande philosophie à
la mode, c’est de dire : je fais ce
que je veux quand je veux, mon
corps est à moi... Chez Rosen-
zweig, c’est le contraire. Le
monde n'est pas à moi. Dieu ne
m’appartient pas. Je suis au ser-
vice de quelque chose.
- Sur ce point de rencontre
entre les deux religions, n’y
a-t-il pas une espèce de syncré-
tisme ou de symbiose judéo-
chrétienne de type œcnmé-
niste—
- STEPHAN MOSES. -
Cest le contraire du syncrétisme.
Parce que syncrétisme veut dire
mélange, confusion, et chez
Rosenzweig, les deux religions,
les deux civilisations, du ju-
daïsme et du christianisme, sont
entièrement séparées. Elles ont
deux vocations totalement diffé-
rentes. Celle du peuple juif est
d'être en dehors de l’histoire et
d'attendre que le Messie vienne,
sans rien faire en attendant.
Tandis que celle du christianisme
est d'agir dans le monde, de faire
que le moÿde change, devienne
meilleur. Le peuple juif donne
l’exemple et la chrétienté ■ est
chargée de rappliquer.
» Mais cette conception est as-
sez éloignée de celle que le chris-
tianisme se fait de sa -relation
avec le judaïsme, et en tout cas,
de la conception que l’orthodoxie
juive se fait de sa place dans le
monde.
- Comment expliquer ce
long silence en France autour
de cette œuvre ?
- STEPHAN MOSES. - H
y a des explications historiques
très simples. Le livre a été publie
en 1921.11 n’y avait pas, en 1921. .
en Allemagne, de public pouvant
comprendre cette œuvre beau-
coup trop en avance ou beaucoup
trop déphasée par rapport aux
préoccupations de l'époque. Le
livre a été vendu, je crois, à cinq .
cents exemplaires. Et R 05 * 0 "
zweîg lui-même a souffert du tait .
que ses plus proches amis ne l’ont
pas lu, ou s’ils l’ont lu. ne l’ont vi- . .•
siblement pas compris. Raser»-— •*
zweig est mort en 1929. La diffu--'
slon d’une œuvre aussi
importante prend du temps. Il
aurait 'fallu qu'après sa mort, le
public puisse l’assimiler. Or, en
1933 , c’est la montée du nazisme
et l’écroulement du judaïsme al-
lemand. La pensée de Rosen-
zweig a été totalement occultée
dans lé monde entier.
» La redécouverte d'un philo-
sophe oublié, soixante ans après,
est une chose tirés rare. C’est la
chose dont on rêve, mais qui n'ar-
rive pas tous les jours. Pour moi
qui ai travaillé depuis très long-
temps sur Franz Rosenzweig,
c'est un peu comme si j'assistais
à la résurrection d’un mort. » ■
SALOMON MALKA.
Allons-nous jeter
nos microsillons?
MpJ
F ace à l’offensive du Com-
pact Disc à lecture laser,
nos microsillons d’aujourd’hui
ne vont-ils pas rejoindre au
grenier les vieux 78 tours ? En
tous cas le microsillon ne va
pas se laisser faire. Le Monde
de la Musique a .procédé à des
écoutes comparées de ces mi-
crosillons gravés selon de nou-
veaux procédés. S vous livre
ses conclusions.
Fin octobre débute sur TF1
la diffusion du "Mozart" de
Marcel Bluwal, six épisodes
d’une heure et demie co-
produits par seize pays, la vie
du musicien contée par le
menu. Mais à propos, existe-t-il
encore des compositeurs-
enfants prodiges à une époque
où la composition semble d'abord une affaire de techni-
que et d’expérience?
L e Monde de la Musique d’octobre vous invite à sui-
vre l’évolution de la voix. Vous partirez de l'homme
des cavernes pour arriver aux ordinateurs qui chantent,
en passant, entre autres, par les castrats de l’opéra véni-
tien, les “coffres" surpuissants de Bayreuth, et les
usjquR
LAVOK:
UN DOSSIER
« L«fvi/twuu.-viv
vxtnu\MBKs»jn
ouvrora pum vrm i
OJfEJM >GvnE>£7 i
RMUJT H;
— LE PRINCE 1
LffiOTl:
MV4flT 4 l' IVWHW
mtuuxv*naA*3Twai .
i.\pi\\kh if a
EUZVEWCftXFEi 71fA
W,VÈf\
CÜWHNGH/JVf
AUTRAYUL
recherches de jeunes Améri-
cains pour retrouver la voix di-
phonique des moines tibétains.
I
nvité d’honneur au Festi-
val d'automne, le grand cho-
régraphe américain Merce
Cunningham vient en France
avec de nouveaux ballets.
Simultanément sort le film de
Benoît Jacquot. “Merce Cun-
ningham au travail’’ réalisé à
New York. Le cinéaste raconte
comment il a vu et compris son
modèle.
*£%■ fTJ V V< tir » HL»
r» \tVi\u ixwi IJ
iMVtiXAIW 11#** V\ * ■
UfiMEMYUWV M.M7è
A ne pas manquer non
plus, un portrait du pianiste
Dinu Lipatti. un article sur
Roland de Lassus. une étude
sur le Rebetico qui est la source
authentique du Sirtaki, etc..
Ce mois-ci, le Monde de la Musique a écouté,
commenté et étoilé 163 disques dont 9 sont les “chocs
du mois”.
Tout ce qui est important dans le monde de la
musique est dans Le Monde de la Musique.
Le Monde de la Musique d’octobre
15 F chez votre marchand de journaux
yÿJl\C*»YtS£>
POESIE
JACQUES DUPIN
Jacques Dupin - qui est né en 1927 eu Ardèche — a
notamment publié Grarir t L'Embrasure et Dehors
(Gallimard). II a beaucoup écrit sur Part contemporain et a
composé une pièce de théâtre, UEboalement (Galilée).
Après un accident de Toiture, le poètejquï s’était tu pendant
deux ans, s’est retrempé dans une écriture minée et ouverte.
Ces fragments, distincts, dn retour à la rie empruntent knr
titre à une phrase des lllamüxatioas. Rimbaud demandait :
• Pourquoi uae apparence de soupirail Uéudrait-eOe au coin
de in voûte ? ».
CHRISTIAN DESCAMPS.
Une apparence
de soupirail (extraits)
« Je puis bien dire que je ne commençai
de vivre que quand je me regardai
comme un nomme mort. »
J.-J. Rousseau.
D’un fU à r espace, interminablement. Sans désagréger le tissu
de la nuit ouverte. Sans interrompre leurs cris concertants...
Vacillant . découverte. Comme s'il n’avait plus besoin d'un nom
pour être perdu.
// écoute la lumière patiemment le rejoindre. La lumière,
patiemment t'absoudre...
Ecrire comme si je n’étais pas né. Les mots antérieurs : écroulés,
dénudés, aspirés par le gouffre—
Ecrire sans les mots, comme si je naissais...
Un couple de rapaces, immobile, au milieu du ciel. Je dors. Je
suis virant. Prêt à fondre. Du milieu du deL.. ou du bord. Sans
nuages, sans un haut-le-cœur—
Signets de lumière, doigts écartés, clouons repeintes : autant de
mourir—
Avant d'atteindre le nœud du bois de la mort impossible. Œuf,
ou météorite, dans le sable, dans la voix-
Je plonge un coin de fer entre tes épaules, roc abrupt, douleur
mercenaire : les amandiers se couvrent de fleurs...
Fluctue le nord. Fluctue le pas dévasté... Travail inverse des
yeux et du bras. Sous le tissu des lignes, du retour. Nuit claire,
selon l’aiguillé—
J'étais pour elle sous Pècaille , l’œil immense et bleu, d’un
caméléon de préhistoire. La lucidité d’avant l’immersion...
Il compte les arbres jusqu'à la source. Son balbutiement allège
la jonchée des feuilles—
Un enfant. Un enfant perdu, - sauvé... Un corps léger, râclant
le fond de la mer—
Le sentier de montagne, le simple, le nu— Imprégné de la
couleur du deL U sentier perdu, effacé... Ecrit à travers les
flammes... Tourneboulant la frayeur sublime des chevaux...
t/ne vieille sur son séant, toutes ses forces regroupées en un seul
fil de laine rouge— Elle ajuste le point de crochet, à l’infini,
simplement. - Du nœud de ses phalanges grises. A l’écoute de
l intensité—
' . C?. 1 * Inmede sommeil profond qui se disse dans chaque phrase
eveiuée. Epaisseur d’humus, sur la feux au soleiL.
L'expérience de rinfütration de la mort. Suintements par tes
fissures de la roche— ™
Au pied des tares, la molette, le balbutiement. Au fond de l’eau,
ta parole, — écartant les herbes de ton visage...
F
an pays de Reagan
Comment peut-on être socialiste au pays de Reagan
et de la libre entreprise ?
C’est la gageure lancée par la vaillante petite équipe <T« I.T.T. ».
La presse de gauche
aux États-Unis
■Il y 8 d'un côté les vestiges
delavidlleflauctecomrfr^
ou manustfr-lemnete. <■»•»
Sans son sectarisme, fur la côte
Est, le DaHyV/orid (P.C. IJ . >•
San-Francisco, le Peop -jîî
World. également
qui tente de sortir de son
ghetto. U Militant, oyn? *
S.w.p. (Socialist Worke ^
Party). qui connut son apogée
dans les années de lutte contre
la guerre au Vietnam, le Guar-
dian, enfin, qui se dit indépen-
dant bien que son essor «*t as-
socié au parti progressiste de la
fin. des années 40, et qti* e*"
ploite. non sans démagogie. »
point de vue des * masses » . Le
'tirage de ces journaux- oscil le au-
jourd'hui entre 5 000 et
15 OOO exemplaires.
En face, du côté de la gauche
non sectaire, quelques publica-
tions. anciennes ou racontas,
qui se déclarent socialistes, ra-
dicales ou libérales de gauche.
La plus ancienne, la plus presti-
gieuse. créée en 1865, est The
Nation, qui tire é 40 000 exem-
plaires. Diffusée dans ITntalfi-
gemsia des grandes vêtes, elle
contient des études de fond sur
la politique intérieure et étran-
gère des États-Unis, ainsi que
sur la société et la culture
contemporaines.
Fondé en 1909 par Bob La
Follette, The Progressive a taie
diffusion équivalente, mais s'in-
terroge ■ plus spécialement su-
ies problèmes nucléaires, civils
et militaires, ainsi que sur la
qualité de la vie. Créé au début
des années 70, Mother Jones,
en format tabloïd, porte le nom
■de la célèbre syndicatiats améri-
caine. On y trouve des enquêtes
spectaculaires sur les voitures
de la mort (la a Pinto ») ou sur
l'essor du conservatisme à une
époque où personne n’en est
conscient.
A signaler également deux
revues trimestrielles ; Working
Papers for a New Society, qu
propose, au-delà d’analyses -ins-
pirées par un xnandsma très ou-
vert, des alternatives concrètes,
enfin The Sodafcr Review, où
sont posés, en termes plus
théoriques, et souvent par des
cottoboreteurs communs - uni-
versitaires, et journalistes, - les
problèmes de la gauche.
P. O.
I N These Times ( I ) est le seul
hebdomadaire - socialiste et
indépendant - de l'Amérique
des années 80. Ses rédac-
teurs ne cachent pas leur
sympathie pour le P.S. fran-
çais, le P.C. italien, le parti
■ de Papandréou et le syndicat
de Lech Walesa. Bien qu’il
soit libre de toute attache po-
litique ou syndicale. In These
Times - I.T.T. . pour les fami-
liers - soutient les positions de
syndicalistes comme William
Winpisinger. le président de
I.A.M. (le syndicat des machi-
nistes), qui s’est toujours pro-
clamé socialiste, et encourage
tout regroupement de force so-
cialiste ou social-démocrate en
Europe comme aux Etats-Unis.
Créé il y a cinq ans. /. T. T tire
à 25 000 exemplaires. C’est peu
face aux millions de Times.
Newsweek, L’.S. News <S World
Repart, diffusés aux Etats-Unis
et dans le monde ! L’équipe de
cette publication, installée à
Chicago, rêve pourtant d’en faire
l’organe d’un grand mouvement
socialiste à l’américaine. Il y a
des précédents. En 1895, paraît
l’Àppel à la raison: cinq ans
plus tard, le journal passe le cap
des 25 000. En 1912. porté par
un puissant courant socialiste, il
compte 760 000 abonnés. Alors,
pourquoi ne pas espérer ?
Comment être socialiste aux
Etats-Unis ? il faut d’abord évi-
ter deux écueils : le sectarisme
des groupuscules marxistes-
léninistes ou autres, qui vont de
scission en scission : d’autre part,
le moralisme de la nouvelle gau-
che, héritage ancestral du libéra-
lisme américain, toujours prête à
s’enflammer pour une cause sou-
vent juste mais généralement iso-
lée de son contexte : luttes de
consommateurs, de contribua-
bles. de locataires, engagement
dans le mouvement féministe au-
jourd'hui. porto- rica in hier, afro-
américain avant-hier.
A la question inversement po-
sée par Warner Sombart (2) ;
* Pourquoi n’y a-t-il pas de so-
cialisme aux Etats-Unis ? >. on
ne peut plus se contenter de ré-
pondre. comme au début du siè-
cle : • parce que b société améri-
caine a un pouvoir exceptionnel
d’intégration - on dirait au-
jourd’hui : de récupération. C’est
aussi parce que la pensée, à gau-
che. se laisse prendre, tour à tour,
dans le dogmatisme et le sponta-
néisme. Seule une pensée théori-
que, ancrée dans la réalité améri-
caine, peut s’imposer. Aux
Etats-Unis, comme ailleurs, le so-
cialisme doit être indigène.
Une contre-drogue
C'est à cette tâche que s’atta-
quent les rédacteurs d’ I.T.T.
Maintenir l’équilibre entre la ri-
gueur d’analyse et le pluralisme
des idées n'est pas facile dans
une publication trimestrielle ou
mensuelle. Mais offrir, chaque
semaine, â chaud, en marge des
médias dominants ou contre eux,
une lecture critique et pourtant
non systématique des événements
est une gageure. /. T. T. est un an-
ticorps. une contre-drogue utili-
sée essentiellement par des intel-
lectuels (50% des abonnés ont
au moins une licence), des
femmes (40 % des lecteurs), des
responsables syndicaux ou politi-
ques, au sommet comme au bas
de la hiérarchie.
Le premier ingrédient d’un
journal socialiste en Amérique
est la présence du mouvement
ouvrier. Bien sûr, on est conscient
des limites du syndicalisme offi-
ciel. mais on ne tombe pas pour
autant dans le romantisme « ba-
siste • - même si le point de vue
du militant de base est souvent
donné. On sait que le conserva-
tisme est parfois au sommet,
mais qu’il existe aussi à la base.
L’essentiel est d’isoler ce qui est
progressiste dans une démarche
et d’encourager toute forme de
démocratie et de participation
réelle. Pas de socialisme sans syn-
dicalisme. Cette évidence est loin
d’être partagée par la gauche
américaine.
Pas de socialisme non plus,
sans la reconnaissance de la com-
plexité de la classe ouvrière.
L’expansion des cols blancs dans
les années 60, comme l’explosion
des services dans l’actuelle dé-
cennie, masque la dégradation
constante des conditions de tra-
vail de l’ensemble des salariés.
Le lecteur d ’ I.T.T. découvre, à
l’occasion d’exemples' concrets,
ce qu’il y a de commun dans la
conditions des immigrants illé-
gaux, des employés de bureau,
des travailleurs de l’automobile
et des chômeurs.
Autre thème : le contrôle so-
cial de l’investissement. Et non
pas nécessairement l’appropria-
tion par le secteur public, encore
que. curieusement dans ce pays
de la libre entreprise, une frac-
tion importante de la population
- au moins 25 % - soit favora-
ble. d’après les sondages, à la
municipalisation de l’électricité,
du gaz et du téléphone. 11 est vrai
que. dans les cas relativement
nombreux où ces services relè-
vent des collectivités, les coûts
sont nettement moins élevés.
Mais l’objectif essentiel d’un
hebdomadaire socialiste au pays
de Reagan est de familiariser les
Américains avec des approches
non capitalistes, et de créer les
conditions minimales d’une coali-
tion entre socialistes et sociaux-
démocrates. Si les premiers sont
encore rares, les seconds sont
nombreux dans les conseils muni-
cipaux, les chambres hautes et
basses - à Washington et dans
les divers Etats. Tom Hayden,
ancien héros de la nouvelle gau-
che, est aujourd’hui au centre
d’un puissant mouvement social-
démocrate - Campaign for Eco-
nomie Democracy - qui Conquit
plusieurs municipalités califor-
niennes dans les années 70 et qui
entend s'imposer au niveau natio-
nal dans l’actuelle décennie.
Tout en s’intéressant auç pays
en voie de développement. I.T.T.
ne cède pas — contrairement à la
plupart des autres publications
de gauche - à l’identification
aux causes tiers-mondistes. Cette
variante internationaliste du mo-
ralisme américain conduit -trop
souvent à des prises de position
généreuses - mais décalées pat
rapport aux objectifs de la majo-
rité des Américains, même dê'
gauche. D'autre part, comment
s'engager dans un dialogue Nord-
Sud constructif sans avoir, au
préalable, remis de l’ordre dans
son propre pays. La lutte contre
les inégalités doit être' menée si-
multanément à l’intérieur et à
l’extérieur. Ainsi s’explique la.
place importante donnée à la po-
litique intérieure des pays euro-,
péens.
Sous le signe
de la rigueur
• Sur le plan militaire, on trouve
bien sûr la dénonciation de l'in-
terventionnisme américain - et
soviétique ; un certain accueil
aussi aux thèses neutralistes et
même aux mouvements paci-
fistes en Europe. Mais c’est à
propos du réarmement qu’est
proposée une approche plus of-
fensive. I.T.T. inaugure une ré-
flexion globale sur une nouvelle
répartition des dépenses fédé-
rales dans la société d’après
J’opulence et sur une conception
autre de la sécurité à l’âge du ris-
que nucléaire.
Tout cela fontionne sous le si-
gne de la rigueur. Rigueur de la
pensée, mais aussi des moyens :
une petite équipe autour du ré-
dacteur en chef James Wcin-
steîn, auteur d’une excellence
étude sur le réformisme améri-
cain (3) : trois rédacteurs ad-
joints : John Judis (politique in-
térieure), David Moberg'
(mouvement ouvrier); Pat Auf-
derheidc (pages culturelles). Un
seul correspondant permanent —
en Europe (Diana Johnstone).
Il y a en tout dix-huit perma-
nents - y compris les responsa-
bles de la gestion, de la publicité,
et de la fabrication. Les salaires
sont, à responsabilité égale, deux
fois moindres, par exemple,
qu’au New York Tintes, mais.
dëtixTôïs plus élevés qu’au
Guardian. Le déficit annuel -
200 000 à" 300 000 dollars, soit
20 % du chiffre d’affaires - est
comblé par des subventions —
syndicats, fondations . - et sur-
tout par les lecteurs eux-mêmes.'
organisés en comités de soutien.
Pour réduire les frais, le journal
appartient officiellement à une
fondation — cette' année I.P.S.,
Instituée for Policy Studies, l’un
des principaux réservoirs à pen-
ser de la gauche : ainsi sont éco-
nomisés, chaque année,
80 000 dollars en frais postaux.
La publicité se fait par l’envoi
de lettres aux abonnés d’autres
publications de gauche. Un peu
de prospection par téléphone, no-
tamment pour les. renouvelle-
ments d’abonnement 'Mais sur-
tout le bouche à oreille: ■
PIERRE DGîMMERGUES.
(!) -/« These Times. 1509 North
MDwudcec Avenue, Chicago^ minois
60622. .
(2) Wemer Sombart, Why 1s There
No Sodalism in the United States.
M-E. S harpe, Whitc Plains, N.Y. réédi-
tion 1979.
(4) James Weüutcin, The Corpo-
rate Idéal of the Liberal State : 1900-
1918. Bcacon Press, Boston 1968.
ACTUELLES
La tyrannie
« Il est naturel que la tyrannie ne prenne naissance d’aucun
autre gouvernement que du gouvernement populaire, c’est-
à-dire. n'est-ce pas ? que de l'extrême liberté naît la servitude
la plus complète et la plus atroce. [...]
• De même quand le chef du peuple, trouvant la multitude
dévouée à ses ordres, ne sait point s'abstenir du sang des
hommes de sa tribu, quand, par des accusations calomnieuses,
méthodes chères à ses pareils. Il les traîne devant les tribu-
naux et souille sa conscience en leur faisant ôter la vie. qu’il
goûte d’une langue et d’une bouche impies le sang de ses
parents. qu.'il exile et qu’il tue. et fait entrevoir le retranche-
ment des dettes et un nouveau partage des terres, n est-ce pas
dès lors pour un tel homme une nécessité et comme une loi du
destin ou de périr de la main de ses ennemis, ou de devenir
tyran et d’être changé en loup? /.../
» Et n’arrive-t-il pas que. parmi ceux qui ont aidé à son
élévation et qui ont du crédit, plusieurs gardent leur franc
parler devant lui et entre eux, et critiquent ce qui se passe, au
moins ceux qui ont le plus de courage ?
» Cesi vraisemblable.
-Il faut donc que le tyran supprime tous ces gens-tà s’il
ivut rester le maître, tant qu’à la fin il ne laissera, soit parmi
Jcs amis, soit parmi ses ennemis, aucun personnage de quelque
C'esr évident •
la
LE MONDE DIMANCHE - 10 octobre 1982
XI
1
GENEALOGIE
MODE
Un pape
et ses cousines sultanes
■ E XV* Congrès internatio-
I nal des sciences gêoêalogi-
I ques et héraldiques s'est
H déroulé à Madrid durant
I i une semaine, du dîman-
9 i che 19 au samedi 25 sep-
mÆ tembre 1982. Le roi d'Es-
■ pagne a assisté à la séance
d'ouverture du congrès.
Pendant plus de six jours,
près de quatre cents congressistes
représentant trente-deux pays se
sont rencontrés dans une am-
biance décontractée.
Parmi les quelque cent quinze
communications inscrites au pro-
gramme, vingt-deux étaient en
français. Faute de pouvoir les ci-
ter toutes (1), nous donnerons la
substance de celle que le comte
Rudt de CoUenberg a faite sur le
thème : Un pape et ses cousines
sultanes. Clément VIII Aldo-
brandini et sa parenté chypriote.
Début février 1592, Ippolito
Aldobrandini est élu pape sous le
nom de Clément VIII. Pierre
N ores, historien, réfugié à Rome
après un duel à Venise, relate
l’élection dans une lettre à son tu-
teur Pinelli, professeur à Padoue.
I! indique que la colonie chy-
priote de Rome est « injinito
conlento» car la grand-mère du
pape est une Flatre, il prie son tu-
teur de bien vouloir en informer
sa mère et de lui demander des
précisions sur cette Flatre afin
qu'il puisse répondre aux ques-
tions qu'on lui pose — et sous-
entendu faire jouer cette parenté.
La parenté bien établie... la
même année. Pierre Nores devint
secrétaire privé du nouveau pape.
En 1593, il passa dans la même
charge au service du cardinal
Cynthio Aldobrandini et après la
mort de celui-ci eu 1610 du car-
dinal Pierre AldobrandinL
Originaire de Florence, la fa-
mille Aldobrandini s'est transfé-
rée à Rome au début du seizième
siècle. Les differentes archives
de la famille à Rome ne contien-
nent que des documents posté-
rieurs à 1 550. Donc pas de trace
de l'alliance Aldobrandini- Flaire
survenue à Florence à la lin du
quinzième siècle. C'est vers 1490
que Pietro Aldobrandini épousa
Louisa Flaire.
En ce qui Concerne les Flatre,
l'auteur de ces recherches relate
que les • Provis ioni », conservées
à Florence dans l'Arc hi vio di
Stato de Florence, nous appren-
nent 'que le 7 octobre 1473
Georges Flaire, fils de Balian, re-
çut la citoyenneté de Florence
après avoir quitté Chypre eu tant
qu'exilé. L'auteur fixe la date de
naissance de Georges Flatre à
Nicosie vers 1440. Dans une let-
tre à Philippe II, le 1 er juil-
let 1595, l’ambassadeur d’Espa-
gne à Venise recommande de
nommer comme agent ou minis-
tre, à Constantinople, un certain
gentilhomme chypriote, Jason
B us trou, mentio ruinant qu’il des-
cend d’ancêtres catalans vivant
en Turquie. L'ambassadeur in-
siste surtout sur ses liens avec le
sérail, ce qui présente un atout de
prime importance. L'ambassa-
deur s'étend amplement sur la
généalogie de la famille de Jason
Bustron. Sa mère est une Flatre,
la sœur de celle-ci avait -épousé
un Nores: Jean, frère cadet du
comte de TripolL
Ne pouvant entrer dans le dé-
tail des alliances, cernons de plus
près la famille des sultans au
cours de 1570 à 1610. U faut
pour cela remonter au sultan Se-
lim II, qui régna de 1566 à 1574
et qui conquit Chypre, fils de Su-
leyman I er et de la bien connue
sultane Hurrem ou Roxelana. et
.qui avait pris pour épouse une
Vénitienne de la maison Veniér :
Caecilia. Son père, Nicdo Vc-
nier, était cousin germain de Sé-
bastiano Vcnier, l’amiral vénitien
de Lépante, puis doge en 1577.-
La sultane était donc ta nièce du
vainqueur militaire de Lépante
et d'un doge vénitien. Faite pri-
sonnière en 1537, die entra au
Le pied
Uu pied sectionné se diri-
geait lentement vers le bu-
reau des objets trouvés.
JACQUES STERNBER&
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sérail de Selim, prince héritier, et
devint la mère de quatre enfants.
EUe devint sultane en 1574 et
mourut en 1583.
Revenons aux Flatre. Famille
• importantissima » du clan
chypriote, qui joua à la fin du
quinzième siècle un rôle bien
précis tant à Constantinople, à
Venise, à Rome, qu’en Italie et
en Espagne. La famille Flatre est
d’origine .franque, mais apparaît
assez tardivement dans les docu-
ments. Elle appartient à la petite
noblesse non fortunée et ses
membres sont obligés d’accepter -,
des situations rémunérées dans
l'administration. Après 1450, elle
devint une des famill es les plus/
importantes de la nouvelle so-
ciété « levantine ». Un Philippe,
fils d'un Louis Flatre vivant i Jé-
rusalem, laissa un legs au cou-
vent du Saint-Sépulcre de Jéru-
salem. Son testament relate sa
descendance, dont différents
membres tombèrent en 1570 ou
devinrent esclaves. Telle est pré-
sentée à grands traits la parenté
chypriote de Clément VIU et ses
cousines sultanes. Cette présenta-
tion résumée de la conférence de
W.-H. Rudt de CoUenberg es-
père avoir attiré l’attention des
historiens et chercheurs sur les
liens généalogiques qui reliaient
dans les dernières décennies du
seizième siècle l'Orient et l'Occi-
dent par les familles chypriotes.
Comme quoi un historien ne
peut se passer de la généalogie.
Et - d'après les enseignements
de ce congrès — un généalogiste
devrait s'intéresser obligatoire-
ment à l'héraldique, et l’héral-
diste à la sigillographie.
Le XV e Congrès des Sciences
généalogiques et héraldiques
s'est terminé sur la nomination à
la présidence de la Confédération
internationale de M. Sz&bolcs de '
Vajay, demeurant à Paris. Le
prochain Congrès aura lieu en
Finlande, à Helsinki : il est prévu
poup septembre 1984. ■
LÉO JOUNIAUX.
* Les archives du Vatican sont ou-
vertes à tous les chercheurs & condition
de ne consulter que trois documents
par jour. •
(1} Nous en tenons la liste à la dis-
position des lecteurs qui ic souhaite-
raient.
[l'invasion
divine
Le Dick suprême : un étonnant i
testament spirituel. I
MICHEL JEURT / SUD-OUEST
I Philip K. Dick est mort,
i Pour l'enterrer dignement, |
je vous suggère la lecture
de son dernier livre,
l'I INVASION DIVINE,
avec THE END, des Doors
à fond ia caisse et en boucle
sur votre chaîne stéréo.
Philip K. Dick refait
l'histoire du monde, mais
au plus haut niveau.
FRANCE-SOIR
présence du futur
denoël
Tuer
✓
la poule aux œufs d’or
■ A femme et l’homme
H n’abordent pas la mode de
I la même manière. Elle, y
■ plonge voluptueusement et
Ifj i en émerge immédiatement
II i renouvelée et «délicieuse.
Mæ Lui, est timoré, il n’ose, ne
sait, craint sans cesse de
■ mettre en péril l'édifice de
sa virile identité. Comme
s’il redoutait l’imagination ou en
était dénué, il a vite fait de se ré-
fugier dans la constance confor-
miste,' dans l'identification totale
à son groupe socio-économique.
Le sociologue Francesco Albe-
roni dans la revue italienne
Mondo Uomo nous met en
garde ' ■ L’homme en refusant le
jeu de la mode renonce à l'omni-
potence'' du désir. »
Pudeur... Cette distance, cette
indifférence masculine A l’égard
de la mode, sont feintes. Elles
sont démenties par l'importance,
la vitalité de toutes les industries
qui s'adressent au vêtir et au pa-
raître de l'homme : vêtements
bien sûr, nais aussi accessoires,
cosmétiques, parfums, lingeries.
Démenties aussi par l'ampleur du
Salon international de l'habille-
ment masculin de Paris, le
S.E.H.M. En passe de devenir la
plus importante manifestation du
genre dans le monde, il se tient
deux fois par an, en février et en
septembre. Pour témoigner en-
core de la coquetterie masculine,
0 y a l’affluence de la presse tant
nationale qu'internationale aux
défilés des grands couturiers, des
couturière et des créateurs de
mode masculine. Le mot « la ili
leur », significativement, n'est
plus employé. ,
Performante, l’industrie fran-
çaise du vêtement rassemble
! 200 entreprises, emploie
84000 salariés, dont 82% de
femmes. Sur cés 1 200 entre-
prises,' -plusieurs fout plus de
400 millions de francs de chiffres
d'affaires hors taxe; 470 réali-
sent 94 % 'du chiffre d'affaires
global de la profession, .mais les
46 premières font la moitié de ce
chiffre, qui est de 11 milliards
hors taxes : 15 % sont réalisés à
l'exportation (chiffres de 1981).
Financièrement, c'est une indus-
trie largemèat décentralisée
(Mavest à Roanne, Jean Charles
de Castelbajac à Limoges, Jac-
ques Jaunet, New Man à CboIeL,
Mc Keen à Marseille).
Le S.E.H.M., c’est
30 000 acheteurs et journalistes
de 90 pays qui déambulent sur
4 hectares de stands. C’est
600 exposants, créateurs, coutu-
riers, fabricants, venus de vingt-
quatre pays présenter leurs nou-
velles collections. Les Etat-Unis,
la Grande-Bretagne, représentent
le contingent étranger le plus im-
portant ; suivent l'Espagne, puis
î’itatie,' F Allemagne fédérale, la
Tunisie. Pour le mois de septem-
bre dernier, il y a eu une forte
augmentation des demandes de
nouveaux stands et d'agrandisse-
ment des surfaces de la pan des
exposants habituels. Tout le
monde n'a pu être satisfait. Et la
crise ? La profession a pu expli-
quer à M. Jean-Pierre Chevène-
ment. ministre de l'industrie,
venu sur place prendre son pre-
mier contact officiel avec les in-
dustries de l'habillement, que
tout n'était pas rose.
Après la baisse continue de la
consommation vestimentaire de
1973 à 1980, I’après-10 mai a
bien été marqué par une augmen-
tation de ceue consommation
(+ 2,3 %). Cette tendance favo-
rable s'est accentuée aux pre-
miers mois de’ 1982 (+ 3,9 %).
Mais, parce que l’attentisme
était de règle, celte reprise de la
consommation n'a pas suscité de
reprise de l’activité industrielle,
-mais on fort accroissement des
importations ( + 13%); alors que
les exportations ne croissaient
que de 2 % en valeur. Devant
l’augmentation des salaires ou-
vriers (+ 19 %). du SMIC
(+22.7 %), la cinquième se-
maine de congés payés, les
39 heures, -certains industriels,
pour alléger leurs charges, leurs
coûts de production, n’ont su que
licencier. On est passé de
89 000 salariés au 31 décembre
1980 à 84 000 au 31 décem-
bre 1981.
Il aurait fallu innover, investir,
faire preuve de plus d’ingéniosité
pour redonner au produit fran-
çais de la combativité. La déva-
luation du franc, qui a favorisé la
production française sur les mar-
chés internationaux, et l'allége-
ment des charges pour certaines
entreprises depuis juin 1982 ont
amélioré la situation. Pourtant la
profession juge ces mesures d'al-
légement trop sélectives et d'une
application trop limitée dans le
temps (12 mois éventuellement
recond ucti blés une fois). . EUe
craint en outre que la position de
la C.EJE. ’à l’égard du plan
textile-habillement français n’as-
sure pas la pérennité de ce dispo-
sitif. Le. blocage des prix lui est
« intolérable », d’autant, affirme-
t-elle, qu’il s’agit d'une baisse im-
posée en raison du nouveau taux
de la T.V.A. (au total - 2J9 %).
Ce serait, pour beaucoup d’entre-
prises, ta suppression de la marge
nette, voire même la vente à
perte!
Où est le talent ?
Après ces suppliques, cette in-
dustrie de main-d'œuvre a voulu
démontrer à son ministre de tu-
telle qu'elle pouvait être aussi un
secteur de développement des
techniques de pointe. On a alors
admiré une machine à couper les
tissus remarquable, dont la so-
ciété Lectra Systèmes détient les
brevets. C’est un ordinateur qui
contrôle un rayon laser qui tran-
che automatiquement les tissus
selon le plan de coupe le plus ra-
tionnel, le plus économique et
avec une précision extrême.
Mais la précision, la technique
même de pointe, peuvent-elle
remplacer l’essentiel, c'est-à-dire
le talent créateur des concep-
teurs de mode ? lis ne manquent
pas en France. Sans -.parler de
Pierre Cardin, qui le premier fit
de la création de grande diffusion
pour l'homme, il y a Yves Samt-
Laurent, qui sait prendre un vwe-
ment ordinaire comme la saha-
rienne, le blouson, le trench,, le
caban et le reconstruire dans - la
proportion parfaite. Il leur ajoute
une je ne sais quoi, un presque
rien, et ses vêtements deviennent
les vrais, les autres des copies
maladroites.
Pour rester dans la haute cou-
ture, il y a le très talentueux Gé-
rard Penneroux de Christian
Dior Monsieur, qui donne de l’es-
prit, de la jeunesse au vêtements
les plus conventionnels ; Patrick
La voix chez Lan vin sait, lui, les
rendre impertinents et sympathi-
ques. Chez tes couturiers, il y a # le
poétique Lucien Foncd, l'imagi-
natif Antoneilo Montalto de
Czechmate, le tendre Jean
Charles de Castelbajac. Chez les
créateurs, il y a Daniel Hechtier
avec sa verve et sa merveilleuse
maîtrise des couleurs, O y a le jeu
technologique décontracté de
Mari thé et François Girbaud,
l’aisance de Marcel Lassancé. Il
y'aurait bien aussi Emanuel Un-
garo, Claude Montana, Thierry
Mugler, mais ces derniers, pour
l'homme, sont commandités par*
des industriels étrangers. Il y a
bien sûr Jeff Sayre, qui n'a pu en
septembre présenter sa collection
de l’été.
On met là le doigt sur !a ca-
rence de l'industrie française :
n avoir pas sü. pas voulu exploi-
ter dans toute sa mesure le talent
des créateurs disponibles. L’Ita-
lie, elle, depuis dix ans n’a pas
hésité à faire appel aux créa-
teurs, aussi bien italiens, fran-
çais, qu’anglais ou américains.
Le talent n'a pas de frontière.
Claude Montana, Jean Charles
de 'Castelbajac et bien d'autres
peuvent en témoigner. Il n’est
pas jusqu’à la haute, couture qui
ne totalise jalus de licences :à
l'étranger qu’en France.
La rentabilité, la rationalité, la
finance, la technique, c’est bien,
mais, sans imagination créatrice,
elle finissent par tuer la poule
aux oeufs d'or. m
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Mm
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XII
10 octobre 1982 - L£ MONDE DIMANCHE
^ ^
ùeMyvyp
_ • . i. . . .'
. ■ i .. .. .* ; '*
la FONDA, observatoire
de la vie associative
J3|lle a préféré le statut de fondation pour assurer aux associations
bureau d’études, permanent. En seize mois, elle s’est imposée
îpàr le sérieux de ses, réflexions et dé son information.
h 1 !. À.- FONDA (Fondation
;nfl - .pour la. vie associative) est
jcA née le 15 juin 1981 (1> &
Q ^‘initiative" d’une soixan-
» taîne de responsables , d'as^
J j sociâtion ' venus dès sec-
.Æ A leurs les, plus divers (sport,
"usagers, jfcunesse, social..)
, pour offrir un espace com-
m un de rencontre, deré-
et de-confrontation aux
^'Sjssodations et favoriser toutes
d’études, analysés et initiatives
- utiles au développement de la vie
: (associative (2). • /
10 N i fédération, ni « super-
ja&ociatioi! », la FONDA est
'-F héritière légitime d’une associa-
v “t3ôn aujourd’hui dissoute, la DAP
'■ i fhssociaüon pour le Développc-
L menî des associations de pro-
^tres), crêSé en 1975 par François
-^dloch-Lainé avec la mission
^d'analyser clairement les pro-
iiièmes rencontrés par la cause
'■'.^associative et dimaginer des or-
ganismes compétents pour lès ré-
.œpudre. La naissance en 1977 de
Service associations <3), qui pre-"
.-.fiait :eo: .charge les problèmes
{ techniques se posant aux associa-
tions a été une étape importante
'de cette mission, qui prit fin -avec
la création de la FONDA.
Mais pourquoi une fondation,
alors qu'on en compte deux cents
: bu ; trois cents en France pour
peut-être cinq cent mille associa-
tions ? « Le principe de la fonda-
tion, explique Aime David, délé-
. guée générale de la FONDA, est
qu'elle est financée par les re-
venus de ses propres capitaux.
Nous n’en sommes pour l’instant
qu’à une phase transitoire où
dons, subventions et cotisations
sont n éc ess a i r es pour exercer nos
activités. Mais pour garantir
l'indépendance de la FONDA,
mus souhaitons à terme avoir
une totale autonomie financière.
Nous voulons également profiter
du régime des fondations pour
créer vin fonds pour le développe-
ment de .la vie associative. Ce
fonds, destiné au soutien initial
d'innovations dans le secteur as-
sociatif ne pourra en aucun cas
■ remplacer ni compléter un finan-
cement public. D’autre part , il
n’est pas question que la
FONDA remplace ou supplée les
coordinations existantes entre
associations. »
èi
Les ressources
L'article 6 de la loi du 1* jaSBet
J 901 femtéat r elati vement les
: veasewees aatorbèes ux associa--
fiaas puisqu'elles ne panent gérer
«au dehors des subventions de
Ftinu des dépu itemeats or des
fliwws* qptks* cotisations
d^sts m em b res eu les s e au oç s an
moyen deHMfev.cn cttindw
ourkêrédÊniesm'.'-
Cepee dtitf. ffwtnsitmiKtts
sont en £dt «wtori rfes Ans cer-
lïhé. owftioei, notamm en t cm
contrepartie- de ^spc a i liw parti-
" afièm da code général des bn>
fcsressources légales : u •
. — Les nbradjoM- qntflE que
soit leur or^e. — Etat, dépvte-
nscflt, cofflome, — eSessoot Bées
à des conJMoas ftg rf no rt dont
les pro cMtir es moat. pohabk-
ment révisées par les dispositions
dn projet de loi. edmmtmmt i
Rtvdc, eüet mériteront dtfrm-
rcmentnocécadeporttcoStre; '
- les cotisations: eues matC-
riafisent Ifanctttemcnt radbésioa
à rpasodadon «c ienr montant
l’otpwlWlf Ost riurijuc ks
ststae pMwàtprtwtr èfl &n te
catégories de membres avec des
tarifs variables do me mbre b**a-
îai t w à taux éle v é, an m em bre
adhérent i taux séééL Cotâmes
le montent des
fonction des revenus de leurs
membres (notion de quotient terni-
Sal);
— Autres ressources Motori-
sées : les remboursements des ser-
vices rendus i ses- me m bres, ser-
vices dont la natme est fixée dans
Tarifa* 26L7.1 du code général
des Impôts. . En outre, sans pour
awtant perde son caractère de
BOB-tncratnité, nne association
pont facturer à des de» oa certain
nombre de services à le condition
pour cette partie de ses res-
sources, de les assujettir à la
T.VjL
Haas le avéme ordre d’idées, et
tetqoars par référence an code gé-
néral des impôts, ks recettes de
quatre marfestations
a estiué e j à soutenir Faction de
Fa m o rf a t lan sont exonérées de
tontes taxes et impôts. Enfin. Far-
tide 23S ber du code général des
impôts autorisant des déductions
fiscales aux particnBers et aux so-
ciétés pour des libéralités laites an
-projet d*assocïations d'intérêt gé-
néral, le ministre des finances a
précisé ipso fado ces mêmes
associations étaient b MMts à
les recevoir. .
■k Cotte rubrique est rédigée par
Service associations, associatio n loi
de 1501, 24. rue de Prony.
75017 Paris, ta : 380-3+09.
ACTUALITÉS
r On est toujours hëntBcapê par
rapport à quelqu'un » : f Associa-
tion de farniente des bien portants
et handicapés veut rompra U isole-
ment des hancficapés. Elle organise
actuellement des spectacles, das
voyages et des ateliers réunissant
ceux-ci et des bien portante.
- • 14, rue de Montrent!. 78000 Ver-
sailles, lél. (3) 953-49-07.
L'association. Connaissance du
kayak de mer. créée d y à tfix-hurt
mots, veut offrir aux sportifs un
1 nouveau mode do connaissance du
“milieu marin ex, selon son secré-
taire. > ouvré i de nouveaux parô-
dpants un domaine de plein air
jusqu'ici réservé à dos privilégiés ».
par des groupes d’études ou de
croisière. des séances d'informa-
tion et des publications sur te
kayak, ainsi que le réalisation de
.matériels.
• CK/mcf. 10 Parc de b Bcren-
jère, 92210 Saim-Clowî. -
INITIATIVES
Recyclage du papier
L'Association pour la promotion
du papier recyclé, qui a édité un
petit' manuel l'Espoir des arbres
afin de lutter contre te gaspillage et
pour la protection de la nature, a
réalisé aussi des cahiers d'écolier
en papier- recyclé, avec une couver-
ture illustrée par Msrol. La Ville de
Paris vient de commander quatre
cent mille cahiers de cette sorte
pour tes écoles primaires de la ca-
pitale.
■ Maison du papier recyclé, 121,
av. du Maine, 75014 Paris (du lundi
au samedi), t£L 322-24-10.
Lecture avec micro-ordlnatear
■ L'Association française pour la
lecture, qui réunit des enseignants
et des chercheurs en pédagogie, a
mis au point un didacticiel d* entraî-
nement à la lecture sur micro-
ordenateur pour les enfants à partir
de huit ans, les adolescents et les
adultes. Caluj-d propose plus de
soixante-dix heures d’exercices. H
sera disponible fin octobre.
* A.F.L.. 29 rue d’L’lm
75005 Paris, B J». 13505, 75226 Paris
Cedex 05, téL(l) 329-2] -64. poste
472.
Pour la même raison, si le
nombre de membres associés
n'est pas limité, seuls les mem-
bres actifs qui font partie des or-
ganes officiels de la FONDA
peuvent agir au nom de celle-ci.
Mais les membres associés, par
leur soutien financier et leur col-
laboration, contribuent aussi aux
objectifs de là FONDA (4).
Deux principaux moyens d’ac-
tion sont prévus pour atteindre
ces objectifs :
1) Des comités d'étude et de
liaison (C.E.L.), composés de
membres associés, engagés dans
- nne réflexion thématique : em-
ploi, financement, statut de l’élu
social... Réuni autour d'un bu-
reau tricéphale (un président, un
rapporteur et un « agent de liai-
son » avec les organes institution-
nels de la fondation),' chaque co-
mité dispose d’une large
autonomie; sa durée est liée à
celle du problème en suspens.
Les C.E.L. existent aussi bien à
l'échelon national que régional
oulocaL
« Ce point est très important.
souligne Anne David. S’il existe
dans le monde associatif une cer-
taine intégration - verticale »
( les fédérations par exemple),
l’intégration « horizontale » est
en revanche inexistante. L'intérêt
des CE.L est de réunir des asso-
ciations géographiquement pro-
ches. Dans cet esprit, le groupe
sur l'information organise à
l’échelon régional des rencontres
avec les journalistes de province
pour les familiariser avec la réa-
lité associative, bien que son
plus gros sujet de travail soit la
presse associative elle-même et
les difficultés financières ou fis-
cales qu’elle affronte (assujetis-
sement à la T. V.A.) ou les avan-
tages qui lui échappent (tarifs
postaux préférentiels). »
«Gens du terroir», les mem-
bres des C.E.L. sont aussi - et
surtout - des « gens du terrain *
qui apportent avec eux les fruits
d’une expérience associative. En
retour, leurs travaux - dont les
rapports sont publiés dans la let-
tre d'information de la FONDA
- présentent un intérêt pédagogi-
que pour les associations qui en
prennent connaissance.
2) Cette lettre d’information
(huit numéros annuels, servis par
abonnement) est un véritable ou-
til à la disposition de la FONDA.
Sa diffusion (un peu moins d’un
millier d'exemplaires) touche da-
vantage de personnes que le cer-
PUBLICATIONS
DocimientationtiefSrinofHte
Le Centre de documentation
tiers- monde de Paris offre en
consultation deux cents dossiers
sur les aspects économiques, so-
ciaux. politiques et culturels du
tiers-monde, et peut louer une cin-
quantaine de montages diapos sur
ces domaines.
* 20, rue Rocbechouart,
75009 Paris (ouvert de 12 h 30 à
18 h 30 du mardi au samedi indus).
Catalogue sur demande : 6 J0 F.
RENDEZ-VOUS
Personnes âgées
Au programme de la semaine de
solidarité avec tes personnes âgées
et leurs associations, qui aura lieu
du 18 au 24 octobre : Rencontres
mten-générations ; information sur
les conditions d'existence des re-
traités et tes réalisations des asso-
ciations. Les vingt-trois orga-
nismes membres du comité
d'organisation (103. rue du
Faubourg-Saim-Honoré, 75008
Paris, tél.225-16-761 refusant
« l'assistance et raumône ». veu-
lent obtenir le moyen pour les es-
cle des membres associés, ei sur-
tout elle va dans les ministères,
les salles de rédaction et même à
l'étranger.
Par sa qualité, la lettre est la
• chambre de résonance » des
problèmes d'actualité touchant la
vie associative. Ainsi elle a large-
ment rendu compte de la concer-
tation suscitée par le projet de ré-
forme de la loi de 1901 préparé
par le ministère du temps libre,
en même tant qu'elle l'alimen-
tait, assortissant les propositions
gouvernementales d'une • grille
de lecture » correspondant aux
préoccupations de la la FONDA.
Dans la mesure où le vote de la
loi est reporté à la session du
printemps prochain, la FONDA
est aujourd'hui mobilisée par la
préparation de la discussion de la
loi de finances pour 1983 : cer-
taines mesures réclamées depuis
longtemps en dépendent ; par
exemple la révision ou la suppres-
sion de la taxe sur les salaires
pour les associations - dont les
«tranches» n'ont pas varié de-
puis quinze ans.
• Le projet de budget de l’ État
pour 1983, tel qu’il se présente.
commente Anne David, est pour
les associations une grosse dé-
ception : les subventions sont au
niveau antérieur, c'est-à-dire
qu'elles ne suivront même pas
l’inflation. Cela signifie des li-
cenciements dans les associa-
tions qui emploient des salariés.
Les quelques mesures proposées
par le budget ( exonération de
3000 francs de la taxe sur le
premier salaire), jugées très im-
portantes pour les petites asso-
ciations par le ministère du
temps libre, sont très en deçà des
revendications formulées dans le
numéro d’été de la lettre d’infor-
mation de la FONDA. Mais,
celle-ci ne s'avoue pas vaincue et
se prépare à agir auprès des par-
lementaires (le groupe sur les
associations, mais également
tous les députés sympathisants )
pour • décrocher » des amende-
ments. »
Cette qualité de partenaire re-
connu, son audience auprès des
pouvoirs publics et celle de sa let-
tre d’information dans le monde
associatif sont autant d'éléments
positifs pour la FONDA ; celle-
ci, en moins d'un an et demi
d’existence, est devenue, comme
elle le souhaitait, le témoin privi-
légié et permanent de la vie asso-
ciative dans le tissu social, cette
« fonction biologique » qu’évo-
quait Frédéric Pascal (président
de la FONDA) il y a un an, dans
ces mêmes colonnes (5) . ■
DANIEL GARCIA.
(1) Le Monde du 2 iuüiei 1981.
(2) FONDA, 18, rue de Varennes,
7S007 Paris.
(3) le Monde Dimanche du 26 sep-
tembre 1982.
(4) Actuellement pins d’un demi-
millier de HEdéniions et d’associations
nationales ou locales sont membres as-
sodés de la FONDA. Au total, donc,
c’est plusieurs milliers d’associations
qui sont touchées.
(5) Le Monde du II novembre
1981.
soevations privées t d’innover pour
répondre aux besoins » .
• Parmi ces manifestations, no-
tamment une table ronde sur
g l'insertion des préretraités, re-
traites et personnes âgées dans la
vie active ». organisée le 1 9 octo-
bre eu CiSP, 6, avenue Maurice-
Ravel, 75012 Paris. Renseigne-
ments et inscriptions au Centre
national du volontariat (130, rue
des Poissonniers, 75018 Pans.
Tél. (1) 264-97-34).
L'économie sociale
Quels sont les facteurs d'émer-
gence des organisations qui for-
mant « l'économie sodale » (asso-
ciations, coopératives, mutuelles,
etc.) ? Quelles sont Jes conditions
— internes et « externes » — de
leur croissance ? Comment, dans
ces organisations, se transmet le
pouvoir ? Ce sont les thèmes de la
journée d'étude organisée à Paris,
le 19 octobre au pavillon Gabriel
par l'Assodation des âges. Y parti-
ciperont des représentants de
nombreuses organisations, des uni-
versitaires et des responsables du
ministère de tutelle (celui du plan
et de l'aménagement du territoire).
M. Michel Rocard ouvrira les tra-
vaux.
' Association des âges, 73. avenue
Paul-Downer. 75016 Paris. TéL (1)
504-27-44.
DIS PETITES ANNONCES
POUR IIS ASSOCIATIONS
Le rubrique « Associations a. publiée dans la Monda
Dimanche depuis le 18 avril 1982 (et interrompue pendant
rété) a suscité un vif intérêt. Le courrier reçu en témoigne.
Nous avons dû, chaque semaine, sélectionner une dizaine
d'inf o rmations sur les centaines recueüfies qui nous étaient
adressées. Parmi nos critères de choix : le caractère novateur,
l'intérêt pour ie plus grand nombre ou pour la vie associative, le
caractère exemplaire de l'information, l'appel au bénévolat.
Les petites annonces — payantes, mais à un tarif tris
abordable (25 F TTC la ligne) - nous ont paru un moyen de
compléter ces informations rédactionnelles. Avec les petites
annonces, une association, même modeste, pourra faire
largement connaître l'information qu’elle jugera utile.
Les rubriques retenues pour le classement de ces petites
annonces sont : appels, convocations, créations,
manifestations, sessions et stages. Ces petites annonces
devront comporter au maximum 28 signes (caractères,
ponctuation, espaces) par ligne. Des abréviations simples sont
recommandées.
ANNONCES ASSOCIATIONS
RUBRIQUES* : Appels □ Convocations □ Créations □
Manifestations □ Sessions et stages □
* Cocher la rubrique souhaitée.
VOTRE TEXTE :
e Prix de la ligne : 25 F 1 28 signes, lettres on espaces) .
• Délai d’insertion ; deux semaines après réception de la demande
d'insertion ACCOMPAGNÉE DU REGLEMENT libellé :
Régie Presse L.M.A.
• A envoyer à:
REGIE PRESSE LM_A_ 85 bis, me Rêanmur. 75002 PARIS
annonces associations
appels
Aide et Action, association eide
A scolarisation entants pauvres
tiore-mande recherc h e urgence
bénévoles pour répondre A
courrier volumineux. Les
Bonnes volontés seront bienve-
nues. Bes oin s aigus an dactylo.
Merci (f avance pour les entants
qu' ainsi voua aiderez.
Contacter Aide ot Action,
78, rue de la Réunion,
75020 Pans. Tél. 373-52-36.
Jaune. 16 ans. an drfftcuité
avec son milieu, cherche â me
retrouver, plutôt qu'en foyer ou
dans la me, dons un cadre ta-
mibal. Avec d - autres ie sus &
JONAS COUTE : une aaaocie-
non qui noua aide A nous en
aortir. Pour voua renseigner sur
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d*ëtre an fa mâle d'accueil :
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français. 160 t. d'aide ont déiè
été acheminées. Deux équ. mé-
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S. P. F. a sont sur pl. Las dons
si reçus : S.P.F. 9. r. Froissait.
75003 PARIS.
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Flachère dans la Rhône, le Club
. Unesco du Rhône et le Groupe-
ment Régional d* Animation da
la Ftach&re cherchent bonnes
volontés, aidas an tous genres.
dons môme modestes.
Ce château de Vioilet-te-Ouc.
classé Monument historique,
est en réel danger si des tra-
vaux de oouverture et da mise
hors d’eau ne sont pas entre-
pris rapidement. Toutes les
bonnes volontés seront
accueillies avec plaisir.
Prendra contact avec
le Club Unesco du Rhône
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Téléphonez au : 637-36-11.
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maire de Paris. Elle a comme
but le maintien et le rayonne-
ment du patnmoine culturel
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continuation des bons cutawsis
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14 octobre â 1 2 h 30
devant la Fonction pub l ique.
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: L£ MONDE DIMANCHE - 1 0 octobre 1 982
XIII
i
1
marché
la vidéocommunication
à Cannes
Mous attendons celte année
plus de ? OOO visiteurs venus du
monde entier, pi us d'un millier
Je sociétés participent aux diffé-
rentes expositions ou y sont re-
présentées. Sous avons quitte
/'ancien Palais des festivals pour
le nouveau et doublé de ce fait
notre surface d'exposition. Et.
pourtant, tout est plein. A lui
seul, le marché des programmes
vidéo occupe autJnt de place que
l'exposition de l'an dernier -
Bernard Chevry. commissaire gé-
néral du marché international de
la vidéocommunication, ne cache
pas sa satisfaction. Le V1D-
COM S~ qui ouvrira ses portes à
Cannes du 1 5 au 18 octobre, sera
une bonne cuvée. Les visites offi-
cielles de MM. Louis Mcxa ri-
deau. Jack Lang et Georges Fil-
lioud en sont une sorte de gage.
Lors de sa création en 1972, le
VIDCOM ne s'appelait encore
que le VI DCA et suivait les pre-
miers pas du marché de fa vidéo-
cassette. Organisateur du Mar-
ché du disque et de l'édition
musicale (Ml DEM), du Marché
des programmes de télévision
( MIP-TV), Bernard Chevry a un
talent indéniable pour ccs
grandes rencontres profession-
nelles et commerciales au niveau
international, et il suit de très
près le développement des nou-
velles industries culturelles.
Mais, pour la vidéo, il précède un
peu le mouvement, et la vidéo-
cassette larde à tenir ses pro-
messes. Le VIDCOM est sus-
pendu en ) 976 pour ne reprendre
qu'en 19S0 lors de l’explosion du
marché grand public.
Depuis, il s'est diversifié et ac-
cueille aussi la télématique et les
banques de données, renseigne-
ment assisté par ordinateur cl les
premiers développements de la
télévision par câble. Cela donne
sans doute à la manifestation un
aspect un peu hybride, mais il
existe de nombreux points de
passage entre vidéo et informati-
que : systèmes interactifs de for-
mation sur vidéodisques et vidéo-
cassettes. programmes interactifs
sur les futurs réseaux câblés en
fibres optiques.
Le vrai clivage du VIDCOM
est entre le marché grand public
et le marché institutionnel de la
vidéo. Du côté grand public, on
verra à Cannes les dernières nou-
veautés techniques eu en particu-
lier. le magnétoscope VHS-C mi-
niature fabriqué par J.V.C.. le
portable S.L.-C7 de Sony et les
trois standards de vidéodisques.
Mais c’est le marché des pro-
grammes qui présentera sans
doute le plus d'intérêt. Tous les
grands éditeurs américains
(A.B.C.. N.B.C..
R.C.A.) seront présents pour
vendre leurs nouveaux catalogues
de vidéocassettes, mais aussi
pour envisager des accords de co-
production sur des programmes
spécifiquement produits pour la
vidéo.
On attend également une forte
participation des éditeurs et des
distributeurs français, qui ont là
l'occasion de rencontrer les re-
vendeurs. Atari, le géant améri-
cain du jeu vidéo, qui lance une
grande offensive commerciale en
France dans les prochaines se-
maines (150 spots à la télévi-
sion !), viendra à Cannes présen-
ter sa nouvelle gamme de
micro-ordinateurs individuels.
Un lieu de rencontre
Mais le VIDCOM est aussi un
lieu de rencontre important pour
tous les utilisateurs institution-
nels de la vidéo et. en particulier,
pour les services audiovisuels des
entreprises, des centres de forma-
tion ou des collectivités locales.
Dans ce secteur où les politiques
d'équipement sont souvent diffi-
ciles et fluctuantes, les utilisa-
teurs sont à la recherche de
conseils et surtout d’une confron-
tation d'expériences. Us trouve-
ront à Cannes une exposition de
matériel avec la nouvelle gamme
de magnétoscopes U-matic de
Sony et les nouveaux V.H.S. de
J.V.C., spécialement conçus pour
la diffusion institutionnelle. En
outre un forum international leur
permettra de visionner à la carte
un grand nombre de programmes
réalisés par des entreprises de
tous les pays sur les sujets les
plus divers. Ce forum est orga-
nisé par International Télévision
Association (I.T.V.A.). qui re-
groupe au niveau international
plus de six mille utilisateurs de la
vidéo dans les entreprises et les
administrations et a ouvert en
juin dernier une section fran-
çaise.
parallèlement à la manifesta-
tion. un congrès international
tentera de répondre aux pro-
blèmes pratiques soulevés par la
pénétration des nouvelles techno-
logies. En télématique, on discu-
tera du coût de production des
banques de données et de l'intro-
duction de la publicité sur le
vidéotexte. Deux journées seront
consacrées à une initiation de
base à l’enseignement assisté par
ordinateur avec la présence de
nombreux éditeurs. La vidéo
d'entreprise aura aussi son sémi-
naire. qui abordera les problèmes
de production et de diffusion
des programmes. Enfin, les spé-
cialistes traiteront pendant
une demi-journée des problèmes
liés à la généralisation de la loca-
tion sur le marché de la vidéocas-
sette. »
JEAN-FRANÇOIS LACAN.
Jean Genet
Au début, on craint le pire : le
visage figé. Jean Genet cherche
péniblement ses mots ou les
mange trop rapidement. On se
dit qu'à soixante-dix ans le té-
moignage vient trop tard. Et
puis, très vite, on est pris par le
rythme déconcertant de ce dis-
cours. comme dévasté de l’inté-
rieur par la sensualité. On dé-
couvre que cette impassibilité
n'est que fe masque d’une pro-
vocation sereine. Et l'on écoute
Jean Genet parier du a charme
érotique des prisons ». plaider
contre la réinsertion des
condamnés au nom de la grâce
poétique ou chercher le visage
de Dieu à travers les corps de
ses amants.
Ce premier vidéo-lrvre de la
collection « Témoins > . conçu
par Danièle Delorme, est un
coup de martre. Je ne sais si les
suivants auront la même force ni
surtout la même nécessité. Jean
Genet est rare sur les antennes
de télévision : on ne voit pas ce
qu'il viendrait faire dans les sa-
lons d' Apostrophes, coincé en-
tre deux tranches de publicité et
un verre d’orangeade. Le long
plan fixe que lui consacre An-
toine Bourseiller. médiateur plus
que réalisateur de cette vidéo-
cassette. lui convient mieux. La
caméra ne s’échappe que pour
quelques plans sur des statues
grecques et la fameuse colonie
pénitentiaire de Mettray qui a
tant marqué l'auteur du Journal
d'un voleur.
Jean Genet. qui dit se méfier
du a piège narcissique de la ca-
méra » et se moquer de la pos-
térité. nous lègue, là. un docu-
ment aussi précieux que ses
livres. Voilà qui justifie pleine-
ment l’ambition de cette nou-
velle collection et donne à l'édi-
tion vidéo ses premières lettres
de noblesse.
• Jean Genet (52 mn), col-
lection k Témoins ». en co-
production avec FR 3. Distribué
par R.C.V.
Le catalogue
du CREP AC
Structure de la Ligue de l'en-
seignement Sur l'Aquitaine, le
CREPAC vient d’ouvrir une vi-
déothèque non commerciale ré-
servée aux institutions, associa-
tions et établissements
Scolaires. L'initiative est intéres-
sante, étant donnée la pénurie
dans ce secteur : la diffusion
culturelle est, de fait, la grande
victime du démarrage spectacu-
laire de la vidéo.
Outre les programmes réa-
lisés par la Ligue de l'enseigne-
ment. le catalogue du CREPAC
comprend une centaine de titres
fssus de la production télévisée
ou de celle d'institutions du de
groupes indépendants. On y
trouve, en particulier, des émis-
l
sions régionales de FR 3 Aqui-
taine et des émissions d’ar-
chives de l'Institut national de
l'audiovisuel sur le cinéma, la
communication et les sciences.
Côté institutionnel, on remarque
un grand nombre de films spor-
tifs produits par la Centre régio-
nal d'éducation physique et
sportive et l'Institut national des
sports. Enfin, le catalogue re-
groupe des programmes vidéo
réalisés par des producteurs in-
dépendants appartenant à Ré-
seau Sud : Vidéo animation Lan-
guedoc. Office régional
d'éducation permanente. Rézo,
laboratoire Lasic de Bordeaux.
* Catalogue vidéo de la mé-
diathèque. CREPAC. 75. cours
Alsace-Lorraine. 33075 Bor-
deaux Cedex.
FILMS
Films français
Y a-t-il un Français dans la
salle ?. de Jean-Pierre Mocky,
avec Jacques Dutronc. Michel
Galabru. Andréa Ferréol. etc.
Edité par Belstar Vidéo et distri-
bué par R.C.V.
Mon premier amour. d'Elie
Chouraqui. avec Anouk Aimé,
Nathalie Baye et Jacques Ville-
ret. Edité par La Guéville vidéo
et distribué par R.C.V.
L3 Dentellière, de Claude Go-
retra. avec Isabelle Huppert et
Yves Beneyton. Edité et distri-
bué par G.C.R.
Films étrangers
Les Chiens de paille, de Sam
Peckinpah. avec Dustin Hoff-
man. Edité par A-B.C. Vidéo et
distribué par Thom EM! Vidéo.
Cabaret, de Bob Fosse, avec
Lisa Minnelli et Michael York.
Edité par A.B.C. vidéo et distri-
bué par Thom EM1 vidéo.
Un die sur Je toit, de Bo Wr-
derberg. avec Cari Gustav
Lindstedt. Edité et distribué par
Proserpine Editions.
Camelot, de Joshua Logan.
avec Richard Harris et Vanessa
Redgrave. Edité et distribué par
Warner Home Vidéo.
Grands classiques
Au nsque de se perdre, de
Fred Zinneman, avec Audrey
Hepbum et Peter Finch. Edité et
distribué par Warner Home Vi-
déo.
8 1/2. de Federico Fellini, avec
Marcello Mastroianni. Anna
Prucnal et Ettore Marini. Edité et
distribué par G.C.R.
Le démon s'éveille la nuit, de
Fntz Lang, avec Marüyn Mon-
rae. Barbara Stanwick et Robert
Ryan. Edité et distribué par
V.I.P.
J.-F. L.
xsv
PRATIQUES
VIDEO
Une caméra poids plume
Les caméras vidéo grand pu-
blic finissent par ressembler de
plus en plus aux caméras Super-
8, légères et maniables. La
GX-78 S. présentée par J.V.C.,
ne pèse que 1.38 kg et possède
pourtant des caractéristiques op-
tiques et électroniques que bien
d'autres pourraient lu/ envier. Un .
tube vidicon unique de 2/3 de
pouce donne une résolution de
270 lignes et permet de filmer en
lumière ambiante avec un éclai-
rage minimum de 50 lux. L'ob-
jectif doté d’un zoom six fois à
deux vitesses comporte égale-
ment une possibilité de zoom
macro.
Parmi les autres caractéristi-
ques originales de la GX-78 S.
notons en option une poignée
permettant de télécommander
routes les fonctions du magné-
toscope. un micro-zoom et la
possibilité de pose de son sté-
réophonique. Le prix de tout cela
n'est pas prohibitif puisque la ca-
méra est vendue environ à
5 400 F.
Festival deSariat
Pour la troisième année, le
Festival de Sarlat ouvre ses
portes à la création non profes-
sionnelle en vidéo. La compéti-
tion est réservée aux réalisations
tournées en 12 pouce V.H.S. ou
3/4 de pouce U-Matifc. la date li-
mite des inscriptions étant fixée
au 5 octobre. La manifestation,
qui se tiendra du 5 au 7 novem-
bre prochain, accueillera aussi les
réalisations non professionnelles
en Super-8. 16 mm. photogra-
phie et diaporama. Renseigne-
ment auprès de la direction du
Festival audiovisuel de Sarlat,
7. rue de La Boétie, 24001 à Pé-
rigueux (téi. : 53-59-27-671.
Compétition internationale
à Montbélîarcf
Le Centre d'action culturel de
Montbéliard organise une mani-
festation internationale de vidéo
du 6 au 12 décembre prochain.
La compétition est ouverte à
toute œuvre de vidéo sans dis-
tinction de genre sous forme de
copie U-Matic 3/4 de pouce. Un
jury de cinq personnalités décer-
nera un prix de 10 000 F.
Dans le cadre de la même ma-
nifestation. Nam June Paik. l'un
des premiers fondateurs de l'art
vidéo, propose un atelier sur la
pratique du « collage » en vidéo.
Un important matériel (car vidéo,
régie, coloriseur, synthétiseur
analogique) sera mis à la disposi-
tion des participants. Pour tous
renseignements, contacter le
Centre d’action culturelle,
12. rue du Collège. 8.P. 223.
25204 Montbéliard Cedex (tel. :
81-91-37-1 1).
Rus de cassettes Iris
Iris télévision vient de cesser
ses activités dans l’édition vidéo-
cassettes. Cette petite société
de prestations de services vidéo
avait, dès 1980, commercialisé
sa première cassette : « Cendril-
lon », un dessin animé destiné
aux enfants. Mais depuis ces pre-
miers pas de l’édition vidéo, les
choses ont bien changé : aug-
mentation des droits d'achat des
films, baisse des tarifs de loca-
tion. chute libre des ventes de
cassettes. Dans un marché aussi
fluctuant, la marge de rentabilité
de l'édition devient très étroite.
Iris a donc décidé de se reconver-
tir sur le marché des pro-
grammes institutionnels (films
d'entreprises, formation, etc.) et
annoncera au VIDCOM ses pre-
mières parutions dans ce do-
maine.
Les éditeurs américains tra-
versent les mêmes difficultés,
mais, leur assise financière étant
beaucoup plus large, leurs solu-
tions sont différentes. Ainsi. Pa-
ramount Home Video vient d'an-
noncer la commercialisation de
L 'empira contre-anàque en vi-
déocassette au prix de 40 dollars
(25 dollars pour les distribu-
teurs), soit environ 280 F. La
même firme avait vendu l'an der-
nier 50 000 vidéocassettes dé la
Guerre des étoiles au prix de BO
dollars. Une baisse radical» de
50 % pour relancer la vente face
â la généralisation de (a location
à bas prix I
J.-F. L.
RADIO
Un laboratoire radiophonique
L'Atelier de production des ra-
dios libres, association régie par
la loi de 1901 et créée il y a peu
par de jeunes artistes, est une
unité de production d’émissions
radiophoniques originales desti-
nées aux nouvelles radios. Son
bu: est. selon ses fondateurs, de
e canaUser tous les talents qur
dorment, faute d'être révélés au
public. Une sorte d'application
des théories de l'alternative ».
Modeste tentative pour ré-
duire le chômage important
parmi les gens du spectacle,
l’Atelier souhaite faire connaître,
par le biais des ondes, de nou-
veaux artistes et leurs créations,
qu’il s’agisse de projets d’écri-
vains. d’enregistrements drama-
tiques ou musicaux... Autogéré
par les artistes eux-mêmes, ins-
tallé dans un restaurant parisien
qui met à sa disposition une salle
de spectacle ou de concert dont
les bénéfices lui reviennent,
T Atelier se propose donc de réu-
nir des programmes diversifiés,
et de les proposer gracieusement
aux radios libres. Celles-ci infor-
meront en retour leurs auditeurs
des activités de l'association et
des spectacles auxquels elle par-
ticipe.
Une première dramatique ra-
diophonique est actuellement
disponible. Réalisée entièrement
par l’Atelier (texte, mise en mus»-
quB et bruitages), c’est autour
d'elle que l'équipe s’est initiale-
ment soudée. Elle a d’ores et
déjà été diffusée sur des radios li-
bres de la capitata, suivie, à l'an-
tenne. d’un débat entre ses au-
teurs et les auditeurs. L’Atelier
souhaite que des initiatives simi-
laires se développent en pro-
vince. afin que des échanges
puissent s'organiser et que se
forme ainsi une sorte de labora-
toire permanent.
ANNICK CO JEAN.
• Atelier de production des ra-
dios fibres, c/o L« abeilles d'or.
1 2. rue Royer-Collard. 7500S Paris.
PHOTO
Flash orientable
automatK^tement
La société américaine Polaroid
lancera en octobre un appareil
pour la photo instantanée, le
SL 680. qui. malgré sa ressem-
blance avec les modèles actuels
SX-7Û à mise au point automati-
que par ultrasons, présente une
caractéristique originale : le cou-
plage du réglage de ta distance
avec un flash incorporé, afin que
celui-ci puisse être orienté vers le
sujet et l'éclairer de façon uni-
forme. quel que sorr son éloigne-
ment. Pour apprécier ce sys-
tème, il faut tout d'abord
préciser que le Polaroid SL-680.
comme le SX-70, permet la
photo rapprochée jusqu'à
26 centimètres de l’objectif. A
cette distance, l'éclair de flash
passerait en grande partie au-
dessus du sujet s’il restait orienté
parallèlement à l'axe optique,
comme cela est sur tous les au-
tres appareils équipés d'une
lampe électronique.
C est pour éviter cet inconvé-
nient que le réflecteur du flash du
Polaroid 680 est orientable et
qu'il a été asservi au dispositif de
mise au point automatique.
Celui-ci. grâce à un calculateur
électronique miniature, déter-
mine la distance à laquelle se
trouve le sujet à photographier,
en mesurant le temps mis per
fonde ultrasonore pour parcourir
le trajet appareil-su jet-appareil, a
cet effet, le programme du calcu-
lateur comporte en mémoire tas
corrélations temps-distance, qts
permettent de déterminer* la dis-
tance. Le système commande
ensuite deux micro-moteurs, l’un
réglant r objectif pour cette dis-
tance. fautre inclinent te flash
vers. le sujet (l'angle d'inclinaison
étant, bien entendu, fonction de
b distance du sujet).
Les autres caractéristiques du
Polaroid- 680 sont classiques et
voisines de celles du modèle
SX-70- f exposition de l'émul-
sion est réglée automatiquement
par une cellule au silicium. Le film,
utilisé, te type Polaroid 600, est
le film en couleurs le plus sensi-
ble actuellement : 600. 29’ ISO.
H donne des épreuves sèches et
sans déchet en moins de deux
minutes.
En photographie instantanée.
la possibilité d' obtenir des
photos rapprochées est parricu-
bèremem intéressante. Non seu-
lement cette caractéristique aug- -
mente le champ d'action du •
photographe, ma» *ita permet
l’utilisation du film dans ies rrwil-
teures conditions, Les émulsions
à développement instantané, en
effet, ont une faible définition qui
donne de meilleurs résultats avec -
les gros plans qu'avec les plans
Soignes riches en 51ms détails
(paysages, par exemple).
ROGER BELLONE.
HI-FI
Connexions
Les indispensables taisons en-
tre les différents éléments d’une
chaîne haute fidelité sont a l’ an-
gine d'une multitude de petits
problèmes auxquels on doit atto- .
cher ta plus grande importance s# .
l'on veut goûter pleinement aux .
plaisirs de la mussqce. Les
chaînes menomarquos ont
l'avantage de ne propager au' un
nombre limité de standards pour
las prises des cordons do raccor- .
demenc. La composition d'un en-
semble haute fidelité avec des
éléments de marques differentes
offre au consommateur une plus
grande liberté dans les choix
technologiques et pour le budget
à y consacrer ; mats dans ce cas
or nsque de se retrouver face È
un échantillonnage très complet -
de prises de toutes sortes,
conséquence désagréable d'une
absence de normalisation entre
constructeurs.
Pour résoudre ce type de pro-
blème. plusieurs sociétés com-
mercialisent des collections com-
plétas de cordons correspondant
à toutes les éventualités et tous
tas budgets. Cela va de la pro-
duction industrielle vendue sous
blister en grandes surfaces aux
câbles haut de gamme avec
connecteurs plaqués or (pour un
meilleur contact}. Reste à F utili-
sateur à user de patience « de
son sens d'observation pour
identifier les bons câbles.
Mats le branchement des dif-
férents maillons d'une chaîne
posa aussi quelques problèmes
d'ordre esthétique : quoi de plus
désagréable en effet qu'un
fouillis de 6(5 à camoufler der-
rière tas appareils ou à entasser
au fond d'un meuble ? L'initia-
tive d’une firme ouest-allemande
est, en ce sens, très intéres-
sante. même si cette proposition
a toutes tas chances de rester
Isolée. La gamme « Pnnz » est
construite sur un gabarit unique
comportant plusieurs broches
normalisées à onze contacts, si-
tuées sur ta dessus, le côté 01 le
fond de.chaque caisson. Ce « di-
rect contact System » permet un
« enchaînement » . par empile-
ment des éléments ou par range-
ment côte à côte, sans farde
d’aucun câbte.
La gamme haute fidélité com-
prend : platine tourne-disque et à
cassette, amplificateur et pré- •
amplificateur, tuner muhigamme.
auquel à est prévu d'adjoindre un
égaftsatour de fréquence et un
lecteur de disque digital. Deux
paires d'enceintes acoustiques,
un moniteur de télévision et son
tuner (aux normes allemandes}
complètent cette famine nom-'
breuse à l’allure plaisante..
En tout état de cause,' ta liai-
son amplificateur-enceintes
acoustiques ne. pourra être évi-
tée, et x' est pourquoi la société
Ca basse, un des grands noms de
la hi-fi française, propose un câ-
ble haute performance. Cette bai-
son est habituellement' réalisée
avec un scmdex, fil électrique or-
dtnatradelÆimfiimèwebeffétta
section Rûmriàta pour chaque .
conducteur. ' La constructeur- ‘afe
brestois- a - doublé cette dunén- £à$t-
sion 'pour garantir uftâ att&W
tion mmjrnafs du signal- sur une -;.»
Cé'H est conditionné en üdtw»;u-" '
pour pouvoir en acquérir ta
tité strictement nécessaire ei &.
game est 'munie d'une strie sutj
Fun des conducteurs afin de rêv^
-péreraisémemTespoterité^de lèfij
-liaison ampli- haut-parieur. ‘Là 7^
aussi, S faudra sacrifier ta
: bon pour l'efficacité. - .
PfflUPPE péjLPRAT’
10 octobre 1.982 L€ MONDÉ DHWANCfÎc
ACTUAIRE Ml DISQUE
bck .'Ttriétés
- Le nouveau
« Castor et Pollux »
L’Engfish Bach Festival pré-
. sentait en janvier dernier à Paris
un mervaêleux Castor et PoHux
. de Rameau, spectacle qui s'atta-
chait avant tout A la résurrection
d'une représentation d'époque,
-avec des chorégraphies -dir.
; temps, dans d'exquis décors et
! costumes imités deTBoquèt. Si le
disque ne peut rendre compte du
; bonheur visuel dispensé par cette
i soirée charmeuse, en revanche, il
: nous rend intactes nos émotions
; musicales , en une suite, d'images
; sonores très pures, avec une cfis-
; traxrtîon vocale admirablement
, au fart de la prosodie, de raccent
; expressif et de f ornementation
; de la ligne de chant.
Les sofistes anglo-saxons (Pe-
ler Jeffas. Jennrfer Smith, Cyn-
. thian Buchan) y triomphent une.
. nouvelle fois ex nous, font mesu-
; rer les fabuleux progrès accom-
> pfe en peu d'armées dans l'art
de l'interprétation ramîste. Avec
| la complicité, 5 est vrai, du,
1 Suisse Philippe Hu «en tacher qui
. montre ici une inflation au moins
> égale — quant au style et au ton
- et impose on Pollux aaissis-
sant de présence. de vie, de réa-
; trame. Et les chœurs comme for- .
. cbêstre . brûlent d'un amour
; dévorant pour la musique, phra-
! sent toujours au plus juste tutti
: et danses fiévreuses (les rythmes
pointés A la française de Chan-
tons t'éclatante victoirà IJ.
Nerveusement conduit par
Charles Famcombe qui joue au
mieux le jeu de rapproche baro-
que, voilà A coup sûr l’un des
é v énement s de la rentrée cfisco-
graphique. Peut-être, les inter-
prètes. dans leur souci de s'en
tenir scrupuleusement au cfimet
du XVI li* siècle, tendent-ils à
« miniaturiser b un brin la dimen-
sion, tragique d'un chef-d'œuvre
qui. sous les conventions du my-
: the, nous crie la fureur des senti-
' ments. le vertige des passions
impossibles [rappelons, f admira- .
. tipn que Berlioz portait au grand
. air de Tétaïre, à l'acte 21. -Mais,
. tel quel, l'album -n’a . aucune
peine à surclasser la lecture en
profondeur tfHamoncourt, riche
d'effets dramatiques, maïs plutôt
avare de poésie et desservie par
un style de chant à présent dé-
passé (3 disques Erato. n°
750323 : offre spéciale).
Cantates de Bach
par Gardiner
Après son "échec relatif dans
les grands Mores de Leipzig,
voie» A nouveau John S*ot Gardi-
ner confronté i l'univers choral
de Bach, aux cantates d'églises,
dont il e 'choisi de tfrigerdeux
des plus baltes et des plus signi-
fiantes : le JV" 4, Christus tàg m
Todesbandan (le Christ, gisaêt
dans les liens de (a morti et te
N* 131. Aus'der 7 5efi», rufe kh..
Harr, zu tSr (pu fond de fabêne,
je crie vers Toi, Seigneur.).
il s'agit IA de deux pages de
jeunesse, écrites à Mühttiausen
par un musicien avant tout sou-
cieux de c faire passer » ses cer-
titudes de croyant, au gré du
symbolisme qui impose l’image
d’une mort salvatrice, voire bien-
faisante. Précisément, . c'est à
carie spiritualité jaillissante — et
quasi expressionniste — (pie
s'attache- 1e chef anglais, oui
prouve, une fois de plus, la diver-
sité de ses dons et son aisance à
se mouvoir dans des climats
aussi cBfférants que ceux des vê-
pres de Montevenÿ, de la tragé-
die ramîste et, aujourd'hui, de la
cantate luthérienne.
- Ce que Gardiner a visiblement
appris et médité des cantors alle-
mands, c'est la nécessité d'éclai-
rer la lettre en révélant l’esprit.
Conception didactique qui ensei-
gne r auditeur à (a manière des
évangiles de pierre sculptés aux
porches des cathédrales, et dont
profite surtout la poignante
Christus tag, sans doute l'un des
plus beaux exemptes de choral
cantate que nous ait laissés
Jean-Sébûsiten, avec son insis-
tance mystique où les mots pè-
sent de -tout leur poids, pour
nous dire tout ensemble ta tris-
tesse et la douleur physique, et
l’indéfectible espérance du chré-
tien en une.vie autre.
Un (fisque admirable, qui est &
la fois vision, prière et interpréta-
tion personnelle, des textes, et
qui doit beaucoup A l’engage-
ment expressif des interprètes,
des valeureux " chœurs Monte-
vercfi et des virtuoses des Engtish
Baroque Sotaîsts. en particulier,
qui n’ont jamais été peut-être au-
tant motivés par la musique.
Dernier atout : Gardiner se fait
l'avocat magistral d'une exécu-
tion c à l'ancienne ». ce qui
ajoute une heureuse touche d'au-
thenticité au style et aux sono-
rités de cet enregistrement capti-
vant (Erato. STU 71506).
ROGER TELLART.
«Le Turc en Italie»
de Rossini
Ce n'est, certes, pas le meil-
leur opéra de RossmL Bouffe,
mais sans cette inventivité pyro-
technique qui fart scintiller l'tta-
hgnne i Alger et Je Barbier, tra-
versé d'intentions orchestrales,
mais encore bien convention-
nelles et éloignées des trouvailles
de' Morse ou de GiôUaume Tel!.
c'est une. œuvre-étape. Jusqu'ici,
et malgré, des succès scéniques
fréquents (1e dernier i Abc cet
été), on ne la connaissait guère
que par l’e nr egistrement de Ga-
vazzeni avec Gelda et CaHas. Ex-
cellente initiative, donc, que de
nous te redonner, d’autant .que le
travail musicologique qui a pré-
cédé ce«e version (par la désor-
mais incontournable Fondation
Rossini de Pesaro) lui offre un vé-
ritable ravalement de ses cou-
leurs et de ses formes, outre le
rétablissement des coupures.
D’autant aussi que la cfistribu-
tion en est idéale : d'Ernest o Pa-
laoo, vrai ténor tii grazia, à Sa-
muel Ramey. la basse beicamiste
du jour, tous deux alliant à une
technique hors de pair ce mé-
lange d'humour et de tendresse
sans lequel Rossini est mutilé.
Seule Montserrat Cabsüé. dont
(a vis comica n'a précis ém ent ja-
mais été foudroyante, semble
d'une indolence proche de ('en-
nui, étrangère de tempérament à
ces emplois. Mais il y a la musi-
calité supérieure des Ambroaan
Singera et la vivacité de Riccardo
Chailty A la tête du National Phil-
harmonie Orchestra. Pour une
fois qu'un artisan de disque sort
des chemins battus, saluons-en
l'augure I (3 disques CBS,
37 859).
Les récitals de Maria CaHas
CaHas et le récital, c'est plus
que l'illustration d’un genre,
c'est l'histoire survolée, concen-
nos Offres M. CCRBOZ
Spéciales
MONTEVERDI : Vespro
tréé, de toute une carrière.
Qu’elle y fût â peine moins théâ-
trale qu’au théâtre, y inventant
des regards et des gestes faits
pour la scène, tous en ont témoi-
gné, et le film du concert de
Hambourg da 1959 nous l'a rap-
pelé ou appris. Qu'elle y abordât
avec audace les programmes les
plus périlleux et les plus contra-
dictoires, la discographie le
prouve. Mais que. très tôt redou-
tée par les directeurs de grandes
maisons, elle n'eût plus que le
récital pour mode d 1 expression,
on ne le sait pas assez. Or, dès
1958, et jusqu'à la douloureuse
tournée de 1974, la carrière de
Callas fut de plus en plus celle
d’une concertiste. Les raisons
(vocales, affectives, psychologi-
ques...) sont trop connues pour
qu’on y insiste.
Reste l'héritage du disque. En
l'offrant- dans sa succession
chronologique. EMI (où Walters
Legge fut son Pygmalïon) déroule
pour nous non seulement le pa-
norama prolixe d'une chanteuse
au répertoire versatile (essentiel-
lement centrée sur VitaUankà, ce-
pendant, malgré des incursions
quelque peu exotiques dans Mo-
zart et l'opéra français), mais
aussi 1a tragédie d'une voix pré-
maturément et irrémédiablement
détériorée, qui pourtant, par un
mystérieux paradoxe, savait
d’autant plus émouvoir et boule-
verser qu'elle était elle-même
malade, sacrifiée.
La fascination est IA, évidente
dans son apparente absurdité :
tes enregistements faits à l'épo-
que de la santé vocale sont
éblouissants, mais ceux qu'au-
cun jugement musical ne saurait
accepter sont poignants. Au-
delà. et en plus de tout ce qu'on
a dit sur Callas. son art, sa tech-
nique et sa stylistique, peut-être
faut-il voir son don le plus incom-
préhensible dans ce défi : faire de
ses faiblesses sa force, blesser
de sa propre blessure celui
qii'eiie atteint au point qu’il ne
peut s'en guérir. Là est sans
doute le secret de l‘ éternité de
Callas (11 disques EMI, 165-
54 178/88, avec un numéro
spécial de l’Avant-Scène Opéra
de 192 pages ; offre spéciale).
Kathleen Ferrier
On croyait avoir épuisé le
mystère de cette voix unique, of-
frant le don le plus rare et le plus
incompréhensible, un timbre (en
chant, l'éponyme de la beauté},
ouvrant dès le premier son les
portes de la magie. Et voici que.
â l'occasion d’une réédition de
ses enregistrements, le miracle
se renouvelle. Certes, le temps a
passé sur certaines options sty-
listiques (pour Bach surtout) et
certaines défaillances techniques
ou linguistiques sont plus per-
ceptibles. Mais que vaut cette
comptabilité du détail face à un
art incommensurable ?
Qu'elle chante la ferveur grave
de Bac*, le romantisme discret
de Brahms ou las déchirures de
Ma hier, Kathleen Ferrier nous
rappelle l'unique nécessaire de
l'an du chant : habiter la musi-
que avec son âme (Decca :
Brahms. Rhapsodie pour
contralto, et Mahler, Rùckertlie-
der. dir. Bruno Walter et Cla-
me ns Kleuss, 592 117; Bach.
Messe en si. Passions selon saint
Jean et saint Mathieu, dir. Adrian
Boult, 592 116; Mahler. Sym-
phonie n° 2. dir. Otto Kl emparer,
2 disques, 592 132).
ALAIN ARNAUD.
NOUVEL ENREGISTREMENT
1 coifret 2 disques ! 2 cassettes
CORELLi : 12 Concerti Grossi op. 6
C.SCiMONE 1 coffret 3 disques / 1 cassette d'extraits
RAMEAU : Castor et Pollux
ENGUSH BACH FESTIVAL
1 coffret 3 disques
MENDELSSOHN : Concertos pour piano
F.-R DUCHABLE/J.-P. WALLEZ
1 disque / 1 cassette
PETER GABRIEL
Peter Gabriel aime bien les
haltes, les retraites studieuses où
il peut se livrer à de vraies re-
cherches. digérer de nouvelles
expériences musicales. Deux ans
s'étaient ainsi écoulés depuis son
dernier album. Voici aujourd'hui
un nouveau 33 tours, qui illustre
la richesse d'invention de l'an-
cien leader de Genesis dans une
musique embrassant les appa-
rences et les visions oniriques,
dans des climats étranges, des
images surprenantes, des chan-
sons toujours un peu surréa-
listes. Les œuvres réalisées par
Peter Gabriel sont à la fois très
élaborées et d'une grande limpi-
dité. Son rock est dense, précis,
simpta et d'une finesse à fleur de
peau, à fleur de cœur.
Ce quatrième album de Peter
Gabriel est d'une diversité remar-
quable. Gabriel maîtrise parfaite-
ment son an et offre quelques ti-
tres éblouissants : Shock the
Monkey. San Jacinxo. I hâve the
Touch et The Rhythm of the
Hear, où il y a une extraordinaire
utilisation des percussions due à
une section de drums gha-
néenne.
(33 tours disi. Phcnogram.
6302201).
JOHNNY CASH
Il y a bien longtemps qu'en-
goncé dans une sorte de sociéta-
riat de la musique country
Johnny Cash a perdu de son cha-
risme. Comme le souligne son
nouveau producteur, le guitariste
Jack Clément. Cash t a commis
mille erreurs » dans une carrière
plusieurs fois remise sur pied par
miracle en vingt-cinq ans. Artiste
prolifique, faisant au cours des
années 70 des incursions mal-
BLL1E HOUDAY :
a 1942- 1951- 1954 b
Lady Sings the Blues est le ti-
tre de l'autobiographie d'Eleo-
nora Holiday, titre qu'il faut pres-
que prendre eu figuré puisque
Billie, durant sa vie, sur quelque
trois cents plages enregistrées,
n’a quasiment pas honoré le
blues. Elle l'a chanté, exception-
nellement, une douzaine de fois.
On a pu souligner que l'esprit en
demeurait partout et infiltrait
chacune de ses chansons. Ce qui
est vrai. Mais que dire alors de ce
blues plus blues que nature qui
se manifestait, esprit et corps
réunis, en pleine lumière, quand
Billie Holiday suivait avec respect
ses enchaînements canoniques
et distillait avec gourmandise ses
notes singulières. C'est le cas en
cet album, à trois reprises - pro-
portion inaccoutumée, due aux
choix de Gilles Pétard.
Rocky Mountain est archéty-
pique. avec, au troisième chorus,
pour les trois premières mesures,
les « breaks > obligés de Billie :
un temps fortement marqué par
le groupe, qui se tait les trois
temps suivants, laissant la chan-
teuse exprimer seule la mélodie
angoissée, comme au-dessus du
vide, et avant que le retour de
l'orchestre ne la délivre de cette
liberté sous contrainte où le
blues halète pour mieux crier en-
core. Cela se faisait couramment
â l'époque, .mais Billie donne de
ce processus un modèle tout
spécialement prenant, dramati-
que.
Le saxophoniste Haywood
Henry, un ancien d’Erskine Haw-
kins. est complètement noir,
dans tous les sens du terme, et.
avec un vibrato bêlant, abruti,
jette ses répliques vaseuses, que
ce soit en Rocky Mountain ou en
heureuses dans des variétés
américaines. Cash semble vouloir
repartir vers une nouvelle aven-
ture. C'est du moins ce que sug-
gère l'album qui parait chez
C.B.S. sous le titre ; The adven-
tures of Johnny Cash.
L'image du chanteur sort dé-
poussiérée de ce disque de musi-
que country traditionnelle (un ti-
tre est signé par Merle Haggard),
qui n'est plus jouée par les habi-
tuels musiciens-fonctionnaires
s'appuyant uniquement sur les
vieilles ficelles de la routine.
Certes, l'accompagnement musi-
cal a toujours le style dépouillé
typique de Johnny Cash. Mais en
renouvelant le personnel des mu-
siciens. en reprenant l’orchestra-
tion des chansons, on a donné à
Cash une nouvelle impulsion,
presque une nouvelle fraîcheur.
(33 t.. CBS 85881.)
CLAUDE FLÉOUTER.
Be Pair to Me. Billie n’a pas l'air
de s'en soucier. Elle n'écoute
qu'elle-mème. le guitariste Tmy
Grimes, et le pianiste Bobby Tuc-
ker, qui n'est pas avare de tré-
molos. Billie's Blues est, de ce
triptyque, le meilleur tableau. Le
guitariste (cette fois qui est-ce 71
l'emporte sur tous les partici-
pants - et non des moindres.
Sonny Clark, influencé par les
souffleurs du bop, alterne la mo-
dernité d'époque et la tradition,
puis, ayant manifestement
achevé son discours, traite son
davier comme un accompagna-
teur. et le public applaudit ce ra-
joutage. Billie revient (anendait-
on son bon plaisir ?). Deux
chorus. Le second avec
« breaks • de nouveau. Billie
mémorable. Billre hors du com-
mun.
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appris à personne. Prenez l'Algérie et
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Massu, le F.L.N. et 1962...
Guy Vidal et Alain Bignon savent que
ce ne fut pas cela, que l'Algérie
c'était des types paumés qui
écoutaient au transistor Dany Logan
et ses Pirates, i'échalas sursitaire qui
lisait Graham Greene, des bidasses
qui en tenaient pour Véronika
Lake au cinoche en plein air du
cantonnement et toute une grande
parade où la mort survenait au milieu
du ping-pong, de la bière et des
chansons de Trenet et d'Hallyday...
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-w E suis morte à l'aube, en-
|| tre 4 heures et 5 heures
H du matin.
|| D'abord j'ai commencé
Il par avoir froid aux mains
fl et aux pieds comme si on
me mettait des gants cl
___ des bas mouillés. Puis Le
KH f ro id est monté jusqu'au
cœur. Mon cœur s’est ar-
rêté et j’ai eu l'impression de
m'enfoncer au fond d'un puits
prorond. Il est vrai que je n ai
jamais été dans un puits, mais je
n'avais jamais été morte non
plus.
Mon visage s’est figé en mas- <
que et je ne pouvais même plus
le contrôler. Je n’avais pas mal
et je ne regrettais rien. Je de-
meurais étendue sans même
penser à quoi je pouvais bien
ressembler. A 8 heures, il y cul
des pas traînants dans le couloir.
C'était mon fils lourania.
- Pieds nus -. pensai-je. 11 al-
lait toujours piçds nus comme
un demi-sauvage et je lui disais
toujours : - Les pieds ! -
lourania s’arrêta près de la
chambre de son père.
La porte grinça, c’est sans
doute lourania qui l'a entrou-
verte.
- Tu es déjà debout ,
cbuchota-t-ii doucereusement.
- Qu’est-ce que tu veux?.
demanda mon mari d’une voix
offensée. Il n’aimait pas qu'on le
dérangeât les jours de congé.
- Je dois aller au cinéma.
J'ai un abonnement. Ça com-
mence à 9 heures. - Le chucho-
tement de lourania était aigu. II
pensait qu'ainsi il ne réveillerait
pas son père et que celui-ci
pourrait converser avec lui tout
en dormant.
- Va réveiller ta mère •. or-
donna mon mari.
Il n’aimait pas que l’on se dé-
chargeât des corvées sur lui. Du
reste, il accomplissait les
siennes avec répugnance.
La porte de ma chambre
grinça, lourania sc tut, puis il
dit:
* Elle dort.
— Ça ne fait rien. Elle va se
lever, dit mon mari.
- Elle dort répéta loura-
nia. Et elle est toute blanche.
A midi on m’emmena à l'hô-
pital. d'où on me ramena le jour
suivant. On me mit une robe
maxï qu’on m'avait aportéc l’an-
née dernière de Paris, ce qui
m'avait encore créé un pro-
blème : celui des robes habil-
lées. Elle était absolument im-
mettable et pendait dans
l’armoire, bruissante et brillante
comme le rappel inutile que
l’homme est fait pour le bon-
heur.
La voisine du sixième dit :
• Même dans l'au-delà on ne
la prendra pas. Une jeunesse
pareille.
- Elle a laissé un garçon-
net soupira une autre voisine.
Elle avait suivi son fils
jusqu'à ce qu'il prenne sa re-
traite et le mien n’était pas en-
core en troisième (1). La voi-
sine retraça mentalement tout le
parcours que je n'avais pas suivi
et hocha la tête. lourania, tout
fier, entrait et sortait. Tout le
monde lui faisait des gentil-
lesses et l'adoration générale
dont il êtaïi l’objet le flattait. H
était plutôt de bonne humeur.
La veille je l'avais prévenu :
- Si je ^ suis pas là et que
tout le monde dit que je suis
morte, ne les crois pas.
- Et où tu seras?
- Je m'installerai sur un
nuage et je te regarderai d'en
haut.
- D'accord fit lourania
conciliant.
Avant, mon mari n’accordait
aucune foi à mes maladies et. là,
il n’a pas cru à ma mort. Au
Tond de lui-même, i) pense que
c'est encore une de mes his-
toires.
^ ,
t
m
r e*. æ
r .-•s
”îïï>-= s 'à ^
TÜDOR BANUS
Happy end
par VICTORIA TOKAREVA
L'appartement était plein de
monde. Je ne sais pourquoi, je
pensais qu’il y en aurait moins.
A vrai dire, je supposais qu’il
n’y aurait personne à mon enter-
rement. Tai l’habitude de tout
faire toute seule et de ne comp-
ter sur personne.
Et si j’avais pu m’enterrer
moi-même, je l’aurais fait. Mais
aussi étrange que cela paraisse,
ils se sont débrouillés sans moi.
Ils ont dégolé une place au ci-
metière et rempli les papiers.
L’employée de bureau d'état ci-
vil, une femme en blouse grise,
a remis un certificat à mon mari
et exigé mon passeport en
échange. Mon mari^ le lui a
tendu : elle l’a regardé sans ma-
nifester le moindre intérêt, puis
l’a déchiré en deux et jeté dans
une corbeille en osier. Quand
mon mari a vu ça. il a compris
que j’étais réellement rayée de
l’existence et qu’il n’y avait plus
rien à faire. Maintenant il était
libre, mais qu’allait-il faire de sa
liberté, ce n’était pas encore
clair. Et est-ce qu’il en a be-
soin ? On a beau dire, mais les
avantages qu'il retirait de moi
étaient supérieurs aux inconvé-
nients.
Quand mon mari revint du
bureau d’état civil, ü marchait
au ralenti comme s il avait
abusé des somnifères.
Mes amies Alia et Elia accou-
rurent pendant la pause du dé-
jeuner. Elles étaient toutes les
deux jolies, mais j’étais la seule
à voir la beauté d’AJia, celle
d’EIia étant unanimement re-
connue. Alia vivait seule, sam
amour et sans famille. Elle pen-
sait que j’avais de la chance et
ne comprenait pas comment on
pouvait échanger ma situation
contre l'autre. Quelle que soit la
vie, c'est quand même mieux
que d’être étendue comme ça...,
comme... Elia avait autant de
chance que moi dans la vie et
l’étemel problème de robe du
soir aussi. Elle en avait égale-
ment assez d’avoir le choix en-
tre différentes solutions. Plus
qu'assez même, elle était rava-
gée. vidée. Mais elle comprenait
maintenant qu'elle ne quitterait
jamais la vie d'elle-même et
qu'elle devrait boire la coupe
jusqu'à la lie.
Elles regardaient toutes les
deux mon visage-masque et se
taisaient, accablées. Ma mort
leur servait de leçon. Je les
voyais séparément et elles ne se
fréquentaient pas. Elles avaient,
l’une envers l’autre, quelques
dissentiments d’ordre moral,
mais ils perdirent toute consis-
tance près de mon cercueil.
* Nous sommes tous coupa-
bles. dit Alia. Personne ne vou-
lait voir ce qui lui arrivait. Per-
sonne ne voulait l’aider.
- El comment pouvions-
nous l'aider, alors qu’elle
n avait besoin de personne ? »
Le téléphone sonnait assez
souvent. Mon mari décrochait
et disait que je ne pouvais pas
venir au téléphone parce que
j'étais morte. A l'autre bout, il y
avait apparemment un grand si-
lence. Les gens se taisaient, ef-
farés, ne sachant quelle
conduite adopter : fallait-il po-
ser des questions ou pas. Mon
mari raccrochait en saluanL
Et Lui, est-ce qu’il avait ap-
pelé ? Sans doute que non. Il at-
tendait mon coup de téléphone.
La dernière fois, nous avions
conclu que l’amour n’était pas
un prétexte suffisant pour briser
la vie de nos enfants et nous
avions cherché des solutions sa-
■ tisfaisantes pour tout le monde.
Nous nous cognions la tête
contre les murs, comme des
mouches contre les vitres, et on
pouvait même entendre le bruit
que ça faisait, mais sans succès.
J’aimerais bien savoir s’il a télé-
phoné ou pas. Ou bien II appel-
lera dans deux jours, comme
d'habitude.
* Mais elle est morte ». dira
mon mari.
Il se taira. Mon mari aussi
Puis il raccrochera en saluanL
Ce sera tout li n’y a pas d’autre
possibilité. L’ennui, avec la
mort, c’est qu’il n’y a pas d’au-
tre possibilité.
Le soir, ma mère arriva de
province.
Elle dit à mon mari qu'elle ne
lui laisserait pas une seule as-
siette, ni une seule taie d’oreil-
ler. Qu’elle préférait tout casser
et tout déchirer plutôt que de
lui laisser quelque chose. Il se
vexa et dit :
* Cessez de débiter des sor-
nettes. »
Ma mère répliqua qu’il était
responsable de ma mort et qu'il
aurait mieux valu que ce fût lui
le mort et pas mol Mon mari ré-
pondit que c’était son point de
vue. Que du point de vue de sa
mère à lui, c’était mieux comme
ça. Vers 10 heures, tout le
monde se sépara. L’apparte-
ment se vida. Quelque part au-
dessus de moi j’entendais les ai-
guilles d’une montre. Puis un
bruit de robinet qu'on ouvre. Je
devinai que c'était mon mari qui
regardait le football à la télévi-
sion.
Maman entra et dema n da :
■ Qu’est-ce que tu fais ? Tu
regardes le football J
- Et qu’est-ce que je peux
faire ? * répondit-îL
En effets.
La terre cogna contre mon
cercueil Le monticule formé
était petit, à peine remarquable.
On le couvrit de fleurs rivantes
et c'était mieux que des cou-
ronnes bien que cclies-ci fussent
plus pratiques.
Et ensuite je vis Dieu, fi était
jeune et beau. Je m'approchai
de Lui avec ma robe longue cl
brillante et Le regardai dans les
yeux. _ .
» Pardonne-moi. lu: db-je.
- Les gens demandent que
je les laisse sur terre plus long-
temps. mais :o':. :u as décidé de
partir toute seule. Pourquoi ?
- parce que je ne voyais pas
d'issue.
- Et c’en est une?
- Ici. il n'y a plus de choix.
J'en ai asssez du choix.
- Tu ne pouvais pas patien-
ter ?
— Je ne pouvais pas me dési-
gner et je ne pouvais rien chan-
ger. - - :
Une angoisse venue de l’exis-
tence antérieure m'atteignit et
jeme mis à pleurer. :
11 me caressa les cheveux : ;
- Ne pleure pas. J'ai pitié de ;
toi. Tu vois bien que j’ai pitié
de toi.
- Je t'ai appelé. J’aitendais
que tu nous juges. Pourquoi ne
m'as-iu pas entendue ?
- Je t’ai entendue Je t'ai ré-
pondu : patiente, tout ça pas-
sera.
- Et ça aurait passé ?
- Bien sûr. Et tout aurait
continué.
- Vraiment?
— Et même mieux qu'avant.
— Mais pourquoi . ne l'ai-je
pas entendu ?
— Parce que F Amour en toi
était plus fort que Dieu ? Cest
l’Amour que tu écoutais. »
De sa paume, Dieu essuya
une larme sur ma joue. Il était
grand avec des cheveux longs et
il ressemblait aux jeunes gens
de maintenant. Mais ses yeux
étaient différents.
. Qu’est-ce que tu veux ? de-
manda Dieu ?
- Je veux Le voir. -
Dieu me conduisit le long de
la Voie lactée. Puis il s’arrêta et
d’un geste de la main délivra
mon âme. Elle vola longtemps
dans le noir, puis fut plongée
dans la lumière. Elle tournoya
au-dessus de sa maison et entra
par le vasistas ouvert. Il était
assis à table et il jouait aux
| cartes avec sa fille. Je m’appro-
. chai de lui avec précaution et je-
1 tai un coup d’œil sur les jeux. U
" perdait. Mais je ne pouvais pas
s le lui dire.
^ II m’appela au bout de deux
* jours. Comme d’habitude. Je
\ décrochai l'appareil, il se tai-
sait. Mais je le reconnus.
« Voilà, je vais mourir et toi.
B tu es en train de perdre ta vie.
e - Tu vas mourir, c’est à
û voir... répliqua-t-il. - Des
i_ mots. »
Nous nous tûmes â nouveau.
Nous pouvions nous taire
. comme ça longtemps; sans nous
ennuyer. Nous noos trouvions
aux deux extrémités de la ville
x et nous écoutions nos respira-
tions. ■
N m’enterra le suriende-
fl ■ main. H n’y avait pres-
■ I que plus de neige et les
■ I ruisseaux- filaient La
■ fl terre était .lourde et hu-
fl fl mide. cela produisait
\Jf une impression acca-
■ b Unie sur les vivants. A
côté il y avait quelques
tombes fraîchement
creusées, ornées de couronner
artificielles et recouvertes de .
cellophane.
Quand il n’y aura phis.de'
pluie ni de boue, on enlèvera ïa
cellophane et les tombes auront -
un air coqueL
* i.-' «.i
Traduit du russe par ..
ANNEPUYOU.:
Vïkioria Tokanrv* est née A Lenin-
grad. Après avoir poursuivi de» étude»
musicales, die vint i Moscou où elle
termina jtü études à l'Iastilul d'Efflt
de cinématographie.' te^ scénario
qu'elle décrit pour soc diplôme de fia ,
d'Étndes - * b Leçon de Unénuorc »
- a aé porté à réfifan par tes studios
Mosfikn: Elle publie des récits de-
puis 1964. D en existe actuellement
deux ïtcocfls : Partons dé ce.- qui
■n ‘existé pas (1969) et les Balai*
feÿree. (1978). qui n’œtt pas été tra-
. duhsca français.
; 0> £n U. R-Siï. récote - primaire
n secondaire —duré dix ai» et le dé-
compte des classée se -test à partir de
là première. La xroüühnc correspod-
draii à. la septième: f f*- D.T)
XV 1
1 0 octobre 1 982 LE MONDE DIMANCHE