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GuideiArt&et Spectacles
dernière édition
BOURSE
QUARANTE-HUITIÈME ANNÉE - N" 14324 - 5 F
15, ntt Falgnière» 75501 Paris Cedex 15
JEUDI 14 FÉVRIER 1991
FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY - DIRECTEUR : JACQUES LESOURNE
Répression
en Chine
U NE information chassant,
ou cachant, l'autre, la
guerre du Golfe a du bon. Du
moins pour le régime chinois, qui
compta sur le fracas des bombes
pour assourdir les protestations
internationales devant la fournée
de procès politiques qu'il vient
d'asséner à un peuple démobilisé
et démoralisé.
La plupart des principaux dissi-
dents viennent ainsi de passer
1 devant des juges d'autant moins
enclins à la compassion que les
peines étaient décidées
d'avance. Certes, on n'exécuta ni
ne défenestre plus les oppo sa nts
comme pendant les beaux jours
du maoïsme, et Pékin se
contente de les humiBer et de les
condamner à la prison. Du moins
les intellectuels, car plus connus
à l'étranger que la «vulgum
pecus» pour qui une peccadille,
surtout politique, peut se payer
d'une balle dans la nuque, sur un
terrain vague.
P ROGRÈS, diraient les uns,
que cette répression ponc-
tuels. après les déva s t a tions du
stalinisme et du maoïsme. Mais
est-elle si ponctuelle, cette poli-
tique qui a conduit à des milliers
d'exécutions et, selon certaines
bonnes sources. A plus de cent
mille arrestations depuis l'écra-
sement du «-printemps de
Pékini? Et peut-on se réjouir du
fait qu'après dix ans de libérali-
sation économique on exécute
toujours aussi allègrement en
Chine, et qu'on y tolère aussi mal
les déviances?
La déception est au niveau des
espoirs qu'avait suscités
l'« ouverture» économique pré-
conisée par M. Deng Xiaoping.
Tout comme la perestroïka de
M. Gorbatchev, cette politique
fondée sur des demi-mesures -
peut-on « libéraliser» l'économie
sans la politique, ou l'inverse,
surtout dans un régime fondé sur
un marxisme qui lie irrémédia-
blement les deux? - a montré
ses limitas : le toilettage d'une
dictature s'arrête dès que le pou-
voir de ses dirigeants risque d'en
pâtir.
C ERTES, les affaires restent
les affaires, et la France,
après le Japon -et les États-Unis,
a renoué ses liens commerciaux
avec Pékin au terme d'une année
et demie de réserve et avec quel-
ques remarques bien senties sur
les droits de l'homme. Mais cha-
cun sait que l'argent n'a pas
d'odeur et que le tintement des
espèces recouvra bien souvent le
murmure des critiques. Qu'ils
protestent pourvu qu'ils paient,
semble répondre Pékin aux Occi-
dentaux, la Chine ayant un
besoin pressant de capitaux
étrangers pour maintenir A flot
son économie.
Hier considérée par certains
économistes et politiciens - avec
un optimisme exagéré - comme
« le marché du siècle», la Chine
a montré depuis deux ans qu'elle
était un colosse aux pieds d'ar-
gile. Raison de plus pour lui rap-
peler que son intégration à la
communauté des nations, si elle
lui donne des droits, lui impose
également des devoirs, A com-
mencer par celui de traiter un
peu moins cavalièrement les
droits de l’homme. Car la moraG-
sation das relations internatio-
nales, si elle veut être prise au
sérieux, ne doit paa s'arrêter aux
frontières du Kûwéït et de l'Irak.
Un page 9
l’article de FRANCIS OERON
M0147- 0214 0-5,00 F
Les démarches de Moscou auprès du président Saddam Hnssein
L’Irak reste insensible aux pressions
■ ' -s~‘- •
M. Rocard se rend à son tour en Arabie sâàt
Cent mffie contrats de solida-
rité supplémentaires seraient
créés en 1991
page 29
Les consommateurs
M Michel Rocard devait s'envoler mer-
créé soir 13 février pour l'Arabie Saoudite
en compagnie du ministre de la défense ;
M. Pierre Joxe. Le premier ministre rendra
visite à plusieurs imités françaises et s'en-
tretiendra avec les autorités de Ryad et les
dirigeants koweïtiens en exé.
Rentré des Etats-Unis mercredi matin,
M. Joxe avait été reçu maré à Washing-
ton par son homologue américain, M. Dick
Cheney. il a affirmé qu'ait n'y a pas de
différence d'appréciation» entra la France
et les Etats-Unis sur la condufades opé-
rations militaires dans le GoHe,
A Moscou , on annonçait mercfeé en
début d’après-midi la venue , dimanche
17 février, du ministre irakien des affairas
étrangères, M , Tarek Aziz, qui dort ren-
contrer luné M. Gorbatchev. Recevant
mardi à Bagdad l'émissaire soviétique.
Le fait que Moscou marque
depuis quelques jours ses dis-
tances par rapport A la conduite
américaine de la guerre n’a pas
échappé à Saddam Hussein.
k Que les points de me de l’Irak
et de l’URSS sur la situation dans
le Golfe divergent ne justifie pas
eue l’on doive fermer les yeux sur
les crimes commis par les Etats-
Unis sous la couverture de la réso-
lution 678, ou qu’on doive leur
permettre de continuer », a
déclaré, mardi 12 février, le pré-
sident irakien & l'émissaire
de M. Gorbatchev, M. Evgueni
Primakov, qui Ta rencontré A
Bagdad.
Cétait une façon de prendre
acte des mises en garde formu-
lées ces derniers jours.par divers
responsables soviétiques contre
les atteintes A la population civile
irakienne et contre' un dépasse-
ment du mandat des Nations
unies par les forces alliées. La
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le jeu de Moscou
par JACQUES DE BARRftl
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pétrole en flammes au
Koweït
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des bombardiers américains
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Washington
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le programme de missiles
antimissiles
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conscience américains
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■ L'Arable Saoudite doit
emprunter auprès des ban-
ques internationales
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tent pour (es priorités gou-
vernementales
par PATRICK JARREAU
■ M. Séguin en Tunisie
par PIERRE SERVENT
■ M. Fauroux et l'impact
du conflit sur F économie
par JEANTJOUIS SAUX
pages 3 à 8
u Les Églises pour la paix
par ÆAN-MOÎEL DUMAY
page 12
m Marchés boursiers : . de
^attentisme au défoulement
par DOMINIQUE GALLOIS
■ WaH Street parie sur uns
sortie rapide de la crise
par SERGE MARTI
page 29
m Citoyens ou ressortis-
sants
■ par RAGHID a CHAMMAH
Feu notre Maghreb
par GILLES MAF
MARTINET
pago2
visite A Bagdad de M. Primakov
n’avait-elle pour seul objet que
de tenter une fois de plus de faire
entendre raison A Saddam Hus-
sein pour arrêter la guerre? Cesî
ce qu'a affirmé A Moscou le
porte-parole du président Gor-
batchev, M. Vitali Ignatenko,
affirmant que cette mission ne
renfermait «r aucun secret » et que
M. Primakov n’était s porteur
d’aucune proposition qui puisse
aller à l’encontre des résolutions
du Conseil de sécurité de
l’ONU ». Saddam Hussein n'a
pas donné le moindre signe d'une
disposition A retirer ses troupes
du Koweït et, dans un exposé qui
ne mentionnait pas même le nom
de l’émirat, il a au contraire réaf-
firmé devant l’émissaire soviéti-
que la détermination de son pays
A affronter les Etats-Unis ét leurs
alliés jusqu’à ce qu’ils «bàttent
en retraite». _ _
v« 1 •
Lire la suite juge 5
M. Evgueni Primakov, fa président Saddam
Hussein s'est dit eprêtàtcoopéror» avec
Moscou mais, restant insensible aux pres-
sions diplomatiques, il ri'a laissé à son
hôte aucun espoir quant à un éventuel
retrait irakien, du Koweït
Selon un responsable Irakien, plusieurs
centaines de personnes ont été tuées mer -
creématin, lors d'un bombardement, dans
un abri situé dans la périphérie de Bagdad.
''MITTERRAND, N
SDK LE 2kOS !
on SE CROIRAIT
vas VACANCES IL
Le projet de ld de M» Neiertz
autorisera aussi la publicité
comparative
page29
Une femme réclama le droit de
•concevoir un enfant avec le
sperme de son mari mort du
skis - -
page 38
Lire page 7 l’article de JEAN-LOUIS ANDRÉANI
Un plaidoyer de M. Gorbatchev devant M. Dumas
MOSCOU
de notre envoyée spéciale
Premier membre d’un gouver-
nement occidental reçu A Moscou
depuis le déclenchement de la
guerre du Golfe - et depuis le
massacre de Vilnius, -
M. Roland Dumas a eu droit,
mardi 12 février, A un entretien
de deux heures un quart avec le
président Gorbatchev, après
trois heures de discussions avec
le nouveau chef de la diplomatie
.soviétique, M. Alexandre Bes-
. smertnykh.
Pourquoi cette visite si subite
si dense? Le ministre français
des affaires étrangères s’est bien
gardé d’apporter une réponse
claire A la question. Elle était
d’autant plus justifiée que si les
Français affirment avoir répondu
A une invitation formulée A la fin
de la semaine dernière par les
Soviétiques, certains responsa-
bles A Moscou indiquaient, eux, A
des journalistes soviétiques, que
c’était Paris qui était demandeur.
Comme d’habitude, la vérité se
situé sans doute A mi-chemin : Je
gouvernement français avait pro-
bablement envie de voir d’un peu
plus près quelles étaient les
intentions de Moscou- sur
« {'après-crise du Golfe», tandis
que M. Gorbatchev, lui, éprouve
apparemment en ce moment un
besoin pressant de s'épancher sur
ses difficultés intérieures et de
faire connaître aux Occidentaux
«sa» version des événements
dans les pays baltes.
Sur le Golfe, l’entourage de
M. Dumas a souligné «la très
grande coïncidence des points de
me» entre Moscou et Paris, tant
sur Ja crise actuelle que sur «l’art
et la manière d'accommoder
l’apris-crise ». ■ ~
SYLVIE KAUFFMANN
Lire Ja suite page 10
' N'Djamena demande le soutien
de la Francis ' .
W 9
■ ÉDPCATION
■ Turbulences sur Universi-
tés 2000, ieptande déve-
loppement de l'enseigne:
ment «Teupéri pur. ■ Les
premfpts pas de Tempos,
4é. programme européen de
coopération avec l'Est.
érLm .tycéêra vont pouvoir
1 s'initier au fonctionn e ment
de le justice. -
Peges 13 et 14
PARIS ♦ ILE-DE-FRANCE
h La capitale exile ses
pompistes. ■ Réactions sur
l’implantation du Grand
Stade A Melun-Sénart.
■ « Priorité piétons » dans
le Val-de-Marna.
■ Construction de la Japan -
Tower À la .Défansé. .
■ Expositions « Les a mou- ;
roux de l'image » à là Bibtio-
'thèque Fomey.
Page 31
«r&r Jb rif* et k samaudn coapht
se tmureut page 38 - secdoa C
[EDUCATION
FÉVRIER
1991
L’oàe qui prodâ la ëèh petite auto sa km.
NUMERO SPECIAL - 22 F
EXCLUSIF - —
BAC 90
LIS RÉSULTATS
LYCÉE PAR LYCÉE
ZWjCKAU (Saxe) que l’on souhaiterait vite oublier
de notre envoyé spécial . f “» de laisser
. des marques. Ainsi, les experts
Dans le dédale des murs de bri-\ "de l'environnement se deman-
ques noircies des . Sachsenring dent-ils aujourd’hui comment se
Automobüwerke Zwickau (Saxe), débarrasser des épaves actuelles
la nostalgie de la Trabanî - cette et futures de TrabanL Le stock
petite voiture qui a symbolisé les représenterait quelque deux mîi-
révolûtions est-européennes de lions d'exemplaires. Leur carros-
1989 - est un luxe que l'on ne sérié, plastifiée, n’est pas biodé-
paraït pas encore -avoir les gradabie!
moyens de s’offrir. «IcL tout est • , - .
bon pour la ferraille», assure sans / 120 ♦ Zwickau
l’ombre d’une hésitation Tho- 0 20 000 habitants), tout laisse à
mas, vingt ans, ouvrier qualifié I ^ cr *5* - • P rocbe - 1-cs
depuis quatre ans dans cette cbunes ae'-montage ne fonction-
usine symbole de l’ex-socialisme V 1 » 50 % de leur capacité,
est-allemand. .L'usine' n’a plus , * ro,s Œ, .^ e ^dkrîés attachés A
que quelques mois, voire quel- a prixiuction des Trabant (sur
ques semaines, à vivre. De ses un total éè 8800 salariés pour le
chaînes _ ne sortent plus que fiioupe Sachsennng) se trouvent
230 véhicules par jour. Bientôt, au chômage partiel et perçoivent
la Golf de Volkswagen rempla- 37 % de leur salaire net. Un mü-
ccra la Trabi. La transition est lier d’entre eux ont même été
douloureuse. priés de rester chez eux.
Témoin du retard accumulé, la
.Trabant fait partie d’un passé
JEAN-MICHEL NORMAND
-Lire îa suite page 30
't&XæuSMSiï ÏKTtfSÆSfBIR HT MHgfi
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33 FS ; 466 F CFA: DaflWlè*, 12 KRD: Emana. 175 pr A
2-50 FL : Portugal. ISO ESC ; SWgd 37S F CFA ; Suède. 14 KRS ; St 6m, î,70 rUSA' WY).‘2S; iBK&Smrq , \ 5Q $
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2 Le Monde • Jeudi 14 février 1991
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i
La guerre du Goife
Citoyens ou ressortissants ?
par Raghid El Chammah
T OUTE crise dans le monde
a rabo- musulman a, sur les
citoyens français de confes-
sion musulmane, un effet para-
doxal. En effet, bien que ne souhai-
tant pas sc démarquer du
conseosus national, ils sont sou-
vent l'objet de rejet du Tait d'une
perception global négative de
l'« Arabe » et du « musulman ».
Un grand nombre d'entre eux
finissent alors, dans un contexte
aussi simpliste, par s’identifier aux
causes les plus cxuèmes.
Si le musulman français donne
aujourd’hui l'impression d'être dés-
arçonné face à la crise du Golfe,
c’est principalement parce que les
projecteurs de l'actualité te poursui-
vent et que les médias le pourchas-
sent : n Qui êtes-vous et dans quel
camp fous rangez-vous ?» Question
qui entraîne automatiquement la
réponse qui n’est pas celle qu'il vou-
drait spontanément donner : il est
Feu
d'abord pour son pays, la France, et
adhère aux choix qui sont également
ceux de scs citoyens «de souche».
Mais voilà : harki abusé par une
vision mythique de l'Hexagone et
promu à l’oubli ou à l'opprobre,
naturalisé parce qu'il voulait fuir
une réalité misérable pour s'accro-
cher au rêve français, il est soumis &
un examen de passage cent fois
renouvelé. Il est alors voué à vivre
en marge de sa francité et à y faire,
de temps à autre, des incursions à
peine tolérées.
Pourtant, ce musulman français,
quel espoir pourra-t-il être pour la
France ? A la veille de 1992, avec
une Europe qui a montré qu’elle est
politiquement sans levain, le musul-
man français devrait être associé à
la mise en œuvre d'un dialogue avec
le Sud arabo-rausulman. Parce qu’il
est sans doute 1e mieux préparé à
l’entamer, au nom de son pays
d'adoption, leader dans le Vieux
Continent, et de sa terre d'origine,
où la France est perçue avec amitié
et sympathie.
Cette dimension doublement
méditerranéenne de notre pays n'en-
tre toujours pas dans les projets de
l’Etat ni dans la préparation de
l’avenir de la France. Il n'en est pas
tenu compte dans l’élaboration de
notre politique étrangère. Ne
serait-ce que parce que les diplo-
mates français musulmans se comp-
tent sur les doigts d’une main..
La langue arabe et rhistoire de la
civilisation musulmane sont Fort
réduites dans l'enseignement. Cela
contribue à dévaloriser te origines
de plus d'un million et demi de
citoyens de notre pays.
L'Institut du monde arabe sombre
pour n’avoir pas été, dès l'origine,
une entreprise française valorisant la
dimension arabo-musulmane de
l'Hexagone. Que d'occasions per-
dues...
notre » Maghreb
par Gilles Martinet
L ES manifestations antifran-
çaises d'Alger, de Rabat et
de Tunis sont évidemment
liées à la position que nous avons
prise dans la crise du Golfe. Ce
serait cependant une erreur de n'y
voir que cela.
La crise du Golfe n’a fait que
précipiter une évolution qui était
déjà en cours et dont témoignaient
les succès du mouvement isla-
miste. Qu'on le veuille ou non, la
période ouverte par la décolonisa-
tion est terminée. Nos rapports ne
seront plus jamais ce qu’ils ont
été. Ce qui ne veut pas dire qu’ils
deviendront de plus en plus mau-
vais. Simplement, ils deviendront
différents. L’ancienne nation colo-
Jte lifrjjie
Edhé par la SARL Le Monde
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Jacques Lmouma. gérant
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Bruno Frappât
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Jacques Guiu
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nisacrice et les pays qu'elle avait
dominés ont vécu pendant un
3 uart de siècle dans un climat
'affectivité mais aussi d’ambi-
guïté. D'un côté, la volonté de
maintenir l'influence française
une fois l'indépendance reconnue.
De l'autre, la teadance à profiter
de cette disposition pour obtenir
des avantages économiques. Grâce
à l’appui ou à la complicité de
l’Afrique francophone (et non pas
seulement des Etats maghrébins),
la France était, aux yeux de
Washington comme de Moscou,
plus que la France. Et grâce à son
aide, les gouvernements en place
pouvaient espérer échapper aux
conséquences d’une gestion sou-
vent désastreuse et marqués par la
corruption. Cest cette période qui
tend a prendre fin.
Badges
anticolonialistes
Bien sûr, la plupart des pro-
blèmes - échanges économiques,
coopération, aide humanitaire,
émigration - demeureront. Mais
ils seront abordés dans un autre
contexte, caractérisé par un autre
type de relations. Nous ferons
d'abord la politique de nos
intérêts respectifs. Ceux-ci sont
opposés sur certains points,
convergents sur d'autres. Mieux
vaut traiter cela froidement entre
nations adultes sans évoquer, à
tout moment, le de Gaulle des
années 1962-1967 et, pour cer-
tains d’entre nous, sans exhiber
nos vieux badges anticolonialistes.
On nous répète qu'à la base des
réactions du monde arabe, il
existe un sentiment d’humiliation
qu’il focalise sur les défaites mili-
taires infligées par Israël. D’où
l’immense prestige de Saddam
Hussein... tant qu'il n’a pas, à son
tour, connu l’échec. Si j’étais
arabe, je dois dire que je me senti-
rais davantage humilié par l’inca-
pacité à créer un tissu industriel
moderne, à bâtir des Etats démo-
cratiques, à mettre fin à des com-
portements moyenâgeux.
Mais je ne suis pas arabe. Je
suis français, européen, occidental
et, de surcroît, je n’ai aucun goût
pour le paternalisme. Je hais les
fondamentalismes religieux, mais
je sais qu’on ne les combat pas de
l’extérieur. Ne leur fournissons
pas de prétexte en intervenant,
d’une manière directe ou indi-
recte. dans les luttes qui te oppo-
sent aux régimes issus de la déco-
lonisation. C’est la -meilleure
façon de faciliter la tâche des cou-
rants authentiquement démocrati-
ques qui se font jour dans ces
pays.
Alors, plus de « politique
arabe » ? Non, mais une politique
méditerranéenne et que nous ne
devons plus être, du côté euitr-—
péen, les seuls à vouloir conduire.
Je suis naturellement Gère qe-
constater qu’au coure' de ces der-‘
uières années le gouvernement
français et, plus précisément, le
président de la République ont
pris des positions qui ont beau-
coup compté. Je pense au discoure
au Bundestag lors de la crise des
missiles et au discoure à l’ONU
dans celle du Golfe. Je ne vois pas
pourquoi nous gâcherions à plaisir
les avantages que nous avons mar-
qués en jouant ensuite en solitaire
des parties que nous ne pouvons
gagner qu’avec d’autres parte-
naires. Les vrais « grandes puis-
sances » n’éprouvent pas le
besoins de se proclamer telles en
toutes occasions. Faut-il ajouter
que ces déclarations n'ont pour
effet â l’étranger que de provoquer
l'irritation ou, ce qui est pire, de
faire sourire.
Pour parler clair, disons que
toute politique méditerranéenne
doit nous lier étroitement à l'Italie
et à l’Espagne, avec en arrière-
fond la Communauté européenne.
Si, dans ce concert, les meilleures
idées viennent de nous, tant
mieux ! Mais cessons d'afficher
notre orgueil, pour ne pas dire,
notre suffisance.
► Gilles Martinet est ambassa-
deur de France.
Peine de mort
rétablie
Le PS a aboli la peine de mon
après l'arrivée de la gauche au pou-
voir en 1981. L'édifice
promettait : le temple d'une
société nouvelle brisant les lois
injustes de la barba ri e~
Dix ans déjà ! La peine de mort
est rétablie pour des centaines de
I minière d'innocents :lePSa voté
la guerre !
I Sur quoi repose à présent votre
société nouvelle, votre ère de jus-
1 tice ? Vous agissez comme nos
anciens. Qu'avez-vous donc
inventé de si humain vous qui
prônez à nouveau le crime d’inno-
1 cents comme unique moyen de
■"règlement des conflits ? - •
Il est. vrai que Saddam Hussein
est un barbare, comme le fut d'ail-
leurs notre Napoléon !•»,
quinze ans après la Révolution des
droits de l’homme (ses crimes s’ex-
hibent encore sur notre Arc de
triomphe 1). Mais comment arrêter
un dictateur ?
Par tous les moyens, sans doute,
excepté celui de tuer ! Cest la
définition même de l'abolition de
la peine de moit„
Pensez-y lorsque vous aurez l’au-
dace de vous agenouiller à nou-
veau sur la tombe du Soldat
inconnu l
SERGE BOUROARIAS
Portiers
Les deux faces
de l'indépendance
L’indépendance, qui est le ron-
dement de notre politique étran-
gère et de défense, a deux faces:
d’un côté, il s’agit d'être capable de
dire non à nos alliés au cas où
ceux-ci feraient pression sur nous
pour que nous nous engagions à
leur côté dans des aventures qui ne
sont pas les nôtres; mais de l’autre,
i( s’agit d’être prêt pour pouvoir, le
moment venu et si telle est la déci-
sion du pays, agir aux côtés de nos
alliés.
Or, pour être à même d'interve-
TRAIT LIBRE
Mais le danger ca aujourd'hui
plus grave encore. Les musulmans
français, solidaires de leur président,
restent à l’écoute de leure coreligion-
naires d'outrc-Méditeiranêc. Ils sont
les mieux placés pour expliquer le
message de la France et maintenir
les liens privilégiés avec leurs voi-
sins du Sud. Ils doivent participer
désormais à l'effort national de dia-
logue.
Ainsi peuvent-ils éviter une frac-
ture annoncée, faute d'un l an ga ge
commun. Ce langage, les Français
musulmans le maîtrisent parfaite-
ment. En ayant la possibilité effec-
tive de parler au nom de la France,
ils se sentiront plus engagés. De res-
sortissants, ils deviendront enfin des
citoyens.
► Raghid El Chammah est prési-
dant de Radio-Orient, une radio à
destination de la communauté
musulmane en France.
Les noms de la loi
Gérard Tïmsit
L A définition du Droit est
tout inspirée d’une concep-
tion théologique de la loi et mar-
quée de réminiscence du sacré.
La loi est parole de Dieu ou de son
substitut laïque, l’Etat. Et si, plus
que parole ou écriture, la loi était
silence? Plus anonyme que Dieu,
plus imposante que lui, elle serait
alors - définitivement - le Très haut
Colle ctûm “La voies du Droit" dirigée par 7*
AL Delmus-Many, G. Tansu. TJIlf
zoa posa -MF r~_
Avant/après
E N ce temps-iù.les entre-
prises concurrentes se
livraient des guerras
totales dans des batailles de
prix, à couteaux tirés, en s'ap-
puyant sur un arsenal juridique
blindé. C'était la grosse artille-
rie. Leurs états-majors, ou
staffs de direction, déployaient
des bataillons de commerciaux 1
sur tous les fronts.
Toujours mobSsés , les cadres,
des vrais tueurs, suivaient des par-
cours du combattant at s’enor-
guwüissaiem de figurer sur les
effectifs des chasseurs de têtes.
Les publicitaires, forcément à
l'avant-garde, établissaient les tac-
tiques et constituaient ie fer de
lance très opérationnel.
En prendra Bgne, les stratégies
marketing étaient c3)lées dans le
viseur : le consommateur et les
gars de œs révisera ne montaient
pas au créneau sans munitions.
Les approvisioflnefnems nécessi-
taient des ponts logistiques et /‘in-
tendance, au garde-à-vous, sui-
vait. Après des charcutages élec-
toraux, les hommes politiques
étaient souvent parachutés sur
' des terrains minés. Les comman-
dos de colleurs d'affiches bat-
taient ie rappel. Las opinions de
tous bords se claironnaient sur
tous les tons, las journalistes
ouvraient ie feu, photographes
m/traSara, rédacteurs tirant à bou-
lets rouges.
Les écrivains faisaient assaut de
bons mots, descendus parfois per
1a critique. Les lecteurs étaient
borrtbarrifc de prix Ertéraires. Mon
voisin de palier, pas un foudre de
guerre. cafii-Ià, marchait au radar
et avait comme bon plan 6a
s'édaterà Taise.
C'était avant. Quand les mots
de la çperre, ici, au Nord, avaient
penhi leur sens commun. Avait le
17 janvier 1991.
DOUCHA BELGRAVE
» -£r / \
C
VU .
COURRIER
nir utilement auprès d’eux, il faut
disposer de matériels de niveau
technologique équivalent à celui
des leurs, il faut être intcropérablc.
il faut avoir des procédures opéra-
tionnelles similaires, il faut donc,
en temps de paix, apprendre à tra-
vailler ensemble, c’cst-d-dire faire
des exercices en commun, etc. 11 ne
s'agit pas d’être intégré en temps
de paix ; il s’agit d’etre intégrable si
besoin est.
L’alliance atlantique décidait, le
6 juillet dernier à Londres, d'entre-
prendre une réflexion sur la façon
de transformer l'alliance pour
l’adapter au nouveau contexte géo-
politique. La France s'est désolida-
risée de cette entreprise ; cela au
risque de s'isoler et alors qu'elk*
critiquc.le prus souvent d'ailleurs à
fort bon escient, le fonctionnement
de l'alliance. .
De même, la France a condamné
^initiative de défense stratégique
(dont l’objectif était la lutte anti-
missile) du président Reagan ; la
présentation qu’en fit à l’époque
l'administration fut certes bien
maladroite; mais qui peut dire
aujourd'hui que la lutte antimissile
soit contraire aux intérêts du pays?
PIERRE AUDJGIER
Paris
Moutons
de Panurge
K y a le mouton dit « pacifiste
bêlant », parce qu’il est contre la
guerre, et tout cas contre cclte-ci.
On l’appelle souvent munichois, en
te montrant du doigt, pour lui faire
honte, et parce qh'cn rappelant
toujours le souvenir d'une guerre
qu'il fallait effectivement faire, on
évite d’avoir à se rappeler toutes
celles qu’on sc serait honoré de ne
pas faire.
Et il y a le mouton de Panurge,
de l'espèce mouton de boucherie,
et même de boucherie héroïque.
Quand on lui dit : «r Cafte guerre
est la guerre du bien contre le
mal », quand on lui dit : « De- celte
guerre surgira un nouvel ordre
* 1 >
international », il fait bccé. Et il sc
jette, tête baissée, dans la guerre
comme dans la mer. U serait dont
juste de l’appeler * belliciste
bêlant ».
Le plus étrange est que le belli-
ciste bêlant n’a meme pas
conscience d’êlre mouton.
ANDRÉ HELARO
Rennes
Le silence
des émirs
Je suis étonne do total silence
des émirs d’Arabie, du Koweït ou
d'ailleurs.
Comment se fail-iï que l'Arabie
Saoudite - « Vatican de l'islam » -
n’ait. pas été capable de mobiliser
les musulmans pour sa cause et
que ce soit Saddam l'athée qui Tait
fait 7 ,
Que fonr tes émirs au fond de
leurs palais on de leurs hôtels de
grand luxe pendant que Saddam
occupe les écrans, prend des initia-
tives. rend visite à ses troupes ?
Pourquoi ne réagissent-ils pas 7
Incompétence, apathie, dédain de
seigneurs pour les réactions du
peuple, fatalisme ?
Il ne suffit pas d’etre capable de
signer de gros chèques pour garder
le pouvoir. •
RAYMOND 8 ODA RD
Touvre (Charente)
Une précision
de Didier Daeninckx
Dans le Monde du 2 février,
vous me présentez comme étant un
* écrivain proche de M. Alain Kri-
vine delà LCR (troLddste) ».
Je ne considère pas que cela soit
infamant, mais l'amalgame qui
sous-tend cette formulation me
semble très réducteur. Je tiens
donc à vous préciser que je me
sens également un écrivain proche
de Julien Dray de la NES (socia-
liste), de Jean-Pierre Chevènement
de S et R (socialiste), de Maurice
Joyeux de la FA (anarchiste).
d'Henri Krasucki du PC (commu-
niste), d’Yves Frémion (Vcrtsl...
En vérité je me sens proche de
tous ceux qui, dans ce pays, se pro-
noncent pour qu’un terme soit mis
à ravcQturc militaire française
dans le Golfe.
DIDIER DAENINCKX
AuberviUiers
Des tonnes
de bombes
Voire correspondant à Washing-
ton. Jan Krauze. écrit dans
le Monde du 7 février : « L’Irak a
déjà reçu, en à peine trois
semaines , plus de bombes que l'Al-
lemagne pendant route la durée de
/a seconde guerre mondiale. »
L’Irak aurait donc reçu sur son sol
durant cette période plus de
1 350 000 tonnes de bombes puis-
que c’est ce chiffre dont fait état le
Dictionnaire de la seconde guerre
mondiale édité par Larousse. Or
les informationà>récântes font état
de 40 000 à 50 000 tonnes latguêes
par les aviations alliées sur l’Irak
en trois semaines de guerre.
M. ROLAND ITEY
Massy
.-àï j
4 : ?
i '• i
h :
LA GUERRE DU GOLFE
ba Jlfoncte.#. Jeudi 14 février 1991 3
Le film
des
événements
Le jeu
de Moscou
Y-aurait-il matière è espoir en
lisant, entre les lignes, la décla-
ration de M. Saddam Hussein
faite, mardi 12 février, à l'Issue
de sa rencontre avec
M. Evgueni Primakov, l’émis-
saire personnel de M. Mikhaïl
Gorbatchev ? * L’Irak est prêt è
étendre se coopération à
l'Union soviétique et è d'autres
nations et organisations en vue
de trouver une solution pacifi-
que, politique, équitable et
honorable aux problèmes cru-
ciaux de la région, notamment à
la situation dans le Golfe», a
affirmé le dictateur de Bagdad
dont les propos ont été rappor-
tés par la radio nationale.
Les Etats-Unis ont accueilli
avec prudence cette déclaration
dont le flou vise peut-être plus à
les embarrasser qu'à les apai-
ser. s Pour trouver une solution,
il faut d’abord que les Irakiens
commencent par quitter le
Koweït», a commenté le porte-
parole de la Maison Blanche. Le
secrétaire général de l'ONU a
jugé, pour sa part,
s extrêmement bienvenue »
cette offre de coopération si
alla aboutit à une « solution
juste» qui a * pour préalable, le
retrait complet des troupes de
Bagdad du Koweït». Ce dont,
bien évidemment, Saddam Hus-
sein n'a soufflé mot.
Moscou, qui, récemment,
s'était vu reprocher par
Washington de donner for è la
g propagande» irakienne, joue-
rait-il franc jeu dans cette
affaire ? En visite, mardi, è Mos-
cou, M. Roland Dumas a été
informé par son homologue,
soviétique que la mission de
M. Primakov visait seulement,
sans trop nourrir d'illusions, à
vérifier si le * fond de la pen-
sée» de Saddam Hussein était
gun peu différent» da ce qu'il
en laissait paraître.
Le chef de la diplomatie fran-
çaise s'est, d'autre part,
inquiété auprès da ses interlo-
cuteurs, avec lesquels il partage
des opinions «très rappro-
chées» sur les différents scéna-
rios de l'après-guerre, des infor-
mations qui viennent da faire
état de multiples conversations
en russe interceptées par les
alliés sur les fréquences mili-
taires irakiennes. Dossier
class 67 g L’assurance m'a été
donnée, a-t-il indiqué, que
l’URSS a rapatrié ses coopé-
rants militaires et civils d'Irak et'
qu'il n'y avait plus d'experts
soviétiques. »
Alignement
Pendant ce temps, è
Washington, M. Pierre Joxe qui
se rendra, jeudi, en Arabie
Saoudite, an compagnie de
M. Michel Rocard, a déclaré, è
l'issue de ses entretiens avec le
président George Bush, qu'«i7
n'y a pas de différence d'appré-
ciation » entre la France et les
États-Unis sur la conduite des
opérations militaires. A cet
égard, M. Taha Yëssine Rama-
dan, premier vice-premier minis-
tre irakien, s'en est violemment
pris à g l'administration Mitter-
rand» qui, selon M, u n e (a pré-
sente pas seulement l’image ^
hideuse de la France qui avait
égorgé un million et demi d‘AI~:
gérions mais aussi celle d'un
pays complètement aligné sur
l’administration énéricaine».
Sur le théâtre des opérations,
les troupes et les blindés ira-
kiens, concentrés dans le sud
du Koweït, ont été soumis,
mardi, è un véritable déluge de
fau de la part d'unités d'artillerie
alliées, appuyées par l'aviation
et la marine. A Bagdad, le
ministère de l’administration
locale a été complètement
détruit par des missiles et le
bâtiment voisin du ministère de
la justice, sérieusement endom-
magé. À en croire M. Tom King,
le ministre britannique de la
défense, les forces de la coali-
tion n'ont «pas encore» l'avan-
tage terrestre.
Le président du Parlement ira-
kien a, de nouveau, agité la
menace de l'utilisation
g d'armes mértrières et sophisti-
quées » pour détruire les
g forces du mal» tandis que
M. Ramadan a appelé les
Arabes et les musulmans è atta-
quer les intérêts allés et è «ne
pas se contenter de remettra
des lettres de protestation ou
de brûler des mannequins».
Mais, sur la centaine d'attentats
qui ont déjè eu lieu dans les
pays-membres de la coalition
anti-irakienne, un seul, seidn le
potte-paroie du . département
. d.'Eiât .‘américain, aurait .ère
directement æ {commandité »pàr
Bagdad.
. La Turquie s'est défendue de
vouloir utiliser ei'arme de
l'eau», en ciair resserrer le robi-
net de l'Euphrate, pour punir
Saddam Hussein. D'autre part,
la Syrie a accepté de vendre du
pétrole è la Jordanie qui ne dis-
pose plus que de deux mois de
stocks. Depuis l'arrêt, en sep-
tembre, des livraisons saou-
diennes, le royaume hachémïte
s'approvisionnait en Irak mais
les bombardements alliés de
l'autoroute Bagdad-Amman ont
singulièrement affecté cette
Les dirigeants israéliens, qui
continuent d'imposer un cou-
vre-feu partiel en Cisjordanie et
dans la bande de Gaza, affi-
chent, de leur côté, une impa-
tience grandissante. Pour cal-
mer l'opinion publique, iis
laissent ainsi entendre qu'te ne
pourront pas continuer long-
temps sur la voie de la g rete-
nue». Les 33 missiles déjè tom-
bés sur l'Etat hébreu ont fait
2 morts et 304 . blessés et
endommagé 7500 apparte-
ments . Selon un responsable
israélien, lors de sa visite aux
Etats-Unis, M. Moshe Arens, le
ministre de la' défense, aurait
cherché è obtenir l'accord de
Washington pour que Jérusa-
lem puisse prendre sa part a
râlinwfetipns des rampes de
lancement de. missiles ira-
kiennes. Le ^premier ministre a
assuré que son pays ôtait maté-
riellement capable de supprimer
cette menace.
g Si la Syrie veut engager un
dialogue, a souligné le chef de
la diplomatie israélienne, nous
lui rendrons la main, sans poser
. aucune, condition prélable».
M. David Lévy . a, en outre,
confinné. que l'Etat hébreu avait
dans ses cartons un g plan de
paix» en cinq ponts qui prévoit
notamment un accord da non-
belligérance entre Israël et ses
voisina et un accord de désar-
mement régional. -
Au moment où les musul-
mans céièhraienrie voyage du
Prophète Mahomet de La Mec-
que à Jérusalem sur un cheval
blanc, le chef d'une organisa-
tion intégriste palestinienne a
déclaré, dbr les ondes de Radio*
Bagdati, que l'histoire allait se
répéter, que Saddam Hussein,
« choisi par. Dieu pour diriger les
croyants dans la batailla contre
les impies», entrerait bientôt è
Jérusalem sur un cheval blanc.
g Les juifs savent que te compte
à rebours pour la disparition de
leur Etat a commencé... »
JACQUES DE BARJUN
La situation militaire
Des dizaines de puits de pétrole sont en flammes au Koweït
Une cinquantaine de puits de pétrole
répartis « dam l'ensemble des champs pétroli-
fères koweïtiens » sont en flammes depuis
une semaine, a révélé, mardi 12 février, le
vice-amiral Mike McConnell, l'un des porte-
parole du Pentagone.- *r Nous surveillons la
situation, c’est un problème difficile», a-t-il
ajouté. Le porte-parole a rappelé que les Ira-
kiens «avaient avantage à déclencher des
incendies», pour utiliser la fumée & des fins
de protection. général Tom Kelly, direc-
teur des opérations, i l’état-major conjoint, a
estimé pour sa part que ces incendies « allu-
més par les Irakiens (~.) n ‘auraient pas d’im-
pact significatif sur les opérations militaires».
Sur le théâtre des opérations, des unités
d'artillerie américaines et saoudiennes,
appuyées par l'aviation et ia marine, ont sou-
mis des concentrations de troupes et de blin-
dés irakiens stationnés dans le sud du
Koweït è un véritable déluge de feu pendant
trois heures mardi Trois bataillons d’artille-
rie saoudiens et un bataillon d’artillerie des
marines, appuyés par des appareils de- l'aéro-
navale et les canons de 400 mm du cuirassé
Missouri ont été engagés dans cette opéra-
tion, la plus importante du genre depuis le
début des hostilités. Les forces irakiennes
n'ont pas riposté.
Des unités américaines ont d'autre part
repoussé une patrouille de reconnaissance
ennemie et échangé des tirs d'artillerie avec
l'armée irakienne sur un autre point de la
frontière saoudien n e avec le Koweït occupé,
ont annoncé mardi des responsables mili-
taires américains. Environ 70 obus d'artille-
rie et de mortiers ont été tirés sur la
patrouille irakienne, forte de 20 à
30 hommes, qui avait pénétré en territoire
saoudien lundi soir, et s’est ensuite disposée
dans plusieurs directions.
Deux ministères bombardés
• à Bagdad
_ A Ryad, on porte-parole militaire améri-
cain a annonce qu’un chasseur-bombardier
F- 15 avait abattu mardi un hélicoptère ira-
kien de type non Identifié dans le nord de
l’Irak. Le commandement saoudien a pour
sa part annoncé, sans autres précisions, que
le missile Scud tombé dans la nuit de hindi à
mardi dans la banlieue de la capitale avait
fait un mort - et non deux blessés légers
seulement comme indiqué précédemment
A Bagdad, des témoins rapportent que
l’aviation alliée a en partie détruit, dans la
nuit de lundi à mardi, deux immeubles de
cinq étages abritant le ministère de l'admi-
nistration locale, dirigé per un cousin du pré-
sident Saddam Hussein, et le ministère de 1a
justice.
. Ces. deux ministères sont situés è proxi-
mité de ia rue Haïfa, un axe très peuplé et
très commerçant du centré de Bagdad. Six
personnes ont trouvé la mort dans ce. bom-
bardement, a-t-on appris auprès de la
défense civile irakienne.
Par ailleurs, le président de r Assemblée
nationale, Saadi Mehdi Salefa, a déclaré dans
un communiqué que l’Irak s’était jusqu'à
présent abstenu d’utiliser ses «armes mor-
telles de pointe». II a également mis en garde
les forces alliées : «Si les Américains veulent
épargner à leurs fils une mort certaine, tout
ce qu’ils ont à faire est de retirer leurs Jones
vacillantes de la terre sacrée des Arabes et
laisser les Arabes régler leurs différends entre
eux.» Les raids alliés, a ajouté M. Sakh,
n'ont fait que rendre les Irakiens, «plus
fermes et déterminés».
A Londres enfin, le haut comité représen-
tant le gouvernement koweïtien en exil à
rapport é que des soldats irakiens avaient
commencé à abamtmâêr'dnppiaâiom expo-
sées, tdtesqu’écoleset stades, pour s’installer
dans des immeubles d’habitation surplom-
bant tes grands axes de divers quartiers de ta
capitale koweïtienne.
Les Irakiens, selon ces informations, « ont
fortifié leurs nouvelles positions en scellant les
fenêtres afin de ne laisser que de petites
ouvertures pour leurs armes». - (AFP, Reu-
ter, AP J
De nouveaux guides renforcent
l'efficacité des bombardiers
La «revanche» tardive de Jimmy Carter
Après avoir réorganisé sa
c chasse > aux chars et pièces
d'artillerie irakiens, devenue la
priorité de l'aviation sur le
théâtre d'opération du Koweït
en divisant le pays en zones pré-
cisément délimitées, l'armée de
l'air américaine a de nouveau
innové en utilisant des
contrôleurs aériens volants pour
régler le tir des bombardiers.
DHAHRAN
de notre envoyée spéciale
Détruire un char, pour un pilote
de F-16 dont la vitesse sur la cible
est de 900 kilomètres-heure, est une
tâche difficile. Les pilotes admettent
qu’au para va nt, Us perdaient beau-
coup de temps au-dessus du champ
de bataille pour identifier leur objec-
tif « au milieu, disent-ils, d'un fouil-
lis d'armes détruites». Dorénavant,
ces contrôleurs volants, qui opèrent
à bord d’un F-16, tournent autour
de la zone choisie quotidiennement
en fonction des concentrations d’ar-
mements constatés et dirigent les
bombardements de leurs camarades
qui arrivent par groupes de quatre
avions. A chacun, ils assignent une
cible et surveillent immédiatement
le résultat
Cette technique, qui suppose une
suprématie aérienne totale, réduit le
temps passé au-dessus de ta zone et
autorise en outre un réglement quasi
parfait des opérations de ravitaille-
ment en vol permettant un borabar-
Des «bataillons d’exécution» Miens
feraient ia chasse aux déserteurs
Las militaires irakiens qui
écoutant des radios interdites
ou qui tentent de déserter
seraient la cible d'unités spé-
ciales, mises sur pied par Bag-
dad, selon le général de brigade
des marines Richard Neal.
Le général Khaiid bin-Sultan,
commandant des forces saou-
diennes, avait qualifié la
semaine dernière de «batafflons
d'exécution» ces unités spé-
ciales qui, selon lui, sont déta-
chées de la garde républicaine.
g H s'agit de pelotons spé-
ciaux errant au sein de leurs uni-
tés à la recherche d'individus
qui écouteraient des radios
interdites ou tenteraient de
s'échapper vers fe Sud ou
encore de quitter leur cantonne-
ment». a précisé le général
Neal, responsable en second
des opérations militaires auprès
du haut commandement améri-
cain dans le Golfe
Interrogé sur la crédibilité de
ce genre d'allégations, émanant
de prisonniers irakiens, le haut
responsable militaire américain
a déclaré : g Je fais confiance è
ce genre d'histoires. » Selon fui,
des déserteurs irakiens conti-
nuent d'apporter des témoi-
gnages sur le moral très bas au
sein de leurs unités, mais (a
garde républicaine, mieux équi-
pée que les autres unités, ne
doit pas connaître les mômes
problèmes de «moral bas».
(AFP.)
dément en chaîne ininterrompue, les
avions se remplaçant entre bombar-
dement et ravitaillement. Trois
toura de vingt-quatre F-16, qui
emportent chacun quatre tonnes de
bombes, sont effectués dan? la jour,
née. Les F-16, qui sont stationnés
dans un des Etats du Golfe, rega-
gnent ensuite leur base, plus au sud,
«mission accomplie ».
Une opération parallèle se déroule
aussi avec les avions d’attaque A-I0
qui jouent le même rôle, mais lois
de missions moins profondes en ter-
ritoire koweïtien compte tenu de
leur vitesse inférieure et de la portée
plus courte de leurs missiles.
«Nous commençons à voir, sur des
kilomètres, la terre brûlée et des cra-
tères de bombes », affirme un pilote
de F-16 qui assure, d’autre part, que
■ les Irakiens essaient «sans succès»
d’établir de nouvelles routes de
communication au Koweït. «Le
tiers du pays est recouvert d'une
épaisse fumée noire », rapporte-t-il,
alors qu’on affirme ici qu'en viron
cinquante puits de pétrole koweï-
tiens sont en feu depuis plusieurs
jours. L’aviation alliée poursuit à un
rythme élevé ses raids contre le
Koweït : 675 dont 255 contre la
garde républicaine irakienne, a
annoncé ie porte-parole américain. :
Selon le général Neal, un convoi de
véhicules militaires irakiens aurait
été bombardé avec succès mardi 12
février.
F. Ch.
(Ptar tas attaqaes de jaguar français
«ht des cibles su sol a» Koweït et en
Irak, les Mirage-Fl CR, qui ont repris
leurs rois depuis qne les alliés ont
acquis ta certitude qne ces avions ne
poinrôst plus être confondus avec des
appareils irakiens du même type, rem-
plissant enx aussi une mission de gni-
4sge et de contrôle des raids. En «vaut
delà formation d'attaque, ils décèkut et
identifient les objectifs, grâce i leurs
équipements spécialisés de bord, et Os
assoient la navigation des Jaguar jns-
qn’à raebèvemeat des opérations.]
L'ancien président Jimmy Car-
ter, accusé en pleine campagne
présidentielle en 1980 par son
futur successeur. Ronald Reagan,
de manque de fermeté en matière
de défense, ce qui, en pleine
affaire des otages américains è
Téhéran, devait contribuer è préci-
piter son départ de la Maison
Blanche, est en train de prendra sa
revanche.
Il est vrai que l'impressionnant
arsenal rassemblé par les Etats-
Unis dans le Golfe est le résultat
d'une politique de réarmement de
l’Amérique vieiUe d'une quinzaine
d’années, longtemps critiquée
mais qui porte aujourd'hui ses
fruits. Et si le nom du républicain
Ronald Reagan est généralement
associé à cette politique, les s pé-
ris istes sôuBgnant que ie crédft en
revient plutôt è son prédécesseur.
ie démocrate Jimmy Carter. Aussi
ce dernier a eu beau jeu de rappe-
ler mardi 12 février, au cours
d'une conférence de presse dans
l'Indiana, que son administration
avait développé une grande partie
des armes sophistiquées utilisées
dans ta guerre du Golfe, et notam-
ment le chasseur furtif F-1 17 et le
missile de croisière Tomahawk.
Ajoutant que Jui-même et son
secrétaire è la défense, M. Harold
Brown, avaient également pour-
suite le travail entrepris du temps
de ta présidence Ford sur les mis-
siles Patriot, l'ancien président a
fait observer que pendant les huit
ans ayant précédé son accession è
ia présidence, en • 1 976, les
dépenses mffitaires avaient baissé
et qu’H avait renversé cette ten-
dance. «Je n'a! jamais ressenti le
besoin de me justifier», a conclu
M. Carter è propos des critiques
brades contré hi par le président
Les Américains ont fait appel
à la logistique française
Le commandement américain a
adressé ses remerciements au.
101 e escadron français de transport
de chars, normalement basé & Toul
(Meurthe-et-Moselle). Celui-ci
acheminé pendant an mois en Ara-
bie Saoudite, où il est aujourd'hui
déployé au sein des unités de logis-
tique, les blindés d’une unité amé-
ricaine sur le théâtre des opéra-
tions, quelque part dans le nord du
pays, depuis leur lieu de débarque-
ment. Au total, trois cent vingt
blindés américains ont été trans-
portés par la formation française
qui a ainsi parcouru plus de
800 000 kilomètres.
Le général commandant l’unité
américaine qui a bénéficié de- cette
assistance française s’est dit très
impressionné psi «l‘efflcacilé et le
professionnalisme» des logisticiens
de.TouL Le 101 e escadron de trans-
port de chars dispose, entre autres
matériels, pour ses déplacements
lourds de munitions par exemple,
d'un nouveau semi-remorque révo-
lutionnaire, le véhicule de trans-
port logistique' et .remorque
(VTLR), qui a la particularité de
pouvoir charger automatiquement
à partir de la cabine - sans aucune
manutention humaine - tm conte-,
neur de 13 tonnes directement sur
sa plate-forme et un antre sur sa
remorque.
. . Ce système de chargement per-
met. un gain de temps et de main-
d'œuvre appréciable au plus près
des combats.
« Pauvre Carter, devait commen-
ter Lawrence IÇorb, un ancien
secrétaire adjoint è (a défense du
gouvernement Reagan'. On ne hn a
jamais reconnu le mérite qu'on fui
devait». La presse en particulier,
qui, l'été 1980, après la publica-
tion par deux grands quotidiens de
détails confidentiels sur l'élabora-
tion du bombardier invisible
«Steahh», alors l'arme secréte du
Pentagone, l'accusa d’avoir volon-
tairement été è l'origine d’une
«fuite» de ta Maison Blanche. Et
ce pour détourner l'attention de
r embarrassante effare des otages
et montrer que ce président incon-
sistant se préoccupait malgré tout
de la puissance militaire de son
pays-
Lee récits .et dépêches
des envoyés spéciaux en
Irak de toutes les grandes
agences de presse interna-
tionales sont' soumis à la
censure préalable des
autorités de Bagdad, qui
«encadrent» les Journa-
listes. D'autre part, les ser-
vices de presse des armées
alliées stationnées en Ara-
bie Saoudite contrôlent la
plupart des reportages dif-
fusés par tes chaînes de
télévision occidentales et
exigent notamment que les
fieux de tournage ne soient
PM indiqués avec précis
.sion. Là censure militaire
préalable n’est pas appli-
quée en Egypte ni en Jor-
danie. En Israël, elle existe,
mais les autorités n'exi-
gent pas-de voir les articles
des journalistes avant leur
transmission.
4 Le Monde • Jeudi 14 février 1991 •
LA GUERRE DU GOLFE
La situation militaire
M. Joxe affirme qn’« il n’y a p de différence d’appréciation »
arec Washington sur la conduite des opérations contre IM
M. Pierre Joxe a condamné
dimanche dernier, au cours de
l'émission «7 sur 7», <r l'anti-
américanisme primaire ». Mardi
1 2 lévrier, au cours d'un séjour
de quelques heures à Washing-
ton, le nouveau ministre de la
défense s'est employé avec
enthousiasme à mettre en appli-
cation sa ligne de conduite.
WASHINGTON
de notre envoyé spécial
Au terme d’une cavalcade qui ie
conduisit du Pentagone - où il
s’est entretenu avec M Dick Oie-
ney, le secrétaire à la défense et
avec le chef d’état-major Colin
Powell - i la Maison Blanche - où
il a déjeuné avec M. Brent Scow-
croft, conseiller pour les affaires de
sécurité, avant de rencontrer le
président Bush - M. loxe a en effet
affirmé quV il n’y a pas de diffé-
rence d’appréciation» entre la
France et les Etats-Unis sur la
conduite des opérations militaires
dans le Golfe.Le nouveau ministre
de la défense, dont la nomination a
été accueillie par un «ouf» de sou-
lagement par les responsables amé-
ricains tant leurs relations étaient
exécrables (avant de devenir
inexistantes) avec M. Chevène-
ment, s’est bien gardé de se livrer à
la moindre prévision concernant le
début de la phase terrestre de la
guerre. «La décision découlera
d’une combinaison de considéra-
Des dizaines de soldats fran-
çais viennent d’effectuer les for-
malités nécessaires à leur
mariage «è distance», pour régu-
lariser leur union avant l’éventua-
lité d’un engagement terrestre.
L'Etablissement cinématographi-
que et photographique des
armées (ECPA), qui a r exclusivité
de l’accès aux premières fignes. a
réafisé un reportage sir ce sujet,
dont la cassette a été projetée
mardi 12 février aux journalistes
à Ryad.
Pour certains de ces soldats, H I
s’agît de concrétiser des projets
de mariage sans cesse remis du
fait de leurs séjours outre-mer.
Pour d'autres, c’est un moyen de
régulariser une union au moment
d’une naissance. Pour d’autres ,
encore, mais Qs ne le disent pas,
c’est tout simplement un moyen
de faire bénéficier la fiancée ou la
compagne du statut de «veuve
de guerres, qui ne s'appSque pas
aux concubines en cas d’acci-
dent. Sur le plan administratif,
l'opération consiste è signer 1
devant un oFfider d’état civil un
« acte de consentement à
mariage sans comparution per-
sonnelle». L’offidar d’état civil en
question, comme les textes l'y
autorisent, est, en la circons- ,
tance, le chef de la formation
mi&tsire de laquelle dépend le sol-
dat. La semaine dernière, le
7 février, une teSe cérémonie, fa-
mée par TECPA, a eu lieu en plein
désert, pour les hommes du réÿ- ,
ment mixte composé de deux I
escadrons du régiment d'infant e-
rie-chars de marine (R1CM) et de ,
deux compagnies du 3* régiment
d’infanterie de marine (RIMa),
tous deux de Vannes, et d'élé-
ments efa 21* RIMa. de Fréjus.
Mobilisé pour transporter la
vingtaine de futurs mariés, un
véhicule de l’avant bfindé (VAB)
était décoré de morceaux de toile
de camouflage imitation tulle
blanc. Sa plaque d’immatricula-
tion avait été complétée :
«3* ffma-trimoml».
En présence des témoins, et
après un bref discours, le colonel
Bernard Thourette, commandant
ce régiment mixte, a reçu un à un
les futurs mariés pour leur faire
signer cet acte. Pute chacun a été
félicité par ses camarades, mais
sans verre d'honneur : en Arabie,
le régime sec est de rigueur.
Ce document officiel, contresi-
gné par le colonel en tant qu’offi-
cier d’état dvi, est aussitôt parti
pour la France, où la future
mariée devrait, quelques jours
plue tard, le signer à son tour
devant un officier d’état civil de
sa commune de résidence. —
(AFPJ
lions militaires et politiques. Le
président Bush, ainsi que d’autres
chefs d’Etat, le président Mitter-
rand parmi d’autres, se concerte-
ront. se consulteront et la décision
sera prise par les gens qui en ont la
responsabilité», a-t-il diL M. Joxe
ne se fait cependant pas d’illu-
sions : il sait parfaitement qu’il
s’agira d’une décision américaine.
11 sait aussi que les Américains
feront tout pour cacher jusqu’au
dernier moment aux Irakiens la
date du passage aux opérations ter-
restres, comme Eisenhower avait
tout fait en 1944 pour tromper les
Allemands sur la date et (e lieu du
débarquement en France. D’où la
nécessité de relativiser toutes les
déclarations officielles et les spécu-
lations officieuses faites à ce sujet.
Il faut, par principe, les accueillir
comme autant de tentatives légi-
times de désinformer l’adversaire.
Ceci diL le facteur temps reste
un élément essentiel de l'équation
que doivent résoudre les «coali-
sés». Tout le monde souhaite
certes, pour reprendre la formule
de M. Joxe, que « la phase terrestre
soit la plus brève et la moins meur-
trière possible », mais tout le
monde sait aussi que chaque jour
gagné par Saddam Hussein consti-
tue une victoire psychologique
pour le dictateur. M. Joxe ne l’a
pas dit aussi clairement, mais U est
clair que les alliés veulent mettre
en échec le plan qu’ils prêtent à
Saddam Hussein : «durer» par
tous les moyens jusqu'à la saison
chaude qui posera de graves pro-
blèmes aux armées de la coalition,
déclencher une cam pa g ne d'atten-
tats tous azimuts et célébrer, même
en piteux état, le premier anniver-
saire de l’invasion du Koweït, ic
2 août prochain. Voilà pourquoi la
prévision de M. Mitterrand - qui
avait quelque peu agacé à
Washington - selon laquelle la
phase terrestre des combats débu-
terait avant la fia février, a toutes
les chances de se réaliser.
Pas de
dérapage
Comme pour mieux faire oublier
les «couacs» de la période Chevè-
nement, M. Joxe a également
affirmé qu’il n’y avait pas, à son
avis. « dérapage » de l’intervention
alliée par rapport aux buts fixés
par les résolutions dn Conseil de
sécurité, « L’objectif est de libérer
le Koweït, il n’y en a pas d’autres »,
a-t-il diL En privé, on n’en recon-
naît pas moins dans l’entourage du
ministre que la situation pourrait
se révéler moins simple sur le ter-
rain. Que faudrait-il faire, par
exemple, dans l’hypothèse d’une
défaite des troupes irakiennes au
Koweït, mais de la poursuite du
combat, à partir de l’Irak, par Sad-
dam Hussein?
C’est déjà envisager l’après-
guerre. M. Joxe n’y a pas manqué,
mais il l’a fait avec prudence tant
il sait que les positions françaises
et américaines sont éloignées et
L’opération «Méteil» : des chasseurs français
dans le ciel du Qatar
DOHA (Qatar)
de notre envoyé spécial
Bon prince, l’émir du Qatar a
abandonné aux Français le han-
gar où il abritait jusqu’ici son
«707» personnel. Huit Mirage
Fl-C y font l’objet de soins vigi-
lants quand ils rentrent de rnis-
Hussein. L’opération «Méteil»
était lancée, version qatari du
dispositif « Daguet », déployé sur
le sol de l’Arabie Saoudite limi-
trophe.
Les huit appareils français et
les soixante militaires venus
avec eux de Cambrai (Nord),
sont là pour protéger ie Qatar
A I A hm^jKSwËfT- _
Hafar-aLBatin 1 / 9 i- . XÂrwn-
* B à Unm ■ v
Ai Mndn.
ARABIE
SAOUDITE
sion. C’est Paris qui les a
envoyés patrouiller dans ie ciel
de ce minuscule Etat riverain du
Golfe qui a tremblé pour ses
colossales richesses de pétrole et
de gaz naturel lorsque les Ira-
kiens ont envahi le KoweïL Tout
danger semble écarté aujour-
d’hui, mais les huit chasseurs
français sont toujours là, épau-
lant les Mirage qatari au-dessus
des sables blonds de l'émirat et
de ses eaux lapis-Iazuli parse-
mées de plates-formes off shore.
Le Qatar entretient des rela-
tions privilégiées avec ia France
qui est son principal fournisseur
d’armes. Aussi Paris n'a-t-il pas
hésité longtemps lorsque les
Qatari ont appelé à l’aide après
1e coup de force de M. Saddam
ï^GoiïE:
Oanynam W, /flAWREIJV ;
d’une éventuelle agression ira-
kienne et ils tournent, au sens
propre comme au sens figuré,
au-dessus de ce pays à peine plus
grand que l’Alsace.
Ea alerte
jouretauit
Tenus à distance (500 kilomè-
tres) du champ de bataille koweï-
tien, les douze pilotes se décla-
rent pour la plupart « frustrés»
d’être ainsi marginalisés, tel le
commandant patrick C., le
patron d’escadron. Une frustra-
tion à laquelle s’ajoute un léger
dépit de voir la France envoyer
en Arabie Saoudite ce qu'elle a
«de mieux », les Mirage 2000,
alors que les Fl, moins perfor-
DES
LIVRES
mants, ont été jugés suffisants
pour assurer la police du ciel au-
dessus du paisible Qatar, comme
le remarque le capitaine Philippe
P.
Le capitaine P., que démange
parfois «une petite envie » de
participer à des «missions de
guerre », rêve de vraies aventures
en voyant décoller de la base de
Doha où il ronge son frein des
F-16 américains ainsi que des
F-L8 canadiens reconnaissables à
leur double dérive qui, eux, par-
tent à la bataille pour de bon.
Faute d’avoir à se mesurer à
l'artillerie irakienne, les pilotes
français du Qatar vivent à peu
près confortablement dans un
bâtiment en dur où ils sont en
état d’alerte jour et nuit D'an-
ciens bureaux ont été convertis
en chambrées dans l’enceinte de
la base elle-même où ils sont
consignés avec interdiction de se
rendre en ville par crainte d’im-
probables attentats terroristes.
On apercevait, ce jour-là, dans
l’une de ces chambrées, comme
un résumé de leur vie de soldats
français tentant de s’acclimater à
un autre univers : une boîte de
boules Qu les, une brochure inti-
tulée Orientations pour un dialo-
gue entre chrétiens et musul-
mans, et une plaque de bêtises
de Cambrai, preuve que l’arrière
ne les oublie pas.
BERTRAND LE GENDRE
(A Qatar, les Mirage Fl se seat
entraînés avec des F-16 et des F- 18
américains ou cinadl— poor familia-
riser les pilâtes de ces derniers appa-
reils aux modes d'attaque des avions
français qui existent, d’astre part, dans
la panoplie irakienne. Ainsi, concrète-
ment, les Mirage Fl' ont simnlé des
interceptions face A des attaques des
appareils aillés, de façon que leurs
pilotes sachent comment maucenrre et
se comporte ea combat Parion français.
Cest du exercice courant entre années
de Pair qui ont l’habitude de coopérer,
comme c’est le cas, par exemple, sur la
base de Neliis (Nevada) où
s’entraînent en commun les aviations
de l’OTAN et où a été reconstituée,
par les Américains, une défense
aérienne sur le modèle soviétique- Ce
n'est pas la première fois que les Fran-
çais apprennent à nn allié comment
Loncdo Huent le ms matériels, quand ils
sont shssî ea service dans une armée
étrangère. Déjà, l’aéronavale française
avait en l’occasion de montrer aux
pilotes britanniques les modes d'atta-
que de ses Super-Etendard lorsque le
Royaume Uni eut à reconquérir les
Malouines face à l’Argentine qui pos-
sédait ce même type d’appareil : des
passes de Super-Etendard avaient été
menées sur les navires de gnerre bri-
tanniques passant, le long des côtes
françaises députe l'Angleterre en direc-
tion de PAâautiqne sud. - J. L1
Les Américains relancent leur programme
de missile antimissile
que la France aura du mal à faire
alors entendre son point de vue.
Cest sans doute pourquoi il a évité
d’évoquer, an moins en public, le
projet de conférence sur le Proche-
Orient cher an cœur de M. Mitter-
rand, mais dont les Américains ne
veulent pas entendre davantage
parier que de la rep rés en t a t i vité de
l’OLP.
Optant résolument pour la lan-
gue de bois, le ministre de la
défense a certes mentionné « les
nombreux conflits régionaux qui
durent depuis de nombreuses
années ». mais il a ajouté : «Cette
crise provoque des tensions nou-
velles sur des conflits anciens. Nous
espérons que les Nations unies et la
communauté internationale seront
capables après la guerre de faire
face à tous ces problèmes qui sent
liés les uns aux autres, mais pas de
la façon dont Saddam Hussein pré-
tend les lier.»
Nous n’en sommes pas encore là.
L’heure est encore à la guerre et
M. Pierre Joxe, fidèle parmi les
fidèles du président de ta Républi-
que, ne devait passer que quelques
heures à Paris, à son retour de
Washington, pour repartir mer-
credi soir, en compagnie de
M. Rocard, pour l’Arabie Saoudite.
Sans état d’ame visible et bien
décidé de s’imposer à la tête du
ministère qui vient de lui être
confié.
JACQUES AMALRIC
Selon la revue spidaSsée améri-
caine Aviation Week and Spaca
Technology, f administration des
Etats-Unis se propose, « le
Congrès rapprouve, d'accroître de
près de 60 % les enkfits consacrés
pour l'année budgétaire
1991-1932 as développement de
l'initiative de d é fen se stratégique
PDS) et pfus spécialement au pio-
spamme de défense contra les m»-
s8es tactiques. S l'on additionne
les crStfits du Pentagone à ceux du
se cr ét aria t a méric ai n à l'énergie,
les dépenses allouées à ce qu'on
appeRe aussi la «guerre des
étoSes», depuis que ce proya mm a
a été lancé en mars 1983 par
M. Ronald Reagan è la Maison
Hanche, s'é lè vera ie nt à 4720 mi-
sons de dolare (soit Téquivdent de
24 milliards de francs] en
1991-1992.
Déjà, le 29 janvier dernier (le
Monde du 31 janvier), après les atta-
ques de Scud irakiens au Proche-
Orient contrées par des missiles anti-
missîks Patriot américains, M. Geoqçe
Bush avait annoncé qu’H entendait
réorienter autrement une partie des
recherches de PIDS. K souhaitait les
rec e nt re r plutôt sur la mise au point
d'une protection, à partir du sol con-
tre une frappe limitée de misilEK à
courte et moyenne portée sur des
objectifs américains ou alliés hors
Jusqu’à présent. Il DS était d'abord
un projet de bouclier déployé dans
respace pour intercepter, avant leur
impart, des missiles balistiques inter-
continentaux qui viseraient les Etats-
Unis. Dans la mesure où risque de
proliférer la menace de ces missiles
nucléaires ou chimiques à courte et
moyenne portée sur des forces améri-
caines et alliées appelées eu interven-
tion bots de leur territoire national, tes
Etats-Unis cherchent désormais à défi-
nir une parade adaptée à cette nou-
velle situation et, dans ces ccodStioos,
ils lancent le programme dénomme
TMDI (Tbetkm MtssUa Dejènse India-
tfeÿ.
Dld à la fin du aède, te projet IDS
est estimé à 32 milliards de dollars
(sut 160 minjarxh de francs). Le projet
TMDI. qui utiliserait une part de la
pour 1995, est é v alué à 9 mfflüuds de
dollars (soit 45 milliards de francs).
Ces estimations de coûts émanent du
Pentagone.
Selon Aviation Week and Space
Ttxhnobgy. le budget prévu pour
1991-1992 dorme une noovefie impul-
sion à ce progra m me TMDI auquel il
propose d’àttrflraer 578 müCoas de
douais (soit réqui valent de 2,9 mU-
Eairis de francs). Outre une somme de
(70 millions de dollars (près de
900 millions de francs) qui sera
allouée à une nécessaire modernisation
de factuel missile antim asile Patriot.
tes autres crédits sont principalement
voués A des recherches sur de nou-
velles technologies d'interception, tes
moyens de défense dite de zone et
aussi - pour nn montant de 60 mil-
lions de doltais (soit 300 millions de
francs) - à des études en commun,
avec Israël, sur le système Arrow
(flèche) de missile asti-missile. Tous
ccs matériels seraient déployés au sol
(à la différence de FIDS qui est un
rempart spatial), sur des bases de l'ar-
mée de terre on de Tannée de Tair, ci
sur des navires de g u e r re.
D’une manière générafe, les Etats-
Unis ont invité certains de leurs allies
à travailler avec eux sur de tds projets.
Plusieurs pays européen som intéres-
sés par ce co nc ept rfunc défense anti-
missile : pour ne citer qu’un exemple,
la France et ntalie, auxquelles pour-
raient se joindre l'Espagne et b
Grande-Bretagne, travaillent à un pro-
jet de missDe, baptisé Aster (le Monde
du 7 lévrier), qui, outre ses capacités
de défense oontie-avioBs, serrât perfor-
iwftfit o fl n fiy des nnssQcs.
J.L
« Tempête du désert » fait la fortune
des banques de sperme
j Avant leur dâpari pour le
Golfe, des centaines de mSt a ires
américains ont fait un détour par
une banque de sperme : une
façon pour eux d’exorciser leur
peur et de parier, quoi qu’il
arrive, sur l’avenir. « Depuis le
mois de septembre, nous avons
reçu quelque 300 demandes de
renseignements de la part de
militaires. Et plus d’une centaine
d’entre eux se sont présentés»
au centre, raconte Sharon Coe,
directrice du Fertiüty Center of
California, b plus importante ban-
que de sperme du comté de San-
Diego.
En temps normal, ce centre
compte tout au plus deux ou
trois militaires par mois parmi
ses cfients. Mais avec r opération
«tempête du désert», ce sont
quelque 50 OOO marins basés è
San-Dtego qui sont partis pour le
Golfe, d'où les demandes
accrues dans les banques de
sperme.
Ce phénomène est totalement
nouveau dans l’armée puisque
les techniques de conservation
du sperme et d'insémination arti-
ficielle sont devenues monnaie
courante vers las années 73-74.
Trop tard donc p our les combat-
tants du Vietnam.
Depuis le début de la guerre, la
California Cryobank, une autre
banque de sperme de la côte
Ouest, a constaté également une
forte augmentation de sas dients
notaires.
Ces soldats prévoyants sont
âgés de dx-sept è soixante-deux
ans et appartiennent principale-
ment à la Nevy et aux marines.
«H s'agit pour aux de prendre
une assurance contre la stéri-
Bté». expliqua Sharon Coe. Sans
forcément penser au pim. 3s ont
peur de revenir handicapés, inca-
pables de faire un enfant, ou bien
ils craignent d’être victimes
d’une attaque chimique à laqueSg
Us survivraient trois qui les ren-
drait stéries».
Sharon Coe se souvient
notamment d'avoir reçu de nom-
breux appels après la diffusion
par CNN. d’un reportage sur ies
mines dissimulées par les Ira-
kiens au Koweït.
Les trois quarts des clients-
soldats sont mariés et le rendez-
vous a parias ôté pris è leur insu
par leur épouse, juste avant
qu'ris n’embarquent, raconte la
directrice du FertiHty Center of
California. Tout comme son
concurrent de b California Cryo-
bank, efe offre une ré&iction aux
militaires : 30 % sur un prix qui
oscille entre 300 et 350 doBare.
- (AFP.)
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• U Monde • Ji jdi 1 4 février 1991 5
LA GUERRE DU GOLFE
Les répercussions internationales
Les démarches
auprès de M. Saddam Hussein
Surfe de la première page
Le Président irakien s’est certes dit
^et, si Ton en croit Radio-Bagdad, tà
etendre sa coopération avec l'URSS et
d autres pays et organisations afin de
PGwetur à une solution pacifique. politi-
Que. équitable et honorable des prinü-
Poux problèmes de la région, y compris
la situation dans le Golfe ». Mais il n’a
nen cédé, même si le désir manifeste
de Moscou de rentrer dans ie jeu a
apparemment rencontré son oreille
bienveillante.
Même si les responsables soviéti-
ques « défendent de jouer un double
jeu, s’ils restent Termes sur les résolu-
uore de TONU et si les imeriocuteurs
de M. Roland Dumas à Moscou ont
démenti mardi que des conseillers
militaires soviétiques opèrent encore i
Bagdad, la mission de M_ Primakov
peut légitimement éveiller quelques
suspicions chez les affiés. Est-il neutre
en effet, et opportun, d’aller parier de
coopération avec le dirigeant d’un
pays en guerre contre une hrge partie
de la communauté internationale?
L’URSS se ménagerait-elle la possibi-
lité, une fois l’orage passé, de renouer
ses antiennes amours avec un régime
irakien qui pourrait survivre à la
guerre, au moment même où à Mos-
cou ses plus hauts responsables affir-
ment partager avec la France une par-
faite communauté* de vues sur
la prés-gu erre? Peut-être s’agit-il plus
simplement pour Moscou de se refaire
une image auprès de tous ceux que
Saddam Hussein séduit.
# Le seul compte-rendu des conversa-
tions irako-sovié tiques émane certes
de Radio-Bagdad et appelle donc la
prudence.' Le porte-parole de la Mai-
son Blanche s’est d’ailleurs montré
réservé : «Nous n'avons pas le détail
des discussions, a-t-il déclaré, mais,
pour trouver une solution, il faut
à abord que les Irakiens commencent
par quitter le Koweït et par respecter les
résolutions de l'ONU». Au départe-
ment d’Etat, les propos de Saddam
Hussein ont été accueillis avec le
même scepticisme. «Nous n'avons pas
encore les détails de la conversation
avec Primakov, mais ce qu'a rapporté
Radio-Bagdad ne change en rien notre
politique», a déclaré un responsable.
Les efforts
De son côté, le secrétaire général des
Nations unies, M. Javier Feras de
Cuellar, a réaffirmé qu’il accueillerait
(hvofabkmeiit toute initiative de paix
irakienne, mais que l’évacuation du
Koweït par les troupes de Bagdad était
indispensable à toute solution négo-
ciée.
Un autre dirigeant irakien, le vice-
premier ministre Saadoun Hammadi,
qui poursuivait mardi a tournée i
An Portugal, une bonne affaire
pour le tourisme et l’industrie textile
USBONNE
de notre correspondant
La guerre du Golfe ne suscite pas
trop d’inquiétudes an Portugal.
Dans les villes de Ovar, Mealhada,
Loule, et Torres-Vcdras, où, tradi-
tionnellement, les fêtes do carnaval
attirent beaucoup de monde, rien
n’a été changé au programme. Les
masques représentant Arafat et
Kadhafi ont vite été épuisés. « On
demande également, beaucoup' de
Saddam Hussein constate un
commerçant. Malheureusement, ils
n'ont pas été commandés à
temps!»
Les détails des opérations mili-
taires ne font plus la «une» des
journaux télévisés. Le week-end
dernier, la priorité était donnée
aux négociations de paix en
Angola, ainsi qu’à la mort, dans un
accident de la route, du général
Firmino Miguel, chef d’état-major
de l’armée de terre. Le dispositif
de sécurité mis en place devant
l'Assemblée nationale, le palais
présidentiel de Belem et la rési-
dence officielle du premier minis-
tre, a 'a pas été modifié. Les entrées
sont peut-être contrôlées plus étroi-
tement que d’habitude. En
revanche, le quartier des ambas-
sades à Lisbonne et l’avenue de la
Liberté, où siègent la plupart des
banques et des compagnies
aériennes étrangères, sont surveil-
lés en permanence. Policiers et sol-
dats, fusil en bandoulière, abon-
dent aussi dans l’aéroport de
Lisbonne, quelque peu désert.
Depuis le 1 6 janvier, le nombre de
passagers a baissé en moyenne de
40 %, et la compagnie Air Portugal
a annulé plus de deux cents vols.
D’après un sondage publié par
l'hebdomadaire O Independeme,
93 % des Portugais n’ont pas
changé leurs habitudes de consom-
mation. Sur les raisons du conflit,
iis sont partagés. Certains évo-
quent des e questions de principe».
d’autres des e intérêts pétroliers ».
44.2 % sont favorables à l'inter-
vention des forces alliées mais
48.6 % considèrent cette guerre
comme « injuste ».
Cette relative indifférence s’ex-
plique d’abord par le fait qu'il n’y
a aucun militaire portugais dans le
désert saoudien. Le gouvernement
de M. Cavaco Silva a décidé, en
accord avec l'opposition, de limi-
ter pratiquement la participation
de son pays à l’utilisation, par les
Américains, de la base aérienne
des Lages, dans l’archipel des
Açores. -•
'Des lieux Üe nonces
■ « stables»
Autre explication : cette guerre
paraît ouvrir de bonnes perspec-
tives pour l’économie nationale:
Les promoteurs touristiques se
frottent déjà les mains car c’est
une année prospère qui s’annonce.
Tout indique que les estivants
vont e bouder» des destinations
comme le Maroc et la Tunisie, et
se reporter sur des lieux de
vacances astables». Quant aux
industriels du textile et de la
confection, en particulier ceux qui
produisent des articles de qualité
«intermédiaire», ils s’attendent à
une forte relance de leurs exporta-
tions : bon nombre de firmes
concurrentes du Moyen-Orient
sont à présent paralysées, et les
transports entre l’Europe et cette
région sont devenus difficiles.
Enfin, le ministère de l’industrie
et de rénergie vient d’accélérer les
démarches en vue de la construc-
tion d’un terminal et d’uu réseau
de distribution de gaz naturel dont
la mise en service est prévue pour
1995, et qui permettra de réduire
substantiellement l’utiiisation du
pétrole comme source d’énergie.
EDF fait partie d’un des trois
consortiums qui sont sur les rangs
pour ia réalisation du projet Le
montant de l’investissement,
assuré & 35 % par ia communauté
européenne, dépassera l’équiva-
lent de 4 milliards de francs..
.... JOSÉ REBELO
OCCIDENT,
PETROLE
politique
i : v
/^ous faSTiezTA /Tt* uavT
ou ter ?^ler \/
Alger, où il s’est entretenu avec le pré-
sident Chadli Bendjedid et avec
M. Ben BeSa, puis à Rabat, où D retn
contré le roi Hassan H, a d’ailleurs
répété que l'Irak ene se dérobera pas
devant t affrontement qui lui est imposé
par les Etats-Unis» et qu’il e vaincra».
Le chef de l’OLP, M. Yasser Arafat, a
pour sa part quitté Am man mardi
pour Bagdad, où, selon un membre du
comité exécutif de Toiganisation, Yas-
ser Abed Rabbo, il espère rencontrer
M. Primakov.
D’autre part, certains pays non ali-
gnés ne désespèrent toujours pas com-
plètement de parvenir à une solution
diplomatique. Les ministres des
affaires étrangères de quinze d'entre
eux, ainsi qu’un représentant de l'OLP
se sont réunis mardi 12 février à Bel-
grade. Le ministre des affaires étran-
gères yougoslave, M. Budimir Loncar.
qui présidait cette réunion consulta-
tive, a toutefois fait savoir mardi
qu’aucun document n’avait pu être I
signé, nous rapporte notre correspon-
dante à Belgrade Florence Hartmann.
Cependant, les seize participants
sont convenus de former deux mis-
sions. La première, qui devrait être
composée des représentants de trois
ou quatre pays, se rendra d’ici peu à
Bagdad pour présenter les points de
vue du mouvement. M. Loncar a noté
que l'Iran était certainement qualifié
pour participer à cette mission. La
seconde mission devrait ensuite se ren-
dre au Koweït puis à Washington. Elle
devrait aussi rencontrer les représen-
tants de la CEE et, enfin, le Conseil de
sécurité de l’ONU.
M. Loncar a rappelé que la position
du mouvement des non-ahgnés n’avait
pas varié : «Nous aspirons au retrait
de l'Irak, au rétablissement du gouver-
nement légal et souverain au Koweït, et
à kl cessation des hostilités. Ensuite, il
faudrait tenter d'établir un système de
sécurité qui garantisse la paix dans
cette région du monde.»
Tout en expliquant que les nao-ali-
gnés n’avaient jamais eu Fintentioa de
trouver «une formule magique pour
résoudre la crise», M. Loncar a affirmé
que le dialogue avec Bagdad devrait,
en un premier temps, contribuer à évi-
ter rutilisation de nouvelles armes.
«La guerre a atteint un niveau tragi-
que. Personne, ni même le Conseil de
sécurité, n’avait l'intention que eda
aille si loin v, a-t-il déclaré.
C.T.
E David Lévy a renoncé
à sa visite à Washington
Le ministre israélien des affaires
étrangères, M. David Lévy, ne sc
trouvait pas à Washington mardi
12 février, contrairement à ce que
nous avons indiqué dans nos édi-
tions datées du 13 février. Et pour
cause : M. Lévy a annulé in extremis
la visite qu’il devait entreprendre aux
Etats-Unis à partir de mardi soir,
visite durant laquelle il devait s’en-
tretenir notamment avec M. James
Baker de certains aspects de l'après-
guerre. «M. Lévy doit faire le point
des résultats des entretiens que
M. Arens a eus lundi avec le président
George Bush», a indiqué un porte-
parole du ministère des affaires
étrangères. Selon la radio israélienne,
le chef de la diplomatie aurait voulu
marquer son irritation de n’avoir été
prévenu que par la presse de la ren-
contre de son collègue de la défense
avec le président américain.
M. Lévy a récemment laissé atten-
dre devant la commission des
affaires étrangères et de la défense
qu'il souhaitait promouvoir un plan
de paix au Proche-Orient. Le secré-
taire général du Parti travailliste,
M. Micha Harish, a critiqué le report
de sa vitite â Washington : «Cette
décision illustre l’absence totale de
coordination au sein du gouverne-
ment entre les affaires étrangères et la
défense. Il est intolérable que des que-
relles de préséance portent atteinte à
la coopération avec les Etats-Unis».
a-t-il dit. - (AFP. .4PJ
A Melun-Sénart
toutes les occasions sont bonnes
pour créer des espaces verts.
- G RA Vp S7MPH. —
MELUN-SENART REMPORTE LA COMPETITION DU GRAND STADE.
Si la décision de choisir Melun-Sénart pour accueillir le Grand Stade
est une surprise pour vous, die ne l’est aucunement pour
tous ceux qui ont déjà été avertis de l’ampleur de ce que l’on y prépare.
6 Le Monde • Jeudi 14 février 1991
LA GUERRE DU GOLFE
Les répercussions internationales
\
Les objecteors de conscience aux Etats-Unis
«Je ne veux tuer personne ! »
Près d'un mois après ie
début du conflit contre l'Irak,
au sein de l'armée, selon la
doctrine officielle, le moral est
au plus haut. Mais â l'arrière,
des centaines de soldats,
notamment des réservistes
s'efforcent d'obtenir le statut
d'objecteur de conscience.
NEW-YORK
de notre correspondant
Le refus d'« aller mourir en Ara-
bie Saoudite », encore limité aux
Etats-Unis, est surtout sensible
parmi les Noirs américains. Ainsi,
l’armée américaine compte 33 %
de Noirs, alors que ces derniers
ne constituent que 12 % de fa
population. L'armée américaine,
depuis 1973, est une armée
basée sur le volontariat, mais,
d'après la loi fédérale, tous les
jeunes gens ayant dix-huit ans
révolus doivent se faire recenser
dans les trente jours auprès des
autorités militaires. D’ores et
déjà, onfconstate un nombre
important de retards pour
accomplir cette simple démanche.
Ce qui, pour ie Pentagone, en
l'absence de véritables statisti-
ques. ne signifie pas nécessaire-
ment une augmentation du nom-
bre de refus de porter l'uniforme.
Un jugement que contestent le
plupart des associations paci-
fistes. eLe Pentagone manipule
les chiffres et l'opinion », affirme
Michael Marsh, chargé des objec-
teurs de conscience à la Ugue de
résistance à 1 a guerre, un orga-
nisme new-yorkais où avocats
bénévoles et anciens combat-
tants s'efforcent de conseiller
ceux qui ne pourront Invoquer
que e leurs convictions éthiques,
morales ou religieuses», selon la
terminologie officielle (et pas
d'éventuelles convierions apoéti-
ques ou philosophiques »). pour
refuser de prendre les armes.
§ D'après nos pointages, au
cours des dernières semaines,
entre 1 500 et 2 000 jeunes ont
rempli les papiers pour obtenir ce
statut et leur nombre va
s’accroître dès que les combats
terrestres auront commencé.
Avant l'invasion du Koweït, nous
recevions un è deux appels par
mois, maintenant, c'est 50 è 60
par jour. Environ 40 % d’entre
eux sont des Noirs. Ils se sont
engagés dans l'armée en croyant
ce qu’on leur disait, qu'ils
auraient un métier, un bon
salaire. Aujourd’hui, ils viennent
nous voir en disant : «Mais je ne
veux tuer personne / 1 , explique-
t-il au milieu d’une débauche d'af-
fiches sur le Vietnam ou Panama
qui témoignant des campagnes
passées. Dans l'ensemble des
Etats-Unis, plus d’une vingtaine
d’organisations, encore disper-
sées, essaient de canaliser
craintes et ressentiments è
l'égard du conflit du Golfe. Pour
l'instant, elles s'efforcent surtout
de répondre aux préoccupations
de certains militaires, mais aussi
de civils rendus Inquiets par
l'éventualité d'une réforme du
système de recrutement. Voire
d'une remise en service de la
conscription en dépit des démen-
tis répétés de l'administration
Bush.
s Nous recevons 400 à 500
coups de téléphone par jour».
indique David Stolar, l'un des res-
ponsables du Comité centrai pour
les objecteurs de conscience,
installé è Philadelphie, en Penn-
sylvania. Il faut aussi compter
avec les insoumis dont beaucoup
n'ont pas regagné leur cantonne-
ment à l'issue d'une permission.
Ces nouveaux «marginaux» trou-
vent souvent refuge dans les
églises, aux côtés des sans-abri.
Imitée par d'autres paroisses de
New-York, la River Sida Church
de Harlem a ainsi fait savoir
qu'eüe se proposait de servir de
«sanctuaire» è ces jeunes gens,
en rupture d'aventure militaire.
SERGE MARTI
Les Eglises protestantes et des évêques catholiques
réclament un cessez le-feu
Les principales Eglises améri-
caines ont lancé, mercredi
13 février, un appel contre la
guerre du Golfe, depuis Canberra
(Australie), où se tient la sep-
tième Assemblée générale du
Conseil œcuménique des Eglises
(voir page 12). Cet appai. diffusé
simultanément è New- York et è
Washington, a été signé par les
Eglises protestantes, orthodoxe
et épiscopalfenne (anglicane),
membres du Conseil national des
Eglises américaines, et par seize
évêques catholiques. Il demande
* l'arrêt des combats - un ces-
sez-le-feu - et un nouvel effort
pour trouver une solution diplo-
matique». «Même s'il y a vic-
toire, il n’y aura pas de vain-
queurs dans cette guerre»,
ajoute ce texte.
Les signataires demandent
également aux autres Eglises des
Etats-Unis d'apporter e soutien
et assistance aux objecteurs de
conscience qui refusent le ser-
vies mSta/re pour des raisons de
foi et de conscience», s On ne
peut concilier l’Evangile avec ce
qui se passe en ce moment dans
le Golfe», conclut l'appel. -
(AFP.)
Polémique
entre CNN
etles«oetworks»
La tension entre (as grands
réseaux de télévision américains
et la chaîna d'information conti-
nue CNN est montée d’un cran
ces derniers jours. Les «net-
worksB accusent désormais
CNN d’avoir conclu un accord
avec les autorités irakiennes au
début de la guerre et ont modi-
fié les règles de fonctionnement
du pool des télévisions améri-
caines dans le Golfe.
CNN a toujours démenti avoir
passé quelque accord que ce
soit avec le gouvernement ira-
kien, bien que son envoyé spé-
cial è Bagdad, Peter Amett, soft
le seul è être resté en place
après la fin de la première
sema ne de guerre. Mais, en fin
de semaine dernière, la chaîne
d'information a reconnu avoir
laissé des officiels Irakiens utü-
ser sa liaison satellite avec la
Jordanie pour faciliter l'obten-
tion per des journalistes de
vises d'entrée en Irak. Une ver-
sion des faits que les «net-
works» jugent peu crédible,
l’ambassade irakienne è
Amman étant selon le New
York Times, équipée d'un télex
en état de marche.
Les réseaux américains ne
s’en sont pas tenus lè. Le
week-end dernier, ils ont voté
un changement des règles du
jeu du pool des télévisions amé-
ricaines dans le Golfe. Désor-
mais, lorsqu'une chaîne voudra
reprendre le reportage réalisée
par une concurrente dans le
cadre du pool. eUe ne pourra en
reprendre que les images et le
récit, à l’exclusion du nom, du
visage et de ia voix du journa-
liste. Une modification des
règles è laquelle, seule. CNN
s'est opposée. Celle-ci réplique
qu’eüe n'a * absolument rien fait
d'incorrect » et estime que les
accusations portées contre elle
émanent de concurrents «dés-
Une bombe fait un mort et deux blessés an Pakistan
de «menaces sérieuses d’attentats » en France
Le ministre de l'intérieur,
M. Philippe Marchand, a affirmé
mardi 1 2 février (^'actuellement
il n'y a pas, en France, de
e menaces sérieuses d'atten-
tats» liés è (a guerre du Golfe.
Selon M. Marchand, les trois
attentats commis à Paris depuis le
début des hostilités - contre le
quotidien Libération, l'annexe de
la direction générale des impôts et
le garage de l’immeuble où réside
la veuve de M. Georges Pompidou
- * ne sont apparemment absolu-
ment pas en rapport direct avec le
Golfe». La situation, selon lui, sera
toutefois différente après le début
de l’offensive terrestre.
A Saint-Claude, dans le Jura,
deux cocktails Molotov ont été lan-
cés, durant la nuit du dimanche 10
au lundi 11 février, contre la
façade d’un bar appartenant au
responsable local de l’amicale des
Algériens, M. Beikacem Bouyahia.
Les engins, tous fabriqués avec des
bocaux remplis d’essence, ont
endommagé (a vitrine de rétablis-
sement L’un d’eux portait, selon la
police, des inscriptions « à conno-
tation raciste ».
Après l’annulation du carnaval
de Nice, le président du comité des
fêtes de Chalon-sur-Saône (Saône-
et-Loire) a décidé, mardi, d’annu-
ler 1e carnaval annuel de la ville en
raison de la guerre du Golfe. Selon
le maire, M. Dominique Perben
(RPR), la préfecture ne pourrait
envoyer suffisamment de renforts
de police sur tes lieux de cette fête,
qui rassemble; tous les ans, près de
1 50 000 personnes.
Un attentat a fait un mort et
deux blessés, mardi 12 février &
Lahore, au Pakistan. Une bombe
déposée dans le bureau des réser-
vations d'un cinéma de (a ville a
explosé alors qu'un policier tentait
de s’en emparer pour la désamor-
cer. L'attentat n'avait pas été
revendiqué mercredi en fin de
matinée.
Les manifestations contre la
guerre se sont poursuivies mardi
12 février, notamment en Espagne,
où l’arrftt de travail de cinq
minutes à l’appel de l’Union géné-
rale des travailleurs (UGT, socia-
liste) et des commissions ouvrières
(CCOO, communiste) a été large-
ment suivi. Trains et autobus se
sont arrêtés cinq minutes, ù midi,
et de nombreux ouvriers des usines
automobiles General Motors et
Fasa-Renault et des chantiers
navals de Galice ont cessé le tra-
vaiL En Autriche, une cinquan-
taine de militants pacifistes ont été
arrêtés au TyroC puis relâchés
mardi après avoir tenté de bloquer
le passage d’un convoi ferroviaire
de vingt-six chars américains en
partance pour le Golfe.
En Italie, enfin, le procès des
dirigeants d’une entreprise ita-
lienne ayant vendu clandestine-
ment des mines à Bagdad de 1982
â 1985 s’est ouvert mardi
12 février â Brescia, en Lombardie.
A l’époque, l’embargo n’existait
pas encore, mais les licences d'ex-
portation vers l’Irak étaient rares.
Neuf millions de mines d’une
valeur de 180 millions de dollars
ont pourtant été illégalement ache-
minées vers Bagdad via Singapour
de 1982 à 1985, alors que l'Irak
combattait contre l'Iran. « Nous
avions des rapports avec Bagdad
depuis 1974, a précisé M. Mario
Fallani, le seul responsable de l’en-
treprise présent à l’audience.
L’Irak était l’un de nos meilleurs
clients. » Neuf des principaux diri-
geants de la société Valsella sont
inculpés de trafic illégal d’armes de
guerre.
Au même moment, ù Rome, le
ministre de l'intérieur, M. Vin-
cenzo Scotti, affirmait qu’un
« réseau terroriste proche-oriental»
avait été démantelé par la police
italienne. Refusant de donner la
nationalité des personnes impli-
quées et la date de leur interpella-
tion, M. Scotti s’est contenté de
préciser que ce «réseau» avait été
découvert après le déclenchement
de la guerre, te 17 janvier.
La Belgique va fournir des bombes et des obus
aux contingents français et britannique
BRUXELLES
de notre correspondant
Sévèrement critiqué par h
britannique pour un premier n
livraison d'obus destinés an conflit du
Golfe, 1e gouvernement belge
s'apprête à donner une suite favorable
à une seconde demande de Londres,
dans fe cadre de rSefTort de guene des
membres de l’Union de l’Europe occi-
dentale (UEQ). « Nous avons aaueÛe-
ment une demande française et tute
demande britannique, nous a déclaré,
mardi 12 février, M. Guy CoEme,
ministre de te nAno* W imc
le çoaveroanent de coalition belge.
Cale de Paris, la moins Importante,
porte sur des livraisons de bombes.
Celle de Londres a trait, cette fins
encore, à la fourniture d’obus. Je vabt
faire tris rapidement une proposition
au gouvernement pour qu’une suite
favorable soit donnée.» 4
Selon M. Coëme, te contexte, par
rapport è la première sollicitation de
la Grande-Bretagne, formulée
en novembre, a changé : «Les hostili-
tés ont effectivement commencé, et il
n’y a pha d'otages belges en Irak»
Précis ant que 1a demande britanni-
que a été formulée directement du
ministère de la défense de Londres i
sou propre cabinet, notre mterioen-
teur se demande si l’UEO ne serait
pas un cadre approprié pour étndter
les di ff é re nte» « listes d'achats » qui
encrent députe 1e d&ut du cooffiL fl
cons idère eu effet que; pour damer
une réponse, 3 fiait savoir qui, parmi
tes antres pays, est sollicité et pour
quoi. Antre souhait : avoir une idée
de ce que risque d’être l’effort focal
so uhaité . «Toutes tes semaines, U y a
de nouve&a demandes. Nous dévora y
voir àalr sur le plan financier, alors
que nous sommes en pleine période
d’ajustement budgétaire,, à la
recherche de 50 milliards de francs
belges.» Gamme r e ntoung du pre-
mier ministre, nw affaire qu’il
estime ex p lo it é e par une oroositiott
libérale «à la rec he rc he de farine en
année électorale», M. Goême tfétorme
des reproches ftahs à la Bdaiquc, pro-
portionnellement plus généreuse que
l’Italie ou FEfpagne, entre autres
exemptes. Il ajoute des compléments
à la brte du porto-parole de M. Mer-
tens en ce qui concerne l’engagement
aux côtés des alliés (le Monde du
31 janvier). Deux C-130 ont été four-
ms, avec leurs éq uip age s, i la France
et à la Grande-Bretagne pour des
transports vêts l'Arabie Saoudite à
partir de ces pays («nous ne deman-
dons pas de quoi 5 s'agit »X Une cen-
taine de lits destinés ata grands
brûlés sont à la disposition de« aliés
dans un service spéosflisé de FhApital
militaire de BruxeScs. Une cinquan-
taine de médecins et infirmiers sont
déjà â pied d’eeuvre dans un hôpital
mwtatre britannique à Chypre. Plus
de dix ambulances sont disponible*
pour rarmée française.
«SoBdariti /avec les àBsU). retenue,
limitation à l'aspect défensif» : tdfe
est, en résumé, la politique beige en
Pétât actuel de la situation dans le
Golfe, affirme M Coëme. Se décla-
rant très proche des vues de la
France, sans avoir tes moyens de s’en-
gager comme cBc, 1e ministre e n t e n d
a pp are mment marquer sa différence
par rapport aux Anglo-Saxons. «Il
fiat absolument éviter de donner fim-
pression de développer un confie entre
Occidentaux et Arabes. Une attitude
Irréfléchie dans l'hypothèse où TOTAN
aurait à intervenir par suite d'une
attaque contre la Turquie serait con-
tre-productive.» Sans rien exclure a
priori dans cette délicate question de
rOTAN et de la Turquie, M. Goême
vain <f anticiper sur l’avenir,
«au les scénarios ne reflètent jamais
la réalité comme eBe se présente».
JEANDEIAGUÉRIVIÊI&
Le premier ministre néerlandais estime qne les hostilités
pourraient se prolonger au-delà dn printemps
U HAYE
de notre envoyé spécial
« Nous ne sommes pas sûrs que
l'après-guerre aura commencé lorsque
les Pays-Bas prendront, le /» juûki
prochain, la présidence de la Commu-
nauté européenne». Certes de façon
elliptique, mais pour la première fois
officiellement, un responsable occi-
dental, en l'occurrence le premier
ministre néerlandais, M. Ruud Lub-
ben, a admis que 1a guerre du Golfe
pourrait se prolonger au-delà du prin-
temps. Interrogé mardi 12 février,
M. Lub bers s’est toutefois refusé à .
établir un liai entre cette «intuition»
et une conversation téléphonique
qu*U avait eue, deux jouis aupara-
vant, avec 1e président George Bush,
à rimtiotive de ce dernier. «Un coup
de téléphone de routine », a précisé te
chef du gouvernement néerlandais.
D’autre part, M. Lobbers a. très nette-
ment cette fois, approuvé la poursuite
de la «bataille de Fait». «C’est un
embargo intensifié. J’espère que l’on
continuera cette approche le pha long-
temps possible».
Au cas où tes armes se serment tnes
en juillet, M. Lobbers a laissé enten-
dre que les Pays-Bas, m tant que pré-
sident de b CEE, prendraient des ini-
tiatives, notamment en faveur «d’un
- contrôle plus stria des exportations
d’armes vers les pays du Golfe: dam
eau région, de 40 à 50% des revenus
du pétrole sont consacrés à l'achat
d’amtes. Cest un montant énorme qui
pourrait être mieux utilisé».
Les responsables néerlandais sou-
haitent ainsi défendre l'idée d’un
« système régional de sécurité plus
cohérent». M. Lubbers a cité en
exemple le processus tfHdsinkL Sou-
cieux d’atténuer l'impression de divi-
sion donnée par tes Européens depuis
1e début de la crise du Golfe, k pre-
mier ministre néerlandais - « Dans
une allia n c e, il y a des nuances » - a
estimé qne les pays e uro pée ns ont des
rôles co mplé mentaires è tenir. «B est
clair que Paris a des possibilités que
d’autres pays européens n’ont pas»,
a-t-ü précisé, avaat.de foire valoir que
les Pays-Bas avaient joué eux aussi un
rôle non négligeable en contribuant à
convaincre, par exempte, Israël de ne
pas riposter aux attaques irakiennes.
JOSÉ-ALAIN FRALON
Le gouvernement indonésien maintient une stricte neutralité
La neutrafité des dirigeants indo-
nésiens dans ia guerre du Golfe
méco ntent» ime partie de la popu-
lation plus enefine à soutenir l'Irak
<pje Washington et ses afiés. L'In-
donésie est en effet, te plus grand
pays musulman du monde, même
si l'islam demeure, dans l'archipel,
très modéré.
Djakarta a, tout à h fois, condamné
l’invasion irakienne du Koweït et
refusé de participer à la coalition mul-
tinationale. Mais tes critiques à ren-
contre de cette Bgne deviennent, avec
le temps, pins acerbes, qu’elles pro-
viennent (en privé) d’état* du parti au
pouvoir, le Gofkar, ou de Foppotithm
léstie, dans la presse ou au Parteraeot
où, événement rare, le ministre des
.affaires étrangères, M. AU Atetas, a eu
récemment à foire face à une volée de
bois vat
Depuis le 17 janvier, dirigeants et
forces années veulent saui
Golfe», a tancé M. Aiatas aux députés,
dont certains lui reprochaient son
manque de pugnacité sur le dossier et
1e pressaient d'n ouvrer en faveur d’un
cessezdefèu».
Les milieux nationalistes reprochent
an gouvernement son « manque de
darté». M- Maiboen, député foi Parti
démocratique indonésien. Fa accusé
d’être «sans doute plus préoccupé par
les aides financières» des pays occi-
dentaux que par 1e reste. Phisieais
députés fox Parti pour un développe-
ment unifié, un amalgame d’anciens
patte mnsnlnwTK, asBÎmîk»m pour bqyr
part la neutralité de Djakarta «à un
soutien tacite des Etats-Unis», alors
que «la majorité de la population
éprouve une sympathie pour l'Irak».
Le ministre des affaires étrangères a
rejeté en Woc ks accusations et avancé
que « dans le cas présent, la nature de
ta guerre est différente cm elle est auto-
risée par les Nations unies». D a réaf-
firmé que l'Indonésie apportait son
soutien à la recherche d’une solution
globale aux problèmes du Proche-
Orient incluant la question patesti-
Les milieux religieux officiels, qu’ils
soient musulmans, bouddhistes, hin-
douistes on chrétiens, appellent régu-
lièrement leurs fidèles à suivre la posi-
tion du gouvernement. - (AFP.)
à ce que la guerre du uoue ne _
pas un pays où 160 minions de per-
sonnes- sur une population d’environ
180 radiions, se réclament de Pistero-
ns répètent quoditiennement que le
conflit «n'a rien chute guerre sainte»
et qu’il n'y a aucune raison pour que
les opérations contre l'Irak, pays avec
lequel Djakarta a toujours entretenu
d’étroites relations, déteignent sur la
atuation intérieure:
Dans ce pays où l'islam n’est pas
religion d’Etat - et où ks mouvements
en laveur de Kriamiwtion des institu-
tions ont été, depuis l’indépendance,
toujours tenus à distance, - les criti-
ques les plus véhémentes proviennent
non seulement des milieux nationa-
listes et musulmans, mais aussi d’états
du GoOcar déplorant qne te gouverne-
ment «demeure ai marge» des initia-
tives diplomatiques en cous. « Lirais
Ort-U réellement besoin d'être réduit en
miettes comme l’a été la Palatine?»,
s’est interrogé l'éditorialiste du quoti-
dien Suant Karya, organe# du parti au
pouvoir.
Le sentiment d'impuissance est ren-
forcé par le fait que M. Aiatas se rend
sans grande côuvhSh» à te conférence
des non-atignés, qm s’est ouverte
mardi 12 février à Belgrade. «Laiton-
alignés ont beau crier chaque Jour, cria
ne sert à rien car le Conseil de sécurité
des Nations unie est le seul organisme
habilité â discuter de la guerre du
1
L’Arabie Saoudite doit emprunter
auprès des banques internationales
Confrontée à des dépenses énormes
en raison de la guene du Golfe, l'Ara-
bie Saoudite aurait emprunté la
semaine dernière 3 milliards de dd-
bis (15 milliards de francs) auprès de
la communauté bancaire internatio-
nale. a-t-on ap pr i s de source bancaire
française. Ce serait la première fois
que le royaume se résoudrait à recou-
rir au marché international des capi-
taux, après avoir pendant toutes les
armées 70 alimente largement ce mar-
ché grâce i ses fameux «pétrodol-
lars».
L’emprunt lancé discrètement la
semaine passée par Fintennédiaire
(fuite banque américaine auprès d’un
syndicat de banques i n te rnat i on ales -
dont des établissements français -
montre l’ampleur des difficultés aux-
quelles est confrontée l'économie
saoudienne, contrainte de supporter
ressentie! de l'effort financier de la
pourrait
d'opérations d’e m pr unts pins impor-
tantes dans les mois à venir.
A Ryad, un diplomate occidental
ayant requis l'anonymat a confirmé
ces difficultés, précisant, selon 1e
Financial Urnes, que le royaume
s’était engagé dans des déparas esti-
mées à 48 milliards de doutes depuis
le début de te guerre, soit environ la
motte de scs revenus «« wh. En sus
des IS milliards promis aux Etats-
Unis pour financer leur effort mili-
taire au premier trimestre, Ryad a lar-
gement participe à raide apportée aux
pays affectés par la crise (Egypte,
Marpe, Syne, etc.), et fournit aux
aimées alliées une aide en nature non
négligeable (carburant, nourriture..),
tout en supportant le coût de son pro-
pre effort militaire.
Face & ces dépenses exception-
nelles, les revalus tirés du pétrole
sont loin de suffire. Certes, le
royaume a bénéficié au cours du
recoud semestre de 1990 de l’envolée
des cours foi brut et du gonfiemott de
ses ventes, passées en quelques
semâmes de moins de 5 millions à
plus de S millions de barils/jour, pour
compenser la perte des exportations
nakreunes et koweïtiennes. Mais ces
P 35 15 mil-
uarasde ôoUms et Qs ont été de plus
fortement altérés par la rechute des
cours du brut depuis le 17 janvier,
laauelle nnve l’Arabie Saoudite J -
müliardsde dollars
, M ' w '‘vpu» Mi g i janvier-
tequeflejmve l’Arabie Saoudite de
phis de 2,5 milliards de dollars par
jjfoi&JSj*» ks memes sources, Tifeh
Oie Saoudite n'ava »
bie Saoudite n’avait «puisqu’une
drame de milliards & dollars de
«seras au début de l'année. Un
matrfas cotes confortable, mais sans
avec te quelque 25 mil-
S? « de devises
accumidés en 1984, avant le contre-
n r ?«£? lcm iasuffi.
sant au regard de l'effort demandé.
F.LetV.M.
fî
et des obus
ique
■'Tfliiae 'li
téak mirn? qw les hosiiii:-.
primemp'
tmmm *qmr*i/v.
<m m* *j§F*m&Bâ
Mù À s.îb#-" sèà*s
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fc* * « i'WT 'MT ».v - -
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LA GUERRE DU GOLFE
• Le Monde • Jeudi 14 février 1991 7
Les conséquences financières
L» socialistes craignent une remise en cause
des priorités gonremementales
La gestion du coût de (a
guen-e du Golfe et de ses consé-
mencH forniques com-
ment ^ pf éoccuper sérieuse-
ent les membres du
taiï«ri er ? ent J ,8S Pademen-
iîsml i 1 !L d,ri9eants ® ocia '
irit?h. U P * tlt deieuner P 11 » réu-
M rt i5Î?!? ,l . e n Sernaîne ' autour *
J*» Rocafd ' ^ Principaux
ü! * res P°nsables parle-
mentaires et dirigeants du PS a
mardi 12 février,
dune discussion animée sur les
choix a faire et sur la façon dont
its doivent être faits.
Tribune de T expansion (dans son
numéro du 11 février), où le pre-
mier ministre précisait: « Les
hypothèses qui me seront présentées
par le ministre des finances seront
arbitrées, puis (...) soumises à l'exa-
men parlementaire. » En d’antres
termes, la voie choisie ne sera pas
celle de décrets d’annulation, mais
celle d’un projet de loi de finan^
rectificative, soumis au Parlement
au début de la session de prin-
temps.
Eviter
bu conflit public
Quel est ou quel sera le montant
des réductions de dépenses qui
seront nécessaires pour financer les
operations militaires dans le Golfe
etpour faire face aux conséquences
economiques du conflit? Le débat,
amorcé la semaine dernière au
bureau exécutif du PS (le Monde
du 8 février), a pris un tour assez
vif, mardi 12 février, lors du petit
déjeuner hebdomadaire des res-
ponsables socialistes. M. Jean
Auroux, président do groupe à
l’Assemblée nationale, s’est élevé
contre l’hypothise selon laquelle
ces coupes seraient opérées par le
moyen de décrets d’annulation de
crédits, hors de tout contrôle parle-
mentaire. M. Lionel Jospin, minis-
tre de l’éducation nationale, s’est
inquiété, de son côté, du risque de
voir les priorités gouvernemen-
tales, dont celles qu’il a en charge,
affectées par ces mesures.
Dans la journée, l’hôtel Mati-
gnon s’est employé à dédramatiser
cette discussion, en mettant au
compte d’un e «petite incompréhen-
sion» l’émotion des ministres et
responsables socialistes. Ceux-ci
auraient lu distraitement l’entre-
tien accordé par M. Rocard à la
Plusieurs débats se chevauchent,
en fait "La nécessité de mesures de
régulation budgétaire était établie
dès l’examen de la loi de finances,
en octobre dernier, par le Parle-
ment. . Les réductions prévues
devaient porter sur quelque
10 milliards ou 12 milliards de
francs. Aujourd’hui, le montant
des dépenses supplémentaires
entraînées directement ou indirec-
tement par la guerre du Golfe sem-
ble devoir être nettement supé-
1 rieur. Si M. Rocard parle de
6 milliards ou 7 milliards de francs
pour les opérations militaires, c’est
dans l’hypothèse où la guerre ne
durerait pas au-delà du * prin-
temps», terme indiqué, le
7 février, par M. François Mitter-
rand à la télévision. A ces dépenses
, directes s’ajoutent les dépenses
.<f assurance COFACE, provoquées
(par les effets de la guerre sur le
; commerce extérieur, le poids de la
j dette, accru par le, niveau des »* hx
d intérêt qu'impose la politique
allemande, la baisse des recettes
fiscales (impôt sur les sociétés et
.TVA) dues à la baisse de l’activité
-et 1 alourdissement du budget euro-
|PÇ®P en raison de l’unification de
■1 Allemagne.
! Le total de cette charge, que cer-
I tains responsables socialistes éva-
luent à 20 aufiiards ou 25 milliards
de francs, voire plus, est tel que
son financement par la seule re-
lation budgétaire parait inadéquat.
Faut-il envisager, dès lors, de creu-
ser le déficit, de créer un impôt
spécial ou de recourir, auprès des
contribuables, à un emprunt obli-
gatoire? «Loin de moi l’idée de
pousser à un niveau inconsidéré de
dépense et de déficit publics, mais
nous ne pouvons accepter sans
débat l'accentuation de la paupéri-
sation de l'Etat », déclare M. Pierre
Moscovici, membre dn secrétariat
national du PS et conseiller de
M. Jospin, dans une interview
publiée mercredi 12 février par
Libération. Le minis t r e de l'éduca-
tion nationale n’est pas seul à s’in-
quiéter pour les priorités définies
par le président de la République à
l’aube de son second mandat et
traduites dans les choix budgé-
taires initiaux du gouvernement.
. M. Jack Lang, ministre de la
culture et de la communication, a
fait valoir, lui aussi, au premier
ministre et aux responsables du
PS, que des réductions de ses cré-
dits loi poseraient un sérieux pro-
blème.
Les dirigeants socialistes tien-
nent i ce que les décisions qui
devront être prises le soient en
concertation et refusent que
M. Pierre Bérégovoy, ministre de
l'économie et des finances, et
M. Michel Charasse, ministre délé-
gué an budget, en soient, avec
l’hôtel Matignon, les seuls maîtres.
Ils veulent éviter, cependant, d’ou-
vrir sur les conséquences budgé-
taires de la guerre un conflit
public, dont l’opposition pourrait
s^emparer, au moment où la cohé-
sion nationale est un impératif qui
s’impose à tous.
PATRICK JARREAU
Visite dn premier ministre aux tmiip ps franraiaac
La réapparition de M. Rocard
M. Fanronx estime que l’« impact direct »
du conflit sur l’économie « est faible »
M. Michel Rocard devait quit-
ter Paris, mercredi soir
13 février, en compagnie de
M. Pierre Joxe, ministre de ta
défense, pour rendre une visite
de vingt-quatre heures aux
troupes françaises stationnées
en Arabie Saoudite, li aura éga-
lement des entretiens avec les
a autorités d'Arabie Saoudite et
du Koweït». C'est la première
visite de M. Rocard sur le terrain
depuis le début de la crise, le
2 août
Mais où est passé le premier
ministre? Depuis quelque temps,
la question était souvent posée,
y compris... à Matignon. Certains
conseillers du premier ministre
commençaient à juger un peu
excessif son effacement quasi total
de la scène publique.
Certes, depuis le début de la
crise du Golfe, M. Rocard est, logi-
quement, en deuxième ligne der-
rière le président de la République.
Le premier ministre n’en est pas
moins, selon son entourage, étroi-
tement associé à la gestion de la
crise, dans les domaines qui sont
les siens : la mise en œuvre des
orientations militaires et diploma-
tiques décidées par M. Mitterrand ;
la vie quotidienne du pays, en par-
ticulier la gestion des retombées
économiques et sociales de la crise
(/* Monde du 24 janvier). Il était
donc important de réduire le
contraste entre l’activité réelle du
premier ministre et sa traduction
publique et médiatique.
C'est sans doute ce qui explique
les initiatives prises par M. Rocard
depuis trois jours. Pour la politi-
que économique et sociale : inter-
view, lundi, à la Tribune de l'Ex-
pansion (le Monde du 12 février) ■
déplacement, mardi, & Lille à l'oc-
casion de la signature du trois cent
millième contrat emploi-solidarité;
réunion, mercredi, du comité inter-
ministériel sur remploi (si les ten-
dances actuelles ne s’inversent pas,
l’augmentation du chômage risque.
en effet, d’être l’une des consé-
quences les plus redoutables, sur le
plan interne, de la crise). Pour le
Golfe : visite, jeudi, aux troupes
françaises déployées en Arabie
Saoudite.
Bien que cette annonce ait pro-
duit un effet de surprise, un proche
du premier ministre souligne qu'il
ne s’agît pas de * showbiz», mais
que le premier ministre veut vrai-
ment montrer que le gouvernement
est aux côtés des soldats français
engagés dans la guerre. Le principe
de cette visite a été décidé vrai-
semblablement, selon Matignon, à
partir d’une suggestion de
M. Rocard, lors d’une conversation
avec le président de la République,
qui aurait accepté immédiatement.
La décision définitive a été prise
lundi 1 1 février à l'Elysée, au cours
de la réunion d'état-major quoti-
dienne. Depuis le début de la
guerre, le président de la Républi-
que et le premier ministre se ren-
contrent non plus deux fois par
semaine, mais tous les jours, et
l’on assure & Matignon que les ten-
sions entre les deux maisons ne
sont vraiment pas d’actualité.
Formé
i F 'anticolonialisme
Plus généralement, M. Rocard
Kt animé, face à de la guerre du
Golfe, de deux sentiments sinon
contradictoires, en tout cas bien
différents. D’un côté, il sc
reconnaît entièrement, sans la
moindre réticence, dans la volonté
de rétablir l’ordre international
sous l’égide de l’ONU. Tenu, par
ses fonctions, à une certaine discré-
tion, M. Rocard nourrit cependant,
depuis longtemps, une idée qui lui
tient vraiment à cœur et qui peut
se résumer, selon sa propre for-
mule, en l’expression de «bataille
A l’inverse, tout pousse
M. Rocard à s’inquiéter des consé-
quences de la guerre pour les rela-
tions entre l’Occident - l’Europe
en particulier - et le monde arabe.
Tout, c'esl-à-dirc son passé de
militant formé - et toujours mar-
qué - par le combat anticolonia-
liste, singulièrement la lutte contre
la guerre d’Algérie, sa connaissance
du monde arabe ; ses auachcs,
nombreuses et qui datent en partie
de cette époque, avec des diri-
geants arabes; sa sensibilité à la
question palestinienne, qui l'a
rendu longtemps suspect aux veux
d’Israël.
C" est pourquoi, dès qu’il est ren-
tré de vacances, le 9 août, pour
participer au deuxième conseil
interministériel sur la crise du
Golfe, il a confié à l'un de ses
proches que le risque essentiel était
que celle-ci soit rapidement perçue
comme un affrontement entre l’Oc-
cident et le monde musulman.
Cette crainte est toujours d'actua-
lité. Dans son interview à la Tri-
bune, lundi, le premier ministre
affirmait : « [Celte guerre] est. sur
le plan de notre avenir, très grave.
Je m'inquiète des difficultés des
diplomaties américaine, britanni-
que ou néerlandaise quand je pense
qu ‘il faudra, après, retrouver le
monde arabe. Il y a des propos
inquiétants. ■»
JEAN-LOUIS ANDRÉANI
» ™ UL UtUUlilC
pour l organisation de la planète».
Les motifs de l’intervention dans le
Golfe vont exactement dans le sens
de cette bataille, devenue familiè-
rement la «. BOP» dans le dialecte
rocardien, et qui est sans doute,
pour l’avenir. 1 une des préoccupa-
tions dominantes de M. Rocard.
□ M. Léotard se félicite de la
vishe de M. Rocard en Arabie Saou-
dite. - M. François Léotard, ancien
président du Parti républicain, a
déclaré, mardi 12 février, sur la
Cinq, à propos de (a visite de
M. Michel Rocard en Arabie Saou-
dite. que, a enfin, apparaît un gou-
vernement, enfin, on retrouve un
premier ministre ». «Cela fait quel-
ques mois que nous n'avioiu plus de
gouvernement sur ta question du
Golfe. L'Elysée annonçait, discutait
et. enfin, appuyait sur le bouton», a
ajouté M. Léotard.
4oit emprunt
tatemailonsir?
# Le ministre de (Industrie et de
l'aménagement du territoire,
M. Roger Fauroux, a déclaré,
mardi 12 février, devant la com-
mission de la production et des
échanges de l'Assemblée natio-
nale, que e l'impact direct de fa
guerre sur l'économie est faible,
pour ne pas dire nul». Il a jugé
nécessaire une certaine «régula-
tion budgétaire », en précisant
toutefois que l'Etat ne devait pas
donner de «signai dôüationmste».
A ceux des députés qui s’éton-
naient, mardi 12 février, lors de la
réunion de la commission de la pro-
duction et des échanges, de la situa-
tion quelque peu « idyllique » qu’il
venait de décrire dam son exposé
introductif, le ministre de nndustrie
et de l’aménagement du territoire,
M. Roger Fauroux, a assuré qu Vif
ne sert à rien de noircir le tableau».
« Ixt guerre n'est jamais bonne pour
l'économie, mais celte guerre ne
devrait être qu'un accident », a-t-il
ajouté.
Invité à dresser un premier tableau
des conséquences économiques et
énergétiques de la guerre du Golfe
devant une commission exception-
nellement ouverte à la presse,
M. Fauroux a fait preuve, en effet,
d’un bel optimisme. Evoquant les
sombres perspectives de la fin de
l'été dernier, alors que le gouverne-
ment achevait de préparer le budget
de 1991. le ministre de l’industrie a
affirmé : «I*s experts se sont magni-
fiquement trompés. » fl en veut pour
preuve le fait que « l’impact direct de
la guerre sur l'économie est faible,
pour ne pas dire nid». Grâce à l’aug-
mentai ion de la production pétro-
lière en Arabie Saoudite, grâce aux
mesures d’économie d’énergie et
grâce à la clémence du temps au
débat de l'hiver. la situation des sto-
cks est jugée « plantureuse ». Compte
tenu de la baisse des cours du
pétrole, conjuguée avec celle du dol-
lar, la facture énergétique de la
France devrait même diminuer.
Le vrai problème en matière d’ap-
provisionnement pétrolier, a expli-
qué le ministre, est constitué par le
fait que la production' tend & dimi-
nuer en URSS et que les Etats-Unis
continuent de se refuser i limiter
leur consommation. C’est cette dou-
ble situation qui contribue à donner
du poids aux producteurs du Moyen-
O r ient . « Chaque Américain
consomme huit fois et demie de plus
de produits pétroliers qu’un Fran-
çais», a insisté M. Fauroux, en sou-
haitant même que «les écologistes
parviennent, mieux que les écono-
mistes, à engager les Etats-Unis dans
une politique d'économies d'énergie».
«Un effet
»
Comme l’avait fait le président de
la République, le 7 février, dans son
dentier entretien télévisé, le ministre
de Pradustrie a jugé assez sévèrement
l'attentisme observé chez un certain
nombre de chefs d’entreprise. «rC’ert
du même niveau que le stockage de
produits alimentaires par les particu-
liers», a-t-il remarqué.
Selon M. Fauroux, cependant, les
grandes entreprises continuent à
investir et, hormis dans des secteurs
tds que les transports ou le tourisme,
on mesure encore mal les effets de la
crise du Golfe sur les petites et
moyennes entreprises. En guise d'en-
couragement, le ministre de l’indus-
tne a encore qouté : « Un industriel
nfnvestit pas pour faire plaisir au pré-
sident de la République, mais parce
qu’il estime avoir un marché. Or, ce
marché, il l'aura. Si la guerre est
brève, les reports d'achats devraient
produire un effet de rattrapage assez
fort.»
Il n’y aurait donc pas lieu de
s’alarmer. «Il faut pratiquer la régu-
lation budgétaire, mais sans donner
de signal déflationniste. L’Etat ne
doit pas rejoindre dans une attitude
pessimiste les entreprises et hs parti-
culiers.» U peut, au contraire, déve-
lopper «un effet de contreconjonc-
ture», en conservant à leur niveau
les investissements prévus en faveur
des grandes infrastructures ou des
«défis» que constituent, par exem-
ple, la télévision haute définition, les
semi-conducteurs ou les
biotechnologies. « Nous ne devons pas
baisser la garde sur le /dan industriel
(Test le gage de notre indépendance»,
a conclu M. Fauroux.
J.-LS.
K Wtimand : «Le devoir de h France »
Guerre ou pas, la tradition
aura été respectée : comme
chaque année depuis 1982,
M. François Mitterrand a
assisté, mardi 12 février, au
concert de" la Maison de la
Légion d’honneur, ordre dont a
est le grand maître. La coutume,
qui voulait que le président de ta
République se rende alternative*
ment dans l’une des deux mai-
sons d'éducation, créées par
Napoléon en 1806, à Saint-Ger-
maîn-en-Laye (Yveline s) et è •
Saint-Denis peine-Saim-Ôeraa),
a été, en revanche, enfreinte ■: -
pour la deuxième année congé-, -
cuti va, M. Mitterrand, accompa-
gné de son. épouse* est venu
dans fa vie royale/
sée. Après avoir entendu
chœurs et instrumentistes inter-
préter des pièces de Jean-Sé-
bastien Bach, Mozart, Safnt-
Safins, Borodine, Vivaldi- et
Tchalkovski, le chef de l'Etat a
souBgné que les soldats fran-
çais accomplissent un «devoir
■ difficile» dans le Golfe «pares
qu'une certaine conception du
devoir de h France au sein de h'
société internationale , la
défense du droit tel qu'il est
dMM par les Nations unies, fait
qua la France elle-même a cru
nécessaire de raison garder tout
en faisant le choix que vous
savez».
SBrtwt, ne pas déranger !
' ' B a. assuré les jeunes élèves,
dont un grand nombre ont un
père irâfitmre. de la « solidarité »
de tous.
PALMA850F
ROME 1100 F
TENERIFE 1500 F
MONTREAL 2 190 F
ANTILLES 2670 F
DAKAR* 2370 F
NAIROBI 3 990 F
LA REUNION* 4200 F
BANGKOK’ 4550F
MEXICO* 4625 F
VOL UÜ R RETOUR. DEPART DI PARIS. PRIX MINIMUM
I APEZ 36 i ; \F. TELEPHONEZ XI 42 73 11)64
DEPART EGALEMENT DF PROVINCE
li
r
i
>■
Les amis de M. Chevènement lancent
un appel pour une « paix de justice »
LA GUERRE PTT
L’opposition exprime ses réserves
M. Jean-Pierre Chevènement a
réuni ses amis, mardi soir 12 février,
pour la première fois depuis sa
démission du ministère de la défense,
le 29 janvier dernier. Cette petite
réception, au siège du club Républi-
que moderne, que M. Chevènement
avait créé en 1983, se voulait pure-
ment «amicale», associant les mem-
bres de son ancien cabinet à l'hôtel de
.Brienne et ses partisans du courant
Socialisme et République. La seule
absence remarquée était celle de
M“ Edwige A vice, ministre délégué
aux affaires étrangères, qui s'était dis-
crètement démarquée, la semaine der-
nière, des positions prises par Socia-
lisme et République depuis la
démission de M. Chevènement.
L’ancien ministre a précisé l'orien-
tation qu'il entend donner à son cou-
rant dans la période A venir, en indi-
quant qu'il n’est pas question pour lui
de s'inscrire dans une perspective de
rupture avec le Parti socialiste. Il a
donné connaissance d'une nouvelle
répartition des responsabilités, desti-
née, notamment, à distinguer l’acti-
vité de Socialisme et République de
celle qu’il se propose d’avoir lui-
même. dans la logique de sa décision
du 29 janvier et des thèses qu’il avait
développées depuis plusieurs
semaines sur la guerre du Golfe.
Reprenant la présidence de Républi-
que moderne, qu’il avait confiée à
M. Michel Suchod, député de la Dor-
dogne, lors de son entrée au gouver-
nement, M. Chevènement disposera
ainsi d’une structure lui permettant
de nouer les dialogues qu’il souhaite
avoir avec les responsables politiques,
ou autres, proches de ses analyses.
M. Pierre Guidoni, qui assurait la
présidence du conseil politique du
courant, La quitte pour se consacrer
entièrement à sa fonction de respon-
sable des relations internationales au
secrétariat national du PS. Il est rem-
pbcë par M. Jean-Yves Autexier,
député de Paris (suppléant de
; M. Georges Sarre, secrétaire d’Etat
.aux transports). Cette distinction
entre I activité de M. Chevènement,
celle du courant et la participation de
celui-ci A la direction du PS permet
une souplesse convenant aux diffé-
rentes sensibilités qui se partagent
Socialisme et République.
Cet accord s’est manifesté, mer-
credi matin, lors de la réunion heb-
domadaire du secrétariat du courant,
qui a adopté sans difficulté un appel à
tous ceux qui ont «exprimé leur rejus
[de la guerre], leur angoisse, leurs
interrogations et leurs inquiétudes ».
Cet appel est destiné A rassembler
tous ceux qui sont en accord avec les
thèmes suivants : indépendance
nationale - «La France n'est pas une
province de l’Occident », — difnwiwon
méditerranéenne du pays, construc-
tion d’une Europe confédérale
ouverte sur l'Est et le Sud, cohésion
nati onale fondée sur la « citoyenneté
républicaine» - « La France n'est pas
une juxtaposition de communautés. »
Les animateurs de Socialisme et
République, qui se disent e pacifi-
ques» et non pas «pacifistes», témoi-
gnent également de « leur solidarité
sans faille» avec les militaires fiançais
et affirment : « Une guerre n'est celle
du droit que si elle débouche sur une
paix de justice.»
P. J.
Ni blanc-seing ni censure : l'oppo-
sition déclare officiel! cm ent vouloir
appâter un soutien vigilant an pou-
voir exécutif. Tel est le sens du com-
muniqué diffusé, mardi 12 février
{jua dernières éditions du 13 fivriaj,
à l'issue du bureau politique de
rUPF,_qiri ne s’était pas réuni depuis
le 13 janvier. Un communiqué de
consensus minimum & double effet
□ M. Fuchs (PS) : «Deux paix possi-
bles.» - M. Gérard Fuchs, adjoint au
secrétaire national du Parti socialiste
chargé des questions européennes et
de la sécurité, a déclaré, mardi
12 février, au cours d’une soirée d'in-
formation des militants organisée par
le PS à Paris, qu’au terme du conflit
du Golfe, «il y aura deux paix possi-
bles: une paix des Etats-Unis ou une
paix des Nations unies». « Les intérêts
et les buts de guerre de la France et
des Etats-Unis ne correspondent pas.
Une fois le problème du Koweït réglé,
quelle importance faudra-t-ii donner à
la solution du conflit israélo-palesti-
nien ? Entre les visions française et
américaine, il y a une nuance», a
ajouté M. Fuchs.
Effet externe pour ne pas alimenter
davantage une polémique avec
M. François Mitterrand que l'opi-
nion « comprend pas. Effet mtane
pour éviter de faire apparaître les
discordances prévisibles dans les
rangs de l’UDF comme du RPR.
Les membres du bureau politique
de J’UPF n’ont eu qu’à apporter
quelques corrections de forme au
texte préalablement établi par
MM. Alain Juppé (côté RPR) et
François Bayrou (côté UDF). Une
méthode de travail de plus en plus
contestée par les autres dirigeants de
ropposition, fâchés d’être obligés de
composer avec les déclarations publi-
ques d e MM . Giscard (TEstaing, Chi-
rac ou autres, commises sans a»i’™*
concertation d’ensemble.
Officiellement, rUPF s’interdît
donc «toute polémique à des fins par-
tisanes»: «Le premier souci de
l'Union pour la France, relève ce
communiqué, est la solidarité dans
rengagement national, le soutien aux
hommes et aux unités qui assurait ht
participation de h France au combat,
la solidarité avec leur courage et avec
les sentiments de leur famille. L’ac-
tion de la France doit témoigner éga-
lement de notre solidarité visb-vis de
nos alliés dans le combat eide nos
partenaires européens dans les
démarches futures en direction de la
paix. »
Cette déclaration est, toutefois,
assortie de deux réserves en direction
de l’Elysée, présentées dans le plus
pur style diplomatique. La première
fait référence à l’intervention de
M. Mitterrand du jeudi 7 février
exprimant le refus français d’em-
ployer les armes non convention-
neBeSL P 81 * de vj ow éton-
certain déclarations d£pr*s$ad de
ta République», en soulignant que
«dans la guerre, le secret est un
atout» et quH est aussi «un moyen
de di ssuader l'adversaire d'employer
les armes interdites». Dans le ^ r r r et
des délibération;, M. Giscard ifEs-
tamg ne s’est, en fait, pes privé de
cond amner de nouveau les déclara-
tions de son successeur, affirmant
qu’ elles co nstituaient une «enreur»
s assurant que «tout gffa émît mai
ressenti aux Etats-Unis».
La deuxième réserve, fondée sur
te réce ntes visites de certains res-
ponsables de l’oppo&tion en EsraS et
dansjes pays du Maghreb, porte sur
le déficit «Texplication de la rffpinnu -
tie française. Ces rencontres, relève
le communiqué de l’UPF, « ont été
dominées par l'impression
d'une action diplomatique
mal comprise par nos inierL^^
quds soient Arabes, en Afrique du
Nord ou au Proche-Orient, ou Israé-
liens».
Un silence
poü
En réalité, en des termes
son aux perspectives d’une paix
durable dans cette partie du monde;
Mais cette prudence ne poorza mas-
quer longtemps certaines dissonstans
profondes au sein de Topposition.
Setd centriste à la table, M. Bernard
Stasi, de retenir lui aussi d’Algérie,
nao btepu qu’un silence poil lors-
qitf a rappelé le nécessité de renfort
RW» qn*il advienne, te tiens de
ta France avec, te pays arabes, et
Fmgence de bâtir «un État palesti-
nien souverain.»
De m ê me s’est-on bien gardé de
com menter sé r ieusem ent la proposi-
tion présentée par M. Chirac, lors du
« Grand Jury KTL-le Monde » du
dimanche 10 février, (Tune «confè-
ccnce régionale» organisée A Paris à
l’initiative de la France avec et
les pays arabes de la région.
M. Juppé a bien tenté de la justifier
en expliquant que dans l’esprit du
président du RPR «il s'agissait de
tenter de débloquer une situation. »
Ce que devait rappeler lui-même
M. Chirac, mardi après-midi, devant
les députés RPR, en se disant
convaincu que les Etats-Unis ne
«raient pas systématiquement hos-
tiles A cette offre. Au sein du bureau
UPF, on s’est plutôt montré per-
suadé du co ntrair e . Devant ses amis
de l’UDF réunis auparavant. M Gis-
card d’Estaing avait avoué qu'il était
« relativement perplexe ». Union
oblige, il ne devait guère prendre le
risque d’en dire davantage devant
M. Chirac. Sa réponse est venue
quelques heures plus tard par un
communiqué de ses Clubs Perspec-
tives et Réalités semblant couper
court à toutes discussions sur ce
sujet. «La France, y Jit-ou, doit, ban
entendu, faire valoir ses intérêts pro-
pres. Mais son objectif diplomatique
doit être de contribuer à ce que les
nations coalisées dans la guerre soient
associées à la paix. Elle y parviendra
si elle associe h concertation avec les
Etats-Unis, l'émergence d'initiatives
de la Communauté européenne a le
dialogue direct avec l'ensemble des
pays du Proche-Orient»
Cette réunion de FUPF n’avait pas
& son ordre du jour l'organisation des
primaires pour réfection présiden-
tielle. M. Chirac a brièvement évo-
qué le sujet B a été convenu que, dès
la s e maine prochaine. MM. Juppé et
Bayrou repren dra ient fat dilClisri ot B.
DAMEL CARTON
st ANDRÉ PASSERON
— m — V — * U1UU14
choisis, te dirigeants de ropposition
« sont vivement inquiétés «du fossé
eux, entre la Fnmce et tous ces pays.
Au cours du pont de presse suivant
cette réunion, M. Bayrou a, eu tout
cas, tenu i justifier Futilité de ces
dé placem ents : « Nous n'avons pas
entrepris ces voyages pour mener une
action diplomatique propre, ni pour
nous substituer à mat, ni pour nous
désolidariser du gouvernement fran-
çais. Nous expliquons la position de
la France et entendons les objections
de nos hôtes. » Rentrant d’Algérie,
M. Juppé a ajouté que son intention
n’était pas «de semer la zizanie».
« Comme opposants, a-t-il couda sur
ce point, nous avons bien le droit de
réfléchir!» En revanche; le communi-
qué de l’UPF se garde de toute aOu-
M. Pasqua s’étonne
dn « pen de réalisme » de M. Chirac
A_la veille de la réunion de son comité central
Le PCF affirme que les lycéens pacifistes
sont victimes de « mesures d’intimidation »
M. Charte Pasqua, président du
groupe RPR du Sénat, a déclaré,
mardi 12 février, à Argenteuîl : «Je
ne pense pas que la proposition de
conférence régionale (faite par
M. Chirac) puisse avoir m grand ave-
nir. Après ce qui s’est passé sur le ter-
rain militaire et diplomatique, envisa-
ger une solution sans les Russes, les
Européens et les Américains est flore
preuve de peu de réalisme.»
M. Pasqua a également souhaité
«un réveil du RPR», «car on ne
pourra pas reconquérir le pouvoir sans
un débat d’idées. Qu’cdlons-ncm dire
aux gens en 1993? U nous faut être
en mesure d’apporter des proposi-
tions. Si nous ne sommes pas capa-
bles de récupérer des voix à gauche,
c'est te Front national qui le fera à
notre place. Si nous n’avions pas fait
bloc derrière lui, M. Mitterrand, qui
ne perd jamais de vue les préoccupa-
tions politiques, aurait pu dissoudre
l'Assemblée nationale, et s'appuyant
sur le supplément d’opinions favora-
bles que lui apporte le conflit. nous en
chasser pendant cinq ans».
En visite à Tunis
Le comité central du PCF se
réunit, jeudi matin 14 février,
pour débattre de la situation
politique à partir d'un rapport
présenté par M. Pierre Zarka,
promu au bureau politique et au
secrétariat du parti à la fin du
vingt-septième congrès,
en décembre dernier. Dans un
article publié mercredi par l'Hu-
manité , un autre des nouveaux
membres du bureau politique,
M. Jean-Paul Magnon, dénonce
«les mesures d’intimidation qui
visent à étouffer l'aspiration des
lycéens à la paix».
S’adressant aux secrétaires fédé-
raux en charge de l’organisation du
parti, le 30 janvier, M. Pierre
Zarka se référait aux résultats des
dernières élections partielles pour
observer que le Parti communiste
n avait engrangé aucun bénéfice de
son engagement en première ligne
dans les manifestations pacifistes
contre la guerre du Golfe. Devant
e comité central, jeudi 14 février,
l ancien secrétaire général du Mou-
vement de la jeunesse communiste
ac h rance se propose donc d’insis-
ter sur la nécessité militante de
« regagner les gens qui ont lâché
pied dans la lutte pour la paix »,
selon 1 expression de l’Humanité.
A la veille de cette réunion, tou-
terois, c est le nouveau responsable
de 1 activité du PCF parmi les
jeunes, M Jean-Paul Magnon.
secrétaire fédérai du Rhône, qui
est monté au créneau pour mettre
en accusation l'administration de
i éducation nationale. « Pourquoi
dans certains lycées, cherche-t-on à
empecher les jeunes de s'exprimer,
de s informer, de réfléchir : est-ce la
rtgte de la censure que l'on veut
imposer aussi ? demande-t-il dans
I Humanité du 13 février. Pourquoi
ET 5 ??f sures d’intimidation contre
tes e lèves qui refluent de se taire et
les enseignants qui veulent faire
mm m *‘i er librement?»
m. Magnon donne plusieurs exem-
ËLV ?,. Au l V c6e de Saint-Denis,
deux eleves sont exclus de classe
parce qu ils portaient un badge; à
y Ilry. un proviseur fait le tour des
classes pour interdire le port du
oaage; à Lille, un proviseur appelle
la police pour disloquer une mani-
festation devant le lycée; à Epinay
deux lycéens et une enseignante
nnJj mme "f s a j Wie de police
POfoe qu ils dessinaient une
colombe sur le trottoir devant le
lycée: a Château-Thierry, un jeune
communiste a été définitivement
exclu du lycée... Ces méthodes sont
inacceptables et contraires aux pro-
pos du ministre de l’éducation
nationale qui prône ia tolérance
envers les élèves ; elles doivent ces-
ser, conclut M. Magnon en réfutant
le prétexte de risques de tension
entre élèves évoqué pour justifier la
répression. »
Cette intervention n’est pas for-
tuite . L’état-major du PCF estime
que le mouvement pacifiste va
M. Philippe Séguin souhaite que soit évitée
une « déchirure » entre la France et la Tunisie
s’amplifier dès que la bataille ter-
restre sera engagée et il assure la
défense de ses jeunes militants. Ce
sont souvent ceux-là mêmes qui
avaient pris une part souvent
déterminante dans le mouvement
lycéen de l’automne dernier et que
le gouvernement tient, en effet,
particulièrement à l'oeil, depuis que
certains de ses porte-parole mènent
campagne contre la participation
de la France à la guerre.
A. R.
Jean-Paul Magnon, un Mêle
parmi les Mêles
LYON
de notre bureau régional
Pour cause de nomination au
bureau politique, M. Jean-Paul
Magnon va changer d’adresse :
il quitte les Minguettes de Vénis-
sreux et le siège de la fédération
au Rhône du Parti communiste,
un bâtiment à l’angle de l'avenue
Maunce-Thoraz et du boulevard
Lônme. pour rejoindre les vitres
opaques de la place du Colonel-
rabien. Cette consécration d'un
parcours politique rectiligne, il
I appréhende, en bon militant,
avec sérénité et modestie : «Il y
en a tant qui méritent ce poste. »
Né en 1944 d’une famille
m °«* r,0rs communistes,
m. Magnon adhère aux JC
en I960, travaille douze ans
comme ajusteur, métier qu’il
abandonne en 1973 pour le
poste de permanent de la fédé-
ration du Rhône dont il devient le
premier secrétaire en 1977. Un
an auparavant, il était entré au
comité central. Sa désignation
au bureau politique n'a guère été
une surprise pour ses camarades
lyonnais. Surtout pour ceux qui
avaient tenté d'ouvrir le débat
préparatoire au vingt-septième
congrès et dont il a su très bien
contenir les initiatives : Ils voient
en lui l'archétype de «l'ortho-
doxe».
« Si cette étiquette signifie un
accord avec l'orientation potiti- '
que du vingt-septième congrès,
alors oui je suis un orthodoxe,
comme l'immense majorité des
communistes», se défend
M. Magnon. L'homme, petite
taille, cheveux coupés en brosse
et moustaches drues, colle, sans
états d’âme, è l'histoire de son
parti, de la «déstalinisation» à la
rupture du programme commun.
De ces trente années com-
munes, seule l'ampleur de la
crise des pays socialistes, que la
chute du mur de Berlin lui a révé-
lée. l'a «surpris ». Il désigne du
doigt, néanmoins, ces dirigeants
qui « ont si vite abandonné leur
pays au capitalisme » .
On le dit très proche de
M. Georges Marchais. Ce que
M. Magnon ne dément pas :
«Georges Marchais anime avec
passion, intelligence et effort
notre réflexion qu'il dirige de
manière très cottectivea. «Je ne
veux pas en rajouter, explique-
t-il, mais c'est le secrétaire
général qu'il nous faut aujour-
d'hui.» M. Magnon laisse sa
fédération avec le sentiment du
devoir accompli : «En 1975.
nous étions huit mille ; en 1991 .
un tout petit peu moins. » Pour-
tant, aux récentes élections
législatives partielles du Rhône,
les deux candidats du PCF ont
recueilli 4,16 % et 6,20 % des
voix. Le nouveau membre du BP,
chargé de la jeunesse et de la
fondation, «mesure tout ce qu'il
reste è faire».
BRUNO CAUSSÉ
L'ancien ministre des affaires
sociales, M. Philippe Séguin, a
rencontré a Tunis, mardi
12 février, plusieurs responsa-
bles politiques, afin d'éviter,
a-t-il dit, que «les divergences
passagères, que l'on constate
aujourd’hui entre la Tunisie et la
France à propos de la guerre
dans le Golfe, ne se transfor-
ment en déchirure».
TUNIS
de notre envoyé spécial
Ccst avec Tarai du président du
RPR, M- Jacques Chirac, et après
avoir, pour reprendre son expres-
sion, «cadré» son déplacement au
cours d'une entrevue, le 1 1 février,
avec le ministre des affaires étran-
gères, M. Roland Dumas, que le
député RPR des Vosges s’est rendu
dans la capitale tunisienne. Cela
[art déjà quelque temps que
M. Séguin, qui est né à Tunis et
qui y a passé tonte son enfance,
milite pour que la France ne
ménage pas ses efforts pour resser-
rer le fil d’un dialogue avec le
Maghreb qu’il juge dangereuse-
ment distendu.
Comme MM. Michel Vauzelle,
president de la commission des
affaires étrangères de l'Assemblée
nationale, et Pierre Méhaignerie,
président du groupe centriste - qui
se sont tous deux déjà rendus *t»n«
la capitale tunisienne - il a pn
mesurer l’étendue du «différend »
qui oppose les deux pays. Ses inter-
locuteurs - que ce soit le ministre
des affaires étrangères, M. Habib
Boulâtes ; le secrétaire général dn
parti au pouvoir (le Rassemble-
ment constitutionnel démocrati-
que). M. Abderrahim Zouari, on le
President du Parlement tunisien,
Beji Caïd Essebsi - loi ont tous
tait part de l’émotion du peuple
tamaen « devant l'écrasement sous
les bombes du peuple Irakien,
auquel il se sent lié par une solida-
rité naturelle».
Les autorités tunisiennes sont
convaincues que les bombarde-
ments alliés ont fait « plusieurs
"‘“fl/rtes de milliers de morts» et
qu il 'faut faire cesser au plus vite
ces opérations menées, selon elles,
sans aucun contrôle de l’ONU.
M. Zouari a notamment rappelé
que la France et la Tunisie - qui
avaient partagé an départ la même
analyse de la situation après l’an-
nexion du Koweït et qui se retrou-
vaient également quand ils évo-
quaient les perspectives.
^après-guerre - vivaient aujonr-
dnui un «différend» d'autant pins
vivement ressenti que les liens
entre te deux pays sont tradition-
nellement étroits. Le secrétaire
général du R CD a affirmé que son
pays «comptait beaucoup sur la
France pour jouer un rôle plus
important, plus positif, pour l'arrêt
des hostilités».
La quiétude
Le député RPR a pu constater,
dans te rues de Tunis, ia présence
ostentatoire de forces militair e ;
des hommes casqués, pistolets-mi-
trailleurs avec baïonnette au
canon, en position autour de blin-
dés légers, mitrailleuses en batte-
rie. Les autorités tunisiennes, tout
en marquant très nettement leur
compréhension pour le ressenti-
ment que la population éprouve,
semblent déterminées à conserver
la maîtrise de la rue, pour éviter
tout éventuel débordement.
D’où ce dispositif dissuasif,
a-t-on expliqué à M. Séguin, qui a
reçu, d’autre part, P assurance que
nen ne viendrait troubler la quié-
tude des communautés étrangères,
notamment française. «La colonie
française est entourée de toute T, at-
tention des autorités tunisiennes et
nous devons faire de même pour
nos hôtes qui sont en France»,
a-t-il expliqué.
M. Séguin a également entendu
les protestations des responsables
tunisiens, qui ne comprennent pas
pourquoi la France, contrairement
à l’Allemagne, a classé leur pavs
dans la catégorie «A risques». Il’ a
été particulièrement attentif aux
propos concernant les consé- ^
quences graves de la guerre dn
Golfe pour une économie tuni-
sienne alimentée, pour l’essentiel,
par la manne touristique. 11 a, pour
m part, rappelé la position de la
France, tout en estimant que celle
du gouvernement tunisien était,
quoique divergente, « respectable »,
de même que «les positions de
l opinion publique tunisienne
étaient compréhensibles ».
. «U y a des divergences passa -
gérés; a nous défaire en sorte, par
le dialogue, qu’elles ne se transfor-
ment pas en déchirure. U faut
TJ Xm J e fl r contact car les
Maghrébins, et tout particulière-
ment les Tunisiens, sont très sensi- d:
oies aux signa qui peuvent venir de
la France. Il faut s'attacher, de part
et d aut re, à gérer le mieux possible
cette phase de guerre», a-t-il dit A
I issue de son déplacement, en
ajoutant qn’nn « geste spectacu-
tetre» de la France vis-à-vis du
Maghreb serait bienvenu dans le
contexte actuel.
PIERRE SERVENT
a M. Aurons et des associations
de rapatriés sontigaent la nécessité
d\m dialogue entre «tes différentes
communautés». - An terme de
l’andition, mardi 12 février, de
M. Philippe Marchand, ministre de
l’intérieur, par les parlementaires
socialistes, M. Jean Auroiix, prési-
dent du groupe PS de r Assemblée
nationale, a souligné la nécessité
de «préserver le dialogue entre la
France et les pays arabes» et égaie-
ment « avec les différentes commu-
nautés» sur le territoire nationaL
D’autre part, plusieurs associations
de Français originaires d’Afrique
du Nord ont lancé, mardi, un
appel an «dialogue nécessaire»
entre « tous ceux qui vivent en
France». Ces associations, qui
venaient d’être reçues par M. Mau-
rice Benassayag, délégué du gou-
vernement chargé des rapatriés,
ont créé un comité de liaison pour
favoriser ce dialogue. _
- A ta suite de la
ffÊE» dans . le Monde dn
5r2f r . d u ? artIcIe “r un tract
en arabe, hostile à la guerre et aux
Rénuhlîf d 'îf e Na îionalisme et \
anS ,q “^ M ’ M,chel Schneider
335333 =
^êanonZemZ^M t!E5£
ES*--* jmïïEË
de eMtt“qmn''auTJ 0 r ne ^ m *'
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s'étonne
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• Le Monde • Jeudi 14 février 1991 9
ASIE
CHINE : treize condamnations
Le rideau est retombé sur les procès de dissidents
du «printemps de Pékin»
J- 3 ane relâchera pas ses
efforts» en faveur des dissidents
chinois et s répétera sa posi-
tion » aussi souvent que néces-
saire. a déclaré mardi 12 février
? po J e 'P arote du Quai d'Orsay,
il a révélé que les Douze étaient
intervenus samedi auprès des
autorités chinoises pour qu'elles
* respectent les droits de
l'homme » et s acceptent des
observateurs étrangers aux pro-
cès de dissidents ».
PÉKIN
de notre correspondant
Le rideau est retombé sur la
scène des procès de Pékin, joués à
guichets fermés devant un public
ligoté et bâillonné, sans que le
monde extérieur en apprenne plus
que ce qu’en disait l’afïiche : un
échantillonnage de sentences allant
“ un » treize ans de prison annon-
cées selon une progression minu-
tieuse dans la sévérité, avec quel-
ques exemptions de peines pour la
«galerie» occidentale. Pas une
image, pratiquement aucune révé-
lation sur les délibérations ou ce
qui en a tenu lieu, une information
volontairement reléguée en der-
nière page des journaux, et quel-
ques laissés-pour-compte, ceux gui,
pour être prolétaires dans un Etat
socialiste, se voient privés de toute
publicité.
Les jugements frappant les
ouvriers avant participé aux trou-
bles de 1989, en fondant notam-
ment des embryons de syndicats
indépendants, « ne regardent pas
les étrangers », a répondu le tribu-
nal aux journalistes. Concernant
l’un. M. Liu Zi h ou, il a simple-
ment été dit, dans une formule
audacieuse, qu'il avait été
condamné à « sept ans de prison,
ou moins».
Il s'agissait pour le régime de
refermer le dossier Tiananmen
avant le nouvel an lunaire, ven-
dredi IS février, de. manière à
repartir d’un pied nouveau. La
I
rocédure avait été ouverte
n novembre. Au total, treize acti-
vistes ont été condamnés pour par-
ticipation i une agitation «contre-
révolutionnaire » visant à renverser
le régime, â en croire celui-ci. Six
ont été exemptés de châtiment.
Pour soixante-trois autres, le
régime avait passé l’éponge. Le
sort des dizaines ou centaines d’au-
tres personnes détenues depuis
1989 restera vraisemblablement
inconnu. Le silence est complet sur
les procès ayant pu se tenir en pro-
vince.
Chaque clan du régime trouve
un peu son compte dans la palette
de jugements : les libéraux, qui ont
réussi, semble-t-il, à limiter la
casse en préservant de tonte pour-
suite en justice les dirigeants
proches de l’ancien secrétaire géné-
ral du PCC, M. Zhao Ziyang ; et
les conservateurs, qui devront se
contenter de ces treize boucs émis-
saires et des atteintes portées, dans
le libellé de certains jugements, à
l’honneur des inculpés. Ce compro-
mis reflète l’équilibre instable de la
direction.
Quatre fortes têtes
Parmi les condamnés, quatre
noms ressortent : MM. Wang Jun-
tao et Cben Ziming, journalistes et
économistes, condamnés mardi à
treize ans de prison chacun, Ren
Wanding, comptable-agitateur
condamné à sept ans de prison le
26 janvier, et Liu Gang, physicien
(six ans, mardi également). Ce
quarteron d’activistes est puni plus
sévèrement pour une raison en soi
suffisante : ce sont des récidivistes.
MM. Wang et Chen avaient par-
ticipé à la toute première émeute
de fin de régne survenue le S avril
1976 place Tiananmen, quelques
mois avant la mort ae Mao
Zed on g. Les retrouver, avec treize
ans de prison chacun, en «tète»
des victimes du soulèvement ayant
entaché la fin du règne de M. Deng
Xiaoping n’a rien de surprenant.
M. Ren avait été le premier à lan-
cer dans la contestation en 1978 la
notion occidentale de droits de
l’homme, honnie des gérantes de la
Longue marche. M. Liu avait déjà
pris part au mouvement étudiant
de 1986-1987 et était proche de
l’astrophysicien Fang Lizhi, exilé
aux Etats-Unis.
A l’exception peut-être du der-
nier, dont le régime dit qu'il s’était
constitué prisonnier lors de la
répression militaire de juin 1989 et
s’est amendé, ccs condamnés ont
eu l’attitude que l’on pouvait
attendre de la part de * profession-
nels de la dissidence» hostiles au
caractère impérial du pouvoir com-
muniste : ils ont refusé d'admettre
leurs «fautes* .
La direction politique a eu la
prudence de ne pas inclure dans les
condamnés aux peines les plus
sévères le responsable étudiant
Wang Dan, trop connu à l'étranger.
Elle ne s’est pas pour autant
embarrassée & faire de cet exercice
de * justice prolétarienne » une
opération plus propre que les pré-
cédents procès politiques organisés
en Chine, espérant que la guerre
du Golfe désamorcerait les protes-
tations occidentales.
Le département d'Etat américain
a qualifié de «profondément trou-
blants» l’ensemble des verdicts et
des circonstances ayant entouré ces
procès. 11 a en particulier noté,
pour la dernière charrette de
mardi, la rapidité avec laquelle
avait été annoncé le jugement, de
toute évidence décidé comme les
autres en haut-lieu avant la repré-
sentation.
La Communauté européenne
semblait, mercredi, vouloir abor-
der la question en ordre dispersé,
certains souhaitant, selon leurs
représentants à Pékin, effectuer
une démarche auprès des autorités
chinoises à condition que cela se
passe « sans publicité». Une telle
démarche a déjà eu lieu dans la
quasi-clandestinité samedi dernier,
avec le succès que l'on voit. Com-
mentaire d’un diplomate d’un pays
de la CEE non partisan du silence :
«On se demande à quoi cela sert de
protester en catimini» .
FRANCIS DERON
INDE
M. Rajiv Gandhi relance la polémique
sur la production de l’arme atomique
NEW-DELHI
de notre correspondant
Prenant de plus en plus ses dis-
tances avec le gouvernement,
M. Rajiv Gandhi a créé une sur-
prise, lundi 1 1 février, en se pronon-
çant pour une éventuelle révision de
la politique nucléaire de l’Inde.
Dans une lettre adressée & l’actuel
premier ministre, M. Chandra She-
khar, chef du parti du Congrès-I
déclare que, comme les Etats-Unis
n'écartent pas définitivement le
recours à l’arme atomique tactique
dans la guerre du Golfe, Tlnde n’au-
rait d’autre solution, dans cette
éventualité, que de « transformer
[sa) potentialité d’armes nucléaires
en capacité nucléaire» (1% «Premiè-
rement, explique l’ancien premier
ministre, la suppression brutale du
tabou [nucléaire] ferait tomber les
défenses psychologiques contre le
déclenchement d’une guerre
nucléaire, créées dans la conscience
humaine grâce, essentiellement, au
pandit Jawaharlal Nehru et au mou-
vement des non-alignés. Ensuite, les
radiations et autres conséquences de
l’utilisation des armes nucléaires
dans le Golfe, s’étendront, selon toute
vraisemblance, jusqu’à l’Inde».
« Nous ne pouvons pas abdiquer te
droit de l’Inde à se protéger elle-
même en utilisant ses meilleures
défenses», a ajouté son porte-parole.
La déclaration du chef du Congrès
CAMBODGE : 16 morte et de nombreux blessés
Les Khmers ronges
ont bombardé Battambang
Les Khmers rouges ont bombardé,
dimanche 10 février, la ville de Bat-
tambang, dans le nord-ouest du
Cambodge, tuant 16 civils et en
blessant des dizaines d’autres, ont
rapporté mercredi les autorités
for«i<K Cest la première fois que
cette capitale provinciale, deuxieme
ville dupays et bastion des troupes
gouvernementales, est bombardée
depuis la chute des Khmers rouges
en 1979.
Ces derniers - la guérilla ^ plus
forte de la coalition qm se bat con-
tre le régime de
■uu, il ne soixantaine de maisons et
dttn.iB.Un
bombardé des dépôts de munitions,
la station, de radio, le quartier géné-
ral de l’armée et un aéroport Selon
elle, des incendies ont fait rage dans
la ville presque toute la nmL Ces
informations n’ont, toutefois, pas
été confirmées par les autorités
locales.
Cette attaque est intervenue alors
que les négociations marquent le pas
depuis la réunion, fin décembre à.
Paris, des douze membres du
Conseil national suprême cambod-
gien (CNS) en compagnie de là
France et de l’Indonésie, co-prési-
dentes de la Conférence internatio-
nale de Paris sur le Cambodge. Une
mission franco- indonésienne, qui
s’est récemment rendue an Vietnam
et en Thaïlande, ne paraît pas avoir
réussi à faire avancer 1e dossier.
D’aillears^ le régime de Phnom-
Penh vient de rcmpbcer-troîs de ses
six représentants an sein dn CNS,
un changement interprété par cer-
tains comme un durcissement.
MM, Sin Son g, Kong Sam-gl et
Chem Sngnon laissent leur place à
MML Dit Munty et Im rhhimirm et
au général Sin Sen. D’autre part,
nous signale notre co r resp o ndant à
Bangkok, Jacques Bekaeo, l’armée
de Phnom-Penh a lancé une non?
veUe h impa g ae de
marque un net infléchissement de la
position de son parti qui, jusque-là,
s’est toujours prononcé pour Putiii-
salion pacifique, c’est-à-dire civile,
de la technologie nucléaire.
M. Gandhi a souligné ce change-
ment en rendant visite, lundi soir,
au président de l’Union indienne,
M. Venkataraman, pour l’informer
du contenu de la lettre adressée à
M. Chandra Shekhar. L’opinion
exprimée par le fils dTndira Gandhi
m’engage pas, formellement, le gou-
vernement de l’Inde, puisque
M. Gandhi n’occupe aucune fonc-
tion officielle. Mais, outre que le
gouvernement de M. Chandra She-
khar ne perdure que grâce au sou-
tien du Congrès, M. Gandhi est sus-
ceptible de revenir aux affaires à
court on moyen terme. La position
indienne concernant l’arme
nucléaire a évolué au cours des der-
nières années. Le générai K. Sun-
daijL ancien chef d’état-major des
années, se prononce régulièrement,
dans ses éditoriaux du magazine
India Today, en faveur de la produc-
tion d’armes nucléaires indiennes.
Il se fait le défenseur d’une doc-
trine de dissuasion nucléaire à
l’échelon régional qui, estime-t-il,
permettrait de réduire les tensions et
les menaces dans cette partie de
l’Asie, et de diminuer les dépenses
militaires très importantes de Tïnde,
de la Chine et du Pakistan. L’Inde,
d’autre part, s’inquiète des efforts
déployés par le Pakistan pour se
doter d’un armement atomique, et
qui ont conduit les Etats-Unis à sus-
pendre toute leur aide financière
(civile et militaire) à Islamabad,
depuis le l (r octobre dernier.
Washington est convaincu que les
Pakistanais ont repris leurs travaux
d’enrichissement de l’uranium dans
leur c entrale nucléaire (te Kahuta, à
une trentaine de kilomètres dTria-
afin d’atteindre la qualité
d’enrichissement nécessaire à la
fabrication de Parme atomique.
!on certaines ii _
iificsrintie auraient
pakistanaise,
transformer ces appareils en vec-
teurs nucléaires.
LAURENT ZECCHINI
AFRIQUE
AFRIQUE DD SUD : après une rencontre-marathon au Cap
Un accord de principe a été conclu entre M. Mandela et M. De Klerk
sur les prisonniers politiques et la lutte année
La rencontre entre les repré-
sentants du Congrès national
africain (ANC) et du gouverna*
ment, mardi 12 février, au Cap,
a été entourée d'une grande dis-
crétion. Les deux délégations,
conduites par le président Fré-
dérik De Klerk et M. Nelson
Mandela, ont conclu un accord
de principe sur la question des
prisonniers politiques et celle de
Pcaction année».
, LE CAP
de notre correspondant
Un premier accord, connu sous
le nom de « minutes de Pretoria»,
signé entre le gouvernement et
l’ANC lors de leur deuxième ren-
contre officielle, au mois d’août
dernier, stipulait que l’ANC sus-
pendait la lutte aimée. Mais des
divergences persistaient quant à
l’interprétation du troisième para-
graphe de cet accord. Le gouverne-
ment considérait que le recrute-
ment de cadres par la branche
armée de l’ANC, Umkhonto we
Sizwe (La Lance de la nation), leur
entraînement dans des camps à
l’étranger et la constitution de
caches d’armes à l’intérieur du
pays, étaient directement liés à la
lutte armée. L’ANC, considérant
qu’il n’en n’était rien, soulignait
qu’il avait « suspendu » et non pas
« abandonné » la lutte armée.
Le « groupe de travail», faute de
progresser sur ce dossier capital
pour la suite des négociations,
décidait finalement de s’en remet-
tre directement à MM. Mandela et
De Klerk. Un communiqué com-
mun laconique a été diffusé, mardi
soir à 20 h 30, après quelque
douze heures de discussion, annon-
çant qu’ «un accord concernant les
points les plus importants [était]
conclu». MM. De Klerk et Man-
dela ont cependant précisé que le
gouvernement et le Comité natio-
nal exécutif de l’ANC devraient
approuver un nouveau texte avant
que celui-ci ne soit rendu public.
Cet accord devrait permettre d’ac-
célérer la procédure de libération
des prisonniers politiques ainsi que
le retour des exilés : le règlement
de ces deux dossiers constituait, en
effet, un condition pour que l’ANC
accepte d'aller plus avant dans le
processus de négociation.
Le procès
de Winnie Mandela
Ce « pré-accord * du Cap a quel-
que peu éclipsé l'événement à
grand spectacle qu’est devenu, à
Johannesburg, le procès de
M“ Winnie Mandela. La mysté-
rieuse disparition de M. Gabriel
Pelo Mekgwe, un des principaux
témoins A charge, quelques heures
avant sa comparution prévue pour
le lundi 1 1 février (Le Monde du
13 février), a pesé lourd sur le
déroulement du procès. Comme le
procureur l'avait laissé entcudre,
dès l’audience de mardi matin, les
deux autres témoins-clés,
MM. Barend Mono et Kenneth
Kgase, ne se sont pas présentés au
tribunal, par peur de représailles.
L’audience a, une nouvelle fois, été
repoussée et le procès devait
reprendre mercredi.
Les deux témoins à charge sont
désormais cités à comparaître
«.sous contrainte» : s’ils s'obsti-
nent à refuser de venir déposer à la
barre, ils risquent une condamna-
tion pouvant aller jusqu’à deux ans
d’emprisonnement. Le procureur a
fait immédiatement remarquer que
cela serait particulièrement injuste
pour les deux hommes qui, dans le
passé, <t ne se sont jamais dêJUcs ».
C’est sur la base de leurs témoi-
gnages - et de celui de M. Mekgwe
- que M. Jcrry Richardson,
l'entraîneur du Mandela football
club, avait été condamné à mon, le
8 août 1990, pour le meurtre du
jeune Stompie Moeketsi Scipci.
Le risque demeure, cependant,
de voir le procès interrompu : sans
ces témoignages directs, l'accusa-
tion aura bien du mal à prouver la
culpabilité de M“ Mandela et de
ses coaccusés, qui ont tous plaidé
«non coupable».
FRÉDÉRIC FRITSCHER
La visite officielle à Paris du numéro un tchadien
Le président Déby a demandé
le sontien de la France
Le président Idriss Déby a ter-
miné, mardi 12 février au soir, sa
première visite officielle à Paris, au
cours de laquelle il a confirmé sa
volonté de maintenir des relations
privilégiées d’amitié et de coopéra-
tion avec la France. Le colonel Déby
a eu, dans la matinée, un entretien à
l'Elysée suivi d’un déjeuner avec le
président François Mitterrand.
De source informée, on indique
que le nouveau numéro un tchadien
a exprimé son espoir de voir la
France l'aider à remettre son pays
sur les rails, d’autant que N’Dja-
ména accuse l'ancien président
Habré d’avoir laissé les caisses de
l’Etat complètement vides et les
structures du pays totalement désor-
ganisées. Dès le mois de décembre,
Paris avait d’ailleurs octroyé à
NDjaména une aide exceptionnelle
de 90 millions de francs, destinée en
partie à payer les salaires des fonc-
tionnaires tchadiens. Durant son
court séjour parisien, le président
Déby a pu également rencontrer le
ministre français de la coopération,
et s'entretenir, lundi soir, avec les
ministres français des affaires étran-
gères et de la défense.
Pendant ce temps, le sulfureux
dossier des prisonniers de guerre
libyens, détenus au Tchad à l’épo-
que du président Hissène Habré, a
spectaculairement rebondi. Ces pri-
sonniers, évacués de NTJjamena par
les Américains après la chute du
président Habré en décembre,
avaient d’abord transité, semble-t-il,
par le Nigéria et le Zaïre. Ils vien-
nent d’échouer, en fin de semaine
dernière, au Kenya. La Libye a aus-
sitôt accusé les Etats-unis de les
avoir kidnappés, et paraît très
anxieuse de « récupérer » ses soldats.
Dénonçant le « transfert force» des
anciens prisonniers au Kenya, «en
violation des conventions de
Genève», le ministre libyen des
affaires étrangères, M. Ibrahim AI
Béchari, a prévenu les autorités
kényanes que son pays considérerait
« comme un acte de guerre «
l'entraînement de ces hommes «à
des opérations terroristes contre la
Libye».
Répondant à ces menaces, le
ministre kényan des affaires étran-
gères, nous indique notre correspon-
dant à Nairobi, a déclaré, mardi,
que les 350 prisonniers libyens qui
ont souhaité quitter le Zaïre ont été
accueillis au Kenya « pour des rai-
sons humanitaires» et que leur
séjour ne serait que « temporaire ».
Le Comité international de la Croix-
Rouge de Genève (CICR), dont des
représentants avaient pu s'entretenir
au Zaïre avec les anciens détenus
libyens et prendre en charge ceux
qui désiraient retourner chez eux,
espère pouvoir continuer au Kenya
son « travail de protection ».
De son côté, l'ambassade des
Etats-Unis au Kenya, réfutant les
accusations de Tripoli, a affirmé que
les délégués du CICR n’ont jamais
été empêchés de visiter les anciens
soldats et de s’entretenir avec eux,
sans témoin, ainsi qu’ils l'exigeaient.
EN BREF
□ ÉTATS-UNIS : mort de
Robert Wagner, ancien maire de
New-York. - Robert Wagner,
maire (démocrate) de New-York de
1954 à 1965, est mort à son domi-
cile, lundi soir I ! février, à Pige de
quatre-vingts ans. Robert Wagner,
ancien héros de la seconde guerre
mondiale, avait également été
ambassadeur américain en Espagne
et envoyé du président Jimmy Car-
ter au Vatican. Souvent critiqué
pour avoir manqué d’esprit de
décision, Robert Wagner, fils de
sénateur, avait notamment
affronté, durant ses trois mandats
successifs, des émeutes raciales, le
boycottage des écoles par les Noirs,
des grèves de journaux, des scan-
dales policiers et même un ration-
nement de Peau et la plus grosse
panne d’électricité de l’histoire de
la ville, en 1965 .-(AFP.)
a NOUVELLE-ZÉLANDE : sup-
pression du visa pour se rendre en
France. — Les Néo-Zélandais dési-
rant se rendre en France pour
-moins de trois mois n’auront plus
besoin de visa & partir du
18 février. Paris avait imposé
l’obligation du visa pour les Néo-
Zélandais en septembre 1986, alors
que la capitale française était la
cible d’une vague d’attentats. Signe
d’un rapprochement entre les deux
pays, cette dérision a été annoncée
mercredi 13 février par L'ambas-
sade de France & Wellington.
□ NIGER : libération de détenus
.touaregs. - Trente-six personnes,
détenues i la suite de Pattaque de
la sous-préfecture de Tchintabara-
den, en mai dentier, ont été libé-
rées vendredi 8 février, a-t-on
appris, mardi, de source officielle à
Niamey. Ces pereonnes, qui n’ont
pas été jugées, ont bénéficié d’une
mesure de remise en liberté provi-
soire. La localité de Tchintabara-
den avait été attaquée par un
groupe de Touaregs, rapatriés de
Libye. A la suite de cet incident,
soixante-dix-sept Touaregs avaient
été interpellés, selon les autorités
gouvernementales. - (AFP.)
□ ROUMANIE : le président mol-
dave à Bucarest - Le président de
la Moldavie soviétique, M. Mircea
Snegur, a entamé, mardi
12 février, sa première visite à
Bucarest II s'est prononcé devant
le Parlement en faveur d’une
future «confédération» de la
«Moldova» et de la Roumanie,
qui travaillent actuellement à la
rédaction d’un traité intergouver-
ne mental et la création d’entre-
prises mixtes. - (Reuter.)
□ SOUDAN : trois Français aux
mains des rebelles. - Trois Fran-
çais se trouvent, depuis le 31
décembre, aux mains des rebelles
de l'Armée populaire de libération
du Soudan (APLS), a-t-on appris,
mardi 12 février, de source diplo-
matique à Nairobi. MM. Philippe
Vendon, Alain Germain et Philippe
Lesage, qui convoyaient un avion
léger de Paris vers la ville d'Antsi-
ranana, dans le nord de Madagas-
car, ont été contraints d'atterrir
dans la localité soudanaise de
Kapoeta, contrôlée par l’APLS.
Selon l’ambassade de France à
Nairobi, les rebelles soudanais se
sont engagés à remettre les trois
hommes en liberté, sans poser
aucune condition particulière. -
(AFP.)
NOTRE SUR?
□ URSS : explosion d’une bombe
devant le siège du parti à Riga. -
Un policier a été blessé par une
puissante explosion qui s'est pro-
duite mardi soir 12 février devant
l'immeuble abritant le comité cen-
tral du Parti communiste de Letto-
nie fidèle à Moscou, a annoncé
mercredi l’agence TASS. Une ving-
taine d’attentats à la bombe (géné-
ralement de faible puissance) ont
eu lieu dans la capitale lettonne au
cours des deux derniers mois,
visant surtout des bâtiments du
parti et de l’armée. Le gouverne-
ment nationaliste letton affirme
qu’ils sont l'oeuvre de militants
fidèles à Moscou qui veulent pro-
voquer l'introduction de l’état
d’urgence dans cette République
balte. - (AFP.)
□ Le chancelier Kohl en visite à
Paris le 15 février. - Le chancelier
allemand Helmut Kohl rencontrera
le président Mitterrand vendredi
15 février à l’Elysée. Selon Bonn,
l’entretien portera sur la crise du
Golfe et les affaires européennes. -
(AFP.)
DES LIVRES
v-
i
** - =-JV 3** 1 «K.-5
10 Le Monde • Jeudi 14 février 1991 •
EUROPE
11
BULGARIE : à la veille de son procès
M. Movj accuse le président de l’URSS
d’avoir trahi les pays socialistes
I — ■ — i.u m ■
L ex-chef d’Etat communiste de la
Bulgarie, M. Todor Jivfcov, s’est
dédarA, mardi 12 février, i nnnocent
des charges dont il aura a répondre
tors <fun procès qui déviait s’ouvrir
le 25 février à Sofia, Il accuse
M. Mikhaïl Gorbatchev d’être à l'ori-
gine des poursuites dont il est vic-
time.
«Après i non départ du pouvoir (en
novembre 1989) et la visite de mon
successeur à la tête du Parti commu-
niste bulgare et de l’Etat, Pour Mla-
denov. une campagne de calomnies a
été lande contre moi ». a-t-il déclaré
dans une interview à l’agence UPL
«Le but, dit-il, n'était pas seulement
de me discréditer politiquement mais
de me juger à partir d'accusations
fabriquées » (...) «Avant la visite de
Mlaaenov en URSS et sa rencontre
avec Gorbatchev, rien de cela n 'exis-
tait». Agé de soixante-dix-neuf ans et
ayant détenu le pouvoir pendant
trente-quatre ans, M. Jivfcov devrait
être le premier ex-numéro un com-
muniste d’un pajjs d'Europe de P Est
à être jugé depuis les grands boule-
versements.
«Les pays socialistes ont été aban-
donnés et trahis par l'URSS sous la
direction de Mikhaïl Gorbatchev »,
a-t-il dit. Commentant la situation
actuelle en Union soviétique, il a
1 estimé qu’une « direction qui n'a pas
de stratégie globale et se permet d'être
table perestroïka et ne peut qu'ame-
ner le chaos».
Vivant actuellement en résidence
forcée dans là villa de sa petite-fille
Evguenia près de Sofia, M. Jivfcov
est accusé d’avoir «outrepassé les
pouvoirs de sa fonction pour s’enri-
chir, lui et ses plus proches associés».
Des charges « politiques », comme
celles relatives à l'assimilation forcée
de la minorité turque, ont été provi-
soirement abandonnées.
L'ancien «tsar» de Bulgarie
déclare qu'un chef d’Etat ne peut
être jugé que pour avoir enfreint la
Constitution, ce qu’iî estime «n'avoir
jamais fait». «Tout ce qui m'est
reproché n'était en réalité que des
dérisions collectives du comité central
du parti», affirme M. Jivfcov qui
accuse enfin les dirigeants actuels du
pays - où les ex-communistes, exclus
de la direction de l’Etat et du gouver-
nement, gardent une majorité au
Parlement - d’exploiter ce procès à
leurs propres fins politiques.
L’agence bulgare BTA a par ail-
leurs annoncé mardi qu’un des plus
grands écrivains «officiels» bulgares,
Vcselin Andreev, ancien résistant
puis thuriféraire de Jivkov, s’est
donné la mort en laissant une lettre
où il écrivait : « Maudits soient Jiv-
dominée par les événements au lieu M. Jivkov a déclaré «Je pense qu'An-
de les contrôler ne peut mener de véri- dreev était déprimé». - (UPl, Reuter.)
ITALIE ; en raison des lenteurs de la justice
Plusieurs membres de la Mafia
vont être libérés
Mariano Agate, dernier chef
présumé de «ta coupole», le gou-
vemement central de la mafia ma-
lienne; Gaëtano Rdanzati, gros
trafiquant international de drogues
dures; quelques tueurs appointés;
une poignée d’assassins et quel-
ques bandits de grand chemin-
enrôlés par Cosa Nostra... A la
stupeur générale de l'opinion
pubfique italienne, tous ces mal-
frats de haut et bas étage (qua-
rante et rai au total) vont sortir de
prison la semaine prochaaie. Ainsi
en a décidé, luntfi soir 11 février à
Rome, la première section de la
Cour de cassation italienne, la
plus haute instance de justice.
ROME
de notre correspondant
« Im loi est la même pour tous,
même pour les mafieux ». a gravement
commenté, mardi, le magistrat qui
préside oeüc instance, le juge Corrado
Carncvale. En vigueur depuis octobre
1989, le nouveau code de procédure
pénale, dit «à l’américaine ». que s’est
donné la justice transalpine, est clair :
le délai légal entre la première
condamnation d’un inculpé et la
confirmation de la sentence en appel
ne peut pas dépasser un an. Certains
criminels, qui vont être incessamment
placés en liberté provisoire, avaient
été condamnés à de lourdes peines,
lois des fameux maxi-procès contre La
Mafia qui s’étaient déroulés à la fin
des années 80 en Sicile. Plusieurs de
ces condamnations ont été récemment
confirmées en appel, mais trop tard.
Les jugements sont cassés : « Il fout
tout recommencer à zéro*, se lamen-
tait, mardi, un juge instructeur de
Païenne.
Le cas de Michèle Greco, dit «le
pape de la mafia » pour le rôle de pre-
mier pian qu’il a longtemps assumé à
la tête de «la coupole», et qui fut
condamné à perpétuité lors du dernier
maxi-procès, n’est pas encore très
clair : l’homme a été régulièrement
condamné, dans une autre affaire, à
huit années de prison, qui ne sont pas
encore totalement écoulées.
Reste que rémotion est grande dans
techniques, de son prédécesseur il y a
trois semaines, - il faut faire des pro-
cès gouvernables. » En clair, mettre un
terme à ces maxi-procès, spectacu-
laires certes, mais interminables et
surchargés de dossiers, d'interventions
plus ou moins directes et de difficultés
technico-1 égales.
Un dossier met, en moyenne, trois
ans et demi avant d'être instruit et
présenté i la Cdur en Italie. La justice •
est surchargée, encombrée, dépassée.
Sur les 8 409 magistrats qui, aux
termes de la toi, devraient siéger, il en
manque exactement 1 276. Pas assez
de candidats, pas assez de moyens
financiers pour les faire naître. En
attendant mieux, que va-t-il se passer
pour les quarante et un libérés dans
quelques jours? «Il faut espérer qu'ils
seront bien surveillés et que tout sera
fait pour éviter qu'ils ne s'enfuient
avant leur prochain procès ». a dit
M. Martdli. Les précédents n'invitent
guère à l’optimisme...
PATRICE CLAUDE
ALLEMAGNE
Croisade pour l’emploi
dans les nooveanx
Lânder
BEBUN
de notre correspondant
Le chancelier Kohl a plaidé,
mardi 1 2 février, en faveur d'une
croisade nationale pour la création
de nouveaux emplois en. Allemagne
orientale. Devant les représentants
du patronat et des syndicats, réu-
nis à la chancellerie pour examiner
les mesures & prendre face à la
situation de crise qui règne dans
Tex-RDA (Ut Monde du 13 février),
le chef du gouvernement a qualifié
l'aide aux nouveaux Lânder de
l’Est d '«objectif domestique priori-
taire».
Bonn avait annoncé, dès mardi,
toute une série de moyens supplé-
mentaires qui seront mis à la dis-
position des régions pour parer au
plus pressé. Les Lânder et les com-
munes vont recevoir cinq milliards
de deutschemarks de plus en
février pour Bure face à leurs pro-
blèmes de liquidités. Cette somme,
provenant du Fonds pour l’unité
allemande, vient s’ajouter aux
5,6 milliards versés en janvier et
aux 3,6 milliar ds déjà programmés
pour février. Les premières ren-
trées fiscales importantes doivent
arriver en mars.
Eacoarageaeats
finaux
Parmi les autres formes d'aide
envisagées figurent le financement
de deux cent cinquante mille
emplois d’intérêt public pour les
chômeurs et une aide de 100 mil-
lions de deustchemarfcs pour per-
mettre l’envoi de personnels admi-
nistratifs qualifiés de l’Ouest pour
prêter main-forte aux collectivités
locales à l’Est
Le nouveau ministre de l’écono-
mie, M. Jûrgen MÔUemann, a pré-
senté pour sa paît son propre pro-
gramme d’action pour aider
l’économie est-allemande i sortir
de l’impasse. Il prévoit, entre
autres, des encouragements fiscaux
& l’investissement, un plan spécial
de 2 milliards annuels pour les res-
tructurations dans les régions où
des licenciements massifs sont &
prévoir ainsi qu’un programme
d’investissements publics de 8 mil-
liards de deustchemarks aux deux
ans.
H. de B.
Un plaidoyer
de M; Gorbatchev
Suite de bi première page
Cette convergence porte notam-
ment, a précisé M. Dumas au cours
d'une conférence de presse, sur «la
recherche d’un équilibre pour assu-
rer la sécurité de tous les pays de la
région ». sur l'importance du rôle
des Nations unies et sur la tenue
d’une conférence internationale.
Par l'intermédiaire de la France,
l’URSS - où, tout en jouant jus-
qu’ici le jeu de la coalition anti-ira-
kienne Ton s'inquiète quand même
des conséquences futures de l'affir-
mation de la superpuissance améri-
caine - cherche ainsi i ne pas être
absente du processus qui se dérou-
lera au Proche-Orient après la fin
des hostilités.
Toujours à propos de la crise du
Golfe, M. Dumas a interrogé son
homologue sur l’éventuelle pré-
sence d’experts soviétiques aux
côtés des Irakiens, i la suite d’in-
formations publiées en France sur
l’écoute de mystérieuses conversa-
tions en russe sur les ondes mili-
taires irakiennes. M. Bessmertnykh
l’a assuré que les effectifs de l’am-
bassade soviétique à . Bagdad
étaient réduits à treize diplomates
et qu'il n'y avait plus- en Irak
« d’experts civils ou militaires sovié-
tiques». Reste & savoir si cette
réponse exclut que certains
« conseillers » soient restés à titre
personnel, non plus à la solde de
l’URSS mais à celle de l’Irak.
Pas de solution -
de rechange «
■ Une partie importante de l’en-
tretien avec M. Gorbatchev a été
consacrée à la situation intérieure
en URSS, pour laquelle le chef de
l’Etat soviétique a demandé davan-
tage de « compréhension » de la
part des Occidentaux. C’est égale-
ment le sens de la lettre adressée la
semaine dernière par M. Gorbat-
chev à M. Mitterrand, dans
laquelle, selon de bonnes sources,
le président soviétique se plaint
amèrement de la sévérité des juge-
ments émis aujourd’hui à son
Selon M, Chevardnadze
Les réformes sont menacées
mais pas condamnées
En décembre dernier,
M. Edouard Chevardnadze avait
démissionné de son poste de
ministre des affaires étrangères
pour protester contre ce qu’il
avait appelé une dictature
rampante. Dans son premier
entretien accordé depuis è des
journalistes étrangers,
M. Chevardnadze, interrogé
mardi 12 février par la chaîne de
télévision allemande ZDF sur.
l'avenir des réformes en URSS,
a répondu : « Pour être vraiment
honnête et lucide, ce genre de
changements me paraissent
sérieusement menacés. » Selon
lui, il existe toujours en Union
soviétique d ed « puissances qui
pourraient enclencher le proces-
sus dangereux» de retour à
l'autoritarisme stalinien, e Mais,
a-t-il ajouté, je pense que la
perestroïka et les nouvelles
idées politiques peuvent être
sauvées si notre société le
désire réellement si les gens
épris de démocratie rejoignent
nos forces.»
Evoquant sa démission, il a
ajouté qu'elle était «le cri du
AMERIQUES
PÉROU
Le président Fujimori déclenche une offensive
médiatique contre le Sentier lumineux
mière fois depuis un mois, le Golfe à
la «une», ont consacré, mardi soir, de
longs débats A cette « justice malade».
qui décourage parfois scs plus ardents
serviteurs.
« C’est un scandale! s’est exclamé
M. Paolo Cabras, vice-président de la
commission parlementaire un ti mafia.,
fjt justice ne doit pas être un robot, un
monstre froid de formalisme. .Son
application doit être liée ' à la \
conscience du pays. El celle-ci est
aujourd'hui abasourdie par ce qu'elle
entend. » En fait, s’il est vrai que la
justice italienne semble parfois
oublier la somme de travail et de sang
versé par les magistrats spécialisés de
Païenne et d’ailleurs pour instruire
ces procès et envoyer des centaines
d’assassins i l’ombre - d’aiileure, la 1
plupart des quatre cents et quelque
condamnes, ton des maxi-procès, ont
été élargis dans les trois ans qui ont
suivi, - le droit est le droit. «Four
éviter ce genre de problèmes, disait,
mardi soir, M. Claudio Martdli,
numéro deux du gouvernement et
ministre de la justice par intérim -
depuis la démission, pour raisons
Faute d'une véritable politique
antisubversive, du moins aux
yeux de l'opposition, le prési-
dent péruvien Alberto Fujimori a
entrepris de lutter contre la gué-
rilla du Sentier lumineux en lan-
çant une grande offensive
médiatique pour discréditer son
dirigeant Abîma el Guzman.
UMA
de notre correspondante
Abimael Guzman, le chef du
Sentier lumineux, est parvenu à
ravir involontairement la « une »
de l’actualité à la guerre du Golfe
et à l’épidémie de choléra qui
sévit sur la côte péruvienne depuis
le début du mois. Involontaire-
ment, puisque ce ne sont pas les
nombreux et sanglants forfaits
commis par le Sentier qui en sont
à l'origine, mais la transmission
d'une vidéo saisie par la police.
On y voit l’homme qui se fait
appeler «présidente Gonzalo»
jouer les boute-en-train au cours
d'une fête copieusement arrosée et
initier scs disciples, portant
comme lui l’uniforme Mao, à la
danse grecque du sirtaki.
Après douze ans de clandesti-
nité, Guzman, que les services de
renseignement présentait comme
gravement malade, apparaît sur
tous les écrans de télévision. Et ce.
grâce au président Fujimori. L’ob-
jectif du chef de l'Etat était de
détruire le mythe du héros révolu-
tionnaire menant une existence
d'ascète, en présentant un Abi-
mael Guzman dans un état éthyli-
que et faisant la fête, tandis qu’un
millier de ses miliciens pourris-
sent dans les prisons et que plu-
sieurs milliers d’autres ont effec-
tué, au nom d’une prétendue
bonne cause, « la destruction du
vieil ordre pourri ».
Coup d'épée
dans l'eau
«Regardez-le bien, a commenté
le président Fujimori en marge de
la vidéo, H n ’ d rien d’extraordi-
naire. c’est un homme en chair et
en os. avec ses faiblesses, complète-
ment Ivre. C’est l’homme qui mine
ce style de vie qui se proclame
aussi le défenseur du prolétariat,
mais ce n’est qu’un vulgaire com-
plice du trafic de drogue... C'est lui
qui, utilisant la psychologie de
masse, a conscientisé deux mille
fanatiques, mais nous sommes
vingt-deux millions de Péruviens,
c’est donc un affrontement de plus
de dix mille contre un. » Ridiculi-
sant le leader du Sentier lumi-
neux, le chef de l’Etat a peut-être
remporté une bataille psychologi-
que contre cette organisation,
mais il cherchait surtout & se
défendre des critiques de la plu-
part de ses opposants, qui lui
reprochent de a’avoir pas de poli-
tique antisubversive. D’où l’idée
de présenter cette vidéo, prise à
l’ennemi, comme une démonstra-
tion du succès de la nouvelle stra-
tégie de l’année, mise en place U y
a six mois. La démonstration n'a
guère été concluante, si l’on s’en
tient aux commentaires qui l'ont
suivie.
M. Fujimori identifiait par
exemple les personnages accompa-
gnant AbimaeJ Guzman comme
étant les membres du bureau poli-
tique du Sentier lumineux. Cest
une affirmation peu crédible. U
semble plutôt, en effet, qu’il
s’agisse de collaborateurs de moin-
dre importance ou de responsables
du service périphérique de propa-
gande.
Quant au coup de filet lancé
contre une vingtaine de prétendus
hauts dirigeants du Sentier lumi-
neux ces derniers jours, il fait
immanquablement penser à l’opé-
ration de juin dernier, présentée
par l’ex-président Garcia comme
une victoire décisive sur le mou-
vement insurgé et qui s'est révélée
plus tard n'avôir été qu’un coup
d’épée dans l’eau. Cette fois, il
semble bien qu’il en soit de même.
La nouvelle diffusée par une
chaîne de télévision scion laquelle
M. Guzman avait été blessé
dimanche soir de deux balles dans
le bras a été démentie lundi soir
par la police.
NICOLE BONNET
cœur d’une personne qui a vu
grandir un danger, qui a vu de
quelle manière les forces réac-
tionnaires devenaient de plus en
plus audacieuses». «C’était,
a-t-îl dit, la réponse d'un
homme qui a compris qu'il ne
pouvait que se tourner vers le
peuple tout entier. C’est un
combat historique pour la
démocratie.»
Longtemps considéré comme
un fidèle de M. Mikhafl Gorbat-
chev, l’ancien ministre a précisé
qu'il avait hésité pendant six
mois avant de prendre cette
décision, à laquelle s'opposait
le président soviétique, mais
qu'il la jugeait bonne. «Je ns
regrette pas {ma décision). Je
n’entends pas me retirer totale-
ment de la vie pratique. L'orga-
nisation que je viens de fonder
s’occupe de politique», a-t-il
ajouté. Avec d'autres anciens
diplomates, M. Chevardnadze
vient de mettre en place à Mos-
cou un groupe de travail sur les
conflits régionaux et le désar-
mement - (Reuter J
ÉTATS-MS
Annulation en appd
contre le «télérangéite»
La- cour d'appd de Richmond
(Virginie) a annulé mardi 12 février,
la sentence de quarante-cinq ans de
prison prononcée à l’encontre du
célèbre «télévangëfiste» Jim Bakker,
tout en confirmant qu’il était bien
coupable d'escroquerie et d'associa-
tion de malfaiteurs. Depuis sa
condamnation en 1989, M. Jim Bak-
ker purge sa peine dans le péniten-
cier de Rochester (Minnesota). U se
verra infliger une nouvelle sentence
sans pour autant que son procès
recommence.
La cour d'appd a en effet consi-
déré que les remarques faites par le
juge de première instance Robert
Potier au moment du verdict pou-
vaient laisser supposer qu’il avait été
influencé par ses propres sentiments
religieux. «Que le juge ait ou non
une religion ne doit pas intervenir
dans la détermination de la sen-
tence», a indiqué le tribunal Le juge
Potter avait notamment : souligné
dans les attendus de son jugement
que le télévangéliste « n’avait pas eu
la moindre pensée pour ses victimes
et ceux d’entre nous qui- avons une
religion et sommes ridiculisés comme
étant des niais, victimes de prêcheurs
arides ». .
Jim Bakker avait longtemps été Je
prêcheur vedette de télévision aux
Etats-Unis et avait fondé le camp de
vacances et de retraite Heritage à
Fort-Mill (Caroline-du- Sud), avant
d’être accusé d’avoir escroqué les
personnes ayant versé de l’argent
pour en acheter des parts. - (Ab'PJ
éga rd à l'étranger, et demande- a
l'Ouest, en gros, de comprendre
qu’il n’y a pas de solution de
' rechange & M. Gorbatchev.
Ainsi, selon. M. Dumas, ic
numéro un soviétique a, au cours
de l'entretien de mardi, «regrette
que l'Occident ne fasse pas toujours
preuve de compréhension sur la
situation, les contraintes qui sont
les siennes et sa volonté d 'aboutir
maigri tout». M. Gorbatchev a
toutefois trouvé en. M. Dumas un
interlocuteur de toute évidence
plus compréhensif que ses collc-
gues de Londres ou de Washing-
ton, et il lui a longuement explique
que, -après six ans, «la perestroïka
était entrée dans sa phase la plus
difficile, celle de la transition, et
n’avait pas encore abordé la phase
finale de transformation des struc-
tures politiques , économiques,
financières, sociales, et de celles de
l’Union, elle-même». M. Gorbat-
chev ne semble cependant pas
avoir fourni beaucoup d’éclaircis-
sements sur ce que constituait ccttc
«phase finale» et quand il enten-
dait l’aborder.
Le problème balte a été traite
«dans le cadre de l’Union rèno-
vé?*,'a tift-M. Dumas, impliquant
par là qu’il avait été traité dans le
cadre «soviétique», celui-là même
que rejettent ouvertement les trois .
Républiques baltes, d’autant plus
sûres de leur bon droit que les pays
Occidentaux - dont la France -
n’ont jamais reconnu leur
annexion. Le ministre français,
selon son entourage, a fait valoir
aux Soviétiques que les opinions
publiques occidentales étaient par-
ticulièrement sensibles à ccttc
question et que le « discernement »
dont Paris Taisait preuve pour
l’Instant n’était pas toujours encou-
ragé par l’attitude de Moscou.
k Complot»
de banques occidentales^
Les propos tenus par M. Gorbat-
chev à M. Dumas tendent à confir-
mer que le chef de l'Etat soviétique
n’arrive pas à appréhender vérita-
blement la réalité balte, pu bien,
comme en avait eu l'impression en
le rencontrant fa semaine dernière
l’ex-dirigeant lituanien M. Bra-
zauskas, qu’il est mal informé sur
ta question. Cherchant à convain-
cre M. Damas de sa volonté de
dialogue. M. Gorbatchev lui a ainsi
«vendu» son «mécanisme perma-
nent de dialogue et de négocia-
tion», mis en place par la nomina-
tion de trois délégations
soviétiques de haut niveau pour
discuter avec les Baltes. Or ces
délégations n’ont pas encore com-
mencé à fonctionner et les diri-
geants baltes sc sont montrés très
sceptiques à leur égard. De
manière générale. M. Gorbatchev
donne-t-il l’impression d’être aux
commandes, a-l-on demande à
M. Dumas. «J’ai eu le sentiment
qu'il ne dételait pas», a répondu le
ministre.
[ M. Dumas s’est également entre-
! tenu avec le nouveau premier
[ ministre soviétique, M. Valentin
Pavlov, qui avait fait beaucoup
parler de loi dans la journée à (a
suite d’une interview au quotidien
Troud. M. Pavlov y a accusé des
banques occidentales d’avoir cher-
ché a inonder l'URSS de roubles
détenus illégalement à l'étranger en
grandes quantités afin de «provo-
quer une hyperinflation artifi-
cielle». «Il n'y arien d’exception-
nel là-dedans. Des actions de ce
type ont été menées dans plusieurs
régions du monde dans le but de
changer le système politique ou de
renverser des leaders indésirés ».
a-i-ü diL
Interrogé à ce sujet, le porte-pa-
role de M. Gorbatchev. M. Vitali
Ignateoko, émettait, ‘non sans
humour, des doutes sur les capaci-
tés du rouble à changer là face du
-monde. Dans la même veine, le
nouveau numéro deux du KGB,
. ML Viktor Grouchko, qui s'est pré-
senté mardi à la presse, a accusé
les services secrets occidentaux
d’avoir « intensifié » leurs activités
en Union soviétique en dépit de
l’évolution positive des relations
internationales.
SYLVIE KA UFFMANN
Référendum
le 3 mars en Lettonie
et en Estonie
A r exemple du «sondage» mené
avec succès dimanche dernier en
Lituanie, le Parlement de Lettonie
a décidé d’organiser, dimanche
3 mars, un référendum sur l’indé-
penüaûcc.- L’ Estonie avait déjà pris
une décision pour une consultation
semblable, le même jour.
A Moscou, le- porte-parole du
président Gorbatchev a indiqué
mardi que le référendum fédéral
prévu pour le 17 mars sera orga-
nisé, dans les Républiques qui
refusent d'y participer, par des
comités dépendant du pouvoir cen-
tral mais que « personne n’usera de
laforce» pour le mener à bien. -
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iJiU.--
En concevant la Nouvelle Audi 100,
nous avons aussi pensé à protéger des familles
qui ne seront jamais nos clients.
Car dans ces familles, ni le père, ni ta mère, ne savent conduira Ce sont des familles d’arbres, comme celle qui a bien voulu poser pour nous, mais aussi des
familles de poissons et d'oiseaux. Les ingénieurs Audi orrt pourtant tenu à assurer leur sécurité en concevant la Nouvelle Audi 100 et ceb de plusieurs façons. La
plus évklenteestbiensûrlepotcaiafytiquaAtrois voies et sonde lambda, cequi augmente la duréede catalyse des gaz et donc réduit rémission de substances
nocives. Mas pour Audi, le souci de l’environnement va bien plus loin que cela : dans la fabrication de la Nouvelle Audi 100, ni amiante, ni cadmium (dans les
laques et les plastiques), ni hydrocarbures (dans la mousse des sièges), ni solvants
plus, la nouvelle Audi 100 est, pour ainsi
seront refondus, le zinc, les matériaux
(dans ladre protégeant la carrosserie). De
dire, recyclable: Facier et Faluminrum
précieux et certains plastiques récupérés. Tout cela fart certainement de la nouvelle Audi 100 l'une des seules voitures à protéger même les familles qui ne la
possèdent pas. a qui, d'ailleurs, ne sauront jamais qu’elle existe. Modèle présenté Audi 100 2.8 E V6. Consommations normes UTAC : 7,0 1 à 90 km/h - 8,6 1 à
120 km/h - 12,5 I en ville. Garantie peinture 3 ans. Assistance 24 h/24,6ans(VAGSefviceMobK). Garantie anficomsim
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12 Le Monde • Jeudi 14 février 1991 •
SOCIÉTÉ
Un millier de délégués réunis à Canberra
Le Conseil œcuménique des Eglises plaide
pour un ordre mondial plus pacifique
Neuf cent cinquante évêques,
pasteurs et laïcs, délégués par
toutes les Églises protestantes
et orthodoxes membres du
Conseil œcuménique des
Églises, sont réunis du 7 au
20 février à Canberra, en Aus-
tralie, pour la septième assem-
blée générale du COE, fondé en
1948. Dès les premiers travaux,
les participants ont souligné la
nécessité de trouver «la réponse
à une nouvelle étape de l'his-
toire, où T humanité est en train
de se détruire avec la désinté-
gration de l'ordre naturel, la vio-
lation de la Justice et de la
paix.»
Fallait-il tenir cette assemblée
générale du Conseil œcuménique
des Églises en pleine guerre du
Galle? C'est la délégation alle-
mande qui, la première, avait posé
la question. Mais avant même le
déclenchement des hostilités, outre
les 9S0 délégués des 316 Eglises
membres du COE (une centaine de
pays et 350 raillions de fidèles
représentés), 2 500 observateurs
avaient déjà répondu favorable-
ment à la convocation, parmi les-
quels, après plusieurs décennies
d'absence, des chrétiens chinois et
nord-coréens.
Le 23 janvier dgrnicr, après
consultation des Eglises de la
région du Golfe en particulier, le
pasteur Emilio Castro, méthodiste
uruguayen, secrétaire général du
COE, a publié une déclaration jus-
ti fiant te maintien de rassemblée
de Canberra : «La préoccupation
dominante, explique-t-il, a été de
renforcer le témoignage de paix des
Eglises et du Conseil, et d'exprimer
et de démontrer la solidarité des
chrétiens avec les peuples du
Moyen-Orient. ».
Déjà, le 1 7 janvier, le COE avait
« déploré la décision du gouverne-
ment américain d'avoir ouvert les
hostilités » et « regretté que le gou-
vernement irakien n'ait pas
répondu aux appels internatio-
naux ». Dès l'ouverture de l’assem-
blée générale de Canberra, le jeudi
7, il a appelé à «la cessation immé-
diate des hostilités » (le Monde du
8 février) .
Cette volonté de «coller» à l'ac-
tualité et de prendre position n'est
pas nouvelle au COE. Sa précé-
dente assemblée générale, à Van-
couver en 1983, en pleine crise des
missiles, avait condamné les armes
nucléaires. Le Conseil œcuménique
est lui-mâme traversé par les
conflits régionaux. Ses Églises
membres (anglicane, baptiste,
méthodiste, luthérienne, ortho-
doxe. etc.) connaissent des situa-
tions de tension locale. Et les
orthodoxes (un quart des partici-
pants) rappelleront les affronte-
ments qui les opposent, dans les
pays de l’Est, aux Églises catho-
liques u niâtes.
De nouveaux modèles
de société
La crise du Golfe s'inscrit dans
la triple préoccupation majeure du
COE : a Justice, paix, sauvegarde
de la création ». Ce mot d’ordre
avait été lancé lors de l'assemblée
de Vancouver, repris lors d’une
rencontre européenne à Bâle, en
1988, et, l’an passé, lors d’un ras-
semblement mondial â Séoul.
Aujourd’hui, le COE envisage de
modifier scs structures afin de tra-
duire plus concrètement, dans
toutes ses activités, cette triple
orientation.
« l'iens. Esprit-Saint, renouvelle
toute la création » : tel est le thème
de l'assemblée de Canberra, qui
sera décliné sous plusieurs aspects.
Ecologique, tout d'abord : la répar-
tition inéquitable des ressources de
la terre, les droits des populations
autochtones imposent «de revoir la
ivnception théologique de la crèa-
□ Pérou : mission médicale de l’ar-
mée française. - L’armée française
a annoncé, mercredi 13 février,
l'envoi d'une mission médicale
d'évaluation au Pérou, où une épi-
démie de choléra a fait, depuis
quinze jours, 77 morts (le Monde
du 12 février). Composée d'un épi-
démiologiste militaire et de deux
sous-officiers laborantins, cette
mission va «procéder à l'évaluation
d'une situation épidémique qui
affecte plus de I i 000 personnes »,
selon le communiqué du service de
presse de l’armée.
lion». A Canberra, une attention
sera portée au sort des aborigènes,
comme cela avait été le cas, à Van-
couver il y a sept ans, pour les
Indiens d'Amérique du Nord. Un
rituel de purification a môme pré-
cédé le culte d'ouverture de l'as-
semblée (voir notre encadré ).
La nécessité de définir de nou-
veaux modèles de société, «à un
moment ou les idéologies domi-
nantes sont en crise», sera égale-
ment mise en relief. La spiritualité,
«qui ne saurait être dissociée de la
lutte pour un monde Juste, viable et
pacifique», prend toute sa place
dans ce contexte. «Les Églises,
poursuit l'un des exposés prépara-
toires de l’assemblée de Canberra,
continuent de penser qu’il vaut la
peine de rechercher un nouvel ordre
économique mondial et que les
valeurs spirituelles qui révèlent la
volonté de Dieu dans toute activité
humaine, en faveur de la justice, de
la dignité humaine et de l'autodé-
termination, ne peuvent être igno-
rées.»
Au chapitre de l'unité des chré-
tiens enfin, les responsables du
COE ne cachent pas qu'il reste du
chemin à parcourir. Si, dans les
Églises protestantes et orthodoxes
à travers le monde, les contacts
in r «religieux se multiplient (avec
les bouddhistes, tes musulmans, les
juifs, les sikhs, etc.), les rapports
avec l'Église catholique n'ont plus
la chaleur des années soixante,
quand Paul VI s’était rendu, en
1968, à Genève.
Môme si Jean-Paul II a effectué
'loi aussi 1e déplacement en juin
1984 et jô une collaboration struc-
turelle dans certaines commissions
du COE (notamment à Foi et
Constitution) reste effective, la
participation de l'Eglise catholique
n'est pas celle escomptée par le
COE. Vingt-deux observateurs
catholiques ont (hit le déplacement
en Australie. Mgr Allan Clark et le
pasteur Jacques Maury, coprési-
dents du groupe mixte de travail
pour les relations entre l'Église
catholique et le COE, le constatent
dans leur rapport préparatoire :
« La différence de nature entre le
COE et l'Eglise catholique romaine
semble constituer un obstacle per-
manent au plein développement de
leurs relations. »
Enfin, à Canberra, les partici-
pants ne manqueront pas d’abor-
der la question du financement qui
agite le Conseil œcuménique
depuis deux ans. Le pasteur Emilio
Castro a clairement laissé enten-
dre, en décembre dernier, qu'une
restructuration et une baisse des
dépenses s’imposaient d’ici à 1992.
Un chapitre sur lequel retentira à
coup sur la voix de la délégation
allemande, qui finance, à elle
seule, un peu moins d’un tiers des
1 60 millions de francs dn budget
de fonctionnement du COE.
JEAN-MICHEL DUMAY
JUSTICE
Simone Weber devant les assises de Meorthe-et-MoseHe
Des armes, des experts et un cadavre
Après les ragots. les com-
mérages et les rumeurs, les
jurés de la cour d'assises de
Meurthe-et-Moselle ont
entendu un langage totale-
ment différent, mardi
12 février. La parole a été don-
née aux experts, qui ont
déposé leurs conclusions sur
les rares éléments matériels
dont dipose ('accusation pour
affirmer que Simone Weber a
tué Bernard Hettier, avant de
découper son corps avec une
meuleuse à béton.
NANCY
de notre envoyé spécial
Ce n'est plus l’heure des
haines et des passions : les spé-
cialistes sont là pour donner à la
cour les réponses, dictées par la
science. Aussi beaucoup espè-
rent-ils sans doute que le dis-
cours raisonnable de ceux qui
n'ont aucune raison d'aimer ou
de détester Weber permet-
tra de lever un coin du voile dans
la sérénité, lis seront déçus. Sur
une table, l'huissier a étalé trois
carabines 22 long rifle et des
munitions. Le Pr Ceccaldi lit son
rapport d'une voix monocorde :
les armes sont en bon état. Elles
ont fonctionné normalement et
l'une des carabines est celle qui
a percuté une douille découverte
sous une armoire dans l'apparte-
ment de Simone Weber.
Erreur
de douille
Cette constatation ne prouve
p'une chose ; c'est que Simone
' ’eber a pu, un jour, se servir de
l'arme chez elle. Elle ne le
conteste d’ailleurs pas. Sans
toutefois s’en souvenir avec pré-
cision. Si elle avait cette cara-
bine, c'est pour se protéger lors-
qu’elle allait, seule, dans sa
maison de Rosières-aux-Salines
et pour « monter la gardes car,
régulièrement, sa voiture était
« massacrée». Mais Weber
n'a pas un goût prononcé pour
les carabines et si elle a acheté
ia deuxième, c'est seulement
parce qu'elle croyait que la pre-
mière avait été volé© lors d'un
cambriolage. En tout cas, elle
déclare : « J’avais peur des
Sï
armes, ça me traumatisait. Je
n ‘aurais pas été capable de me
défendre ». Certes, les deux
carabines sont munies d'un
silencieux, mais Mme Weber a
une bonne raison : «Je ne sup-
porte pas le bruit d'une arme».
La cour pouvait donc en rester
là. Mais le rapport de M. Cec-
caldi ne semble pas très darr et,
à force de le relire, le président
Nicolas Pacaud constate une
anomalie : la douille retrouvée
n'est pas de la même marque
que celle qui figure dans le rap-
port On ouvre les scellés; aucun
doute : il y a une erreur. La
défense se jette sur l’incident.
M. Ceccaldi finît par s’embrouil-
ler dans les numéros de scellés
et, pendant trois heures, on
tente de reconstituer l'erreur.
L'expert a beau murmurer que
cela ne change rien au sens de
ses conclusions, la confusion
des marques laisse une impres-
sion de désordre.
Race noire,
race blanche
Les jurés assistent au tumulte
avec détachement, pendant que
la salle s'ennuie et se vide pro-
gressivement. Simone Weber,
d'abord agacée, finit par sourire.
Les avocats de la perde civile
viennent au secours de l'expert,
tandis que la défense dame que
l'on a « pris des libertés avec le
code de procédure pénale ». Au
plus fort de l'empoignade,
M* Henri-René Garaud huile : ait
y a un doute énorme dans ce
dossier. »
Le calme revient brusquement.
L’expert s’en va. L'huissier range
les carabines. Et personne n'en-
tend M— Weber qui tire ses avo-
cats par leurs robes en gromme-
lant que ia troisième carabine
n'est pas è elle. II semble qu'eBe
appartienne à un témoin, mais
les jurés n’en sauront rien, ns ne
sauront pas non plus pourquoi
l'arrêt de renvoi de la chambre
d’accusation précise sans
nuances que Bernard Hettier a
été tué d'« une belle dans la
tête», alors qu'aucun élément de
f ait ne permet d'étayer uns telle
affirmation.
Une valise contenant un tronc
humain a été découverte le
15 septembre 1985 à Poincy.
dans un bras mort de le Marne.
La téta et les membres supé-
rieurs étaient absents et l'exper-
tise montre que les bras ont été
découpés avec un appareil rota-
tif. En l'absence du médecin
légiste, le docteur Deponge, blo-
qué au lit par un lumbago, (e poli-
cier ayant assisté à T'autopsie
indique que, selon les premières
constatations, il s'agissait d'un
homme de race noire. La
défense exploite longuement cet
élément mais les experts sui-
vants viennent détruire leurs
efforts. Pour le professeur
Michei Durigon, anatomo-patho-
logiste, la peau examinée au
microscope révèle «une pigmen-
tation mélanique modérée d’un
homme de race blanche ». sans
qu'ii soit possible de faire la dif-
férence entre une coloration due
è une ethnie ou celle imputable à
un simple bronzage au soleil.
Mais c'est le docteur Francis
Kannapel qui apporte le témoi-
gnage le plus déterminant,
même s'il l'exprime avec l'humi-
lité des techniciens sérieux. U e
comparé les radiographies de
Bernard Hettier, saisies dans le
dossier médical de l'employeur,
avec l’examen radiologique prati-
qué sur le tronc. Le rachis dor-
sal, ia clavicule gauche, la sep-
tième vertèbre cervicale et les
mesures du bassin sont sembla-
bles sur les deux squelettes. En
outre, le Dr Kannapel n’a
constaté « aucun élément d'ex-
clusion » sur l'ensemble des
radios, ce qui lui fait dire que les
deux squelettes sont «radiologi-
quement compactes».
Le défense le soumet h un
sévère contre-interrogatoire.
Mais l’expert sait de quoi il parie
et, sens affirmer que (e tronc
était celui de M. Hettier, il
constate simplement «la somme
des similitudes ». môme si les
avocats lui promettent que d'au-
tres spécialistes viendront le
contredire. La salle est presque
vide. Au premier rang, plusieurs
femmes écoutent en crispant
leurs mains sur un mouchoir.
Celui dont on parle sur un ton si
glacé, c'était leur frère ou leur
père.
MAURICE PEYROT
Le «génocide» des aborigènes
CANBERRA
de notre correspondant
La scène se déroule sous un
chapiteau planté au craur du
campus de l’université de Can-
berra. A te demande du pasteur
EmKo Castro, secrétaire générai
du Conseil œcuménique des
Églises, te messager aborigène
s’est approché da conseil des
notables et lu a remis un bâton
traditionnel. «Venez», ont
répondu tes hiérarques coutu-
miers. Le cortège a alors
entamé sa procession sous
l'abri de toile, pute tes héritiers
du Temps du rêva, le corps
enduit de glaise blanche, ont
esquissé des pes d« danse sur
l'estrade.
Ainsi est-ce aux descendants
des premiers habitants de
TAustraHe que te conseil du CŒ
avait demandé, par ce rite,
d’ouvrir, te 7 février dernier, sa
septième Assemblée générale.
U charge symbolique d'un tel
choix n'a échappé è personne :
la «question aborigène», tout
autant que b guerre du Golfe,
allait dominer les esprits et les
débats (tes premiers jours de
cette assemblée.
Il faut dire que les organisa-
teurs étaient décidés à enfoncer
le clou sur 1a tragédie sflen-
cteuse d'une population deve-
nue une enclava du tiers-monde
dans un pays riche. Dans un
rapport au vitriol, publié è l’Is-
sue d'une visite dans des com-
munautés de Nouvelles-GaDes
du Sud et du Queensland, te
COE dénonce tes «conditions
sociales déplorables das abori-
gènes ». « leur aliénation » et
« leur démoraUsaikm », ajou-
tant : «L'impact ekt racisme das
Australiens sur la peuple abori-
gène n'est pas sa ufemanr terri-
fiant V relève du génocide. »
Face è un tel réquisitoire,
l’embarras du gouvernement
australien est évident. Le pre-
mia' ministre. M. Bob Hawfce, a
bien tenté de Botter les dég ât s
en demandant au C CE de recon-
naîtra «la complexité du pro-
blème». ainsi que «les progrès
significatifs accomplis cas der-
nières années». Mas ti e com-
mis une maladresse devant
cette assemblé» spirituelle en
pariant gras sous - «ImSSard
da dollars supplémentaire va
être débloqué cette année au
profit des aborigènes» - s'atti-
rant aussitôt ta réplique acerbe
du métropolite Fautes Grégo-
rious, représentant da l'EgOse
syrienne d'Ortent en Inde :
«T argent par lui-mâme ne peut
régler le problème des indi-
gènes. »
Les m&taras aborigènes, qui
se livrent i d'efficaces pres-
sions dans tes coulisses de ras-
semblée auprès des médias
internationaux, ne cachent pas
leur satisfaction de voir leur
cause placée ainsi sous les pro-
jecteurs de l'actualité, sachant
qu'elle retombera vite, demain,
dans l'oubli. L'humeur est en
revanche plus attristée, voire
crispée, chi côté des Australiens
de souche européenne. Résu-
mant assez fidèlement cet aga-
cement, le quotidien conserva-
teur The Australien ne s'est pas
privé de brocarder dans un édi-
torial «cette vision des abori-
gènes obscurcie par la culpabi-
lité et l'idéologie».
FRÉDÉRIC BOBIN
avant de passer en conseil de discipline
Auteur du livre l'Enquête
impossible sur l'affaire des
fausses factures du Sud-Est et
le financement du Parti socia-
liste. l'inspecteur de police
Antoine Gaudin» devra
comparaître devant un conseil
de discipline te 7 mars prochain
pour e manquement grave i
l'obligation de réserve». L'admi-
nistration devrait demander sa
révocation.
Le ministère de l’intérieur, qui
l’avait suspendu de ses fonctions
l'automne dernier (le Monde du
14 octobre 1990), a été contraint,
mardi 12 février, de le réintégrer
provisoirement dans la police, faute
de ravoir poursuivi à temps. L'ins-
pecteur Gaudino savoure, depuis
son domicile marseillais, cette der-
nière péripétie ubuesque. Suspendu
an lendemain de la publication de
son livre, l’ancien limier de la bri-
gade financière qui a été à l’origine
de l’enquête sur le financement
occulte du PS a compté les jones :
quatre mois s’étant écoulés sans
qu’aucune convocation disciplinaire
ne loi ait été notifiée, te délai régle-
mentaire était dépassé. D a donc été
réintégré, mardi, pour la forme -
affecté «pour ordre » â la 1 direction
du personnel - afin de permettre à
l’administration de lancer la procé-
dure disciplinaire qu’elle s'était tou-
jours promise d'engager. « Unit fiés
de phu. Us forcent les limites du
droit», constate M. Gandino qui
annonce son intention de déposer
nn recours devant la juridiction
administrative. « Cela me fait penser
aux effaires judiciaires empoisonnées
que l’an torpille avec des vices de pro-
cédure parce qu’on n’a pas envie de
les voir aboutir », commente un syn-
dicaliste policier. A la Direction
générale de la police nationale, on
plaide te « simple oubli», sans gra-
vité sur 1e fond. Le rapport de Tlns-
pection générale de la police natio-
nale (1GPN) sur lequel devra se
prononcer 1e conseil de discipline
aurait été rédigé à temps mais le
bureau de discipline, chargé d’en-
voyer tes convocations, où ne sont
employés que deux fonctionnaires,
aurait pris du retard.
L'intention non seulement de
poursuivre mais de révoquer
M. Gaudino, pour manquement à
l'obligation de réserve, demeure,
assure-t-on place Beauvan. L’inspec-
teur passera donc au «tourniquet
disciplinaire*, avec 1e soutien affi-
ché des trois représentants du Syndi-
cat national des policiers en civil
(SNAPC-FNAP) qui, dans sa der-
nière publication, écrivait :
«Antoine Gaudino a mis en pratique
un principe adopté par le SNAPC :
l'obligation de réserve s’arrête là où
commencent les atteintes au droit. »
D. LG.
□ Incalpation d’on policier pour
homicide volontaire. - Patrice
Dogneau, vingt-six ans, un briga-
dier de police qui a tué Patrick Pil-
lon, vingt-neuf ans, après une que-
relle entre automobilistes,
dimanche 10 février à Cressely,
dam les Yvelines (le Monde du
12 février), a été inculpé (T homi-
cide volontaire par ML Thierry Bil-
lancourt, magistrat instructeur à
Versailles, lundi 11 février. Le
policier a été écorné à la prison de
Bois d’Arcy.
□ .Manifestation des snrvdDaats à
te maison d’arrêt des Baumettes. -
L'accès à la maison d'arrêt des
Baumettes, à Marseille, était blo-
qué, mercredi matin 13 février; par
une quinzaine de gardiens à la
suite d'une décision de l'intersyn-
dicale des surveillants dé prison,
qui entend ainsi protester contre
l’agression dont a été victime,
samedi 9 février, un des leurs.
Selon l'intersyndicale, un surveil-
lant a été «brutalement agressé a
par un détenu. Les surveillants des
Baumettes réclament « des sanc-
tions exemplaires» et «le rétabli
sentent de l'autorité dans une pi
son où tout se dégrade ». En fin i
matinée, les forces de Tordre so
intervenues pour libérer l’accès i
rétablissement.
a Plusieurs agressions contre i
Parachutistes du B» RPIMa de Cs
très. - Les autorités du g* Rplfv
basé à Castres ont déposé s
plaintes à la suite de huit agre
si o ns qui auraient été commise
“* pu js H" mois, par de jeun
Maghrébins contre des parach
*“!?*». au coars desquelles dei
militaires ont été légèrement ble
p* wdiqué, mercredi 13 févric
È cor P s » te colonel Jea
Claude Thomson. Selon ce de
mer, au cours des dentiers joui
un militaire, Sébastien Camu
ïn 1 nati
lu février, frappé au visage tr.
anq individus « d'origine maght
pim», tandis qu’un autre, Er
Bénard, dix-hurt ans, devait
lendemain, être blessé i’ !
mâchoire après avoir été pris
partie par un inconnu.
_ | o lUInnrla * loiirii 14 friuripr 1991 29
Le Monde e Jeudi 14 février 1991 13
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EDUCATION
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Turbulences sur Universités 2000
Le gouvernement boucle son plan de développement de l'enseignement supérieur
k UDES semaines en pers-
pective pour le ministre
de l’éducation ! D’ici le
printemps prochain, il va
devoir faire arbitrer par
, £ r ! mi 5. mmistre « le président de
«Kepublscme le schéma Universités
-UOO; C est-à-dire un ensemble de
décisions qui traceront la carte fran-
çaise de l'enseignement supérieur
pour les dix ans à venir, au bas mot.
A la veille du marché unique euro-
péen et à l'aube du vingt et unième
siècle, l’enjeu est considérable.
On comprend, dans ces condi-
tions. que M. Jospin ait choisi de
«ne pas bâcler h le dossier. Lancé il y
a un an, conforté par MM. Mitter-
rand et Rocard lors des assises natio-
nales de la Sorbonne en juin dernier,
le schéma de développement des uni-
versités est connu, dans ses grandes
lignes, depuis plusieurs mois. Il s'agit
de donner aux universités les moyens
d’absorber la croissance, pratique-
ment sans précédent, des effectifs
d’étudiants. Dans les cinq prochaines
années, leur nombre devrait augmen-
ter de 350 000 selon les hypothèses
du ministère, plus vraisemblable-
ment de 500 000 selon de nombreux
observateurs.
L’Etat s’est donc engagé à investir
16 milliards de francs supplémen-
taires entre 1991 et 1995 pour
construire un million et demi de
mètres carrés de locaux nouveaux,
rénover 500 000 m 1 de bâtiments
vétustes, renforcer les bibliothèques
universitaires et multiplier les possi-
bilités de logements étudiants. Le
tout en tentant d’assurer une carte
universitaire cohérente au plan natio-
nal et en obtenant le concours indis-
pensable des collectivités territo-
riales, légions, départements et villes.
Reste à répartir les milliards, les
mètres carrés, les nouveaux établisse-
ments et les filières de formation.
C’est ce à quoi se sont employés,
durant l’été et l'automne derniers, les
groupes de travail constitués, dans
chaque académie, autour des recteurs
et des préfets. Le ministère de^l’édu-
cation dispose désormais de "la tota-
lité des schémas académiques, i f ex-
ception - non négligeable - de celui
’dc nie-de-Francc. Sur la base des
prévisions démographiques, des
dynamiques universitaires et des
enjeux locaux, chaque région, pré-
senta, budgets à la clef; ses projets de
développement : rénovation, nou-
velles constructions, restructuration,
choix de nouvelles filières, aménage-
ment s destinés aux étudiants, etc.
C’est dans ce foisonnement de
demandes que le ministère de l’édu-
cation et, plus largement, le gouver-
nement vont maintenant devoir tran-
cher afin de donner sa cohérence à
l’ensemble du schéma national et de
bâtir une carte convaincante des
enseignements supérieurs en France.
Le ministère utilise pour cela un
ensemble de «trames» correspon-
dant à quelques grands objectifs
nationaux. U entend ainsi promou-
voir un certain nombre de «pôles
européens» et confier à chacun un
thème original de recherches pluri-
disciplinaires : Lille se consacrerait
notamment aux transports, Grenoble
à l'environnement, Toulouse à la
communication et à l'espace, Mont-
pellier à la politique de la ville, Lyon
au génie médicaL Autre trame thé-
matique : le ministère souhaite
conforter et développer des centres
de langues et civilisations étrangères.
Aux études hispaniques à Bordeaux
ou arabes à Aix-en-Provence pourrait
venir s'ajouter un centre d'étude des
pays d'Europe centrale et orientale à
Strasbourg ou un institut du
Maghreb à Saint-Denis.
Parité financière
entre l'Etat et les régions
Une troisième grille d'analyse est
liée à la nature des formations que le
ministère entend développer. Ainsi
un effort considérable devrait être
fait en faveur des instituts universi-
taires de technologie. Au total, sur les
cinq ans à venir, il envisage de créer
50 000 places supplémentaires en
IUT, soit une augmentation de l’or-
dre de 70 % par rapport à la situa-
tion actuelle. Au-delà de la nécessité
d’accueillir un nombre croissant de
bacheliers technologiques, mal à
Taise et souvent en situation d'échec
à l’université, cette spectaculaire
■relance des IUT va indéniablement
faciliter les arbitrages du schéma
Universités 2000. Dans bien des
villes moyennes qui auraient pu être
frustrées de ne pas bénéficier des
nouvelles implantations universi-
taires, la création d’un IUT pourra
constituer une compensation non
négligeable.
Enfin, s’il attend beaucoup du
concours financier des collectivités
locales pour réaliser l’ensemble des
investissements né c essaires, le minis-
tère de l’éducation ne veut pas »ven-
dre Universités 2000 aux enchères».
Ainsi les enveloppes financières indi-
catives qu’il a fixées aux recteurs,
pour chaque académie, tiennent
compte de la richesse relative des
m
êL£Cf^^Ü0-
Vont fouî CflUK.,.
si J'fii toi UNE W!
UN £.UT.
Ça kmt?
régions. Pour compenser les inégali-
tés, il prévoit notamment de faire un
effort supplémentaire pour des
régions sinistrées comme la Lorraine
ou le Nord-Pas-de-Calais.
Par ailleurs, au plan régional
comme au plan national, le gouver-
nement veut s’en tenir i une répar-
tition équilibrée des investissements
entre l’Etat et l'ensemble des collecti-
vités locales. Non seulement le
volontarisme de certaines régions
pourrait creuser les disparités
actuelles, mais surtout l’Etat craint
qu’un financement majoritaire par
les acteurs locaux donne à ces der-
niers de nouveaux arguments pour
réclamer la tutelle de l’enseignement
supérieur. 11 s’efforcera donc de
maintenir l’effort financier des col-
lectivités locales dans la limite de
50 % du coût total des projets de
développement. Dans certaines
régions comme la Bourgogne, la
Champagne-Ardenne ou la Picardie,
cela risque de brider les ardeurs
locales. Dans d’autres, au contraire,
notamment les grandes régions du
Sud (Midi-Pyrénées, Languedoc-
Roussillon et Provence-Alpes-Côte
d’Azur), on est encore loin du
compte.
Une fois posées ces trames natio-
nales et la clef de répartition finan-
cière globale, reste à trancher, au cas
par cas, les projets de constructions
nouvelles ou de restructuration. Ce
‘qui revient, dans bien des cas, i
régler de véritables casse-tête. Verra-
t-on ainsi se créer une ou deux uni-
versités nouvelles à Lyon, un nou-
veau pôle universitaire à Marseille,
une quatrième université muliisite en
Bretagne, un centre universitaire à
La Rochelle ou à Belfort, voire à
Troycs? Quant aux deux nouvelles
universités du Nord-Pas-de-Calais
(Tune en Artois, l’autre sur le litto-
ral), plusieurs villes se disputent,
dans chaque cas, le privilège d’en
abriter le siège.
Sans parier de TIlo-de-Franœ, dont
les quatre universités nouvelles
(Cergy, Evry, Marno-la-Vallée et
Sain t-Quenün-Vcrsai Iles) ne disposent
toujours pas de statuts et de décrets
constitutifs alors qu’elles sont suppo-
sées exister à paît entière à la rentrée
1991. Suivant allègrement les indica-
tions initiales du ministère, leurs
pilotes ont en effet prése nt é des pro-
jets de statut échappant largement
aux contraintes de la loi Savary de
1984, qui régit l'organisation de ren-
seignement supérieur. Pour le minis-
tère, autoriser la création, même à
titre temporaire, des universités à sta-
tut laignnent dérogatoire menacerait
de créer de dangereux précédents aux
yeux des soixante-quatorze autres uni-
versités françaises. 1] s’apprête donc A
proposer aux nouveaux établisse-
ments d’enseignement supérieur des
statuts beaucoup plus conformes à la
loi de 1984, au risque de déclencher
une fronde immédiate des promo-
teurs de ces projets.
Arbitrages
en cascade
Tous ces dossiers en suspens vont
suivre un processus complexe de
tamisages successifs. A la mi-février,
les services du ministère de l'éduca-
tion doivent être en mesure de pré-
senter un cadrage général au premier
ministre. Celui-ci apportera ensuite sa
touche à l'ensemble avant de trans-
mettre tout le dossier au président de
la République, pour un arbitrage
finaL Or il ne fait pas de doute qu’à
chaque étape de ce marathon, tous les
acteurs locaux - responsables politi-
ques ou académiques - vont faire le
siège de la rue de Grenelle, de l'Hôtel
Matignon ou de l’Elysée. En espérant
obtenir une meilleure part de gâteau
avant le débat parlementaire qui doit
clôturer le tout d'ici la fin de la pro-
chaine session de printemps.
L’éventualité est donc bien réelle
que les jalousies entre régions, entre
villes, entre familles politiques, voire
entre courants du Parti socialiste,
transforment en foire d'empoigne le
bouclage du schéma Universités
2000. La perspective est d'autant plus
plausible que les échéances électorales
à venir (régionales et cantonales en
1992, législatives en 1993) risquent de
transformer les projets de développe-
ment universitaire en une hotte de
Père Noël tentante pour le gouverne-
ment.
Reste une question de plus en plus
lancinante : l’Etat pourra-t-il tenir ses
engagements financiers? L'enveloppe
de 16 milliards de francs annoncée au
mois de mai dernier comporte déjà,
on l’admet aujourd’hui Rue de Gre-
nelle, 4 milliards de francs résultant
de la vente d’immeubles universi-
taires en centre-ville. Encore fau-
drait-il céder ces «actifs» rapidement
et dans de bonnes conditions. La
guerre du Golfe vient, en outre,
sérieusement obscurcir l'horizon bud-
gétaire à moyen terme. Autant de
menaces qui pèsent sur un dispositif
particulièrement délicat
GÉRARD COURTOIS
Les premiers pas de Tempus
Le programme européen de coopération universitaire avec l'Est cherche ses marques
N É des soubresauts de ('His-
toire au début de 1990, Je
programme communau-
taire Tempus de forma-
tion supérieure en direc-
tion des pays de l’Est en est encore à
son premier tour de piste. Une jour-
née de réflexion, organisée le
1 i février à Paris par le ministère de
l'éducation nationale, la délégation à
la formation professionnelle et T As-
semblée des chambres françaises de
commerce et d'industrie (ACFC1), a
pourtant permis de faire le point sur
ceue opération pionnière. Malgré
quelques faiblesses, Tempus semble
répondre aux attentes des pays d’Eu-
fppc centrale et orientale. En France,
ci revanche, h coopération universi-
taire avec l’Europe centrale n’est pas
toujours facile à mettre en œuvrc.^
ii est vrai que le programme s’est
créé dans une atmosphère de course
centre la montre génératrice de confu-
sions. Adopté par le conseil des
ministres européens en ma>
projet Tempus est rentré dans une
•âiase pilote de trois ans dès te !■
ici de la même année. Petit frère
d’Erasmus cl de Cornât, les deux
autres programmes européens d’ensei-
gnement supérieur, Tempus avait
d’abord été conçu pour aider la
Pologne A la Hongrie. A ces pays se
sont ajoutés, pour Tannée 1991-1992,
la Yougoslavie, la Tchécoslovaquie et
la Bulgarie, en attendant la Roumanie
qui pourrait accéder prochainement
au rang des «éligibles».
Tempus fait partie d’un pro-
gramme plus vaste baptisé Phare et
destiné à favoriser la restructuration
économique des pays d'Europe cen-
trale et orientale. Il permet de sélec-
tionner des projets associant deux
pays de la CEE à un pays «éligîbfe»,
pour améliorer la qualité de rensei-
gnement supérieur à l’EsL A ce titre,
son budget est directement géré par
Bruxelles et réparti entre les deman-
deurs - sans passer par des agences
nationales comme c’est le cas pour
Comctt et Erasmus. En 1990, 25 mil-
lions d'écus (environ 175 millions de
francs) ont été dégagés pour Tempus,
et cette somme devrait au moins dou-
bler, voire atteindre 65 millions, en
1991.
Cette structure Bipartite pilotée en
droite ligne par Bruxelles n’est pas
süïSe
^càisr^
^Lauréat
<3)600
SM*
.■co 1
simple à mettre en place. Le ministère
de l'éducation nationale, principal
contractant en France, se contente de
négocier avec les instances commu-
nautaires, d'informer les participants
potentiels et de mettre en relation les
concepteurs de projets. U est relayé,
sur le terrain, par l’ACFCI qui doit
assurer un double lien avec les orga-
nismes de formation consulaires et les
entreprises. Or Tempus, qui com-
prend un volet de coopération entre
le monde économique et l'enseigne-
ment supérieur, reste fort incomplet
dans ce domaine.
Les PME
tergiversent
Si de grandes sociétés comme Bull
ou Alcatel sont entrées dans h danse
sans hésiter, d’autres se montrent
beaucoup plus réticentes. Les PME,
qui constituent l’essentiel du tissu
industriel français, redoutent les ris-
ques inhérents à une région encore
politiquement instable. En outre, les
établissements d’enseignement supé-
rieur français ne se sont pas montrés
ainsi empressés que certains de leurs
voisins. Sur les cent cinquante-neuf
projets retenus pour 1990-1991 (soit
1 1 % du total des demandes), 15 %
seulement sont coordonnés par des
Français, contre 28% par des Britan-
niques. Le problème rdève-t-il de dif-
ficultés d’information, d’une com-
plexité administrative ou du manque
de temps?
Des trois, sans doute, comme font
suggéré les responsables de projets
présents à la journée du il février.
Souvent déjà mêlés à des actions
Erasmus ou Comctt qui leur ont per-
mis gagner du temps dans la prise
de contacts, certains sc sont interrogés
sur les difficultés de coordination et
les recoupements entre les différents
programmes. D'autres se sont plaints
de la difficulté qu'ils éprouvent à
trouver des interlocuteurs dans des
pays en plein chambardement ou des
problèmes de langues dans les
échanges. Enfin, un membre de T Ins-
titut national des sciences appliquées
(INSA) de Rennes a évoqué la
n pagaille » que fait régner la multipli-
cation désordonnée des intervenants
français dans un pays comme la Hon-
grie.
La diffusion de l’information n’est
pas le moindre des obstacles. Deux
responsables de Sup de Co Toulouse
n’ont-ils pas découvert le programme
Tempus « tout ù fait par hasard » dans
une salle de l’université polonaise à
laquelle ils rendaient visite Tété der-
nier? Ce qui ne les a pas empêchés de
saisir la balle au bond pour se lancer
(fans la création d'une école de com-
merce à Katowice. en collaboration
avec des enseignants polonais et Tuni-
vercité écossaise de Straihciyde.
Des besoins
considérables
Organisation pédagogique, échanges
d'enseignants, recrutement, le travail
ne manque pas pour le lancement de
cette nouvelle école qui devrait ouvrir
scs portes en octobre prochain. Pour-
tant, le projet n’a reçu, à ce jour, que
1 13 000 écus de la Communauté et
les organisateurs savent que l'opéra-
tion leur coûtera de l'argent, a Nous
avons déjà payé 70 000 francs de frais
divers qui ne seront pas pris en charge
par Tempus », remarque M. Claude
Courtois, enseignant à Sup de Co
Toulouse.
De leur côté, les interlocuteurs des
pays d’Europe centrale et orientale
s’enthousiasment pour l’initiative,
même â, comme Tobsenre Tun d’eux,
Tempus n’est qu’une «goutte d'eau»
dans la masse des actions à mener.
«Nous avons reçu 4.3 millions d'écus
pour 1990-1991. observe M. fan
Kopecki. directeur du département
international du ministère de l'cduca-
tion à Prague: « Trente-neuf projets
ont été retenus, alors qu'il y a
soixante-neuf facultés pour les seuls
pays tchèques. » Pour accroître l'effi-
cacité du programme, les responsables
de Tempus ont déridé que des disci-
plines «prioritaires», définies par tes
pays éligibles, seraient favorisées lors
de fa sélection des dossiers.
La gestion et la technologie se
retrouvent ainsi en tête de liste, mais
ce ciblage est évidemment frustrant
pour des pays où tout reste à faire.
L’ampleur du défi fait cependant tout
l'intérêt d’un programme qui part
« lentement , mais très sûrement ».
selon l’expression de M. Régis Ritz,
président de la commission des rela-
tions extérieures de la conférence des
présidents d’universités. Restent à
régler des problèmes d'ajustement et
de définition, notamment dons la
sélection des dossiers.
« Certains établissements d'ensei-
gnement supérieur de la Communauté
essaient d'en profiter pour glaner des
sommes qui leur serviraient au plan
interne ». explique M. Franz-Peter
Küpper, administrateur principal de
la Task Force qui gère les pro-
grammes communautaires d’enseigne-
ment supérieur à Bruxelles. « Or nous
ne voulons pas financer des secréta-
riats pléthoriques en France, en Alle-
magne ou en Espagne » Les sommes
débloquées doivent profiter exclusive-
ment aux pays éligibles, dont les
besoins en la matière sont considéra-
bles». et dont 1e redressement écono-
mique intéresse directement les pays
de 1a CEE.
RAPHAËLLERÉROLLE
Les chercheurs,
les campus
et la ville
D EPUIS une bonne vingtaine
d'années, l'université a
poussé, tant bien que mal, à
l'écart de la ville. Oubliée et sou-
vent dégradée lorsqu'elle était
installée au centre des agglomé-
rations, rejetée et laissée en
jachère quand elle avait été
transplantée au milieu de ban-
lieues sans âme. La plupart des
universitaires eux-mêmes se
sont peu â peu résignés à cet
isolement.
Les voilà brusquement incités
à changer d'attitude. Sous la
pression croissante des flux
d'étudiants, le gouvernement a
tout d'abord été conduit à lancer
en urgence un plan de dévelop-
pement universitaire de grande
envergure, bousculant la résigna-
tion et mobilisant les énergies
locales. Mais derrière les tonnes
de béton, les milliers de mètres
carrés et les milliards de francs
qui vont faire l'objet, dans les
semaines qui viennent, d'arbi-
trages délicats, se profile une
exigence nouvelle : replacer
('université au centre de la ville,
de ses repères architecturaux,
de ses circuits urbains, culturels
et sociaux. Bref éviter de répéter
les bévuea qui ont conduit à
l'étiolement des deux dernières
décennies.
La «mission campus», créée
par M. Jospin dès son arrivée
rue de Grenelle, a permis de
défricher le terrain. Aujourd'hui,
c'est un vaste programme inter-
ministériel de recherche sur les
relations entre les villes et leurs
universités qui est lancé.
Annoncé en juin dernier à la Sor-
bonne à l'occasion des assises
Universités 2000, par les minis-
tères de l’éducation et de l'équ-
pement, le Programme architec-
ture nouvelle (PAN-Universités)
en constitue le premier volet.
Cet «appel d'idées» ouvert aux
architectes est destiné à déve-
lopper - en liaison avec la
monde universitaire - la
recherche sur les constructions
et les espaces LHiiversiiaires et à
favoriser des propositions
d'aménagement innovants. Près
de huit cents architectes se sont
inscrits, quelque trois cents pro-
jets devraient finalement être
déposés et quinze è vingt lau-
réats seront distingués, d'id à la
fin avril, par le jury du PAN-Uni-
versités.
Une seconde piste a été
ouverte, à l'automne dernier, par
le Plan urbain du ministère de
l'équipement, conjointement
avec le ministère de l'éducation,
il s'agit d’un appel d’offres de
recherche-experimentation sur
a l'Université et la viffe*. L'initia-
tive est originale. Elle vise à
mobiliser l'ensemble des acteurs
locaux pour mener en commun
réflexions et recherches sur
l'évolution, les besoins et les
contraintes des vides universi-
taires. Vingt-quatre opérations,
portant sur autant de sites, ont
été retenues et bénéficieront, sur
les trois ans à venir, de près de
12 millions de francs d’aides de
l'Etat, complétées par des
contributions équivalentes des
coflectivités locales.
Enfin, un troisième appel d’of-
fres a été lancé an décembre
dernier par les ministères de la
recherche, de l'éducation et de
l’équipement pour mobiliser la
recherche sur les «pratiques
sociales» liées aux relations ville-
Université. Cinq thèmes sont
proposés aux chercheurs en
sciences sociales, qui devront
remettre leurs dossiers de candi-
dature avant le 20 mars : muta-
tions des fonctions de l'Univer-
sité; le partenariat en action;
Université et comportement des
étudiants; représentation et pra-
tique de l'espace ; aménagement
du temps et aménagement de
l'espace. Chantier d'autant plus
vaste que les candidats sont
invités à développer réflexion
prospective et analyse compara-
tive internationale.
Cette effervescence tous azi-
muts, associant universitaires,
urbanistes et décideurs, est pro-
metteuse. Jusqu'à quel point
cependant ces recherches pour-
ront-elles éclairer effectivement
les choix des aménageurs? Entre
le temps de maturation néces-
saire aux chercheurs et l'urgence
des besoins et des projets, le
décalage risque parfois d’être
crueL
G. C.
► Pour tout renseignement : cel-
lule de suivi et de coordination
de l’action interministérielle
«Université et vide a, ministère
de l'éducation. 61-65. rue Dutot
75015 Paris. Tél.: 40-65-63-43.
y
EDUCATION
ENVIRONNEMENT
REPÈRES
Effectifs. î 044 924:
c'est, pour 1990, l'effectif total
du personnel rémunéré par l’édu-
cation nationale, le plus gros
employeur de France. Les ensei-
gnants, qui ont en moyenne qua-
rante ans, représentent près des
trois quarts de l'ensemble, selon
les dernières statistiques
publiées par le ministère (note
d’information 91 - 05). 30 %
exercent dans les écoles. 35 96
dans les lycées et collèges.
4,5 96 dans l'enseignement supé-
rieur, tandis que 3,5 96 sont en
formation. Les femmes sont
majoritaires (62 96J dans l'éduca-
tion nationale. Elles représentent
75 96 des < instituteurs » et 55 %
des enseignants du second
degré, mais seulement 27 96 des
enseignants du supérieur. Enfin,
289 000 salariés de l'éducation
nationale sont des non-ensei-
gnants, qui assurent des fonc-
tions de direction, d’éducation,
d'administration, de maintenance
et d’entretien. La plupart (71 96)
travaillent dans des collèges, des
lycées et des lycées profession-
nels.
Ingénieurs. L’école supé-
rieure d'ingénieurs électrotechni-
que et électronique, l'ESIEE, éta-
blissement de la chambre de
commerce et d'industrie de Paris,
« essaime » en province. La pre-
mière école sœur ouvrira à
Amiens b la rentrée 1992, avec
l'objectif de décerner 100
diplflmes d'ingénieur par an. La
concours de recrutement (è l’is-
sue du baccalauréat) sera com-
mun aux deux écoles, ainsi que le
programme des trois premières
années.
Sont aussi organisées des ses
srons d'information sur les condi-
tions de travail et de vie aux
Etats-Unis ou au Canada. Un cor-
respondant de ['association est
disponible sur place en cas de
nécessité ou d'urgence pendant
toute la durée du séjour. Rensei-
gnements au Councii, Work and
Travel. 1, place de l’Odéon.
75006 Paris ou par MnîteJ 3615
Councii.
Ni
IORMALE SUP'. Les dates
des épreuves écrites du concours
d'entrée è l'Ecole normale supé-
rieure sont publiées au JO du
5 février. Pour les littéraires, elles
- se dérouleront les 6, 7, 10 et
13 mai 1991 pour le groupe let-
tres (concours L), et les 15, 16,
17, 18, 21 et 22 mai pour le
groupe des sciences sociales
(concours S). Pour les scientifi-
ques, les épreuves auront lieu les
30, 31 mai, 1" et 3 juin pour les
groupes mathématiques, informa-
tique, physique (concours A) et
physique-chimie (concoure B).
Pour le groupe chimie, biologie,
géologie (concours C), les 27,
28, 30 et 31 mai et le 1" juin.
Pêi
OBS D'ETE. Le Councii, asso-
ciation internationale d’universi-
tés et d'organismes culturels,
propose son programme Work
and Travel. Il permet aux étu-
diants de deuxième cycle, âgés
de plus de dix-huit ans. de travail-
ler durant l'été aux Etats-Unis et
au Canada. Avant votre départ,
l’association vous fournit une
liste d'employeurs habilités à
recevoir des étudiants étrangers,
des lettres-types et des modèles
de CV en américain ou en anglais.
:DAG0GIE. L'Institut natio-
nal de la recherche pédagogique
(INRP) publie son programme de
recherche pour l’année 1991.
Réorganisé depuis le 1* octobre
1990, l’institut, qui emploie 1 10
chercheurs travaillant avec 1 150
enseignants associés, a regroupé
ses 17 unités en cinq grands
départements : t mémoires de
l’éducation s, dirigé par Pierre
Caspard, «ressources et commu-
nication » sous la responsabilité
de Jean Hassenforder, c didacti-
que des disciplinas > dirigé par
Jacques Colomb, « technologies
nouvelles et éducation», placé
sous la direction de Georges-
Louis Baron, et enfin «politiques,
pratiques et acteurs de l'éduca-
tion », dont le responsable n’est
pas encore désigné. Le pro-
gramma, disponible à l'INRP,
fournit pour chaque département
le nom des chercheurs et les
thèmes de recherche. INRP, 29,
rue d’Ulm 75230 Paris Cedex 05.
REDACTION ET SIÈGE SOCIAL :
15, RUE FALGUIÈRE
75501 PARIS CEDEX 15
Tel. : (1) 40-65-25-25
Télécopieur : (1) 40-65-25-99
Télex : 206.806 F
ADMINISTRATION:
1, PUCE HUBERT-BEUVE-MÉRY
34862 (VRY-SUR-SEINE CEDEX
Tel. : (1) 40-65-25-25
Télécopieur : (1) 49-60-30-10
Télex: 261.311 F
Edile par la SARL le Monde
de la société :
cent ans à compter du
10 décembre 1944
Capital social :
620 000 F
PHatipiox associés de la société :
Société civile
« Les rédacteurs du Monde ».
« Association Huben-Beuve-Méry »
Société anonyme
des lecteurs du Monde
Le Monde-Entreprises,
M. Jacques Lesoume, gérant.
Imprimerie
du - Monde ■
12 1 M -Gunttxnra
WHIlRÏCedet
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-s*
André Fontaine, président
Françoise Huguei, directeur général
Philippe Dupuis, directeur commercial
5, rue de Moattessuy, 75007 PARIS
Tel. : (H45.55-9I-82 ou 45-55-91-71
Télex MONDPUB 206 136 F
Tridu «MSO«.7a Sonne fllufc
d" J«mul le ViMdrfl Régie Pieu* SA
Commission pan la ire des journaux
et publication, n* 57 347
ISSN ÆÏ95-2037
sur h» microfilma
et Index du Monde au (1) 40-65-29-33
„ télématique
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ou 36- 1 5 - Tapez LM
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Uu J fttord avec /'administration
, , „ ABONNEMENTS ppp ® ri ®»p
L^HBbgt-Beuve-lléry . 94852 IVRY.SUR-SEINE CED EX. TéL : (I) 49^0-32-90
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J mois
6 mon ....
I an
FRANCE
400 F
780 F
I 400 F
SUISSE-BELGIQUE
LUXEMBOURG
S72 F
I 123 F
2 086 F
AUTRES PAYS
Voie normale-CEE
790 F
I 560F
2 960 F
ÉTRANGER : par voie aérienne tarif sur demande.
Powr vous abonner renvoyer ce bulletin accompagné de votre
à ^adresse ci-dessus
OU par MINITEL : 36-15 LEMONDE code d’accès ABO
ssrz ses i?uïSÆi^i : *
numéro d'abonné. 65 avam * eur départ, en indiquant leur
BULLETIN D'ABONNEMENT
«S-
Durée choisie 3 mois D
Nom :
Adresse
6 mois □
Prénom :
1 an □
Localité ;
1 mille; jm» l',-M,e,-ancr d'erti
Code postal :
Pavs ;
w ** ,l > Hun " w*' en capitale, J-,mpnmer„-
Coup de jeune
pour les juges
Les lycéens vont pouvoir s'initier
ou Fonctionnement de lo justice
S OUS l’impulsion de Pierre
Truche. procureur général,
et de Myriam Ezratty, pre-
mier président, la cour
d'appel de Paris se lance
dans une vaste opération de commu-
nication yis-à-vis des jeunes. Le suc-
cès enregistré lors de la première jour-
née portes ouvertes du Palais de
justice, le 25 mais 1990, a donné à la
cour Pcnvie de poursuivre son action
d’in formation du grand public. Les
professionnels avaient en effet été fort
surpris d’accueillir cent mille visiteurs
quand ils n'en attendaient que dix
mille.-
Alors qu’ils ont, dans un cas sur
trois, déjà eu un contact avec elle,
comme l'indique le sondage réalisé
dans les lycées parisiens, les jeunes
connaissent mal la justice et scs pro-
fessionnels, et la plupart ignorent
leurs droits. D'où l'idée de cette cam-
pagne lancée par la cour d'appel de
Pans, qui a démarré le 6 février et
qui s’achèvera le 20 mars. Le public
visé est celui des lycéens de la capi-
tale, scolarisés qn seconde eî en pre-
mière année de BEP. Par l’intermé-
diaire de leurs délégués de c lass e, la
cour d'appel de Paris leur a adressé,
début lévrier, sept affiches d’informa-
tion sur les grands problèmes de la
justice au quotidien : la drogue, la
violence, la famille, les droits des
jeunes. l'argent et le iravniL Volontai-
rement accrocheuses, les afficha, très
bien faites, ont pour thème central
une histoire - par exemple cdle de
Jean-Yves, racketté dans son lycée, ou
celle de Joëlle, qui demande à voir un
juge parce que ses parents divorcent.
Vy ajoutent des portraits, des enca-
dres pratiques ou des interviews.
L'objectif est de permettre, grâce à
une histoire concrète qui «parie» aux
éleves, rie susciter un débat au sein
des classes qui sait le point de départ
d un travail de fond et d’un dialogue
entre les lycéens et les professionnels.
Car as sert affiches, toutes présen-
tées comme des «une» de journaux,
poî^L.foéorxqnemcnt. donner aux
jeune s l'envie d’en savoir plus. La
première, qui proclame un peu béate-
ment : u La justice est une idée
j eune » , donne le mode d’emploi de
ropération et indique aux délègues de
classe le rôle-dé qu’ils ont à jouer en
animant les discussions, en faisant
reagir les élèves et remonter leurs
reactions jusqu’aux professionnels.
Après cette phase de sensibilisation, '
le temps fort de la campagne se i
déroulera du 1 1 au 15 mars. Des pro- 1
fcssionncis, juges, magistrats, greffier, ;
éducateurs, avocats, conseillers pru- j
dhommes. magistrats du tribunal de
commerce, etq, sç rendront dans les ;
classes à l'invitation des élèves pour ■
répondre aux questions qui leur *'
auront été adressées par Tintermé- I
dianc de la dernière affiche : «C'est à ,*
Le label «NF-Enyironnenient» est né
nement «du berceau à la tombe ».
c’est-à-dire depuis la matière pre-
mière jusqu'à réirmi nation finale,
en passant par la fabrication et
l'uiuisaiioo. Les Allemands ont un
label «t unieritère », qui fan appel
à des notions simples (protège la
couche d’ozone, insonore, éco-
nome d’énergie, etc.). Avec un
label « rauiri cri 1 ère** très ambi-
tieux, qui balaie tout le spectre
des avantages et des iaccMvenieiHi
écologiques, les Français auront
sans doute du ma) à trouver un
produit labeDisable...
R. C.
tous de juger».
Enfin, et c’est le dernier volet de
) operation, aura lieu le 20 mars une
journée portes ouvertes, conçue pour
offnruncomqiément d’information
aux lycéens qui auront participé à la
phase précédente. Des tables rondes,
animées par des professionnels,
reprendront en effet les thèmes déve-
loppes sur les affiches. En outre. l'en-
semble des institutions, des activités
et des métiers de la justice et du droit
seront présentés dans des stands à
l intérieur du Palais de justice. Les
élèves - et leurs professeurs - pour-
ront egalement s’inscrire pour assister
à des audiences.
Ch. G.
6" Renseignements au 43-54-50-65
SeÆ 1 0u P" Minitel
3615 Justice Paris.
POINT DE VUE
Quel enseignement
d’informatique au lycée?
Dam quelques mois, les pre-
j rosers produits estampillé» c NF-
| Environnement » [pour «norme
! française a) apparaîtront sur ta
! marché français. L'annonce offi-
j ciel le en a été faîte, mardi
: 12 février, par M. Alain Brune,
; député (PS) du Jura, et prési-
{ dent depuis juin dernier du
\ Comité consultatif national de
i fa b effi sation des éco p ro dui t s ,
j Désormais, tout fabricant, pro-
i docteur ou distributeur, peut
i demander à bénéficier de ce Miel
i pour on produit, en présentant un
dossier de candidature à
l’AFNOK (I). Seuls sont exclus
e ûur r instant le secteur autorao-
ue, les produits pharmaceuti-
ques, l’agroalimen taire et les ser-
vices. Lors des réunions de
concertation entre producteurs,
distributeurs et consommateurs, le
représentant des constructeurs
automobiles a imposé son veto en
prenant l’exemple de l’Alle-
magne : dès qn’il a été question
( d’accorder le label «Ange Ucu» à
• une voiture, les constructeurs
I japonais se sont précipités pour
l être labeUisés sur le marché aile-
! mand. Les promoteurs de l’Ange
| bleu ont donc renoncé à l’automo-
bile.
Pour i’agroalimentaire,
M. Brune a fait valoir que les pro-
duits agricoles disposent déjà de
toute une gamme de contrôles
(appellation d’origine, label ronge,
indication de provenance et label
«biologique»). Pour les embal-
lages - employés pour moitié dans
l’3gro ali ment aire - un «groupe
horizontal» va être mis en place
afin de définir nne H j pw, .
Les associations comme France
nature environnement regrettent
que des secteurs aussi importants
.que l’automobile ou I’agroalimen-
’taire aient été exclus de la labelU-
(I) AFNOR, Tour Europe, Cote* 7.
92049 Paris l* Défense Tél :
42-91*53*55.
Les séismes ont
M52 000 morts
l’an dernier
Les trembtomants de terre
ont fait Tan dernier presque
autant de morts que durant
toute b décennie 1980. Salon
les statistiques publiées lundi
11 février par b service géolo-
gique américain, on constate
en effet que b triai des trem-
blements de terre, pour 1990.
est de cinquante-deux mille
morts, pour soixante-huit
secousses notables enregis-
trées'.
Deux séismes ont panicutiè-
ramem marqué l’année 1990 :
celui du 21 juin, en Iran, qui a
fait quelque cinquante mille
morts, et cefcn du 16 juillet aux
Philippines, qui a tué mille six
cents personnes.
par Jean-Claude Simon
A près avoir proposé la sup-
pression des enseigne-
ments actuels de physique
et de chimie en 4* et en
5 e au lycée, le Conseil
national des programmes propose de
supprimer l’option informatique en
seconde, première et terminale. Man-
quo-t-on de professeurs et <f élèves?
Non, tout au contraire : cette option
intéresse 30 000 élèves dans plus de
400 lycées, et est enseignée avec beau-
coup de succès par I 200 professeurs
formés spécialement et d’origines
diverses (plus de 200 d’entre eux
viennent de disciplines littéraires}.
L'argument de cette suppression est
incroyable : c’est tout simplement
«inutile». Un tel enseignement ne
pourrait concerner que de futurs spé-
cialistes d'informatique, donc un
ensemble restreint d'élèves. En
revanche, tous les élèves devraient
être formés à l'utilisation des « outils »
informatiques, matériels et logiciels,
qui leur seront utiles dans leur vie
professionnelle et même personnelle,
w
Un point fondamental semble
absent des réflexions des éminents
spécialistes du Conseil national des
programmes. L'arrivée de l'informati-
que modifie profondément le mouve-
ment des idées. Un système informa-
tique n’est pas seulement une
super-calculette, mais aussi et surtout
un extraordinaire traiteur de sym-
botes. (...) L usags d’un système infor-
matique permet la représentation et
I interprétation symbolique et intro-
duit ainsi la méthode expérimentale
dans un domaine auparavant réservé
à l’homme; d’où les facilités de
modélisation dans toutes les sciences
et techniques; la (re) naissance des
sciences cognitives, la reconnaissance
des formes, l’intelligence artificielle,
etc.
voûta
ou la discipline
ÇoHScbnts de la future importance
de 1 informatique, les informaticiens
universitaires et praticiens ont ouvert
un débat dans les années 70; que
oevait-on enseigner, à qui devait-on
renseigner? Exposé dans un rapport,
ron V* au président de la Répubfique
en 1980, sous le titre l’Education et
*, if^°rmai isûl ion de la société, ce
débat devait conduire è distinguer
clairement l'informatique « outil »,
chère au Conseil national des pro-
S^uimes, de l’informatique « disci -
ptine». Avec la conclusion qu’on
n avait pas à enseigner l’usage des
outils au lycée, lesquels d’ailleurs se
démodent. à lout t vitesse; mais que
I informatique discipline devait être
enseignée i tous, pour sa méthodolo-
gie formatrice. (._)
Ces conclusions dérangeantes pour
les disciplines en place n’étaient en
fait appliquées qu’en 1986, sous la
forme plus modeste de l'option
actuelle dans les lycées. Dans l’inter-
valle, le Centre mondial de Jean-
Jacques Servan-Schreiber avait feit h
démonstration par l’absurde de l’en-
seignement de l'informatique outil.
Aujourd'hui, par une coalition
contre nature de certains spécialistes,
qui n’ont jamais admis l’existence
d’une discipline informatique et d’in-
dustriels impatients de vendre leurs
micro-ordinateurs, le Comité national
des programmes propose de suppri-
mer purement et simplement l'ensei-
gnement de l'informatique discipline.
Que va-t-on foire des mille deux
cents professeurs qui se sont dévoués
a monter et pratiquer cet enseigne-
menL Le rapport du Conseil national
des programmes a trouvé b solution ;
fl suffisait d’y penser : cm a besoin de
personnel d'entretien pour cette
masse de micros qui, à nouveau va
déferler sur les établissements sco-
laires. Lcsdits professeurs seront
déchargés d’enseignement et chargés
de démontrer à tours collègues rutili-
sation des micros et des progiciels en
boîte, enfin, et peut-être surtout, Ten-
tretien des matériels (c’est dans le rap-
port dudit comité).
Ainsi, deux conceptions de 1’écolc
s'affrontent Soit l’école des outils pré-
pare les futurs adultes à une société
de consommation d écervelée ; soit
l'école des disciplines les prépare à
réfléchir, leur donne une méthodolo-
gie, en plus des connaissances indis-
pensables pour comprendre les forces
et les concepts d'un monde, où il fon-
dra être de plus en plus asrnçjeirc et
imaginatif.
La suppression de l’option informa-
tique est un mauvais coup porté è la
France dans une compétition pour les
technologies nouvelles qui s'annonce
rode en Europe. Nos voisins d'Alle-
magne et d’Angleterre nous venons
av ®c satisfaction abandonner a com-
pétition intellectuelle et technique
pour devenir de bons consomma-
teurs. (.J Pourquoi, enfin, sous des
prétextes tous contestables, vouloir
supprimer un enseignement d’option
qui, non seulement intéresse les élèves
dûués des lycées, mais permet de
récupérer nombre de réfractaires aux
enseignements des sciences dites
dures?
sation. Elles estiment aussi que
1 appellation « NF-Environne-
ment* est trop restrictive, car
tr P,P X a ®V- c *. iraient préféré
«NF-Qnahté écologique».
« ^ous avons atteint un point
d équilibre forcément provisoire.
admet M. Brune. Les Allemands
nous ont montré la voie avec
l’Ange bleu. Nous l’élargissons».
Le député du Jura.se montre fier
a être parvenu i un label «rmiln-
entères». qui n’accordera sa mar-
que qu à des produits considérés
comme respectueux de Fenviron-
SCIENCES
Après ies faites dans un réacteur nucléaire au Japon
Les techniciens de la centrale
de Mihama sont mis en cause
L'accident survenu à la cen-
trale nucléaire de Mihama, qui
s'est traduit par un faible rejet
de radioactivité (Je Monde du 12
a* du 13 février), alimente la
controverse au Japon, en parti-
culier sur la responsabilité des
opérateurs, qui serment interve-
nus tardivement
TOKYO
► M.^ Jean-Claude Simon est prerfes-
aeur e mérite è l'université Pferre-et-
Marie-Curie (Parig-VQ.
de notre correspondant
Le retard avec lequel les opéra-
teurs de la centrale auraient reagi i
une montée anormale de la
radioactivité dans le générateur de
vapeur (68 minutes) est notam-
ment souligné par les journaux. Un
second incident significatif vient
d'être révélé par ailleurs : le non-
fonctionnement de la soupape de
dégagement du circuit primaire.
C’est lorsqu’ils constatèrent que
le niveau de radioactivité s’était
soudainement accru (il a été multi-
Pjrè par dix en cinq minutes), et
plus d une heure après que les pre-
miers avertissements d’augmenta-
tion de radioactivité aient été
observés, que les opérateurs ont
commencé à intervenir manuelle-
ment sur le fonctionnement du
réacteur. Mais quelques minutes
plus tard, le système d’arrêt d’or-
gence se déclenchait automatique-
ment. Entre-temps, quelque vingt
tonnes d’eau radioactive avaient
envahi le circuit secondaire par
l intermédiaire d’une brèche située
dans un des nombreux tubes du
générateur de vapeur.
Cette réaction tardive, qui a été
reconnue par la Compagnie d’élec-
tncité du Kansai, propriétaire de
■ _ ceiu ral .c» suscite de nouvelles
'“tarosations. Bien que les autori-
tés locales et les groupes de
citoyens qui surveillent le niveau
«« radioacuvité dans un rayon de
350 kilomètres n’aient détecté
aucun phénomène anormal, cette
nouvelle version de l’accident
(après qu’il a été dit que les opera-
teurs avaient réagi immédiate-
ment) est une source d’embarras
pour le gouvernement, qui s’ef-
force de persuader l’opinion publi-
que de Ja sécurité que présente
l’éneigie nucléaire.
L’exemple
d*EDF
Dans leurs éditoriaux du mer-
credi 13 février, trois quotidiens
soulignent la gravité de cet acci-
dent. Si le Yomiuri demande que
soient prises toutes les dispositions
nécessaires afin d’éviter le renou-
veUetneat de ce genre d’incident, le
populaire Tokyo Shimbun écrit que
l’accident confirme le sentiment
général des Japonais selon lequel la
production d’élcctricité au moyen
de l’énergie nucléaire n’est pas sans
danger^ p’est à la Compagnie
d électricité du Kansai qu’appar-
tiennent neuf des douze centrales
qui ont connu des pannes dans les
tubes des générateurs de vapeur
entre mars 1989 et septembre
1990. UAsohi écrit, pour sa part,
que cet accident risque de se repro^
autre dans des réacteurs ayant
dépassé une certaine durée de ser-
vice. Celui de Mihama a été rais en
service en 1972.
Le. est confronté aujour-
d hm à un problème auquel EDF
fait face en France eu remplaçant
un certain nombre de ses généra-
teura de vapeur de la première
génération. Il est vraisemblable
que le Japon devra faire de même
s u veut poursuivre une politique
active en matière nucléaire : ce
type d’énergie répond à 25.5 % de
la demande globale en électricité,
61 dev rait passer à 36 %
en 1995.
PHILIPPE PONS
£-• j . ■ s
t •
-i
Q Mus de 500 personnes tuées par
le séisme et les inondations en
Afghanistan. - Plus de 500 per-
sonnes sont mortes à la suite du
récent tremblement de terre et des
inondations qui ont touché, à quel-
ques jours d’intervalle. l’Afghanis-
tan. Avec quelque S7 000 habita-
tions détruites et plus de 86 000
sans-abri, le total des dégâts subis
par le.pays est estimé à 450 mil-
lions de' francs, a indiqué, mardi
12 février à Genève, le coordina-
teur des Nations unies pour les
secours en cas de catastrophe. -
(AFP.)
«■ . - - .
' m
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.. ri h nJW
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AGENDA
1 fj® Jeudi 14 février 1991 15
AUTOMOBILE
La voiture était presque parfaite
Dans le concert de lamenta-
tions que la crise du Golfe a
déclenché chez les construc-
teurs d'automobiles, la marque
allemande BMW fait bande à
part. Certes le marché américain
a plongé pour la marque avec
un dollar malade, mais pour elle
la Grande-Bretagne se main-
tient, le Japon et l'Allemagne
sont en hausse tout comme
l'Asie du Sud-Est. la Suisse est
stable. Pour M. Didier Maitret, le
président du dfrectoire dé BMW
France, il ne fait pas de doute
que le «produit» des usines de
Munich y est pour quelque
chose. Dans l'incertitude qui
accompagne les conflits et leurs
lendemains, mieux vaut choisir
la qualité, pense M. Maitret,
quitte à la payer plus cher que
chez te concurrent.
A vrai dire, la marque d’outre-
Rhin a une raison d'être opti-
miste : sa nouvelle série 3 est
particulièrement bien reçue.
D'ores et déjà le réseau enregis-
tre + 18 % de hausse aux com-
mandes pour cette gamme
refondue, par rapport ô janvier
1990 et le série 5, tout aussi
largement modifiée, a connu un
succès qui se prolonge.
En effet BMW, dans l’affaire,
ne s'est pas contentée de
retoucher des lignes de caisse,
ele a amélioré le coefficient de
pénétration dans l'air, a élargi
les voies avant et arrière.de 12
et 30 mm, augmenté l’empatte-
ment (de 130 mm), réparti de
façon égalitaire le poids de l'en-
semble (50 % sur le train avant
et 50 % sur le train arrière).
Enfin, tant te train avant à jambe
de suspension è articulation uni-
que que l’essieu arrière multi-
bras contribuent à gommer le
plupart des derniers défauts de
tenue sur route, dont la fantai-
sie par temps de pluie...
n'échappait autrefois i per-
sonne.
Les moteurs sont, comme
dans la série précédente è 4 ou
6 cylindres, ces derniers è
24 soupapes et à injection. Des
modèles de souplesse et pour
te 2 600 cm3, d’enthousiasme,
dans les rapports intermédiaires
qu’une bette sans défaut distri-
bue sans flou. Le freinage avec
ABS (que l’on peut sur le
modèle 318 refuser, moyennant
une diminution de tarif) apparaît
constant, sans échauffe me rit et
les pneumatiques sont montés
sur des jantes 15 pouces.
A vrai dira, on ne voit guère
quel défaut sérieux relever sur
ces nouvelles voitures. Sinon,
peut-être, une finition intérieure
moins parfaite (petit jeu du
siège sur te rail, revêtement tris-
tounet...). En réalité peu de
chose.
C.L
► Tarifs: 31 8i (4 portes).
9 CV. 138 800 francs. 320ï (4
S ortes), 10 CV, 164 400
ancs. 3251 (4 portes), 13 CV
193 300 francs. Une boîte
automatique i 5 rapports
une nouveauté - demande
quatre mois de délai. Il faut
compter une majoration d'en-
viron 1 1 000 francs.
□ Huit cents exposants, cin-
quante clubs représentés, deux
cent cinquante voitures expo-
sées, jouets, pièces détachées
rares... c’est à la Porte de Ver-
sailles, à Paris,' do 15 ao
24 février la Rte aux collection-
neurs « Rétromobile ». Tout ren-
seignement au 48-25-88-33. Prix
d'entrée : 55 francs (25 francs
pour les enfants).
□ Les années 60, les «Sixtiesv,
restent pour nombre d’amateurs
l’âge d or de l’automobile. Un
hommage à cette décennie où
triomphaient encore les chromes
est rendu dans un album de 124
pages (éditions La Sirène) grâce
à la revue Rétro- Viseur( 198 F).
CULTURE
Fondée en 1989 à l’initiative de
quatre éditeurs de littérature géné-
rale (Minuit, le Seuil, Gallimard et
La Découverte) en association avec
F rance- Loisirs et le ministère de la
culture, l'Association pour le déve-
loppement de la librairie de créa-
tion (ADELC) vient de recevoir le
renfort de la Fondation Crédit
lyonnais. Au ternie du contrat
signé le 1 1 février, la Fondation
Crédit lyonnais va verser
500 000 F par an pendant trois ans
à l’ ADELC afin de l'aider à appor-
ter aux librairies de création -
EN BREF
□ Mort dn pianiste autrichien
Walter Klieu. - Le pianiste autri-
chien Walter Klien est mort, le
10 février dernier, à Vienne. Agé
de soixante-deux ans, cet élève
d’Arturo Benedetti Miçhçiangeli et
de Paul Hindcmith (pour la com-
position) avait reçu le prix Busoni
en 1952 et avait été lauréat. Pan-
née suivante, du Prix Marguerite
Long. U formait an duo. depuis
1 963, avec le violoniste Wolfgang
Schneiderhan. Klien avait dû inter-
rompre, pour cause de maladie,
une série de concerts au Festival
Mozart du Musikverein.
□ M. Germain Vïatte nommé au
Musée national d'art moderne. -
Chef de l’inspection générale des
musées classés et contrôlés,
M. Germain Viatte a été nommé,
le 12 février, directeur des collec-
tions permanentes du Musée natio-
nal d'art moderne (MNAM), sur
7
proposition de M™ Hélène Ahrwei-
ler, directrice du Centre Georges-
Pompidou, et de M. Dominique
Bozo, directeur du MNAM et du
CCI (Centre de création indus-
trielle). Né en 1939, M. Germain
Viatte connaît bien le Centre
Georges-Pompidou puisqu’il a été,
de 1973 i 1974, directeur de la
documentation du MNAM avant
d’assurer, à partir de 1975, la res-
ponsabilité du service des .collec-
tions. Il avait été nommé, en 1985,
directeur des Musées de Marseille.
□ Le musée ZadUne en traraax, -
L’ancien atelier d’Ossip Zadkine
(100 bis s rue cfAssas, 75006 Paris),
transformé en musée et ouvert au
public en 1982, fermera ses portes
le 25 février, jusqu’au 15 juin
1991. Cette fermeture est due i la
rénovation et au réaménagement
de la demeure du sculpteur, qui
seront réalisés par l’architecte
Régis Protière.
CARNET DU
Naissances
- Je m'appelle
Arsène,
je suis arrivé sur la planète Terre, le
17 janvier 1991.
Béa et Dom
baignent dans le bonheur.»
._moi aussi !
Béatrice Hollande
et Dominique Flliiatrcau,
7, me Rcné-Navicn
93 1 60 Noûy-lc-Gnuid.
Décès
- M* Guy Brancher,
ion épouse.
M. Olivier Brancher,
M. c£ Dominique Brancher,
Christine Brancher,
Michèle Brancher,
tes enfants
et petits-enfants,
ont la douleur de faire paît du décès de
M. Guy BRANCHER,
'survenu le 10 février 1991 en son
domicile.
La cérémonie religieuse sera célé-
brée, le vendredi 1 S lévrier, en l’église
.Notre-Dame d’Autciiil. Paris-16*. à
1 3 h 45. L'inhumation aura lien, an
cimetière du Montparnasse, dans le
.caveau de fomillc.
- M* Vu Qin Do Huu Zhang,
M. Pascal Do Huu,
M* Florence Do Huu,
Do Huu Tan,
M« Do Huu Tai
et sa fille,
M. Do Huu Christian
et scs enfants,
M. CavcncI Michel
.et sa fille,
M 8 » Yu Min Zhang et Yu Ning
Zhang,
ont la tristesse de faire part du décès de
M. Roland DO HUU,
vice- président de l'Institut international
bouddhique 1982-1990,
survenu brusquement dans sa soixante-
deuxième année, i Paris.
La cérémonie religieuse s c déroulera
à la pagode du bois de Vinccnncs, où
l’on sc réunira le jeudi 14 février 1991,
à 14 heures.
L’inhumation aura lieu dans le
caveau de famille au cimetière parisien
de Bagncux. •* . • - "
- Marie-Thérèse Couraticr
et scs enfants.
font part du décès de
Hagaes COURAT1ER,
survenu le 1 1 février 1991, à Courbe-
voie, à l'âge de quatre-vingt-trois ans.
Scs obsèques seront célébrées le jeudi
14 février, i 1 1 heures, en l'église de
Saint-Hilaire-Snint-Mcsmin (Loiret).
19. passage Hanriot,
92400 Courbevoie.
Le Crédit lyonnais aide
les librairies de création
environ trois cents sélectionnées en
France - une aide à la fols finan-
cière et technique.
D’autre part, dans le cadre de
cette association, une structure va
être mise en place, rassemblant
banquiers et libraires, afin que ces
derniers puissent «résoudre aux
meilleures conditions possibles
leurs montages financiers». U s’agit
tout autant de soutenir les librai-
ries de création existantes que de
contribuer à l'implantation de nou-
veaux établissements de ce type.
- M. et M - * Michel Distci
et leurs enfants,
ont la douleur de faire part du décès de
Georges DAYEZ,
chevalier de la Légion d'honneur,
artiste peintre,
te 10 février 1991,
Les obsèques auront lieu le
18 février, au cimetière de Montmar-
tre. à 10 h 30.
. 1 1. rue Paul- Louis-Cou ricr,
75007 Paris.
Né â Paris, le 29 juillet 1907,
Georges payez a fréquenté Tatdicr de
Lucien Simon à l'Ecole des beaux-arts
cl expose pour la première fois au
Salon d’automne en 1928. Présent aux
Indépendants d'avant-guerre, c’est sur-
tout au Salon de mai qu'il expose
depuis 1945 ; il fut membre de son
comité directeur de 1957 à 1990. Il a
été professeur è l'Ecole nationale supé-
rieure des beaux-arts, chef de l'atclicr
de lithographie de 1967 & 1977.
Sa peinture, qui trouve ses sources
dans la tradition cubiste, est le fruit
d'un travail rigoureux en référence
constante à la poésie de la nature.'
- Le professeur Alain Dubrulic.
président de l’Université.
Le professeur Berlin de Bcttignics,
directeur de l'Institut universitaire de
'technologie.
Les enseignants et les personnels de
l'université des sciences et techniques
de Lille- Flandres-Artois,
ont le regret et la tristesse de faire part
du décès de leur collègue et ami
M. le professeur
Eric DELATTRE,
professeur d’informatique
au département informatique
de nÜT « A » de l'université,
survenu le 28 janvier 1991 dans sa
trente-huitième année.
Nos abonnés et nos actionnaires, .
bénéficions d'une réduction sur les
Insertions du t Carnet du Monde »,
sont priés de bien vouloir nous com-
muniquer leur numéro de réfréna.
>^N/<^vV>i^VVVVVV>i
- M« Gcofgettc Frisch,
■née Henry, •
Danièle et André Mcillaud,
Marie-France et François Chcdru,
scs enfants,
Nathalie, Thierry, Muriel, Pierre.
Patrick, Delphine, Claire et Mathilde.
SCS peiïts-cnfants,
, Alexandre. Marine et Capucine,
scs arrièrc-pctiteten&nls.
Les familles Mcillaud, Chcdru
Henry, Josscrand,
ont le chagrin de foire part du décès de
M. Georges FRISCH,
médaillé du ministère
de la jeunesse et des sports,
médaille d’or
et médaille d’argent,
dans sa quatre-vingt-onzième année, le
Il février 1991.
La cérémonie religieuse sera célébrée
dons l’intimité, à BoEssc (Loiret), le
14 février.
Cet avis tient lieu de faire-part.
- Maryvoane
LAFFORGUE-GUIBERT
est décédée le 11 février 199! i ffige de
soixante-treize ans.
Scs obsèques auront lieu le vendredi
15 lévrier & Saint-Jean- Pou tge (Gers) et
débuteront par une messe célébrée i
Il heures.
De h part de
André Gaibcrt,
son mari,
Bernard Guibert et Rébccca Gilford,
Jean-Michel Guibert et Elisabeth
Slcdzicwski,
Christine Guibert,
scs enfants,
Juliette, Judith, Eve, Lior,
scs pctitcs-flUcs.
n /> Puissant fit 'pour moi des
tnerveüles. »
67. rue Vcrgniaud (L/283).
75013 Paris.
- La baronne Alain de Rothschild^
Pierre Rosenberg,
M. Olivier Bizot.
M" Pierre Fouquct,
ont la douleur de foire part dn décès de
M- Martfia AU» LECONTE,
chevalier de fo Légion <fbooacar,
correspondante de guerre
pour les Forces françaises fibres,
ancienne gérante
: kt rcÿucl
vice+rési
i dente de fo SADEC,
survenu le 12 février 1991 à l’gge de
quatre-vingt-sept ans. ■
Les obsèques auront lieu le jeudi
14 février, i 10 h 15, au cimetière
ancien de Neuilly-sur-Seine, rue Victor-
Noir. "
Ni fleurs ni couronnes.
- M* Robert Lcvy,
M“ Michèle Pougny
et scs enfants,
M. et M“ Jean-Pierre Lcvy,
et leurs enfants,
M. et M*» Piètre Cohen Tanugi
’ct leurs enfants,
M* Catherine Vonicr
et scs enfants,
M. « M* Alain Chou ad ra
et leurs enfants,
M“ Ginette Gracia,
ont fa douleur de foire part du décès de
M. Robert LEVY,
officier de la Légion d’honneur,
croix de guerre,
survenu le 5 février 1991, dans sa
sotxaate-dix-ncuvièmc année.
Les obsèques ont eu lien dans fo plus
stricte intimité.
- M - *- Jacques Lucas,
née M.-L Delfiic,
son épouse.
Le docteur et M* P.-X. Poisson,
M. et M" Ph. Qo vin,
M. et M"* F. Joundanot,
M. et M« O. Fartas,
M. et M** L. Schwagcr,
M. J.-N. Lucas,
scs enfants,
scs petits-enfonts.
Et toute la famille,
ont la tristesse de foire paît du décès de
Jacques LUCAS,
survenu à Paris, le 11 février 1991.
dans sa soixantc-dixième année.
La cérémonie religieuse sera célébrée
le jeudi 14 février, & 8 h 30. en l'église
SaintrFrançois-do-Saks. 8, rue Brémoo-
lier, Paris-17*.
L'inhumation aura lieu dans l'inti-
mité familiale.
Cet avis tient lieu de faire-part.
• S, rue Théodule-RiboL
75017 Paris.
CARNET DU MONDE
B —ré gna— tt 1 40-66-23-94
Tarif : la ligne H.T.
,92F
Toutes nAriqeea —
Ataaâ et tttHBBtÉres _88F
CwiaUteBH 95 F
- M* Henri Moraud.
scs enfants et petitsenfems,
ont fo douleur de foire part du décès do
M. Henri MORAUD.
secrétaire général
de r Amicale d'Auschwitz,
secrétaire général de FAFMA,
ancien sous-directeur de fa CRAMIF,
ancien élève du CNESS,
survenu i Drancy, le 9 février 199!.
L’incinération aura lieu le lundi
18 février, à 15 heures au crématorium
des Joncfieroflcs, 95. nie Marccl-Scrn-
bat. è Vîllctancusa.
En mémoire du défunt, des dons
peuvent être adressés & l'AFMA,
17, rue GcofTroyrfAsnicr, Varis-4*. afin
d’aider & la création de La Fondation
« Mémoire d’Auschwitz ».
V9, rue Gabrid-Puccb.
93700 Drancy.
Remerciements
- M. et M* Christian Gérard,
Et toute h famille, ~
remercient toutes celles, et tous ceux
qui, par leurs témoignages de sympa-'
thie, les ont aidés 1 supporter leur souf-
france après la cruelle disparition de
Robert GÉRARD.
72, avenue des Sciences,
93370 MontfenneiL
- M. et Roger Godino,
M. et M— Claude Godino,
Et toute fo famille,
dans rimposribiiîté de répondre indivi-
dncilcment à toutes les personnes qui
se sont associées i leur peine lors du
décès de
M- Joseph GODINO,
née Marcelle Armand,
expriment leurs remerciements et l'as-
surance de leur profonde gratitude à
tous ceux qui leur ont ainsi apporté ira
grand réconfort dans ce moment de
douleur.
- M. et M* Paul de Salive!
de Foucbécour
remercient tous ceux qui leur ont
témoigné leur sympathie lois du décès
de
M- Emile
de SALTVET de FOUCHÉCOUR.
Messes anniversaires
- D y a un an,
Joseph Abdallah DAHER,
lic nt c n a nt -colond en cfacC
au bureau d’Interpol (Liban).
quittait les siens au champ d’honneur,
i Beyrouth.
Une messe a été célébrée dons l’inti-
mité. le mardi 12 Tévricr 1991, en la
cathédrale Notre- Daine du Liban.
Ceux qui l'ont connu et aimé auront
une pensée pour lui.
Que son souvenir ne s'efface jamais.
Anniversaires
- n y a cinq ans, le 18 février 1986,
' Jean-Geotges SIMON,'
rejoignait dans la mort son père, sa
mère et son frère, que la barbarie
raciste et nazie avaient expédiés, le
23 novembre 1943, au camp d’extermi-
nation d'Auschwitz, d’où ils ne sont
jamais revenus.
Manifestations du souvenir
- Le 3 mars 1990,
Fernand DELMAS,
directeur i la Banque de Fronce,
ancien secrétaire général du SNA,
ancien conseiller général
élu par te personnel,
nous a quittés.
En souvenir, scs amis se réuniront
autour de un épouse., sa fille, ses'
petits-enfants et sa famille, le samedi
23 février 1991, g 15 heures, au cime-
tière de Frons (Aveyron).- --
Cet hommage sera suivi d’une ren-
contre amicale.
MOTS CROISÉS
PROBLÈME N* 5456
1234567*9
" HORIZONTALEMENT
I. « Composés > avec beaucoup do
igofiL - IL S'ouvra quand ça tombe. -
III. Bien gâté. - IV. Objet de ressenti-
ment. Fait du nouveau. - V. N'est pas
comme- l’argent. Doit être arrêté
quand on va trop loin. - VI. Sans
parti pris: - VIL Bande d’étoffe. A été
libéré- d'abord par les Anglais. -
VIII. Qui a été trop frotté. En France.
- IX. Préposition. Fit sauter. -
X. Peut être utfosée quand B n'y a pas
d'ombre. A Vesprit caustique. -
XL Que l’on peut donc suivre.
VERTICALEMENT
1. Qui ne sont pas dans de bonnes
dispositions. - 2. De très bon goût. -
3. Ce n'est évidemment pas faire un
travail à la chaîne. Saint. - 4. Pas
ordinaire. Direction. Dans le vent. -
■5. Une pomme. Pas de l'étranger. -
6. On peut le voir ramper dans tes
champs. - 7. Dans l'alternative. Un
bruit inquiétant. Pas' innocent. -
8. Conjonction. Des femmes qui ont
de beaux bagages. - 9. Sa tenue est
légère. Est bon pour la corde.
Communications diverses
- L’Université européenne de la
recherche organise un colloque, le ven-
dredi 15 février, sur « Les fous de
Vienne : la cité de Psyché et les para-
doxes de l'Histoire ». A la Sorbonne,
salle toois-Li&rd, de 10 heures é
17 heures,
Chevalières armoriées
Cartes de visite ■
le prestige de la gravure
47, Pavage des Panoramas
75002 PARIS
FcL ;42J6.9448 - 45A8Æ6A5
Solution du problème n* 5455
Horizontalement
I. Inculture. - II. Narrer. Av.. -
III. Tue. Nacra. - IV. Estuaires. -
V. Rein. Né: - VI. Pénélope. -
VIL Aneto. - V1IL Ocrais. Ou. -
IX. Noire. Sir. - X. Enée. Bois. -
XL Esseulée. .
Verticetëmant
1. Interphone. - 2. Nausée. Cône.
- 3. Crétineries. - 4. Ur. Une. Ares. -
5. Lena, taie/- 6. Traînons. Bu. -
7. Crêpe. Sol. - 8. Rare. Etoile. -
9. Evasa, pprse.
GUY 0ROUTY
PARIS EN VISITES
JEUD1 14 FÉVRIER
«Paris au dix -buraôma siècle vu par
Raguenet», 12 h 45, 23. me de Sévi-
gné (Musée Carnavalet).
« Passages couverts autour de la
rue- Saint-Denis», 14 h 30,
métro Etienne-Marcel (Paris pittores-
que et insolite).
«Les passages marchands du dix-
neuvième siècle, une promenade hors
du temps», 14 h 30, 4. rue du Fau-
bourg-Montmartre. (Paris Autrefois).
«Une église souterraine sous Saint-
Sulpice». 14 b 30. façade de r église
(D. Bouchard).. ...
« Mystères des templiers et rois
maudits». 14 h 30, métro Temple
‘ (Art et Histoire).
1 «Le couvent de Port-Royal»,
14 h 30. sortie métro Port-Royal
(S. Rofon-Kem).
« Les fastes de l'Opéra Garnier. Son
niatoirB, ses salons, son fantôme »,
.14 h 30, dans te hall, statue de Luili
(Arts et caetera).
«Hôtels et église de me Saint-
Louis», T4 h 30. sortie métro Sslnt-
Pauf (Résurrection du passé).
« Etre juif dans les sociétés du
Moyen Age. Etude de l'attitude du
monde chrétien... >, 15 heures, sortie
métro Temple (1- Hauflar).
Exposition «Art et Publicité» au
Centre Georges Pompidou (dans l’or-
dre des arrivées), 15 heures, b l'imé-
neur du musée, sous l’effigie de
G. Pompidou (Paris et son histoire).
«La Sorbonne. Histoire de l'Univer-
srté «t du Quartier latin. Evolution,
réformes, la. grand amphithéâtre
ouvert exceptionnellement, la salie
des autorités», 15 heures, 43, rue
Samt-Jacqùas (Connaissance d'ici et
d Bflleors).
•L” "g 1 *?"* *»• Colette».
15 h 30, hall du rez-de-chaussée du
2 - du
CONFÉRENCES
Salle des Ingénieurs. 9
avenue d léna. 15 heures : « Ron
fil de# siècles. Catacombes et
mieres églises », par O. Bol
(A ntiquité vivante).
Salle Psyché, 1 5, rue J.-J. R
seau. 15 heures : «Notre sam
notre équilibre per notre mod
via», par A. Lasserre (Uafipes).
, ir 0 ^ 4, place du. Loi
1 ? h .30 i « Ludovic .Ha
(1834- 1908V, académicien fran
Un témoin «sériaux» du Ser
Empire, par A. Conquet (Académ
Second Empire}.
Palais da la Découverte. av<
Franklin -Roosevelt, 18 heures : li
tion aux sciences delà Terre».
217, boulevard Saint-Gerrr
18 h 30 : «Tradition orale hispar
au Pérou », par M: Caceres Val
rame (Maison de l'Amérique latin
■ - • M '
-fj ■
16 Le Monde e Jeudi 14 février 1991 •••
MÉTÉOROLOGIE
Prévisions pour le jeudi 14 février
Nuageux au Nord, beau au Sud
TEMPS Pf£VU LE 14.02.1991
SITUATION LE 13 FÉVRIER 1991 A 0 HEURE TU
Vendredi 15 : Eclaircies. - Le temps
sera souvent gris et brumeux le matin,
mais de belles éclaircies sa développe-
ront l'après-midi. Le de! restera tout ds
même très nuageux sur les Pyrénées et
près des frontières de l'Est, avec quel-
ques faibles chutes de naigne.
Sur I" Ou est, le ciel sera parfois voflé
par des passages nuageux qui devien-
dront de plus an plus fréquents l'après-
midi. H pleuvra fafotemem le soir sur la
Bretagne.
PRÉVISIONS POUR LE 15 FÉVRIER 1991 A 12 HEURES TU
AGENDA
radiotélévision
doraiSogtde télévision sait oubBés chant» «mih» rf»™ TTTr % TTfft ^ t ffimtnrhn hmfH fitamfffTtfrm T*ftt ffrmhotef ;
« te Monde ratfio-téiévaion » ; o FBm à éviter ; ■ te peut voir ; ■ ■ Ne **** *' m ° ql **
Mercredi 13 février
TF 1
21.00 Variétés : Sacrés soirée.
Emissian présentée per Jean-Pierre Fou-
cault Avec la princesse Soraya. Frédéric
François. Roger Vmfim et Merie-Outstina
Barraulx, Marc Lavotne. Eras RamazzottL
Basia. Pierre Bachefot. Bananarama. Aima-
Wa. babaie Gaoce, Phfl Bamay.
23.00 Magazine : Chocs.
Présenté per Stéphane P&ofl.
0.00 Journal. Météo et Bourse.
0.35 Au trot.
20.45 ► Tdldflm : Mariage mortel.
De Marc ffivière. avec Jean-Claude Briafy.
Doux fatnSes rivâtes en campagne.
22. 25 Documentaire :
Tant qu'a y aura des bébés.
De Bertrand Cramer, Efiane Contint et Ptute
Zajdetman. 2 et fin. Le sommeil n'est pas
do tout repos. Cris et chuchotements. an
France et au Sénégal.
23.25 Journal et Météo.
23.45 Magazine : Prolo ng at io ns.
Présenté par Christian Ûukfet.
Judo : Toumol de b Vffle de Paria ; Ski nor-
dique : championne» du monde.
FR 3 __
20.40 Magazine:
La marche du siècle.
Présenté par Jean-Marie Cavada.
La censure. La Rondo*- voua des quais, film
de Paul Carpita, suivi d'un débat.
22J20 Journal.
22.40 Magazine : Faut pas rêver.
PhiSppines : Les Jeep-neys : France : La
trompettiste aux lèvres cf or : CME : Retour
à tsia Nègre.
23.35 Magarin» : Hffinufe an France.
Edouard Branty ou b ptânàèr e pierre.
0.00 Musique: Carnet de notes.
CANAL PLUS
21.00 Cinéma : L'année du chat ■
Fftn alamsiid de DomWk Graf {1988}.
22.50 Flash d'in formati on s.
23.00 Cinéma : Bfind sida. ■
Film csnaden de Peul Lynch {1987).
0.40 Cinéma : Froid dans la dos. m
Film britannique de Chariee Crieh-
ton (1958).
LA 5 -
20.40 Histoires vraies.
Piégé par b fisc, téléfilm de Steven HOaid
i 2.00 Rediffusions.
{ E-M6; Succès (La via de chAtraui:
j L’Egypte; La Norvège; Parccers santé; La
Stem, avec George Sogat, Aon Laéxnen.
Un contrôle fiscal qui Tourna au cauchemar.
2 2 .2 0 Débat : Las impôts.
Animé par G3b* Schneider et Béatrice
Sehonberg.
0.00 Journal de minuit.
20.35 Téléfilm : Las amours de Cfaira.
La coup da foudre d'une femme mariée et
mère da temtta.
22 .20 Série : Eqtndizer.
23.10 Documentaire : 60 minutes.
Spécial Golfe.
0.00 Six minutas d'infor ma tions.
0.05 Magazine : Dazfoao.
Jendi 14 février
| L ^|p re; La Norvège; Parcoure santé. Le
LA SEPT
20.00 Documentaire : Musiques noires {1}.
De Claude Récurer (voj:
20.55 VkMoperetta (m è 0.35).
21.00 Documentaire : Las métamorphosas
d'André Mafieux. De Marcel Boudou.
22.30 Cinéma Las rendez-vous
d'Alma. ■■ Füm beige da Qmoal Ak*r-
men (1978).
FRANCE-CULTURE
20 JO Tira ta langue. L'ectuatté de b bogue.
21.30 Correspondances. Des nouveSes de b
Belgique, du Caned» et de b Suisse.
22.00 Communauté des ratfios pubfiquas
de langue française.
22.40 Les nuits magnétiques. La pMoeop h b
eu progra m me.
0.05 Du jour eu lendemain.
0.50 Musique : Coda. Mtfba liston, b dame
des ccubses.
FRANCE-MUSIQUE
20 JO Concert (damé le 22 jun 1990) : Quatre
aphorisme* pour orchestre, de Schrettka:
Symphonie n* 4 op. 60, da Szymanowski ;
Concerto pour violon et orc h estran»5 en b
meîeur K 219. de Mozart, per r Orchestre
symphonique national de b radio polonaise,
dr. Amorti Ws ; aoL : Frank-Peter Ztmmur-
mann, violon, Tadeusz Smudzlnski. piano.
23.07 Poussières crétoOes. Jazz dub en tfract
du Bar de b VBb è Parts Oerta LaJoup.
| trombone, avec Olivier Hutmen, piano,
| Giflas Naturel, contrebasse, et PMmpe
! CombeHe. batterie.
Le mistral et ta tramontane souffle-
ront très fort sur ta Mkfi méditerranéen.'
Quelques averses se produiront en
Corse.
Les températures au lever du jour
seront comprises entra - 4 degrés et
— 8 degrés dans l'intérieur sur la moitié
est, 0 degré et - 4 degrés sur la moitié
ouest et sur le sud du pays. L'après-
midi, allas atteindront 1 degré è
4 degrés en général, de 5 degrés è
8 degrés sur ta sud et l'ouest du pays,
mais allas resteront négatives sur l'est.
14.25 Feuilleton : Côte Ouest
15 JO Tiercé à Vmcermes.
15-30 Série : TribunaL
15.55 Série : A cœurs perdus.
16.55 Club Dorothée.
17.25 Série : Stanley et Hutch.
18.15 Jeu : Une famille en or.
18.45 Feuilleton : Santa- Barbara.
19.15 Loto sportif. .
19.20 Jeu : La roue de la fortune.
19.45 Divertissement : Pas folles,
les bêtes I
19.50 Tirage du Tac-O-Tac.
20.00 Journal, Loto sportif. Météo.
Trafic ktfos et Tapis vert
21 .05 Série : Le triplé gagnant
Fado pour une jaune Wta, da Bruno Gantfl-
kKi, avec Raymond Paflegrin, Joe Abdo.
__ La Sta <*/ commissaire en otage.
22.40 Magazine : Le point sur la table.
Présenté par Anne Sinclair.
0.00 Journal, Météo et Bourse.
0.35 Au trot
1 .00 Série : Mésaventures.
1 .20 TF 1 nuit 7 art» è b Une.
1.55 Feuffleton : C'est déjà demain.
2JZ0 Info revue.
3-20 Feuilleton : Ballonna (radiff.).
4.15 Documentaire : Histoires naturelles
(radfflF.).
4.45 Programma de ruât
16.25 Cinéma : Chacun sa chance. ■■
Film américain da Karel Retaz (1989). Avec
Debra Wmger, NSck Notre, WM Patron.
18.00 CanaOle peluche.
Captab N; The Didc Tracy show.
— En clair jusqu'à 20.30 ■
1830 Dessins arrimés : Ça cartoon.
18.50 Top 50.
19.20 Magazine : Nulle part affleure.
20.30 Cinéma : Zanzibar, «a
,. F*n franco-suisse de Christine Pascal
(1089). Avec Fabienne Babe, André Mar-
oc». Francis Girod.
22.00 Flash d'i n for ma tions. .
22.10 Cinéma :
Gorilles dans la brume, e
FBm américain da Michael Aptod (1888).
0.15 Cinéma : Possessions!
F3m français, classé X. de Pierre Reinhard
(1977).
1-30 Cinéma : Cléopâtre,
une reine pour César. ■■
ram italien da Victor Tourjansky (1862).
Avec Pascale Petit, Gordon Scott.
LA 5
15.00
17J20
TEMPÉRATURES maxima - miniraa et temps observé
, ... . y* urs “irêffles relevées entre le 13-02-1991
ta 12-02-199! è 6 heures TU et le 13-02-1S91 à 6 heures TU 881
WAJtfiTIZ 5 9 C
D
CHKBB0D2C — l
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1 N
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GBomuau a -4 c
UMOfiB -3 -fi B
MARSHLL&fltt 4 0 D
-2 -
4
UK ANGELES- 24 il 0
LUXEMBOURG- - J - S *
MARRAKECH— 1S 12 N
MONTRÉAL—. - 6 - 18 D
OSLO - 5 - fi •
PAUIA-D8KAJ. Il 1 D
PEKIN 5 5 D
RHWBJABHBO. 28 28 C
ROME 10 SP
SINGAPOUR M 23 N
STOCKHOLM— -S -7 *
SYDNEY 23 23 D
TOKYO Il 4 D
TONS 12 12 N
VARSOVIE -2 -fi •
VENISE 1 i C
VIENNE - » -2 C
itvSL o ? mps univ / r ® e L' c e st’è-dire pour ia France : heure légale
moins 2 heures en été ; heure légale moins 1 heure en hiver. 9
f Document établi avec le support technique spécial de Ut Météorologie nationale. I
14.25 Série : Les cinq dernières minutas.
16.00 Feuilleton : Toutes griffes dehors.
16.55 Eve raconte.
17.15 Série : Les craquantes.
17.40 Jeu : Des chiffon et (tes lettres.
18.00 Magazine : Giga.
19.00 Série : Mac Gyver.
20.00 Journal et Météo.
20.40 INC.
20.45 Magazine : Envoyé spécial.
Présenté par Bernard Benyamln.
Les ripoux; TGV MécSterranée : b batafia
__ _ du raf ; L' apartheid on Afrique du Sud.
22.00 te Cinéma :
Parfum da femme. ■■
FBm italien de Dira» Rtoi (1974). Avec Vitto-
„ „ do Gassman. Alessandro Momo.
23.45 Journal et Météo.
0.05 Documentera : La planète miracle.
De Hrohiko Sana. 2. La grande fissure.
FR 3
14.30 «SS*™ : Regards de femme.
Invitée ; notre coôaboratrice Josyane Savf-
a ^ gneau, (Marguerite Yourcanat ).
15.05 Magazine : Océaniques.
baac en Amérique ; un voyage avec base
Bascheyis Singer, raconté par Judd Hirsch.
16.05 Magazine : Zapper n'est pas jouer.
17.30 Amuse 3.
18.10 Magazine : C'est pas juste.
18.30 Jeu : Questions pote- un champion.
19.00 Le 19-20 de l'information.
9 e 19-12 à 19.30, le journal de b région.
20.10 Jeux : La classa.
20.35 INC.
20.40 Cinéma : Les dents de la mer 2. m
Film américain de Jeannot Swarc (1978).
22.40 Journal et Météo.
23.00 Cinéma : Potteraefet. ee
« ÏÏ" 1 américain de Tobe Hooper (1982).
0.50 Courts-métrages : Regards sur
court
1-20 Musique : Carnet de notes.
CANAL PLUS
13.30 Cinéma ; Au fil de la trie. ■■
ram américain da Gary Marshafl (1988).
Avec Bette Mdfer. Barbara Herehey, John
Hssrt.
15.30 Magazine : 24 heures (redBff.).
15.30 Série : Bergerac.
16.30 Dessins animés.
18.40 Série : K 2000.
19.30 Série : Tel père, tel fils.
20.00 Journal.
20.35 Drôles d'histoires.
20.45 Téléfilm : Terreur froide.
____ fpri&s taie panne de cercuoë cryogéniquB...
2 2 -25 Magazine : Reportais.
Présenté par Patrick de Cardia,
femmes au rapport (b recrutement des
tenmes dans b corps des Marines, et leur
vie dans b Golfe), etc.
23.50 Magazine : Equations.
Présenté par Jean-Marc Sylvestre.
0.00 Journal de minuit.
0.10 Séria : Les globe-trotters
(et è 2.10).
0.40 les incorrig ibl es (recBff.).
1.30 Lunes de miel (redff J.
1.55 Anne jour après jour (redîff.).
2-40 Journal de la nuit
2.55 Série : Tendresse et passion
(et è 4.10. 5.35).
3.10 Série : Voisin, voisine (et è 4.35).
M6
13.55 Série : Cagney et Lacey.
15.40 Variétés : Bleu, blanc, clip.
16.45 Sérié : Vegas.
17.30 Hit hit hit hourra I
17.35 Jeu : Zygomusic.
18.05 Série : Supe r copt e r.
19.00 Série : La petite maison
dans la prairie. i
19.54 Six minutes d'informations. I
20.00 Série : Madame est servie.
20.35 Cinéma : Le Lagon bleu. ■
l%n américain de Bandai KWur (1980).
Avec Brooke SfceJda, Chris top her Attira,
Lao McKam.
22.30 Cinéma : Mieux vaut être riche et
bien portant que fauché et mai
fichu. □
ram français da Max Paras (198(9.
0.05 Six minutes d' infor m a tions.
"O.TO Magazine : Daribao.
.0.15 Saxy. cfipi
2.00 -Radiffusiioris. - "
Succès (U vie da chfltesu) ; Venin : Tan
dira es b vide ; Las Cerébes ; U SaheL
LA SEPT
1 5.00 Théâtre : Lorenzaocto.
1 7.20 Miles Davis deux mots, quatre
pandas.
17.30 Yîdéopérette.
17.35 L'êge d'or du cinéma. (SJ.
18.05 Documantaifë : foi batte vie.
18.30 Vidéo : le grimoir e magnétique.
19.00 Documentaire : La malédiction
des plumes.
19.30 Le dessous ctes cartes.
19.35 Le journal de FR3.
20.00 L'êge d'or du cinéma (7).
20.30 Ici bat la vie (Corbeaux ai mouroas).
21.00 Documentaire : FBm sur Georges
Perec (1). De Catharine Binet.
22.35 Danse : Symphonie en D. Chorégraphie
de Jtri Kyfian.
23.00 Vidéo : Leaving the OU Ruin. Dlrit
Bretsry.
23.35 Documentaire : Ils. De Pauline de
Grume.
FRANCE-CULTURE
i?*22 Téte^-tate. de Paul Emond.
21.30 Profils perdus. Tareen DesWmami. auto-
biographie d'un mome zen (2* partie).
22.40 Les nuits magnétiques. La phflosophie
au programme.
0.05 Du jour au lendemain.
0.50 Musique : Coda. Mettra Liston, b dame
des coulisses.
- FRANCE-MUSIQUE
20 30 aSSSS Théa,ro d “
4L; ïffîas
pr^. Stefen Dahborg, rénor, Marie-
RaSîrf na,A GlUO ü c ? récitante,
Raymond Gôrôme, réenant.
La h*e * Ita.
Œuvres de
««xwroerg. Suwnsky. WSlhaud. h&ndo-
ninh. Debussy, Satie, Schreker, Berg
19.30
19.35
20.00
20.30
21.00
23.35
Audience TV du 12 février 1991
Aotfencfl Instantanée. France entière 1 pekn - 202 000 foyora
St / s o F HE SN?E LS EN
. f Lx
HORAIRE
FOYHK AVANT
REGARDE LA TV
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19 h 22
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Santa Barbara
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19-20
21.8
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Roue fortune
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Journal
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20 h 65
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Garcon
28.1
Deux hommes
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OfeapogtH.
8,2
22 h 8
83.7
Garçon
23.6
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16,0
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LeMonderdeudi 14 lévrier 1991 17
- SECTION B
ARTS
S PE C T A CLES
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■’S*
MUSIQUES
Paolo Conte,
chantre de l’Italie
f
fc-
Le chanteur italien préféré des Français s'installe sur la
scène de rOfympia & Paris jusqu'au 27 février. Paolo
Conte est Patcbétype de ces cantauton, auteurs-inter-
prètes qui ont si réconcilier le goût de la mélodie des
années 50 et les textes «nihitim des «m 60, au
point que h chanson italienne a su, depuis plus de
quarante ans, conquérir des publics éloignés de ses
CINÉMA
Babar et les siens
sur grand écran
Vodà qu’un drôle d’éléphant s’apprête à parachever
son entrée royale dans l’imaginaire des enfants du
monde entier. Né soas les crayons de Jean de Bnmhoff
an d*ot des années 30, ressuscité par-son 0s Lauréat
après guerre, ; porté, sur les petits éàans récemment,
aigounThui vedette de cinéma, Babar est partout, y
compris sur les étals des amunaÿants des «produits
dérivés», phénomène qui est ravariabtement le règne
d’une suprématie naissante. Et, en l’occurrence, un
pied-de-nezaux faiseurs japonais.
DIX ANS APRÈS LA MORT DE BOB MARLEY
Le reggae musique rebelle
S I Bob Marley avait vécu, fl aurait fêté ses qua-
rante-six ans cette semaine Mais, le 6 février,
un nouvel album est sorti pour célébré? le
dixième anniversaire de sa mort Oc 30 mai), premier
événement d’une série de manifestations qui honoreront
cette année la mémoire de la star jamaïcaine. Parmi ces
projets, un concert avec plateau de célébrités diffusé par
satellite dans le monde entier; un hommage parfaite-
ment adapté â cet artiste qui a, en compagnie dé quel-
ques autres, changé le rythme de la planète en y répan-
dant le beat déhanché du reggae, qui avait inspiré à
Paul McCàrtney cette description : «C'est du rock’n’roll
mais à l’envers.»
La pop rausic a aujourd’hui tout â fait maîtrisé l'art
de l'hommage aux morts. L'an passé, les rituels de com-
mémoration étaient dédiés à John Lennon et à Hendrix,
pour les dixième et vingtième anniversaires de leurs
décès respectifs. Si l'organisation d’un concert de
superstars à Liverpool par Yoko Ono n’a pas ajouté
grand-chose à la mémoire de son mari, Hcndrix a été
transfiguré par une avalanche de rééditions de livres,
d’articles et de films.
Cette année, c’est au tour de Marley, et de Jim
Morris on qui sera bientôt ressuscité grâce à un film
d'Oliver Stone. Mais les chansons de Mariey ne risquent
pas de servir de fond sonore & des publicités pour blue-
jeans. En partie à cause des procédures et des contro-
verses qui opposent les parents et les associés de Marley
au sujet de son héritage. Mais aussi parce que Island, sa
maison de disques, est résolue & éviter toute manœuvre
d'exploitation commerciale de sa mémoire, qui a tou-
jours tenu une place à paît dans le cœur du fondateur
du label, Chris BlacML
Et puis Mariey a toujours été une bizarrerie dans
les livres d’histoire du rock and roll. Même s’il avait
atteint le public do rock et intégré ses leçons dans sa
musique et dans scs spectacles - tout à fait à la manière
d’artistes noirs américains comme Jimi Hendrix ou Sly
Stone, - il reste avant tout un musicien du tierc-monde,
te premier ambassadeur non seulement de son pays et
de sa culture; mais du tiera-monde dans son ensemble.
U a chanté les luttes et I’oppressioa des déshérités du
monde entier. Son parcours résumait le sort et les aspi-
rations des petites gens.
Né chez les pauvrea.de la campagne, Marley a
grandi . dans les ghettos de W est-Kingston avant d'at-
teindre la richesse et la gloire. Parce qu'il s’était fort le
champion des suffèrers, comme se désignent eux-mêmes
les pins pauvres d'entre les Jamaïcains, on entend les
disques de Mariey dans les réserves indiennes d'Améri-
que et chez les aborigènes d’Australie, et des groupes de
res» surissent de rEstonie à la Chine.
Pour beaucoup de gens, Je reggae , a disparu en tant
que courant musical en même temps que Mariey, au
début des années 80, après avoir été en vogue pendant
quelque temps. Bien sûr, 3 n’en a rien étél Mariey avait
coutume de dire que nie reggae et br Jamaïque ne font
qu’un». Et le reggae n’a pas plus disparu que la petite ïïe
(trois millions d’habitants) ne s’est abîmée dans les flots.
Mais, privé de son champion, sa créativité épuisée par
dix ans d’innovation, fedédin à court tenue du reggae
était inévitable.
NEEL SPENCER
Lire la suite page 1$
► tfdl Spencer a dirigé le New Musical Express à lajln des
années 70. au moment oû l'hebdomadaire britannique fuit le
reflet de la double explosion du reggae et du punk. ll ea atyour-
dwl rédacteur en chef du mensueUondomen 20/20.
SAmuA,
BtXikCUtr ^AicU-
m
J*JUC* Ae.
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FÉVRIER
1 8 Le Monde • Jeudi 1 4 février 1 99 1
MUSIQUES
DIX ANS APRÈS LA MORT DE BOB MARLEY
Le reggae, avant-garde de la world music
Snite de le page 17
MSme au plus bas de l’étiage, le public du reggae
s'est pourtant perpétué, si bien que quelques artistes
de la Jamaïque, Buming Spear ou Dennis Brown, ont
toujours rempli sans peine les grandes salles de Lon-
dres, Paris ou Berlin. Siy et Robbie ont continué de
vendre beaucoup de disques dans le monde. Comme
si ie succès auprès des autres poblics n'était jamais
venu, la musique s’est repliée sur ses bases dans les
clubs et dans les fetes des enclaves antillaises, de
Manchester à Toronto ou Brooklyn. La diaspora du
reggae a aidé à sa survie. Même si la production
jamaïcaine, destinée d'abord au marché intérieur,
reste abondante, les nouvelles stars du reggae sont de
plus en. plus souvent nées loin de Kingston, comme
UB 40. Le reggae britannique a trouvé son identité
dans les années de l’après-Mariey avec des groupes
comme Maitey et Aswad et n'a cessé de progresser.
Les vétérans d’ Aswad ont dû attendre 1989 pour
décrocher leur premier grand hit avec Don‘1 Turn
Around.
Par certains aspects, le reggae peut être consi-
déré comme ie premier exemple de world music (le
monde en question étant bien sur le tiers-monde), un
signe avant-coureur de la diversité qui caractérise
aujourd’hui la pop planétaire. Si le reggae a réussi à
pénétrer la musique populaire occidentale, c'est en
partie parce qu’il était chanté en anglais - même si
c'était une forme altérée de (a langue - qui reste la
lingua franco de la pop musique.
L’importance de la communauté jamaïcaine en
Grande-Bretagne a également joué un rôle détermi-
nant dans l’évolution du genre en lui assurant un
public relativement riche, qui lui a permis de dépas-
ser les limites du marché domestique. Chris Bla-
ckwell, le fondateur d'Island, issu d'une grande
famille blanche de la Jamaïque, a commencé dans les
afTaiies en vendant des disques importés sur un mar-
ché de Londres, au début des années 60. Plus tard, il
a pris des accords de licence avec les producteurs de
lHe pour diffuser les artistes jamaïcains en Grande-
Bretagne sur son label avant de se lancer sur le mar-
ché du rock avec des artistes comme Free ou Cat
Stevens. ■
ENTRE MILITANTISME
ET BALLADES ROMANTIQUES
En Grande-Bretagne, les Blancs se sont tournés
vers le reggae au début des années 70, après que les
skinheads (qui, ironie du sort, pratiquaient le
racisme avec beaucoup de conviction) se le lurent
approprié. Mais la tradition britannique du reggae
est aussi celle de titres lents et romantiques qui se
hissent régulièrement en haut des hit-parades. Ken
Boothe en 1975 avec Everything I Own, Freddie
McGregor en 1989 avec I Just Don't Want To Be
Lonely. Même si l'on définit souvent le reggae en
termes de militantisme et de rébellion, les ballades
romantiques en sont un aspect tout aussi authenti-
que. Comme UB 40, Marley a connu ses plus gros
succès commerciaux avec des chansons d'amour.
Les origines mêmes du reggae sont entourées
d’un flou artistique. « En Jamaïque, les faits n'exis-
tent pas» est l’une des citations favorites de Chris
Blackwell. Certains prétendent que, après-guerre, les
stations de radio de la Nouvelle-Orléans qui diffu-
saient du rythm’n’blues vers la Jamaïque étaient tel-
lement distordues par la distance que les Jamaïcains
qui voulaient rendre hommage aux artistes comme
Louis Jordan le faisaient de manière un peu bancale.
Une autre hypothèse veut que la musique se contente
d’accentuer le déhanchement des rythmes du sud des
Etats-Unis. De toute façon, à un moment ou à. un
autre, ie temps faible fut tellement accentué qu’il en
devint le temps fort.
Alors que, dans un premier temps, on se conten-
tait de singer les musiques qui venaient des ghettos
américains, l'indépendance, en 1961, donna à la
Jamaïque une identité propre, et les musiciens de
ffle se lancèrent dans une série d'expériences qui
dure à ce jour. Au début, la musique était connue
sous ie nom de ska, un genre rapide et tonitruant
quelque part entre les danses qui envahissaient
périodiquement les boîtes de nuit et la virtuosité jaz-
zistique de musiciens comme le tromboniste Don
Drummond.
A la fin des années 60, la musique ralentit pour
devenir le rock steady, la première expression reggae
à passer dans le langage de la pop (le terme devint
même le titre d'un succès d’Aretha Franklin), avec
des trios de chanteurs comme Toots and the Maytals.
Les Wailers étaient un autre trio, qui comprenait
Bob Marley, Peter Tosh et Bunny Livingstone. Ils
devinrent rapidement célèbres à cause de leurs chan-
sons à la gloire des jeunes révoltés du ghetto, les rude
boys, tel que les avait incarnés Jimmy Clifï dans le
film The Harder They Corne.
Mais l'évolution de la Jamaïque ne relevait pas
seulement de (a politique et de l'économie. LTle a
toujours été une société profondément religieuse,
dans laquelle le puritanisme britannique côtoyait dif-
ficilement les croyances venues d’Afrique, berceau de
la grande majorité de la population : Yobeah (la
magie) ou les duppies (les esprits). Le mouvement de
retour à l' Afrique dont Marcus Garvey avait été l'ini-
tiateur (jusqu’à Bob Marley, Garvey fut le plus célé-
bré des Jamaïcains, dont l’influence s’était fait sentir
dans toutes les communautés noires d’Amérique du
Nord, dans les années 20) enseignait entre autres
qu'un roi se lèverait d'Afrique.
Certains virent en Hafié Sélassié, le négus
d’Ethiopie, la réalisation de cette prophétie. De la
doctrine de Garvey naquirent les rastafarians, une
secte qui éleva le négus au rang d’une divinité pha-
raonique, et trouva dans la Bible une analogie entre
leur propre exil hors d’Afrique et les tribulations des
juifs dans l'Ancien Testament. Les rastas renommè-
rent leur dieu Jah, d’après le Jeovah de certains ver-
sets de la Bible, laissèrent pousser leurs cheveux en
dreadlocks pour signifier leur lien avec T Afrique et
leur mépris pour les règles de Babylone, le monde
occidental, et firent de la consomnration de la mari-
juana locale (la ganja) un sacrement, ce qui suscita la
sympathie d’une bonne partie de nie. .
Alors qu’il s’agissait d’abord d’un mouvement
intellectuel, le resta établit son emprise sur la Jamaï-
que au début des années 70. Même Michael Manley,
le premier ministre, reconnaissait son pouvoir, fai-
sant campagne en brandissant un bâton rouge, or et
vert (les couleurs de l’Ethiopie), en frappant le sol à
la manière des prophètes. Le reggae frit bientôt
envahi par les doctrines rastas, avec les Wailers â
l’avant-garde du mouvement. La musiquè du trio
avait commencé à prendre de nouvelles directions.
Les dons de compositeur de Marïey assurait la supé-
riorité de leur répertoire.
Après la décision de Chris Blackwell de donner
au groupe les mêmes moyens qu’aux artistes de rock
(studio perfectionné, promotion importante) et les
premiers résultats de cette politique - l’album phare
Catch A Fire- les Wailers passèrent dans la division
supérieure: 0 firent irruption sur la scène du -rock qui
se délitait peu à peu depuis sa constitution à la fin
des années 60. Avec son groupe, Marley indiquait
non seulement de nouvelles directions musicales,
mais il démontrait la vanité de la rébellion à laquelle
des rock-stars millionnaires prétendaient toujours
appartenir. Le reggae était une musique de rebelle,
authentiqué. Le succès de la version qu’Eric Clapton
tira de I Shot The Sheriff attira l’attention sur le
groupé et leur spectacle sur scène acheva de convain-
cre les sceptiques. - -
L'essentiel de Talfàng Blues, le nouvel album de
Marley, est constitué de bandes enregistrées en direct
en 1975 pour une radio de San-Francisco. On y
retrouve le reggae intimiste et violent des Wailers
ainsi que des extraits d’une interview de Mariey qui
ne sera accessible qu’aux connaisseurs du créole
jamaïcain. Mariey s'était glissé dans son rôle de prc-.
tnier porte-parole du reggae avec la facilité d’un
grand homme de spectacle, et sa beauté physique et
ses idées en faisaient un sujet rêvé pour la presse
occidentale. Mais les Wailers étaient loin d’être les
Ci-contr e,
les Wailers
dans la formation
d'origine,
à Ja fin
des années 60
(Bob Marley,
au centre).
Cï-d&ssous.
Bob Marley
and The Wailers
en 1980.
seuls artistes à découvrir de nouveaux territoires
pour le reggae. La procession de chanteurs à la voix
douce et de personnages hors du commun qui sortait
de l*3e semblait ne jamais devoir se "finir : The Dïa-
monds, Big Youth,. Buming .Spear, Third World,
Black Uhuru et d’autres se -lancèrent sur la scène
internationale à la suite de Madge. Mais la musique
vivante n’avait jamais été un point fort du reggae.
. Dans nie, la tradition était plutôt celle des dis-
cothèques ambulantes - les Sound Systems - qui
étaient le premier moyen de diffusion de la musique.
Les disc-jockeys des Sound Systems adaptèrent leurs
interventions à la musiqne qu’ils passaient, répétant
• quelques slogans par-dessus la musique, en transfor-
mant le son à l’aide d’une technologie rudimentaire.
L’un des résultats de cette évolution fat l’apparition
des talk over, déclamations sur la musique, un autre
l’ascension du dub, dans lequel la piste de la voix
était effacée pour ne hisser que le squelette rythmi-
que occuper tout l’espace. .
Ces évolutions devaient influencer tonte la pop.
music moderne. Les fantaisies électroniques et les
montages du dub, l'idée dexfcmner un titre à l'inten-
tion des pistes de dansé sont devenues des lieux com-
muns dans tous les genres, de la-house au revival
psychédélique (même Springsteen n’a pas résisté aux
discomixes). Quant an talk over, il peut prétendre au
titre d’ancêtre du rap et du hip hop qui s’épanouirent
après que les enfants des ghettos eurent découvert le
reggae à la radio. En fait, le reggae s’est infiltré par-
tout : dans les premiers succès étVo\i(x (Walking
On The Moon pourrait presqa’être une composition
de Bob Mariey), dans le punk britannique qui ^iden-
tifiait & son esprit de rébellion, même dans la ransi-.
que chimurenga du Zimbabwe où le statut de Mariey
était tel qu’il fat invité aux fêtes de l’indépendance
du pays en 197K Le reggae africain est devenu un
genre à part, avec des artistes comme l'Ivoirien
Alpha Blondy, le Zimbabwécn Thomas Maprtxmo ou
le Sud-Africain Lucky Dube qui rendent à la Caraïbe
l'hommage de la mère patrie.
DU FONDAMENTALISME AFRICANISANT
AU MATERIALISME A L'AMÉRICAINE
En revanche, l'influence resta* progressivement"
diminué. L'idéalisme juvénile qu’il véhiculait dans
les années 70 s’est brisé sur les dures réalités de la
vie politique en Jamaïque et ailleurs ; finalement, les
sufferers n’ont toujours pas été délivrés du «sys-
tème», aucun miracle n’a. permis aux masses de
revenir en Afrique. A la fin des années 70, la chute
de Michael Manley - qui tendait vers le socialisme à
la cubaine - fut un tournant décisif. Le gouverne-
ment de droite d’Edward Seaga fit revenir le savon et
les piles électriques sur les étalages, mais l'économie
jamaïcaine a dû se plier aux restrictions imposées
par le FMI et l'effondrement des cours de la bauxite.
Les ghettos de Kingston se détournèrent du fonda-
mentalisme africanisant vers les valeurs matérielles
vennes des Etats-Unis. Les artistes de talk over se
proclament, comme Tes rappers américains, MCs
(master of ceremonies) et ont pris le pas sur les chan-
teurs; leurs disques saut des célébrations à la gloire
des armes à feu, des chaînes en or, du gangstérisme
et'des plaisirs de la chair. L'étrange YeUowman, ainsi
nommé à cause de son teint d’albinos, fat le plus
populaire du lot.
L’un des contrepoints les plus inquiétants du
reggae durant les années 80 fut le taux de mortalité
de ses stars. En 1977, Mariey avait échappé de jus-
tesse à une tentative d'assassinat dans laquelle il
avait été blessé. Son ancien complice, Peter Tosh, fut
fauché, par les balles en 1986, tout comme son bat-
teur Cariton Barrett, en 1988. Même King Tubby, le
" débonnaire inventeur du dub. fut assassiné.
Le beat a changé aussi, s’accélérant au rythme
des pulsations électroniques du dance hall reggae qui
domine à ce jour la musique de 173e. Ce qui ne veut
pas dire que tout contenu spirituel a disparu ; il reste
de nombreux artistes roots qui perpétuent la tradi-
tion - popularisée par Marley - des textes conscien-
tisés chantés d'une voix douce, ainsi Cocoa Tca,
dont le dernier succès évoque la guerre du Golfe.
Mais de tome façon, le plus câèbre des produits
jamaïcains a échappé à 171e. On trouve des disques
de dancé hall en espagnol en Colombie, en japonais à
Tokyo (interprétés par un sosie de YeUowman qui se
produit sous le nom de Ranking Taxi), en argot noir
londonien et avec l’accent du Bronx à New-York
Soûl II Soûl, les nouveaux maîtres de la scène fond*
nienne, ont assuré leur domination sur une formule
reggae donnes fondations ont été établies au temps
Où leur leader, Jazzie B, se produisait avec un sound
System. Abrutis de house, les clubs chic de Londres
redécouvrent les joies du dub. Parmi les noms à sui-
vre on 1991, Massive, qui mêle le reggae des années
70 au hip hop.
Même si son héritage matériel est la proie des
avocats, la musique que Bob Marley a laissée est
décidément omniprésente.
NEIL SPENCER
t
Le Mçrnfc* Jeudi 14 février î$9 1 1 ®
MUSIQUES
LA RÉSURGENCE ET L’OMNIPRÉSENCE DU SON JAMAÏCAIN
UB 40, Bmningham sur Caraïbe
En douze ans, UB 40 n'a pas changé.
Les huit musiciens du groupe
sont les mêmes qu'eu 1979,
ils habitent toujours Birmingham.
Et, surtout, ils jouent
toujours du reggae. Cette fidélité,
constamment récompensée
par le succès populaire
(le groupe vient de donner an Top 50
français son premier numéro 1 reggae),
méritait quelques explications,
fournies par Robin Campbell
(guitare rythmique, chant)
et Jim Brown (batterie),
porte-parole du groupe.
Birmingham
de notre envoyé spécial
E NTRE un entrepôt et un garage, pris des voies
de chemin de fer, les locaux de Dep Interna-
tional ne se distinguent pas de ceux des PME
de Digbeth, faubourg industriel de Birmingham. Mais,
contrairement à ses voisins, Dep International produit
du reggae depuis 1979. Fondée par les musiciens de
UB 40, la société est à l'image du groupe : elle fait
partie du paysage de Birmingham. Le groupe se {Ré-
pare à tourner en Europe au printemps et ses membres,
dispersés aux quatre coins de l'Atlantique (Grande-
Bretagne, Jamaïque, Etats-Unis..), rentrent un à un au
pays.
Labour of Love II, le dernier album du groupe, est
sorti début 1989. Lentement mais sûrement, il a accu-
mulé les distinctions métalliques, or et platine, dam
toute l’Europe. Alors que UB 40 est déjà venu en
France au printemps 1989 pour soutenir l’album, la
longévité de celui-ci oblige le groupe à passer une
seconde couche. Comme le tome premier, sorti en
1984, Labour of Love II est une collection de vieux
succès du reggae qui ramènent le groupe une fois de
plus à ses origines, dans le quartier de Moseley, une
banlieue à problèmes avant la lettre, entre 1968 et
1975.
«Les huit membres du groupe sont un échantillon
représentatif de la population du quartier, des Ecossais,
des Jamaïcains, des mulâtres, se souvient Robin Camp-
bell Nous avons grandi en écoutant du reggae, et de la
musique du sous-continent indien, ce qui nous intéres-
sait moins. » Robin s'est chargé de l'éducation musicale
d’AIi, son frère cadet. Tous les membres du groupe ont
(dus ou moins connu leur période skinhead sans jamais
sympathiser avec les vues et les pratiques racistes des
skins. Simplement, vers 1967, cette tribu urbaine
s’était séparée des mods et approprié le ska - ancêtre
du reggae.
Seul Robin, qui est né au début des années 50, est
assez vieux pour avoir connu le reggae dans ses incar-
nations précédentes, blue beat, rock steady, ska. «Je
me souviens de Monkey Man, de Tools and the May-
lais, le premier disque reggae à passer sur Radio
Luxembourg, j’étais très excité, c’était en 1968. A
l'école - qui n’était pas dans le quartier où nous habi-
tions - on me prenait pour un anormal parce que je
n'écoutais que du reggae. Quand tout le monde s’y est
mis. ms 1974, les gens venaient me demander ce qu’il
fallait écouler. » Jim Brown se souvient que c'est Robin
qui. lui avait procuré un ticket pour aller voir Bob
Marley à l’Odeon de Birmingham en 1976.
fl n’empêche que c’est Ali, le petit frère, qui finit
par réaliser le fantasme maintes fois évoqué de former
Discographie
On trouvera les disques de Bob Marley sur
Island. Tous sont recommandables, certains Indis-
pensables : Catch a Fire, l'album Uval où l'on trou-
vera la version de No Woman No Cry qui fut son
premier succès en France et Exodus.
Island a réétfté une bonne partie de son catalo-
gue en série économique. On y retrouve aussi bien
les succès de Jlmmy CRff (Reggae Greats) que la
funky Kingston de Tools and the Maytals. Le label
a réuni sur le même CD la Marcus Garvey et Gar-
vey's Ghost de Buming Spear, c'est-à-dire les
chansons et leur version dub. C'est sans doute le
meilleur moyen de comprendre le reggae tel qu'il
vivait et grandissait en Jamaïque au milieu des
années 70. A redécouvrir également le War Ira
Babyton de Max Romeo et un peu à part le Basa
Culture du poète londonien Linton Kwesî Johnson
qui mettait ses textes au format du taik over.
L'autre série de réédition à prix «budgets
concerne Front Line, le label reggae de Virgin avec
Gregory Isaacs. chanteur prodigieux, U Roy, roi du
taik over. Culture, groupe roots ou les Mighty Dîa-
monds. Le catalogue Trojan (l'un des principaux
labels de la Jamaïque) recoupa par endroits celui
un groupe. «Il avait pris un tesson en pleine figure dans
une bagarre et il a reçu quelques milliers de livres de
dommages et intérêts, il a acheté des instruments .»
Autour d’Ab (chant et guitare), d’Earl Falooner (bas»)
et de Jim Brown, le reste du groupe s’est lentement
agrégé. « Nous allions les voir au début et ils étaient
tellement mauvais se souvient Robin. Et quand c’est
devenu passable, on s'est mis à y croira. » Jim Brown
ajoute : «Dans notre cercle, ceux qui voulaient jouer de
la musique sont devenus musiciens, les autres, manager,
roadie, technicien.» A ce jour, en y incluant les
familles, la communauté UB 40 compte une soixan-
taine de mepibres. Outre les quatre musiciens déjà
cités, le groupe lui-même est composé de BriaaSsr
vers, saxophone, Michael Vïrtue, claviers*
Hassan, percussions, et Astro, vocaux et paci^ûns.
Le nom, lui, fut emprunté au formulaire de pointage
au chômage (dote car d UB 40), art que la plupart des
musiciens avaient longuement étudié. .
Bien avant les débuts, il (hait entendu, sans avoir
même à le dire, que le groupe jouerait du reggae. A
Birmingham, la scène punk était inexistante. Dexy*s
Midnighî Rimners, le premier groupe à émerger de la
ville à cette époque, jouait du rhythmVblues à la
manière des années 60. A quinze miles de là, à Coven-
try, les Spedals avaient pris la tête du ravivai ska. La
pression rock était inexistante. La seule question était
de savoir quel genre de reggae jouer : entre les fàûs de
dub et de lovera rock, entre les puristes et les amateurs
de pop, un compromis s’était dégagé -qui aboutit à
Food for Thmighî, le premier 45 tours du groupe, son
premier succès. La mélodie forte, la ligne clé saxophone
entêtante dissimulaient parfaitement les insuffisances
techniques du groupe.
«Nous avons un peu joué dans les environs de Bir-
mingham. La première fins que nouravonsjoué à Lon-
dres, nous avons fait la première partie de Orchestral
Manœuvres in the Dark, ils étaient nuis; nous étions
nuis, il y avait dix personnes dans la salle. Et la seconde
fois que mm sommes allés à Londres, Chrissie Hynde
nous a découverts», raconte Robin. La chanteuse des
Pretenders était en haut des hit-parades, albums
et 45 tours, elle a imposé' le groupe en première partie
de sa tournée anglaise. Grâce à die, UB 40 a pu déro-
ger à l’usage qui veut que les artistes débutants paient
pour le droit d'ouvrir le spectacle (Tune star.
En 1979, la presse était à la recherche d’un mou-
vement qui prendrait la relève de la vague punk et du
revival ska. Sur leur premier album, on trouvait un
long morceau intitulé Madam Médusa , une impréca-
tion qui saluait l'accession de Margaret Thatcher au
pouvoir. Finalement, le groupe a survécu au premier
ministre, mais UB 40 a pris quelque distance avec son
engagement politique initial, « tout à fait simpliste,
mais je. ne vois pas de mal à ça», dit Robin. « Des
• tfogans, niais estait de notre âge», dit Jim Brown.
de sa oompos^oa multiraciale,
ÜB 40 qui, efrftas, se payait Iç fane d’enregistrer sous
.son propre label, put s'offrir uû Joli succès critique.
«Nous pensions apporter le reggae aux masses,
c'était une croisade. Aigourd'hui, nous avons réalisé que
nous étior^uquement capables (t apporter UB40aux
masses », d^RobiiL An bout de trois albums origi-
naux, phis un album de dub, formation de Dep Inter-
national était plus que chaotique. Alors que le groupe
était censé partager à parts égaies les royalties avec son
distributeur, Graduate, l’argent ne rentrait pas. Robin :
«En douze ans d'existence, nous avons gaspillé des
sommes colossales parce que nous refusions de faire
appel à des gens de l'extérieur. Et puis nous avons
grandi, nous avons eu des enfants. Maintenant, nous
avons des comptables, des expats - il éclate de rire - et
pair plus d'argent qu'avant.» A travers Dep fatematfo-
nal, UB 40 avait tenté de faire partager son succès, a
des artistes jamaïcains, dont Mickey Dread. L’échec
avait été totaL Lorsque te troisième album, UB44- le
nadir de sa carrière, de l’aveu même du groupe^- ne
réussit pas à rééditer te succès des précédents, UB 40
se rendit aux ar guments de Richard Branson, te patron
de Virgin. Quelques années plus tôt, Branson avait
écorné la Jamaïque, signant & tour (te bras les groupes
sur Front line, la filiale reggae de Vagin, sans grand
succès commercial (aujourd’hui réédités ai CD à prix
économique, tes albums Front Line sont dans f ensem-
ble tout à fait recommandables). Ce n’est qu’avec tes
années 80 que Virgin est devenu un label reggae en
réussissant enfin à pénétrer le marché américain, qui
avait toujours résisté an genre, avec Maxipriest, Ziggy
Marley, fils de son père/ et UB 40.
« Pendant notre tournée américaine, nous avons
trouvé des bacs entiers de disques de reggae aux quatre
coins des Etats-Unis ; fait remarquer Jim. Brown. Il y a
cinq ans, il fallait fouiller dans la section rityüm’n’bbus
pma trouver un Marley ou un UB 40. Et ça ne prouve
qu’une chose, c’est que ces disques se vendent, et toutes
les majors én sont conscientes.»
Pour entamer la collaboration avec Virgin, te
groupe décida de réaliser une envie aussi vieille que
UB 40. Labour of Love rassemblait tes meilleurs sou-
venirs musicaux que te groupe avait partagés. « Virgin
éuàt temfiè, ils pensaient que la carrière du groupe était
terminée. L’album a été notre pim gros succès, qui a été
dépassé seulement par Labour of Love IL Çesl normal
que ces disques se vendent mieux que les origimux, les
chansons sont meilleures. » En effet tes classiques du
reggae mit réussi au groupe : Red Red Wine fut leur
premier numéro un en Grande-Bretagne (Food for
Thought n’était monté qu'à la quatrième place), tout
comme Kingston Tom a fait apparaître tes disques de
UB 40 sur tes rayons des hypermarchés en France.
Trois ans déjà se sont écoulés depuis UB 44, le
dernier album «original» du groupe. «Céti (pat nous
sommes paresseux», avance Jim Brown qui refuse
d’énvisàger fa situation sous l'angle de la pénurie d*ms-
piration/Le reggae de UB 40 est devenu dassÉqucface
à la sonhisticaLion, au manié risme, de Maxipriest fl est
adan devenu conservateur face aux aventures sonores
du ragamuffm. Jim Brown y voit le triomphe dû reg-
gae : «Le reggae est partout, il a continué son évolution.
û l'intérieur ou à l'extérieur des modes. U a)r a plus de
dub en tant que teL Cétait une manière de traiter le son
inventé par des producteurs jamaïcains, aujourd’hui
tout est dub. Totale monde construit sa mélodie autour
de la ligne de basse au lieu de fiùre Virtverse. Lahouse,
le hip hop, s'inspirent des méthodes dub La musique de
Prince ne serait pas ce qu’elle est sans le dub Nous ne
sommes pas aussi importants que Bob Marley, et il
aurait sans doute fini par s’imposer en Amérique s’il
n’était pas mort. Mais Maxipriest. UB 40. vendent dix
fois plus d’albums que Marley n'en vendait.»
THOMAS SOI1NEL
* Discographie chez Virgin. UB 40 sera en tournée en
France dn 27 mais au 30 avril prochain.
SLouA Jbÿ AH-t—
VxiuwV- T 5 i
jytÂA.Céukc Sextofr
d' Island, puisque Chris Blackwell en était action-
naire. Il est aujourd'hui Importé en France par
FNAC Music et au gré des expéditions, on trou-
vera quelques merveiBes dont une excellente com-
pilation, The Very Best of Jamaica, qui, en une
vingtaine de titres, fait un bon abécédaire du reg-
gae.
La préhistoire du reggae (ska, rock steady) a
fait l'objet de compilations qui apparaissait pério-
diquement. En ce moment on peut trouver Golden
Rockers (Blue Moon) qui réunit quelques classi-
ques du rock steady et du lovera rock (le reggae
romantique) et Club Ska 67 (Island Import) qui
ramène au temps des cuivres triomphants et des
rythmes frénétiques.
En oe qui concerna le reggae cont e mporain, on
retrouvera les tendances sophistiquées chez Maxi-
priest (discographie chez Virgin) ou sur le dentier
album d'Aswad, Too Wicked (Island). Bop (Har-
vey), un groupe new-yorkais, mâle avec bonheur
rap, ska et reggae sur Bread and Cireuse» (Epie).
Enfin The Real Rock de Shinehead (Elelctra WEAJ,
déjà sacré roi du raggamuffin, devrait arriver ces
jours-ci chez les disquaires,
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20 Le Monde • Jeudi 14 février 1991
MUSIQUES
QUARANTE ANS DE CHANSON ITALIENNE, DE LUIGI TENCO A PAOLO CONTE
Lasciatela cantare
La grande figure de la chanson italienne,
Paolo Conte, retrouve Paris sur la scène
de l’Olympia. C’est l’occasion
de s’en aller dans la péninsule
pour un parcours dans la mémoire
d’un pays qui chante
comme aucun autre,
partagé entre les mélodies faciles
des années 50 et les textes
difficiles, ambitieux, des années 60.
Aujourd'hui, ces deux pôles sont
réconciliés, et l’Italie fête
le triomphe des cantautorf,
ses auteurs-interprètes.
L y a encan? trop de mots criés. La tradition des
chansons à texte est encore récente en Italie : On
met beaucoup d'énergie à écrire des refrains qui
«I
d'accorder la poésie des mots avec l’harmonie des notes.
Je dois énormément travailler pour y parvenir. » Paolo
Conte avait compris avant Fheure le r&Ie primordial de
la mélodie H alla chercher son inspiration dans le jazz
des années 20 et 30, mais aussi, et beaucoup, dans les
racines populaires de la musique italienne 11 ne fut pas le
seuL
Franco Battiato, musicien éclectique et surdoué, qui
a depuis versé, en Sicile, dans la mystique de Gurdjieff,
grand amateur de musique arabe, se tourne vers le sym-
phonique. Fabrizzio de André. Génois installé en Sar-
daigne, mêle des instruments venus de tout le pourtour
méditerranéen et réalise ainsi un des plus beaux disques
européens de la décennie. Creusa de mâ, en dialecte
génois. Mieux qu’eux, Paolo Conte a passé les frontières.
Musicien stylé, apprécié à ses débuts en Italie, vers 1970,
d’une élite jalouse, il est surtout, sous des dehors jazz, le
grand alchimiste de toutes les tendances à qui le calme
de la vie de province a su laisser le temps d’observer, de
digérer vingt ans d'Italie chantante.
29 janvier 1951. Nilla Pizzi, opulente jeune fille
flanquée d'un caniche inoffensif, interprète Grade dei
fia-, une mélodie mode in Italy, devant le parterre clair-
semé du casino de San-Remo. Elle gagne le premier Fes-
tival de la chanson italienne. La péninsule, encore pau-
vre, a l'oreille collée à la radio. Janvier 1967. Luigi
Tenco, auteur-compositeur aux allures ténébreuses, vient
de chanter sur la même scène avec Dalida Ciao more,
dao, une chanson somme toute assez banale, mais qui
évoque la douleur du Méridional venu travailler dans le
Nord. Ce qui est, à l’époque, mal venu. Il se classe dou-
zième. Tenco l'écorché rentre à son hôtel et se tire une
balle dans la tête.
Après son suicide, l'Italie s’arrache ses disques et le
jeune chanteur (il n'avait pas trente ans à sa mort) entre
dans la légende. James Dean, version Méditerranée, et
crooner. Les aficionados créent le Club Tenco doublé
d'un prix Tenco décerné lors de la Rassegna délia can-
zone d’autore, qui, depuis, a lieu chaque année après le
festival officiel. En quinze ans, l’Italie avait basculé des
charmes de la dolce viia conquérante au mal-être des
enfants du boom économique. Mais la chanson italienne,
chatouillée entre-temps par quelques iconoclastes, en
était officiellement restée à la sacro-sainte trinité, amours
flamboyantes, fidélité pour chacun et Dieu pour tous,
assortie d’une bonne humeur colorée.
Elle n'y renoncera pas si facilement. Les happy few
adopteront la ligne Tenco, les autres se contenteront de
peu. Refrains niais, efficaces [Una lacrima sul v iso, de
Bobby Solo) à base de violons emphatiques, de rythmi-
ques élancées et de voix chaudes : la variété italienne,
ayant d'élatgir sa production industrielle à la compilation
disco, autre spécialité contemporaine de la péninsule, a
vécu sur son acquis. Eros Ramazzoti, qui a rempli le
Zénith au début de cette année, en est aujourd'hui l'ava-
tar le plus sollicité. Les Français portent un œil amusé
sur ces grands faiseurs de slows endiablés. Iis ont admis
Adriano Cdcntano au rang d’institution, au même titre
que la Fiat et les pâtes alimentaires. Ils achètent Angeto
Branduardi, écoutent les rockers, Gianna Na ni ni - en
baisse. - Utfîba et Zucchcro - excellent, lui Ils ignorent
les stars nationales, Lurio Dalla ou Vasco Rossi, et ado-
rera, pour sa voix râpeuse de séducteur mal rasé et son
goût du swing, Paolo Conte, dora les textes sont pourtant
difficiles.
Avant de sombrer dans l’ère de la télévision et du
clip anglophone non-stop, la péninsule s’était laissé
conquérir par une musique américaine de première géné-
ration : le jazz. Acclimatation en douceur, présence en
filigrane, partie prenante de la panoplie du bon goût
culturel. Fuis, pour compenser l’absence de la chanson
réaliste mise K.-0. par le fascisme et ses censures, les
Italiens ont lorgné vers la France. Deux piliers d’où
naîtra la chanson d’auteur italienne. Au début des années
50, San-Remo ouvre l’ère du kitsch bon marché. Mais
Fred Buscaglione, chanteur ironique et fin aux allures de
Clark Gable, rythme la dolce vita naissante d’airs de
Count Basie. Fait un petit tour au cinéma, puis s’écrase
contre un camion au volant de sa Thunderbird rose. Un
avant-goût du Paolo Conte d’aujourd’hui? L’artiste nie la
filiation.
Tout ronronne comme il faut, malgré des accrocs
de-ci de-là. Domemco Modugno gagne San-Remo en
1958, avec une chanson alors jugée trop bizarre pour être
honnête, imaginative et débridée, qui fit néanmoins son
entrée définitive dans la cour des classiques italiens : Né
blu, dipinto di blu. En d’autres termes, « Volare. oh,
oh/Cantare, oh, ok.. v Prémices du cycle de l'expression
mélancolique du malessere, le mal-être existentiel d'une
Italie prospère dont Gino Paoli sera le précurseur. Paofi
présente en 1964 une chanson renégate et oedipienne, à
San-Remo toujours : /en ho incontrato mia madré, l’his-
toire d’un jeune homme que sa mère ne lâche pas d’une
semelle, même en présence de son amoureuse. Il perd,
mais ne se suicide pas : fl a déjà tenté l'expérience, en
vain, au faîte de sa gloire. Le play-boy a aujourd'hui
troqué ses lunettes noires pair de sages binocles codés
de métal n est devenu député du PQ, a gardé, logé
à deux doigts du cœur, un projectile fatidique. Les Ita-
liens y tiennent
Paoli et Tenco ont fait leurs classes ensemble, à
Gènes, dans le jazz - le premier à la darinette, le second
à la guitare: Bruno Lauzi, autre auteur-compositeur du
cru, jouait du banjo. Conte fait du piano dans son coin.
Tenco traîne un vague à l’âme à la Sagan [«Mi sono
innamomlo di tel Perché non aven mente dajare >; «Je
suis tombé amoureux de toi, parce que je n’avais rien à
faire»). Fabrizzio de André traduit Brassens en italien,
fait scandale avec le Gorifle et casse tes conventions avec
Carlo MarteBo ritoma dalla battagfia di Poitiers, où Fera-
pereur vainqueur accorde ses faveurs à une profession-
nelle gourmande. PaoH affiche des amours adultères avec
Tactrice de cinéma Stefânia Sa n drdB .
A Asti, ville moyenne entre Gênes et Turin, petit
morceau de province dont il est reste jusqu’à l’année
passée un des plus éminents avocats, Paolo Conte cran-
pose des ritournelles légères et bizarres, Azzuro pour
Adriano Cdentano, Tripoli 69 pour la rocheuse Patty
Bravo, et de très belles chansons, tel Genova per noi ou
Oruh i su onda pour Bruno LauzL Ainsi vont ccs années
60 qui consacrent la chanson d’auteur. Les années 70
commencent au milieu des turbulences de la chans on
contestataire et folk, depuis «Il nuovo canzoniere ha-
liano» [Beüa dao, 1964) jusqu'à Giovanna Marini
Chanteur-auteur-compositeur : cantante-aulore. Les
Italiens ont ramassé h catégorie en UQ Seul mot, les CSfl-
tamori Puis, en bons connaisseurs de Histoire de Fait,
les ont dassés en écoles. Mais comme fl est difficile de
trouver en ce cas des bases théoriques solides ils ont eu
recours à un régionalisme naturel au pays de Garibaidi.
Paolo Conte se retrouva donc, avec Luigi Tenco, Gino
Paoli, Fabrizzio de André, Bruno Lauzi, au sein de la
Scuela genovese pour avoir grandi et commencé sa car-
Luigi Tenco et Dalida à San-Remo, en 1967
rière, comme eux, dans l'ombre de Gênes b cosmopolite.
Gênes, ses glaces au citron, sa baie, scs bases améri-
caines. Son arrière-pays campagnard férocement lové
entre tes montagnes et la mer. Et cette sensation provm-
rtah* naïve, <fun temps si&pcndu, d’un ailleurs kxntam,
américain peut-être.
«Gènes esL, pour nous, une idée comme une mare»,
chante Paolo Conte ( Genova per noi). Et de décrire ta
journée au bord de b mer d’un paysan rêveur dans une
superbe ritournelle, Una gionata cd mare, qu’il interprète
/fan* stm premier disque en 1974, d'une voix de fausset,
acco m pagné cFune guitare et d’un accordéon '.«Une jour-
née à la mer, seul et avec mille lires 1 Je suis venu voir
toute cette eau et les gens/Le soleil qui brille pka fart.»
De Part du scénario en quelques mots-
Aujourd’hui, après b vague rock des années 80,
Htalte redécouvre ses üzmmraOT et fe jeune riflém ^
lien commence à leur faire de FceiL Ritomerai, composée
par Bruno L«m en 1964, s’est ainsi trouvé une nouvdte
jeunesse avec le film de Nanni Mcretti, La messe as
finie. Dans le hit-parade des disques de janvier dernier,
deux auteurs-compositeurs italiens, Claudio Baglioncet
Ludo Dalla, précédaient Efton John et Phil Crétins; le
très raffiné Fabrizzio de André montait à b sixième
place avec Le mtvole (200 000 exemplaires vendus en
deux mois), album sophistiqué inspiré d'Aristophane.
La soirée de Noël sur RAI Uno - donnée dans le
studio préféré de Fellini, le Teatro 5 de Crnecittà - en
faveur de b très populaire association Tefefone blu créée
pour b défense des enfants battus - s’est tranfonnée en
hommage aux cantautori. Lucio Dalla était là, barbu
courtaud et affable, derrière ses petites lunettes rondes
<f intellectuel, fier des 900 000 coptes vendues de son
dernier album. Pino Danieie, crinière grise et veste de
jean, vint chanter son blues méditerranéen avec Faccenr
rond des Napolitains. Paolo Conte évoquait, avec une
timidité de débutant, son prochain passage à POlyrapia, à
Paris. Avant lui les téléspectateurs avaient pu écorner
Francesco Guccim, < rie plus cultivé des auteurscompoti-
leurs dans le circuit, le seul qui ait le courage de faire
rimer aimer avec Schopenhauer». DLrit Umberto Eco.
Des collections populaires sont en vente dans tes
kiosques : l’éditeur Armando Curcio propose chaque
semaine à prix modique un chapitre (un compact accom-
pagné d’un livret) du Dizwnario detie canzone Ualiana.
Le Prix de b chanson d’auteur, «fl Tenco» (dernier pal-
marès : Franco Battiato, Francesco Guccim, et ivano
Fossati) fait de l'ombre à Foffidd San-Remo.
Sur les planches, trait va bien. Gino Paoli, qui, après
quelques passages à vide, a repris du service en 1985 en
compagnie d’une grande interprète italienne, Ornelfa
Vanom, ne quitte plus 1e devant de b scène. Les tournées
remplissent des s all es désertées par un public de pins en
plus allergique aux concerts à l'américaine. Tandis qu'à
Turin les Sternes et Prince annulaient deux dates et que
tes organ is a te u r s du concert de Madonna bradaient vingt
mille places au bénéfice du Circolo recreativo délia Fiat,
Vasco Rossi totalisait cent quarante mille entrées à Milan
et à Rome: fl y a un mois, le sacro-saint Théâtre lyrique
du Reggjo, qui n'avait jamais vu l'ombre d’un chanteur,
réservait une ovation à Paréo Conte, a II est de bon ton
aujourd'hui, lorsqu’on veut paraître intelligent, d’amener
sa belle aux concerts de jazz ou à ceux des cantautori »,
notait un critique musical Paolo Conte vit toujours à
Asti. Son épouse aussi II voyage beaucoup et a cessé de
«faire l'avocat». Ses amis et supportera, habitués des
rencontres impromptues et des shows intimes, craignent
Que, emporté par un ailleurs trop chatoyant, il ne tourne
bientôt le dos à sa terre natale-
VÉRONIQUE MORTA1GNE
La bande
de Paolo Conte
En une vingtaine de chansons. Paréo Conte fait le point sur
lui-même. De Geteti al lemon à M. Jive, de Gênes à
Zanzibar, fl joue le maestro en balade, les yeux dans les
néons, mais solidement amarré à son grand piano noir. Son
nouveau spectacle, plus charpenté que jamais, a du punch.
a Ma soi caprtano... » : te voila menant huit musiciens, huit
personnalités. Un duo de guitaristes, pour donner le
rythme. Un percussionniste tout droit sorti du
conservatoire, pour broder dessus. Un accordéoniste rieur,
jeune potache a limettes, pour rappeler que la campagne
n'est pas loin. Le tango non plus. Un grand Noir à la basse,
pour le swing, un flûtiste subtil et des amoureux du
trombone et de b clarinette. A mi-chemin, la bande est
rejointe par quatre choristes, anglaises et ghanéennes, en
paillettes, nouveauté surgie dans sot dentier disque. Parole
d'aman sentie a la macdma (WEA). Strano ma iwo,
Conte le désabusé, qui construit ses chansons comme des
photos panoramiques, aime son public «parce que, partout
il est de qualité a. il termina sur Comedie r s'appuie sur son
piano, le geste chic, et puis s'en va.
V. Mo.
* Olympia, jusqu'au 27 février, 20 h 30. TéL : 47-42-25-40.
Discographie
Certains disques sont cèstribués en Fronce par les majors d’onaine.
s1 V ortofeur s- *** AtoB Music, qui diAje
80 % des variétés HaSennes.
FABftlZa 0 DE ANDRÉ : La nuvofe. Cest superbe. De la poésie à la satire
soaale. en italien ou en génois, le tout damier de André fait preuve d'une
S qüe L - cuhe * références à Aristo-
pnane, Mario de And rade ou Tchatirovsfci, avec bouzoufci accordéon et
violoncelle. {1 03 Fonrtcetra/Rfcordl CDl 260) accomeon et
r A 5t° n C Sî?5 SP?* ***■ Poyr amateur. Le premier Paolo
Conta. H chante très mal, I Itafie est ft. pleine et entière, le jazz affleura
Les chansons sont de toute beauté. (1 CD RCA/Ariola PD 7130a
FRANCESCO GUÇCINI : Quedo che non. Il Sre
I italien pour saisir las paroles chargées de sens du plus inSlechSf
auteure^mp^t^. U y a un H blues, un tango awéabtenïreÏÏrar^
mas le sens prime. (1 CD EMI 0907348322) arrange.
FRANCO BATTIATO : Rsiognomba. I] a une voix en or lanan mcnMa h
a touché à tout et tout cassé dès les premières gtoir'es ôattiaro^in
pMnomène unique. Ici assez emphatique avec gre nd créera? « JS
nous
rontramtes, recherche des sonorités neuves avec
(1 album RCA PL 31321) ^ Beaucoup d mteffigence.
ZUCCHERO : Oro, incenso e birra. Rocker iusro r«> n..*a «*..♦ ■* -
FomadarTa appris tes leçons du blues à fitaLne desviLco
cesco de Gregon. Ironique et tourmenté. (1 CD Polydw 84^25^' ^
L’ELEPHANT DE JEAN DE BRUNHOFF DESSINÉ POUR LE GRAND ÉCRAN
Travail, famille, Babar
K 0 A*««L -m* \_
Éfr i**.sm. Tjf J*E- : ç .
4M?. 'z'S^-^L'À. jet
Mf adhçt» jpS fray ra
HWr
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* •. Ita r iri rr *w<"
^|É fe » ..lW?üii ,i /gr> j ■
■rl» a l w > Lkvuj =3 ^*T“!
M'fÎMpp * -- .
•tf ^jTTO g r ^v
t
Après avoir bercé des générations
d’enfants et de parents,
après avoir fait les beaux jours
de la télévision, les aventures de Babar
sont aujourd’hui le prétexte
d’un film ; le Triomphe de Babar.
C’est aussi le triomphe commercial
d’une grosse bestiole attachante
et européenne, armée
contre la déferlante
des dessins animés japonais.
B ABAR fait partie de cette cohorte des héros
inoubliables et terriblement rentables, comme
Tintin et Mickey. Né il y a soixante ans, le
petit éléphant de la jongle venu & la ville n’a pas pris
une ride, comme tous les personnages de BD; son beau
costume vert pomme n’a pas passé, et sa décapotable
est aujourd’hui du plus grand duc ; Céleste et les tri*
plés Pomme, Flore, Alexandre ne grandiront jamais, le
cousin Arthur fera toujours le pitre avec le singe
Zëphir. Mieux, Babar a survécu à la mort de son créa*
leur, Jean de Brunhoff
Ressuscitées par son fils, Laurent, ses aventures,
traduites en dix-sept langues - anglais, italien, finnois,
japonais, etc., - sont racontées en trente-sept albums et
exploitées par les producteurs de télévision et de
cinéma européens et américains. L'Histoire de Babar,
nouveau dessin animé de soixante-cinq épisodes, pro-
duit par des sociétés françaises et canadienne, a raflé
deux Ace Awards (récompenses de la télévision améri-
caine), un Sept d’or, et s’est vendue dans pris de
soixante-dix pays.
Après avoir connu un succès tranquille pendant
soixante ans, l’éléphant s’est métamorphosé en» poule
aux Œufs d’or. La «babarisation» a déferlé à nouveau
sur le monde en 1987. Cette année-là, les Américains
octroient au pachyderme la double nationalité, fran-
çaise et américaine. Laurent de Brunhoff cède les
droits internationaux au peintre new-yorkais Gifford
Ross.
Fervent babarophile, celui-ci signe un contrat ayec
la société canadienne Nelvana pour la réalisation d’un
dessin animé d’un budget ‘de 130 millions de francs en
coproduction avec les français (l’Ellipse (détenu en
majorité par Canal Plus) et FR 3. Le marmgfut long
feu. S’érigeant en gardien du temple, ^ ff0rd P Rc î!5
accuse Nelvana de sacrifier l'image de Babar ‘ sur ’autd
d’une réussite commerciale facile et rapide. Après deux
ans de débats, les tribunaux américains rendront leur
jugement de fond au printemps prochain. En atten-
Xjes enfants peuvent suivre «s aventures tous les
lundis à 20 heures sur la chair» HBü.
En France, te dessin animé crée des remous dans
rédit i<wu Hachette, qui détient tous I« ^droits sortes
livres de Babar dans le monde, poursuit artndtemeot
Urousse pour concurrence délôyate et I»bhcriémen-
Ce dernier est accusé (Tavoir publié des
furent de Bnrahoff. L'enjeu «t * ^
gonfler ^ dernières
SISE** «tarifas- : de.
de Betar au cinéma pour
St* L? cKtad de documenfe
tjufpbLfp!^ a vu en Babar le plus attachant des
insrits et présente actuellement sur FR3 une émission
éducative. La nouvelle génération ralliée à la bannière
de l’élépbant y apprend son histoire, la façon dont il
est devenu une vedette de cinéma et peut s’éveiller en
jouant - toute la philosophie de Babar.
Enfin trois cents produits à son effigie sont gérés
par une centaine d’entreprises dans le monde. Rigou-
reusement sélectionnées. Car, produit haut de gamme,
Babar est partout : sur les peignoirs de bain, les
housses de couette, à nos pieds sur une moquette, bien
calé (fana une voiture ou un avion en bois, immortalisé
sur de la vaisselle ou figé dans de la belle peluche.
Rien pourtant ne destinait ce héros bonhomme à
de tds enjeux, lui qui était seulement habitué à com-
battre Taffireux Rataxès, roi des rhinocéros, pour défen-
dre les siens. Babar est né avec une cuiller d’or dans la
bouche, dans une famille de la bonne société protes-
tante. Un soir d’été, en 1930. Pour endormir Mathieu
et Laurent, ses deux enfants, Cécile de Brunhoff leur
raconte la drôle d’histoire d’un éléphant venu décou-
vrir le fracas de la ville. Leur père, Jean, peintre,
décide d’illustrer ces aventures d’un soir pour ses fils.
Babar s'appelle Bébé éléphant, les traits, esquissés, ne
sont pas encore rehaussés de couleurs douces. La forme
de Babar, elle, est trouvée. Jean de Brunhoff a mis
(fans le miHe du premier coup.
UN ROi IMMORTEL
Dessinées pour des enfants sages, les planches
paternelles deviennent un vrai livre: tes Aventures de
Babar. Le bébé éléphant a trouvé son non de baptême,
réunit» des mots bébé et papa, probablement Chaque
année apporte son lot de fiasques éléphant esques. His-
sés au rang de conseiller littéraire, Mathieu et Laurent
demandent de nouveaux personnages, comme Zéphir
le singe, ou Arthur, le cousin. En 1937, Babar disparaît
avec Jean de Brunhoff. Laurent n’a que douze ans. B
sera peintre abstrait, mais ne pourra s'empêcher de
crayonner quelques éléphants. En 1946, le roi Babar
renaît
« Comme beaucoup d'entre nous, Laurent de Brun-
hoff voulait retrouver son enfance, à sa manière, écrit
Niçbolas Fox Weber dans l'Art de Babar (1). Nul
besoin pour cela de s'absorber dans les profondeurs du
passé : ce qu'il voulait, c'était Babar dans sa propre
version, un peu comme le fils d'un patron qui, après
avoir -suivï son chemin, veut reprendre l'affaire fami-
liale;. mais ht dirige différemment »
De nombreux chercheurs se sont penchés sur la
vrè quotidienne de Babar. Pour certains, son royaume
ressemble à l’idéal socialiste de Laurent de Brunhoff:
CétesteviBe, dté bien organisée, en est Fexemple le plus
frappant Dans leurs maisons strictement identiques,
des modèles de logement sociaux, les travailleurs sont
heureux. Bs jouissent d’un palais du travail et d’un
palais der fêtes,’ d’une bibliothèque ou d’un dancing.
Calhame^ardy, elle, dans une maîtrise sur «l’analyse
récit et de fidédogie dans les premiers albums de.
Babar#., en» I9?l, y voit plutôt un personnage pétai-
«Trav^-femille-patrie# convient
des dessins animés japonais. Il suffit de comparer les
traits aigus et les couleurs tranchantes de Goldorak, il y
a quinze ans. avec les formes apaisantes et les pastels de
Jean de Brunhoff.
» Babar est l'expression d'une quête des valeurs
morales et familiales, un produit multi-gênèrations, por-
teur du même message depuis des décennies, même s'il
s’est adapté aux modes. Son univers est parfaitement
construit, et donc parfaitement cohérent. Dès la mort de
sa mère, il a dû apprendre à vivre tout seul et s'est forgé
un caractère au fil des épreuves. Devenu roi, il a fondé
sa propre ville qu’il a baptisée Célesteville, à la gloire de
sa femme Céleste, car Babar est un homme marié et
père de famille. Il est honnête, courageux. Bref, il est
riche de ces valeurs que l’on mettait au pilori en 68.
Aujourd’hui, il représente la sécurité, le confort
» Babar est un dessin animé pour tous. Avec lui, la
télévision n'est plus un objet de conflit, mais permet un
dialogue entre enfants et adultes nostalgiques qui ne
fuient pas le petit écran dès l'intrusion des programmes
pour enfants. La vision de Babar a donc un aspect com-
munautaire, comme la vie dans son royaume. »
Grâce au succès de l'Histoire de Babar, Nelvana,
Canal Plus et Ellipse ont participé à la production du
long-métrage le Triomphe de Babar, d’Alan Bunce, fon-
dant à Paris un studio de dessin animé où ils vont
développer des produits très «famille» tout en valori-
sant le patrimoine européen. Après Zorro, ils produi-
sent actuellement une série de Tintin et présenteront
bientôt l’ours britannique Mupert, Babar restant la tête
de pont de cette offensive.
La créature de Jean de Brunhoff a donc encore de
très beaux jouis devant elle, mais son image s’est
considérablement édulcorée. Quelle différence entre les
aquarelles du père, clins d’œil à ses maîtres, Degas,
Manet, les dessins de Laurent, au trait plus moderne,
et le graphisme passe-partout, indispensable pour sim-
plifier l’animation, des personnages du Triomphe de
Babar, véritable «disneyisation» du roi des éléphants!
Mais l’éléphant règne désormais en maître sur te dessin
animé européen, et Pierre Bertrand-Jaume mise sur le
long terme : n Dans un mois, on ne parlera plus de
Tortues Ninja. Babar. lui. va encore bercer de nom-
breuses générations.»
BÉNÉDICTE MATHIEU
(I) L'Art de Babar. L'ouvre de Jean et Laurent de Bmn-
hoff par Niçbolas Fox Weber. Nathan Image, 1989. 190 pages.
350 francs. Une exploration soignée de I univers du roi des
éléphants.
VOTRE TABLE
■ CE SOIR I
du père ou do fils, en tout cas,
jeu. D est pantouflard, vertueux,
£chttratsui$es principes. Voilà ce qui
, curieusement,
fi^kæ»ieaisaÆffî^œes^de ces dernières années.
une surprise, ni un raz-
ùmgè m toujours restée présente
tffj ÿ fait partie de nos chro-
* . « - ; K^jSfttrandJaume, directeur
gé^^ < a(|oHa^EffipseL ùesi un pacifiste, il constitue
wl véritable besoin jace à kt violence actuelle, ou celle
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14* (43-35-30*40) ; 14 Juillet Beaugre-
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Mafllot dolby, 17- (40-68-00-16).
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U.G.C. Montparnasse. 6* (45-74-94-94) :
U.G.C, Opéra. 9» (45-74-95-40) ; U.G.C
Lyon Bastille. 12- (43-43-01-59) ; Gau-
mont Convention, 15* (48-28-42-27)
Tous les films
nouveaux
L'Histoire sans fin n
de George Mita-,
avec Jonathan Brandis, Kenny Monison.
Clarissa Burt, Martin Umbach. John Wcs-
•evSMpp.
Américain (1 h 30).
Deuxième volet de cette saga pour
rafants sages, dans lequel le jeune Bas-
tien retourne dans le monde de l’imagi-
naire retrouver ses amis féeriques et
combattre d'abominables ennemis des
rêves enfantins.
VO : Gaumont U» Halles. 1- (40-26-
12-12] ; Pubfids Saint-Germain, 6* (42-
22-72-80) ; PubJicïs Champs- Eiyaées,
ddby. 8- (47-20-78-23) ; U.G.C. Bramlz.
8* (45-82-20-40).
VF ; Gaumont Les Halles. 1- (40-26-
12-12) ; Rex, handicapés. 2* (42-36-
83-93) : Pubücis Saint-Germain, 6- (42-
22-72-80) ; Publiera Champs-Elysées
fjtï 20 - 76 ' 23 ! : U.G.C. Biarritz.
8* (45-62-20-40) ; Paramount Opéra. 9*
(47-42-56-31) ; U.G.C. Lyon BastiHe. 12-
f4a-4a-01*69) ; U.G.C. Gobelins. 13-
(45-61-94-95) ; Gaumont Alésia, handi-
capés. dolby, 14- (43-27-84-50) ; Mira-
mar. dolby, 14» (43-20-89-52) ; Gaumont
Convention, handicapés, 15* (48-28-
42-27) ; Pathé Waplar II, handicapas,
dolby. 18- (45-22-47-94) : La Gambetta,
dolby. 20- (46-36-10-96).
Mfeery
de Rob Reiner,
avec James Caan. Kathy Bâtes, Fronces
Stsmhagen. Richard Famsworth. Lauren
Bacal.
Américain (1 h 47).
Adapté de l'auteur de best-sellers
d'épouvanie Stephen King, l’horrifique
histoire de l'écrivain tombé entre les
mains d'une fan de son héroïne qu'il
Mystic Pizza
, de Donald Patrie,
I avec Julla Roberts. Annabetb Gish, LU
[ Taylor. Vincent PMJfip tfOnoMa. WÜBam
! R. Moses.
Américain (1 h 44).
D’après une pièce de théâtre, une
comédie de mœurs sur trois jeunes
filles au seuil de l'âge adulte, qui pas-
sent leur dernier été d’adolescentes en
travaillant dans une pizzéria. Avec la
nouvelle coqueluche du cinéma améri-
cain, Julia Roberts.
VO : Forum Horizon, handicapés, 1- [45-
08-57-57) ; George V. 8* (45-62-41 -4 6)1
Pathé Marignan-Concorde, 8* (43-59-
82-821 ï Sept Parnassiens. 14* (43-20-
32- 20).
S 1 Sî; l ^-^ quier ' ^ 8- (43-
: Pathe Fronçai», 9* (47-70-
33- 88) ; Fauvette, 13* (43-31-56-88) ;
Pathé Montparnasse, 14- (43-20-
12*06) ; Pathé Wepler II. 18* (45-22-
47-94).
Le Triomphe de Babar
d'Alan Bunce.
avec les voix de Christian Abus. Marie
Vincent. Vincent BarazonL Marie- Eugénie
Maréchal.
Franco-canadien (1 h 1 Q).
Lors du défilé de (a fete nationale à
Célesteviile, Babar raconte à scs
enfants comment, jadis, il réussit à
vaincre les envahisseurs rhinocéros.
{Lire notre article page 21.)
Gaumont Les Halles, 1- (40-26-12-12) •
George V. 8- (45-62-41-46) : Pathé Fran-
çais. 9- (47-70-33-88) ; La Bastille, 11»
(43-07-48-60); Fauvette. 13» (43-31- ,
56-86] ; Gaumont AJésia. 14» [43-27-
84-50] ; Les Montpamos. 14» (43-27-
52-37) : Gaumont Convention, 15» [48-
28-42-27) ; Pathé Chchy, 18- [45-22-
46-01] ; La Gambetta. 20» (46-36-
10-96).
Sélection
| On peut toujours rêver
[ de Pierre Richard.
mrac Prerre Richard. Smaïn, Edith Scob.
Géraldine Bourgue, Pierre Palme de. Marc
Betton.
Français (1 h 33).
Pierre Richard adapte l'éternel canevas
du prince et du pauvre au monde
contemporain : la rencontre entre un
grand patron cynique et un jeune beur
«h banlieue sert de prétexte à une
dégelée de gags, d’où on conclura que
l argent ne fait toujours pas le bonheur.
Forum Horizon, handicapés. 1* (4S-Q8-
Ei 7 Jj (42-36-83-93) ; Pathé
79-3ffl^“pÏÏw î2 d,Mpé %®' (4€ ’ 33 -
/J. j Hlnfl Marignan-Concorde. B*
{4^59-92-821 ; Pathé Français. 9* (47-
T0 - |3-88) ; Las Nation. 12» [43-43-
01*53 : Ï5 C ‘ LyW1 12» (43-43-
Pauvette. handicapés. 13- (43-
pltS* 8 » : Mbtra '* 14> W5-39-52-43) ;
V*“|. Montparnasse. 14» (43-20-
la <^nvwrtion. 15» (48-
«M* - Pathô Clîchy. 18» (45-22-
Un flic à la maternelle
d’Ivan Raîtinan,
avec Arnold Schwarzanogger. Pénélope
Ann Miller. Pamela Raad, Unda Hunt.
Richard Tyson.
Américain (1 h 50).
Vaillant exterminateur de malfrats,
l'imposant flic Schwarzenegger se
retrouve confronté à des adversaires
autrement redoutables : uuc classe de
tout petits enfants. Notre héros cultu-
riste viendra-t-il à bout de cette péril-
leuse mission ?
VO : Forum Horizon, handicapés, 1» (45-
08-57-57) ; U.G.C. Danton, dolby, 6* (42-
25-10-30) ; George V. 7ÏÎX. 8* (45-62-
Path ® Marignan-Coneorda.
*ilby. 8» (43-59-92-82) ; U.G.C. Norman-
(fla. dolby. 8* (45-63-16-16).
VF : Rex. 2» (42-36 83-93) ; U.G.C
Montparnasse, dolby, 6- (45-74-94-94) ;
Paramount Opéra. 9- (47-42-56-31) ;
U.G.C. Lyon Bastille, dolby, 12» (43-43-*
01-59) ; Fauvette Bis. dofcy. 13» (43-31-
60-74) ; Mistral, dolby, 14» (45-39-
52-43} ; Pathé Montparnasse, dolby, 14»
(43-20-12-06); U.G.C. Convention,
dolby. 1 5» (45-74-93-40) ; Pathé CKchy
dolby. 18- (45-22-4B-01) ; La Gambetta,
THX. dolby, 20* (46-36-10-96).
T-
«c Le Mépris » de Jean-Luc Godard.
Vincent et moi
de Michael Rubbo,
*vec Nina Petronzio. Christopher Forrest,
Tchéky Karyo, Paul Klerk. Alexandra Ver-
non Dobtcheff. Jan Wegter.
Franco-canadien (1 h 40).
Une jeune Québécoise douée pour le
dessin voue un véritable culte à Van
Gogh, qu’elle imite à la perfection. Un
de ses croquis ayant été frauduleuse-
ment attribué au grand peintre, die se
lance avec deux camarades dans une
aventure pleine de rebondissements, à
laquelle se mêle le fantastique.
(42-78*47-86) ; Epée da Bois.
5* (43-37-57-47) ; George V, 8* (45-62-
41-46) ; Sept Pâmassions. 14» (43-20-
32-20J.
Reprises
African Qneen
do John Huston.
me Humphrey Bogart, Katharine Hep-
wim. Robert Moriey. Peter Bull, Peter
Swanwidc.
Américain. 1951 (1 h 48).
Ixs tribulations fluviales du couple
impossible Hepbum-Bogart à travers
l’Afrique pendant la seconde guerre
mondiale : une comédie hollywoo-
dienne (bien que tournée en décors
naturels, et avec quelles difficultés!)
devenue mythique. Elle ne figure
pourtant ni parmi les plus grandes
interprétations de ses deux stars, ni
parmi les meilleurs films de Huston.
.VO : Action Riva Gaucho. 5* (43-29-
;44-40)^Actian Champs- Byôéos, 8* (43-
jDr JekyD et Mr Hyde
do Victor Fleming,
a vec S pencer Tracy. Lana Turner. Ingrid
Beripnan. Donald Crfsp. [an Huntor, Bar-
ton Madone.
Américain. 1941, noir ot blanc (2 h 07).
Cet autre « classique » d’Hollywood. [
cette fois avec Spencer Tracy, illustre
sagement le conte moral de Stevenson •
sur ht double nature de Hêtre humain,
â grand renfort d'effets spéciaux qui
paraissent aujourd'hui un peu vieil-
lots. Deux reprises qui inclinent à pen-
ser que Hepburn et Tracy avaient pins
de réussite quand ils jouaient ensem-
ble.
VO : Racine Odéon, 6» (43-26-19-68) ;
Los Trais Balzac. 8* (45-61-10-60).
Le Mépris
do Jean-Luc Godard,
avec Brigitte Bardot Michel Piccofi, Jack
Palan co. Fritz Lang.
Français. 1983(1 h 45).
Le roman de Moravia servait de pré-
texte à Godard pour une reflexion
venget!essc sur le couple, sur la créa-
tion et sur la dignité, sur fond de
somptueux décors de Capri. Un conte
moral aux couleurs de Tépopée, servi
par une distribution aussi composite
qu'exceptionnelle. Un chef-d’œuvre, ,
tout simplement
La Samt-Germain-dos-Pnis. SaHa G. do
Boauregard. 6» (42-22-87-23) : Les Trais
Balzac. 8» (45-61-10-60) ; La Bastilio.
handicapés. 11» (43-07-48-60) ; Eseu-
rial, 13- (47-07-28-04).
Les Affranchis
do Matin Sarrau»,
avec Robert Oo Wôo. Ray bon*. Joo
Posa, Lorraine Sracco. Paul Sortit»
Américain (2 h 211.
En flash back. en limousine, en
recettes de cm ri ne a en éclats de vio-
lence. ce portrait « total » de la mafia
new-yorkaise témoigne de la maîtrise
virtuose de Scorsese. qui fait d’un
film de genre on éblouissant film
personnel.
VO : C Jn cchas, handica pé » . 6» (46-33-
10-82) ; Grand Pavai». dolby, 15» (45-
54-46-85).
de Woody ASn.
avec Mb Farrow, WHftbm Hurt. Joe
Mjnt^Abc Baldwin. Jody (bvb.
Amé ric ain (1 h 49).
Mia Farrow de la première A la der-
nière image, c'csi un régal. Woody
Allen n’apparaît pas â l'écran, mak il
est omniprésent dans cette chronique
fantastique d'une grande bourgeoise
que les sortilèges d’un docteur chinois
vont pousser hors de sa routine
d'épouse insatisfaite. Brillant, léger,
drabaSquemeut intelligent et maligne-
ment sentimental : magique.
dl«pé». dolby, 3» (42-71-52-381 :
Action Rhra Gaucho, dolby. 6» (43-
44-40) : U.G.C. Danton, dolb,
25-10-30} ; U.G.C. Rotoodo.
Opéra, doby. 9* (45-74-95-401 • i
lot BastiOn, doby, 11- (43-57
EseurbL doby. 13» (47-07-284.,, .
tiat handicapé». 14» (45-39-52-43)
msaobsteff-
68-00-16).
: ,5 a Sÿ handicapé». 2
42-72-52) ; Las Nation. 12^
04-67) ; U.G.C. Gubetina, 13»
94-95) ; Pathé Montpamassa,
20-12-66) ; U.G.C. Chmrantion. 15-
74-93-40) ; Pathé CSchy, dolby. 18-
ZZ-46-01).
Cyrano de Bergerac
da Jean-Paui Rappanaau,
ayte Gérard Dapardiau. Anna
Vincent Parez. Jacquet Weber.
Berlin. Philippe Moriaf-Genoud.
Fronçait (2 h 15).
Puisque, dit la chronique, restent
étourdis.
Des malades peut-être, ou bien
voyageurs.
Qui de ccs gais élans, de ces
inouïs.
Auraient donc négligé d’être les
tateurs,
Répétons qu’il importe, toutes
cessantes,
D’aller de Cyrano goûter les
géantes.
SAS: *>H>y, 8» (45-74-
LIVRES DE CINÉMA
Mémoires
d’étoile
Ava Gardnor est morte il y a un
an. le 25 janvier 1990. Elle venait,
disait-on, d’achever son autobio-
graphie, révélant hors de toutes les
légendes sa véritable histoire. Pour
comprendre vraiment de quoi il
s’agit, O faut commencer par Ere la
postface. Il y est expliqué qu'Ava
Gardner, pendant plus de deux ans,
avait trié des photos et enregistré
quatre-vingt-dix bandes de souve-
nirs. Et que deux personnes. Alan
Burgess et Kenneth Turan, tant su
donner à c es souvenirs la forme
d'un Rvrea.
Livre qui consiste, pour l'es-
sentiel, en récit des amours d'Ava
Gardner. Ses trois mariages ratés
avec Mckey Rooney, Artie Shaw et
Frank Sinatra, qui est, de loin, le
seul chomme de sa vies - toujours
regretté, - et ses multiples aven-
tures avec des acteurs ou des célé-
brités comme le torero Luis Miguel
Dominguin (qui épousa Luda Bose).
L’enfance est traversée à toute
allure, mais on apprend au passage
que la petite paysanne de Caroline
du Nord aimait marcher pieds nus.
Prémonition du film de Mankie-
wicz? Nullement.
Quand les Mémoires en arri-
vent là, c'est pour décerner quel-
ques compliments au réalisateur.
dire du mal de la MGM - non sans
raisons et sur ce point au moins,
on est bien renseigné - et s'attar-
der à des anecdotes.
C’est fou le nombre de
bagarres, de disputes, de crises de
jalousie et de ragots de tournage
contenus dans le livre. Ava Gardner
n'a jamais cm qu’elle était faite
pour le métier d’actrice, elle a rué
dans les brancards d’Holywood et
fait assaut d’excentricités provo-
cantes pour ne pas devenir une star
traditionnelle. La légende revient,
authentifiée par l’intéressée et avec
des mises au point qui en accen-
tuent la vérité. Elle a, des années
durant, repoussé toutes les
avances et tous les cadeaux du
tout-puissant Howard Hughes. Elle
l’a même assommé. Très fort. Plus
tard, c’est George C. Scott, dange-
reux maniaque, qui lui a filé des
raclées.
Les films? Il en est question de
temps en temps mais pas comme
on aimerait. Encore que la voue
d’Ava perce dans certains juge-
ments lucides. Des témoignages
d'amis s’insèrent parfois entre les
chapitres. Chaleureux, ils ajoutent
des touches nostalgiques è l'auto-
portrait. Cela plaira à ceux qui
aiment être introduits dans les cou-
lisses du dnéma. Mais f’Ava mythi-
que, celle que nous avons aimée,
admirée sur l’écran, n’est pas là.
Ou si peu...
JACQUES SICLIER
A- Ava. Mémoires. Presses de la
Renaissance, 360 pages, 110F.
llP
Ava Gardner.
Le son
en lumière
Soixante-quatre ans après l’in-
vention du parlant, on dit toujours
«voir» ou «regarder un film».
Aucun mot n’a été trouvé pour
désigner la façon particulière de
percevoir une œuvre composée à la
fois d’images et de sons. Spécia-
liste du son au cinéma, Michel
Chion (également compositeur, cri-
tique et enseignant) résume et
complète avec l'Audio-vision une
recherche entamée sur le sujet ’ri y a
plus de dix ans.
«Un film sans son reste un
fBm. Un ffim sans image n'est plus
un filme, remarque Chion. C’est
précisément le statut «secondaire»
du son dans les films, aussi bien
dans la manière dont Ns sont fabri-
qués que dans la manière dont on
en parte, qui frit le plaisir de lecture
du livre de Chion. Comme dans ces
romans policiers à énigme où on
sait posséder les éléments de la
solution sans avoir été capable de
les repôrereu cours du récit, «l'ins-
pecteur Chion » arrive et dévoile le
fii mot de l'affaire - sans répugner,
tel Hercule Poirot. à une certaine
suffisance dans ses explications.
Ainsi le livre s'appuie sur de
nombreux exemples de scènes
célèbres du cinéma et révèle les
différents systèmes sonores qu’ils
mettent en œuvre pour créer les
effets les plus variés : effets que
l’on avait bien ressentis sans en
analyser les causes, voire en attri-
buant ces dernières à Fa perception
visuelle alors que tout venait de
l'oreille.
L Audio-vision différencie en
catégories extrêmement fines et
pertinentes les différentes sortes
de sons, selon leur nature (voix,
musique, bruits), leurs rapports
avec l'image, leur mode d’utilisa-
tion narrative, etc. Et étudie l’in-
fluence des évolutions techniques,
jusqu’au Dolby, sur la conception
meme des films.
Entre cent notations significa-
tn/es, Michel Chion signale ainsi ia
tmise en scène sonores d'un film
*«*f la peau de Roger
Habtmt? pour donner une consis-
tance aux personnages dessinés,
remarque ia création du titre de
directeur du son (à rapprocher de
directeur de le photo) au générique
h 8 J souü 9 ne combien les
ürm3 (après les voix et la musique)
sont devenus des personnages
importants qui, comme la lumière,
appellent une «direction» particu-
nère et non plus un simple enregis-
trement.
' l f r0poS8 ainsi Mut un sys-
lèTO de compréhenrion du dnéma
mn tiendrait compte de » spédfi-
cûncanrc a , ? ü d emprij nter ses
comapts à la critique littéraire, le
plœ souvent, parfois à !a critique
d8rt - En restituant à l'ensemble
^^stratégique.
r ux “écouter-voir* les
™ms. et à mieux les aimer.
JEAN-MICHEL FRODON
* l-'audio-vision de Michel
Quon. Nathan. 192 pagi ^
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Box-office Paris
*£ttüïïîï*"'**
rr_r^ m txtffe w frimas on s'at-
tendait à une nouvelle chute des
iras nouveautés donnent un
SlfiSTl"" 331,68 P®******-
Grand triomphateur : Hjghfand^ fa
BWour. qui dans une méga^on^inæ-
ssrï, 4 ?
220 000 entrées. H faut remonter à la
^°rtie de Ripoux corme ripoux. 3 y a
juste un an, pour trouver un score
équivalent.
Et dans 43 salles, Opération Cor-
ned beef s approche des 130 000.
Tandis que, dans une combinaison
beaucoup plus modeste de
2î écrans, Alice plane aux abords
des 1 10 000 entrées, soit 20 000
de mieux que Crime s etdéSts. avec
le même nombre de salles, la
semaine du 21 février 1990. Résul-
tat, ces trois titres s'adjugera 55*
des spectateurs, laissant la portion
congrue aux 109 autres films à l'af-
fiche en exclusivité.
Le Brasier, passant de 37 à
30 salies, perd 45 * par rapport à sa
(décevante) première semaine, et
n'atteint que 65 000 entrées en
quinze jours - et, dans la rubrique
* catastrophe*, on jettera un voile
pu&t» sur le triste de sort de Wst-
chaiev, qui n’attafndra jamais les
100 000 entrées, sans parler du des-
tn tragk^ de Afibna, dont la caméra
s'achève à 30 000. Baisse sensible
également pour les leaders des
semaines précédentes, l’Expérience
knanSta {320 000 en cinq semaines),
fas Amaqueurs (plus de 170 000 en
trois semaines) ou Fenêtre sur Pacifi-
que (75 000 en quinze jours).
En revanche, Génial mes panants
dvtwwif enregistre une bonne stabî-
Sté et atteint les 60 000, également
en quinze jours. Mais Iss deux phéno-
mènes longue durée demeurent kt
Discrète, qui améliore son score en
douzième semaine et dépasse les
380 000 entrées, et Henry V, qui
s'en va vaillamment vers les
100 000 dans soiemam dix sales.
Le Décalogue
de Krzysztof Ktesiowski.
Polonais.
VO : Forum Orient Express, handicapés,
1* (42-33-42-26} ; Panthéon, handkapés.
dolby, 5* (43-54-15-04): 14 Juillet
Dix RI ms inspirés des Dix Commande-
ments: chacun est une œuvre impecca-
ble de noirceur, de sensibilité et de
finesse. Ensemble, ils composent un for-
midable dictionnaire des passions, des
faiblesses et des beautés humaines, une
expérience unique. la preuve par dix de
l'immense talent d’un cinéaste.
Odéon, dolby, G> (43-25-59-83) : Bysées
Lincoln, 8> (43-59-36-14) ; Max Undar
Panorama. THX, dolby. 9- (48-24-8663) ;
Sept Parnassiens, dolby, 14* (43-20-
32-20) ; 14 Jiriflat Beougrenefle. dolby,
15- (45-75-79-79).
VF : Saint- Lazare- Pasquiar. handicapés,
dofcy. 8- (43-87-35-43).
VO : 14 JuiKet Parnasse. B* (43-26-
58-00).
J’ai engagé un tueur
La Discrète
de Christian Vincent,
avec Fabrice Luchhu. Judith Henry. Mau-
rice Garni. Marie Bunel, François Toumar-
kine, Brice Beauder.
Français (7 h 35)7
d* Aki Kaummaki,
avec Jean-Pierre Léaud. Margi Clark».
Kenneth Colley, Serge Roggiani, Travor
Bovren.
Finlandais (1 h 20).
Fin joueur, le nouveau venu Christian
Vincent organise cette partie d’échecs
libertine et littéraire avec bonne humeur
et maestria : contre le fou noir de la
séduction et son complice cavalier
retors, le pion féminin dans toute la
blancheur de son apparente innocence a
tomes ses chances,
Gaumont Les Haltes. 1- (40-26-12-12) :
S'il n’était pas descendu boite d’incon-
sidérées quantités d'alcool au pub voi-
sin, Henri se serait tout naturellement
(ait occir par un homme de l’art, met-
. tant un terme volontaire à sa désolante
existence. Mais au cal? il y avait la mar-
chande de fions, dans ses roses on par-
i fora d'amour, voilà Henri en fuite, Reg-
giani marchand de hamburgers, le
pauvre assassin empêché de faire son
, travail. Rendons grâce à Aki Kauris-
maki d’avoir si brillanuneni dénoncé les
Gaumont Opère, 2* (47-42-60-33) ; Pathé
HautefeuiHa. 6* (46-33-79-38); U
Pagode, 7* (47-05-12-15) ; Gaumont
Ambassade. 8* (43-59-19-08] ; U Bas-
tille. 11> (43-07-48-60) : Fauvette. 13*
(43-31-56-86) ; Gaumont Parnasse, 14*
(43-35-30-40) : Gaumont Alésta, 14* (43-
27-84-50); Gaumont C on ve n tion, 15*
(48-28-42-27) ; Patfaé Wapler 11, 18* (45-
2247-94).
méfaits de la boisson,
i VO : Lee Trois Luxembourg. 6* (46-33-
! 97-77).
Le Mystère von Bfilow
de Barbet Sdireeder.
avec Gtenn Close, Jeremy liens, Ron SB-
ver, Annabefla Sctarra, Uta Hagen, Fisher
Sfavon.
Américain fl h 50).
Doc's Kingdom
Reconstitution scrupuleuse du fait
de Robert Kremer.
avec Paul Me tasse, Vincent Gallo, Ruy
Furtado, César Monteire, Roslyn Payne.
Franco-portugais (1 h 30).
divers new-yorkais qui vit on grand
bourgeois soupçonné d’avoir tenté d’as-
ti a beau être médecin dévoué, activiste
tienHmondiste et looser impénitent, aux
yeux des habitants de la zone portuaire
de Lisbonne. Doc n’en reste pas moins
un Yankee. De cet amer constat, et
d’une rencontre imprévue avec un Ris
oublié, le héros de Marner, qui hri res-
semble comme un frère, trouvera la
force d’un sursaut de vie, synchrone du
retour émouvant du cinéaste à un
riGcraa libre et pugnace.
VO : Studio 28, 18- (464)8-364)7).
bourgeois soupçonné d’avoir tenté d’as-
sassiner son épouse richissime - et pas-
sablement casse-pieds, - et de la façon
dont un brûlant avocat parvint à faire
casser le jugement qui le condamnait
Scrupuleuse, mais traitée avec un
réjouissant humour pince-sans-rire.
VO : Gaumont Lu Rafles, doflw, 1- (40-
26-12-12} ; 14 JcnOet Odéon. 6* <43-25-
59-83) ; Gaumont Champs-Bysées. dolby,
8> (43-59-04-67) ; Gaumont Ramassa,
14* (43-35-30-40) ; 14 Juittot Beaugra-
rafle, handkapés. 15* (45-75-79-79).
Le Petit Criminel
Henry V
de Kenneth 8ran?gh.
avec Kenneth Branagh. Simon Shepherd,
Jutas Larfcin, Derek Jacobi. Brian Btes-
sed, James Sumnons.
8rirannique [2 h 18).
da Jacques DoMon,
avec Richard Ancon
avec Richard Ancntina, Gérald Thotnas-
sin. Ctotilda Courau, Jocelyne Perturin,
Cécfle Rekher.
Français (1 h 40).
Venu dVlngkïcm: imposer scs droits à
la France, te roi shakespearien remporte
à Arincomt une édatante victoire. Venu
du théâtre, Kenneth Branagh acteur et
réalisateur s'impose au cinéma avec un
formidable panache. Cest beau, et c est
cohérefiL
A Palier ils sont deux dans la voiture, le
(lie et le môme qui vient de le prendre
en otage. Au retour ils sont trois, la
grande sœur, plus folle et plus sage que
les deux garçons, les a rejoints. Pendant
tout le voyage, Doilion est là, attentif,
précis, sensible, inventant cette sorte de
reportage-fiction qui bouleverse jus-
qu'aux tréfonds du cœur et de l'esprit.
ATHiN«
L.CI/IS JOV VET
DERNIERES
RICHARD II
SHAKESPEARE
texte français
JM D EPR ATS
mise en scène
ERIC SADIN
UNE FEMME
ANNIE ERNAUX
MICHELINE UZAN
47.42.67.27
[—A PARTIR DO IB FÉVRIER-]
THEATRE EDOUARD VH
1— Tri
LANOUX
MÊME HEURE
L’ANNÉE PROCHAINE
de BERNARD 3LADE
A dation ;!o BARILLET et GREDY
n.w en Cîcr-.ï de ROGER VADIM
■:C
47 42 55 52
: '"i£ * mf V m «g • • < pHy > j jit- ^ i c Jl j».
Gaumont Opéra, 2> (47-42-60-33) ; Pathé
Hautafauls. 6* (46-33-79-38) ; George V,
8* (45-62-41-46); Gaumont Parnasse,
14* (43-35-30-40).
Route one-USA
de Robert Kramer,
avee Paul Mcbaae.
Américain (4 h 15).
Par les villes et par les champs, tout au
long de la route qui descend de la fron-
tière canadienne au sud de la Floride,
Robert Kramer et son complice Doc
regardent, écoutent, parlent avec des
dizaines de gens qui sont autant d’his-
toires, autant de petits morceaux d’ His-
toire. Et dessinent par touches un por-
trait de l'Amérique à la fois chaleureux
et inquiétant, terriblement vivanL
VO : L'Entrepôt, 14* (45-43-41-63).
ifkirissa Ouetbaogo,
avec Rasmane Qtradraogo, Ina Cessa, Rou-
IdotOU Barry, Assana Ouedraogo, Sibtdou
Sldflw, Moumouré Ouedraogo.
Buriünabé (1 h 21).
Le retour d’un homme qui, pendant son
absence, s’est fait voler sa fiancée par
son propre père a ta tragédie qui s’en-
suivit, c’est une légende de tous les
temps et tous les pays. La manière à la
fois très simple et très subtile dont Oue-
draogo ta filme est la preuve de son
talent singulier, et de l'espoir qu’inspire
le cinéma africain.
VO : Latiiia, 4* (42-78-47-86) : Saint- An-
cké-dss-Arts IL B* (43-26-80-25).
Uraniu
de Claude Barri,
avee Phflippe Noiret, Gérard Depardieu.
Jean- Pierre Marialle, Michel Blanc.
Fabrice Luchfaii, Michel Galabru. Gérard
Deaarthe.
Français (1 h 40).
Plus encore que dans les gravats, c’est
dans la veulerie et l’hypocrisie que pié-
tinent les habitants de cette petite ville
de la province française, au lendemain
de la Libération. Claude Béni retrouve
la noircenr désenchantée de Marcel
Aymé, et l’édaire des pleins feux d’une
distribution éclatante.
Forum Orient Express, 1* (42-33-42-26) ;
Pathé Impérial. 2* (47-42-72-52) ; George
V, 8* (45-62-41-46) ; Fauvette, 13* (43-
31-55-86) : Les Mompamos, dolby. 14*
(43-27-52-37).
Cinémathèque
Trois films pour les
Restaurants du cœur
La sélection «cinéma»
a été établie par :
Jean-Michel Frodon
DERNIERE LE 76 FEVRIER
\
5 nüAMWin i.es nt;
SAMUEL BFCKJETT
JJHSi- l'il ii'illù
Jean-Claude I AI L
45-55-91-82, peste 4356
Paris
Mercredi 13
Concerto pour basson et confas
Undberg
Ligeti
Concerto pour vioioncaBa
Stravinsky
Concerto aOumbarton Oaksw
Pascal Gallois (basson).
Pierre Strauch (vitdoneele).
Ensemble I nterCo ntemporain,
Jutdca-Pekka Saraate (dhection).
Ecrit en 1966, te Concerto pour violon-
celle de Ligeti dure treize petites
minutes. Dédié à Siegfried Palm, il sera
Pouchkine
Poèmes
Lonrié
Dbnrtknmto pour Mon at Mo
Prokofiev
Sonate pour deux vidons op. SB
La Cinémathèque française et son per-
sonnel organisent le samedi 16 février
une soirée au profit des Restaurants du
cœur, auxquels sera reversée la totalité
de la recette (prix forfaitaire des places:
60 francs). Trois films seront présentés:
i 19 heures Point limite zéro de Richard
Sarafian (1971), la traversée mouve-
mentée des Etats-Unis par un champion
de stock-car an volant de son bolide; à
21 heures One plus one de Jean-Luc
Godard (1969), poème en «vers libres»
de la révolte, avec séance d'enregistre-
ment de Beggars Banquet, des Rolling
Stones, comme contrepoint ; à 23 heures
Continental Cime de Jér&me Laperrou-
saz, consacré aux compétitions de moto.
Trois films datant d’une vingtaine d’an-
nées, qui n'ont guère en commun que la
présence massive d’engins motorisés
(beaucoup d’épaves de voitures dans le
Godard).
V. Mendelssolm
Don Aldebamm
Gidon Kremer.
Tsttana Grindenko (violons).
Vlatfimir Mendetesohn (alto),
Otefl Maisenberg (piano).
Sergud Yomki (cométfieri)-
uuuutw *-*WIV U UIVgHIW ■ UUU| U ovm
interprété cette fois par Pierre Strauch,
archet vedette de l'InterContemporam,
qui a passé pour ce coacert une com-
mande à Magnus Lindberg, et qui sera
ptaoé sous ta direction du chef finlandais
Jukka-Pekka Sarasle. Non content de
réunir dans son nom un nombre record
de «k», ceue étoile montante a djà enre-
John McLaughlin à Pleyel.
grscré Sibelius (c'est bien le moins) pour
RCA. Avec l 'Orchestre de chambre écos-
sais, il signe pour Vîigjn.
Centre Georaâs-Pompidou, 20 h 30. TéL :
42-74-42-1 9LDe 65 F A 80 F.
La 13 b 20 h 30.
Lockhenhaus. El une habitude, pour le
Théâtre de la Ville, d'en inviter les habi-
tués et leur mentor pour des séries de
musique de chambre décloisonnée. Le
jazz, cette année, a droit de cité avec ta
présence du pianiste Leonid Tchijik. Le
Keith Janett russe, nous dit-on.
peare et de fa Tempête. Mais on ne s'en-
nuie pas une seconde pendant deux
petites heures d’actions simultanées.
Mclntyre, basse wagnérienne que Ton
sait, est un Prospéra qui contient toute
Thistoire de l'opéra dans sa voix.
Théâtre de la VHe. 18 h 30. Tü. : 42-74-
22-77. De 55 F à 75 F.
Opéra de ta Bastifle. 19 h 30.
TéL: 40-01-16-16. Da 40 F à 520 F.
Schubert
Introduction et variations sur un thème de
sla Balle Meunière»
Bérlo
Un rem Ascotto
Donald Mdntyre (baryton-basse),
&aham Ctafc (ténor).
Graham Valentins (cotnédteré.
Edda Moser (soprano).
Orchestre national et choeus de f Opéra
de Paris,
Stephen Harrap (direction).
Graham Vide (mise en scène).
Bernstein
Ptétbdài fugue and riffs
McLaughlin
Concerto pow guitare ir 2
Rodrigo
Concerto pour guttaro eArarÿuaz»
Autour d’un violoniste soviétique né en
1947 se sont regroupés au fil des années
des interprètes et des créateurs moins
affamés de gloire que de liberté. Pour
Gidou Kremer, un festival est né:
Une partition splendide, vrai festin
orchestral et vocal, pour un opéra, un
vrai, que Berio avait composé pour le
Festival de Sahbouig en mal (te moder-
nité (1984) et dont la Bastille reprend la
production londonienne, chef et metteur
en scène. Le dernier reste peut-Slre au
ras des pâquerettes d’un ouvrage dont le
livret, travaillé à partir d'idées de
Roland Barthes et d’italo Calvino sur
l'écoute et raudition (d’où te litre), tente
une réflexion de nature métaphysique
sur le sujet du faux vrai et de l'illusion,
au travers d'une relecture de Shakes-
Ravel
Le Boléro
John McLauflhfin.
Paco De Lu» (guitares),
Orchestre de Paria,
Semyon BycMmv (direction),
Bychkov sera-t-il guéri pour diriger ce
programme de réconciliation entre
«daariqueux» et «jazzeux»?
Sale PteyeL 20 h 30 [+ les 14 et 1 5|. m :
48-63-88-73. De 50 Fâ 210 F.
Les festivals
font le printemps
Cinémathèque française. Salle du Patate
’ de ChateoL TbJ. : 4744-24-24.
KAGEL A CAEN. - Après Ohana, Stockhausen, et
avant Xanakis, Mauricrô KageL pape du théâtre musical.
Argentin résidant en Allemagne, réunit autour de lui
toutes les énergies d’un festival normand, qui n'a pas
encore beaucoup fait parier de lui ; Aspects de la musi-
que contemporaine, à Caen. Créations françaises (Musée
pour claviers et orchestre. Morceau de concours pour
deux trompettes/, reprise de fa Trahison orale, de Qixxft-
bet de Vox Humana... Kage) sera souvent sur scène et
donnera une conférence sis- ses rapports avec la caméra.
(Du S au 12 mars, rens. au Conservatoire national de
région, 1. rue du Carel, 14027 Caen Cedex, tél. :
31-86-42-00).
rens. au bureau du festival, 1051 Budapest V., Vorûs-
marty tér 1, H-1366 Budapest, P.O.B.80, té!.: 361-
1179838).
PRESTIGE EN PRINCIPAUTÉ. - Que du beau
monde pour ce mois musical placé sous ta présidence da
la princesse Caroline : Raknondi. Anderson, Gasdia. Lott,
Magatoff, (es Arts florissants, le Quatuor Aiban Berg, le
Jufflfard Quarte tt, et, mi ouverture, une nouvefle produc-
tion de fa Rondbw de Puccini. (Ou 26 mars au 26 avril,
rens. au bureau du Printemps des arts. 4, nie des Iris,
MC 98000 Monaco, tél.: 93-25-584)4}.
L'AMÉRIQUE A BRUXELLES. - Troisième édition
de l'Ara Musica bruxellois, entièrement concentrée sur la
trajectoire Europe/ Amérique, autour de ta création de
l’opéra de John Adams, the Death of Klhghoffèr, mis en
scène pour la Monnaie par Peter Seüars. L’auteur sera
d'ailleurs l’un des invités du festival, avec Cage, Carter,
Grisey, Jarrell. Ligeti, Reich. Intégrale de l’œuvre de
Varèse. Nombreuses créations mondiales. (Du 6 au
29 mars, rens. au bureau du festival, place E.-Flagey 18,
1050 Bruxelles, tél. : 32-2/647-10-49).
MUS1CORA S'ÉTEND. - Fête désormais tradition-
nelle de tous les métiers de la musique, le salon Musicora
reçoit cette année les professionnels de la musique
contemporaine, des exposants venus de l'Est, et s’intaDe
pour la première fois au Théâtre des Champs-Elysées
pour une nuit de ta voix et une nuit de la percussion. (Du
10 au 14 avril, Paris. Grand Palais. Rens. : OIP, 62, rue de
Mromesnil, 75008 Paris, téL: 45-62-84-58).
GUITARE A MONTEUMAR. - Un rendez-vous
international où se rendront cette année des Argentins
(Aussal, Mosaüni). le Japonais Suzuki, l'Américain Larry
Corail, l’Espagnol Yepes. Et ta finale d’un concours de
guitares en duo. (Du 13 au 24 mars, rens. au bureau du
festival, 5, rue Beuverie, 26200 Montéiimar, tél.:
75-01-27-30).
BUDAPEST MOBILISÉ. - La capitale hongroise
rapatrie tous ses artistes at investit toutes ses institu-
tions pour offrir eux touristes du monde entier un festin
contrasté : grands concerts (récital Eva Marton, fa Flûte
enchantée dirigée par Ivan Fischer en concert) ; opéras (fa
Clémence de Titus, Don Pasquale. Tristan et faofafe. Par-
afai, la Bohème, le moins célèbre Bank ban d'Eritei);
concerts de musique de chambre, ancienne et sacrée,
rencontres foSdoriques, concours de chorales, panorama
de la dansa hongroise, théâtre... (Du 14 au 31 mars.
EV1AN, POUR LES QUATUORS. - Le concours
annuel des quatuors à cordes d'Evian. face cachée mais
uiïe du festival qui l'accompagne, a Beu cette armée du 7
au 12 mai, sous ia présidence de l'Autrichien Friedrich
Cerha (pour le jury officiel) et de Marc Vlgnal (pou- le jury
de la presse). On entendra le soir, au casino, tes pianistes
Cherkassky et En garer, le violoniste UgW, l'altiste Tabes
Zimmerman, le violoniste Akiko Suwanai, les flûtistes
Galway et Yamamoto, le Quatuor TaBch, Rostropovitch
pour la création moncfiala du Concerto pour violonceBe de
Maurice Ohana (direction Ozawa), une nuit Mozart prise
en charge par la Péniche Opéra... (Du 7 au 19 ma, rens.
aux Rencontres musicales d'Evian, 6, rue de Téhéran.
75008 Paris, ou h l'Office de tourisme d'Evian, téi. :
50-75-04-26).
20 Le Monde • Jeudi 14 février 1991
-- r. .--.«iÿ'KStsS
24 Le Monde • Jeudi 14 février 1991
Vendredi 15
Part
Fatras
Telemann
Suite an sol mineur
Bach
Goncertojiour violon et cordes
L Mozart
Dm Mus&aûsche SchBttenfohrt
Sdon Kremer (violon),
Académie de musique ancienne
de Moscou,
Tatiana Grindenfco (direction et violon).
Gidon Kremer et ses amis, suite.
Théâtre de le Vüle, 18h30.
Tél.: 42-74-22-77. De 55F é 75 F.
Samedi 16
Nono
Hay que cammar sonando
Vivaldi
Les Quatre Saisons
vénitiennes
Tatiana Grihdénko (violons),
Leored TchiHc (piano).
Académie de musique ancienne
de Moscou.
Kremer a compagnie, fin.
Théâtre de h VBe. 17 h 30.
TeL : 42-74-22-77. De 55 F 4 75 F.
Dimanche 17
Xenakls
Montas alpha
Brown
Hodographl
Stockfaausen
Refrain
Zimmermann
Présence
Sofistes de l'Ensemble
InterContemporain.
* Pensée musicale a transmission ». c’est
ta série que ITnterContcmporain et l'Ir-
cam ont concoctée - bonne idée - à l'in-
tention du Châtelet. Et voici un pro-
gramme surtitré «Darmstadt». Ce serait
une insulte que de rappeler qu'à partir
de 1946, le château de Kranich-
stein a réuni, pour des cours, des collo-
ques et des créations, fes forces vives de
la jeune musique d'alors. C'est là que
Siegfried Palm (toujours lui) vint, le pre-
mier, à bout de l'acrobatique Nomos
Alpha pour violoncelle seul de Xenakis
(1965). C'est là que l'Américain Earl
Brown intrigua pour la première t'ois
avec des hodographl, notations graphi-
ques qu'il expérimenta dès 1959 dans
une œuvre pour flûte, piano et percus-
sion. Là encore que Stockhausen explora
la même année, dans Refrain, les res-
sources du hasard. Là enfin que l'auteur
des Soldais rc\ut les cours de Leibowitz,
de Fort ne r, et signa cet hommage sériel à
Bach qu'est sa Sonate pour violon. I
Châtelet. Théâtre musical de Paris.
16 heures. T«l. : 40-28-28-40. 55 F.
GP.E. Bach
Résurrection et ascension du Christ
Orchestra of the Age of Enfightement
Chœurs du Cdfegîun vocale de Gand et de
fa Orapefle royale.
Philippe Harrewegha (droctionj.
Programme prévu à l'origine par fa Cha-
pelle royale au Palais Garnier: une
messe de Schubert et une autre de
Haydn, qui devaient au préalable tour-
ner à Londres et à Birmingham avant
d'être enregistrées pour Viigin à Paris.
Les Anglais, désargentés pour fa rençf
que vous savez, ont déclaré forfait Her-
rewtçhe et les siens se sont donc rabattus
sur une partition plus intimiste: trois
solistes seulement pour cette Passion du
fils de Jean-Sébastien (fa soprano HDlevi
Martinpelto. le ténor Christoph Prégar-
dien, la basse Peter Harvey). Quand les
roquettes sifflent, la musique réduit ses
effectifs.
Opéra da Paris. Palais Garnier, 20 h 30.
TéL : 47-42-53-71. Da 30 F à 320 F.
Régions
Bordeaux
Beethoven
Leonora III. ouverture
Concerto pour violon et orchestre. op. SI
Janacek
Soi ftmfeûs
Viktoria Mutera (vMon).
Orchestre 8a rdea ux -Aquitaine,
Alain Lombard (diraction|.
Les mânes d'Oistrakh et de Kogan se
rejoignent dans le jeu de Viktoria Mul-
Ipva, violoniste soviétique passée à
l'Ouest en 1983, poursuivie depuis par
tes chefs et les marques de disques pour
son archet royal et impavide. Un peu
lourd dans le Concerto de Beethoven ?
Lombard sera là pour alléger tout ça.
tes 13 at 14. Ratais des Sports. 20 h 30.
Tôt. : 56-52-75-21. De 40 F à 80 F.
Toulouse
Gounod
Faust. version concert
Richard teech (ténor).
Sharyi Studer.
Catherine Dubosc (sopranos],
José van Dam,
Marcel Vanaud [barytons),
i gta Gorr (mezzo-soprano),
: Chœur du Capitole,
i Chœur da r armé a française.
, Ondjastre national du Capitole
de Toulouse,
Michel Plasson (direction).
On peut être agacé par fa vogue des opé-
ras en version de concert. Mais la distri-
bution, cette fois, c’est du péplum ! Et
on ne trouve pas à tous les coups un
Lavelli pour nettoyer fa mise en scène
d'un opéra qui fut longtemps le symbole
d’une convention empoussicréc.
La 14. Halle aux Grains, 20 h 30. TôL ■ 61-
22-80-22. De 60 F à 210 F.
Jazz
The Leaders
Aucun d'entre eux ne s'est imposé au
grand public. Ils restent tout de même
les meilleurs représentants de la forme
claire des quinze dernières années: axée
sur la part noire de la musique et sur
une conception forte de l’évasion.
Quand ils se groupent, ils s’appellent The
Leaders : comme une association de
meneurs. Curiosités à tous les postes:
Arthur Blythe, Chico Freeman, Lester
Bowie, Kirfc Lightscy. Cecil McBee et
Don Moye, c'est plus qu’un rassemble-
ment de circonstance.
Las 14 et 15. New Moming. 21 h 30. TéL :
45-23-51-41.
Daniel Huck
Musicien (excellent), chanteur (amusant),
comédien (talentueux), Daniel Huck cul-
tive une idée tonique du jazz: drôle,
Rock
Théi
In te
âtre de la
srnatior
Cité
laie
L O
C A T 1
O N
45
89 38
69
45 86 55 83
1ÈRE LE 23 FÉVRIER
Le Seuil du Roi de W.B.YEATS
traduction Yves de BAYSER
COMPAGNIE JEAN BOLLERY
Adaptation superbe, la représentation est
d’une beauté rare. M. Cournot LE MONDE
du 9 février au 23 mars 1991
LES CO-EPOUSES
de Fatima Galiaire
Mise en scène de Maurice Attias
NANTERRE
* - ^ ‘ >
1 février- ' 7 mars
2
m
J3
CO
En attendant
Goriot ’
BtvLrl! Jou.imicau
,, Tel. 47 21 18 81 ou 3 FNAC ^
l /ôJyAjîÂ
DU 12 FEVRIER AU 5 MA!
CATERINA SAGNA
12 AU 16 FÉVRIER A 19H30
•
HELA FATTOUMI
ERIC LAMOUREUX
12 AU 16 FÉVRIER A 21 H
ROXANE HUILMAND
21 ET 22 FÉVRIER A 21 H
BERNARD menaut
25 ET 26 FÉVRIER A 21 H
SHAKUNTALA
4 AU 8 MARS A 21 H
ODILE DUBOC
12 AU 16 MARS A 21 H
CATERINA SAGNA
19 AU 23 MARS A 16 H 30
GEORGES APPAIX
20 AU 28 MARS A 21 H
HERVE ROBBE
2 AU S MAI A 21 H
Croupe qui adhère parfaitement au pro-
fil issu-de-fa-scène-alteruative (beaucoup
de brait, d’enthousiasme et de refrains
guerriers) avec, en prime, une précision
dans l'exécution, un certain savoir-faire
qui mérite une oreille attentive:
Lb 13. Rex Club, 23 heures. TéL : 45-08-
Toornées
Niagara
Toat en couleurs a un décibels, le spec-
tacle de Niagara frappe fort jusqu’à
obtenir la fusion à chaud de tous les fan-
tasmes musicaux du duo : hard rock et
soûl pop sucrée et guitares à couper le
verre.
Besançon. Patois des sports.
Le 15, Dijon. Le Forum. La 16. Lons-le-
Saunier, Juraparc. La 18, Strasbourg, sate
des fêtes de Schiltigheim. Le 19. Mul-
house. La Phoenix.
LA SELECTION
U bande d’ex-akcniatifs cyniques, vrais
rodera drôles et autres Mus de scène de
tout poü poursuit ses révolutions ; les
Satellites tournent vite et fort. Us fias
passer les soirées en un éefair.
Le 14 février. Maraefae. Théâtre du Moidn.
Le 15. Avignon, «a Sorties, üi 16, AatStoc,
au CAC. la 19. Strasfaoug. s rie de ScM-
tigbabn.
MegaCUyFoor
enjouée, plaisante. Sa singularité n'est
pas là. Après tout, en jazz, l'entertain-
ment est une tradition et un stvle
entraînant (canotier et bretelles) un sté-
réotype plutôt pénible. La particularité
de Daniel Huck, c’est de s'exercer avec
goût, avec réussite et avec un sens musi-
cal jamais pris en défaut.
TS!«lV B . 6 6S OBMm - 23te ™
Claude Nougaro
Maurice Vander
Maurice Vander est un des pianistes his-
toriques de Nougaro. Nougaro est Nou-
garo à New-Yoric comme à Paris. Le
Peut Journal Montparnasse joue sot rôle
a Paris comme il le jouerait à New-
York: sa scène s'offre à des stars qui
remplissent ordinairement d’immenses
salles polyvalentes: pour quelques soirs,
quelques tables, quelque bonheur, en
duo. Ce n'est pas un privilège: c’est un
plaisir.
te® 18 ®t 19- Petit Jouirai Montparnasse.
21 heures (et les 20. 21. 25. 26. 27, 28
février. 4. 5, 6 et 7 mare). TéL : 43-21-
5v*70.
Tris vite, très fort, les Mega Gry Four
ne font pas dans la dentelle. Mais teun
éba uches de mélodie, leurs harmonies
q ui per cent à bavera le barrage sonore
montre nt que, s'ils voulaient—
Le 13 février, Bordeaux. safle Gouffrend,
20 h 30, 60 F. Le 14, Todousa. sage Vota
12» 21 hame, 60F. le 15, Limoges, «ale
des jeunes de Beeutnni. 21 beures» 60 F.
La 16. Annecy, au Rkfw’s. 22 heures,
50F.
Mgrtgejjjer
Rock 91
Outre les débats (cette année le thème
dominant seca «Rode et collectivités
focales»), le Festival mompdüérain ne
déroge pas à son titre en proposant un
panorama assez complet de fa scène
française avec deux concerts de labels te
15 février: Jungle Hop (avec MST, Haie
Forces, Death Power, Poison Idea, les
noms parient (Teux-mémes), et New
Rose/Lively Am (avec Uttle Ncmo.
Mary Goes Round et Asyfum Party an qf i
néo-romantiques que les précédents
ét a i en t violents). Le 16, un concert au
Zénith réunira Noir Désir, Parabellum,
Happy Drivera, tes Sberiffet tes Cosse
Pieds, du Stnnn and Drang à l’humour
du métropolitain. Enfin, le 17, on enten-
dra te rap et te /qggaamÿîn du Sud avec
IAM et Massilia Sound System.
Les 15, 16 n 17 février. Renseignement »
au 47-0044-71.
de Raymonda. La troupe ne possède pas
actudtement d'étoiles brillantes: bra-
quons aos jumdhs sur les générations
qui mon te iit ii
PUm Gamfor, 13 ff 16 févrfcr A 14 h 30
et 20 heure*. 14 «115 A 19 h 30. 17 à
14 h 30. Tél. : 4742-53-71. De 30 F i
320 F (le 13, de 25 F A 220 F).
Danse à la BarttÜe
AprAt-mktt; Lan
Huit je u nes chorégraphes vont se succé-
der rue de la Roquette, qui tous piquent
la curiosité. Héla Fatioumi et Eric
Lamoureux, lauréats des dernières Ren-
contres de Bagnofet, impressionnent par
leur rigueur et teor invention gestuelle :
ils présentent ici Après-midi, pièce pour
trois danseurs (à 21 heures). On dit
grand bien de llulienne Calan ni Signa,
qui s’inspire dans Lens du beau texte de
Bflcbner (A 19 h 30).
Théâtre da ta Butte, jusqu'au 16 févrisr.
A 19 h 30 et i 21 haures. TAL : 43-57-
42-74. 90 F.
Caen
Ris et Dancerles
Musiques
du monde
Paoto Conte
Pado Conte Tltalien, te mieux aimé du
public éclairé. Des chansons construites
comme des photos grand format, des
voyages intérieurs de Gènes à Zanzibar,
avec te maestro au piano, ax musiciens
intelligents et quatre choristes. Une ver-
sion plus musdée et puriste des cocœris
habituels de l'avocat d*AstL
Las 13. 14. 15. 16 , 18 «t 19 . 20 h 30 ; h
17. 16 heures. Ofymjria. TAL : 4742-
2548. De 140 F A 240 F.
Teca Calazans
C«t un fort joli spectade, rare dans ces
froidures d’hiver. Teca ralayan^ chante
des joyaux de la musique brésilienne dite
«érudite», du compositeur de choros
Pixingninha aux chansons de Villa-Lo-
bes. Elle le fait bien, avec naturel et
recherche. Prolongation jusqu’au 23
février.
pu 13 au 16. Sentier dés Halles, 22 h 30
fat fa 23). Tél. : 42-36-37-27. De 60 F A
80 F.
La sélection
«Musiques»
a été établie pw;
Anne Rev.
« Jazz » : Francis Mannande
«Rock»: Thomas Sorinel
«Chanson»
et «Mnoqws du monde»:
Véroniqu Mortaise,
Ris et Danceries revient à fa danse à part
entière après avoir surtout, ces dernières
années, participé à des spectacles lyri-
ques [Atys, les Indes striantes, le Malade
imaginaire). Transversa réunit une créa-
tion de Francine Lancelot sur la Troi-
sième Partita pour violon solo de Bach,
dans des costumes et un décor d'Henri
Cucco, et une chorégraphie de Béatrice
Massin sur fa Waser Musse de HændeL
Deux compositeurs qui marquent uu
tournant pour fa compagnie : elle se
consacrait depuis dix ans à la musique
baroque française.
Théâtre <fa Caen, 14 février, 20 h 30. TAL :
31-30-76-20. 90 F.
1AI
*
Spectacles
nouveaux
Antigone
théâtre
de la
bastille
43 57 42 14
76, RUE DELA ROQUim 750 II PAJÏIS |
WHly De Ville
Ragaillardi par fa magie vaudoue de La
Nouvelle-Orléans (écouter son dernier
album Victory Mixture), Willy DeVille
termine sa tournée en France, qui, pour
lui, restera toujours 1a patrie d'Edith
PfaC Une référence qui se marie à mer-
veille, chez lui, avec Ben E King ou les
Met ers.
Le 16 février. AbbauSe, Théâtre municipal.
21 heures. 80 F et 100 F. Le 16, IJJe.
Aéronef, 20 heures. 80 F et 100 F. tôL :
20-54-95-24.
Elliott Murphy & Band
Avec derrière lui un bel album mélan-
colique (12. New Rose) Elliott Murphy,
ex-ange blond du rock, nouveau quadra-
génaire serein, part sur les routes de
France, qui lui ont mieux réussi que les
rues de son New-York natal
14 18 février. Montbéliard, AteHer des
Môles, 21 heures, 70F.
Les Satellites
Béjart Ballet Lausanne
la Mort subite
Béjartissirao : inimitable. Citations et
autocitations, collages, bande-son
enivrante (Wagner, Mozart, Schonbere,
Mahler, Kurt WdU, Berg, Offcnbadi).
hommage à Jean-Luc Godard, symboles,
fan tas m es, énigmes, peut-être une para-
bole sur la douleur de 1a création. Des
danseurs superbes, et Ute Lemper, pro-
digieuse. Attention : en raison de la
baisse de fréquentation des théâtres liée
anx événements du Golfe, les dan»? des
représentations sont modifiées. La Mort
subite est donnée jusqu'au 17 février,
mais pas reprise comme prévu du S au
9 mars; les deux programmes suivants
sont ressenés sur une semaine: Dibouk
et Mozart-Tango du 19 au 21, Pyramide
du 22 au 24.
Wab dw Congela, jusqu'au 24 Murer. A
20 h 30, dima nche A 15 heures. Tél.:
48-78-76-00, Da 12SF A 300F.
. Ballet do BokhoT
de Moscou
Hommage à Marius Petipa
Après cm hrm le Terrible «aiamjtjn^ (g
BolchoT nous doit une revanche. Espé-
rons qu’il saura la prendre avec cet hom-
mage au génial Petipa, qui comprend
Pacte I de la Belle m bois donnant, fade
(tes Ombres de la Bayadire et l’acte TU
de Sophode,
mbe en scène
d’André Bormard.
avec la compagnre Christine Fané.
Les tragédies grecques sont à fa mode, et
leurs grandes héroïnes, sacrifiées pour fa
liberté. Liberté des femmes, et des êtres
humains.
La Cfef, 21. nie de b Ctof. 6 1 . A partir du
18 février. Las haxfi, inenS, mercredi, ven-
drai n samedi é 21 heures. TéL : 43-31-
49-27. Dtiée : 1 h40. 90F.
Bloc-notes
de Français Mauriac,
mise en scène
de Jean-Lotis Tharnfn.
avec Michel Etcfrewny.
Jadis, les brillants causeurs faisaient la
joie des soirées mondaines dans Jes
salons bourgeois. Aujourd’hui, les
acteurs pour prouver qu'ils savent lire,
disent de brillants textes d'auteurs célè-
bres.
A partir ^ 19 février. Du matifi
au nmtd A 20 h 3J. MatinAe dimanche A
1»?”*’ ^ ! 47 ' 2 * Wï8 ' 24 - De 100 F A
Le Bouquet final
d’OMarPy,
irise en scène
de l’auteur.
^“ odéc « de «* Vanité «entre un
crôneet “ bouquet fané, un homme
Hôpital éphémère. 2, nia Carneaux, ift a
P^ rœi 13 ww»r. Ou
à 20 heures. TéL : 46-27-82^2.^^
^ Ô®
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W.,’ê^;Tv-. : . de tes*
JS; ■•-.._.“-s:^/, ;âa&ï»#.-
DE LA SEMAINE
Le Monde • Jeudi 14 février 1991 25
Lee Choépüores
<f Eschyle,
uBuenseèra
d'Ariane MiKJucWtma,
3?Æ? fiîÏA»* Duc-
JuSana Car-
fwiro^umta, Chrtttiân bimC
la deuxième pièce de l’Orestie ■
{J*?* ^JÜr'Sü" 1 'i/^rouve sa sœur
Becüe. Tous deux décident de venner
* e “ r P*E= Agamemnon et de tuer
le dernier meurtre rituel
rcrcy fr c . ea le dernier tabon trans-
S** 8 *- le dernier acte de vengeance. La
pftee est donnée en alternance avec
Iphigénie et Agamemnon. Il faut i«
voir ensemble. Tout au moins AeZ
sKaAs***— «
s 3 s»«jsï
La Femme canon
•rOfivwrPy.
misa on scène
de r auteur.
avec Bécowe Briganti, Frédéric Benoist.
An»™ «ura». Fiançais DeWva. Laurent
HjlfKf Frit» I ■■ mm a — ■ — -■ i a .
Hatat^Bfc Lwüig^Etobïï; Mm
Martin. Cyrifls Monge et GaêJ Las-
Dmrid
COL
Pourquoi devient-on femme canon ? !
^fijwîdn. risque, par goût du canu-
lar ? La famille et les amis ne sont pas
(T accord, mais la femme a un but bien
précis, et die veut l’atteindre.
« Hefdenpfatz», misa an scène da Jorge Lavefli au Théâtre de la Colline.
iUpitat éphémère, 2. rue Carpeaux. 18 *.
A partir du 13 février. Ou mardi au
(Smanche è 21 b 30. TâL : 46-27-82-82.
Même heure
l’année prochaine
cto Bernard Stade,
misa an scène
Comment on médecin bien installé, à
la suite d'nne cuite faramineuse,
ramasse une entraîneuse de chez
Maxim, se voit obligé de la foire passer
pour son épouse, et comment la folle
de Feydean fuse, explose, éclate.
Théâtre das Amamfiare, 7. av. PaMo-Pi-
casso, 92000 Nanterre. Du mardi au
samedi è 20 h 30. Matinée dimanche è
18 h su ras. Ta : 47-21-18-81. Durée :
3 heures. Da 90 F è 120 F.
avec Cyril Bothorel, Yann-Joèl Collin.
Catherine Fourty, IsabaBa Gozard, Rore
Lefebvre du Nofittas, Eric Lotis, Gilbert
Mareantognfni, Alexandra Sctdinia.
Agnès Sounflon et Natfia Vondariwydan.
da Roger Vadfim,
avec Marie-
Laiton.
Christine Barrault et Victor
En attendant Godot
« Trilogie allemande », trois histoires
du pauvre soldat revenant de guerre,
seul, déboussolé, et rencontrant la mort
à tous les coins de rue. Trois spectacles
d'un nouveau metteur en scène parmi
les plus originaux, les plus passion-
nants.
Elfe et lui, gentils bourgeois heureux en
ménage mais pas ensemble, se sont vus,
se sont aimés, sont repartis chacun
chez soi, et se retrouvent chaque annM
Ils ont vieilli ensemble. Après un
mariage médiatique, Roger Vadim met
en scène son épouse, Marie-Christine
Barrault
de Samuel Beckett. ■ -
misa «t scène
de Jofl Jouaimsau,
avec Philippe Demarie, Christian Roché,
Claude Mcfld, David Wanflow. Jonathan
Lathière-Asuba. Johann Plotegber.
Quentin Sajacq a* Benjamin Y vert.
Théâtre. 41, av des Grésillons. 92000
Gennevillien. Du mercredi au samedi à
20 h 30. Matméa, samedi et ifimancha à
17 baures. TéL : 47-93-26-30. 80 F et
110 F.
Dernière représentation b 17 février.
Le Long Retour
Edouard-Vjl Sacha Guitry, 10, place
Edouard-VR, 9*. A partir du 16 février. Du
ifk 20
mardi au samedi è 20 h 46. Matinée
samedi è 17 heures, cfl manche â
16 heures. TéL; 47-0-59-92. Da 80 F à
250 F.
Peut-on imaginer encore aujourd'hui
découvrir Godot? JoS Jonannean réus-
sit ce mirade, avec ses acteurs, tous les
quatre magnifiques dans on décor
d'une beauté rare.
d*Eugdoa O'Nefll,
misa an scène
ifYvan Garouel,
avec Dominique Economides. Y van
GereueL Chantal Dupuy, Thomas EHc et
Henri Delorme.
Les Origines de l'homme
Théâtre des Amandiers. 7, av. Pabto-R-
sao. 92000 Nmtarre. Du manfi au
«ameilà21 hauiae. Matinée «fimanefaeè
18 h 30. TéL : 47-21-18-81. Durée :
2 b 30. De 90 F à 120 F. .
d'Alain Gannrin.
mise en scène
do l'auteur,
avec la compagnie Alain Germain.
En conduisant miss Daisy
En quatre pièces courtes, une histoire
de marins trimballant leurs souvenirs.
Vérité et légendes s'entrechoquent,
avec en arrière-plan la fascination de la
mer, son mystère.
d’Alfred IHay.
mise en scène
En remontant jusqu'aux origines da
monde, foudroyant voyage dans le
temps, an milieu d'nne exposition sur
le plus étrange des contes, celui de
Chôma».
HaSa Saint-Pierre, 2, nie Ronsard, Ifr. A
paitir do 13 février. Las mardi, mercredL
jeudi. vendredi, samedi et dimanche i
15 heures. TéL : 42-58-74-12. Durée :
1 heure. 30 F et 50 F.
de Gérard Venez.
avec TsBa Chafton, Patrick Raynal et
Bateau-Théâtre (face au 3. quai Mata-
quafs), PassereBa-det-Artc. 6*. Du mardi
au samedi à 20 h 80. TéL: 40-61 -84-83.
Durée : 1 h 30. De 75 F à 120 F.
Robert UensoL
Une vieille dame juive et riche se
prend d'amitié pour son chauffeur
noir. L’histoire se passe dam le Sud des
Etats-Unis pendant les années 50, et
tout, comme dans le film à oscars tiré
de la pièce, tient sur les comédiens.
Le Maître de go
d’après Yasuneri Kawabata.
mise en scène
da Jean-Pou) Lucat
avec Affichât Bouquet Jufiette Carié. Jac-
quet Spîesser, Jérôme Anger, Xavier
Ranoulti Vatontme Varela et Isabelle
Moufei.
Rhinocéros
d'Eugène Ionesco,
mise an scène
de Jeen-Pfeoa Footaâte,
avec Anne- Maria Maüftr. Yvette Petit,
Pascal Germain, Jeaiv Piètre Fontaine,
Maria Menant. DavW Ctalr. Frédéric Gay,
Michel Parier. Claude Aubert « Jean-
Pierre L eb ru n .
Antoine - Simone- Berrieu, 14, bd de
Strasbourg, 10-. Du mardi au samedi è
21 heurts. Matinée samedi è 17 h 30.
dimanche è 15 h 30. Ta : 42-08-76-58.
Durée ; 1 h 45. De 80 F è 250 F.
Au sommet de son art, c’est à dire
nt atteint le suprême dépouillement
Vexpression, Michel Bouquet
Eurydice
Reprise de cette pièce qui toujours est
d’actualité car, malheureusement,^ y a
toujours quelque part un pouvoir qui
k supporte pas la contradiction, Iotx>-
tomise les citoyens, et détroit ceux qui
résistent.
de Jean Anoutti
mite mi scène.
da Georgss Wilson,
avec Sophie Marceau, Lambert Wilson.
Georges Wilson, Catherine Rouval,
Maxance Maîtfort, Plane Val Bsa Stei-
ner, Jacques Jacquemki, Jacques Mar-
chand et Bruno Baip.
incarne un vieux maître japonais de ce
jeu infiniment subtil, le go.
AtaBar, 1. plaça Charte*- Du Ifin. 18*. Du
mardi au samedi è 21 heures. Matinée
dimanche à 15 h 30, Tél. : 48-06-48-24,
Durée : 1 h 50. De 120 F i 240 F.
T -A Malaria imaginair e
Théâtre, 187, av., Çh«H ee-defoullft
Entre noire et rose, ce n’est pas la pièce
d'Anouilh la phts jouée, êüe est donc à
découvrir avec une distribution brû-
lante et Sophie Marceau pour la pre-
mière fois sur scène.
de Matière,
mise en scène
de GHdas Baudet,
■vecdatre Vsmet Nicolas SfBwg, Véro-
nique Voila, Marianne Epfai. Jean-Luc
Bideau, Christian Blanc, Eric Frey, Phi-
lippe Torraton et CaroSne Appéré.
Œuvre. 55. ruade CUchy. 9*. Du mardi au
samedi è 20 h 45. Matinée ifinienehe è
15 heures. TéL : 48-74-47-35. De 80 F i
290 F.
Heldenptatz
(Place des Héros)
de Thomas Bemherd,
mise en scène
Gildas Bourdct a mis des nez de
downs à ses interprètes : il fait jouer la
fhice à sa manière, c’est i dire avec une
grande violence, le goût du gag, avec
aussi un rire qui peut faire maL
Comédie- Française, place du Théâtre-
Français. 1". Le 13 février, 14 heures ;
les 15 at 19. 20 h 30 (et les 20, 23 et 24
février)- Tél : 40-15-00-15. De 45 F è
195 F.
udat, Guy ' Tréjaan» Mata
Bertin, Phffippn Joins,
nette, Jeen-Cnude Jay,
Gfraidot,
Simon. Amée
Monique Chamnette.
Maria vonfi. Ptarre Decaxea K Sareh
Quentin.
Mesure pour mesure
de wafiim Shakespeare,
misa en scène
ds Peter Zadek,
avec IsaboOa Kuppert Christine Pijpiet,
Aoouschks Renzi. Béatrice Romand,
Roland Amctutz, Pascal Bongard. Jac-
J -"-
■m.ffVRI K «nUHlQini JCKTIV*
fiémtixkc de redressement moral,
jaune “homme est condamné i mot
pour a^r fait un enfant à sa fiancée.
Sa ycgr-rarieanancfer grâce an rempb-
qai, séduit par sa beauté,
en échange le don de sa
pièce est touffue, violente,
: juste ce qni convient à
de rOdéeo. 1. place
Du manti au samedi i
la. samedi ai d m anc ht
TéL : 43-25-70-32. Durée :
F è 145 F.
Mozart, minait 54
de Christiane Msrchewska.
mise en scène
de Hans Peter Ctoos.
avec Marc ChHdy, Claire Chiron, Marie-
Catherine Conti, Jean-François Dungne,
Christiane Marchewska. Jean-Michel
Noiret, Myriem Roussel et Pietra Réac
(ptam4-
(1 s’agit d’une femme qui écrit une
pièce sur Mozart, et qui voudrait trou-
ver une réponse à cette énigme : com-
ment est-il mort II s'agit d'une évoca-
tion mêlant le mythe et l’idée qu’on
s’en fait. Il s'agit d'un mystère : le
talent
Le Réformateur
de Thomas BemhanL
misa en scène
d’André EngeL
avec Serge Merlin, Michèle Férus*.
Georges Mevros. Pierre Givary «t Marna
Chris*.
L’angoisse de l’écrivain devant sa page
blanche ef te gouffre qni s’installe entre
les folies dans sa tète et les mots qu’il
aligne. Thomas Bernhard au centuple.
Maison de la culture, 1, bd Lénine,
93000 Bobigny. Du mardi au samedi à
20 h 30. Matinée dimanche è 15 h 30.
Tél. : 48-31-11-45. Durée : 2 h 15. 90 F
et 120 F.
La Robe de plnznea
avec l'ensemble Tsukttsuma (Tsuxma).
Le N6 est pour les Occidentaux, le
théâtre 1e plus mystérieux, le plus
envoûtant. C’est la magie de rartilicid
poussé au plus haut degré de raffine-
ment.
Maison das culture* du monde. 101, bd
RsspaB, 6*. Las vendredi et samedi è
20 h 30. le dimanche è 17 heures. TéL :
45-44-72-30. 70 F et 90 F.
Le Seuil du roi
deWIHbm Butler Yeats.
mise en scène
de Jean Boftery.
avec Elisabeth Tamaris, Claude TheueUn.
Jean Boflery. Brigitte Bémol, Nethafie
Boileau. Sterling King. Laurent d’OIce.
Patrick Pahnero et Th i erry PBtan.
Une feble où il est question d’Irlande,
comme toujours avec Yeats, de lutte
pour la liberté, de compromissions, de
désillusions et de mort
Cité internationale unhreisrtaira, 21, bd
Jourdan. 14*. Du manfi au samerfi è
20 h 30. Tél. : 45-89-38-69. Durée :
1 h 45. De 40 F è 100 F.
Sextuor banquet
if Aimando Liâmes,
mise en scène
de Max Dense,
avec Agnès Beikadi, Romain Lagarde.
Niede Le Ouang, Patricia Pottter, Cécfle
Rambaud et Aày Routier.
Salle Gaveau. 45. me La Boétie, 8*. Le 14
février, 21 heures : le 16, 15 heures et
18 heures ; le 17. 15 heures (et les 20 et
22 février è 21h). Tél. : 49-534)5-07.
Durée ; 2 heures. 100 F et 140 F.
Pas là
d’après sept textes de Samuel Bedcett,
mise an scène
de Jean-Clauda Faâ.
avec Muni. Daniel Emdfortc, Claire Ave-
line, Bastie Bernard, Agnès Bourgeon,
Jean-Marc Eder et Moïse Gabehn.
Six petites pièces de Bedœü conduites
par cet acteur étrange, cct extra-terres-
tre diabolique ou féerique, c’est selon :
Daniel Emilfork.
Théâtre Gérard- PhlUpe, 59, bd Jules-
Guesde, 93000 Saint-Denis. Ou mercredi
au samedi à 20 h 30. TéL : 42-43-17-17.
Durée : 1 h 30, 80 F et 100 F.
Dernière représentation b IB février.
Six jeunes gens, des « extras », arrivent
pour préparer un banqueL Ils ne se
connaissent pas, se regardent, se
méfient, se parlent-. On connaît fau-
teur surtout par les traductions de Gar-
da Lorca et de Vaife Inclan qu’il a
faites pour Jorge Lavefli.
Atetante, 10, place Charlss-Dullin
(impasse à gauche). 18*. Las fcenfi. mer-
credi, jeudi, vendredi et samedi è
20 h 30. le ifimanche â 17 heures. TbL :
48-06-11-90. Durée : 1 h 10. 60 F et
90 F.
La Tempête
l'imagination, où le moindre objet
devient navire, devient forêt, où des
acteurs transmettent l’indicible.
Bouffés du Nord. 37 bis, bd de la Cha-
pelte. 1(X Du lundi au samedi à 20 h 30.
Matinée samedi â 15 heures. Tél. : 46-
07-34-50. Durée : 2 h 20. 70 F et 1 00 F.
Régions
Marseille
Le Réformateur
de Thomas Bernhard,
Mise en scène
da Bernard Veat,
avec Richard Martin. Edith WaPder, Patri-
cia Pasior, Jean-Claude Caatinel, Hervé
Goubier. Xavier Laurent
U est rare, en France, que deux théâtres
jouent en même temps la même pièce,
à moins que ce soit un classique. Ber-
nard Vezat. â Marseille, s'attaque à
l'auteur le plus joué, Thomas Bernhard,
et prend le même texte qu'André Engd
à Bobigny, n est vrai que les deux spec-
tacles n'auront pas les mêmes specta-
teurs. C’est en tout cas â encourager.
Théâtre Touraky. 16, passage du
Théâtre, 1 3003 Marseüla. Du mord ou
samedi è 21 heures. Jusqu'au 28 février.
Tél. : 91-02-58-35.
Poitiers
Algérie 54-62
de Jean Magnan,
Mise en scène
de Robert Ghonès. •
avec Yves A ma ut t. Delphine Busse,
Karfne Bracehi. Jean-Jacques Faure.
Denis Gravereaux.
Cette pièce en fragments sur l’Algérie.
Robert Gironès veut la monter depuis
longtemps. Jean Magnan a beaucoup
travaillé comme dramaturge avec lui ;
c'est Robot Gironès qui a mis en scène
sa première pièce, El pourtant le
silence.... une variation sur la fameuse
histoire des scears Papin, qui ont ins-
piré Genet pour les Bonnes. La mort de
Jean Magnan, assassiné il y a quelques
années, a privé le théâtre d’un poète.
Établissement décentralisé d'action cul-
turelle. è 20 h 45. Jusqu’au 1 6 février.
Tél : 49-41-28-33.
Toulouse
Si l’été revenait
d’Arthur Adamov,
MSsa en scène
d'Isabelle Pousseur.
avec Thierry DigonneL Agnès Regolo,
Marie Matnartfi, Janine Patrick. Christian
Crahay. Anrid ChaMr, Jérôme Rigaud.
de Wfflam Shakespeare,
misa en scène
de Peter Brook.
avec Georges Corraface, Jean-Paul Déni-
zoo, Sotigtd Xooyaté, Msmadou Dioumo,
Ken HJgefln, Yoshi OEda, David Benneot,
Bruce Myers, Alain Maratrat et Pierre
Lacan.
La scène en demi-ccrde des Bouffes du
Nord est une plage, est P« espace
vide » cher à Peter Brook, où
Créée à Marseille avec des acteurs
belges et régionaux, c'est une fable oni-
rique sur le désir, l'impuissance, tes
velléités du bonheur.
Théâtre So ratio, è 20 h 30. Jusqu'au
16 février. Tél. : 81-25-66-87.
La sélection * Théâtre »
a été établie par :
Colette Godard
et Bénédicte Mathieu.
«Danse» :
Sylvie de Nassac.
IM? \ ! RM DI Mi III \
« RHINOCEROS
IONESCO
(II) I .1 ,!U .1 h \
imaiii h' 1 1 :>
ii( ni m i n t i ‘‘i>
.. r‘t>\ ! i-i m s i •
^Maison
1 Æ des
Cultures
n
vlonde
15 16 17 Février
3
REPRESENTATIONS
EXCEPTIONNELLES
HAGOROMO
THEATRE NÔ
AKEO KAN2E
et
L'ENSEMBLE
TSUKUSUMA
45.44.72.30
( Publicité )-
Le Marchand de Venise
ou la dette impossible.*
Que ne doit-on pas au Théâtre de l'Epée de Bols pour nous avoir offert
cette si forte pièce de Shakespeare à la Cartoucherie? D'abord d'avoir
ressuscité l'histoire tragique et édifiante d’une double et impossible
dette, précisément] Le marchand Antonio doit trois mille ducats à
l'usurier juif Shylock. Mais si ce dentier se montre si intransigeant
et même cruel chus la réclamation de son dû, c'est que lui aussi dût
quelque chose à Antonio : il tient absolument à lui rendre sa haine
d'antisémite et saisit donc l'occasion de cette créance pour s'acquitter
d’une dette de méchanceté humaine. En rendant la haine pour la
haine, Shylock déconstruit à sa façon l'idéologie inégalitaire de
l'antisémitisme puisqu'il apporte la preuve factuelle d’une égalité des
hommes non pas devant des droits, naturels certes, mais rarement
historiques, mais devant les passions! Le juif n’est pas un Autre mais
un simple semblable; ses passions le démontrent. Seulement le
double règlement ne se produira pas malgré l'intervention de la
Règle de droit; Shylock aurait , dû réclamer dans le contrat des
"intérêts", que le sang coulât par exemple! U existe entre les
hommes des dettes qui restent impayées et. qui ne font qu'augmenter
suivant le cours inflationniste de la haine humaine.
Admirable leçon de philosophie cynique et donc réaliste que cette
pièce de Shakespeare. Mais aurions-nous pu la recevoir, -l'entendre
sans l’admirable mise en scène que nous devons à Antonio Diaz-
Florlân. Nous leur devons aussi les décors de tout le théâtre :
mélange harmonieux de bois et de pierre, d’épais velours et de
lumières jaunes. Matériaux et effets simples, purs et riches, comme
tout le travail de la troupe. Nous leur devons encore de nous faire
entendre sur scène la musique de la vie et de la mort qui agite les!
corps des personnages et rythme leurs paroles. Et encore le jeu
frontal et audacieux des acteurs s'adressant ouvertement à nous. Nous]
leur devons encore une transparence de la coulisse, levant ainsi le
faux mystère des éclipses d’acteurs et Taisant de chacun d’eux ,parj
moments, nos égaux : des spectateurs; le drame nous concerne tous
en effet.
Voilà tout ce que nous devons à ces gens qui, eux -mêmes, ne
semblent pas ignorer ce qu'ils doivent au public. Mais y a-i-fi à
payer une dene?Non! Car le Théâtre est don.
Jean-Pierre Haddad
* Lettre d’un spectateur]
Théâtre de l’Epée de Bois "Cartoucherie" les : Jeudi, Vendredi,
Samedi à 20h30, le Dimanche à-léh. Réservation : 48 08 39 74.
(
V
Nouvelles
expositions
Joos van Cleve
Une trentaine d'œuvres, dont neuf
peintures du Flamand Joos Van Cleve,
font découvrir ou «relire», comme on
dit parfois, le travail de cet artiste du
seizième siècle au confluent des
grandes tendances européennes. Un
retable de Van Cleve, la Déploration du
Christ, est venu de Gènes pour tonner
le point central de la démonstration.
Musée du Louvre, pavfllon de Flore, porta
Jaujard - côté jardin des Tuileries, Paris
1». Tél. : 40-20-51-51. Tous les jours
sauf mardi de 9 heures è 17 h 15.
Visites-conférences à partir du 1” mars I
Iss mercredi et samedi à 15 h 30. Ou ,
15 février 1991 au 27 mai 1991. 30 F ;
(ticket d'entrée au musée!.
Le monde de Proust,
photographies de Paul Nadar
Le monde de Proust vu par Nadar? Ou
bien celui de Nadar revu par les yetu
de lecteurs & & poursuite du narrateur?
L'illusion du roman, malgré cette
incarnation forcée, subsistera a la sortie
de l’exposition, comme au sortir de
tous les décryptages de la Recherche.
Car le style de Nadar génère lui aussi
un imaginaire de roman.
Casse nationale des monuments histori-
ques. Orangerie de ('hôtel de Sully - 62.
rue Saint-Antoine, Paris A». Tél. : 42-74-
22-22. Tous les jours de sauf le 1" mal
de 11 heures i 19 heures. Ou 13 février
1991 au 13 mai 1991. 18 F.
Lyon
Top50
TOP 50. c’est en l’occurrence l’occa-
sion de découvrir neuf artistes qui
n’ont pas grand-chose en commun,
sinon d’etre contemporains et d’avoir
leur œuvre devant eux. Et L'occasion de
voir, justement, si par-deli les diffé-
rences ils n'auraient pas des préoccupa-
tions communes.
Espaça lyonnais d'art contemporain. Cen-
tre <r échanges de Panache. 89002. Té). ;
78-42-27-39. Tous les jours de
plus d’un millier d’œuvres rassemblées
au Centre Pompidou par le musée, le
CCI et la SPL Non sans quelque confu-
sion.
Centre Georges- Pompidou, grande gale-
rie 5* étage, place Georges-Pompidou,
Pari* 4-. Tél. : 42-77-12-33. Tou* les
jours sauf mardi de 12 heures h
22 heures, samedi, dimanche et jours
fériés de 10 heures à 22 heures. Jus-
qu'au 25 février 1991. 18 F.
Emile Bernard
Un peintre doué, curieux de tout, qui
finit plutôt mal. Avec ses Bretonnes
dans la prairie de 1S8S, i) joua un rôle
essentiel dans ('élaboration, à Pont-
Aven. de la peinture «synthétique» et
« cloison niste», dont Gauguin, son
aîné, tira parti. L’exposition qni
résume la rétrospective de l’été dernier
à Mannheim et Amsterdam, comporte
une soixantaine de tableaux (de Bre-
tagne. d'Egypte, de Venise), une tren-
taine de dessins et des livres illustrés.
Fondation Mena Bismarck. 34, av. de
New- York. Paris 16*. Tél. : 47-23-38-88. .
Tous las* jours sauf dimanche de
10 heures è 19 heures. Jusqu'au
18 mare 1991.
Mario Botta
Architecte et designer suisse, derrière
son nom italien, Mario Botta est l’une
des personnalités les plus marquantes
de l'architecture européenne. Cette,
exposition présente dix années de tra-
vaux (1980-1990) qui attendent tou-
jours leur point d’orgue en France ; le ,
projet de cathédrale à Evry.
Centre culturel suisse, 38. rue des !
Francs-Bourgeois, Paris 3*. TéL : 42-71 - «2
38-38. Tous les jours sauf lundi et mardi c
de 13 heures a 19 heures. Jusqu'au
7 avril 1991.
10 heures à 20 heures. Du 15 février
1991 au 30 mare 1991.
Paris
Art et publicité
Des photos d’Adjet et de Seeberger
témoignant des formes de la publicité 1
urbaine vers 1900, aux artistes d’au-
jourd’hui qui détournent les idées et le
langage publicitaire, l'histoire d’une
'relation d'exécration-fascination. En
DE PARIS
GARNIER
TANZTHEATER WUPPERTAL
IPHIGENIE
EN TAURIDE
Opéra dansé de Pina Bausch
Musique de Christoph Willibald Gluck
Direction musicale de Peter Gülke
Chorégraphie de Pina Bausch
SOLISTES ET CHŒUR DES UT: P PE RIALE R BÜHNEN
ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE LA VILLE DE UT'PPERTAL
Avec R concours du Coethe-Jnstitut de Paris
il l'occa$( 0 n île son 25* anniversaire
21. 22. 23 février à 19h30
Location (14 jours à l'avance) 47 42 53 71
et aux caisses de l'Opéra de Paris Garnier
Prix des places : de 30 F. à 320 F.
Juan Gris au Centre Georges- Pompidou
Cuillers-sculptures
Cent cuillers sculptées, glanées du Cap-
Vert au Cap de Bonne-Espérance, nous
prouvent, s’il en était encore besoin,
que les objets les plus prosaïques de la
vie courante peuvent devenir des'
œuvres d’art a part entière.
Fondation Dapper. 50. av. Victor-Hugo,
Paris 16 \ TéL : 45-00-01-50. Tous les
jouis do 11 heures è 19 heures. Jusqu'au
28 avril 1991. 15 F.
Jan Dibbets
Ce plasticien néerlandais, très néerlan-
dais, est peintre de formation, mais il
utilise la photographie, depuis la fin
des années 60. dans une optique artisti-
que originale. A preuve ses mises en
perspectives savantes, ses architectures
déployées, ses panoramas éclatés, qui 1
situent ses recherches sur le versant
d’un art construit, à (a lumière de
Mondrian, de Venneer et de Saenre-
dam.
Centre national de ta photographie. Palais
de Tokyo. 13, av. du Président-Wilson,
Pari» 15*. Tél. : 47-23-36-53. Tous les
jours sauf mardi de 10 heures h
1 7 heures. Fermeture dimanche et hindi
de Piques ainsi que le 1- mai. Jusqu’au
20 mai 1991. 25 F (entrée du musée).
Juan Gris, dessins
Où l'on peut voir, en trente dessins de
1915 â 1921. comment l'enfant chéri
de Kahnweiler prépara l’« après-cu-
bisme». Une précieuse exposition
qu’accompagne un catalogue coproduit
par le Centra Julio Gonzalez de
Valence cl notre Musée national d'an
moderne.
Centre Georges-Pompidou, salle d’art
graphique. 4* étage, place Georges -Pom-
pidou. Paris 4*. Tél. : 42-77-12-33. Tous
les jours sauf mardi de 12 heures â
22 heures, samedi, dimanche et jours
fériés de 10 heures â 22 heures. Jus-
qu'au 1- avril 1991.
Raoul Hansmann à Ibiza
Dadasophe révolutionnaire, cet artiste
catalyseur des années 30 se revendique
comme l'inventeur du photomontage.
Fuvant l'Allemagne, il se réfugie en
1933 à Ibiza où il portraiture en ethno-
logue l'arehitccture et les autochtones,
et renoue avec une philosophie qui fait
de l'homme le centre du monde.
Ecole nationale supérieur* des Beaux-
Arts. 11. quai Malaquais. Paris 8*. Tel. :
42-60-34-57. Tous les jours sauf mardi
de 13 heures é 19 heures. Jusqu'au
5 mars 1991.
Josep Maria Jojol
Ecrasée par l’ombre puissante de ta
Sagrada Famitia, l'architecture catalane
est souvent réduite au génie d'Antonio
GaudL Le CCI fait ici découvrir un de
ses collaborateurs. Architecte, mais
aussi coloriste et sculpteur, ferronnier,
.mosaïste, Jujol (1879-1949) travailla
pour le pare Güell, à Barcelone, et
déploya son imagination et son talent
dans de nombreux bâtiments de Cata-
logne.
Contre Georges- Pompidou, galeries
contemporaines, place Georges-Pompi-
dou, Paris 4». Tél. : 42-77-12-33. Tous
les jouis sauf mardi de 12 heures à
22 heures, samedi, dimanche et jours
fériés de 10 heures é 22 heures. Jus-
qu'au 25 février 1991.
L’Art en Belgique
Flandre et Wallonie
Un point de vue sur Tort du vingtième
siècle en Flandre et Wallonie, dans la
foulée de Wiertz. Rops, KhnopIT et
Ensor. Où le surréalisme fait poids cl
loi, où dans la foulée de Magritte, la
subversion des images est de mise.
Musée d'art moderne de ta Vîfle de Paris,
11, av. du Président- WD son, Paris 18*.
Tél. : 47-23-61 -27. Tous les jours sauf
lundi et jours fériés de 1 0 heures à
17 h 30, mercredi jusqu'à 20 h 30. Jus-
qu'au 10 mars 1991, 15 F.
Le nouveau musée
de Groningne
L'Institut néerlandais poursuit son pro-
gramme de présentation des musées
d’art moderne aux Pays-Bas. Cette fois
le Groninger Muséum, qui. en 1993,
doit s’installer dans des nouveaux
bâtiments. Le projet a été confié à l'ar-
chitecte Alessandro Mendini.
Institut néerlandais, 121 . rue de litle.
Parts 7*. Tél. : 47-05-85-99. Tous les
Iours sauf lundi de 13 heures à
19 Heures. Visites commentées :
dimanche 24 février, samedi 9 mare et
dimanche 24 mais è 18 heures. Jusqu'au
31 mère 1891.
Objectif architectes
Dix-sepr architectes, parmi les plus
célèbres, ont accepté de poser pour un
photographe. Epinglés avec quelques
paroles saisies sur les bouches illustres,
et accompagnées de photos de leurs
œuvres préférées, ces portraits sont
Galeries
Stanley Brown
Il parcourt le monde et fe mesure en
comptant scs pas : le résultat n’est pas
très voyant, mais c’est une démarche.,
d’appropriation de l’espace. Pour ama-
teurs d’an conceptuel pur et dur.
Galerie Durand-Dessert 3. nie des Hau-
drtettes, Paris 3*. Tél.: 42-77-63-60.
Tous les jours sauf dimanche « lundi de
14 heures à 19 heures, samedi da
11 heure» à 19 heures- Jusqu'au 9 mars
1991.
Robert Combas
Des Christ en croix, des scènes bibli-
ques, saint Denis, sainte Odile, sainte
Marie l'Egyptienne, saint André, saint
François d Assise, et quelques antres :
voilà que Robert Combas, peintre figu-
ratif libre et haut en couleurs, donne
dans l'histoire sainte. Pas étonnant, il
est capable de tout, surtout de vous tor-
cher en un rien de temps un torrent
d'usages agitées, pleines de passion,
d’horre u r et de douceur.
Gâterie Beaubourg. 23, nw du Rend,
Péris 4*. Tél. : 42-71-20-50. Tous les
Îmbs settf dbusnche et huS de 10 b 30 é
13 heures et de 14 h 30 i 19 heures.
Jusqu’au 30 mm 1991.
G*tari* Yvon Lambert. 108. nie VteBe-
du-Tampta, Péris ». Tél : 42-71-09-33.
Tous Iss joora sauf rfimancto et haxfi de
10 heures à 13 béons et de 14 h 30 é
19 heure*. Jusqu'au 13 mars 1991.
Jim Dine
Un Américain plus très jeune, très
peintre, qui raconte des histoires de
cœur, tendres naguère, aujourd’hui {dus
troubles. C’est qu'à force de prendre
corps,, son œuvre b fini par ne plus
pouvoir exprimer le repos de rime.
Galerie Beaubourg. 3. rut P laire au- tard.
Paris 4*. Tél. : 48-04-34-40. Tous tes
jours sauf dknaocha et lurs» ds 10 h 30 à
13 heures et de 14 h 30 i 19 he u re s .
Jusqu’en 30 mars 1991.
Jean-Louis Garnell
Après le chaos des banUettes, les inté-
rieurs en désordre et les portraits en
couleur frontalemeot cadres, la pour-
suite d’un univers oscillant entre l'or-
dre et la composition par des paysages
anonymes, obsédants, épurés jusqu’au
stéréotype.
Gâterie ©onuma MJrwifi. 17, rue des
Tirés-Bornes. Paris 11». TéL : 40-21-
89-69. Tous te* jour» seul «Bmanch» et
lundi de 14 heures é 19 heures. Jusqu'au
9 mars 1991.
censés •< en dire plus long qu'un dis-
cours
Maison de f arch i tecture, 7. rue de Onü-
lot, Paris 16*. Tél. : 44-70-01-65. Tous
les jours sauf samedi, «fimanche et lundi
de 13 heures i 18 heures, samedi de
11 heures i 17 heures. Jusqu'au
16 mars 1991.
Reconstructions
et modernisation
Exposition de saison : la France apres
les ruines des deux guêtres mondiales.
Le souvenir de cc qui a disparu, s'est
effacé, comme celui des considérables
transformations qu’a subies notre envi-
ronnement. Restent quelques cica-
trices, parfois entretenues pour que se
perpétue au moins la mémoire de la
guerre.
Archives nationales, hâtai da Rohan. 87,
rue VieHe-du-Tempte Paris 3*. Tél. : 40-
27-60-00. Tous les jours sauf lundi de
12 heures 4 18 heures. Jusqu'au S ma
1991.
Saint Bernard
et le monde cistercien
Pour le neuvième centenaire de saint
8cniard. la Caisse des monuments his-
torique a monte cet impressionnant
ensemble, à la fois hommage, réflexion
et presque spectacle sur celui qui fut â
l’origine d'une des plus belles lignées
de l'architecture monastique : l’art cis-
tercien. Pas un sou de vaine bigoterie
dans «ne exposition, justement aus-
tère et pourtant émouvante.
Conciergerie, palais da Saint-Louis.
1. quai de l'Horloge, Paria 1-. Tél. : 43-
54-30-06. Tous les jours de 10 heures é
17 heures, samedi, dimanche Jusqu’à
18 h 30. Visites -conf. te 22 février, ren-
dez-vous à 14 h 30 1. quai da l'Horloge.
Jusqu'au 28 février 1991. 30 F.
Ignacio Znloaga
On a quelque peu oublié cc peintre bas-
que lié à Degas, Lautrec et quelques
autres. II fut pourtant fort apprécié
dans les premières années du siècle
pour sa capacité à assimiler le style
moderne des Parisiens tout en restant
fidèle à la tradition picturale espagnole.
Pavillon des Arts, 101. rua Rwnbuteau,
Paris 1-. Tél. : 42-33-82-50. Tous les
iours sauf lundi et jours fériés da 11 h 30
à 18 h 30. Jusqu’au 28 avrâ 1991. 25 F.
Régions
Béatrice Casadesus
Celte artiste économe de moyens
déploie volontiers dans l’espace archi-
tectural une écriture picturale person-
nelle à base de points. Pour faire jouer
le plein et le vide et vibrer la lumière,
dans une optique de plus en plus péné-
trée de culture orientale.
Musée d'art contemporain, avenue des
Bains, 59140. Tél. : 28-59-21-65. Tous
les jours sauf mardi de 10 heures i
18 heure*. Jusqu'au 5 mars 1991.
Grenoble
Christian Bol tan ski
Une rétrospective qui est passée par
Londres et Eindhoven, mais elle com-
porte des pièces nouvellement conçues
pour- le musée de Grenoble. Boitanski y
insiste sur ses recherches récentes :
«(Monuments» à l’enfance et
«Ombres» de la mort. Tout un manège
de souvenirs fragiles. Tout un dispositif
pour émouvoir.
Musée de Grenoble, place de Verdun.
38000. Tél. : 76-54-09-82. Tous les
jours sauf mardi de 10 heures à
12 heures et de 14 heures i 18 heures.
Jusqu'au 11 mars 1991.
Lyon
Un mosee en voyage :
la collection
de la Nene Galerie de Graz
Bonne idée : pour une fois un musée
accueille un autre musée Junt la ccfac*
tion d'art contemporain ne ressemble
pas i b sienne. Celle du musée lyon-
nais cri mont ée une optique rater*
nationale, tandis que celle de ta Neur
Galerie de Graz est toute centrée sur
«l'Autriche intérieure», et ses pemtrev
Par exemple Rainer, Brus. Brandi.
Mosbacter, Arranger, Schmiiix.
Musé* d'art c ontem porain. 16. ru* du
P résktart- Edouard- Hemot. 69001- TéL .
78-30- 50-66. Tous tes jours sauf mardi
et jours fériés ds 12 heures è 18 heure».
Jusqu'au 3 mm 1991. 20 F.
Nîmes
Tadeusz Kantor
On connaissait le Polonais Tadeusz
Kantor comme homme de théâtre c:
comme écrivain. Os connaissait moi as
son travail de plasticien. Le Carré d'art
de Nîmes présente une cinquantaine de
ses dessins a de scs sculptures, ensem-
ble conçu avec Tanttc avant sa mon d
y a trois mois. L exposition teste entou-
rée d’une série de manifestations, qui
sont autant d’hommages posthumes.
Galerie des Arènes, boulevard des
Arènes. 30000. Tél. : 66-76-70-78. Tous
Iss jours sauf dimanche matin de
10 heures è 12 h 30 «t d* 14 hewa* è
18 heures. Jusqu'au 17 mars 1991.
PS
Jeltov, Naraha
Youri Jeltov est peintre, Takashi est
sculpteur. Le premier est russe, le
second japonais. Le peintre propose
des constructions de formes a de cou-
leurs dans l'esprit du suprématisme. Le
sculpteur fait apparaître des cylindres,
des cubes et des pyramides à l'intérieur
de grands blocs de granit mal Tous les
deux mu en commun la figure géomé-
trique. et «ne recherche de te pureté.
Gâterie Denise René, 196. bd Saint-Ger-
main. Paris 7*. T«. : 42-22-77-57. Tous
tes jours sauf dimanche ds 11 hautes à
13 heures et dé 14 heures é 19 heures.
Jusqu'au 16 mare 1991.
La Décade prodigieuse
Le titre est un peu bidon, mais tes ama-
teurs d’œuvres sur papier y trouveront
peut-être des choses â leur goût, signées
Balte, El Lissitzslcy, La Fresnaye,
Gleizes, Picasso, Scbtele ou Sironi.
Galerie da f'Echaudé. 11, rua de
l' Echaudé, paris &*. Tél. : 43-25-20-21. .
Jusqu'au 6 mars 1991.
Ralph-Eugène Meatyaxd
Mort en 1972. à l’âge de 46 ans. cet
opticien de métier a mis en scène un
monde absolument angoissant qni
porte en soi les prémices de sa pro pre
disparition. Traitant de l’étrangeté et
du mystère de te vie quotidienne, il fait
porter des masques de vieillards et
d’enfants grimaçants â ses proches, qui
se livrent â des rituels inconnus dans
des endroits sinistres.
Comptoir de U photographie, cour du B»J-
Air - 55. rua du Faubourg -Salm-Anhâw,
Paris 12*. Tél. : 43-44-11-36. Tous tes
jours sauf samedi et dimanche de
11 heures é 19 heures. Jusqu’au
23 mars 1991.
Pincemîn
Quel meilleur moyen d’échapper no
support et â la surface réunis que de
punir le premier par le fer ou le bote, et
a’en imprimer te marque sur te
seconde, docile. Jean-Pierre Pincemin
nous livre donc une série de gravures
récentes sous le titre peu banalement
conventionnel d*« Exposition d’es-
tampes».
Galerie Artcurial. 9, av. Matignon. Paris
8». Tél. : 42-99-16-16. Tous les jours
sauf (fimanche «t lundi de 10 h 30 â
19 h 15. Jusqu'au 2 mare 1991.
Renne»
BAI Colbert
Ce Néo-Zélandais qui vu entre Lon-
dres cl le sud de la France n’est pas de
ceux qu’on étiquete aisément Passé de
la photographie (et du démontage de
son processus) à r assemblage d'objets
de récupération et de tubes de lumière,
il a un côté plutôt art conceptuel, uc
antre plutôt art pauvre, un troisième
quelque peu écolo. Enfin, il est un rien
poète.
Ha Ha d’art contemporain, ptaca Koooré-
Commaurec. 35000. TéL : 99-78-18-20.
Tous tes jours sauf dimanche et lundi de
14 heures è 19 heures. Jusqu’au 3 mars
1991.
Saint-Etienne
L’Ecriture griffée
Un propos, une réflexion sur l’ait et te"
problématique de te représentation du
réel dans les années 30. 40 et 50. par-
tant de quelques individualités, par
exemple Artaud. Dubuffet, Fautrier.
Giacomelti. Gruber, Wofs. Dont te
musée de Saint-Etienne propose des
peintures, des dessins, des sculptures,
en des rapprochements imprévus et
enrichissants.
Musé* d’art moderne da Saint-Etienne.
U Terrassa. 42000. TU. : 77-93-59-58.
Tous tas jours sauf mardi de 10 heures é
19 heures, mercreefi jusqu'à 22 heures.
Jusqu'au 25 féwier 1991. 22 F.
Strasbourg
Valses nobles
et sentimentales
Richard Baqtriê, Marie Bourget, LF.P..
Sieveo Parrino. Adrian Schiess. Fdice
Varini. Miche! Verjux : sept artistes
rassemblés par Jean Brolly, un amateur
d’ait contemporain qui préfère rap-
proche souple au discours carré pour
évoquer les recherches d’artistes appa-
rus sur te scène artistique des
années 80.
Ancienne Douane. 1. rue du Vfeux-Mar-
ché-aux-Pnssons. 67000. Tél.: 88-32-
48-95. Tous les jours sauf mardi de
11 heures è 18 heures. Jusqu'au 1- avril
1991.
Collages : collections
des musées de province
Des expérimentations de Picasso et
Braque, en 1912, aux gouaches décou-
pées de Matissc dans les années 50.
l’aventure du collage, en cent cinquante
œuvres choisies dans les collections des
musées de province. Cette exposition,
proposée â Colmar l’été dernier, mar-
que la réouverture, après rénovation,
du Musée de VîUcncuve-d’Ascq.
Musée d’art moderne, 1. afiée du Musée.
59850. TéL : 20-05-42-46. Tous tes
jours sauf mardi ds 10 hsuras à
19 heures. Jusqu’au 14 avrfl 1991.
La sélection « Arts »
a été établie par :
Geneviève BreercRe
et Frédéric Edebsann
Sélection « Photo » :
Patrick Roegiers
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Mjrf - At_ > gf ^CTfi^-
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*
DELA SEMAINE
Le Monde • Jeudi 14 février 1991 27
Classique
Johannes Brahms
Oïdmattaa opta 111 « 115.
MMos QuaneH, Gérard Caussê (alto)
Michel Portai (clarinette).
- L S S0C , ia, ï 0n ^ dctK s* 318 françaises,
mLnrf^ufîLS et » dn ? uadri Se alle-
mand de W^helm Melcher donne un
o«i™ jïl ««W.UCI uunne un
dfbordani d’énergie et plein
d allant, péchant peut-être du côté de la
i . ' ■ — T — K^uiirilC VU %MK UC la
pocsie mais techniquement presque
partait (I intonation et les attaques du
P*£ micr v *olon ne sont pas toujours
L.rn tleS “■* 5 e Premier mouvement
de lOpus Hl néanmoins).
Ce quintette avec deux altos est l’une
des pages de musique de chambre du
patriarche allemand les moins enregis-
trées (Brahms pensait, très siocère-
mcfl L 9ü d s'agissait de son chant du
cygne). Tout est beau dans ['expression
de cette version franco-allemande, et
surtout les passages de relais dans le
médium de l’adorable menuet.
Portai a exécuté si souvent le Quintette
avec clarinette qu'il ne joue plus sur le
naturel mais sur le théâtral, en monstre
sacre qu’il n'a jamais cessé d’être : cha-
cune de ses apparitions à découvert,
chaque phrasé est une «composition»,
comme on dit à la scène. Ecouter, en
particulier, la quinte descendante bébé-
rée qui cJôt le premier mouvement, et
ut pacifiée,
la même quinte, entièrement ,
qui met un point final aux variations
du final. C’est ce qui s'appelle ménager
ses effets. Ecouter aussi, dans le presto
non assai, les flammèches stridentes
qui entourent, comme dans une encre
de Hugo, le second énoncé du thème.
Le Brahms olympien, mode années 70,
est bien dépassé.
1 CD Harmonia Mundi 90 1349.
Guatav Mahler
Symphonie n* 6 (avec les Maaterfinck-
lisder de Zemtùuky}.
Jard Van Nés (mezzo), Royal Concert-
gebouw Orchestra, Rietaab Chailly
(direction).
Symphonie rr 8 (avec tes Ltadar aines
fahrenden GaMflsn).
Jessye Norman (mezzo). Orchestre phil-
harmonique de Berlin, Bernard Haiiink
(direction).
Bernard Haitink avance, avec cette
Sixième (enregistrée en 1989 à Berlin),
dans une nouvelle intégrale des sym-
phonies de Mahler. répertoire dont il
s’était fait une spécialité pendant le
quart de sïède qu il a passé a la tête du
Conçertgebouw hollandais. A ce poste,
('Italien Riccardo Chailly lui a succédé
en 1 988, Chailly qui a récemment com-
mis un enregistrement catastrophique
de la Quatrième de Schumann mais
qui, dans Mahler, territoire de prédilec-
tion de ses troupes d’Amsterdam, a
énormément progressé en sobriété
expressive et en finesse architecturale.
Pour le son, pour la technique de prise
de son, c'est le Concertgebouw qui
remporte la palme de cette compétition
par la complétude, la présence, la cou-
leur de son quatuor a cordes. Voilà,
une fois encore, un superbe orchestre
au travaiL On reprochera à Chailly la
lenteur du tempo qu'il adopte, da rigou-
reusement, dans le premier mouve-
ment : la compensation logique à ce
'asc. Pc
manque d’élan est l'emphase, l’exagéra-
tion de chaque détail (trop de trom-
pettes, trop de trombones), un excès de
rubato et de pathos dans le deuxième
thème du premier mouvement, un
manque de transparence de la petite
harmonie dans Pandante, une violence,
une vulgarité gratuites dans les rythmes
militaires des mouvement 1 et 3 : quet-
' Mahl
ques restes, en résumé, du Mahler
caoutchouteux qu'un Bernstein, qu'un
Abbado avaient, croyait-on, définitive-
ment chassé de nos discothèques.
Les violons berlinois sont aussi ligneux
qu’à l’accoutumée et l’orchestre peu
charmeur, dans l’ensemble - privilège
des vedettes, dit-on. Mais la direction
de Haitink. dans cette Sixième, consa-
cre la victoire de la litote, de ta daité,
de l'équilibre (équilibre des masses
dans Pandante : on entend tout, il se
passe en sourdine des tas de choses
insolites; équilibre des tempos dans
l'allegro : ça va vïte,_on perçoit dans
toute son élégance la ligne géneralei Le
Mahler imperturbable, en résume, le
Mahler classique, le Mahler peut-être
idéal, pour le goût de 1 époque.
Ce qui fait la différence, aussi, entre
ces deux enregistrements presque
simultanés de la Sixième, ce sont les
oeuvres choisies pour compléter,
minutaire. Bravo a Chailly. qui s est
certes
mais qui
iwnnim i 3ui y" - — . ,
linck, ensemble déjà euregisiré
(chez DG en particulier), ma.
pkee définitivement la mœzo néerlan-
laid Van Nés dans le j^otou de
têtefan disque Brahms avec Blomstedt
L-tkit récemment un peu
natu-
Sk mélodiques en arches sur des mter^
Q“* Ue ' aa
ŒSïw. te*
tink a choisi pour compléter sa
Sixième, Jessye Norman joue, elle, la
carte du sublune obligé, sur des tempos
langoureux et étirés (dans les chants
et 4). La voix ne tient, malheureuse-
ment, que dans le grave, portée sur le
coussin d air qui a lait sa célébrité. Les
. 1— — » VMUII lie*
Mgus sont moins paisibles, la voix s’al-
difficilement, et tout cela sonne,
iiualement, de manière artificielle. Au
point de vue du style, Jard Van Nés
devait logiquement revenir à Haitink et
Jessye Norman à ChaiUy_
" CD Deeca 430 185.
2 CD PhHtp» 426 257-2.
Arnold Schoenberff
Gtoreiwfer. *
Siegfried Jérusalem (ténor). Susan
Dunn (soprano), Brigitte Fassbaender
(mezzo), chœurs de la cathédrale Sainte-
Hedwige de Berlin, et de Düsseldorf,
Orchestre de la Radio de Berlin, Ric-
cardo Chailly (direction).
On ne se consolera jamais d'accéder à
ce gigantesque monument par le dis-
que : il faut, une fois au moins, l’avoir
vu exécuté au concert, avec ses cinq
solistes, son récitant, ses trais chœurs
d’hommes, son chœur mixte à huit
voix, son effectif instrumental record 1
(huit flûtes, dix cors, sept trombones,
etc.) On reste encore sous le choc du
tout^etit Seÿi Ozawa gouvernant cette
armée de sa seule baguette sur une
scène parisienne : on en oubliait les
hurlements du ténor McCracken, hurle-
ments que l’on retrouve sur un enregis-
trement qui, jusqu’alors, faisait auto-
rité (Philips).
En voici un antre, sans ténor hurlant
(deux ou trois aigus problématiques
seulement pour Siegfried Jérusalem :
une performance inespérée), avec une
distribution féminine qui frôle ta per-
fection (Susan Dunn, angélique ; Fass
baender, sorte de Kundiy ornithologi-
que). La première partie, élégiaque, est
une des plus belles choses que ron ait
faites au disque : l’orchestre de la
Radio de Berlin est plutôt moyen, mais
Chailly, cette fois, domine ta situation
comme personne, avec une énergie
méditerranéenne, à déplacer les mon-
tagnes.
Le second CD (qui condense les épi-
sodes dramatiques de cette immense
cantate opératique) est plus inquiet,
plus cahotant Mais l’ensemble consti-
tue le plus bel épilogue à l'écoute des
éthéeno
symphonies proraé
a es du dernier
Mahler (ta Huitième, bien sûr, mais
déjà la Sixième). Et une introduction
magistrale an coffret des œuvres cho-
rales de Scboenberg, hommage de Bou-
lez aux balbutiements de l'école
sérielle, recueil de pages inégales, dont
quelques-unes bouleversantes.
2 CD Dacca 430 321-2 Pas œuvras cho-
rales de Schoanbera sont parues sur 2
CD, chez Sony dasalcaO.
Chanson
AJL
Jacques Mahieux
Chanugefs)
lues Mahieux est un touche-à-tout
intelligent jazzman de son état qui,
pour taire un disque de variétés, s est
logiquement entouré de musiciens de
jazz variés. En première ligne, Sylvain
ieux est actuellement
le batteur, après avoir été celui d’Henry
Texîer et de Claude Barthélémy). Kas-
sap s’en donne à cœur joie, au saxo-
phone, aux daviers, à l’orgue, aux
cbœure, aux arrangements, etc. Jacques
Mahieux, lui, se promène (chant, gui-
tare et batterie) dans un paysage balisé
de dtations diverses, glissées sur la
pochette en guise d'introduction au
texte. Au choix ; ele paradis est un
dub privé, réservé en priorité aux imbé-
ciles et aux infirmes » (Pierre Des-
iroges); e L’homme n’est pas grand,
'existence n’est pas absurde et la nature
n'est pas belle» (Jean Rostand). Data
voix râpeuse et mal assurée des grands
sensibles que ta vue des contradictions
de ce monde trouble et inspire. Sept
titres sont signés dn maestro auxquels
s'qjoutent des coups de cœur anglo-
'iones et bien choisis - Kevin Coyne,
ick Drake, Randy Newman ou
Robert Wyatt, - et nne très belle ver-
sion des Marquises de Jacques Brel,
arrangée avec Claude Barthélemy.
Mahieux construit un univers hétéro-
clite, musicalement riche, grâce aux
influences de ce nouveau jazz français
dont il est une composante. Quinze ans
après des débuts de chanteur abordés à.
reculons pour cause d’aUergje an show-
bizz, le jazzman lillois signe sans aucun
doute un des meilleurs albums de cette
année & peine commencée.
1CD Evidence EVCD 110
ChaiitS Aznavonr
Los grandes chantons
Prémices à une intégrale Aznavour,
encore ine x ista n te; les deux volumes
édités par Tréma dressent un panora-
mique de notre chanteur de donne le
i patenté. Le volume 2, comme le
precedent, panache les originaux
extraits du catalofue Ducretet -
Thompson du début des années 60 et
quelques verrions (six titres sur vingt)
réenregistrées en 1989 dans un studio
londonien.
Que c’eri triste Venise (1964). Jt
me formida-
ble (1963) nous biaisent toujours
autant. Le souci artistique d'un auteur-
compositeur lassé de s'entendre chan-
ter touj ours d e la même manière sur
des orchestrations qui ont parfois subi
l’épreuve du temps est louable. Mais
les vrais * aficionados» préféreront
sacrifier aux violons et aux cuivra
Eugène Mona
emphatiques plutôt qu'aux claviers
soft La voix, le charme, le sex-appeal
du crooner romantique perdent certes
en force, mais Aznavour, qui a choisi
les titres de la compilation en fonction
de ion courrier d’admirateurs, a
sûrement raison de ne pas vouloir s'en-
terrer vivant.
1 CD. cassette, album Trama 710 337
V. Mo.
Jazz
Charlle Haden
The Liberation Mûrie Orche st ra
En virtuosité pure, en acrobatie, en
vélocité de parade, en démonstration
nerveuse, Chariie Haden n'est certaine-
ment pas le bassiste le plus spectacu-
laire du moment. Loin de là. Il joue
profond, grave, lent. \\ traîne sur les
harmonies comme s’il les cherchait. On
le reconnaît à une sorte d’arrachement
de ta note. U ta fait outre, ta prolonge,
la tienL □ ne sacrifie pourtant jamais le
tempo. II utilise et d est un des der-
niers à le faire, des cordes de boyau. U
égrène les accords dont il détaille les
passages, fl ne cherche aucun effet II
chante. Il fait chanter la contrebasse. Et
c'est chaque fois un moment poignant,
déchirant qui fait de lui un des musi-
ciens les plus attachants de l’histoire du
jazz.
Ne prenez pas ce préambule comme
une précaution oratoire pour exciser
un musicien limité. Chariie Haden a
été sollicité, demandé, invité par les
plus grands, les plus techniques, les
plus démonstratifs de ses confrères.
D'Art Pepper à Keith Jarre tt, il a tenu
la basse derrière les tout premiers
musiciens de ces trente dernières
années avec toujours cet air myope
d'éterad adolescent perdu, ce côté ter-
rien, cet air d'enfant, cette façon pay-
sanne et lourde de s’arrimer à l’instru-
ment comme pour en extraire
l’impossible.
Ce signe de reconnaissance, celui de ses
pairs, ne trompe pas. Chariie Haden en
retour est un des rares musiciens que
personne ne refuse de rejoindre. Les
fidèles du Liberation Music Orchestra
(Dewey Redman, Paul Motian, Amina
Claudine-Myers) sont au rendez-vous.
Les nouveaux venus d’exception (Bran-
ford Marsalis, Tom Harrell, Joe
Lovano, Ray Anderson) accourent et
signent «présent». Caria Bley assure
comme autrefois les arrangements.
Beaucoup de musiciens sont phis célè-
bres que Haden dans l'orchestre, mais
l'orchestre, l’esprit et le projet ne sont
que de lui.
Avec le Liberation Music Orchestra en
toute fidélité, il reprend encore des
chants de lutte, des chants de libéra-
tion. U raconte le monde, la misère des
gens et reprend des hymnes de com-
frique
(Kosî Sikeiel'i Afriko) ou du Mouve-
bat : ceux de l'ANC
tue du Sud
ment des femmes anarchistes durant la
guerre anti-franquiste. Il les interprète
plus gravement, avec moins de folie
qu'à l’époque, il y a vingt ans, du pre-
mier orchestre (Gato Barbiéri, Don
Cherry, etc.). Il ajoute un chœur sage
des enfants d’Auckland. Cet assagisse-
ment, cette émotion contenue, l’enva-
hissement de ta vraie tristesse qui nous
parle de ta ^ r ^ c > 50 nt * ta mesure de
l’époque. Les luttes sont peut-être
retombées, pas l’attente. Elle est là,
sensible, perceptible, à vif dans les
éclairs lumineux de tous les solos (Ken
Macintyre, Joe Lovano), dans les tim-
bres et ta beauté d’ensemble et dans
l’amitié portée à Haden qui inspire
visiblement le disque.
1 CD Potydor 847876-2, distribué par
Potygram.
F.M.
Rock
Jésus Jones
Doubt
• Le doute ». annonce ce quintette de
jeunes gens britanniques et cultivés. Ils
savent que le doute est une vertu révo-
lutionnaire. Ils ont beaucoup vécu, un
album derrière eux, quelques couver-
tures d’hebdomadaires spécialisés. Leur
spécialité à eux. Jésus Jones, c'était ta
pop sale, des chansons bien tournées
enfouies sous des strates de distorsion,
de bruits bizarres, lis ont tout gagné
comme ça : un premier disque qui a
bien marché, une place en fin de pro-
gramme au dernier Festival de Rea-
ling. Et puis, le doute. A moins que cet
album n'ait été conçu comme un chef-
d'œuvre tous azimuts, un compendium
du rock td qu’il se pratique en Grande-
Bretagne an début des années 90. De ce
point de vue, sa valeur pédagogique
n'est pas à prendre à la légère. Rock
agressif (Two and Tm), néo- psychédé-
lisme (International Bright Yonne
Thing, remake du Baby You're A Rien
Man des Beatles à la manière de Man-
chester) et même un pastiche assez
réussi des Happy Mondays (Real. Real,
Real), on ne s'ennuie pas. On s’énerve
peut-être un peu, écrasé par cette ava-
lanche de maniérisme, cette volonté
désespérée d’être plus malin que les
autres, sans parler de quelques fai-
blesses d’exécution. Doubt n'enlève
rien à Jésus Jones, sauf l'essentiel, leur
image telle qu'elle s’était définie. Il leur
"irevi
reste une brève histoire, la démonstra-
tion d’un talent certain et une demi-
douzaine de possibilités. A eux de choi-
sir leur rôle pour ta décennie.
Food/EMI 79 5715 2.
du monde
Eugène Mona
Blanc mangé. Mm mangé ?
Le blan mangé est un dessert gélati-
neux, très prisé aux Antilles, à base de
muscade et de noix de coco. Eugène
Mona est un musicien noir qui essaie
de chasser, d’avaler, les fantômes du
Blanc, trop envahissants dès lors qu'il
s’agit de retrouver sa conscience «afri-
caine». Guerrier évuigéliste, Eugène
; très Fort,
Mona, très grand, très large,
très noir de peau, a longtemps repré-
senté ta face cachée des Antilles poli-
cées. Et ce Martiniquais résolument
auti-zouk n’est pas sans parenté avec
son homologue nigérian Fêla. Depuis
son premier disque, Boi brilè, sorti en
Kurt Weill,
Berlin, 1930
L ’ANNÉE Kurt WbüJ s’efface devant les festivités
Mozart. Mais Teldec vient d'éditer un CD sur
Berlin 1930, avec des chansons da Ho tla entier,
par Curt Bois et Marlène, surtout quelques songs
tirés de Mahagonny. ceux de l’Opéra da
quax'som dans la version allemande où Lotte Lenya
interprète Jenny ainsi que PoNy, et dans la version
française du film de Pabst, par Albert Préjean, Flo-
rella, Margo Lion.
Entre las deux, il y a vraiment traduction musi-
cale. L’flpreté des sons allemands, leur rythme dur,
les intonations nasillardes, le passage souple du
chanté au parlé, portant une ironie cynique, sont
Lenya saurait
intraduisibles - et qui d'autre que Lotte
créer ta perversité d’une voix enfantine ?
Albert Préjean a fait de Macky un dragueur,
gouailleur, charmeur, typique de l'époque, traînant
son accent parisien, atanguissant la mélodie. Les
paroles ne se jettent plus en fragments de phrases
drstordues, elles se codent dans le modèle des com-
ptâtes réalistes alors h ta mode. Ce n'est pas plus
mal, car quand on a voulu, plus tard, coder à l'insolite
du texte, les malheureux comédiens français ont
souffert, et ça s'entendait.
Quoi qu'il en soit, adaptée aux harmonies fran-
çaises ou jouée dans la joviale agressivité originale,
ta musique de Kurt Weffl garde son intense pouvoir
de rdva. Elle s'inseniste dans la tâte - on ne s’en
débarrasse pas, - secoue d’étranges souvenirs qui
semblent venir d’un monde parallèle, transmet la
peur et l’excitation des nuits, leur mystère, avec
quelque chose de prémonitoire et de très ancien. Elle
ressemble aux contes de fées, dont on ne sait pas
d'où ils viennent. Entre la fin de la guerre la plus
meurtrière et la naissance de l'idéologie la plus
abjecte, 1930. moment unique de danse sur un vol-
can, donne comme jamais le sens de l'éphémère, du
temps qui fuit, de ia fin. C'est cette nostalgie
Lotte Lenya, 1931.
farouche, cette sauvagerie retenue que, au-delà du
décalage «critiques, racontent Ira musiques de Kurt
Weilf, celles de Hollaender, et de la façon la plus
directe, la chanson réaliste da l'époque.
COLETTE GODARD
ir Berlin 1930, l’Opéra da quat'sous, Mahagonny, par
Lotte Lenya, Curt Bois, Kurt Genron, Madene District),
Albert Préjean, Margot Lion et Jacques Heiéey. Enre-
gistrements originaux : 1 CD Teldec 9031-72025-2.
D'autre part, Cappricdo a sorti deux CD : l'Opéra da
quat'sous (10346) avec ta distribution originale, plus
des songs en français par Lys Gauty, Fforelie,
Marianne Oswald. Sous le titra Moon of Alabama
(10347), les songs de Mahagonny, et autres chansons
de Kurt Weill par Lotte Lanya.
A Le Théâtre de l'Europe présente, du 11 au 30 juin, ta
fieras Kurt Weill, de Helmut Bauman, qui rassemble
les chansons écrites en Allemagne, et en exil à Paris et
à New-York
1970, aujourd’hui malheureusement
introuvable, jusqu'au live enregistré
lors d'un incroyable concert à la
Mutualité en 1982 et publié sept ans
plus tard par Hibiscus Record et Coco
Sound, la carrière d'Eugène Mona est
une histoire d'amour avec l'âme noire
des campagnes martiniquaises. Pen-
dant presque vingt ans, Mona a
affronté, pieds et torse nus, des
concerts de plusieurs heures devant un
public en délire, armé de diverses flûtes
taillées dans les roseaux du Marigot,
commune du nord de me, où il vit A
scs côtés, pour le rythme, les * petits
vieux de Mona », experts en gros kâ.
ti-bois et tambours, moyenne d'âge
soixante-dix ans et savoir ancestral.
Certains d'entre eux sont morts aujour-
d'hui, et Mona, lui, vient de sortir
d'une longue crise intérieure qui
l'écarta de ta scène musicale pendant
huit ans. Il revient avec un bel album
réalisé avec six jeunes musiciens mar-
tiniquais et guadeloupéens, formés par
ses soins, dans un style plus sophisti-
qué, plus jazz. Il y a certes quelques
dérapages bluesy, mais l'autorité natu-
relle de la voix et l'inspiration sont
intactes. Le très beau et très entraînant
Guêriè guéries , titre dédié à Eddy
Louiss, ne passe toujours pas sur les
radios antillaises. A force de refuser
d’être un «bon nègre», Eugène Mona,
grande vedette en son pays, y a acquis
une très mauvaise réputation.
1 CD Hibiscus Record 88037-2. dbtiâiué
par Coco Sound.
V. Mo.
Brenda Fassie
Black President
La jeune et jolie Brenda Fassie, qui
apparaît sur ta pochette en tenue légère
mais non indécente, a acquis en un dis-
que américain, compilation de ses suc-
cès sud-africains, le qualificatif de
« black Madonna». Mérité? On ne sait
pas. Mais cette jeune fille, très politisée
et dont on dit qu’elle est une nièce de
Nelson Mandela, réussit en même
temps à faire danser les towu ships sur
les malheurs du Black President et à
effectuer de notables incursions dans
les charts b lac les d'oui re-Atlan tique.
Sur un fond de dance music pour
radios FM se greffent de jolis emprunts
au «son» sud-africain: chorales
d'hommes qui insufflent le isthme,
joyeux solos de guitare et techniques de
chant ancrées dans la tradition zou-
lone. L'album contient quelques perles,
toutes inspirées des humiliations infli-
gées aux Noirs sud-africains : / won 't
ran, avec la guitare de Dukes Mitiongo
qui sonne en filigrane comme celle de
Ray Phiri, Gooa Black Woman, sorte
de negro spiritual où la voix de Brenda
gagne en gravité et abandonne ses ori-
peaux «dance».
Malgré plusieurs interdictions de diffu-
sion sur les ondes du pays de l'apar-
theid, Brenda Fassie vend chez elle,
depuis ta création en 1983 de son pre-
mier groupe, Brenda and the Bïg
Dudes, une moyenne de quatre cent
mille copies par album. C’est une pop
star à part entière, et, si elle ne se sou-
cie pas toujours de conserver une origi-
nalité frappante, elle reflète une Afri-
que du Sud noire partie sur les sentieni
du commerce international sans trop
de perte d’identité.
1 CD, album, cauetta SBK Records
95350, distribué par CriumUa.
V. Mo.
atem
3 CONCERTS
EXCEPTIONNELS
par l'ensemble
’ ACCROCHE NOTE
les 21, 22 et 23 février
à 21 h 00
Réservations ; 43 64 77 18
GIDON KREMER
• avec vlolon
LeonkJ Tchljik, piano
jeuefl 14 février TSh3Q
JAZZ
• avec
Tafia na Grindenlco violon
Académie d« Musique
Ancienne de Moscou
vendredi 15 février I8h30
PART - TELEMANN
BACH -L MOZART
samedi 16 février I7H30
HOMMAGE A VENISE
NONO- VIVALDI
Improvisations...
prix 65 F-75 F LOC. 42 74 22 77
2 PL DU CHATELET PARS 4’
: : -i * ? -T ; ^ 7 - » A^i^r. ^ j
X -
28 Le Monde • Jeudi 14 février 1991
FAIT MOUCHE
o 0
Và*.
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.*>*• - "
» e
cii.i-s*;
MEILLEUR ACTEUR : FABRICE LUCHINI
MEILLEUR ESPOIR FEMININ : JUDITH HENRY
MEILLEUR SECOND ROLE : MAURICE GARREL
MEILLEUR SCENARIO : VINCENT / RONSSIN
MEILLEURE PREMIERE ŒUVRE
Kit-
5 NOMINATIONS POUR LA DISCRETE
UN FILM DE CHRISTIAN VINCENT
★ ★
EAN-EUlOPjÉENNE
m
* Tt
3W ô»
Le Monde • Jeudi 14 février 1991 29
30 Renault ; cinq syncficats contre* CSf ; h
: * ■■ v cpmmissîon mixte.fr'*’"'' -■
ECONOMIE
SECTION C
30 Le débat îiur: ...
31 Parisffie-de-fmnce
36
37 Bourse
Le gouvernement prépare des mesures contre le chômage
tu
Le retour
du traitement
social
Imprudemment, MM. Solsson
f 1 “'Qnel avaient assuré, il y a
a peina quelques semaines,
Qu ils n'auraient pas recours à
aes « stages-parking j» ou au
traitement social du chômage,
malgré les menaces qui
commençaient à peser sur
I emploi (le Monde du
29 décembre 1990).
Les dispositions que te
gouvernement s'apprête à
annoncer pour empêcher une
nouvelle montée du chômage
ont certes une utilité
incontestable et sont parfois
d'une qualité bien supérieure à
ce qui avait pu être fait par le
passé, il n'empêche. Elles
ressemblent à nouveau à du
traitement social et, surtout,
procèdent de la même logique.
Celle qui, progressivement,
entraîne une bonne mesure,
bien calibrée, vers l’excès puis
l'abus et conduit à la perte de
crédibilité.
Ainsi en est-il du contrat
emploi- solidarité, qui risque
aujourd'hui de connaître la
même mésaventure que son
prédécesseur, le TUC (travail
d'utilité collective), imaginé lui
aussi sous l'urgence, en 1984,
par M. Michel Delebarre. Le
parallèle est saisissant, malgré
les améliorations apportées à
une formule qui s'adresse aux.
mêmes publics et fait appel aux
mêmes mécanismes. Dans un
premier temps, le dispositif
rencontre le succès (300 000
bénéficiaires dans les deux
cas). Parce que la situation de
l'emploi ne s'améliore pas, tes
pouvoirs publics sont saisis par
la tentation d'« en faire plus ».
La bulle se gonfle et, besoin
aidant, orr accepte de déroger
aux régies d’origine, en
.^ élargissant l'âge et les
* ^ conditions d'accès là, en
souhaitant que l'on puisse
. bénéficier de deux contrats ici.
*' •- Et, parce que la fin de
' _ .. l’expérience signifierait
['aggravation du chômage, on
prolonge l'effet d'une mesure
qui finit par s'user.
Le traitement social permet à
■ un gouvernement d'agir vite et
dç corriger rapidement une
' tendance. C'est ce qui explique
que, aujourd'hui encore,
• MM. Soisson et Rocard aient
. .* recours à ce levier, tous les
autres nécessitant un délai pour
devenir efficaces. Et puis, il est
relativement facile d'imposer à
des établissements publics, à
l'éducation nationale ou aux
collectivités locales c amies »,
un dévoir de solidarité. D'autant
que, dans bien des cas, le CES,
comme le TUC, fournissent de
la main-d'œuvre gratuite.
A. Le.
PÉTROLE =
f
>
?
Prix du baril de pétrole bmt (en dollars)
Vwàùm
. • Bfc W3?
• vn (West Texas *
latenacdutt). i Ne*- .naA
Yafcibcfflwrc. ÎW 3 + 0At>
13 B».
iSÎÜÎl 1 »» -o,4i
(Source : Artâinta pétrolier* Franco)
Après deux jours de
hausse, les cours du pétrole
brut étaient repartis à la
baisse mercredi matin sur
les marchés asiatiques et à
Londres. La rencontre à
Bagdad des responsables
irakiens et soviétiques a en
effet semé le doute sur les
intentions de l’Irak parmi
les opérateurs.
i
100000 contrats emploi-solidarité supplémentaires
pourraient être créés en 1991
En déplacement à Lille, le
12 février, pour y signer le
300 000» contrat empfctaolidarité
(CES) en moins d'un an, M. Michel
Rocard a annoncé tune hausse
significative » des objectifs attri-
bués à cette mesure. Préoccupé
par l'évolution prévisible du
chômage, le gouvernement
s'apprête en effet à arrêter un
ensemble de dispositions au cours
de la réunion d'un «comité des
mmisines» qui devait se tenir mer-
credi 13 février dans i'après-midi à
Paris.
Pour le premier ministre et
M. Jean-Pierre Soisson, ministre du
travail, les raisons de passer a l’action
dans le domaine de remploi sont
claires. Du fait da ralentissement de
ta croissance, il n’y aura que 100 000
emplois supplémentaires en 1991. Or,
il en faudrait le double pour tenir
compte de la poussée démographique,
et simplement contenir le chômage à
son niveau actuel.
Sans rien changer de ses orienta-
tions et tout en maintenant son ren-
dez-vous désormais annuel pour son
plan emploi en septembre, le gouver-
nement a donc décidé de passer à un
pilotage à vue, pour ne pas se laisser
surprendre par une aggravation du
marché du travail, désormais inéluc-
table. Régulièrement, des réunions du
«comité des ministres» auront lieu
pour adapter la riposte, la première ce
mercredi 13 février. Pas toutes
arrêtées, plusieurs décisions sont en
préparation ou interviendront au fur
et à mesure des rencontres. La pre-
mière, la plus rapide à mettre en
œuvre aussi, concerne les contrats
emploi-formation (CES), version
améliorée des anciens TUC (travaux
d’utilité collective), dont les bénéfi-
ciaires sont au nombre de 300 000,
moins d'un an après leur lancement.
L’objectif devrait passer à 400 000,
pour un coût estimé entre 1 et 2 mil-
liards de francs en 1991, mais de 2 à
4 milliards en année pleine.
Le chômage
partiel
L'éducation nationale, les hôpitaux
publics, entre autres, mais également
les collectivités locales et les associa-
tions seront mises à contribution,
sachant que F Eut prend à sa charge
de 85 é 100 96 de la rémunération,
basée sur le SMIC horaire. De nou-
velles catégories de demandeurs d'em-
ploi seront considérées comme priori-
taires, tel les q ue les handicapés, et b
durée du CES pourra alors être portée
& vingt-quatre mois, contre douze
normalement. Mais M. Soisson ne
désespère pas d’obtenir que les actuels
bénéficiaires du dispositif voient leur
contrat renouvelé, sous certaines
conditions. Ce qui éviterait i F ANPE
d'avoir à enregistrer à brève échéance
une augmentation des chômeurs, pro-
portionnelle au succès de la formule.
La seconde orientation retenue,
mais encore à compléter, porte sur
l'amélioration des procédures de
chômage partiel, qui permettrait aux
entreprises d’attendre l’après-guerre
sans réduire leurs effectifs. Les condi-
tions d’accès seront simplifiées, et,
.surtout, il est envisagé une participa-
tion supplémentaire de l’Etat pour
revaloriser l’indemnisation, actuelle-
ment fixée i 50 % du salaire, au-delà
de deux fois le SMIC. Ainsi, le per-
sonnel <f Air France, par exemple,
pourrait-il mieux supporter b paren-
thèse conjoncturelle présente. Autre
piste : ces périodes d’inactivité forcée
pourraient être mises à profit pour
entreprendre des formations, égale-
ment soutenues financièrement.
Au programme des prochains mois
pourraient figurer des dispositions
nouvelles en faveur de l’abaissement
da coût du travail. En deux ans, Fcf-
fort en ce sens a correspondu, en
cumulé, à 20 milliards d’économies
pour les entreprises, et il pourrait être
poursuivi. Enfin, et pour rassurer
autant les employeurs que les syndi-
cats - sauf la CFDT - opposés au
projet, le gouvernement abandonne
l'idée d’une extension des droits
sociaux dans les entreprises de moins
de cinquante salariés. Seul subsistera
un pnget de loi, présenté à l'automne
prochain, accueilli sans protestation
par le patronat, conduisant au prélè-
vement de 0,2 % de la masse salariale
pour un fonds mutualisé et paritaire
chargé de distribuer des œuvres
sociales (arbres de Noël, aides aux
vacances) aux salariés des PME qui
n'y ont pas accès.
U faudra financer l’ensemble de ccs
mesures. M Soisson espère récupérer,
pour ce faire, une partie des crédits
reports qui ont été gelés (9 milliards).
Mais la générosité du ministre des
finances dépendra aussi de b gravité
de b situation, constatée de mois en
mois.
ALAIN LEBAUBE
La publicité comparative autorisée en France
Le projet de loi de M M Neiertz
renforce la défense du consommateur
U conseil des ministres a
adopté mercredi 13 février un
projet de loi présenté par
M- Véronique Neiertz, secré-
taire d'Etat chargée de _ la
consommation, qui a essentiel-
lement pour objet d'améliorer la
protection des consommateurs
les plus vulnérables (personnes
âgées, habitants des grands
ensembles des quartiers déçpa-
dés) souvent victimes de profes-
sionnels indélicats, etdefecflrter
leur accès à la justice en autori-
sant les associations de consom-
mateurs à ester collectivement
en justice. Le nouveau texte, qui
«toilette» aussi des tfispositions
anciennes, autorise enfin la
publicité comparative.
La protection des consomma-
teurs - surtout celle des plus vulné-
rables - vaut qu’on y revienne obs-
tinément, tant l’imagination des
professionnels indélicats les
conduit é inventer de nouvelles
méthodes pour piéger le client,
tout en échappant à la législation
existante. Trois mesures essen-
tielles vont dans ce sens, qu’il
s’agisse d’élargir b notion d’ * obus
de faiblesse», de permettre aox
associations de consommateurs de
traîner en justice, au nom de plu-
sieurs victimes isolées, un même
professionnel aux méthodes
condamnables, ou de réussir & éra-
diquer les clauses abusives trop
nombreuses dans les contrats.
* L'abus de faiblesse » est la
méthode qui consiste, pour un pro-
fessionnel (artisan, commerçant,
prestataire de service) à profiter
abusivement de la confiance d’un
client. Tel électricien, appelé par
une personne âgée, a changé tout te
circuit électrique d’un petit loge-
ment (19 154 francs de facture)
pour... un fiisible fondu I En orga-
nisant une mfêre » dans nne «ciré
sous-prolétaire », pour reprendre b
formule du Mouvement ATD
Quart-Monde, la société AMC
France vend des casseroles « mira-
cles » (économisant matières
grasses et temps de cuisson) pour
la bagatelle de 6 850 francs les
trois ou 16 270 francs les vingt-
quatre...
Une première
étape
Jusqu’ici, l’abus de faiblesse
n’était sanctionné qu’en cas de
démarchage & domicile, mais il est
facile de faire sortir de chez lui un
client appâté par un rabais supplé-
mentaire s’il se rend à b boutique
pour signer Je contrat de vente. Les
cuisinistes (et spécialement Vogica,
Spatial, Cuisine + et Mobalpa) sont
passés maîtres dans cet art Désor-
mais, si te Parlement en décide
ainsi, le démarchage téléphonique,
le dépannage, les excursions et
voyages publicitaires, les foires et
salons, etc. tomberont sous 1e coup
de la loi.
JOSÉE DOYÈRE
Lire la suite page 30
Depuis le déclenchement de la guerre du Golfe
Les marchés boursiers sont passés de l’attentisme an défoulement
Le déclenchement de la
gueiTe contre l'Irak, le 17 janvier
dernier, a entraîné une réaction
inattendue des marchés finan-
ciers, avec une envolée des
cours. L'engagement massif des
forces aériennes de la coalition
réunie autour des Etats-Unis
laissant espérer un conflit éclair
rendait euphoriques les places
financières internationales aux
premières heures de l’offensive.
Depuis, les marchés boursiers
ont pratiquement connu quatre
semaines de hausse {-fl 5,7 X à
New- York, + 11 X à Tokyo,
+ 10.2 X à Londres, + 12.3 X è
Paris et +12,5 % à Francfort).
L'horizon semble s'être dégagé.
La guerre est finie, la récession
aussi I Après le refoulement fe
défoulement?
De prime abord, l'évolution des
places financières illustre pour Tins-
tant parfaitement la constatation
selon laquelle l’éclatement d’un
conflit entraîne une flambée des cours
boursets (le Monde du 15 janvier). A
y regarder de plus près, cependant,
l’eflfet guerre n’est peut-être pas le seul
prépondérant. Certes, il a réussi à
débloquer un marché figé depuis la
fin de l’année, marché qui avait souf-
fert auparavant d’une très forte chute
en réponse à l'invasion do Koweït par
l’Irak, lé 2 août. U a aussi incité les
spéculateurs à miser sur les valeurs de
l’armement et à découvrir des firmes
comme Raytheon, conceptrice des
fameux missiles Patriot. En consta-
tant pour l’heure que le conflit reste
circonscrit à un territoircparticùlier
et qu'il n’a eu aucune incidence à la
hausse sur les cours du pétrole et
donc sur l'inflation, les analystes se
sont à nouveau intéressés à f environ-
nement économique inter n a tion al Le
voient-ils d’un autre oeil?
Latin
de la récession américaine?
Encore si circonspects en septem-
bre, ib.ont en fait récemment modifié
leur opinion, impressionnés par la
vigueur de la politique de baisse des
taux d’intérêt engagée aux Etats-Unis.
Grâce à cette politique permettant de
relancer F économie, les gourous pré-
disent maintenant la fin de là réces-
si on américaine dans on avenir ayw
proche et également la sortie da
ebear market », cette phase de hrè»
dans laquelle sont entrés tes naarobés
en octobre 1989. lis se penchent aussi
snr Les évolutions antérieures pour
étayer leur raisonnement De passage
à Paris, M. James Williams, directeur
de la gestion internationale du groupe
britannique de placement Baxing, rap-
pelait, mardi 12 février, qu’un cycle
baissier en Bourse dure entre treize et
vingt mois. Le mouvement actuel
dure pour l’instant depuis seize mois
et serait donc presque achevé. De son
côté, M. Rarnsy Sam, président de la
société d’études DR Gestion, estime.
comme nombre de ses confrères, que
la récession américaine a déjà touché
son point le plus bas et insiste sur le
rôle d’anticipation des marchés bour-
siers. 11 se fonde pour cela sur la
durée des dépressions aux Etats-Unis
depuis cinquante ans. Leur longueur
moyenne est de dix mois, «r Celle que
le pays traverse actuellement dure déjà
depuis plus de cinq mois. Donc l’inten-
sité de la récession devrait dinûmær à
partir de maintenant, de sorte qu’un
retour à une croissance économique,
même ralentie, devrait se produire vers
la fin de l’année.»
Des investisseurs se sont intéressés
dès septembre au marché des (Alliga-
tions en France ou aux Etats-Unis,
anticipant notamment la détente des
taux à long terme. Le mouvement
s’est amplifié depuis la mi-janvier
avec les décisions de la Réserve fédé-
rale d’assouplir sa politique moné-
taire, et l’effet positif qui en découle
Wall Street parie sur une rapide sortie de crise
NEW-YORK
de notre correspondant
Sur Broadway, derrière le
bâtiment de la Bourse, le taureau
de bronze qui, pour les financiers,
symbolise la hausse des cours
(l'ours étant synonyme de baisse)
a les cornes résolument pointées
vers le ciel. Un optimisme que
l’ascension continue de l'indice
Dow Jones des valeurs indus-
trielles vient conforter. Députe le
17 janvier et les premiers raids
aériens sur Bagdad, le baromètre
numéro un de WaB Street s'est
envolé. Eh trois semaines, te mar-
ché new-yorkais a gagné près de
15 X. Une envolée qui s'expfique,
d'une part par des raisons techni-
ques, d'autre part par un regain
d’optimisme quant h une Issue
rapide è la guerre du Golfe, suivie
par une sortie de récession pkis
rapide que prévue.
La chute des cours depuis le
mois d'août avait ramené beau-
coup de valeurs américaines è des
réveaux très attrayants, suscitant
de nombreux achats, notamment
sur les sociétés dites technologi-
ques, Gées de près ou de loin è
r effort de guerre, et les actions
de firmes pharmaceutiques, pour
les mêmes raisons. En outre, la
plupart des Investisseurs Institu-
tionnels, qui avaient beaucoup
vendu au cours de l'automne, se
retrouvent avec des liquidités
considérables qu'il leur faut pla-
cer. Les fonds d'Etat et les bons
du Trésor ont su profiter de ces
largesses, ce qui a permis de pal-
lier la désaffection des Japonais,
traditionnellement attirés par ces
placements sûrs et bien rémuné-
rés.
Phénomène moins remarqué,
les valeurs de second rang,
cotées sur le NASDAQ, ont aussi
bénéficié de cette manne, ainsi
qu'en témoigne la progression de
l'indice de ce marché (sur lequel
figurent des milliers de petites
entreprises), une progression
presque deux fols supérieure è
celle du Dow Jones {+22 % au
cours des cinq dernières
semaines). Mate ces t déversoirs»
de liquidités nouvelles n'ont pas
suffi è «éponger» les capitaux en
mal d'investissement et les com-
pagnies d'assurances, les orga-
nismes de retraite, les mutuel
funds (équivalent des Sicav) ont
dû se dépêcher d'investir sur le
marché officiel une partie de leur
cash qui, ces derniers temps,
représentait entre 10 % et 15 %
de leurs actifs. D'où (a tuée sur tes
valeurs du Big Board avant qu'une
hausse trop importante ne ren-
chérisse les placements.
Pas de place
poo" le doute
Dans le même temps, le New
York Stock Exchange s’est bandé
les yeux. Il a refusé de voir en
face l’effondrement des indica-
teurs' de confiance des consom-
mateurs, te chute vertigineuse des
mises en chantier et des prix dé
l'immobilier, les 200 000 è
300 000 suppressions d'emploi
annoncées chaque mois, qui
devraient faire remonter le taux de
chômage è 7 X cette armée, ral-
longement de la liste des banque-
routes, les graves difficultés de
l'automobile et du secteur ban-
caire et, pour finir - sacrilège
suprême pour un marché boursier
- la réduction des dividendes,
confirmée par de nombreuses
firmes, notamment dans le sec-
teur automobile.
WaS Street a préféré parier sur
une rapide sortie de crise au
second semestre 1991, alimentée
par une décrue des taux d'intérêt,
un sujet sur lequel la Maison
Blanche a encore travaillé au
corps le 12 février M. Alan
Greenspan, le président de la
Réserve fédérale, afin d’accélérer
l'injection de liquidités dans les
circuits économiques, via le sys-
tème bancaire. Enfin, la commu-
nauté financière, qui s'était ins-
crite dès le mois d'août dans une
«logique de guerre», escompte
bien que M. Saddam Hussein ira
très vite à Canossa.
La guerre terminée, ou presque,
les opérateurs ont le regard fixé
sur tes taux d'intérêt. L'expérience
les Incite à jouer la hausse. Et è
donner raison au taureau de
Broadway. A neuf reprisas depuis
les années 50, une double réduc-
tion consécutive du taux d'es-
compte s'est accompagptée d'une
forte hausse du marché boursier.
Cette fois, 1a Fed a abaissé une
première fois d'un demi point son
taux d’escompte è la mi-décem-
bre 1990 puis à nouveau, dans la
même proportion, te 1» février
dernier pour le fixer è 6 96.
Depuis, chacun attend la
concrétisation du «geste» supplé-
mentaire que M. Bush continue à
réclamer è te Réserve fédérale. Le
président américain est catégori-
que : t Notre économie 8$t peut-
être en proie à des difficultés,
mate etie ne doit pas être en proie
au doute ... ». Pour Wall Street,
l'oracle a parlé.
SERGE MARTI
s’est propagé sur le marché des
actions. En France, la déLenle des
taux longs sc répercute sur les actions
depuis prés d'un mois. Son t effet
mécanique» de hausse sur les cours
des valeurs atténue de Tait l'aspect
négatif des révisions à la baisse des
résultats de nombreuses entreprises.
Les industriels français, même si
beaucoup affichent une confiance
pour l’avenir, ont vu leurs bénéfices
diminuer en 1990. La tendance
devrait se poursuivre cette année. A
cela s’ajoute un certain attentisme
parmi les décideurs, qui hésitent à
investir tant que la guerre du Golfe
ne sera pas achevée.
Un effet
mécanique
Au Japon, en Allemagne cl en'
Grande-Bretagne, l’espoir d’une
détente des loyers de l’argent a sti-
mulé chaque marché depuis plusieurs
semaines. Tant et si bien que le ren-
chérissement des taux directeurs de la
Bundesbank, à la fin janvier, n’a pas
trop inquiété les investisseurs sur les
marchés des actions allemandes, qui
estiment que ce geste est le dernier
avant la détente. En revanche, la City
a mal réagi mardi 12 février aux pro-
pos du chancelier de l’Echiquier,
M. Norman Lamont, pour qui la
récession de l'économie britannique
pourrait encore durer plusieurs mois.
Ces propos ont balayé l'espoir d’une
réduction rapide des taux et pesé sur
Je marché boursier.
Ce nouveau regard bienveillant des
analystes sur les actions a certes
entraîné un regain d’activité sur les
différentes places depuis une dizaine
de jours Mais ce n’est pas encore Je
véritable engouement Les volumes
de transactions traités à New- York,
Tokyo, Londres ou Paris ont aug-
menté, mais leur niveau s’était énor-
, mément contracté depuis plus d’un
an. De plus, de nombreux interve-
nants reconnaissent que les grandes
places internationales sont aujour-
d’hui è leur prix - ni trop cher m trop
bon marché. Le mouvement de
hausse reste, dans ces conditions, fra-
gile. Us n’cxclucnt pas de nouvelles
fluctuations brutales après des temps
de consolidation, au rythme cette
fois-ci de révolution de la guerre.
Un déclenchement de l’offensive
terrestre ou l’arrCt des combats pour-
raient en être les catalyseurs. Dans
quel sens : à la hausse, à la baisse?
Après la nouvelle déconvenue du
17 janvier, plus aucun expert ne se
risque à un quelconque pronostic.
Que sc passcra-t-il si le conflit s’en-
• lise? L’hypothèse est, pour l'instant,
écartée.
DOMINIQUE GALLOIS
30 Le Monde * Jeudi 14 février 1991
ECONOMIE
La. fin de la réunion de la commission mixte
commerce entre la France et l’URSS
est mis en veilleuse
Alors qu'à Moscou te nouveau pre-
mier ministre dénonçait un complot
monté par des banques occidentales
pour déstabiliser l’économie soviéti-
que (lire page 10), ta commission
mixte franco-soviétique a clôturé
mardi 12 février à Paris sa réunion
annuelle dans un climat maussade.
Dans son discours, le ministre fran-
çais de l’économie, M. Pierre Bérégo-
voy, a déclaré que * toute renoncia-
tion à l’esprit de réforme serait
préjudiciable à l’économie soviéti-
que». U a fait part à son interlocu-
teur, M. Lev Voronine, vice-premier
ministre de l’URSS, du décourage-
ment des industriels français Ace à
.«une situation où les contrats n’en-
trent pas en vigueur, les obligations
de paiement sont mai respectées, les
décisions prises non appliquées et là
responsabilité des divers interlocuteurs
mal définie».
Conséquence de la détérioration
des relations commerciales entre les
deux pays, la France n’accorde à
rURSS qu’un crédit limité b 1 mil-
liard de francs, à des taux de marché
et non bonifiés comme par te passé,
destiné i l’acbat de céréales. Quant
aux biens d’équipement, le nouveau
protocole porte sur des crédits ache-
teurs de 2 milliards de francs cette
année, alors qu’il n'était pas, jus-
que-là, plafonné.
L’agonie
de Trabant
Suite de le première page
Seule la sirène stridente qui mar-
que l’heure de la pause vient sortir
de sa léthargie cet ensemble de
petits ateliers bas de plafond, parse-
depuis i 909. Il aurait fallu tout
refaire, construire une autre usine.
Mais nous n'avons jamais eu les
moyens d’investir; l’ancien pouvoir
considérait l'automobile comme un
produit de luxe», déplore M, Fred
Barbock, porte-parole de Sachsen-
ring, qui tient à faire découvrir au
visiteur l'ancienne «pièce Interdite»
du musée de la marque, où sont réu-
nis quatre prototypes qui n’ont
jamais pu être mis en production.
« Le Politburo a dit non. Il a égale-
ment imposé que les Trabant conti-
nuent d'etre équipées de cette fichue
carrosserie en tôle recouverte d'une
couche de plastique», insiste M. Bar-
bock.
C'est le 30 juin au plus tord que
[ultime exemplaire de Trabant sera
fabriqué. Jusqu'à cette date fatidi-
que, tes rémunérations seront ver-
sées (un millier de marks en
moyenne par mois, soit
3 4 00 francs). L’agonie, cependant,
pourrait être abrégée. Si aucun
accord n’est rapidement trouvé avec
les autorités polonaises, qui propo-
sent de payer les dernières com-
mandes (11 000 exemplaires) en rou-
bles, tout s'arrêtera fin février.
Par la force de choses, l’après-Tra-
bant n’en est pourtant qu’à scs
débuts. Certes, lés quatre cents per-
sonnes actuellement employé» à
Mosel pour le montage quotidien de
cinquante VW Polo seront prés de
deux mille à la fin de cette année et
cinq cents travailleront bientôt dans
més de caisses remplies de boulons
de toutes dimensions, qui donnent
au lieu une allure de grand garage
artisanal.
Alors qu'il n’y a guère plus d’un
an Sacfasenring disposait d’un carnet
de commandes équivalant à...
quinze années de production, Pave»
. nir est aujourd'hui incertain. La
montée en régime des investisse-
ments prévus par Volkswagen
(5 milliards de deutschemarks),
«sauveur» venu de l’Ouest, sera
progressive. Il faudra attendre 1994
pour que soit opérationnelle la
future usine de Mosel, distante de
15 kilomètres et où seront employés
quatre mille deux cents salariés pour
produire des modèles Golf. Alors
que Volskwageu envisage de trans-
former le site de Zwickau en aire de
stockage, la reconversion des autres
activités (machines-outils, sous-trai-
tance) est encore loin d’être assurée.
Symbole de l’industrie automobile
socialiste, la petite Trabant n’a pas
résisté à l’unification des deux Alle-
magne*. Pourtant, 1e 21 mai 1990,
lorsque 1e trois millionième et der-
nier modèle P 70 à moteur deux
temps (tancé en 1954) est sorti des
chaînes, cédant ta place à un véhi-
cule doté d'un moteur VW Polo
quatre temps 1050 cc, certains
s imaginaient que ta production
pourrait être maintenue jusqu'en
1993. La nouvelle voiture ne laisse
plus derrière elle la légendaire
traînée de fumée bleue (un pot
d’échappement catalytique est
même monté en série) et l’habitacle
a été «occidentalisé» en hâte.
« Pièce
interdite»
Mais rien n’y a feil Mis à part les
exportations vers ta Pologne, ta nou-
velle Trabant ne trouve désormais
preneur qu’auprès de quelques origi-
naux (une cinquantaine de modèles
sont vendus tous les mois en RFA
au prix de 8000 à 9000 deutsche-
marks, soit environ 30000 francs).
Trabant, pas plus que Wartburg
- l'autre constructeur automobile de
l'ex-RDA, qui sera repris par
Opel, - n'a pu résister à l’arrivée
tant attendue des marques occiden-
tales.
Les dirigeants de Sachsenring n’en
sont guère surpris. «La structura de
la chaîne de abduction est la même
>nne petite unité de fabrication de
carrosseries de Golf, alors que Sie-
mens commence à aménager des
locaux pour ta production de câbles.
Quant à l’usine de joints de trans-
mission livrée naguère par Citroën,
elle a été revendue aux Britanniques
de GKN.
« Après l'arrêt des Trabant, mille
huit cents A deux mille personnes ris-
quent d’être immédiatement licen-
ciées le 30 juin. En étant optimistes,
nous pouvons espérer reclasser, à
terme, sept mille personnes sur huit
mille huit cents », estiment les diri-
geants du groupe industriel. Encore
faudrait-il que ta reprise des activi-
tés de sous-traitance donne rapide-
ment des résultats tangibles et que
suffisamment de PME de l’Ouest
acceptent de s’impliquer.
En attendant, Sacfasenring - sous
ta tutelle de ta Treuhandanstalt, l’or-
ganisme mis en place pour te priva-
tisation des sociétés de l’ex-RDA (le
Monde du 8 février) - compte sur
ses propres farces. Un institut de
formation a été créé afin de fournir
aux entreprises du bâtiment, aux
hôtels et aux activités agro-alimen-
taires dont on espère ta création le
personne! adapté. «Lors du lance-
ment de la fitbricatlon des Polo, nous
avons fait la preuve que le niveau
général des ouvriers est bon et qu’lis
sont capables de s’adapter», assure
M. Barbock.
En revanche, dans les ateliers,
l’optimisme n’est pas de mise. «On
ne m’a encore rien proposé. Chez
VW, je peux espérer gagner davan-
tage. Mais m’embaucheront-ils? Il
paraît qu'ils sélectionnent très sévère-
ment leur personnel», s'interroge
Thomas. Les plus alarmistes sont les
salariés âgés. «J’ignore si quelque
chose sera fait pour moi, mais Je sais
que l'avenir ne sera pas rose», s’in-
quiète une ouvrière de quarante-huit
ans. Un de ses collègues se dit
convaincu lui aussi que «l'adapta-
tion sera difficile après trente-deux
ans consacrés à appliquer des
méthodes de travail dépassées». «Il
faudra bien que je m'en sorte»,
affirme-t-il pourtant
A Zwickau, la difficile conversion
aux contraintes de ta rentabilité ne
risque pas seulement de faire des
chômeurs. Elle menace aussi de
vider im peu plus ta région de ses
éléments les plus dynamiques et tes
mieux formés. L’hémorragie des
premiers mois qui ont suivi la réuni-
fication s’est à peine tarie : aujour-
d’hui encore, dix mille personnes
quittent chaque mois le nouveau
Land de Saxe. D’autres, comme
Thomas, pourraient suivre. «Si on
ne trouve pas de place pour moi,
dit-il, je partirai à l'Ouest »
JEAN-MICHEL NORMAND
SOCIAL
An comité central ffesfreprise •'
Quatre syndicats de Renault s’allient
ponr reprendre le pouvoir à la CGT
Les cinq sections syndicales repré-
sentées chez Renault an nive au du
group e (CGT , CFDT, FO, CFE-
CGC, CFFQ devaient se retrouver,
mercredi 13 février, pour se répartir
les responsabilités au sein dn comité
central d' e ntrepri s e et dn comité de
groupe, au vu des résultats dn
renouvellement des instances profes-
sionnelles qui se sont déroulées dn
1* janvier 1989 au 31 décembre
1990 (le Monde du 13 février). La
CGT, qui a perdu la majorité abso-
lue des suffrages tant sur 1e groupe
que sur ta Régie proprement dite, a
certes revendiqué, mardi au cours
d'une conférence de presse, de
conserver « /es premières responsabi-
lités » an sein des deux principales
instances représentatives, en faisant
valoir qu’elle « demeurait et de très
loin la première organisation syndi-
cale». Mais son espoir devrait être
battu en brèche par l’alliance,
confirmée mardi, des autres syndi- .
cats. Tandis que ta CFE-CGC assure
qu'elle mettra « tout en ouvre pour
qu’une entente solide soit réalisée»,
FO souligne qu’au vu du nouvel
équilibre des forces syndicales, «la
CGT serait mal venue de garder sa
prédominance au CCE». La CFDT
a, pour sa paît, affirmé que «la syn-
dicats démocratiques sont d’accord
sur les objectifs et les moyens pour
assurer l'alternance».
a Le président de ta Fédération du
bâtiment récuse certaines proposi-
tions du rapport Qaerrlen. - Le
président de ta Fédération natio-
nale du bâtiment (FNB), M. Jean
Domange, a affirmé, mardi
12 février, que l'amélioration de ia
sécurité dans ce secteur ne devait
pas passer «par des charges nou-
velles et des pratiques réglemen-
taires tatillonnes» vis-à-vis des
entreprises, mais plutôt par des
mesures « incitatives ». Reçu par
M. Jean-Pierre Soisson, ministre
du travail, M. Domange a notam-
ment récusé l’idée d’octroyer aux
inspecteurs du travail le droit de
fermer un chantier en cas de «dan-
ger grave ou imminent», ainsi que
le proposait M. Max -Querrien,
dans son rapport consacré aux
accidents du travail dans le secteur
du bâtiment et des travaux publics
(le Monde du 31 janvier).
□ Française de Mécanique : 400
nppreMfoa* d’emploi. - La Fran-
çaise de Mécanique, unité de
construction de moteurs basée à
Douvrin (Pas-de-Calais) et détenue
pour moitié par Renault et Peu-
geot, proposera, vendredi
15 février, an comité d'entreprise .
« une procédure permettant de
réduire le sureffectif actuel»,
apprend-on auprès de ta direction.
Ces mesures, « basées sur le volon - -
loriot», devraient, selon tes syndi-
cats, concerner quelques 400 per-
sonnes sur les S 40Q salariés. Elles,
prendront la forme de départs à ta
retraite, départs naturels ou vers
d’autres entreprises du groupe,
Renault ou Peugeot
La défense du consommateur
renforcée
Suite de ta page 29 ■
M" Neiertz, qui aurait préféré
étendre cette notion à toutes les
transactions commerciales, consi-
dère que la fonnnlatlon présentée
« est un compromis et une première
étape», qu'il faudra bien compléter
quand de nouveaux abus se feront
jour.
Un consommateur grugé va rare-
ment devant les tribunaux, même
si le dommage subi est grave, car
l'accès à la justice est compliqué,
difficile et coûteux. Permettre aux
associations de consommateurs
nationalement reconnues de
«mener une action en représenta-
tion conjointe» au profit de clients
individuels, avec leur accord, lève
ce handicap. Une telle mesure
pourrait être très utile dans le cas
de malfaçons sur un lotissement
construit par un même promoteur,
l'ensemble des acquéreurs pouvant
ainsi se foire rendre justice.
Les clauses « abusives » sont
encore beaucoup trop nombreuses
dans bien des contrats (de vente,
de location, d'assurance, de cré-
dit...). Une commission «ad hoc»
(criée par la loi* du 10 janvier
1978) en recommande ta suppres-
sion, par décret. Las 1 Le premier
de oes décrets, après un recoure au
Conseil d’Etat, qui a donné raison
au professionnel au nom de la
liberté contractuelle, a dû être
annulé. Le jnge, dans le nouveau
texte, pourra déclarer une telle
■clause «non écrite» .
Le texte préparé par M* Neiertz
fait resurgir 1a publicité compara-
tive, sur le chantier depuis plus de
â ulfaze ans.' Véritable pomme de
iscorde entre consommateurs et
professionnels (le Monde des 2 et
16 novembre 1990), la publicité
M. Michel Rocard. Le texte du
projet de loi l'autorise, tes compa-
raisons devant « porter sur les qua-
lités Intrinsèques, slgnficaitves et
vérifiables» du produit L’opinion
a évolué (plusieurs sondages ont
montré qu'une majorité de Fran-
çais étaient favorable) et une direc-
tive est en préparation aux Com-
munautés européennes pour en
.autoriser l'usage (comme c’est déjà
'le cas eu Grande-Bretagne, en
Irlande, aux Paye-Bas) et en préc-
iser les méthodes.
Outre plusieurs mesures portant
•sur l'information des dates de
livraison, sur le remboursement
des arrhes, sur l'adresse dn siège
.des entreprises de vente à distance,
sur ta prolongation de ta garantie
en cas de panne, ta projet de loi
.fixe le principe d'un «code de la
consommation», qui regroupera
tous tes textes épars qui y ont trait
Une commission, sous ta prési-
dence du professeur Jean Catata-
Aoloy, s'occupe depuis de nom-
breuses années de cette refonte.
JOSÉE DOYÈRE
•me?
J
le gouvernement minimise
mettant en cause la norme D2 Mae
Le gouvernement fait front
derrière Thomson pour défendre
la norme de télévision 02 Mac
et soutenir ia stratégie euro-
péenne vers ta télévision haute
wooDOiL
i Interrogé, le 12 février, par FR 3,
,M. Paul Quilès a notamment
déclaré : « Les Européens peuvent
et doivent être présenta sur le mar-
ché énorme de la TVHD. Avec la
stratégie que nous avons adoptés,
nous avons même, déjà, rattrapé les
Japonais. » Le ministre des postes,
des télécommunications et de l’es-
pace annoncera le 19 février la
wnfryaTH* (Tune association de pro-
motion des normes européennes
rassemblant une vingtaine d’ac-
teurs (con stru cteurs, opérateurs dn
câble, chaînes de télévision, etc.).
Un porte-parole du Quai d'Or-
say a minimisé l’importance dn
S du Centre d’analyse et de
« (CAP) mettant en cause
îe D2 Mae (le Monde du
12 février). «Cette étude, a-t-il sou-
ligné, reflète pas la politique du
ministère des affaires étrangères et
ne correspond en rien aux positions
de la France, Le CAP n'est pas un
organe décisionnel, mais une Insti-
tution chargée de stimuler la
réflexion. L étude citée ne rend
compte que d’un débat qui a lieu
actuellement aux Etats-Unis. »
Le dâwt pourtant a bien lieu en
France, malgré loi efforts officiels
M"* Edith Cresson avait déjà
maintes fois contesté ta manière
dont étaient débattues et entéri-
nées tas orientations françaises et
euro péennes sur ta télévision haute
définition avant de démissionner
de ion poste de ministre des
affaires européennes le 2 octobre
1990, Aujourd'hui, tes chaînes qui
s'apprêtent à diffuser en D 2 hue
sur ta satellite européen se deman-
dent si la c ompr e ss ion numérique
expérimentée aux Etats-Unis n’of-
fre pas une voie pins rapide et sur-
tout moins coûteuse vers ta télévi-
sion du futur.
_ Au-delà de la querêüe technolo-
gique, que seol l’avenir pourra
trancha, ta débat est aurai écono-
mique et industrieL Les responsa-
bles die' Thomson reprochent, 1 en
privé, aux chaînes de tfiévak» de
ne pas s’engager com plèt eme n t
daim ta nouvelle nonne et de Hqri-
ter leurs diffusions en format
grand écran et en D2 Mac à qad»
ques expériences. Les télévisions,
de leur côté, soulignent que Thom-
son ne compte produire que quel-
ques dizaines de milliers de télévi-
seurs . « Space System » à
35 000 francs pièce sans prévoir à
court terme d'augmentation de
production ou de diminution de
prix. Ce qui témoigne d’un engage-
ment assez limité sur ce nouveau
marché. Signe de ce climat de sus-
picion réciproque, ta création de
l'association de promotion, annon-
cée par M. Quitta, a été racolée
d’une semaine, fi est vrai qu'est»
temps, le satellite TDF i, pivot
essentiel de la stratégie D2 Mac,
devra affronter une nouvelle
éclipse de Soleil, au risque de* per-
dre de nouveaux tubes d’émtesniLr
D’antres experts redemandent si
Thomson et Philips - fortement
sollicités aux Etats-Unis pour s’as-
socier à General Instruments sur ta
^mpn Mn^n numérique — ne vont
pas jouer simultanément les deux
cartes en laissant coexister norme
européenne et norme américaine.
Il est vrai qu’en pariant exclusive,
ment sur les nonnes MAC, les
industriels européens risquent de
se couper du grand marché améri-
cain et de se retrouver isolés
comme an temps du standard
SECAM de télévision couleur.
Enfin, malgré les démentis offi-
ciels, les solations techniques éla-
borées par General Instruments
semblent pins abouties que de sim-
ples spéculations de laboratoires.
Anx Etats-Unis, Skycable, le projet
de satellite de M. Rupert Murdoch
et des clblo-distributeurs, mise sur
ta com pr es s ion signal pour émettre
34 chaînes classiques et 27 pro-
grammes en haute définition. En
Europe, General Instruments est
déjà en discussion avec les respon-
sables du satellite Astre. Ignorer
purement et simplement ces nou-
velles orientations risque de
condamner les chaînes françaises 1
l’ isolement
JEAN-FRANÇOIS LACAN
M
La France signe
la convention Télévision
transfrontière
La France a signé, mardi 12 lévrier,
ta convention du Conseil de l’Europe
sur ta télévision transfrontière. Très
proche de ta directive «Télévision
sans frontière» - interne à ta CEE, -
cette convention est ta premier traité
international consacré à la libre cncu-
tation des programmes de télévision
dans une Eure** élargie & vingt-trois
pays. Les chattes de télévision d’un
Etat adhérent pourront diffuser libre-
ment leurs émissions sur le territoire
-des autres Etats contractants. En
contrepartie, elles devront appliquer
un certain nombre de «régies mini-
males » en matière de programma-
tion, de parrainage, de protection des
droits Individuels. Elles devront
notamment programmer une propor-
tion majoritaire d’œuvres euro-
. péennes, «chaque fols que cela est réor
■Usaae». La Fiance est le dix-septième
lEtat européen à avoir signé ta
! convention. Seule, ia République de
Saint-Marin Ta jusqu’ici ratifiée.
AVIS FINANCIERS DES SOCIÉTÉS
assurances
Société Centrale des
Assurances Générales de France
87, nie de !&heüau - 75060 PW» Cedex 02
Sodétt Amayna crtia pwk U du 04 Junfar 1973
CwtW SocM j «7 rateon di Su RCS Mi B 303 385 US
Chiffre d'affaires des Sociétés
AGF VE et AGF IART
du 1” Janvier 1990
au 31 Décembre 1990
(en minora de Francs)
1989
1990
variation en %
AGF VIE
14627
16025
+ 9,6
AGF IART
13302
14061 -
+ 5,7
Total au 31
Décembre
27929
30006
+ 7,6
é
PARTENAIRE
& ASSUREUR OFFICIEL
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Lundi 11 mars 1991, 10 heures délai de rigueur.
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Service des Appris d’offres - Hôtd-de-Vfl!c
6* étage - 11, boulevard Jean-Pain, 38000 GRENOBLE
Premier sondage
sur les abonnés
au câble parisiens
Les programmes spécifiques du
câble attirent 13,2 % de l'audience
sur le réseau de Paris. CcstJe
résultat du premier sondage réalisé
par Médiaraétrie auprès de 700
abonnés entre te 4 et le 10 décem-
bre 1990, Les chaînes franco-
phones (TV 5, RTL TV) atteignent
une part d’audience de 2,3 %, à
égalité avec les chaînes généralistes
étrangères (BBC 1, RAI l, ZDF).
L’ensemble des programmes thé-
matiques (Canal J, Ciné Folies,
CNN, Eurosports, ta Sept, MTV,
Paris Première, TV Sport) arrive.
en tête avec 8,5 % de l’audience.
Ce premier sondage sur tes habh
tudes de consommation des abon-.
nés au câble montre que parmi les .
chaînes hertziennes classiques,
c’est TF I, FR 3 et M 6 qui
pâtissent le plus de ta concurrence
dos nouveaux programmes. U Une
n atteint que 30 % de parts d’au-,
dience alors qu’elle en obtient -
38 % à ta même période auprès de
l'ensemble des téléspectateurs pari-
siens. U cote do FR 3 est à 7,5 %
auprès des téléspectateurs câblés
au heu de 12 % et celte de M 6 à
. 5 % au lieu de 7 %.
Cra résultats ne sont pas extra-
polables à d'autres réseaux câblés,
le public parisien étant d’une com-
position socio-démographique très
particulière.
a Harmonisation des droits d’as-
.teor sur tas réseaux ciblés et les
antennes cdkctiwa. - Les société»
d auteurs, les câblo-opérateura et
îf5KÇ l . a . won de * v «le* câblée»
ont ratifié, . mardi
u février, un protocole d" accord
narmonisant les droits d’auteur
entre réseaux câblés et services
o antennes collectives. Cet accord,
qui met fin à la «concurrence
déloyale» exercée, faute d’obliga-
ÏÏ2J P* r *? s Mrv ï«s d'antennes
Sîfi?** 1 # 4 ^contre des réseau*
^.prévoit également un senti-
ble allègement des charges impo-
séesaux câblo-opérateurs. Ces der-
«versaient aux auteurs
Ji» de leurs recettes d'abonné-
ment pour un service n'induant
tas de canal local, n’en reverseront
-plus que 2,6 9b.
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PARIS/ILE-DE-FRANCE
••• La Monde • Jeudi 14 février 1991 31
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Si* * !"
En sa ans. Pans a perdu une
fjaton-sennce sur quatre. Coûts
IMrmwfw^ 8 ? d6S terrai ns»
??"î ,es *ÿ sécurité dissuasives
«Plans de circulation anti-bou-
font reculer les 503 der-
™«6s stations vers les portes et
,e périphérique.
Si aucune politique municipale
!LL jaraa,s étalement réussi ù
^^ 8er J es Parisi ens de perdre
icur temps dans les embouteillages,
am- n0Uveau Phénomène pourrait
amener ceux-ci à reconsidérer leur
bouhmie d’asphalte : le manque de
2S" 11 *-*- A la direction des
hydrocarbures du ministère de l’in-
?u^- ne ’ Alain Pétro exhibe des
cnutres pour le moins significatifs,
smon alarmistes : depuis 1985,
■ij % des stations-service de la
capitale ont fermé leurs pompes, et
“ans ne peut plus aujourd'hui
revendiquer qu’un réseau de 503
stations (toutes stations comprises,
sur voies publiques, parking ou
sous immeubles).
/ Les raffineurs ont de plus en
plus de mal à rentabiliser leurs sta-
tions dans la capitale », explique
"îl p k'lippe Carvallo, secrétaire
general de la chambre syndicale de
la distribution des produits pétro-
liers, relayé par M. Yves Artru,
directeur de réseau de Fina France,
«i Les marges bénéficiaires ne per-
mettent plus de payer le foncier
parisien »>, plaide celui-ci. Etes pro-
pos qui trouvent confirmation sur'
le terrain, avec un recul de plus en
plus marqué des stations du centre
de Paris vers les portes et la proche
banlieue.
« Nous avions une station porte
de Clichy. témoigne M. Alain
Dupleix, directeur de la communi-
cation chez Shell 11 nous a fallu la
fermer en 1988. La concession pré-
levée par la Ville de Paris pour
empiètement sur le domaine public
s’élevait à 1.8 million de francs par
an. ce qui signifie que près de 40
centimes sur chaque litre vendu ser-
Une station-service sur quatre a fermé depuis 1985
La capitale exile ses pompistes
voit à payer le terrain . C'était
impossible. » La soudaine flambée
des prix de l’immobilier parisien
depuis 1985 a, de fait, rendu de
plus en plus difficile l’achat de par-
celles par les raffineurs. «Face aux
promoteurs. U est désormais quasi-
ment impossible de s'aligner. A
moins, bien sûr, de vendre ensuite
le carburant à un tarif exorbitant »,
explique M. Joël Chevalier, chef de
division carburant chez Elf.
Autre facteur de ce recul des raf-
fineurs vers la périphérie de Paris,
les réglementations draconiennes
et sans cesse renforcées sur les sta-
tions de parking et les stations sous
immeubles. # Les normes de sécu-
rité définies sur Paris sont quasi
dissuasives, accuse M. Philippe
Carvallo. Il est presque devenu
impossible pour un distributeur
d’effectuer des travaux de rénova-
tion ou d'extension sur une de ses
stations. » En vingt ans, pris des
trais quarts des pompes situées en
parking ont ainsi disparu, acculées
par ailleurs à la fermeture par des
problèmes d’approvisionnement
rendus insolubles par les condi-
tions de circulation dans la capi-
tale.
« Nos pompes
sont couleur réverbère... »
« Nous sommes à la merci du
moindre changement dans les plans
de circulation, souligne M. Phi-
lippe Lambert, de BP France. Un
couloir de bus soudainement créé,
un sens interdit instauré, un quar-
tier rendu piéton, et c’est la mort
d’une station-service, m L’instaura-
tion en septembre 1990 des axes
rouges, sur lesquels tout arrêt est
désormais interdit, est ainsi claire-
ment ressentie par les distributeurs
de carburant comme un nouveau
barrage â leurs activités, même si
M. Gérard Leban, adjoint chargé
de l'artisanat, du commerce et de
l’industrie à la mairie de Paris, se
veut rassurant. Des mesures
seraient en effet prises - aménage-
ment de couloirs spéciaux, déroga-
tions... - afin d’éviter la dispari-
tion automatique des points de
vente de carburant situés sur ces
axes.
Mais la volonté affichée par la
mairie de Paris de purger la ville
de scs sacro-saints «bouchons» ne
se fait pas sans laisser de traces.
Sont ainsi vouées i disparition ces
«oasis» tant prisées par le conduc-
teur parisien en phase terminale de
panne d'essence : les stations trot-
toirs... Au nombre de 318 il y a
encore treize ans, elles ne sont plus
aujourd’hui que 158, et ont déjà
presque totalement déserté Paris
du 1* au 9» arrondissements.
La difficulté majeure que doit
affronter le conducteur parisien
n'est en fait pas. Je plus souvent,
de trouver une station-essence
pour abreuver son moteur, mais
bien d’en «voir» une. « Comment
voulez-vous qu'un automobiliste
puisse apercevoir une station dans
Paris, lance M. Alain Dupleix, de
Shell. Les règlements en vigueur
interdisent toute signalisation trop
voyante, tout néon trop accrocheur,
afin de ne pas polluer l’environne-
ment visuel. Résultat, nos pompes
sont couleur réverbère... »
Diminution du nombre de sta-
tions-service dans Paris, exil de
celles-ci vers les portes... Si la
notion de commerce, alimentaire
de proximité a encore droit de cité
à Paris, il n'en va pas de même
dans le domaine de la distribution
de carburant : un automobiliste à
bout d'essence serait ainsi très
avisé, de nuit notamment, de ne
pas s'aventurer dans la zone à haut
risque que constitue le centre de
Pans, du 1 er au 6* arrondisse-
ments... Pour les distributeurs
pétroliers, les arrondissements en
bordure de Paris sont en effet
aujourd’hui les plus prisés, et la
plus grande partie des stations sont
désormais concentrées vers les
portes, â proximité du périphéri-
que et des boulevards extérieurs.
Si désormais les pétroliers pré-
sentent un réseau de distribution
aux mailles nettement plus lâches,
cela est en partie compensé par
deux phénomènes : l'accroissement
moyen de la taille des stations et.
surtout, le développement des sta-
tions ouvertes vingt-quatre heures
sur vingt-quatre. « Comme nous
ayons de moins en moins de postes.
H nous faut bien récupérer les
consommateurs par des plages
horaires plus larges », explique
M. Jacques Langlois, chargé de la
communication chez Total.
Aujourd'hui, 10 % exactement des
stations parisiennes (52) sont ainsi
ouvertes en continu. Mais là
encore, les disparités sont grandes
entre les différentes zones de
Paris : si les 13% 15* et 17 e arron-
dissements sont particulièrement
bien achalandés (huit stations
24(24 chacun), dix arrondisse-
ments n’en ont qu'nne (3 e , 5 e , 8%
14*) voire aucune (2*. 4*. 6 e , 7 e , 9 e ,
II* et 20 e ).
Du côté de la mairie de Paris, si
on se déclare concerné par cette
lente désertion de la capitale par
les raffineurs, les solutions envisa-
gées pour l’heure afin d’y remédier
ne sont pas légion. Mais le principe
de la création ou du maintien d’au
moins un poste à essence dans cha-
cune des ZAC (zone d’aménage-
ment concerté) à bâtir dans Paris
semble cependant acquis.
Si le réseau de stations-service
parisien est en nette et constante
diminution depuis plus de six ans,
il convient cependant de relativi-
ser. On ne compte certes qu'une
station pour 4 370 Parisiens quand
à l'échelle de la France on en
recense une pour 2 240 personnes.
Mais Paris n’en demeure pas
moins une capitale somme toute
minuscule, et un automobiliste en
manque de carburant, en perdition
sur les 1 400 kilomètres de bitume
parisien, ne roulerait jamais plus
de 2,8 kilomètres en moyen li- sans
croiser une pompe.
OLIVIER LUCAZEAU
Une campagne de prévention routière
« Priorité piétons » dans le Val-de-Marne
2 643 accidents corporels ont
été enregistrés en 1989 dans les
rues et sur. les routes du Val-de-
Marne. Dix-neuf piétons ont été
tués sur 71 morts enregistrés
(27 %). 186 ont été gravement
blessés et 477 ont été blessés légè-
rement. Le tiers des 682 piétons
victimes d'accidents l'ont été
entre 16 heures et 19 heures.
Parmi les tués et les blessés
graves, 40 % ont moins de dix-
sept ans. Dans neuf cas sur dix les
piétons sont renversés par une
voiture particulière.
Pour les huit premiers mois de
1990, si on dénombre une diminu-
tion de 9,1 % des accidents
(1 512) et de 24,4 % des tués, on
déplore 16 décès de piétons sur
34, soit 47 %, alors que la
moyenne nationale est de 12,3 %.
Et que cette proportion est de
22,6 % pour la région Ile-de-
France.
Fort de ccs statistiques, le préfet
du Val-de-Marne, M. Michel
Blangy, a lancé une campagne en
direction des jeunes et des auto-
mobilistes. Appelée « Priorité pié-
tons», elle entend rappeler les
devoirs de chacun sans faire des
automobilistes des boucs émis-
saires. fl leur est toutefois difficile
d’échapper aux 1 000 affiches
apposées dans les établissements
publics, aux 6 300 autocollants et
aux 112 000 dépliants distribués.
Ces derniers exposent simplement
quelques règles élémentaires de
sécurité. Ainsi, il est recommandé
aux piétons de marcher sur les
trottoirs et d’utiliser les passages
protégés sans oublier toutefois
« de regarder d'abord à gauche
puis à droite». Pour les conduc-
teurs qui sont aussi les parents
«des enfants qui traversent », il est
rappelé par exemple de conduire
avec prudence. « Les enfants sont
imprévisibles, leur impulsivité peut
vous surprendre. » Ces recomman-
dations pourraient prêter à sourire
tant elles sont évidentes s’il n’y
avait eu 136 jeunes de moins de
dix-sept ans victimes d’accidents
entre janvier et août 1990.
L’apprentissage des règles de
sécurité routière par les élèves des
écoles maternelles et élémentaires
et l’éducation de la responsabilité
pour les collégiens par des cours
théoriques et pratiques (entre-
tiens, règles de la circulation,
comportement dans la rue, cir-
cuits d’apprentissage élémentaire
de la conduite, etc.) viennent ren-
forcer la panoplie sécuritaire.
Mais celle-ci serait incomplète si
elle n’était accompagnée par des
améliorations sur le terrain même.
Ainsi, la sécurité est-elle prise sys-
tématiquement en compte lors des
travaux visant à améliorer la capa-
cité d’une voie et les carrefours
sur lesquels on observe un nombre
INITIATIVES
Une exposition très fleur bleue
« Certes tes cloches sont agréable
musique, mais un baiser discret
drame plus doux cantique», affirme
une carte postale 1900 d' «Heu-
reuses Pâques». Deux tourtereaux à
la mine compassée y communient
dans une môme harmonie, tandis
que résonne le pascal cariHon qui
peut-être symbolise la consécration
de leur future union. Gravures,
images d'Epinal, papiers peints et
toiles de Jouy, dessins de mode et
livres illustrés, cartes postales et
documents publicitaires les plus
cfivers (affiches, pages de maga-
zines, étiquettes, emballages) : la
bibliothèque Fomey a puisé dans
ses réserves pour proposer un tou-
chant monde d'images qui permet
de suivre l’évolution des comporte-
ments amoureux et de leurs repré-
sentations graphiques depuis deux
siëdes.
A l'opposé de l'érotisme de
pacotille qui cerne aujourd'hui ta
réalité' au plus près pour faire ven-
dre cafés, parfums ou voitures, on
s'est contenté pendant longtemps
de marcher la main dans la main,
les plus intrépides risquant regards
et sourires compfces, voire - com-
ble de l’audace - un bfflet doux
glissé è la dérobée, avant que
d'échanger de longs baisers ten-
dres. Il s'agenouille, efe détourne la
tête; 3 déclare sa flamme, eQe feint
de ne pas entendre; 3 l'implore, efla
hésite mais se rend progressive-
ment dans une suite d'acceptations
savamment dosées.
Tandis que les amouimix des gra-
vures de mode démontrait qu'on
séduit mieux si on est bien habillé,
ceux qui sont utffisés dans b pubS-
cïté font clairement comprendre
que le produit vanté permettra
selon tas cas, ou les plus ajmaUss
conquêtes, ou une satisfaction au
moins égale è celle que procure
l'amour. Les fidèles des cartes pos-
tales servent, eux, de porte-parole à
leurs homologues de chair et d'os.
Pour les soupirants transis de timi-
dité ou tout simplement è court
d’imagination, ces petites images
de carton qui fleurissent au début
du siècle permettent de communi-
quer à l'élue de leur cœur ce qu’ils
n’osent pas ou ne savent pas lui
dire.
Quelques fleurs imprimées suffi-
sent au début à manifester ses sen-
timents. Un code bien étabfi permet
de ne pas se tromper : de ta vio-
lette (amour caché) à la rose rouge
(amour ardent) en espérant bien ne
jamais connaître ta sort du lierre (qui
meurt oh il s’attache), toute la
gamme des émois peut ainsi être
expficitée. L'important est de ne
pas brûler les étapes, ce qui
n’empêche pas forcément les
galants de conter quelquefois fleu-
rette à tau- befle de façon beaucoup
plus directe. En témoigne cette
carte intitulée ele langage des fleurs
des amoureux» ou ta clématite est
sous-titrée « passe moi ta dé ma
p’dtes et la branche de Bas : t L'au-
tel de notre amour sera ce'ft-â...»
Prairies piquetées de marguerites,
bosquet accueillants et frondaisons
faisant opportunément office de
paravents, l’amour semble ne pou-
voir croître et embellir que dans la
nature, même s’B ne s'agit souvent
que d'une toile peinte devant
laquelle pose le couple énamouré.
Maïs que d'obstacles avant de pou-
voir roucouler en paixl Heureuse-
ment, les nombreuses barrières ne
sont jamais infranchissables et pour
venir à bout d'un mur, Roméo trou-
vera toujours quelque échelle. Baie
public ou petit coin de parapluie,
nos héros disposent aussi de pré-
cieuses - et liâtes - butes d'intimi-
tés; certains, particulièrement chan-
ceux, réussissent même à embar-
quer pour Cythère à bord d’une
barque qui les isolera temporaire-
ment de la terre.
Et puis on s'enhardit peu à peu
jusqu’à poster à sa dulcinée un bai-
ser fougueux. Et là, sous l’image
d'amoureux enlacés dans une
étreinte passionnée, on peut lire ce
que d'une main tremblante l'expédi-
teur a au la soudaine hardiesse
d’ajouter : « Bientôt ce sera mon
tour. Je t’adore pour toujours. »
CAROLINE HELFTER
► « Les amoureux à l'image »,
exposition présentée à ta biblio-
thèque Fomey (1 rue du Figuier.
Paris 4*) jusqu'au 27 mars
(13 h 30-20 h OO du mardi au
samedi). Entrée payante à partir
de 12 ans (10 F pour las étu-
diants, enseignants et plus de
soixante ans, sinon 15 F). Gratuit
le 14 février, jota- de la Saint- Va-
lentin, pour tous les couples
amoureux.
Superbe et amusant catalogue
rédigé par les organisatrices de ta
manifestation, Claudine Chevrei
et Béatrice Cornet (148 pages,
230 illustrations, 120 F).
Construction de la Japan Tower à la Défense
Tokyo sur Seine
- v
«r- k
d'accidents trop élevé. Ceux-ci
font l’objet d’aménagements spéci-
fiques. 9,5 millions de francs ont
été consacrés à ces opérations en
1 990. La sécurité coûte cher parce
que la vie n’a pas de prix.
FRANCIS GOUGE
□ La communication des Hauts-de-
Seine récompensée. - Le premier
Grand Prix des journaux locaux a été
attribué à 92 Express, édité par le
conseil généra) des Hauts-de-Seina
Ce mensuel de 108 pages, tiré à
100000 exemplaires, a été couronné
par l’Union des journaux et journa-
listes d’entreprise de France.
En novembre dernier, c'est la radio
de ce même département, dont le
conseil général est présidé par
M. Charles Pasqua, La Radio sur
Seine (FM 92 1), qui avait reçu le
Coq d’or de la meilleure radio locale.
Echange est le mot-clé qui
guide le projet de la «Japan
Tower». Cette initiative, une
première européenne, est le
résultat d’un joint-venture entre
Mitsubishi Corporation et la
SARI (1). II s'agit d'un tournant
dans (es relations économiques
franco-japonaises. Coût giobai
de l’opération : 1,5 milliard de
francs dont 50 % viennent de
Mitsubishi Corporation, 35 % de
la Compagnie générale des
eaux, et 1 5 % de Lucia. Créer un
pont entre Tokyo et Parie-ia
Défense, mais aussi facilite* is
communication encre ie Japon et
i Europe de deinain : an piO-
QiàililTic d ÊDVmkjiii'Ë j)OUl JÉ
nouveau bâtiment.
«i cV qui est séduisant u ta üe/ensi.
souligne M. Tokuda. diiuwi.i' de
Mitsubishi France et chargé du pro-
jet Japan Tower, c’est la grandt
proximité avec la capitale, mais dans
un contexte extrêmement sophisti-
qué. » En effet, ce quartier d’affaires
situé en banlieue ouest de Paris est
déjà relié au réseau urbain par la
ligne A du RER et le sera bientôt
par le métro. Il s'apprête aussi i
devenir un point d’interconnexion
entre ie TGV Nord et le TGV
Atlantique.
La pierre
et le verre
Ce n’est pas tout La Défense est
une ZTA (Zone de télécommunica-
tions avancée) et bénéficie donc du
nec plus ultra en matière de trans-
missions des données textes et
images. Lieu idéal pour des
échanges futurs. Les dirigeants de
Mitsubishi l'ont bien compris puis-
que c’est de surcroît la première fois
qu'ils provoquent la construction
d’un édifice et en deviennent les
propriétaires sur le Vieux Continent.
Les voilà donc installés en Ile-de-
France, qu’ils considèrent comme
ale cœur économique de i Eu: ope »
alors que la Défense est qualifiée de
■ciouvciiu centre des iffal T <a> - (2),
n’en déplaise au Triangle d’or qui
brille de tous ses feux entre l'avenue
Montaigne, Tavenue George-V cl les
Champs-Elysées.
La Japan Tower aura la forme
d'un pont gigantesque mais sophis-
tiqué et se situera à l'entrée du quar-
tier Valmy, non loin de la Grande
Arche. Son architecte, M. Kisho
Kurohawa, déjà réalisateur du Coli-
sée. à N fines, a voulu lui insuffler
une âme aussi française que nippone
en juxtaposant la pierre et le verre
translucide symbolisant les « Shoji »
(portes cou lissa nies de bois et de
papier) L’ensemble architectural
représente 50 000 m 2 utilisables,
Oûut 4L üuO .i- de bureaux stan-
dards eî 9 000 :r.- destinés spécifi-
àueiiuni à ptr-x.'iiivoir les échanges
Fraù.’e-Japti . On i trouvera diffé-
ititiii, wnviu.: ■ .rdtiuctiou, centre
d'infoi inaJons icoa irniqücs regrou-
pa : w de.' .'$.i‘.isukc s intervenant
da.ù- rriatiu.': franco-japonaises.
Au au ni.: de:, vingi-uüuirc étages
de wOLU .UiiüilicdSâ réalisation, le
visiteur pon:>M apprécier l’art de
vivre et la culture nippone. 11 y trou-
vera un jardin suspendu et une mai-
son de tné. L’immeuble devrait être
opérationnel pour 1992.
Un point cependant pourrait sur-
prendre les hommes (Tafiaires fran-
çais. Pourquoi «Japan Tower» et
non <r Tour japonaise» ? «Il fallait
un nom international et clair, alors
celui-ci s’est imposé malgré nous.
constate malicieusement
M. Tokuda, nos échanges avec la
SARI se font principalement en
anglais qui se trouve être la langue la
plus représentative des échanges fran-
co-japonais. C’est la langue de l’Eu-
rope, plus que le japonais en tout
cas!»
ADEUNE CHENON
(I) Le groupe SARI (Société d’adminis-
tration et de réalisation d’investissement)
est spécialisé dans l'élaboration de projets
immobiliers d'entreprise, il est responsable
d'un tiers des bureaux du site de la
Défense, soit plus d'un million de mètres
carrés. Les actionnaires principaux sont ta
Compagnie générale des eaux, qui détient
55 % des paris et Lucia (25 %), son ptési-
diSTit est M. Christian Pellcrin.
ûr rropû.' ji. M Shmroku Morohastai,
rrésident Je Mitsubishi Corporation, le
î3 .opt .v.ibri (990. lors d'une visite à
Par»'..
Nouvelles réactions à f implantation
du Grand Stade de Melim-Sénart
La décision de M. Michel
Rocard de construire â Melun-
Sénart le Grand Stade pour
accueillir la Coupe du monde de
football qui aura lieu en 1998 (le
Monde daté 10-11 février) suscite
de vives réactions. Georges Valbon
(PC), président communiste du
conseil général de Seine-Saint-De-
nis, regrette que le site de Trem-
biay-en-France n’ait pas été choisi.
Il affirme : *■ Ce projet constituait
une réponse de qualité, adaptée
d’une part à des manifestations de
portée nationale et internationale et
d’autre part au rééquilibrage néces-
saire à l’est de la région parisienne
en matière d’équipements sportifs. »
Le -député RPR de Seine-Saint-
Denis, M. Robert Pandraud, se
montre beaucoup plus incisif : «Le
gouvernement a délibérément sacri-
fié le rééquilibrage de la région
parisienne vers le nord-est et laisse
.le département de la Seine-Saint-
Denis sans équipement structurant .
Il est scandaleux que ce départe-
ment ait été sacrifié pour des motifs
partisans. »
M. Jean-Claude Bras, consultant
pour le projet de Tremblay, prési-
dent du Red Star et ancien interna-
tional de football ne cache pas son
« énorme et étrange surprise» : « Je
suis un sportif et je ne ferai pas de
déclaration d’humeur aujourd’hui
(...), c’est avant tout un choix politi-
S te (...). D’un avis unanime, Trem-
ay présentait le site le plus appro-
prié et le meilleur dossier. Sans
vouloir polémiquer, je note qu’on
s’est servi d’un outil sportif pour
une action de remodelage d’une
ville nouvelle d’Ile-de-France. » 11 se
dit aussi «très étonné de la passi-
vité du mouvement sportif lors du
dernier mois».
Les responsables sportifs, eux, ne
montrent que leur satisfaction
d’avoir enfin un grand stade. Pour
Jean Foumet-Fayard, président de
la Fédération française de football,
« c’est historiquement une grande
date pour le sport .français il ne
nous appartient pas, à nous. Fédé-
ration française de football, de dis-
cuter des raisons et du choix du
-site, pas plus que de l’opportunité à
avoir opté pour Melun-Sènart plutôt
que pour un autre. Ce qui est
important, c’est surtout que ce
choix soit intervenu dans les délais,
et que l’échéance ait été tenue».
Roberi Bobin, président de la
Fédération française d’athlétisme,
ne cache pas son optimisme : «Je
suis content car l’athlétisme fran-
çais va pouvoir présenter enfin un
grand événement. » Seul regret :
u Ce stade ne sera pas dans Paris. »
F. G.
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Director General
International Trade Association
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Le Monde e Jeudi 14 février 1991 33
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des affaires pu6 tiques
fjt vec un réseau de 100 bureaux opérationnels sur le
VJ terrain, i'UNDP (Programme de Développement des
Nations Unies) a pour mission de centraliser la
planification, le financement et la coordination de l'ensemble
du système d'aide au développement de l'ONU. LUNDP est
exclusivement financé par les contributions de ses états
membres.
Le challenge de ce poste basé à New York, consiste à
• parfaire la stratégie des affaires et des relations publiques des
différentes organisations, • accroître la notoriété de I'UNDP
auprès des gouvernements et de leur public au travers des
médias ou d'autres moyens ceci afin de mettre en évidence la
mission du i'UNDP et ainsi augmenter les ressources
financières disponibles.
Le candidat idéal doit posséder une expérience significative de
la création et de la mise en œuvre d'actions de communication
stratégiques, de préférence au sein d'une organisation
internationale. Des preuves de son habitude de la négociation
avec les médias sont vivement souhaitées. Des contacts
gouvernementaux seront appréciés. L'anglais courant est
indispensable, la connaissance du français et/ou de l'espagnol
est nécessaire.
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détaillé) sous réf. 165. à MEDIA PA. - 50/54, rue de Silly
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The Urban Redevetopment Authority (U RA) is the National
Planning Authority m Singapore. The Aulhorîty’s mission
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Singapore into a tropical câty of excellence with a distinctive
identity meeting the aspiration of Smgaporeans.
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mobüity (work, leisure, shopping, etc.) and urban
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Type
Surface/étage
Adresse dm l'Immeuble
Commercfaiisateur
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3 PIÈCES
Parking. Imm. neuf
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PAVILLON 5 PCES
Parking, 111 mi*
2 PIÈCES
65 m 2
Rez-de-chaussée
4 PIÈCES
Parking, 87 m 2
4* étage
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Parking, 36 m 2
Rez-de-chaussée
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3 PIÈCES
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Frais de commission
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Frais de commission
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46-08-95-70
Frais de commission
5 361
+ 702
3 821
5935
+ 728
4223
8 198
-i- 436
5833
3 587
+ 1 103
2935
3 600
+ 1 021
2946
-3 468
+ 340
2422£9
7 300
+ 644
5 195
6 625
+ 1000
5 040
5485
+ 167
6 648
+ 377
4463
7 290
+ 150
5 187
9, rue des Dardanales
CGI -40-16-28-71
7 900
4- 1 376.5
92 - HAUTS-DE-SEINE
9, tue des Dardaneies
16 000
2 PIÈCES
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4-2 359
Parking, 54 m 2
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4- 700
19, rue Sakieuve
19 163
2* étage
SAGGEL - 46-08-96-55
46-08-95-70
Frais de commission
2881
LOC INTER - 47-45-1 6-09
+ 1 350
3 PIÈCES
Parking, 84 m*
3* étage, terrasse
BOULOGNE
197. ma du Générai-GaBeni
LOC INTER - 47-46-1 6-09
7 100
4- 650
Type
Surface/étage
Adresse de l'Immeuble
CommercMIsateur
Loyer brut +
Prav./charges
4 PIÈCES
90 m 2
4» étage
2/3 PIÈCES
Parking, 70 m 2
2* étage
4/5 PIÈCES
Parking, 110 m 2
balcon, 1«
5 PIÈCES
Parking, 104 m 2
1- étage
Immeuble neuf
STUDIO
44 m 2 , 1- étage
2 PIÈCES
Poss. parking,
50 m 2 , terrasse
7> étage
4 PIÈCES
Parking, 83 m 1
1 - étage, balcon
4 PIÈCES
Parking, 96 nP
2* étage
3 PIÈCES
Parking, 66 m 2
3* étage
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Frais de commission
NEUILLY-SUR-SEINE
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NEUILLY-SUR-SEINE
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LOC INTER - 47-45-15-71
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Frais de commission
SÈVRES
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Frais de commission
94 - VAL-DE-MARNE
3 PIÈCES
Parking, 76 m 2
1- étage
3 PIÈCES
Parking, 70 m*
2* étage
4 PIÈCES
Parking. 87 m 2
î- étage
2 PIÈCES
Parking, 54 m 2
3* étage
3 PIÈCES
Parking, 74 m 2
2* étage, balcon
5 PIÈCES
Parking. 109 m*
Terrasse 8 m 2
4* étage
CACHAN
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AGF -49-24-45-45
Frais de commission
CACHAN
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SAGGEL - 46-08-96-55
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SAINT-MANDÉ
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SAINT-MANDÉ
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LOC INTER - 47-45-1 6-09
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Frais de commission
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+ 1662
3 985
3040
+ 1000
2 163
7000
+ 1025
6 310
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+ 1 558
5 764
4400
+ 520
3 131,04
6 600
+ 840
5022 .
8 736
+ 763
7 200
4- 800
5 123,52
4150
4- 800
2 953
5 345
4- 700
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36 Le Monde • Jeudi 14 février 1991
MARCHES FINANCIERS
; ff VI
Après sa fusion avec Aqnarius
Le Club Méditerranée devient
le troisième pôle touristique européen
Le Club Méditerranée, premier
exploitant mondial de villages
de vacances (8,2 milliards de
francs de chiffre d'affaires et
115 000 lits) a annoncé mer-
credi 13 février le rachat intégral
du voyagiste Club Aquarius et
de sa filiale uhartei Air Liberté
(1,7 milliard de francs et
7 000 lits).
M. Gilbert Trigano. PDG du Gub
Med, csl un obstiné. Persuadé depuis
des lustres que «l’cn ne peut être fort
sur le plutt européen gîte si on l’est
aussi sur son propre marché ». il cher-
chait de longue date à se marier avec
des partenaires ou concurrents fran-
çais pour constituer une force de
vente et d'achat capable d’obtenir
de; effets d’échelle significatifs. U a
tenté, en 1986. de se rapprocher des
Wagons-Lits, puis de Nouvelles
Frontières, en 1989. Vainement. Les
intérêts, les stratégies et les personna-
lités étaient trop discordants.
Tout en prétendant n’êtrc plus
tenté que par la croissance interne,
M. Trigano n'en poursuivait pas
moins sa quête pour trouver ce qu’il
appelle » un partenaire sans arrière-
pensée». La perspective ouverte par
Bruxelles d’un début de libéralisation
du transport aérien européen, pro-
grammé pour le I er mars prochain,
lui en a offert l’occasion. La filiale
charter du Club, Minerve, était avec
scs onze avions, un peu petite j>our
obtenir des droits de trafic réguliers.
De meme, la filiale charter du Gub
Aquarius, Air Liberté, ne pesait
guère lourd avec ses neuf appareils.
-tSc présenter en ordre dispersé
i/onni les autorités tte l’aviation civile
ne faisait pas très sérieux», explique
M. Gilbert Trigano.
Mais les né&xintvurs des deux
partiel ne sc sont pus contentés du
volet aéwn. Les activités hôtelières,
de fahrionl/aa de voyages et de vente
sont trop liées au tourisme pour
qu'on les sépare du transport. D’au-
tre part. M. Lotli Bclhassine, PDG et
propriétaire-fondateur du Club
Aquarius, qui avait du mal à boucler
l'augmentation de capital de 150 mil-
lions de francs qu’il avait lancée,
semble avoir cédé nu pressions de
ses financiers, comme la Caisse des
dépôts ou Paribas, soucieux de créer
un pôle touristique français de taille
européenne. Il n’est pas impossible
que l’attentat dont il a été victime en
novembre lui ait fait prendre
conscience de la vulnérabilité de son
entreprise.
M. Lotfi Belhassine fait donc
apport au Club Med des parts que sa
famille et lui-même détiennent dans
la Méditerranéenne Voyages et qui
contrôle en cascade notamment le
voyagiste Loin Voyages et la compa-
gnie Air Liberté. Le prix de cette
transaction - encore inconnu puis-
que les audits ne sont pas terminés -
sera réglé en actions du Gub Médi-
terranée, dont M. Belhassine devien-
dra l’un des plus impartants action-
naires individuels. Pour préparer ce
paiement, le conseil d’administration
du Gub a voté. le 13 lévrier, le prin-
cipe d'une augmentation de capital
de 10 %, soit 980 000 actions émises
au cours de 420 F.
«Un coup de chapeau»
à M. Belhassine
M. Robert Lion, directeur général
de la Caisse des dépâts, principal
actionnaire du Gub, h donne un coup
de chapeau » à M. Belhassine pour (a
façon dont il a accepté de devenir
«coéquipier» du Gub. M. Belhassine
devrait devenir président de Loin
Voyages, le voyagiste du groupe,
mais aussi membre du conseil d’ad-
ministration et du comité de direc-
tion du Gub, dont il est prévu que
M. Serge Trigano, le fils de Gilbert,
deviendra un jour le PDG.
Au bout du compte, le Club aug-
mentera de 14 % le nombre de ses
lits, multipliera par huit le chiffre des
clients de son activité de voyagiste et
fera passer de onze à vingt avions la
flotte qu’il contrôle. Il devient le troi-
sième groupe européen de tourisme
derrière le britannique Thomson et
l’allemand TUI. Le grand perdant de
ce rapprochement est le groupe
GMF. qui. du fait de la défection de
Gub Aquarius. son allié à 50/50
dans groupe A. se retrouve seul avec
Go Voyages, FNAC Voyages et sur-
tout la peu rentable compagnie Corse
Air, filiale de Nouvelles Frontières.
ALAIN FAUJAS
En raison de la chute du dollar
Fokker va supprimer mille emplois
AMSTERDAM
de notre correspondant
Deux semaines après la «démis-
sion »• inattendue de son directeur
Je* ventes, le constructeur aéronau-
tique Fokker a présenté, mardi
1 1 lévrier, un ensemble de mesures
devant lui permettre d'économiser
2St) millions de florins 1840 millions
de francs) sur scs coùls généraux de
production.
Celte somme est de 40 % supé-
rieure au plan d'économies lancé
eu «membre dernier. La principale
déJMon concerne la suppression de
mille emplois, dont trois cents à la
suite de liv.cn.icmcnts secs. Par ail-
leurs. FiAVfr ne distribuera pas les
dividende.* Je Mjn bénéfice 1990.
estimé., à ijuv'qiic S-i millions de flo-
rins 125.1 millions de francs).
Le lüivuiiMcur néerlandais est
vuu-üur.i aîîi ;te par fa dépréciation
continue du dollar, unité monétaire
incontournable dans son secteur
d’activité. Le billet vert cotait
2,60 florins 17,80 francs) il y a quatre
ans, lors du développement des deux
avions derniers-nés. le F-100 et le
F-50; il a depuis lors perdu près de
3 francs, près du tiers de sa valeur.
Fokker risque aussi de subir de
plein fouet le contrecoup du
marasme dans lequel la guerre du
Golfe plonge les compagnies
aériennes. Celles-ci pourraient ne pas
donner suite à leurs commandes
optionnelles ou reporter des investis-
sements. Or les carnets de com-
mande, pleins jusqu’en 1994. ont
déjà commencé à se dégonfler : l’an
dernier, fe constructeur aéronautique
a reçu seulement sept nouvelles com-
mandes fermes de F- [00, contre cent
dix-neuf l'année précédente.
CHRISTIAN CHARTIER
AMS FINANCIERS DES SOCIÉTÉS
^GROUPE
Le volume d'activité TTC du Groupe Casino s'est élevé à 55,3 mil-
liards Je francs en 1990, ce qui représente un accroissement par rep-
ron A l'année précédente de 32,6 %.
La répartition du volume d’activité entre les différents secteurs
s'établit de la façon suivante :
VOLUME D’ACTIVITÉ TTC
(en milliards de francs)
ACTIVITÉS
1989
1990
VARIATIONS
1989-1990 ea %
PRODUCTION
5.2
5.6
7,7
DISTRIBUTION
3d,2
42,6
41,1
RESTAURATION
3,6
4
11,1
USA ..
2,7
3,1
14,8
41.7
55,3
32,6
Four permettre la comparaison avec l'exercice précédent, le chiffre
d'affaires réalisé aux USA en 1989 a été converti au même cours du
dollar que celui utilisé pour 1990. (Taux moyen pour 1990 I $ -
S.V*5 FF.)
En 1990 le volume d’activité lient compte des récentes acquisition»
et prises de participation, et notamment, dans la distribution, du
groupe La Ruche méridionnaie (chiffre d'affaires TTC consolidé au
3 1 -12-90 : 9,3 milliards de F) et de 35 % de SMAFIN, filiale de La
Rinasecntc (1,8 milliard de F).
NEW-Y ORK, 1 2 février I
Ventes bénéficiaires
Des ventes bénéficiaires ont
succédé mardi 6 ta vagua d'achats
qui. an début de semaine, avait
porté la Bourse américaine, pour
la première fois depuis le 3 1 juiflet
1990, au-dessus de la barre des
2 900 points. Elles n’ont toute-
fois pas été trop mal absorbées
et, a la clôture, l'indice Dow
Jones, un instant tombé è la cote
2 848.27, avait remonté la cou-
rant pour s'inscrire è 2 874,75,
soit è 27,48 points (- 0.9 en
dessous de son niveau précédent.
Le bilan de la journée a témoigné
de la bonne résistance du marché.
Sur 2 054 valeurs traitées, si 860
ont baissé. 770 en revanche ont
monté tandis que 424 reprodui-
saient leurs coure de ta veille.
De l'avis des spécialistes, il ne
s'agirait pas là de l'amorce d'un
mouvement batasier plus impor-
tant. O’une façon générale, les
investisseurs conservent, drt-on,
un optimisme serein, à la fois
fondé sur la perspective d’une
issue rapide du confTrt au Moyen-
Orient, l'espoir d'une récession de
faible ampleur et de courte durée,
enfin d’un nouvel assouplisse-
ment de la poétique de crédit que
le président Bush appelle de ses
voeux. Bref, pour l'essentiel, les
analystes attribuent le renverse-
ment de tendance au seul facteur
technique.
QnalMwiMME 15 1/4 M 6/8
Du Fend» Maron- 37718 38 1H
ExuroKatt 47U8 48
Ena WW 531/2
Fard 32 1/2 31 1/8
GsvSBmric 57 687/8
GwariMM» 353/4 38
Goodrre 193/8 13 1/8
b3TZ_ 1321/4 1327/8
ITT 571/8 SB
KM 01 61 1/4 603/4
Km 883/4 1006»
feMntegar 62 607/8
Tti-" 61 817/8
lMLGon>.»/thgb- 139 U4 135
IMmCxWZ— 197/8 201/4
USX 30S8 30)14
WMUro 283/4 29 5/8
Xwi&p. — 1 62 1 53 1/4
LOND RES, 12 février l
Trouble
La Bourse londonienne a réduit
ses pertes mardi en fin d'après-
midi. encouragée par l’ouverture
en hausse de Wall Street mais
déprimée par les Incertitudes sur
une baisse rapide des taux d'In-
térflt, après des déclarations du
chancelier de l'Echiquier. M. Nor-
man Lamont, refusant toute déva-
luation de la livre. A la ciboire,
l'indice Footsie perdait
14.6 points <- 0.8 %).
Le marché était actif avec
582.5 millions de titres échangés
contre 478.4 minions la veBle. Les
fonds d’Etat ont été irréguliers,
tandis que les mines d r or ont
baissé dans le sillage du métal
jaune. La plupart des titres ont
reculé, notamment les valeurs
liées à la consommation tels les
groupes de distribution alimen-
taire. les brasseries et les maga-
sins, tandis que tas pétrolières se
sont redressées avec la fermeté
des cours du brent. Les banques,
très sensibles aux nouvelles
concernant les taux d'intérét. ont
suivi la tendance baissa ère.
PARI& 13 février f
Petite progression
Très hésitante è l'ouverture, ta
Bourse de Paris a retrouvé de ta
vigueur mercredi au fil
des heures dons un marché c sans
saveur» selon les milieux profes-
sionnels. En repli de 0,t2 96 è
l'ouverture, l’indice CAC 40 affi-
chait è 11 h 15 un gain de
0.5 1 96. En début d'après-midi,
peu avant l'ouverture de Wall
Street, ta progression était de
0,55 %. Les marchés ont besoin
de souffler, estimaient les experts
après la vive hausse enregistrée
dapuls le début de la guerre du
Golfe. Par ailleurs, les opérateurs
deviennent un peu pfcis prudents,
car la reprise économique pourrait
être plus tardive que ne la souhai-
tant les experts. En effet, l'atten-
tisme des consommateurs et des
chefs d'entreprise va peser sur
las résultats des sociétés au pre-
mier semestre, Les analystes s'at-
tachent d’autre pan de plus en
plus aux résultats des sociétés ou
aux perspectives dans ea
domaine. Le rachat par le Club
Méditerranée du Club Aquarius s
entraîné une baisse d'environ 4 96
de l'action du groupe présidée per
M. Gilbert Trigano. L'action Céros
s'effritait également
quelques heures avant l’annonce
officielle du départ de son vice-
président, M. Alain Mine, ar ta
vente des 8,96 96 de la Générale
de Belgique au groupe Suez. En
revanche, ce damier enregistrait
une légère progression. Parmi les
plus fortes haussas de la séance
on notait Navigation mixte et La
Rochette, mais aussi des firmes
de distribution comme Galeries
Lafoyetta ou Docks de France. Du
cOté des baisses figuraient, outre
le Club Méditerranée. Sextant
Avionique. Bongraln et le GAN.
TOKYO, 13 février T
Au-dessus de la barre
des 25 000 points
La Bourse tokyote n'a pas fini
de monter. Après six Journées
d’ascension, dont la dernière mar-
quée par 2,6 96 de hausse, elle a
poursuivi son avança et même
repassé pour la première fois
depuis le 31 octobre 1990 la
barre des 25 000 points è l'indice
Nitdcei. qui s'établissait en d&ture
è 25 139.47, avec un gain de
204.46 points 1+ 0,82 %>.
Pourtant, en début de séance,
une vaque de ventes bénéficiaires
avait déferlé sur le marché. Non
seulement ces ventes furent bien
absorbées, mais è aucun moment
elles n'ont réussi à provoquer un
renversement de tendance. Ici
comme ailleurs, les investisseurs
tablent en priorité sur une nouvelle
baisse des taux d'intérét.
Caen
Af ta*
Honda Mom —
Mrtaorta Baoric
Canrti
Corn du
12 Mm
13 «Mar
664
703
1060
1100
13W
1360
2420
2680
1240
13»
1720
1730
614
808
67»
6870
1730
1720
FAITS ET RESULTATS
□ Boxrse Milan : s as pension di
mouvement de ^rève annoncé pou
vendredi 1S février. - Le mot d'or-
dre de grève des fondés de pouvoir
d'agents de change, qui devait
paralyser la Bourse de Milan â par-
tir de vendredi prochain pour une
durée indéterminée, a été sus-
pendu après l’annonce jeudi
14 février de l’ouverture de négo-
ciations avec le gouvernement.
L’AN PAC, association nationale
des fondés de pouvoir d’agents de
change, a déclaré mardi 12 février
que scs représentants de toutes les
catégories rencontreront successi-
vement jeudi le ministre des
finances M. Rino Formica et le
représentant de la présidence du
Conseil M. Nino Cristofori. Ce
mouvement de grive avait été
décidé pour protester contre l’ap-
plication de la nouvelle taxe sur les
plus-values boursières (le Monde
ou 12 février).
a Premier déficit pour Goodyear.
- Nunméro deux mondial du
pneumatique derrière Michelin, le
groupe Goodyear, dernier manu-
facturier américain indépendant, a
enregistré pour 1990 le premier
déficit de son histoire. Cette perte
atteint 38.3 millions de dollars,
pour un chiffre d’affaires accru de
5,7 % à 1 1,3 milliards de dollars.
Elle se compare au bénéfice net de
207 millions de dollars réalisé en
i 989. Cétail inévitable. Le groupe
américain avait déjà dans le pané
enregistré des pertes trimestrielles.
Mais il avait jusqu'ici réussi à les
absorber sur douze mois. Cette
fois, le handicap occasionné par le
déficit subi pour le troisième tri-
mestre 1990, d’un montant record
de 61,4 millions de dollars, n'a pu
être remonté. Mais ce n'est pas
tant du pneu, frappé par la réces-
sion enregistrée dans l'industrie
automobile, dont souffre Goo-
dyear. Le centre des pertes, le
lourd endettement et les problèmes
financiers de la firme d’AkTon
sont, affirment les analystes de
Wall Street, le résultat d’une diver-
sification ratée par le rachat du Ail
American Pipeline, un pipeline qui
achemine le pétrole brut de Cali-
fornie au Texas mais ne travaille
qu'au tiers de sa capacité. En plus
de ce boulet, la société précise que
scs résultats de 1990 incluent des
charges exceptionnelles de restruc-
turation.
o Nouvelles Frontières eupho-
rique. - Pas de «sinislrosci» pour
Nouvelles Frontières. Sur le der-
nier exercice, achevé au 30 sep-
tembre 1990. le deuxième voya-
giste français (avec 1,1 million de
clients, soit + 9 9h) a réalisé un
chiffre d’affaires de 3,9153 mil-
liards de francs {+ 8,5 9b) et a plus
que doublé son bénéfice net conso-
lidé : 69,74 raillions de francs con-
tre 27,3 millions. Grèce à la politi-
que de « diversification da
destinations». Nouvelles Fron-
tières n’a enregistré en janvier
1991 qu’une baisse de 6 % sur le
mois correspondant de 1990 : les
hausses sur les Antilles (+ 152 %),
les Canaries (+ 66 9b), les stations
françaises de sports d’hiver
{-i- 50 9b) compensant les baisses
sur d’autres destinations.
a Usinor-Sscilor s'associe à l'alle-
mand Maïuesmaan pour la fabrica-
tion de nos tabes en acier. - Deux
filiales du groupe français Usiner
Sacilor, ainsi qu’une filiale du
groupe allemand Manocsmann
(mécanique, machines-outils),
Mannesmannroehre Werke AG,
ont décidé de fonder une entre-
prise commune appelée Europipe,
spécialisée dans la production et la
commercialisation de gros tubes en
acier. Elle deviendra le numéro un
mondial des gros tubes, avec une
capacité de production annuelle de
plus de deux millions de tonnes.
a M. Pierre Richard éln prés West
dn Groupement des Institutions
financières spécialisées (GIFS). -
Le conseil d'administration du
GIFS a nommé, le 6 février 1991,
à sa présidence M. Pierre Richard,
président du directoire du Crédit
local de France, en remplacement
de M. Fierté, PDG du Comptoir
;des entrepreneurs. Le GIFS reunit
.les établissements de crédit aux-
quels l'Etat a confié une mission
, permanente d’intérêt général
{Caisse centrale de coopération
ccoaoaomique, Caisse de garantie
du logement social, Comptoir des
.entrepreneurs, CEPME, Crédit
■foncier de France. Crédit national,
Matif SA, Société des Bourses
.françaises, SDR, SOFARIS,
SOCREDOM). Le total de leur
bilan a atteint 1 140 milliards de
■francs en 1989 et leurs engage-
ments 920 milliards. *
PARIS :
Second marché (•éfcctfcMi) !
boi R 'L
VALEURS
Coure
préc.
Dentier
cours
'
VALEURS
Cours
préc.
MeadCthtes
3110
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24860
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900
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225
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150
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840
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120
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1030
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17510
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27450
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162
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Edttors Bdfond
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&wogra<i_ i
Vidât Cta 5» 99 80
Y.SriJvmGraups-l 548 | 650
LA BOURSE SUR MINItElT
36-15 ÏZ.
MATIF
Notionnel 10 X. - Cotation en pourcentage du 12 février 1991
Nombre de contrats : 129 314.
COURS
Dana- _
Précèdent.
PRIX D’EXERGCE
Volume : 8 325.
COURS
1 Dender
P rê t èd rat
CHANGES
Dollar : 4,9660 F t
Le dollar s’inscrivait on hausse
mercredi 13 février, apres la vague
d'intervention déclenchée la raille
par les banques centrales euro-
péennes. A Paris, la monnaie amé-
ricaine s'échangeait à 4.9660 francs
contre 4.9SSS francs la veille i la
cotation officielle. Le mark à Paris
restait très ferme, i 3,4078 francs
contre 3.4078 francs mardi au
fixing.
FRANCFORT 12 février «février
Dollar (en DM)— M53S 1,4575
TOKYO 12 février 13 février
Dollar (en y eu), 177,79 128,70
MARCHÉ MONÉTAIRE
(effets privés)
Paris (13 février) 9 5/16-7/16 %
Ncw-Yuk(l2Kvricri 53/4-4%
ÉCHÉANCES
Option» sig notionnel
OPTIONS RACHAT OPTIONS DE VENTE
Mais 91 Juin 91 Mats 91 Juin 91
0J6 | U2 1 1,56
CAC 40 A TE RM E
(MATIF)
régner
Mais
Avril
1637
1660
1684
1649
1661
1668
BOURSES
PARIS (INSEE, base 100 .28- 12-90)
Il février 12 février
Valeur: fronçai»» .. HML40 107,70
Valeurs étrangères.. (02,10 102^20
(SBF. base 100 . 31-12-31)
Indice général CAC 43248 437,59
(SBF. base 1 000 : 31-12-87)
Indice CAC 40 — 1637,29 1 626.24
NEW-YORK (fades Dow Jones)
Il février 12 février
Industrielles 2 90203 2874.75
LONDRES (tmSce e finançai Times *}
11 février 12 lévrier
100 valeurs 2 279 2 26450
30 valeurs 1793.70 1 781,10
Mines d’or 137,10 135,10
Fonds «TE»! 853)5 85,63
FRANCFORT
M février 12 février
Dax 1 488,74 1 46834
TOKYO
12 février 13 février
Nîkkei Dow Jones. 24935# 25139.47
Indice général 1865,66 187938
LE MARCHÉ INTERBANCAIRE DES DEVISES
COURS OU JOUR
tba
*kmtt
«ro+
oadfo.- Bip.»
MM*.- Rtp. *
ou dtp.-
SE.-U.
49540
4.9560
+ 124
+ 134 + 258
+ 278 +
800
+
850
4J892
4,2946
- 56
- 25 - 88
- 45 +
b
+
80
Ven (100) _
3Æ643
33689
+ 54
t 71+108
+ 138 +
423
+
480
DM
Fk>ria
3A067
A0235
M»7
3.0266
4 13
+ 7
+ 29+27
+ 21+24
+ 55 +
4 44 +
104
90
+
+
(63
137
FB(IOO) -
163409
165586
- 55
+74-50
+ 154 +
101
+
5OT
FS
33T7S
35823
+ 36
+ S3 + 86
+ 124 +
330
407
l (i m) _
45221
45281
- 121
- 84 -220
- 175 -
554
476
£-
95609
936»
-329
- 295 - 612
- 543 -
1347
—
1196
TAUX DES EUROMONNAIES
6 5/16
« 9/16
6 3/S
6 1/2
6 1/2
6 V?
6 1/2
1 S»
7 7»
1 1/S
S
8 1/8
S 1/4
7 11/16
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9 1/8
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9
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12
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12 3/8
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12 1/8
14 1/2
14 3/4
14
14 US
0 314
13 7/8
12 15/16
9 1H
9 tfl
9 5/8
9 3/4
[911/16
913/16
915/16
Ces court pratiqués sur te marché interbancaire des devises nous sont indiqués en
fin de matinée par une grande banque de la place.
£e Hïonde-RTL
ENTREPRISES
à 22h15 sur RTL
Mercredi 13 février
Jean-François Mayer,
directeur commercé
de Learrwig Fiance.
Jeudi 14 février
Olivier Bouissou,
délégué général de la Fédération
nauonata de I industrie de b chaus-
sure, dont cto Monde Affairas* du
15 février pubfie un portrait.
r T” ' "T I TU
Y
k
-, _~,*3LL‘.
38 • Jeudi 14 février 1991
Au conseil des ministres
M. Dumas évoque la « déception » des Soviétiques
après leur mission diplomatique en Irak
Les parts de la Générale de Belgique étant vendnes à Suez
M. Alain Mine quittera Cerus fin avril
SUR LE VIF
CLAUDE SARRAUTE
Lots du conseil des minisires du
mercredi 13 février, M. Roland
Dumas a rendu compte de son
voyage eu URSS. Selon le porte-
parole du gouvernement, M. Louis
Le Pensec, le ministre des affaires
étrangères, a indiqué qu'après la
visite de M. Primakov à Bagdad
les Soviétiques estimaient « ne plus
devoir intervenir auprès de M. Sad-
dam Hussein, après l'ultime tenta-
tive » de l'émissaire du président
de l'Union soviétique, ce qui sous-
entendait une certaine « décep-
tion » de Moscou
Les dirigeants soviétiques ont
aussi fait pan au ministre français
des «échos profonds que produisent
les événements du Gotfe sur les
populations musulmanes des Répu-
bliques du sud de l’URSS ».
M. Dumas a notamment expliqué
que la France s’efforce de rappeler
aux pays arabes, en particulier à
ceux du Maghreb, que la France
reste fidèle à sa « politique tradi-
tionnelle» à leur égard et que la
guerre «prendra fin avec la restau-
1/ ESSENTIEL
1 SECTION A
Débats
La guerre du Golfe : c Feu
t notre » Maghreb ». par Gilles
Martinet ; s Citoyens ou ressor-
tissants ? », per Raghid O Cham-
mah 2
La guerre
duGotfe 3à s
les lenteurs
de ta justice
en Italie j
Plusieurs truands de la Mafia vont
être libérés 10
Les négociations
en Afrique du Sud
Accord de principe Mandela-De
Klerk sur les prisonniers et la lutte
armée 9
Les Eglises
etiapaû
L’assemblée du COE à
Canberra 12
SECTION B
ARTS ♦ SPECTACLES
• Dix ans après la mort de Bob
Marley, le reggae, musique
rebelle ■ UB 40, Birmingham sur
Caraïbe • Quarante ans de chan-
son italienne • Babar, l’éléphant
de Jean de Brunhoff, dessiné
pour le grand écran • Les spec-
tacles nouveaux 17 à 28
SECTION C
Commerce
franco-soviétique
en baisse
Résultats décevants de la réunion
de la commission mixte 30
Télévision
haute définition
Le gouvernement minimise les
critiques que suscite sa stratégie.
30
Le Club Méditerranée
absorbe Aquarius
L’entreprise de Gilbert Trigano
devient le troisième pâle euro- i
péen du tourisme 36
Services
Abonnements 14
Annonces classées... 32 à 35
Automobile 15
Carnet 15
Marchés financiers 36-37
Météorologie 16
Mots croisés 15
Radio-Télévision 16
La télématique du Monde :
3615 LEMONOE
3615 LM
Le numéro du « Monde »
daté 13 février 1991
a été. tiré à 556 663 exemplaires.
ration du droit et la libération du
Koweït ».
Toujours selon M. Le Pensec,
M. Dumas a souligné que
M. Mikhaïl Gorbatchev lui a fait
part de sa « volonté de poursuivre la
, politique de perestroïka et de main-
: tenir un contact suivi avec la
i France pendant toute cette
période», notamment pour prépa-
rer le retour à la paix.
M. Pierre Joxe a rendu compte
de sa visite à Washington. Selon le
ministre de la défense, a rapporté
M. Louis Le Pensec, le président
américain a « évoqué l'évolution de
l'opinion dans le monde arabe et le
râle que la France peut jouer à cet
égard aujourd’hui et à l'issue de la
été tuées dans nn abri
Environ quatre cents personnes ont
été tuées dans un abri souterrain, qui
a été atteint par deux missiles au
coors d'un bombardement nocturne,
mercredi 13 février à 4 heures du
matin à Bagdad, ont affirmé des
témoins et des équipes de la défense
civile irakienne.
Selon des témoins, l’entrée de
l'abri, situé dans le quartier <TA1-
Amerieh, a été frappée de plein fouet
par au moins deux missiles tirés par
des avions alliés. Des journalistes, qui
ont été conduits par le ministère de
l'information plusieurs heures après,
ont compté plus de quarante corps
calcinés allongés sur le sol en atten-
dant les ambulances qui devaient les
amener à la morgue. Plusieurs
dizaines d'autres corps mutilés
auraient été retirés des décombres
avant l’arrivée des journalistes, ont i
affirmé des sauveteurs. L'abri était'
encore en feu six heures après le
bombardement et les pompiers lut-
taient contre les flammes.
Le ministre de la santé, M. Abdel-
Salam Mohammed Saïd, a déclaré
aux journalistes qu'il y avait raille
personnes dans l'abri, l'un des cinq
grands abris construits à Bagdad pen-
dant la guerre de 1980-1988 contre
l’Iran. Mais des sauveteurs, des survi-
vants et des habitants du quartier ont
dit qu’il n'y avait que de quatre cents
à cinq cents personnes à 1 intérieur.
Plusieurs autres quartiers de Bag-
dad ont été touchés au cours de ces
raids intensifs de la nuit, considérés
par les habitants comme l'un des
bombardements les plus violents
subis par la capitale depuis le début
de la guerre le 17 janvier. Un centre
de télécommunications a été détruit
I dans le quartier <rAI-Jadrieh, et plu-
sieurs centres analogues ont subi de
graves dégâts<jdans le quartier d’AI-
Jamlieh. Le Palais des conférences, en
face de l'hôtel Al-Rachid où les jour-
nalistes étrangers sont retranchés, a
été également touché pendant la nuit
□ Pas de session extraordinaire avant
la fin des hostilités. - A l’issue du
conseil des ministres, mercredi
13 février, M. François Mitterrand a
réuni à l’Elysée MM. Michel Rocard,
Jean Poperen, ministre des relations
avec le Parlement, et Phüippe Mar-
chand, ministre de l'intérieur, pour
évoquer la convocation d’une session
extraordinaire du Parlement dont
l'ouverture avait été fixée, avant la
guerre du Golfe, au '28 janvier. Après
le déclenchement des hostilités, elle
avait été repoussée d’un mois et
aurait pu débuter le 25 février pro-
chain. Les motifs du report étant tou-
jours valables, aucune date n’a été
fixée. En tout état de cause, il ne
devrait pas y avoir de session extraor-
dinaire avant la fin de la guerre. La
prochaine session ordinaire du Parle-
ment s'ouvrira le 2 avril.
□ Annotation du SICOB 1991. -
Les deux éditions 1991 du SICOB,
salon de l'informatique, de la com-
munication et de la bureautique,
sont annulées. Selon le Comité des
expositions de Paris, organisateur
du Salon, et les syndicats profes-
sionnels, cette décision est due à la
«situation conjoncturelle difficile».
Le SICOB devait avoir lieu du 22
au 27 avril et du 2 au 5 octobre.
Chapo
Geler:? CHAPO 3C3. me St-Jarccas
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S422S CORDES - Tel. : jlÿ S0-72-G2-35
ÜKiwxncMUFïr::-
Après cinq ans au service du
financier italien Carlo De Bene-
detti, M. Alain Mine quittera la
vice-piésidence de Cerus (Compa-
gnies européennes réunies), le hol-
ding français de «l’Ingenicre»,
fin avriL L'information devait être
confirmée, mercredi 13 février à
l'issue des conseils d’administra-
tion de Suez et de Cerus et après la
‘ vente i Suez des parts de la Géné-
rale de Belgique détenues par
Cerus.
M. Alain Mine ne se sépare pas
pour autant de son ami de longue
date, puisque le groupe de M. De
Benedetti deviendra le premier
client de la société de conseil qu’il
souhaite créer.
Cette nouvelle carrière permettra
à M. Mine de mieux concilier son
activité professionnelle avec ses
autres activités : livres (la Afachint
An conseil des ministres
L’égalité sociale
dans les DOM-TOM
Le conseil des ministres du mer-
credi 13 février a adopté un pncûet
'de loi sur la protection des
consommateurs présenté par
'M-* Véronique Neiertz (lire page
29). Le conseil a également
entendu une communication de
M. Roger Fauroux sur le stockage
des déchets nucléaires. Après la
remise du rapport sur ce sujet de
■l'Office parlementaire d’évaluation
des choix scientifiques et technolo-
giques, le gouvernement, a indiqué
M Louis Le Pensec, porte-parole
du gouvernement, a décidé de pré-
senter à la session de printemps du
Parlement un projet de loi s’inspi-
rant de ce rapport et d’autres
consultations qui ont conclu à la
nécessité pour la France de repren-
dre les recherches sur le stockage
souterrain de déchets radioactifs à
vie longue.
D’autre part, M. Le Pensée, en
tant que ministre des DOM-TOM,
'a présenté une communication sur
les orientations du gouvernement
visant à assurer aux départements
d'outre-mer <r l’égalité sociale» par
rapport à la métropole. Un projet
de loi étendra progressivement aux
DOM le régime des allocations
I familiales en vigueur en métropole
« selon des étapes semestrielles qui
débuteront le f* juillet 1991».
Le salaire minimum applicable à
-la Réunion sera aligne dès le
I 1" janvier 1992 sur celui en
.vigueur dans les départements des
i Antilles et de la Guyane. Le prin-
cipe d'une modernisation de la fis-
calité directe est également retenu.
Les avantages dont bénéficient,
| dans les DOM, les personnes assu-
jetties & l'impôt sur le revenu
seront progressivement réduits au
cours des dix prochaines années.
I Une première étape de cette
réforme sera inscrite dans le projet
de loi de finances pour 1992.
Afin de favoriser la réduction
des inégalités, le gouvernement
envisage aussi de réformer le
régime des rémunérations des
fonctionnaires locaux, dont la
nomination interviendra après
l’adoption d’un projet de loi
déposé lors de la prochaine session
parlementaire ordinaire.
La Banpe d’Angleterre
annonce nne baisse
des tans d’intérêt
LONDRES
de notre correspondant
La Banque d’Angleterre a
abaissé, mercredi 13 février, d'un
demi-point son taux d’ intérêt prin-
cipal. qui passe de 14 % à 13,5 %.
Un peu plus tard, à Madrid, la
banque centrale annonçait une
réduction de 14,7 % & 14,5 % de
■son taux d'intervention. A Lon-
dres, cette décision a aussitôt été
suivie par les trois grandes ban-
ques de dépôts, Barclays, National
■Westminster et Midland.
Il s'agit de la première réduction
des taux d'intérêt depuis que la
Grande-Bretagne est entrée, le
8 octobre dernier, dans le méca-
nisme de change du Système
monétaire européen. Les taux
avaient alors été abaissés de 15 96
à 14 %. Les taux britanniques res-
tent parmi les plus élevés des pays
développés. M. John Major, en
tant que premier ministre, poursuit
la politique qu’il avait menée en
1990 comme chancelier de l’Echi-
quier et qui donne la priorité â la
lutte contre l’inflation. Celle-ci
commence à donner des résultats,
puisque l’inflation est passée sous
la barre des 10 % et atteint actuel-
lement 9,7 °h.
D.Dh.
égalitaire, la Grande Illusion, l’Ar-
gent fou. la Vengeance des
nations.-), journalisme. Société des
lecteurs du Monde, Fondation
Saint-Simon-.
Le départ de M. Mine de Cerus
Choco-promo
est, certes, dicté par un choix per-
sonnel. Eue est aussi largement le
résultat de son parcours chez Cerus
- et la conséquents des pressions
de certains actionnaires importants
de la compagnie.
Après avoir contribué ù la pros-
périté de ce holding avec des
-acquisitions comme Valeo, Dume-
. nil-Leblé, Yves Saint-Laurent ... il
devait participer aussi, aux côtés
de M. Carlo De Benedetti, i sa
déconfiture en ratant TOPA sur la
Société générale de Belgique
en avril 1988, face au groupe
financier français Suez. Cerus res-
tait alors «collé» avec 47 % du
■ capital de la SGB, qui grevait lour-
dement ses comptes. La cession de
diverses participations n’a pas suffi
i alléger son endettement.
C’est finalement Suez qui aidera
Cerus i mettre un point final i
cette aventure désastreuse en
rachetant pour quelque deux mtl-
liards de francs (soit aux deux tiers
jde sa valeur) le solde des actions
ISGB (près de 10 %) que le holding
détient encore. Cette décision
devait être entérinée par le conseil
d’administration de Suez mercredi
13 février et marquer l’échéance
que M. Mine s’était fixée pour
; quitter Cerus. g g
Q UI je rencontre tôt, ce
matin, devant la machine
à café? Mon chef en
chef : Ahl dis donc, fai
un truc pour toL
- Je te vais venir. Las noces de
sables. Nos mi Claires en treillis,
tulle blanc au fusil, mariés par un
colonel qui leur parle de la
seconde moitié de leur couple res-
tée au pays. Je ta signale que les
Amerioquas, ils font ça au télé-
phone devant un pige de paix :
AJJÔ, John, vrais Ôtes en ligne 7
Katie est près de moi. Je vous
déclara mari et femme. Vous vou-
lez U parier? Quittez pss, je vous
la passe.
- Oui, enfin, c'est pas tout à fait
ça, mais presque. Je t'ai découpé
un très bon article dans le DaSy
Telcgraph d’hier sur la Saint-Va-
lentin, ça peut ta donner des
idées.
Et B me fourre la coupure dans 1
b bouche, vu que j'avais les mains
pleines de gobelets. Pas bâtes,
cfïtas donc, (es commerçants l Hé
les font tomber dru comme grêle
- fêtes de Noèi, des mères, des
pères, des amoureux - iss occa-
sions de racoler le chaland. Là,
s’agissait de b fièvre acheteuse
des Japonaises è b veille du
Valentins Day, rebaptisé «Baren-
taindee».
Vous savez combien elles ont
dépensé en eaux de toâette, tee-
shirts et caleçons imprimés de
coure entrelacés, ces Miss Butter-
fly énamourées? Plus de quatre
milliards de francs. Là où ils font
très fort, les Japs, c'est en les
obligeant è offrir, par-dessus b
marché, des chocolats è leurs col-
lègues de bureau, tours supérieurs
plutôt. Des choco-promo. Chaque
mec reçoit une moyenne de
8,4 paquets cadeau! C'était donc
ça! Je dégringole è la rédac chef :
- Vous aviez une idée derrière b
tête en me fSant ce papier, hein?
Vous voudriez bien qu’on en fesse
autant ici au journal, nous. les
nanas.
- Pourquoi rien que vous, les
nanas? Ce que tu peux être
sexiste 1 Tu penses quand môme .
pas qu'on va barrer l'avenir des |
rédacteurs en leur interdisant d’y
afler de leur offrande. Tiens, on a
dressé ia liste de nos préfé-
rences : chocolat amer, au lait,
aux amandes, plaquas, truffes,
bouchées, cerises... Fais passer
dans les services. Et n'essaye pas
de te réserver le droit de nous
apporter des crottes. Les jeunes,
faut leur donner leur chance.
Devant le tribunal correctionnel de Toulouse
Le droit de concevoir un enfant
avec le sperme d’un mari mort du sida
Le tribunal de grande ins-
tance de Toulouse présidé par
M. Michel Treille examinait
mardi 12 février la demande
d'une veuve souhaitant récupé-
rer (es paillettes de sperme
congelé de son mari, mort du
sida, pour une insémination arti-
ficielle post mortam. Le CECOS
(Centra d'étude et de conserva-
tion du sperme humain) Midi-
Pyrénées. qui conserve depuis
1985 ces paillettes, s'oppose è
leur restitution.
TOULOUSE
de notre envoyé spécial
Eu entrant, accompagnée de sa
mire, dans la petite salle de tribu-
nal de Tonlouse, M fla Claire Gal-
lon, trente-six ans, imaginait-elle
ce qn’elle allait devoir subir 7 Ce
dossier, pour lequel on avait jus-
qu’ici pu - à sa demande - conser-
ver l’anonymat (le Monde du
17 janvier 1990), est aujourd’hui
qui souhaitait qu’on lui restituât
le sperme conservé par le CECOS
dn Kremlin Bicfitre (1),
Or l'affaire toulousaine est è la
fois techniquement plus complexe
et - la réflexion éthique dans ce
domaine ayant nettement pro-
gressé - plus exemplaire des
impasses auxquelles conduit le
refus politique de légiférer en la
matière.
Tout a commencé en octobre
1985, lorsque M. Michel Gallon,
alors âgé de vingt-huit ans, et chez
qui on vient de diagnostiquer une
tumeur cancéreuse d’un testicule,
£ rend contact avec le CECOS
fidi-Pyrénées de Toulouse pour
bénéficier d'une auto conservation
par congélation de son sperme. Un
an plus tard, M. Gallon souhaite
que l’on procède à l’insémination
artificielle de sa femme. Rien
alors ne s’y oppose. Un bilan
médical révèle toutefois que
M. Gallon est contaminé par le
virus du sida.
Une curieuse
alternative
On ne dispose i cette époque
d’aucune certitude quant i l’ori-
gine et è l'ancienneté de cette
infection. Et, même si quelques
éléments laissent penser que
celle-ci a pour cause une transfu-
sion sanguine pratiquée fin 1985
dans une clinique de Perpignan, la
médecine et la biologie demeu-
rent, pour leur pan, toujours inca-
pables aujourd’hui de cure si l’in-
sémination artificielle i partir du
sperme d'un homme séropositif
comporte ou non un risque Infec-
tieux pour la femme comme pour
l’enfant & naître.
Inquiète d’une telle situation, la
Fédération nationale des CECOS
soumet, en novembre 1987, le
problème à sa commission d'éthi-
que. En janvier 1988, celle-ci im-
pose une alternative pour le moins
curieuse au couple : attendre deux
ans (délai considéré co mm e suffi-
sant pour que les progrès scientifi-
ques permettent de réaliser une
« décontamination » des paillettes
supposées contaminées) ou utiliser
le sperme congelé immédiatement,
«mais avec un risque non négli-
geable». M. Gallon ne devait plus
formuler de demande auprès du
CECOS de Toulouse. 11 décédait le
18 septembre 1989 des suites de
son sida.
L'affaire pouvait, dis lois, pren-
dre sa dimension médico-légale.
Forte de plusieurs témoignages,
recueillis parfois dans des condi-
tions fort critiquables, sur 1a
volonté de son mari qu’elle puisse
avoir un enfant de lui après sa
mort, M 1 * Gallon demandera, par
acte d’huissier d'abord, devant le
tribunal de grande instance
ensuite, la restitution des pail-
lettes, un médecin s'étant déjà
porté volontaire pour réaliser l’in-
sémination. Le CECOS, pour sa
part, refusera d’accéder i cette
demande, arguant de l’existence
du contrat passé avec Michel Gal-
lon, un contrat qui stipule que «le
sperme conservé dans le cadre des
auto- conservations ne peut être
réutilisé que le dépositaire prisent
et consentant». Une formule vou-
lant signifier que la mort équi-
vaut, ainsi, i une rupture de
contrat.
Le pouvoir
médical
Devant le tribunal, les deux par-
ties devaient reprendre et dévelop-
per longuement leurs arguments.
Ce fuL pour le résumer à l’excès,
un affrontement parfois violent
entre * le droit pour une femme
d'avoir un enfant» défendu par
M* Dominique Labbé, du barreau
de Paris, et l’argumentation des
CECOS, présentée avec fougue et
concision par M‘ Catherine Paley-
Vracent.
Pour elle, loin de caricaturer un
pouvoir médical absolu capable de
dire qui devrait disposer ou non
du droit à procréer, les médecins
travaillant dans les CECOS se doi-
vent, comme ils le fout, d’affirmer
que « concevoir un enfant avec le
sperme d'un homme mort, ce n'est
pas de la médecine». « A-t-on le
droit de faire venir au monde un
enfant-thérapie de sa mère?»
devait-elle ajouter, avant de stig-
matiser tous ceux qui veulent,
aujourd’hui, faire sortir l’autocon-
servation de sperme de son champ
thérapeutique (remède à la stéri-
lité masculine), transformer les
médecins en simples prestataires
te services? « Dans ces conditions,
il n'est nul besoin de faire appel à
Evoquant les limites du «droit
naturel » à avoir un enfant,
M. Jean-Paul CavaiUès, substitut,
devait, en revenant «aux sources
du droit», rejoindre dans ses
conclusions M* Paley-Vincent et
rejeter la demande de M"* Gallon,
qui, à ses. yeux, « ne dispose d’au-
cun droit patrimonial, contractuel
ou non, sur les paillettes qu'elle
réclame ».
On avait longuement argumenté
sur le droit des personnes et criai
des contrats, sur la définition du
sperme et la nécessité d’une loi.
On avait aussi cité M. Robert
Badinter et son étonnant discours
officiel tenu è Vienne, en 1985,
dans lequel le garde des sceaux
déclarait : « Certes , pour l’enfant,
deux parents valent sans doute
mieux qu'un. Mais que pèse cette
sage observation dans nos sociétés
où le divorce est si commun, où la
mère peut être célibataire et vou-
loir tout ignorer de son partenaire,
où l'on ne s'émeut pas du sort des
enfants à naître d’une femme
héroïnomane épousant un homme
alcoolique? Il y a sans doute quel-
que paradoxe à évoquer l'Intérêt de
l’enfant pour lui interdire de
naître.»
En dépit des diverses précau-
tions oratoires affichées, on
n’avait pu éviter d’aborder l’inti-
mité de ce couple souffrant.
M™ Gallon demanda alors la
parole. Le président la lui accorda,
et, en quelques mou, tremblante,
elle dit toute sa douleur. Elle dit
aussi, en hésitant, toute la volonté
quj était la sienne d’avoir, coûte
que coûte, un enfant, celui qu'elle
avait promis à son mari lorsqu’il
était sur son lit d'hôpital. Juge-
ment le 26 mars.
JEAN-YVES NAU
(I)_Le tribunal de grande instance de
Créteil avait onfonnéle I« août 1984 la
restitution A M - * Corinne Parpalaix,
vingt-trois an», des paillettes du sperme
congelé de son mari décédé en décembre
1983. L insémination, pratiquée
en novembre 1984, avait échoué.
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Le Français
en retard
d’une fenêtre
N^^dWRh, lM changent
fois plus que nous. Pour lutter
S M Sï!!!;i-“ ntre ,e ***- frow «
FranKS?* 1 ? 1 ’”' 'SO-FRANCE-
FENETRES ^em poser dans la râur-
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mus que l on ne demande pas aux „ D ® vi ® flratuit.
CEÇOS d'enfreindre les règles 5j ® asm d'exposition lii, rue La
qu'ils se sont fixées. » rayette (10*) - m>
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