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Full text of "Le Monde Diplomatique, 1991, France, French"

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GuideiArt&et Spectacles 






dernière édition 
BOURSE 



QUARANTE-HUITIÈME ANNÉE - N" 14324 - 5 F 


15, ntt Falgnière» 75501 Paris Cedex 15 


JEUDI 14 FÉVRIER 1991 


FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY - DIRECTEUR : JACQUES LESOURNE 


Répression 
en Chine 

U NE information chassant, 
ou cachant, l'autre, la 
guerre du Golfe a du bon. Du 
moins pour le régime chinois, qui 
compta sur le fracas des bombes 
pour assourdir les protestations 
internationales devant la fournée 
de procès politiques qu'il vient 
d'asséner à un peuple démobilisé 
et démoralisé. 

La plupart des principaux dissi- 
dents viennent ainsi de passer 
1 devant des juges d'autant moins 
enclins à la compassion que les 
peines étaient décidées 
d'avance. Certes, on n'exécuta ni 
ne défenestre plus les oppo sa nts 
comme pendant les beaux jours 
du maoïsme, et Pékin se 
contente de les humiBer et de les 
condamner à la prison. Du moins 
les intellectuels, car plus connus 
à l'étranger que la «vulgum 
pecus» pour qui une peccadille, 
surtout politique, peut se payer 
d'une balle dans la nuque, sur un 
terrain vague. 

P ROGRÈS, diraient les uns, 
que cette répression ponc- 
tuels. après les déva s t a tions du 
stalinisme et du maoïsme. Mais 
est-elle si ponctuelle, cette poli- 
tique qui a conduit à des milliers 
d'exécutions et, selon certaines 
bonnes sources. A plus de cent 
mille arrestations depuis l'écra- 
sement du «-printemps de 
Pékini? Et peut-on se réjouir du 
fait qu'après dix ans de libérali- 
sation économique on exécute 
toujours aussi allègrement en 
Chine, et qu'on y tolère aussi mal 
les déviances? 

La déception est au niveau des 
espoirs qu'avait suscités 
l'« ouverture» économique pré- 
conisée par M. Deng Xiaoping. 
Tout comme la perestroïka de 
M. Gorbatchev, cette politique 
fondée sur des demi-mesures - 
peut-on « libéraliser» l'économie 
sans la politique, ou l'inverse, 
surtout dans un régime fondé sur 
un marxisme qui lie irrémédia- 
blement les deux? - a montré 
ses limitas : le toilettage d'une 
dictature s'arrête dès que le pou- 
voir de ses dirigeants risque d'en 
pâtir. 

C ERTES, les affaires restent 
les affaires, et la France, 
après le Japon -et les États-Unis, 
a renoué ses liens commerciaux 
avec Pékin au terme d'une année 
et demie de réserve et avec quel- 
ques remarques bien senties sur 
les droits de l'homme. Mais cha- 
cun sait que l'argent n'a pas 
d'odeur et que le tintement des 
espèces recouvra bien souvent le 
murmure des critiques. Qu'ils 
protestent pourvu qu'ils paient, 
semble répondre Pékin aux Occi- 
dentaux, la Chine ayant un 
besoin pressant de capitaux 
étrangers pour maintenir A flot 
son économie. 

Hier considérée par certains 
économistes et politiciens - avec 
un optimisme exagéré - comme 
« le marché du siècle», la Chine 
a montré depuis deux ans qu'elle 
était un colosse aux pieds d'ar- 
gile. Raison de plus pour lui rap- 
peler que son intégration à la 
communauté des nations, si elle 
lui donne des droits, lui impose 
également des devoirs, A com- 
mencer par celui de traiter un 
peu moins cavalièrement les 
droits de l’homme. Car la moraG- 
sation das relations internatio- 
nales, si elle veut être prise au 
sérieux, ne doit paa s'arrêter aux 
frontières du Kûwéït et de l'Irak. 

Un page 9 
l’article de FRANCIS OERON 

M0147- 0214 0-5,00 F 


Les démarches de Moscou auprès du président Saddam Hnssein 

L’Irak reste insensible aux pressions 

■ ' -s~‘- • 

M. Rocard se rend à son tour en Arabie sâàt 




Cent mffie contrats de solida- 
rité supplémentaires seraient 
créés en 1991 

page 29 

Les consommateurs 


M Michel Rocard devait s'envoler mer- 
créé soir 13 février pour l'Arabie Saoudite 
en compagnie du ministre de la défense ; 
M. Pierre Joxe. Le premier ministre rendra 
visite à plusieurs imités françaises et s'en- 
tretiendra avec les autorités de Ryad et les 
dirigeants koweïtiens en exé. 

Rentré des Etats-Unis mercredi matin, 
M. Joxe avait été reçu maré à Washing- 
ton par son homologue américain, M. Dick 


Cheney. il a affirmé qu'ait n'y a pas de 
différence d'appréciation» entra la France 
et les Etats-Unis sur la condufades opé- 
rations militaires dans le GoHe, 

A Moscou , on annonçait mercfeé en 
début d’après-midi la venue , dimanche 
17 février, du ministre irakien des affairas 
étrangères, M , Tarek Aziz, qui dort ren- 
contrer luné M. Gorbatchev. Recevant 
mardi à Bagdad l'émissaire soviétique. 


Le fait que Moscou marque 
depuis quelques jours ses dis- 
tances par rapport A la conduite 
américaine de la guerre n’a pas 
échappé à Saddam Hussein. 
k Que les points de me de l’Irak 
et de l’URSS sur la situation dans 
le Golfe divergent ne justifie pas 
eue l’on doive fermer les yeux sur 
les crimes commis par les Etats- 
Unis sous la couverture de la réso- 
lution 678, ou qu’on doive leur 
permettre de continuer », a 
déclaré, mardi 12 février, le pré- 
sident irakien & l'émissaire 
de M. Gorbatchev, M. Evgueni 
Primakov, qui Ta rencontré A 
Bagdad. 

Cétait une façon de prendre 
acte des mises en garde formu- 
lées ces derniers jours.par divers 
responsables soviétiques contre 
les atteintes A la population civile 
irakienne et contre' un dépasse- 
ment du mandat des Nations 
unies par les forces alliées. La 

Lire également 

■ Le fflm das événements : 
le jeu de Moscou 

par JACQUES DE BARRftl 

■ Des dizaines de puits de 
pétrole en flammes au 
Koweït 

■ Des chasseurs français 
dans le ciel du Qatar 

par BERTRAND LE GENDRE 

■ Des guides au service 
des bombardiers américains 

par FRANÇOISE CHIPAUX 

■ M. Pierre Joxe . à 
Washington 

par JACQUES AMALRIC 

■ Les Etats-Unis relancent 
le programme de missiles 
antimissiles 

par JACQUES ISNARD 

■ Les objecteurs de 
conscience américains 

par SERGE MARTI 

■ L'Arable Saoudite doit 
emprunter auprès des ban- 
ques internationales 

■ Les socialistes s'inquiè- 
tent pour (es priorités gou- 
vernementales 

par PATRICK JARREAU 

■ M. Séguin en Tunisie 

par PIERRE SERVENT 

■ M. Fauroux et l'impact 
du conflit sur F économie 

par JEANTJOUIS SAUX 
pages 3 à 8 

u Les Églises pour la paix 
par ÆAN-MOÎEL DUMAY 
page 12 

m Marchés boursiers : . de 
^attentisme au défoulement 
par DOMINIQUE GALLOIS 

■ WaH Street parie sur uns 
sortie rapide de la crise 

par SERGE MARTI 
page 29 

m Citoyens ou ressortis- 
sants 

■ par RAGHID a CHAMMAH 


Feu notre Maghreb 
par GILLES MAF 


MARTINET 

pago2 


visite A Bagdad de M. Primakov 
n’avait-elle pour seul objet que 
de tenter une fois de plus de faire 
entendre raison A Saddam Hus- 
sein pour arrêter la guerre? Cesî 
ce qu'a affirmé A Moscou le 
porte-parole du président Gor- 
batchev, M. Vitali Ignatenko, 
affirmant que cette mission ne 
renfermait «r aucun secret » et que 
M. Primakov n’était s porteur 
d’aucune proposition qui puisse 
aller à l’encontre des résolutions 
du Conseil de sécurité de 
l’ONU ». Saddam Hussein n'a 
pas donné le moindre signe d'une 
disposition A retirer ses troupes 
du Koweït et, dans un exposé qui 
ne mentionnait pas même le nom 
de l’émirat, il a au contraire réaf- 
firmé devant l’émissaire soviéti- 
que la détermination de son pays 
A affronter les Etats-Unis ét leurs 
alliés jusqu’à ce qu’ils «bàttent 
en retraite». _ _ 

v« 1 • 

Lire la suite juge 5 


M. Evgueni Primakov, fa président Saddam 
Hussein s'est dit eprêtàtcoopéror» avec 
Moscou mais, restant insensible aux pres- 
sions diplomatiques, il ri'a laissé à son 
hôte aucun espoir quant à un éventuel 
retrait irakien, du Koweït 
Selon un responsable Irakien, plusieurs 
centaines de personnes ont été tuées mer - 
creématin, lors d'un bombardement, dans 
un abri situé dans la périphérie de Bagdad. 


''MITTERRAND, N 
SDK LE 2kOS ! 
on SE CROIRAIT 
vas VACANCES IL 


Le projet de ld de M» Neiertz 
autorisera aussi la publicité 

comparative 

page29 


Une femme réclama le droit de 
•concevoir un enfant avec le 
sperme de son mari mort du 
skis - - 

page 38 



Lire page 7 l’article de JEAN-LOUIS ANDRÉANI 


Un plaidoyer de M. Gorbatchev devant M. Dumas 


MOSCOU 

de notre envoyée spéciale 

Premier membre d’un gouver- 
nement occidental reçu A Moscou 
depuis le déclenchement de la 
guerre du Golfe - et depuis le 
massacre de Vilnius, - 
M. Roland Dumas a eu droit, 
mardi 12 février, A un entretien 
de deux heures un quart avec le 
président Gorbatchev, après 
trois heures de discussions avec 
le nouveau chef de la diplomatie 
.soviétique, M. Alexandre Bes- 
. smertnykh. 

Pourquoi cette visite si subite 
si dense? Le ministre français 


des affaires étrangères s’est bien 
gardé d’apporter une réponse 
claire A la question. Elle était 
d’autant plus justifiée que si les 
Français affirment avoir répondu 
A une invitation formulée A la fin 
de la semaine dernière par les 
Soviétiques, certains responsa- 
bles A Moscou indiquaient, eux, A 
des journalistes soviétiques, que 
c’était Paris qui était demandeur. 

Comme d’habitude, la vérité se 
situé sans doute A mi-chemin : Je 
gouvernement français avait pro- 
bablement envie de voir d’un peu 
plus près quelles étaient les 
intentions de Moscou- sur 
« {'après-crise du Golfe», tandis 


que M. Gorbatchev, lui, éprouve 
apparemment en ce moment un 
besoin pressant de s'épancher sur 
ses difficultés intérieures et de 
faire connaître aux Occidentaux 
«sa» version des événements 
dans les pays baltes. 

Sur le Golfe, l’entourage de 
M. Dumas a souligné «la très 
grande coïncidence des points de 
me» entre Moscou et Paris, tant 
sur Ja crise actuelle que sur «l’art 
et la manière d'accommoder 
l’apris-crise ». ■ ~ 

SYLVIE KAUFFMANN 
Lire Ja suite page 10 


' N'Djamena demande le soutien 
de la Francis ' . 

W 9 

■ ÉDPCATION 

■ Turbulences sur Universi- 
tés 2000, ieptande déve- 
loppement de l'enseigne: 
ment «Teupéri pur. ■ Les 
premfpts pas de Tempos, 
4é. programme européen de 
coopération avec l'Est. 
érLm .tycéêra vont pouvoir 

1 s'initier au fonctionn e ment 
de le justice. - 

Peges 13 et 14 

PARIS ♦ ILE-DE-FRANCE 

h La capitale exile ses 
pompistes. ■ Réactions sur 
l’implantation du Grand 
Stade A Melun-Sénart. 

■ « Priorité piétons » dans 
le Val-de-Marna. 

■ Construction de la Japan - 
Tower À la .Défansé. . 

■ Expositions « Les a mou- ; 
roux de l'image » à là Bibtio- 

'thèque Fomey. 

Page 31 

«r&r Jb rif* et k samaudn coapht 
se tmureut page 38 - secdoa C 


[EDUCATION 


FÉVRIER 

1991 


L’oàe qui prodâ la ëèh petite auto sa km. 


NUMERO SPECIAL - 22 F 


EXCLUSIF - — 

BAC 90 
LIS RÉSULTATS 

LYCÉE PAR LYCÉE 


ZWjCKAU (Saxe) que l’on souhaiterait vite oublier 

de notre envoyé spécial . f “» de laisser 

. des marques. Ainsi, les experts 

Dans le dédale des murs de bri-\ "de l'environnement se deman- 
ques noircies des . Sachsenring dent-ils aujourd’hui comment se 
Automobüwerke Zwickau (Saxe), débarrasser des épaves actuelles 
la nostalgie de la Trabanî - cette et futures de TrabanL Le stock 
petite voiture qui a symbolisé les représenterait quelque deux mîi- 
révolûtions est-européennes de lions d'exemplaires. Leur carros- 
1989 - est un luxe que l'on ne sérié, plastifiée, n’est pas biodé- 
paraït pas encore -avoir les gradabie! 
moyens de s’offrir. «IcL tout est • , - . 

bon pour la ferraille», assure sans / 120 ♦ Zwickau 

l’ombre d’une hésitation Tho- 0 20 000 habitants), tout laisse à 

mas, vingt ans, ouvrier qualifié I ^ cr *5* - • P rocbe - 1-cs 

depuis quatre ans dans cette cbunes ae'-montage ne fonction- 
usine symbole de l’ex-socialisme V 1 » 50 % de leur capacité, 
est-allemand. .L'usine' n’a plus , * ro,s Œ, .^ e ^dkrîés attachés A 
que quelques mois, voire quel- a prixiuction des Trabant (sur 
ques semaines, à vivre. De ses un total éè 8800 salariés pour le 
chaînes _ ne sortent plus que fiioupe Sachsennng) se trouvent 
230 véhicules par jour. Bientôt, au chômage partiel et perçoivent 
la Golf de Volkswagen rempla- 37 % de leur salaire net. Un mü- 
ccra la Trabi. La transition est lier d’entre eux ont même été 
douloureuse. priés de rester chez eux. 


Témoin du retard accumulé, la 
.Trabant fait partie d’un passé 


JEAN-MICHEL NORMAND 

-Lire îa suite page 30 


't&XæuSMSiï ÏKTtfSÆSfBIR HT MHgfi 

z } r 


33 FS ; 466 F CFA: DaflWlè*, 12 KRD: Emana. 175 pr A 

2-50 FL : Portugal. ISO ESC ; SWgd 37S F CFA ; Suède. 14 KRS ; St 6m, î,70 rUSA' WY).‘2S; iBK&Smrq , \ 5Q $ 

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2 Le Monde • Jeudi 14 février 1991 


\ 

i 


La guerre du Goife 


Citoyens ou ressortissants ? 


par Raghid El Chammah 


T OUTE crise dans le monde 
a rabo- musulman a, sur les 
citoyens français de confes- 
sion musulmane, un effet para- 
doxal. En effet, bien que ne souhai- 
tant pas sc démarquer du 
conseosus national, ils sont sou- 
vent l'objet de rejet du Tait d'une 
perception global négative de 
l'« Arabe » et du « musulman ». 

Un grand nombre d'entre eux 
finissent alors, dans un contexte 
aussi simpliste, par s’identifier aux 
causes les plus cxuèmes. 

Si le musulman français donne 
aujourd’hui l'impression d'être dés- 
arçonné face à la crise du Golfe, 
c’est principalement parce que les 
projecteurs de l'actualité te poursui- 
vent et que les médias le pourchas- 
sent : n Qui êtes-vous et dans quel 
camp fous rangez-vous ?» Question 
qui entraîne automatiquement la 
réponse qui n’est pas celle qu'il vou- 
drait spontanément donner : il est 


Feu 


d'abord pour son pays, la France, et 
adhère aux choix qui sont également 
ceux de scs citoyens «de souche». 

Mais voilà : harki abusé par une 
vision mythique de l'Hexagone et 
promu à l’oubli ou à l'opprobre, 
naturalisé parce qu'il voulait fuir 
une réalité misérable pour s'accro- 
cher au rêve français, il est soumis & 
un examen de passage cent fois 
renouvelé. Il est alors voué à vivre 
en marge de sa francité et à y faire, 
de temps à autre, des incursions à 
peine tolérées. 

Pourtant, ce musulman français, 
quel espoir pourra-t-il être pour la 
France ? A la veille de 1992, avec 
une Europe qui a montré qu’elle est 
politiquement sans levain, le musul- 
man français devrait être associé à 
la mise en œuvre d'un dialogue avec 
le Sud arabo-rausulman. Parce qu’il 
est sans doute 1e mieux préparé à 
l’entamer, au nom de son pays 
d'adoption, leader dans le Vieux 


Continent, et de sa terre d'origine, 
où la France est perçue avec amitié 
et sympathie. 

Cette dimension doublement 
méditerranéenne de notre pays n'en- 
tre toujours pas dans les projets de 
l’Etat ni dans la préparation de 
l’avenir de la France. Il n'en est pas 
tenu compte dans l’élaboration de 
notre politique étrangère. Ne 
serait-ce que parce que les diplo- 
mates français musulmans se comp- 
tent sur les doigts d’une main.. 

La langue arabe et rhistoire de la 
civilisation musulmane sont Fort 
réduites dans l'enseignement. Cela 
contribue à dévaloriser te origines 
de plus d'un million et demi de 
citoyens de notre pays. 

L'Institut du monde arabe sombre 
pour n’avoir pas été, dès l'origine, 
une entreprise française valorisant la 
dimension arabo-musulmane de 
l'Hexagone. Que d'occasions per- 
dues... 


notre » Maghreb 

par Gilles Martinet 


L ES manifestations antifran- 
çaises d'Alger, de Rabat et 
de Tunis sont évidemment 
liées à la position que nous avons 
prise dans la crise du Golfe. Ce 
serait cependant une erreur de n'y 
voir que cela. 

La crise du Golfe n’a fait que 
précipiter une évolution qui était 
déjà en cours et dont témoignaient 
les succès du mouvement isla- 
miste. Qu'on le veuille ou non, la 
période ouverte par la décolonisa- 
tion est terminée. Nos rapports ne 
seront plus jamais ce qu’ils ont 
été. Ce qui ne veut pas dire qu’ils 
deviendront de plus en plus mau- 
vais. Simplement, ils deviendront 
différents. L’ancienne nation colo- 

Jte lifrjjie 

Edhé par la SARL Le Monde 
Comité de «Traction : 

Jacques Lmouma. gérant 
directeur de la publication 
Bruno Frappât 
directeur de la rédaction 
Jacques Guiu 
directeur de la gestion 
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secrétaire générai 

Rédacteurs an chef : 

Jacques AmoMc 
Jean-Marie Cotomtiani 
Robert Soié 

(adjoints eu directeur 
de >6 rédaction) 

Thomas Ferencri 
Philippe Homunan 
Jacques-François Simon 

Daniel Vemet 
(directeur 

des rotations Imernaùxtaleel 

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Hubert Sauve-Méry (1944-1969) 
Jacques Fsuvet (1963-19821 
André Laurons (1982-1986) 

André Fon t aine (1986-1991) 

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15. RUE FALGUIÈRE 
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1. PLACE HUBERJ-BEUVE-MÉRY 
94952 IVRY -SUR-SEINE CEDEX 
„ Tél, : H) 40-65-25-25 
Télécopwur : 49-60-30-10 


nisacrice et les pays qu'elle avait 
dominés ont vécu pendant un 

3 uart de siècle dans un climat 
'affectivité mais aussi d’ambi- 
guïté. D'un côté, la volonté de 
maintenir l'influence française 
une fois l'indépendance reconnue. 
De l'autre, la teadance à profiter 
de cette disposition pour obtenir 
des avantages économiques. Grâce 
à l’appui ou à la complicité de 
l’Afrique francophone (et non pas 
seulement des Etats maghrébins), 
la France était, aux yeux de 
Washington comme de Moscou, 
plus que la France. Et grâce à son 
aide, les gouvernements en place 
pouvaient espérer échapper aux 
conséquences d’une gestion sou- 
vent désastreuse et marqués par la 
corruption. Cest cette période qui 
tend a prendre fin. 

Badges 

anticolonialistes 

Bien sûr, la plupart des pro- 
blèmes - échanges économiques, 
coopération, aide humanitaire, 
émigration - demeureront. Mais 
ils seront abordés dans un autre 
contexte, caractérisé par un autre 
type de relations. Nous ferons 
d'abord la politique de nos 
intérêts respectifs. Ceux-ci sont 
opposés sur certains points, 
convergents sur d'autres. Mieux 
vaut traiter cela froidement entre 
nations adultes sans évoquer, à 
tout moment, le de Gaulle des 
années 1962-1967 et, pour cer- 
tains d’entre nous, sans exhiber 
nos vieux badges anticolonialistes. 

On nous répète qu'à la base des 
réactions du monde arabe, il 
existe un sentiment d’humiliation 
qu’il focalise sur les défaites mili- 
taires infligées par Israël. D’où 
l’immense prestige de Saddam 
Hussein... tant qu'il n’a pas, à son 
tour, connu l’échec. Si j’étais 
arabe, je dois dire que je me senti- 
rais davantage humilié par l’inca- 
pacité à créer un tissu industriel 
moderne, à bâtir des Etats démo- 
cratiques, à mettre fin à des com- 
portements moyenâgeux. 

Mais je ne suis pas arabe. Je 
suis français, européen, occidental 


et, de surcroît, je n’ai aucun goût 
pour le paternalisme. Je hais les 
fondamentalismes religieux, mais 
je sais qu’on ne les combat pas de 
l’extérieur. Ne leur fournissons 
pas de prétexte en intervenant, 
d’une manière directe ou indi- 
recte. dans les luttes qui te oppo- 
sent aux régimes issus de la déco- 
lonisation. C’est la -meilleure 
façon de faciliter la tâche des cou- 
rants authentiquement démocrati- 
ques qui se font jour dans ces 
pays. 

Alors, plus de « politique 
arabe » ? Non, mais une politique 
méditerranéenne et que nous ne 
devons plus être, du côté euitr-— 
péen, les seuls à vouloir conduire. 

Je suis naturellement Gère qe- 
constater qu’au coure' de ces der-‘ 
uières années le gouvernement 
français et, plus précisément, le 
président de la République ont 
pris des positions qui ont beau- 
coup compté. Je pense au discoure 
au Bundestag lors de la crise des 
missiles et au discoure à l’ONU 
dans celle du Golfe. Je ne vois pas 
pourquoi nous gâcherions à plaisir 
les avantages que nous avons mar- 
qués en jouant ensuite en solitaire 
des parties que nous ne pouvons 
gagner qu’avec d’autres parte- 
naires. Les vrais « grandes puis- 
sances » n’éprouvent pas le 
besoins de se proclamer telles en 
toutes occasions. Faut-il ajouter 
que ces déclarations n'ont pour 
effet â l’étranger que de provoquer 
l'irritation ou, ce qui est pire, de 
faire sourire. 

Pour parler clair, disons que 
toute politique méditerranéenne 
doit nous lier étroitement à l'Italie 
et à l’Espagne, avec en arrière- 
fond la Communauté européenne. 
Si, dans ce concert, les meilleures 
idées viennent de nous, tant 
mieux ! Mais cessons d'afficher 
notre orgueil, pour ne pas dire, 
notre suffisance. 

► Gilles Martinet est ambassa- 
deur de France. 


Peine de mort 
rétablie 

Le PS a aboli la peine de mon 
après l'arrivée de la gauche au pou- 
voir en 1981. L'édifice 
promettait : le temple d'une 
société nouvelle brisant les lois 
injustes de la barba ri e~ 

Dix ans déjà ! La peine de mort 
est rétablie pour des centaines de 
I minière d'innocents :lePSa voté 
la guerre ! 

I Sur quoi repose à présent votre 
société nouvelle, votre ère de jus- 
1 tice ? Vous agissez comme nos 
anciens. Qu'avez-vous donc 
inventé de si humain vous qui 
prônez à nouveau le crime d’inno- 
1 cents comme unique moyen de 
■"règlement des conflits ? - • 

Il est. vrai que Saddam Hussein 
est un barbare, comme le fut d'ail- 
leurs notre Napoléon !•», 
quinze ans après la Révolution des 
droits de l’homme (ses crimes s’ex- 
hibent encore sur notre Arc de 
triomphe 1). Mais comment arrêter 
un dictateur ? 

Par tous les moyens, sans doute, 
excepté celui de tuer ! Cest la 
définition même de l'abolition de 
la peine de moit„ 

Pensez-y lorsque vous aurez l’au- 
dace de vous agenouiller à nou- 
veau sur la tombe du Soldat 
inconnu l 

SERGE BOUROARIAS 
Portiers 

Les deux faces 
de l'indépendance 

L’indépendance, qui est le ron- 
dement de notre politique étran- 
gère et de défense, a deux faces: 
d’un côté, il s’agit d'être capable de 
dire non à nos alliés au cas où 
ceux-ci feraient pression sur nous 
pour que nous nous engagions à 
leur côté dans des aventures qui ne 
sont pas les nôtres; mais de l’autre, 
i( s’agit d’être prêt pour pouvoir, le 
moment venu et si telle est la déci- 
sion du pays, agir aux côtés de nos 
alliés. 

Or, pour être à même d'interve- 


TRAIT LIBRE 


Mais le danger ca aujourd'hui 
plus grave encore. Les musulmans 
français, solidaires de leur président, 
restent à l’écoute de leure coreligion- 
naires d'outrc-Méditeiranêc. Ils sont 
les mieux placés pour expliquer le 
message de la France et maintenir 
les liens privilégiés avec leurs voi- 
sins du Sud. Ils doivent participer 
désormais à l'effort national de dia- 
logue. 

Ainsi peuvent-ils éviter une frac- 
ture annoncée, faute d'un l an ga ge 
commun. Ce langage, les Français 
musulmans le maîtrisent parfaite- 
ment. En ayant la possibilité effec- 
tive de parler au nom de la France, 
ils se sentiront plus engagés. De res- 
sortissants, ils deviendront enfin des 
citoyens. 

► Raghid El Chammah est prési- 
dant de Radio-Orient, une radio à 
destination de la communauté 
musulmane en France. 





Les noms de la loi 

Gérard Tïmsit 

L A définition du Droit est 
tout inspirée d’une concep- 
tion théologique de la loi et mar- 
quée de réminiscence du sacré. 
La loi est parole de Dieu ou de son 
substitut laïque, l’Etat. Et si, plus 
que parole ou écriture, la loi était 
silence? Plus anonyme que Dieu, 
plus imposante que lui, elle serait 
alors - définitivement - le Très haut 

Colle ctûm “La voies du Droit" dirigée par 7* 

AL Delmus-Many, G. Tansu. TJIlf 

zoa posa -MF r~_ 


Avant/après 


E N ce temps-iù.les entre- 
prises concurrentes se 
livraient des guerras 
totales dans des batailles de 
prix, à couteaux tirés, en s'ap- 
puyant sur un arsenal juridique 
blindé. C'était la grosse artille- 
rie. Leurs états-majors, ou 
staffs de direction, déployaient 
des bataillons de commerciaux 1 
sur tous les fronts. 

Toujours mobSsés , les cadres, 
des vrais tueurs, suivaient des par- 
cours du combattant at s’enor- 
guwüissaiem de figurer sur les 
effectifs des chasseurs de têtes. 

Les publicitaires, forcément à 
l'avant-garde, établissaient les tac- 
tiques et constituaient ie fer de 
lance très opérationnel. 

En prendra Bgne, les stratégies 
marketing étaient c3)lées dans le 
viseur : le consommateur et les 
gars de œs révisera ne montaient 
pas au créneau sans munitions. 
Les approvisioflnefnems nécessi- 


taient des ponts logistiques et /‘in- 
tendance, au garde-à-vous, sui- 
vait. Après des charcutages élec- 
toraux, les hommes politiques 
étaient souvent parachutés sur 
' des terrains minés. Les comman- 
dos de colleurs d'affiches bat- 
taient ie rappel. Las opinions de 
tous bords se claironnaient sur 
tous les tons, las journalistes 
ouvraient ie feu, photographes 
m/traSara, rédacteurs tirant à bou- 
lets rouges. 

Les écrivains faisaient assaut de 
bons mots, descendus parfois per 
1a critique. Les lecteurs étaient 
borrtbarrifc de prix Ertéraires. Mon 
voisin de palier, pas un foudre de 
guerre. cafii-Ià, marchait au radar 
et avait comme bon plan 6a 
s'édaterà Taise. 

C'était avant. Quand les mots 
de la çperre, ici, au Nord, avaient 
penhi leur sens commun. Avait le 
17 janvier 1991. 

DOUCHA BELGRAVE 




» -£r / \ 

C 

VU . 

COURRIER 

nir utilement auprès d’eux, il faut 
disposer de matériels de niveau 
technologique équivalent à celui 
des leurs, il faut être intcropérablc. 
il faut avoir des procédures opéra- 
tionnelles similaires, il faut donc, 
en temps de paix, apprendre à tra- 
vailler ensemble, c’cst-d-dire faire 
des exercices en commun, etc. 11 ne 
s'agit pas d’être intégré en temps 
de paix ; il s’agit d’etre intégrable si 
besoin est. 

L’alliance atlantique décidait, le 
6 juillet dernier à Londres, d'entre- 
prendre une réflexion sur la façon 
de transformer l'alliance pour 
l’adapter au nouveau contexte géo- 
politique. La France s'est désolida- 
risée de cette entreprise ; cela au 
risque de s'isoler et alors qu'elk* 
critiquc.le prus souvent d'ailleurs à 
fort bon escient, le fonctionnement 
de l'alliance. . 

De même, la France a condamné 
^initiative de défense stratégique 
(dont l’objectif était la lutte anti- 
missile) du président Reagan ; la 
présentation qu’en fit à l’époque 
l'administration fut certes bien 
maladroite; mais qui peut dire 
aujourd'hui que la lutte antimissile 
soit contraire aux intérêts du pays? 

PIERRE AUDJGIER 
Paris 

Moutons 
de Panurge 

K y a le mouton dit « pacifiste 
bêlant », parce qu’il est contre la 
guerre, et tout cas contre cclte-ci. 
On l’appelle souvent munichois, en 
te montrant du doigt, pour lui faire 
honte, et parce qh'cn rappelant 
toujours le souvenir d'une guerre 
qu'il fallait effectivement faire, on 
évite d’avoir à se rappeler toutes 
celles qu’on sc serait honoré de ne 
pas faire. 

Et il y a le mouton de Panurge, 
de l'espèce mouton de boucherie, 
et même de boucherie héroïque. 

Quand on lui dit : «r Cafte guerre 
est la guerre du bien contre le 
mal », quand on lui dit : « De- celte 
guerre surgira un nouvel ordre 


* 1 > 


international », il fait bccé. Et il sc 
jette, tête baissée, dans la guerre 
comme dans la mer. U serait dont 
juste de l’appeler * belliciste 
bêlant ». 

Le plus étrange est que le belli- 
ciste bêlant n’a meme pas 
conscience d’êlre mouton. 

ANDRÉ HELARO 
Rennes 

Le silence 
des émirs 

Je suis étonne do total silence 
des émirs d’Arabie, du Koweït ou 
d'ailleurs. 

Comment se fail-iï que l'Arabie 
Saoudite - « Vatican de l'islam » - 
n’ait. pas été capable de mobiliser 
les musulmans pour sa cause et 
que ce soit Saddam l'athée qui Tait 
fait 7 , 

Que fonr tes émirs au fond de 
leurs palais on de leurs hôtels de 
grand luxe pendant que Saddam 
occupe les écrans, prend des initia- 
tives. rend visite à ses troupes ? 
Pourquoi ne réagissent-ils pas 7 
Incompétence, apathie, dédain de 
seigneurs pour les réactions du 
peuple, fatalisme ? 

Il ne suffit pas d’etre capable de 
signer de gros chèques pour garder 
le pouvoir. • 

RAYMOND 8 ODA RD 
Touvre (Charente) 


Une précision 
de Didier Daeninckx 

Dans le Monde du 2 février, 
vous me présentez comme étant un 
* écrivain proche de M. Alain Kri- 
vine delà LCR (troLddste) ». 

Je ne considère pas que cela soit 
infamant, mais l'amalgame qui 
sous-tend cette formulation me 
semble très réducteur. Je tiens 
donc à vous préciser que je me 
sens également un écrivain proche 
de Julien Dray de la NES (socia- 
liste), de Jean-Pierre Chevènement 
de S et R (socialiste), de Maurice 
Joyeux de la FA (anarchiste). 
d'Henri Krasucki du PC (commu- 
niste), d’Yves Frémion (Vcrtsl... 

En vérité je me sens proche de 
tous ceux qui, dans ce pays, se pro- 
noncent pour qu’un terme soit mis 
à ravcQturc militaire française 
dans le Golfe. 

DIDIER DAENINCKX 
AuberviUiers 

Des tonnes 
de bombes 

Voire correspondant à Washing- 
ton. Jan Krauze. écrit dans 
le Monde du 7 février : « L’Irak a 
déjà reçu, en à peine trois 
semaines , plus de bombes que l'Al- 
lemagne pendant route la durée de 
/a seconde guerre mondiale. » 
L’Irak aurait donc reçu sur son sol 
durant cette période plus de 
1 350 000 tonnes de bombes puis- 
que c’est ce chiffre dont fait état le 
Dictionnaire de la seconde guerre 
mondiale édité par Larousse. Or 
les informationà>récântes font état 
de 40 000 à 50 000 tonnes latguêes 
par les aviations alliées sur l’Irak 
en trois semaines de guerre. 

M. ROLAND ITEY 

Massy 


.-àï j 


4 : ? 


i '• i 


h : 








LA GUERRE DU GOLFE 


ba Jlfoncte.#. Jeudi 14 février 1991 3 


Le film 
des 

événements 


Le jeu 
de Moscou 


Y-aurait-il matière è espoir en 
lisant, entre les lignes, la décla- 
ration de M. Saddam Hussein 
faite, mardi 12 février, à l'Issue 
de sa rencontre avec 
M. Evgueni Primakov, l’émis- 
saire personnel de M. Mikhaïl 
Gorbatchev ? * L’Irak est prêt è 
étendre se coopération à 
l'Union soviétique et è d'autres 
nations et organisations en vue 
de trouver une solution pacifi- 
que, politique, équitable et 
honorable aux problèmes cru- 
ciaux de la région, notamment à 
la situation dans le Golfe», a 
affirmé le dictateur de Bagdad 
dont les propos ont été rappor- 
tés par la radio nationale. 

Les Etats-Unis ont accueilli 
avec prudence cette déclaration 
dont le flou vise peut-être plus à 
les embarrasser qu'à les apai- 
ser. s Pour trouver une solution, 
il faut d’abord que les Irakiens 
commencent par quitter le 
Koweït», a commenté le porte- 
parole de la Maison Blanche. Le 
secrétaire général de l'ONU a 
jugé, pour sa part, 
s extrêmement bienvenue » 
cette offre de coopération si 
alla aboutit à une « solution 
juste» qui a * pour préalable, le 
retrait complet des troupes de 
Bagdad du Koweït». Ce dont, 
bien évidemment, Saddam Hus- 
sein n'a soufflé mot. 

Moscou, qui, récemment, 
s'était vu reprocher par 
Washington de donner for è la 
g propagande» irakienne, joue- 


rait-il franc jeu dans cette 
affaire ? En visite, mardi, è Mos- 
cou, M. Roland Dumas a été 
informé par son homologue, 
soviétique que la mission de 
M. Primakov visait seulement, 
sans trop nourrir d'illusions, à 
vérifier si le * fond de la pen- 
sée» de Saddam Hussein était 
gun peu différent» da ce qu'il 
en laissait paraître. 

Le chef de la diplomatie fran- 
çaise s'est, d'autre part, 
inquiété auprès da ses interlo- 
cuteurs, avec lesquels il partage 
des opinions «très rappro- 
chées» sur les différents scéna- 
rios de l'après-guerre, des infor- 
mations qui viennent da faire 
état de multiples conversations 
en russe interceptées par les 
alliés sur les fréquences mili- 
taires irakiennes. Dossier 
class 67 g L’assurance m'a été 
donnée, a-t-il indiqué, que 
l’URSS a rapatrié ses coopé- 
rants militaires et civils d'Irak et' 
qu'il n'y avait plus d'experts 
soviétiques. » 

Alignement 

Pendant ce temps, è 
Washington, M. Pierre Joxe qui 
se rendra, jeudi, en Arabie 
Saoudite, an compagnie de 
M. Michel Rocard, a déclaré, è 
l'issue de ses entretiens avec le 
président George Bush, qu'«i7 
n'y a pas de différence d'appré- 
ciation » entre la France et les 
États-Unis sur la conduite des 
opérations militaires. A cet 


égard, M. Taha Yëssine Rama- 
dan, premier vice-premier minis- 
tre irakien, s'en est violemment 
pris à g l'administration Mitter- 
rand» qui, selon M, u n e (a pré- 
sente pas seulement l’image ^ 
hideuse de la France qui avait 
égorgé un million et demi d‘AI~: 
gérions mais aussi celle d'un 
pays complètement aligné sur 
l’administration énéricaine». 

Sur le théâtre des opérations, 
les troupes et les blindés ira- 
kiens, concentrés dans le sud 
du Koweït, ont été soumis, 
mardi, è un véritable déluge de 
fau de la part d'unités d'artillerie 
alliées, appuyées par l'aviation 
et la marine. A Bagdad, le 
ministère de l’administration 
locale a été complètement 
détruit par des missiles et le 
bâtiment voisin du ministère de 
la justice, sérieusement endom- 
magé. À en croire M. Tom King, 
le ministre britannique de la 
défense, les forces de la coali- 
tion n'ont «pas encore» l'avan- 
tage terrestre. 

Le président du Parlement ira- 
kien a, de nouveau, agité la 
menace de l'utilisation 
g d'armes mértrières et sophisti- 
quées » pour détruire les 
g forces du mal» tandis que 
M. Ramadan a appelé les 
Arabes et les musulmans è atta- 
quer les intérêts allés et è «ne 
pas se contenter de remettra 
des lettres de protestation ou 
de brûler des mannequins». 
Mais, sur la centaine d'attentats 


qui ont déjè eu lieu dans les 
pays-membres de la coalition 
anti-irakienne, un seul, seidn le 
potte-paroie du . département 
. d.'Eiât .‘américain, aurait .ère 
directement æ {commandité »pàr 
Bagdad. 

. La Turquie s'est défendue de 
vouloir utiliser ei'arme de 
l'eau», en ciair resserrer le robi- 
net de l'Euphrate, pour punir 
Saddam Hussein. D'autre part, 
la Syrie a accepté de vendre du 
pétrole è la Jordanie qui ne dis- 
pose plus que de deux mois de 
stocks. Depuis l'arrêt, en sep- 
tembre, des livraisons saou- 
diennes, le royaume hachémïte 
s'approvisionnait en Irak mais 
les bombardements alliés de 
l'autoroute Bagdad-Amman ont 
singulièrement affecté cette 


Les dirigeants israéliens, qui 
continuent d'imposer un cou- 
vre-feu partiel en Cisjordanie et 
dans la bande de Gaza, affi- 
chent, de leur côté, une impa- 
tience grandissante. Pour cal- 
mer l'opinion publique, iis 
laissent ainsi entendre qu'te ne 
pourront pas continuer long- 
temps sur la voie de la g rete- 
nue». Les 33 missiles déjè tom- 
bés sur l'Etat hébreu ont fait 
2 morts et 304 . blessés et 
endommagé 7500 apparte- 
ments . Selon un responsable 
israélien, lors de sa visite aux 
Etats-Unis, M. Moshe Arens, le 


ministre de la' défense, aurait 
cherché è obtenir l'accord de 
Washington pour que Jérusa- 
lem puisse prendre sa part a 
râlinwfetipns des rampes de 
lancement de. missiles ira- 
kiennes. Le ^premier ministre a 
assuré que son pays ôtait maté- 
riellement capable de supprimer 
cette menace. 

g Si la Syrie veut engager un 
dialogue, a souligné le chef de 
la diplomatie israélienne, nous 
lui rendrons la main, sans poser 
. aucune, condition prélable». 
M. David Lévy . a, en outre, 

confinné. que l'Etat hébreu avait 
dans ses cartons un g plan de 
paix» en cinq ponts qui prévoit 
notamment un accord da non- 
belligérance entre Israël et ses 
voisina et un accord de désar- 
mement régional. - 

Au moment où les musul- 
mans céièhraienrie voyage du 
Prophète Mahomet de La Mec- 
que à Jérusalem sur un cheval 
blanc, le chef d'une organisa- 
tion intégriste palestinienne a 
déclaré, dbr les ondes de Radio* 
Bagdati, que l'histoire allait se 
répéter, que Saddam Hussein, 
« choisi par. Dieu pour diriger les 
croyants dans la batailla contre 
les impies», entrerait bientôt è 
Jérusalem sur un cheval blanc. 
g Les juifs savent que te compte 
à rebours pour la disparition de 
leur Etat a commencé... » 

JACQUES DE BARJUN 


La situation militaire 


Des dizaines de puits de pétrole sont en flammes au Koweït 


Une cinquantaine de puits de pétrole 
répartis « dam l'ensemble des champs pétroli- 
fères koweïtiens » sont en flammes depuis 
une semaine, a révélé, mardi 12 février, le 
vice-amiral Mike McConnell, l'un des porte- 
parole du Pentagone.- *r Nous surveillons la 
situation, c’est un problème difficile», a-t-il 
ajouté. Le porte-parole a rappelé que les Ira- 
kiens «avaient avantage à déclencher des 
incendies», pour utiliser la fumée & des fins 
de protection. général Tom Kelly, direc- 
teur des opérations, i l’état-major conjoint, a 
estimé pour sa part que ces incendies « allu- 
més par les Irakiens (~.) n ‘auraient pas d’im- 
pact significatif sur les opérations militaires». 

Sur le théâtre des opérations, des unités 
d'artillerie américaines et saoudiennes, 
appuyées par l'aviation et ia marine, ont sou- 
mis des concentrations de troupes et de blin- 


dés irakiens stationnés dans le sud du 
Koweït è un véritable déluge de feu pendant 
trois heures mardi Trois bataillons d’artille- 
rie saoudiens et un bataillon d’artillerie des 
marines, appuyés par des appareils de- l'aéro- 
navale et les canons de 400 mm du cuirassé 
Missouri ont été engagés dans cette opéra- 
tion, la plus importante du genre depuis le 
début des hostilités. Les forces irakiennes 
n'ont pas riposté. 

Des unités américaines ont d'autre part 
repoussé une patrouille de reconnaissance 
ennemie et échangé des tirs d'artillerie avec 
l'armée irakienne sur un autre point de la 
frontière saoudien n e avec le Koweït occupé, 
ont annoncé mardi des responsables mili- 
taires américains. Environ 70 obus d'artille- 
rie et de mortiers ont été tirés sur la 
patrouille irakienne, forte de 20 à 


30 hommes, qui avait pénétré en territoire 
saoudien lundi soir, et s’est ensuite disposée 
dans plusieurs directions. 

Deux ministères bombardés 
• à Bagdad 

_ A Ryad, on porte-parole militaire améri- 
cain a annonce qu’un chasseur-bombardier 
F- 15 avait abattu mardi un hélicoptère ira- 
kien de type non Identifié dans le nord de 
l’Irak. Le commandement saoudien a pour 
sa part annoncé, sans autres précisions, que 
le missile Scud tombé dans la nuit de hindi à 
mardi dans la banlieue de la capitale avait 
fait un mort - et non deux blessés légers 
seulement comme indiqué précédemment 

A Bagdad, des témoins rapportent que 
l’aviation alliée a en partie détruit, dans la 


nuit de lundi à mardi, deux immeubles de 
cinq étages abritant le ministère de l'admi- 
nistration locale, dirigé per un cousin du pré- 
sident Saddam Hussein, et le ministère de 1a 
justice. 

. Ces. deux ministères sont situés è proxi- 
mité de ia rue Haïfa, un axe très peuplé et 
très commerçant du centré de Bagdad. Six 
personnes ont trouvé la mort dans ce. bom- 
bardement, a-t-on appris auprès de la 
défense civile irakienne. 

Par ailleurs, le président de r Assemblée 
nationale, Saadi Mehdi Salefa, a déclaré dans 
un communiqué que l’Irak s’était jusqu'à 
présent abstenu d’utiliser ses «armes mor- 
telles de pointe». II a également mis en garde 
les forces alliées : «Si les Américains veulent 
épargner à leurs fils une mort certaine, tout 
ce qu’ils ont à faire est de retirer leurs Jones 


vacillantes de la terre sacrée des Arabes et 
laisser les Arabes régler leurs différends entre 
eux.» Les raids alliés, a ajouté M. Sakh, 
n'ont fait que rendre les Irakiens, «plus 
fermes et déterminés». 

A Londres enfin, le haut comité représen- 
tant le gouvernement koweïtien en exil à 
rapport é que des soldats irakiens avaient 
commencé à abamtmâêr'dnppiaâiom expo- 
sées, tdtesqu’écoleset stades, pour s’installer 
dans des immeubles d’habitation surplom- 
bant tes grands axes de divers quartiers de ta 
capitale koweïtienne. 

Les Irakiens, selon ces informations, « ont 
fortifié leurs nouvelles positions en scellant les 
fenêtres afin de ne laisser que de petites 
ouvertures pour leurs armes». - (AFP, Reu- 
ter, AP J 


De nouveaux guides renforcent 
l'efficacité des bombardiers 


La «revanche» tardive de Jimmy Carter 


Après avoir réorganisé sa 
c chasse > aux chars et pièces 
d'artillerie irakiens, devenue la 
priorité de l'aviation sur le 
théâtre d'opération du Koweït 
en divisant le pays en zones pré- 
cisément délimitées, l'armée de 
l'air américaine a de nouveau 
innové en utilisant des 
contrôleurs aériens volants pour 
régler le tir des bombardiers. 

DHAHRAN 

de notre envoyée spéciale 

Détruire un char, pour un pilote 
de F-16 dont la vitesse sur la cible 
est de 900 kilomètres-heure, est une 
tâche difficile. Les pilotes admettent 


qu’au para va nt, Us perdaient beau- 
coup de temps au-dessus du champ 
de bataille pour identifier leur objec- 
tif « au milieu, disent-ils, d'un fouil- 
lis d'armes détruites». Dorénavant, 
ces contrôleurs volants, qui opèrent 
à bord d’un F-16, tournent autour 
de la zone choisie quotidiennement 
en fonction des concentrations d’ar- 
mements constatés et dirigent les 
bombardements de leurs camarades 
qui arrivent par groupes de quatre 
avions. A chacun, ils assignent une 
cible et surveillent immédiatement 
le résultat 

Cette technique, qui suppose une 
suprématie aérienne totale, réduit le 
temps passé au-dessus de ta zone et 
autorise en outre un réglement quasi 
parfait des opérations de ravitaille- 
ment en vol permettant un borabar- 


Des «bataillons d’exécution» Miens 
feraient ia chasse aux déserteurs 


Las militaires irakiens qui 
écoutant des radios interdites 
ou qui tentent de déserter 
seraient la cible d'unités spé- 
ciales, mises sur pied par Bag- 
dad, selon le général de brigade 
des marines Richard Neal. 

Le général Khaiid bin-Sultan, 
commandant des forces saou- 
diennes, avait qualifié la 
semaine dernière de «batafflons 
d'exécution» ces unités spé- 
ciales qui, selon lui, sont déta- 
chées de la garde républicaine. 

g H s'agit de pelotons spé- 
ciaux errant au sein de leurs uni- 
tés à la recherche d'individus 
qui écouteraient des radios 
interdites ou tenteraient de 
s'échapper vers fe Sud ou 
encore de quitter leur cantonne- 


ment». a précisé le général 
Neal, responsable en second 
des opérations militaires auprès 
du haut commandement améri- 
cain dans le Golfe 
Interrogé sur la crédibilité de 
ce genre d'allégations, émanant 
de prisonniers irakiens, le haut 
responsable militaire américain 
a déclaré : g Je fais confiance è 
ce genre d'histoires. » Selon fui, 
des déserteurs irakiens conti- 
nuent d'apporter des témoi- 
gnages sur le moral très bas au 
sein de leurs unités, mais (a 
garde républicaine, mieux équi- 
pée que les autres unités, ne 
doit pas connaître les mômes 
problèmes de «moral bas». 
(AFP.) 


dément en chaîne ininterrompue, les 
avions se remplaçant entre bombar- 
dement et ravitaillement. Trois 
toura de vingt-quatre F-16, qui 
emportent chacun quatre tonnes de 
bombes, sont effectués dan? la jour, 
née. Les F-16, qui sont stationnés 
dans un des Etats du Golfe, rega- 
gnent ensuite leur base, plus au sud, 
«mission accomplie ». 

Une opération parallèle se déroule 
aussi avec les avions d’attaque A-I0 
qui jouent le même rôle, mais lois 
de missions moins profondes en ter- 
ritoire koweïtien compte tenu de 
leur vitesse inférieure et de la portée 
plus courte de leurs missiles. 

«Nous commençons à voir, sur des 
kilomètres, la terre brûlée et des cra- 
tères de bombes », affirme un pilote 
de F-16 qui assure, d’autre part, que 
■ les Irakiens essaient «sans succès» 
d’établir de nouvelles routes de 
communication au Koweït. «Le 
tiers du pays est recouvert d'une 
épaisse fumée noire », rapporte-t-il, 
alors qu’on affirme ici qu'en viron 
cinquante puits de pétrole koweï- 
tiens sont en feu depuis plusieurs 
jours. L’aviation alliée poursuit à un 
rythme élevé ses raids contre le 
Koweït : 675 dont 255 contre la 
garde républicaine irakienne, a 
annoncé ie porte-parole américain. : 
Selon le général Neal, un convoi de 
véhicules militaires irakiens aurait 
été bombardé avec succès mardi 12 
février. 

F. Ch. 

(Ptar tas attaqaes de jaguar français 
«ht des cibles su sol a» Koweït et en 
Irak, les Mirage-Fl CR, qui ont repris 
leurs rois depuis qne les alliés ont 
acquis ta certitude qne ces avions ne 
poinrôst plus être confondus avec des 
appareils irakiens du même type, rem- 
plissant enx aussi une mission de gni- 
4sge et de contrôle des raids. En «vaut 
delà formation d'attaque, ils décèkut et 
identifient les objectifs, grâce i leurs 
équipements spécialisés de bord, et Os 
assoient la navigation des Jaguar jns- 
qn’à raebèvemeat des opérations.] 


L'ancien président Jimmy Car- 
ter, accusé en pleine campagne 
présidentielle en 1980 par son 
futur successeur. Ronald Reagan, 
de manque de fermeté en matière 
de défense, ce qui, en pleine 
affaire des otages américains è 
Téhéran, devait contribuer è préci- 
piter son départ de la Maison 
Blanche, est en train de prendra sa 
revanche. 

Il est vrai que l'impressionnant 
arsenal rassemblé par les Etats- 
Unis dans le Golfe est le résultat 
d'une politique de réarmement de 
l’Amérique vieiUe d'une quinzaine 
d’années, longtemps critiquée 
mais qui porte aujourd'hui ses 
fruits. Et si le nom du républicain 
Ronald Reagan est généralement 
associé à cette politique, les s pé- 
ris istes sôuBgnant que ie crédft en 
revient plutôt è son prédécesseur. 


ie démocrate Jimmy Carter. Aussi 
ce dernier a eu beau jeu de rappe- 
ler mardi 12 février, au cours 
d'une conférence de presse dans 
l'Indiana, que son administration 
avait développé une grande partie 
des armes sophistiquées utilisées 
dans ta guerre du Golfe, et notam- 
ment le chasseur furtif F-1 17 et le 
missile de croisière Tomahawk. 
Ajoutant que Jui-même et son 
secrétaire è la défense, M. Harold 
Brown, avaient également pour- 
suite le travail entrepris du temps 
de ta présidence Ford sur les mis- 
siles Patriot, l'ancien président a 
fait observer que pendant les huit 
ans ayant précédé son accession è 
ia présidence, en • 1 976, les 
dépenses mffitaires avaient baissé 
et qu’H avait renversé cette ten- 
dance. «Je n'a! jamais ressenti le 
besoin de me justifier», a conclu 


M. Carter è propos des critiques 
brades contré hi par le président 


Les Américains ont fait appel 
à la logistique française 


Le commandement américain a 
adressé ses remerciements au. 
101 e escadron français de transport 
de chars, normalement basé & Toul 
(Meurthe-et-Moselle). Celui-ci 
acheminé pendant an mois en Ara- 
bie Saoudite, où il est aujourd'hui 
déployé au sein des unités de logis- 
tique, les blindés d’une unité amé- 
ricaine sur le théâtre des opéra- 
tions, quelque part dans le nord du 
pays, depuis leur lieu de débarque- 
ment. Au total, trois cent vingt 
blindés américains ont été trans- 
portés par la formation française 
qui a ainsi parcouru plus de 
800 000 kilomètres. 

Le général commandant l’unité 
américaine qui a bénéficié de- cette 
assistance française s’est dit très 


impressionné psi «l‘efflcacilé et le 
professionnalisme» des logisticiens 
de.TouL Le 101 e escadron de trans- 
port de chars dispose, entre autres 
matériels, pour ses déplacements 
lourds de munitions par exemple, 
d'un nouveau semi-remorque révo- 
lutionnaire, le véhicule de trans- 
port logistique' et .remorque 
(VTLR), qui a la particularité de 
pouvoir charger automatiquement 
à partir de la cabine - sans aucune 
manutention humaine - tm conte-, 
neur de 13 tonnes directement sur 
sa plate-forme et un antre sur sa 
remorque. 

. . Ce système de chargement per- 
met. un gain de temps et de main- 
d'œuvre appréciable au plus près 
des combats. 


« Pauvre Carter, devait commen- 
ter Lawrence IÇorb, un ancien 
secrétaire adjoint è (a défense du 
gouvernement Reagan'. On ne hn a 
jamais reconnu le mérite qu'on fui 
devait». La presse en particulier, 
qui, l'été 1980, après la publica- 
tion par deux grands quotidiens de 
détails confidentiels sur l'élabora- 
tion du bombardier invisible 
«Steahh», alors l'arme secréte du 
Pentagone, l'accusa d’avoir volon- 
tairement été è l'origine d’une 
«fuite» de ta Maison Blanche. Et 
ce pour détourner l'attention de 
r embarrassante effare des otages 
et montrer que ce président incon- 
sistant se préoccupait malgré tout 
de la puissance militaire de son 

pays- 


Lee récits .et dépêches 
des envoyés spéciaux en 
Irak de toutes les grandes 
agences de presse interna- 
tionales sont' soumis à la 
censure préalable des 
autorités de Bagdad, qui 
«encadrent» les Journa- 
listes. D'autre part, les ser- 
vices de presse des armées 
alliées stationnées en Ara- 
bie Saoudite contrôlent la 
plupart des reportages dif- 
fusés par tes chaînes de 
télévision occidentales et 
exigent notamment que les 
fieux de tournage ne soient 
PM indiqués avec précis 
.sion. Là censure militaire 
préalable n’est pas appli- 
quée en Egypte ni en Jor- 
danie. En Israël, elle existe, 
mais les autorités n'exi- 
gent pas-de voir les articles 
des journalistes avant leur 
transmission. 






4 Le Monde • Jeudi 14 février 1991 • 


LA GUERRE DU GOLFE 


La situation militaire 


M. Joxe affirme qn’« il n’y a p de différence d’appréciation » 
arec Washington sur la conduite des opérations contre IM 


M. Pierre Joxe a condamné 
dimanche dernier, au cours de 
l'émission «7 sur 7», <r l'anti- 
américanisme primaire ». Mardi 
1 2 lévrier, au cours d'un séjour 
de quelques heures à Washing- 
ton, le nouveau ministre de la 
défense s'est employé avec 
enthousiasme à mettre en appli- 
cation sa ligne de conduite. 

WASHINGTON 
de notre envoyé spécial 

Au terme d’une cavalcade qui ie 
conduisit du Pentagone - où il 
s’est entretenu avec M Dick Oie- 
ney, le secrétaire à la défense et 
avec le chef d’état-major Colin 
Powell - i la Maison Blanche - où 
il a déjeuné avec M. Brent Scow- 
croft, conseiller pour les affaires de 
sécurité, avant de rencontrer le 
président Bush - M. loxe a en effet 
affirmé quV il n’y a pas de diffé- 
rence d’appréciation» entre la 
France et les Etats-Unis sur la 
conduite des opérations militaires 
dans le Golfe.Le nouveau ministre 
de la défense, dont la nomination a 
été accueillie par un «ouf» de sou- 
lagement par les responsables amé- 
ricains tant leurs relations étaient 
exécrables (avant de devenir 
inexistantes) avec M. Chevène- 
ment, s’est bien gardé de se livrer à 
la moindre prévision concernant le 
début de la phase terrestre de la 
guerre. «La décision découlera 
d’une combinaison de considéra- 


Des dizaines de soldats fran- 
çais viennent d’effectuer les for- 
malités nécessaires à leur 
mariage «è distance», pour régu- 
lariser leur union avant l’éventua- 
lité d’un engagement terrestre. 
L'Etablissement cinématographi- 
que et photographique des 
armées (ECPA), qui a r exclusivité 
de l’accès aux premières fignes. a 
réafisé un reportage sir ce sujet, 
dont la cassette a été projetée 
mardi 12 février aux journalistes 
à Ryad. 

Pour certains de ces soldats, H I 
s’agît de concrétiser des projets 
de mariage sans cesse remis du 
fait de leurs séjours outre-mer. 
Pour d'autres, c’est un moyen de 
régulariser une union au moment 
d’une naissance. Pour d’autres , 
encore, mais Qs ne le disent pas, 
c’est tout simplement un moyen 
de faire bénéficier la fiancée ou la 
compagne du statut de «veuve 
de guerres, qui ne s'appSque pas 
aux concubines en cas d’acci- 
dent. Sur le plan administratif, 
l'opération consiste è signer 1 
devant un oFfider d’état civil un 
« acte de consentement à 
mariage sans comparution per- 
sonnelle». L’offidar d’état civil en 
question, comme les textes l'y 
autorisent, est, en la circons- , 
tance, le chef de la formation 
mi&tsire de laquelle dépend le sol- 
dat. La semaine dernière, le 
7 février, une teSe cérémonie, fa- 
mée par TECPA, a eu lieu en plein 
désert, pour les hommes du réÿ- , 
ment mixte composé de deux I 
escadrons du régiment d'infant e- 
rie-chars de marine (R1CM) et de , 
deux compagnies du 3* régiment 
d’infanterie de marine (RIMa), 
tous deux de Vannes, et d'élé- 
ments efa 21* RIMa. de Fréjus. 

Mobilisé pour transporter la 
vingtaine de futurs mariés, un 
véhicule de l’avant bfindé (VAB) 
était décoré de morceaux de toile 
de camouflage imitation tulle 
blanc. Sa plaque d’immatricula- 
tion avait été complétée : 
«3* ffma-trimoml». 

En présence des témoins, et 
après un bref discours, le colonel 
Bernard Thourette, commandant 
ce régiment mixte, a reçu un à un 
les futurs mariés pour leur faire 
signer cet acte. Pute chacun a été 
félicité par ses camarades, mais 
sans verre d'honneur : en Arabie, 
le régime sec est de rigueur. 

Ce document officiel, contresi- 
gné par le colonel en tant qu’offi- 
cier d’état dvi, est aussitôt parti 
pour la France, où la future 
mariée devrait, quelques jours 
plue tard, le signer à son tour 
devant un officier d’état civil de 
sa commune de résidence. — 
(AFPJ 


lions militaires et politiques. Le 
président Bush, ainsi que d’autres 
chefs d’Etat, le président Mitter- 
rand parmi d’autres, se concerte- 
ront. se consulteront et la décision 
sera prise par les gens qui en ont la 
responsabilité», a-t-il diL M. Joxe 
ne se fait cependant pas d’illu- 
sions : il sait parfaitement qu’il 
s’agira d’une décision américaine. 
11 sait aussi que les Américains 
feront tout pour cacher jusqu’au 
dernier moment aux Irakiens la 
date du passage aux opérations ter- 
restres, comme Eisenhower avait 
tout fait en 1944 pour tromper les 
Allemands sur la date et (e lieu du 
débarquement en France. D’où la 
nécessité de relativiser toutes les 
déclarations officielles et les spécu- 
lations officieuses faites à ce sujet. 
Il faut, par principe, les accueillir 
comme autant de tentatives légi- 
times de désinformer l’adversaire. 

Ceci diL le facteur temps reste 
un élément essentiel de l'équation 
que doivent résoudre les «coali- 
sés». Tout le monde souhaite 
certes, pour reprendre la formule 
de M. Joxe, que « la phase terrestre 
soit la plus brève et la moins meur- 
trière possible », mais tout le 
monde sait aussi que chaque jour 
gagné par Saddam Hussein consti- 
tue une victoire psychologique 
pour le dictateur. M. Joxe ne l’a 
pas dit aussi clairement, mais U est 
clair que les alliés veulent mettre 
en échec le plan qu’ils prêtent à 
Saddam Hussein : «durer» par 
tous les moyens jusqu'à la saison 


chaude qui posera de graves pro- 
blèmes aux armées de la coalition, 
déclencher une cam pa g ne d'atten- 
tats tous azimuts et célébrer, même 
en piteux état, le premier anniver- 
saire de l’invasion du Koweït, ic 
2 août prochain. Voilà pourquoi la 
prévision de M. Mitterrand - qui 
avait quelque peu agacé à 
Washington - selon laquelle la 
phase terrestre des combats débu- 
terait avant la fia février, a toutes 
les chances de se réaliser. 

Pas de 
dérapage 

Comme pour mieux faire oublier 
les «couacs» de la période Chevè- 
nement, M. Joxe a également 
affirmé qu’il n’y avait pas, à son 
avis. « dérapage » de l’intervention 
alliée par rapport aux buts fixés 
par les résolutions dn Conseil de 
sécurité, « L’objectif est de libérer 
le Koweït, il n’y en a pas d’autres », 
a-t-il diL En privé, on n’en recon- 
naît pas moins dans l’entourage du 
ministre que la situation pourrait 
se révéler moins simple sur le ter- 
rain. Que faudrait-il faire, par 
exemple, dans l’hypothèse d’une 
défaite des troupes irakiennes au 
Koweït, mais de la poursuite du 
combat, à partir de l’Irak, par Sad- 
dam Hussein? 

C’est déjà envisager l’après- 
guerre. M. Joxe n’y a pas manqué, 
mais il l’a fait avec prudence tant 
il sait que les positions françaises 
et américaines sont éloignées et 


L’opération «Méteil» : des chasseurs français 
dans le ciel du Qatar 


DOHA (Qatar) 

de notre envoyé spécial 

Bon prince, l’émir du Qatar a 
abandonné aux Français le han- 
gar où il abritait jusqu’ici son 
«707» personnel. Huit Mirage 
Fl-C y font l’objet de soins vigi- 
lants quand ils rentrent de rnis- 


Hussein. L’opération «Méteil» 
était lancée, version qatari du 
dispositif « Daguet », déployé sur 
le sol de l’Arabie Saoudite limi- 
trophe. 

Les huit appareils français et 
les soixante militaires venus 
avec eux de Cambrai (Nord), 
sont là pour protéger ie Qatar 


A I A hm^jKSwËfT- _ 


Hafar-aLBatin 1 / 9 i- . XÂrwn- 


* B à Unm ■ v 
Ai Mndn. 


ARABIE 

SAOUDITE 


sion. C’est Paris qui les a 
envoyés patrouiller dans ie ciel 
de ce minuscule Etat riverain du 
Golfe qui a tremblé pour ses 
colossales richesses de pétrole et 
de gaz naturel lorsque les Ira- 
kiens ont envahi le KoweïL Tout 
danger semble écarté aujour- 
d’hui, mais les huit chasseurs 
français sont toujours là, épau- 
lant les Mirage qatari au-dessus 
des sables blonds de l'émirat et 
de ses eaux lapis-Iazuli parse- 
mées de plates-formes off shore. 

Le Qatar entretient des rela- 
tions privilégiées avec ia France 
qui est son principal fournisseur 
d’armes. Aussi Paris n'a-t-il pas 
hésité longtemps lorsque les 
Qatari ont appelé à l’aide après 
1e coup de force de M. Saddam 




ï^GoiïE: 


Oanynam W, /flAWREIJV ; 




d’une éventuelle agression ira- 
kienne et ils tournent, au sens 
propre comme au sens figuré, 
au-dessus de ce pays à peine plus 
grand que l’Alsace. 

Ea alerte 
jouretauit 

Tenus à distance (500 kilomè- 
tres) du champ de bataille koweï- 
tien, les douze pilotes se décla- 
rent pour la plupart « frustrés» 
d’être ainsi marginalisés, tel le 
commandant patrick C., le 
patron d’escadron. Une frustra- 
tion à laquelle s’ajoute un léger 
dépit de voir la France envoyer 
en Arabie Saoudite ce qu'elle a 
«de mieux », les Mirage 2000, 
alors que les Fl, moins perfor- 


DES 

LIVRES 


mants, ont été jugés suffisants 
pour assurer la police du ciel au- 
dessus du paisible Qatar, comme 
le remarque le capitaine Philippe 
P. 

Le capitaine P., que démange 
parfois «une petite envie » de 
participer à des «missions de 
guerre », rêve de vraies aventures 
en voyant décoller de la base de 
Doha où il ronge son frein des 
F-16 américains ainsi que des 
F-L8 canadiens reconnaissables à 
leur double dérive qui, eux, par- 
tent à la bataille pour de bon. 

Faute d’avoir à se mesurer à 
l'artillerie irakienne, les pilotes 
français du Qatar vivent à peu 
près confortablement dans un 
bâtiment en dur où ils sont en 
état d’alerte jour et nuit D'an- 
ciens bureaux ont été convertis 
en chambrées dans l’enceinte de 
la base elle-même où ils sont 
consignés avec interdiction de se 
rendre en ville par crainte d’im- 
probables attentats terroristes. 

On apercevait, ce jour-là, dans 
l’une de ces chambrées, comme 
un résumé de leur vie de soldats 
français tentant de s’acclimater à 
un autre univers : une boîte de 
boules Qu les, une brochure inti- 
tulée Orientations pour un dialo- 
gue entre chrétiens et musul- 
mans, et une plaque de bêtises 
de Cambrai, preuve que l’arrière 
ne les oublie pas. 

BERTRAND LE GENDRE 

(A Qatar, les Mirage Fl se seat 
entraînés avec des F-16 et des F- 18 
américains ou cinadl— poor familia- 
riser les pilâtes de ces derniers appa- 
reils aux modes d'attaque des avions 
français qui existent, d’astre part, dans 
la panoplie irakienne. Ainsi, concrète- 
ment, les Mirage Fl' ont simnlé des 
interceptions face A des attaques des 
appareils aillés, de façon que leurs 
pilotes sachent comment maucenrre et 
se comporte ea combat Parion français. 
Cest du exercice courant entre années 
de Pair qui ont l’habitude de coopérer, 
comme c’est le cas, par exemple, sur la 
base de Neliis (Nevada) où 
s’entraînent en commun les aviations 
de l’OTAN et où a été reconstituée, 
par les Américains, une défense 
aérienne sur le modèle soviétique- Ce 
n'est pas la première fois que les Fran- 
çais apprennent à nn allié comment 
Loncdo Huent le ms matériels, quand ils 
sont shssî ea service dans une armée 
étrangère. Déjà, l’aéronavale française 
avait en l’occasion de montrer aux 
pilotes britanniques les modes d'atta- 
que de ses Super-Etendard lorsque le 
Royaume Uni eut à reconquérir les 
Malouines face à l’Argentine qui pos- 
sédait ce même type d’appareil : des 
passes de Super-Etendard avaient été 
menées sur les navires de gnerre bri- 
tanniques passant, le long des côtes 
françaises députe l'Angleterre en direc- 
tion de PAâautiqne sud. - J. L1 


Les Américains relancent leur programme 
de missile antimissile 


que la France aura du mal à faire 
alors entendre son point de vue. 
Cest sans doute pourquoi il a évité 
d’évoquer, an moins en public, le 
projet de conférence sur le Proche- 
Orient cher an cœur de M. Mitter- 
rand, mais dont les Américains ne 
veulent pas entendre davantage 
parier que de la rep rés en t a t i vité de 
l’OLP. 

Optant résolument pour la lan- 
gue de bois, le ministre de la 
défense a certes mentionné « les 
nombreux conflits régionaux qui 
durent depuis de nombreuses 
années ». mais il a ajouté : «Cette 
crise provoque des tensions nou- 
velles sur des conflits anciens. Nous 
espérons que les Nations unies et la 
communauté internationale seront 
capables après la guerre de faire 
face à tous ces problèmes qui sent 
liés les uns aux autres, mais pas de 
la façon dont Saddam Hussein pré- 
tend les lier.» 

Nous n’en sommes pas encore là. 
L’heure est encore à la guerre et 
M. Pierre Joxe, fidèle parmi les 
fidèles du président de ta Républi- 
que, ne devait passer que quelques 
heures à Paris, à son retour de 
Washington, pour repartir mer- 
credi soir, en compagnie de 
M. Rocard, pour l’Arabie Saoudite. 
Sans état d’ame visible et bien 
décidé de s’imposer à la tête du 
ministère qui vient de lui être 
confié. 

JACQUES AMALRIC 


Selon la revue spidaSsée améri- 
caine Aviation Week and Spaca 
Technology, f administration des 
Etats-Unis se propose, « le 
Congrès rapprouve, d'accroître de 
près de 60 % les enkfits consacrés 
pour l'année budgétaire 
1991-1932 as développement de 
l'initiative de d é fen se stratégique 
PDS) et pfus spécialement au pio- 
spamme de défense contra les m»- 
s8es tactiques. S l'on additionne 
les crStfits du Pentagone à ceux du 
se cr ét aria t a méric ai n à l'énergie, 
les dépenses allouées à ce qu'on 
appeRe aussi la «guerre des 
étoSes», depuis que ce proya mm a 
a été lancé en mars 1983 par 
M. Ronald Reagan è la Maison 
Hanche, s'é lè vera ie nt à 4720 mi- 
sons de dolare (soit Téquivdent de 
24 milliards de francs] en 
1991-1992. 

Déjà, le 29 janvier dernier (le 
Monde du 31 janvier), après les atta- 
ques de Scud irakiens au Proche- 
Orient contrées par des missiles anti- 
missîks Patriot américains, M. Geoqçe 
Bush avait annoncé qu’H entendait 
réorienter autrement une partie des 
recherches de PIDS. K souhaitait les 
rec e nt re r plutôt sur la mise au point 
d'une protection, à partir du sol con- 
tre une frappe limitée de misilEK à 
courte et moyenne portée sur des 
objectifs américains ou alliés hors 


Jusqu’à présent. Il DS était d'abord 
un projet de bouclier déployé dans 
respace pour intercepter, avant leur 
impart, des missiles balistiques inter- 
continentaux qui viseraient les Etats- 
Unis. Dans la mesure où risque de 
proliférer la menace de ces missiles 
nucléaires ou chimiques à courte et 
moyenne portée sur des forces améri- 
caines et alliées appelées eu interven- 
tion bots de leur territoire national, tes 
Etats-Unis cherchent désormais à défi- 


nir une parade adaptée à cette nou- 
velle situation et, dans ces ccodStioos, 
ils lancent le programme dénomme 
TMDI (Tbetkm MtssUa Dejènse India- 
tfeÿ. 

Dld à la fin du aède, te projet IDS 
est estimé à 32 milliards de dollars 
(sut 160 minjarxh de francs). Le projet 
TMDI. qui utiliserait une part de la 


pour 1995, est é v alué à 9 mfflüuds de 
dollars (soit 45 milliards de francs). 
Ces estimations de coûts émanent du 
Pentagone. 

Selon Aviation Week and Space 
Ttxhnobgy. le budget prévu pour 
1991-1992 dorme une noovefie impul- 
sion à ce progra m me TMDI auquel il 
propose d’àttrflraer 578 müCoas de 
douais (soit réqui valent de 2,9 mU- 
Eairis de francs). Outre une somme de 
(70 millions de dollars (près de 
900 millions de francs) qui sera 
allouée à une nécessaire modernisation 
de factuel missile antim asile Patriot. 
tes autres crédits sont principalement 
voués A des recherches sur de nou- 
velles technologies d'interception, tes 
moyens de défense dite de zone et 
aussi - pour nn montant de 60 mil- 
lions de doltais (soit 300 millions de 
francs) - à des études en commun, 
avec Israël, sur le système Arrow 
(flèche) de missile asti-missile. Tous 
ccs matériels seraient déployés au sol 
(à la différence de FIDS qui est un 
rempart spatial), sur des bases de l'ar- 
mée de terre on de Tannée de Tair, ci 
sur des navires de g u e r re. 

D’une manière générafe, les Etats- 
Unis ont invité certains de leurs allies 
à travailler avec eux sur de tds projets. 
Plusieurs pays européen som intéres- 
sés par ce co nc ept rfunc défense anti- 
missile : pour ne citer qu’un exemple, 
la France et ntalie, auxquelles pour- 
raient se joindre l'Espagne et b 
Grande-Bretagne, travaillent à un pro- 
jet de missDe, baptisé Aster (le Monde 
du 7 lévrier), qui, outre ses capacités 
de défense oontie-avioBs, serrât perfor- 
iwftfit o fl n fiy des nnssQcs. 

J.L 


« Tempête du désert » fait la fortune 
des banques de sperme 


j Avant leur dâpari pour le 
Golfe, des centaines de mSt a ires 
américains ont fait un détour par 
une banque de sperme : une 
façon pour eux d’exorciser leur 
peur et de parier, quoi qu’il 
arrive, sur l’avenir. « Depuis le 
mois de septembre, nous avons 
reçu quelque 300 demandes de 
renseignements de la part de 
militaires. Et plus d’une centaine 
d’entre eux se sont présentés» 
au centre, raconte Sharon Coe, 
directrice du Fertiüty Center of 
California, b plus importante ban- 
que de sperme du comté de San- 
Diego. 

En temps normal, ce centre 
compte tout au plus deux ou 
trois militaires par mois parmi 
ses cfients. Mais avec r opération 
«tempête du désert», ce sont 
quelque 50 OOO marins basés è 
San-Dtego qui sont partis pour le 
Golfe, d'où les demandes 
accrues dans les banques de 
sperme. 

Ce phénomène est totalement 
nouveau dans l’armée puisque 
les techniques de conservation 
du sperme et d'insémination arti- 
ficielle sont devenues monnaie 
courante vers las années 73-74. 
Trop tard donc p our les combat- 
tants du Vietnam. 

Depuis le début de la guerre, la 
California Cryobank, une autre 
banque de sperme de la côte 


Ouest, a constaté également une 
forte augmentation de sas dients 
notaires. 

Ces soldats prévoyants sont 
âgés de dx-sept è soixante-deux 
ans et appartiennent principale- 
ment à la Nevy et aux marines. 
«H s'agit pour aux de prendre 
une assurance contre la stéri- 
Bté». expliqua Sharon Coe. Sans 
forcément penser au pim. 3s ont 
peur de revenir handicapés, inca- 
pables de faire un enfant, ou bien 
ils craignent d’être victimes 
d’une attaque chimique à laqueSg 
Us survivraient trois qui les ren- 
drait stéries». 

Sharon Coe se souvient 
notamment d'avoir reçu de nom- 
breux appels après la diffusion 
par CNN. d’un reportage sur ies 
mines dissimulées par les Ira- 
kiens au Koweït. 

Les trois quarts des clients- 
soldats sont mariés et le rendez- 
vous a parias ôté pris è leur insu 
par leur épouse, juste avant 
qu'ris n’embarquent, raconte la 
directrice du FertiHty Center of 
California. Tout comme son 
concurrent de b California Cryo- 
bank, efe offre une ré&iction aux 
militaires : 30 % sur un prix qui 
oscille entre 300 et 350 doBare. 
- (AFP.) 


ScPo 


SCIENCES PO FORMATION 

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2 séries de conférences d’actualité, destinées 
à un large public de cadres et ingénieurs. 


Quelle politique pour quelle société ? 
La vie politique en France en 1991 . 


. sous la conduite de M. Alfred GROSSER 
- cycle de 1 1 conférences de 18H30 à 20H30 (lundi et jeudi! 
-début: 11 Mars 1991- 


L’environnement i n t e r n ation^^ 
1991 : l'annee de tous les dangers. 


avec le concours des spécialistes du Centre d'études et de 
recherches internationales (CER1 - FNSP) 

-cycle de 10 conférences de 1 8h30 à 20h30 (lundi et jeudi) 

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• U Monde • Ji jdi 1 4 février 1991 5 


LA GUERRE DU GOLFE 

Les répercussions internationales 


Les démarches 

auprès de M. Saddam Hussein 


Surfe de la première page 

Le Président irakien s’est certes dit 
^et, si Ton en croit Radio-Bagdad, tà 
etendre sa coopération avec l'URSS et 
d autres pays et organisations afin de 
PGwetur à une solution pacifique. politi- 
Que. équitable et honorable des prinü- 
Poux problèmes de la région, y compris 
la situation dans le Golfe ». Mais il n’a 
nen cédé, même si le désir manifeste 
de Moscou de rentrer dans ie jeu a 
apparemment rencontré son oreille 
bienveillante. 

Même si les responsables soviéti- 
ques « défendent de jouer un double 
jeu, s’ils restent Termes sur les résolu- 
uore de TONU et si les imeriocuteurs 
de M. Roland Dumas à Moscou ont 
démenti mardi que des conseillers 
militaires soviétiques opèrent encore i 
Bagdad, la mission de M_ Primakov 
peut légitimement éveiller quelques 
suspicions chez les affiés. Est-il neutre 
en effet, et opportun, d’aller parier de 
coopération avec le dirigeant d’un 
pays en guerre contre une hrge partie 
de la communauté internationale? 
L’URSS se ménagerait-elle la possibi- 
lité, une fois l’orage passé, de renouer 
ses antiennes amours avec un régime 
irakien qui pourrait survivre à la 
guerre, au moment même où à Mos- 
cou ses plus hauts responsables affir- 
ment partager avec la France une par- 
faite communauté* de vues sur 
la prés-gu erre? Peut-être s’agit-il plus 


simplement pour Moscou de se refaire 
une image auprès de tous ceux que 
Saddam Hussein séduit. 

# Le seul compte-rendu des conversa- 
tions irako-sovié tiques émane certes 
de Radio-Bagdad et appelle donc la 
prudence.' Le porte-parole de la Mai- 
son Blanche s’est d’ailleurs montré 
réservé : «Nous n'avons pas le détail 
des discussions, a-t-il déclaré, mais, 
pour trouver une solution, il faut 
à abord que les Irakiens commencent 
par quitter le Koweït et par respecter les 
résolutions de l'ONU». Au départe- 
ment d’Etat, les propos de Saddam 
Hussein ont été accueillis avec le 
même scepticisme. «Nous n'avons pas 
encore les détails de la conversation 
avec Primakov, mais ce qu'a rapporté 
Radio-Bagdad ne change en rien notre 
politique», a déclaré un responsable. 

Les efforts 


De son côté, le secrétaire général des 
Nations unies, M. Javier Feras de 
Cuellar, a réaffirmé qu’il accueillerait 
(hvofabkmeiit toute initiative de paix 
irakienne, mais que l’évacuation du 
Koweït par les troupes de Bagdad était 
indispensable à toute solution négo- 
ciée. 

Un autre dirigeant irakien, le vice- 
premier ministre Saadoun Hammadi, 
qui poursuivait mardi a tournée i 


An Portugal, une bonne affaire 
pour le tourisme et l’industrie textile 


USBONNE 

de notre correspondant 

La guerre du Golfe ne suscite pas 
trop d’inquiétudes an Portugal. 
Dans les villes de Ovar, Mealhada, 
Loule, et Torres-Vcdras, où, tradi- 
tionnellement, les fêtes do carnaval 
attirent beaucoup de monde, rien 
n’a été changé au programme. Les 
masques représentant Arafat et 
Kadhafi ont vite été épuisés. « On 
demande également, beaucoup' de 
Saddam Hussein constate un 
commerçant. Malheureusement, ils 
n'ont pas été commandés à 
temps!» 

Les détails des opérations mili- 
taires ne font plus la «une» des 
journaux télévisés. Le week-end 
dernier, la priorité était donnée 
aux négociations de paix en 
Angola, ainsi qu’à la mort, dans un 
accident de la route, du général 
Firmino Miguel, chef d’état-major 
de l’armée de terre. Le dispositif 
de sécurité mis en place devant 
l'Assemblée nationale, le palais 
présidentiel de Belem et la rési- 
dence officielle du premier minis- 
tre, a 'a pas été modifié. Les entrées 
sont peut-être contrôlées plus étroi- 
tement que d’habitude. En 
revanche, le quartier des ambas- 
sades à Lisbonne et l’avenue de la 
Liberté, où siègent la plupart des 
banques et des compagnies 
aériennes étrangères, sont surveil- 
lés en permanence. Policiers et sol- 
dats, fusil en bandoulière, abon- 
dent aussi dans l’aéroport de 
Lisbonne, quelque peu désert. 
Depuis le 1 6 janvier, le nombre de 
passagers a baissé en moyenne de 
40 %, et la compagnie Air Portugal 
a annulé plus de deux cents vols. 

D’après un sondage publié par 
l'hebdomadaire O Independeme, 
93 % des Portugais n’ont pas 
changé leurs habitudes de consom- 
mation. Sur les raisons du conflit, 
iis sont partagés. Certains évo- 
quent des e questions de principe». 
d’autres des e intérêts pétroliers ». 
44.2 % sont favorables à l'inter- 
vention des forces alliées mais 
48.6 % considèrent cette guerre 
comme « injuste ». 


Cette relative indifférence s’ex- 
plique d’abord par le fait qu'il n’y 
a aucun militaire portugais dans le 
désert saoudien. Le gouvernement 
de M. Cavaco Silva a décidé, en 
accord avec l'opposition, de limi- 
ter pratiquement la participation 
de son pays à l’utilisation, par les 
Américains, de la base aérienne 
des Lages, dans l’archipel des 
Açores. -• 

'Des lieux Üe nonces 
■ « stables» 

Autre explication : cette guerre 
paraît ouvrir de bonnes perspec- 
tives pour l’économie nationale: 
Les promoteurs touristiques se 
frottent déjà les mains car c’est 
une année prospère qui s’annonce. 
Tout indique que les estivants 
vont e bouder» des destinations 
comme le Maroc et la Tunisie, et 
se reporter sur des lieux de 
vacances astables». Quant aux 
industriels du textile et de la 
confection, en particulier ceux qui 
produisent des articles de qualité 
«intermédiaire», ils s’attendent à 
une forte relance de leurs exporta- 
tions : bon nombre de firmes 
concurrentes du Moyen-Orient 
sont à présent paralysées, et les 
transports entre l’Europe et cette 
région sont devenus difficiles. 

Enfin, le ministère de l’industrie 
et de rénergie vient d’accélérer les 
démarches en vue de la construc- 
tion d’un terminal et d’uu réseau 
de distribution de gaz naturel dont 
la mise en service est prévue pour 
1995, et qui permettra de réduire 
substantiellement l’utiiisation du 
pétrole comme source d’énergie. 
EDF fait partie d’un des trois 
consortiums qui sont sur les rangs 
pour ia réalisation du projet Le 
montant de l’investissement, 
assuré & 35 % par ia communauté 
européenne, dépassera l’équiva- 
lent de 4 milliards de francs.. 

.... JOSÉ REBELO 


OCCIDENT, 


PETROLE 


politique 


i : v 


/^ous faSTiezTA /Tt* uavT 

ou ter ?^ler \/ 



Alger, où il s’est entretenu avec le pré- 
sident Chadli Bendjedid et avec 
M. Ben BeSa, puis à Rabat, où D retn 
contré le roi Hassan H, a d’ailleurs 
répété que l'Irak ene se dérobera pas 
devant t affrontement qui lui est imposé 
par les Etats-Unis» et qu’il e vaincra». 
Le chef de l’OLP, M. Yasser Arafat, a 
pour sa part quitté Am man mardi 
pour Bagdad, où, selon un membre du 


comité exécutif de Toiganisation, Yas- 
ser Abed Rabbo, il espère rencontrer 
M. Primakov. 

D’autre part, certains pays non ali- 
gnés ne désespèrent toujours pas com- 
plètement de parvenir à une solution 
diplomatique. Les ministres des 
affaires étrangères de quinze d'entre 
eux, ainsi qu’un représentant de l'OLP 
se sont réunis mardi 12 février à Bel- 


grade. Le ministre des affaires étran- 
gères yougoslave, M. Budimir Loncar. 
qui présidait cette réunion consulta- 
tive, a toutefois fait savoir mardi 
qu’aucun document n’avait pu être I 
signé, nous rapporte notre correspon- 
dante à Belgrade Florence Hartmann. 

Cependant, les seize participants 
sont convenus de former deux mis- 
sions. La première, qui devrait être 
composée des représentants de trois 
ou quatre pays, se rendra d’ici peu à 
Bagdad pour présenter les points de 
vue du mouvement. M. Loncar a noté 
que l'Iran était certainement qualifié 
pour participer à cette mission. La 
seconde mission devrait ensuite se ren- 
dre au Koweït puis à Washington. Elle 
devrait aussi rencontrer les représen- 
tants de la CEE et, enfin, le Conseil de 
sécurité de l’ONU. 

M. Loncar a rappelé que la position 
du mouvement des non-ahgnés n’avait 
pas varié : «Nous aspirons au retrait 
de l'Irak, au rétablissement du gouver- 
nement légal et souverain au Koweït, et 
à kl cessation des hostilités. Ensuite, il 
faudrait tenter d'établir un système de 
sécurité qui garantisse la paix dans 
cette région du monde.» 

Tout en expliquant que les nao-ali- 
gnés n’avaient jamais eu Fintentioa de 
trouver «une formule magique pour 
résoudre la crise», M. Loncar a affirmé 
que le dialogue avec Bagdad devrait, 
en un premier temps, contribuer à évi- 
ter rutilisation de nouvelles armes. 
«La guerre a atteint un niveau tragi- 
que. Personne, ni même le Conseil de 
sécurité, n’avait l'intention que eda 
aille si loin v, a-t-il déclaré. 

C.T. 


E David Lévy a renoncé 
à sa visite à Washington 

Le ministre israélien des affaires 
étrangères, M. David Lévy, ne sc 
trouvait pas à Washington mardi 
12 février, contrairement à ce que 
nous avons indiqué dans nos édi- 
tions datées du 13 février. Et pour 
cause : M. Lévy a annulé in extremis 
la visite qu’il devait entreprendre aux 
Etats-Unis à partir de mardi soir, 
visite durant laquelle il devait s’en- 
tretenir notamment avec M. James 
Baker de certains aspects de l'après- 
guerre. «M. Lévy doit faire le point 
des résultats des entretiens que 
M. Arens a eus lundi avec le président 
George Bush», a indiqué un porte- 
parole du ministère des affaires 
étrangères. Selon la radio israélienne, 
le chef de la diplomatie aurait voulu 
marquer son irritation de n’avoir été 
prévenu que par la presse de la ren- 
contre de son collègue de la défense 
avec le président américain. 

M. Lévy a récemment laissé atten- 
dre devant la commission des 
affaires étrangères et de la défense 
qu'il souhaitait promouvoir un plan 
de paix au Proche-Orient. Le secré- 
taire général du Parti travailliste, 
M. Micha Harish, a critiqué le report 
de sa vitite â Washington : «Cette 
décision illustre l’absence totale de 
coordination au sein du gouverne- 
ment entre les affaires étrangères et la 
défense. Il est intolérable que des que- 
relles de préséance portent atteinte à 
la coopération avec les Etats-Unis». 
a-t-il dit. - (AFP. .4PJ 


A Melun-Sénart 
toutes les occasions sont bonnes 
pour créer des espaces verts. 



- G RA Vp S7MPH. — 


MELUN-SENART REMPORTE LA COMPETITION DU GRAND STADE. 


Si la décision de choisir Melun-Sénart pour accueillir le Grand Stade 
est une surprise pour vous, die ne l’est aucunement pour 
tous ceux qui ont déjà été avertis de l’ampleur de ce que l’on y prépare. 





6 Le Monde • Jeudi 14 février 1991 


LA GUERRE DU GOLFE 


Les répercussions internationales 


\ 


Les objecteors de conscience aux Etats-Unis 

«Je ne veux tuer personne ! » 


Près d'un mois après ie 
début du conflit contre l'Irak, 
au sein de l'armée, selon la 
doctrine officielle, le moral est 
au plus haut. Mais â l'arrière, 
des centaines de soldats, 
notamment des réservistes 
s'efforcent d'obtenir le statut 
d'objecteur de conscience. 

NEW-YORK 

de notre correspondant 

Le refus d'« aller mourir en Ara- 
bie Saoudite », encore limité aux 
Etats-Unis, est surtout sensible 
parmi les Noirs américains. Ainsi, 
l’armée américaine compte 33 % 
de Noirs, alors que ces derniers 
ne constituent que 12 % de fa 
population. L'armée américaine, 
depuis 1973, est une armée 
basée sur le volontariat, mais, 
d'après la loi fédérale, tous les 
jeunes gens ayant dix-huit ans 
révolus doivent se faire recenser 
dans les trente jours auprès des 
autorités militaires. D’ores et 
déjà, onfconstate un nombre 
important de retards pour 
accomplir cette simple démanche. 
Ce qui, pour ie Pentagone, en 
l'absence de véritables statisti- 
ques. ne signifie pas nécessaire- 
ment une augmentation du nom- 
bre de refus de porter l'uniforme. 


Un jugement que contestent le 
plupart des associations paci- 
fistes. eLe Pentagone manipule 
les chiffres et l'opinion », affirme 
Michael Marsh, chargé des objec- 
teurs de conscience à la Ugue de 
résistance à 1 a guerre, un orga- 
nisme new-yorkais où avocats 
bénévoles et anciens combat- 
tants s'efforcent de conseiller 
ceux qui ne pourront Invoquer 
que e leurs convictions éthiques, 
morales ou religieuses», selon la 
terminologie officielle (et pas 
d'éventuelles convierions apoéti- 
ques ou philosophiques »). pour 
refuser de prendre les armes. 

§ D'après nos pointages, au 
cours des dernières semaines, 
entre 1 500 et 2 000 jeunes ont 
rempli les papiers pour obtenir ce 
statut et leur nombre va 
s’accroître dès que les combats 
terrestres auront commencé. 
Avant l'invasion du Koweït, nous 
recevions un è deux appels par 
mois, maintenant, c'est 50 è 60 
par jour. Environ 40 % d’entre 
eux sont des Noirs. Ils se sont 
engagés dans l'armée en croyant 
ce qu’on leur disait, qu'ils 
auraient un métier, un bon 
salaire. Aujourd’hui, ils viennent 
nous voir en disant : «Mais je ne 
veux tuer personne / 1 , explique- 
t-il au milieu d’une débauche d'af- 
fiches sur le Vietnam ou Panama 


qui témoignant des campagnes 
passées. Dans l'ensemble des 
Etats-Unis, plus d’une vingtaine 
d’organisations, encore disper- 
sées, essaient de canaliser 
craintes et ressentiments è 
l'égard du conflit du Golfe. Pour 
l'instant, elles s'efforcent surtout 
de répondre aux préoccupations 
de certains militaires, mais aussi 
de civils rendus Inquiets par 
l'éventualité d'une réforme du 
système de recrutement. Voire 
d'une remise en service de la 
conscription en dépit des démen- 
tis répétés de l'administration 
Bush. 

s Nous recevons 400 à 500 
coups de téléphone par jour». 
indique David Stolar, l'un des res- 
ponsables du Comité centrai pour 
les objecteurs de conscience, 
installé è Philadelphie, en Penn- 
sylvania. Il faut aussi compter 
avec les insoumis dont beaucoup 
n'ont pas regagné leur cantonne- 
ment à l'issue d'une permission. 
Ces nouveaux «marginaux» trou- 
vent souvent refuge dans les 
églises, aux côtés des sans-abri. 
Imitée par d'autres paroisses de 
New-York, la River Sida Church 
de Harlem a ainsi fait savoir 
qu'eüe se proposait de servir de 
«sanctuaire» è ces jeunes gens, 
en rupture d'aventure militaire. 

SERGE MARTI 


Les Eglises protestantes et des évêques catholiques 
réclament un cessez le-feu 


Les principales Eglises améri- 
caines ont lancé, mercredi 
13 février, un appel contre la 
guerre du Golfe, depuis Canberra 
(Australie), où se tient la sep- 
tième Assemblée générale du 
Conseil œcuménique des Eglises 
(voir page 12). Cet appai. diffusé 
simultanément è New- York et è 
Washington, a été signé par les 
Eglises protestantes, orthodoxe 


et épiscopalfenne (anglicane), 
membres du Conseil national des 
Eglises américaines, et par seize 
évêques catholiques. Il demande 
* l'arrêt des combats - un ces- 
sez-le-feu - et un nouvel effort 
pour trouver une solution diplo- 
matique». «Même s'il y a vic- 
toire, il n’y aura pas de vain- 
queurs dans cette guerre», 
ajoute ce texte. 


Les signataires demandent 
également aux autres Eglises des 
Etats-Unis d'apporter e soutien 
et assistance aux objecteurs de 
conscience qui refusent le ser- 
vies mSta/re pour des raisons de 
foi et de conscience», s On ne 
peut concilier l’Evangile avec ce 
qui se passe en ce moment dans 
le Golfe», conclut l'appel. - 
(AFP.) 


Polémique 
entre CNN 
etles«oetworks» 

La tension entre (as grands 
réseaux de télévision américains 
et la chaîna d'information conti- 
nue CNN est montée d’un cran 
ces derniers jours. Les «net- 
worksB accusent désormais 
CNN d’avoir conclu un accord 
avec les autorités irakiennes au 
début de la guerre et ont modi- 
fié les règles de fonctionnement 
du pool des télévisions améri- 
caines dans le Golfe. 

CNN a toujours démenti avoir 
passé quelque accord que ce 
soit avec le gouvernement ira- 
kien, bien que son envoyé spé- 
cial è Bagdad, Peter Amett, soft 
le seul è être resté en place 
après la fin de la première 
sema ne de guerre. Mais, en fin 
de semaine dernière, la chaîne 
d'information a reconnu avoir 
laissé des officiels Irakiens utü- 
ser sa liaison satellite avec la 
Jordanie pour faciliter l'obten- 
tion per des journalistes de 
vises d'entrée en Irak. Une ver- 
sion des faits que les «net- 
works» jugent peu crédible, 
l’ambassade irakienne è 
Amman étant selon le New 
York Times, équipée d'un télex 
en état de marche. 

Les réseaux américains ne 
s’en sont pas tenus lè. Le 
week-end dernier, ils ont voté 
un changement des règles du 
jeu du pool des télévisions amé- 
ricaines dans le Golfe. Désor- 
mais, lorsqu'une chaîne voudra 
reprendre le reportage réalisée 
par une concurrente dans le 
cadre du pool. eUe ne pourra en 
reprendre que les images et le 
récit, à l’exclusion du nom, du 
visage et de ia voix du journa- 
liste. Une modification des 
règles è laquelle, seule. CNN 
s'est opposée. Celle-ci réplique 
qu’eüe n'a * absolument rien fait 
d'incorrect » et estime que les 
accusations portées contre elle 
émanent de concurrents «dés- 


Une bombe fait un mort et deux blessés an Pakistan 


de «menaces sérieuses d’attentats » en France 


Le ministre de l'intérieur, 
M. Philippe Marchand, a affirmé 
mardi 1 2 février (^'actuellement 
il n'y a pas, en France, de 
e menaces sérieuses d'atten- 
tats» liés è (a guerre du Golfe. 

Selon M. Marchand, les trois 
attentats commis à Paris depuis le 
début des hostilités - contre le 
quotidien Libération, l'annexe de 
la direction générale des impôts et 
le garage de l’immeuble où réside 
la veuve de M. Georges Pompidou 
- * ne sont apparemment absolu- 
ment pas en rapport direct avec le 
Golfe». La situation, selon lui, sera 
toutefois différente après le début 
de l’offensive terrestre. 

A Saint-Claude, dans le Jura, 
deux cocktails Molotov ont été lan- 
cés, durant la nuit du dimanche 10 
au lundi 11 février, contre la 
façade d’un bar appartenant au 
responsable local de l’amicale des 
Algériens, M. Beikacem Bouyahia. 
Les engins, tous fabriqués avec des 
bocaux remplis d’essence, ont 
endommagé (a vitrine de rétablis- 
sement L’un d’eux portait, selon la 
police, des inscriptions « à conno- 
tation raciste ». 

Après l’annulation du carnaval 
de Nice, le président du comité des 
fêtes de Chalon-sur-Saône (Saône- 
et-Loire) a décidé, mardi, d’annu- 
ler 1e carnaval annuel de la ville en 
raison de la guerre du Golfe. Selon 
le maire, M. Dominique Perben 
(RPR), la préfecture ne pourrait 
envoyer suffisamment de renforts 
de police sur tes lieux de cette fête, 
qui rassemble; tous les ans, près de 
1 50 000 personnes. 

Un attentat a fait un mort et 
deux blessés, mardi 12 février & 
Lahore, au Pakistan. Une bombe 
déposée dans le bureau des réser- 
vations d'un cinéma de (a ville a 
explosé alors qu'un policier tentait 
de s’en emparer pour la désamor- 
cer. L'attentat n'avait pas été 
revendiqué mercredi en fin de 
matinée. 

Les manifestations contre la 
guerre se sont poursuivies mardi 


12 février, notamment en Espagne, 
où l’arrftt de travail de cinq 
minutes à l’appel de l’Union géné- 
rale des travailleurs (UGT, socia- 
liste) et des commissions ouvrières 
(CCOO, communiste) a été large- 
ment suivi. Trains et autobus se 
sont arrêtés cinq minutes, ù midi, 
et de nombreux ouvriers des usines 
automobiles General Motors et 
Fasa-Renault et des chantiers 
navals de Galice ont cessé le tra- 
vaiL En Autriche, une cinquan- 
taine de militants pacifistes ont été 
arrêtés au TyroC puis relâchés 
mardi après avoir tenté de bloquer 
le passage d’un convoi ferroviaire 
de vingt-six chars américains en 
partance pour le Golfe. 

En Italie, enfin, le procès des 
dirigeants d’une entreprise ita- 
lienne ayant vendu clandestine- 
ment des mines à Bagdad de 1982 
â 1985 s’est ouvert mardi 
12 février â Brescia, en Lombardie. 
A l’époque, l’embargo n’existait 
pas encore, mais les licences d'ex- 
portation vers l’Irak étaient rares. 
Neuf millions de mines d’une 
valeur de 180 millions de dollars 
ont pourtant été illégalement ache- 
minées vers Bagdad via Singapour 
de 1982 à 1985, alors que l'Irak 
combattait contre l'Iran. « Nous 
avions des rapports avec Bagdad 
depuis 1974, a précisé M. Mario 
Fallani, le seul responsable de l’en- 
treprise présent à l’audience. 
L’Irak était l’un de nos meilleurs 
clients. » Neuf des principaux diri- 
geants de la société Valsella sont 
inculpés de trafic illégal d’armes de 
guerre. 

Au même moment, ù Rome, le 
ministre de l'intérieur, M. Vin- 
cenzo Scotti, affirmait qu’un 
« réseau terroriste proche-oriental» 
avait été démantelé par la police 
italienne. Refusant de donner la 
nationalité des personnes impli- 
quées et la date de leur interpella- 
tion, M. Scotti s’est contenté de 
préciser que ce «réseau» avait été 
découvert après le déclenchement 
de la guerre, te 17 janvier. 


La Belgique va fournir des bombes et des obus 
aux contingents français et britannique 


BRUXELLES 


de notre correspondant 

Sévèrement critiqué par h 
britannique pour un premier n 
livraison d'obus destinés an conflit du 
Golfe, 1e gouvernement belge 
s'apprête à donner une suite favorable 
à une seconde demande de Londres, 
dans fe cadre de rSefTort de guene des 
membres de l’Union de l’Europe occi- 
dentale (UEQ). « Nous avons aaueÛe- 
ment une demande française et tute 
demande britannique, nous a déclaré, 
mardi 12 février, M. Guy CoEme, 
ministre de te nAno* W imc 

le çoaveroanent de coalition belge. 
Cale de Paris, la moins Importante, 
porte sur des livraisons de bombes. 
Celle de Londres a trait, cette fins 
encore, à la fourniture d’obus. Je vabt 
faire tris rapidement une proposition 
au gouvernement pour qu’une suite 
favorable soit donnée.» 4 

Selon M. Coëme, te contexte, par 
rapport è la première sollicitation de 
la Grande-Bretagne, formulée 
en novembre, a changé : «Les hostili- 
tés ont effectivement commencé, et il 
n’y a pha d'otages belges en Irak» 

Précis ant que 1a demande britanni- 
que a été formulée directement du 
ministère de la défense de Londres i 


sou propre cabinet, notre mterioen- 
teur se demande si l’UEO ne serait 
pas un cadre approprié pour étndter 
les di ff é re nte» « listes d'achats » qui 
encrent députe 1e d&ut du cooffiL fl 
cons idère eu effet que; pour damer 
une réponse, 3 fiait savoir qui, parmi 
tes antres pays, est sollicité et pour 
quoi. Antre souhait : avoir une idée 
de ce que risque d’être l’effort focal 
so uhaité . «Toutes tes semaines, U y a 
de nouve&a demandes. Nous dévora y 
voir àalr sur le plan financier, alors 
que nous sommes en pleine période 
d’ajustement budgétaire,, à la 
recherche de 50 milliards de francs 
belges.» Gamme r e ntoung du pre- 
mier ministre, nw affaire qu’il 
estime ex p lo it é e par une oroositiott 
libérale «à la rec he rc he de farine en 
année électorale», M. Goême tfétorme 
des reproches ftahs à la Bdaiquc, pro- 
portionnellement plus généreuse que 
l’Italie ou FEfpagne, entre autres 
exemptes. Il ajoute des compléments 
à la brte du porto-parole de M. Mer- 
tens en ce qui concerne l’engagement 
aux côtés des alliés (le Monde du 
31 janvier). Deux C-130 ont été four- 
ms, avec leurs éq uip age s, i la France 
et à la Grande-Bretagne pour des 
transports vêts l'Arabie Saoudite à 
partir de ces pays («nous ne deman- 


dons pas de quoi 5 s'agit »X Une cen- 
taine de lits destinés ata grands 
brûlés sont à la disposition de« aliés 
dans un service spéosflisé de FhApital 
militaire de BruxeScs. Une cinquan- 
taine de médecins et infirmiers sont 
déjà â pied d’eeuvre dans un hôpital 
mwtatre britannique à Chypre. Plus 
de dix ambulances sont disponible* 
pour rarmée française. 

«SoBdariti /avec les àBsU). retenue, 
limitation à l'aspect défensif» : tdfe 
est, en résumé, la politique beige en 
Pétât actuel de la situation dans le 
Golfe, affirme M Coëme. Se décla- 
rant très proche des vues de la 
France, sans avoir tes moyens de s’en- 
gager comme cBc, 1e ministre e n t e n d 
a pp are mment marquer sa différence 
par rapport aux Anglo-Saxons. «Il 
fiat absolument éviter de donner fim- 
pression de développer un confie entre 
Occidentaux et Arabes. Une attitude 
Irréfléchie dans l'hypothèse où TOTAN 
aurait à intervenir par suite d'une 
attaque contre la Turquie serait con- 
tre-productive.» Sans rien exclure a 
priori dans cette délicate question de 
rOTAN et de la Turquie, M. Goême 
vain <f anticiper sur l’avenir, 
«au les scénarios ne reflètent jamais 
la réalité comme eBe se présente». 

JEANDEIAGUÉRIVIÊI& 


Le premier ministre néerlandais estime qne les hostilités 
pourraient se prolonger au-delà dn printemps 


U HAYE 


de notre envoyé spécial 

« Nous ne sommes pas sûrs que 
l'après-guerre aura commencé lorsque 
les Pays-Bas prendront, le /» juûki 
prochain, la présidence de la Commu- 
nauté européenne». Certes de façon 
elliptique, mais pour la première fois 
officiellement, un responsable occi- 
dental, en l'occurrence le premier 
ministre néerlandais, M. Ruud Lub- 
ben, a admis que 1a guerre du Golfe 
pourrait se prolonger au-delà du prin- 
temps. Interrogé mardi 12 février, 
M. Lub bers s’est toutefois refusé à . 
établir un liai entre cette «intuition» 
et une conversation téléphonique 
qu*U avait eue, deux jouis aupara- 
vant, avec 1e président George Bush, 


à rimtiotive de ce dernier. «Un coup 
de téléphone de routine », a précisé te 
chef du gouvernement néerlandais. 
D’autre part, M. Lobbers a. très nette- 
ment cette fois, approuvé la poursuite 
de la «bataille de Fait». «C’est un 
embargo intensifié. J’espère que l’on 
continuera cette approche le pha long- 
temps possible». 

Au cas où tes armes se serment tnes 
en juillet, M. Lobbers a laissé enten- 
dre que les Pays-Bas, m tant que pré- 
sident de b CEE, prendraient des ini- 
tiatives, notamment en faveur «d’un 
- contrôle plus stria des exportations 
d’armes vers les pays du Golfe: dam 
eau région, de 40 à 50% des revenus 
du pétrole sont consacrés à l'achat 
d’amtes. Cest un montant énorme qui 
pourrait être mieux utilisé». 


Les responsables néerlandais sou- 
haitent ainsi défendre l'idée d’un 
« système régional de sécurité plus 
cohérent». M. Lubbers a cité en 
exemple le processus tfHdsinkL Sou- 
cieux d’atténuer l'impression de divi- 
sion donnée par tes Européens depuis 
1e début de la crise du Golfe, k pre- 
mier ministre néerlandais - « Dans 
une allia n c e, il y a des nuances » - a 
estimé qne les pays e uro pée ns ont des 
rôles co mplé mentaires è tenir. «B est 
clair que Paris a des possibilités que 
d’autres pays européens n’ont pas», 
a-t-ü précisé, avaat.de foire valoir que 
les Pays-Bas avaient joué eux aussi un 
rôle non négligeable en contribuant à 
convaincre, par exempte, Israël de ne 
pas riposter aux attaques irakiennes. 

JOSÉ-ALAIN FRALON 


Le gouvernement indonésien maintient une stricte neutralité 


La neutrafité des dirigeants indo- 
nésiens dans ia guerre du Golfe 
méco ntent» ime partie de la popu- 
lation plus enefine à soutenir l'Irak 
<pje Washington et ses afiés. L'In- 
donésie est en effet, te plus grand 
pays musulman du monde, même 
si l'islam demeure, dans l'archipel, 
très modéré. 

Djakarta a, tout à h fois, condamné 
l’invasion irakienne du Koweït et 

refusé de participer à la coalition mul- 
tinationale. Mais tes critiques à ren- 
contre de cette Bgne deviennent, avec 
le temps, pins acerbes, qu’elles pro- 
viennent (en privé) d’état* du parti au 
pouvoir, le Gofkar, ou de Foppotithm 
léstie, dans la presse ou au Parteraeot 
où, événement rare, le ministre des 
.affaires étrangères, M. AU Atetas, a eu 
récemment à foire face à une volée de 
bois vat 

Depuis le 17 janvier, dirigeants et 
forces années veulent saui 


Golfe», a tancé M. Aiatas aux députés, 
dont certains lui reprochaient son 
manque de pugnacité sur le dossier et 
1e pressaient d'n ouvrer en faveur d’un 
cessezdefèu». 

Les milieux nationalistes reprochent 
an gouvernement son « manque de 
darté». M- Maiboen, député foi Parti 
démocratique indonésien. Fa accusé 
d’être «sans doute plus préoccupé par 
les aides financières» des pays occi- 
dentaux que par 1e reste. Phisieais 
députés fox Parti pour un développe- 
ment unifié, un amalgame d’anciens 
patte mnsnlnwTK, asBÎmîk»m pour bqyr 

part la neutralité de Djakarta «à un 
soutien tacite des Etats-Unis», alors 


que «la majorité de la population 
éprouve une sympathie pour l'Irak». 

Le ministre des affaires étrangères a 
rejeté en Woc ks accusations et avancé 
que « dans le cas présent, la nature de 
ta guerre est différente cm elle est auto- 
risée par les Nations unies». D a réaf- 
firmé que l'Indonésie apportait son 
soutien à la recherche d’une solution 
globale aux problèmes du Proche- 
Orient incluant la question patesti- 

Les milieux religieux officiels, qu’ils 
soient musulmans, bouddhistes, hin- 
douistes on chrétiens, appellent régu- 
lièrement leurs fidèles à suivre la posi- 
tion du gouvernement. - (AFP.) 


à ce que la guerre du uoue ne _ 
pas un pays où 160 minions de per- 
sonnes- sur une population d’environ 
180 radiions, se réclament de Pistero- 
ns répètent quoditiennement que le 
conflit «n'a rien chute guerre sainte» 
et qu’il n'y a aucune raison pour que 
les opérations contre l'Irak, pays avec 
lequel Djakarta a toujours entretenu 
d’étroites relations, déteignent sur la 
atuation intérieure: 

Dans ce pays où l'islam n’est pas 
religion d’Etat - et où ks mouvements 
en laveur de Kriamiwtion des institu- 
tions ont été, depuis l’indépendance, 
toujours tenus à distance, - les criti- 
ques les plus véhémentes proviennent 
non seulement des milieux nationa- 
listes et musulmans, mais aussi d’états 
du GoOcar déplorant qne te gouverne- 
ment «demeure ai marge» des initia- 
tives diplomatiques en cous. « Lirais 
Ort-U réellement besoin d'être réduit en 
miettes comme l’a été la Palatine?», 
s’est interrogé l'éditorialiste du quoti- 
dien Suant Karya, organe# du parti au 
pouvoir. 

Le sentiment d'impuissance est ren- 
forcé par le fait que M. Aiatas se rend 
sans grande côuvhSh» à te conférence 
des non-atignés, qm s’est ouverte 
mardi 12 février à Belgrade. «Laiton- 
alignés ont beau crier chaque Jour, cria 
ne sert à rien car le Conseil de sécurité 
des Nations unie est le seul organisme 
habilité â discuter de la guerre du 


1 


L’Arabie Saoudite doit emprunter 
auprès des banques internationales 


Confrontée à des dépenses énormes 
en raison de la guene du Golfe, l'Ara- 
bie Saoudite aurait emprunté la 
semaine dernière 3 milliards de dd- 
bis (15 milliards de francs) auprès de 
la communauté bancaire internatio- 
nale. a-t-on ap pr i s de source bancaire 
française. Ce serait la première fois 
que le royaume se résoudrait à recou- 
rir au marché international des capi- 
taux, après avoir pendant toutes les 
armées 70 alimente largement ce mar- 
ché grâce i ses fameux «pétrodol- 
lars». 

L’emprunt lancé discrètement la 
semaine passée par Fintennédiaire 
(fuite banque américaine auprès d’un 
syndicat de banques i n te rnat i on ales - 
dont des établissements français - 
montre l’ampleur des difficultés aux- 
quelles est confrontée l'économie 
saoudienne, contrainte de supporter 
ressentie! de l'effort financier de la 


pourrait 

d'opérations d’e m pr unts pins impor- 
tantes dans les mois à venir. 

A Ryad, un diplomate occidental 
ayant requis l'anonymat a confirmé 
ces difficultés, précisant, selon 1e 
Financial Urnes, que le royaume 
s’était engagé dans des déparas esti- 
mées à 48 milliards de doutes depuis 
le début de te guerre, soit environ la 
motte de scs revenus «« wh. En sus 
des IS milliards promis aux Etats- 


Unis pour financer leur effort mili- 
taire au premier trimestre, Ryad a lar- 
gement participe à raide apportée aux 
pays affectés par la crise (Egypte, 
Marpe, Syne, etc.), et fournit aux 
aimées alliées une aide en nature non 
négligeable (carburant, nourriture..), 
tout en supportant le coût de son pro- 
pre effort militaire. 

Face & ces dépenses exception- 
nelles, les revalus tirés du pétrole 
sont loin de suffire. Certes, le 
royaume a bénéficié au cours du 
recoud semestre de 1990 de l’envolée 
des cours foi brut et du gonfiemott de 
ses ventes, passées en quelques 
semâmes de moins de 5 millions à 
plus de S millions de barils/jour, pour 
compenser la perte des exportations 
nakreunes et koweïtiennes. Mais ces 
P 35 15 mil- 

uarasde ôoUms et Qs ont été de plus 
fortement altérés par la rechute des 
cours du brut depuis le 17 janvier, 
laauelle nnve l’Arabie Saoudite J - 
müliardsde dollars 


, M ' w '‘vpu» Mi g i janvier- 

tequeflejmve l’Arabie Saoudite de 
phis de 2,5 milliards de dollars par 
jjfoi&JSj*» ks memes sources, Tifeh 

Oie Saoudite n'ava » 


bie Saoudite n’avait «puisqu’une 
drame de milliards & dollars de 
«seras au début de l'année. Un 
matrfas cotes confortable, mais sans 
avec te quelque 25 mil- 

S? « de devises 

accumidés en 1984, avant le contre- 

n r ?«£? lcm iasuffi. 
sant au regard de l'effort demandé. 

F.LetV.M. 


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LA GUERRE DU GOLFE 


• Le Monde • Jeudi 14 février 1991 7 


Les conséquences financières 

L» socialistes craignent une remise en cause 
des priorités gonremementales 


La gestion du coût de (a 
guen-e du Golfe et de ses consé- 

mencH forniques com- 
ment ^ pf éoccuper sérieuse- 
ent les membres du 

taiï«ri er ? ent J ,8S Pademen- 
iîsml i 1 !L d,ri9eants ® ocia ' 
irit?h. U P * tlt deieuner P 11 » réu- 

M rt i5Î?!? ,l . e n Sernaîne ' autour * 

J*» Rocafd ' ^ Principaux 
ü! * res P°nsables parle- 
mentaires et dirigeants du PS a 

mardi 12 février, 
dune discussion animée sur les 
choix a faire et sur la façon dont 
its doivent être faits. 


Tribune de T expansion (dans son 
numéro du 11 février), où le pre- 
mier ministre précisait: « Les 
hypothèses qui me seront présentées 
par le ministre des finances seront 
arbitrées, puis (...) soumises à l'exa- 
men parlementaire. » En d’antres 
termes, la voie choisie ne sera pas 
celle de décrets d’annulation, mais 
celle d’un projet de loi de finan^ 
rectificative, soumis au Parlement 
au début de la session de prin- 
temps. 


Eviter 

bu conflit public 


Quel est ou quel sera le montant 
des réductions de dépenses qui 
seront nécessaires pour financer les 
operations militaires dans le Golfe 
etpour faire face aux conséquences 
economiques du conflit? Le débat, 
amorcé la semaine dernière au 
bureau exécutif du PS (le Monde 
du 8 février), a pris un tour assez 
vif, mardi 12 février, lors du petit 
déjeuner hebdomadaire des res- 
ponsables socialistes. M. Jean 
Auroux, président do groupe à 
l’Assemblée nationale, s’est élevé 
contre l’hypothise selon laquelle 
ces coupes seraient opérées par le 
moyen de décrets d’annulation de 
crédits, hors de tout contrôle parle- 
mentaire. M. Lionel Jospin, minis- 
tre de l’éducation nationale, s’est 
inquiété, de son côté, du risque de 
voir les priorités gouvernemen- 
tales, dont celles qu’il a en charge, 
affectées par ces mesures. 

Dans la journée, l’hôtel Mati- 
gnon s’est employé à dédramatiser 
cette discussion, en mettant au 
compte d’un e «petite incompréhen- 
sion» l’émotion des ministres et 
responsables socialistes. Ceux-ci 
auraient lu distraitement l’entre- 
tien accordé par M. Rocard à la 


Plusieurs débats se chevauchent, 
en fait "La nécessité de mesures de 
régulation budgétaire était établie 
dès l’examen de la loi de finances, 
en octobre dernier, par le Parle- 
ment. . Les réductions prévues 
devaient porter sur quelque 
10 milliards ou 12 milliards de 
francs. Aujourd’hui, le montant 
des dépenses supplémentaires 
entraînées directement ou indirec- 
tement par la guerre du Golfe sem- 
ble devoir être nettement supé- 
1 rieur. Si M. Rocard parle de 

6 milliards ou 7 milliards de francs 
pour les opérations militaires, c’est 
dans l’hypothèse où la guerre ne 
durerait pas au-delà du * prin- 
temps», terme indiqué, le 

7 février, par M. François Mitter- 
rand à la télévision. A ces dépenses 

, directes s’ajoutent les dépenses 
.<f assurance COFACE, provoquées 
(par les effets de la guerre sur le 
; commerce extérieur, le poids de la 
j dette, accru par le, niveau des »* hx 
d intérêt qu'impose la politique 
allemande, la baisse des recettes 
fiscales (impôt sur les sociétés et 
.TVA) dues à la baisse de l’activité 
-et 1 alourdissement du budget euro- 
|PÇ®P en raison de l’unification de 
■1 Allemagne. 

! Le total de cette charge, que cer- 
I tains responsables socialistes éva- 


luent à 20 aufiiards ou 25 milliards 
de francs, voire plus, est tel que 
son financement par la seule re- 
lation budgétaire parait inadéquat. 
Faut-il envisager, dès lors, de creu- 
ser le déficit, de créer un impôt 
spécial ou de recourir, auprès des 
contribuables, à un emprunt obli- 
gatoire? «Loin de moi l’idée de 
pousser à un niveau inconsidéré de 
dépense et de déficit publics, mais 
nous ne pouvons accepter sans 
débat l'accentuation de la paupéri- 
sation de l'Etat », déclare M. Pierre 
Moscovici, membre dn secrétariat 
national du PS et conseiller de 
M. Jospin, dans une interview 
publiée mercredi 12 février par 
Libération. Le minis t r e de l'éduca- 
tion nationale n’est pas seul à s’in- 
quiéter pour les priorités définies 
par le président de la République à 
l’aube de son second mandat et 
traduites dans les choix budgé- 
taires initiaux du gouvernement. 

. M. Jack Lang, ministre de la 
culture et de la communication, a 
fait valoir, lui aussi, au premier 
ministre et aux responsables du 
PS, que des réductions de ses cré- 
dits loi poseraient un sérieux pro- 
blème. 

Les dirigeants socialistes tien- 
nent i ce que les décisions qui 
devront être prises le soient en 
concertation et refusent que 
M. Pierre Bérégovoy, ministre de 
l'économie et des finances, et 
M. Michel Charasse, ministre délé- 
gué an budget, en soient, avec 
l’hôtel Matignon, les seuls maîtres. 
Ils veulent éviter, cependant, d’ou- 
vrir sur les conséquences budgé- 
taires de la guerre un conflit 
public, dont l’opposition pourrait 
s^emparer, au moment où la cohé- 
sion nationale est un impératif qui 
s’impose à tous. 

PATRICK JARREAU 


Visite dn premier ministre aux tmiip ps franraiaac 

La réapparition de M. Rocard 


M. Fanronx estime que l’« impact direct » 
du conflit sur l’économie « est faible » 


M. Michel Rocard devait quit- 
ter Paris, mercredi soir 
13 février, en compagnie de 
M. Pierre Joxe, ministre de ta 
défense, pour rendre une visite 
de vingt-quatre heures aux 
troupes françaises stationnées 
en Arabie Saoudite, li aura éga- 
lement des entretiens avec les 
a autorités d'Arabie Saoudite et 
du Koweït». C'est la première 
visite de M. Rocard sur le terrain 
depuis le début de la crise, le 
2 août 

Mais où est passé le premier 
ministre? Depuis quelque temps, 
la question était souvent posée, 
y compris... à Matignon. Certains 
conseillers du premier ministre 
commençaient à juger un peu 
excessif son effacement quasi total 
de la scène publique. 

Certes, depuis le début de la 
crise du Golfe, M. Rocard est, logi- 
quement, en deuxième ligne der- 
rière le président de la République. 
Le premier ministre n’en est pas 
moins, selon son entourage, étroi- 
tement associé à la gestion de la 
crise, dans les domaines qui sont 
les siens : la mise en œuvre des 
orientations militaires et diploma- 
tiques décidées par M. Mitterrand ; 
la vie quotidienne du pays, en par- 
ticulier la gestion des retombées 
économiques et sociales de la crise 
(/* Monde du 24 janvier). Il était 
donc important de réduire le 
contraste entre l’activité réelle du 
premier ministre et sa traduction 
publique et médiatique. 

C'est sans doute ce qui explique 
les initiatives prises par M. Rocard 
depuis trois jours. Pour la politi- 
que économique et sociale : inter- 
view, lundi, à la Tribune de l'Ex- 
pansion (le Monde du 12 février) ■ 
déplacement, mardi, & Lille à l'oc- 
casion de la signature du trois cent 
millième contrat emploi-solidarité; 
réunion, mercredi, du comité inter- 
ministériel sur remploi (si les ten- 
dances actuelles ne s’inversent pas, 
l’augmentation du chômage risque. 


en effet, d’être l’une des consé- 
quences les plus redoutables, sur le 
plan interne, de la crise). Pour le 
Golfe : visite, jeudi, aux troupes 
françaises déployées en Arabie 
Saoudite. 

Bien que cette annonce ait pro- 
duit un effet de surprise, un proche 
du premier ministre souligne qu'il 
ne s’agît pas de * showbiz», mais 
que le premier ministre veut vrai- 
ment montrer que le gouvernement 
est aux côtés des soldats français 
engagés dans la guerre. Le principe 
de cette visite a été décidé vrai- 
semblablement, selon Matignon, à 
partir d’une suggestion de 
M. Rocard, lors d’une conversation 
avec le président de la République, 
qui aurait accepté immédiatement. 
La décision définitive a été prise 
lundi 1 1 février à l'Elysée, au cours 
de la réunion d'état-major quoti- 
dienne. Depuis le début de la 
guerre, le président de la Républi- 
que et le premier ministre se ren- 
contrent non plus deux fois par 
semaine, mais tous les jours, et 
l’on assure & Matignon que les ten- 
sions entre les deux maisons ne 
sont vraiment pas d’actualité. 

Formé 

i F 'anticolonialisme 

Plus généralement, M. Rocard 
Kt animé, face à de la guerre du 
Golfe, de deux sentiments sinon 
contradictoires, en tout cas bien 
différents. D’un côté, il sc 
reconnaît entièrement, sans la 
moindre réticence, dans la volonté 
de rétablir l’ordre international 
sous l’égide de l’ONU. Tenu, par 
ses fonctions, à une certaine discré- 
tion, M. Rocard nourrit cependant, 
depuis longtemps, une idée qui lui 
tient vraiment à cœur et qui peut 
se résumer, selon sa propre for- 
mule, en l’expression de «bataille 


A l’inverse, tout pousse 
M. Rocard à s’inquiéter des consé- 
quences de la guerre pour les rela- 
tions entre l’Occident - l’Europe 
en particulier - et le monde arabe. 
Tout, c'esl-à-dirc son passé de 
militant formé - et toujours mar- 
qué - par le combat anticolonia- 
liste, singulièrement la lutte contre 
la guerre d’Algérie, sa connaissance 
du monde arabe ; ses auachcs, 
nombreuses et qui datent en partie 
de cette époque, avec des diri- 
geants arabes; sa sensibilité à la 
question palestinienne, qui l'a 
rendu longtemps suspect aux veux 
d’Israël. 

C" est pourquoi, dès qu’il est ren- 
tré de vacances, le 9 août, pour 
participer au deuxième conseil 
interministériel sur la crise du 
Golfe, il a confié à l'un de ses 
proches que le risque essentiel était 
que celle-ci soit rapidement perçue 
comme un affrontement entre l’Oc- 
cident et le monde musulman. 
Cette crainte est toujours d'actua- 
lité. Dans son interview à la Tri- 
bune, lundi, le premier ministre 
affirmait : « [Celte guerre] est. sur 
le plan de notre avenir, très grave. 
Je m'inquiète des difficultés des 
diplomaties américaine, britanni- 
que ou néerlandaise quand je pense 
qu ‘il faudra, après, retrouver le 
monde arabe. Il y a des propos 
inquiétants. ■» 

JEAN-LOUIS ANDRÉANI 


» ™ UL UtUUlilC 

pour l organisation de la planète». 
Les motifs de l’intervention dans le 
Golfe vont exactement dans le sens 
de cette bataille, devenue familiè- 
rement la «. BOP» dans le dialecte 
rocardien, et qui est sans doute, 
pour l’avenir. 1 une des préoccupa- 
tions dominantes de M. Rocard. 


□ M. Léotard se félicite de la 
vishe de M. Rocard en Arabie Saou- 
dite. - M. François Léotard, ancien 
président du Parti républicain, a 
déclaré, mardi 12 février, sur la 
Cinq, à propos de (a visite de 
M. Michel Rocard en Arabie Saou- 
dite. que, a enfin, apparaît un gou- 
vernement, enfin, on retrouve un 
premier ministre ». «Cela fait quel- 
ques mois que nous n'avioiu plus de 
gouvernement sur ta question du 
Golfe. L'Elysée annonçait, discutait 
et. enfin, appuyait sur le bouton», a 
ajouté M. Léotard. 


4oit emprunt 

tatemailonsir? 


# Le ministre de (Industrie et de 
l'aménagement du territoire, 
M. Roger Fauroux, a déclaré, 
mardi 12 février, devant la com- 
mission de la production et des 
échanges de l'Assemblée natio- 
nale, que e l'impact direct de fa 
guerre sur l'économie est faible, 
pour ne pas dire nul». Il a jugé 
nécessaire une certaine «régula- 
tion budgétaire », en précisant 
toutefois que l'Etat ne devait pas 
donner de «signai dôüationmste». 

A ceux des députés qui s’éton- 
naient, mardi 12 février, lors de la 
réunion de la commission de la pro- 
duction et des échanges, de la situa- 
tion quelque peu « idyllique » qu’il 
venait de décrire dam son exposé 
introductif, le ministre de nndustrie 
et de l’aménagement du territoire, 
M. Roger Fauroux, a assuré qu Vif 
ne sert à rien de noircir le tableau». 

« Ixt guerre n'est jamais bonne pour 
l'économie, mais celte guerre ne 
devrait être qu'un accident », a-t-il 
ajouté. 

Invité à dresser un premier tableau 
des conséquences économiques et 
énergétiques de la guerre du Golfe 
devant une commission exception- 
nellement ouverte à la presse, 
M. Fauroux a fait preuve, en effet, 
d’un bel optimisme. Evoquant les 
sombres perspectives de la fin de 
l'été dernier, alors que le gouverne- 
ment achevait de préparer le budget 
de 1991. le ministre de l’industrie a 
affirmé : «I*s experts se sont magni- 
fiquement trompés. » fl en veut pour 
preuve le fait que « l’impact direct de 
la guerre sur l'économie est faible, 
pour ne pas dire nid». Grâce à l’aug- 
mentai ion de la production pétro- 
lière en Arabie Saoudite, grâce aux 
mesures d’économie d’énergie et 
grâce à la clémence du temps au 
débat de l'hiver. la situation des sto- 
cks est jugée « plantureuse ». Compte 
tenu de la baisse des cours du 


pétrole, conjuguée avec celle du dol- 
lar, la facture énergétique de la 
France devrait même diminuer. 

Le vrai problème en matière d’ap- 
provisionnement pétrolier, a expli- 
qué le ministre, est constitué par le 
fait que la production' tend & dimi- 
nuer en URSS et que les Etats-Unis 
continuent de se refuser i limiter 
leur consommation. C’est cette dou- 
ble situation qui contribue à donner 
du poids aux producteurs du Moyen- 
O r ient . « Chaque Américain 
consomme huit fois et demie de plus 
de produits pétroliers qu’un Fran- 
çais», a insisté M. Fauroux, en sou- 
haitant même que «les écologistes 
parviennent, mieux que les écono- 
mistes, à engager les Etats-Unis dans 
une politique d'économies d'énergie». 

«Un effet 


» 

Comme l’avait fait le président de 
la République, le 7 février, dans son 
dentier entretien télévisé, le ministre 
de Pradustrie a jugé assez sévèrement 
l'attentisme observé chez un certain 
nombre de chefs d’entreprise. «rC’ert 
du même niveau que le stockage de 
produits alimentaires par les particu- 
liers», a-t-il remarqué. 


Selon M. Fauroux, cependant, les 
grandes entreprises continuent à 
investir et, hormis dans des secteurs 
tds que les transports ou le tourisme, 
on mesure encore mal les effets de la 
crise du Golfe sur les petites et 
moyennes entreprises. En guise d'en- 
couragement, le ministre de l’indus- 
tne a encore qouté : « Un industriel 
nfnvestit pas pour faire plaisir au pré- 
sident de la République, mais parce 
qu’il estime avoir un marché. Or, ce 
marché, il l'aura. Si la guerre est 
brève, les reports d'achats devraient 
produire un effet de rattrapage assez 
fort.» 

Il n’y aurait donc pas lieu de 
s’alarmer. «Il faut pratiquer la régu- 
lation budgétaire, mais sans donner 
de signal déflationniste. L’Etat ne 
doit pas rejoindre dans une attitude 
pessimiste les entreprises et hs parti- 
culiers.» U peut, au contraire, déve- 
lopper «un effet de contreconjonc- 
ture», en conservant à leur niveau 
les investissements prévus en faveur 
des grandes infrastructures ou des 
«défis» que constituent, par exem- 
ple, la télévision haute définition, les 
semi-conducteurs ou les 
biotechnologies. « Nous ne devons pas 
baisser la garde sur le /dan industriel 
(Test le gage de notre indépendance», 
a conclu M. Fauroux. 

J.-LS. 



K Wtimand : «Le devoir de h France » 



Guerre ou pas, la tradition 
aura été respectée : comme 
chaque année depuis 1982, 
M. François Mitterrand a 
assisté, mardi 12 février, au 
concert de" la Maison de la 
Légion d’honneur, ordre dont a 
est le grand maître. La coutume, 
qui voulait que le président de ta 
République se rende alternative* 
ment dans l’une des deux mai- 
sons d'éducation, créées par 
Napoléon en 1806, à Saint-Ger- 
maîn-en-Laye (Yveline s) et è • 
Saint-Denis peine-Saim-Ôeraa), 
a été, en revanche, enfreinte ■: - 
pour la deuxième année congé-, - 
cuti va, M. Mitterrand, accompa- 
gné de son. épouse* est venu 
dans fa vie royale/ 


sée. Après avoir entendu 
chœurs et instrumentistes inter- 
préter des pièces de Jean-Sé- 
bastien Bach, Mozart, Safnt- 
Safins, Borodine, Vivaldi- et 
Tchalkovski, le chef de l'Etat a 
souBgné que les soldats fran- 
çais accomplissent un «devoir 
■ difficile» dans le Golfe «pares 
qu'une certaine conception du 
devoir de h France au sein de h' 
société internationale , la 
défense du droit tel qu'il est 
dMM par les Nations unies, fait 
qua la France elle-même a cru 
nécessaire de raison garder tout 
en faisant le choix que vous 
savez». 



SBrtwt, ne pas déranger ! 


' ' B a. assuré les jeunes élèves, 
dont un grand nombre ont un 
père irâfitmre. de la « solidarité » 
de tous. 


PALMA850F 
ROME 1100 F 
TENERIFE 1500 F 
MONTREAL 2 190 F 


ANTILLES 2670 F 


DAKAR* 2370 F 
NAIROBI 3 990 F 
LA REUNION* 4200 F 
BANGKOK’ 4550F 
MEXICO* 4625 F 


VOL UÜ R RETOUR. DEPART DI PARIS. PRIX MINIMUM 
I APEZ 36 i ; \F. TELEPHONEZ XI 42 73 11)64 

DEPART EGALEMENT DF PROVINCE 



li 














r 



i 


>■ 



Les amis de M. Chevènement lancent 
un appel pour une « paix de justice » 


LA GUERRE PTT 

L’opposition exprime ses réserves 


M. Jean-Pierre Chevènement a 
réuni ses amis, mardi soir 12 février, 
pour la première fois depuis sa 
démission du ministère de la défense, 
le 29 janvier dernier. Cette petite 
réception, au siège du club Républi- 
que moderne, que M. Chevènement 
avait créé en 1983, se voulait pure- 
ment «amicale», associant les mem- 
bres de son ancien cabinet à l'hôtel de 
.Brienne et ses partisans du courant 
Socialisme et République. La seule 
absence remarquée était celle de 
M“ Edwige A vice, ministre délégué 
aux affaires étrangères, qui s'était dis- 
crètement démarquée, la semaine der- 
nière, des positions prises par Socia- 
lisme et République depuis la 
démission de M. Chevènement. 

L’ancien ministre a précisé l'orien- 
tation qu'il entend donner à son cou- 
rant dans la période A venir, en indi- 
quant qu'il n’est pas question pour lui 
de s'inscrire dans une perspective de 
rupture avec le Parti socialiste. Il a 
donné connaissance d'une nouvelle 
répartition des responsabilités, desti- 
née, notamment, à distinguer l’acti- 
vité de Socialisme et République de 
celle qu’il se propose d’avoir lui- 
même. dans la logique de sa décision 
du 29 janvier et des thèses qu’il avait 
développées depuis plusieurs 
semaines sur la guerre du Golfe. 
Reprenant la présidence de Républi- 
que moderne, qu’il avait confiée à 
M. Michel Suchod, député de la Dor- 
dogne, lors de son entrée au gouver- 
nement, M. Chevènement disposera 
ainsi d’une structure lui permettant 
de nouer les dialogues qu’il souhaite 
avoir avec les responsables politiques, 
ou autres, proches de ses analyses. 

M. Pierre Guidoni, qui assurait la 
présidence du conseil politique du 
courant, La quitte pour se consacrer 
entièrement à sa fonction de respon- 
sable des relations internationales au 
secrétariat national du PS. Il est rem- 
pbcë par M. Jean-Yves Autexier, 
député de Paris (suppléant de 
; M. Georges Sarre, secrétaire d’Etat 
.aux transports). Cette distinction 
entre I activité de M. Chevènement, 


celle du courant et la participation de 
celui-ci A la direction du PS permet 
une souplesse convenant aux diffé- 
rentes sensibilités qui se partagent 
Socialisme et République. 

Cet accord s’est manifesté, mer- 
credi matin, lors de la réunion heb- 
domadaire du secrétariat du courant, 
qui a adopté sans difficulté un appel à 
tous ceux qui ont «exprimé leur rejus 
[de la guerre], leur angoisse, leurs 
interrogations et leurs inquiétudes ». 
Cet appel est destiné A rassembler 
tous ceux qui sont en accord avec les 
thèmes suivants : indépendance 
nationale - «La France n'est pas une 
province de l’Occident », — difnwiwon 
méditerranéenne du pays, construc- 
tion d’une Europe confédérale 
ouverte sur l'Est et le Sud, cohésion 
nati onale fondée sur la « citoyenneté 
républicaine» - « La France n'est pas 
une juxtaposition de communautés. » 
Les animateurs de Socialisme et 
République, qui se disent e pacifi- 
ques» et non pas «pacifistes», témoi- 
gnent également de « leur solidarité 
sans faille» avec les militaires fiançais 
et affirment : « Une guerre n'est celle 
du droit que si elle débouche sur une 
paix de justice.» 

P. J. 


Ni blanc-seing ni censure : l'oppo- 
sition déclare officiel! cm ent vouloir 
appâter un soutien vigilant an pou- 
voir exécutif. Tel est le sens du com- 
muniqué diffusé, mardi 12 février 
{jua dernières éditions du 13 fivriaj, 
à l'issue du bureau politique de 
rUPF,_qiri ne s’était pas réuni depuis 
le 13 janvier. Un communiqué de 
consensus minimum & double effet 


□ M. Fuchs (PS) : «Deux paix possi- 
bles.» - M. Gérard Fuchs, adjoint au 
secrétaire national du Parti socialiste 
chargé des questions européennes et 
de la sécurité, a déclaré, mardi 
12 février, au cours d’une soirée d'in- 
formation des militants organisée par 
le PS à Paris, qu’au terme du conflit 
du Golfe, «il y aura deux paix possi- 
bles: une paix des Etats-Unis ou une 
paix des Nations unies». « Les intérêts 
et les buts de guerre de la France et 
des Etats-Unis ne correspondent pas. 
Une fois le problème du Koweït réglé, 
quelle importance faudra-t-ii donner à 
la solution du conflit israélo-palesti- 
nien ? Entre les visions française et 
américaine, il y a une nuance», a 
ajouté M. Fuchs. 


Effet externe pour ne pas alimenter 
davantage une polémique avec 
M. François Mitterrand que l'opi- 
nion « comprend pas. Effet mtane 
pour éviter de faire apparaître les 
discordances prévisibles dans les 
rangs de l’UDF comme du RPR. 

Les membres du bureau politique 
de J’UPF n’ont eu qu’à apporter 
quelques corrections de forme au 
texte préalablement établi par 
MM. Alain Juppé (côté RPR) et 
François Bayrou (côté UDF). Une 
méthode de travail de plus en plus 
contestée par les autres dirigeants de 
ropposition, fâchés d’être obligés de 
composer avec les déclarations publi- 
ques d e MM . Giscard (TEstaing, Chi- 
rac ou autres, commises sans a»i’™* 
concertation d’ensemble. 

Officiellement, rUPF s’interdît 
donc «toute polémique à des fins par- 
tisanes»: «Le premier souci de 
l'Union pour la France, relève ce 
communiqué, est la solidarité dans 
rengagement national, le soutien aux 
hommes et aux unités qui assurait ht 
participation de h France au combat, 

la solidarité avec leur courage et avec 
les sentiments de leur famille. L’ac- 
tion de la France doit témoigner éga- 
lement de notre solidarité visb-vis de 
nos alliés dans le combat eide nos 
partenaires européens dans les 
démarches futures en direction de la 
paix. » 

Cette déclaration est, toutefois, 
assortie de deux réserves en direction 
de l’Elysée, présentées dans le plus 
pur style diplomatique. La première 
fait référence à l’intervention de 
M. Mitterrand du jeudi 7 février 
exprimant le refus français d’em- 
ployer les armes non convention- 


neBeSL P 81 * de vj ow éton- 

certain déclarations d£pr*s$ad de 
ta République», en soulignant que 
«dans la guerre, le secret est un 
atout» et quH est aussi «un moyen 
de di ssuader l'adversaire d'employer 
les armes interdites». Dans le ^ r r r et 
des délibération;, M. Giscard ifEs- 
tamg ne s’est, en fait, pes privé de 
cond amner de nouveau les déclara- 
tions de son successeur, affirmant 
qu’ elles co nstituaient une «enreur» 
s assurant que «tout gffa émît mai 
ressenti aux Etats-Unis». 

La deuxième réserve, fondée sur 
te réce ntes visites de certains res- 
ponsables de l’oppo&tion en EsraS et 
dansjes pays du Maghreb, porte sur 
le déficit «Texplication de la rffpinnu - 
tie française. Ces rencontres, relève 
le communiqué de l’UPF, « ont été 
dominées par l'impression 
d'une action diplomatique 
mal comprise par nos inierL^^ 
quds soient Arabes, en Afrique du 
Nord ou au Proche-Orient, ou Israé- 
liens». 

Un silence 
poü 

En réalité, en des termes 


son aux perspectives d’une paix 
durable dans cette partie du monde; 
Mais cette prudence ne poorza mas- 
quer longtemps certaines dissonstans 
profondes au sein de Topposition. 
Setd centriste à la table, M. Bernard 
Stasi, de retenir lui aussi d’Algérie, 
nao btepu qu’un silence poil lors- 
qitf a rappelé le nécessité de renfort 
RW» qn*il advienne, te tiens de 
ta France avec, te pays arabes, et 
Fmgence de bâtir «un État palesti- 
nien souverain.» 

De m ê me s’est-on bien gardé de 
com menter sé r ieusem ent la proposi- 
tion présentée par M. Chirac, lors du 
« Grand Jury KTL-le Monde » du 
dimanche 10 février, (Tune «confè- 
ccnce régionale» organisée A Paris à 
l’initiative de la France avec et 
les pays arabes de la région. 
M. Juppé a bien tenté de la justifier 
en expliquant que dans l’esprit du 
président du RPR «il s'agissait de 
tenter de débloquer une situation. » 
Ce que devait rappeler lui-même 
M. Chirac, mardi après-midi, devant 
les députés RPR, en se disant 
convaincu que les Etats-Unis ne 
«raient pas systématiquement hos- 
tiles A cette offre. Au sein du bureau 


UPF, on s’est plutôt montré per- 
suadé du co ntrair e . Devant ses amis 
de l’UDF réunis auparavant. M Gis- 
card d’Estaing avait avoué qu'il était 
« relativement perplexe ». Union 
oblige, il ne devait guère prendre le 
risque d’en dire davantage devant 
M. Chirac. Sa réponse est venue 
quelques heures plus tard par un 
communiqué de ses Clubs Perspec- 
tives et Réalités semblant couper 
court à toutes discussions sur ce 
sujet. «La France, y Jit-ou, doit, ban 
entendu, faire valoir ses intérêts pro- 
pres. Mais son objectif diplomatique 
doit être de contribuer à ce que les 
nations coalisées dans la guerre soient 
associées à la paix. Elle y parviendra 
si elle associe h concertation avec les 
Etats-Unis, l'émergence d'initiatives 
de la Communauté européenne a le 
dialogue direct avec l'ensemble des 
pays du Proche-Orient» 

Cette réunion de FUPF n’avait pas 
& son ordre du jour l'organisation des 
primaires pour réfection présiden- 
tielle. M. Chirac a brièvement évo- 
qué le sujet B a été convenu que, dès 
la s e maine prochaine. MM. Juppé et 
Bayrou repren dra ient fat dilClisri ot B. 

DAMEL CARTON 
st ANDRÉ PASSERON 


— m — V — * U1UU14 

choisis, te dirigeants de ropposition 
« sont vivement inquiétés «du fossé 


eux, entre la Fnmce et tous ces pays. 
Au cours du pont de presse suivant 
cette réunion, M. Bayrou a, eu tout 
cas, tenu i justifier Futilité de ces 
dé placem ents : « Nous n'avons pas 
entrepris ces voyages pour mener une 
action diplomatique propre, ni pour 
nous substituer à mat, ni pour nous 
désolidariser du gouvernement fran- 
çais. Nous expliquons la position de 
la France et entendons les objections 
de nos hôtes. » Rentrant d’Algérie, 
M. Juppé a ajouté que son intention 
n’était pas «de semer la zizanie». 
« Comme opposants, a-t-il couda sur 
ce point, nous avons bien le droit de 
réfléchir!» En revanche; le communi- 
qué de l’UPF se garde de toute aOu- 


M. Pasqua s’étonne 
dn « pen de réalisme » de M. Chirac 


A_la veille de la réunion de son comité central 

Le PCF affirme que les lycéens pacifistes 
sont victimes de « mesures d’intimidation » 


M. Charte Pasqua, président du 
groupe RPR du Sénat, a déclaré, 
mardi 12 février, à Argenteuîl : «Je 
ne pense pas que la proposition de 
conférence régionale (faite par 
M. Chirac) puisse avoir m grand ave- 
nir. Après ce qui s’est passé sur le ter- 
rain militaire et diplomatique, envisa- 
ger une solution sans les Russes, les 
Européens et les Américains est flore 
preuve de peu de réalisme.» 

M. Pasqua a également souhaité 
«un réveil du RPR», «car on ne 
pourra pas reconquérir le pouvoir sans 


un débat d’idées. Qu’cdlons-ncm dire 
aux gens en 1993? U nous faut être 
en mesure d’apporter des proposi- 
tions. Si nous ne sommes pas capa- 
bles de récupérer des voix à gauche, 
c'est te Front national qui le fera à 
notre place. Si nous n’avions pas fait 
bloc derrière lui, M. Mitterrand, qui 
ne perd jamais de vue les préoccupa- 
tions politiques, aurait pu dissoudre 
l'Assemblée nationale, et s'appuyant 
sur le supplément d’opinions favora- 
bles que lui apporte le conflit. nous en 
chasser pendant cinq ans». 


En visite à Tunis 


Le comité central du PCF se 
réunit, jeudi matin 14 février, 
pour débattre de la situation 
politique à partir d'un rapport 
présenté par M. Pierre Zarka, 
promu au bureau politique et au 
secrétariat du parti à la fin du 
vingt-septième congrès, 
en décembre dernier. Dans un 
article publié mercredi par l'Hu- 
manité , un autre des nouveaux 
membres du bureau politique, 
M. Jean-Paul Magnon, dénonce 
«les mesures d’intimidation qui 
visent à étouffer l'aspiration des 
lycéens à la paix». 

S’adressant aux secrétaires fédé- 
raux en charge de l’organisation du 
parti, le 30 janvier, M. Pierre 
Zarka se référait aux résultats des 
dernières élections partielles pour 
observer que le Parti communiste 
n avait engrangé aucun bénéfice de 
son engagement en première ligne 
dans les manifestations pacifistes 
contre la guerre du Golfe. Devant 
e comité central, jeudi 14 février, 
l ancien secrétaire général du Mou- 
vement de la jeunesse communiste 
ac h rance se propose donc d’insis- 
ter sur la nécessité militante de 
« regagner les gens qui ont lâché 
pied dans la lutte pour la paix », 
selon 1 expression de l’Humanité. 

A la veille de cette réunion, tou- 
terois, c est le nouveau responsable 
de 1 activité du PCF parmi les 
jeunes, M Jean-Paul Magnon. 
secrétaire fédérai du Rhône, qui 
est monté au créneau pour mettre 
en accusation l'administration de 
i éducation nationale. « Pourquoi 
dans certains lycées, cherche-t-on à 
empecher les jeunes de s'exprimer, 
de s informer, de réfléchir : est-ce la 
rtgte de la censure que l'on veut 
imposer aussi ? demande-t-il dans 
I Humanité du 13 février. Pourquoi 
ET 5 ??f sures d’intimidation contre 
tes e lèves qui refluent de se taire et 
les enseignants qui veulent faire 

mm m *‘i er librement?» 

m. Magnon donne plusieurs exem- 

ËLV ?,. Au l V c6e de Saint-Denis, 
deux eleves sont exclus de classe 
parce qu ils portaient un badge; à 
y Ilry. un proviseur fait le tour des 
classes pour interdire le port du 
oaage; à Lille, un proviseur appelle 
la police pour disloquer une mani- 
festation devant le lycée; à Epinay 
deux lycéens et une enseignante 

nnJj mme "f s a j Wie de police 
POfoe qu ils dessinaient une 
colombe sur le trottoir devant le 
lycée: a Château-Thierry, un jeune 


communiste a été définitivement 
exclu du lycée... Ces méthodes sont 
inacceptables et contraires aux pro- 
pos du ministre de l’éducation 
nationale qui prône ia tolérance 
envers les élèves ; elles doivent ces- 
ser, conclut M. Magnon en réfutant 
le prétexte de risques de tension 
entre élèves évoqué pour justifier la 
répression. » 

Cette intervention n’est pas for- 
tuite . L’état-major du PCF estime 
que le mouvement pacifiste va 


M. Philippe Séguin souhaite que soit évitée 
une « déchirure » entre la France et la Tunisie 


s’amplifier dès que la bataille ter- 
restre sera engagée et il assure la 
défense de ses jeunes militants. Ce 
sont souvent ceux-là mêmes qui 
avaient pris une part souvent 
déterminante dans le mouvement 
lycéen de l’automne dernier et que 
le gouvernement tient, en effet, 
particulièrement à l'oeil, depuis que 
certains de ses porte-parole mènent 
campagne contre la participation 
de la France à la guerre. 

A. R. 


Jean-Paul Magnon, un Mêle 
parmi les Mêles 


LYON 


de notre bureau régional 

Pour cause de nomination au 
bureau politique, M. Jean-Paul 
Magnon va changer d’adresse : 
il quitte les Minguettes de Vénis- 
sreux et le siège de la fédération 
au Rhône du Parti communiste, 
un bâtiment à l’angle de l'avenue 
Maunce-Thoraz et du boulevard 
Lônme. pour rejoindre les vitres 
opaques de la place du Colonel- 
rabien. Cette consécration d'un 
parcours politique rectiligne, il 
I appréhende, en bon militant, 
avec sérénité et modestie : «Il y 
en a tant qui méritent ce poste. » 
Né en 1944 d’une famille 
m °«* r,0rs communistes, 
m. Magnon adhère aux JC 
en I960, travaille douze ans 
comme ajusteur, métier qu’il 
abandonne en 1973 pour le 
poste de permanent de la fédé- 
ration du Rhône dont il devient le 
premier secrétaire en 1977. Un 
an auparavant, il était entré au 
comité central. Sa désignation 
au bureau politique n'a guère été 
une surprise pour ses camarades 
lyonnais. Surtout pour ceux qui 
avaient tenté d'ouvrir le débat 
préparatoire au vingt-septième 
congrès et dont il a su très bien 
contenir les initiatives : Ils voient 
en lui l'archétype de «l'ortho- 
doxe». 

« Si cette étiquette signifie un 
accord avec l'orientation potiti- ' 
que du vingt-septième congrès, 
alors oui je suis un orthodoxe, 
comme l'immense majorité des 
communistes», se défend 


M. Magnon. L'homme, petite 
taille, cheveux coupés en brosse 
et moustaches drues, colle, sans 
états d’âme, è l'histoire de son 
parti, de la «déstalinisation» à la 
rupture du programme commun. 
De ces trente années com- 
munes, seule l'ampleur de la 
crise des pays socialistes, que la 
chute du mur de Berlin lui a révé- 
lée. l'a «surpris ». Il désigne du 
doigt, néanmoins, ces dirigeants 
qui « ont si vite abandonné leur 
pays au capitalisme » . 

On le dit très proche de 
M. Georges Marchais. Ce que 
M. Magnon ne dément pas : 
«Georges Marchais anime avec 
passion, intelligence et effort 
notre réflexion qu'il dirige de 
manière très cottectivea. «Je ne 
veux pas en rajouter, explique- 
t-il, mais c'est le secrétaire 
général qu'il nous faut aujour- 
d'hui.» M. Magnon laisse sa 
fédération avec le sentiment du 
devoir accompli : «En 1975. 
nous étions huit mille ; en 1991 . 
un tout petit peu moins. » Pour- 
tant, aux récentes élections 
législatives partielles du Rhône, 
les deux candidats du PCF ont 
recueilli 4,16 % et 6,20 % des 
voix. Le nouveau membre du BP, 
chargé de la jeunesse et de la 
fondation, «mesure tout ce qu'il 
reste è faire». 


BRUNO CAUSSÉ 


L'ancien ministre des affaires 
sociales, M. Philippe Séguin, a 
rencontré a Tunis, mardi 
12 février, plusieurs responsa- 
bles politiques, afin d'éviter, 
a-t-il dit, que «les divergences 
passagères, que l'on constate 
aujourd’hui entre la Tunisie et la 
France à propos de la guerre 
dans le Golfe, ne se transfor- 
ment en déchirure». 

TUNIS 

de notre envoyé spécial 

Ccst avec Tarai du président du 
RPR, M- Jacques Chirac, et après 
avoir, pour reprendre son expres- 
sion, «cadré» son déplacement au 
cours d'une entrevue, le 1 1 février, 
avec le ministre des affaires étran- 
gères, M. Roland Dumas, que le 
député RPR des Vosges s’est rendu 
dans la capitale tunisienne. Cela 
[art déjà quelque temps que 
M. Séguin, qui est né à Tunis et 
qui y a passé tonte son enfance, 
milite pour que la France ne 
ménage pas ses efforts pour resser- 
rer le fil d’un dialogue avec le 
Maghreb qu’il juge dangereuse- 
ment distendu. 

Comme MM. Michel Vauzelle, 
president de la commission des 
affaires étrangères de l'Assemblée 
nationale, et Pierre Méhaignerie, 
président du groupe centriste - qui 
se sont tous deux déjà rendus *t»n« 
la capitale tunisienne - il a pn 
mesurer l’étendue du «différend » 
qui oppose les deux pays. Ses inter- 
locuteurs - que ce soit le ministre 
des affaires étrangères, M. Habib 
Boulâtes ; le secrétaire général dn 
parti au pouvoir (le Rassemble- 
ment constitutionnel démocrati- 
que). M. Abderrahim Zouari, on le 
President du Parlement tunisien, 
Beji Caïd Essebsi - loi ont tous 
tait part de l’émotion du peuple 
tamaen « devant l'écrasement sous 
les bombes du peuple Irakien, 
auquel il se sent lié par une solida- 
rité naturelle». 

Les autorités tunisiennes sont 
convaincues que les bombarde- 
ments alliés ont fait « plusieurs 
"‘“fl/rtes de milliers de morts» et 
qu il 'faut faire cesser au plus vite 
ces opérations menées, selon elles, 
sans aucun contrôle de l’ONU. 

M. Zouari a notamment rappelé 
que la France et la Tunisie - qui 
avaient partagé an départ la même 
analyse de la situation après l’an- 
nexion du Koweït et qui se retrou- 
vaient également quand ils évo- 
quaient les perspectives. 


^après-guerre - vivaient aujonr- 
dnui un «différend» d'autant pins 
vivement ressenti que les liens 
entre te deux pays sont tradition- 
nellement étroits. Le secrétaire 
général du R CD a affirmé que son 
pays «comptait beaucoup sur la 
France pour jouer un rôle plus 
important, plus positif, pour l'arrêt 
des hostilités». 

La quiétude 


Le député RPR a pu constater, 
dans te rues de Tunis, ia présence 
ostentatoire de forces militair e ; 
des hommes casqués, pistolets-mi- 
trailleurs avec baïonnette au 
canon, en position autour de blin- 
dés légers, mitrailleuses en batte- 
rie. Les autorités tunisiennes, tout 
en marquant très nettement leur 
compréhension pour le ressenti- 
ment que la population éprouve, 
semblent déterminées à conserver 
la maîtrise de la rue, pour éviter 
tout éventuel débordement. 

D’où ce dispositif dissuasif, 
a-t-on expliqué à M. Séguin, qui a 
reçu, d’autre part, P assurance que 
nen ne viendrait troubler la quié- 
tude des communautés étrangères, 
notamment française. «La colonie 
française est entourée de toute T, at- 
tention des autorités tunisiennes et 
nous devons faire de même pour 
nos hôtes qui sont en France», 
a-t-il expliqué. 


M. Séguin a également entendu 
les protestations des responsables 
tunisiens, qui ne comprennent pas 
pourquoi la France, contrairement 
à l’Allemagne, a classé leur pavs 
dans la catégorie «A risques». Il’ a 
été particulièrement attentif aux 
propos concernant les consé- ^ 
quences graves de la guerre dn 
Golfe pour une économie tuni- 
sienne alimentée, pour l’essentiel, 
par la manne touristique. 11 a, pour 
m part, rappelé la position de la 
France, tout en estimant que celle 
du gouvernement tunisien était, 
quoique divergente, « respectable », 
de même que «les positions de 
l opinion publique tunisienne 
étaient compréhensibles ». 

. «U y a des divergences passa - 
gérés; a nous défaire en sorte, par 
le dialogue, qu’elles ne se transfor- 
ment pas en déchirure. U faut 
TJ Xm J e fl r contact car les 
Maghrébins, et tout particulière- 
ment les Tunisiens, sont très sensi- d: 
oies aux signa qui peuvent venir de 
la France. Il faut s'attacher, de part 
et d aut re, à gérer le mieux possible 
cette phase de guerre», a-t-il dit A 
I issue de son déplacement, en 
ajoutant qn’nn « geste spectacu- 
tetre» de la France vis-à-vis du 
Maghreb serait bienvenu dans le 
contexte actuel. 


PIERRE SERVENT 


a M. Aurons et des associations 
de rapatriés sontigaent la nécessité 
d\m dialogue entre «tes différentes 
communautés». - An terme de 
l’andition, mardi 12 février, de 
M. Philippe Marchand, ministre de 
l’intérieur, par les parlementaires 
socialistes, M. Jean Auroiix, prési- 
dent du groupe PS de r Assemblée 
nationale, a souligné la nécessité 
de «préserver le dialogue entre la 
France et les pays arabes» et égaie- 
ment « avec les différentes commu- 
nautés» sur le territoire nationaL 
D’autre part, plusieurs associations 
de Français originaires d’Afrique 
du Nord ont lancé, mardi, un 
appel an «dialogue nécessaire» 
entre « tous ceux qui vivent en 
France». Ces associations, qui 
venaient d’être reçues par M. Mau- 
rice Benassayag, délégué du gou- 
vernement chargé des rapatriés, 
ont créé un comité de liaison pour 
favoriser ce dialogue. _ 


- A ta suite de la 
ffÊE» dans . le Monde dn 
5r2f r . d u ? artIcIe “r un tract 
en arabe, hostile à la guerre et aux 

Rénuhlîf d 'îf e Na îionalisme et \ 

anS ,q “^ M ’ M,chel Schneider 

335333 = 

^êanonZemZ^M t!E5£ 

ES*--* jmïïEË 

de eMtt“qmn''auTJ 0 r ne ^ m *' 

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• Le Monde • Jeudi 14 février 1991 9 


ASIE 


CHINE : treize condamnations 


Le rideau est retombé sur les procès de dissidents 
du «printemps de Pékin» 


J- 3 ane relâchera pas ses 
efforts» en faveur des dissidents 
chinois et s répétera sa posi- 
tion » aussi souvent que néces- 
saire. a déclaré mardi 12 février 
? po J e 'P arote du Quai d'Orsay, 
il a révélé que les Douze étaient 
intervenus samedi auprès des 
autorités chinoises pour qu'elles 
* respectent les droits de 
l'homme » et s acceptent des 
observateurs étrangers aux pro- 
cès de dissidents ». 

PÉKIN 

de notre correspondant 

Le rideau est retombé sur la 
scène des procès de Pékin, joués à 
guichets fermés devant un public 
ligoté et bâillonné, sans que le 
monde extérieur en apprenne plus 
que ce qu’en disait l’afïiche : un 
échantillonnage de sentences allant 
“ un » treize ans de prison annon- 
cées selon une progression minu- 
tieuse dans la sévérité, avec quel- 
ques exemptions de peines pour la 
«galerie» occidentale. Pas une 
image, pratiquement aucune révé- 
lation sur les délibérations ou ce 
qui en a tenu lieu, une information 
volontairement reléguée en der- 
nière page des journaux, et quel- 
ques laissés-pour-compte, ceux gui, 
pour être prolétaires dans un Etat 
socialiste, se voient privés de toute 
publicité. 

Les jugements frappant les 
ouvriers avant participé aux trou- 
bles de 1989, en fondant notam- 
ment des embryons de syndicats 
indépendants, « ne regardent pas 
les étrangers », a répondu le tribu- 
nal aux journalistes. Concernant 
l’un. M. Liu Zi h ou, il a simple- 
ment été dit, dans une formule 
audacieuse, qu'il avait été 
condamné à « sept ans de prison, 
ou moins». 

Il s'agissait pour le régime de 
refermer le dossier Tiananmen 
avant le nouvel an lunaire, ven- 
dredi IS février, de. manière à 
repartir d’un pied nouveau. La 


I 


rocédure avait été ouverte 
n novembre. Au total, treize acti- 
vistes ont été condamnés pour par- 
ticipation i une agitation «contre- 
révolutionnaire » visant à renverser 
le régime, â en croire celui-ci. Six 
ont été exemptés de châtiment. 
Pour soixante-trois autres, le 
régime avait passé l’éponge. Le 
sort des dizaines ou centaines d’au- 
tres personnes détenues depuis 
1989 restera vraisemblablement 
inconnu. Le silence est complet sur 
les procès ayant pu se tenir en pro- 
vince. 

Chaque clan du régime trouve 
un peu son compte dans la palette 
de jugements : les libéraux, qui ont 
réussi, semble-t-il, à limiter la 
casse en préservant de tonte pour- 
suite en justice les dirigeants 
proches de l’ancien secrétaire géné- 
ral du PCC, M. Zhao Ziyang ; et 
les conservateurs, qui devront se 
contenter de ces treize boucs émis- 
saires et des atteintes portées, dans 
le libellé de certains jugements, à 
l’honneur des inculpés. Ce compro- 
mis reflète l’équilibre instable de la 
direction. 

Quatre fortes têtes 

Parmi les condamnés, quatre 
noms ressortent : MM. Wang Jun- 
tao et Cben Ziming, journalistes et 
économistes, condamnés mardi à 
treize ans de prison chacun, Ren 
Wanding, comptable-agitateur 
condamné à sept ans de prison le 
26 janvier, et Liu Gang, physicien 
(six ans, mardi également). Ce 
quarteron d’activistes est puni plus 
sévèrement pour une raison en soi 
suffisante : ce sont des récidivistes. 

MM. Wang et Chen avaient par- 
ticipé à la toute première émeute 
de fin de régne survenue le S avril 
1976 place Tiananmen, quelques 
mois avant la mort ae Mao 
Zed on g. Les retrouver, avec treize 
ans de prison chacun, en «tète» 
des victimes du soulèvement ayant 
entaché la fin du règne de M. Deng 
Xiaoping n’a rien de surprenant. 
M. Ren avait été le premier à lan- 
cer dans la contestation en 1978 la 
notion occidentale de droits de 


l’homme, honnie des gérantes de la 
Longue marche. M. Liu avait déjà 
pris part au mouvement étudiant 
de 1986-1987 et était proche de 
l’astrophysicien Fang Lizhi, exilé 
aux Etats-Unis. 

A l’exception peut-être du der- 
nier, dont le régime dit qu'il s’était 
constitué prisonnier lors de la 
répression militaire de juin 1989 et 
s’est amendé, ccs condamnés ont 
eu l’attitude que l’on pouvait 
attendre de la part de * profession- 
nels de la dissidence» hostiles au 
caractère impérial du pouvoir com- 
muniste : ils ont refusé d'admettre 
leurs «fautes* . 

La direction politique a eu la 
prudence de ne pas inclure dans les 
condamnés aux peines les plus 
sévères le responsable étudiant 
Wang Dan, trop connu à l'étranger. 
Elle ne s’est pas pour autant 
embarrassée & faire de cet exercice 
de * justice prolétarienne » une 
opération plus propre que les pré- 
cédents procès politiques organisés 
en Chine, espérant que la guerre 
du Golfe désamorcerait les protes- 
tations occidentales. 

Le département d'Etat américain 
a qualifié de «profondément trou- 
blants» l’ensemble des verdicts et 
des circonstances ayant entouré ces 
procès. 11 a en particulier noté, 
pour la dernière charrette de 
mardi, la rapidité avec laquelle 
avait été annoncé le jugement, de 
toute évidence décidé comme les 
autres en haut-lieu avant la repré- 
sentation. 

La Communauté européenne 
semblait, mercredi, vouloir abor- 
der la question en ordre dispersé, 
certains souhaitant, selon leurs 
représentants à Pékin, effectuer 
une démarche auprès des autorités 
chinoises à condition que cela se 
passe « sans publicité». Une telle 
démarche a déjà eu lieu dans la 
quasi-clandestinité samedi dernier, 
avec le succès que l'on voit. Com- 
mentaire d’un diplomate d’un pays 
de la CEE non partisan du silence : 
«On se demande à quoi cela sert de 
protester en catimini» . 

FRANCIS DERON 


INDE 


M. Rajiv Gandhi relance la polémique 
sur la production de l’arme atomique 


NEW-DELHI 


de notre correspondant 

Prenant de plus en plus ses dis- 
tances avec le gouvernement, 
M. Rajiv Gandhi a créé une sur- 
prise, lundi 1 1 février, en se pronon- 
çant pour une éventuelle révision de 
la politique nucléaire de l’Inde. 
Dans une lettre adressée & l’actuel 
premier ministre, M. Chandra She- 
khar, chef du parti du Congrès-I 
déclare que, comme les Etats-Unis 
n'écartent pas définitivement le 
recours à l’arme atomique tactique 
dans la guerre du Golfe, Tlnde n’au- 
rait d’autre solution, dans cette 
éventualité, que de « transformer 
[sa) potentialité d’armes nucléaires 


en capacité nucléaire» (1% «Premiè- 
rement, explique l’ancien premier 
ministre, la suppression brutale du 
tabou [nucléaire] ferait tomber les 
défenses psychologiques contre le 
déclenchement d’une guerre 
nucléaire, créées dans la conscience 
humaine grâce, essentiellement, au 
pandit Jawaharlal Nehru et au mou- 
vement des non-alignés. Ensuite, les 
radiations et autres conséquences de 
l’utilisation des armes nucléaires 
dans le Golfe, s’étendront, selon toute 
vraisemblance, jusqu’à l’Inde». 
« Nous ne pouvons pas abdiquer te 
droit de l’Inde à se protéger elle- 
même en utilisant ses meilleures 
défenses», a ajouté son porte-parole. 
La déclaration du chef du Congrès 


CAMBODGE : 16 morte et de nombreux blessés 

Les Khmers ronges 
ont bombardé Battambang 


Les Khmers rouges ont bombardé, 
dimanche 10 février, la ville de Bat- 
tambang, dans le nord-ouest du 
Cambodge, tuant 16 civils et en 
blessant des dizaines d’autres, ont 
rapporté mercredi les autorités 
for«i<K Cest la première fois que 
cette capitale provinciale, deuxieme 
ville dupays et bastion des troupes 

gouvernementales, est bombardée 
depuis la chute des Khmers rouges 
en 1979. 

Ces derniers - la guérilla ^ plus 
forte de la coalition qm se bat con- 
tre le régime de 

■uu, il ne soixantaine de maisons et 

dttn.iB.Un 


bombardé des dépôts de munitions, 
la station, de radio, le quartier géné- 
ral de l’armée et un aéroport Selon 
elle, des incendies ont fait rage dans 
la ville presque toute la nmL Ces 
informations n’ont, toutefois, pas 
été confirmées par les autorités 
locales. 

Cette attaque est intervenue alors 
que les négociations marquent le pas 
depuis la réunion, fin décembre à. 
Paris, des douze membres du 
Conseil national suprême cambod- 
gien (CNS) en compagnie de là 
France et de l’Indonésie, co-prési- 
dentes de la Conférence internatio- 
nale de Paris sur le Cambodge. Une 

mission franco- indonésienne, qui 
s’est récemment rendue an Vietnam 
et en Thaïlande, ne paraît pas avoir 
réussi à faire avancer 1e dossier. 
D’aillears^ le régime de Phnom- 
Penh vient de rcmpbcer-troîs de ses 
six représentants an sein dn CNS, 
un changement interprété par cer- 
tains comme un durcissement. 
MM, Sin Son g, Kong Sam-gl et 
Chem Sngnon laissent leur place à 
MML Dit Munty et Im rhhimirm et 
au général Sin Sen. D’autre part, 
nous signale notre co r resp o ndant à 
Bangkok, Jacques Bekaeo, l’armée 
de Phnom-Penh a lancé une non? 
veUe h impa g ae de 


marque un net infléchissement de la 
position de son parti qui, jusque-là, 
s’est toujours prononcé pour Putiii- 
salion pacifique, c’est-à-dire civile, 
de la technologie nucléaire. 

M. Gandhi a souligné ce change- 
ment en rendant visite, lundi soir, 
au président de l’Union indienne, 
M. Venkataraman, pour l’informer 
du contenu de la lettre adressée à 
M. Chandra Shekhar. L’opinion 
exprimée par le fils dTndira Gandhi 
m’engage pas, formellement, le gou- 
vernement de l’Inde, puisque 
M. Gandhi n’occupe aucune fonc- 
tion officielle. Mais, outre que le 
gouvernement de M. Chandra She- 
khar ne perdure que grâce au sou- 
tien du Congrès, M. Gandhi est sus- 
ceptible de revenir aux affaires à 
court on moyen terme. La position 
indienne concernant l’arme 
nucléaire a évolué au cours des der- 
nières années. Le générai K. Sun- 
daijL ancien chef d’état-major des 
années, se prononce régulièrement, 
dans ses éditoriaux du magazine 
India Today, en faveur de la produc- 
tion d’armes nucléaires indiennes. 

Il se fait le défenseur d’une doc- 
trine de dissuasion nucléaire à 
l’échelon régional qui, estime-t-il, 
permettrait de réduire les tensions et 
les menaces dans cette partie de 
l’Asie, et de diminuer les dépenses 
militaires très importantes de Tïnde, 
de la Chine et du Pakistan. L’Inde, 
d’autre part, s’inquiète des efforts 
déployés par le Pakistan pour se 
doter d’un armement atomique, et 
qui ont conduit les Etats-Unis à sus- 
pendre toute leur aide financière 
(civile et militaire) à Islamabad, 
depuis le l (r octobre dernier. 
Washington est convaincu que les 
Pakistanais ont repris leurs travaux 
d’enrichissement de l’uranium dans 

leur c entrale nucléaire (te Kahuta, à 
une trentaine de kilomètres dTria- 
afin d’atteindre la qualité 
d’enrichissement nécessaire à la 
fabrication de Parme atomique. 

!on certaines ii _ 
iificsrintie auraient 



pakistanaise, 

transformer ces appareils en vec- 
teurs nucléaires. 

LAURENT ZECCHINI 


AFRIQUE 


AFRIQUE DD SUD : après une rencontre-marathon au Cap 

Un accord de principe a été conclu entre M. Mandela et M. De Klerk 
sur les prisonniers politiques et la lutte année 


La rencontre entre les repré- 
sentants du Congrès national 
africain (ANC) et du gouverna* 
ment, mardi 12 février, au Cap, 
a été entourée d'une grande dis- 
crétion. Les deux délégations, 
conduites par le président Fré- 
dérik De Klerk et M. Nelson 
Mandela, ont conclu un accord 
de principe sur la question des 
prisonniers politiques et celle de 
Pcaction année». 

, LE CAP 

de notre correspondant 

Un premier accord, connu sous 
le nom de « minutes de Pretoria», 
signé entre le gouvernement et 
l’ANC lors de leur deuxième ren- 
contre officielle, au mois d’août 
dernier, stipulait que l’ANC sus- 
pendait la lutte aimée. Mais des 
divergences persistaient quant à 
l’interprétation du troisième para- 
graphe de cet accord. Le gouverne- 
ment considérait que le recrute- 
ment de cadres par la branche 
armée de l’ANC, Umkhonto we 
Sizwe (La Lance de la nation), leur 
entraînement dans des camps à 
l’étranger et la constitution de 
caches d’armes à l’intérieur du 
pays, étaient directement liés à la 
lutte armée. L’ANC, considérant 
qu’il n’en n’était rien, soulignait 
qu’il avait « suspendu » et non pas 
« abandonné » la lutte armée. 

Le « groupe de travail», faute de 
progresser sur ce dossier capital 
pour la suite des négociations, 
décidait finalement de s’en remet- 
tre directement à MM. Mandela et 
De Klerk. Un communiqué com- 
mun laconique a été diffusé, mardi 
soir à 20 h 30, après quelque 
douze heures de discussion, annon- 
çant qu’ «un accord concernant les 
points les plus importants [était] 
conclu». MM. De Klerk et Man- 
dela ont cependant précisé que le 
gouvernement et le Comité natio- 
nal exécutif de l’ANC devraient 
approuver un nouveau texte avant 
que celui-ci ne soit rendu public. 
Cet accord devrait permettre d’ac- 
célérer la procédure de libération 
des prisonniers politiques ainsi que 
le retour des exilés : le règlement 
de ces deux dossiers constituait, en 
effet, un condition pour que l’ANC 
accepte d'aller plus avant dans le 
processus de négociation. 

Le procès 

de Winnie Mandela 

Ce « pré-accord * du Cap a quel- 
que peu éclipsé l'événement à 
grand spectacle qu’est devenu, à 
Johannesburg, le procès de 
M“ Winnie Mandela. La mysté- 


rieuse disparition de M. Gabriel 
Pelo Mekgwe, un des principaux 
témoins A charge, quelques heures 
avant sa comparution prévue pour 
le lundi 1 1 février (Le Monde du 
13 février), a pesé lourd sur le 
déroulement du procès. Comme le 
procureur l'avait laissé entcudre, 
dès l’audience de mardi matin, les 
deux autres témoins-clés, 
MM. Barend Mono et Kenneth 
Kgase, ne se sont pas présentés au 
tribunal, par peur de représailles. 
L’audience a, une nouvelle fois, été 
repoussée et le procès devait 
reprendre mercredi. 

Les deux témoins à charge sont 
désormais cités à comparaître 
«.sous contrainte» : s’ils s'obsti- 
nent à refuser de venir déposer à la 
barre, ils risquent une condamna- 


tion pouvant aller jusqu’à deux ans 
d’emprisonnement. Le procureur a 
fait immédiatement remarquer que 
cela serait particulièrement injuste 
pour les deux hommes qui, dans le 
passé, <t ne se sont jamais dêJUcs ». 
C’est sur la base de leurs témoi- 
gnages - et de celui de M. Mekgwe 
- que M. Jcrry Richardson, 
l'entraîneur du Mandela football 
club, avait été condamné à mon, le 
8 août 1990, pour le meurtre du 
jeune Stompie Moeketsi Scipci. 

Le risque demeure, cependant, 
de voir le procès interrompu : sans 
ces témoignages directs, l'accusa- 
tion aura bien du mal à prouver la 
culpabilité de M“ Mandela et de 
ses coaccusés, qui ont tous plaidé 
«non coupable». 

FRÉDÉRIC FRITSCHER 


La visite officielle à Paris du numéro un tchadien 

Le président Déby a demandé 
le sontien de la France 


Le président Idriss Déby a ter- 
miné, mardi 12 février au soir, sa 
première visite officielle à Paris, au 
cours de laquelle il a confirmé sa 
volonté de maintenir des relations 
privilégiées d’amitié et de coopéra- 
tion avec la France. Le colonel Déby 
a eu, dans la matinée, un entretien à 
l'Elysée suivi d’un déjeuner avec le 
président François Mitterrand. 

De source informée, on indique 
que le nouveau numéro un tchadien 
a exprimé son espoir de voir la 
France l'aider à remettre son pays 
sur les rails, d’autant que N’Dja- 
ména accuse l'ancien président 
Habré d’avoir laissé les caisses de 
l’Etat complètement vides et les 
structures du pays totalement désor- 
ganisées. Dès le mois de décembre, 
Paris avait d’ailleurs octroyé à 
NDjaména une aide exceptionnelle 
de 90 millions de francs, destinée en 
partie à payer les salaires des fonc- 
tionnaires tchadiens. Durant son 
court séjour parisien, le président 
Déby a pu également rencontrer le 
ministre français de la coopération, 
et s'entretenir, lundi soir, avec les 
ministres français des affaires étran- 
gères et de la défense. 

Pendant ce temps, le sulfureux 
dossier des prisonniers de guerre 
libyens, détenus au Tchad à l’épo- 
que du président Hissène Habré, a 
spectaculairement rebondi. Ces pri- 
sonniers, évacués de NTJjamena par 
les Américains après la chute du 
président Habré en décembre, 
avaient d’abord transité, semble-t-il, 
par le Nigéria et le Zaïre. Ils vien- 


nent d’échouer, en fin de semaine 
dernière, au Kenya. La Libye a aus- 
sitôt accusé les Etats-unis de les 
avoir kidnappés, et paraît très 
anxieuse de « récupérer » ses soldats. 
Dénonçant le « transfert force» des 
anciens prisonniers au Kenya, «en 
violation des conventions de 
Genève», le ministre libyen des 
affaires étrangères, M. Ibrahim AI 
Béchari, a prévenu les autorités 
kényanes que son pays considérerait 
« comme un acte de guerre « 
l'entraînement de ces hommes «à 
des opérations terroristes contre la 
Libye». 

Répondant à ces menaces, le 
ministre kényan des affaires étran- 
gères, nous indique notre correspon- 
dant à Nairobi, a déclaré, mardi, 
que les 350 prisonniers libyens qui 
ont souhaité quitter le Zaïre ont été 
accueillis au Kenya « pour des rai- 
sons humanitaires» et que leur 
séjour ne serait que « temporaire ». 
Le Comité international de la Croix- 
Rouge de Genève (CICR), dont des 
représentants avaient pu s'entretenir 
au Zaïre avec les anciens détenus 
libyens et prendre en charge ceux 
qui désiraient retourner chez eux, 
espère pouvoir continuer au Kenya 
son « travail de protection ». 

De son côté, l'ambassade des 
Etats-Unis au Kenya, réfutant les 
accusations de Tripoli, a affirmé que 
les délégués du CICR n’ont jamais 
été empêchés de visiter les anciens 
soldats et de s’entretenir avec eux, 
sans témoin, ainsi qu’ils l'exigeaient. 


EN BREF 

□ ÉTATS-UNIS : mort de 
Robert Wagner, ancien maire de 
New-York. - Robert Wagner, 
maire (démocrate) de New-York de 
1954 à 1965, est mort à son domi- 
cile, lundi soir I ! février, à Pige de 
quatre-vingts ans. Robert Wagner, 
ancien héros de la seconde guerre 
mondiale, avait également été 
ambassadeur américain en Espagne 
et envoyé du président Jimmy Car- 
ter au Vatican. Souvent critiqué 
pour avoir manqué d’esprit de 
décision, Robert Wagner, fils de 
sénateur, avait notamment 
affronté, durant ses trois mandats 
successifs, des émeutes raciales, le 
boycottage des écoles par les Noirs, 
des grèves de journaux, des scan- 
dales policiers et même un ration- 
nement de Peau et la plus grosse 
panne d’électricité de l’histoire de 
la ville, en 1965 .-(AFP.) 

a NOUVELLE-ZÉLANDE : sup- 
pression du visa pour se rendre en 
France. — Les Néo-Zélandais dési- 
rant se rendre en France pour 
-moins de trois mois n’auront plus 
besoin de visa & partir du 
18 février. Paris avait imposé 
l’obligation du visa pour les Néo- 
Zélandais en septembre 1986, alors 
que la capitale française était la 
cible d’une vague d’attentats. Signe 
d’un rapprochement entre les deux 
pays, cette dérision a été annoncée 
mercredi 13 février par L'ambas- 
sade de France & Wellington. 

□ NIGER : libération de détenus 
.touaregs. - Trente-six personnes, 
détenues i la suite de Pattaque de 
la sous-préfecture de Tchintabara- 
den, en mai dentier, ont été libé- 
rées vendredi 8 février, a-t-on 
appris, mardi, de source officielle à 
Niamey. Ces pereonnes, qui n’ont 
pas été jugées, ont bénéficié d’une 
mesure de remise en liberté provi- 
soire. La localité de Tchintabara- 
den avait été attaquée par un 


groupe de Touaregs, rapatriés de 
Libye. A la suite de cet incident, 
soixante-dix-sept Touaregs avaient 
été interpellés, selon les autorités 
gouvernementales. - (AFP.) 

□ ROUMANIE : le président mol- 
dave à Bucarest - Le président de 
la Moldavie soviétique, M. Mircea 
Snegur, a entamé, mardi 
12 février, sa première visite à 
Bucarest II s'est prononcé devant 
le Parlement en faveur d’une 
future «confédération» de la 
«Moldova» et de la Roumanie, 
qui travaillent actuellement à la 
rédaction d’un traité intergouver- 
ne mental et la création d’entre- 
prises mixtes. - (Reuter.) 

□ SOUDAN : trois Français aux 
mains des rebelles. - Trois Fran- 
çais se trouvent, depuis le 31 
décembre, aux mains des rebelles 
de l'Armée populaire de libération 
du Soudan (APLS), a-t-on appris, 
mardi 12 février, de source diplo- 
matique à Nairobi. MM. Philippe 
Vendon, Alain Germain et Philippe 
Lesage, qui convoyaient un avion 
léger de Paris vers la ville d'Antsi- 
ranana, dans le nord de Madagas- 
car, ont été contraints d'atterrir 
dans la localité soudanaise de 
Kapoeta, contrôlée par l’APLS. 
Selon l’ambassade de France à 
Nairobi, les rebelles soudanais se 
sont engagés à remettre les trois 
hommes en liberté, sans poser 
aucune condition particulière. - 
(AFP.) 


NOTRE SUR? 


□ URSS : explosion d’une bombe 
devant le siège du parti à Riga. - 
Un policier a été blessé par une 
puissante explosion qui s'est pro- 
duite mardi soir 12 février devant 
l'immeuble abritant le comité cen- 
tral du Parti communiste de Letto- 
nie fidèle à Moscou, a annoncé 
mercredi l’agence TASS. Une ving- 
taine d’attentats à la bombe (géné- 
ralement de faible puissance) ont 
eu lieu dans la capitale lettonne au 
cours des deux derniers mois, 
visant surtout des bâtiments du 
parti et de l’armée. Le gouverne- 
ment nationaliste letton affirme 
qu’ils sont l'oeuvre de militants 
fidèles à Moscou qui veulent pro- 
voquer l'introduction de l’état 
d’urgence dans cette République 
balte. - (AFP.) 

□ Le chancelier Kohl en visite à 
Paris le 15 février. - Le chancelier 
allemand Helmut Kohl rencontrera 
le président Mitterrand vendredi 
15 février à l’Elysée. Selon Bonn, 
l’entretien portera sur la crise du 
Golfe et les affaires européennes. - 
(AFP.) 


DES LIVRES 



v- 




i 














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10 Le Monde • Jeudi 14 février 1991 • 


EUROPE 


11 


BULGARIE : à la veille de son procès 

M. Movj accuse le président de l’URSS 
d’avoir trahi les pays socialistes 

I — ■ — i.u m ■ 


L ex-chef d’Etat communiste de la 
Bulgarie, M. Todor Jivfcov, s’est 
dédarA, mardi 12 février, i nnnocent 
des charges dont il aura a répondre 
tors <fun procès qui déviait s’ouvrir 
le 25 février à Sofia, Il accuse 
M. Mikhaïl Gorbatchev d’être à l'ori- 
gine des poursuites dont il est vic- 
time. 

«Après i non départ du pouvoir (en 
novembre 1989) et la visite de mon 
successeur à la tête du Parti commu- 
niste bulgare et de l’Etat, Pour Mla- 
denov. une campagne de calomnies a 
été lande contre moi ». a-t-il déclaré 
dans une interview à l’agence UPL 
«Le but, dit-il, n'était pas seulement 
de me discréditer politiquement mais 
de me juger à partir d'accusations 
fabriquées » (...) «Avant la visite de 
Mlaaenov en URSS et sa rencontre 
avec Gorbatchev, rien de cela n 'exis- 
tait». Agé de soixante-dix-neuf ans et 
ayant détenu le pouvoir pendant 
trente-quatre ans, M. Jivfcov devrait 
être le premier ex-numéro un com- 
muniste d’un pajjs d'Europe de P Est 
à être jugé depuis les grands boule- 
versements. 

«Les pays socialistes ont été aban- 
donnés et trahis par l'URSS sous la 
direction de Mikhaïl Gorbatchev », 
a-t-il dit. Commentant la situation 
actuelle en Union soviétique, il a 
1 estimé qu’une « direction qui n'a pas 
de stratégie globale et se permet d'être 


table perestroïka et ne peut qu'ame- 
ner le chaos». 

Vivant actuellement en résidence 
forcée dans là villa de sa petite-fille 
Evguenia près de Sofia, M. Jivfcov 
est accusé d’avoir «outrepassé les 
pouvoirs de sa fonction pour s’enri- 
chir, lui et ses plus proches associés». 
Des charges « politiques », comme 
celles relatives à l'assimilation forcée 
de la minorité turque, ont été provi- 
soirement abandonnées. 

L'ancien «tsar» de Bulgarie 
déclare qu'un chef d’Etat ne peut 
être jugé que pour avoir enfreint la 
Constitution, ce qu’iî estime «n'avoir 
jamais fait». «Tout ce qui m'est 
reproché n'était en réalité que des 
dérisions collectives du comité central 
du parti», affirme M. Jivfcov qui 
accuse enfin les dirigeants actuels du 
pays - où les ex-communistes, exclus 
de la direction de l’Etat et du gouver- 
nement, gardent une majorité au 
Parlement - d’exploiter ce procès à 
leurs propres fins politiques. 

L’agence bulgare BTA a par ail- 
leurs annoncé mardi qu’un des plus 
grands écrivains «officiels» bulgares, 
Vcselin Andreev, ancien résistant 
puis thuriféraire de Jivkov, s’est 
donné la mort en laissant une lettre 
où il écrivait : « Maudits soient Jiv- 


dominée par les événements au lieu M. Jivkov a déclaré «Je pense qu'An- 
de les contrôler ne peut mener de véri- dreev était déprimé». - (UPl, Reuter.) 

ITALIE ; en raison des lenteurs de la justice 

Plusieurs membres de la Mafia 
vont être libérés 


Mariano Agate, dernier chef 
présumé de «ta coupole», le gou- 
vemement central de la mafia ma- 
lienne; Gaëtano Rdanzati, gros 
trafiquant international de drogues 
dures; quelques tueurs appointés; 
une poignée d’assassins et quel- 
ques bandits de grand chemin- 
enrôlés par Cosa Nostra... A la 
stupeur générale de l'opinion 
pubfique italienne, tous ces mal- 
frats de haut et bas étage (qua- 
rante et rai au total) vont sortir de 
prison la semaine prochaaie. Ainsi 
en a décidé, luntfi soir 11 février à 
Rome, la première section de la 
Cour de cassation italienne, la 
plus haute instance de justice. 

ROME 

de notre correspondant 

« Im loi est la même pour tous, 
même pour les mafieux ». a gravement 
commenté, mardi, le magistrat qui 
préside oeüc instance, le juge Corrado 
Carncvale. En vigueur depuis octobre 
1989, le nouveau code de procédure 
pénale, dit «à l’américaine ». que s’est 
donné la justice transalpine, est clair : 
le délai légal entre la première 
condamnation d’un inculpé et la 
confirmation de la sentence en appel 
ne peut pas dépasser un an. Certains 
criminels, qui vont être incessamment 
placés en liberté provisoire, avaient 
été condamnés à de lourdes peines, 
lois des fameux maxi-procès contre La 
Mafia qui s’étaient déroulés à la fin 
des années 80 en Sicile. Plusieurs de 
ces condamnations ont été récemment 
confirmées en appel, mais trop tard. 
Les jugements sont cassés : « Il fout 
tout recommencer à zéro*, se lamen- 
tait, mardi, un juge instructeur de 
Païenne. 

Le cas de Michèle Greco, dit «le 
pape de la mafia » pour le rôle de pre- 
mier pian qu’il a longtemps assumé à 
la tête de «la coupole», et qui fut 
condamné à perpétuité lors du dernier 
maxi-procès, n’est pas encore très 
clair : l’homme a été régulièrement 
condamné, dans une autre affaire, à 
huit années de prison, qui ne sont pas 
encore totalement écoulées. 

Reste que rémotion est grande dans 


techniques, de son prédécesseur il y a 
trois semaines, - il faut faire des pro- 
cès gouvernables. » En clair, mettre un 
terme à ces maxi-procès, spectacu- 
laires certes, mais interminables et 
surchargés de dossiers, d'interventions 
plus ou moins directes et de difficultés 
technico-1 égales. 

Un dossier met, en moyenne, trois 
ans et demi avant d'être instruit et 
présenté i la Cdur en Italie. La justice • 
est surchargée, encombrée, dépassée. 
Sur les 8 409 magistrats qui, aux 
termes de la toi, devraient siéger, il en 
manque exactement 1 276. Pas assez 
de candidats, pas assez de moyens 
financiers pour les faire naître. En 
attendant mieux, que va-t-il se passer 
pour les quarante et un libérés dans 
quelques jours? «Il faut espérer qu'ils 
seront bien surveillés et que tout sera 
fait pour éviter qu'ils ne s'enfuient 
avant leur prochain procès ». a dit 
M. Martdli. Les précédents n'invitent 
guère à l’optimisme... 

PATRICE CLAUDE 


ALLEMAGNE 

Croisade pour l’emploi 
dans les nooveanx 
Lânder 

BEBUN 

de notre correspondant 

Le chancelier Kohl a plaidé, 
mardi 1 2 février, en faveur d'une 
croisade nationale pour la création 
de nouveaux emplois en. Allemagne 
orientale. Devant les représentants 
du patronat et des syndicats, réu- 
nis à la chancellerie pour examiner 
les mesures & prendre face à la 
situation de crise qui règne dans 
Tex-RDA (Ut Monde du 13 février), 
le chef du gouvernement a qualifié 
l'aide aux nouveaux Lânder de 
l’Est d '«objectif domestique priori- 
taire». 

Bonn avait annoncé, dès mardi, 
toute une série de moyens supplé- 
mentaires qui seront mis à la dis- 
position des régions pour parer au 
plus pressé. Les Lânder et les com- 
munes vont recevoir cinq milliards 
de deutschemarks de plus en 
février pour Bure face à leurs pro- 
blèmes de liquidités. Cette somme, 
provenant du Fonds pour l’unité 
allemande, vient s’ajouter aux 
5,6 milliards versés en janvier et 
aux 3,6 milliar ds déjà programmés 
pour février. Les premières ren- 
trées fiscales importantes doivent 
arriver en mars. 

Eacoarageaeats 

finaux 

Parmi les autres formes d'aide 
envisagées figurent le financement 
de deux cent cinquante mille 
emplois d’intérêt public pour les 
chômeurs et une aide de 100 mil- 
lions de deustchemarfcs pour per- 
mettre l’envoi de personnels admi- 
nistratifs qualifiés de l’Ouest pour 
prêter main-forte aux collectivités 
locales à l’Est 

Le nouveau ministre de l’écono- 
mie, M. Jûrgen MÔUemann, a pré- 
senté pour sa paît son propre pro- 
gramme d’action pour aider 
l’économie est-allemande i sortir 
de l’impasse. Il prévoit, entre 
autres, des encouragements fiscaux 
& l’investissement, un plan spécial 
de 2 milliards annuels pour les res- 
tructurations dans les régions où 
des licenciements massifs sont & 
prévoir ainsi qu’un programme 
d’investissements publics de 8 mil- 
liards de deustchemarks aux deux 
ans. 

H. de B. 


Un plaidoyer 
de M; Gorbatchev 


Suite de bi première page 

Cette convergence porte notam- 
ment, a précisé M. Dumas au cours 
d'une conférence de presse, sur «la 
recherche d’un équilibre pour assu- 
rer la sécurité de tous les pays de la 
région ». sur l'importance du rôle 
des Nations unies et sur la tenue 
d’une conférence internationale. 
Par l'intermédiaire de la France, 
l’URSS - où, tout en jouant jus- 
qu’ici le jeu de la coalition anti-ira- 
kienne Ton s'inquiète quand même 
des conséquences futures de l'affir- 
mation de la superpuissance améri- 
caine - cherche ainsi i ne pas être 
absente du processus qui se dérou- 
lera au Proche-Orient après la fin 
des hostilités. 

Toujours à propos de la crise du 
Golfe, M. Dumas a interrogé son 
homologue sur l’éventuelle pré- 
sence d’experts soviétiques aux 
côtés des Irakiens, i la suite d’in- 
formations publiées en France sur 
l’écoute de mystérieuses conversa- 
tions en russe sur les ondes mili- 
taires irakiennes. M. Bessmertnykh 


l’a assuré que les effectifs de l’am- 
bassade soviétique à . Bagdad 
étaient réduits à treize diplomates 
et qu'il n'y avait plus- en Irak 
« d’experts civils ou militaires sovié- 
tiques». Reste & savoir si cette 
réponse exclut que certains 
« conseillers » soient restés à titre 
personnel, non plus à la solde de 
l’URSS mais à celle de l’Irak. 

Pas de solution - 
de rechange « 

■ Une partie importante de l’en- 
tretien avec M. Gorbatchev a été 
consacrée à la situation intérieure 
en URSS, pour laquelle le chef de 
l’Etat soviétique a demandé davan- 
tage de « compréhension » de la 
part des Occidentaux. C’est égale- 
ment le sens de la lettre adressée la 
semaine dernière par M. Gorbat- 
chev à M. Mitterrand, dans 
laquelle, selon de bonnes sources, 
le président soviétique se plaint 
amèrement de la sévérité des juge- 
ments émis aujourd’hui à son 


Selon M, Chevardnadze 

Les réformes sont menacées 
mais pas condamnées 


En décembre dernier, 
M. Edouard Chevardnadze avait 
démissionné de son poste de 
ministre des affaires étrangères 
pour protester contre ce qu’il 
avait appelé une dictature 
rampante. Dans son premier 
entretien accordé depuis è des 
journalistes étrangers, 
M. Chevardnadze, interrogé 
mardi 12 février par la chaîne de 
télévision allemande ZDF sur. 
l'avenir des réformes en URSS, 
a répondu : « Pour être vraiment 
honnête et lucide, ce genre de 
changements me paraissent 
sérieusement menacés. » Selon 
lui, il existe toujours en Union 
soviétique d ed « puissances qui 
pourraient enclencher le proces- 
sus dangereux» de retour à 
l'autoritarisme stalinien, e Mais, 
a-t-il ajouté, je pense que la 
perestroïka et les nouvelles 
idées politiques peuvent être 
sauvées si notre société le 
désire réellement si les gens 
épris de démocratie rejoignent 
nos forces.» 

Evoquant sa démission, il a 
ajouté qu'elle était «le cri du 


AMERIQUES 


PÉROU 


Le président Fujimori déclenche une offensive 
médiatique contre le Sentier lumineux 


mière fois depuis un mois, le Golfe à 
la «une», ont consacré, mardi soir, de 
longs débats A cette « justice malade». 
qui décourage parfois scs plus ardents 
serviteurs. 

« C’est un scandale! s’est exclamé 
M. Paolo Cabras, vice-président de la 
commission parlementaire un ti mafia., 
fjt justice ne doit pas être un robot, un 
monstre froid de formalisme. .Son 
application doit être liée ' à la \ 
conscience du pays. El celle-ci est 
aujourd'hui abasourdie par ce qu'elle 

entend. » En fait, s’il est vrai que la 

justice italienne semble parfois 
oublier la somme de travail et de sang 
versé par les magistrats spécialisés de 
Païenne et d’ailleurs pour instruire 
ces procès et envoyer des centaines 
d’assassins i l’ombre - d’aiileure, la 1 
plupart des quatre cents et quelque 
condamnes, ton des maxi-procès, ont 
été élargis dans les trois ans qui ont 
suivi, - le droit est le droit. «Four 
éviter ce genre de problèmes, disait, 
mardi soir, M. Claudio Martdli, 
numéro deux du gouvernement et 
ministre de la justice par intérim - 
depuis la démission, pour raisons 


Faute d'une véritable politique 
antisubversive, du moins aux 
yeux de l'opposition, le prési- 
dent péruvien Alberto Fujimori a 
entrepris de lutter contre la gué- 
rilla du Sentier lumineux en lan- 
çant une grande offensive 
médiatique pour discréditer son 
dirigeant Abîma el Guzman. 

UMA 

de notre correspondante 

Abimael Guzman, le chef du 
Sentier lumineux, est parvenu à 
ravir involontairement la « une » 
de l’actualité à la guerre du Golfe 
et à l’épidémie de choléra qui 
sévit sur la côte péruvienne depuis 
le début du mois. Involontaire- 
ment, puisque ce ne sont pas les 
nombreux et sanglants forfaits 
commis par le Sentier qui en sont 
à l'origine, mais la transmission 
d'une vidéo saisie par la police. 

On y voit l’homme qui se fait 
appeler «présidente Gonzalo» 
jouer les boute-en-train au cours 
d'une fête copieusement arrosée et 
initier scs disciples, portant 
comme lui l’uniforme Mao, à la 
danse grecque du sirtaki. 

Après douze ans de clandesti- 
nité, Guzman, que les services de 
renseignement présentait comme 
gravement malade, apparaît sur 
tous les écrans de télévision. Et ce. 
grâce au président Fujimori. L’ob- 


jectif du chef de l'Etat était de 
détruire le mythe du héros révolu- 
tionnaire menant une existence 
d'ascète, en présentant un Abi- 
mael Guzman dans un état éthyli- 
que et faisant la fête, tandis qu’un 
millier de ses miliciens pourris- 
sent dans les prisons et que plu- 
sieurs milliers d’autres ont effec- 
tué, au nom d’une prétendue 
bonne cause, « la destruction du 
vieil ordre pourri ». 

Coup d'épée 
dans l'eau 

«Regardez-le bien, a commenté 
le président Fujimori en marge de 
la vidéo, H n ’ d rien d’extraordi- 
naire. c’est un homme en chair et 
en os. avec ses faiblesses, complète- 
ment Ivre. C’est l’homme qui mine 
ce style de vie qui se proclame 
aussi le défenseur du prolétariat, 
mais ce n’est qu’un vulgaire com- 
plice du trafic de drogue... C'est lui 
qui, utilisant la psychologie de 
masse, a conscientisé deux mille 
fanatiques, mais nous sommes 
vingt-deux millions de Péruviens, 
c’est donc un affrontement de plus 
de dix mille contre un. » Ridiculi- 
sant le leader du Sentier lumi- 
neux, le chef de l’Etat a peut-être 
remporté une bataille psychologi- 
que contre cette organisation, 
mais il cherchait surtout & se 
défendre des critiques de la plu- 
part de ses opposants, qui lui 
reprochent de a’avoir pas de poli- 


tique antisubversive. D’où l’idée 
de présenter cette vidéo, prise à 
l’ennemi, comme une démonstra- 
tion du succès de la nouvelle stra- 
tégie de l’année, mise en place U y 
a six mois. La démonstration n'a 
guère été concluante, si l’on s’en 
tient aux commentaires qui l'ont 
suivie. 

M. Fujimori identifiait par 
exemple les personnages accompa- 
gnant AbimaeJ Guzman comme 
étant les membres du bureau poli- 
tique du Sentier lumineux. Cest 
une affirmation peu crédible. U 
semble plutôt, en effet, qu’il 
s’agisse de collaborateurs de moin- 
dre importance ou de responsables 
du service périphérique de propa- 
gande. 

Quant au coup de filet lancé 
contre une vingtaine de prétendus 
hauts dirigeants du Sentier lumi- 
neux ces derniers jours, il fait 
immanquablement penser à l’opé- 
ration de juin dernier, présentée 
par l’ex-président Garcia comme 
une victoire décisive sur le mou- 
vement insurgé et qui s'est révélée 
plus tard n'avôir été qu’un coup 
d’épée dans l’eau. Cette fois, il 
semble bien qu’il en soit de même. 
La nouvelle diffusée par une 
chaîne de télévision scion laquelle 
M. Guzman avait été blessé 
dimanche soir de deux balles dans 
le bras a été démentie lundi soir 
par la police. 

NICOLE BONNET 


cœur d’une personne qui a vu 
grandir un danger, qui a vu de 
quelle manière les forces réac- 
tionnaires devenaient de plus en 
plus audacieuses». «C’était, 
a-t-îl dit, la réponse d'un 
homme qui a compris qu'il ne 
pouvait que se tourner vers le 
peuple tout entier. C’est un 
combat historique pour la 
démocratie.» 

Longtemps considéré comme 
un fidèle de M. Mikhafl Gorbat- 
chev, l’ancien ministre a précisé 
qu'il avait hésité pendant six 
mois avant de prendre cette 
décision, à laquelle s'opposait 
le président soviétique, mais 
qu'il la jugeait bonne. «Je ns 
regrette pas {ma décision). Je 
n’entends pas me retirer totale- 
ment de la vie pratique. L'orga- 
nisation que je viens de fonder 
s’occupe de politique», a-t-il 
ajouté. Avec d'autres anciens 
diplomates, M. Chevardnadze 
vient de mettre en place à Mos- 
cou un groupe de travail sur les 
conflits régionaux et le désar- 
mement - (Reuter J 


ÉTATS-MS 
Annulation en appd 


contre le «télérangéite» 


La- cour d'appd de Richmond 
(Virginie) a annulé mardi 12 février, 
la sentence de quarante-cinq ans de 
prison prononcée à l’encontre du 
célèbre «télévangëfiste» Jim Bakker, 
tout en confirmant qu’il était bien 
coupable d'escroquerie et d'associa- 
tion de malfaiteurs. Depuis sa 
condamnation en 1989, M. Jim Bak- 
ker purge sa peine dans le péniten- 
cier de Rochester (Minnesota). U se 
verra infliger une nouvelle sentence 
sans pour autant que son procès 
recommence. 

La cour d'appd a en effet consi- 
déré que les remarques faites par le 
juge de première instance Robert 
Potier au moment du verdict pou- 
vaient laisser supposer qu’il avait été 
influencé par ses propres sentiments 
religieux. «Que le juge ait ou non 
une religion ne doit pas intervenir 
dans la détermination de la sen- 
tence», a indiqué le tribunal Le juge 
Potter avait notamment : souligné 
dans les attendus de son jugement 
que le télévangéliste « n’avait pas eu 
la moindre pensée pour ses victimes 
et ceux d’entre nous qui- avons une 
religion et sommes ridiculisés comme 
étant des niais, victimes de prêcheurs 
arides ». . 

Jim Bakker avait longtemps été Je 
prêcheur vedette de télévision aux 
Etats-Unis et avait fondé le camp de 
vacances et de retraite Heritage à 

Fort-Mill (Caroline-du- Sud), avant 

d’être accusé d’avoir escroqué les 
personnes ayant versé de l’argent 
pour en acheter des parts. - (Ab'PJ 


éga rd à l'étranger, et demande- a 
l'Ouest, en gros, de comprendre 

qu’il n’y a pas de solution de 

' rechange & M. Gorbatchev. 

Ainsi, selon. M. Dumas, ic 
numéro un soviétique a, au cours 
de l'entretien de mardi, «regrette 
que l'Occident ne fasse pas toujours 
preuve de compréhension sur la 
situation, les contraintes qui sont 
les siennes et sa volonté d 'aboutir 
maigri tout». M. Gorbatchev a 
toutefois trouvé en. M. Dumas un 
interlocuteur de toute évidence 
plus compréhensif que ses collc- 
gues de Londres ou de Washing- 
ton, et il lui a longuement explique 
que, -après six ans, «la perestroïka 
était entrée dans sa phase la plus 
difficile, celle de la transition, et 
n’avait pas encore abordé la phase 
finale de transformation des struc- 
tures politiques , économiques, 
financières, sociales, et de celles de 
l’Union, elle-même». M. Gorbat- 
chev ne semble cependant pas 
avoir fourni beaucoup d’éclaircis- 
sements sur ce que constituait ccttc 
«phase finale» et quand il enten- 
dait l’aborder. 

Le problème balte a été traite 
«dans le cadre de l’Union rèno- 
vé?*,'a tift-M. Dumas, impliquant 
par là qu’il avait été traité dans le 
cadre «soviétique», celui-là même 
que rejettent ouvertement les trois . 
Républiques baltes, d’autant plus 
sûres de leur bon droit que les pays 
Occidentaux - dont la France - 
n’ont jamais reconnu leur 
annexion. Le ministre français, 
selon son entourage, a fait valoir 
aux Soviétiques que les opinions 
publiques occidentales étaient par- 
ticulièrement sensibles à ccttc 
question et que le « discernement » 
dont Paris Taisait preuve pour 
l’Instant n’était pas toujours encou- 
ragé par l’attitude de Moscou. 

k Complot» 

de banques occidentales^ 

Les propos tenus par M. Gorbat- 
chev à M. Dumas tendent à confir- 
mer que le chef de l'Etat soviétique 
n’arrive pas à appréhender vérita- 
blement la réalité balte, pu bien, 
comme en avait eu l'impression en 
le rencontrant fa semaine dernière 
l’ex-dirigeant lituanien M. Bra- 
zauskas, qu’il est mal informé sur 
ta question. Cherchant à convain- 
cre M. Damas de sa volonté de 
dialogue. M. Gorbatchev lui a ainsi 
«vendu» son «mécanisme perma- 
nent de dialogue et de négocia- 
tion», mis en place par la nomina- 
tion de trois délégations 
soviétiques de haut niveau pour 
discuter avec les Baltes. Or ces 
délégations n’ont pas encore com- 
mencé à fonctionner et les diri- 
geants baltes sc sont montrés très 
sceptiques à leur égard. De 
manière générale. M. Gorbatchev 
donne-t-il l’impression d’être aux 
commandes, a-l-on demande à 
M. Dumas. «J’ai eu le sentiment 
qu'il ne dételait pas», a répondu le 
ministre. 

[ M. Dumas s’est également entre- 

! tenu avec le nouveau premier 
[ ministre soviétique, M. Valentin 
Pavlov, qui avait fait beaucoup 
parler de loi dans la journée à (a 
suite d’une interview au quotidien 
Troud. M. Pavlov y a accusé des 
banques occidentales d’avoir cher- 
ché a inonder l'URSS de roubles 
détenus illégalement à l'étranger en 
grandes quantités afin de «provo- 
quer une hyperinflation artifi- 
cielle». «Il n'y arien d’exception- 
nel là-dedans. Des actions de ce 
type ont été menées dans plusieurs 
régions du monde dans le but de 
changer le système politique ou de 
renverser des leaders indésirés ». 
a-i-ü diL 

Interrogé à ce sujet, le porte-pa- 
role de M. Gorbatchev. M. Vitali 
Ignateoko, émettait, ‘non sans 
humour, des doutes sur les capaci- 
tés du rouble à changer là face du 
-monde. Dans la même veine, le 
nouveau numéro deux du KGB, 

. ML Viktor Grouchko, qui s'est pré- 
senté mardi à la presse, a accusé 
les services secrets occidentaux 
d’avoir « intensifié » leurs activités 
en Union soviétique en dépit de 
l’évolution positive des relations 
internationales. 

SYLVIE KA UFFMANN 

Référendum 
le 3 mars en Lettonie 
et en Estonie 

A r exemple du «sondage» mené 
avec succès dimanche dernier en 
Lituanie, le Parlement de Lettonie 
a décidé d’organiser, dimanche 
3 mars, un référendum sur l’indé- 
penüaûcc.- L’ Estonie avait déjà pris 
une décision pour une consultation 
semblable, le même jour. 

A Moscou, le- porte-parole du 
président Gorbatchev a indiqué 
mardi que le référendum fédéral 
prévu pour le 17 mars sera orga- 
nisé, dans les Républiques qui 
refusent d'y participer, par des 
comités dépendant du pouvoir cen- 
tral mais que « personne n’usera de 
laforce» pour le mener à bien. - 




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ms-va;*,^ 


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- » \* ; » ■ * 
iJiU.-- 










En concevant la Nouvelle Audi 100, 
nous avons aussi pensé à protéger des familles 
qui ne seront jamais nos clients. 

Car dans ces familles, ni le père, ni ta mère, ne savent conduira Ce sont des familles d’arbres, comme celle qui a bien voulu poser pour nous, mais aussi des 
familles de poissons et d'oiseaux. Les ingénieurs Audi orrt pourtant tenu à assurer leur sécurité en concevant la Nouvelle Audi 100 et ceb de plusieurs façons. La 
plus évklenteestbiensûrlepotcaiafytiquaAtrois voies et sonde lambda, cequi augmente la duréede catalyse des gaz et donc réduit rémission de substances 
nocives. Mas pour Audi, le souci de l’environnement va bien plus loin que cela : dans la fabrication de la Nouvelle Audi 100, ni amiante, ni cadmium (dans les 
laques et les plastiques), ni hydrocarbures (dans la mousse des sièges), ni solvants 


plus, la nouvelle Audi 100 est, pour ainsi 
seront refondus, le zinc, les matériaux 


(dans ladre protégeant la carrosserie). De 
dire, recyclable: Facier et Faluminrum 
précieux et certains plastiques récupérés. Tout cela fart certainement de la nouvelle Audi 100 l'une des seules voitures à protéger même les familles qui ne la 
possèdent pas. a qui, d'ailleurs, ne sauront jamais qu’elle existe. Modèle présenté Audi 100 2.8 E V6. Consommations normes UTAC : 7,0 1 à 90 km/h - 8,6 1 à 
120 km/h - 12,5 I en ville. Garantie peinture 3 ans. Assistance 24 h/24,6ans(VAGSefviceMobK). Garantie anficomsim 


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12 Le Monde • Jeudi 14 février 1991 • 


SOCIÉTÉ 


Un millier de délégués réunis à Canberra 


Le Conseil œcuménique des Eglises plaide 
pour un ordre mondial plus pacifique 


Neuf cent cinquante évêques, 
pasteurs et laïcs, délégués par 
toutes les Églises protestantes 
et orthodoxes membres du 
Conseil œcuménique des 
Églises, sont réunis du 7 au 
20 février à Canberra, en Aus- 
tralie, pour la septième assem- 
blée générale du COE, fondé en 
1948. Dès les premiers travaux, 
les participants ont souligné la 
nécessité de trouver «la réponse 
à une nouvelle étape de l'his- 
toire, où T humanité est en train 
de se détruire avec la désinté- 
gration de l'ordre naturel, la vio- 
lation de la Justice et de la 
paix.» 

Fallait-il tenir cette assemblée 
générale du Conseil œcuménique 
des Églises en pleine guerre du 
Galle? C'est la délégation alle- 
mande qui, la première, avait posé 
la question. Mais avant même le 
déclenchement des hostilités, outre 
les 9S0 délégués des 316 Eglises 
membres du COE (une centaine de 
pays et 350 raillions de fidèles 
représentés), 2 500 observateurs 
avaient déjà répondu favorable- 
ment à la convocation, parmi les- 
quels, après plusieurs décennies 
d'absence, des chrétiens chinois et 
nord-coréens. 

Le 23 janvier dgrnicr, après 
consultation des Eglises de la 
région du Golfe en particulier, le 
pasteur Emilio Castro, méthodiste 
uruguayen, secrétaire général du 
COE, a publié une déclaration jus- 
ti fiant te maintien de rassemblée 
de Canberra : «La préoccupation 
dominante, explique-t-il, a été de 
renforcer le témoignage de paix des 
Eglises et du Conseil, et d'exprimer 
et de démontrer la solidarité des 
chrétiens avec les peuples du 
Moyen-Orient. ». 

Déjà, le 1 7 janvier, le COE avait 
« déploré la décision du gouverne- 
ment américain d'avoir ouvert les 
hostilités » et « regretté que le gou- 
vernement irakien n'ait pas 
répondu aux appels internatio- 
naux ». Dès l'ouverture de l’assem- 
blée générale de Canberra, le jeudi 
7, il a appelé à «la cessation immé- 
diate des hostilités » (le Monde du 
8 février) . 

Cette volonté de «coller» à l'ac- 
tualité et de prendre position n'est 
pas nouvelle au COE. Sa précé- 
dente assemblée générale, à Van- 
couver en 1983, en pleine crise des 
missiles, avait condamné les armes 
nucléaires. Le Conseil œcuménique 
est lui-mâme traversé par les 
conflits régionaux. Ses Églises 
membres (anglicane, baptiste, 
méthodiste, luthérienne, ortho- 
doxe. etc.) connaissent des situa- 
tions de tension locale. Et les 
orthodoxes (un quart des partici- 
pants) rappelleront les affronte- 
ments qui les opposent, dans les 
pays de l’Est, aux Églises catho- 
liques u niâtes. 

De nouveaux modèles 
de société 

La crise du Golfe s'inscrit dans 
la triple préoccupation majeure du 
COE : a Justice, paix, sauvegarde 
de la création ». Ce mot d’ordre 
avait été lancé lors de l'assemblée 
de Vancouver, repris lors d’une 
rencontre européenne à Bâle, en 
1988, et, l’an passé, lors d’un ras- 
semblement mondial â Séoul. 
Aujourd’hui, le COE envisage de 
modifier scs structures afin de tra- 
duire plus concrètement, dans 
toutes ses activités, cette triple 
orientation. 

« l'iens. Esprit-Saint, renouvelle 
toute la création » : tel est le thème 
de l'assemblée de Canberra, qui 
sera décliné sous plusieurs aspects. 
Ecologique, tout d'abord : la répar- 
tition inéquitable des ressources de 
la terre, les droits des populations 
autochtones imposent «de revoir la 
ivnception théologique de la crèa- 


□ Pérou : mission médicale de l’ar- 
mée française. - L’armée française 
a annoncé, mercredi 13 février, 
l'envoi d'une mission médicale 
d'évaluation au Pérou, où une épi- 
démie de choléra a fait, depuis 
quinze jours, 77 morts (le Monde 
du 12 février). Composée d'un épi- 
démiologiste militaire et de deux 
sous-officiers laborantins, cette 
mission va «procéder à l'évaluation 
d'une situation épidémique qui 
affecte plus de I i 000 personnes », 
selon le communiqué du service de 
presse de l’armée. 



lion». A Canberra, une attention 
sera portée au sort des aborigènes, 
comme cela avait été le cas, à Van- 
couver il y a sept ans, pour les 
Indiens d'Amérique du Nord. Un 
rituel de purification a môme pré- 
cédé le culte d'ouverture de l'as- 
semblée (voir notre encadré ). 

La nécessité de définir de nou- 
veaux modèles de société, «à un 
moment ou les idéologies domi- 
nantes sont en crise», sera égale- 
ment mise en relief. La spiritualité, 
«qui ne saurait être dissociée de la 
lutte pour un monde Juste, viable et 
pacifique», prend toute sa place 


dans ce contexte. «Les Églises, 
poursuit l'un des exposés prépara- 
toires de l’assemblée de Canberra, 
continuent de penser qu’il vaut la 
peine de rechercher un nouvel ordre 
économique mondial et que les 
valeurs spirituelles qui révèlent la 
volonté de Dieu dans toute activité 
humaine, en faveur de la justice, de 
la dignité humaine et de l'autodé- 
termination, ne peuvent être igno- 
rées.» 

Au chapitre de l'unité des chré- 
tiens enfin, les responsables du 
COE ne cachent pas qu'il reste du 
chemin à parcourir. Si, dans les 


Églises protestantes et orthodoxes 
à travers le monde, les contacts 
in r «religieux se multiplient (avec 
les bouddhistes, tes musulmans, les 
juifs, les sikhs, etc.), les rapports 
avec l'Église catholique n'ont plus 
la chaleur des années soixante, 
quand Paul VI s’était rendu, en 
1968, à Genève. 

Môme si Jean-Paul II a effectué 
'loi aussi 1e déplacement en juin 
1984 et jô une collaboration struc- 
turelle dans certaines commissions 
du COE (notamment à Foi et 
Constitution) reste effective, la 
participation de l'Eglise catholique 
n'est pas celle escomptée par le 
COE. Vingt-deux observateurs 
catholiques ont (hit le déplacement 
en Australie. Mgr Allan Clark et le 
pasteur Jacques Maury, coprési- 
dents du groupe mixte de travail 
pour les relations entre l'Église 
catholique et le COE, le constatent 
dans leur rapport préparatoire : 
« La différence de nature entre le 
COE et l'Eglise catholique romaine 
semble constituer un obstacle per- 
manent au plein développement de 
leurs relations. » 

Enfin, à Canberra, les partici- 
pants ne manqueront pas d’abor- 
der la question du financement qui 
agite le Conseil œcuménique 
depuis deux ans. Le pasteur Emilio 
Castro a clairement laissé enten- 
dre, en décembre dernier, qu'une 
restructuration et une baisse des 
dépenses s’imposaient d’ici à 1992. 
Un chapitre sur lequel retentira à 
coup sur la voix de la délégation 
allemande, qui finance, à elle 
seule, un peu moins d’un tiers des 
1 60 millions de francs dn budget 
de fonctionnement du COE. 

JEAN-MICHEL DUMAY 


JUSTICE 


Simone Weber devant les assises de Meorthe-et-MoseHe 

Des armes, des experts et un cadavre 


Après les ragots. les com- 
mérages et les rumeurs, les 
jurés de la cour d'assises de 
Meurthe-et-Moselle ont 
entendu un langage totale- 
ment différent, mardi 
12 février. La parole a été don- 
née aux experts, qui ont 
déposé leurs conclusions sur 
les rares éléments matériels 
dont dipose ('accusation pour 
affirmer que Simone Weber a 
tué Bernard Hettier, avant de 
découper son corps avec une 
meuleuse à béton. 

NANCY 

de notre envoyé spécial 

Ce n'est plus l’heure des 
haines et des passions : les spé- 
cialistes sont là pour donner à la 
cour les réponses, dictées par la 
science. Aussi beaucoup espè- 
rent-ils sans doute que le dis- 
cours raisonnable de ceux qui 
n'ont aucune raison d'aimer ou 
de détester Weber permet- 
tra de lever un coin du voile dans 
la sérénité, lis seront déçus. Sur 
une table, l'huissier a étalé trois 
carabines 22 long rifle et des 
munitions. Le Pr Ceccaldi lit son 
rapport d'une voix monocorde : 
les armes sont en bon état. Elles 
ont fonctionné normalement et 
l'une des carabines est celle qui 
a percuté une douille découverte 
sous une armoire dans l'apparte- 
ment de Simone Weber. 

Erreur 

de douille 

Cette constatation ne prouve 
p'une chose ; c'est que Simone 
' ’eber a pu, un jour, se servir de 
l'arme chez elle. Elle ne le 
conteste d’ailleurs pas. Sans 
toutefois s’en souvenir avec pré- 
cision. Si elle avait cette cara- 
bine, c'est pour se protéger lors- 
qu’elle allait, seule, dans sa 
maison de Rosières-aux-Salines 
et pour « monter la gardes car, 
régulièrement, sa voiture était 
« massacrée». Mais Weber 
n'a pas un goût prononcé pour 
les carabines et si elle a acheté 
ia deuxième, c'est seulement 
parce qu'elle croyait que la pre- 
mière avait été volé© lors d'un 
cambriolage. En tout cas, elle 
déclare : « J’avais peur des 


Sï 


armes, ça me traumatisait. Je 
n ‘aurais pas été capable de me 
défendre ». Certes, les deux 
carabines sont munies d'un 
silencieux, mais Mme Weber a 
une bonne raison : «Je ne sup- 
porte pas le bruit d'une arme». 

La cour pouvait donc en rester 
là. Mais le rapport de M. Cec- 
caldi ne semble pas très darr et, 
à force de le relire, le président 
Nicolas Pacaud constate une 
anomalie : la douille retrouvée 
n'est pas de la même marque 
que celle qui figure dans le rap- 
port On ouvre les scellés; aucun 
doute : il y a une erreur. La 
défense se jette sur l’incident. 
M. Ceccaldi finît par s’embrouil- 
ler dans les numéros de scellés 
et, pendant trois heures, on 
tente de reconstituer l'erreur. 
L'expert a beau murmurer que 
cela ne change rien au sens de 
ses conclusions, la confusion 
des marques laisse une impres- 
sion de désordre. 

Race noire, 
race blanche 

Les jurés assistent au tumulte 
avec détachement, pendant que 
la salle s'ennuie et se vide pro- 
gressivement. Simone Weber, 
d'abord agacée, finit par sourire. 
Les avocats de la perde civile 
viennent au secours de l'expert, 
tandis que la défense dame que 
l'on a « pris des libertés avec le 
code de procédure pénale ». Au 
plus fort de l'empoignade, 
M* Henri-René Garaud huile : ait 
y a un doute énorme dans ce 
dossier. » 

Le calme revient brusquement. 
L’expert s’en va. L'huissier range 
les carabines. Et personne n'en- 
tend M— Weber qui tire ses avo- 
cats par leurs robes en gromme- 
lant que ia troisième carabine 
n'est pas è elle. II semble qu'eBe 
appartienne à un témoin, mais 
les jurés n’en sauront rien, ns ne 
sauront pas non plus pourquoi 
l'arrêt de renvoi de la chambre 
d’accusation précise sans 
nuances que Bernard Hettier a 
été tué d'« une belle dans la 
tête», alors qu'aucun élément de 
f ait ne permet d'étayer uns telle 
affirmation. 

Une valise contenant un tronc 
humain a été découverte le 
15 septembre 1985 à Poincy. 


dans un bras mort de le Marne. 
La téta et les membres supé- 
rieurs étaient absents et l'exper- 
tise montre que les bras ont été 
découpés avec un appareil rota- 
tif. En l'absence du médecin 
légiste, le docteur Deponge, blo- 
qué au lit par un lumbago, (e poli- 
cier ayant assisté à T'autopsie 
indique que, selon les premières 
constatations, il s'agissait d'un 
homme de race noire. La 
défense exploite longuement cet 
élément mais les experts sui- 
vants viennent détruire leurs 
efforts. Pour le professeur 
Michei Durigon, anatomo-patho- 
logiste, la peau examinée au 
microscope révèle «une pigmen- 
tation mélanique modérée d’un 
homme de race blanche ». sans 
qu'ii soit possible de faire la dif- 
férence entre une coloration due 
è une ethnie ou celle imputable à 
un simple bronzage au soleil. 

Mais c'est le docteur Francis 
Kannapel qui apporte le témoi- 
gnage le plus déterminant, 
même s'il l'exprime avec l'humi- 
lité des techniciens sérieux. U e 
comparé les radiographies de 
Bernard Hettier, saisies dans le 
dossier médical de l'employeur, 
avec l’examen radiologique prati- 
qué sur le tronc. Le rachis dor- 
sal, ia clavicule gauche, la sep- 
tième vertèbre cervicale et les 
mesures du bassin sont sembla- 
bles sur les deux squelettes. En 
outre, le Dr Kannapel n’a 
constaté « aucun élément d'ex- 
clusion » sur l'ensemble des 
radios, ce qui lui fait dire que les 
deux squelettes sont «radiologi- 
quement compactes». 

Le défense le soumet h un 
sévère contre-interrogatoire. 
Mais l’expert sait de quoi il parie 
et, sens affirmer que (e tronc 
était celui de M. Hettier, il 
constate simplement «la somme 
des similitudes ». môme si les 
avocats lui promettent que d'au- 
tres spécialistes viendront le 
contredire. La salle est presque 
vide. Au premier rang, plusieurs 
femmes écoutent en crispant 
leurs mains sur un mouchoir. 
Celui dont on parle sur un ton si 
glacé, c'était leur frère ou leur 
père. 

MAURICE PEYROT 


Le «génocide» des aborigènes 


CANBERRA 


de notre correspondant 


La scène se déroule sous un 
chapiteau planté au craur du 
campus de l’université de Can- 
berra. A te demande du pasteur 
EmKo Castro, secrétaire générai 
du Conseil œcuménique des 
Églises, te messager aborigène 
s’est approché da conseil des 
notables et lu a remis un bâton 
traditionnel. «Venez», ont 
répondu tes hiérarques coutu- 
miers. Le cortège a alors 
entamé sa procession sous 
l'abri de toile, pute tes héritiers 
du Temps du rêva, le corps 
enduit de glaise blanche, ont 
esquissé des pes d« danse sur 
l'estrade. 

Ainsi est-ce aux descendants 
des premiers habitants de 
TAustraHe que te conseil du CΠ
avait demandé, par ce rite, 
d’ouvrir, te 7 février dernier, sa 
septième Assemblée générale. 
U charge symbolique d'un tel 
choix n'a échappé è personne : 
la «question aborigène», tout 
autant que b guerre du Golfe, 
allait dominer les esprits et les 
débats (tes premiers jours de 
cette assemblée. 

Il faut dire que les organisa- 
teurs étaient décidés à enfoncer 
le clou sur 1a tragédie sflen- 
cteuse d'une population deve- 
nue une enclava du tiers-monde 
dans un pays riche. Dans un 
rapport au vitriol, publié è l’Is- 
sue d'une visite dans des com- 
munautés de Nouvelles-GaDes 
du Sud et du Queensland, te 
COE dénonce tes «conditions 
sociales déplorables das abori- 
gènes ». « leur aliénation » et 


« leur démoraUsaikm », ajou- 
tant : «L'impact ekt racisme das 
Australiens sur la peuple abori- 
gène n'est pas sa ufemanr terri- 
fiant V relève du génocide. » 

Face è un tel réquisitoire, 
l’embarras du gouvernement 
australien est évident. Le pre- 
mia' ministre. M. Bob Hawfce, a 
bien tenté de Botter les dég ât s 
en demandant au C CE de recon- 
naîtra «la complexité du pro- 
blème». ainsi que «les progrès 
significatifs accomplis cas der- 
nières années». Mas ti e com- 
mis une maladresse devant 
cette assemblé» spirituelle en 
pariant gras sous - «ImSSard 
da dollars supplémentaire va 
être débloqué cette année au 
profit des aborigènes» - s'atti- 
rant aussitôt ta réplique acerbe 
du métropolite Fautes Grégo- 
rious, représentant da l'EgOse 
syrienne d'Ortent en Inde : 
«T argent par lui-mâme ne peut 
régler le problème des indi- 
gènes. » 

Les m&taras aborigènes, qui 
se livrent i d'efficaces pres- 
sions dans tes coulisses de ras- 
semblée auprès des médias 
internationaux, ne cachent pas 
leur satisfaction de voir leur 
cause placée ainsi sous les pro- 
jecteurs de l'actualité, sachant 
qu'elle retombera vite, demain, 
dans l'oubli. L'humeur est en 
revanche plus attristée, voire 
crispée, chi côté des Australiens 
de souche européenne. Résu- 
mant assez fidèlement cet aga- 
cement, le quotidien conserva- 
teur The Australien ne s'est pas 
privé de brocarder dans un édi- 
torial «cette vision des abori- 
gènes obscurcie par la culpabi- 
lité et l'idéologie». 

FRÉDÉRIC BOBIN 


avant de passer en conseil de discipline 


Auteur du livre l'Enquête 
impossible sur l'affaire des 
fausses factures du Sud-Est et 
le financement du Parti socia- 
liste. l'inspecteur de police 
Antoine Gaudin» devra 
comparaître devant un conseil 
de discipline te 7 mars prochain 
pour e manquement grave i 
l'obligation de réserve». L'admi- 
nistration devrait demander sa 
révocation. 

Le ministère de l’intérieur, qui 
l’avait suspendu de ses fonctions 
l'automne dernier (le Monde du 
14 octobre 1990), a été contraint, 
mardi 12 février, de le réintégrer 
provisoirement dans la police, faute 
de ravoir poursuivi à temps. L'ins- 
pecteur Gaudino savoure, depuis 
son domicile marseillais, cette der- 
nière péripétie ubuesque. Suspendu 
an lendemain de la publication de 
son livre, l’ancien limier de la bri- 
gade financière qui a été à l’origine 
de l’enquête sur le financement 
occulte du PS a compté les jones : 
quatre mois s’étant écoulés sans 
qu’aucune convocation disciplinaire 
ne loi ait été notifiée, te délai régle- 
mentaire était dépassé. D a donc été 
réintégré, mardi, pour la forme - 
affecté «pour ordre » â la 1 direction 
du personnel - afin de permettre à 
l’administration de lancer la procé- 
dure disciplinaire qu’elle s'était tou- 


jours promise d'engager. « Unit fiés 
de phu. Us forcent les limites du 
droit», constate M. Gandino qui 
annonce son intention de déposer 
nn recours devant la juridiction 
administrative. « Cela me fait penser 
aux effaires judiciaires empoisonnées 
que l’an torpille avec des vices de pro- 
cédure parce qu’on n’a pas envie de 
les voir aboutir », commente un syn- 
dicaliste policier. A la Direction 
générale de la police nationale, on 
plaide te « simple oubli», sans gra- 
vité sur 1e fond. Le rapport de Tlns- 
pection générale de la police natio- 
nale (1GPN) sur lequel devra se 
prononcer 1e conseil de discipline 
aurait été rédigé à temps mais le 
bureau de discipline, chargé d’en- 
voyer tes convocations, où ne sont 
employés que deux fonctionnaires, 
aurait pris du retard. 

L'intention non seulement de 
poursuivre mais de révoquer 
M. Gaudino, pour manquement à 
l'obligation de réserve, demeure, 
assure-t-on place Beauvan. L’inspec- 
teur passera donc au «tourniquet 
disciplinaire*, avec 1e soutien affi- 
ché des trois représentants du Syndi- 
cat national des policiers en civil 
(SNAPC-FNAP) qui, dans sa der- 
nière publication, écrivait : 
«Antoine Gaudino a mis en pratique 
un principe adopté par le SNAPC : 
l'obligation de réserve s’arrête là où 
commencent les atteintes au droit. » 
D. LG. 


□ Incalpation d’on policier pour 
homicide volontaire. - Patrice 
Dogneau, vingt-six ans, un briga- 
dier de police qui a tué Patrick Pil- 
lon, vingt-neuf ans, après une que- 
relle entre automobilistes, 
dimanche 10 février à Cressely, 
dam les Yvelines (le Monde du 
12 février), a été inculpé (T homi- 
cide volontaire par ML Thierry Bil- 
lancourt, magistrat instructeur à 
Versailles, lundi 11 février. Le 
policier a été écorné à la prison de 
Bois d’Arcy. 

□ .Manifestation des snrvdDaats à 
te maison d’arrêt des Baumettes. - 
L'accès à la maison d'arrêt des 
Baumettes, à Marseille, était blo- 
qué, mercredi matin 13 février; par 
une quinzaine de gardiens à la 
suite d'une décision de l'intersyn- 
dicale des surveillants dé prison, 
qui entend ainsi protester contre 
l’agression dont a été victime, 
samedi 9 février, un des leurs. 
Selon l'intersyndicale, un surveil- 
lant a été «brutalement agressé a 
par un détenu. Les surveillants des 
Baumettes réclament « des sanc- 


tions exemplaires» et «le rétabli 
sentent de l'autorité dans une pi 
son où tout se dégrade ». En fin i 
matinée, les forces de Tordre so 
intervenues pour libérer l’accès i 
rétablissement. 

a Plusieurs agressions contre i 
Parachutistes du B» RPIMa de Cs 
très. - Les autorités du g* Rplfv 
basé à Castres ont déposé s 
plaintes à la suite de huit agre 
si o ns qui auraient été commise 
“* pu js H" mois, par de jeun 
Maghrébins contre des parach 
*“!?*». au coars desquelles dei 
militaires ont été légèrement ble 
p* wdiqué, mercredi 13 févric 

È cor P s » te colonel Jea 

Claude Thomson. Selon ce de 
mer, au cours des dentiers joui 
un militaire, Sébastien Camu 

ïn 1 nati 
lu février, frappé au visage tr. 

anq individus « d'origine maght 
pim», tandis qu’un autre, Er 
Bénard, dix-hurt ans, devait 
lendemain, être blessé i’ ! 
mâchoire après avoir été pris 
partie par un inconnu. 




_ | o lUInnrla * loiirii 14 friuripr 1991 29 



Le Monde e Jeudi 14 février 1991 13 


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Turbulences sur Universités 2000 

Le gouvernement boucle son plan de développement de l'enseignement supérieur 



k UDES semaines en pers- 
pective pour le ministre 
de l’éducation ! D’ici le 
printemps prochain, il va 
devoir faire arbitrer par 
, £ r ! mi 5. mmistre « le président de 
«Kepublscme le schéma Universités 
-UOO; C est-à-dire un ensemble de 
décisions qui traceront la carte fran- 
çaise de l'enseignement supérieur 
pour les dix ans à venir, au bas mot. 
A la veille du marché unique euro- 
péen et à l'aube du vingt et unième 
siècle, l’enjeu est considérable. 

On comprend, dans ces condi- 
tions. que M. Jospin ait choisi de 
«ne pas bâcler h le dossier. Lancé il y 
a un an, conforté par MM. Mitter- 
rand et Rocard lors des assises natio- 
nales de la Sorbonne en juin dernier, 
le schéma de développement des uni- 
versités est connu, dans ses grandes 
lignes, depuis plusieurs mois. Il s'agit 
de donner aux universités les moyens 
d’absorber la croissance, pratique- 
ment sans précédent, des effectifs 
d’étudiants. Dans les cinq prochaines 
années, leur nombre devrait augmen- 
ter de 350 000 selon les hypothèses 
du ministère, plus vraisemblable- 
ment de 500 000 selon de nombreux 
observateurs. 

L’Etat s’est donc engagé à investir 
16 milliards de francs supplémen- 
taires entre 1991 et 1995 pour 
construire un million et demi de 
mètres carrés de locaux nouveaux, 
rénover 500 000 m 1 de bâtiments 
vétustes, renforcer les bibliothèques 
universitaires et multiplier les possi- 
bilités de logements étudiants. Le 
tout en tentant d’assurer une carte 
universitaire cohérente au plan natio- 
nal et en obtenant le concours indis- 
pensable des collectivités territo- 
riales, légions, départements et villes. 

Reste à répartir les milliards, les 
mètres carrés, les nouveaux établisse- 
ments et les filières de formation. 
C’est ce à quoi se sont employés, 
durant l’été et l'automne derniers, les 
groupes de travail constitués, dans 
chaque académie, autour des recteurs 
et des préfets. Le ministère de^l’édu- 
cation dispose désormais de "la tota- 
lité des schémas académiques, i f ex- 
ception - non négligeable - de celui 
’dc nie-de-Francc. Sur la base des 
prévisions démographiques, des 
dynamiques universitaires et des 
enjeux locaux, chaque région, pré- 
senta, budgets à la clef; ses projets de 
développement : rénovation, nou- 
velles constructions, restructuration, 
choix de nouvelles filières, aménage- 
ment s destinés aux étudiants, etc. 


C’est dans ce foisonnement de 
demandes que le ministère de l’édu- 
cation et, plus largement, le gouver- 
nement vont maintenant devoir tran- 
cher afin de donner sa cohérence à 
l’ensemble du schéma national et de 
bâtir une carte convaincante des 
enseignements supérieurs en France. 

Le ministère utilise pour cela un 
ensemble de «trames» correspon- 
dant à quelques grands objectifs 
nationaux. U entend ainsi promou- 
voir un certain nombre de «pôles 
européens» et confier à chacun un 
thème original de recherches pluri- 
disciplinaires : Lille se consacrerait 
notamment aux transports, Grenoble 
à l'environnement, Toulouse à la 
communication et à l'espace, Mont- 
pellier à la politique de la ville, Lyon 
au génie médicaL Autre trame thé- 
matique : le ministère souhaite 
conforter et développer des centres 
de langues et civilisations étrangères. 
Aux études hispaniques à Bordeaux 
ou arabes à Aix-en-Provence pourrait 
venir s'ajouter un centre d'étude des 
pays d'Europe centrale et orientale à 
Strasbourg ou un institut du 
Maghreb à Saint-Denis. 

Parité financière 
entre l'Etat et les régions 

Une troisième grille d'analyse est 
liée à la nature des formations que le 
ministère entend développer. Ainsi 
un effort considérable devrait être 
fait en faveur des instituts universi- 
taires de technologie. Au total, sur les 
cinq ans à venir, il envisage de créer 
50 000 places supplémentaires en 
IUT, soit une augmentation de l’or- 
dre de 70 % par rapport à la situa- 
tion actuelle. Au-delà de la nécessité 
d’accueillir un nombre croissant de 
bacheliers technologiques, mal à 
Taise et souvent en situation d'échec 
à l’université, cette spectaculaire 
■relance des IUT va indéniablement 
faciliter les arbitrages du schéma 
Universités 2000. Dans bien des 
villes moyennes qui auraient pu être 
frustrées de ne pas bénéficier des 
nouvelles implantations universi- 
taires, la création d’un IUT pourra 
constituer une compensation non 
négligeable. 

Enfin, s’il attend beaucoup du 
concours financier des collectivités 
locales pour réaliser l’ensemble des 
investissements né c essaires, le minis- 
tère de l’éducation ne veut pas »ven- 
dre Universités 2000 aux enchères». 
Ainsi les enveloppes financières indi- 
catives qu’il a fixées aux recteurs, 
pour chaque académie, tiennent 
compte de la richesse relative des 


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UN £.UT. 
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régions. Pour compenser les inégali- 
tés, il prévoit notamment de faire un 
effort supplémentaire pour des 
régions sinistrées comme la Lorraine 
ou le Nord-Pas-de-Calais. 

Par ailleurs, au plan régional 
comme au plan national, le gouver- 
nement veut s’en tenir i une répar- 
tition équilibrée des investissements 
entre l’Etat et l'ensemble des collecti- 
vités locales. Non seulement le 
volontarisme de certaines régions 
pourrait creuser les disparités 
actuelles, mais surtout l’Etat craint 
qu’un financement majoritaire par 
les acteurs locaux donne à ces der- 
niers de nouveaux arguments pour 
réclamer la tutelle de l’enseignement 
supérieur. 11 s’efforcera donc de 
maintenir l’effort financier des col- 
lectivités locales dans la limite de 
50 % du coût total des projets de 
développement. Dans certaines 
régions comme la Bourgogne, la 
Champagne-Ardenne ou la Picardie, 
cela risque de brider les ardeurs 
locales. Dans d’autres, au contraire, 
notamment les grandes régions du 
Sud (Midi-Pyrénées, Languedoc- 
Roussillon et Provence-Alpes-Côte 
d’Azur), on est encore loin du 
compte. 


Une fois posées ces trames natio- 
nales et la clef de répartition finan- 
cière globale, reste à trancher, au cas 
par cas, les projets de constructions 
nouvelles ou de restructuration. Ce 
‘qui revient, dans bien des cas, i 
régler de véritables casse-tête. Verra- 
t-on ainsi se créer une ou deux uni- 
versités nouvelles à Lyon, un nou- 
veau pôle universitaire à Marseille, 
une quatrième université muliisite en 
Bretagne, un centre universitaire à 
La Rochelle ou à Belfort, voire à 
Troycs? Quant aux deux nouvelles 
universités du Nord-Pas-de-Calais 
(Tune en Artois, l’autre sur le litto- 
ral), plusieurs villes se disputent, 
dans chaque cas, le privilège d’en 
abriter le siège. 

Sans parier de TIlo-de-Franœ, dont 
les quatre universités nouvelles 
(Cergy, Evry, Marno-la-Vallée et 
Sain t-Quenün-Vcrsai Iles) ne disposent 
toujours pas de statuts et de décrets 
constitutifs alors qu’elles sont suppo- 
sées exister à paît entière à la rentrée 
1991. Suivant allègrement les indica- 
tions initiales du ministère, leurs 
pilotes ont en effet prése nt é des pro- 
jets de statut échappant largement 
aux contraintes de la loi Savary de 
1984, qui régit l'organisation de ren- 


seignement supérieur. Pour le minis- 
tère, autoriser la création, même à 
titre temporaire, des universités à sta- 
tut laignnent dérogatoire menacerait 
de créer de dangereux précédents aux 
yeux des soixante-quatorze autres uni- 
versités françaises. 1] s’apprête donc A 
proposer aux nouveaux établisse- 
ments d’enseignement supérieur des 
statuts beaucoup plus conformes à la 
loi de 1984, au risque de déclencher 
une fronde immédiate des promo- 
teurs de ces projets. 

Arbitrages 
en cascade 

Tous ces dossiers en suspens vont 
suivre un processus complexe de 
tamisages successifs. A la mi-février, 
les services du ministère de l'éduca- 
tion doivent être en mesure de pré- 
senter un cadrage général au premier 
ministre. Celui-ci apportera ensuite sa 
touche à l'ensemble avant de trans- 
mettre tout le dossier au président de 
la République, pour un arbitrage 
finaL Or il ne fait pas de doute qu’à 
chaque étape de ce marathon, tous les 
acteurs locaux - responsables politi- 
ques ou académiques - vont faire le 
siège de la rue de Grenelle, de l'Hôtel 
Matignon ou de l’Elysée. En espérant 
obtenir une meilleure part de gâteau 
avant le débat parlementaire qui doit 
clôturer le tout d'ici la fin de la pro- 
chaine session de printemps. 

L’éventualité est donc bien réelle 
que les jalousies entre régions, entre 
villes, entre familles politiques, voire 
entre courants du Parti socialiste, 
transforment en foire d'empoigne le 
bouclage du schéma Universités 
2000. La perspective est d'autant plus 
plausible que les échéances électorales 
à venir (régionales et cantonales en 
1992, législatives en 1993) risquent de 
transformer les projets de développe- 
ment universitaire en une hotte de 
Père Noël tentante pour le gouverne- 
ment. 

Reste une question de plus en plus 
lancinante : l’Etat pourra-t-il tenir ses 
engagements financiers? L'enveloppe 
de 16 milliards de francs annoncée au 
mois de mai dernier comporte déjà, 
on l’admet aujourd’hui Rue de Gre- 
nelle, 4 milliards de francs résultant 
de la vente d’immeubles universi- 
taires en centre-ville. Encore fau- 
drait-il céder ces «actifs» rapidement 
et dans de bonnes conditions. La 
guerre du Golfe vient, en outre, 
sérieusement obscurcir l'horizon bud- 
gétaire à moyen terme. Autant de 
menaces qui pèsent sur un dispositif 
particulièrement délicat 

GÉRARD COURTOIS 


Les premiers pas de Tempus 

Le programme européen de coopération universitaire avec l'Est cherche ses marques 


N É des soubresauts de ('His- 
toire au début de 1990, Je 
programme communau- 
taire Tempus de forma- 
tion supérieure en direc- 
tion des pays de l’Est en est encore à 
son premier tour de piste. Une jour- 
née de réflexion, organisée le 
1 i février à Paris par le ministère de 
l'éducation nationale, la délégation à 
la formation professionnelle et T As- 
semblée des chambres françaises de 
commerce et d'industrie (ACFC1), a 
pourtant permis de faire le point sur 
ceue opération pionnière. Malgré 
quelques faiblesses, Tempus semble 
répondre aux attentes des pays d’Eu- 
fppc centrale et orientale. En France, 
ci revanche, h coopération universi- 
taire avec l’Europe centrale n’est pas 
toujours facile à mettre en œuvrc.^ 
ii est vrai que le programme s’est 
créé dans une atmosphère de course 
centre la montre génératrice de confu- 
sions. Adopté par le conseil des 
ministres européens en ma> 
projet Tempus est rentré dans une 
•âiase pilote de trois ans dès te !■ 
ici de la même année. Petit frère 
d’Erasmus cl de Cornât, les deux 


autres programmes européens d’ensei- 
gnement supérieur, Tempus avait 
d’abord été conçu pour aider la 
Pologne A la Hongrie. A ces pays se 
sont ajoutés, pour Tannée 1991-1992, 
la Yougoslavie, la Tchécoslovaquie et 
la Bulgarie, en attendant la Roumanie 
qui pourrait accéder prochainement 
au rang des «éligibles». 

Tempus fait partie d’un pro- 
gramme plus vaste baptisé Phare et 
destiné à favoriser la restructuration 
économique des pays d'Europe cen- 
trale et orientale. Il permet de sélec- 
tionner des projets associant deux 
pays de la CEE à un pays «éligîbfe», 
pour améliorer la qualité de rensei- 
gnement supérieur à l’EsL A ce titre, 
son budget est directement géré par 
Bruxelles et réparti entre les deman- 
deurs - sans passer par des agences 
nationales comme c’est le cas pour 
Comctt et Erasmus. En 1990, 25 mil- 
lions d'écus (environ 175 millions de 
francs) ont été dégagés pour Tempus, 
et cette somme devrait au moins dou- 
bler, voire atteindre 65 millions, en 
1991. 

Cette structure Bipartite pilotée en 
droite ligne par Bruxelles n’est pas 


süïSe 


^càisr^ 

^Lauréat 




<3)600 




SM* 


.■co 1 


simple à mettre en place. Le ministère 
de l'éducation nationale, principal 
contractant en France, se contente de 
négocier avec les instances commu- 
nautaires, d'informer les participants 
potentiels et de mettre en relation les 
concepteurs de projets. U est relayé, 
sur le terrain, par l’ACFCI qui doit 
assurer un double lien avec les orga- 
nismes de formation consulaires et les 
entreprises. Or Tempus, qui com- 
prend un volet de coopération entre 
le monde économique et l'enseigne- 
ment supérieur, reste fort incomplet 
dans ce domaine. 

Les PME 
tergiversent 

Si de grandes sociétés comme Bull 
ou Alcatel sont entrées dans h danse 
sans hésiter, d’autres se montrent 
beaucoup plus réticentes. Les PME, 
qui constituent l’essentiel du tissu 
industriel français, redoutent les ris- 
ques inhérents à une région encore 
politiquement instable. En outre, les 
établissements d’enseignement supé- 
rieur français ne se sont pas montrés 
ainsi empressés que certains de leurs 
voisins. Sur les cent cinquante-neuf 
projets retenus pour 1990-1991 (soit 
1 1 % du total des demandes), 15 % 
seulement sont coordonnés par des 
Français, contre 28% par des Britan- 
niques. Le problème rdève-t-il de dif- 
ficultés d’information, d’une com- 
plexité administrative ou du manque 
de temps? 

Des trois, sans doute, comme font 
suggéré les responsables de projets 
présents à la journée du il février. 
Souvent déjà mêlés à des actions 
Erasmus ou Comctt qui leur ont per- 
mis gagner du temps dans la prise 
de contacts, certains sc sont interrogés 
sur les difficultés de coordination et 
les recoupements entre les différents 


programmes. D'autres se sont plaints 
de la difficulté qu'ils éprouvent à 
trouver des interlocuteurs dans des 
pays en plein chambardement ou des 
problèmes de langues dans les 
échanges. Enfin, un membre de T Ins- 
titut national des sciences appliquées 
(INSA) de Rennes a évoqué la 
n pagaille » que fait régner la multipli- 
cation désordonnée des intervenants 
français dans un pays comme la Hon- 
grie. 

La diffusion de l’information n’est 
pas le moindre des obstacles. Deux 
responsables de Sup de Co Toulouse 
n’ont-ils pas découvert le programme 
Tempus « tout ù fait par hasard » dans 
une salle de l’université polonaise à 
laquelle ils rendaient visite Tété der- 
nier? Ce qui ne les a pas empêchés de 
saisir la balle au bond pour se lancer 
(fans la création d'une école de com- 
merce à Katowice. en collaboration 
avec des enseignants polonais et Tuni- 
vercité écossaise de Straihciyde. 

Des besoins 
considérables 

Organisation pédagogique, échanges 
d'enseignants, recrutement, le travail 
ne manque pas pour le lancement de 
cette nouvelle école qui devrait ouvrir 
scs portes en octobre prochain. Pour- 
tant, le projet n’a reçu, à ce jour, que 
1 13 000 écus de la Communauté et 
les organisateurs savent que l'opéra- 
tion leur coûtera de l'argent, a Nous 
avons déjà payé 70 000 francs de frais 
divers qui ne seront pas pris en charge 
par Tempus », remarque M. Claude 
Courtois, enseignant à Sup de Co 
Toulouse. 

De leur côté, les interlocuteurs des 
pays d’Europe centrale et orientale 
s’enthousiasment pour l’initiative, 
même â, comme Tobsenre Tun d’eux, 
Tempus n’est qu’une «goutte d'eau» 


dans la masse des actions à mener. 
«Nous avons reçu 4.3 millions d'écus 
pour 1990-1991. observe M. fan 
Kopecki. directeur du département 
international du ministère de l'cduca- 
tion à Prague: « Trente-neuf projets 
ont été retenus, alors qu'il y a 
soixante-neuf facultés pour les seuls 
pays tchèques. » Pour accroître l'effi- 
cacité du programme, les responsables 
de Tempus ont déridé que des disci- 
plines «prioritaires», définies par tes 
pays éligibles, seraient favorisées lors 
de fa sélection des dossiers. 

La gestion et la technologie se 
retrouvent ainsi en tête de liste, mais 
ce ciblage est évidemment frustrant 
pour des pays où tout reste à faire. 
L’ampleur du défi fait cependant tout 
l'intérêt d’un programme qui part 
« lentement , mais très sûrement ». 
selon l’expression de M. Régis Ritz, 
président de la commission des rela- 
tions extérieures de la conférence des 
présidents d’universités. Restent à 
régler des problèmes d'ajustement et 
de définition, notamment dons la 
sélection des dossiers. 

« Certains établissements d'ensei- 
gnement supérieur de la Communauté 
essaient d'en profiter pour glaner des 
sommes qui leur serviraient au plan 
interne ». explique M. Franz-Peter 
Küpper, administrateur principal de 
la Task Force qui gère les pro- 
grammes communautaires d’enseigne- 
ment supérieur à Bruxelles. « Or nous 
ne voulons pas financer des secréta- 
riats pléthoriques en France, en Alle- 
magne ou en Espagne » Les sommes 
débloquées doivent profiter exclusive- 
ment aux pays éligibles, dont les 
besoins en la matière sont considéra- 
bles». et dont 1e redressement écono- 
mique intéresse directement les pays 
de 1a CEE. 

RAPHAËLLERÉROLLE 


Les chercheurs, 
les campus 
et la ville 


D EPUIS une bonne vingtaine 
d'années, l'université a 
poussé, tant bien que mal, à 
l'écart de la ville. Oubliée et sou- 
vent dégradée lorsqu'elle était 
installée au centre des agglomé- 
rations, rejetée et laissée en 
jachère quand elle avait été 
transplantée au milieu de ban- 
lieues sans âme. La plupart des 
universitaires eux-mêmes se 
sont peu â peu résignés à cet 
isolement. 

Les voilà brusquement incités 
à changer d'attitude. Sous la 
pression croissante des flux 
d'étudiants, le gouvernement a 
tout d'abord été conduit à lancer 
en urgence un plan de dévelop- 
pement universitaire de grande 
envergure, bousculant la résigna- 
tion et mobilisant les énergies 
locales. Mais derrière les tonnes 
de béton, les milliers de mètres 
carrés et les milliards de francs 
qui vont faire l'objet, dans les 
semaines qui viennent, d'arbi- 
trages délicats, se profile une 
exigence nouvelle : replacer 
('université au centre de la ville, 
de ses repères architecturaux, 
de ses circuits urbains, culturels 
et sociaux. Bref éviter de répéter 
les bévuea qui ont conduit à 
l'étiolement des deux dernières 
décennies. 

La «mission campus», créée 
par M. Jospin dès son arrivée 
rue de Grenelle, a permis de 
défricher le terrain. Aujourd'hui, 
c'est un vaste programme inter- 
ministériel de recherche sur les 
relations entre les villes et leurs 
universités qui est lancé. 
Annoncé en juin dernier à la Sor- 
bonne à l'occasion des assises 
Universités 2000, par les minis- 
tères de l’éducation et de l'équ- 
pement, le Programme architec- 
ture nouvelle (PAN-Universités) 
en constitue le premier volet. 
Cet «appel d'idées» ouvert aux 
architectes est destiné à déve- 
lopper - en liaison avec la 
monde universitaire - la 
recherche sur les constructions 
et les espaces LHiiversiiaires et à 
favoriser des propositions 
d'aménagement innovants. Près 
de huit cents architectes se sont 
inscrits, quelque trois cents pro- 
jets devraient finalement être 
déposés et quinze è vingt lau- 
réats seront distingués, d'id à la 
fin avril, par le jury du PAN-Uni- 
versités. 

Une seconde piste a été 
ouverte, à l'automne dernier, par 
le Plan urbain du ministère de 
l'équipement, conjointement 
avec le ministère de l'éducation, 
il s'agit d’un appel d’offres de 
recherche-experimentation sur 
a l'Université et la viffe*. L'initia- 
tive est originale. Elle vise à 
mobiliser l'ensemble des acteurs 
locaux pour mener en commun 
réflexions et recherches sur 
l'évolution, les besoins et les 
contraintes des vides universi- 
taires. Vingt-quatre opérations, 
portant sur autant de sites, ont 
été retenues et bénéficieront, sur 
les trois ans à venir, de près de 
12 millions de francs d’aides de 
l'Etat, complétées par des 
contributions équivalentes des 
coflectivités locales. 

Enfin, un troisième appel d’of- 
fres a été lancé an décembre 
dernier par les ministères de la 
recherche, de l'éducation et de 
l’équipement pour mobiliser la 
recherche sur les «pratiques 
sociales» liées aux relations ville- 
Université. Cinq thèmes sont 
proposés aux chercheurs en 
sciences sociales, qui devront 
remettre leurs dossiers de candi- 
dature avant le 20 mars : muta- 
tions des fonctions de l'Univer- 
sité; le partenariat en action; 
Université et comportement des 
étudiants; représentation et pra- 
tique de l'espace ; aménagement 
du temps et aménagement de 
l'espace. Chantier d'autant plus 
vaste que les candidats sont 
invités à développer réflexion 
prospective et analyse compara- 
tive internationale. 

Cette effervescence tous azi- 
muts, associant universitaires, 
urbanistes et décideurs, est pro- 
metteuse. Jusqu'à quel point 
cependant ces recherches pour- 
ront-elles éclairer effectivement 
les choix des aménageurs? Entre 
le temps de maturation néces- 
saire aux chercheurs et l'urgence 
des besoins et des projets, le 
décalage risque parfois d’être 
crueL 

G. C. 

► Pour tout renseignement : cel- 
lule de suivi et de coordination 
de l’action interministérielle 
«Université et vide a, ministère 
de l'éducation. 61-65. rue Dutot 
75015 Paris. Tél.: 40-65-63-43. 







y 



EDUCATION 


ENVIRONNEMENT 


REPÈRES 


Effectifs. î 044 924: 

c'est, pour 1990, l'effectif total 
du personnel rémunéré par l’édu- 


cation nationale, le plus gros 
employeur de France. Les ensei- 
gnants, qui ont en moyenne qua- 
rante ans, représentent près des 
trois quarts de l'ensemble, selon 
les dernières statistiques 
publiées par le ministère (note 
d’information 91 - 05). 30 % 
exercent dans les écoles. 35 96 
dans les lycées et collèges. 
4,5 96 dans l'enseignement supé- 
rieur, tandis que 3,5 96 sont en 
formation. Les femmes sont 
majoritaires (62 96J dans l'éduca- 
tion nationale. Elles représentent 
75 96 des < instituteurs » et 55 % 
des enseignants du second 
degré, mais seulement 27 96 des 
enseignants du supérieur. Enfin, 
289 000 salariés de l'éducation 
nationale sont des non-ensei- 
gnants, qui assurent des fonc- 
tions de direction, d’éducation, 
d'administration, de maintenance 
et d’entretien. La plupart (71 96) 
travaillent dans des collèges, des 
lycées et des lycées profession- 
nels. 

Ingénieurs. L’école supé- 
rieure d'ingénieurs électrotechni- 
que et électronique, l'ESIEE, éta- 
blissement de la chambre de 
commerce et d'industrie de Paris, 

« essaime » en province. La pre- 
mière école sœur ouvrira à 
Amiens b la rentrée 1992, avec 
l'objectif de décerner 100 
diplflmes d'ingénieur par an. La 
concours de recrutement (è l’is- 
sue du baccalauréat) sera com- 
mun aux deux écoles, ainsi que le 
programme des trois premières 
années. 


Sont aussi organisées des ses 
srons d'information sur les condi- 
tions de travail et de vie aux 
Etats-Unis ou au Canada. Un cor- 
respondant de ['association est 
disponible sur place en cas de 
nécessité ou d'urgence pendant 
toute la durée du séjour. Rensei- 
gnements au Councii, Work and 
Travel. 1, place de l’Odéon. 
75006 Paris ou par MnîteJ 3615 
Councii. 


Ni 


IORMALE SUP'. Les dates 
des épreuves écrites du concours 
d'entrée è l'Ecole normale supé- 
rieure sont publiées au JO du 
5 février. Pour les littéraires, elles 
- se dérouleront les 6, 7, 10 et 
13 mai 1991 pour le groupe let- 
tres (concours L), et les 15, 16, 
17, 18, 21 et 22 mai pour le 
groupe des sciences sociales 
(concours S). Pour les scientifi- 
ques, les épreuves auront lieu les 
30, 31 mai, 1" et 3 juin pour les 
groupes mathématiques, informa- 
tique, physique (concours A) et 
physique-chimie (concoure B). 
Pour le groupe chimie, biologie, 
géologie (concours C), les 27, 
28, 30 et 31 mai et le 1" juin. 


Pêi 


OBS D'ETE. Le Councii, asso- 
ciation internationale d’universi- 
tés et d'organismes culturels, 
propose son programme Work 
and Travel. Il permet aux étu- 
diants de deuxième cycle, âgés 
de plus de dix-huit ans. de travail- 
ler durant l'été aux Etats-Unis et 
au Canada. Avant votre départ, 
l’association vous fournit une 
liste d'employeurs habilités à 
recevoir des étudiants étrangers, 
des lettres-types et des modèles 
de CV en américain ou en anglais. 


:DAG0GIE. L'Institut natio- 
nal de la recherche pédagogique 
(INRP) publie son programme de 
recherche pour l’année 1991. 
Réorganisé depuis le 1* octobre 
1990, l’institut, qui emploie 1 10 
chercheurs travaillant avec 1 150 
enseignants associés, a regroupé 
ses 17 unités en cinq grands 
départements : t mémoires de 
l’éducation s, dirigé par Pierre 
Caspard, «ressources et commu- 
nication » sous la responsabilité 
de Jean Hassenforder, c didacti- 
que des disciplinas > dirigé par 
Jacques Colomb, « technologies 
nouvelles et éducation», placé 
sous la direction de Georges- 
Louis Baron, et enfin «politiques, 
pratiques et acteurs de l'éduca- 
tion », dont le responsable n’est 
pas encore désigné. Le pro- 
gramma, disponible à l'INRP, 
fournit pour chaque département 
le nom des chercheurs et les 
thèmes de recherche. INRP, 29, 
rue d’Ulm 75230 Paris Cedex 05. 




REDACTION ET SIÈGE SOCIAL : 
15, RUE FALGUIÈRE 
75501 PARIS CEDEX 15 
Tel. : (1) 40-65-25-25 
Télécopieur : (1) 40-65-25-99 
Télex : 206.806 F 


ADMINISTRATION: 

1, PUCE HUBERT-BEUVE-MÉRY 
34862 (VRY-SUR-SEINE CEDEX 
Tel. : (1) 40-65-25-25 
Télécopieur : (1) 49-60-30-10 
Télex: 261.311 F 


Edile par la SARL le Monde 

de la société : 
cent ans à compter du 
10 décembre 1944 

Capital social : 

620 000 F 

PHatipiox associés de la société : 
Société civile 

« Les rédacteurs du Monde ». 

« Association Huben-Beuve-Méry » 
Société anonyme 
des lecteurs du Monde 
Le Monde-Entreprises, 

M. Jacques Lesoume, gérant. 


Imprimerie 
du - Monde ■ 

12 1 M -Gunttxnra 
WHIlRÏCedet 


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-s* 


André Fontaine, président 
Françoise Huguei, directeur général 
Philippe Dupuis, directeur commercial 

5, rue de Moattessuy, 75007 PARIS 
Tel. : (H45.55-9I-82 ou 45-55-91-71 
Télex MONDPUB 206 136 F 

Tridu «MSO«.7a Sonne fllufc 
d" J«mul le ViMdrfl Régie Pieu* SA 



Commission pan la ire des journaux 
et publication, n* 57 347 
ISSN ÆÏ95-2037 


sur h» microfilma 

et Index du Monde au (1) 40-65-29-33 


„ télématique 

Composez 36-15 - Tapez LEMONDE 
ou 36- 1 5 - Tapez LM 


Reproduction interdite de tout article. 
Uu J fttord avec /'administration 


, , „ ABONNEMENTS ppp ® ri ®»p 

L^HBbgt-Beuve-lléry . 94852 IVRY.SUR-SEINE CED EX. TéL : (I) 49^0-32-90 


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J mois 


6 mon .... 


I an 


FRANCE 


400 F 


780 F 


I 400 F 


SUISSE-BELGIQUE 

LUXEMBOURG 


S72 F 


I 123 F 


2 086 F 


AUTRES PAYS 
Voie normale-CEE 


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numéro d'abonné. 65 avam * eur départ, en indiquant leur 


BULLETIN D'ABONNEMENT 


«S- 


Durée choisie 3 mois D 

Nom : 

Adresse 


6 mois □ 

Prénom : 


1 an □ 


Localité ; 

1 mille; jm» l',-M,e,-ancr d'erti 


Code postal : 
Pavs ; 


w ** ,l > Hun " w*' en capitale, J-,mpnmer„- 


Coup de jeune 
pour les juges 

Les lycéens vont pouvoir s'initier 
ou Fonctionnement de lo justice 



S OUS l’impulsion de Pierre 
Truche. procureur général, 
et de Myriam Ezratty, pre- 
mier président, la cour 
d'appel de Paris se lance 
dans une vaste opération de commu- 
nication yis-à-vis des jeunes. Le suc- 
cès enregistré lors de la première jour- 
née portes ouvertes du Palais de 
justice, le 25 mais 1990, a donné à la 
cour Pcnvie de poursuivre son action 
d’in formation du grand public. Les 
professionnels avaient en effet été fort 
surpris d’accueillir cent mille visiteurs 
quand ils n'en attendaient que dix 
mille.- 

Alors qu’ils ont, dans un cas sur 
trois, déjà eu un contact avec elle, 
comme l'indique le sondage réalisé 
dans les lycées parisiens, les jeunes 
connaissent mal la justice et scs pro- 
fessionnels, et la plupart ignorent 
leurs droits. D'où l'idée de cette cam- 
pagne lancée par la cour d'appel de 
Pans, qui a démarré le 6 février et 
qui s’achèvera le 20 mars. Le public 
visé est celui des lycéens de la capi- 
tale, scolarisés qn seconde eî en pre- 
mière année de BEP. Par l’intermé- 
diaire de leurs délégués de c lass e, la 
cour d'appel de Paris leur a adressé, 
début lévrier, sept affiches d’informa- 
tion sur les grands problèmes de la 
justice au quotidien : la drogue, la 
violence, la famille, les droits des 
jeunes. l'argent et le iravniL Volontai- 
rement accrocheuses, les afficha, très 
bien faites, ont pour thème central 
une histoire - par exemple cdle de 
Jean-Yves, racketté dans son lycée, ou 
celle de Joëlle, qui demande à voir un 
juge parce que ses parents divorcent. 
Vy ajoutent des portraits, des enca- 
dres pratiques ou des interviews. 

L'objectif est de permettre, grâce à 
une histoire concrète qui «parie» aux 
éleves, rie susciter un débat au sein 


des classes qui sait le point de départ 
d un travail de fond et d’un dialogue 
entre les lycéens et les professionnels. 

Car as sert affiches, toutes présen- 
tées comme des «une» de journaux, 
poî^L.foéorxqnemcnt. donner aux 
jeune s l'envie d’en savoir plus. La 
première, qui proclame un peu béate- 
ment : u La justice est une idée 
j eune » , donne le mode d’emploi de 
ropération et indique aux délègues de 
classe le rôle-dé qu’ils ont à jouer en 
animant les discussions, en faisant 
reagir les élèves et remonter leurs 
reactions jusqu’aux professionnels. 

Après cette phase de sensibilisation, ' 
le temps fort de la campagne se i 
déroulera du 1 1 au 15 mars. Des pro- 1 
fcssionncis, juges, magistrats, greffier, ; 
éducateurs, avocats, conseillers pru- j 
dhommes. magistrats du tribunal de 
commerce, etq, sç rendront dans les ; 
classes à l'invitation des élèves pour ■ 
répondre aux questions qui leur *' 
auront été adressées par Tintermé- I 
dianc de la dernière affiche : «C'est à ,* 


Le label «NF-Enyironnenient» est né 


nement «du berceau à la tombe ». 
c’est-à-dire depuis la matière pre- 
mière jusqu'à réirmi nation finale, 
en passant par la fabrication et 
l'uiuisaiioo. Les Allemands ont un 
label «t unieritère », qui fan appel 
à des notions simples (protège la 
couche d’ozone, insonore, éco- 
nome d’énergie, etc.). Avec un 
label « rauiri cri 1 ère** très ambi- 
tieux, qui balaie tout le spectre 
des avantages et des iaccMvenieiHi 
écologiques, les Français auront 
sans doute du ma) à trouver un 
produit labeDisable... 

R. C. 


tous de juger». 

Enfin, et c’est le dernier volet de 
) operation, aura lieu le 20 mars une 
journée portes ouvertes, conçue pour 
offnruncomqiément d’information 
aux lycéens qui auront participé à la 
phase précédente. Des tables rondes, 
animées par des professionnels, 
reprendront en effet les thèmes déve- 
loppes sur les affiches. En outre. l'en- 
semble des institutions, des activités 
et des métiers de la justice et du droit 
seront présentés dans des stands à 
l intérieur du Palais de justice. Les 
élèves - et leurs professeurs - pour- 
ront egalement s’inscrire pour assister 
à des audiences. 

Ch. G. 

6" Renseignements au 43-54-50-65 

SeÆ 1 0u P" Minitel 

3615 Justice Paris. 


POINT DE VUE 


Quel enseignement 
d’informatique au lycée? 


Dam quelques mois, les pre- 
j rosers produits estampillé» c NF- 
| Environnement » [pour «norme 
! française a) apparaîtront sur ta 
! marché français. L'annonce offi- 
j ciel le en a été faîte, mardi 
: 12 février, par M. Alain Brune, 

; député (PS) du Jura, et prési- 
{ dent depuis juin dernier du 
\ Comité consultatif national de 
i fa b effi sation des éco p ro dui t s , 

j Désormais, tout fabricant, pro- 
i docteur ou distributeur, peut 
i demander à bénéficier de ce Miel 
i pour on produit, en présentant un 
dossier de candidature à 
l’AFNOK (I). Seuls sont exclus 

e ûur r instant le secteur autorao- 
ue, les produits pharmaceuti- 
ques, l’agroalimen taire et les ser- 
vices. Lors des réunions de 
concertation entre producteurs, 
distributeurs et consommateurs, le 
représentant des constructeurs 
automobiles a imposé son veto en 
prenant l’exemple de l’Alle- 
magne : dès qn’il a été question 
( d’accorder le label «Ange Ucu» à 
• une voiture, les constructeurs 
I japonais se sont précipités pour 
l être labeUisés sur le marché aile- 
! mand. Les promoteurs de l’Ange 
| bleu ont donc renoncé à l’automo- 
bile. 

Pour i’agroalimentaire, 
M. Brune a fait valoir que les pro- 
duits agricoles disposent déjà de 
toute une gamme de contrôles 
(appellation d’origine, label ronge, 
indication de provenance et label 
«biologique»). Pour les embal- 
lages - employés pour moitié dans 
l’3gro ali ment aire - un «groupe 
horizontal» va être mis en place 
afin de définir nne H j pw, . 

Les associations comme France 
nature environnement regrettent 
que des secteurs aussi importants 
.que l’automobile ou I’agroalimen- 
’taire aient été exclus de la labelU- 



(I) AFNOR, Tour Europe, Cote* 7. 
92049 Paris l* Défense Tél : 
42-91*53*55. 


Les séismes ont 
M52 000 morts 
l’an dernier 

Les trembtomants de terre 
ont fait Tan dernier presque 
autant de morts que durant 
toute b décennie 1980. Salon 
les statistiques publiées lundi 
11 février par b service géolo- 
gique américain, on constate 
en effet que b triai des trem- 
blements de terre, pour 1990. 
est de cinquante-deux mille 
morts, pour soixante-huit 
secousses notables enregis- 
trées'. 

Deux séismes ont panicutiè- 
ramem marqué l’année 1990 : 
celui du 21 juin, en Iran, qui a 
fait quelque cinquante mille 
morts, et cefcn du 16 juillet aux 
Philippines, qui a tué mille six 
cents personnes. 


par Jean-Claude Simon 


A près avoir proposé la sup- 
pression des enseigne- 
ments actuels de physique 
et de chimie en 4* et en 
5 e au lycée, le Conseil 
national des programmes propose de 
supprimer l’option informatique en 
seconde, première et terminale. Man- 
quo-t-on de professeurs et <f élèves? 
Non, tout au contraire : cette option 
intéresse 30 000 élèves dans plus de 
400 lycées, et est enseignée avec beau- 
coup de succès par I 200 professeurs 
formés spécialement et d’origines 
diverses (plus de 200 d’entre eux 
viennent de disciplines littéraires}. 

L'argument de cette suppression est 
incroyable : c’est tout simplement 
«inutile». Un tel enseignement ne 
pourrait concerner que de futurs spé- 
cialistes d'informatique, donc un 
ensemble restreint d'élèves. En 
revanche, tous les élèves devraient 
être formés à l'utilisation des « outils » 
informatiques, matériels et logiciels, 
qui leur seront utiles dans leur vie 
professionnelle et même personnelle, 
w 

Un point fondamental semble 
absent des réflexions des éminents 
spécialistes du Conseil national des 
programmes. L'arrivée de l'informati- 
que modifie profondément le mouve- 
ment des idées. Un système informa- 
tique n’est pas seulement une 
super-calculette, mais aussi et surtout 
un extraordinaire traiteur de sym- 
botes. (...) L usags d’un système infor- 
matique permet la représentation et 
I interprétation symbolique et intro- 
duit ainsi la méthode expérimentale 
dans un domaine auparavant réservé 
à l’homme; d’où les facilités de 
modélisation dans toutes les sciences 
et techniques; la (re) naissance des 
sciences cognitives, la reconnaissance 
des formes, l’intelligence artificielle, 
etc. 


voûta 

ou la discipline 

ÇoHScbnts de la future importance 
de 1 informatique, les informaticiens 
universitaires et praticiens ont ouvert 
un débat dans les années 70; que 
oevait-on enseigner, à qui devait-on 
renseigner? Exposé dans un rapport, 
ron V* au président de la Répubfique 
en 1980, sous le titre l’Education et 
*, if^°rmai isûl ion de la société, ce 
débat devait conduire è distinguer 
clairement l'informatique « outil », 
chère au Conseil national des pro- 
S^uimes, de l’informatique « disci - 
ptine». Avec la conclusion qu’on 
n avait pas à enseigner l’usage des 
outils au lycée, lesquels d’ailleurs se 
démodent. à lout t vitesse; mais que 
I informatique discipline devait être 


enseignée i tous, pour sa méthodolo- 
gie formatrice. (._) 

Ces conclusions dérangeantes pour 
les disciplines en place n’étaient en 
fait appliquées qu’en 1986, sous la 
forme plus modeste de l'option 
actuelle dans les lycées. Dans l’inter- 
valle, le Centre mondial de Jean- 
Jacques Servan-Schreiber avait feit h 
démonstration par l’absurde de l’en- 
seignement de l'informatique outil. 

Aujourd'hui, par une coalition 
contre nature de certains spécialistes, 
qui n’ont jamais admis l’existence 
d’une discipline informatique et d’in- 
dustriels impatients de vendre leurs 
micro-ordinateurs, le Comité national 
des programmes propose de suppri- 
mer purement et simplement l'ensei- 
gnement de l'informatique discipline. 

Que va-t-on foire des mille deux 
cents professeurs qui se sont dévoués 
a monter et pratiquer cet enseigne- 
menL Le rapport du Conseil national 
des programmes a trouvé b solution ; 
fl suffisait d’y penser : cm a besoin de 
personnel d'entretien pour cette 
masse de micros qui, à nouveau va 
déferler sur les établissements sco- 
laires. Lcsdits professeurs seront 
déchargés d’enseignement et chargés 
de démontrer à tours collègues rutili- 
sation des micros et des progiciels en 
boîte, enfin, et peut-être surtout, Ten- 
tretien des matériels (c’est dans le rap- 
port dudit comité). 

Ainsi, deux conceptions de 1’écolc 
s'affrontent Soit l’école des outils pré- 
pare les futurs adultes à une société 
de consommation d écervelée ; soit 
l'école des disciplines les prépare à 
réfléchir, leur donne une méthodolo- 
gie, en plus des connaissances indis- 
pensables pour comprendre les forces 
et les concepts d'un monde, où il fon- 
dra être de plus en plus asrnçjeirc et 
imaginatif. 

La suppression de l’option informa- 
tique est un mauvais coup porté è la 
France dans une compétition pour les 
technologies nouvelles qui s'annonce 
rode en Europe. Nos voisins d'Alle- 
magne et d’Angleterre nous venons 
av ®c satisfaction abandonner a com- 
pétition intellectuelle et technique 
pour devenir de bons consomma- 
teurs. (.J Pourquoi, enfin, sous des 
prétextes tous contestables, vouloir 
supprimer un enseignement d’option 
qui, non seulement intéresse les élèves 
dûués des lycées, mais permet de 
récupérer nombre de réfractaires aux 
enseignements des sciences dites 
dures? 


sation. Elles estiment aussi que 
1 appellation « NF-Environne- 
ment* est trop restrictive, car 
tr P,P X a ®V- c *. iraient préféré 
«NF-Qnahté écologique». 

« ^ous avons atteint un point 
d équilibre forcément provisoire. 
admet M. Brune. Les Allemands 
nous ont montré la voie avec 
l’Ange bleu. Nous l’élargissons». 
Le député du Jura.se montre fier 
a être parvenu i un label «rmiln- 
entères». qui n’accordera sa mar- 
que qu à des produits considérés 
comme respectueux de Fenviron- 


SCIENCES 


Après ies faites dans un réacteur nucléaire au Japon 

Les techniciens de la centrale 
de Mihama sont mis en cause 


L'accident survenu à la cen- 
trale nucléaire de Mihama, qui 
s'est traduit par un faible rejet 
de radioactivité (Je Monde du 12 
a* du 13 février), alimente la 
controverse au Japon, en parti- 
culier sur la responsabilité des 
opérateurs, qui serment interve- 
nus tardivement 

TOKYO 


► M.^ Jean-Claude Simon est prerfes- 
aeur e mérite è l'université Pferre-et- 
Marie-Curie (Parig-VQ. 


de notre correspondant 

Le retard avec lequel les opéra- 
teurs de la centrale auraient reagi i 
une montée anormale de la 
radioactivité dans le générateur de 
vapeur (68 minutes) est notam- 
ment souligné par les journaux. Un 
second incident significatif vient 
d'être révélé par ailleurs : le non- 
fonctionnement de la soupape de 
dégagement du circuit primaire. 

C’est lorsqu’ils constatèrent que 
le niveau de radioactivité s’était 


soudainement accru (il a été multi- 
Pjrè par dix en cinq minutes), et 
plus d une heure après que les pre- 
miers avertissements d’augmenta- 
tion de radioactivité aient été 
observés, que les opérateurs ont 
commencé à intervenir manuelle- 
ment sur le fonctionnement du 
réacteur. Mais quelques minutes 
plus tard, le système d’arrêt d’or- 
gence se déclenchait automatique- 
ment. Entre-temps, quelque vingt 
tonnes d’eau radioactive avaient 
envahi le circuit secondaire par 
l intermédiaire d’une brèche située 
dans un des nombreux tubes du 
générateur de vapeur. 

Cette réaction tardive, qui a été 
reconnue par la Compagnie d’élec- 
tncité du Kansai, propriétaire de 
■ _ ceiu ral .c» suscite de nouvelles 
'“tarosations. Bien que les autori- 
tés locales et les groupes de 
citoyens qui surveillent le niveau 
«« radioacuvité dans un rayon de 
350 kilomètres n’aient détecté 
aucun phénomène anormal, cette 


nouvelle version de l’accident 
(après qu’il a été dit que les opera- 
teurs avaient réagi immédiate- 
ment) est une source d’embarras 
pour le gouvernement, qui s’ef- 
force de persuader l’opinion publi- 
que de Ja sécurité que présente 
l’éneigie nucléaire. 

L’exemple 

d*EDF 

Dans leurs éditoriaux du mer- 
credi 13 février, trois quotidiens 
soulignent la gravité de cet acci- 
dent. Si le Yomiuri demande que 
soient prises toutes les dispositions 
nécessaires afin d’éviter le renou- 
veUetneat de ce genre d’incident, le 
populaire Tokyo Shimbun écrit que 
l’accident confirme le sentiment 
général des Japonais selon lequel la 
production d’élcctricité au moyen 
de l’énergie nucléaire n’est pas sans 
danger^ p’est à la Compagnie 
d électricité du Kansai qu’appar- 
tiennent neuf des douze centrales 
qui ont connu des pannes dans les 
tubes des générateurs de vapeur 
entre mars 1989 et septembre 
1990. UAsohi écrit, pour sa part, 
que cet accident risque de se repro^ 
autre dans des réacteurs ayant 
dépassé une certaine durée de ser- 
vice. Celui de Mihama a été rais en 
service en 1972. 

Le. est confronté aujour- 
d hm à un problème auquel EDF 
fait face en France eu remplaçant 
un certain nombre de ses généra- 
teura de vapeur de la première 
génération. Il est vraisemblable 
que le Japon devra faire de même 
s u veut poursuivre une politique 
active en matière nucléaire : ce 
type d’énergie répond à 25.5 % de 
la demande globale en électricité, 

61 dev rait passer à 36 % 

en 1995. 


PHILIPPE PONS 


£-• j . ■ s 




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Q Mus de 500 personnes tuées par 
le séisme et les inondations en 
Afghanistan. - Plus de 500 per- 
sonnes sont mortes à la suite du 
récent tremblement de terre et des 
inondations qui ont touché, à quel- 
ques jours d’intervalle. l’Afghanis- 
tan. Avec quelque S7 000 habita- 
tions détruites et plus de 86 000 
sans-abri, le total des dégâts subis 
par le.pays est estimé à 450 mil- 
lions de' francs, a indiqué, mardi 
12 février à Genève, le coordina- 
teur des Nations unies pour les 
secours en cas de catastrophe. - 
(AFP.) 






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AGENDA 


1 fj® Jeudi 14 février 1991 15 


AUTOMOBILE 



La voiture était presque parfaite 


Dans le concert de lamenta- 
tions que la crise du Golfe a 
déclenché chez les construc- 
teurs d'automobiles, la marque 
allemande BMW fait bande à 
part. Certes le marché américain 
a plongé pour la marque avec 
un dollar malade, mais pour elle 
la Grande-Bretagne se main- 
tient, le Japon et l'Allemagne 
sont en hausse tout comme 
l'Asie du Sud-Est. la Suisse est 
stable. Pour M. Didier Maitret, le 
président du dfrectoire dé BMW 
France, il ne fait pas de doute 
que le «produit» des usines de 
Munich y est pour quelque 
chose. Dans l'incertitude qui 
accompagne les conflits et leurs 
lendemains, mieux vaut choisir 
la qualité, pense M. Maitret, 
quitte à la payer plus cher que 
chez te concurrent. 

A vrai dire, la marque d’outre- 
Rhin a une raison d'être opti- 
miste : sa nouvelle série 3 est 
particulièrement bien reçue. 
D'ores et déjà le réseau enregis- 
tre + 18 % de hausse aux com- 
mandes pour cette gamme 
refondue, par rapport ô janvier 
1990 et le série 5, tout aussi 
largement modifiée, a connu un 
succès qui se prolonge. 

En effet BMW, dans l’affaire, 
ne s'est pas contentée de 
retoucher des lignes de caisse, 
ele a amélioré le coefficient de 
pénétration dans l'air, a élargi 
les voies avant et arrière.de 12 
et 30 mm, augmenté l’empatte- 
ment (de 130 mm), réparti de 
façon égalitaire le poids de l'en- 
semble (50 % sur le train avant 
et 50 % sur le train arrière). 
Enfin, tant te train avant à jambe 
de suspension è articulation uni- 
que que l’essieu arrière multi- 
bras contribuent à gommer le 
plupart des derniers défauts de 
tenue sur route, dont la fantai- 
sie par temps de pluie... 
n'échappait autrefois i per- 
sonne. 


Les moteurs sont, comme 
dans la série précédente è 4 ou 
6 cylindres, ces derniers è 
24 soupapes et à injection. Des 
modèles de souplesse et pour 
te 2 600 cm3, d’enthousiasme, 
dans les rapports intermédiaires 
qu’une bette sans défaut distri- 
bue sans flou. Le freinage avec 
ABS (que l’on peut sur le 
modèle 318 refuser, moyennant 
une diminution de tarif) apparaît 
constant, sans échauffe me rit et 
les pneumatiques sont montés 
sur des jantes 15 pouces. 

A vrai dira, on ne voit guère 
quel défaut sérieux relever sur 
ces nouvelles voitures. Sinon, 
peut-être, une finition intérieure 
moins parfaite (petit jeu du 
siège sur te rail, revêtement tris- 
tounet...). En réalité peu de 
chose. 

C.L 

► Tarifs: 31 8i (4 portes). 
9 CV. 138 800 francs. 320ï (4 

S ortes), 10 CV, 164 400 
ancs. 3251 (4 portes), 13 CV 
193 300 francs. Une boîte 
automatique i 5 rapports 
une nouveauté - demande 
quatre mois de délai. Il faut 
compter une majoration d'en- 
viron 1 1 000 francs. 


□ Huit cents exposants, cin- 
quante clubs représentés, deux 
cent cinquante voitures expo- 
sées, jouets, pièces détachées 
rares... c’est à la Porte de Ver- 
sailles, à Paris,' do 15 ao 
24 février la Rte aux collection- 
neurs « Rétromobile ». Tout ren- 
seignement au 48-25-88-33. Prix 
d'entrée : 55 francs (25 francs 
pour les enfants). 

□ Les années 60, les «Sixtiesv, 
restent pour nombre d’amateurs 
l’âge d or de l’automobile. Un 
hommage à cette décennie où 
triomphaient encore les chromes 
est rendu dans un album de 124 
pages (éditions La Sirène) grâce 
à la revue Rétro- Viseur( 198 F). 


CULTURE 


Fondée en 1989 à l’initiative de 
quatre éditeurs de littérature géné- 
rale (Minuit, le Seuil, Gallimard et 
La Découverte) en association avec 
F rance- Loisirs et le ministère de la 
culture, l'Association pour le déve- 
loppement de la librairie de créa- 
tion (ADELC) vient de recevoir le 
renfort de la Fondation Crédit 
lyonnais. Au ternie du contrat 
signé le 1 1 février, la Fondation 
Crédit lyonnais va verser 
500 000 F par an pendant trois ans 
à l’ ADELC afin de l'aider à appor- 
ter aux librairies de création - 


EN BREF 

□ Mort dn pianiste autrichien 
Walter Klieu. - Le pianiste autri- 
chien Walter Klien est mort, le 
10 février dernier, à Vienne. Agé 
de soixante-deux ans, cet élève 
d’Arturo Benedetti Miçhçiangeli et 
de Paul Hindcmith (pour la com- 
position) avait reçu le prix Busoni 
en 1952 et avait été lauréat. Pan- 
née suivante, du Prix Marguerite 
Long. U formait an duo. depuis 
1 963, avec le violoniste Wolfgang 
Schneiderhan. Klien avait dû inter- 
rompre, pour cause de maladie, 
une série de concerts au Festival 
Mozart du Musikverein. 

□ M. Germain Vïatte nommé au 
Musée national d'art moderne. - 
Chef de l’inspection générale des 
musées classés et contrôlés, 
M. Germain Viatte a été nommé, 
le 12 février, directeur des collec- 
tions permanentes du Musée natio- 
nal d'art moderne (MNAM), sur 


7 


proposition de M™ Hélène Ahrwei- 
ler, directrice du Centre Georges- 
Pompidou, et de M. Dominique 
Bozo, directeur du MNAM et du 
CCI (Centre de création indus- 
trielle). Né en 1939, M. Germain 
Viatte connaît bien le Centre 
Georges-Pompidou puisqu’il a été, 
de 1973 i 1974, directeur de la 
documentation du MNAM avant 
d’assurer, à partir de 1975, la res- 
ponsabilité du service des .collec- 
tions. Il avait été nommé, en 1985, 
directeur des Musées de Marseille. 

□ Le musée ZadUne en traraax, - 
L’ancien atelier d’Ossip Zadkine 
(100 bis s rue cfAssas, 75006 Paris), 
transformé en musée et ouvert au 
public en 1982, fermera ses portes 
le 25 février, jusqu’au 15 juin 
1991. Cette fermeture est due i la 
rénovation et au réaménagement 
de la demeure du sculpteur, qui 
seront réalisés par l’architecte 
Régis Protière. 


CARNET DU 


Naissances 

- Je m'appelle 

Arsène, 

je suis arrivé sur la planète Terre, le 
17 janvier 1991. 

Béa et Dom 

baignent dans le bonheur.» 

._moi aussi ! 

Béatrice Hollande 
et Dominique Flliiatrcau, 

7, me Rcné-Navicn 
93 1 60 Noûy-lc-Gnuid. 


Décès 


- M* Guy Brancher, 
ion épouse. 

M. Olivier Brancher, 

M. c£ Dominique Brancher, 
Christine Brancher, 

Michèle Brancher, 
tes enfants 
et petits-enfants, 

ont la douleur de faire paît du décès de 

M. Guy BRANCHER, 

'survenu le 10 février 1991 en son 
domicile. 

La cérémonie religieuse sera célé- 
brée, le vendredi 1 S lévrier, en l’église 
.Notre-Dame d’Autciiil. Paris-16*. à 

1 3 h 45. L'inhumation aura lien, an 
cimetière du Montparnasse, dans le 
.caveau de fomillc. 

- M* Vu Qin Do Huu Zhang, 

M. Pascal Do Huu, 

M* Florence Do Huu, 

Do Huu Tan, 

M« Do Huu Tai 
et sa fille, 

M. Do Huu Christian 
et scs enfants, 

M. CavcncI Michel 
.et sa fille, 

M 8 » Yu Min Zhang et Yu Ning 
Zhang, 

ont la tristesse de faire part du décès de 

M. Roland DO HUU, 
vice- président de l'Institut international 
bouddhique 1982-1990, 

survenu brusquement dans sa soixante- 
deuxième année, i Paris. 

La cérémonie religieuse s c déroulera 
à la pagode du bois de Vinccnncs, où 
l’on sc réunira le jeudi 14 février 1991, 
à 14 heures. 

L’inhumation aura lieu dans le 
caveau de famille au cimetière parisien 
de Bagncux. •* . • - " 

- Marie-Thérèse Couraticr 
et scs enfants. 

font part du décès de 

Hagaes COURAT1ER, 

survenu le 1 1 février 1991, à Courbe- 
voie, à l'âge de quatre-vingt-trois ans. 

Scs obsèques seront célébrées le jeudi 

14 février, i 1 1 heures, en l'église de 
Saint-Hilaire-Snint-Mcsmin (Loiret). 

19. passage Hanriot, 

92400 Courbevoie. 


Le Crédit lyonnais aide 
les librairies de création 


environ trois cents sélectionnées en 
France - une aide à la fols finan- 
cière et technique. 

D’autre part, dans le cadre de 
cette association, une structure va 
être mise en place, rassemblant 
banquiers et libraires, afin que ces 
derniers puissent «résoudre aux 
meilleures conditions possibles 
leurs montages financiers». U s’agit 
tout autant de soutenir les librai- 
ries de création existantes que de 
contribuer à l'implantation de nou- 
veaux établissements de ce type. 


- M. et M - * Michel Distci 
et leurs enfants, 

ont la douleur de faire part du décès de 

Georges DAYEZ, 
chevalier de la Légion d'honneur, 
artiste peintre, 

te 10 février 1991, 

Les obsèques auront lieu le 
18 février, au cimetière de Montmar- 
tre. à 10 h 30. 

. 1 1. rue Paul- Louis-Cou ricr, 

75007 Paris. 

Né â Paris, le 29 juillet 1907, 
Georges payez a fréquenté Tatdicr de 
Lucien Simon à l'Ecole des beaux-arts 
cl expose pour la première fois au 
Salon d’automne en 1928. Présent aux 
Indépendants d'avant-guerre, c’est sur- 
tout au Salon de mai qu'il expose 
depuis 1945 ; il fut membre de son 
comité directeur de 1957 à 1990. Il a 
été professeur è l'Ecole nationale supé- 
rieure des beaux-arts, chef de l'atclicr 
de lithographie de 1967 & 1977. 

Sa peinture, qui trouve ses sources 
dans la tradition cubiste, est le fruit 
d'un travail rigoureux en référence 
constante à la poésie de la nature.' 


- Le professeur Alain Dubrulic. 
président de l’Université. 

Le professeur Berlin de Bcttignics, 
directeur de l'Institut universitaire de 
'technologie. 

Les enseignants et les personnels de 
l'université des sciences et techniques 

de Lille- Flandres-Artois, 

ont le regret et la tristesse de faire part 

du décès de leur collègue et ami 

M. le professeur 
Eric DELATTRE, 
professeur d’informatique 
au département informatique 
de nÜT « A » de l'université, 

survenu le 28 janvier 1991 dans sa 
trente-huitième année. 


Nos abonnés et nos actionnaires, . 
bénéficions d'une réduction sur les 
Insertions du t Carnet du Monde », 
sont priés de bien vouloir nous com- 
muniquer leur numéro de réfréna. 

>^N/<^vV>i^VVVVVV>i 


- M« Gcofgettc Frisch, 

■née Henry, • 

Danièle et André Mcillaud, 
Marie-France et François Chcdru, 
scs enfants, 

Nathalie, Thierry, Muriel, Pierre. 
Patrick, Delphine, Claire et Mathilde. 
SCS peiïts-cnfants, 

, Alexandre. Marine et Capucine, 
scs arrièrc-pctiteten&nls. 

Les familles Mcillaud, Chcdru 
Henry, Josscrand, 
ont le chagrin de foire part du décès de 

M. Georges FRISCH, 
médaillé du ministère 
de la jeunesse et des sports, 
médaille d’or 
et médaille d’argent, 

dans sa quatre-vingt-onzième année, le 
Il février 1991. 

La cérémonie religieuse sera célébrée 
dons l’intimité, à BoEssc (Loiret), le 
14 février. 

Cet avis tient lieu de faire-part. 


- Maryvoane 
LAFFORGUE-GUIBERT 

est décédée le 11 février 199! i ffige de 
soixante-treize ans. 

Scs obsèques auront lieu le vendredi 
15 lévrier & Saint-Jean- Pou tge (Gers) et 
débuteront par une messe célébrée i 
Il heures. 

De h part de 
André Gaibcrt, 
son mari, 

Bernard Guibert et Rébccca Gilford, 
Jean-Michel Guibert et Elisabeth 
Slcdzicwski, 

Christine Guibert, 
scs enfants, 

Juliette, Judith, Eve, Lior, 
scs pctitcs-flUcs. 

n /> Puissant fit 'pour moi des 
tnerveüles. » 

67. rue Vcrgniaud (L/283). 

75013 Paris. 


- La baronne Alain de Rothschild^ 
Pierre Rosenberg, 

M. Olivier Bizot. 

M" Pierre Fouquct, 
ont la douleur de foire part dn décès de 

M- Martfia AU» LECONTE, 
chevalier de fo Légion <fbooacar, 
correspondante de guerre 
pour les Forces françaises fibres, 
ancienne gérante 


: kt rcÿucl 
vice+rési 


i dente de fo SADEC, 


survenu le 12 février 1991 à l’gge de 
quatre-vingt-sept ans. ■ 

Les obsèques auront lieu le jeudi 
14 février, i 10 h 15, au cimetière 
ancien de Neuilly-sur-Seine, rue Victor- 
Noir. " 

Ni fleurs ni couronnes. 


- M* Robert Lcvy, 

M“ Michèle Pougny 
et scs enfants, 

M. et M“ Jean-Pierre Lcvy, 
et leurs enfants, 

M. et M*» Piètre Cohen Tanugi 
’ct leurs enfants, 

M* Catherine Vonicr 
et scs enfants, 

M. « M* Alain Chou ad ra 
et leurs enfants, 

M“ Ginette Gracia, 
ont fa douleur de foire part du décès de 

M. Robert LEVY, 
officier de la Légion d’honneur, 
croix de guerre, 

survenu le 5 février 1991, dans sa 
sotxaate-dix-ncuvièmc année. 

Les obsèques ont eu lien dans fo plus 
stricte intimité. 


- M - *- Jacques Lucas, 
née M.-L Delfiic, 
son épouse. 

Le docteur et M* P.-X. Poisson, 

M. et M" Ph. Qo vin, 

M. et M"* F. Joundanot, 

M. et M« O. Fartas, 

M. et M** L. Schwagcr, 

M. J.-N. Lucas, 
scs enfants, 
scs petits-enfonts. 

Et toute la famille, 

ont la tristesse de foire paît du décès de 

Jacques LUCAS, 

survenu à Paris, le 11 février 1991. 
dans sa soixantc-dixième année. 

La cérémonie religieuse sera célébrée 
le jeudi 14 février, & 8 h 30. en l'église 
SaintrFrançois-do-Saks. 8, rue Brémoo- 
lier, Paris-17*. 

L'inhumation aura lieu dans l'inti- 
mité familiale. 

Cet avis tient lieu de faire-part. 

• S, rue Théodule-RiboL 
75017 Paris. 


CARNET DU MONDE 

B —ré gna— tt 1 40-66-23-94 

Tarif : la ligne H.T. 


,92F 


Toutes nAriqeea — 

Ataaâ et tttHBBtÉres _88F 

CwiaUteBH 95 F 


- M* Henri Moraud. 
scs enfants et petitsenfems, 

ont fo douleur de foire part du décès do 

M. Henri MORAUD. 

secrétaire général 
de r Amicale d'Auschwitz, 
secrétaire général de FAFMA, 
ancien sous-directeur de fa CRAMIF, 
ancien élève du CNESS, 

survenu i Drancy, le 9 février 199!. 

L’incinération aura lieu le lundi 
18 février, à 15 heures au crématorium 
des Joncfieroflcs, 95. nie Marccl-Scrn- 
bat. è Vîllctancusa. 

En mémoire du défunt, des dons 
peuvent être adressés & l'AFMA, 
17, rue GcofTroyrfAsnicr, Varis-4*. afin 
d’aider & la création de La Fondation 
« Mémoire d’Auschwitz ». 

V9, rue Gabrid-Puccb. 

93700 Drancy. 

Remerciements 

- M. et M* Christian Gérard, 

Et toute h famille, ~ 

remercient toutes celles, et tous ceux 
qui, par leurs témoignages de sympa-' 
thie, les ont aidés 1 supporter leur souf- 
france après la cruelle disparition de 

Robert GÉRARD. 

72, avenue des Sciences, 

93370 MontfenneiL 

- M. et Roger Godino, 

M. et M— Claude Godino, 

Et toute fo famille, 

dans rimposribiiîté de répondre indivi- 
dncilcment à toutes les personnes qui 
se sont associées i leur peine lors du 
décès de 

M- Joseph GODINO, 

née Marcelle Armand, 

expriment leurs remerciements et l'as- 
surance de leur profonde gratitude à 
tous ceux qui leur ont ainsi apporté ira 
grand réconfort dans ce moment de 
douleur. 


- M. et M* Paul de Salive! 
de Foucbécour 

remercient tous ceux qui leur ont 
témoigné leur sympathie lois du décès 
de 

M- Emile 

de SALTVET de FOUCHÉCOUR. 


Messes anniversaires 

- D y a un an, 

Joseph Abdallah DAHER, 
lic nt c n a nt -colond en cfacC 
au bureau d’Interpol (Liban). 

quittait les siens au champ d’honneur, 
i Beyrouth. 


Une messe a été célébrée dons l’inti- 
mité. le mardi 12 Tévricr 1991, en la 
cathédrale Notre- Daine du Liban. 


Ceux qui l'ont connu et aimé auront 
une pensée pour lui. 


Que son souvenir ne s'efface jamais. 


Anniversaires 


- n y a cinq ans, le 18 février 1986, 

' Jean-Geotges SIMON,' 

rejoignait dans la mort son père, sa 
mère et son frère, que la barbarie 
raciste et nazie avaient expédiés, le 
23 novembre 1943, au camp d’extermi- 
nation d'Auschwitz, d’où ils ne sont 
jamais revenus. 


Manifestations du souvenir 


- Le 3 mars 1990, 

Fernand DELMAS, 
directeur i la Banque de Fronce, 
ancien secrétaire général du SNA, 
ancien conseiller général 
élu par te personnel, 

nous a quittés. 

En souvenir, scs amis se réuniront 
autour de un épouse., sa fille, ses' 
petits-enfants et sa famille, le samedi 
23 février 1991, g 15 heures, au cime- 
tière de Frons (Aveyron).- -- 

Cet hommage sera suivi d’une ren- 
contre amicale. 


MOTS CROISÉS 

PROBLÈME N* 5456 

1234567*9 



" HORIZONTALEMENT 
I. « Composés > avec beaucoup do 
igofiL - IL S'ouvra quand ça tombe. - 
III. Bien gâté. - IV. Objet de ressenti- 
ment. Fait du nouveau. - V. N'est pas 
comme- l’argent. Doit être arrêté 
quand on va trop loin. - VI. Sans 
parti pris: - VIL Bande d’étoffe. A été 
libéré- d'abord par les Anglais. - 
VIII. Qui a été trop frotté. En France. 
- IX. Préposition. Fit sauter. - 
X. Peut être utfosée quand B n'y a pas 
d'ombre. A Vesprit caustique. - 
XL Que l’on peut donc suivre. 

VERTICALEMENT 
1. Qui ne sont pas dans de bonnes 
dispositions. - 2. De très bon goût. - 
3. Ce n'est évidemment pas faire un 
travail à la chaîne. Saint. - 4. Pas 
ordinaire. Direction. Dans le vent. - 
■5. Une pomme. Pas de l'étranger. - 
6. On peut le voir ramper dans tes 
champs. - 7. Dans l'alternative. Un 
bruit inquiétant. Pas' innocent. - 
8. Conjonction. Des femmes qui ont 
de beaux bagages. - 9. Sa tenue est 
légère. Est bon pour la corde. 


Communications diverses 


- L’Université européenne de la 
recherche organise un colloque, le ven- 
dredi 15 février, sur « Les fous de 
Vienne : la cité de Psyché et les para- 
doxes de l'Histoire ». A la Sorbonne, 
salle toois-Li&rd, de 10 heures é 
17 heures, 



Chevalières armoriées 
Cartes de visite ■ 

le prestige de la gravure 

47, Pavage des Panoramas 
75002 PARIS 

FcL ;42J6.9448 - 45A8Æ6A5 


Solution du problème n* 5455 
Horizontalement 

I. Inculture. - II. Narrer. Av.. - 
III. Tue. Nacra. - IV. Estuaires. - 
V. Rein. Né: - VI. Pénélope. - 
VIL Aneto. - V1IL Ocrais. Ou. - 
IX. Noire. Sir. - X. Enée. Bois. - 
XL Esseulée. . 

Verticetëmant 

1. Interphone. - 2. Nausée. Cône. 
- 3. Crétineries. - 4. Ur. Une. Ares. - 
5. Lena, taie/- 6. Traînons. Bu. - 
7. Crêpe. Sol. - 8. Rare. Etoile. - 
9. Evasa, pprse. 

GUY 0ROUTY 

PARIS EN VISITES 

JEUD1 14 FÉVRIER 
«Paris au dix -buraôma siècle vu par 
Raguenet», 12 h 45, 23. me de Sévi- 
gné (Musée Carnavalet). 

« Passages couverts autour de la 
rue- Saint-Denis», 14 h 30, 
métro Etienne-Marcel (Paris pittores- 
que et insolite). 

«Les passages marchands du dix- 
neuvième siècle, une promenade hors 
du temps», 14 h 30, 4. rue du Fau- 
bourg-Montmartre. (Paris Autrefois). 

«Une église souterraine sous Saint- 
Sulpice». 14 b 30. façade de r église 
(D. Bouchard).. ... 

« Mystères des templiers et rois 
maudits». 14 h 30, métro Temple 
‘ (Art et Histoire). 

1 «Le couvent de Port-Royal», 

14 h 30. sortie métro Port-Royal 
(S. Rofon-Kem). 

« Les fastes de l'Opéra Garnier. Son 
niatoirB, ses salons, son fantôme », 
.14 h 30, dans te hall, statue de Luili 
(Arts et caetera). 

«Hôtels et église de me Saint- 
Louis», T4 h 30. sortie métro Sslnt- 
Pauf (Résurrection du passé). 

« Etre juif dans les sociétés du 
Moyen Age. Etude de l'attitude du 
monde chrétien... >, 15 heures, sortie 
métro Temple (1- Hauflar). 

Exposition «Art et Publicité» au 
Centre Georges Pompidou (dans l’or- 
dre des arrivées), 15 heures, b l'imé- 
neur du musée, sous l’effigie de 
G. Pompidou (Paris et son histoire). 

«La Sorbonne. Histoire de l'Univer- 
srté «t du Quartier latin. Evolution, 
réformes, la. grand amphithéâtre 
ouvert exceptionnellement, la salie 
des autorités», 15 heures, 43, rue 
Samt-Jacqùas (Connaissance d'ici et 
d Bflleors). 

•L” "g 1 *?"* *»• Colette». 

15 h 30, hall du rez-de-chaussée du 

2 - du 

CONFÉRENCES 


Salle des Ingénieurs. 9 
avenue d léna. 15 heures : « Ron 
fil de# siècles. Catacombes et 
mieres églises », par O. Bol 
(A ntiquité vivante). 

Salle Psyché, 1 5, rue J.-J. R 
seau. 15 heures : «Notre sam 
notre équilibre per notre mod 
via», par A. Lasserre (Uafipes). 

, ir 0 ^ 4, place du. Loi 
1 ? h .30 i « Ludovic .Ha 
(1834- 1908V, académicien fran 
Un témoin «sériaux» du Ser 
Empire, par A. Conquet (Académ 
Second Empire}. 

Palais da la Découverte. av< 
Franklin -Roosevelt, 18 heures : li 
tion aux sciences delà Terre». 

217, boulevard Saint-Gerrr 
18 h 30 : «Tradition orale hispar 
au Pérou », par M: Caceres Val 
rame (Maison de l'Amérique latin 


■ - • M ' 









-fj ■ 






16 Le Monde e Jeudi 14 février 1991 ••• 


MÉTÉOROLOGIE 


Prévisions pour le jeudi 14 février 
Nuageux au Nord, beau au Sud 



TEMPS Pf£VU LE 14.02.1991 


SITUATION LE 13 FÉVRIER 1991 A 0 HEURE TU 



Vendredi 15 : Eclaircies. - Le temps 
sera souvent gris et brumeux le matin, 
mais de belles éclaircies sa développe- 
ront l'après-midi. Le de! restera tout ds 
même très nuageux sur les Pyrénées et 
près des frontières de l'Est, avec quel- 
ques faibles chutes de naigne. 

Sur I" Ou est, le ciel sera parfois voflé 
par des passages nuageux qui devien- 
dront de plus an plus fréquents l'après- 
midi. H pleuvra fafotemem le soir sur la 
Bretagne. 


PRÉVISIONS POUR LE 15 FÉVRIER 1991 A 12 HEURES TU 





AGENDA 


radiotélévision 


doraiSogtde télévision sait oubBés chant» «mih» rf»™ TTTr % TTfft ^ t ffimtnrhn hmfH fitamfffTtfrm T*ftt ffrmhotef ; 
« te Monde ratfio-téiévaion » ; o FBm à éviter ; ■ te peut voir ; ■ ■ Ne **** *' m ° ql ** 


Mercredi 13 février 


TF 1 

21.00 Variétés : Sacrés soirée. 

Emissian présentée per Jean-Pierre Fou- 
cault Avec la princesse Soraya. Frédéric 
François. Roger Vmfim et Merie-Outstina 
Barraulx, Marc Lavotne. Eras RamazzottL 
Basia. Pierre Bachefot. Bananarama. Aima- 
Wa. babaie Gaoce, Phfl Bamay. 

23.00 Magazine : Chocs. 

Présenté per Stéphane P&ofl. 

0.00 Journal. Météo et Bourse. 

0.35 Au trot. 


20.45 ► Tdldflm : Mariage mortel. 

De Marc ffivière. avec Jean-Claude Briafy. 
Doux fatnSes rivâtes en campagne. 

22. 25 Documentaire : 

Tant qu'a y aura des bébés. 

De Bertrand Cramer, Efiane Contint et Ptute 
Zajdetman. 2 et fin. Le sommeil n'est pas 
do tout repos. Cris et chuchotements. an 
France et au Sénégal. 

23.25 Journal et Météo. 

23.45 Magazine : Prolo ng at io ns. 

Présenté par Christian Ûukfet. 

Judo : Toumol de b Vffle de Paria ; Ski nor- 
dique : championne» du monde. 


FR 3 __ 

20.40 Magazine: 

La marche du siècle. 

Présenté par Jean-Marie Cavada. 

La censure. La Rondo*- voua des quais, film 
de Paul Carpita, suivi d'un débat. 

22J20 Journal. 

22.40 Magazine : Faut pas rêver. 

PhiSppines : Les Jeep-neys : France : La 
trompettiste aux lèvres cf or : CME : Retour 
à tsia Nègre. 


23.35 Magarin» : Hffinufe an France. 

Edouard Branty ou b ptânàèr e pierre. 

0.00 Musique: Carnet de notes. 

CANAL PLUS 

21.00 Cinéma : L'année du chat ■ 

Fftn alamsiid de DomWk Graf {1988}. 

22.50 Flash d'in formati on s. 

23.00 Cinéma : Bfind sida. ■ 

Film csnaden de Peul Lynch {1987). 

0.40 Cinéma : Froid dans la dos. m 

Film britannique de Chariee Crieh- 
ton (1958). 

LA 5 - 

20.40 Histoires vraies. 

Piégé par b fisc, téléfilm de Steven HOaid 


i 2.00 Rediffusions. 

{ E-M6; Succès (La via de chAtraui: 

j L’Egypte; La Norvège; Parccers santé; La 


Stem, avec George Sogat, Aon Laéxnen. 
Un contrôle fiscal qui Tourna au cauchemar. 

2 2 .2 0 Débat : Las impôts. 

Animé par G3b* Schneider et Béatrice 
Sehonberg. 

0.00 Journal de minuit. 


20.35 Téléfilm : Las amours de Cfaira. 

La coup da foudre d'une femme mariée et 
mère da temtta. 

22 .20 Série : Eqtndizer. 

23.10 Documentaire : 60 minutes. 

Spécial Golfe. 

0.00 Six minutas d'infor ma tions. 

0.05 Magazine : Dazfoao. 

Jendi 14 février 


| L ^|p re; La Norvège; Parcoure santé. Le 

LA SEPT 

20.00 Documentaire : Musiques noires {1}. 
De Claude Récurer (voj: 

20.55 VkMoperetta (m è 0.35). 

21.00 Documentaire : Las métamorphosas 
d'André Mafieux. De Marcel Boudou. 

22.30 Cinéma Las rendez-vous 

d'Alma. ■■ Füm beige da Qmoal Ak*r- 
men (1978). 

FRANCE-CULTURE 

20 JO Tira ta langue. L'ectuatté de b bogue. 

21.30 Correspondances. Des nouveSes de b 
Belgique, du Caned» et de b Suisse. 

22.00 Communauté des ratfios pubfiquas 
de langue française. 

22.40 Les nuits magnétiques. La pMoeop h b 
eu progra m me. 

0.05 Du jour eu lendemain. 

0.50 Musique : Coda. Mtfba liston, b dame 
des ccubses. 

FRANCE-MUSIQUE 

20 JO Concert (damé le 22 jun 1990) : Quatre 
aphorisme* pour orchestre, de Schrettka: 
Symphonie n* 4 op. 60, da Szymanowski ; 
Concerto pour violon et orc h estran»5 en b 

meîeur K 219. de Mozart, per r Orchestre 
symphonique national de b radio polonaise, 
dr. Amorti Ws ; aoL : Frank-Peter Ztmmur- 
mann, violon, Tadeusz Smudzlnski. piano. 
23.07 Poussières crétoOes. Jazz dub en tfract 
du Bar de b VBb è Parts Oerta LaJoup. 

| trombone, avec Olivier Hutmen, piano, 

| Giflas Naturel, contrebasse, et PMmpe 

! CombeHe. batterie. 



Le mistral et ta tramontane souffle- 
ront très fort sur ta Mkfi méditerranéen.' 
Quelques averses se produiront en 
Corse. 

Les températures au lever du jour 
seront comprises entra - 4 degrés et 
— 8 degrés dans l'intérieur sur la moitié 
est, 0 degré et - 4 degrés sur la moitié 
ouest et sur le sud du pays. L'après- 
midi, allas atteindront 1 degré è 
4 degrés en général, de 5 degrés è 
8 degrés sur ta sud et l'ouest du pays, 
mais allas resteront négatives sur l'est. 


14.25 Feuilleton : Côte Ouest 
15 JO Tiercé à Vmcermes. 

15-30 Série : TribunaL 

15.55 Série : A cœurs perdus. 

16.55 Club Dorothée. 

17.25 Série : Stanley et Hutch. 

18.15 Jeu : Une famille en or. 

18.45 Feuilleton : Santa- Barbara. 

19.15 Loto sportif. . 

19.20 Jeu : La roue de la fortune. 

19.45 Divertissement : Pas folles, 
les bêtes I 

19.50 Tirage du Tac-O-Tac. 

20.00 Journal, Loto sportif. Météo. 

Trafic ktfos et Tapis vert 
21 .05 Série : Le triplé gagnant 

Fado pour une jaune Wta, da Bruno Gantfl- 
kKi, avec Raymond Paflegrin, Joe Abdo. 

__ La Sta <*/ commissaire en otage. 

22.40 Magazine : Le point sur la table. 
Présenté par Anne Sinclair. 

0.00 Journal, Météo et Bourse. 

0.35 Au trot 

1 .00 Série : Mésaventures. 

1 .20 TF 1 nuit 7 art» è b Une. 

1.55 Feuffleton : C'est déjà demain. 

2JZ0 Info revue. 

3-20 Feuilleton : Ballonna (radiff.). 

4.15 Documentaire : Histoires naturelles 
(radfflF.). 

4.45 Programma de ruât 


16.25 Cinéma : Chacun sa chance. ■■ 

Film américain da Karel Retaz (1989). Avec 
Debra Wmger, NSck Notre, WM Patron. 

18.00 CanaOle peluche. 

Captab N; The Didc Tracy show. 

— En clair jusqu'à 20.30 ■ 

1830 Dessins arrimés : Ça cartoon. 

18.50 Top 50. 

19.20 Magazine : Nulle part affleure. 

20.30 Cinéma : Zanzibar, «a 
,. F*n franco-suisse de Christine Pascal 
(1089). Avec Fabienne Babe, André Mar- 
oc». Francis Girod. 

22.00 Flash d'i n for ma tions. . 

22.10 Cinéma : 

Gorilles dans la brume, e 
FBm américain da Michael Aptod (1888). 
0.15 Cinéma : Possessions! 

F3m français, classé X. de Pierre Reinhard 
(1977). 

1-30 Cinéma : Cléopâtre, 

une reine pour César. ■■ 

ram italien da Victor Tourjansky (1862). 

Avec Pascale Petit, Gordon Scott. 

LA 5 


15.00 

17J20 


TEMPÉRATURES maxima - miniraa et temps observé 

, ... . y* urs “irêffles relevées entre le 13-02-1991 

ta 12-02-199! è 6 heures TU et le 13-02-1S91 à 6 heures TU 881 


WAJtfiTIZ 5 9 C 

D 


CHKBB0D2C — l 

oanKwrflR i 

« ! 

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1 N 

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GBomuau a -4 c 


UMOfiB -3 -fi B 


MARSHLL&fltt 4 0 D 

-2 - 
4 


UK ANGELES- 24 il 0 
LUXEMBOURG- - J - S * 


MARRAKECH— 1S 12 N 


MONTRÉAL—. - 6 - 18 D 



OSLO - 5 - fi • 

PAUIA-D8KAJ. Il 1 D 

PEKIN 5 5 D 

RHWBJABHBO. 28 28 C 

ROME 10 SP 

SINGAPOUR M 23 N 

STOCKHOLM— -S -7 * 

SYDNEY 23 23 D 

TOKYO Il 4 D 

TONS 12 12 N 

VARSOVIE -2 -fi • 

VENISE 1 i C 

VIENNE - » -2 C 


itvSL o ? mps univ / r ® e L' c e st’è-dire pour ia France : heure légale 
moins 2 heures en été ; heure légale moins 1 heure en hiver. 9 

f Document établi avec le support technique spécial de Ut Météorologie nationale. I 


14.25 Série : Les cinq dernières minutas. 

16.00 Feuilleton : Toutes griffes dehors. 
16.55 Eve raconte. 

17.15 Série : Les craquantes. 

17.40 Jeu : Des chiffon et (tes lettres. 

18.00 Magazine : Giga. 

19.00 Série : Mac Gyver. 

20.00 Journal et Météo. 

20.40 INC. 

20.45 Magazine : Envoyé spécial. 

Présenté par Bernard Benyamln. 

Les ripoux; TGV MécSterranée : b batafia 
__ _ du raf ; L' apartheid on Afrique du Sud. 

22.00 te Cinéma : 

Parfum da femme. ■■ 

FBm italien de Dira» Rtoi (1974). Avec Vitto- 
„ „ do Gassman. Alessandro Momo. 

23.45 Journal et Météo. 

0.05 Documentera : La planète miracle. 
De Hrohiko Sana. 2. La grande fissure. 

FR 3 

14.30 «SS*™ : Regards de femme. 

Invitée ; notre coôaboratrice Josyane Savf- 

a ^ gneau, (Marguerite Yourcanat ). 

15.05 Magazine : Océaniques. 

baac en Amérique ; un voyage avec base 
Bascheyis Singer, raconté par Judd Hirsch. 

16.05 Magazine : Zapper n'est pas jouer. 

17.30 Amuse 3. 

18.10 Magazine : C'est pas juste. 

18.30 Jeu : Questions pote- un champion. 

19.00 Le 19-20 de l'information. 

9 e 19-12 à 19.30, le journal de b région. 

20.10 Jeux : La classa. 

20.35 INC. 

20.40 Cinéma : Les dents de la mer 2. m 
Film américain de Jeannot Swarc (1978). 

22.40 Journal et Météo. 

23.00 Cinéma : Potteraefet. ee 

« ÏÏ" 1 américain de Tobe Hooper (1982). 

0.50 Courts-métrages : Regards sur 
court 

1-20 Musique : Carnet de notes. 

CANAL PLUS 

13.30 Cinéma ; Au fil de la trie. ■■ 

ram américain da Gary Marshafl (1988). 
Avec Bette Mdfer. Barbara Herehey, John 
Hssrt. 

15.30 Magazine : 24 heures (redBff.). 


15.30 Série : Bergerac. 

16.30 Dessins animés. 

18.40 Série : K 2000. 

19.30 Série : Tel père, tel fils. 

20.00 Journal. 

20.35 Drôles d'histoires. 

20.45 Téléfilm : Terreur froide. 

____ fpri&s taie panne de cercuoë cryogéniquB... 

2 2 -25 Magazine : Reportais. 

Présenté par Patrick de Cardia, 
femmes au rapport (b recrutement des 
tenmes dans b corps des Marines, et leur 
vie dans b Golfe), etc. 

23.50 Magazine : Equations. 

Présenté par Jean-Marc Sylvestre. 

0.00 Journal de minuit. 

0.10 Séria : Les globe-trotters 
(et è 2.10). 

0.40 les incorrig ibl es (recBff.). 

1.30 Lunes de miel (redff J. 

1.55 Anne jour après jour (redîff.). 

2-40 Journal de la nuit 

2.55 Série : Tendresse et passion 
(et è 4.10. 5.35). 

3.10 Série : Voisin, voisine (et è 4.35). 

M6 

13.55 Série : Cagney et Lacey. 

15.40 Variétés : Bleu, blanc, clip. 

16.45 Sérié : Vegas. 

17.30 Hit hit hit hourra I 
17.35 Jeu : Zygomusic. 

18.05 Série : Supe r copt e r. 

19.00 Série : La petite maison 

dans la prairie. i 

19.54 Six minutes d'informations. I 


20.00 Série : Madame est servie. 

20.35 Cinéma : Le Lagon bleu. ■ 

l%n américain de Bandai KWur (1980). 
Avec Brooke SfceJda, Chris top her Attira, 
Lao McKam. 

22.30 Cinéma : Mieux vaut être riche et 
bien portant que fauché et mai 
fichu. □ 

ram français da Max Paras (198(9. 

0.05 Six minutes d' infor m a tions. 

"O.TO Magazine : Daribao. 

.0.15 Saxy. cfipi 

2.00 -Radiffusiioris. - " 

Succès (U vie da chfltesu) ; Venin : Tan 
dira es b vide ; Las Cerébes ; U SaheL 

LA SEPT 

1 5.00 Théâtre : Lorenzaocto. 

1 7.20 Miles Davis deux mots, quatre 
pandas. 

17.30 Yîdéopérette. 

17.35 L'êge d'or du cinéma. (SJ. 

18.05 Documantaifë : foi batte vie. 

18.30 Vidéo : le grimoir e magnétique. 

19.00 Documentaire : La malédiction 
des plumes. 

19.30 Le dessous ctes cartes. 

19.35 Le journal de FR3. 

20.00 L'êge d'or du cinéma (7). 

20.30 Ici bat la vie (Corbeaux ai mouroas). 

21.00 Documentaire : FBm sur Georges 
Perec (1). De Catharine Binet. 

22.35 Danse : Symphonie en D. Chorégraphie 

de Jtri Kyfian. 

23.00 Vidéo : Leaving the OU Ruin. Dlrit 
Bretsry. 

23.35 Documentaire : Ils. De Pauline de 

Grume. 

FRANCE-CULTURE 

i?*22 Téte^-tate. de Paul Emond. 

21.30 Profils perdus. Tareen DesWmami. auto- 
biographie d'un mome zen (2* partie). 

22.40 Les nuits magnétiques. La phflosophie 
au programme. 

0.05 Du jour au lendemain. 

0.50 Musique : Coda. Mettra Liston, b dame 
des coulisses. 

- FRANCE-MUSIQUE 

20 30 aSSSS Théa,ro d “ 

4L; ïffîas 

pr^. Stefen Dahborg, rénor, Marie- 

RaSîrf na,A GlUO ü c ? récitante, 

Raymond Gôrôme, réenant. 

La h*e * Ita. 
Œuvres de 

««xwroerg. Suwnsky. WSlhaud. h&ndo- 
ninh. Debussy, Satie, Schreker, Berg 


19.30 
19.35 
20.00 

20.30 

21.00 


23.35 





Audience TV du 12 février 1991 

Aotfencfl Instantanée. France entière 1 pekn - 202 000 foyora 


St / s o F HE SN?E LS EN 

. f Lx 


HORAIRE 

FOYHK AVANT 
REGARDE LA TV 
(WW 

TF T 

A 2 

FR 3 

19 h 22 

612 

Santa Barbara 
21^ 

McGyvw 
9 A 

19-20 

21.8 

19 h 45 

63.9 

Roue fortune 
27^ 

McGyvar 

12JJ 

19-20 

20 b 16 

1ZJ6 

Journal 

304 

Journal 
17 JO 

La classa 

20 h 65 

73 J) 

Garcon 

28.1 

Deux hommes 
17Æ 

OfeapogtH. 

8,2 

22 h 8 

83.7 

Garçon 

23.6 

D«« hommes 
16,0 

Sor 3 

22 h 44 

*1.1 

CM. manfi 
183 

Cinéma ctaé 
3 A 

Ramdam 

1.8 




CANAL + j 

i 

NuSe pan ! 

2,7 ! 

NuHû pan ‘ 

I 3.6 ! 

NuOa pan I 

3-7 ! 

■ Junporaon .J 

! 5J ! 

1- 

|lb poisson., j 

- 1 — 4 -3 i_ 

j Chacun sa .. 

.i <u I 


k 2000 i Pom maison j 

__3 £ : __ zs ; 

Journal |P«na m«soo> 


Puts Uetha 

' 2 -* ' 4.7 

B Dorado Nada 

^ ; m 

cl Dorade Bng. nuit 
i5 -8 i 1.7 


























LeMonderdeudi 14 lévrier 1991 17 

- SECTION B 


ARTS 


S PE C T A CLES 


•>:* 


ss>;> 


■’S* 


MUSIQUES 

Paolo Conte, 
chantre de l’Italie 








f 




fc- 


Le chanteur italien préféré des Français s'installe sur la 
scène de rOfympia & Paris jusqu'au 27 février. Paolo 
Conte est Patcbétype de ces cantauton, auteurs-inter- 
prètes qui ont si réconcilier le goût de la mélodie des 
années 50 et les textes «nihitim des «m 60, au 
point que h chanson italienne a su, depuis plus de 
quarante ans, conquérir des publics éloignés de ses 


CINÉMA 

Babar et les siens 
sur grand écran 



Vodà qu’un drôle d’éléphant s’apprête à parachever 
son entrée royale dans l’imaginaire des enfants du 
monde entier. Né soas les crayons de Jean de Bnmhoff 
an d*ot des années 30, ressuscité par-son 0s Lauréat 
après guerre, ; porté, sur les petits éàans récemment, 
aigounThui vedette de cinéma, Babar est partout, y 
compris sur les étals des amunaÿants des «produits 
dérivés», phénomène qui est ravariabtement le règne 
d’une suprématie naissante. Et, en l’occurrence, un 
pied-de-nezaux faiseurs japonais. 


DIX ANS APRÈS LA MORT DE BOB MARLEY 

Le reggae musique rebelle 


S I Bob Marley avait vécu, fl aurait fêté ses qua- 
rante-six ans cette semaine Mais, le 6 février, 
un nouvel album est sorti pour célébré? le 
dixième anniversaire de sa mort Oc 30 mai), premier 
événement d’une série de manifestations qui honoreront 
cette année la mémoire de la star jamaïcaine. Parmi ces 
projets, un concert avec plateau de célébrités diffusé par 
satellite dans le monde entier; un hommage parfaite- 
ment adapté â cet artiste qui a, en compagnie dé quel- 
ques autres, changé le rythme de la planète en y répan- 
dant le beat déhanché du reggae, qui avait inspiré à 
Paul McCàrtney cette description : «C'est du rock’n’roll 
mais à l’envers.» 

La pop rausic a aujourd’hui tout â fait maîtrisé l'art 
de l'hommage aux morts. L'an passé, les rituels de com- 
mémoration étaient dédiés à John Lennon et à Hendrix, 
pour les dixième et vingtième anniversaires de leurs 
décès respectifs. Si l'organisation d’un concert de 
superstars à Liverpool par Yoko Ono n’a pas ajouté 
grand-chose à la mémoire de son mari, Hcndrix a été 
transfiguré par une avalanche de rééditions de livres, 
d’articles et de films. 


Cette année, c’est au tour de Marley, et de Jim 
Morris on qui sera bientôt ressuscité grâce à un film 
d'Oliver Stone. Mais les chansons de Mariey ne risquent 
pas de servir de fond sonore & des publicités pour blue- 
jeans. En partie à cause des procédures et des contro- 
verses qui opposent les parents et les associés de Marley 
au sujet de son héritage. Mais aussi parce que Island, sa 
maison de disques, est résolue & éviter toute manœuvre 
d'exploitation commerciale de sa mémoire, qui a tou- 
jours tenu une place à paît dans le cœur du fondateur 
du label, Chris BlacML 

Et puis Mariey a toujours été une bizarrerie dans 
les livres d’histoire du rock and roll. Même s’il avait 
atteint le public do rock et intégré ses leçons dans sa 
musique et dans scs spectacles - tout à fait à la manière 
d’artistes noirs américains comme Jimi Hendrix ou Sly 
Stone, - il reste avant tout un musicien du tierc-monde, 
te premier ambassadeur non seulement de son pays et 
de sa culture; mais du tiera-monde dans son ensemble. 
U a chanté les luttes et I’oppressioa des déshérités du 
monde entier. Son parcours résumait le sort et les aspi- 
rations des petites gens. 


Né chez les pauvrea.de la campagne, Marley a 
grandi . dans les ghettos de W est-Kingston avant d'at- 
teindre la richesse et la gloire. Parce qu'il s’était fort le 
champion des suffèrers, comme se désignent eux-mêmes 
les pins pauvres d'entre les Jamaïcains, on entend les 
disques de Mariey dans les réserves indiennes d'Améri- 
que et chez les aborigènes d’Australie, et des groupes de 
res» surissent de rEstonie à la Chine. 

Pour beaucoup de gens, Je reggae , a disparu en tant 
que courant musical en même temps que Mariey, au 
début des années 80, après avoir été en vogue pendant 
quelque temps. Bien sûr, 3 n’en a rien étél Mariey avait 
coutume de dire que nie reggae et br Jamaïque ne font 
qu’un». Et le reggae n’a pas plus disparu que la petite ïïe 
(trois millions d’habitants) ne s’est abîmée dans les flots. 
Mais, privé de son champion, sa créativité épuisée par 
dix ans d’innovation, fedédin à court tenue du reggae 
était inévitable. 

NEEL SPENCER 
Lire la suite page 1$ 

► tfdl Spencer a dirigé le New Musical Express à lajln des 
années 70. au moment oû l'hebdomadaire britannique fuit le 
reflet de la double explosion du reggae et du punk. ll ea atyour- 
dwl rédacteur en chef du mensueUondomen 20/20. 


SAmuA, 

BtXikCUtr ^AicU- 

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FÉVRIER 





1 8 Le Monde • Jeudi 1 4 février 1 99 1 


MUSIQUES 



DIX ANS APRÈS LA MORT DE BOB MARLEY 

Le reggae, avant-garde de la world music 


Snite de le page 17 

MSme au plus bas de l’étiage, le public du reggae 
s'est pourtant perpétué, si bien que quelques artistes 
de la Jamaïque, Buming Spear ou Dennis Brown, ont 
toujours rempli sans peine les grandes salles de Lon- 
dres, Paris ou Berlin. Siy et Robbie ont continué de 
vendre beaucoup de disques dans le monde. Comme 
si ie succès auprès des autres poblics n'était jamais 
venu, la musique s’est repliée sur ses bases dans les 
clubs et dans les fetes des enclaves antillaises, de 
Manchester à Toronto ou Brooklyn. La diaspora du 
reggae a aidé à sa survie. Même si la production 
jamaïcaine, destinée d'abord au marché intérieur, 
reste abondante, les nouvelles stars du reggae sont de 
plus en. plus souvent nées loin de Kingston, comme 
UB 40. Le reggae britannique a trouvé son identité 
dans les années de l’après-Mariey avec des groupes 
comme Maitey et Aswad et n'a cessé de progresser. 
Les vétérans d’ Aswad ont dû attendre 1989 pour 
décrocher leur premier grand hit avec Don‘1 Turn 
Around. 

Par certains aspects, le reggae peut être consi- 
déré comme ie premier exemple de world music (le 
monde en question étant bien sur le tiers-monde), un 
signe avant-coureur de la diversité qui caractérise 
aujourd’hui la pop planétaire. Si le reggae a réussi à 
pénétrer la musique populaire occidentale, c'est en 
partie parce qu’il était chanté en anglais - même si 
c'était une forme altérée de (a langue - qui reste la 
lingua franco de la pop musique. 

L’importance de la communauté jamaïcaine en 
Grande-Bretagne a également joué un rôle détermi- 
nant dans l’évolution du genre en lui assurant un 
public relativement riche, qui lui a permis de dépas- 
ser les limites du marché domestique. Chris Bla- 
ckwell, le fondateur d'Island, issu d'une grande 
famille blanche de la Jamaïque, a commencé dans les 
afTaiies en vendant des disques importés sur un mar- 
ché de Londres, au début des années 60. Plus tard, il 
a pris des accords de licence avec les producteurs de 
lHe pour diffuser les artistes jamaïcains en Grande- 
Bretagne sur son label avant de se lancer sur le mar- 
ché du rock avec des artistes comme Free ou Cat 
Stevens. ■ 

ENTRE MILITANTISME 
ET BALLADES ROMANTIQUES 

En Grande-Bretagne, les Blancs se sont tournés 
vers le reggae au début des années 70, après que les 
skinheads (qui, ironie du sort, pratiquaient le 
racisme avec beaucoup de conviction) se le lurent 
approprié. Mais la tradition britannique du reggae 
est aussi celle de titres lents et romantiques qui se 
hissent régulièrement en haut des hit-parades. Ken 
Boothe en 1975 avec Everything I Own, Freddie 
McGregor en 1989 avec I Just Don't Want To Be 
Lonely. Même si l'on définit souvent le reggae en 
termes de militantisme et de rébellion, les ballades 
romantiques en sont un aspect tout aussi authenti- 
que. Comme UB 40, Marley a connu ses plus gros 
succès commerciaux avec des chansons d'amour. 

Les origines mêmes du reggae sont entourées 
d’un flou artistique. « En Jamaïque, les faits n'exis- 
tent pas» est l’une des citations favorites de Chris 
Blackwell. Certains prétendent que, après-guerre, les 
stations de radio de la Nouvelle-Orléans qui diffu- 
saient du rythm’n’blues vers la Jamaïque étaient tel- 
lement distordues par la distance que les Jamaïcains 
qui voulaient rendre hommage aux artistes comme 
Louis Jordan le faisaient de manière un peu bancale. 
Une autre hypothèse veut que la musique se contente 
d’accentuer le déhanchement des rythmes du sud des 
Etats-Unis. De toute façon, à un moment ou à. un 
autre, ie temps faible fut tellement accentué qu’il en 
devint le temps fort. 

Alors que, dans un premier temps, on se conten- 
tait de singer les musiques qui venaient des ghettos 
américains, l'indépendance, en 1961, donna à la 
Jamaïque une identité propre, et les musiciens de 
ffle se lancèrent dans une série d'expériences qui 
dure à ce jour. Au début, la musique était connue 
sous ie nom de ska, un genre rapide et tonitruant 
quelque part entre les danses qui envahissaient 
périodiquement les boîtes de nuit et la virtuosité jaz- 
zistique de musiciens comme le tromboniste Don 
Drummond. 

A la fin des années 60, la musique ralentit pour 
devenir le rock steady, la première expression reggae 
à passer dans le langage de la pop (le terme devint 
même le titre d'un succès d’Aretha Franklin), avec 
des trios de chanteurs comme Toots and the Maytals. 
Les Wailers étaient un autre trio, qui comprenait 
Bob Marley, Peter Tosh et Bunny Livingstone. Ils 
devinrent rapidement célèbres à cause de leurs chan- 
sons à la gloire des jeunes révoltés du ghetto, les rude 
boys, tel que les avait incarnés Jimmy Clifï dans le 
film The Harder They Corne. 

Mais l'évolution de la Jamaïque ne relevait pas 
seulement de (a politique et de l'économie. LTle a 
toujours été une société profondément religieuse, 
dans laquelle le puritanisme britannique côtoyait dif- 



ficilement les croyances venues d’Afrique, berceau de 
la grande majorité de la population : Yobeah (la 
magie) ou les duppies (les esprits). Le mouvement de 
retour à l' Afrique dont Marcus Garvey avait été l'ini- 
tiateur (jusqu’à Bob Marley, Garvey fut le plus célé- 
bré des Jamaïcains, dont l’influence s’était fait sentir 
dans toutes les communautés noires d’Amérique du 
Nord, dans les années 20) enseignait entre autres 
qu'un roi se lèverait d'Afrique. 

Certains virent en Hafié Sélassié, le négus 
d’Ethiopie, la réalisation de cette prophétie. De la 
doctrine de Garvey naquirent les rastafarians, une 
secte qui éleva le négus au rang d’une divinité pha- 
raonique, et trouva dans la Bible une analogie entre 
leur propre exil hors d’Afrique et les tribulations des 
juifs dans l'Ancien Testament. Les rastas renommè- 
rent leur dieu Jah, d’après le Jeovah de certains ver- 
sets de la Bible, laissèrent pousser leurs cheveux en 
dreadlocks pour signifier leur lien avec T Afrique et 
leur mépris pour les règles de Babylone, le monde 
occidental, et firent de la consomnration de la mari- 
juana locale (la ganja) un sacrement, ce qui suscita la 
sympathie d’une bonne partie de nie. . 

Alors qu’il s’agissait d’abord d’un mouvement 
intellectuel, le resta établit son emprise sur la Jamaï- 
que au début des années 70. Même Michael Manley, 
le premier ministre, reconnaissait son pouvoir, fai- 
sant campagne en brandissant un bâton rouge, or et 
vert (les couleurs de l’Ethiopie), en frappant le sol à 
la manière des prophètes. Le reggae frit bientôt 
envahi par les doctrines rastas, avec les Wailers â 


l’avant-garde du mouvement. La musiquè du trio 
avait commencé à prendre de nouvelles directions. 
Les dons de compositeur de Marïey assurait la supé- 
riorité de leur répertoire. 

Après la décision de Chris Blackwell de donner 
au groupe les mêmes moyens qu’aux artistes de rock 
(studio perfectionné, promotion importante) et les 
premiers résultats de cette politique - l’album phare 
Catch A Fire- les Wailers passèrent dans la division 
supérieure: 0 firent irruption sur la scène du -rock qui 
se délitait peu à peu depuis sa constitution à la fin 
des années 60. Avec son groupe, Marley indiquait 
non seulement de nouvelles directions musicales, 
mais il démontrait la vanité de la rébellion à laquelle 
des rock-stars millionnaires prétendaient toujours 
appartenir. Le reggae était une musique de rebelle, 
authentiqué. Le succès de la version qu’Eric Clapton 
tira de I Shot The Sheriff attira l’attention sur le 
groupé et leur spectacle sur scène acheva de convain- 
cre les sceptiques. - - 

L'essentiel de Talfàng Blues, le nouvel album de 
Marley, est constitué de bandes enregistrées en direct 
en 1975 pour une radio de San-Francisco. On y 
retrouve le reggae intimiste et violent des Wailers 
ainsi que des extraits d’une interview de Mariey qui 
ne sera accessible qu’aux connaisseurs du créole 
jamaïcain. Mariey s'était glissé dans son rôle de prc-. 
tnier porte-parole du reggae avec la facilité d’un 
grand homme de spectacle, et sa beauté physique et 
ses idées en faisaient un sujet rêvé pour la presse 
occidentale. Mais les Wailers étaient loin d’être les 


Ci-contr e, 
les Wailers 
dans la formation 
d'origine, 
à Ja fin 

des années 60 
(Bob Marley, 
au centre). 

Cï-d&ssous. 

Bob Marley 
and The Wailers 
en 1980. 


seuls artistes à découvrir de nouveaux territoires 
pour le reggae. La procession de chanteurs à la voix 
douce et de personnages hors du commun qui sortait 
de l*3e semblait ne jamais devoir se "finir : The Dïa- 
monds, Big Youth,. Buming .Spear, Third World, 
Black Uhuru et d’autres se -lancèrent sur la scène 
internationale à la suite de Madge. Mais la musique 
vivante n’avait jamais été un point fort du reggae. 

. Dans nie, la tradition était plutôt celle des dis- 
cothèques ambulantes - les Sound Systems - qui 
étaient le premier moyen de diffusion de la musique. 
Les disc-jockeys des Sound Systems adaptèrent leurs 
interventions à la musiqne qu’ils passaient, répétant 
• quelques slogans par-dessus la musique, en transfor- 
mant le son à l’aide d’une technologie rudimentaire. 
L’un des résultats de cette évolution fat l’apparition 
des talk over, déclamations sur la musique, un autre 
l’ascension du dub, dans lequel la piste de la voix 
était effacée pour ne hisser que le squelette rythmi- 
que occuper tout l’espace. . 

Ces évolutions devaient influencer tonte la pop. 
music moderne. Les fantaisies électroniques et les 
montages du dub, l'idée dexfcmner un titre à l'inten- 
tion des pistes de dansé sont devenues des lieux com- 
muns dans tous les genres, de la-house au revival 
psychédélique (même Springsteen n’a pas résisté aux 
discomixes). Quant an talk over, il peut prétendre au 
titre d’ancêtre du rap et du hip hop qui s’épanouirent 
après que les enfants des ghettos eurent découvert le 
reggae à la radio. En fait, le reggae s’est infiltré par- 
tout : dans les premiers succès étVo\i(x (Walking 
On The Moon pourrait presqa’être une composition 
de Bob Mariey), dans le punk britannique qui ^iden- 
tifiait & son esprit de rébellion, même dans la ransi-. 
que chimurenga du Zimbabwe où le statut de Mariey 
était tel qu’il fat invité aux fêtes de l’indépendance 
du pays en 197K Le reggae africain est devenu un 
genre à part, avec des artistes comme l'Ivoirien 
Alpha Blondy, le Zimbabwécn Thomas Maprtxmo ou 
le Sud-Africain Lucky Dube qui rendent à la Caraïbe 
l'hommage de la mère patrie. 

DU FONDAMENTALISME AFRICANISANT 
AU MATERIALISME A L'AMÉRICAINE 

En revanche, l'influence resta* progressivement" 
diminué. L'idéalisme juvénile qu’il véhiculait dans 
les années 70 s’est brisé sur les dures réalités de la 
vie politique en Jamaïque et ailleurs ; finalement, les 
sufferers n’ont toujours pas été délivrés du «sys- 
tème», aucun miracle n’a. permis aux masses de 
revenir en Afrique. A la fin des années 70, la chute 
de Michael Manley - qui tendait vers le socialisme à 
la cubaine - fut un tournant décisif. Le gouverne- 
ment de droite d’Edward Seaga fit revenir le savon et 
les piles électriques sur les étalages, mais l'économie 
jamaïcaine a dû se plier aux restrictions imposées 
par le FMI et l'effondrement des cours de la bauxite. 
Les ghettos de Kingston se détournèrent du fonda- 
mentalisme africanisant vers les valeurs matérielles 
vennes des Etats-Unis. Les artistes de talk over se 
proclament, comme Tes rappers américains, MCs 
(master of ceremonies) et ont pris le pas sur les chan- 
teurs; leurs disques saut des célébrations à la gloire 
des armes à feu, des chaînes en or, du gangstérisme 
et'des plaisirs de la chair. L'étrange YeUowman, ainsi 
nommé à cause de son teint d’albinos, fat le plus 
populaire du lot. 

L’un des contrepoints les plus inquiétants du 
reggae durant les années 80 fut le taux de mortalité 
de ses stars. En 1977, Mariey avait échappé de jus- 
tesse à une tentative d'assassinat dans laquelle il 
avait été blessé. Son ancien complice, Peter Tosh, fut 
fauché, par les balles en 1986, tout comme son bat- 
teur Cariton Barrett, en 1988. Même King Tubby, le 
" débonnaire inventeur du dub. fut assassiné. 

Le beat a changé aussi, s’accélérant au rythme 
des pulsations électroniques du dance hall reggae qui 
domine à ce jour la musique de 173e. Ce qui ne veut 
pas dire que tout contenu spirituel a disparu ; il reste 
de nombreux artistes roots qui perpétuent la tradi- 
tion - popularisée par Marley - des textes conscien- 
tisés chantés d'une voix douce, ainsi Cocoa Tca, 
dont le dernier succès évoque la guerre du Golfe. 

Mais de tome façon, le plus câèbre des produits 
jamaïcains a échappé à 171e. On trouve des disques 
de dancé hall en espagnol en Colombie, en japonais à 
Tokyo (interprétés par un sosie de YeUowman qui se 
produit sous le nom de Ranking Taxi), en argot noir 
londonien et avec l’accent du Bronx à New-York 
Soûl II Soûl, les nouveaux maîtres de la scène fond* 
nienne, ont assuré leur domination sur une formule 
reggae donnes fondations ont été établies au temps 
Où leur leader, Jazzie B, se produisait avec un sound 
System. Abrutis de house, les clubs chic de Londres 
redécouvrent les joies du dub. Parmi les noms à sui- 
vre on 1991, Massive, qui mêle le reggae des années 
70 au hip hop. 

Même si son héritage matériel est la proie des 
avocats, la musique que Bob Marley a laissée est 
décidément omniprésente. 

NEIL SPENCER 


t 


Le Mçrnfc* Jeudi 14 février î$9 1 1 ® 


MUSIQUES 


LA RÉSURGENCE ET L’OMNIPRÉSENCE DU SON JAMAÏCAIN 


UB 40, Bmningham sur Caraïbe 


En douze ans, UB 40 n'a pas changé. 

Les huit musiciens du groupe 
sont les mêmes qu'eu 1979, 
ils habitent toujours Birmingham. 

Et, surtout, ils jouent 

toujours du reggae. Cette fidélité, 

constamment récompensée 

par le succès populaire 

(le groupe vient de donner an Top 50 

français son premier numéro 1 reggae), 

méritait quelques explications, 

fournies par Robin Campbell 

(guitare rythmique, chant) 

et Jim Brown (batterie), 

porte-parole du groupe. 

Birmingham 

de notre envoyé spécial 

E NTRE un entrepôt et un garage, pris des voies 
de chemin de fer, les locaux de Dep Interna- 
tional ne se distinguent pas de ceux des PME 
de Digbeth, faubourg industriel de Birmingham. Mais, 
contrairement à ses voisins, Dep International produit 
du reggae depuis 1979. Fondée par les musiciens de 
UB 40, la société est à l'image du groupe : elle fait 
partie du paysage de Birmingham. Le groupe se {Ré- 
pare à tourner en Europe au printemps et ses membres, 
dispersés aux quatre coins de l'Atlantique (Grande- 
Bretagne, Jamaïque, Etats-Unis..), rentrent un à un au 
pays. 

Labour of Love II, le dernier album du groupe, est 
sorti début 1989. Lentement mais sûrement, il a accu- 
mulé les distinctions métalliques, or et platine, dam 
toute l’Europe. Alors que UB 40 est déjà venu en 
France au printemps 1989 pour soutenir l’album, la 
longévité de celui-ci oblige le groupe à passer une 
seconde couche. Comme le tome premier, sorti en 
1984, Labour of Love II est une collection de vieux 
succès du reggae qui ramènent le groupe une fois de 
plus à ses origines, dans le quartier de Moseley, une 
banlieue à problèmes avant la lettre, entre 1968 et 
1975. 

«Les huit membres du groupe sont un échantillon 
représentatif de la population du quartier, des Ecossais, 
des Jamaïcains, des mulâtres, se souvient Robin Camp- 
bell Nous avons grandi en écoutant du reggae, et de la 
musique du sous-continent indien, ce qui nous intéres- 
sait moins. » Robin s'est chargé de l'éducation musicale 
d’AIi, son frère cadet. Tous les membres du groupe ont 
(dus ou moins connu leur période skinhead sans jamais 
sympathiser avec les vues et les pratiques racistes des 
skins. Simplement, vers 1967, cette tribu urbaine 
s’était séparée des mods et approprié le ska - ancêtre 
du reggae. 

Seul Robin, qui est né au début des années 50, est 
assez vieux pour avoir connu le reggae dans ses incar- 
nations précédentes, blue beat, rock steady, ska. «Je 
me souviens de Monkey Man, de Tools and the May- 
lais, le premier disque reggae à passer sur Radio 
Luxembourg, j’étais très excité, c’était en 1968. A 
l'école - qui n’était pas dans le quartier où nous habi- 
tions - on me prenait pour un anormal parce que je 
n'écoutais que du reggae. Quand tout le monde s’y est 
mis. ms 1974, les gens venaient me demander ce qu’il 
fallait écouler. » Jim Brown se souvient que c'est Robin 
qui. lui avait procuré un ticket pour aller voir Bob 
Marley à l’Odeon de Birmingham en 1976. 

fl n’empêche que c’est Ali, le petit frère, qui finit 
par réaliser le fantasme maintes fois évoqué de former 


Discographie 


On trouvera les disques de Bob Marley sur 
Island. Tous sont recommandables, certains Indis- 
pensables : Catch a Fire, l'album Uval où l'on trou- 
vera la version de No Woman No Cry qui fut son 
premier succès en France et Exodus. 

Island a réétfté une bonne partie de son catalo- 
gue en série économique. On y retrouve aussi bien 
les succès de Jlmmy CRff (Reggae Greats) que la 
funky Kingston de Tools and the Maytals. Le label 
a réuni sur le même CD la Marcus Garvey et Gar- 
vey's Ghost de Buming Spear, c'est-à-dire les 
chansons et leur version dub. C'est sans doute le 
meilleur moyen de comprendre le reggae tel qu'il 
vivait et grandissait en Jamaïque au milieu des 
années 70. A redécouvrir également le War Ira 
Babyton de Max Romeo et un peu à part le Basa 
Culture du poète londonien Linton Kwesî Johnson 
qui mettait ses textes au format du taik over. 

L'autre série de réédition à prix «budgets 
concerne Front Line, le label reggae de Virgin avec 
Gregory Isaacs. chanteur prodigieux, U Roy, roi du 
taik over. Culture, groupe roots ou les Mighty Dîa- 
monds. Le catalogue Trojan (l'un des principaux 
labels de la Jamaïque) recoupa par endroits celui 



un groupe. «Il avait pris un tesson en pleine figure dans 
une bagarre et il a reçu quelques milliers de livres de 
dommages et intérêts, il a acheté des instruments .» 
Autour d’Ab (chant et guitare), d’Earl Falooner (bas») 
et de Jim Brown, le reste du groupe s’est lentement 
agrégé. « Nous allions les voir au début et ils étaient 
tellement mauvais se souvient Robin. Et quand c’est 
devenu passable, on s'est mis à y croira. » Jim Brown 
ajoute : «Dans notre cercle, ceux qui voulaient jouer de 
la musique sont devenus musiciens, les autres, manager, 
roadie, technicien.» A ce jour, en y incluant les 
familles, la communauté UB 40 compte une soixan- 
taine de mepibres. Outre les quatre musiciens déjà 
cités, le groupe lui-même est composé de BriaaSsr 
vers, saxophone, Michael Vïrtue, claviers* 

Hassan, percussions, et Astro, vocaux et paci^ûns. 
Le nom, lui, fut emprunté au formulaire de pointage 
au chômage (dote car d UB 40), art que la plupart des 
musiciens avaient longuement étudié. . 

Bien avant les débuts, il (hait entendu, sans avoir 
même à le dire, que le groupe jouerait du reggae. A 
Birmingham, la scène punk était inexistante. Dexy*s 
Midnighî Rimners, le premier groupe à émerger de la 
ville à cette époque, jouait du rhythmVblues à la 
manière des années 60. A quinze miles de là, à Coven- 
try, les Spedals avaient pris la tête du ravivai ska. La 
pression rock était inexistante. La seule question était 
de savoir quel genre de reggae jouer : entre les fàûs de 
dub et de lovera rock, entre les puristes et les amateurs 
de pop, un compromis s’était dégagé -qui aboutit à 
Food for Thmighî, le premier 45 tours du groupe, son 
premier succès. La mélodie forte, la ligne clé saxophone 
entêtante dissimulaient parfaitement les insuffisances 
techniques du groupe. 

«Nous avons un peu joué dans les environs de Bir- 
mingham. La première fins que nouravonsjoué à Lon- 
dres, nous avons fait la première partie de Orchestral 
Manœuvres in the Dark, ils étaient nuis; nous étions 
nuis, il y avait dix personnes dans la salle. Et la seconde 
fois que mm sommes allés à Londres, Chrissie Hynde 
nous a découverts», raconte Robin. La chanteuse des 
Pretenders était en haut des hit-parades, albums 


et 45 tours, elle a imposé' le groupe en première partie 
de sa tournée anglaise. Grâce à die, UB 40 a pu déro- 
ger à l’usage qui veut que les artistes débutants paient 
pour le droit d'ouvrir le spectacle (Tune star. 

En 1979, la presse était à la recherche d’un mou- 
vement qui prendrait la relève de la vague punk et du 
revival ska. Sur leur premier album, on trouvait un 
long morceau intitulé Madam Médusa , une impréca- 
tion qui saluait l'accession de Margaret Thatcher au 
pouvoir. Finalement, le groupe a survécu au premier 
ministre, mais UB 40 a pris quelque distance avec son 
engagement politique initial, « tout à fait simpliste, 
mais je. ne vois pas de mal à ça», dit Robin. « Des 
• tfogans, niais estait de notre âge», dit Jim Brown. 

de sa oompos^oa multiraciale, 
ÜB 40 qui, efrftas, se payait Iç fane d’enregistrer sous 
.son propre label, put s'offrir uû Joli succès critique. 

«Nous pensions apporter le reggae aux masses, 
c'était une croisade. Aigourd'hui, nous avons réalisé que 
nous étior^uquement capables (t apporter UB40aux 
masses », d^RobiiL An bout de trois albums origi- 
naux, phis un album de dub, formation de Dep Inter- 
national était plus que chaotique. Alors que le groupe 
était censé partager à parts égaies les royalties avec son 
distributeur, Graduate, l’argent ne rentrait pas. Robin : 
«En douze ans d'existence, nous avons gaspillé des 
sommes colossales parce que nous refusions de faire 
appel à des gens de l'extérieur. Et puis nous avons 
grandi, nous avons eu des enfants. Maintenant, nous 
avons des comptables, des expats - il éclate de rire - et 


pair plus d'argent qu'avant.» A travers Dep fatematfo- 
nal, UB 40 avait tenté de faire partager son succès, a 
des artistes jamaïcains, dont Mickey Dread. L’échec 
avait été totaL Lorsque te troisième album, UB44- le 
nadir de sa carrière, de l’aveu même du groupe^- ne 
réussit pas à rééditer te succès des précédents, UB 40 
se rendit aux ar guments de Richard Branson, te patron 
de Virgin. Quelques années plus tôt, Branson avait 
écorné la Jamaïque, signant & tour (te bras les groupes 
sur Front line, la filiale reggae de Vagin, sans grand 
succès commercial (aujourd’hui réédités ai CD à prix 
économique, tes albums Front Line sont dans f ensem- 
ble tout à fait recommandables). Ce n’est qu’avec tes 
années 80 que Virgin est devenu un label reggae en 
réussissant enfin à pénétrer le marché américain, qui 
avait toujours résisté an genre, avec Maxipriest, Ziggy 
Marley, fils de son père/ et UB 40. 

« Pendant notre tournée américaine, nous avons 
trouvé des bacs entiers de disques de reggae aux quatre 
coins des Etats-Unis ; fait remarquer Jim. Brown. Il y a 
cinq ans, il fallait fouiller dans la section rityüm’n’bbus 
pma trouver un Marley ou un UB 40. Et ça ne prouve 
qu’une chose, c’est que ces disques se vendent, et toutes 
les majors én sont conscientes.» 

Pour entamer la collaboration avec Virgin, te 
groupe décida de réaliser une envie aussi vieille que 
UB 40. Labour of Love rassemblait tes meilleurs sou- 
venirs musicaux que te groupe avait partagés. « Virgin 
éuàt temfiè, ils pensaient que la carrière du groupe était 
terminée. L’album a été notre pim gros succès, qui a été 
dépassé seulement par Labour of Love IL Çesl normal 
que ces disques se vendent mieux que les origimux, les 
chansons sont meilleures. » En effet tes classiques du 
reggae mit réussi au groupe : Red Red Wine fut leur 
premier numéro un en Grande-Bretagne (Food for 
Thought n’était monté qu'à la quatrième place), tout 
comme Kingston Tom a fait apparaître tes disques de 
UB 40 sur tes rayons des hypermarchés en France. 

Trois ans déjà se sont écoulés depuis UB 44, le 
dernier album «original» du groupe. «Céti (pat nous 
sommes paresseux», avance Jim Brown qui refuse 
d’énvisàger fa situation sous l'angle de la pénurie d*ms- 
piration/Le reggae de UB 40 est devenu dassÉqucface 
à la sonhisticaLion, au manié risme, de Maxipriest fl est 
adan devenu conservateur face aux aventures sonores 
du ragamuffm. Jim Brown y voit le triomphe dû reg- 
gae : «Le reggae est partout, il a continué son évolution. 
û l'intérieur ou à l'extérieur des modes. U a)r a plus de 
dub en tant que teL Cétait une manière de traiter le son 
inventé par des producteurs jamaïcains, aujourd’hui 
tout est dub. Totale monde construit sa mélodie autour 
de la ligne de basse au lieu de fiùre Virtverse. Lahouse, 
le hip hop, s'inspirent des méthodes dub La musique de 
Prince ne serait pas ce qu’elle est sans le dub Nous ne 
sommes pas aussi importants que Bob Marley, et il 
aurait sans doute fini par s’imposer en Amérique s’il 
n’était pas mort. Mais Maxipriest. UB 40. vendent dix 
fois plus d’albums que Marley n'en vendait.» 

THOMAS SOI1NEL 

* Discographie chez Virgin. UB 40 sera en tournée en 
France dn 27 mais au 30 avril prochain. 


SLouA Jbÿ AH-t— 
VxiuwV- T 5 i 

jytÂA.Céukc Sextofr 


d' Island, puisque Chris Blackwell en était action- 
naire. Il est aujourd'hui Importé en France par 
FNAC Music et au gré des expéditions, on trou- 
vera quelques merveiBes dont une excellente com- 
pilation, The Very Best of Jamaica, qui, en une 
vingtaine de titres, fait un bon abécédaire du reg- 
gae. 

La préhistoire du reggae (ska, rock steady) a 
fait l'objet de compilations qui apparaissait pério- 
diquement. En ce moment on peut trouver Golden 
Rockers (Blue Moon) qui réunit quelques classi- 
ques du rock steady et du lovera rock (le reggae 
romantique) et Club Ska 67 (Island Import) qui 
ramène au temps des cuivres triomphants et des 
rythmes frénétiques. 

En oe qui concerna le reggae cont e mporain, on 
retrouvera les tendances sophistiquées chez Maxi- 
priest (discographie chez Virgin) ou sur le dentier 
album d'Aswad, Too Wicked (Island). Bop (Har- 
vey), un groupe new-yorkais, mâle avec bonheur 
rap, ska et reggae sur Bread and Cireuse» (Epie). 
Enfin The Real Rock de Shinehead (Elelctra WEAJ, 
déjà sacré roi du raggamuffin, devrait arriver ces 
jours-ci chez les disquaires, 


lï X0BTKA6 FUS II 

I0B REINE* ... 

l'iprii h nui it 

STEPHEN KINf 

Stiitrit ic 

WILLIAM GOLDMAN 


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W 




20 Le Monde • Jeudi 14 février 1991 


MUSIQUES 


QUARANTE ANS DE CHANSON ITALIENNE, DE LUIGI TENCO A PAOLO CONTE 


Lasciatela cantare 


La grande figure de la chanson italienne, 

Paolo Conte, retrouve Paris sur la scène 

de l’Olympia. C’est l’occasion 

de s’en aller dans la péninsule 

pour un parcours dans la mémoire 

d’un pays qui chante 

comme aucun autre, 

partagé entre les mélodies faciles 

des années 50 et les textes 

difficiles, ambitieux, des années 60. 

Aujourd'hui, ces deux pôles sont 

réconciliés, et l’Italie fête 

le triomphe des cantautorf, 

ses auteurs-interprètes. 

L y a encan? trop de mots criés. La tradition des 
chansons à texte est encore récente en Italie : On 
met beaucoup d'énergie à écrire des refrains qui 


«I 


d'accorder la poésie des mots avec l’harmonie des notes. 
Je dois énormément travailler pour y parvenir. » Paolo 
Conte avait compris avant Fheure le r&Ie primordial de 
la mélodie H alla chercher son inspiration dans le jazz 
des années 20 et 30, mais aussi, et beaucoup, dans les 
racines populaires de la musique italienne 11 ne fut pas le 
seuL 

Franco Battiato, musicien éclectique et surdoué, qui 
a depuis versé, en Sicile, dans la mystique de Gurdjieff, 
grand amateur de musique arabe, se tourne vers le sym- 
phonique. Fabrizzio de André. Génois installé en Sar- 
daigne, mêle des instruments venus de tout le pourtour 
méditerranéen et réalise ainsi un des plus beaux disques 
européens de la décennie. Creusa de mâ, en dialecte 
génois. Mieux qu’eux, Paolo Conte a passé les frontières. 
Musicien stylé, apprécié à ses débuts en Italie, vers 1970, 
d’une élite jalouse, il est surtout, sous des dehors jazz, le 
grand alchimiste de toutes les tendances à qui le calme 
de la vie de province a su laisser le temps d’observer, de 
digérer vingt ans d'Italie chantante. 

29 janvier 1951. Nilla Pizzi, opulente jeune fille 
flanquée d'un caniche inoffensif, interprète Grade dei 
fia-, une mélodie mode in Italy, devant le parterre clair- 
semé du casino de San-Remo. Elle gagne le premier Fes- 
tival de la chanson italienne. La péninsule, encore pau- 
vre, a l'oreille collée à la radio. Janvier 1967. Luigi 
Tenco, auteur-compositeur aux allures ténébreuses, vient 
de chanter sur la même scène avec Dalida Ciao more, 
dao, une chanson somme toute assez banale, mais qui 
évoque la douleur du Méridional venu travailler dans le 
Nord. Ce qui est, à l’époque, mal venu. Il se classe dou- 
zième. Tenco l'écorché rentre à son hôtel et se tire une 
balle dans la tête. 

Après son suicide, l'Italie s’arrache ses disques et le 
jeune chanteur (il n'avait pas trente ans à sa mort) entre 
dans la légende. James Dean, version Méditerranée, et 
crooner. Les aficionados créent le Club Tenco doublé 
d'un prix Tenco décerné lors de la Rassegna délia can- 
zone d’autore, qui, depuis, a lieu chaque année après le 
festival officiel. En quinze ans, l’Italie avait basculé des 
charmes de la dolce viia conquérante au mal-être des 
enfants du boom économique. Mais la chanson italienne, 
chatouillée entre-temps par quelques iconoclastes, en 
était officiellement restée à la sacro-sainte trinité, amours 
flamboyantes, fidélité pour chacun et Dieu pour tous, 
assortie d’une bonne humeur colorée. 

Elle n'y renoncera pas si facilement. Les happy few 
adopteront la ligne Tenco, les autres se contenteront de 
peu. Refrains niais, efficaces [Una lacrima sul v iso, de 
Bobby Solo) à base de violons emphatiques, de rythmi- 
ques élancées et de voix chaudes : la variété italienne, 
ayant d'élatgir sa production industrielle à la compilation 
disco, autre spécialité contemporaine de la péninsule, a 


vécu sur son acquis. Eros Ramazzoti, qui a rempli le 
Zénith au début de cette année, en est aujourd'hui l'ava- 
tar le plus sollicité. Les Français portent un œil amusé 
sur ces grands faiseurs de slows endiablés. Iis ont admis 
Adriano Cdcntano au rang d’institution, au même titre 
que la Fiat et les pâtes alimentaires. Ils achètent Angeto 
Branduardi, écoutent les rockers, Gianna Na ni ni - en 
baisse. - Utfîba et Zucchcro - excellent, lui Ils ignorent 
les stars nationales, Lurio Dalla ou Vasco Rossi, et ado- 
rera, pour sa voix râpeuse de séducteur mal rasé et son 
goût du swing, Paolo Conte, dora les textes sont pourtant 
difficiles. 

Avant de sombrer dans l’ère de la télévision et du 
clip anglophone non-stop, la péninsule s’était laissé 
conquérir par une musique américaine de première géné- 
ration : le jazz. Acclimatation en douceur, présence en 
filigrane, partie prenante de la panoplie du bon goût 
culturel. Fuis, pour compenser l’absence de la chanson 
réaliste mise K.-0. par le fascisme et ses censures, les 
Italiens ont lorgné vers la France. Deux piliers d’où 
naîtra la chanson d’auteur italienne. Au début des années 
50, San-Remo ouvre l’ère du kitsch bon marché. Mais 
Fred Buscaglione, chanteur ironique et fin aux allures de 
Clark Gable, rythme la dolce vita naissante d’airs de 
Count Basie. Fait un petit tour au cinéma, puis s’écrase 
contre un camion au volant de sa Thunderbird rose. Un 
avant-goût du Paolo Conte d’aujourd’hui? L’artiste nie la 
filiation. 

Tout ronronne comme il faut, malgré des accrocs 
de-ci de-là. Domemco Modugno gagne San-Remo en 
1958, avec une chanson alors jugée trop bizarre pour être 
honnête, imaginative et débridée, qui fit néanmoins son 
entrée définitive dans la cour des classiques italiens : Né 
blu, dipinto di blu. En d’autres termes, « Volare. oh, 
oh/Cantare, oh, ok.. v Prémices du cycle de l'expression 
mélancolique du malessere, le mal-être existentiel d'une 
Italie prospère dont Gino Paoli sera le précurseur. Paofi 
présente en 1964 une chanson renégate et oedipienne, à 
San-Remo toujours : /en ho incontrato mia madré, l’his- 
toire d’un jeune homme que sa mère ne lâche pas d’une 


semelle, même en présence de son amoureuse. Il perd, 
mais ne se suicide pas : fl a déjà tenté l'expérience, en 
vain, au faîte de sa gloire. Le play-boy a aujourd'hui 
troqué ses lunettes noires pair de sages binocles codés 
de métal n est devenu député du PQ, a gardé, logé 
à deux doigts du cœur, un projectile fatidique. Les Ita- 
liens y tiennent 

Paoli et Tenco ont fait leurs classes ensemble, à 
Gènes, dans le jazz - le premier à la darinette, le second 
à la guitare: Bruno Lauzi, autre auteur-compositeur du 
cru, jouait du banjo. Conte fait du piano dans son coin. 
Tenco traîne un vague à l’âme à la Sagan [«Mi sono 
innamomlo di tel Perché non aven mente dajare >; «Je 
suis tombé amoureux de toi, parce que je n’avais rien à 
faire»). Fabrizzio de André traduit Brassens en italien, 
fait scandale avec le Gorifle et casse tes conventions avec 
Carlo MarteBo ritoma dalla battagfia di Poitiers, où Fera- 
pereur vainqueur accorde ses faveurs à une profession- 
nelle gourmande. PaoH affiche des amours adultères avec 
Tactrice de cinéma Stefânia Sa n drdB . 

A Asti, ville moyenne entre Gênes et Turin, petit 
morceau de province dont il est reste jusqu’à l’année 
passée un des plus éminents avocats, Paolo Conte cran- 
pose des ritournelles légères et bizarres, Azzuro pour 
Adriano Cdentano, Tripoli 69 pour la rocheuse Patty 
Bravo, et de très belles chansons, tel Genova per noi ou 
Oruh i su onda pour Bruno LauzL Ainsi vont ccs années 
60 qui consacrent la chanson d’auteur. Les années 70 
commencent au milieu des turbulences de la chans on 
contestataire et folk, depuis «Il nuovo canzoniere ha- 
liano» [Beüa dao, 1964) jusqu'à Giovanna Marini 

Chanteur-auteur-compositeur : cantante-aulore. Les 

Italiens ont ramassé h catégorie en UQ Seul mot, les CSfl- 

tamori Puis, en bons connaisseurs de Histoire de Fait, 
les ont dassés en écoles. Mais comme fl est difficile de 
trouver en ce cas des bases théoriques solides ils ont eu 
recours à un régionalisme naturel au pays de Garibaidi. 
Paolo Conte se retrouva donc, avec Luigi Tenco, Gino 
Paoli, Fabrizzio de André, Bruno Lauzi, au sein de la 
Scuela genovese pour avoir grandi et commencé sa car- 



Luigi Tenco et Dalida à San-Remo, en 1967 


rière, comme eux, dans l'ombre de Gênes b cosmopolite. 
Gênes, ses glaces au citron, sa baie, scs bases améri- 
caines. Son arrière-pays campagnard férocement lové 
entre tes montagnes et la mer. Et cette sensation provm- 
rtah* naïve, <fun temps si&pcndu, d’un ailleurs kxntam, 
américain peut-être. 

«Gènes esL, pour nous, une idée comme une mare», 
chante Paolo Conte ( Genova per noi). Et de décrire ta 
journée au bord de b mer d’un paysan rêveur dans une 
superbe ritournelle, Una gionata cd mare, qu’il interprète 
/fan* stm premier disque en 1974, d'une voix de fausset, 
acco m pagné cFune guitare et d’un accordéon '.«Une jour- 
née à la mer, seul et avec mille lires 1 Je suis venu voir 
toute cette eau et les gens/Le soleil qui brille pka fart.» 
De Part du scénario en quelques mots- 

Aujourd’hui, après b vague rock des années 80, 
Htalte redécouvre ses üzmmraOT et fe jeune riflém ^ 
lien commence à leur faire de FceiL Ritomerai, composée 
par Bruno L«m en 1964, s’est ainsi trouvé une nouvdte 
jeunesse avec le film de Nanni Mcretti, La messe as 
finie. Dans le hit-parade des disques de janvier dernier, 
deux auteurs-compositeurs italiens, Claudio Baglioncet 
Ludo Dalla, précédaient Efton John et Phil Crétins; le 
très raffiné Fabrizzio de André montait à b sixième 
place avec Le mtvole (200 000 exemplaires vendus en 
deux mois), album sophistiqué inspiré d'Aristophane. 

La soirée de Noël sur RAI Uno - donnée dans le 
studio préféré de Fellini, le Teatro 5 de Crnecittà - en 
faveur de b très populaire association Tefefone blu créée 
pour b défense des enfants battus - s’est tranfonnée en 
hommage aux cantautori. Lucio Dalla était là, barbu 
courtaud et affable, derrière ses petites lunettes rondes 
<f intellectuel, fier des 900 000 coptes vendues de son 
dernier album. Pino Danieie, crinière grise et veste de 
jean, vint chanter son blues méditerranéen avec Faccenr 
rond des Napolitains. Paolo Conte évoquait, avec une 
timidité de débutant, son prochain passage à POlyrapia, à 
Paris. Avant lui les téléspectateurs avaient pu écorner 
Francesco Guccim, < rie plus cultivé des auteurscompoti- 
leurs dans le circuit, le seul qui ait le courage de faire 
rimer aimer avec Schopenhauer». DLrit Umberto Eco. 

Des collections populaires sont en vente dans tes 
kiosques : l’éditeur Armando Curcio propose chaque 
semaine à prix modique un chapitre (un compact accom- 
pagné d’un livret) du Dizwnario detie canzone Ualiana. 
Le Prix de b chanson d’auteur, «fl Tenco» (dernier pal- 
marès : Franco Battiato, Francesco Guccim, et ivano 
Fossati) fait de l'ombre à Foffidd San-Remo. 

Sur les planches, trait va bien. Gino Paoli, qui, après 
quelques passages à vide, a repris du service en 1985 en 
compagnie d’une grande interprète italienne, Ornelfa 
Vanom, ne quitte plus 1e devant de b scène. Les tournées 
remplissent des s all es désertées par un public de pins en 
plus allergique aux concerts à l'américaine. Tandis qu'à 
Turin les Sternes et Prince annulaient deux dates et que 
tes organ is a te u r s du concert de Madonna bradaient vingt 
mille places au bénéfice du Circolo recreativo délia Fiat, 
Vasco Rossi totalisait cent quarante mille entrées à Milan 
et à Rome: fl y a un mois, le sacro-saint Théâtre lyrique 
du Reggjo, qui n'avait jamais vu l'ombre d’un chanteur, 
réservait une ovation à Paréo Conte, a II est de bon ton 
aujourd'hui, lorsqu’on veut paraître intelligent, d’amener 
sa belle aux concerts de jazz ou à ceux des cantautori », 
notait un critique musical Paolo Conte vit toujours à 
Asti. Son épouse aussi II voyage beaucoup et a cessé de 
«faire l'avocat». Ses amis et supportera, habitués des 
rencontres impromptues et des shows intimes, craignent 
Que, emporté par un ailleurs trop chatoyant, il ne tourne 
bientôt le dos à sa terre natale- 

VÉRONIQUE MORTA1GNE 



La bande 
de Paolo Conte 

En une vingtaine de chansons. Paréo Conte fait le point sur 
lui-même. De Geteti al lemon à M. Jive, de Gênes à 
Zanzibar, fl joue le maestro en balade, les yeux dans les 
néons, mais solidement amarré à son grand piano noir. Son 
nouveau spectacle, plus charpenté que jamais, a du punch. 
a Ma soi caprtano... » : te voila menant huit musiciens, huit 
personnalités. Un duo de guitaristes, pour donner le 
rythme. Un percussionniste tout droit sorti du 
conservatoire, pour broder dessus. Un accordéoniste rieur, 
jeune potache a limettes, pour rappeler que la campagne 
n'est pas loin. Le tango non plus. Un grand Noir à la basse, 
pour le swing, un flûtiste subtil et des amoureux du 
trombone et de b clarinette. A mi-chemin, la bande est 
rejointe par quatre choristes, anglaises et ghanéennes, en 
paillettes, nouveauté surgie dans sot dentier disque. Parole 
d'aman sentie a la macdma (WEA). Strano ma iwo, 

Conte le désabusé, qui construit ses chansons comme des 

photos panoramiques, aime son public «parce que, partout 
il est de qualité a. il termina sur Comedie r s'appuie sur son 
piano, le geste chic, et puis s'en va. 


V. Mo. 

* Olympia, jusqu'au 27 février, 20 h 30. TéL : 47-42-25-40. 


Discographie 


Certains disques sont cèstribués en Fronce par les majors d’onaine. 

s1 V ortofeur s- *** AtoB Music, qui diAje 
80 % des variétés HaSennes. 

FABftlZa 0 DE ANDRÉ : La nuvofe. Cest superbe. De la poésie à la satire 
soaale. en italien ou en génois, le tout damier de André fait preuve d'une 

S qüe L - cuhe * références à Aristo- 
pnane, Mario de And rade ou Tchatirovsfci, avec bouzoufci accordéon et 
violoncelle. {1 03 Fonrtcetra/Rfcordl CDl 260) accomeon et 

r A 5t° n C Sî?5 SP?* ***■ Poyr amateur. Le premier Paolo 

Conta. H chante très mal, I Itafie est ft. pleine et entière, le jazz affleura 
Les chansons sont de toute beauté. (1 CD RCA/Ariola PD 7130a 
FRANCESCO GUÇCINI : Quedo che non. Il Sre 

I italien pour saisir las paroles chargées de sens du plus inSlechSf 
auteure^mp^t^. U y a un H blues, un tango awéabtenïreÏÏrar^ 
mas le sens prime. (1 CD EMI 0907348322) arrange. 

FRANCO BATTIATO : Rsiognomba. I] a une voix en or lanan mcnMa h 
a touché à tout et tout cassé dès les premières gtoir'es ôattiaro^in 
pMnomène unique. Ici assez emphatique avec gre nd créera? « JS 

nous 

rontramtes, recherche des sonorités neuves avec 

(1 album RCA PL 31321) ^ Beaucoup d mteffigence. 

ZUCCHERO : Oro, incenso e birra. Rocker iusro r«> n..*a «*..♦ ■* - 

FomadarTa appris tes leçons du blues à fitaLne desviLco 

cesco de Gregon. Ironique et tourmenté. (1 CD Polydw 84^25^' ^ 






L’ELEPHANT DE JEAN DE BRUNHOFF DESSINÉ POUR LE GRAND ÉCRAN 

Travail, famille, Babar 







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M'fÎMpp * -- . 

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t 


Après avoir bercé des générations 

d’enfants et de parents, 

après avoir fait les beaux jours 

de la télévision, les aventures de Babar 

sont aujourd’hui le prétexte 

d’un film ; le Triomphe de Babar. 

C’est aussi le triomphe commercial 
d’une grosse bestiole attachante 
et européenne, armée 
contre la déferlante 
des dessins animés japonais. 


B ABAR fait partie de cette cohorte des héros 
inoubliables et terriblement rentables, comme 
Tintin et Mickey. Né il y a soixante ans, le 
petit éléphant de la jongle venu & la ville n’a pas pris 
une ride, comme tous les personnages de BD; son beau 
costume vert pomme n’a pas passé, et sa décapotable 
est aujourd’hui du plus grand duc ; Céleste et les tri* 
plés Pomme, Flore, Alexandre ne grandiront jamais, le 
cousin Arthur fera toujours le pitre avec le singe 
Zëphir. Mieux, Babar a survécu à la mort de son créa* 
leur, Jean de Brunhoff 

Ressuscitées par son fils, Laurent, ses aventures, 
traduites en dix-sept langues - anglais, italien, finnois, 
japonais, etc., - sont racontées en trente-sept albums et 
exploitées par les producteurs de télévision et de 
cinéma européens et américains. L'Histoire de Babar, 
nouveau dessin animé de soixante-cinq épisodes, pro- 
duit par des sociétés françaises et canadienne, a raflé 
deux Ace Awards (récompenses de la télévision améri- 
caine), un Sept d’or, et s’est vendue dans pris de 
soixante-dix pays. 

Après avoir connu un succès tranquille pendant 
soixante ans, l’éléphant s’est métamorphosé en» poule 
aux Œufs d’or. La «babarisation» a déferlé à nouveau 
sur le monde en 1987. Cette année-là, les Américains 
octroient au pachyderme la double nationalité, fran- 
çaise et américaine. Laurent de Brunhoff cède les 
droits internationaux au peintre new-yorkais Gifford 
Ross. 

Fervent babarophile, celui-ci signe un contrat ayec 
la société canadienne Nelvana pour la réalisation d’un 
dessin animé d’un budget ‘de 130 millions de francs en 
coproduction avec les français (l’Ellipse (détenu en 
majorité par Canal Plus) et FR 3. Le marmgfut long 
feu. S’érigeant en gardien du temple, ^ ff0rd P Rc î!5 
accuse Nelvana de sacrifier l'image de Babar ‘ sur ’autd 
d’une réussite commerciale facile et rapide. Après deux 
ans de débats, les tribunaux américains rendront leur 
jugement de fond au printemps prochain. En atten- 
Xjes enfants peuvent suivre «s aventures tous les 
lundis à 20 heures sur la chair» HBü. 

En France, te dessin animé crée des remous dans 
rédit i<wu Hachette, qui détient tous I« ^droits sortes 
livres de Babar dans le monde, poursuit artndtemeot 
Urousse pour concurrence délôyate et I»bhcriémen- 
Ce dernier est accusé (Tavoir publié des 

furent de Bnrahoff. L'enjeu «t * ^ 

gonfler ^ dernières 

SISE** «tarifas- : de. 
de Betar au cinéma pour 

St* L? cKtad de documenfe 
tjufpbLfp!^ a vu en Babar le plus attachant des 


insrits et présente actuellement sur FR3 une émission 
éducative. La nouvelle génération ralliée à la bannière 
de l’élépbant y apprend son histoire, la façon dont il 
est devenu une vedette de cinéma et peut s’éveiller en 
jouant - toute la philosophie de Babar. 

Enfin trois cents produits à son effigie sont gérés 
par une centaine d’entreprises dans le monde. Rigou- 
reusement sélectionnées. Car, produit haut de gamme, 
Babar est partout : sur les peignoirs de bain, les 
housses de couette, à nos pieds sur une moquette, bien 
calé (fana une voiture ou un avion en bois, immortalisé 
sur de la vaisselle ou figé dans de la belle peluche. 

Rien pourtant ne destinait ce héros bonhomme à 
de tds enjeux, lui qui était seulement habitué à com- 
battre Taffireux Rataxès, roi des rhinocéros, pour défen- 
dre les siens. Babar est né avec une cuiller d’or dans la 
bouche, dans une famille de la bonne société protes- 
tante. Un soir d’été, en 1930. Pour endormir Mathieu 
et Laurent, ses deux enfants, Cécile de Brunhoff leur 
raconte la drôle d’histoire d’un éléphant venu décou- 
vrir le fracas de la ville. Leur père, Jean, peintre, 
décide d’illustrer ces aventures d’un soir pour ses fils. 
Babar s'appelle Bébé éléphant, les traits, esquissés, ne 
sont pas encore rehaussés de couleurs douces. La forme 
de Babar, elle, est trouvée. Jean de Brunhoff a mis 
(fans le miHe du premier coup. 

UN ROi IMMORTEL 

Dessinées pour des enfants sages, les planches 
paternelles deviennent un vrai livre: tes Aventures de 
Babar. Le bébé éléphant a trouvé son non de baptême, 
réunit» des mots bébé et papa, probablement Chaque 
année apporte son lot de fiasques éléphant esques. His- 
sés au rang de conseiller littéraire, Mathieu et Laurent 
demandent de nouveaux personnages, comme Zéphir 
le singe, ou Arthur, le cousin. En 1937, Babar disparaît 
avec Jean de Brunhoff. Laurent n’a que douze ans. B 
sera peintre abstrait, mais ne pourra s'empêcher de 
crayonner quelques éléphants. En 1946, le roi Babar 
renaît 

« Comme beaucoup d'entre nous, Laurent de Brun- 
hoff voulait retrouver son enfance, à sa manière, écrit 
Niçbolas Fox Weber dans l'Art de Babar (1). Nul 
besoin pour cela de s'absorber dans les profondeurs du 
passé : ce qu'il voulait, c'était Babar dans sa propre 
version, un peu comme le fils d'un patron qui, après 
avoir -suivï son chemin, veut reprendre l'affaire fami- 
liale;. mais ht dirige différemment » 

De nombreux chercheurs se sont penchés sur la 
vrè quotidienne de Babar. Pour certains, son royaume 
ressemble à l’idéal socialiste de Laurent de Brunhoff: 
CétesteviBe, dté bien organisée, en est Fexemple le plus 
frappant Dans leurs maisons strictement identiques, 
des modèles de logement sociaux, les travailleurs sont 
heureux. Bs jouissent d’un palais du travail et d’un 
palais der fêtes,’ d’une bibliothèque ou d’un dancing. 
Calhame^ardy, elle, dans une maîtrise sur «l’analyse 
récit et de fidédogie dans les premiers albums de. 
Babar#., en» I9?l, y voit plutôt un personnage pétai- 
«Trav^-femille-patrie# convient 


des dessins animés japonais. Il suffit de comparer les 
traits aigus et les couleurs tranchantes de Goldorak, il y 
a quinze ans. avec les formes apaisantes et les pastels de 
Jean de Brunhoff. 

» Babar est l'expression d'une quête des valeurs 
morales et familiales, un produit multi-gênèrations, por- 
teur du même message depuis des décennies, même s'il 
s’est adapté aux modes. Son univers est parfaitement 
construit, et donc parfaitement cohérent. Dès la mort de 
sa mère, il a dû apprendre à vivre tout seul et s'est forgé 
un caractère au fil des épreuves. Devenu roi, il a fondé 
sa propre ville qu’il a baptisée Célesteville, à la gloire de 
sa femme Céleste, car Babar est un homme marié et 
père de famille. Il est honnête, courageux. Bref, il est 
riche de ces valeurs que l’on mettait au pilori en 68. 
Aujourd’hui, il représente la sécurité, le confort 

» Babar est un dessin animé pour tous. Avec lui, la 
télévision n'est plus un objet de conflit, mais permet un 
dialogue entre enfants et adultes nostalgiques qui ne 
fuient pas le petit écran dès l'intrusion des programmes 
pour enfants. La vision de Babar a donc un aspect com- 
munautaire, comme la vie dans son royaume. » 

Grâce au succès de l'Histoire de Babar, Nelvana, 
Canal Plus et Ellipse ont participé à la production du 


long-métrage le Triomphe de Babar, d’Alan Bunce, fon- 
dant à Paris un studio de dessin animé où ils vont 
développer des produits très «famille» tout en valori- 
sant le patrimoine européen. Après Zorro, ils produi- 
sent actuellement une série de Tintin et présenteront 
bientôt l’ours britannique Mupert, Babar restant la tête 
de pont de cette offensive. 

La créature de Jean de Brunhoff a donc encore de 
très beaux jouis devant elle, mais son image s’est 
considérablement édulcorée. Quelle différence entre les 
aquarelles du père, clins d’œil à ses maîtres, Degas, 
Manet, les dessins de Laurent, au trait plus moderne, 
et le graphisme passe-partout, indispensable pour sim- 
plifier l’animation, des personnages du Triomphe de 
Babar, véritable «disneyisation» du roi des éléphants! 
Mais l’éléphant règne désormais en maître sur te dessin 
animé européen, et Pierre Bertrand-Jaume mise sur le 
long terme : n Dans un mois, on ne parlera plus de 
Tortues Ninja. Babar. lui. va encore bercer de nom- 
breuses générations.» 

BÉNÉDICTE MATHIEU 


(I) L'Art de Babar. L'ouvre de Jean et Laurent de Bmn- 
hoff par Niçbolas Fox Weber. Nathan Image, 1989. 190 pages. 
350 francs. Une exploration soignée de I univers du roi des 
éléphants. 


VOTRE TABLE 
■ CE SOIR I 




du père ou do fils, en tout cas, 
jeu. D est pantouflard, vertueux, 
£chttratsui$es principes. Voilà ce qui 
, curieusement, 

fi^kæ»ieaisaÆffî^œes^de ces dernières années. 

une surprise, ni un raz- 
ùmgè m toujours restée présente 
tffj ÿ fait partie de nos chro- 
* . « - ; K^jSfttrandJaume, directeur 

gé^^ < a(|oHa^EffipseL ùesi un pacifiste, il constitue 
wl véritable besoin jace à kt violence actuelle, ou celle 



m Ambhntn «natale ■ Orchestre - FMJt. : prix moyen du repu - J_ H. : ouvert jn»en’à_ beau. 


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vée au rang de mobile pour déborde- 
ments sadiques. 

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12-12] ; Gaumont Opéra, dolby. 2* (47- 
42-60-33) ; Ciné Beaubourg, handicapés. 
3- (42-71-52-36) : U.G.C. OdéoadoSv. 
6* (42-25-10-30) : Gaumont Ambassade, 
8> (43-59-19-08) ; U.G.C. Biarritz. 8- [45- 
62-20-40] : 14 Juillet Bastille, handica- 
pés. dolby. 11- (43-57-90-81) ; U.G.C 
GobeJins. 13* (45-61-94-95) ; Gaumont 
Aiesia, handicapés, dotby. 14- (43-27- 
84-50) ; Gaumont Parnasse, handicapés. 
14* (43-35-30*40) ; 14 Juillet Beaugre- 
neHe. dolby, 15- (45-75-79-79) ; U.G C 
Mafllot dolby, 17- (40-68-00-16). 

VF : Ru. dolby, 2* (42-36-83-93) ; 
U.G.C. Montparnasse. 6* (45-74-94-94) : 
U.G.C, Opéra. 9» (45-74-95-40) ; U.G.C 
Lyon Bastille. 12- (43-43-01-59) ; Gau- 
mont Convention, 15* (48-28-42-27) 


Tous les films 
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de George Mita-, 

avec Jonathan Brandis, Kenny Monison. 
Clarissa Burt, Martin Umbach. John Wcs- 
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Américain (1 h 30). 

Deuxième volet de cette saga pour 
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naire retrouver ses amis féeriques et 
combattre d'abominables ennemis des 
rêves enfantins. 

VO : Gaumont U» Halles. 1- (40-26- 
12-12] ; Pubfids Saint-Germain, 6* (42- 
22-72-80) ; PubJicïs Champs- Eiyaées, 
ddby. 8- (47-20-78-23) ; U.G.C. Bramlz. 
8* (45-82-20-40). 

VF ; Gaumont Les Halles. 1- (40-26- 
12-12) ; Rex, handicapés. 2* (42-36- 
83-93) : Pubücis Saint-Germain, 6- (42- 
22-72-80) ; Publiera Champs-Elysées 
fjtï 20 - 76 ' 23 ! : U.G.C. Biarritz. 
8* (45-62-20-40) ; Paramount Opéra. 9* 
(47-42-56-31) ; U.G.C. Lyon BastiHe. 12- 
f4a-4a-01*69) ; U.G.C. Gobelins. 13- 
(45-61-94-95) ; Gaumont Alésia, handi- 
capés. dolby, 14- (43-27-84-50) ; Mira- 
mar. dolby, 14» (43-20-89-52) ; Gaumont 
Convention, handicapés, 15* (48-28- 
42-27) ; Pathé Waplar II, handicapas, 
dolby. 18- (45-22-47-94) : La Gambetta, 
dolby. 20- (46-36-10-96). 

Mfeery 

de Rob Reiner, 

avec James Caan. Kathy Bâtes, Fronces 
Stsmhagen. Richard Famsworth. Lauren 
Bacal. 

Américain (1 h 47). 

Adapté de l'auteur de best-sellers 
d'épouvanie Stephen King, l’horrifique 
histoire de l'écrivain tombé entre les 
mains d'une fan de son héroïne qu'il 


Mystic Pizza 

, de Donald Patrie, 

I avec Julla Roberts. Annabetb Gish, LU 
[ Taylor. Vincent PMJfip tfOnoMa. WÜBam 
! R. Moses. 

Américain (1 h 44). 

D’après une pièce de théâtre, une 
comédie de mœurs sur trois jeunes 
filles au seuil de l'âge adulte, qui pas- 
sent leur dernier été d’adolescentes en 
travaillant dans une pizzéria. Avec la 
nouvelle coqueluche du cinéma améri- 
cain, Julia Roberts. 

VO : Forum Horizon, handicapés, 1- [45- 
08-57-57) ; George V. 8* (45-62-41 -4 6)1 
Pathé Marignan-Concorde, 8* (43-59- 
82-821 ï Sept Parnassiens. 14* (43-20- 

32- 20). 

S 1 Sî; l ^-^ quier ' ^ 8- (43- 
: Pathe Fronçai», 9* (47-70- 

33- 88) ; Fauvette, 13* (43-31-56-88) ; 
Pathé Montparnasse, 14- (43-20- 
12*06) ; Pathé Wepler II. 18* (45-22- 
47-94). 


Le Triomphe de Babar 

d'Alan Bunce. 

avec les voix de Christian Abus. Marie 
Vincent. Vincent BarazonL Marie- Eugénie 
Maréchal. 

Franco-canadien (1 h 1 Q). 

Lors du défilé de (a fete nationale à 
Célesteviile, Babar raconte à scs 
enfants comment, jadis, il réussit à 
vaincre les envahisseurs rhinocéros. 
{Lire notre article page 21.) 

Gaumont Les Halles, 1- (40-26-12-12) • 
George V. 8- (45-62-41-46) : Pathé Fran- 
çais. 9- (47-70-33-88) ; La Bastille, 11» 
(43-07-48-60); Fauvette. 13» (43-31- , 
56-86] ; Gaumont AJésia. 14» [43-27- 
84-50] ; Les Montpamos. 14» (43-27- 
52-37) : Gaumont Convention, 15» [48- 
28-42-27) ; Pathé Chchy, 18- [45-22- 
46-01] ; La Gambetta. 20» (46-36- 
10-96). 


Sélection 


| On peut toujours rêver 

[ de Pierre Richard. 

mrac Prerre Richard. Smaïn, Edith Scob. 
Géraldine Bourgue, Pierre Palme de. Marc 
Betton. 

Français (1 h 33). 

Pierre Richard adapte l'éternel canevas 
du prince et du pauvre au monde 
contemporain : la rencontre entre un 
grand patron cynique et un jeune beur 
«h banlieue sert de prétexte à une 
dégelée de gags, d’où on conclura que 
l argent ne fait toujours pas le bonheur. 

Forum Horizon, handicapés. 1* (4S-Q8- 
Ei 7 Jj (42-36-83-93) ; Pathé 

79-3ffl^“pÏÏw î2 d,Mpé %®' (4€ ’ 33 - 
/J. j Hlnfl Marignan-Concorde. B* 

{4^59-92-821 ; Pathé Français. 9* (47- 

T0 - |3-88) ; Las Nation. 12» [43-43- 

01*53 : Ï5 C ‘ LyW1 12» (43-43- 

Pauvette. handicapés. 13- (43- 

pltS* 8 » : Mbtra '* 14> W5-39-52-43) ; 
V*“|. Montparnasse. 14» (43-20- 
la <^nvwrtion. 15» (48- 

«M* - Pathô Clîchy. 18» (45-22- 


Un flic à la maternelle 

d’Ivan Raîtinan, 

avec Arnold Schwarzanogger. Pénélope 
Ann Miller. Pamela Raad, Unda Hunt. 
Richard Tyson. 

Américain (1 h 50). 

Vaillant exterminateur de malfrats, 
l'imposant flic Schwarzenegger se 
retrouve confronté à des adversaires 
autrement redoutables : uuc classe de 
tout petits enfants. Notre héros cultu- 
riste viendra-t-il à bout de cette péril- 
leuse mission ? 

VO : Forum Horizon, handicapés, 1» (45- 
08-57-57) ; U.G.C. Danton, dolby, 6* (42- 
25-10-30) ; George V. 7ÏÎX. 8* (45-62- 
Path ® Marignan-Coneorda. 
*ilby. 8» (43-59-92-82) ; U.G.C. Norman- 
(fla. dolby. 8* (45-63-16-16). 

VF : Rex. 2» (42-36 83-93) ; U.G.C 
Montparnasse, dolby, 6- (45-74-94-94) ; 
Paramount Opéra. 9- (47-42-56-31) ; 
U.G.C. Lyon Bastille, dolby, 12» (43-43-* 
01-59) ; Fauvette Bis. dofcy. 13» (43-31- 
60-74) ; Mistral, dolby, 14» (45-39- 
52-43} ; Pathé Montparnasse, dolby, 14» 
(43-20-12-06); U.G.C. Convention, 
dolby. 1 5» (45-74-93-40) ; Pathé CKchy 
dolby. 18- (45-22-4B-01) ; La Gambetta, 
THX. dolby, 20* (46-36-10-96). 


T- 




«c Le Mépris » de Jean-Luc Godard. 


Vincent et moi 

de Michael Rubbo, 

*vec Nina Petronzio. Christopher Forrest, 
Tchéky Karyo, Paul Klerk. Alexandra Ver- 
non Dobtcheff. Jan Wegter. 
Franco-canadien (1 h 40). 

Une jeune Québécoise douée pour le 
dessin voue un véritable culte à Van 
Gogh, qu’elle imite à la perfection. Un 
de ses croquis ayant été frauduleuse- 
ment attribué au grand peintre, die se 
lance avec deux camarades dans une 
aventure pleine de rebondissements, à 
laquelle se mêle le fantastique. 

(42-78*47-86) ; Epée da Bois. 
5* (43-37-57-47) ; George V, 8* (45-62- 
41-46) ; Sept Pâmassions. 14» (43-20- 
32-20J. 


Reprises 

African Qneen 

do John Huston. 

me Humphrey Bogart, Katharine Hep- 
wim. Robert Moriey. Peter Bull, Peter 
Swanwidc. 

Américain. 1951 (1 h 48). 

Ixs tribulations fluviales du couple 
impossible Hepbum-Bogart à travers 
l’Afrique pendant la seconde guerre 
mondiale : une comédie hollywoo- 
dienne (bien que tournée en décors 
naturels, et avec quelles difficultés!) 
devenue mythique. Elle ne figure 
pourtant ni parmi les plus grandes 
interprétations de ses deux stars, ni 
parmi les meilleurs films de Huston. 

.VO : Action Riva Gaucho. 5* (43-29- 
;44-40)^Actian Champs- Byôéos, 8* (43- 

jDr JekyD et Mr Hyde 

do Victor Fleming, 

a vec S pencer Tracy. Lana Turner. Ingrid 
Beripnan. Donald Crfsp. [an Huntor, Bar- 
ton Madone. 

Américain. 1941, noir ot blanc (2 h 07). 

Cet autre « classique » d’Hollywood. [ 
cette fois avec Spencer Tracy, illustre 
sagement le conte moral de Stevenson • 


sur ht double nature de Hêtre humain, 
â grand renfort d'effets spéciaux qui 
paraissent aujourd'hui un peu vieil- 
lots. Deux reprises qui inclinent à pen- 
ser que Hepburn et Tracy avaient pins 
de réussite quand ils jouaient ensem- 
ble. 

VO : Racine Odéon, 6» (43-26-19-68) ; 
Los Trais Balzac. 8* (45-61-10-60). 


Le Mépris 

do Jean-Luc Godard, 

avec Brigitte Bardot Michel Piccofi, Jack 

Palan co. Fritz Lang. 

Français. 1983(1 h 45). 

Le roman de Moravia servait de pré- 
texte à Godard pour une reflexion 
venget!essc sur le couple, sur la créa- 
tion et sur la dignité, sur fond de 
somptueux décors de Capri. Un conte 
moral aux couleurs de Tépopée, servi 
par une distribution aussi composite 
qu'exceptionnelle. Un chef-d’œuvre, , 
tout simplement 

La Samt-Germain-dos-Pnis. SaHa G. do 
Boauregard. 6» (42-22-87-23) : Les Trais 
Balzac. 8» (45-61-10-60) ; La Bastilio. 
handicapés. 11» (43-07-48-60) ; Eseu- 
rial, 13- (47-07-28-04). 


Les Affranchis 

do Matin Sarrau», 

avec Robert Oo Wôo. Ray bon*. Joo 
Posa, Lorraine Sracco. Paul Sortit» 
Américain (2 h 211. 

En flash back. en limousine, en 
recettes de cm ri ne a en éclats de vio- 
lence. ce portrait « total » de la mafia 
new-yorkaise témoigne de la maîtrise 
virtuose de Scorsese. qui fait d’un 
film de genre on éblouissant film 
personnel. 

VO : C Jn cchas, handica pé » . 6» (46-33- 
10-82) ; Grand Pavai». dolby, 15» (45- 
54-46-85). 


de Woody ASn. 

avec Mb Farrow, WHftbm Hurt. Joe 
Mjnt^Abc Baldwin. Jody (bvb. 

Amé ric ain (1 h 49). 

Mia Farrow de la première A la der- 
nière image, c'csi un régal. Woody 
Allen n’apparaît pas â l'écran, mak il 
est omniprésent dans cette chronique 
fantastique d'une grande bourgeoise 
que les sortilèges d’un docteur chinois 
vont pousser hors de sa routine 
d'épouse insatisfaite. Brillant, léger, 
drabaSquemeut intelligent et maligne- 
ment sentimental : magique. 

dl«pé». dolby, 3» (42-71-52-381 : 
Action Rhra Gaucho, dolby. 6» (43- 
44-40) : U.G.C. Danton, dolb, 
25-10-30} ; U.G.C. Rotoodo. 


Opéra, doby. 9* (45-74-95-401 • i 
lot BastiOn, doby, 11- (43-57 
EseurbL doby. 13» (47-07-284.,, . 
tiat handicapé». 14» (45-39-52-43) 

msaobsteff- 

68-00-16). 

: ,5 a Sÿ handicapé». 2 

42-72-52) ; Las Nation. 12^ 
04-67) ; U.G.C. Gubetina, 13» 

94-95) ; Pathé Montpamassa, 
20-12-66) ; U.G.C. Chmrantion. 15- 
74-93-40) ; Pathé CSchy, dolby. 18- 
ZZ-46-01). 

Cyrano de Bergerac 
da Jean-Paui Rappanaau, 
ayte Gérard Dapardiau. Anna 
Vincent Parez. Jacquet Weber. 

Berlin. Philippe Moriaf-Genoud. 
Fronçait (2 h 15). 

Puisque, dit la chronique, restent 
étourdis. 

Des malades peut-être, ou bien 
voyageurs. 

Qui de ccs gais élans, de ces 
inouïs. 

Auraient donc négligé d’être les 
tateurs, 

Répétons qu’il importe, toutes 
cessantes, 

D’aller de Cyrano goûter les 
géantes. 

SAS: *>H>y, 8» (45-74- 


LIVRES DE CINÉMA 


Mémoires 

d’étoile 


Ava Gardnor est morte il y a un 
an. le 25 janvier 1990. Elle venait, 
disait-on, d’achever son autobio- 
graphie, révélant hors de toutes les 
légendes sa véritable histoire. Pour 
comprendre vraiment de quoi il 
s’agit, O faut commencer par Ere la 
postface. Il y est expliqué qu'Ava 
Gardner, pendant plus de deux ans, 
avait trié des photos et enregistré 
quatre-vingt-dix bandes de souve- 
nirs. Et que deux personnes. Alan 
Burgess et Kenneth Turan, tant su 
donner à c es souvenirs la forme 
d'un Rvrea. 

Livre qui consiste, pour l'es- 
sentiel, en récit des amours d'Ava 
Gardner. Ses trois mariages ratés 
avec Mckey Rooney, Artie Shaw et 
Frank Sinatra, qui est, de loin, le 
seul chomme de sa vies - toujours 
regretté, - et ses multiples aven- 
tures avec des acteurs ou des célé- 
brités comme le torero Luis Miguel 
Dominguin (qui épousa Luda Bose). 
L’enfance est traversée à toute 
allure, mais on apprend au passage 
que la petite paysanne de Caroline 
du Nord aimait marcher pieds nus. 
Prémonition du film de Mankie- 
wicz? Nullement. 

Quand les Mémoires en arri- 
vent là, c'est pour décerner quel- 
ques compliments au réalisateur. 


dire du mal de la MGM - non sans 
raisons et sur ce point au moins, 
on est bien renseigné - et s'attar- 
der à des anecdotes. 

C’est fou le nombre de 
bagarres, de disputes, de crises de 
jalousie et de ragots de tournage 
contenus dans le livre. Ava Gardner 
n'a jamais cm qu’elle était faite 
pour le métier d’actrice, elle a rué 
dans les brancards d’Holywood et 
fait assaut d’excentricités provo- 
cantes pour ne pas devenir une star 
traditionnelle. La légende revient, 
authentifiée par l’intéressée et avec 
des mises au point qui en accen- 
tuent la vérité. Elle a, des années 
durant, repoussé toutes les 
avances et tous les cadeaux du 
tout-puissant Howard Hughes. Elle 
l’a même assommé. Très fort. Plus 
tard, c’est George C. Scott, dange- 
reux maniaque, qui lui a filé des 
raclées. 

Les films? Il en est question de 
temps en temps mais pas comme 
on aimerait. Encore que la voue 
d’Ava perce dans certains juge- 
ments lucides. Des témoignages 
d'amis s’insèrent parfois entre les 
chapitres. Chaleureux, ils ajoutent 
des touches nostalgiques è l'auto- 
portrait. Cela plaira à ceux qui 
aiment être introduits dans les cou- 
lisses du dnéma. Mais f’Ava mythi- 
que, celle que nous avons aimée, 
admirée sur l’écran, n’est pas là. 
Ou si peu... 


JACQUES SICLIER 

A- Ava. Mémoires. Presses de la 
Renaissance, 360 pages, 110F. 



llP 








Ava Gardner. 


Le son 
en lumière 


Soixante-quatre ans après l’in- 
vention du parlant, on dit toujours 
«voir» ou «regarder un film». 
Aucun mot n’a été trouvé pour 
désigner la façon particulière de 
percevoir une œuvre composée à la 
fois d’images et de sons. Spécia- 
liste du son au cinéma, Michel 
Chion (également compositeur, cri- 
tique et enseignant) résume et 
complète avec l'Audio-vision une 
recherche entamée sur le sujet ’ri y a 
plus de dix ans. 

«Un film sans son reste un 
fBm. Un ffim sans image n'est plus 
un filme, remarque Chion. C’est 
précisément le statut «secondaire» 
du son dans les films, aussi bien 
dans la manière dont Ns sont fabri- 
qués que dans la manière dont on 
en parte, qui frit le plaisir de lecture 
du livre de Chion. Comme dans ces 
romans policiers à énigme où on 
sait posséder les éléments de la 
solution sans avoir été capable de 
les repôrereu cours du récit, «l'ins- 
pecteur Chion » arrive et dévoile le 
fii mot de l'affaire - sans répugner, 
tel Hercule Poirot. à une certaine 
suffisance dans ses explications. 

Ainsi le livre s'appuie sur de 
nombreux exemples de scènes 
célèbres du cinéma et révèle les 
différents systèmes sonores qu’ils 
mettent en œuvre pour créer les 
effets les plus variés : effets que 
l’on avait bien ressentis sans en 


analyser les causes, voire en attri- 
buant ces dernières à Fa perception 
visuelle alors que tout venait de 
l'oreille. 

L Audio-vision différencie en 
catégories extrêmement fines et 
pertinentes les différentes sortes 
de sons, selon leur nature (voix, 
musique, bruits), leurs rapports 
avec l'image, leur mode d’utilisa- 
tion narrative, etc. Et étudie l’in- 
fluence des évolutions techniques, 
jusqu’au Dolby, sur la conception 
meme des films. 

Entre cent notations significa- 
tn/es, Michel Chion signale ainsi ia 
tmise en scène sonores d'un film 
*«*f la peau de Roger 
Habtmt? pour donner une consis- 
tance aux personnages dessinés, 
remarque ia création du titre de 
directeur du son (à rapprocher de 
directeur de le photo) au générique 

h 8 J souü 9 ne combien les 

ürm3 (après les voix et la musique) 
sont devenus des personnages 
importants qui, comme la lumière, 
appellent une «direction» particu- 
nère et non plus un simple enregis- 
trement. 

' l f r0poS8 ainsi Mut un sys- 
lèTO de compréhenrion du dnéma 
mn tiendrait compte de » spédfi- 

cûncanrc a , ? ü d emprij nter ses 
comapts à la critique littéraire, le 

plœ souvent, parfois à !a critique 
d8rt - En restituant à l'ensemble 
^^stratégique. 
r ux “écouter-voir* les 
™ms. et à mieux les aimer. 

JEAN-MICHEL FRODON 

* l-'audio-vision de Michel 
Quon. Nathan. 192 pagi ^ 





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Box-office Paris 


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rr_r^ m txtffe w frimas on s'at- 


tendait à une nouvelle chute des 

iras nouveautés donnent un 

SlfiSTl"" 331,68 P®******- 

Grand triomphateur : Hjghfand^ fa 
BWour. qui dans une méga^on^inæ- 

ssrï, 4 ? 

220 000 entrées. H faut remonter à la 
^°rtie de Ripoux corme ripoux. 3 y a 
juste un an, pour trouver un score 
équivalent. 

Et dans 43 salles, Opération Cor- 
ned beef s approche des 130 000. 
Tandis que, dans une combinaison 
beaucoup plus modeste de 
2î écrans, Alice plane aux abords 
des 1 10 000 entrées, soit 20 000 
de mieux que Crime s etdéSts. avec 
le même nombre de salles, la 
semaine du 21 février 1990. Résul- 
tat, ces trois titres s'adjugera 55* 
des spectateurs, laissant la portion 
congrue aux 109 autres films à l'af- 
fiche en exclusivité. 


Le Brasier, passant de 37 à 
30 salies, perd 45 * par rapport à sa 


(décevante) première semaine, et 
n'atteint que 65 000 entrées en 
quinze jours - et, dans la rubrique 
* catastrophe*, on jettera un voile 
pu&t» sur le triste de sort de Wst- 
chaiev, qui n’attafndra jamais les 
100 000 entrées, sans parler du des- 
tn tragk^ de Afibna, dont la caméra 
s'achève à 30 000. Baisse sensible 
également pour les leaders des 
semaines précédentes, l’Expérience 
knanSta {320 000 en cinq semaines), 
fas Amaqueurs (plus de 170 000 en 
trois semaines) ou Fenêtre sur Pacifi- 
que (75 000 en quinze jours). 

En revanche, Génial mes panants 
dvtwwif enregistre une bonne stabî- 
Sté et atteint les 60 000, également 
en quinze jours. Mais Iss deux phéno- 
mènes longue durée demeurent kt 
Discrète, qui améliore son score en 
douzième semaine et dépasse les 
380 000 entrées, et Henry V, qui 
s'en va vaillamment vers les 
100 000 dans soiemam dix sales. 


Le Décalogue 


de Krzysztof Ktesiowski. 
Polonais. 


VO : Forum Orient Express, handicapés, 
1* (42-33-42-26} ; Panthéon, handkapés. 
dolby, 5* (43-54-15-04): 14 Juillet 


Dix RI ms inspirés des Dix Commande- 
ments: chacun est une œuvre impecca- 
ble de noirceur, de sensibilité et de 
finesse. Ensemble, ils composent un for- 
midable dictionnaire des passions, des 
faiblesses et des beautés humaines, une 
expérience unique. la preuve par dix de 
l'immense talent d’un cinéaste. 


Odéon, dolby, G> (43-25-59-83) : Bysées 
Lincoln, 8> (43-59-36-14) ; Max Undar 


Panorama. THX, dolby. 9- (48-24-8663) ; 
Sept Parnassiens, dolby, 14* (43-20- 


32-20) ; 14 Jiriflat Beougrenefle. dolby, 
15- (45-75-79-79). 


VF : Saint- Lazare- Pasquiar. handicapés, 

dofcy. 8- (43-87-35-43). 


VO : 14 JuiKet Parnasse. B* (43-26- 
58-00). 


J’ai engagé un tueur 


La Discrète 

de Christian Vincent, 
avec Fabrice Luchhu. Judith Henry. Mau- 
rice Garni. Marie Bunel, François Toumar- 
kine, Brice Beauder. 

Français (7 h 35)7 


d* Aki Kaummaki, 

avec Jean-Pierre Léaud. Margi Clark». 
Kenneth Colley, Serge Roggiani, Travor 
Bovren. 

Finlandais (1 h 20). 


Fin joueur, le nouveau venu Christian 
Vincent organise cette partie d’échecs 
libertine et littéraire avec bonne humeur 
et maestria : contre le fou noir de la 
séduction et son complice cavalier 
retors, le pion féminin dans toute la 
blancheur de son apparente innocence a 
tomes ses chances, 

Gaumont Les Haltes. 1- (40-26-12-12) : 


S'il n’était pas descendu boite d’incon- 
sidérées quantités d'alcool au pub voi- 
sin, Henri se serait tout naturellement 
(ait occir par un homme de l’art, met- 
. tant un terme volontaire à sa désolante 
existence. Mais au cal? il y avait la mar- 
chande de fions, dans ses roses on par- 
i fora d'amour, voilà Henri en fuite, Reg- 
giani marchand de hamburgers, le 
pauvre assassin empêché de faire son 


, travail. Rendons grâce à Aki Kauris- 
maki d’avoir si brillanuneni dénoncé les 


Gaumont Opère, 2* (47-42-60-33) ; Pathé 
HautefeuiHa. 6* (46-33-79-38); U 
Pagode, 7* (47-05-12-15) ; Gaumont 
Ambassade. 8* (43-59-19-08] ; U Bas- 
tille. 11> (43-07-48-60) : Fauvette. 13* 
(43-31-56-86) ; Gaumont Parnasse, 14* 
(43-35-30-40) : Gaumont Alésta, 14* (43- 
27-84-50); Gaumont C on ve n tion, 15* 
(48-28-42-27) ; Patfaé Wapler 11, 18* (45- 
2247-94). 


méfaits de la boisson, 
i VO : Lee Trois Luxembourg. 6* (46-33- 
! 97-77). 


Le Mystère von Bfilow 

de Barbet Sdireeder. 

avec Gtenn Close, Jeremy liens, Ron SB- 

ver, Annabefla Sctarra, Uta Hagen, Fisher 

Sfavon. 

Américain fl h 50). 


Doc's Kingdom 


Reconstitution scrupuleuse du fait 


de Robert Kremer. 

avec Paul Me tasse, Vincent Gallo, Ruy 
Furtado, César Monteire, Roslyn Payne. 
Franco-portugais (1 h 30). 


divers new-yorkais qui vit on grand 
bourgeois soupçonné d’avoir tenté d’as- 


ti a beau être médecin dévoué, activiste 
tienHmondiste et looser impénitent, aux 
yeux des habitants de la zone portuaire 
de Lisbonne. Doc n’en reste pas moins 
un Yankee. De cet amer constat, et 


d’une rencontre imprévue avec un Ris 
oublié, le héros de Marner, qui hri res- 


semble comme un frère, trouvera la 
force d’un sursaut de vie, synchrone du 
retour émouvant du cinéaste à un 
riGcraa libre et pugnace. 

VO : Studio 28, 18- (464)8-364)7). 


bourgeois soupçonné d’avoir tenté d’as- 
sassiner son épouse richissime - et pas- 
sablement casse-pieds, - et de la façon 
dont un brûlant avocat parvint à faire 
casser le jugement qui le condamnait 
Scrupuleuse, mais traitée avec un 
réjouissant humour pince-sans-rire. 

VO : Gaumont Lu Rafles, doflw, 1- (40- 
26-12-12} ; 14 JcnOet Odéon. 6* <43-25- 
59-83) ; Gaumont Champs-Bysées. dolby, 
8> (43-59-04-67) ; Gaumont Ramassa, 
14* (43-35-30-40) ; 14 Juittot Beaugra- 
rafle, handkapés. 15* (45-75-79-79). 


Le Petit Criminel 


Henry V 

de Kenneth 8ran?gh. 

avec Kenneth Branagh. Simon Shepherd, 
Jutas Larfcin, Derek Jacobi. Brian Btes- 
sed, James Sumnons. 

8rirannique [2 h 18). 


da Jacques DoMon, 
avec Richard Ancon 


avec Richard Ancntina, Gérald Thotnas- 
sin. Ctotilda Courau, Jocelyne Perturin, 
Cécfle Rekher. 

Français (1 h 40). 


Venu dVlngkïcm: imposer scs droits à 
la France, te roi shakespearien remporte 
à Arincomt une édatante victoire. Venu 
du théâtre, Kenneth Branagh acteur et 
réalisateur s'impose au cinéma avec un 
formidable panache. Cest beau, et c est 
cohérefiL 


A Palier ils sont deux dans la voiture, le 
(lie et le môme qui vient de le prendre 
en otage. Au retour ils sont trois, la 
grande sœur, plus folle et plus sage que 
les deux garçons, les a rejoints. Pendant 
tout le voyage, Doilion est là, attentif, 
précis, sensible, inventant cette sorte de 
reportage-fiction qui bouleverse jus- 
qu'aux tréfonds du cœur et de l'esprit. 


ATHiN« 

L.CI/IS JOV VET 


DERNIERES 

RICHARD II 


SHAKESPEARE 


texte français 

JM D EPR ATS 


mise en scène 

ERIC SADIN 


UNE FEMME 

ANNIE ERNAUX 


MICHELINE UZAN 


47.42.67.27 



[—A PARTIR DO IB FÉVRIER-] 


THEATRE EDOUARD VH 

1— Tri 


LANOUX 




MÊME HEURE 
L’ANNÉE PROCHAINE 


de BERNARD 3LADE 
A dation ;!o BARILLET et GREDY 
n.w en Cîcr-.ï de ROGER VADIM 


■:C 


47 42 55 52 




: '"i£ * mf V m «g • • < pHy > j jit- ^ i c Jl j». 


Gaumont Opéra, 2> (47-42-60-33) ; Pathé 
Hautafauls. 6* (46-33-79-38) ; George V, 
8* (45-62-41-46); Gaumont Parnasse, 
14* (43-35-30-40). 


Route one-USA 


de Robert Kramer, 
avee Paul Mcbaae. 
Américain (4 h 15). 


Par les villes et par les champs, tout au 
long de la route qui descend de la fron- 
tière canadienne au sud de la Floride, 
Robert Kramer et son complice Doc 
regardent, écoutent, parlent avec des 
dizaines de gens qui sont autant d’his- 
toires, autant de petits morceaux d’ His- 
toire. Et dessinent par touches un por- 
trait de l'Amérique à la fois chaleureux 
et inquiétant, terriblement vivanL 


VO : L'Entrepôt, 14* (45-43-41-63). 


ifkirissa Ouetbaogo, 

avec Rasmane Qtradraogo, Ina Cessa, Rou- 
IdotOU Barry, Assana Ouedraogo, Sibtdou 
Sldflw, Moumouré Ouedraogo. 

Buriünabé (1 h 21). 


Le retour d’un homme qui, pendant son 
absence, s’est fait voler sa fiancée par 
son propre père a ta tragédie qui s’en- 
suivit, c’est une légende de tous les 
temps et tous les pays. La manière à la 
fois très simple et très subtile dont Oue- 
draogo ta filme est la preuve de son 
talent singulier, et de l'espoir qu’inspire 
le cinéma africain. 


VO : Latiiia, 4* (42-78-47-86) : Saint- An- 
cké-dss-Arts IL B* (43-26-80-25). 


Uraniu 


de Claude Barri, 

avee Phflippe Noiret, Gérard Depardieu. 
Jean- Pierre Marialle, Michel Blanc. 
Fabrice Luchfaii, Michel Galabru. Gérard 
Deaarthe. 

Français (1 h 40). 


Plus encore que dans les gravats, c’est 
dans la veulerie et l’hypocrisie que pié- 
tinent les habitants de cette petite ville 
de la province française, au lendemain 
de la Libération. Claude Béni retrouve 
la noircenr désenchantée de Marcel 
Aymé, et l’édaire des pleins feux d’une 
distribution éclatante. 


Forum Orient Express, 1* (42-33-42-26) ; 
Pathé Impérial. 2* (47-42-72-52) ; George 
V, 8* (45-62-41-46) ; Fauvette, 13* (43- 
31-55-86) : Les Mompamos, dolby. 14* 
(43-27-52-37). 


Cinémathèque 


Trois films pour les 
Restaurants du cœur 


La sélection «cinéma» 
a été établie par : 
Jean-Michel Frodon 


DERNIERE LE 76 FEVRIER 


\ 


5 nüAMWin i.es nt; 
SAMUEL BFCKJETT 


JJHSi- l'il ii'illù 

Jean-Claude I AI L 



45-55-91-82, peste 4356 


Paris 


Mercredi 13 


Concerto pour basson et confas 


Undberg 


Ligeti 

Concerto pour vioioncaBa 


Stravinsky 

Concerto aOumbarton Oaksw 
Pascal Gallois (basson). 


Pierre Strauch (vitdoneele). 
Ensemble I nterCo ntemporain, 
Jutdca-Pekka Saraate (dhection). 


Ecrit en 1966, te Concerto pour violon- 


celle de Ligeti dure treize petites 
minutes. Dédié à Siegfried Palm, il sera 


Pouchkine 

Poèmes 


Lonrié 

Dbnrtknmto pour Mon at Mo 


Prokofiev 

Sonate pour deux vidons op. SB 


La Cinémathèque française et son per- 
sonnel organisent le samedi 16 février 
une soirée au profit des Restaurants du 
cœur, auxquels sera reversée la totalité 
de la recette (prix forfaitaire des places: 
60 francs). Trois films seront présentés: 
i 19 heures Point limite zéro de Richard 
Sarafian (1971), la traversée mouve- 
mentée des Etats-Unis par un champion 
de stock-car an volant de son bolide; à 
21 heures One plus one de Jean-Luc 
Godard (1969), poème en «vers libres» 
de la révolte, avec séance d'enregistre- 
ment de Beggars Banquet, des Rolling 
Stones, comme contrepoint ; à 23 heures 
Continental Cime de Jér&me Laperrou- 
saz, consacré aux compétitions de moto. 
Trois films datant d’une vingtaine d’an- 
nées, qui n'ont guère en commun que la 
présence massive d’engins motorisés 
(beaucoup d’épaves de voitures dans le 
Godard). 


V. Mendelssolm 

Don Aldebamm 
Gidon Kremer. 

Tsttana Grindenko (violons). 
Vlatfimir Mendetesohn (alto), 
Otefl Maisenberg (piano). 
Sergud Yomki (cométfieri)- 


uuuutw *-*WIV U UIVgHIW ■ UUU| U ovm 

interprété cette fois par Pierre Strauch, 
archet vedette de l'InterContemporam, 
qui a passé pour ce coacert une com- 
mande à Magnus Lindberg, et qui sera 
ptaoé sous ta direction du chef finlandais 
Jukka-Pekka Sarasle. Non content de 
réunir dans son nom un nombre record 
de «k», ceue étoile montante a djà enre- 


John McLaughlin à Pleyel. 


grscré Sibelius (c'est bien le moins) pour 
RCA. Avec l 'Orchestre de chambre écos- 
sais, il signe pour Vîigjn. 

Centre Georaâs-Pompidou, 20 h 30. TéL : 
42-74-42-1 9LDe 65 F A 80 F. 

La 13 b 20 h 30. 


Lockhenhaus. El une habitude, pour le 
Théâtre de la Ville, d'en inviter les habi- 
tués et leur mentor pour des séries de 
musique de chambre décloisonnée. Le 
jazz, cette année, a droit de cité avec ta 
présence du pianiste Leonid Tchijik. Le 
Keith Janett russe, nous dit-on. 


peare et de fa Tempête. Mais on ne s'en- 
nuie pas une seconde pendant deux 
petites heures d’actions simultanées. 
Mclntyre, basse wagnérienne que Ton 
sait, est un Prospéra qui contient toute 
Thistoire de l'opéra dans sa voix. 


Théâtre de la VHe. 18 h 30. Tü. : 42-74- 
22-77. De 55 F à 75 F. 


Opéra de ta Bastifle. 19 h 30. 

TéL: 40-01-16-16. Da 40 F à 520 F. 


Schubert 

Introduction et variations sur un thème de 
sla Balle Meunière» 


Bérlo 

Un rem Ascotto 

Donald Mdntyre (baryton-basse), 

&aham Ctafc (ténor). 

Graham Valentins (cotnédteré. 

Edda Moser (soprano). 

Orchestre national et choeus de f Opéra 
de Paris, 

Stephen Harrap (direction). 

Graham Vide (mise en scène). 


Bernstein 

Ptétbdài fugue and riffs 


McLaughlin 

Concerto pow guitare ir 2 


Rodrigo 

Concerto pour guttaro eArarÿuaz» 


Autour d’un violoniste soviétique né en 
1947 se sont regroupés au fil des années 
des interprètes et des créateurs moins 
affamés de gloire que de liberté. Pour 
Gidou Kremer, un festival est né: 


Une partition splendide, vrai festin 
orchestral et vocal, pour un opéra, un 
vrai, que Berio avait composé pour le 
Festival de Sahbouig en mal (te moder- 
nité (1984) et dont la Bastille reprend la 
production londonienne, chef et metteur 
en scène. Le dernier reste peut-Slre au 
ras des pâquerettes d’un ouvrage dont le 
livret, travaillé à partir d'idées de 
Roland Barthes et d’italo Calvino sur 
l'écoute et raudition (d’où te litre), tente 
une réflexion de nature métaphysique 
sur le sujet du faux vrai et de l'illusion, 
au travers d'une relecture de Shakes- 


Ravel 

Le Boléro 


John McLauflhfin. 

Paco De Lu» (guitares), 
Orchestre de Paria, 

Semyon BycMmv (direction), 


Bychkov sera-t-il guéri pour diriger ce 
programme de réconciliation entre 
«daariqueux» et «jazzeux»? 


Sale PteyeL 20 h 30 [+ les 14 et 1 5|. m : 
48-63-88-73. De 50 Fâ 210 F. 


Les festivals 


font le printemps 


Cinémathèque française. Salle du Patate 
’ de ChateoL TbJ. : 4744-24-24. 


KAGEL A CAEN. - Après Ohana, Stockhausen, et 
avant Xanakis, Mauricrô KageL pape du théâtre musical. 
Argentin résidant en Allemagne, réunit autour de lui 
toutes les énergies d’un festival normand, qui n'a pas 
encore beaucoup fait parier de lui ; Aspects de la musi- 
que contemporaine, à Caen. Créations françaises (Musée 
pour claviers et orchestre. Morceau de concours pour 
deux trompettes/, reprise de fa Trahison orale, de Qixxft- 
bet de Vox Humana... Kage) sera souvent sur scène et 
donnera une conférence sis- ses rapports avec la caméra. 
(Du S au 12 mars, rens. au Conservatoire national de 
région, 1. rue du Carel, 14027 Caen Cedex, tél. : 
31-86-42-00). 


rens. au bureau du festival, 1051 Budapest V., Vorûs- 
marty tér 1, H-1366 Budapest, P.O.B.80, té!.: 361- 
1179838). 


PRESTIGE EN PRINCIPAUTÉ. - Que du beau 
monde pour ce mois musical placé sous ta présidence da 
la princesse Caroline : Raknondi. Anderson, Gasdia. Lott, 
Magatoff, (es Arts florissants, le Quatuor Aiban Berg, le 
Jufflfard Quarte tt, et, mi ouverture, une nouvefle produc- 
tion de fa Rondbw de Puccini. (Ou 26 mars au 26 avril, 
rens. au bureau du Printemps des arts. 4, nie des Iris, 
MC 98000 Monaco, tél.: 93-25-584)4}. 


L'AMÉRIQUE A BRUXELLES. - Troisième édition 
de l'Ara Musica bruxellois, entièrement concentrée sur la 
trajectoire Europe/ Amérique, autour de ta création de 
l’opéra de John Adams, the Death of Klhghoffèr, mis en 
scène pour la Monnaie par Peter Seüars. L’auteur sera 
d'ailleurs l’un des invités du festival, avec Cage, Carter, 
Grisey, Jarrell. Ligeti, Reich. Intégrale de l’œuvre de 
Varèse. Nombreuses créations mondiales. (Du 6 au 
29 mars, rens. au bureau du festival, place E.-Flagey 18, 
1050 Bruxelles, tél. : 32-2/647-10-49). 


MUS1CORA S'ÉTEND. - Fête désormais tradition- 
nelle de tous les métiers de la musique, le salon Musicora 
reçoit cette année les professionnels de la musique 
contemporaine, des exposants venus de l'Est, et s’intaDe 
pour la première fois au Théâtre des Champs-Elysées 
pour une nuit de ta voix et une nuit de la percussion. (Du 
10 au 14 avril, Paris. Grand Palais. Rens. : OIP, 62, rue de 
Mromesnil, 75008 Paris, téL: 45-62-84-58). 


GUITARE A MONTEUMAR. - Un rendez-vous 
international où se rendront cette année des Argentins 
(Aussal, Mosaüni). le Japonais Suzuki, l'Américain Larry 
Corail, l’Espagnol Yepes. Et ta finale d’un concours de 
guitares en duo. (Du 13 au 24 mars, rens. au bureau du 
festival, 5, rue Beuverie, 26200 Montéiimar, tél.: 
75-01-27-30). 


BUDAPEST MOBILISÉ. - La capitale hongroise 
rapatrie tous ses artistes at investit toutes ses institu- 
tions pour offrir eux touristes du monde entier un festin 
contrasté : grands concerts (récital Eva Marton, fa Flûte 
enchantée dirigée par Ivan Fischer en concert) ; opéras (fa 
Clémence de Titus, Don Pasquale. Tristan et faofafe. Par- 
afai, la Bohème, le moins célèbre Bank ban d'Eritei); 
concerts de musique de chambre, ancienne et sacrée, 
rencontres foSdoriques, concours de chorales, panorama 
de la dansa hongroise, théâtre... (Du 14 au 31 mars. 


EV1AN, POUR LES QUATUORS. - Le concours 
annuel des quatuors à cordes d'Evian. face cachée mais 
uiïe du festival qui l'accompagne, a Beu cette armée du 7 
au 12 mai, sous ia présidence de l'Autrichien Friedrich 
Cerha (pour le jury officiel) et de Marc Vlgnal (pou- le jury 
de la presse). On entendra le soir, au casino, tes pianistes 
Cherkassky et En garer, le violoniste UgW, l'altiste Tabes 
Zimmerman, le violoniste Akiko Suwanai, les flûtistes 
Galway et Yamamoto, le Quatuor TaBch, Rostropovitch 
pour la création moncfiala du Concerto pour violonceBe de 
Maurice Ohana (direction Ozawa), une nuit Mozart prise 
en charge par la Péniche Opéra... (Du 7 au 19 ma, rens. 
aux Rencontres musicales d'Evian, 6, rue de Téhéran. 
75008 Paris, ou h l'Office de tourisme d'Evian, téi. : 
50-75-04-26). 















20 Le Monde • Jeudi 14 février 1991 


-- r. .--.«iÿ'KStsS 









24 Le Monde • Jeudi 14 février 1991 


Vendredi 15 
Part 

Fatras 

Telemann 

Suite an sol mineur 

Bach 

Goncertojiour violon et cordes 

L Mozart 

Dm Mus&aûsche SchBttenfohrt 
Sdon Kremer (violon), 

Académie de musique ancienne 
de Moscou, 

Tatiana Grindenfco (direction et violon). 

Gidon Kremer et ses amis, suite. 
Théâtre de le Vüle, 18h30. 

Tél.: 42-74-22-77. De 55F é 75 F. 

Samedi 16 


Nono 

Hay que cammar sonando 

Vivaldi 

Les Quatre Saisons 

vénitiennes 

Tatiana Grihdénko (violons), 

Leored TchiHc (piano). 

Académie de musique ancienne 
de Moscou. 

Kremer a compagnie, fin. 

Théâtre de h VBe. 17 h 30. 

TeL : 42-74-22-77. De 55 F 4 75 F. 


Dimanche 17 


Xenakls 

Montas alpha 

Brown 

Hodographl 

Stockfaausen 

Refrain 

Zimmermann 

Présence 

Sofistes de l'Ensemble 
InterContemporain. 

* Pensée musicale a transmission ». c’est 
ta série que ITnterContcmporain et l'Ir- 
cam ont concoctée - bonne idée - à l'in- 
tention du Châtelet. Et voici un pro- 
gramme surtitré «Darmstadt». Ce serait 
une insulte que de rappeler qu'à partir 
de 1946, le château de Kranich- 
stein a réuni, pour des cours, des collo- 
ques et des créations, fes forces vives de 
la jeune musique d'alors. C'est là que 
Siegfried Palm (toujours lui) vint, le pre- 
mier, à bout de l'acrobatique Nomos 
Alpha pour violoncelle seul de Xenakis 
(1965). C'est là que l'Américain Earl 
Brown intrigua pour la première t'ois 
avec des hodographl, notations graphi- 
ques qu'il expérimenta dès 1959 dans 
une œuvre pour flûte, piano et percus- 
sion. Là encore que Stockhausen explora 
la même année, dans Refrain, les res- 
sources du hasard. Là enfin que l'auteur 
des Soldais rc\ut les cours de Leibowitz, 
de Fort ne r, et signa cet hommage sériel à 
Bach qu'est sa Sonate pour violon. I 


Châtelet. Théâtre musical de Paris. 
16 heures. T«l. : 40-28-28-40. 55 F. 


GP.E. Bach 

Résurrection et ascension du Christ 
Orchestra of the Age of Enfightement 
Chœurs du Cdfegîun vocale de Gand et de 
fa Orapefle royale. 

Philippe Harrewegha (droctionj. 

Programme prévu à l'origine par fa Cha- 
pelle royale au Palais Garnier: une 
messe de Schubert et une autre de 
Haydn, qui devaient au préalable tour- 
ner à Londres et à Birmingham avant 
d'être enregistrées pour Viigin à Paris. 
Les Anglais, désargentés pour fa rençf 
que vous savez, ont déclaré forfait Her- 
rewtçhe et les siens se sont donc rabattus 
sur une partition plus intimiste: trois 
solistes seulement pour cette Passion du 
fils de Jean-Sébastien (fa soprano HDlevi 
Martinpelto. le ténor Christoph Prégar- 
dien, la basse Peter Harvey). Quand les 
roquettes sifflent, la musique réduit ses 
effectifs. 

Opéra da Paris. Palais Garnier, 20 h 30. 
TéL : 47-42-53-71. Da 30 F à 320 F. 


Régions 


Bordeaux 


Beethoven 

Leonora III. ouverture 

Concerto pour violon et orchestre. op. SI 

Janacek 

Soi ftmfeûs 

Viktoria Mutera (vMon). 

Orchestre 8a rdea ux -Aquitaine, 

Alain Lombard (diraction|. 

Les mânes d'Oistrakh et de Kogan se 
rejoignent dans le jeu de Viktoria Mul- 
Ipva, violoniste soviétique passée à 
l'Ouest en 1983, poursuivie depuis par 
tes chefs et les marques de disques pour 
son archet royal et impavide. Un peu 
lourd dans le Concerto de Beethoven ? 
Lombard sera là pour alléger tout ça. 

tes 13 at 14. Ratais des Sports. 20 h 30. 
Tôt. : 56-52-75-21. De 40 F à 80 F. 


Toulouse 

Gounod 

Faust. version concert 
Richard teech (ténor). 

Sharyi Studer. 

Catherine Dubosc (sopranos], 

José van Dam, 

Marcel Vanaud [barytons), 
i gta Gorr (mezzo-soprano), 

: Chœur du Capitole, 
i Chœur da r armé a française. 

, Ondjastre national du Capitole 
de Toulouse, 

Michel Plasson (direction). 

On peut être agacé par fa vogue des opé- 
ras en version de concert. Mais la distri- 
bution, cette fois, c’est du péplum ! Et 
on ne trouve pas à tous les coups un 
Lavelli pour nettoyer fa mise en scène 


d'un opéra qui fut longtemps le symbole 
d’une convention empoussicréc. 

La 14. Halle aux Grains, 20 h 30. TôL ■ 61- 
22-80-22. De 60 F à 210 F. 


Jazz 


The Leaders 

Aucun d'entre eux ne s'est imposé au 
grand public. Ils restent tout de même 
les meilleurs représentants de la forme 
claire des quinze dernières années: axée 
sur la part noire de la musique et sur 
une conception forte de l’évasion. 
Quand ils se groupent, ils s’appellent The 
Leaders : comme une association de 
meneurs. Curiosités à tous les postes: 
Arthur Blythe, Chico Freeman, Lester 
Bowie, Kirfc Lightscy. Cecil McBee et 
Don Moye, c'est plus qu’un rassemble- 
ment de circonstance. 

Las 14 et 15. New Moming. 21 h 30. TéL : 
45-23-51-41. 


Daniel Huck 

Musicien (excellent), chanteur (amusant), 
comédien (talentueux), Daniel Huck cul- 
tive une idée tonique du jazz: drôle, 


Rock 


Théi 
In te 

âtre de la 
srnatior 

Cité 

laie 

L O 

C A T 1 

O N 

45 

89 38 

69 



45 86 55 83 



1ÈRE LE 23 FÉVRIER 


Le Seuil du Roi de W.B.YEATS 

traduction Yves de BAYSER 

COMPAGNIE JEAN BOLLERY 

Adaptation superbe, la représentation est 
d’une beauté rare. M. Cournot LE MONDE 


du 9 février au 23 mars 1991 

LES CO-EPOUSES 

de Fatima Galiaire 
Mise en scène de Maurice Attias 


NANTERRE 

* - ^ ‘ > 



1 février- ' 7 mars 


2 

m 

J3 

CO 


En attendant 
Goriot ’ 

BtvLrl! Jou.imicau 

,, Tel. 47 21 18 81 ou 3 FNAC ^ 


l /ôJyAjî 

DU 12 FEVRIER AU 5 MA! 


CATERINA SAGNA 

12 AU 16 FÉVRIER A 19H30 

• 

HELA FATTOUMI 
ERIC LAMOUREUX 

12 AU 16 FÉVRIER A 21 H 

ROXANE HUILMAND 

21 ET 22 FÉVRIER A 21 H 

BERNARD menaut 

25 ET 26 FÉVRIER A 21 H 

SHAKUNTALA 

4 AU 8 MARS A 21 H 

ODILE DUBOC 

12 AU 16 MARS A 21 H 

CATERINA SAGNA 

19 AU 23 MARS A 16 H 30 

GEORGES APPAIX 

20 AU 28 MARS A 21 H 

HERVE ROBBE 

2 AU S MAI A 21 H 


Croupe qui adhère parfaitement au pro- 
fil issu-de-fa-scène-alteruative (beaucoup 
de brait, d’enthousiasme et de refrains 
guerriers) avec, en prime, une précision 
dans l'exécution, un certain savoir-faire 
qui mérite une oreille attentive: 

Lb 13. Rex Club, 23 heures. TéL : 45-08- 

Toornées 

Niagara 

Toat en couleurs a un décibels, le spec- 
tacle de Niagara frappe fort jusqu’à 
obtenir la fusion à chaud de tous les fan- 
tasmes musicaux du duo : hard rock et 
soûl pop sucrée et guitares à couper le 
verre. 

Besançon. Patois des sports. 
Le 15, Dijon. Le Forum. La 16. Lons-le- 
Saunier, Juraparc. La 18, Strasbourg, sate 
des fêtes de Schiltigheim. Le 19. Mul- 
house. La Phoenix. 


LA SELECTION 



U bande d’ex-akcniatifs cyniques, vrais 
rodera drôles et autres Mus de scène de 
tout poü poursuit ses révolutions ; les 
Satellites tournent vite et fort. Us fias 
passer les soirées en un éefair. 

Le 14 février. Maraefae. Théâtre du Moidn. 
Le 15. Avignon, «a Sorties, üi 16, AatStoc, 
au CAC. la 19. Strasfaoug. s rie de ScM- 
tigbabn. 


MegaCUyFoor 




enjouée, plaisante. Sa singularité n'est 
pas là. Après tout, en jazz, l'entertain- 
ment est une tradition et un stvle 
entraînant (canotier et bretelles) un sté- 
réotype plutôt pénible. La particularité 
de Daniel Huck, c’est de s'exercer avec 
goût, avec réussite et avec un sens musi- 
cal jamais pris en défaut. 

TS!«lV B . 6 6S OBMm - 23te ™ 

Claude Nougaro 
Maurice Vander 

Maurice Vander est un des pianistes his- 
toriques de Nougaro. Nougaro est Nou- 
garo à New-Yoric comme à Paris. Le 
Peut Journal Montparnasse joue sot rôle 
a Paris comme il le jouerait à New- 
York: sa scène s'offre à des stars qui 
remplissent ordinairement d’immenses 
salles polyvalentes: pour quelques soirs, 
quelques tables, quelque bonheur, en 
duo. Ce n'est pas un privilège: c’est un 
plaisir. 

te® 18 ®t 19- Petit Jouirai Montparnasse. 
21 heures (et les 20. 21. 25. 26. 27, 28 
février. 4. 5, 6 et 7 mare). TéL : 43-21- 
5v*70. 


Tris vite, très fort, les Mega Gry Four 
ne font pas dans la dentelle. Mais teun 
éba uches de mélodie, leurs harmonies 
q ui per cent à bavera le barrage sonore 
montre nt que, s'ils voulaient— 

Le 13 février, Bordeaux. safle Gouffrend, 
20 h 30, 60 F. Le 14, Todousa. sage Vota 
12» 21 hame, 60F. le 15, Limoges, «ale 
des jeunes de Beeutnni. 21 beures» 60 F. 

La 16. Annecy, au Rkfw’s. 22 heures, 
50F. 

Mgrtgejjjer 
Rock 91 

Outre les débats (cette année le thème 
dominant seca «Rode et collectivités 
focales»), le Festival mompdüérain ne 
déroge pas à son titre en proposant un 
panorama assez complet de fa scène 
française avec deux concerts de labels te 

15 février: Jungle Hop (avec MST, Haie 
Forces, Death Power, Poison Idea, les 
noms parient (Teux-mémes), et New 
Rose/Lively Am (avec Uttle Ncmo. 
Mary Goes Round et Asyfum Party an qf i 
néo-romantiques que les précédents 
ét a i en t violents). Le 16, un concert au 
Zénith réunira Noir Désir, Parabellum, 
Happy Drivera, tes Sberiffet tes Cosse 
Pieds, du Stnnn and Drang à l’humour 
du métropolitain. Enfin, le 17, on enten- 
dra te rap et te /qggaamÿîn du Sud avec 
IAM et Massilia Sound System. 

Les 15, 16 n 17 février. Renseignement » 
au 47-0044-71. 


de Raymonda. La troupe ne possède pas 
actudtement d'étoiles brillantes: bra- 
quons aos jumdhs sur les générations 
qui mon te iit ii 

PUm Gamfor, 13 ff 16 févrfcr A 14 h 30 
et 20 heure*. 14 «115 A 19 h 30. 17 à 
14 h 30. Tél. : 4742-53-71. De 30 F i 
320 F (le 13, de 25 F A 220 F). 

Danse à la BarttÜe 

AprAt-mktt; Lan 

Huit je u nes chorégraphes vont se succé- 
der rue de la Roquette, qui tous piquent 
la curiosité. Héla Fatioumi et Eric 
Lamoureux, lauréats des dernières Ren- 
contres de Bagnofet, impressionnent par 
leur rigueur et teor invention gestuelle : 
ils présentent ici Après-midi, pièce pour 
trois danseurs (à 21 heures). On dit 
grand bien de llulienne Calan ni Signa, 
qui s’inspire dans Lens du beau texte de 
Bflcbner (A 19 h 30). 

Théâtre da ta Butte, jusqu'au 16 févrisr. 

A 19 h 30 et i 21 haures. TAL : 43-57- 
42-74. 90 F. 

Caen 

Ris et Dancerles 


Musiques 
du monde 


Paoto Conte 

Pado Conte Tltalien, te mieux aimé du 
public éclairé. Des chansons construites 
comme des photos grand format, des 
voyages intérieurs de Gènes à Zanzibar, 
avec te maestro au piano, ax musiciens 
intelligents et quatre choristes. Une ver- 
sion plus musdée et puriste des cocœris 
habituels de l'avocat d*AstL 

Las 13. 14. 15. 16 , 18 «t 19 . 20 h 30 ; h 

17. 16 heures. Ofymjria. TAL : 4742- 
2548. De 140 F A 240 F. 

Teca Calazans 

C«t un fort joli spectade, rare dans ces 
froidures d’hiver. Teca ralayan^ chante 
des joyaux de la musique brésilienne dite 
«érudite», du compositeur de choros 
Pixingninha aux chansons de Villa-Lo- 
bes. Elle le fait bien, avec naturel et 
recherche. Prolongation jusqu’au 23 
février. 

pu 13 au 16. Sentier dés Halles, 22 h 30 
fat fa 23). Tél. : 42-36-37-27. De 60 F A 
80 F. 


La sélection 
«Musiques» 
a été établie pw; 

Anne Rev. 

« Jazz » : Francis Mannande 
«Rock»: Thomas Sorinel 
«Chanson» 

et «Mnoqws du monde»: 
Véroniqu Mortaise, 



Ris et Danceries revient à fa danse à part 
entière après avoir surtout, ces dernières 
années, participé à des spectacles lyri- 
ques [Atys, les Indes striantes, le Malade 
imaginaire). Transversa réunit une créa- 
tion de Francine Lancelot sur la Troi- 
sième Partita pour violon solo de Bach, 
dans des costumes et un décor d'Henri 
Cucco, et une chorégraphie de Béatrice 
Massin sur fa Waser Musse de HændeL 
Deux compositeurs qui marquent uu 
tournant pour fa compagnie : elle se 
consacrait depuis dix ans à la musique 
baroque française. 

Théâtre <fa Caen, 14 février, 20 h 30. TAL : 
31-30-76-20. 90 F. 


1AI 

* 

Spectacles 

nouveaux 



Antigone 



théâtre 
de la 
bastille 


43 57 42 14 

76, RUE DELA ROQUim 750 II PAJÏIS | 



WHly De Ville 

Ragaillardi par fa magie vaudoue de La 
Nouvelle-Orléans (écouter son dernier 
album Victory Mixture), Willy DeVille 
termine sa tournée en France, qui, pour 
lui, restera toujours 1a patrie d'Edith 
PfaC Une référence qui se marie à mer- 
veille, chez lui, avec Ben E King ou les 
Met ers. 

Le 16 février. AbbauSe, Théâtre municipal. 
21 heures. 80 F et 100 F. Le 16, IJJe. 
Aéronef, 20 heures. 80 F et 100 F. tôL : 
20-54-95-24. 

Elliott Murphy & Band 

Avec derrière lui un bel album mélan- 
colique (12. New Rose) Elliott Murphy, 
ex-ange blond du rock, nouveau quadra- 
génaire serein, part sur les routes de 
France, qui lui ont mieux réussi que les 
rues de son New-York natal 

14 18 février. Montbéliard, AteHer des 
Môles, 21 heures, 70F. 

Les Satellites 


Béjart Ballet Lausanne 

la Mort subite 

Béjartissirao : inimitable. Citations et 
autocitations, collages, bande-son 
enivrante (Wagner, Mozart, Schonbere, 
Mahler, Kurt WdU, Berg, Offcnbadi). 
hommage à Jean-Luc Godard, symboles, 
fan tas m es, énigmes, peut-être une para- 
bole sur la douleur de 1a création. Des 
danseurs superbes, et Ute Lemper, pro- 
digieuse. Attention : en raison de la 
baisse de fréquentation des théâtres liée 
anx événements du Golfe, les dan»? des 
représentations sont modifiées. La Mort 
subite est donnée jusqu'au 17 février, 
mais pas reprise comme prévu du S au 
9 mars; les deux programmes suivants 
sont ressenés sur une semaine: Dibouk 
et Mozart-Tango du 19 au 21, Pyramide 
du 22 au 24. 

Wab dw Congela, jusqu'au 24 Murer. A 
20 h 30, dima nche A 15 heures. Tél.: 
48-78-76-00, Da 12SF A 300F. 

. Ballet do BokhoT 
de Moscou 
Hommage à Marius Petipa 

Après cm hrm le Terrible «aiamjtjn^ (g 
BolchoT nous doit une revanche. Espé- 
rons qu’il saura la prendre avec cet hom- 
mage au génial Petipa, qui comprend 
Pacte I de la Belle m bois donnant, fade 
(tes Ombres de la Bayadire et l’acte TU 


de Sophode, 

mbe en scène 

d’André Bormard. 

avec la compagnre Christine Fané. 

Les tragédies grecques sont à fa mode, et 
leurs grandes héroïnes, sacrifiées pour fa 
liberté. Liberté des femmes, et des êtres 
humains. 

La Cfef, 21. nie de b Ctof. 6 1 . A partir du 
18 février. Las haxfi, inenS, mercredi, ven- 
drai n samedi é 21 heures. TéL : 43-31- 
49-27. Dtiée : 1 h40. 90F. 


Bloc-notes 

de Français Mauriac, 
mise en scène 
de Jean-Lotis Tharnfn. 
avec Michel Etcfrewny. 

Jadis, les brillants causeurs faisaient la 
joie des soirées mondaines dans Jes 
salons bourgeois. Aujourd’hui, les 
acteurs pour prouver qu'ils savent lire, 
disent de brillants textes d'auteurs célè- 
bres. 

A partir ^ 19 février. Du matifi 
au nmtd A 20 h 3J. MatinAe dimanche A 
1»?”*’ ^ ! 47 ' 2 * Wï8 ' 24 - De 100 F A 

Le Bouquet final 

d’OMarPy, 
irise en scène 
de l’auteur. 

^“ odéc « de «* Vanité «entre un 
crôneet “ bouquet fané, un homme 


Hôpital éphémère. 2, nia Carneaux, ift a 
P^ rœi 13 ww»r. Ou 
à 20 heures. TéL : 46-27-82^2.^^ 


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DE LA SEMAINE 


Le Monde • Jeudi 14 février 1991 25 


Lee Choépüores 


<f Eschyle, 
uBuenseèra 
d'Ariane MiKJucWtma, 

3?Æ? fiîÏA»* Duc- 
JuSana Car- 


fwiro^umta, Chrtttiân bimC 


la deuxième pièce de l’Orestie ■ 

{J*?* ^JÜr'Sü" 1 'i/^rouve sa sœur 
Becüe. Tous deux décident de venner 
* e “ r P*E= Agamemnon et de tuer 

le dernier meurtre rituel 
rcrcy fr c . ea le dernier tabon trans- 
S** 8 *- le dernier acte de vengeance. La 
pftee est donnée en alternance avec 
Iphigénie et Agamemnon. Il faut i« 
voir ensemble. Tout au moins AeZ 

sKaAs***— « 

s 3 s»«jsï 


La Femme canon 


•rOfivwrPy. 
misa on scène 
de r auteur. 

avec Bécowe Briganti, Frédéric Benoist. 
An»™ «ura». Fiançais DeWva. Laurent 

HjlfKf Frit» I ■■ mm a — ■ — -■ i a . 


Hatat^Bfc Lwüig^Etobïï; Mm 
Martin. Cyrifls Monge et GaêJ Las- 


Dmrid 

COL 


Pourquoi devient-on femme canon ? ! 
^fijwîdn. risque, par goût du canu- 
lar ? La famille et les amis ne sont pas 
(T accord, mais la femme a un but bien 
précis, et die veut l’atteindre. 



« Hefdenpfatz», misa an scène da Jorge Lavefli au Théâtre de la Colline. 


iUpitat éphémère, 2. rue Carpeaux. 18 *. 
A partir du 13 février. Ou mardi au 
(Smanche è 21 b 30. TâL : 46-27-82-82. 


Même heure 
l’année prochaine 


cto Bernard Stade, 
misa an scène 


Comment on médecin bien installé, à 
la suite d'nne cuite faramineuse, 
ramasse une entraîneuse de chez 
Maxim, se voit obligé de la foire passer 
pour son épouse, et comment la folle 
de Feydean fuse, explose, éclate. 

Théâtre das Amamfiare, 7. av. PaMo-Pi- 
casso, 92000 Nanterre. Du mardi au 
samedi è 20 h 30. Matinée dimanche è 
18 h su ras. Ta : 47-21-18-81. Durée : 
3 heures. Da 90 F è 120 F. 


avec Cyril Bothorel, Yann-Joèl Collin. 
Catherine Fourty, IsabaBa Gozard, Rore 
Lefebvre du Nofittas, Eric Lotis, Gilbert 
Mareantognfni, Alexandra Sctdinia. 
Agnès Sounflon et Natfia Vondariwydan. 


da Roger Vadfim, 
avec Marie- 


Laiton. 


Christine Barrault et Victor 


En attendant Godot 


« Trilogie allemande », trois histoires 
du pauvre soldat revenant de guerre, 
seul, déboussolé, et rencontrant la mort 
à tous les coins de rue. Trois spectacles 
d'un nouveau metteur en scène parmi 
les plus originaux, les plus passion- 
nants. 


Elfe et lui, gentils bourgeois heureux en 
ménage mais pas ensemble, se sont vus, 
se sont aimés, sont repartis chacun 
chez soi, et se retrouvent chaque annM 
Ils ont vieilli ensemble. Après un 
mariage médiatique, Roger Vadim met 
en scène son épouse, Marie-Christine 
Barrault 


de Samuel Beckett. ■ - 

misa «t scène 
de Jofl Jouaimsau, 

avec Philippe Demarie, Christian Roché, 
Claude Mcfld, David Wanflow. Jonathan 
Lathière-Asuba. Johann Plotegber. 
Quentin Sajacq a* Benjamin Y vert. 


Théâtre. 41, av des Grésillons. 92000 
Gennevillien. Du mercredi au samedi à 
20 h 30. Matméa, samedi et ifimancha à 
17 baures. TéL : 47-93-26-30. 80 F et 
110 F. 

Dernière représentation b 17 février. 


Le Long Retour 


Edouard-Vjl Sacha Guitry, 10, place 
Edouard-VR, 9*. A partir du 16 février. Du 
ifk 20 


mardi au samedi è 20 h 46. Matinée 
samedi è 17 heures, cfl manche â 
16 heures. TéL; 47-0-59-92. Da 80 F à 
250 F. 


Peut-on imaginer encore aujourd'hui 
découvrir Godot? JoS Jonannean réus- 
sit ce mirade, avec ses acteurs, tous les 
quatre magnifiques dans on décor 
d'une beauté rare. 


d*Eugdoa O'Nefll, 
misa an scène 
ifYvan Garouel, 

avec Dominique Economides. Y van 
GereueL Chantal Dupuy, Thomas EHc et 
Henri Delorme. 


Les Origines de l'homme 


Théâtre des Amandiers. 7, av. Pabto-R- 
sao. 92000 Nmtarre. Du manfi au 
«ameilà21 hauiae. Matinée «fimanefaeè 
18 h 30. TéL : 47-21-18-81. Durée : 
2 b 30. De 90 F à 120 F. . 


d'Alain Gannrin. 
mise en scène 
do l'auteur, 

avec la compagnie Alain Germain. 


En conduisant miss Daisy 


En quatre pièces courtes, une histoire 
de marins trimballant leurs souvenirs. 
Vérité et légendes s'entrechoquent, 
avec en arrière-plan la fascination de la 
mer, son mystère. 


d’Alfred IHay. 
mise en scène 


En remontant jusqu'aux origines da 
monde, foudroyant voyage dans le 
temps, an milieu d'nne exposition sur 
le plus étrange des contes, celui de 
Chôma». 

HaSa Saint-Pierre, 2, nie Ronsard, Ifr. A 
paitir do 13 février. Las mardi, mercredL 
jeudi. vendredi, samedi et dimanche i 
15 heures. TéL : 42-58-74-12. Durée : 
1 heure. 30 F et 50 F. 


de Gérard Venez. 

avec TsBa Chafton, Patrick Raynal et 


Bateau-Théâtre (face au 3. quai Mata- 
quafs), PassereBa-det-Artc. 6*. Du mardi 
au samedi à 20 h 80. TéL: 40-61 -84-83. 
Durée : 1 h 30. De 75 F à 120 F. 


Robert UensoL 


Une vieille dame juive et riche se 
prend d'amitié pour son chauffeur 
noir. L’histoire se passe dam le Sud des 
Etats-Unis pendant les années 50, et 
tout, comme dans le film à oscars tiré 
de la pièce, tient sur les comédiens. 


Le Maître de go 


d’après Yasuneri Kawabata. 
mise en scène 
da Jean-Pou) Lucat 

avec Affichât Bouquet Jufiette Carié. Jac- 
quet Spîesser, Jérôme Anger, Xavier 
Ranoulti Vatontme Varela et Isabelle 
Moufei. 


Rhinocéros 


d'Eugène Ionesco, 
mise an scène 

de Jeen-Pfeoa Footaâte, 

avec Anne- Maria Maüftr. Yvette Petit, 
Pascal Germain, Jeaiv Piètre Fontaine, 
Maria Menant. DavW Ctalr. Frédéric Gay, 
Michel Parier. Claude Aubert « Jean- 
Pierre L eb ru n . 


Antoine - Simone- Berrieu, 14, bd de 
Strasbourg, 10-. Du mardi au samedi è 
21 heurts. Matinée samedi è 17 h 30. 
dimanche è 15 h 30. Ta : 42-08-76-58. 
Durée ; 1 h 45. De 80 F è 250 F. 


Au sommet de son art, c’est à dire 
nt atteint le suprême dépouillement 
Vexpression, Michel Bouquet 


Eurydice 


Reprise de cette pièce qui toujours est 
d’actualité car, malheureusement,^ y a 
toujours quelque part un pouvoir qui 
k supporte pas la contradiction, Iotx>- 
tomise les citoyens, et détroit ceux qui 
résistent. 


de Jean Anoutti 
mite mi scène. 

da Georgss Wilson, 

avec Sophie Marceau, Lambert Wilson. 
Georges Wilson, Catherine Rouval, 
Maxance Maîtfort, Plane Val Bsa Stei- 
ner, Jacques Jacquemki, Jacques Mar- 
chand et Bruno Baip. 


incarne un vieux maître japonais de ce 
jeu infiniment subtil, le go. 

AtaBar, 1. plaça Charte*- Du Ifin. 18*. Du 
mardi au samedi è 21 heures. Matinée 
dimanche à 15 h 30, Tél. : 48-06-48-24, 
Durée : 1 h 50. De 120 F i 240 F. 


T -A Malaria imaginair e 


Théâtre, 187, av., Çh«H ee-defoullft 


Entre noire et rose, ce n’est pas la pièce 
d'Anouilh la phts jouée, êüe est donc à 
découvrir avec une distribution brû- 
lante et Sophie Marceau pour la pre- 
mière fois sur scène. 


de Matière, 
mise en scène 
de GHdas Baudet, 

■vecdatre Vsmet Nicolas SfBwg, Véro- 
nique Voila, Marianne Epfai. Jean-Luc 
Bideau, Christian Blanc, Eric Frey, Phi- 
lippe Torraton et CaroSne Appéré. 


Œuvre. 55. ruade CUchy. 9*. Du mardi au 
samedi è 20 h 45. Matinée ifinienehe è 
15 heures. TéL : 48-74-47-35. De 80 F i 
290 F. 


Heldenptatz 
(Place des Héros) 


de Thomas Bemherd, 
mise en scène 


Gildas Bourdct a mis des nez de 
downs à ses interprètes : il fait jouer la 
fhice à sa manière, c’est i dire avec une 
grande violence, le goût du gag, avec 
aussi un rire qui peut faire maL 

Comédie- Française, place du Théâtre- 
Français. 1". Le 13 février, 14 heures ; 
les 15 at 19. 20 h 30 (et les 20, 23 et 24 
février)- Tél : 40-15-00-15. De 45 F è 
195 F. 


udat, Guy ' Tréjaan» Mata 
Bertin, Phffippn Joins, 
nette, Jeen-Cnude Jay, 


Gfraidot, 

Simon. Amée 

Monique Chamnette. 

Maria vonfi. Ptarre Decaxea K Sareh 
Quentin. 


Mesure pour mesure 


de wafiim Shakespeare, 
misa en scène 
ds Peter Zadek, 

avec IsaboOa Kuppert Christine Pijpiet, 
Aoouschks Renzi. Béatrice Romand, 
Roland Amctutz, Pascal Bongard. Jac- 


J -"- 

■m.ffVRI K «nUHlQini JCKTIV* 


fiémtixkc de redressement moral, 
jaune “homme est condamné i mot 
pour a^r fait un enfant à sa fiancée. 
Sa ycgr-rarieanancfer grâce an rempb- 
qai, séduit par sa beauté, 
en échange le don de sa 
pièce est touffue, violente, 
: juste ce qni convient à 


de rOdéeo. 1. place 
Du manti au samedi i 

la. samedi ai d m anc ht 

TéL : 43-25-70-32. Durée : 
F è 145 F. 


Mozart, minait 54 


de Christiane Msrchewska. 

mise en scène 

de Hans Peter Ctoos. 

avec Marc ChHdy, Claire Chiron, Marie- 

Catherine Conti, Jean-François Dungne, 

Christiane Marchewska. Jean-Michel 

Noiret, Myriem Roussel et Pietra Réac 

(ptam4- 


(1 s’agit d’une femme qui écrit une 
pièce sur Mozart, et qui voudrait trou- 
ver une réponse à cette énigme : com- 
ment est-il mort II s'agit d'une évoca- 
tion mêlant le mythe et l’idée qu’on 
s’en fait. Il s'agit d'un mystère : le 
talent 


Le Réformateur 


de Thomas BemhanL 
misa en scène 
d’André EngeL 

avec Serge Merlin, Michèle Férus*. 
Georges Mevros. Pierre Givary «t Marna 
Chris*. 


L’angoisse de l’écrivain devant sa page 
blanche ef te gouffre qni s’installe entre 
les folies dans sa tète et les mots qu’il 
aligne. Thomas Bernhard au centuple. 

Maison de la culture, 1, bd Lénine, 
93000 Bobigny. Du mardi au samedi à 
20 h 30. Matinée dimanche è 15 h 30. 
Tél. : 48-31-11-45. Durée : 2 h 15. 90 F 
et 120 F. 


La Robe de plnznea 

avec l'ensemble Tsukttsuma (Tsuxma). 


Le N6 est pour les Occidentaux, le 
théâtre 1e plus mystérieux, le plus 
envoûtant. C’est la magie de rartilicid 
poussé au plus haut degré de raffine- 
ment. 


Maison das culture* du monde. 101, bd 
RsspaB, 6*. Las vendredi et samedi è 
20 h 30. le dimanche è 17 heures. TéL : 
45-44-72-30. 70 F et 90 F. 


Le Seuil du roi 


deWIHbm Butler Yeats. 
mise en scène 
de Jean Boftery. 

avec Elisabeth Tamaris, Claude TheueUn. 
Jean Boflery. Brigitte Bémol, Nethafie 
Boileau. Sterling King. Laurent d’OIce. 
Patrick Pahnero et Th i erry PBtan. 


Une feble où il est question d’Irlande, 
comme toujours avec Yeats, de lutte 
pour la liberté, de compromissions, de 
désillusions et de mort 


Cité internationale unhreisrtaira, 21, bd 
Jourdan. 14*. Du manfi au samerfi è 
20 h 30. Tél. : 45-89-38-69. Durée : 
1 h 45. De 40 F è 100 F. 


Sextuor banquet 


if Aimando Liâmes, 
mise en scène 
de Max Dense, 

avec Agnès Beikadi, Romain Lagarde. 
Niede Le Ouang, Patricia Pottter, Cécfle 
Rambaud et Aày Routier. 


Salle Gaveau. 45. me La Boétie, 8*. Le 14 
février, 21 heures : le 16, 15 heures et 
18 heures ; le 17. 15 heures (et les 20 et 
22 février è 21h). Tél. : 49-534)5-07. 
Durée ; 2 heures. 100 F et 140 F. 


Pas là 


d’après sept textes de Samuel Bedcett, 
mise an scène 
de Jean-Clauda Faâ. 
avec Muni. Daniel Emdfortc, Claire Ave- 
line, Bastie Bernard, Agnès Bourgeon, 
Jean-Marc Eder et Moïse Gabehn. 


Six petites pièces de Bedœü conduites 
par cet acteur étrange, cct extra-terres- 
tre diabolique ou féerique, c’est selon : 
Daniel Emilfork. 


Théâtre Gérard- PhlUpe, 59, bd Jules- 
Guesde, 93000 Saint-Denis. Ou mercredi 
au samedi à 20 h 30. TéL : 42-43-17-17. 
Durée : 1 h 30, 80 F et 100 F. 

Dernière représentation b IB février. 


Six jeunes gens, des « extras », arrivent 
pour préparer un banqueL Ils ne se 
connaissent pas, se regardent, se 
méfient, se parlent-. On connaît fau- 
teur surtout par les traductions de Gar- 
da Lorca et de Vaife Inclan qu’il a 
faites pour Jorge Lavefli. 

Atetante, 10, place Charlss-Dullin 
(impasse à gauche). 18*. Las fcenfi. mer- 
credi, jeudi, vendredi et samedi è 
20 h 30. le ifimanche â 17 heures. TbL : 
48-06-11-90. Durée : 1 h 10. 60 F et 
90 F. 


La Tempête 


l'imagination, où le moindre objet 
devient navire, devient forêt, où des 
acteurs transmettent l’indicible. 

Bouffés du Nord. 37 bis, bd de la Cha- 
pelte. 1(X Du lundi au samedi à 20 h 30. 
Matinée samedi â 15 heures. Tél. : 46- 
07-34-50. Durée : 2 h 20. 70 F et 1 00 F. 


Régions 


Marseille 


Le Réformateur 

de Thomas Bernhard, 

Mise en scène 
da Bernard Veat, 

avec Richard Martin. Edith WaPder, Patri- 
cia Pasior, Jean-Claude Caatinel, Hervé 
Goubier. Xavier Laurent 


U est rare, en France, que deux théâtres 
jouent en même temps la même pièce, 
à moins que ce soit un classique. Ber- 
nard Vezat. â Marseille, s'attaque à 
l'auteur le plus joué, Thomas Bernhard, 
et prend le même texte qu'André Engd 
à Bobigny, n est vrai que les deux spec- 
tacles n'auront pas les mêmes specta- 
teurs. C’est en tout cas â encourager. 

Théâtre Touraky. 16, passage du 
Théâtre, 1 3003 Marseüla. Du mord ou 
samedi è 21 heures. Jusqu'au 28 février. 
Tél. : 91-02-58-35. 


Poitiers 


Algérie 54-62 

de Jean Magnan, 

Mise en scène 

de Robert Ghonès. • 

avec Yves A ma ut t. Delphine Busse, 

Karfne Bracehi. Jean-Jacques Faure. 

Denis Gravereaux. 


Cette pièce en fragments sur l’Algérie. 
Robert Gironès veut la monter depuis 
longtemps. Jean Magnan a beaucoup 
travaillé comme dramaturge avec lui ; 
c'est Robot Gironès qui a mis en scène 
sa première pièce, El pourtant le 
silence.... une variation sur la fameuse 
histoire des scears Papin, qui ont ins- 
piré Genet pour les Bonnes. La mort de 
Jean Magnan, assassiné il y a quelques 
années, a privé le théâtre d’un poète. 

Établissement décentralisé d'action cul- 
turelle. è 20 h 45. Jusqu’au 1 6 février. 
Tél : 49-41-28-33. 


Toulouse 
Si l’été revenait 


d’Arthur Adamov, 

MSsa en scène 
d'Isabelle Pousseur. 

avec Thierry DigonneL Agnès Regolo, 
Marie Matnartfi, Janine Patrick. Christian 
Crahay. Anrid ChaMr, Jérôme Rigaud. 


de Wfflam Shakespeare, 
misa en scène 
de Peter Brook. 

avec Georges Corraface, Jean-Paul Déni- 
zoo, Sotigtd Xooyaté, Msmadou Dioumo, 
Ken HJgefln, Yoshi OEda, David Benneot, 
Bruce Myers, Alain Maratrat et Pierre 
Lacan. 


La scène en demi-ccrde des Bouffes du 
Nord est une plage, est P« espace 
vide » cher à Peter Brook, où 


Créée à Marseille avec des acteurs 
belges et régionaux, c'est une fable oni- 
rique sur le désir, l'impuissance, tes 
velléités du bonheur. 


Théâtre So ratio, è 20 h 30. Jusqu'au 
16 février. Tél. : 81-25-66-87. 


La sélection * Théâtre » 
a été établie par : 
Colette Godard 
et Bénédicte Mathieu. 
«Danse» : 

Sylvie de Nassac. 


IM? \ ! RM DI Mi III \ 


« RHINOCEROS 
IONESCO 


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^Maison 
1 Æ des 

Cultures 

n 


vlonde 


15 16 17 Février 

3 

REPRESENTATIONS 

EXCEPTIONNELLES 


HAGOROMO 


THEATRE NÔ 


AKEO KAN2E 


et 

L'ENSEMBLE 

TSUKUSUMA 


45.44.72.30 


( Publicité )- 


Le Marchand de Venise 

ou la dette impossible.* 

Que ne doit-on pas au Théâtre de l'Epée de Bols pour nous avoir offert 
cette si forte pièce de Shakespeare à la Cartoucherie? D'abord d'avoir 
ressuscité l'histoire tragique et édifiante d’une double et impossible 
dette, précisément] Le marchand Antonio doit trois mille ducats à 
l'usurier juif Shylock. Mais si ce dentier se montre si intransigeant 
et même cruel chus la réclamation de son dû, c'est que lui aussi dût 
quelque chose à Antonio : il tient absolument à lui rendre sa haine 
d'antisémite et saisit donc l'occasion de cette créance pour s'acquitter 
d’une dette de méchanceté humaine. En rendant la haine pour la 
haine, Shylock déconstruit à sa façon l'idéologie inégalitaire de 
l'antisémitisme puisqu'il apporte la preuve factuelle d’une égalité des 
hommes non pas devant des droits, naturels certes, mais rarement 
historiques, mais devant les passions! Le juif n’est pas un Autre mais 
un simple semblable; ses passions le démontrent. Seulement le 
double règlement ne se produira pas malgré l'intervention de la 
Règle de droit; Shylock aurait , dû réclamer dans le contrat des 
"intérêts", que le sang coulât par exemple! U existe entre les 
hommes des dettes qui restent impayées et. qui ne font qu'augmenter 
suivant le cours inflationniste de la haine humaine. 

Admirable leçon de philosophie cynique et donc réaliste que cette 
pièce de Shakespeare. Mais aurions-nous pu la recevoir, -l'entendre 
sans l’admirable mise en scène que nous devons à Antonio Diaz- 
Florlân. Nous leur devons aussi les décors de tout le théâtre : 
mélange harmonieux de bois et de pierre, d’épais velours et de 
lumières jaunes. Matériaux et effets simples, purs et riches, comme 
tout le travail de la troupe. Nous leur devons encore de nous faire 
entendre sur scène la musique de la vie et de la mort qui agite les! 
corps des personnages et rythme leurs paroles. Et encore le jeu 
frontal et audacieux des acteurs s'adressant ouvertement à nous. Nous] 
leur devons encore une transparence de la coulisse, levant ainsi le 
faux mystère des éclipses d’acteurs et Taisant de chacun d’eux ,parj 
moments, nos égaux : des spectateurs; le drame nous concerne tous 
en effet. 

Voilà tout ce que nous devons à ces gens qui, eux -mêmes, ne 
semblent pas ignorer ce qu'ils doivent au public. Mais y a-i-fi à 
payer une dene?Non! Car le Théâtre est don. 

Jean-Pierre Haddad 
* Lettre d’un spectateur] 
Théâtre de l’Epée de Bois "Cartoucherie" les : Jeudi, Vendredi, 
Samedi à 20h30, le Dimanche à-léh. Réservation : 48 08 39 74. 


( 



V 












Nouvelles 

expositions 


Joos van Cleve 

Une trentaine d'œuvres, dont neuf 
peintures du Flamand Joos Van Cleve, 
font découvrir ou «relire», comme on 
dit parfois, le travail de cet artiste du 
seizième siècle au confluent des 
grandes tendances européennes. Un 
retable de Van Cleve, la Déploration du 
Christ, est venu de Gènes pour tonner 
le point central de la démonstration. 

Musée du Louvre, pavfllon de Flore, porta 
Jaujard - côté jardin des Tuileries, Paris 
1». Tél. : 40-20-51-51. Tous les jours 
sauf mardi de 9 heures è 17 h 15. 
Visites-conférences à partir du 1” mars I 
Iss mercredi et samedi à 15 h 30. Ou , 
15 février 1991 au 27 mai 1991. 30 F ; 
(ticket d'entrée au musée!. 

Le monde de Proust, 
photographies de Paul Nadar 

Le monde de Proust vu par Nadar? Ou 
bien celui de Nadar revu par les yetu 
de lecteurs & & poursuite du narrateur? 
L'illusion du roman, malgré cette 
incarnation forcée, subsistera a la sortie 
de l’exposition, comme au sortir de 
tous les décryptages de la Recherche. 
Car le style de Nadar génère lui aussi 
un imaginaire de roman. 

Casse nationale des monuments histori- 
ques. Orangerie de ('hôtel de Sully - 62. 
rue Saint-Antoine, Paris A». Tél. : 42-74- 
22-22. Tous les jours de sauf le 1" mal 
de 11 heures i 19 heures. Ou 13 février 
1991 au 13 mai 1991. 18 F. 

Lyon 

Top50 

TOP 50. c’est en l’occurrence l’occa- 
sion de découvrir neuf artistes qui 
n’ont pas grand-chose en commun, 
sinon d’etre contemporains et d’avoir 
leur œuvre devant eux. Et L'occasion de 
voir, justement, si par-deli les diffé- 
rences ils n'auraient pas des préoccupa- 
tions communes. 

Espaça lyonnais d'art contemporain. Cen- 
tre <r échanges de Panache. 89002. Té). ; 
78-42-27-39. Tous les jours de 


plus d’un millier d’œuvres rassemblées 
au Centre Pompidou par le musée, le 
CCI et la SPL Non sans quelque confu- 
sion. 

Centre Georges- Pompidou, grande gale- 
rie 5* étage, place Georges-Pompidou, 
Pari* 4-. Tél. : 42-77-12-33. Tou* les 
jours sauf mardi de 12 heures h 
22 heures, samedi, dimanche et jours 
fériés de 10 heures à 22 heures. Jus- 
qu'au 25 février 1991. 18 F. 

Emile Bernard 

Un peintre doué, curieux de tout, qui 
finit plutôt mal. Avec ses Bretonnes 
dans la prairie de 1S8S, i) joua un rôle 
essentiel dans ('élaboration, à Pont- 
Aven. de la peinture «synthétique» et 
« cloison niste», dont Gauguin, son 
aîné, tira parti. L’exposition qni 
résume la rétrospective de l’été dernier 
à Mannheim et Amsterdam, comporte 
une soixantaine de tableaux (de Bre- 
tagne. d'Egypte, de Venise), une tren- 
taine de dessins et des livres illustrés. 

Fondation Mena Bismarck. 34, av. de 
New- York. Paris 16*. Tél. : 47-23-38-88. . 
Tous las* jours sauf dimanche de 
10 heures è 19 heures. Jusqu'au 
18 mare 1991. 

Mario Botta 

Architecte et designer suisse, derrière 
son nom italien, Mario Botta est l’une 
des personnalités les plus marquantes 
de l'architecture européenne. Cette, 
exposition présente dix années de tra- 
vaux (1980-1990) qui attendent tou- 
jours leur point d’orgue en France ; le , 
projet de cathédrale à Evry. 

Centre culturel suisse, 38. rue des ! 
Francs-Bourgeois, Paris 3*. TéL : 42-71 - «2 
38-38. Tous les jours sauf lundi et mardi c 
de 13 heures a 19 heures. Jusqu'au 
7 avril 1991. 


10 heures à 20 heures. Du 15 février 
1991 au 30 mare 1991. 


Paris 


Art et publicité 

Des photos d’Adjet et de Seeberger 
témoignant des formes de la publicité 1 
urbaine vers 1900, aux artistes d’au- 
jourd’hui qui détournent les idées et le 
langage publicitaire, l'histoire d’une 
'relation d'exécration-fascination. En 



DE PARIS 

GARNIER 


TANZTHEATER WUPPERTAL 

IPHIGENIE 
EN TAURIDE 

Opéra dansé de Pina Bausch 

Musique de Christoph Willibald Gluck 
Direction musicale de Peter Gülke 
Chorégraphie de Pina Bausch 

SOLISTES ET CHŒUR DES UT: P PE RIALE R BÜHNEN 
ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE LA VILLE DE UT'PPERTAL 

Avec R concours du Coethe-Jnstitut de Paris 
il l'occa$( 0 n île son 25* anniversaire 

21. 22. 23 février à 19h30 


Location (14 jours à l'avance) 47 42 53 71 
et aux caisses de l'Opéra de Paris Garnier 
Prix des places : de 30 F. à 320 F. 



Juan Gris au Centre Georges- Pompidou 


Cuillers-sculptures 

Cent cuillers sculptées, glanées du Cap- 
Vert au Cap de Bonne-Espérance, nous 
prouvent, s’il en était encore besoin, 
que les objets les plus prosaïques de la 
vie courante peuvent devenir des' 
œuvres d’art a part entière. 

Fondation Dapper. 50. av. Victor-Hugo, 
Paris 16 \ TéL : 45-00-01-50. Tous les 
jouis do 11 heures è 19 heures. Jusqu'au 
28 avril 1991. 15 F. 


Jan Dibbets 

Ce plasticien néerlandais, très néerlan- 
dais, est peintre de formation, mais il 
utilise la photographie, depuis la fin 
des années 60. dans une optique artisti- 
que originale. A preuve ses mises en 
perspectives savantes, ses architectures 
déployées, ses panoramas éclatés, qui 1 
situent ses recherches sur le versant 
d’un art construit, à (a lumière de 
Mondrian, de Venneer et de Saenre- 
dam. 

Centre national de ta photographie. Palais 
de Tokyo. 13, av. du Président-Wilson, 
Pari» 15*. Tél. : 47-23-36-53. Tous les 
jours sauf mardi de 10 heures h 
1 7 heures. Fermeture dimanche et hindi 
de Piques ainsi que le 1- mai. Jusqu’au 
20 mai 1991. 25 F (entrée du musée). 


Juan Gris, dessins 

Où l'on peut voir, en trente dessins de 
1915 â 1921. comment l'enfant chéri 
de Kahnweiler prépara l’« après-cu- 
bisme». Une précieuse exposition 
qu’accompagne un catalogue coproduit 
par le Centra Julio Gonzalez de 
Valence cl notre Musée national d'an 
moderne. 

Centre Georges-Pompidou, salle d’art 
graphique. 4* étage, place Georges -Pom- 


pidou. Paris 4*. Tél. : 42-77-12-33. Tous 
les jours sauf mardi de 12 heures â 
22 heures, samedi, dimanche et jours 
fériés de 10 heures â 22 heures. Jus- 
qu'au 1- avril 1991. 

Raoul Hansmann à Ibiza 

Dadasophe révolutionnaire, cet artiste 
catalyseur des années 30 se revendique 
comme l'inventeur du photomontage. 
Fuvant l'Allemagne, il se réfugie en 
1933 à Ibiza où il portraiture en ethno- 
logue l'arehitccture et les autochtones, 
et renoue avec une philosophie qui fait 
de l'homme le centre du monde. 

Ecole nationale supérieur* des Beaux- 
Arts. 11. quai Malaquais. Paris 8*. Tel. : 
42-60-34-57. Tous les jours sauf mardi 
de 13 heures é 19 heures. Jusqu'au 
5 mars 1991. 

Josep Maria Jojol 

Ecrasée par l’ombre puissante de ta 
Sagrada Famitia, l'architecture catalane 
est souvent réduite au génie d'Antonio 
GaudL Le CCI fait ici découvrir un de 
ses collaborateurs. Architecte, mais 
aussi coloriste et sculpteur, ferronnier, 
.mosaïste, Jujol (1879-1949) travailla 
pour le pare Güell, à Barcelone, et 
déploya son imagination et son talent 
dans de nombreux bâtiments de Cata- 
logne. 

Contre Georges- Pompidou, galeries 
contemporaines, place Georges-Pompi- 
dou, Paris 4». Tél. : 42-77-12-33. Tous 
les jouis sauf mardi de 12 heures à 
22 heures, samedi, dimanche et jours 
fériés de 10 heures é 22 heures. Jus- 
qu'au 25 février 1991. 

L’Art en Belgique 
Flandre et Wallonie 

Un point de vue sur Tort du vingtième 
siècle en Flandre et Wallonie, dans la 
foulée de Wiertz. Rops, KhnopIT et 
Ensor. Où le surréalisme fait poids cl 
loi, où dans la foulée de Magritte, la 
subversion des images est de mise. 
Musée d'art moderne de ta Vîfle de Paris, 
11, av. du Président- WD son, Paris 18*. 
Tél. : 47-23-61 -27. Tous les jours sauf 
lundi et jours fériés de 1 0 heures à 
17 h 30, mercredi jusqu'à 20 h 30. Jus- 
qu'au 10 mars 1991, 15 F. 

Le nouveau musée 
de Groningne 

L'Institut néerlandais poursuit son pro- 
gramme de présentation des musées 
d’art moderne aux Pays-Bas. Cette fois 
le Groninger Muséum, qui. en 1993, 
doit s’installer dans des nouveaux 
bâtiments. Le projet a été confié à l'ar- 
chitecte Alessandro Mendini. 

Institut néerlandais, 121 . rue de litle. 
Parts 7*. Tél. : 47-05-85-99. Tous les 
Iours sauf lundi de 13 heures à 
19 Heures. Visites commentées : 
dimanche 24 février, samedi 9 mare et 
dimanche 24 mais è 18 heures. Jusqu'au 
31 mère 1891. 

Objectif architectes 

Dix-sepr architectes, parmi les plus 
célèbres, ont accepté de poser pour un 
photographe. Epinglés avec quelques 
paroles saisies sur les bouches illustres, 
et accompagnées de photos de leurs 
œuvres préférées, ces portraits sont 


Galeries 


Stanley Brown 

Il parcourt le monde et fe mesure en 
comptant scs pas : le résultat n’est pas 
très voyant, mais c’est une démarche., 
d’appropriation de l’espace. Pour ama- 
teurs d’an conceptuel pur et dur. 

Galerie Durand-Dessert 3. nie des Hau- 
drtettes, Paris 3*. Tél.: 42-77-63-60. 
Tous les jours sauf dimanche « lundi de 
14 heures à 19 heures, samedi da 
11 heure» à 19 heures- Jusqu'au 9 mars 
1991. 

Robert Combas 

Des Christ en croix, des scènes bibli- 
ques, saint Denis, sainte Odile, sainte 
Marie l'Egyptienne, saint André, saint 
François d Assise, et quelques antres : 
voilà que Robert Combas, peintre figu- 
ratif libre et haut en couleurs, donne 
dans l'histoire sainte. Pas étonnant, il 
est capable de tout, surtout de vous tor- 
cher en un rien de temps un torrent 


d'usages agitées, pleines de passion, 
d’horre u r et de douceur. 

Gâterie Beaubourg. 23, nw du Rend, 
Péris 4*. Tél. : 42-71-20-50. Tous les 
Îmbs settf dbusnche et huS de 10 b 30 é 
13 heures et de 14 h 30 i 19 heures. 
Jusqu’au 30 mm 1991. 

G*tari* Yvon Lambert. 108. nie VteBe- 
du-Tampta, Péris ». Tél : 42-71-09-33. 
Tous Iss joora sauf rfimancto et haxfi de 
10 heures à 13 béons et de 14 h 30 é 
19 heure*. Jusqu'au 13 mars 1991. 

Jim Dine 

Un Américain plus très jeune, très 
peintre, qui raconte des histoires de 
cœur, tendres naguère, aujourd’hui {dus 
troubles. C’est qu'à force de prendre 
corps,, son œuvre b fini par ne plus 
pouvoir exprimer le repos de rime. 
Galerie Beaubourg. 3. rut P laire au- tard. 
Paris 4*. Tél. : 48-04-34-40. Tous tes 
jours sauf dknaocha et lurs» ds 10 h 30 à 
13 heures et de 14 h 30 i 19 he u re s . 
Jusqu’en 30 mars 1991. 

Jean-Louis Garnell 

Après le chaos des banUettes, les inté- 
rieurs en désordre et les portraits en 
couleur frontalemeot cadres, la pour- 
suite d’un univers oscillant entre l'or- 
dre et la composition par des paysages 
anonymes, obsédants, épurés jusqu’au 
stéréotype. 

Gâterie ©onuma MJrwifi. 17, rue des 
Tirés-Bornes. Paris 11». TéL : 40-21- 
89-69. Tous te* jour» seul «Bmanch» et 
lundi de 14 heures é 19 heures. Jusqu'au 
9 mars 1991. 


censés •< en dire plus long qu'un dis- 
cours 

Maison de f arch i tecture, 7. rue de Onü- 
lot, Paris 16*. Tél. : 44-70-01-65. Tous 
les jours sauf samedi, «fimanche et lundi 
de 13 heures i 18 heures, samedi de 

11 heures i 17 heures. Jusqu'au 

16 mars 1991. 

Reconstructions 
et modernisation 

Exposition de saison : la France apres 
les ruines des deux guêtres mondiales. 
Le souvenir de cc qui a disparu, s'est 
effacé, comme celui des considérables 
transformations qu’a subies notre envi- 
ronnement. Restent quelques cica- 
trices, parfois entretenues pour que se 
perpétue au moins la mémoire de la 
guerre. 

Archives nationales, hâtai da Rohan. 87, 
rue VieHe-du-Tempte Paris 3*. Tél. : 40- 
27-60-00. Tous les jours sauf lundi de 

12 heures 4 18 heures. Jusqu'au S ma 
1991. 

Saint Bernard 
et le monde cistercien 

Pour le neuvième centenaire de saint 
8cniard. la Caisse des monuments his- 
torique a monte cet impressionnant 
ensemble, à la fois hommage, réflexion 
et presque spectacle sur celui qui fut â 
l’origine d'une des plus belles lignées 
de l'architecture monastique : l’art cis- 
tercien. Pas un sou de vaine bigoterie 
dans «ne exposition, justement aus- 
tère et pourtant émouvante. 

Conciergerie, palais da Saint-Louis. 
1. quai de l'Horloge, Paria 1-. Tél. : 43- 
54-30-06. Tous les jours de 10 heures é 

17 heures, samedi, dimanche Jusqu’à 

18 h 30. Visites -conf. te 22 février, ren- 
dez-vous à 14 h 30 1. quai da l'Horloge. 
Jusqu'au 28 février 1991. 30 F. 

Ignacio Znloaga 

On a quelque peu oublié cc peintre bas- 
que lié à Degas, Lautrec et quelques 
autres. II fut pourtant fort apprécié 
dans les premières années du siècle 
pour sa capacité à assimiler le style 
moderne des Parisiens tout en restant 
fidèle à la tradition picturale espagnole. 

Pavillon des Arts, 101. rua Rwnbuteau, 
Paris 1-. Tél. : 42-33-82-50. Tous les 
iours sauf lundi et jours fériés da 11 h 30 
à 18 h 30. Jusqu’au 28 avrâ 1991. 25 F. 


Régions 


Béatrice Casadesus 

Celte artiste économe de moyens 
déploie volontiers dans l’espace archi- 
tectural une écriture picturale person- 
nelle à base de points. Pour faire jouer 
le plein et le vide et vibrer la lumière, 
dans une optique de plus en plus péné- 
trée de culture orientale. 

Musée d'art contemporain, avenue des 
Bains, 59140. Tél. : 28-59-21-65. Tous 
les jours sauf mardi de 10 heures i 
18 heure*. Jusqu'au 5 mars 1991. 

Grenoble 

Christian Bol tan ski 

Une rétrospective qui est passée par 
Londres et Eindhoven, mais elle com- 
porte des pièces nouvellement conçues 
pour- le musée de Grenoble. Boitanski y 
insiste sur ses recherches récentes : 
«(Monuments» à l’enfance et 
«Ombres» de la mort. Tout un manège 
de souvenirs fragiles. Tout un dispositif 
pour émouvoir. 

Musée de Grenoble, place de Verdun. 
38000. Tél. : 76-54-09-82. Tous les 
jours sauf mardi de 10 heures à 
12 heures et de 14 heures i 18 heures. 
Jusqu'au 11 mars 1991. 

Lyon 

Un mosee en voyage : 
la collection 

de la Nene Galerie de Graz 

Bonne idée : pour une fois un musée 


accueille un autre musée Junt la ccfac* 
tion d'art contemporain ne ressemble 
pas i b sienne. Celle du musée lyon- 
nais cri mont ée une optique rater* 
nationale, tandis que celle de ta Neur 
Galerie de Graz est toute centrée sur 
«l'Autriche intérieure», et ses pemtrev 
Par exemple Rainer, Brus. Brandi. 
Mosbacter, Arranger, Schmiiix. 

Musé* d'art c ontem porain. 16. ru* du 
P résktart- Edouard- Hemot. 69001- TéL . 
78-30- 50-66. Tous tes jours sauf mardi 
et jours fériés ds 12 heures è 18 heure». 
Jusqu'au 3 mm 1991. 20 F. 

Nîmes 

Tadeusz Kantor 

On connaissait le Polonais Tadeusz 
Kantor comme homme de théâtre c: 
comme écrivain. Os connaissait moi as 
son travail de plasticien. Le Carré d'art 
de Nîmes présente une cinquantaine de 
ses dessins a de scs sculptures, ensem- 
ble conçu avec Tanttc avant sa mon d 
y a trois mois. L exposition teste entou- 
rée d’une série de manifestations, qui 
sont autant d’hommages posthumes. 

Galerie des Arènes, boulevard des 
Arènes. 30000. Tél. : 66-76-70-78. Tous 
Iss jours sauf dimanche matin de 
10 heures è 12 h 30 «t d* 14 hewa* è 
18 heures. Jusqu'au 17 mars 1991. 




PS 


Jeltov, Naraha 

Youri Jeltov est peintre, Takashi est 
sculpteur. Le premier est russe, le 
second japonais. Le peintre propose 
des constructions de formes a de cou- 
leurs dans l'esprit du suprématisme. Le 
sculpteur fait apparaître des cylindres, 
des cubes et des pyramides à l'intérieur 
de grands blocs de granit mal Tous les 
deux mu en commun la figure géomé- 
trique. et «ne recherche de te pureté. 
Gâterie Denise René, 196. bd Saint-Ger- 
main. Paris 7*. T«. : 42-22-77-57. Tous 
tes jours sauf dimanche ds 11 hautes à 
13 heures et dé 14 heures é 19 heures. 
Jusqu'au 16 mare 1991. 

La Décade prodigieuse 

Le titre est un peu bidon, mais tes ama- 
teurs d’œuvres sur papier y trouveront 
peut-être des choses â leur goût, signées 
Balte, El Lissitzslcy, La Fresnaye, 
Gleizes, Picasso, Scbtele ou Sironi. 
Galerie da f'Echaudé. 11, rua de 
l' Echaudé, paris &*. Tél. : 43-25-20-21. . 
Jusqu'au 6 mars 1991. 

Ralph-Eugène Meatyaxd 

Mort en 1972. à l’âge de 46 ans. cet 
opticien de métier a mis en scène un 
monde absolument angoissant qni 
porte en soi les prémices de sa pro pre 
disparition. Traitant de l’étrangeté et 
du mystère de te vie quotidienne, il fait 
porter des masques de vieillards et 
d’enfants grimaçants â ses proches, qui 
se livrent â des rituels inconnus dans 
des endroits sinistres. 

Comptoir de U photographie, cour du B»J- 
Air - 55. rua du Faubourg -Salm-Anhâw, 
Paris 12*. Tél. : 43-44-11-36. Tous tes 
jours sauf samedi et dimanche de 
11 heures é 19 heures. Jusqu’au 
23 mars 1991. 

Pincemîn 

Quel meilleur moyen d’échapper no 
support et â la surface réunis que de 
punir le premier par le fer ou le bote, et 
a’en imprimer te marque sur te 
seconde, docile. Jean-Pierre Pincemin 
nous livre donc une série de gravures 
récentes sous le titre peu banalement 
conventionnel d*« Exposition d’es- 
tampes». 

Galerie Artcurial. 9, av. Matignon. Paris 
8». Tél. : 42-99-16-16. Tous les jours 
sauf (fimanche «t lundi de 10 h 30 â 
19 h 15. Jusqu'au 2 mare 1991. 


Renne» 

BAI Colbert 

Ce Néo-Zélandais qui vu entre Lon- 
dres cl le sud de la France n’est pas de 
ceux qu’on étiquete aisément Passé de 
la photographie (et du démontage de 
son processus) à r assemblage d'objets 
de récupération et de tubes de lumière, 
il a un côté plutôt art conceptuel, uc 
antre plutôt art pauvre, un troisième 
quelque peu écolo. Enfin, il est un rien 
poète. 

Ha Ha d’art contemporain, ptaca Koooré- 
Commaurec. 35000. TéL : 99-78-18-20. 
Tous tes jours sauf dimanche et lundi de 
14 heures è 19 heures. Jusqu’au 3 mars 
1991. 

Saint-Etienne 
L’Ecriture griffée 

Un propos, une réflexion sur l’ait et te" 
problématique de te représentation du 
réel dans les années 30. 40 et 50. par- 
tant de quelques individualités, par 
exemple Artaud. Dubuffet, Fautrier. 
Giacomelti. Gruber, Wofs. Dont te 
musée de Saint-Etienne propose des 
peintures, des dessins, des sculptures, 

en des rapprochements imprévus et 
enrichissants. 

Musé* d’art moderne da Saint-Etienne. 
U Terrassa. 42000. TU. : 77-93-59-58. 
Tous tas jours sauf mardi de 10 heures é 
19 heures, mercreefi jusqu'à 22 heures. 
Jusqu'au 25 féwier 1991. 22 F. 

Strasbourg 
Valses nobles 
et sentimentales 

Richard Baqtriê, Marie Bourget, LF.P.. 
Sieveo Parrino. Adrian Schiess. Fdice 
Varini. Miche! Verjux : sept artistes 
rassemblés par Jean Brolly, un amateur 
d’ait contemporain qui préfère rap- 
proche souple au discours carré pour 
évoquer les recherches d’artistes appa- 
rus sur te scène artistique des 
années 80. 

Ancienne Douane. 1. rue du Vfeux-Mar- 
ché-aux-Pnssons. 67000. Tél.: 88-32- 
48-95. Tous les jours sauf mardi de 
11 heures è 18 heures. Jusqu'au 1- avril 
1991. 


Collages : collections 
des musées de province 

Des expérimentations de Picasso et 
Braque, en 1912, aux gouaches décou- 
pées de Matissc dans les années 50. 
l’aventure du collage, en cent cinquante 
œuvres choisies dans les collections des 
musées de province. Cette exposition, 
proposée â Colmar l’été dernier, mar- 
que la réouverture, après rénovation, 
du Musée de VîUcncuve-d’Ascq. 

Musée d’art moderne, 1. afiée du Musée. 
59850. TéL : 20-05-42-46. Tous tes 
jours sauf mardi ds 10 hsuras à 
19 heures. Jusqu’au 14 avrfl 1991. 

La sélection « Arts » 
a été établie par : 

Geneviève BreercRe 
et Frédéric Edebsann 
Sélection « Photo » : 
Patrick Roegiers 


Jim Dine 


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DELA SEMAINE 


Le Monde • Jeudi 14 février 1991 27 



Classique 


Johannes Brahms 

Oïdmattaa opta 111 « 115. 


MMos QuaneH, Gérard Caussê (alto) 
Michel Portai (clarinette). 


- L S S0C , ia, ï 0n ^ dctK s* 318 françaises, 

mLnrf^ufîLS et » dn ? uadri Se alle- 
mand de W^helm Melcher donne un 


o«i™ jïl ««W.UCI uunne un 
dfbordani d’énergie et plein 
d allant, péchant peut-être du côté de la 


i . ' ■ — T — K^uiirilC VU %MK UC la 

pocsie mais techniquement presque 
partait (I intonation et les attaques du 
P*£ micr v *olon ne sont pas toujours 
L.rn tleS “■* 5 e Premier mouvement 
de lOpus Hl néanmoins). 

Ce quintette avec deux altos est l’une 
des pages de musique de chambre du 
patriarche allemand les moins enregis- 
trées (Brahms pensait, très siocère- 
mcfl L 9ü d s'agissait de son chant du 
cygne). Tout est beau dans ['expression 
de cette version franco-allemande, et 
surtout les passages de relais dans le 
médium de l’adorable menuet. 

Portai a exécuté si souvent le Quintette 
avec clarinette qu'il ne joue plus sur le 
naturel mais sur le théâtral, en monstre 
sacre qu’il n'a jamais cessé d’être : cha- 
cune de ses apparitions à découvert, 
chaque phrasé est une «composition», 
comme on dit à la scène. Ecouter, en 
particulier, la quinte descendante bébé- 


rée qui cJôt le premier mouvement, et 
ut pacifiée, 


la même quinte, entièrement , 

qui met un point final aux variations 
du final. C’est ce qui s'appelle ménager 
ses effets. Ecouter aussi, dans le presto 
non assai, les flammèches stridentes 
qui entourent, comme dans une encre 
de Hugo, le second énoncé du thème. 
Le Brahms olympien, mode années 70, 
est bien dépassé. 

1 CD Harmonia Mundi 90 1349. 


Guatav Mahler 

Symphonie n* 6 (avec les Maaterfinck- 
lisder de Zemtùuky}. 


Jard Van Nés (mezzo), Royal Concert- 
gebouw Orchestra, Rietaab Chailly 
(direction). 

Symphonie rr 8 (avec tes Ltadar aines 
fahrenden GaMflsn). 


Jessye Norman (mezzo). Orchestre phil- 
harmonique de Berlin, Bernard Haiiink 
(direction). 


Bernard Haitink avance, avec cette 
Sixième (enregistrée en 1989 à Berlin), 
dans une nouvelle intégrale des sym- 
phonies de Mahler. répertoire dont il 
s’était fait une spécialité pendant le 
quart de sïède qu il a passé a la tête du 
Conçertgebouw hollandais. A ce poste, 
('Italien Riccardo Chailly lui a succédé 
en 1 988, Chailly qui a récemment com- 
mis un enregistrement catastrophique 
de la Quatrième de Schumann mais 
qui, dans Mahler, territoire de prédilec- 
tion de ses troupes d’Amsterdam, a 
énormément progressé en sobriété 
expressive et en finesse architecturale. 
Pour le son, pour la technique de prise 
de son, c'est le Concertgebouw qui 
remporte la palme de cette compétition 
par la complétude, la présence, la cou- 
leur de son quatuor a cordes. Voilà, 
une fois encore, un superbe orchestre 
au travaiL On reprochera à Chailly la 


lenteur du tempo qu'il adopte, da rigou- 
reusement, dans le premier mouve- 


ment : la compensation logique à ce 
'asc. Pc 


manque d’élan est l'emphase, l’exagéra- 
tion de chaque détail (trop de trom- 
pettes, trop de trombones), un excès de 
rubato et de pathos dans le deuxième 
thème du premier mouvement, un 
manque de transparence de la petite 
harmonie dans Pandante, une violence, 
une vulgarité gratuites dans les rythmes 


militaires des mouvement 1 et 3 : quet- 
' Mahl 


ques restes, en résumé, du Mahler 
caoutchouteux qu'un Bernstein, qu'un 
Abbado avaient, croyait-on, définitive- 
ment chassé de nos discothèques. 

Les violons berlinois sont aussi ligneux 
qu’à l’accoutumée et l’orchestre peu 
charmeur, dans l’ensemble - privilège 
des vedettes, dit-on. Mais la direction 
de Haitink. dans cette Sixième, consa- 
cre la victoire de la litote, de ta daité, 
de l'équilibre (équilibre des masses 
dans Pandante : on entend tout, il se 
passe en sourdine des tas de choses 
insolites; équilibre des tempos dans 
l'allegro : ça va vïte,_on perçoit dans 
toute son élégance la ligne géneralei Le 

Mahler imperturbable, en résume, le 
Mahler classique, le Mahler peut-être 

idéal, pour le goût de 1 époque. 

Ce qui fait la différence, aussi, entre 
ces deux enregistrements presque 
simultanés de la Sixième, ce sont les 
oeuvres choisies pour compléter, 
minutaire. Bravo a Chailly. qui s est 



certes 
mais qui 


iwnnim i 3ui y" - — . , 

linck, ensemble déjà euregisiré 
(chez DG en particulier), ma. 
pkee définitivement la mœzo néerlan- 
laid Van Nés dans le j^otou de 
têtefan disque Brahms avec Blomstedt 
L-tkit récemment un peu 

natu- 


Sk mélodiques en arches sur des mter^ 

Q“* Ue ' aa 

ŒSïw. te* 


tink a choisi pour compléter sa 
Sixième, Jessye Norman joue, elle, la 
carte du sublune obligé, sur des tempos 
langoureux et étirés (dans les chants 
et 4). La voix ne tient, malheureuse- 


ment, que dans le grave, portée sur le 
coussin d air qui a lait sa célébrité. Les 


. 1— — » VMUII lie* 

Mgus sont moins paisibles, la voix s’al- 
difficilement, et tout cela sonne, 
iiualement, de manière artificielle. Au 
point de vue du style, Jard Van Nés 
devait logiquement revenir à Haitink et 
Jessye Norman à ChaiUy_ 

" CD Deeca 430 185. 


2 CD PhHtp» 426 257-2. 

Arnold Schoenberff 

Gtoreiwfer. * 


Siegfried Jérusalem (ténor). Susan 
Dunn (soprano), Brigitte Fassbaender 
(mezzo), chœurs de la cathédrale Sainte- 
Hedwige de Berlin, et de Düsseldorf, 
Orchestre de la Radio de Berlin, Ric- 
cardo Chailly (direction). 


On ne se consolera jamais d'accéder à 
ce gigantesque monument par le dis- 
que : il faut, une fois au moins, l’avoir 
vu exécuté au concert, avec ses cinq 
solistes, son récitant, ses trais chœurs 
d’hommes, son chœur mixte à huit 
voix, son effectif instrumental record 1 
(huit flûtes, dix cors, sept trombones, 
etc.) On reste encore sous le choc du 


tout^etit Seÿi Ozawa gouvernant cette 


armée de sa seule baguette sur une 
scène parisienne : on en oubliait les 
hurlements du ténor McCracken, hurle- 
ments que l’on retrouve sur un enregis- 
trement qui, jusqu’alors, faisait auto- 
rité (Philips). 

En voici un antre, sans ténor hurlant 
(deux ou trois aigus problématiques 
seulement pour Siegfried Jérusalem : 
une performance inespérée), avec une 
distribution féminine qui frôle ta per- 
fection (Susan Dunn, angélique ; Fass 
baender, sorte de Kundiy ornithologi- 
que). La première partie, élégiaque, est 
une des plus belles choses que ron ait 
faites au disque : l’orchestre de la 
Radio de Berlin est plutôt moyen, mais 
Chailly, cette fois, domine ta situation 
comme personne, avec une énergie 
méditerranéenne, à déplacer les mon- 
tagnes. 

Le second CD (qui condense les épi- 
sodes dramatiques de cette immense 
cantate opératique) est plus inquiet, 
plus cahotant Mais l’ensemble consti- 
tue le plus bel épilogue à l'écoute des 
éthéeno 


symphonies proraé 


a es du dernier 


Mahler (ta Huitième, bien sûr, mais 
déjà la Sixième). Et une introduction 


magistrale an coffret des œuvres cho- 
rales de Scboenberg, hommage de Bou- 
lez aux balbutiements de l'école 
sérielle, recueil de pages inégales, dont 
quelques-unes bouleversantes. 

2 CD Dacca 430 321-2 Pas œuvras cho- 
rales de Schoanbera sont parues sur 2 
CD, chez Sony dasalcaO. 


Chanson 


AJL 


Jacques Mahieux 

Chanugefs) 


lues Mahieux est un touche-à-tout 
intelligent jazzman de son état qui, 
pour taire un disque de variétés, s est 
logiquement entouré de musiciens de 
jazz variés. En première ligne, Sylvain 
ieux est actuellement 
le batteur, après avoir été celui d’Henry 
Texîer et de Claude Barthélémy). Kas- 


sap s’en donne à cœur joie, au saxo- 
phone, aux daviers, à l’orgue, aux 


cbœure, aux arrangements, etc. Jacques 
Mahieux, lui, se promène (chant, gui- 
tare et batterie) dans un paysage balisé 
de dtations diverses, glissées sur la 
pochette en guise d'introduction au 
texte. Au choix ; ele paradis est un 
dub privé, réservé en priorité aux imbé- 
ciles et aux infirmes » (Pierre Des- 
iroges); e L’homme n’est pas grand, 
'existence n’est pas absurde et la nature 
n'est pas belle» (Jean Rostand). Data 
voix râpeuse et mal assurée des grands 
sensibles que ta vue des contradictions 
de ce monde trouble et inspire. Sept 
titres sont signés dn maestro auxquels 
s'qjoutent des coups de cœur anglo- 
'iones et bien choisis - Kevin Coyne, 
ick Drake, Randy Newman ou 
Robert Wyatt, - et nne très belle ver- 
sion des Marquises de Jacques Brel, 
arrangée avec Claude Barthélemy. 
Mahieux construit un univers hétéro- 
clite, musicalement riche, grâce aux 
influences de ce nouveau jazz français 
dont il est une composante. Quinze ans 
après des débuts de chanteur abordés à. 
reculons pour cause d’aUergje an show- 
bizz, le jazzman lillois signe sans aucun 
doute un des meilleurs albums de cette 
année & peine commencée. 

1CD Evidence EVCD 110 


ChaiitS Aznavonr 

Los grandes chantons 


Prémices à une intégrale Aznavour, 
encore ine x ista n te; les deux volumes 
édités par Tréma dressent un panora- 
mique de notre chanteur de donne le 
i patenté. Le volume 2, comme le 
precedent, panache les originaux 
extraits du catalofue Ducretet - 
Thompson du début des années 60 et 
quelques verrions (six titres sur vingt) 
réenregistrées en 1989 dans un studio 
londonien. 

Que c’eri triste Venise (1964). Jt 
me formida- 
ble (1963) nous biaisent toujours 
autant. Le souci artistique d'un auteur- 
compositeur lassé de s'entendre chan- 
ter touj ours d e la même manière sur 
des orchestrations qui ont parfois subi 
l’épreuve du temps est louable. Mais 
les vrais * aficionados» préféreront 
sacrifier aux violons et aux cuivra 



Eugène Mona 


emphatiques plutôt qu'aux claviers 
soft La voix, le charme, le sex-appeal 
du crooner romantique perdent certes 
en force, mais Aznavour, qui a choisi 
les titres de la compilation en fonction 
de ion courrier d’admirateurs, a 
sûrement raison de ne pas vouloir s'en- 
terrer vivant. 


1 CD. cassette, album Trama 710 337 

V. Mo. 


Jazz 


Charlle Haden 

The Liberation Mûrie Orche st ra 


En virtuosité pure, en acrobatie, en 
vélocité de parade, en démonstration 
nerveuse, Chariie Haden n'est certaine- 
ment pas le bassiste le plus spectacu- 
laire du moment. Loin de là. Il joue 
profond, grave, lent. \\ traîne sur les 
harmonies comme s’il les cherchait. On 
le reconnaît à une sorte d’arrachement 
de ta note. U ta fait outre, ta prolonge, 
la tienL □ ne sacrifie pourtant jamais le 
tempo. II utilise et d est un des der- 
niers à le faire, des cordes de boyau. U 
égrène les accords dont il détaille les 
passages, fl ne cherche aucun effet II 
chante. Il fait chanter la contrebasse. Et 
c'est chaque fois un moment poignant, 
déchirant qui fait de lui un des musi- 
ciens les plus attachants de l’histoire du 
jazz. 

Ne prenez pas ce préambule comme 
une précaution oratoire pour exciser 


un musicien limité. Chariie Haden a 
été sollicité, demandé, invité par les 
plus grands, les plus techniques, les 
plus démonstratifs de ses confrères. 
D'Art Pepper à Keith Jarre tt, il a tenu 
la basse derrière les tout premiers 
musiciens de ces trente dernières 
années avec toujours cet air myope 
d'éterad adolescent perdu, ce côté ter- 
rien, cet air d'enfant, cette façon pay- 
sanne et lourde de s’arrimer à l’instru- 
ment comme pour en extraire 
l’impossible. 

Ce signe de reconnaissance, celui de ses 
pairs, ne trompe pas. Chariie Haden en 
retour est un des rares musiciens que 
personne ne refuse de rejoindre. Les 
fidèles du Liberation Music Orchestra 
(Dewey Redman, Paul Motian, Amina 
Claudine-Myers) sont au rendez-vous. 
Les nouveaux venus d’exception (Bran- 
ford Marsalis, Tom Harrell, Joe 
Lovano, Ray Anderson) accourent et 
signent «présent». Caria Bley assure 
comme autrefois les arrangements. 
Beaucoup de musiciens sont phis célè- 
bres que Haden dans l'orchestre, mais 
l'orchestre, l’esprit et le projet ne sont 
que de lui. 

Avec le Liberation Music Orchestra en 
toute fidélité, il reprend encore des 
chants de lutte, des chants de libéra- 
tion. U raconte le monde, la misère des 


gens et reprend des hymnes de com- 
frique 

(Kosî Sikeiel'i Afriko) ou du Mouve- 


bat : ceux de l'ANC 


tue du Sud 


ment des femmes anarchistes durant la 
guerre anti-franquiste. Il les interprète 
plus gravement, avec moins de folie 


qu'à l’époque, il y a vingt ans, du pre- 
mier orchestre (Gato Barbiéri, Don 
Cherry, etc.). Il ajoute un chœur sage 
des enfants d’Auckland. Cet assagisse- 
ment, cette émotion contenue, l’enva- 
hissement de ta vraie tristesse qui nous 


parle de ta ^ r ^ c > 50 nt * ta mesure de 


l’époque. Les luttes sont peut-être 
retombées, pas l’attente. Elle est là, 
sensible, perceptible, à vif dans les 
éclairs lumineux de tous les solos (Ken 
Macintyre, Joe Lovano), dans les tim- 
bres et ta beauté d’ensemble et dans 
l’amitié portée à Haden qui inspire 
visiblement le disque. 

1 CD Potydor 847876-2, distribué par 
Potygram. 

F.M. 


Rock 


Jésus Jones 

Doubt 


• Le doute ». annonce ce quintette de 
jeunes gens britanniques et cultivés. Ils 
savent que le doute est une vertu révo- 
lutionnaire. Ils ont beaucoup vécu, un 
album derrière eux, quelques couver- 
tures d’hebdomadaires spécialisés. Leur 
spécialité à eux. Jésus Jones, c'était ta 
pop sale, des chansons bien tournées 
enfouies sous des strates de distorsion, 
de bruits bizarres, lis ont tout gagné 
comme ça : un premier disque qui a 


bien marché, une place en fin de pro- 
gramme au dernier Festival de Rea- 


ling. Et puis, le doute. A moins que cet 
album n'ait été conçu comme un chef- 
d'œuvre tous azimuts, un compendium 
du rock td qu’il se pratique en Grande- 
Bretagne an début des années 90. De ce 
point de vue, sa valeur pédagogique 
n'est pas à prendre à la légère. Rock 
agressif (Two and Tm), néo- psychédé- 
lisme (International Bright Yonne 
Thing, remake du Baby You're A Rien 
Man des Beatles à la manière de Man- 
chester) et même un pastiche assez 
réussi des Happy Mondays (Real. Real, 
Real), on ne s'ennuie pas. On s’énerve 
peut-être un peu, écrasé par cette ava- 
lanche de maniérisme, cette volonté 
désespérée d’être plus malin que les 
autres, sans parler de quelques fai- 
blesses d’exécution. Doubt n'enlève 
rien à Jésus Jones, sauf l'essentiel, leur 


image telle qu'elle s’était définie. Il leur 
"irevi 


reste une brève histoire, la démonstra- 
tion d’un talent certain et une demi- 
douzaine de possibilités. A eux de choi- 
sir leur rôle pour ta décennie. 

Food/EMI 79 5715 2. 


du monde 


Eugène Mona 

Blanc mangé. Mm mangé ? 


Le blan mangé est un dessert gélati- 
neux, très prisé aux Antilles, à base de 
muscade et de noix de coco. Eugène 
Mona est un musicien noir qui essaie 
de chasser, d’avaler, les fantômes du 
Blanc, trop envahissants dès lors qu'il 
s’agit de retrouver sa conscience «afri- 


caine». Guerrier évuigéliste, Eugène 
; très Fort, 


Mona, très grand, très large, 
très noir de peau, a longtemps repré- 
senté ta face cachée des Antilles poli- 
cées. Et ce Martiniquais résolument 
auti-zouk n’est pas sans parenté avec 
son homologue nigérian Fêla. Depuis 
son premier disque, Boi brilè, sorti en 


Kurt Weill, 
Berlin, 1930 


L ’ANNÉE Kurt WbüJ s’efface devant les festivités 
Mozart. Mais Teldec vient d'éditer un CD sur 
Berlin 1930, avec des chansons da Ho tla entier, 
par Curt Bois et Marlène, surtout quelques songs 
tirés de Mahagonny. ceux de l’Opéra da 
quax'som dans la version allemande où Lotte Lenya 
interprète Jenny ainsi que PoNy, et dans la version 
française du film de Pabst, par Albert Préjean, Flo- 
rella, Margo Lion. 

Entre las deux, il y a vraiment traduction musi- 
cale. L’flpreté des sons allemands, leur rythme dur, 
les intonations nasillardes, le passage souple du 


chanté au parlé, portant une ironie cynique, sont 

Lenya saurait 


intraduisibles - et qui d'autre que Lotte 
créer ta perversité d’une voix enfantine ? 

Albert Préjean a fait de Macky un dragueur, 
gouailleur, charmeur, typique de l'époque, traînant 
son accent parisien, atanguissant la mélodie. Les 
paroles ne se jettent plus en fragments de phrases 
drstordues, elles se codent dans le modèle des com- 
ptâtes réalistes alors h ta mode. Ce n'est pas plus 
mal, car quand on a voulu, plus tard, coder à l'insolite 
du texte, les malheureux comédiens français ont 
souffert, et ça s'entendait. 

Quoi qu'il en soit, adaptée aux harmonies fran- 
çaises ou jouée dans la joviale agressivité originale, 
ta musique de Kurt Weffl garde son intense pouvoir 
de rdva. Elle s'inseniste dans la tâte - on ne s’en 
débarrasse pas, - secoue d’étranges souvenirs qui 
semblent venir d’un monde parallèle, transmet la 
peur et l’excitation des nuits, leur mystère, avec 
quelque chose de prémonitoire et de très ancien. Elle 
ressemble aux contes de fées, dont on ne sait pas 
d'où ils viennent. Entre la fin de la guerre la plus 
meurtrière et la naissance de l'idéologie la plus 
abjecte, 1930. moment unique de danse sur un vol- 
can, donne comme jamais le sens de l'éphémère, du 
temps qui fuit, de ia fin. C'est cette nostalgie 



Lotte Lenya, 1931. 


farouche, cette sauvagerie retenue que, au-delà du 
décalage «critiques, racontent Ira musiques de Kurt 
Weilf, celles de Hollaender, et de la façon la plus 
directe, la chanson réaliste da l'époque. 


COLETTE GODARD 
ir Berlin 1930, l’Opéra da quat'sous, Mahagonny, par 
Lotte Lenya, Curt Bois, Kurt Genron, Madene District), 


Albert Préjean, Margot Lion et Jacques Heiéey. Enre- 
gistrements originaux : 1 CD Teldec 9031-72025-2. 


D'autre part, Cappricdo a sorti deux CD : l'Opéra da 
quat'sous (10346) avec ta distribution originale, plus 
des songs en français par Lys Gauty, Fforelie, 
Marianne Oswald. Sous le titra Moon of Alabama 
(10347), les songs de Mahagonny, et autres chansons 
de Kurt Weill par Lotte Lanya. 

A Le Théâtre de l'Europe présente, du 11 au 30 juin, ta 
fieras Kurt Weill, de Helmut Bauman, qui rassemble 
les chansons écrites en Allemagne, et en exil à Paris et 
à New-York 


1970, aujourd’hui malheureusement 
introuvable, jusqu'au live enregistré 
lors d'un incroyable concert à la 
Mutualité en 1982 et publié sept ans 
plus tard par Hibiscus Record et Coco 
Sound, la carrière d'Eugène Mona est 
une histoire d'amour avec l'âme noire 
des campagnes martiniquaises. Pen- 
dant presque vingt ans, Mona a 
affronté, pieds et torse nus, des 
concerts de plusieurs heures devant un 
public en délire, armé de diverses flûtes 
taillées dans les roseaux du Marigot, 
commune du nord de me, où il vit A 
scs côtés, pour le rythme, les * petits 
vieux de Mona », experts en gros kâ. 
ti-bois et tambours, moyenne d'âge 
soixante-dix ans et savoir ancestral. 
Certains d'entre eux sont morts aujour- 
d'hui, et Mona, lui, vient de sortir 
d'une longue crise intérieure qui 
l'écarta de ta scène musicale pendant 
huit ans. Il revient avec un bel album 
réalisé avec six jeunes musiciens mar- 
tiniquais et guadeloupéens, formés par 
ses soins, dans un style plus sophisti- 
qué, plus jazz. Il y a certes quelques 
dérapages bluesy, mais l'autorité natu- 
relle de la voix et l'inspiration sont 
intactes. Le très beau et très entraînant 
Guêriè guéries , titre dédié à Eddy 
Louiss, ne passe toujours pas sur les 
radios antillaises. A force de refuser 
d’être un «bon nègre», Eugène Mona, 
grande vedette en son pays, y a acquis 
une très mauvaise réputation. 

1 CD Hibiscus Record 88037-2. dbtiâiué 
par Coco Sound. 

V. Mo. 


Brenda Fassie 

Black President 


La jeune et jolie Brenda Fassie, qui 
apparaît sur ta pochette en tenue légère 
mais non indécente, a acquis en un dis- 
que américain, compilation de ses suc- 
cès sud-africains, le qualificatif de 
« black Madonna». Mérité? On ne sait 
pas. Mais cette jeune fille, très politisée 
et dont on dit qu’elle est une nièce de 
Nelson Mandela, réussit en même 
temps à faire danser les towu ships sur 
les malheurs du Black President et à 
effectuer de notables incursions dans 
les charts b lac les d'oui re-Atlan tique. 
Sur un fond de dance music pour 
radios FM se greffent de jolis emprunts 
au «son» sud-africain: chorales 
d'hommes qui insufflent le isthme, 
joyeux solos de guitare et techniques de 
chant ancrées dans la tradition zou- 
lone. L'album contient quelques perles, 
toutes inspirées des humiliations infli- 
gées aux Noirs sud-africains : / won 't 
ran, avec la guitare de Dukes Mitiongo 
qui sonne en filigrane comme celle de 
Ray Phiri, Gooa Black Woman, sorte 
de negro spiritual où la voix de Brenda 
gagne en gravité et abandonne ses ori- 
peaux «dance». 

Malgré plusieurs interdictions de diffu- 
sion sur les ondes du pays de l'apar- 
theid, Brenda Fassie vend chez elle, 
depuis ta création en 1983 de son pre- 
mier groupe, Brenda and the Bïg 
Dudes, une moyenne de quatre cent 
mille copies par album. C’est une pop 
star à part entière, et, si elle ne se sou- 
cie pas toujours de conserver une origi- 
nalité frappante, elle reflète une Afri- 
que du Sud noire partie sur les sentieni 
du commerce international sans trop 
de perte d’identité. 


1 CD, album, cauetta SBK Records 
95350, distribué par CriumUa. 

V. Mo. 


atem 


3 CONCERTS 
EXCEPTIONNELS 
par l'ensemble 
’ ACCROCHE NOTE 


les 21, 22 et 23 février 
à 21 h 00 


Réservations ; 43 64 77 18 



GIDON KREMER 

• avec vlolon 
LeonkJ Tchljik, piano 

jeuefl 14 février TSh3Q 

JAZZ 


• avec 

Tafia na Grindenlco violon 
Académie d« Musique 
Ancienne de Moscou 


vendredi 15 février I8h30 
PART - TELEMANN 
BACH -L MOZART 


samedi 16 février I7H30 

HOMMAGE A VENISE 
NONO- VIVALDI 
Improvisations... 


prix 65 F-75 F LOC. 42 74 22 77 
2 PL DU CHATELET PARS 4’ 


: : -i * ? -T ; ^ 7 - » A^i^r. ^ j 


X - 
















28 Le Monde • Jeudi 14 février 1991 


FAIT MOUCHE 








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cii.i-s*; 


MEILLEUR ACTEUR : FABRICE LUCHINI 
MEILLEUR ESPOIR FEMININ : JUDITH HENRY 
MEILLEUR SECOND ROLE : MAURICE GARREL 
MEILLEUR SCENARIO : VINCENT / RONSSIN 
MEILLEURE PREMIERE ŒUVRE 


Kit- 




5 NOMINATIONS POUR LA DISCRETE 
UN FILM DE CHRISTIAN VINCENT 


★ ★ 


EAN-EUlOPjÉENNE 


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3W ô» 













Le Monde • Jeudi 14 février 1991 29 



30 Renault ; cinq syncficats contre* CSf ; h 
: * ■■ v cpmmissîon mixte.fr'*’"'' -■ 


ECONOMIE 


SECTION C 


30 Le débat îiur: ... 

31 Parisffie-de-fmnce 


36 

37 Bourse 


Le gouvernement prépare des mesures contre le chômage 


tu 


Le retour 
du traitement 
social 

Imprudemment, MM. Solsson 
f 1 “'Qnel avaient assuré, il y a 
a peina quelques semaines, 

Qu ils n'auraient pas recours à 
aes « stages-parking j» ou au 
traitement social du chômage, 
malgré les menaces qui 
commençaient à peser sur 
I emploi (le Monde du 
29 décembre 1990). 

Les dispositions que te 
gouvernement s'apprête à 
annoncer pour empêcher une 
nouvelle montée du chômage 
ont certes une utilité 
incontestable et sont parfois 
d'une qualité bien supérieure à 
ce qui avait pu être fait par le 
passé, il n'empêche. Elles 
ressemblent à nouveau à du 
traitement social et, surtout, 
procèdent de la même logique. 
Celle qui, progressivement, 
entraîne une bonne mesure, 
bien calibrée, vers l’excès puis 
l'abus et conduit à la perte de 
crédibilité. 

Ainsi en est-il du contrat 
emploi- solidarité, qui risque 
aujourd'hui de connaître la 
même mésaventure que son 
prédécesseur, le TUC (travail 
d'utilité collective), imaginé lui 
aussi sous l'urgence, en 1984, 
par M. Michel Delebarre. Le 
parallèle est saisissant, malgré 
les améliorations apportées à 
une formule qui s'adresse aux. 
mêmes publics et fait appel aux 
mêmes mécanismes. Dans un 
premier temps, le dispositif 
rencontre le succès (300 000 
bénéficiaires dans les deux 
cas). Parce que la situation de 
l'emploi ne s'améliore pas, tes 
pouvoirs publics sont saisis par 
la tentation d'« en faire plus ». 

La bulle se gonfle et, besoin 
aidant, orr accepte de déroger 
aux régies d’origine, en 
.^ élargissant l'âge et les 
* ^ conditions d'accès là, en 
souhaitant que l'on puisse 
. bénéficier de deux contrats ici. 

*' •- Et, parce que la fin de 
' _ .. l’expérience signifierait 

['aggravation du chômage, on 
prolonge l'effet d'une mesure 
qui finit par s'user. 

Le traitement social permet à 
■ un gouvernement d'agir vite et 
dç corriger rapidement une 
' tendance. C'est ce qui explique 
que, aujourd'hui encore, 

• MM. Soisson et Rocard aient 
. .* recours à ce levier, tous les 
autres nécessitant un délai pour 
devenir efficaces. Et puis, il est 
relativement facile d'imposer à 
des établissements publics, à 
l'éducation nationale ou aux 
collectivités locales c amies », 
un dévoir de solidarité. D'autant 
que, dans bien des cas, le CES, 
comme le TUC, fournissent de 
la main-d'œuvre gratuite. 

A. Le. 


PÉTROLE = 


f 


> 


? 


Prix du baril de pétrole bmt (en dollars) 


Vwàùm 

. • Bfc W3? 

• vn (West Texas * 

latenacdutt). i Ne*- .naA 

Yafcibcfflwrc. ÎW 3 + 0At> 

13 B». 

iSÎÜÎl 1 »» -o,4i 

(Source : Artâinta pétrolier* Franco) 

Après deux jours de 
hausse, les cours du pétrole 
brut étaient repartis à la 
baisse mercredi matin sur 
les marchés asiatiques et à 
Londres. La rencontre à 
Bagdad des responsables 
irakiens et soviétiques a en 
effet semé le doute sur les 
intentions de l’Irak parmi 
les opérateurs. 


i 

100000 contrats emploi-solidarité supplémentaires 
pourraient être créés en 1991 


En déplacement à Lille, le 
12 février, pour y signer le 
300 000» contrat empfctaolidarité 
(CES) en moins d'un an, M. Michel 
Rocard a annoncé tune hausse 
significative » des objectifs attri- 
bués à cette mesure. Préoccupé 
par l'évolution prévisible du 
chômage, le gouvernement 
s'apprête en effet à arrêter un 
ensemble de dispositions au cours 
de la réunion d'un «comité des 
mmisines» qui devait se tenir mer- 
credi 13 février dans i'après-midi à 
Paris. 

Pour le premier ministre et 
M. Jean-Pierre Soisson, ministre du 
travail, les raisons de passer a l’action 
dans le domaine de remploi sont 
claires. Du fait da ralentissement de 
ta croissance, il n’y aura que 100 000 
emplois supplémentaires en 1991. Or, 
il en faudrait le double pour tenir 
compte de la poussée démographique, 
et simplement contenir le chômage à 
son niveau actuel. 

Sans rien changer de ses orienta- 
tions et tout en maintenant son ren- 
dez-vous désormais annuel pour son 
plan emploi en septembre, le gouver- 
nement a donc décidé de passer à un 
pilotage à vue, pour ne pas se laisser 
surprendre par une aggravation du 
marché du travail, désormais inéluc- 
table. Régulièrement, des réunions du 
«comité des ministres» auront lieu 
pour adapter la riposte, la première ce 
mercredi 13 février. Pas toutes 
arrêtées, plusieurs décisions sont en 
préparation ou interviendront au fur 


et à mesure des rencontres. La pre- 
mière, la plus rapide à mettre en 
œuvre aussi, concerne les contrats 
emploi-formation (CES), version 
améliorée des anciens TUC (travaux 
d’utilité collective), dont les bénéfi- 
ciaires sont au nombre de 300 000, 
moins d'un an après leur lancement. 
L’objectif devrait passer à 400 000, 
pour un coût estimé entre 1 et 2 mil- 
liards de francs en 1991, mais de 2 à 
4 milliards en année pleine. 

Le chômage 
partiel 

L'éducation nationale, les hôpitaux 
publics, entre autres, mais également 
les collectivités locales et les associa- 
tions seront mises à contribution, 
sachant que F Eut prend à sa charge 
de 85 é 100 96 de la rémunération, 
basée sur le SMIC horaire. De nou- 
velles catégories de demandeurs d'em- 
ploi seront considérées comme priori- 
taires, tel les q ue les handicapés, et b 
durée du CES pourra alors être portée 
& vingt-quatre mois, contre douze 
normalement. Mais M. Soisson ne 
désespère pas d’obtenir que les actuels 
bénéficiaires du dispositif voient leur 
contrat renouvelé, sous certaines 
conditions. Ce qui éviterait i F ANPE 
d'avoir à enregistrer à brève échéance 
une augmentation des chômeurs, pro- 
portionnelle au succès de la formule. 

La seconde orientation retenue, 
mais encore à compléter, porte sur 
l'amélioration des procédures de 
chômage partiel, qui permettrait aux 
entreprises d’attendre l’après-guerre 
sans réduire leurs effectifs. Les condi- 
tions d’accès seront simplifiées, et, 
.surtout, il est envisagé une participa- 


tion supplémentaire de l’Etat pour 
revaloriser l’indemnisation, actuelle- 
ment fixée i 50 % du salaire, au-delà 
de deux fois le SMIC. Ainsi, le per- 
sonnel <f Air France, par exemple, 
pourrait-il mieux supporter b paren- 
thèse conjoncturelle présente. Autre 
piste : ces périodes d’inactivité forcée 
pourraient être mises à profit pour 
entreprendre des formations, égale- 
ment soutenues financièrement. 

Au programme des prochains mois 
pourraient figurer des dispositions 
nouvelles en faveur de l’abaissement 
da coût du travail. En deux ans, Fcf- 
fort en ce sens a correspondu, en 
cumulé, à 20 milliards d’économies 
pour les entreprises, et il pourrait être 
poursuivi. Enfin, et pour rassurer 
autant les employeurs que les syndi- 
cats - sauf la CFDT - opposés au 
projet, le gouvernement abandonne 
l'idée d’une extension des droits 
sociaux dans les entreprises de moins 
de cinquante salariés. Seul subsistera 
un pnget de loi, présenté à l'automne 
prochain, accueilli sans protestation 
par le patronat, conduisant au prélè- 
vement de 0,2 % de la masse salariale 
pour un fonds mutualisé et paritaire 
chargé de distribuer des œuvres 
sociales (arbres de Noël, aides aux 
vacances) aux salariés des PME qui 
n'y ont pas accès. 

U faudra financer l’ensemble de ccs 
mesures. M Soisson espère récupérer, 
pour ce faire, une partie des crédits 
reports qui ont été gelés (9 milliards). 
Mais la générosité du ministre des 
finances dépendra aussi de b gravité 
de b situation, constatée de mois en 
mois. 

ALAIN LEBAUBE 


La publicité comparative autorisée en France 

Le projet de loi de M M Neiertz 
renforce la défense du consommateur 


U conseil des ministres a 
adopté mercredi 13 février un 
projet de loi présenté par 
M- Véronique Neiertz, secré- 
taire d'Etat chargée de _ la 
consommation, qui a essentiel- 
lement pour objet d'améliorer la 
protection des consommateurs 
les plus vulnérables (personnes 
âgées, habitants des grands 
ensembles des quartiers déçpa- 
dés) souvent victimes de profes- 
sionnels indélicats, etdefecflrter 
leur accès à la justice en autori- 
sant les associations de consom- 
mateurs à ester collectivement 
en justice. Le nouveau texte, qui 
«toilette» aussi des tfispositions 
anciennes, autorise enfin la 
publicité comparative. 

La protection des consomma- 
teurs - surtout celle des plus vulné- 
rables - vaut qu’on y revienne obs- 
tinément, tant l’imagination des 
professionnels indélicats les 
conduit é inventer de nouvelles 
méthodes pour piéger le client, 
tout en échappant à la législation 
existante. Trois mesures essen- 
tielles vont dans ce sens, qu’il 
s’agisse d’élargir b notion d’ * obus 
de faiblesse», de permettre aox 
associations de consommateurs de 
traîner en justice, au nom de plu- 
sieurs victimes isolées, un même 
professionnel aux méthodes 
condamnables, ou de réussir & éra- 
diquer les clauses abusives trop 
nombreuses dans les contrats. 


* L'abus de faiblesse » est la 
méthode qui consiste, pour un pro- 
fessionnel (artisan, commerçant, 
prestataire de service) à profiter 
abusivement de la confiance d’un 
client. Tel électricien, appelé par 
une personne âgée, a changé tout te 
circuit électrique d’un petit loge- 
ment (19 154 francs de facture) 
pour... un fiisible fondu I En orga- 
nisant une mfêre » dans nne «ciré 
sous-prolétaire », pour reprendre b 
formule du Mouvement ATD 
Quart-Monde, la société AMC 
France vend des casseroles « mira- 
cles » (économisant matières 
grasses et temps de cuisson) pour 
la bagatelle de 6 850 francs les 
trois ou 16 270 francs les vingt- 
quatre... 

Une première 
étape 

Jusqu’ici, l’abus de faiblesse 
n’était sanctionné qu’en cas de 
démarchage & domicile, mais il est 
facile de faire sortir de chez lui un 
client appâté par un rabais supplé- 
mentaire s’il se rend à b boutique 
pour signer Je contrat de vente. Les 
cuisinistes (et spécialement Vogica, 
Spatial, Cuisine + et Mobalpa) sont 
passés maîtres dans cet art Désor- 
mais, si te Parlement en décide 
ainsi, le démarchage téléphonique, 
le dépannage, les excursions et 
voyages publicitaires, les foires et 
salons, etc. tomberont sous 1e coup 
de la loi. 

JOSÉE DOYÈRE 
Lire la suite page 30 


Depuis le déclenchement de la guerre du Golfe 

Les marchés boursiers sont passés de l’attentisme an défoulement 


Le déclenchement de la 
gueiTe contre l'Irak, le 17 janvier 
dernier, a entraîné une réaction 
inattendue des marchés finan- 
ciers, avec une envolée des 
cours. L'engagement massif des 
forces aériennes de la coalition 
réunie autour des Etats-Unis 
laissant espérer un conflit éclair 
rendait euphoriques les places 
financières internationales aux 
premières heures de l’offensive. 
Depuis, les marchés boursiers 
ont pratiquement connu quatre 
semaines de hausse {-fl 5,7 X à 
New- York, + 11 X à Tokyo, 
+ 10.2 X à Londres, + 12.3 X è 
Paris et +12,5 % à Francfort). 
L'horizon semble s'être dégagé. 
La guerre est finie, la récession 
aussi I Après le refoulement fe 
défoulement? 

De prime abord, l'évolution des 
places financières illustre pour Tins- 
tant parfaitement la constatation 
selon laquelle l’éclatement d’un 
conflit entraîne une flambée des cours 
boursets (le Monde du 15 janvier). A 
y regarder de plus près, cependant, 
l’eflfet guerre n’est peut-être pas le seul 
prépondérant. Certes, il a réussi à 
débloquer un marché figé depuis la 
fin de l’année, marché qui avait souf- 
fert auparavant d’une très forte chute 
en réponse à l'invasion do Koweït par 
l’Irak, lé 2 août. U a aussi incité les 
spéculateurs à miser sur les valeurs de 
l’armement et à découvrir des firmes 
comme Raytheon, conceptrice des 
fameux missiles Patriot. En consta- 
tant pour l’heure que le conflit reste 
circonscrit à un territoircparticùlier 
et qu'il n’a eu aucune incidence à la 
hausse sur les cours du pétrole et 
donc sur l'inflation, les analystes se 
sont à nouveau intéressés à f environ- 
nement économique inter n a tion al Le 
voient-ils d’un autre oeil? 

Latin 

de la récession américaine? 

Encore si circonspects en septem- 
bre, ib.ont en fait récemment modifié 
leur opinion, impressionnés par la 
vigueur de la politique de baisse des 
taux d’intérêt engagée aux Etats-Unis. 
Grâce à cette politique permettant de 
relancer F économie, les gourous pré- 
disent maintenant la fin de là réces- 
si on américaine dans on avenir ayw 
proche et également la sortie da 
ebear market », cette phase de hrè» 
dans laquelle sont entrés tes naarobés 
en octobre 1989. lis se penchent aussi 


snr Les évolutions antérieures pour 
étayer leur raisonnement De passage 
à Paris, M. James Williams, directeur 
de la gestion internationale du groupe 
britannique de placement Baxing, rap- 
pelait, mardi 12 février, qu’un cycle 
baissier en Bourse dure entre treize et 
vingt mois. Le mouvement actuel 
dure pour l’instant depuis seize mois 
et serait donc presque achevé. De son 
côté, M. Rarnsy Sam, président de la 
société d’études DR Gestion, estime. 


comme nombre de ses confrères, que 
la récession américaine a déjà touché 
son point le plus bas et insiste sur le 
rôle d’anticipation des marchés bour- 
siers. 11 se fonde pour cela sur la 
durée des dépressions aux Etats-Unis 
depuis cinquante ans. Leur longueur 
moyenne est de dix mois, «r Celle que 
le pays traverse actuellement dure déjà 
depuis plus de cinq mois. Donc l’inten- 
sité de la récession devrait dinûmær à 
partir de maintenant, de sorte qu’un 


retour à une croissance économique, 
même ralentie, devrait se produire vers 
la fin de l’année.» 

Des investisseurs se sont intéressés 
dès septembre au marché des (Alliga- 
tions en France ou aux Etats-Unis, 
anticipant notamment la détente des 
taux à long terme. Le mouvement 
s’est amplifié depuis la mi-janvier 
avec les décisions de la Réserve fédé- 
rale d’assouplir sa politique moné- 
taire, et l’effet positif qui en découle 


Wall Street parie sur une rapide sortie de crise 


NEW-YORK 


de notre correspondant 

Sur Broadway, derrière le 
bâtiment de la Bourse, le taureau 
de bronze qui, pour les financiers, 
symbolise la hausse des cours 
(l'ours étant synonyme de baisse) 
a les cornes résolument pointées 
vers le ciel. Un optimisme que 
l’ascension continue de l'indice 
Dow Jones des valeurs indus- 
trielles vient conforter. Députe le 
17 janvier et les premiers raids 
aériens sur Bagdad, le baromètre 
numéro un de WaB Street s'est 
envolé. Eh trois semaines, te mar- 
ché new-yorkais a gagné près de 
15 X. Une envolée qui s'expfique, 
d'une part par des raisons techni- 
ques, d'autre part par un regain 
d’optimisme quant h une Issue 
rapide è la guerre du Golfe, suivie 
par une sortie de récession pkis 
rapide que prévue. 

La chute des cours depuis le 
mois d'août avait ramené beau- 
coup de valeurs américaines è des 
réveaux très attrayants, suscitant 
de nombreux achats, notamment 
sur les sociétés dites technologi- 
ques, Gées de près ou de loin è 
r effort de guerre, et les actions 
de firmes pharmaceutiques, pour 
les mêmes raisons. En outre, la 
plupart des Investisseurs Institu- 
tionnels, qui avaient beaucoup 
vendu au cours de l'automne, se 
retrouvent avec des liquidités 
considérables qu'il leur faut pla- 
cer. Les fonds d'Etat et les bons 
du Trésor ont su profiter de ces 
largesses, ce qui a permis de pal- 
lier la désaffection des Japonais, 
traditionnellement attirés par ces 
placements sûrs et bien rémuné- 
rés. 


Phénomène moins remarqué, 
les valeurs de second rang, 
cotées sur le NASDAQ, ont aussi 
bénéficié de cette manne, ainsi 
qu'en témoigne la progression de 
l'indice de ce marché (sur lequel 
figurent des milliers de petites 
entreprises), une progression 
presque deux fols supérieure è 
celle du Dow Jones {+22 % au 
cours des cinq dernières 
semaines). Mate ces t déversoirs» 
de liquidités nouvelles n'ont pas 
suffi è «éponger» les capitaux en 
mal d'investissement et les com- 
pagnies d'assurances, les orga- 
nismes de retraite, les mutuel 
funds (équivalent des Sicav) ont 
dû se dépêcher d'investir sur le 
marché officiel une partie de leur 
cash qui, ces derniers temps, 
représentait entre 10 % et 15 % 
de leurs actifs. D'où (a tuée sur tes 
valeurs du Big Board avant qu'une 
hausse trop importante ne ren- 
chérisse les placements. 

Pas de place 
poo" le doute 

Dans le même temps, le New 
York Stock Exchange s’est bandé 
les yeux. Il a refusé de voir en 
face l’effondrement des indica- 
teurs' de confiance des consom- 
mateurs, te chute vertigineuse des 
mises en chantier et des prix dé 
l'immobilier, les 200 000 è 
300 000 suppressions d'emploi 
annoncées chaque mois, qui 
devraient faire remonter le taux de 

chômage è 7 X cette armée, ral- 
longement de la liste des banque- 
routes, les graves difficultés de 
l'automobile et du secteur ban- 
caire et, pour finir - sacrilège 
suprême pour un marché boursier 


- la réduction des dividendes, 
confirmée par de nombreuses 
firmes, notamment dans le sec- 
teur automobile. 

WaS Street a préféré parier sur 
une rapide sortie de crise au 
second semestre 1991, alimentée 
par une décrue des taux d'intérêt, 
un sujet sur lequel la Maison 
Blanche a encore travaillé au 
corps le 12 février M. Alan 
Greenspan, le président de la 
Réserve fédérale, afin d’accélérer 
l'injection de liquidités dans les 
circuits économiques, via le sys- 
tème bancaire. Enfin, la commu- 
nauté financière, qui s'était ins- 
crite dès le mois d'août dans une 
«logique de guerre», escompte 
bien que M. Saddam Hussein ira 
très vite à Canossa. 

La guerre terminée, ou presque, 
les opérateurs ont le regard fixé 
sur tes taux d'intérêt. L'expérience 
les Incite à jouer la hausse. Et è 
donner raison au taureau de 
Broadway. A neuf reprisas depuis 
les années 50, une double réduc- 
tion consécutive du taux d'es- 
compte s'est accompagptée d'une 
forte hausse du marché boursier. 
Cette fois, 1a Fed a abaissé une 
première fois d'un demi point son 
taux d’escompte è la mi-décem- 
bre 1990 puis à nouveau, dans la 
même proportion, te 1» février 
dernier pour le fixer è 6 96. 

Depuis, chacun attend la 
concrétisation du «geste» supplé- 
mentaire que M. Bush continue à 
réclamer è te Réserve fédérale. Le 
président américain est catégori- 
que : t Notre économie 8$t peut- 
être en proie à des difficultés, 
mate etie ne doit pas être en proie 
au doute ... ». Pour Wall Street, 
l'oracle a parlé. 

SERGE MARTI 


s’est propagé sur le marché des 
actions. En France, la déLenle des 
taux longs sc répercute sur les actions 
depuis prés d'un mois. Son t effet 
mécanique» de hausse sur les cours 
des valeurs atténue de Tait l'aspect 
négatif des révisions à la baisse des 
résultats de nombreuses entreprises. 
Les industriels français, même si 
beaucoup affichent une confiance 
pour l’avenir, ont vu leurs bénéfices 
diminuer en 1990. La tendance 
devrait se poursuivre cette année. A 
cela s’ajoute un certain attentisme 
parmi les décideurs, qui hésitent à 
investir tant que la guerre du Golfe 
ne sera pas achevée. 

Un effet 
mécanique 

Au Japon, en Allemagne cl en' 
Grande-Bretagne, l’espoir d’une 
détente des loyers de l’argent a sti- 
mulé chaque marché depuis plusieurs 
semaines. Tant et si bien que le ren- 
chérissement des taux directeurs de la 
Bundesbank, à la fin janvier, n’a pas 
trop inquiété les investisseurs sur les 
marchés des actions allemandes, qui 
estiment que ce geste est le dernier 
avant la détente. En revanche, la City 
a mal réagi mardi 12 février aux pro- 
pos du chancelier de l’Echiquier, 
M. Norman Lamont, pour qui la 
récession de l'économie britannique 
pourrait encore durer plusieurs mois. 
Ces propos ont balayé l'espoir d’une 
réduction rapide des taux et pesé sur 
Je marché boursier. 

Ce nouveau regard bienveillant des 
analystes sur les actions a certes 
entraîné un regain d’activité sur les 
différentes places depuis une dizaine 
de jours Mais ce n’est pas encore Je 
véritable engouement Les volumes 
de transactions traités à New- York, 
Tokyo, Londres ou Paris ont aug- 
menté, mais leur niveau s’était énor- 
, mément contracté depuis plus d’un 
an. De plus, de nombreux interve- 
nants reconnaissent que les grandes 
places internationales sont aujour- 
d’hui è leur prix - ni trop cher m trop 
bon marché. Le mouvement de 
hausse reste, dans ces conditions, fra- 
gile. Us n’cxclucnt pas de nouvelles 
fluctuations brutales après des temps 
de consolidation, au rythme cette 
fois-ci de révolution de la guerre. 

Un déclenchement de l’offensive 
terrestre ou l’arrCt des combats pour- 
raient en être les catalyseurs. Dans 
quel sens : à la hausse, à la baisse? 
Après la nouvelle déconvenue du 
17 janvier, plus aucun expert ne se 
risque à un quelconque pronostic. 
Que sc passcra-t-il si le conflit s’en- 
• lise? L’hypothèse est, pour l'instant, 
écartée. 

DOMINIQUE GALLOIS 




30 Le Monde * Jeudi 14 février 1991 


ECONOMIE 


La. fin de la réunion de la commission mixte 

commerce entre la France et l’URSS 
est mis en veilleuse 


Alors qu'à Moscou te nouveau pre- 
mier ministre dénonçait un complot 
monté par des banques occidentales 
pour déstabiliser l’économie soviéti- 
que (lire page 10), ta commission 
mixte franco-soviétique a clôturé 
mardi 12 février à Paris sa réunion 
annuelle dans un climat maussade. 
Dans son discours, le ministre fran- 
çais de l’économie, M. Pierre Bérégo- 
voy, a déclaré que * toute renoncia- 
tion à l’esprit de réforme serait 
préjudiciable à l’économie soviéti- 
que». U a fait part à son interlocu- 
teur, M. Lev Voronine, vice-premier 
ministre de l’URSS, du décourage- 
ment des industriels français Ace à 
.«une situation où les contrats n’en- 


trent pas en vigueur, les obligations 
de paiement sont mai respectées, les 
décisions prises non appliquées et là 
responsabilité des divers interlocuteurs 
mal définie». 

Conséquence de la détérioration 
des relations commerciales entre les 
deux pays, la France n’accorde à 
rURSS qu’un crédit limité b 1 mil- 
liard de francs, à des taux de marché 
et non bonifiés comme par te passé, 
destiné i l’acbat de céréales. Quant 
aux biens d’équipement, le nouveau 
protocole porte sur des crédits ache- 
teurs de 2 milliards de francs cette 
année, alors qu’il n'était pas, jus- 
que-là, plafonné. 


L’agonie 
de Trabant 

Suite de le première page 

Seule la sirène stridente qui mar- 
que l’heure de la pause vient sortir 
de sa léthargie cet ensemble de 
petits ateliers bas de plafond, parse- 


depuis i 909. Il aurait fallu tout 
refaire, construire une autre usine. 
Mais nous n'avons jamais eu les 
moyens d’investir; l’ancien pouvoir 
considérait l'automobile comme un 
produit de luxe», déplore M, Fred 
Barbock, porte-parole de Sachsen- 
ring, qui tient à faire découvrir au 
visiteur l'ancienne «pièce Interdite» 
du musée de la marque, où sont réu- 
nis quatre prototypes qui n’ont 
jamais pu être mis en production. 
« Le Politburo a dit non. Il a égale- 
ment imposé que les Trabant conti- 
nuent d'etre équipées de cette fichue 
carrosserie en tôle recouverte d'une 
couche de plastique», insiste M. Bar- 
bock. 

C'est le 30 juin au plus tord que 
[ultime exemplaire de Trabant sera 
fabriqué. Jusqu'à cette date fatidi- 
que, tes rémunérations seront ver- 
sées (un millier de marks en 
moyenne par mois, soit 
3 4 00 francs). L’agonie, cependant, 
pourrait être abrégée. Si aucun 
accord n’est rapidement trouvé avec 
les autorités polonaises, qui propo- 
sent de payer les dernières com- 
mandes (11 000 exemplaires) en rou- 
bles, tout s'arrêtera fin février. 

Par la force de choses, l’après-Tra- 
bant n’en est pourtant qu’à scs 
débuts. Certes, lés quatre cents per- 
sonnes actuellement employé» à 
Mosel pour le montage quotidien de 
cinquante VW Polo seront prés de 
deux mille à la fin de cette année et 
cinq cents travailleront bientôt dans 


més de caisses remplies de boulons 
de toutes dimensions, qui donnent 
au lieu une allure de grand garage 
artisanal. 

Alors qu'il n’y a guère plus d’un 
an Sacfasenring disposait d’un carnet 
de commandes équivalant à... 
quinze années de production, Pave» 

. nir est aujourd'hui incertain. La 
montée en régime des investisse- 
ments prévus par Volkswagen 
(5 milliards de deutschemarks), 
«sauveur» venu de l’Ouest, sera 
progressive. Il faudra attendre 1994 
pour que soit opérationnelle la 
future usine de Mosel, distante de 
15 kilomètres et où seront employés 
quatre mille deux cents salariés pour 
produire des modèles Golf. Alors 
que Volskwageu envisage de trans- 
former le site de Zwickau en aire de 
stockage, la reconversion des autres 
activités (machines-outils, sous-trai- 
tance) est encore loin d’être assurée. 

Symbole de l’industrie automobile 
socialiste, la petite Trabant n’a pas 
résisté à l’unification des deux Alle- 
magne*. Pourtant, 1e 21 mai 1990, 
lorsque 1e trois millionième et der- 
nier modèle P 70 à moteur deux 
temps (tancé en 1954) est sorti des 
chaînes, cédant ta place à un véhi- 
cule doté d'un moteur VW Polo 
quatre temps 1050 cc, certains 
s imaginaient que ta production 
pourrait être maintenue jusqu'en 
1993. La nouvelle voiture ne laisse 
plus derrière elle la légendaire 
traînée de fumée bleue (un pot 
d’échappement catalytique est 
même monté en série) et l’habitacle 
a été «occidentalisé» en hâte. 

« Pièce 
interdite» 

Mais rien n’y a feil Mis à part les 
exportations vers ta Pologne, ta nou- 
velle Trabant ne trouve désormais 
preneur qu’auprès de quelques origi- 
naux (une cinquantaine de modèles 
sont vendus tous les mois en RFA 
au prix de 8000 à 9000 deutsche- 
marks, soit environ 30000 francs). 
Trabant, pas plus que Wartburg 
- l'autre constructeur automobile de 
l'ex-RDA, qui sera repris par 
Opel, - n'a pu résister à l’arrivée 
tant attendue des marques occiden- 
tales. 

Les dirigeants de Sachsenring n’en 
sont guère surpris. «La structura de 
la chaîne de abduction est la même 


>nne petite unité de fabrication de 
carrosseries de Golf, alors que Sie- 
mens commence à aménager des 
locaux pour ta production de câbles. 
Quant à l’usine de joints de trans- 
mission livrée naguère par Citroën, 
elle a été revendue aux Britanniques 
de GKN. 

« Après l'arrêt des Trabant, mille 
huit cents A deux mille personnes ris- 
quent d’être immédiatement licen- 
ciées le 30 juin. En étant optimistes, 
nous pouvons espérer reclasser, à 
terme, sept mille personnes sur huit 
mille huit cents », estiment les diri- 
geants du groupe industriel. Encore 
faudrait-il que ta reprise des activi- 
tés de sous-traitance donne rapide- 
ment des résultats tangibles et que 
suffisamment de PME de l’Ouest 
acceptent de s’impliquer. 

En attendant, Sacfasenring - sous 
ta tutelle de ta Treuhandanstalt, l’or- 
ganisme mis en place pour te priva- 
tisation des sociétés de l’ex-RDA (le 
Monde du 8 février) - compte sur 
ses propres farces. Un institut de 
formation a été créé afin de fournir 
aux entreprises du bâtiment, aux 
hôtels et aux activités agro-alimen- 
taires dont on espère ta création le 
personne! adapté. «Lors du lance- 
ment de la fitbricatlon des Polo, nous 
avons fait la preuve que le niveau 
général des ouvriers est bon et qu’lis 
sont capables de s’adapter», assure 
M. Barbock. 

En revanche, dans les ateliers, 
l’optimisme n’est pas de mise. «On 
ne m’a encore rien proposé. Chez 
VW, je peux espérer gagner davan- 
tage. Mais m’embaucheront-ils? Il 
paraît qu'ils sélectionnent très sévère- 
ment leur personnel», s'interroge 
Thomas. Les plus alarmistes sont les 
salariés âgés. «J’ignore si quelque 
chose sera fait pour moi, mais Je sais 
que l'avenir ne sera pas rose», s’in- 
quiète une ouvrière de quarante-huit 
ans. Un de ses collègues se dit 
convaincu lui aussi que «l'adapta- 
tion sera difficile après trente-deux 
ans consacrés à appliquer des 
méthodes de travail dépassées». «Il 
faudra bien que je m'en sorte», 
affirme-t-il pourtant 

A Zwickau, la difficile conversion 
aux contraintes de ta rentabilité ne 
risque pas seulement de faire des 
chômeurs. Elle menace aussi de 
vider im peu plus ta région de ses 
éléments les plus dynamiques et tes 
mieux formés. L’hémorragie des 
premiers mois qui ont suivi la réuni- 
fication s’est à peine tarie : aujour- 
d’hui encore, dix mille personnes 
quittent chaque mois le nouveau 
Land de Saxe. D’autres, comme 
Thomas, pourraient suivre. «Si on 
ne trouve pas de place pour moi, 
dit-il, je partirai à l'Ouest » 

JEAN-MICHEL NORMAND 


SOCIAL 




An comité central ffesfreprise •' 

Quatre syndicats de Renault s’allient 
ponr reprendre le pouvoir à la CGT 


Les cinq sections syndicales repré- 
sentées chez Renault an nive au du 
group e (CGT , CFDT, FO, CFE- 
CGC, CFFQ devaient se retrouver, 
mercredi 13 février, pour se répartir 
les responsabilités au sein dn comité 
central d' e ntrepri s e et dn comité de 
groupe, au vu des résultats dn 
renouvellement des instances profes- 
sionnelles qui se sont déroulées dn 
1* janvier 1989 au 31 décembre 
1990 (le Monde du 13 février). La 
CGT, qui a perdu la majorité abso- 
lue des suffrages tant sur 1e groupe 
que sur ta Régie proprement dite, a 
certes revendiqué, mardi au cours 
d'une conférence de presse, de 
conserver « /es premières responsabi- 


lités » an sein des deux principales 
instances représentatives, en faisant 
valoir qu’elle « demeurait et de très 
loin la première organisation syndi- 
cale». Mais son espoir devrait être 
battu en brèche par l’alliance, 
confirmée mardi, des autres syndi- . 
cats. Tandis que ta CFE-CGC assure 
qu'elle mettra « tout en ouvre pour 
qu’une entente solide soit réalisée», 
FO souligne qu’au vu du nouvel 
équilibre des forces syndicales, «la 
CGT serait mal venue de garder sa 
prédominance au CCE». La CFDT 
a, pour sa paît, affirmé que «la syn- 
dicats démocratiques sont d’accord 
sur les objectifs et les moyens pour 
assurer l'alternance». 


a Le président de ta Fédération du 
bâtiment récuse certaines proposi- 
tions du rapport Qaerrlen. - Le 
président de ta Fédération natio- 
nale du bâtiment (FNB), M. Jean 
Domange, a affirmé, mardi 
12 février, que l'amélioration de ia 
sécurité dans ce secteur ne devait 
pas passer «par des charges nou- 
velles et des pratiques réglemen- 
taires tatillonnes» vis-à-vis des 
entreprises, mais plutôt par des 
mesures « incitatives ». Reçu par 
M. Jean-Pierre Soisson, ministre 
du travail, M. Domange a notam- 
ment récusé l’idée d’octroyer aux 
inspecteurs du travail le droit de 
fermer un chantier en cas de «dan- 
ger grave ou imminent», ainsi que 
le proposait M. Max -Querrien, 
dans son rapport consacré aux 


accidents du travail dans le secteur 
du bâtiment et des travaux publics 
(le Monde du 31 janvier). 

□ Française de Mécanique : 400 
nppreMfoa* d’emploi. - La Fran- 
çaise de Mécanique, unité de 
construction de moteurs basée à 
Douvrin (Pas-de-Calais) et détenue 
pour moitié par Renault et Peu- 
geot, proposera, vendredi 
15 février, an comité d'entreprise . 
« une procédure permettant de 
réduire le sureffectif actuel», 
apprend-on auprès de ta direction. 
Ces mesures, « basées sur le volon - - 
loriot», devraient, selon tes syndi- 
cats, concerner quelques 400 per- 
sonnes sur les S 40Q salariés. Elles, 
prendront la forme de départs à ta 
retraite, départs naturels ou vers 
d’autres entreprises du groupe, 
Renault ou Peugeot 


La défense du consommateur 
renforcée 


Suite de ta page 29 ■ 

M" Neiertz, qui aurait préféré 
étendre cette notion à toutes les 
transactions commerciales, consi- 
dère que la fonnnlatlon présentée 
« est un compromis et une première 
étape», qu'il faudra bien compléter 
quand de nouveaux abus se feront 
jour. 

Un consommateur grugé va rare- 
ment devant les tribunaux, même 
si le dommage subi est grave, car 
l'accès à la justice est compliqué, 
difficile et coûteux. Permettre aux 
associations de consommateurs 
nationalement reconnues de 
«mener une action en représenta- 
tion conjointe» au profit de clients 
individuels, avec leur accord, lève 
ce handicap. Une telle mesure 
pourrait être très utile dans le cas 
de malfaçons sur un lotissement 
construit par un même promoteur, 
l'ensemble des acquéreurs pouvant 
ainsi se foire rendre justice. 

Les clauses « abusives » sont 
encore beaucoup trop nombreuses 
dans bien des contrats (de vente, 
de location, d'assurance, de cré- 
dit...). Une commission «ad hoc» 
(criée par la loi* du 10 janvier 
1978) en recommande ta suppres- 
sion, par décret. Las 1 Le premier 
de oes décrets, après un recoure au 
Conseil d’Etat, qui a donné raison 
au professionnel au nom de la 
liberté contractuelle, a dû être 
annulé. Le jnge, dans le nouveau 
texte, pourra déclarer une telle 
■clause «non écrite» . 


Le texte préparé par M* Neiertz 
fait resurgir 1a publicité compara- 
tive, sur le chantier depuis plus de 

â ulfaze ans.' Véritable pomme de 
iscorde entre consommateurs et 
professionnels (le Monde des 2 et 
16 novembre 1990), la publicité 



M. Michel Rocard. Le texte du 
projet de loi l'autorise, tes compa- 
raisons devant « porter sur les qua- 
lités Intrinsèques, slgnficaitves et 
vérifiables» du produit L’opinion 
a évolué (plusieurs sondages ont 
montré qu'une majorité de Fran- 
çais étaient favorable) et une direc- 
tive est en préparation aux Com- 
munautés européennes pour en 
.autoriser l'usage (comme c’est déjà 
'le cas eu Grande-Bretagne, en 
Irlande, aux Paye-Bas) et en préc- 
iser les méthodes. 

Outre plusieurs mesures portant 
•sur l'information des dates de 
livraison, sur le remboursement 
des arrhes, sur l'adresse dn siège 
.des entreprises de vente à distance, 
sur ta prolongation de ta garantie 
en cas de panne, ta projet de loi 
.fixe le principe d'un «code de la 
consommation», qui regroupera 
tous tes textes épars qui y ont trait 
Une commission, sous ta prési- 
dence du professeur Jean Catata- 
Aoloy, s'occupe depuis de nom- 
breuses années de cette refonte. 

JOSÉE DOYÈRE 







•me? 






J 


le gouvernement minimise 
mettant en cause la norme D2 Mae 


Le gouvernement fait front 
derrière Thomson pour défendre 
la norme de télévision 02 Mac 
et soutenir ia stratégie euro- 
péenne vers ta télévision haute 

wooDOiL 

i Interrogé, le 12 février, par FR 3, 
,M. Paul Quilès a notamment 
déclaré : « Les Européens peuvent 
et doivent être présenta sur le mar- 
ché énorme de la TVHD. Avec la 
stratégie que nous avons adoptés, 
nous avons même, déjà, rattrapé les 
Japonais. » Le ministre des postes, 
des télécommunications et de l’es- 
pace annoncera le 19 février la 
wnfryaTH* (Tune association de pro- 
motion des normes européennes 
rassemblant une vingtaine d’ac- 
teurs (con stru cteurs, opérateurs dn 
câble, chaînes de télévision, etc.). 

Un porte-parole du Quai d'Or- 
say a minimisé l’importance dn 

S du Centre d’analyse et de 
« (CAP) mettant en cause 
îe D2 Mae (le Monde du 
12 février). «Cette étude, a-t-il sou- 
ligné, reflète pas la politique du 
ministère des affaires étrangères et 
ne correspond en rien aux positions 
de la France, Le CAP n'est pas un 
organe décisionnel, mais une Insti- 
tution chargée de stimuler la 
réflexion. L étude citée ne rend 
compte que d’un débat qui a lieu 
actuellement aux Etats-Unis. » 

Le dâwt pourtant a bien lieu en 
France, malgré loi efforts officiels 


M"* Edith Cresson avait déjà 
maintes fois contesté ta manière 
dont étaient débattues et entéri- 
nées tas orientations françaises et 
euro péennes sur ta télévision haute 
définition avant de démissionner 
de ion poste de ministre des 
affaires européennes le 2 octobre 
1990, Aujourd'hui, tes chaînes qui 
s'apprêtent à diffuser en D 2 hue 
sur ta satellite européen se deman- 
dent si la c ompr e ss ion numérique 
expérimentée aux Etats-Unis n’of- 
fre pas une voie pins rapide et sur- 
tout moins coûteuse vers ta télévi- 
sion du futur. 

_ Au-delà de la querêüe technolo- 
gique, que seol l’avenir pourra 
trancha, ta débat est aurai écono- 
mique et industrieL Les responsa- 


bles die' Thomson reprochent, 1 en 
privé, aux chaînes de tfiévak» de 
ne pas s’engager com plèt eme n t 
daim ta nouvelle nonne et de Hqri- 
ter leurs diffusions en format 
grand écran et en D2 Mac à qad» 
ques expériences. Les télévisions, 
de leur côté, soulignent que Thom- 
son ne compte produire que quel- 
ques dizaines de milliers de télévi- 
seurs . « Space System » à 
35 000 francs pièce sans prévoir à 
court terme d'augmentation de 
production ou de diminution de 
prix. Ce qui témoigne d’un engage- 
ment assez limité sur ce nouveau 
marché. Signe de ce climat de sus- 
picion réciproque, ta création de 
l'association de promotion, annon- 
cée par M. Quitta, a été racolée 
d’une semaine, fi est vrai qu'est» 
temps, le satellite TDF i, pivot 
essentiel de la stratégie D2 Mac, 
devra affronter une nouvelle 
éclipse de Soleil, au risque de* per- 
dre de nouveaux tubes d’émtesniLr 

D’antres experts redemandent si 
Thomson et Philips - fortement 
sollicités aux Etats-Unis pour s’as- 
socier à General Instruments sur ta 
^mpn Mn^n numérique — ne vont 
pas jouer simultanément les deux 
cartes en laissant coexister norme 
européenne et norme américaine. 
Il est vrai qu’en pariant exclusive, 
ment sur les nonnes MAC, les 
industriels européens risquent de 
se couper du grand marché améri- 
cain et de se retrouver isolés 
comme an temps du standard 
SECAM de télévision couleur. 

Enfin, malgré les démentis offi- 
ciels, les solations techniques éla- 
borées par General Instruments 
semblent pins abouties que de sim- 
ples spéculations de laboratoires. 
Anx Etats-Unis, Skycable, le projet 
de satellite de M. Rupert Murdoch 
et des clblo-distributeurs, mise sur 
ta com pr es s ion signal pour émettre 
34 chaînes classiques et 27 pro- 
grammes en haute définition. En 
Europe, General Instruments est 
déjà en discussion avec les respon- 
sables du satellite Astre. Ignorer 
purement et simplement ces nou- 
velles orientations risque de 
condamner les chaînes françaises 1 
l’ isolement 

JEAN-FRANÇOIS LACAN 


M 




La France signe 
la convention Télévision 
transfrontière 

La France a signé, mardi 12 lévrier, 
ta convention du Conseil de l’Europe 
sur ta télévision transfrontière. Très 
proche de ta directive «Télévision 
sans frontière» - interne à ta CEE, - 
cette convention est ta premier traité 
international consacré à la libre cncu- 
tation des programmes de télévision 
dans une Eure** élargie & vingt-trois 
pays. Les chattes de télévision d’un 
Etat adhérent pourront diffuser libre- 
ment leurs émissions sur le territoire 
-des autres Etats contractants. En 
contrepartie, elles devront appliquer 
un certain nombre de «régies mini- 
males » en matière de programma- 
tion, de parrainage, de protection des 
droits Individuels. Elles devront 
notamment programmer une propor- 
tion majoritaire d’œuvres euro- 
. péennes, «chaque fols que cela est réor 
■Usaae». La Fiance est le dix-septième 
lEtat européen à avoir signé ta 
! convention. Seule, ia République de 
Saint-Marin Ta jusqu’ici ratifiée. 


AVIS FINANCIERS DES SOCIÉTÉS 



assurances 


Société Centrale des 
Assurances Générales de France 

87, nie de !&heüau - 75060 PW» Cedex 02 
Sodétt Amayna crtia pwk U du 04 Junfar 1973 
CwtW SocM j «7 rateon di Su RCS Mi B 303 385 US 

Chiffre d'affaires des Sociétés 
AGF VE et AGF IART 
du 1” Janvier 1990 
au 31 Décembre 1990 

(en minora de Francs) 



1989 

1990 

variation en % 

AGF VIE 

14627 

16025 

+ 9,6 

AGF IART 

13302 

14061 - 

+ 5,7 

Total au 31 
Décembre 

27929 

30006 

+ 7,6 


é 


PARTENAIRE 
& ASSUREUR OFFICIEL 
“ DES XVI* JEUX OLYMPIQUES D’HIVER 


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Construction de logements et d'une résidence-services pour 
personnes âgés (11 500 m 3 de droits à construire). 

Montant minimal de l'offre ; 19 500 000 F H.T, 

Rensetgacmeat» et retrait du doeakr s 

- Contrcremise d’un chèque-caution de 500 F (CINQ CENTS 
F RA NCS ^Hb c Iteau nom de Monsieur le Trésorier principal de 

La caut ion sera restituée en eu d’offre suffisamment étudiée. 

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Tél. (76) 76-39-54 (M- GALLET) ou (76) 87-45-20 

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Lundi 11 mars 1991, 10 heures délai de rigueur. 

Les oÛrea dental être adressées i : 

Service des Appris d’offres - Hôtd-de-Vfl!c 

6* étage - 11, boulevard Jean-Pain, 38000 GRENOBLE 


Premier sondage 
sur les abonnés 
au câble parisiens 

Les programmes spécifiques du 
câble attirent 13,2 % de l'audience 
sur le réseau de Paris. CcstJe 
résultat du premier sondage réalisé 
par Médiaraétrie auprès de 700 
abonnés entre te 4 et le 10 décem- 
bre 1990, Les chaînes franco- 
phones (TV 5, RTL TV) atteignent 
une part d’audience de 2,3 %, à 
égalité avec les chaînes généralistes 
étrangères (BBC 1, RAI l, ZDF). 
L’ensemble des programmes thé- 
matiques (Canal J, Ciné Folies, 
CNN, Eurosports, ta Sept, MTV, 
Paris Première, TV Sport) arrive. 
en tête avec 8,5 % de l’audience. 

Ce premier sondage sur tes habh 
tudes de consommation des abon-. 
nés au câble montre que parmi les . 
chaînes hertziennes classiques, 
c’est TF I, FR 3 et M 6 qui 
pâtissent le plus de ta concurrence 
dos nouveaux programmes. U Une 
n atteint que 30 % de parts d’au-, 
dience alors qu’elle en obtient - 
38 % à ta même période auprès de 
l'ensemble des téléspectateurs pari- 
siens. U cote do FR 3 est à 7,5 % 
auprès des téléspectateurs câblés 
au heu de 12 % et celte de M 6 à 
. 5 % au lieu de 7 %. 

Cra résultats ne sont pas extra- 
polables à d'autres réseaux câblés, 
le public parisien étant d’une com- 
position socio-démographique très 
particulière. 

a Harmonisation des droits d’as- 
.teor sur tas réseaux ciblés et les 
antennes cdkctiwa. - Les société» 
d auteurs, les câblo-opérateura et 
îf5KÇ l . a . won de * v «le* câblée» 
ont ratifié, . mardi 
u février, un protocole d" accord 
narmonisant les droits d’auteur 
entre réseaux câblés et services 
o antennes collectives. Cet accord, 
qui met fin à la «concurrence 
déloyale» exercée, faute d’obliga- 
ÏÏ2J P* r *? s Mrv ï«s d'antennes 
Sîfi?** 1 # 4 ^contre des réseau* 
^.prévoit également un senti- 
ble allègement des charges impo- 
séesaux câblo-opérateurs. Ces der- 
«versaient aux auteurs 
Ji» de leurs recettes d'abonné- 
ment pour un service n'induant 
tas de canal local, n’en reverseront 
-plus que 2,6 9b. 


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PARIS/ILE-DE-FRANCE 


••• La Monde • Jeudi 14 février 1991 31 


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En sa ans. Pans a perdu une 
fjaton-sennce sur quatre. Coûts 

IMrmwfw^ 8 ? d6S terrai ns» 
??"î ,es *ÿ sécurité dissuasives 
«Plans de circulation anti-bou- 
font reculer les 503 der- 
™«6s stations vers les portes et 
,e périphérique. 

Si aucune politique municipale 
!LL jaraa,s étalement réussi ù 
^^ 8er J es Parisi ens de perdre 
icur temps dans les embouteillages, 

am- n0Uveau Phénomène pourrait 
amener ceux-ci à reconsidérer leur 
bouhmie d’asphalte : le manque de 
2S" 11 *-*- A la direction des 
hydrocarbures du ministère de l’in- 
?u^- ne ’ Alain Pétro exhibe des 
cnutres pour le moins significatifs, 
smon alarmistes : depuis 1985, 
■ij % des stations-service de la 
capitale ont fermé leurs pompes, et 
“ans ne peut plus aujourd'hui 
revendiquer qu’un réseau de 503 
stations (toutes stations comprises, 
sur voies publiques, parking ou 
sous immeubles). 

/ Les raffineurs ont de plus en 
plus de mal à rentabiliser leurs sta- 
tions dans la capitale », explique 
"îl p k'lippe Carvallo, secrétaire 
general de la chambre syndicale de 
la distribution des produits pétro- 
liers, relayé par M. Yves Artru, 
directeur de réseau de Fina France, 
«i Les marges bénéficiaires ne per- 
mettent plus de payer le foncier 
parisien »>, plaide celui-ci. Etes pro- 
pos qui trouvent confirmation sur' 
le terrain, avec un recul de plus en 
plus marqué des stations du centre 
de Paris vers les portes et la proche 
banlieue. 

« Nous avions une station porte 
de Clichy. témoigne M. Alain 
Dupleix, directeur de la communi- 
cation chez Shell 11 nous a fallu la 
fermer en 1988. La concession pré- 
levée par la Ville de Paris pour 
empiètement sur le domaine public 
s’élevait à 1.8 million de francs par 
an. ce qui signifie que près de 40 
centimes sur chaque litre vendu ser- 


Une station-service sur quatre a fermé depuis 1985 

La capitale exile ses pompistes 


voit à payer le terrain . C'était 
impossible. » La soudaine flambée 
des prix de l’immobilier parisien 
depuis 1985 a, de fait, rendu de 
plus en plus difficile l’achat de par- 
celles par les raffineurs. «Face aux 
promoteurs. U est désormais quasi- 
ment impossible de s'aligner. A 
moins, bien sûr, de vendre ensuite 
le carburant à un tarif exorbitant », 
explique M. Joël Chevalier, chef de 
division carburant chez Elf. 

Autre facteur de ce recul des raf- 
fineurs vers la périphérie de Paris, 
les réglementations draconiennes 
et sans cesse renforcées sur les sta- 
tions de parking et les stations sous 
immeubles. # Les normes de sécu- 
rité définies sur Paris sont quasi 
dissuasives, accuse M. Philippe 
Carvallo. Il est presque devenu 
impossible pour un distributeur 
d’effectuer des travaux de rénova- 
tion ou d'extension sur une de ses 
stations. » En vingt ans, pris des 
trais quarts des pompes situées en 
parking ont ainsi disparu, acculées 
par ailleurs à la fermeture par des 
problèmes d’approvisionnement 
rendus insolubles par les condi- 
tions de circulation dans la capi- 
tale. 

« Nos pompes 
sont couleur réverbère... » 

« Nous sommes à la merci du 
moindre changement dans les plans 
de circulation, souligne M. Phi- 
lippe Lambert, de BP France. Un 
couloir de bus soudainement créé, 
un sens interdit instauré, un quar- 
tier rendu piéton, et c’est la mort 
d’une station-service, m L’instaura- 
tion en septembre 1990 des axes 
rouges, sur lesquels tout arrêt est 
désormais interdit, est ainsi claire- 
ment ressentie par les distributeurs 
de carburant comme un nouveau 
barrage â leurs activités, même si 
M. Gérard Leban, adjoint chargé 
de l'artisanat, du commerce et de 
l’industrie à la mairie de Paris, se 
veut rassurant. Des mesures 
seraient en effet prises - aménage- 


ment de couloirs spéciaux, déroga- 
tions... - afin d’éviter la dispari- 
tion automatique des points de 
vente de carburant situés sur ces 
axes. 

Mais la volonté affichée par la 
mairie de Paris de purger la ville 
de scs sacro-saints «bouchons» ne 
se fait pas sans laisser de traces. 
Sont ainsi vouées i disparition ces 
«oasis» tant prisées par le conduc- 
teur parisien en phase terminale de 
panne d'essence : les stations trot- 
toirs... Au nombre de 318 il y a 
encore treize ans, elles ne sont plus 
aujourd’hui que 158, et ont déjà 
presque totalement déserté Paris 
du 1* au 9» arrondissements. 

La difficulté majeure que doit 
affronter le conducteur parisien 
n'est en fait pas. Je plus souvent, 
de trouver une station-essence 
pour abreuver son moteur, mais 
bien d’en «voir» une. « Comment 
voulez-vous qu'un automobiliste 
puisse apercevoir une station dans 
Paris, lance M. Alain Dupleix, de 
Shell. Les règlements en vigueur 
interdisent toute signalisation trop 
voyante, tout néon trop accrocheur, 
afin de ne pas polluer l’environne- 
ment visuel. Résultat, nos pompes 
sont couleur réverbère... » 

Diminution du nombre de sta- 
tions-service dans Paris, exil de 
celles-ci vers les portes... Si la 
notion de commerce, alimentaire 
de proximité a encore droit de cité 
à Paris, il n'en va pas de même 
dans le domaine de la distribution 
de carburant : un automobiliste à 
bout d'essence serait ainsi très 
avisé, de nuit notamment, de ne 
pas s'aventurer dans la zone à haut 
risque que constitue le centre de 
Pans, du 1 er au 6* arrondisse- 
ments... Pour les distributeurs 
pétroliers, les arrondissements en 
bordure de Paris sont en effet 
aujourd’hui les plus prisés, et la 
plus grande partie des stations sont 
désormais concentrées vers les 
portes, â proximité du périphéri- 
que et des boulevards extérieurs. 

Si désormais les pétroliers pré- 


sentent un réseau de distribution 
aux mailles nettement plus lâches, 
cela est en partie compensé par 
deux phénomènes : l'accroissement 
moyen de la taille des stations et. 
surtout, le développement des sta- 
tions ouvertes vingt-quatre heures 
sur vingt-quatre. « Comme nous 
ayons de moins en moins de postes. 
H nous faut bien récupérer les 
consommateurs par des plages 
horaires plus larges », explique 
M. Jacques Langlois, chargé de la 
communication chez Total. 
Aujourd'hui, 10 % exactement des 
stations parisiennes (52) sont ainsi 
ouvertes en continu. Mais là 
encore, les disparités sont grandes 
entre les différentes zones de 
Paris : si les 13% 15* et 17 e arron- 
dissements sont particulièrement 
bien achalandés (huit stations 
24(24 chacun), dix arrondisse- 
ments n’en ont qu'nne (3 e , 5 e , 8% 
14*) voire aucune (2*. 4*. 6 e , 7 e , 9 e , 
II* et 20 e ). 

Du côté de la mairie de Paris, si 
on se déclare concerné par cette 
lente désertion de la capitale par 
les raffineurs, les solutions envisa- 
gées pour l’heure afin d’y remédier 
ne sont pas légion. Mais le principe 
de la création ou du maintien d’au 
moins un poste à essence dans cha- 
cune des ZAC (zone d’aménage- 
ment concerté) à bâtir dans Paris 
semble cependant acquis. 

Si le réseau de stations-service 
parisien est en nette et constante 
diminution depuis plus de six ans, 
il convient cependant de relativi- 
ser. On ne compte certes qu'une 
station pour 4 370 Parisiens quand 
à l'échelle de la France on en 
recense une pour 2 240 personnes. 
Mais Paris n’en demeure pas 
moins une capitale somme toute 
minuscule, et un automobiliste en 
manque de carburant, en perdition 
sur les 1 400 kilomètres de bitume 
parisien, ne roulerait jamais plus 
de 2,8 kilomètres en moyen li- sans 
croiser une pompe. 

OLIVIER LUCAZEAU 


Une campagne de prévention routière 


« Priorité piétons » dans le Val-de-Marne 


2 643 accidents corporels ont 
été enregistrés en 1989 dans les 
rues et sur. les routes du Val-de- 
Marne. Dix-neuf piétons ont été 
tués sur 71 morts enregistrés 
(27 %). 186 ont été gravement 
blessés et 477 ont été blessés légè- 
rement. Le tiers des 682 piétons 
victimes d'accidents l'ont été 
entre 16 heures et 19 heures. 
Parmi les tués et les blessés 
graves, 40 % ont moins de dix- 
sept ans. Dans neuf cas sur dix les 
piétons sont renversés par une 
voiture particulière. 

Pour les huit premiers mois de 
1990, si on dénombre une diminu- 
tion de 9,1 % des accidents 
(1 512) et de 24,4 % des tués, on 
déplore 16 décès de piétons sur 
34, soit 47 %, alors que la 
moyenne nationale est de 12,3 %. 
Et que cette proportion est de 
22,6 % pour la région Ile-de- 
France. 

Fort de ccs statistiques, le préfet 


du Val-de-Marne, M. Michel 
Blangy, a lancé une campagne en 
direction des jeunes et des auto- 
mobilistes. Appelée « Priorité pié- 
tons», elle entend rappeler les 
devoirs de chacun sans faire des 
automobilistes des boucs émis- 
saires. fl leur est toutefois difficile 
d’échapper aux 1 000 affiches 
apposées dans les établissements 
publics, aux 6 300 autocollants et 
aux 112 000 dépliants distribués. 
Ces derniers exposent simplement 
quelques règles élémentaires de 
sécurité. Ainsi, il est recommandé 
aux piétons de marcher sur les 
trottoirs et d’utiliser les passages 
protégés sans oublier toutefois 
« de regarder d'abord à gauche 
puis à droite». Pour les conduc- 
teurs qui sont aussi les parents 
«des enfants qui traversent », il est 
rappelé par exemple de conduire 
avec prudence. « Les enfants sont 
imprévisibles, leur impulsivité peut 
vous surprendre. » Ces recomman- 


dations pourraient prêter à sourire 
tant elles sont évidentes s’il n’y 
avait eu 136 jeunes de moins de 
dix-sept ans victimes d’accidents 
entre janvier et août 1990. 

L’apprentissage des règles de 
sécurité routière par les élèves des 
écoles maternelles et élémentaires 
et l’éducation de la responsabilité 
pour les collégiens par des cours 
théoriques et pratiques (entre- 
tiens, règles de la circulation, 
comportement dans la rue, cir- 
cuits d’apprentissage élémentaire 
de la conduite, etc.) viennent ren- 
forcer la panoplie sécuritaire. 
Mais celle-ci serait incomplète si 
elle n’était accompagnée par des 
améliorations sur le terrain même. 
Ainsi, la sécurité est-elle prise sys- 
tématiquement en compte lors des 
travaux visant à améliorer la capa- 
cité d’une voie et les carrefours 
sur lesquels on observe un nombre 


INITIATIVES 


Une exposition très fleur bleue 


« Certes tes cloches sont agréable 
musique, mais un baiser discret 
drame plus doux cantique», affirme 
une carte postale 1900 d' «Heu- 
reuses Pâques». Deux tourtereaux à 
la mine compassée y communient 
dans une môme harmonie, tandis 
que résonne le pascal cariHon qui 
peut-être symbolise la consécration 
de leur future union. Gravures, 
images d'Epinal, papiers peints et 
toiles de Jouy, dessins de mode et 
livres illustrés, cartes postales et 
documents publicitaires les plus 
cfivers (affiches, pages de maga- 
zines, étiquettes, emballages) : la 
bibliothèque Fomey a puisé dans 

ses réserves pour proposer un tou- 
chant monde d'images qui permet 
de suivre l’évolution des comporte- 
ments amoureux et de leurs repré- 
sentations graphiques depuis deux 
siëdes. 

A l'opposé de l'érotisme de 
pacotille qui cerne aujourd'hui ta 
réalité' au plus près pour faire ven- 
dre cafés, parfums ou voitures, on 
s'est contenté pendant longtemps 
de marcher la main dans la main, 
les plus intrépides risquant regards 
et sourires compfces, voire - com- 
ble de l’audace - un bfflet doux 


glissé è la dérobée, avant que 
d'échanger de longs baisers ten- 
dres. Il s'agenouille, efe détourne la 
tête; 3 déclare sa flamme, eQe feint 
de ne pas entendre; 3 l'implore, efla 
hésite mais se rend progressive- 
ment dans une suite d'acceptations 
savamment dosées. 

Tandis que les amouimix des gra- 
vures de mode démontrait qu'on 
séduit mieux si on est bien habillé, 
ceux qui sont utffisés dans b pubS- 
cïté font clairement comprendre 
que le produit vanté permettra 
selon tas cas, ou les plus ajmaUss 
conquêtes, ou une satisfaction au 
moins égale è celle que procure 
l'amour. Les fidèles des cartes pos- 
tales servent, eux, de porte-parole à 
leurs homologues de chair et d'os. 
Pour les soupirants transis de timi- 
dité ou tout simplement è court 
d’imagination, ces petites images 
de carton qui fleurissent au début 
du siècle permettent de communi- 
quer à l'élue de leur cœur ce qu’ils 
n’osent pas ou ne savent pas lui 
dire. 

Quelques fleurs imprimées suffi- 
sent au début à manifester ses sen- 
timents. Un code bien étabfi permet 
de ne pas se tromper : de ta vio- 


lette (amour caché) à la rose rouge 
(amour ardent) en espérant bien ne 
jamais connaître ta sort du lierre (qui 
meurt oh il s’attache), toute la 
gamme des émois peut ainsi être 
expficitée. L'important est de ne 
pas brûler les étapes, ce qui 
n’empêche pas forcément les 
galants de conter quelquefois fleu- 
rette à tau- befle de façon beaucoup 
plus directe. En témoigne cette 
carte intitulée ele langage des fleurs 
des amoureux» ou ta clématite est 
sous-titrée « passe moi ta dé ma 
p’dtes et la branche de Bas : t L'au- 
tel de notre amour sera ce'ft-â...» 

Prairies piquetées de marguerites, 
bosquet accueillants et frondaisons 
faisant opportunément office de 
paravents, l’amour semble ne pou- 
voir croître et embellir que dans la 
nature, même s’B ne s'agit souvent 
que d'une toile peinte devant 
laquelle pose le couple énamouré. 
Maïs que d'obstacles avant de pou- 
voir roucouler en paixl Heureuse- 
ment, les nombreuses barrières ne 
sont jamais infranchissables et pour 
venir à bout d'un mur, Roméo trou- 
vera toujours quelque échelle. Baie 
public ou petit coin de parapluie, 
nos héros disposent aussi de pré- 


cieuses - et liâtes - butes d'intimi- 
tés; certains, particulièrement chan- 
ceux, réussissent même à embar- 
quer pour Cythère à bord d’une 
barque qui les isolera temporaire- 
ment de la terre. 

Et puis on s'enhardit peu à peu 
jusqu’à poster à sa dulcinée un bai- 
ser fougueux. Et là, sous l’image 
d'amoureux enlacés dans une 
étreinte passionnée, on peut lire ce 
que d'une main tremblante l'expédi- 
teur a au la soudaine hardiesse 
d’ajouter : « Bientôt ce sera mon 
tour. Je t’adore pour toujours. » 

CAROLINE HELFTER 

► « Les amoureux à l'image », 
exposition présentée à ta biblio- 
thèque Fomey (1 rue du Figuier. 
Paris 4*) jusqu'au 27 mars 
(13 h 30-20 h OO du mardi au 
samedi). Entrée payante à partir 
de 12 ans (10 F pour las étu- 
diants, enseignants et plus de 
soixante ans, sinon 15 F). Gratuit 
le 14 février, jota- de la Saint- Va- 
lentin, pour tous les couples 
amoureux. 

Superbe et amusant catalogue 
rédigé par les organisatrices de ta 
manifestation, Claudine Chevrei 
et Béatrice Cornet (148 pages, 
230 illustrations, 120 F). 


Construction de la Japan Tower à la Défense 

Tokyo sur Seine 




- v 

«r- k 










d'accidents trop élevé. Ceux-ci 
font l’objet d’aménagements spéci- 
fiques. 9,5 millions de francs ont 
été consacrés à ces opérations en 
1 990. La sécurité coûte cher parce 
que la vie n’a pas de prix. 

FRANCIS GOUGE 


□ La communication des Hauts-de- 
Seine récompensée. - Le premier 
Grand Prix des journaux locaux a été 
attribué à 92 Express, édité par le 
conseil généra) des Hauts-de-Seina 
Ce mensuel de 108 pages, tiré à 
100000 exemplaires, a été couronné 
par l’Union des journaux et journa- 
listes d’entreprise de France. 
En novembre dernier, c'est la radio 
de ce même département, dont le 
conseil général est présidé par 
M. Charles Pasqua, La Radio sur 
Seine (FM 92 1), qui avait reçu le 
Coq d’or de la meilleure radio locale. 


Echange est le mot-clé qui 
guide le projet de la «Japan 
Tower». Cette initiative, une 
première européenne, est le 
résultat d’un joint-venture entre 
Mitsubishi Corporation et la 
SARI (1). II s'agit d'un tournant 
dans (es relations économiques 
franco-japonaises. Coût giobai 
de l’opération : 1,5 milliard de 
francs dont 50 % viennent de 
Mitsubishi Corporation, 35 % de 
la Compagnie générale des 
eaux, et 1 5 % de Lucia. Créer un 
pont entre Tokyo et Parie-ia 
Défense, mais aussi facilite* is 
communication encre ie Japon et 
i Europe de deinain : an piO- 

QiàililTic d ÊDVmkjiii'Ë j)OUl JÉ 

nouveau bâtiment. 

«i cV qui est séduisant u ta üe/ensi. 
souligne M. Tokuda. diiuwi.i' de 
Mitsubishi France et chargé du pro- 
jet Japan Tower, c’est la grandt 
proximité avec la capitale, mais dans 
un contexte extrêmement sophisti- 
qué. » En effet, ce quartier d’affaires 
situé en banlieue ouest de Paris est 
déjà relié au réseau urbain par la 
ligne A du RER et le sera bientôt 
par le métro. Il s'apprête aussi i 
devenir un point d’interconnexion 
entre ie TGV Nord et le TGV 
Atlantique. 

La pierre 
et le verre 

Ce n’est pas tout La Défense est 
une ZTA (Zone de télécommunica- 
tions avancée) et bénéficie donc du 
nec plus ultra en matière de trans- 
missions des données textes et 
images. Lieu idéal pour des 
échanges futurs. Les dirigeants de 
Mitsubishi l'ont bien compris puis- 
que c’est de surcroît la première fois 
qu'ils provoquent la construction 
d’un édifice et en deviennent les 
propriétaires sur le Vieux Continent. 

Les voilà donc installés en Ile-de- 
France, qu’ils considèrent comme 
ale cœur économique de i Eu: ope » 
alors que la Défense est qualifiée de 
■ciouvciiu centre des iffal T <a> - (2), 


n’en déplaise au Triangle d’or qui 
brille de tous ses feux entre l'avenue 
Montaigne, Tavenue George-V cl les 
Champs-Elysées. 

La Japan Tower aura la forme 
d'un pont gigantesque mais sophis- 
tiqué et se situera à l'entrée du quar- 
tier Valmy, non loin de la Grande 
Arche. Son architecte, M. Kisho 
Kurohawa, déjà réalisateur du Coli- 
sée. à N fines, a voulu lui insuffler 
une âme aussi française que nippone 
en juxtaposant la pierre et le verre 
translucide symbolisant les « Shoji » 
(portes cou lissa nies de bois et de 
papier) L’ensemble architectural 
représente 50 000 m 2 utilisables, 
Oûut 4L üuO .i- de bureaux stan- 
dards eî 9 000 :r.- destinés spécifi- 
àueiiuni à ptr-x.'iiivoir les échanges 
Fraù.’e-Japti . On i trouvera diffé- 
ititiii, wnviu.: ■ .rdtiuctiou, centre 
d'infoi inaJons icoa irniqücs regrou- 
pa : w de.' .'$.i‘.isukc s intervenant 
da.ù- rriatiu.': franco-japonaises. 
Au au ni.: de:, vingi-uüuirc étages 
de wOLU .UiiüilicdSâ réalisation, le 
visiteur pon:>M apprécier l’art de 
vivre et la culture nippone. 11 y trou- 
vera un jardin suspendu et une mai- 
son de tné. L’immeuble devrait être 
opérationnel pour 1992. 

Un point cependant pourrait sur- 
prendre les hommes (Tafiaires fran- 
çais. Pourquoi «Japan Tower» et 
non <r Tour japonaise» ? «Il fallait 
un nom international et clair, alors 
celui-ci s’est imposé malgré nous. 
constate malicieusement 
M. Tokuda, nos échanges avec la 
SARI se font principalement en 
anglais qui se trouve être la langue la 
plus représentative des échanges fran- 
co-japonais. C’est la langue de l’Eu- 
rope, plus que le japonais en tout 
cas!» 

ADEUNE CHENON 


(I) Le groupe SARI (Société d’adminis- 
tration et de réalisation d’investissement) 
est spécialisé dans l'élaboration de projets 
immobiliers d'entreprise, il est responsable 
d'un tiers des bureaux du site de la 
Défense, soit plus d'un million de mètres 
carrés. Les actionnaires principaux sont ta 
Compagnie générale des eaux, qui détient 
55 % des paris et Lucia (25 %), son ptési- 
diSTit est M. Christian Pellcrin. 

ûr rropû.' ji. M Shmroku Morohastai, 
rrésident Je Mitsubishi Corporation, le 
î3 .opt .v.ibri (990. lors d'une visite à 
Par»'.. 


Nouvelles réactions à f implantation 
du Grand Stade de Melim-Sénart 


La décision de M. Michel 
Rocard de construire â Melun- 
Sénart le Grand Stade pour 
accueillir la Coupe du monde de 
football qui aura lieu en 1998 (le 
Monde daté 10-11 février) suscite 
de vives réactions. Georges Valbon 
(PC), président communiste du 
conseil général de Seine-Saint-De- 
nis, regrette que le site de Trem- 
biay-en-France n’ait pas été choisi. 
Il affirme : *■ Ce projet constituait 
une réponse de qualité, adaptée 
d’une part à des manifestations de 
portée nationale et internationale et 
d’autre part au rééquilibrage néces- 
saire à l’est de la région parisienne 
en matière d’équipements sportifs. » 

Le -député RPR de Seine-Saint- 
Denis, M. Robert Pandraud, se 
montre beaucoup plus incisif : «Le 
gouvernement a délibérément sacri- 
fié le rééquilibrage de la région 
parisienne vers le nord-est et laisse 
.le département de la Seine-Saint- 
Denis sans équipement structurant . 
Il est scandaleux que ce départe- 
ment ait été sacrifié pour des motifs 
partisans. » 

M. Jean-Claude Bras, consultant 
pour le projet de Tremblay, prési- 
dent du Red Star et ancien interna- 
tional de football ne cache pas son 
« énorme et étrange surprise» : « Je 
suis un sportif et je ne ferai pas de 


déclaration d’humeur aujourd’hui 
(...), c’est avant tout un choix politi- 

S te (...). D’un avis unanime, Trem- 
ay présentait le site le plus appro- 
prié et le meilleur dossier. Sans 
vouloir polémiquer, je note qu’on 
s’est servi d’un outil sportif pour 
une action de remodelage d’une 
ville nouvelle d’Ile-de-France. » 11 se 
dit aussi «très étonné de la passi- 
vité du mouvement sportif lors du 
dernier mois». 

Les responsables sportifs, eux, ne 
montrent que leur satisfaction 
d’avoir enfin un grand stade. Pour 
Jean Foumet-Fayard, président de 
la Fédération française de football, 
« c’est historiquement une grande 
date pour le sport .français il ne 
nous appartient pas, à nous. Fédé- 
ration française de football, de dis- 
cuter des raisons et du choix du 
-site, pas plus que de l’opportunité à 
avoir opté pour Melun-Sènart plutôt 
que pour un autre. Ce qui est 
important, c’est surtout que ce 
choix soit intervenu dans les délais, 
et que l’échéance ait été tenue». 

Roberi Bobin, président de la 
Fédération française d’athlétisme, 
ne cache pas son optimisme : «Je 
suis content car l’athlétisme fran- 
çais va pouvoir présenter enfin un 
grand événement. » Seul regret : 
u Ce stade ne sera pas dans Paris. » 

F. G. 



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Director General 

International Trade Association 

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tî«r>e ar9 ^J? umber °* conripanies and organisa- 
industï^ rdW,de spec ' a,isîn 9 ln the traveI service 

Kof ^ SSOC ' at ’ on . Per^orms for its members a num- 
înn or comrrtercial. représentative and co-ordinat- 
g actrvnties. The administrative HQ has recentlv 
is new t0 Copenha 9 en and thB CEO position 

The Director General is responsible to the Execu- 
oar I. for îm P ,er nenting policy; co-ordinating 
relations between Mem ber Associations; general 
management andfinancia! administration of 
tne Association. The Director General's main task 
WI | ,ni . t * ate ar *d implement further member 
related services and in addition to obtain wider 
international récognition wrth in the travel and 
airline industry. 

Candidates must be weil travelled and hâve an 
excellent, international oriented track record in 
business management - public/întemational 
organisations. Skiiis shouid include expérience 
of general and marketing management together 
wrth excellence in communication. 

A graduate university degree in business admini- 
stration, organisation or équivalent is preferred. 
Fluency in English (wOrking language) and 
French or Spanish is essential. Age; 32-45 years. 

A very attractive package of salary and benefits 
wiil be negotiated. Domicile in Copenhagen. 

For further information tel (+45 86 15 52 44); 
fax (+45 86 15 74 22) - Att. Aage Dragsted. 

Applications to be marked "Director General" 
and sent to the address below latest February 25. 

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Le Monde e Jeudi 14 février 1991 33 


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nternational 


(Directeur 

des affaires pu6 tiques 


fjt vec un réseau de 100 bureaux opérationnels sur le 
VJ terrain, i'UNDP (Programme de Développement des 
Nations Unies) a pour mission de centraliser la 
planification, le financement et la coordination de l'ensemble 
du système d'aide au développement de l'ONU. LUNDP est 
exclusivement financé par les contributions de ses états 
membres. 

Le challenge de ce poste basé à New York, consiste à 
• parfaire la stratégie des affaires et des relations publiques des 
différentes organisations, • accroître la notoriété de I'UNDP 
auprès des gouvernements et de leur public au travers des 
médias ou d'autres moyens ceci afin de mettre en évidence la 
mission du i'UNDP et ainsi augmenter les ressources 
financières disponibles. 

Le candidat idéal doit posséder une expérience significative de 
la création et de la mise en œuvre d'actions de communication 
stratégiques, de préférence au sein d'une organisation 
internationale. Des preuves de son habitude de la négociation 
avec les médias sont vivement souhaitées. Des contacts 
gouvernementaux seront appréciés. L'anglais courant est 
indispensable, la connaissance du français et/ou de l'espagnol 
est nécessaire. 

Merci d'adresser votre dossier de candidature (lettre, C.V. 
détaillé) sous réf. 165. à MEDIA PA. - 50/54, rue de Silly 
92513 BOULOGNE BILLANCOURT cedex, qui transmettra. 



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UN1TH) NATIONS DEVELOPM0U PROGRAMME 



TENDER NOTICE 


TRANSPORTATION MASTER PLAN PREQUALIH- 
CATION NOTICE FOR THE ENGAGEMENT OF 
TRANSPORT PLANNING CONSULTANTS 

The Urban Redevetopment Authority (U RA) is the National 
Planning Authority m Singapore. The Aulhorîty’s mission 
is to plan and farilitaîe the physical development of 
Singapore into a tropical câty of excellence with a distinctive 
identity meeting the aspiration of Smgaporeans. 

In conjunction with several other Singapore govemment 
agencies, the Authority is currently developing a 
Transportation Master Plan to ensure the b est possible 
intégration of landuse and transport planning to make 
Singapore a congestion-free cfty. Key objectives of the 
Master Flan are as fbllows; 

I) To provide the overaJH long- terni framework for 
mobüity (work, leisure, shopping, etc.) and urban 
development. 

n) To explore and test the oltimaie capacity of a total 
and integrated System of transport facilhies. 

üi) To provide the best possible public transport networik 
as an attractive alternative to the priva te car. 

hr) To enable the intensification of development at 
locations most accessible by public transportation. 

We are looking for world-renowned transport planning 
consultants to act as advisors and to guide the development 
of the Master Plan. The consultai! cy period is expected to 
be between Aprfl 91 and J une 91 for the fiist two phases 
and between August and November 91 for the third phase. 
We hereby invite internationaUy established transport 
planning consultants to apply to: Urban Redevelopment 
Authority (Singapore), Head Engineering Section, Fax No: 
65-2243752 for the officia) Prequalifi cation Documents. 

The CLOSING DATE for submission of particulars 
required in the Prequalifi cation Documents is 15 MARCH 
1991. The sub mission must be made bÿ hand or by post 
or by fax to the following address not later than 
15 MARCH 1991: 

CONTRACT AND ADMINISTRATION SECTION 
URBAN REDEVELOPMENT AUTHORITY 
45 MAXWELL ROAD SINGAPORE 0106 
FAX: 65-2248752 TEL: 65-2216666 


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URBAN 

REDEVELOPMENT 

AUTHORITY 


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sessions organisées et un grand nombre cTentre eux a pu réussir 
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Filiale de Ferruzzi, BEGHJN-SAY est l'un des plus 
importants groupes agro-industriels. Avec un 
chiffre d'affaires consolidé de 39 milliards de francs 
et 15.000 personnes réparties dans 15 pays, il occu- 
pe une position de tout premier plan an niveau inter- 
national dans les domaines du sucre, des produits 
amylacés, des huiles et des condiments. 


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années nous amène h renforcer notre équipe d'audit international. Dans ce but nous recherchons un : 

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Rattaché au responsable de l'audit international, il participera à la coordination et à la formation des audi- 
teurs locaux, au développement de procédures ainsi qu'à des audits financiers, opérationnels, EDP et d'ac- 
quisition. ■ 

Ce poste s'adresse à un candidat âgé d'au moins 28 ans, de formation ESC complétée par le DECS, possé- 
dant au moins 4 ans d'expérience dans un cabinet d'audit international. La maîtrise de l’anglais et de la 
micro-informatique ainsi qu'un bon esprit d'analyse, une aisance relationnelle, de réelles qualités rédac- 
tionnelles sont nécessaires pour réussir dans cette fonction. Ce poste, basé à Paris, suppose de fréquents 
déplacements, notamment à l'étranger. 

Ecrire à Frédérique CHE MARIN, en précisant la référence A/S8645M - PA Consulting Group • 3, rue 
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Vous serez l'interlocuteur privilégié des dirigeants de toutes nos filiales 
européennes (Royale Belge, Gelderland, New Ireland, 
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de nos besoins : de mettre en place la stratégie européenne de commu- 
nication institutionnelle du groupe, de développer les moyens existants, 
de concevoir et d'accompagner des actions nouvelles. 

Cette mission importante s'adresse bien évidemment à un candidat 
d'envergure et réellement talentueux. De formation supérieure 
(Finance. Gestion, Commerce...) complétée par une expérience à 
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Rencontrons-nous. Parlons de nos ambitions communes. Adressez 
votre candidature (lettre. CV, photo, prétentions), sous réf. FG02, à 
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5 692 

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78 - YVEUNES 

PAVILLON 5 PCES 
Parking, 111 mi* 


2 PIÈCES 
65 m 2 

Rez-de-chaussée 

4 PIÈCES 
Parking, 87 m 2 
4* étage 

STUDIO 

Parking, 36 m 2 
Rez-de-chaussée 

MAISON DEVILLE 

5pAces 

Garage. 103 m 2 

3 PIÈCES 

Posa, parking, 95 m 2 
2* étage 


91 - ESSONNE 

MAISON INDMDUB1E1 
Parking, 115 m 2 | 

PAVILLON 4 PIÈCES 
Parking, 122 m 2 
-<- JarcHn 411 m 2 

MAISON 6 PIÈCES 
Garage, 136 m 2 


6-8, rue Adolphe-Mile 

SAGGEL - 42-66-61 -06 
Frais de commission 

6-6, ma Adolphe-Mile 
SAGGEL - 42-66-61 -05 
Frais de commission 


NOISY-LE-ROI 

1, aBée Mchal-Richard-Daiëande 
AGI FRANCE - 47-42-1 7-61 
Frais de commission 

ROCQUENCOURT 
13, me des Erables 
AGI FRANCE - 47-42-17-61 
Frais de commission 

ROISSY 

5, avenue des UrsuHnes 
AGIFRANCE - 4742-1 7-61 
Frais de commission 

SAWT-GERMAM-EN-LAYE 
40, rua des Uraufinsa 
AGF - 49-24-45-46 
Frais de commission 

SA1NT-GERMAJN-EN-LAYE 
20-22, me Schnapper 
SAGGEL - 47-78-1 5-85 
Frais de commission 

VERSAILLES 

35 bis, rue du Maréchd-GaKere 
CIGIMO - 48-00-89-89 
Honoraires de location 


EVRY 

9, me de la Tour 
SOLVEG - 40-67-06-99 

LONGJUMEAU 
5, nie des Bruyères 
AGIFRANCE - 47-42-17-61 
Frais de commission 

VERRIÊRES-LE-BUtSSON 
1, allés des Lilas 
SAGGEL - 46-08-96-66 
46-08-95-70 
Frais de commission 


5 361 
+ 702 

3 821 

5935 
+ 728 

4223 


8 198 
-i- 436 

5833 

3 587 
+ 1 103 

2935 

3 600 
+ 1 021 

2946 

-3 468 
+ 340 

2422£9 

7 300 
+ 644 

5 195 


6 625 
+ 1000 

5 040 


5485 
+ 167 


6 648 

+ 377 

4463 

7 290 

+ 150 


5 187 


9, rue des Dardanales 
CGI -40-16-28-71 

7 900 
4- 1 376.5 

92 - HAUTS-DE-SEINE 


9, tue des Dardaneies 

16 000 

2 PIÈCES 

BOULOGNE 

4050 

CGI -40-1 6-28-71 

4-2 359 

Parking, 54 m 2 

743, av. du Générsd-Lecterc 

4- 700 

19, rue Sakieuve 

19 163 

2* étage 

SAGGEL - 46-08-96-55 
46-08-95-70 
Frais de commission 

2881 

LOC INTER - 47-45-1 6-09 

+ 1 350 

3 PIÈCES 

Parking, 84 m* 

3* étage, terrasse 

BOULOGNE 

197. ma du Générai-GaBeni 
LOC INTER - 47-46-1 6-09 

7 100 
4- 650 


Type 

Surface/étage 


Adresse de l'Immeuble 
CommercMIsateur 


Loyer brut + 
Prav./charges 


4 PIÈCES 
90 m 2 
4» étage 

2/3 PIÈCES 
Parking, 70 m 2 
2* étage 


4/5 PIÈCES 
Parking, 110 m 2 
balcon, 1« 


5 PIÈCES 
Parking, 104 m 2 
1- étage 
Immeuble neuf 

STUDIO 
44 m 2 , 1- étage 


2 PIÈCES 
Poss. parking, 

50 m 2 , terrasse 
7> étage 

4 PIÈCES 
Parking, 83 m 1 
1 - étage, balcon 

4 PIÈCES 
Parking, 96 nP 
2* étage 

3 PIÈCES 
Parking, 66 m 2 
3* étage 


COURBEVOIE LA DÉFENSE 
12, place des Dominas 
SAGGEL - 47-78-1 5-85 
Frais de commission 

GARCHES 
21, rue des 4-Vents 
SAGGEL - 46-08-80-36 
46-08-95-70 
Frais de corranission 

LA GARENNE-COLOMBES 
19, rue Estienne-d'Orves 
CIGIMO - 48-00-89-89 
Honoraires de location 

MEUDON 

68-76, rue de la République 
SAGGEL - 46-08-80-36 
Frais de co mm ission 

NEUILLY-SUR-SEINE 
47, rue Perre net 
AGF - 49-24-45*45 
Frais de commission 

NEUILLY-SUR-SEINE 
223. av. Chartes -de-Gauüe 
CIGIMO - 48-00-89-89 
Honoraires de location 

NEUILLY-SUR-SEINE 
7 bis, rue de Rouvray 
LOC INTER - 47-45-15-71 

PUTEAUX 
1, me Volta 
AGF - 49-24-45-45 
Frais de commission 

SÈVRES 

4, route des Postillons 
SAGGEL - 46-08-96-55 
46-08-95-70 
Frais de commission 


94 - VAL-DE-MARNE 


3 PIÈCES 
Parking, 76 m 2 
1- étage 

3 PIÈCES 
Parking, 70 m* 
2* étage 


4 PIÈCES 
Parking. 87 m 2 
î- étage 

2 PIÈCES 
Parking, 54 m 2 
3* étage 

3 PIÈCES 
Parking, 74 m 2 
2* étage, balcon 

5 PIÈCES 
Parking. 109 m* 
Terrasse 8 m 2 
4* étage 


CACHAN 

34, avenue Carnot 

AGF -49-24-45-45 

Frais de commission 

CACHAN 
9, rue Guichard 
SAGGEL - 46-08-96-55 
46-08-95-70 
Frais de commission 

NOGENT-SUR-MARNE 
68, me Françots-Rofland 
SOLVEG - 40-67-06-99 
Frais de commission 

SAINT-MANDÉ 
4, avenue Jaffré 
LOC INTER - 47-45-1 5-71 

SAINT-MANDÉ 

31-33, avenue Jaffré 

LOC INTER - 47-45-1 6-09 

VINCENNES 
27, avenue du Petit-Parc 
AGF -48-08-78-48 
Frais de commission 


5600 
+ 1662 

3 985 

3040 
+ 1000 

2 163 

7000 
+ 1025 

6 310 

8 100 
+ 1 558 

5 764 

4400 
+ 520 

3 131,04 

6 600 

+ 840 

5022 . 

8 736 
+ 763 

7 200 

4- 800 

5 123,52 

4150 
4- 800 

2 953 


5 345 
4- 700 

3 803,50 

4 371 
+ 1000 


3 110 

7 941 
+ 1068 

6 356 

5082 

+ 558 

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36 Le Monde • Jeudi 14 février 1991 


MARCHES FINANCIERS 


; ff VI 


Après sa fusion avec Aqnarius 

Le Club Méditerranée devient 
le troisième pôle touristique européen 


Le Club Méditerranée, premier 
exploitant mondial de villages 
de vacances (8,2 milliards de 
francs de chiffre d'affaires et 
115 000 lits) a annoncé mer- 
credi 13 février le rachat intégral 
du voyagiste Club Aquarius et 
de sa filiale uhartei Air Liberté 
(1,7 milliard de francs et 
7 000 lits). 

M. Gilbert Trigano. PDG du Gub 
Med, csl un obstiné. Persuadé depuis 
des lustres que «l’cn ne peut être fort 
sur le plutt européen gîte si on l’est 
aussi sur son propre marché ». il cher- 
chait de longue date à se marier avec 
des partenaires ou concurrents fran- 
çais pour constituer une force de 
vente et d'achat capable d’obtenir 
de; effets d’échelle significatifs. U a 
tenté, en 1986. de se rapprocher des 
Wagons-Lits, puis de Nouvelles 
Frontières, en 1989. Vainement. Les 
intérêts, les stratégies et les personna- 
lités étaient trop discordants. 

Tout en prétendant n’êtrc plus 
tenté que par la croissance interne, 
M. Trigano n'en poursuivait pas 
moins sa quête pour trouver ce qu’il 
appelle » un partenaire sans arrière- 
pensée». La perspective ouverte par 
Bruxelles d’un début de libéralisation 
du transport aérien européen, pro- 
grammé pour le I er mars prochain, 
lui en a offert l’occasion. La filiale 
charter du Club, Minerve, était avec 
scs onze avions, un peu petite j>our 
obtenir des droits de trafic réguliers. 
De meme, la filiale charter du Gub 
Aquarius, Air Liberté, ne pesait 
guère lourd avec ses neuf appareils. 
-tSc présenter en ordre dispersé 
i/onni les autorités tte l’aviation civile 
ne faisait pas très sérieux», explique 
M. Gilbert Trigano. 

Mais les né&xintvurs des deux 
partiel ne sc sont pus contentés du 
volet aéwn. Les activités hôtelières, 
de fahrionl/aa de voyages et de vente 
sont trop liées au tourisme pour 
qu'on les sépare du transport. D’au- 
tre part. M. Lotli Bclhassine, PDG et 
propriétaire-fondateur du Club 
Aquarius, qui avait du mal à boucler 
l'augmentation de capital de 150 mil- 
lions de francs qu’il avait lancée, 
semble avoir cédé nu pressions de 


ses financiers, comme la Caisse des 
dépôts ou Paribas, soucieux de créer 
un pôle touristique français de taille 
européenne. Il n’est pas impossible 
que l’attentat dont il a été victime en 
novembre lui ait fait prendre 
conscience de la vulnérabilité de son 
entreprise. 

M. Lotfi Belhassine fait donc 
apport au Club Med des parts que sa 
famille et lui-même détiennent dans 
la Méditerranéenne Voyages et qui 
contrôle en cascade notamment le 
voyagiste Loin Voyages et la compa- 
gnie Air Liberté. Le prix de cette 
transaction - encore inconnu puis- 
que les audits ne sont pas terminés - 
sera réglé en actions du Gub Médi- 
terranée, dont M. Belhassine devien- 
dra l’un des plus impartants action- 
naires individuels. Pour préparer ce 
paiement, le conseil d’administration 
du Gub a voté. le 13 lévrier, le prin- 
cipe d'une augmentation de capital 
de 10 %, soit 980 000 actions émises 
au cours de 420 F. 

«Un coup de chapeau» 
à M. Belhassine 

M. Robert Lion, directeur général 
de la Caisse des dépâts, principal 
actionnaire du Gub, h donne un coup 
de chapeau » à M. Belhassine pour (a 
façon dont il a accepté de devenir 
«coéquipier» du Gub. M. Belhassine 
devrait devenir président de Loin 
Voyages, le voyagiste du groupe, 
mais aussi membre du conseil d’ad- 
ministration et du comité de direc- 
tion du Gub, dont il est prévu que 
M. Serge Trigano, le fils de Gilbert, 
deviendra un jour le PDG. 

Au bout du compte, le Club aug- 
mentera de 14 % le nombre de ses 
lits, multipliera par huit le chiffre des 
clients de son activité de voyagiste et 
fera passer de onze à vingt avions la 
flotte qu’il contrôle. Il devient le troi- 
sième groupe européen de tourisme 
derrière le britannique Thomson et 
l’allemand TUI. Le grand perdant de 
ce rapprochement est le groupe 
GMF. qui. du fait de la défection de 
Gub Aquarius. son allié à 50/50 
dans groupe A. se retrouve seul avec 
Go Voyages, FNAC Voyages et sur- 
tout la peu rentable compagnie Corse 
Air, filiale de Nouvelles Frontières. 

ALAIN FAUJAS 


En raison de la chute du dollar 

Fokker va supprimer mille emplois 


AMSTERDAM 

de notre correspondant 

Deux semaines après la «démis- 
sion »• inattendue de son directeur 
Je* ventes, le constructeur aéronau- 
tique Fokker a présenté, mardi 
1 1 lévrier, un ensemble de mesures 
devant lui permettre d'économiser 
2St) millions de florins 1840 millions 
de francs) sur scs coùls généraux de 
production. 

Celte somme est de 40 % supé- 
rieure au plan d'économies lancé 
eu «membre dernier. La principale 
déJMon concerne la suppression de 
mille emplois, dont trois cents à la 
suite de liv.cn.icmcnts secs. Par ail- 
leurs. FiAVfr ne distribuera pas les 
dividende.* Je Mjn bénéfice 1990. 
estimé., à ijuv'qiic S-i millions de flo- 
rins 125.1 millions de francs). 

Le lüivuiiMcur néerlandais est 
vuu-üur.i aîîi ;te par fa dépréciation 


continue du dollar, unité monétaire 
incontournable dans son secteur 
d’activité. Le billet vert cotait 
2,60 florins 17,80 francs) il y a quatre 
ans, lors du développement des deux 
avions derniers-nés. le F-100 et le 
F-50; il a depuis lors perdu près de 
3 francs, près du tiers de sa valeur. 

Fokker risque aussi de subir de 
plein fouet le contrecoup du 
marasme dans lequel la guerre du 
Golfe plonge les compagnies 
aériennes. Celles-ci pourraient ne pas 
donner suite à leurs commandes 
optionnelles ou reporter des investis- 
sements. Or les carnets de com- 
mande, pleins jusqu’en 1994. ont 
déjà commencé à se dégonfler : l’an 
dernier, fe constructeur aéronautique 
a reçu seulement sept nouvelles com- 
mandes fermes de F- [00, contre cent 
dix-neuf l'année précédente. 

CHRISTIAN CHARTIER 


AMS FINANCIERS DES SOCIÉTÉS 

^GROUPE 


Le volume d'activité TTC du Groupe Casino s'est élevé à 55,3 mil- 
liards Je francs en 1990, ce qui représente un accroissement par rep- 
ron A l'année précédente de 32,6 %. 


La répartition du volume d’activité entre les différents secteurs 
s'établit de la façon suivante : 

VOLUME D’ACTIVITÉ TTC 
(en milliards de francs) 


ACTIVITÉS 

1989 

1990 

VARIATIONS 
1989-1990 ea % 

PRODUCTION 

5.2 

5.6 

7,7 

DISTRIBUTION 

3d,2 

42,6 

41,1 

RESTAURATION 

3,6 

4 

11,1 

USA .. 

2,7 

3,1 

14,8 


41.7 

55,3 

32,6 


Four permettre la comparaison avec l'exercice précédent, le chiffre 
d'affaires réalisé aux USA en 1989 a été converti au même cours du 
dollar que celui utilisé pour 1990. (Taux moyen pour 1990 I $ - 
S.V*5 FF.) 

En 1990 le volume d’activité lient compte des récentes acquisition» 
et prises de participation, et notamment, dans la distribution, du 
groupe La Ruche méridionnaie (chiffre d'affaires TTC consolidé au 
3 1 -12-90 : 9,3 milliards de F) et de 35 % de SMAFIN, filiale de La 

Rinasecntc (1,8 milliard de F). 


NEW-Y ORK, 1 2 février I 
Ventes bénéficiaires 

Des ventes bénéficiaires ont 
succédé mardi 6 ta vagua d'achats 
qui. an début de semaine, avait 
porté la Bourse américaine, pour 
la première fois depuis le 3 1 juiflet 
1990, au-dessus de la barre des 
2 900 points. Elles n’ont toute- 
fois pas été trop mal absorbées 
et, a la clôture, l'indice Dow 
Jones, un instant tombé è la cote 
2 848.27, avait remonté la cou- 
rant pour s'inscrire è 2 874,75, 
soit è 27,48 points (- 0.9 en 
dessous de son niveau précédent. 
Le bilan de la journée a témoigné 
de la bonne résistance du marché. 
Sur 2 054 valeurs traitées, si 860 
ont baissé. 770 en revanche ont 
monté tandis que 424 reprodui- 
saient leurs coure de ta veille. 

De l'avis des spécialistes, il ne 
s'agirait pas là de l'amorce d'un 
mouvement batasier plus impor- 
tant. O’une façon générale, les 
investisseurs conservent, drt-on, 
un optimisme serein, à la fois 
fondé sur la perspective d’une 
issue rapide du confTrt au Moyen- 
Orient, l'espoir d'une récession de 
faible ampleur et de courte durée, 
enfin d’un nouvel assouplisse- 
ment de la poétique de crédit que 
le président Bush appelle de ses 
voeux. Bref, pour l'essentiel, les 
analystes attribuent le renverse- 
ment de tendance au seul facteur 
technique. 


QnalMwiMME 15 1/4 M 6/8 

Du Fend» Maron- 37718 38 1H 

ExuroKatt 47U8 48 

Ena WW 531/2 

Fard 32 1/2 31 1/8 

GsvSBmric 57 687/8 

GwariMM» 353/4 38 

Goodrre 193/8 13 1/8 

b3TZ_ 1321/4 1327/8 

ITT 571/8 SB 

KM 01 61 1/4 603/4 

Km 883/4 1006» 

feMntegar 62 607/8 

Tti-" 61 817/8 

lMLGon>.»/thgb- 139 U4 135 
IMmCxWZ— 197/8 201/4 

USX 30S8 30)14 

WMUro 283/4 29 5/8 

Xwi&p. — 1 62 1 53 1/4 

LOND RES, 12 février l 
Trouble 

La Bourse londonienne a réduit 
ses pertes mardi en fin d'après- 
midi. encouragée par l’ouverture 
en hausse de Wall Street mais 
déprimée par les Incertitudes sur 
une baisse rapide des taux d'In- 
térflt, après des déclarations du 
chancelier de l'Echiquier. M. Nor- 
man Lamont, refusant toute déva- 
luation de la livre. A la ciboire, 
l'indice Footsie perdait 
14.6 points <- 0.8 %). 

Le marché était actif avec 
582.5 millions de titres échangés 
contre 478.4 minions la veBle. Les 
fonds d’Etat ont été irréguliers, 
tandis que les mines d r or ont 
baissé dans le sillage du métal 
jaune. La plupart des titres ont 
reculé, notamment les valeurs 
liées à la consommation tels les 
groupes de distribution alimen- 
taire. les brasseries et les maga- 
sins, tandis que tas pétrolières se 
sont redressées avec la fermeté 
des cours du brent. Les banques, 
très sensibles aux nouvelles 
concernant les taux d'intérét. ont 
suivi la tendance baissa ère. 


PARI& 13 février f 
Petite progression 

Très hésitante è l'ouverture, ta 
Bourse de Paris a retrouvé de ta 
vigueur mercredi au fil 
des heures dons un marché c sans 
saveur» selon les milieux profes- 
sionnels. En repli de 0,t2 96 è 
l'ouverture, l’indice CAC 40 affi- 
chait è 11 h 15 un gain de 
0.5 1 96. En début d'après-midi, 
peu avant l'ouverture de Wall 
Street, ta progression était de 
0,55 %. Les marchés ont besoin 
de souffler, estimaient les experts 
après la vive hausse enregistrée 
dapuls le début de la guerre du 
Golfe. Par ailleurs, les opérateurs 
deviennent un peu pfcis prudents, 
car la reprise économique pourrait 
être plus tardive que ne la souhai- 
tant les experts. En effet, l'atten- 
tisme des consommateurs et des 
chefs d'entreprise va peser sur 
las résultats des sociétés au pre- 
mier semestre, Les analystes s'at- 
tachent d’autre pan de plus en 
plus aux résultats des sociétés ou 
aux perspectives dans ea 
domaine. Le rachat par le Club 
Méditerranée du Club Aquarius s 
entraîné une baisse d'environ 4 96 
de l'action du groupe présidée per 
M. Gilbert Trigano. L'action Céros 
s'effritait également 
quelques heures avant l’annonce 
officielle du départ de son vice- 
président, M. Alain Mine, ar ta 
vente des 8,96 96 de la Générale 
de Belgique au groupe Suez. En 
revanche, ce damier enregistrait 
une légère progression. Parmi les 
plus fortes haussas de la séance 
on notait Navigation mixte et La 
Rochette, mais aussi des firmes 
de distribution comme Galeries 
Lafoyetta ou Docks de France. Du 
cOté des baisses figuraient, outre 
le Club Méditerranée. Sextant 
Avionique. Bongraln et le GAN. 

TOKYO, 13 février T 

Au-dessus de la barre 
des 25 000 points 

La Bourse tokyote n'a pas fini 
de monter. Après six Journées 
d’ascension, dont la dernière mar- 
quée par 2,6 96 de hausse, elle a 
poursuivi son avança et même 
repassé pour la première fois 
depuis le 31 octobre 1990 la 
barre des 25 000 points è l'indice 
Nitdcei. qui s'établissait en d&ture 
è 25 139.47, avec un gain de 
204.46 points 1+ 0,82 %>. 

Pourtant, en début de séance, 
une vaque de ventes bénéficiaires 
avait déferlé sur le marché. Non 
seulement ces ventes furent bien 
absorbées, mais è aucun moment 
elles n'ont réussi à provoquer un 
renversement de tendance. Ici 
comme ailleurs, les investisseurs 
tablent en priorité sur une nouvelle 
baisse des taux d'intérét. 


Caen 

Af ta* 

Honda Mom — 
Mrtaorta Baoric 


Canrti 

Corn du 

12 Mm 

13 «Mar 

664 

703 

1060 

1100 

13W 

1360 

2420 

2680 

1240 

13» 

1720 

1730 

614 

808 

67» 

6870 

1730 

1720 


FAITS ET RESULTATS 


□ Boxrse Milan : s as pension di 
mouvement de ^rève annoncé pou 
vendredi 1S février. - Le mot d'or- 
dre de grève des fondés de pouvoir 
d'agents de change, qui devait 
paralyser la Bourse de Milan â par- 
tir de vendredi prochain pour une 
durée indéterminée, a été sus- 
pendu après l’annonce jeudi 
14 février de l’ouverture de négo- 
ciations avec le gouvernement. 
L’AN PAC, association nationale 
des fondés de pouvoir d’agents de 
change, a déclaré mardi 12 février 
que scs représentants de toutes les 
catégories rencontreront successi- 
vement jeudi le ministre des 
finances M. Rino Formica et le 
représentant de la présidence du 
Conseil M. Nino Cristofori. Ce 
mouvement de grive avait été 
décidé pour protester contre l’ap- 
plication de la nouvelle taxe sur les 
plus-values boursières (le Monde 
ou 12 février). 

a Premier déficit pour Goodyear. 
- Nunméro deux mondial du 
pneumatique derrière Michelin, le 
groupe Goodyear, dernier manu- 
facturier américain indépendant, a 
enregistré pour 1990 le premier 
déficit de son histoire. Cette perte 
atteint 38.3 millions de dollars, 
pour un chiffre d’affaires accru de 
5,7 % à 1 1,3 milliards de dollars. 
Elle se compare au bénéfice net de 
207 millions de dollars réalisé en 
i 989. Cétail inévitable. Le groupe 
américain avait déjà dans le pané 
enregistré des pertes trimestrielles. 
Mais il avait jusqu'ici réussi à les 
absorber sur douze mois. Cette 
fois, le handicap occasionné par le 
déficit subi pour le troisième tri- 
mestre 1990, d’un montant record 
de 61,4 millions de dollars, n'a pu 
être remonté. Mais ce n'est pas 
tant du pneu, frappé par la réces- 
sion enregistrée dans l'industrie 
automobile, dont souffre Goo- 
dyear. Le centre des pertes, le 
lourd endettement et les problèmes 
financiers de la firme d’AkTon 
sont, affirment les analystes de 
Wall Street, le résultat d’une diver- 
sification ratée par le rachat du Ail 
American Pipeline, un pipeline qui 
achemine le pétrole brut de Cali- 
fornie au Texas mais ne travaille 
qu'au tiers de sa capacité. En plus 
de ce boulet, la société précise que 
scs résultats de 1990 incluent des 
charges exceptionnelles de restruc- 
turation. 


o Nouvelles Frontières eupho- 
rique. - Pas de «sinislrosci» pour 
Nouvelles Frontières. Sur le der- 
nier exercice, achevé au 30 sep- 
tembre 1990. le deuxième voya- 
giste français (avec 1,1 million de 
clients, soit + 9 9h) a réalisé un 
chiffre d’affaires de 3,9153 mil- 
liards de francs {+ 8,5 9b) et a plus 
que doublé son bénéfice net conso- 
lidé : 69,74 raillions de francs con- 
tre 27,3 millions. Grèce à la politi- 
que de « diversification da 
destinations». Nouvelles Fron- 
tières n’a enregistré en janvier 
1991 qu’une baisse de 6 % sur le 
mois correspondant de 1990 : les 
hausses sur les Antilles (+ 152 %), 
les Canaries (+ 66 9b), les stations 
françaises de sports d’hiver 
{-i- 50 9b) compensant les baisses 
sur d’autres destinations. 

a Usinor-Sscilor s'associe à l'alle- 
mand Maïuesmaan pour la fabrica- 
tion de nos tabes en acier. - Deux 
filiales du groupe français Usiner 
Sacilor, ainsi qu’une filiale du 
groupe allemand Manocsmann 
(mécanique, machines-outils), 
Mannesmannroehre Werke AG, 
ont décidé de fonder une entre- 
prise commune appelée Europipe, 
spécialisée dans la production et la 
commercialisation de gros tubes en 
acier. Elle deviendra le numéro un 
mondial des gros tubes, avec une 
capacité de production annuelle de 
plus de deux millions de tonnes. 

a M. Pierre Richard éln prés West 
dn Groupement des Institutions 
financières spécialisées (GIFS). - 
Le conseil d'administration du 
GIFS a nommé, le 6 février 1991, 
à sa présidence M. Pierre Richard, 
président du directoire du Crédit 

local de France, en remplacement 
de M. Fierté, PDG du Comptoir 
;des entrepreneurs. Le GIFS reunit 
.les établissements de crédit aux- 
quels l'Etat a confié une mission 
, permanente d’intérêt général 
{Caisse centrale de coopération 
ccoaoaomique, Caisse de garantie 
du logement social, Comptoir des 
.entrepreneurs, CEPME, Crédit 
■foncier de France. Crédit national, 
Matif SA, Société des Bourses 
.françaises, SDR, SOFARIS, 
SOCREDOM). Le total de leur 
bilan a atteint 1 140 milliards de 
■francs en 1989 et leurs engage- 
ments 920 milliards. * 


PARIS : 

Second marché (•éfcctfcMi) ! 


boi R 'L 


VALEURS 

Coure 

préc. 

Dentier 

cours 

' 

VALEURS 

Cours 

préc. 

MeadCthtes 

3110 

attt 


485 

An**A*wew_ _ , 

221 

24860 

Gureoi 

900 


105 


LCC . —, 

225 

R*C 

150 

150 

n* 

276 

Bqn Varna fax 8CM}. 

840 

820 

kfanm 

120 


38730 

391 

[ABJtl . 

115 

Boassiyofll 

204 



280 

CAL-dt-fr.jCCU— 

1030 

Mit 

Incmte 

B8 

Catwson 

390 

383 

Marra Comm. 

T2B 

CmH— . _ - 

EH 

575 

Motat - 

128 

CEGEP., _ 

17510 

175 

Otant Logater. 

590 

CF.P.I 

27450 

270 

pTBSDoarg^ 

78 

CNJJl .. 

800 

80 0 

PbbLRtMxM. 

345 

Cflriatffli 

280 

280 

Ruri. — 

517 

Coraosg. _ 

26890 

27040 

RhmWpEoidy.). 

303 

Cortbtama 

780 

772 

StHIMpioff — 

m 

Oaaks 

222 


Seta tons fri . - 

38 


380 

380 

Sert»..— 

400 

Mas 

665 

668 

S.M.T Garai. _ 

18490 

Domacfiy WonnsO>_ 

396 


Sapa 

190 

Desquamât GhL_, 

235 

23010 

Therroador H ffl. 

223 

DHirfcy 

990 

1010 

IMog - 

162 


On* 

Dota» 

Edttors Bdfond 

hnp-PropUoo^ 
foacor 


; GfT (gnoiSLfoni) 

i Grand livra 

&wogra<i_ i 


Vidât Cta 5» 99 80 

Y.SriJvmGraups-l 548 | 650 

LA BOURSE SUR MINItElT 

36-15 ÏZ. 


MATIF 

Notionnel 10 X. - Cotation en pourcentage du 12 février 1991 

Nombre de contrats : 129 314. 


COURS 


Dana- _ 
Précèdent. 


PRIX D’EXERGCE 


Volume : 8 325. 

COURS 

1 Dender 

P rê t èd rat 


CHANGES 

Dollar : 4,9660 F t 

Le dollar s’inscrivait on hausse 
mercredi 13 février, apres la vague 
d'intervention déclenchée la raille 
par les banques centrales euro- 
péennes. A Paris, la monnaie amé- 
ricaine s'échangeait à 4.9660 francs 
contre 4.9SSS francs la veille i la 
cotation officielle. Le mark à Paris 
restait très ferme, i 3,4078 francs 
contre 3.4078 francs mardi au 
fixing. 

FRANCFORT 12 février «février 
Dollar (en DM)— M53S 1,4575 

TOKYO 12 février 13 février 
Dollar (en y eu), 177,79 128,70 

MARCHÉ MONÉTAIRE 

(effets privés) 

Paris (13 février) 9 5/16-7/16 % 

Ncw-Yuk(l2Kvricri 53/4-4% 


ÉCHÉANCES 


Option» sig notionnel 

OPTIONS RACHAT OPTIONS DE VENTE 
Mais 91 Juin 91 Mats 91 Juin 91 
0J6 | U2 1 1,56 

CAC 40 A TE RM E 

(MATIF) 




régner 

Mais 

Avril 

1637 

1660 

1684 

1649 

1661 

1668 


BOURSES 


PARIS (INSEE, base 100 .28- 12-90) 
Il février 12 février 

Valeur: fronçai»» .. HML40 107,70 

Valeurs étrangères.. (02,10 102^20 

(SBF. base 100 . 31-12-31) 

Indice général CAC 43248 437,59 

(SBF. base 1 000 : 31-12-87) 

Indice CAC 40 — 1637,29 1 626.24 

NEW-YORK (fades Dow Jones) 

Il février 12 février 
Industrielles 2 90203 2874.75 

LONDRES (tmSce e finançai Times *} 

11 février 12 lévrier 

100 valeurs 2 279 2 26450 

30 valeurs 1793.70 1 781,10 

Mines d’or 137,10 135,10 

Fonds «TE»! 853)5 85,63 

FRANCFORT 

M février 12 février 

Dax 1 488,74 1 46834 

TOKYO 

12 février 13 février 

Nîkkei Dow Jones. 24935# 25139.47 
Indice général 1865,66 187938 


LE MARCHÉ INTERBANCAIRE DES DEVISES 


COURS OU JOUR 



tba 

*kmtt 

«ro+ 

oadfo.- Bip.» 

MM*.- Rtp. * 

ou dtp.- 

SE.-U. 

49540 

4.9560 

+ 124 

+ 134 + 258 

+ 278 + 

800 

+ 

850 


4J892 

4,2946 

- 56 

- 25 - 88 

- 45 + 

b 

+ 

80 

Ven (100) _ 

3Æ643 

33689 

+ 54 

t 71+108 

+ 138 + 

423 

+ 

480 

DM 

Fk>ria 

3A067 

A0235 

M»7 

3.0266 

4 13 
+ 7 

+ 29+27 
+ 21+24 

+ 55 + 
4 44 + 

104 

90 

+ 

+ 

(63 

137 

FB(IOO) - 

163409 

165586 

- 55 

+74-50 

+ 154 + 

101 

+ 

5OT 

FS 

33T7S 

35823 

+ 36 

+ S3 + 86 

+ 124 + 

330 


407 

l (i m) _ 

45221 

45281 

- 121 

- 84 -220 

- 175 - 

554 


476 

£- 

95609 

936» 

-329 

- 295 - 612 

- 543 - 

1347 

— 

1196 


TAUX DES EUROMONNAIES 


6 5/16 

« 9/16 

6 3/S 

6 1/2 

6 1/2 

6 V? 

6 1/2 

1 S» 

7 7» 

1 1/S 

S 

8 1/8 

S 1/4 

7 11/16 

8 7/S 

9 1/8 

S 7/8 

9 

9 

9 Ut 

9 1/16 

9 

9 (M 

9 

9 1/8 

9 

« 1/8 

9 1(16 

9 1/4 

9 1/2 

9 » 

9 7/8 

9 n 

9 7/8 

9 1/2 

S 

S 1/4 

S US 

8 1/4 

8 Ut 

8U4 

7 7/8 

12 

13 

12 31$ 

12 7/8 

12 3/8 

12 7/8 

12 1/8 

14 1/2 

14 3/4 

14 

14 US 

0 314 

13 7/8 

12 15/16 

9 1H 

9 tfl 

9 5/8 

9 3/4 

[911/16 

913/16 

915/16 


Ces court pratiqués sur te marché interbancaire des devises nous sont indiqués en 
fin de matinée par une grande banque de la place. 


£e Hïonde-RTL 

ENTREPRISES 

à 22h15 sur RTL 


Mercredi 13 février 
Jean-François Mayer, 
directeur commercé 
de Learrwig Fiance. 


Jeudi 14 février 
Olivier Bouissou, 
délégué général de la Fédération 
nauonata de I industrie de b chaus- 
sure, dont cto Monde Affairas* du 
15 février pubfie un portrait. 



r T” ' "T I TU 


Y 

k 















-, _~,*3LL‘. 


38 • Jeudi 14 février 1991 


Au conseil des ministres 


M. Dumas évoque la « déception » des Soviétiques 
après leur mission diplomatique en Irak 




Les parts de la Générale de Belgique étant vendnes à Suez 

M. Alain Mine quittera Cerus fin avril 


SUR LE VIF 


CLAUDE SARRAUTE 


Lots du conseil des minisires du 
mercredi 13 février, M. Roland 
Dumas a rendu compte de son 
voyage eu URSS. Selon le porte- 
parole du gouvernement, M. Louis 
Le Pensec, le ministre des affaires 
étrangères, a indiqué qu'après la 
visite de M. Primakov à Bagdad 
les Soviétiques estimaient « ne plus 
devoir intervenir auprès de M. Sad- 
dam Hussein, après l'ultime tenta- 
tive » de l'émissaire du président 
de l'Union soviétique, ce qui sous- 
entendait une certaine « décep- 
tion » de Moscou 
Les dirigeants soviétiques ont 
aussi fait pan au ministre français 
des «échos profonds que produisent 
les événements du Gotfe sur les 
populations musulmanes des Répu- 
bliques du sud de l’URSS ». 
M. Dumas a notamment expliqué 
que la France s’efforce de rappeler 
aux pays arabes, en particulier à 
ceux du Maghreb, que la France 
reste fidèle à sa « politique tradi- 
tionnelle» à leur égard et que la 
guerre «prendra fin avec la restau- 


1/ ESSENTIEL 


1 SECTION A 

Débats 

La guerre du Golfe : c Feu 
t notre » Maghreb ». par Gilles 
Martinet ; s Citoyens ou ressor- 
tissants ? », per Raghid O Cham- 
mah 2 

La guerre 

duGotfe 3à s 

les lenteurs 
de ta justice 

en Italie j 

Plusieurs truands de la Mafia vont 
être libérés 10 

Les négociations 
en Afrique du Sud 
Accord de principe Mandela-De 
Klerk sur les prisonniers et la lutte 
armée 9 

Les Eglises 
etiapaû 

L’assemblée du COE à 
Canberra 12 


SECTION B 


ARTS ♦ SPECTACLES 


• Dix ans après la mort de Bob 
Marley, le reggae, musique 
rebelle ■ UB 40, Birmingham sur 
Caraïbe • Quarante ans de chan- 
son italienne • Babar, l’éléphant 
de Jean de Brunhoff, dessiné 
pour le grand écran • Les spec- 
tacles nouveaux 17 à 28 


SECTION C 

Commerce 
franco-soviétique 
en baisse 

Résultats décevants de la réunion 
de la commission mixte 30 

Télévision 
haute définition 
Le gouvernement minimise les 
critiques que suscite sa stratégie. 

30 

Le Club Méditerranée 
absorbe Aquarius 

L’entreprise de Gilbert Trigano 
devient le troisième pâle euro- i 
péen du tourisme 36 


Services 


Abonnements 14 

Annonces classées... 32 à 35 

Automobile 15 

Carnet 15 

Marchés financiers 36-37 

Météorologie 16 

Mots croisés 15 

Radio-Télévision 16 

La télématique du Monde : 
3615 LEMONOE 

3615 LM 

Le numéro du « Monde » 
daté 13 février 1991 
a été. tiré à 556 663 exemplaires. 


ration du droit et la libération du 
Koweït ». 

Toujours selon M. Le Pensec, 
M. Dumas a souligné que 
M. Mikhaïl Gorbatchev lui a fait 
part de sa « volonté de poursuivre la 
, politique de perestroïka et de main- 
: tenir un contact suivi avec la 
i France pendant toute cette 
période», notamment pour prépa- 
rer le retour à la paix. 

M. Pierre Joxe a rendu compte 
de sa visite à Washington. Selon le 
ministre de la défense, a rapporté 
M. Louis Le Pensec, le président 
américain a « évoqué l'évolution de 
l'opinion dans le monde arabe et le 
râle que la France peut jouer à cet 
égard aujourd’hui et à l'issue de la 


été tuées dans nn abri 

Environ quatre cents personnes ont 
été tuées dans un abri souterrain, qui 
a été atteint par deux missiles au 
coors d'un bombardement nocturne, 
mercredi 13 février à 4 heures du 
matin à Bagdad, ont affirmé des 
témoins et des équipes de la défense 
civile irakienne. 

Selon des témoins, l’entrée de 
l'abri, situé dans le quartier <TA1- 
Amerieh, a été frappée de plein fouet 
par au moins deux missiles tirés par 
des avions alliés. Des journalistes, qui 
ont été conduits par le ministère de 
l'information plusieurs heures après, 
ont compté plus de quarante corps 
calcinés allongés sur le sol en atten- 
dant les ambulances qui devaient les 
amener à la morgue. Plusieurs 
dizaines d'autres corps mutilés 
auraient été retirés des décombres 
avant l’arrivée des journalistes, ont i 
affirmé des sauveteurs. L'abri était' 
encore en feu six heures après le 
bombardement et les pompiers lut- 
taient contre les flammes. 

Le ministre de la santé, M. Abdel- 
Salam Mohammed Saïd, a déclaré 
aux journalistes qu'il y avait raille 
personnes dans l'abri, l'un des cinq 
grands abris construits à Bagdad pen- 
dant la guerre de 1980-1988 contre 
l’Iran. Mais des sauveteurs, des survi- 
vants et des habitants du quartier ont 
dit qu’il n'y avait que de quatre cents 
à cinq cents personnes à 1 intérieur. 

Plusieurs autres quartiers de Bag- 
dad ont été touchés au cours de ces 
raids intensifs de la nuit, considérés 
par les habitants comme l'un des 
bombardements les plus violents 
subis par la capitale depuis le début 
de la guerre le 17 janvier. Un centre 
de télécommunications a été détruit 
I dans le quartier <rAI-Jadrieh, et plu- 
sieurs centres analogues ont subi de 
graves dégâts<jdans le quartier d’AI- 
Jamlieh. Le Palais des conférences, en 
face de l'hôtel Al-Rachid où les jour- 
nalistes étrangers sont retranchés, a 
été également touché pendant la nuit 

□ Pas de session extraordinaire avant 
la fin des hostilités. - A l’issue du 
conseil des ministres, mercredi 
13 février, M. François Mitterrand a 
réuni à l’Elysée MM. Michel Rocard, 
Jean Poperen, ministre des relations 
avec le Parlement, et Phüippe Mar- 
chand, ministre de l'intérieur, pour 
évoquer la convocation d’une session 
extraordinaire du Parlement dont 
l'ouverture avait été fixée, avant la 
guerre du Golfe, au '28 janvier. Après 
le déclenchement des hostilités, elle 
avait été repoussée d’un mois et 
aurait pu débuter le 25 février pro- 
chain. Les motifs du report étant tou- 
jours valables, aucune date n’a été 
fixée. En tout état de cause, il ne 
devrait pas y avoir de session extraor- 
dinaire avant la fin de la guerre. La 
prochaine session ordinaire du Parle- 
ment s'ouvrira le 2 avril. 

□ Annotation du SICOB 1991. - 
Les deux éditions 1991 du SICOB, 
salon de l'informatique, de la com- 
munication et de la bureautique, 
sont annulées. Selon le Comité des 
expositions de Paris, organisateur 
du Salon, et les syndicats profes- 
sionnels, cette décision est due à la 
«situation conjoncturelle difficile». 

Le SICOB devait avoir lieu du 22 
au 27 avril et du 2 au 5 octobre. 


Chapo 



Geler:? CHAPO 3C3. me St-Jarccas 
75C0: PARIS • Té!, : 40-51-05-7C 
S422S CORDES - Tel. : jlÿ S0-72-G2-35 
ÜKiwxncMUFïr::- 


Après cinq ans au service du 
financier italien Carlo De Bene- 
detti, M. Alain Mine quittera la 
vice-piésidence de Cerus (Compa- 
gnies européennes réunies), le hol- 
ding français de «l’Ingenicre», 
fin avriL L'information devait être 
confirmée, mercredi 13 février à 
l'issue des conseils d’administra- 
tion de Suez et de Cerus et après la 
‘ vente i Suez des parts de la Géné- 
rale de Belgique détenues par 
Cerus. 

M. Alain Mine ne se sépare pas 
pour autant de son ami de longue 
date, puisque le groupe de M. De 
Benedetti deviendra le premier 
client de la société de conseil qu’il 
souhaite créer. 

Cette nouvelle carrière permettra 
à M. Mine de mieux concilier son 
activité professionnelle avec ses 
autres activités : livres (la Afachint 

An conseil des ministres 

L’égalité sociale 
dans les DOM-TOM 

Le conseil des ministres du mer- 
credi 13 février a adopté un pncûet 
'de loi sur la protection des 
consommateurs présenté par 
'M-* Véronique Neiertz (lire page 
29). Le conseil a également 
entendu une communication de 
M. Roger Fauroux sur le stockage 
des déchets nucléaires. Après la 
remise du rapport sur ce sujet de 
■l'Office parlementaire d’évaluation 
des choix scientifiques et technolo- 
giques, le gouvernement, a indiqué 
M Louis Le Pensec, porte-parole 
du gouvernement, a décidé de pré- 
senter à la session de printemps du 
Parlement un projet de loi s’inspi- 
rant de ce rapport et d’autres 
consultations qui ont conclu à la 
nécessité pour la France de repren- 
dre les recherches sur le stockage 
souterrain de déchets radioactifs à 
vie longue. 

D’autre part, M. Le Pensée, en 
tant que ministre des DOM-TOM, 
'a présenté une communication sur 
les orientations du gouvernement 
visant à assurer aux départements 
d'outre-mer <r l’égalité sociale» par 
rapport à la métropole. Un projet 
de loi étendra progressivement aux 
DOM le régime des allocations 
I familiales en vigueur en métropole 
« selon des étapes semestrielles qui 
débuteront le f* juillet 1991». 

Le salaire minimum applicable à 
-la Réunion sera aligne dès le 
I 1" janvier 1992 sur celui en 
.vigueur dans les départements des 
i Antilles et de la Guyane. Le prin- 
cipe d'une modernisation de la fis- 
calité directe est également retenu. 
Les avantages dont bénéficient, 

| dans les DOM, les personnes assu- 
jetties & l'impôt sur le revenu 
seront progressivement réduits au 
cours des dix prochaines années. 

I Une première étape de cette 
réforme sera inscrite dans le projet 
de loi de finances pour 1992. 

Afin de favoriser la réduction 
des inégalités, le gouvernement 
envisage aussi de réformer le 
régime des rémunérations des 
fonctionnaires locaux, dont la 
nomination interviendra après 
l’adoption d’un projet de loi 
déposé lors de la prochaine session 
parlementaire ordinaire. 

La Banpe d’Angleterre 
annonce nne baisse 
des tans d’intérêt 

LONDRES 

de notre correspondant 
La Banque d’Angleterre a 
abaissé, mercredi 13 février, d'un 
demi-point son taux d’ intérêt prin- 
cipal. qui passe de 14 % à 13,5 %. 
Un peu plus tard, à Madrid, la 
banque centrale annonçait une 
réduction de 14,7 % & 14,5 % de 
■son taux d'intervention. A Lon- 
dres, cette décision a aussitôt été 
suivie par les trois grandes ban- 
ques de dépôts, Barclays, National 
■Westminster et Midland. 

Il s'agit de la première réduction 
des taux d'intérêt depuis que la 
Grande-Bretagne est entrée, le 
8 octobre dernier, dans le méca- 
nisme de change du Système 
monétaire européen. Les taux 
avaient alors été abaissés de 15 96 
à 14 %. Les taux britanniques res- 
tent parmi les plus élevés des pays 
développés. M. John Major, en 
tant que premier ministre, poursuit 
la politique qu’il avait menée en 
1990 comme chancelier de l’Echi- 
quier et qui donne la priorité â la 
lutte contre l’inflation. Celle-ci 
commence à donner des résultats, 
puisque l’inflation est passée sous 
la barre des 10 % et atteint actuel- 
lement 9,7 °h. 

D.Dh. 


égalitaire, la Grande Illusion, l’Ar- 
gent fou. la Vengeance des 
nations.-), journalisme. Société des 
lecteurs du Monde, Fondation 
Saint-Simon-. 

Le départ de M. Mine de Cerus 


Choco-promo 


est, certes, dicté par un choix per- 
sonnel. Eue est aussi largement le 
résultat de son parcours chez Cerus 
- et la conséquents des pressions 
de certains actionnaires importants 
de la compagnie. 

Après avoir contribué ù la pros- 
périté de ce holding avec des 
-acquisitions comme Valeo, Dume- 
. nil-Leblé, Yves Saint-Laurent ... il 
devait participer aussi, aux côtés 
de M. Carlo De Benedetti, i sa 
déconfiture en ratant TOPA sur la 
Société générale de Belgique 
en avril 1988, face au groupe 
financier français Suez. Cerus res- 
tait alors «collé» avec 47 % du 
■ capital de la SGB, qui grevait lour- 
dement ses comptes. La cession de 
diverses participations n’a pas suffi 
i alléger son endettement. 

C’est finalement Suez qui aidera 
Cerus i mettre un point final i 
cette aventure désastreuse en 
rachetant pour quelque deux mtl- 
liards de francs (soit aux deux tiers 
jde sa valeur) le solde des actions 
ISGB (près de 10 %) que le holding 
détient encore. Cette décision 
devait être entérinée par le conseil 
d’administration de Suez mercredi 
13 février et marquer l’échéance 
que M. Mine s’était fixée pour 
; quitter Cerus. g g 


Q UI je rencontre tôt, ce 
matin, devant la machine 
à café? Mon chef en 
chef : Ahl dis donc, fai 
un truc pour toL 
- Je te vais venir. Las noces de 
sables. Nos mi Claires en treillis, 
tulle blanc au fusil, mariés par un 
colonel qui leur parle de la 
seconde moitié de leur couple res- 
tée au pays. Je ta signale que les 
Amerioquas, ils font ça au télé- 
phone devant un pige de paix : 
AJJÔ, John, vrais Ôtes en ligne 7 
Katie est près de moi. Je vous 
déclara mari et femme. Vous vou- 
lez U parier? Quittez pss, je vous 
la passe. 

- Oui, enfin, c'est pas tout à fait 
ça, mais presque. Je t'ai découpé 
un très bon article dans le DaSy 
Telcgraph d’hier sur la Saint-Va- 
lentin, ça peut ta donner des 
idées. 

Et B me fourre la coupure dans 1 
b bouche, vu que j'avais les mains 
pleines de gobelets. Pas bâtes, 
cfïtas donc, (es commerçants l Hé 
les font tomber dru comme grêle 
- fêtes de Noèi, des mères, des 
pères, des amoureux - iss occa- 
sions de racoler le chaland. Là, 
s’agissait de b fièvre acheteuse 
des Japonaises è b veille du 


Valentins Day, rebaptisé «Baren- 

taindee». 

Vous savez combien elles ont 
dépensé en eaux de toâette, tee- 
shirts et caleçons imprimés de 
coure entrelacés, ces Miss Butter- 
fly énamourées? Plus de quatre 
milliards de francs. Là où ils font 
très fort, les Japs, c'est en les 
obligeant è offrir, par-dessus b 
marché, des chocolats è leurs col- 
lègues de bureau, tours supérieurs 
plutôt. Des choco-promo. Chaque 
mec reçoit une moyenne de 
8,4 paquets cadeau! C'était donc 
ça! Je dégringole è la rédac chef : 

- Vous aviez une idée derrière b 
tête en me fSant ce papier, hein? 
Vous voudriez bien qu’on en fesse 
autant ici au journal, nous. les 
nanas. 

- Pourquoi rien que vous, les 
nanas? Ce que tu peux être 
sexiste 1 Tu penses quand môme . 
pas qu'on va barrer l'avenir des | 
rédacteurs en leur interdisant d’y 
afler de leur offrande. Tiens, on a 
dressé ia liste de nos préfé- 
rences : chocolat amer, au lait, 
aux amandes, plaquas, truffes, 
bouchées, cerises... Fais passer 
dans les services. Et n'essaye pas 
de te réserver le droit de nous 
apporter des crottes. Les jeunes, 
faut leur donner leur chance. 


Devant le tribunal correctionnel de Toulouse 

Le droit de concevoir un enfant 
avec le sperme d’un mari mort du sida 


Le tribunal de grande ins- 
tance de Toulouse présidé par 
M. Michel Treille examinait 
mardi 12 février la demande 
d'une veuve souhaitant récupé- 
rer (es paillettes de sperme 
congelé de son mari, mort du 
sida, pour une insémination arti- 
ficielle post mortam. Le CECOS 
(Centra d'étude et de conserva- 
tion du sperme humain) Midi- 
Pyrénées. qui conserve depuis 
1985 ces paillettes, s'oppose è 
leur restitution. 

TOULOUSE 

de notre envoyé spécial 

Eu entrant, accompagnée de sa 
mire, dans la petite salle de tribu- 
nal de Tonlouse, M fla Claire Gal- 
lon, trente-six ans, imaginait-elle 
ce qn’elle allait devoir subir 7 Ce 
dossier, pour lequel on avait jus- 
qu’ici pu - à sa demande - conser- 
ver l’anonymat (le Monde du 
17 janvier 1990), est aujourd’hui 


qui souhaitait qu’on lui restituât 
le sperme conservé par le CECOS 
dn Kremlin Bicfitre (1), 

Or l'affaire toulousaine est è la 
fois techniquement plus complexe 
et - la réflexion éthique dans ce 
domaine ayant nettement pro- 
gressé - plus exemplaire des 
impasses auxquelles conduit le 
refus politique de légiférer en la 
matière. 

Tout a commencé en octobre 
1985, lorsque M. Michel Gallon, 
alors âgé de vingt-huit ans, et chez 
qui on vient de diagnostiquer une 
tumeur cancéreuse d’un testicule, 

£ rend contact avec le CECOS 
fidi-Pyrénées de Toulouse pour 
bénéficier d'une auto conservation 
par congélation de son sperme. Un 
an plus tard, M. Gallon souhaite 
que l’on procède à l’insémination 
artificielle de sa femme. Rien 
alors ne s’y oppose. Un bilan 
médical révèle toutefois que 
M. Gallon est contaminé par le 
virus du sida. 

Une curieuse 
alternative 

On ne dispose i cette époque 
d’aucune certitude quant i l’ori- 
gine et è l'ancienneté de cette 
infection. Et, même si quelques 
éléments laissent penser que 
celle-ci a pour cause une transfu- 
sion sanguine pratiquée fin 1985 
dans une clinique de Perpignan, la 
médecine et la biologie demeu- 
rent, pour leur pan, toujours inca- 
pables aujourd’hui de cure si l’in- 
sémination artificielle i partir du 
sperme d'un homme séropositif 
comporte ou non un risque Infec- 
tieux pour la femme comme pour 
l’enfant & naître. 

Inquiète d’une telle situation, la 
Fédération nationale des CECOS 


soumet, en novembre 1987, le 
problème à sa commission d'éthi- 
que. En janvier 1988, celle-ci im- 
pose une alternative pour le moins 
curieuse au couple : attendre deux 
ans (délai considéré co mm e suffi- 
sant pour que les progrès scientifi- 
ques permettent de réaliser une 
« décontamination » des paillettes 
supposées contaminées) ou utiliser 
le sperme congelé immédiatement, 
«mais avec un risque non négli- 
geable». M. Gallon ne devait plus 
formuler de demande auprès du 
CECOS de Toulouse. 11 décédait le 
18 septembre 1989 des suites de 
son sida. 

L'affaire pouvait, dis lois, pren- 
dre sa dimension médico-légale. 
Forte de plusieurs témoignages, 
recueillis parfois dans des condi- 
tions fort critiquables, sur 1a 
volonté de son mari qu’elle puisse 
avoir un enfant de lui après sa 
mort, M 1 * Gallon demandera, par 
acte d’huissier d'abord, devant le 
tribunal de grande instance 
ensuite, la restitution des pail- 
lettes, un médecin s'étant déjà 
porté volontaire pour réaliser l’in- 
sémination. Le CECOS, pour sa 
part, refusera d’accéder i cette 
demande, arguant de l’existence 
du contrat passé avec Michel Gal- 
lon, un contrat qui stipule que «le 
sperme conservé dans le cadre des 
auto- conservations ne peut être 
réutilisé que le dépositaire prisent 
et consentant». Une formule vou- 
lant signifier que la mort équi- 
vaut, ainsi, i une rupture de 
contrat. 

Le pouvoir 
médical 

Devant le tribunal, les deux par- 
ties devaient reprendre et dévelop- 
per longuement leurs arguments. 
Ce fuL pour le résumer à l’excès, 
un affrontement parfois violent 
entre * le droit pour une femme 
d'avoir un enfant» défendu par 
M* Dominique Labbé, du barreau 
de Paris, et l’argumentation des 
CECOS, présentée avec fougue et 
concision par M‘ Catherine Paley- 
Vracent. 

Pour elle, loin de caricaturer un 
pouvoir médical absolu capable de 
dire qui devrait disposer ou non 
du droit à procréer, les médecins 
travaillant dans les CECOS se doi- 
vent, comme ils le fout, d’affirmer 
que « concevoir un enfant avec le 
sperme d'un homme mort, ce n'est 
pas de la médecine». « A-t-on le 
droit de faire venir au monde un 
enfant-thérapie de sa mère?» 
devait-elle ajouter, avant de stig- 
matiser tous ceux qui veulent, 
aujourd’hui, faire sortir l’autocon- 
servation de sperme de son champ 
thérapeutique (remède à la stéri- 
lité masculine), transformer les 
médecins en simples prestataires 
te services? « Dans ces conditions, 
il n'est nul besoin de faire appel à 


Evoquant les limites du «droit 
naturel » à avoir un enfant, 
M. Jean-Paul CavaiUès, substitut, 
devait, en revenant «aux sources 
du droit», rejoindre dans ses 
conclusions M* Paley-Vincent et 
rejeter la demande de M"* Gallon, 
qui, à ses. yeux, « ne dispose d’au- 
cun droit patrimonial, contractuel 
ou non, sur les paillettes qu'elle 
réclame ». 

On avait longuement argumenté 
sur le droit des personnes et criai 
des contrats, sur la définition du 
sperme et la nécessité d’une loi. 
On avait aussi cité M. Robert 
Badinter et son étonnant discours 
officiel tenu è Vienne, en 1985, 
dans lequel le garde des sceaux 
déclarait : « Certes , pour l’enfant, 
deux parents valent sans doute 
mieux qu'un. Mais que pèse cette 
sage observation dans nos sociétés 
où le divorce est si commun, où la 
mère peut être célibataire et vou- 
loir tout ignorer de son partenaire, 
où l'on ne s'émeut pas du sort des 
enfants à naître d’une femme 
héroïnomane épousant un homme 
alcoolique? Il y a sans doute quel- 
que paradoxe à évoquer l'Intérêt de 
l’enfant pour lui interdire de 
naître.» 

En dépit des diverses précau- 
tions oratoires affichées, on 
n’avait pu éviter d’aborder l’inti- 
mité de ce couple souffrant. 
M™ Gallon demanda alors la 
parole. Le président la lui accorda, 
et, en quelques mou, tremblante, 
elle dit toute sa douleur. Elle dit 
aussi, en hésitant, toute la volonté 
quj était la sienne d’avoir, coûte 
que coûte, un enfant, celui qu'elle 
avait promis à son mari lorsqu’il 
était sur son lit d'hôpital. Juge- 
ment le 26 mars. 

JEAN-YVES NAU 

(I)_Le tribunal de grande instance de 
Créteil avait onfonnéle I« août 1984 la 
restitution A M - * Corinne Parpalaix, 
vingt-trois an», des paillettes du sperme 
congelé de son mari décédé en décembre 
1983. L insémination, pratiquée 
en novembre 1984, avait échoué. 


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Le Français 
en retard 
d’une fenêtre 

N^^dWRh, lM changent 
fois plus que nous. Pour lutter 

S M Sï!!!;i-“ ntre ,e ***- frow « 

FranKS?* 1 ? 1 ’”' 'SO-FRANCE- 
FENETRES ^em poser dans la râur- 
n ^ a J 1 ® 3 ^nôtres qui sont la clé du 

«"fart; La technique exclusive du 


mus que l on ne demande pas aux „ D ® vi ® flratuit. 

CEÇOS d'enfreindre les règles 5j ® asm d'exposition lii, rue La 
qu'ils se sont fixées. » rayette (10*) - m> 







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