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Full text of "Les Noms D'origine Gauloise, La Gaule Des Combats ( Jacques LACROIX) Ocr"

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Jacques Lacroix 


Les noms d'origine gauloise 

La Gaule des combats 

2 e édition revue, corrigée et augmentée 

Préface de Venceslas Kruta 



Illustration de couverture : 

Fragment de tôle de bronze perforée figurant deux guerriers celtes au combat. Il pourrait 
s’agir d’un plastron de cuirasse. Lacoste (Mouliets-et-Villemartin, Gironde). Fouilles 
Christophe Sireix. Photo P. Ernaux/Inrap. 


Chez le même éditeur : 

Pierre-Henri Billy, Dictionnaire des noms de lieux de la France , 201 1 

Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise , 2003 

Xavier Delamarre, Noms de personnes celtiques dans l ’épigraphie classique , 2007 

Stéphane Gendron, L’origine des noms de lieux en France, 2008 

Pierre- Yves Lambert, La langue gauloise, 2003 


Achevé d'imprimer en février 2012 
par l'imprimerie XL-Print 
42010 Saint-Etienne 
Dépôt légal : mars 2012 
N° d'imprimeur : V010020/00 
Imprimé en France 

© Editions Errance, Paris, 2012 
7, rue Jean-du-Bellay 75004 Paris 
Tél. : 01 43 26 85 82 
Fax : 01 43 29 34 88 
ISBN : 978-2-87772-479-1 


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PRÉFACE de V. Kruta 5 

INTRODUCTION GÉNÉRALE 7 

INTRODUCTION À LA GAULE DES COMBATS 1 1 

CHAPITRE I : LES RAISONS DES COMBATS 13 

1 - Les mouvements des peuplades 13 

2 - Les conflits entre peuples voisins 30 

CHAPITRE II : L’ÉQUIPEMENT MILITAIRE 61 

1 - L’habillement des soldats 61 

2 - Les armes 64 

CHAPITRE III : LA GUERRE DE DÉFENSE 87 

1 - Le rôle des sites de nature 87 

2 - Les forteresses 111 

CHAPITRE IV : LA GUERRE D’ATTAQUE 155 

1 - Avant la bataille 155 

2 - La bataille 167 

3 - L’issue du combat 193 

CONCLUSION À LA GA ULE DES COMBATS 205 

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 207 

INDEX ' 225 

TABLE DES CARTES ET TABLEAUX 238 

TABLE DES MATIÈRES 239 



“La terre est comme notre peau, 

condamnée à conserver la trace des blessures anciennes.” 
Fernand Braudel, L'Identité de ta France 


“Ces mots durs et noirs, 

[. . .] c’est l’humus de ma mémoire.” 


Jean-Paul Sartre, Les Mots 



L’importance et la nature du substrat gaulois, ou plus généralement celtique, sous 
ses différents aspects, est une question d’actualité non seulement en France, mais dans 
un bon nombre de pays européens parmi les vingt-deux qui ont connu un passé cel- 
tique. Le sujet choisi par M. Lacroix répond parfaitement aux préoccupations actuelles. 
Le moment est d’autant plus favorable à une telle enquête que l’intérêt pour la langue 
gauloise, et les anciennes langues celtiques en général, a été renouvelé à la suite de la 
découverte (ou redécouverte) d’un matériel épigraphique bien plus abondant et important 
qu’on ne le croyait jadis. Par ailleurs, le passé celtique est désormais abordé sans a priori, 
sans excès de méfiance ou de confiance. 

Le travail présenté est incontestablement une somme impressionnante, fruit d’une 
recherche qui ne s’est pas cantonnée dans l’approche strictement linguistique, mais a 
cherché à aborder le sujet dans le contexte plus général des anciennes sociétés celtiques, 
avec l’espoir de trouver dans les mots qui nous sont parvenus une sorte d’empreinte des 
aspects de ce passé celtique qui ont été particulièrement significatifs et importants. 

L’analyse linguistique est censée devenir ainsi un moyen de compléter l’image de la 
culture et de la société des anciens Celtes par la mise en évidence des domaines où son 
impact a été le plus durable, donc le plus fort. 

Cette préoccupation d’enrichir l’analyse linguistique en la plaçant dans un contexte 
historique et archéologique me paraît une très heureuse innovation, car aucun des travaux 
analogues ne l’a réalisé avec une telle amplitude. C’est ce qui explique également l’or- 
ganisation du travail en trois tomes - la Gaule des combats, des activités économiques, 
des dieux -, subdivisés en chapitres traitant de thèmes ponctuels, judicieusement choisis 
en fonction des matériaux disponibles. L’ensemble est ordonné, agréable et instructif 
à lire, d’une consultation d’autant plus facile que les index thématiques facilitent les 
recoupements. Cette riche matière est traitée avec un sens critique pondéré et exercé 
avec à propos. Le résultat est tout à fait convaincant et nouveau par l’importance qu’il 
découvre à d’autres domaines que la toponymie et le monde rural : la guerre, l’économie 
et le sacré. Nous avons un travail riche par ses vues d’ensemble mais aussi par le détail. 
Evidemment, il n’est probablement pas exhaustif, mais l’échantillon apparaît suffisam- 
ment représentatif pour permettre des conclusions qui sont pleinement corroborées par 
ce que nous enseignent les autres catégories de sources. 

Cet ouvrage est tout à fait exceptionnel par l’ampleur des vues et de la culture géné- 
rale de son auteur, ses évidentes capacités d’une approche critique originale d’un champ 
de recherche difficile, souvent miné par des interprétations traditionnelles dont le fonde- 
ment est finalement bien moins solide qu’on ne le croit. 


Venceslas Kruta 



Les mots en majuscules correspondent à des noms d’origine gauloise et/ou issus du 
celtique antique. 

Un mot précédé d’un astérisque indique une forme reconstituée. 

Les références des ouvrages et articles cités dans le texte - qui renvoient à la biblio- 
graphie en fin d’ouvrage - mentionnent entre parenthèses le(s) nom(s) d’auteur(s), 
l’année d’édition (ou de réédition), avec éventuellement le tome, et la page ou les 
pages concernées. 

Seule exception : GG servira à désigner le texte de La Guerre des Gaules de Jules 
César. 

GG J pour l’édition et la traduction de Léopold- Albert Constans. 

GG2 pour l’édition et la traduction de Maurice Rat. 



“Le cas du gaulois est[-il] sans espoir” ? se demande Pierre- Yves Lambert par l’en- 
tremise d’un lecteur imaginaire, prêt à refermer, dans son découragement, l’étude qu’il 
était en train de lire sur cette langue (2003, 212). Sa connaissance est certes très fragmen- 
taire. “Le gaulois est une langue dont il ne subsiste que des débris”, des “maigres restes” 
(Delamarre, 2003, 8). Les documents épigraphiques nous donnent le plus souvent des 
noms sans contexte, au sens mal établi ; les courtes formules stéréotypées apparaissent 
pauvres et répétitives. Quant aux rares textes suivis que nous possédons, ils ne permettent 
que des interprétations très incomplètes et, il faut bien le reconnaître, assez incertaines 
et sans retombées majeures encore pour comprendre l’action de la langue gauloise sur 
le français. 

Cette connaissance très lacunaire est pourtant déjà miraculeuse : “Il est tant de lan- 
gues, souligne Christian Guyonvarc’h, dont on ne sait rien, si ce n’est qu’elles ont existé 
à un certain moment de l’histoire de l’humanité. Or, le gaulois n’avait aucun texte litté- 
raire et il a disparu depuis quinze siècles” (1974a, 378). 

Les difficultés à bien cerner le substrat gaulois dans la langue française - c’est-à-dire 
les traces que le gaulois, recouvert par la langue latine, et par les autres superstrats, est 
néanmoins parvenu à laisser dans notre langue - découlent en grande partie de ces faits. 
Ce ne sont pas les seuls. Les noms de lieux, lorsque l’attestation des formes anciennes 
vient à manquer, ou se montre trop tardive, sont difficiles à rapporter avec certitude au 
celtique, quand bien même on les suspecte d’être prélatins ; il faut parfois hésiter entre 
une origine celtique et préceltique. Si l’étymologie celtique est assurée, le fait ne signifie 
pas que le toponyme remonte lui-même à l’époque de la Gaule (il peut avoir été formé 
à une date bien postérieure, un appellatif gaulois étant passé dans la langue romane). 
Sur le plan du lexique, il n’est pas non plus aisé de déterminer sûrement tous les mots 
français devant avoir une origine gauloise (sur la méthode, voir Delamarre, 2002, 6-7). 
L’absence d’étymons attestés oblige à des restitutions conjecturales et à des hypothèses 
parfois très fragiles. Le défaut d’éléments de comparaison peut se révéler gênant : on doit 
tenir compte du fait que si une grande partie du vocabulaire gaulois provenait du celtique, 
d’autres mots appartenaient à un substrat antérieur pour lequel le recours dans l’analyse 
au celtique insulaire devient inopérant (Flobert, 1994, 206 ; 1995, 265). 

A ces problèmes s’ajoute une certaine prévention qui s’est exercée dans un passé 
récent contre l’influence gauloise supposée, et aussi - depuis beaucoup plus longtemps 
- une certaine méconnaissance culturelle des faits celtiques (aussi bien linguistiques 
qu’historiques). Nous devons constater que le grand public ignore le plus souvent 
l’existence d’une toponymie française d’origine gauloise, et même “l’honnête homme”, 
influencé par une formation classique gréco-romaine. La connaissance juste des mots 
du substrat a de son côté subi le préjudice des élucubrations celtomanes des XVIII e / 
XIX e siècles (et encore du début du XX e siècle), qui prétendaient expliquer le français, le 
breton, voire toutes les langues, par la langue gauloise. En juste réponse, on a eu plutôt 
tendance depuis cette époque à minimiser - prudemment -, parfois même à occulter, 
la part gauloise du vocabulaire français, considérant qu’elle se réduit à une poignée de 
mots auxquels on fait rapidement mention dans les histoires de la langue, et d’une façon 
le plus souvent stéréotypée : limitée à un sens strictement “rural” (“Les romanistes sem- 



blent avoir eu souvent à cœur, par réaction contre les excès des celtomancs, de réduire au 
minimum l’influence du celtique sur les langues romanes”, disait déjà Georges Dottin) 
(1920,72). 

Pour ces raisons, on a parfois un peu “surestim[é] l’élément latin” dans l’analyse 
linguistique (Delamarre, 2003, 10). Une tendance différente a entraîné d’autres linguistes 
(particulièrement dans les années 1950-1990) à accroître exagérément la part - certes 
réelle - du préindo-européen dans notre toponymie (langue “bien pratique” puisque 
“inconnaissable”) (même réf.). Aussi, “le gaulois [. . .] garde pour nous une grande partie 
de son mystère” (Walter, 1988, 32). 

Cependant, le cas de la langue gauloise n’est pas si désespéré qu’on pourrait être 
tenté de le présenter en forçant un peu les traits. La rigueur des nouvelles recherches 
menées par les spécialistes - étudiant comparativement le gaulois avec les autres lan- 
gues celtiques, et prenant grande attention aux évolutions phonétiques, replacées dans 
un cadre indo-européen - a fait oublier les élucubrations passées. Des progrès très nets 
ont été accomplis depuis le début du XX e siècle dans notre connaissance du vieux-cel- 
tique continental (on peut même parler de grandes avancées depuis une quarantaine 
d’années). Si le matériel épigraphique s’est enrichi de nouveaux documents encore dif- 
ficiles à interpréter, on peut espérer dans l’avenir de nouvelles découvertes éclairantes. 
Surtout, des travaux de qualité ont été publiés sur la langue gauloise, qui nous aident 
à mieux connaître les anthroponymes anciens, les toponymes celtiques, à mieux juger 
le vocabulaire gaulois : ouvrages d’Alfred Hôlder (1896, 1904, 1907) ; Georges Dottin 
(1920) ; Joseph Vendryes ; Karl Horst Schmidt (1957) ; D. Ellis Evans (1967) ; Joshua 
Whatmough (1970); Helmut Birkhan (1970); Michel Lejeune; Pierre-Henri Billy 
(1993 et 1995a) ; Jean Degavre (1998) ; Pierre-Yves Lambert (nouv. éd., 2003) ; Xavier 
Delamarre (2 e éd. rev. et aug., 2003)... Les linguistes étrangers, tels Wolfgang Meid ou 
Patrizia de Bernardo Stempel, semblent avoir réveillé ces derniers temps la recherche 
française, agréablement revigorée. 

La connaissance étymologique a accompli de grandes avancées, pendant ces 
mêmes années, avec la publication d’importants dictionnaires : Walther von Wartburg 
(25 volumes parus depuis 1922) ; Ernst Gamillscheg (nouv. éd., 1969) ; Julius Pokorny 
(1959, 1969) ; Paul Imbs et Bernard Quemada (16 volumes, 1971-1994) ; Alain Rey 
(1992). Les travaux français d’onomastique et de toponymie, qui ont été multipliés, se 
sont aussi appuyés sur des bases beaucoup plus sérieuses. D’où des études régionales de 
qualité (voir listes dans Mulon, 1977, et 1987) et des synthèses marquant des progrès nets 
dans la compréhension des noms propres : travaux d’Auguste Longnon (1920-1929) ; 
Auguste Vincent (1937) ; Albert Dauzat et Charles Rostaing (2 e éd., 1978) ; Ernest Nègre 
(1990-1991) ; Stéphane Gendron (2 e éd. aug. et corr., 2008) ; Pierre-Henri Billy (2011). 

Toutes ces sommes publiées constituent de riches et indispensables outils de travail : 
dictionnaires, glossaires, répertoires, corpus... ; autant d’instruments destinés à mener 
des recherches, à élaborer des synthèses... qui tardent cependant à venir. Les différents 
recueils cités ne sont-ils pas, pourtant, davantage des usuels offrant des outils de travail 
que des fins en soi ? Tandis que les études menées par les historiens et les archéologues, 
à partir de leurs acquis et de leurs découvertes (depuis trente ans très enrichis), ont 
tendance à se multiplier sur les différents sujets de la civilisation gauloise, les analyses 
linguistiques, qui pourraient être conduites sur cette même civilisation à partir des don- 
nées onomastiques et lexicologiques, sont à ce jour quasi inexistantes : au mieux l’on 
trouve, à l’intérieur d’un ouvrage ou d’un article sur la langue gauloise, un classement 
rudimentaire du vocabulaire, par sphères d’intérêts, sans commentaire ni analyse des 
domaines concernés (exceptons Helmut Birkhan, 1997, pour un ouvrage sur les Celtes 
écrit en langue allemande). Au reste, noms communs cl noms propres issus du gaulois 



semblent le plus souvent séparés dans des éludes différentes. Et le riche enseignement 
des noms de lieux est le plus souvent négligé par les historiens et les linguistes eux- 
mêmes. Recensant les traces celtiques du français, Ferdinand Brunot notait en bas de 
page : “Il ne saurait être bien entendu question des noms propres d’origine celtique [...], 
qui sont très nombreux, mais qui ne peuvent entrer en ligne de compte” (Brunot, 1905 ; 
rééd., 1966, T, 56). Henriette Walter écrit pareillement : “Ainsi s’établit, au risque de 
faire de la peine à certains, le bilan de ce que nos ancêtres les Gaulois nous ont laissé de 
leur langue : en dehors de quelques milliers de noms de lieux, à peine quelques dizaines 
de mots” (1988, 44). La même attitude se retrouve aussi chez Christian Goudineau, qui 
commente : “Il ne reste vraiment rien de la langue celtique ? - MOT : Rien qui compte. 
Si l’on excepte les noms de lieux, une centaine de mots, peut-être un peu plus”. . . (2002, 
1 15-116). Cette tendance à vouloir exclure de l’analyse les toponymes - quantité jugée 
négligeable ? - est révélatrice. Pierre-Henri Billy et Jean-Pierre Chambon soulignent que 
“la lexicologie et l’onomastique peuvent pourtant gagner à être pratiquées ensemble” 
(1990, 61). La langue française comprend le trésor des noms communs, mais aussi le 
trésor des noms propres. 

Le temps nous semblait venu pour que fût tentée, à partir des acquis des différents 
dictionnaires et travaux publiés, une étude globale de l’empreinte laissée par la langue 
gauloise dans le français : langue nationale mais aussi parlers régionaux ; langue utilisée 
en France, sans oublier des références indispensables à la Belgique et à la Suisse ; et 
sans s’interdire des comparaisons éclairantes avec certains pays comme l’Allemagne ou 
l’Italie, dont une partie des terres connut une vie gauloise. Notre travail, cependant, s’est 
concentré essentiellement sur l’Hexagone, dont le matériel linguistique et la documen- 
tation archéologique (déjà abondants) nous sont plus familiers. Evidemment, la langue 
gauloise ne s’arrêtait pas à la frontière de notre France actuelle. Et des recherches de 
semblable importance mériteraient d’être conduites pour des pays (non seulement voisins 
mais plus lointains) d’ancienne tradition celtique. On pourrait même envisager à plus 
haut niveau de réaliser une somme sur le substrat celtique en Europe. . . 

L’étude à laquelle nous nous sommes ici consacré - fruit d’une thèse (Lacroix, 
2002) - a cherché à mesurer l’étendue et la distribution sémantique du substrat gaulois, 
à la fois dans l’onomastique et dans le lexique français. Elle a tendu également à éclairer 
par les faits linguistiques collectés le passé gaulois, car “en parlant des mots, on parle 
aussi des choses désignées par ces mots” (P.-Y. Lambert, dans Delamarre, 2003, 5). 
“Le philologue, souligne Paul Lebel, a pour tâche de commenter les noms de lieux en 
cherchant à les replacer dans la civilisation qui les a vus naître” (1962, 170). Comme 
nous nous sommes proposé de prendre en compte à la fois lexique et onomastique, nous 
avons entendu aussi lier étude linguistique et connaissance de la période antique. La 
confrontation entre les faits de langue et les faits historiques, ou bien archéologiques, 
pouvait pennettre de mieux éclairer certains aspects connus de la çivilisation et de la 
langue gauloises, peut-être d’en révéler quelques autres. 

Trois questions se sont posées à nous sur l’héritage linguistique des Gaulois : Quelle 
est son importance ? Que nous montrent, du point de vue sémantique, les traces de la 
langue gauloise qui sont restées dans notre vocabulaire et dans notre onomastique ? Mais 
aussi quelles images ces faits de langue nous donnent-ils à voir, par-delà la connaissance 
du substrat gaulois, pour notre compréhension de la civilisation gauloise (dans la mesure 
où les mots pourront se montrer bien sûr capables de révéler le passé de la Gaule) ? 



au tome 1 

La Gaule des Combats 


C’est par la force de leurs guerriers que des groupes de populations celtes se sont jadis 
imposés dans l’Ouest européen, et se sont installés, assez nombreux, sur le territoire de ce 
qui allait être nommé la Gaule. C’est par la force des armes que les tribus ayant conquis 
un territoire défendront leurs terres contre des tribus voisines, et qu’elles chercheront à 
s’opposer aux attaques des adversaires germaniques ou romains. 

Il faut donc d’abord nous interroger sur l’existence de souvenirs linguistiques en 
rapport avec le vocabulaire de la guerre (problème déjà abordé dans Lacroix, 1 996) : les 
mots de notre lexique, les noms d’aujourd’hui désignant des lieux, des anthroponymes 
éventuellement, ont-ils gardé la mémoire d’une Gaule guerrière ? Quelle est l’importance 
de ces traces ? Et que nous révèlent-elles ? 



LES RAISONS DES COMBAT* 


1.1. La dynamique celte 

Venceslas Kruta a souligné le “rôle fondamental des Celtes dans le processus de 
formation de l’Europe” (2000, 366 ; voir aussi Eluère, 1992). Que les guerriers celtes, 
au cours du P 1 millénaire av. J.-C., aient fait résonner leurs épées et leurs noms dans 
une grande partie de l’Europe - vastes territoires s’étendant de l’Océan aux Carpates, 
des plaines du Nord au littoral de la Méditerranée, jusqu’en Asie Mineure - n’est pas 
niable (Kruta, 2000, 1), et se lit encore dans la géographie linguistique : les appellations 
de lieux ont gardé richement traces de ce passé. De grandes capitales européennes 
portent toujours des noms qui s’expliquent par le celtique ancien, vieux souvenirs des 
territoires conquis militairement et régis par des tribus celtes pendant quelques centaines 
d’années : BONN (récemment détrônée par Berlin), DUBLIN, GENÈVE, LONDRES, 
MILAN, PARIS, VIENNE. Bien des villes qu’on trouve dans différents pays ou nations 
de l’Europe expliquent encore pareillement leur appellation par le celtique (parfois il 
y a probabilité plus que certitude absolue), telles MAYENCE, TRÊVES et WORMS, 
en Allemagne ; BEVERLEY, CARLISLE, DOUVRES, GLOUCESTER et YORK, 
en Angleterre ; BREGENZ et LINZ, en Autriche ; BINCHE, DINANT, NAMUR et 
YPRES, en Belgique ; ABERDEEN, DUNDEE et GLASGOW, en Ecosse ; SÉGOVIE 
et SÉGORBE, en Espagne ; BOLOGNE, BRESCIA, CÔME, CRÉMONE, MANTOUE 
et VÉRONE, en Italie ; NIMÈGUE, aux Pays-Bas ; COÏMBRA, BRAGA et EVORA, 
au Portugal ; BRNO, en République tchèque ; BERNE, LAUSANNE, NYON, SION, 
SOLEURE, WINTERTHUR, YVERDON et ZURTCH, en Suisse... (fîg. 1) (Carnoy, 
1948-1949 ; Losique, 1971 ; Cherpillod, 1986 ; Deroy et Mulon, 1992 ; Abalain, 1998, 
6 ; de Bernardo Stempel, 2000 ; Kruta, 2000, 68-69 ; Walter, 2001, 23-26 ; Delamarre, 
2003 ; Muller, 2009, 169). Un pays doit même son appellation à l’ancienne occupation 
de guerriers celtes : la BELGIQUE, qui garde souvenir des Belgae, installés entre Seine, 
Marne, Escaut et Rhin, depuis le II? siècle av. J.-C. (Michel, 1981). • 

Les terres de ce qui allait devenir la Gaule étaient particulièrement riches ; les armes 
de fer permirent la mainmise sur ces territoires. Les implantations s’y firent fortes. De 
nombreuses régions et pays de France doivent leur appellation à la langue gauloise : 
régions ou pays “naturels” de notre géographie physique comme les ARDENNES, 
le Massif ARMORICAIN, la BEAUCE, les CÉVENNES, le JURA, le plateau de 
LANGRES, le MORVAN, les VOSGES ; régions historiques et grandes provinces 
comme P ANJOU, le BERRY, le GÉ VAU DAN, le PÉRIGORD, le POITOU, le 
QUERCY, le ROUERGUE, la SAVOIE, la TOURAINE, le VELA Y, etc. ; également 
petits pays, comme le BESSIN, la BRESSE, la BRIE, le Pays de CAUX, le MÉDOC, 
l’OISANS, le TRICASTIN, le VERCORS, le VEXIN, et tant d’autres (fig. 2, la carte 
comportant près de 80 noms, parmi les plus courants). Dans leur Dictionnaire des pays 





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Dublin») P' 0 ' 1 '*- C 

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Fig. 1 - Quelques villes d'Europe tirant leur nom du celtique. 


et provinces de France (parution 2000), qui compte 546 entrées, Bénédicte et Jean-Jacques 
Fénié répertorient environ 120 noms modernes de pays dont l’appellation est d’origine 
gauloise. Près de 20 % de nos appellations de régions, de pays et autres “petits ensembles 
géographiques composant l’Hexagone” remontent donc à un thème gaulois. On compte 
dans ces 20 % environ 65 pays ou régions françaises dont les noms sont issus de ceux de 
cités gallo-romaines ou de pagi gallo-francs (fîg. 3). Même si d’importantes mutations 
et vicissitudes historiques se sont produites (entraînant partitions, regroupements, 
bouleversements complets des unités de peuplement), on doit penser que bien des 
entités territoriales qui nous ont été transmises se sont formées à partir d’anciens lieux 
de vie de populations gauloises : “Ces pays de la France médiévale et moderne dérivent 
certainement directement, pour un grand nombre, des pagi gallo-romains, eux-mêmes 
plus ou moins hérites des divisions de la Gaule indépendante”, souligne Xavier de 



Planhol (1988, 187). On sait que les circonscriptions ecclésiastiques mises en place au 
Moyen Age reprendront assez, fréquent mon l d’anciennes limites de Cités gallo-romaines 
(il serait bien sûr abusif de voir partout ces coïncidences). Certaines provinces de la 
France d’avant 1789 feront aussi perdurer les limites antiques des peuples gaulois, en 
même temps qu’elles conserveront leurs noms : ainsi de I ’ AUVERGNE, ancien territoire 
des ARVERNES, du POITOU, habité autrefois par les PICTAVES, de la SATNTONGE, 
lieu d’établissement des SANTONS, de la TOURAINE des anciens TURONS, exemples 
remarquables où la permanence des territoires s’est accompagnée de la permanence des 
appellations (Jullian, 1909, II, 32 ; de Planhol, 1988, 196-208). 

Nos départements - quoique de création assez récente - ont parfois repris aussi 
les contours des Cités gallo-romaines, respectant les anciens découpages : ainsi de 
la Dordogne, jadis terre des PETROCORES ; de la Mayenne, où étaient établis les 
DIABLINTES ; du Morbihan, lieu de vie des VÉNÈTES ; de l’Oise, occupée autrefois 
par les BELLOVAQUES ; de la Sarthe, terre des CÉNOMANS ; de la Somme, ancien 
domaine des AMBIENS, etc. (Jullian, 1909, II, 32 ; Lot, 1947, 65). Si ces nouvelles unités 
géographiques n’ont pas gardé les appellations des anciens territoires de la Gaule, on 
constate qu’un nombre assez important de localités françaises (une quarantaine), souvent 
villes principales du département (mais on compte aussi quelques petites localités), tirent 
leur désignation d’un ethnonyme gaulois, le lieu s’étant associé au peuple qui y habitait : 
ainsi d’ ANGERS (Maine-et-Loire) et des Andecavi ; de BEAUVAIS (Oise) et des 
Bellovaci ; de BOURGES (Cher) et des Bituriges ; de CAHORS (Lot) et des Cadurci ; 
de CHÂLONS -en-Champagne (Marne) et des Catalauni ; de CHARTRES (Eure-et- 
Loir) et des Carnutes ; du MANS (Sarthe) et des Cenomanni , de LIMOGES (Haute- 
Vienne) et des Lemovices ; de METZ (Moselle) et des Mediomatrici ; de NANTES 
(Loire- Atlantique) et des Namnetes ; de PERIGUEUX (Dordogne) et des Petrocorii ; 
de POITIERS (Vienne) et des Pictones ou Pictavi ; de RENNES (Ille-et-Vilaine) et 
des Redones ; de RODEZ (Aveyron) et des Ruteni ; de TOURS (Indre-et-Loire) et 
des Turones ; de TROYES (Aube) et des Tricasses ; de VANNES (Morbihan) et des 
Veneti (Rouche, 1968) (fig. 4 et 5). Une grande partie des peuples gaulois qui se sont 
installés dans ce qui allait devenir l’Hexagone demeure ainsi dans nos noms de localités. 
Cette mosaïque d’appellations correspondant à d’anciens territoires nous montre que 
les peuplades celtiques se sont introduites par groupes fractionnés, et certainement par 
vagues étalées dans le temps : il y a eu une suite de mouvements prolongés de conquête, 
et non un flot unique et subit d’invasion armée (Rachet, 1973, 77). 

De nombreux autres noms de localités de France gardent souvenir de l’intrusion celte 
de jadis, et des établissements qui se créèrent, comme AGEN, ARGENTAN, AUXERRE, 
A VALLON, BAR-le-Duc, BEAUNE, BOULOGNE-sur-Mer, CAEN, CHALON-sur- 
Saône, CHAMBORD, DIJON, GISORS, LAON, LONS-le-Saunier, LYON, MELUN, 
NANTERRE, NÉRAC, NÎMES, NIORT, NOGENT-le-Rotrou, REDON, ROUEN, 
USSEL, VERDUN, et quantité d’autres (fig. 6). Quelques toponymes, bien qu’issus du 
gaulois, peuvent évidemment renvoyer à des créations plus récentes. A tous ces noms 
de communes, on ajoutera de multiples appellations de villages, hameaux et lieux-dits : 
“En France, souligne Henriette Walter, | . . . | c’est par milliers que se comptent les noms 
de ville ou de village d’origine gauloise” (2001 , 28). L’occupation celte - quoique vieille 
de 2000 à 2500 ans - nous reste très perceptible. 

On remarque, sur la carte des grandes et moyennes villes de France, des zones où 
paraissent beaucoup moins de noms de communes célèbres d’origine gauloise (voire 



Verrnandois 


■ | Boulon nais 

? Ternois 
Artois 
Amïénois 

Pay> de Caux Laonnois Ardennes 

Pays de Rray 

Beauvaisis Woëvre 

Roumois Soissonnais Verdunois 

Lieuvin vexm Tardenois Pays Messin 

Évrecin Multien Argonne 

, O».;* Châlonnais Barrois 

LU IC 

Meiunais *»u Der 

Perche „ Sénonais 

Plateau 


Beauce 


Dunois 

Vendômois 



Vosges 


Tonnerrois 


de Langres 

Auxerrois Duesmois 
Auxois 

» „ Dijonnais 

Avaîionnais Beaunois 
Morvan Chalonnais 

Bresse 

Jura 

Bourbonnais 


Limagne 


Maçonnais 
Brionnaïs 
Dombes 

Lyonnais 
Bièvre 
Roy a ns 
Vercors 


Gêvaudan 

Cévennes 

Rouergue 

Lodévois 


Savoie 

Bauges 

Oisans 

Briançonnais 
Queyras 
Embrunais 



Fig. 2 - Principaux pays, régions, provinces de France dont le nom est issu de la langue 
gauloise. 

Fig. 3 - Principaux pays et provinces de France dont les appellations modernes dérivent d'un 
nom de territoire ( civitas ou pagus ) issu de la langue gauloise. 


AGENAIS 

(Aquitaine) 

pagum Agenninsem 

VII e siècle 

AMÏÉNOIS 

(Picardie) 

in pago Ambianense 

VIII e siècle 

ANJOU 

(Centre, Pays de la Loire) 

Andecava regio 

VI e siècle 

ARTOIS 

(Pas-de-Calais) 

in pago Atrabitense 

VII e siècle 

AUVERGNE 

(Auvergne) 

Arvernia regio 

V e siècle 

AUXERROIS 

(Yonne) 

in pago Autissioderinse 

VIF siècle 

AUXOIS (AZOIS) 

(Côte-d'Or) 

in pago Alisiense 

VI e siècle 

AVALLONNAIS 

(Yonne) 

Avalensis pagus 

VIF siècle 

AVRANCHIN 

(Manche) 

Abrincatenus 

V e siècle 

BARROIS 

(Meuse) 

pagus Barrensis 

VIF siècle 

BEAUNOIS 

(Côte-d'Or) 

in pago Belnensi 

VIF siècle 

BEAUVAISIS 

(Oise) 

in pago Belloacinse 

VIF siècle 

BERRY 

(Centre) 

de Biturigo 

VF siècle 

BESSIN 

(Basse-Normandie) 

Baiocassim 

IX e siècle 



BOULONNAIS 

(Pas-de-Calais) 

in pago Bononinse 

VIII e siècle 

BOURBONNAIS 

(Auvergne, Centre) 

Burbunensis 

XI e siècle 

BRIANÇAIS 

(Poitou-Charentes) 

pagus Briosinsis 

VIII e siècle 

BRIANÇONNAIS (BRIANTIN) 

(Hautes-Alpes) 

in pago Brigand no 

VIII e siècle 

BRIE 

(Aisne, S.-et-M., Marne) 

pagum Briegium 

VII e siècle 

BUCH (Pays de) 

(Gironde) 

Buch 

XIV e siècle 

CAUX (Pays de) 

(Seine-Maritime) 

in Caltivo terreturio 

VIII e siècle 

CHÂLONNAIS (CHALONGES) 

(Marne) 

territuriae Catalauninsis 

VII e siècle 

CHARTRAIN (Pays) 

(Eure-et-Loir, Yvelines) 

de pago Carnotino 

VI e siècle 

DOMBES 

(Ain) 

pago Dumbensi 

VIII e siècle 

DROUAIS (DREUGÉSIN) 

(Eure-et-Loir, Orne) 

in pago Dorgasino 

VII e siècle 

DUESMOIS 

(Côte-d'Or) 

in pago Duismense 

VIII e siècle 

DUNOIS 

(Eure-et-Loir) 

in pago Dunensi 

IX e siècle 

EMBRUNAIS 

(Alpes-de-Hte-Pr., Htes-Alpes) 

civitas Ebredunensis 

VI e siècle 

ÉVRECIN 

(Eure, Orne) 

Ebrocinum 

VII e siècle 

GÉVAUDAN 

(Lozère) 

in Gabalitano 

VI e siècle 

LANGRES (Plateau de) (LANGOGNE) (Haute-Marne) 

Lingonici territurio 

VI e siècle 

LAONNOIS 

(Aisne) 

Lugdoniensis 

VII e siècle 

LIEUVIN 

(Eure) 

civitas Lexovii 

IV e siècle 

LIMAGNE 

(Auvergne) 

Arvernam Lemanem 

VI e siècle 

LIMOUSIN 

(Limousin) 

Lemovicino 

VI e siècle 

LODÉVOIS (LODÉVAIS) 

(Hérault) 

in comitatu Lutovense 

X e siècle 

LYONNAIS 

(Rhône-Alpes) 

in pago Leudunense 

VIII e siècle 

MÂCONNAIS 

(Saône-et-Loire) 

in pago Matisconense 

IX e siècle 

MAINE 

(Pays de la Loire) 

Cinomannico 

VI e siècle 

MÉDOC 

(Gironde) 

Medulicus 

V e siècle 

MELUNAIS 

(Ile-de-France) 

pagus Meclidonensis 

VI e siècle 

MESSIN (Pays) 

(Moselle) 

Metensis pagus 

VII e siècle 

MULTIEN (MULCIEN) 

(Seine-et-Marne, Oise) 

comitatum Meldensim 

VI e siècle 

NANTAIS (Pays) 

(Pays de la Loire) 

regionem Nemetensem 

IX e siècle 

PARISIS 

(Seine-St-Denis, Val-d'Oise) 

in pago Parisiaco 

VII e siècle 

PERCHE 

(E.-et-L., L.-et-Ch., Orne, Sarthe) 

Pertensim 

VI e siècle 

PÉRIGORD 

(Aquitaine) 

Petrogoricum 

VI e siècle 

POITOU 

(Poitou-Charentes) 

Pectavum 

VI e siècle 

QUERCY 

(Lot, Tarn-et-Garonne) 

Cadurcinum 

VI e siècle 

QUEYRAS 

(Hautes-Alpes) 

Quadratum 

XII e siècle 

RETZ (Pays de) 

(Loire-Atlantique) 

Ratinsi 

XI e siècle 

ROUERGUE 

(Aveyron) 

in pago Rutenico 

VII e siècle 

ROUMOIS 

(Haute-Normandie) 

Rothomaginsem 

VIII e siècle 

ROYANS (ROYONNAIS) 

(Drôme, Isère) 

in Roianensibus parti bus 

XI e siècle 

SAINTONGE 

(Poitou-Charentes) 

Sanctonicum comitatum 

VI e siècle 

SÉNONAIS 

(Yonne) 

Senonensis pagus 

VI e siècle 

SOISSONNAIS 

(Aisne) 

pagis Suessionense 

VIII e siècle 

TARDENOIS 

(Aisne, Marne) 

pago Tardensi 

VIII e siècle 

TERNOIS 

(Pas-de-Calais) 

in pago Taroanense 

VII e siècle 

TONNERROIS 

(Yonne) 

in Tornoderensi pago 

VI e siècle 

TOURAINE 

(Indre-et-Loire) 

in Turonico 

VI e siècle 

TRICASTIN 

(Drôme) 

ager Tricastinensis 

IX e siècle 

VANN ETAIS 

(Morbihan) 

Venetensi paroechia 

IX e siècle 

VELAY 

(Haute-Loire) 

a Vellavo 

VI e siècle 

VENAISSIN (Comtat) 

(Vaucluse) 

in pago Vendascino 

VIII e siècle 

VENDÔMOIS 

(Loir-et-Cher) 

pagum Vindocinensem 

VI e siècle 

VERCORS 

(Drôme, Isère) 

Vercorsium 

XIII e siècle 

VERDUNOIS 

(Meuse) 

in territorio Virdunensi 

VII e siècle 

VERMANDOIS 

(Aisne, Somme) 

Virmandense terreturio 

VI e siècle 

VEXIN (VELGESIN) 

(Eure, Oise, Val-d'Oise) 

pagus Veliocassinus 

VII e siècle 

WOËVRE 

(Meuse) 

in pago Vabrense 

VI e siècle 




Fig. 4 - Communes de France tirant leur nom d'un nom celtique de peuplade gauloise. 


pratiquement pas) : si l’on excepte la pointe ouest - région où l’arrivée tardive de Celtes 
insulaires a pu en grande partie occulter une influence gauloise ancienne, mais avec des 
noms celtiques - sont particulièrement concernés l’angle sud-ouest et la bordure sud-est 
du pays. C’est que la présence gauloise y a sans doute été moins serrée qu’ailleurs (on 
sait que l’influence ibérique ou aquitaine a dominé dans le Sud-Ouest ; les Ligures, puis 
les Grecs et les Romains (créateurs de la Provincia) ont modelé largement le Sud-Est, ce 
qui a entraîné des dénominations différentes : des noms de localités comme Bordeaux, 
Bayonne , Toulouse , Carcassonne , Narbonne, Marseille , Aix, Nice... ne peuvent être 
expliqués par le celtique) (de Planhol, 1988, 19-20). Une corrélation doit donc être 
établie entre l’occupation gauloise cl les toponymes celtiques : les appellations des 



Fig. 5 - Peuplades et peuples gaulois de nom celtique ayant laissé leur nom dans un nom de 
localité française. 


1 . 

ABRINCATES 

Abrincatui 

2. 

AMBIENS 

Ambiani 

3. 

ANDÉCAVES 

Andecavi 

4. 

ATRÉBATES 

Atrebates 

5. 

BAIOCASSES 

Baiocasses 

6. 

BELLOVAQUES 

Bellovaci 

7. 

BITURIGES 

Bituriges 

8. 

BOÏENS/BOÏATES 

Boii/Boiates 

9. 

CADURQUES 

Cadurci 

10. 

CARNUTES 

Carnutes 

11 . 

CATALAUNES 

Catalauni 

12. 

CATURIGES 

Caturiges 

13. 

CÉNOMANS 

Cenomanni 

14. 

CORIOSOLITES 

Coriosolites 

15. 

DIABLINTES 

Diablintes 

16. 

DUROCASSES 

Durocasses 

17. 

ÉBUROVIQUES 

Eburoviœs 

18. 

ÉLEUTÈTES 

Eleuteti 

19. 

GABALES 

Gabali 

20. 

LÉMOVIQUES 

Lemovices 

21. 

LEXOVIENS 

Lexovii 

22. 

LINGONS 

Lingones 

23. 

MÉDIOMATRIQUES 

Mediomatrici 

24. 

MELDES 

Meldi 

25. 

NAMNÈTES 

Namnetes 

26. 

PARISES 

Parisii 

27. 

PÉTROCORES 

Petrocorii 

28. 

PICTAVES 

Pictavi 

29. 

RÉDONS 

Redones 

30. 

RÈMES 

Remi 

31. 

RUTÈNES 

Ruteni 

32. 

SAGIENS 

Saii 

33. 

SANTONS 

Santones 

34. 

SÉNONS 

Senones 

35. 

SILVANECTES 

Sulbanectes 

36. 

SUESSIONS 

Suessiones 

37. 

TRICASSES 

Tricasses 

38. 

TRICASTINS 

Tricastini 

39. 

TRITOLLES 

Tritolli 

40. 

TURONS 

Turones 

41. 

VÉNÈTES 

Venoti 

42. 

VERGUNNES 

Vcrqunni 

43. 

VIDUCASSES 

Vuhnasso s 

44. 

VIROMANDUENS 

Viiunuiinltii 


AVRANCHES (Manche) 

AMIENS (Somme) 

ANGERS (Maine-et-Loire) 

ARRAS (Pas-de-Calais) 

BAYEUX (Calvados) 

BEAUVAIS (Oise) 

BOURGES (Cher) 

LA TESTE-DE-BUCH (Gironde) 

CAHORS (Lot) 

CHARTRES (Eure-et-Loir) 
CHÂLONS-EN-CHAMPAGNE (Marne) 
CHORGES (Hautes-Alpes) 

LE MANS (Sarthe) 

CORSEUL (Côtes-d'Armor) 

JUBLAINS (Mayenne) 

DREUX (Eure-et-Loir) 

ÉVREUX (Eure) 

LIEUTADÈS (Cantal) 

JAVOLS (Lozère) 

LIMOGES (Haute-Vienne) 

LISIEUX (Calvados) 

LANGRES (Haute-Marne) 

METZ (Moselle) 

MEAUX (Seine-et-Marne) 

NANTES (Loire-Atlantique) 

PARIS (Seine) 

PÉRIGUEUX (Dordogne) 

POITIERS (Vienne) 

RENNES (Ille-et-Vilaine) 

REIMS (Marne) 

RODEZ (Aveyron) 

SÉES (Orne) 

SAINTES (Charente-Maritime) 

SENS (Yonne) 

SENLIS (Oise) 

SOISSONS (Aisne) 

TROYES (Aube) 

S Al NT-PAU L-TRO I S-CHÂTEAUX (D rô me) 
TRETS (Bouches-du-Rhône) 

TOURS (Indre-et-Loire) 

VANNES (Morbihan) 

V E RGO NS (Al pes-d e- Ha ute-Pro ve nce) 
VIEUX (Calvados) 

VERMAND (Aisne) 




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Lodève Q Arlesn Cavaillon 


Bram n 


Fig. 6 - 140 villes de France (parmi d'autres) tirant leur nom du gaulois. 


Celtes se sont imposées là où les armes de leurs troupes l’avaient emporté. Les noms 
reçus disent les conquêtes gagnées et les installations réalisées. 

1.2. L'esprit de conquête 

Les Celtes ont etc animés d’ardeur conquérante, de désir de lutte et d’héroïsme, d’un 
certain goût pour la puissance et pour la gloire, qui leur a fait traverser les espaces du 
centre de l’Europe, et qui les verra parfois repartir vers des terres étrangères. 

Les noms de trois des plus grands peuples gaulois (qui participèrent à des expéditions 
lointaines et prendront part à des combats nombreux) nous montrent pleinement ces 



motivations des anciens Celtes. Ils s’affirmaient aventuriers téméraires : les Aedui 
du pays ÉDUEN - au premier rang en Gaule au moment de la Conquête - s’étaient 
dénommés les “Ardents” (on rapproche l’irlandais aed, “feu”) (Dottin, 1920, 224). 
Ils se proclamaient combattants supérieurs : si l’on en croit Pierre-Yves Lambert, les 
SÉNONS - connus comme principaux acteurs de la prise de Rome en 387 av. J.-C., et 
dont SENS et le SENONAIS gardent le souvenir - auraient été de par leur ethnonyme 
les “Vainqueurs” (2003, 34) (d’autres linguistes avaient proposé les “Anciens”) 
(Dottin, 1920, 286 ; Delamarre, 2003, 270). Ils se voulaient guerriers glorieux : les 
BERRICHONS portent toujours, comme BOURGES et le BERRY, le nom fier des 
anciens Bituriges gaulois, qui se disaient les “Rois-du-Monde” (Deroy et Mulon, 1992, 
68). On sait que les desseins des BITURIGES ont tendu à l’hégémonie en Gaule, où 
anciennement ils étaient les plus puissants. 

Si nous nous tournons vers les noms célèbres de grands personnages associés au destin 
de la Gaule et qui sont restés dans l’Histoire, nous retrouvons de semblables valeurs. 
CAMULOGÉNUS, commandant des troupes gauloises dans la bataille de Lutèce, en 52 
av. notre ère, tirait son nom du dieu CAMULUS, le “Champion”. DUMNORIX, chef des 
Andécaves en 5 1 av. J.-C., à la tête d’une confédération de peuples soulevés contre César, 
était surnommé le “Roi -du -Monde”. BITUITOS, roi fastueux des Arvernes au II e siècle 
av. J.-C., portait également un nom formé sur un thème celtique désignant le “Monde” 
0 bitu -). OLLOVICO, roi des Nitiobroges au moment de la guerre des Gaules, se disait 
le “Grand- Vainqueur” (ou le “Combattant-puissant”). AMBIORIX, chef des Eburons 
au I er siècle av. J.-C., se dénommait “Celui-qui-est-Roi-pour-tous-les-Alentours”, le 
“Roi-du-Monde-environnant”. Nous savons enfin que VERCINGÉTORIX se disait le 
“Grand-Roi-des-Guerriers” (ou le “Roi-des-Grands-Cuerriers”) (sur ces différents noms, 
voir Le Roux et Guyonvarc’h, 1986, 362-363, 368, 383, 423 ; Lambert, 1995, 116-117 ; 
Kruta, 2000, 72 ; Delamarre, 2003, 101, 151). 


1.3. Les peuples migrants 

L’esprit d’aventure, la volonté de domination ne peuvent suffire à expliquer toutes 
les conquêtes guerrières, tous les déplacements de populations. Il a fallu aussi se battre 
pour aller gagner des terres nécessaires à l’établissement de la peuplade ou à une 
nouvelle installation : trouver un lieu où vivre (par suite de démographie trop importante, 
d’appauvrissement des terres, voire de conditions climatiques devenues défavorables). 

Plusieurs peuples gaulois font allusion en leur ethnonyme à leur qualité d’émigrant, 
s’auto-dénommant les “Migrateurs”. Certaines de ces désignations de peuples ne sont 
pas passées en français : cas des AULERQUES, “Ceux-qui-sont-lofn-de-leurs-traces”, 
peuplades qui s’installèrent sur les terres de l’actuelle Normandie, et que Tite-Live nous 
montre avoir participé à la plus ancienne vague d’invasion en Italie ( Histoire Romaine, 
V, 34, 5 ; voir Peyre, 1979, 30). 

Le nom des ALLOBROGES nous reste davantage présent (même s’il ne s’est pas 
ancré dans un nom de localité). Leur appellation était très populaire durant la Révolution 
française. L’hymne des Savoyards célèbre toujours ce peuple gaulois, jadis installé dans 
le Dauphiné et en Savoie : “ALLOBROGES vaillants,/ Dans vos vertes campagnes,/ 
Accordez-moi toujours/Asile cl sûreté”... ; et on retrouve l’appellation de Pays 
d’ALLOBROCIE (à connotations valorisantes) dans diverses productions régionales 
de Savoie : vins, charcuteries, bornages..., le nom des ALLOBROGES étant donné à 
des restaurants, des commerces, des hôtels ou résidences, des journaux. Un scholiaste 



de Juvénal nous éclaire sur le sens de l’ethnonyme : “dicti Allo-brogae quia ex alio loco 
fuerant translati”, “ils ont été appelés Allo-broges parce qu’ils avaient été déplacés d’un 
autre lieu” (Dottin, 1920, 225 ; P.-M. Duval, 1971, 787) ; les ALLOBROGES étaient mot 
à mot “Ceux-qui-viennent-d’un-autre-pays” ( Allo-broges ) : les émigrés ou les expatriés 
(Sergent, 1995, 207). C’est une “indication précise sur l’installation vraisemblablement 
récente de ce peuple, relevé pour la première fois en 218 av. J.-C. dans la région” (Kruta, 
2000, 71). Les archéologues remarquent à cette époque “sur [leur] territoire historique 
l’apparition en nombre d’objets laténiens, jusqu’ici plutôt rares, dont certains présentent 
une empreinte incontestablement danubienne” (même réf., 308). 

Autre appellation sans doute liée aux migrations, le nom de la ville du MANS et de la 
région du MAINE nous fait remonter aux CÉNOMANS, qui se seraient désignés comme 
“Ceux-qui-marchent-loin” ( Ceno-mafn]ni ) : les exilés ou les migrants (Nègre, 1990, 
153 ; Delamarre, 2003, 1 14). On doit remarquer, aussi, les importants déplacements de ce 
peuple, dont une partie avait émigré en Italie dès le IV e siècle av. J.-C., comme le montre 
le mobilier d’une série de tombes découvertes par les archéologues dans la province de 
Mantoue en 1969 (Kruta, 2000, 532 et 520). 

De façon assez voisine, l’appellation des SANTONS (qui sont restés dans SAINTES 
et la SAINTONGE, terres où ils avaient fini par s’installer après avoir traversé toute la 
Gaule d’est en ouest), doit sans doute être rapportée à un nom celtique du “chemin”, 
sc ni o- (Dottin, 1920, 286; Nègre, 1990, 157 ; Sergent, 1995, 207). Ils étaient donc 
“Ceux-qui-cheminent” : les “Errants”. 

1.4. Le mode de déplacement des peuplades 

Le massif du VERCORS, la commune de CORSEUL, près de Dinan (Côtes- 
d’Armor), la ville de PÉRIGUEUX et la région du PÉRIGORD, ont en commun d’avoir 
dans leur nom originel un élément gaulois (~)corio- qui servait à nommer leur ancien 
peuple ( Vertamocori , Coriosolites, Petrocorii) (Nègre, 1990, 158, 153-154, 155) (ce 
même élément se reconnaît dans l’appellation de la ville de Tréguier et du Trégor(-rois), 
dans les Côtes-d’Armor ; mais il provient d’une population celtique émigrée de Grande- 
Bretagne au milieu du I er millénaire et venue s’installer en petite Bretagne) (Fleuriot, 
1980, 131 ; Deroy et Mulon, 1992, 486 ; Billy, 2011, 542-543). Corios est rapproché de 
l’ancien irlandais cuire , “troupe”, “armée”, et du gallois cordd , “tribu”, “clan”, “troupe” 
(Pokomy, 1959, 615-616; Vendryes, 1987, C-275 ; Delamarre, 2003, 125-126). Il 
aurait originellement désigné chez les Indo-Européens moins une troupe de guerriers 
que “l’ensemble du groupe humain qui se déplace avec familles, armes et bagages, dans 
l’intention d’occuper un nouveau territoire” (Martinet, 1986, 27) : le déplacement de 
toute une tribu, à la fois formation de guerre et de migration. 

Le CHARIOT a été un moyen de locomotion privilégié pour la migration des 
populations celtes. Remarquons que l’industrie de la CHARRONNERIE n’avait pas 
été développée primitivement par les Romains, peuple sédentaire. Au contraire, les 
Gaulois afficheront une supériorité (réputée des peuples antiques) pour la fabrication 
des voitures de transport (Carcopino, 1934, 236-237). Elle s’explique d’abord par le 
fait que les Celtes avaient été anciennement des populations itinérantes, vivant les longs 
déplacements avec familles, armes et bagages. Fernand Braudel évoque ces “longs 
convois d’hommes, de femmes, d’enfants, de chariots, de cavaliers... Tout un peuple en 
marche, une cohue, des progressions inorganisées mais qui ont, des siècles durant, mis 
en question le destin entier de l’Europe et de la Méditerranée” (1981, 49). Il a fallu que 
ces migrants apprennent à fabriquer des voitures solides, capables de résister à toutes les 



routes. Fait révélateur : l’ctude des véhicules gaulois (se reporter aux “Métiers du bois”, 
dans le chapitre 2 du tome II “Arts et techniques”) nous montrera que la plupart des noms 
du vocabulaire latin désignant des voitures ont été empruntés à la langue gauloise. 

Plusieurs types de véhicules ont été utilisés par les migrants celtes (Peyre, 1979, 
88). D’abord, des carrioles comme le carpentum, avec bâti rond en bois permettant la 
couverture d’une capote, d’où naîtra le nom de notre CHARPENTE (Lambert, 2003, 
195). Ensuite, des voitures tout-terrain à quatre roues comme la reda. On peut penser 
que le peuple des RÉDONS, qui a laissé son nom à RENNES et au pays RENNAIS, 
où il avait abouti après une longue migration, en tirait son appellation : ils auraient été 
les “Conducteurs-de-rafae”, “Ceux-qui-se-déplacent-avec-des-chars-de-voyage” (P.- 
M. Du val, 1952, 246 ; Lambert, 2003, 34 et 44 ; 1997, 399 ; Delamarre, 2003, 256). 
Enfin, on comptait de robustes structures de transport comme le carrus, pouvant abriter 
familles, vivres, bagages, armes ou butin ; de ce terme naîtront les noms de notre CHAR 
à bancs et de notre CHARIOT (Lambert, 2003, 194). L’adoption, la conservation dans le 
français de ces différents mots et noms ne peut être sentie comme une marque de hasard. 
Elle traduit certainement un fait de civilisation celtique trouvant son origine dans les 
mouvements de migration et de conquête (“Les Celtes [...J partis des confins danubiens 
avec familles, armes et bagages sur leurs CHARIOTS CHARPENTÉS et BÂCHÉS (trois 
mots celtiques !)”, a pu souligner Guy Souillet) (1987, 134). 

1.5. Des traces du déplacement des peuples ? 

Les déplacements d’une peuplade gauloise pourraient-ils se lire encore dans la 
toponymie, des noms de lieux ayant gardé l’empreinte de diverses haltes, séjours et 
habitats de ses membres ? La proposition est hardie mais incertaine. Certains auteurs ont 
pensé repérer sur le parcours des SÉNONS (qui fonderont SENS) les traces d’anciens 
établissements essaimés d’est en ouest : SENONES, à Test des Vosges ( Senonensis , 
en 938) et SENONGES, à l’ouest ( Senoneas , Senongas, Senonias, au X e siècle) ; 
SENONCOURT, dans la Haute-Saône {de Senuncurtis, en 1150) ; et trois bourgs de la 
Meuse : SENON {Senon, Senonensis , en 1227), SENONCOURT ( Cenoncourt , en 1370) 
et SENONVILLE {de Senonville, en 1180) (avec reprise par le germanique d’un thème 
gaulois) (Hubert, 1989, 133; Bosch-Gimpera, 1953-1954, 347; Nicolle, 1980, 55; 
Harmand, 1984, 21 ; pour les formes anciennes, Nègre, 1990, 232, 635 ; 1991, 859, 906, 
949) (fig. 7). Le séjour de populations SÉNONES dans le secteur Est a été mis en rapport 
avec la découverte à Metz, en 1895, d’une dédicace religieuse aux Matres Senonum, 
“déesses-Mères [protectrices] des SÉNONS” (?) {C.I.L., XIII, 4304) (Toussaint, 1948, 
103, 203 et 209 ; Bosch-Gimpera, 1953-1954, 347 ; Burnand, 1990, 149) ; on connaît 
aussi, plus à Test, en Allemagne (à Bôckingen, dans le Bade- Wurtemberg), une 
inscription aux Seno[nibus] Matronis ( C.I.L. , XIII, 6475) (Jufer et Luginbühl, 2001, 
62). L’appellation de deux autres localités pourrait se rapporter aussi à l’ethnonyme des 
Senones : SENONCHES, en Eure-et-Loir {Senoncha, au IX e siècle), et SENONNES, 
en Mayenne ( Senona , au VIL siècle) (Nègre, 1990, 629 et 231 ; Chaurand, 1994, 266). 
On aurait affaire à des groupes sporadiques de Celtes SÉNONS qui, ayant décidé de se 
séparer de leur nation-mère, auraient repris leur marche pour s’établir plus vers l’ouest 
(fig. 7). Cependant, le thème seno -, “ancien”, “vénérable”, peut avoir créé des noms 
propres sans qu’ils soient forcément tous à rapporter au peuplement des SÉNONS : 
on trouve dans la toponymie des SENEIJIL (six départements), SÉNEUJOLS (Haute- 
Loire), Saint-Pierre-de-SÉNOS (Vaucluse), qui paraissent ne rien devoir aux Senones 
(Delamarre, 2003, 270-271 ). 



1.6. Les mouvements migratoires et les scissions à l'intérieur des peuples 

Au cours des déplacements multiples dans l’espace européen, les vicissitudes 
migratoires ont pu entraîner des partitions au sein d’un même peuple ou d’une même 
peuplade, la dynamique des avancées suscitant parfois des processus centrifuges. Des 
traces linguistiques témoignent de ces dispersions, dont nous allons donner exemples. 

Des Bituriges Vivisci - dont l’existence est attestée par les écrits des auteurs anciens 
et par des inscriptions antiques - étaient installés dans le Bordelais (on a pu penser 
qu’un reliquat de ces Vivisci se trouvait lui-même établi au nord du lac Léman, d’où 
l’appellation de VEVEY, en Suisse romande, localité nommée Viviscum dans l’itinéraire 
routier de la Table de Peutinger ) (Moreau, 1983, 41-42 ; Jaccard, 1906, 506-507 ; Bosch- 
Gimpera, 1953-1954, 349). Mais une autre branche du même peuple, les Bituriges Cubi , 
vivait au cœur de la Gaule celtique, comme nous en attestent les appellations du BERRY 
et de BOURGES qui procèdent de l’ethnonyme. 



Fig. 7 - Sur les traces des SÉNONS ? 



Le grand peuple celte des BOÏENS (Boii) a laissé son nom à son territoire principal 
de BOHEME ( Boiohaemum .), aujourd’hui partie occidentale de la République tchèque 
(Kruta, 2000, 473-478). Cependant, deux rameaux des BOÏENS ont fondé des 
établissements en Gaule, dont une petite tribu installée très loin de la BOHÊME : dans 
la partie méridionale de l’estuaire girondin. Nous en retrouvons le nom dans le Pays 
de BUCH ( civitas Boiorum au IV° siècle), d’où l’appellation de La Teste-de-BUCH, 
commune de la Gironde (Moreau, 1972, 67 ; Nègre, 1990, 152 ; Boisgontier, 1993, 197- 
198 ; Kruta, 2000, 475 ; Delamarre, 2003, 82). 

Le peuple des Caturiges avait fait partition en plusieurs groupes. Une fraction devait 
s’être établie dans la vallée de la Meuse, puisque l’appellation ancienne de Bar-le-Duc 
était Caturices ou Caturrigis , comme l’attestent les itinéraires antiques (identification 
déjà établie par d’Anville, 1760, 217-218 ; Barruol, 1975, 343 ; Billy, 1993, 47). Le nom 
de la localité de CHORGES (chef-lieu de canton des Hautes- Alpes), issu d’un antique 
Catorigomagus (attesté au IV e siècle), nous prouve l’existence d’un autre groupe du 
même peuple, installé cette fois dans la haute-vallée de la Durance (Barruol, 1975, 340- 
344). 

Selon le témoignage de plusieurs auteurs antiques (dont Ptolémée, Strabon et Pline) 
et selon les inscriptions du Trophée des Alpes et de l’Arc de Suse, un petit groupe des 
Medulli vivait en Basse-Maurienne (Billy, 1993, 106). Plusieurs toponymes de la zone 
préalpine pourraient s’être formés sur un nom propre gallo-romain Medul(l)ius, formé à 
partir de l’ethnique : hameau de Méouilles, sur la commune de Saint-André-les-Alpes, 
dans les Alpes-de-Haute-Provence (de Medulla , vers 1300) ; commune de Mévouillon, 
près de Séderon, dans la Drôme (villa Medulis, en 1070) (Barruol, 1975, 335 ; Dauzat et 
Rostaing, 1978, 455 ; Nègre, 1991, 627 et 678). Cependant, d’autres Medulli étaient allés 
s’installer loin de là, en Aquitaine. Ausone, poète latin du IV e siècle né à Bordeaux, cite 
plusieurs fois leur nom dans ses Epîtres, évoquant le paganum Medulis ; nous gardons la 
preuve de son existence dans notre appellation du MÉDOC qui s’est formée sur le nom 
des MÉDULLES (Moreau, 1983, 162 ; Deroy et Mulon, 1992, 309). 

1.7. La recherche forcée de nouveaux territoires 

Parfois, c’est la poussée d’un autre peuple qui a entraîné toute une peuplade celte à 
quitter le territoire qu’elle avait conquis autrefois. 

César nous en donne témoignage, au I er siècle av. J.-C., pour le peuple gaulois des 
HELVÈTES (dont la confédération HELVÉTIQUE perpétue le souvenir). A cause des 
attaques incessantes des Germains (contre qui ils étaient “chaque jour aux prises”), les 
HELVÈTES décident en 58 av. J.-C. de “gagner le pays des SAbïTONS” (l’actuelle 
SAINTONGE) ; ils “mettent le feu à toutes leurs villes (une douzaine), à leurs villages 
(quatre cents environ)”, et partent vers l’ouest avec des “CHARIOTS [ carrorum ] en 
aussi grand nombre que possible” (GG2, 1/1, 3, 5, 10, p. 13-15 et 19). L’ampleur de 
ce mouvement étonne : le total des partants (HELVÈTES et alliés qui les rejoignent) 
représentait - comme la liste nominative de tous les émigrants, retrouvée par les Romains 
dans le camp des HELVÈTES, le montre - plus de 360 000 hommes, femmes, enfants, 
dont 92 000 combattants (GG 1/29 ; Werncr, 1984, 155 ; Eluère, 1992, 83) ; cela nous 
donne une idée de l’importance des flux d’immigrations celtes ! Si les troupes de 
César n’avaient empêché par la force militaire l’exécution de ces desseins migratoires 
(forçant les populations à retourner vivre sur leurs terres qu’elles venaient de quitter), 
on peut penser que la SAINTONGE nous livrerait aujourd’hui quelques toponymes 
HELVÈTES... Un récent article a montre de façon très intéressante que les dirigeants 



HELVÈTES n’avaient sans doute pas choisi par hasard comme lieu d’établissement le 
nord de la Gironde (distant de 700 km) : des rapports anciens devaient exister entre les 
deux peuples, peut-être jadis voisins ou parents sur de mêmes terres celtiques d’Europe 
centrale, avant que des mouvements migratoires ne les aient séparés ; des indices 
archéologiques (communauté d’objets) le suggèrent (Hiernard et Simon-Hiemard, 
1999). Nous pensons que la linguistique pourrait ici apporter aussi des indices. Le lien 
que nous avons envisagé plus haut entre l’appellation des Bituriges Vivisci du nord de 
la Gironde (dont l’habitat était contigu à celui des Santones ) et le nom de la localité de 
VEVEY en Suisse paraît confirmer ces relations ethniques anciennes (on songera aussi à 
l’appellation du petit peuple des Medutli du MÉDOC, agrégé aux Vivisci, que nous avons 
mise en rapport avec des Meduüi alpins homonymes, établis dans le massif du Cenis). Au 
total, quel brassage de populations, assemblages et dislocations ! 

Au III e siècle av. J.-C., les BELGES, quittant leurs habitats, s’imposaient militairement 
à l’ouest du Rhin, et venaient occuper les terres jusqu’à la ligne au nord de la Seine et 
de la Marne. Pas moins d’une douzaine de peuples principaux les composaient, qui vont 
faire souche en Gaule. Sept de ces peuples ont ancré leur ethnonyme dans nos noms de 
lieux : AMBIENS (d’ AMIENS et de l’AMIÉNOIS), ATRÉBATES (d’ ARRAS et de 
l’ ARTOIS), BELLOVAQUES (de BEAUVAIS et du BEAUVAISIS), CALÈTES (du 
Pays de CAUX), SUESSIONS (de SOISSONS et du SOISSONNAIS), VÉLIOCASSES 
(du VEXIN), VIROMANDUENS (de VERMAND et du VERMANDOIS) (Kruta, 2000, 
457, l’auteur doutant que les RÈMES de REIMS fussent des BELGES). On doit penser 
au vu de la tentative avortée des HELVÈTES, qui entraîna déjà bien des désordres - 
que cette intrusion massive provoqua jadis “une restructuration générale du peuplement” 
(Kruta, 2000, 313). Elle entraîna la “dépossession des peuples congénères” qui avaient 
formé “le premier ban de l’invasion celtique” (Bloch, 1900, 28) : un ensemble de 
peuplades et de peuples gaulois dut émigrer vers le sud et vers Test (Jung, 1970, 457 ; 
Wemer, 1984, 147). Les traces linguistiques qui s’en sont gardées révèlent - comme un 
test ADN - la vérité passée. 

Le peuple gaulois des SÉQUANES se trouvait à l’époque de la conquête des Gaules 
établi en Franche-Comté (autour du bassin du Doubs). Si elle ne s’est pas gardée en 
français, l’appellation de ces Sequani paraît se relier au nom de Sequana, hydronyme 
(mais aussi théonyme) à l’origine du nom de notre fleuve la SEINE. Des historiens et 
des linguistes pensent que leur territoire primitif s’étendait le long du bassin de ce fleuve, 
ce qui en faisait des “Gens-de-la-SEINE” (peut-être aussi des adorateurs de la déesse 
SÉQUANA) (Bloch, 1900, 28 ; Dottin, 1920, 91 ; Carcopino, 1957 ; de Planhol, 1988, 
24 et 538). Il est à noter qu’Artémidore d’Ephèse, naturaliste grec, parlait à la fin du II e 
siècle av. J.-C. de “la SEINE [...], d’où les SÉQUANES ont tiré leur nom de peuple” 
(texte cité par Carcopino, même réf., 348). 

Pareille aventure dut arriver aux RAURAQUES ( Rauraci ou Raurici), peuple qu’on 
trouvait à l’époque de la Conquête installé en Gaule juste au nord des Helveîii (dont 
ils étaient sans doute les clients), aux alentours de Bâle. Le nom de la localité voisine 
d ’Augst, fondée par les Romains, provient d’un antique Augusta Raurica (ou Augusta 
Rauricorum ) : la “Fondation augustéenne des RAURAQUES” (Lot, 1947, 42 ; Deroy et 
Mulon, 1992, 24 et 44). Quoique les RAURAQUES fussent établis sur le cours supérieur 
du Rhin, leur ethnonyme les reliait étymologiquement à la RUHR ( Raura en Celtique), 
actuelle région allemande de Duisbourg et Bochum (Hubert, 1989, 131 ; Jung, 1970, 
456 ; carte dans Harmand, 1970, 27). Eux aussi avaient dû “quilt|er| leur habitat antérieur 
auprès du fleuve dont ils ont continué à porter le nom” (Jung, 1970, 457). 



La même explication pourrait être appliquée aux MÉDTOM A TRIQUES, peuple du 
nord-est de la Gaule qui vivait sur la Moselle, dans le MESSIN et à METZ, établissement 
qui a gardé leur appellation. Leur nom gaulois signifierait “Ceux-du-milieu-des-Eaux- 
Mères” ; il devait se justifier par le fait que les Mediomatrici étaient primitivement 
établis sur les terres placées entre deux eaux sacrées patronnées par des déesses-mères 
gauloises : la Matrona, c’est-à-dire la MARNE, et la Matra , aujourd’hui la MODER 
(affluent du Rhin) (Hubert, 1989, 132; Sergent, 1995, 211). “A l’époque de César, 
souligne Bernard Sergent, les Mediomatrici ne touchent certes pas la Marne, mais l’on 
sait, par diverses sources, que la Gaule du Nord a été bouleversée, aux II e et III e siècles 
avant notre ère, par l’immigration progressive d’un important groupe de tribus, les 
Belgae, qui, partis sans doute de régions rhénanes septentrionales, se sont étendus 
jusqu’à la Seine. Le mouvement des tribus belges aurait donc repoussé les Mediomatrici 
vers l’est [...]. Un mouvement semblable, et de plus grande ampleur, avait porté les 
Sequani, dont le nom est lié à celui de Sequana, la Seine, jusqu’à l’actuelle Franche- 
Comté” (1993, 111). 

Ajoutons de façon annexe un autre fait. Les historiens n’ont pas été sans remarquer 
que certains ethnonymes gaulois se retrouvaient curieusement identiques en Bretagne 
insulaire : cas des BELGES ATRÉBATES d’ ARRAS, qu’on rencontre sous la même 
appellation d ’Atrebates comme peuplade établie au sud de la Tamise (on sait que 
Commios, chef de ce peuple gaulois à l’époque de César, fut contraint de s’exiler dans 
1 ’Ue de Bretagne, en 52 av. J.-C., et qu’il y devint roi des ATRÉBATES locaux : on 
a trouvé en Angleterre des monnaies d’or avec sa légende) (Kruta, 2000, 554). Cas 
également des Catuvellauni, installés entre Hartford et Northampton, sans doute (sous 
une forme développée du nom) les “frères” des CATALAUNES de CHÂLONS-en- 
Champagne. On peut ajouter les Parisii, qu’on a repérés dans le Yorkshire actuel, et qui 
sont bien connus comme tribu gauloise ayant laissé son nom à PARIS. Ces différentes 
homonymies ne sont pas le fait du hasard ; elles trahissent d’autres vagues migratoires, 
entre le III e siècle et le I er siècle av. J.-C., du Continent vers l’Ile de Bretagne : 
conséquence probable de l’arrivée des populations BELGES en Gaule (qui elles-mêmes 
avaient été mues par la poussée d’autres éléments celtiques orientaux) (Harmand, 1970, 
35-38 ; Kruta, 2000, 375-378 et 438, 525). 

Ainsi, certaines traces des mouvements des peuples gaulois, bien que très anciennes, 
nous sont perceptibles ; et plusieurs peuvent se lire encore dans nos noms. 

1.8. La stabilisation des peuplades 

Au milieu du II e siècle av. J.-C., les Celtes qui occupaient l’essentiel des terres 
de la Gaule semblaient pour beaucoup stabilisés. Les corii, formations de guerre et 
de migration, s’étaient fixés les uns après les autres, constituant des pagi, et, par leur 
union, des Etats, comme nous l’indique l’ethnonyme des Petrocorii : littéralement les 
“Quatre-troupes-armées”, demeuré dans le PÉRIGORD et dans PÉRIGUEUX (Nègre, 
1990, 155). D’autres peuples pourraient montrer dans leur nom qu’ils se sont formés 
par l’assemblage de plusieurs fractions : en particulier les Tricorii du nord de Gap, les 
TRICASSES de TROYES et les TRICASTINS de Saint-Paul-TROIS -CHÂTEAUX 
(Dottin, 1915, 117 et 120) (mais d'autres étymologies ont été proposées). 

1.8.1. Ethnonymes à sens géographique 

Certains peuples, certaines irihus, ont pu marquer leur ancrage au sol en prenant 
un nom nouveau en rapport avec leurs lieux d’installation. Tous n’ont pas laissé de 
souvenirs dans nos toponymes : tels les M( )KINS, venant habiter les côtes entre Manche 



et mer du Nord (le Pas-de-Calais d’aujourd’hui), el surnommés “( eux -de-la- Mer” (Lot, 
1947, 52; de Planhol, 1988, 24); ou encore les NANTIJATES, s’établissant dans la 
haute vallée du Rhône, entre le coude du fleuve et son entrée dans le lac Léman, et 
dénommés les “Habitants-de-la- Vallée” (par traduction latine Vallenscs , d’où le nom de 
l’actuel Valais suisse) (Lot, 1947, 62 ; van Berehem, 1982, 70 et 182 ; K ru la, 2000, 71). 
Mais d’autres peuples nous ont laissé des traces toponymiques de leur établissement. 

L ’Aremorica (terme employé par César et par Pline) désignait la région des peuples 
de l’Ouest riveraines de l’Océan ( Are-mor-ici signifiant en celtique : les “Gens- [vivant-] 
près-de-la-Mer”, les “Riverains-de-1’ Océan”) ; de là naîtra le nom de notre ARMORIQUE 
(cependant, le terme englobait à 1 ’époque antique des territoires plus larges qu 'aujourd’hui, 
allant “de l’estuaire de la Seine à celui de la Loire, sinon encore plus loin” : Bretagne 
mais aussi Normandie ; on doit ajouter que ces territoires ne formaient pas un Etat 
gaulois) (Flobert, 1995, 264 ; également Deroy et Mulon, 1992, 30 ; Kruta, 2000, 427). 

L’ethnonyme des ICONIENS relève sans doute aussi de la géographie. Ce petit 
peuple des Alpes a laissé son nom à l’OISANS (Desjardins, II, 1878, 231 ; Dauzat, 
1960, 151 ; Barruol, 1975, 319-320). Son appellation ( Iconii/Ucenii ) nous semble 
s’expliquer par la présence d’une rivière le long de laquelle le territoire de la peuplade 
était entièrement axé (des hauteurs montagneuses encadrant la vallée). Ses membres 
ont dû être les “Gens-de-l’Eau” (radical gaulois ic-, dont on verra qu’il a créé en Gaule 
des théonymes, des hydronymes et des toponymes liés aux eaux sacrées) (se reporter à 
l’étude des “Eaux sacrées”, dans le tome III). 

La peuplade des ALBIQUES ( Albici ), installée sur des terres entre le Vaucluse et les 
Alpes-de-Haute-Provence, paraît avoir laissé son nom au Pays d’ALBION (appellation 
qu’on retrouve dans certaines localités de ce secteur). L’ethnonyme se serait formé sur 
un radical (celtique ou ligure ?) désignant la “clarté” et le “monde lumineux” ; peut-être 
faisait-il allusion à la neige recouvrant l’hiver les cimes, et aux pierres calcaires reflétant 
sous le soleil (cependant, une valeur sacralisante a certainement joué à partir de cette 
réalité : l’ethnonyme pouvait faire allusion à “Ceux-du-Monde-lumineux-d’en-haut” : 
“Ceux-du-Dom aine-céleste”) (Barruol, 1958, 239-240 ; 1963, 356 et 359 ; Guyonvarc’h, 
1963b, 372 ; Kruta, 2000, p. 398 ; Delamarre, 2003, 37-38). 

Enfin, les BRIGIANIENS (cités sur le trophée de La Turbie parmi les peuples 
indigènes soumis) auraient eu un nom (celto-ligure ?) formé sur le radical *brig-, au sens 
de “hauteur”, “montagne” : ils étaient sans doute installés sur les deux versants du Mont- 
Genèvre (Barruol, 1975, 338-339). Leur ethnonyme pourrait être mis en rapport avec le 
nom de la commune de BRIANÇON, dans les Hautes-Alpes ( Brigantion* au I er siècle, 
toponyme d’origine celtique), et avec la région environnante, le BRIANÇONNAIS 
(Barruol, même réf. ; Nègre, 1990, 149) (toutefois, on n’exclura pas un sens figuré qui 
aurait fait des Brigianii “Ceux-qui-sont-Supérieurs” : les “Eminents”). 

Ces cas d’ethnonymes gaulois à sens géographique - quoique révélateurs - sont, on 
le voit, plutôt limités (nous ne pensons pas qu’il faille en élargir trop la liste, comme 
on l’a fait parfois dans le passé. Le composant ambi-, présent dans une série de noms 
de peuplades, a été ainsi systématiquement relié à l’occupation des deux rives d’un 
fleuve ; le réexamen de certains de ces noms comme ceux des Ambarri, des Ambiani , 
des Ambibarii, amène maintenant à des interprétations toutes différentes) (voir Jullian, 
II, 1909, 35, avec l’interprétation ancienne ; et avec un sens autre, Dcgavre, 1998, 77 ; 
Lambert, 1995, 1 15-117 ; Sergent, 1995, 205). 



1.8.2. Ethnonymes marquant la sédentarisation 

Plus révélateur de la stabilisation des peuplades celtes en Gaule nous paraît un autre 
ensemble de noms ethniques, formés sur des radicaux marquant l'idée d’appropriation 
territoriale. Ils soulignent l’ancrage des populations sur le nouveau sol par une symétrie 
inverse de celle qui s’était manifestée pour les migrations. C’est que longtemps les 
peuples gaulois ont vécu entre ces deux tensions, entre ces deux pôles nomade et 
sédentaire. 

Face aux Allo-broges, “Ceux-qui-viennent-d’un-autre-pays”, on va trouver des 
Nitio-broges (installés autour d’Agen), “Ceux-qui-ont-leur-propre-pays” (Sergent, 1995, 
210) : comprenons les “Autochtones”, “probablement par antinomie envers des voisins 
qui ne l’étaient pas” (Kruta, 2000, 71). L’ethnique (qui se lit sur un torque gaulois en or 
du I er siècle av. J.-C., découvert en 1965) ne semble pas être resté dans un nom de lieu 
(Lejeune, 1985a, 406-412) ; mais d'autres exemples similaires nous demeurent dans nos 
toponymes. 

Les ATRÉBATES (ancêtres des ARRAGEOIS : habitants d’ARRAS, et des 
ARTÉSIENS : habitants de T ARTOIS) s'étaient dénommés les “Maîtres-du-sol” 
(*ad-treb-ates, “Ceux-qui-ont-élu-domicile”, du gaulois trebo -, “habitation”) (Nègre, 
1990, 152) : devenus propriétaires “non par cession gracieuse, achat ou héritage, non 
comme de simples colons à la mode romaine, mais par conquête militaire” (Guyonvarc’h, 
1962, 600). 

Le nom des SUESSIONS, resté dans SOISSONS et la région du SOISSONNAIS, 
serait formé, si Ton en croit l’analyse de Françoise Bader, sur un radical indo-européen 
*swe- où se reconnaîtrait une forme réfléchie (à comparer avec le latin sui). Elle aurait 
été employée pour marquer l’appropriation du territoire : le nom des Suessiones se 
comprendrait comme ceux qui “ont fait Leur le territoire de conquête” (Bader, 1994, 66 ; 
et aussi, antérieurement, Michel, 1981, 137). 

Autre exemple, dans le Valais suisse, la petite ville de SION {Sedunum au IX e siècle) 
(Wiblé, dans Gallay, 1986, 266) pourrait peut-être garder souvenir des SÉDUNES, 
peuplade celtique qui occupait la haute vallée du Rhône en amont de Martigny et avait 
pour chef-lieu SION (Longnon, 1920-1929, 105 ; Lot, 1947, 62 ; Barruol, 1975, 309 et 
311 ; Verdier, 1981, 28 ; Kristol, 2005, 836). L’ethnique des Seduni se serait construit 
sur un thème celtique *sed- (“être assis”), qui en feraient les “Installés”, selon Bernard 
Sergent (1995, 212) (mais d’autres interprétations ont été envisagées). 

1.8.3. Enracinement lexical 

L’installation et la stabilisation des peuplades celtes sur le territoire de la Gaule va 
évidemment aussi se marquer par la floraison des noms celtiques appliqués aux lieux 
naturels (hauteurs, plaines ou vallées, fleuves, rivières et sources, forêts...) et aux 
établissements humains, dont les créations se multiplieront sur les différents territoires 
des peuples. Nous avons précédemment évoqué la richesse de nos noms de régions, de 
pays, de localités (villes, villages auxquels il faut ajouter de nombreux lieux-dits) issus 
de la langue gauloise ; ce sont autant de témoignages de l’ancrage des différents peuples 
et peuplades sur le sol de la Gaule (même s’il faut tenir compte du fait que certains noms 
de lieux ont pu être créés à une date ultérieure à partir de thèmes celtiques anciens). 

La fixation des guerriers celtes a entraîné plus largement l’adoption (temporaire) de 
leur langue. Le legs de certains mois gaulois intégrés à notre vocabulaire nous montre 
quel dut être l’enracinement dans leurs nouvelles terres des colonisateurs celtes, dont 
les parlers se sont imposés aux populations autochtones, et sont restés attachés à la 
conscience linguistique pendant plusieurs siècles. Que des éléments gaulois - même en 



nombre limité - aient survécu, malgré la Conquête romaine et la latinisation profonde, 
malgré également les invasions barbares et la germanisation, montre assez la force avec 
laquelle la langue des peuples celtiques s’était ancrée en Gaule. 

Noms de peuples à sens géographique local, ethnonymes marquant l’appropriation 
territoriale, enracinement du vocabulaire celtique dans les noms de lieux et dans les 
parlers nous ont montré une certaine stabilisation, qui faisait passer les peuplades celtes 
de la notion d’exil, de recherche migrante de lieu de vie, à l’idée d’établissement, de 
fixation à un territoire, et de possession de terres. La pacification allait-elle suivre les 
installations gauloises ? Les terres gagnées, les armes seraient-elles déposées ? On 
sait qu’il n’en fut rien ; on allait seulement changer de type d’engagement guerrier : 
des conflits de peuplades en déplacements, on en viendrait aux conflits de peuplades 
sédentarisées - plus ou moins, il est vrai : des mouvements migrateurs se produiront 
encore -, disons de populations pas encore vraiment stabilisées et toujours en tension. 



La multiplicité des appellations de peuples gaulois que nous avons retrouvée sur la 
carte de France - où le nom de plus de quarante peuples ou peuplades reste inscrit dans 
des noms de villes - nous a déjà donné une idée du morcellement territorial, propre 
aux mentalités celtes qui entendaient laisser à chaque territoire son individualité. On 
y devine les sources de conflits et d’affrontements : “Le sentiment d’identité ethnique 
était sans aucun doute très vif chez les différents peuples [gaulois], qui s’opposaient 
vigoureusement à leurs voisins, mais aussi chez les tribus qui les composaient, et 
qu’agitaient d’incessantes querelles” (de Planhol, 1988, 29). Yann Le Bohec écrit 
sans ambages : “La Gaule n’a pas de stratégie [militaire] parce qu’elle n’existe pas. 
C’est chaque peuple qui a un embryon de stratégie ; il consiste à se protéger du voisin 
immédiat” (2001, 137). Les peuples gaulois guerroieront fréquemment contre leurs 
voisins, soit qu’ils veuillent développer, soit qu’ils entendent sauvegarder la force de 
leurs Etats. D’autres types de noms, demeurés jusqu’à nous, en témoignent. 

2.1. Le souci de la frontière 

Jacques Harmand évoque excellemment “le souci de la frontière, fruit de l’émiettement 
du monde celtique” (1970, 53). La guerre de type frontalier, de peuplade à peuplade 
limitrophe, se lit particulièrement dans le souci affiché de nommer les limites de 
territoire. La richesse des toponymes frontaliers issus de la langue gaulôise doit être 
soulignée. 

2.1.1. La frontière-désert 

La limite de territoire pouvait être protégée par une ceinture de terres semi-désertiques, 
zone sécuritaire tampon où régnaient sols montueux, forêts, marais, végétation pauvre 
(Dion, 1947, 13 et 16-19 ; Hannand, 1970, 53 ; de Planhol, 1488, 26-28 ; Àrsac, 1991, 
122 ). 

On verra, dans l’étude du “Rôle des sites de nature”, au chapitre III, quel était 
l’intérêt défensif des hauteurs : celles du JURA séparaient Sequanes et I lelvètes ; celles 
des CÉVENNES protégeaient les Arverncs des I Ici viens ; celles des VOSGES isolaient 
Leuques et Rauraques, Triboques, Médiomatriqucs et ( nialnunes. 



Le territoire des Turons était entouré d’une couronne forestière tenant lieu de barrière 
contre le peuple voisin des Andécaves (Audin, 1981, 80) ; on note “encore aujourd’hui, 
l’existence d’importantes forêts séparant l’Anjou |des anciens Andecaves] de la Touraine 
[des anciens Turones]” (Provost, 1988d, 30). Semblablement, la forêt d’ARGONNE 
formait frontière entre les Leuques et les Médiomatriques ; et la forêt de la BEINE, en 
Picardie, se trouvait aux confins des territoires des Viromanduens, des Suessions et des 
Bellovaques. 

Comme les zones forestières, les vallées marécageuses constituaient parfois des 
déserts périphériques aux territoires. La Sologne ( Secalonia , en 651, où l’on pourrait 
reconnaître la racine hydronymique *sec-, appliquée à des terres humides) formait 
séparation entre les Camutes du pays Chartrain et les Bituriges du Berry (Provost, 
1988c, 36 ; Deroy et Mulon, 1992, 452). Les marais de la VOUGE, au sud-est de Dijon 
( fluvioliis Vooge au XII e siècle, d’un terme celtique ayant sans doute désigné le cours 
d’eau de “la forêt’’), et la rive droite de la SAÔNE (de Saint-Jean-de-Losne jusqu’à Port- 
sur-Saône) ( Souconnci , à la base duquel on trouve un radical *souc- appliqué à des eaux 
et à des marécages), semblent avoir conjointement marqué la limite de territoire entre les 
Lingons du pays de Langres et les Eduens de Bibrcicte (Thévenard, 1996, 77, et carte, 
80 ; Lebel, 1956, 326 ; Taverdet, 1994, 134 ; Delamarre, 2003, 319). La BRESSE, zone 
mêlant forêts et marais, isolait les Séquanes des Eduens et des Ambarres. 

Ces différents déserts périphériques seront laissés vierges de peuplement par les 
nations gauloises (sauf cas particuliers de marches venant à accueillir une population 
émigrante “comme gardes-frontière et groupes tampons”) (Harmand, 1970, 53). Des 
habitats permanents n’y seront créés qu’au Moyen Age, avec la fondation d’abbayes 
et les premières mises en culture (les monastères se sont souvent implantés en limite 
de diocèses). Aussi, les anciens espaces de “no man’s land” gaulois pourraient être 
reconnus des toponymistes... à ce qu’ils se montreraient souvent vides de noms 
celtiques, alors qu’au contraire s’y repéreraient - postérieurs au XI e siècle - des noms 
d’établissements, des appellatifs religieux (“hagiotoponymes”), des désignations de sols 
pauvres (“Seule la création d’abbayes permit la réalisation d’un habitat permanent et les 
premières mises en cultures ; [...] le nom de Dieu y est fréquemment invoqué dans les 
toponymes : le mont-Dieu , le val-Dieu, la maison-Dieu, la garde de Dieu, etc. [...]. Ces 
“zones d’ombre” ne devaient comporter aucun lieu-dit antérieur au XII e siècle, sauf à 
l’emplacement des passages [...]. Une enquête sur les limites du territoire jadis occupé 
par les Rèmes [du pays Rémois] [. . .] mettrait en évidence les toponymes anciens absents 
de la zone frontière forestière”, souligne Roger Legros) (dans Chevallier, 1981, 176- 
177). Autre exemple, la frontière occidentale des Diablintes (peuplade dont le nom se 
retrouve dans Jublains) montre, à l’ouest de la rivière la Mayenne, une vaste zone inculte 
où les noms d’origine celtique sont très peu présents, signe d’un espace-limite gaulois 
laissé vide d’habitats (“Les noms d’origine celtique et les établissements gallo-romains 
sont rarissimes à l’ouest de la Mayenne”) ; par contre, on y trouve une concentration 
de toponymes des sols ingrats d’époque ultérieure, comme Saint-Aubin-de-Terregatte, 
Saint-Denis-de-Gastines, Désertines , Sainî-Pierre-des-Landes . . . (Lambert et Rioufreyt, 
dans Chevallier, 1981, 134). En Touraine, enfin, Ronsard fait allusion {Elégies, 23) à la 
forêt dite de Gastine ( Wastina , au XI e siècle, du latin vastus, “vide”, “désolé”, “désert”, 
“inculte”), dont le poète stigmatise les défrichements. Il n’en reste effectivement plus 
aujourd’hui que des lambeaux à la limite septentrionale de l’Indre-et-Loire. Elle faisait 
jadis partie d’un grand ensemble forestier (sur le domaine duquel on trouve maintenant 
la localité Les Hermites), zone ayant séparé les Cités des Turons et des Cénomans 



(Audin, dans Chevallier, 1981, 71, et carie, 72). Le silence des mots gaulois pourrait 
donc être fort parlant. 

Toutefois, bien qu’elles aient constitué des frontières larges, ces zones de marche, si 
elles avaient un cœur, avaient forcément des bords, souvent marqués dans la topographie 
par des marques repérables dans le paysage : lignes d’eau, lisières de bois, hauteurs bien 
détachées..., qui jalonnaient leur pourtour et permettaient au chasseur, au pêcheur, au 
bûcheron. . . de se situer dans l’espace, car il leur fallait “percevoir qu’ilfs] approchai [en] t 
des confins du territoire” (de Planhol, 1988, 27). Par ailleurs, des voies de circulation 
coupaient nécessairement les zones de marche pour mettre en relation commerciale deux 
Etats voisins, avec des seuils précis de franchissement. A ces différents points purent 
s’attacher des appellatifs gaulois en rapport avec les limites de territoire (“car on peut 
penser sans invraisemblance que c’est aux endroits de passage, aux endroits où une 
route sortait d’une Cité pour entrer dans une autre, qu’un toponyme comportant l’idée 
de limite a dû le plus naturellement tendre à se fixer”) (Fournier, 1931, 135). 

Hors des déserts périphériques formés par des bandes forestières ou des vallées 
marécageuses, lorsque des frontières naturelles importantes ne formaient pas barrage 
- principalement en zone de plaine -, il faut penser que des limites linéaires nettes 
existaient. César souligne à propos des Suèves (peuplades germaniques confédérées, 
qui ont laissé leur nom à la Souabe ) que “le plus beau titre de gloire pour les Etats, 
c’est d’avoir fait le vide autour de soi, de façon à n’être entourés que des déserts les 
plus vastes possible” (GG 2, VI/23, 133 ; mêmes remarques en IV/3). Du fait que le 
général romain explique ainsi en détail ce système, nous devons conclure qu’il était tout 
différent de celui de la Gaule ! Ce serait donc une erreur de s’exagérer l’importance des 
déserts-frontières des peuples gaulois. Au reste, comme le souligne Jacques Naveau, “la 
tendance à vouloir attribuer, systématiquement, aux territoires antérieurs à la Conquête 
des limites naturelles a quelque chose à voir avec le mythe du bon sauvage” (1992, 28). 
Nous devons croire que “Les Gaulois avaient une idée très précise de leurs frontières 
et savaient en jalonner au sol le tracé exact” (Goudineau et Peyre, 1993, 164). De 
même, à l’époque gallo-romaine, “la circonscription territoriale [aura] non seulement 
un centre bien déterminé mais ses frontières exactement fixées” (Albert Grenier, cité 
par Chambon, 2001, 102-103). De ces désignations nettes de confins de territoire, nous 
retrouvons des souvenirs riches dans notre toponymie. 

2.1.2. Le type *morga 

Johannes U. Hubschmied puis Paul Lebel ont posé l’existence d’un gaulois *morga, 
et de son dérivé *morgone, “bord, limite”, peut-être issus d’un celtique *mroga, 
“frontière” (de même origine indo-européenne que le latin margo et le gotique marka, 
qui nommaient aussi une “frontière”). Le mot aurait-il continué à vivre dans les dialectes 
romans ? Selon certains philologues, on le retrouverait, peut-être par croisement avec le 
latin murus , dans le nom des M(E)URGERS bourguignons, MURGÉES berrichons, et 
autres MORGIERS suisses, tas d’épierrements bordant des limites de champs (Lebel, 
1956, 292; Taverdet, 1981, 18) (cependant Pierre-Henri Billy pense que *morga 
n’a laissé “aucune trace dans le lexique antique, médiéval ni moderne”) (2000a, 90). 
*Morga, “limite”, subsiste en tout cas dans une série de noms de rivières et de noms de 
localités (fîg. 8, avec un choix de noms), présents essenliellement dans le centre-est et 
l’est de la France (également en Suisse et en Allemagne du Sud) (I lubschmied, 1938 ; 
Lebel, 1956, 292-294 et 322-323 ; Pokorny, 1959, 738 ; I Vlamarre, 2003, 91). 



Contestant cette origine, quelques linguistes ont tenté de rattacher ces noms de lieux à 
une base préceltique *merg-, “marécage” (en particulier Müller, 1987, 74 ; 1994, 844 et 
846, pour qui cette racine aurait servi à désigner anciennement des “marais” ou des “prés 
humides” et des “ruisseaux de marais”). Cependant, force est de constater d’une part 
que le thème linguistique en question se rencontre sur le domaine celtique de l’ancienne 
Europe (Bessat et Abry, 1997, 253) ; et d’autre part que dans une majorité de cas, on a 
affaire à des noms de lieux voisinant avec des frontières anciennes reconnues : même 
si l’on préfère l’étymologie “marécage”, on ne peut effacer le caractère frontalier des 
toponymes concernés, et on sera conduit alors à penser que “les rivières [...] coulaient 
souvent dans des zones palustres dont les peuplades protohistoriques de la Gaule avaient 
fait des éléments de bornage faciles à défendre” (Lebel, 1956, 323). 

• Hydronymes 

Particulièrement révélateurs des noms de cette série paraît un ensemble de noms 
de rivières qu’on peut associer à des limites gauloises ou gallo-franques de territoire 



Fig. 8 - Exemples de toponymes issus du gaulois MORG- (les frontières notées sont celles des 
anciennes Cités gallo-romaines) (d'après J. Moreau, 1972, carte 1). 



(ces dernières ayant pu reprendre de plus anciennes limites) ; “Le fait nous apparaît si 
troublant que nous estimons pouvoir affirmer que hydr. Morge est bien issu de gaulois 
*morga, ‘bord, limite’”, écrit Pierre-Henri Billy (1995b, 262). Cette délimitation des 
territoires par des cours d’eau nous montre qu’ont existé des limites linéaires et pas 
seulement des marches larges. Citons parmi ces cours d’eau frontière : le MORGON 
(Allier), à une douzaine de kilomètres au sud-ouest de B ourbon-L’ Archambault, jadis 
à la pointe sud-ouest du territoire éduen, sur la frontière des Arvernes et des Bituriges 
(Goudineau et Peyre, 1993, 162) ; le MORGON (Rhône) ( Morgone rivulo , av. 994), 
affluent de la Saône à Villefranche, à la limite entre les Ségusiaves et les Ambarres 
(Lebel, 1956, 322 ; Billy, 1998, 161). En Haute-Savoie, on localise plusieurs MORGE 
sur l’ancien territoire des Allobroges : à l’ouest, la MORGE {Marge, en 1697) qui rejoint 
le Fier près de Vallières (au nord de Rumilly), à la limite de l’arrondissement d’Annecy, 
peut-être lieu-limite jadis entre le pagus du vie us Albinnum (Albanais) et le pagus 
Diafnensis] (Muller, 1994, 845 ; Bessat et Abry, 1997, 255) ; plus à l’est, la MORGE 
coulant à Menthonnex-en-Bornes, qui paraît avoir été aux confins du pagus Genavensis 
(Genevois) et du pagus Apollinfis] (mêmes réf.) ; enfin, beaucoup plus à l’est, presque 
à l’extrémité du lac Léman, la MORGE, à Saint-Gingolph ( Morgia , en 1136), sur la 
frontière réputée des Allobroges avec les Nantuates, aujourd’hui frontière entre la France 
et la Suisse (Lebel, 1956, 293 ; Barruol, 1975, 310 ; Muller, même réf. ; Bessat et Abry, 
1997, 249-250 et 255-256). Dans la Suisse voisine, nous trouvons plusieurs MORGE 
proches d’anciennes limites de territoire ; citons celle coulant à Conthey en Valais 
(. Morgi , en 1233), qui séparait les Gaulois Sédunes de Sion des Véragres d’ Octodurus/ 
Martigny (Millier, 1994, 845 ; Bessat et Abry, 1997, 249). En Isère, enfin, on repère 
quatre MORGE différentes, qui paraissent toutes avoir correspondu à des marques de 
frontière. Ce sont, du nord au sud : la MORGE de Chailles et (à quelques kilomètres de 
distance) la MORGE des Echelles {La Morge , XVII e siècle), chacune affluent du Guiers, 
qui fixe dans cette région “la limite du pagus Salmorincensis [pays de Sermorens] et du 
pagus Bellicensis [Bugey]” (Lebel, 1956, 293) ; la MORGE, affluent de l’Isère {riveria 
Morge , XIII e siècle), au nord-ouest de Grenoble, à l’endroit où la rivière fait un coude très 
accentué, lieu de frontière méridionale probable des Allobroges avec les Vertamocores 
(Lebel, 1956, 293 ; Barruol, 1975, 295) ; enfin, beaucoup plus au sud, la MORGE de 
Saint-Sébastien-Cordéac (au sud de La Mure), affluent du Drac qui limitait le pagus 
Diensis (Di ois) du pagus Gratianopolitanus (Grésivaudan) (Lebel, 1956, 293). 

• Noms de localités 

Parallèlement à ces hydronymes, nous rencontrons, formés sur le même thème 
linguistique, des noms de localités : établissements qui ont dû se développer près de 
cours d’eau frontaliers. .. 

Dans la Drôme, MORGON, lieu-dit à Charols (au nord-est de Montélimar), se trouve 
sur l’ancienne frontière des Segovellauni avec les Tricastini (qui deviendra limite des 
diocèses de Valence et de Die) (Barruol, 1975, 270 ; Billy, 1998, 161). 

En Isère, à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Grenoble, on repère à Saint- 
Barthélémy-de-Séchilienne un autre lieu-dit MORGE, situé aux anciens confins du 
territoire des Iconiens de la haute vallée de la Romanche (Thévenot, 1942 ; Barruol, 
1975, 320-322; Bessat et Abry, 1997, 249 et 256-257 ; Billy, 1998, 160). Dans le 
même département, cette fois à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Grenoble, 
on trouve la commune de MOIRANS (sans doute le Morginnum cité dans la Table de 
Peutinger ) ; son nom pourrait être de même radical que celui de la MORGE qui coule 
au sud de la localité (cours d’eau dont on a vu plus haut qu’il marquait sans doute à 



l’époque gauloise la frontière entre les Allobroges el les Vertamocores) (Lebel, 1956, 
293 ; Bessat et Abry, 1997, 251). Xavier Dclamurrc pense reconnaître dans ce toponyme 
Morginnum un suffixe théonymique -no- avec gémination expressive : MOIRANS aurait 
désigné à l’origine le lieu voué au “Dieu-de-Ia-Frontière” (information à l’auteur). 

Plus au nord, dans le Jura, nous localisons près de Louvenne et Montrevel un hameau 
de MORGES ( Morgas villam, en 910) ; selon Paul Lebel, il se serait situé à la limite du 
pagus Scodingorum (pays gallo-franc d’Ecuens) et du pagus Lugdunensis (pays gallo- 
franc du Lyonnais) (Lebel, 1956, 292 ; Lassus et Taverdet, 1995, 120). 

En Côte-d’Or, nous rencontrons au sud du territoire de la commune de Chassagne- 
Montrachet un lieu-dit MORGEOT (carte I.G.N. 3025 O) ( vinea Morga, en 864), 
exactement sur la frontière départementale entre la Côte-d’Or et la Saône-et-Loire (à 
quelques kilomètres à l’est, sur la même ligne frontalière, on repère Merceuil, nom sans 
doute également issu d’un toponyme frontière : germanique *marka) (Billy, 1998, 165- 
166) : MORGEOT correspond à l’ancienne limite entre le pagus Belnensis (Beaunois) et 
le pagus Cabilonnensis (Chalonnais) (Lebel, 1954-1955, 348 ; 1956, 292). 

Enfin, dans l’Yonne, à Sennevoy, se remarque un lieu-dit LA MEURGE (ferme) 
(bien visible sur la carte I.G.N. 2820 E), “à 2 km de la limite [ancienne] du pagus 
Tomodurensis [Tonnerrois] et du pagus Duismensis [Duesmois]” (Lebel, 1956, 292). A 
l’époque de l’Indépendance, cette frontière - à très peu de distance des Sénons - pouvait 
séparer le territoire des Eduens (comprenant le Duesmois) du territoire des Lingons (avec 
le Tonnerrois) ; aujourd’hui, nous y trouvons la limite des départements de l’Yonne, 
de la Côte-d’Or, et aussi de l’Aube, toute proche (Goudineau et Peyre, 1993, 166, et 
planche IX de l’atlas). 

• Autres MORGE possibles 

D’autres toponymes de la même série, sans qu’on en ait la preuve définitive, peuvent 
être suspectés d’avoir correspondu à des confins de territoires antiques. 

Certains se repèrent sur des frontières modernes ou médiévales ; n’ont-elles pas 
succédé à de plus anciennes limites ? Dans la Meuse, MORGEMOULIN ( Morgemoulin , 
déjà en 1256) est arrosé par le ruisseau de Vaux (présumé ancien *Morge) ; or, le village se 
situe “dans une région où se rencontraient les doyennés de Pared et d’ Amel” (Lebel, 1 956, 
293). Dans les Hautes-Alpes, à Abriès, on localise un lieu-dit MORGON, “à la limite du 
diocèse d’Embrun et de la Cisalpine” (Billy, 1998, 161) ; aujourd’hui, la frontière franco- 
italienne est à 6 km à l’est. Pour la Savoie et l’Isère, Hubert Bessat et Christian Abry 
ont récemment montré qu’on relevait sur le pourtour de l’ancien diocèse de Grenoble un 
alignement de noms du type Morge(s). Au nord-est de cette limite ecclésiastique, nous 
trouvons le Chemin de MORGES, au Moutaret (commune de l’Isère).; au sud, le lieu-dit 
MORGE à Saint-Sébastien (Isère) ; et à l’ouest, accompagnant la frontière sur plus de 
50 km, plusieurs noms de lieux-dits et de ruisseaux : LES MORGES, lieu-dit à L’ Albenc 
(Isère) ; la MORGE, cours d’eau prenant naissance à Saint-Aupre (Isère) ; la MORGE, 
ruisseau à Miribel (Isère) ; la MORGES, ruisseau à Attignat-Oncin (Savoie) (Bessat et 
Abry, 1997, 249, 253, et carte, 248). 

Les frontières, nous l’avons dit, ont pu être marquées pour les peuples gaulois par 
une ligne d’eau mais aussi par une élévation particulière. Il faut donc peut-être prendre 
en compte plusieurs noms de hauteurs qui paraissent issus du même thème linguistique 
*morg- (on n’exclura pas qu’ils se soient superposés à un plus ancien radical préindo- 
européen *mor -, “hauteur”, qu’ils auraient remotivé) (Dauzat, Deslandes, Rostaing, 
1978, 175 ; Bessat et Abry, 1997, 250). Au nord-est du département de Haute-Savoie, 
se trouve le Pas de MORGINS (1369 m), qu’une route antique (issue du lac Léman) 



atteignait en direction du Chablais (Bertrandy et autres, 1999, 74 et carte, 73) ; la hauteur 
se situe juste avant la frontière entre la France et la Suisse ; en face, on repère la localité 
suisse de MORGINS ( Morgens , en 1 156), et le Val de MORGINS qui longe la ligne de 
séparation (Bessat et Abry, 1997, 251). Au nord du département des Hautes-Alpes, près 
de La Chapelle-en-Valgaudémar, s’élève V Aiguille de MORGES (2 985 m) ; elle “a 
pu servir de repère, sur des confins longtemps mal maîtrisés topographiquement, entre 
les diocèses de Grenoble-Gap-Embrun, ce dernier diocèse touchant ce secteur par les 
vallées de Freissinières et Vallouise” (Bessat et Abry, 1997, 249 ; et 250, 253, 255) ; 
cette hauteur se situe à 6 km d’oiseau de la frontière avec le département de l’Isère. Au 
sud du même département des Hautes-Alpes, nous trouvons près de Savines-le-Lac le Pic 
de MORGON (2 327 m) ( montana de Morgon, en 1278), sur la frontière départementale 
entre les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence, jadis limite sud-ouest des 
Caturiges. Enfin, tout au nord des Alpes-Maritimes, on trouve, à 9 km au nord de Saint- 
Etienne-de-Tinée, la Crête de MORGON (2 790 m), qui devait être non loin de la “limite 
entre le diocèse de Nice et la Cisalpine” (Billy, 1998, 161) ; le Pas de MORGON qui 
voisine la crête (2 714 m) se trouve juste contre la frontière franco-italienne (et l’on 
repère à 6 km au nord-ouest de ce lieu le Rocher des Trois-Evêques (2 868 m), marque 
du partage des territoires diocésains) (carte I.G.N. 3639 OT). 

On peut suspecter aussi d’autres noms en morg- d’avoir été associés à des limites 
de territoires antiques (dont nous n’avons pas connaissance), parce qu’ils coexistent de 
façon révélatrice avec différents toponymes frontaliers. Nous nous contenterons de trois 
exemples. En Haute-Loire, entre Le Puy et Brioude, nous trouvons (sur la commune de 
Saint-Georges-d’Aurac) un hameau de MORGE (où coule la Chamalière - dite Morge, 
en 1495 -, que longeait la voie romaine de Clermont au Puy) ; mais n’est-on pas “dans 
une zone fortement humide et éloignée de toute limite [antique]” (Billy, 1998, 160) ? 
L’examen de la carte nous permet de repérer à 10 km à l’est la localité de Fix-Saint- 
Geneys (nom dérivé du latin fines, “frontière”) ; à 15 km au sud-est, la Montagne de la 
DURANDE (d’un modèle gaulois *ic(u)oranda, appellation frontière étudiée plus loin) ; 
à 8 km au sud, le lieu-dit Mercurol sur la commune de Chanteuges ; et à moins de 20 km 
(au sud-est) les villages de Mercœur et Mercury (probablement du germanique *marka, 
“frontière”) (Provost et Rémy, 1994, 28; Dauzat, Deslandes, Rostaing, 1978, 140; 
Soutou, 1969, 13-16 ; Billy, 1998, 165-166). Nous sommes donc vraisemblablement 
sur une ligne de frontière ancienne. Paul Lebel avait songé à une limite entre pagus 
Brivatensis : Brivadois, et pagus Vellavicus : Velay (1956, p. 293). André Soutou évoque 
la “frontière séparant les Gabales des Vellaves”, près des Arvernes (1969, 16) ; on situait 
cette limite plus au sud-est, mais des indices donnent à penser que les Vellaves auraient 
pu occuper un territoire plus large vers l’ouest. 

< 

Dans le Puy-de-Dôme voisin, au nord-est de Clermont-Ferrand et de Riom, nous 
rencontrons à Maringues un affluent de l’Ailier, la MORGE (. Morge , en 1260). Nous 
sommes aussi “en dehors de toute limite connue” (Billy, 1998, 160). Cependant, près 
du cours d’eau, Pierre-Henri Billy relève lui-même les noms de lieux YRONDE et 
LYRONDE, issus du modèle *ic(u)oranda précité appliqué à des démarcations ; et nous 
relevons également, à une dizaine de kilomètres, la localité de RANDAN, toponyme issu 
du même thème *randa, “frontière” (Lebel, 1956, 293 ; Billy, 1998, 181). 

Enfin, dans l’Aube, à l’est de Troyes, nous reconnaissons (près du lac de la Forêt 
d’Orient où il vient se jeter) un autre cours d’eau nommé la MORGE ( Morgea , v. 1136) ; 
il paraît couler “loin de toute limite” (Billy, 1998, 160). Paul Lebel a montré qu’à 
proximité était cependant attesté (vers 1210) un lieu-dit Ewcrandant (relevant aussi du 
modèle *ic(u)oranda) ; et qu’existait un ancien lieu-dit / / ennuie à bouchères (issu du 



même modèle), à 10 km au sud de l’endroit où coule la MORGE ; enfin il relève que 
la localité toute proche de Mesnil-Saint-Père “était la dernière paroisse du diocèse de 
Troyes, contiguë à celui de Langres” (Lebel, 1937, 189). On pouvait être à la limite du 
pagus Tricassinus (Tricassin), du pci gus Latiscensis (Lassois) et du pagus Breonensis 
(Briennois) ; ou (plus anciennement) aux confins du territoire des Tricasses et des 
Lingons (Lebel, 1937, 185 et 189 ; et aussi Berthoud, 1926, 81-82 ; Hure, 1931, 191 ; 
Drioux, 1929 ; carte dans Drioux, 1934). 

• *Morgarita 

On reconstitue à partir du même *morga un composé gaulois *morgarita, qui aurait 
désigné le “gué-de-la-limite”, le “passage-de-la-frontière” (Billy, 1998, 161). En Gaule, 
les noms de lieux formés à partir de deux éléments étaient assez courants. L’attraction du 
latin margarita, “perle”, puis du prénom Marguerite , expliquerait la déformation Morg- 
>Marg- subie par les toponymes issus de ce modèle. 

Dans l’Hérault, nous trouvons un cours d’eau, affluent de la Lergue, nommé la 
MARGUERITE ( Margarita , en 1326, à relier au nom de la forêt dite Margarita, en 988, 
que longeait le cours d’eau). Il était proche, jadis, du lieu de séparation entre Volques 
Tectosages, Volques Arécomiques et Rutènes (Billy, même réf.). 

En Gironde, le toponyme MARGUERON qu’on remarque à l’est du département 
pouvait faire partie de la même série (si l’on suppose une forme *Morga-rit-onem). Une 
voie romaine, allant de Castillon à Sainte-Foy-la-Grande, aurait traversé la commune 
(Sion, 1994, 283). MARGUERON est situé à la frontière des départements de la Gironde 
et du Lot-et-Garonne (non loin de la Dordogne) ; on trouvait jadis à peu de distance la 
ligne de séparation entre Nitiobroges et Vasates, non loin des Pétrocores et des Vivisques 
(même réf., 51). 

En Charente-Maritime, nous relevons sur la commune de Mirambeau un cours d’eau 
appelé la MARGUERITE (affluent de la GUIRLANDE, elle-même, on va le voir, 
toponyme frontalier). Cet endroit, aujourd’hui à la frontière entre la Charente-Maritime 
et la Gironde, devait marquer jadis la limite entre le territoire des Santons et celui des 
Bituriges Vivisques (Billy, 1998, 161) ; la voie antique Saintes-Bordeaux a été repérée 
dans la traversée de la localité (Maurin, 1999, 194). 

Les confins de l’ancien territoire des Arvemes nous montrent plusieurs *Morgarita. 
A l’ouest, sur la frontière qui séparait à l’époque gauloise les Lémoviques des 
Arvemes, nous trouvons MARGERIDES ( Margheritis , en 1279), commune de Corrèze, 
aujourd’hui à 9 km de la limite départementale Corrèze-Cantal. Il était fréquent - comme 
nous le montrera l’étude des “Cultes”, dans le tome III La Gaule des dieux - que les 
peuples gaulois installent des sanctuaires aux endroits-limites de lçurs territoires. Des 
fouilles conduites à MARGERIDES en 1965 ont justement mis à jour un sanctuaire rural 
important comprenant trois fanums (Lintz, 1992, 65-66). La voie romaine Bort-Limoges 
traversait la localité, passant “tout près du sanctuaire [...] d’où une [autre] voie pouvait 
rejoindre Ussel”, ce qui vient justifier l’appellation toponymique de “passage-de-la- 
frontière” (même réf., p. 67). 

A l’extrême sud-est de l’ancien territoire des Arvemes, nous repérons aussi, sur la 
commune de Védrines-Saint-Loup (Cantal), un lieu-dit LA MARGERIDE ( Marjarida , 
1148) (Billy, 2011, 351), à quelques centaines de mètres de la frontière départementale 
avec la Haute-Loire. Comme le précise P.-H. Billy, c’est ce lieu “qui a donné son nom 
au vaste massif forestier qui couvre les confins du Cantal, de la Haute-Loire et de la 
Lozère” : la Forêt de la MARGERIDE, au sud de Védrines (1998, 161). La frontière 
était ainsi marquée à la fois par la forêt et par la hauteur : le lieu-dit LA MARGERIDE se 



repère sur le plateau, à l’altitude de 1 100 m. A l’époque de l’Indépendance, la séparation 
entre les Arvemes et les Gabales devait se situer à quelques kilomètres du lieu-dit (peut- 
être moins) ; ce sera ultérieurement la limite de pagus du Tallendais avec le Brivadois. 
L’appellation de “Gué-de-la-frontière” s’expliquait par la présence d’un cours d’eau (la 
Védrinette) et d’une voie de circulation (“vieux chemin de la Limagne à Nîmes” repéré 
au lieu-dit LA MARGERIDE) (Provost et Vallat, 1 996, 1 73). 

Enfin, juste à l’est de l’Etat arverne, sur le territoire limitrophe des Ségusiaves, 
un troisième lieu de frontière du type *morgarita a laissé son nom à MARGERIE- 
Chantagret (Loire) ( Margeriam i, en 1250). Nous sommes aujourd’hui à 5 km de la limite 
entre la Loire et le Puy-de-Dôme. La voie romaine de Feurs à Rodez (appelée voie 
Bollène ) devait passer par MARGERIE (Lavendhomme, 1997, 45, 201 et 219). 

D’autres toponymes que nous ajouterons sont plus incertains, mais peuvent être 
envisagés. En Savoie, on repère au-dessus de la commune des Déserts et d’Aillon- 
le-Jeune un Mont MARGÉRIAZ (1 845 m) (in Margeriaz, en 1320) ; il signalait la 
démarcation entre les diocèses de Genève et de Grenoble, “en reprenant les limites des 
civitates bas-impériales respectives” (Billy, 1998, 161) : zone de jonction entre Savoie, 
Maurienne, Tarentaise et Albanais ; mais nos connaissances actuelles ne nous permettent 
pas de déceler de frontière gauloise en ce lieu à l’intérieur du territoire allobroge. 

Dans la Manche, on relève le nom de la commune de MARGUERAY ( Margerei , 
au XII e siècle; Margueré, v. 1280, ce qui correspond à la prononciation locale 
actuelle : mar-gu(e)ré) (de Beaurepaire, 1986, 150) ; pourrait-il remonter à un ancien 
*Morgaritum ? On comparera pour la deuxième partie du toponyme les noms de lieux 
RAY, RAI(S), RE, relevés en Touraine par Stéphane Gendron comme issus du modèle 
ancien *rito- (1991, 81-87) ; et aussi le nom de la commune de LONRAI dans l’Orne cité 
par Paul Cravayat (Lonrayo, en 1 145-1171, sur un modèle s Hongo-rito ) (Cravayat, 1969). 
Sur la carte, nous constatons que MARGUERAY (entouré par deux petits cours d’eau) 
est à 4 km de la frontière départementale Manche/Calvados, jadis zone de séparation 
entre les peuplades des Unelles et des Viducasses. 

Les anciens noms tirés de *morgarita ont dû être parfois remotivés par le prénom 
Marguerite. Il se pourrait donc que certaines des localités appelées Sainte-Marguerite 
aient correspondu à d’anciens “Gués-de-1 a- frontière” ; telles, dans le Calvados, Sainte- 
MARGUERITE-d’Elle, sur la frontière départementale ouest avec la Manche (jadis 
limite des Unelles avec les Baiocasses) ; et Sainte-MARGUERITE-des-Loges, près de 
la limite départementale est avec l’Orne (non loin de l’Eure aussi), jadis limite entre 
Lexoviens et Esuviens, à peu de distance des Eburoviques ; dans le Puy-de-Dôme, 
Sainte-MARGUERITE, à Thiers, non loin de NÉRONDE, autre toponyme frontière 
que nous allons bientôt évoquer ; dans l’Orne, Sainte-MARGUERITE-de-Carrouges, 
contiguë à la frontière avec le département de la Mayenne, à la limite, jadis, entre 
Esuviens et Diablintes. La localité de MARGERIE(-Hancourt), dans la Marne, s’appelait 
en 1119 Sancta Margareta (Vincent, 1937, 341) ; elle se trouve aujourd’hui à la limite 
précise entre les départements de la Marne et de l’Aube (peu éloignée de la Haute- 
Marne) ; ce devait être jadis l’endroit de séparation entre Catalaunes et Tricasses (non 
loin des Leuques et des Lingons). 

2.1.3. Le type *randa 

Un terme *randa , “limite, frontière”, ayant existé en Gaule, paraît se rapporter à 
une origine celtique : on connaît un vieil-irlandais runn, "division, part”, et rannaid , 
“il partage, il divise” ; un vieux-gallois guorenniou , "fractions, subdivisions”, et gallois 
rhan, “part” ; un moyen-comique- ran, et comique radn. “pari” ; un vieux-breton rannou , 



“part, partie”, et breton rann, “part, division”, etc. (Henry, 1900, 230 ; Le Roux, 1956a, 
44 ; Fleuriot, 1964, 293 ; Vendryes, 1974, R-7). La notion de part est voisine de celle 
de partition : la frontière crée une division dans un territoire, séparé en deux parties par 
une ligne de partage. Ce terme gaulois *randa a donné naissance à des appellations 
dialectales du type RANDE, désignant des limites de terrains : gascon RENDAN, 
“grande haie” ; languedocien RANDE, “haie vive”, et RANDISSO, “haie”, “claie pour 
clôture” ; limousin RANDAL, “haie”, et RONDISSO, “clôture” ; rouergat RANDA et 
RANDURO, “haie vive” ; auvergnat RANDA, “haie” ; dauphinois RANDA, “bordure”, 
“lisière”, et RANDO, “haie”, “clôture” ; et peut-être champenois RAND ou RANDON, 
“tertre servant de limite à un territoire communal”. On trouve aussi dans les dialectes 
de nombreuses régions le sens de “bord”, “rangée”, “sillon”, “séparation” (Lebel, 1937, 
150 ; Galtier, 1949, 243 ; von Wartburg, X, 1962, 56-58 ; carte Billy, 1995a, 191). 

Datant de l’époque gallo-romaine, une coupe d’argent a été retrouvée sur la 
commune de Courpière (Puy-de-Dôme), portant dédicace à un Marti Randosati : 
Mars RANDOSATIS ou RANDOSAS (C./.L., XIII, 1516), dont le nom doit provenir 
du modèle *randa (Thévenot, 1955, 26; Le Roux, 1956a, 46; Guyonvarc’h, 1964a; 
Provost et Mennessier-Jouannet, 1994, 87 ; Sterckx, 1998, 118). Il s’agit peut-être d’une 
épithète topique (Mars de *Randosa , le “Lieu-frontière”) ; ou peut-être du surnom d’un 
dieu combattant qui garantissait les limites du territoire (voire même d’un dieu de la 
“Troupe-frontière” ?) (Delamarre, 2003, 164 et 268). On remarque, à 5 km au nord du 
lieu de la découverte, la localité de NÉRONDE-sur-Dore, dont le nom est rapporté à un 
ancien toponyme frontière (repéré “au pied du Massif des Bois Noirs et du Forez, fort 
dépeuplé et boisé dans l'Antiquité, qui séparait les Arverni des SegusiavV ) (Billy, 1998, 
160). 4 km plus au nord, se situe le hameau de Sainte-MARGUERITE, dont le nom, on 
l’a vu, paraît issu d’un autre toponyme frontière, *morgarita. 

Dans la toponymie, le type randa (souvent suffixé) a dû être utilisé en Gaule pour 
nommer des limites de territoires : il se reconnaît aux lieux de séparations entre différents 
Etats ou pagi de la Gaule (flg. 9). 

• *Randa sous une forme dérivée 
Peuple des Santons 

RANVILLE-Breuillard {Aranvilla, en 1254, peut-être à rapporter au même modèle), 
est un village de Charente implanté à la frontière avec la Charente-Maritime (et proche 
des Deux-Sèvres) ; cette séparation correspond à la limite ancienne entre Santons et 
Pictons (et sans doute aussi à une frontière de pagus chez les Santons) (Vernou, 1993, 
25). 

Peuple des Lémoviques 

LE RANDEIX, lieu-dit à EYGURANDE (autre toponyme frontière gaulois analysé 
plus loin), est placé à la frontière nord-est de la Corrèze avec le Puy-de-Dôme (et non loin 
de la Creuse) ; on y trouvait jadis la limite entre Lémoviques et Arvernes (Desbordes, 
1984, 44 ; Lintz, 1992, 30-31 ; Chambon, 2001, 108). RANDAL, lieu-dit à Camps, se 
repère également en Corrèze, au sud-est du département, à la jointure avec le Lot (et non 
loin du Cantal) ; à l’époque gauloise, on était juste à la séparation entre Lémoviques et 
Cadurques (la frontière étant marquée par les gorges de la Cère) (Desbordes, 1984, 44). 

Peuple des Arvernes 

Les toponymes du type randa que l’on repère sur l’ancien territoire des Arvernes ne 
correspondent pas à des frontières d’Etat ; on peut supposer des délimitations internes de 




Fig. 9 - Toponymes issus du type *RANDA (avec tracé en fond de carte des frontières des 
anciennes Cités gallo-romaines). 

pagi. RANDANNE, dans le Puy-de-Dôme, écart de la commune d’Aurières (toponyme 
frontalier désignant un “bord”, une “frontière”, dérivé du latin ora, “bord”, “extrémité”), 
est situé sur le ruisseau la RANDANNE ; à quelques kilomètres se trouveiit les lieux-dits 
LA DURANDE et ÉGUIRANDE, eux-mêmes toponymes frontaliers d’origine gauloise, 
repérables à la limite des évêchés de Clermont et du Puy (Billy, 1998, 158 ; Chambon, 
2001, 87). On ignore quelle était la frontière antique concernée. A une douzaine de 
kilomètres plus à l’est, nous trouvons l’abbaye Notre-Dame de RANDOL ; la commune 
de Saint- Amand-Tallende, voisine, tire la seconde partie de son appellation du nom d’un 
pagus gallo-franc, le Tallendais ; on peut croire que les toponymes cités se montraient 
sur la zone frontalière entre Tallendais et Auvergne, et que celle nouvelle frontière avait 
repris d’anciennes limites de pagi. Au nord du même département, la commune de 
RANDAN est située à la frontière de l’Ailier. La limite moderne peut calquer une limite 
ancienne ; mais on ne sait de quelle frontière antique à P intérieur des Arvernes ce nom 
garde le souvenir. 



Peuple des Gabales 

Au nord-est de Mende, en Lozère, sur l’ancien territoire des Gabales, se rencontre 
dans un espace restreint une série de lieux nommés RANDON : Arzenc-de-RANDON, 
Châteauneuf-de-RANDON, Rieutort-de-RANDON, et les hauteurs du Signal de 
RANDON et du Truc de RANDON ( Rando , en 1126) où l’on reconnaît les traces d’un 
ancien oppidum (Fabrié, 1989, 107). Mais quelle frontière marquaient-ils ? Si beaucoup 
d’historiens placent la séparation entre les Gabales et les Vellaves plus au nord-est, 
Louis-Fernand Flutre, dans son ouvrage sur la toponymie de la Lozère, pense que 
“RANDON se trouve exactement sur l’arête médiane des monts de la Margeride [...], 
qui formait autrefois barrière entre les Gabales et les Vellaves” (1957, 222). Pour Ernest 
Nègre également, la ligne de séparation entre les deux peuples a dû correspondre à ces 
hauteurs et explique leur nom (Nègre, 1990, 143 ; Arsac, 1991, 123). Nous remarquons 
qu’à 2 km à l’est de Châteauneuf-de-RANDON, se trouve un lieu-dit Mercoire, déjà 
rencontré comme toponyme frontalier (germanique marka). 

Peuple des Vellaves 

Un lieu-dit RANDON se rencontre au hameau de Vachères, à l’extrême sud-est de 
la Haute-Loire (près de la frontière avec l’Ardèche) ; on y trouvait jadis la limite entre 
Vellaves et Helviens. Au sud-est du même département, tout proche du département de 
la Loire, un autre lieu-dit RANDON est aussi connu, sur la commune de Saint-Didier- 
en-Velay ; il correspond à l’ancienne séparation entre Vellaves et Ségusiaves (Billy, 
1998, 158). 

Peuple des Médulles 

Le nom de la commune de RANDENS, établie au cœur de la Savoie ( Randens , en 
1019), est censé provenir, d’après Albert Dauzat suivi par Pierre-Henri Billy et Ernest 
Nègre, d’un nom d’homme germanique Rando (Dauzat et Rostaing, 1978 ; Billy, 
1981, 240; Nègre, 1991, 798) ; nous y verrons plutôt le toponyme-frontière randa : 
RANDENS s’est développée au bord de l’Arc qui formait frontière entre les Médulles et 
les Allobroges (tout proche aussi du territoire des Ceutrons) (“La limite [entre Allobroges 
et Médulles] devait passer [...] vers le défilé de Charbonnières près de Randens, 
toponyme frontière, où se trouve un tumulus-frontière”, précise Bernard Rémy) (1970, 
203, et carte, 201-202). 

Peuple des Allobroges et des Séquanes 

ARANDON, village au nord-ouest de l’Isère ( Arandon , au XIII e siècle), et 
ARANDON, écart de Groslée, au sud-est de l’Ain ( Arandun , en 1214) sont implantés 
chacun d’un côté du Rhône (marquant la frontière départementale), distants d’une 
dizaine de kilomètres. La première localité se situait aux confins dû territoire allobroge, 
près des Séquanes et des Ambarres ; la seconde pourrait avoir correspondu à l’extrémité 
du territoire séquane (près des autres peuples cités) (mais on ne peut exclure que les 
Allobroges aient tenu à la fois la rive gauche et la rive droite du fleuve). Toutes deux 
doivent avoir été étymologiquement des établissements “près-de-la-frontière”, *Are- 
rand-one. On comparera dans le lexique avec le terme dialectal ARANDE, “à côté” (ou 
ARANDA, “auprès”), encore employé dans l’Isère (dans la région de La Mur ç, faire un 
ARANDON signifie “faire un écart”, autrefois en labourant, aujourd’hui en conduisant 
sa voiture) (von Wartburg, X, 1962, 56 ; B. Horiot, renseignement oral). 

Peuple des Ambarres 

ARANDAS, dans l’Ain (in Arandato, au VII e siècle, sur un modèle *are-rand-ate), se 
situe à moins de dix kilomètres de la limite départementale avec l’Isère ; ce point devait 



correspondre jadis à l’extrémité orientale du territoire des Ambarres (à la jointure avec 
les Séquanes et les Allobroges). 

Peuple des Lingons 

Un lieu-dit LE RANDON existe sur la commune d’Argançon, située à l’est du 
département de l’Aube, un peu au nord de Vendeuvre-sur-Barse et de Bar-sur- Aube 
(Toussaint, 1954, 155). On peut penser que ce lieu voisinait jadis avec la limite entre 
Lingons et Tricasses (la frontière nord du territoire lingon allait jusqu’au “nord-ouest de 
Bar-sur-Aube [...] incluant Vendeuvre”, “ce tracé septentrional [...] [n’étant] autre que 
la limite du diocèse de Langres avant 1731”) (Thévenard, 1996, 78, et carte, 80). 

Peuple des Esuviens 

RANDONNAI ( Rondonai , v. 1272 ; Randonet, en 1351) est une commune de l’Orne, 
qu’on trouve implantée à 9 km d’une double frontière avec l’Eure et l’Eure-et-Loir ; 
René Lepelley, dans son Dictionnaire des noms de communes de Normandie, rapporte 
ce toponyme à un latin arundo, “roseau” (1996, 206). On songera plutôt à un dérivé du 
thème gaulois randa, “frontière” (opinion du reste soutenue par Barrière, 1947, 166). 
Nous remarquons que RANDONNAI se situe dans la zone limite qui séparait autrefois 
les Esuviens des Eburoviques (non loin des Carnutes). 

• Composé *camaranda/ Aamboranda 

Une petite série de noms de lieux du type CHAMARANDE(S), CHAMERANDE, 
CHAMERANDE, se rencontre dans la moitié est de la France (Champagne, Bourgogne, 
Auvergne, Rhône -Alpes) (fîg. 10). Ils remontent à un nom composé dont *randa était le 
second élément. 

On a pensé reconnaître en première position le thème gaulois *cam(m)a- dont le 
dérivé ' Y cammano-, latinisé en *cam(m)ino-, est à l’origine de notre français CHEMIN 
(Lambert, 2003, p. 195 ; Billy 1998, 158). Le composé *cama-randa aurait en ce cas 
désigné un “« chemin-frontière » ou plutôt [une] « frontière formée par un chemin »” 
(Vincent, 1937, 99). Des voies de circulation gauloises ont pu longer la limite entre deux 
Etats ; et à certains endroits du parcours, des points de passage ont pu être aménagés 
pour accéder d’un territoire à un autre ; ils auraient pris l’appellation de “Lieu-frontière- 
du-chemin”. Roger Dion évoque l’existence de ces “repères précis que formaient de loin 
en loin, dès avant la période historique, les intersections des limites de peuples et des 
grandes voies terrestres” (1947, 34). 

Une autre hypothèse est envisagée, qu’on doit mentionner : un modèle *cambo-randa 
qui aurait nommé des lieux où la “frontière-fait-coude” (X. Delamarre, 2003, 100). 
Certains toponymes de la série correspondent à de tels emplacements (fîg. 10). 

Le rapport avec des frontières peut être souvent mis en valeur, mais pas toujours : la 
toponymie révèle parfois des limites de territoire que l’archéologie ne peut plus (ou ne 
peut pas encore) percevoir. Ainsi en va-t-il de CHAMARANDES-Choignes, en Haute- 
Marne, qui ne correspond pas à une frontière connue : juste à l’est de Chaumont, la 
localité (nommée Chamarandae en 1 175) est à situer à l’intérieur du périmètre de l’ancien 
territoire lingon, apparemment hors de toute démarcation. On doit faire l’hypothèse 
d’une très ancienne limite nord du territoire des Lingons, plus méridionale que celle fixée 
à l’époque gallo-romaine (entérinée par le diocèse de Langres) ; ou bien d’une limite de 
pagus mal connue (à la frontière ouest du Bassigny, pagus Bassiniacensis ) (Marteaux, 
1921, 54). A proximité de ( 1 1 AM ARANDES a été repérée une voie de circulation 
antique (Thévenard, 19%, 117 et 163). 




Fig. 10 - Toponymes issus du gaulois *CAMARANDA (avec tracé en fond de carte des 
frontières des anciennes Cités gallo-romaines). 


A l’est de l’ancien territoire éduen, en Saône-et-Loire, existe sur la commune 
de Royer (près de Tournus) un lieu-dit CHAMERANDE (Vincent, 1937, 99) (noté 
Chemarancle sur la carte I.G.N. 3027 O). Ce site voisinait jadis avec “un nœud routier 
à la limite des pagi de Mâcon et de Tournus” (Rebourg, 1994, 460) ; on y trouvait en 
particulier un chemin reliant Brancion à Chalon (Billy, 2001a, 25). Presque en face, dans 
l’Ain, nous repérons, proche de la limite départementale avec la Saône-et-Loire, un autre 
CHAMERANDE ( Cameranda , en 995), à Saint-Bénigne, juste sur la rive gauche de la 
Saône. Si les Eduens ont contrôlé les deux rives de la Saône, CHAMERANDE aurait pu 
marquer un lieu-frontière à l’est de leur territoire, à la limite nord-ouest des Ambarres, 
où la frontière faisait une courbe accentuée (Vincent, 1937, 99 ; Goudineau et Peyre, 
1993, 152). 

Au sud-ouest de l’ancien territoire éduen, un village nommé CHAMÉRANDE est 
connu à Trévol (Allier), lieu jadis à la limite avec le territoire biturige, proche aussi des 
Arvemes (il sera à la frontière du diocèse d’Autun et de Clermont) (Chambon, 2001, 
109) ; la voie antique Nevers-Varennes-sur- Allier passait à Trévol ; elle pouvait en ce 



secteur former frontière entre Eduens et Bituriges (Fanaud, 1960, 286 ; Corrocher et 
autres, 1989, 27). 

Un peu plus au sud-est du même département de l’Ailier, on connaît un hameau de 
CHAMARANDE, à Saint-Léon, jadis à l’extrême nord du territoire arverne, proche de 
la frontière avec le territoire éduen (ensuite au diocèse de Clermont, près de la limite 
de celui d’Autun) (Chambon, 2001, 109). Une voie antique reliant Clermont à Autun 
traversait Saint-Léon (Fanaud, 1960, 223, et carte). 

Au sud-est du même territoire jadis arverne, nous trouvons un autre toponyme (LA) 
CHAMARANDE, dans la Haute-Loire, près de la frontière avec le Puy-de-Dôme (et non 
loin du département de la Loire) : “nom d’un ancien chemin de crête reliant Félines à 
Saint-Victor-sur- Ariane” (Arsac, 1991, 123) ; il marquait jadis la limite entre le peuple 
des Arvernes et le peuple des Vellaves (Boy, 1988, avec carte ; Chambon, 2001, 85-86). 
Comme le remarque Bernard Rémy, les lignes de crête ont souvent servi de démarcation 
(1970, 197). A une douzaine de kilomètres du CHAMARANDE de Haute-Loire, on 
rencontre - de l’autre côté de la limite départementale : dans le Puy-de-Dôme - un lieu- 
dit LA CHAMARANDE (sur la commune de Sauvessanges) ; il garde souvenir de la 
même limite de territoire entre les Vellaves et les Arvernes, près d’un coude-frontière 
(Boy, 1988, avec carte ; Billy, 1998, 158 ; Chambon, 2001, 79-80). 

Dans le nord du département de la Loire, existe à Saint-Germain-Lespinasse (10 km 
de Roanne) un hameau CHAMARANDE ( Chamaranda , en 1260), jadis proche de 
la frontière des Ségusiaves avec les Arvernes, à l’angle nord-est de leur territoire 
(Chambon, 2001, 109). On constate aussi que la voie antique Clermont-Lyon traversait 
Saint-Germain (Fanaud, 1960, 209). 

Enfin, en Haute-Savoie, se rencontre au sud de Frangy, entre Chilly et Mésigny, un 
écart nommé CHAMARANDE (carte I.G.N. 3330 OT). Il paraît correspondre à une 
frontière, dans le territoire des Allobroges, entre le pagus Dia[ nensis] (qui avait pour 
établissement principal Seyssel) et le pagus Apollin[ensis] (formé autour d’Annecy) 
(Marteaux, 1921, 53 ; Bertrandy et autres, 1999, 70, et carte, 71). 

• Composé *nicoranda 

Une série de toponymes du type NÉRONDE paraît appartenir à la même série 
(Barrière, 1947, 162, 166) ; on reconstitue à la base un prototype gaulois *nico-randa 
(Billy, 1998, 159-160). Sa première partie contiendrait un radical ancien ayant servi à 
désigner des rivières (comme le Nekkar , la N ère, le Négron, le Noireau . ..) (même réf. ; 
Pokorny, 1959, 761). *Nico-randa signifierait donc : “frontière-de-l’eau” : on aurait 
affaire à des limites marquées par des cours d’eau (repères pratiques de fins de territoire). 
Les noms de lieux issus de ce modèle se révèlent souvent liés à des confins de territoires 
gaulois. 

En Charente, au nord-est d’Angoulême, près d’Echallat, le hameau de NIGRONDE 
(à 2 km du cours d’eau la Nouère) se trouve à proximité de la limite du Bas-Empire 
entre Cité de Saintes et Cité d’Angoulême ; elle-même devait correspondre à une plus 
ancienne frontière gauloise entre le peuple des Santons et une autre entité politique mal 
identifiée (Vernou, 1993, 25). Selon Camille Jullian (cité par Billy, 1998, 159), “avant 
les temps romains. Angoumois et Saintonge vivaient chacun d’une vie propre ; et après 
une période de réunion, le démembrement de la civitas de Saintes ne fit que rétablir un 
état antérieur” (1918, 233). 

Dans le Puy-de Dôme, la petite localité de NÉRONDE (près de Thiers) ( Neyrondes , 
en 1373) est située tout à côté d’un cours d’eau, la Dore. Il a pu marquer la limite entre le 
peuple des Arvernes et celui des Ségusiaves (doublé par les hauteurs du massif des Bois 



Noirs et des monts du Forez). Dans l’Ailier, on repère deux noms de lieux qui peuvent 
provenir du modèle *nicoranda. Au nord-ouest, LES NÉRONDES, lieu-dit à Theneuille 
(près d’un affluent de la Bieudre), n’est pas sur une limite connue de peuple gaulois ; 
mais on peut en suspecter une ; à 8 km, en effet, se trouve la localité d’YGRANDE, 
dont le nom provient d’un toponyme-frontière utilisé en Gaule (voir ce qui est dit plus 
bas sur le composé *icoranda/*icuoranda ). Au nord-est du même département, contre 
la frontière avec la Saône-et-Loire, existe un autre lieu-dit LES NÉRONDES, sur la 
commune de Beaulon (où passe un petit cours d’eau) ; il aurait correspondu à “la limite 
des Ambivareti et des Haedui ” (Billy, 1998, 159-160). 

Dans la Loire, au nord de Feurs, la commune de NÉRONDE ( Nirundensis , au 
IX e siècle), où coule un petit affluent de la Loire, a pu se développer près d’une frontière 
de pagus à l’intérieur du territoire des Ségusiaves. Au nord du même département, 
près de Roanne, NÉRONDE, lieu-dit à Saint-Forgeux-Lespinasse (sur la Teyssonne), 
se reconnaît sur l’ancienne limite entre Ségusiaves, Eduens et Arvemes, aujourd’hui 
frontière entre Loire, Saône-et-Loire et Allier (Billy, 1998, 159). 

A l’est de l’Ain, on rencontre aussi, à Champfromier, un lieu-dit NÉRONDE ; il 
correspondrait à l’ancienne frontière entre les Ambarres et les Helvètes (même réf.). En 
Saône-et-Loire, un autre lieu NÉRONDE existe à Marly-sous-Issy, à proximité de la 
frontière avec la Nièvre ; il aurait été “à la limite des Haedui et des Boii ’ (même réf.). 

Enfin dans le Cher, entre Bourges et Nevers, se trouvent à une vingtaine de 
kilomètres de distance l’une de l’autre, du nord au sud, NÉRONDES, chef-lieu de 
canton ( Nirundensis , en 855 ; Nerunda, en 880), et NÉRONDE, lieu-dit à Givardon. Ces 
toponymes garderaient souvenir des confins du territoire biturige (même réf.). 

• Composé *icoranda/*icuoranda 

Un autre composé gaulois en -randa a vraisemblablement été formé avec un élément 
de sens hydronymique : *ico randa, variantes Hcuoranda, *icuaranda (Dauzat, 1957, 
105 ; Soyer, 1934, 222). La graphie imaginée *equoranda nous semble avoir engendré 
un faux problème : la forme est-elle attribuable au gaulois, vu la présence du groupe 
-qu- ? On comparera avec Sequana, la SEINE, où “le q peut être simplement une graphie 
pour c”, et donc ne pas avoir la valeur d’un k labio-vélaire sourde (Mulon, 1 990, 306 ; 
Lambert, 2003, 113). Sequana semblant se rapporter à un ancien *sec-u-ana ou sec-o- 
ana, ne peut-on substituer à *equoranda un original *icu-o-randa ou ic-o-randa (Jung, 
1970, 447 ; Deroy et Mulon, 1992, 440) ? Au demeurant, le plus ancien toponyme 
connu de la série est une forme Igoranda (appellation de lieu cité au VII e siècle par un 
moine rédacteur de la translation des reliques de saint Léger, qui s’est conservée dans 
INGRANDES-sur-Vienne) ; on sait que l’occlusive -c- est passée à la sonore -g- dès le 
VI e siècle (Lebel, 1937, 145-146, 150, 176). 

Nous pensons qu’il faut reconnaître dans le premier composant de cette formation un 
radical ic-, “*eau” (resté dans l’occitan IGA, “ravin creusé par les eaux”) (Billy, 2004, 
257). On le rencontre en Gaule dans le nom de déesses des eaux : ICAUNA, priée à 
Auxerre, au bord de sa rivière ; ICOVELLAUNA, révérée à Metz, dans un sanctuaire de 
source. On le retrouve, aussi, à l’origine du nom de l’EYGUES, affluent du Rhône ; du 
nom de la rivière YONNE ; du nom de FOIS ANS (territoire des ICONIENS, installés 
tout le long d’un cours d’eau, la Romanche). On pourrait l’identifier, enfin, dans 
l’appellation de plusieurs localités de France (se reporter, dans le tome III La Gaule des 
dieux , à l’étude sur les “Eaux sacrées” ; voir aussi Lacroix, 1998, 170-171, 182) (l’idée 
de rattacher le thème ic- au nom de l’oiseau appelé “pic” ou “pivert” nous apparaît 
sémantiquement indéfendable) (Delamarre, 2003, 187). 



De nombreux toponymes sont issus du modèle *icoranda , très fécond. Paul Lebel, 
dans une étude magistrale, en a recensé 120 exemples (fîg. 11, limitée aux principaux 
toponymes), y compris quelques appellations anciennes et quelques noms existant en 
Belgique (1937) ; mais les études régionales en ont fait depuis grossir la liste. Claude 
Lambert et Jean Rioufreyt relèvent ainsi 49 noms frontière de ce type jalonnant les 
limites de territoires des seuls peuples des pays de la Loire (d’après une enquête 
toponymique réalisée sous le couvert de la direction des Antiquités historiques des 
Pays de la Loire, dans 13 départements de l’Ouest) (1981, 123 et 140-141). Les noms 
en Hcoranda (en majorité des localités et des lieux-dits) apparaissent sous des formes 
très variées, en de nombreuses régions de France : A1GUERANDE, A1GURANDE, 
(LA) DÉL1VRANDE, ÉGARANDE, EURANDE, EYGURANDE, GUIRANDE, 
HARANDE, HÉRANDE, HYRONDE, IGUERANDE, INGRANDE(S), INGRANNES, 
YGRANDE, YVRANDE(S), etc. (Vincent, 1937, 101-102 ; Lebel, 1937 ; Barrière, 
1947 ; Dauzat, 1960, 122-125 ; Nègre, 1990, 195-196). L’origine peut avoir été masquée 
par des déformations nées de réinterprétations : cas des toponymes LA RONDERIE, 
L ’ HIRONDELLE, HÉRON, GUIRLANDE ... 

On ne peut douter du sens de limite territoriale à donner à ce modèle. Plusieurs 
lieux dont les appellations en sont issues ont en effet été nommés Fines par les autorités 
romaines : par exemple INGRANDES (Indre), Fines dans la Table de Peutinger et 
Y Itinéraire d’Antonin ; INGRANDE (Vienne), Fines sur des bornes milliaires antiques ; 
INGRANNES (Loiret), Ad Fines dans la Table de Peutinger ; (L)AVORANT (Isère), 
Fines dans Y Anonyme de Ravenne... (Lot, 1919, 495-496 ; Barruol, 1975, 77 et 322). 
Surtout, sans ambiguïté, nous repérons les toponymes concernés à la frontière des anciens 
Etats gaulois (et aux frontières des anciens diocèses qui en ont souvent repris les tracés). 
La liste étant beaucoup trop longue, nous nous contenterons de quelques exemples pris 
à différents peuples gaulois. 

A1GURANDE (Indre) ( Agurandas , en 1214) se trouve sur la limite antique entre les 
Bituriges et les Lémoviques ; LA DÉLIVRANDE, au Lude (Sarthe), sur celle entre les 
Andécaves et les Cénomans (non loin aussi des Turons) ; ÉGARANDE, à Estivareilles 
(Loire) ( Terra Deyguiranda , en 1 324), à la limite des Vellaves avec les Ségusiaves et les 
Arvernes (Chambon, 2001, 79) ; LES ÉGUIRANDS, à Jabrun (Cantal) (Les Aguirands, 
en 1508), est proche du lieu de séparation entre les Arvernes et les Gabales, non loin 
des Rutènes (Berthoud, 1926, 83 ; Chambon, 2001, 92-93) ; EYGURANDE (Corrèze) 
(Angurande, en 1294), est à la séparation entre Arvernes et Lémoviques ; GUIRANDE, 
à Felzins (Lot) ( Guiranda , en 996-1030), à celle entre Cadurques et Arvernes (non loin 
aussi des Rutènes) (Chambon, 2001, 107) ; LES HÉRANDES, à Busson (Haute-Marne) 
(. Evaranda , vers 1 123), près de la frontière des Leuques avec les Lingons ; IGUERANDE 
(Saône-et-Loire) ( Vuiranda , en 846), au lieu de séparation entre Eduens et Ségusiaves ; 
INGRANDES- su r-Loire (Maine-et-Loire) (Ingranda, en 1152), à celui entre les Andes 
et les Namnètes ; INGRANDES-sur-Vienne (Vienne) (vicus / agrandisse , en 637 ; viculo 
Igorande, à l’époque mérovingienne), à la limite entre Pictons et Turons ; LAVORANT 
ou AVORANT, à Livet-et-Gavet (Isère), aux confins des Allobroges et des Iconiens ; 
YVRANDES (Orne) ( Yvranda , v. 1200), à la limite des terres des Sagiens avec celles 
des Abrincates, etc. (Lebel, 1937) 

Le toponyme a pu finir par être appliqué parfois avec le sens de “limite de Cité” 
sans son acception hydronymique originelle et habituelle : preuve nous en est donnée 
par le nom de la DURANDE ( Guyrandas , en 1470), point culminant de la Haute-Loire 
(1299 m), à la limite des anciens diocèses de Saint-Flour et du l'uy, jadis frontière entre 
Arvernes et Vellaves, non loin des Gabales (Dauzal, 19 U, 1/8 V/9 ; Fournier, 1931, 




Fig. 11 - Toponymes issus du gaulois *IC(U)ORANDA (exemples les plus sûrs, selon Lebel, 
Romania, 1937, 175-203), avec tracé en fond de carte des frontières des anciennes Cités 
gallo-romaines. 

136 ; Lebel, 1937, 193 ; Soutou, 1969, 14-16, avec carte ; Galtier, 1970, 115 ; Arsac, 
1991, 123 ; Chambon, 2001, 87). Mais on constate que dans la très grande majorité des 
cas le sens de “limite de territoire marquée par l’eau” se vérifie, “de nombreux Iconmdu 
s’appliquant] à la fois à un lieu habité et à la rivière qui l’arrose” (Barrière, 1947, 
162). Ferdinand Lot a montré que les toponymes en *ic(u)oranda avaient dû désigner, 
antérieurement à des noms de localités, des noms de cours d’eau (Lot, 1919 ; Dauzat, 
1960, 122). 

Encore aujourd’hui, nous conservons toute une série d’hydronymes issus de ce type ; 
et nous les repérons le plus souvent aux frontières reconnues des anciens Etats gaulois 
(même si nous connaissons encore mal ces limites, et si elles ont pu varier avec le 
temps). Citons à titre d’exemples : l’EGRENNE, entre les départements de la Manche 
et de l’Ome ( Egrenna , v. 1020), jadis à la limite des Sagiens avec les Abrincates (de 
Beaurepaire, 1986, 114) ; l’AIGRONNE, près d’Obterre (Indre) ( Engronne , 1722), 
qui devait marquer la séparation des Turons et des Bituriges (Lebel, 1937, 189-190) ; 



les EYGUR ANDES, ruisseau qui arrose le hameau des ÉGUIRANDS, sur la commune 
de Jabrun (Cantal), à la frontière entre les Gabales et les Rutènes (Chambon, 2001, 
92-93) ; le ruisseau des ÉQUILANDES, entre Bourg-Archambaud (Vienne) et Azat- 
le-Ris (Haute -Vienne), à la limite entre Lémoviques et Pictons (Lebel, 1937, 189 ; 
Desbordes, 1984, 43-44) ; la GUIRANDE, affluent du Lary (Charente-Maritime), à la 
frontière des Santons et des Bituriges Vivisques (Billy, 1998, 159) ; la GUIRLANDE 
(Deux-Sèvres) (fluvium Equirande, en 980), affluent de la Sèvre mortaise, à quelques 
kilomètres de la limite réputée des Santons et des Pictons (Duguet, 1995, 196 ; Billy, 
1998, 159) ; le HÉRON, ruisseau (et commune) de Seine-Maritime près de la limite avec 
l’Eure, jadis lieu supposé de frontière entre Véliocasses et Bellovaques (Rogeret, 1997, 
71) ; l’(H)IRONDELLE (Aqua de Guirandela, en 1277), à Saint-Martin-sous- Vigouroux, 
près de Thérondels, à la limite Cantal- Aveyron, jadis à la séparation des Arvemes et des 
Rutènes (Lebel, 1937, 193 ; Albenque, 1948, 43 ; Provost et Vallat, 1996, 45) ; aussi le 
ruisseau d’HIRONDELLE (autrefois Iron ) (Pas-de-Calais), à la limite des Nerviens et 
des Atrébates (Delmaire, 1994, 64) ; également le ruisseau d’INGRANDE, affluent de 
l’Ernée, à Saint-Germain-le-Fouilloux, à la frontière des Cénomans avec les Diablintes 
(Lebel, 1937, 184), etc. 

De nouvelles recherches approfondies sur les toponymes et hydronymes en *ic(u)o- 
randa pourront permettre (en liaison avec d’éventuelles découvertes de bornes ou 
inscriptions antiques) de mieux préciser les frontières des anciens Etats gaulois. Nous 
donnerons en exemple de l’intérêt de cette série le tracé qui se dessine du territoire 
des Cénomans, des Turons, des Lémoviques, et aussi des Leuques et Médiomatriques 
(fig. 12, 13, 14, 15). 

2.1.4. Balisage des territoires par les toponymes frontière 

La prise en compte conjuguée des différents types de toponymes frontière d’origine 
gauloise que nous venons de passer en revue accroît les possibilités de reconstitution 
du tracé des territoires (voir carte des toponymes frontière d’Auvergne, fig. 16) (établie 
à partir des travaux de P.-H. Billy, 1998, et de J.-P. Chambon, 2001). On ne devra pas 
s’étonner, cependant, dans les différentes recherches menées, de la situation anormale 
(intérieure ou extérieure) où l’on trouve parfois certains noms frontaliers. Loin de mettre 
en doute la validité des analyses, ils nous montrent que les limites entre les peuples gaulois 
ont parfois connu d’importantes variations, voire des bouleversements : conséquences 
des rivalités de territoires, essais répétés d’extension, et prises de prééminence, cela 
pendant plusieurs siècles qui ont pu voir d’anciens noms de frontières subsister (d’autres 
toponymes - ici non relevés - doivent avoir correspondu plutôt à des limites internes de 
pagi, dont le tracé nous est souvent inconnu). 

La carte des toponymes frontaliers de l’Etat des Ségusiaves (fig. 17) permet de bien 
visualiser le pourtour du territoire ; il montre aussi l’existence vraisemblable d’une 
partition intérieure en deux pagi (même si les historiens ne la reconnaissent pas encore, 
en l’absence de toute trace épigraphique). 

Pour l’essentiel, les frontières du peuple éduen d’il y a 2000 ans se reconnaissent 
également à nous par le relevé des toponymes frontaliers qui sont restés inscrits dans le 
paysage (Goudineau et Peyre, 1993, 143-167, et atlas, planche IX). Tout au nord nous 
trouvons, précédemment cité, le lieu-dit LA MEURGE ( Morga , en 864), à Sennevoy 
(Yonne), qui a dû marquer jadis la séparation entre les Eduens et les Lingons, à très peu 
de distance des Sénons (aujourd’hui limite départementale de l’Yonne, de la Côte-d’Or 
et, toute proche, de l’Aube) (Lebel, 1956, 292). Au nord-ouest, nous notons (tous les 
deux dans l’Yonne, et tous les deux formés sur le modèle *icoranda ) : Le Petit- ARRAN, 




Fig. 12 - Toponymes issus du type *IC(U)ORANDA. 
Frontières des CÉNOMANS (d'après Bouvet, 2001, 80). 





Huhurant 

( Lieu-dit à 
Marville, 55) 

la Norentes 

(ruisseau à 
Cléry-le-Petit, 55) 


PEurande 

(ruisseau à 
Nettancourt 55) 


Champ-Guérand 

(lieu-dit à 

Montiers-sur-Saulx, 55) 


Les Hérandes 

(bois à Leurville, 52) 


Les Eurantes 

(hameau et ruisseau à 
Arra n cy-sur-Crusne, 55) 



L'Augronne 

(rivière à Plombières, 88) " 


Notre-Dame de 
Délivrance 

(à Turquestin, 57) 


Fig. 15 - Toponymes 
issus du type *IC(U)0- 
RANDA. Frontières 
des LEUQUES et des 
MÉDIOMATRIQUES 
(d'après Burnand et 
Demarolle, 1998, 82). 


Frontières des Arvernes 
Limites départementales 


Chamérande ' 

(à Trévol, 03) \ .Guérande 

/(à Toulon-sur-Allier, 03) 


Les Margeridons 

' “(à Pouzol, 63) 


Le Randeix 
(à Eygurande, 19) 
Eygurande (19) 


la Burande 

(affluent de la Dore, 63) 

Margerides (19) 


La Margerie 

(à Trizac, 15) 

Roc de l'Hirondelle 

(à Arches, 15) 


Guirande 

(à Felzins, 46) ■ 



Chamarande 

(à Saint-Léon, 03) 


Guérande 

(à Arfeuilles, 03) 


Guirande 

(aux Salles, 42) 


Margerie-Chantagret (42) ! 

Êgarande (à Estivareilles, 42) 

La Chamarande 

(à Sauvessanges, 63) 

La Chamarande 

(à Saint-Victor-sur-Arlanc, 43) 


m La Durande (43J 

La Margeride 

(a Védrines-Saint-Loup, 15) 

Les Éguirands (à Jabrun, 15) 

Les Eyguirandes (ruisseau à Jabrun, 15) 


L'Hirondelle 

(à Saint-Martin- 
sous-Vigouroux, 15) 


Le Puy-d'Hirondet 

(à Saint-Urcize, 15) 

Bois 

de Guirande 

(à Lacalm, 12) 


Fig. 16 - Toponymes 
frontière aux limites 
du territoire des 
ARVERNES (d'après 
Billy, 1998). 


il Parly ( Arran , en 1186 ; Herrcm, en 1294), à 4 km à l'ouest de la limite des diocèses 
d'Auxerre et de Sens ; et LES GUÉRANDES, à Diges, sur la frontière avec les Sénons 
(Lebel, 1937, 200, 190-191). Au sud-ouest, nous repérons la localité d’YGRANDE 
(Allier) ( Iquerenda , v. 1095), et, à quelques kilomètres au sud, un cours d’eau : le 
MORGON, à Buxières-les-Mines (Allier), sur la triple frontière entre Eduens, Bituriges 
cl Arvernes (Lebel, 1937, 180 ; Goudineau et Peyre, 1993, 162). Au sud, nous rencontrons 
NÉRONDE, à Saint-Forgeux-Lespinasse (Loire) ; et IGUERANDE ( Vuiranda , en 846) 
(Saône-et-Loire, à la limite du département de la Loire et proche de celui de l’Ailier), 
jadis lieu de triple séparation des Eduens, des Arvernes et des Ségusiaves (en ces 
endroits particuliers, l’importance de la frontière a dû être jugée primordiale ; le nom 
s’est d’autant mieux ancré dans la mémoire des lieux) (Lebel, 1937, 178 ; Goudineau 
et Peyre, 1993, 162). Au sud-est, nous trouvons une série de toponymes frontières sur 
l’ancienne limite entre Eduens, Ségusiaves et Ambarres (aujourd’hui lieu de séparation 



entre les départements de la Saône-et-Loire, du Rhône et de l’Ain) : AIGUERANDE 
(Rhône), faubourg de Belleville ( Agueranda , en 1 158-1179) ; et à quelques kilomètres à 
peine, les villages de MORGON {Morgonico, en 920) et Villié-MORGON (déjà relevés), 
à la limite du Rhône et de l’Ain ; CHAMERANDE, sur la commune de Royer (Saône- 
et-Loire) ; et à une douzaine de kilomètres, juste en face, CHAMERANDE (Ain), à 
Saint-Bénigne ( Cameranda , en 995), points situés sur la frontière ancienne partageant 
Ambarres et Eduens (Taverdet, 1986a, 58 ; Lebel, 1937, 182 ; Lebel, 1956, 322 ; Nègre, 
1990, 195). Enfin, à l’est, nous relevons BERONDE, à Vincelles (Saône-et-Loire) 
(Eweranda, en 951 ?), “limite probable de la Séquanie” ; et la VARAUDE, cours d’eau 
à Izeure (Côte-d’Or) ( Varaude , au XVIII e siècle), à la limite de la Lingonie (Taverdet, 
1983, 50 ; Lebel, 1937, 191-192) (fig. 18). 

De tous les anciens noms gaulois de la frontière qui viennent d’être évoqués, 
un double enseignement peut être tiré. D’abord, la permanence des appellations est 
remarquable : “La toponymie, comme le souligne Christian Peyre, a fossilisé les vestiges 
de cette organisation territoriale méticuleuse” (Goudineau et Peyre, 1993, 162). Ensuite, 
les nombreux toponymes relevés nous prouvent que les peuples gaulois ont fait montre 
d’un souci aiguisé de la frontière, qui est très révélateur des tensions guerrières ayant dû 
s’exprimer : retrouver ces toponymes, c’est retrouver les vieilles limites de territoires 
fixées, mais percevoir aussi les oppositions qui ont existé entre les différents peuples, 
jaloux de l’intégrité de leur territoire, et entendant bien la garantir ; on imagine que la 
préservation de tant de frontières a dû faire naître bien des conflits armés ! 


Néronde 

(à Saint-Forgeux- 


Villié-Morgon (69) 




La Meurge 

Les Guérandes (3 Sennevoy, 89) 
Le Petit-Arran { à Diges, 89) (P. Lebei, 1956, p. 292) 

(à Parly, 89) ( p - Lebei. 1937 - P- 190-191) 

(P. Lebei, 1937, p. 200) / ..... * . 



Fig. 18 - Toponymes 
frontière aux limites 
du territoire des 
ÉDUENS (d'après 
Goudineau et 
Peyre, 1993, atlas, 
planche IX). 


la Varaude 

(ruisseau à Izeure, 21) 
(P. Lebei, 1937, p. 191) 


Ygrande (03) 

(P. Lebei, 1937, p. 180) 


le Morgon ■ 

(à Buxières-les-Mines, 03) 


Beronde 

(à Vincelles, 71) 

(P. Lebei, 1937, p. 191-192) 

Chamerande 

(à Royer, 71) 

(A. Vincent, 1937, p. 99) 


Chamerande 

(à Saint-Bénigne, 01) 
(C. Marteaux, 1921, p. 53) 


/Aiguerande 

. (à Belleville, 69) 

Néronde — ' Villié-Morgon (69) (P. Lebei, 1937, p. 184) 

(à Saint-Forgeux-Lespinasse, 42) ( p - Lebei, 1956, p. 322) m |ui omon 
(P.-H. Billy, 1998, p. 159) , , . y 

le Morgon 

(à Villefranche, 69) 

<P. Lebei, 1956, p. 322) 


Frontières des Eduens 

Secteurs sur lesquels les Eduens avaient peut-être étendu leur contrôle 
Limites départementales 


2.2. Tensions belliqueuses et sources de conflits 


2.2.1. L'antagonisme entre les peuples ou les peuplades 

Les intentions guerrières des tribus à l’encontre des tribus voisines - chacune 
développant ses armes abritée derrière ses frontières - se montraient également dans 
le sens des noms de peuples ou de peuplades, que nous retrouvons dans certains de 
nos toponymes. Il nous est apparu que les appellations de peuples à sens géographique 
existaient en Gaule mais de façon assez limitée. Par contre, les ethnonymes se révèlent 
avoir été fréquemment conçus à partir de termes à valeur glorieuse et guerrière : les noms 
semblent avoir représenté pour les différents peuples gaulois des signes ostentatoires de 
puissance qu’ils se plaisaient à afficher devant les peuples adverses. 



• Peuplades en armes 

Formations de combat et de migration, les troupes coalisées avaient, en s’installant, 
constitué la nation. L’appellation du peuple des SULBANECTES (latinisée en 
SILVANECTES) est restée à la ville de SENLIS autour de laquelle ils résidaient : la 
seconde syllabe inaccentuée de Silvanectis (attesté en 511) ayant disparu ( *Silnectis ), 
il s’est produit une inversion du groupe consonantique -ln->-nl-, d’où Seenlys (attesté 
en 1066) et SENLIS (Nègre, 1990, 157 ; Deroy et Mulon, 1992, 440-441). On pourrait 
retrouver dans la seconde partie de l’ethnonyme un gaulois *necto-, “lien”, et dans la 
première un ancien indo-européen *sol(e)uo-, “entier”, “solide” (Billy, 2001b, 335). 
Les SULBANECTES auraient donc été “Ceux-qui-sont-liés-solidement”. Les troupes 
restaient l’âme guerrière de la nation : les populations sédentarisées n’oubliaient pas 
leurs origines militaires. 

Nous avons vu comment certains Etats gaulois avaient conservé une appellation 
en corio-, désignant le “peuple en armes” (Delamarre, 2003, 125-126), et comment 
cette appellation s’est transmise à nos noms. Les VERTAMOCORES, restés dans le 
VERCORS où se situait leur territoire, s’étaient dénommés “Ceux-qui-ont-la-meilleure- 
Armée” : les “Combattants-très-supérieurs” (la première partie du composé associant 
des éléments bien connus en celtique, à sens superlatif : ver- et tamo(s)) (Fleuriot, 1962, 
182-183). De même, les CORIOSOLITES, installés autour de CORSEUL qui a gardé 
leur nom, s’étaient surnommés les “Troupes-qui-veillent” (Fleuriot, 1981, 183). 

La composition en trois ou quatre bataillons était parfois clairement indiquée dans 
l’ethnonyme, comme si l’Etat tendait à souligner la force de leur union et le danger 
de leur remobilisation. Citée par Strabon, Tite-Live et Pline, la peuplade des Tricorii : 
les “Trois-Troupes-armées”, ou “Ceux-qui-forment-trois-Bataillons”, installée dans la 
vallée du Drac, ne semble pas avoir laissé de traces dans nos noms de lieux (d’Arbois 
de Jubainville, 1891, 221 ; Guyonvarc’h, 1964b, 429-431 ; Barruol, 1975, 325-330). Par 
contre, on sait que les Petrocorii : les “Quatre-Troupes-armées”, ou “Ceux-qui-forment- 
quatre-Bataillons”, ont légué leur ethnonyme à PÉRIGUEUX, autour de laquelle ils 
étaient établis, comme à la région environnante et à ses habitants, les PÉRIGOURDINS 
(d’Arbois de Jubainville, 1891, 221) ; ce type d’appellation est “allusion évidente aux 
facultés mobilisatrices des [différents cantons] d’une nation gauloise” (Guyonvarc’h, 
1964b, 431). Mais le calme PÉRIGORD aux paysages harmonieux et à l’art de bien vivre 
a oublié ses origines belliqueuses, même si les habitants de la ville de PÉRIGUEUX 
gardent toujours - fidèles à la langue gauloise - leur nom de PÉTROCORIENS. 

• Peuplades et peuples combattants 

Plusieurs ethnonymes guerriers ont été formés à partir du nom gaulois du “combat”, 
caîu-. Le souvenir des CATUSLOGUES, les “Troupes-de-Combat”, installés le long de la 
Bresle (fleuve côtier de la Manche, à la frontière actuelle entre Somme et Seine-Maritime), 
pourrait s’être gardé dans l’appellation ancienne du Pays du TALOU (information de 
P.-H. Billy à l’auteur). Les CATUVELLAUNES (ou CÀTALAUNES) restent dans les 
noms de CHÂLONS -en-Champagne ( Catalauni , au IV e siècle) et du CHÂLONNAIS 
(, territuriae Catalauninsis , vers 660), leur lieu d’établissement (d’Arbois de Jubainville, 
1891, 25-26; Delamarre, 2003, 311 ; Billy, 2011, 168, 167). Les CATURIGES 
expliquent l’appellation de CHORGES ( Caturimago , en 17 av. J.-C. ; Caturrigas, au 
III e siècle ap. J.-C.) (Billy, 2011, 189). On a aussi envisagé que le même thème catu - 
soit à l’origine du nom des CADURQUES, demeurés dans CAHORS (d’où le nom de 
ses habitants : les CADURCIENS) et dans le QUERCY (qu’il faudrait orthographier 
*Caercy ; les troubadours occitans emploient du reste encore la forme Caersi ) (Lambert, 



2003, 48 ; Deroy et Mulon, 1992, 82) ; mais l’origine de ce dernier ethnonyme est 
discutée (-t- n’aurait pas dû évoluer en -d- à date ancienne ; or, Cadurci est attesté dès 
César et Hirtius, GG, VII et VIII). 

Nous rencontrons aussi certains toponymes qui sont issus d’un nom de peuplade à 
thème -vie-, ayant servi à désigner en gaulois des “combattants” (ou des “vainqueurs”) : 
racine *weik-, “combattre”, qu’on reconnaît dans le vieil-irlandais fichid, “il combat” 
(Pokomy, 1959, 1128 ; Lambert, 2003, 35 ; Delamarre, 2003, 318), et qui renvoie en 
indo-européen à l’idée d’une “manifestation de force énergique, plutôt hostile” (Plagne, 
1993-1994, 90-91). ÉVREUX et l’ÉVRECIN doivent leur appellation au peuple des 
Eburo-vici, qu’on trouvait établi dans cette région (Mathière, 1925). LIMOGES, comme 
le LIMOUSIN, gardent le souvenir du peuple des Lemo-vici qui s’y étaient installés (Lot, 
1947, 40). 

D’autres ethnonymes gaulois, également demeurés dans nos noms de lieux, font 
allusion à la force des combattants, à la puissance physique. Ainsi les BOÏENS du Pays 
de BUCH (de l’ancienne civitas Boiorum ) étaient sans doute les “Frappeurs” (Lambert, 
2003, 46 ; Delamarre, 2003, 82). Les CALÈTES du Pays de CAUX ( Caltivo terreturio , 
au VIII e siècle) étaient les “Durs” (Nègre, 1990, 153 ; Billy, 2011, 162-163). Et 
hypothèse personnelle - les DIABLINTES, restés dans JUBLAINS (Mayenne) autour 
de laquelle ils étaient établis, paraissent s’être surnommés les “Très-Forts” (se reporter 
au chapitre IV pour l’analyse détaillée). 

Nous découvrirons (lors de l’étude de “La Guerre d’attaque”) que plusieurs 
ethnonymes celtiques qui se sont inscrits dans nos noms de lieux présentent de façon 
encore plus nette des peuplades ou des peuples gaulois comme des “Géants”, des 
“Héros”, et même des “Hostiles”, des “Furieux” (et “Très-Furieux”), des “Gonflés-de- 
Colère”, des “Violents”, des “Ecraseurs”. 

Tant d’appellations à sens guerrier prises par tant de peuples ou de peuplades voisines 
ne peuvent être le fait du hasard ; elles trahissent les tensions ayant dû s’exprimer entre 
les différents territoires et les différentes communautés à l’intérieur de la Gaule. 

2 . 2 . 2 . Les causes d'affrontements 

Les attaques entre tribus proches devaient souvent se limiter à de simples incursions 
(répétées et parfois mutuelles) sur le territoire ennemi : actions militaires brèves, 
d’importance restreinte, qui ne mettaient pas ordinairement enjeu l’existence des Cités, 
car elles étaient d’abord destinées à faire main basse sur les richesses convoitées de la 
peuplade limitrophe (Brunaux et Larnbot, 1987, 64). 

Les TECTOSAGES de Toulouse (peuple gaulois du Bas-Languedoc occidental 
et du Roussillon) auraient été de par leur ethnonyme “Ceux-qui-sont-en-quête-de- 
possessions”, “-de-biens”. On compare avec les mots du vieil-irlandais saigid , “chercher 
à atteindre”, et techt, “possession” (Vendryes, 1974, S-9 à 12, et 1978, T-41 et 42 ; 
Schmidt, 1957, 277 ; Billy, 1993, 143 ; Delamarre, 2003, 265 et 294). Il faut souligner 
que les TECTOSAGES étaient réputés avoir pillé les richesses en or du sanctuaire de 
Delphes, trésors qui auraient été cachés dans un lac sacré près de Toulouse (Kmta, 2000, 
836). On peut croire que ces guerriers durent se livrer en Gaule à d’autres razzias sur le 
territoire de leurs voisins. 

Dans les sociétés indo-européennes, “le roi est - doit être - riche [...]. A la guerre, 
i! louche une large part de butin” ; mais en même temps, il lui faut être “nourricier” 
(Sergent, 1995, 279 et 278). Le roi, le chef gaulois, se devait d’assurer la richesse à 
son peuple ; l’action guerrière y pourvoira. Le thème celtique rix qu’on reconnaît dans 
le nom de rois et chefs gaulois (dont bien sûr VERCINGETO-RIX) s’est transmis au 



germanique, qui l’a redonné ensuite au français riche ; la superposition des sens est 
éclairante sur les motivations guerrières des peuples antiques, et en particulier gaulois 
(Hamon, 1992, 13 ; Sergent, 1995, 279). 

Il apparaît aussi très révélateur qu’un des mots ayant désigné dans la langue gauloise 
la “victoire”, boudi-, ait en même temps désigné le “profit”, le “butin”, l’“avantage 
en nature”. L’inscription gauloise de Lezoux - qui comporte plusieurs termes de sens 
militaire - fait paraître le terme boudi (Fleuriot, 1980, 128, 133-134, 143 ; Lambert, 
2003, 148) ; le même thème celtique se retrouve dans l’ancien irlandais buaid, 
“victoire” et également “avantage”, “profit” ; le gallois budd, “avantage”, “profit” ; le 
vieux-breton bud, “gain”, “profit”, “avantage”, et en outre “victoire” (Fleuriot, 1964, 
91 ; Evans, 1967, 156-158 ; Vendryes, 1981, B-107). On remarque qu’emprunté par les 
anciens Germains, le terme gaulois a abouti à l’allemand BEUTE, où se conserve le sens 
de “rapine”, de “produit d’un pillage” (d’Arbois de Jubainville, 1907 ; Hubert, 1952, 
69). La langue française a récupéré le mot qui a fait naître notre butin (comme pour 
l’adjectif riche, il y a eu restitution de l’emprunteur germanique au prêteur celtique) 
(Guyonvarc’h, 1952a). 

Cependant, l’action armée sur le territoire voisin pouvait aller au-delà de la simple 
rapine. “L’entreprise guerrière a[yant] pour but principal l’accroissement du patrimoine 
de la communauté” (Plagne, 1995, 192), la tribu combattante qui faisait main basse sur 
les richesses était parfois tentée de saisir aussi les terres. Le nom des Helvetii (restés 
dans la Confédération HELVÉTIQUE) désignerait “Ceux-qui-sont-riches-en-terres” : 
*lilv-elii (à quoi “correspondraient exactement les mots irlandais il ‘nombreux’ et iath 
‘territoire’”) (Vendryes, 1955, 646 ; Delamarre, 2003, 168, reprenant une analyse de R. 
Thurneysen). 

L’agrandissement du territoire pourra permettre alors la prise de prééminence sur 
les voisins. Plusieurs peuples ou peuplades de la Gaule affichaient clairement dans 
leur nom - outre leur ardeur guerrière - cette volonté de domination, de suprématie 
sur les autres nations. Nous avons vu que les BÏTURTGES du BERRY se disaient les 
“Rois-du-Monde”, appellation au reste plutôt justifiée par leurs ambitions politiques et 
leurs visées territoriales hégémoniques : selon Tite-Live, ils auraient jadis exercé leur 
souveraineté sur l’ensemble de la Gaule celtique ; et ils restaient encore assez puissants 
à l’époque de la guerre des Gaules (Guyonvarc’h, 1961, 137-142). Mais même des 
petits peuples purent se proclamer les “Rois”, tels les CATURIGES alpins de la région 
de CHORGES (il est vrai fraction d’un peuple ancien plus important) (d’Arbois de 
Jubainville, 1891, 20-22 ; Barruol, 1975, 343-344). Les RÈMES, “puissant peuple de 
l’acluelle Champagne”, dont l’appellation s’est gardée dans celles de REIMS et du pays 
REMOIS, s’affirmaient les “Premiers” (forme ancienne *preimo-, comparable au latin 
priants, avec chute du p- initial, propre au celtique) : ceux, précisément, qui entendaient 
prendre le pas sur leurs rivaux, dominer les peuples voisins (de peur, peut-être, que 
ceux-ci ne tentent de le faire avant eux...) (Pokorny, 1959, 812 ; Guyonvarc’h, 1969, 
302-305 ; Lambert, 2003, 33 ; Kruta, 2000, 793 ; Delamarre, 2003, 257). Le VELAY 
garde aussi l’appellation des VELLAVES, sans doute “Ceux-qui-dominent” ; et nous 
savons que CHÂLONS -en-Champagne contient le nom des CATUVELL AUNES, 
semblablement les “Chefs”, “Ceux-qui-commandent” (Delamarre, 2003, 311). Le 
VEXIN était jadis le territoire des VÉLIOCASSES, qui paraissent s’être proclamés 
dans la première partie de leur nom les “Meilleurs”. De même, le VERCORS garde 
souvenir des VERTAMOCORES, qui se prétendaient les “Excellents”, les “Supérieurs” 
(Fleuriot, 1962 ; Delamarre, 2003, 317). 



“Les expéditions, commentent Jean-Louis Brunaux et Bernard Lambot, n’avaient pas 
qu’un côté négatif, elles avaient aussi pour but la recherche de nouvelles alliances. Le 
rapport belliqueux entre deux Cités ne servait alors qu’à déterminer laquelle serait cliente 
de l’autre” (1987, 57). Cependant, sans que les bouleversements soient comparables 
à ceux produits par les mouvements migratoires (d’une tout autre importance), on 
doit penser que les intrusions sur des territoires voisins et les déséquilibres de forces 
qu’elles firent naître purent entraîner parfois annexions, partitions ou regroupements 
(avec fixations de nouvelles frontières). A l’intérieur d’une même nation, des prises 
de contrôle d’une tribu sur une autre tribu - dépossédée - durent en particulier se 
produire. Peut-être est-ce pourquoi un groupe important des Carnutes de CHARTRES 
fut contraint de s’exiler pour aller s’agréger aux Redones de RENNES, chez qui l’on 
connaît une circonscription des Carnuteni ( Pagi Carnute, inscription découverte à 
Rennes, dans une portion de la muraille, en 1968) (Rouanet-Liesenfelt, 1980, 22-23 ; 
Pape, 1995, 31). La trace de son établissement se garde dans le nom - qui paraîtrait 
saugrenu sans l’explication migratoire - de la commune de CHARTRES-de-Bretagne, 
en Ille-et-Vilaine (Longnon, 1920-1929, 102 ; Nègre, 1990, 153 ; Leroux et Provost, 
1990, 28). On s’est demandé semblablement - sans avoir aucune certitude - si le nom 
du pays du RAZÈS (pagus Redensis, en 788, littéralement le “ pagus RENNAIS”), qu’on 
trouve dans la haute vallée de l’Aude autour de RENNES -les-Bains et de RENNES - 
le-Château ( Castellum Redae, en 1002), ne serait pas à relier à l’appellation du peuple 
précédemment cité des Redones de RENNES (en Bretagne) : un groupe des RÉDONS, 
jadis dépossédé de ses terres, aurait-il été contraint à l’exil (Lizop, 1957, avec carte, 
162 ; Nègre, 1990, 156) ? Une fraction des ALBIQUES, installés dans la région de 
la Montagne d’ALBION et du Plateau (L’ALBION (au nord d’Apt), autour de Saint- 
Christol-d’ ALBION (Vaucluse) et de Revest-du-BION (Alpes-de-Haute-Provence), 
a pu partir s’installer chez les Rutènes, dans le secteur d’ALBI (Tarn). La localité est 
appelée Albigensium civitas au V e siècle (Billy, 2011, 56), ce qui apparente son nom 
à celui des Albici. P.-H. Billy évoque aussi l’ancien nom de Riez (Alpes-de-Haute- 
Provence), Alebaece au I er siècle ap. J.-C., et le village proche d’ALBIOSC, où un autre 
groupe Albici avait pu s’établir (même réf.). 

Peuples conquérants, les Celtes subiront à leur tour sur leur sol la conquête de 
peuples et d’armées étrangères : ils devront s’opposer à des envahisseurs non celtes. En 
Gaule, ils auront à affronter au cours du II e siècle av. J.-C. les expéditions des Cimbres 
et des Teutons (populations germaniques, mais sans doute celtisées, comme leurs noms 
aux consonances celtiques nous le donnent à penser) (Hubert, 1989, 111-113). Leurs 
incursions répétées ne sont certainement pas étrangères au hérissement de forteresses 
qui commenceront à s’installer en Gaule à partir de cette époque (même réf., 118), ce 
que les termes en dunum restés dans nos toponymes nous montreront (se reporter au 
chapitre III). 

La Conquête romaine sera bien sûr le dernier grand engagement guerrier des Celtes 
sur leur sol. A leur défaite consommée, les noms de Jules César et d ’ Auguste viendront 
s’inscrire dans les noms de lieux de la Gaule, comme les marques du sceau romain 
imposé au pays. Certaines de ces empreintes se sont effacées : Angers n’est plus comme 
jadis Juliomagus ; Beauvais, Caesaromagus ; Clermont-Ferrand, Augustonemetum ; 
Limoges, Augustoritum ; Senlis, Augustomagus ; Tours, Caesarodunum (Nègre, 1990, 
195, 159, 197, 194, 174). Mais d’autres dénominations sont demeurées bien vivaces. 
LILLEBONNE (Seine-Maritime) reste Juliobona, “Fondation-de-Jules”. Fréjus (Var) 
tire encore son nom de son Forum Juli (loponyme attesté au I er siècle av. J.-C.), marché 



fondé par César en 49 av. J.-C. Aoste (Isère) et Aouste (Ardennes, Drôme) (comme 
Aoste en Italie) doivent toujours leurs appellations à Auguste (même réf., 167, 686, 618 ; 
Queirazza et autres, 1990, 32). AUTUN (Saône-et-Loire), AUTHON (Eure-et-Loir, 
Loir-et-Cher, et peut-être Essonne) et HOSTUN (Drôme) gardent, seulement déformé 
par les ans, le nom latin d’Auguste, mêlé au nom gaulois de la forteresse ou du marché ; 
CLION-sur-Indre (Indre), le “Marché-de-Claude” ( Claudiomagus , au IV e siècle), 
associe dans son composé l’appellation gauloise du lieu d’échanges économiques au 
nom glorieux de l’empereur (qui avait fondé ou rénové l’agglomération placée sous son 
patronage ?) (Nègre, 1990, 174, 194 ; Mulon, 1997, 43 ; Coulon et Holmgren, 1992, 35). 
Certaines désignations seront en effet, au début de l’ère gallo-romaine, encore hybrides : 
à moitié latines, à moitié gauloises ( bona , dunum ou magus restent des éléments 
celtiques dans ces composés). Mais les noms latins auront tendance à s’imposer de plus 
en plus largement, en maîtres. Comme la domination celte s’était jadis marquée par 
l'intrusion massive d’appellatifs celtiques, la mainmise romaine entraînera l’entrée dans 
les toponymes de mots du type ciqucie, arcus, castrum, forum, murus, mutatio, pons, 
vicus, etc. (Nègre, 1977, 49-76 ; Vial, 1983, 91-169) ; s’ensuivra l’adoption de la langue 
latine par tous les habitants de la Gaule. Les noms sont bien l’indice des conquêtes. 


L'esprit guerrier des Celtes 



Les Celtes se proclamaient 
combattants supérieurs; ils se 
voulaient guerriers glorieux. 

Ils avaient un certain goût pour la 
puissance et la gloire. 

VERCINGÉTORIX était de par son nom 
le "Grand-Roi-des-Guerriers" 

(celtique ver-ci ngeto-rix). 


Statère d'or à légende 
VERCINGETORIXS (BNF). 


Bien des appellations de peuples gaulois gardées dans les noms de lieux en France 
montrent cette dimension glorieuse et guerrière, cette volonté affichée de domination. 






Les déplacements des peuplades 


CHAR, CHARIOT, CHARROI sont des 
termes français issus de la langue 
gauloise. 

Un mot est un fait de civilisation. 

Le peuple des Redones (gardés dans 
RENNES et le pays RENNAIS) se disait 
les "Conducteurs-d e-redae" : Ceux qui 
se déplacent avec des chars de voyage 


"Les Celtes [...] partis des confins 
danubiens avec familles, armes 
et bagages sur leurs CHARIOTS 
CHARPENTÉS et BÂCHÉS (trois mots 
celtiques !)"... 



Roue de CHARIOT découverte 
sur le site de La Tène (Suisse) 
(d'après V. Gross, 1887, p. 33). 


L'installation des tribus celtes en Gaule 

Certains noms de peuples gaulois marquent 
l'appropriation territoriale, l'ancrage des populations 
sur le nouveau sol. 

Les NITIOBROGES du pays d'Agen se dénommaient 
"Ceux-qui-ont-leur-propre-pays" : Les Autochtones. 

(Semblablement, les ATRÉBATES de l'ARTOIS 
s'appelleront les "Maîtres-du-sol", et les Suessiones du 
SOISSONNAIS "Ceux-qui-ont-un-territoire-à-eux"). 



Torque gaulois en or de Mailly-le-Camp (Aube) (I er siècle av. J.-C.), avec graffites Nitiobrogeis 
(M. Lejeune, 1985a, 406-412). 




L'EQUIPEMENT MILITAIRE 


1 - L'HABILLEMENT DES SOLDATS 

Un ensemble de pages étant consacré dans le tome II (La Gaule des activités 
économiques ) au “Travail des peaux et des tissus” : cuirs, fourrures, textiles, et à l’étude 
des différents vêtements “civils” fabriqués par les artisans gaulois, nous n’envisagerons 
ici qu’assez rapidement ce qui a trait à la façon de se vêtir des soldats. 

1.1. Les galoches 

Sur le bas-relief d’un monument funéraire antique découvert au bord de la via Appia 
- le “Sarcophage de la vigne Ammendola”, daté du IT siècle av. J.-C., qui représente une 
scène de bataille entre Romains et Gaulois (avec la défaite des Barbares) -, sont figurés 
plusieurs soldats gaulois ayant “aux pieds une chaussure à semelle épaisse, découpée 
sur l’empeigne, les gallicae ” (Reinach, 1889, 61-62 ; Rich, 1873, 297-298). Ce sont ici 
des souliers de taille plutôt basse ; d’autres bas-reliefs nous montrent des souliers un peu 
plus hauts, aussi à forte semelle, mais à lacets croisés entourant le mollet (P.-M. Duval, 
1952, 104). Le terme de gallica est employé par les écrivains latins : Cicéron et Aulu- 
Gelle, en particulier (Jullian, II, 1909, 297) ; il est suspecté d’avoir donné naissance au 
français GALOCHE (Carcopino, 1961, 238 ; von Wartburg, IV, 1952, 45 ; Rey, 1992, 
866). On s’est demandé si l’appellation antique des gallicae ne venait pas de ce que ces 
chaussures étaient considérées par les Romains comme spécialement “gauloises” (ce 
qui expliquerait le bas-latin galliculae , “petites [chaussures] gauloises”, et dénoterait la 
réputation du produit, qui se répandra à Rome après la Conquête) (Gamillscheg, 1969, 
465 ; Rich, 1873, 297-298; Dottin, 1915, 171). Mais cette étymologie est peut-être 
due à la réinterprétation romaine d’un mot plus ancien, d’origine gauloise. Il aurait été 
formé sur le même radical que le terme à la base du français GALET : thème gaulois 
*gallos, “pierre plate” (qu’on trouve dans l’ancien français gai ) - cependant le maintien 
du groupe ga- n’est pas expliqué -, avec ajout d’un suffixe gaulois - ucia , à comparer 
au gaulois *verr-ocia > VAROCHE/VÉROCHE, “aulne vert de montagne” (von 
Wartburg, IV, 1952, 44-46 ; et XIV, 1961, 305 ; Walter, 1991, 212 ; Gagny, 1993, 149 ; 
Billy, 1997, 297). Le sens originel de la racine gai- justifierait de façon imagée une des 
caractéristiques de la chaussure, notée par plusieurs commentateurs : l’épaisseur de la 
semelle (les souliers de soldats devaient être assez solides, chose nécessaire pour un 
usage militaire) (Bloch et von Wartburg, 1975, 286 ; Walter, même réf.). L’appellation 
générique issu de gallicae ayant dû s’appliquer à bien des modèles différents et à bien 
des époques, nos GALOCHES - passées du domaine militaire au monde civil - n’ont 
pas gardé dans leur sémantisme l’idée précise des anciens souliers gaulois. En moyen 
français (XIV e -XV e siècles), les GALOCHES sont ordinairement des “chaussure[s] 
couvertefs] d’étoffe, bridée ou bouclée, montée[s] en cuir, avec semelle[s] en liège, 
portée[s] le plus souvent par des femmes” (von Wartburg, IV, 1952, 44). Dans le français 
moderne, les GALOCHES nomment des sabots à dessus de cuir et semelle de bois portés 
à la campagne, ou de grosses chaussures montantes à semelle épaisse (Robert, 1977, 



845-846). Malgré le changement de sens, demeure cependant comme une constante 
l’idée d’une chaussure à grosse semelle, qu’on trouvait à la “base” de la gallica du soldat 
gaulois. 

1.2. Les braies 

Un gaulois bracae, avec différentes variantes, est attesté chez de nombreux auteurs 
antiques (Billy, 1993, 33). 11 est à l’origine du mot de BRAIES, appellation ancienne du 
pantalon. 

On voit des BRAIES déjà représentées sur un fourreau d’épée du V e siècle av. J.-C., 
que les archéologues ont découvert dans la nécropole celte de Hallstatt en Autriche 
(Bertrand et Reinach, 1894, 100 ; Moscati, 1991, 131 et 166, avec représ.). Cependant, 
l’emploi du pantalon était loin d’être une tradition générale chez les Celtes (“il [était] 
inconnu aux habitants de la Gaule Belgique comme aux anciens Gaëls d’Irlande et 
d’Ecosse”) (Dottin, 1915, 167). On pense que, d’abord étranger aux Celtes, ce type de 
vêtement aurait été pris d’un peuple de cavaliers (peut-être s’agissait-il de populations 
nomades des steppes de l’Asie centrale ; les Perses, par l’intermédiaire des Scythes, 
auraient-ils transmis son usage ?) (Werner, 1984, 140). Les troupes celtes pénétrant en 
Gaule en étaient sans doute pourvues, l’adoption des BRAIES ayant dû être d’abord le 
fait des guerriers. Polybe mentionne des BRAIES portées par les combattants gaulois 
dans son récit de la bataille de Télamon, qui eut lieu au IIP siècle av. J.-C. ; c’est la 
première mention du pantalon gaulois par les Anciens : “Les Insfujbres et les Boïe[n]s 
se mirent en bataille ayant sur eux leurs BRAIES” C Histoires , II, 28, dans Cougny, I, 
1986, 259). L’historien souligne l’avantage du vêtement: aisance des mouvements et 
protection contre les traits des ennemis (même réf., Il, 30, 261-262). A part l’infanterie, 
les forces grandissantes de la cavalerie trouveront des avantages bien évidents à 
l’utilisation des BRAIES : l’agilité (connue) des monteurs de chevaux gaulois est peut- 
être due en partie à leurs pantalons (Roche-Bernard, 1993, 17). Symbolique de l’ancienne 
Gaule des combats, un célèbre petit bronze d’applique (découvert aux lieux du forum 
de l’Alésia gallo-romaine, mais sans qu’on puisse oublier que le mont Auxois fut 
auparavant le lieu de combats décisifs) nous montre un soldat gaulois allongé, mort ou 
mourant, la tête appuyée sur le bras droit, la jambe gauche repliée sur la jambe droite, le 
dos nu mais les jambes serrées de BRAIES à plis obliques (Espérandieu, 1906 ; Roche- 
Bernard, 1993, 18, avec phot.) : image de la défaite des forces gauloises. Mais “la culotte 
gauloise, s’empresse de souligner Henry d’Arbois de Jubainville, [...J a historiquement 
triomphé de la toge romaine” (d’Arbois de Jubainville, 1904, 77 ; Delamarre, 2003, 84). 
Reconnaissant leur aspect pratique pour la vie militaire, les légions romaines vont finir 
par adopter les pantalons gaulois (les légionnaires portent sous Trajan une version courte, 
s'arrêtant au mollet ; puis, au Bas-Empire, un modèle descendant jusqu’aux pieds, qui 
est représenté sur l’Arc de Constantin) (d’Arbois de Jubainville, 1904, 76-77 ; Roche - 
liernnrd, 1993, 19 ; illustr. dans Carcopino, 1961, 237). 

L'ancien pantalon gaulois se répandra dans l’habillement civil ; on ne s’étonne donc 
pas que le nom des BRAIES du Moyen Age provienne du terme autrefois utilisé en 
Gaule. Nous verrons que des traces de ce mot se retrouvent dans les dialectes. L’étude 
des “Vêtements gaulois”, dans le tome II, nous montrera aussi que les BRAIES sont à 
l’origine de nos modernes BRAGUETTES (le pantalon moderne pouvant être considéré 
comme le très lointain descendant du pantalon du soldat gaulois). D’autres mots, que 
nous découvrirons dans l’étude de l’habillement, nous gardent le souvenir des bracae 
de la Gaule. Le “costume | gaulois] que les Romains ont pu trouver inélégant [...] était 
si commode et si utile qu’ils l’adoptèrent eux-mêmes, et que grâce aux Gaulois, il 



s’est imposé au monde moderne”, souligne Camille Jullian (II, 1909, 297 ; voir aussi 
Carcopino, 1961, 238, 241). 

1.3. Les saies 

Un autre vêtement caractéristique de la tenue des soldats gaulois était le sagon, sorte 
de cape formée d’une pièce d’étoffe, allant ordinairement jusqu’aux genoux, que l’on 
portait agrafée sur l’épaule (Roche-Bernard, 1993, 22-23 et 161 ; Kruta, 2000, 810). Le 
mot a fait naître l’appellation de la SAIE (1185 saie , “serge de laine”), désignant la cape 
du soldat de jadis, ou un manteau court de paysan ou de berger (Quemada, XIV, 1990, 
1415 ; Delamarre, 2003, 265). 

Selon Ernest Nègre, on pourrait peut-être retrouver le nom gaulois de cette SAIE 
dans l’appellation du peuple des Saii (anciennement *Sagii ?), qui a été conservée dans 
SÉES (Orne), autour de laquelle les SAGIENS résidaient : ses guerriers se seraient 
dénommés les “Hommes-aux-SAIES” (Nègre, 1990, 156) (mais d’autres interprétations 
du nom sont possibles). Les écrivains antiques citent assez fréquemment le nom du 
sagum gaulois dans un contexte militaire. Virgile, relatant la prise de Rome par les 
Gaulois, en 387 av. J.-C., évoque les hommes en armes, montant dans la nuit à l’assaut 
du Capitole, armés, et habillés de SAIES rayées à bandes luisantes (“Virgatis lucent 
sagulis”) (Enéide, VIII, éd. Cluny, 1993, 388-389). Le vêtement était pratique pour 
l’exercice militaire car il n'emprisonnait pas les mouvements. En outre, le soldat gaulois, 
le portant quotidiennement, n’hésitera pas à l’utiliser pour tous les usages. On le voit s’en 
servir comme couverture pour la nuit (Roche-Bernard, 1993, 22) ; comme protection 
contre les traits des ennemis (à la bataille de Télamon, en 231 av. J.-C., Polybe rapporte 
que les combattants gaulois avaient enroulé autour d’eux leurs SAIES pour amortir les 
coups) (même réf.) ; et même comme récipient pour évacuer la terre d’un fossé creusé 
(technique utilisée par les Nerviens lors de l’attaque du camp de Cicéron, en 54 av. J.-C., 
selon ce qu’en rapporte César, qui emploie le terme de sagulum ) ( GG1 , V/42). 

Comme ils s’étaient mis à porter des BRAIES, les légionnaires adopteront la 
cape militaire gauloise. La forme latinisée SAGUM, que nous utilisons parfois dans 
notre langue pour nommer spécialement le manteau du soldat de jadis, est l’indice 
de l’adoption romaine. L’ancienne cape gauloise deviendra même un symbole de 
l’habillement guerrier : on emploiera à Rome les expressions de ire ad saga, “courir 
aux armes”, esse in sagis, “être sous les armes” (attestées chez Cicéron) ; saga ponere, 
“déposer les armes” (chez Tite-Live) (Emout et Meillet, 1985, 589 ; Eydoux, 1962, 196). 
La mode militaire gauloise a donc laissé des traces indubitables dans le vocabulaire latin, 
traces qui se sont transmises au français. 

1.4. Les objets de parure 

Les guerriers de l’aristocratie gauloise portaient des bijoux au combat. “Tous ceux 
qui formaient les premières lignes étaient parés de colliers et de bracelets d’or” (Polybe, 
II, 29, dans Cougny, I, 1986, 261). “A leur fougue naturelle, ajoute Strabon, les Gaulois 
joignent [...] beaucoup de fanfaronnade, ainsi que la passion de la parure, car ils se 
couvrent de bijoux d’or, portent des colliers d’or autour du cou, des anneaux d’or autour 
des bras et des poignets” ( Géographie , IV, 4-5, cité par Eluère, 1987, 135). 

La partie consacrée au “Travail des métaux”, dans le tome II, nous montrera que 
les noms gaulois de ces bijoux ont laissé des traces dans le français. Les bracelets (de 
bras et de jambe), appelés en celtique viriae et viriolae (sur une racine *wei-, “courber”. 



“tourner”), se retrouvent (entre autres) dans les termes dialectaux de VIRE ou VOUIRE 
et dans le nom de VIROLE qui désignent tous des “anneaux” (von Wartburg, XIV, 1961, 
505 et517;Rey, 1992, 2263). 

Les TORQUES - colliers métalliques rigides en métal précieux - ont été, à partir 
du III e siècle av. J.-C., l’attribut des guerriers nobles (Eluère, 1987, 166) : ornements 
de puissance et insigne glorieux du combat, aux vertus sans doute jugées protectrices 
(dans les représentations sculptées, ils pareront les dieux). Les auteurs gréco-romains 
montrent souvent des soldats gaulois portant des TORQUES lors des combats. On a cité 
la description de Virgile des guerriers celtes à l’assaut du Capitole, habillés de BRAIES ; 
l’auteur évoque aussi “de leurs colliers d’or la parure flottante/qui couvrait de leur cou 
la blancheur éclatante” {Enéide, VIII, cité par Eluère, 1987, 165). D’autres écrivains 
classiques mentionnent après des batailles contre des barbares la prise de colliers sur les 
ennemis vaincus. Ainsi Tite-Live nous apprend qu’à la suite de sa victoire sur les Boïens, 
en 191 av. J.-C., Scipion Nasica collecta pour son triomphe pas moins de 147 1 TORQUES 
d’or pris à l’ennemi gaulois ( Histoire romaine, XXVI, 40). Le même auteur rapporte 
l’histoire légendaire de ce militaire romain glorieux, Titus Manlius (calquant sans doute 
des faits gaulois). L’homme avait défié en combat singulier - une coutume davantage 
celte que romaine ! - un champion gaulois de haute stature (ne le disait-on pas géant ?). 
Le soldat romain, contre toute attente, parvint à tuer son adversaire. “A ce cadavre 
renversé, il épargna toute injure, seulement il le dépouilla de son collier qu’il passa, tout 
humide de sang, à son cou”. Alors, il reçut le surnom de Torquatus (Tite-Live, Histoire 
romaine, VII, 10, cité par Eluère, 1987, 166). L’anecdote est éclairante. On attribue 
traditionnellement au mot de TORQUE une origine latine, le rattachant à torque re, 
“tordre”, à cause des tiges torsadées que ce genre de collier pouvait montrer. Mais ce 
bijou, production si typique des barbares, emblème national des Celtes, aurait-il un nom 
à rapporter à la langue des Romains ? Comme la parure prestigieuse dérobée au Gaulois 
vaincu (symbole du combat singulier remporté et de la gloire acquise), le mot a pu être 
emprunté par les Romains à ces mêmes populations. Il n’est pas douteux - le costume des 
soldats nous l’a montré - que les Romains ont été influencés (au moins anciennement : 
à l’époque de la gloire militaire de leur ennemi) par les combattants gaulois ; ils ont eu 
tendance à en reprendre les insignes et les mots les plus caractéristiques. On pourrait 
trouver à la base du nom de TORQUE un thème celtique *torco- ayant désigné ce type 
de collier rigide (Campanile, 1992 ; Delamarre, 2003, 299) (pour le détail de l’analyse 
linguistique, se reporter à l’étude précitée, dans le “Travail des métaux”). 


2 - LES ARMES 


2.1. Armes défensives 

2.1.1. Les casques 

Les casques gaulois ne nous ont pas laissé leur nom spécifique ; ils ont sans doute 
été moins répandus qu’on pourrait le croire : “Les armures de tête n’ont [...] jamais 
été adoptées chez les Gaulois par la masse des combattants”, écrit Joseph Déchelette 
(1914, 1160). Leur emploi à fins protectrices ne semble pas s’être fait avec une grande 
cohérence militaire (Jean-Louis Brunaux et Bernard Lambot parlent même d’une 
“utilisation extrêmement anarchique”) (1987, 102). Cependant, ils ont pu répondre à 
une autre fonction précise, ayant un rôle moins de protection que de reconnaissance 



et de prestige : ornement distinctif des guerriers nobles, qui permettait aux soldats “de 
repérer leur chef au cours des attaques et des mêlées” (l’usage en perdurera ; on connaît 
la recommandation d'Henri IV à ses troupes, avant la bataille d’Ivry : “Ralliez-vous à 
mon panache blanc !”) (Vertet, 1990, 8 et 1 1). 

A cet effet, les casques gaulois pouvaient jadis être rehaussés par un cimier de métal 
prenant la forme de cornes d’animaux ou même figurant un animal. Diodore de Sicile 
présente des combattants celtes “se coiff[ant] de casques d’airain avec de grands ornements 
de hauteur, lesquels donnent à ceux qui s’en servent une apparence gigantesque”. Et il 
ajoute : “A quelques-uns même de ces casques sont fixées des cornes de même nature, et 
à d’autres des masques en relief d’oiseaux ou de quadrupèdes” (. Bibliothèque historique, 
V, 30, dans Cougny, I, 1986, 408). Au nord-ouest de la Roumanie, dans une nécropole 
laténienne, a été découvert en 1960 un casque (du début du III e siècle av. J.-C.) surmonté 
d’un oiseau en tôle de bronze à ailes mobiles (Bloch, 1970 ; P.-M. Duval, 1977, 78, 
106-107, avec belle phot. ; Moscati, 1991, 382 ; Kruta, 2000, 522 et 548). Une scène du 
chaudron de Gundestrup (première moitié du I er siècle av. J.-C.) nous montre aussi un 
groupe de cavaliers celtes avançant à cheval ; la tête de l’un d’eux est surmontée d’un 
casque couronné d’une figure d’oiseau (Hatt, 1989, 94-95 ; belle représ, dans Le Bihan, 
1986, 127). Pline puis Suétone nous informent, concernant la Gaule, qu’une légion de 
Gaulois créée par César à la fin de la guerre des Gaules, et qui parcourra l’Empire, était 
appelée les ALAUDES ( Alaudae ), c’est-à-dire les “ALOUETTES” (Pline, Histoire 
Naturelle, XI, 44 ; Suétone, César, XXIV ; Gilbert, 2007). On peut se demander si les 
guerriers gaulois ne portaient pas parfois comme emblème des figures d’ALOUETTE 
ou des huppes sur leurs casques. L’étude des “Animaux emblématiques” (dans La Gaule 
des dieux ) nous montrera qu’un rôle sacralisant dut être accordé par les peuples gaulois 
à ce petit oiseau. Ce n’est pas un hasard si son nom - ici paraissant en rapport avec les 
casques guerriers - provient de la langue gauloise. 

Diodore de Sicile évoque aussi des casques gaulois où étaient fixées des cornes. On 
en retrouve la représentation sur des bas-reliefs antiques, dont l’Arc d’Orange (érigé au 
I er siècle apr. J.-C.) et le bas-relief de la Brague (au Musée d’Antibes, provenant d’un 
monument contemporain de celui d’Orange) (Déchelette, 1914, 1156-1157, avec illustr. ; 
Dottin, 1915, 289). Deux peuples antiques du monde celte paraissent en avoir tiré leur 
nom. D’abord, les CARNES (Carni), qu’on trouvait au nord des Vénètes, groupe alpin 
follement celtisé, dont l’appellation se retrouve dans celle des Alpes CARNIQUES, 
de CARNIA (ville au nord d’Udine) et de Carniutn/KRANJ en Slovénie (au nord de 
Ljubljana) (Kruta, 2000, 517 ; et Nègre, 1990, 153 ; Queirazza, 1990, 145 ; Gendron, 
1998, 26). Ensuite, les CARNUTES du centre de la Gaule, qui ont laissé leur nom à 
CHARTRES (leur oppidum principal) et au Pays CHARTRAIN (Nègre, 1990, 153 ; 
Kruta, 2000, 517-518). C’étaient vraisemblablement les “Cornus” (gaulois *carno, 
la “corne”, qu’on retrouve, avec changement vocalique, dans le vieil-irlandais cern, 
“excroissance”) (Vendryes, 1987, C-73 et 74) : guerriers dont les chefs combattaient 
avec l’ornement distinctif de cornes sur leurs casques (Ricolfis, 1985, 115 ; Lambert, 
2003, 34; Sergent, 1995, 211 ; Delamarre, 2003, 106-107). Peut-être ces signes de 
force sacrée étaient-ils censés jouer d’une influence magique contre les combattants 
adverses (Kruta, 1985, 74) (voir à ce propos, dans le tome III, chapitre 2 : “Les Animaux 
emblématiques”, la partie 8, “Le Taureau”). 

2.1.2. Les cuirasses 

Des pièces spéciales d'habillement pouvaient permettre de protéger le corps. Elles 
étaient également sans doute peu répandues : réservées aux chefs militaires. 



Contrairement à l’Age du Bronze où son emploi était assez courant, la cuirasse de 
métal ne semble avoir protégé le torse du guerrier que peu fréquemment. Des armures 
métalliques sont mentionnées par Plutarque dans les rangs des Cimbres combattant les 
Romains ( Marius , trad. Cougny, II, 1993, 89 ; Deyber, 1986, 339) ; mais en Gaule on 
peut penser que les cottes de maille les avaient souvent supplantées : “[Certains guerriers 
gaulois] portent en guise de cuirasses des cottes de mailles de fer”, écrit Diodore de Sicile 
(J Bibliothèque historique , V, 30, 3, dans Cougny, I, 1986, 408). L’appellation celtique 
de la cuirasse {*crupella) a pu rester dans le nom de gladiateurs gaulois qui en étaient 
pourvus, les CR UP(P)ELL AIRES (crup(p)ellarii), dont on trouvait à Autun une école 
réputée, selon Tacite (. Annales , III, 43). J. Pokorny y voit un radical *kreup-, “recouvrir 
d’une croûte”, aussi présent dans l’appellation du Mons Graupius, hauteur d’Ecosse, 
lieu d’une bataille entre Romains et Calédoniens (Pokorny, 1959, 623) : les métaphores 
du corps ont été productives. Un soldat germain s’appelait Cruptorix (Tacite, IV, 73), 
nom dont on a comparé la formation ( crup-to-rix : « muni d’une cuirasse ») à celle de 
Gaiso-to-rix (« muni d’une lance »). Une inscription à Bavay mentionne un dénommé 
Crupo (Wuilleumier, 1963, 150-151). Un autre nom d’homme surnommé “Cuirasse”, 
*Crupel(l)ius, vient expliquer le nom de la localité de CRUP1LLY, dans l’Aisne 
( Crupiliacus , en 1138) (Morlet, 1985, 73 ; Malsy, 1999, 333-334). 

Plus courantes sans doute furent les protections pectorales en cuir, car plus légères et 
pratiques : le développement de la cavalerie légère imposa un allégement de 1 ’ équipement 
et de l’armement (Deyber, 1986, 339 ; A. Duval, 1983, 145). Le nom gaulois de ces 
cuirasses, *brunia/*bronia, se serait “moulé” sur le nom celtique de la poitrine : 
*brunnio-/*bronnio- (à comparer avec le vieil-irlandais bruinne, “poitrine, sein”, et le 
vieux-breton bronn, de même sens). On connaît toujours dans le français dialectal de 
l’Ouest (Maine) BRONNE, “pis”, BRONNER, “téter” ; et en provençal, BRUNBRUN, 
“boire”, dans le langage des enfants (Guyonvarc’h, 1952b ; von Wartburg, I, 1948, 566 ; 
Delamarre, 2003, p. 92). La même racine pourrait se retrouver dans des noms de lieux 
de France du type BRON (Rhône), BRONNE (Marne), correspondant à des paysages 
mamelonnés (Falc’hun, 1979, 7 ; Delamarre, même réf.). Nous gardons indirectement 
le nom de l’ancienne protection guerrière des Gaulois : *brunia, emprunté par les 
populations germaniques à la langue gauloise, s’est retrouvé dans le gotique brunnjo, 
qui a fait naître le vieil haut-allemand brunna et l’allemand BRÜNNE, “cuirasse”. Nous 
avons récupéré le terme au Moyen Age sous la forme broigne, ce mot ayant servi à 
désigner le justaucorps en cuir garni de pièces de métal utilisé par les hommes d’armes 
(Hubert, 1974, 77 ; Fleuriot, 1964, 90 ; Vendryes, 1981, B-104-105) ; on lit dans La 
Chanson de Roland : “Sire Olivier a tiré sa bonne épée [... ]./ Il frappe un païen [...]./ 
Il lui a fendu toute la tête par le milieu, / Tranché le corps et la brogne safrée” (Moignet, 
1989, I 14-117, v. 1367-1372). 

.11.3. Les boucliers 

Pièce principale de l’armement défensif des guerriers gaulois, le bouclier oblong en 
bois ou en osier a frappé l’attention des Anciens par sa grande taille fréquente. On le 
voit dans la main des soldats investissant Rome (“De longs boucliers protègent leurs 
corps”, Virgile, Enéide, VIII, trad. Bellessort, 1965, 287). On le remarque aussi lorsque 
Diviciacos, le chef éduen, vient parler devant le Sénat romain et ne s’en sépare pas 
(“Invité à s’asseoir, il refusa l’offre qu’on lui faisait et il plaida sa cause appuyé sur son 
bouclier”. Panégyriques latins , VIII, 5, 3, 2, cité par Goudineau et Peyre, 1993, 179). 

L’appellation gauloise (la plus courante) de cette arme défensive s’est formée sur 
un radical celtique tal-, désignant étymologiquement ce qui est “plat”. On trouve à son 
origine un thème indo-européen *tel- appliqué à des surfaces planes : sanskrit talam. 



“surface”, “paume” ; vieux-slave tilo , “pavé”, “sol” ; lituanien pâ-talos, “lit” ; grec telia , 
“table à jouer” ; latin tellus, “terre”. Cette base est bien représentée dans les langues 
celtiques : vieil-irlandais talam, “terre” ; gallois, comique, breton tal, “front” (Pokorny, 
1959, 1061 ; Vendryes, 1978, T-22 et 23, T-182 ; Delamarre, 2003, 288-289). Le sens 
étymologique du thème gaulois est parfaitement justifié : à la différence des boucliers 
grecs et romains, de forme enveloppante, le bouclier celtique se caractérisait par sa 
surface quasiment plane ( spina et umbo de métal, qui faisaient saillie, mis à part) : 
longue pièce de bois en forme d’ovale allongé (Rapin, 1988, 12-25 ; Reginelli, 1998, 
65-72, avec phot., pl. X). Si sa longueur a varié, voire légèrement sa forme (parfois un 
peu plus rectangulaire), le bouclier gaulois “est resté fidèle à la surface plane, à l’inverse 
du scutum [romain] toujours convexe”, souligne André Rapin, spécialiste de l’armement 
antique (1988, 15). 

Le gaulois talu-, qu’on reconnaît comme second élément de composition dans 
des anthroponymes employés en Gaule, pourrait y avoir plutôt que le sens de “front” 
(généralement admis) celui de “bouclier” (l’ancien irlandais tul~/taul -, issu de *laln , 
est lui-même attesté avec la signification de “front” mais aussi de “bouclier” ou “umbo 
de bouclier”) (Vendryes, 1978, T- 180 à 182 ; Delamarre, 2003, p. 288). Citons (parmi 
d’autres) les noms d’hommes gaulois ou gallo-romains Attalus (“Grand-Bouclier”), 
Carrotalus (“Bouclier-pour-le-combat-à-char”, et non “Front semblable à un char” !), 
Cassitalos (“B ouclier-d’ airain”, orné d’incrustations), Argiotalus (“Bouclier-d’argent”, 
avec ciselures), Dubnotalus (“Bouclier-sombre”), Tigotalus (“Bouclier-de-protection”) 
etc. (Birkhan, 1967, 126-128 ; Déchelette, 1914, 1174-1175 ; et pour les attestations, 
Schmidt, 1957, 134, 164, 165 ; 199 ; Billy, 1993, 2, 45, 46, 66 ; Delamarre, 2003, 
288, 438). Un ensemble de monnaies gauloises à légende Vepotalos figure un guerrier 
avec un grand bouclier (Colbert de Beaulieu et Fischer, 1998, 460-461) ; l’accord de la 
représentation et du nom à élément -talos n’est peut-être pas l’effet du hasard. Le même 
gaulois tal- a produit des dérivés (avec variantes vocaliques - a -, -o-), également 

repérables dans des noms de personnes : D. Ellis Evans relève sous l’entrée talo- les 
noms propres Talasius (à Lyon), Talicius (à Avignon), Tal(l)onius (au Puy), Talussius 
(sur des poteries)... (Evans, 1967, 259-260 ; Billy, 1993, 142 ; Wuilleumier, 1963, 107- 
108). 11 peut s’agir d’anciens noms à valeur guerrière, désignant des manieurs d’armes 
défensives ; Diodore de Sicile et Posidonios évoquent les servants d’armes gaulois, 
porteurs de boucliers qui se tenaient auprès des chefs guerriers sur les lieux de bataille, et 
derrière eux lors des repas d’assemblées (Athénée, IV, 36, d’après Posidonios ; Diodore 
de Sicile, V, 29, dans Lerat, 1977, 166 et 169). Les noms de certains de ces porteurs de 
boucliers, souvent suffixés en -(i)acum, pourraient se retrouver à l’origine d’appellations 
de localités : Talasius viendrait expliquer TALAIS, en Gironde (,T alaitz, au XIII e s.) ; 
TALAZAC, dans les Hautes-Pyrénées ; TALIZAT, dans le Cantal ( Talaisago , en 963) 
(Nègre, 1990, 228, 206, 208). Talus(s)ius serait à l’origine de TALISSIEU, dans l’Ain 
( Talussiacus , en 1 144) ; également de TOUZAC, en Charente ( Talziaco , en 991-1018) ; 
et de TOUZAC, dans le Lot ( Tozacus , en 1326) (même réf., 216, 207, 206). Tal(l)icius 
aurait laissé sa trace dans TALCY, Loir-et-Cher ( Talesi , v. 1272 ; Talceyum , en 1351) ; 
dans TELLECEY et THÉNISSEY, en Côte-d’Or ( Tenisseyum , en 1085) (Nègre, 1990, 
215 ; Taverdet, 1976, 60). Enfin, Marie-Thérèse Morlet envisage un nom propre Talius 
(“dérivé du cognomen Talus , forme latinisée du gaulois Talos, talo"), suffixé en -acum, 
à l’origine de TAILLY, dans les Ardennes ( Taillei , en 1219), et de TAILLY, dans la 
Somme ( Tailli , en 1206) (1985, 191). D’autres noms de lieux paraissent s’être formés sur 
un nom d’homme gaulois *Talo-maros : en Côte-d’Or, TALMAY ( Talamarus , vers 630), 
et THOMIREY ( Thoméré , en 1 134) ; dans le Cher, THAUMIERS ( Talmeracensis , en 



1020) ; et en Seine-et-Mame, THOMERY (' Tainneriacmn , en 1220) (Dauzat etRostaing, 
1978, 668, 673-674; Taverdet, 2001, 84). L’élcmenl gaulois -maros (latinisé en 
- marus ), “grand”, est assez courant dans les noms composés gaulois, en seconde position 
(Del amarre, 2003, 218) (INDUTIOMARUS cl VIRIDOMARUS sont ainsi des chefs 
guerriers gaulois célèbres, cités par César). Le nom propre *Talo-marus pourrait donc 
avoir été un surnom signifiant “Grand-Bouclier”. 

Employé sous une forme simple au sens de “bouclier”, le radical tal- a pu générer 
par adjonction de suffixes divers ou second élément de composition d’autres appellations 
pour nommer la même arme : le fait qu’elle ait été très répandue viendrait justifier des 
variations dans les dénominations. On restitue un gaulois *talapacium ou *talapaceum 
comme étant à l’origine du mot TALEYAS (variantes tallevas, talevaz, talvas ou 
tal(e)vart) : désignation au Moyen Age du grand bouclier utilisé par les gens de pied 
pour se prémunir des flèches des archers ; le mot est employé dans le Roman de Thèbes 
(1150) puis dans les œuvres de Chrétien de Troyes (von Wartburg, XIII/1, 1966, 35-36 ; 
Gamillscheg, 1969, 836). “L’on usoit encores - dit un texte de 1581 - d’une autre 
forme d’escu appelé tallevas [...], lequel tallevas couvroit son homme entièrement, 
ayant une pointe a bas, pour le ficher en terre, et qui estoit fort massif, afin de couvrir 
ceux qui estaient derrière, volontiers arbalestriers ou archers” (cité par Godefroy, VII, 
1892, 633). De talevas sont nés les noms du talvassier ou tal(l)evacier désignant dans 
la France médiévale le soldat muni du grand bouclier ou le servant d’armes chargé de le 
porter (fonction qui retrouvait celle ayant existé à l’époque gauloise : l’armée du Moyen 
Age a gardé des noms d’armes identiques parce qu’elle gardait des habitudes guerrières 
sans doute encore assez semblables). Nous conservons dans nos noms de familles des 
TALVA, TALVAT, TALVART, anciens surnoms de ces porteurs de boucliers (Morlet, 
1991, 916). L’utilisation guerrière s’oubliant, l’ancien *talapacium va servir à nommer 
des objets faits à partir d’une planche rectangulaire. Le TALABAS, en Limousin, et le 
TALABARD, en Gascogne, ont désigné naguère un “billot ou tronçon de bois qu’on 
suspend au cou des bêtes pour les empêcher de trop courir” (Sainéan, II, 1925, 111). 
Identiquement, le mot de TALBOT a nommé dans le Poitou jusqu’au siècle dernier la 
planchette de bois “que les paysans [. . .] attachaient au cou de leurs chiens, pour les gêner 
dans leur marche et les rendre ainsi moins vagabonds et moins dangereux” (Larousse, 
XIV, 1875, 1413 ; et Littré, VII, 1967, 714). 

A côté de l’appellation du TALEVAS (attestée au XII e siècle), se rencontre aussi 
- formé sur le même radical d’origine gauloise - le nom de la TALOCHE (noté à partir 
de 1 320). On lit dans la Chronique de Bertrand du Guesclin (écrite par Cuvelier, trouvère 
du XIV e s.) : “S’espee avoit au lez qui trenchoit roidement,/ Et une grant taloche qui 
au coslé li pent” (cité par Godefroy, VII, 1892, 634). Le mot a également généré des 
noms de famille, qui nous sont restés du Moyen Age : TALOCHER, TALOCHEZ, 
TALOUCHER, pareillement appliqués jadis à des porteurs d’armes (Morlet, 1991, 916). 
Si le TALEVAS a désigné un grand bouclier, la TALOCHE pourrait s’être appliquée 
à un bouclier de taille plus petite (Godefroy, VII, 1892, 634; Greimas, 1978, 618 ; 
Quemada, XV, 1992, 1331). 

Le mot s’est curieusement gardé dans l’“arme” toute pacifique du maçon ou du 
plâtrier : la TALOCHE, planchette sur laquelle on dépose le plâtre (ou qui sert à 
l’étendre sur les murs ou les plafonds). L’image ancienne de la forme oblongue de bois, 
munie d’une poignée - à l’origine du mot gaulois -, est demeurée. Mais les maçons 
d’aujourd’hui seraient bien étonnés de se savoir les lointains descendants des guerriers 
gaulois. Le terme de taloche, au sens de “claque”, est réputé provenir d’une tout autre 
origine : dérivé du verbe taler, “marquer, meurtrir” (Bloch et von Wartburg, 1975, 622 ; 



Quemada, XV, 1992, 1331). Nous nous demandons cependant s’il n’y a pas (au moins) 
croisement d’étymons : comme la TALOCHE définit un bouclier allongé et plat, ou bien 
une planchette droite, la taloche nomme une gifle appliquée sur la figure “avec le plat 
de la main” (Quemada, même réf.). Le bouclier, jadis, servait à parer les attaques ; mais 
brandi au-devant, il pouvait permettre de porter des coups à l’adversaire. Diodore de 
Sicile évoque le Romain repoussant un soldat gaulois de la Roche Tarpéienne : “L’ayant 
frappé de son bouclier à la poitrine, [il] le fit rouler en bas” ( Bibliothèque historique, 
XIV, 116, dans Cougny, I, 1986, 426). Tite-Live écrit aussi à propos d’un combat : “Le 
Gaulois tend son bouclier de la main gauche [...]. Le Romain heurte de son bouclier le 
bas du bouclier gaulois et il pénètre de tout son corps sous cet abri.” ( Histoire romaine, 
VII, 10, cité par Brunaux et Lambot, 1987, 99). Spécialiste des questions militaires 
antiques, Alain Dey ber note : “On s’aidait du bouclier en cognant de la bosse contre 
l’adversaire et, quand on était blessé, on s’appuyait dessus pour continuer à se battre” 
(dans Reddé, 1996, 75). Or, la taloche est bien un “coup” que l’on assène contre 
quelqu’un. L’idée de faire des marques, des meurtrissures (qui relierait taloche à taler ) 
ne nous paraît pas l’idée essentielle. 

Parfois fait en osier, le bouclier gaulois a été fabriqué le plus souvent en bois, h 
partir d’essences variées (Brunaux et Lambot, 1987, 97-98 ; Rapin, 1988, 15, 18 et 21 ; 
Reginelli, 1998, 69-72). Des noms de guerriers celtes pourraient en témoigner : Drutalus 
(anthroponyme gaulois attesté à Brive-la-Gaillarde) serait mot à mot le “Bouclier-de- 
Chêne” ; Evotalis (attesté par une marque de potier), littéralement le “Bouclier-d’If ’ 
(Billy, 1993, 66 ; Schmidt, 1957, 212, pour l’attestation des formes). Si ces noms propres 
ne paraissent pas s’être inscrits dans des toponymes, l’appellation d’une troisième 
essence : l’aulne, pourrait se révéler à l’origine de l’ethnonyme des ARVERNES, d’ou 
vient le nom de la région d’ AUVERGNE. 

En Gaule comme dans les pays insulaires, le celtique vern- servait à nommer 
l’“aulne” mais aussi, métonymiquement, différents objets de bois pouvant être fabriqués 
à partir de cette essence: montants, poteaux, mâts de bateau, gouvernails... (ainsi, 
en ancien français, VERNE désigne-t-il parfois un “gouvernail” ou une “proue de 
bateau”, ce dernier sens apparaissant dans La Chanson de Roland) (Moignet, 1989, 
194-195 ; Lacroix, 2001, 81). Nos dialectes gardent aujourd’hui traces de différentes 
acceptions techniques : picard VERGNE, “soutènement des bords d’une rivière” ; 
limousin VERNHO, “machine pour élever les fardeaux” ; wallon VIÈNE, “timon 
d’une voiture” ; ardennais VERNE, VARNE ou VIÈNE, “charpente”, “panne”, etc. 
(von Wartburg, XIV, 1961, 301 ; Tamine, 1992, 150 ; Walter, 1997, 48 ; Lacroix, 
2001, 81). L’aulne était courant en Gaule, comme l’attestent les nombreux noms de 
lieux issus du thème gaulois vern- qu’on rencontre dans notre toponymie (liste de 230 
toponymes dans Walter, 1997, 45-46 - bien sûr, tous ne se rattachent pas à l’époque 
gauloise ! ; et carte dans Vial, 1983, 56-57). Les archéologues ont retrouvé dans 
diverses régions de France, remontant à l’époque gauloise ou gallo-romaine, fond de 
seau, pieux de palissade, élément de pont fabriqués en aulne (Audin, 1986, 52 et 60 ; 
Perrier, 1993, 103-105)... La même matière ligneuse a servi aussi à façonner chez les 
Celtes des boucliers (Lacroix, 2001, 83-85 ; Deyber, 2009, 292). L’aulne fournissait 
un bois assez homogène et solide, mais en même temps assez léger : avantage pour 
une arme qui ne devait pas être trop lourde à manier (Reginelli, 1998, 71-72). En 
gallois, le mot gwern et en irlandais ancien le mot fern (correspondants du gaulois 
*vemos ) ont parfois l’acception de “bouclier” (Lambert, 1993, 379 ; 2003, 203). 
Les fouilles archéologiques ont révélé une série de boucliers antiques faits en bois 
d’aulne : au Danemark (dans un dépôt d’armes d’inspiration laténienne, témoignage de 
l’influence des Celtes sur leurs voisins germaniques) ; en Irlande, dans une tourbière 



(Reid, 1976, 18 ; Rapin, 1988, 18 et 21 ; Raflcry, 1992, 63) ; en Suisse - jadis terre 
pour une grande part gauloise -, sur le site de La lene (près de Neuchâtel) (Vouga, 
1923, 59, et phot. pl. 16 ; Reginelli, 1998, 66-73, et phol., pl. 10). Nous pouvons penser 
qu’en Gaule centrale aussi des boucliers J urent parfois fabriqués en bois d’aulne ; les 
guerriers ARVERNES en étaient peut-être traditionnellement munis. Aussi leur nom 
a pu se modeler sur celui de leur arme, nommée *arevernos, mot à mot l’“aulne-du- 
devant” : le devant d’aulne (l’arme défensive se caractérisant comme une plaque de 
bois que le guerrier portait au devant de lui pour s’opposer à l’ennemi). On comparera 
cet *arevernos à d’autres formations identiques connues dans les langues celtiques 
avec le même élément are- : vieil-irlandais air-bruinne, “poitrine” (de *ari-brunnio-, 
littéralement “seins en avant”, comme le bouclier était l’arme qu’on avance au devant) ; 
air-chor , “trait”, “arme de jet” (“ce qui se lance au devant”) ; et air-inech, attesté au sens 
de “façade”, mais aussi de “bouclier” (“face du devant”) ; gallois ar-benn, “chef’ (mot 
à mot la “tête du devant”) ; gaulois are-pennis, “extrémité du devant”, d’où le français 
ARPENT ; et *are-banno, “pointe du devant”, d’où le dialectal ARVAN, “auvent” 
(Vendryes, 1959a, A-39, A-40, A-46 ; 1981, B-104; Delamarre, 2003, 92; Dottin, 
1920, 228 ; von Wartburg, XXIV, 1969-1983, 546 ; Lacroix, 2001, 88-89, avec d’autres 
exemples celtiques d’emplois d’un élément adverbial en position initiale). Le Glossaire 
de Vienne (datant de quelques siècles apr. J.-C.) traduit le gaulois arvernus par les mots 
latins “ ante obsta". Ante, “devant”, est la correspondance latine claire d'are. Obsta est 
par contre assez mystérieux pour les linguistes, qui rejettent souvent la glose comme 
une “erreur manifeste” (Lambert, 2003, 207). Cependant, nous verrons dans cet obsta 
un mot de la famille d ’obstare, “faire écran”, “faire obstacle”, “s’opposer” (idées bien 
en rapport avec la fonction du bouclier) ; ce pourrait être un doublet d' obstantia, mot 
à mot “ce qui fait obstacle” (Gabier, 1970, 117, repris par Sindou, 1995, 277). Obsta 
comme obstantia sont certainement à relier au mot latin obstaculum, qu’une glose donne 
précisément comme synonyme des mots c(a)etram et scutum, appellations latines du 
“bouclier” (glose latine V, 638, 64 : “c(a)etram = ‘ obstaculum ’, 4 scutum ’ ”) (Lacroix, 
2001, 89-90). L’appellation des ARVERNES, si elle désigne bien les “Hommes-aux- 
boucliers-de- VERNE”, soulignait sans doute que l’aulne était perçu comme ayant un 
pouvoir de protection magique au combat. Rappelons-nous que Diviciacos, chef éduen, 
était venu parler devant le Sénat romain appuyé sur son bouclier, dont il ne voulait pas se 
séparer (l’étude des “Arbres sacralisés” au t. III montrera que bien des essences en Gaule 
ont été mises en rapport avec les croyances). Qu’un peuple ait pu se nommer sur un nom 
d’arme surprendrait d’autant moins que nous trouvons dans le domaine indo-européen 
tout un ensemble de tribus montrant des cas similaires (Sergent, 1995, 208, 210, 214 ; 
Lacroix, 2001, 82-83) ; nous allons voir, dans l’étude des armes d’attaque, que plusieurs 
peuples gaulois ont tiré leur ethnonyme d’un nom en rapport avec leur armement. 

2.2. Armes offensives 

2.2.2. Les épées 

Les Celtes sont arrivés vers l’ouest de l’Europe (et vers le territoire qui allait devenir 
la Gaule) porteurs des techniques de fabrication du fer. Sa maîtrise va leur assurer un 
armement de qualité qui leur donnera durant un certain temps, là où ils se battront, la 
supériorité guerrière. Jusqu’au IIP siècle av. J.-C., au moins, ils dominent fréquemment 
les combats : “Devant ces armes de fer tout cède et tout plie” (Guillerm, 1986, 68). 
Le nouveau métal est bien plus résistant que les autres employés auparavant. L’étude 



de la “Production des métaux” (dans le chapitre “Arts et techniques” du tome II) nous 
montrera que le nom celtique du fer, *isarno-, est resté dans une série de noms de lieux, 
sans doute anciens sites gaulois de production (ou de vente) du fer. 

L’épée fut l’arme de fer par excellence du combattant noble, à la fois pièce maîtresse 
de son armement et signe de son prestige et de sa puissance. On se doute qu’elle a été 
l’objet de soins très attentifs dans sa fabrication ; les nombreuses variations qu’elle 
connaîtra en Gaule au cours des siècles, pour s’adapter aux évolutions des techniques 
de combat (en faisant tour à tour une arme d’estoc, une arme de taille, ou bien une arme 
polyvalente), montrent sans conteste son importance (Brunaux et Lambot, 1987, 85-90 
et 120 ; Kruta, 2000, 601-602 ; Deyber, 2009, 297-302). 

Le terme français de GLAIVE nous a été transmis par le latin gladius ; mais on 
trouve à sa base un ancien thème celtique qui nommait l’épée (Weisgerber, 1931, 201 ; 
Pokomy, 1959, 546 ; Schmidt, 1967, 155, 159-160, 164, 171, 173 ; Flobert, 1994, 204 ; 
Lambert, 2003, 205). Dans les langues insulaires anciennes et modernes existe une série 
de mots de la même famille celtique servant à désigner cette arme : vieil-irlandais claideb 
et irlandais claoimh, “épée”; moyen-gallois cledyf et cleddyf ou cleddydd ; comique 
clethe ; moyen-breton clezejf et breton kleze, tous au sens d’“épée” (Vendryes, 1908 ; 
1987, C-110). L’écossais moderne claidheamb employé avec l’adjectif mor, “grand”, 
a fait naître l’anglais CLAYMORE (Vendryes, 1908, 315) : c’est la “grande-épée” 
d’Ecosse, à lame longue et large, popularisée en France au XIX e siècle pour les besoins 
du folklore celte (“La harpe du barde ne se marie qu’au fracas des CLAYMORES et aux 
mugissements des tempêtes”, écrit dans un style fort caricatural le romantique Charles 
Nodier) (Larousse, IV, 1869, 414). A l’origine de ces différents mots, on trouve une base 
celtique *clad-, “frapper”, “battre”, en rapport avec la fonction de l’épée (Henry, 1900, 
69 et 71 ; Gamillscheg, 1969, 366). 

Tôt emprunté par les Romains, le gaulois *cladios , adapté en gladius dans la langue 
latine, fera naître le nom du gladiateur : combattant du cirque qui se sert d’un GLAIVE, 
mais aussi le mot de glaïeul : plante ainsi nommée pour la forme longue et pointue de 
ses feuilles (au Moyen Age, le mot glaive pourra du reste désigner la “lance” plutôt que 
l’“épée”) (Emout et Meillet, 1985, 276 ; Quemada, IX, 1981, 265 et 267). Les latinistes 
reconnaissent la filiation du terme latin avec le gaulois *cladios : “ Gladius [...] doit 
être un mot venu par les invasions celtiques”, écrivent Alfred Emout et Antoine Meillet 
(même réf.). Il peut paraître étonnant que, pour nommer l’épée, un terme celtique ait 
été emprunté par la langue latine : le GLAIVE n’est-il pas spécifiquement romain 
dans nos imaginaires culturels ? En fait, comme le souligne - sans doute de façon 
trop schématique et trop abrupte - Joseph Déchelette, “les Romains, [...] malgré leur 
science consommée des choses de la guerre, ne furent jamais qye des armuriers peu 
inventifs, empruntant aux barbares leurs différents modèles de GLAIVES” (1913, 550). 
L’adoption du terme étranger dénote l’avance technologique ancienne des Gaulois dans 
le domaine de l'armement (nous détaillerons, dans le tome II, au chapitre des “Arts et 
techniques”, la qualité de leurs forgeages). Tite-Live note qu’au début du IV e siècle av. 
J.-C. les armes gauloises frappèrent d’étonnement les habitants de Clusium qui n’en 
avaient jamais vu de semblables (“Les Clusiniens furent épouvantés [...] par l’aspect 
de cette multitude d’ennemis et [...] par la nature de leurs armes”. Histoire romaine, V, 
35, trad. Baillet, 1964, 58). Peu de temps après, les troupes celtes investissaient Rome. 
Plutarque écrit que les Romains, sur les conseils de Camille, décidèrent alors de revoir 
leur armement et d’en créer un nouveau, en fonction de celui des Gaulois menés par 
Brennus (cité par Brunaux et Lambot, 1987, 30). L’épée jetée par le chef gaulois dans 
la balance pour alourdir le poids de la rançon romaine à payer (épisode du fameux 



Vae victis) (Tite-Live, V, 48) est bien symbolique du rôle vainqueur du GLAIVE gaulois 
et de son influence aussi bien militaire que linguistique. Nous ne pouvons en effet croire 
que seul le hasard ait laissé pénétrer le terme celtique de *cladios dans la langue latine, 
d’où s’en est suivie la création du français GLAIVE. Le fait de civilisation (la qualité 
supérieure des épées celtes à un moment de l’Histoire) est clairement resté inscrit dans 
un fait de vocabulaire. 

2.2.2. Les armes de trait 

Si l’épée constituait la pièce d’équipement offensif la plus prestigieuse des guerriers 
gaulois, elle n’était pas la plus courante ni la plus utilisée. Les armes de trait furent sans 
doute bien davantage répandues parmi la masse des soldats (Brunaux et Lambot, 1987, 
91). Ainsi, “le grand nombre de lances et de javelots découverts [à Alise-Sainte-Reine] 
montre qu’il s’agit des principales armes avec lesquelles on a combattu devant Alésia” 
(Sievers, dans Reddé, 1996, 72). L’usage intensif de ces armes fut certainement très 
efficace et très redouté, qu’elles fussent conçues pour la lutte rapprochée et gardées en 
main, ou utilisées à distance et donc jetées en l’air vers l’ennemi. La richesse des traces 
linguistiques qui nous en sont restées ne doit donc pas étonner. 

• Les lances 

Elles constituaient “l’arme blanche dont l’effet moral [était] le plus puissant, et dont 
les coups [étaient] les plus meurtriers” (Général F. de Brack, cité par Deyber, 1986, 333). 

Les Anciens désignaient sous son appellation un engin guerrier qui était originellement 
spécifique aux Celtes : “Ils portent, la pointe en avant, des piques qu’ils appellent 
langkias , dont le fer d’une coudée de long [45 cm], encore plus grand avec l’appendice 
[la douille], n’a guère moins de deux palmes de large [5 à 6 cm] ”, écrit Diodore de Sicile 
à propos de l’équipement des soldats gaulois (trad. Cougny, I, 1986, 408-409, revue 
par Rapin, 1988, 89). Nonius, grammairien latin, atteste (mais à une date plus tardive) 
l’emploi de la même arme en Gaule : Galli materibus ac lanceis [...] perturbant agmen 
(cité par Delamarre, 2003, 196). Ce terme particulier ne connaît aucune parenté avec les 
autres langues indo-européennes. Il ne se retrouve en particulier, anciennement, ni dans 
la langue grecque ni dans la langue latine (Brunaux et Lambot, 1987, 93). Assurément, 
“le mot comme la chose sont celtiques” (Wemer, 1984, 168). On trouve du reste un 
correspondant vieil-irlandais : verbe do-léicim, “je lance”, fait sur le thème *lank- 
(Vendryes, 1959b, 300-301 ; Delamarre, 2003, 196). Les Romains qui ignoraient jadis 
cette arme ne la connurent que par l’intermédiaire des Celtes (ce que soulignent Alfred 
Ernout et Antoine Meillet : elle “était étrangère aux Romains à l’origine ; c’est après 
qu’elle a été adoptée par eux que les dérivés du mot se sont peu à peu créés”) (1985, 
339-340). A nouveau, les Celtes - et on peut bien penser que les Gaulois de Cisalpine 
avec qui ils furent en contacts guerriers à haute époque y furent pour quelque chose - se 
montrèrent les initiateurs des Romains pour le matériel guerrier (mais il faut ajouter que 
les Romains les rattraperont et en de nombreux points les dépasseront : “La contribution 
des Romains au progrès technique de l’humanité n’[a] souvent pas été autre chose en 
fin de compte que de recueillir sur place, puis d’importer chez eux et enfin de diffuser 
dans le reste de l’Empire nombre de techniques”, souligne Michel Molin) (1982, 39). 
On comprend aisément que les peuples s’étant mis à utiliser l’arme nouvelle aient repris, 
à peine adapté à la prononciation de leur langue, le terme celtique qui la nommait : les 
Grecs diront langkias et les Latins lancea (Rapin, 1988, 90). Comme pour le GLAIVE, 
l’adoption du mot étranger trahit l’adoption des techniques. Le mot français de LANCE 
est bien sûr, via la langue latine, le continuateur du terme celtique repris par Athènes et 
par Rome (Lambert, 2003, 205 ; Flobert, 1994, 204). 



La LANCE gauloise était ordinairement gardée à la main : longue arme d’estoc du 
fantassin, au fer piquant et tranchant, destinée au combat rapproché (Brunaux et Lambot, 
1987, 92 ; Rapin, 1988, 88). Mais une autre version, mixte, se développa, surtout destinée 
à la cavalerie dont les forces prenaient de l’importance. Moins longue, plus légère, on 
pouvait la manier comme une pique mais aussi l’expédier en l’air. Sa flamme forgée plus 
courte et plus large permettait à l’instrument de bien planer (Brunaux et Lambot, 1987, 
93 ; Rapin, même réf.). Ce rôle particulier de la LANCE comme arme nouvelle de jet 
se retrouve dans notre verbe LANCER qui contient bien le sémantisme de “manier une 
LANCE en la jetant en l’air”. 

Comme pour les boucliers, les guerriers nobles se faisaient porter les LANCES par 
des servants d’armes (Posidonios parle de “doryphores” au livre XXIII de ses Histoires ; 
il leur donne un statut plus enviable que les porteurs de boucliers : “Ceux qui portent 
leurs boucliers se tiennent debout derrière eux, mais ceux qui portent leurs lances, assis 
en cercle en face de leurs maîtres, participent à leurs festins”) (Posidonios chez Athénée, 
IV, 36, dans Lerat, 1977, 166). On a envisagé que leur souvenir se retrouverait dans les 
appellations d’ALENÇON (Orne), LANÇON (Ardennes, Bouches-du-Rhône, Haute- 
Garonne, Maine-et-Loire, Hautes-Pyrénées, Savoie, Var, Vaucluse), voire LANCÉ 
(Loir-et-Cher), LANCHY (Aisne), LANCIÉ (Rhône)..., parvenues par l’intermédiaire 
d’un gentilice Lancius ou Lantius : peut-être surnoms d’anciens porteurs ou manieurs 
de LANCES (Guyonvarc’h, 1960b, 402-403 ; Delamarre, 2003, 196). L’hypothèse 
reste cependant incertaine, même si ce type de surnom guerrier a pu exister (on connaît 
- remontant bien sûr à des dates beaucoup plus récentes : à partir du Moyen Age - 
des noms de familles (toujours portés) comme LANCE, LANCIER, LANCEARD, 
LANÇON, LANCHON, sobriquets donnés à des manieurs de LANCES ou à des 
hommes d’humeur batailleuse) (Morlet, 1991, 579-580). 

• Les armes de jet 

Remplissant parfois encore une fonction mixte d’arme d’estoc et d’arme de jet, 
d’autres sortes de traits, plus légers, étaient utilisés par les tribus gauloises en guerre. 

Le *gaison 

Un mot gaulois latinisé en gaesum nommait une sorte de javeline, présentée comme 
originaire de Gaule par les auteurs antiques (en particulier Servius et Nonius) (Schmidt, 
1967, 168 ; Delamarre, 2003, 174). Virgile, dans un passage fameux précédemment cité, 
en arme la main des Gaulois, tentant de s’emparer du Capitole, en 387 av. J.-C. {Enéide, 
VIII, v. 662) ; Properce montre le roi Virdomare jetant ces traits depuis son char, à la 
bataille de Clastidium, en 222 av. J.-C. (cité par Blanchet, 1904, 230 ; et Dottin, 1915, 
271). Les linguistes ont montré qu’on devait avoir à l’origine une forme gauloise *gaison, 
qui trouve correspondance dans les langues celtiques : vieil-irlandais gae , “lance” et 
fo-gha, “petit trait, javelot d’appoint” ; ancien gallois guoiu et moyen-gallois gwaew ; 
également vieux-cornique guyu ; vieux-breton guugoiuou, “traits”, “javelots”, “fers de 
lance”, et moyen-breton goa, “lance” (Guyonvarc’h, 1954, 142 ; Fleuriot, 1964, 204 ; 
Delamarre, 2003, 174). Formés sur ce thème, sont attestés des noms d’hommes celtes 
(surnoms de guerriers, manieurs de javelots) : GAISORIX (prince breton ; et aussi chef 
cimbre, au nom celtisé), GAISATORIX (roi galate du II e siècle av. J.-C.) (Guyonvarc’h, 
même réf. ; Hubert, 1989, 112-113 ; Barruol, 1975, 306). Une tribu celtibère se serait 
appelée les Gessoriences (pour *Gaesorinses), selon Pline, Histoire Naturelle , III, 23 
(Guyonvarc’h, même réf.). En Gaule, des populations celtes, qui s’étaient établies dans la 
région Rhône -Alpes, ont été dénommées Gaesati : les GÉSATES. Une grande partie de 
ses membres, redevenant troupes de guerriers errants, participeront au côté de différentes 



tribus gauloises aux campagnes militaires d'Italie du III e siècle av. J.-C., en tant que 
mercenaires (Bosch-Gimpera, 1955, 154). Après Polybe (. Histoires , II, 22), Plutarque 
évoque les “Gaulois qui se font soldats pour de l’argent et qu’on appelle GÉSATES” 
(. Marcellus , III, dans Cougny, II, 1993, 56). Le nom de ces guerriers était certainement 
en rapport avec leurs activités militaires et avec leur arme d’élection : la javeline, propre 
aux peuples des Alpes (Cougny, II, 1993, 56 ; Barruol, 1975, 306). Comme Silius 
et Nonius, Virgile parle du reste des alpina gaesa : “Chacun [des guerriers gaulois] 
brandit, bras haut, ses deux gaesa alpines” (Jullian, I, 1909, 353 ; Emout et Meillet, 
1985, 265 ; Enéide , v. 661, trad. Cluny, 1993, 389). Selon le texte de La Guerre des 
Gaules, les troupes romaines cantonnées à Martigny (Valais suisse), en 57 av. J.-C., se 
firent attaquer par des “Gaulois [...] qui jet[aient] contre le retranchement [romain] des 
pierres et des gaesa ” ( GG1 , III/4, 76). Les spécialistes de l’armement antique pensent 
qu’il s’agissait d’une arme d’origine italo-celtique, sorte de pilum qui aurait été utilisé 
traditionnellement dans les Alpes et en Italie du Nord (depuis des siècles), mais dont 
l’usage n’aurait pas connu une grande diffusion ailleurs en Gaule (Rapin, 1988, 88 et 
94 ; Sievers, dans Reddé, 1996, 73). 

L’ancien mot gaulois qui désignait l’arme, repris par les Romains sous la forme latine 
de gaesum, se retrouve dans le français GESE (terme en vérité peu courant, introduit dans 
le lexique pour évoquer les réalités de la guerre antique) (Littré, 1967, IV, 69). Ajoutons 
que des noms de lieux paraissent issus du thème gaulois gaes-jgais-. Boulogne-sur-Mer 
(Pas-de-Calais) s’appelait jadis Gesoriacum ou Gaesoriacum (Desjardins, I, 1876, 368- 
372 ; Deroy et Mulon, 1992, 67) ; GISAY, dans l’Eure ( Gysaium , en 1124), GISORS, 
dans le même département ( Gisortis , en 968), GIS Y, dans l’Yonne ( Gisei , au IX e s., 
et Gisiacum, en 1142), GIZAY, dans la Vienne ( Gisiaco , en 1097-1100), GIZY, dans 
l’Aisne ( Gisiacus , en 1113) remontent peut-être à la même origine. On s’est demandé si 
le sens en était militaire : lieux où vivaient “Ceux à la lance”. Mais il pourrait être plutôt 
topographique, la pointe de l’arme ayant pu désigner métaphoriquement une avancée de 
terre dans l’eau, un cap, un éperon rocheux, voire une île (Poulet, 1997, 31 ; Lepelley, 
1999, 18) ; à moins qu’on y trouve un sens théonymique, les toponymes précédents 
pouvant se rapporter à un dieu GISACOS ou GÉSACUS, attesté en Gaule (dieu à la 
lance ?) (se reporter au chapitre “Les Dieux”, dans le tome III La Gaule des dieux). 

La mataris 

Autre arme gauloise de jet (pour le combat à distance), la mataris paraît avoir 
connu un large emploi, que pourraient peut-être dénoter ses nombreuses variantes 
d’appellation, transmises par les écrivains antiques : mataris (Tite-Live), madaris 
ou mai ris (Slrabon), materis (Sisenna, dans Nonius), matara (César) (Deyber, 1986, 
335 ; Billy, 1993, 102-104). L’auteur de la Rhétorique à Herennius (œuvre attribuée 
à Cicéron) parle de la Materis transalpina, “la Materis transalpine”, pour désigner 
emblémaliquement les peuples gaulois : ils étaient donc perçus comme des porteurs de 
ce type de javelot (IV, 43, trad. Achard, 1989, 183). A la base du mot, il semble y avoir 
un radical *met-, “mesurer”, “jalonner”, qu’on retrouve dans le gallois medru, “viser” : 
l’étymologie répond à la fonction de l’arme de trait (Pokomy, 1959, 703 ; Degavre, 
1998, 298). Strabon définit pour ses lecteurs la madaris comme “une espèce de javeline” 
(Géographie, IV, 4, 3, trad. Cougny, I, 1986, 70). Il s’agissait d’un dard pourvu d’une 
pointe métallique assez large, qui permettait à l’engin de bien planer (Deyber, 1986, 
335 ; Brunaux et Lambot, 1987, 94). Tite-Live, retraçant la bataille du mont Albano en 
350 av. J.-C., évoque un consul romain qui a eu “l’épaule gauche presque traversée par 
un javelot gaulois” nommé dans le texte latin mataris (Histoire romaine, VII, 7, 24, trad. 


Bloch, 1968, 40). César montre la même arme en action aux mains des Helvètes, lors 
de la bataille de Bibracte : “Les Barbares [...] accablaient de traits [les nôtres] à mesure 
qu’ils approchaient ; plusieurs aussi lançaient [...] des mataras [...] qui blessaient nos 
soldats” (GGL 1/26, 20). 

Il semble que la guerre soit un perpétuel recommencement : la matciris a transmis 
son appellation à l’arme du Moyen Age appelée MATRAS (la forme materas se 
trouvant employée dès 1180, dans le Roman d'Alexandre ; on rencontre dans d’autres 
œuvres maturas ou matelas) (Godefroy, 1888, 201 ; Greimas, 1978, 399 ; Quemada, 
XI, 1985, 512). Ce nom désigne un gros trait conçu pour être tiré par une arbalète (von 
Wartburg, VI/1, 1969, 463-465 ; Gamillscheg, 1969, 608). Il était “armé au bout, au lieu 
de pointe, d’un fer gros et arrondi qui fracassait le bouclier, la cuirasse et les os de ceux 
contre lesquels on le tirait” (on devait en effet pour meurtrir les chairs percer d’abord 
les armures) ; l’Histoire a retenu que Louis le Gros, en 1129, fut blessé d’un coup de 
MATRAS à la cuisse (Larousse, X, 1873, 1343 ; et Quemada, XI, 1985, 512). Certaines 
des machines-arbalètes du Moyen Age pouvant atteindre deux mètres de longueur, on 
comprend qu’on ait comparé le carreau d’arbalète à une véritable javeline (d’autant 
que les traits gaulois étaient parfois aussi expédiés en l’air par une aide mécanique : 
au moyen d’une courroie de propulsion). De l’emploi médiéval des MATRAS sont nés 
des noms de familles, au départ surnoms d’arbalétriers, soldats manieurs de ces engins : 
MATRAS, MATRAT, MATRAZ, DUMATRAS (Morlet, 1991, 673). Après le Moyen 
Age, le mot de MATRAS a continué à vivre en français et s’est ancré dans de nombreux 
dialectes, sous différentes variantes. Le sens ancien du terme s’est gardé - cas rare - 
dans les patois du Dauphiné, où MATRASA est attesté avec l’acception de “coup de 
javelot” ; mais le plus souvent la signification a été changée : MATRAS désigne une 
tige de bois, un levier (utilisé pour différents usages techniques), un bâton ou perche, 
voire un gros gourdin. De là est né anciennement le verbe MATRASSER, qui veut dire 
“frapper avec un MATRAS”, “rouer de coups”, “assommer”, et au sens figuré “mettre 
en piteux état”, “maltraiter”, “harasser” (Roquefort, 1808, 153 ; Godefroy, 1888, 203 ; 
von Wartburg, VI/1, 1969, 463-465). Cependant, ces mots du lexique - bien que parfois 
encore employés dans les dialectes - sont déjà notés comme de “vieux mots” dans la 
deuxième moitié du XIX e siècle (Larousse, X, 1873, 1343). 

Le javelot 

Arme de jet la plus courante, le JAVELOT a été d’utilisation très fréquente pour le 
combat à distance (des fantassins légers et des cavaliers). A la bataille d’Allia, ayant 
opposé les Sénons aux Romains, vers 390 av. J.-C., “les Celtes [...] lançaient leurs 
javelots [. . .] ; leurs traits tombaient en foule” (Diodore de Sicile, Bibliothèque historique , 
XIV, 1 15, trad. Cougny, I, 1986, 423). En 54 av. J.-C., au cours de 4 campagne contre les 
Eburons, dans la vallée du Geer, près d’Arwa/«az/Tongres, les cohortes de César seront 
surprises des “traits lancés par une si grande multitude”, causant des pertes sévères dans 
les rangs des légionnaires ( GG2 , V/35, 109 ; Constans, 1929, 56-57). Ces armes avaient 
une hampe nettement plus effilée et moins longue que les LANCES : de 1,5 m à 2 m 
(contre près de 2,5 m) ; elles étaient donc plus légères, leur fer possédant une flamme 
plus courte, parfois à empennage finement lancéolé, parfois à ailes larges (Brunaux et 
Lambot, 1987, 94-95 ; Rapin, 1988, 88 ; Reginelli, 1998, 73-74). Au combat, les soldats 
en consommaient certainement des quantités très importantes. Les bois ont disparu, mais 
les sites de bataille (Alise-Sainte-Reine, Puy-d’Issolud...) ont révélé de nombreuses 
pointes de fer (Sievers, dans A. Duval, 1994, 277). 

Notre mot français de JAVELOT se trouve déjà employé en 1 135 dans la chanson de 
geste du Couronnement de Louis : A son arçon a pris un javelot,/ Envers Guillelme l’a 



lanciési tresfortISi bruitli cols quefoldre qui destort : “A son arçon il a pris un JAVELOT 
et l’a lancé très fort sur Guillaume, avec un bruit semblable à celui de la foudre” (v. 950, 
Bossuat, 1935, 59-60). JAVELINE, fait sur le même radical, avec substitution de suffixe, 
est beaucoup plus tardif : attesté par l’écrit au XV e siècle (Quemada, X, 1983, 675-676). 
A l’origine de ces mots, on a restitué un gaulois *gabcilaccos fait sur un thème celtique 
gobai -, “fourche”, à comparer avec le vieil-irlandais gabul, “enfourchure”, le gallois 
gaflach, “fourche”, “lance”, “lance empennée”, le vieux-breton gabl et le breton gaol, 
“fourche”, etc. (Meyer-Lübke, 1935, 309 ; Bloch et von Wartburg, 1975, 350 ; Lambert, 
2003, 199 ; et Henry, 1900, 129 ; Delamarre, 2003, 172-173). A la bataille de Verceil, en 
101 av. J.-C., Plutarque note l’utilisation par les Cimbres d’un “javelot à deux pointes” 
(. Marias , XXV, dans Cougny, 11, 1993, 89) ; cette particularité, qui a dû exister également 
chez les Celtes, expliquerait-elle le nom ancien de l’arme ? Pierre-Yves Lambert préfère 
partir d’un thème celtique gab-, “prendre”, qui est attesté par plusieurs inscriptions en 
langue gauloise, et qu’on retrouve dans le vieil-irlandais gaibim, “je prends”, et gabal, 
“prise” ; le vieux -breton gabael, “prise, saisie”, le comique gauel, “prise”, le gallois 
gafael, “tenir” (Lambert, 2003, 199 ; et Fleuriot, 1964, 172-173 ; Delamarre, 2003, 173). 
Le JAVELOT aurait alors été l’arme que l’on “prend” en main. Le même auteur fait 
remarquer que “le javelot comportait généralement une lanière permettant de le lancer 
avec plus de force” (Lambert, même réf.). Un JAVELOT retrouvé sur le site de La Tène 
comportait encore sur son bois un clou “dont la tête ne s’appuyait pas au bois” : “le 
javelot était lancé au moyen d’une ganse en cuir ( amentum ) cloué à la hampe” (Vouga, 
cité par Reginelli, 1998, 87-88). On peut aussi considérer - vu la légèreté de l’arme - 
que le soldat pouvait “prendre” en main un petit lot de JAVELOTS (Jean-Louis Brunaux 
et Bernard Lambot parlent des JAVELOTS comme de “projectiles de bois fabriqués en 
séries dont l’utilisateur disposait de bottes entières”) (1987, 94). Le nom du JAVELOT 
sera alors comparé avec celui de la JAVELLE (issu du même thème gaulois), “qui 
désignait ce qu’on rassemble par tas, par poignée” : la “brassée d’épis” que l’on prend 
en main (Bloch et von Wartburg, 1975, 350 ; Lambert, 2003, 199). 

Nous avons dit, à propos du nom des ARVERNES, qu’il n’était pas rare que 
des peuples antiques se soient dénommés sur les armes qu’ils utilisaient. Plusieurs 
ethnonymes ont été formés sur Tappellation d’armes de trait : les grecs Doriens étaient 
ainsi “Ceux-de-la-lance”, doru. Le nom de plusieurs peuples celtiques s’explique 
pareillement : les Osi ou Osones, peuple au nord-est du coude du Danube, se disaient 
“Ceux-du-frêne” (leurs lances ayant été faites dans ce bois très dur) ; les La(i)gin, peuple 
irlandais dont le nom s’est gardé dans le Leinster , étaient les troupes armées de “lances 
à large pointe” ( laighen , layen ) (Reinach, 1909, 78 ; Sergent, 1995, 208, 210, 214). 
Pour la Gaule, a été étudié plus haut le cas des GÉSATES, dont bien des membres ont 
formé tics groupes de mercenaires armés de GESES. Nous nous demandons si le nom 
d'un peuple gaulois qu’on trouvait établi dans la Celtique ne serait pas issu du thème 
gaulois ayant nommé le JAVELOT {gobai-) : les GABALES ( Gabales ou Gabali), qui 
ont laissé leur appellation à JAVOLS ( Gabalitani , au V e siècle), et au GEVAUDAN 
{Gabalitanus pagus, chez Pline au 1 er siècle). Hermann Grohler relie le nom des Gabali 
au thème du vieil-irlandais gabim , “je prends” (1913, 73). Albert Dauzat pense que 
lt *gabalos, mot celtique, ancêtre de javelot” “ne peut être séparé du nom de la peuplade 
gauloise, les Gabali ” (1918-1919, 258, note 3). Les linguistes ont parfois traduit le nom 
des GABALES comme signifiant “Ceux-aux-fourches” (ainsi Nègre, 1977, 41 ; 1990, 
154) ; comment comprendre cette appellation ? On a du mal à croire à un surnom de 
peuple d’agriculteurs, armés d’instruments pour la fenaison, voire de justiciers dressant 



des fourches patibulaires. N’était-ce pas plutôt un surnom guerrier voulant dire les 
“Hommes-aux-javelots” ? La localité de GAVAUDUN (Lot-et-Garonne) pourrait tirer 
son appellation d’un antique *Gabalo-dunum ; elle aurait été surnommée la “Forteresse- 
des-javelots”, nom qui serait approprié à un site de défense militaire (Nègre, 1990, 173 ; 
Delamarre, 2003, 173). 

Bien des appellations de peuples gaulois se sont révélées guerrières, car la guerre est 
restée pendant des centaines d’années la première occupation et motivation des tribus 
celtes. Un autre peuple gaulois a laissé dans notre toponymie la trace de l’importance 
des armes de trait utilisées dans les combats : les LÉMOVIQUES du LIMOUSIN. Ils 
étaient littéralement les “Guerriers-de-Forme” : “Ceux-qui-se-battent-avec-Forme” ou 
“qui-vainquent-avec-l’orme” ( Lemo-vices ) (Reinach, 1909, 200 ; Lambert, 2003, 35 et 
94). LANCES et JAVELOTS gaulois étaient ordinairement fabriqués avec des hampes 
de frêne ou d’orme (dans la langue gauloise lerrio-) (Brunaux et Lambot, 1987, 95) : 
Strabon, dans sa Géographie (IV, 6, 7), parle “du bois d’orme dont on fait les hampes 
des javelots et les armes pour les exercices” (Cougny, I, 1986, 84). L’étude du “Travail 
du bois”, dans le chapitre II du tome II, nous montrera les qualités particulières de l'orme, 
bien approprié à l’utilisation d’une arme de trait. 

2.2.3. Les arcs 

L’art du combat pouvait avoir jadis une relation directe avec l’art de la chasse : 
“La chasse [était] l’école de la guerre”, “le chasseur [étant] un guerrier qui s’entraîne” 
(Brunaux et Lambot, 1987, 26). L’utilisation de l’arc par les soldats gaulois illustre ce 
fait : arme de chasse courante en temps de paix, l’arc a pu devenir arme utilisée dans les 
combats (Reinach, 1909, 56-57). Al’époque de la Conquête, nous savons que l’instrument 
a dû servir de façon non négligeable, même s’il a pu avoir un “statut inférieur dans la 
hiérarchie des armes” (Sergent, 1991b, 223). On lit en effet dans La Guerre des Gaules 
que “les archers [...] étaient très nombreux en Gaule” (GG2, VII/31, 159). AGergovie, 
les forces gauloises attaquent quotidiennement les troupes adverses “par un combat de 
cavalerie entremêlé d’archers” ; “un grand nombre [de soldats romains sont] blessés par 
une grêle de flèches” (VII/36 et 41, mêmes réf., 163 et 166). De même, à Alésia, on voit 
“les Gaulois [mêlant] à leurs cavaliers de petits paquets d’archers” (VII/80, même réf., 
187). L’archéologie confirme ces dires : des “pointes de flèche à douille, en fer” ont été 
découvertes à Merdogne/Gergovie (Provost et Mennessier-Jouannet, 1994, 287) ; et à 
Alise-Sainte-Reine, les trouvailles de “pointes de flèche sont [...] exceptionnellement 
nombreuses” (A. Duval, 1987, 61). Trois ans après le siège d’Alésia, à l’été 49, Jules 
César enrôlera des archers rutènes pour le siège d’Herda (La Guerre Civile , 1/51, 1) ; le 
fait, souligne Alain Deyber, “nous conforte dans l’idée de l’excellence de ce corps” en 
Gaule (Deyber, 1986, 335 ; et Reinach, 1909, 57). 

Les faits de civilisation rejaillissent sur le plan du vocabulaire. Léon Fleuriot pense 
que le nom latin de la flèche, sagitta (à l’origine de sagittaire , “archer”, sagittal , sagitté , 
et sagette, par réfection savante), pourrait provenir d’un thème celtique : “ Sagitta 
‘flèche’ est peut-être un mot celtique passé en latin” (Fleuriot, dans Lejeune, 1985b, 55 ; 
et aussi Hamon, 1992, 12). En effet, chez les Romains, l’arc a joué “un faible rôle dans 
[l’]activité militaire” ancienne ; “l’armée romaine utilisa des archers dans des troupes 
auxiliaires [...] seulement à partir des guerres Puniques” (Sergent, 1991b, 244 ; Rich, 
1873, 49). Le radical sag- est bien attesté dans les langues celtiques : ancien irlandais 
saigid, “il recherche”, “il vise”, “il atteint”, et irlandais saigid , “attaque”, “recherche” ; 
gallois haeddu, “chercher à atteindre” ; c’est “sans doute à l’origine un vieux terme de 
chasseur”, voulant dire : “suivre à la trace”, “poursuivre” (Vendryes, 1974, S-9 à 12 ; 
et Pokomy, 1959, 876-877 ; Lambert, dans Lejeune, 1985b, 78). Le texte gaulois du 



Plomb du Larzac a révélé le mot sagitiontas, peut-être “qui cherche! ni) à atteindre, qui 
recherche(nt)” (Fleuriot, dans Lejeune, 1985b, 54-55; 1991, 15; Lambert, 2003, 64 
et 172). On a vu aussi que les Tectosages de Toulouse étaient sans doute “Ceux-qui- 
cherchent-des-possessions” (Schmidt, 1957, 277 ; Delamarre, 2003, 265 et 294). La 
flèche est précisément un “petit” trait qui “cherche à atteindre” l’ennemi. 

ÉVREUX et l’ÉVRECIN - les habitants d’ÉVREUX étant appelés des ÉBROÏCIENS 
- gardent le souvenir des Eburovices, sans doute “Ceux-qui-combattent-par-lTF” ou 
“Ceux-qui-vainquent-par-lTF” (Reinach, 1909, 200 ; Guyonvarc’h, 1959b ; Delamarre, 
2003, 159). La région d’ÉVREUX, et plus largement l’Eure, sont aujourd’hui assez 
riches de cette essence (Jacques Brosse en cite plusieurs exemples fameux) (Brosse, 
1990, 105-106). Certains spécimens ayant près de 1500 ans - car les IFS vivent très 
longtemps -, il est très probable qu’ils ont succédé à une autre génération d’IFS ; on doit 
donc penser que la contrée possédait déjà de nombreux arbres de cette espèce à l’époque 
gauloise. Jules César parle du reste de “l’if, arbre très répandu en Gaule” ( CC2 , VI/31, 
137). Sans doute l’essence était-elle considérée par les ÉBUROVIQUES comme sacrée 
(le nom français de l’IF issu d’un gaulois *ivos serait peut-être un souvenir gardé de 
ce sentiment religieux) (von Wartburg, IV, 1952, 826 ; se reporter dans le tome III à 
l’étude des “Essences sacralisées”). Mais il est vraisemblable que l’ethnonyme faisait 
aussi allusion aux arcs et aux flèches, qui ont souvent, dans le passé, été fabriqués 
avec ce bois très résistant et élastique (certaines piques et lances purent l’être aussi) 
(Brosse, 1990, 108 ; Bourdu, 1997, 74). Nous avons vu déjà plusieurs peuples gaulois, 
ayant laissé trace dans notre toponymie, qui tiraient leur appellation d’un nom d’arme 
(Ilg. 19). Robert Bourdu souligne les avantages de l’IF : “Aucun bois n’atteint la qualité 
de souplesse et d’élasticité du bois d’if’ ; “élasticité pour l’arc, densité, dureté et fermeté 
pour les piques [...] sont les propriétés du bois d’if qui en firent l’arme des victoires” 
(Bourdu, 1997, 71 et 74). C’est ce que proclamait le nom de “Ceux-qui-vainquent- 
par-lTF”. Les flèches fabriquées en bois d’IF purent être elles-mêmes enduites d’une 
décoction faite avec son feuillage, ses fruits, son écorce ou sa sève, réputés toxiques 
(pratique connue aussi pour la chasse). Strabon parle du suc mortel d’un arbre de Gaule 
dont “les habitants imprègnent leurs flèches” ( Géographie , IV/4, 6, dans Cougny, I, 
1986, 74; voir aussi Reinach, 1909, 190-191). César nous apprend qu’en 53 av. J.-C. 
le chef gaulois Catuvolcus, se voyant vaincu par les Romains, et affaibli par l’âge, 
“s’empoisonna avec de l’if” (GG2, VI/31, 137). Il était roi des ÉBURONS (peuple 
de la Gaule Belgique, client des Trévires), sans doute, comme les ÉBUROVIQUÉS, 
des “Hommes-de-lTF” ( Eburo-nes ) (Bertoldi, 1928, 151-153 ; Tourneur, 1930, 663 ; 
Guyonvarc’h, 1959b ; Delamarre, 2003, 159-160). L’IF ayant été lié à l’idée de guerre, 
cl de combat victorieux, on pourrait trouver là une explication à l’appellation de ces 
“Forlcivsscs-” ou “Citadelles-des-IFS” donnée par les Gaulois à certaines places fortes ; 
lieux de défense de la Cité, que l’ennemi devait craindre car, s’il s’y attaquait, il périrait 
par son bois sacré. AVROLLES, dans l’Yonne, est étymologiquement “Citadelle-des- 
II \S” ( Eburobriga au IV" siècle) ; AVERDON, dans le Loir-et-Cher, est “Forteresse-des- 
ILS” ( Everdunensis , au XI e siècle), comme ÉBRÉON, en Charente ( Ebredonus , en 868), 
FM BRUN, dans les Hautes-Alpes ( Ebrodounon , au I er siècle), et YVERDON, en Suisse 
( Eburodunum , à l’époque romaine) (Dauzat et Rostaing, 1978, 41, 43, 257 ; Jaccard, 
1906,531-532). 


2.3. La guerre végétale 

Outre les arcs, nous avons vu que de nombreuses pièces de l’équipement militaire 
étaient en bois ; armes de jet, armes de trait, aussi bien que boucliers. Les noms qui 





Fig. 19 - Noms de régions et de localités françaises issus d'un nom de peuple gaulois 
paraissant en rapport avec les armes. 


nous sont restés attestent que les peuples gaulois ont prêté des vertus presque magiques 
à certaines essences réputées pour fabriquer des armes. Si EVREUX et l’ÉVRECIN 
gardent souvenir des “Combattants-à-riF”, LIMOGES et le LIMOUSIN ont révélé qu’ils 
étaient liés aux “Combattants-de-rorme” ; et l’appellation de l’AUVERGNE pourrait se 
rapporter aux combattants pourvus de “bois de VERGNE” : ayant des boucliers d’aulne. 
Assez fréquemment dans la mythologie celte, nous trouvons le thème de l’arbre associé 
à l’idée de combat, l’engagement armé étant perçu comme une guerre végétale (P. Le 
Roux, 1959 ; Le Roux et Guyonvarc’h, 1986, 150-152 ; Guyonvarc’h, 1997, 209-219 ; 



Brasseur, 1997, 85-89). “Nous enchanterons les arbres |...|, si bien qu’ils deviendront 
une troupe en armes luttant contre [les ennemis | cl qu’ils les mettront en fuite avec 
horreur et tourment”, dit un texte mythologique irlandais (Guyonvarc’h, 1980, 55). Un 
poème gallois ancien, le Kat Godeu, “Combat des Arbrisseaux”, nous montre une armée 
d’arbres, aux essences choisies, qui s’avancent au combat (le thème en sera repris dans 
le Macbeth de Shakespeare, qui “emprunte] à la féerie celtique”) (Guyonvarc’h, 1997, 
218-219 ; et 1953a, 111-120 ; 1980, 149-151 ; Le Roux et Guyonvarc’h, 1986, 151 ; 
Brasseur, 1997, 88-89). Citons quelques vers de ce poème : 

“J’ai revêtu de nombreuses formes [...]. 

J’ai été lance étroite et dorée [...], 

J’ai été bouclier de l’affrontement [...]. 

Je chanterai le combat des Arbrisseaux [...]. 

Le Seigneur répondit 
Par les mots et la magie : 

Prenez la forme des principaux arbres, 

Mettez-vous en ordre de bataille [...]. 

Les aulnes, en première ligne. 

Formèrent l’avant-garde [...]. 

Les ifs étaient vers l’avant 
Et au centre de la mêlée [...]. 

Les ormes, très nombreux, 

Tenaient ferme. 

Ils combattaient vers le centre, 

Les flancs et l’arrière [...].” 

Les ifs et les ormes pouvaient représenter les lances et les javelots ; et les aulnes 
(“avant-garde” “en première ligne”), les boucliers qui protégeaient les fantassins en tête 
de troupe. Aides sacrées du combattant gaulois, ces essences allaient vaincre l’ennemi : 
la guerre, les annes étaient certainement liées au divin. Karl Ferdinand Werner parle 
excellemment d’“une société qui avait fait de la guerre une affaire sacrée” (1984, 160). 
Nous allons découvrir bien d’autres traces linguistiques de cette sacralisation martiale. 



Le costume des soldats 


L'emploi du pantalon à des fins militaires est attesté très anciennement chez les 
Celtes. Ce vêtement était pratique pour les fantassins, mais surtout pour les cavaliers. 



Fourreau d'épée en bronze gravé, de Hallstatt (Autriche), V e siècle av. J.-C. 


Les noms français de BRAIES, de BRAGUES et de BRAGUETTES sont issus du gaulois. 



Bronze d'applique d'Alésia (Musée d'Alé^ia, Alise-Sainte-Reine). 


Le soldat gaulois portait une grande cape appelée 
sagon. De là vient notre nom de SAIE, et peut-être 
l'appellation de la ville de SÉES (Orne), autour de laquelle 
résidaient les Sa[g]ii (les "hommes-aux-SAIES" ?). 


Statuette de bronze de Margerides, Corrèze 
(cliché Centre archéologique de Margerides). 


Les objets de parure des guerriers 



"A ce cadavre renversé, 

[le soldat romain] épargna 
toute injure, seulement il 
le dépouilla de son collier 
qu'il passa, tout humide de 
sang, à son cou". Alors, il 
reçut le nom de Torquatus. 


Combat de Titus Manlius 
contre un guerrier gaulois. 





j' 


Comme la parure 
prestigieuse prise au 
guerrier vaincu, le nom de 
TORQUE a peut-être été 
emprunté par les Romains 
à leurs adversaires 
gaulois (thème celtique 
*torco-). 


Torque de guerrier du 
trophée de Ribemont-sur- 
Ancre (cliché J.-L. Brunaux). 




Les armes défensives : les casques 


Pline et Suétone nous 
apprennent qu'une légion 
de Gaulois recrutés par César 
vers l'an 50 (pour participer 
à la guerre civile en Italie) 
était appelée YAlauda. Ce mot 
gaulois est à l'origine de notre 
nom d'ALOUETTE. 


Cavalier à casque surmonté 
d'une figure d'oiseau 
(scène du chaudron de 
Gundestrup). 


CHARTRES et le Pays CHARTRAIN 
doivent leur nom aux Carnutes : 
littéralement les "Cornus" ; guerriers 
dont les chefs combattaient avec des 
casques à cornes. 


Denier d'argent 
représentant un 
trophée d'armes 
gauloises (BNF). 


Bas-relief de La 
Brague (Antibes- 
Biot) ("Restes 
probables d'un 
monument [...], 
faisant allusion à 
une bataille livrée 
entre Romains 
et indigènes") 
(Espérandieu, t. 1, 
1907,31). 


Les armes défensives : les boucliers 


Les noms français de TALEVAS et de TALOCHE 
(qui nommaient des boucliers au Moyen Age) 
remontent à un thème gaulois tal-, "plat" : 
au contraire des boucliers grecs et romains, de forme 
enveloppante, le bouclier celtique se caractérisait 
par sa surface quasiment plane. 


Guerrier de Mondragon 
(Vaucluse), avec son grand 
bouclier (Espérandieu, I, 
1907 , 210 ). 


La TALOCHE est aujourd'hui l'arme toute pacifique 
du maçon ou du plâtrier : sorte de petit bouclier plat, 
que la main tient par la poignée. 




Bas-relief 
gallo-romain 
des fresquistes 
(conservé au 
musée de Sens), 
représentant 
une équipe de 
décorateurs. Sur 
un échafaudage, 
un ouvrier lisse 
de sa TALOCHE 
l'enduit du mur 
(H. -P. Eydoux, 
1961 , 71 ). 




Les armes offensives : les épées et les armes de trait 



"Gladius doit être 
un mot venu par les 
invasions celtiques". 

L'épée jetée par le 
chef gaulois dans 
la balance pour 
alourdir le poids de 
la rançon à payer 
- épisode du fameux 
Vae victis - est 
bien symbolique 
du rôle vainqueur 
du GLAIVE gaulois 
et de son influence 
aussi bien militaire 
que linguistique : 
le nom celtique de 
*dadios sera adopté 
dans le latin gladius, 
d'où notre français 
GLAIVE. 


Le soldat gaulois pouvait prendre en main un petit 
lot de JAVELOTS. 


Le mot français de JAVELOT remonte à un thème 
celtique gab-, "prendre" (à comparer au nom de la 
JAVELLE, aussi d'origine gauloise, qui désignait ce 
qu'on rassemble par poignées). 


Dessin d'A. Rapin. 



“Notre géographie [qui] parle gaulois” nous a conservé maints termes de l'époque 
de la Gaule liés au monde physique (Mulon, 1968, 32). Ils nous montrent l’importance 
que les Gaulois attachaient à la présence des forces vives. Il est sûr que les peuples 
celtes, longtemps itinérants, puis sédentarisés d’une façon toute rurale - la très grande 
majorité des gens vivant dans des petits villages disséminés dans la campagne ou dans 
des fermes isolées -, ont été profondément marqués dans leur mode de vie et de pensée 
par le contact permanent avec les éléments naturels. On ne peut s’étonner qu’ils les 
aient considérés non seulement comme des présences matérielles, économiques ou 
sacrées, mais qu’ils les aient aussi employés comme des instruments de tactique militaire 
(Clavel-Lévêque, 1989, 159 ; Deyber, 2009, 350-353). Les mots du monde physique 
nous renvoient ainsi à d’autres significations que la simple présence naturelle d’eaux, 
de forêts, de hauteurs : les incursions de tribus voisines, les intrusions étrangères (celles, 
notamment, des Cimbres et des Teutons, ou des troupes d’Arioviste), les attaques des 
légions romaines verront les Gaulois utiliser à maintes reprises les ressources offertes 
par les sites naturels, dans un but de protection ou de repli stratégique. “La nature même 
des lieux, s’exclame César, protégeait les Barbares” ( GG2 , VI/34, 138). 

1.1. Les cours d'eau 

1.1.1. Etablissements voisins des eaux 

Toute concentration d’habitats - il y avait évidemment des agglomérations - 
risquait de faire naître des convoitises étrangères et d’attirer des tentatives armées. Les 
cours d’eau pourront protéger les localités contre des attaques ennemies soudaines : 
ils constituaient des barrières naturelles que des troupes militaires étaient à même de 
surveiller en permanence. Le géographe Jules Blache, étudiant les “localités ripuaires”, 
a bien montré cette “valeur défensive que les eaux fluviales pouvaient représenter” 
(1959, 25 et suiv.). Tout un groupe de nos localités - qui ont par ailleurs livré des 
témoignages archéologiques de l’époque gauloise ou gallo-romaine - doivent leur nom 
à une appellation gauloise de sens hydronymique : parfois issue d’un thème préceltique, 
souvent formée sur un modèle celtique, comme abona, ambe, briva, cambo-, condate, 
dubr-, *genu -, isca, ledo, ritu-, etc. (nous ne prenons pas en compte ici les différents 
thèmes à valeur sacralisante). Citons, parmi beaucoup d’autres toponymes, AMBERT 
(Puy-de-Dôme), AMBIALET (Tarn), AMBOISE (Indre-et-Loire), ANDRÉSY 
(Yvelines), AUXERRE (Yonne), AUXONNE (Côte-d’Or), AVORD (Cher), AVOSNES 
(Côte-d’Or), BÉDARRIDES (Vaucluse), BORT-les-Orgues (Corrèze), BRIARE 
(Loiret), BRIORD (Ain), BRIVE-la-Gaillarde (Corrèze), CANNES-Ecluse (Seine- 
et-Mame), CHABRIS (Indre), CHALON (Saône-et-Loire), CHAMBORD (Loir-et- 
Cher), CONDÉ-sur-Suippe (Aisne), DOUVRES (Calvados), ESCAUDŒUVRES 
(Nord), GENÈVE (Suisse), GISORS (Eure), GIVORS (Rhône), JORT (Calvados), 



MÂCON (Saône-et-Loire), MESVES (Nièvre), REDON (Ille-et-Vilaine), SALBRIS 
(Loir-et-Cher), THOUARS (Deux-Sèvres), TIL-Châtel (Côte-d’Or)... (Nègre, 1990; 
Delamarre, 2003 ; Billy, 2011). 

Nous verrons qu’un nombre important de ces noms de localités “ripuaires” est à 
relier à des voies de communication fluviales et à des transports marchands remontant 
à l’époque gauloise ou gallo-romaine (se reporter au chapitre 3 du tome II). Cependant, 
il ne fait pas de doute que beaucoup doivent faire aussi allusion à la protection des eaux 
utilisées par les peuples gaulois contre les attaques : à côté des pratiques commerciales 
ont existé - souvent conjointement - des pratiques défensives. On devait avoir des 
contacts avec l’extérieur pour les échanges, mais en même temps on devait se protéger 
de l’extérieur (“S’enfermer, s’abriter est vital pour se défendre mais il faut bien [aussi] 
vivre d’échanges”, souligne Paul-Marie Duval, à propos du site de Lutèce) (1993, 17). 

La simple ligne large du fleuve ou de la rivière formait déjà une certaine protection, par 
la séparation de l’autre rive. MÂCON est peut-être étymologiquement r“Etablissement- 
de-la-bonne-eau” (gaulois Mat-isc-o(n), attesté chez César, et Mcitiscone, dans les 
itinéraires routiers antiques ; puis, par assimilation, Matascone, au VI e siècle, chez 
Venance Fortunat ; et Masconis, en 887) (pour les formes anciennes, Taverdet, 1983, 
39 ; Deroy et Mulon, 1992, 290). Le site abritait (au moins depuis l’époque de La 
Tène III) un oppidum, installé sur une petite hauteur fortifiée au-dessus de la Saône ; 
de là, on pouvait surveiller les mouvements sur l’eau, plus lents que ceux des voies 
terrestres (Rebourg, 1994, 300-320). 

CHALON ( Cabillonum , au I er siècle av. J.-C., nom gaulois en rapport avec le thème 
de l’eau comme nous le verrons) était également un établissement éduen en bordure de 
Saône ; selon César, un oppidum [de plaine] (GG, VII/42) (fait confirmé par la dédicace 
à la déesse Souconna offerte par les Oppidoni Cabilonnenses : “habitants de l’oppidum 
de CHALON”, découverte en 1912, et visible au Musée Denon) (Roy-Chevrier, 1913, 
4-5). Mais son implantation précise à l’époque de l’Indépendance est mal connue 
(Rebourg, 1994, 124-127). 

A l’origine du nom d’AUXERRE ( Autessio duro, sur la Table de Peutinger ; et plus 
anciennement Autricum , selon le témoignage du moine Héric), on pourrait retrouver le 
thème hydronymique aut- qu’on connaît dans l’appellation ancienne de Chartres et aussi 
à l’origine du nom de Y Eure (un nom d’homme *Autessios, non attesté, ne convainc 
pas). AUXERRE aurait été dénommée l’“Etablissement-sur-la-Rivière” ; elle posséda 
peut-être primitivement un habitat sur la colline au-dessus de l’Yonne, d’où l’on pouvait 
surveiller les bateaux et prévenir les attaques (Villette, 1992a, 46-47 ; Taverdet, 1994, 
30-3! ; 1996, 17-18 ; Lacroix, 1998, 165-166 ; Thévenot, 1985, 79 ; Deroy et Mulon, 
1992, 37 ; Billy, 2011, 92-93). 

Le nom d’AMBOISE ( Ambatia , vers 470) se rapporterait à un thème gaulois ambe, 
“rivière” : elle aurait été la “Riveraine” (Delamarre, 2003, p. 41). AMBOISE, avant 
d’abriter un habitat gallo-romain, fut un oppidum (de type éperon barré, un rempart 
à poutres de bois qui a été révélé par les fouilles ayant été daté de La Tène I). Son 
promontoire triangulaire d’une cinquantaine d’hectares s’étendait juste au-dessus de la 
Loire (le château a été construit à la pointe de cet éperon) (Provost, 1988a, 70-73 ; Colin, 
1998, 125-126, avec croquis top. du site ; Billy, 2011, 64-65). 

1.1.2. Ponts 

“L’agglomération [pouvait] [...] rechercher l’abri des eaux, en levant des ponts 
autour d’elle” (Blache, 1959, 25). Lorsqu’ils étaient proches des agglomérations, les 
lieux de ponts, qui assuraient la continuité des itinéraires terrestres, donc la mise en 



relation de territoires économiques et de centres de vie différents, permettaient aussi 
le contrôle des accès aux établissements, la surveillance et la protection militaires 
des groupements d’habitats, avec construction de postes fortifiés commandant l’accès 
du lieu de franchissement. Ce rôle clé paraît être souligné dans des noms de localités 
d’aujourd’hui, composés avec le mot briva et un autre terme gaulois, dunon, “forteresse”. 
Le modèle *Brivo-dunum, la “Forteresse-du-Pont”, aurait abouti, selon Ernest Nègre, à 
différentes BRION : en particulier, dans l’Ain {de Brione, en 1299-1369), sur l’Oignin ; 
dans la Côte-d’Or ( Briun , en 1125-1136), sur l’Ource ; dans la Vienne {Brionensis, en 
903), sur la Clouère... (Nègre, 1990, 170). Mais on peut aussi songer à d’anciennes 
briga. 

1.1.3. Gués 

En l’absence de ponts, la traversée des gués, le passage sur des barges, voire la 
construction d’ouvrages de franchissement par l’assaillant, pourront se révéler périlleux : 
comme le souligne Emile Thévenot, les soldats “redoutaient] les passages de rivière 
sous attaque ennemie” (1960, 52). Ainsi, en 52 av. J.-C., devant, pour le franchissement 
de ses troupes sur la Loire, faire construire des ponts, César a-t-il conscience de “courir 
le risque d’une attaque” ( GG2 , VII/56, 173). 

Au même livre VII, on voit les Gaulois de Vercingétorix, lors du siège d’Avaricum, 
s’établir sur un camp à proximité des troupes romaines (au nord-est de Bourges). “Ils 
tenaient par des postes sûrs tous les gués”, commente le général romain ( GG2 , VII/19, 
153). Au livre VIII, Hirtius écrit que, lors de la campagne contre les Bellovaques (dans 
la région à l’est de Compiègne), “il ne se pass[ait] pas de jour que des combats n’aient 
lieu à la vue des deux camps, aux passages et aux gués” ( GG2 , VIII/13, 200). Des morts 
s’y produiront : au livre II, on évoque des troupes gauloises qui passent un des gués 
de l’Aisne ; “les nôtres, commente César, ayant surpris les ennemis dans les embarras 
du passage, en tuèrent un grand nombre” {GG2, 11/10, 49) ; le livre V nous montre 
également le chef gaulois des Trévires, Indutiomare, capturé et tué par des soldats 
romains alors qu’il était en train de traverser un gué (GG2, V/58, 121). Il est probable 
que des mésaventures de ce type, sur d’autres sites de gués, sont survenues à d’autres 
assaillants tentant de s’approcher d’un établissement, et aussi à des légionnaires surpris 
par des défenseurs gaulois - César a bien sûr tendance à raconter les exploits de ses 
soldats plutôt ceux de l’adversaire. 

L’étude des “Voies de communication” (au chapitre 3 du tome II) nous montrera 
qu’une cinquantaine de nos localités tirent leur nom du thème ritu- ayant nommé le gué 
en gaulois ; les aménagements de ce type étaient donc assez fréquents ; il devait s’en 
trouver de nombreux aux abords des agglomérations. Parmi elles, citons GISORS, dans 
l’Eure ( Gisortis , en 968, le “Gué-de-la-pointe” ou le “Gué-de-GlSOS”), dont le site 
arrosé par deux rivières (l’Epte et la Troësne) aurait abrité une agglomération antique 
(Cliquet, 1993, 188) ; également AMBIERLE, dans la Loire ( Amberta , en 949, le “Gué- 
de-la-rivière” ?), au bord de la Teyssonne, endroit habité dès l’époque de La Tène C, 
et qui a livré un mobilier antique varié (Vurpas et Michel, 1997, 29 ; Lavendhomme, 
1997, 37 et 63-67) ; ou bien JORT, dans le Calvados {Jort, en 1049-1058, le “Gué-de-la- 
DIVES”), peut-être jadis aussi établissement antique, installé près de sa rivière éponyme 
(Delacampagne, 1990, 110). 

Les récits épiques de la mythologie celtique font des gués un lieu fréquent de 
combats. Ainsi l’épopée irlandaise ancienne de La Razzia des vaches de Cooley montre 
à plusieurs reprises le héros irlandais Cuchulainn y livrer des combats. Le motif se 
retrouvera dans la littérature médiévale (citons un roman comme Cligès de Chrétien 



de Troyes, ou la chanson de geste Girart de Roussillon) : sans doute est-ce - en partie 
au moins - un héritage celtique (Louis, 1954). Pourquoi se battre ainsi sur les gués ? 
La raison en serait peut-être qu'ils formaient parfois frontière. Selon Pierre-Henri 
Billy, plusieurs noms de localités comme BORT-l’Etang (Puy-de-Dôme) ( Boortense , 
en 959, et Boort, en 1150), proche d’un affluent du Litroux ; également BORT-les- 
Orgues (Corrèze) (Boort, en 944), sur la Dordogne ; et aussi BOURTH (Eure) (Boort, 
en 1131), sur l’Iton, pourraient remonter à un composé formé pour la seconde partie du 
celtique ri tu-, “gué”, et pour la première partie d’une racine du gaulois *budina ayant 
nommé un “signal de limite”, une “frontière” ; de là le latin médiéval bodina, “borne 
frontière”, à l’origine du français BORNE et BORNER, “marquer une limite” (il faut 
écarter l’interprétation *Boduo-ritu-, “Gué-de-la-Comeille”, en raison de difficultés 
phonétiques). Les localités citées seraient donc d’anciens “Gués-de-la-Frontière”. On 
a vu que les cours d’eau ont fréquemment servi en Gaule à marquer des limites de 
peuplades. Les gués pouvant permettre le passage d’un territoire à un autre seront des 
endroits particulièrement surveillés et protégés militairement. BORT-les-Orgues s’est 
développé au lieu d’un gué sur la Dordogne marquant la limite entre les Lémoviques 
et les Arvemes (Desbordes, 1984, carte, 38). BORT-l’Etang se trouvait dans la zone de 
séparation entre Arvernes et Ségusiaves (près de Néronde-sur-Dore, toponyme frontière) 
(Billy, 1998, 160). BOURTH était à 4 km de la limite des diocèses d’Evreux et de 
Sées (aujourd’hui limite entre l’Eure-et-Loir et l’Orne). BÉHUARD, Maine-et-Loire 
(. Buhardus , v. 1063, à comparer à BOURTH, Bohurth, en 1202), s’est établi au bord 
de la Loire ; un gué frontalier a dû y exister (Provost, 1978, 24 et suiv.). BONNARD, 
Yonne (Bandritum au IV e siècle, avec métathèse bodn- > *bond-), a révélé un gué 
antique (Delor, 2002, 244, 246), à la limite des Cités de Sens et d’Auxerre (Garcia et 
Verdin, 2002, 291). BOURET, Pas-de-Calais (Botritium, en 831) (Hôlder, 1, 496), est sur 
la Canche, frontière jadis entre Ambiens et Morins. Enfin, BOURAY, Essonne (Bolrei, 
au XI e siècle), fut un lieu de gué antique sur la Juine, à la limite Sénons/Parises, près des 
Carnutes ; on y a retrouvé des armes et des monnaies (Naudet, 2004, 113). 

1.1.4. Rencontres d'eaux 

La conjonction de plusieurs eaux a pu servir aussi à la défense de certains sites. 

Autricum (nom attesté dans la Géographie de Ptolémée, au II e siècle) désigna d’abord 
Chartres. Elle modela son nom gaulois ancien (originellement *Autur-icon) sur celui de 
l’Eure (Nègre, 1990, 31) : les bras de la rivière bordaient à l’est l’établissement (tandis 
qu’à l’ouest coulait le Couesnon, petit affluent venant rejoindre l’Eure à la pointe nord 
de l’éperon, où se concentrait l’habitat) (croquis du site dans Ollagnier et Joly, 1994, 
1 16 et 118 ; et dans Villes, 1985, 64). A la fin de l’époque d’indépendance (ou après 
la Conquête ?), la protection à l’ouest sera renforcée par la construction d’un rempart 
construit en arc de cercle, la rivière à l’est “faisa[nt] office de corde” (Bedon, 1999, 29). 

Bourges, jadis A varicum (oppidum principal des Bituriges, installé sur un promontoire 
peu élevé), devait sa dénomination première à la rivière qui l’entourait (avec l’ Auron) et 
protégeait militairement son site : l’Yèvre (*Avara), appellation adoptée par le gaulois, 
mais sans doute préceltique (Dauzat, Deslandes, Rostaing, 1978, 100 ; Nègre, 1990, 
29 ; Delabesse et Troadec, dans Moscati, 1991, 120 ; Chevrot et Troadec, 1992, 75-80). 
Lors de la guerre des Gaules, en 52 av. J.-C., Vercingétorix voulut brûler Avaricum 
pour interdire aux troupes de César de s’emparer de ses richesses. Les Bituriges lui 
répondirent qu’“il leur sera[if| facile, vu sa position, de la défendre, car presque de tous 
côtés elle [était] entourée par l’eau” (GG1, VII/15, t. 2, 220). On sait que le chef gaulois 
se laissera fléchir. 



Les lieux de confluence ont été propices à l’installation d’établissements, pour des 
raisons économiques (jonction de deux axes de vie et de deux voies de circulation), mais 
aussi pour des raisons stratégiques et militaires : assurant ou renforçant la protection des 
groupements d’habitats. 

ARGENTON-Château, commune des Deux-Sèvres, ( Argentus , en 1069) (Dauzat et 
Rostaing, 1978, 26) nous paraît avoir désigné étymologiquement l’“Etablissement-de- 
la-Rivière-d’ Argent” : habitat installé au bord de l’ARGENTON {Argent on, en 965) 
(Dauzat, Deslandes, Rostaing, 1978, 22), près de l’endroit où vient confluer l’Ouère. 
On s’est demandé “si un oppidum n’avait pas précédé le castrum du XI e siècle” dont on 
trouve trace sur la localité (Hiemard et Simon-Hiernard, 1996, 105). 

La capitale des Redones (qui deviendra RENNES) s’est développée sur un site de 
basse colline au confluent de Fille (à l’ouest et au nord-ouest) et de la Vilaine (au sud) 
(Rouanet-Liesenfelt, 1980, 81, avec plan d’implantation, 94). De là lui vint son nom 
premier de Condate , en gaulois la “Confluence” (cité chez Ptolémée, puis dans la Table 
de Peutinger). Ce site a été “souvent qualifié de privilégié par son aspect potentiellement 
défensif renforcé par des vallées fluviales inondables sur plusieurs centaines de mètres 
de large” (Leroux et Provost, 1990, 178). 

Si l’appellation de Condate a été abandonnée au IV e siècle pour celle de son ancien 
peuple gaulois qui y résidait, bien d’autres établissements du même nom sont demeurés 
dans notre toponymie (une soixantaine de localités sont issues de ce modèle !). Comme 
nous l’avons noté plus haut, l’installation sur un site à la rencontre des eaux s’explique 
parfois - lorsque ces eaux étaient assez abondantes - pour des raisons liées au commerce 
fluvial ; dans certains cas aussi, des motifs sécuritaires ont joué. Les Condate, écrit 
Joseph Vendryes, ont pu être “des points de jonction et de passage, des postes de 
surveillance ou de défense” (1951, 382). 

A CONDÉ-Folie, dans la Somme ( Condatus , en 1090), ont été repérés des habitats 
de La Tène III (Agache, 1978, 144-145 ; Buchsenschutz, 1984, 42). “Tous [les] témoins 
du passé permettent de conclure à l’existence d’un peuplement celtique assez dense dans 
ce secteur du val de Somme” ; on “se trouve juste en face du confluent de la Somme 
et de la Nièvre et à 1 km 500 du confluent de la Somme et de l’Airaines, à proximité 
de marécages étendus” (Lebègue, 1982, 349-350) : site offrant des protections non 
négligeables contre d’éventuelles attaques. 

CONDÉ-sur-Iton, dans l’Eure, est nommée Condate dans Y Itinéraire d’Antonin et 
la Table de Peutinger (Billy, 1993, 55). Les archéologues y ont découvert lin matériel 
antique assez varié (traces de voies de circulation, vestiges de thermes, et autres restes 
de constructions, indices de l’existence d’une agglomération secondaire). Elle était 
installée - site doublement protecteur - sur un coteau, à la confluence de deux bras de 
l’Iton (Mathière, 1925, 281-284 ; Cliquet, 1993, 91-92). 

COSNE-Cours-sur-Loire (nommée Condate dans la Géographie de Ptolémée) fut 
à l’époque gallo-romaine une agglomération secondaire assez importante ; mais plus 
anciennement exista en ce lieu un établissement gaulois (nombreuses découvertes de 
mobilier de La Tène par les archéologues). Il s’était développé pour la partie nord du site 
dans une zone alluviale basse, et pour la partie sud sur un promontoire rocheux dominant 
le confluent Loire/Nohain (Bigeard, 1996, 112-113 ; croquis d’implantation, 41). 

Il n’est pas rare que des lieux de confluent (ayant généré un toponyme issu du modèle 
Condate ) se montrent liés à des structures défensives : elles devaient servir à renforcer 
l’efficacité protectrice des eaux. 



A CONDÉ-sur-Aisne, dans le département de l’Aisne, au confluent de l’Aisne et 
de la Vesle, a été repéré un petit site fortifié occupé à la Protohistoire (Buchsenschutz, 
1984, 44 ; Fichtl, 1994, 158). A CONDÉ-sur-Noireau, dans le Calvados, au-dessus du 
confluent du Noireau et de la Druance, avait été installé, à flanc de coteau, un camp 
protohistorique de forme ovale, avec fossé et rempart de terre (Delacampagne, 1990, 64). 

A CONDÉ-lès-Herpy, dans les Ardennes, non loin du confluent de l’Aisne et du 
Saint-Fergeux, a été fouillé un oppidum de 50 hectares, sur le plateau de Nandin ; il a 
révélé des traces d’occupation remontant à l’époque de La Tène Finale (Toussaint, 1955, 
45-56 ; Fichtl, 1994, 157). 

Enfin, à CONDÉ-sur-Suippe, dans l’Aisne, au confluent de l’Aisne et de la Suippe, 
était installé, sur un éperon barré (système de remparts et de fossés), un oppidum gaulois 
de 150 hectares. L’un des côtés du rempart en V longeait la Suippe, l’Aisne formant 
protection entre les deux branches fortifiées (Fichtl, 2000, 37, avec plan, 39). Les fouilles 
sur le site ont révélé des traces nettes d’urbanisation (organisation de rues, places, 
quartiers). L’occupation de cet oppidum de confluent a été datée des II e et I er siècles 
av. J.-C. (Fichtl, 1994, 177-178 ; et 2000, 184 ; Colin, 1998, 149). 

1.1.5. Méandres 

Le choix d’un site à proximité d’une courbe de rivière pouvait aussi permettre une 
bonne protection contre les attaques. A côté des oppida de confluent, ont existé des 
oppida de méandre. 

NIORT (Deux-Sèvres), Noiordo sur une monnaie mérovingienne, doit son nom à 
un gaulois *novio-ritum, le “Nouveau-gué”, justifié par une implantation au bord de la 
Sèvre mortaise (Billy, 2011, 402). Ce fut, dès l’époque préromaine, une agglomération 
secondaire assez importante, établie à proximité du golfe des Pictons, sur un espace 
plat. Or, “pour les sites de plaine, la valeur défensive rest[ait] une priorité” (Hiernard et 
Simon-Hiernard, 1996, 56). NIORT représenta une “sorte d 'oppidum de plaine entouré 
par le vaste méandre de la Sèvre” (même réf., 56) : lové dans une boucle fluviale 
allongée que fermaient au nord les collines de Saint-Hubert (même réf., 56 et 213 ; plan 
d’implantation, 215). 

Des oppida installés sur des hauteurs ont également profité de la protection d’un 
méandre (“Le cours d’eau [pouvait] ceinturer, en partie au moins, la hauteur, et 
perfectionner ainsi la position défensive”, souligne Jules Blache) (1959, 26). 

BESANÇON fut le site d’un important oppidum, installé sur une colline escarpée 
enfermée dans une boucle du Doubs. Son nom antique de Vesontio (d’où vient le 
toponyme moderne) est réputé être d’origine préindo-européenne, et lié à l’idée de 
hauteur (racine oronymique *ves- ) (Billy, 1981, 45 ; Cherpillod, 1986, 66; Taverdet, 
1990, 16 ; Deroy et Mulon, 1992, 57 ; Lassus et Taverdet, 1995, 32). Ne renverrait-il pas 
plutôt à l’idée de courbe de rivière ? Le dictionnaire étymologique von Wartburg pose 
un thème gaulois *v es -, “courber” (lui-même relié à un indo-européen *weis-, “tourner”, 
“courber”) (von Wartburg, XIV, 1961, 340-341 ; Pokorny, 1959, 1133, 1120-1122). A 
dû s’associer à ce radical Ves- > Bes- un suffixe gaulois double -ont-ione. BESANÇON, 
la séquanaise, s’est développée dans l’abri défensif d’un méandre du Doubs ; César 
souligne qu’il “entoure la place presque tout entière d’un cercle qu’on dirait tracé au 
compas” (GG2, 1/38, 35). Nous comparerons le nom de Ves-ontio à celui de Ves-onna, 
appellation première de Périgueux, cité qui fut elle aussi installée dans une courbe de 
rivière : ici l’Isle, affluent de la Dordogne. 

THOUARS, dans les Deux-Sèvres, a formé son nom ( Toarecca à l’époque 
mérovingienne, d’un gaulois *tocir-icum) sur la rivière du THOUET ( Toarum , en 866, 



qui pourrait être un hydronyme d’origine gauloise) (Lebel, 1956, 354-355 ; Dauzat, 
Deslandes, Rostaing, 1978, 89 ; Deroy et Mulon, 1992, 477 ; Gauthier, 1996, 37). C’était 
un “site d’éperon (facile à « barrer »)”, “promontoire découpé par la vallée du Thouet’’, 
qui a creusé des méandres très accentués à cet endroit. En 762, le castellum Toarcis 
sera même dit “la forteresse la plus solide de toute l’Aquitaine”. Cependant l’existence, 
vraisemblable, d’un oppidum gaulois à l’emplacement du château n’est pas encore 
archéologiquement démontrée (Hiemard et Simon-Hiernard, 1996, 332). 

AMBIALET, dans le Tarn, est un site touristique curieux, soulignent les guides 
de voyage, “vieux village du Moyen Age construit sur une presqu’île formée par un 
méandre du Tarn”, avec “sur la crête, s’échelonn[ant], les ruines d’un château, l’église 
romane, une tour carrée, et, au sommet, un ancien monastère” (Barbey, 1993, 868). Le 
lieu a été occupé plus anciennement, comme le prouvent les découvertes archéologiques 
(Cambon et autres, 1995, 70-72). Des mines de fer ont fonctionné à proximité à l’époque 
gallo-romaine. Des amphores (de type Dressel 1), trouvées sur le site, laissent supposer 
une installation remontant à l’époque gauloise : un établissement a dû exister à La 
Tène III sur la hauteur, bien abritée par l’immense méandre du Tarn, qui enserre le 
promontoire dans une boucle de 4 km (plan dans Soutou, 1961, 237). Le nom ancien 
de la localité ( Ambiledo , en 1070) est rapporté à la langue gauloise, ce qui pourrait 
confirmer l’ancienneté de l’occupation. Selon Ernest Nègre, on aurait affaire à un 
composé *ambi-ledo-, formé des éléments gaulois ambi, “autour de”, et ledo, “courant 
d’eau”, le sens étant : “courant d’eau qui coule autour”, pour désigner le méandre (1972, 
18; 1990, 117). 

Nous découvrirons dans l’étude des “Forteresses gauloises” d’autres toponymes en 
rapport avec les eaux, confluents ou méandres. 

1.2. Les marais 

1.2.1. Zones de marais dans les campagnes 

En dehors des agglomérations, les zones de marécages eurent un rôle utile pour 
la défense du territoire de la peuplade. Les peuples de la Gaule Belgique, aidés par la 
nature, sauront les utiliser contre les Romains. C’est sans doute une des raisons pour 
lesquelles “la « Conquête » s’est révélée beaucoup plus difficile que prévu, surtout 
contre les peuples du Nord” (Goudineau, 1997, 26). Les populations civiles pouvaient se 
réfugier dans ces zones avec leurs biens et leurs animaux, en cas d’attaque soudaine. En 
57 av. J.-C., César ayant décidé une offensive, les Nerviens placent femmes, vieillards 
et enfants en un “lieu dont les marais défendaient l’accès à une armée” (à situer au sud- 
ouest de Maubeuge, près de la Sambre) ( GG2 , 11/16, 52). En 53, César, à la tête de cinq 
légions, marche contre les Ménapes. “Ceux-ci, forts de leur position, ne rassemblent 
point de troupes ; ils se réfugient dans leurs forêts et leurs marais et ils y transportent 
leurs biens” (lieu à situer dans la région de Tongres, près de la Meuse) ( GG2 , VI/5, 124). 

Les hommes en armes cherchaient parfois refuge dans les zones de marais, 
décrochant du combat pour s’abriter. Ainsi, une partie des troupes d’Ambiorix (chef des 
Eburons), pressée par la cavalerie romaine, “se réfugia [...] dans une région de marais 
continus” (entre Liège et Anvers) ( GG2 , VI/31, 136-137). Depuis ces replis, les soldats 
gaulois, tapis, pouvaient parfois tenter d’attirer des légionnaires dans le piège des eaux 
boueuses, ce que redoutait leur général en chef. Les combattants nerviens s’étant cachés 
dans un secteur de marécages (sans doute ceux de la vallée d’Estine, près de Binche, en 
Belgique), “César craignfit] de les poursuivre trop loin, à cause des bois et des marais” 
(GG2, V/52, 1 17). 



Une bande de terres marécageuses pouvait aussi constituer une barrière efficace pour 
parer les attaques ennemies, écran dressé entre deux armées : “Un marais peu étendu 
[se trouvait] entre notre armée et celle des ennemis. Les ennemis attendaient [...]. Mais 
aucun des adversaires ne voulant hasarder le passage, César [...] ramena ses soldats 
dans son camp” (site de la vallée marécageuse de la Miette, près de Beaurieux, en 
57 av. J.-C., lors de la bataille de l’Aisne) (GG2, II/9, 49). Autre exemple célèbre : pour 
barrer l’avance des légions romaines marchant sur Lutèce, le chef gaulois Camulogène 
“ayant remarqué qu’il y avait un marais continu qui aboutissait à la Seine et rendait fort 
difficile d’accès cette région, s’y établit et entreprit de barrer le passage aux nôtres” 
(sans doute la vallée de l’Essonne) ; cette tactique montra son efficacité : Labiénus, 
après avoir vainement tenté de mener des travaux pour combler les marais, devra faire 
demi-tour avec son armée pour prendre une autre route (GG2, VII/52, 173 ; et 53, 174). 

L’importance des zones de marais en Gaule, que le texte césarien nous montre liée à 
la stratégie militaire, nous est également perceptible par l’analyse linguistique. 

• Lexique des terres marécageuses et des eaux boueuses 

Le vocabulaire français des terres détrempées, étonnamment riche de termes issus 
du gaulois, nous fournit un indice du développement passé des terres marécageuses. 
Citons la BOUE (du celtique *bava, “boue”, “fange”, qu’on retrouve dans le vieil- 
irlandais buaidir et gallois budr, “sale”, “malpropre” ; et dans le gallois baw, “boue”, 
“fange”) ; la BOURBE et le BOURBIER (du celtique *bon>a), mots ayant sans doute 
d’abord désigné une “source boueuse”, à comparer au vieil-irlandais berbaid, “il bout, 
bouillonne”) ; BARBOTER (jusqu’au XVI e siècle bourbeter : “patauger dans la boue”) ; 
et BARBOUILLER (“souiller avec la boue”), aussi issus de *bon>a. On doit ajouter 
la GUENILLE (curieusement issue d’un gaulois *vadana, “eau”, “boue”, qui finit par 
désigner des habits mouillés et crottés de boue). Nous trouvons aussi dans les dialectes 
toute une série de mots comme la BRAYE, “boue”, “terre grasse dont on fait les murs de 
bauge” (gaulois bracus, “marais”) ; la NOUE, “terrain périodiquement inondé”, “prairie 
marécageuse” (gaulois *nauda, “terre mouillée”) ; la SAGNE, “tourbière où poussent 
des mousses de marais” (gaulois *sagna, “terrain marécageux”) ; la VARENNE, 
“délaissé de rivière” (gaulois varenna, “terre gorgée d’eau”) ; la YAVRE ou VAIVRE, 
“lieu humide”, “ruisseau caché” (celtique *vobero/*vabero, étymologiquement “ce qui 
bouillonne par en dessous”, “terre marécageuse”), etc. Ces termes sont encore vivants 
dans les patois et on les retrouve assez fréquemment dans les noms de lieux (il est vrai 
souvent formés à l’époque romane à partir des anciens mots gaulois gardés dans le 
vocabulaire) (Dottin, 1920 ; von Wartburg, 1922 et suiv. ; Gamillscheg, 1969 ; Bloch et 
von Wartburg, 1975 ; Nègre, 1977 ; 1990-1991 ; Imbs, 1971-1979 ; et Quemada, 1980- 
1994 ; Fleuriot, 1978 ; Baudot, 1982, 3-7 ; Billy, 1993 ; Lambert, 2003 ; FLobert, 1994 ; 
Delamarre, 2003). 

• Régions de marais 

Sans imaginer une Gaule couverte de marais (image caricaturale autrefois développée, 
qu’il faut évidemment dénoncer), nous pouvons croire que les zones marécageuses 
étaient quand même relativement nombreuses (on sait quel travail d’assèchement et 
d’assainissement sera mené pendant tout le Moyen Age, le XVII e siècle et jusqu’au 
XIX e siècle en France). Les marais breton, poitevin, charentais, sont les témoins d'un 
lointain passé. César évoque des zones marécageuses dans la Gaule Belgique, dans le 
nord et le centre de la Gaule Celtique (actuelles régions du Nord-Pas-de-Calais, de la 
Picardie, de l'Ile-de-France et du Centre). On peut penser que des terres détrempées 
jouèrent un rôle dans les conflits armés en bien d’autres secteurs. Remarquons que 


plusieurs petites régions de France, encore constituées de terres marécageuses ou 
parsemées d’étangs, gardent une appellation d’origine gauloise en rapport avec les eaux 
stagnantes (et dont l’origine ancienne est bien souvent attestée). Ainsi le Pays de BRAY, 
en Normandie ( Brago , en 833, formé sur un gaulois *bracu), secteur “où dans les argiles 
et marnes [. . .] abondent les sources et les fonds humides” (Fénié, 2000, 85-86 ; Deroy et 
Mulon, 1992, 179 ; Nègre, 1977, 101) ; la BRENNE, le “Pays des mille étangs”, autrefois 
très marécageux, région à l’ouest de Châteauroux, qui a pu servir de lieu de refuge aux 
Bituriges (gaulois *brenno -, “liquide boueux”, d’origine discutée) (von Wartburg, I, 
1948, 514 et 516 ; Taverdet, 1989, t. 1, 177 ; Coulon, 1973, 57 ; Fénié, 2000, 86-87) ; 
peut-être la ou les DOMBE(S) (au VIII e siècle, de pago Dumbensi ), “domaine [de 
l’Ain] où l’eau est intimement liée à la terre, où la terre est gorgée d’eau” (Fénié, 2000, 
140) : “certainement un ancien appellatif d’origine gauloise qui a désigné les terres de 
la région, parsemées d’étangs” (Taverdet, 1986a, 75) (nous songerons pour ces eaux 
dormantes à un thème *dumb-, forme à nasale infixée du gaulois dubis, “sombre” ; on 
trouve un vieil-irlandais dub , “noir”, à l’origine du nom de DUBLIN, étymologiquement 
dub-lin, “étang-noir”) (Losique, 1971, 94 ; Deroy et Mulon, 1992, 145-146 ; Delamarrc, 
2003, 203). Ajoutons la LIMAGNE (et particulièrement les “mauvaises L1MAGNES”), 
bas-pays de la vallée de l’Ailier aux terres humides, jadis sur le territoire des Arvernes 
{[ Pagum ] Lemaniam , au V e siècle) (celtique limo-, “marais”) (Deroy et Mulon, 1992, 
275 ; Billy, 1993, 95 ; Fénié, 2000, 191-192) ; et la WOËVRE, plaine “aux sols lourds et 
humides” de l’ouest de la Lorraine, sillonnée de rivières et parsemée d’étangs, jadis sur 
le territoire des Médiomatriques (in pago Vabrensi , au VI e siècle, du celtique *vobero , 
“terre gorgée d’eau”) (Deroy et Mulon, 1992, 517 ; Fénié, 2000, 333-334). 

• Noms de petits sites fortifiés en rapport avec les terres boueuses 

Non seulement des appellations de régions, mais aussi des noms de lieux ont pu 
garder souvenir d’un environnement marécageux utilisé à des fins militaires. A plusieurs 
reprises, le texte de La Guerre des Gaules nous montre que des troupes gauloises 
choisissent pour établir un camp militaire une hauteur cernée par des marais. Près 
d’Avûr/cum/Bourges, “une colline s’élevait en pente douce : un marais difficile et plein 
d’obstacles l’entourait presque de toutes parts [...]. C’est sur cette colline que [...] se 
tenaient les Gaulois, confiants dans la force de leur position” (GG2, VII/19, 153). De 
même près de Compiègne, “l’ennemi se tenait depuis plusieurs jours dans son camp 
défendu par les marais et par sa position” (GG2, VIII/11, 199), etc. Une série de tout 
petits sites fortifiés de La Tène moyenne et finale a été repérée par les archéologues 
(Buchsenschutz, 1984) ; on ne peut vraiment les considérer comme des oppida à cause 
de leur taille réduite : “généralement inférieure à 10 ha, mais qui souvent ne dépassent 
pas un ou deux hectares”, sans doute s’agit-il de camps protohistoriques dont l’utilisation 
a été militaire (repli, surveillance...) (Fichtl, 2000, 138). Or, nous remarquons que 
certains se trouvent en des lieux dont le nom dérive d’un nom gaulois du marais. Est-ce 
un hasard ? Donnons-en trois exemples. 

Le nom de NAIX-aux-Forges, dans la Meuse, ( Nasion , au II e siècle) paraît être 
issu d’un thème linguistique en rapport avec l’eau : nasio-, “mare” (Billy, 1993, 111) ; 
Jean Degavre le relie au radical indo-européen *sna-, “couler”, “humidité”, à l’origine 
du moyen irlandais snau , sno, “cours d’eau” (Pokomy, 1959, 972 ; Vendryes, 1974, 
S-145, 146 et S-153 ; Degavre, 1998, 312). Les archéologues ont découvert à NAIX, 
sur un promontoire de confluent, une petite fortification (avec talus et porte) de 3,2 ha 
(Toussaint, 1946, 40 ; Buchsenschutz, 1984, 74). 



A VERNEUIL-en-Halatte, dans l’Oise ( Vernillo , au X e siècle, sur un thème vern- 
nommant l’“aulne” et aussi le “lieu humide” où il croît), se trouve un promontoire de 
forme triangulaire, dominant de 50 m l’Oise. Il a servi de camp fortifié à l’époque de La 
Tène (Lebègue, 1994, 216 ; Woimant, 1995, 491). 

Enfin à VESVRES, dans la Côte-d’Or ( Vaverensis , en 748, sur un thème *vobero, 
“ruisseau plus ou moins caché”, “terrain humide”, “forêt marécageuse”), on a repéré, 
sur un promontoire proche d’un cours d’eau, un petit éperon barré (pierre/talus) (von 
Wartburg, XIV, 1961, 92-93 ; Degavre, 1998, 457 ; Taverdet, 2001, 90 ; Buchsenschutz, 
1984, 156). 

1.2.2. Zones de marais dans on à proximité des agglomérations 

Des lieux d’habitats groupés ont aussi tiré leur nom de la présence de terres 
détrempées qui les protégeaient d’éventuelles attaques. 

Certaines localités qu’on a vues situées à la confluence de cours d’eau ont pu connaître 
des secteurs marécageux. Avaricum/Bourgcs, la “Cité des Eaux de l’Yèvre” (enrichies 
de celles de l’Auron), était selon les mots de César, “presque de tous côtés entourée par 
l’eau courante”, mais entourée aussi, précise-t-il, par “le marais” : palude circumdata 
0 GG1 , VII/15, t. 2, 220). Condate/ Rennes, 1’ “Etablissement du confluent”, oppidum créé 
au lieu de jonction de l’Ille avec la Vilaine, avait un “aspect potentiellement défensif 
renforcé par des vallées fluviales inondables sur plusieurs centaines de mètres de large” 
(Leroux et Provost, 1990, 178). Son nom ne s’est pas gardé, mais d’autres CANDE(S), 
CONDÉ ou COSNE de France issues du même modèle gaulois ont dû répondre à un 
schéma topographique identique. Ainsi, l’oppidum de CONDE-sur-Suippe fut-il protégé 
sur un de ses côtés par la rivière Aisne, mais aussi par les zones marécageuses formées 
par les méandres de la rivière. On a vu plus haut que CONDE-Folie (Somme) s’était 
installée “à proximité de marécages étendus”. 

Le gaulois ana, “marais” (connu par ces mots du Glossaire de Vienne : “anam 
= « paludem »”), paraît se retrouver dans le nom d’ANET, en Eure-et-Loir ( Anetum , 
en 1034, diminutif bas-latin d’une forme celtique qui put d’abord servir à nommer le 
lieu) (Lambert, 2003, p. 206 ; Dauzat et Rostaing, 1978, 18 ; Villette, 1991, 51-52). 
La localité, établie dans la vallée marécageuse de l’Eure, est célèbre pour son château 
de la Renaissance (qu’on bâtit après avoir asséché des terres) ; mais le site dut voir 
bien auparavant un établissement gaulois : on y note les traces d’une nécropole 
protohistorique et l’existence de plusieurs voies antiques de circulation (Ollagnier et 
Joly, 1994, 55). Il fut implanté à la limite nord du territoire des Carnutes (tribu des 
Durocasses), tout contre la frontière avec les Eburoviques d’EVREUX (voir carte, dans 
Mathière, 1925, en fin d’ouvrage) ; les marais de l’Eure formaient une protection contre 
l’Etat voisin (Paul Lebel a parlé des “zones palustres dont les peuplades pro'tohistoriques 
de la Gaule avaient fait des éléments de bornage faciles à défendre”) (1956, 323). 

La localité d’ENTRAINS, dans la Nièvre, a révélé des traces gallo-romaines très 
riches d’une agglomération secondaire à vocation artisanale et religieuse (Devauges, 
1988 ; Bigeard, 1996, 136-169). Un habitat protohistorique s’était anciennement installé 
“sur l’éperon au sol ferme au confluent de deux vallées marécageuses du Nohain et du 
Trélong”, là où se situe la bourgade actuelle (Devauges, 1988, 270). Le nom même du 
NOHAIN est issu du gaulois *nauda, “terrain marécageux” (qui a donné l’appellation 
dialectale de NOUE, “terre grasse”, “détrempée”) (Taverdet, 1987, 16 ; Quemada, XII, 
1986, 259). Plusieurs lieux-dits de la commune font allusion à des lieux humides : 
étang Saint-Cyr , étang du Trélon, quartier des Joncs, lieu-dit du Marais... ENTRAINS, 
“entourée d’étangs et de marécages, a dû profiter de sa situation naturelle, au milieu 



des eaux, pour se protéger, efficacement, par un labyrinthe de petits chenaux, faciles à 
défendre et difficiles d’accès” (Thévenot, 1985, 139). Le nom de la localité correspond 
parfaitement à cette position défensive : ENTRAINS provient d’une forme Intarcmum, 
connue sur un milliaire d’Autun du II e siècle (Bigeard, 1996, 136). On y retrouve sous 
la forme anum le gaulois anam, “marais”, auquel a été adjoint un autre élément gaulois 
intar-, “entre” (ultérieurement déformé et latinisé en inter-). La localité était donc 
surnommée le “Lieu-entre-les-marais” (Lebel, 1962, 174 ; Taverdet, 1994, 33). Le site 
a pu être utilement protégé par ces marais : soulignons, comme pour ANET, la situation 
frontalière de l’établissement, ENTRAINS s’étant trouvée “à la limite septentrionale du 
territoire éduen”, “à cheval sur la frontière séparant Eduens et Sénons” (Devauges, 1 988, 
262 ; se reporter à la carte des toponymes frontière des Eduens, à la fin du chapitre 1 ). 

BRIE-Comte-Robert, en Seine-et-Mame (in Bradeia , au HT siècle), pourrait devoir 
son appellation au thème gaulois bracus, “boue”, “marais” (avec suffixe -eia, -deia étant 
“une graphie précoce de -y a évoluant vers - dya ”) : ce serait la “Boueuse” (Nègre, 1990, 
133). On y trouvait une “place forte au milieu des marais à l’époque franque” (Mulon, 
1997, 52) ; aurait-elle été précédée par un établissement gaulois ? Des monnaies gallo- 
romaines ont été découvertes dans la localité (Toussaint, 1953, 61). 

Un autre thème désignant les terres détrempées, *luto-, “boue”, “limon”, était 
employé par les Gaulois. Son origine paraît celtique : on compare avec le vieil-irlandais 
loth, “boue”, “marais”, et le gaélique loth, “marais” (Delamarre, 2003, 211-212). Il a 
des chances de se retrouver dans le nom de LODEVE ( Luteva , au I er siècle, la “[ville] 
du Marais”), localité de l’Hérault qu’on trouve à la confluence de la Lergue et de la 
Soulondre, zone sans doute anciennement marécageuse (Schneider et Garcia, 1998, 206- 
208, avec plan, 214 ; Billy, 2011, 328). L’établissement de la ville paraît gallo-romain 
(nombreux vestiges à partir de la première moitié du I er siècle apr. J.-C.). Cependant, l’on 
note juste au lieu de confluence des deux rivières la présence d’une éminence calcaire 
(i castrum de Montbrun, surnommé Le Castellas). On peut se demander si elle n’aurait 
pas, antérieurement au château médiéval, porté un oppidum gaulois (une présence 
gauloise étant par ailleurs attestée par des traces archéologiques à la périphérie de la 
localité) (Schneider et Garcia, 1998, 206-217). 

Le même thème *luto- a surtout donné son appellation à la capitale des Parisii , 
LUTÈCE (nom cinq fois cité par César, sous les formes Lutécia ou Lutetia , selon les 
manuscrits transmis ; d’où à côté de l’appellation d 'Arènes de Lutèce le nom de Y Hôtel 
Lutetia). Le texte de La Guerre des Gaules parle de LUTÈCE comme d’un “oppidum 
[...] établi sur une île de la Seine” (VII/57). Cette “forteresse insulaire naturelle” (P.-M. 
Duval, 1993, 13) s’abrita des incursions par son fleuve ; mais elle fut aussi défendue 
par ses berges marécageuses et par les marais qu’on trouvait aux ‘alentours, dus à un 
ancien bras du fleuve au nord, et à un affluent venant confluer avec la Seine, la Bièvre, 
au sud (de Pachtere, 1912, 12-16 ; voir plan dans P.-M. Duval, 1961, 22, avec tracé des 
zones de marais ; et dans Périn, 1984, 76). Ce “vaste marais atteignait au nord le pied 
de Montmartre, au sud les tourbières s’étendaient presque au bas de la montagne Sainte- 
Geneviève ; ces deux zones, redoublant encore la défense de l’île, étaient en grande 
partie inondables à la mauvaise saison” (P.-M. Duval, 1961, 111). Un quartier de la 
Capitale conserve le souvenir de cet environnement : celui justement appelé le Marais. 
Les zones marécageuses gêneront beaucoup les troupes de Labiénus lors de la bataille 
de LUTÈCE, au printemps 52 av. J.-C. Après la Conquête, la ville quittant sa position 
défensive des bas-fonds ira s’installer sur les pentes de la colline méridionale (même 
réf.). On ne songera plus alors à la défendre par les marais. 



1.3. Les forêts 


Comme les zones de marais, les sites boisés ont pu servir à la guerre de défense. 

I. 3.1. Forêts et marais 

Il n’était pas rare que les lieux de sylve soient contigus à des lieux de marais, ou même 
se trouvent mêlés à des lieux humides (Jacques Harmand parle pour la Gaule du “couple 
habituel des bois et des marais”) (1986, 151). Les “Morins et les Ménapes [installés sur 
les terres boulonnaises et flamandes] possédaient] un pays où se succédaient] forêts et 
marais”, selon le texte de La Guerre des Gaules ; ils “s’y transportèrent corps et biens” 
en 56 av. J.-C. afin d’échapper à l’attaque des troupes romaines ( GG2 , III/28, 74). Le 
légat Hirtius évoque de son côté la campagne contre les Bellovaques, menée en 51 av. 

J. -C. : “Tous les Bellovaques en état de porter les armes s’étaient rassemblés sur un 
même point” ; et “avec eux les Ambiens, les Aulerques, les Calètes, les Véliocasses, les 
Atrébates avaient choisi pour y camper un lieu élevé dans un bois entouré d’un marais” : 
la défense, ainsi, était double ( GG2 , VIII/7, 197). Lors du siège d 'Avarieum, en 52 
av. J.-C., le chef de la coalition gauloise agit de même, utilisant comme protection à la 
fois le marais et le bois : “Vercingétorix suit César à petites journées, et choisit pour son 
camp une position défendue par des marécages et des bois, à seize mille d’Avaricum” 
(GG2, VII/16, 151). 

Des noms communs et des noms propres issus de la langue gauloise nous montrent 
une liaison entre l’idée de forêt et l’idée de marais. 

Le celtique *vobero-l*vabero- (d’un indo-européen *upo-bhero, “ce qui sourd par 
en dessous”) désigna d’abord un “ruisseau souterrain”, un “lieu marécageux” (sens 
perceptible dans le vieil-irlandais fobar , “source”, “ruisseau souterrain” ; le gallois 
gofer, “ruisseau sortant d’une source” ; le breton gouer , “ruisseau”, etc.) (Henry, 1900, 
138 ; Loth, 1917 ; Degavre, 1998, 457 ; Delamarre, 2003, 325). Le même étymon s’est 
ensuite appliqué à un “bois humide”, ou une “forêt” (Dauzat, 1960, 110-115). “Ces 
divers sens peuvent remonter au gaulois”, souligne Emest Nègre (1977, 30) ; une rivière 
cachée coule parfois sous la sylve. De là, le nom de la WOËVRE (mentionné dès le 
VI e siècle sous la forme in pago Vabrense), qu’on a évoquée à propos des marais : région 
de plaine de la Lorraine (jadis chez les Médiomatriques, près des Trévires), parsemée 
d’étangs mais aussi de bois (Nègre, 1977, 30-31 ; Deroy et Mulon, 1992, 517 ; Billy, 
2011, 583). On connaissait dans l’Eure, sur l’ancien territoire des Lexovii , une forêt de 
VIEVRE (foresta Guevra, à la fin du XI e siècle), aujourd’hui “réduite à quelques bois 
dispersés” ; son nom s’est conservé dans Saint-Georges-du-VIÈVRE (de Wevra, en 
1 164) et Saint-Grégoire-du-VIÈVRE (de Beaurepaire, 1981, 171 et 176, avec carte sur 
les “traces toponymiques de l’ancienne forêt du Vièvre”, 175). Dans l’ouest de la France, 
les dérivés de *vobero - ont le sens de “bois” ou de “terre inculte”, de “broussaille”, 
d’où par exemple VOUVRAY (Indre-et-Loire) (par un dérivé *voberetum) (Nègre, 
1977, 31 et 43 ; Delamarre, 2003, 325). Les désignations de lieux (particulièrement 
dans les campagnes) sont riches de formes en VAIVRE, VAVRE, VÈVRE, VESVRES, 
VOIVRE, où jouent tantôt l’une, tantôt l’autre de ces deux significations (von Wartburg, 
XIV, 1961, 92-93 ; Nègre, 1990, 278-279). Parmi les toponymes attestés anciennement, 
citons le nom de la localité de VESVRES, en Côte-d’Or (en 748, Vaverensis finis), que 
Gérard Taverdet traduit comme “la forêt humide” (2001, 90). Marcel Aymé, au début 
de son roman régionaliste La Vouivre , montre son héros Arsène arrivant à la vieille 
VAIVRE, “pièce de terre [...] découpée dans la forêt à cinq cents mètres de la lisière, 
[...] [qui] retenait l'eau pendant la plus grande partie de l’année” (rééd., 1992, 7). 



Le gaulois verno-/verna, transmis au roman, est resté dans de nombreux toponymes 
du type VER(S), AUVERS, VERN, VERNAY, VERNEUIL, VERNOUX... (Dauzat 
et Rostaing, 1978, 693-694 ; Vial, 1983, 56-57 ; Walter, 1997, 45-46) ; de là des noms 
d’hommes, comme ceux de l’écrivain Jules VERNE ou du peintre Horace VERNET 
(Morlet, 1991, 959-960). Le mot servait anciennement à désigner des lieux humides, des 
sites marécageux (le gallois gwem et le breton gwem peuvent nommer un “marais”), 
et aussi des cours d’eau : BERNAZOUBRE, dans le Tarn ; VERNOBRE, dans 
l’Aveyron ; VERNOUBRE, VERNAZOBRE et VERNAZOUBRE, dans l’Hérault ; ou 
VERDOUBLE, dans les Pyrénées-Orientales, de même composition gauloise Verno- 
dübrum (Baylon et Fabre, 1982, 107 ; Plonéis, 1989, 148 ; Nègre, 1990, 1 14 ; Delamarre, 
2003, 315-316). Mais s’agissait-il d’“Eaux-du-Marais” ou d’“Eaux-bordées-par-les- 
Aulnes” ? Verno-lvema nommait en effet en gaulois également l’“aulne”, qui pousse 
dans des lieux humides, des marais, d’où le français VERNE, gardé dans les usages 
régionaux comme appellation de cette essence (en de très nombreux départements de 
la moitié sud de la France) (Dauzat, 1960, 117 ; von Wartburg, XIV, 1961, 299-302 ; 
Walter, 1997, 47-48, avec carte, 47). 

Ces différentes liaisons - qu’on observe dans la langue romane, mais qui remontent 
à l’époque gauloise - sont révélatrices de l’imbrication qui pouvait parfois exister en 
Gaule entre forêt et marais. Il est sûr que les Gaulois ont joué de cette combinaison 
pour mieux défendre militairement leurs territoires. “Partout où une vallée couverte, 
un lieu boisé, un marais inextricable offrait quelque espoir de protection ou de salut, 
[l’ennemi] s’était tapi” (GG2, VI/34, 138). Tout le problème de César sera de “le faire 
sortir de ses marécages et de ses forêts” (GG/, VII/32, t. 2, 232). Nous sommes habitués 
à voir dans les toponymes d’origine gauloise (au travers des dictionnaires de noms 
de lieux) des réalités d’abord physiques, géographiques, voire pittoresques. Mais ces 
paysages conservés dans nos noms ont aussi revêtu, parfois, une autre importance : en 
l’occurrence, stratégique. 

1.3.2. Zones boisées et abris défensifs 

Nous dénombrons dans le texte de La Guerre des Gaules pas moins de 30 chapitres 
différents où César évoque les forêts de la Gaule (1/12, 39 ; 11/18, 19 ; III/28, 29 ; IV/38 ; 
V/3, 32, 52 ; VI/5, 8, 29, 30, 31, 34, 36, 37 ; VII/1, 16, 18, 32, 35, 42, 62 ; VIII/7, 12, 18, 
19, 20) (nous avons exclu les passages concernant les forêts de Germanie ou de Grande- 
Bretagne ; et aussi ceux où César parle des haies des Nerviens, fabriquées à partir de 
jeunes arbres courbés). Ces 30 chapitres concernent tous un contexte militaire : c’est dire 
le rôle que les forêts ont pu jouer dans les affrontements guerriers. Les noms gardés du 
gaulois vont nous montrer cette importance. 

• Sur les frontières 

Une zone forestière pouvait - parfois complémentairement au marais - protéger 
la limite des Etats (Dion, 1947, 13 et suiv. ; Harmand, 1970, 53). A l’extrémité de la 
Champagne et de la Lorraine (entre les cours d’eau de l’Aisne et de la Meuse), on trouve 
la Forêt d’ARGONNE ( Argunnensis sylvae, en 967, issu du gaulois) (Billy, 2011, 78). 
A l’époque gauloise, elle était aux confins du territoire des Rèmes avec les Leuques et 
les Médiomatriques ; elle restera zone frontière : “séparation des diocèses de Reims, 
Châlons, Toul et Verdun” ; et, après 843, la “ligne de partage entre Francie occidentale 
et Royaume de Lothaire, pass[era] par ces futaies profondes” (Fénié, 2000, 39). 

Une zone de bois marécageux (au sud-est de Dijon) devait, nous l’avons vu, marquer 
la limite entre le territoire des Lingons et celui des Eduens : le Marais de la VOUGE 
(Thévenard, 1996, 77, avec carte, 80). Le cours d’eau baignant cette zone (fluviolus 



Vooge, au XII e siècle) a pris son appellation gauloise de VOUGE de la région boisée 
qu’il traversait (aujourd’hui la forêt de Cîteaux) : le celtique Widubia ou *Viduvia a fini 
par s’appliquer ici à l’eau de la “forêt” (celtique vidu-, “arbre”) (Lebel, 1956, 326-327 ; 
Taverdet, 1994, 130 ; Delamarre, 2003, 319). Plus à l’ouest, nous trouvons la localité de 
VOUGEOT (et le Clos-de-VOUGEOT), à la naissance de la VOUGE ; non loin, près 
de Saint-Bemard-lès-Cîteaux, se situait la station routière antique de Vidubia (notée 
dans la Table de Peutinger sur l’itinéraire Chalon-sur-Saône-Langres), “ultime escale à 
l’intérieur du pays éduen, précédant l’entrée chez les Lingons” (Thévenot, 1969, 262 et 
54 ; voir carte dans Gras, 1960, 63). 

Enfin, un peu plus au sud-est, le territoire des Séquanes était séparé sur sa partie 
occidentale des mêmes Eduens (et aussi des Ambarres) par les terres boisées de la 
BRESSE, aujourd’hui à la limite des départements de l’Ain, du Jura et de la Saône-et- 
Loire (carte IX dans Goudineau et Peyre, 1993). Le nom est attesté au VIII e siècle sous 
la forme Briscia, et au X e siècle sous celle de saltus brexius , “forêt de BRESSE” ; il 
pourrait remonter à un gaulois *briscare, “fendre” ou *bricsia , “forêt de hêtres” (Deroy 
et Mulon, 1992, 72 ; Billy, 2011, 137). 

• Dans les territoires 

Comme pour les marécages, on a, dans les aperçus des siècles précédents, eu 
tendance à exagérer la présence de la forêt en Gaule : le pays n’était pas couvert par 
une sylve continue, seulement entrecoupée de clairières (Harmand, 1949 ; et 1986 ; 
Deyber, 1994, 30). Il est sûr cependant que le paysage devait être un peu moins 
ouvert qu’ aujourd'hui : “On peut penser avec beaucoup de vraisemblance que la forêt 
gauloise était plus étendue à l’époque gallo-romaine qu’aujourd’hui”, souligne Monique 
Clavel-Lévêque (1989, 167-168), tenant compte des défrichages du Moyen Age ; or, 
la sylve occupe de nos jours encore près de 27 % de la surface totale du pays (il est 
vrai très inégalement répartis) (Frémy, 1997, 1965). On peut donc croire que “la forêt 
constitu[ait] un des traits déterminants du paysage et une réalité vivante et essentielle de 
la vie de la Gaule, dont elle [était] la première des richesses naturelles” (Clavel-Lévêque, 
1989, 171). La lecture des Commentaires de César mais aussi le témoignage de quelques 
autres auteurs antiques évoquant les forêts de la “Gaule chevelue”, Gallia comata (la 
chevelure étant une métaphore de la forêt), nous donnent à penser que “chaque peuple 
possédait] pratiquement son bastion forestier” (même réf., 168), très utile en cas de 
conflit armé, comme on va le constater. Un ensemble de termes celtiques en rapport 
avec des appellations forestières s’est “enraciné” dans des noms de lieux de France, 
assez largement répartis sur le territoire, ce qui nous suggère l’existence passée de 
zones boisées en de multiples régions ; partout donc la forêt put être en Gaule un allié. 
Certes, tous les toponymes concernés ne remontent pas forcément à l’époque gauloise 
(l’étymologie celtique ne prouve pas que le toponyme ait été formé obligatoirement à 
l’époque gauloise : il a pu être créé ultérieurement) ; mais il est vraisemblable de penser 
qu’une partie de ces noms s’est ancrée très anciennement (comme certaines forêts 
peuvent exister depuis très longtemps, sans qu’il faille évidemment généraliser). 

Les lieux de bois 

L’appellation gauloise du “bois”, vidu- (terme celtique à comparer avec le vieil- 
irlandais fid, “forêt” ; le gallois gwydd, “arbres” ; le vieux-breton guid, “arbre”, “bois”, 
etc.) est à l’origine de noms de localités comme VEUVES, dans le Loir-et-Cher ( Vidua , 
sur une monnaie mérovingienne) ; VOVES, dans l’Eure-et-Loir (Vovae, vers 1250) ; 
VOVES, à Dammarie-les-Lys, en Seine-et-Mame (Vozua, en 1096) ; VOYENNE, dans 
l’Aisne ( Voienna , en 1136, sur un modèle *vidu-enna) ; VOYENNES, dans la Somme 


( Vienna , en 893) ; VEUIL, dans l’Indre ( Vioill, en 1267, ancienne *vidu-icilo, “Clairière - 
du-Bois”) ; et VOU, en Indre-et-Loire ( Vodulium , au XI e siècle, sur un modèle supposé 
*vidullum). A Mouroux, commune de Seine-et-Marne, on connaît aussi un Bois de 
VEUVE {Vovam, en 1 190). S’ajoutent des noms de rivières traversant des zones boisées, 
qui tirent leur appellation du même thème (nouvelle illustration du lien entre l’eau 
et le bois) : on a évoqué la VOUGE, en Côte-d’Or ( Vooge , au XII e siècle) ; citons la 
VEAUNE, dans la Drôme (Veana, en 1344, ancienne *vidu-ana ) ; la VONNE, dans la 
Vienne ( Vedauna , en 696, sur un modèle *vid-auna ) ; la VESLE, dans la Marne ( Vidula , 
au X e siècle) ; la VEUVE, aussi dans la Marne {Vidua, en 865) ; et la VEUVE, dans la 
Sarthe {Vidua, en 573), coulant près de la forêt de Bersay (Nègre, 1990, 135 et 181 ; 
Delamarre, 2003, 319 ; Lebel, 1956, 325-326 ; Dauzat et Rostaing, 1978, 729 ; Dauzat, 
Deslandes, Rostaing, 1978, 95). 

Un gaulois *perta , “bois [de chênes]”, explique l’appellation de !a forêt de la 
PERTHE {Perta, en 1 128), à Plancy-1’ Abbaye, Aube ; du Pays du PERCHE ( Pertensim , 
au VI e siècle), dans l’Ome et l’Eure-et-Loir ; et du Pays du PERTHOIS ( Pertensis , en 
831), autour de PERTHES, Haute-Marne, lieux d’anciennes forêts (Billy, 2011, 264- 
265, 427). 

Les lieux du hêtre 

L’appellation gauloise du hêtre, thème bago-, se retrouve dans le nom de l’ancienne 
Forêt de la BEINE {bosco de Boyne , en 1223, sur un modèle *bag-ina), qu’on trouvait 
en Picardie (sur une zone limitrophe entre Viromanduens, Suessions et Bellovaques) ; il 
en reste aujourd’hui des lambeaux, et des localités en gardent la mémoire : Beaumont- 
en-BEINE, La Neuville-en-BEINE (Aisne) et BEINE, à Villeselve (Oise). 

Une autre forêt, située en Normandie, devait porter autrefois l’appellation de 
BAYNES. Nous en conservons trace dans le nom du village de BAYNES, à Cérisy 
(Manche), et du hameau de BAYNES, à Balleroy (Calvados) ( Behinis , en 1 164), sur le 
domaine de la forêt aujourd’hui appelée Forêt de Cérisy (Nègre, 1987, 19 ; 1990, 135). 
Il est intéressant de noter que cette forêt de Cérisy était encore composée à la fin du 
XIX e siècle de 59 % de hêtres (Joanne, II, 1892, 780). 

Le même *bagina paraît expliquer les noms des localités de BEINE-Nauroy, dans la 
Marne ( Baina , v. 850), jadis chez les Rèmes ; de BEINE, dans l’Yonne {Baina, v. 990), 
dans une zone très boisée, jadis chez les Sénons ; de BENNES, à Montbouy, dans le 
Loiret {Baina, en 919), dans un secteur de forêt, près de Sainte-Geneviève-des-Bois, 
jadis non loin de la zone limite entre Sénons et Camutes ; et de BEYNES, localité des 
Yvelines {Baina, en 1 124), à proximité de la Forêt de BEYNES {Baina, en 1 124) (Vial, 
1983, 52 ; Nègre, 1987, 19, différent de Nègre, 1991, 870, qui a été sans doute rédigé 
antérieurement et non corrigé ; Vachey, 1988, 5 ; Taverdet, 1996, 20). 

BAVAY, petite ville du département du Nord, et ancienne capitale des Nerviens 
{Bagacum, au IV e siècle), associerait dans son nom le gaulois *bag- et un suffixe -acum 
marquant la pluralité : ce serait étymologiquement la “Forêt-de-Hêtres” (Hubschmied, 
1933, 254 ; Dauzat et Rostaing, 1978, 59 ; Billy, 2011, 107). L’établissement - selon la 
légende - aurait été fondé par les Celtes dans une région couverte de forêts et de bois ; on 
verra que ce nom donné au lieu a peut-être été lié aussi à des motifs religieux (Sergent, 
1990, 249). En Suisse, formé sur le même *bagacum, nous trouvons une Forêt de 
BEIACH, à Walperswil (non loin de Bienne, au nord-est de Neuchâtel), sur le territoire 
des anciens Helvètes (Hubschmied, 1933, 255). 



Les lieux du chêne 

Pas moins de trois appellations gauloises du chêne se gardent dans nos noms de 
lieux : *cassano -, derv -, tanno- (sans comprendre le thème *ercu-, évoqué plus loin). 

La première, *cassano- (que les Gaulois ont pu reprendre de leurs prédécesseurs, 
car elle ne trouve pas de correspondance dans les langues celtiques), a fait naître de 
nombreuses appellations de lieux (Henriette Walter a établi une liste de 221 toponymes 
en cassano-, qu’on retrouve sur 74 départements) (1997, 42-45, avec carte ; voir aussi 
Vial, 1983, 53, avec carte). Beaucoup de ces noms paraissent avoir été créés après 
l’époque gauloise : ils sont pourvus de suffixes latins ; une bonne partie est de formation 
dialectale. Cependant, un groupe de toponymes peut remonter à l’époque d’avant la 
Conquête ; on citera parmi eux : sur un modèle *cassan-ate, CHANAS, à Montceau, 
Isère ( Cassanate , en 830), dans un site entouré de bois, jadis chez les Allobroges ; et sur 
le même territoire antique CHANAZ, Savoie ( Chanassum , en 1259), près des hauteurs 
forestières surplombant le lac du Bourget. A partir d’un modèle gaulois *Cassino-ialo, 
la “Clairière-des-Chênes”, nous trouvons CASSEUIL, Gironde ( Cassinogilum , au 
VIII e siècle), autrefois chez les Bituriges Vivisques, à proximité d’une zone de bois ; 
CHASSENEUIL-sur-Bonnieure, Charente ( Chcissagnoles , au XI e siècle), dans l’ancien 
Etat des Santons, voisinant la Forêt de CHASSENEUIL ; CHASSENEUIL, Indre 
( Chassinolio , en 1226), jadis chez les Bituriges, sur les restes d’une zone forestière 
étendue ; CHASSENEUIL-du-Poitou, Vienne ( Casonogilo , en 828), autrefois sur le 
territoire des Pictaves, non loin de la forêt de Moulière... (Nègre, 1986, 568-576 ; 1990, 
164, 179 et 186). 

Une autre appellation gauloise du chêne, derv-, est à rapporter à la langue celtique 
(vieil-irlandais dair et daur, vieux-breton daeru et breton deroldervenn, gallois 
derw(en), comique dar, “chêne”) (Vendryes, 1996, D-12 ; Delamarre, 2003, 141). De là 
vient le nom de la Forêt du DER, située dans le nord-ouest de la Haute-Marne {foresta 
Dervus, en 663), jadis sur le territoire des Tricasses. On trouve sur son secteur la localité 
de Montier-en-DER, et le hameau du DER, à Eclaron-Braucourt-Sainte-Livière. Les 
mêmes Tricasses possédaient une autre forêt à l’est de Troyes, aujourd’hui appelée 
Forêt d’Orient ; dans son périmètre se situe le hameau de DER, sur la commune de... 
Villeneuve-au-Chêne (“bel exemple de conservation linguistique”, comme le notent 
Bénédicte et Jean-Jacques Fénié) (2000, 136) ; et au nord de sa lisière est établi le village 
de Pel-et-DER (Derf, en 1201). La présence d’autres zones boisées de chênes à l’époque 
gauloise pourrait expliquer les noms des localités de DAROIS, en Côte-d’Or ( Darilla , 
en 801) ; DIROL, dans la Nièvre ( Durellum , en 1287), DREVANT, dans le Cher 
( Derventum , en 1217) (mais ici, des raisons sacralisantes ont pu s’ajouter aux raisons 
sécuritaires, comme nous le verrons dans l’étude des “Forces révérées”) (Taverdet, 
1994, 182 ; 2001, 32 ; Nègre, 1986, 565-568 ; 1990, 135-136). 

*Tcinno-, appellation gauloise du chêne vert (à comparer dans le domaine celtique 
avec le vieux-comique glastannen, et le breton tannen , “chêne”) (Delamarre, 2003, 
289), paraît avoir laissé son appellation à TANNERRE-en-Puisaye (Yonne) ( Tanotra , 
au IX e siècle ; Tannadorum, en 1233 : l’“Etablissement-des-Chênes”) ; la localité, jadis 
chez les Sénons, est située dans une zone très forestière. Deux autres noms issus d’une 
composition gauloise *tanno-ialo, la “Clairière-des-Chênes”, se repèrent sur l’ancien 
territoire des Bituriges : au nord (non loin de la limite avec les Camutes), THÉNIOUX, 
dans le Cher (, silvam de villa Tanologio, vers 843), au bord d’une importante zone 
forestière (dont la forêt de Vierzon, juste à l’est) ; au sud-est (tout proche de la frontière 
avec les Eduens), THENEUILLE, dans l’Ailier ( Tenoilum , en 1327), à quelques 
kilomètres de la forêt de Civrais (Dauzat et Rostaing, 1978, 669 ; Nègre, 1990, 176 


et 180 ; Gendron, 1998, 43). L’environnement forestier peut avoir connu de grands 
changements en deux mille ans (et des zones boisées avoir totalement disparu) ; mais 
une certaine permanence du milieu naturel s’observe aussi, et des lambeaux d’anciennes 
sylves - voire des parties entières de forêts - peuvent être demeurés jusqu’à aujourd’hui. 

Les lieux de Vif 

L’if (gaulois eburo- ou ivo-) était au dire de César un “arbre très répandu en Gaule” 
(GG2, VI/31, 137). Cependant, l’espèce a été grandement décimée: son bois, fort 
apprécié pour sa densité et sa résistance au pourrissement, a été suremployé (dès l’époque 
gauloise, où il servait à façonner des armes et des objets, puis au Moyen Age) (Brosse, 
1990, 105 et 108 ; Bourdu, 1997, 65-74). Il n’y a plus aujourd’hui de forêts d’ifs ; ne 
demeurent que des individus isolés. Aussi ne peut-on associer aux toponymes qui gardent 
souvenir de l’arbre l’existence de zones sylvestres : seuls les noms témoignent de la 
richesse passée. Citons, entre autres toponymes : IVORS, dans l’Oise ( Ivortio , en 1 185, 
sur un modèle *eburetius ) ; AVREUIL, dans l’Aube ( Ybrolium , en 1108) et ÉBREUIL, 
dans l’Ailier ( Ebroilensis , en 1 1 15), toutes deux *eburo-ialo : “Clairières-de-l’If” (Nègre, 
1990, 136 et 179). L’appellation de l’if se retrouve aussi dans des composés gaulois 
nommant des marchés : BRAM, dans l’Aude ( Eburomagi , au II e siècle), ENVERMEU, 
en Seine-Maritime ( Evremou , en 875, ancien *Eburo-magos< “Marché-de-l’If’)... ; ou 
des forteresses : AVROLLES, dans l’Yonne ( Eburobriga , au IV e siècle, “Citadelle-des- 
Ifs”) ; AVERDON, dans le Loir-et-Cher (. Everdunensis , au XI e siècle, ancien *Eburo- 
dunon, “Forteresse-des-Ifs”), et aussi EMBRUN, dans les Hautes-Alpes ( Ebrodounon , 
au II e siècle), ÉVRUNES, en Vendée ( Ebredunci , au XIV e siècle)... (Nègre, 1990, 167, 
170, 173, 192 ; Le Quellec, 1998, 101). On se demandera cependant si ces derniers noms 
n’ont pas été donnés pour des raisons moins topographiques que symboliques. 

Quoiqu’ils soient de formation plus tardive, il est intéressant de noter que certains 
toponymes créés à partir du thème gaulois eburo-/ivo- se retrouvent dans des noms de 
localités de Normandie et de Bretagne où l’on compte aujourd’hui - à l’état diffus - de 
très vieux exemplaires de cette espèce : “Les départements normands et bretons sont 
incontestablement le fief de très vieux ifs” (Bourdu, 1997, 29) (même remarque de 
Brosse, 1990, 105 : “Les plus vieux ifs de France se trouvent en Bretagne [...] et plus 
encore en Normandie”). Donnons en exemples les appellations de Notre-Dame-de- 
LIVOYE, dans la Manche (de Liveto , en 1206-1233, formé du gaulois ivo-l “if’, avec 
ajout d’un suffixe collectif latin -etum : “ensemble d’ifs”) ; LES IFFS à Bouville, en 
Seine-Maritime ( les Is, au XII e siècle ; de Tauxis, en 1210) ; LES IFFS, en Ille-et-Vilaine 
(Nègre, 1990, 272). Sachant que ces arbres peuvent atteindre 1200 ou 1500 ans d’âge 
(Robert Bourdu cite les ifs de Saint-Urcin et de Tessy-sur-Vire, dans la Manche, qui 
dépassent les mille ans) (1997, 29), et qu’une génération d’arbres succède le plus souvent 
à une autre, on doit penser que les toponymes cités renvoient à des arbres et à des noms 
de l’époque gauloise (Brosse, même réf., 106). 

On trouve spécialement dans le département de l’Eure de très vieux spécimens 
d’ifs, jugés “remarquables” par les botanistes : ifs de Boisney, de Foulbec, de Saint- 
Symphorien. A La Haye-de-Routot, près de Bourg-Achard, deux ifs ont “l’un 14, l’autre 
15 m de circonférence, ce qui leur donne un âge probable de 1300 et 1500 ans” ; ces 
arbres “eurent probablement des prédécesseurs aux mêmes emplacements” (Brosse, 
1990, 106 ; voir aussi Bourdu, 1997, 28-28). Nous avons vu au chapitre précédent que 
les ÉBUROVIQUES de l’Eure, dont ÉVREUX et l’ÉVRECIN gardent souvenir, avaient 
tiré leur ethnonyme de l’appellation de l’if, parce qu’ils employaient sans doute à la 
guerre des armes faites dans ce bois : arcs, flèches et lances (peut-être enduits eux-mêmes 



d'un poison fourni par ses baies). La matière première nécessaire à leur fabrication était 
amplement donnée aux “Combattants-de-If” par les forêts près desquelles ils vivaient, 
et qui les défendaient de l’ennemi. 

Les lieux de l'orme 

L’appellation gauloise de l’orme, lemo-, se retrouve dans une série de noms de lieux, 
comme LEMENS, à Chambéry, en Savoie (. Leminco , sur la Table de Peutinger , au 
IV e siècle) ; LIMEUIL, en Dordogne (. Lemoialo , au IX e siècle) ; LIMOGES-Fourches, 
en Seine-et-Marne ( Limodio , au XI e siècle). 

Plusieurs restent associés à des zones boisées : LEYMENT, dans l’Ain ( Lemencium , 
v. 1115), jadis chez les Ambarres, non loin des Allobroges, se trouve tout à côté du 
Bois de la Serveîte ; LIMEIL-Brévannes, dans le Val-de-Marne ( Limogilo , en 990, la 
“Clairière-des-Ormes”), sur l’ancien territoire des Parises, voisine une grande zone de 
bois C Forêt de la Grange , Domaine du Gros Bois , Forêt de Notre-Dame .. .) ; LIMEUX, 
dans le Cher ( Lemausus , en 697), autrefois au cœur du territoire des Bituriges, se loge 
au nord d’une grande zone forestière, et près du Bois de Font-Moreau ; LIMOURS, dans 
l’Essonne ( Lemauso , en 703), proche de l’ancienne limite entre Parises et Camutes, est 
situé aussi dans un secteur boisé ( Bois de Chantereine à proximité) (Nègre, 1990, 136, 
179, 186). 

Les lieux de l'aulne 

Nous avons évoqué plus haut le nom gaulois de l’aulne, verno-lverna, car il a servi 
aussi à désigner des lieux humides, des zones marécageuses. Henriette Walter a établi 
une “liste de 230 toponymes évoquant l’aulne” issus du thème gaulois, qu’on trouve 
répartis sur 70 départements, ce qui dénoterait une grande présence de l’arbre en Gaule 
(1997, 45-46). Cependant, une grande partie de ces noms a dû être formée tardivement 
à partir du terme gaulois vern- passé dans la langue romane. Pour la série de toponymes 
remontant sans doute à l’époque de la Gaule, il n’est pas toujours facile d’y différencier 
les acceptions “marécage” et “aulne” (Lassus et Taverdet, 1995, 154) ; les deux sens 
peuvent avoir souvent coexisté, l’aulne aimant les terrains humides. 

Citons VERNOU, en Indre-et-Loire ( Vernao , au VI e siècle, issu d’un modèle 
*vern-avus), jadis chez les Tuions ; VERNOU, en Seine-et-Marne ( Verno , en 1203), 
anciennement chez les Sénons ; VERNEUSSES, dans l’Eure ( Vernuciis , en 1050, d’un 
originel *vern-uccia), autrefois chez les Esuviens, près de la limite des Eburoviques et 
des Lexoviens ; VERNUSSE, dans l’Ailier ( Vernucos , au XIII e siècle), autrefois chez 
les Bituriges, près des Arvemes (Nègre, 1990, 136). Un composé gaulois peut être 
rapporté assez sûrement à la présence d’arbres : *vema-ialo , la “clairière-des-aulnes”. 
Il explique : VERNAJOUL, en Ariège, jadis chez les Tectosages ; VERNEJOUL, à 
Cornac, dans le Lot ( Vernogelo , en 895), à l’époque gauloise chez les Cadurques ; 
et quatre autres localités situées sur l’ancien territoire des Arvernes : VERNEUGE, 
à Aydat, dans le Puy-de-Dôme ( Vernogol , en 1326) ; VERNEUGHEUL ( Vemoilo , 
au X e siècle), dans le même département ; VERNEUGES, à Saint- Just-près-Brioude, 
en Haute-Loire ( Vernogoe , en 1270) ; et VERNUEJOULS, à Freix-Anglards, dans le 
Cantal ( Vernuegol , en 1464) (Nègre, 1990, 188). On note que la plupart de ces localités 
se repèrent à la fois le long d’un cours d’eau et dans une zone boisée. 

Dans le tome II sera évoquée la trace gauloise d’autres arbres : bouleau, érable, 
mélèze, sapin, saule, qui demeurent aussi inscrits dans nos noms. Nous verrons alors 
que bien des appellations gauloises d’essences ont laissé leur marque dans notre 
lexique. Nous ne pouvons donc douter de la présence en Gaule de nombreuses espèces 


I 


ni de l’existence de nombreuses zones boisées. Elles ont certainement incité à un 
“exploitation de la forêt à des fins militaires” (Clavel-Lévêque, 1989, 169). 

On pouvait y abriter - complémentairement aux zones de marais - les population 
civiles : “Indutiomare [...] se mit [...] à préparer la guerre, cachant ceux que leur âg 
mettait hors d’état de porter les armes dans la forêt” (GG2, V/3, 94). On pouvait y place 
en sûreté aussi les biens : les ennemis, “vite avertis par leurs éclaireurs de l’arrivée d 
César, cachèrent leurs chars et leurs bagages dans l’épaisseur des forêts” (GG2, VII/18 
152). Enfin, les soldats pouvaient s’y réfugier en cas de revers militaire : les Helvètes 
attaqués par César au moment où ils traversaient la Saône, “cherchèrent leur salut dan 
la fuite et se cachèrent dans les forêts voisines” (GG2, 1/12, 21). Les Trévires utiliseron 
l’abri forestier de la même façon : “Mis en déroute au premier contact, ils gagnèrent le 
forêts voisines” (GG2, VI/8, 126). Et aussi les troupes de Camulogène, qui se réfugieron 
après la bataille de Lutèce, en 52 av. J.-C,, sur les hauteurs boisées des alentours, pou 
échapper à la cavalerie des Romains (GG, VII/62). 

1.3.3. Résistance forestière 

La sylve n’a pas été seulement un lieu de refuge occasionnel pour de petits groupe: 
de combattants, se mettant à couvert dans les bois les plus proches en cas de difficulté: 
en rase campagne. Elle a pu représenter un véritable instrument tactique, les Gauloi: 
étant “passés maîtres incontestés dans l’art d’utiliser la forêt” (Clavel-Lévêque, 1989 
159). Des soldats, massés dans les bois, pouvaient fondre brusquement sur l’attaquant (i 
l’époque de la Conquête : les colonnes romaines), “pour se réfugier le plus vite possible 
sous le couvert, dont ils avaient jailli, dès que l’ennemi s’ [était] ressaisi” (Audouze e 
Buchsenschutz, 1989, 212). César évoque ainsi, en 57 av. J.-C., les cavaliers nerviens 
qui “se repliaient à l’intérieur des bois, auprès des leurs, puis, ressortant, chargeaieni 
contre les nôtres” (GG2, 11/19, 53) ; il parle aussi des “Barbares [Morins et Ménapes 
[qui] sortirent de tous les coins de la forêt et fondirent sur les nôtres” (GG2, III/28, 74) : 
véritable guérilla forestière. Le milieu couvert servira de base arrière à la résistance 
armée. Dans les forêts camutes, les commandants de la lutte se retrouveront pour menei 
des conciliabules en secret : “Les chefs de la Gaule s’étalent] fixé[s] des réunions entre 
eux en des lieux écartés, au milieu des bois” (GG2, VII/1, 144). 

Outre les zones boisées qui parsemaient un paysage ouvert et fournissaiem 
une couverture de proximité, il y avait (au moins chez certains peuples) de vastes 
étendues forestières, davantage propices à cette résistance guerrière. Nos toponymes 
en témoignent : les ARDENNES, l’ARGONNE, le MORVAN, la SAVOIE, régions 
éminemment forestières, tirent leur appellation de la langue gauloise (cette dernière 
région contenant, on le verra, le nom gaulois du sapin) (Delamarre, 2003, 51-52, 165- 
166, 267-268 ; Deroy et Mulon, 1992, 27, 28, 325, 436-437)’. ARDENNES comme 
ARGONNE, MORVAN comme SAVOIE ont été pendant les deux dernières guerres des 
hauts lieux d’affrontements et de résistance armée. Il semble qu’à l’époque de la Gaule 
ces zones aient parfois déjà tenu un rôle guerrier de premier plan. 

Le cas de l’ARDENNE est à cet égard exemplaire. Le peuple des Trévires a été 
durant la guerre césarienne de Conquête, un de ceux qui ont manifesté la plus forte et ls 
plus longue des oppositions aux légions : “résistants de la première heure, ils furent aussi 
les derniers à déposer les armes” (Deyber, 1994, 35). Or, nous remarquons que c’esl 
sur leur territoire que se tenait (selon le témoignage de César) la forêt de l’ARDENNE 
dont le nom nous a été gardé : les pays aux plus grandes étendues forestières auronl 
donc offert la plus longue résistance. Le récit de César montre le rôle majeur qu’s 
tenu ce bastion sylvestre. Il constituera pour les troupes romaines “le maquis le plus 


dur à réduire’’ (Deyber, 1987a, 151). Les soldats en armes et les habitants du pays s’y 
cacheront ; les résistants y tendront des embuscades ; Ambiorix y massacrera en 54 av. 
J.-C. la légion de Sabinus et Cotta (GG, V/26-37). 

Les ennemis - mais particulièrement les Romains - craignaient ces grandes zones 
forestières facilitant la défense des populations indigènes. César, impressionné, évoque, 
à l’est de la Gaule, la vaste forêt HERCYNIENNE ( Hercynia silva ) : elle est si grande 
qu’il faut 60 jours pour la traverser dans sa longueur et 6 dans sa largeur (GG, VI/25). 
Apollonios de Rhodes, dès la fin du III e siècle av. J.-C., “considérait [cette forêt] comme 
au centre des régions habitées par les Celtes” (Kruta, 2000, 663). Effectivement, son 
nom provient du celtique *Ercunia signifiant “Forêt-des-Chênes” (d’un thème *ercu- 
ayant désigné en celtique l’arbre-roi des forêts). C’est le même *Ercun[i]a qui est à 
l’origine de l’appellation de la Forêt ûTARGONNE, d’une étendue actuelle de 45 000 
hectares ( Argunnensis sylvae , en 967, *ercuna étant passé à *arcuna) (Oizon, 1979, 
38 ; Delamarre, 2003, 165-166). Le général romain est frappé aussi - en stratège - par 
l’importance de la forêt d’ARDENNE, qui “s’étend sur une immense étendue, au milieu 
du territoire des Trévires, depuis le Rhin jusqu'aux frontières des Rèmes” (GG2, V/3, 94). 
Les légionnaires s’inquiètent face à ce type de grandes zones sylvestres. Ils craignent les 
embuscades, et à juste titre : “Les ennemis [éburons] dressèrent une double embuscade, 
en un lieu favorable et couvert, [...] et ils y attendirent l’arrivée des Romains ; quand la 
plus grosse partie de la colonne se fut engagée dans une grande vallée très profonde, ils se 
montrèrent soudain des deux côtés [...], tombèrent sur notre arrière-garde, empêchèrent 
notre avant-garde de monter et nous acculèrent au combat dans une position très 
défavorable” (GG2, V/32, 108) (même scène d’embuscade en VIII/12). “Ces retraites, 
commente César (pour le pays des Eburons, aux forêts contiguës à celles des Trévires), 
étaient connues des habitants du voisinage, et une grande diligence était nécessaire”, les 
forêts ayant des “sentiers incertains et invisibles” ; “la nature même des lieux protégeait 
les barbares, et l’audace ne leur manquait pas pour dresser de secrètes embûches ou 
envelopper nos soldats dispersés” (GG2, VI/34, 138). Le souvenir cuisant restait dans les 
mémoires de l’embuscade tendue par les Boïens (peuple de Gaule cisalpine) aux troupes 
romaines commandées par le général Postumius en 216 av. J.-C. (selon le récit de Tite- 
Live, l’armée, bloquée en tête et en queue dans la traversée d’une vaste forêt, désarticulée 
par la chute d’abattis, avait été massacrée par les Gaulois) ( Histoire romaine, XXIII, 24, 
dans P. Le Roux, 1959, 4-6 ; Guyonvarc’h, 1997, 215-216 ; Deyber, 1994, 29). 

Alain Deyber souligne que “les légionnaires étaient mal préparés à cette lutte 
forestière : issus d’une civilisation urbaine, ils étaient impuissants face aux Gaulois qui 
habitaient ou fréquentaient quotidiennement les bois et les marais” (1987a, 163). Au 
contraire, les populations autochtones profitaient de leur connaissance du terrain : “Si 
le Romain éprouvait de l’embarras, voire de la crainte envers la forêt, le Gaulois, lui, 
s’y sentait parfaitement à l’aise” (Deyber, 1994, 30) : une certaine connivence et même 
une certaine communion existait entre l’habitant de la Gaule et son milieu naturel, la 
forêt ; elle représentait pour le soldat gaulois une alliée, ce que certains noms ethniques 
ont souligné. Nous avons vu que la ville d’ÉVREUX, la ville de LIMOGES et la région 
du LIMOUSIN, la région d’AUVERGNE, gardaient vraisemblablement dans leur 
appellation le souvenir de peuples gaulois qui s’étaient dénommés sur le nom d’une 
essence forestière : if, orme, aulne, utilisés pour fabriquer des armes. Ajoutons le nom 
de la localité de VIEUX (dans le Calvados, près de Caen), issu de l’ethnonyme des 
VIDUCASSES, Ceux-“du-Bois” (on reconnaît dans la première partie de Tethnonyme 
l’élément vidu- étudié plus haut). Dans de nombreux textes mythologiques des Celtes, les 


arbres se montrent associés à l’idée de bataille (en dernier lieu, voir Guyonvarc’h, 1997, 
209-217). La forêt devait aider ses combattants. De fait, dans la défense de leur territoire, 
“les Gaulois surent profiter au mieux d’un milieu qu’ils maîtrisaient” (Deyber, 1994, 31). 
D’où “le rôle omniprésent des bois dans les combats de la guerre des Gaules” (Audouze 
et Buchsenschutz, 1989, 212). 

1.4. Les hauteurs 

1.4.1. L'abri des massifs montagneux 

Les zones de hauteurs, assez nombreuses en Gaule, ont dû favoriser - bien sûr très 
inégalement selon les régions - la guerre de défense : elles représentaient des barrières 
naturelles contre les invasions, offraient des sites de refuge où l’on pouvait rester caché 
à l’ennemi et permettaient le contrôle étroit des voies de passage. 

Comme on a relevé le lien (à la fois topographique et linguistique) qui se manifestait 
entre la forêt et les marais, on doit souligner le rapport étroit qui a existé entre la hauteur 
et la forêt, le massif montagneux étant souvent aussi un massif forestier. Il est certain 
que lorsque les hauteurs étaient couvertes par la sylve, elles devenaient un abri plus sûr 
en cas d’attaque. 

• Argonne et Ardenne 

Nous avons évoqué plus haut la Forêt d’ARGONNE au nom d’origine gauloise. 
Bien que ce soit “un massif allongé, d'altitude modeste (dépassant à peine 200 m)”, les 
géographes la considèrent comme “constituant [déjà] un obstacle à la circulation par son 
caractère compact et l’extension de sa couverture forestière” (Oizon, 1979, 38). 

César - qui en fait une région plus étendue que la nôtre - présente l’ ARDENNE 
comme une “forêt”, “la plus grande de toute la Gaule”, aux pièges redoutés (GG, VI/29 
et aussi V/3). Mais elle constituait bien sûr aussi une hauteur: “massif ancien [...] 
relativement élevé”, entre la Belgique, le Luxembourg et la France, avec des hauts de 400 
à 500 m (Oizon, 1979, 35 ; Fénié, 2000, 38). Il est certain que la succession des collines 
et des vallons n’a pas facilité les avancées des troupes de César (comme on le voit dans 
l’embuscade contre les légions réalisée dans la zone voisine des Eburons) (GG, V/32). 
L’étymologie révèle le “vrai sens” des mots : le radical celtique d’où provient le nom de 
l’ ARDENNE (et de notre département des ARDENNES) désignait originellement ce qui 
est “haut”, “élevé” (gaulois ardu-, “pentu”, à comparer au vieil-irlandais ard, “haut” ; 
au gallois ardd, “colline” ; au vieux-breton ard/art, “élevé”) (Vendryes, 1959a, A-87 ; 
Fleuriot, 1964, 72 ; Delamarre, 2003, 51-52 ; Billy, 2011, 75). Appliqué en bien d’autres 
régions de France que F ARDENNE (en particulier dans les Alpes et le Massif central), 
le même nom a parfois conservé ce sens premier : ainsi plusieurs* montagnes de Haute- 
Loire sont nommées ARDENNE(S) (par exemple à Coubon, à Pradelles), et aussi une 
série de hameaux situés sur des hauteurs, comme ARDU Y, près d’Yssingeaux (Haute- 
Loire), ou ARDENNE, à Fénols (Tarn). Mais le plus souvent, le toponyme a fini par 
s’appliquer à des forêts (Vincent, 1937, 98 ; Rostaing, 1950, 322-323 ; Nègre, 1972, 18 ; 
von Wartburg, XXV, 1985, 155 et 158 ; Arsac, 1991, 103-104 ; Delamarre, 2003, 51-52). 

• Vosges 

De même que l’ARDENNE, les VOSGES désignaient dans l’Antiquité une réalité 
plus large qu’aujourd’hui (Jullian, I, 1909, 17 ; Deroy et Mulon, 1992, 512) : englobant 
le Palatinat et jusqu’aux hauteurs du Plateau de LANGRES, au cœur des terres des 
LINGONS (futur pays gallo-franc de LANGOGNE) ; pour preuve. César parle du 
monte Vosego, qui est in finibus Lingonum : “montagne des VOSGES qui sont sur le 



territoire des LINGONS” (GG2, IV/10, 78). Le massif des VOSGES formait une barrière 
combinant forêts et hauteurs. Il était une défense pour les Leuques, qui “avaient pour 
frontière la crête des VOSGES depuis le ballon d’Alsace jusqu’au Donon” (au voisinage 
oriental des Rauraques) : ce qu’on appelle les VOSGES méridionales (Jullian, II, 1909, 
476) ; et il jouait le même rôle pour les Médiomatriques : couverts des Catalaunes 
à l’ouest de leur territoire par l’ARGONNE, et abrités des Triboques à l’est par les 
sommets des VOSGES septentrionales et centrales (en particulier le col de Saveme) 
(Burnand, 1990, 9 et 10, avec carte). D’origine gauloise, le nom des VOSGES ( monte 
Vosego , dans le texte de César, cité plus haut) a pu souligner l’aspect protecteur de la 
hauteur : c’était peut-être au sens étymologique la “Double-Force”, la “Grande-Force” 
(celtique vo-, “deux”) (Delamarre, 2003, 326), appellation qui était reliée à un théonyme, 
attesté dans le Palatinat et en plusieurs lieux des VOSGES (se reporter dans le tome III 
La Gaule des dieux au chapitre I “Les Forces révérées”, “Hauteurs sacrées”). 

• Jura 

Dans La Guerre des Gaules - texte indispensable par la richesse des renseignements 
qu’il donne -, César parle dès le début du livre I de “la très haute chaîne du JURA [monte 
Iura altissimo ] qui s’élève entre les Séquanfes] et les Helvètes” (GG2, 1/2, 14) ; un peu 
plus loin, on trouve une remarque similaire : le “mont JURA [...] sépare les territoires 
des Séquan[es] de ceux des Helvètes” (GG2, 1/8, 19). Le massif protecteur s’étirait 
sur toute la longueur du territoire séquane, ne permettant un passage aisé qu’au nord 
et un autre tout au sud. Le nom propre cité par César provient de la langue gauloise, 
et il n’est pas impossible qu’il soit issu du celtique : certains linguistes ont comparé le 
thème jur- au moyen-gallois ior , désignant un “chef’ (Degavre, 1998, 262) ; en ce cas, 
le JURA aurait été pour les Gaulois la hauteur qui “commande” le paysage, la montagne 
“souveraine”. L’appellation moderne de JURA provient directement de la forme latine 
employée par César : la forme antique a été réintroduite de façon savante dans la langue 
par les géographes, au XVI e siècle (ce qui explique qu’il n’y ait aucun écart entre le mot 
latin et le mot français). Elle y a remplacé, pour désigner la grande chaîne de montagnes, 
le terme de JOUX (aboutissement phonétique du gaulois juris), qui n’était plus senti 
comme une réalité géographique unique : passé dans le langage dialectal, et appliqué 
à toutes sortes de hauteurs pour nommer régionalement une forêt en terrain montueux, 
une croupe boisée (par exemple dans la région de Pontarlier ; et en Suisse, autour du 
lac Léman, où on rencontre la forme JOUR). Le terme de JOUX, encore présent dans 
les dialectes, reste surtout dans des noms de lieux, comme LA JOUX et Ménétrux-en- 
JOUX, communes du Jura ; MIJOUX, commune du Doubs ; JOUX-la-Ville, commune 
de l’Yonne ; la Forêt de JOUX, près de Lons-le-Saunier ; et, en dérivation, le Mont 
JOR AT (Ain et Suisse), le JURET (montagne à Ménétrux-en-JOUX), les Grandes et les 
Petites JORASSES (en Haute-Savoie), et d’autres sites de hauteurs, qui ont pu tenir jadis 
un certain rôle défensif (von Wartburg, V, 1950, 82-83 ; Pégorier, 1963, 234 ; Deroy et 
Mulon, 1992, 242 ; Lassus et Taverdet, 1995, 34-35 et 151 ; Colin, 1995, 216 ; Taverdet, 
1996, 50 ; Degavre, 1998, 262 ; Billy, 2011, 304-305). 

• Morvan 

L’association hauteur/forêt se retrouve, à l’extrémité nord-est du Massif central, pour 
la région du MORVAN ( Morvennum , nom connu dès le III e siècle) (Moreau, 1983, 171 ; 
de Planhol, 1988, 231). Elle est à la fois un ensemble de hautes terres (massif cristallin 
de 500 à 600 m, avec un mont culminant à 900 m) et en même temps un vaste espace 
forestier. Cette double physionomie a fait de ce pays un “bastion montagneux” apte à 
la défense contre l’ennemi. Pendant la dernière guerre, ce fut un haut lieu de résistance. 


A l’époque gauloise, le MORVAN se trouvait au cœur du territoire des Eduens, citadelle 
naturelle où s’abritait la forteresse de BIBRACTE, telle une “tour sur un donjon” (après 
la Conquête, la hauteur finira par être abandonnée pour un site en plaine). Camille Jullian 
(auteur de la comparaison précédente) parle de “l’énorme redoute que form[ait] [pour les 
Eduens] le massif du Morvan, compacte, sombre et mystérieuse, hérissée de taillis, pleine 
d’invisibles recoins” (II, 1909, 535-536). Les étymologistes restent perplexes sur le nom 
de MORVAN. Seul, P.-H. Billy propose un modèle gaulois *morv-enno-, “Hauteur- 
Sombre” (2011, 389). Nous envisagerons pour notre part une formation (également 
gauloise) *maro-vidu-ennum, qui aurait désigné en langue celtique la “Hauteur-de-la- 
Grande-Forêt”. 

Ce nom pourrait être comparé à celui de MERVENT, bourgade de Vendée 
( Marevennus , au XL siècle), au cœur de la grande Forêt de MERVENT -Vouvant, secteur 
domanial de 2400 hectares boisés, s’étendant sur un plateau granitique ; ses futaies 
sombres et profondes abritaient, dit-on, jadis des loups (Gauthier, 1996, 42 et 174 ; Le 
Quellec, 1998, 176-177 ; Michelin, 1976, 88-89, avec plan). On connaît aussi, en terre 
celtique insulaire, une montagne d’Ecosse (située dans le comté de Caithness) qui porte 
le nom de MORVEN (Deroy et Mulon, 1992, 325). 

• Cévennes 

A la bordure sud-est du Massif central, la chaîne de montagnes des CÉVENNES 
étire sa haute et large muraille. Son nom antique de Cebentia, attesté dans La Guerre des 
Gaules, se rencontre aussi chez Pline sous la forme Cebennae, “pluriel s’expliquant] 
naturellement par la nature complexe de la chaîne” (Deroy et Mulon, 1992, 99). Le nom 
des CÉVENNES est à rapporter à un étymon gaulois : radical *cem-, “dos”, d’origine 
celtique (à comparer avec le vieux-gallois cemn, le gallois cefn, “dos”, et le breton kein! 
kefn, “dos”, ancien *kebno) (Henry, 1900, 57-58 ; Nègre, 1990, 131 ; Degavre, 1998, 
145 ; Fabre, 2000, 51). S’y est ajouté un suffixe gaulois -enna : celui qu’on a rencontré 
dans l’appellation de Y Arduenna. Il faut noter que les variantes antiques du nom 
( Cebenna , Remmena, Cevenna ...) montrent une alternance m/blv “propre aux langues 
celtiques” (Deroy et Mulon, 1992, 99 ; Billy, 1993, 48 et 51). Le thème gaulois *cam- est 
affilié à l’indo-européen *(s)kamb-/*(s)kemb-, “courber”, “plier” (Pokomy, 1959, 918) : 
on a affaire à une métaphore oronymique, qu’on rencontre aussi en gallois, où cefn, 
“dos”, peut être employé au sens de “lignes de crêtes” (Degavre, 1998, 145). 

Le dos “courbé” de cette chaîne de montagnes avait pour les peuples gaulois une 
fonction bien défensive : César parle des “montagnes des CÉVENNES, qui forment une 
barrière entre les Arvemes et les Helviens” ; l’hiver, ses hauteurs étaient “couvertes d’une 
neige épaisse” interdisant le passage. Il précise que les Helviens “se croyaient défendus 
par les CÉVENNES comme par un mur” (se Cevenna ut muro munitos existimabant) 
(GG2, VII/8, 147). Les troupes romaines, au prix de grands efforts (“à force de peine”), 
parviendront cependant, en 52 av. J.-C., à franchir cette barrière pour atteindre le pays 
des Arvemes, ce qui aura pour effet de stupéfier les Gaulois (même réf.). 

1.4.2. La résistance des peuples alpins 

Situé sur le territoire des Allobroges, le haut relief de la SAVOIE constituait 
une forteresse naturelle pouvant mettre à l’abri des incursions ou au moins gêner les 
adversaires. Les épaisses forêts la recouvrant augmentaient ce rôle protecteur. Le nom 
de SAVOIE provient du reste d’un antique Sapaudia (attesté au IV e siècle chez Ammien 
Marcellin), qui devait désigner étymologiquement dans la langue gauloise le haut pays 
de la “Forêt-de-Sapins”, celtique *sapa-vidia (Weisgerber, 1931, 208; Delamarre, 
2003, p. 267-268 ; Billy, 2011, 507). Les populations locales s’étaient fait un allié de 



cet environnement, ne craignant pas les hauteurs boisées, le relief et ses dangers. “Les 
montagnes, qui couvraient presque tout le pays, les avaient élevés dans le courage, 
l’audace et l’amour de l’indépendance : ils étaient habitués à mépriser les avalanches et 
à repousser les maîtres étrangers”, souligne Camille Jullian (II, 1909, 516) ; aussi, “les 
Romains virent [en eux] un peuple de batailleurs” (même réf., 515). 

La même remarque peut s’appliquer à bien des petits peuples des Alpes, très 
bagarreurs, qui sauront se protéger et se défendre sur leur site naturel. Ce milieu leur 
était si familier ! Aujourd’hui, plusieurs pays ou localités ont gardé, attaché à leur nom, le 
nom d’une des tribus gauloises qui y vivait. Il semble que la fierté de leur indépendance 
se soit gardée dans la fierté d’un nom particulier. Passons-les en revue, du nord au sud. 

Le nom des GRAIOCÈLES ( Graioceli ), peuplade installée dans la région du Mont- 
Cenis, doit sans doute être associé à l’appellation du Grains Mons (= le Petit-Saint- 
Bernard) et des Alpes GRAIES (ou GREES), qui désignaient dans l’Antiquité le secteur 
montagneux allant du col du Petit-Saint-Bernard au Mont-Cenis (Prieur, 1968, 67 ; 
Barruol, 1975, 318). La tribu liée au nom de la montagne se défendit par elle : César 
montre que les GRAIOCÈLES, avec d’autres peuplades, “avaient occupé les positions 
dominantes, tent[ant] de barrer la route à son armée” ; il fallut les “repouss[er] en plusieurs 
rencontres” (GG2, 1/10, 20). L’ethnique des GRAIOCÈLES les aurait désignés comme 
les “Montagnards” ou les “Chefs des Hauteurs” (le thème ocel- nommait en celtique 
le “promontoire”, le “sommet”, et au figuré le “chef’) (Rousset, 1988, 91 ; Delamarre, 
2003, 237). Selon Paul-Louis Rousset, “à une période encore assez récente, dans le Val 
di Viu [de l’autre côté de la frontière, en Italie, sur la partie orientale de l’ancien territoire 
des Graioceli ], le terme en usage pour désigner une personne grande et robuste était 
Garuser (1988, 91-92). Faut-il y reconnaître l’ancien nom des GRAIOCÈLES ? 

De hauts sommets protégeaient le pays des Iconii/Ucenni . Leur souvenir s’est gardé 
dans l’appellation de l’OISANS, au sud-est de l’Isère (Dauzat, 1960, 151 ; Barruol, 1975, 
319-320 ; Billy, 2011, 409). Le nom de la peuplade se lit sur le Trophée d’Auguste dans 
la liste des peuples alpins enfin vaincus et soumis à Rome (Prieur, 1968, 73), preuve 
qu’elle résista longtemps aux troupes romaines. 

Nous avons évoqué dans le premier chapitre les VERTAMOCORES, “Ceux-qui-ont- 
la-meilleure-armée”, la “Troupe-des-Combattants-Supérieurs” ( Ver-tamo-corii ). Leur 
nom demeure dans la région du VERCORS, Vercoriis, en 1293 (Billy, 2011, 562). On 
sait que ce bastion naturel entouré de hautes falaises et de forêts servit de maquis pendant 
la dernière guerre. A nouveau, les lieux de résistance de naguère se révèlent avoir été jadis 
des sites de défense : on peut penser qu’à l’époque gauloise le plateau du VERCORS fut 
déjà utilisé par les “Combattants supérieurs” pour la guérilla montagnarde, étant propice 
aux cachettes et aux embuscades. ' 

La petite région du QUEYRAS, dans les Hautes-Alpes, doit son appellation à la tribu 
gauloise des QUARIATES, montagnards eux aussi difficilement attaquables à cause des 
hautes crêtes cernant leur petite région naturelle (Barruol, 1975, 344). Ils surveillaient 
les voies d’accès à plusieurs cols, comme beaucoup des peuplades ayant l’emprise sur 
les grands passages transalpins. Romains et Carthaginois redouteront la traversée de ces 
territoires ; et ils n’attaqueront leurs guerriers qu’avec prudence. 

Enfin, CHORGES (à l’est de Gap) conserve le souvenir des CATURIGES, les “Rois- 
du-Combat”, installés dans la haute vallée de la Durance (au sud-ouest des QUARIATES) 
(Billy, 2011, 189). C’est contre eux et contre les GRAIOCÈLES aidés des CEUTRONS 
que César, en 58 av. J.-C., regagnant la Gaule (au plus court par les Alpes) avec cinq 
légions, devra batailler. Les Caturiges honoraient leur nom ! 


La résistance des tribus alpines, intermittente pendant la guerre des Gaules, se 
généralisera sous Auguste, qui devra entreprendre “la conquête systématique des zones 
montagneuses demeurées indépendantes” (Deyber, 1987a, 165). Mais cette résistance, si 
elle bénéficiait d’un terrain escarpé favorable, n’était le plus souvent qu’une lutte séparée 
de tribus gauloises, vivant ordinairement de façon assez cloisonnée. Elle ne pouvait 
réussir à long terme ; et de fait elle gênera plus qu’elle n’arrêtera les troupes romaines. 

La guerre de défense, menée en certaines régions privilégiées à l’abri des massifs 
montagneux, s’est bien sûr également exercée en de multiples régions et lieux de 
Gaule grâce à la protection des collines et des plateaux. De nombreuses localités de 
France gardent un nom remontant à un thème gaulois en rapport avec l’idée d’élévation 
(comme acaunus , cilisia, ardu-, *banno-, *barro-, briga , durnus , tullo-, *turno-, uxello -). 
Beaucoup de ces sites ont développé, abrité des forteresses à l’époque gauloise. Nous 
allons en faire à présent l’étude, dans une partie spéciale. 

2 - LES FORTERESSES 


2.1. Les anciennes citadelles : type briga 

Les sites de hauteur vont, à partir du II e siècle av. J.-C., être largement investis - ou 
réinvestis - par les peuples gaulois qui les aménageront en places fortes. Mais on ne doit 
pas oublier que dans les premiers temps de l’occupation celte en Gaule, alors qu’une 
minorité guerrière devait imposer sa domination, des places fortes avaient déjà été 
érigées en haut des collines. 

2.1.1. Un très ancien type 

Peut-être avait-on donné à ces places fortes gauloises, dès l'époque ancienne, le terme 
générique de briga. 11 désignait originellement en celtique un “point élevé”, un “mont” 
(Lambert, 2003, 37), sens présent dans le vieil-irlandais bri, “colline”, dans le comique 
bry, dans le gallois et le breton bre , de même acception (Henry, 1900, 42 ; Vendryes, 
1981, B-87 ; Delamarre, 2003, 87). On trouve à la base un thème indo-européen *bergh, 
“haut”, “éminent”, substantivé au sens de “hauteur”, “mont”, “colline” (d’où viendra, 
aussi, par le germanique, l’allemand Berg, “montagne”) (Pokorny, 1959, 140-141). 
Le terme briga va servir à nommer chez les Celtes (par effet de métonymie) le fort de 
défense guerrière placé sur un lieu élevé (la même évolution se repère en germanique : 
allemand Burg, “château”, “citadelle”). , 

Les linguistes ont retrouvé des traces étonnamment riches de ce terme dans la 
péninsule Ibérique, dont les Celtes firent la conquête au VII e - VI e siècle av. J.-C. Plus 
de trente-cinq noms ont été repérés dans la toponymie ancienne ; et une quinzaine 
demeurent dans les noms de lieux modernes (qui se montrent largement répartis, sauf 
dans le sud et le sud-est de l’Espagne) (voir liste dans d’Arbois de Jubainville, 1904, 
99-104 ; carte schématique dans Rix, 1954, 104 ; et Harmand, 1970, 34). Aujourd’hui, 
une ville comme SÉGORBE (en Espagne, non loin de Valence) porte toujours un 
nom provenant d’un antique Segobriga ; et COÏMBRA (cité du Portugal, célèbre par 
son université) doit toujours son appellation à un antique Conimbriga (d’Arbois de 
Jubainville, 1894, II, 263-266 ; 1904, 98-109 ; Dottin, 1916, 205 ; H. Hubert, 1974, 286). 
Nous tenons, dans ces toponymes en briga, “le témoignage le plus certain sur la réalité 
de l’expansion celte” au cœur des terres ibériques, à des dates fort anciennes, comme 



le souligne Jacques Harmand (1970, 34). Une part au moins des toponymes en briga 
que nous retrouvons en France pourrait remonter également à cette première occupation 
celte. Ils nous garderaient P“appellatif le plus archaïque pour désigner une forteresse” 
(Lebel, 1962, 172 ; et Rix, 1954, 105). 

2.1.2. Une série toponymique importante 

Les toponymistes recensent en France une cinquantaine de localités, communes ou 
hameaux, dont les noms proviendraient du terme celtique ; on les trouve en de multiples 
régions, particulièrement dans le Centre-Ouest et le Sud-Est (fîg- 20, carte établie sur les 
relevés d’E. Nègre, 1990, 149-150 et 167-169). 

Briga a pu être employé seul pour créer des toponymes (avec éventuellement un 
suffixe) ; et le modèle semble bien se reconnaître (compte tenu de l’effacement du -g- 
intervocalique) dans certains noms modernes : BRIE (Charente, Charente-Maritime), 
BRION (Indre, Isère, Lozère, Maine-et-Loire, Puy-de-Dôme, Deux-Sèvres, Yonne), 
BRIOSNE (Sarthe), BRIOUX (Deux-Sèvres et Vienne) (Nègre, 1990, 149-150, avec 
relevé des formes anciennes). Cependant, les attestations anciennes montrent un danger 
de confusion : des formes comme bria, briaco, briona, bion(no), breone, broiae... 
peuvent renvoyer à des modèles différents de briga : briva , “pont” (paronymie la 
plus dangereuse), cl aussi bracu -, “marécage”, broga, “champ”, “pays”, voire beria, 
“plaine”..., “Imites ces racines gauloises ayant été confondues par Révolution phonétique 
loninnc" (' Tavertlel, 1996, 24 ; et Lambert, 2003, 193). On relève, dans la liste des noms 
i apportés au thème briga , des sites qui ne se trouvent pas en relation avec une hauteur ; ils 
doivent être regardés avec une grande circonspection (même s’il est possible que l’idée 
île forteresse ait parfois fait oublier l’idée d’élévation). Aussi, à quelques exceptions près, 
nous n’envisagerons ici que les toponymes liés à des éminences. 

Associé à un suffixe -ntio-, briga a créé un modèle Brigantion , “éminence”, “lieu 
élevé”, d’où BRÉGANÇON, à Bonnes, dans le Var ( Pergantion chez Etienne de 
Byzance, Breganzone, v. 1200) ; le Mont BRIANÇON, à Saint-Arcons, en Haute-Loire 
( Brianço , en 1458) ; aussi BRIANÇON, dans les Hautes-Alpes ( Brigantione , au 1 er siècle 
av. J.-C., chez Strabon), et BRIANÇON, en Savoie, à Notre-Dame-de-BRIANÇON 
(. Brianzone , en 1196); BRIANÇON, à Authon, dans les Alpes-de-Haute-Provence 
(Brienzo, en 1190) ; BRIANÇONNET, dans le même département ( Brianzo , en 997- 
1027) ; B RIANT, en Saône-et-Loire (in pago Brienensi, en 1031-1060), et BRIANTES, 
dans l’Indre ( Briantes , en 1291), aussi en Saône-et-Loire (Nègre, 1990, 149 ; Delamane, 
3001, 87). Le même toponyme se reconnaît dans BREGENZ, en Autriche ; et, par la 
tonne Brigantia , dans BRAGANCE (Bragança), au Portugal (Delamarre; même réf.). 
( )n ne peut douter de la celticité du modèle, qu’on retrouve (avec changement vocalique) 
dans le nom de l’antique déesse des Celtes irlandais, Brigit, l’“Eminente”, dont le culte 
sera christianisé et prolongé à travers sainte Brigitte (Sterckx, 1998, 53-55 ; Delamarre, 
2003, 88). Nous rencontrerons pour la Gaule le nom voisin de BRIGINDO(NA), la 
“Haute ”, la “Forte”, théonyme qui pourrait expliquer l’appellation de la localité de 
B ROI N DON, en Côte-d’Or (. Brigendonis , en 834), liée à une hauteur (voir, dans le 
tome III, l’étude des “Forces révérées”). 

Briga se retrouve majoritairement dans des noms de lieux issus de composés. Les 
attestations anciennes permettent d’identifier l’élément, toujours à la même place ; 
mais il est difficile à reconnaître dans les noms modernes car sa seconde position l’a 
altéré. Il a souvent abouti à une forme en -(O)EUVRE(S) et -ÈVRES dans les régions 




Fig. 20 - Noms de communes et de hameaux issus du gaulois BRIGA (selon Ernest Nègre, 
Toponymie générale de la France). 


de langue d’oïl, et en -OBRE(S), -ABRE et -OUBRE dans les régions de langue d’oc : 
citons dans la zone d’oïl BENEUVRE (Côte-d’Or), Châtel-de-NEUVRE (Allier), Chéry- 
CHARTREUVE (Aisne), CŒUVRES (Aisne), DENEUVRE (Meurthe-et-Moselle), 
MOYEUVRE (Moselle), VANDŒUVRE (Meurthe-et-Moselle), VENDEUVRE (Aube, 
Calvados, Vienne) et VENDŒUVRES (Indre) ; également LINGÈVRES (Calvados), 
SÈVRES (Vienne), SOULIÈVRES (Deux-Sèvres) et SUÈVRES (Loir-et-Cher). Et 
dans la zone d’oc : CANTOBRE (Aveyron) ; COULOBRES (Hérault) ; LANOBRE 
(Cantal) ; Saint-Pierre-d’ALZOBRE (Aveyron) ; VÉZÉNOBRES (Gard) ; VINSOBRES 
(Drôme) ; et aussi ESCOULOUBRE (Aude) (Berthoud et Matruchot, 1901, 47-48 ; Vial, 
1983, 62 ; Nègre, 1990, 167-168). 

Cette série doit correspondre à un système ; on doit se demander lequel. 


2.1.3. Des sites haut perchés 

Nous avons vu que l’on avait affaire - du moins originellement et essentiellement - à 
des toponymes liés à des éminences. Ce sens est tout à fait explicite dans des oronymes 
qui nous demeurent : noms propres donnés à des reliefs. 

A l’est de Paris, entre Marne et Seine, la BRIE ( Briegium , 639) doit sans doute son 
appellation à un dérivé de briga ayant désigné les hauteurs des Côtes de BRIE, qui 
limitent à l’est cette petite région (Nègre, 1990, 131 ; Fénié, 2000, 91 ; Billy, 2011, 142). 

A S aint-Arcons-d’ Allier, en Haute-Loire, se trouve un Mont BRIANÇON ( Brianso , 
en 1458) (Dauzat, Deslandes, Rostaing, 1978, 120 ; Nègre, 1990, 149). 

Dans l’Yonne, près de Saint-Florentin, s’élève le Mont AVROLLO(T) (ou 
AVRELOT) ( Mont Esvrolet, en 1505), “longue butte-témoin, qui culmine au-dessus de 
Saint-Florentin et qui vient en s’abaissant légèrement jusqu’au-dessus d’AVROLLES”, 
Eburobriga, au IV e siècle) (A. Duval, 1973, 19, et 5-22, avec carte de situation ; Dauzat, 
Deslandes, Rostaing, 1978, 110 ; Taverdet, 1996, 18). 

Les COËVRONS nomment une chaîne de collines qui s’étend entre les départements 
de la Mayenne et de la Sarthe ; leur appellation ancienne ( Coebron , en 989) pourrait faire 
remonter à un modèle *Caito-brig-one, “hauteur boisée” ; on comparera avec le nom de 
lieu Caito-brix, cité par Ptolémée, aujourd’hui SETUBAL, ville du Portugal (Dauzat, 
Deslandes, Rostaing, 1978, 132 ; Delamarre, 2003, 97-98). 

Enfin, au-dessus de Castres (Tarn), s’étend le Plateau de SIDOBRE, massif 
granitique délimité par l’Agout et un de ses affluents la Durenque ; son nom proviendrait 
d’un antique *Setubriga ou *Sedto-briga (Nègre, 1972, 19; Michelin, 1982, 153; 
Moreau, 1983, 240 ; Fénié, 2000, 289 ; Billy, 2011, 516). 

Certains toponymes en -briga comportaient un premier élément de type descriptif, 
qui confirme leur caractère oronymique. Le Plateau de SIDOBRE, qu’on vient 
d’évoquer, a peut-être nommé une “hauteur allongée” : gaulois *setu-, “long”, qu’on 
retrouve en celtique dans le vieil-irlandais sith, “long” ; le vieux-gallois et vieux-breton 
hit, “longueur” (de *situ-) ; le gallois hyd et breton het/hed, “longueur”, etc. (Henry, 
1900, 159 ; Vendryes, 1974, S- 120 et 121 ; Degavre, 1998, 377). 

La localité de BENEUVRE en Côte-d’Or ( Bennovra , en 1 169) a reçu son appellation 
d’un antique *Banno-briga. Comme Gérard Taverdet l’a montré, on doit voir dans 
le premier élément, plutôt qu’un nom d’homme, le gaulois *bannom, qui nommait 
une “corne” (sens “encore bien présent dans le sud de la France dans BANNE”) ; il 
s’esl applique métaphoriquement à une montagne : perçue comme une “pointe”, un 
“somme!”; en l’occurrence le Mont Aigu, qui domine les lieux (Taverdet, 1994, 39; 
3001, 10-11 ; et Lambert, 2003, 190 ; Delamarre, 2003, 66). ' 

CANTOBPE, quant à lui, village de l’Aveyron, sur la commune de Nant (déjà 
Canfohre, en 1027), est situé sur un éperon rocheux dans la vallée de la Dourbie, 
"conlourn(c| de trois côtés par la Dourbie ou son affluent dont le Trévézel” ; d’où peut- 
être son nom originel de *Canto-briga : la “Hauteur-circulaire” (à comparer en Espagne 
avec le toponyme celtique antique Cento-briga ) (Albenque, 1948, 68 ; Nègre, 1990, 1 67- 
168 ; Fabre, 2000, 46 ; Delamarre, 2003, 104). 

Même lorsque l’appellatif briga s’est appliqué topographiquement à des éminences 
naturelles (mont, plateau), nous pouvons déjà avoir affaire à des sites de défense : 
positions stratégiques pour les soldats gaulois, et lieux de refuge pour les populations 
locales. La hauteur allongée du Plateau de SIDOBRE “a peut-être désigné [jadis] un 
site défensif à la confluence de l’Agout et de la Durenque, à l’emplacement actuel de 



Castres” (Fénié, 2000, 289). Le Mont AVROLLOT, où des fouilles ont été menées par 
Alain Duval, a abrité jadis un lieu fortifié (A. Duval, 1973, 19 et 21). 

2.2.4. Des forteresses 
• Lien particulier avec la hauteur 

La très grande majorité des noms issus du modèle briga sont des localités. Et la 
très grande majorité de ces localités se montrent liées à une éminence qui a pu jadis les 
protéger. 

L’établissement pouvait être au pied de la hauteur : comme à BRAY, en Saône- 
et-Loire ( Brigia , en 930-935), tout proche de la Montagne de la Brosse qui domine la 
vallée de la Grosne (Nègre, 1990, 149 ; Rebourg, 1994, 196-197) ; et, dans le même 
département, à BRION (de Brione, en 1291), commune sur le territoire de laquelle on 
trouve le Mont Jeu et en face le Mont Dru , qui domine de 160 m la plaine de l’Arroux, 
et où Jacques-Gabriel Bulliot situait un possible poste de défense (Rebourg, 1994, 335 ; 
Billy, 2001a, 25) ; aussi comme à BRIANTES, dans l’Indre ( Briantes , en 1291), village 
au pied d’une hauteur qui domine l’Indre (Dauzat et Rostaing, 1978, 115 ; Gendron, 
1998, 32-33) ; à COIVREL, dans l’Oise ( Cuiebria , en 1123), village au nord duquel 
avait été établi, sur une colline, le site défensif du Catelet ou Châtelet où l’on a présumé 
un plus ancien oppidum (Lebègue, 1994, 71 ; Woimant, 1995, 215). On a cité plus haut 
BENEUVRE, en Côte-d’Or, surplombé au nord par le Mont Aigu (Bénard et autres, 1994, 
125-131, avec plan). La hauteur, en ces cas, pouvait servir de poste militaire de défense, 
ou être utilisée comme refuge pour les populations en cas de danger (Lebel, 1962, 172). 
VEROSYRES, en Saône-et-Loire (Vorovre, au XIV e siècle), serait étymologiquement un 
“Fort-de-Secours”, gaulois *Voreto-briga (Nègre, 1990, 168). 

D’autres établissements se sont développés sur l’éminence elle-même : tels 
BRIOSNE-lès-Sables, dans la Sarthe ( Briona , en 1330), établi sur la hauteur (Beszard, 
1910, 21 ; Nègre, 1990, 150) ; BROYES, dans la Marne ( Brias , en 813), au bord d’un 
plateau dominant la plaine (qui fut un site défensif, castrum Breiae en 1049-1060) 
(Lebègue, 1994, 57 ; Nègre, 1990, 149) ; CANTOBRE, à Nant, dans l’Aveyron, village 
perché sur un éperon rocheux (Albenque, 1948, 68) ; Châtel-de-NEUVRE, dans r Allier 
( pagus Donobrensis, à l’époque mérovingienne), sur un coteau dominant la vallée de 
I Allier (Corrocher et autres, 1989, 106 ; Nègre, 1990, 168) ; DENEUVRE, en Meurthe- 
et-Moselle ( Danubre , en 1076), village installé sur un éperon de grès (Moitrieux, dans 
Mussy, 1997, 96, avec plan, 103) ; JŒUVRES, à Saint-Jean-Saint-Maurice-sur-Loire 
(i Juevro , en 1265), établi sur un plateau de 75 hectares, site défensif dominant la Loire 
(Tuverdet, 1985a, 51 ; Lavendhomme, 1997, 197-200, avec plan) ; ou VENDŒUVRES, 
duns l’Indre ( Vendopera , en 1174), village bâti sur un éperon qui s’allonge sur 1,5 km, 
avec des routes d’accès à forte déclivité (Coulon, 1973, 53 ; Nègre, 1990, 167). 

Parfois la localité s’est développée à mi-pente : ainsi, BROYES, dans l’Oise ( Broioe , 
en 1 103), logée sur les pentes du Mont Soujflard (Lebègue, 1994, 57) ; BRYON, à 
Orury, en Saône-et-Loire, “écart situé à mi-pente d’une hauteur” (Billy, 2001a, 25) ; ou 
VOIVRES, dans la Sarthe ( Vodebris , au IX e siècle), “sur le penchant d’un coteau assez 
élevé” (Beszard, 1910, 33)... 

D’anciennes briga, jadis installées sur la hauteur protectrice, ont pu redescendre vivre 
ail pied de leur éminence : le Mont AVROLLOT, dans l’Yonne, a dû être le site primitif 
ll'un habitat gaulois de hauteur fortifiée, qui est allé se réinstaller en bas de sa butte, 
la puix revenue, développant une agglomération secondaire à l’époque gallo-romaine 
(A Duval, 1973, 12). On remarque, enfin, l’existence à BRIANÇON, dans les Hautes- 



Alpes ( Brigantione , au I er siècle av. J.-C.), comme à BREGENZ, en Autriche (antique 
Brigantiori), d’une ville haute fortifiée (site originel), et d’une ville basse (création 
postérieure) (Barbey, 1993, 1010 ; Michelin, 1980a, 55-56 ; Delamarre, 2003, 87). 

• Rôle double des sites de défense 
l,a protection 

l .es lieux du type briga ont été certainement utilisés dans un but de protection : par 
les chefferies, par les troupes militaires, et sans doute par les populations civiles qui 
pouvaienl s’y réfugier en cas de danger (surtout dans ces temps premiers de la présence 
celle en Gaule, où la sécurité était encore mal assurée). Mais on doit penser que ces sites 
et que ces noms représentèrent aussi des démonstrations de force, quadrillant, au vu de 
tous, les territoires conquis : signaux de puissance adressés aux éventuels agresseurs, 
ennemis extérieurs ou intérieurs (Henry d’Arbois de Jubainville expliquait ainsi le 
fleurissement des toponymes -briga en Espagne : “Les Gaulois conquérants n’avaient 
pas complètement soumis une partie considérable de la population vaincue et, pour tenir 
tête à cette population toujours plus ou moins rebelle, il fallait multiplier les forteresses 
au milieu d’elle”) (cité par Delamarre, 2001, 10). 

A la base de quelques-uns de nos toponymes issus d’un composé en -briga, nous 
trouvons l’expression ancienne à la fois de la force supérieure et de la protection 
magique. Certains noms recèlent un caractère valorisant : Châtel-de-NEUVRE (Allier) 
et DENEUVRE (Meurthe-et-Moselle) sont des “Citadelles-Nobles” ( *Donno-briga ). 
Nous verrons au chapitre suivant plusieurs “Citadelles-de-la-Victoire”, qui donnent 
au modèle briga un caractère éminemment guerrier et orgueilleux (Nègre, 1990, 167- 
168). D’autres noms pourraient enfermer un caractère sacralisant : VENDŒUVRES 
(Indre), mais aussi VANDŒUVRE (Meurthe-et-Moselle), VENDEUVRE (Aube, 
Calvados et Vienne) sont des “Citadelles-blanches” et virtuellement des “Citadelles- 
sacrées” ( Vindo-briga ) (soit par la couleur de la roche ou l’impression lumineuse de leur 
éminence, soit par la présence à proximité de la hauteur d’une eau pure jugée divine) ; 
ce sens se retrouverait dans JŒUVRES (Loire), la “Citadelle-[de-l’eau-]divine” ( *Divio - 
briga ) : hauteur protectrice enserrée par une boucle de la Loire. AVROLLES (Yonne) 
( Eburo-briga ), littéralement la “Citadelle-de-l’If ’, comprendrait également une valeur 
sacralisante (en même temps que guerrière). Comme si les hommes avaient affirmé dans 
les appellations la protection de leurs citadelles par les forces divines. 

Lu surveillance 

Etablies sur des points de hauteur, les briga jouissaient évidemment d’une vue 
elenduc. BRAY (Saône-et-Loire) domine la vallée de la Grosne, comme ÉRTANTES 
l'Indre, cl BRION l’Arroux. CANTOBRE plonge sur la vallée de la Dourbie, et Châtel- 
de NEUVRE sur la vallée de l’Ailier. DENEUVRE surplombe la vallée de la Meurthe, 
etc. Mettons à part, pour le point de vue superbe qu’ils offrent, BRIANÇON, qui domine 
de 1 00 m la Durance ; et JŒUVRES, entouré de pentes très abruptes, qui se dresse aussi 
à 100 m au-dessus de la Loire (voir photographie dans Lavendhomme, 1997, 198). Il 
est évident que de tels sites permettaient une surveillance stricte des déplacements. 
SOULIÈVRES (localité des Deux-Sèvres) ( Solobria , en 1095) pourrait être une antique 
A 'Su-velo- briga (réduit à so(v)lo-bri(g)à) : “Citadelle-de-la-bonne-vue” ; nous avons nos 
Miribel (sur le thème celtique *suli-/soli-, voir en dernier lieu Delamarre, 2003, 243). 

Les routes étant étroitement scrutées, les citadelles de hauteur durent se développer 
particulièrement aux endroits stratégiques de passage : nous pensons qu’un des 



rôles essentiels des briga a été la surveillance et le contrôle des voies de circulation 
(préexistantes ou construites pour relier des citadelles entre elles). Au pied du Mont 
AVROLLOT (Yonne) passait la voie d’ Alise à Sens et d’Auxerre à Troyes (A. Duval, 
1973, 12-13). Sous la hauteur dominant BENEUVRE (Côte-d’Or), un système complexe 
de chemins protohistoriques a été révélé par l’archéologie aérienne, et trois itinéraires 
différents identifiés ; le “Mont Aigu [...] occup[ait] une position stratégique permettant 
le contrôle de la circulation” (Bénard et autres, 1994, 126 et 130-131, avec plan). 
BRIANÇON (Hautes-Alpes) assurait un passage stratégique entre quatre vallées, et 
permettait le contrôle de la “route oblique entre la vallée de Suse et la Provence” (Barbey, 
1993, 1010; Ganet, 1995, 88). A BRION (Saône-et-Loire), on a vu que l’éminence 
du Mont Dru dominait la plaine de l’Arroux ; la hauteur était contournée par lu voie 
antique d’Autun à Toulon-sur-Arroux (Rebourg, 1994, 335). A BROYE (Suônc-el-Loirc 
également) (de Brecis, en 1264), près des pentes du Mont Jeu où s’étendait la localité, 
passait la voie Autim-B elle ville (même réf., 336). DENEUVRE (Meurthe-et-Moselle) 
occupait une position dominante, étant “le premier resserrement de la vallée de la 
Meurthe” ; elle constituait un passage important, et devint un carrefour routier fréquenté 
(Moitrieux, dans Massy, 1997, 96-97). SUÈVRES (Loir-et-Cher), dominée par un 
coteau, développa une agglomération sur la route d’Orléans à Tours (Provost, 1988b, 
76-77 ; et Gendron, 1998, 32), etc. 

• Réalité toponymique et réalité archéologique 

Pour être tout à fait convaincu que le modèle briga n’a pas seulement nommé des 
hauteurs “naturelles” et des établissements jouxtant ces hauteurs (renvoyant à une 
réalité seulement géographique), mais bel et bien des forteresses (renvoyant à une 
réalité guerrière), nous aurions évidemment besoin de preuves. L’archéologie peut-elle 
confirmer ce que nous suggère la linguistique ? 

Le passé gaulois semble avoir été souvent effacé ou masqué, des constructions 
ultérieures à l’époque de la Gaule ayant été établies aux lieux de fondations plus 
anciennes. Nous voyons ainsi les sites du type briga assez fréquemment associés à 
des noms ou à des lieux de places fortes médiévales (ou plus récentes). Quelques 
exemples révélateurs suffiront à montrer le fait. BROYES (Marne) est cité castrum 
Breiae en 1049-1060 (Lebègue, 1994, 57). Sur le site de hauteur de SUÈVRES (Loir- 
et-Cher), on repère le lieu-dit Les Châteliers (Provost, 1988b, 76 ; Gendron, 1998, 32). 
BRÉGANÇON, à Bonnes (Var), “point stratégique de défense des côtes de Provence 
et des îles d’Hyères”, a été fortifié au XVI e siècle (Barbey, 1987a, 297) : aussi parle- 
t-on du Fort de BRÉGANÇON (même réf.). La ville haute de BRIANÇON (Hautes- 
Alpes) a été entourée d’épais remparts par Vauban, dotée d’une 'Collégiale puis d’une 
Citadelle (XIX e siècle), elle-même construite sur l’emplacement d’un ancien château 
(même réf., 298-303). BRYON, à Grury (Saône-et-Loire), a vu l’aménagement d’une 
fortification médiévale (Billy, 2001a, 25). DENEUVRE (Meurthe-et-Moselle) a subi 
également la construction d’un château qui a bouleversé le site : “Il est vraisemblable 
que le site celtique se trouvait sur l’éperon qui supporte le village actuel”, souligne 
Gérard Moitrieux, qui ajoute : “Il est évident que les modifications de l’habitat depuis la 
construction du château rendent difficile le repérage de traces celtiques : ainsi l’extrémité 
de l’éperon a été remblayée sur sept mètres d’épaisseur pour construire l’église du 
XVIII e siècle” (dans Massy, 1997, 97). 

Des preuves - limitées à quelques sites - existent cependant, qui viennent justifier le 
sens antique de “citadelle” à donner au toponyme briga. 



A AVROLLES (Yonne), la hauteur du Mont AVROLLOT (site primitif de 
l’établissement d’ AVROLLES) montre un rempart (“encore haut par endroits de plus de 
4 m”), qui, accompagné d’un fossé, coupait le plateau de part en part, délimitant l’espace 
d’un éperon barré. Les lieux ont été utilisés pour un camp militaire romain, mais ont dû 
être conçus et employés antérieurement (des traces d’occupation gauloise de La Tène III 
ayant été révélées sur la hauteur) (A. Duval, 1973, 19, avec plan, 17). 

A BENEUVRE (Côte-d’Or), “l’origine indigène du site est certaine”. Des 
“forlirications, aujourd’hui disparues mais attestées par la littérature du XIX e siècle, 
correspondent à celles d’un camp protohistorique installé sur le Mont Aigu” (Bénard et 
autres, 1994, 130-131). 

A BRIEY (Meurthe-et-Moselle), on a repéré, au-dessus d’un méandre du Woigot, 
une petite enceinte de type éperon barré (Hamm, 2004, 131-132). 

A DENEUVRE (Meurthe-et-Moselle), bien que l’antiquité du lieu ait été pour 
l’essentiel oblitérée par les constructions médiévales, la hauteur où est juché le village 
montre à l’angle de la muraille du château les restes d’un bâtiment gallo-romain, la Tour 
de Bacha. Les fouilles ont révélé à sa base un fossé préexistant ; ce “fossé [...] serait 
le vestige d’un éperon barré de l’époque celtique” (Moitrieux, dans Massy, 1997, 97). 

Enfin - et c’est l’exemple certainement le plus éclatant par les richesses de ses 
découvertes -, le plateau de JŒUVRES, à Saint-Jean-Saint-Maurice-sur-Loire (Loire), a 
révélé un important oppidum gaulois. Un matériel assez riche y a été trouvé (céramiques, 
bijoux, petits bronzes, monnaies...). Et surtout, un système défensif a pu être mis en 
évidence : levée de terre et fossé, avec, très vraisemblablement, rempart de type murus 
gallicus. L’occupation est datée de La Tène finale (sur une cinquantaine d’hectares) et 
de l’époque gallo-romaine ; mais elle pourrait en fait remonter - selon certains indices 
archéologiques - au premier âge du Fer (Lavendhomme, 1997, 197-200). 

En ce cas, cette *Divio-briga aurait pu être contemporaine des briga de la péninsule 
Ibérique : remontant à la première période d’occupation celte. Il est bien sûr impossible 
de distinguer parmi tous les noms qui ont été cités lesquels se rapporteraient à cette 
époque ancienne, et lesquels - le type ayant été ultérieurement réactivé - seraient plus 
récents. On a assez souvent affaire à des localités aujourd’hui modestes (pas de grandes 
agglomérations). Serait-ce l’indice d’un système de places fortes très ancien, développé 
sur des sites souvent étroits, et qui tendra le plus souvent à tomber en désuétude ? Il avait 
trait à une époque où des guerriers s’installant sur le territoire de ce qui allait être la Gaule 
entendaient tenir le pays depuis de fières citadelles militaires, utilisées comme fortins ou 
comme refuges. Mais dans les siècles suivants, l’emprise des nouvelles populations 
celtes et le phénomène d’acculturation produisirent leurs effets : l’habitat se dispersa 
de plus en plus dans les campagnes, et beaucoup des anciennes forteresses» durent être 
abandonnées ou voir leur rôle très restreint. La “puissance [nouvelle], souligne Fernand 
Braudel, créait sans doute la sécurité, une sorte de pax celtica ” (1981 , 54). 

2.2. Toponymes issus de diverses appellations de hauteurs-forteresses 

En dehors des toponymes relevant du type majeur briga, nous trouvons dans 
l’Hexagone toute une série d’appellations de lieux issues de thèmes gaulois en rapport 
avec l’idée d’élévation, qui peuvent renvoyer ou qui renvoient explicitement à des 
sites défensifs de la Protohistoire. Certaines de ces appellations, provenant de vieux 
thèmes préceltiques repris par les Gaulois, correspondraient-elles à des hauteurs- 
refuges elles-mêmes très anciennes ? On peut le penser, même s’il est impossible de 
dater les occupations pour chaque type de nom (les découvertes archéologiques sont 



encore trop réduites, et n’arrivent souvent à mettre en valeur que les derniers niveaux 
d’occupation). Un seul point est sûr : la variété des appellations nous montre que toutes 
sortes de hauteurs ont été utilisées pour la défense, et ce de façon très intensive : depuis 
les hauteurs-refuges (formes parmi les plus anciennes : forteresses de secours utilisées 
en cas d’attaque), en passant par les camps militaires de surveillance, les places fortes 
conçues pour abriter des habitats permanents, jusqu’aux grands oppida ayant développé 
des trames urbaines. 

2.2.1. Des anciennes hauteurs-refuges aux places fortifiées 

• Type ardu- 

Ce modèle a été évoqué plus haut à propos des ARDENNES (dont nous avons dit 
qu’elles ne représentaient pas un nom unique mais provenaient d’un appellatif appliqué ù 
divers lieux de hauteur). Parmi les toponymes susceptibles d’évoquer des places-refuges, 
citons le Mont ARDOU(X) ( Mons de Montardor, en 1269) à Pontailler, en Côte-d’Or 
(Taverdet, 1994, 38). Cette colline, dominant de plus de 40 m un bras (aujourd’hui mort) 
de la Saône, et un gué, se situait “sur les marges disputées entre Lingons et Séquanes” 
(Mangin et Bénard, dans Bénard et autres, 1994, 149). On comprend qu’on ait pu y 
installer un poste de surveillance, en même temps site refuge. Un habitat permanent 
finit par s’y développer. Les fouilles ont montré que “le groupement installé sur le Mont 
ARDOU a dû constituer une agglomération véritable [...], structurée le long d’un axe 
principal” (même réf., 149 ; plan, 150). 

Aux environs de Gueugnon, en Saône-et-Loire, sur la commune d’Uxeau, on trouve 
un Mont DARDON ( Dardant , XIII e -XIV e s.). Pour Gérard Taverdet, ce nom provient 
non d’un modèle *are-dunum mais du thème ardu- désignant la hauteur : “Il faut 
certainement comprendre le Mont d’ARDON” (1994, 38). Le site (à 506 m) embrasse 
une vue spectaculaire sur le Morvan, mais aussi vers la vallée de la Loire et le Massif 
central. Des fortifications remontant à l’époque de Hallstatt ont été repérées. Après une 
interruption de l’occupation à La Tène II, le lieu a été de nouveau investi pendant les 
deux derniers siècles av. J.-C. “La montagne fut ceinturée de trois remparts de terre, mais 
seul le plus élevé (environ 495 m, englobant une surface de 6 ha) est visible tout près 
du sommet” (Crumley, 1993, et en particulier, 3 ; voir aussi Rebourg, 1994, 261-263). 

• Type *cor-ennum 

Un ensemble de localités tirent leur nom d’un modèle *cor-ennum (Dauzat, 1960, 
193-194). On y reconnaît, avec la présence du suffixe gaulois - ennum , un radical *cor- 
qui exprimait une idée de “fermeture”, de “cercle”. Il faut le rapporter au celtique (et 
non au préceltique) : sont attestés un moyen-irlandais cor, “cercle*, “tour”, “mouvement 
tournant” ; un gallois cor, “enclos”, et cor-went, “tourbillon” ; un vieux-breton -cor-, 
“courbure”, “repli” et “cercle” ; un breton cornent, “tourbillon”, “ouragan”, et coroll, 
“cercle de danseurs” (Fleuriot, 1964, 118 ; Vendryes, 1987, C-204 à 207). Le texte 
gaulois de la Tuile de Châteaubleau, découvert en 1997, a révélé aussi le mot coro-/ 
core, qui paraît signifier “fermé” (Lambert, 2001, 71, 89, 108 ; Delamarre, 2003, 126). 
Ces différents termes remonteraient à une racine indo-européenne *(s)ker-, “tourner”, 
“courber” (Pokorny, 1959, 935). Elle a pu servir à nommer ici des “Hauteurs-fermées”, 
naturellement fortifiées par un entourage de roches à pic. Citons COREN, dans le Cantal 
(Coren, en 1185), sur un piton ; CORENC, en Isère ( Corennum , au VIII e siècle), sur une 
hauteur escarpée ; COURENC, hameau à Beaux en Haute-Loire (Coren, en 1179), sur 
une haute croupe (Dauzat et Rostaing, 1978, 21 1 ; Astor, 2002, 842). 



Le même thème *cor- se retrouve dans le nom de lieux ayant révélé des sites fortifiés 
de l’âge du Fer : dans le Var, CORRENS ( Correno , en 920) et CUERS ( Castrum Corius, 
en 1032), où sont connus plusieurs habitats perchés antiques munis de remparts (Brun, 

1999, 348, 367-370) ; en Dordogne, LA CORADE, à Coulounieix -Charniers, qui portait 
un oppidum de 32 ha avec “puissante levée de terre” (Gaillard, 1997, 101-103) ; en 
Côte-d’Or, EN CURIOT, lieu-dit à Alise-Sainte-Reine, en bordure de l’oppidum, où 
l’on a découvert un murus gallicus (Creuzenet, 2010) ; dans les Vosges, LA CORRE, à 
I lousseras, enceinte qui comportait talus et blocs de parement (Michler, 2004, 193-195). 
On ajoutera, dans le Puy-de-Dôme, CORENT ( Coren , au X e siècle), où avait été aménagé 
un important oppidum des Arvernes, sur le site du Puy de CORENT (formant un plateau 
de 50 ha à 200 m au-dessus de la vallée de l’Ailier) (Provost et Mennessier-Jouannet, 
1994, 76-82 ; Fichtl, 2000, 15, 33, 172 ; Poux, 2011). 

• Type durno- 

Un gaulois *durnos, “poing”, transmis dans le latin tardif durnus, “poignée”, 
“empan”, explique le vieux -provençal dorn et le vieux-français dor (moyen français 
dour) qui désignait une mesure de quatre doigts : la largeur du poing. Dans le parler 
d’Aoste, un DORGNO désigne un “durillon” ou une “bosse” (von Wartburg, 111, 1949, 
192). Dans le patois lyonnais, un DORGN1 est une meurtrissure de fruit ; la DORGNE 
désigne un “coup”, une “bosse” (une joue DORGN1E étant une joue “enflée”) ; le 
DORGNON est un “coup de poing” (information de B. Horiot à l’auteur). L’origine du 
thème est celtique : vieil-irlandais dorn , “main”, “poing”, “mesure de longueur” ; gallois 
dwrn, “main”, et dyrnod, “coup de poing” ; vieux-breton durn, breton dourn, dorn, 
“poing”, “main” (Schmidt, 1957, 201 ; Fleuriot, 1964, 153; Vendryes, 1996, D-177 
et 178 ; Delamarre, 2003, 130-131). Un chef gaulois, dont le nom se retrouve sur des 
monnaies d’argent attribuées aux Bituriges, portait le nom de DURNACOS ; ce devait 
être “Celui-qui-a-le-poing[-fort] “(Colbert de Beaulieu et Fischer, 1998, 245-249 ; Kruta, 

2000, 589 ; Lambert, 2003, 40). 

Des noms de lieux ont été créés à partir de ce thème, avec un emploi métaphorique, 
le “poing” venant à désigner une hauteur ; simple éperon naturel, mais parfois fortin (la 
forme du poing connotant aussi l’image de la force menaçante). LE DOURN, localité 
du Tarn ( del Dorn , en 1261), est situé sur une hauteur dominant un affluent du Tarn. 
DOURGNE, dans le même département ( Dornian , v. 1025, sur un modèle *dom-ianus, 
avec suffixe latin), jouxte l’ancien oppidum de Saint-Chipoli, dominant la vallée du 
Taurou, site d’éperon barré par deux fossés et un talus rehaussé de murs et de moellons. 
Des fouilles de sauvetage, effectuées en 1981-1982, ont révélé des traces d’occupation 
aux L cl II e âges du Fer (céramique, bijoux) (Cambon et autres, 1995, 120-121, avec 
plan). En Haute-Vienne, DOURNAN ( *dorn-anum , avec suffixe latin) doùson nom au 
caractère oronymique du site : “Il s’agit d’un éperon de confluence” (Villoutreix, 1981, 
56). Sur la commune de DOURNAZAC, dans le même département ( Dornazac , v. 1315, 
sur un modèle *durn-atius-acum ?), on repère un plateau (altitude 247 m) qui a été 
“fortifié en éperon barré” ; cependant, “les deux levées de terre qui constituent la butte 
seraient des tumulus longs néolithiques” (Perrier, 1993, 192). 

Il faut remarquer que les différents toponymes concernés montrent le plus souvent, 
associé au radical gaulois durn-, un suffixe latin (pour LE DOURN, l’article peut même 
suggérer l’idée d’une reprise occitane d’un thème antique) (Nègre, 1990, 248). Ce thème 
a dû continuer à être employé après l’époque gauloise (avec une modernisation de la 
forme des noms), comme les sites ont pu être réemployés après le temps des Gaulois. 
Cependant, qu’ils soient issus d’une ancienne tradition celtique (à la fois guerrière et 
linguistique), et qu’ils aient été utilisés d’abord à l’époque de la Gaule, est très probable. 



Du reste, on trouve en Allemagne, dans la région de Hesse, un nom de ville composé 
avec durtio-, dont l’ancienneté paraît remonter à l’époque gauloise (les toponymes 
formés de deux éléments gaulois sont souvent anciens) : DORMAGEN (d’un modèle 
*Durno-magos ), sur une terrasse dominant le Rhin (Loth, 1921, 116; Delamarre, 
2003, 156). En Belgique, près de Mons, on connaît aussi la localité de BAUDOUR 
( Baldumium , en 1010), où l’on repère une colline boisée. Le toponyme est formé avec 
un premier élément bal -, qu’on pourrait rapporter au celtique (un gallois bal, “colline”, 
“mamelon”, “butte”, étant attesté) (Carnoy, 1948, 48-49 ; Degavre, 1998, 76). La même 
formation se reconnaît dans le nom de la commune de BALLORE, en Saône-et-Loire 
(. Balodomense , en 979 : “Fortin-sur-la-Butte”) ; “le village est dominé par une hauteur 
aujourd’hui nommée La Tondue ” (Billy, 2001a, 24 ; carte I.G.N. 2927 O). 

• Type tullo- 

Un gaulois tullo-, “enflé”, “gonflé” (qu’on compare au vieil-irlandais telach , tuhivh , 
“colline” et au gallois twlch, “masse ronde”, “colline”) paraît expliquer l’ancien français 
tolon, “colline”, “éminence” ; sa trace serait demeurée dans les dialectes : naguère, dans 
le Morvan, un TOULON nommait une “éminence plus ou moins élevée”. Au sens figuré, 
un TOLLIÂOU désignait en languedocien un “gros joufflu”, un “gros poupard” (enfant 
dodu et de beaucoup d’embonpoint) ; de même, dans l’Aveyron, un TOUILLAUD 
qualifiait un “gros joufflu” ou un “gros goujat” (von Wartburg, XIII/2, 1967, 402 ; 
Degavre, 1998, 426). 

Tullo- a créé à l’époque gauloise des noms de lieux (von Wartburg, même réf., 
402-403). TOUL (Meurthe-et-Moselle), TOULX- Sainte-Croix (Creuse), LE THOULT- 
Trosnay (Marne), THOU (Cher) et THOU (Loiret), LE THOU (Charente-Maritime), 
seraient issus de ce modèle (Nègre, 1990, 131, avec les formes anciennes). Toutes 
ces localités se situent sur ou à proximité de hauteurs. On peut penser qu’elles s’y 
sont développées jadis parce que cette éminence les protégeait. Peut-être trouva-t-on 
d’abord sur ces sites (assez modestes) de simples postes de surveillance, avec des places 
permettant d’abriter les populations et leurs biens en cas de dangers. Certaines ont pu 
devenir de vraies places fortes. 

TOULX-Sainte-Croix, dans la Creuse, est placée sur une hauteur dans une “position 
exceptionnelle, d’où l’on découvre un vaste panorama” (Villoutreix, 1995, 22). Elle 
est nommée Tullo Castro à l’époque mérovingienne ; un fort militaire y existait donc 
encore. Il a pu être précédé d’une occupation gauloise. “La tradition place sur la colline 
un oppidum gaulois”. Des vestiges, assez nombreux, ont été découverts sur la hauteur 
(mais tous ont depuis disparu î) ; il apparaît cependant qu’ils étaient postérieurs à 
la Conquête (Dussot, 1989, 87-89, avec plan du site de “l’oppidum de Toulx”). De 
nouvelles fouilles, approfondies, pourraient peut-être révéler des niveaux antérieurs. 

En Meurthe-et-Moselle, TOUL (Tul(l)o Loucoru(m), en 40/42 apr. J.-C. ; Tullo, dans 
V Itinéraire d’Antonm), sur le territoire gaulois des Leuques, “s’est établie [...] sur le 
flanc de deux buttes voisines : le mont Saint-Michel et la Côte Barine” (Bedon, 1999, 
152). Les Leuci, vu l’importance stratégique de la place, finiront par faire de TOUL leur 
chef-lieu (Deroy et Mulon, 1992, 483). Il est à noter qu’à la différence de nombreuses 
autres capitales gauloises, celle-ci conservera son nom et l’imposera au pagus Tullensis : 
le TULLOIS (cependant la cité sera supplantée par Grand au IV e siècle) (Jullian, IV, 
1914, 529 ; VI, 1920, 470 ; Billy, 201 1 , 537 ; Fénié, 2000, 305-306). TOUL fut oppidum 
au temps de la guerre des Gaules. Au Bas-Empire, elle deviendra lieu de castrum , 
développant un rempart de 1 300 m de long, avec 28 tours, englobant 10 à 11 hectares 
(Bedon, 1999, 242). Mais le lieu a pu servir de site de défense bien avant la Conquête : 



la tradition voit sur la colline, à l’époque gauloise ancienne, une place forte, développée 
en agglomération secondaire fortifiée, qui put elle-même succéder à un fortin primitif 
(Bedon, 1999, 168). Dans le même département, THÉLOD ( Toullo , en 1127-1169 ; 
Telodium, en 1378) doit avoir un nom de même thème. Le village jouxte une éminence 
(le mont THÉLOD) où l’on a découvert une enceinte délimitée par un rempart (Hamm, 
2004, 356-357). 

• Type * tu r no- 

Joseph Loth a montré qu’un thème *turno-, apparaissant dans toute une série de 
noms de lieux, au lieu d’être rapporté à un nom de personne, Turnus , devait être mis en 
relation avec des éminences (1921). On les repère de façon presque systématique dans 
les lieux ainsi dénommés, ce qui donne une bonne crédibilité à l’hypothèse. Le thème 
est sûrement prélatin ; est-il celtique ? On a tâché d’y relier le breton torn-aot, “falaise” 
(mot à mot “hauteur du rivage”) ; mais cette preuve unique nous paraît insuffisante : les 
autres langues celtiques n’offrent guère de pistes (Loth, 1921, 115 ; Delamarre, 2003, 
304-305). Il peut s’agir d’un très vieux thème préceltique, appliqué anciennement à des 
hauteurs (parfois hauteurs-refuges ?) ; les Celtes, s’installant en Gaule, l’auraient adopté, 
intégré à leur langue, et ainsi transmis. 

Parmi d’assez nombreux toponymes, citons : TOURNON, en Savoie ( Tornone , en 
1189), “sur une hauteur de 420 m” ; TOURNON-d’Agenais, dans le Lot-et-Garonne 
(sans forme ancienne connue), “sur une hauteur très nettement détachée” ; TOURNON- 
Saint-Martin, dans l’Indre ( Tornon , au XIII e siècle), “au pied d’une colline” (mais 
“on peut supposer que le noyau de l’agglomération a été d’abord sur la colline”) ; 
TOURNON-sur-Rhône, en Ardèche ( Castro Turnone , en 814), “sur un piton rocheux” ; 
TOURNAY-sur-Odon, dans le Calvados ( Turnaium , en 1257), “sur une hauteur” ; 
TERNAY, dans le Loir-et-Cher ( Turnacensis villa, au VIL siècle), “au pied d’une butte 
de 1 37 m” ; TOURNY, dans l’Eure ( Torniaco , en 884), “sur un rebord élevé de plateau” ; 
TORNAC, dans le Gard ( Tornagus , en 814), “au sommet d’une éminence isolée”... 
Ajoutons pour la Belgique TOURNAI ( Turnacum dans les itinéraires antiques), “au pied 
d’une pente sur la vallée de l’Escaut” (Loth, 1921, 112-114 ; Dauzat et Rostaing, 1978, 
672 ; Villette, 1992b, 188). 

Beaucoup de ces toponymes ne se relient pas à des lieux avérés d’oppida. On pourrait 
avoir affaire à des sites ayant développé anciennement des habitats sécurisés par une 
hauteur, utilisée comme défense naturelle, sans que de véritables places fortes y aient été 
construites à l’cpoque gauloise. TOLTRNAI, d’abord simple fortin dominant l’Escaut, 
i l’est devenu casirum ceint de remparts qu’au Bas-Empire (Carnoy, 1954, 7 ; Petit et 
Mangin, 1994, 252-253). On exceptera TONNERRE, dans l’Yonne (au nom aussi issu 
d’un thème *lurno-, nous le verrons plus loin) : oppidum certain de La Tène finale (site 
d’epcmn barré installé sur une colline escarpée dominant l’actuelle cité) (Delor, 2002, 
731, 733-734). 

• Type uxello- 

11 a existé un gaulois uxello-, “élevé”, et son superlatif uxisamo-, “très élevé”, qu’on 
rapportera sans conteste au groupe des langues celtiques (vieil-irlandais uasal, “haut”, 
“élevé”, issu d’un modèle *ouxelo ; gallois uchel, “haut” ; breton ( u)hel , “élevé”, 
“hauteur”) (Henry, 1900, 166-167 ; Billy, 1993, 164 ; Degavre, 1998, 464 ; Delamarre, 
2003, 330). Cet uxello- /uxisamo- a pu nommer des établissements liés à des hauteurs 
défensives. Citons, entre autres localités, EXMES, dans l'Orne ( Oxma , à l’époque 
mérovingienne), sur le bord d’un plateau calcaire ; HUISMES, en Indre-et-Loire ( Oxima , 
en 907), sur un coteau d’une centaine de mètres ; HUISSEAU-en-Beauce, dans le Loir- 



et-Cher ( Uissael , v. 1272), au-dessus de la Brisse ; tous ces noms provenant du thème 
uxisamo-. Sur le modèle uxello-, on trouve HUSSAULT, en Indre-et-Loire ( Ussiau , 
en 1224), “sur une hauteur rocheuse dominant la Loire” ; OSSELLE, dans le Doubs 
O Ossella , en 1130), qui “domine une courbe du Doubs” ; UCEL, en Ardèche (U scella, 
en 1275), “au pied de hauteurs” ; USSEL, dans l’Ailier ( Ussellum , en 1327), au penchant 
d’un coteau de 400 m ; USSEL, dans le Cantal ( Ucel , en 1293), sur le Plateau de la 
Planèze ; USSEL, en Corrèze (Oxxello, sur une monnaie mérovingienne), sur une colline 
de 640-670 m ; USSEL, dans le Lot ( Uchello , en 1287), sur une colline de 380 m ; 
UXEAU, en Saône-et-Loire ( Uzellis , en 1 164), dans un site de hauteur ; et UXELLES, 
à Chapaize, en Saône-et-Loire aussi ( Oscella , en 1079), “en bout d’une crête nommée 
Montagne de la Garenne , dominant la vallée de la Grosne” (Joanne, III, 1894 ; et VII, 
1905 ; Nègre, 1990, 132 ; Taverdet, 1990, 56 ; Gendron, 1998, 43 ; Billy, 2001a, 27 ; 
Astor, 2002, 909 ; Rigault, 2008, 744 ; Billy, 2011, 547). 

Nous avons souvent affaire à des lieux d’habitats qui ont pris avec le temps un 
certain développement : devenus des communes, certaines de quelque importance. 
Plusieurs sites ont révélé des installations défensives, et beaucoup sont susceptibles d’en 
livrer. USSEL (Allier) montre les “ruines d’un château fort qui peut avoir remplacé un 
castrum romain” (Joanne, VII, 1905) ; lui-même n’aurait-il pas succédé à un fort gaulois 
(Corrocher et autres, 1989, 48-49) ? Sur le territoire d’UXEAU (Saône-et-Loire) se situe 
le Mont DARDON, dont on a vu qu’il a abrité un haut lieu fortifié. USSEL (Corrèze) 
paraît s’être établie à partir du site premier d’un oppidum ; une enceinte de type éperon 
barré a été repérée, et du matériel de La Tène III a été découvert (Buchsenschutz, 1984, 
141 ; Lintz, 1992, 175 ; Colin, 1998, 104-105). 

EXMES (Orne) est le “site certain” d’un oppidum de La Tène finale. Il a été installé 
sur l’éperon terminant un plateau calcaire, “défendu par des abrupts naturels”. Cet éperon 
a été fermé vers le sud-est par un “important rempart de terre”. Le bourg actuel occupe 
l’emplacement de l’ancien site (Bernouis, 1999, 59, 125-128). Ajoutons que la petite 
région autour d’EXMES, le HIEMOIS, garde son nom formé sur le thème uxo- ( Pagus 
Uxominsis, au VI e siècle) (Billy, 2011, 294). 

Nous verrons, dans l’étude qui suit du type dunum , que d’autres noms de lieux, 
provenant d’un premier élément *uxello-, correspondent à des sites de forteresses 
gauloises révélées par l’archéologie : Puy-d’ISSOLUD (Lot) et ESSALOIS (Loire). 

2.2.2. Des places fortifiées aux grands oppida 

• Types acauno- et *aginno- 

acauno- 

Pline nomme acaunomarga une “argile pierreuse” de la Gaule (, Histoire Naturelle , 
XVII, 44) (Billy, 1993, 1). La seconde partie du composé a abouti au français MARNE ; 
la première nous donne le nom de la “pierre”, du “rocher”, en gaulois (des gloses latines 
traduisent du reste agaunum par “saxum”) (Dottin, 1920, 224 ; Van Berchem, 1982, 
181 ; Delamarre, 2003, 30-31). Acauno- proviendrait d’un indo-européen *ak-, “aigu”, 
“pointu”, “à arêtes vives” (Pokorny, 1959, 18-20 ; Degavre, 1998, 22), auquel s’est 
ajouté un suffixe -auno- de sens peut-être agentif (la roche étant étymologiquement la 
matière “coupante”) (Delamarre, 2003, 31). On retrouve ce thème appliqué à des noms 
de hauteurs défensives. 

Dans le Valais suisse, Saint-Maurice-d’AGAUNE ( Acaun dans des inscriptions 
antiques) était jadis la bourgade principale de la tribu des Nantuates. “Gigantesque 



verrou naturel”, sa hauteur rocheuse surplombant le Rhône barrait la vallée. Du fait de 
cette position stratégique, la place, aménagée en poste fort, commandait et surveillait les 
passages ; elle deviendra à l’époque gallo-romaine poste frontière et station douanière 
avec péages, sur la route du Grand-Saint-Bernard (Van Berchem, 1982, 75 et 181-182, 
avec carte, 173). 

Montélimar portait anciennement le nom d’Acunum ( Mansio Acuno, au IV e siècle ; 
Aiguno, en 1183 ; puis Aygun et Aygu ) (Nègre, 1990, 128 ; Delamarre, 2003, 30). On 
le retrouve dans l’appellation de l’ancien prieuré de Notre-Dame-d’ AYGU, fondé au 
Moyen Age, “encore attesté par l’avenue AYGU” au sud de la ville (Moreau, 1972, 
303). Acunurn devait être originellement une place forte sur une butte, défendant la 
frontière toute proche entre les Ségovellaunes et les Tricastins (à l’emplacement de 
l’ancien château dominant le Roubion ?) (Boisse, 1968, 22, 163, et plan, 133). 

*aginno- 

Un autre type gaulois aginnon a existé à côté du type acaunon/agaunon, qu’on 
peut penser parent du précédent (Deroy et Mulon, 1992, 7 ; Astor, 2002, 893) : formé 
à partir du même radical ac- servant à désigner une hauteur rocheuse, mais employé 
cette fois avec un suffixe gaulois -inno- (Hôlder, II, 1904, col. 46). Plusieurs noms de 
localités en sont issus : AYN, en Savoie ( Ainum , en 1142) et AGEN-d’ Aveyron, dans 
l’Aveyron (. Agenium , en 1510), à proximité de hauteurs ; LAGUENNE, en Corrèze 
( Agenna , v. 932), bordant un éperon de confluence (Nègre, 1990, 53 ; Villoutreix, 
2002, 25). On évoquera surtout AGEN, dans le Lot-et-Garonne {Aginnon, au II e siècle, 
chez Ptolémée) (Deroy et Mulon, 1992, 7 ; Billy, 1993, 4). Le site mérite pleinement 
son appellation. Au nord de la cité actuelle, le Coteau de l’Ermitage dresse ses pentes 
raides, dominant de 100 m la vallée de la Garonne. La ville d’AGEN, en contrebas, 
n’aurait été fondée que vers 20 av. J.-C. De très riches découvertes (les unes anciennes, 
les autres assez récentes) ont établi que ce plateau de 60 hectares avait été l’oppidum 
principal des Nitiobroges : P AGEN primitive. Des vestiges du système défensif ont été 
retrouvés (fouilles de 1990-1992) : fortifications puissantes qui fermaient le plateau par 
un rempart massif de 800 m de longueur, sur plus de 60 m de large, avec fossé, terrasse 
et forte levée (surmontée d’une palissade) montant jusqu’à 7 m de hauteur ; elles ont été 
datées par les archéologues, pour l’état le plus ancien, du II e siècle av. J.-C., époque à 
laquelle l’occupation des oppida a été réactivée en Gaule (mais des vestiges plus anciens 
d'occupation remontent jusqu’au IV e siècle av. J.-C.). L’oppidum sera abandonné dans 
la seconde moitié du I er siècle. Les fouilles ont révélé des zones liées à l’habitat, à 
l'artisanal, aux activités métallurgiques, et aussi des aires religieuses ; un matériel très 
riche a clé recueilli. Autant de preuves établissant que cette hauteur n’était pas un simple 
cndroil refuge mais bel et bien un lieu de vie organisé sur un site fortifié (Boudet, 1992, 
70-73 ; 1994 ; Fages, 1995, 93-108, avec photos et plans révélant bien le site ; Kruta, 
2000, 392-393). 

• Type alisia 

ALISE-Sainte-Reine (à laquelle on doit associer l’appellation du Mont AUXOIS 
et du petit Pays de T AUXOIS, in pago Alisiense, v. 590) tire son nom du nom antique 
d ’Alesia (Billy, 2011, 59-60, 93). Il est attesté par une inscription Alisiia, de la deuxième 
moitié du I er siècle, trouvée sur place, et gardée au Musée municipal d’ALISE (Lejeune, 
1988, 147-155 ; Lambert, 2003, 100-103 ; Provost, 2009, 21/1, 408). Le texte de La 
Guerre des Gaules cite abondamment le nom d ’Alesia, capitale des Mandubiens. Il 
peut être identifié, malgré bien des controverses, avec ALISE-Sainte-Reine (Reddé, 
2003). César - qui qualifie quinze fois la place d ’ oppidum - la décrit “au sommet d’une 



colline, dans une position très escarpée, si bien qu’elle semblait ne pouvoir être prise 
que par un siège en règle” (GG2, VII/69, 179). La plupart des linguistes rapportent le 
nom d’ALÉSIA à une racine gauloise *alis-, “roche”, “hauteur rocheuse”, “falaise” (à 
comparer dans le domaine indo-européen au latin palatinus , d’où le Mont Palatin , et au 
germanique *falisa expliquant l’allemand Fels, “falaise”) (Mulon, 1990, 290 ; Taverdet, 
1994, 27 ; Billy, 2011, 59) ; on trouve en irlandais ancien un terme ail , ail désignant un 
“rocher”, un “escarpement” (Vendryes, 1959a, A-29 et 30 et A-61). Cette étymologie 
semble parfaitement justifiée (“Quiconque a visité le plateau d’ALISE et ses alentours 
reconnaîtra que cette appellation convient parfaitement au lieu”) (Vendryes, 1928, 
cité par Delamarre, 2003, 39) : le site d’ALISE-Sainte-Reine, proche de la plaine des 
Laumes, apparaît bien comme un plateau massif entouré de pentes raides. “Ce qui frappe 
tout de suite, souligne Joël Le Gall, c’est la présence, au sommet, d’une falaise calcaire, 
haute de 20 m, absolument verticale, entourant complètement le mont” (1987, 21, avec 
photo, 22 ; et 1999, 42). Le développement de la végétation a masqué aujourd’hui cette 
falaise ; mais sur les vues anciennes, on la repère très nettement (Reddé, 2003, 131-132, 
avec phot., et 136, avec dessin de l’époque de Napoléon III). La hauteur étant protégée 
naturellement, seules les zones d’éboulis ont dû être barrées par des murs de pierres 
sèches, dont subsistent des traces ; et l’entrée a été munie d’un système fortifié. Le 
plateau qui s’allonge sur 2 km a enserré un vaste oppidum de plus de 90 hectares (Reddé, 
2003, 133 ; 144-147). 

Ce nom et ce type de site n’ont pas été uniques : le thème gaulois *alisia s’est 
appliqué en Gaule à d’autres lieux de hauteurs rocheuses, qui ont pu servir de défense. 
D’où les appellations d’ALAISE, dans le Doubs ( Alasia , au XII e siècle), où l’on trouve 
le plateau de Fertans dominant d’une centaine de mètres trois collines environnantes ; 
d’ALIÈZE, dans le Jura ( Alisiacum , en 868), “dans un site rocheux” ; d’ALLEX, dans la 
Drôme (Ali sium, en 928) ; et peut-être d’ALUZE, en Saône-et-Loire (Alusia, en 1015), 
dont “le site permet un rapprochement avec les falaises d’Alésia”. La similitude des 
noms donnera lieu à de longues controverses sur le site d ’Alesia, ALAISE, ALIÈZE et 
ALUZE étant très sollicitées, et même Alès, dans le Gard (quoique d’origine différente) 
(Rabeisen, 1999, avec carte; Taverdet, 1983, 9; 1986c, 13 ; 1990, 10; 1994, 26-27 ; 
Lassus et Taverdet, 1995, 35-36 ; Fabre, 2000, 17 ; Reddé, 2003, 109, 201 ; Billy, 201 1 
59, 58). 

• Type *garg-/ gerg- 

Nous avons en France une série de hauteurs portant les appellations comparables 
de mont Gargan (Haute-Vienne), pointe de Gargan (Savoie), col Gargas (Isère), col 
de la Gargante (Ariège et Aude), sommet de Gargantan (Hautes-Pyrénées), etc. ; bien 
d’autres noms semblables se retrouvent à l’étranger, comme les f Gargantas (gorges 
rocheuses du haut- Aragon), le monte Gargano (Italie), le mont Gorgen (Arménie)... 
(Dauzat, Deslandes, Rostaing 1978, 149-150 ; Dontenville, 1966, 298-299, 323 ; 
Astor, 2002, 848-849). Ces appellations proviennent d’une ancienne racine adoptée par 
les Gaulois : base oronymique *gar- (variante de *car-, “roche”), élargie en *gar-g- 
(Dauzat, Deslandes, Rostaing, même réf. ; Villoutreix, 1981, 65). 

Sur certaines de ces hauteurs, des sites de défense ont pu être installés très 
anciennement, et à d’autres âges réutilisés. Des localités en ont tiré parfois leur 
appellation. GERGY ( Gergiaeo , en 561-592), en Saône-et-Loire, doit peut-être son nom 
au radical *gerg - (variante de *garg~), suffixé en -iacum. Gérard Taverdet remarque 
que le site présente une élévation (cependant assez modeste) ; “on pourrait penser que 
GERGY a été un fortin sur la Saône, destiné à protéger la frontière des Eduens” (1983, 
34). On a trouvé sur le territoire de la commune, dans la rivière la Saône, une série 


d’objets datés de l’âge du Bronze, du I er et du II e âges du Fer (sans compter l’époque 
mérovingienne), en particulier des armes (épées, pointes de lance) (Rebourg, 1994, 482- 
483). 

Gergovia, évoquée par César, qui y connut une défaite en 52 av. J.-C., était 
l’oppidum principal des Arvemes ; elle paraît tirer son appellation du même thème 
(Dauzat, Deslandes, Rostaing, 1978, 150). Le site est à identifier à celui du plateau 
de Merdogne (sur la commune de La Roche-Blanche, à une dizaine de km au sud de 
Clermont-Ferrand), pour des raisons archéologiques (les dernières fouilles de 1995-1996 
confirment l’emplacement) (Guichard, 1998), mais aussi pour des raisons linguistiques. 
Le nom de GERGOVIE donné au lieu est jugé moderne : c’est Napoléon III qui décida, 
en 1865, après le succès des fouilles effectuées, de changer l’appellation - au demeurant 
fort peu agréable - du village de Merdogne , situé sur le flanc sud du mont, pour celle 
de Gergovie. Mais il faut ajouter qu’un toponyme Girgia ou Girgoia/Gergoia est attesté 
depuis le X e siècle sur la pente sud-est du plateau ; “il peut avec vraisemblance dériver 
d’une forme antique Gergovia ”. Une autre forme Gergobie est connue pour désigner 
le même lieu, à partir du XIII e siècle (Archives de l’abbaye prémontrée de Saint- André 
de Clermont). On voit toujours, au pied sud-est de la hauteur, le très ancien domaine 
des Prémontrés, propriété agricole qui a transmis l’appellation de Grange, Domaine ou 
Ferme de Gergovia (Dauzat, 1960, 197 ; Provost et Mennessier-Jouannet, 1994, 267 ; 
Guichard, 1998, 30 ; Rousset et autres, 2001, 13, 14, 128-131, 180). 

Du mobilier néolithique, puis hallstattien a été trouvé en abondance sur le site, “la 
période la mieux représentée paraissant] recouvrir l’extrême fin de l’âge du Bronze” 
(en particulier hache en bronze, et céramiques) (Provost et Mennessier-Jouannet, 1994, 
280). L’ancienneté du radical *gerg- répond peut-être à l’ancienneté d’occupation du 
lieu : vieille hauteur défensive. Elle développera tardivement un oppidum puissant de 
70 hectares ; les archéologues notent “l’absence apparemment totale de vestiges datables 
de la partie moyenne de l’âge du Fer, jusqu’à la fin du II e siècle av. J.-C.” (même réf.) : 
époque de réoccupation gauloise des sites de défense, pour des raisons sécuritaires 
mais aussi économiques. L’oppidum va être alors “densément peuplé” ; la famille de 
Vercingétorix, en particulier, y résidera (le suffixe -ovia de Gerg-ovia est à tenir pour 
celtique ; on en rapprochera les noms de Seg-ovia et Lux-ovium) (Hôlder, II, 894 ; 
Degavre, 1998, 332). 

César décrit GERGOVIE comme “située sur une très haute montagne, dont tous les 
accès étaient difficiles” ( GG2 , VII/36, 161). Effectivement, le plateau représente une 
hauteur (gerg-) très escarpée, avec une “pente impressionnante que les troupes romaines 
| tentèrent | sans succès d’affronter”. “On n’a [...] aucune difficulté à comprendre 
pourquoi le siège de cette ville [...] a échoué” (Guichard, 1998, 31 et 32)., 

Nous évoquerons plus loin le cas de l’oppidum de Bibracte, à l’appellation 
particulière. 

2.3. Les nouvelles forteresses : type dununt 

2.3.1. L'importance du toponyme 

L’analyse précédente nous a montré qu’on assiste à partir du II e siècle av. J.-C. 
et jusqu’à la fin de l’époque de La Tène à un mouvement très important de retour à 
l’occupation des forteresses, d’abord développées lors de l’installation des Celtes en 
Gaule. L’habitat dans les siècles suivants s’était de plus en plus disséminé dans les 
campagnes, et bien des anciennes citadelles avaient vu leur rôle décroître ou disparaître. 



Les historiens expliquent cette vogue nouvelle des habitats fortifiés pour des raisons 
en partie économiques (Colin, 1998, 115): le développement des activités rendait 
nécessaire le regroupement des forces vives de la nation, par trop dispersées, dans des 
lieux fédérateurs (ce qui permettait aussi aux aristocraties montantes de mieux contrôler 
les fabrications artisanales, les échanges commerciaux et les richesses dégagées) (sur cet 
aspect économique, voir Kruta, 2000, 360). Mais il est sûr que des raisons sécuritaires 
ont également joué (comment, sinon, expliquer qu’on ait installé en des lieux assez 
incommodes d’accès des activités qui se seraient développées beaucoup plus aisément 
sur des sites ouverts de plaine ?) (Fichtl, 2000, 161) (Jacques-Gabriel Bulliot, à propos 
de la hauteur fortifiée de Bibracte, parle de “ces voies montueuses où une voiture vide 
décourage un cheval”) (cité par Goudineau et Peyre, 1993, 26). Le climat d’insécurité 
grandissant, avec des intrusions répétées de bandes armées, de nombreux Etats ont dû 
être incités à abriter les biens et les personnes (Colin, 1998, 1 14). 

Les Romains utiliseront le mot d 'oppidum pour nommer les agglomérations 
fortifiées des Gaulois. Le texte des Commentaires atteste leur importance nouvelle en 
Gaule : César emploie le terme pas moins de 133 fois (Buchsenschutz et Ralston, 1986, 
386). Différentes appellations gauloises ont servi à désigner ces nouveaux lieux forts. 
D’anciens noms en -briga ont pu être réutilisés, leur réemploi marquant peut-être le 
mouvement de réinstallation sur des sites anciens. Des types variés, que nous venons 
de passer en revue, ont été également employés, laissant des traces nettes dans notre 
toponymie. Mais il est indiscutable que le modèle -dunon, latinisé en dunum , a été le 
plus prolifique au cours des deux derniers siècles av. J.-C. 

Soulignant ce dynamisme de création, on connaît du reste un composé Noviodimum, 
“Nouvelle-Forteresse”, qui va fleurir dans le monde celtique continental (on trouve trace 
de Noviodunum en Italie, en Slovénie, en Roumanie même) (Guyonvarc’h, 1974b). 
César, dans La Guerre des Gaules , en cite trois différentes, indice de la fréquence 
de ces toponymes chez les peuples gaulois : la Noviodunum des Suessions (11/13) ; la 
Noviodunum des Eduens (VII/55) ; et la Noviodunum des Bituriges (VII/ 12 et 14), cette 
dernière étant restée dans le nom de NEUNG-sur-Beuvron (Loir-et-Cher) ( Noodunum , 
en 990). JUBLAINS (Mayenne) s’est appelé jusqu’au III e siècle Noviodunum (nom 
attesté chez Ptolémée). Aujourd’hui, nous trouvons également, issu du même composé, 
NOUAN-le-Fuzelier (Loir-et-Cher) ( Noonno , en 1369) ; NY ON, à Ourouër (Nièvre) 
(Nyo, en 1337), à Balleray (même département), et peut-être NYON, à Saint-Semin- 
du-Plain (Saône-et-Loire) ( Nium , en 1225) ; enfin NIEUDAN (Cantal) ( Niodon , en 
1297 ; Novodopnum , en 1357) (Guyonvarc’h, 1974b ; Nègre, 1990, 172, 174 ; Rebourg, 
1994, 212, et Billy, 2001a, 26 ; Delamarre, 2003, 155). Le mouvement de création de 
nouveaux sites fortifiés a pu se prolonger après la Conquête ; la ville de NYON, en 
Suisse, dans le canton de Vaud ( Noviodunum , à l’époque romaine), sur une hauteur qui 
domine le lac de Genève, a été fondée au tout début de l’époque gallo-romaine (Jaccard, 
1906, 312 ; Bedon et autres, 1988, II, 187-188). 

L’origine celtique du ternie -dunum est sûre : qu’on compare avec le vieil-irlandais 
dun , “fort”, “forteresse” ; le gallois din , “fort” ; le vieux-breton din, “forteresse” 
(Vendryes, 1996, D-222). Dunum a pu être employé seul (d’où nos DUN, DUNG), en 
dérivation avec un suffixe (DUNEAU, DUNET), mais surtout en composition (la très 
grande majorité des appellations ; or, ce type de formation nous garde habituellement 
les formes les plus authentiquement gauloises, les plus anciennes). Nous rencontrons 
aujourd’hui en France plus de 120 appellations de localités ou de lieux-dits issus de 
l’ancien modèle gaulois (Nègre, 1990, 131, 150, 169-174). La très grande majorité de 
ces noms se termine soit en -UN soit en -ON, par suite de la réduction du composant 



(d)un(um) en position finale : telles DUN, EXOUDUN, LOUDUN, MELUN, 
VERDUN. . ou AVERDON, BOUTHÉON, LYON, SION, VERNON. . . On trouve les 
toponymes répartis sur une grande partie de la France (dans environ 55 départements) 
(fig. 21, pour les noms de communes) ; (voir aussi cartes dans Rix, 1954, 103, et Billy, 
1995a, 125). Nous remarquons que ces noms sont cependant très peu présents, voire 
absents, en Haute-Normandie et dans le Nord-Pas-de-Calais (qui gardent pourtant bien 
d’autres appellations d’origine gauloise). Les Gaulois Belges vivaient dans les régions 
citées ; or, on constate que les grands sites fortifiés ont été nettement moins importants 
chez eux qu’ailleurs en Gaule, même s’ils ont existé (“En Gaule Belgique, les sites qui 
peuvent répondre au nom d’oppidum sont en fait très peu nombreux”) (Fichtl, 1994, 15). 
Sauf en ce qui concerne les Suessions et les Bellovaques, bien pourvus de places fortes, 
César n’emploie pas le terme d’oppidum pour les Belges ; il précise même explicitement 
à propos des Eburons et des Ménapes qu’ils ne possédaient pas d’oppida (même réf.). 

2.3.2. Des sites de hauteurs 

Comme pour l’ancien type briga, les toponymes en dunum se montrent le plus 
souvent liés à des sites de hauteurs : la protection était recherchée par l’élévation. 

• Eminences 

Des noms de hauteurs en France tirent leur appellation de dunum gaulois ; parmi 
ces oronymes, nous trouvons la Montagne de DUN (Saône-et-Loire) et le Mont DONE 
(Nièvre) ; également le Mont TOURVÉON (Rhône) et le Mont DONON (Bas-Rhin). 
(V ne l urent pas de simples éminences naturelles, mais bel et bien des lieux fortifiés 
(même s’ils n’ont pas développé des sites urbains). La Montagne de DUN (708 m), à 
La Clayette (Saône-et-Loire), se trouve entourée de localités qui viennent souligner son 
rôle central dans le paysage (et sa possible utilisation stratégique, jadis) : La Chapelle- 
sous-DUN, Chassigny-sous-DUN, Mussy-sous-DUN, Anglure-sous-DUN et DUN, à 
Saint-Racho. Le Mont DONE (513 m), à Luzy (Nièvre), est un site d’éperon ; les fouilles 
montrent qu’il “a été barré à l’ouest par une levée de terre, doublée sur sa face extérieure 
d’un mur en grand appareil” (Bigeard, 1996, 181). Le Mont DONON (1 009 m), à 
Grandfontaine (Bas-Rhin), ancien sommet de refuge, aurait été le “siège d’un habitat 
permanent fortifié de La Tène” (Deyber, 1984, 226). Les archéologues ont montré sur 
l’éperon l’existence d’une enceinte destinée à protéger le site : rempart avec levée de 
terre et blocs de pierres (Mantz et Hatt, 1988, 13-14). Enfin, le Mont TOURVÉON 
(953 m), à Chénelette (Rhône), doit son appellation à un antique *Tolvedunum ou 
*Tahedunum, composé dont la seconde partie renferme le modèle dunum. Le rôle 
prolongé de ce site central de défense expliquerait qu’il ait donné naissance à un pagus 
Talvedunensis, ou Tolvedonensis, pays de TOURVÉON, mentionné vers 880 (extrémité 
sud-ouest du Maçonnais) (Devaux, 1898, 28 ; Longnon, 1912, 92 et 95 ; 1920-1929, 32 ; 
Vurpas et Michel, 1997, 29 ; Fénié, 2000, 313). Au sommet du mont, le touriste peut 
voir les ruines du château fort de TURVÉON ou TORVÉON, attribué par la légende à 
Ganelon (le chevalier félon de La Chanson de Roland qui trahit son compagnon d’armes 
Roland) (Michelin, 1989, 53). On peut penser que plus anciennement le site a abrité un 
habitat fortifié gaulois ; pour Anne-Marie Vurpas et Claude Michel, le “TOURVÉON 
[...] représente un oppidum disparu” (même réf., 29). 

• Composés soulignant le rôle des hauteurs 

Le lien à la hauteur des toponymes en dunum se montre évidemment par la relation 
avec des sites d’éminences (collines, plateaux, éperons, buttes-témoins...). Elle est 
également soulignée dans des appellations dénotant cette caractéristique. 




Fig. 21 - 101 noms de communes issus du gaulois *DUNON (d'après Ernest Nègre, Toponymie 
générale de la France). 


Le nom de MONTVERDUN, commune de la Loire ( Mons Verdunus, en 970) 
(Nègre, 1990, 172), associe élément gaulois ancien et élément roman. Sur l’éminence 
volcanique de MONTVERDUN, en forme de butte, a été installé au VIII e siècle un 
monastère fortifié (“hautes murailles percées de meurtrières, tour crénelée”) ; il a dû 
remplacer (et masquer) un site plus ancien de citadelle gauloise, sur le territoire des 
Ségusiaves (Michelin, 1989, 128-129). 

Dans le Sud-Ouest, trois autres localités montrent un nom en dunum également 
hybride: MONTLAUZUN, dans le Lot ( Monte Lauduno, en 1178); (Nègre, 1990, 
174) ; MONLEZUN et MONLEZUN-d’ Armagnac, dans le Gers, formées sur le même 



modèle ; toutes trois soupçonnables d’avoir clé des places tories, respectivement chez 
les Cadurques, chez les Ausques et chez les Elusales. La seconde de ces localités, 
MONLEZUN (canton de Marciac), est implantée “sur un site [...J très caractéristique : 
le village actuel est au pied d’une haute colline supportant les restes d’un château féodal, 
mais cet emplacement était certainement utilise à date très ancienne” (Ravier, 1978, 
122). 

En Haute-Marne, juste à l’ouest de Chaumont, nous trouvons aussi MONTSAON 
(Montion, en 1101 ; Mons Syon, en 1145, ancien *Sego-dunon ) (Taverdet, 1986d, 40). 
C’est à 600 m au nord-ouest du village que s’élève la colline de Mont- SAON. Un plateau 
la couronne, dénommé Camp de César , en fait très vraisemblablement site d’oppidum, 
des “ouvrages de fortification” semblant avoir barré l’extrémité de chaque éperon (levée 
de terre et fossé) (Thévenard, 1996, 257-259). 

Certains toponymes peuvent également avoir été formés de l’élément dunum et d’un 
appellatif gaulois (celtique ou préceltique) désignant une hauteur. 

Le thème *bal-, “hauteur”, (préceltique pour certains linguistes, celtique pour 
d’autres : gallois bal , “mamelon”) (Degavre, 1998, 76) semble se reconnaître dans 
BALAN (Ain) (. Balaon , en 1187) : on a dû avoir “à l’origine un village fortifié” (sur 
la colline de Mercour, où ont été trouvées des monnaies) (Vurpas et Michel, 1999, 
94 ; Buisson, 1990, 110) ; la même explication peut valoir pour BALAZUC (Ardèche) 
( Baladuno , en 1275) (Dauzat et Rostaing, 1978, 48). 

Le gaulois *barro-, “sommet”, pourrait être présent dans BARZUN (Pyrénées- 
Atlantiques) ( Barzunum , en 1286, “Forteresse-du-Sommet”) (Nègre, 1990, 173) (nous 
éliminerons par contre Le Bardon, Loiret (cité par Nègre, 1990, 170) : le site est 
entièrement plat). 

Il aurait existé - face au latin serra - un thème celtique *serr- désignant une “serpe” 
et au sens figuré une “hauteur allongée”, une “crête dentelée” (à rapprocher du vieil - 
irlandais serr, “faucille”, “faux”, et du vieux-gallois serr, “faucille”, “serpe”) (Degavre, 
1998, 375 ; Delamarre, 2003, 272) ; combiné avec l’élément gaulois dunum, il serait à 
l’origine du nom de SERRES (Hautes-Alpes) ( Cerredum , en 988) (Nègre, 1990, 174). 

ÉPERNON, localité de l’Eure-et-Loir, a installé ses rues sinueuses sur la pente 
d’une colline : site ancien d’éperon rocheux (Michelin, 1979, 79-80). Elle est nommée 
Espamonium vers 1120, Sparnone, vers 1200; Ernest Nègre y voit une ancienne 
*Spamo-dunum : “Forteresse-de-l’Eperon”. Un gaulois *sparno-, “épine”, attesté dans 
des noms de lieux, aurait été employé pour désigner un éperon (1990, 170). 

TOURDUN, dans le Gers, pourrait devoir son appellation à un composé *Tumo- 
dunum (ou Turro-dunum ?) ayant désigné une “Forteresse-de-la-Hauteur” (prélatin 
lu ni o- (ou turro- ?) (Dauzat et Rostaing, 1978, 681) ; on trouve la localité établie “sur 
une hauteur dominant la rivière du Boués” (Ravier, 1978, 122). 

Enfin, le gaulois uxello-, “élevé”, “hauteur” (qu’on a rencontré précédemment à 
l’origine de noms de lieux), s’étant associé à l’élément dunum, est à l’origine d’une série 
de toponymes : EXOUDUN, dans les Deux-Sèvres ( Exuldunus , en 872), jadis chez les 
Pictaves ; ISSOUDUN, dans l’Indre ( Uxelodunum , en 984), sur l’antique territoire des 
Bituriges ; et ISSOUDUN-Létrieix, dans la Creuse (Exolduni, au XII e siècle), autrefois 
chez les Lémoviques (Nègre, 1990, 172 ; Lebel, 1962, 180). Elles ont toutes désigné 
des “Hautes-Forteresses” : “La tradition protohistorique [...J fait de l’habitat fortifié de 
hauteur l’expression naturelle de la puissance du groupe social”, souligne Anne Colin 
(1998, 120). Cette puissance s’exprime évidemment par le nom. L’archéologie n’a pas 
(encore) révélé dans les localités citées de forteresses gauloises. Pour Puy-d’ISSOLUD, 



à Vayrac, dans le Lot ( Uxelloduno , en 935), il en va autrement : ce site de hauteur, 
dont les falaises surplombent la vallée de la Dordogne, doit être reconnu comme celui 
de l’oppidum cadurque d'Uxellodunum évoqué dans La Guerre des Gaules (VIII/32- 
44), lieu du dernier grand affrontement des Gaulois contre les légions (on sait que, 
poursuivis par les légions romaines, les chefs gaulois Drappès et Luctérios, suivis d’une 
troupe armée de 5 000 hommes, s’enfermèrent dans le refuge de la “Haute-Forteresse”). 
Le consul Hirtius évoque cette “place” [ oppidum dans le texte latin] qui “était de tous 
côtés défendue par des rochers à pic, dont l’escalade eût été difficile à des hommes 
armés, même en l’absence de tout défenseur” (GG2, VIII/33, 209). Le lien linguistique 
a été clairement établi : pour Albert Dauzat, “Issolu [...] est, suivant la phonétique 
du Quercy, l’aboutissement exact d'Uxellodunum” ; l’auteur reconstitue un schéma 
“ Uxello-dunum>*Uisseloü(n)>Issolu (n final tombe en langue d’oc à l’ouest du Rhône). 
L’argument toponymique et phonétique est irréfutable” (1949). Mais les atermoiements 
continuaient sur l’identification. Les doutes viennent d’être définitivement levés par le 
résultat des fouilles de Jean-Pierre Girault. Sur les flancs de la hauteur fortifiée, ont été 
retrouvés “plus de 700 flèches, 69 pointes de traits de baliste, d’innombrables pierres de 
catapulte, des pointes de javelot, des clous de chaussures de légionnaires, des morceaux 
de bois brûlé (datés au carbone 14 des années 50 av. J.-C.), restes probables de la tour 
d’assaut romaine incendiée par les défenseurs” gaulois (Giron, 2001 ; Girault, 2002). 

Il est très probable qu’ESSALOIS (à Chambles, dans la Loire), site d’un oppidum 
gaulois de 21 ha qui surplombait la Loire de 100 m, doive son nom au même modèle 
Uxellodunum : le lieu est nommé Essaluyn en 1294 (Dufour, 1946, 309 ; Preynat, 1992 ; 
Lavendhomme, 1997, 79-83). 

• Absence de hauteurs 

Si la plupart des noms en dunum correspondent bien à des lieux de hauteurs, dans 
quelques cas, qui doivent retenir notre attention, nous rencontrons des sites de plaine. 
MELUN, en Seine-et-Mame - Metlosedum, et Melodunum , Mecledone au I er siècle av. 
J.-C. (Nègre, 1990, 173), - était “une place des Sénons [oppidum], située dans une île 
de la Seine” (GG2, VII/58, 174) : protégée donc par les bras du fleuve. VERDUN-sur- 
le-Doubs, dans la Saône-et-Loire ( Virdnum , au IX e siècle), fut également un oppidum 
insulaire, fondation éduenne installée sur Vile du Château, enserrée des deux bras du 
Doubs. Un fortin, puis un château féodal succéderont à l’oppidum celtique (Rigault, 
2008, 764 ; Joannelle, 1977, 88-89, et carte 3 ; Rebourg, 1994, 488-490, avec plan). 
Sur l’ancien territoire gaulois des Helvètes, YVERDON ( Eburodunum , Ebrodunum, à 
l’époque romaine) a également été une agglomération de plaine, protégée de plusieurs 
façons : par les eaux du lac de Neuchâtel et l’embouchure de la Thièle, par les cordons 
littoraux et par les marécages de la plaine d’Orbe (Jaccard, 1906, 5*31 ; Curdy et Kanael, 
1991 ; Kruta, 2000, 872-873). Nous passerons sur le cas de Tours /Caesarodunum, fondée 
sur un site plat, mais dont la création et le nom datent d’après la Conquête (d’autres 
exemples de dunum gaulois de plaine sont donnés par P.-M. Duval, 1989, 91-92). 

Ces différents cas nous montrent qu’un environnement particulier pouvait assurer, en 
dehors des hauteurs, une défense à un site de type dunum. Il semble donc bien que cet 
appellatif - communément mais pas nécessairement lié à une éminence - servit d’abord 
à définir une site fortifié avant de désigner une hauteur (Guyonvarc’h, 1963c, 364). Le 
Glossaire de Vienne, il est vrai, donne au mot dunum la traduction de hauteur (“Dunum 
enim ‘montem’”) (Dottin, 1920, 213). Mais le commentaire, qui date sans doute du 
V e - VII e siècle apr. J.-C., peut avoir recueilli un sens tardif du mot : la très grande 
majorité des sites fortifiés ayant été implantés sur des éminences, dunum n’aurait-il 



pas fini par prendre ce sens ? Paul Lebel pense que le “terme dunum n’a pas signifié 
à l’origine “hauteur, montagne” comme le croient encore certains chercheurs” (1962, 
173). Pour Christian Guyonvare’h, dunum a subi à basse époque un transport de sens 
(1963c, 364) ; il ne fait pas de doute que “le sens de colline est dérivé et secondaire” ; 
la signification de base devait être celle de “forteresse”, d’“enceinte fortifiée” : “c’est 
le mot qui traduit le latin oppidum ” (Le Roux et Guyonvarc’h, 1986, 384). Pour Xavier 
Delamarre aussi, “le Glossaire de Vienne [...] indique bien l’évolution métonymique 
d’un sens initial : « zone enclose, citadelle, fort » à « mont, colline, hauteur »” (2003, 
155). Nous nous approchons du vrai sens du mot. 

2.3.3. Des sites de défense 
• Appellations hybrides 

L’aspect défensif des sites appelés dunum se perçoit de façon nette au travers 
d’appellatifs qui se sont parfois ajoutés au nom primitif. Ils peuvent confirmer le rôle de 
forteresse antique que l’archéologie n’a pu révéler. 

Plusieurs formes anciennes des toponymes font paraître un latin castrum , “camp 
fortifié”, “fort militaire” (installations d’après Conquête, mais qui ont dû réutiliser des 
sites défensifs préexistants) : BÉZAUDUN, à Varages (Var), est dénommé Besalduni 
Castro en 1096 ; DUN-sur-Meuse (Meuse), castrum Duni, en 1065 ; VERDUN (Aude), 
castrum Verdu, en 1162 ; YSSANDON (Corrèze), Issandone Castro, en 572, etc. (Nègre, 
1990, 173, 150, 172 ; Lintz, 1992, 58 et 200). 

On remarque aussi sur le terrain une proximité assez fréquente entre les toponymes 
issus du modèle gaulois dunum et des appellations romanes du type Le Châtelet, Le(s) 
Châtelier(s), Le Châtelard, etc., désignant des sites militaires de défense. Ainsi - 
parmi des exemples assez nombreux - trouve-t-on sur la commune d’ARDIN, dans les 
Deux-Sèvres ( Areduno , au VII e siècle), un lieu-dit Le Châtelier (Hiernard et Simon- 
Hiernard, 1996, 102-103) ; à CERVON, dans la Nièvre ( Cervedunum , au VI e siècle ; et 
Cervidunum, en 843), un lieu-dit Le Châtelet (Nègre, 1990, 171 ; Bigeard, 1996, 83) ; et 
à RHODON, dans le Loir-et-Cher (Rausidonem, au VI e siècle), une Ferme du Châtelet 
(Nègre, 1990, 171 ; Provost, 1988b, 98-99). 

Ce n’est pas hasard si de nombreux châteaux forts et villages fortifiés se repèrent 
aux lieux d’anciens dunum : les mêmes sites - par leur position privilégiée - serviront 
pendant tics siècles à la défense (ce qui rend très difficile la reconnaissance archéologique 
des subsbuclions antiques, recouvertes ou détruites). Très révélatrices, donc, sont les 
appellations doubles mariant substrat gaulois et strate romane : LE BOURDEIX, en 
I Dordogne, est nommé Bore Deu, en 1285 ; et de Burgo Ageduno, en 1299 ; on reconnaît 
à côté du gaulois *Agedodunum l’occitan bore, “faubourg fortifié” (Nègre, 1990, 173). 
La Bâtie- VERDUN, à Saint-Sauveur, dans la Drôme, est clairement appelée Bastida de 
Verduno, en 1294 (Nègre, 1990, 172). CHÂTEAUDUN, en Eure-et-Loir, a combiné 
son gaulois dunum à un latin castrum, “camp fortifié” ( Castrodunensi , en 573), puis 
à une forme castellum, “village fortifié”, d’où la forme moderne où “le premier terme 
traduit le deuxième” (Nègre, 1990, 174). On peut évoquer, de façon voisine, Château- 
VERDUN, en Ariège, Castriverduni en 1230, et Castelverdu en 1244 (même réf., 172) ; 
et Château-LANDON, en Seine-et-Marne, ancienne *-dunum, appelée au IX e siècle 
Castra Nantonense, et Chetiaulandon en 1260 (Mulon, 1997, 39-40). Les dunum ont 
bien représenté des sites fortifiés. 



• Les emplacements stratégiques des forteresses 
Quadrillant les territoires 

Excepté en quelques zones (en particulier dans l’ancienne Gaule Belgique), les noms 
en dunum qui nous sont demeurés donnent sur la carte l’image d’un tissu assez serré de 
places fortes : sur certains secteurs, on semble avoir affaire à un véritable réseau (encore 
doit-on penser que bien des noms existant jadis ont été éliminés). 

Prenons l’exemple de deux peuples gaulois qui paraissent avoir quadrillé leur 
territoire de ces nouvelles places fortes. 

Sur l’ancien secteur des Bituriges, nous repérons, autrefois dans l’ouest de leur 
Etat, aujourd’hui dans le département de l’Indre : DUN-le-Poëlier ( Duno , aux VI e - 
VIP siècles) ; DUNET (Dunensis, à l’époque carolingienne) ; ISSOUDUN ( Uxelodunum , 
en 984) ; MEHUN-sur-Indre ( Muhen , au XIII e siècle). Dans l’est du même territoire, 
aujourd’hui département du Cher, nous rencontrons, du nord au sud, MEHUN-sur- 
Yèvre ( Maidunus , en 820) ; DUN-sur-Auron ( Dunensi , en 880) ; VESDUN ( Vidunum 
ou Vesdunum, vers 1100) (Nègre, 1990, 150, 172-174 ; Chambon et Greub, 2000, 149). 
Autant d’indices de puissance armée, et de souci défensif aiguisé. 

Un autre grand peuple gaulois, les Eduens, n’était pas en reste. Dans la Nièvre (ouest 
de leur ancien territoire), nous trouvons DUN-sur-Grandry {Dunum, en 1287) ; DUN- 
les-Places ( Dunus , au XIV e siècle), dont l’oppidum primitif a dû être situé au hameau 
de Vieux-DUN (Taverdet, 1987, 16) ; Le Fou-de-VERDUN, à Lavault-de-Frétoy 
(Lebel, 1962, 181) ; aussi ACHUN ( Scaduno , en 1130) ; et le Mont DONE (à Luzy) 
(Nègre, 1990, 150, 173). Dans la Saône-et-Loire (est de leur ancien territoire), nous 
relevons NYON ( Nium , en 1225), à Saint-Semin-du-Plain (Guyonvarc’h, 1974b, 80-81 ; 
Rebourg, 1994, 212 ; Billy, 2001a, 26) ; BRANCION, à Martailly {Brancedunense, 
en 926) ; VERDUN-sur-le-Doubs {Virdnum castrum, au IX e siècle) ; et VERDIN, à 
Montagny-près-Louhans ; SUIN ( Sedunum castellum, en 945) ; et la Montagne de DUN, 
à La Clayette ; tout proche, DUN, à Saint-Racho {Dunensi, en 954-960) (Rigault, 2008, 
524, 86, 764, 706, 268) ; nous avons éliminé d’autres noms, trop discutés. “Les Eduens, 
souligne Camille Jullian, avaient multiplié les places fortes : tout promontoire saillant, 
tout mont isolé était devenu dans leur empire un lieu de garde ou de menace” (II, 1909, 
536-537). Belle remarque qui vaut sans doute pour bien d’autres territoires d’Etats 
gaulois, quadrillés jadis par les noms en dunum des sites fortifiés. 

Sur les axes de passage 
Rivières 

Il n’est pas rare que les noms issus du type dunum se montrent associés à des 
voies d’eau. La proximité des rivières a pu être un facteur présidant à l’installation 
des forteresses : soit que les eaux aient procuré une défense au site (cas étudié 
précédemment), soit que les rivières aient porté des embarcations, et qu’il fallût 
contrôler le transport fluvial ; soit que leurs vallées aient mis en communication des axes 
différents de peuplement, dont on devait surveiller les mouvements. 

L’oppidum de VERDUN (Meuse) {Virodunum, au III e s.) s’est posé sur un 
promontoire dominant la vallée de la Meuse (Burnand, 1990, 38). VERDUN et Château- 
VERDUN (Ariège) {Castello Virduno , 1182) se sont installés sur des hauteurs proches 
de la rivière l’Ariège. La Bâtie- VERDUN (Drôme) {Bastida de Verduno , 1294) a niché 
non habitat au-dessus de la Drôme. VERNON (Eure) {Vernum, 1027-1031) se trouve 
sur un site en bordure de Seine, comme MEUNG-sur-Loire (Loiret) {Magdunense, 
651), en bordure de Loire. “Le lieu de peuplement le plus ancien” d’AHUN (Creuse) 


( Acitodunum , IV e s., sur la Table de Peutinger) “se douve au Camp de César, dominant 
la rive gauche de la Creuse” ; on y a découvert des fragments d’amphores de type 
Dressel IA (Dussot, 1989, 46). 

Parfois le toponyme en dunum correspond à un site de confluent. Le lieu- 
dit CALEZUN, à Condom (Gers) (ancien * Cala-dunum ), se repère “sur un site 
caractéristique, au confluent de deux petites rivières, en un endroit facile à défendre” 
(Ravier, 1978, 122). DUN-sur-Auron, dans le Cher ( Dunensi , en 880), aurait possédé 
un oppidum de 16 hectares occupant “tout le plateau situé au confluent de l’Auron et du 
Taisseau” (Chevrot et Troadec, 1992, 219). TOURDUN, dans le Gers (supposé *Tumo- 
dunum ou *Turro-dunum), a été implanté “non loin du point de confluence de la vallée 
du Boués [...J et de celle de l’Arros” : au point de jonction de deux axes différents de 
vie (Ravier, 1978, 130). Enfin VERDUN-s ur-le-Doubs, en Saône-et-Loire ( Virdnum 
castrum, au IX e siècle), a été un oppidum typique de confluence : “remarquable 
carrefour de communication”, au lieu de “triple confluent de la Saône, de la Dheune et 
du Doubs” (Joannelle, 1977, 88, et carte 3 ; Rebourg, 1994, 488, et carte, 489 ; Billy, 
2001a, 27 ; Rigault, 2008, 764). 

L’idée de la présence de l’eau - et de son importance stratégique - a pu s’ancrer dans 
les appellations : certains toponymes se sont formés à partir d’un nom en dunum lié au 
nom du cours d’eau que la place forte dominait. Dans l’Oise, la localité de COUDUN tire 
son appellation en -DUN de l’oppidum du mont Ganelon, hauteur voisine et lieu primitif 
d’établissement (dont le site, remarquable, attend toujours une fouille scientifique). Sa 
“longue et haute butte dominfait] le confluent de l’Oise, de l’Aisne et de l’Aronde” 
(Woimant, 1995, 213). Le toponyme pourrait souligner l’importance stratégique de ces 
eaux : COUDUN provient d’une forme Cosdunum , attestée en 657 ; on reconnaîtrait 
dans le premier élément une “racine hydronymique prélatine *cos- (à l’origine des noms 
de rivières du type Couze, Coise, etc., de l’Est et du Centre)” ; “COUDUN pourrait 
ainsi représenter ‘la citadelle de la rivière’” (Lebègue, 1994, 74) (Xavier Delamarre y 
voit cependant une ancienne *Coslodunum, “Citadelle-du-Noisetier” ; information à 
l’auteur). 

Routes 

Des routes terrestres antiques sont souvent signalées à proximité des sites comportant 
un nom issu du modèle dunum (comme aux abords de ceux dont l’appellation remonte 
au type briga ), preuve que les forteresses gauloises avaient un rôle de protection et de 
surveillance des voies de circulation. 

Parmi beaucoup d’exemples, citons : LE BOURDEIX, en Dordogne (de Burgo 
Ageduno , en 1 299), qui aurait été traversé par la voie Périgueux-Poitiers (Gaillard, 1997, 
79) ; ou MAUZUN, dans le Puy-de-Dôme (Magdunio, en 1207), qui aurait vu passer un 
chemin antique au pied de sa butte (Provost et Mennessier-Jouannet, 1994, 1 87). La voie 
antique du mont Beuvray à la vallée de la Saône nous montre une même route jalonnée 
de forteresses : elle “pass[ait] sur les pentes orientales de l’oppidum du Mont DONE”, 
et après Tou lon-sur- Arroux et Charolles, “au-delà de La Clayette, conduisait] à la 
Montagne de DUN, authentique oppidum gaulois. Au pied de cette colline passfait] la 
voie de Suin [autre dunum ] à Roanne : DUN se trouvait donc à un croisement de pistes” 
(Thévenot, 1969, 292). 

Le site en dunum pouvait correspondre à un lieu de bifurcation de plusieurs itinéraires. 
L’oppidum de MONTSAON, en Haute-Marne (à Semoutiers-MONTSAON), était ainsi 
dans une “situation privilégiée” : son plateau du Mont-S AON (Mons Syon, en 1 145) 
“dominait et contrôlait un carrefour important de voies romaines : celle de Langres à 



Bar-sur- Aube [...] et celle de Blessonville à Soulosse” (Thévenard, 1996, 258). De 
même façon, l’oppidum de SUIN, en Saône-et-Loire ( Sedunum ccistellum, en 945), sur 
la Montagne de SUIN qui surplombait tous les environs, “était placé à une bifurcation 
de voies” : permettant d’aller vers Belleville, Autun, Roanne, Tournus (Rebourg, 1994, 
381 ; Thévenot, 1969, 241-243). 

Nous trouvons aussi le cas de sites en dunum où se repèrent à la fois des voies fluviales 
et des voies routières. CHATEAUDUN (Eure-et-Loir) dominait le Loir et surveillait les 
routes venant du Mans, d’ Allâmes et de Meung-sur-Loire (Ollagnier et Joly, 1994, 194). 
ÉPERNON, dans le même département, était installé à un lieu de croisement de voies 
d’eau (confluent double Drouette, Guesle, Guéville) mais aussi de croisement de voies 
terrestres (itinéraire de Chartres à Lutèce ; de Dreux à Corbeil) (même réf., 275 ; Nègre, 
1990, 170). VERDUN, au-dessus de la Meuse, contrôlait la voie de Reims à Metz, qui 
“contournait sur trois côtés” l'oppidum (Toussaint, 1946, 190). Enfin, VERDUN-sur-le- 
Doubs, évoqué plus haut, était un carrefour aussi bien fluvial que routier : rencontre du 
Doubs, de la Saône et de la Dheune ; mais aussi de routes terrestres venant de Chalon, 
Besançon, Poligny... : voie du Jura, voie du Morvan, voie du Beaunois (Rebourg, 1994, 
58-59 ; 488-490). 

Dans tous ces cas, il y a eu “la volonté évidente de surveiller les axes de passage”, 
une des missions de défense des sites fortifiés (Bertrandy et autres, 1999, 68). 

Aux frontières 

Plus de 30 % des toponymes issus du modèle dunum se montrent dans des zones 
proches des anciennes frontières des Etats gaulois ; voilà qui souligne le caractère 
éminemment défensif de ces établissements. Faute de pouvoir citer tous les cas, nous 
nous contenterons d’exemples variés pris à travers l’Hexagone. 

Dans la partie nord du pays, nous trouvons, proches de la frontière d’anciens peuples 
gaulois : AVERDOINGT (Pas-de-Calais), jadis chez les Atrébates, près de la limite des 
Morins ; VERNON (Eure), chez les Véliocasses, près de la limite des Eburoviques et 
des Camutes ; MÉDAN (Yvelines), chez les Camutes, près de la limite des Véliocasses ; 
COUDUN (Oise), à la frontière des Suessions et des Bellovaques ; VERDON (Marne), 
à la frontière des Suessions et des Catalaunes, non loin des Tricasses ; DUN-sur-Meuse 
(Meuse), à la frontière entre Médiomatriques et Rèmes, près des Trévires ; le Mont 
DONON, au point de contact entre Médiomatriques, Triboques et Leuques. 

Dans le Centre, nous repérons également DUN, à Saint-Aignan-Grandlieu (Loire- 
Atlantique), près de la limite entre Pictaves et Namnètes ; AUTHON (Loir-et-Cher), 
près de la limite entre Turons et Camutes, comme Saint-Julien-de-CHÉDON ; LADON 
(Loiret), non loin de la limite entre Sénons et Carnutes ; DUNET (Indre), non loin de la 
limite entre Bituriges et Lémoviques ; OUDUN, à côté de Joux-la-Ville (Yonne), près 
de la séparation entre Sénons et Eduens ; VERDUN-sur-le-Doubs (Saône-et-Loire), sur 
la frontière est du territoire éduen, près des Séquanes ; BRANCION (aussi Saône-et- 
Loire), à côté du lieu-dit CHAMARANDE, vers la limite sud-est du même territoire, 
proche des Ambarres ; la Montagne de DUN (même département), à la limite sud entre 
Eduens et Ségusiaves. Aussi BALAN (Ain), chez les Ambarres, proche de la frontière 
des Ségusiaves ; et ARDON, à Châtillon-en-Michaille (également dans l’Ain), tout 
proche de la frontière entre Allobroges et Séquanes. 

Enfin, en allant vers le sud, Puy-d’ISSOLUD, à Vayrac (Lot), au nord du territoire 
des Cadurques, non loin de la frontière avec les Lémoviques ; GAVAUDUN (Lot- 
et-Garonne), chez les Nitiobroges, près des Pétrocoriens ; VERDUN, à Saint-Préjet- 
d’ Allier (Haute-Loire), près de la séparation entre Gabales et Vellaves ; La Bâtie- 



VERDUN, à Saint-Sauveur-en-Diois (Drôme), non loin de la limite entre Ségovellaunes 
et Voconces. Egalement ARDUS, à Lamothe-Capdeville (Tarn-et-Garonne), près de la 
frontière entre Cadurques et Volques Tectosages ; TOURDUN (Gers), non loin de la 
frontière entre Ausques et Bigerrions ; et BARZUN (Pyrénées-Atlantiques), non loin de 
la séparation entre Vénarnes et Bigerrions, etc. (pour les formes anciennes correspondant 
à ces toponymes en dunum, voir Nègre, 1990, 131, 150, 169-174). 

Un des rôles des dunum semble donc bien avoir été de concentrer des populations 
civiles et militaires au pourtour des Etats. Il ne s’agissait plus, comme dans les 
premiers temps de l’installation (anciennes briga ), d’asseoir l’autorité sur un pays tout 
en protégeant ses ressortissants celtes ; il fallait maintenant défendre l’intégrité d’un 
territoire conquis, sur des frontières officiellement déclarées, et protéger ses richesses 
contre les Etats voisins et contre les groupes étrangers. 

• Noms suggérant la puissance des forteresses 

L’orgueil de certaines appellations est à mettre en rapport, peut-être, avec le rôle 
militaire des forteresses. Il semble que la puissance ait voulu s’afficher, s’affirmer, face 
à l’adversaire potentiel. 

On trouve un ensemble de places fortes surnommées la “Grande-Forteresse”. La 
grandeur est ici sans doute moins un caractère physique qu’un trait moral. Magio-, 
“grand”, “puissant”, explique MÉDAN (Yvelines) ( Magedon , au IX e siècle), comme 
MAGDEN, en Suisse ( Magaduninse , en 804) (Delamarre, 2003, 213 ; Nègre, 1990, 
170 ; Kristol, 2005, 560-561). 

Ollo-, “grand” (qu’on retrouve dans le vieil-irlandais oll , “grand”, “vaste” ; le moyen- 
gallois et gallois holl, le breton holl, “tout”, “grand”, “entièrement”), explique OLENDON 
(Calvados) ( Olendun , en 1257) et OUDUN, à Joux-la-Ville (Yonne) ( Uldunum , en 875) 
(Degavre, 1998, 327 ; Delamarre, 2003, 241 ; Nègre, 1990, 170 et 174). 

Ver(-o)-, préfixe à valeur intensive, méliorative (présent dans le nom de 
VERCINGÉTORIX, le “Grand-Chef-des-Guerriers”), paraît à l’origine du modèle 
Vero-dunum, “Super-Forteresse” (Billy, 2011, 563); on ne peut accepter un nom 
d’homme *Vero, qui se retrouverait étrangement dans toute une série de localités sises 
sur des hauteurs fortifiées (explication de Dauzat et Rostaing, 1978, 706 ; Billy, 1981, 
303), ni un composé signifiant bizarrement le “Fort-des-Hommes” (selon Lambert, 
2003, 184). Que VERDUN, Meuse ( Virodunum , au III e siècle), fort militaire de la 
Première Guerre mondiale, ait déjà été à l’époque gauloise une place forte (oppidum des 
Médiomatriques), étonne, bien sûr (sur ce lieu, voir Toussaint, 1946, 190-205 ; Burnand, 
1990, 38) ; mais cela prouve finalement la pérennité des sites militaires stratégiques, 
pour beaucoup déjà repérés et utilisés à l’époque gauloise (“Les Gaulois ont fait preuve 
d’une élude intelligente de leur contrée, d’un emploi judicieux de ses ressources 
mililaires”, souligne Camille Jullian) (II, 1909, 217). L’appellation générique de Vero- 
diminn s’étant appliquée à bien d’autres forteresses, on trouve en France toute une 
série de VERDUN (autre sujet d’étonnement) : dans l’Ariège (VERDUN et Château- 
VERDUN) ; dans l’Aude ; dans l’Aveyron (à Quins) ; dans la Dordogne (à Périgueux) ; 
dans la Drôme (La Bâtie- VERDUN, à Saint-Sauveur-en-Diois) ; dans le Doubs (non 
situé) (Longnon, 1920-1929, 29) ; dans l’Eure (à Guernanville, et à La Vacherie) ; aussi 
dans l’Hérault (à Saint-Guilhem-le-Désert) ; dans l’Isère (à L’Albenc) ; dans la Haute- 
Loire (à Saint-Préjet-d’Allier) ; dans la Saône-et-Loire ; dans la Savoie (à St-Thibaud, à 
Cruet, à Aigueblanche) ; dans la Seine-Maritime (au Héron) ; dans le Tam-et-Garonne 
(Nègre, 1990, 172; de Beaurepaire, 1979, 5). On peut y ajouter MONTVERDUN 



(Loire) ; Le Fou-de-VERDUN (Nièvre, à Lavault-de-Frétoy) où a été repéré un éperon 
barré ; VERDON (Marne) et VERDIN (Saône-et-Loire, à Montagny-près-Louhans) ; 
et peut-être LIVERDUN (Meurthe-et-Moselle) ( Liberdunum , en 894, issu d’un modèle 
*Lugu-vero-dunum ?), lieu d’un possible oppidum dominant la Moselle (Longnon, 
1920-1929, 29-30 ; Nègre, 1990, 172 et 169, avec formes anciennes ; Gros, 1935, 491 ; 
Joannelle, 1977, 88 ; Lebel, 1962, 181) (Fig. 22). 

Nous trouvons aussi dans les dunum gauloises des “Bonnes-” ou ‘T)ignes- 
Forteresses” : *Visu-dunum, d’où VÉZÉZOUX (Haute-Loire) ( Vesedoni , au XI e siècle) 
(Nègre, 1990, 170). LADON (Loiret) serait selon Ernest Nègre une “Forteresse-des- 
Héros” : *Lati-duiium ( Ladun , en 1131-1138) (même réf., 170). On verra, au chapitre 
suivant, plusieurs exemples de “Citadelles-Fortes” ou “Victorieuses” : BOUTHEON 
(Loire), SUIN (Saône-et-Loire), SION (Haute-Savoie)... “ Les oppida manifestaient] 
de façon toujours plus ostentatoire leur puissance” (Colin, 1998, 120) ; les noms que 
nous avons gardés en témoignent encore. 


Enfin, l’aspect guerrier des forteresses a pu être souligné par des noms d’armes 
qu’on paraît reconnaître dans certains composés en dunum. GAVAUDUN, dans le 
Lot-et-Garonne, semble issu d’un modèle *Gabalo-dunum, où nous verrons un “Fort- 
du-Javelot” (plutôt qu’un “Fort-du-Gibet”) (Nègre, 1990, 173 ; Delamarre, 2003, 
173). Le Mont TOURVÉON doit son nom à un antique *Talvedunum (une vicaria 
Talvedunensis [ou Tolvedonensis ] étant attestée au X e siècle) (Longnon, 1920-1929, 
32 ; 1912, 92) ; nous serions tenté de mettre la première partie du toponyme en relation 
avec l’appellation gauloise du bouclier (thème talu-l*talapacium évoqué au chapitre 
précédent) - simple hypothèse. L’étude des armes nous a montré aussi que certaines 
essences de bois, par leurs qualités spécifiques, étaient fréquemment employées dans les 
fabrications de matériel militaire. L’aulne servait à faire les boucliers ; ainsi pourraient 
s’expliquer les noms de VERNON (Eure) {de Vernum, en 1027-1031) et VERNON 
(Vienne) ( Varnon , en 1274), supposées être d’anciennes *Verno-dunum (Nègre, 1990, 
171) ; la première a révélé un site important d’oppidum de type éperon barré (Fichtl, 
2000, 184). L’if était très souvent utilisé pour façonner les arcs et les lances ; d’où, peut- 
être, ces Eburodunum, “Forteresses-de-l’If”, que l’on rencontre à l’origine de noms de 
lieux issus d’un thème en dunum : AVERDOINGT (Pas-de-Calais) ( Averdun , en 1142) ; 
AVERDON (Loir-et-Cher) ( Everdunensis , en 865) ; ÉBRÉON (Charente) ( Ebredonus , 
en 868) ; EMBRUN (Hautes-Alpes) ( Ebrodounon , au II e siècle) ; et aussi YVERDON, 
en Suisse ( Eburodunum , Ebrodunum , à l’époque romaine) (Nègre, 1990, 170, 171, 
173 ; Billy, 2011, 563 ; Jaccard, 1906, 531). On retrouve le même modèle ailleurs dans 
le monde celtique continental ; ainsi BRNO, en République tchèque, tire-t-elle son 
appellation d’un antique Eburodunum (Delamarre, 2003, 155, 159-160) : “Le bois d’if a 
été utilisé dans toute l’Europe ancienne pour fabriquer des arcs” (même réf., 159). Il est 
possible, pour tous ces noms, qu’un symbolisme religieux (lié à l’idée de mort) se soit 
ajouté au sens guerrier, comme on le verra dans le tome III. 

2.3.4. Des sites fortifiés en voie d'urbanisation ? 

Les noms en dunum qui sont restés ancrés dans nos toponymes peuvent correspondre 
à d’anciennes forteresses de taille très modeste, dont l’occupation sera temporaire 
ou strictement militaire. Ainsi CHAUDON (Eure-et-Loir) a montré, aux Chatelées , 
l’existence d’un camp fortifié de quelques centaines de mètres carrés (Ollagnier et 
Joly, 1994, 282) ; et l’oppidum protohistorique de LIOZUN (à Olloix, Puy-de-Dôme) 
était installé sur un éperon barré de seulement 200 m sur 100 m de large (Provost et 
Menncssier-Jouannet, 1994, 208). Cependant, d’autres noms issus du type dunum 
se montrent en rapport avec des sites anciens ayant eu une importance certaine. 
(’HÂTEAUDUN (Eure-et-Loir) a porté un oppidum de 25 à 30 hectares; Le Fou- 
de-VERDUN (Nièvre), un oppidum de 29 hectares ; LION-devant-DUN (Meuse), un 
oppidum de 18 hectares; YSSANDON (Corrèze), un oppidum de 25 hectares. Des 
dimensions beaucoup plus importantes existent : Puy-d’ISSOLUD (Lot) était une place 
forte de 80 hectares ; et VERNON (Eure), également ; à DUN-les-Places (Nièvre), le site 
d’éperon barré du Vieux-DUN représenta un oppidum de plus de 250 hectares (Olivier, 
1983, 234-235 ; Bigeard, 1996, 135) ; c’est la taille que le Paris de Philippe Auguste 
avait en 1210 (Audouze et Buchsenschutz, 1989, 308). 

Il est vrai, certains sites de forteresses gauloises - même aux dimensions respectables 
- n’ont parfois reçu que des aménagements sommaires (et sur une partie seulement 
de l’espace). Ainsi la Montagne de DUN, dans le Beaujolais, doit être regardée, selon 
plusieurs auteurs, comme un lieu qui n’a jamais rien eu d’urbain. Mais d’autres oppida 
paraissent ne pas avoir représenté seulement des places militaires, toutes concentrées 
sur la défense. Certains sites fortifiés ont développé des habitats permanents, et ont 


pu constituer de petits bourgs organisés. Sur l’oppidum du Puy-d’ISSOLUD (Lot), 
des habitats ont été repérés (Labrousse et Mercadier, 1990, 133). Sur le site de SION 
(Meurthe-et-Moselle), d’une dizaine d’hectares, une riche occupation de La Tène 
finale a été révélée (avec un “important habitat”) (Legendre, dans Massy, 1997, 369- 
370). Beaucoup d’autres places fortes connurent un développement de ce type ; il faut 
regretter - comme pour les autres noms de forteresses gauloises - que trop peu de sites 
aient été sérieusement explorés : “Les connaissances [archéologiques] que nous avons 
des oppida restent lacunaires” (Fichtl, 2000, 8) ; “Les sites d’oppida présumés restent à 
fouiller” (Provost, 1988d, 28). 

Des indices, cependant, nous montrent que certains noms de lieux en dunum ont 
pu désigner tout autre chose que des forteresses à fonction strictement militaire : des 
centres économiques et politiques non négligeables. Le thème magos , “marché”, se 
trouve parfois accolé à l’appellation de dunum, ce qui paraît très révélateur du rôle 
des nouveaux oppida, devenus places de commerce. Ce composé *Magodunum, la 
“Forteresse-du-Marché”, expliquerait les appellations de MEHUN-sur-Yèvre, dans le 
Cher ( Maidunus , en 820) ; MEHUN-sur-Indre, à Villedieu, dans l’Indre ( Muhen , au XIII e 
siècle) ; et MEUNG-sur-Loire, dans le Loiret {. Magdunense , en 651) (Nègre, 1990, 173). 
La fortification permettait d’assurer la sécurité des échanges (Pierre -Roland Giot parle 
des “Marchés, dont la richesse nécessitait une protection”) (dans Le Bihan, 1986, 24). 

Cette même garantie sécuritaire a pu compter pour la sacralisation des lieux et des 
rassemblements religieux. Les dunum ont parfois abrité des activités liées aux cultes, 
drainant vers eux les populations environnantes. Le Mont DONON (Bas-Rhin), jadis 
site fortifié sur le territoire des Leuques, fut un lieu de culte celtique. A l’époque 
gallo-romaine, un sanctuaire dédié à Mercure y sera installé, “dont le rayonnement fut 
considérable en Gaule du Nord-Est” ; les vestiges de plusieurs temples, des dédicaces, des 
sculptures religieuses d’inspiration celte (stèles votives, bas-reliefs, groupes représentés 
dans la pierre) ont été retrouvés sur la hauteur (Mantz et Hatt, 1988). La colline de SION 
(en Meurthe-et-Moselle) dut abriter aussi “un sanctuaire d’une certaine importance”, 
bien abrité dans sa citadelle. Des inscriptions à Mercure, à Rosmerta, à Sirona, ont été 
découvertes sur le site (Olivier, 2002). On sait que cette hauteur, christianisée, restera 
lieu de culte au Moyen Age et jusqu’à nos jours (avec des pèlerinages réputés à Notre- 
Dame de SION, priée pour la défense du territoire, preuve que l’endroit fut depuis 
toujours considéré comme un bastion militaire) (Michelin, 1980b, 59). L’étude de La 
Gaule des dieux nous montrera, enfin, qu’une série de localités semblent tirer leur 
appellation d’un modèle Lugudunum, désignant la “Forteresse-du-dieu-LUG”, divinité 
suprême du panthéon celtique : LAON (Aisne), LAONS (Eure-et-Loir), LAUDUN 
(Gard), LAUZUN (Lot-et-Garonne), LOUDUN (Vienne), LOUIN (Deux-Sèvres), 
LYON (Rhône)..., sont des sites d’anciennes hauteurs fortifiées qui auraient porté des 
sanctuaires dédiés à ce dieu. 

Si une partie des noms que nous gardons issus du type dunum correspond à de 
petites localités ou à de simples lieux-dits (comme NIEUDAN, dans le Cantal ; ou 
LE BÉZU, à Saint-Just-et-LE-BÉZU, dans l’Aude) (Nègre, 1990, 174), on remarque 
également dans la liste nombre de grosses bourgades et de villes parfois importantes (au 
contraire du modèle briga demeuré le plus souvent dans de toutes petites localités) : tels 
CHÂTEAUDUN, chef-lieu d’arrondissement d’Eure-et-Loir ; DUN-sur-Auron, chef- 
lieu de canton du Cher ; DUN-le-Palestel, chef-lieu de canton de la Creuse ; EMBRUN, 
chef-lieu de canton des Hautes-Alpes ; ISSOUDUN, chef-lieu d’arrondissement de 
l’Indre ; LAON, chef-lieu du département de l’Aisne ; LOUDUN, chef-lieu de canton de 
la Vienne ; LYON, chef-lieu de la région Rhône-Alpes ; MEHUN-sur-Yèvre, chef-lieu 


de canton du Cher ; MELUN, chef-lieu du département de Seine-et-Marne ; MEUDON, 
chef-lieu de canton des Hauts-de-Seine ; MEUNG-sur-Loire, chef-lieu de canton du 
Loiret ; MUSSIDAN, chef-lieu de canton de la Dordogne ; NEUNG-sur-Beuvron, chef- 
lieu de canton du Loir-et-Cher ; VERDUN, chef-lieu d’arrondissement de la Meuse ; 
VERNON, chef-lieu de canton de l’Eure, etc. Est-ce hasard ? On peut se demander si 
certains de ces oppida n’ont pas développé dans le dernier siècle précédant la Conquête 
le germe pré-urbain d’où allaient naître des villes (on sait que, contrairement à l’idée 
reçue, les sites gaulois de places fortes n’ont pas été forcément abandonnés après la 
Conquête, ou qu’une agglomération a pu grandir à proximité immédiate de l’ancienne 
place forte) (Bedon, 1999, 122-129 ; Fichtl, 2000, 156-158). 

2.4. Une appellation complémentaire de forteresse : type duro- ? 

Faut-il comprendre parmi les noms utilisés en Gaule pour désigner des places 
fortes le gaulois duro- ? Beaucoup de linguistes ont dans le passé traduit le mot comme 
signifiant “fort”, “forteresse”, “place forte” (Dottin, 1920, 76; Vincent, 1937, 92; 
Dauzat, 1957, 30 et 102-103 ; Nègre, 1977, 38 ; et 1990, 150, 175-177 ; Vial, 1983, 
65-66 ; Billy, 1993, 68, etc.). Cependant, d’autres lui ont donné ou lui donnent le sens 
d’“établissement”, “village”, “marché”, “forum”, “bourg” (Soyer, 1933, 128 ; Rostaing, 
1945, 39 ; Lebel, 1962, 175 ; Lambert, 2003, 37 et 97 ; Delamarre, 2003, 156-157). 

L’examen de la liste des quelque quarante toponymes qui sont issus de ce modèle 
(Nègre, 1990, 150 et 176-177) nous montre que la très grande majorité des noms 
renvoient indiscutablement à des vici artisanaux, commerciaux, routiers (comme 
AUGERS, BRIDORÉ, CHILLEURS, ISSOIRE, IZERNORE, JEURRE, JOUARS, 
MANDEURE, YZEURE..., du reste souvent dénommés vicus dans les attestations 
anciennes) (se reporter dans le volume II à la fin du chapitre 3 “Voies de communication 
et centres de commerce”). Aucune trace de fortification ni même le plus souvent 
aucun lieu favorable d’établissement d’une forteresse n’apparaît sur ces sites. Ce sont 
vraisemblablement des “Bourgs”. 

Duro- paraît avoir été employé par les peuples gaulois, aux alentours de notre ère, 
“pour calquer le latin /orwm” (Lambert, même réf.) : terme qui désignait anciennement 
l’enclos entourant la maison, puis la place de marché, et le centre des affaires (Ernout 
et Meillet, 1985, 250). Augustodurum (ancien nom de Bayeux) aurait été le “Forum- 
d’ Auguste”, comme Fréjus était le Forum Julii, “Marché-de-Jules[-César]” (Lambert, 
2003, 97 ; Delamarre, 2003, 156). 

Certains toponymes issus du type -duro- peuvent, il est vrai, montrer une relation 
linguistique ou archéologique avec un site fortifié, ce qui a incité à la traduction de 
“forteresse”. Mais on doit penser qu’un lieu de marché a pu se développer au pied d’une 
ancienne hauteur défensive. 

METZ (Moselle), qui a pris tardivement l’appellation de son peuple les 
MÉDIOMATR1QUES, était dénommé au I er siècle Divodurum (nom attesté chez Tacite) : 
le “Bourg-des-Eaux-divines”. L’oppidum originel avait été installé sur la Colline de 
Sainte-Croix (dominant le confluent de la Moselle et de la Seille). Des fouilles menées 
durant l’année 1987 ont permis de découvrir sur la hauteur les restes de la fortification 
celte ceignant la citadelle ; des bois entrant dans la composition du rempart ont été datés 
des années 114-112 av. J.-C. (avec réaménagements ultérieurs) (Fichtl, 2000, 157, avec 
plan, 158, montrant l’emplacement des vestiges de rempart découverts). Cependant 
l’habitat finira par déborder de la forteresse primitive, de nouveaux quartiers suscitant 
des lieux de commerce (Burnand, 1990, 40). “Au lendemain de la Conquête de la 


Gaule, souligne Maurice Toussaint, la population de l’oppidum messin, sans délaisser 
le Haut de Sainte-Croix, se massa le long des deux grandes routes de Lyon à Trêves et 
de Reims à Strasbourg, qui se croisent au pied de la colline” (1948, 156). Stephan Fichtl 
note pareillement que “la ville romaine ne s’est pas implantée sur le site lui-même [de 
la forteresse], sa trame urbaine s’est déployée sur le versant et au pied de la colline, 
n’englobant qu’une partie de l’ancien oppidum” (2000, 156). Le nom de “Bourg-des- 
Eaux-divines[-du-Confluent]” doit correspondre à cette nouvelle situation. 

TONNERRE, dans l’Yonne ( Ternoderum , au IV e siècle ; Ternodorense, au VI e siècle) 
fut sans doute une antique *Tumo-duron. A juste raison, Gérard Taverdet voit dans le 
premier composant, plutôt qu’un nom d’homme, l’ancienne racine prélatine *turn- 
désignant une “hauteur” (qu’on a évoquée précédemment) (Loth, 1921, 112 ; Taverdet, 
1994, 40 ; et 1996, 85). L’oppidum celtique fut installé sur le plateau d’une colline 
escarpée (site du Vieux-Château ) (Thévenot et autres, 1985, 212-213 ; Barbey, 1987b, 
669). Mais en contrebas, vers la rivière l’Armançon, se développera un nouvel habitat, 
avec un marché (Delor, 2002, 733), justifiant l’appellation donnée à la localité de 
“Bourg-de-la-Hauteur” ou “Marché-de-la-Hauteur”. 

AUXERRE, V “Etablissement-”, le “Bourg-de-1’ Yonne” (d’abord nommé Autricum, 
puis Autessioduro ) (Villette, 1992a, 46 ; Billy, 2011, 92-93), connut sans doute une 
évolution semblable, passant d’une vocation défensive à une fonction commerciale. 
L’agglomération du Haut-Empire s’étendra en dehors de la hauteur dominant l’Yonne, 
dans la dépression du ru de Vallan (et de ses branches) et du ru de Rantheaume (Delor, 
2002, 171), créant des marchés qui se transformeront en foires médiévales (Lombard- 
Jourdan, 1972-1974, 54-56 ; Mitterauer, 1973, 716). 

NANTERRE est un antique *Nemetoduro-, “Bourg-du-Sanctuaire” (Nègre, 1990, 
176 ; Billy, 2011, 393, pour les formes anciennes). A la limite ouest des Parises, sur 
la frontière avec les Camutes, elle représenta d’abord un site de défense, sans doute 
installé sur la colline du Mont-Valérien, butte aux pentes très marquées dominant la 
vallée de la Seine, zone idéale pour la surveillance (Ajot et autres, 1994). Le lieu est 
devenu un fort militaire dans les années 1 840 : comme pour VERDUN, dans la Meuse, 
l’utilisation guerrière récente a recouvert une très ancienne destination militaire (mal 
connue car masquée par les installations actuelles). Au cours des deux derniers siècles 
avant notre ère, s’est développée dans la boucle de Gennevilliers, en bordure de Seine 
et jusqu’au pied du mont, une importante agglomération gauloise (sans fortifications), 
dont les fouilles archéologiques récentes ont montré le développement (20 à 25 hectares 
au minimum, avec tracé de mes, quartiers spécialisés) et souligné la spécificité : lieu 
d’habitat, d’artisanat et d’échanges, avec aménagement d’un port fluvial (Viand, 2008). 
La vocation de l’établissement avait donc changé : l’ancienne place forte tournée vers la 
défense était devenue site urbain, centre d’activités commerciales (nommé au VI e siècle 
Vico Nemptudoro). 

2.5. Les remparts des places fortes 

Tous les types de citadelles, forteresses, forts et fortins. . ., tous les types d’oppida qui 
ont existé - et dont nous avons passé en revue les différentes appellations, anciennes et 
nouvelles - se caractérisaient comme des lieux de défense protégés par des fortifications. 
Les Gaulois utilisèrent bien sûr les protections offertes par le site : ils avaient été choisis 
en fonction de leurs avantages naturels (Bedon, 1999, 36 ; Kruta, 2000, 345). Mais des 
aménagements furent aussi réalisés pour améliorer l’efficacité du dispositif, selon la 



topographie des lieux (Kruta, même réf.). La construction d’un rempart était essentielle. 
Il représente du reste aux yeux des archéologues l’élément majeur sur lequel se fonder 
pour donner la qualification d’oppidum à un site (“Ce qui distingue ces catégories 
d’habitat, c’est d’abord la présence d’une fortification”) (Colin, 1998, 17). Repérable par 
l’archéologie, cette construction est-elle également perceptible par les mots ? 

2.5.1. Remparts courants 

La protection la plus simple (et sans doute la plus utilisée) fut la levée de terre 
(doublée d’un fossé) : grand TALUS de terre dressé (Fichtl, 2000, 47). Le mot français 
de TALUS vient de la langue gauloise : modèle *taluton (forme latinisée talutium 
attestée chez Pline), lui-même issu de talu-, “front” : forte inclinaison de terrain (von 
Wartburg, XIII/1, 1966, 68-70 ; Bloch et von Wartburg, 1975, 622 ; Rey, 1992, 2078 ; 
Quemada, XV, 1992, 1335). On comparera avec le vieil-irlandais taul, “bosse”, et talam, 
“terre” ; le moyen-irlandais tel/tul, “front” ; le gallois, le comique et le breton tal , “front” 
(Vendryes, 1978, T-22, 23, et T-182 ; Delamarre, 2003, 288-289). 

C’est ce type de rempart simple que l’on a repéré à EXMES (Orne), la “Très-Haute” 
forteresse, dont l’éperon fut barré par un fort TALUS de terre. La photographie aérienne 
du site (Bernouis, 1999, 125) montre la masse lourde du rempart recouverte par l’herbe. 
Au Mont DARDON, autre citadelle ancienne de “Hauteur”, on observe également, 
englobant une surface de 6 ha, un rempart de terre datant de la fin de La Tène, visible 
près du haut du plateau (Crumley, 1993, 3 ; Rebourg, 1994, 262). A Sancey-le-Grand 
(Doubs), l’éperon barré du Belvédère du DARD était protégé au sud par un vallum (Joan, 
2003, 414-415). A GERGOVIE, site de l’oppidum de la “Hauteur-Rocheuse”, le visiteur 
reconnaît fort bien la fortification : “talus recouvert de végétation, dont le tracé peut 
être suivi tout le long des bordures sud et ouest du plateau” ; “au sud-est [...] l’herbe 
qui recouvre le talus est un indice d’ancienneté, puisque les murets issus de l’épierrage 
moderne sont totalement dépourvus de végétation” (le TALUS de terre a pu recevoir en 
plus un parement externe, mur de pierre de 2 m d’épaisseur) (Provost et Mennessier- 
Jouannet, 1994, 273, avec croquis, 271 et 275, et phot., 265 ; Rousset, 2001, 32-33). 

Sur l’éperon de MONTSAON (Haute-Marne), également ancien dunum, surnommé 
la “Citadelle-Forte”, la terre rejetée d’un fossé formait un “tertre d’au moins 8 m de 
hauteur”, “couplant] l’éperon dans toute sa largeur et le protégeant de toute surprise” ; 
l’ouvrage était encore observable au début du XIX e siècle ; mais le terrain fut ensuite 
nivelé (Thévenard, 1996, 257). Enfin, au Puy-d’ISSOLUD, antique Uxellodunum, on a 
découvert “des murailles de terre et de pierre” d’un développement de 4 500 m, larges 
de 15 ni, hautes de 3,20 m à 5,60 m, avec parement externe (Labrousse et Mercadier, 
1990, 133). 

La notion de rempart répondrait au sens originel du mot dunon : il est rapporté par le 
linguiste C. Watkins à la racine *dheuh 2 -, “finir”, “clore”, “former cercle” (Delamarre, 
2003, 154-156) ; le dunon était une zone enclose, enceinte fortifiée et fermée. 

De ce terme (emprunté par les anciens Germains) naîtra l’allemand Zaun, “clôture”, 
“palissade”, “haie”. La levée de terre put être rehaussée d’une palissade de bois (Hubert, 
1952, 66 ; Kruta, 2000, 345). 

L’extrémité du plateau situé à Montaigut-le-Blanc, dans le Puy-de-Dôme, se montre 
“barrée par un vallum et un fossé” antiques (Provost et Mennessier-Jouannet, 1994, 
191). Comme l’a indiqué Pierre-Henri Billy (1996, 164-165), cette hauteur, nommée 
Montagne de GOURDON, doit tirer son appellation du gaulois *gorto-, “enclos” (à 
l’origine du français GOURD, désignant des rangs de perches utilisés pour la pêche ; 
on connaît aussi, par le dérivé *gortia, les GORCES limousines : haies séparant deux 



champs) (von Wartburg, IV, 1952, 200-201 ; Quemada, IX, 1981, 335). Le thème a été 
sans doute appliqué par les peuples gaulois à une enceinte, à une palissade défensive 
surmontant une levée de terre (Billy, 1996, 164-165). 

Jules César évoque dans La Guerre des Gaules (VII/9) l’oppidum de Gortona (le 
nom Gorgobina , parfois transcrit, paraît une erreur ancienne de copiste), place forte des 
Boïens, groupe celte installé sur le flanc occidental des Eduens, à l’ouest de la Loire. Il 
correspond au site de la ville de Sancerre, établie de façon saisissante sur un “mamelon 
abrupt”, “complètement isolé”, butte du haut de laquelle s’offre un vaste panorama. On 
trouvait autrefois, à Sancerre, un lieu nommé Château-Gordon ( Gordonicum castrum, 
en 1012-1104, Gordone Castro , en 1103), qui gardait souvenir de la Gortona antique 
(Thévenot, 1960, 46-56). L’oppidum tirait vraisemblablement son nom du fait qu’il était 
couronné d’un rempart palissadé. 

D’autres sites de défense fortifiés au nom également en gorto- nous sont peut-être 
demeurés. GOURZON, en Haute-Marne (de Gurgione, en 1060-1061), tirerait son 
appellation, selon Albert Dauzat et Charles Rostaing, d’un nom d’homme Gordius 
(1978, 326) ; nous pensons y voir plutôt le thème *gort-, avec suffixe -ione. Sur 
la localité de GOURZON, on trouve le Coteau du Châtelet , plateau de 22 hectares 
dominant la vallée de la Marne, qui a porté jadis un oppidum de frontière (aux confins 
du territoire des Catalaunes et des Leuques). Son occupation est attestée à l’époque de 
La Tène ; un casque militaire gaulois de La Tène ancienne a du reste été trouvé sur le 
site. A l’époque gallo-romaine, une véritable agglomération se développera (du I er au 
IV e siècle), avec centre monumental (temple, thermes publics, maisons groupées par 
îlots, quartiers artisanaux) (Thévenard, 1996, 84 et 217-224 ; Fichtl, 2000, 175). 

Le nom de GOURDON, en Saône-et-Loire ( Gurthonense , au VIL siècle, sur un 
modèle *Gorto+one ?) peut s’expliquer par la présence jadis d’un ancien site fortifié 
gaulois et d’une ancienne palissade défensive (Billy, 2001a, 26). La localité est bâtie au 
sommet d’une éminence. Elle n’a pas encore révélé l’existence de fortifications, livrant 
seulement des vestiges de la Préhistoire et de l’époque gallo-romaine (Rebourg, 1994, 
357-358). Mais, pour Emile Thévenot, il n’y a pas de doute : elle “constitue un site 
d’oppidum caractérisé” (1960, 56). 

GOURGÉ, dans les Deux-Sèvres ( Gurgiacum , en 889, comparable au Gurgione de 
GOURZON), tirerait également son nom d’un ancien *Gortiacum. A l’époque gallo- 
romaine, elle a développé un vicus de 30 hectares, s’étageant sur un flanc de colline, 
proche du Thouet (Hiemard et Simon-Hiemard, 1996, 178-179) ; un site de défense 
pourvu d’un rempart put y exister plus anciennement. 

Nous rapporterons enfin le nom célèbre de GOURNAY-sur-Aronde au même thème 
gorto-, “enclos défensif’ (la forme Gornacensis, attestée en 1090, poiivant provenir d’un 
ancien radical Gort-). Le site est connu pour son sanctuaire bellovaque ; mais on ne 
doit pas oublier qu’il a révélé un camp fortifié de La Tène pourvu de remparts (système 
défensif de “multivallation”, constitué d’une série de talus, fossés, et mûri gallicï) 
(Brunaux, 1984, avec plans, 208 et 210 ; Woimant, 1995, 260-261, avec plan). 

2.5.2. Remparts complexes et enceintes développées 
• Les mûri gallici 

Des murs de défense plus élaborés vont être construits par les peuples gaulois. On 
connaît particulièrement les remparts appelés par César mûri gallici, “murs gaulois”, 
car ils étaient spécifiques à la Gaule (les Romains ne disposaient dans leur langue 
d’aucun terme spécifique pour traduire celte réalité). Aujourd’hui, les archéologues 



emploient couramment l’expression de murus gallicus dans leurs recherches. 11 s’agit 
d’un rempart haut de quatre ou cinq mètres et large de trois à quatre mètres, formé par 
l’ossature de poutres entrecroisées et clouées, remplie de terre, de cailloux et parée 
de pierres. L’armature de bois permettait au mur de se déformer sans éclater sous les 
efforts ennemis de brèche ou de sape (Goudineau et Peyre, 1993, 19-28). César voit cet 
assemblage à Avaricum/ Bourges (oppidum devant lequel ses légions mettent le siège, 
en mars 52 av. J.-C.). La place forte est protégée sur deux de ses côtés par les cours 
d’eau et les marécages ; le troisième côté est barré par un murus gallicus. En stratège 
militaire, le général romain apprécie : “Ce genre d’ouvrage, avec l’alternance de ses 
poutres et de ses pierres, offre un aspect dont la variété n’est pas désagréable à l’œil ; il 
a surtout de grands avantages pratiques pour la défense des villes car la pierre le défend 
du feu, et le bois, des ravages du bélier, qui ne peut ni briser ni disjoindre une charpente 
dont les poutres, attachées au dedans l’une à l’autre, ont d’ordinaire quarante pieds d’un 
seul tenant” (GG2, Vll/33, 155). Le mot français (d’origine gauloise) CHARPENTE, 
désignant un assemblage complexe de bois (bâti réalisé par le charron comme par 
le charpentier), garde souvenir de l’excellence technique des Gaulois dans le travail 
de ce matériau. On compte que 600 m de rempart ont nécessité l’emploi d’environ 
15 000 poutres (Fichtl, 2000, 54). 

Les poutres entrecroisées étaient fixées entre elles par de très grands clous, sortes de 
fiches de fer d’une trentaine de centimètres. A l’emplacement des remparts gaulois de ce 
type, des dizaines, parfois des centaines de ces grands clous forgés ont été retrouvés ; et 
ils ont équipé par milliers ces assemblages (entre 20 000 et 60 000 clous, selon les places 
fortes) (Fichtl, 2000, 42-54, avec tableau chiffré, 53). Dans des gloses médiévales latines 
nous en trouvons le nom gaulois : tarincae (“Taringae ou tarincae = « sudes ferreae »” : 
“fiches de fer”) (Dottin, 1920, 291 ; Whatmough, 1970, 729). On connaît un vieil- 
irlandais taimge, “clou en fer, pointe” (Vendryes, 1978, T-14). Le radical celtique 
*tar-, “percer”, “traverser”, a servi à forger plusieurs mots français. Nous en avons tiré 
le nom de notre TARIÈRE, outil qui sert à percer (gaulois latinisé taratrum ) (Dottin, 
1920, 290 ; Quemada, XV, 1992, 1389). Tarinca, “fiche de fer”, est lui-même demeuré 
dans un nom du lexique, devenu rare il est vrai : la TARANCHE, qui désignait jadis une 
“grosse cheville de fer” et a fini par s’appliquer - techniquement ou régionalement - à 
une grande pièce de fer : barre servant à tourner la vis d’un pressoir, ou levier permettant 
de déplacer des cloches (TARENCE, dans le Calvados) (von Wartburg, XIII/ 1, 1966, 
121 ; Lambert, 2003, 202 ; Delamarre, 2003, 291). Ce mot gaulois de l’ancien temps 
restait donc - vieille mémoire d’un savoir antique - encore accroché à la langue. Comme 
les noms de lieux, les mots du vocabulaire gardent des attaches - souvent invisibles - 
qui les relient au temps de la Gaule. La fiche de fer est le témoin archéologique ; le mot 
TARANCHE est le témoin linguistique. 

Plusieurs sites, dont les noms se sont révélés issus de termes gaulois désignant 
une place de défense, ont montré aux archéologues de tels murs empoutrés avec 
des TARANCHES. Parmi les dunon, l’oppidum du Vieux-DUN, à DUN-les-Places 
(Nièvre), était “défendu par un rempart et un fossé encore visible sur 170 m”, au lieu-dit 
La Barre (mot roman qui doit rappeler l’existence d’un amas de terre) (von Wartburg, 
I, 1948, 259) ; Lucien Olivier qui a fait des sondages à cet endroit “a reconnu un murus 
gallicus ” (Bigeard, 1996, 135 ; Olivier, 1983, 234). La localité de VERNON (Eure), 
autre dunon , doit son nom à un éperon barré de 80 hectares ; la reprise de l’étude de ce 
site protohistorique, en 1992, a révélé “l’existence d’un parement externe [du rempart] et 
sans doute d’un murus gallicus (attesté par la présence de nombreux clous et d’un orifice 
témoin d’un passage de poutre dans le parement” (Cliquet, 1993, 252). 



Nous citerons aussi les noms différents de deux autres sites importants d’oppidum, 
qui ont révélé des équipements en murs à poutrage interne avec T AR ANCHES. 
Sur la forteresse du “Rocher”, AGEN, à l’abrupt méridional du plateau, auraient été 
découvertes, vers 1872, “dans les couches du talus supérieur, [...] un grand nombre 
de chevilles de fer placées à une certaine distance les unes des autres. Par leur forme, 
par leur dimension, elles paraissent rappeler celles qui ont été trouvées dans plusieurs 
oppida, où elles servaient à relier entre elles les poutres croisées et combinées avec des 
terrassements”. Comme l’inventeur de l’époque que l’on a cité, on songe à un rnurus 
gallicus (Fages, 1995, 98). Enfin, sur la “Falaise rocheuse” d’ALÉSIA/ALISE-Saintc- 
Reine, au lieu-dit La Croix-Saint-Charles , Emile Espérandieu, en 1911, “dégagea un 
murus gallicus du type Avaricum doté d’un retour” ; en 1923, fut découvert un second 
munis gallicus, de même type (Mangin, dans Cahen-Delhaye et autres, 1984, 243-245, 
avec belles photographies de 1911 du murus gallicus, et dessins). De nouvelles fouilles 
menées en 1994 ont révélé l’existence d’un autre rempart à poutrage interne sur le lieu- 
dit EN CURIOT, nom, on l’a vu, peut-être issu du thème gaulois *cor-, “fermé” (Reddé, 
2002, 144-147, avec phot. ; Creuzenet, 2010). 

Les noms de lieux d’origine gauloise désignant des lieux fortifiés, que nous 
conservons dans notre toponymie, se relient ainsi aux réalités du terrain : toponymie et 
archéologie vont de pair. 

• Les enceintes de contour 

Au mont BEUVRAY (site de l’antique oppidum de Bibracte, qui explique le nom 
moderne), des recherches ont permis de détecter une trentaine de fiches de fer entre 1985 
et 1995 (Buchsenschutz et autres, 1999, 293-298). Des constructions de mûri gallici ont 
été repérées dès 1867-1868, grâce aux fouilles de Jacques-Gabriel Bulliot : rempart haut 
de 4 à 5 m (sans le couronnement) et de même épaisseur (Goudineau et Peyre, 1993, 
21-26, avec dessins et photographies du mur) ; une portion de murus gallicus a même 
été reconstituée pour les visiteurs (mêmes réf., phot., 24-25). Mais plusieurs systèmes 
et niveaux de remparts se sont succédé sur cette place forte, capitale des Eduens (voir 
grand plan dans Buchsenschutz et autres, 1999, joint au livre). Deux lignes principales 
de fortifications sont connues ; la plus large a enserré jusqu’à 200 hectares, soit 7 km 
de remparts : deux fois Saint-Malo, vingt fois Carcassonne (Goudineau et Peyre, 1993, 
19 et 27; Buchsenschutz et autres, 1999, 7 et 263). BIBRACTE, souligne Christian 
Goudineau, “représente la surface de Paris au XV e siècle” : petite ville, organisée en 
quartiers, avec des grandes demeures (1997, 22). Le système de fortification (défense 
guerrière mais aussi symbole de puissance, propre à impressionner l’ennemi) devait se 
voir à plusieurs lieues de distance : les murailles se détachaient sur une hauteur alors 
assez largement déboisée (Colardelle et autres, 1995, 26). Selon Joseph Vendryes, 
l’appellation de BIBRACTE (à comparer avec celle de Bibrax, place forte des Rèmes, 
citée dans La Guerre des Gaules, II/6) pourrait avoir été faite à partir d’un celtique 
*bractos, “entouré”, “fortifié” (Vendryes, 1905 ; Lebel, 1962, 171-172 ; Nègre, 1990, 
131 ; Billy, 2011, 372) : BIBRACTE était désignée comme le “Lieu de la Fortification”. 
“C’est le rempart, soulignent Françoise Audouze et Olivier Buchsenschutz, qui exprime 
la puissance du groupe social” (1989, 308) ; le nom aura été chargé de la souligner. 

Sur de nombreux sites de places fortes, la fortification n’a été que partielle. Ainsi, 
pour les oppida d’éperons barrés (très fréquents), un seul côté devait être défendu par 
un rempart : cas qu’on a repéré à AVROLLES, la “Citadelle-de-lTf ’, à DOURGNE, 
le “Poing” (Tarn), ou à CHÂTEAUDUN, la “Forteresse” (Eure-et-Loir). Parfois, 
l’existence d’une falaise ou d’un cours d’eau a entraîné la construction (plus importante) 



d’un rempart venant s’appuyer contre ces éléments naturels, comme à EXMES, la 
“Très-Haute” (Orne). Sur une butte, détachée de la plaine, on a pu se contenter de la 
construction de murs partiels, aux endroits mal défendus par le rocher : cas d’ALÉSIA, 
la “Hauteur-Rocheuse” (Reddé, 2002, 144, 146) (sur ces remparts de barrage, voir 
Fichtl, 2000, 35-36, avec croquis). 

BIBRACTE, comme GERGOVIE, ou Puy-d’ISSOLUD, nous donnent l’exemple 
différent de remparts de contour : ayant englobé totalement la surface de l’oppidum. 
Albert Camoy, dans un article sur la “Toponymie gallo-romaine du fortin”, a attiré 
l’attention sur l’existence probable d’un appellatif gaulois de la forteresse, jusque-là 
passé inaperçu : le type *vertra (de fait, beaucoup moins courant que le modèle dunon), 
que l’auteur relie au gallois gwerthyr , “fortin”. Il serait à l’origine de noms de localités 
comme BERTRE (Tarn) ( *Vertrinu ) et BERTRY (Nord) (Be rte ries, 1172). L’auteur 
cite aussi en Belgique BERTRÉE ( Bertreis , en 1139) (entre Liège et Bruxelles, près 
de Waremme), et BERTRIX ( Bertries , en 1264), à 30 km au nord-est de Sedan, issues 
d’un modèle *Vertriacum (Carnoy, 1954, 1 ; Nègre, 1972, 19). *Vertra devait désigner 
d’abord un “rempart” ; le mot signifierait étymologiquement “ce qui contient”, “retient”, 
“enclôt” : racine indo-européenne *wer-, forme élargie *wer-t-, “tourner”, “courber” ; 
on trouve dans la même famille le sanskrit vartra, “digue”, “retranchement” ; le démon 
Vritra de la mythologie indienne est connu comme l’“Enveloppeur”, l’“Obstructeur” ; 
citons aussi le latin vertere, “tourner” (Guirand, 1937, 304 ; Grandsaignes d’Hauterive, 
1949, 238-340; Carnoy, 1954, 1 ; Pokorny, 1959, 1156-1158). Le celtique viria, 
“bracelet”, le gaulois viriola, “petit bracelet”, à l’origine du français VIROLE (“bague”) 
et peut-être du verbe VIRER (“imprimer un mouvement circulaire”), désignaient au sens 
premier “ce qui tourne” ( *wer -) : la VIROLE est un cercle de métal (Degavre, 1998, 
451). La citadelle gauloise (*ver-t-ra) était alors l’espace totalement fermé par une 
enceinte (“encerclant” le site), afin de se protéger de l’ennemi. 

Parallèlement au modèle *vertra, le thème *ver-t- pourrait s’être appliqué, muni 
d’autres suffixes, à des sites de forteresses entourées d’un rempart. 

VERTAULT, en Côte-d’Or (vicani Vertillenses, à l’époque romaine ; vertellum, en 
1076-1098), est aujourd’hui un village installé dans la vallée, au pied d’une hauteur. Elle 
fut jadis site d’oppidum, sur le plateau surplombant la vallée de la Laignes, installé à 
la limite des Lingons, des Mandubiens, des Sénons et des Tricasses. Un habitat fortifié 
y est attesté pour les époques de La Tène II et de La Tène III. Il prendra peu à peu un 
caractère urbain, accentué à l’époque gallo-romaine (quartiers organisés avec voirie, 
édifices publics, activités artisanales et commerciales) (Bénard et autres, 1994, 90-105, 
avec plans). L’oppidum fut pourvu d’une “enceinte de type murus gallicus ”, repérée par 
les archéologues ; “elle enserrjait] les 25 hectares de l’oppidum” (même réf., 91 et 93). 
I /appellation - supposée - de forteresse “Encerclée” (vert-) par un rempart répondrait 
Ibrl bien à la situation décrite. 

VERTAIZON (dans le Puy-de-Dôme, à Test de Clermont-Ferrand) ( Vertasione , 
en 997) pourrait peut-être tirer son nom du site de l’oppidum voisin du Puy de Mur 
(à 2 km). A l’extrémité d’un plateau basaltique, où l’on trouve les traces d’un ancien 
château médiéval, a été repéré un site d’oppidum, entouré par un rempart protohistorique 
d’ 1 ,5 km ; du mobilier de l’âge du Fer a été découvert (Provost et Mennessier-Jouannet, 
1994, 89). 

D’autres sites à radical ver(t)- sont-ils à prendre en compte ? Parmi plusieurs noms 
de localités (comme VERTEUIL, VERTILLY, VERTOUT, VERTUZEY ; peut-être 
aussi VERGY, VERZÉ, BERZÉ, VARZY, VERZY...), nous distinguerons celui de 
VIERZON (dans le Cher), qui reste mystérieux. On se demandera s’il n’appartiendrait 



pas à la même série. Des monnaies du VI C -V1P siècle donnent au lieu l’appellation 
Virisone et Virisione (Chambon et Greub, 2000, 151) ; on retrouve en 926 Virisio. Au 
radical gaulois *vir- (présent dans vir-ia ou vir-iola ) se serait adjoint un suffixe - ision , 
celui qu’on reconnaît dans le gaulois Ham-ision (à l’origine de notre TAMIS). La 
localité est citée en 843 sous le nom de Virsionis oppidum. Le site de la vieille ville, 
installée sur une butte au-dessus de l’Yèvre venant confluer avec le Cher, pourrait avoir 
été celui de l'ancienne place forte, surveillant les mouvements de la navigation derrière 
son enceinte (Chevrot et Troadec, 1992, 33 et 326). Mais toute preuve archéologique fait 
encore défaut ; nous n’avançons qu’une hypothèse ! 

2.6. Force et faiblesses des places gauloises de défense 

2.6.1. Une image de puissance 

Si nous récapitulons toutes les appellations de forteresses qu’il nous a été donné 
d’évoquer au travers des toponymes qui nous demeurent, il est bien évident que se 
dégagent des sémantismes étudiés une impression de force. 

Les noms liant les forteresses à des hauteurs, à des eaux, à des marais, soulignaient la 
protection dont elles bénéficiaient par leur emplacement. Les appellations faisant allusion 
aux ouvrages de fortification mettaient en avant une notion de robustesse, de sécurité. 
Enfin, et surtout, une impression de puissance se dégageait des appellations nobles, 
laudatives et superlatives : places fortes dites “Grandes” ou “Nobles” ; dénommées 
“Super-Forteresses”, ainsi qu’on l’a vu dans la série des VERDUN. Une qualification 
sacralisante ajoutait parfois l’idée d’une protection divine : cas des *Devo-briga, des 
Eburo-dunum ou Eburo-briga, des Lugu-dunum, *Verno-dunum, Vindo-briga... qui ont 
été retrouvés à l’origine de certains de nos toponymes. 

Le nombre important de noms de lieux que nous gardons issus des séries en 
briga (une cinquantaine), et dunum (à peu près cent vingt), mais aussi la variété 
d’ aub e s appellations complémentaires (conservées dans au moins une cinquantaine de 
toponymes) - donc en tout près de 220 noms de localités -, montrent sans conteste que 
les places fortes étaient très nombreuses en Gaule. Comme les noms quadrillent encore 
notre pays, les forteresses jadis quadrillaient fièrement le territoire de nombreux peuples, 
offrant par leurs appellations un sentiment de protection, de force, de combativité. 

2.6.2. Un pouvoir de résistance 

On peut penser que les places fortes gauloises furent, en bien des occasions, utiles 
pour résister aux incursions (des tribus voisines, ou de petits groupes armés étrangers), 
que leur rôle, bien des fois, se montra déterminant dans la sauvegarde des populations 
civiles, dans la protection des richesses produites par le peuple. La puissance ostentatoire 
des citadelles et le prestige de leurs noms permirent certainement de décourager des 
attaques. 

Parfois l’effet recherché sera contraire : les places fortes pourront être chargées, 
paradoxalement, d’attirer l’ennemi. Lors de la Conquête, elles joueront à ce titre un 
rôle majeur dans le combat de défense. Si la guerre des Gaules fut une guerre de 
mouvements, elle se joua tout autant dans une guerre de siège. L’importance des 
toponymes gardés correspond bien à l’importance que tinrent ces places fortes dans 
les engagements guerriers. César cite une vingtaine de noms gaulois d’oppida (dont 
Alesia , Avaricum , Bibracte, Cavillonum, Gergovia, Gortona , Lutetia , Noviodunum, 
Uxellodunum, Vesontio) ; il emploie surtout, comme nous l’avons souligné, à 133 
reprises le terme d'oppidum dans ses Commentaires , ce qui met le mot au huitième 



rang des plus employés de toute l’œuvre (Buchsenschulz cl Ralston, 1986, 385-386). 
Lieux tentants, les citadelles gauloises seront utilisées par les commandants et stratèges 
gaulois - et en premier lieu par Vercingétorix comme des pièges pour les troupes 
romaines. “La manœuvre, commente Christian (îoudineau, consistait à bloquer l’armée 
romaine, occupée à faire un siège, puis à la prendre à revers”, et à venir en briser les 
forces dans une tenaille offensive (1997, 26). Ce sera la méthode recherchée à Bourges, 
à Gergovie, à Alésia. Christian Goudineau ajoute : “Vercingétorix est désavoué parce 
qu’il a perdu, mais sa stratégie (qu’on appellerait aujourd’hui “par abcès de fixation”) 
était intelligente” (même réf.). 

Les sièges montreront les capacités de résistance de bon nombre de places fortes. On 
a vu que les Gaulois développèrent des techniques poussées de fortification ( mûri gallici 
évoqués par César). Ils furent aussi spécialistes dans la réalisation de travaux de sape, 
destinés à ruiner des positions ennemies à proximité d’une citadelle. En 56 av. J.-C., en 
Aquitaine, les gaulois SOTIATES - peuple du Lot-et-Garonne dont l’appellation (non 
éclaircie) comporte un suffixe celtique : à comparer avec celle des Nantu-ates ou des 
Atreb-ates - furent assiégés par les troupes de Crassus dans leur place forte principale : 
SOS, qui a gardé le nom de l’ethnique (Nègre, 1990, 157). Le site montre un éperon 
barré, aux falaises abruptes, de 16 hectares de superficie, dominant une boucle de rivière 
(la Gélise) et sa vallée (Boudet et autres, 1992, 84-85). Ces SOTIATES “pratiquèrent] 
des mines vers le terrassement et les mantelets [des Romains]”, étant “fort habiles à 
ces ouvrages” ( GG2 , III/21, 71). De même façon, pendant le siège d’Avaricum, en 
52 av. J.-C., les soldats bituriges firent “écrouler [le] terrassement [des romains] en 
creusant des sapes, d’autant plus savants dans cet art qu’il y a chez eux de grandes 
mines de fer et qu’ils connaissent et emploient tous les genres de galeries souterraines” 
( GG1 , VII/22, t. 2, 225). On les verra aussi mettre le feu à une terrasse construite par 
les soldats de la légion, grâce à un travail d’approche souterraine (même réf., VII/24). 
Cette compétence, également exercée dans l’industrie civile, paraît se lire encore dans 
notre vocabulaire : c’est du celtique que pourrait être issu notre nom de MINE ( *meina ) 
et notre verbe MINER (attesté dès 1200 avec le sens de “creuser par-dessous un terrain, 
un mur, pour provoquer un effondrement”, dans la chanson de geste Aiol ) (Vendryes, 
1960, M-29 ; von Wartburg, VI/1, 1969, 641-645 ; Gamillscheg, 1969, 622 ; Bloch et 
von Wartburg, 1975, 410 ; Quemada, XI, 1985, 842-843). MINER signifie toujours 
“creuser une galerie sous une fortification ennemie”. Aux MINES, jadis simples sapes 
destinées à écrouler ou incendier un ouvrage de l’adversaire, s’est seulement ajoutée une 
charge pour le faire sauter. Enfin, le terme a désigné l’engin explosif lui-même caché 
dans le sol. Il est étonnant de constater que la guerre reprend les mêmes mots à vingt 
siècles d’intervalle. 

2.6.3. Faiblesses des forteresses gauloises 

Malgré des points de force indiscutables, et des moyens de protection mis en œuvre 
intelligemment, les forteresses gauloises, qui purent jouer un rôle salvateur important 
pour les conflits entre peuples voisins et pour certaines attaques de bandes étrangères, 
vont montrer, face aux légions romaines, des faiblesses majeures dans le dispositif 
défensif. 

• L'art romain du siège 

Devant la résistance des places fortes, César fit employer des machines et appareils 
de sièges que les Gaulois ne connaissaient pas : tours, terrasses, mantelets, balistes, 
catapultes, onagres, scorpions..., dont les noms modernes sont bien sûr issus de la 
langue latine (parfois empruntés au grec, car les Romains furent initiés aux machines de 



guerre par la science hellénistique). On en chercherait vainement les correspondants dans 
le vocabulaire gaulois : ils font totalement défaut, ce qui est bien révélateur (l’absence 
des mots pouvant être aussi significative que leur présence). D’abord les combattants 
gaulois furent “étonnés de la grandeur de ces travaux qu’ils n’avaient encore jamais vus, 
dont ils n’avaient jamais ouï parler” ( GG2 , 11/12, 50). Voyant les Romains pousser des 
mantelets, élever un terrassement, construire une tour, “ils se mirent à en rire du haut 
de leur mur et à [...] couvrir [les Romains] de sarcasmes” (même réf., 11/30, 58). C’est 
trop tardivement et sporadiquement qu’imitant leurs ennemis ils en viendront à utiliser 
pour leur défense certains de ces moyens, d’une redoutable efficacité : César leur doit 
sans doute une partie de sa victoire en Gaule. A Alésia, “si les ouvrages des légionnaires 
avaient été moins performants, commente Christian Goudineau (une double enceinte 
dirigée contre les assiégés et l’année de secours de 16 et 21 kilomètres de longueur 
avec tours, fortins et fossés, le tout réalisé en un mois !), si l’armée de secours (250 000 
hommes d’après César) avait pu gagner quelques jours, le sort des armes aurait pu en 
être changé” (1997, 26). 

• Le danger des places centralisées 

Le défaut majeur des places fortes a résidé dans la concentration dangereuse de 
forces vives et de richesses. Dans les temps anciens, on l’a vu, souvent simples camps 
militaires de surveillance ou lieux de refuges provisoires, les forteresses gauloises ont 
tendu à devenir de plus en plus le siège d’habitats permanents ; certaines se sont muées 
en sites semi-urbains, chefs-lieux de tribus ou de peuples, aux appellations glorieuses. 
Les richesses de la nation : or, monnaies, blé, productions guerrières et artisanales, s’y 
trouvaient rassemblées. Les noms des oppida se repèrent bien sur la carte ; les sites 
des oppida concentreront bien les attaques. Ils vont offrir des cibles de choix, contre 
lesquelles l’ennemi romain utilisera des moyens puissants. “L’annexion de ce vaste 
pays, souligne à juste titre Venceslas Kruta, fut rendue possible par l’existence de cités 
organisées autour d’un réseau d’oppida” (2000, 365). Sous la force des appellations 
fières se révélera la faiblesse des sites centralisés. En effet, désarmer l’oppidum principal 
équivaudra souvent pour César à désarmer la résistance de tout un peuple, qui doit 
capituler (même réf., 360). “La Conquête, soulignent Françoise Audouze et Olivier 
Buchsenschutz, n’a pu être finalement menée à bien que lorsque César eut contrôlé ces 
agglomérations” (1989, 316). 

Les abris de nature des eaux, des marais, de la forêt, fournirent des moyens de défense 
finalement souvent plus efficaces : difficile d’atteindre des ennemis dispersés dans les 
différents maquis (“L’armée romaine n’avait [...] aucune prise sur une population 
disséminée sur un très vaste territoire.”) (même réf., 318). Monique Clavel-Lévêque va 
jusqu’à écrire - ce qui paraît quand même exagéré - que “la forêt apparaît d’un bout à 
l’autre de la guerre des Gaules, comme un facteur décisif de la tactique à la fois offensive 
et défensive des Celtes. C’en est fait d’eux, lorsqu’ils abandonnent la protection des bois 
pour des villes fortifiées” (1989, 161). On a ici une “conclusion un peu provocatrice”, 
mais elle “pose en fait le vrai problème de la Gaule à la veille de la Conquête. Il est 
exact que les Celtes se sont fait battre finalement dans une guerre de siège [...]. Il est vrai 
aussi que les pays les plus boisés, dans lesquels les oppida étaient encore rares ou petits 
et éparpillés [...] ont résisté plus longtemps” (Audouze et Buchsenschutz, 1989, 212). 

Sans trancher dans un débat d’extrêmes, constatons que les deux pôles majeurs de la 
guerre de défense : sites de nature et sites de forteresses, ont laissé tous deux des traces 
riches dans nos noms. 



Les oppida (1) : occupations anciennes de sites de hauteur 



TYPE BRIGA 

JŒUVRES (Loire), oppidum de 50 ha occupé au Premier âge du Fer et à La Tène finale 
(place forte ségusiave). 

Nom issu du gaulois *Divio-briga, la "Citadelle-[de-l'eau-]divine". 

A 100 m au-dessus d'un méandre de la Loire. 


Vue 

aérienne de 
l'oppidum 
de CORENT 
(Cliché 
Camerani). 



TYPE *CORENNUM 

CORENT (Puy-de-Dôme), oppidum arverne de 50 ha, dominant de 200 m la vallée de 
l'Ailier, occupé à l'époque de Hallstatt puis à La Tène. 

Nom issu du celtique *cor-ennum, "hauteur-fermée" : ceinte d'un rempart. 


Les oppida (2) 


Vue prise* du camp attaque sur les pentes du Mont lira, 


_L. 



TYPE ALISIA 

Oppidum d'ALÉSIA, de plus de 90 ha. 

ALISE-Sainte-Reine, le Mont AUXOIS et le petit pays de l'AUXOlS tirent leur nom du 
gaulois A/es/a (racine *alis-, "hauteur rocheuse", "falaise"). 

"Ce qui frappe tout de suite, c'est la présence, au sommet, d'une falaise calcaire, haute 
de 20 m, absolument verticale, entourant le mont". 



Les sites majeurs de la guerre des Gaules (GERGOVIE, ALI SE -Sainte- Reine, Puy-d'ISSOLUD) 
gardent un nom issu de la langue gauloise. 



Les oppida (3) : la défense des sites 



Vue du Puv d issolu prise du colt* du tmdi 


La hauteur du Puy-d'ISSOLUD à l'époque de Napoléon III. 


TYPE DUNON 

Puy-d'ISSOLUD (à Vayrac, Lot) doit son nom au gaulois Uxellodunum, 
la "Haute-Forteresse". 

On y trouvait un oppidum de 80 ha, "de tous côtés défendu par des rochers à pic, dont 
l'escalade eût été difficile à des hommes armés, même en l'absence de tout défenseur" 
[La Guerre des Gaules, VI 11/33). 


La protection des eaux 



La proximité des 
eaux a pu servir à 
la défense militaire 
des sites. Le nom de 
CONDÉ-sur-Suippe 
(Aisne) provient du 
gaulois condate, 
"confluence". 

Au cçnfluent de 
l'Aisne et de la 
Suippe, se trouvait 
un oppidum gaulois 
de 150 ha, protégé 
par un rempart en V 
- dont un des bras 
longeait la Suippe -, 
et défendu par les 
eaux de l'Aisne. 


(S. Fichtl, 2000, 39). 



Les mûri gallici 



Entre 20 000 et 60 000 
clous ont équipé le 
rempart d'une place 
forte gauloise. 

Le celtique tarinca, 
"fiche de fer", a créé le 
français (technique ou 
régional) TARANCHE, 
"barre de fer". 

La fiche de fer est le 
témoin archéologique ; 
le mot est le témoin 
linguistique. 


TARANCHES du murus gallicus de Vertault (Musée archéologique de Dijon). 




Les conflits se montrant fréquents, pour bien des nations de Gaule l’engagement 
guerrier a dû être parmi les principales préoccupations et activités de la communauté : 
“Beaucoup de peuples gaulois vivaient en un état de guerre quasi permanent” (Brunaux 
et Lambot, 1987, 49). 

Malgré la diversité des actions guerrières et des types de combats, certaines 
constantes paraissent se dégager dans les comportements guerriers, observables à travers 
des noms qui nous demeurent. 

1 - AVANT LA BATAILLE 

1.1. Le rassemblement religieux des guerriers 

L’entrée en guerre se marquait certainement par des cérémonies sacrées : “Le fait 
dominant dans la société celtique, souligne Karl Werner, [était] la force du facteur 
religieux” ; on ne peut donc s’étonner si cette société “avait fait de la guerre une affaire 
sacrée” (1984, 158 et 160). Il faut croire que “la conduite du guerrier [était] ritualisée à 
l’extrême” à partir du moment où la guerre venait d’être décidée (Brunaux, 1995, 147). 

Les troupes militaires (parfois seulement leurs représentants) devaient être 
solennellement réunies avant le combat pour invoquer les divinités. 

1.1.1. Les appels aux dieux 

Les chefs religieux avaient donné l’accord ultime pour la guerre, selon l’interprétation 
des signes divins. Les maîtres de sagesse (les DRUIDES) et les maîtres de parole (les 
GUTUATERS) allaient diriger les invocations, adressant les promesses solennelles de 
butin aux divinités (“La guerre décidée, ils promettent [au dieu guerrier] le butin qu’ils 
feront”, GG, VI/17) ; et ils allaient organiser la lustration des troupes et le déroulement 
des sacrifices (Brunaux, 1995, 147). On peut penser qu’avec les DRUIDES, au moment 
où la nation engageait son avenir, les chefs du peuple - guides et protecteurs terrestres -, 
et derrière eux les chefs militaires, jouaient également le rôle d’intercesseurs des guerriers 
auprès des dieux. Les premières prières se tournaient sans doute vers le dieu “national” de 
la teuta, bienfaiteur du peuple en temps de paix, et surtout chef guerrier suprême en temps 
de guerre : le “féroce TEUTATÈS” (ou TOUTATIS), que cite Lucain (P.-M. Duval, 1958, 
42 ; 1976, 29) : il était le “dieu protecteur d’une communauté dont l’unité se manifestait] 
avant tout sous les armes” ; à l’époque gallo-romaine, il sera du reste invoqué sous 
l’appellation de Mars Toutatis (Kruta, 2000, 839). L’Histoire nous a conservé le souvenir 
de deux rois gaulois appelés TEUTOMATE : le premier, roi des Salyens, au II e siècle av. 
J.-C. ; le second, roi des Nitiobroges, à l’époque de la guerre des Gaules (ayant pris part 
à la bataille de Gergovie) (Kruta, 2000, 840). Leur nom signifiait : “Celui-qui-est-bon- 
pour-la-Tribu” (Evans, 1967, 117-11 8). Celui qui sait appeler, aussi, le dieu de la tribu. 

La divinité de la nation a pu être invoquée sous des appellations “particularisantes” : 
propres à chaque communauté, donc parfois plus mobilisatrices encore. Une identité 



profonde et très ancienne s’était formée entre le peuple et son protecteur divin. C’est 
pourquoi le nom de ce dieu se montre parfois identique au nom que le territoire de la 
nation ou de la tribu a laissé dans nos loponymes. Mars ALBIORIX était révéré par 
les Albici: les ALBIQUES du pays et du plateau d’ALBION ; ARVERNORIX et 
ARVERNUS avaient pour dévots les Arverni de l’ AUVERGNE ; Mars BUDÉNICUS 
était appelé par les Budenicenses de la région de BEZOUCE (ou de BOUZENE) ; Mars 
CATUR1X était peut-être prié par les CATURIGES de la région de CHORGES comme 
il l’était en pays helvète ; Mars RUDIANOS était invoqué par la peuplade gauloise 
installée au sud de l’Isère, qui a laissé son nom au ROY ANS... (Lambrechts, 1942, 131- 
132 ; Thévenot, 1955, 88, 104 et 162 ; Benoît, 1959, 53, 61 et 161 ; Barruol, 1963, 356, 
et 1975, 205). On verra que plusieurs de ces théonymes affichaient un caractère guerrier 
indéniable (le dieu pouvant être surnommé le “Roi-du-Monde”, “Celui -de-la-Troupe”, 
le “Roi-du-Combat” ...). 

1.1.2. Les lieux de rassemblement 

Certaines cérémonies d’entrée en guerre purent avoir lieu près de sites sacrés à 
l’intérieur des oppida. Le nom de VERMENTON serait issu, si l’on en croit Ernest 
Nègre, d’un composé celtique désignant la “Citadelle-du-Sanctuaire” (1990, 171). Dans 
l’oppidum de BESANÇON, les guerriers séquanes se rassemblèrent peut-être pour 
invoquer le dieu Mars VESONTIUS (Thévenot, 1955, 56) (car “des groupes sociaux 
de moindre importance se rangeaient] sous la protection de Mars, ainsi des villes, des 
localités éponymes”) (même réf., 142). Sur l’oppidum de Bibracte, des soldats éduens, 
avant de partir au combat, appelèrent peut-être l’aide de la déesse éponyme BIBRACTE 
(en gaulois dea Bibractis ), la divinité du haut lieu “Fortifié” (Lejeune, 1990). Près du 
sanctuaire, au sommet de l’éminence du BEUVRAY, une grande surface libre d’un 
hectare (bordée par un talus), sur la site de la Terrasse , a intrigué les chercheurs (camp 
romain ? espace cultuel ?). Elle pourrait avoir correspondu à un lieu utilisé pour les 
rassemblements sacralisés, et en particulier pour les réunions solennelles des guerriers 
(Brunaux, 1996, 91). 

Les hostilités opposaient souvent deux Etats voisins ou en coalisaient au contraire 
deux contre un troisième. Aussi les zones limites de territoires prirent une grande 
importance, stratégique et symbolique. Nous avons vu au chapitre précédent que plus 
de 30 % des toponymes issus du modèle -dunon se repéraient à proximité des frontières 
des anciens peuples gaulois. Dans ces “Super-Forteresses”, “Forteresses-de-lTf”, ou 
“Forteresses-des-Héros” et autres “Forteresses-Victorieuses”, des cérémonies purent se 
dérouler avant le départ pour la guerre. On songe aussi aux Lugudunum, “Forteresses- 
de-LUG”, dont le nom paraît être à l’origine d’une vingtaine de nos localités et lieux- 
dits (LAON, LAUDUN, LOUDUN, LYON...). La plupart des toponymes concernés se 
remarquent près d’anciennes limites de territoires gaulois (se reporter dans le tome III 
au chapitre 3 “Les Dieux”, partie 2.1.4.). LUG, décrit dans les récits celtes anciens 
comme un jeune dieu guerrier, fort et combatif, armé d’une lance invincible, pouvait être 
invoqué par les combattants se préparant à affronter la fortune des armes. 

Pour la cérémonie de lustration des troupes, et de promesses aux dieux, on songe 
à des lieux sacralisés de forteresses, mais aussi (et peut-être surtout) à des lieux de 
sanctuaires : davantage aptes à solenniser l’entrée sacrée en guerre, et à élever dans 
l’esprit des soldats l’âme du combat. 

De nombreux lieux cultuels avaient été aménagés aux frontières, points symboliques 
soulignant l’intégrité du territoire : Paul Lebel parle du “caractère sacré que les 
peuples [...] attribuaient aux frontières territoriales” (1954-1955, 352) ; Jean-Louis 



Brunaux évoque semblablement ces sanctuaires de frontières, “marque intangible 
de l’appropriation d’un territoire” (dans Moscati, 1991, 364-365). L’étude des 
“Cultes” (chapitre 4 du tome III) nous montrera que le nom gaulois le plus courant 
du sanctuaire, nemeton, a été gardé dans une quinzaine de noms de lieux qu’on repère 
systématiquement aux anciens endroits de frontières de tribus ou d’Etats. Que les sites 
de sanctuaires frontaliers aient pu voir se dérouler des cérémonies guerrières commence 
à être bien perçu par l’archéologie (l’exemple de GOURNAY (Oise) est devenu 
célèbre) : des trophées d’armes, des restes humains donnent à ces enceintes cultuelles 
une “signification guerrière” maintenant “évidente” (Brunaux, dans Moscati, 1991, 
364-365). Certaines cérémonies, limitées aux chefs et aux représentants des guerriers, 
purent avoir lieu dans le sanctuaire lui-même. Mais la réunion en masse des soldats 
n’était pas possible dans ce lieu trop exigu (et d’accès très fermé) ; elle dut avoir lieu 
à proximité immédiate, sur un terrain assez grand. Les archéologues repèrent (comme 
à Bibracte) de vastes aires, qui peuvent jouxter les enclos sacrés, et se montrent vides 
de toute construction et de tout mobilier (ils les nomment parfois Viereckschanzen ) 
(Buchsenschutz, 1991 ; Kruta, 2000, 860). “L’association entre certains groupes de 
Viereckschanzen et les fanum [gallo-]romains semble une piste intéressante, et évoque 
immanquablement l’enclos de Gournay-sur-Aronde et ses temples successifs”, souligne 
Olivier Buchsenschutz (même réf., 111). Autour du sanctuaire de GOURNAY, chez 
les Bellovaques, “15 000 guerriers [...] devaient pouvoir se rassembler. L’enceinte 
d’une dizaine d’hectares, qui entoure le sanctuaire et où ne fut trouvé aucun vestige 
d’habitation, avait peut-être ce rôle” (Brunaux, 1995, 148-149). 

Nous nous demanderons s’il ne faudrait pas relier ces faits, à base archéologique, à 
d’autres faits, de nature linguistique. Une trentaine de localités de France doivent leur 
appellation moderne à un ancien composé gaulois Mediolanon. Ce nom pourrait signifier 
“Terre-plein-du-Centre”, “Espace-plat-du-Milieu”, “Aire-sacrée-de-rassemblement” 
{lano-, au sens de “plan”, se reliant alors à la même famille indo-européenne que le latin 
planus , “plat”, “uni”, “plan” ; et medio- étant chargé d’une signification sacralisante) 
(Guyonvarc’h, 1960c) ; à moins, comme certains linguistes (qui rapprochent lano- du 
vieil-irlandais lan, gallois llawn, et breton leun, “plein”), de pencher pour un sens 
davantage mystique et de traduire “Plein-Centre”, “Centre-sacré” (Emout et Meillet, 
1985, 512-513 ; Delamarre, 1999, 34-35 ; 2003, 221-222) (on rejettera par contre 
“Plaine-du-Milieu” ou “Centre-de-la-Plaine”, qui ne correspond à rien : se reporter, dans 
le tome III, à l’étude des “Lieux de cultes”). Ces Mediolanon, centres investis d’une 
certaine charge sacrée, ont pu être conçus anciennement comme des lieux d’esplanade 
pour les assemblées guerrières - mais aussi servir aux réunions politiques et judiciaires 
solennelles, et à des rassemblements à caractère religieux. 

C’est juste au pied du plateau sur le versant duquel était installé le sanctuaire guerrièr 
de GOURNAY qu’on trouve le village de MOYENNEVILLE. Le nom latinisé en 
Mediana villa (forme notée en 1070) remonte à un ancien gaulois Mediolanus in pago 
Belvacensi, attesté en 673 (Lambert, 1982, 381-382 ; Brunaux, 1984, 212 ; Dauzat et 
Rostaing, 1978, 424). Ce lieu de “Terre-plein-du-Centre” ou de “Plein-Centre” n’aurait- 
il pas servi aux rassemblements des guerriers bellovaques ? On remarque qu’il était 
situé à la triple limite des Bellovaques, des Ambiens et des Viromanduens, endroit bien 
en relation avec des intentions guerrières. “Le sanctuaire fai[sait] figure de sentinelle 
veillant sur la frontière” (Brunaux, 1996, 69). 

Si quelques Mediolanon ont pu être situés au cœur d’un territoire d’Etat gaulois 
(mais peut-être à la jointure de différents pagi !), la très grande majorité des Mediolanon 
se repère dans des zones d’anciennes frontières de peuples (se reporter au ch. 4 du 



tome III, avec carte générale, et exemples complémentaires). MÂLAIN (Côte-d’Or) 
( Meilano , en 1131) correspond à la limite antique entre les Lingons, les Eduens et 
les Mandubiens (le site a révélé l’existence de trois temples gaulois) (Roussel, 1994, 
64-65 et 77-78). MAULAN (Meuse) (Malo Anna , en 1402, réinterprétation d’un ancien 
*Mediolano ) était à la frontière des Leuques, des Catalaunes et des Médiomatriques ; 
LES MIOLANDS, hameau d’Hurigny (Saône-et-Loire) ( Miolano , en 1031-1062 ; 
Mediolano, en 1074-1096), se situait sans doute près de la jonction des territoires des 
Eduens et des Ambarres, non loin des Ségusiaves ; MOLAIN (Aisne) ( Moylains , en 
1220) se trouvait à la séparation entre Nerviens, Viromanduens et Rèmes ; MOËLAN 
(Finistère), à la limite des Osismes et des Vénètes. On remarque - les frontières 
modernes ayant pu calquer les anciennes - que les toponymes issus du type mediolanon 
se repèrent parfois à la séparation de deux ou trois de nos départements : ainsi MESLAN 
est à la limite du Morbihan et du Finistère ; MESLAND, juste entre le Loir-et-Cher 
et l’Indre-et-Loire ; MOËSLATNS, exactement entre la Haute-Marne, la Meuse et la 
Marne ; MOLAIN, à la séparation des départements de l’Aisne et du Nord ; MOLIENS, 
au point extrême entre l’Oise, la Seine-Maritime et la Somme, etc. (fig. 23). 

Quelques-uns de ces Mediolanon pourront développer par la suite des sites d’habitats 
groupés, tels MÂLAIN, en Côte-d’Or ; CHÂTEAUME1LLANT, dans le Cher ; ou 
MAULAIN, en Haute-Marne. Et certains deviendront des agglomérations importantes, 
placées au centre du territoire, telles Evreux ou Saintes, anciennes Mediolan(i)on, et 
MILAN (cas extrême). Mais dans la plupart des cas, on a affaire aujourd’hui à de toutes 
petites localités (souvent simples villages ou lieux-dits), assez éloignées des grands 
centres (Guyonvarc’h, 1961, 156). Voyons-y la marque de l’installation fréquente des 
antiques aires de rassemblement sur des terres périphériques, à l’écart des grandes 
concentrations. Réunis en armes sur les confins sacrés de leur Etat, face aux territoires 
de peuples voisins, les guerriers gaulois s’apprêtaient rituellement à partir vers la bataille 
et la mort héroïque, pour leurs dieux et pour leur nation. 

1.2. Les troupes guerrières 

2.2.2. Différents corps armés 

L’armée gauloise prête au combat devait souvent paraître une foule hétéroclite de 
petites troupes, unités militaires émanant des différentes tribus ou fractions : “L’armée 
gauloise, comme bien des armées protohistoriques, ne fut jamais, sinon au dernier 
temps de l’Indépendance, une armée au sens propre du terme. Elle était plutôt un 
groupement de bataillons” (Brunaux et Lambot, 1987, 52) (on trouve déjà dans le Grand 
Dictionnaire universel du XIX e siècle : Les Gaulois, “dans leurs expéditions, formaient 
tic grands rassemblements armés plutôt que des armées proprement dites”) '(Larousse, I, 
1866, 652). Le fait que plusieurs mots restés dans nos noms propres nous les évoquent 
encore aujourd’hui est peut-être assez révélateur de leur mosaïque passée. 

Un autel antique découvert à Collias (Gard) a livré une dédicace au Marti Budenico 
( C./.L . , XII, 2973) ; et un autre, trouvé au même lieu, a révélé ses probables dédicants : les 
Budenicenses ( C./.L. , XII, 2972) ; c’étaient sans doute le “Mars de la Troupe guerrière”, 
et les “Gens-de-la-Troupe”. L’appellation de cette communauté paraît s’être gardée dans 
le nom du hameau de BOUZÈNE, à Tornac (Gard) (on a songé aussi à BEZOUCE, et 
à BEZUT, sur la commune de Baron, dans le même département) (Allmer, 1878, 132- 
134; 1887, 284-285; Mowat, 1885, 197; 1886, 400-401 ; Whatmough, 1970, 178; 
Fleuriot, 1982, 121 ; Billy, 1993, 36). *Budina devait nommer en gaulois la “troupe 
guerrière” : on connaît un vieil-irlandais buiden, un gallois byddin et un vieux-breton 




MOLAIN 


MESLAN ET MOËLAN 



Fig. 23 - Anciens MEDIOLANON et frontières d'aujourd'hui. 










bodin, tous trois au sens de “troupe”, d '“année”. On a fait l’hypothèse que de ce gaulois 
*budina serait issu le bas-latin badina , al lesté au I X e siècle au sens de “borne frontière” : 
*budina aurait spécialement désigné une “troupe montant la garde à la frontière” (les 
Budenicenses s’étant dénommés “Ccux-qui-montent-la-garde”, “Ceux-qui-défendent-la- 
Frontière”). Du sens de “corps de garde marquant la frontière” serait née l’acception de 
“borne frontière”, d’où notre mot de BORNE (ancien français bodne, v. 1.121 ; forme 
moderne borne, dès 1180-1190, issue du picard, où - dn - aboutit à - rn -) et notre verbe 
ABONNER (“fixer une limite”, en 1268) (Fleuriot, 1964, 87 ; Vendryes, 1981, B - 1 14 ; 
Delamarre, 2003, 93 ; et Bloch et von Wartburg, 1975, 78 ; Imbs, IV, 1975, 707 ; Rey, 
1992, 249). 

Une autre appellation gauloise du groupe armé, *drungos, peut être rapprochée 
du vieil-irlandais drong, “groupe”, “bande”, “troupe”, et du vieux-breton drogn, 
“rassemblement”, “troupe” (Fleuriot, 1964, 152 ; Vendryes, 1996, D-201 ; Delamarre, 
2003, 150-151). Elle se retrouve dans le gaulois latinisé drungus, attesté chez Végèce 
(Ernout et Meillet, 1985, 185 ; Lambert, 2003, 205). L’histoire militaire nomme 
DRONGE (ou DRUNGE) un bataillon de la milice du Bas-Empire, et le DRUNGAIRE 
le chef de ce type de bataillon (Larousse, VI, 1870, 1303) ; mais ce n’est que la 
francisation savante d’un terme antique. 

Un troisième terme gaulois, * slougo -, a servi à désigner la “troupe”, l’“armée”, le 
“groupe” ; il est à relier au vieil-irlandais slog, sluag, “troupe”, “armée”, “assemblée” ; 
au moyen-gallois et gallois llu, “troupe” ; au breton -lu (connu dans des noms de lieux) 
(Fleuriot, 1964, 247 ; Vendryes, 1974, S-136 et 137). On le trouve peut-être à l’origine 
du nom des CATUSLOGUES ( Catuslugi ), peuplade belge citée par Pline, dans son 
Histoire Naturelle (IV, 106) (Schmidt, 1957, 168 et 269). Ils étaient la “Troupe-du- 
Combat”. Une inscription découverte en 1965 à Bois-l’Abbé (commune d’Eu, Seine- 
Maritime) a montré la présence de cette peuplade le long de la vallée de la Bresle, au 
sud-ouest d’Abbeville (Agache et Bréart, 1981, 53 ; Fichtl, 1994, 132 ; Rogeret, 1997, 
252). On peut penser qu’ils occupaient le territoire, au nord de la Seine-Maritime (peut- 
être entre les rivières de la Bresle et de la Scie) (Chastagnol, 1998), correspondant au 
Pays du TALOU. Leur ethnonyme serait justement à l’origine de ce nom. L’évolution 
phonétique suivante peut être reconstituée : Catuslougo aurait d’abord évolué en 
*Catolugu, par réduction de -si- à ; puis serait devenu *Telougu, par aphérèse de ca- 
et affaiblissement de la prétonique -o- en -e- ; et enfin *Telou/*Telau, la forme in pago 
Tellau étant attestée à l’époque carolingienne (informations de P. -H. Billy à l’auteur). 

Les chapitres précédents nous ont permis d’évoquer un quatrième terme nommant 
le groupe militaire, qui devait être très courant, car il a laissé des marques assez 
importantes dans notre toponymie : corio-, “troupe”, “armée” (fîg. 24). Il est bien 
d’origine celtique : on connaît un vieil-irlandais cuire , un gallois cordd* et un vieux- 
breton cor ayant eu le sens de “troupe” (Fleuriot, 1964, 118 ; Vendryes, 1987, C-275). 
L’étude des “Mouvements des peuplades” (au chapitre I) nous a montré que le mot a dû 
désigner chez les Indo-Européens un groupe avec des guerriers en armes, se déplaçant 
à la recherche d’un lieu d’établissement (le vieux-perse kara peut désigner selon 
les contextes le “peuple” ou l’“armée” ; le gallois cordd signifie “tribu”, “clan”, ou 
“troupe”) (Benveniste, 1969, 111 ; Vendryes, même réf. ; Delamarre, 2003, 125-126). 
Après installation sur un territoire, le corio- pourra à tout instant remobiliser ses troupes. 

Les CORIOSOLITES, peuple installé entre Redones et Venetes, ont laissé leur nom 
à CORSEUL (Côtes-d’Armor) ( Corsult , v. 869) ; ils étaient littéralement les “Troupes- 
qui-veillent” (- soli - renvoyant en celtique au fait de “regarder”, de “faire attention”) 
(Fleuriot, 1981, 182-183 ; Delamarre, 2003, 287 ; Billy, 2011, 213). 




Fig. 24 - Toponymes issus du celtique CORIO-. 


Cherbourg, un peu plus à l’est, chez les Unelli, s’appelait jadis *Coriovallum 
(comme Heerlem, aux Pays-Bas), peut-être le “Camp-fortifié-de-la-Troupe” (Delamarre, 
2003, 125). On trouve Coriallo dans la Table de Peutinger. Et en 747-753 est attesté le 
pago Coriovallinse, qui a donné naissance au pays du CORLOIS (autour de Cherbourg, 
Saint-Vaast, Valognes) (de Beaurepaire, 1986, 100-101 ; Fénié, 2000, 124). 

Très loin de cette région, entre les cours d’eau de l’Isère et de la Drôme, la 
même appellation était utilisée : les VERTAMOCORES (la “Troupe-des-Combattants- 
Supérieurs”) ont laissé leur ethnonyme au VERCORS ( Vercoriis , en 1293). Notons que 
les habitants de cette petite région sont aujourd’hui appelés les VERTACOMIRIENS, 
nom très proche de celui de la peuplade antique (Fleuriot, 1962, 182-184; Deroy et 
Mulon, 1992, 504 ; Delamarre, 2003, 3 17 ; Biliy, 201 1, 562). 



Plusieurs corps armés s’agrégeant souvent pour former une nation, les differentes 
composantes d’un même peuple pourront avoir en cas de guerre à fournir chacune 
un contingent d’hommes en armes. Rappelons que les Tricorii , les “Trois-Troupes” 
- émigrés celtes de Grande-Bretagne -, ont laissé leur ethnique à Tréguier et au Trégor 
(ou Trégorrois) (Fleuriot, 1980, 131 ; Deroy et Mulon, 1992, 486). On trouvait aussi, 
dans la région des Alpes, une peuplade des TRICORES, établie dans le bassin du 
Drac ; son nom, cité par Tite-Live, Strabon et Pline, ne semble pas être passé dans 
notre toponymie. Par contre, nous savons que les Petrocorii , les “Quatre-Troupes”, 
se retrouvent dans le PÉRIGORD ( Petrogoricum , en 575-594) et dans PÉRIGUEUX 
( Petrocoris , en 575-594), dont les habitants sont toujours dénommés PÉTROCORIENS 
(Fleuriot, 1980, 131 ; Billy, 2011, 428-429). 

I. 2.2. Enseignes et emblèmes de la guerre 

Les différentes troupes armées allaient combattre ensemble, mais chacune commandée 
par un chef et arborant ses tenues personnelles et ses étendards propres (Jullian, II, 1 909, 
16). 

En 52 av. J.-C., le rassemblement de chefs de la Gaule en un lieu retiré de forêt scelle 
l’union guerrière contre Rome ; les Carnutes, initiateurs de la réunion, “demandent 
qu’on jure solennellement sur les étendards militaires réunis en faisceau (cérémonie 
usitée chez eux pour nouer les liens les plus sacrés) [...] ; tous ceux qui étaient présents 
prêtent le serment” (GG2, VII/2, 145). Les TONGRES ( Tungri , cités par Pline) étaient 
un peuple gallo-romain regroupant les fragments de plusieurs anciennes peuplades 
belges. Etablis dans le bassin moyen et inférieur de la Meuse (en Belgique), ils ont 
laissé leur appellation à la ville de TONGRES ( Aduaga Tungrorum , dans Y Itinéraire 
d’Antonin) (Moreau, 1972, 269-270 ; 1983, 253). Ils étaient surnommés “Ceux-qui-sont- 
liés-par-serment” (radical tong- à rapprocher du vieil-irlandais tongu, “je jure”, toinge, 
“fait de jurer” ; et du gallois tung, “serment”) (Tourneur, 1944, 53 ; Camoy, 1949, 673 ; 
Guyonvarc’h, 1965, 386 ; Michel, 1981, 138 ; Deroy et Mulon, 1992, 482 ; et Vendryes, 
1978, T-97 et T-106, 107). 

Le gaulois corio - a pu prendre le sens particulier de “bannière”, d’“étendard”. Des 
calques latins qui copient à l’époque gallo-romaine les ethnonymes gaulois des Tricorii 
ou des Petrocorii paraissent le montrer : les Quattor-signani, désignant les quatre tribus 
des Tarbelles, étaient mot à mot les “Quatre-enseignes” ; de même les Sex-signani, les 
six tribus des Cocosates, étaient littéralement les “Six-enseignes” (Whatmough, 1970, 
249 et 402 ; Fleuriot, 1980, 131 ; P.-M. Duval, 1989, 725). On peut donc penser que les 
PFTROCORES du PÉRIGORD se disaient aussi bien les “Gens-aux-quatre-étendards” 
que “Ceux -des-quatre-troupes” (chaque corps d’armée tribal portant son emblème 
particulier). » 

Il nous faut imaginer des dizaines d’enseignes brandies sur le champ de bataille (à 
Alésia, après le combat du Réa, où les troupes gauloises sont mises en fuite, pas moins 
de “soixante-quatorze enseignes militaires sont rapportées à César”) (GG2, VII/88, 191 ). 
Au bout des enseignes, les soldats avaient fixé des figures de métal (ou de bois), le plus 
souvent des représentations animales : symboles guerriers et religieux (les combattants 
d’élite ont été fréquemment associés chez les Celtes à des figures d’animaux) (Jullian, 

II, 1909, 198-199 ; Deyber, 1987b ; Plagne, 1995, 159-163). 

CAHORS et le QUERCY nous conservent l’appellation des CADURQUES. Selon 
Pierre-Yves Lambert, ils auraient été peut-être les *Catu-turci (contracté en Caturci ) : 
les “Sangliers-du-Combat” (Lambert, 2003, 48 ; Delamarre, 2003, 304). Mais des doutes 
existent : le passage phonétiquement anormal de Caturci à Cadurci pourrait amener à 



rejeter l'hypothèse. Pour l’auteur de La Langue gauloise, cependant, “la graphie avec 
-d- semblerait indiquer que les Romains ont compris la sourde du gaulois (sans doute 
simple, et douce) comme équivalant à leur sonore” (Lambert, 2003, 48). On pourrait 
aussi songer à une dissimilation *Catuturci>*Catudurci, réduit ensuite à Cadurci. Le 
sanglier figurait la classe sacerdotale (aspect sacré du combat) ; il donnait également 
l’image de l’ardeur des guerriers : “Cet animal, célèbre par ses fureurs spectaculaires, 
peut se montrer extrêmement agressif ; ses assauts, redoutables et souvent meurtriers, 
font de ses qualités de force et de courage un véritable symbole guerrier” (Plagne, 1995, 
161) ; il “communiqu[erait] sa force et sa puissance à ceux qui se groupaient autour de 
lui” (Jullian, II, 1909, 199). Chez de nombreux peuples, la représentation du sanglier 
dut orner des hampes d’étendards, comme les monnaies gauloises le montrent (Deyber, 
1987b), et aussi la découverte exceptionnelle d'enseignes de métal à forme de sanglier 
(telle P enseigne-sanglier de Soulac, en Gironde) (Boudet et autres, 1992, 26-27, avec 
phot.). Si leur nom se reliait effectivement au nom du sanglier, on peut penser que les 
CADURQUES utilisèrent le même emblème. 

Le taureau, symbole de force royale et en même temps image de force guerrière, a 
sûrement servi d’enseigne à plusieurs peuples ou peuplades (Deyber, 1987b). On a fait 
l’hypothèse que les TARBELLES (dont l’ancien chef-lieu, TARBES, Tarvam vicum , 
en 587-590, a un nom “peut-être apparenté à celui de la tribu gauloise”) devraient leur 
appellation au gaulois tarvos , “taureau” (Deroy et Mulon, 1992, 133 et 469). On verra 
(dans le chapitre sur “Les Animaux emblématiques”, au tome III) que des chefs guerriers 
ont eu leur nom calqué sur le nom celtique du taureau. 

Le faucon (en celtique, volco-) a pu être également un emblème du combat (“Cet 
animal est un oiseau de proie qui, à l’échelle des oiseaux, joue le même rôle de 
prédateur que le guerrier à l’échelle humaine”) (Plagne, 1995, 160). CATUVOLCUS, 
signalé par César comme chef gaulois des Eburons en 54 av. notre ère (La Guerre des 
Gaules, V, 24, 26), était mot à mot le “Faucon-du-Combat”. Un groupe de peuples 
celtiques, très mobiles et dispersés sur plusieurs territoires, en tiraient leur appellation : 
les VOLQUES. En Gaule s’étaient installés les VOLQUES Tectosages, autour de 
Toulouse (Bas-Languedoc occidental et Roussillon), et les VOLQUES Arécomiques, 
autour de Nîmes (Languedoc oriental). Il est possible que leurs étendards aient porté 
des images de faucon. Le destin de cet ethnonyme est curieux. Une forte composante 
des VOLQUES se trouvant établie en Europe centrale, l’appellation Vole-, déformée en 
Walh-, va servir aux anciens Germains à désigner les populations étrangères avec qui ils 
étaient en contact (groupes celtes, puis de langue romane), une connotation péjorative 
s’y attachant. D'où une série de noms de peuples : Wallons, Valaques, Gallois (welsh : 
brittons d’origine celtique, face aux Anglo-saxons, envahisseurs de souche germanique), 
qui furent tous traités de Volcae : les faucons se sont multipliés (Robert, 1988, 21 1-212 ; 
Deroy et Mulon, 1992, 187, 497, 513). 

D’autres figures d’oiseaux ont pu être brandies sur des enseignes militaires. Les 
Aulerques BRANNOVIQUES, petit peuple client des Eduens (cités par César), tiraient 
leur ethnonyme du nom gaulois du corbeau, bramio- ; c’étaient les “Guerriers-au- 
Corbeau” : “Ceux-qui-combattent” ou “Ceux-qui-vainquent-par-le-Corbeau” (Schmidt, 
1957, 155 ; Sergent, 1991a, 10 ; 1995, 204). Dans les légendes celtiques, ces oiseaux 
montrent un rôle actif auprès des combattants (se reporter, dans le tome III, au chapitre 2, 
“Les Animaux Emblématiques”, partie 4.3. “Corbeaux et Corneilles”). On a supposé, les 
Brannovices ayant été peut-être établis dans l’actuelle Saône-et-Loire, que BRANDON 
(localité au sud de ce département) aurait été une de leurs places fortes. Le château de 
BRANDON, du XII e siècle, “semble avoir été bâti sur un site antique” ; il “occupe, sur 


une hauteur rocheuse, une situation de surveillance sur tout le pays voisin” (Rebourg, 
1994, 211). Selon H. d’Arbois de Jubainville, le lieu aurait été nommé Brandono 
dans une charte de l’an 1000 ou environ ; il renverrait à un modèle *Brannodunum, 
“Forteresse-du-Corbeau” : on connaît un Branodunum en Grande-Bretagne, aujourd’hui 
BRANCASTER (d’Arbois de Jubainville, 1 890, 400 ; Jeanton, 1926a, 56 ; Dauzat et 
Rostaing, 1978, 109; Nègre, 1990, 170; Delamarre, 2003, 85); mais l’identification 
du *Brannodunum gaulois comme son interprétation ont été discutées (Taverdet, 1997, 
223-224 ; Billy, 2001a, 25). 

Le nom français de l’ ALOUETTE provient d’un gaulois alauda (ancien français aloe 
et aloe(e)te) (Imbs, II, 1973, 609). Il a été rappelé au chapitre II qu’une légion de Gaulois 
nommée Alaudae : “les ALAUDES”, avait existé. Ses guerriers ont pu porter des petites 
figures d’alouettes ou des aigrettes sur leurs casques, et arborer sur leurs enseignes la 
représentation d’un de ces oiseaux, allié du combattant (Gilbert, 2007, 10-15, 20). Dans 
les dialectes du Centre, on rencontre le mot ALOUETTÉ au sens de “vif, dégourdi, 
alerte” (Depecker, 1992, 30). Ces qualités propres à l’oiseau auraient-elles été associées 
au guerrier ? Des raisons sacralisantes ont pu jouer aussi. 

1.2.3. Tumidte gaulois 

Aux scintillements des enseignes levées s’ajoutait le cliquetis des armes : LANCES, 
GLAIVES et TALEVAS entrechoqués par des centaines de guerriers (“Le tintamarre, le 
tumulte, le tapage, le bourdonnement et le grondement, le hourvari et le vacarme qu’il a 
entendus, c’était le bruit des boucliers, le cliquetis des piques, le martèlement des épées, 
le fracas des casques, le son dur des cuirasses, le frottement des armes [. . .] des guerriers 
en marche vers nous”, lit-on dans le récit irlandais d’un avant-combat) (La Razzia 
des vaches de Cooley, Deniel, 1991, 269). Il y avait aussi le vacarme des CHARS, 
CHARIOTS et CHARROIS qui suivaient fréquemment les guerriers vers les lieux de 
bataille (“Car les Gaulois, même dans les moindres expéditions, trament toujours après 
eux une foule de chariots”) (GG2, VIII/14, 200). 

Le tumultus gallicus était également provoqué par les trompes gauloises : les 
CARNYX. La survie du nom, exhumé par les historiens, est purement savante : 
l’instrument était si particulier que son appellation s’était depuis longtemps oubliée 
comme l’usage. La graphie grecque du mot s’explique par le fait que c’est un 
grammairien de langue grecque (lexicographe byzantin) qui nous l’a fait connaître (“La 
[ trompette] galate [...] possède un pavillon (cloche) en forme d’animal, c’est un genre 
de tuyau de plomb dans lequel soufflent les trompettistes, elle a un son aigu (perçant) et 
elle s’appelle chez les Celtes carnyx ”) (Eustathe de Thessalonique, Scolies sur l’Iliade 
d'Homère, 1 139, 50-52, dans Vendries, 1999, 368 ; et 1993, 28). Les représentations sur 
les sculptures et les monnaies (sans oublier une plaque d’argent au repoussé du chaudron 
de Gundestrup) nous montrent un aérophone à long corps vertical avec un pavillon en 
forme de gueule monstrueuse (Vendries, 1993 et 1999, avec phot. ; Le Bihan, 1986, 
127). Des sons stridents et discordants en sortaient, selon les auteurs antiques. Diodore 
de Sicile atteste son emploi par les guerriers gaulois : “Ils ont des trompettes d’une 
nature particulière et bien faites pour des barbares : ils soufflent dans ces trompettes et 
en font sortir un son rude qui convient bien au tumulte de la guerre” (Diodore de Sicile, 
V, 30, trad. Cougny, I, 1986, 408). Des CARNYX furent peut-être utilisés lors du siège 
d’Alésia ; on lit en effet dans La Guerre des Gaules : “Vercingétorix donne le signal aux 
siens avec la trompette et les conduit hors de la place” (GG2, VII/8 1 , 1 88) : le CARNYX 
pouvait servir de signe de ralliement, comme l’enseigne. 



Les clameurs des gueniers ajoutaient au tohu-bohu. Le nom gaulois du cri n’est pas 
passé dans le français. Mais son correspondant celtique insulaire (vieil-irlandais gairm, 
gallois et comique garni, “cri”) se retrouve dans un composé gaélique, transmis à notre 
langue ; il mérite d’être cité même s’il sort du cadre strictement gaulois, car il nous 
restitue un souvenir vivant des anciennes traditions propres à tous les Celtes : sluagh- 
ghairm, “cri de guerre de la troupe armée” (composé où l’on reconnaît l’élément *sloug-, 
vu dans le nom des CATUSLOGUES). Il a donné naissance à notre moderne SLOGAN 
(Walter, 1991, 319; Quemada, XV, 1992, 561-562) : cri de guerre... de la publicité, 
formule -choc qui veut imposer sa force de vérité, comme le guerrier celte de jadis qui 
criait des mots face à son adversaire. “Alors [...] le héros victorieux, le champion à 
l’épée rouge, monta dans son char, et alentour hurlèrent les bocanaig, les bananaig 
[= les démons, les lutins] et les follets de la vallée ; car les Tûatha Dê Danann poussaient 
toujours leur cri de guerre autour de lui pour que fussent à leur comble l’horreur, la 
crainte et la frayeur”, lit-on dans le texte irlandais de La Razzia des vaches de Cooley 
(Deniel, 1991, 242-243). Les récits historiques concordent avec les récits d’épopées : les 
écrivains latins évoquent aussi les clameurs des armées celtes sur les champs de bataille 
d’Italie (Brunaux et Lambot, 1987, 113). César, pour la Gaule, note : “Ce qui contribue 
beaucoup à effrayer nos soldats, ce sont les cris [des Gaulois] qui s’élèvent derrière eux” 
0 GGl , VII/84, t. 2, 274-275). 

On sait que les BELLOVAQUES (peuple dont César souligne qu’il était “réputé 
parmi les peuples gaulois pour le plus valeureux”) ont laissé leur ethnonyme à 
BEAUVAIS et au BEAUVAISIS {GGl, Wlï/59, t. 2, 253 ; Nègre, 1990, 152 ; Fénié, 
2000, 66). L’origine de leur nom (gaulois Bellovacï) est réputée obscure par les linguistes 
(Deroy et Mulon, 1992, 52 ; Lambert, 2003, 34). Nous relierons le premier élément du 
composé à un gaulois *bello-, “hurler” : indo-européen *bhelH-, “résonner”, “parler”, 
“rugir”, “aboyer”, que l’on trouve attesté dans le sanskrit bhasâ-h, “aboyant”, le vieux- 
haut-allemand bellan, “aboyer”, et le vieil-anglais bellan, “hurler” (d’où l’anglais bell, 
“cloche”, mais aussi bell, “bramement du cerf”) (Pokomy, 1959, 123-124; Michel, 
1981, 128 ; Degavre, 1998, 85). Les BELLOVAQUES auraient donc été des “hurleurs 
probablement par rapport à leur cri de bataille” (Maurits Gysseling, cité par Michel, 
1981, 128). Pour le second élément du composé, on écartera le rapprochement de 
-vaci avec une racine liée au latin vaccilare, qui amènerait à traduire les “Vacillants”, 
les “Chancelants”, les “Courbés” (ce qui ne fait aucun sens pour un nom de peuple) 
(Delamarre, 2003, 305). J. Loth rapproche l’élément gaulois vac- de l’irlandais fochain! 
fachain, “disputant”, “luttant”, et du gaélique fachail, “lutter”, “quereller” (Evans, 1967, 
475-476 ; Delamarre, 2003, 305). Le nom des Bello-vaces pourrait donc avoir désigné 
“Ceux-qui-luttent-en-criant” ou “Ceux-qui-querellent-en-hurlant”. 

Le nom des maîtres du chant et de la célébration, les ÉARDES, se relie 
étymologiquement au pouvoir de la voix : gaulois bardos remontant à un indo-européen 
*gwer-, “élever la voix”, “louer”, “célébrer”, ou “invectiver” (Pokorny, 1959, 478 ; Le 
Roux et Guyonvarc’h, 1986, 432-437) ; ils pouvaient diriger avant le combat, devant 
les troupes gauloises rassemblées sur le champ de bataille, des chants et des formules 
d’incantation magique. Polybe évoque ainsi les Gaulois à la bataille de Télamon, en 225 
av. J.-C. : “La quantité des buccins et des fanfares était incalculable, et s’y ajoutait une 
si vaste et si forte clameur de toute cette aimée poussant en chœur son chant de guerre 
que non seulement les instruments et les soldats, mais encore les lieux environnants qui 
en répercutaient l’écho paraissaient donner de la voix” {Histoires, II, 29, trad. Pédech, 
1970, 72). Ce chant guerrier dirigé par les BARDES devait être nommé barditos, terme 
(clairement dérivé du nom celtique du BARDE) qu'on retrouve attesté chez les anciens 


Germains qui en avaient repris la coutume : “Ils ont aussi des chants qu’ils entonnent 
- c’est ce qu’ils appellent le BARDIT - pour enflammer leur courage”, écrit Tacite 
( Germania , III, cité par Le Roux et Guyonvarc’h, 1986, 437). Chateaubriand fera 
l’évocation épique de ce BARDIT dans Les Martyrs (au livre VI). 

Enfin, toujours avant la bataille, les soldats de certaines tribus pouvaient exécuter 
des danses de rituel guerrier, brandissant LANCE ou GLAIVE, faisant mimiques, 
contorsions et sauts. Le récit épique de La Razzia des vaches de Cooley montre le héros 
guerrier Cuchulainn effectuer contorsions sur un seul pied et sauts divers (bond du 
saumon, saut dans l’espace, saut sur l’épée) (Deniel, 1991 et 1997 ; Guyonvarc’h, 1994). 
Dans un autre texte irlandais ancien, La seconde Bataille de Mag Tured, on voit Lug, 
dieu-chef des Tuatha, faire avant le combat le tour du champ de bataille, en sautant sur 
une seule jambe (tout en chantant et en gardant un œil fermé) : pratique magique destinée 
à circonvenir les forces de l’adversaire (Guyonvarc’h, 1980, 56 ; Brasseur, 1997, 90). Le 
consul Cnaeus Manlius Vulso, haranguant ses troupes en 189 av. J.-C., évoque au sujet 
des ennemis celtes “leurs chants, leurs hurlements et leurs danses sauvages quand ils 
commencent le combat” (Tite-Live, Histoire Romaine, XXXVIII, 17, trad. Adam, 1982, 
28). L’appellation du peuple gaulois des LINGONS (gaulois Lingones), accentuée sur 
l’antépénultième, s’est conservée dans LANGRES et le plateau de LANGRES ( ling - 
devenant lang-, comme lingua aboutissant à langue ; et le second -n- se transformant en 
-r- par dissimilation, au VIT siècle) (Deroy et Mulon, 1992, 264). L’ethnonyme paraît 
bien provenir d’un radical celtique ling-, “sauter”, dont on retrouve correspondance 
dans le vieil-irlandais lingid, “il saute”, et leimm, “saut” ; le gallois moyen llam, “saut”, 
“bond” ; le vieux-breton lammam, “je saute”, et le breton lamm, “saut” (Henry, 1900, 
178 ; Fleuriot, 1964, 236). La racine (de l’indo-européen *legwh-, “léger”) n’a aucune 
correspondance étymologique ou sémantique avec un des noms celtiques du cheval 
(Guyonvarc’h, 1959a, 38). On ne peut donc faire des Lingones des hommes “habiles à 
sauter à cheval” (comme le fait E. Nègre, 1990, 155). C’étaient plutôt les “Bondissants”, 
les “Sauteurs”, les “Danseurs” : ceux qui se faisaient fierté à défier l’adversaire avant 
l’affrontement en mimant des performances guerrières, comme le champion irlandais 
Cuchulainn aimait à le faire (Guyonvarc’h, 1959a; Sergent, 1995, 206; Delamarre, 
2003, 203). “La tradition celtique parle du, ou plutôt des sauts des guerriers : il est donc 
logique qu’une tribu gauloise se soit appelée Tes Sauteurs’” (Sergent, 1995, 214). On 
songera aujourd’hui à certaines démonstrations des rugbymen australiens ( Wallabies ) 
avant d’affronter leurs adversaires. 

Tout cet arsenal magico-religieux - développé avant le combat, mais qui pourra 
être utilisé aussi pendant l’affrontement - visait bien sûr à impressionner l’adversaire, à 
l’effrayer. “L’aspect de l’armée gauloise et le bruit qui s’y faisait glaçaient d’épouvante 
|nos soldats]”, souligne Polybe ( Histoires , II, 29, trad. Pédech, 1970) ; et Tite-Live de 
conclure : “Tout chez eux [était] organisé à dessein pour susciter la terreur” {Histoire 
Romaine, XXXVIII, 17, trad. Adam, 1982, 28). La force des mots gaulois a modelé 
certains de nos mots. Le verbe français CRAINDRE (qu’on trouve à la fin du XL siècle 
dans la Chanson de Roland : crendreie, v. 257 ; crendrez, v. 791) remonte à un thème 
gaulois *crit-/*crin-, “trembler”, “avoir peur” (Moignet, 1989 ; Lambert, 2003, 196 ; 
Bloch et von Wartburg, 1975, 166) ; on connaît un vieil-irlandais crith, “tremblement” ; 
un vieux-gallois crit et un gallois crydd, “tremblement”, “fièvre” ; un vieux-breton crit, 
“tremblement”, “crainte”. Avec nasale infixée, on a aussi un gallois crynu, “trembler” ; 
un comique crenne ; un vieux-breton -criniatet breton krena, “trembler” (Fleuriot, 1964, 
123 ; Vendryes, 1987, C-239 et 240 ; Lambert, 2003, 196 ; Delamarre, 2003, 129-130). 
*Crit-, qui a produit CRAINDRE, a également fait naître le français dialectal CRÉTIR, 



“trembler”, encore signalé dans plusieurs régions (Guyonvarc’h, 1953b). René Lepelley 
relève dans le Calvados, la Manche, la Seine -Maritime un adjectif CRÉTI, “transi 
de froid”. Plutôt que de le rattacher au néerlandais kerte, “entaille” (Lepelley, 1994, 
51), nous songerons à le rapporter au celtique *crit-, qui paraît sémantiquement plus 
vraisemblable. 

Ce thème avait servi à créer à l’époque gauloise ou gallo-romaine des noms 
d’hommes : Crito, Critobulus, Critonius, Ecrito..., attestés par des inscriptions (Billy, 
1993, 59, 70 ; Delamarre, 2007, 78, 93, 218). Le nom d ’Egritomarus est cité par Cicéron 
dans son In Caecilium Divinatio (XX, 67) (Billy, 1993, 70 ). César, dans La Guerre des 
Gaules (VII/77-78), évoque aussi le chef guerrier arverne CRITOGNATUS (variante 
Ecritognatus ) qui s’enferma avec Vercingétorix dans Alésia. On a parfois interprété 
ces anthroponymes comme signifiant “Celui-qui-tremble”, “Celui-qui-a-peur”, sens qui 
semble difficilement concevable (CRITOGNATOS serait le “Fils-de-la-Peur”). Nous 
croyons, comme Léon Fleuriot, qu’il faut voir dans ces noms un sens actif et non subi : 
“non pas “qui tremble”, mais “qui fait trembler” [les adversaires]” (1964, 123). Crit- 
renvoyant à l’idée de “tremblement”, de “peur”, de “terreur”, Crito , CRITOGNATUS 
ou Egritomarus serait un surnom signifiant “la Terreur”, “la Grande Terreur”, “le Fils 
de la Terreur”, un guerrier très fort pouvant devenir la “terreur” des ennemis (on dit 
encore aujourd’hui d’un individu dangereux ou impressionnant qu’il est “une terreur” ; 
et l’argot a produit entre le XIX e et le XX e siècle des surnoms du type “La Teneur de 
Montparnasse” pour parler d’un bandit redoutable) (Augé, VI, 1933, 650 ; Quemada, 
XVI, 1994, 134). Le texte irlandais de La Razzia des vaches de Cooley évoque ainsi la 
peur suscitée par le héros, aidé des dieux : “[Cuchulainn] secoua son bouclier, brandit 
ses lances, fit mugir son épée, et il poussa de sa gorge le cri du héros, si bien que [...] 
les esprits de la vallée et les démons de l’air répondirent devant l’horreur du cri qu’il 
poussa. La Nemain, c’est-à-dire la Bodb [la déesse de la guerre], jeta alors le trouble 
dans l’armée. Les quatre provinces d’Irlande furent en agitation d’armes, [...] si bien 
que cent guerriers moururent de frayeur mortelle et de tremblement du cœur au milieu 
de la forteresse et du campement cette nuit-là” (Guyonvarc’h, 1994, 143). Nous sommes 
ici au plus près du sens guerrier et magique très ancien à l’origine de notre verbe 
CRAINDRE et du nom de la CRAINTE. 


2.1. Les noms du combat et du combattant 

i 

2.1.1. Thème bat- 

Le bas-latin battuere d’où est né le français BATTRE et COMBATTRE est très 
probablement issu d’un thème gaulois bat- (Guyonvarc’h, 1963a, 114-115 ; Schmidt, 
1967, 161-163 ; Flobert, 1990, 75-76). Le plat de Lezoux, découvert en 1970, a révélé 
le mot gaulois batoron, génitif pluriel de *batoros (Fleuriot, 1980, 128, 140, 143), 
littéralement le “batteur” : on peut comprendre sans doute le “combattant”, le “guerrier” 
(Lambert, 2002, 178). Car d’autres mots de ce plat (qui désignent la “troupe”, la “force”, 
la “victoire”) paraissent avoir eu un sens guerrier (McCone, 1996 ; Lambert, 1996 ; 
2003, 148-149). Le thème bat- se retrouve du reste employé avec une signification 
martiale dans le composé andabata , employé par Cicéron ( Correspondance , VII, 10, 
2) et Varron ( Satires Ménippées) pour nommer une catégorie de gladiateurs gaulois qui 
combattaient avec un casque sans ouverture (gaulois anda -, “aveugle”, indo-européen 



*andho- ) (Pokorny, 1959, 41 ; Guyonvarc’h, 1963a, 107-109). Enfin, l’on connaît un 
chef militaire celte nommé BATHANATTOS [le “Fils-du-Combat” ?], dont Athénée 
précise qu’il était un des anciens chefs de l’armée de Brennus, partie attaquer Delphes 
vers 280 av. J.-C. (Athénée, Les Deipnosophistes, VI, 25 ; Hôlder, I, 359). Le terme 
gaulois à l’origine de battuere et du français BATTRE et COMBATTRE est donc à relier, 
selon toute probabilité, au vocabulaire de la guerre. Il est comparé à l’ancien irlandais 
ben(a)id, “il frappe” (avec nasale infixée) ; aussi au moyen-irlandais bath, “mort”, et 
à l’adjectif bathach, “mourant” (Pokorny, 1959, 117 ; Guyonvarc’h, 1963a, 112) ; on 
lit dans La Razzia des vaches de Cooley : Corubaitis Coin Culaind, “Et ils frappaient 
Cuchulainn [par derrière]” ; mais aussi bithus, “Il le tuera” (Vendryes, 1981, B-32). 
On ne peut exclure que bat- ait eu en gaulois la double signification de “frapper” et de 
“tuer”, ce qui se concevrait pour des gladiateurs et pour des soldats. Mais l’acception 
essentielle paraît bien être celle de “donner des coups” : frapper, principalement avec 
le GLAIVE ou la LANCE. Outre cet emploi militaire, battere (forme populaire de 
battuere ) pourra développer (plus tardivement) les sens de “BATTRE le blé” (attesté 
au IV e s.), “BATTRE le métal” et “BATTRE la monnaie” (connus au VII e -VIII e s.), 
qui se transmettront aux langues romanes ; on y garde la même idée de coups frappés 
(et assénés de façon répétée) qu’on trouvait dans le sens guerrier originel (Rey, 1992, 
195-192). 

2.7.2. Thème vie- 
il ne inscription antique découverte à Rennes fait mention d’un Mars VICINNUS 
(C.I.L., XIII, 3150) (Rouanet-Liescnfelt, 1980, 22-23). Le théonyme est formé sur 
un radical vie- lié à l’idée de combat (vieil-irlandais fichid, “il combat” ; et irlandais 
fie h, “combat” ; racine ancienne *weik-, “être violemment actif’) (Dottin, 1920, 299 ; 
Bachellery, 1970-1971, 734 ; Vendryes, 1996, D-140 ; Degavre, 1998, 447). Il s’agissait 
peut-être d’un dieu combattant, appellation qui conviendrait bien à Mars (Fleuriot, 
1981, 185). La forme féminine de ce nom, *VICINONA (déesse guerrière, parèdre de 
VICINNUS ?), serait à l’origine du nom de la VILAINE ( Vicinonia , chez Grégoire de 
Tours ; Visnonia , en 834, devenu Vilaine par dissimilation de n-n) ; ses eaux étaient 
jugées combatives, turbulentes (la VILAINE ayant des “crues d’hiver très violentes”) 
(Corby, 1963, 101-102 ; Dauzat, Deslandes, Rostaing, 1978, 97 ; Deroy et Mulon, 1992, 
508 ; Delamarre, information à l’auteur). Cet emploi a une valeur métaphorique. Mais 
dans d’autres noms qui nous demeurent, le thème vie- désigne directement des guerriers 
ou leurs chefs. 

OLLOVICO, cité dans La Guerre des Gaules (VII/31), est connu comme un notable 
du pays des Nitiobroges, père du roi Teutomatus. Son nom comporte dans la seconde 
partie le thème vie-. S’y est adjoint l’élément ollo- signifiant “grand” (qu’on retrouve 
dans le comique hol, le vieil-irlandais, le gallois, et le breton olï) (Henry, 1900, 214 ; 
Delamarre, 2003, 241). OLLOVICO était donc le “Grand- Combattant”. 

Est également évoqué par César (GG, III/17-19) le chef gaulois du pays des Unelles, 
placé militairement à la tête des forces de sa nation et de celles des Aulerques Eburoviques 
et des Lexoviens, en 56 av. J.-C., pour combattre l’armée romaine : VIRIDOVIX. -Vix 
équivaut à -vies ; Virido - serait issu de viro-, “juste”, “vrai”, “loyal” (Delamarre, 2003, 
321-322). On avait donc peut-être affaire au “Combattant-Juste”, “Loyal”. 

La forme -vict- serait une variante de la forme -vie- (le vieil-irlandais /èc/îf, “combat”, 
et le gallois gwaith sont attestés au sens de “bataille”, “combat”) (Evans, 1967, 282 ; 
Delamarre, 2003, 309). Le nom de CONVICTOLITAVIS, magistrat suprême des 



Eduens élu en 52 av. J.-C., signifierait en ce cas “Celui-qui-participe-de-tous-côtés-aux- 
combats” (Schmidt, 1957, 64 ; Evans, 1967, 77). 

Nous avons rencontré le même radical - vie - dans la seconde partie d’ethnonymes 
gaulois. Certains linguistes ont pensé que l’appellation des BRANNOVIQUES serait 
à relier au nom de BRANDON, commune de Saône-et-Loire (d’Arbois de Jubainville, 
1890, 399 ; Delamarre, 2003, 85). ÉVREUX et l’ÉVRECIN, LIMOGES et le LIMOUSIN 
gardent plus sûrement souvenir de leur ancien peuple “combattant” : ÉBUROVIQUES 
et LÉMOVIQUES. On a souligné (au chapitre 1) que les différentes nations gauloises 
s’étaient formées par une lutte armée de conquérants ; c’est par la lutte armée aussi 
que leur intégrité et leur identité devront être préservées. Notons que dans ces trois cas 
de noms de peuples, le premier élément du composé dit le moyen par lequel le peuple 
espérait mener un combat victorieux : les Branno-vices étaient “Ceux-qui-combattent- 
par-le-Corbeau” (l’oiseau des champs de bataille pouvant aider le guerrier dans sa lutte) ; 
les Eburo-vices étaient “Ceux-qui-combattent-par-lTf” (on l’a vu, sans doute allusion 
au bois dont les armes étaient fabriquées) ; et les Lemo-vices se proclamaient de façon 
voisine “Ceux-qui-combattent-par-l’Orme” (Nègre, 1990, 154 ; Sergent, 1991a, 10) (de 
même, chez les Celtes insulaires, les Ordo-vices du nord du Pays de Galles se disaient 
“Ceux-qui-combattent-par-la-Massue”, “-la-Masse-d’arme”) (Vendryes, 1960, 0-29 ; 
Sergent, 1995, 208 ; Delamarre, 2003, 243-244). La guerre était liée à des forces sacrées ; 
des moyens magiques, que les dieux donnaient, pouvaient aider à la victoire. 

2.1.3. Thème catu- 

Nous rencontrons le mot principal ayant désigné le combat en gaulois, catu-, dans le 
nom de plusieurs personnages historiques (ou légendaires) dont le souvenir a été gardé. 
AMBIGATUS (pour *Ambicatus, l’alternance c/g étant connue en celtique), dénommé 
Celui “Qui-combat-[partout-]alentour” : le “Grand-Combattant”, est présenté par Tite- 
Live ( Histoire Romaine , V, 34) comme un ancien souverain (mythique) des Biturigcs, 
au VI e siècle av. J.-C. (Hôlder, I, 1896, 848; Guyonvarc’h, 1960a; 1974a, 350). 
CATUMANDOS, le “Cheval-du-Combat”, était le roi gaulois qui assiégea Marseille à 
la fin du IV e siècle av. J.-C. (Justin, XLIII, 5) (Rruta, 2000, 526 ; Delamarre, 2003, III). 
CATUGNATOS, dit le “Fils-du-Combat”, dirigea comme chef de sa nation la révolte des 
Allobroges contre les Romains en 62-61 av. J.-C. (Dion Cassius, XXXVII, 47) (Cougny, 
II, 1993, 306-307 ; Pelletier et autres, 1994, 36). Par le texte de La Guerre des Gaules , 
nous savons que CATU VOLCUS, le “Faucon-du-Combat”, avait la fonction de chef des 
Fburons en 54 av. J.-C. (V/24 et 26 ; VI/31). Le roi, le chef étaient “indispensable[s] à 
la guerre victorieuse” (Le Roux et Guyonvarc’h, 1986, 415). Il est tout à fait normal que 
leurs noms aient pu se modeler parfois sur le nom du combat. 

Signe de sociétés très militarisées, l’élément catu- se retrouve dans bien d’autres 
anlhroponymes celtiques, du type Catus , Catuos, Catuenus, Catumaros, Catusius..., 
surnommés le “Combattant” ; en Gaule, on trouve spécialement Cathirig[ius ], Catovalos, 
I C jatuoppus, Igocatus , Vercatus, attestés par les inscriptions antiques (Evans, 1967, 
171-175 ; Delamarre, 2003, 1 11 ; et 2007 ; Billy, 1993, 1, 47, 89, 155). 

N’a-t-on affaire qu’à des branches mortes du passé ? L’âme guerrière a tellement 
imprégné les noms gaulois que le souvenir s’en est inscrit dans des toponymes qui 
se formèrent sur les noms de combattants anciens. Nous en gardons trace dans nos 
localités (fîg. 25). CADOURS, dans l’Aveyron ( Cador , en 1510), et CADOURS, en 
Haute-Garonne, à l’origine du nom de famille CADOURS, proviennent d’un nom 
propre Caturus (Dottin, 1920, 1 13 ; Nègre, 1990, 225 ; Morlet, 1991, 156). Le même 
aulhroponyme explique le nom de deux communes de Haute-Loire : CHADRAC (en 



1215, Chatrac) et CHADRON (au XI" siècle, Cadron), la première avec suffixe -acos, 
la seconde avec suffixe -onem (Taverdet, 1985b, 20; Nègre, 1990, 200 et 222). On 
peut ajouter peut-être CHADIRAC, hameau à Saint-Aulaye, en Dordogne (ancienne 
*Caturiacum ?) (Astor, 2002, 954). Un autre nom propre, Catucius, se retrouve dans 
l’appellation de CHÉU, petite commune de l’Yonne ( Cadugius , en 680) (Taverdet, 1996, 
31) ; et dans le nom de CHAOURSE, village de l’Aisne, à Rozoy- sur-Serre (ancienne 
*Catuciacum, mais on peut aussi envisager un anthroponyme *Catussius à l’origine 
d’une *villa Catussa , une forme Cadussa, non suffixée, étant connue au IX e siècle) 
(Nègre, 1990, 621 ; Chaurand et Lebègue, 2000, 50 et 63). Enfin, l’appellation de 
CATUS, chef-lieu de canton du Lot ( Cadurcio , au IX e siècle), a été créée à partir d’un 
nom propre gaulois Caturicius (Whatmough, 1970, 640 ; Nègre, 1990, 646). Celles de 
CAOURS, dans la Somme ( Cadordensis ecclesia, en 856), de CHAOURCE, village de 
l’Aube ( Cadusia , en 878), et de CAORCHES-Saint-Nicolas, dans l’Eure ( Katorcias , 



Fig. 25 - Toponymes issus du gaulois CATU-. 



v. l’an 1000), pourraient également en provenir (Nègre, 1990, 621 ; de Beaurepaire, 
1981, 83). 

Il a été dit que les CATUSLOGUES, tribu installée à l’ouest des Ambiant (sur le 
territoire des Caletes ?), avaient pu laisser leur appellation au Pays du TALOU ; et que 
les CADURQUES gardés dans CAHORS devaient peut-être leur nom au nom gaulois 
du combat (mais ces étymologies sont incertaines !). CHORGES et CHÂLONS-en- 
Champagne se relient certainement au thème catu- par les noms de leurs anciens peuples 
guerriers, Catu-riges et Cata-launi. Ce dernier ethnonyme nous explique au passage 
l’appellation des Champs CATALAUNIQUES, lieu de défaite d’Attila (une bataille 
pouvant en cacher d’autres !) : c’est sur le territoire des anciens CATALAUNES qu’eut 
lieu, en 451, l’affrontement entre les troupes d’Aetius et les Huns (Deroy et Mulon, 
1992, 100). On n’exclura pas, enfin, que le nom des ABRINCATES (, Abrincatui , chez 
Pline et Ptolémée ; Abrincates, dans la Notifia Galliarum), peuplade qui a donné son 
appellation à AVRANCHES (Manche), puisse se rapporter par l’élément -catui au même 
thème gaulois du combat (mais d’autres interpréations ont été proposées : Guyonvarc’h, 
1968 ; Deroy et Mulon, 1992, 38-39). Si c’était le cas, le premier élément serait peut- 
être un dérivé du celtique *abro-, “fort”, “violent”, “puissant” (un anthroponyme gaulois 
Abro[s] est connu à Uzès) (Vendryes, 1959a, A-6 et 7 ; Evans, 1967, 430-431 ; Lejeune, 
1985a, 307). 

D’autres traces de l’élément gaulois catu- se retrouvent dans nos toponymes : 
CAEN, dans le Calvados ( Cadumus , en 1025 ; Cahem, en 1095), sans doute CAHAN, 
dans l’Orne (malgré l’absence de formes anciennes connues), CAHON, dans la Somme 
0 Cathon , en 921), et QUÉANT, dans le Pas-de-Calais ( Chaun , en 1083 ; Chaum, en 
1 104), paraissent devoir toutes quatre leur nom à un gaulois *Catu-magos (Dauzat et 
Rostaing, 1978, 129 et 551 ; Nègre, 1990, 192-193 ; Lepelley, 1996, 83 ; Billy, 2011, 
147). Jean-Claude Malsy a montré récemment que CHAMPS, dans l’Aisne ( Cadamo , en 
858-871), au lieu de relever du latin campus , remontait certainement à la même origine 
(1999, XIII, 216-218). On ajoutera aussi CHAON, dans le Loir-et-Cher ( Cadonnus , en 
877, à comparer au Cadumus de CAEN, de 1025 ; et Chaonnio, en 1369, à comparer 
au Chaon de CHAMPS, en 1169) (Nègre, 1990, 647 ; Villette, 1992b, 143). Ce modèle 
gaulois nommait littéralement un “Champ-de-Bataille” : magos, avant de désigner le 
“lieu de foire”, de “marché”, avait en celtique le sens originel de “grand terrain plat”, de 
“champ”, voire de “plaine” ; on comparera avec le vieil-irlandais mag, “plaine”, “terrain 
découvert”, “champ”; et le gallois maes, “champ” (Longnon, 1920-1929, 43-44; 
Vincent, 1937, 96 ; Vendryes, 1960, M-8 ; Lambert, 2003, 37 ; Delamarre, 2003, 214). 
Le composé qu’on repère ici nous fait connaître la dénomination générique du lieu de 
combat en rase campagne chez les peuples gaulois. Mais on se demandera si dans les 
toponymes relevés il est fait allusion à d’anciens sites d’affrontements guerriers. Un cas 
ou deux le feraient croire ; leur nombre plus important rend moins vraisemblable cette 
hypothèse. On songera plutôt au souvenir de camps d’entraînement, de places d’armes : 
sortes de champs de Mars (René Lepelley envisage avec vraisemblance des “champs 
de manœuvres”, des “terrains d’exercice”) (1996, 83 ; 1999, 14). L’auteur des Noms de 
Lieu du département de V Aisne remarque avec justesse le caractère frontalier de certains 
des établissements concernés (Malsy, 1999, 217). On peut l’étendre à tous : chacun de 
ces lieux se trouvait à une limite de territoire gaulois, lieu frontière à surveiller près d’un 
peuple rival (Lacroix, 2003). 


2.2. La conception gauloise de Lhéroïsme 


2.2.1. La force supérieure 

Un ensemble de termes gaulois qui ont laissé des traces dans notre lexique et dans 
notre onomastique nous évoquent les qualités du combattant : force physique, valeur 
combative. 

Le thème gaulois *acu-, “rapide”, (issu d’un indo-européen *oku - ) paraît se retrouver 
dans l’hydronyme gaulois Atax (attesté chez Pline), d’où viendront *Adaze, Adze, et le 
nom moderne de l’AUDE (fleuve côtier puis département) (pour les formes anciennes, 
Nègre, 1990, 31 ; Deroy et Mulon, 1992, 35). On aurait au départ une formation gauloise 
*At-acco-s , “Très-rapide” : le cours pyrénéen de l’AUDE, torrentiel, connaît des crues 
brutales (Delamarre, 2003, 144 ; Oizon, 1979, 50). La commune d’AXAT, dans l’Aude, 
( Ataciaco vico, au VI e s. ; Adesate, en 954) a une appellation de même origine : elle 
s’est développée au bord de l’AUDE (Dauzat et Rostaing, 1978, 43). D’autres localités 
ou hameaux tirent peut-être leur nom du même thème *acu-, tels ACON, dans l’Eure 
( Acun , au XII e siècle) ou ANCONVILLE, à Gorze, en Moselle (Aconiaca villa, en 
745) ; également ACON1N, à Noyant-et-ACONlN, dans l’Aisne ( Aconium , en 1143), 
et AOUGNY (Marne) ( Augnei , en 1153), par un dérivé Aconius (Morlet, 1985, 14 ; et 
Dauzat et Rostaing, 1978, 3). Mais ces toponymes paraissent provenir d’anthroponymes 
qui auraient désigné des hommes “Rapides”, “Fougueux”. Le nom propre Aco, Acco, 
Acu, Accu est bien attesté en Gaule (Whatmough, 1970, 422, 528, 699 ; Marichal, 1988, 
174 ; Delamarre, 2007, 10). Son sémantisme justifie qu’il ait pu s’appliquer parfois à 
des guerriers. ACCO est le nom célèbre d’un chef sénon, figure historique qui appela à 
la résistance contre les Romains, et que César fit arrêter et mettre à mort, en 53 av. J.-C. 
(lié à un poteau, il fut battu de verges et décapité) (GG, Vl/4 et 44 ; Vll/1). 

Un gaulois *circios, “impétueux”, “rapide”, pourrait être à rapporter au celtique (on 
connaît en effet un gallois cyrch, “course”). 11 serait peut-être à l’origine du nom antique 
du mistral : circius, qui s’est conservé dans l’espagnol cierzo, le catalan et le provençal 
CERS (Dottin, 1920, 246 ; Whatmough, 1970, 164 ; Degavre, 1998, 152 ; Delamarre, 
2003, 117). *Circius avait donné naissance à l’époque antique à des anthroponymes, 
tel Circos, nom de potier attesté à la Graufesenque (Evans, 1967, 440 ; Marichal, 1988, 
194). Un tel anthroponyme a pu être employé parfois avec une acception guerrière : 
qualificatif de combattant fort et fougueux. On paraît le retrouver dans des appellations 
de localités : CERS, dans l’Hérault ( Circio , en 955) ; peut-être CERCY-la-Tour, dans 
la Nièvre ( Cerciacum , en 1238) ; CERSAY, dans les Deux-Sèvres ( Cerceio , en 1122) ; 
S ER RU ELLES, dans le Cher ( Cersolium , en 1209) (Clavel, 1970, 368 et 545 ; Taverdet, 
1987, 8 ; Dauzat et Rostaing, 1978, 161, 655 ; Nègre, 1990, 185 et 646). 

Le Pays de CAUX, en Normandie, sur la Manche, entre Seine et Bresle, a généré des 
noms de familles (gens originaires de la région) : CAUX et DECAUX (Morlet, 1991, 
183 et 291). Ces noms de lieu et de personnes gardent le souvenir ancien du peuple 
gaulois des CALÈTES. C’étaient étymologiquement les “Durs”, les “Vaillants” : gaulois 
*caleto-, “dur”, à comparer avec le vieil-irlandais calad, “dur”, “fort”, “cruel” ; le gallois 
caled, le moyen-breton calet et le breton kaled, “dur” (sur une base *cal- désignant la 
dureté) (Lambert, 2003, 34 ; Delamarre, 2003, 98 ; et Vendryes, 1987, C-25 et 26). 

Bien sûr, l’essentiel des termes liés au combat dont nous gardons souvenir se centrent 
sur l’idée principale de force. La fierté attachée au statut de combattant a dû souvent 
s’afficher dans des appellatifs de ce type. 



Il existait un gaulois brigo-, “force”, “puissance”, “vigueur” (avec un fl/ long, donc 
différent de brig-, “hauteur”), correspondant de l’ancien irlandais brig, “pouvoir”, 
“puissance”, “force”, “valeur”, et du gallois bri, “valeur” (Vendryes, 1981, B-90). Il 
était passé dans l’ancien provençal briu, “valeur”, “mérite”. L’italien l’adopta (forme 
brio , attestée au XVI e siècle, au sens de “vitalité”, “énergie”). Le français a tardivement 
réemprunté ce mot brio , ainsi revenu sur ses terres d’origine ; mais la vigueur guerrière 
s’est muée pacifiquement en vivacité musicale (Imbs, IV, 1975, 973 ; Rey, 1992, 
293). Les anciens anthroponymes celtiques en brigo- se reliaient indiscutablement 
aux combats (ainsi Brigomarus, “Grande-Force” ; Brigovicis, “Puissant-Combattant”) 
(Delamarre, 2003, 88). Un nom propre gaulois BrigolBrigius , le “Fort”, le “Puissant”, 
a pu faire naître des noms de localités comme BRAGEAC, dans le Cantal ( Bregiacus , 
en 1373) ; BRÉGY, dans l’Oise ( Brigiaco , en 1208) ; BRIEC, dans le Finistère ( Briaco , 
en 642) ; BRIEL-sur-Barse, dans l’Aube ( Brieium , en 1101, avec ajout d’un suffixe 
diminutif -el), etc. (Dauzat et Rostaing, 1978, 112 ; Morlet, 1985, 42 ; Nègre, 1990, 203, 
204, 210 ; Lebègue, 1994, 55). 

Distinct du gaulois druto-, “rapide” (avec /ü/ court), il existait (avec /ü/ long) un 
thème druto -, “fort”, “vigoureux”. Il est attesté dans une série de noms propres : Druto , 
Druta, Drutedo, Trutiknos [= “Fils-de-Drwtof ’] , relevés sur des inscriptions antiques 
découvertes en France, en Suisse, en Italie (Whatmough, 1970, 1163 et 1273 ; Evans, 
1967, 446-447 ; Lejeune, 1988, 41-52 ; Billy, 1993, 66 ; Delamarre, 2003, 151 ; 2007, 
90, 186). Le terme doit être d’origine celtique : on connaît un gallois drud, “vaillant”, 
“brave”, “furieux” ; et le vieil-irlandais offre un terme parallèle dron, “ferme”, “solide”, 
“vigoureux”, issu de *drud-no- (Vendryes, 1996, D-205 et D-201). Etymologiquement, 
dru-to- a pu signifier “solide, résistant, robuste tel un arbre” : la racine ancienne serait 
de même famille qu’un des noms celtiques du chêne, derua (de *d(e)rullia), qui a 
généré dans les dialectes les formes DRILLE, DROUILLE, DROUILLARD, etc. (von 
Wartburg, III, 1949, 50). Le guerrier Druto- aurait donc été l’homme “Fort-comme-un- 
chêne” (Bader, 1967, 25-26 ; même analyse de Lambert, dans Vendryes, 1996, D-206 
et 201 ; avis différent de Delamarre, 2003, 151). L’anthroponyme Druto- (avec ajout 
d’un suffixe -acos, pour former des noms de lieux) se retrouverait, selon Emest Nègre, 
à l’origine de l’appellation de deux localités de France : DURDAT-Larequille, dans 
l’Ailier ( Drudacus , en 1351), et DROUÉ, dans le Loir-et-Cher ( Druacum , en 1177 ; 
Drué, au XIII e siècle), toutes deux ancien “Domaine-de-Drwfo”, le “Fort” (Nègre, 
1990, 202 et 203). Druto- est surtout resté en français dans l’adjectif DRU (“épais”, 
“dense”, “vigoureux”). Comme pour d’autres mots rencontrés, constatons que la force 
et la vigueur guerrières se montrent à nouveau pacifiées : appliquées à présent à la 
pousse des végétaux. DRU, employé pour une personne, se rencontre encore dans les 
parlers dialectaux avec le sens de “robuste”, “vigoureux”, “vif’ (mais aussi “gaillard”, 
“égrillard”, “lascif’ : ancien et moyen français dru , “amant” ; druto- a pu développer dès 
l’époque antique l’idée de vigueur amoureuse : en vieil-irlandais druth montre le sens de 
“lascif”, “luxurieux”) (von Wartburg, III, 1949, 164-165 ; Vendryes, 1996, D-205). Issus 
du même druto -, nous trouvons aussi aujourd’hui bien des noms propres (de création plus 
récente) comme DRU, DRUT (forme méridionale), LEDRU, DRUATON (Morlet, 1991, 
350). Ce sont de très lointains héritiers des qualités du combattant gaulois : surnoms 
d’hommes forts, robustes (à moins qu’on ait voulu signaler leur vigueur amoureuse). 

Un autre terme gaulois, nerto-, servait à désigner la “puissance”, la “force”, la 
“vigueur” (avec l’adjectif correspondant *nertos, “fort”, “vigoureux”, “puissant”) ; on 
retrouve en irlandais ancien nert , “force”, “vigueur”, “puissance”, “vertu” ; en gallois 
et comique nerth , “force” ; en breton nerz, “force” (Vendryes, 1960, N-10 et 11). Des 


inscriptions en Gaule attestent l’existence de nombreux noms de personnes faits sur ce 
thème : Nertus , Nertacus , Nertecomarfos /, Nerlinus , Nertomarus (“Grande-Force”), 
Nertovalus (“Prince-de-la-Force”), Cobnertus (“Force-Victorieuse”), etc. (Evans, 1967, 
237 ; Billy, 1993, 1 13 et 54 ; Delamarre, 2003, 235 ; 2007, 140, 68-69). La force du 
guerrier se marquait aussi par la force du nom. L’anthroponyme Nertus ou Nertius 
pourrait se retrouver à l’origine de noms de localités, comme NERS, dans le Gard ( Ners , 
en 1121 ; Nercium, en 1247), fait directement sur le nom Nertus. Ernest Nègre songe 
aussi, avec ajout d’un suffixe -acos, à NERS AC, en Charente ( Narciaco , en 1328), 
NARCY, dans la Nièvre ( Narciacus , au IX e siècle), et NARCY, en Haute-Marne ( Narci , 
en 1216) (Nègre, 1990, 207, 213, 227) (mais ces derniers noms ont été rattachés par 
certains linguistes à une racine prélatine *nartia, supposée, qui aurait désigné un “lieu 
humide”, un “marécage”) (Sindou, 1982 ; Taverdet, 1986d, 41 ; 1987, 28 ; 1994, 141). 

A l’origine du celtique nert-, on trouve une racine indo-européenne *ner- désignant 
la force, la virilité : servant à nommer le “mâle”, le “héros” (Vendryes, 1960, N- 11 ; 
Delamarre, 2003, 235). Pour Bernard Sergent, il s’agit bien d’une “caractérisation 
guerrière : ces “hommes”-là le sont au sens viril, ce sont des guerriers” (1995, 215). 
NERA est le nom d’un héros de la mythologie celte irlandaise (Sergent, 1992, 5 et 7 ; 
Coghlan, 1994, 72). Les NERYIENS étaient un peuple puissant que César présente 
comme “les plus farouches des Belges”, “hommes rudes et d’une grande valeur 
guerrière” ( GG1 , 1/4 et 11/15, t. 1, 51 et 58). NERVIEUX, dans la Loire, remonte à un 
ancien Nerviaco (attesté au XL siècle). On pense y reconnaître (employé avec le suffixe 
- iacum ) un nom d’homme gaulois Nervius, originaire du pays des NERVIENS ou 
guerrier émérite (Dauzat et Rostaing, 1978, 492). 

Les DIABLINTES ( Diablintes chez César, GG, III/9 ; Diablinti chez Pline, IV, 
107) désignaient une peuplade, composante des Aulerques, qui s’était établie au nord 
de l’actuelle Mayenne. Son nom ayant supplanté au IV e siècle le nom premier de la 
localité principale : Noviodunum, le souvenir des DIABLINTES reste aujourd’hui dans 
JUBLAINS (, Jublenz. , en 1280), localité de la Mayenne (“di- devant voyelle est devenu 

comme diurnus aboutissant à jour) (Lot, 1947, 45 ; Billy, 201 1, 304). On a interprété 
l’ethnonyme comme signifiant les “Sans-Force” (B. Sergent, 1995, 207). Mais pas un 
instant nous ne pouvons imaginer une nation gauloise portant un nom pareillement 
dévalorisant (les peuples gaulois nous ont montré des appellations très fréquemment 
glorieuses et guerrières, parfois sacrées, ou topographiques, jamais dénigrantes). La 
signification du radical a été bien perçue : *ablo- indique en celtique l’idée de “force” 
(déjà présente dans l’indo-européen *apelo -, “force”) (Pokorny, 1959, 52 ; Degavre, 
1998, 21). Mais la valeur de l’élément initial aura été mal interprétée. Di-, en celtique, 
peut être un préfixe de sens négatif, privatif (vieil-irlandais dichairdech , “sans ami” ; 
dicenn , dicend, “sans chef’ ; dichéill, “dépourvu de bon sens” ; dithracht,*“sans force”, 
etc.) (Vendryes, 1996, D-72 et 102). Mais di- peut être aussi préfixe de sens intensif 
(Delamarre, 2003, 143) (vieil-irlandais dicenn, homonyme du précédent, “haute limite” ; 
dichuma, “grand chagrin” ; dimor, “très grand” ; dindba, “grandes richesses”, etc.) 
(Vendryes, 1996, D-72, 76, 90, 91). C’est certainement ce di - qui était présent dans le 
nom des DIABLINTES de JUBLAINS : ils auront été les “Très-Forts”. 

2.2.2. La colère guerrière 

Tite-Live évoque la “furie gauloise” qui se manifestait au combat (. Histoire Romaine, 
XXXVIÏI, 17, trad. Adam, 1982, 29). Les auteurs antiques sont nombreux à souligner 
la fureur guerrière des attaquants celtes (ce que les Romains appellent furor, “de furo, 
« être fou », apparenté à l’avestique dvaraiti, « il se précipite », en parlant des démons”) : 
“état de transe inspirée par le divin”, “dépass[ant] l’homme qui n’en est plus maître” 



(Sergent, 1995, 297-298 ; et Dumézil, 1942, 11-33). “Fureur où il entre de la colère, 
mais surtout qui transporte l’homme au-dessus de lui-même, le met au niveau d’exploits 
qui, normalement, le dépasseraient. Voilà le germe précieux des grandes victoires”, 
commente Georges Dumézil (1942, 23). Les rituels précédant la bataille avaient eu 
pour effet de placer les guerriers dans un état second. Ils se lançaient dans la bataille 
enflammés par la fureur guerrière. 

• Chaleur guerrière 

La colère guerrière était vécue comme une effervescence, comme un bouillonnement 
intérieur. 

Notre mot GAILLARD, lié à la vigueur, à la vaillance, est issu d’un terme gaulois 
*galia , “force”, “bravoure” (Dottin, 1920, 258 ; Quemada, IX, 1981, 22) (à comparer 
au comique gallos , “puissance” ; au gallois gallu , “pouvoir” ; au breton galloud , 
“pouvoir”, “puissance”) (Henry, 1900, 128 ; Fleuriot, 1964, 173). Bien plus tard naîtront 
de ce mot des noms de famille comme GAILLARD, GALLARD, GAILLARDET, 
GAILLAT, GAILLET, GAILLOT, GAILLOU, etc., distinguant, comme jadis, des 
hommes “‘vigoureux’, ‘plein[s] d’entrain’, ‘vif[s]’” (Morlet, 1991, 438). Le nom des 
Galli - demeuré dans l’appellation des GAULOIS (Billy, 2011, 274) - pourrait avoir 
désigné anciennement les “Vaillants” : ceux qui sont “braves” au combat. *Galia 
provient d’une racine celtique *gal-, “force”, qu’on retrouve dans le vieil-irlandais gai, 
“vaillance”, “bravoure”, mais aussi “vapeur”, “bouillonnement”, “fureur” (Sjoestedt, 
1940, 80 ; Lambert, 2003, 197, 198 ; Vendryes, 1996, D-80). La force guerrière était donc 
apparemment liée à l’idée de chaleur, de bouillonnement : ne dit-on pas que la colère fait 
bouillir ? Indice révélateur, le même radical gaulois *gal-, à l’origine de GAILLARD, a 
produit le verbe JAILLIR (qui peut signifier “s’élancer impétueusement”, “se lancer avec 
force”) ; il est rapporté par le Franzôsisches Etymologisches Wôrterbuch à un gaulois 
*gali-, “bouillir”, “bouillonner”, “être en ébullition” (von Wartburg, IV, 1952, 31-32 ; 
Quemada, X, 1983, 630-631) ; la vaillance au combat était bien une effervescence. Le 
héros était l’être “possédé de sa propre énergie tumultueuse et brûlante” (Sjoestedt, 1940, 
81). Tite-Live écrit du reste des guerriers gaulois : “Ils mènent [le premier assaut] avec 
une détermination bouillante et une rage aveugle” {Histoire Romaine , XXXVIII, 17, trad. 
Adam, 1982, 28) : les GAILLARDS JAILLISSAIENT ! La fureur guerrière du héros 
irlandais Cuchulainn était telle qu’elle faisait fondre la neige alentour (“Il était nu, et la 
neige fondait à trente pieds autour de lui, à cause de l’ardeur brûlante et du feu embrasé 
que répandait le corps du héros”) {La Razzia des vaches de Cooley, citée par Brasseur, 
1997, 60) ; il lui fallait après l’affrontement trois cuves d’eau froide pour refroidir cette 
ardeur (“« Craignons cependant, dit Loeg, que l’homme [Cuchulainn] ne tourne contre 
nous son massacre, n’ayant pas [eu] assez du combat qu’il a trouvé. Qu’on aille préparer 
trois cuves d’eau froide pour apaiser sa fureur ». Dans la première cuve où il va, l’eau 
bout par dessus [bord] ; dans la deuxième cuve, personne ne supporte la chaleur ; dans la 
troisième la chaleur est supportable”) (Guyonvarc’h, 1958, 302). 

A ces images en rapport avec la chaleur guerrière, on associera le nom des EDUENS, 
resté connu de tous, même s’il n’est pas passé dans un toponyme. Installés entre Saône 
et Loire, ils étaient un des peuples les plus puissants de la Gaule, renforcés d’un réseau 
de clients et d’alliés : Emile Thévenot parle de l’ÉDUIE (par exemple, 1969, 132). Leur 
ethnonyme provient d’un thème celtique *aidu-, “feu”, “ardeur”, qu’on retrouve dans le 
vieil-irlandais aed, “feu”. Ils étaient donc “Ceux-qui-ont-le-Feu-en-eux” : comprenons 
les “Ardents” au combat (Vendryes, 1959a, A-19 ; Goudineau et Peyre, 1993, 171 ; 
Delamarre, 2003, 35-36). La poésie irlandaise ancienne chante le prince guerrier AED, 
qui “a de la flamme l’éclat” (d’Arbois de Jubainville, 1883, 78-80). 


Un autre thème celtique de sens voisin a cxislé : 'tcno-, “chaleur”, “feu”. Il est attesté 
dans l’ancien irlandais ten(e), “feu” (d’où feu I idc, “brûlant”, “enflammé”), aussi dans 
le vieux-comique et le vieux-breton tan, “foyer” (Fleuriot, 1964, 310 ; Vendryes, 1978, 
T-49 et 50 ; Delamarre, 2003, 294-295). On l’identifie à la base de noms d’hommes 
gaulois : At-tienus (à Windisch), Eci-tenus (à Vienne), Seno-teno (à Trêves), Tenatius (à 
Bourges), Vo-tienus (à Narbonne)... (Delamarre, 2007, 32, 92, 165-166, 180, 205, 234). 
Le premier de ces noms expliquerait (après aphérèse du A-) des appellations de localités 
comme TENAY, Vienne ( Tinnaium , v. 1130), THENAY, Ain ( Tenayum , en 1351), 
THÉNAC et THENON, Dordogne ( Atenac , en 1109 ; Teno, en 1197) (Nègre, 1990, 
444). Le thème *teno-, employé avec un préfixe intensif ro-/ru-, a créé le vieil-irlandais 
ruthen, “grand feu”, employé dans un texte mythologique ancien (Vendryes, 1978, T-50). 
La même formation paraît à l’origine du nom des RUTÈNES, peuple du centre de la 
Gaule, gardés dans RODEZ ( Rotenus , en 51 1) et dans le ROUERGUE (in pago Rutenico, 
en 640-647) (Billy, 2011, 468-469 et 471, pour les formes anciennes) ; notons que les 
habitants de l’ancienne capitale des RUTÈNES continuent à s’appeler les RUTHÉNOIS. 
L’ethnique Ru-teni doit avoir nommé les “Très-Ardents”, “Ceux-qui-sont-pleins-de-Feu” 
(désignation qu’on peut penser guerrière : la colère du combattant se manifestait par une 
chaleur ardente). Ce peuple s’est illustré aux côtés des Arvernes dans sa lutte contre les 
Romains ; puis dans son envoi d’un contingent fort de 12000 hommes pour venir au 
secours de Vercingétorix retranché dans Alésia. 

• Enflure guerrière 

Ensemble de peuples celtiques venus s’installer en Gaule du Nord (entre Seine et 
Marne, et dans Factuelle BELGIQUE à qui ils ont laissé leur nom), les BELGES ( Belgae ) 
montrent leur appellation liée à la notion de force guerrière supérieure. 

Le nom d’homme Belgius est attesté sous la variante Bolgios : on connaît un chef celte 
BELGIUS aussi appelé BOLGIOS, dont les troupes firent face aux Macédoniens en 282 
av. notre ère (Justin, XXIV, 5 et XXV, 2 ; Pausanias, X, 19) (Michel, 1981, 127). Selon 
Ernest Nègre, Belgius/Bolgios devrait se retrouver dans des noms de localités, sans doute 
jadis domaines d’anciens BELGES qui s’y étaient installés : BEAUGIES, dans l’Oise 
(Bulgiacum, en 982) ; BOUGEY, en Haute-Saône (Bugiaco, en 1127) ; BOUGY, dans 
le Calvados ( Bolgeium , Bolgi, en 1086) ; BOUGY, dans l’Eure (Bulgeium, en 1136) ; et 
BOUGY, dans le Loiret (Belgiaco, en 1080) (Dottin, 1920, 357 ; Nègre, 1990, 210-212). 

De Belgius/Bolgios il faut rapprocher, curieusement, le gaulois bulga qui désignait 
un petit sac de cuir de forme gonflée (terme attesté en ce sens par le grammairien 
Fc s lu. s, au IL siècle) : de là viennent nos mots de BOUGETTE et de BUDGET (via 
la langue anglaise), mais aussi l’appellation du BOUGE, partie renflée d’un tonneau, 
cl de la BOGUE, enveloppe arrondie du marron (Vendryes, 1981, B-66 et 67 ; Imbs, 
IV, 1975, 771-772 ; Fleuriot, 1978, 82). On trouve dans le celtique insulaire des mots 
correspondants : ainsi le vieil-irlandais bolg, “sac”, “soufflet”, “ventre” ; le moyen-gallois 
boly, “ventre” ; le breton bolc’h, “cosse de lin” (Vendryes, 1981, B-67). A la base de ces 
différents tennes celtiques, comme à la base du nom des BELGES, il y aurait une racine 
*belg-/*bolg-, issue d’un indo-européen *bhelgh-, “gonfler” (peut-être à valeur très 
anciennement onomatopéique, marquée par le gonflement de la bouche) (Pokorny, 1959, 
125-126; Michel, 1981, 128 ; Degavre, 1998, 119 et 84). Les BELGES auraient donc 
été les “Gonflés”. On peut comprendre : “Ceux qui sont gonflés” de force guerrière ; des 
hommes, en somme, “qui ne se dégonflent pas quand vient le danger” (Prat, 1992, 514) ; 
des hommes “qui ont de l’estomac” (Michel, 1981, 128) : il y a ici “connexion [...] entre 
la notion de “gonflement” et celles de force et d’ardeur guerrière” (Sjoestedt, 1940, 81). 
Jules César souligne que “les plus braves de tous ces peuples [de Gaule] sont les Belges”, 



ajoutant : “Ils sont les plus voisins des Germains qui habitent au-delà du Rhin et avec qui 
ils sont continuellement en guerre” ( GG2 , 1/1, 13). Mais on peut aussi interpréter le nom 
des BELGES comme signifiant “Ceux qui se gonflent de colère guerrière”, les “Furieux”, 
ce que beaucoup de linguistes envisagent (en particulier Losique, 1971, 60 ; Deroy et 
Mulon, 1992, 53). Le vieux-haut allemand belgen signifie en effet “être en courroux” ; 
l’ancien anglais belgan , “être en colère” ; et le néerlandais verbolgen veut dire également 
“en colère”) (Losique, même réf. ; Morlet, 1985, 35). La colère guerrière est un thème 
bien attesté chez les Celtes, à la fois du point de vue mythologique, historique et du point 
de vue linguistique. La Razzia des vaches de Cooley nous montre le héros Cuchulainn, 
dans la fureur du combat, qui “s’enfle et se gonfle comme une vessie remplie d’air” (cité 
par Sjoestedt, 1940, 81). C’est exactement le sens du nom des Belgae et le sens du mot 
bulga (vieil-irlandais bolg, “sac”, de même famille indo-européenne que le gotique balgs , 
“outre”, le vieil-islandais belgr, “outre”) (Yendryes, 1981, B-67). 

Il se pourrait que l’ethnonyme des TURONS, qui est demeuré dans TOURS et 
la TOURAINE, soit de sens à peu près identique : formé sur le thème *turo-, “fort”, 
“enflé”, “gonflé”, à partir d’une base indo-européenne *teu-/*tu- ayant subi différents 
élargissements, en particulier en -r- et en -/- (nous avons évoqué au chapitre précédent 
le gaulois tullo-, appliqué à des collines, des éminences, d’où des noms de lieux comme 
TOUL, TOULX, TOULON) (Pokomy, 1959, 1080-1083). Les Turones auraient été 
par conséquent “Ceux-qui-se-gonflent[-de-force-guenière]” ou “[-de-colère]” (Sergent, 
1995, 205). 

On pourrait associer au nom des Turones celui des Tritolli, qui doit avoir donné 
naissance à l’appellation de TRETS, chef-lieu de canton des Bouches-du-Rhône ( Tritis , 
en 993-1032 ; Tredz, en 1010 ; Treit, en 1169) (pour les formes anciennes. Nègre, 1990, 
57). Cette peuplade, citée par Pline (III, 34), avait un territoire qui “s’étendait de la 
Durance et de la chaîne Lure-Ventoux à l’Isère” (Barruol, 1975, 210 ; Billy, 1993, 148). 
Son nom de *Tri-tulli en ferait mot à mot des “Très-Gonflés”. On note un dieu Mars 
TRITULLUS attesté en Lozère, sur un autel votif, près de Florac (C./.L., XIII, 1561) ; 
son épithète aurait bien convenu à un dieu guerrier (Jufer et Luginbühl, 2001 , 67 ; Fabrié, 
1989, 68 ; Billy, 1993, 148). 

• Fureur guerrière 

L’idée de fureur guerrière se montre spécialement dans l’appellation de quelques Etats 
et tribus dont nous gardons le souvenir linguistique. 

POITIERS et le POITOU conservent en leur nom l’ethnique des Pictavi (ou Pictones ). 
Ils se seraient dénommés les “Furieux”, “Ceux-qui-expriment-leur-colère [au combat]” 
(racine indo-européenne *peik-, forme adjectivale *pik-to-, “hostile”, “furieux”) (Camoy, 
1955, 140 ; Pokomy, 1959, 795) ; on peut traduire aussi les “Défnons”, car cette 
appellation doit avoir eu “une connotation infernale” : on en rapproche le lituanien piktul , 
“diable” (Sergent, 1995, 205). 

Plusieurs peuples gaulois : AMBARRES (de l’Ain), AMBIBARÈTES (de l’Ailier), 
AMBIBARES (de la Manche et de l’Ille-et-Vilaine) montrent leur nom fomié à partir d’un 
thème gaulois *bar- ( Ambarri , Ambibareti , Ambibariï). Il doit avoir désigné la “colère”, 
la “fureur” : comparons dans le domaine celtique avec le vieil-irlandais barae, “colère”, 
“fureur”, et bara , “colère”, “hostilité”, “combat” ; le gallois bar , “colère”, “fureur”, 
“ardeur violente” ; le vieux-breton bara, “fureur”, “colère” (Fleuriot, 1964, 79 ; Vendryes, 
1981, B-17). S’y est adjoint un élément amb(i)-, signifiant d’abord “des alentours”, et qui 
a dû prendre en gaulois une valeur superlative ou intensive (“grand”, “très”) (Degavre, 
1998, 39). Ces ethnonymes auraient donc désigné les “Très-Furieux” : ceux qui savent 


se lancer au combat remplis de fureur guerrière (Sergent, 1995, 205 ; Degavre, 1998, 
77 ; Delamarre, 2003, 67-68). Des noms d’hommes ainsi formés ont pu se transmettre 
à des établissements : AMBERRE, dans la Vienne (Amberrci, en 1051) ; AMBÉRAC, 
en Charente (Ambairiaco, en 1100) ; AMBEYRAC, en Aveyron (. Ambariaco , au XII e 
siècle) ; AMBRIEF, dans l’Aisne ( Ambreium , en 1 163) ; EMBRY, dans le Pas-de-Calais 
( Embriaco , en 826), qui paraissent garder souvenir d’un dénommé Ambarrius , le “Très- 
Furieux” (Dauzat et Rostaing, 1978, 13 ; Nègre, 1990, 212). 

Il faut mettre à part le cas d’AMBÉRIEU-en-Bugey (Ain), AMBÉRIEÜX-en-Dombe 
(Ain) et AMBERIEUX (Rhône). Ces trois toponymes se repèrent sur l’ancien territoire 
des AMBARRES, qui étaient installés dans la partie ouest de l’actuel département de 
l’Ain, arrosée par le Rhône, la Saône et l’Ain. AMBÉRIEUX et AMBÉRIEUX-en- 
Dombe se situaient à l’ouest de ce territoire (près des Ségusiaves) ; et AMBÉRIEU-en- 
Bugey à l’extrémité orientale (près de la limite des Séquanes) (Buisson, 1999, avec carte 
du territoire des Ambarres). On ne peut croire à un hasard dans la présence de trois noms 
de lieux différents, issus du thème Ambarr-, sur le territoire antique d’un peuple de même 
appellation ; aussi verrons-nous dans ces toponymes le souvenir antique de la nation des 
“Très-furieux”, les AMBARRES. 

A ces noms de peuples ou peuplades, on ajoutera des noms de personnes. Les 
anthroponymes Condarus, Condarillus, Vercondaridubnus sont attestés en Gaule (Evans, 
1967, 434-435 ; Whatmough, 1970, 697 ; Billy, 1993, 155). Ils se sont formés sur un 
thème celtique dari(o)-, “agitation”, “tumulte”, “rage”, qu’on retrouve dans le gallois 
dar, “tumulte”, terig, “ardent”, “violent”, “en rut”, et dans le vieux-breton cunnaret, 
“rage bestiale” (Fleuriot, 1964, 125, 129 ; Delamarre, 2003, 136). Le nom propre gaulois 
*Darius, le “Furieux” (à distinguer d’un nom latin homonyme), pourrait s’être gardé 
dans DIERRE, en Indre-et-Loire {Daria viens , au VIT siècle), et dans DHÉRÉ ( Darie , 
en 1310), hameau à Langeron, dans la Nièvre (Morlet, 1985, 79 ; Delamarre, 2003, 136 ; 
Nègre, 1990, 623, pour les formes anciennes). 

2.2.3. La férocité, le sang, la mort 
• Combattants féroces 

Le guerrier devait se montrer justicier terrible, combattant sans pitié. 

Divicus, Divicius, Diuccius, Divicianus..., noms propres relevés sur des inscriptions 
de Gaule (et aussi sur des légendes monétaires), auraient désigné, selon Xavier Delamarre, 
des “Vengeurs”, Toutodivicis et Toutodivicus étant surnommés les “Vengeurs-de-la- 
Tribu” (Delamarre, 2003, 145-146 ; Billy, 1993, 63-64 et 145-146 ; Colbert de Beaulieu et 
Fischer, 1998, 226-229). A la base de ces anthroponymes, on a supposé un thème gaulois 
'V livic-, “venger”, “punir”, qui serait à relier au vieil-irlandais di-fich, “venger”, “punir” : 
do-jïch, “il venge”, “il punit” (Vendryes, 1996, D-140 ; Delamarre, même réf.). Nous 
gardons mémoire de trois personnages historiques, ayant vécu à l’époque de la guerre des 
Gaules, dont le nom a été mis en rapport avec ce thème (Evans, 1967, 81-83) : DIVICO, 
notable helvète, chef militaire dans la guerre contre Cassius (GG, 1/13, 14) ; DIVICIACUS, 
roi des Suessions (GG, II/4) ; et son homonyme DIVICIACUS, célèbre druide et chef 
éduen (GG, I, 3 ; I, 5 ; VI, 1 2 ; VII, 39), venu parler devant le Sénat romain, appuyé sur 
son bouclier (Le Roux et Guyonvarc’h, 1986, 103-106). Cependant, l’incertitude demeure 
sur le sens de ces noms, qui n’ont peut-être rien à voir avec un contexte guerrier : ils 
pourraient être à rattacher à un radical *dev- ayant servi à désigner chez les Celtes des 
“eaux divines”, et dont des traces sont demeurées dans de très nombreux anthroponymes, 
théonymes et toponymes gaulois (Lacroix, 2011). 



Le thème anthroponymique *Gargo-, “féroce”, “sauvage” (qu’on retrouve dans 
le vieil-irlandais garg-, “féroce”, “sauvage”), explique les noms propres Gargenus 
(nom d’un prince boïen) et Gargorix (nom d’un roi mythique celte du sud-ouest de 
l’Espagne) (Delamarre, 2003, 175 ; Kruta, 2000, 634). En Gaule, le nom propre Garg-, 
parfois combiné à un autre élément, est suspecté d’être à l’origine des appellations de 
plusieurs localités : GARGANVILLAR, dans le Tam-et-Garonne ( Garganvillario , en 
1146) ; GARGENVILLE, dans les Yvelines ( Gargenvilla , en 1164) ; GERGUEIL, en 
Côte-d’Or ( Gergullium , au XII e siècle) ; JARGEAU, dans le Loiret ( Gargogilensis , en 
938) ; Saint- Jean-de-GARGUIER, dans les Bouches-du-Rhône : anciennes terres du 
“Féroce” (Dauzat et Rostaing, 1978, 311 et 317 ; Morlet, 1985, 94 ; Taverdet, 2001, 41 ; 
Delamarre, 2003, 175). 

Les BOÏENS laissent une double trace dans la toponymie : majeure, avec la 
BOHÊME, où une branche importante du peuple était installée ; mineure, avec le petit 
Pays de BUCH, en Gironde, où un rameau des BOÏENS était venu s’établir (Kruta, 
2000, 475-478 ; Nègre, 1990, 152). C’étaient vraisemblablement les “Frappeurs” ou les 
“Coupeurs”, nom issu d’une racine *bhei-/*bhi-, “couper”, “frapper” (Pokorny, 1959, 
1 17 ; Degavre, 1998, 100 ; Delamarre, 2003, 82). Le nom gaulois d ' Andecombogios (ou 
Andocombogius) est attesté sur une stèle à Briona (Italie du Nord) et sur des monnaies ; 
on le retrouve surtout cité dans La Guerre des Gaules : ANDOCOMBOGIOS (dit 
aussi Andocumborios), présenté comme chef gaulois du pays des Rèmes (II/3) ; ce nom 
signifiait le “Grand-Frappeur” (Lejeune, 1988, 20 ; Colbert de Beaulieu et Fischer, 1998, 
75-76 et 546 ; Kruta, 2000, 414 ; Delamarre, 2003, 45). Peut-être que COMMIOS, 
chef des Atrébates, également cité par César, se dénommait le “Frappeur” ( *Com-bios ) 
(Delamarre, 2003, 75). D’autres hommes au nom de Boius, le “Frappeur”, ont pu s’ancrer 
dans des appellations d’établissements (suffixées en - acum ) : BOYER, dans la Loire 
( Boiaci , en 1388) ; BOYEUX, dans l’Ain ( Boyeu , en 1299-1369) ; et une série de BOUY : 
BOUY-Luxembourg, dans l’Aube ( Boeium , v. 1150) ; et BOUY-sur-Orvin, dans le même 
département (. Boi , en 1152-1180) ; BOUY, dans le Cher, à Berry-BOUY ( Boiago , en 
990) ; BOUY, dans la Marne (Boeium, en 1116) ; BOUY, en Seine-et-Marne, à Soisy 
(Boiacum, en 1194) (Morlet, 1985, 39-40 ; Nègre, 1990, 209, 212, 216). 

• Combattants sanguinaires 

Le guerrier devait se montrer féroce et cruel. 

Un gaulois *c?'odio-l*croudio-, “dur”, “cruel”, “mauvais”, a certainement existé à côté 
du vieil-irlandais cruaid attesté au sens de “dur”, “rude”, “cruel” (Vendryes, 1987, C-250, 
251). Ce terme explique l’ancien français croi, “méchant”, “mauvais”. On le retrouvait 
dans les anciens parlers poitevin, bourguignon, lyonnais, dauphinois, provençal, auvergnat 
et limousin : type dialectal croi, “dur”, “cruel”, “méchant”, “mauvais”. Il demeure dans 
le catalan CROI, “dur”, “cruel”, et dans des dialectes modernes, essentiellement du 
Centre et du Centre-Est (carte dans Billy, 1995a, 104). Relevons, en Franche-Comté, 
CROILLE, “laid”, “vilain”, issu du patois CROUIO, “méchant”, “vaurien”, “mauvais” ; 
dans le Haut-Jura, CROUILLE, “de mauvaise apparence”, “mauvais”, “méchant” ; dans le 
Queyras, CROÏ, “mauvais”, “dur”, “rude” ; à Mar seille, CROILLE, “arrogance”, “culot”, 
“effronterie” (d’autres sens ont pu se développer dans tous ces mots, que nous ne retenons 
pas ici). En Suisse romande, l’adjectif CROUILLE, pouvant signifier (entre autres) 
“mauvais”, “vaurien”, “canaille”, “crapule”, reste très employé (on entend par exemple : 
“Ces gens-là, il faut s’en méfier, ce sont souvent des crouilles ”) (von Wartburg, II, 1946, 
1358 ; Colin, 1995, 116-1 17 ; Robez-Ferraris, 1995, 145 ; Thibault, 1997, 286-287). 


Les sémantismes, bien sûr, se sont modifiés avec les siècles, et (comme bien souvent) 
affaiblis. Le gaulois *crodio- était issu d’un indo-européen kreu-, “viande crue”, “sang 
épais”, “chair saignante”, ce qui correspond au sens du moyen-irlandais crû, “sang 
répandu”, et au gallois cran, également “sang répandu” (Pokomy, 1959, 621 ; Degavre, 
1998, 174 ; Delamarre, 2003, 131). Le “cruel” était donc perçu jadis comme “celui qui 
fait couler le sang”, voire “celui qui aime le sang”. Ce sens fort pourrait se retrouver 
en Gaule dans un anthroponyme *Cru-meros, “[Qui a la] Folie-du-Sang”, que Xavier 
Delamarre pense être à l’origine du nom de CROSMIÈRES, localité de la Sarthe (de 
Cromeriis, v. 1090) (Delamarre, 2009, 77). Un autre nom d’homme gaulois, *Crodios, 
aurait fait naître les appellations de CREIL, dans l’Oise ( Criolium , en 636) ; CRIEL- 
sur-Mer, en Seine-Maritime ( Criolium , en 1059) ; Saint-Germain-du-CRIOULT, dans le 
Calvados ( Crioil , en 1198) ; CROUAY, dans le Calvados ( Croey , en 1032) ; CROUY, 
dans l’Aisne ( Croiacus , en 870) ; aussi dans la Seine-et-Marne ( Croyacum , en 1226) ; et 
dans la Somme (Cray, en 1066) (Dauzat et Rostaing, 1978, 232 ; Morlet, 1985, 72-73 ; 
Nègre, 1990, 182 ; Mulon, 1997, 60 ; Billy, 2001b, 335) (on exclura cependant certains 
noms de lieux comme CRUAS, en Ardèche, et CRUÉJOULS, en Aveyron, qui peuvent 
avoir désigné plutôt des terres mauvaises, dures) (Dauzat et Rostaing, même réf., 232 ; 
Nègre, même réf., 188 ; Delamarre, 2003, 131, avec interprétation différente). 

• Combattants porteurs de mort 

ORGÉTORIX, chef gaulois du pays des Helvètes à l’époque de la Conquête (GG, 
1/2, 3, 4, 9, 26), se dénommait le “Roi-des-Tueurs” (d’Arbois de Jubainville, 1891, 72 ; 
Evans, 1967, 240 ; Delamarre, 2003, 244). Une glose latine atteste l’existence d’un 
gaulois orge ayant signifié “tue” (“cccicfc”) (Billy, 1993, 116). La racine verbale org-, 
“tuer”, “détruire”, “ravager” (faite peut-être à partir d’un ancien radical indo-européen 
*perg-, “frapper”), est bien connue en irlandais ancien : orgaid, “il tue” ; orcun, 
“massacre” ; orn (< *orgno- ), “meurtre” ; -oircnid, “tueur”. Un vieux-breton orgiat était 
aussi employé au sens de “frappeur”, “tueur” (Vendryes, 1960, 0-30 et 31 ; Fleuriot, 
1964, 277 ; Delamarre, 2003, 244). 

Repéré dans le nom d’ORGETORIX, le thème gaulois org -, “tuer”, est présent dans 
d’autres anthroponymes de Gaule attestés par l’épigraphie ou les légendes monétaires : 
Orcitirix , Orgetirix, Orgius , Orgotus... (Duval, 1957, 353; Evans, 1967, 239-240; 
Billy, 1993, 116 ; Delamarre, 2007, 146). Il se retrouverait peut-être dans le nom de 
l'OGRE : ancienne figure de géant effrayant et tueur (Vendryes, 1928, 388 ; Villette, 
1980, 328). Les linguistes avaient tenté de rattacher ce terme au nom des Hongrois 
(;iux incursions dévastatrices) (encore dans Meyer-Lübke, 1935, 496) ; mais pour des 
problèmes de phonétique (la disparition de la nasale ne s’expliquant pas), la solution a 
dû être abandonnée (Vendryes, 1928, 387 ; Gougenheim, III, 1975, 14 ; Villette, 1980, 
327-328). On a songé alors à relier le nom de l’OGRE au latin Orcus (dieu des morts), 
assez proche par le sens. Cependant, comme le souligne Joseph Vendryes, “la difficulté 
phonétique est plus grave encore” : Orcus aurait dû aboutir normalement en français 
à *orc (comme porcus donnant porc ) et non à Ogre (Vendryes, 1928, 388). L’abbé 
Villette pense qu’on peut réduire la difficulté en recourant à un gaulois *orgos : *orgu[s] 
aurait simplement abouti à *ogru[s] par interversion des phonèmes [r]/[g] (comme 
dans formage /fromage) (Villette, 1980, 328). Le nom de l’OGRE se rencontre pour la 
première fois à la fin du XII e siècle dans le Perceval de Chrétien de Troyes, avec le sens 
de “païen féroce” (Huet, 1908, 304; von Wartburg, VII, 1955, 394; Quemada, XII, 



1986, 454). Dans Lancelot, ORGENS est le nom d’un souverain ravisseur ; dans La Folie 
Tristan, URGEN (ou URGAN) est un géant contre qui combat Tristan ; dans le Conte de 
la Charrette , le pays des OGRES désigne l’Enfer dont “nul ne retourne” (Flutre, 1962, 
148 et 183 ; Vendryes, 1928, 388). 

Il est possible que le même thème org-, en rapport avec l’idée de “tuer”, ait généré 
anciennement des appellations de lieux : ORGAN, dans les Hautes-Pyrénées ( *Org- 
anum supposé); et ORGON, dans les Bouches-du-Rhône ( Orgono , en 1114), site 
d’un ancien oppidum gaulois (Dauzat et Rostaing, 1978, 510; Sterckx, 1998, 115). 
On pouvait trouver à la base un anthroponyme antique (nom de guerrier) ; ou un nom 
commun gaulois *organon, “meurtre”, “massacre” (Delamarre, 2003, 437). Nous notons 
qu’à 10 km au sud de la localité d’ ORGON (à Eyguières) a été découverte, sur une 
tablette de plomb, une inscription en langue gauloise portant P anthroponyme Orgitoribc 
(Lejeune, 1985a, 35) : est-ce un hasard ? 

Nous évoquerons plus loin le rite gaulois des têtes coupées, et le souvenir linguistique 
qu’il nous laisse peut-être. 

2.3. Les corps d'armées et l'art du combat 

2.3.1. Les chefs militaires et les combattants de la noblesse 

Les anciens chefs militaires celtes étaient désignés traditionnellement par le terme 
de brennos. On a autrefois pensé que ce mot était un nom propre : les historiens nous 
rapportent en effet que le siège de Rome, mené par différentes tribus celtes vers 390 av. 
J.-C., fut conduit par un chef sénon BRENNUS. Mais cent ans plus tard (vers 280 av. 
J.-C.), on retrouve le même nom illustre mêlé à une nouvelle expédition guerrière des 
Celtes : un autre BRENNUS tente avec ses troupes de s’emparer de Delphes. S’agit-il 
d’une homonymie fortuite ? On doit plutôt penser que brennos (latinisé en brennus ), s’il 
pouvait s’appliquer comme surnom à une personne, était un terme générique par lequel 
les Celtes désignaient à date ancienne leurs commandants d’armées. Le mythe du chef 
gaulois ayant été popularisé par l’idéologie politique au XIX e siècle (Simon, 1989), on 
emploiera alors volontiers le mot francisé de BRENN : “J’ai été nommé BRENN de 
ma tribu, qui est la tribu de Kamak”, écrit Eugène Sue, confondant époque celtique et 
préceltique (Larousse, II, 1867, 1229). Les toponymistes ont pensé retrouver le nom de 
Brennus, fixé comme anthroponyme gaulois puis gallo-romain, dans l’appellation d’une 
vingtaine de communes de France. Citons parmi elles BERNAC, en Charente ( Brenaco , 
en 1110), dans les Hautes-Pyrénées, dans le Tarn ( Bernacum , en 1235, avec métathèse 
- courante - ayant fait passer Bren- à Bern-) ; BERNAY, en Charente-Maritime, dans 
l’Eure ( Brennaco , en 690-691), dans la Sarthe ( Breniacum , fin XI e siècle), dans la 
Seine-et-Marne ( Berniaco , en 1088), dans la Somme (. Berniacum , en 843) ; BERNY, 
dans l’Aisne (. Brennacum , au VI e siècle), et dans la Somme ; BRENAC, dans l’Aude 
(Bernacum, en 870) ; BRENAS, dans l’Hérault ( Brenante , en 806 ; Brenatio, en 1174) ; 
BRENAT, dans le Puy-de-Dôme ( Branacus , en 912) ; BRENY, dans l’Aisne (Birniaco, 
en 1098), etc. (Dauzat et Rostaing, 1978, 54 ; Morlet, 1985, 41 ; Nègre, 1990, 164, 200- 
202, 218, 221 ; Chaurand et Lebègue, 2000, 48 et 57). Mais une part des toponymes 
concernés pourrait renvoyer plutôt à un thème en rapport avec l’humidité des sols (racine 
gauloise homonymique *bren-, “boue”, passée en roman) (von Wartburg, I, 1948, 489). 
Ainsi, peut-être, BERNAY-en-Brie, dans la Seine-et-Marne, implantée sur un site très 
humide (Taverdet, 1989, 4 ; Mulon, 1997, 71). Il est difficile de trancher avec certitude 
pour chaque cas. 


Une autre appellation a pu désigner le “chef”, le “commandant” (mais peut-être aussi 
celui qui “règne”, qui “gouverne”) : vellauno -. Le mol est formé de la racine verbale 
*veln-, “diriger”, “commander”, à laquelle s’est adjoint un suffixe d’agent -unos ; il devait 
désigner étymologiquement “Celui-qui-exerce-le-commandement”, “Celui-qui -assure - 
la-direction” (on compare avec le vieil-irlandais *follomon-, “chef’, “commandant” : 
follaimnigid, “il gouverne, commande”) (Lambert, 2003, 172 ; Delamarre, 2003, 311). 
Deux noms de personnes formés sur ce thème sont restés célèbres. CASS1VELLAUNOS 
fut un roi celte de Grande-Bretagne, un des chefs de la résistance à César (GG, V/ 11, 18, 
19, 21, 22). Dans la tradition, le roi celte était le commandant militaire suprême, garant 
de la victoire militaire ; il dirigeait la guerre, même si dans les temps anciens il ne prenait 
pas part aux combats. Pour la Gaule, nous connaissons VERCASSIVELLAUNUS, 
notable arverne, un des commandants de l’armée de secours dépêchée à Alésia 
(GG, VI1/76, 83, 85, 88). Une place forte des Sénons tirait son appellation du même 
terme gaulois: Vellaunodunum (GG, VII/11, 14), sans doute la “Forteresse-du- 
Commandement” (Delamarre, 2003, 311). Nous pensons que son site correspond à 
celui de Château-LANDON, mais aussi que l’appellation antique explique le nom 
moderne, malgré l’éloignement apparent des formes médiévale et moderne {Castrum 
Landonense, en 1026) : il a pu se produire, par l’effacement de l’élément initial Uel-, 
une évolution *Laun(o)-don > LANDON. Deux peuples ou peuplades de la Gaule 
affichaient également le terme vellauno - : les SEGOVELL AUNES du pays de Valence, 
cités par Pline {Histoire Naturelle, 111, 34), qui auraient été les “Chefs-de-la-Victoire” 
(mais l’ethnonyme ne paraît pas s’être inscrit dans un toponyme) ; et les CATALAUNES 
de Champagne {civitas Catuellaunorum ou Catalaunorum, dans la Notifia Galliarum), 
à l’origine de CHÂLONS -en-Champagne, qui se seraient dénommés les “Chefs-de- 
guerre” (Moreau, 1983, 68 et 235 ; Delamarre, 2003, 311). 

Le gaulois magalo- aurait désigné un “prince”, un “chef’ (racine *mag-, “grand” ; 
on connaît en vieil-irlandais mal, issu de *maglos, “prince”, “chef’, “roi” : mal na slog, 
“chef des armées” ; et dans le vieux-breton des anthroponymes comme Tigernomaglus ) 
(Pokorny, 1959, 709 ; Vendryes, 1960, M-13 ; Fleuriot, 1964, 250). MAGALOS était 
le nom d’un roi des Boïens de Cisalpine, au IIP siècle av. J.-C. (Kruta, 2000, 715). 
L’appel latif resterait dans Villeneuve-lès-MAGUELONNE, Hérault {Magalonensium, 
v. 400), MAGALAS {Magalas, en 1065), même département ; et dans MOULONS, 
Charente-Maritime (ancienne *Magalonnum ) (Nègre, 1990, 125 et 164 ; Delamarre, 
2003, 213). 

I a* nom de brennus nous a évoqué le chef gaulois sous un aspect uniquement militaire, 
exaltant dans la tradition guerrière de l’expansion celte la vaillance des conquérants. Mais 
clans les nations gauloises établies, le pouvoir militaire sera de plus en plus exercé par une 
élite aristocratique, les chefs de guerre se recrutant parmi les membres les plus puissants 
de la noblesse (riches propriétaires terriens, grands négociants, qui redevenaient en cas 
de conflit des chefs d’armées). Le terme celtique de tigemo- (reconnaissable dans le 
vieil-irlandais tigern, le vieux-gallois tegyrned, le vieux-breton Tiarn) a pu désigner ces 
nouveaux “seigneurs” (Vendryes, 1940 ; 1978, T-62 et 63 ; Whatmough, 1970, 729). On 
en retrouve l’appellation curieusement dans le nom de la ville de THIERS, dans le Puy- 
de-Dôme (Grégoire de Tours, au VI e siècle, désigne le lieu sous la forme ad Thigernum 
castrum ), et peut-être dans l’appellation de TH1ERNU, localité de l’Aisne {Ternuth, en 
1 125, sur un modèle supposé *tigern-utum) (Deroy et Mulon, 1992, 477 ; Nègre, 1990, 
125 et 180 ; Malsy, 2001, 561-562). 



Les guerriers d’élite étaient constitués des membres de la noblesse qui devaient 
pourvoir (jusqu’à la fin du II e siècle av. J.-C.) à leur équipement militaire, et entretenir 
des servants d’armes les accompagnant au combat (Brunaux, 1995, 145-146). Le mot 
donno- (terme celtique, à comparer au vieil-irlandais donn, “noble”, “élevé”) désignait 
en gaulois un “noble”. On le retrouve dans une série d’anthroponymes : Donno, Donnus , 
Donnius, Matidonnus, Senodon[nus] . . . (attestés par des inscriptions en Gaule), et dans le 
nom de DONNOTAURUS, chef gaulois du pays des Helviens à l’époque de la Conquête 
(GG, VII/65) (Evans, 1967, 194-195 ; Billy, 1993, 64, 104, 136 ; Vendryes, 1996, D-171 
et 172 ; Delamarre, 2003, 147 ; 2007, 220). Il est aussi à l’origine de noms de lieux : 
DENEUILLE, dans l’Ailier ( Denolium , en 1351, sur un modèle *Donno-ialo~) ; Châtel- 
de-NEUVRE, également dans l’Ailier (pagus Donobrensis, à l’époque mérovingienne, 
sur un modèle *Donno-briga) ; DENEUVRE, en Meurthe-et-Moselle (. Donobrii , en 
1120, sur le même modèle) ; DONNAY, dans le Calvados (Douai, v. 1000, sur un 
modèle *Donnacos) (Nègre, 1990, 182, 168, 201 ; Delamarre, 2003, 147). 

2.3.2. Les champions 

A la guerre, les Gaulois ont développé un goût de l’exploit individuel ils aimaient 
exalter les champions à la stature exceptionnelle. Anciennement et traditionnellement, 
l’affrontement contre l’ennemi était conçu moins comme un engagement collectif 
tactique que comme une suite de combats individuels dans lesquels le champion trouvait 
“l’occasion de prouver sa démesure” (Le Roux, 1965, 182 ; et Dumézil, 1942, 16-17) 
(bien sûr, cela est moins vrai pour les deux derniers siècles précédant la Conquête, 
où les armées se sont engagées plus collectivement, plus méthodiquement) (Brunaux 
et Lambot, 1987, 52) (alors “la tactique changea et le combat singulier devint bientôt 
obsolète. Le combat général constitua la norme des engagements”) (Cunliffe, 2001, 
113). Les écrivains antiques évoquent des duels provoqués par des champions gaulois, 
les plus fameux restant ceux contre Titus Manlius “Torquatus” et contre Marcus Valerius 
“Corvinnus”. Indices de l’importance accordée à ces combattants solitaires, guerriers 
d’exploits, quatre termes gaulois qui désignaient le “champion”, le “héros”, le “lutteur”, 
ont laissé des traces dans nos noms. 

LUCTÉRIUS était un chef gaulois du pays des Cadurques, connu pour avoir cherché 
à soulever les Rutènes puis participé à la résistance d’ Uxellodunum (GG, VIII/30, 32, 34, 
35, 39). Son nom paraît avoir signifié le “lutteur” (Delamarre, 2003, 210). On suppose 
qu’un autre homme nommé Lucterius serait à l’origine de l’appellation de LUITRE, en 
Ille-et-Vilaine (Dauzat et Rostaing, 1978, 417 ; Nègre, 1990, 209). 

L’Histoire nous a transmis les noms de CAVARINUS, roi des Sénons (GG, V/54, et 
VI/5) ; de CAVARILLOS, chef de l’infanterie éduenne, en 52 av. J.-C., fait prisonnier 
par les troupes de César lors de la bataille de Dijon (même réf., VJI/67) ; et aussi du 
peuple gaulois des C AVARES, qui étaient installés le long du Rhône entre la Durance et 
le Tricastin (Kruta, 2000, 527). C’étaient les “Géants”, les “Héros” (noms à rapprocher 
du vieil-irlandais cnar, “héros”, “guerrier” ; du gallois cawr et comique caur , “géant”) 
(Evans, 1967, 331-332 ; Vendryes, 1987, C-262 et 263 ; Delamarre, 2003, 112). Les 
auteurs antiques décrivent les champions gaulois (et plus largement celtes) comme des 
hommes de très haute stature, presque des géants : pour une part, lieu commun littéraire 
des Grecs et des Romains (Sergent, 1988, 349) ; mais aussi vision celte du héros. Le 
champion opposé à Titus Manlius (au IV e siècle av. J.-C.) était ainsi un “Gaulois d’une 
taille extraordinaire” (Tite-Live, Histoire Romaine, VII, 7/9, trad. Bloch, 1968, 15). 
On se demandera - sans montrer aucune certitude - si le nom des Andecaves, resté 
dans ANGERS et l’ANJOU, ne serait pas à rapporter au même radical (*cavos pouvant 
avoir existé à côté de cavaros), l’ethnonyme ayant alors désigné les “Grands-Héros” : 


ande- a parfois joué en celtique le rôle d’un préfixe de sens intensif (Lambert, 2003, 
99). Plusieurs anthroponymes gaulois C avaria, Cavarianus, Cavarillus , Cavarinus sont 
attestés (Billy, 1993, 48 ; Delamarre, 2007, 62, 216) ; un nom d’homme *Cavarius s’étant 
attaché à un domaine serait resté dans des noms de localités (avec suffixe toponymique 
- acos ) : CAVEIRAC, dans le Gard ( Cavariaco , en 893) ; CHAVÉRIA, dans le Jura ; et 
CHAVEYRIAT, dans l’Ain ( Cavariaco , en 933-937) (Dauzat et Rostaing, 1978, 158 ; 
Taverdet, 1986a, 29 ; 1986c, 28 ; Nègre, 1990, 204 et 215). 

Le gaulois camulus a pu désigner un “champion”, un combattant “puissant” ; on relie 
le terme au vieil-irlandais cumall, “champion” (Vendryes, 1987, C-287 ; Flobert, 1995, 
264 ; Delamarre, 2003, 101). Finn mac CUMALL nomme dans les anciennes légendes 
celtes insulaires le chef des Fianna, guerrier redoutable (Le Roux et Guyonvarc’h, 
1986, 390). Un Mars CAMULUS est connu à Reims : surnom d’un dieu guerrier 
(Wuilleumier, 1963, 145). De nombreux anthroponymes gaulois se montrent formés sur 
le même thème valorisant ( Camulus , Camulius, Camulatus, Andecamulos, etc.) (Billy, 
1993, 11, 40-41 ; Delamarre, 2007, 215). On garde souvenir de CAMULOGÉNUS, 
“Celui-de-la-lignée-des-champions” (ou le “Fils-du-Dieu-champion” ?), chef chargé 
de la défense de Lutèce (GG, VII/57, 59, 62). Des dénommés Camulius pourraient 
être à l’origine des noms des localités de CHAMOUILLE, dans l’Aisne ( Camolia , en 
1151) ; CHAMOUILLAC, en Charente-Maritime ; CHAMOUILLEY, en Haute-Marne 
( Chamolleium , en 1148) (Dauzat et Rostaing, 1978, 169); Camulus expliquerait les 
appellations de CHAMBLAY, dans le Jura ; CHAMBLET, dans l’Ailier ; CHAMBLEY, 
en Meurthe-et-Moselle ( Chambleis , en 1208) ; et Camulixus , le nom de COMBLESSAC, 
en Ille-et-Vilaine ( Camliciago , en 852) (Nègre, 1990, 201, 203, 206). 

Dans une série de noms propres gaulois, on retrouve, enfin, l’élément -latis, “héros” 
(correspondant du vieil-irlandais laith, “héros”, “guerrier”) : ainsi Andolatius (“Grand- 
héros”), Anextlatus (“Héros-protecteur”), Escengolatis (“Héros-des-Guerriers”), 
Segolatius (“Héros-de-la-Victoire”)... (Evans, 1967, 216; Billy, 1993, 12, 72, 134; 
Delamarre, 2003, 197). Un autre anthroponyme formé sur un composé à élément -latis, 
*Sentolatis, ayant désigné le “Héros-du-Chemin[-de-la-Guerre]”, pourrait avoir fait 
naître l’appellation de SATOLAS, localité de l’Isère ( Sentolatis , en 830) (Delamarre, 
2003, 271). 

On était bien dans une société qui magnifiait le héros. 

2.3.3. Les guerriers-serviteurs 

Nous avons évoqué précédemment le petit peuple des CATUSLOGUES, établis le 
long de la vallée de la Bresle, dans factuelle Seine-Maritime. La seconde composante 
de leur nom : -slogi (thème celtique sloug-, “troupe”, qu’on a retrouvée dans notre 
vSLOGAN) aurait désigné originellement “l’ensemble de ceux qui servent un chef’ 
(dans d’autres langues indo-européennes, le même thème montre une idée de service, 
d’assistance, d’aide : lituanien slauga, “fait de servir”, vieux-slave sluga, “serviteur”) 
(Vendryes, 1974, S-137 ; Plagne, 1995, 189). 

Les nobles, on l’a souligné, entretenaient des hommes d’armes à leurs frais. La 
puissance se comptait pour eux au nombre des serviteurs qui les entouraient. Jules César, 
notant qu’en cas de conflit tous les “chevaliers” ( équités ) prennent part à la guerre, 
souligne : “Chacun d’eux, selon sa naissance et l’ampleur de ses ressources, a autour de 
lui un plus ou moins grand nombre d’ambacts et de clients. C’est le seul signe de crédit et 
de puissance qu’ils connaissent” (GG2, VI/15, 130). Polybe, un siècle auparavant, disait 
déjà des Celtes de Cisalpine : “Le soin de leur clientèle était leur plus grand souci parce 
que l’on paraît chez eux d’autant plus redoutable et puissant que l’on semble posséder 



un plus grand nombre de serviteurs et de clients” (. Histoires , II, 17, trad. dans Grenier, 
1945, 180). 

Le mot de VASSAL ( vassallus , dans le latin médiéval du VIII e siècle) et son dérivé 
VALET (“petit vassal”, *vasscilittus ) sont issus du gaulois *vasso-, “serviteur” (le 
terme est attesté dans les lois franques sous la forme vassus) (von Wartburg, XIV, 
1961, 201-202 ; Whatmough, 1970, 914 et 475 ; Lambert, 2003, 203). *Vasso- trouve 
des équivalents dans le vieil-irlandais foss, “serviteur” ; le vieux-gallois gwasawl , 
“servant” ; le moyen-gallois gwas , “jeune homme”, “serviteur” ; le vieux-breton -uuas/- 
guas , “vassal”, “serviteur”, élément final de noms propres ; le breton gwaz, “homme”, 
“serviteur” (Degavre, 1998, 431 ; Delamarre, 2003, 307-308). Tandis que les noms du 
brennos et du tigerno- se reliaient étymologiquement à l’idée de hauteur : indo-européen 
*brendh-, “gonfler”, celtique *tig-r -, “extrémité”, “pointe”, “enflure” (Pokomy, 1959, 
167 et 1016 ; Vendryes, 1940, 684), le vasso- gaulois était originellement celui “qui-se- 
tient-au-dessous” : le sou[s-]mis (celtique *vo-sto-, à relier à la racine indo-européenne 
*upo-sth-o-, “mettre sous”) (Pokomy, 1959, 1 106 ; Lambert, 2003, 203 ; Degavre, 1998, 
431 ; Delamarre, 2003, 307). 

Le Moyen Age connaissant à son tour un système social fondé sur des liens personnels 
de dépendance (entre l’homme libre et son roi, l’homme libre et son seigneur, avec pacte 
d’assistance), l’idée du vasso- gaulois va perdurer. D’où le nom du VASSAL (attesté 
à partir de 1080 : “homme lié à un seigneur”, qu’il suit à la guerre, ou bien “homme 
vaillant”) ; d’où aussi le nom du VAVASSEUR (1150, vavassour ; 1229, vavasseur, issu 
d’un bas-latin vassus vassorum , “vassal des vassaux” : petit VASSAL) ; et également le 
nom du VALET (v. 1138, vallet : “serviteur”, jeune noble attaché comme page ou écuyer 
à un chevalier) (Rey, 1992, 2211, 2218 ; Quemada, XVI, 1994, 896-898, 938, 944). Ils 
feront naître à leur tour des noms propres comme VASSAL, VASSARD, VASSEUR, 
LEVASSEUR, LEVASSOR, etc. (Morlet, 1991, 952-953). L’idée de structures sociales 
conçues sur des liens spéciaux de dépendance, qu’on trouve à la base des différents mots 
évoqués, a des fondements remontant à l’époque gauloise et à son aristocratie guerrière. 
C’est bien à l’ancienne langue que cette famille doit son existence : les premiers 
VALETS ont été gaulois. 

A l’intérieur de chaque troupe armée, le guerrier noble pouvait combattre presque 
isolément dans la cellule qu’il formait avec ses propres hommes d’armes. Des clients 
d’un rang plus important que les simples VALETS, bénéficiant d’un statut militaire 
particulier, étaient spécialement dénommés ambactes, terme cité par les auteurs anciens 
et employé entre autres par César (“quisque [...] plurimos circum se ambactos [...] 
habet” : en Gaule, chaque chevalier “a autour de lui un plus ou moins grand nombre 
d’AMBACTS”) (GG2, VI/15, 130). Porteurs du TALEVAS et de la LANCE, gardes du 
corps, secondant leur chef dans la difficulté, guerroyant à ses côtés, ils agissaient dans la 
sphère immédiate du maître comme des “entoureurs” (Daubigney, 1979). C’était le sens 
même de leur nom (déjà glosé par Festus “circumactus” : “lingua gallica servus appellatur 
[...] ambactus, id est “circumactus” dicitur”) (Sterckx, 1969, 731). Etymologiquement, 
le gaulois ambactos se montre formé du préfixe ambi-, “autour”, “alentour”, “des 
deux côtés”, et d’un thème -actos ayant dû désigner celui qui agit : l’AMBACT était 
donc “Celui-qui-agit-autour” [de son maître], “Celui-qui-circule-alentour” (d’Arbois 
de Jubainville, 1894, 338-339 ; Delamarre, 2003, 40-41). On comparera avec le vieil- 
irlandais immaig, “envoyé”, “serviteur” ; le gallois amaeth, “agriculteur” ; le vieux- 
breton ambaith, “agriculteur” (?), construits semblablement (Sterckx, 1969, 731 ; 
Degavre, 1998, 38 ; Delamarre, 2003, 40). La fraternité d’armes faisait des AMBACTS 
des compagnons de guerre, dévoués à leur chef, parfois jusqu’au sacrifice (Jules César 


dit de certains entoureurs militaires : “Si leur chef péril de mort violente, ils partagent le 
même sort en même temps que lui”) (GG2, 111/22, 7 I ). 

La fortune de l’ancien mot gaulois ambactos va cire tout à fait extraordinaire : 
transmis aux anciennes populations germaniques (chez qui dut se mettre en place un 
système voisin d’assistance), il créera les noms allemands AMT (“service”, “fonction”) 
et BEAMTER (“fonctionnaire”, “employé d’un service public”) (Hubert, 1952, 69), 
l’allemand transmettant à son tour le thème dans le flamand ambacht, “métier”, 
“circonscription”, et le finnois ammati, “métier”. Ambactos était passé lui-même dans 
l’ancien français ambassee, embasce , embasee, au sens de “mission officielle auprès 
d’un haut personnage”, “message officiel destiné à un haut personnage”, d’où sera 
tiré l’anglais EMBASSY. Connu en ancien provençal (sous la forme ambayssada, 
“message”), le mot sera adopté dans l’italien AMBASCIATA, “mission diplomatique” 
(attesté au XIII e siècle). Enfin le français le récupérera au XIV e siècle pour créer 
l’AMBASSADE et l’AMBASSADEUR (von Wartburg, I, 1948, 83 ; Sterckx, 1969 ; 
Imbs, II, 1973, 687 ; Delamarre, 2003, 40). Si le sens moderne est différent, l’idée 
ancienne de service est demeurée. L’AMBASSADEUR est l’envoyé personnel qui a tous 
pouvoirs pour agir selon le mandat de son dirigeant, comme l’AMBACT gaulois devait 
remplir toutes les missions de combat confiées par son maître. André Martinet souligne 
les “connotations favorables” qui sont restées attachées à tous ces termes, continuateurs 
du mot celtique (1986, 115) ; on y retrouve à chaque fois l’idée de dévouement et de 
fidélité qui formaient les qualités premières de l’AMBACT. 

2.3.4. La charrerie 

Jusqu’à la fin du II e siècle av. J.-C., les guerriers de la noblesse utilisèrent à la guerre 
des véhicules légers à deux roues, conduits par leurs fidèles AMBACTS. Ces petits chars 
de combat étaient apparus dès l’époque ancienne de La Tène (Brunaux et Lambot, 1987, 
116). Plus de 250 tombes gauloises dites “à char” ont été fouillées ou repérées par les 
archéologues en Champagne, datant de La Tène I (475 à 250 av. J.-C.) : on avait coutume 
d’enterrer les combattants nobles, en armes, sur leur char de combat (A. Duval, 1985, 
10-14 ; 1989, 36 ; Chossenot et autres, 1985). 

Ces petits véhicules de guerre n’avaient pas pour fonction principale de mener les 
guerriers sur le lieu du champ de bataille (ce à quoi ils servaient en Grèce à l’époque 
homérique). Conçus comme moyens offensifs, ils étaient appelés à jouer un rôle actif 
dans le combat pour harceler les troupes ennemies, pour rompre les rangs de leur 
infanterie (Kruta, 2000, 537 ; Deyber, 2009, 323-324). 

Etant très utilisés, leurs types furent sans doute variés, ainsi que les appellations 
servant à les désigner. Elles se retrouvent dans la langue latine, l’objet comme le nom 
ayant été repris par les Romains (indice de la spécificité gauloise ancienne et des qualités 
techniques de ces engins). 

Le carpentum (forme latinisée du gaulois *carbantori) désignait un de ces petits 
chars, sans doute fabriqué avec des montants en osier, pour plus de légèreté et de vitesse 
(d’où son nom, issu d’un thème indo-européen signifiant “tresser”, qui serait aussi à 
la base du latin corbis, “panier en osier”) (voir dessin et photo de reconstitution dans 
A. Duval, 1989, 34-35). Le terme était de famille celtique, on en retrouve l’équivalence 
dans les langues sœurs : gallois cerbyd, “char”, “voiture”, “voiturette” ; vieux-breton 
cerpit, “véhicule” ; et surtout vieil-irlandais carpat , “char de guerre”, terme couramment 
employé dans les récits épiques, où l’on voit des combats avec des engins de ce type 
(Pokorny, 1959, 948 ; Vendryes, 1987, C-40 et 41 ; Degavre, 1998, 138). Selon Tite- 
Live ( Histoire Romaine , X, 30), mille de ces véhicules (“mille carpentorum”) auraient 



été utilisés par la coalition des Gallo-Samnites à la bataille de Sentinum, en 295 av. 
J.-C. Florus évoque en 121 av. J.-C., à la bataille de Vindilium (situé en Ardèche, près 
de Toumon), le roi des Arvemes Bituit qui combattit sur un semblable char recouvert de 
plaques d’argent (“argenteo carpento”) ( Œuvres , I, 37, trad. Jal, 1967, 86). Le souvenir 
du carpentum s’est gardé à la fois dans l’onomastique et dans le lexique : il expliquerait 
le nom de la ville de CARPENTRAS, dans le Vaucluse ( Carbantorate , au I er siècle, 
T“Etablissement-des-Chars”) (Nègre, 1990, 196 ; Billy, 2011, 158) ; et il doit être aussi 
à l’origine du nom de la CHARPENTE, car, comme nous le verrons (dans l’étude des 
“Véhicules à roues’’, au chapitre II sur “Les Arts et Techniques” du tome II), la structure 
d’un tel char était constituée par une ossature de pièces de bois assemblées. 

Attesté chez de nombreux auteurs antiques, le nom de Y essedon/essedum a été 
adapté à la langue française - mais de façon toute savante - en ESSEDE (“char de 
guerre dont les Romains avaient emprunté l’usage aux Gaulois”), d’où l’ESSÉDAIRE 
(“soldat qui combattait monté sur un ESSÈDE”) (Larousse, VII, 1870, 948). C’était 
étymologiquement la voiture “à siège” ( *en-sed-on ) (Lambert, 2003, 206) : l’AMBACT 
pouvait s’y tenir assis pour diriger les chevaux, pendant que le guerrier expédiait depuis 
le véhicule JAVELOTS ou LANCE (voir maquette dans Cahen-Delhaye, 1985, 16 ; 
et dessin dans Haffner, 1985, 28-29, ou Brunaux et Lambot, 1987, 115). Des localités 
pourraient tirer leur nom du nom de Vessedum : ESSAY, ESSE, ESSIA... (se reporter 
dans le tome II, chapitre II/2, à l’étude des “Véhicules à roues”). Nous distinguerons 
la commune d’ESSOYES, dans l’Aube (Yssoia, en 1084), située dans la région de 
Champagne, particulièrement riche en tombes à char de l’époque gauloise (Taverdet, 
1986b, 18). 

D’autres appellations ont sans doute servi. La reda (qu’on retrouve dans le nom 
des Redones demeurés dans RENNES) a peut-être nommé anciennement un véhicule 
de combat à deux roues (mais elle s’est surtout fait connaître comme une voiture à 
quatre roues : les véhicules gaulois ont pu montrer différentes versions sous une même 
appellation) (Le Roux, 1956b, 377). 

Ces chars légers de combat devaient être tirés par des petits chevaux de trait, en 
gaulois mandus. Mandu-essedum, le “Char-au-Poney”, expliquerait le nom de la localité 
de MANCETTER en Grande-Bretagne, non loin de Birmingham (Delamarre, 2003, 
215). On va voir que l’appellation du petit cheval pourrait se retrouver également dans 
des noms de peuples gaulois. 

2.3.5. La cavalerie 

Les anciens Celtes avaient installé leur domination par les armes mais aussi par leurs 
montures. L’abandon des chars de guerre (pour des raisons de souplesse de mouvements 
et de rapidité de combat) allait renforcer le développement de la cavalerie traditionnelle. 
Les chiffres des historiens l’attestent : 15 000 cavaliers seront mobilisés par Vercingétorix 
en 52 av. J.-C. (GG, VH/64). Mais les mots aussi nous le donnent à voir. 

Une série de noms servaient à désigner les chevaux dans la langue gauloise : caballos , 
cassica , epo-, mandu-, marca , veredus (Loth, 1925a). La multiplicité des appellations 
montre à l’évidence l’importance que cet animal avait prise en Gaule. César parle des 
“chevaux, qui sont la grande passion des Gaulois” ( GG1 , IV/2, t. 1, 98). Cependant 
les appellations différentes doivent renvoyer à des types d’animaux et à des usages 
différents, et tous ne concernaient pas la guerre. Cassica désignait ainsi une “jument” 
(l’appellatif serait à l’origine du nom de lieu LE CHASSIS, à Neuvy-en-Sullias, dans 
le Loiret) (Soyer, 1920). Le bas-latin caballus (qui supplantera le latin classique equus ) 


paraît provenir d’un terme gaulois *caballos (les anthroponymes Caballos et Rocabalus, 
“Grand-Cheval”, étant attestés en Gaule) (Schmidt, 1957, 261 ; Billy, 1993, 38) ; il fera 
naître notre nom français de CHEVAL (Gougenheim, I, 1962, 70 ; Schmidt, 1967, 161 ; 
Ernout et Meillet, 1985, 80 ; Hamon, 1992, 11 ; Rey, 1992, 407 ; Flobert, 1994, 204 ; 
Delamarre, 2003, 96). Mais *caballos désignait sans doute plus un animal de trait qu’un 
cheval de monte : le terme capall, correspondant vieil-irlandais du nom gaulois, a le sens 
de “cheval de trait” ; et le latin caballus montre également cette signification au IL siècle 
av. J.-C. (chez Lucilius, Satires , 111, 78) (Vendryes, 1987, C-33 ; Flutre, 1957, 315). 

Le gaulois manda- nommait spécialement un petit cheval (le latin mannus, attesté au 
sens de “poney”, “petit cheval de trait”, ayant sans doute été emprunté au mot gaulois) 
(Delamarre, 2003, 215). Les analyses des “archéozoologues” (spécialistes de l’étude 
archéologique des restes animaux) ont établi que les montures gauloises - sauf celles qui 
faisaient l’objet d’importations -, si elles étaient robustes et bien charpentées, avaient 
une taille très modeste : environ 130 cm au garrot (contre 1 ,70 m actuellement) (Méniel, 
1987, 34-37 ; Arbogast et autres, 1987, 33). Ce n’était pas forcément un inconvénient : 
monter et descendre de cheval se faisait plus facilement ; la célérité, la mobilité s’en 
trouvaient augmentées, avantage important dans un affrontement (Brun, 2001, 61). Le 
terme mandu- a bien été lié à une utilisation guerrière : nous avons rencontré le nom 
propre CATUMANDOS (roi gaulois de la fin du ÏW° siècle av. J.-C., selon Justin) 
(Kruta, 2000, 526) : il était dénommé le “Cheval-du-Combat”. Les MANDUBIENS, 
peuplade du centre-est de la Gaule, célèbre pour leur place-forte d’Alesia, et aussi les 
VIROMANDUENS, établis dans la haute vallée de la Somme, qui ont laissé leur nom 
au VERMANDOIS et à VERMAND, en auraient tiré leur appellation : marque, sans 
doute, de la “prééminence des cavaliers” dans les sociétés celtiques (Gruel, 1989, 90). 
Les Mandu-bii pourraient avoir été “Ceux-qui-sont-vif-à-Cheval”, si l’élément -bii 
provient du celtique *biio-, “actif’, “vif’ (racine *gwi-, “vivre”, qu’on retrouve, entre 
autres, dans l’ancien irlandais beo, “vivant”, et beodae, “actif’, “vif’, “vivant”, “alerte”) 
(Pokomy, 1959, 468 ; Vendryes, 1981, B-37 ; Degavre, 1998, 92 ; Lambert, 2003, 16). 
Les Viro-mandui se seraient dénommés les “Hommes-Chevaux” (même réf., 215) : 
ceux qui ne font qu’un avec leur monture. Tout un ensemble de monnaies gauloises 
armoricaines représentent un cheval à tête humaine (“androcéphale”) (P.-M. Duval, 
1987, 38-40, 44-46, 66, 68, avec représ. ; Gruel, 1989, 90, 93). Ce thème sacralisé est 
très ancré chez les Celtes, et très ancien : la statuette de bronze du couvercle de la cruche 
à vin de Reinheim, représentant un petit cheval à tête d’homme barbu, remonte au 
V' siècle av. J.-C. (Moscati, 1991, 500, 502-503, avec phot.). Il peut donc être à l’origine 
d’clhnonymes (on renoncera à expliquer ces noms de peuples par un gaulois mant-, 
“chemin”, car -t- ne devrait pas en principe avoir évolué en -d- à l’époque antique). 

Ma rca était, selon Pausanias, un autre “nom du cheval chez les Celtes” (Delamarre, 
2003, 217). On avait sans doute aussi affaire à une monture utilisée pour la guerre : le 
même auteur évoque la trimarcisia , “groupement de trois cavaliers” chez les Galates, 
formé d’un guerrier noble entouré de deux serviteurs prêts à le soutenir ou à le remplacer 
dans le combat (Dottin, 1915, 67 et 262; Delamarre, même réf.). Le terme est de 
famille celtique : on connaît un vieil-irlandais marc, “cheval” ; un moyen-cornique, un 
gallois, un moyen-breton march (breton moderne marc’h ), “cheval” (Vendryes, 1960, 
M-19 et 20 ; Plonéis, 1993, 129-132). Sur l’ancien territoire gaulois, en Rhénanie, on 
trouvait le toponyme Marcodurwn (l’“Etablissement-aux-Chevaux”), devenu DÜREN, 
et le toponyme Marcomagus (le “Marché-aux-Chevaux”), aujourd’hui MARMAGEN 
(Delamarre, 2003, 217). 



Les Gaulois employaient aussi le mot de *voredos pour désigner le cheval (dont le 
gallois gowydd est l’équivalent insulaire). C’était littéralement un “coursier”, le radical 
red- signifiant en langue celtique “courir”, “aller à cheval”. De là naîtra l’allemand 
REITEN, “aller à cheval”, “chevaucher”, et aussi BEREITEN, “parcourir à cheval” : 
on sait que le vocabulaire des Germains a été influencé - comme leur civilisation - par 
leurs voisins celtes (Le Roux, 1956b). *V oredos va être repris par les Romains pour 
désigner un cheval de poste (ou de chasse), dès le I er siècle (forme latine veredus ) 
(Emout et Meillet, 1985, 723). Le même veredus associé à un préfixe grec para-, “à 
côté”, “auprès de”, nommera un cheval de renfort, puis un cheval de poste (le mot est 
attesté dans le latin de basse époque). De là viennent l’allemand PFERD, “cheval”, mais 
aussi le français PALEFROI : au Moyen Age, cheval de voyage, qu’on échangeait avant 
de combattre contre un destrier, donc cheval de renfort (Le Roux, 1956b, 369-372 ; 
Gougenheim, I, 1962, 71 ; Lambert, 2003, 200). 

Le nom gaulois le plus courant du cheval de combat fut sans conteste epo-. En 
témoignent de nombreux anthroponymes gaulois et gallo-romains, connus par les 
inscriptions et les légendes monétaires : Epos, Epasus, Epato, Epenos, Eppius, Epillus, 
Epponus, Epomeduos, etc. (d’Arbois de Jubainville, 1891, 106-144 ; Schmidt, 1957, 208- 
210 ; Evans, 1967, 88-92 et 197-200 ; Billy, 1993, 71-72 ; Colbert de Beaulieu et Fischer, 
1998, 552 ; Delamarre, 2007, 96-97, 221). Les chevaux étaient l’apanage des puissants et 
de leurs hommes d’armes. “Les Celtes [...] sont très forts pour combattre à cheval, et ils 
ont la prétention d’exceller sur ce point”, souligne Plutarque (Vies Parallèles, Marcellus, 
VI, autre trad. dans Cougny, II, 1993, 59). A l’époque gallo-romaine, bien des cavaliers 
gaulois seront engagés dans les armées impériales ; ils maintiendront par leur agilité et 
leur vaillance la réputation des écuyers celtes anciens. Strabon écrit (soixante ans après 
la guerre des Gaules) : “Les Gaulois n’en sont pas moins tous naturellement doués 
pour le combat, et [...] la meilleure cavalerie de l’armée romaine se recrute chez eux” 
(Strabon, IV, 4, 2, trad. Deyber, 1986, 331). Cette fierté d’appartenir à une élite militaire 
s’est affichée dans les noms. Plusieurs personnages passés dans l’Histoire peuvent être 
cités : ATÉPOMAROS (le “Très-grand-Cavalier”), chef gaulois ayant participé au siège 
de Rome, selon Plutarque (Cougny, II, 1993, 188-189) ; et un autre ATÉPOMAROS, 
personnage légendaire cofondateur de Lugdunuml Lyon ; ÉPASNACTUS (sens du 
nom, à radical ep-, inconnu), grand noble de l’Etat des Arvernes (GG, VIII/44) ; 
ÉPORÉDORIX (le “Roi-des-Cavaliers”), chef éduen, qui dirigea la guerre contre les 
Séquanes (GG, VII/67) ; aussi ÉPORÉDORIX, autre chef éduen, un des commandants 
de l’armée de secours expédiée à Alésia (GG, VII/38-40, 54-55, 63-64, 76) (Kruta, 2000, 
438, 603-604 ; Delamarre, 2003, 163-164). 

Le sens du thème gaulois epo-redo-, “conducteur de cheval”, “cavalier”, qu’on 
retrouve dans le nom d’ÉPORÉDORIX, est confirmé par la glose de Pline “ Eporedias Galli 
« bonos equorum domitores » vocant” (Histoire Naturelle, III, 21, 123) : “Les Gaulois 
nomment eporediae les « bons dresseurs de chevaux »” (Dottin, 1915, 66 ; Delamarre, 
2003, 164). On reconnaît ce thème à l'origine du nom d ’Eporedia, établissement au 
débouché du Val d’Aoste, fondé en 100 av. J.-C., sur un ancien territoire des Gaulois 
cisalpins (tribu des Salasses) ; c’était sans doute la “Localité-des-Gens-de -Chevaux” : 
lieu d’une garnison, mais aussi étape de marché sur les axes de circulation (Chevallier, 
1983, 101 ; Kruta, 2000, 603 et 805-806) : aujourd’hui ville d’IVRÉE (en italien Ivrea), 
qu’on trouve à une cinquantaine de kilomètres de Turin (Queirazza et autres, 1990, 335). 

Nous verrons dans le tome II que le gaulois epo- paraît être à l’origine de nombreux 
toponymes (plus d’une soixantaine) en rapport avec les chevaux gaulois : APPENAI, 


APPEUGNY, APPILLY, AMPILLY, AMPOIGNÉ, APPOIGNY, APPONAY, 
ÉPAGNE, ÉPANNES, ÉPAGNY, ÉPEUGNY, EPFIG, ÉPOIGNY, ÉPY, HIPSHEIM, 
MANDEURE, UPAIX, VÉZAPONIN... Sa trace s’est donc conservée dans le français, 
à la mesure de l’importance que les équidés avaient en Gaule. Cependant, le thème 
guerrier ancien (qui s’est cristallisé avec son sens martial dans des anthroponymes de 
chefs gaulois) se montre ici totalement pacifié : ce ne sont plus des noms guerriers mais 
des noms “routiers” de la vie civile, liés à la circulation des chevaux et des voitures à 
chevaux, auxquels on a affaire (se reporter, dans le tome II, au chapitre 3, partie 3.5.1., 
“Toponymes à formes ep-”). 

2.3.6. Les fantassins 

Malgré les qualités attestées de leurs monteurs de chevaux, les peuples gaulois ne 
pourront arracher la victoire contre César. La stratégie de combat, la coordination de 
multiples groupes indépendants firent trop défaut. Il est sûr, aussi, que la valeur des 
troupes de simples fantassins n’eut rien de comparable à celles de la cavalerie et de la 
charrerie ancienne (Strabon note bien que les Gaulois “valent mieux comme cavaliers 
que comme fantassins”) ( Géographie , IV, 4, 2, trad. Cougny, I, 1986, 69). 

On trouve, certes, quelques appellations élogieuses concernant les combattants à 
pied. Ce ne sont pas ces “fantassins aux pas pesants, aux pieds boueux” évoqués par 
Apollinaire (Robert, 1977, 758) ; mais des champions, des héros qu’on voit s’avancer 
seuls vers l’adversaire, en combat singulier. Nous avons dit plus haut que l’anthroponyme 
*Sentolatis avait sans doute désigné le “Héros-du-chemin[-de-la-guerre]”, d’où le nom 
de SATOLAS, commune de l’Isère ( Sentolatis , en 830). Appellation certainement 
laudative et figurée, évoquant une avancée glorieuse. 

L’idée de combat se montre liée à la notion de marche dans d’autres anthroponymes, 
qui se rapprochent de la réalité guerrière des combattants à pied. 

Le nom de VERCINGÉTORIX, le “Grand-Chef-des-Guerriers”, mais aussi celui 
de CINGÉTORIX, chef trévire à l’époque de la Conquête ( GG , V/3, 4, 56, 57 ; VI/8), 
gardent en eux l’appellation générique des fantassins gaulois : cingeto- (à comparer 
à l’irlandais ancien cing , “guerrier”, “héros”) (d’Arbois de Jubainville, 1891, 41-49 ; 
Schmidt, 1957, 171-172; Evans, 1967, 177-179; Vendryes, 1987, C-102 ; Delamarre, 
2003, 116). On trouve à la base le radical cing -, “aller”, “avancer”, “marcher à pas 
comptés” (en irlandais ancien, cingid signifie “il marche”, “il avance”) (Evans, 1967, 
177 ; Vendryes, 1987, C-102 et 103). Nous reconnaissons le même thème dans la 
notation sonnocingos du Calendrier de Coligny, désignant la “marche du soleil” (Duval 
cl Pinault, 1986, 426). Le guerrier était donc perçu comme celui qui marche droit en 
avant sur l’ennemi (la LANCE à la main) : c’était l’assaillant. 

A côté des noms propres simples Cinge, Cinges, attestés par l’épigraphie, sont 
également connus (formés sur le même radical cing-) les anthroponymes Excingus, 
Excingillus , Escengolatis , Excingomarus, Excingorix : ils surnommaient “Celui-qui- 
part-pour-attaquer” (Schmidt, 1957, 212 ; Evans, 1967, 177 ; Delamarre, 2003, 49). Ce 
nom d’homme fut assez fréquent dans les Alpes (Prieur, 1968, 164 ; Barruol, 1975, 332) ; 
le même thème, comme appellatif, a dû donner naissance au toponyme Excingomagus/ 
Scingomagus (cité dans la Géographie de Strabon, IV, 1,3), qui semble avoir désigné 
le “Marché-des-Guerriers” (Prieur, 1968, 60). La localité était implantée, selon les 
auteurs antiques, en haute Doire, près de la limite entre la Gaule et l’Italie ; on pouvait 
y trouver une garnison de soldats protégeant la frontière. Le nom antique est à l’origine 
de l’appellation d’EXILLES, localité du Piémont ( Exillas , en 1050 7-1061), à 6 km à vol 
d’oiseau de la frontière franco-italienne, entre Oulx et Suse (à une quarantaine de km au 



nord-est de Briançon) (d’Arbois de Jubainville, 1891, 45-46 ; Evans, 1967, 178 ; Prieur, 
1968, 97 et 105 ; Barruol, 1975, 331-332 et 340). 

L’étude des “Différents corps d’armées” nous a montré qu’une des appellations 
gauloises de la “troupe”, *drungos, était passée dans le latin drungus, bataillon de la 
milice au Bas-Empire, traduit dans le français DRONGE. Le terme *drungos avait 
le sens originel de groupe de “fantassins” : on compare au vieil-irlandais dringid, “il 
marche”. A nouveau se montre ainsi le “lien entre l’idée de “marche” et celle de troupe, 
[de] guerrier” (Fleuriot, 1964, 152). 

Ces fantassins, aux approches de la Conquête, étaient sans doute souvent une piétaille 
assez mal formée, assez mal entraînée, et inégalement équipée. Leur engagement dans 
la bataille ne devait pas être toujours d’une grande efficacité. Les termes liés dans le 
composé VERCINGÉTORIX marquent que le petit peuple constituant l’infanterie de 
base se trouvait pris en nombre par les grands dans des liens de dépendance. Mais il 
n’avait pas la qualité ni le statut des AMBACTS ou même des VALETS de guerre de 
jadis (“La cavalerie gauloise, constituée de membres de la noblesse, représentait le fer 
de lance de cette armée. En revanche, l’infanterie était formée de paysans, clients de 
la noblesse, levés pour les besoins de la campagne. Quel que soit leur courage, leur 
valeur militaire était médiocre”, souligne Michel Reddé) (1996, 45). Des enrôlements 
massifs avaient dû être pratiqués à la fin du II e siècle et au début du I er siècle, en raison 
des incursions répétées d’armées étrangères. Les anciens serviteurs étaient devenus des 
“guerriers à part entière” (Brunaux, 1995, 146) ; les fantassins de base se recrutaient 
à présent sans discernement. C’étaient assez souvent de simples travailleurs des 
campagnes (sans aucune expérience militaire) qui quittaient les champs pour guerroyer 
et y retournaient dès la fin de l’engagement guerrier (Goudineau, 1990, 269). C’étaient 
aussi des gens très démunis, et parfois vils. César prétend que la troupe enrôlée dans 
les campagnes environnantes par VERCINGÉTORIX pour lever la révolte contre les 
sénateurs de Gergovie était composée “des gens dénués de tout et perdus de crimes” 
(GG2, VII/4, 145). Hirtius affirme de son côté que Drappès, le chef sénon, “au début 
de la révolte de la Gaule, avait rassemblé une foule d’hommes perdus [...], d’exilés 
pris dans tous les états, de brigands” (GG2, VIII/30, 208). Bien sûr, le discours vise 
par la propagande à noircir l’ennemi de Rome. Mais n’a-t-il pas, quand même, par-delà 
l’exagération, un certain fond de vérité ? Trou go-, dans le langage des Gaulois, devait 
signifier “malheureux”, “misérable”. On retrouve ce thème dans des noms celtiques 
de personnes (Evans, 1967, 382 ; Delamarre, 2003, 303 ; 2007, 185) ; il peut être 
mis en relation avec le vieil-irlandais truag, “malheureux”, “misérable”, “triste” ; le 
moyen-gallois et le moyen-breton îrii, “malheureux”, “pitoyable” (Fleuriot, 1964, 324 ; 
Vendryes, 1978, T-153 et 154 ; Delamarre, 2003, 303). La forme gauloise *truganto-, 
“mendiant”, “gueux”, “homme de rien”, devrait expliquer notre français TRUAND 
(ancien français truant, “homme de rien”) (von Wartburg, XIII/2, 1967, 331-332 ; 
Lambert, 2003, 202 ; Quemada, XVI, 1994, 708). On voit par quelle logique l’évolution 
de sens (latente dès l’origine) a pu se faire : le miséreux devient parfois par la force des 
choses un misérable, un homme voué à un mauvais destin. 

Les mots nous ont souvent montré des points forts de la Gaule guerrière. Mais on est 
frappé par l’absence quasi totale de termes majeurs qui auraient concerné l’organisation 
de l’infanterie (qu’il s’agisse de noms passés dans notre langue, transmis au latin, ou 
seulement cités par les auteurs anciens) : la carence des mots paraît trahir la carence 
d’organisation des forces militaires. Particulièrement révélatrice semble le vide complet 
de noms indiquant une quelconque hiérarchie guerrière (au contraire du vocabulaire 


romain très développé en ce domaine : une quinzaine de désignations de grades 
intermédiaires existaient entre le soldat de base et le centurion, qui ont laissé des traces 
affirmées dans la langue latine). La structuration, l’encadrement des troupes gauloises 
ordinaires d’infanterie étaient manifestement insuffisants. Elles montraient leur utilité 
en cas de conflits entre Etats, et pouvaient utilement mener une guerre d’escarmouches, 
s’aidant des pièges offerts par la nature. Mais elles étaient insuffisamment préparées 
pour affronter dans de grandes batailles de plaine des armées solidement organisées 
et soudées. La supériorité numérique n’y fera rien : “Face aux quasi-“professionnels” 
de l’armée romaine, les troupes gauloises partaient avec un lourd handicap” ; “Quelles 
que fussent leur vaillance et leurs qualités physiques, ces fantassins sans entraînement 
périodique ne pouvaient rivaliser avec une armée régulière” (Goudineau, 1990, 262 et 
270). 

2.3.7. Les convois militaires 

Les Gaulois avaient l’habitude d’utiliser à la guerre toutes sortes de chariots, pour 
l’acheminement des bagages de l’armée, le ravitaillement, le convoyage du butin, 
parfois le transport des hommes (Deyber, 2009, 388). Hirtius, commentant la campagne 
militaire contre les Bellovaques de 51 av. J.-C., où les ennemis avaient utilisé en nombre 
des voitures de transport, souligne ce fait : “Les Gaulois, même dans les moindres 
expéditions, traînent toujours après eux une foule de chariots” (GG2, VIII/14, 200). Les 
mots nous confirment ces faits. 

Nous avons vu que certains noms gaulois de véhicules lourds (à quatre roues) ont été 
semblables à des appellations de chars de guerre (à deux roues), une production ayant 
pu se décliner dans toute une série de modèles. Le carpentum, qu’on a décrit comme un 
char de combat, a désigné aussi une voiture à quatre roues : munie d’une plus grosse 
CHARPENTE (encore pourvue de montants en osier ?). Tite-Live évoque à la bataille de 
Crémone (en 200 av. J.-C.) “plus de deux cents chariots gaulois bondés de butin”, que les 
Romains prirent à l’ennemi (“carpentis gallicis [...] plus ducentis”) (. Histoire Romaine, 
XXXI, 21, trad. Hus, 1990, 28). 

La reda, peut-être anciennement petit véhicule de combat, est surtout connue 
comme une solide voiture de voyage à quatre roues, utilisée parfois dans les campagnes 
militaires. Ambiorix, chef des Eburons, fut surpris par les Romains dans son lieu de 
résidence, en 53 av. J.-C., et dut partir précipitamment à cheval ; il perdit dans sa fuite 
la totalité de son attirail militaire, et en particulier ses redae et ses chevaux (GG, VI/30). 
(’e type de véhicule put servir dans les longues expéditions militaires pour le transport 
des bagages et des populations non combattantes (femmes, enfants, personnes âgées). 
I .es REDONS, peuple dont RENNES garde souvenir, en tireraient peut-être leur nom : 
ils auraient été les “Gens-aux-Chars” (Lambert, 2003, 34 et 44 ; 1997, 399), “Ceux-qui- 
se-déplacent-avec-des-Chars-de-voyage” : instrument des campagnes armées, et aussi 
des migrations (nous l’avons vu au ch. I). 

Un autre véhicule à quatre roues, d’allure plus robuste, fut couramment utilisé pour 
les mêmes services : le *carros, gaulois latinisé carrus, terme d’origine celtique (trouvant 
des correspondants dans les autres langues celtiques) (Fleuriot, 1964, 97 ; Vendryes, 
1987, C-41 et 42 ; Delamarre, 2003, 107-108). Il est à l’origine de nos mots de CHAR, 
CHARIOT et autres CHARROIS (Bloch et von Wartburg, 1975, 122). Alfred Emout 
et Antoine Meillet, à l’article carrus, soulignent que “les Romains, peuple sédentaire 
de propriétaires cultivant leur terre, n’avaient pas les grands chars à quatre roues où les 
groupes de conquérants gaulois transportaient leurs bagages et qui, la nuit, leur servaient 
à entourer leur camp” (1985, 102). Effectivement, les Helvètes, quittant leurs terres pour 



émigrer vers le sud-ouest de la Gaule, étaient pourvus de tels carri, qu’ils avaient achetés 
en quantité (GG, 1/3, 6, 24, 26) ; on devait en compter plusieurs milliers (César avance 
le nombre de 263 000 Helvètes quittant leur territoire, soit avec les peuplades alliées un 
total de 368 000 individus) (GG, 1/29). Les émigrants se serviront à l’occasion de leurs 
véhicules comme d’instruments de combat : formant une barricade de CHARIOTS (vallo 
carros ) pour contrecarrer une attaque romaine, et lançant depuis cet abri leurs javelots 
(on pense à certaines images de westerns !) (GG, 1/26). 

Indispensables pour les migrations, on se doute que ces convois militaires, longues 
cohortes de CHARIOTS, gêneront en cas d’engagement armé les troupes d’infanterie 
et la cavalerie. Elles alourdiront la marche des troupes et provoqueront les attaques 
ennemies (Deyber, 2009, 390-391). Ainsi, en 51 av. J.-C., douze mille hommes de 
l’armée du chef gaulois Dumnacus se feront massacrer, “s’embarrassant dans la colonne 
des bagages” (GG2, VIII/29, 207). 

3 » L'ISSUE DU COMBAT 

3.1. La défaite 

Le combat ayant été placé par les guerriers sous le signe des dieux, son issue 
dépendait pour eux de la volonté de ces dieux : le sort de la bataille ou de la guerre était 
regardé comme un jugement souverain de la divinité. 

3.1.1. La mort 

Le soldat ne redoutait pas le trépas dans le combat (ce que les auteurs antiques 
soulignent) : il offrait sa vie aux dieux et à la nation. La mort par les armes était glorieuse. 
C’était “« la belle mort », celle que l’on recherche frénétiquement, au risque ou au mépris 
de la défaite. Elle n’a[vait] évidemment rien de malheureux parce qu’elle [était] l’accès 
à l’éden des héros” (Brunaux et Lambot, 1987, 46). 

Un gaulois *marvo- devait nommer la “mort”. On le restitue d’après le vieil-irlandais 
marb, “mort” ; le gallois marw, et composé marwnad, “chant funèbre” ; le comique 
marow ; le moyen-breton maru/marf, et le breton maro, “mort” (Henry, 1900, 196; 
Vendryes, 1960, M-19). Ce terme gaulois a donné naissance à des ternies dialectaux, 
qu’on trouve essentiellement dans la moitié sud de la France (voir carte dans Billy, 
1995a, 172), et également en Suisse. Mais la signification originelle se montre changée : 
du sens de “mort” on est passé à celui d “‘engourdissement par le froid”. Victor Hugo 
évoque, parmi les soldats de l’Empereur appelés à la mort, les “clairons à leur poste 
gelés,/ Restés debout, en selle et muets, blancs de givre,/ Collant leur bouche en pierre 
aux trompettes de cuivre” (“L’Expiation”, Les Châtiments, rééd., 1972, 204) : la mort 
est associée à l’idée de rigidité et de glaciation (de même façon, le français transir a le 
sens ancien de “passer de vie à trépas”) (Bloch et von Wartburg, 1975, 645). Citons, 
issus de *marvo-, MARFLE, “dormir en hiver (en parlant des marmottes)” ; MARFEL, 
“raide”, “transi de froid” (patois valaisan) ; AMARV et MARV, “transi de froid”, 
mots qu’on rencontre en Suisse. En France, on trouve MARFE, “engourdi par le froid” 
(Centre) (on dira : “Ce matin, j’ai les mains MARFES”) ; MARFI(E), “engourdissement 
des mains” (Limousin) ; MARFIÉ, “qui a l’onglée” (Auvergne) ; MARFI, “pâleur 
causée par le froid” ou “engourdissement des membres” (Cantal) ; aussi MALFRÉ, 
“onglée” (Corrèze) ; MARFIO, “anthrax” (Périgord) ; MALFIE, “qui a froid aux mains” 
(Gascogne) ; MOURPHI, “se faner”, “se flétrir” (Provence) etc. (Jud, 1920, 465-468 ; 


von Wartburg, VI/1, 1969, 423). Ajoutons qu’on trouve aussi des ruisseaux intermittents, 
souterrains, qui ont tiré leur nom de l’ancien thème gaulois : dans l’Aube, la MAR VE et 
les MARVOTTES, “sources temporaires qui affluent à la Marne” (Lebel, 1956, 49 ; et 
von Wartburg, même réf.). La nature a repris ses droits : on est bien loin de la mort des 
guerriers gaulois ! 

3.1.2. L'état de prisonnier 

Si la mort au combat pouvait être jugée glorieuse, et représenter une fin enviée, la 

capture était par contre la pire peine rencontrée : “La mort [ j [était J délivrance, elle 

évit[ait] les deux pires calamités qui puissent arriver au guerrier, la perte de sa liberté ou 
d’une partie de ses capacités physiques” (Brunaux et Lambot, 1987, 46). 

Le soldat gaulois craignait d’être réduit par la défaite à la captivité et à l’esclavage. 
Le français CHÉTIF ne peut être normalement expliqué par le seul latin captivas. La 
transformation du groupe lpt1 à Ictl ne trouve pas d’explication sans une action du 
substrat gaulois (Lambert, 2003, 49). Il a donc dû se produire un croisement entre le latin 
captivas et un mot gaulois *cactos désignant le “prisonnier de guerre” (déduit de l’ancien 
irlandais cacht, “esclave” ; cacht, “servitude”, “prison” ; cachtaid, “il fait prisonnier”, 
“il soumet” ; du gallois caeth , “esclave” ; du moyen-cornique caid, “prisonnier” ; et du 
breton kaez, “esclave”, “captif’, “malheureux”) (Henry, 1900, 57 ; von Wartburg, II/l, 
1949, 332 ; Vendryes, 1987, C-3). Sans doute la réalité redoutée de l’esclavage était-elle 
si présente à l’esprit des populations gauloises que leur mot s’incrusta dans le terme latin 
et le transforma. 

CHÉTIF (écrit d’abord chaitif) aura jusqu’au XV e siècle la signification de 
“prisonnier” ( captif \ d’origine savante, le suppléera alors dans cette acception) (Bloch 
et von Wartburg, 1975, 126). Le sens de “faible”, “très maigre”, “en mauvaise santé”, 
“maladif’, qui va s’imposer, était en germe dans le sémantisme ancien : le captif est 
un malheureux qu’on doit plaindre car sa détention use la force de son corps et de son 
esprit. Le sénon Drappès, fait prisonnier par les Romains, se laisse mourir de faim 
(GG, VIII/44) (en irlandais ancien cachtach signifie “abstinent”, et troscadh nomme le 
“jeûne”) (Vendryes, 1987, C-3). Vercingétorix s’offre vivant à César dans l’espoir que 
son sacrifice sauvera ses troupes. Enchaîné dans les geôles romaines pendant plusieurs 
années de dépérissement, il finit par être tué dans sa cellule une fois qu’il a participé 
au triomphe de son vainqueur (Jullian, 1977, 286-287 ; Goudineau, 2001, 221 ; Reddé, 
2003, 55, 206). Mais César fit également des prisonniers par milliers dans les troupes 
de base et dans la population. En 57 av. J.-C., après la défaite militaire des Atuatuques 
(peuple de Belgique installé sur les rives de la Moselle et de la Sambre), “César fit tout 
vendre à l’encan en un seul lot [par “tout”, comprenons toute la population composant 
le peuple |. Il apprit des acheteurs que le nombre des têtes était de cinquante-trois mille” 
(GG2, 11/33, 60). Après la reddition de Vercingétorix, le général romain, mettant de côté 
les prisonniers éduens et arvernes, “distribua] les autres à l’armée entière, à titre de butin 
à raison d’un par tête” ( GG1 , VII/89, t. 2, 278). Les légionnaires étaient 50 000. CHÉTIF 
garde l’empreinte de la langue gauloise. Un mot est aussi un fait de civilisation. 

3.2. La victoire 

Si le sort de la bataille était favorable, c’est que les dieux avaient résolu de donner 
l’avantage à la juste cause des guerriers. Le BARDE, dont on a vu qu’il est originellement 
le “Louangeur”, chanterait la geste du héros, vantant son prestige et sa gloire (d’Arbois 
de Jubainville, 1883, 78-8 1 ; Verdier, 1981, 49). 



3.2.1. Les noms de la victoire 

On restitue un thème gaulois *trexso-/*trexo-, “le plus fort”, “le vainqueur”, par 
comparaison avec le vieil-irlandais treisse, “le plus fort” ; le gallois trech (< *trekso-), 
“plus fort” ; le vieux-breton trech, “supériorité”, “victoire”, “fait d’être plus fort” ; et le 
breton treac’h, “supérieur”, “vainqueur”. Il a pu être à l’origine d’anthroponymes, qui 
auraient eux-mêmes créé des noms de localités : on songe à TRÉCHY, à Saint-Germain- 
Laval, en Seine-et-Mame ( Trissiaco , en 1159) ; TRESSÉ, en Ille-et-Vilaine ( Tressé , fin 
XIV e siècle) ; TRESSIN, dans le Nord ( Tressin , en 1146-1149) (Delamarre, 2003, 301 ; 
et Henry, 1900, 269 ; Fleuriot, 1964, 318 ; Vendryes, 1978, T-135 et 136) (cependant, un 
gentilice Tertius ou Tritius serait aussi envisageable). 

Certaines appellations liées au combat ont eu un sens en rapport avec la victoire : une 
issue heureuse semblait promise à l’engagement du guerrier. 

Le gaulois -vie- nommait, nous l’avons vu, le “combattant” ; mais des connotations 
attachaient certainement ce radical à l’idée de “victoire”. La racine indo-européenne 
*weik -, d’où provient le thème gaulois, a également produit le latin vinco (qui “indique 
le terme d’un procès”, d’où le sens de “vaincre”) ; le vieux-haut-allemand ubar-wehan , 
“vaincre” ; le lituanien apveikiù, “je triomphe de” (Pokomy, 1959, 1128-1 129 ; Ernout 
et Meillet, 1985, 736-737 ; Delamarre, 2003, 318). Si bien que les LÉMOVIQUES 
du LIMOUSIN, les BRANNOVIQUES de BRANDON (?), les ÉBUROVIQUES 
de l’ÉVRECIN étaient aussi bien “Ceux-qui-vainquent” que “Ceux-qui-combattent” 
“-par-l’Orme”, “-par-le -Corbeau”, “-par-l’If” (Lambert, 2003, 35 ; Degavre, 1998, 
447). Dans cette perspective, les noms d’OLLOVICO (chef des Nitiobroges), de 
CONVICTOLITAVIS (chef des Eduens) et de VIRIDOVIX (chef des Unelles) auraient 
désigné le “Grand- Vainqueur”, “Celui-qui-est-associé-aux-larges-Victoires” et le “Juste- 
Victorieux” (aussi bien que le “Grand-Combattant”, “Celui-qui-participe-à-de-grands- 
Combats” et le “Combattant-Juste”). 

Le thème sego- présentait aussi un double sens : il pouvait désigner la “force” ou 
la “victoire”. La première ne promettait-elle pas la seconde ? La comparaison indo- 
européenne est à nouveau éclairante : *segh-, “tenir ferme”, “dominer”, “vaincre”, a 
produit le vieil-irlandais seg, “force”, “vigueur” ; le gallois hy, “hardi”, “audacieux” ; 
mais également le sanskrit sahas-, “puissance”, “victoire” ; l’avestique hazo, “puissance”, 
“victoire” ; le germanique *segez -, “triomphe”, “victoire” (attesté dans des noms propres 
comme Sigismundus , Sigisbergo , Sigisvaldus. . .) ; le gotique sigis, “victoire” ; l’allemand 
Sieg, “victoire”, etc. (Pokorny, 1959, 888 ; Vendryes, 1974, S-68 ; Lambert, 2003, 32 ; 
Delamarre, 2003, 269-270). 

Des noms de peuples gaulois se sont formés à partir de cet élément : SÉGOBRIGES 
des environs de Marseille ; SÉGOVELLAUNES du Pays de Valence ; SÉGUSIAVES 
du Forez et du Lyonnais ; SÉGOVIENS des Alpes Cottiennes (mal situés) - mais ces 
différents ethnonymes ne semblent pas avoir laissé de traces dans des noms de lieux. 
Plaçons à part les SÉGUSINI, peuple alpin des confins de la Gaule et de lTtalie, au 
débouché du Mont-Cenis et du Mont-Genèvre, dont le nom montrait un thème identique 
à celui de leur capitale Segusio, devenue SUSE ( Segusia , en 739 ; Secusia , en 888) : la 
cité “Forte”, “Victorieuse” (Moreau, 1972, 174, 250, 251 ; Prieur, 1968, 77 ; Barruol, 
1975, 331, 333, 334; Queirazza et autres, 1990, 642). 

Sur le même thème, des noms de personnes nous ont été transmis (Billy, 1993, 
133-134 ; Delamarre, 2007, 231). SÉGOVÈSE est cité par Tite-Live comme le neveu 
d’Ambigat, souverain (légendaire) des Bituriges ( Histoire Romaine , V, 34). Il était 
le chef “Digne-de-la- Victoire” ou “Celui-qui-sait-vaincre” ( *Sego-vesos ) (Le Roux, 


1970, 816). C’est lui qui serait allé conquérir des terres à l’est de la Gaule, vers la forêt 
hercynienne et vers l’Illyrie. 

Enfin, des lieux d’établissements - dont certains furent certainement des oppida - 
formèrent leur appellation sur le radical seg-. Sego-nt- (“qui-donne-la-victoire”) se 
reconnaît en Espagne dans l’antique Segontia (devenue SIGÜENZA). Il est aussi à 
l’origine d’une série de localités de France : *Segontia explique SIGONCE, dans les 
Alpes-de-Haute-Provence ( Segoncia , en 1206). *Segontiacus (où l’on retrouverait 
un nom propre *Segontius soulignant des qualités guerrières) a sans doute abouti à 
SEGONZAC, situé à Vabres, dans l’Aveyron ( Segunciaco , en 935) ; à SEGONZAC, 
en Charente ( Secundiarum , en 1097) ; à SEGONZAC, en Corrèze (déjà Segonzac, vers 
1315) ; à SEGONZAC, en Dordogne ( Seguonzac , en 1122) ; à SEGONZAC, sur la 
commune de Loubressac, dans le Lot ( Segunzag , vers 1 140) ; et à SONZAY, en Indre- 
et-Loire ( Segunciacus , au IX e siècle) (pour les formes anciennes, Nègre, 1990, 231, 206, 
207 ; Delamarre, 2003, 269). 

Un composé *Sego-stero- semblant signifier “Fort- Victorieux” (ou “Citadelle- 
Forte”) serait à l’origine de l’appellation de SISTERON, dans les Alpes-de-Haute- 
Provence {Segusterone, en 17 av. J.-C.) (Delamarre, 2003, 269 et 282 ; pour les formes 
anciennes, Billy, 2011, 517). Gérard Taverdet repère, en Côte-d’Or, sur la commune 
de Saint-Martin-du-Mont, un hameau de CESTRE(S) (peut-être lieu d’une ancienne 
forteresse), qui est connu vers 830 sous la forme Sigestrense (1994, 37 ; 2001, 74) ; ce 
nom pourrait se rapporter au même modèle Sego-ster-. 

Un modèle Sego-dunum, désignant également une “Forteresse-Victorieuse” (ou 
“Citadelle-Forte”), avait donné son appellation première à Rodez, en Aveyron (avant que 
l’ancien peuple des Rutènes lui transmette son nouveau nom) : Segodounon, attesté au 
II e siècle dans la Géographie de Ptolémée (Billy, 2011, 468). Le même composé doit se 
retrouver à la base de plusieurs toponymes (Delamarre, 2003, 155) : SION, en Meurthe- 
et-Moselle (, Sointense , au VI e siècle, ancien oppidum des Leuques, installé sur une colline 
dominant la vallée de 200 m) (pour les formes anciennes, Nègre, 1991, 860 ; Legendre, 
dans Massy, 1997, 369-372) ; également le Mont SION, en Haute-Savoie, près de Viry et 
Présilly (Bertrandy et autres, 1999, 97 et 360) ; MONTS AON, en Haute-Marne, ancien 
site fortifié sur la colline du Mont- S AON ( Mons Syon, en 1145) (Taverdet, 1986d, 40) ; 
SUIN, en Saône-et-Loire ( Seudonense , en 917 ; Sedunum castellum, en 945) (oppidum 
placé sur une montagne arrondie) (Billy, 2001a, 27 ; Rebourg, 1994, 381-382) ; on a 
songé aussi à SION, en Suisse ( Sedunum , au IX e siècle, à comparer au Seduno, 980, de 
SUIN) (Lambert, 2003, 34) ; mais le toponyme peut être issu du nom de son peuple, les 
Sednni (Longnon, 1920-1929, 105 ; Kristol, 2005, 836). A l’impression de puissance 
émanant de ces forteresses haut placées et bien défendues, les peuples gaulois ont 
vraisemblablement voulu lier, par l’emploi du terme sego , l’idée de victoire : la force 
supérieure donnée par les dieux protégerait victorieusement ces sites et leurs populations 
contre d’éventuels assaillants. 

Le nom des SÉNONS restés dans SENS et le SÉNONAIS (peut-être aussi dans 
quelques autres établissements sénons de jadis, ainsi qu’on l’a vu au chapitre I) a souvent 
été compris comme signifiant les “Anciens”, les “Vénérables” (Schmidt, 1957, 266 ; 
Fleuriot, 1991, 15). Selon l’hypothèse de Pierre-Yves Lambert, il pourrait se relier en fait 
au thème de la victoire : l’ethnonyme se serait formé sur un radical celtique *sen-(H)~, 
“gagner”, “vaincre” (Lambert, 2003, 34 ; Sergent, 1995, 207). A la base, on trouverait un 
radical indo-européen *sen-, “atteindre”, “gagner”, qu’on connaît dans le sanskrit sanoti, 
“gagner”, “obtenir” (Pokorny, 1959, 906 ; Delamarre, 1984, 280). Ce nom correspondrait 
bien à l’image de puissance que voulait afficher ce grand peuple (“Les Sénons, un des 



premiers Etats gaulois pour la force et le grand crédit dont il jouit parmi les autres”, écrit 
César) (GG2, V/54, 119). 

Un autre peuple paraît avoir formé son nom sur une appellation de sens voisine : les 
Bituriges Cubi de BOURGES (nom attesté chez Pline, Histoire Naturelle, IV, 109). Un 
gaulois *cobo- doit avoir existé à côté du vieil -irlandais cob, “victoire”, “avantage” (et 
une forme *cubo- est envisageable à côté de *cobo-, comme curmi voisine en gaulois 
avec cortna) (Billy, 1993, 57 et 60). On aurait à la base une racine indo-européenne 
*kob-, “réussir” (et *kobo-m, “succès”), également attestée dans le vieil-islandais happ , 
“chance” (d’où l’anglais happy , “heureux”) (Pokorny, 1959, 610; Vendryes, 1987, 
C-135 et 136). Le gaulois *cobo- a pu générer des noms de lieux : COUVIN, en Belgique 
(à 15 km au nord de Rocroi, dans les Ardennes), proviendrait d’un ancien *Cobino-, 
l’“Etablissement-de-la- Victoire” ( Cubinium , en 872) (Carnoy, 1948, 151 ; Degavre, 
1998, 157). ŒUVRES, dans l’Aisne ( Cova , en 1159, altération supposée de *Covriu , 
Ceuvre , en 1590), et COIVREL, dans l’Oise ( Cuiebria , en 1 123 ; Cuioverel , en 1 190, 
avec adjonction d’un suffixe diminutif -el), seraient selon Ernest Nègre d'anciennes 
*Cob-o-briga, “Citadelles-de-la- Victoire” (Nègre, 1990, 168). 

3.2.2. Les rites de la victoire 
• Les têtes coupées 

Le rite ancien des têtes coupées, prélevées sur les ennemis morts au combat, au 

I lieu du champ de bataille, est bien connu et attesté en Gaule (comme dans les autres 
pays celtes), à la fois par les représentations des monnaies gauloises, les découvertes 
archéologiques et les témoignages des auteurs antiques (A. Reinach, 1913 ; Brunaux, 
1996, 151-155 ; Roman, 1997, 215-216). “Aux ennemis tombés ils enlèvent la tête 
qu’ils attachent au cou de leurs chevaux; puis [...] ils emportent ces trophées, en 
entonnant le péan et en chantant un hymne de victoire, et ils clouent à leurs maisons 
ces prémisses de butin”, écrit Diodore de Sicile (Bibliothèque historique, V, 29, trad. 
Cougny, I, 1986, 406-407). Jean-Louis Brunaux souligne que sur le sanctuaire guerrier 
de Ribemont-sur- Ancre, “sur près d’un millier de cadavres dont la plupart provenaient 
des champs de bataille un seul crâne a été découvert” (1996, 154 ; voir aussi 86-88) ; 
“de nombreuses vertèbres cervicales montrent qu’on a procédé à la décollation” (2000, 
137). Ce fut un acte guerrier, accompli en signe de victoire : “La tête de l’ennemi [était] 
la preuve unique et irremplaçable du courage guerrier [...]. La prise du crâne garde [. . .] 
le souvenir des temps anciens [...] où la bataille n’était qu’une multiplication de duels, 
entre des guerriers à la figure héroïque” (Brunaux, 1996, 153-154). Mais ce dut être 
aussi, originellement, une pratique à but magique et sacré : elle aurait visé à s’emparer 
du potentiel d’énergie qui était contenu dans les têtes (peut-être espérait-on en gardant 
précieusement ces “réservoirs de vie” bénéficier d’une fertilisation générale pour la 

I communauté) (Sterckx, 1985-1986). 

Notre verbe TRANCHER pourrait être un témoin de cette pratique ancienne. 
L’origine celtique du mot a été suggérée par l’historien André Piganiol (1920). Jusque- 
là, on faisait venir le verbe TRANCHER d’un hypothétique latin populaire *trinicare , 
“couper en trois parts”, dont Pierre Guiraud a dénoncé le sémantisme discutable (1982, 
509). Le Trésor de la Langue française - au sérieux reconnu - envisage à présent 
l’étymologie gauloise de TRANCHER, en ancien français trenchier, en ancien provençal 
trencar, trincar ; “[Ils] pourraient être issus du gaulois *trincare ” (Quemada, XVI, 1994, 
492). André Piganiol a fait le rapprochement entre le mot TRANCHER et la désignation 
d’une catégorie de gladiateurs du II e siècle, les Trinci (auxquels deux inscriptions de 
Sardes et de Séville font allusion). Ils auraient combattu dans l’arène selon la vieille 


tradition des Celtes : TRANCHANT la tête de leurs adversaires vaincus, d’où leur nom. 
L’auteur restitue un celtique *trincare, “couper | la lêle |’\ en rapport avec le lituanien 
trenku , “heurter”, trinka, “billot” (Piganiol, 1920, 289-290 ; Guyonvarc’h, 1964c ; von 
Wartburg, XIII/2, 1967, 285 ; Whatmough, 1970, 172). Le verbe français est attesté pour 
la première fois dans La Chanson de Roland, avec un sens guerrier : “Trenchet la teste 
pur la cervele espandre” (“Il lui TRANCHE la tête, de sorte que la cervelle se répand”) 
(CCLXII, v. 3617, Moignet, 1989, 254-255). En toponymie, on retrouve le même thème, 
métaphorisé, dans le nom occitan du TRINCOU, cours d’eau de Dordogne “qui traverse 
des gouffres” : la force victorieuse du courant a “tranché” les rochers (Dauzat, Deslandes, 
Rostaing, 1978, 90). 

• Le butin 

Un gaulois boudi est attesté dans l’inscription gauloise du Plat de Lezoux (Fleuriot, 
1980, 133 ; Lambert, 2002, 178). On le retrouve dans des anthroponymes comme 
Boudia, Boudilatis , Boudillus, Boudus... (Billy, 1993, 32 ; Delamarre, 2007, 46-47, 214). 
Ce thème a dû désigner en celtique l’“avantage”, le “profit”, mais aussi la “victoire” : 
on connaît un irlandais ancien buaid, “victoire”, “avantage”, “profit” ; un gallois budd, 
“avantage”, “profit” ; un vieux-breton bud, “gain”, “profit”, “victoire” (Fleuriot, 1964, 
91 ; Vendryes, 1981, B-107). La reine bretonne BOUDICCA, qui conduisit en 61 apr. 
J.-C. la révolte contre l’occupation romaine de son pays, était sans doute surnommée 
la “Victorieuse” (Kruta, 2000, 486 ; Lambert, 2003, 94 ; Delamarre, 2003, 83). Les 
anthroponymes gaulois qu’on vient de citer devaient avoir le même sens de “Victorieux”. 
Par contre, l’allemand Beute, vraisemblablement issu du terme gaulois, a gardé la 
signification de “butin” (Hubert, 1 952, 69). La coexistence des deux sens montre bien 
comment l’idée de sort favorable du combat était associée dans l’esprit des guerriers à la 
prise des biens du vaincu (ce que nous avons souligné au chapitre 1). 

Il est possible - mais non assuré - que les BODIONTIQUES, établis dans la région 
de Digne (Alpes-de-Haute-Provence), aient formé leur ethnonyme sur le thème gaulois 
*boudi- : ce peuple se serait dénommé les “Victorieux” ou les “Faiseurs-de-Butin” ; il en 
irait peut-être de même pour les BODIOCASSES, dont B A YEUX et le BESSIN gardent 
souvenir (hypothèse retenue, parmi d’autres, par Evans, 1967, 158 : bud-/bod- serait 
une variante de boud- ; mais on a envisagé aussi, avec R. Thurneysen, un thème Bodio- 
casses, “Ceux-aux-Cheveux-blonds”) (Delamarre, 2003, 63 et 109). 

Des appellations de localités proviennent du thème boudi-. Le nom de SEVEUX, 
commune de Haute-Saône, est issu d’un antique Segobodium (attesté au IV e siècle), où se 
reconnaissent associés les thèmes sego- et bodi- : on doit y voir le lieu de la “Puissante- 
Vicloire” (Nègre, 1990, 150 ; Delamarre, 2003, 84). Près de Trêves (Rhénanie-Palatinat), 
sur l’ancien territoire des Trévires, la ville de BOPPART tire son appellation d’un gaulois 
Hotidobriga/Baudobriga (qu’on relève sur Y Itinéraire d’Antonin) ; c’était la “Citadelle- 
dc la-Victoire” (Moreau, 1972, 273, 315 ; 1983, 45 ; Evans, 1967, 158 ; Delamarre, 
2003, 84). Aussi en Allemagne, BÜDERICH proviendrait d’un antique Boudoris , cité 
par Ptolémée (2, 11, 14) (Whatmough, 1970, 921, 1211). 

Les prises de guerre ne reviendront pas en propre aux soldats. Elles seront offertes 
en trophées aux dieux guerriers. On entassera dans les sanctuaires armes et dépouilles en 
monceaux de dépôts sacrés (Brunaux, 1986, 110 et 126-128 ; Brunaux et Lambot, 1987, 
41-42 et 56; Brunaux, 2000, 135). Un vieil-irlandais mell/mul, mellach/mullach est 
attesté au sens de “rotondité”, “bosse”, “colline”, “sommet”, “tas conique” ; et également 
un breton mell, “colline”, “bosse” ; tous deux issus d’une racine indo-européenne 
*mel-, “fait d’apparaître”, “hauteur” (Vendryes, 1960, M-33 et M-74 ; Plonéis, 1989, 



91 ; Degavre, 1998, 303 ; et Pokomy, 1959, 721). Cette racine celtique se retrouve 
dans le gaulois *metlo-/*melIo -, à l’origine de noms de localités comme MELLE, 
Deux-Sèvres ( Metolo , ép. mérovingienne) ; MELUN, Seine-et-Mame ( Mellodunum , 
au I er s. av. J.-C.) ; MEULAN, Yvelines ( Mellent , en 918) ; LONGJUMEAU, Essonne 
( Nongemellum , au XI e s.), toutes en rapport avec des éminences (Lacroix, 2005, 
121-122 ; Billy, 2011, 359, 360, 364). Le même thème a été suspecté par Christian 
Guyonvarc’h d’être à l’origine du français MEULE, “tas”, “amas” (1960d, 456). Il 
pourrait expliquer aussi le théonyme gaulois de Mars MULLO, attesté par une série 
d’inscriptions dans l’ouest de la France (à Allonnes, Craon, Nantes, Rennes) (Jufer et 
Luginbühl, 2001, 54). Le dieu aurait été surnommé “Celui-aux-Monticules”, “Celui- 
aux-Tas[-de-Butin]” (Guyonvarc’h, 1960d). On lit dans César (GG, VI/17), à propos 
des Gaulois : “Mars [...] est le dieu de la guerre ; avant la bataille, c’est à lui qu’on 
promet d’offrir le butin. Ceux à qui il a donné la victoire lui offrent en sacrifice toutes 
les captures vivantes avant d’entasser [en un seul endroit] le reste du butin. C’est ainsi 
que, dans de nombreuses cités et dans des lieux sacrés, on rencontre de véritables tertres 
constitués des objets les plus divers. Il est très rare qu’au mépris de la loi divine on ose 
emporter ou toucher les prises de guerre ainsi offertes aux dieux” (trad. Pilet, 1991, 
193). Bien sûr. César évoque les dieux gaulois de la guerre par le nom du Mars romain 
(auquel ils seront du reste assimilés à l’époque gallo-romaine). Il nous faut remettre des 
noms gaulois à ces dieux preneurs de butin : outre MULLO, aux “Tertres” guerriers, 
peut-être BUDÉNICUS, protecteur de la “troupe guerrière” (des BUDÉN1C1ENS de 
BOUZÈNE) ; CAMULUS, le “Champion” (thème d’où paraissent provenir différents 
CHAMBLAY, CHAMBLET, CHAMBLEY) ; CATURIX, le “Roi-du-Combat” (des 
CATURIGES de CHORGES ?) ; SÉGOMO, le “Victorieux” ; TEUTATÈS, le dieu de 
la teuta ; VICINNUS, le “Combatif’ ou le “Vainqueur” (et sa parèdre *VICINONA, 
dont la VILAINE paraît conserver le souvenir). On ajoutera des déesses de la “Victoire” 
ou “du Butin” : BOUDIGA (à Bordeaux), BOUDINA et les Mères BOUDUNNEAE (à 
Cologne) (Delamarre, 2007, 50, 55, 61, 164, 46, 47 ; Thévenot, 1955, 86-89). 

En gaulois “paix” devait se dire tanco -, terme qui se retrouve dans quelques 
anthroponymes ( Tancius , Tanconus , Tancolatis, Tanconisius) (Delamarre, 2007, 177). 
Nous rencontrons en celtique insulaire l’équivalent du mot gaulois : vieux-gallois tanc, 
“paix” ; vieil-irlandais tec-, “geler”, “se solidifier”, techta , “gelé” et “pacifié” (on 
considérait donc que la paix “gelait” l’état fluide de la guerre) (Delamarre, 2003, 289). 
De façon assez révélatrice, ce thème celtique ne semble guère avoir laissé de traces dans 
nos noms (une seule trace toponymique : le dénommé Tanconius aurait donné son nom à 
TANCOIGNÉ, localité du Maine-et-Loire) (Nègre, 1990, 209). De nombreux souvenirs 
des mots gaulois du combat se sont pourtant révélés à nous : anthroponymes antiques, 
mots du lexique, noms de lieux. Emile Benveniste souligne avec raison que “le rapport 
entre l’état de paix et l’état de guerre est, d’autrefois à aujourd’hui, exactement inverse. 
La paix est pour nous l’état normal, que vient briser une guerre ; pour les anciens, l’état 
normal [était] l’état de guerre, auquel [venait] mettre fin [provisoirement !] une paix” 
(1969, 368). 


Le combat 



Les Tungri, qui ont 
laissé leur nom à 
TONGRES (Belgique), 
étaient surnommés 
"Ceux-qui-sont-liés-par- 
serment". 

Les Petrocorii, gardés 
dans l'appellation du 
PÉRIGORD, se disaient 
"Ceux-aux-quatre- 
étendards-d'armées" ou 
les "Quatre-troupes". 


Les Carnutes "demandent qu'on jure solennellement sur les étendards militaires réunis 
en faisceau" (César, La Guerre des Gaules, VII/2). 



On trouve dans l'inscription gauloise du Plat de Lezoux (découverte en 1970) le mot 
batoron, "combattants", d'un thème celtique bat-. Transmis par le bas-latin battuere, il 
doit expliquer le français BATTRE. 



Noms de chefs militaires gaulois à sens guerrier, 
à l'époque de la guerre des Gaules 





COMMIOS, 

peut-être le "Frappeur" ( *com-bios ). 
Chef des Atrébates. 


LVXTIIRIOS, le "Lutteur". 
Chef gaulois des Cadurques. 


VERCA. 
Monnaie attribuée à 
VERCASSIVELLAUNOS, 
le "Grand-Commandant". 
Commandant arverne de l'armée de 
secours dépêchée à Alésia. 


DUBNORE[l]X, le "Roi-du-Monde-d'En-Bas" 
ou "du-Monde-des-Ténèbres”. 
DUMNORIX était un chef des Eduens, qui 
s'opposa à César et que ce dernier fit tuer. 


[OR]GETIRIX, le "Roi-des-tueurs". 
ORGÉTORIX était un chef gaulois des 
Helvètes. 


(J.-B. Colbert de Beaulieu et B. Fischer, 1998, 180, 239, 258, 325, 462). 



Ui 

V v ' ' 'r' : 

HL"'. 


& 


Monnaie d'or des Parisii (I er siècle av. J.-C.) 


Le cheval, allié du combattant 


Les Mandubii d'Alésia auraient été étymologiquement "Ceux-qui-sont-vifs-à-cheval" ; et 
les Viromandui (demeurés dans VERMAND et le VERMANDOIS) se seraient dénommés les 
"Hommes-chevaux". Sculptures et monnaies celtiques représentent des chevaux à tête 
humaine. 


Couvercle de la cruche à vin en 
bronze de la tombe princière de 
Reinheim (Sarre, V e siècle av. J.-C.) 

(cliché J.-C. Kanny). 


Un des noms gaulois du cheval, 
vo redos, le "coursier", a donné 
naissance à l'allemand REITEN et 
BEREITEN, "chevaucher". 


Un composé para-veredus explique 
aussi l'allemand PFERD, "cheval", 
et le français PALEFROI. 




Les serviteurs des guerriers nobles 


En Gaule, chaque "chevalier" 

"a autour de lui un plus ou moins 
grand nombre d'AMBACTS" 

(César, La Guerre des Gaules, VI, 15). 

Le terme ambactos désignait en 
gaulois "Celui-qui-agit-autour" 
(amb-actos) : serviteur remplissant 
toutes les missions de combat que 
le guerrier noble lui confiait. 

De là est né le nom français de 
l'AMBASSADEUR. 




(dessins d'A. Rapin) 



L'issue du combat 


La défaite 

Le français CHÉTIF est issu 
du croisement entre le latin 
captivus et un terme gaulois 
*cactos, "prisonnier de guerre". 

La détention use la force de 
corps et d'esprit du captif. 

Les chefs DRAPPÈS et 
VERCINGÉTORIX sont faits 
prisonniers par les Romains. Le 
premier se laisse mourir de 
faim ; le second finit par 
être tué dans sa cellule, 
après plusieurs années de 
dépérissement. 


Monnaie romaine en argent 
représentant le triomphe de César 
sur la Gaule, avec des captifs 
gaulois. 




La victoire 

Le rite des têtes coupées, 
prélevées sur les ennemis 
morts au combat, a pu faire 
naître le verbe TRANCHER 
(celtique *trincarë). 

"Aux ennemis tombés, 
ils enlèvent la tête qu'ils 
attachent aux cous de 
leurs chevaux; puis [...] ils 
emportent ces trophées, [...] 
chantant un hymne de victoire, 
et ils clouent à leurs maisons 
ces prémisses de butin" 
(Diodore de Sicile, V, 29). 


Crâne encloué découvert dans la 
Saône. 



au tome I 


De cet examen du substrat guerrier gaulois se dégagent plusieurs conclusions. 

La première, c’est tout simplement que la vie des anciennes populations gauloises 
nous est encore perceptible : si éloignée dans le temps, si différente dans ses conceptions, 
dans sa civilisation, la Gaule reste malgré tout présente. 

La deuxième conclusion, c’est que les noms peuvent nous aider à rétablir ce contact, 
à mieux percevoir certains aspects de civilisation : ce sont des passerelles entre notre 
époque et l’époque antique. 

Un troisième enseignement est à tirer : même si on ne doit pas exagérer l’empreinte 
de la langue gauloise dans le français - certainement assez restreinte -, force est 
de constater que les traces du substrat guerrier se révèlent non négligeables. Les 
préoccupations martiales des Gaulois nous ont été évoquées par tout un ensemble de 
faits lexicaux et onomastiques concordants qui sont restés ancrés dans notre langue : 
termes du vocabulaire, noms de localités, appellations de régions ou de pays, qui se sont 
montrés liés au domaine des combats, de façon directe ou indirecte, nous éclairant sur les 
conceptions des peuples protohistoriques de la Gaule. Il n’est pas banal, en particulier, 
que des désignations gauloises d’armes comme le TALEVAS et la TALOCHE, le 
GLAIVE, la LANCE, ou le JAVELOT soient passées dans le français. Que près de 250 
toponymes se soient formés sur les noms qui servaient à désigner des places fortes dans 
la langue gauloise ; et qu’un nombre aussi important de noms de lieux, symptômes du 
morcellement des territoires, conserve les appellations antiques de la frontière en gaulois. 
Des toponymes, et quelques noms, aussi, ont gardé souvenir des troupes guerrières, 
des appellations des combattants, des combats, de la victoire ; de la conception des 
affrontements, et des pratiques guerrières, faisant parfois allusion à la force et à la fureur 
des peuples combattants. Enfin, le terme guerrier par excellence, le verbe se BATTRE, 
provient, via le latin, d’un thème sans doute issu de la langue gauloise. 

Bien sûr, il ne faudrait pas croire que la totalité du substrat gaulois se réfère aux 
combats, et voir la guerre partout. De nombreux mots et noms concernent des domaines 
différents de cette civilisation, qui seront examinés dans les tomes II et III (agriculture, 
élevage, artisanats, transports, commerce, religion) : bien d’autres valeurs que martiales 
ont existé ! Cependant, nous gardons des traces riches d’une Gaule guerrière. Les 
histoires de la langue doivent prendre en compte cette dimension qu’elles ignorent : le 
substrat gaulois, s’il est relativement limité, n’a pas laissé qu’une poignée de mots ayant 
trait à la vie des campagnes, des choses de la terre... ; l’observation du vocabulaire et 
le recours à la toponymie - souvent négligée et pourtant essentielle - nous l’ont montré. 

On ne doit pas s’étonner de l’importance de ces souvenirs guerriers (voire s’en 
offusquer ou nier leur réalité en trouvant le thème surévalué) : les sociétés antiques 
reposaient sur des valeurs en grande partie martiales. La guerre est évidemment restée 
pendant des siècles la première occupation et préoccupation des tribus celtes, sans cesse 
en tension, sans cesse combattant pour leur devenir. 



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Souvenirs antiques - 1 , Noms de peuples gaulois (p. 225) ; 2, Noms de personnages gaulois (p. 226) ; 3, 
Noms de dieux gaulois (p. 226). 

Souvenirs actuels - 4, Noms de régions, pays, communes, hameaux et lieux-dits de France d’origine 
gauloise (p. 227) ; 5, Noms de cours d’eau, de sources, de bois et forêts, et de hauteurs de France d’origine 
gauloise (p. 234) ; 6, Noms de lieux étrangers d’origine celtique (p. 235) ; 7, Mots français d’origine gauloise 
(p. 236) ; 8, Noms de personnes en France issus de thèmes gaulois (p. 237). 


Abrincates 

19,171 

Albiques 

28, 57, 156 

Allobroges 

21,22, 29 

Ambarres 

28, 177, 178 

Ambibarètes 

177 

Ambibares 

28, 177 

Ambiens 

15, 19, 26, 28 

Andécaves 

15, 19, 183 

Arvernes 

15, 69, 70 

Atrébates 

19, 26, 27, 29 

Aulerques 

21 

Baiocasses 

19 

Belges 

26, 27, 176, 177 

Bellovaques 

15, 19, 26, 165 

Bituriges 

15, 19,21,24, 56 

Bodiocasses 

198 

Bodiontiques 

198 

Boïates 

19 

Boïens 

19, 25, 55, 179 

Brannoviques 

163, 169, 195 

Brigianiens 

28 

Budéniciens 

158, 199 

Cadurques 

15, 19,54, 55, 162, 163, 171 

Calètes 

26, 55, 172 

Carnutes 

15, 19, 57, 65 

Catalaunes 

15, 19, 27, 54, 171, 182 

Caturigcs 

19, 25, 54,56, 110, 156, 199 

Catuslogues 

54, 160, 171 

Catuvellaunes 

27, 54, 56 

Cavares 

183 

Cénomans 

15, 19, 22 

Coriosolites 

19, 22, 54, 160 

C-ubi (Bituriges) 

24, 197 

Diablintes 

15, 19, 55, 174 

Duroeasses 

19 

Eburons 

78 

Hburoviques 

19, 55, 78, 103, 169, 195 


Eduens 

21, 175 

Eleutètes 

19 

Gabales 

19, 76 

Gésates 

73, 74 

Graiocèles 

110 

Helvètes 

25, 56 

Iconiens 

28, 45, 110 

Lémoviques 

15, 19, 55, 77, 169, 195 

Lexoviens 

19 

Lingons 

19, 107, 166 

Mandubiens 

188 

Médiomatriques 

15, 19, 27, MO 

Médulles 

25, 26 

Meldes 

19 

Morins 

27 

Namnètes 

15, 19 

Nantuates 

28 

Nerviens 

174 

Nitiobroges 

29 

Parises 

19, 27 

Pétrocores 

15, 19, 22, ?7, 54, 162 

Pictaves/Pictons 

15, 19, 177 

Quariates 

110 

Rauraques 

26 

Rédons 

15, 19, 23, 57, 187, 192 

Rèmes 

19, 26, 56 

Rutènes 

15, 19, 176 

S agi en s 

19,63 

Santons 

15, 19, 22, 25 

Sédunes 

29 

Ségobriges 

195 

Ségovellauncs 

182, 195 

Ségoviens 

195 



Ségusiaves 

195 

Tricnros 

27, 54, 162 

Ségusini 

J 95 

Trifoliés 

19, 177 

Sénons 

19,21,23,24, 196 

lurons 

15, 19, 177 

Séquanes 

26 



Silvancctes 

19, 54 

Vcliocasscs 

26, 56 

Sotiates 

148 

Vcl laves 

56 

Suessions 

19, 26, 29 

Vénèles 

15, 19 

Sulbanectes 

54 

Vergunnes 

19 



Vertamocores 

22, 54, 56, 110, 161 

Tarbelles 

163 

Viducasses 

19, 106 

Tectosages 

55, 78 

Viromanduens 

19, 26, 188 

Tricasses 

15, 19, 27 

Vivisqucs (Blturiges) 

24, 26 

Tricastins 

19, 27 

Volques 

163 


Acco 

172 

Donnotaurus 

183 

Ambigatus 

169 

Dumnorix 

21 

Ambiorix 

21 

Dumacos 

120 

Andocombogios 

179 



Alépomaros 

189 

Epasnactus 

189 



Eporédorix 

189 

Bituitos 

21 



Brennus 

181 

Indutiomarus 

68 

Camulogénus 

21, 184 

Luctérius 

183 

Calugnatos 

169 



Calumandos 

169, 188 

Ollovlco 

21, 168, 195 

Catuvolcus 

163, 169 

Orgétorix 

180 

Cavarillos 

183 



Cavarinus 

183 

Ségovèse 

195 

Cingétorix 

190 



Commios 

179 

Teutomate 

155 

Conviclolitavis 

168, 195 



Critognatos 

167 

Vercassivellaunus 

182 


Vercingétorix 

21,55, 190, 191 

Diviciacus 

66, 178 

Viridomarus 

68 

Divico 

178 

Viridovix 

168, 195 

NOMS DE DIEUX GAULOIS 



A II >n n i\ 

156 

Lug 

156 

AlWIlinlIV 

156 



Ai \ ci nu:. 

156 

Matra 

* 27 



Matres Senonum 

23, 24 

Hihiat le 

156 

Matrona 

27 

Hoiidiga 

199 

Mullo 

199 

lloudma 

199 



lioiidiimicae 

199 

Randosas, Randosatis 

39 

Iti igindo(na) 

112 

Rudianos 

156 

Budénicus 

156, 158, 199 

Scgomo 

199 

Cumulus 

21, 184, 199 

Séquana 

26 

Calurix 

156, 199 

Teutatès, Toutatis 

155, 199 

Gcsacus, Gisacos 

74 

Tritullus 

177 

I canna 

45 

Vésonlius 

156 

Icovellauna 

45 

Vicinnus 

168, 199 



NOMS DE REGIONS, PAYS, COMMUNES, HAMEAUX 
ET LIEUX-DITS DE FRANCE D'ORIGINE GAULOISE 


Achun 

129, 133 

Argonne 

16, 105 

Acon 

172 

Arles 

14, 20 

Aconin 

172 

Armorique 

16, 28 

Agen 

14, 15, 20, 124, 145 

An*as 

14, 18, 19, 20, 26, 27, 29 

Agenais 

16 

Arthun 

129 

Ahiin 

129, 133 

Artois 

16, 26, 29 

Aiglun 

129 

Arzenc-de-Randon 

41 

Aigronnière (L’) 

49 

Arzon 

129 

Aiguerande 

46, 47, 52, 53 

Augers-en-Brie 

140 

Aigurande 

46, 47, 50 

Authon 

58, 129, 135 

Aime 

20 

Autun 

58, 129 

Alaise 

125 

Auvergne 

15, 16,69, 79 

Albi 

20, 57 

Auvers 

99 

Albion (Pays d’) 

28, 156 

Auxerre 

15, 20, 87, 88, 141 

Albiosc 

57 

Auxerrois 

16 

Alençon 

20, 73 

Auxois 

16, 124 

Alièze 

125 

Auxonne 

87 

Alise-Saintc-Reine 

124, 125, 145, 146 

Avallon 

15, 20 

Allex 

125 

Avallonnais 

16 

Aluze 

125 

Averdoingt 

129, 135, 138 

Ambérac 

178 

Averdon 

78, 103, 128, 129, 138 

Ambérieu-en-Bugey 

20, 178 

Avignon 

14, 20 

Ambérieux 

178 

Avorant 

46 

Ambér ieu x -en -Dom be 

178 

Avord 

87 

Amberrc 

178 

Avosnes 

87 

Ambert 

20, 87 

Avranches 

18, 19, 20, 171 

Ambeyrac 

178 

Avranchin 

16 

Ambialet 

87, 93 

Avreuil 

103 

Ambierle 

89 

Avrolles 78, 103, 113, 114, 116, 118, 145 

Am boise 

20, 87, 88 

Axai 

172 

Ambrief 

178 

Aygu (Avenue) 

124 

Amiénois 

16, 26 

Ayn 

124 

Amiens 

14, 18, 19, 20, 26 

Ayron 

129 

Ampilly 

190 

Azois 

l() 

Ampoigné 

190 

Balan 

129, 130, 1 15 

Anconville 

172 

Balazuc 

129, 1 10 

Andrésy 

87 

Ballore 

121 

Anet 

96 

Bar-le-Duc 

15, 20 

Angers 

15, 18, 19, 20, 183 

Barrois 

16 

Anglure-sous-Dun 

128 

Barzun 

129, 130, 136 

Angoulême 

20 

Bade- Verdun (La) 

132, 133, 136, 137 

Anjou 

13, 16, 183 

Bauges 

16 

Annecy 

20 

Bavay 

20, 101 

Aougny 

172 

Bayeux 

18, 19, 20, 198 

Appenai 

189 

Baynes 

’ 101 

Appeugny 

190 

Beauce 

13, 16 

Appilly 

190 

Beaugies 

176 

Appoigny 

190 

Beaumont-en-Beine 

101 

Apponay 

190 

Beaune 

15,20 

Arandas 

40,41 

Beaunois 

16 

Arandon 

40,41 

Beauvais 

15, 18, 19, 20, 26, 165 

Ardcnne 

107 

Beauvaisis 

16, 26, 165 

Ardennes 

13, 16, 105, 107 

Bédarrides 

87 

Ardin 

129, 132 

Béhuard 

90 

Ardon 

129, 135 

Beine 

101 

Ardus 

136 

Beine-Nauroy 

1.01 

Arduy 

107 

Beneuvre 

113, 114, 115, 117, 118 

Argentan 

15,20 

Bennes 

101 

Argcnlon-Château 

91 

Bernac 

181 

Argenton-sur-Crcuse 

20 

Bemay 

181 


Bernay-en-Brie 

181 

Brianlin 

17 

Berny 

181 

Brime 

20, 87 

Beronde 

52, 53 

Bridoré 

140 

Berry 

13, 16, 21, 24, 56 

Brie 13,16,17,112,113,114 

Berry-Bouy 

179 

Brie-Comlc-Robert 

97 

Bertre 

146 

Brice 

173 

Bertry 

146 

Briel-sur-Barse 

173 

Berzé 

146 

Bricy 

113, 118 

Besançon 

20,92, 156 

Brignon 

113 

Bessin 

13, 16, 198 

Brigue (La) 

113 

Beynes 

101 

Brion 89, 112, 

113, 115, 116, 117, 129 

Bézaudun 

129, 132 

Brionnais 

16 

Bezouce 

156, 158 

Briord 

87 

Bézu (Le) 

139 

Briosne-lès-Sables 

112, 113, 115 

Bézut 

158 

Brioude 

20 

Bibracte 

voir Beuvray 

Brioux 

112, 113 

Bièvre 

16 

Brive-la-Gaillarde 

14, 20, 87 

Blaye 

20 

Broindon 

112 

Bonnard 

90 

Bron 

66 

BortTEtang 

90 

Bronne 

66 

Bort-Ies-Orgues 

87,90 

Broyé 

113, 117 

Bougey 

176 

Broyés 

113, 115, 117 

Bougy 

176 

Brumath 

20 

Bou logne-sur-Mer 

15,20 

Bryon 

113, 115, 117 

Boulonnais 

16, 17 

Buch (Pays de) 

16, 17, 25,55, 179 

Bouray 

90 

Cadours 

169, 170 

Bourbon-L’ Archambault 

20 

Caen 

14, 15, 20, 170, 171 

Bourbonnais 

16, 17 

Cahan 

170, 171 

Bourbonne-les-Bains 

20 

Cahon 

170, 171 

Bourdeix (Le) 

129, 132, 134 

Cahors 14, 15, 

18, 19, 20, 54, 162, 171 

Bouret 

90 

Calezun 

134 

Bourg-la-Guirande 

47 

Campbon 

129 

Bourges 

15, 18, 19, 20,21,24 

Cannes-Ecluse 

87 

Bourth 

90 

Cantobre 

113, 114, 115, 116 

Bouthéon 

128, 129, 137 

Caorches-Saint-Nicolas 

170 

Bouy 

179 

Caours 

170 

B ouy-Luxembourg 

179 

Carentan 

20 

Bouy-sur-Orvin 

179 

Carpentras 

20, 187 

Bouzène 

156, 158, 199 

Casseuil 

102 

Boyer 

179 

Catus 

170 

Boyeux 

179 

Caux (Pays de) 

13, 16, 17, 26, 55, 172 

Brageac 

173 

Cavaillon 

20 

B ram 

20, 103 

Caveirac 

184 

Brandon 

133, 135 

Cercy-la-Tour 

172 

Brandon 

129, 163, 169, 195 

Cers 

172 

B ray 

113, 115, 116 

Cersay 

172 

B ray (Pays rie) 

16, 95 

Cervon 

129, 132 

Bur 

113 

Cestre(s) 

196 

Bivgançon 

112, 113, 117 

Cévennes 

13, 16, 109 

B IV)- y 

173 

Chabris 

* 87 

Brenac 

181 

Chadirac 

170 

B renas 

181 

Chadrac 

169, 170 

B rénal 

181 

Chadron 

170 

B renne 

16, 95 

Chaillouvres 

113 

Breny 

181 

Chalon-sur-Saône 

15, 20, 87, 88 

Bresdon 

129 

Chalonnais 

16 

Bresse 

13, 16, 31, 100 

Châlonnais, Chalonges 

16, 17, 54, 170 

Bressuire 

20 

Châlons 

129 

Brest 

20 

Châlons-en-Champagne 

15, 18, 19, 20, 27, 54, 

Briançais 

16, 17 


56, 170, 171, 182 

Briançon 20, 28, 112, 113, 115, 1 16, 117 

Chamarande 

42, 43,44,51,52,135 

Briançonnais 

16, 17, 28 

Chamarande (La) 

43,44, 51, 52 

Briançonnct 

112, 113 

Chamarandes-Choignes 

42, 43 

Briant 

112, 113 

Chambéon 

129 

B ri an tes 

112, 113, 115, 116 

Chambéry 

20 


Chamblay 



184, 199 

Chamblet 



184, 199 

Chambley 



184, 199 

Chambord 



15, 20, 87 

Chamerande 


42, 43, 52, 53 

Chamérande 



42, 43, 5 1 

Chamouillac 



184 

Chamouille 



184 

Chamouilley 



184 

Champ-Guérand 



50 

Champdor 



113 

Champéon 



129 

Champs 



170, 171 

Chanas 



102 

Chanaz 



102 

Chanteix 



129 

Chaon 



170, 171 

Chaource 



170 

Chaourse 



170 

Chapelle-sous-Dun (La) 



128 

Chartèves 



113 

Chartrain (Pays) 


16, 

17, 65, 79 

Chartres 15, 18, 

19, 

20, 65, 79 

Chartres-de-Bretagne 



57 

Chartreuve 



113 

Chasseneuil 



102 

Chasseneuil-sur-B onnieure 



102 

Chasseneuil -du-Poitou 



102 

Chassigny-sous-Dun 



128 

Châssis (Le) 



187 

Château-Landon 



132, 182 

Château-Verdun 129, 132, 

133 

1, 136, 137 

Châteaudun 129, 132, 

135, 

138, 139, 145 

Châteaumeillant 



158 

Châteauneuf-de-Randon 



40, 41 

Châtel-de-Neuvre 

113, 

115 

i, 116, 183 

Chaudon 



129, 138 

Chaudun 



129 

Chaumont 



129 

Chavéria 



184 

Chaveyriat 



184 

Chéry-Chartreuve 



113 

Chéu 



170 

Chilleurs-aux-Bois 



140 

Chorges 18, 19,25,54,56, 110, 

156, 170, 171, 199 

Cirande 



49 

Clion-sur-Indre 



58 

Clos-de-Vougeot 



100 

Cœuvres 



113, 197 

Coivrel 


113 

1, 115, 197 

Comblessac 



184 

Condé-sur-Aisne 



92 

Condé-sur-l’Escaut 



20 

Condé-Folie 



91,96 

Condé-lès-Herpy 



92 

Condé-sur-Iton 



91 

Condé-sur-Noireau 



92 

Condé-sur-Suippe 



87, 92, 96 

Condom 



20 

Corade (La) 



120 

Coren 



119 

Corenc 



119 

Corent 



120 

Corlois (Pays de) 



161 

Corre (La) 



120 


Correns 

120 

Corseul 

18, 19, 22, 54, 160, 161 

Cosne-Cours-sur-Loire 

20, 91 

Coudun 

129, 134, 135 

Coulobres 

113 

Courenc 

119 

Courouvre 

113 

Courson 

129 

Coutouvre 

113 

Creil 

180 

Criel-sur-Mer 

180 

Crosmières 

180 

Crouay 

180 

Crouy 

180 

Cruas 

180 

Cruéjouls 

180 

Crupilly 

66 

Cuers 

120 

Curiot (En) 

120, 145 

Daiois 

102 

Decize 

20 

Délivrance (Notre-Dame de) 50 

Délivrande (La) 

46, 49 

Deneuille 

183 

Deneuvre 1 

13, 115, 116, 117, 118, 183 

Der 

102 

Der (Pays du) 

16 

Dhéré 

178 

Dierre 

178 

Digoin 

20 

Dijon 

14, 15, 20 

Dijonnais 

16 

Dinan 

20 

Dirol 

102 

Di vonne-les-B ai ns 

20 

Dole 

20 

Dom 

129 

Dombe(s) 

16, 17, 95 

Donnay 

183 

Douai 

20 

Dourgne 

120, 145 

Doum (Le) 

120 

Douman 

120 

Doumazac 

120 

Douvres-la- Del ivrande 

47,87 

Dreugésin 

17 

Dreux 

18, 19 

Drevant 

102 

Drouais 

16, 17 

Droué 

173 

Duesmois 

16, 17 

Dun 

127, 128, 129, 133, 135 

Dun-sur-Auron 

20, 129, 133, 134, 139 

Dun-sur-Grandry 

129, 133 

Dun-sur-Meuse 

129, 132, 135 

Dun-le-Palestel 

20, 129, 139 

Dun-les-Places 

129, 133, 138, 144 

Dun-le-Poëlier 

129, 133 

Duneau 

127, 129 

Dunet 

127, 129, 133, 135 

Dung 

127, 129 

Dunois 

16, 17 

Durande (La) 

40, 47,51 

Durdat-Larequille 

173 


Ebréon 

78, 129, 138 

Ebreuil 

103 

Egarande 

46, 47, 51, 52 

Eguirande 

40 

Eguirands (Les) 

46,51 

Embrun 

20, 78, 103, 129, 138, 139 

Embrunais 

16, 17 

Embry 

178 

Enguyrande 

50 

Entrains 

96, 97 

Envermeu 

20, 103 

Epagne 

190 

Epagny 

190 

Epannes 

190 

Epernay 

20 

Epernon 

129, 130, 135 

Epeugny 

190 

Epfig 

190 

Epoigny 

190 

Epy 

190 

Equilandes (Les) 

50 

Erv antes (Les) 

50 

Escaudœuvres 

87 

Escouloubre 

113 

Essalois 

123, 131 

Essay 

187 

Esse 

187 

Essia 

187 

Essoyes 

187 

Eurande 

46 

Eurantes (Les) 

47, 50 

Evran 

20 

Evrecin 16, 17, 55, 78, 79, 103, 169, 195 

Evreux 18, 19, 20, 55, 78, 79, 103, 169 

Evron 

20 

Evrunes 

103 

Evry 

20 

Exmes 

122, 123, 142, 146 

Exoudun 

128, 129, 130 

Eygurande 

39, 46, 47, 50, 51 

Fou-dc-Verdun (Le) 

133, 137, 138 

Garganvillar 

179 

tïargenville 

179 

( iavaudim 

77, 129, 135, 138 

( iergovie 

126, 142 

< i(‘l JMK'I 1 

179 

< ii’ipv 

125 

< icv-’iiidnii 

13, 16, 17,76, 79 

( iii 4 h 

20 

< ir.av la < oiulir 

74 

< il', OIS 

15, 20, 87, 89 

( il sv 

74 

( «1 VOIS 

74, 87 

( ii/.uy 

74 

( ii/.y 

74 

Glandon 

129 

Goirandic (La) 

50 

Gourdon 

143 

Gourgé 

143 

Gournay-sur-Aronde 

143 

Gourzon 

143 

Gravon 

129 

Guérande 

49,51,52 

Guérandes (Les) 

51,53 


( iiiiiaiulc 

46, 47,51,52 

( luirniule (La) 

47 

Guirandes (Les) 

47 

Guirlande 

46 

1 lénmde 

46 

llérandes (Les) 

46, 47 

I léron 

46,49 

Hiémois (Le) 

123 

Hipsheim 

190 

Hirondelle (L’) 

46, 47,51 

Hostun 

58, 129 

Huhurant 

50 

Huismes 

122 

Huisseau-en-Beauce 

122 

Hussault 

123 

Hyronde 

46 

Iffs (Les) 

103 

Iguerande 

46, 47,51,52, 53 

Ingrande 

46, 47, 49 

In grande (L’) 

47 

Ingrandes 

46, 47, 49 

Ingrandes-sur-Loire 

46 

Ingrandes-sur-Vienne 

45, 46, 49 

Tngrannes 

46, 47 

Ingronnière (L’) 

49 

issoire 

20, 140 

Tssoudun 

20, 129, 130, 133, 139 

Issoudun-Létrieix 

129, 130 

Ivors 

103 

Izernore 

140 

Jandun 

129 

Jargeau 

179 

Javols 

18, 19, 76, 79 

Jeurre 

140 

J œuvres 

113, 115, 116, 118 

Jort 

87, 89 

Jouars-Ponlchartrain 

140 

Joux (La) 

108 

Joux-la-Ville 

108 

Jublains 

18, 19, 55, 174 

Jura 

13, 16, 108 

Ladon 

129, 135, 137 

Laguemie 

124 

Lancé 

73 

Lanchy 

73 

Lancié 

73 

Lançon 

73 

Langogne 

20 

Langogne (Pays de) 

17, 107 

Langon 

20 

Langres 

18, 19, 20, 166 

Langres (Plateau de) 

13, 16, 17, 107, 166 

Lanobre 

113 

Laon 

15, 20, 129, 139, 156 

Laonnois 

16, 17 

Laons 

139 

Laudun 

129, 139, 156 

Lauzun 

129, 139 

Lavaur 

20 

Lavorant 

46 

Lectoure 

20 

Lemens 

104 

Leyment 

104 

Lieutadès 

18, 19 





Lieuvin 

16, 17 

Meulan 

199 

Lillebonne 

57 

Meung-sur-Loire 

20, 129, 133, 139, 140 

Limagne 

16, 17, 95 

Meurge (La.) 

33, 35, 48, 53 

Limeil-Brévannes 

104 

Meylan 

20 

Limeuil 

104 

Mijoux 

108 

Limeux 

104 

Miolands (Les) 

158 

Limoges 

14, 15, 18, 19, 20, 55,79, 169 

Mions 

129 

Limoges-Fourches 

104 

Moëlan 

158, 159 

Limours 

104 

Moëslains 

158, 159 

Limousin 

16, 17, 55,77, 79, 169, 195 

Moirans 

33, 34, 35 

Lingèvres 

113 

Molain 

158, 159 

Lion 

129 

Moliens 

158, 159 

Lion-devant-Dun 

138 

Monceaux 

129 

Liozun 

138 

Monlezun 

129, 130 

Lisieux 

18, 19, 20 

Monlezun-d’ Armagnac 

129 

Liverdun 

129, 137 

Montbard 

20 

Lodève 

20, 97 

Montier-en-Der 

102 

Lodévois (Lodévais) 

16, 17 

Montlauzun 

129 

Longjumeau 

199 

Montsaon 

130, 134, 142, 196 

Lonrai 

38 

Montverdun 

129, 136, 137 

Lons-le-Saunier 

15, 20, 129 

Morge 

33, 34, 35, 36 

Loudun 

128, 129, 139, 156 

Morgemoulin 

35 

Louin 

139 

Morgeot 

33, 35 

Luitré 

183 

Morges 

33, 35 

Lure 

20 

Morges (Les) 

35 

Luxeuil-les-Bains 

20 

Morgon 

33, 34, 35, 52, 53 

Lyon 

14, 15, 20, 128, 129, 139, 156 

Morvan 

13, 16, 105, 108, 109 

Lyonnais 

16. 17 

Moulons 

182 

Lyronde 

36 

Moyenneville 

157 

Mâcon 

20, 88 

Moyeuvre 

113 

Mâconnais 

16, 17 

Mulcien, Multien 

16, 17 

Magalas 

182 

Mussidan 

140 

Maine 

16, 17, 22 

Mussy-sous-Dun 

128 

Mâlain 

158 

Naix-aux-Forges 

95 

Mandeure 

20, 140, 190 

Nancy 

20 

Mans (Le) 

15, 18, 19, 20, 22 

Nantais (Pays) 

16, 17 

Margeride (La) 

33, 37, 38,51 

Nanterre 

15, 20, 141 

Margerides 

33, 37, 51 

Nantes 

14, 15, 18, 19, 20 

Margeridons (Les) 

51 

Nantua 

20 

Margerie (La) 

51 

Narcy 

174 

Margerie-Chantagret 

33,38,51,52 

Nemours 

20 

Margerie-Hancourt 

33,38 

Nérac 

15, 20 

Margueray 

33, 38 

Néronde 

39, 44, 45,51,52,53 

Margueron 

33, 37 

Nérondes 

45 

Marvejols 

20 

Nérondes (Les) 

45 

Maulain 

158 

Ners 

174 

Maulan 

158 

Nersac 

174 

Mauzun 

129, 134 

Nervieux 

174 

Mayenne 

20 

Neung-sur-Beuvron 

127, 129, 140 

Meaux 

18, 19 

Neuville-en-Beine (La) 

, 101 

Médan 

129, 135, 136 

Nieudan 

127, 129, 139 

Médoc 

13. 16, 17, 25, 26 

Nigronde 

44 

Mehun-sur-Indre 

133, 139 

Nîmes 

14, 15, 20 

Mehun-sur- Y èvre 

129, 133, 139 

Niort 

15, 20, 92 

Melle 

20, 199 

Noeux-les-Mines 

20 

Melun 15, 20, 128, 129, 131, 140, 199 

Nogent-le-Rotrou 

15, 20 

Melunais 

16, 17 

Nogent-sur-Seine 

20 

Mende 

20 

Notre-Dame-d’Aygu 

124 

Ménétrux-en-Joux 

108 

Notre-Dame-de-Briançon 

112, 113 

Mervent 

109 

Notre-Dame-de-Livoye 

103 

Meslan 

158, 159 

Nouan-le-Fuzelier 

127, 129 

Mesland 

158 

Nouvion 

20 

Messin (Pays) 

16, 17,27 

Noyan t-et- Aconin 

172 

Mesves 

88 

Noyon 

20 

Metz 

14, 15, 18, 19,20,27, 140 

Nyon 

127, 133 

Meudon 

129, 140 

Nyons 

20 


13, 16, 28, 45, 
129, 


135, 

13, 14, 18, 19,20. 

16 


Oisans 
Olendon 
Orange 
Organ 
Orgon 
Osselle 
Oudun 
Paris 
Parisis 
Pel-et-Der 
Perche 
Périgord 
Périgueux 
Perthes 
Perthois 
Petit-Arran (Le) 

Pierre-Héron 
Poitiers 
Poitou 
Puy-d’Hirondet (Le) 

Puy-d’Issolud 123, 130, 131, 135, 138, 139, 


16, 17, 

13, 16, 17, 22, 27, 54, 161, 
14, 15, 18, 19,20, 22, 27,54, 161, 


48. 


15, 18, 19, 20, 
13, 14, 15, 16, 17, 


170, 

13, 16, 17,54, 
16, 17, 

39 

36. 

39, 40. 
40. 

40, 41 
40, 
40. 
39 


Quéant 
Quercy 
Queyras 
Rai (s) 

Randal 
Randan 
Randanne 
Randeix (Le) 

Randens 

Randol (Abbaye Notre-Dame de) 

Randon 
Randon (Le) 

Randonnai 
Ranville-B reuillard 
Ray 

Razès (Pays du) 

Ré 

Redon 
Reims 

Rémois (Pays) 

Rennais (Pays) 

Rennes 14, 15, 18, 19, 20, 23, 91, 187, 

Rennes-les-Bains 
Rennes-le-Château 
Relz (Pays de) 

Revest du Pion 
kliodnn 

kieiilorl de Randon 
Riom 

Riom es- Montagnes 
Roc de -PI ti rondelle 
Rodez 

Ronderie (La) 

Roquedur 
Rouen 
Rouergue 
Roumois 
Royans 
Royonnais 

Saint-Chris tol-d’ Albion 
Saint-Georges-du-Vièvre 
Saint-Germain-du-Crioult 
Saint-Grégoire-du-Vièvre 


15, 20. 
14, 18, 19, 20, 26. 


16. 


129, 


14, 15, 18, 19, 20, 


14, 15 
13, 16, 17, 

16 

16, 17, 


110 
136 
20 
181 
181 
123 
136 
i, 27 
s 17 
102 
101 
162 
162 
101 
101 
,53 
49 
177 
177 
51 
142 
171 
162 
110 
38 
40 
, 40 
40 
',51 
', 41. 

40 
,52 

42 
i, 42 
,40 
38 
57 
38 
; 88 
., 56 

56 
23 

192 

57 
57 
17 
57 

132 

41 
20 
20 
51 

176 

46 

129 

,20 

176 

17 

156 

17 

57 

98 

180 

98 


Sninl-Jeau-de-Garguicr 

179 

Sainl-.) ulien-de-Chédon 

129, 135 

Sainl-lust-et-lc-Bézu 

139 

Sainl-Paul-Trois-Châteaux 

18, 19, 27 

Sainl-Picrre-d’Alzobre 

113 

Saint-Picrre-de-Sénos 

23 

Sainte-Marguerite 

38, 39 

Sainte-Marguerite-de-Carrouges 38 

Saintc-Marguerite-d 'Elle 

38 

Sainte-Marguerite-des-Loges 

38 

Saintes 

18, 19, 20, 22 

Saintonge 

15, 16, 17, 22, 25 

Salbris 

88 

Satolas 

184, 190 

Saverdun 

129 

Savoie 

13, 16, 105, 109, 110 

Sées 

18, 19, 63 

Segonzac 

196 

Semoutiers-Montsaon 

134 

Seneuil 

23 

Séneujols 

23 

Senlis 

18, 19, 20, 54 

Senon 

23,24 

Sénonais 

16, 17,21, 196 

Senonches 

23,24 

Senoncourt 

23,24 

Senones 

20, 23, 24 

Senonges 

23, 24 

Senonnes 

23,24 

Senonville 

23,24 

Sens 18, 

19,20,21,23,24, 196 

Sérandon 

129 

Serres 

129, 130 

Serruelles 

172 

Seveux 

198 

Sèvres 

113 

Sigonce 

196 

Sion 

128, 137, 139, 196 

Sisteron 

20, 196 

Soissonnais 

16, 17,26, 29 

Soissons 

18, 19,20, 26, 29 

Sonzay 

196 

Sos 

148 

Soulièvres 

113, 116 

Suèvres 

113, 117 

Suin 129, 133, 135, 137, 196 

Tailly 

67 

Talais 

67 

Talazac 

67 

Talcy 

67 

Talissieu 

67 

Talizat 

67 

Talmay 

67 

Talou (Pays du) 

54, 160, 170, 171 

Tancoigné 

199 

Tannerre-en-Puisaye 

102 

Tarbes 

163 

Tardenois 

16, 17 

Tellecey 

67 

Tenay 

176 

Ternay 

122 

Ternois 

16, 17 

Teste-de-Buch (La) 

18, 19, 25 

Thaumiers 

67 

Thélod 

122 


Thénac 

176 

Thenay 

176 

Theneuille 

102 

Thénioux 

102 

Thénissey 

67 

Thenon 

176 

Thiemu 

182 

Thiers 

20, 182 

Thomery 

68 

Thomirey 

67 

Thou 

121 

Thou (Le) 

121 

Thouars 

20, 88, 92 

Thoult-Trosnay (Le) 

121 

Til-Châtel 

88 

Tonnerre 

20. 122, 141 

Tonnerrois 

16, 17 

Tomac 

122 

Torvéon 

128 

Toul 

20, 121, 177 

Toulon 

20, 177 

T oulx-S ainte-Croi x 

121, 177 

Touraine 

13, 15, 16, 17, 177 

Tourdun 

129, 130, 134, 136 

Toumay-sur-Odon 

122 

Toumon-d’Agenais 

122 

Tournon-Saint-Martin 

122 

Toumon-sur-Rhône 

20, 122 

Toumy 

122 

Tours 

14, 15, 18, 19,20, 177 

Touzac 

67 

Tréchy 

195 

Tressé 

195 

Tressin 

195 

Trets 

18, 19, 177 

Tricastin 

13, 16, 17 

Troyes 

14, 15, 18, 19, 27 

Tullois 

121 

Turvéon 

128 

Ucel 

123 

Upaix 

190 

Ussel 

15, 20, 123 

Uxeau 

123 

Uxelles 

123 

Vaivre, Vaîvre 

98 

Vandœuvre-lès-Nancy 

113, 116 

Vannes 

15, 18, 19, 20 

Vannetais 

16, 17 

Varzy 

146 

Vavre 

98 

Velay 

13, 16, 17, 56 

Velgesin 

17 

Venaissin (Comtat) 

16, 17 

Vendeuvre 

113, 116 

V endeuvre-du-Poitou 

113, 116 

Vendœuvres 

113, 115, 116 

Vendôme 

20 

Vendômois 

16, 17 

Ver 

99 

Vercors 13, 

16, 17, 22,54, 56, 110, 161 

Verdin 

133, 137 

Verdon 

129, 135, 137 

Verdun 

15, 20, 128, 129, 132, 133 


135, 136, 137, 140 
Verdun-sur-le-Doubs 129, 131. 133, 134, 135, 137 


Verdunois 

16, 17 

Vergons 

18, 19 

Vergy 

146 

Vermand 

18, 19, 26, 188 

Vermandois 

16, 17, 26, 188 

Vermenton 

129, 156 

Vem 

99 

Vemajoul 

104 

Vemay 

99 

Vemejoul 

104 

Vemeuge 

104 

Vemeuges 

104 

Vemeugheul 

104 

Vemeuil 

99 

V emeuil-en-Halatte 

96 

Vemeusses 

104 

Vemon 128, 129, 133, 

135, 138, 140, 144 

Vemou 

104 

Vemoux 

99 

Vemuejouls 

104 

Vemusse 

104 

Verosvres 

113, 115 

Vers 

99 

Vertaizon 

146 

Vertault 

146 

Verteuil 

146 

Vertilly 

146 

Vertout 

146 

Vertuzey 

146 

Vervins 

20 

Verzé 

146 

Verzy 

146 

Vesdun 

129, 133 

Vesvres 

96, 98 

Veuil 

101 

Veuves 

100 

Vèvre 

98 

Vexin 

13, 16, 17,26,56 

Vézaponin 

190 

Vézénobres 

113 

Vézézoux 

129, 137 

Vienne 

20 

Vierzon 

146, 147 

Vieux 

18, 19, 106 

Vieux-Dun (Le) 

133, 138, 144 

Villeneuve-lès-Maguelonne 

182 

Villié-Morgon 

52, 53 

Vinsobres 

113 

Voivre * 

98 

Voivres 

113, 115 

Vosges 

13, 16, 107, 108 

Vou 

101 

Vougeot 

100 

Vouvray 

98 

Voves 

100 

Voyenne 

100 

Voyennes 

100 

Woëvre 

16, 17, 95, 98 

Ygrande 

45. 46,47,51, 53 

Yronde 

36 

Yssandon 

129, 132, 138 

Yvrande 

46 

Yvrandes 

46, 47 

Yzeure 

20, 140 


ET DE HAUTEURS DE FRANCE! D'OR IC! NE GAULOISE 


Aigronne 

47 

I /angles (Plateau de) 

13 

Albion (Montagne d’) 

57 



Albion (Plateau d’) 

57, 156 

Margéria/, (Mont) 

38 

Ardenne(s) 

105, 106, 107 

Margeride (Forêt de la) 

37 

Ardou(x) (Mont) 

119 

Marguerite 

33, 37 

Argenton 

91 

Marne 

27 

Argonne (Forêt d’) 

31, 99, 105, 106, 107 

Marve 

194 

Armoricain (Massif) 

13, 16 

Marvottes 

194 

Aude 

172 

Mervenl-Vouvant (Forêt de) 

109 

Augronne 

50 

Moder 

27 

Auxois (Mont) 

124 

Mont-Saon 

130, 134, 196 

Avrelot, Avrollo(t) (Mont) 

114, 115, 117, 118 

Morge 

33, 34, 35, 36, 37 



Morges 

35 

Baynes (Forêt de) 

101 

Morges (Aiguille de) 

36 

Beine (Forêt de la) 

31, 101 

Morgins (Pas de) 

35 

Bernazoubre 

99 

Morgon 

33,34,51,52, 53 

Beuvray (Mont) 

145, 156 

Morgon (Crête de. Pas de. Pic de) 

36 

Beynes (Forêt de) 

101 

Morvan 

13, 105, 108, 109 

Briançon (Mont) 

112, 114 



Brie (Côtes de) 

114 

Nohain 

96 

Burande 

51 

Norentes 

50 

Cévennes 

109 

Oisans 

110 

Chasseneuil (Forêt de) 

102 



Coëvrons (Les) 

114 

Perthe (Forêt de la) 

101 

Corent (Puy de) 

120 





Queyras 

110 

Dard (Belvédère du) 

142 



Dardon (Mont) 

119, 142 

Randanne 

40 

Der (Forêt du) 

102 

Randon (Signal de. Truc de) 

41 

Done (Mont) 

128, 133, 134 



Donon (Mont) 

128, 135, 139 

Saône 

31 

Dun (Montagne de) 128, 133, 134, 135, 138 

Savoie 

105, 109, 110 

Durande (Montagne de la) 

36, 46,51 

Seine 

26, 45 



Sidobre (Plateau de) 

114 

Egrenne 

47 

Sion (Mont) 

196 

Equilandes 

48, 50 

Suin (Montagne de) 

135 

Eurande 

47, 50 



Eurantes 

50 

Thélod (Mont) 

122 

Eygues 

45 

Thouet 

92 

Eyguirandes 

51 

Tourvéon (Mont) 

128, 138 

Ey gu randes 

48 

Trincou 

198 

( liroiule 

49 

Varaude 

52, 53 

(■ourdou (Monlagne de) 

142 

Veaune 

101 

( liaies ou ( lives (Alpes) 

110 

Vercors 

22, 54, 56, 110 

( limande 

48 

Verdouble 

99 

< limande (Fois de) 

51 

Vernazobre 

99 

( Iiiii lande 

37,48 

Vemazoubre 

99 

( dm onde 

49 

Vernobre 

99 



Vernoubre 

99 

1 leiandes ( Bois des) 

50 

Vesle 

101 

1 leron 

48 

Veuve 

101 

1 li rondelle 

48 

Veuve (Bois de) 

101 

Ingrande 

48, 49 

Vièvre (Forêt de) 

98 

1 rondelle 

48 

Vilaine 

168, 199 



Vonne 

101 

Jorasses (Grandes et Petites) 

108 

Vosges 

13, 108 

Jorat (Mont) 

108 

Vouge 

31,99, 100 

Joux (Forêt de) 

108 



Jura 

13, 108 

Yonne 

45 

J u net 

108 

Yvron 

49 



Aberdeen 

13, 14 

Baudour 

121 

Beiach (Forêt de) 

101 

Belgique 

13, 176 

Bergame 

14 

Berne 

13, 14 

Bertrée 

146 

Bertrix 

146 

Beverley 

13 

Bienne 

14 

Binche 

13 

Bohême 

25, 179 

Bologne 

13, 14 

Bonn 

13, 14 

Boppart 

198 

Braga 

13, 14 

Bragance 

14, 112 

Brancaster 

164 

Bregenz 

13, 14, 112, 116 

Brescia 

13, 14 

Brno 

13, 14, 138 

Biiderich 

198 

Carlisle 

13, 14 

Carnia 

65 

Carniques (Alpes) 

65 

Coimbra 

13, 14, 111 

Coire 

14 

Côme 

13 

Corogne (La) 

14 

Couvin 

197 

Crémone 

13, 14 

Di nant 

13, 14 

Dormagen 

121 

Douvres 

13, 14 

Dublin 

13, 14, 95 

Dundee 

13, 14 

Diiren 

14, 188 

Hvora 

13, 14 

Fxilles 

190 

Genève 

13, 14, 87 

Glasgow 

13, 14 

Gloucesler 

13, 14 

1 lehrend 

47 

1 lelvétique (Confédération) 

25, 56 

1 jurande 

47 

1 lcron 

47 

Ivrée 

189 


Jorat (Mont) 

108 

Kempten 

14 

Kranj 

65 

Lausanne 

13, 14 

Linz 

13, 14 

Londres 

13, 14 

Magden 

136 

Mancetter 

187 

Mantoue 

13, 14 

Marmagen 

188 

Mayence 

13, 14 

Milan 

13, 14, 158 

Morge 

34 

Morgins 

36 

Morgins (Val de) 

36 

Morven 

109 

Namur 

13, 14 

Nimègue 

13, 14 

Novare 

14 

Nyon 

13, 127 

Ratisbonne 

14 

Ruhr 

26 

Saint-Maurice-d’Agaune 

123 

Ségorbe 

13, 14, 1 1 1 

Ségovie 

13, 14 

Setubal 

14, 1 14 

Sigüenza 

14, 196 

Sion 

13, 29, 196 

Soleure 

13 

S use 

195 

Tongres 

162 

Tournai 

122 

Trêves 

13, 14 

Trévise 

14 

Vérone 

13, 14 

Vevey 

24, 26 

Vienne 

13, 14 

Villach 

14 

Wintcrthur 

13, 14 

Worms 

13, 14 

York 

13, 14 

Ypres 

13, 14 

Yverdon 

13, 78, 131, 138 

Zurich 

13, 14 



Les mots rares et dialectaux sont en italique. 


Abonner 

160 

Dronge 

160, 191 

Alouette 

65, 164 

Drouillard, drouille 

173 

Alouetté 

164 

Dru 

173 

Ambact 

185, 186 

Druide 

155 

Ambassade 

186 

Drungaire 

160 

Ambassadeur 

186 

Drunge 

160 

Aranda, arande, arandon 

41 



Arpent 

70 

Essédaire 

187 

Arvan 

70 

Essède 

187 

Bâche 

23 

Gaillard 

175 

Banne 

114 

Galet 

61 

Barboter 

94 

Galoche 

61 

Barbouiller 

94 

Gèse 

74 

Barde 

165, 194 

Glaive 

71,72 

Bardit 

166 

Gorce 

142 

Battre 

167, 168 

Gourd 

142 

Bogue 

176 

Guenille 

94 

Borne 

90, 160 

Gutuater 

155 

Borner 

90 



Boue 

94 

If 

78 

Bouge 

176 

Iga 

45 

Bougette 

176 



Bourbe 

94 

Jaillir 

175 

Bourbier 

94 

Javeline 

76 

Braguette 

62 

Javelot 

75,76 

Braies 

62 

Javelle 

76 

Braye 

94 

J aux, jour 

108 

Brenn 

181 



Bronne(s), bronner 

66 

Lance 

72, 73 

Brunbrun 

66 

Lancer 

73 

Budget 

176 

Malfie, marfe, marfié 

193 

Ca ni v.\ 

164 

Malfré, marfi(e), marfio 

193 

('ers 

172 

Marne 

123 

Char 

23, 192 

Matras, matrasa 

75 

( ’liai iol 

23, 192, 193 

Matrasser 

75 

( 'liaipcnle 23, 

144, 187, 192 

Meule 

199 

< 'banni 

192 

Meurger 

32 

( 'haimiincrie 

22 

Mine « 

148 

< iiiumn 

42 

Miner 

148 

< 1 ici il 

194 

Morgier 

32 

< '(levai 

188 

Mourphi 

193 

( omballiv 

167, 168 

Murgée, murger 

32 

( Vaiiulre 

166, 167 



C Vainle 

167 

Noue 

94, 96 

Créti, c ré tir 

166, 167 



Croi, croï., croille, crouille, crouio 

179 

Ogre 

180, 181 

Crup(p)ellaire 

66 

Palefroi 

189 

Dorgne 

120 



Dorgni 

120 

Rand, randa, randal, rande, randisso, 


Dorgno 

120 

rando, randon, randuro 

39 

Dorgnon 

120 

Rendan 

39 

Drille 

173 

Rondisso 

39 



Sagne 

94 

Truand 

191 

Sagutn 

63 



Saie 

63 

Valet 

185 



Varenne 

94 

Talabard, talabas 

68 

Varne 

69 

Talbot 

68 

Varoche 

61 

Talevas 

68 

Vassal 

185 

Taloche 

68,69 

Vavasseur 

185 

Talus 

142 

Va(i)vre 

94 

Tamis 

147 

Vergne, vente 

69, 99 

Taranche, tarence 

144, 145 

Vernho 

69 

Tarière 

144 

Véroche 

61 

Tolliâou 

121 

Viène 

69 

Torque 

64 

Vire 

64 

Touillaud 

121 

Virer 

146 

Toulon 

121 

Virole 

64, 146 

Trancher 

197, 198 

Vouire 

64 



Cadours 

169 

Lançon 

73 

Caux 

172 

Ledru 

173 



Levasseur 

185 

Decaux 

172 

Levassor 

185 

Dru 

173 



Drut 

173 

Matras 

75 

Druaton 

173 

Matrat 

75 

Dumatras 

75 

Matraz 

75 

Gaillard 

175 

Talocher 

68 

Gaillardet 

175 

Talochez 

68 

Gaillat 

175 

Taloucher 

68 

Gaillet 

175 

Talva 

68 

Gaillot 

175 

Talvart 

68 

G aillou 

175 

Talvat 

68 

Gallard 

175 

Vassal 

185 

Lance 

73 

Vassard 

185 

Lanceard 

73 

Vasseur 

185 

Lancbon 

73 

Verne 

, 99 

Lancier 

73 

Vernet 

99 



Fig. 1 - Quelques villes d’Europe tirant leur nom du celtique 14 

Fig. 2 - Principaux pays, régions, provinces de France dont le nom est issu 

de la langue gauloise 16 

Fig. 3 - Principaux pays et provinces de France dont les appellations modernes dérivent 

d’un nom de territoire ( civitas ou pagus ) issu de la langue gauloise 16-17 

Fig. 4 - Communes de France tirant leur nom d’un nom celtique de peuplade gauloise 18 

Fig. 5 - Peuplades et peuples gaulois de nom celtique ayant laissé leur nom dans un nom de 

localité française 19 

Fig. 6 - 140 villes de France (parmi d’autres) tirant leur nom du gaulois 20 

Fig. 7 - Sur les traces des Sénons ? 24 

Fig. 8 - Exemples de toponymes issus du gaulois MORG- 33 

Fig. 9 - Toponymes issus du type *RANDA 40 

Fig. 10 - Toponymes issus du gaulois *CAMARANDA 43 

Fig. 11 - Toponymes issus du gaulois *IC(U)ORANDA 47 

Fig. 12 - Toponymes du type *IC(U)ORANDA. Frontières des Cénomans 49 

Fig. 13 - Toponymes du type *IC(U)ORANDA. Frontières des Turons 49 

Fig. 14 - Toponymes du type *IC(U)ORANDA. Frontières des Lémoviques 50 

Fig. 15 - Toponymes du type *IC(U)ORANDA. Frontières des Leuques et 

des Médiomatriques 50 

Fig. 16 - Toponymes frontière aux limites du territoire des Arvemes 51 

Fig. 17 - Toponymes frontière aux limites du territoire des Ségusiaves 52 

Fig. 18 - Toponymes frontière aux limites du territoire des Eduens 53 

Fig. 19 - Noms de régions et de localités françaises issus d’un nom 

de peuple gaulois paraissant en rapport avec les armes 79 

Fig. 20 - Noms de communes et de hameaux issus du gaulois BRIGA 1 13 

Fig. 21 - 101 noms de communes issus du gaulois *DUNON 129 

Fig. 22 - Les “super-forteresses” de France. Gaulois *VERODUNON 137 

Fig. 23 Anciens MEDIOLANON et frontières d’aujourd’hui 159 

Fig, 3 1 Toponymes issus du celtique CORIO- 161 

Fig,. 3 S Toponymes issus du gaulois CATU- 170 



3 



SOMMAIRE 

PRÉFACE de V. Kruta 5 

INTRODUCTION GÉNÉRALE 7 

INTRODUCTION AU TOME I - La Gaule des Combats 1 1 

CHAPITRE I - LES RAISONS DES COMBATS 1 3 

I - Les mouvements des peuplades 1 3 


1.1. La dynamique celte (13). 1.2. L’esprit de conquête (20). 1.3. Les peuples migrants (21). 1.4. 
Le mode de déplacement des peuplades (22). 1 .5. Des traces du déplacement des peuples ? (23). 
1.6. Les mouvements migratoires et les scissions à l’intérieur des peuples (24). 1.7. La recherche 
forcée de nouveaux territoires (25). 1.8. La stabilisation des peuplades (27). 1.8.1. Ethnonymes à 
sens géographique (27). 1.8.2. Ethnonymes marquant la sédentarisation (29). 1.8.3. Enracinement 
lexical (29). 

2 - Les conflits entre peuples voisins 30 

2.1. Le souci de la frontière (30). 2.1.1. La frontière-désert (30). 2.1.2. Le type *morga (32). 
• Hydronymes (33). • Noms de localités (34). • Autres MORGE possibles (35). • *Morgarita (37). 
2.1.3. Le type *randa (38). • *Randa sous une forme dérivée (39). Peuple des Santons. Peuple des 
Lémoviques. Peuple des Arvernes. Peuple des Gabales. Peuple des Vellaves. Peuple des Médulles. 
Peuple des Allobroges et des Séquanes. Peuple des Ambarres. Peuple des Lingons. Peuple des 
Esuviens. • Composé *ccimaranda/*cam.boranda (42). • Composé *nicoranda (44). • Composé 
'Hcorandal'Hcuoranda (45). 2.1.4. Balisage des territoires par les toponymes frontière (48). 

2.2. Tensions belliqueuses et sources de conflits (53). 2.2.1. L’antagonisme entre les peuples ou 
les peuplades (53). • Peuplades en armes (54). • Peuplades et peuples combattants (54). 2.2.2. Les 
causes d’affrontements (55). 

CHAPITRE II - L’ÉQUIPEMENT MILITAIRE 61 

1 - L’habillement des soldats 6 1 

1.1. Les galoches (61). 1.2. Les braies (62). 1.3. Les saies (63). 1.4. Les objets de parure (63). 

2 - Les armes 64 

2.1. Armes défensives (64). 2.1.1. Les casques (64). 2.1.2. Les cuirasses (65). 2.1.3. Les boucliers 
(66). 2.2. Armes offensives (70). 2.2.1. Les épées (70). 2.2.2. Les armes de trait (72). • Les lances 
(72). • Les armes de jet (73). Le *gaison (73). La mataris (74). Le javelot (75). 2.2.3. Les arcs 


(77). 2.3. La guerre végétale (78). 

CHAPITRE III - LA GUERRE DE DÉFENSE 87 

1 - Le rôle des sites de nature 87 


1.1. Les cours d’eau (87). 1.1.1. Etablissements voisins des eaux (87). 1.1.2. Ponts (88). 1.1.3. 
Gués (89). 1.1.4. Rencontres d’eaux (90). 1.1.5. Méandres (92). 

1.2. Les marais (93). 1.2.1. Zones de marais dans les campagnes (93). • Lexique des terres 
marécageuses et des eaux boueuses (94). • Régions de marais (94). • Noms de petits sites 
fortifiés en rapport avec les terres boueuses (95). 1.2.2. Zones de marais dans ou à proximité des 
agglomérations (96). 

1 .3. Les forêts (98). 1 .3.1. Forêts et marais (98). 1.3.2. Zones boisées et abris défensifs (99). • Sur 
les frontières (99). • Dans les territoires (100). Les lieux de bois (100). Les lieux du hêtre (101). 
Les lieux du chêne (102). Les lieux de l’if (103). Les lieux de Tonne (104). Les lieux de l’aulne 
( 104). 1 .3.3. Résistance forestière (105). 

1 .4. Les hauteurs (107). 1.4.1. L’abri des massifs montagneux (107). • Argonne et Ardenne (107). 
• Vosges (107). • Jura (108). • Morvan (108). • Cévennes (109). 1.4.2. La résistance des peuples 
alpins (109). 


2 - Les forteresses 1 1 1 

2.1. Les anciennes citadelles : type briga (1 1 1). 2.1 .1 . Un très ancien type (1 1 1). 2.1 .2. Une série 
toponymique importante (1 12). 2.1.3. Des sites haut perchés (l 14). 2.1.4. Des forteresses (115). 

• Lien particulier avec la hauteur (115). • Rôle double des sites de défense (1 16). La protection 
(116). La surveillance (116). • Réalité toponymique et réalité archéologique (117). 

2.2. Toponymes issus de diverses appellations de hauteurs-forteresses (118). 2.2.1 . Des anciennes 
hauteurs-refuges aux places fortifiées (119). • Type ardu- (119). • Type *cor-ennum (1 19). • Type 
durno- (120). • Type tullo- (121). • Type *tumo- (122). • Type uxello- (122). 2.2.2. Des places 
fortifiées aux grands oppida (123). • Type acauno- et *aginno- (123). • Type alisia (124). • Type 
*garg-/gerg- (125). 

2.3. Les nouvelles forteresses : type dunum (126). 2.3.1. L’importance du toponyme (126). 2.3.2. 
Des sites de hauteurs (128). • Eminences (128). • Composés soulignant le rôle des hauteurs (128). 

• Absence de hauteurs (131). 2.3.3. Des sites de défense (132). • Appellations hybrides (132). 

• Les emplacements stratégiques des forteresses (133). Quadrillant les territoires (133). Sur les 
axes de passage (133). Rivières. Routes. Aux frontières. • Noms suggérant la puissance des 
forteresses (136). 2.3.4. Des sites fortifiés en voie d’urbanisation ? (138). 

2.4. Une appellation complémentaire de forteresse : type duro- ? (140) 

2.5. Les remparts des places fortes (141). 2.5.1. Remparts courants (142). 2.5.2. Remparts 
complexes et enceintes développées (143). • Les mûri gallici (143). • Les enceintes de contour 
(145). 

2.6. Force et faiblesses des places gauloises de défense (147). 2.6.1. Une image de puissance 
(147). 2.6.2. Un pouvoir de résistance (147). 2.6.3. Faiblesses des forteresses gauloises (148). 

• L’art romain du siège (148). ■ Le danger des places centralisées (149). 


CHAPITRE IV - LA GUERRE D’ATTAQUE 155 

1 - Avant la bataille 155 


1.1. Le rassemblement religieux des guerriers (155). 1.1.1. Les appels aux dieux (155). 1.1.2. Les 
lieux de rassemblement (156). 

1.2. Les troupes guerrières (158). 1.2.1. Différents corps armés (158). 1.2.2. Enseignes et 
emblèmes de la guerre (162). 1.2.3. Tumulte gaulois (164). 

2 - La bataille 167 

2.1. Les noms du combat et du combattant (167). 2.1.1. Thème bat- (167). 2.1.2. Thème vie- (168). 

2.1.3. Thème catu- (169). 

2.2. La conception gauloise de l’héroïsme (172). 2.2.1. La force supérieure (172). 2.2.2. La colère 
guerrière (174). • Chaleur guerrière (175). • Enflure guerrière (176). • Fureur guerrière (177). 

2.2.3. La férocité, le sang, la mort (178). • Combattants féroces (178). • Combattants sanguinaires 
(179). • Combattants porteurs de mort (180). 

2.3. Les corps d’armées et l’art du combat (181). 2.3.1. Les chefs militaires et les combattants 
de la noblesse (181). 2.3.2. Les champions (183). 2.3.3. Les guerriers-serviteurs (184). 2.3.4. La 
charrerie (186). 2.3.5. La cavalerie (187). 2.3.6. Les fantassins (190). 2.3.7. Les convois militaires 


(192). 

3 - L’issue du combat 193 

3. 1 . La défaite (193). 3.1.1. La mort (193). 3.1.2. L’état de prisonnier (194). 

3.2. La victoire (194). 3.2.1. Les noms de la victoire (195). 3.2.2. Les rites de la victoire (197). 
• Les (êtes coupées (197). • Le butin (198). 

CONCLUSION AU TOME I - La Gaule des combats 205 

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 207 

INDEX des mots et noms analysés dans l’étude 225 

Noms de peuples gaulois (225). Noms de personnages gaulois (226). Noms de dieux gaulois 


(226) . Noms de régions, pays, communes, hameaux et lieux-dits de France d’origine gauloise 

(227) . Noms de cours d’eau, de sources, de bois et forêts, et de hauteurs de France d’origine 
gauloise (234). Noms de lieux étrangers d’origine celtique (235). Mots français d’origine gauloise 
(236). Noms de personnes en France issus de thèmes gaulois (237). 


TABLE DES CARTES ET TABLEAUX 238 

TABLE DES MATIÈRES 239