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Toutes les séries de Francis Berthelot

116 livres
80 lecteurs

SOMMAIRE :

NOUVELLES

La Visite de M. Futur de Alain LE BUSSY

Le Dernier clochard de Jean-Pierre PLANQUE

Les Larmes d'Horus de Thomas DAY

Le Fruit de nos entrailles de Raymond MILESI

BALLADES SUR L'ARC

Objectif Runes de David SICÉ

Sous le signe des bulles de Stéphane COLSON

Repères pour une histoire du fandom : 1 - Des origines à 1976 de Jean-Pierre PLANQUE

Les Grands Anciens : Villiers de l'Isle-Adam & Maurice Leblanc

Histoire de voir de Stéphane COLSON et Olivier GIRARD

Paroles de nornes

Quelques zines

68 livres
9 lecteurs

DOSSIER IAIN M. BANKSUN CADEAU DE LA CULTURE Iain M. Banks QUELQUES NOTES SUR LA CULTURE Iain M. Banks BIBLIOGRAPHIE Stéphane Nicot NOUVELLES PANIQUE SUR DARWIN ALLEY Serge Lehman ET L’ODEUR DES POMMES AIGRES, LA VOULEZ-VOUS EN PLUS ?Jacques Boireau LA PANIQUE DE L’ANNÉE ZÉRO Norman Spinrad RUBRIQUES SCIENCE : SCIENCE-FICTION ET ORDINATEURS Jean-Claude Dunyach ENTRETIEN : ROBERT SILVERBERG Henri Loevenbruck LECTURES COUVERTURE : Gilles Francescano.

19 livres
2 lecteurs

Nos étemités de Brice et Romain Le Roux

La mort nous sépare de ceux que nous aimons. Mais si une technologie permettait de communiquer avec eux ? Serait-ce vraiment souhaitable ? Et à quelles règles faudrait-il se plier ?

Sulaï de Claudine Manrique

Fernando, employé de la Radiosa Company, guide Madame Sulaï dans l’univers virtuel qui doit lui montrer des visions de ses avenirs potentiels les plus radieux. Un job routinier qu’il fait des dizaines de fois par semaine. Mais lors de la séance de cette dame tranquille et effacée, tout semble dysfonctionner...

Au-delà des limbes artificiels de Christophe Künzi

Par le biais de reconstitutions virtuelles, le Professeur Rodrick poursuit des recherches approfondies sur les suicides, nombreux dans cette société automatisée où le désœuvrement est devenu la norme. D’abord investi corps et âme dans sa mission, le professeur, au fil des études de cas et des contacts virtuels avec les futurs suicidés, finit par s’interroger sur lui-même...

Holographie oubliée des nuages d'Anne Goudour et David Petit

Tesha et Jon, un couple de vieux agriculteurs, refuse d’aller vivre comme leur fils dans la Cité, et s’obstine à cultiver des terres devenues quasiment stériles. La maladie de Jon aggrave la situation, mais il reste à Tesha le fantôme des jours enfuis, le contact avec la nature et les promesses de l’avenir dans le rire et les questions de son petit-fils.

2 livres
4 lecteurs

Les temps mérovingiens. Khanaor, une île lointaine de l'Atlantique, aux États profondément divisés. Après des années d'intempéries, l'alliance de la Goldèbe et de l'Aquimeur contre la riche Ardamance, rompt l'équilibre. Entre la fureur humaine et celle des éléments ensorcelés, une poignée d'errants cherche sa voie : Sigrid, la petite magicienne proscrite ; Kurt, le charmeur de plantes qui aime les hommes ; lan, l'esprit désincarné de l'île. Quand le monde sombre dans la barbarie, quel sacrifice peut éclairer le chemin de la paix ?

3 livres
4 lecteurs

Par-delà sa conception soignée, Le Rêve du démiurge se révèle à de nombreux égards audacieux et d’une très grande richesse. La profusion de personnages qui se croisent et se retrouvent d’un volume à l’autre ne fait que mieux mettre en valeur les figures les plus fortes de son univers. Les manifestations fantastiques montrent une imagination fertile et une constante originalité d’inspiration. […] Les drames familiaux d’ampleur exceptionnelle abondent ; leurs protagonistes ne s’y réduisent pourtant pas, tortionnaires comme victimes ont conscience de leurs pulsions ou de leur condition, et seul le choix délibéré de la cruauté froide empêche la rédemption de certains. […] S’il est possible de lire ces romans isolément, les relations qu’ils tissent les uns entre les autres incitent puissamment à découvrir le cycle dans son ensemble. Il ne reste plus qu’à entrer dans le Rêve.

Tous les livres de Francis Berthelot

♦ L'humanité vit depuis six siècles sur les planètes de la constellation d'Orion : Alnilam, Bételgeuse, Bellatrix, ... Elle y a créé des sociétés nouvelles, originales. Aujourd'hui, ce bel équilibre est menacé.

Quelle raison peut pousser le gouvernement alnilien à décréter la libre discrimination à l'égard des Holoms, et leur déportation au Centre de redressement psychiatrique de Rigel... ? Le fait qu'ils soient les héritiers de ceux qu'on appelait jadis homosexuels ? Le péril qu'ils font courir à l'humanité en associant à leurs amours des espèces végétales dont ils stimulent la reproduction ? Ou bien la nécessité, pour masquer les tensions économiques, de désigner un bouc émissaire... ?

Il y a plus grave. Silex, un de ceux que menacent les persécutions, en fait la découverte au moment où s'ouvre, dans son cerveau, la faille qui mène à la Lune Noire. Deux forces ancestrales, l'Esprit du Taï et l'Esprit de Mââ, s'affrontent pour posséder la constellation. Et le Gardien d'Orion, celui qui doit en assurer la survie, est vieux et malade.

Dès lors, le destin de Silex va se jouer sur un plan à la fois humain et cosmique. A quels sacrifices lui faudra-t-il consentir pour sauver une espèce dont il ne peut attendre que le pire ? Et que trouvera-t-il au-delà du renoncement... ?

Avec ce premier roman, Francis Berthelot nous offre le plus inattendu des space-opéras, et témoigne du renouveau de la science-fiction française.

♦ Prix de la SF de Metz, roman français, 1980

Un jour, quelque chose se casse, on ne sait où : une crevasse ouverte en travers du chemin, au sein de la mémmoire ou dans le regard qu'on porte sur le monde.. Ainsi, le marionnettiste Alexis voit mourir ses pantins à la suite d'un message, sitôt reçu, sitôt oublié. Un seul refuge pour lui désormais : Krizkern, la Ville au Fond de l'Oeil, ville étrange, évolutive, en partie organique, et dont les habitants côtoient les figures nées de leur délire. Entre deux crépuscules le vrai et le faux s'affrontent sans règle. Comment distingue-ton un être réel d'un propagateur du Cloaque ? Le couteur du tueur est-il meurtrier ou salutaire ? Ballerine fêlée, peintre muré en son puits, Enfants Chrysalides, quel théâtre né des failles de chacun peut restaurer l'unité perdue ?

Une séduction insolite se dégage de ce roman harmonieux et subtil, à la fois allégorie lumineuse et histoire presque familière, tout se jouant dans ce « presque ».

Sur Erda-Rann, planète où la mer a sa volonté propre et, sous le nom de Loumka, fait figure d'inconscient collectif, il y a plusieurs façons d'être intouchable.

Être un Gurde, par exemple, un natif du désert au corps couvert d'écailles. Et rencontrer un Yrvène, habitant des eaux à la muqueuse pigmentée. Car la guerre entre les races a beau être finie, la Loi d'Instinct interdit tout contact. Devenir transvers alors ? S'exposer à l'opprobre universel en favorisant, au fil de nouvelles rencontres, l'osmose entre écailles et pigments ? C'est alors risquer une autre façon d'être intouchable : tomber malade, donner voie aux pulsions de mort que l'on se cache à soi-même, mais qui n'échappent pas à la Loumka...

♦ Il y a bien longtemps, au pays des Forêts-Secrètes, vivait Pierre-Plume, un petit garçon rêveur. Mais un jour, ses parents se séparèrent, emportant chacun une moitié de leur maison. Une partie alla se jucher sur la Lune, l'autre s'échoua au fond des océans. Et entre ciel et mer, Pierre-Plume, qui ne sait plus où habiter, rêve de recoller les morceaux...

♦ Grand Prix de l'Imaginaire, roman pour la jeunesse, 2001

Renaud des Iles, un marin pêcheur disparaît en mer la nuit de Noël. Sa femme Annelore se retrouve seule avec leurs deux enfants, Prunelle et Vivien. Trois ans plus tard, elle rencontre un joueur de vielle, Raoul de Jais, qui devient bientôt son compagnon. Mais pour Prunelle, âgée de onze ans, le cauchemar commence. Chaque nuit Xernath, le serpent à collerette que Raoul exhibe sur les foires, s'introduit en secret dans sa chambre et l'entraîne dans un monde effrayant. Contre les assauts de ce monstre, elle ne sait à qui demander de l'aide. Sa mère ? une femme trop amoureuse pour qu'elle ose lui en parler. Son jeune frère ? un galopin avec qui elle se querelle sans cesse. Autant s'adresser aux petits animaux de malachite -grenouille et lézard -que son père leur avait légués avant de mourir...

Que la neige tombe sur le passé ou le présent, elle a la classe des grandes mystificatrices. La semaine avant Noël, les nuages qui s'amoncelaient sur Montaiguière (1250 habitants) sont passés insensiblement du blanc à l'ocre sale. Puis, d'un coup, ils ont viré à une espèce de vert-de-gris, rappelant moins la feuille de l'olivier que la crasse des convois militaires. Dans ses profondeurs, on a vu se profiler le spectre des bombardiers et des chars. Mais au moment où leur ombre allait recouvrir la garrigue, le ciel a crevé en flocons diaphanes, comme pour tout lénifier, l'inquiétude des bêtes, la mémoire des hommes, et renvoyer dans les limbes les secrets malséants.

Les secrets malséants, ce sont ceux qu'Olivier va chercher à percer. Olivier qui n'aura de cesse de comprendre, à travers les mensonges des uns et le silence des autres, le jeu cruel qui s'est déroulé avant sa naissance : un épisode de l'occupation, sur lequel il ne recueille que des récits contradictoires ; un drame dont il continue d'être la victime alors même que le personnage clé lui en demeure inconnu. Et ce qui apparaît au fil de cette quête, c'est le prix que les enfants pour les fautes ancestrales qu'on leur cache : se retrouver, à mesure que les masques tombent, dans un paysage qui ressemble de plus en plus à la folie.

Francis Berthelot est né à Paris en 1946. Polytechnicien, docteur ès sciences, il poursuit au C.N.R.S. des recherches en narratologie. Il a déjà publié quatre romans dont le dernier, Rivages des intouchables (Denoël), a obtenu le Grand Prix de la science-fiction française 1991. L'ombre d'un soldat est son premier roman de littérature générale.

Soutenu par l'accordéon, le saxo et un ostinato des timbales, il s'avance sur un fil tendu à deux mètres du sol avec, en guise de balancier, trois flambeaux dans la main droite, et trois dans la gauche. Les équilibres, les figures, les sauts qu'il exécute ont de quoi ébahir. Mais lorsque, dressé entre ciel et terre, il commence à jongler avec les torches, les marins les plus aguerris ont le frisson. C'est la mort qui flamboie au-dessus du gouffre, en rondes, en huit, en arabesques de feu, constamment vaincue, toujours prête à renaître, puis à s'abattre — foudroyante de beauté — sur celui qui l'appelle.

Constantin, porté par l'enthousiasme du public, vit dans la lumière mais il sait que la mort le guette.

Sous le regard chaleureux de Lily-Rhum la petite voyante et d'Alan le gardien de phare, il va fasciner Pétrel l'adolescent épileptique.

Du jongleur déclinant ou de l'adolescent rêveur, qui portera secours à l'autre ?

Ivan Algeiba, un acrobate de dix-neuf ans, est chassé du cirque paternel pour avoir brutalisé son frère. Subjugué par la beauté d'un cormoran, il entreprend un long périple vers le nord. En chemin, il rencontre Moa-Tao, jeune asiatique au sexe indéterminé, à qui il enseigne les règles de son art ; puis Tom-Boulon, un régisseur de théâtre déchu, qui convertit en alcool tout ce qu'il touche.

Sur ces compagnons d'infortune veillent deux génies opposés : d'un côté, le cormoran qui guide leurs pas, et pourrait être la réincarnation du jongleur dont la mort a bouleversé Ivan dans son enfance ; de l'autre, un inconnu aux yeux d'un bleu de métal, dont les visages successifs semblent ceux d'un démon résolu à pousser le jeune homme vers le crime.

De la côte landaise à Paris, puis aux neiges de Finlande, le voyage se déroule entre réel et surnaturel : quête de la paix intérieure pour Ivan, écartelé entre le tueur qui sommeille en lui et sa tendresse pour Moa-Tao ; quête de la féminité pour l'androgyne, déchiré par la haine qui domine le monde ; quête d'amour pour Tom-Boulon, qui espère, contre toute raison, retrouver la femme dont le départ a provoqué sa déchéance.

La nuit du 9 septembre 1978, les membres de l'Ordre du Fer Divin se sont immolés avec leur gourou. L'unique survivant est le fils de ce dernier, Kantor, un garçon de douze ans. Traumatisé et rebelle, il affronte l'adolescence dans un monde hostile où il ne dispose pour s'affirmer que du terrible pouvoir de pénétration mentale hérité de son père. Seul, un de ses camarades de collège échappe à son pouvoir : Octave Angernal, fils d'un des plus grands penseurs du moment. Non sans heurts, ils deviennent amis. Mais si Kantor ne peut éteindre l'incendie qui brûle en lui, Octave, écrasé par la figure de son père, cède à un froid pernicieux : le sentiment de n'être personne. L'un, enfiévré par des drames qui le font haïr Dieu, oscille entre l'appel de l'amour et la hantise du mal. L'autre, glacé par ses échecs, s'achemine vers le gel catatonique. Face à eux, la lumineuse Iris, sœur d'Octave et amie de Kantor, s'obstine à croire en la vie... À ranger aux côtés de L'Oreille interne de Robert Silverberg, un roman où la finesse de l'analyse psychologique prend les couleurs de la poésie.

Maxime Algeiba est un jeune artiste prometteur, à la fois mime et contorsionniste. La consécration arrive lorsqu'il est invité à se produire à l'Hadès Palace. Cette vaste demeure, fondée par le maître des lieux, Bran Hadès, héberge la crème des artistes internationaux, et les grands de ce monde se pressent pour venir les applaudir. Maxime n'hésite pas une seule seconde. Mais une fois logé dans l'antique demeure, il commence à se poser des questions : À quoi peuvent bien servir les vigiles armés qui errent dans les couloirs ? D'où vient cette voix qui lui donne des ordres ? Quels Ombres secrets cèle cette prison dorée ?

Fantastique ? Réalisme magique ? Hadès Palace est un roman subtil, ciselé d'une plume d'orfèvre par un Francis Berthelot au sommet de son art.

Dans cet ouvrage Marie-Célie Guillaume fait le récit, à peine crypté, de cinq années de luttes internes entre "Le Monarque" Nicolas Sarkozy et "L’Arménien" Patrick Devedjian et livre plusieurs scènes inédites de la vie en Sarkozie, alternant volontairement entre fiction et réalité. C'est là toute l'ambiguïté de l'ouvrage. "Toute ressemblance avec des situations ayant réellement existé ne sauraient être fortuites." précise ainsi l’auteur en introduction.

Au début des années 1900 se trouvait dans le vieux Chaumont, à quelques rues de la basilique Saint Jean-Baptiste, une boutique de frivolités, Au Fil des Jours, tenue par une certaine Mme Margaux. Celle-ci, la cinquantaine phtisique, toujours vêtue de mauve, passait pour un peu sorcière. Toutefois, entre les foulards et les gants, les guipures et les éventails, elle vendait de si belles choses que les dames de la bonne société saisissaient le moindre prétexte pour franchir le pas de sa porte.

Son unique employée était une jeune fille de vingt-deux ans, Cyprène Tilleul : aînée d’une famille de treize enfants, dont un idiot, elle avait dû travailler très tôt dans une de ces ganteries qui faisaient la renommée de la ville. Jusqu’au jour où Mme Margaux, ayant remarqué son courage, son joli minois et ses talents de cousette, lui ouvrit sa boutique où elle ne tarda point à la traiter comme sa fille.

Dans le tourbillon des rues marchandes, la gantière, svelte et gracieuse, très brune, les yeux vifs, aurait facilement pu trouver un époux. Bottiers et ébénistes ne demandaient qu’à lui conter fleurette. Mais ses frères et sœurs coûtant cher à nourrir, elle songeait plus à l’ouvrage qu’à la bagatelle. Le seul qui aurait pu lui plaire, d’ailleurs, un robuste gaillard nommé Roger Brisecorps, avait une réputation redoutable : à vingt-huit ans, il écumait les bistrots avec une bande de vauriens ; on le disait mêlé à plus d’un mauvais coup ; et, lorsqu’elle le rencontrait, il avait beau lui décocher un regard bleu roi, il ne daignait pas lui adresser la parole : que la cause en fût l’arrogance ou la boisson, elle se hâtait de passer son chemin.

Au pays des Forêts Secrètes se trouvait jadis, au pied des montagnes, un bourg pieux et cossu du nom de Bilgors. Les maisons, bâties en sapin, étaient laquées de blanc, avec des balcons dentelés, des volets roses, bleus, mauves et des toits d’ardoise. Un gave, où nageaient des truites à ocelles et des barbeaux-chats, l’arrosait de ses eaux sauvages.

À cette époque, la coutume voulait que l’on associât au nom de chaque enfant celui d’un oiseau, qui en devenait alors le protecteur. Un petit garçon fut ainsi baptisé Jean-Courlis, en l’honneur du courlis cendré qui visitait parfois le jardin de ses parents. À vrai dire, son père eût préféré l’appeler Jean-Courage, histoire de lui inculquer d’héroïques vertus. La tradition ne le permettant pas, il dut se contenter de cette demi-mesure. Mais il ne le pardonna ni à la mère — une jolie brune du nom de Marie-Mouette — ni à l’enfant lui-même. Lorsque, six mois plus tard, il s’amouracha d’une danseuse de corde, il déclara qu’il refusait d’élever un mioche affublé d’un nom si ridicule. Là-dessus, adieu famille : il s’envola dans les jupons de la créature et on ne le revit jamais.

Marie-Mouette, aussi adroite que gracieuse, mania le fuseau sans relâche pour donner une enfance convenable à son fils. Celui-ci l’en récompensa en étant sage à l’école, en ne tombant jamais malade et — lorsqu’elle était triste — en lui chantant de vieilles romances. Voyant qu’il avait un don pour la musique, elle lui offrit un luth le matin de ses dix ans. De cela aussi elle fut récompensée, car il apprit très vite à en jouer — et avec un talent remarquable.

Mille huit cent soixante-cinq fut une de ces années bénies où, si l’on en croit les livres d’Histoire, il ne se produisit rien de notable : ni guerre, ni révolution, ni assassinat de tête couronnée, ni incendie ravageant la capitale — rien. Le Second Empire se contentait de briller de tous ses ors. Et, pour que les Parisiens se croient promis à un bonheur sans fin, l’été, lumineux, embaumait la cannelle et le mimosa.

Simon Piérac, trente ans, joli garçon, vivait dans une mansarde assez spacieuse pour qu’il s’y sentît à l’aise, et suffisamment isolée pour que nul ne s’interrogeât sur ses habitudes. Au milieu d’un mobilier sommaire, quoique de bon goût, le seul objet remarquable était une grosse malle aux bois arrondis, aux cuivres luisants, où il rangeait ses trésors avec méthode.

Acteur manqué, le physique ne compensant pas toujours l’absence de relations, il travaillait comme accessoiriste au théâtre des Privilèges sous les ordres de la redoutable Mme Olympe, costumière en chef : une matrone à la voix de stentor et à l’imposante coiffure queue-de-vache. Face à elle, il s’astreignait à se montrer efficace, docile et surtout respectueux. Ce qui n’empêchait pas l’autre de le rabrouer à tout propos. L’hiver précédent, pourtant, clouée au lit par une forte bronchite, elle dut se résoudre à lui confier sa clef de la Réserve, à la condition expresse qu’il la lui rende dès son retour. Accueillant cette marque de confiance avec l’humilité requise, il s’en montra digne en tout point. À ceci près que s’il restitua bien la clef, il prit soin d’en garder un double, fabriqué à la hâte par un serrurier complaisant.

Nouvelle présente dans le n° 40 de de la revue Bisfrost - Octobre 2005

La ville de Veistos, placée sous le patronage de Saint Hubert, se trouvait à la jonction de trois forêts. Les deux premières, giboyeuses à souhait, étaient le lieu de prédilection des chasseurs. Celle du sud-ouest abritait des hardes de cerfs, de daims et de chevreuils : les gars l’appelaient avec cynisme le bois des Cuissots. Quant à celle du sud-est, qui regorgeait de lièvres, de levrauts et de lapins de garenne, ils l’avaient baptisée le bois des Civets.

La troisième, tournée vers le nord, portait le nom sinistre de Bered-Maa.

En raison d’obscures légendes, personne ne s’y aventurait jamais. Seul un sculpteur, Quentin, s’était installé à la lisière, dans une cahute qu’il avait bâtie de ses mains. Un refuge contre le désespoir : veuf, âgé d’une quarantaine d’années, il l’avait construite après la mort de sa femme et de leur jeune fils, emportés un hiver par la fièvre grise. Depuis, il y vivait loin du tumulte de la ville, cherchant dans l’art la force de surmonter son deuil.

Le pain lui était fourni par le frère du meunier ; le lait par une fermière du voisinage. Pour les légumes et les fruits, il se contentait de ce qui poussait dans son jardin. Il ne se ren-dait à Veistos que de temps en temps, pour y acheter vêtements, outils ou viande salée. Bien que peu loquace, il savait encore se montrer aimable. Les rides creusées par le chagrin ne lui avaient pas durci le cœur. Jadis, on s’en souvenait, il avait été un joyeux compagnon. Mais si on lui faisait bon accueil, c’était surtout pour son talent : il venait vendre sur la place du marché le produit de son travail – des objets devant lesquels les amateurs ne pouvaient que s’émerveiller.

Il ciselait des œufs. De la taille du pouce pour les petits, de la main pour les plus grands, il y sculptait des scènes d’une finesse admirable : qu’elles soient guerrières ou pasto-rales, elles semblaient plutôt tissées dans la dentelle que taillées au burin. Et l’on n’en finis-sait pas de s’ébahir devant une telle métamorphose de la matière en beauté.

La matière, certes… Mais quelle matière ?

« En même temps, son rêve se précisait : un prodigieux morceau de musique où s’uniraient instruments à cordes, à vent, à percussion, et qui traduirait de façon définitive les splendeurs de la Création. Il le percevait à travers une brume, entendait les bruits de la campagne– le bourdonnement des abeilles, le brame d’un cerf, le son ancestral des cloches — s’y ajouter un à un, transfigurés par son esprit en un ensemble rutilant. Mais lorsque vint la nuit, qu’il regagna la table où sa mère servait la soupe de pois chiches, il lui fallut en rabattre. Même si, au loin, hulottes et grillons continuaient à l’encourager, ce n’était là qu’un rêve. Merveilleux autant qu’inaccessible.

Et pourtant, sa décision était prise : dût-il pour cela vivre des siècles, il quitterait le champ de ses aïeux et deviendrait musicien. »

Une nouvelle où Francis Berthelot nous rappelle son amour de la musique et pose les bases de son album L'Inaccessible – ballet en cinq tableaux pour orchestre virtuel.

(Source: Éditions Le Bélial')

♦ D'Ovide à Kafka, le thème de la métamorphose a fait les beaux jours de ces littératures qui, s'évadant du réalisme, se sont regroupées sous la double égide du merveilleux et du fantastique.

Ensuite, annoncée par quelques précurseurs comme Stevenson ou Wells, il y a eu la science-fiction, qu'on a vu déferler sur le vingtième siècle avec son cortège d'ordres et de désordres.

La métamorphose n'a pas été la dernière à subir la tornade. Dans ce livre est présenté un modèle théorique permettant de rendre compte à la fois de ses formes traditionnelles et de celles que la science-fiction leur a ajoutées.

Plus précisément, la métamorphose est ici décomposée en quatre paramètres : le sujet qui la subit, l'agent qui la lui fait subir, le processus selon lequel elle s'accomplit, et le produit qui en résulte. L'étude des variantes de chacun de ces paramètres permet de construire une sémiotique générale de la métamorphose, aussi bien que de rendre compte de la formule structurale qui engendre toute métamorphose singulière.

A partir de là, une étude historique devient possible. On arrive à dégager, par exemple, certains traits propres à la science-fiction, qui l'opposent de façon nette au fantastique dont elle a toujours été rapprochée. Et plus généralement à esquisser une ligne d'évolution des différents paramètres au cours des siècles.

♦ Grand Prix de l'Imaginaire, essai, 1995

Des formalistes russes aux héritiers de l'analyse structurale, le héros de roman a perdu peu à peu sa dimension chamelle pour acquérir le statut de "personnage de papier", voire de pur signe linguistique. A l'encontre de cette évolution, le postulat de base adopté ici est que son corps, pour fictif qu'il soit, a dans le plan de l'histoire une existence, même si celle-ci n'est accessible au lecteur qu'au travers des mots.

A partir de là, deux problèmes se posent. D'une part, quelle est, dans un fragment donné de l'histoire, l'importance accordée au corps du héros ? Et de quelle manière le discours rend-il compte de son incarnation, de sa réalité organique ? Selon les cas, le regard et le jugement du lecteur seront modifiés. D'autre part, le roman se développant par entrelacs de trois grands modes d'expression - la description, la narration et le dialogue -, le corps des personnages conditionne chacun d'eux d'une manière bien spécifique. Est-il vu de l'intérieur ? de l'extérieur ? Sert-il de révélateur à l'espace ? au temps ? De quelle substance est faite sa voix ? Comment les corps de deux personnages interagissent-ils ? Autant de questions qui cernent la rencontre qui s'effectue vraiment : celle de l'auteur et du lecteur.

Dans le discours romanesque, si le narrateur dispose d'un droit de parole privilégié, il doit tôt ou tard s'effacer devant les personnages. Que ceux-ci soient deux, trois ou davantage, leur dialogue s'organise alors selon des règles qui rejoignent, en les transposant, celles de la vie réelle.

A partir de là se posent divers problèmes que l'écriture va devoir résoudre : comment évoluent la distance qui sépare les personnages, la hiérarchie existant entre eux, leur relation affective ? Quelles stratégies déploient-ils ? Quel en est aboutissement ?

Comment le dialogue s'insère-t-il dans le récit, avec lequel il peut contraster de différentes façons ? Enfin, comment et à quel degré reflète-t-il la psychologie des personnages, leur état physique, mental, leur origine, leur classe sociale, etc. ?

Autant de points qui contribuent à créer la substance propre du dialogue et sa spécificité.

Le processus qui conduit un auteur à la réalisation d'un roman prend racine dans son imaginaire et se déroule en quatre phases : l'élaboration, la construction, l'écriture et le remaniement. Selon les romanciers, toutefois, celles-ci, loin de se succéder dans un ordre strict, peuvent se recouvrir voire intervertir leurs places, leur importance relative étant de surcroît très variable. L'élaboration est la phase où, sous l'influence de déclencheurs internes ou externes, certaines figures de la rêverie de l'écrivain se transforment en éléments romanesques potentiels, qui demeurent stockés au niveau mental. Pour la construction, on distingue deux types d'auteurs : l'auteur structural qui construit le roman avant de l'écrire ; l'auteur scriptural qui laisse à l'écriture le soin de définir la structure. L'écriture, de toute manière, suppose une immersion dans un univers qui, n'existant pas encore, naît des mots eux-mêmes ; ce qui conduit le romancier à osciller entre un état de transe et un état d'éveil critique. Enfin, le remaniement lui impose, le roman achevé, une nouvelle attitude mentale : traiter un objet non plus imaginaire mais réel, quoique différent de l'objet idéal de départ ; tout en restant lui-même, il doit donc devenir un Autre, afin de relire le texte d'un œil à la fois neutre et connecté à son rêve initial.

Il existe, à mi-chemin entre le continent de la littérature dite générale et celui de l'imaginaire, une contrée fabuleuse habitée par Kafka, Borges,

Dick, Buzzati, Cortazar, Murakami, Palahniuk,

Ballard et bien d'autres dissidents dont les œuvres ont en commun de briser toutes les conventions de genre. Ce sont ces transfictions que Francis Berthelot nous invite à découvrir dans les rayons de cette Bibliothèque, restée sans nom jusqu'à présent, dont il explore étages et allées avant de nous proposer une sélection d'ouvrages emblématiques.

Oubliez toute idée reçue, vous découvrirez un territoire fascinant...

An 584. Khanaor, une île de l'Atlantique que l'on chercherait en vain sur une carte...

Trop longtemps asservis aux éléments, trois royaumes en viennent à s'affronter. Mervine la magicienne, souveraine d'Aquimeur, et Leuthiag, le roi barbare de Goldèbe, s'allient contre la riche Ardamance...

Le Bien affronte alors le Mal en un combat à l'issue incertaine. Mais l'apparente dualité ne dissimule-t-elle pas des lignes de fracture plus complexes ? Et si l'avenir de Khanaor reposait sur des êtres que leur différence rend plus tolérants, plus aptes à la réconciliation ?

Sigrid, la magicienne-enfant persécutée, Kurt, le charmeur de plantes, et l'Anserf, l'esprit désincarné de l'île pourraient alors devenir l'ultime espoir d'une île déchirée par la peur et par la haine. Mais parviendront-ils à temps à restaurer la paix ?

« Francis Berthelot réussit l'improbable alchimie de la dureté et de la poésie... »

[revue Bifrost]

Été 1988.

À Viervy, petite ville des Alpes, Yorenn et Romain Algeiba, sœur et frère acrobates, se vouent une passion excessive...

À Viervy, lieu de heurt du monde réel et de l’au-delà, vit Alvar Cuervos, fils d’un démon et d’une bohémienne, assistant du secret docteur Malejour.

À Viervy, l’amour qui naît entre Alvar et Yorenn, opposés à tout point de vue, engendre le drame : la jalousie destructrice de Romain, le délire de Malejour aveuglé par science et pouvoir, la duplicité d’Alvar, les violences de Yorenn déchirée entre des idéaux contraires, tout se ligue contre eux — et d’abord eux-mêmes.

À Viervy, les âmes des morts sont l’enjeu du conflit qui divise les vivants. La guerre s’installe, tributaire des passions des uns et des autres.

À Viervy, le merveilleux spectacle qu’Alvar monte dans son Petit Cabaret ne livre rien au public du drame qui se joue en coulisse. Combat des vivants contre les vivants, des vivants contre les morts, des morts contre les morts, l’affrontement finit par s’étendre aux forces telluriques...

Francis Berthelot est né à Paris en 1946. Polytechnicien, docteur en biologie moléculaire, puis chercheur dans le domaine de la théorie littéraire, il a obtenu le Grand Prix de l’Imaginaire à quatre reprises et, fait unique, dans quatre catégories différentes — dont celle du meilleur roman pour Rivage des intouchables, chez Gallimard « Folio SF ».

Le Petit Cabaret des morts, qui s’inscrit dans l’immense fresque littéraire du Rêve du démiurge, est son onzième roman.

♦ Avec leurs allures de contes sans fée, les dix nouvelles de ce recueil relèvent du « merveilleux noir », à la fois candide et morbide, qui gouverne l'imaginaire de Francis Berthelot.

D'un côté, le problème du désir, l'irruption du sexe et de ses ambiguïtés dans le monde de l'enfance... Le petit Jules-Marie qui, rêvant d'une poupée pour Noël, reçoit la révélation de ses fantasmes secrets. Laetitio le triton, qui veut devenir sirène afin de séduire les matelots, et se retrouve changé en statue. Le jeune Iscan que son père transforme en Iseut dans l'espoir terrible de repeupler la Terre.

De l'autre, le poids d'un passé trop présent pour qu'on arrive à en faire son deuil... Le suicidé qui ne peut mourir tant qu'il n'a pas fait don de ses échecs à l'humanité. La femme aimée par King-Kong, et que la mort du grand singe destine à une quête insane. Le dieu momifié qui, à travers la guerre et la maladie, comprend à quel cauchemar il a voué les hommes.

Entre les deux se déroule le jeu des images et des mots, un jeu dont la cruauté narquoise abolit à chaque instant — avec les bornes du réel — la redoutable frontière des genres.

Auteur de romans (Mélusath, Fayard, 1999), d'essais littéraires (Le corps du héros, Nathan, 1997) et de contes (La maison brisée, Hachette jeunesse, 1999), Francis Berthelot navigue, entre science-fiction et fantastique, sur les eaux du réalisme magique.

♦ Sommaire :

1 - Perplexités d'un visiteur mort

2 - Le Point de vue de la cafetière

3 - L'Os érectile

4 - Vers le dieu Iceberg

5 - Le Parc zoonirique

6 - Le Condamné à cinq dimensions

7 - Les Camionneurs de Noël

8 - Les Rhinocéros bleus

9 - Le Triton

10 - L'Homme de la mer Morte

Kantor, télépathe, a jadis perdu son pouvoir en sauvant un ami du « gel catatonique ». Aujourd'hui, un psychiatre voudrait qu'il l'aide à soigner un patient très spécial : Alvar, le Gitan, dont le cerveau est possédé par cinq spectres. Son pouvoir restauré, Kantor entre dans l'esprit d'Alvar et affronte les intrus — une petite fille, un soldat, un couple de bardes, un acrobate — dont les conflits torturent le malade.

Parviendra-t-il à arrêter cette guerre mentale, ce terrible CARNAVAL SANS ROI ?

♦ II y a ce serpent monstrueux qui, la nuit, visite les enfants et les terrorise. Il y a la solitude marine de Mérélune, le meurtre et ses atours de travesti. Il y a Alice et ses impertinences, Peter Paon et sa fidèle Crochette, nés d'une coquille d'imprimerie et qui mettront le monde à feu et à sang. Il y a les démons et merveilles, la cruelle poésie de Berthelot, son univers hors du temps au cœur de ses forêts secrètes.

« Berthelot en magicien des marges, convoquant le viol, le crime, la souffrance, les amours déçues ou déchues, mortelles ou perverties, l'errance ou la folie, le chaos des cœurs et des âmes, l'hésitation sexuelle, la transgression punie par une mutation des corps, l'art associé à la déviance, l'intolérance face à toute différence, comme autant de thèmes qui tissent toute son œuvre, cette œuvre que portent des héros maintenus en permanence sur le fil dangereux de l'équilibriste, entre leur attirance pour l'obscure ivresse de la chute et le désir d'un envol vers une rédemption solaire. »

Joëlle Wintrebert.

♦ Sommaire :

1 - Joëlle WINTREBERT, Hors limites, Préface

2 - Le Serpent à collerette

3 - Mérélune

4 - La Nouvelle Alice (ou les bonheurs de l'impertinence)

5 - Peinture de nuit

6 - La Gantière et l'équarrisseur

7 - Rire de verre

8 - Peter Pan et la fée Crochette

9 - Le Cœur à trois temps

♦ Masterton, prix spécial, 2009

♦ Textes réunis par Francis BERTHELOT & Philippe CLERMONT.

♦ A la fois genre littéraire et registre esthétique, la SF a été depuis les années 1980 le théâtre de changements notables. Sur le plan interne, sa thématique propre a évolué, son langage s'est diversifié, de nouveaux sous-genres sont apparus. Sur le plan externe, tandis que l'imaginaire scientifique se modifiait, la SF a multiplié les échanges avec les autres genres littéraires et s'est affirmée davantage dans les différentes formes d'art — en particulier les arts visuels.

Sachant qu'elle s'est toujours attachée à rénover les images et les mythes anciens, mais aussi à en créer de nouveaux, plusieurs questions se posent : dans quelle direction s'est orienté l'imaginaire collectif ? Comment a évolué celui des auteurs ? En quoi les modes d'expression ont-ils changé ? Dans une perspective comparatiste (mais pas exclusivement) et sur une période allant de 1980 à 2005, le colloque a exploré ces questions selon trois axes et les pistes correspondantes :

1 — Représentations : apparition d'imaginaires nouveaux ; influence des nouvelles technologies sur les représentations littéraires ; SF et sciences actuelles ; évolution des univers d'auteurs ; expansion de la SF pour la jeunessse.

2 — Transgressions : métafictions en SF ; écriture à la frontière des genres ; remise en question du genre lui-même ; littérature et arts visuels explorant les limites de leur langage.

3 — Transpositions : glissement d'une oeuvre entre la littérature, le cinéma, la bande dessinée, la peinture, etc ; mythes, images et figures revisités.

Sont donc ici abordés non seulement la littérature mais aussi les arts visuels (bande dessinée, image fixe, cinéma). Des interventions d'auteurs français et étrangers ainsi que d'éditeurs viennent compléter le dialogue avec les chercheurs.

♦ Sommaire :

1 - Francis BERTHELOT & Philippe CLERMONT, Avant-propos, Introduction

2 - Sylvie ALLOUCHE, Quelques problèmes spéculatifs de l'immortalité numérique : à partir de fictions de Greg Egan, Charles Stross et John Varley, Article

3 - Magali BICAÏS, L'Imaginaire colonisé par le dogme de la ressemblance, Article

4 - Jacques GOIMARD, Science-fiction et psychanalyse : quelques réflexions pour un débat, Article

5 - Questions du public après l'exposé d'ouverture, Table ronde

6 - Thierry JANDROK, La Réalité Virtuelle est-elle une Machine Désirante ?, Article

7 - Hugues CHABOT, Le Relativisme épistémologique dans la science-fiction contemporaine, Article

8 - Aurélie VILLERS, Du mystère à la terraformation : petit précis de mythologie martienne, Article

9 - Jean-Pierre PICOT, Couleurs de la mémoire, mémoires de la couleur : un art poétique à l'ouvrage ? Dans la Trilogie martienne de Kim Stanley Robinson, Article

10 - Eglantine COLON & Irène LANGLET, Imaginaires urbains : de Los Angeles à Solotol, Article

11 - Elisabeth VONARBURG, Les Femmes en tant qu'artefactes dans la science-fiction moderne, Article

12 - Philippe CLERMONT, La SF contemporaine pour la jeunesse en France : un univers en expansion, Article

13 - Roger BOZZETTO, Trois voies pour évoluer dans la jungle du genre, Article

14 - Anne BESSON, L'Expansion des "autres mondes", Article

15 - Robert BAUDRY & Lauric GUILLAUD, Un Exemple de fusion mythique dans la Fantasy contemporaine : le cycle de Pendragon de Stephen R. Lawhead, Article

16 - Jean MARIGNY, De l'usage des vampires dans la science-fiction, Article

17 - Samuel MINNE, Le Rêve entre fiction et métafiction : les mondes intrafictionnels, Article

18 - Xavier MAUMÉJEAN, L'Effondrement de la salle de Scopas et autres locis, Article

19 - Francis BERTHELOT, Un Exemple de transfiction : La Maison des feuilles de Mark Danielewski, Article

20 - François COUPRY, La Nouvelle Fiction, Article

21 - Georges-Olivier CHÂTEAUREYNAUD, Le Fantastique malentendu, Article

22 - Gilles MENEGALDO, Approches du remake : trois avatars filmiques de Invasion of the Body Snatchers, Article

23 - Maryse PETIT, L'Homme fictionnel (à propos de quatre films de Paul Verhoeven), Article

24 - Christian CHELEBOURG, Un Côté obscur de "La Force". Mutilation et réparation des corps dans Star Wars, Article

25 - Daniel TRON, Médialepses, Article

26 - Thierry CORMIER, Persistances rétiniennes : regards imaginaires sur les écrans des sociétés contemporaines, Article

27 - Danièle ANDRÉ, D'une toile à l'autre : Spider-Man à l'écran, des comics au cinéma, Article

28 - Annie BARON-CARVAIS, Les Superhéros de la BD américaine : une espèce en voie d'extension, Article

29 - Patrick ABSALON, Cités du futur, Villes déshumanisées. Art contemporain et science-fiction (les exemples de John Baldessari et Nicolas Moulin), Article

Nous vous attendions.

Vous voici parvenus aux portes de notre jardin.

Nous vous effrayons ? Trop... autres ?

Ce n’est pas faux. D’ailleurs, ici, rien ne l’est.

Nos mondes sont semblables au vôtre, mais nos langues vous sont étrangères. Lucidité ou folie ?

Une simple question interprétation.

Ne craignez pas vos visions prophétiques ou poétiques.

Brisez la glace.

Entrez.

Treize nouvelles schizophréniques déchirent les voiles de la littérature et de la réalité, en une anthologie réalisée par Olivier Noël.

Créatures fabuleuses, parfois bienveillantes, souvent impitoyables, les dragons ont essaimé la quasi-totalité des mythologies humaines, comme destructeurs de mondes ou gardiens de trésors immémoriaux. Traversant les siècles, on les retrouve aujourd'hui au cœur des littératures de l'imaginaire, chaque fois réinventés. Car depuis le Smaug de Bilbo le Hobbit jusqu'aux fameux dragons de Pern, cet animal légendaire a su emprunter mille formes, croiser mille quêtes pour sans cesse répondre aux innombrables rêves – ou cauchemars – qu'il sait susciter dans le cœur des hommes.

C'est à cette figure essentielle de la fantasy que se sont confrontés avec talent les auteurs de cette anthologie. Tour à tour effrayantes ou pleines d'humour, les nouvelles qui la composent forment le plus beau des hommages à son éternelle majesté.

« Les contes de fées ne révèlent pas aux enfants que les dragons existent, les enfants le savent déjà. Les contes de fées leur révèlent que l'on peut tuer les dragons. » G. K. Chesterton

AUX LIMITES DU SON

(Recueil + CD audio)

Sept écrivains français de renom, anciens membres du groupement littéraire Limite ; se rassemblent autour du thème « limites sonores, les vertus de l’inaudible ». Dix nouvelles de science-fiction très originales, corrosives ou déroutantes, fécondées par quinze formations de musique indisciplinée : une anthologie sonore est née.

Limites du son, vertus de l'inaudible, tele est le thème, avec un aller entre une nouvelle et sa musique ou un retour entre la musique et sa nouvelle. Tout un programme. En hommage au groupement littéraire Limite qui a publié en 1987 un recueil intitulé Malgré le Monde. Parce-que le CD est aussi expérimental que les nouvelles. Et vice-versa.

Le théâtre du Dragon monte une pièce tirée de la légende des Atrides : Oreste et Pylade.

Mais on n'évoque pas sans risque certains mythes. Le meurtre de Clytemnestre par son fils, la démence du jeune homme, sa liaison avec le viril Pylade, sont autant de miroirs tendus aux artistes engagés dans cette création. Au fil des répétitions, trois d'entre eux se heurtent ainsi à leurs démons. Katri, la comédienne qui incarne la reine, ne peut assumer ce rôle de mère dévorante. Gus, le décorateur, bute sur un passé dont il a occulté jusqu'au souvenir.

Et Wilfried, le metteur en scène, est partagé entre ses devoirs présents et un lourd passé familial. Reproduisant malgré eux les conflits qui opposent Clytemnestre, Oreste et Pylade, ils ne parviennent à se réaliser ni comme artistes, ni en tant qu'êtres humains. Ce qui met en péril le projet en cours et même l'avenir de la compagnie. Seul, un deus ex machina peut sauver le théâtre. Mais on a beau dire qu'un génie veille, personne ne l'a jamais vu.

S'il se matérialisait, quels seraient ses pouvoirs ? Et quel sacrifice imposerait-il à chacun, pour assurer au mythe son triomphe scénique ?

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