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Tous les livres de Jean-Marie Gustave Le Clézio

On me reprochera certainement des quantités de choses. D'avoir dormi là, par terre, pendant des jours ; d'avoir sali la maison, dessiné des calmars sur les murs, d'avoir joué au billard. On m'accusera d'avoir coupé des roses dans le jardin, d'avoir bu de la bière en cassant le goulot des bouteilles contre l'appui de la fenêtre : il ne reste presque plus de peinture jaune sur le rebord en bois. J'imagine qu'il va falloir passer sous peu devant un tribunal d'hommes ; je leur laisse ces ordures en guise de testament ; sans orgueil, j'espère qu'on me condamnera à quelque chose, afin que je paye de tout mon corps la faute de vivre...

Le narrateur Alexis a huit ans quand il assiste avec sa sœur Laure à la faillite de son père et à la folle édification d'un rêve : retrouver l'or du Corsaire, caché à Rodrigues. Adolescent, il quitte l'île Maurice à bord du schooner Zeta et part à la recherche du trésor. Quête chimérique, désespérée. Seul l'amour silencieux de la jeune « manaf » Ouma arrache Alexis à la solitude. Puis c'est la guerre, qu'il passe en France (dans l'armée anglaise). De retour en 1922 à l'île Maurice, il rejoint Laure et assiste à la mort de Mam. Il se replie à Mananava. Mais Ouma lui échappe, disparaît. Alexis aura mis trente ans à comprendre qu'il n'y a de trésor qu'au fond de soi, dans l'amour et l'amour de la vie, dans la beauté du monde.

1891, deux frères voguent en direction de l'île Maurice, leur terre natale. Deux cas de maladies suspectes se déclarent sur leur navire qui les y amène. Ils sont donc forcés de vivre sur une petite île avec les passagers du navire pendant quarante jours. Le rassemblement de ces voyageurs (européens, esclaves indiens) contraints à la cohabitation dans un lieu fermé est l'ingrédient principal de ce roman. Confrontés à la menace de la maladie, l'incertitude, l'angoisse, l'incompréhension, ils sont entièrement livrés à eux-mêmes.

Mon avis : L'écriture de Le Clézio charme, appelle à tous les sens. Ce livre m'a emportée dans une direction imprévue, dans un voyage en dehors de moi-même mais aussi au plus profond de moi, dans les cellules de mon être tout entier. Une émotion particulière et une atmosphère particulière se dégagent de ce récit dont la discipline est artistique et magique. Les impressions sensorielles sont fortes. Le Clézio travaille sur la mise en écriture du tissu des sensations et des sentiments qui lient les hommes à la vie.

Daniel est fils de la mer. Il a appris à la connaître, à travers un livre, "Sindbad le marin", mais il ne l'a jamais vue. Un jour, il part à sa rencontre. Grosse émotion, émerveillement... Jon, lui, est fasciné par l'étrange beauté du mont Reydarbarmur. Il y rencontre un petit garçon. Brève rencontre qui doit rester secrète. Cet enfant est-il le dieu vivant de la montagne ?

« "Ballaciner" signifie adresser une ballade au cinéma...

Pour moi le cinéma a d'abord été un contact avec le monde extérieur. Je suis né pendant la guerre, j'étais enfant dans une période de rationnements et d'enfermement. Grâce au cinéma ? les projections que nous faisions sur un écran improvisé dans le corridor de l'appartement de ma grand-mère à Nice ?, j'ai découvert ce que c'était que la rue, les villes, la guerre, les incendies, l'avion et les sous-marins, et aussi les moments de peur ou de drôlerie, les comportements mystérieux et assez comiques des adultes.

Par la suite, j'ai découvert ce que c'était que l'art et la culture. Les livres ne me proposaient pas les mêmes avantages (hormis les encyclopédies). Ils possédaient une voix intérieure et c'était le pouvoir des mots qui opérait, non le réel. »

Onze « faits divers », d'une banalité tout apparente. Qu'il s'agisse d'un groupe d'ouvriers misérables passant en fraude la frontière italienne, de deux jeunes filles fugueuses, d'un enfant voleur, d'une femme accouchant seule sur la moquette d'un mobile home, surveillée par son chien-loup au regard de braise, qu'il s'agisse de la fillette broyée par un camion, ou de la fillette violée dans une cave de H.L.M., l'auteur impose aux faits une étrangeté bouleversante. L'incident s'annule au profit du dénominateur commun de toute souffrance humaine qu'articulent l'horreur de la solitude, la répression, l'injustice et, quoi qu'il arrive, le fol et vain espoir de rencontrer, dans l'amour et dans la liberté, une merveilleuse douceur.

Les contes de Le Clézio, qui semblent nés du rêve et du recueillement, nous parlent pourtant de notre époque. Venu d'ailleurs, Mondo le petit garçon qui passe, Lullaby la voyageuse, Jon, Juba le sage, Daniel Sindbad qui n'a jamais vu la mer, Alia, Petite Croix, et tant d'autres, nous sont délégués comme autant d'enfants-fées. Ils nous guident. Ils nous forcent à traverser les tristes opacités d'un univers où l'espoir se meurt. Ils nous fascinent par leur volonté tranquille, souveraine, accordée au silence des éléments retrouvés. Ils nous restituent la cadence limpide du souffle, clé de notre âme.

En écrivant son roman Le chercheur d'or, J.M.G. Le Clézio s'était inspiré d'aventures vécues par son grand-père. Dans ce Journal, Le Clézio raconte son voyage à l'île Rodrigues sur les traces de son grand-père et de la légende qu'il a laissée. " Ai-je vraiment cherché quelque chose ? J'ai bien sûr soulevé quelques pierres, sondé la base de la falaise ouest, à l'aplomb des cavernes que j'ai repérées à mon arrivée dans l'Anse aux Anglais. Dans la tourelle ruinée de la Vigie du Commandeur (peut-être une ancienne balise construite par le Corsaire), dans les étranges balcons de pierres sèches, vestiges des anciens boucaniers, j'ai cherché plutôt des symboles, les signes qui établiraient le commencement d'un langage. Quand je suis entré pour la première fois dans le ravin, j'ai compris que ce n'était pas l'or que je cherchais, mais une ombre, quelque chose comme un souvenir, un désir. "

Pendant l'été 1943, dans un petit village de l'arrière-pays niçois transformé en ghetto par les occupants italiens, Esther découvre ce que peut signifier être juif en temps de guerre : adolescente jusqu'alors sereine, elle va connaître la peur, l'humiliation, la fuite à travers les montagnes, la mort de son père. Une fois la guerre terminée, Esther décide avec sa mère de rejoindre le jeune Etat d'Israël.

au cours du voyage, sur un bateau surpeuplé, secoué par les tempêtes, harcelé par les autorités, elle découvrira la force de la prière et de la religion. Mais la Terre promise ne lui apportera pas la paix : c'est en arrivant qu'elle fait la rencontre, fugitive et brûlante comme un rêve, de Nejma, qui quitte son pays avec les colonnes de Palestiniens en direction des camps de réfugiés. Esther et Nejma, la Juive et la Palestinienne, ne se rencontreront plus.

Elles n'auront échangé qu'un regard, et leurs noms. Mais, dans leurs exils respectifs, elles ne cesseront plus de penser l'une à l'autre. Séparées par la guerre, elles crient ensemble contre la guerre. Comme dans Onitsha, avec lequel il forme un diptyque, on retrouve dans Etoile errante le récit d'un voyage vers la conscience de soi. Tant que le mal existera, tant que des enfants continueront d'être captifs de la guerre, tant que l'idée de la nécessité de la violence ne sera pas rejetée, Esther et Nejma resteront des étoiles errantes.

Lorsque Frida annonce son intention d'épouser Diego Rivera, son père a ce commentaire acide : "ce sera les noces d'un éléphant et d'une colombe". Tout le monde reçoit avec scepticisme la nouvelle du mariage de cette fille turbulente mais de santé fragile avec le "génie" des muralistes mexicains, qui a le double de son âge, le triple de son poids, une réputation d'"ogre" et de séducteur, ce communiste athée qui ose peindre à la gloire des Indiens des fresques où il incite les ouvriers à prendre machettes et fusils pour jeter à bas la trinité démoniaque du Mexique - le prêtre, le bourgeois, l'homme de loi. Diego et Frida raconte l'histoire d'un couple hors du commun. Histoire de leur rencontre, le passé chargé de Diego et l'expérience de la douleur et de la solitude pour Frida. Leur foi dans la révolution, leur rencontre avec Trotski et Breton, l'aventure américaine et la surprenante fascination exercée par Henry Ford. Leur rôle enfin dans le renouvellement du monde de l'art. Etrange histoire d'amour, qui se construit et s'exprime par la peinture, tandis que Diego et Frida poursuivent une oeuvre à la fois dissemblable et complémentaire. L'art et la révolution sont les seuls points communs de ces deux êtres qui ont exploré toutes les formes de la déraison. Frida est, pour Diego, cette femme douée de magie entrevue chez sa nourrice indienne et, pour Frida, Diego est l'enfant tout-puissant que son ventre n'a pas pu porter. Ils forment donc un couple indestructible, mythique, aussi parfait et contradictoire que la dualité mexicaine originelle, Ometecuhtli et Omecihuatl. Quand elle s'éteint à quarante-six ans, Frida laisse l'insupportable souvenir de son ardeur, de sa beauté inquiète dans le reflet des miroirs vides. Malgré le tourbillon d'honneurs qui entoure Diego, la solitude n'est pas supportable. Il meurt en 1957, seulement trois ans après elle.

Ces neuf histoires de petite folie sont des fictions ; et pourtant, elles n'ont pas été inventées. Leur matière est puisée dans une expérience familière. Tous les jours, nous perdons la tête à cause d'un peu de température, d'une rage de dents, d'un vertige passager. Nous nous mettons en colère. Nous jouissons. Nous sommes ivres. Cela ne dure pas longtemps, mais cela suffit.

Nos peaux, nos yeux, nos oreilles, nos nez, nos langues emmagasinent tous les jours des millions de sensations dont pas une n'est oubliée. Voilà le danger.

Nous sommes de vrais volcans.

Le 25 janvier à 15 h 30, François Besson, le narrateur, est frappé par une vision qui prend valeur de symbole : au moment où s'élance vers le ciel le hurlement de la sirène, une jeune fille apparaît sur un vélomoteur. Elle disparaît entre les maisons en même temps que cesse le bruit. Cet instant provoque chez le narrateur un basculement intérieur. 'Depuis ce jour, tout a pourri. Je, François Besson, vois la mort partout.'

Depuis ce jour François Besson vit les treize journées essentielles de sa vie.

Le premier jour il écoute la confidence d'une amie, Anna, enregistrée sur bande magnétique. Il écoute ce qu'elle espérait, ce qui la passionnait, sa lassitude et ses raisons d'en finir.

Le treizième jour, après avoir renoncé à l'argent, à l'amour, au travail et au bonheur, après avoir offert, en guise de sacrifice expiatoire, ses deux yeux à la brûlure du soleil, Besson fait passer l'envers de la bande. Anna raconte qu'elle a menti, que ses raisons de se suicider sont difficiles à dire mais qu'elle va mourir ; elle a absorbé le gardénal et il entendra ses dernières paroles. On assiste à la mort d'Anna. Elle dit : 'C' est comme s'il y avait le déluge.' Le livre se termine sur l'abandon de François Besson. Le 22 mars 1963, il cède : la barrière de sa volonté n'est plus. Il a voulu le déchaînement, et ce déchaînement s'accomplit.

Il était une fois un petit bonhomme, il avait quatre ans. Il s'appelait Chancelade. On pourrait parler de quatre étapes sur le chemin de sa vie : quatre ans, douze ans et demi, l'événement de la mort de son père, vingt-deux ans et la vie commune avec Mina, sorte de long dialogue sur l'immortalité de l'âme ou non, et enfin le passage en une nuit de vingt-deux ans à quatre-vingts ans.

En effet, Chancelade autrefois avait été fort frappé par un mot de sa grand-mère, un mot qu'il avait jugé être le comble de la tristesse ; elle lui avait dit et elle avait quatre-vingts ans : « La vie est si courte ». D'où la volonté de Chancelade de vivre intensément, de ne pas perdre une seconde, et d'être sans cesse au niveau de cette rumeur de la vie et de ce qui pourrait l'être. C'est donc une fête continuelle, un émerveillement, une vraie joie, mais précaire, menacée.."

J.H.H. (Jeune Homme Hogan), vingt-neuf ans, né à Langson (Vietnam), entreprend autour du monde une déambulation qui est une fuite perpétuelle. Du Cambodge au Japon, de New York à Montréal et Toronto en passant par la Californie et le Mexique, il se radiographie en radiographiant l'univers et ses villes monstrueuses, ses autoroutes et ses déserts, ses montagnes et ses ports, les grouillantes populations mourant de misère sur des sols pourris...

Sur le thème de la guerre, une nouvelle vision du monde de J.M.G. Le Clézio qui s'est attaché à en détecter tous les signes par l'intermédiaire d'une fragile jeune fille, Bea B. Sa longue promenade avec Monsieur X. la conduit dans les endroits les plus fascinants et les plus familiers de notre société. Les voitures, les autoroutes, les aérodromes, les grands magasins, les boîtes de nuit, les cantines permettent à la nouvelle Pythie de l'Apocalypse d'exprimer sa vision de la guerre et de la paix, de la guerre et de l'amour.

Ce livre est un cri de révolte, comme l'était La Guerre. Le monde d'aujourd'hui y est dénoncé à travers la description d'un supermaché, Hyperpolis, situé au bord de la mer. Univers fascinant, tellement baigné de lumière que les gens y perdent toute existence. À Hyperpolis, « on a piégé les couleurs, les bruits, les musiques, les formes ! On a piégé la lumière ! On a piégé les désirs ! » Ce récit, où la poésie donne une grande force à la pensée, sonne le réveil d'un monde qui a été volontairement mis en léthargie.

Watasenia qui forme l'ouverture de ce roman-voyage est une exploration géologique et moléculaire de l'Eau où mers et pluies, chutes et fleuves, torrents et rivières se font et se défont dans un cycle d'éternel retour. Une fois traversée, l'Eau nous fait découvrir alors une des plus singulières figures de femme jamais conçue par un écrivain : Naja Naja, rassemblant sur elle les tissus intemporels du Mythe, est une éblouissante Lilith moderne capable d'atteindre l'autre côté de toutes les parois, concrètes ou non. On la suit, cette fille qui est tour à tour flamme, flèche, fumée, vent. Elle est dure et douce à ceux qui, l'ayant entrevue une seule fois, ne peuvent que se soumettre à son itinéraire fou « à travers les pays où l'on ne parle pas ».

Alligator Barks, Louise, Sursum Corda, Gin-Fizz, Yamaha, Léon, ses compagnons, sont ancrés dans le monde occidental d'aujourd'hui avec ses réseaux routiers, ses villes, ses paysages : ils pressentent que Naja Naja, comme le fruit d'un rêve vécu, les mène en silence et minutieusement vers la liberté.

Cinq saisons, cinq nouvelles, cinq femmes ; Libbie-Saba, Zobéïde, la bohémienne aux roses, Gaby et Zinna.

Une par nouvelle. Une par saison. Cinq femmes vues ou entrevues, rêvées, pour tenter de dire la fragilité, l'étrangeté et la recherche de l'amour, la recherche de soi-même, l'errance et l'appartenance, la mémoire ou l'oubli, le temps qui ne passe pas et les lieux anciens qui s'enfuient.

« Awaité Pawana ! », c'est le cri qu'a peut-être poussé l'Indien qui découvrit par milliers les baleines grises, dans la lagune secrète où elles viennent se reproduire. C'est aussi le thème de ce récit, où se croisent les voix de John de Nantucket, qui embarqua à dix-huit ans à bord du Léonore, et celle du capitaine Charles Melville Scammon, qui découvrent ensemble, en janvier 1856, ce lieu de légende. Des années plus tard, en 1911, l'un et l'autre se souviennent. Ce refuge paradisiaque est devenu un enfer rouge sang où le harpon fait son ?uvre de mort : « ce lieu jadis si beau, si pur, tel qu'il devait être avant la création de l'homme, était devenu l'endroit d'un carnage ». Pawana raconte la beauté du monde, la cruauté du chasseur, l'ivresse de la quête, l'emportement sanguinaire de la découverte.

Quatrième de couverture

Quem vel ximimati in ti teucucuitla michin

Ce proverbe nahuatl pourrait se traduire ainsi ; "Oh poisson, petit poisson d'or, prends bien garde à toi ! Car il y a tant de lassos et de filets tendus pour toi dans ce monde".

Ce conte narre les aventures d'un poisson d'or d'Afrique du Nord, la jeune Laïla, volée, battue et rendue à moitié sourde à l'âge de six ans, et vendue à Lalla Asma qui est pour elle à la fois sa grand-mère et sa maîtresse.

A la mort de la vieille dame, huit ans plus tard, la grande porte de la maison du Mellah s'ouvre enfin, et Laïla doit affronter la vie, avec bonne humeur et détermination, pour réussir à aller jusqu'au bout du monde.

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C’est l’histoire moderne à la 1ère personne, d’une orpheline marocaine, Laïla, à partir du moment où elle se fait voler (son propre corps), battre, devient sourde, vendue, jusqu’à ses 15 ans dans la vie. Sa vie est une suite de voyages, de rencontres, d’apprentissage de la vie. De viols aussi. Du vol au viol, il n’y a qu’un pas. Douée elle fait preuves de grandes capacités en langues grâce à sa bonne oreille aussi (espagnol, français, arabe, allemand, anglais), en esprit critique, mais ne peut jamais aller jusqu’au bout parce que trop belle, elle provoque la convoitise d’hommes et de femmes qui abusent d’elle ou tente de l’abuser. Talentueuse et forte de ses rencontres musicales, elle est musicienne et sort un disque. Brisée moralement et physiquement, elle s’enfuit toujours à la quête de son identité, de son refus de la misère morale et matérielle, de sa liberté. Elle finira son voyage sur la terre de ses ancêtre, la tribu des Hilal, des croissants de lune à l'envers.

« Au point du jour, en prenant son quart, Juan Moguer eut son regard attiré par ce qu'il crut d'abord être un tas de chiffons posé sur le pont, à bâbord, contre le rebord du rouf. La mer était calme, une vague lueur éclairait un nuage à l'est. La côte était déjà loin, seules les hautes montagnes enneigées étincelaient au soleil.

Moguer ouvrit la porte du cockpit et pointa sa torche sur l'objet insolite. Dans la pénombre, le tas de chiffons se défit un peu dans le vent et deux grands yeux noirs brillèrent dans un petit visage sombre qui paraissait celui d'un enfant. »

Comment Nassima, déguisée en garçon, s'embarqua à bord du Azzar et ce qui s'ensuivit.

Les deux courts romans (ou longues nouvelles) qu'on va lire, Hasard et Angoli Mala, sont séparés par quinze années. Il m'a semblé qu'ils parlaient du même apprentissage, de l'amour de la nature, du mal aussi. Mais au moment de les réunir, je ne sais plus très bien lequel est le miroir de l'autre.

En sept courts récits, Le Clézio brosse le portrait d'une galerie de personnages d'ici et d'ailleurs, de la grande ville moderne ou du désert. Avec Pervenche, Eva, Kalima, Samaweyn, il est question de la mort et de la peur de la solitude, des doux rêves de l'enfance, de l'amour de la liberté et des désillusions de la vie adulte, du désir... Tous ces personnages ont en commun une même fragilité et une même difficulté à accepter les pesanteurs d'un monde violent où il arrive que l'on tue une prostituée sous le regard indifférent des passants, que l'on vende une jeune fille contre un peu de drogue, ou que les nomades bédouins soient dépossédés de leur trésor. Tous ces contes forment autant de fragments de vie, d'éclairages sur des anonymes dont l'existence simple passe souvent inaperçue. Le Clézio illustre ainsi magnifiquement cette citation de Louisa M. Alcott, dans Mrs Podger's Teapot : « La moitié de tout ce qui dans le monde est vraie beauté, vertu ou romance a été mise au coeur des gens simples, cachée dans les corps ordinaires. » — Nathalie Gouiffès

Cet ouvrage contient les romances suivantes :

Cœur brûle ; Chercher l'aventure ; Hôtel de la Solitude ; Trois aventurières ; Kalima ; Vent du sud ; Trésor

Au cours du mois de mars 1517 les ambassadeurs de Moctezuma, seigneur de Mexico-Tenochtitlan, accueillent le navire de Hernan Cortés en "mangeant la terre", selon le rituel de bienvenue réservé au dieu Quetzalcoatl, et cette rencontre initie l'une des plus terribles aventures du monde qui s'achève par l'abolition de la civilisation indienne du Mexique, de sa pensée, de sa foi, de son art, de son savoir, de ses lois.

Dans cet affrontement, l'un représente la magie, la ferveur religieuse, le doute, tandis que l'autre apporte la certitude et la puissance de l'Europe conquérante. De ce choc des mondes vont naître les siècles de colonisation, c'est-à-dire, grâce à la force de travail des esclaves et à l'exploitation des métaux précieux, cette hégémonie de l'Occident sur le reste du monde, qui dure encore aujourd'hui.

Alors commence le rêve, comme un doute, comme un regret, qui unit les vainqueurs et les vaincus à la beauté et aux forces secrètes du Mexique. Rêve du soldat Bernal Diaz del Castillo, témoin des derniers instants du règne orgueilleux des Aztèques, rêve de Bernardino de Sabagun devant les ruines de la civilisation et la splendeur des rites et des mythes qui s'effacent, rêve sur les paroles prophétiques de Nezahualcoyotl, le roi-poète de Tezcoco.

Rêve qui s'achève dans la mort des dernières nations nomades du nord et du nord-ouest - les "barbares", Chichimèques, Tepehuanes, Seris, Yaquis, Apaches. Rêve que poursuit Antonin Artaud, jusque dans la Montagne des Signes, au pays des Indiens Tarahumaras. le rêve mexicain, c'est cette question aussi que notre civilisation actuelle rend plus urgente : qu'aurait été notre monde, s'il n'y avait eu cette destruction, ce silence des peuples indiens ? Si la violence du monde moderne n'avait pas aboli cette magie, cette lumière ?

Essai discursif, à l'opposé de tout système, composé de méditations écrites en toute tranquillité, destinées à remuer plutôt qu'à rassurer, oui, à faire bouger les idées reçues, les choses acquises ou apprises. C'est un traité des émotions appliquées. «Les principes, les systèmes sont des armes pour lutter contre la vie.» «La beauté de la vie, l'énergie de la vie ne sont pas de l'esprit, mais de la matière».

Douloureusement, cliniquement, l'auteur parle de lui pour lui : de sa chambre, de la femme, du corps de la femme, de l'amour, d'une mouche, d'une araignée, de l'écriture, de la mort, de son idée de l'absolu.

«Il y a un indicible bonheur à savoir tout ce qui en l'homme est exact.»

Le Clézio nous livre frénétiquement le secret d'une découverte mais, bien entendu, le secret demeure entier.

Un matin du mois d’octobre, Lullaby décide de ne plus aller en cours. Elle écrit à son père, glisse dans un sac quelques objets et, empruntant le chemin des contrebandiers, part en direction de la plage. Un petit garçon qui revient de la pêche, une jolie maison grecque, mais surtout le soleil et la mer remplissent ses journées d’ivresse et de liberté. Un jour, pourtant, il faut revenir à l’école. Qui donc voudra croire à son étrange voyage ? Une rêverie adolescente lumineuse et poétique, une héroïne en quête de liberté. Retrouvez l’immense talent d’écrivain de J.M.G. Le Clézio, auteur contemporain majeur.

C'est une myriade d'îles, objet de rêves et de conquêtes, qui sont aujourd'hui tombées dans l'oubli: L'Océanie.

Sous la plume sensuelle de J.M.G. Le Clézio, ce continent bordé d'eau prend la forme d'un mythe, d'un espace sans cesse altéré par l'imaginaire. C'est aussi une histoire, celle de peuples conquis et toujours épris de liberté. Et c'est aussi un horizon: celui de la mer, à perte de vue.

Villa Aurore : une maison perdue dans un fouillis de végétation envahi d'oiseaux et de chats sauvages. Un domaine étrange et mystérieux pour les enfants qui osent s'y aventurer, un domaine rendu encore plus mystérieux par l'invisible présence de la dame qui l'habite, la dame de la villa Aurore. Bien des années plus tard, l'un des enfants, devenu homme, revient à la villa. Les immeubles et les routes ont fait disparaître le jardin et ses secrets. Un jour, cependant, l'homme sonne à la porte...

Pouce et Poussy se ressemblent tant que tout le monde les croit jumelles. Même visage espiègle. Même rire enfantin. Un jour, elles quittent l'usine et décident de partir. Avec leurs maigres économies, elles s'achètent un billet pour le Sud, pour mener enfin la grande vie. Celle dont elles ont toujours rêvé...

Tous les peuples ont leurs devinettes. Mais il y a un peuple qui a su pousser cet art jusqu'à la perfection, jusqu'à la poésie même : c'est le peuple mauricien. En venant de la « grande terre » — de Madagascar, d'Afrique — sur les bateaux négriers, les esclaves ont apporté avec eux le goût de l'étrange, le pouvoir de l'imaginaire. Leur sens de l'humour, leur malice, leur tendresse aussi — ces armes contre le malheur —, ils les ont mis dans un genre qui est propre à l'île de France, et qu'ils appellent sirandanes.

Qu'est-ce que les sirandanes ? Ce sont des devinettes qui portent sur la vie quotidienne à l'île Maurice, devinettes qui suivent un ordre presque rituel, que chacun connaît, mais que tout le monde est toujours prêt à entendre.

Sont-elles vraiment des devinettes ? Elles sont plutôt des mots clés, qui permettent à la mémoire de s'ouvrir, et de révéler le trésor caché.

Deux enfants vivent une expérience qui bouleverse leur vie : Petite Croix, jeune aveugle en quête de la couleur bleue, découvre la beauté du monde au cours d'un étonnant voyage intérieur, tandis que Gaspar, élevé dans une ville, se voit révéler la liberté du nomadisme...

Des histoires insolites où les enfants sont des magiciens qui nous entraînent de l'autre côté du miroir. Récits initiatiques, passages d'un monde à un autre, ces nouvelles poétiques semblent nées du rêve d'un écrivain.

Un petit garçon qui s'ennuie et qui rêve de voyager s'enfonce dans la forêt, à la rencontre des arbres. Il prend le temps de les apprivoiser, surtout le vieux chêne qui a un regard si profond. Il peut même les entendre parler. Et quand les jeunes arbres l'invitent à leur fête, le petit garçon sait qu'il ne sera plus jamais seul.

Un voyage magique et poétique au pays des arbres raconté par J.M.G. Le Clézio, prix Nobel de littérature.

La première fois que Beaumont dut faire connaissance avec sa douleur, ce fut au lit, vers quelque chose comme trois heures vingt-cinq du matin. Il se retourna sur le matelas, péniblement, et sentit la résistance des couvertures et des draps qui participaient à son mouvement de rotation, mais d'une façon incongrue, en s'y opposant. Comme si une main invisible avait tordu les tissus autour de son torse et de ses hanches immobiles.

Ceci n'est pas tout à fait un essai, pas tout à fait une tentative pour comprendre quelques mystères, ou pour forger quelques mythes. Ceci est une histoire, écrite sur plusieurs cahiers d'écolier italiens, en même temps que, selon un autre mode, et sur des feuilles de papier machine 21 x 27, s'écrivaient les phrases de Mondo et autres histoires.

C'est une longue histoire, qui pourrait être celle d'un oiseau, celle d'un poisson et celle d'un arbre, car elle parle beaucoup du ciel, de la mer et de la terre où avancent les racines. À la fin de cette histoire, rien n'a changé, ou presque. Mais c'est comme une très longue journée, qui serait passée, depuis la première heure de l'aube jusqu'à la nuit.

Ceci est peut-être aussi, tout simplement, l'histoire d'un petit garçon inconnu qui se promène au hasard sur la terre, pas loin de la mer, un peu perdu dans les nuages - et qui aime la lumière extrême du jour.

De ce voyage vers la Saguia el Hamra, nous avions parlé depuis la première fois que nous nous étions rencontrés.

Les circonstances, nos occupations, nos préoccupations familiales, ainsi que la situation troublée dans laquelle se trouvait une grande partie du territoire des nomades Aroussiyine avaient rendu ce retour improbable, voire impossible. Et voici que tout d'un coup, alors que nous n'y songions plus, le voyage devint possible. Il était venu à nous quand nous ne l'espérions plus. Nous pouvions en parler d'une façon très simple, comme s'il s'agissait de visiter une province lointaine.

Entendre parler les Aroussiyine, les approcher, les toucher. De quoi vivaient-ils ? Avaient-ils toujours des troupeaux de chameaux et de chèvres, élevaient-ils toujours des autruches ? Combien étaient-ils ? Avaient-ils changé au cours des siècles, depuis que Sidi Ahmed el Aroussi avait fondé la tribu ? Nous voulions entendre résonner les noms que la mère de Jemia lui avait appris, comme une légende ancienne, et qui prenaient maintenant un sens différent, un sens vivant : les femmes bleues ; l'assemblée du vendredi ; les Chorfa, descendants du Prophète ; les Aït Jmal, le Peuple du chameau ; les Ahel Mouzna, les Gens des nuages, à la poursuite de la pluie.

Nous sommes partis sans réfléchir, sans savoir où nous allions, sans être même sûrs que nous y arriverions. Jemia et J. M. G. Le Clézio. "

La fête chantée est un important recueil de textes écrits par Le Clézio autour de sa fascination pour les peuples indiens. Les textes historiques, les récits de mythes s'y mêlent au reportage et aux fragments autobiographiques ; ces écrits ont pour point commun l'admiration et l'amour que l'auteur n'a cessé de ressentir, depuis la première rencontre, pour les anciennes sociétés amérindiennes et leurs survivants contemporains, rescapés du génocide : leur sens de l'harmonie, leur respect des lois naturelles, leur puissance dans l'imaginaire et leur modestie dans le savoir.

Le texte qui donne son titre au recueil raconte en particulier, dans une prose superbe, la découverte initiatique par Le Clézio de la culture indienne et du bouleversement qui s'ensuivit dans son existence.

« Alors je vivais dans des maisons belles comme des palais, maisons vastes, arrondies, construites à l'orée des fleuves sur des pilotis, selon le plan simple et génial du parapluie, un tronc d'arbre central, pas de murs extérieurs, et un immense toit de feuilles qui abrite de la pluie, du brouillard du matin et du soleil violent de midi. Les sols étaient particulièrement beaux, faits d'une variété de bambou noir, brillant et élastique, frais dans le jour, doux la nuit. »"

Remise en vente de ce livre d’entretien sur France-Culture, où J.M.G. Le Clézio, écrivain discret et peu enclin à la confidence, se raconte pour une fois librement, évoquant l’île Maurice, berceau de sa famille, et le Mexique, où il réside la plupart du temps. Les divers entretiens ont eu lieu aux studios de France-Culture, mais aussi « sur le terrain », à Milly-la-Forêt, par exemple, où sa mère est née :

[À Milly-la -Forêt], je cherche une maison dans le quartier de Saint-Vulfran, la banlieue de Milly. Je ne sais pas si on va la trouver. C’est une maison bourgeoise de la fin du siècle dernier, avec deux grandes cheminées sur le toit. Les embrasures des portes et des fenêtres sont en briques. Beaucoup de maisons, ici, correspondent à cette description. Je cherche celle-ci parce que ma mère y est née. Elle a passé là deux ou trois ans de sa vie, après sa naissance. Elle-même ne s’en souvient pas du tout. J’ai toujours entendu parler de Milly-la-Forêt. L’association de forêt et de Milly, pour moi, avait quelque chose de magique. J’imaginais un bourg perdu au milieu de la forêt, presque un village de bûcherons. Je ne sais pas si je vais être déçu !... »

Dans sa concision, et avec cette exigence de sincérité qui est la marque des êtres d’exception, Ailleurs compte parmi les meilleurs portraits d’un grand écrivain par lui-même.

« Les livres que j’aime, ce sont ceux qui me donnent l’impression qu’ils possèdent quelque chose d’un peu magique. Pas seulement les mots, pas seulement l’histoire du livre, mais aussi tout ce qui est entre les lignes, ce qu’on devine et qui fait que, pour celui qui écrit, c’est une aventure totale. Il échange des non-dits, des silences, un regard, quelque chose qu’on fait ensemble, qu’on ne peut faire tout seul. Quand je parlais de voler, c’est un peu à ça que je pensais. Parce que lorsqu’un merveilleux fou monte dans un de ces avions, c’est vrai qu’il ne peut le faire tout seul. Il emporte avec lui le regard de ceux qui le suivent. C’est une sorte de rêve en commun. Et quand la littérature atteint ça, c’est fort, c’est vrai, c’est beau. »

Une méditation sur les civilisations d'Amérique disparues : « On avance, peut-être à reculons, pour entrer dans un autre monde sans souvenirs, pour apercevoir, peut-être, un jour, comme un mirage, les dômes blancs de Chan Santa Cruz. La route de poussière va au hasard, elle suit le chemin de ceux qui fuient. Elle hésite, elle titube, tantôt large, tantôt étroite, c'est la route de la soif, de la famille, du désespoir. Les villes conquises sont défaites pour toujours. Leurs temples sont vides, leurs murailles ne protègent plus. Les dieux humiliés détournent leur regard et oublient les hommes. Il y a un très grand silence maintenant, un très grand vide, comme si la déflagration de la violence avait d'un seul coup épuisé toutes les forces de la terre. »

Il s'agit d'un écrit qui a pour prétexte deux textes du poète Henri Michaux, deux poèmes écrits à vingt ans d'intervalle: Les Icebergs (de 1934) et Iniji.

Le Clézio consacre le début de ces ces 65 pages à exposer sa vision de la poésie en général, et son admiration fascinée pour celle de Henri Michaux ("Ce qui étonne, dans la poésie d'Henri Michaux, c'est cette force, jointe à ce silence").

Puis Le Clézio s'éloigne "vers les icebergs", et entame un texte libre sur les Mots, l'Ecriture, le Sens de la Vie, le Temps.

Le texte Vers les icebergs, en même temps qu'il retrace l’aventure de la création poétique, crée le poème nourri de tout l’univers mental et imaginaire de l’écrivain.

"Je veux lire(...) comme on voyage. Comme on voyage au hasard des rails, des routes et des courants marins, quelquefois à l'envers, ou bien face à l'avenir, à la découverte de contrées qu'on n'a jamais rêvées".

Quatrième de couverture

Au commencement, les yeux ne voient pas...". Et puis viennent les visions, tourbillonnantes, envahissantes, exploration vertigineuse d'un univers qui n'est pas sans relations avec les gouffres qu'explora Michaux.Paru il y a tout juste vingt ans et jamais réimprimé. Deux dessins de Vladimir Velickovic.

La rencontre avec le monde indien n'est plus un luxe aujourd'hui. C'est devenu une nécessité pour qui veut comprendre ce qui se passe dans le monde moderne. Comprendre n'est rien; mais tenter d'aller au bout de tous les corridors obscurs, essayer d'ouvrir quelques portes: c'est-à-dire, au fond, tenter de survivre. Notre univers de béton et de réseaux électriques n'est pas simple. Plus on veut l'expliquer, plus il nous échappe. Vivre au-dedans, hermétiquement clos, en suivant les impulsions mécaniques, sans chercher à transpercer ces murailles et ces plafonds, c'est plus que de l'inconscience; c'est s'exposer au danger d'être perverti, tué, englouti. Nous savons aujourd'hui qu'il n'y a pas de vérités; il n'y a que des explosions. Partir, nous voulons partir. Mais pour où? Tous les chemins se ressemblent, tous sont des retours sur soi-même. Alors il faut chercher d'autres voyages.

Ali vit sous les ponts au milieu des cartons. Sa vie sera bouleversée quand il découvrira un bébé abandonné en plein hiver au bord du fleuve.

Il fera tout son possible pour élever Amina, l'enfant de sous le pont.

Michoacan, en nahuatl, désignait au XVIe siècle la ville indienne de Tzintzun tzan, capitale des Porhépecha au temps du dernier monarque Tangaxoan Zinzicha. Cette civilisation, l'une des plus belles et des plus mystérieuses de l'Amérique centrale, aurait disparu totalement, sans laisser de traces - car ce peuple vertueux et mystique ne construisait pas de monuments durables - s'il n'y avait en ce livre, ce testament écrit en langue espagnole aux alentours de 1540, où sont consignés l'histoire de ce peuple, ses croyances, sa foi, les noms de ses dieux et de ses héros. Ce livre, dont l'initiative revient aux Conquérants espagnols, devenait ainsi, sous la dictée des Prêtres et des Anciens du Cazonci assassiné, un livre purement indien, écrit pour la gloire des vaincus et non pour le profit des vainqueurs.

Quand se taisent les voix anonymes des Prêtres et des Anciens, l'aventure de ce peuple s'achève. Seule demeure, trouble et fragile comme un songe, cette mémoire qui parle pour nous de héros et de dieux oubliés, et d'une nation à jamais effacée.

Fintan, Maou, Geoffroy : trois rêves, trois révoltes. Et une même soif.

Fintan Allen a douze ans lorsque, le 14 mars 1948, il embarque pour l'Afrique avec sa mère, Maou. Geoffroy Allen, qui avait laissé en France sa femme et son fils, leur a enfin demandé de venir le rejoindre à Onitsha, petit port fluvial où il travaille pour la United Africa. Fintan ne connaît ni son père, ni l'Afrique.

Maou, elle, rêve d'une Afrique idyllique où elle pourra vivre près de l'homme qu'elle aime, à l'abri des préjugés familiaux qui condamnaient en lui le rêveur sans le sou, et anglais de surcroît. C'est une Afrique bien différente qu'elle va découvrir, dévorante, insaisissable. Et un conformisme plus oppressant encore : celui du milieu colonial, fait de haines, de mesquineries, d'échecs inavouables.

« L'Afrique brûle comme un secret, comme une fièvre. Geoffroy Allen ne peut pas détacher son regard, un seul instant, il ne peut pas rêver d'autres rêves. »

Ce livre est pareil à l'Afrique. S'il s'en dégage malgré sa violence un tel sentiment de sérénité, c'est que, chez Le Clézio, même la fièvre, même la révolte, même la défaite sont les couleurs de la paix.

«"Quand j'ai compris que Mario était mort, tous les détails me sont revenus. Les gens racontaient cela en long et en large à ma grand-mère. Mario traversait le champ, un peu plus haut, à la sortie du village. Il cachait la bombe dans un sac, il courait. Peut-être qu'il s'est pris les pieds dans une motte de terre, et il est tombé. La bombe a explosé. On n'a rien retrouvé de lui. C'était merveilleux. C'était comme si Mario s'était envolé vers un autre monde, vers Ourania. Puis les années ont passé, j'ai un peu oublié. Jusqu'à ce jour, vingt ans après, où le hasard m'a réuni avec le jeune homme le plus étrange que j'aie jamais rencontré."

C'est ainsi que Daniel Sillitoe, géographe en mission au centre du Mexique, découvre, grâce à son guide Raphaël, la république idéale de Campos, en marge de la Vallée, capitale de la terre noire du Chernozem, le rêve humaniste de l'Emporio, la zone rouge qui retient prisonnière Lili de la lagune, et l'amour pour Dahlia.

Le monde maya et son extraordinaire civilisation n'ont pas été tués par la conquête espagnole, au XVIe siècle, sur le continent américain. La victoire de l'envahisseur n'a pas réussi à supprimer l'esprit magique des vieux textes sacrés que nous allons lire. Ils sont aujourd'hui encore prophétiquement reliés aux mouvements des astres, au dieu du Soleil, aux activités d'une race obsédée par le temps et qui a su dérober à la nature les secrets de l'éternité elle-même. Ce n'est pas un hasard si l'esprit de notre temps retrouve ces mécanismes immortels. Cette œuvre répond à la nécessité de l'homme actuel. Elle nous montre l'infinie richesse des hommes mayas, qui furent les Chinois et les Égyptiens de l'Amérique. Tout à la fois genèse, histoire d'un passé fabuleux, d'une longue errance, prophéties vengeresses, les Livres du Chilam Balam portent aussi en eux l'écho de la rencontre avec l'Occident, de ce choc unique dans l'histoire du monde. « Parce que le peuple maya avait tout reconnu, y compris sa propre fin, parce qu'il avait traversé le mince écran de la réalité pour contempler le mouvement de l'univers, il est encore présent, et nous sommes à l'intérieur de son regard. »

Un livre ensorcelant, des femmes rebelles, tristes, solitaires. Beaucoup de soleil et une touche d'exotisme pour rêver et réfléchir. J'ai été ensorcelée.

"La poésie de Rita s'adresse à nous tous, où que nous soyons dans le monde, quelles que soient nos origines et notre histoire. La voix de Rita nous touchent au coeur, parce qu'elle est elle-même, sans afféterie, naturelle, limpide. Par sa bouche parlent les êtres vivant au monde en même temps que nous, à qui nous devons le respect, le saumon de la rivière, l'ours de la forêt, les pierres lissent des torrents. Il y a une douleur sourde, comme un bruit de vent, une rumeur d'eau qui coule. L'appel de l'horizon, le rappel des grands espaces que parcouraient naguère les nomades, pour chasser et récolter les plantes sauvages. Et l'éclat fugitif de la vie, la paix et l'espoir, le souvenir de l'enfant qu'elle fut, qu'elle n'a jamais cessé d'être, qui rit toute seule dans un champ de neige, comme si elle était la maîtresse du temps. Merci à toi, Rita, de nous donner de ta vie."

Dans une ville d'Orient vivait autrefois un puissant émir qui avait une fille très belle, du nom de Leila. Une terrible sécheresse s'abattit un jour sur le royaume. Pour faire cesser la malédiction, l'émir dut abandonner sa fille unique dans la forêt. C'est alors que, la nuit venue, le chant d'un oiseau s'éleva…Chaque jour, Lalla rejoint sur la plage Naman qui, auprès d'un feu et de sa marmite de poix pour calfater sa barque, sait enchanter les enfants de ses contes merveilleux. Comme celui de l’oiseau Balaabilou qui sauva la belle princesse Leila d’une mort affreuse, et son royaume de la sécheresse. Si grande était la puissance de son amour…

"Un retraité décroche un fusil lorsqu'il entend un intrus. Un rebelle surveille une plage, prêt à tirer sur "tout ce qui bouge". Un dandy impose à son majordome ses dangereux caprices. Un jeune de banlieue assiste sans broncher à un acte de torture. Deux adolescentes se lancent dans une "ronde" aussi violente que tragique... Les personnages de ces récits infligent ou subissent la cruauté ordinaire. Cruauté d'individus tyranniques ou inconscients. Cruauté d'une société inégalitaire qui engendre la violence. Cruauté du destin, qui transforme des personnes ordinaires en victimes et en bourreaux. En explorant la tragédie quotidienne du fait divers, les cinq auteurs de ces nouvelles interrogent la banalité du mal."

Edition étonnants classiques

Nous sommes en 1948. Jean-Marie Le Clézio a huit ans. Avec sa mère et son frère, il quitte Nice pour rejoindre son père qui est médecin au Nigeria et qui y est resté pendant tout le temps de la guerre, loin de sa femme qu'il aime et de ses deux enfants qu'il n'a pas vu grandir. Deux rencontres fondamentales ont ainsi lieu simultanément : celle de l'Afrique et celle du père. Comme deux pays rêvés, attendus, espérés. C'est la rencontre avec l'Afrique qui ouvre ce livre en forme d'autoportrait : l'Afrique dans ce qu'elle a de plus violent, de plus éclatant, de plus saisissant : la liberté des corps, la matière magique d'un pays où tout est excessif, le soleil, la végétation, la pluie, les insectes.

Ce roman marque une nouvelle étape dans l'oeuvre de J.-M. G Le Clézio. Cette grande fresque retrace le destin de Jean, le narrateur, à travers la France (en particulier la ville de Nice), l'Europe, le Mexique, l'île Maurice… Ces voyages successifs sont autant d'occasion, pour l'auteur, de faire courir le livre sur deux siècles d'Histoire de la France, qu'il s'agisse de l'influence de la Révolution ou encore, par exemple, de la colonisation de l'île Maurice ou de l'expédition du Mexique. Mais c'est aussi le roman le plus ouvertement autobiographique de J.-M. G Le Clézio, avec, notamment, le récit d'une expérience très dure directement liée à la guerre d'Algérie. Sans jamais prendre agressivement parti ou suivre une thèse, Révolutions est un livre plutôt apaisé, au rythme lent, empreint de tendresse et de scepticisme, et où l'auteur s'expose comme il ne l'avait jamais fait jusqu'à présent.

Paulo Coelho, qui est dans le secret des dieux, sait comment les enfants peuvent reconstruire le monde. Max Gallo aimerait que son fils puisse voler comme un oiseau. A neuf ans, Alexandre Jardin découvre avec stupeur que sa maîtresse est une femme. Daniel Picouly ne cesse d'explorer "Le champ de personne" en compagnie d'une chienne nommé Laïka. Sur ses terres, dans le désert de la Haute Égypte, Christian Jacq rencontre un jeune chevrier qui aperçoit un jour un arbre miraculeux, promesse de connaissance, de beauté et de bonheurs éternels. Quant à Jean d'Ormesson, il conduit le train qui s'arrêtera un jour devant la maison d'un petit malade pour le sauver.

A l'initiative et au bénéfice de Sol en si (Solidarité Enfants Sida), dix-sept écrivains-stars nous offrent une histoire d'enfance, c'est-à-dire d'amour, d'émerveillement, de révolte et de poésie.

LA TOTALITÉ DES FONDS RÉCOLTÉS PAR LA VENTE DE CE LIVRE SERONT REVERSES A LA RECHERCHE MÉDICALE CONTRE LE SIDA.

Qu'ont en commun une chaussure sur un toit, une fille tombée à la mer, une pluie de neige et un vol de sac à main ?

A première vue, rien. Si ce n'est que tous sont des faits rares et singuliers, source d'émotions fortes - entre interrogation, émerveillement et redécouverte du monde. Que tous donnent lieu à un récit étonnant dévoilant, dévoilant ce que la vie peut avoir de répétitif ou de banal, et l'événement d'exceptionnel et d'inédit. Rien, donc, si ce n'est qu'ils relèvent de l'extraordinaire.

Spécialement conçu pour les étudiants de BTS, en lieu avec "l'extraordinaire", le thème au programme 2017-2018, 9 Histoire extraordinaire est le recueil indispensable pour nourrir l'épreuve d'écriture personnelle à l'examen !

Voici donc des histoires croisées, celle de Jérémie, en quête de Raphus cucullatus, alias l'oiseau de nausée, le dodo mauricien jadis exterminé par les humains, et celle de Dominique, alias Dodo, l'admirable hobo, né pour faire rire. Leur lieu commun est Alma, l'ancien domaine des Felsen sur l'Île Maurice, que les temps modernes ont changée en Maya, la terre des illusions.

"Dans le jardin de la Maison Blanche le soleil d'hiver passe sur mon visage, bientôt le soleil va s'éteindre, chaque soir le ciel devient jaune d'or. Je suis dans mon île, ce n'est pas l'île des méchants, les Armando, Robinet de Bosses, Escalier, ce n'est pas l'île de Missié Kestrel ou Missié Zan, Missié Hanson, Monique ou Véronique, c'est Alma dans mon coeur, Alma dans mon ventre. Tout le monde peut mourir, pikni, mais pas toi, Artémisia, pas toi. Je reste immobile dans le soleil d'or les yeux levés vers l'intérieur de ma tête puisque je ne peux pas dormir, un jour mon âme va partir par un trou dans ma tête, pour aller au ciel où sont les étoiles."

Peut-on être seul sans souffrir ? Pour certains, la solitude est un moment privilégié de liberté et d'abandon au rêve. Pour d'autres, elle est subie : c'est la condition de l'exilé, loin de son pays et des êtres qui lui sont chers, ou celle des marginaux mis au ban de la société pour leur origine ou leur couleur de peau.

Mais une main tendue, un échange de regards, un sourire complice suffisent à nous rappeler les liens d'empathie et de solidarité qui nous unissent aux autres, peuplant notre monde de présences familières.

Qu'ils s'appellent Miloz, Chika ou João, qu'ils vivent en France, au Nigeria ou au Brésil, les personnages des dix nouvelles rassemblées dans ce recueil nous montrent qu'au-delà des différences et des distances, nous ne sommes jamais vraiment seuls au monde.

Spécialement conçu pour les étudiants de BTS, en lien avec «Seuls avec tous», le thème au programme en 2019-2020, Seuls au monde? est le recueil indispensable pour nourrir l'épreuve d'écriture personnelle à l'examen!

En 1931, Paris accueille l'Exposition coloniale. Une petite fille de dix ans, Ethel, s'y promène avec son grand-oncle, Samuel Soliman. Ce dernier porte sur l'exposition un regard d'autant plus ironique que lui-même est originaire de l'île Maurice. Néanmoins, en découvrant le pavillon de l'Inde, il décide de l'acquérir pour le faire reconstruire sur un terrain qu'il possède : il l'appellera la Maison mauve. Très impressionnée par ce projet, Ethel promet à son grand-oncle d'en assurer la réalisation après sa mort. En effet, Samuel Soliman est un homme âgé, riche, qui veut faire de la jeune fille, son héritière.

Fatigué, déprimé ou un peu morose ? Pourquoi ne pas ouvrir ce petit recueil de textes ? En quelques pages, vous retrouverez sourire et joie de vivre ! Découvrez le bonheur selon Alain, Gide, Le Clézio, Pirandello ou Voltaire... et chassez vos idées noires ! Mieux qu'une cure de vitamines, lisez '1, 2, 3... bonheur !'

"Pour rien au monde nous n'aurions manqué cette fête de l'été. Parfois les orages d'août y mettaient fin vers le soir. Les champs alentour avaient été fauchés et la chaleur de la paille nous enivrait, nous transportait. Nous courions avec les gosses dans les chaumes piquants, pour faire lever des nuages de moustiques. Les 2 CV des bonnes soeurs roulaient à travers champs. Les groupes d'hommes se réunissaient pour regarder les concours de lutte bretonne, ou les jeux de palets. Il y avait de la musique de fanfare sans haut-parleurs, que perçaient les sons aigres des binious et des bombardes." À travers ces "chansons", J.M.G. Le Clézio propose un voyage dans la Bretagne de son enfance, qui se prolonge jusque dans l'arrière-pays niçois. Sans aucune nostalgie, il rend compte de la magie ancienne dont il fut le témoin, en dépit des fracas de la guerre toute proche, par les mots empruntés à la langue bretonne et les motifs d'une nature magnifique. Le texte est bercé par une douceur pastorale qui fait vibrer les images des moissons en été, la chaleur des fêtes au petit village de Sainte-Marine ou la beauté d'un champ de blé face à l'océan.

La toute jeune Lalla a pour ancêtres les " hommes bleus ", guerriers du désert du Rio de Oro, chassés et traqués du Sud au Nord par les conquérants français puis impitoyablement massacrés. Mais le sang des hommes bleus a survécu en Lalla. La vie de la petite Maure, dans un bidonville d'une grande cité proche de la mer, est constamment doublée, dominée par l'épopée, chantante, obstinée, orgueilleuse, de la race que les maîtres d'autrefois avaient cru vaincre. Lalla, enfant du désert, est fascinée par l'apparition d'un mystérieux homme bleu, qu'elle nomme Es Er, c'est-à-dire " le Secret ". Aussi la puissance de la nature et des légendes, son amour pour le Hartani, un jeune berger muet qui lui fait découvrir son corps, ensuite une évasion manquée vers " leur " désert, avant l'exil à Marseille dans un quartier misérable où ses frères immigrés végètent, tout cela ne peut que durcir son âme lumineuse. Car Lalla a beau travailler dans un hôtel sordide, être enceinte du Hartani, devenir une cover-girl célèbre grâce à un photographe de mode ébloui par sa beauté, rien n'éteindra au cœur de la jeune femme sa foi religieuse et sa passion du désert. Un jour, elle y retournera toute seule, en rescapée de l'enfer des hommes.

Parce que le conte peut faire reculer la mort, Bitna, étudiante coréenne sans un sou, invente des histoires pour Salomé, immobilisée par une maladie incurable. La première lutte contre la pauvreté, la seconde contre la douleur. Ensemble, elles se sauvent dans des récits quotidiens ou fabuleux, et bientôt la frontière entre réalité et imaginaire disparaît.

Un roman qui souffle ses légendes urbaines sur la rivière Han, les boulevards saturés et les ruelles louches.

Sous le ciel de Séoul se lève "le vent de l'envie des fleurs"...

"En anglais, on appelle "novella" une longue nouvelle qui unit les lieux, l'action et le ton. Le modèle parfait serait Joseph Conrad. De ces deux novellas, l'une se déroule sur l'île d'Udo, dans la mer du Japon, que les Coréens nomment la mer de l'Est, la seconde à Paris, et dans quelques autres endroits. Elles sont contemporaines". J. M. G. Le Clézio.

Le chant d'amour à la poésie par un grand écrivain contemporain

Je suis entré dans la poésie Tang presque à l'improviste, mais non par hasard, en lisant un poème de Li Bai, qui met face à face un homme et une montagne. Le poète décrit un lieu d'immobilité et de majesté devant lequel l'être humain, dans sa faiblesse et son impermanence, ne peut que s'asseoir et regarder.

Li Bai m'apportait autre chose, à quoi je n'étais pas préparé par mon éducation et par mon langage : une plénitude, une paix intérieure. Cette paix n'était pas difficile à atteindre. Il suffisait de s'asseoir et de regarder.

La poésie Tang est sans doute le moyen de garder ce contact avec le monde réel, elle nous invite au voyage hors de nous-mêmes, nous fait partager les règnes, les durées, les rêves.

J.M.G. Le Clézio

«Les livres sont nos biens les plus précieux. Ils ne sont pas seulement des témoignages du passé, ils sont aussi des vaisseaux d'exploration, qui nous permettent de mieux comprendre le monde qui nous entoure. En lisant Au bord de l'eau ou Quatre générations sous un même toit, je m'aventure dans une autre culture et j'y découvre des vérités différentes de la mienne. Mais cette aventure est aussi une aventure intérieure, qui me permet de découvrir la part chinoise qui est en moi-même.» À travers ces quinze conférences prononcées en Chine, Jean-Marie Gustave Le Clézio offre une réflexion remarquable sur les grandes œuvres littéraires qui ont marqué son chemin d'écrivain. Dans cette nouvelle ère où le texte imprimé semble menacé de disparition, la parole vigoureuse du Prix Nobel donne un sens profond à la nécessité de la littérature dans nos civilisations et sa place dans la cité.

Pour moi, l'écriture est avant tout un moyen d'agir, une manière de diffuser des idées. Le sort que je réserve à mes personnages n'est guère enviable, parce que ce sont des indésirables, et mon objectif est de faire naître chez le lecteur un sentiment de révolte face à l'injustice de ce qui leur arrive. J. M. G. L. C.

On passe à côté d'eux, souvent sans leur jeter un regard. Sans leur donner même quelques poussières de temps. On en trouve de toutes sorte dans la rue de ces fantômes : exclus, fugueuses, errants dans domicile, immigrés sans racines, on les rencontre sans les voir, saisis par l'œil lucide de l'auteur qui les observe jusqu'à fouailler leur âme blessée.

"J'ai eu la chance et la malchance de naître pendant la guerre, or les enfants nés dans une guerre sont particulièrement attentifs au malheur et à la difficulté de la vie. Je me souviens très bien des bombardements, ma mère, ma grand-mère, mon frère et moi vivions à Nice à cette époque-là.

Mon père était médecin en Afrique. Nous étions séparés par la guerre. Il était né sur l'île Maurice qui appartenait à l'empire britannique. Il avait été expédié au Nigéria. Du côté de ma mère aussi, ils étaient mauriciens, ils étaient venus s'installer à Paris. Dans cette famille, on est alternativement prospères puis ruinés, on vient de pays différents mais on garde quelque chose en commun, j'y vois une espèce de goût pour l'aventure et une attirance pour ce qu'on peut apprendre en voyageant.

Je descends donc de toutes ces origines et je crois que j'ai hérité de ces traits familiaux. Mon identité est là : c'est une identité nomade."

Comment se construit-on lorsqu'on grandit entre plusieurs pays ? Ni française ni algérienne, la petite Leïla est les deux, et en souffre. En pleine guerre d'Algérie, prise en tenaille entre deux camps qui se haïssent, elle devra apprendre à composer avec son identité ((bigarrée". Plus à l'est, en Egypte, Paula se heurte à la froideur de sa mère. N'en faisant qu'à sa tête, elle part seule à l'aventure dans les rues du Caire, en quête de liberté... Voici cinq récits autobiographiques d'enfances singulières, entre la France et l'Afrique. Mêlant souvenirs touchants et péripéties cocasses, les auteurs distillent la nostalgie d'une époque révolue et d'un ailleurs jamais tout à fait oublié.

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