Tous les livres de Sophie Massieu
Quatrième de couverture
Sophie Massieu est « non voyante « , « miro » , c'est selon... Bref, elle est aveugle de naissance. Elle a imaginé les petits tracas de Sarah (qui lui ressemble étrangement) confrontée quotidiennement aux aléas du monde moderne et surtout à l'incompréhension (ou à la bêtise) de ses contemporains. Elle nous livre ainsi quelque 300 définitions savoureuses de mots qui la touchent de près (écriture, distributeur, cinéma, avion, sandwich, etc.). En voici quelques extraits :
- Blanc : pourquoi les poulets, canards et autres pintades ont-ils des cuisses, des ailes, un cou ? Pour que miros et enfants se chamaillent pour manger le blanc, peut-être pas meilleur, mais tellement plus simple à découper...
- Jeune (encore) : pourquoi toujours vouloir flinguer son prochain, surtout s'il ne voit pas ?
- Je vous descends ?
- Non merci, je suis encore jeune.
Échange typique, en haut d'un escalier.
- Couper (sa viande) : les restaurateurs, ou même quelques convives, se montrent quelquefois bien inquiets. Comment un aveugle fait-il pour manger sa viande ? Peu nombreux, pense Sarah, sont ceux qui imaginent qu'un miro plonge le nez dans l'assiette et croque à même le steak... Mais il est des gens qui ne pensent pas qu'un simple repérage, effectué du bout des dents de la fourchette, suffit à découper un morceau à même d'être, ensuite, amené à la bouche sans encombres. Avantage de cette méconnaissance : cela peut donner lieu à des échanges inattendus. Comme ce jour où Sarah dîne avec un ami, aussi miro qu'elle, qui doit avoir l'esprit « mal tourné ». À la question: « Je vous la coupe ? > , avant de décliner l'offre, il a souri.
Sophie est la personne la plus extraordinaire que j'aie rencontrée.
Jeune, jolie, elle est aveugle de naissance et vit seule à Paris. Son ambition : devenir journaliste. Son secret ? Sa mère, qui a été présente à ses côtés sans peser ni s'imposer. Elle l'a élevée "normalement", malgré son handicap, l'a aidée sans jamais compter ni sa peine ni son temps. Pour permettre à sa fille de faire de bonnes études à Paris, elle a quitté le village près de Cherbourg où elle était cultivatrice.
C'est elle aussi qui lui prête ses yeux. Elle, qui a quitté l'école à quatorze ans, enregistre sur cassettes des livres qu'elle ne comprend pas, et lui lit chaque jour les journaux. Enivrée de lecture, Sophie observe le monde avec quatre sens au lieu de cinq, mais "quand bien même je verrais, dit-elle, ma perception du monde ne serait pas plus riche". Personnages hors du commun, ces deux femmes sont portées par une détermination, une énergie et un appétit de la vie exceptionnels. En découvrant cette histoire, vous comprendrez ce que les mots amour et courage signifient vraiment. Florence Montreynaud