Analemme
Cohabiter le coeur de l'héritage


Du vide à tout prix.

Au cœur du 7e arrondissement de paris, où le foncier atteint les prix les plus élevés de la capitale, un îlot de plus de 20 000m2, a récemment été démis de ses fonctions ministérielles. Son rattachement au département de la défense lui a longtemps coûté d’être refermé sur lui-même et étanche à son environnement. Il attend à présent une occasion de reprendre une place significative au sein du quartier. Le projet ambitionne de redonner un nouveau souffle à ce lieu par le vide.

Tirer avantage d’un épiderme bâti immuable préservant un cœur d’îlot ample et rendu disponible par le PSMV, fut le point de départ de la posture adoptée ici. Offrir ce cœur d’îlot aux nouveaux usages du quartier, mais sauvegarder son caractère introverti qui en fait un lieu privilégié et protégé du tumulte environnant. Une bulle d’air gonfle dans la cour centrale et se fige lorsqu’elle trouve sa plus grande dimension entre les bâtiments hérités. L’ellipse qui en résulte unifie l’ensemble hétéroclite de l’ancien ministère des armées et réaffirme formellement l’îlot au sein du tissu urbain du 7e. Cette figure se matérialise par une lame de verre courbe qui se déploie sur la façade intérieure de l’îlot et interagit avec le soleil tout au long de la journée. Voile réfléchissant, elle offre un miroir à la danse annalematique du soleil.

L’ellipse cohabite avec une grille en maille qui relie des éléments urbains, architecturaux ou programmatiques entre eux. Elle permet d’organiser les flux piétons au sol mais également sous-terre. En effet, si le programme est absent du cœur d’îlot, l’épaisseur du sol, ayant déjà été investie par l’ancien ministère, vient accueillir un nouveau centre d’art contemporain. La cour intérieur devient ainsi un instrument de contrôle de la lumière naturelle sur et sous l’îlot.




L’ilot Saint-Germain semble asphyxié, saturé par une agrégation de pièces bâtis héritées d’époques diverses. Au cours de son histoire il a été altéré, densifié, remodelé dans une frénésie haletante. Au dessus, au dessous, en son cœur, les interventions se sont succédées, faisant perde à l’îlot sa consistance formelle au sein du tissu urbain du 7e arrondissement. L’étude de l’évolution formelle du quartier au cours des siècles révèle les nombreuses mutations que l’îlot Saint Germain a souffert autant formellement que programmatiquement.

Dans les premiers temps de son existence, l’îlot était occupé par le couvent des filles de Saint-Joseph. Vers 1850, il a perdu sa fonction de couvent pour devenir un bâtiment administratif, accueillant le ministère des armées. S’en est suivit une série d’ajouts et de mutations. Les transformations liées à l’embellissement de Paris l’ont amputé d’un de ces angles. En effet, l’ouverture du boulevard Saint-Germain trancha de biais dans l’îlot autrefois constitué. Ce geste violent ébranla l’entité urbaine en le privant d’une forme propre. Mutilation tant bien que mal cotérisée en 1874 par un bâtiment monumental neuf s’inscrivant le long du boulevard Saint-Germain. Cette greffe fragile, perturbant la trame pré-existante, présente des faiblesses notables en ses points de frictions avec les bâtiments anciens. Ceci participe à installer l’îlot entier dans un état d’inconsistance formelle, architecturale et urbaine. Néanmoins, il devient l’édifice emblématique du ministère des armées.

Les attributions programmatiques de l’îlot l’ont conduit à de multiples transformations en particulier en son cœur et sous-terre. Ce faisant, il est progressivement devenu une sorte d’hybride à l’allure de collage anachronique, résultat de la stratification des époques et de leurs besoins. Comme une métaphore de cette coagulation stylistique et temporelle, l’îlot Saint-Germain laisse émerger fièrement une tour de l’horloge à la rencontre du faubourg Saint-Germain et de la rue de Solférino. L’emplacement est symbolique car il correspond à l’angle autrefois meurtri par l’intervention d’Haussmann. Un rapport étroit s’est tissé entre la réalité architecturale de l’îlot et le ruissellement du temps sur ses pierres. En effet, il n’est pas le garant manifeste et tangible de l’expression architecturale de l’époque qui l’a vu naître, mais plutôt le témoin des périodes qui se sont succédées en laissant leur cicatrice.



Sous régulation du plan de sauvegarde et de mise en valeur du 7e arrondissement, l’îlot Saint-Germain présente un potentiel de reconversion important. En effet, selon la réglementation en vigueur, une grande proportion de ses bâtiments peuvent être modifié ou détruit. Toutefois, l’essentiel des interventions tolérées sont localisées en cœur d’îlot. La couronne bâtie périphérique doit demeurer en l’état. Cette dichotomie admise et même exaltée entre l’intérieur et l’extérieur, entre l’avant et l’envers, entre le côté rue et le côté cour se veut en faveur d’une intériorité renouvelée. Le projet prend appui sur cet épiderme immuable en lui reconnaissant une valeur d’épaisseur protectrice. Il s’empare de l’opportunité, offerte par le PSMV, de dé-densifier le centre de l’îlot afin d’offrir un espace urbain privilégié, ample mais introverti. Comme un souffle au cœur du faubourg, le vide devient projet. L’ambition est de ré-unifier l’ensemble hétérogène et délié par l’absence de matière. S’assurer que ce vide soit le plus généreux possible afin que sa pratique soit reconnue à l’échelle du quartier et pas seulement du bloc. En ce sens, le projet cherche à engager une pratique plus urbaine du cœur d’îlot, re-connectant cette intériorité avec la plus grande échelle tout en préservant le caractère réservé de ce lieu.

Les analyses de fréquentation piétonne potentielle des rues aux abords de l’îlot prédisent un usage important de la rue Saint Dominique. Pourtant, elle présente une aire piétonne réduite.

Le projet cherche donc à renforcer l’interaction entre l’îlot et la rue Saint Dominique en activant la façade en relation par des boutiques, des ateliers d’artisanat et en piétonnisant la totalité de la rue ainsi que les abords du square Samuel Rousseau.



Les analyses suivantes s’attachent à hiérarchiser les points d’intérêt urbain accessibles à moins de 15min à pied du site de projet, en fonction de leur pouvoir attractif. Ainsi, les rues aux abords de l’îlot sont classées suivant la fréquentation potentielle des personnes pratiquant régulièrement l’îlot Saint Germain. Nous avons ensuite cherché à comparer cet indice avec la proportion de voirie dédiée à la circulation piétonnière.



Afin de protéger le cœur d’îlot des nuisances alentours, la connexion rue Saint Dominique / Boulevard Saint Germain aura lieu le long de l’hôtel de Brienne. L’emprise bâti existante sera conservée pour dissocier ce nouvel axe piéton du cœur d’îlot.

La vacance d’un tel îlot dans son ensemble est une situation exceptionnelle lorsque l’on parle du centre de paris. Ceci a motivé une réflexion orientée autour d’un projet d’ampleur au bénéfice du quartier. Ainsi, une série de bâtiments d’utilité public prendront place au sein de l’îlot tel qu’un équipement sportif de type gymnase/dojo, une bibliothèque, au sous-sol un musée d’art contemporain et un amphithéâtre.



Les édifices qui prennent place au cœur de l’îlot sont des adjonctions principalement héritées de la deuxième moitié du XXieme siècle. Ce sont des bâtiments de ministère des armées, conçus avec une préoccupation fonctionnaliste importante mais sans grande qualité architecturale. De plus, ils entretiennent un rapport compliqué avec les édifices plus anciens. Les articulations entre les entités des différentes époques sont extrêmement banales. Elles célèbrent, une fois de plus, l’optimisation des usages, dévaluant à la fois les édifices en place comme les éléments rajoutés. Certaines extensions présentent des échelles réduites, qui en font des éléments fragiles, parasitant la composition générale de l’îlot.

Le PSVM encourage la dédensification de l’îlot en autorisant la suppression des éléments précédemment évoqués. Considérant le fait qu’un morceau de ville de l’ampleur de l’îlot Saint Germain, deviennent entièrement disponible, en plein cœur du 7ième arrondissement de Paris, ces conditions motivent une intervention d’ampleur qui laisse entrevoir l’opportunité de rendre cet espace privilégié au bénéfice du quartier.

Après une longue période dans la fonction de ministère de la guerre, qui, pour des raisons de sécurité, le contraint à clore ses limites, l’enjeu est à présent d’irriguer l’îlot. Reconquérir son cœur, lui redonner vie et pour cela faire place nette afin de proposer un nouvel espace public. Préservé, introverti, ample. Un lieu de flânerie, de méditation, de contemplation.

Les analyses qui suivent, nous permettent d’observer que le 7ième arrondissement porte une attention particulière au vide. Et ce, d’un point de vue quantitatif mais également qualitatif. En effet, si l’on visualise la densité bâtie de chaque arrondissement du centre de Paris (rapport entre la surface bâtie et la surface non-bâtie des parcelles), le 7ième présente la plus faible. Ces zones de vide constituent des respirations dans le tissu urbain qui contribuent aux qualités spatiales du quartier. Leurs bienfaits sont amplifiés par l’importante proportion de végétation qu’ils hébergent. En effet, l’analyse suivante révèle que le 7ième arrondissement est l’un des plus vert du centre parisien.



Telle une bulle d’air que l’on souffle dans la cour principale de l’ancien ministère de la guerre, le vide s’étire, se déploie jusqu’à ce qu’il entre au contact des bâtiments conservés. Il se fige alors en une ellipse dont la dimension se veut être la plus vaste que peut héberger le site. Le recours à la figure monumentale permet à cet îlot mutilé de retrouver une consistance, une forme propre, qui émerge du reste du quartier pour ses qualités plastiques et spatiales.



Reconnaissance d’un rapport particulier entre l’îlot et le passage du temps, l’ellipse prend place au niveau de ce qui constituait anciennement la cour de l’horloge du couvent Saint-Joseph. La forme en elle-même convoque un imaginaire lié au temps. L’ellipse étant directement la trace d’une planète en orbite, le projet établit un lien cosmogonique étroit entre le lieu et la course du soleil. Cette géométrie particulière se matérialise par une lame de verre incurvée qui se développe le long de la façade intérieure en frôlant les bâtiments existants. La façade prend une fonction de Cadran analemmatique dont la courbure enregistre le passage du temps. Selon l’angle d’incidence que les rayons du soleil décrivent avec les pans vitrés, d’une extrémité à l’autre, la façade reçoit des intensités lumineuses différentes qui évoluent au cour de la journée. Les propriétés réfléchissantes de la matière vitrée sont mises à profit. Par effet miroir, le vide intérieure se dilate. L’ambiance générée en cœur d’îlot se réfléchit pour être projeter en panorama sur les écrans de verre, évoquant le dispositif visuel et spatial mis en œuvre dans les salles des nymphéas au musée de l’orangerie. Dans le même temps, l’éclairement du soleil peut être renvoyé vers les façades du cœur d’îlot orientés nord.

En dernier lieu, une série d’analyses permirent de façonner cette enveloppe afin d’optimiser le niveau d’ensoleillement de la cour intérieure et d’assurer l’efficacité des phénomènes liés à la course du soleil.

Au dos de la lame de verre, un nouvel équipement sportif profite des espaces exceptionnels de l’ancien bâtiment du ministère des armées et offre la possibilité de pratiquer les arts du corps. Les arts martiaux, la boxe, la danse ou la gymnastique prennent place dans un décor remarquable, sous de hauts plafonds à caisson moulurés, autour de peintures de guerre.



L’analyse de l’angle avec lequel les rayons du soleil rencontrent les pans vitrés, aux différents moments de la journée, nous permet de visualiser la promenade quotidienne du soleil, d’un bout à l’autre de la façade courbe.

Suivant l’heure de la journée, mais également suivant la saison, la position du soleil dans le ciel varie. Ainsi, les rayons lumineux atteignent la façade de manière plus ou moins frontale. En effet, ces analyses révèlent un ensoleillement direct de la façade qui débute très tôt en hivers, tandis qu’il débutera plus tard en été. Toutefois, il durera beaucoup plus tard dans les journées d’été que durant l’hiver. Ceci est une résultante à la fois de la variation de la hauteur de l’astre dans le ciel mais également, de la morphologie du contexte qui agit en masque contre les rayons direct.




Les propriétés réflexives de la façade permettent la diffusion de ce phénomène de fluctuation lumineuse à l’ensemble du cœur d’îlot jusqu’aux zones non exposées directement. Redéfinissant sans cesse l’ambiance de la place ovale, changeant l’aspect du lieu.

En même temps, l’épisodicité du phénomène sert aux usagers réguliers de l’îlot Saint Germain comme repère temporel. En effet, la position du halo lumineux, produit par le reflet du soleil à un certain endroit de la façade courbe, indique un moment de la journée. Ce dispositif prend ainsi l’allure d’un cadran solaire analemmatique, préfigurant l’heure et la saison.

La course ovale de ce halo rend perceptible le passage du temps sur l’îlot.






L’inclusion d’une figure forte, telle que l’ellipse, au cœur d’un îlot historique pose la question de la cohabitation. Les effets de collages stylistiques et temporels, que l’on rencontre sur le site font référence à cette notion. Dans une volonté de reconnaitre, d’affirmer et d’exalter cette pluralité qui constitue l’essence de l’îlot, la figure de l’ellipse est associée à celle d’une grille organisée en maille.

Ce dispositif répond aux ambitions énoncées de créer un nouvel espace public en cœur d’îlot. La grille permet de relier des points d’intérêts à différentes échelles, dans et aux abords du site. Irriguer le lieu en permettant de le traverser, au lieu d’être contraint à le contourner.

Le rythme qui organise ses éléments se calent sur des événements du contexte. En résulte une hiérarchie en 3 niveaux connectant des entités à différentes échelles. Débordant de l’îlot aux deux extrémités, le premier niveau tend à relier des entités à l’échelle urbaine. Le deuxième niveau relie des éléments urbains vers le cœur d’îlot jusqu’à l’intérieur des bâtiments. Le dernier niveau connecte entre eux les circulations verticales des bâtiments en traversant l’îlot. Cette classification impacte l’épaisseur des bandes offrant des unités de passage en rapport avec l’importance des axes de liaisons.






De la même manière que la lame de verre, la topographie du sol est façonnée en relation avec le soleil. Une série d’analyses solaires nous a permis de hiérarchiser les zones de la cour en fonction de la quantité de rayonnement qu’elles reçoivent sur l’année. Ce découpage a servi de base au modelage de la cour. Plus le sol reçoit de rayonnement solaire plus il devient profond. Cette caractéristique lui permet de retenir des nappes d’eau de profondeur variable. De la végétation d’eau se développe dans les zones de faible profondeur tandis que sur la partie centrale, la plus ensoleillée, le plan d’eau est conservé. Ainsi, le soleil se reflète à la fois sur la façade vitré et sur le miroir d’eau. En atteignant ce dernier il entraine l’évaporation d’une partie de l’eau, rafraîchissant la cour. De plus, il agit comme un réflecteur naturel qui réoriente les rayons lumineux et favorise l’éclairement des façades alentours, notamment celles orientées nord.

Si la morphologie du sol est soumise aux lois du rayonnement solaire, la grille ignore toute contrainte. Elle conserve une altitude constante d’un bout à l’autre. Survolant les plans d’eau, enjambant la végétation basse, elle permet de circuler librement au travers de l’îlot. Elle subdivise la cour en portions de dimensions variables qui invitent à des usages divers.





Le sous-sol de l’îlot, actuellement bâti dans son intégralité pour les besoins de l’ancien ministère de la défense (bunkers de protection, réserves de l’état major…) devient également un territoire de projet.

L’analyse des activités commerciales du quartier a pu faire émerger une forte densité de galeries d’art, ou autres activités liées à la culture (musées, monuments...) notamment aux abords du site. En effet, elles constituent la forme d’activité la plus fréquemment rencontrée dans un aire isochronique de 5min à pied autour de l’îlot dans laquelle on peut dénombrer 17 galeries. Ce phénomène est souligné par les cartes et analyses qui suivent.

Lorsqu’on compare les quartiers de paris entre eux, celui occupé par l’îlot Saint Germain apparaît comme l’un des moins dense en matière d’activité commerciale (tous types confondus). Toutefois, si l’on s’intéresse à la nature de ces activités on s’aperçoit que les domaines des arts, de la création et de la culture sont représentés en excès. En effet, on dénombre pas moins de 170 galeries, 97 antiquaires ainsi que 43 locaux de créateurs et haute couture à moins de 15min à pied. A cela s’ajoute les musées et monuments historiques qui sont en nombre important au sein du quartier. Ceci traduit un intérêt particulier pour l’art dans l’environnement proche du site.

Ce constat, auquel s’ajoute la popularité touristique de l’arrondissement, a motivé la mise en place d’un centre d’art contemporain d’ampleur en sous-terrain.

Parmi les problématiques affrontées par les musées, la conservation et la protection des œuvres font parties des préoccupations majeures. La mise en place de ce programme en sous-terrain renforce le degré de sécurité en éliminant la plupart des façades. Une telle réduction de la surface de parois exposées à l’extérieur facilite le contrôle des accès ainsi que la régulation des facteurs d’ambiance tels que la lumière naturelle, la température, et l’humidité. L’épaisseur du sol agit comme une masse isolante qui assure la constance et la pondération de ces facteurs. Une telle mise en œuvre est en faveur du confort mais également du bilan énergétique du centre d’art.

Le musée d’art contemporain étant le lieu de l’exaltation de la perception, des sens, et en particulier du regard, une attention particulière a été portée à la vue dans cette partie du projet. Ainsi, une série d’analyses, notamment isovist, nous a permis de développer un dispositif spatial permettant de solliciter activement le regard du visiteur en proposant des porosités visuelles entre les espaces, des perspectives étendues, des appels, des jeux de plans successifs...




La grille en surface se matérialise au sous-sol en devenant les axes de circulation du centre d’art. Conservant la même hiérarchie, la valeur de chaque bande influence sa profondeur, permettant de jouer sur des espaces de hauteurs variées.

Le musée se raccorde au reste du quartier par 3 grands bras. Ce sont les axes les plus profonds. Ils correspondent aux bandes de degré 1 de la grille en surface. Ces tunnels monumentaux constituent les axes sous-terrain principaux qui permettent d’irriguer le musée. Ils le relient à fois aux éléments d’intérêts majeurs aux abords du site (en débouchant sur le square Samuel Rousseau, la basilique sainte Clothilde, la place Jacques Bainville, la rue Solférino, la rue Saint Dominique, la rue de l’université, le jardin de l’hotel de Brienne) mais également directement sous terre en captant les flux piéton depuis la station de métro adjacente (Solferino).

Des failles prennent place le long de l’ellipse afin de générer les accès directs du musée.

Les salles d’exposition occupent le vide entre les mailles. Leurs angles s’ouvrent pour qu’elles communiquent entre elles, proposant une variété de parcours et de riches percées visuelles. Ce dispositif, résultant d’une réflexion à propos de la stimulation du regard, se dispositif s’est avéré extrêmement efficace pour organiser un programme de lieu d’exposition. En effet, il assure une bonne fluidité des déplacements des visiteurs.

D’une part, les angles des salles peuvent constituer des points de congestion ou des culs de sacs. Assurer un maximum de connections diagonales entre les espaces est en faveur d’une pratique plus fluide de l’espace. De plus, les choix multiples dans le parcours muséal participe à l’appropriation de l’expérience du visiteur. Ceci contribue à l’édification d’une expérience phénoménologique de l’espace que l’on a chercher à développper ici par une attention particulière aux perceptions, aux parcours, aux usages et aux ambiances.

En lien avec le point précédent, les prises de lumière naturelle sont exclusivement zénithales et donnent vie aux espaces en aillant recourt à un éventail de dispositifs de percement.

Le long de l’ellipse, les murs courbes ne permettent pas l’accrochage d’œuvres. Ainsi, ils servent d’élément de diffusion lumineuse qui laisse glisser la lumière naturelle dans les salles.

Au croisement des bandes de la grille, des puits de lumière servent d’éléments signalétiques et baignent les salles de lumière par leurs angles évidés.

Dans les salles qui reçoivent le plus de lumière naturelle (nord du site), un plafond à caisson perforé supporte un jardin en surface et diffuse sous-terre la lumière de manière contrôlé.

Les espaces d’exposition les plus au sud sont abrités par des dômes pyramidaux en béton interrompus en partie haute servant ainsi de canon de lumière. Un prisme renversé en sous-face sert à diffuser la lumière dans les vastes salles en double hauteur.

Ces perforations mettent en relation le dessus et le dessous du projet. En résulte une série de volumes dont l’atmosphère évolue au cour du temps, suivant les variations du soleil.




La dalle de la cour s’interrompt afin de laisser émerger les parties administratives ainsi qu’une tour signal dont l’esthétique se limite à une structure dépouillée parcourue d’un tube de béton renfermant un escalier. Elle prend appui dans les parties les plus profondes du projet et s’achève 40mètres plus haut en proposant un observatoire. Lien littéral entre la terre et le ciel, elle exalte l’importance accordée aux variations cosmiques qui influencent les phénomènes perçus au sol et jusqu’au sous-sol. Elle peut également être lue comme l’aiguille d’un cadran solaire qui prendrait place au cœur de l’îlot et dont l’ombre portée permettrait de percevoir le temps qui passe.

ARCHITECTURE