A la pointe de l’épée – Ellen Kushner

Swordspoint
Editions : folioSF410 pages
ISBN : ‎ 9782070399079

Richard Saint-Vière est le plus fameux des tueurs des Bords-d’Eau, le quartier des pickpockets et des prostituées. Aussi brillant qu’impitoyable, violent à ses heures, ce dandy scandaleux gagne sa vie comme mercenaire en vendant ses talents de bretteur au plus offrant, sans trop se soucier de morale. Mais tout va se compliquer lorsque, pour de mystérieuses raisons, certains nobles de la Cité décident de se disputer ses services exclusifs ; Saint-Vière va dès lors se retrouver au cœur d’un inextricable dédale d’intrigues politiques et romanesques qui pourraient bien finir par lui coûter la vie… Au-delà du roman d’aventures mâtiné de mélodrame, au-delà de l’hommage savoureux rendu aux grands récits de cape et d’épée, À la pointe de l’épée est une œuvre forte, profondément dérangeante, sur la nature de la réalité et la moralité de la violence.


Suite à la tempête de m**** de feu les Imaginales, j’ai vu le nom d’une autrice sortir et ressortir pour saluer son travail, une autrice que j’avais toujours ignorée pour je ne sais quelles raisons. La peur de sortir des entiers battus ? Bref. C’est en allant à la médiathèque que je m’en suis souvenue et que j’ai décidé d’emprunter A la pointe de l’épée, alléchée par le résumé évoquant Gagner la guerre ou encore les Salauds Gentilshommes.

Je dois avouer que ce n’est pas la lecture la plus attentive que j’ai faite, donc pas forcément l’avis le plus éclairé, mais une chose est sûre, je ne lirai pas la suite. D’autres livres de l’autrice, peut-être, mais pas la suite de celui-ci.

D’une part, les personnages sont nombreux et peu développés. Seul un ou deux ont une personnalité qui leur est propre (et particulièrement détestable, que l’un d’eux soit le love interest m’a dépité) et qui nous est réellement montrée plutôt que simplement décrite. Saint-Vière, le personnage principal ou anti-héros (?), nous est vendu comme théâtral, mais on ne voit jamais ce qui le rend théâtral, au contraire, même ses vêtements sont marron camouflage. L’action est très lente et très obscure, il y a énormément de fade-to-black, de non-dits, de choses qui se passent en coulisses et qui ne sont évoquées qu’à demi-mot ou par allusions. Le lecteur est constamment gardé dans le noir, et certains détails, comme la pièce de théâtre qu’ils vont voir à un moment, sont inutilement évoqués en détails, et le lecteur inattentif se demandera qui est ce nouveau personnage dont on n’entendra plus jamais parler dans 4 pages.

D’autre part, ce roman n’a jamais réussi à attiser une tension quelle qu’elle soit. Jamais je n’ai tremblé pour un personnage, jamais je ne me suis demandée comment il allait s’en sortir parce qu’en fait, il ne se passe pas grand-chose, et quand bien même il se passe enfin quelque chose qui n’est pas du blabla dans une taverne, c’est raconté avec si peu d’emphase qu’on s’ennuie. Ce livre contient la scène de duel la plus ennuyeuse que j’ai jamais lue. Saint-Vière aurait aligné ses courses sur le tapis roulant de Lidl que ça m’aurait fait le même effet. Le fait que les personnages soient pour la plupart des coquilles vides n’aide pas sans doute.

Et le coup de grâce, ce roman est publié en Fantasy, mais il ne répond à aucun code de ce genre. Pas de magie, pas de créature étrange, pas d’univers à découvrir, au contraire ! Les personnages boivent du vin de Bourgogne, ce qui montre bien que même si la Cité où se déroule l’action n’est pas nommée, elle se trouve bien dans notre monde à nous. Il est possible de faire de la fantasy « de chez-nous », qui se déroule dans une Europe géographique et presque historique, j’en tiens pour preuve Les Ombres de Wielstadt de Pierre Pevel. Mais A la pointe de l’épée de la fantasy ? Quelle escroquerie. C’est autant de la fantasy que Les Trois Mousquetaires ou Angélique Marquise des Anges. Il s’agit de fiction historique, ni plus, ni moins, appeler l’endroit où ça se passe la Cité plutôt que Venise, Paris ou Londres n’y change rien.

Quant au style d’écriture, je trouvais ça plutôt bien écrit jusqu’à ce que je m’embrouille avec tous les bretteurs qui sont appelés bretteurs ad nauseam toutes les deux lignes.

Néanmoins, on peut saluer la représentation de personnages LGBT dans un roman datant des années 80, même si la relation entre eux est plus que douteuse (ou alors en fait, il aurait mieux valu s’abstenir ?).

Encore une déception, peut-être due à ma lecture peu concentrée. Je me suis ennuyée et j’ai bien hésité à le terminer. C’est mue par un espoir fou que ça devienne enfin palpitant sur le dernier quart que j’ai persévéré. Et au final, rien. Tant pis.

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