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Wanted veut le scalp des chasseurs de têtes

La start-up créée par Jean Meyer, le fondateur de l'application de rencontres Once, a été lancée fin février. Malgré la crise du coronavirus et la déprime du marché de l'emploi, ses débuts sont prometteurs. Son objectif : court-circuiter les chasseurs de têtes dans le recrutement.

Le fondateur de Wanted, Jean Meyer, veut bousculer les chasseurs de têtes.
Le fondateur de Wanted, Jean Meyer, veut bousculer les chasseurs de têtes. (Wanted)
Publié le 18 juin 2020 à 08:00Mis à jour le 18 juin 2020 à 16:27

Le timing du lancement de Wanted, en pleine crise du coronavirus, pouvait difficilement être plus mauvais. Mais, paradoxalement, son fondateur, Jean Meyer, est encore plus confiant maintenant. « Le mois dernier, alors que tout le monde disait que le marché du recrutement était à l'arrêt, une centaine d'entreprises nous ont contactés », confie le jeune patron français, qui était déjà à l'origine de l'application de rencontres Once.

Sorti de Once en juillet dernier, l'entrepreneur voulait se concentrer sur le marché du recrutement, en particulier sur le métier de chasseur de têtes. « Dans ma vie d'entrepreneur, j'ai passé du temps à essayer de débaucher et j'en avais marre de payer des chasseurs de têtes des milliers de dollars. Le plus souvent, je le faisais moi-même sur LinkedIn », témoigne Jean Meyer, pour qui l'expérience des cabinets de recrutement n'est pas optimale. « Souvent, la question du salaire n'est pas abordée. Un candidat passe un, deux, trois, quatre entretiens et au final, ça bloque sur le salaire et tout le monde a perdu son temps. »

Un développement raisonné

Wanted permet donc aux candidats de fixer un salaire en dessous duquel ils ne veulent pas descendre. Ils sont alors mis en relation avec les entreprises cherchant des profils similaires et qui sont sélectionnées par la start-up. « Les chasseurs de têtes sont payés 20 % du salaire annuel du candidat. Pour s'assurer qu'ils vont jusqu'au bout de la transaction, ils passent beaucoup de temps au téléphone, avec l'entreprise et le candidat. Nous n'avons pas peur de nous faire doubler car nous ne sommes payés qu'à l'introduction », assure Jean Meyer.

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Wanted, basé à New York, veut gérer son développement de manière raisonnée, surtout en cette période de crise. La société n'a levé que 1,8 million de dollars mais avec des investisseurs qualifiés (Hoxton Ventures, Partech, Kima Ventures, Dominique Vidal d'Index Ventures ou encore le PDG d'Algolia, Nicolas Dessaigne), et refuse de dépenser un centime en marketing, misant sur le bouche-à-oreille.

10 à 20 % du S&P 500

Cela ne l'a pas empêchée de rebondir sur l'actualité et de proposer un service aux entreprises touchées par le coronavirus. La start-up a lancé Switch, une plateforme permettant aux entreprises qui ont licencié pendant la crise de recommander leurs anciens salariés. Elle a ainsi recensé 10.000 talents, des employés licenciés par Uber ou Airbnb, par exemple. Plus de 1.000 introductions ont été acceptées. L'initiative était entièrement gratuite, mais a pu servir de vitrine pour Wanted, qui vise d'abord le marché américain et les grandes entreprises de la tech.

« Notre objectif à terme est d'avoir 10 à 20 % des salariés du S&P 500 sur Wanted, annonce Jean Meyer. Le marché est plus flexible et dynamique aux Etats-Unis, mais nous avons des discussions sur le marché européen et espérons ouvrir des bureaux à Londres et Paris prochainement. »

Bureau de New York

Nicolas Rauline

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