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TABLE DES MATIÈRES



INTRODUCTION

«La fiction «réaliste» parle de choses qui se sont produites. Le "fantastique" parle de choses qui (assurément, croyons-nous) ne se produisent pas. La "science-fiction" parle de choses qui pourraient se produire.»Judith Merril

L'exposition intitulée «Visions d'autres mondes : la science-fiction et le fantastique au Canada», que la Bibliothèque nationale du Canada a conçue de concert avec la Merrill Collection of Science Fiction, Speculation and Fantasy de la Toronto Public Library, est un événement fantastique qui, pourtant, s'est produit.

La planification de cette réalisation conjointe a débuté en1991 et son aboutissement est le fruit de quatre années consacrées au dépouillement et à l'examen du très riche corpus de la science-fiction et de la littérature fantastique du Canada. Il en est résulté une ambitieuse exposition qui explore l'imaginaire des écrivains canadiens tel qu'il se manifeste dans les livres et les magazines ou par la magie multimédiatique du son, de l'image, de la musique et de l'animation au service du fantastique.

Cette célébration de la fiction fantastique commence dans la salle du téléporteur de l'exposition, qui transporte les visiteurs vers d'autres mondes et leur fait découvrir ce que l'imagination leur a laissé en héritage, définit la science-fiction et la fiction d'anticipation canadiennes et les situe dans un contexte historique et international.


LES VARIATIONS SUR LE THÈME DE L'IDENTITÉ

La fiction canadienne et la quête d'identité

L'étape suivante est une quête d'identité -- celle de l'individu, de la nation, de l'espèce humaine -- dans la science-fiction et le fantastique. Cette quête est un thème majeur de la littérature canadienne, que l'on trouve dans les oeuvres d'auteurs comme Margaret Laurence, Joy Kogawa, Clark Blaise, Louis Hémon et Mordecai Richler. Elle implique souvent une confrontation avec un «Autre», qui peut être la nature, une autre personne ou un aspect caché de soi-même, et elle demande :

Qui sommes-nous en tant qu'individus?

Qui sommes-nous en tant que Canadiens?

Qui sommes-nous en tant qu'hommes et femmes?

Que sommes-nous?

Que veut dire être un humain?

Où situons-nous la ligne de démarcation entre l'humain et la machine?

L'identité individuelle

Parmi les oeuvres de fiction fantastique importantes de la littérature canadienne qui mettent directement en question la nature de l'identité, on relève The Divide, de Robert Charles Wilson, dont le personnage principal est soumis à une expérience médicale visant à créer un homme doté de super-intelligence, la nouvelle d'Andrew Weiner intitulée «The News from DStreet», étude de caractère dont le sujet est un très étrange étranger, et la trilogie fantastique de Guy Gavriel Kay, The Fionavar Tapestry, où l'on assiste à la fabrication d'une identité au prix d'une lutte féroce entre le bien et le mal dans un monde magique.

Les identités cybernétiques

L'omniprésence des ordinateurs et de la biotechnologie rend de moins en moins perceptible la ligne de démarcation entre l'humain et la machine. On en voit la démonstration dans les oeuvres dites «cyberpunk» de William Gibson dont les personnages, métaphore de la mémoire humaine, évoluent dans «l'espace cybernétique», et dans Memory Wire, de Robert Charles Wilson, l'histoire d'un caméscope humain.

L'identité des machines et des robots

Il y a longtemps que les robots alimentent la science-fiction. Depuis le Frankenstein de MaryShelley -- souvent considéré comme le premier robot de la littérature -- jusqu'aux histoires de robots d'Isaac Asimov, en passant par les R.U.R. de Karel Capek et les Humanoids de Jack Williamson, le pouvoir d'asservissement et de déshumanisation de la technologie est une question qui loge au coeur même de cette branche de la science-fiction. On retrouve ce thème dans nombre d'oeuvres canadiennes du genre, comme O Master Caliban! de Phyllis Gotlieb et Paramind de Jim Willer.

L'identité des extraterrestres

Venus d'autres mondes, les extraterrestres sont aussi présents que les robots dans les oeuvres de science-fiction. Depuis l'oeuvre classique The War of the Worlds (La Guerre des mondes) de H.G.Wells, un sous-genre de la littérature fantastique nous présente des extraterrestres qui envahissent la Terre pour détruire la race humaine ou pour la sauver. Dans The 27th Day de John Mantley, des extraterrestres mettent des êtres humains à l'épreuve en leur fournissant l'arme la plus puissante qui soit, dont ils leur défendent de se servir avant 27jours. Dans Stardance, deSpider et Jeanne Robinson, des danseurs communiquent avec des extraterrestres au moyen de l'art qu'ils pratiquent. Coquillage, le récit d'Esther Rochon, étudie les rapports qui s'établissent entre des humains et une étrange créature pourvue d'une coquille, tandis que l'intrigue de The Silent Invasion de Michael Cherkas et Larry Hancock est centrée sur une conspiration apparemment ourdie par des extraterrestres pour s'emparer du monde.


LA FAMILLE ET L'ÉLÉMENT ETHNIQUE DANS LA FICTION FANTASTIQUE CANADIENNE

La famille

Les auteurs de science-fiction canadiens n'ont pas sur la famille le même regard que leurs homologues américains. Très souvent, comme c'est le cas de Frank Herbert dans Dune et d'Orson Scott Card dans Ender's Game, les auteurs américains vont surtout décrire l'évolution de l'enfant vers la surhumanité. Les oeuvres canadiennes décriront plutôt le développement de l'enfant au sein d'une cellule familiale. Souvent, l'enfant doit arriver à s'entendre avec ses parents pour s'épanouir pleinement. Dans les histoires de Terence M.Green, par exemple, il est beaucoup question de réconciliation familiale. Dans les romans de Robert Charles Wilson, les pères comprennent rarement leurs fils extraordinairement surdoués. Dans O Master Caliban! de Phyllis Gotlieb, la recherche du père se présente sous un jour différent : des produits résultant d'une expérience biologique sont à la recherche de leur créateur sur une planète éloignée.

L'élément ethnique

Les écrivains canadiens ont élargi le champ de la science-fiction de manière à y inclure des personnages, des images, des motifs, des symboles et des mythologies provenant de diverses origines ethniques. Phyllis Gotlieb enrichit ses oeuvres de références à son patrimoine judaïque dans des récits comme Tauf Aleph et Son of the Morning. Les nouvelles «d'épée et de sorcellerie» de Charles Saunders nous présentent un personnage du type «Conan noir».

Les femmes et la science-fiction canadienne

Depuis l'époque où Frances Moore Brooke et Susanna Moodie ont fait figure de pionnières, les femmes jouent un rôle de premier plan dans la littérature canadienne. La tradition se maintient dans la fiction fantastique canadienne. L'auteure la plus importante est PhyllisGotlieb, dont les nouvelles paraissent dans des magazines américains depuis une quarantaine d'années. Judith Merrill, qui s'est d'abord consacrée surtout à l'écriture, est aujourd'hui considérée comme une des figures les plus importantes, à l'échelle internationale, parmi ses homologues qui dirigent la publication d'oeuvres de science fiction. Elle a dirigé, entre autres, la publication du premier volume de la collection Tesseracts d'anthologies d'oeuvres canadiennes de science fiction et de littérature fantastique; parallèlement, les récits qu'elle a écrits pour ses recueils Daughters of Earth et Survival Ship continuent d'inspirer les auteurs. La Merrill Collection of Science Fiction, Speculation and Fantasy dont elle a fait don à la Toronto Public Library est une importante source de documentation pour quiconque s'intéresse au domaine.

La fiction d'anticipation féministe

Les écrivaines se sont souvent servies de la fiction fantastique et d'anticipation comme véhicule pour exprimer le point de vue des féministes, ciblant en particulier les préjugés sociétaux concernant les différences entre les sexes et les rôles attribués à chacun, comme dans The Handmaid's Tale (La Servante écarlate), de Margaret Atwood. Brossant le tableau d'une dystopie dans la tradition du Brave New World d'Aldous Huxley et de 1984 de George Orwell, La Servante écarlate présente une vision futuriste des États-Unis, devenus une théocratie sexiste. Des écrivaines telles que Candas Jane Dorsey et Élisabeth Vonarburg ont utilisé les conventions de la science-fiction et le miroir de l'avenir pour approfondir la signification de l'identité sexuelle et des rôles féminins et masculins.

Les femmes et le fantastique

Au XIXe siècle et au début du XXe, les écrivaines se sont distinguées dans le domaine du fantastique; on leur doit d'importantes oeuvres littéraires du genre, écrites dans le style des romans d'inspiration médiévale et des contes des Mille et Une Nuits. L'auteure la plus prolifique était Lily Adams Beck, qui se spécialisait dans les contes empreints de magie dont l'action se déroulait dans des contrées lointaines. Un des plus anciens romans fantastiques canadiens est celui de Flora MacDonald intitulé Mary Melville the Psychic.

L'apport des femmes à la fiction fantastique et à la science-fiction au Canada demeure important. Au Canada français, des auteures comme Anne Hébert et Marie-Claire Blais ont joué un rôle primordial dans l'essor du roman d'inspiration médiévale et du roman surréaliste québécois. Au Canada anglais, les écrivaines Pauline Gedge et Tanya Huff se sont consacrées à l'écriture d'oeuvres de fantastique urbain, de fantastique pur et de fantastique noir. KarenWehrstein et Shirley Meier ont collaboré avec Stephen Stirling à la production d'oeuvres de science-fiction militaire. Monica Hughes, Francine Pelletier et SuzanneMartel écrivent, pour leur part, à l'intention des adolescents.

Les identités politiques

Depuis qu'elle existe, la fiction fantastique canadienne accorde une place de choix à la question de l'identité nationale, préoccupation canadienne de longue date. The Dominion in1983, écrit sous le pseudonyme de Ralph Centennius, est l'ouvrage de fiction d'anticipation politique le plus ancien du Canada anglais. Présentée comme une version de rechange des faits historiques, cette «histoire» du Canada débute par une menace d'invasion par les États-Unis en1883. The Storm of '92 de W.H.C. Lawrence décrit une invasion de l'Ontario au cours de laquelle les Américains sont repoussés par les troupes coloniales. Ces deux oeuvres reflètent la crainte de tomber sous la coupe des Américains, sentiment qui s'est perpétué, surtout durant la crise de l'énergie des années1970.

La séparation du Québec a été et demeure un sujet de préoccupation pour les écrivains canadiens, tant de langue française que de langue anglaise. Les thèmes nationalistes dominent la fiction d'anticipation québécoise depuis la création par JulesTardivel de Pour la patrie, l'oeuvre ancienne la plus connue décrivant le Québec séparé à une époque future. Parmi les ouvrages plus récents dans cette veine, mentionnons Quebec Banana State de JeanWyl et Killing Ground de Bruce Powe.

La production d'oeuvres de fiction d'anticipation décrivant la séparation d'autres provinces est le reflet d'une inquiétude généralisée concernant la survie du Canada dans sa forme actuelle. Dans Williwaw!, Phyllis S. Moore envisage la séparation de Terre-Neuve et JohnBallem, dans The Dirty Scenario, décrit celle de l'Alberta.

La fiction fantastique sert de véhicule à d'autres écrivains pour traiter de l'incidence des politiques gouvernementales. L'oeuvre satirique House of the Gallery, dont l'auteur est anonyme, se moque de la manie de John A. MacDonald de construire des chemins de fer. Partridge of Sinaulta (un pseudonyme d'Edward Alexander Partridge) réussit à vaincre la pauvreté dans A War on Poverty, et Hugh MacLennan imagine, dans Voices in Time, la mise en place de bureaucraties oppressives de droite pour faire échec à la permissivité.

On voit parfois une allégorie de l'insécurité du Canada concernant sa survie en tant que culture distincte dans le roman de Guy Gavriel Kay intitulé Tigana, dont l'intrigue repose sur un envoûtement qui aurait pour effet de faire oublier aux habitants de Tigana et au reste du monde l'existence même de la nation.

VOYAGES FANTASTIQUES

La fiction fantastique transporte le lecteur hors de ce monde vers des mondes imaginaires. C'est ainsi qu'elle traite souvent de voyages vers d'autres lieux, voire de nouvelles planètes, vers d'autres univers et d'autres époques.

Le voyage dans l'espace et la dramatique de l'espace

Quoique le voyage dans l'espace soit l'un des éléments les plus caractéristiques de la science-fiction, peu d'oeuvres canadiennes de science-fiction en ont fait leur sujet. On peut citer Next Stop Mars de David Edwards, paru en1959, qui raconte un voyage vers la planète rouge, et Golden Fleece de Robert J. Sawyer, paru en1990, où un navire spatial voyageant depuis des générations entreprend d'aller coloniser une nouvelle planète. «The Starlost», télésérie diffusée par CTV en1973, nous présentait aussi un vaisseau spatial lancé depuis des générations sur une trajectoire de collision. Dans la télésérie «Space Command» présentée par le réseau anglais de la SRC en 1973 et mettant en vedette James Doohan (qui sera plus tard Mr.Scott, le chef mécanicien dans Star Trek), l'action se déroulait aussi dans l'espace intersidéral. Il est souvent question de voyages dans l'espace dans les oeuvres de science-fiction destinées aux jeunes, en particulier dans celles de Douglas Hill.

Les récits d'intrigues et de guerres interplanétaires constituent, sous la désignation de «space opera» (dramatique de l'espace) un sous-genre de la thématique des voyages dans l'espace; la trilogie Star Wars en est l'exemple le plus connu. Une large part des oeuvres de fiction bon marché produites au Canada dans les années1930 appartient à cette catégorie, de même que l'émission radiophonique «Johnny Chase : Secret Agent Space», produite par le réseau anglais de la SRC en1978.

Le voyage dans le temps

Thème majeur de la science-fiction, le voyage dans le temps invite à la découverte d'autres mondes selon un itinéraire différent. La Machine à explorer le temps de H.G.Wells a inspiré beaucoup d'autres écrivains qui allaient explorer des mondes passés ou à venir. À l'exemple de Wells dans Quand le dormeur s'éveille, les écrivains canadiens ont souvent créé des personnages qui, après des siècles de sommeil, s'éveillaient dans un monde fort différent de celui qu'ils avaient connu. Dans le récit de Laurence Manning, The Man Who Awoke, un riche banquier découvre une façon de pouvoir dormir 5000ans d'un seul coup; dans Children of the Rainbow, de Terence M. Green, où l'auteur juxtapose des événements historiques tels que la mutinerie sur le Bounty et l'attaque du Rainbow Warrior, le voyage dans le temps est un moyen d'approfondir des paradoxes. Dans A Bridge of Years, de Robert Charles Wilson, c'est en voyageant dans le temps qu'on peut échapper aux tracas du présent et retrouver une vie plus simple dans le cadre plus serein des années1960.

De nouveaux environnements

Dans les premières oeuvres littéraires du centre du Canada, l'environnement était souvent considéré comme «l'Autre» qui menace; c'est ce que Northrop Frye a décrit comme étant «l'esprit de garnison», c'est-à-dire ce besoin d'être protégé contre le péril environnant. Plus récemment, c'est l'humanité qui, pour les écrivains, est devenue la menace, et la nature la victime. Outre les crises politiques, les plus grandes peurs qu'exprime la fiction fantastique canadienne (et beaucoup d'autres oeuvres littéraires canadiennes) concernent les catastrophes naturelles et les conditions climatiques extrêmes. Les romans de Basil Jackson, Wayland Drew et Lloyd Abbey posent l'hypothèse d'un avenir rapproché où des déversements de pétrole et une surexploitation de l'environnement entraînent la catastrophe.

Au cinéma, on assiste à des catastrophes écologiques causées par l'irresponsabilité humaine dans les films comme 23-Skidoo, Deadly Harvestet Crimes of the Future.

De nouvelles technologies, de nouveaux défis

La science-fiction envisage souvent les conséquences sociétales des progrès technologiques. La biotechnologie, la recherche médicale et, en particulier, le génie génétique et la création de nouvelles formes de vie sont des thèmes en vogue dans la littérature actuelle. L'adaptation du roman de l'écrivain américain Greg Bear, Blood Music, pour la série radiophonique «Vanishing Point» diffusée par le réseau anglais de la SRC, décrit les résultats catastrophiques d'une expérience de bioingénierie.

De nouvelles perceptions

De nombreux écrivains de science-fiction donnent à entendre que la radiation et la mutation accroissent les capacités de perception extrasensorielle que nous possédons. PhyllisGotlieb et A.E. van Vogt ont écrit de nombreux ouvrages sur des personnages dotés de télépathie et sur les conséquences de ce don sur leur existence. La télépathie et la perception extrasensorielle sont aussi des thèmes qui reviennent souvent dans les films de David Cronenberg.

DES UNIVERS ET DES PERSONNES ÉTRANGES

Utopies et dystopies

La fiction fantastique nous transporte hors de ce monde, en divers lieux, souvent au sein de sociétés utopiques ou dystopiques, nous laissant entrevoir ce qui pourrait vraisemblablement se produire. Dans les utopies, les habitants partagent les valeurs de leur société et consentent aux contraintes qu'elle leur impose. Ils sont décrits comme étant libres, satisfaits et ayant transcendé les problèmes tels que la pauvreté, le sexisme et la guerre. Dans les dystopies, ou bien un organisme, la plupart du temps un gouvernement totalitaire, a toute autorité sur les citoyens, dont on s'assure ou on se passe du consentement, ou bien c'est le chaos ou l'effondrement de la société qui sont à l'ordre du jour.

Vers la fin du XIXe siècle et au début du XXe, les écrivains se sont souvent montrés optimistes quant à la possibilité de créer un monde meilleur par la voie de l'éducation et de la réforme sociale. Les auteurs de romans utopiques et dystopiques ont souvent abordé un aspect particulier du sujet. Dans Looking Forward, par exemple, Hugh Pedley donnait à entendre que le Canada pourrait devenir une société utopique si les Églises protestantes s'unifiaient. Des écrivains, comme Frederick Philip Grove dans Consider Her Ways, présentent des structures sociales et politiques de rechange pour les temps agités. Au moins un écrivain s'est moqué de la solennité de certains aspects du genre : dans Afternoons in Utopia, l'humoriste Stephen Leacock n'a pu résister à la tentation de railler les optimistes naïfs qui envisageaient l'avènement d'un ciel sur cette terre.

Des oeuvres de fiction canadiennes produites plus récemment imaginent un monde qui est soit totalement asservi, soit en totale débandade. Matt Cohen dans The Colors of War et Hugh MacLennan dans Voices in Time décrivent des situations dystopiques d'après-guerre. Dans le monde «cyberpunk» de William Gibson, des multinationales ont arraché le pouvoir aux gouvernements des pays et tout n'est plus alors qu'une question de survie individuelle où la plus grande forme de richesse consiste à posséder des données et des logiciels.

Après l'apocalypse

Depuis la Deuxième Guerre mondiale, la guerre nucléaire est un des thèmes les plus utilisés dans la fiction d'anticipation. De nombreux auteurs ont imaginé les suites possibles d'un conflit ou d'un accident nucléaire, et la plupart en sont venus à la conclusion que la race humaine retournerait à un état primitif. Dans sa trilogie postcataclysmique The Ethring Cycle, Wayland Drew raconte l'histoire de tribus qui habitent ce qui reste de la côte ouest du Canada. On retrouve d'autres descriptions d'un monde dévasté par un cataclysme nucléaire dans After the Fact de Helene Holden, dans la nouvelle de Hugh Hood After the Sirens et dans Sunburst de Phyllis Gotlieb. Dans cette dernière oeuvre, l'auteure décrit des enfants mutants dotés de télépathie. La mutation est également le thème qu'exploite Heather Spears dans Moonfall et The Children of Atwar, où la guerre nucléaire a tellement ravagé l'humanité sur le plan génétique qu'il est normal d'avoir deux têtes.

Des mondes parallèles

Il existe peut-être des mondes extraterrestres parallèles au nôtre. Au moyen de la fiction d'anticipation, nous pouvons y pénétrer, après être sortis du nôtre, au moment où notre conscience franchit des seuils ou subit des transformations. Nous retrouvant face à des paysages et à des espèces d'un monde inconnu, nous découvrons un «Autre» qui élargit notre conscience et nous oblige à réviser notre perception de l'univers. Dans Station Gehenna d'Andrew Weiner, une présence extraterrestre et un climat d'intrigue politique servent de toile de fond à un polar de l'ère spatiale. Les personnages de Gypsies, de Charles Wilson, se découvrent capables d'évoluer entre des mondes parallèles mais ignorent s'ils en trouveront un auquel ils appartiennent.

Des mondes préhistoriques et posthistoriques

Depuis la publication de De l'origine des espèces au moyen de la sélection naturelle de Charles Darwin et de La Machine à explorer le temps de H.G. Wells, les auteurs de science-fiction sont fascinés par la préhistoire et l'avenir lointain. Des écrivains comme Arthur Conan Doyle dans Le Monde perdu et Edgar Rice Burroughs dans The Land That Time Forgot nous ont livré une vision de la préhistoire en faisant revivre des créatures que nous ne connaissons que grâce aux fossiles. Olaf Stapledon dans Les Derniers et les Premiers, Crawford Kilian dans Eyas et Laurence Manning dans The Man Who Awoke tentent de décrire l'avenir et la destinée finale de l'humanité.

Les histoires non traditionnelles

Une autre voie d'accès à d'autres mondes que le nôtre est celle de l'histoire non traditionnelle. Dans les «histoires non traditionnelles», on se demande ce que notre monde serait devenu si certains événements historiques s'étaient déroulés ou terminés différemment. L'auteur canadien le plus prolifique dans ce genre est Steve Stirling. Dans The Difference Engine, paru en1992, William Gibson et Bruce Sterling ont imaginé ce qui serait arrivé si les ordinateurs étaient devenus importants au XIXe siècle.

LA SCIENCE-FICTION ET LE FANTASTIQUE AU QUÉBEC

La science-fiction

D'une certaine manière, la fiction fantastique au Québec ressemble à la science-fiction et au fantastique du Canada anglais, tant dans ses thèmes que dans ses techniques. Mais, sous bien des rapports, la science-fiction au Québec a cultivé des caractéristiques et des approches différentes et, de ce fait, mérite un traitement particulier. Si une certaine part du fantastique québécois s'inspire de mythes et de légendes populaires, beaucoup plus d'oeuvres ont leurs racines dans la foi chrétienne et surtout catholique. On y rencontre souvent des personnages représentant le Christ ou Satan et nombre d'oeuvres ont, fondamentalement, des visées moralisatrices ou satiriques.

Le fantastique

Très peu d'oeuvres écrites au Québec relèvent du fantastique pur ou du fantastique héroïque. Les éléments du fantastique y figurent plutôt dans des contextes par ailleurs réalistes. La littérature décrivant l'intrusion du fantastique dans la vie ordinaire s'appelle donc le fantastique et exige que le lecteur procède à des décalages mentaux pour y découvrir des éléments allégoriques et symboliques. L'histoire du fantastique québécois débute en1878, quand paraît Le Chercheur de trésors, ou, L'Influence d'un livre de Philippe-Ignace-François Aubert de Gaspé, et le genre connaît du succès dans les années1960, période où les écrivains s'emploient à défier les conventions de la littérature réaliste.

La science-fiction pour les jeunes

La littérature de science-fiction québécoise destinée aux jeunes est abondante. Des oeuvres plus anciennes les mieux connues, on peut citer les romans Volpek d'Yves Thériault et la série Unipax de Maurice Gagnon. Plus récemment, Daniel Sernine (pseudonyme d'Alain Lortie), à titre de directeur de publication aux Éditions Paulines, a publié ses propres romans et ceux de Francine Pelletier, Joël Champetier et Denis Côté. Odyssée était un illustré pour les jeunes qui paraissait dans les années1970.

LES VARIATIONS SUR UN GENRE

Le fantastique pur

Voici un monde où le rêve et la magie ont un pouvoir réel. Suivant la tradition de J.R.R. Tolkien dans Le Seigneur des anneaux et de C.S. Lewis dans ses romans, les auteurs de fantastique pur sont des fabricants de mythes modernes qui décrivent des mondes réduits à des principes moraux et psychologiques élémentaires, où les héros doivent combattre le mal absolu au nom du bien à l'état pur.

Nos meilleurs auteurs canadiens de récits fantastiques donnent plus de profondeur à leurs personnages en s'écartant de ces stéréotypes. The Fionavar Tapestry, de Guy Gavriel Kay, dont les personnages sont décrits avec force détails, est sans doute l'oeuvre la mieux réussie et la mieux connue dans le domaine du fantastique pur au Canada, et on a souvent dit que Tigana est le meilleur roman de Kay. Charles de Lint est l'auteur de fiction fantastique le plus prolifique au Canada. Dave Duncan a aussi écrit de nombreuses oeuvres appartenant au fantastique héroïque. La série ElfLord de Barry Blair, qui reprend sous la forme de bandes dessinées un grand nombre des thèmes classiques du fantastique pur, s'inspire du style d'illustration des dessins animés japonais.

Des auteurs de fiction fantastique plus exotique comme Lily Adams, Pauline Gedge et Ian Dennis y apportent un climat des Mille et une nuits, tandis que les délicates inventions de Michael Bédard sont davantage fantastiques qu'héroïques.

Le fantastique noir

Si le fantastique pur invente un monde à partir de nos rêves, c'est à nos cauchemars que le fantastique noir doit son épanouissement. Le fantastique noir est de la fiction où il est question de fantômes, de démons, de vampires et d'autres créatures surnaturelles effrayantes; les rêves noirs décrivent l'intrusion d'horribles créatures dans le monde normal qu'elles cherchent à détruire.

Les contes qui font appel au surnaturel remontent loin dans les légendes québécoises comme celles du loup-garou. Au Canada anglais, l'intérêt pour les vampires et autres créatures de la nuit est un phénomène plus récent relié à la popularité d'écrivains tels qu'Anne Rice et Stephen King. Certaines histoires de fantômes, comme celles de Robertson Davies, ont un côté satirique, alors que d'autres visent simplement à effrayer le lecteur. La plus importante série anthologique de fantastique noir est Northern Frights, préparée par Don Hutchison. Parmi les auteurs prolifiques de fantastique noir, on compte Garfield Reeves-Stevens et Tanya Huff.

Dans d'autres médias, The Pyx de John Buell, a été porté à l'écran dans les années1970 et le service des émissions dramatiques du réseau anglais de la SRC diffuse régulièrement à la radio des oeuvres de fantastique noir, dont des adaptations de classiques comme Dracula et Frankenstein et des séries anthologiques comme Nightfall, Night Trap et Dark Waters.

La fiction d'inspiration médiévale

Celle-ci constitue un sous-genre du fantastique noir. On y retrouve une héroïne seule et menacée, de sombres étrangers, des demeures remplies de mystère et des évocations du surnaturel. Dans les romans d'inspiration médiévale, les situations frisent le mélodrame. Le mal est réel mais attirant, et les émotions -- habituellement la frayeur et le désir -- sont passionnées.

La fiction d'inspiration médiévale s'est hissée à une place de choix au Canada français en particulier, où les auteurs ont voulu déborder le cadre du récit réaliste pour exploiter un domaine nouveau. L'auteur le plus prolifique au Canada anglais est Dan Ross, qui a écrit une série de romans d'après le feuilleton télévisé Dark Shadows diffusé sur la chaîneaméricaineABC. De ce côté-ci de la frontière, Strange Paradise était un feuilleton télévisé canadien fortement influencé par Dark Shadows.

Le réalisme magique

La littérature fantastique canadienne comprend aussi les oeuvres dans lesquelles des auteurs de littérature générale recourent au mythe ou à la magie pour explorer des thèmes comme la nature du mal, l'esprit créatif et la signification de la connaissance et de la foi. Timothy Findley, Brian Moore et W.P. Kinsella ont également fait appel au fantastique pour traiter de thèmes utilisés dans leur fiction réaliste.

Le fantastique animal, sous-genre qui fut populaire au XIXe siècle, a été illustré par les oeuvres de Charles G.D. Roberts et Ernest Thompson Seton.

Les frontières

Certaines oeuvres se situent à la frontière du réalisme et du fantastique. Elles insèrent des éléments fantastiques dans des oeuvres par ailleurs réalistes, ou créent des mondes de rêve destinés à refléter la magie contenue dans nos vies.

Le réalisme magique dans l'écriture du Canada anglais peut être comparé à ce qu'est le fantastique dans la littérature du Canada français. Le surréalisme exploite un monde de rêve rempli de détails incongrus, de soudaines métamorphoses et d'un riche symbolisme, et il peut avoir un dessein comique ou philosophique.

LES VARIATIONS SUR LES MÉDIAS

À la recherche de visions d'autres mondes, notre exploration de l'espace cybernétique ne serait pas complète sans le recours aux autres supports techniques que nous offrent la technologie informatique, la réalité virtuelle, l'animation, la télévision et la radio. De nouveaux médias électroniques prolongent notre vision plus loin encore dans de nouveaux domaines de l'imagination en rendant les récits fantastiques encore plus accessibles et parfois plus palpitants pour un public plus vaste et plus varié. Les univers et les événements imaginaires que décrit la science fiction exploitent souvent à leurs limites même les techniques actuelles du cinéma, de la télévision, de la radio et de la musique.

Le fantastique au cinéma

Les contes fantastiques font partie intégrante de l'histoire et de l'évolution du cinéma mondial; il suffit de songer à des oeuvres marquantes comme A Trip to the Moon et Metropolis et, plus récemment, Things to Come, Forbidden Planet, 2001 : A Space Odyssey, Bladerunner et les successifs Terminator.

Avant 1970, les films fantastiques produits au Canada étaient soit de brèves satires comme Universe, le court métrage de l'Office national du film réalisé en 1960 par Roman Kroiter, soit des documentaires traitant de sujets rattachés à la science-fiction.

Dans les années 1970, un certain nombre de films ont été produits au Canada dans le style américain, dont Welcome to Blood City (1975), Starship Invasions (1977) et The Shape of Things To Come (1979). David Cronenberg, dont la carrière est marquée par diverses phases de création, depuis la réalisation de films expérimentaux dans les années soixante jusqu'à sa consécration internationale comme scénariste-réalisateur, est peut-être le cinéaste canadien le plus important à utiliser des thèmes et des images de fiction fantastique dans ses films. Parmi les autres Canadiens qui ont fait des films de science-fiction et de fantastique techniquement sophistiqués et couronnés de succès par le grand public, il y a Ivan Reitman (Heavy Metal, Spacehunter et Ghostbusters) et James Cameron (The Terminator, Aliens, The Abyss et Terminator 2). Est également digne de mention le film tiré en1990 du roman de Margaret Atwood, The Handmaid's Tale (La Servante écarlate), dont Harold Pinter a écrit le scénario.

Le fantastique à la télévision

La télévision est probablement le moyen de diffusion par excellence des récits de science-fiction. Parmi les réussites qui ont marqué les premières années de la télévision, signalons les séries anthologiques qui ont valu un Hugo et un Emmy à Rod Sterling, «The Twilight Zone» et «Doctor Who», présentées à la BBC. La série originale «Star Trek» est l'émission la plus souvent reprise dans l'histoire de la télévision, et «Star Trek : The Next Generation» est assurément, avec ses dizaines de millions de téléspectateurs des cinq parties du monde, la plus réussie de toutes les entreprises de science-fiction jamais conçues.

Parmi les émissions importantes de science-fiction diffusées par le réseau anglais de la SRC dans les années1950, citons «The Big Dig», d'Eric Nicol, mettant en vedette William Shatner alors très jeune dans le rôle d'un archéologue vivant 500ans après notre ère, et «Space Command» dont la vedette était un autre ancien de «Star Trek», James Doohan. Produite en1953, l'émission «Space Command» fut une des premières tentatives d'utilisation des conventions de la science-fiction «pure» pour créer des histoires reposant sur des faits scientifiques et une technologie existante.

«The Unforeseen», dont la formule était semblable à celle de «Twilight Zone», était une série de fiction fantastique à suspense produite par le réseau anglais de la SRC de1958 à1960. En1972, la série anthologique intitulée «Peepshow» comprenait un court métrage de science-fiction écrit et réalisé par David Cronenberg, «Secret Weapons».

Dans le cadre d'une coentreprise réunissant CTV et NBC, Glenn-Warren Entertainment-CFTO assura en1973 la production de «The Starlost», dont l'action se déroulait à bord d'un vaisseau interstellaire voyageant depuis des générations. Depuis peu, la plupart des productions télévisées de science-fiction réalisées au Canada sont destinées à être diffusées par plusieurs réseaux privés américains sous les bannières, notamment, de «The Ray Bradbury Theatre», «Welcome to the Monkey House» et «War of the Worlds». De 1989 à 1994, TVOntario a produit «Prisoners of Gravity», une émission de science-fiction à la fois informative et divertissante où le pilote de Reality One interviewait des créateurs de science-fiction importants à l'échelle internationale.

Le fantastique au théâtre

Le fantastique et la science-fiction sont des genres moins présents au théâtre, bien qu'on retrouve souvent des histoires fantastiques dans les oeuvres théâtrales destinées aux jeunes et que, récemment, des comédies musicales rock comme Metropolis, Mission Andromeda et Return to the Forbidden Planet, aient emprunté à ce genre.

Sur scène, les récits fantastiques sont généralement réservés à la satire, à la critique sociale, au surréalisme et au théâtre destiné aux jeunes. Dans les pièces créées au cours des années1960 et1970, le fantastique et la science-fiction sont au service de la satire et du réalisme social, comme dans les oeuvres de Stewart Boston The Kingdom of the Blind et The Coming of the Wild Flowers, dans Api2967 de Robert Gurik et dans la trilogie de Billy Striker. Des oeuvres théâtrales de science-fiction créées plus récemment, comme Cyberteens in Love, Drag Queens in Outer Space et Life on Mars sont souvent des parodies du genre lui-même, d'un mauvais goût étudié.

Le fantastique dans les bandes dessinées

Les magazines de bandes dessinées et les romans illustrés ont souvent recours à des images et à des thèmes de la science-fiction pour nous offrir des visions d'autres mondes que le nôtre. Superman, créé par les Canadiens Joe Shuster et Jerry Seigel, est cet extraterrestre originaire de «la lointaine planète Krypton» qui est devenu l'archétype du super-héros contemporain.

Parmi les oeuvres canadiennes de science-fiction et de fantastique, certaines sont des exemples remarquables et parfois controversés de narration et d'illustration séquentielles. On peut citer quelques bandes dessinées canadiennes de science-fiction qui ont fait date : Orb : The Canadian Magazine of Horror, Adventure, Sci-Fi, Fantasy, où l'on trouvait les premières oeuvres de John Allison, Gene Day et JimCraig; Andromeda, une tentative sérieuse d'adapter pour la bande dessinée de grandes oeuvres de la littérature de la science-fiction et du fantastique; The Sacred and the Profane, une «tragédie chrétienne» futuriste; Silent Invasion : A Science Fiction Mystery, une série au graphisme puissant où les thèmes de l'infiltration par des extraterrestres et de la conspiration communiste, populaires dans les années 50, étaient interprétés de façon saisissante; Vortex et MisterX, des essais de science-fiction «bohémienne» réussis sur le plan artistique, où l'on voit MisterX, architecte toxicomane, travailler sans relâche à réparer les dommages sociaux et psychologiques causés à Radiant City, la ville modèle qui a mal tourné.

Le fantastique à la radio

La radio possède des qualités exceptionnellement propices à la diffusion d'oeuvres dramatiques de fiction fantastique : elle fait appel à l'imagination, elle ne coûte pas cher et elle est accessible. La dramatique radiophonique la plus célèbre demeure l'adaptation de La Guerre des mondes, de H.G. Wells, présentée dans le cadre du Mercury Theatre en1938, semant la panique chez des milliers de Nord-Américains. Parmi les productions radiophoniques de science-fiction plus récentes, signalons «The Hitchhiker's Guide to the Galaxy» présentée à la BBC et «Vanishing Point» au réseau anglais de la SRC. En fait, le réseau anglais de la SRC a produit la plupart des dramatiques radiophoniques de science-fiction diffusées au Canada. Au nombre des adaptations d'oeuvres classiques, on relève Dracula de Bram Stoker, The Crystal Egg de H.G.Wells, Brave New World d'Aldous Huxley, The Nine Billion Names of God d'ArthurC.Clarke, ainsi que The Dispossessed et The Word for World Is Forest d'UrsulaK.LeGuin.

En 1973, le réseau anglais de la SRC à Vancouver présentait une adaptation par Crawford Kilian du premier roman canadien de science-fiction, A Strange Manuscript Found in a Copper Cylinder. Le réseau anglais de la SRC a aussi commandé des oeuvres dramatiques originales de fiction fantastique à des auteurs canadiens comme John Bethune, John Douglas, George Salverson et ListerSinclair.

Le fantastique dans l'animation

Reconnu comme chef de file mondial dans le domaine du cinéma d'animation (les studios Disney ne cessent de recruter des animateurs canadiens), le Canada est en voie de créer une tradition de plus en plus marquée dans la production d'oeuvres de science-fiction et de fiction fantastique animées pour le cinéma et la télévision. L'ONF (Office national du film) produit régulièrement de courts films d'animation, dont plusieurs sur des thèmes appartenant au fantastique. The Big Snit, une oeuvre primée de Richard Condie qui ironise sur la guerre nucléaire totale, est un point culminant dans les oeuvres d'animation humoristiques del'ONF. Le studio Nelvana (ainsi nommé en hommage au super-personnage des années1940, Nelvana of the North), a réalisé diverses productions d'animation sur des thèmes de science-fiction pour la télévision et le cinéma, notamment la comédie musicale rock Rock and Rule et, plus récemment, Cadillacs and Dinosaurs.

Le fantastique en musique

La science-fiction et le fantastique ont aussi des liens avec la musique populaire, enregistrée sur des quarante-cinq tours aussi bien que pour des albums «concept» par Yes, Emerson Lake and Palmer, Paul McCartney, Jeff Wayne et le Alan Parsons Project. Le cinéma de science-fiction a également inspiré des oeuvres musicales composées par JerryGoldsmith, John Williams et James Horner.

La musique a été une source d'inspiration pour le milieu de la science-fiction au Canada, servant souvent de trame sonore à des mondes imaginaires. Des groupes musicaux comme Prism, Rush, Strange Advance et Klaatu ont souvent exploité des thèmes de la science-fiction et ont eu recours à des méthodes de production de pointe pour créer des atmosphères futuristes dans leurs compositions.

La musique est aussi un élément très important de la dramatisation de la science-fiction par d'autres techniques de diffusion. Howard Shore a composé la musique des films The Fly, Videodrome et Naked Lunch de David Cronenberg. Les compositions au synthétiseur de John Mills-Cockell ont été utilisées dans des oeuvres de science-fiction pour la télévision («Secret Weapons» de David Cronenberg), pour le cinéma (Deadly Harvest et Humongous) et pour la radio («Vanishing Point»).

QUI LIT CES CHOSES-LÀ? LES ÉDITEURS ET LES LECTEURS DE FICTION FANTASTIQUE

Aucun genre littéraire ne peut subsister sans éditeurs et sans lecteurs. L'existence d'un milieu littéraire actif repose sur l'activité déployée par les éditeurs et sur la vitalité du marché.

Les magazines

La plupart des auteurs commencent par écrire des nouvelles publiées dans des magazines, ordinairement de modestes publications à tirage limité destinées à un petit groupe d'enthousiastes. Jusqu'à récemment, les écrivains canadiens dépendaient presque exclusivement de la clientèle des revues bon marché et des livres de poche aux États-Unis et, dans une certaine mesure, au Royaume-Uni. Les années1970 ont vu naître les magazines de science-fiction canadiens et nous avons maintenant On Spec en anglais ainsi que Solaris et Imagine en français, qui paraissent quatre fois l'an.

Les fans et les fanzines

La plupart des magazines consacrés à ce genre s'adressent aux fanatiques (d'où «fanzines»); ce sont des revues produites à petit budget publiées par des personnes que la science-fiction et le fantastique intéressent particulièrement et on y trouve à l'occasion des oeuvres de fiction. Parmi les plus célèbres fanzines de fiction fantastique canadienne, on peut signaler Light Canadian Fandom, de Leslie A. Croutch, de même que New Canadian Fandom, BCSFanzine et Maple Leaf Rag.

Les spécialistes de la fiction fantastique

Les lecteurs de science-fiction et de fantastique sont aussi variés que la population. Ils sont tout jeunes ou âgés, de simples amateurs ou des spécialistes des thèmes et des techniques de la littérature fantastique. Au Canada anglais, une publication de l'université McGill, Science Fiction Studies, est une des revues savantes les plus éminentes dans le domaine. Au Canada français, il y a longtemps que les oeuvres québécoises de science-fiction et de fantastique font l'objet d'études littéraires respectées.

La fiction fantastique pour enfants et adolescents

Les premières histoires que les enfants entendent raconter sont souvent des contes fantastiques peuplés d'animaux qui parlent, de méchantes sorcières, de bonnes fées et de toute sorte de créatures de l'imagination. Le fantastique et la science-fiction sont des éléments clés de la littérature pour les jeunes et le Canada produit depuis quelques années une abondante littérature destinés aux enfants et aux adolescents, composée en grande partie d'oeuvres de science-fiction et de fantastique. Les auteurs les plus connus dans ce domaine sont Joël Champetier, Denis Côté, Martyn Godfrey, Douglas Hill, Monica Hughes, Suzanne Martel, O.R.Melling, Ruth Nichols et Daniel Sernine.

DE RETOUR SUR TERRE

Votre retour à la zone crépusculaire de la réalité peut être différé grâce à une anthologie de la science-fiction intitulée Visions d'autres mondes, publiée en collaboration par Quarry Press et la Bibliothèque nationale, et expressément élaborée à l'occasion de l'exposition. Ce recueil comprend un historique du genre ainsi que des essais écrits par des géants de la science-fiction et du fantastique au Canada. On peut se procurer les exemplaires désirés à la boutique des Amis de la Bibliothèque nationale du Canada ou en librairie partout au pays.

BIBLIOGRAPHIE

Les variations sur le thème de l'identité

Identités individuelles

Hémon, Louis. Maria Chapdelaine. Boucherville, Québec. : Éditions de Mortagne, 1983.
Herbert, Frank. Dune. Philadelphie : Chilton Book Company, 1965.
Hughes, Monica. The Keeper of the Isis Light. [London?] : Collins Educational, 1980.
Kingsbury, Donald. Courtship Rite. New York : Timescape Books, 1982.
Laurence, Margaret. The Stone Angel. Chicago : The University of Chicago Press, 1993.
Roberts, Charles G.D. The Heart of the Ancient World. Toronto : McClelland and Stewart, 1974.
Stewart, Sean. Passion Play. Victoria, C.-B. : Beach Holme Publishers, 1992.
Wilson, Charles Robert. The Divide. New York : Doubleday, 1990.

Identités cybernétiques

Gibson, William. Count Zero. New York : Arbor House, 1986.
Gibson, William. Neuromancer. New York : Ace Science Fiction Books, 1984.
Ryan, Thomas J. The Adolescence of P-1. New York : Ace Books, 1979.
Weiner, Andrew. Distant Signals and Other Stories. Victoria, C.-B. : Porcepic Books, 1989.
Wilson, Robert Charles. Memory Wire. New York : Bantam Books, 1987.

L'identités des machines et des robots

Asimov, Isaac. I, Robot. New York : Gnome Press, 1950.
Capek, Karel. R.U.R. (Rossum's Universal Robots) : A Fantastic Melodrama. Traduit par Paul Selver. Garden City : Doubleday, Page & Company, 1923.
Dorsey, Candas Jane. Machine Sex ... and Other Stories. Victoria, B.C. : Porcepic Books, 1988.
Gotlieb, Phyllis. O Master Caliban. New York : Hagerstown, 1976.
Martel, Suzanne. Nos amis robots. Montréal : Héritage, 1981.
Sernine, Daniel. Chronoreg. Montréal : Éditions Québec/Amérique, 1992.
Shelley, Mary Wollstonecraft. Frankenstein, or, The Modern Prometheus. New York : Dodd, Mead and Company, 1983.
Willer, Jim. Paramind. Toronto : McClelland and Stewart, 1973.

L'identité des êtres venus d'ailleurs

Barcelo, François. Agénor, Agénor, Agénor et Agénor. Montréal : Quinze, 1980.
Coney, Michael. Brontomek! London : Victor Gollancz, 1976.
Mantley, John. The Twenty-Seventh Day. London : Michael Joseph, 1956.
Robinson, Spider et Jeanne. Stardance. New York : Dell Publishing Company, 1980.
Rochon, Esther. Coquillage. Montréal : La Pleine Lune, 1985.
Vogt, A.E. van. Slan. Sauk City, Wisconsin : Arkham House, 1946.
Wilson, Robert Charles. The Harvest. New York : Bantam Books, 1993.

La famille et l'élément ethnique dans la fiction fantastique canadienne

La famille

Bouchard, Guy. Les Gélules utopiques. Montréal : Éditions Logiques, 1988.
Green, Terence M. The Woman Who is the Midnight Wind. Porters Lake, N.-É. : Pottersfield Press, 1987.
Herbert, Frank. Dune. Philadelphie : Chilton Book Company, 1965.
Vogt, A.E. van. Slan. Sauk City, Wisconsin : Arkham House, 1946.

L'élément ethnique

Dann, Jack. More Wandering Stars : An Anthology of Jewish Fantasy and Science Fiction. New York : Doubleday & Company, 1981.
Saunders, Charles R. Imaro. New York : Daw Books, 1981.

Les femmes et la science-fiction et le fantastique au Canada

Gotlieb, Phyllis. Sunburst. Dee Why West, N.S.W. : Eclipse Paperbacks, [197?].
Hughes, Monica. The Keeper of the Isis Light. [London?] : Collins Educational, 1980.
Kernaghan, Eileen. Journey to Aprilioth. New York : Ace Books, 1980.
MacDonald, Flora. Mary Melville the Psychic. Toronto : Austin Publishing Company, 1900.
Martel, Suzanne. Quatre Montréalais en l'an 3000. Montréal : Les Éditions du Jour, 1961.
Merril, Judith. Daughters of Earth : Three Novels. Garden City, N.Y. : Doubleday & Company, 1969.
Merril, Judith, editor. Tesseracts. Victoria, C.-B. : Press Porcépic, 1985.
Pelletier, Francine. Le Crime de l'enchanteresse. Montréal : Éditions Paulines, 1989.
Pelletier, Francine. Le Temps des migrations. Longueuil, Québec : Éditions du Préambule, 1987.
Perrot-Bishop, Annick. Les Maisons de cristal. Montréal : Les Éditions Logiques, 1990.

La fiction d'anticipation féministe

Atwood, Margaret. La Servante écarlate. Traduit par Sylvianne Rué. Paris : R. Laffont, 1987.
Dorsey, Candas Jane. Machine Sex ... and Other Stories. Victoria, B.C. : Porcepic Books, 1988.
Vonarburg, Élisabeth. Le Silence de la cité. Paris : Éditions Denoël, 1981.

Les identités politiques

Ballem, John. The Dirty Scenario. Don Mills, Ont. : PaperJacks, 1974.
Centennius, Ralph. The Dominion in 1983. Peterborough, Ont. : Toker & Company, 1883.
Grove, Frederick Phillip. Consider Her Ways. Toronto : MacMillan, 1947.
Lawrence, W.H.C. The Storm of '92. Toronto : Sheppard Publishing Company, 1889.
MacLennan, Hugh. Voices in Time. Markham, Ont. : Penguin Books, 1981.
Moore, P.S. Williwaw. St. John's, Nfld. : Breakwater Books, 1978.
Powe, Bruce. Killing Ground : The Canadian Civil War. Toronto : Peter Martin Associates, 1968.
Tardivel, Jules-Paul. Pour la patrie. Montréal : Hurtubise HMH, 1975.

Voyages fantastiques...et expéditions incroyables

Berger, Michel et Luc Plamondon. Starmania. Scarborough, Ont. : WEA, 1978.
Bryant, Edward et Harlan Ellison. Phoenix Without Ashes. Greenwich, Conn. : Fawcett Publications, 1975.
De Mille, James. A Strange Manuscript Found in a Copper Cylinder. London : Chatto & Windus, 1888.
Edwards, David. Next Stop -- Mars! : A Novel of the First Space-Ship Voyage to the Red Planet. New York : Greenwich Book Publishers, 1959.
Hill, Douglas. Deathwing Over Veynaa. London : Victor Gollancz, 1980.
Sawyer, Robert J. Golden Fleece. New York : Warner Books, 1990.
Trudel, Jean-Louis. Un Trésor sur Serendib. Montréal : Médiaspaul, 1994.

Le voyage dans le temps

Green, Terence M. Children of the Rainbow. Toronto : McCelland & Stewart, 1992.
Manning, Laurence. The Man Who Awoke. Toronto : Ballantine Books, 1975.
Trudel, Jean-Louis. Le Ressuscité de l'Atlantide. [S.l.] : Éditions Fleuve Noir, 1994.
Wells, H.G. The Time Machine : An Invention. New York : Random House, 1931.

De nouveaux environnements

Abbey, Lloyd. The Last Whales. Toronto : Random House, 1989.
Heine, William C. The Last Canadian. Markham, Ont. : Simon & Shuster, 1974.
Kilian, Crawford. Icequake. Vancouver : Douglas & McIntyre, 1979.

De nouvelles technologies, de nouveaux défis

Card, Orson Scott. Ender's Game. Toronto : TOR, 1985, c1977.
Service, Robert W. The Master of the Microbe : A Fantastic Romance. New York : Barse & Hopkins, 1926.
Wilson, Robert Charles. The Divide. New York : Doubleday, 1990.

De nouvelles perceptions

Gotlieb, Phyllis. The Kingdom of the Cats. New York : Ace Science Fiction Books, 1985.
MacDonald, Flora. Mary Melville the Psychic. Toronto : Austin Publishing Company, 1900.
Robinson, Spider. Telempath. New York : G.P. Putnam's Sons, 1976.
Vogt, A.E. van. Slan. Sauk City, Wisconsin : Arkham House, 1946.

DES UNIVERS ET DES PERSONNES ÉTRANGES

Des utopies et des anti-utopies

Atwood, Margaret. La Servante écarlate. Traduit par Sylvianne Rué. Paris : R. Laffont, 1987.
Bradbury, Ray. Fahrenheit 451. New York : Ballantine Books, 1953.
Cohen, Matt. The Colours of War. New York : Methuen, 1977.
Holden, Hélène. After the Fact. Ottawa : Oberon Press, 1986.
Huxley, Aldous. Brave New World. Harmondsworth, Middlesex : Penguin Books, 1955.
Leacock, Stephen. Afternoons in Utopia : Tales of the New Time. New York : Dodd, Mead & Company, 1932.
MacLennan, Hugh. Voices in Time. Markham, Ont. : Penguin Books, 1981.
More, Thomas. Utopia : Containing an Impartial History. London : D.I. Eaton, 1795.
Pedley, Hugh. Looking Forward : The Strange Experience of the Rev. Fergus McCheyne. Toronto : William Briggs, 1913.
Plato. The Republic. London : J.M. Dent, 1976.
Stewart, Sean. Passion Play. Victoria, C.-B. : Beach Holme Publishers, 1992.

Après l'apocalypse

Cohen, Matt. The Colours of War. New York : Methuen, 1977.
Drew, Wayland. The Gaian Expedient. Toronto : Random House of Canada, 1985.
Gotlieb, Phyllis. Sunburst. Dee Why West, N.S.W. : Eclipse Paperbacks, [197?].
Holden, Hélène. After the Fact. Ottawa : Oberon Press, 1986.
Hughes, Monica. Invitation to the Game. Toronto : HarperCollins, 1992.
Martel, Suzanne. Quatre Montréalais en l'an 3000. Montréal : Les Éditions du Jour, 1961.
Spears, Heather. Moonfall. Victoria, C.-B. : Beach Holme Publishers, 1991.

Des mondes parallèles

Lint, Charles de. Moonheart. London : Pan Books, 1990.
Stirling, S.M. Marching Through Georgia. New York : Baen Publishing, 1988.
Weiner, Andrew. Station Gehenna. New York : Congdon & Weed, 1987.
Wilson, Robert Charles. Gypsies. New York : Doubleday, 1989.

Des mondes préhistoriques et posthistoriques

Bessette, Gérard. Les Anthropoïdes. Montréal : Les Éditions La Presse, 1977.
Manning, Laurence. The Man Who Awoke. Toronto : Ballantine Books, 1975.
Roberts, Charles G.D. In the Morning of Time. London; Toronto : J.M. Dent, 1923.
Wells, H.G. La Machine à explorer le temps. Traduit par Henry-D. Davray. Paris : Mercure de France, [1904].

Des histoires non traditionnelles

Hood, Hugh. Around the Mountain : Scenes from Montreal Life. Toronto : Peter Martin Associates, 1967.
Gibson, William and Bruce Sterling. The Difference Engine. New York : Bantam Books, 1992.
Stirling, S.M. Marching Through Georgia. New York : Baen Publishing, 1988.

LA SCIENCE-FICTION ET LE FANTASTIQUE AU QUÉBEC

Le fantastique

Bednarski, Betty, traductrice. Selected Tales of Jacques Ferron. Toronto : Anansi, 1984.
Benoit, Jacques. Les Princes. Montréal : Stanké, 1981.
Leclerc, Félix. Carcajou. Montréal : Éditions du Jour, 1973.
Major, Henriette. La Ville fabuleuse. Saint-Lambert, Québec : Les Éditions Héritage, 1982.
Turgeon, Pierre. Un, deux, trois. Montréal : Les Quinze, 1980.
Vonarburg, Élisabeth. Chroniques du pays des mères. Montréal : Éditions Québec/Amérique, 1992.
Yance, Claude-Emmanuelle. Mourir comme un chat. Québec : L'Instant même, 1987.

La science-fiction pour les jeunes au Québec

Chabot, Denys. L'Eldorado dans les glaces. Montréal : Bibliothèque Québécoise, 1989.
Champetier, Joël. La Mer au fond du monde. Montréal : Éditions Paulines, 1990.
Rochon, Esther. L'Épuisement du soleil. Longueuil, Québec : Éditions du Préambule, 1985.
Rochon, Esther. L'Étranger sous la ville. Montréal : Éditions Paulines, 1986.
Sernine, Daniel. À la recherche de Monsieur Goodtheim : novellas de science-fiction. Montréal : Les Publications Ianus, 1991.
Sernine, Daniel. Les Contes de l'ombre. Montréal : Presses Sélect, 1978.
Sernine, Daniel. Quand vient la nuit. Longueuil, Québec : Éditions Le Préambule, 1983.
Trudel, Jean-Louis. Aller simple pour Saguenal. Montréal : Éditions Paulines, 1994.

LES VARIATIONS SUR UN GENRE

Le fantastique pur

Duncan, Dave. The Coming of Wisdom. New York : Ballantine Books, 1988.
Gedge, Pauline. Stargate. New York : The Dial Press, 1982.
Kay, Guy Gavriel. A Song for Arbonne. Toronto : Penguin Books, 1993, c1992.
Kay, Guy Gavriel. The Wandering Fire. Toronto : Collins, 1989.
Kay, Guy Gavriel. Tigana. New York; Markham, Ont. : Penguin Books, 1991.
Kernaghan, Eileen. Journey to Aprilioth. New York : Ace Books, 1980.
Kilian, Crawford. Eyas. Toronto : McClelland and Stewart - Bantam, 1982.
Lint, Charles de. Moonheart. London : Pan Books, 1990.
Tolkien, J.R.R. The Fellowship of the Ring : Being the First Part of "The Lord of the Rings". Toronto : Methuen, 1971.

Le fantastique noir

Blais, Marie-Claire. La Belle Bête. Montréal : Cercle du livre de France, 1968.
Colombo, John Robert and Michael Richardson, compilateurs. Not to be Taken at Night : Thirteen Classic Canadian Tales of Mystery and the Supernatural. Toronto : Lester & Orpen Dennys, 1981.
Davies, Robertson. High Spirits. Harmondsworth, Middlesex : Penguin; Markham, Ont. : Penguin Books of Canada, 1982.
Hébert, Anne. Les Enfants du sabbat. Paris : Éditions du Seuil, 1975.
Huff, Tanya. Blood Price. New York : DAW Books, 1991.
Huff, Tanya. Gate of Darkness, Circle of Light. New York : DAW Books, 1989.
Hutchison, Don, responsable. Northern Frights. Oakville, Ont. : Mosaic Press, 1992.
McCormack, Eric. Inspecting the Vaults. Markham, Ont. : Penguin Books Canada, 1987.
Reeves-Stevens, Garfield. Blood Shift. New York : Warner Books, 1981.
Ruddy, Jon. The Running Man. Don Mills, Ont. : General Publishing, 1976.

Le réalisme magique

April, Jean-Pierre. Berlin-Bangkok. Montréal : Éditions Logiques, 1989.
Findley, Timothy. Not Wanted on the Voyage. Toronto : Viking, 1984.
Hancock, Geoff, ed. Magic Realism. Toronto : Aya Press, 1980.
Kinsella, W.P. Shoeless Joe. New York : Ballantine Books, 1983, c1982.
Moore, Brian. The Great Victorian Collection. New York : Farrar, Straus and Giroux, 1975.
Roberts, Charles G.D. The Heart of the Ancient World. Toronto : McClelland and Stewart, 1974.
Watson, Sheila. The Double Hook. Toronto : McClelland and Stewart, 1989, c1966.

Les frontières

Jolicoeur, Louis. L'Araignée du silence et autres nouvelles. Québec : L'Instant même, 1987.
Yates, J. Michael. Man in the Glass Octopus. Vancouver : Sono Nis Press, 1968.

LA FICTION FANTASTIQUE POUR LES ENFANTS ET LES ADOLESCENTS

Buffie, Margaret. Who is Frances Rain? Toronto : Kids Can Press, 1987.
Clark, Catherine Anthony. The Golden Pine Cone. Illustré par Claire Bice. Toronto : MacMillan Company of Canada, 1950.
Fernandes, Kim. Zebo and the Dirty Planet. Toronto : Annick Press, 1991.
Green, John F. There's a Dragon in My Closet. Illustré par Linda Hendry. Richmond Hill, Ont. : Scholastic-TAB Publications, 1987.
Layton, Aviva. The Magic Stones. [Toronto] : Magook Publishers, 1977.


Canada
Copyright. The National Library of Canada. (Revised: 1997-08-04).