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Hippolyte Taine

Hippolyte Taine

Biographie
21 avril 1828
Naissance
Vouziers

5 mars 1893 (à 64 ans)


Décès
Paris

Nationalité Français

Lycée Condorcet
Formation
École normale supérieure

Activités Philosophe, historien, écrivain, critique littéraire

Autres informations
Académie bavaroise des sciences
Membre de Académie hongroise des sciences
Académie française (1878)

Distinction Concours général

signature

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Hippolyte Adolphe Taine, né à Vouziers le 21 avril 1828 et mort à Paris le 5 mars 1893, est
un philosophe et historien français issu de l'École normale supérieure.

Sommaire
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 1Biographie
 2Réflexion historiographique
 3Œuvres
o 3.1Bibliographie
 4Notes et références
 5Article connexe
 6Liens externes

Biographie[modifier | modifier le code]


Né dans une famille drapière des Ardennes plutôt prospère, son père, avocat, son oncle et son
grand-père l'encouragent à une lecture éclectique et lui offrent des enseignements artistiques et
musicaux.
Cependant, à 13 ans il perd son père et il est envoyé, en 1841, en pension à Paris, dans l'institut
Mathé, situé dans le quartier des Batignolles. Il suivra des études brillantes, qu'il poursuit au lycée
Bourbon (dénommé aujourd'hui lycée Condorcet) où, en 1847, il passe deux baccalauréats
(sciences et philosophie) et reçoit le prix d'honneur du concours général1. Il est reçu premier au
concours d'entrée de la section lettres de l'École normale supérieure, qu'il intègre en novembre
1848. Parmi les 24 élèves de la section lettres, il est le condisciple de Francisque Sarcey (qui, dans
ses Souvenirs de jeunesse dépeindra le jeune Hippolyte dans le campus de la rue d'Ulm) et
d'Edmond About. Mais son attitude — il a une réputation de forte tête[réf. nécessaire] — et sa liberté vis-
à-vis des idées philosophiques alors en cours — représentées par Victor Cousin — le font échouer à
l'agrégation de philosophie en 1851. Il choisit alors la Province et enseigne en collège (à Nevers et
à Poitiers) tout en continuant sa formation personnelle. Ainsi, en 1853, il présente une thèse sur
les Fables de La Fontaine (qui sera publiée, remaniée en 1861). Il publie un Essai sur Tite-Live qui
est récompensé par l'Académie Française en 1854.
Taine adopte les idées positivistes et scientistes qui émergent à cette époque.
Après avoir présenté son doctorat, il est muté d'office à Besançon et refuse cette affectation. Il
s'installe d'abord à Paris, où il s'inscrit à l'école de médecine puis part suivre une cure médicale,
dans les Pyrénées, en 1855, au terme de laquelle il rédigera son célèbre Voyage aux Pyrénées. Il
écrit ensuite de nombreux articles philosophiques, littéraires et historiques pour deux grands
journaux de l'époque, la Revue des deux Mondes et le Journal des débats.
Il se fait alors mettre en congé et part six semaines en Angleterre. Il publie en 1863 son Histoire de
la littérature anglaise en cinq volumes. L'évêque Dupanloup s'oppose à ce que l'Académie
Française lui remette un prix pour cette œuvre à cause des doctrines philosophiques qui y sont
exposées2. L'immense succès de son œuvre lui permet, non seulement de vivre de sa plume mais
aussi d'être nommé ensuite professeur d'histoire de l'Art et d'esthétique à l’École des Beaux-Arts et
à Saint-Cyr. Il enseigne même à Oxford (1871) où il est docteur en droit. Il est élu membre de
l'Académie française en 1878 par 20 voix sur 26 votants2.
Taine s'intéresse à de nombreux domaines notamment à l'art, à la littérature mais surtout à l'histoire
dans laquelle son esprit lucide, quoique parfois dogmatique, trouve un thème d'élection.
Profondément ébranlé par la défaite de 1870 ainsi que par l'insurrection (et sa violente répression)
de la Commune de Paris, Taine s'est, à partir de 1870, pleinement consacré à son œuvre
majeure, Histoire des origines de la France contemporaine (1875-1893), jusqu'à son décès et qui a
reçu un retentissement très important. En effet, de manière originale, car il se place dans une
perspective longue, cette étude s'intéresse aux causes de la Révolution française. Il y dénonce
notamment l'artificialité des constructions politiques françaises (l'esprit abstrait et rationnel à l'excès
d'un Robespierre par exemple) qui contredisent avec violence la naturelle et lente croissance des
institutions d'un État.
En 1885, en visite à l'hôpital de la Salpêtrière, Taine assiste, en compagnie de Joseph Delbœuf, à
une séance d'hypnotisme dans laquelle Jean-Martin Charcot obtient des vésications par suggestion.
Il décède le 5 mars 1893.
Taine avait acheté en 1872 la propriété Boringes à Menthon-Saint-Bernard (Haute-Savoie) pour y
venir travailler tous les étés. Il fut même conseiller municipal de la commune. Ainsi il fut inhumé
dans la réserve naturelle du Roc de Chère, à Talloires, sur les rives du lac d'Annecy3.
Esprit réaliste (« Quel cimetière que l'histoire ! »), Taine se laisse parfois entraîner à des conclusions
très pessimistes. Auteur de grandes synthèses, il lui fallait sans doute aller vite. Néanmoins, le
nombre considérable de faits rapportés pour illustrer telle période de l'histoire de la Révolution laisse
penser à un travail de recherche considérable. À la suite de vérifications de son texte par un
historien de la Révolution : Alphonse Aulard, les exemples avancés par Taine pour soutenir ses
propos se sont révélés très sûrs ; peu d'erreurs ont été notées par Aulard — et moins que dans ses
propres textes, ainsi que le rapporte Augustin Cochin. Les interprétations de Taine, dont on ne peut
nier les fulgurances, ni la portée politique, ont connu et connaissent encore aujourd'hui un grand
succès, en France comme à l'étranger. Elles ont servi à alimenter des doctrines politiques
conservatrices où la « légende noire » de la Révolution de 1789 a trouvé sa place. Leur plus grand
mérite est de proposer une vision de la révolution dégagée des interprétations marxistes léninistes
qui ont été celles de l'école historique contemporaine avant que François Furet dans son
livre Penser la Révolution française propose une interprétation différente de celles d’Albert Mathiez,
Georges Lefebvre et Albert Soboul qui ont été les plus illustres représentants de cette tendance
historique et politique aujourd'hui remise en cause.

Réflexion historiographique[modifier | modifier le code]

Hippolyte Taine
Portrait par Félix Vallotton
paru dans La Revue blanche en 1897.

Sa réflexion la plus aboutie dans ce domaine est exposée dans L'Introduction de son Histoire de la
littérature anglaise, qui paraît en 1863. Cet ouvrage est un manifeste en faveur de l'histoire
scientiste. Pour lui, l'histoire appartient au champ de l'expérimentation au même titre que la
physiologie. On doit pouvoir lui appliquer les mêmes méthodes qu'aux sciences naturelles.
Les événements en histoire seraient donc déterminés par des lois équivalentes à celles du monde
naturel et chaque fait historique dépendrait de trois conditions : le milieu (géographie, climat) ; la
race (état physique de l'homme : son corps et sa place dans l'évolution biologique) ; le moment (état
d'avancée intellectuelle de l'homme). Il est possible de mettre en place une méthode expérimentale
pour les étudier, comme pour la médecine (voir Claude Bernard) où il n'y a pas que l'étude des
symptômes, mais aussi un travail de laboratoire avec des expériences physiques et chimiques sur
des animaux vivants pour mieux comprendre l'homme et ses maladies et pour tester les réactions
des organismes aux différentes substances chimiques.
Taine sait qu'il n'est pas possible de faire des expériences en laboratoire pour l'histoire, mais il est
possible de soumettre les sources à des opérations scientifiques. Il définit quatre étapes :

 Analyse : repérer les faits historiques dans les documents ;


 Classement : classer les faits historiques par catégories : œuvres de l'intelligence humaine (art,
religion, science) ; œuvres de l'association humaine (structures politiques et sociales) ; œuvres
du labeur humain (faits économiques) ;
 Définition : résumer ces catégories, ces séries de faits similaires par une formule simple, par
exemple : système capitaliste pour une série de faits économiques ;
 Mise en relation : établir des relations logiques entre ces catégories, ces séries de faits pour
faire une synthèse : le récit produit est de l'Histoire.
Taine accorde donc à l'histoire le statut de science exacte. Il applique lui-même son programme en
1875 dans Les Origines de la France contemporaine : « On permettra à un historien d'agir en
naturaliste ; j'étais devant mon sujet comme devant la métamorphose d'un insecte… »
Il est promoteur du caractère scientifique de l'Histoire, et met son talent d’écrivain au service de son
œuvre d’historien. Il utilise l'Histoire pour faire un récit naturaliste. Il consulte des archives, mais pour
pouvoir raconter l'histoire, la vie quotidienne de ceux qu'il étudie. De plus, la dernière étape
(synthèse, récit) est celle qui l'intéresse quasi uniquement.
Pour lui, la force de l'histoire est telle qu'il est illusoire de vouloir changer une société. Ainsi, à la
suite de la défaite de Sedan et de la Commune, il accuse la Révolution française d'être la matrice de
tous les maux en ce qu'elle aurait fait entrer la France dans un cycle de décadence. C’est
notamment l’abstraction de la philosophie des Lumières qui est rejetée : les députés ont cru pouvoir
changer l’ordre social or celui-ci ne peut être que façonné sur le temps long de l’histoire.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Monument à la mémoire de Taine réalisé par Oscar Roty.

 De personis platonicis (1853)


 La Fontaine et ses fables (1853 et 1861)
 Voyage aux Pyrénées (1855, 1858 et 1860) troisième édition, illustrée par Gustave Doré. Paris,
Librairie Hachette, 1860, 554 p. [archive]
 Essai sur Tite-Live (1856) cinquième édition. Paris, Librairie Hachette, 1888, 375 p. [archive] sur
Gallica.
 Les Philosophes français du XIXe siècle, (1857)
 Les Philosophes classiques du XIXe siècle en France (1857 et 1868)
 Essais de critique et d’histoire (1858 et 1882)
 Vie et opinions politiques d'un chat Hachette [archive] (1858)
 L' idéalisme anglais: étude sur Carlyle, Éd. Germer Baillière, coll. «Bibliothèque de philosophie
contemporaine» (1864)
 Le positivisme anglais : étude sur Stuart Mill, Éd. Germer Baillière, coll. «Bibliothèque de
philosophie contemporaine» (1864)
 Histoire de la littérature anglaise (1864)
 Philosophie de l’art, Éd. Germer Baillière, coll. «Bibliothèque de philosophie contemporaine»
(1865 et 1882)
 Nouveaux essais de critique et d’histoire: Balzac. Hachette, 1865 et 1901)
 Philosophie de l'art en Italie : leçons professées à l’École des beaux-arts, Éd. Germer
Baillière, coll. «Bibliothèque de philosophie contemporaine» (1866)
 Voyage en Italie (1866)
 Notes sur Paris. Vie et opinions de M. Frédéric-Thomas Graindorge (1867)
 De l'idéal dans l'art ; leçons professées à l'École des beaux-arts, Éd. Germer Baillière, coll.
«Bibliothèque de philosophie contemporaine» (1867)
 Philosophie de l'art en Grèce : leçons professées à l'École des beaux-arts, Éd. Germer
Baillière, coll. «Bibliothèque de philosophie contemporaine» (1869)
 Philosophie de l'art dans les Pays-Bas: leçons professées à l'École des beaux-arts, Éd. Germer
Baillière, coll. «Bibliothèque de philosophie contemporaine» (1869)
 De l’intelligence (1870)
 Un séjour en France de 1792 à 1795. Lettres d’un témoin de la Révolution française, traduites
de l’anglais (1872)
 Notes sur l’Angleterre (1872)
 Les Origines de la France contemporaine : (ISBN 978 2221122181)
 Les origines de la France contemporaine : L’ancien régime, Paris, Librairie
Hachette, 1875, XII-688 p.
 Les origines de la France contemporaine : La Révolution : I – L’anarchie, Paris, Librairie
Hachette, 1878, IV-563 p.
 Les origines de la France contemporaine : La Révolution : II – La conquête jacobine,
Paris, Librairie Hachette, 1881, II-599 p.
 Les origines de la France contemporaine : La Révolution : III – Le gouvernement
révolutionnaire, Paris, Librairie Hachette, 1883, IV-800 p.
 Le Régime moderne (1890-1893)
 Derniers essais de critique et d’histoire (1894)
 Carnets de voyage : Notes sur la province, 1863-1865, Paris, Librairie Hachette, 1897, VI-
351 p.
 Étienne Mayran (1910), fragments
 H. Taine, sa vie et sa correspondance (1903-1907)
 Une Anglaise témoin de la Révolution française (1792 - 1795), 1872 ; réédition 2006, Éditions
Jacqueline Chambon.
Bibliographie[modifier | modifier le code]

 Nathalie Richard, Hippolyte Taine : Histoire, psychologie, littérature, Classiques Garnier, 2013.
 Jean-Paul Cointet, Hippolyte Taine. Un regard sur la France, Perrin, 2012
 Marie Guthmüller, Hippolyte Taine als Initiator der ‚critique scientifique’ und der ‚psychologie
expérimentale’. In: Marie Guthmüller, Wolfgang Klein (Hgg.), Ästhetik von unten. Empirie und
ästhetisches Wissen. Tübingen, Francke, 2006, p. 169-192.
 Pascale Seys, Hippolyte Taine et l'avènement du naturalisme: Un intellectuel sous le Second
Empire, L'Harmattan, 2000.
 François Léger, Monsieur Taine, Critérion, 1993 (ISBN 978-2741300373)
 Les Écrivains célèbres, t. III, le XIXe et le XXe siècles, Éditions d’art Lucien Mazenod
 Robert Leroux, Histoire et sociologie en France, Paris, PUF, 1998.
 (de) Dirk Hoeges, Literatur und Evolution. Studien zur französischen Literaturkritik im 19.
Jahrhundert. Taine - Brunetière - Hennequin - Guyau, Carl Winter Universitätsverlag, Heidelberg
1980 (ISBN 3-533-02857-7)
 Jean-Thomas Nordmann, Taine et la critique scientifique, Presses universitaires de France,
1992.
 (en) Marshall Brown, « Why Style Matters : The Lessons of Taine’s History of English
Literature », Turning Points: Essays in the History of Cultural Expressions, Stanford, Stanford
University Press, 1997, p. 33-87.
 André Cresson, Hippolyte Taine : sa vie, son œuvre, avec un exposé de sa philosophie, PUF,
1951.
 Paul Bourget, Le Centenaire d'Hippolyte Taine, extr. de la Revue des deux Mondes, 15 mars
1928, p. 241 à 257.
 Auguste Laborde-Milaà, Hippolyte Taine, essai d'une biographie intellectuelle, Perrin, 1909.
 Victor Giraud, Essai sur Taine, son œuvre et son influence, Hachette, 1899-1900.

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