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© Dunod, 2017
11 rue Paul Bert, 92240 Malakoff
www.dunod.com
ISBN : 978-2-10-076111-1
Robert Papin a créé le célèbre département HEC Entrepreneurs qu’il a dirigé
pendant vingt ans et au sein duquel il a formé plusieurs milliers de dirigeants
et futurs dirigeants en utilisant une pédagogie unique au monde. Cette
pédagogie, qu’il a lui-même conçue, a donné des résultats exceptionnels au
sein d’HEC mais également au sein des grandes écoles qu’il a transformées
en France et à l’étranger. Aujourd’hui, 47 % des élèves et des étudiants ayant
bénéficié de la « Pédagogie Robert Papin » occupent des fonctions de
Président ou Directeur général d’une société.
L’auteur, qui a été officier dans les nageurs de combat, a lui-même créé
plusieurs entreprises. Il est conseiller de nombreux dirigeants et il est
régulièrement consulté par des établissements d’enseignement français et
étrangers.
Logiciels d’autoformation
L’auteur a élaboré des logiciels d’auto-formation à l’attention des créateurs
d’entreprises qui souhaitent assimiler rapidement les connaissances en
gestion financière que tout dirigeant devrait maîtriser. Les logiciels
comportent des diaporamas, des programmes performants de calcul, dont les
résultats peuvent être imprimés, ainsi que les témoignages filmés de chefs
d’entreprise, d’experts et de banquiers :
• Réalisez vous-même le diagnostic financier d’une entreprise.
• Élaborez sans difficulté votre business plan.
Pour plus d’informations sur ces logiciels, consultez le site Internet de
l’auteur : www.robertpapin.com
SOMMAIRE
Remerciements
Préface
Introduction
Le projet détaillé
Le bilan
Le compte de résultat
L’annexe
Le résumé
L’argumentaire
Conclusion
Index
REMERCIEMENTS
À Maïta, mon épouse,
qui a joué un rôle clé dans mes publications
et dans la formation de tous mes étudiants.
La gestion des entreprises est un art autant qu’une science et cet ouvrage
n’aurait jamais vu le jour si, depuis quinze ans, mes enseignements n’avaient
bénéficié des conseils et des suggestions des chefs d’entreprise, des
banquiers, des avocats, des notaires, des magistrats, des consultants, des
enseignants et des fonctionnaires œuvrant au sein des ministères. Que tous
ceux qui m’ont aidé trouvent ici l’expression de ma profonde gratitude.
Cet ouvrage est le fruit d’une belle collaboration. Julie Robert, mon éditrice,
et Odile Marion, directrice éditoriale de Dunod, soutenues par Maïta mon
épouse, m’ont incité à faire évoluer le format de l’ouvrage et sa présentation,
pour qu’il présente une nouvelle dynamique de lecture, avec toujours plus
d’histoires vécues d’entrepreneurs. C’est à vous, ami lecteur, de juger du
résultat.
Encouragé par Pierre-André Michel, puis François Bachelot, nouveau
Directeur Général de Dunod, j’ai bénéficié des précieux conseils de toute
l’équipe responsable de la réalisation et de la diffusion de ce livre.
À tous, j’adresse mes plus sincères remerciements.
PRÉFACE
Lorsque Robert Papin m’a appelé pour me demander si j’acceptais de rédiger
la préface d’un de ses nouveaux livres sur la création d’entreprise, je n’ai pas
hésité longtemps. Si j’ai été contaminé par le virus de la création d’entreprise,
c’est en grande partie à Robert Papin et à ses enseignants que je le dois.
Enfant, je rêvais d’être un oiseau, et même si j’étais arrivé, plusieurs années
avant mon entrée à HEC, à la conclusion que cette carrière volatile (on ne
parlait pas encore de pigeons entrepreneurs à l’époque) serait difficile à
embrasser, je n’avais pas pour autant trouvé d’alternative. C’est la formation
de Robert Papin qui me l’offrit, en m’exposant un an durant à des créateurs
d’entreprise, à des repreneurs et à des dirigeants.
Ce virus n’est pas fait pour tout le monde et créer son entreprise n’est certes
pas le seul modèle à suivre pour devenir dirigeant. Mais il est une chose dont
je suis convaincu : lorsqu’on est contaminé, il faut s’attendre à une aventure
qui durera toute la vie et qui sera d’une intensité exceptionnelle. Je connais
d’ailleurs très peu d’entrepreneurs qui n’ont pas récidivé. Avec cette intensité
viennent, bien sûr, des passions, des joies, de belles rencontres, mais aussi de
la souffrance, des échecs, et une certitude : peu de chance de s’ennuyer. Mais
aussi un sentiment très fort : l’impression d’être utile et d’apporter quelque
chose aux autres et notamment à ses clients, ses salariés, ses associés, ses
actionnaires, et même à l’économie de son pays.
Notre économie d’ailleurs en a bien besoin, qui n’arrive plus depuis de
nombreuses années à créer assez d’emplois et assez de valeur pour soutenir le
train de vie de notre société. Une statistique demeure positive : l’envie de
créer une entreprise, chez tous, et notamment chez les jeunes : ils n’ont
jamais autant souhaité créer et n’ont jamais autant créé d’entreprises. J’ai la
chance, dans le fonds ISAI, d’être aux premières loges pour observer cette
tendance : le nombre de dossiers que nous recevons augmente chaque année,
pour atteindre maintenant près de 2 000 par an. Et la qualité est le plus
souvent très bonne, avec des entrepreneurs qui adoptent directement ce qui
manque en France : une vision globale et la conviction que leur société ne se
conçoit qu’internationale. C’est une vraie source d’espoir pour le futur de
notre pays.
Si vous lisez ces lignes c’est que vous êtes certainement déjà contaminé.
Félicitations ! Profitez bien des mois et des années à venir, elles vous feront
des souvenirs pour toute la vie.
Outre les conseils « classiques » de bien savoir vous entourer et de penser au
plus long terme possible, n’oubliez pas deux choses : le plus important est de
prendre du plaisir dans votre travail. Si ce n’était pas le cas, vous ne pourriez
pas donner le maximum de vous-même. Et surtout soyez conscient que la
seule chose qui limitera vraiment vos réalisations, ce sera votre ambition. Ne
la bridez pas !
Pierre Kosciusko-Morizet
Fondateur de PriceMinister, Associé Gérant Kernel Investissements
Co-fondateur du fonds ISAI
INTRODUCTION
Dans le livre Création d’entreprise : Trouver les bonnes idées1, j’ai proposé
aux futurs créateurs des méthodologies pour trouver des idées en cultivant
leur curiosité, leur imagination et leur agilité mentale, en utilisant des
techniques de créativité, en s’intéressant à l’évolution des comportements et
des technologies au sein de notre société et en exploitant toutes les sources
d’informations possibles. Cependant, une idée n’est bonne que si elle
intéresse un nombre suffisant de clients ; c’est pourquoi j’ai proposé une
méthodologie qui permet d’apprécier le potentiel de chaque idée, qu’il
s’agisse d’idées de start-up high-tech ou de la création d’une petite entreprise
artisanale, commerciale ou libérale. Enfin, trouver une idée capable de
séduire des clients ne suffit pas encore pour garantir la réussite : encore faut-
il que les créateurs disposent d’atouts qui leur permettront de réussir mieux
que leurs concurrents. Or un atout n’est véritable que s’il concerne un facteur
clé de succès dans l’activité choisie. C’est pourquoi, dans Création
d’entreprise : Trouver les bonnes idées, je propose une méthodologie pour
détecter ces facteurs clés avant d’expliquer aux créateurs comment procéder
pour mieux se connaître, car c’est là le secret de leur future réussite.
Si vous avez vous-même suivi l’itinéraire que je viens d’évoquer ou si vous
êtes déjà convaincu que votre idée vous permettra de réussir, alors le moment
est venu de concevoir un plan d’action détaillé, puis d’élaborer un dossier de
financement qui sera intégré dans un business plan susceptible d’être présenté
aux banquiers ou aux futurs associés.
Pour bâtir ce dossier de financement et ce business plan, vous devrez
auparavant maîtriser quelques notions de gestion comptable et financière
grâce auxquelles vous augmenterez votre crédibilité aux yeux de ceux que
vous solliciterez.
Nombre de créateurs ont, hélas, transformé leur itinéraire en chemin de croix
parce qu’ils n’ont pas pris la peine de réfléchir suffisamment à la mise en
œuvre de leur projet. Pour se justifier, certains évoquent volontiers la
nécessité de démarrer très vite pour arriver les premiers, d’autres estiment
que pour franchir les obstacles, il vaut mieux agir sans trop se poser de
questions. Enfin, d’aucuns pensent que la finance et la comptabilité sont des
notions réservées aux spécialistes et que, de toute façon, si l’idée est bonne,
« l’intendance » suivra.
Les résultats ne se font guère attendre : très vite, le dirigeant imprudent se
trouve confronté à une multitude de problèmes imprévus. Et s’il se prend
pour un chef d’orchestre capable de résoudre mieux que les autres la plupart
des difficultés, en réalité, il devient une simple marionnette confrontée à
l’impossibilité de concentrer son énergie sur les problèmes importants et tôt
ou tard, les difficultés viendront mettre un terme à la belle aventure.
Les véritables patrons savent que le courage ne consiste pas à foncer sur les
obstacles mais à prendre le temps de réfléchir afin d’orienter en conséquence
leur action, quitte, au besoin, à faire un peu violence à leur propre
tempérament. Le management n’a rien de compliqué, et derrière des mots
parfois sophistiqués, se cachent des principes dont les plus simples sont
souvent les plus importants.
Quelques règles devront ainsi vous guider durant l’élaboration détaillée de
votre projet :
– Concevoir des plans susceptibles de renforcer vos atouts et de réduire
vos faiblesses sur chacun des facteurs clés de réussite.
– Élaborer plusieurs scénarios d’activité ou de chiffre d’affaires et
justifier les hypothèses adoptées.
– Ne rien laisser dans l’ombre et prévoir notamment vos politiques de
produit, de marché, de distribution, de prix, de vente,
d’investissement, de financement et de personnel.
– Vous garder de concevoir une affaire comme un modèle réduit de
grande société, car une petite entreprise ne se gère pas comme une
grande firme et à vouloir trop organiser, vous risqueriez de tuer votre
créativité.
Notes
1. Robert Papin, Création d’entreprise : Trouver les bonnes idées, Dunod, 2017.
1
Stratégie
Facteurs clés
de réussite Objectifs
Actions à entreprendre
à atteindre
• Vitesse Trouver les Voir par qui ont été dessinés les meilleurs
du bateau meilleurs bateaux.
– Qualité architectes. Maintenir ces liens grâce :
des plans Établir et maintenir – au respect rigoureux des plans durant
avec eux des liens la construction ;
privilégiés. – à la participation du dirigeant
aux compétitions ;
Suivre l’évolution – à l’utilisation de matériaux et techniques
des multicoques. de pointe.
Rencontrer régulièrement les meilleurs
fabricants de multicoques et les meilleurs
navigateurs sur multicoques.
• Politique marketing
Marché : orienter l’information vers
les acheteurs potentiels à haut revenu
et passionnés de voile.
Distribution :
– vente directe sans intermédiaire ;
– pas de remises.
Vente :
– vente directe par le patron ;
– inviter les clients à venir régulièrement suivre
la fabrication de leur bateau.
Publicité/communication
– publicité rédactionnelle gratuite uniquement
dans les revues spécialisées ;
– compter essentiellement sur les résultats
obtenus en courses par les bateaux ;
– participation du patron aux principales
compétitions.
Politique de crédit aux clients : limiter le crédit
et obtenir des avances.
• Qualité de Gérer les stocks Gérer soi-même les stocks et passer soi-même
la gestion au minimum les commandes.
financière en limitant Habituer le contremaître à suivre
– Gestion les risques de les consommations.
des stocks rupture Lui indiquer les délais de livraison pour l’inciter
à réclamer à temps les réapprovisionnements.
Prévoir les cas de rupture (accords avec de petits
fournisseurs livrant rapidement ou accords avec
des fabricants de polyester susceptibles
de dépanner dans la journée).
LE PROJET DÉTAILLÉ
Le dossier financier
Remplissez cette rubrique après avoir élaboré votre dossier de financement
(voir chapitre 3).
• Indiquer quels sont les actifs « immobilisés » nécessaires au
démarrage et au fonctionnement de l’affaire :
– Frais de « premier établissement » (honoraires, coût des
formalités de création).
– Immobilisations incorporelles et corporelles.
• Préciser quel est le montant des capitaux susceptibles d’être apportés
par le créateur et ses associés puis calculer les crédits à long terme
qui peuvent être obtenus du banquier pour financer les actifs
immobilisés.
• Estimer les financements nécessaires au cycle d’exploitation (Besoin
en Fonds de Roulement ou BFR, égal, en première approximation,
à : (stocks + crédits clients) – dettes fournisseurs).
• Évaluer les recettes et charges prévisionnelles des 3 ou 4 premiers
exercices (y compris les frais financiers correspondant aux prêts à
long terme destinés au financement des immobilisations) :
– Prévoir les recettes.
– Prévoir les charges (achats de marchandises, salaires, frais de
transport…).
• Regrouper les charges et les recettes prévues et dégager une première
estimation des résultats d’exploitation.
• Bâtir les tableaux de financement qui feront apparaître les
financements permanents nécessaires à la couverture des besoins
permanents en immobilisations et en BFR.
• Élaborer les budgets prévisionnels de trésorerie mois par mois afin de
préciser les besoins de financement à court terme. Établir ces
budgets de trésorerie pour les 2 ou 3 premiers exercices.
• Apprécier le volume des crédits à court terme pouvant être sollicités.
• Ajuster les budgets de trésorerie et les comptes de résultat
prévisionnels en y intégrant les frais financiers.
• Déterminer les montants des capitaux propres supplémentaires à
apporter (financement des besoins en immobilisations et en actifs
circulants non couverts par des crédits à long terme ou moyen terme
et par des crédits à court terme).
• Dresser les bilans prévisionnels pour le premier exercice et pour les
deux ou trois suivants.
EN PRATIQUE
Autres thèmes du plan d’action
Méthodes envisagées pour contrôler la gestion de l’entreprise
> Suivi des dépenses.
> Suivi de la trésorerie.
> Suivi des résultats.
> Suivi des crédits clients.
> Suivi des dettes fournisseurs.
> Suivi des stocks.
> Choix de la structure juridique
> Avantages et inconvénients de la structure juridique choisie : sur le plan de
l’indépendance, sur le plan de la responsabilité, sur le plan social, sur le plan
fiscal.
> Possibilité de changer ultérieurement de structure juridique.
Couverture des risques
> Nature des risques.
> Méthodes envisagées pour les couvrir (assurances, surveillance…).
Formalités à accomplir pour créer l’entreprise
> Formalités juridiques : élaboration des statuts, immatriculation au registre du
commerce ou au registre des métiers, dépôt des brevets, des marques ou
des dessins et modèles.
> Formalités fiscales : choix du mode d’imposition, déclaration d’existence au
fisc.
> Formalités sociales : formalités concernant l’employeur lui-même
(immatriculation à la Sécurité sociale), choix d’une caisse de retraite…,
formalités concernant les employés (élaboration des contrats de travail,
immatriculation à la Sécurité sociale, visites médicales…).
Histoire d’entrepreneur
PriceMinister et la fabuleuse histoire de Pierre Kosciusko-Morizet
PriceMinister est un site Internet d’achat et de vente en ligne. Créée en
août 2000 par Pierre Kosciusko-Morizet, la société compte aujourd’hui 250
salariés. Elle est rachetée en 2010 par Rakuten, le numéro un du commerce
électronique japonais.
Septembre 1998 : avec deux autres étudiants, Pierre travaille sur un projet de
création d’entreprise.
Décembre 1998 : c’est la naissance de Visualis. L’entreprise n’a hélas qu’un
seul fournisseur, qui sera défaillant. Pierre est obligé de liquider l’entreprise un
an à peine après sa création.
Il se fait alors embaucher aux États-Unis par Capital One, une société spécialisée
dans le crédit à la consommation.
« Ce qui m’a séduit dans cette société c’est qu’en moins de 5 ans elle était
passée de 200 collaborateurs à 17 000. Aux États-Unis, l’Internet faisait partie
de la vie quotidienne. Début août 2000, je suis rentré en France. Je n’avais pas
d’argent, pas de logement. Fin septembre, nous avions levé 700 000 euros
auprès de 40 business angels et en janvier 2001, je créais, avec quatre associés,
PriceMinister.
En juin 2001, j’ai vécu une période difficile. Notre chiffre d’affaires était
insuffisant ; on ne payait plus les loyers, les associés ne pouvaient plus se
rémunérer et nous ne pouvions plus payer nos 15 salariés.
En 2007, nous avions 6,5 millions de membres inscrits sur le site et 65 millions
d’articles en vente, le plus grand choix d’Europe.
En juin 2010, Pierre Kosciusko-Morizet décide de céder le capital de
PriceMinister au groupe Internet Rakuten pour la somme de 200 millions
d’euros. Cette décision permettra à PriceMinister de développer ses activités
européennes.
Points clés
Le meilleur procédé pour apprécier le potentiel d’un projet de création
c’est d’identifier les facteurs clés de succès de ce projet (caractéristiques
idéales du produit ou service et autres facteurs clés de succès) puis
d’analyser vos atouts et faiblesses sur chaque facteur clé.2
Votre plan d’action détaillé consistera à prévoir tout ce que vous ferez
pour augmenter vos atouts et réduire vos faiblesses sur chaque facteur clé
de succès.
Cela n’a rien de compliqué… à condition de ne pas sous estimer vos
faiblesses ni surestimer vos atouts et à condition aussi de ne pas oublier
qu’un atout n’est un véritable atout que s’il vous permet de réussir mieux
que vos concurrents.
C’est votre capacité à bien écouter ceux qui sont susceptibles de vous
conseiller qui garantira le succès de votre plan d’action détaillé.
Notes
1. Robert Papin, Création d’entreprise : Trouver les bonnes idées, Dunod, 2017.
2. Robert Papin, Création d’entreprise : Trouver les bonnes idées, Dunod, 2017.
2
MAÎTRISEZ L’ESSENTIEL
DE LA GESTION COMPTABLE
ET FINANCIÈRE
Posséder les qualités d’un créateur et trouver la bonne idée ne suffisent pas
pour lancer une affaire. Il faut encore surmonter des obstacles qui seront
ennuyeux si vous ne possédiez pas de formation à la gestion des entreprises
avant d’ouvrir ce livre.1 De nombreuses enquêtes, réalisées en France par
Oséo, et aux États-Unis par Dun and Bradstreet ou par l’US Department of
Commerce, montrent en effet que la principale cause d’échec des petites et
moyennes entreprises réside dans le non-respect de quelques principes très
simples de gestion comptable et financière.
Assimilez ces quelques notions, elles vous permettront, dans l’avenir, de
suivre l’évolution de votre affaire et, dans l’immédiat, de calculer
correctement les sommes dont vous avez besoin pour démarrer, d’évaluer
avec réalisme ce que vous pourrez emprunter et ce que vous devrez vous-
même apporter. Vous vous ferez ainsi apprécier de ceux que vous allez
solliciter : les banquiers.
Peut-être penserez-vous qu’il vaut mieux consacrer votre temps à la
recherche de nouveaux clients que de perdre ce temps sur des notions qui
vous font un peu peur car vous pensez sans doute qu’il faut avoir fait des
études pour les assimiler. Peut-être ajouterez-vous qu’il n’est pas difficile de
trouver un comptable qui acceptera d’élaborer gratuitement votre dossier de
financement si vous lui promettez de confier ensuite la tenue de votre
comptabilité à son cabinet.
Laissez-moi vous répondre par un exemple.
Exemple
L’essentiel de la gestion comptable et financière, même pour des juristes
Une de mes anciennes élèves, Hélène Bourbouloux, administratrice judiciaire
talentueuse, a contribué au lancement d’une formation au droit des entreprises en
difficulté à la demande de François-Xavier Lucas, éminent Professeur de la
Sorbonne. Le master qu’ils ont créé a vocation à former de futurs administrateurs
et mandataires judiciaires. Au cours d’une discussion avec mes deux amis, je me
suis étonné que leurs élèves ne reçoivent pas de formation en gestion comptable
et financière alors qu’un administrateur judiciaire doit notamment réaliser le bilan
économique et social des entreprises qui déposent leur bilan afin de savoir si elles
peuvent bénéficier d’un plan de continuation ou s’il convient de les liquider. Il
me paraissait anormal qu’un administrateur judiciaire soit obligé de sous-traiter le
diagnostic financier à des cabinets de conseil alors qu’un tel diagnostic est un
facteur clé de réussite d’une mission de redressement. Mes deux amis m’avaient
répondu que ce Master était une formation de droit et que des juristes seraient
probablement allergiques à un enseignement de finance et comptabilité.
J’avais alors proposé : « Limitez cet enseignement à une vingtaine d’heures
seulement et confiez à vos étudiants une mission réelle de redressement qui leur
donnera la possibilité d’appliquer immédiatement la formation comptable et
financière que vous leur donnerez. »
Hélène et François-Xavier m’avaient répondu : « Prouvez ce que vous venez de
dire et prenez vous-même en charge l’enseignement théorique de finance dont
vous venez de nous parler. »
J’ai accepté et ne l’ai pas regretté car les élèves se sont immédiatement
passionnés pour cette discipline qui allait augmenter leur efficacité et dont
l’assimilation n’a soulevé aucune difficulté dans la mesure où son contenu
correspondait à ce que tout chef d’entreprise devrait, en principe, savoir en
management pour éviter un dépôt de bilan, et cela, quelle que soit la taille de cette
entreprise.
C’est le contenu de cet enseignement qui vous est proposé dans les pages qui
suivent.
Si vous n’avez jamais fait de finance et comptabilité, n’allez pas trop vite
dans la lecture de ces pages, mais revenez-y régulièrement.
Tout chef d’entreprise doit savoir ce qu’est un bilan, un compte de résultat,
un tableau de financement et un budget de trésorerie. Il doit surtout savoir
comment élaborer lui-même une demande de financement, même imparfaite,
car un banquier appréciera ses efforts et se chargera de le conseiller pour
qu’il améliore son dossier. Un bilan est une « photographie » de la situation
patrimoniale de l’entreprise à un instant donné (à la fin d’une année par
exemple) et le compte de résultat regroupe les charges et produits de
l’entreprise, ce qui permet de connaître l’origine des profits ou des pertes de
cet exercice.
LE BILAN
Il se présente sous la forme d’un tableau qui comprend deux parties : l’actif et
le passif. L’actif indique quelle est la valeur des différents biens dont
l’entreprise dispose (emplois), le passif précise comment ces biens ont été
financés (origines ou sources de financement).
L’actif
L’actif comprend des immobilisations, des actifs « circulants » et des
disponibilités.
• Les immobilisations regroupent des biens qu’un dirigeant ne peut en
principe céder sous peine d’obliger son entreprise à cesser ses
activités. Il s’agit :
– des immobilisations incorporelles : fonds de commerce ou
droit au bail pour un commerçant, un artisan ; logiciels,
brevets ou licences pour un fabricant… ;
– des immobilisations corporelles : terrains, constructions,
matériels et outillages ;
– éventuellement, lorsqu’il s’agit de grandes entreprises, des
immobilisations financières : titres de participation dans le
capital d’autres entreprises (essentiellement des actions de ces
entreprises).
• Les actifs circulants rassemblent les stocks, les créances sur les
clients et les disponibilités :
– les stocks et en-cours, appelés parfois valeurs d’exploitation,
représentent les stocks de marchandises, de matières
premières, de produits semi-finis et de produits finis, possédés
par l’entreprise ;
– les crédits consentis aux clients sont considérés comme des
valeurs réalisables à court terme car il s’agit (en principe) de
créances susceptibles d’être réalisées (c’est-à-dire recouvrées)
facilement et rapidement.
• Les disponibilités correspondent aux sommes en banque et en caisse,
sommes qui serviront à régler les dépenses courantes.
Notons qu’en début d’actif figure une rubrique intitulée frais d’établissement.
Elle matérialise certaines dépenses engagées pour créer l’entreprise et
considérées comme des investissements de démarrage (honoraires du notaire
ou de l’avocat, coût des formalités d’inscription au registre du commerce,
frais de premier établissement : prospection commerciale, publicité…). Ces
frais d’établissement sont généralement considérés par le banquier comme
des non-valeurs, comme des « actifs fictifs » (voir figure 2.1).
Le passif
Le passif permet de connaître l’origine des sommes ayant servi à financer
l’actif. Il englobe donc les postes suivants.
• Les capitaux propres : il s’agit du capital initial apporté par
l’exploitant, si ce dernier a créé seul une entreprise individuelle, ou
du capital social apporté par les associés, s’il s’agit d’une société.
Les capitaux propres comprennent également le bénéfice des
exercices antérieurs qui a été mis en «réserves » ainsi que le résultat
de l’exercice considéré.
• Les dettes financières (ou dettes à plus d’un an à l’origine). Il s’agit
essentiellement d’emprunts auprès de banques, auprès du public
(obligations émises par les grandes entreprises) ou de prêteurs
divers.
• Les dettes circulantes envers :
– les fournisseurs qui n’ont pas encore été réglés ;
– l’État (impôts dus et non encore réglés) et les caisses sociales
(charges sociales dues et non encore réglées) ;
– les banques (Dailly, escompte, découvert, facilités de
caisse…2).
Le plan comptable général (PCG), dont les dispositions doivent être
respectées par les experts-comptables, ne ventile pas les dettes en
fonction de leur échéance (à long terme, moyen terme ou à court
terme) mais en fonction de leur origine :
• Les emprunts et dettes auprès des établissements de crédit.
Ils englobent :
– les dettes à plus d’un an qualifiées de dettes financières ;
– les dettes bancaires à moins d’un an ou crédits de
trésorerie, intitulés concours bancaires courants (crédits
loi Dailly, escompte…) et soldes créditeurs de banque
(découverts bancaires, facilités de caisse).
• Les dettes fournisseurs.
• Les dettes fiscales et sociales.
Pour analyser un bilan, les financiers continuent cependant de raisonner en
terme d’échéance des dettes en dissociant notamment les dettes à plus d’un
an (dettes financières) et les dettes à moins d’un an (dettes fournisseurs,
dettes fiscales et sociales, dettes bancaires de trésorerie : Dailly, escompte,
découvert…). Ils regroupent également les capitaux propres et les dettes à
plus d’un an (dettes financières) sous une rubrique intitulée capitaux
permanents par opposition aux dettes à moins d’un an ou dettes circulantes.
Précisons toutefois que tout ou partie de ce résultat peut faire l’objet d’une
distribution aux associés ou actionnaires car il s’agit d’un résultat « avant
répartition ».
La présentation du bilan
Le plan comptable prévoit trois systèmes de présentation du bilan (et du
compte de résultat) : le système de base, le système abrégé (ou simplifié) et le
système développé. Le mode de présentation à respecter est fonction de trois
critères : le chiffre d’affaires de l’entreprise, ses effectifs en personnel et le
montant total de son bilan. En revanche, l’administration fiscale n’a prévu
que deux présentations possibles pour les documents qui doivent lui être
remis chaque année : le système simplifié pour les petites entreprises et le
système de base pour les autres.
Le créateur d’entreprise peut utiliser le système abrégé mais ce système nous
paraît trop sommaire pour constituer un instrument valable de gestion
financière. Nous suggérons par conséquent au futur dirigeant de se
familiariser d’emblée avec le système de base en négligeant toutefois à ce
stade d’analyse les rubriques en italique du tableau 2.1.
Tableau 2.1 – La présentation du bilan
Bilan au 31 décembre N…
(a) Le cas échéant, la contrepartie du capital souscrit non appelé doit figurer distinctement
comme premier poste de l’actif, avant les immobilisations incorporelles (tel est le cas ici).
(b) À ventiler entre biens, d’une part, et services, d’autre part.
(c) Créances résultant de ventes ou de prestations de services.
(d) Poste à servir directement s’il n’existe pas de rachat par l’entreprise de ses propres
actions.
Tableau 2.2 – La présentation du bilan (suite)
Bilan au 31 décembre N…
(a) Y compris capital souscrit non appelé.
(b) À détailler selon la législation en vigueur.
(c) Montant entre parenthèses ou précédé du signe moins ( –) lorsqu’il s’agit de pertes.
(d) Dettes sur achats ou prestations de services.
(e) À l’exception, pour l’application du (1), des avances et acomptes reçus sur commandes
en cours.
Dans cette présentation, les passifs « avant répartition » et « après répartition » ont été
juxtaposés pour mettre en évidence les changements qui vont porter sur les postes résultat
net de l’exercice, réserves, report à nouveau et autres dettes.
Quel que soit le système adopté, le bilan doit fournir les chiffres de l’exercice
en cours et ceux de l’exercice précédent (du moins pour les entreprises ayant
déjà plus de deux années d’activité). Pour l’exercice en cours, trois colonnes
sont généralement prévues à l’actif pour recevoir les montants bruts, les
amortissements et provisions ainsi que les montants nets.
Les montants bruts correspondent au coût d’achat ou coût d’entrée des
éléments d’actif ; or il se peut que les immobilisations et les actifs circulants
aient subi une dépréciation depuis leur date d’acquisition. Cette dépréciation
est matérialisée par des amortissements et provisions qui viennent en
déduction des montants bruts et permettent ainsi d’obtenir des valeurs nettes
censées correspondre aux valeurs réelles à la date d’élaboration du bilan.
Les montants comptabilisés chaque année en amortissements et provisions
constituent des charges d’exploitation que nous retrouverons dans l’analyse
du compte de résultat.
Exemple
Les modalités de la répartition
Supposons qu’une société anonyme réalise un bénéfice brut de 100 000 € et net
d’impôt de 66 667 €. Si l’assemblée générale de ses actionnaires décide d’affecter
30 000 € aux détenteurs d’actions et de laisser le solde en réserve dans
l’entreprise afin de faciliter l’autofinancement de ses investissements, alors le
passif se présentera de la manière suivante :
Exemple
Calcul du coût moyen de période de stockage
Si des articles restent en moyenne trois mois en stock, on retiendra le coût moyen
d’achat durant les trois derniers mois de l’exercice. Si, durant ces trois derniers
mois, une entreprise a acheté 200 chemises à 10 € et 300 chemises du même
modèle à 15 €, le coût moyen pondéré pour cette période de stockage sera :
Le plan comptable inscrit le capital non appelé dans le haut de l’actif car une
simple lecture du bilan ne permet pas d’en connaître les dates d’encaissement
(dans l’exercice ? dans plusieurs années ?). Les banques éliminent d’ailleurs
souvent les sommes correspondantes de leurs études financières d’autant
qu’elles n’ignorent pas que dans certaines sociétés de famille ces sommes ne
seront jamais libérées. En revanche, l’inscription en créances du capital
appelé non versé se justifie parfaitement puisqu’il s’agit d’une créance sur les
actionnaires, créance dont le versement est exigible à court terme.
Les réserves
La réserve légale concerne les sociétés anonymes et les SARL qui sont tenues
de mettre en réserve chaque année 5 % de leurs bénéfices nets jusqu’à
concurrence d’un montant égal à 10 % du capital social (jusqu’à concurrence
de 1 850 € si ce capital est de 37 000 €).
Le solde de ces bénéfices, soit 95 % de leur montant, peut faire l’objet d’une
distribution aux actionnaires à moins qu’il ne soit conservé dans l’entreprise.
Il vient alors s’ajouter aux réserves statutaires (éventuellement prévues par
les statuts de l’entreprise) ou aux réserves facultatives. Ces réserves
facultatives peuvent être ultérieurement distribuées aux actionnaires (un cas
très rare) ou laissées telles quelles dans le bilan, à moins qu’elles ne soient
transformées en augmentation de capital.
Le report à nouveau
Si, durant un exercice, l’entreprise enregistre un résultat déficitaire, elle
inscrira ce résultat au passif avec le signe – dans la rubrique intitulée résultat
net de l’exercice. Ce déficit est ensuite transféré (toujours avec son signe –)
dans la rubrique report à nouveau5.
Supposons, par exemple, qu’une
société ait supporté un déficit de
CONSEIL 6 000 € durant l’année N – 1. Ce
Ce qui suit est un peu compliqué, ne vous déficit apparaîtra de la manière
découragez pas ! suivante :
Supposons maintenant que cette même société réalise un bénéfice avant
impôt de 20 000 € durant l’exercice N. L’impôt direct sera calculé sur la
différence entre le résultat de l’exercice et le report à nouveau, c’est-à-dire
sur 20 000 € – 6 000 € = 14 000 € en raison du report fiscal des déficits.
Si le taux d’imposition est de 33,33 %, l’impôt sera donc de 4 666 €6
(33,33 % de 14 000 €) et le résultat net de 20 000 € – 4 666 € = 15 334 €.
Le déficit constaté par une entreprise au titre d’un exercice peut être utilisé
pour réduire le bénéfice des 5 exercices suivants mais il peut être aussi utilisé
pour réduire le bénéfice de l’exercice précédent afin de réduire le montant de
son imposition. C’est le principe du « report en arrière » ou du carry-back. Le
montant de ce report en arrière est toutefois limité au montant du bénéfice de
cet exercice précédent et il ne peut excéder 1 million d’euros.
La situation nette
La situation nette est égale à la somme capital + réserves + report à nouveau
(après répartition du résultat). Cette somme diffère du total des capitaux
propres par la présence éventuelle de subventions et de provisions
réglementées. Ces subventions et provisions subiront tôt ou tard l’impôt sur
les bénéfices (voir compte de résultat), c’est pourquoi il conviendrait
logiquement d’en ajouter uniquement les 2/3 du montant à la situation nette
pour déterminer les capitaux propres et de considérer le tiers restant comme
des dettes fiscales potentielles. C’est d’ailleurs comme cela que procèdent la
plupart des financiers lorsqu’ils analysent un bilan.
LE COMPTE DE RÉSULTAT
Les charges et les produits
Le compte de résultat de l’exercice est un tableau qui regroupe l’ensemble
des produits et des charges d’une entreprise. La différence entre ces produits
et ces charges constitue le résultat, qui s’inscrit du côté des charges, s’il s’agit
d’un bénéfice, du côté des produits, s’il s’agit d’une perte. Ce type d’écriture,
qui peut choquer le bon sens, n’est qu’un procédé qui permet d’obtenir le
montant du résultat par soustraction des produits et des charges8.
Ces charges et produits sont ventilés en charges et produits d’exploitation
(afférents à l’exploitation « normale » de l’entreprise) charges et produits
financiers (résultant des opérations d’emprunts ou de prêts)9 et enfin, charges
et produits exceptionnels (pertes exceptionnelles dues à l’incendie d’un
bâtiment, un vol ou des amendes10 ; profits exceptionnels résultant par
exemple de la vente d’un immeuble à un prix supérieur à son prix
d’acquisition).
La production
La production d’une entreprise de transformation est en réalité constituée de
trois éléments :
– la production vendue ;
– la production stockée ;
– la production immobilisée.
La production immobilisée correspond à la valeur des produits fabriqués par
l’entreprise durant l’exercice pour sa propre utilisation, par exemple un
bâtiment de stockage fabriqué par une entreprise de construction, des
machines par une entreprise industrielle.
La production immobilisée est un poste « piège » dont l’intitulé peut prêter à
confusion. Il ne s’agit pas d’un stock, sinon il figurerait dans le compte
d’actif portant ce nom, mais d’une variation de stocks de produits semi-finis
(d’en-cours) et de produits finis durant l’exercice. Cette variation de stock
traduit l’augmentation des stocks de ces en-cours et produits finis. Elle
s’exprime par la différence entre le stock final et le stock initial.
Exemple
Bien comprendre la variation des stocks
Une entreprise commerciale réalise durant un exercice les opérations suivantes :
Charges Produits
Les amortissements
Si un créateur achète des immobilisations (bâtiments, matériels et
outillages…), ces immobilisations lui permettront de faire fonctionner son
entreprise pendant plusieurs années. Il serait donc anormal de les
comptabiliser en charges d’exploitation l’année même de leur acquisition car
cela reviendrait à faire supporter financièrement la totalité du coût de ces
immobilisations par un seul exercice, une seule année. L’administration
fiscale verrait d’ailleurs d’un mauvais œil ce type de procédé qui
maximiserait les charges de l’exercice et réduirait par conséquent le résultat
imposable. En revanche, l’administration fiscale accepte que soit
comptabilisée chaque année en charges d’exploitation, une fraction du coût
d’achat de l’immobilisation qui correspond à son coût d’achat divisé par sa
durée d’utilisation. Ces charges sont des dotations aux amortissements.
L’amortissement comptable est donc censé compenser l’usure, la
dépréciation définitive de certaines immobilisations et permettre
éventuellement le remplacement de celles-ci12. Il ne se traduit pas par une
sortie d’argent mais par une simple écriture qui vient augmenter les charges.
Tout se passe comme si, en fin d’exercice, l’entreprise réglait une dépense
sans que la somme correspondante sorte de ses caisses ou de sa banque. Et
tout se passe comme si cette entreprise mettait de l’argent de côté pour
renouveler les immobilisations concernées par l’amortissement comptable.
Pour que les charges d’exploitation traduisent correctement le
fonctionnement normal de l’entreprise, celle-ci devrait, comme le prévoit le
plan comptable, comptabiliser des amortissements économiquement justifiés
correspondant à la dépréciation normale des immobilisations et calculés sur la
durée d’utilisation de ces dernières. Si on estime, par exemple, qu’une
machine sera hors service après 10 ans d’utilisation, il conviendrait de
l’amortir sur cette durée.
L’amortissement comptable venant diminuer le bénéfice comptable, certains
dirigeants seront tentés de réduire cet amortissement au strict minimum afin
de présenter un compte de résultat favorable à leur banquier. D’autres chefs
d’entreprise voudront, au contraire, l’augmenter au maximum pour
maximiser leurs charges afin de réduire le montant de l’impôt sur les
bénéfices. L’administration fiscale y met cependant le holà en imposant,
d’une part, des montants minimums d’amortissement13 et en considérant,
d’autre part, que ces amortissements doivent être comptabilisés « dans la
limite de ceux qui sont généralement admis d’après les usages de chaque
nature d’industrie, de commerce ou d’exploitation ». Si l’entreprise dépasse
ces limites, l’excédent doit être en principe réintégré dans le bénéfice
imposable.
Ces mêmes limites correspondent à l’amortissement dit linéaire calculé sur
20 ans s’il s’agit de bâtiments industriels ou 25 ans pour les immeubles à
usage de bureaux, sur 10 à 20 ans pour les agencements et installations, 7 à
10 ans pour le mobilier, 5 ans pour les brevets, 5 à 10 ans pour les machines
et l’outillage, 4 à 5 ans pour les voitures et pour les camions, 3 ans pour le
matériel informatique…
Les frais d’établissement sont généralement amortis entre 3 ans et 5 ans.
Enfin, les terrains et fonds de commerce ne peuvent être amortis car
l’administration considère qu’ils ne perdent pas de leur valeur avec le
temps14.
L’entreprise ne peut donc inscrire en charges fiscales15, chaque année plus de
1/5e de la valeur initiale d’un bien (soit 20 % de cette valeur) si
l’amortissement est linéaire sur 5 ans ; 1/10e (soit 10 %) si l’amortissement
est sur 10 ans ; 1/20e (soit 5 %) s’il s’agit d’un amortissement sur 20 ans16.
À l’issue de la cinquième année, une machine de 50 000 € amortissable sur
5 ans figurera donc au bilan de la manière suivante :
Immobilisations corporelles
50 000 50 000 0
Matériel et outillage
La colonne amortissements contient le montant cumulé des amortissements
pratiqués sur la machine depuis sa mise en œuvre.
Notons que les durées d’amortissement linéaire prévues par le fisc et les taux
correspondant sont des durées et taux indicatifs. En cas de vérification
fiscale, l’administration ne remet d’ailleurs pas en cause la durée
d’amortissement choisie par l’entreprise si une telle durée diffère de moins de
20 % (en plus ou en moins) de la durée indicative « fiscale », à condition que
cette durée choisie soit proche des usages de la profession.
Rappelons surtout que la durée d’amortissement adoptée par le chef
d’entreprise doit être celle qui correspond à la durée d’utilisation des
immobilisations concernées. Rien n’empêche donc ce chef d’entreprise de
choisir, pour telle ou telle immobilisation, une durée d’amortissement plus
courte, mais il s’expose alors à une « réintégration ».
La plupart des PME françaises appliquent cependant les durées indiquées par
le fisc d’autant que, pour favoriser l’investissement, l’administration autorise
la plupart des entreprises industrielles et commerciales à pratiquer, sur une
majorité de biens d’équipement achetés neufs, un amortissement dit
dégressif. Cet amortissement se rapproche souvent de la dépréciation
effective des immobilisations et ce procédé permet de majorer les premières
annuités d’amortissement au détriment des suivantes.
L’amortissement dégressif pratiqué est égal à l’amortissement linéaire
multiplié par un certain coefficient qui est de 2,25 si la durée
d’amortissement est supérieure à 6 ans, 1,75 si elle est de 5 ou 6 ans, 1,25
lorsqu’elle est de 3 ou 4 ans. Ces amortissements dégressifs sont, chaque
année, calculés sur la valeur résiduelle de l’immobilisation à la fin de l’année
précédente.
Référence pièce
Date Client Nature Montant Mode encaissement
justificative
Mieux vaut toutefois enregistrer chaque jour vos dépenses afin de connaître
en permanence votre situation de trésorerie.
Ce qui précède ne peut être qualifié de véritable comptabilité mais le statut
d’auto-entrepreneur est réservé aux entreprises réalisant un faible chiffre
d’affaires.
Pour les autres entreprises, un seul document a été rendu obligatoire par le
code du commerce : c’est le journal, livre sur lequel l’entreprise enregistre
chronologiquement (en principe au jour le jour), toutes ses opérations
comptables, en précisant, pour chacune d’elles, le compte débité et le compte
crédité22.
Le journal doit être coté (pages numérotées), conservé pendant dix ans, et
paraphé par le greffe du tribunal de commerce, un juge d’instance, un maire
ou son adjoint. Ce document, que l’on peut trouver en papeterie, est rempli de
la manière suivante :
Comptes Terrains … … … …
d’actif Constructions … … … …
Matériels
…
…
Comptes Capital … … … …
de passif Emprunts à … … … …
long terme
…
…
Comptes Charges … … … …
de d’exploitation … … … …
charges Achats de … … … …
marchandises
…
…
…
Charges
financières
Intérêts des
emprunts
Autres charges
financières
Charges … … … …
exceptionnelles … … … …
… … … … …
…
…
Comptes Produits … … … …
de d’exploitation … … … …
produits Ventes de … … … …
marchandises
…
…
…
Produits … … … …
financiers … … … …
Produits … … … …
exceptionnels
…
…
…
Total
Règlement par
8 500,00
5/2/2015 caisse facture N 53 2 500,00
6 000,00
° D 162.
Notons que les dirigeants devraient aussi comparer leur bénéfice avant
charges financières au montant de ces charges financières. Le banquier
hésitera en effet à augmenter ses concours si ces charges financières
représentent un pourcentage excessif du chiffre d’affaires26.
Le bénéfice net étant sensible aux manipulations fiscales, les banquiers
utilisent un autre concept, celui de cash-flow ou de capacité
d’autofinancement :
Formulation 1 Formulation 2
Capacité d’autofinancement = Capacité d’autofinancement =
Excédent brut d’exploitation Résultat net
+ Autres produits (d’exploitation) (compte + Dotation aux amortissements et provisions
75) (compte 68)
– Autres charges (d’exploitation) (compte 65) – Reprises sur amortissements et provisions
+ Produits financiers (compte 76) (compte 78)
– Charges financières (compte 66) – Produit des cessions des éléments d’actif
+ Produits exceptionnels (compte 77 sauf (compte 775)
775) + Valeur comptable nette des éléments d’actif
– Charges exceptionnelles (compte 67 sauf cédés (compte 675)
675) Cette deuxième méthode est plus rapide mais
– Participation des salariés aux fruits moins orthodoxe que la précédente.
de l’expansion
– Impôts sur les bénéfices (compte 695)
La marge commerciale
La marge commerciale est un indicateur utilisé notamment par les entreprises
qui revendent en l’état des marchandises ou des biens qu’elles achètent sans
leur faire subir ensuite de transformations. Il s’agit donc des entreprises
commerciales ou des entreprises industrielles qui possèdent une branche
négoce.
Exemple
La marge commerciale
× 100 = 33,33 %
Si l’on veut par exemple obtenir une marge de 30 % sur prix de vente, il
faudra appliquer une marge de × 100 = 42,9 % sur le coût d’achat.
Tableau 2.7 – Table de correspondance (en %)
10 11,11 36 56,25
15 17,64 38 61,29
20 25,00 40 66,67
22 28,21 42 72,41
24 31,58 44 78,57
26 34,14 46 85,19
28 38,89 48 92,31
30 42,86 50 100,00
32 47,06
33,33 50,00
34 51,52
La valeur ajoutée
La valeur ajoutée constitue également un outil précieux pour suivre la
rentabilité des entreprises commerciales mais également celle des entreprises
industrielles.
Elle exprime la différence entre ce que ces entreprises produisent et ce
qu’elles consomment comme biens et services acquis à l’extérieur.
Exemple
La valeur ajoutée
Pour effectuer d’utiles comparaisons avec des entreprises appartenant à la même
branche d’activité, le dirigeant pourra calculer le ratio de sa valeur ajoutée à son
chiffre d’affaires, ou mieux, à sa production (production vendue + production
stockée + production immobilisée).
Si cette production est de 2 millions et la valeur ajoutée de 1,2 million,
il obtiendra :
Le résultat d’exploitation
Il est obtenu en retranchant de l’excédent brut d’exploitation les
amortissements, les provisions et les autres charges d’exploitation et en
ajoutant au total obtenu les autres produits d’exploitation.
Il est calculé avant charges et produits financiers et il permet par conséquent
des comparaisons entre des entreprises ayant des modes de financement
différents.
Il présente cependant nettement moins d’intérêt que l’EBE (voir tableaux 2.7
et 2.8).
Figure 2.18 – Le résultat d’exploitation
Notons que si l’entreprise a fait appel au crédit-bail, et si l’EBE calculé
précédemment a été majoré de la fraction de ce crédit-bail correspondant aux
charges d’amortissement comptable, ces charges doivent être maintenant
déduites du résultat d’exploitation puisque celui-ci est calculé après
amortissements.
Le résultat de l’exercice
C’est le montant du résultat net d’impôts qui figure au bas du compte de
résultat, dans la colonne des charges, s’il s’agit d’un bénéfice, et dans la
colonne des produits, s’il s’agit d’une perte. C’est ce même montant que l’on
retrouve au passif du bilan (avant répartition) sous la rubrique résultat net de
l’exercice, un résultat précédé du signe – ou mis entre parenthèses s’il s’agit
d’une perte.
Exemple
Trouver le point mort
Si, pour fabriquer ou vendre 1 000 unités, il faut 50 000 € de matières premières
ou de marchandises et 200 000 € de salaires, le coût en frais variables des 1 000
unités sera de 250 000 € et le coût « variable » d’une unité, de 250 €. Il suffit dès
lors de connaître le prix auquel chaque unité est commercialisée pour déterminer
le nombre d’unités dont la vente permettra de couvrir l’ensemble des frais fixes
(245 000 €) et des frais variables (250 € par unité).
Si, par exemple, chaque unité est vendue 600 €, cela laisse une marge sur coûts
variables de 600 € – 250 € = 350 €. L’entreprise ayant une marge unitaire de
350 € doit vendre un nombre d’unités suffisamment important pour couvrir les
245 000 € de frais fixes.
Cette quantité est égale à soit 700 unités, ce qui correspond à un chiffre
d’affaires de 700 × 600 = 420 000 €. Au-delà de 700 unités l’entreprise gagne
350 € par unité puisque les 245 000 € de frais fixes auront été couverts par ces
700 premières unités.
Si l’activité est diversifiée, on peut calculer le point mort en partant du chiffre
d’affaires plutôt que des unités produites. On tiendra dès lors le raisonnement
suivant : si pour réaliser 600 000 € de chiffre d’affaires, il me faut supporter des
frais variables de 250 000 €, la marge sur ces frais variables sera de 600 000 –
250 000 = 350 000 €. Pour couvrir les frais fixes, cette marge devrait être
seulement de 245 000 €, ce qui correspond à un chiffre d’affaires de :
= 420 000 € (voir figure 2.21).
Histoire d’entrepreneur
Éric Labouze, chercheur puis créateur d’entreprise
Exemple
Les crédits clients
Si les délais des crédits clients sont en moyenne de 60 jours, cela signifie que
durant les 60 premiers jours d’activité, le nouveau dirigeant n’encaissera aucune
recette alors qu’il devra acheter des matières premières et payer ses ouvriers.
Deux mois de chiffre d’affaires seront en permanence gelés dans ces crédits
clients et ce besoin de financement augmentera lui aussi avec le niveau d’activité.
Si le chiffre d’affaires double, les sommes immobilisées dans le compte clients
doubleront peut-être et il se pourrait même qu’elles augmentent encore plus
rapidement si la croissance du chiffre d’affaires devait résulter d’un allongement
des délais de paiement consentis aux clients.
Comment financer les actifs circulants constitués par les stocks et les crédits
accordés aux clients ? D’abord grâce aux crédits fournisseurs.
Les fournisseurs de marchandises et matières premières vont probablement
consentir à l’entreprise des délais de paiement qui permettront de disposer
d’une source permanente de financement dans la mesure où chaque crédit
fournisseurs remboursé sera remplacé par d’autres crédits correspondant à de
nouvelles commandes. Notons toutefois que, sauf cas exceptionnel, le crédit
fournisseurs permettra rarement de financer la totalité des stocks et des
crédits clients.
Exemple
Crédit client et crédit fournisseur
Si une marchandise achetée 100 € est revendue 200 € et si les délais de règlement
accordés aux clients sont les mêmes que ceux obtenus des fournisseurs, alors le
crédit fournisseurs représentera une somme deux fois plus faible que le crédit
clients.
Le créateur devra par conséquent trouver des ressources pour financer son
besoin en fonds de roulement qui correspondra, dans une première
approximation, à la différence entre, d’une part, les stocks et crédits clients et,
d’autre part, les crédits obtenus des fournisseurs.
besoin en fonds de roulement = (stocks + clients) – fournisseurs
Histoire d’entrepreneur
Virtuos : 1 000 employés en 10 ans, dans le jeu en Chine
Virtuos est une entreprise de création de jeux vidéo, mais aussi de production de
jeux et de films. Créée en 2004 par Gilles Langourieux, elle est présente en
France, en Chine, au Canada et au Japon.
Juin 1997 : Gilles travaille pour Ubisoft, leader français émergent du jeu vidéo
qui vient de s’introduire en bourse. Il part ouvrir en Chine les premiers studios
de jeux occidentaux. Il est un des premiers à puiser dans le réservoir
d’ingénieurs et d’artistes chinois et les studios d’Ubisoft deviennent en trois ans
parmi les plus profitables du groupe. Gilles vend alors ses actions d’Ubisoft et
rentre en France en 2000 pour créer Mobipal, une start-up de diffusion de
promotions géo-localisées sur les téléphones mobiles. Mais le marché n’est pas
prêt et Gilles doit fermer la société au bout de 6 mois. Il retourne chez Ubisoft et
prend la direction de la division online.
Juillet 2004 : son épouse repart en Chine pour lancer une nouvelle filiale de son
groupe. Gilles suit et quitte Ubisoft.
Décembre 2004 : Gilles lance Virtuos à Shanghai. Il veut devenir le plus gros
sous-traitant mondial dans la production de jeux vidéo.
Les consoles de nouvelle génération sont plus puissantes et il faut deux à
trois fois plus de mois-hommes pour produire des jeux de qualité. Tous les
éditeurs veulent produire plus de contenu. La société est la première étrangère à
s’installer dans l’incubateur de la prestigieuse université Jiaotong de Shanghai.
Fort de l’expérience d’Ubisoft Chine, et grâce à une équipe composée
d’étrangers et de Chinois, Gilles trouve facilement ses premiers clients en
Europe et aux États-Unis. Virtuos est profitable dès son premier trimestre et
passe à 100 personnes dès la première année avec une croissance autofinancée
par de bonnes marges.
En 2006, la société attire l’intérêt de fonds d’investissement dont le premier
fabricant de PC en Chine, ce qui lui assure une assise « chinoise ». Virtuos peut
alors prendre plus de risques. Un deuxième studio ouvre à Chengdu en 2008, un
troisième à Saigon (Vietnam) en 2012 puis un quatrième à Xian en 2013. Le
groupe rassemble plus de 1 000 développeurs de jeux et des équipes de ventes
sont mises en place aux États-Unis, en Europe, au Japon et en Chine. Parmi ses
clients, Virtuos compte 15 des 20 plus grands groupes mondiaux de jeux et la
société est profitable sans discontinuer depuis huit années. Gilles est devenu le
numéro un du secteur mais quelles sont ses perspectives d’avenir ?
Désormais, les grandes villes chinoises sont parmi les plus riches et modernes au
monde avec deux conséquences pour Virtuos. Le marché du jeu chinois
représente 25 % des revenus du groupe. Les coûts et la concurrence pour attirer
les talents ont fortement augmenté et Virtuos doit faire évoluer son modèle.
Comme pour une grande partie de l’économie chinoise, être moins cher ne suffit
plus. Il faut devenir une source de revenus nouveaux pour ses clients.
En 2013, au prix d’un exercice déficitaire, Virtuos investit dans la production de
jeux complets. C’est un succès : deux jeux figurent parmi les mieux notés et les
mieux vendus au monde dans leur catégorie. Une première pour une société
française basée en Chine !
Points clés
Faites l’effort d’élaborer vous-même votre demande de financement et
vous augmenterez vos chances d’obtenir des ressources financières car vous
augmenterez votre crédibilité aux yeux des banquiers.
Efforcez-vous auparavant de connaître la signification du bilan, du compte
de résultat, du budget de trésorerie et du tableau de financement.
La maîtrise des notions de gestion comptable et financière présentées dans
ce deuxième chapitre a exigé de vous du courage mais elle jouera un rôle
déterminant dans votre réussite future.
Notes
1. Pour aller plus loin et assimiler rapidement les notions développées dans ce livre,
l’auteur a élaboré un logiciel d’auto-formation intitulé « Élaborez sans difficulté une
demande de financement ». Consultez son site : www.robertpapin.com.
2. L’escompte permet d’obtenir d’une banque le règlement immédiat d’une traite, d’un
effet de commerce payable à terme (30 jours, 60 jours…). La banque paye la traite au
propriétaire de l’effet après avoir déduit des commissions mais aussi des intérêts (des
agios) dont le montant est calculé sur la durée qui reste à courir entre la date d’escompte et
l’échéance de la traite.
La facilité de caisse est une autorisation de découvert sur une courte période (en général
un mois au maximum).
Les découverts se présentent parfois sous la forme de crédits relais (dans l’attente
d’une rentrée prévue d’argent) ou de crédits de campagne (pour le financement des stocks
d’une entreprise dont l’activité est saisonnière).
Le crédit dit « Loi Dailly » pourrait être assimilé à une forme d’escompte simplifiée.
L’entreprise établit un bordereau des factures qui seront réglées à terme par ses clients. La
banque escompte alors l’effet et elle en devient propriétaire même si l’entreprise peut
conserver les factures lorsque le Dailly est un Dailly « non notifié ». Si par contre le Dailly
est notifié cela signifie que les clients seront informés que le paiement doit avoir lieu sur
les livres de la banque. Si ce mode de financement est peu utilisé c’est à cause de sa
lourdeur et de l’impossibilité de mobiliser les créances sur les particuliers. C’est la raison
pour laquelle les banques suggèrent souvent aux petites entreprises d’assurer leur poste
clients par de l’assurance-crédit (Sfac, Euler…) et de faire appel aux factors qui se
chargeront d’encaisser les factures. L’affacturage est une cession pure et simple de
factures.
3. Rien ne s’oppose à ce que l’exercice comptable d’une entreprise ne coïncide pas avec
l’année civile et qu’il se termine à une date autre que le 31 décembre, par exemple le
30 juin.
4. Le taux de l’impôt sur les sociétés peut être modifié par chaque « loi de finances »
(33,33 % en 2017). Les PME peuvent bénéficier, sous certaines conditions, d’un taux
allégé (15 %). Le bénéfice des entreprises individuelles est considéré comme un revenu
personnel du dirigeant. Ce revenu va s’ajouter aux autres ressources éventuelles de ce
dirigeant avant de subir un impôt dont le taux dépendra du montant du revenu et
de la situation familiale de l’intéressé (nombre de parts).
5. Notons qu’une société peut également inscrire dans ce report à nouveau un bénéfice
reporté dans l’attente d’une décision définitive de distribution ou de mise en réserves,
décision qui sera prise à la fin de l’exercice suivant par l’assemblée générale.
6. Le montant de l’impôt doit être arrondi à l’euro le plus proche (à 4 946 € pour 4 946,20).
7. Le fisc donne aux entreprises la possibilité d’amortir les immobilisations acquises grâce
à des subventions. Comme il serait anormal que ces entreprises comptabilisent des charges
d’amortissement concernant des immobilisations qu’elles n’ont pas payées de leurs deniers,
l’administration les oblige à comptabiliser en produits des montants équivalents au montant
des amortissements ce qui neutralise l’ensemble en terme de résultat. Notons que rien
n’interdit à une entreprise de porter en produits la totalité de la subvention dès son année
de réception. Cette solution peut être intéressante si l’exercice est déficitaire.
8. Les comptables n’accepteront guère un tel raisonnement car pour eux une charge est
simplement un emploi et un produit une ressource. Le fonctionnement des comptes
leur paraît donc évident mais il se pourrait que pour accepter une telle évidence les
créateurs soient obligés de fournir un sérieux effort de réflexion.
9. Les intérêts d’un emprunt sont des charges à la différence du remboursement du capital
emprunté. Cette opération de remboursement est souvent intitulée amortissement financier,
à ne pas confondre avec l’amortissement comptable.
10. Une amende pour infraction à la circulation n’est pas déductible des bénéfices
imposables. Si l’entreprise l’inscrit en charges, le fisc la réintégrera dans les bénéfices.
11. Rappelons que l’imposition sur le bénéfice des entreprises individuelles ne figure pas
dans le compte de résultat ni dans le bilan car ce bénéfice est considéré comme un revenu
personnel du chef d’entreprise. Il subit une imposition dont le taux varie avec la situation
familiale de l’intéressé (nombre de parts) et avec le montant de ses autres revenus.
12. Rappelons qu’il ne faut pas confondre l’amortissement comptable avec l’amortissement
financier, lequel correspond au remboursement du capital d’un emprunt. Rappelons que
le remboursement du capital doit être lui-même nettement distingué du paiement
des intérêts car, à la différence de ces intérêts, l’amortissement financier ne peut être inscrit
dans les charges. Il ne vient donc pas diminuer le bénéfice imposable.
13. L’entreprise doit en effet respecter des planchers fiscaux : à la clôture de chaque
exercice, le total des amortissements pratiqués depuis l’acquisition ou la création du bien
ne peut être inférieur au montant cumulé des amortissements calculés d’après le mode
linéaire.
14. À moins, bien entendu, qu’il ne s’agisse d’une carrière ou d’une mine.
15. L’entreprise doit, en comptabilité, constater un amortissement économiquement justifié
(par exemple de 15 %) quand bien même le fisc n’accepterait que 12 %. La différence de
3 % sera « réintégrée » (ajoutée) au résultat pour le calcul du bénéfice imposable.
16. Signalons que, pour les immobilisations de faible montant (moins de 500 €),
l’administration fiscale admet que ces montants soient portés en charges immédiatement
déductibles du résultat.
17. En réalité, une machine peut être fiscalement amortie en totalité, donc apparaître
au bilan pour une valeur nulle, alors qu’elle continue de fonctionner parfaitement. Par
ailleurs, le plan comptable ne prévoit pas de réévaluation des immobilisations mais les
pouvoirs publics peuvent décider une « réévaluation légale » (la dernière date de 1976).
Cela veut dire qu’un bâtiment acheté par exemple 250 000 € en 1978 restera comptabilisé à
cette valeur d’acquisition dans la colonne des montants bruts alors que, du fait de
l’inflation, il se pourrait que sa valeur réelle actuelle soit largement supérieure.
18. Définition des provisions pour risques et charges donnée par le plan comptable.
19. Si l’entreprise fait l’objet d’un procès à l’issue incertaine elle constituera une provision
pour risques, provision qu’elle inscrira en charges exceptionnelles.
20. Définition donnée par le plan comptable.
21. Emmanuel Prieur, expert-comptable, Soficom Baker Tilly.
22. Il existe cependant un autre document obligatoire : le livre des inventaires, sur lequel
sont inscrits en fin d’exercice les stocks de marchandises, de produits semi-finis
et de produits finis.
23. Les colonnes totaux débits et crédits incluent les soldes (débiteurs ou créditeurs)
de chaque compte en début d’exercice. C’est pourquoi certaines entreprises préfèrent
utiliser des balances à 6 colonnes, deux de ces colonnes étant réservées à ces soldes initiaux
et deux autres aux seuls mouvements de l’exercice. Cela permet par exemple de connaître
le montant des acquisitions de terrains ou d’outillages effectuées durant cet exercice sans
être obligé de se livrer à des soustractions.
24. Il faut savoir qu’un excellent expert-comptable n’est jamais trop cher mais que
ses honoraires sont négociables.
25. Bien que les termes ne soient pas normalisés, on parle généralement de profitabilité
lorsqu’il s’agit de ce type de ratio (chiffre d’affaires au dénominateur), et de rentabilité
si le dénominateur est le montant des capitaux engagés, ou celui de l’investissement.
26. Toute entreprise peut demander à la centrale des bilans de la Banque de France
d’effectuer chaque année une analyse détaillée de son activité, de sa structure financière,
de sa rentabilité et de son comportement en matière d’investissement et de financement. Il
suffit pour cela d’adhérer à la Centrale des bilans par l’intermédiaire de la succursale de la
Banque de France la plus proche de l’entreprise, puis de remplir un imprimé détaillé à la
fin de chaque exercice. La Centrale des bilans remet à ses adhérents un dossier individuel
et un fascicule sur les résultats de l’ensemble des entreprises de l’activité concernée. Ce
fascicule permet d’utiles comparaisons (le dossier individuel est protégé par le secret
professionnel).
27. Il faut, toutefois, que le calcul des amortissements respecte les règles imposées par
l’administration fiscale. Les amortissements non acceptés par le fisc devront être en effet
réintégrés dans le bénéfice imposable et le bénéfice net sera de ce fait diminué.
28. Notons que pour fixer leurs prix de vente, les commerçants, qui utilisent plutôt la marge
brute, emploient souvent un coefficient multiplicateur qu’ils appellent « taux de marque »,
taux qu’ils appliquent à leurs prix d’achat HTVA pour obtenir directement leurs prix de
vente TTC. Si le coefficient est de 2 une marchandise achetée 100 € HT sera revendue
200 € TTC. Le taux de marque ne doit être confondu ni avec la marge brute ni avec la
marge commerciale.
29. Une source de difficulté : la production de l’entreprise industrielle est hétérogène
puisqu’elle est formée d’une production vendue valorisée au prix de vente
et d’une production stockée, ou immobilisée valorisée au coût de production (la production
stockée, rappelons-le, est égale à stock final – stock initial de produits semi-finis et
de produits finis et ces stocks sont chiffrés au coût de production).
30. Le retraitement de la sous-traitance est cependant délicat car les charges de sous-
traitance représentent également d’autres charges qui ne devraient pas entrer dans le calcul
de la valeur ajoutée (frais financiers, frais d’administration générale, bénéfice du sous-
traitant).
31. Les informations concernant le crédit-bail figurent dans l’annexe.
32. Si la valeur de la production stockée (variations de stocks de produits finis et semi-
finis) et de la production immobilisée est faible, le chef d’entreprise comparera simplement
sa valeur ajoutée à son chiffre d’affaires.
33. En France, ce ratio est en moyenne de 70 à 75 %.
34. Rappelons toutefois que le retraitement de la sous-traitance est une opération délicate ;
en revanche, celui du personnel extérieur ou temporaire est très simple et il est à opérer
dès lors que son montant est significatif par rapport aux soldes de gestion.
35. Tableau confectionné à l’aide du tableau 2.3.
36. Rappelons que le plan comptable ne fait pas la distinction entre emprunts à long terme
et emprunts à moyen terme. Sont considérés comme « emprunts à terme » tous les
emprunts à plus d’un an.
37. Les supermarchés constituent une exception car leurs clients réglant comptant, les
stocks étant faibles et les fournisseurs étant payés à terme, le BFR est alors négatif. Il
constitue donc une source de financement qui augmente avec le chiffre d’affaires.
38. Rappelons que ces crédits « Dailly » permettent, en l’absence d’effets de commerce,
de rendre liquide une partie du poste clients. Il suffit de remettre au banquier un
« bordereau de cession » des factures émises sur ces clients. La banque peut alors mettre
les sommes correspondantes à la disposition de l’entreprise après prélèvement d’agios. Le
procédé est beaucoup plus souple que l’escompte mais il ne saurait faire oublier au
financier qu’il concerne des crédits à court terme dont le remboursement reposera sur la
solidité financière des clients. Des banques refusent d’ailleurs d’accorder ce type de crédit
à court terme.
3
Ami lecteur, vous pouvez maintenant tirer le fruit des deux chapitres
précédents pour élaborer votre dossier de financement. Deux approches sont
possibles :
– la première consiste à remplir mécaniquement les tableaux qui vous
sont proposés par tous les ouvrages et organismes de conseil aux
créateurs. Si vous voulez de tels tableaux, allez sur mon site Internet
(www.robertpapin.com), vous y trouverez les feuilles Excel
nécessaires ;
– la seconde approche consiste à suivre un itinéraire qui vous prendra
plus de temps mais vous permettra de comprendre la logique du
dossier de financement et d’être plus crédible aux yeux du banquier.
Cet itinéraire n’a rien de compliqué mais il pourrait vous paraître ingrat car la
stricte application des critères évoqués précédemment pourrait avoir les
conséquences suivantes :
1. Les banques refuseront de s’engager lorsque le montant des crédits à long
terme et moyen termes sollicités dépassera le montant des fonds propres ou,
dans une hypothèse favorable, le double de ces fonds propres2. Le créateur
pourrait même se trouver dans l’impossibilité d’atteindre ces plafonds car :
– les banques accepteront rarement de financer par du long terme ou du
moyen terme plus de 70 % du coût HT des immobilisations ;
– elles accepteront encore plus difficilement de couvrir une partie du
besoin en fonds de roulement par des crédits de ce type.
2. Par ailleurs, ces mêmes banques seront presque aussi réticentes à financer
un BFR par des crédits à court terme (escompte ou Dailly sur des clients
notoirement solvables). Elles ne le feront que si le bilan fait apparaître un
fonds de roulement tel qu’elles auront la conviction que leur concours ne
prendra pas le caractère d’une commandite. Dans le meilleur des cas, la
banque plafonnera ses facilités d’escompte à 50 % du BFR et à 60 % ou 70 %
du compte clients. Encore faudra-t-il que ces derniers retournent à
l’entreprise une quantité suffisante de traites acceptées. Or, un certain nombre
de clients régleront par billets à ordre et d’autres transmettront tardivement
les effets acceptés. On constatera donc parfois qu’à peine le tiers des créances
peut faire l’objet d’une opération d’escompte.
3. En outre, les découverts et facilités de caisse seront considérés comme des
crédits risqués par les financiers et ces derniers essaieront, par conséquent,
d’en limiter au maximum le montant.
4. Enfin, le banquier souhaitera que les fonds propres puissent couvrir non
seulement la moitié (ou le tiers) des besoins permanents en immobilisations,
mais également la moitié au moins du BFR.
Confronté(e) à toutes ces contraintes, vous serez peut-être tenté(e) de baisser
les bras. Mais n’oubliez pas que le crédit repose sur la confiance et qu’un
banquier séduit acceptera d’assouplir certaines des règles qui précèdent. Par
ailleurs, si vous progressez pas à pas, sans brûler les étapes, dans l’itinéraire
financier qui va vous être proposé, vous constaterez qu’il n’a rien de
compliqué et que beaucoup d’obstacles peuvent être surmontés.
Si vous sollicitez des prêts non bancaires ou si vous désirez augmenter vos
fonds propres en faisant appel à des business angels ou à des fonds de
capital-risque, vous devrez, de toute façon, élaborer une demande de
financement et la qualité de cette demande aura une importance aussi grande
que si elle était présentée à un banquier.
Essayons maintenant de résumer cet itinéraire financier avant de le
développer au travers d’un cas pratique, celui d’une petite entreprise de
mécanique créée par Jean Dupont et deux associés.
EN PRATIQUE
L’itinéraire financier d’un créateur
Étape 1 : Estimez les besoins permanents nécessaires à la réalisation du
chiffre d’affaires envisagé
Compte tenu des capitaux propres que vous pouvez apporter et des prêts à long
terme susceptibles d’être obtenus pour le financement de vos immobilisations,
dressez alors un bilan initial provisoire de votre future entreprise :
1. Calculez les besoins permanents :
> en immobilisations ;
> en BFR.
2. Comparez le total de ces besoins aux capitaux propres que vous pourriez
apporter avec d’éventuels associés. En déduire le montant des financements à
trouver.
Si le montant des financements à trouver dépasse le montant des fonds propres, et
surtout s’il dépasse le double de ces fonds propres, adoptez la démarche
suivante :
> Envisagez d’ores et déjà de remplacer l’achat pur et simple de certaines
immobilisations par des formules de location ou de crédit-bail (pour les
bâtiments et les machines notamment).
> Interrogez-vous ensuite sur la possibilité de faire financer une partie du BFR
(la moitié au maximum) par de l’escompte, du Dailly ou de l’affacturage,
en espérant que les clients seront considérés par les prêteurs ou le factor
comme des clients solides sur le plan financier, ce qui permettra peut-être
d’obtenir que ces crédits à court terme soient assimilés à des crédits non
risqués.
> Comparez à nouveau les capitaux propres aux besoins rectifiés : (BFR net
+ Immobilisations corrigées du montant du crédit-bail et des locations
éventuelles).
> Si le déséquilibre reste excessif, si le total des emprunts à terme nécessaires
reste largement supérieur aux fonds propres, recherchez alors de nouveaux
fonds propres (apports de nouveaux associés, primes, emprunts personnels)
ou des quasi-fonds propres (prêts participatifs).
Si cette recherche reste infructueuse, envisagez sérieusement de retarder le
lancement de votre projet.
> En revanche, si le déséquilibre entre capitaux propres d’une part, emprunts à
long terme et moyen terme, d’autre part, est raisonnable, ou s’il est devenu
raisonnable par suite de l’apport de nouveaux fonds propres, étudiez alors
la possibilité de combler la différence grâce à la capacité d’autofinancement
dégagée par le premier exercice d’activité et pour cela, passer à l’étape
suivante.
Étape 2 : Établissez le compte de résultat prévisionnel
Cela vous permettra d’estimer le montant du résultat et la capacité
d’autofinancement du premier exercice (et si possible des deux exercices
suivants).
Étape 3 : Regroupez dans un tableau de financement les éléments suivants
> Toutes les sources de financement permanent, dont l’octroi, ne semblent guère
soulever de difficultés : capitaux propres, crédits de financement des
immobilisations (70 % de ces immobilisations) et capacité
d’autofinancement.
> Tous les besoins permanents de financement (immobilisations, 50 % du BFR,
mais également le remboursement des emprunts à terme concernant
les immobilisations et la distribution éventuelle de dividendes).
Réaliser ce travail pour le premier exercice et, si possible également, pour les
deux exercices suivants.
> Si les besoins qui apparaissent dans les soldes cumulés négatifs du tableau de
financement sont importants, cela voudra dire que ces besoins devront faire
l’objet de crédits risqués importants. Or, ayant déjà envisagé d’utiliser
l’escompte ou le Dailly pour financer 50 % de votre BFR, il est probable
qu’en fait un banquier vous refusera tout concours supplémentaire. Vous
devrez par conséquent faire l’effort d’apporter de nouveaux fonds propres ou
convaincre un financier de vous accorder un crédit à long terme pour la
couverture d’une partie de votre besoin en fonds de roulement.
> Si, en revanche, les soldes négatifs du tableau de financement sont faibles et
de courtes durées, alors le banquier acceptera peut-être de fermer les yeux,
à condition que les décalages de trésorerie qui vont être calculés soient
faibles.
Étape 4 : Élaborez un budget de trésorerie regroupant mois par mois toutes
les rentrées et toutes les sorties d’argent
Si la totalité du BFR moyen est couverte par des capitaux permanents alors les
soldes de trésorerie feront simplement apparaître les variations du BFR moyen et
les décalages momentanés qui se produiront par exemple entre les dates
de règlement des immobilisations et les dates d’arrivée des prêts destinés à les
financer.
Dans une telle hypothèse, le banquier ne devrait guère faire de difficultés pour
financer ces décalages par du court terme risqué (découverts et facilités de
caisse).
Si, en revanche, une partie seulement du BFR moyen est couverte par des
capitaux permanents, alors les soldes cumulés de trésorerie engloberont le solde
du besoin de financement de ce BFR. Nous savons toutefois que le banquier
acceptera peut-être de couvrir cette partie par du Dailly ou de l’escompte, à
condition que ces facilités n’excèdent pas un montant correspondant à 50 % du
BFR, les décalages momentanés de trésorerie pouvant, eux, faire l’objet de
découverts et facilités de caisse.
Si le banquier accepte d’accorder ces facilités, alors votre tâche n’est pas
terminée car vous connaissez maintenant le montant des crédits que vous pouvez
obtenir. Vous êtes donc en mesure de calculer les charges d’intérêts que vous
devrez supporter et les remboursements en capital qu’il faudra effectuer. Vous
pouvez donc passer maintenant à la cinquième étape.
Étape 5 : Rectifiez le compte de résultat prévisionnel
Il s’agit de corriger le montant des frais financiers, de recalculer le bénéfice et la
capacité d’autofinancement, de modifier ensuite le tableau de financement et
surtout le budget de trésorerie.
> Si les intérêts des crédits à court terme nécessaires devaient vous obliger à
majorer très sensiblement ces crédits alors le panorama risquerait à nouveau
de s’assombrir.
> Si, en revanche, ces intérêts restaient limités, il serait alors possible d’aborder
la dernière étape.
Étape 6 : Dressez le bilan de la fin du premier exercice et des deux exercices
suivants
Concrétisez ensuite le plan de bataille en partant à la chasse aux meilleurs
procédés de financement.
Jean Dupont a prévu que son chiffre d’affaires sera de 2 800 000 € HT.
• Le montant moyen des stocks de matières premières, produits semi-
finis et produits finis, calculé par le créateur, sera de 175 000 €.
• Le montant moyen des sommes immobilisées dans le crédit aux
clients a également été calculé par le créateur. Il sera d’environ
698 000 €.
• Le calcul du crédit fournisseurs donne un montant moyen de
167 000 €.
Une première approche du calcul du BFR nous a donné le résultat suivant :
Cette première ébauche fait apparaître un besoin durable de 1 066 000 €. Les
établissements financiers peuvent accepter de couvrir environ 70 % du
montant des immobilisations corporelles par des prêts à long terme ou moyen
terme :
– 70 % sur 200 000 € (bâtiment), soit 140 000 € de prêt à long terme (par
exemple sur 15 ans) ;
– 70 % sur 350 000 € (machines) soit 245 000 € de prêt à moyen terme sur
une durée correspondant à la durée d’amortissement (par exemple sur 7 ans) ;
– 70 % sur 20 000 € (matériel de bureau) soit 14 000 € à moyen terme (par
exemple sur 5 ans), mais il est cependant douteux qu’une banque accorde un
crédit à MT d’aussi faible montant.
La société pourrait donc obtenir 399 000 € de prêts à long et moyen terme
pour financer ses actifs immobilisés mais elle devrait également trouver des
ressources supplémentaires à terme de 667 000 € pour financer l’ensemble de
ses besoins permanents.
Le montant global des emprunts à long terme et moyen terme et des besoins à
terme supplémentaires nécessaires est devenu plus réaliste. Il est donc
possible d’aborder l’étape suivante.
L’enregistrement de la TVA
La TVA, nous le savons, n’a pas d’impact sur le résultat d’exploitation,
puisque les montants collectés sont reversés à l’administration fiscale.
Cette TVA a toutefois une influence sur la trésorerie car il existe des
décalages entre les dates de paiement et de récupération.
Rappelons que la taxe sur la valeur ajoutée est calculée par différence entre la
TVA sur les ventes du mois considéré (par exemple septembre) et la TVA
facturée à l’entreprise sur les achats de biens et services du même mois15. Le
solde est reversé à l’administration fiscale entre le 15 et le 25 du mois suivant
(entre le 15 et le 25 octobre pour la TVA de septembre), la date exacte étant
fonction du lieu d’activité.
Comme pour les achats et les ventes, il est donc prudent d’établir un tableau
séparé pour calculer mois par mois le solde de TVA à payer ou celui
susceptible d’être récupéré. Le tableau qui suit ne tient compte que de la TVA
sur les ventes, les achats de matières premières de marchandises et
d’immobilisations. La TVA sur les autres charges et produits a été négligée.
Cette TVA représente généralement des montants faibles. Si tel n’était pas le
cas, il conviendrait d’ajouter une ou deux lignes au tableau qui suit (TVA sur
autres produits, TVA sur autres charges) et de veiller à ce que, dans le budget
récapitulatif de trésorerie, les charges et produits considérés soient inscrits
TTC sinon votre bilan de fin d’exercice serait déséquilibré16.
Pour la société Dupont, le solde ne reste créditeur que durant un mois, ainsi
qu’il apparaît dans le tableau suivant :
Tableau 3.6 – Encaissements et décaissements de TVA17
Élaborer le budget de trésorerie et analyser
les possibilités de financer les besoins supplémentaires
qu’il fait apparaître
L’élaboration du budget de trésorerie ne soulèvera plus guère de difficulté
puisque, dans le tableau 3.7, il convient simplement de porter les chiffres
recueillis dans les trois tableaux précédents et d’y ajouter toutes les autres
rentrées et sorties d’argent. Parmi les sorties figurent notamment les charges
sociales sur salaires. Elles sont payables par trimestre ou dans le mois qui suit
celui-ci, si l’entreprise a moins de 10 salariés. Enfin, si l’entreprise obtient
des subventions, mieux vaut éviter un excès d’optimisme et prévoir des délais
« pessimistes » entre les dates d’octroi et celles du déblocage des fonds.
Le budget de trésorerie de la société Dupont fait apparaître un besoin qui
excède 390 000 € 8 mois sur 12.
Les soldes cumulés de trésorerie englobent cependant la totalité du besoin en
fonds de roulement18 et nous savons que l’entreprise pourrait envisager de
faire financer la moitié de ce BFR (soit environ 353 000 €) par des crédits de
trésorerie, et notamment par de l’escompte ou du Dailly.
Nous avons toutefois signalé que l’escompte était le plus souvent limité par le
banquier à 70 % du montant des créances clients. Ainsi qu’il apparaît dans le
tableau 3.3 d’encaissement des ventes, ces créances clients (qui
correspondent aux factures non encaissées) devraient atteindre 435 000 € en
février et 614 000 € en mars, ce qui donnerait la possibilité d’obtenir des
facilités d’escompte d’environ 304 000 € en février et 430 000 € en mars. Ces
montants sont supérieurs aux dettes de trésorerie qui sont prévues (227 000 €
en février et 392 000 € en mars). Il en est de même pour les mois suivants, ce
qui devrait permettre à l’entreprise d’éviter les difficultés de trésorerie… à
condition toutefois que le banquier accepte de lui consentir les facilités
d’escompte envisagées dans la ligne intitulée « Escompte utilisé » du
tableau 3.8.
Il serait cependant dangereux pour le créateur d’anticiper d’emblée une
réponse favorable de la banque sur les montants d’escompte envisagés,
d’autant qu’il devra également solliciter des autorisations de découvert d’un
montant de 16 000 € en avril et de 53 000 € en août. Par ailleurs, il convient
de noter que 8 mois sur 12, l’escompte utilisé excéderait 353 000 €, montant
qui correspond à la moitié du BFR.
Tableau 3.7 – Budget de trésorerie de la société Dupont
(exercice 1)
Tableau 3.8 – Financement de la trésorerie du premier exercice
Il est donc probable que la banque exigera de Dupont qu’il apporte 50 000 à
100 000 € supplémentaires en capitaux propres, comme nous l’avions laissé
entendre après l’élaboration du tableau de financement.
Le créateur devrait d’ailleurs ajouter aux frais financiers figurant dans son
compte de résultat, les agios concernant les dépassements d’escompte par
rapport aux 353 000 € prévus dans le tableau de financement. En examinant
le tableau précédent, nous constatons que ces dépassements sont en moyenne
de 15 700 € par mois pendant 10 mois. Calculés au taux moyen de 10 %, les
frais financiers supplémentaires seraient d’environ 1 600 €, une somme que
nous pouvons négliger par souci de simplification.
Jean Dupont peut donc élaborer maintenant ses bilans de fin d’exercice.
La marge brute envisagée étant de 33 % sur le prix de vente HT, les achats
correspondants au CA HT de 300 000 € seront donc de 67 % de 300 000 €
soit 201 000 € HT ou 241 200 € TTC.
Dans la profession, les stocks tournent en moyenne tous les 35 jours. Ils
représentent donc 35 jours d’achats annuels HT et l’entreprise devra
constituer un stock moyen de :
Dans cette même profession, tous les clients règlent à 30 jours mais les
règlements mettent en moyenne 15 jours supplémentaires pour parvenir à
l’entreprise. Les crédits clients seront donc de :
Il contacte ensuite une banque qui refuse de lui accorder des crédits à long
terme pour le financement de son besoin en fonds de roulement. Il décide
alors de solliciter des crédits à court terme pour couvrir à la fois le BFR et les
décalages de trésorerie qui se produiront durant la première année d’activité.
Pour mettre en lumière ces décalages, il établit d’abord son compte de
résultat prévisionnel, puis son budget de trésorerie en prenant le soin de
n’inscrire dans ce budget que la quantité d’achats nécessaire à la réalisation
de son chiffre d’affaires (soit 241 200 € TTC). Ses prévisions font apparaître
un résultat d’exploitation nul et un besoin de trésorerie de 23 000 €.
Le créateur prévoit que les 2/3 de ses clients le régleront par traites. La partie
du poste clients susceptible d’être mobilisée sera donc d’environ soit
30 000 €.
Le futur dirigeant pense toutefois que la moitié seulement de ces traites seront
acceptées (soit 15 000 €). Il sollicite donc des facilités d’escompte de
11 000 €, soit environ 75 % de ses possibilités moyennes de mobilisation. Le
banquier lui donne satisfaction
Pour le solde (48 000 – 11 000 = 37 000 €), il sollicite un découvert bancaire
de 20 000 €, soit un peu plus de 50 % de 37 000 €, et se propose de couvrir le
reste par des capitaux propres. Le banquier est d’abord très réticent, mais il se
laisse finalement convaincre car il se rend compte que son interlocuteur est
parfaitement conscient que les découverts bancaires devraient uniquement
servir à financer des décalages momentanés de trésorerie.
Il demande toutefois au créateur de lui donner sa caution personnelle et
d’apporter 17 000 € en fonds propres supplémentaires :
En 1994, Florian Grill crée CoSpirit qui se positionne d’emblée sur le secteur
du retail et du hors-média. Les premières années sont celles de la croissance
rentable avec une petite trentaine de collaborateurs.
L’hypercroissance et la ruée vers l’or Internet
À la fin des années 1990, c’est la croissance exponentielle de l’Internet. Florian
saute sur l’opportunité de se différencier face aux grands groupes de
communication. Il prend une participation majoritaire dans @MediaTrack, une
société d’études sur Internet fondée par Jean-Christophe Beau. À l’heure de la
ruée vers Internet, le groupe va vendre les pelles et les pioches aux chercheurs
d’or ! De nombreuses « dotcoms » font appel à CoSpirit pour leur
communication et le groupe connaît une croissance exponentielle. De 1999 à
2001, il passe de 30 à 180 collaborateurs, ouvre une filiale en Espagne et une
autre en Angleterre ! C’est l’hypercroissance, avec une levée de fonds pour la
financer.
L’explosion de la bulle et des ulcères à la clé
En 2001, la bulle explose. En 6 mois à peine, le chiffre d’affaires de CoSpirit
fond littéralement. Les « dotcoms » qui représentaient près de 70 % du CA
coupent brutalement tous leurs investissements. C’est l’année de
« l’hyperdécroissance ». CoSpirit est contraint de tailler dans les effectifs qui
reviennent à 30 personnes… La levée de fonds a servi à recruter des gens qui
doivent partir… De 2001 à 2003, le groupe est au bord du dépôt de bilan,
Florian est contraint de donner sa caution personnelle aux banques et son
domicile familial est menacé… des ulcères de la cornée et de l’estomac à la clé !
Deux éclairs de lucidité durant la période d’aveuglement total
Le premier éclair de lucidité est d’avoir refusé les appels du pied de la banque
d’affaires qui avait financé l’augmentation de capital et souhaitait que CoSpirit
soit introduite en Bourse. Florian pensait que la Bourse n’était pas une fin en soi.
Pour lui, ce qui comptait, c’était le projet. Bien lui en a pris car le coût d’une
introduction en Bourse ratée aurait probablement été fatal !
Le second éclair de lucidité a été de négocier, le jour de la signature du bail, une
clause de sous-location des locaux parisiens, ce qui lui a permis d’accueillir dans
ces locaux une pépinière pour des entrepreneurs.
Persévérer
Petit à petit, avec la persistance du seconde ligne de rugby qu’il est, Florian avec
toute son équipe, est arrivé à renouer avec la rentabilité. Les résultats sont
redevenus positifs en 2004. En 2006, il était libéré de ses cautions personnelles
et des engagements qui pesaient sur lui et sa famille. Le groupe avait retrouvé
des couleurs. En 2012, le chiffre d’affaires atteignait 6,5 millions d’euros avec
60 collaborateurs et Florian avait racheté les participations des fonds
d’investissements.
Le plan AMBITIONS et le retour d’une croissance forte
Mi-2012, à contre-courant complet de l’ambiance économique du moment,
CoSpirit décide d’investir 1,5 million d’euros pour recruter et pour développer
des outils digitaux qui sont aujourd’hui implantés dans de grandes enseignes de
distribution : 70 % de croissance en 2 ans pour un CA proche de 11 millions
d’euros maintenant, un effectif de 90 permanents. L’international est son
nouveau cap.
Voilà qui donne corps à la devise de Florian : « On ne lâche rien » !
Histoire d’entrepreneur
Parce que deux valent mieux qu’un : l’histoire de Grégory Pascal
Points clés
Pour élaborer votre demande de financement, commencez par évaluer vos
besoins permanents en immobilisations et votre besoin en fonds de
roulement, compte tenu de votre chiffre d’affaires prévisionnel. Confrontez
ensuite le total de ces besoins aux fonds propres que vous pouvez apporter.
Si la différence entre les besoins permanents et vos capitaux propres
excède le montant des fonds propres que vous pourrez apporter, essayez de
réduire vos besoins en immobilisations par des formules d’achats
d’occasion, de location ou de crédit-bail.
Appréciez le montant des prêts à long et moyen termes que vous pourriez
obtenir du banquier compte tenu du montant de vos immobilisations.
Estimez également les facilités d’escompte que vous pourriez solliciter si
vous accordez des délais de règlement à vos clients.
Élaborez vos comptes de résultat prévisionnels sur 3 hypothèses (réaliste,
optimiste, pessimiste) en intégrant dans vos charges les intérêts des prêts
évalués précédemment.
Bâtissez ensuite vos budgets de trésorerie pour déterminer vos besoins
supplémentaires en crédits à court terme.
Construisez vos bilans de fin d’exercice et, si possible, vos tableaux de
financement.
Si la démarche précédente vous a découragé, ne renoncez pas, lisez les
trois pages ici de l’exemple simplifié. Si vous les comprenez sans difficulté,
c’est bon signe. Dans quelques jours, reprenez alors tranquillement le cas
Dupont, sinon attaquez l’élaboration de votre propre dossier de financement
en adoptant la même démarche que Jean Dupont.
Notes
1. Vous pouvez aussi voir le CD-Rom d’auto-formation créé par l’auteur : Élaborez sans
difficulté une demande de financement. Il comprend des diaporamas et des programmes de
calcul qui automatisent l’exemple proposé dans ce chapitre. Voir www.robertpapin.com.
2. Sauf garanties réelles offertes par le créateur sur des biens personnels.
3. Rappelons que depuis 2014, le taux de TVA est de 20 % au lieu de 19,60 %.
4. Rappelons que les délais légaux maximum de règlement sont de 60 jours à compter des
facturation ou de 45 jours fin de mois.
5. Puisque l’exercice débute avec un stock nul de matières premières et qu’en fin
d’exercice, Dupont doit disposer d’un stock moyen de 93 000 € HT, les achats de matières
premières correspondant à ce stock doivent être réalisés durant ce premier exercice.
6. Il s’agit là des marchandises ou matières premières consommées dans l’année. Il
convient donc d’ajouter à l’ensemble des achats de ces marchandises ou matières premières
les variations de stocks.
7. Pour obtenir le chiffre d’affaires HT il suffit de diviser le chiffre d’affaires TTC par
1,196 (avant 2014 lorsque le taux de TVA était de 19,60 %, par 1,20 depuis 2014 avec un
taux de TVA de 20 %). Pour certains secteurs d’activité, le taux de TVA est de 5,50 % ou
7 % (restauration pour les ventes à consommer sur place, travaux de réparation effectués
pour les particuliers par les entreprises du bâtiment, gaz, électricité, etc.).
8. Rappelons que les délais de paiement des clients sont obligatoirement plafonnés
à 60 jours ou 45 jours fin de mois (45 jours à compter de la fin du mois de facturation).
Les fournisseurs peuvent choisir d’autres délais à condition qu’ils n’excèdent pas les délais
précédents. Les délais conseillés sont de 30 jours. Le délai adopté pour les marchés publics
de l’État, les établissements publics et les collectivités territoriales est de 30 jours
mais hélas, ce délai n’est pas toujours respecté.
9. À cette créance de TVA sur les achats de matières premières, il conviendrait
logiquement d’ajouter la TVA payée par l’entreprise sur les autres approvisionnements tels
ceux en électricité, gaz, fuel ou téléphone et sur les services tels que les réparations, les
honoraires, la publicité. Dupont estime cependant que cette TVA représentera des montants
négligeables.
10. Presque tous les banquiers sont en mesure de fournir des informations
sur les organismes de crédit-bail appelé couramment leasing. Consulter la brochure « Le
crédit-bail immobilier, 10 questions – 10 réponses » accessible en ligne sur le site de
l’Association française des sociétés financières (www.asf-france.com).
11. Ces comptes de résultat présentent quelques différences avec l’exemple Dupont SA
donné par le logiciel de Robert Papin intitulé « Élaborez sans difficulté une demande de
financement car ce logiciel permet d’évaluer avec beaucoup plus de précision certains
postes (achats de matières premières, variation de stock, frais financiers, etc.) ».
12. En 2016 le taux d’intérêt des comptes courants d’associés fiscalement déductible était
de 2,15 %.
13. Rappelons qu’il convient de distinguer le remboursement des emprunts (amortissement
financier) du paiement des intérêts concernant ces emprunts. Ces intérêts sont des charges
financières fiscalement déductibles.
14. Ce tableau et les suivants présentent quelques différences avec l’exemple Dupont SA
donné par le logiciel de Robert Papin intitulé « Élaborez sans difficulté une demande de
financement ». Ce logiciel permet de modifier les ventes de chaque mois, de faire varier le
montant des stocks de matières premières et d’en-cours de chaque mois et de calculer avec
précision l’impact de ces modifications sur les budgets de trésorerie.
15. La TVA sur les immobilisations peut être récupérée dans le mois de leur règlement.
16. Une immobilisation doit figurer à sa valeur hors TVA à l’actif du bilan mais il est
normal que dans le budget de trésorerie elle figure à sa valeur TTC puisque c’est ce
montant qui sera déboursé. Si la TVA n’est pas portée dans les créances de TVA (TVA à
récupérer), alors tout se passera comme si l’entreprise avait financé cette TVA (qui a
diminué la trésorerie) sans l’avoir ajoutée à la valeur de l’immobilisation inscrite à l’actif.
Il y aura donc un déséquilibre entre l’actif et le passif. De la même manière, si la TVA sur
une charge n’a pas été récupérée, cela signifie que l’entreprise a financé elle-même cette
TVA. Si le compte de résultat, qui contient cette charge, a été tenu hors taxe, alors cela
signifie que les charges ont été sous-estimées, le résultat net surestimé et que, là encore, le
bilan est déséquilibré.
17. Rappelons que, en 2017, la TVA est de 20 % au lieu de 19,60 % en 2013.
18. Le budget de trésorerie regroupe la totalité du besoin en fonds de roulement car il
englobe la totalité des ventes et celles-ci ont été comptabilisées à leurs dates de règlement
effectives, ces dates étant fonction du délai de paiement accordé aux clients. C’est ce délai
qui nous a servi à calculer le BFR (voir tableau 3.3 d’encaissement des ventes de produits
finis). Par ailleurs, le budget de trésorerie englobe la totalité des achats de matières
premières et ces achats ont été comptabilisés à leurs dates effectives de paiement, ces dates
étant fonction du délai de règlement accordé par les fournisseurs. Ce délai est celui-là
même qui nous a servi à calculer le BFR (voir tableau 3.5 de règlement des achats de
matières premières).
19. Bénéfices de l’exercice précédent conservés par l’entreprise.
20. Après amortissement financier cumulé de 14 000 sur le moyen terme et de 14 000
sur le long terme.
21. Après amortissement financier cumulé de 34 000 € sur le moyen terme et de 26 000 €
sur le long terme.
22. Réserves de l’exercice précédent (139) auxquelles sont venus s’ajouter les bénéfices de
cet exercice précédent (326).
23. On suppose que le banquier accepte de transgresser le principe d’équilibre entre fonds
propres et emprunts à terme.
4
Votre business plan doit le rassurer. Pour atteindre cet objectif, il vaut mieux
résumer le projet en une page au maximum (elle sera lue), ajouter 5 à 10
pages pour justifier l’intérêt du projet et consacrer une dizaine de pages aux
états financiers (bilan, compte de résultat, tableau de financement et gestion
prévisionnelle de trésorerie pour la première année et pour les deux
suivantes).
Le document devra être facile à lire et concis car devant un dossier trop
volumineux et trop détaillé, le banquier pourrait être amené à penser que son
interlocuteur est plus doué pour rédiger des rapports que pour diriger une
entreprise.
LE RÉSUMÉ
Le résumé d’une page précisera :
– quel produit ou service vous voulez vendre ;
– en quoi il est meilleur que ceux des concurrents ;
– quelle est l’importance du marché et son taux de croissance ;
– quels sont les clients auxquels vous souhaitez vous adresser ;
– grâce à quoi vous comptez les attirer.
Il est préférable de ne pas rédiger cette page d’emblée, mais de confectionner
d’abord le reste du dossier. Lorsque le résumé aura été rédigé, vous le
testerez sur plusieurs personnes : chefs d’entreprises, conseillers, et pourquoi
pas, sur d’autres banquiers. Si le travail n’est pas parfait, vous le remettrez
sur le métier jusqu’à ce que vous ayez la certitude que n’importe quel lecteur
pourra comprendre ce que vous voulez faire et comment vous allez réussir à
le faire.
L’ARGUMENTAIRE
Il n’existe pas de schéma type d’argumentaire et ce dernier doit être adapté
aux caractéristiques du projet.
Si vous voulez éviter de vous trouver désarmé par les objections que vos
interlocuteurs ne manqueront pas de présenter, il est préférable de ne pas
rédiger cet argumentaire avant d’avoir réalisé l’analyse et le test de l’idée
suggérés dans le livre Création d’entreprise : Trouver les bonnes idées.
Votre argumentaire doit mettre en relief :
– les facteurs clés de réussite dans le créneau choisi ;
– l’évolution prévisible de ces facteurs clés ;
– les atouts que vous possédez sur chacun d’eux.
L’argumentaire ne doit pas cacher les faiblesses et les risques du projet mais
au contraire s’attacher à mettre en lumière les moyens de résorber ces
faiblesses et de réduire ces risques. Procéder ainsi, c’est probablement la
meilleure manière de rassurer le banquier et d’éviter d’être mis à mal par ce
dernier.
Le schéma suivant n’a qu’un caractère indicatif car il convient d’éviter tout
développement inutile à votre argumentaire. Cet argumentaire doit avoir un
seul objectif : convaincre le lecteur de l’intérêt de votre projet. Il peut
d’ailleurs s’inspirer de la check-list fournie dans le chapitre 1.
EN PRATIQUE
Schéma indicatif d’un argumentaire pour le financier
Essayez de convaincre le lecteur de votre dossier qu’il existe un marché pour
votre idée
> Précisez les caractéristiques du produit ou du service qui sera commercialisé
et les besoins auxquels il permettra de répondre.
> Indiquez la nature et si possible la taille et le taux de croissance du marché
dans lequel vous voulez pénétrer.
> Spécifiez le créneau ou les créneaux qui vous intéressent dans ce marché, et la
clientèle que vous voulez attirer.
> Fournissez des informations sur l’intensité de la concurrence dans ce marché
(situation des différents concurrents, prix pratiqués, rentabilité, image de
marque, barrières d’entrée…).
> Donnez vos sources d’information (vos interviews de personnes qui
connaissent bien le secteur, documentation d’organisations professionnelles,
discussions avec des clients, des fournisseurs ou des concurrents potentiels,
entretiens avec des banquiers…).
Indiquez au banquier ou à l’associé potentiel les raisons pour lesquelles vous
avez une chance non négligeable de réussir à pénétrer dans le marché
> Précisez les facteurs qui conditionnent les décisions d’achat des clients qui
vous intéressent (facteurs clés de réussite).
> Fournissez des précisions sur des éléments qui pourraient dans l’avenir
modifier ces décisions d’achat (évolution prévisible des facteurs clés).
> Mettez en valeur vos atouts sur chacun des facteurs clés de réussite.
> Spécifiez vos sources d’information sur les points qui précèdent.
> Signalez vos faiblesses sur les facteurs clés et précisez la manière dont vous
pensez les éliminer.
> Ne cachez pas les risques de difficultés (baisse des prix par les concurrents,
accroissement possible des coûts, retards dans les plannings de fabrication ou
de commercialisation, problèmes éventuels dans l’approvisionnement en
matières premières ou en marchandises…).
> Indiquez vos prévisions de chiffre d’affaires pour la 1re année et pour les 2
suivantes, et cela dans trois hypothèses (optimiste, moyenne, pessimiste).
Apportez au financier des indications sur vous-même et vos associés
éventuels (si cela n’a pas déjà été fait dans les développements précédents)
> Indiquez notamment : l’expérience que vous possédez du secteur d’activité
dans lequel vous allez créer ; vos diplômes éventuels, les responsabilités que
vous avez exercées dans le passé (activités professionnelles, sportives,
syndicales, etc.).
> Fournissez le même type de renseignements sur vos associés.
Donnez au banquier des indications sur la mise en œuvre de votre projet
(notamment sur les points suivants en limitant vos commentaires aux actions qui
renforceront vos atouts).1
Votre futur plan marketing
> Votre politique de publicité/promotion : comment vous ferez connaître vos
produits ou vos services sans pour autant dépenser beaucoup d’argent ; quels
supports, quels médias, vous utiliserez ; quels thèmes vous développerez dans
ces médias.
> Votre politique de prix : à quels prix vous vendrez et quelles marges vous
réussirez à dégager (attention : évitez de vendre à des prix trop faibles,
beaucoup de créateurs pensent à tort qu’il suffit de vendre moins cher pour
attirer les clients).
> Votre politique de distribution : quels canaux de distribution vous utiliserez
(vente directe ? vente aux grossistes ? vente par représentants ?…); quelles
commissions vous donnerez aux intermédiaires, quelles sont en cette matière
les pratiques de la profession.
> Votre politique de vente : profil des vendeurs ; style de la vente ; arguments de
vente.
> Service après-vente : sa nature ; son coût.
> Votre politique de crédit à la clientèle : mode de règlement consenti aux
clients ; volume global du crédit envisagé ; méthode de suivi des comptes
clients.
Localisation de votre entreprise et raisons d’être de cette localisation
> Facilités accordées par la municipalité ?
> Primes ou subventions ?
> Niveau des salaires dans l’aire géographique ?
> Qualité de la main-d’œuvre ?
> Proximité des sources d’approvisionnement ou de la clientèle ?
> Facilités de transport ?…2
Votre future politique de fabrication1
> Nature des immobilisations : caractéristiques des terrains, des bâtiments et
équipements utilisés, planning d’acquisition.
> Politique d’approvisionnement.
> Coûts de production.
> Planning de fabrication.
> Choix des fournisseurs et mode de règlement.
> Choix des sous-traitants éventuels.
Votre politique d’embauche
> Profil et curriculum vitae des collaborateurs.
> Planning d’embauche.
> Niveau des salaires.
> Politique de formation et de promotion.
Votre politique comptable3
> Caractéristiques de votre système comptable.
> Méthodes utilisées pour contrôler votre gestion (existence de budgets, suivi
des prix de revient…).
Votre politique d’assurance
Votre dossier financier
Évaluez d’abord vos besoins financiers et faites cette évaluation pour 3
hypothèses que vous justifierez avec soin : une hypothèse « optimiste », une
hypothèse « normale » et une hypothèse « pessimiste ». Sachez cependant que
votre hypothèse pessimiste sera considérée comme la plus réaliste par le banquier
et que ce dernier accordera bien peu de crédibilité à votre hypothèse optimiste.
Précisez quels sont vos besoins4
> En frais de constitution (honoraires, développement de prototypes…).
> En immobilisations : incorporelles (fonds de commerce, brevets…) ;
corporelles (terrains, bâtiments, matériels, outillages…).
> En stocks.
> En crédits accordés aux clients.
> En trésorerie : établissez vos prévisions de trésorerie après avoir dressé vos
comptes de résultat prévisionnels et tenez compte dans ces prévisions des
emprunts à long terme, moyen terme et court terme que vous solliciterez.
Faites clairement ressortir les décalages possibles de trésorerie et l’impact
des incidents qui pourraient se produire dans les 3 hypothèses envisagées
(impact d’un allongement du délai de règlement des clients, retards dans
l’obtention des prêts à terme, augmentation des salaires, accroissement des
autres charges d’exploitation…).
Précisez quelles sont les méthodes de financement envisagées
> Capitaux propres apportés (apports personnels du créateur, apports des
associés, primes et subventions sollicitées).
> Emprunts à long terme et moyen terme demandés, crédit-bail sollicité.
> Crédits à court terme envisagés : crédits fournisseurs ; crédits bancaires à
court terme « non risqués » (escompte d’effets de commerce, Dailly ou
recours à l’affacturage, autres crédits assortis de garanties – précisez la nature
de ces garanties, crédits à court terme « risqués »)
Gardez-vous cependant de présenter un dossier qui ferait apparaître un découvert
bancaire. Le banquier n’apprécierait pas que ce découvert soit prévu comme un
mode normal de financement, quand bien même il serait limité à la couverture de
besoins à court terme.
Développez votre « argumentaire financier »
Votre structure financière
Faites ressortir le ratio des capitaux propres par rapport aux emprunts à long et
moyen terme (au moins 1/3). Faites ressortir également le ratio des capitaux
propres par rapport à l’ensemble de l’endettement (minimum 20 %). Indiquez
surtout quel est le fonds de roulement (excédent des capitaux permanents sur le
montant des immobilisations) et comparez ce fonds de roulement à votre besoin
en fonds de roulement (BFR). Vérifiez également si ce fonds de roulement atteint
au moins 10 % du chiffre d’affaires du premier exercice.
Votre rentabilité (rubrique facultative à manier avec précaution)
> Calculez votre marge commerciale (chiffre d’affaires – (achats + variations de
stocks)).
> Calculez votre valeur ajoutée ainsi que les ratios valeur ajoutée/production,
frais de personnel/valeur ajoutée et frais financiers/valeur ajoutée.
> Calculez votre excédent brut d’exploitation, le ratio EBE/CA ou le ratio
EBE/production et comparez si possible ces deux derniers ratios à ceux de
votre branche d’activité.
> Indiquez votre bénéfice net (impôts déduits).
> Calculez votre capacité d’autofinancement (bénéfices + amortissements
comptables) : Comparez cette CAF à l’augmentation de votre besoin en fonds
de roulement (BFR). Comparez-la également au total de l’actif (rentabilité
économique).
> Indiquez quel est votre seuil de rentabilité (« point mort »).
Vos garanties (si vous sollicitez des prêts bancaires)
Il s’agit des hypothèques et nantissements (ne parlez pas de caution personnelle –
le banquier se chargera d’y penser).
Sachez par ailleurs que ce même banquier prendra toutes les garanties que vous
lui proposerez. Gardez-en donc en réserve.
Précisez au besoin le niveau de vos prix de revient.
Joignez vos documents financiers à votre dossier :
> Bilan initial et bilan prévisionnel des 2 ou 3 premiers exercices.
> Comptes de résultat prévisionnels des 3 premiers exercices.
> Tableaux de financement.
> Gestion prévisionnelle de trésorerie établie mois par mois, pour le premier
exercice, et trimestre par trimestre pour les deux suivants.
> Graphique de calcul du point mort.
Histoire d’entrepreneur
Gilles Venturi et Éric Fischmeister, les rois du CRM, du big data
et du digital
Points clés
Votre business plan va rassembler votre plan d’action détaillé et votre
demande de financement.
Rédigez un argumentaire mettant en avant les atouts dont vous disposez
pour créer votre entreprise dans le secteur d’activité que vous avez choisi.
Expliquez clairement ce que vous avez l’intention de commercialiser, en
quoi vos produits ou services seront meilleurs que ceux de vos concurrents,
quelle est l’importance du marché et son taux de croissance, quels seront
vos futurs clients et grâce à quoi vous comptez les attirer.
Testez cette page sur plusieurs personnes.
Résumez en 5 à 10 pages vos atouts et faiblesses sur les facteurs clés de
succès dans votre futur domaine d’activité, l’évolution prévisible de ces
facteurs, le potentiel du marché, les atouts et faiblesses des concurrents, les
actions que vous engagerez.
Intégrez dans votre business plan votre dossier financier (tableaux de
financement, comptes de résultat prévisionnels, budgets de trésorerie et
bilans de fin d’exercice).
Mettez en annexe le détail de vos charges et produits et l’évaluation de
votre seuil de rentabilité, si cela peut renforcer votre argumentaire.
Soignez la présentation de votre dossier, numérotez ses pages, utilisez une
police de caractères agréable à lire, reliez le dossier et n’hésitez pas à y
intégrer éventuellement des photos de vos produits.
Vous avez désormais en mains tous les atouts pour partir à la recherche
des financements dont vous avez besoin.
Notes
1. Voir chapitre 1.
2. Voir chapitre 1.
3. Voir chapitre 2.
4. Voir chapitre 3.
CONCLUSION
Une de mes anciennes élèves, Pauline d’Orgeval, fondatrice de
1001 Listes, m’écrivait récemment : « Un chef d’entreprise doit déployer
une énergie phénoménale et constante pour assurer la pérennité de sa société.
Il faut avoir envie de se battre, de construire et savoir rebondir quand un coup
dur se présente car les coups durs font partie de l’aventure. »
La lecture de cet ouvrage a été pour vous un défi si vous ne possédiez aucune
formation en gestion financière avant de l’ouvrir, mais ce défi était votre
assurance anti-risques financiers.
Un de mes enseignants s’appelait Marcel Mandel. Il avait créé la SPR, une
entreprise de peinture et revêtement de sol qui employait 2 000 personnes
lorsqu’elle a été cédée à un grand groupe. Marcel Mandel était autodidacte et
il était fier d’être peintre en bâtiment lorsqu’il est arrivé d’Italie dans notre
pays. Il aimait dire à ceux qui voulaient se mettre à leur compte : « Les p’tis
gars, gagnez d’abord de l’argent et organisez-vous ensuite. » Il n’avait pas
tort, Marcel Mandel, mais il oubliait de dire qu’en réalité, il avait un diplôme.
Avant de créer son entreprise, il avait suivi des cours du soir pour obtenir son
diplôme de secrétaire comptable. Marcel Mandel savait ce qu’étaient un
compte de résultat, un bilan, un tableau de financement et un budget de
trésorerie. C’est lui qui m’avait dit : « La comptabilité, c’est de l’arithmétique
de paysan. » Il savait aussi analyser un bilan en quelques instants – c’est
peut-être pourquoi il avait réussi à racheter la plupart de ses concurrents !
J’ai voulu ainsi faire comprendre à tous les autodidactes que la gestion
financière n’a rien de compliqué et qu’il faut simplement du courage pour la
maîtriser… avant de solliciter les banquiers. Solliciter ces banquiers ou
trouver des associés financiers, cela sera l’objet de la prochaine étape de la
création de votre entreprise.
Bon courage !
INDEX
A
Abus de biens sociaux 1
Achat 1, 2, 3, 4, 5, 6
de marchandises 1, 2
de matières premières 1
et charges externes 1, 2, 3
Actif 1, 2
circulant 1
Affacturage 1
Amortissement 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8
comptable 1, 2
dégressif 1
financier 1
linéaire 1, 2
Approvisionnements 1, 2, 3
Auto-entrepreneur 1
Autofinancement 1
Avances et acomptes 1, 2
B
Balance 1, 2
Banquier 1
Bénéfices 1
Besoin
de trésorerie 1, 2
en fonds de roulement 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17,
18, 19, 20
permanent 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
Bilan 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17
Budget de trésorerie 1, 2, 3
Business plan 1
Business angel 1
C
Capacité d’autofinancement 1
Capital 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10
social 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8
Capitaux 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8
permanents 1, 2
propres 1, 2, 3
Cash-flow 1
Centrale des bilans 1
Charges 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14
d’exploitation 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11
à répartir 1
constatées d’avance 1
exceptionnelles 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13
externes 1, 2, 3
financières 1, 2, 3
fixes 1
Client 1, 2, 3, 4, 5
Commissaire
aux comptes 1
Compte 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14
clients 1, 2, 3, 4
courant 1, 2
de résultat 1, 2, 3, 4
de résultat prévisionnel 1, 2
Concurrence 1
Coût 1, 2
d’achat des marchandises 1
variable 1
Créances 1, 2, 3
clients 1, 2
Crédit 1, 2
à court terme 1, 2
Crédit-bail 1, 2, 3, 4, 5
D
Dailly 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
Découvert 1, 2, 3, 4
Dette 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
à court terme 1
circulante 1
financière 1
fiscale et sociale 1
Disponibilités 1
Distribution 1
Dossier 1
de financement 1
financier 1, 2, 3
E
EBE 1
Emprunt 1
En-cours 1
Escompte 1, 2
Évaluation 1
des stocks 1
Excédent brut d'exploitation 1
F
Facilité de caisse 1, 2
Factor 1
FIFO 1, 2
Financement 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15
Financier 1, 2
Fonds 1, 2
de commerce 1, 2, 3, 4, 5, 6
de roulement 1, 2
Fournisseur 1, 2, 3, 4
Frais 1
financiers 1
G
Garantie 1
Gestion
comptable 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20,
21
financière 1, 2, 3
Grand livre 1, 2
I
Immobilisations 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12
financières 1
incorporelles 1
Impôt
direct 1
sur les bénéfices 1
sur les sociétés 1, 2
Intérêt d’emprunt 1
Itinéraire financier d’un créateur 1
J
Journal 1, 2, 3, 4
auxiliaire 1, 2
légal 1
L
Leasing 1, 2, 3
Localisation de votre entreprise 1
M
Marché 1, 2
Marge
brute 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
commerciale 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13
d’autofinancement 1
Matières premières 1
Motivations 1
N
Négocier 1, 2
O
Opportunité 1
P
Passif 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21
Personnel 1
Plan 1
comptable 1
Point mort 1
Prêt 1
long et moyen terme 1
participatif 1
Prime 1
régionale à la création d’entreprise (PRCE) 1
Production 1, 2, 3, 4, 5
immobilisée 1
stockée 1, 2
vendue 1, 2
Produits 1, 2, 3, 4, 5
d’exploitation 1
exceptionnels 1, 2
financiers 1, 2
Provision 1, 2, 3, 4
pour dépréciation 1
pour risques et charges 1, 2
règlementée 1
Publicité 1
Q
Quasi-fonds propres 1
R
Rentabilité 1, 2
Report à nouveau 1
Reprise 1, 2
sur provisions 1, 2, 3
sur amortissements et provisions 1
Réserve 1, 2, 3
Résultat 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
courant avant impôt 1, 2
d’exploitation 1, 2
exceptionnel 1, 2
financier 1
net 1, 2, 3
S
Seuil de rentabilité 1
Situation nette 1
Soldes intermédiaires de gestion 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12
Start-up 1
Stock 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8
évaluation 1, 2
variation 1, 2
Structure
financière 1
juridique (choix) 1
Subventions 1, 2
d’exploitation 1
d’investissement 1
Système centralisateur 1
T
Tableau de financement 1
Taxe 1, 2, 3, 4
sur la valeur ajoutée (TVA) 1, 2, 3, 4
Trésorerie 1, 2, 3, 4
V
Valeur 1, 2, 3
ajoutée 1, 2, 3, 4
réalisable 1
Variation de stock 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13