La Véritable Histoire de Futuropolis

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La Véritable Histoire de Futuropolis 1972-2004
One shot
Image illustrative de l’article La Véritable Histoire de Futuropolis

Auteur Florence Cestac
Couleurs noir & blanc
Genre(s) bande dessinée autobiographique, essai

Personnages principaux Florence Cestac, Étienne Robial, les auteurs et le personnel des éditions Futuropolis
Lieu de l’action Paris
Époque de l’action 1972-2004

Éditeur Dargaud
Première publication août 2007
ISBN 978-2-205-05911-3
Nombre de pages 100

La Véritable Histoire de Futuropolis est une bande dessinée écrite et dessinée par Florence Cestac pour retracer l'histoire de la librairie Futuropolis, devenue maison d'édition, entre 1972 et 2004. L'album, qui compte 100 planches en noir et blanc, est publié en chez Dargaud et remporte un important succès critique.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Florence Cestac, illustratrice et Étienne Robial, maquettiste et designer, forment un couple installé à Paris. Tout en vivant de piges, ils fréquentent assidument le Marché aux puces de la porte de Montreuil[1] pour acheter et revendre divers objets. C'est là qu'ils font connaissance avec Jean-Claude de Repper, qui les met en contact avec Robert Roquemartine, propriétaire de Futuropolis, l'une des rares librairies parisiennes spécialisées dans la bande dessinée. À cette époque, Robial et Cestac ne connaissent que certains classiques dans ce genre artistique ; Roquemartine leur communique sa passion[2]. En 1972, le couple reprend la librairie Futuropolis avec Denis Ozanne, un ami d'enfance, alors que Cestac et Robial n'avaient pas envisagé de se lancer dans ce type de commerce[2]. D'abord située rue du Théâtre, en 1974 les propriétaires élargissent son activité et Futuropolis devient une maison d’edition. Elle déménage dans le passage des Écoliers à Paris 15e[3]. Les deux artistes y publient des auteurs comme Edmond-François Calvo, Jacques Tardi et Mœbius. Cestac co-dirige la société. Elle assume plusieurs tâches : traduction, maquette, mise en page, livraison, comptabilité, accompagnement des auteurs, relations avec la presse, direction de collection[4],[5]. Cestac et Robial se rendent au festival international de la bande dessinée d'Angoulême chaque année depuis son lancement en 1974[6].

Très influencée par les comics, Florence Cestac crée le détective parodique Harry Mickson, croisement entre Mickey Mouse et le personnage d'Harry Dickson de Jean Ray[7]. Harry Mickson, avec son nez proéminent et son béret, devient la mascotte de Futuropolis : il figure sur tous les supports de communication[8].

Les éditions Futuropolis marquent durablement le paysage de la bande dessinée française, par leur rupture avec les codes traditionnels (par exemple, pas de bande dessinée d'aventure) au profit d'expérimentations à la fois graphiques et narratives[9],[10], qui favorisent l'émergence de la bande dessinée pour adultes[11]. Toutefois, les propriétaires se sentent écrasés par la gestion d'une entreprise de quatorze personnes[12]. Les éditions Futuropolis sont définitivement cédées à Gallimard, pour un franc symbolique[13]. Tandis que le couple Robial-Cestac traverse une crise menant à la séparation[4], elles deviennent un label inactif en 1994.

Accueil critique[modifier | modifier le code]

Le titre fait allusion à La Véritable Histoire du soldat inconnu de Jacques Tardi[14], ouvrage dont la publication avait été perturbée par la loi du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse[15]. L'initiative de rédiger un essai en bande dessinée sur la bande dessinée constitue en soi une innovation, d'après Jean-Pierre Mercier, conseiller scientifique au CNBDI[16]. L'album reçoit un accueil positif dans plusieurs journaux, comme Le Monde[17], Aujourd'hui en France[18], Libération[12] ou La Croix[19]. Neuvième Art, revue française d'étude de la bande dessinée coéditée par les Éditions de l'An 2 et la Cité internationale de la bande dessinée et de l'image consacre, dans le no 14, un dossier à cet ouvrage et aux éditions Futuropolis.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Florence Cestac (interviewée) et Philippe Mellot, « Interview Florence Cestac », sur BDZoom, .
  2. a et b Cestac, Rosset et Mercier 2008.
  3. Rosset 2008.
  4. a et b Yves-Marie Labé, « Florence Cestac, piquante dans sa bulle », Le Monde,‎
  5. Yves Champigny, « Florence Cestac académicienne », Sud Ouest,‎ .
  6. Florence Cestac (interviewée) et Flore Mabilleau, « Florence Cestac croque Angoulême dans l'histoire de sa maison d'édition », Charente libre,‎ .
  7. Mercier 2008.
  8. Patrick Gaumer, « Harry Mickson », dans Dictionnaire mondial de la BD, Larousse, (ISBN 978-2035843319), p. 405.
  9. Dionnet 2008.
  10. Sylvain Lesage, « Futuropolis à l’heure de Gallimard », sur Cité internationale de la bande dessinée et de l'image, .
  11. Stéphane Bataillon, « Futuropolis, ou le rêve d'une bande dessinée devenue adulte », La Croix,‎ .
  12. a et b Mathieu Lindon, « Futuropolis, chez Cestac », Libération,‎ (lire en ligne).
  13. Florence Cestac (interviewée) et Olivier Ka, « Les auteurs en première ligne. Le 28e Festival international de BD ouvre ses portes aujourd'hui à Angoulême. Il est présidé par Florence Cestac », L'Humanité,‎ .
  14. Didier Pasamonik, « La véritable et très saincte histoire de Futuropolis », sur Actua BD,
  15. Bertrand Ruiz, « BD à Angoulême : Robial raconte Futuropolis », Sud Ouest,‎ .
  16. Haude Giret, « Il était une fois Cestac », Sud Ouest,‎ .
  17. Yves-Marie Labé, « Futuropolis, un pan d'histoire. Florence Cestac raconte cette maison d'édition iconoclaste », Le Monde des Livres,‎ .
  18. Renaud Saint-Cricq, « Flash-back pour Florence Cestac », Aujourd'hui en France,‎ .
  19. Yaël Eckert, « La bande dessinée a changé sa vie », La Croix,‎ .

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Études[modifier | modifier le code]

  • « Cestacopolis », dans Neuvième Art, vol. 14, Cité internationale de la bande dessinée et de l'image, (ISBN 9782907848343, présentation en ligne), p. 64-109.
    • Florence Cestac (interviewée), Christian Rosset et Jean-Pierre Mercier, « Mettre l'auteur en avant », Neuvième Art, no 14,‎ , p. 64-75.
    • Christian Rosset, « Histoire(s) de Futuropolis », Neuvième Art, no 14,‎ , p. 76-83.
    • Étienne Robial, « Une histoire de livres », Neuvième Art, no 14,‎ , p. 86-89.
    • Jean-Pierre Dionnet, « Je me souviens de Futuropolis », Neuvième Art, no 14,‎ , p. 90-92.
    • Jean-Christophe Menu, « Passage des Écoliers », Neuvième Art, no 14,‎ , p. 93-95.
    • Philippe Ghielmetti, « Une façon de vivre », Neuvième Art, no 14,‎ , p. 96-97.
    • Dominique Dupuis, « Promenades gourmandes chez Futuropolis », Neuvième Art, no 14,‎ , p. 98-99.
    • Sylvain Insergueix, « C'était comment une journée chez Futuropolis Diffusion ? », Neuvième Art, no 14,‎ , p. 100-101.
    • Edmond Baudoin, « Une seule image », Neuvième Art, no 14,‎ , p. 102-103.
    • Philippe Druillet, « Les combattants de la nouvelle culture », Neuvième Art, no 14,‎ , p. 104-105.
  • Jean-Pierre Mercier, « Cestac, Florence. Harry Mickson : les vieux copains pleins de pépins », sur Cité internationale de la bande dessinée et de l'image, .
  • Jean-Christophe Derrien, « La Véritable Histoire de Futuropolis : les mousquetaires de la BD », dBD, no 16,‎ , p. 10.
  • Florence Cestac (interviewée) et Frédéric Bosser, « Futuopolis, retour dans le passé », dBD, no 16,‎ , p. 64-67.
  • Christophe Quillien, « La Véritable Histoire de Futuropolis », dans Le Guide des 100 bandes dessinées incontournables, Librio, (ISBN 978-2290013526), p. 104.

Articles[modifier | modifier le code]