Pulsations janvier-mars 2019

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Pulsations

Mieux-vivre

Restaurer l’harmonie familiale

DOSSIER Actualité

Nouveau centre du cancer du poumon

Pédopsychiatrie

Nos enfants vont-ils moins bien qu’hier ?


Pulsations Janvier - Mars 2019

Sommaire Actualité 04 Accompagner le deuil périnatal 07 Le sport est aussi un soin 08 Nouveau centre du cancer du poumon

24 L’infographie Le cheveu

34 Témoignage Vivre avec un acouphène

26 Droit Exprimer ses volontés en matière de soins

38 Le portrait Christophe Graf :

« Les personnes âgées sont exceptionnelles »

36 L’organe Le foie

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10 Le succès des apps médicales HUG 12 L’invité Patrick Francioli 22 Rencontre Margitta Seeck : mieux traiter l’épilepsie

28 Reportage Soigner la relation avec les patients 33 Vrai/Faux Blues hivernal ou vraie dépression ?

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DOSSIER PÉDOPSYCHIATRIE

Nos enfants vont-ils moins bien qu’hier ?

40 Junior La gastro-entérite 42 Mieux-vivre Restaurer l’harmonie familiale 44 Brèves Agenda 48 Livres & Web Pour en savoir plus

IMPRESSUM Editeur Bertrand Levrat, Hôpitaux universitaires de Genève, Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, CH-1211 Genève 14, www.hug-ge.ch Réalisation Bertrand Kiefer, Michael Balavoine, Planète Santé / Médecine et Hygiène, www.planetesante.ch Responsable de publication Sylvia de Meyer Rédactrice en chef Suzy Soumaille Edition Joanna Szymanski, Elodie Lavigne, Giuseppe Costa Maquette et mise en page Jennifer Freuler, Bogsch & Bacco Publicité Michaela Kirschner, pub@medhyg.ch Abonnements Version électronique : gratuit, www.hug-ge-ch/pulsations. Version papier : gratuit, Tél. 022 702 93 11, www.pulsations.swiss Fiche technique Tirage : 39’000 exemplaires, 4 fois par an. Référence 441696 — La reproduction totale ou partielle des articles contenus dans Pulsations est autorisée, libre de droits, avec mention obligatoire de la source. Crédits couverture: istockphoto, Science Photo Library Crédits sommaire : istockphoto, Fred Merz | Lundi 13, Hervé Annen, Science Photo Library

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Tous panels d’analyses Centres de prélèvements et domiciles Web, smarts phones, liens dossiers médicaux

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Prescription électronique

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Pulsations

Plus de place à l’humain

Janvier - Mars 2019

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E d i t o r i a l

Fruit de cette démarche à laquelle ont été associés tous les acteurs de terrain, la visite médicale, rebaptisée visite patient, a par exemple subi un lifting complet. Protégé des interruptions, ce rendez-vous privilégié inclut d’emblée la personne hospitalisée. Le vocabulaire est adapté et les transmissions entre membres Suzy Soumaille de l’équipe se font Face à la spécialisation Rédactrice en chef devant et avec elle. des soins, à la pluralité Tout est organisé des intervenants et à la pour favoriser sa participation et une multiplicité des tâches, comment meilleure communication. Pour s’en favoriser les interactions de quaassurer, on le vérifie : Vous êtes-vous lité et répondre aux besoins des senti écouté ? Avez-vous reçu des patients ? En améliorant le fonctionexplications satisfaisantes ? Aveznement quotidien des unités de vous été assez impliqué dans les désoins de manière à donner davancisions médicales vous concernant ? tage de place à l’humain. Le projet Parce que la relation de partenariat Plus de temps pour les patients, se construit ensemble.  sujet du reportage de cette édition,

Photo John Elbing

Pour réussir le mieux possible une hospitalisation, il est essentiel que la relation entre soignants et soignés soit harmonieuse. Les ingrédients de base pour une expérience positive sont un dialogue permanent, fondé sur la confiance, une bonne communication et du temps. Simple en apparence, cette formule est parfois difficilement compatible avec une organisation hospitalière complexe.

est né de la volonté institutionnelle de se recentrer sur le patient en renforçant les conditions propices à son implication et aux échanges.


Crédit : Aliénor Held

Par Esther Rich

A c t u a l i t é

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Pulsations

Accompagner le deuil périnatal

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Actualité

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le couple. Son accompagnement est un défi pour les équipes soignantes. À gauche : Photo tirée de l’exposition Le deuil d’un enfant éphémère présentée en 2016 aux HUG. Une mise en image du douloureux vécu des parents face au deuil périnatal.

Anticiper les besoins

La prise en charge du deuil périnatal a bien évolué au fil des décennies. L’impact de la perte et les besoins des parents sont mieux connus. Une attention particulière est également donnée au cursus des professionnels amenés à accompagner à la fois la naissance et la mort. Les HUG proposent ainsi trois jours de formation pluridisciplinaire pour les soignants. Par ailleurs, la Maternité compte aussi un groupe « Deuil périnatal », impliquant tous les professionnels concernés (sage-femme, infirmier, gynécologue, psychologue, psychiatre et pédopsychiatre, pédiatre, généticien, pathologue, assistante sociale, aumônier) pour une prise en charge coordonnée des parents, mais aussi pour un appui aux équipes soignantes. « Faire le deuil d’une personne que l’on n’a pas connue et avec qui on n’a pas de souvenirs est quelque chose de difficile », explique 5

Laura Ducrot Giarola, l’une des deux sagesfemmes référentes pour le deuil périnatal dans le Service d'obstétrique. « Créer les conditions de la rencontre avec l’enfant et des souvenirs, intégrer des rituels selon la culture ou le souhait des parents, est une part importante d’une prise en charge respectueuse », ajoute-t-elle. Depuis quelques années, l’association Stärnechind fournit à la Maternité des couffins, des habits adaptés et des objets souvenirs qui aident à la fois les parents et les soignants à affronter la situation. Anticiper les besoins psychologiques et accompagner les couples dans les démarches légales font aussi partie du soutien apporté. Depuis le 1er janvier 2019, une ordonnance de révision du Conseil fédéral permet d’ailleurs aux parents de demander un enregistrement à l’état civil des enfants nés sans vie à moins de 22 semaines, ce qui n’était pas possible jusqu’à présent. La Maternité dispose aussi d’une salle de recueillement où la famille a la possibilité de se réunir et de laisser un témoignage dans un livre d’or. Elle peut également y faire une cérémonie avec l’aumônier ou une personne-ressource, selon sa religion. Enfin, six à huit semaines après le retour à domicile, un entretien avec un médecin et une sagefemme est proposé afin de faire le point sur les résultats médicaux et de reparler du vécu et de l’accompagnement lors du séjour. 

Une cérémonie pour se souvenir Depuis 2010, les HUG organisent une fois par an une cérémonie du souvenir non religieuse pour rendre hommage aux enfants décédés. Parents, familles, proches et soignants se retrouvent pour partager un rituel symbolique. Il marque le lien qui unit les proches au-delà de la mort. La prochaine cérémonie a lieu le 16 mars, à 17h, salle Opéra (rue GabriellePerret-Gentil 4) http://www.hug-ge.ch/ ceremonie-du-souvenir

Janvier - Mars 2019

ors de mon contrôle de grossesse, mon gynécologue a vu qu’il y avait un problème et m’a adressée aux urgences de la Maternité des HUG », raconte Jessica, déjà maman d’un petit garçon. Arrivée à l’hôpital, on lui explique que le col de l’utérus est ouvert. Elle n’est qu’à 21 semaines d’aménorrhée. « On m’a alors placée en observation. J’espérais parvenir à garder le bébé le plus longtemps possible pour qu’il puisse vivre. » Malheureusement, deux jours plus tard, le travail commence. « Je savais qu’au stade où il était, mon bébé ne survivrait pas. J’ai accouché en état de choc. La sage-femme a posé le petit sur moi. Il était vivant. A ce moment-là, je ne réalisais pas qu’il allait décéder dans mes bras. » Jessica et son mari sont restés plus d’une heure avec le petit Mark. Une La perte d’un enfant façon de lui dire au revoir en cours de grossesse, doucement. La jeune maà la naissance ou man loue la gentillesse, l’empathie, la douceur de durant les sept l’équipe soignante de la premiers jours de Maternité. « J’ai séjourné vie est une épreuve quatre jours à l’hôpital. J’ai extrêmement pu voir Mark aussi souvent éprouvante pour que je le souhaitais. »


SMARTHUG, L’APPLICATION DES HUG Pour tout savoir sur : le Réseau Urgences Genève les consultations médicales l’actualité des HUG

Retrouvez-nous sur www.hug-ge.ch

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Pulsations

Le sport est aussi un soin

De manière générale, ces activités sportives ont l’avantage de mobiliser les ressources des personnes en soin. « Mettre son corps en mouvement a une influence directe sur le taux de stress et d’anxiété », remarque Yann Plantadis. Ces effets positifs sont également constatés sur l’estime de soi. Grâce au sport, chacun est amené à se mobiliser et se dépasser. 

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* Le RSSI est soutenu par le Département de psychiatrie des HUG.

Volley-ball, ping-pong, pétanque, marche : les propositions ne manquent pas. Cet automne par exemple, les participants au RSSI, accompagnés des soignants, ont suivi les entraînements publics à la course de l’Escalade. Une occasion de faire de nouvelles rencontres et de déstigmatiser les troubles psychiques.

A c t u a l i t é

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l est 9h00 du matin, à peine 10 degrés. Malgré la fraîcheur automnale, une trentaine de personnes se pressent déjà sur le stade de Belle Idée à ChêneBourg. Aujourd’hui au programme : tournoi de foot. Christophe Bardon, infirmer spécialisé en santé mentale et l’un des initiateurs du Réseau Sport Santé Intégration (RSSI) *, donne un premier coup de sifflet. Les matchs peuvent commencer !

Effets positifs pour l’estime de soi

Par Aude Raimondi Photo Nicolas Schopfer

Bouger fait aussi du bien à la tête : chaque année, le Réseau Sport Santé Intégration propose des activités pour les personnes souffrant de troubles psychiques.

Depuis sept ans déjà, le RSSI propose des activités de mobilisation aux personnes concernées par un trouble psychique. Ces événements sont organisés aussi bien au sein de l’hôpital que dans la cité. Ils ont entre autres pour objectifs de favoriser l’intégration des personnes en soin, d’offrir un espace différent, de stimuler les interactions, d’enrichir la relation soignant-soigné et d’améliorer le bien-être physique et mental. « Sur le domaine public, il y a du passage, des gens qui circulent et peuvent s’arrêter voir les manifestations, relève Yann Plantadis, infirmier spécialisé en santé mentale. Nous souhaitons que l’hôpital soit aussi un lieu ouvert et que les personnes en soin puissent expérimenter ce type de situation ».


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Par Geneviève Ruiz

Janvier - Mars 2019

A c t u a l i t é

A la pointe de la lutte contre le cancer du poumon Les traitements de cette maladie ont connu des progrès importants ces dernières années. De plus en plus complexes, ils nécessitent une prise en charge multidisciplinaire. Un nouveau centre a été créé aux HUG pour intégrer ces évolutions.

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e cancer du poumon représente la première cause de décès par cancer en Suisse. « Au moment du diagnostic, il n’y a malheureusement que 20% des cas qui se trouvent à un stade curable, explique la Pre Paola Gasche, médecin-cheffe du Service de pneumologie. Il s’agit d’un cancer “ compliqué ”. Il existe plusieurs types, stades et expressions cliniques selon la localisation. Les progrès remarquables réalisés ces dernières années permettent néanmoins de garder espoir. »

Le patient au centre

L’une des évolutions les plus marquantes concerne la prise en charge multidisciplinaire. Elle est basée sur une organisation qui réunit les équipes non pas autour de leurs spécialités médicales respectives, mais autour du patient et de sa maladie. A cela il faut ajouter des avancées technologiques importantes qui ont favorisé de nouvelles approches diagnostiques. Citons par exemple la bronchoscopie interventionnelle, un examen qui, en donnant à voir l’intérieur de l’arbre bronchique, permet de poser un diagnostic de manière rapide et peu invasive pour la très grande majorité des lésions. 8

« Du côté des traitements, on peut parler de révolution, se réjouit la Pre Paola Gasche. Notamment avec les thérapies dites ciblées, basées sur l’administration de principes actifs capables de détruire spécifiquement les cellules cancéreuses et non pas toutes les cellules à croissance rapide du corps, comme le font les chimiothérapies. L’immunothérapie constitue également une approche prometteuse. Elle ne repose pas sur la destruction directe de la tumeur, mais sur la stimulation des défenses naturelles de l’organisme pour se débarrasser des cellules tumorales. » Les chances de survie à cinq ans des patients atteints d’un cancer pulmonaire métastasé répondant à l’immunothérapie sont estimées à 20%, alors qu’elles sont nulles avec un traitement conventionnel. « Ce n’est pas encore suffisant, estime la spécialiste. Mais cela représente déjà un pas vers le mieux. » Du diagnostic au traitement en 72 heures

Un nouveau centre du cancer du poumon est inauguré début 2019 aux HUG. Son objectif est d’offrir à chaque patient des soins conformes aux recommandations internationales, avec un suivi personnalisé ainsi que des délais restreints de prise en charge. « Sa création s’inscrit dans l’évolution d’un programme de soins pour le cancer des poumons qui existe aux HUG depuis 2012, indique la Pre Paola Gasche. Nous avions alors ressenti le besoin de réunir tous les spécialistes concernés par le cancer du poumon autour d’une même table pour discuter ensemble des dossiers cliniques. » Avant l’existence de ce programme, un patient était référé à un seul spécialiste, qui organisait une première série d’examens. Selon les résultats obtenus, il était ensuite


Actualité

Un cancer en forte progression chez les femmes

Crédits : Science Photo Library, Alamy Stock Photo

adressé à un ou plusieurs autres spécialistes. « Il pouvait se passer de nombreux jours avant que l’on ne parvienne à un diagnostic et surtout à une proposition de traitement, souligne Paola Gasche. Suite à notre travail, tous les délais ont été réduits au strict minimum. Pour certains cas, on parvient à passer du premier contact avec un patient sans diagnostic, au diagnostic et à la mise en route du traitement en moins de 72 heures. C’est évidemment idéal pour une maladie aussi angoissante, car cela permet de répondre rapidement à toutes les demandes du patient. »  9

Janvier - Mars 2019

Le cancer du poumon touche davantage les hommes que les femmes. Mais selon l’Organisation mondiale de la santé, la mortalité liée à cette maladie a chuté pour les hommes depuis les années 1980, alors qu’elle a subi une forte augmentation chez les femmes depuis ces mêmes années. Cette différence entre les deux sexes est liée au changement des habitudes tabagiques, depuis quelques dizaines d’années : les femmes se sont mises à fumer progressivement à partir des années 1960, alors que l’épidémie du tabagisme avait commencé bien avant chez les hommes. Dans 80% des cas, le cancer du poumon est dû au tabac. Mais il existe désormais d’autres facteurs de risque, dont certains concernent plus spécifiquement les femmes. Ainsi, 80% des femmes asiatiques qui développent ce cancer n’ont par exemple jamais fumé, mais ont été exposées à des fumées domestiques.


Pulsations

Un vrai plus pour soignants et patients Par Clémentine Fitaire

Janvier - Mars 2019

A c t u a l i t é

Apps médicales

Les applications médicales connaissent un développement phénoménal et se déclinent aujourd’hui dans tous les domaines. Les HUG, soutenus par leur Fondation privée, font office de précurseurs en la matière, en proposant un riche panel d’outils gratuits.

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epuis 2015, le téléchargement des applications mises au point par les HUG avec le support du Service de la communication digitale et de la Direction des systèmes d’information (DSI) a quadruplé, passant de 400 téléchargements mensuels à plus de 1’600. Ces applications s’inscrivent dans « une stratégie institutionnelle qui vise à donner un rôle plus central au patient à l’hôpital », explique Frédéric Ehrler, responsable des applications patient à la DSI.

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Concerto fournit par exemple aux personnes hospitalisées des services liés à leur séjour et favorise l’interaction avec les soignants. « L’accueil du public vis-à-vis de ces outils est très positif, car ils répondent à des besoins bien identifiés. » Pour faciliter le parcours à l’hôpital et aux urgences, deux autres applications ont été mises au point, SmartHUG et Infokids, cette dernière étant destinée aux consultations pédiatriques. Les parents peuvent également télécharger Mon enfant est malade, une source fiable en matière de prévention et de prise en charge pour différentes pathologies. D’autres applications apportent de l’information au malade ou à ses proches sur des pathologies spécifiques (cancer du sein, AVC, insuffisance cardiaque). « Le but n’est pas de se substituer au médecin, mais de faciliter le parcours patient tout au long de sa trajectoire médicale », explique Frédéric Ehrler. Des outils qui peuvent donc s’avérer particulièrement utiles dans le cas de maladies chroniques, comme le diabète. C’est ce que propose Webdia qui, en plus de conseils alimentaires, calcule les injections d’insuline nécessaires.


Actualité

Dans un même but d’accompagnement du patient au quotidien, Emoteo s’adresse aux personnes souffrant du trouble de la personnalité borderline. « Cette “appli” est pour moi un complément à ma thérapie, car elle me permet de différer une émotion problématique dans les moments de transition comme les week-ends, soirées, vacances, confie Anaïs *. C’est une bouée de sauvetage lorsque les émotions me submergent. »

Mon enfant est malade

InfoKids

D’autres outils à venir

Aux HUG, les projets ne manquent pas : « On travaille aujourd’hui à développer des outils pour faciliter le suivi des traitements ou liés à la prévention à plus long terme », révèle Frédéric Ehrler. Si des applications simples peuvent être créées relativement rapidement, celles qui ont un caractère fortement innovant peuvent nécessiter entre un et deux ans de développement ainsi que plusieurs phases de tests avant la mise en service, essentielles pour assurer la fiabilité et la qualité de l’outil. Retrouvez sur votre mobile toutes les apps proposées par les HUG sur Apple store ou Androïd. 

* Prénom d’emprunt

Webdia

Emoteo

Pedamines

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Avec plus de 165’000 applications santé disponibles (dont 70% environ sont payantes) et un marché en pleine expansion, difficile parfois de s’y retrouver et de faire le bon choix. Pour s’assurer de leur fiabilité, prêtez attention à plusieurs paramètres. Qui l’a développée ? La source des informations est-elle indiquée clairement ? Bénéficie-t-elle d’une certification ? « Il existe un label européen, mHealth Quality, qui assure un certain sérieux des contenus », précise Frédéric Ehrler, responsable des applications patient à la Direction des systèmes d’information. Pour le reste, vous pouvez vous fier aux outils développés par des institutions reconnues, comme les HUG. « Nos applications font l’objet de contrôles, de validations en interne et de nombreuses phases de test. En apposant son sceau HUG, l’institution prend la responsabilité de leur qualité. »

Janvier - Mars 2019

Les bénéfices de ces outils digitaux profitent également au personnel soignant. L'app Pedamines a ainsi été développée pour soutenir les infirmières et les médecins dans le calcul de doses médicamenteuses. Résultat : un gain de temps précieux en cas d'urgences vitales et une réduction considérable des erreurs de dosage.

SmartHUG

Peut-on se fier aux applications médicales ?


Pulsations

Par Stéphany Gardier Photo Hervé Annen

Janvier - Mars 2019

L ’ i n v i t é

« Le dialogue science-société est au cœur de nos actions » Infectiologue, ancien doyen de la Faculté de biologie et de médecine de l’Université de Lausanne, Patrick Francioli est membre du Conseil de fondation et préside la Commission scientifique de la Fondation Leenaards, devenue un acteur majeur dans le paysage scientifique lémanique. Pulsations Qu’est-ce qui vous a décidé à rejoindre la Fondation Leenaards en 2012 ? Patrick Francioli De par mon parcours hospitalouniversitaire, j’ai bien sûr été sensible au fait que la recherche biomédicale est un des domaines d’action de la Fondation. Mais j’ai trouvé également très attrayant qu’elle ne se limite pas à cette thématique et soit active aussi dans le domaine social et de la culture. Ces trois axes créent un large éventail d’initiatives qui peuvent parfois entrer en résonance et permettent des actions d’envergure.

Le budget annuel alloué au soutien à la recherche biomédicale dépasse les 3 millions de francs… vous devez recevoir beaucoup de candidatures. Quels sont les critères majeurs qui guident vos choix ? Nous sommes en effet dans une région riche en institutions de recherche et très dynamique. La Fondation fonctionne surtout par des appels à projets, et il est parfois difficile de choisir entre tous les dossiers. Nous avons à cœur de soutenir les projets de haut niveau scientifique, mais aussi ceux 12

dont on espère qu’ils pourront s’inscrire dans le long terme, au-delà de la durée de notre financement. Nous aimons faire fructifier de bonnes idées en parvenant à créer des effets de levier. La Suisse est un petit pays, travailler ensemble est très important pour les scientifiques s’ils veulent rester compétitifs au niveau mondial. Nous sommes donc particulièrement sensibles aux projets collaboratifs, qui associent des équipes de différentes institutions et si possible dans différents cantons. Cette année, un de nos prix scientifiques a d’ailleurs récompensé un groupe de jeunes médecins affiliés aux HUG, à l’UNIGE, à l’UNIL et au CHUV, dont le projet a pour but d’évaluer l’effet de la méditation en pleine conscience dans la prise en charge d’adolescents en difficulté. La recherche « translationnelle » est justement parmi vos priorités : faire dialoguer cliniciens et chercheurs des sciences de base est devenu incontournable ? Il est essentiel que les scientifiques qui travaillent sur un même sujet se comprennent et échangent. A Lausanne, les deux facultés de biologie et de médecine ont d’ailleurs été réunies quelques années avant que j’en devienne le doyen. Il y a de plus en plus d’échanges entre ces deux disciplines et la Fondation est particulièrement active pour soutenir les jeunes médecins qui souhaitent acquérir des compétences de recherche. Nous avons mis en place un programme de bourses et de prix pour les aider à développer en parallèle une carrière de médecin et un projet de recherche.


L’invité

Est-il fréquent que vous travailliez main dans la main avec d’autres fondations ? Oui ! Notre directeur, Peter Brey, est très attentif à cela. Quand nous examinons des projets, nous essayons de voir si d’autres fondations peuvent être impliquées, là aussi pour créer une synergie et être plus efficaces dans notre soutien. Pour la relève académique clinique, la Fondation Leenaards a un programme de soutien facultaire à Lausanne alors que le Fondation Jeantet se concentre sur Genève.

Vous siégez également à la Commission âge et société de la Fondation : quels sont ses objectifs ? Plutôt que d’éparpiller les actions sur de multiples thèmes sociétaux, la Fondation a pris le parti de se concentrer sur un seul. Le vieillissement et la place des personnes âgées dans notre société est un enjeu majeur en Suisse comme dans de nombreux pays. Mais là aussi, nous essayons d’avoir un angle d’attaque original et de toujours penser à la pérennisation des projets que nous accompagnons. 

SAVOIR + www.leenaards.ch

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Janvier - Mars 2019

Le dialogue science-société est au cœur des actions de la Fondation Leenaards : les citoyens sont-ils assez impliqués sur les enjeux scientifiques et médicaux ? Il est difficile d’avoir une vision d’ensemble. En tout cas, parmi les événements et les initiatives que nous soutenons et qui sont destinés à faire du lien avec le public, la plupart ont jusqu’ici eu du succès. Dans notre région les sciences sont plutôt bien médiatisées, c’est une chance. Mais nous avons le sentiment que les journalistes scientifiques se font de plus en plus rares et cela nous préoccupe. C’est peut-être un futur axe d’action pour la Fondation.


Par Élodie Lavigne Illustrations Bogsch & Bacco

Janvier - Mars 2019

D o s s i e r

Pulsations

Mon enfant va chez le psy, est-ce grave ? L’équilibre de l’enfant est une préoccupation majeure chez les parents, si bien que consulter un « pédopsy » n’est plus une exception aujourd’hui. Les experts du Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent nous dévoilent comment venir en aide à ceux qui sont en souffrance.

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Dossier

Photo : Julien Greorio

Dr DANTE TROJAN

Pour autant, demander l’aide d’un pédopsychiatre peut être stigmatisant ou vécu comme un échec par les parents. « Si on se casse un bras, on va chez l’orthopédiste. Cela devrait être pareil si les émotions débordent ou si l’anxiété est trop présente », commente le Dr Dante Trojan, responsable de l’Unité péri-hospitalière. Pour la Pre Micali, il ne faut pas hésiter à consulter, car « beaucoup de problèmes peuvent se résoudre et ne jamais revenir ». Plus tôt on intervient, mieux on peut modifier le cours des choses.

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Témoignage #1

« On punit, mais cela ne sert à rien » YOLANDE, maman de Kismath (12 ans) et de Widad (9 ans)

« A la crèche déjà, ma fille avait du mal à rester en place. A la maison, il fallait toujours lui courir après. Elle sortait de table, n’arrivait pas à se concentrer et ne finissait jamais ce qu’elle avait com­­mencé. On s’énerve car l’enfant n’écoute pas. On punit, mais cela ne sert à rien. Avec le pédiatre, nous avons attendu qu’elle rentre à l’école, mais son comportement ne s’est pas arrangé. On m’a alors orientée vers la guidance infantile. Le diagnostic de trouble du déficit de l'attention-hyper­ activité (TDA-H) a été posé. J’étais soulagée de comprendre pourquoi elle était comme ça. Une aide à la maison m’a permis de mieux accompagner mes enfants – mon fils souffre du même trouble – dans leurs activités et de mieux réagir à leur comporte­ ment. A l’école, ma fille avait beaucoup de difficultés dans les apprentissages. Avec les autres, il y avait toujours des problèmes. Elle se sentait mise à l’écart. Aujourd’hui, grâce aux médicaments, elle est plus calme, son niveau scolaire s’est beaucoup amélioré et elle a des amis. Elle voit un psychothérapeute, ce qui la rassure beaucoup. »

Janvier - Mars 2019

« Pour être épanoui, un enfant doit être rassuré, accompagné et encadré. Il a besoin de sécurité interne et relationnelle, qui sont indissociables l’une de l’autre »

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es enfants heureux, épanouis et bien dans leurs baskets. C’est sans doute le souhait de tout parent. Les conseils pour bien faire ne manquent pas, de même que les étiquettes qui épinglent les difficultés à vivre des plus jeunes. Hyperactif, avec un déficit d’attention, déprimé, anorexique, boulimique, haut potentiel, etc. C’est à se demander si l’enfant d’aujourd’hui va moins bien qu’hier. Pas forcément, répondent les experts des HUG rencontrés pour ce dossier. « Les enfants grandissent plus vite et sont exposés à ce qu’il se passe dans le monde, cela peut jouer un rôle », reconnaît toutefois la Pre Nadia Micali, nouvelle médecin-cheffe du Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (SPEA). Les connaissances actuelles permettent aussi de mieux identifier les problèmes psychiques. Et c’est une bonne chose, car « sans diagnostic, on ne peut pas soigner et recourir aux meilleurs outils thérapeutiques », souligne la Pre Micali.


Pulsations

Normal ou pas ?

Janvier - Mars 2019

D o s s i e r

Mais, en tant que parent, comment savoir si ce qu’on vit avec son enfant relève d’une difficulté passagère ou d’un trouble psychique ? Les spécialistes sont justement là pour distinguer le normal du pathologique et établir un diagnostic différentiel. Un doute ou une inquiétude peuvent à eux seuls justifier la demande d’un rendez-vous médical, ne serait-ce que pour y trouver de la réassurance.

« La pédopsychiatrie est une discipline complexe qui doit composer avec l’ensemble du milieu : la famille, le réseau, la société. Elle doit rester ouverte et consciente de ces différentes couches ». PRE NADIA MICALI

Mais lorsque certains signes sont présents, il est conseillé de consulter : changements physiques ou psychologiques chez l’enfant, tristesse durable, anxiété, agressivité, idées noires, goûts et intérêts restreints, comportements addictifs ou gênants pour l’entourage, régressions, difficultés relationnelles à l’école, avec les pairs ou la famille, entre autres. Certains enfants manifestent bruyamment leur mal-être, tandis que d’autres s’isolent et s’enferment dans le silence. Parfois, c’est tout le système familial qui souffre.

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Cependant, tient à rassurer le Dr Trojan, « ce n’est pas parce qu’on pousse la porte d’un pédopsychiatre (ou psychologue) que l’enfant est malade ». Le pédiatre peut aussi offrir une première écoute et référer, si nécessaire, la famille à un spécialiste. Le pédopsychiatre essaiera, quant à lui, de découvrir ce qui se cache derrière le motif de consultation. Un concentré de compétences

Véritable pôle de compétences multi­ disciplinaire, les HUG répondent aux problématiques courantes comme aux plus graves, avec des réponses spécifiques. Le SPEA dispose d’une Unité ambulatoire péri-hospitalière, de soins hospitaliers (avec un hôpital de jour), d’une Unité de guidance infantile pour les 0 à 5 ans, de Malatavie Unité de crise pour la prévention et le traitement du suicide, soutenue par Children Action, et d’une unité de liaison. Les urgences pédiatriques proposent une intervention pédopsychiatrique rapide dans les situations de crise aiguës (décompensation, tentative de suicide, troubles graves du comportement, alcoolisation, etc.).  Suite page 18


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Dossier

Trouble du déficit de l’attentionhyperactivité (TDA-H) Environ 5% des enfants sont touchés par un TDA-H. La Dre Isaline Ducommun, cheffe de clinique à l’Unité ambulatoire péri-hospitalière, déconstruit pour nous quelques idées reçues.

Le TDA-H est en progression.

Témoignage #2

« Malatavie, un service extraordinaire qui nous a sauvé la vie » JEANNE*, maman d’Antoine* (15 ans)

« Antoine dormait mal, il était malheureux, se sentait dépassé, s’enfermait et ne communiquait plus. Rapidement, le psychiatre que nous avons consulté en ville nous a dirigés vers Malatavie Unité de crise. Etant donné son état et ses idées noires, l’équipe soignante a proposé d’hospitaliser Antoine. Cela a été un choc. On croyait qu’on était une famille harmonieuse, que l’on était très proches de nos enfants, mais ce jour-là notre monde s’est écroulé. Pendant les premières 48 heures, nous n’avons pas eu de contact avec lui. Ce détachement complet fait baisser la pression, protège les jeunes des stress externes et des jugements. Dans un appartement accueillant qui ne ressemble en rien à un hôpital, ils se retrouvent durant deux à quatre semaines avec des adolescents avec qui ils peuvent partager leur expérience. Grâce à une équipe extrêmement généreuse et extraordinairement humaine, ils apprennent à verbaliser leurs émotions.

Le TDA-H désigne deux troubles distincts qui se manifestent seuls ou ensemble. VRAI Le déficit d’attention et l’hyperactivité obéissent à deux mécanismes différents et ont leurs symptômes propres. Un enfant hyperactif a beaucoup de mal à tenir en place, à se concentrer, papillonne d’une activité à l’autre, parle beaucoup, perd ou oublie ses affaires, peut être impulsif et avoir de la peine à gérer ses émotions. L’enfant souffrant d’un trouble de l’attention seul est décrit comme étant dans la lune, et ne dérange généralement pas la classe. Il éprouve autant de peine à se plonger dans une tâche et à rester concentré. Les deux types peuvent rencontrer des difficultés dans les apprentissages et présenter des problèmes scolaires, l’un de manière plus bruyante et l’autre plus discrète.

De mon côté, j’étais complètement perdue. Les Drs Anne Edan, Santiago Peregalli et Nihed Boughanem-Vallotton m’ont beaucoup aidée. Ils sont à la fois très professionnels et très humains. Grâce à leur soutien, j’ai appris à être à l’écoute, sans juger, et à redonner à mon fils une énergie positive, mais aussi à le laisser tranquille. Je ne trouve pas les mots pour exprimer ma reconnaissance. » * Prénom d’emprunt.

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FAUX Il n’y a pas d’évidence là-dessus. Aujourd’hui, nous en avons une meilleure connaissance, de bons outils pour le dépister et le diagnostiquer. S’il peut se manifester tôt, on attend généralement l’entrée à l’école pour poser un diagnostic, car c’est souvent à ce moment-là que l’enfant est mis en difficulté.


 Suite de la page 16 Après le temps des urgences, une hospitalisation est parfois nécessaire. Celle-ci est également indiquée dans les cas de dépressions et phobies scolaires graves, de tentatives de suicide ou de troubles de désorganisation psychotiques, par exemple. Ou encore lors­qu’une situation s’aggrave, que l’environnement familial n’arrive plus à faire face, ou qu’un traitement ambulatoire ne porte pas ses fruits. En effet, comme l’explique le Dr Rémy Barbe, responsable de l’unité, « il faut parfois du temps pour comprendre les besoins de l’enfant et de sa famille et déterminer les bons outils thérapeutiques pour les aider ».

« Nous explorons les liens, l’histoire familiale, l’univers de l’enfant avant même sa naissance et les repré­sentations parentales » Dr RÉMY BARBE

Le séjour – dont la durée moyenne est de 3 à 4 semaines – permet une rencontre approfondie, de poser un diagnostic plus abouti, et d’initier le traitement qui se fera essentiellement en ambulatoire. La richesse des équipes soignantes (personnalités, spécialités, âges et sexes différents) est, de l’avis du Dr Barbe, un véritable plus dans la prise en charge : « Le jeune peut avoir une diversité d’interactions qui permettent à l’équipe d’explorer différentes facettes de son fonctionnement psychologique .»

Inclure les proches

Que ce soit en soins hospitaliers ou ambulatoires, les outils à disposition sont nombreux, « et affinés au gré des connaissances scientifiques », précise la Pre Micali. Parmi eux : les thérapies individuelles, familiales, de groupe, les médiations et les médicaments. Le jeu et le dessin sont les supports privilégiés avec le jeune enfant, pour l’aider à s’exprimer et à entrer en relation avec le thérapeute. Chez les adolescents, ce sont davantage le verbal et l’émotionnel qui servent à tisser un lien de confiance. A tout âge, les parents représentent une part active des soins : « On ne peut pas penser la prise en charge du patient sans inclure sa famille (parents, fratrie, etc.) et le reste de l’entourage relationnel », indique le Dr Trojan. La prise en charge s’appuie par ailleurs sur les innovations thérapeutiques. La recherche en neurosciences et en génétique ouvre de nouvelles pistes de traitement et de prévention, se réjouit la Pre Micali : « La période actuelle est très intéressante pour la pédopsychiatrie car nous commençons à comprendre pourquoi certains enfants développent des troubles ». L’avenir, c’est aussi la Maison de l’enfant et de l’adolescent (MEA) qui verra le jour dans cinq ans. Une structure unique dédiée aux psychopatho­ logies de l’enfant et de l’adolescent et à la recherche. La MEA accueillera les 0 à 18 ans ainsi que la consultation Santé jeunes pour les 12 à 25 ans. 

Photo : Julien Greorio

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D o s s i e r

Pulsations

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SUITE DE LA PAGE 17

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Le TDA-H est induit par notre société.

Pé do ps

FAUX Les neurotransmetteurs (moins efficaces ou insuffisamment nombreux) chez les enfants atteints de TDA-H ainsi que l’hérédité sont en cause. Si tout enfant est naturellement sensible à son environnement, cela ne crée pas pour autant un TDA-H. A noter que l’anxiété, la dépression ou la maltraitance peuvent entraîner des symptômes similaires (agi­tation, concentration difficile, baisse de l’estime de soi, etc.). D’où l’im­portance d’un diagnostic clair capable d’expliquer les symptômes.

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Dossier

La culture pour redonner goût à la vie Associer les soins à la culture pour lutter contre le suicide chez les jeunes, dans et en dehors de l’hôpital : voilà en substance le concept d’Artopie. Ce projet novateur, mis en place par les HUG et la Fondation Children Action, a pu voir le jour en 2018, grâce au soutien de la Fondation d’Harcourt. Il s’adresse aux adolescents suivis au sein de Malatavie Unité de crise et de l’Unité d’hospitalisation du Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, mais également au grand public.

Le méthylphénidate (Ritaline®) est le traitement médicamenteux recommandé. VRAI Cette molécule est délivrée en première intention en raison de son efficacité et du recul qu’on a à son égard. Mais d’autres médicaments (psycho­ stimulants ou non) existent et peuvent être proposés en fonction de la réponse de l’enfant au traitement initial. Une psychothérapie est souvent associée pour aider l’enfant dans ses difficultés (faible estime de soi, problèmes d’interaction avec les autres, etc.) de même qu’une guidance parentale.

« Avec Artopie, l’idée est d’élargir l’offre de médiations de soins que propose déjà Malatavie, avec l’écriture, la photographie, le dessin, la fiction, mais aussi de mettre en place des médiations avec la Cité en développant des collaborations avec des acteurs culturels multiples », explique Mélanie Varin, coordinatrice culturelle, engagée pour ce projet pilote grâce au financement de Children Action. En s’ouvrant ainsi sur la cité, Artopie cherche à briser les tabous et déstigmatiser le suicide. « Il n’est pas forcément lié à un trouble psychique, mais à une souffrance adolescente. Or, la souffrance n’est pas une maladie. Par ce biais, on espère toucher les adolescents à risque et qui n’ont jamais consulté », conclut la Dre Edan.

Ce traitement est dangereux. FAUX Comme tout médicament, il a des risques et des effets secondaires, c’est pourquoi il doit être prescrit par un spécialiste et exige un suivi. Mais il permet à l’enfant de pallier ses difficultés de manière considérable. Certains parents craignent toutefois cette médication. En réalité, les études montrent que soulager les symptômes réduit le risque d’automédication avec d’autres substances (cannabis, alcool, etc.) à l’adolescence. Bien informer les parents est indispensable.

Plus d’informations www.arthug.ch (rubrique « Artopie »)

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Pourquoi recourir à l’art ? « A l’adolescence, la parole seule n’est pas si simple », soulève la Dre Anne Edan, responsable de Malatavie Unité de crise. La médiation culturelle offre des expériences de communication inédites, tout en étant pourvoyeuse de liens sociaux, que l’on sait très protecteurs : « C’est un excellent moyen d’exprimer ses émotions, de trouver du réconfort et de faire des découvertes dans un plaisir partagé », poursuit la spécialiste. L’art permet d’adopter un autre regard sur ce qu’on vit et de sortir de l’impasse.


Pulsations

A la tête du Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (SPEA) depuis octobre 2017, la Pre Nadia Micali est une experte reconnue au niveau international des troubles de l’alimentation et du comportement alimentaire. L’occasion de nous parler de ces problèmes qui touchent 10 % des enfants et un quart des adolescents.

Pulsations Pulsations Les Lestroubles troublesdu ducomportement comportement alimentaire alimentairedébutent débutentsouvent souvent ààl’adolescence. l’adolescence.Pourquoi ? Pourquoi ? Pre PreNadia NadiaMicali Micali C’est C’estprobablement probablementmulti-

factoriel. multifactoriel. L’adolescent L’adolescent vit de vit nombreux de nombreux changements changementsdans dansson soncorps corpsetetdans danssa savie sociale. vie sociale. Les recherches Les recherches montrent montrent le rôle le des rôlefacteurs des facteurs hormonaux. hormonaux. C’est C’est souvent souvent sur surun unterrain terraingénétique génétiquepropice propiceetetdans dans un uncontexte contexteparticulier particulierque queles lestroubles troublesse déclenchent se déclenchent à l’adolescence. à l’adolescence. YY a-t-il a-t-il des des signes signes avant-coureurs avant-coureurs durant durant l’enfance ? l’enfance ?

D’après D’aprèsles lesrésultats résultatsd’anciennes d’anciennesétudes, études, que quemon monéquipe équipecherche chercheààvérifier, vérifier,ilil semblerait sembleraitque quedes desdifficultés difficultésalimentaires alimentaires durant durantl’enfance l’enfance(alimentation (alimentationsélective, sélective, chipotage, chipotage,manque manqued’appétit) d’appétit)soient soientun un facteur facteurde derisque. risque.La Larecherche rechercheactuelle actuelle montre montreque quelalagénétique génétiqueetetl’environnement l’environnement (traumatisme, (traumatisme,abus abussexuels sexuelsetetphysiques, physiques, moqueries, moqueries,importance importanceque quelalasociété société corde accorde auxaux apparences, apparences, etc.) etc.) en en sont sont d’a mais d’autres, les troubles mais lesalimentaires troubles alimentaires ont des c ont des causes multiples. Quel est le rôle de l’éducation et des parents ?

Lorsqu’un jeune a des troubles du comportement alimentaire, les parents en souffrent beaucoup. Aujourd’hui on sait que les difficultés observées dans la famille sont plutôt la conséquence des troubles, et non l’inverse comme on l’a longtemps pensé. Il faut donc arrêter de culpabiliser les parents. Au contraire, la famille a un rôle important dans la détection des problèmes et le recours aux professionnels de la santé. Photo : UNIGE

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Vaincre les troubles

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Pé do ps

alimentaires

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Dossier

Qu’est-ce que les parents devraient savoir ?

On parle beaucoup d’anorexie et de boulimie. Pourquoi ?

Parce que ce sont les problèmes les plus fréquents et les plus dangereux. L’anorexie, qui touche 1 à 2 % des jeunes, est un des troubles psychiatriques les plus graves (mortalité dans 10 à 20 % des cas). La boulimie (2 à 3 % des jeunes), qui se caractérise par des compulsions alimentaires avec des comportements compensatoires pour éviter de grossir, a aussi des conséquences somatiques sérieuses, notamment cardiaques. Encore plus fréquente (5 % des jeunes), l’hyperphagie boulimique augmente les risques de surpoids et d’obésité et son cortège de morbidités. Elle se distingue de la boulimie par l’absence de stratégies pour empêcher la prise de poids.

Ces deux extrêmes se rejoignent-ils ?

L’anorexie et la boulimie sont à la fois très différentes et liées. Dans les deux cas, il y a une grande importance accordée au poids, à la silhouette, et des comportements communs (restrictions et compulsions). Sur le plan psychologique, on observe une dérégulation émotionnelle, un tempérament anxieux, de la souffrance et de la honte, parfois. En grandissant, on peut passer d’un diagnostic à l’autre. Comment soigner ces maladies ?

C’est maintenant prouvé : les prises en charge hautement spécialisées et précoces améliorent le pronostic, c’est ce qu’on est en train de développer aux HUG. Quand il y a un problème, il ne faut pas attendre. Les parents sont une grande ressource pour soigner les enfants. Pour l’anorexie, les thérapies systémiques spécifiques développées au Maudsley Hospital (Londres), où je me suis formée, sont les mieux évaluées. Les thérapies cognitives et comportementales ont quant à elles fait leurs preuves contre la boulimie et l’hyperphagie boulimique. 

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D’abord, chaque enfant est différent dans son rapport à l’alimentation. Certains ont plus de difficultés à accepter de nouveaux aliments, ont des goûts précis, sont plus à l’aise avec certaines textures que d’autres. Par ailleurs, il existe des comportements alimentaires (difficultés à accepter de nouveaux aliments) qui font partie du développement et qui s’améliorent naturellement. Mais il faut s’inquiéter si l’enfant – dès 11-12 ans voire plus tôt – devient plus rigide, s’il s’impose un régime très dur, s’il écarte soudain certains aliments, s’il fait des choses en cachette ou s’il ment. Et consulter si son comportement alimentaire a des répercussions physiques ou psychologiques comme une prise ou une perte de poids, de la fatigue, des maux de tête, des troubles du sommeil, des difficultés dans le rapport aux autres (repli, isolement) et à l’école.


Par Elisabeth Gordon Photo Fred Merz | lundi13

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R e n c o n t r e

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Le foyer d’une épilepsie mieux localisé Responsable de l’Unité d’épileptologie du Service de neurologie, la Pre Margitta Seeck a élaboré un outil diagnostique de haute résolution qui améliore la précision des interventions chirurgicales. Clinicienne et chercheuse, elle est la première femme lauréate du prix Berger 2018 décerné par la Fédération internationale de neurophysio­ logie clinique pour l’ensemble de ses travaux.

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Rencontre

Y a-t-il eu de réelles avancées dans le traitement de l’épilepsie au cours des dernières décennies ? Pre Margitta Seeck Depuis la fin des années 1980, de nombreux médicaments ont été développés, certains ayant une efficacité accrue, d’autres moins d’effets secondaires. De plus, ces molécules ont des modes d’action différents ; elles peuvent donc être combinées, ce qui nous offre un grand choix dans les traitements. Pulsations

Quelle est sa particularité ? Cet outil diagnostique, non invasif, est beaucoup plus performant que les autres techniques d’imagerie cérébrale, qui ne donnent que des mesures indirectes de l’activité électrique du cerveau (le PET mesure sa consommation de sucre et l’IRM montre les lésions). Nous avons d’ailleurs été les premiers en Europe à enregistrer, à l’aide de cet EEG haute résolution, l’activité des neurones, ce qui améliore nos connaissances sur le cerveau. Grâce à cette technique, les chirurgiens interviennent avec une plus grande précision. La plupart de nos patients n’ont plus eu de crises après leur opération.

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Cela signifie-t-il qu’on peut maintenant supprimer les crises d’épilepsie ? Cela reste toujours l’objectif que l’on vise. 80% des patients qui ont été opérés peuvent reprendre une vie sans crise et envisager de poursuivre ou de reprendre une activité professionnelle dont ils avaient été privés. 

Le plus grand centre de Suisse Dès 2019, le Service de gériatrie aux Trois-Chêne et les Services de psychiatrie à Belle-Idée devraient pouvoir pratiquer des EEG à haute résolution. « Cet outil diagnostique est très utile pour les personnes âgées ayant des états confusionnels et pour les patients instables du point de vue psychiatrique », explique la Pre Margitta Seeck, responsable de l’Unité EEG et épileptologie du Service de neurologie. Cette unité des HUG, qui interprétera les données issues de cet examen, sera alors « la plus grande de Suisse dans ce domaine ». Déjà, les HUG abritent le plus important centre de chirurgie de l’épilepsie du pays, « le seul qui traite à la fois les enfants – le plus jeune avait trois mois – et les adultes ».

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Grâce à l’imagerie médicale notamment, la chirurgie a également progressé. Quand y a-t-on recours ? Lorsque les approches médicamenteuses ne donnent pas les résultats escomptés. En cas d’épilepsie focale, c’est-à-dire quand le foyer est localisé, on peut l’ôter. A l’issue de cette résection, 80% des patients n’ont plus de crises. En outre, nous disposons d’un nouveau traitement qui est en développement, la neuromodulation. Cette technique consiste à stimuler électriquement des zones du cerveau ou le nerf vague à l’aide d’électrodes implantées dans le cuir chevelu ou dans le cou. Il s’agit d’un traitement palliatif, utilisé quand les autres ont échoué. Il donne de bons résultats chez la moitié des patients : leurs crises sont moins fréquentes ou moins sévères.

Vous avez élaboré une nouvelle technique de diagnostic, l’EEG (électroencéphalogramme) à haute résolution. En quoi consiste-t-elle ? L’EEG enregistre l’activité électrique du cerveau en y implantant des électrodes et, plus celles-ci sont nombreuses, plus les mesures sont précises. En utilisant un dispositif récemment commercialisé – il renferme 256 électrodes qu’on applique à l’aide d’un bonnet – nous obtenons des images 3D en haute résolution du cerveau et, de cette manière, localisons la source de l’activité épileptique.


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Cortex Partie intermédiaire du cheveu qui détermine sa solidité, son élasticité et sa direction.

Cuticule Couche externe constituée de cellules mortes qui protège l’intérieur du cheveu.

Sebum Film lipidique (graisseux), produit par la glande sébacée, qui protège du dessèchement.

Anatomie du cheveu

En millimètres, la vitesse à laquelle pousse un cheveu par jour.

Follicule Cavité où naît le cheveu et lui donne forme et structure (crépu, lisse, etc.).

Canal médullaire Tube central du cheveu plus ou moins gros. C’est là que le cheveu stocke ce que l’on respire ou ingère. La police scientifique l’utilise pour ses enquêtes.

Hypoderme

Derme

Epiderme

En moyenne, le nombre de cheveux perdus par jour.

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Eumélanine

Plus la quantité d’eumélanine est importante, plus le cheveu est foncé.

Les mélanocytes produisent deux types de pigments : • l’eumélanine noire ou brune • la phéomélanine rouge ou jaune

Elle dépend de la concentration, à leur racine, de cellules pigmentaires appelées mélanocytes.

Couleur des cheveux

Le stock des cellules souches qui produisent ces mélanocytes est limité. Avec l’âge, lorsqu’il n’y a plus de réserve, les cheveux n’ont plus de coloration et deviennent blancs. C’est un phénomène physiologique inéluctable.

Mélanocytes

Phéomélanine

Le nombre de cycles de vie d’un cheveu.

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Expert : Pr Wolf-Henning Boehncke, médecin-chef du Service de dermatologie et vénéréologie

Elément faisant partie de la pilosité humaine, le cheveu ne pousse pas de façon continue, mais selon un rythme cyclique qui varie selon les individus, l’âge et les saisons. La chute des cheveux ou alopécie est dans la très grande majorité des cas naturelle et programmée génétiquement.

Le cheveu

Par Michael Balavoine Illustration Muti | Folioart

L ’ i n f o g r a p h i e

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Anagène

Follicule pileux

Catagène

Télogène

Cette phase aboutit à la mort et à l’expulsion du cheveu qui laisse la place à un nouveau follicule en phase anagène.

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Alopécie androgénétique

Durée : 15 jours en moyenne

Elle consiste en une phase de repos pendant laquelle le cheveu cesse d’évoluer. Le bulbe disparaît et le follicule se resserre pour expulser le cheveu mort.

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stade IV

stade V

stade VII

stade III

stade VI

stade II

stade II

stade III

stade I

Des médicaments peuvent ralentir le processus de calvitie, mais ne sont pas sans risques (fertilité notamment). Les greffes demandent du savoirfaire. Consultez un spécialiste avant toute démarche.

L’alopécie féminine survient principalement après la ménopause, lorsque le rôle protecteur des hormones féminines a disparu. Elle touche le sommet du crâne (tonsure). La classification de Ludwig en détermine les trois stades.

L’échelle de Nordwood, mise au point dans les années 50, quantifie la progression de la perte de cheveux chez l’homme, en graduant la calvitie entre 1 et 7. stade I

Traitements

Femme

Homme

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Perte des cheveux liée au fonctionnement de la testostérone (hormone sexuelle mâle). Elle est la forme la plus répandue de calvitie (perte de cheveu définitive) et touche différemment les hommes et les femmes. Des formes plus rares, liées à des traitements médicaux (chimiothérapies, radiothérapie, notamment), à des problèmes de peau (brûlure par exemple), de parasites (teigne) ou à une maladie auto-immune (pelade), peuvent également engendrer une alopécie.

Veine Artère

Bulbe

Durée : 4 à 7 ans chez la femme, 2 à 4 ans chez l’homme.

Il s’agit de la phase active du cheveu, celle pendant laquelle il vit et pousse régulièrement.

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Il se divise en trois phases successives : croissance (phase anagène), régression (phase catagène) et repos (phase télogène). En moyenne, un cheveu passe par sept cycles avant de mourir définitivement. Sa durée de vie est fixée génétiquement.

Cycle de vie d’un cheveu

L’infographie


Pulsations

Les directives anticipées permettent de déterminer à l’avance les traite­ ments souhaités ou non. Le projet anticipé de soins peut être une alternative. Par Giuseppe Costa

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D r o i t

Exprimer ses volontés

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omment exprimer vos préférences au sujet de traitements si un jour vous en êtes incapable ? Avec des directives anticipées. Inscrites dans la loi, elles sont l’expression écrite de votre volonté sur le type de soins que vous souhaiteriez recevoir ou non dans des situations données, au cas où vous auriez perdu votre discernement. « Cette démarche s’inscrit dans le droit à l’autodétermination et le principe d’autonomie de la personne. Les directives anticipées aident les mé­ decins à prendre des décisions dans des contextes difficiles, ainsi que les proches qui n’ont plus à se demander ce que la personne aurait souhaité », souligne la Pre Sophie Pautex, nouvelle médecincheffe du Service de médecine palliative.

SAVOIR + Brochure sur les directives anticipées www.hug-ge.ch/directives-anticipees

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Une aide pour les rédiger

Les volontés exprimées sont les plus diverses : refus d’être réanimé, adminis­ tration d’antidouleurs, recours à une alimentation artificielle, maintien à domicile le plus longtemps possible, etc. Généralement, une personne pense aux directives anticipées lorsqu’elle est inquiète au sujet de sa santé ou qu’elle commence à imaginer des complications graves de sa maladie. A ce moment, l’aide d’un tiers pour rédiger ses intentions dans un langage intelligible est utile. « Le médecin peut tenir ce rôle afin de formuler de manière réaliste sa pensée. Par exemple, il expliquera à son patient que vouloir une réanimation, mais refuser une hospitalisation aux soins intensifs, peut s’avérer contradictoire », relève la Pre Pautex. Et d’ajouter : « Les directives anticipées ne sont pas que l’expression de refus. Certains patients sont très demandeurs de soins, même s’ils sont très malades. Il est surtout important d’échanger sur les prio­rités face à la maladie. » Dans ce document, la personne peut désigner un représentant thérapeutique, chargé de faire respecter ses volontés au cas où elle perdrait sa capacité de discer­ nement. « Mais tant que le patient reste un interlocuteur, les décisions concernant sa prise en charge se prennent avec lui », insiste toutefois la Pre Pautex. Selon une enquête de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) menée en 2017, quelque 10% de la population de Suisse romande a rédigé des directives anticipées. Com­­­­ment interpréter ce chiffre modeste ?


Droit

en matière de soins « Certes, elles sont moins connues qu’en Suisse alémanique, mais dans notre région, on promeut l’autonomie des patients et le partenariat. De plus, les gens connaissent les soins palliatifs et savent qu’on ne va pas s’acharner. Comme ils ont confiance dans la prise en charge, ils ne ressentent pas le besoin d’écrire », répond-elle.

« Je ne veux plus d’intrusion dans mon corps »

Projet anticipé de soins

Autre approche pour faire part de ses désirs: le projet « Soins coordonnés », lancé en 2015 par l’OFSP dans sa stratégie Santé2020. Il vise lui aussi à renforcer l’autodétermination des patients pour que la prise en charge soit mieux planifiée en fonction de leurs besoins. « Le projet anticipé de soins est un processus actif de communication. On dialogue avec le patient de sa situation, de son évolution, de la survenue possible de complications et de ce que l’on met en place si elles apparaissent. Dans cette discussion, il est fondamental d’inclure les proches et toutes les personnes qui gravitent autour du patient : infirmière, aide-soignante, physiothérapeute, etc. », résume la Pre Pautex. Elle relève encore l’importance de former les médecins de famille à ce type d’entretien et que cela soit mieux rémunéré. Surtout, elle est convaincue du bien-fondé de cette stratégie, encore peu connue du grand public : « Cela améliore la qualité de vie des personnes concernées, la satisfaction des proches et le maintien à domicile ». 

LIEU ET DATE

Se sentant très affaibli, il manifeste une certaine résignation. « Des gens s’accrochent à la vie à n’importe quel prix, pas moi. Je ne veux pas rentrer dans une dynamique d’acharnement et de surenchère médicale. J’ai pu beaucoup échan­ger avec mes fils et ils connaissent mes souhaits », ajoutet-il, serein et fier de l’amour familial qui l’entoure et l’accompagne.

SIGNATURE

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Jaro, 81 ans, souffre d’une maladie évolutive du foie, d’atteintes du système nerveux périphérique et d’une cardiopathie. Une santé fragile à laquelle s’ajoute le décès de son épouse. Dans ce contexte difficile, il discute du refus de certains actes médicaux avec son fils, qu’il désigne comme représentant thérapeutique. Et il consigne ses volontés dans des directives anticipées. « Mon corps a beaucoup souffert. J’ai un problème au foie, mais je refuse une biopsie pour en savoir davantage. A mon âge, je ne veux plus d’intrusion dans mon corps. J’ai déjà été assez opéré et hospitalisé », dit-il.


Par André Koller Photos Nicolas Righetti | lundi13

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R e p o r t a g e

Pulsations

Les HUG soignent la relation avec les patients Population vieillissante, évolutions technologiques, scientifiques et des mentalités : la société bouge. L’hôpital aussi.

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ongtemps, les efforts ont porté sur la technicité et l’informatisation. En 2016, les HUG ont lancé Plus de temps pour les patients, un projet qui valorise davantage la relation humaine. Déployé à l'échelle de l’institution début 2018, son objectif est de donner aux soignants davantage de temps auprès des patients pour améliorer la qualité du lien thérapeutique. « Un principe phare a guidé toute notre réflexion : se recentrer sur le patient, ses besoins et ses attentes », explique Sophie Le Du, cheffe de ce projet qui s’inscrit dans le plan stratégique Vision 20/20. Concrètement, les unités sont réorganisées afin de préserver les activités médicoinfirmières des interruptions intempestives 28

Huddle : tous les métiers se réunissent deux fois par jour pour partager les informations pertinentes.


Reportage

et des contretemps. Le temps gagné est utilisé pour renforcer la communication, le soutien émotionnel et les liens de confiance avec les patients. Réforme à 360°

« En 2016 et 2017, nous avions testé le modèle dans trois unités pilotes : neurochirurgie, médecine interne et réadaptation. De façon concluante. Nous avons accru de 25% le temps passé auprès des patients. On a aussi constaté que les appels – les coups de sonnette – ont diminué en moyenne de 50%. En nouant des alliances plus fortes, on augmente la qualité des soins et la satisfaction de tous », constate la cheffe de projet.

La visite revisitée

Quels sont ces outils ? L’une des mesures importantes est la réforme de la visite médicosoignante. Menée par les Drs Thomas Agoritsas et Pauline Darbellay, cette initiative recentre ce moment privilégié sur la communication et la relation humaine. En amont de la visite, des mesures sont prises pour éviter les interruptions : téléphones des participants déviés, panneau « Ne pas déranger » apposé sur la porte de la chambre, etc. Pendant la visite, les soignants se placent à la tête du lit, et non plus au pied ou autour de l’ordinateur portable. Le plan de prise en charge, rédigé en grosses lettres sur une ardoise A4, est détaché d’un grand tableau affiché dans la chambre, présenté au malade et discuté avec lui. Enfin, l’échange se termine toujours par une évaluation de la satisfaction : qualité d’écoute et des informations données, implication dans les décisions, etc. La visite est un élément du projet, qui en comporte de nombreux autres. Comme les 29

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Une réforme de cette envergure a un impact sur toute l’organisation de l’unité et même du service. Tous les corps de métiers sont concernés, des agents de propreté aux médecins-chefs de service. « Notre force, c’est de partir du terrain. On ne fait pas table rase. Nous optimisons des processus existants, inhérents à l’unité. De plus, les outils fournis pour mener à bien la réforme sont adaptés aux spécificités et besoins des services », nuance Sophie Le Du.


Pulsations

huddles. Cet anglicisme désigne une réunion rapide, organisée dans les couloirs, deux fois par jour et toujours aux mêmes heures. Elle dure moins de dix minutes, réunit tous les métiers et permet un partage synthétique et complet de toutes les informations pertinentes pour l’organisation de la demi-journée à venir. Parmi les autres mesures clés de cette réorganisation, relevons encore : la répartition du travail en zones, la création d’une fonction de support pour tous les secteurs, occupée par un soignant reconnaissable à son gilet bleu, la transmission des informations médicales dans la chambre et en présence du patient. Sans oublier les tableaux d’information – pour les patients, la planification, la coordination, etc. – accrochés désormais dans les unités.

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Lanance, un cas d’école

L’Unité de réadaptation et de soins palliatifs Lanance, à l’Hôpital de Loëx, est un cas d’école. Un rapide coup d’œil suffit pour s’en convaincre : Plus de temps pour les patients est passé par là. Derrière le desk d’accueil, l’infirmière de support, en gilet bleu, dispose des médicaments sur un chariot. Les tableaux d’information occupent les murs. En hauteur, bien visible, une rangée de fanions rouges, verts, jaunes ou bleus, levés ou baissés, donne une info instantanée : « tout va bien », « besoin de matériel », « charge importante », etc. Et un regard plus attentif révèle les « standards », soit des feuilles A4 plastifiées, attachées à divers dispositifs de l’unité et qui indiquent les procédures et protocoles standardisés.

en charge tous les problèmes, logistiques ou d’intendance, qui pourraient éloigner les professionnels de leur zone. Par exemple, si un soignant a besoin d’un matériel de soin, il téléphone à cette personne, qui va le lui apporter. » Adelino Vilas Boas, assistant en santé et en soins communautaires, rajoute : « On connaît mieux les patients parce qu’on passe davantage de temps avec eux. J’ai constaté aussi que des améliorations simples apportent de grandes plus-values. Par exemple, les équipes transmettent les informations concernant le patient en sa présence. Cela n’a l’air de rien, mais son écoute attentive et sa participation évitent des imprécisions, voire des erreurs ». En janvier, Plus de temps pour les patients a redessiné l’organisation de seize unités d’hospitalisation. Notamment au Service de médecine interne, au Département des neurosciences cliniques, à la Division privée et à l’Hôpital de Bellerive. Les 104 unités restantes auront toutes implémenté la réforme d’ici 2020. 

« Nous avons divisé l’unité en secteurs de huit à neuf lits, détaille Pierre Brulhart, infirmier responsable d’équipe de soins. Un binôme de soignants est responsable pour chacun d’entre eux. Le travail est organisé de telle sorte qu’ils n’aient pas à s’éloigner de leur zone et puissent rester près de leur patient. » « On connaît mieux les patients »

« Le collègue en gilet bleu, ou “ personne de protection ”, comme nous l’appelons ici, joue un rôle essentiel. Non seulement il répond à toutes les questions des soignants, des patients et des visiteurs, mais il prend 30


Reportage Témoignage #1

« On s’intéresse davantage à nous » JULIEN, 27 ans

Julien n’oubliera jamais son premier essai de motocross. Après avoir perdu le contrôle de l’engin, il percute un arbre de plein fouet. Presque tous les ligaments sous le genou sont arrachés. Après des soins aigus, il est hospitalisé à l’Hôpital de Loëx, Unité Lanance, pour y suivre un programme de réadaptation.

Témoignage #2

Les fanions colorés informent en temps réel sur les besoins de la zone de soins.

« J'ai vu une amélioration » GILBERT *, 83 ans

Gilbert souffre d’une amputation au-dessus du genou qui cicatrise mal. Dans ces conditions, apprendre à marcher avec sa nouvelle prothèse prend du temps et exige de la patience : « Malgré la charge de travail des infirmières – c’est fou ce qu’elles courent ! – j’ai vu une amélioration. Elles passent plus de temps avec moi. Le tableau dans ma chambre est une grande aide aussi. Je connais ainsi le responsable de la journée. J’ai toujours sous les yeux mon programme et mes objectifs thérapeutiques de la semaine. » * Prénom d’emprunt

31

Janvier - Mars 2019

De toutes les mesures du projet Plus de temps pour les patients, c’est l’évaluation quotidienne de son niveau de satisfaction qui l’impressionne le plus. « Le tableau patient, c’est super, mais comme ma tête fonctionne bien, je retiens facilement les noms des infirmiers et des médecins qui s’occupent de moi. En revanche, c’est la première fois que l’on me demande tous les jours si je suis content des prestations. C’est vraiment bien, de se préoccuper de la façon dont nous ressentons les prises en charge proposées. »


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Pulsations

Blues hivernal ou vraie dépression ?

Les symptômes sont les mêmes que ceux d’une dépression classique. Vrai et faux. Les princi-

Tout le monde est un peu déprimé en hiver. Faux. Chacun est plus ou

Crédit : istockphoto

moins sensible aux changements de luminosité. 10% de la population souffre de quelques symptômes, comme par exemple de la fatigue et une baisse de l’humeur. On qualifierait plutôt ceci de « blues hivernal ». Par contre, 2 à 4% de la population font une réelle dépression. A noter que les femmes sont les plus touchées, puisque 75% des personnes concernées sont de sexe féminin.

SAVOIR + Pulsations TV « La dépression saisonnière : la luminothérapie au centre du traitement » hug.plus/depression-saisonniere

La dépression saisonnière peut survenir à toutes les saisons. Plutôt faux. Cette forme

de dépression est liée à la baisse de la luminosité. Sous nos latitudes, c’est donc principalement en automne et hiver qu’elle survient. Si les mécanismes ne sont pas tous clairement identifiés, il y a un lien entre la lumière et la régulation de la mélatonine (l’hormone du sommeil). Chez certaines personnes, la baisse de lumière provoque une accumulation de mélatonine, ce qui entraîne une très grande fatigue.

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nothérapie sont efficaces dans 60% des cas de diagnostic avéré de dépression saisonnière. Cela compense le manque de lumière naturelle et détruit la mélatonine en excès dans l’organisme. Les spécialistes recommandent de choisir des lampes puissantes (minimum 10’000 lux) et de s’exposer chaque matin entre 30 et 45 minutes. Ces dispositifs sont remboursés par l’assurance maladie lorsque l’indication de dépression saisonnière figure sur l’ordonnance. Mais même en cas de simple blues, c’est un traitement vivement recommandé car il est efficace et n’entraîne aucun effet secondaire indésirable. 

Janvier - Mars 2019

La luminothérapie est un traitement efficace. Vrai. Les lampes de lumi-

Par Aude Raimondi

Chaque hiver, vous redoutez la grisaille et les jours qui raccourcissent. Est-ce pour autant une dépression saisonnière ? Les réponses de la Dre Hélène Richard-Lepouriel, médecin adjointe responsable de l’Unité des troubles de l’humeur.

V r a i / F a u x

paux symptômes sont les mêmes. Tout comme sa forme classique, la dépression saisonnière se manifeste par de la tristesse, un manque général d’envie, des problèmes de concentration et de mémoire, voire même des envies suicidaires. Mais lors d’une dépression saisonnière, on constate également une appétence particulière pour les aliments sucrés et un fort besoin de dormir.


Pulsations

Par André Koller Illustration Emanuela Biancuzzi

Janvier - Mars 2019

T é m o i g n a g e

« Plus jamais je n’entendrai le silence »

Après une période de stress professionnel, l’acouphène* de Maxime** devient insupportable. Une psychothérapie l’aide à ne pas se laisser envahir par cette sensation auditive.

* Acouphène : sensation auditive, inaudible par l’entourage, ressentie dans la tête, une oreille ou les deux. Intermittent ou permanent, d’intensité variable ou non, il peut ressembler à un bourdonnement, un sifflement ou un tintement. Le panel des causes possibles est large, du traumatisme sonore à la dépression. Environ 10% de la population en Europe et aux Etats-Unis sont concernés. ** Prénom d’emprunt 34


Témoignage

C

omme un sifflement suraigu, ininterrompu, vrillé dans la tête : « Dans les pires moments, c’était comme un électrochoc permanent », témoigne Maxime, 42 ans, qui souffre depuis plusieurs années d’un acouphène dans l’oreille gauche.

Stress professionnel

L’acouphène de Maxime remonte à son adolescence. « Il a dû augmenter au fil des ans. Car tout à coup, j’ai pris conscience que c’était là, violent. J’ai imaginé les pires scénarios : le sifflement augmentait continuellement, réduisant ma capacité à communiquer avec les gens jusqu’à m’isoler. » Cette crise s’est produite après une période de stress professionnel. Rédacteur scientifique indépendant, Maxime avait annulé ses vacances d’été pour répondre à la demande. Mais la charge de travail n’a fait qu’augmenter jusqu’à Noël. « J’étais hypersensible au bruit. Les aboiements du chien des voisins, par exemple, me plongeaient dans une angoisse excessive.

fournir à Maxime des outils pour ne plus se laisser envahir par ses problèmes. « Je m’entraîne à changer de perspective, à prendre de la distance », raconte-t-il.

Impact psychosocial

Les bénéfices se sont fait sentir rapidement. « Après quelques séances, je suis allé voir les propriétaires du chien dont les aboiements me dérangeaient. Nous avons dialogué, sereinement. Ils ont compris. Le problème a été réglé. Avant, j’aurais été incapable d’une telle démarche, tellement je bouillonnais. »

Il décide d’en parler à son médecin, qui l’adresse aux HUG. Lors de la première consultation avec le Dr Luca Gramatica, médecin interne au Service ORL et chirurgie cervicofaciale, il passe un audiogramme qui montre une perte auditive de 20% dans les aigus et remplit un questionnaire évaluant l’impact psychosocial de l’acouphène. Le résultat est sans appel : la qualité de vie de Maxime est fortement diminuée. Le Dr Gramatica confirme aussi qu’il n’existe hélas aucun traitement curatif. « Sans avoir jamais consulté, je le savais. Pourtant, j’ai ressenti un profond désarroi lorsque le médecin m’a dit qu’il n’y avait rien à faire. » Ce dernier lui propose une psychothérapie avec Viridiana Mazzola, psychologue responsable du Service de psychiatrie de liaison et d’intervention de crise. Les séances débutent en mars 2018, au rythme d’une heure par semaine. Pour commencer, ils procèdent à un état des lieux : situation professionnelle, familiale, etc. Puis repèrent dans le parcours biographique des points clés sur lesquels travailler. Bénéfices rapides

L’approche est pragmatique. La thérapie a pour but de 35

Dialogue avec soi-même

« Idem avec mes enfants. Lorsqu’ils crient, je me mets à distance. Je m’observe moimême. Je m’interroge : pourquoi enrager ? En quoi cela m’aide-t-il ? J’ai appris à améliorer le dialogue avec moi-même. Cela arrête les films catastrophes que je me faisais avant. Du coup, la tension baisse et les acouphènes aussi. C’est comme une gymnastique mentale, une sorte de physiothérapie du cerveau. » Après plusieurs mois de thérapie, le sifflement dans l’oreille gauche n’a pas disparu. En revanche, il est perçu différemment et parfois même oublié. « Je ne suis plus focalisé sur lui. En montagne, j’entends aussi le vent, les oiseaux, les grillons… J’ai appris à ne pas me laisser envahir par l’acouphène. Maintenant, je vois la vie comme un chemin vers des solutions. Et ça change tout », se réjouit Maxime. 

Janvier - Mars 2019

« En automne 2017, j’ai basculé dans une sorte de détresse. C’était en montagne. J’étais seul dans un paysage magique. Je ressentais un grand besoin de communion avec la nature… Puis l’acouphène s’est interposé, obnubilant, comme une douleur fichée au plus profond de mon être. Une pensée panique m’a crucifié : plus jamais je n’entendrai le silence ! »

Les cris de mes propres enfants me parvenaient comme une agression quasi physique. Même la nuit ne m’apportait aucun repos. Le sifflement ne cesse jamais. »


Pulsations

Par Michael Balavoine

Janvier - Mars 2019

L ’ o r g a n e

Logé dans la partie supérieure droite de l’abdomen, le foie est l’organe le plus grand du corps humain. Véritable usine, il assure près de 500 fonctions pour notre organisme et sert notamment à stocker des graisses, à nettoyer le sang et à synthétiser quantités de protéines.

Expert

Pr Laurent Spahr, médecin adjoint au Service de gastro-entérologie et hépatologie des HUG

LE 25

Le pourcentage du débit sanguin total transitant par le foie chaque minute. Cela correspond à 1,5 litre de sang par minute. Ligament falciforme

Lobe droit Vésicule biliaire

Régénération

Le foie est capable de s’autorégénérer. Si les médecins en enlèvent une partie malade (hépatectomie partielle), le foie « repousse » avec de l’organe sain. Le degré de récupération des fonctions dépend cependant de l’état de santé du foie avant l’intervention.

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Hépatites

Certains virus ont pour cible le foie. Il en existe différents types, qui sont distingués par les lettres A, B, C, D et E. Les hépatites virales qui résultent de cette infection portent les mêmes lettres. Il existe des vaccins contre les hépatites A et B. Depuis trois ans, des médicaments guérissent l’hépatite C.


L’organe

Veine cave inférieure

Veine porte

Canal cholédoque

Elle consiste à remplacer l’organe malade par un foie sain provenant d’un donneur humain, vivant ou décédé. La technique la plus couramment utilisée est la transplantation orthotopique : le foie malade est enlevé et l’organe d’un donneur décédé est greffé au même endroit. Dans les cas où le donneur est vivant, seule une partie du foie est prélevée et transplantée. Grâce à sa capacité à se régénérer, le foie va repousser à la fois chez le donneur sain et chez le malade. Dans tous les cas, la transplantation de foie nécessite une prise régulière de médicaments anti-rejet.

Artère hépatique Canal hépatique

Transplantation

Canal cystique

Vésicule biliaire

En kilo, le poids moyen du foie.

Tests Lobe gauche

50

Crédits : istockphoto

Le nombre de transplantations hépatiques effectuées en 2017 aux HUG, sur un total de 143 en Suisse. Depuis le début de leur programme, les HUG ont réalisé plus de 800 greffes de foie.

Foie gras et cirrhose

De manière naturelle, le foie stocke certaines graisses (lipides). Lorsqu’elles s’accumulent en excès, ces graisses entraînent une maladie du « foie gras », aussi appelée stéatose. Non traitées, ces stéatopathies peuvent évoluer vers la fibrose puis la cirrhose, et parfois être associées à des tumeurs. Les stéatoses les plus répandues sont celles liées à une consommation abusive d’alcool. Mais les formes non alcooliques, dites métaboliques, sont en expansion en raison, notamment, d’une trop grande consommation de glucides par la population. 37

La biopsie du foie consiste à prélever un fragment de foie à l’aide d’une aiguille puis à l’analyser au microscope. Elle permet de poser un diagnostic précis, mais peut s’accompagner d’effets indésirables. Un autre test important est le fibroscan, sorte d’échographie qui mesure de manière non invasive le degré de fibrose du foie. La bile

Sécrété par le foie et déversé dans le tube digestif après avoir été stocké dans la vésicule biliaire, ce liquide biologique joue un rôle important dans la digestion, en particulier des lipides.

Janvier - Mars 2019

FOIE

1,5


Pulsations

Par Giuseppe Costa Photo David Wagnières

L e

Janvier - Mars 2019

p o r t r a i t

« Les personnes âgées sont exceptionnelles »

Le Dr Christophe Graf, volontaire et persuasif, est le nouveau chef du Département de réadaptation et gériatrie. Il est prêt à relever les nombreux défis qui l’attendent.

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Le portrait

L

e sourire de Christophe Graf est éclatant. Il irradie son visage et exprime son enthousiasme et son bel appétit de la vie. « J’aime les gens et le contact avec eux », dit-il simplement. Un trait de caractère qui se retrouve dans l’exercice de son métier. « Il apprécie les personnes âgées et essaie de les valoriser. Il a un intérêt et du respect pour leurs histoires de vie », relève une collègue. « Sous son allure affable et décontractée, il est extrêmement engagé, sérieux et prend les choses très à cœur », complète un autre. A 43 ans, au terme d’un parcours atypique, il est à la tête du nouveau Département de réadaptation et gériatrie.

Ecouter et apprendre

Son FMH de médecine interne en poche, il se spécialise en gériatrie, avec notamment une année en psychogériatrie. « J’ai beaucoup appris sur moi durant cette période et sur ce que l’on ressent face au patient durant un entretien », se souvient-il. Le jeune chef de clinique a pourtant l’impression de tomber dans la routine. Il se lance un défi et part dans le privé comme directeur médical d’une résidence pour personnes âgées comprenant des appartements protégés et des lits EMS. Objectif : monter une structure médicale qui fasse du sens pour les résidents. Au terme d’un chemin parsemé

2001

Diplôme fédéral de médecine à la Faculté de médecine de Genève.

2007

FMH en médecine interne générale.

2009

Formation approfondie en gériatrie.

2012

Directeur médical au Domaine de La Gracieuse.

2016

Médecin-chef du Service de réadaptation médicale.

2017

Privat Docent, UNIGE.

2019

Chef du Département de réadaptation et gériatrie.

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Filières spécialisées

En juin 2016, il est nommé médecin-chef du Service de réadaptation médicale. Cela tombe bien : Christophe Graf a un leadership naturel. Ses collègues le suivent, car il fait confiance aux autres et aime le travail en équipe multidisciplinaire. Il s’investit à fond dans ce service pour lequel il a une vision. « Beaucoup de personnes âgées ont des problèmes de perte d’autonomie. Cette population doit bénéficier de soins spécialisés pour retrouver le maximum de fonctionnalité possible. D’ailleurs, 60% des patients rentrent à domicile. N’oublions pas que vivre à la maison est leur principale demande », détaille-t-il. Sa méthode : standardiser les prises en charge, se fixer des objectifs thérapeutiques et mesurer les progrès accomplis. Depuis janvier, il a gravi un dernier échelon. Mais plus qu’être ambitieux, Christophe Graf a aujourd’hui surtout de l’ambition pour le département qu’il dirige. Et plusieurs défis restent à relever, notamment celui d’harmoniser les pratiques tout en développant des pôles de compétences par filières spécialisées : réadaptation générale, neuroréadaptation, réadaptation musculo-squelettique. « Pour que les patients aient des choix clairs, des soins de qualité et qu’ils puissent vivre le mieux possible. Le partenariat avec les proches est aussi essentiel pour répondre à leurs besoins », insiste-t-il. Un programme chargé, dans lequel sa femme et ses deux enfants, essentiels à son équilibre personnel, gardent une place centrale. Sans oublier la montagne et le deux-roues. « Balade, vélo, ski, peau de phoque : je me ressource dans les grands espaces », confie-t-il en souriant. 

Janvier - Mars 2019

Son diplôme de médecine achevé, il postule en neurologie. « J’étais attiré par le côté structuré, pointilleux de la branche, mais au fond, ce n’est pas ma façon d’être. » Il passe une année à la SUVA (clinique romande de réadaptation), à Sion, avant d’arriver en gériatrie à l’Hôpital des Trois-Chêne. « Là, j’ai pris mon pied. J’ai pris conscience que je voulais être gériatre. Les personnes âgées sont exceptionnelles de par leur vécu et on se sent vraiment utile. » Des patients différents ? « Côté humain, à 80-85 ans, ces personnes ont une telle expérience, qu’il faut les écouter et en profiter, car on apprend beaucoup d’elles. Elles ont une sagesse impressionnante et pas d’attentes démesurées. D’un point de vue médical, lorsque vous prescrivez un médicament, il faut bien s’assurer qu’il n’y a pas d’effets secondaires avec ceux déjà pris : ne pas faire du mal avant de faire du bien », répond-il.

1975

Naissance à Genève.

d’embûches – « j’ai appris à gérer des conflits de toute sorte » –, il y parvient. Car l’homme, aux origines valaisannes et italiennes, est tenace. Et sa pratique régulière du VTT a aussi forgé son endurance. « Je suis obstiné et je vais jusqu’au bout de mes idées pour mettre en place ce que je me suis fixé. Par contre, je suis davantage entrepreneur que manager et quand ça ronronne… je m’embête », constate-t-il. Retour donc aux HUG, quatre ans plus tard, pour relever un nouveau challenge.


Pulsations

Par Elodie Lavigne

Janvier - Mars 2019

J u n i o r

Illustrations PanpanCucul

<< Papa, j'ai une gastro... quoi ? >> Théo a mal au ventre. Il a envie de vomir et court aux toilettes plusieurs fois par jour. Son père lui dit qu'il a une gastroentérite. C'est quoi au juste ? Minute, on vous explique tout.

Experte Dre Marie Rohr, cheffe de clinique d’infectiologie pédiatrique à l’Hôpital des enfants

La gastro, c'est quoi ? Lorsque tu manges, la nourriture passe dans le tube digestif. Il arrive que ce tuyau, qui se trouve dans le ventre, soit attaqué par des virus (le rotavirus ou l’entérovirus, par exemple) ou des bactéries (les salmonelles, l’E. Coli, par exemple). Les intestins sont alors infectés ou enflammés et produisent beaucoup d’eau. C’est la raison pour laquelle tes selles – ton caca si tu préfères – deviennent liquides et tu dois aller aux toilettes plusieurs fois par jour. Si tu as envie de vomir, c’est parce que les microbes (virus ou bactéries) sécrètent une substance dont ton corps veut se débarrasser. En partenariat avec

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J'ai mangé quelque chose qu'il ne fallait pas ? C’est possible, en particulier si c’est une bactérie qui est à l’origine de tes symptômes. Cela peut se produire si tu manges de la viande blanche (le poulet, par exemple) ou des oeufs qui n’ont pas été assez cuits. Il arrive aussi que des aliments aient été mal conditionnés lors de leur fabrication. Attention aussi aux produits faits maison laissés à l’air ambiant ou ceux qui sont avariés. Les virus, eux, se transmettent par contact direct avec l’entourage (famille, copains de crèche, camarades de classe), surtout si on s’est mal lavé les mains...


Junior

Est-ce que c'est grave ? En Suisse, généralement non, car on peut se soigner. Mais dans les pays où il n’y a pas d’eau potable ni de médicaments adaptés, c’est bien plus grave. Dans le monde, la gastro-entérite est la deuxième cause de décès chez les enfants de moins de 5 ans.

Est-ce que je peux quand même aller à l'école ? Non, car la maladie est très contagieuse. Attends d’être guéri.

Pourquoi faut-il bien se laver les mains ? N’oublie pas de bien te laver les mains plusieurs fois par jour : en arrivant à la maison, si tu as pris les transports publics, avant et après les repas, après être allé aux WC, et après avoir touché ton animal de compagnie, car il peut être porteur de bactéries. Il faut bien faire mousser le savon, frotter entre les doigts et le dessus des mains, puis bien rincer. En cas d’épidémie, utilise en plus une solution hydroalcoolique (mais pas chez les bébés).

Souvent, on a moins d’appétit. Le régime << pommes, carottes, riz >> est utile contre les diarrhées, mais tu peux manger ce qui te fait envie, à condition que cela ne soit pas trop gras. N’oublie pas de boire assez ! Les bébés doivent boire une solution de réhydratation et peuvent continuer à boire leur lait ou à être allaités.

Faut-il aller chez le médecin ? Boisson au cola sans bulles, bien ou pas ? En fait, non, car cela contient trop de sucre et pas assez de sel. Et donc tu ne seras pas réhydraté correctement. 41

Oui, c’est mieux si tes parents prennent rendez-vous avec ton pédiatre pour vérifier que tu n’es pas déshydraté. Si besoin, il prescrira une solution de réhydratation (poudre soluble qui contient du sel, du sucre et du potassium).

Janvier - Mars 2019

Mes parents veulent que je mange, mais je n'ai pas faim !


Pulsations

Par Aude Raimondi

Janvier - Mars 2019

M i e u x -v i v r e

A

Comment restaurer l’harmonie familiale En cas de crise, les thérapies familiales peuvent aider à gagner en sérénité. Le but ? Mieux se comprendre pour mieux s’entendre.

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u cours d’une vie, une famille va traverser différents cycles, qui nécessitent des ajustements dans le fonctionnement relationnel entre chacun des membres. Que ce soit la constitution d’un couple, la naissance des enfants, l’adolescence, le décès des grands-parents, le départ du foyer des enfants… Autant d’étapes qui peuvent bouleverser l’harmonie familiale et obliger chacun à s’adapter. Dans certains cas, les changements sont tels qu’ils provoquent une crise. La thérapie familiale d’orientation systémique est l’une des méthodes psychothérapeutiques reconnues en Suisse et remboursées par l’assurance de base. Son objectif principal : mieux se comprendre pour mieux s’entendre. Prise en charge collective

Comment ça marche ? « Dans l’idéal, les thérapeutes de famille réunissent tous les membres, habituellement les parents et leurs enfants, parfois aussi les grands-parents, pour les faire parler entre eux, explique la Dre Katharina Auberjonois, psychiatre et responsable de la Consultation psychothérapeutique pour familles et couples des HUG. La priorité est mise sur ce qui se passe entre les personnes plutôt qu’auprès de chacun individuellement. » Un exercice collectif qui favorise les échanges dans un cadre rassurant. « Avec l’aide du thérapeute, les membres de la famille cherchent ensemble à dépasser une crise et se confrontent les uns aux autres pour trouver un apaisement à leurs souffrances. Ils sont amenés à clarifier des blessures relationnelles, reconnaître des torts et se pardonner. » En abordant aussi les non-dits et les malentendus, cette approche facilite l’accès à une meilleure entente et a un effet bénéfique sur la santé de chacun.


Mieux-vivre

Trouver sa place

Ces thérapies incluant l’entourage sont d’autant plus importantes dans notre société actuelle où les liens familiaux se complexifient. D’une part, les contacts proches entre générations sont cultivés et favorisés. D’autre part, l’augmentation des divorces et des familles recomposées induit des modèles familiaux dont la durée est moins prévisible. « La multitude des nouvelles constellations familiales peut aussi bien constituer un enrichissement qu’une fragilisation des liens, remarque la Dre Auberjonois. L’essentiel est que la place de chacun soit bien définie et que les liens de base envers un père, une mère ou une fratrie restent investis et forts. » 

La Consultation psychothérapeutique pour familles et couples propose des thérapies exercées conjointement par des médecins et des psychologues. Elle accueille des familles et des couples présentant des difficultés relationnelles variées, liées à une crise évolutive ou à une souffrance familiale, qui peut s’exprimer à travers un symptôme psychique ou somatique d’un des membres. Tél. 022 372 33 01 www.hug-ge.ch/ specialites-psychiatriques

• Instaurer des rituels en famille, comme par exemple les repas du soir. Ce sont des moments bénéfiques pour un partage entre les générations. Les parents peuvent favoriser les échanges ouverts en évoquant des histoires de leur propre vie. • Cultiver des contacts privilégiés avec chaque enfant, individuellement. Par exemple en faisant une sortie, un repas en tête-à-tête ou un sport en commun. • Garder à l’esprit que les parents sont aussi un couple. Les enfants apprécient de voir leurs parents s’occuper d’eux-mêmes en tant que couple, car c’est un modèle rassurant. Il ne faut donc pas hésiter à se réserver des moments à deux, affichés aux enfants comme une évidence. • Entretenir des relations proches dans les familles modernes est bénéfique pour tous, mais les parents ne doivent pas oublier une tâche primordiale de l’éducation qui est d’amener leurs enfants vers l’autonomie.

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Janvier - Mars 2019

La thérapie familiale aux HUG

Conseils pour préserver la paix


Pulsations

Surveillance participative de la grippe

La Société suisse de médecine interne générale (SSMIG) a décerné le Teaching Award de la société à la Dre Noëlle Junod Perron, coordinatrice de l’Institut de médecine de premier recours des HUG. Ce prix récompense non seulement son activité d’enseignement prégradué et postgradué au Service de médecine de premier recours (SMPR) et à la

Servir de passerelle entre la recherche fondamentale et la recherche clinique dans la lutte contre le cancer, telle est la mission du Centre de recherche translationnelle en onco-hématologie (CRTOH) récemment créé à la Faculté de médecine de l’UNIGE. Réunissant près de 130 chercheurs et médecins suisses et internationaux, le CRTOH se veut une pièce majeure du Centre suisse

Faculté de médecine de Genève, mais également la mise sur pied d’un curriculum de formation novateur et performant à l’attention des internes du SMPR. Depuis 2015, la Dre Noëlle Junod Perron coordonne et développe des formations à la supervision destinées aux chefs de clinique des départements considérés comme relevant de la médecine de premier recours à Genève. Elle est également responsable du programme de formation en communication médecinpatient pour les étudiants de la Faculté de médecine.

du cancer – Arc lémanique, qui regroupe sous une même bannière l’UNIGE, l’UNIL, l’EPFL, les HUG et le CHUV, avec l’ambition de devenir le premier réseau suisse de cancérologie véritablement intégré. Le CRTOH a été mis sur pied grâce à un partenariat public-privé fédérant l’UNIGE et un consortium de plusieurs fondations privées, à l’initiative du Pr Pierre-Yves Dietrich, médecin-chef du Département d’oncologie des HUG, et de Patrick Odier, président de la Fondation Lombard Odier.

ou non. En cas de réponse positive, quelques éléments de détails sur les symptômes sont demandés. Ce système de détection participatif contribue à la surveillance de la grippe en Suisse et permet de mieux comprendre la transmission de la maladie. Lors de la saison 2017-2018, plus de mille personnes étaient actives sur le site. L’objectif des initiateurs de la plateforme est de recruter toujours davantage de participants. Plus ils sont nombreux, plus les résultats seront précis et fiables. Plus d’infos : https://fr.grippenet.ch

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Crédits : DR, Louis Brisset, Julien Gregorio

Par Giuseppe Costa

Janvier - Mars 2019

B r è v e s

Lancé en Suisse en 2016, le site internet Grippenet.ch offre la possibilité de réaliser des sondages des symptômes grippaux auprès de la population suisse. Chacun est amené à s’inscrire de manière anonyme et volontaire sur le site, puis indique chaque semaine s’il souffre de symptômes grippaux

La Dre Junod Perron primée

Lutte contre le cancer


Brèves

Diabète de type 2

800’000

Opérations en ambulatoire

La Dre Jasmine Abdulcadir, médecin adjointe au Service de gynécologie des HUG, a été décorée Chevalier de l’ordre du mérite de la République italienne pour son engagement dans la prévention, le soin et la prise en charge des complications

Le Département fédéral de l’intérieur a décidé qu’à partir du 1er janvier 2019, six groupes d’interventions ne seraient remboursés par l’assurance de base qu’en ambulatoire : les varices, les hémorroïdes, la hernie inguinale, l’intervention au niveau du col utérin ou de l’utérus, l’arthroscopie du genou (y compris l’opération

Janvier - Mars 2019

personnes concernées, soit 500’000 diabétiques et 300’000 prédiabétiques (glycémie plus élevée que la normale, mais pas suffisamment pour établir le diagnostic du diabète) en Suisse.

La Dre Abdulcadir honorée

10%

de la population.

Crédits : Istockphoto, Nicolas Schopfer, Julien Gregorio

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mesures pour le prévenir ou en retarder l’apparition : maintien d’un poids normal, pratique d’une activité physique régulière, alimentation saine et équilibrée, arrêt de la consommation de tabac.

liées aux mutilations génitales féminines. Depuis 2010, la Dre Abdulcadir conduit la consultation spécialisée et multidisciplinaire des HUG qu’elle a mise en place. Elle est l’une des rares médecins gynécologues en Suisse à être formée aux spécificités socio-culturelles aussi bien que médicales et chirurgicales des excisions, circoncisions, infibulations, etc. Pour en savoir plus sur la consultation : www.hug-ge.ch/ gynecologie/mutilationsgenitales-feminines

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du ménisque), et les amygdales. Une hospitalisation pourra toutefois être prise en considération en cas de motifs justifiés. La chirurgie ambulatoire est une intervention programmée sur une seule journée. Les méthodes d’anesthésie et les techniques chirurgicales minimalement invasives permettent de rentrer chez soi sans risque et avec une bonne prise en charge de la douleur. Ces actes sont réalisés dans des conditions de sécurité optimales, sous anesthésie générale ou locale, et sans augmentation de risque pour la santé.


Musique Concert de l’an

Par André Koller

Janvier - Mars 2019

A g e n d a

15h Salle Opéra Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4 Entrée libre

L’Ensemble instrumental romand, sous la direction d’Eric Bauer, donne son traditionnel concert de l’an. Au programme : Vivaldi, Mozart et quelques tangos pour un 1er janvier.

Musique Concerts de la HEM 15h30 Hôpital Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4

Des compositeurs classiques aux standards de jazz, les musiciens de la Haute école de musique apportent leur talent aux patients et visiteurs. 18 janvier : Chez Gustave, bâtiment Gustave Julliard 22 février : Entrée principale de l’Hôpital 22 mars : Opéra Food, bâtiment Opéra

28/01, 11/03 et 14/05 Suicide des jeunes Débats sur la prévention

10/01 Débat Patients partenaires 10h30 à 12h Uni Dufour Salle U600 Rue Général-Dufour 24

Le Centre interprofessionnel de simulation organise un débat sur le thème du partenariat patient. La discussion est animée par Vincent Dumez, co-directeur du Centre d’excellence sur le partenariat avec les patients et le public, et Xavier de La Tribonnière, médecin au CHU de Montpellier et chercheur au Laboratoire éducation et pratique de santé, Université de Paris 13. Le débat est suivi d’un apéro-lunch.

18h à 20h30 Flux Laboratory Rue Jacques-Dalphin 10, Carouge

Dès le 07/02 Expo photo Pers-Noces Espace Abraham Joly Ch. du Petit-Bel-Air 2

Cette création artistique originale utilise des techniques de light painting. Elle est issue d’une collaboration entre la photographe Coralie Sanson et les équipes soignantes du Programme expérimenté de prescription de stupéfiants (PEPS). Depuis une vingtaine d’années à Genève, le PEPS offre aux personnes dépendantes un traitement de prescriptions d’héroïne médicale.

Le suicide des jeunes, qui touche de nombreuses personnes, ne concerne pas que les experts. En collaboration avec la Fondation Children Action, Malatavie Unité de crise organise des débats interdisciplinaires réunissant des intervenants de diverses sciences et pratiques sociales aussi bien que des jeunes et leurs proches.

24/02

28 janvier : Médias et multimédias

Musique

11 mars : Être seul-e et à plusieurs aujourd’hui 14 mai : L’humain à l’épreuve de la science

Plus d’infos sur : www. childrenaction-event.org/ visavie

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Quatuor Ramsès 16h Salle Ajuriaguerra Ch. du Petit-Bel-Air 2

Depuis plus de 20 ans, l’Ensemble instrumental

Crédits : Coralie Sanson, DR

01/01

18/01, 22/02 et 22/03

FÉVR.

JANV.

Pulsations


Agenda

03/03 Concert Journée des malades 14h30 Cafétéria, Hôpital Beau-Séjour Avenue Beau-Séjour 26

C’est un véritable orchestre que nous présentent les musiciens de la Haute Ecole de musique lors de la Journée des malades. Ils sont en effet neuf à interpréter des œuvres de musique classique spécialement dédiées à ce type de formation.

14/03 Journée mondiale du rein Néphrologie Dès 12h Entrée principale Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4

Le Service de néphrologie, l’Unité de nutrition et les physiothérapeutes des HUG se mobilisent pour la Journée mondiale du rein, sur le thème La santé rénale accessible à tous. Sont prévus des dépistages gratuits, des ateliers, des stands ainsi que des conférences. Plus d’infos sur : www.hug-ge.ch/nephrologie

26/03 Patients partenaires

pulsations

TV

Chaque mois, Pulsations TV consacre une émission à un aspect particulier de la médecine aux HUG.

JANVIER L’hyperactivité et les troubles de l’attention chez l’enfant et l’adolescent. Quels traitements pour ces maladies qui trouvent leur origine dans notre cerveau ?

FÉVRIER

Regards Croisés Centre de l’innovation des HUG Rue Alcide Jentzer 17 12h à 14h

Vous êtes patient, proche aidant ou professionnel de la santé et le partenariat dans le contexte hospitalier vous intéresse ? Participez aux Regards croisés sur le partenariat pour comprendre le vécu de chacun, partager et réfléchir autour de votre expérience. La prochaine rencontre porte sur la communication quand les partenaires ne parlent pas la même langue. Infos et inscriptions : patients. partenaires@hcuge.ch ou via le site internet Patients partenaires : https://www.hug-ge.ch/ patients-partenaires

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Séquençage à haut débit de l’ADN, analyse bioinformatique de gènes et cytogénétique : les nouvelles avancées technologiques pour une médecine personnalisée.

MARS Le cancer du poumon : entre tumor board, dépistage, diagnostic et traitements, Pulsations TV s’intéresse à la prise en charge multidisciplinaire mise en œuvre aux HUG. Pulsations TV est diffusée sur YouTube et DailyMotion.

www.youtube.com/ user/kioskvideohug

Janvier - Mars 2019

MARS

romand donne des concerts à la salle Opéra. En 2019, cette belle aventure se poursuit dans la salle Ajuriaguerra, sur le domaine de Belle-Idée. Le Quatuor Ramsès, composé des solistes de l’EIR, a l’honneur d’inaugurer ce déménagement. La répétition générale et publique a lieu à 15h.


Pulsations

Pour en savoir plus sur…   Acouphènes

En collaboration avec les spécialistes en info santé de la Bibliothèque du CMU

L i v r e s

Janvier - Mars 2019

&

W e b

Acouphènes : les solutions. 60 conseils pour déterminer leurs origines, les neutraliser Jean-Loup Dervaux Dangles, 2015 Dans la première partie, cet ouvrage vous familiarise avec l’univers des acouphènes, leurs causes et mécanismes. Dans la deuxième, il vous fait collaborer à la prise en charge en identifiant l’origine du trouble auditif parmi sept causes recensées et vous aide à adopter la bonne prévention.

Dépression  saisonnière  En finir avec le blues de l’hiver Laurent Chneiweiss, Claude Gronfier Hachette Livre / Marabout, 2014 Tous les conseils et traitements pour surmonter la dépression hivernale, notamment les dernières avancées scientifiques en matière de photothérapie.

Le cancer du poumon   Ligue contre le cancer

Informations sur le cancer du poumon

www.liguecancer.ch/a-proposdu-cancer/les-differents-typesde-cancer/le-cancer-du-poumon

CONTACT Bibliothèque de l’Université de Genève Centre médical universitaire Avenue de Champel 9 1206 Genève Lu-ve : 8h-22h et sa-di : 9h-18h biblio-cmu-cds@unige.ch 022 379 51 00 www.unige.ch/biblio/sante

Mon enfant     va chez le psy   Pourquoi consulter un pédopsychiatre ? Agnès Pargade De Boeck, 2011 Dans un langage clair et accessible, cet ouvrage aborde les motifs les plus fréquents de consultation ou de difficultés potentielles en lien avec des problématiques caractéristiques de nos sociétés contemporaines.

Boulimie, anorexie : guide de survie pour vous et vos proches Catherine Hervais Interéditions, 2015 Livre pour accompagner au quotidien les boulimiques et anorexiques, comprendre le fonctionnement de ces troubles du comportement et de l’identité, faire face à une rechute, etc.

J’ai des soucis dans la tête

Mon cerveau a encore besoin de lunettes : le TDAH chez les adolescents et les adultes

Un guide Sparadrap – Association pour les enfants malades ou hospitalisés Ce guide est un support utile pour aborder simplement en famille les soucis de l’enfant, actuels ou passés. Il invite enfants et parents à trouver de l’aide auprès de professionnels si les soucis sont trop envahissants et explique simplement le métier du « psy » (psychologue ou psychiatre) et le déroulement de la première consultation. Disponible en ligne gratuitement après la création d’un compte :

Mathis : faire face aux difficultés et choisir la vie

www.sparadrap.org/boutique/ produit/guide-jai-des-soucisdans-la-tete

Éli : comprendre la dépression à l’adolescence Stéphanie Deslauriers Ed. Midi trente, 2017 Ce guide pratique permet aux adolescents de reconnaître les symptômes de la dépression et ses facteurs de risque, de se sentir moins seuls et, surtout, de trouver des solutions concrètes pour retrouver une image positive d’eux-mêmes et pour aller de l’avant.

ABA – Association boulimie anorexie

ABA est un lieu de rencontre et d’échange entre les personnes souffrant de troubles du comportement alimentaire, les proches, les milieux médicaux et le grand public. www.boulimie-anorexie.ch

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Annick Vincent Ed. de l’Homme, 2017 Un guide pour ceux qui cherchent à comprendre et à s’outiller pour mieux vivre avec le TDAH. Résolument pratique, il recèle une mine de conseils pour développer des stratégies adaptatives efficaces et mieux composer avec les défis du quotidien.

Geneviève Dufour Ed. Midi trente, 2016 Ce guide pratique permet aux ados de mieux comprendre leurs bouleversements émotionnels, de se sentir moins seuls et, surtout, de trouver des conseils pertinents et des exercices simples pour les aider à surmonter leurs difficultés et à contrer les idées suicidaires.

Malatavie Unité de crise

Cette unité, rattachée au Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent des HUG, vient en aide aux jeunes en situation de détresse et à leurs proches. www.malatavie.ch

Directives anticipées   Vos directives anticipées : explications et conseils pour les rédiger

Brochure d’information des HUG

www.hug-ge.ch/directives-anticipees


FILOU VOUS REMERCIE D’AVOIR SAUVÉ LILIANE DONNER SON SANG C’EST SAUVER DES VIES

Pulsations

Janvier - Mars 2019

Ja

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Ma

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Pulsations

Mieux-vivre

Restaurer l’harmonie familiale

DOSSIER Actualité

Nouveau centre du cancer du poumon

www.dondusang.ch

Pédopsychiatrie

Nos enfants vont-ils moins bien qu’hier ?


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