Philippe Diallo (président de la FFF) : « Le football tient une place importante en Haute-Marne »

Pur produit de la formation nantaise, Philippe Diallo, élu en juin, président de la Fédération Française de football (FFF) en lieu et place de Noël Le Graët, a été l’invité de marque, samedi 25 novembre, de l’assemblée générale d’hiver du district de Haute-Marne. C’est la première fois qu’un président de la FFF participe à une assemblée générale du district.

jhmquotidien : Quel est l’objet de votre visite à cette assemblée générale du District de Haute-Marne ?

Philippe Diallo (président de la Fédération française de football) : « J’ai répondu à l’invitation du président Patrick Leiritz qui m’a invité à son assemblée générale. Aucun président de la Fédération n’avait assisté à une assemblée générale du district de Haute-Marne depuis la création de la FFF. Il fallait rompre avec cette absence fédérale. J’ai donc pu assister à leurs travaux et aussi faire passer un certain nombre de messages sur la politique fédérale. »

jhmquotidien : Quelle est la spécificité des districts ruraux comme celui de la Haute-Marne ?

P. D. : « Les districts ruraux connaissent souvent un problème démographique avec des populations vieillissantes. La difficulté réside dans le fait de faire vivre ces territoires. Le football occupe une place très importante en Haute-Marne. Près de 10 % de la population de ce territoire bouge tous les week-end car il y a un match de football. Le ballon rond est un des évènements fondamentaux du vivre ensemble en Haute-Marne. C’est cela qui permet d’entretenir un lien social, une convivialité ainsi qu’aux jeunes et moins jeunes de pratiquer une discipline sportive. Il est nécessaire de mettre la lumière sur des territoires. La Fédération française de football doit avoir un intérêt pour ces territoires. »

jhmquotidien : En tant que président de la FFF, vous devez être très satisfait du parcours de l’équipe de France lors des éliminatoires de l’Euro…

P. D. : « C’est une qualification presque historique. Pour la première fois de son histoire, l’équipe de France a pu se qualifier pour un tournoi final deux matches avant la fin des épreuves qualificatives. Cela montre que le parcours de Didier Deschamps et de son équipe est formidable. Les Bleus terminent invaincus avec sept victoires, un match nul et occupent la 2^e place au classement FIFA. Après la coupe du monde au Qatar, notre équipe reste une des plus performantes dans le monde. Elle nous nourrit d’espérances pour qu’elle fasse un résultat de très haut niveau lors du prochain Euro en, Allemagne. »

jhmquotidien : En attendant le tirage au sort, quel objectif allez-vous fixer au sélectionneur tricolore Didier Deschamps et à ses joueurs ?

P. D. : « Aujourd’hui pour l’équipe de France “A”,  ainsi que pour toutes les sélections nationales, le dernier carré est l’objectif minimal de nos sélections nationales aussi bien chez les garçons que chez les filles. Nous avons un réservoir de joueurs et joueuses de très haut niveau. Ce réservoir nous permet d’être ambitieux. Ce matin encore, nos U17, qui jouent la coupe du monde en Indonésie, viennent de se qualifier pour les demi-finales. Même derrière les têtes d’affiche, nous avons des sélections nationales de jeunes très performantes. Pour l’Euro, si on peut aller au bout, personne ne s’en privera. »

« Transmettre des valeurs »

jhmquotidien : Le football amateur comme son homologue professionnel connaît des actes d’incivilités et de violence. Comment la Fédération française de football peut-elle y remédier ?

P. D : « En matière de violence, de sécurité, on sait très bien qu’il y a une difficulté à avoir zéro risque. Notre devoir est de nous mettre en permanence dans les conditions pour limiter au maximum l’ensemble de ces risques. Il faut beaucoup de travail de pédagogie, d’informations sur les jeunes. Nous avons 800 000 mineurs qui sont dans des clubs. Il faut dès le plus jeune âge inculquer une forme de vivre ensemble, de transmettre des valeurs pour avoir le respect de l’autre. Ce travail est effectué dans les écoles de football ainsi que dans les centres de formation. Concernant le monde professionnel, il faut une collaboration très étroite avec les pouvoirs publics. Le football, tout seul, ne va régler les problèmes de la société. Le football a besoin des forces de l’ordre, mais aussi de la justice pour éradiquer le plus possible l’ensemble des phénomènes qui viennent polluer le monde du sport. »

jhmquotidien : Partagez-vous l’avis de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra sur la nécessité d’interrompre les matches lorsqu’il y a des chants homophobes ?

P. D. : « Il existe des protocoles qui permettent après une première interruption si ces chants se renouvellent d’interrompre éventuellement les rencontres. Il ne faut avoir aucun tabou en la matière. Il faut que nos stades retrouvent de la convivialité. Toutes les manifestations de discriminations doivent être éradiquées de nos matches. C’est l’objectif du football. »

Propos recueillis par Romain Randoing