Dragage portuaire, marché suisse alpin : les nouvelles cibles de croissance de Watertracks

Spécialiste en systèmes et travaux subaquatiques robotisés, Watertracks investit à Bouillargues (Gard) près de 3 millions d’euros dans une nouvelle usine de production. La société veut ainsi booster son activité, notamment à l’export. Elle se prépare d’ailleurs à ouvrir une filiale en Suisse.
Le robot NESSIE de WaterTracks sur le chantier de curage du barrage de l’Alesani en Haute Corse.
Le robot NESSIE de WaterTracks sur le chantier de curage du barrage de l’Alesani en Haute Corse. (Crédits : WaterTracks)

Créée il y a sept ans dans l'Hérault, la société Watertracks (17 salariés), spécialisée dans les travaux sous-marins robotisés, se prépare à déménager dans le département limitrophe, le Gard.

« Notre activité est en pleine croissance mais nous manquons d'espace dans nos locaux de Lunel, explique Raphaël Gaillard, président et cofondateur de Watertracks. Nous avons eu l'opportunité d'acquérir, à Bouillargues, près de Nîmes, 8.500 m2 de foncier sur lesquels vont être construits un atelier de production et un bureau d'études. »

Un super robot à 2,5 millions d'euros

Expert en opérations subaquatiques à petite et grande profondeur, Watertracks a mis au point trois robots sous-marins, dont le Nessie, poids lourds (15 tonnes, 7 m de long, 5 m de large et 4 m de hauteur) capable de draguer les sédiments se déposant au fond des lacs artificiels.

Depuis quinze mois, l'équipe travaille, toujours dans le cadre d'un partenariat innovation avec EDF, sur un nouveau robot aux dimensions XXL, que détaille le dirigeant: « Le Super Nessie sera deux fois plus puissant  et il pèsera 25 tonnes pour 8 m de long et 6 m de large. Sa capacité de production sera doublée et il sera utilisé pour le curage de sédiments du barrage de Flumet (Isère, NDLR) ».

Conçu et assemblé dans les ateliers de Watertracks, le super robot représente un investissement de l'ordre de 2,5 millions d'euros et devrait être mis en service d'ici la fin de l'année.

Dépollution

Misant sur l'aspect écologique de ses innovations, la société a remporté plusieurs appels d'offre publics. Dernier en date : le curage de sédiments dans un barrage de Haute Corse.

En pleine crise climatique, Watertracks évolue sur un marché porteur. La société, qui a doublé son chiffre d'affaires en 2022 (2 millions d'euros), diversifie ses activités en se lançant notamment dans le dragage portuaire.

« L'objectif n'est pas de concurrencer des acteurs qui sont déjà positionnés sur la dépollution dans les ports mais bien d'amener un complément de service, se défend Raphaël Gaillard. Grâce à notre robot Lizzy (mini-pelle sous-marine, NDLR), nous allons sur de nouveaux marchés comme la dépollution d'aires de carénage. »

Watertracks vient également d'opérer le curage de la station d'épuration de Nancy et une opération du même type est en cours en Haute Maurienne.

Lire aussiComment Watertracks (travaux sous-marins) conjugue croissance et environnement

Une filiale à Berne

Pour assurer son développement, la société vise aujourd'hui le massif alpin, et plus précisément le marché suisse qui présente une activité sédimentaire stable.

« Du fait d'un nombre d'acteurs plus morcelé, le marché nécessite d'avoir une entité locale, explique Raphaël Gaillard. Nous allons donc ouvrir une filiale à Berne. Un directeur commercial germanophone et francophone vient d'être recruté. Il va bâtir son équipe. Quelques acteurs de l'hydroélectricité ont déjà été approchés. A moyen terme, nous ambitionnons de doubler notre chiffre d'affaires grâce à ce marché. »

La construction du nouvel atelier gardois (1.000 m2 contre 200 m2 à Lunel) va permettre à Watertracks de lancer une production de un à deux nouveaux robots chaque année.

Un permis a été déposé et la livraison est prévue courant 2024. La société a prévu d'investir près de 3 millions d'euros dans ce projet qui devrait, à terme, intégrer un centre de commande à distance des robots ainsi qu'un centre de formation international.

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