J.M.W. Turner, Le Dernier Voyage du Téméraire, 1838. Huile sur toile. National Gallery, Londres.
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Turner, encore et encore

Qui dit Turner, dit paysages. Et paysages de nature déchaînée de préférence. C’est sans doute pour ça que Turner est l’un des plus célèbres peintres en la matière, notamment auprès du grand public, et que les expositions qui lui sont consacrées sont toujours un succès. Car la nature qu’il dépeint n’est pas simplement mignonne ou pittoresque. Non, ses tableaux relèvent du Sublime. Ils représentent ce moment où tout est sur le point de basculer. Ils ouvrent un œil du cyclone sur la toile et happent le spectateur  au cœur du drame. La facture de Turner est virulente et expressive. Les coups de pinceau ne se cachent pas et trahissent le geste de l’artiste, de l’être humain derrière la peinture.

J. M. W. Turner, Tempête de neige, exposé en 1842. Huile sur toile,  Tate Collection, Londres.
J. M. W. Turner, Tempête de neige, exposé en 1842.
Huile sur toile, 91,4 x 121,9 cm.
Tate Collection, Londres.

Turner a connu la gloire tout autant que la critique durant son existence. Professeur à la Royal Academy, défendu par le célèbre John Ruskin, l’auteur de Modern Painters, il faisait toutefois régulièrement face à d’acerbes détracteurs. C’est l’une des facettes mises en avant dans le biopic que Mike Leigh lui a consacré en 2014, Mr Turner. Le film retrace les 30 dernières années de la vie de l’artiste, et rend compte de sa personnalité originale à travers la performance de l’acteur Timothy Spall. Célibataire toute sa vie, ayant renié les deux enfants qu’il a eus d’une certaine Sarah Danby, Turner est présenté comme un être souffrant souvent de solitude, et passionnément dévolu à sa peinture.

À travers son long-métrage, Leigh rend hommage à un monument de la peinture de paysage et réactualise la célébrité de Turner, déjà mondialement connu. Pour autant, il ne faut pas se méprendre et croire que l’œuvre du paysagiste anglais était si révolutionnaire que l’on pourrait croire. Il est certes brillant et tout à fait original pour l’époque mais Turner n’est pas le précurseur des impressionnistes ni de l’art abstrait. Comme Aivazovsky, son contemporain russe, il réalise de nombreuses esquisses mais ne peint jamais ses tableaux en plein air. Outre les sujets de ses toiles qui sont toujours clairement définis, il s’intéresse surtout aux sources de lumière aveuglante. Ce sont elles qui donnent cet aspect quelque peu abstrait à ses tableaux. Turner fut donc un peintre de son temps, bien que sûrement beaucoup plus libéré dans sa pratique que ses contemporains, qui n’ont eux, jamais compris l’intérêt de cracher sur sa toile pour atteindre la consistance voulue.

J.M.W. Turner, Le Dernier Voyage du Téméraire, 1838. Huile sur toile. National Gallery, Londres.
J.M.W. Turner, Le Dernier Voyage du Téméraire, 1838.
Huile sur toile, 91 x 122 cm.
National Gallery, Londres.

Pour en savoir plus sur l’œuvre de Turner, vous pouvez vous rendre à la Tate Britain jusqu’au 25 janvier 2015, au sein de laquelle une exposition de sa dernière période se tient. Vous pouvez aussi consulter les ouvrages de Parkstone ici à son sujet.

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