Pont-Aven. Le bonheur de se retrouver avec Willy Ronis... |
Du 4 février au 28 mai, le musée de Pont-Aven (Finistère) accueille une très belle exposition de photos de Willy Ronis sur le thème des retrouvailles. Petit aperçu au moment de l’accrochage.
La photo au musée
Le musée de Pont-Aven (Finistère) fait de nouveau belle impression avec la photo. Sophie Kervran, directrice et conservatrice des musées de CCA (Concarneau Cornouaille Agglomération) a eu raison de faire entrer la photo dans le saint des saints de la peinture : le musée. L’expo sur Vivian Maier a fait un carton : 36 000 personnes entre février et mai.
Derniers réglages pour l’accrochage des photographies de Willy Ronis au musée de Pont-Aven. Ouest-France
« Un record, sourit-elle. Comme quoi, on peut avoir une fréquentation qui ne soit pas qu’estivale et qui draine un public local, régional. L’objectif est de faire venir un public pas forcément habitué à fréquenter les musées en leur offrant quelque chose de plus accessible. De plus, la photographie n’est pas un art mineur. »
À Concarneau, 1956. Donation Willy Ronis, ministère de la Culture, MPP
Photographe engagé
Willy Ronis faisait partie de ces photographes « humanistes ». Proche des autres, surtout des petites gens. Communiste, il a publié des photos pour l’Huma, La vie ouvrière ou Révolution. Il a réalisé de magnifiques vues de défilés, de lutte des ouvriers, de grèves, de rassemblements politiques. Jusqu’à la fin de sa vie, il est resté fidèle à son « cœur très à gauche ».
Ronan Guinée, chargé de collections à la Médiathèque du patrimoine et de la photographie. Ouest-France
Bistrots et fêtes foraines
Autres rassemblements, plus festifs : les bals populaires, les fêtes foraines. « C’est un passage obligé des photographes humanistes, précise Ronan Guinée de la Médiathèque du patrimoine et de la photographie, c’est ce que l’on appelle dans le jargon des journalistes, des marronniers. Il ne ratait aucun 14 juillet, après il pouvait partir en vacances. »
Mendiant-musicien, boulevard Richard-Lenoir, Paris, 1946. Donation Willy Ronis, ministère de la Culture, MPP
Se retrouver
« Après les années Covid, c’est aussi un clin d’œil aux photographies de Ronis, note Sophie Kervran. Il suit un fil rouge, celui de la confraternité. » Séjours à la neige, balades à vélo. Dans ces images personnelles ou de reportages, « il questionne l’homme et son quotidien ». Les retrouvailles sont aussi celles, moins intimes, de la foule aux manifs et dans les bals, des danses et conversations au Café Bidule et au Caveau de la Huchette.
Django Reinhardt et son fils, Paris, 1945. Donation Willy Ronis, ministère de la Culture, MPP
Son ami Doisneau
Les deux se connaissaient très bien, s’estimaient, ont même exporté la photo française au MoMA, à New York, en 1951. Mais ils ne partaient pas ensemble en vacances pour autant. Doisneau aussi était un photographe humaniste. Ils ont photographié les mêmes sujets. Ronis restait en retrait, « il avait le bistrot triste » dit-on, alors que Doisneau discutait joyeusement avec les uns et les autres.
Illustration de la Une de l’Humanité consacré au Front populaire. Ouest-France
Une amitié avec Willy Ronis
Pierre-Jean Amar, photographe et ami de Ronis, donnera au musée une conférence le vendredi 10 février, à 18 h. Gratuit.
Les petits aussi
Comme toujours, une attention particulière est portée au jeune public avec des ateliers « petits créateurs », les 15 février, 12 et 26 avril à 15 h. 3 € par enfant. Sur inscription.
En savoir plus : 02 98 06 14 43 ; www.museepontaven.fr