Handball : Leriche : « Ne pas être leur sparring-partner »... |
N1M. Bordeaux - Cherbourg, ce soir (18 h 30). Toujours très diminué, Cherbourg rend visite à l'ogre bordelais, favori pour l'accession en Pro D2. Pour la JSC, résister sera la première mission.
Il y avait eu cette communion avec le public, cette effervescence dans un Chantereyne bouillant qui croyait déjà dur comme fer à la Pro D2. Cherbourg avait débuté sa saison par une victoire de prestige (26-25), mais ce temps-là semble déjà très loin. Au moment de retrouver Bordeaux, la JSC n'a plus rien du candidat à la montée qu'elle prétendait être.
Dans la trajectoire des deux équipes, la première journée aura été un parfait trompe-l'oeil. Depuis, les Girondins n'ont perdu qu'une fois pendant que Cherbourg accumulait les revers (6), au point de présenter un bilan négatif à mi-saison. Depuis, la formation d'Eric Mathé a renforcé son statut de favori, celle de Sébastien Leriche son image d'équipe inconstante et fragile. « C'est clair que les circonstances sont totalement différentes, note le coach manchois. On était pleins de fraîcheur et au complet (seul Calic manquait à l'appel) à ce moment-là . Aujourd'hui, ça s'annonce très délicat pour nous. Ils vont vouloir remettre les pendules à l'heure. Le scénario est écrit d'avance aux yeux de tous : Cherbourg va perdre face à l'ogre. C'est un match de coupe pour nous. On a très peu de chances de s'imposer, mais on y va pour résister le plus longtemps possible. »
Fin de saison pour N'Diaye
Le discours de Sébastien Leriche a le mérite d'être lucide, en accord avec le contexte. Comme à Libourne, Cherbourg se déplace chez le 2e sans quatre titulaires en puissance. David Jourdain (cheville) et Djordje Calic (genou) devraient revenir rapidement. Pas Morgan Youf-Pinsault (fracture radius cubitus), de retour début mars, au mieux. Encore moins Edouard N'Diaye, qui a appris hier que sa saison était terminée. L'arrière gauche se fera opérer lundi d'une rupture des ligaments de l'index de la main gauche, contractée lors du match à Caen mi-décembre. « Sur une action anodine, je m'étais coincé le doigt dans le short, explique N'Diaye. C'est un coup dur. C'est ma première année dans le club, je voulais prouver... Cela m'embête pour les gars, je ne peux pas les aider. »
En manque de rotation, Cherbourg s'essouffle plus rapidement, est forcément plus prévisible dans son jeu. Leriche : « Ils nous ont vus jouer à Libourne, ils connaissent nos points forts et peuvent les cibler. Sur la base arrière, notre jeu repose forcément beaucoup sur Fabien (Ségarel). Mais on a préparé des choses novatrices en attaque et en défense. Avec un jeu académique, on a aucune chance vu leur potentiel. » Matthieu Desbois et Fabacary Diémé, préservé le week-end dernier, concentrent forcément quelques attentes. Cherbourg arrive en rangs serrés, mais les soldats encore présents ont l'occasion de se montrer. « On y va sans aucune pression, note Josselyn Duhamel. On n'a rien à leur prouver, mais on ne compte pas leur donner le match. Il faudra mettre du rythme en défense. »
Cette intensité pour protéger Le Goff, Cherbourg l'avait affichée à Libourne. « Libourne n'est pas vraiment Bordeaux, tranche Leriche. Ils ont voulu faire de ce match une belle fête, en lever rideau d'un match de D1 féminine (Mios-Biganos - Dijon). Mais on ne compte pas être leur sparring-partner. »