- Full Text
- Scholarly Journal
Une quête critique lacunaire
Full text preview
Une quête critique lacunaire Mark Benson La Quête erotique d'Yves Thériault. Peter Lang 117,50 $ Compte rendu par Renald Bérubé Toute étude de l'oeuvre d'Yves Thériault est à marquer d'une pierre blanche, l'auteur de Moi, Pierre Huneau méritant toute considération. Or l'étude de Mark Benson, La Quête erotique d'Yves Thériault, oblige le thériausien assidu à en rabattre de ses attentes. Les pages 2 et 3, en « Introduction », déjà, formulent des affirmations qui méritent moult nuances. Trois exemples : « même s'il changeait d'éditeur à un rythme effarant » ; « Boudé quelque peu par l'institution littéraire durant sa vie » ; « s'il est vrai que [l']importance [de son oeuvre] est confirmée par le nombre d'études [...] il faut préciser [qu'elles] ont été, pour la plupart, entreprises ou publiées avant son décès ». Thériault ne changeait pas d'éditeur « à un rythme effarant » ; il devait publier chez plusieurs pour gagner son pari : vivre de l'écriture. Aucun éditeur ne pouvait tout publier de lui, à moins d'accepter d'être en ' compétition avec lui-même. Si Thériault fut boudé par certains, il ne le fut guère par d'autres ; s'il le fut, il le fut moins qu'il ne le disait. « Boudé. quelque peu » : c'est-à-dire ? Le troisième extrait exige plus ample commentaire, car il peut se lire, avec son avant italique, tel un résumé de l'aspect sommaire, ambigu de La Quête erotique. La première ligne de l'introduction souligne que « vingt-cinq ans » ont passé depuis la mort de Thériault. Ce qui laisse croire que ce livre serait de 2008 - de contenu comme d'année editoriale. Or le reste de l'ouvrage dément cette impression. En regard de son intro, le texte est en porte à faux : il date. Des années 1960-1970 environ, pour ses...