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Japan is the world's largest producer of love simulation games, revealing a curious feature: these games, in theory, assign female players to the unique task of seducing a male character, but, in reality, they promote the establishment of... more
Japan is the world's largest producer of love simulation games, revealing a curious feature: these games, in theory, assign female players to the unique task of seducing a male character, but, in reality, they promote the establishment of a network of friendship between women. Love cannot be achieved if this network is not carefully woven both in play and in real life. Based on the analysis of this double dynamics, outwardly contradictory, I would like to advance the following hypothesis: that such games enable their users to 'outsmart' gender expectations. These games, called otome games, became popular in the context of a national panic related to the declining birthrate: they target the market of women who-living alone or with their parents-are held responsible for the future shortfall of the system. These new generations of women don't start a family. They have no children. How do they manage to ward off exclusion and stigma? The study will focus on the strategies collectively devised to turn otome games into an identity-building tool, promoting friendship between players as a means of resistance against social norms.

NB : En faisant la traduction pour Cambridge Press de cet article initialement publié dans la version papier de Diogènes, j'ai effectué des modifications par rapport au texte original.
En 2008, l’expression « pèlerinage » se répand au Japon pour désigner une pratique de marche propre aux fans de mangas ou de jeux vidéo qui visitent des lieux en lien avec leur oeuvre favorite, calquant leurs périples sur le modèle des... more
En 2008, l’expression « pèlerinage » se répand au Japon pour désigner une pratique de marche propre aux fans de mangas ou de jeux vidéo qui visitent des lieux en lien avec leur oeuvre favorite, calquant leurs périples sur le modèle des circuits bouddhiques. Au fil d’un cheminement ritualisé, il s’agit pour ces fans d’entrer en dialogue non seulement avec des êtres invisibles (les personnages de fiction), mais avec les autres fans (la communauté des initiés) ainsi qu’avec un monde social globalement hostile. La recherche s’appuiera sur le pèlerinage d’Atami initié par la firme créatrice du jeu LovePlus.
URL : https://www.cairn.info/revue-hermes-la-revue-2023-1-page-194.htm

Anime Pilgrimages: The Poetics of an Amorous Itinerary
In 2008, the expression “pilgrimage” spread throughout Japan, designating a practice of walking that is specific to fans of manga and video games, who visit places connected with their favorite work, on the model of Buddhist pilgrimages. By following a ritualized path, these fans enter into a conversation not only with invisible entities (fictional characters) but also with other fans (the insider community), as well as with a social world that is generally hostile. This article explores the Atami pilgrimage started by Konami, the firm that created the LovePlus game.
GIARD Agnès, « Romance numérique pour femmes au Japon. Les otome gēmu, entre aliénation et libération », Clio. Femmes, Genre, Histoire, n° 56, 2022, p. 141-152. URL :... more
GIARD Agnès, « Romance numérique pour femmes au Japon. Les otome gēmu, entre aliénation et libération », Clio. Femmes, Genre, Histoire, n° 56, 2022, p. 141-152. URL : https://www.cairn.info/revue-clio-femmes-genre-histoire-2022-2-page-141.htm

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Le Japon est actuellement le premier producteur mondial de jeux vidéo à l’eau de rose. Appelés « jeux pour jeunes filles » (otome gēmu), ils proposent des gammes de « beaux gosses » en images de synthèse, formatés sur le modèle du prédateur, entraînant l’héroïne dans une histoire d’amour proche du rapt. Les scénarios des otome games reposent sur la mise en scène d’une perte de pouvoir, forçant la joueuse à se laisser "prendre au jeu", c’est-à-dire renoncer à son libre arbitre. Les personnages les plus agressifs sont « irrésistibles », expliquent les fans d’otome games, allant jusqu’à proclamer qu’elles désirent être  « prises au piège ». En étudiant les otome games comme des sites de tension entre les valeurs de l’amour et de la dépossession, j’espère éclairer en miroir les dynamiques sociales dont ces jeux à la fois reproduisent et déconstruisent les logiques. De fait, ils sont indissociables du contexte singulier qui les a vu naître : celui d’une baisse record du nombre de mariages, accompagnée d’une chute des naissances. L’effondrement démographique en cours menace l’avenir du pays et les autorités désignent volontiers comme coupables les « personnes qui vivent seules » (o-hitori-sama). Pourquoi préfèrent-elles des partenaires fictifs aux hommes de chair et d’os ? Prenant appui sur le trope de la cage à oiseaux (torikago), j’envisagerai la pratique ludique des otome games comme l’expression d’une ambivalence à l’égard du mariage, désiré mais redouté, souhaité mais banni.
Giard Agnès, Lecture « GRIMAUD Emmanuel, L’étrange encyclopédie du docteur K. », Terrains/Théories « Des spécialistes du religieux à mi-temps ? » coordonné par Adeline Herrou et Sylvie Pédron Colombani, n°15 [En ligne], juillet 2022.... more
Giard Agnès, Lecture « GRIMAUD Emmanuel, L’étrange encyclopédie du docteur K. », Terrains/Théories « Des spécialistes du religieux à mi-temps ? » coordonné par Adeline Herrou et Sylvie Pédron Colombani, n°15 [En ligne], juillet 2022.
URL : http://journals.openedition.org/teth/4665 ; DOI : https://doi.org/10.4000/teth.4665

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Cette monographie consacrée au docteur K ouvre la voie à de futures recherches sur toutes ces méthodes de consultation bricolées qui constituent la matière mouvante, sans cesse réinventée, des « systèmes de divination » dont s’occupe l’anthropologie religieuse. Le travail d’Emmanuel Grimaud invite surtout à renouveler la réflexion sur l’astrologie, c’est-à-dire à dépasser les problématiques habituelles, ethnocentrées, voire utilitaristes. Classée dans la catégorie des « croyances », au même titre que les rituels new age ou la médecine alternative, l’astrologie se voit en effet généralement attribuer des « fonctions » sociales ou cognitives. Serait-il possible de reconnaître que l'astrologie constitue un dispositif de savoir proposant une lecture non-causale des influences qui interviennent dans nos comportements et nos décisions ?
There is a predominance for cute characters among Japanese virtual YouTubers (VTubers). Men who publicly use feminine avatars to conduct online entertainment are called babiniku in Japan. This research paper investigates whether embodying... more
There is a predominance for cute characters among Japanese virtual YouTubers (VTubers). Men who publicly use feminine avatars to conduct online entertainment are called babiniku in Japan. This research paper investigates whether embodying cute avatars impacts males' perception of self. Examining the process leading some online performers to turn into outwardly feminine characters, we address the reasons why babiniku reproduce gender stereotypes. Our presumption is that such role-play is part of a strategy with purposes yet to be deciphered. We deployed quantitative and qualitative methods, such as survey and semi structured interviews, to collect first-hand testimonies from 24 babiniku participants. This article contributes to an existing literature about digital gender swapping with avatars and Japanese cross-dressing from an anthropological perspective. As stressed by the babiniku who took part in this research, digital cross-dressing enables them to create a world where they can indulge in fancy and fantasy. All together with their fans, babiniku build a notion of femininity that allows users to act and live outside of societal pressures.
En 2018, la firme japonaise Voltage – leader dans la production de « boyfriends numériques » – lance la première application de mariage en Réalité Virtuelle destinée aux femmes. Cette application permet aux utilisatrices de vivre en... more
En 2018, la firme japonaise Voltage – leader dans la production de « boyfriends numériques » – lance la première application de mariage en Réalité Virtuelle destinée aux femmes. Cette application permet aux utilisatrices de vivre en immersion l’expérience la plus troublante : celle de l’échange des voeux dans une église virtuelle. Comment comprendre que des femmes s'amusent à épouser des personnages numériques ? Prenant appui sur un travail d’enquête concernant la hausse massive du célibat au Japon, cet article étudie le marché des partenaires synthétiques à la lumière de cette (apparente) contradiction : les personnes qui contractent des unions non-officielles sont souvent celles qui se détournent du mariage IRL.

Giard Agnès, « Au Japon, le boom des mariages avec des personnages de fiction », The Conversation, en collaboration avec Terrain, 2 mars 2022. URL : https://blogterrain.hypotheses.org/17618
URL : https://theconversation.com/au-japon-le-boom-des-mariages-avec-des-personnages-de-fiction-176927
Giard, Agnès « Manger avec un robot pour reprendre confiance. Repas, jeu de rôle et communication au Japon », in: Anne Lehmans & Eric Letonturier (dir.) Hermès n°88, « Confiance et communication », janvier 2022, p. 212-216. ABSTRACT:... more
Giard, Agnès « Manger avec un robot pour reprendre confiance. Repas, jeu de rôle et communication au Japon », in: Anne Lehmans & Eric Letonturier (dir.) Hermès n°88, « Confiance et communication », janvier 2022, p. 212-216.

ABSTRACT: “Talking with a Robot to restore assertiveness. Meals, Role-Play and Communication in Japan”

In 2019, Ayaka Fujii, a researcher in electro-communication, developed a system enabling people to “co-eat” with a robot. Stemming from persuasive technology, the system extends a whole series of experiments turning mealtime into an interactive activity,  by stretch of imagination. Over the past decade in Japan, a country that has a high rate of singles, “digital commensality” has become a very active area of research. It allows people who are alone to “share” meals on-screen with other people, artificial creatures, or robots. Why are people invited to trust and rely on such tools? Why are illusions proposed as “solutions”?

RESUME : En 2019, Ayaka Fujî, chercheuse en électro-communication, met au point un système permettant de « manger avec » un robot. Issu des recherches en technologies persuasives, ce système prolonge toute une série d’expériences visant à faire du repas un moment d’échange, ne serait-ce qu’en imagination. Au Japon – pays frappé par une forte hausse du célibat –, les « dispositifs de commensalité » constituent depuis une dizaine d’années un domaine de recherche très actif. Ils permettent aux personnes seules de « partager » leur repas… avec des gens sur des écrans, des créatures de synthèse ou des robots. Pourquoi se fier à de tels outils ? Pourquoi, surtout, faire de l’illusion une « solution » ?
Giard, Agnès « Peut-on s’éprendre de tout ? Formes limites du lien amoureux », in: Agnès Giard (ed.), Terrain n°75, « Amours Augmentées », Sept. 2021, p. 4-25. DOI: 10.4000/terrain.21985 ABSTRACT: Can you Fall in Love with Everything?:... more
Giard, Agnès « Peut-on s’éprendre de tout ? Formes limites du lien amoureux », in: Agnès Giard (ed.), Terrain n°75, « Amours Augmentées », Sept. 2021, p. 4-25. DOI: 10.4000/terrain.21985

ABSTRACT: Can you Fall in Love with Everything?: Boundary Forms of Intimate Relationships
In 2018, a 35-year-old Japanese employee celebrates his marriage with a digital pop-idol, Hatsune Miku, raising a media wave of questions. The reasons why so many people here and elsewhere forge special relationships with non-humans, up to the point of giving them the appearance of marital bliss, are still poorly understood. In order to elucidate why certain objects arouse public debate concerning their power of seduction, a diversion through anthropology is necessary, enabling us to study all the boundary forms of the love bond. In so doing, we would like to question the idea that such ties are unsane. What does the love and/or sexual attachment to a non-human - robot, doll, organ, car or tree - reveal about the society that prescribes or prohibits it?

RESUME : En 2018, au Japon un employé de 35 ans célèbre son mariage avec une pop-idole numérique, Hatsune Miku, soulevant une vague médiatique d’interrogations. Les raisons qui poussent tant de gens ici ou ailleurs à nouer des relations privilégiées avec des non-humains, jusqu’à leur donner l’apparence de la félicité conjugale, restent encore mal comprises. En vue d’élucider pourquoi certains objets suscitent un débat public concernant leur pouvoir de séduction, le détour par l’anthropologie s’impose, qui permet d’étudier toutes les formes limite du lien amoureux. Il s’agit, ce faisant, de questionner l’idée selon laquelle de tels liens relèvent de l’égarement. De quoi l’attachement amoureux et/ ou sexuel à un non-humain – robot, poupée, orgue, voiture ou arbre – nous révèle de la société qui le prescrit ou qui le proscrit ?
Giard Agnès, « L’érudition dissidente des otakus japonais. Accumuler du vent, jouir de n’être que néant », Hermès, La Revue, 2020/2 (n° 87), p. 235-242. URL : https://www.cairn.info/revue-hermes-la-revue-2020-2-page-235.htm The... more
Giard Agnès, « L’érudition dissidente des otakus japonais. Accumuler du vent, jouir de n’être que néant », Hermès, La Revue, 2020/2 (n° 87), p. 235-242.
URL : https://www.cairn.info/revue-hermes-la-revue-2020-2-page-235.htm   

The Dissident Erudition of Japan’s Otaku
ABSTRACT: In Japan, otaku practice erudition as a form of resistance to the established order. Viewed as irresponsible, hedonistic and unproductive, they collect data that seem pointless on subjects that are considered to be common : pop idol groups, anime, manga, model trains, and so on. Although their erudition is sterile, it nevertheless has a strategic value. The aim is to earn the esteem of peers by cultivating contempt for the values that govern modern societies. Are these new “aristocrats” trying to assert (while simultaneously accentuating) the inanity of their existence ? Or are they following the example of a “useless learned society” (OuLiPo) in defying the dominant culture, which requires that knowledge be put to good use ?

RESUME : Au Japon, les otakus pratiquent l’érudition comme une forme de résistance à l’ordre. Perçus comme irresponsables, hédonistes et improductifs, ils accumulent des données en apparence vaines sur des sujets jugés vulgaires : groupes de pop-idoles, dessins animés, maquettes de train… Bien qu’elle soit stérile, l’érudition des otakus a cependant une valeur stratégique. Le but est de gagner l’estime des pairs, en cultivant le mépris des valeurs qui régissent les sociétés modernes. S’agit-il, pour ces nouveaux « aristocrates », de revendiquer (tout en l’accentuant) la nullité de leur existence ? Ou s’agit-il, à l’instar des « sociétés savantes inutiles » (Oulipo), de défier la culture dominante, celle qui impose de mettre à profit le savoir ?
Giard Agnès, « Il faut beaucoup d’amies pour aimer un bel homme. Pratiques de sociabilité autour des jeux de romance (Otome Games) au Japon », Diogène, 2019/1 (n° 265-266), p. 107-125. URL :... more
Giard Agnès, « Il faut beaucoup d’amies pour aimer un bel homme. Pratiques de sociabilité autour des jeux de romance (Otome Games) au Japon », Diogène, 2019/1 (n° 265-266), p. 107-125. 
URL : https://www.cairn-int.info/revue-diogene-2019-1-page-107.htm
CAIRN: https://www.cairn.info/revue-diogene-2019-1.htm
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TITLE: Many Friends are Needed to Love a Handsome Man. Sociability Practices around Romance Games (Otome Games) in Japan

ABSTRACT: Japan is the world's largest producer of love simulation games, revealing a curious feature: these games, in theory, assign female players to the unique task of seducing a male character, but, in reality, they promote the establishment of a network of friendship between women. Love cannot be achieved if this network is not carefully woven both in play and in real life. Based on the analysis of this double dynamics, outwardly contradictory, I would like to advance the following hypothesis: that such games enable their users to "outsmart" the gender expectations. These games, called otome games, significantly developed in the context of a national panic related to the declining birthrate: they target the market of women who -living alone or with their parents- are held responsible for the future shortfall of the system. These new generations of women don't start a family. They have no children. How do they manage to ward off exclusion and stigma? The study will focus on the strategies collectively devised to turn otome games into an identity-building tool, promoting friendship between players as a means of resistance against social norms.

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RESUME: Le Japon est le premier producteur mondial de jeux vidéo « à l’eau de rose ». Ces jeux de simulation amoureuse présentent une caractéristique curieuse : théoriquement, ils assignent la femme à la tache unique de séduire un personnage masculin, mais, dans les faits, ils favorisent la mise en place d’un réseau d’amitié entre femmes. C’est de ce réseau – tissé à la fois dans le jeu et dans la vraie vie – que dépend le succès en amour. M’appuyant sur l’analyse de cette double dynamique, contradictoire en apparence, j’aimerais proposer l’hypothèse suivante : que les jeux permettent de « déjouer » les mécaniques sociales de l’injonction. Ces jeux nommés otome games s’inscrivent en effet, de façon significative, dans le contexte d’une panique nationale liée au déclin de la fécondité : ils visent le marché très porteur des nouvelles générations de femmes qui – vivant seules ou chez leur parents – sont tenues pour responsables de la faillite à venir du système. Elles ne fondent pas de foyer. Elles n’ont pas d’enfant. Comment parviennent-elles à conjurer l’exclusion ? L’étude portera sur les stratégies collectivement mises au point pour faire des otome games un outil de construction identitaire, favorisant l’amitié entre joueuses comme moyen d’entrer en résistance.
Giard Agnès, « Pop-idoles. Le marché des voix amoureuses au Japon », in: Damien Ehrhardt, Tom Dwyer & Éric Dacheux (ed.), Hermès, La Revue, n° 86, 2020, p. 65-71. URL : https://www.cairn.info/revue-hermes-la-revue-2020-1-page-65.htm... more
Giard Agnès, « Pop-idoles. Le marché des voix amoureuses au Japon », in: Damien Ehrhardt, Tom Dwyer & Éric Dacheux (ed.), Hermès, La Revue, n° 86, 2020, p. 65-71.
URL : https://www.cairn.info/revue-hermes-la-revue-2020-1-page-65.htm
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ABSTRACT
The music industry in Japan - the second in the world - is based on the production of idols (aidoru), i.e. young girls subject to singular rules: 1 / Must not have talent 2 / Smile 3 / Must not date anybody. The idol is made so that each fan can dream of an intimate relationship with her. Although the pop music industry in Japan was born in the 1960s on the American model, it therefore stood out in a singular way by providing young girls as emotional commodities, pushing music into the background behind “handshake meetings” (akushu-kai), allowing fans to touch their beloved. By studying these “idolatry games” - including the ones aimed at women, available as video games or 3D versions - I hope to bring a fresh look at the very notion of music: in the case of Japan, mass music does not produce stars but an illusion of a girlfriend/boyfriend. What social functions is it assigned? Are these functions the same depending on whether the idols are true or fictitious?
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RESUME
L’industrie musicale au Japon – la deuxième au monde – repose sur la production d’idoles (aidoru), c’est-à-dire de jeunes filles soumises à trois règles singulières : 1/ Ne pas avoir de talent 2/ Sourire 3/ Ne pas avoir de petit copain. L’idole doit nourrir le rêve d’une relation intime avec chacun des fans. Bien que l’industrie de la pop music au Japon soit née dans les années 1960 sur le modèle américain, elle s’en est donc démarqué de façon singulière en offrant à consommer des jeunes filles comme marchandises émotionnelles, reléguant la musique au rang secondaire, derrière des sessions dites de « serrage de main » (akushu-kai), permettant aux fans de toucher leur bien-aimée. En étudiant ces « jeux d’idolâtrie » – y compris dans leur version pour femmes, en jeu vidéo et en version 3D – j’espère apporter sur la notion même de musique un éclairage original : dans le cas du Japon, la production musicale de masse vise moins à produire des stars qu’une illusion de petit-e ami-e. Quelles fonctions sociales se voit-elle attribuer ? Ces fonctions sont-elles identiques selon que les idoles sont vraies ou fictives ?
Agnès Giard, « “Jouer” au pervers. Amour pour la 2D et radicalité au Japon », L'ethnographie, 3-4 | 2020, 28 octobre 2020. URL : https://revues.mshparisnord.fr/ethnographie/index.php?id=519... more
Agnès Giard, « “Jouer” au pervers. Amour pour la 2D et radicalité au Japon », L'ethnographie, 3-4 | 2020, 28 octobre 2020. URL : https://revues.mshparisnord.fr/ethnographie/index.php?id=519
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ABSTRACT: Playing “Pervert”. 2D Love and Radicality in Japan
In Japan, the industry of emotional commodities provides video game users or manga readers with attractive and charming creatures as tools to fill their heart and fulfill their fantasies. It is significant that these characters – kyara – are being developed on a rapidly expanding scale which mirrors the economic crisis. They mainly target the market of men and women who refer to themselves as otakus, i.e. consumers of "2D" partners. Held accountable for the low birth rate, otakus engage in fictitious romance or sex relationships as a means to construct their identity and to express a feeling of inadequacy with social expectations: a lot of them believe that it has become impossible, or pointless, to create a family. Is this why they are involved in romantic/sexual relationships with media mix characters? What is the meaning of this "preference" given to imaginary beings? By examining the way otakus build their discourses and adjust them to current events, my goal is to question the very notion of "radicality" in the context of a subculture that is extremely revealing of the tensions pervading contemporary Japanese society.
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RÉSUMÉ 
Il existe au Japon une industrie en plein essor de créatures séduisantes ou charmantes, élaboré-es comme autant de propositions visant à combler l'absence de l'autre. Dans ce pays-leader en matière de simulacres émotionnels-ces personnages appelés kyara s'inscrivent de façon significative dans une logique de développement commercial en contexte de crise et concernent, principalement, le marché très porteur des hommes et femmes qui se désignent comme otakus, c'est-à-dire comme adeptes de partenaires affectifs et sexuels « en 2D ». Longtemps tenu-es pour responsables de la dénatalité, les otakus font de leurs amours fictives un outil de construction identitaire et le moyen d'exprimer un sentiment d'inadéquation avec les attentes sociales : beaucoup estiment en effet qu'il est devenu impossible, ou vain, de fonder un foyer et avoir des enfants. Est-ce la raison pour laquelle ils s'investissent dans des relations fantasmatiques avec des personnages issus de jeux vidéo et de manga ? A quoi rime cette « préférence » affichée pour des êtres imaginaires ? En examinant la façon dont les otakus construisent leurs discours et les ajustent à l'actualité j'espère questionner la notion même de « radicalité » dans le contexte d'une sous-culture extrêmement révélatrice des tensions qui parcourent la société japonaise contemporaine.
Giard Agnès, « The stereotype of the woman-object in Japan: Playing with dolls, playing the failed man », CAIRN International, translation of an article published in Hermès, La Revue, 2019/1 (No 83), p. 196-198. URL :... more
Giard Agnès, « The stereotype of the woman-object in Japan: Playing with dolls, playing the failed man », CAIRN International, translation of an article published in Hermès, La Revue, 2019/1 (No 83), p. 196-198. URL : https://www.cairn.info/revue-hermes-la-revue-2019-1-page-196.htm
https://bit.ly/34O0Wgp
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Gender stereotypes reveal changes in society and the contradictory currents running through it. In the hands of certain actors, these stereotypes can even become tools for breaking down the gendered order—which is shown by the unusual case of love dolls. Love dolls (rabu dōru) are produced by a niche artisanal industry in order to serve as sentimental and/or sexual partners and they are designed with puerile or idiotic appearance, reproducing negative gender stereotypes, those of weak, intellectually deficient women. Is this a form of misogyny? But it would be contradictory with the fact that men who “play with dolls”—an activity that does not conform with their gender— are often stamped "emasculated wimps". What if love dolls were used as parody tools?
Giard Agnès, Grimaud Emmanuel & Taylor Anne-Christine, “Climaxing in other ways and other places. From plant spasms to psychopomp pillows”, in: HAU: Journal of Ethnographic Theory vol. 9, no. 2 (Autumn 2019): 359-372. ABSTRACT : Taking... more
Giard Agnès, Grimaud Emmanuel & Taylor Anne-Christine, “Climaxing in other ways and other places. From plant spasms to psychopomp pillows”, in: HAU: Journal of Ethnographic Theory vol. 9, no. 2 (Autumn 2019): 359-372.

ABSTRACT : Taking as a point of departure the status accorded to sexual orgasm in Western societies, we take a step back from modern "orgasmolatry" as well as from its critique. By considering the choices made in other cultural worlds and making room for concepts of sexuality among Amerindians of Amazonia, the latest Japanese sex toys, and the debates surrounding cybersex, it envisages new interpretative approaches to a topic that has spawned an abundant literature in other fields. Our aim is to open up avenues for reflecting on notions about the experience of orgasm in different cultural contexts. What exactly does the orgasm mean elsewhere? Is it viewed in the same way as in the West? Where it is cultivated as a sensitive moment in relationships between the living, what types of sociocosmological connections does it reveal?

If you want to read the full article, please visit the following page: https://www.journals.uchicago.edu/doi/full/10.1086/705812
https://www.journals.uchicago.edu/toc/hau/current
Giard Agnès, « La love doll au Japon : une prothèse de couple pour célibataire ? », in: Axel Guïoux & Évelyne Lasserre (dir.) Cultures-Kairós [En ligne], « Les horizons prothétiques lointains », octobre 2019.... more
Giard Agnès, « La love doll au Japon : une prothèse de couple pour célibataire ? », in: Axel Guïoux & Évelyne Lasserre (dir.) Cultures-Kairós [En ligne], « Les horizons prothétiques lointains », octobre 2019. https://revues.mshparisnord.fr:443/cultureskairos/index.php?id=1815

RÉSUMÉ : Le Japon est le pays pionnier dans la production des love dolls, poupées à taille humaine vendues comme partenaires sentimentales. Prenant appui sur l'idée que leurs corps s'inscrivent dans une économie de biens symboliques autorisant leurs propriétaires à user d'elles comme d'outils pour construire à la fois leur image et leur identité, j'aimerais proposer l'hypothèse suivante : que les poupées peuvent être assimilées à des prothèses. Plus précisément des prothèses affectives. En étudiant la façon dont elles sont élaborées-autant par les concepteurs que par les acheteurs-je questionnerai la notion usuelle de la prothèse comme instrument pour suppléer ou corriger une déficience. Les love dolls, en effet, ne sont pas utilisées pour masquer l'absence d'un-e partenaire. Ni pour combler un vide. S'il s'agit de prothèses, quel rôle jouent-elles ? Abstract Japan is the pioneer country in the production of love dolls, human-sized artefacts sold as sentimental partners. Starting out from the idea that their bodies are part of an economy of symbolic goods that allow their owners to use them as tools to build both their image and their identity, I would like to propose the following hypothesis : that dolls can be likened to prostheses. To be more precise, affective prostheses. By studying how they are developed-both by the designers and by the buyers-I will question the usual notion of the prosthesis as an instrument to hide or correct a deficiency. Love dolls, in fact, are not used to hide the absence of a partner. Nor to fill a void. If they are prostheses, what role do they have ?

ABSTRACT: Love dolls in Japan : a couple prosthesis for singles ?
Japan is the pioneer country in the production of love dolls, human-sized artefacts sold as sentimental partners. Starting out from the idea that their bodies are part of an economy of symbolic goods that allow their owners to use them as tools to build both their image and their identity, I would like to propose the following hypothesis: that dolls can be likened to prostheses. To be more precise, affective prostheses. By studying how they are developed - both by the designers and by the buyers - I will question the usual notion of the prosthesis as an instrument to hide or correct a deficiency. Love dolls, in fact, are not used to hide the absence of a partner. Nor to fill a void. If they are prostheses, what role do they have ?
Giard, Agnès « Affects électroniques au Japon. Les systèmes de rencontre par machines interposées », in: Franck Renucci & Thierry Paquot (ed.) Hermès n°84, «Les Incommunications», Paris, CNRS, sept. 2019.... more
Giard, Agnès « Affects électroniques au Japon. Les systèmes de rencontre par machines interposées », in: Franck Renucci & Thierry Paquot (ed.) Hermès n°84, «Les Incommunications», Paris, CNRS, sept. 2019.
https://www.cnrseditions.fr/catalogue/revues/hermes-84-les-incommunications/

Pour donner la « preuve » que l’incommunication peut favoriser les relations sentimentales, le roboticien Ishiguro Hiroshi (Université d’Osaka) teste en 2017 un dispositif de rencontre amoureuse lors du salon Niconico Chôkaigi qui rassemble 250 000 personnes à Tôkyô. Il propose aux visiteurs l’expérience d’un « Sanctuaire expérimental de l’amour » (Ren’ai jikken jinja) qui se présente sous la forme d’une pièce séparée en deux par une vitre transparente et dans laquelle, en face à face, un homme et une femme doivent dialoguer via un programme de questions/réponses pré-écrites sur un écran tactile. Le dispositif vise à vérifier si « la conversation à choix forcés sur écran tactile n’est pas plus efficace que la conversation libre pour réduire la distance entre les êtres humains ». Avec un résultat surprenant : 80% des personnes décident de sortir ensemble par la porte de l’amour. Dans quelle mesure cette expérience est-elle révélatrice des changements sociétaux au Japon ? Peut-on imaginer qu’un tel dispositif pourrait obtenir du succès en Occident ? À rebours d’un certain discours « libéral » qui veut que l’individu soit autonome, performant et responsable, de nombreux penseurs au Japon prônent au contraire les vertus de l’irresponsabilité, de l’artificialité et de la médiation, garanties sine qua non, disent-ils, de meilleurs échanges inter-humains. Qu’en penser ?
Giard, Agnès «Le stéréotype de la femme objet au Japon. Jouer à la poupée : jouer au mâle raté ? », in: Anne Lehmans et Vincent Liquète (ed.) Hermès n°83, « Les stéréotypes, encore et toujours », Paris, CNRS, May 2019.... more
Giard, Agnès «Le stéréotype de la femme objet au Japon. Jouer à la poupée : jouer au mâle raté ? », in: Anne Lehmans et Vincent Liquète (ed.) Hermès n°83, « Les stéréotypes, encore et toujours », Paris, CNRS, May 2019.
http://www.cnrseditions.fr/communication/7865-hermes-83-les-stereotypes-encore-et-toujours.html

Il existe au Japon une industrie d’épouses « virtuelles » et de petites copines synthétiques formatées suivant les canons stéréotypés d’une beauté immature, puérile, voire stupide, ce qui n’est pas sans susciter un certain malaise, y compris au Japon. Les consommateurs de poupées (qu’elles soient en silicone ou en silicium), de fait, sont lourdement stigmatisés. Dans le contexte actuel du dépeuplement, ceux qui refusent de reproduire l’ordre social sont volontiers désignés comme coupables d’une situation dont ils sont en réalité les premières victimes et c’est peut-être pourquoi, non sans un brin d’ironie, ces hommes affirment préférer des « vierges synthétiques » (jinzô otome) aux « femmes de chair crue » (namami no josei). Ils veulent jouer, disent-ils. Sous entendu : jouer plutôt qu’imiter leurs parents, en fondant un foyer. Ce discours est souvent mal compris. Les médias, notamment, ont tendance à le prendre au premier degré. Dans la presse, ces consommateurs de simulacres sont régulièrement accusés d’être faibles, dénués de virilité. Ce qui m’amène à l’hypothèse suivante : serait-il possible que la poupée soit formatée à l’image d’une jolie fille stupide non pas pour reproduire des normes de genre mais pour les questionner ? Quelles stratégies président à l’élaboration et à l’usage de ces contrefaçons ? Quels détournements les poupées favorisent-elles, derrière des apparences si conformes aux standards culturels dominants ?
Giard, Agnes. 2019. "L’amour d’air au Japon. Rituels de rencontre avec des voix venues d’ailleurs”, in: Emmanuel Grimaud & Pierre Déléage (eds), Gradhiva 29, Estrangemental, p.116-139. https://journals.openedition.org/gradhiva/4082 “Air... more
Giard, Agnes. 2019. "L’amour d’air au Japon. Rituels de rencontre avec des voix venues d’ailleurs”, in: Emmanuel Grimaud & Pierre Déléage (eds), Gradhiva 29, Estrangemental, p.116-139.
https://journals.openedition.org/gradhiva/4082

“Air Love in Japan: Encounter Rituals with Voices from Outer Space”
In Japan, affective surrogates proliferate in various forms such as digital lovers, downloadable boyfriends or interactive spouses programmed to mimic attitudes and expressions of love on handheld’s screens (smartphone or wireless console). The attachment to these fictitious characters is called Air love (ea ren’ai) and humorously refers to Air guitar, which is quite revealing of the male and female users’ strategies. Turning these devices into tools to express their dissatisfaction of a world dubbed « 3D » (sanjigen), i.e. « real », the users imbue affective surrogates with an otherworldly feeling. The Air love practice is, in fact, part of an interaction dynamic with the « invisible ». It consists in summoning a presence, by turning the rituals of romance into a highly codified scenography pointing to what the users themselves label “the escape from reality”.

Au Japon, les simulacres affectifs se multiplient sous la forme d’amante numérique, de boyfriend téléchargeable ou de copine interactive, programmés pour reproduire les mimiques de la séduction sur un écran de poche (smartphone ou console sans fil). L’attachement aux personnages fictifs porte le nom d’ « air amour » (ea ren’ai), par allusion à l’air guitar. Humour révélateur de ce que les consommateurs, hommes et femmes, font de ces jeux au Japon : des outils pour signifier le refus d’un monde ironiquement appelé « l’espace en 3D » (sanjigen no kûkan), c’est-à-dire « l’ici-bas ». La pratique de l’air amour (ea ren’ai) s’inscrit de fait dans une logique d’interaction avec l’invisible. Il s’agit de convoquer un être, en détournant les rituels de rencontre amoureuse au profit d’une scénographie dont les formes, hyper-codifiées, fournissent la mise en signes ostentatoire de ce que les adeptes des jeux nomment eux-mêmes « la fuite de la réalité ».
Giard, Agnès. « Les mariages des ténèbres. Images votives d’unions post-mortem au Japon », Techniques & Culture, vol. 70, no. 2, 2018, online. Darkness Weddings : Votive Images of Post-Mortem Marriages in Japan Dans la région de... more
Giard, Agnès. « Les mariages des ténèbres. Images votives d’unions post-mortem au Japon », Techniques & Culture, vol. 70, no. 2, 2018, online.

Darkness Weddings : Votive Images of Post-Mortem Marriages in Japan

Dans la région de Yamagata, huit temples organisent des « mariages des ténèbres » (meikon, 冥婚). Une coutume veut que les familles ayant perdu un enfant (fille ou garçon) le marient post-mortem s'il est mort célibataire. Cette coutume dont l’existence n’est attestée, de façon mystérieuse, que dans une minuscule circonscription du nord du Japon date probablement de la fin du xixe siècle. Elle prend la forme d'images votives – dessins ou collages représentant le-la défunt-e en compagnie d'un-e époux-se imaginaire. Appelées mukasari ema (ムカサリ絵馬), ces images sont déposées au temple lors d’une cérémonie de commémoration effectuée dans le bâtiment consacré aux prières pour les morts. Elle permet à la famille d’un-e mort-e de lui « offrir » un-e partenaire dans l’autre monde. Ces images sont réalisées par les proches du mort quand la famille est pauvre, mais si elle en a les moyens il arrive qu'elle fasse appel à une artiste pour dessiner le mukasari ema, suivant un procédé proche de la nécromancie. Ma recherche s’appuie d’une part sur la recension et l’analyse iconographique des mukasari ema du temple Jakushô. D’autre part sur un entretien semi-dirigé de type biographique avec une artiste spécialisée dans ces images : une onna-kama, médium chargée de demander à la personne défunte quel genre de conjoint lui apporterait le bonheur. Comment fait-elle pour entrer en contact avec lui ou elle ?

Japon, Ema, mariage, outre-tombe, funérailles, nécromancie, Muen-botoke

In Yamagata prefecture, eight temples celebrate “darkness weddings” (meikon, 冥婚). Parents of a son or daughter who died unmarried provide him/her with a spouse or husband by offering a mukasari ema (ムカサリ絵馬), a votive image depicting a wedding ceremony or marital bliss scene. For reasons yet to be fully understood, this practice is limited to a remote part of a district of northeastern Japan and became popular by the end of xixth century. It consists in drawing the deceased one in wedding regalia and, often, in the company of a ficticious partner. These images are presented to temples following a funeral as a votive offering and placed in the prayer hall as an expression of mourning. Such ema can be home-made, but the parents can afford it, they commission a mukasari ema artist to do the drawing or painting. In july 2012, I met one of these rare artists. She introduced herself as a onna-kama, a woman with the ability to communicate with the dead souls. Her informations about the manufacturing process of a mukasari ema – very close to necromantic technics – led me to wonder how the livings relate to the deads in Yamagata.   

https://journals.openedition.org/tc/10106
Giard, Agnès. « Les mariages des ténèbres. Images votives d’unions post-mortem au Japon », Techniques & Culture, vol. 70, no. 2, 2018, pp. 168-173. Version courte, imprimée. URL :... more
Giard, Agnès. « Les mariages des ténèbres. Images votives d’unions post-mortem au Japon », Techniques & Culture, vol. 70, no. 2, 2018, pp. 168-173. Version courte, imprimée. URL : https://www.cairn.info/revue-techniques-et-culture-2018-2-page-168.htm .

Dans la région de Yamagata, huit temples organisent des « mariages des ténèbres » (meikon, 冥婚). Une coutume veut que les familles ayant perdu un enfant (fille ou garçon) le marient post-mortem s'il est mort célibataire. Cette coutume dont l’existence n’est attestée, de façon mystérieuse, que dans une minuscule circonscription du nord du Japon date probablement de la fin du xixe siècle. Elle prend la forme d'images votives – dessins ou collages représentant le-la défunt-e en compagnie d'un-e époux-se imaginaire. Appelées mukasari ema (ムカサリ絵馬), ces images sont déposées au temple lors d’une cérémonie de commémoration effectuée dans le bâtiment consacré aux prières pour les morts. Elle permet à la famille d’un-e mort-e de lui « offrir » un-e partenaire dans l’autre monde. Ces images sont réalisées par les proches du mort quand la famille est pauvre, mais si elle en a les moyens il arrive qu'elle fasse appel à une artiste pour dessiner le mukasari ema, suivant un procédé proche de la nécromancie. Ma recherche s’appuie d’une part sur la recension et l’analyse iconographique des mukasari ema du temple Jakushô. D’autre part sur un entretien semi-dirigé de type biographique avec une artiste spécialisée dans ces images : une onna-kama, médium chargée de demander à la personne défunte quel genre de conjoint lui apporterait le bonheur. Comment fait-elle pour entrer en contact avec lui ou elle ?

In Yamagata prefecture, eight temples celebrate “darkness weddings” (meikon, 冥婚). Parents of a son or daughter who died unmarried provide him/her with a spouse or husband by offering a mukasari ema (ムカサリ絵馬), a votive image depicting a wedding ceremony or marital bliss scene. For reasons yet to be fully understood, this practice is limited to a remote part of a district of northeastern Japan and became popular by the end of xixth century. It consists in drawing the deceased one in wedding regalia and, often, in the company of a ficticious partner. These images are presented to temples following a funeral as a votive offering and placed in the prayer hall as an expression of mourning. Such ema can be home-made, but the parents can afford it, they commission a mukasari ema artist to do the drawing or painting. In july 2012, I met one of these rare artists. She introduced herself as a onna-kama, a woman with the ability to communicate with the dead souls. Her informations about the manufacturing process of a mukasari ema – very close to necromantic technics – led me to wonder how the livings relate to the deads in Yamagata.
(ABSTRACT BELOW) En 2014, une nouvelle façon de déclarer sa flamme fait son entrée dans le répertoire des clichés érotiques au Japon, sous le nom de kabe-don. Il s'agit de plaquer une femme contre le mur. Mur se dit kabe. Don, c'est le... more
(ABSTRACT BELOW) En 2014, une nouvelle façon de déclarer sa flamme fait son entrée dans le répertoire des clichés érotiques au Japon, sous le nom de kabe-don. Il s'agit de plaquer une femme contre le mur. Mur se dit kabe. Don, c'est le bruit que fait une paume ferme contre la paroi. Le procédé suscite un engouement tel que le kabe-don devient le passage obligé des feuilletons romantiques et des jeux de simulation amoureuse qui implémentent en standard la scène au cours de laquelle un homme (prédateur) accule une femme (proie) contre un mur sur lequel il frappe afin de signifier la force de son désir. Cet artifice de mise en scène fondé sur des rôles de genre inégalitaires suscite des interrogations : pourquoi tant de Japonaises (et lesquelles) apprécient-elles ce scénario de soumission ? Dans le cadre de quelles mutations s'est-il développé ? Suivant quelles logiques ? En replaçant le kabe-don dans son contexte d'émergence et en étudiant ses multiples déclinaisons, j'aimerais faire de ce phénomène un miroir révélateur des « mécanismes sentimentaux » qui président aux évolutions sociétales japonaises, avec le souci d'apporter un éclairage nouveau sur ce que le fait de frapper un mur peut signifier dans le cadre dématérialisé de l'univers numérique. ................................................................ ABSTRACT : In 2014, a new way to declare love enters the erotic stereotypes' repertoire in Japan, known as kabe-don. It is the act of a man pinning a woman to a wall. Wall is said as kabe. Don is used to describe the sound of a hand hitting a wall. This courtship ritual is so popular that kabe-don becomes mandatory in TV drama and simulation love games which implement as standards the love scene where a man (predator) pins a woman (prey) against a wall he hits out of mad desire. This artificial performance based on highly inequal gender-roles raises questions : why do so many Japanese women (and which ones) appreciate this submission scenario ? In which context of changes did it develop ? According to which logics ? Putting the kabe-don back in the context of its appearance and studying its many variations, I would like to analyse this phenomenon as a revealing mirror of "sentimental mechanisms" underlying the Japanese societal developments, in an attempt to bring fresh thinking to the meaning of a wall-hitting within the dematerialized framework of digital worlds.
Giard Agnès, « Des duplicatas de mineures vendues comme "poupée d’amour" : malaise dans la représentation sexuelle », in: Monique Jeudy-Ballini & Martial Poirson (coord.), Hybrid n°4, special issue « Malaise dans la représentation »,... more
Giard Agnès, « Des duplicatas de mineures vendues comme "poupée d’amour" : malaise dans la représentation sexuelle », in: Monique Jeudy-Ballini & Martial Poirson (coord.), Hybrid n°4, special issue « Malaise dans la représentation », 2017. Translation in English by Nicolas Cognard and Ana Wolf: “Duplicates of Minors sold as "Love Dolls": Disturbance in Sexual Representation”, http://revue-hybrid.fr
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In January 2016, a “grandmother” starts a petition to ban the sale of child sex dolls, portrayed as “sickening aids for pedophiles.” The media then started discussing the legitimacy of laws similar to George Orwell’s thought crime. What is the point in mistaking a depiction for reality? The petition lays the blame on Takagi Shin, managing director of Trotlla. He is one of the most important love doll manufacturers in Japan. Love dolls are romantic and/or sexual human replicas. The best- sellers look like prepubescent girls. What is the meaning the designers and doll users give to such transgressive representations? By studying the way love dolls are made and used, I would like expose the logic behind this phenomenon.
Partant du statut accordé à la jouissance sexuelle dans les sociétés occidentales, cet article a pour objectif de prendre un peu de hauteur par rapport à l’« orgasmolâtrie » moderne et à sa critique. En s’intéressant aux choix opérés dans... more
Partant du statut accordé à la jouissance sexuelle dans les sociétés occidentales, cet article a pour objectif de prendre un peu de hauteur par rapport à l’« orgasmolâtrie » moderne et à sa critique. En s’intéressant aux choix opérés dans d’autres mondes culturels, faisant place aussi bien aux conceptions des Indiens d’Amazonie qu’aux dernières inventions japonaises en matière de sextoys ou aux débats suscités par le cybersexe, il envisage de nouvelles clés de lecture sur une thématique qui a déjà fait l’objet d’une abondante littérature. L’objectif est d’ouvrir des pistes de réflexion sur le statut varié accordé à l’expérience de l’orgasme : que doit-on entendre exactement par là et est-il partout envisagé sous les formes que nous lui connaissons ? Lorsqu’on choisit de le cultiver comme moment sensible du rapport entre les vivants, quels types de connexions socio-cosmologiques se trouvent alors développées ?

..................................................................................................................................................................................... PLEASURE ELSEWHERE, OTHERWISE : FROM PLANT SPASM TO PSYCHOPOMP PILLOWS
Il existe au Japon des jouets sexuels « déguisés » en matelas gonflables, en édredons et en appuis-tête, offrant aux utilisateurs la possibilité de « dormir avec » leur couchage. Ces objets font partie d’un vaste continuum regroupant les... more
Il existe au Japon des jouets sexuels « déguisés » en matelas gonflables, en édredons et en appuis-tête, offrant aux utilisateurs la possibilité de « dormir avec » leur couchage. Ces objets font partie d’un vaste continuum regroupant les ersatz de corps humains – duplicatas d’organes et poupées – qui sont eux-mêmes souvent désignés à l’aide de mots comme « oreillers » ou « coussins ». Comment comprendre cette stratégie visant à confondre anatomie et literie ? Partant du principe que ces objets sont révélateurs du rapport que la société entretient avec la jouissance, cette étude se donne pour but d’analyser la façon dont les oreillers (« sexuels » ou pas) sont utilisés au Japon : comme instruments d’invocation et comme objets psychopompes.
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                    ........................................................................................................................................  USING PILLOW AS A PARTNER. IS IT PLEASURE OR JUST A DREAM?  In Japan, some sextoys are “disguised” as inflatable mattress, quilts or headrests, allowing their users to “sleep with” their bedding. These objects are part of a vast continuum including the human body substitutes – organs’ duplicates and dolls – which are themselves often referred to as “pillows” or “cushions”. How can we understand this strategy to blur the boundaries between human anatomy and bed linen? Assuming that such objects are indicative of society and its relationship with pleasure, this paper describes the way pillows (whether sexual or not) are used in Japan : as invocation tool and psychopomp apparatus.
Résumé : En 1972, Shibusawa Tatsuhiko (1928-1987), – traducteur de Georges Bataille et du Marquis de Sade –, publie un essai « Introduction aux collections de jeunes filles » (Shôjo korekushion josetsu) dans lequel il développe l'idée... more
Résumé : En 1972, Shibusawa Tatsuhiko (1928-1987), – traducteur de Georges Bataille et du Marquis de Sade –, publie un essai « Introduction aux collections de jeunes filles » (Shôjo korekushion josetsu) dans lequel il développe l'idée selon laquelle la jeune fille, étant par définition un objet, suscite chez les hommes le désir d'en faire une collection, c'est-à-dire de la conserver dans une boîte et d'en posséder plusieurs spécimens. « Plus on restreint l'individualité de la femme dans les limites de sa seule existence, plus on la prive de parole, plus on la réduit à n'être qu'un fragment d'objet, plus la libido de l'homme brûle d'une flamme pâle et ardente », dit-il. Le thème de la jeune fille en boîte, dont on peut paradoxalement faire remonter les origines au discours d'une pionnière du féminisme, connaît dans le Japon de l'après-guerre un succès phénoménal dans le domaine de l'érotisme grand public.


...................................................................................................................................................................................  ABSTRACT : GIRL IN A BOX, BIRTH OF A PERVERSION IN JAPAN
In 1972, Shibusawa Tatsuhiko (1928-1987), translator of Georges Bataille and Marquis de Sade, publishes an essay – " Introduction to collections of girls " (Shôjo korekushion josetsu) – expanding the idea according to which girls, being objects by definition, arouse in men the desire to make a collection of them, i.e. to own several specimens of girls and preserve them in boxes. « More the individuality of a woman is restricted within the limits of her sole existence, more she is deprived of words, more she becomes nothing but a fragment of object, more man's libido burns with a pale and burning flame », writes Shibusawa. Thanks (?) to him, the topic of the « girl in a box », whose origins can paradoxically be traced back to the speech of a trailblazing feminist, enjoys a tremendous success in the mainstream erotic culture of postwar Japan.
Résumé : Au Japon, depuis 1981, les poupées pour adultes en silicone et en vinyle (love doll) sont les matrices d'un jeu de rôle grandeur nature qui consiste à habiller, coiffer puis mettre en scène des duplicatas de jeunes filles afin... more
Résumé : Au Japon, depuis 1981, les poupées pour adultes en silicone et en vinyle (love doll) sont les matrices d'un jeu de rôle grandeur nature qui consiste à habiller, coiffer puis mettre en scène des duplicatas de jeunes filles afin d'en faire les héroïnes d'une histoire dans laquelle les objets sont des créatures vivantes. Suivant des conventions adoptées aussi bien par les fabricants que les clients, elles sont non pas « produites » mais « mises au monde », non pas « vendues » mais « mariées ». Dans le cadre de ce jeu collectif, les poupées s'offrent à voir comme les incarnations exo-somatiques d'un imaginaire structuré par le goût pour « la pluralité des mondes » et les identités parallèles. Mais pourquoi présentent-elles l'aspect de pucelles puériles et de vierges sottes ? Pourquoi ne portent-elles qu'un prénom de deux syllabes ? Quelle conception de l'être humain s'élabore à travers elles ?

                                                                                                                                                           
................................................................................................................................................................................. ABSTRACT : LOVE DOLL IN JAPAN, IMAGINARY GAMES, EMBODIMENT AND PARADOXES               
In Japan, since 1981, vinyl and silicone dolls for adults (love doll) are the matrices of a life size role-playing game that implies dressing, doing the hair and staging duplicatas of young girls in order to turn them into heroins : in this story, objects are living creatures. In accordance with collective agreements shared by doll manufacturers as well as customers, they are not " produced " but " given birth " , not " sold " but " married ". Situated at the crossroads of artistic practices and popular entertainment, dolls appear to be the exo-somatic incarnations of a collective imagination structured by the taste for " the plurality of worlds " and parallel identities. But why do they look like puerile or stupid virgins ? Why are they just given a surname with two syllables ? Which concept of human being is worked out through them ?
Giard Agnès, « Les robots sexuels, entre fantasme et réalité ? », in: Julien Sansonnens (ed.), La cinquième saison, n°6, April 6, 2019, p. 47-52. https://5eme-saison.ch/vernissage-du-numero-6/ Il existe à travers le monde une... more
Giard Agnès, « Les robots sexuels, entre fantasme et réalité ? », in: Julien Sansonnens (ed.), La cinquième saison, n°6, April 6, 2019, p. 47-52.
https://5eme-saison.ch/vernissage-du-numero-6/

Il existe à travers le monde une cinquantaine d'entreprises spécialisées dans la fabrication de poupées pour adultes, à la peau synthétique et aux yeux de verre. Le préjugé concernant ces poupées, c'est que leurs utilisateurs sont forcément frustrés, pervers ou inhibés et qu'ils usent de la poupée à défaut d'autre chose, reportant sur elle des désirs qui, autrement, pourraient déboucher sur des passages à l'acte violent. Suivant cette logique pour le moins discutable, les poupées sont souvent présentées comme une providentielle forme d'exutoire et les personnes qui défendent cette vision utilitariste du sexe ne manquent pas de se réjouir que ce qu'elles appellent des sexdolls soient bientôt robotisées : à leurs yeux, c'est la clé du progrès. Quelle valeur accorder à ces idées stéréotypées ? Peut-on croire que grâce aux poupées (et, à terme, aux androïdes) il n'y aurait plus besoin de prostitué-es ? Pour formuler la question du point de vue plus large : les humains pourraient-ils préférer les artefacts en silicone à de vraies partenaires de chair et d'os ?
Giard Agnès, « Épouse holographique et grève des cœurs au Japon », in: Sylvain Bourmeau (ed.), AOC [Analyse Opinon Critique], July 16, 2018.
https://aoc.media/analyse/2018/07/16/japon-greve-coeurs-simulacres-affectifs/
« Au Japon, des coussins comme partenaires sexuels », The Conversation, June 22, 2017. https://theconversation.com/au-japon-des-coussins-comme-partenaires-sexuels-79367.... more
« Au Japon, des coussins comme partenaires sexuels », The Conversation, June 22, 2017. https://theconversation.com/au-japon-des-coussins-comme-partenaires-sexuels-79367.
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“In Japan, pillows can be a sex partner”, The Conversation, July 4, 2017. Translation in English by Alice Heathwood. https://theconversation.com/in-japan-pillows-can-be-a-sex-partner-79985
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The Japanese market of sex toys for men is an impressive array of human substitutes, most of which either appear to be sleepy or sleeping. Fully 30% to 50% of online catalogues feature such offerings, and new products are being released at a dizzying rate. Browsing the sites, it's notable how many Japanese sex toys play on the notion of unconsciousness. Eyes closed, cut off from the real world by sleep, these dolls invite their human companions to follow them into a fantasy dreamworld.
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(This article was made out of a 20 mn lecture, at quai Branly museum, to celebrate the release of the “Terrain“ issue n°67 that I coordinated with Emmanuel Grimaud and Anne-Christine Taylor, in June 2017).
Research Interests:
Giard, Agnès, « Le Japon : paradis des amateurs de nymphettes ? », Quarto, “Roland Jaccard”, Berne, Bibliothèque nationale, Archives littéraires suisses, 2017, p. 61-65.
Giard, Agnès, « Os telescopios et o sexo no Japao [Le Télescope et le sexe au Japon] », Revista da Biblioteca Mário de Andrade, n°69, Sao Paulo, Brésil, Bibliothèque Mario da Andrade, 2014, p. 80-85.
Au Japon, les love dolls (rabu dôru) sont des poupées articulées grandeur nature conçues pour servir de partenaires sentimentales et/ou sexuelles. Les plus populaires d’entre elles se présentent sous la forme ambiguë de beautés immatures... more
Au Japon, les love dolls (rabu dôru) sont des poupées articulées grandeur nature conçues pour servir de partenaires sentimentales et/ou sexuelles. Les plus populaires d’entre elles se présentent sous la forme ambiguë de beautés immatures aux traits puérils et aux expressions stupides. Peut-on lire cette mise en scène comme une forme de nostalgie pour un idéal de femme soumise et docile ? En étudiant la façon dont ces love doll sont fabriquées, vendues puis appropriées, j’aimerais dégager quelques caractéristiques des transformations sociales dont ces produits contribuent à révéler les dynamiques.
In Japan, the women who indulge into a romantic relationship with characters from romance video games (otome games) willingly call themselves "believers". Making as if their favorite character was an otherworldly creature from another... more
In Japan, the women who indulge into a romantic relationship with characters from romance video games (otome games) willingly call themselves "believers". Making as if their favorite character was an otherworldly creature from another dimension, they display icon-like images of him on "altars" (saidan) and use goods, perfumes, or clothes to help him materialize in the "real" (3D) world, sometimes spending huge amounts of money which are referred to as "offerings" (ofuse). Significantly, the otome games companies regularly organize collective events inducing the players to "share" food and beverage with the characters, framed as a matrix of shadow "presences". These companies draw their income not only from the in-play payments (embedded in the game as "presents" similar to donations) but from selling goods which are sometimes inspired by the shintô or buddhist cult: charms, talisman, etc. Based on an ethnographic study of the otome games culture, this paper shall explore the different strategies used by character fans to transform their playing activity into a kind of collective "cult". Looking at discourses and practices surrounding the worshipping of digital lovers, I would like to demonstrate that otome games consumption shares many features with rituals and, thus, enables the players to create meaning, connection and intimacy in their daily routine.
Giard Agnès, « S’aimer dans l’autre monde : exorcismes numériques au Japon », in: Valérie Robin-Azevedo (ed.), [Im]matérialités de la mort, Paris, CNRS éditions, coll. Les Essentiels Hermès, January 2020, p. 119-126.
Giard Agnès, « On a tous en soi une pièce condamnée », in: Nicolas Tajan, Génération Hikikomori, Paris, L’Harmattan, coll. Études du fait japonais, 2017, p. 2-4.
Giard Agnès, « Namio Harukawa et la hantise d'un monde "à l'envers" », in: Incredible Femdom Art of Namio Harukawa 春川ナミオ画集 ドミナの玉座、あるいは顔面騎乗主義者の愉楽, Tōkyō, Treville, May 2019.
ISBN : 978-4309921723
Olfactive harassment and bodily perfumes in Japan. Revenge of the ill loved ones. ABSTRACT In Japan, four companies produce perfumes that are not designed for humans but for objects sold as sentimental and/or sexual partners. These... more
Olfactive harassment and bodily perfumes in Japan. Revenge of the ill loved ones.
ABSTRACT In Japan, four companies produce perfumes that are not designed for humans but for objects sold as sentimental and/or sexual partners. These perfumes started to appear on the adult toys market less than 10 years ago. Their success has been so tremendous that the product range now exceeds one hundred available items, encompassing various kinds such as the « love lubricant » which imitates the « secretions of an unmarried lady » (o-jô-sama no ai-eki no nyoi tsuki rabu roshionお嬢様の愛 液 匂い付きラブローション) to the « essence of stained pants » (pantsu no shimi ekiパンツのシミ 液). Some sprays are specifically targeted to the upper part of the doll’s body, as opposed to the lower part of her body, increasing what the sale pitches call the « realism effect » of a erotic scenario. Some other – focusing on more specific areas such as the head, breasts, armpits, feet, genital openings – allow to inhale sometimes her hair odour, sometimes the « delicious and tender » scent of human breast milk. With thoroughness, some makers create perfumes intended for the sextoys’ clothes : there are, therefore, a large choice of perfumes for school uniforms, T-back panties, pink satin panties or white cotton panties, each containing a number of subcategories of perfumes whose fragrance has been modified in accordance with the personality of the fictitious woman who wears it... The next question is what does these products really smell. Given that Japan is, amongst the rich countries, the one with the lowest perfume’s consumption, this research aims to understand the value ascribed to smells in a culture where smells are hunt down and stigmatized. Under what conditions are perfumes acceptable in Japan ? What criteria are applied to design these perfumes ?

RESUME : Au début des années 2000, alors même que l’expression « harcèlement olfactif » (sume-hara) apparaît au Japon, plusieurs compagnies se lancent dans la commercialisation d’odeurs corporelles volontairement transgressives. En marge de l’économie dominante des déodorants, ces odeurs insolentes – présentées comme des essences de sécrétions axillaires, plantaires ou génitales de jeunes femmes – envahissent subrepticement le marché des accessoires érotiques. Ces odeurs, cependant, ne sont pas destinées aux humains. Elles sont destinées aux objets qui leur servent de partenaire, les love doll, « poupées d’amour » regroupant un vaste continuum de formes humaines plus ou moins stylisées, incluant ce que l’on appelle les meiki, ou « bons morceaux » : des hanches, des fesses et des bustes moulés dans des matières imitant la chair humaine… Reste à savoir dans quel cadre l'essor des odeurs corporelles s’inscrit. A quels imaginaires ou quelles évolutions sociétales s'articule ce goût transgressif ?
"Hollow Shells: Love Doll in Japan", in: Emmanuel Grimaud & Denis Vidal (dir.), Persona, Strangely Human, Paris, Museum of Quai Branly & Actes sud, 2016, p. 184-187.... more
"Hollow Shells: Love Doll in Japan", in: Emmanuel Grimaud & Denis Vidal (dir.), Persona, Strangely Human, Paris, Museum of Quai Branly & Actes sud, 2016, p. 184-187.
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Giard, Agnès, « Formes creuses : les love doll au Japon », dans Emmanuel Grimaud et Denis Vidal (dir.), Persona, étrangement humain, Paris, Musée du Quai Branly et Actes sud, 2016, p. 184-187.
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RESUME : Les poupées réalistes pour adultes, au Japon, sont appelées love doll (rabu dôru, ラブドール). Leur corps est constitué d’un embryon de forme en uréthane recouvert d’une couche de matière élastique imitant la chair (latex, soft vinyl ou silicone). A priori, ces objets sont extrêmement ressemblants. Tellement ressemblants qu’ils pourraient bien passer – vus de loin – pour des êtres humains. C’est justement sur cette fibre sensible que les fabricants de love doll jouent, à grand renfort de catalogues conçus pour troubler les frontières qui séparent l’animé de l’inanimé. Qu’en est-il véritablement de leur capacité à faire illusion ? Sont-elles réellement conçues pour se substituer aux « vraies » femmes ?
Giard, Agnès, « Effet de loupe : le porno japonais et l’accès à l’intime », dans Julie van der Kar et al. (dir.), Weporn. Le X et la génération Y, Bruxelles, Gsara, 2016, p. 74-79.... more
Giard, Agnès, « Effet de loupe : le porno japonais et l’accès à l’intime », dans Julie van der Kar et al. (dir.), Weporn. Le X et la génération Y, Bruxelles, Gsara, 2016, p. 74-79.
.................................................................................................................................................................................... RESUME : Dans le musée du Rokuharamitsu-ji à Kyôto, la statue du moine Kuya donne l’impression d’avoir les yeux fermés, aveugles au monde phénoménal. Certains visiteurs avertis s’accroupissent devant elle. Si, en les imitant, on scrute de près le visage sculpté, l’œuvre s’anime. Logé sous le repli de la paupière, un œil à la cornée de cristal (gyokugan kannyû ) darde sur ceux qui entrent dans son champ un regard à l’effet de réalisme saisissant. Brusquement, Kuya vous regarde. Dans le cinéma pornographique japonais , l’échange intense est rendu possible suivant les mêmes règles : l’actrice est filmée avec un objectif en oeil de poisson, afin de reproduire artificiellement la vision en focale courte qui garantit l’accès à l’autre. L’effet de loupe créé l’illusion d’une grande proximité. Que déduire de ce procédé courant dans l’iconographie érotique japonaise ?
"Orgasming in Silence? Acoustic in Erotic Prints", in: Sophie Makariou (dir.), Desire's Mirror. Images of Women in Japanese Woodblock Prints, Paris, Museum of Asiatic Arts Guimet et RMN-Grand Palais, 2016, p. 65-77.... more
"Orgasming in Silence? Acoustic in Erotic Prints", in: Sophie Makariou (dir.), Desire's Mirror. Images of Women in Japanese Woodblock Prints, Paris, Museum of Asiatic Arts Guimet et RMN-Grand Palais, 2016, p. 65-77.
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Giard, Agnès « Jouir en silence ? L’acoustique des estampes érotiques », dans Sophie Makariou (auteur), Miroir du désir. Images de femmes dans l’estampe japonaise, Paris, Musée des Arts Asiatiques Guimet et RMN-Grand Palais, 2016, p. 65-77.

......................................................................................................................................................................................... RESUME : Pour donner aux images érotiques (shunga) plus d'impact, les éditeurs de l'époque d'Edo (1603-1868) ont recours à un procédé très proche de la magie opératoire. Ils intègrent aux estampes l'équivalent des bulles de dialogue ou de pensée, les kaki-ire (écrits insérés), qui offrent une toile de fond sonore à la scène. Les accouplements s'y combinent avec des mots, parfois des pleurs, des protestations ou des suppliques ponctués de soupirs aux allures d'incantations. Les corps semblent littéralement animés. Mais ces signes qui disent l'excès du désir, le disent parfois de façon décalée, dissonante, voire déconcertante. Que racontent les amants pendant l'acte ? Pour quoi faire ?
Giard, Agnès. 2015. « La Jeune Fille sacrifiée sous le toit : étude d'un rituel de passage des frontières », dans Marc-Olivier GONSETH (dir.). Imagine Japan, Neuchâtel, Musé d'Ethnographie de Neuchatel, 2015, p. 222-228.... more
Giard, Agnès. 2015. « La Jeune Fille sacrifiée sous le toit : étude d'un rituel de passage des frontières », dans Marc-Olivier GONSETH (dir.). Imagine Japan, Neuchâtel, Musé d'Ethnographie de Neuchatel, 2015, p. 222-228.

......................................................................................................................................................................................... RESUME : Quel est le lien entre une chevelure humaine suspendue au sommet d'une charpente et la signature du traité d'amitié entre la Suisse et le Japon  ? Exogène par essence, la culture japonaise attribue aux entités «  étrangères  » le pouvoir de revivifier et de rendre heureux. Mais les puissances venues d'ailleurs peuvent également exercer une influence néfaste qu'il s'agit de conjurer à l'aide de dispositifs stratégiquement placés aux frontières, à l'endroit même où le domaine du monde pacifié rencontre celui de l'altérité. C'est également lors des périodes-charnières, au moment de célébrer le passage d'une année à l'autre, que sont inaugurées les alliances. Le 6 février 1864, jour de la signature du traité d'amitié entre la Suisse et le Japon, Aimé Humbert n'est donc pas le seul à se réjouir. Le Japon tout entier semble communier avec lui dans la joie  : ce jour, qui correspond aux préparatifs des fêtes du Nouvel An, est celui durant lequel les projets en cours doivent être achevés, les choses anciennes éliminées afin d'initier un nouveau cycle. Humbert note que ce jour-là ont lieu les cérémonies de faîtage qui marquent la fin des constructions de charpentes. Elles sont célébrées suivant des modalités particulières  impliquant la consécration rituelle d'une chevelure de femme, porteuse de tout le poids d’inquiétude lié à la résurgence des défunts dans ce monde. Les racines de ce rituel plongent dans un corpus de contes horrifiques, révélateurs du rapport ambigu que les vivants entretiennent avec les morts et les habitants du Japon avec ces grandes puissances venues de l'autre côté de la mer…
Giard, Agnès, « 遊 び 、 コ ス プ レ 、 信 仰 (Asobi, kosupure, shinkô) [Le jeu, le cosplay et la croyance] », dans Takeda Yoshifumi (dir.), てぬぐいメタモルフォーゼ (Tenugui metamorufôze), Kyôto, Eirakuya, 2015, p. 4-6.... more
Giard, Agnès, « 遊 び 、 コ ス プ レ 、 信 仰 (Asobi, kosupure, shinkô) [Le jeu, le cosplay et la croyance] », dans Takeda Yoshifumi (dir.), てぬぐいメタモルフォーゼ (Tenugui metamorufôze), Kyôto, Eirakuya, 2015, p. 4-6.
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RESUME : Dans la plupart des religions, à travers le monde, il est bien plus important de «bien faire» (orthopraxie) que de «bien penser» (orthodoxie). Or le jeu, précisément, ne peut se jouer que dans le respect le plus strict de ses règles. Et c’est pourquoi les cosplayers (adeptes du kosupurei, コスプレイ, abréviation de costume play)  – qui jouent à faire comme s’ils étaient des créatures magiques – sont aussi sérieux que des prêtres accomplissant une cérémonie. Certains portent d’ailleurs, pour effacer toute trace de peau qui rappellerait l’humain, une combinaison intégrale en lycra couleur couleur chair appelée zentai (contraction de l'expression zenshin taitsu 全身タイツ, « collant pour le corps entier »), dont l'origine remonte aux « costumes d'invisibilité » utilisés dans le bunraku (spectacle de marionnettes) puis au théâtre kabuki, depuis le XVIIIe siècle environ…
Giard Agnès, « Bondage » et « Japon », dans Janine MOSSUZ-LAVAU (dir.) Dictionnaire des sexualités, Paris, Robert Laffont, 2014, p. 117-119 et 437-440. ............................................ Giard Agnès, « Bondage » & « Japon »,... more
Giard Agnès, « Bondage » et « Japon », dans Janine MOSSUZ-LAVAU (dir.) Dictionnaire des sexualités, Paris, Robert Laffont, 2014, p. 117-119 et 437-440.
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Giard Agnès, « Bondage » & « Japon », in: Janine MOSSUZ-LAVAU (ed.) Dictionary of sexualities, Paris, Robert Laffont, 2014, p. 117-119 et 437-440.
This research carried out on Japanese love dolls – as part of a thesis in anthropology – originates from a survey conducted in 2004, which led me to meet the major players of this phenomenon: the owner of the biggest doll collection in... more
This research carried out on Japanese love dolls – as part of a thesis in anthropology – originates from a survey conducted in 2004, which led me to meet the major players of this phenomenon: the owner of the biggest doll collection in Japan (Taabō), the founder of the love dolls museum (Sakai Mitsugi), the inventor of the standing love dolls (Kodama Nobuyuki), some love doll owners, etc. Over the course of my frequent stays in Japan, coupled with Internet monitoring, I observed the evolution of the dolls. Between 2012 and 2013, I started a work of doctoral research, over six months, mainly in the field of production: the leading company Orient Industry welcomed me in their factory and I also met the main competing companies founders – Ōkawa Hiroo (4Woods), Sugawara Fumitaka (Level-D), Takagi Shin (Trottla) and Natori Sachio (Photogenic doll), followed by e-mail correspondence and friendly exchanges up until now. Throughout 2014 and 2015, I devoted myself to the examination of users’ blogs to analyse the doll users' strategies. My thesis received the Special Jury Prize from Paris Nanterre University in 2016. .................................................................................................................................................
Un Désir d’humain (playword on "a desire for humanity" and "a human desire") was published in 2016. The book received the Sade Prize, which rewards non-conformist litterary works, in 2016. It also received a distinction from the ICAS Book Prize: it was selected as one of the “5 best books published in France in the field of Asian Studies” in 2017.
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RESUME : Il existe au Japon une industrie de « love doll », des poupées grandeur nature conçues pour servir de « partenaires de substitution ». Curieusement, ces produits sexuels haut de gamme se présentent sous la forme fantomatique de jeunes filles aux regards vides et aux corps incomplets… Est-il seulement possible de les « utiliser » ? Confrontant les humains à la question de la solitude, ces ersatz moulés dans les postures d'une attente sans fin fournissent un modèle représentatif de ce qui est considéré comme excitant et attirant dans la société actuelle.
Research Interests:
LOVE STORIES IN JAPAN. FROM FOUNDING MYTHS TO CONTEMPORARY TALES, Paris, Drugstore (Glénat), 2012, 512 pages.... more
LOVE STORIES IN JAPAN. FROM FOUNDING MYTHS TO CONTEMPORARY TALES, Paris, Drugstore (Glénat), 2012, 512 pages.
...................................................................................................................................................................................................................... RESUME Le corpus des histoires d’amour au Japon est énorme. Des miliers de comédies et de drames romantiques dont sont faits les pièces de théâtre, les contes, les films, les épopées, les mangas, les chants populaires, les danses ou les mythes anciens, voici maintenant une palette significative, décryptée et commentée par des artistes, des anthropologues ou des historiens japonais à qui je me suis adressée avec une seule question : quelle histoire d’amour japonaise vous paraît pertinente pour comprendre le Japon contemporain ? Cette anthologie critique (qui rassemble 99 histoires exactement) a donc la valeur d’un miroir révélateur de l’image que ces personnes se font de leur pays.
OBJECTS OF DESIRE IN JAPAN, Paris, Drustore (Glénat), 2009
Research Interests:
DICTIONARY OF LOVE AND PLEASURE IN JAPAN, Paris, Glénat, 2008.
EROTIC FANTASY IN JAPAN, Paris, Albin Michel, 2006 ; 2nd publishing Glénat 328 pages ; 3rd publishing Glénat, 2016, 328 pages.
Giard Agnès, Ai no Nihonshi  (愛の日本史), translation of "Les Histoires d’amour au Japon" by Tanigawa Atsushi (谷川渥), Tōkyō, Kokusho Kankōkai (国書刊行会), juin 2018.
Research Interests:
Giard, Agnès, 特殊性欲大百科  (Tokushu Seiyoku Daihyakka), translation of Le Sexe bizarre (Bizarre Sex, Paris, Cherche-Midi, 2004) by Yamamoto Norio, Kyôto, Sakuhinsha, 2015, 261 pages.
Research Interests:
Giard, Agnès, エロティック・ジャポン  (Erotikku Japan), translation of L'Imaginaire érotique au Japon (Erotic Imagination in Japan, Paris, Albin Michel, 2006) by Nimura Junko, Tôkyô, Kawade shobô shinsha, 2010, 360 pages.
Giard, Agnès, Fetisshu môdo-Fetish Mode (フェティッシュ・モード-Fetish Mode), ouvrage bilingue, Tôkyô, Wailea shuppan, 2003, 60 p.
Research Interests:
Call for Paper for the International Conference : “Desired Identities. New Technology-based Metamorphosis in Japan” to be hosted by the Museum of Quai Branly (Paris) on April 29 and 30, 2020. This conference is organized by the... more
Call for Paper for the International Conference : “Desired Identities. New Technology-based Metamorphosis in Japan” to be hosted by the Museum of Quai Branly (Paris) on April 29 and 30, 2020.

This conference is organized by the ERC-funded research project 'Emotional Machines: The Technological Transformation of Intimacy in Japan' (EMTECH), in partnership with the Department of Research and Higher Education of the quai Branly museum-Jacques Chirac.

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Appel à Propositions pour le colloque international "Identités désirées. Métamorphoses et nouvelles technologies au Japon" qui aura lieu les 29 et 30 avril 2020 au musée du quai Branly.

Le colloque est organisé par le projet de recherche européen EMTECH (Emotional Machines: The Technological Transformation of Intimacy in Japan) en partenariat avec le Département de la Recherche et de l’Enseignement du musée du quai Branly – Jacques Chirac.
La revue d'anthropologie Terrain, dirigée par Christine Jungen, consacre son édition de printemps 2020 (le numéro 75) au thème de l'attachement illicite à un non-humain, sous le titre "Objets de désir : les attractions fatales ?". Ce... more
La revue d'anthropologie Terrain, dirigée par Christine Jungen, consacre son édition de printemps 2020 (le numéro 75) au thème de l'attachement illicite à un non-humain, sous le titre "Objets de désir : les attractions fatales ?". Ce numéro est coordonné par Agnès Giard.
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The French academic journal of ethnology, social and cultural anthropology, TERRAIN, directed by Christine Jungen, makes a Call for Paper for the Spring 2020 issue (n°75) devoted to forbidden attachment to a non-human : "Objects of Desire: Lethal Attraction?". This issue is coordinated by Agnès Giard.
AAC pour la conférence internationale L’Attachement émotionnel aux machines : nouvelles façons de créer des liens au Japon Argument : Au Japon, un nombre croissant d’interfaces issues des Technologies de l’Information et de la... more
AAC pour la conférence internationale L’Attachement émotionnel aux machines : nouvelles façons de créer des liens au Japon

Argument : Au Japon, un nombre croissant d’interfaces issues des Technologies de l’Information et de la Communication (TC) sont spécifiquement conçues pour favoriser l'attachement : les robots de compagnie, les épouses holographiques, les petits amis à télécharger et les partenaires en réalité augmentée sont commercialisés à des prix toujours plus attractifs. L’attrait qu’ils exercent est tel qu’une frange non-négligeable de consommateurs affirme préférer ces formes de vie artificielles aux humains de chair et d’os. Ce colloque international et interdisciplinaire s’intéressera à la manière dont l’être humain établit des relations intimes avec des « entités numériques émotionnellement intelligentes » et aux raisons pour lesquelles il s’engage dans une histoire avec elles. L’impact de ces technologies sur les structures traditionnelles de la famille et de la société sera également exploré.

Dates du colloque : 25-26/10/2019
Date-limite de soumission des propositions : 14/06/2019
Lieu : Freie Universität Berlin, Berlin, Allemagne

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CALL FOR PAPERS : Emotional Attachment to Machines: New Ways of Relationship-Building in Japan
International Conference, Freie Universität Berlin, Oct. 25–26 2019
Call for Paper – International symposium « Techno-Realities and Affective Creatures: The love Simulation Devices » (June 14-15, 2018) Japan and Korea are the world’s leading producers of holographic spouses, downloadable boyfriends and... more
Call for Paper – International symposium « Techno-Realities and Affective Creatures: The love Simulation Devices » (June 14-15, 2018)
Japan and Korea are the world’s leading producers of holographic spouses, downloadable boyfriends and VR girlfriends. Strangely enough, the reason why so many people, including western ones, indulge in romance with fictive lovers remains to be explored.
Organized in Paris (University of Paris Nanterre, June 14-15 2018) by Agnès Giard and Sophiapol laboratory, this symposium intends to bring a sound knowledge of the societal shifts that lie behind these trends. This issue is all the more important as digital lovers are now spreading around the world and adapting to increasing interconnectedness.
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Ce colloque se propose d’étudier – à cheval sur le Japon, la Corée et l'Europe – les enjeux et les modalités de l’attachement aux substituts affectifs numériques, c’est-à-dire de comprendre la conception et l'utilisation de boyfriend “virtuel”, d’amie venue des “réalités mixtes” ou d’épouse holographique. Les otome games, bishôjo games, Gatebox ou jeu en réalité virtuelle feront l’objet d’analyses portant sur la façon dont ils sont mis au point puis appropriés ou détournés par leurs utilisatrices et utilisateurs.
Research Interests:
Call for paper for the International symposium : EMOTIONAL ATTACHMENT TO CYBER-THINGS: SENTIMENTAL SOFTWARES, LOVE-BOTS AND SYNTHETIC SEDUCERS This International colloquium is dedicated to "love ersatz and marital duplicates":... more
Call for paper for the International symposium : EMOTIONAL ATTACHMENT TO CYBER-THINGS: SENTIMENTAL SOFTWARES, LOVE-BOTS AND SYNTHETIC SEDUCERS 
This International colloquium is dedicated to "love ersatz and marital duplicates": smartphone boyfriends, holographic spouse, sentimental chatbot, dating sim, sex robots, etc. It mainly focus on Japan and Europe's markets, trying to compare the political, social and technological issues of this emerging industry. The goal is to understand how these kind of product can circulate through the countries, how it is adapted to the culture (or not), how users react to script that may be so different from theirs, how they deal with that. By studying the way Japanese or Western consumers interact with so-called "Virtual Agents" (VA) and create a collective identity out of their practice, the goal is to understand what needs these product aim at fulfilling. ...................................................................................................................................... International conference organized by Agnès Giard, with Sophiapol Laboratory (Philippe Combessie) at Paris Nanterre University, in June, 14-15, 2017. With the partnership of Ecole Doctorale EOS.
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Appel à Contribution pour le colloque L'ATTACHEMENT AUX CYBER-CHOSES : LOGICIELS SENTIMENTAUX, LOVE-BOTS ET SÉDUCTEURS DE SYNTHÈSE 

Ce colloque (15-16 juin 2017, à l'Université Paris Nanterre) se propose d’étudier les enjeux et les modalités de l’attachement aux substituts affectifs numériques, c’est-à-dire de comprendre comment, en amont – au niveau des concepteurs – et en aval – au niveau des utilisateurs – les humains fabriquent du lien affectif avec des entités issues des technologies d’information et de communication. Qu’il s’agisse de petit copain pour écran tactile, de personnage « à aimer » (dating sim), de partenaire en Réalité Virtuelle, d’épouse holographique ou de chatbot sexualisé, ces entités feraient utilement l’objet d’analyses portant sur la façon dont elles sont mises au point, appropriées, détournées, animées, aimées ou mises à distance par leurs utilisateurs.
Colloque organisé par Agnès Giard avec  le laboratoire Sophiapol (Philippe Combessie) et l'Ecole Doctorale EOS.
The French academic journal of ethnology, social and cultural anthropology, TERRAIN, directed by Vanessa Manceron et Emmanuel de Vienne, makes a Call for Paper for the may 2017 issue (n°67) devoted to "Orgasming?". Each issue is entirely... more
The French academic journal of ethnology, social and cultural anthropology, TERRAIN, directed by Vanessa Manceron et Emmanuel de Vienne, makes a Call for Paper for the may 2017 issue (n°67) devoted to "Orgasming?". Each issue is entirely devoted to a specific theme. This issue is coordinated by Emmanuel Grimaud, Anne-Christine Taylor-Descola & Agnès Giard.
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La revue d'anthropologie Terrain, dirigée par Vanessa Manceron et Emmanuel de Vienne, consacre son édition de mai 2017 (le numéro 67) au thème de l'orgasme, sous le titre "Jouir ?". Ce numéro est coordonné par Emmanuel Grimaud, Anne-Christine Taylor-Descola et Agnès Giard.
Research Interests:
The International Symposium “Desired Identities. New Technology-based Metamorphosis in Japan” (initially scheduled in Paris on April 29-30) will be hosted as a LiveStreaming Event on the YouTube Channel of musée du quai Branly... more
The International Symposium “Desired Identities. New Technology-based Metamorphosis in Japan” (initially scheduled in Paris on April 29-30) will be hosted as a LiveStreaming Event on the YouTube Channel of musée du quai Branly (https://tinyurl.com/ydgwtg2k) on Saturday 27 and Sunday 28 of June 2020.
............................................................................................................................... ABSTRACT In Japan, characters now invade social networks up to the point where a whole industry of character-camouflage is prompting millions of web users to merge with videogames-like creatures. How can we understand this phenomenon? What social changes does it contribute to shape and to mirror? During the course of an international workshop, researchers from various disciplines are invited to share their experiences and outcomes concerning this phenomenon, which has been stamped kyara-ka, “transforming into a character” (Aihara Hiroyuki, 2007). It is now giving birth to what Nozawa Shunsuke (2013) calls “an emerging art of self–fashioning”. Based on elaborate techniques of disguises, the kyara-ka phenomenon covers a variety of communication strategies and practices. Exploring all the aspects of this “thingification of humans”, the workshop will reflect on how and why a growing number of people market themselves as characters. ............................................................................................................................... A LIVE STREAMING EVENT Saturday 27 and Sunday 28, starting at 12:00 p.m. (noon, CEST time), pre-recorded videos of each presentation in English (and with subtitles in English) will be streamed online, one after another, following the schedule, in order to foster the excitement of a real-time event. Connect here to attend the event: YouTube Desired Identities (https://tinyurl.com/ydgwtg2k). Or on the museum website: http://www.quaibranly.fr ............................................................................................................................... ONLINE MEETINGS IN PUBLIC CHAT-ROOMS At the end of each panel, the lecturers will log-in online for question and answer sessions in a public chat-room. To attend the chat meetings, attendees are requested to register (for free) on this anonymous Google form: https://ti-nyurl.com/y8yxjff6 After registering, attendees will receive invitations to join the lecturers and share 20 minutes of discussion. For those who won’t be able to register, just click on the url indicated in the Program and connect directly to each Chat Meeting. ............................................................................................................................... A FULLY RECORDED CONFERENCE For those who won’t be able to attend the LiveStreaming event, no worry: after being streamed, each video will automatically be put online, in free access, on the YouTube channel of the musée du quai Branly - Jacques Chirac and on the museum website: http://www.quaibranly.fr However, during the LiveStreaming, two art videos will become public, never to be seen again. Also, during the LiveStreaming, attendees will be able to meet through the YouTube ChatBox and post comments in real time. The comments will disappear automatically at the end of each presentation, thus making the LiveStreaming event more lively: we want it to be a shared experience of exchanges through different time zones.
Research Interests:
Recently, Japanese society has been witnessing a rise in intimate attachment to information and communication systems such as emotional robots, holographic spouses, downloadable boyfriends and augmented reality partners. Some users are... more
Recently, Japanese society has been witnessing a rise in intimate attachment to information and communication systems such as emotional robots, holographic spouses, downloadable boyfriends and augmented reality partners. Some users are now tackling the social stigma associated with artificial worlds, up to the point where they openly ‘marry’ their favorite ‘2D character’ by organizing pretend weddings or filling out legally-invalid marriage licenses. Also, the game industry has started to address the demand for ‘delusional love’ (mōsō ren’ai) and – although it is still a niche market – they are increasingly targeting a more mainstream audience. With the proliferation of sophisticated electronic devices, this rising phenomenon of emotional attachment to artificial entities is likely to further expand in Japan and globally. How could such ways of bonding be understood and explained? During the course of an international and interdisciplinary conference, the discussion will involve the ways in which humans form intimate relationships with ‘emotionally-intelligent entities’ and what purposes these relationships to machines serve for them.

Conference Organized by Elena Giannoulis, Agnès Giard & Berthold Frommann (ERC-Funded Research Project “Emotional Machines: The Technological Transformation of Intimacy in Japan” - EMTECH), at Freie Universität Berlin.
Friday 25 and saturday 26 October 2019.


Au Japon, un nombre croissant d’interfaces issues des Technologies de l’Information et de la Communication (TC) sont spécifiquement conçues pour favoriser l'attachement : les robots de compagnie, les épouses holographiques, les petits amis à télécharger et les partenaires en réalité augmentée sont commercialisés à des prix toujours plus attractifs. L’attrait qu’ils exercent est tel qu’une frange non-négligeable de consommateurs affirme préférer ces formes de vie artificielles aux humains de chair et d’os. Ce colloque international et interdisciplinaire s’intéressera à la manière dont l’être humain établit des relations intimes avec des «entités numériques émotionnellement intelligentes» et aux raisons pour lesquelles il s’engage dans une histoire avec elles. L’impact de ces technologies sur les structures traditionnelles de la famille et de la société sera également exploré.

Le colloque est organisé par Elena Giannoulis, Agnès Giard & Berthold Frommann (projet de recherche européen ‘emotional Machines: The Technological Transformation of Intimacy in Japan’ -EMTECH) à Freie Universität Berlin. 
Vendredi 25 et samedi 26 octobre 2019.
Research Interests:
International Symposium “Techno-realities and Affective Creatures: the Love Simulation Commodities”, Sophiapol, Paris Nanterre University, June 14, 2018. Organizers : Agnès Giard & Philippe Combessie Partners : Fondation de France,... more
International Symposium “Techno-realities and Affective Creatures: the Love Simulation Commodities”, Sophiapol, Paris Nanterre University, June 14, 2018.
Organizers : Agnès Giard & Philippe Combessie
Partners : Fondation de France, Sophiapol, Ecole Doctorale EOS.
Symposium : EMOTIONAL ATTACHMENT TO CYBER-THINGS: SENTIMENTAL SOFTWARES, LOVE-BOTS AND SYNTHETIC SEDUCERS: Paris Nanterre University will host in june 15-16 a colloquium dedicated to "love ersatz and marital duplicates" : smartphone... more
Symposium : EMOTIONAL ATTACHMENT TO CYBER-THINGS: SENTIMENTAL SOFTWARES, LOVE-BOTS AND SYNTHETIC SEDUCERS: Paris Nanterre University will host in june 15-16 a colloquium dedicated to "love ersatz and marital duplicates" : smartphone boyfriends, holographic spouse, sentimental chatbot, dating sim, sex robots, etc. It will mainly focus on Japan and Europe's markets, trying to compare the political, social and technological issues of this emerging industry. The goal is to understand how these kind of product can circulate through the countries, how it is adapted to the culture (or not), how users react to script that may be so different from theirs, how they deal with that. By studying the way japanese or western consumers interact with so-called "Virtual Agents" (VA) and create a collective identity out of their practice, we intend to understand what needs do these product aim at fulfilling.
This Symposium is organised with the help of Sophiapol laboratory (EA 3932), Ecole Doctorale EOS («Économie, Organisations, Société») and Paris Nanterre University.
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L'ATTACHEMENT AUX CYBER-CHOSES : LOGICIELS SENTIMENTAUX, LOVE-BOTS ET SÉDUCTEURS DE SYNTHÈSE
Ce colloque (15-16 juin 2017, à l'Université Paris Nanterre) se propose d’étudier les enjeux et les modalités de l’attachement aux substituts affectifs numériques, c’est-à-dire de comprendre comment, en amont – au niveau des concepteurs – et en aval – au niveau des utilisateurs – les humains fabriquent du lien affectif avec des entités issues des technologies d’information et de communication. Qu’il s’agisse de petit copain pour écran tactile, de personnage « à aimer » (dating sim), de partenaire en Réalité Virtuelle, d’épouse holographique ou de chatbot sexualisé, ces entités feraient utilement l’objet d’analyses portant sur la façon dont elles sont mises au point, appropriées, détournées, animées, aimées ou mises à distance par leurs utilisateurs.
Colloque organisé en partenariat avec l'Université de Paris Nanterre, le laboratoire Sophiapol (EA 3932) et l'Ecolde Doctorale EOS.
Research Interests:
Giard, Agnès, « Les bordels de poupées au Japon : la love doll et ses “clients” », colloque international “Les échanges sexuels et leurs clients”, organisé par Sophiapol, Université de Paris Nanterre (14-16 juin 2016).
Research Interests:
Giard, Agnès, « La censure au Japon », colloque international "De quoi la contre-culture est-elle le oui ?", organisé par la Halle Saint Pierre,  Le Collège International de Philosophie et Art Brut Connaissance & Diffusion. Maison des... more
Giard, Agnès, « La censure au Japon », colloque international "De quoi la contre-culture est-elle le oui ?", organisé par la Halle Saint Pierre,  Le Collège International de Philosophie et Art Brut Connaissance & Diffusion. Maison des cultures du monde, Paris (24 juin 2013).
Research Interests:
Giard, Agnès, « Quelle est l’odeur d’une “belle jeune fille innocente” ? Les parfums pour jouets sexuels au Japon », journée d’études “Parfums et odeurs”, organisée par le laboratoire Chine Corée Japon (CCJ) et le Centre d'Études de... more
Giard, Agnès, « Quelle est l’odeur d’une “belle jeune fille innocente” ? Les parfums pour jouets sexuels au Japon », journée d’études “Parfums et odeurs”, organisée par le laboratoire Chine Corée Japon (CCJ) et le Centre d'Études de l'Inde et de l'Asie du Sud (CEIAS), à l’EHESS (08 novembre 2016).
Research Interests:
Giard, Agnès, « La Fille en boîte : naissance d’une perversion au Japon », journée d’étude “Sujets déviants, sujets pervers. Pathologie mentale, sexualité et expérience de l’autre”, organisée avec la collaboration de la Fondation Maison... more
Giard, Agnès, « La Fille en boîte : naissance d’une perversion au Japon », journée d’étude “Sujets déviants, sujets pervers. Pathologie mentale, sexualité et expérience de l’autre”, organisée avec la collaboration de la Fondation Maison des Sciences de l’Homme (FMSH) et du Centre Alexandre Koyre (CAK),  à l’EHESS, Paris (17 novembre 2015).
Research Interests:
Giard, Agnès, « Les êtres de substitution au Japon », journée d’étude au Musée Gadagne (dans le cadre de la Biennale d’art contemporain) sur le thème “Marionnettes, automates et robots  : miroirs de l’Homme  ?”, Lyon (12 octobre 2013).
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Conférence “Air Love and make-believe rituals: the digital boyfriends in Japan”, séminaire d’anthropologie culturelle (organisé par Miyasaka Keizo), Université de Keio, 6 mars 2019. Conference untitled “Air Love and make-believe... more
Conférence “Air Love and make-believe rituals: the digital boyfriends in Japan”, séminaire d’anthropologie culturelle (organisé par Miyasaka Keizo), Université de Keio, 6 mars 2019.

Conference untitled “Air Love and make-believe rituals: the digital boyfriends in Japan”, cultural anthropology workshop (organized by Miyasaka Keizo), University of Keio, March 6, 2019.

URL: https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&q=Air+Love+and+make-believe+rituals%3A+the+digital+boyfriends+in+Japan%E2%80%9D+-+Keio+University
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Conference "Weak Robots and Stupid Dolls: Alternative Concepts of Artificial Humans in Japan", séminaire de santé mentale (Matsumoto Takuya et Nicolas Tajan) organisé sur le thème "Living with Robots and Dolls", avec Paul Dumouchel (de... more
Conference "Weak Robots and Stupid Dolls: Alternative Concepts of Artificial Humans in Japan", séminaire de santé mentale (Matsumoto Takuya et Nicolas Tajan) organisé sur le thème "Living with Robots and Dolls", avec Paul Dumouchel (de l'Univ. Ritsumeikan), Université de Kyōto, Kyōto, 2 février 2019.

Conference untitled "Weak Robots and Stupid Dolls: Alternative Concepts of Artificial Humans in Japan", mental health workshop (Matsumoto Takuya et Nicolas Tajan), on the topic of ""Living with Robots and Dolls", with Paul Dumouchel (from Ritsumeikan University), Université de Kyōto, Kyōto, February 2, 2019.
Research Interests:
Giard, Agnès, « Trou-tentacules, mutation, hybridation… », séminaire “Mutation, hybridation, contamination” de Dominique Lestel, Ecole Normale Supérieure, Paris (10 novembre 2016).
Research Interests:
La Liberté, « Quand un objet nous rend tout chose » (Aude-May Lepasteur), 14/09/2021.
Lien: https://www.laliberte.ch/news/magazine/societe/quand-un-objet-nous-rend-tout-chose-618449
Tribune de Genève, « Un amoureux virtuel dans votre smartphone » (Cécile Denayrouse), 10/02/2019. https://www.tdg.ch/high-tech/jeux/amoureux-virtuel-smartphone/story/25915912
Slate, « Ce que dit la sexualisation des adolescentes de la société japonaise » (Arthur Bayon), en ligne, 11/07/2019. http://www.slate.fr/story/179547/adolescentes-japonaises-usine-fantasmes-idoles
Pooka, « Love Dolls, hologrammes et partenaires numériques » (Caroline Alonso Alvarez), 02/02/2020 https://pokaa.fr/2020/02/02/love-dolls-hologrammes-et-partenaires-numeriques-on-a-parle-sexualite-de-demain-avec-une-specialiste/
L’Express, « Jeux vidéo : quand les éditeurs s'inspirent des séries à l'eau de rose » (Sébastien Julian), 06/03/2020.
Le Vif, « Agnès Giard: "Des hommes et des femmes se mettront en couple avec un robot » (Laurence d'Hondt), 29/08/ 2019. https://www.levif.be/actualite/magazine/le-vif-l-express-nr-35-29-august-2019/enKiosque-magazine-1182943.html
Glamour, « C’est Bot, l’amour » (Aurore Merchin), 04/10/2019.
Usbek & Rica, « Les sex dolls permettent d'exprimer une révolte par rapport au système » (Thomas Saintourens), 04/02/2019. https://usbeketrica.com/article/sex-dolls-revolte-systeme
Interview par Sylvie LeRoy, publiée dans ADN n°13 (déc.2017 – fév.2018), revue consacrée à la culture numérique.
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Entretien de 22 pages dans “Huit regards sur le sexe”, de Xavier Delacroix, photos d'Alain Mandel, Paris, éditions Cent mille milliards, 15 avril 2019, 250 pages. La collection “Au Fait Huit regards sur” invite plusieurs personnalités... more
Entretien de 22 pages dans “Huit regards sur le sexe”, de Xavier Delacroix, photos d'Alain Mandel, Paris, éditions Cent mille milliards, 15 avril 2019, 250 pages.

La collection “Au Fait Huit regards sur” invite plusieurs personnalités à "se pencher sur les thèmes de la sexualité et du sexe".
Dans l'ordre : l’historienne Sylvie Steinberg, les sociologues Philippe Combessie et Nathalie Bajos, l'historien d'art Harry Bellet, la psychanalyste Laurie Laufer, la journaliste Brigitte Lahaie, le Commissaire Jean-Marc Souvira, les professeurs de lettres Anne Tomiche et Pierre Zoberman, l'anthropologue Agnès Giard.