L’ALSACE | LA MONTAGNE AUX TROIS CHATEAUX

Installé confortablement à la terrasse d’un bistrot, je savoure mon Amer bière tout en profitant du charme sans nom que m’offre cette rue alsacienne. De part et d’autre, des maisons à colombages tapissées de jardinières de géraniums qui garnissent les façades déjà bien colorées. Nombreux sont ceux qui comme moi s’émerveillent devant ce décor de carte postale offert par Ribeauvillé. Téléphones, appareils photos, tablettes numériques pointent à tous azimuts comme sur les marches du Festival de Cannes, à la recherche du cliché parfait pour un souvenir impérissable. C’est dans cette ambiance sereine et apaisante que je décide de terminer mon verre et de flâner dans les rues de Ribeauvillé.

Alors que je remonte la Grand’Rue, mon regard se pose sur ce château qui trône fièrement sur les hauteurs de Ribeauvillé tel un défenseur bienveillant. Posé sur son rocher, entouré par les vignes et la forêt, cette ruine de pierres roses m’intrigue et suscite ma curiosité. Ni une ni deux, je me rends à l’Office de Tourisme et m’imprègne un peu de ce qu’il est, ou plutôt de ce qu’il fut. C’est ainsi que je fais la connaissance du Château de Saint-Ulrich, appelé également Château du Grand-Ribeaupierre. Il est accessible grâce à une randonnée qui se propose de vous emmener à la découverte des trois châteaux de Ribeauvillé. Il n’en fallait pas plus pour attiser ma curiosité. C’est décidé, demain matin, réveil matinal pour y grimper et admirer le lever de soleil ! A demain Saint-Ulrich, dors bien !

Eclairés par nos lampes frontales, Maureen et moi perturbons le silence matinal par nos pas lourds et hésitants. Nous nous enfonçons dans la forêt domaniale de Ribeauvillé par un chemin de pierres rendu glissant par les pluies récentes. Le sentier attaque fort d’entrée de jeu : 300 mètres de dénivelé sur à peu près un kilomètre, ça a l’avantage de bien te réveiller en ce dimanche matin ! Il est 06H30, la lune se dessine par moments derrière les nuages chargés. Au loin, droit devant nous, une masse sombre se dessine dans la nuit : le Château de Saint-Ulrich encore endormi nous attend patiemment. Imposant et mystérieux à la fois, il me tarde de le découvrir. Je guette rapidement à l’horizon les premières lueurs du jour et accélère la cadence pour ne pas manquer le beau spectacle qui s’annonce. Et en parlant de spectacle, je te laisse admirer…

Le moment est magique. Le ciel matinal se colore successivement de bleu nuit, de pourpre, de rouge avant d’adopter une teinte dorée. La fameuse « Golden Hour », tant prisée par les chasseurs de belles images, nous inonde d’une douce lumière orangée. Alors je profite de ces brèves minutes pour emporter le plus de souvenirs.

Alors, ça valait bien la peine de se lever si tôt, non ? Nous arpentons les vestiges de Saint-Ulrich et profitons de la vue à 360° offerte depuis le haut du donjon. Derrière nous les montagnes verdoyantes du massif vosgien, devant nous la ville de Ribeauvillé et la plaine d’Alsace avec en arrière-plan la Forêt Noire. Sur notre gauche, nous apercevons le Château du Girsberg dressé sur son rocher ancestral. Le soleil vif se noie alors dans la grisaille automnale et ne refera plus surface de la journée. Au loin, le ciel s’assombrit et laisse présager une météo pluvieuse sur le vignoble.

Toutes ces belles images couplées à la petite ascension matinale m’ont ouvert l’appétit. On décide donc de rester sur place et d’installer notre réchaud pour savourer un petit déjeuner bien mérité. Muesli, café noir, barres de céréales, tout est là pour assouvir notre faim et faire le plein d’énergie pour la suite de la randonnée.

Petit-déjeuner avalé, nous empruntons le sentier qui nous conduit au Château du Girsberg. Si ce dernier est bien plus petit que le Château de Saint-Ulrich il offre néanmoins selon moi la plus belle vue de cette randonnée.

Je suis toujours émerveillé devant de telles fortifications. Au delà d’être projeté à une autre époque, je repense surtout au courage avec lequel ces bâtisseurs d’antan s’adonnaient à la construction de tels édifices, empruntant parfois des sentiers étroits et scabreux. Voir de tels vestiges et pouvoir les explorer est une véritable chance de nos jours, un héritage du passé que l’on se doit de découvrir et de préserver pour les générations futures.

Après cette courte minute nostalgique, nous reprenons le chemin en direction du Château de Haut-Ribeaupierre, troisième et dernier château de la randonnée, qui culmine à 642m d’altitude. J’imagine secrètement à quel point la vue doit y être magnifique…

Le sentier que l’on emprunte est raide et zigzague entre les rochers et les arbres. Il nous faudra encore une bonne vingtaine de minutes de grimpette avant de pouvoir distinguer le donjon de pierres. Des trois châteaux, le Haut-Ribeaupierre est celui qui est en plus mauvais état. D’ailleurs, bon nombre de panneaux mettent en garde le visiteur et lui interdisent l’accès. Il nous sera donc impossible d’apprécier le panorama depuis la tour principale. C’est fort regrettable, j’ignore si des travaux de rénovation ou de sécurisation du site sont prévus, mais ils seraient les bienvenus.

Nous redescendons par un chemin plus accessible qu’à l’aller qui nous reconduit au croisement du Girsberg et du Saint-Ulrich. Cet itinéraire nous permet d’apprécier les passages en sous-bois sous les chênes et les sapins.

Notre redescente vers Ribeauvillé nous permettra d’apprécier quelques points de vue que l’obscurité matinale nous aura privés. On peut alors apprécier toute la beauté de l’endroit, entre maisons alsaciennes, vignoble verdoyant et châteaux.

Nous troquons les sentiers rocailleux de notre parcours contre les pavés humides de Ribeauvillé. Drôle d’anecdote de constater qu’ici la pluie s’est abattue sur la ville durant la matinée alors qu’aucune goutte n’est venue perturber notre randonnée.

La Grand’Rue s’assombrit et semble menacée par les nuages gris qui s’annoncent au-dessus de nos têtes. Les façades aux mille couleurs perdent de leur éclat. Il est venu le temps pour nous de rentrer rapidement avant la pluie et de se réchauffer autour d’un bon petit repas. Cher Château de Saint-Ulrich, ravi d’avoir fait ta connaissance !

Durant la randonnée, j’ai pu m’amuser avec mon drone DJI Mavic Air 2, histoire de capturer des images encore plus immersives. Je te propose donc de découvrir cette montagne aux trois châteaux en cliquant sur la vidéo ci-dessous. En espérant que tu n’aies pas le vertige !

Publié par Maxime

Il paraît que la bière et la randonnée font bon ménage. Alors j'ai essayé, et j'y ai pris goût. Depuis, j'adore flâner dans la nature à la recherche des endroits les plus cool pour y décapsuler une bière. Passionnés de randonnée, de nature et de bonne bière, nous avons créé ce blog "Une bière et ça repart !" pour partager nos aventures et immortaliser nos souvenirs.

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