JUGEMENTAccusé de viol, l’acteur Ary Abittan bénéficie d’un non-lieu

Accusé de viol, l’acteur et humoriste Ary Abittan vient de bénéficier d’un non-lieu

JUGEMENTIl avait été mis en examen fin 2021 puis placé sous le statut de témoin assisté en juillet 2023
L'acteur Ary Abittan au 47e Festival du cinéma américain de Deauville.
L'acteur Ary Abittan au 47e Festival du cinéma américain de Deauville. -  Jacques BENAROCH/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Est-ce la fin de la (sale) affaire qui l’avait poussé à interrompre sa carrière ? En tout cas, l’acteur et humoriste Ary Abittan a obtenu, ce mardi 2 avril 2024, un non-lieu dans les investigations lancées après la plainte d’une femme l’accusant de l’avoir violée en octobre 2021, a indiqué mercredi le parquet de Paris, confirmant une information du Figaro.

Cette décision était très attendue, car l’acteur de 50 ans avait déjà obtenu, en juillet 2023, l’abandon de sa mise en examen prononcée en novembre 2021.

Une avocate ravie, l’autre combative

Au cours de la procédure, « il y a eu de nombreuses auditions, des expertises, des confrontations. Rien n’a été laissé de côté », a réagi auprès de l’AFP Maître Caroline Toby, avocate de l’acteur qui a notamment joué dans Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?.

« Je suis ravie pour Ary Abittan, et j’espère qu’il pourra enfin se consacrer à sa carrière, et que le cinéma lui tendra la main à nouveau », a-t-elle ajouté. De son côté, Maître Charlotte Plantin, qui représente la plaignante, a annoncé faire appel du non-lieu.

Mise en examen et contrôle judiciaire

La jeune femme, qui fréquentait le comédien depuis deux mois au moment des faits reprochés, l’accuse de lui avoir imposé une sodomie alors qu’ils passaient la soirée chez lui, le 30 octobre 2021. Agée de 23 ans à l’époque des faits, elle avait porté plainte la nuit même. A l’issue de sa garde à vue, Ary Abittan avait été mis en examen pour viol et placé sous contrôle judiciaire en novembre 2021.

Au cours de la procédure, la jeune femme avait décrit l’acteur comme « obsédé » par la pratique de la sodomie mais précisé qu’il avait, jusqu’alors, toujours accepté son refus. Cette nuit-là, elle assure avoir d’abord dit « non pas ce soir », puis « hurlé de douleur » pendant l’acte.

« Absence d’indices graves ou concordants »

Mais « en juillet 2023, le juge d’instruction avait placé Ary Abittan sous statut de témoin assisté, estimant qu’il n’y avait plus assez d’éléments à charge concordants pour justifier un statut de mis en examen », a précisé le parquet.

Les deux juges d’instruction chargées des investigations avaient justifié leur décision par l’absence « d’indices graves ou concordants en faveur d’acte de pénétration sexuelle imposée par violence, contrainte, menace ou surprise », selon leur ordonnance consultée à l’époque par l’AFP.

Une expertise psy favorable

Les magistrates avaient également cité les témoignages d’anciennes petites amies d’Ary Abittan, qui ont décrit « un partenaire respectueux » et des expertises psychiatrique et psychologique qui n’avaient pas « relevé d’éléments de personnalité en faveur d’une sexualité déviante ou de pulsions sexuelles agressives ».

Notre dossier « Violences sexuelles »

Les deux juges avaient néanmoins reconnu le stress post-traumatique « indiscutable » de la plaignante. « Le ministère public a requis le non-lieu par réquisitoire définitif le 19 février et le juge d’instruction a rendu son ordonnance le 2 avril », selon le parquet.

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