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Article Le nouveau récit du paysage MAGER, Christophe, MATTHEY, Laurent Abstract En dépit de sa mort annoncée, le paysage opère, depuis un peu plus de 20 ans, un retour dans la pratique aménagiste. Il existe désormais un consensus pour faire du paysage un objet pertinent de la conduite de projet urbain, notamment en ce qu’il est un élément susceptible d’en assurer la cohérence en l’inscrivant dans la grande échelle aménagiste (trame verte, trame bleue…) et un élément de médiation entre les différents ordres qui instituent l’urbain (nature, organisation, systèmes techniques, etc.). Tout autant une méthode d’analyse qu’une médiation et une modalité d’argumentation ou enfin une modalité d'exécution du projet urbain, le domaine paysager tend à l’extension. Mais où est le paysage quand le paysage est partout ? Le site, le lieu, l'ambiance, l'atmosphère, l'environnement ne sont-ils pas souvent ce dont on est en train de parler quand on parle de paysage ? C’est précisément cette inflation du domaine du paysage que nous avons souhaité interroger au gré de trois axes : celui des configurations sensibles, celui des dispositifs méthodologiques, celui des outils [...] Reference MAGER, Christophe, MATTHEY, Laurent. Le nouveau récit du paysage. Articulo - Journal of Urban Research, 2013, no. Special issue 4, 4 DOI : 10.4000/articulo.2319 Available at: http://archive-ouverte.unige.ch/unige:77013 Disclaimer: layout of this document may differ from the published version. 08/12/13 Le nouveau récit du paysage Articulo - Journal of Urban Research Special issue 4 | 2013 : Le nouveau récit du paysage Introduction Le nouveau récit du paysage The new landscape narrative CHRISTOPHE MAGER AND LAURENT MATTHEY Abstracts FrançaisEnglish En dépit de sa mort annoncée, le paysage opère, depuis un peu plus de 20 ans, un retour dans la pratique aménagiste. Il existe désormais un consensus pour faire du paysage un objet pertinent de la conduite de projet urbain, notamment en ce qu’il est un élément susceptible d’en assurer la cohérence en l’inscrivant dans la grande échelle aménagiste (trame verte, trame bleue…) et un élément de médiation entre les différents ordres qui instituent l’urbain (nature, organisation, systèmes techniques, etc.). Tout autant une méthode d’analyse qu’une médiation et une modalité d’argumentation ou enfin une modalité d'exécution du projet urbain, le domaine paysager tend à l’extension. Mais où est le paysage quand le paysage est partout ? Le site, le lieu, l'ambiance, l'atmosphère, l'environnement ne sont-ils pas souvent ce dont on est en train de parler quand on parle de paysage ? C’est précisément cette inflation du domaine du paysage que nous avons souhaité interroger au gré de trois axes : celui des configurations sensibles, celui des dispositifs méthodologiques, celui des outils d'urbanisme. The death of landscape has been heralded some time ago; and yet, for at least the past twenty years, we have witnessed its significant return in planning practice. Indeed, there is a consensus aiming to turn landscape into a pertinent object of the urban project; landscape is a crucial element both in that it can guarantee the coherence of a project, framing it within the larger planning scale (green infrastructure, blue infrastructure…) and in that it mediates between distinct urban institutions or structures (nature, organisation, technical networks, etc.). Just as much an analysis method than a mediation and an argumentation modality or, finally, an execution modality of the urban project, the landscape aims to extension. But where is the landscape when the landscape is everywhere? Are not the site, the place, the ambience, the atmosphere, the environment often what we are speaking about when we speak about landscape? It is exactly this inflation of landscape that we wished to question according to three research axes: the sensitive configurations, the methodological devices, the urban planning tools. Index terms Mots­clés : paysage, urbanisme, sensibilités paysagères, dispositifs méthodologiques, outils participatifs, fragments paysagers articulo.revues.org/2319 1/6 08/12/13 Le nouveau récit du paysage Keywords : landscape, urbanism, landscape sensitivity, methodological devices, participatory tools, landscape fragments Full text Le paysage est mort, vive le paysage ! 1 2 3 Dans un texte célèbre, Joachim Ritter (1962 [1997]) remarquait que le paysage se pose comme un dispositif de totalisation de l’expérience quand les grands systèmes conçus pour assurer cette fonction disparaissent. Les cristallisations de la civilisation paysagère occidentale concordent ainsi avec les moments de crise du collectif et de ses instances, les périodes où les grandes idéologies déclinent. Les vingt dernières années, passées à l’épreuve de la thèse ritterienne, prennent une signification particulière. En dépit de sa mort annoncée, le paysage opère en effet depuis deux décennies un retour dans la pratique aménagiste. Il existe désormais un consensus pour faire du paysage un objet pertinent de la conduite de projet urbain, notamment en ce qu’il est un élément susceptible d’en assurer la cohérence en l’inscrivant dans la grande échelle aménagiste (trame verte, trame bleue…) et un élément de médiation entre les différents ordres qui instituent l’urbain (nature, organisation, systèmes techniques, etc.). Cet intérêt pour le paysage tient sans doute pour beaucoup à son caractère flou. En matière d’aménagement, la logique du paysage relève en effet de ce que la sociologie des sciences et techniques a appelé des « objets frontière » : objets aux contours incertains qui permettent la rencontre de différents mondes sociaux. Le paysage institue un espace où des savoirs disciplinaires multiples, des rationalités hétérogènes et des intérêts divers se rencontrent et parfois s’affrontent dans un processus de définition de ce qu’est le lieu de l’intervention et donc de la réponse spatiale qu’on y développe. Dans des cas plus rares, il peut aussi être une instance de dernier recours qu’on mobilise pour produire une cohérence a posteriori, dans un processus de naturalisation : le site a ses intouchables et c’est ainsi qu’il convenait de l’aménager. Ainsi, le paysage est tout autant une méthode d’analyse qu’une médiation et une modalité d’argumentation ou enfin une modalité d'exécution du projet urbain. « Faire du paysage » et « faire le paysage », c’est aussi enrôler des ressources (de l’eau, du temps, de la culture, des identités…) pour fonder l’évidence d’une réponse spatiale. De sorte que ce flou fonde le paysage comme un analogue de l’espace public, un espace qui organise la rencontre de ce qui est distant (dans le temps, dans l’espace) pour faire société. En somme, le trouble du paysage favorise l'extension de son domaine. Le paysage est un tout... qui peut tout. Le paysage, c'est l'urbanisme poursuivi par d’autres moyens 4 L'histoire intellectuelle de cette extension est connue. L’étalement urbain et la métropolisation ont conduit à la production de nouvelles textures territoriales, un temps appréhendées sous la forme catastrophiste d’une crise de la lisibilité paysagère (Mondada, Panese et Söderström 1992) ou d’une mort annoncée du paysage (Dagognet 1982). Simultanément, ce régime d’urbanisation suscitait une nouvelle articulo.revues.org/2319 2/6 08/12/13 5 6 7 8 9 Le nouveau récit du paysage problématisation des catégories par lesquelles les études urbaines appréhendaient la ville. Il s'agissait alors de penser ce qui était en devenir dans la ville éclatée, ce qui s’esquissait dans cette « ville émergente » (Dubois-Taine et Chalas 1997), cette « troisième ville » (Mongin 1995) marquée du sceau de la dédensification et de la naturation : « ville-nature » (Dubois-Taine et Chalas 1997) singulièrement hybride au sens où elle inclut désormais des fragments de ce qui a été longtemps conçu comme de l’anti-ville, brouillant la frontière de l’urbain et du rural. À leurs limites, ces deux « écosystèmes » en inventaient un troisième, procédant de la logique des espaces flous ou des écotones : interpénétration de la ville et du grand territoire, du bâti et des espaces vides, de champs et de parkings, de zones industrielles et de centres commerciaux, de bourgs urbanisés et d’espaces de détente. Les marges urbaines devenaient le lieu où repenser la fabrique du territoire, la conduite des projets d'urbanisme, les rapports du site et du programme. Les critiques de l’architecture (Marot 1995, 2010, Cogato-Lenza 2005) proposaient alors une « inversion » des rapports du programme au site. Le site devait primer la commande. Ou plutôt lui donner forme. La figure d’une science des territoires bien plus hippocratique (Quesne 1997) que prométhéenne s’esquissait ici (Matthey 2013, 2012, Matthey, Gaillard et Gallezot 2012), qui proposait d’être attentive aux états d’émergence, à la contingence des assemblages territoriaux, à la fragilité des agencements spatiaux (Labussière 2007, 2009, 2011). Cette « science » des territoires s'apparentait à ce que Sébastien Marot (1995, 2010) a appelé le sub-urbanisme. Elle se posait effectivement comme une discipline exploratoire, en prise avec le site, cherchant à mettre en rapport les « données » qui l’ont « conform[é] » (Marot 1995 : 66). Des méthodes étaient mobilisées : la lecture de paysages et l’identification des « préalables » de l’intervention — ce que Marot appelle dans une belle formule « […] la reconnaissance d’un étant donné, de sens ou d’identités […] » (Marot 1995 : 67). Des gestes, qui sont des moments constitutifs d’un art du diagnostic, étaient thématisés. Marot proposait ainsi une anamnèse du site, sensible aux processus qui l’animent à titre d’« organisme vivant » (Marot 1995 : 68). Il aspirait à une vision « en épaisseur » et portait un soin particulier à ce qui est de l’ordre des limites (Marot 1995 : 68). Enfin, ce sub-urbanisme s’arrimait à un opérateur – un outil qui permet de le visibiliser ou de l’incarner : le paysage. Et le paysagiste devenait le nouvel homme de la situation. À plus forte raison que l'urbaniste, compromis avec la modernité programmatique, avait fait, aux marges de la ville, la démonstration des limites de sa pratique. Mais, de même que l'urbanisme naît, entre autres, d'une volonté des architectes de « constituer un monopole » pour lutter contre l’irruption d’« intrus » (Blanc 2010 : 132) dans le domaine de la production des villes au tournant du XIXe siècle (il s’agissait alors d’une véritable urgence dans la mesure où les ingénieurs faisaient irruption dans le champ urbain accompagné d’« équipes pluridisciplinaires » et prétendaient apporter des solutions à des problèmes qu’un ancien art de bâtir des villes n’était plus en mesure de comprendre), on pourrait faire l'hypothèse d'une appropriation gagnante, par les urbanistes, de la rhétorique paysagère. L'urbanisme n'a en effet pas tardé à intégrer le paysage comme nouvel adjuvant de son récit (Matthey, Mager et Gaillard 2012 ; Matthey et Gaillard, 2012). À plus forte raison que la veine progressiste perdait de sa vraisemblance avec l'affaissement de ce que l'on a pris coutume d'appeler les grands récits. Le paysage est devenu une nouvelle manière de raconter le projet en train de se faire, la forme urbaine proposée, l'étalon de la métropole planifiée, etc. Le paysage enflait, devenant polysémique, diffus comme l'avait été l'urbain qui l'avait ramené à la vie. Mais où est le paysage quand le paysage est partout ? Le site, le lieu, l'ambiance, l'atmosphère, l'environnement ne sont-ils pas souvent ce dont on est en train de parler quand on parle de paysage ? C’est précisément cette extension du domaine du paysage que nous avons souhaité interroger au gré de trois axes : celui des articulo.revues.org/2319 3/6 08/12/13 Le nouveau récit du paysage configurations sensibles, celui des dispositifs méthodologiques, celui des outils d'urbanisme. Trois focales sur un paysage en extension 10 11 12 13 14 Les sensibilités paysagères sont abordées par Emeline Bailly (« Des espaces publics aux espaces paysagers de la ville durable ») et Marie-Madeleine Ozdoba (« La mise en paysage du Front de Seine, de la ville du futur à la ville durable (19602010) »). Emeline Bailly montre que les politiques publiques menées dans deux quartiers périphériques de New York et Paris révèlent un idéal de ville nature renouvelant l’image de territoires déqualifiés, mais également que l’individualisation des pratiques sociales et la diversification des modes d’investissement spatial des citoyens conduisent à une plus grande hétérogénéité des perceptions et de significations attribuées à l’environnement urbain. Marie-Madeleine Ozdoba propose, elle, une analyse diachronique de la médiatisation du Front de Seine, à travers une série de supports produits à destination du grand public, à cinquante ans d’intervalle. Sa contribution éclaire l’évolution des imaginaires urbains sous-jacents, mais aussi celle des standards graphiques et techniques mobilisés dans la représentation du projet urbain. Les médiations permettant de « faire parler » l’espace sont réfléchies par Laure Brayer (« Appréhender, partager et concevoir le paysage en pratique à partir de dispositifs filmiques ») et Guillaume Meigneux (« Vidéographie descriptive: le travelling. Esquisse méthodologique pour une approche paysagère »). Laure Brayer aborde les transformations ordinaires des lieux et de leur ambiance en considérant les relations toujours changeantes entre l’espace et les corps dans la durée et invite à reconsidérer les modes de représentation possibles du paysage en étudiant des dispositifs filmiques proposant, par trois gestes singuliers (la narration, la tension et la formalisation), différentes mises en forme de la relation espace/corps dans le temps. Guillaume Meigneux recherche lui les moyens d’intégrer des protocoles vidéographiques à la pratique de l’urbanisme et du paysagisme en s’appuyant sur le concept d’image-mouvement et sur la technique du compositing, L’étude des outils de participation dans les projets de paysage est faite par Didier Labat (« L’identification des représentations habitantes au service de l’évaluation des politiques publiques de paysage ») et Théa Manola (« L’implication habitante dans les quartiers dits durables : vers une participation paysagère? »). Didier Labat se propose, à partir d’une expérimentation menée sur les documents d’urbanisme du territoire bordelais d’interroger les modes de construction de l’utilité des politiques paysagères et des cadres participatifs actuellement mis en œuvre en France. L’article de Théa Manola met quant à lui en évidence non seulement les liens existant à Amsterdam et Malmö entre quartier durable et implication habitante mais aussi le rôle potentiel du paysage dans cette relation. Hors dossier, la contribution d’Elena Tykanova et de Anisya Khokhlova sur les modalités de la revendication du droit à la ville par des communautés locales de Saint-Pétersbourg (Russie) entre 2008 et 2012 dans un contexte de (re)développement urbain agressif initié par des groupes de pression forts (« Local Communities in St. Petersburg: Politicization of Claims to Contested Urban Spaces ») fournit à Christophe Mager et Laurent Matthey (« Du paysagement diffus à la condensation économique du paysage ») un prétexte pour réfléchir, en coda, dans une phénoménologie baladeuse, à la fabrique ordinaire du paysage et à la valorisation de celui-ci. Au final, c’est bien à une ontologique et épistémologique du paysage que articulo.revues.org/2319 4/6 08/12/13 Le nouveau récit du paysage s’attachent les contributions rassemblées dans ce numéro hors-série d’Articulo – Journal of urban research, puisqu’il s’est agi pour les différents auteurs de répondre aux questions de savoir ce qu’est le paysage et ce que l’on fait quand on fait du paysage. Bibliography Blanc M. 2010. Métiers et professionnels de l’urbanisme. L’ingénieur, l’architecte et les autres. Espaces et sociétés 2(142) : 131-150. Cogato-Lanza E. 2005. Le territoire inversé, in Versteegh P (éd.) Méandres. Penser le paysage urbain. PPUR, Lausanne : 117-139. Dagonet F. 1982. Mort du paysage ? Philosophie et esthétique du paysage. Champ Vallon, Seyssel. Dubois-Taine G, Chalas Y (dir.). 1997. La ville émergente. La Tour d’Aiguës, L’Aube. Labussière O. 2011. Contingence et individualité géographique. Perspective géographique sur la Critique de la faculté de juger. Carnets de géographes : 1-16. Labussière O. 2009. Éléments pour une symptomatologie des ambiances urbaines. L’exemple de Venise, dans les pas de Ruskin et de Proust. Articulo - Journal of urban research 2 : 1-19. Labussière O. 2007. Le défi esthétique en aménagement : vers une prospective du milieu. Le cas des lignes à très haute tension et des parcs éoliens. Thèse de doctorat non publiée, Université de Pau et des Pays de l’Adour. Marot S. 2010. L’art de la mémoire, le territoire et l’architecture. Paris, Éditions de la Villette. Marot S. 1995. L’alternative du paysage. Le Visiteur 1 : 54-81. Matthey L. 2013. Les faiseurs de paysage. Ethnographie d’un projet urbain. L’Information géographique 77(1) : 6-24. Matthey L. 2012. Back to basics. Les géographes à la reconquête du milieu ? Geographica Helvetica 67(4) : 223–225. Matthey L, Gaillard D. 2012. Un « roman » genevois. Écritures et lectures du plan directeur cantonal. Interface 15 : 8-18. Matthey L, Gaillard D, Gallezot H. 2012. Back to site. La géographie active à l’épreuve du paysage. Intervention dans le cadre du colloque Nouvelle terre et géographes d’aujourd’hui organisé par le Groupe Dupont et l’Université d’Avignon (30-31 mai 2012). Matthey L, Mager C, Gaillard D. 2012. Chronique d’une controverse annoncée. Le récit d’urbanisme à l’heure du développement urbain durable. Rapport intermédiaire de recherche. Genève, Fondation Braillard Architectes & Paris, PUCA-Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie. Mondada L, Panese F, Söderström O. 1992. Paysage et crise de la lisibilité. Lausanne, Institut de géographie de l’Université de Lausanne. Mongin O. 1995. Vers la troisième ville ? Paris, Hachette. Quesne L. 1997. L’hippocratisme comme matrice de la problématique environnementale, in Staszak J-F (éd.) Les discours du géographe. Paris, L’Harmattan : 57-68. Ritter J. 1962 (1997). Paysage. Fonction de l’esthétique dans la société moderne. Besançon, l’Imprimeur. References Electronic reference Christophe Mager and Laurent Matthey, « Le nouveau récit du paysage », Articulo ­ Journal of Urban Research [Online], Special issue 4 | 2013, Online since 25 November 2013, connection on 08 December 2013. URL : http://articulo.revues.org/2319 ; DOI : 10.4000/articulo.2319 articulo.revues.org/2319 5/6 08/12/13 Le nouveau récit du paysage About the authors Christophe Mager Maître d’enseignement et de recherche. Institut de géographie et durabilité. Université de Lausanne. Contact : Christophe.Mager@unil.ch By this author Du paysagement diffus à la condensation économique du paysage (1) : la valorisation de fragments urbains pétersbourgeois [Full text] Published in Articulo ­ Journal of Urban Research, Special issue 4 | 2013 Pour une géographie des espaces poreux. Polymorphie et polysémie des communautés fermées [Full text] Published in Articulo ­ Journal of Urban Research, 8 | 2012 Laurent Matthey Directeur scientifique. Fondation Braillard Architectes. Contact : laurent.matthey@braillard.ch By this author Du paysagement diffus à la condensation économique du paysage (2) : la valeur de l’ordinaire [Full text] Published in Articulo ­ Journal of Urban Research, Special issue 4 | 2013 Pour une géographie des espaces poreux. Polymorphie et polysémie des communautés fermées [Full text] Published in Articulo ­ Journal of Urban Research, 8 | 2012 La « mondialisation », ce laminoir intellectuel [Full text] Published in Articulo ­ Journal of Urban Research, Briefings, 2005 Peripheral aesthetics. A rigorous description of peri­urban life [Full text] Book review of: Éric Chauvier. Contre Télérama. Published in Articulo ­ Journal of Urban Research, Book Reviews, 2011 Esthétiques périphériques. Décrire la vie périurbaine avec rigueur [Full text] Compte rendu de : Éric Chauvier, Contre Télérama. Published in Articulo ­ Journal of Urban Research, Book Reviews, 2011 Splendeur et misère du périurbain. Introduction [Full text] Published in Articulo ­ Journal of Urban Research, 5 | 2009 All documents Copyright Creative Commons 3.0 – by­nc­nd, except for those images whose rights are reserved. articulo.revues.org/2319 6/6