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Acta Botanica Gallica
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Quelques données ethnobotaniques
sur la flore togolaise
Komlan Bat awila
a c
Bruno de Foucault
& Kof f i Akpagana
c
, Kouami Kokou
a
, Annick Delelis , Philippe Bouchet
d
, Dodj i Aménoudj i
b
c
a
a
Laborat oire de Bot anique et Écologie végét ale ,
Universit é de Lomé , B. P. 1515, Lomé , Togo
b
Laborat oire de recherches appliquées sur les plant es
médicinales, aliment aires, ornement ales et f ourragères,
Togot isane , B. P. 3058, Lomé , Togo
c
Départ ement de Bot anique, Facult é de Pharmacie , BP
83, F-59006 , Lille Cedex
d
Laborat oire de Bot anique et Mycologie, Facult é de
Pharmacie , 51 rue Cognacq-Jay, F-51096 , Reims Cedex
Published online: 26 Apr 2013.
To cite this article: Komlan Bat awila , Dodj i Aménoudj i , Kouami Kokou , Bruno de
Foucault , Annick Delelis , Philippe Bouchet & Kof f i Akpagana (2007) Quelques données
et hnobot aniques sur la f lore t ogolaise, Act a Bot anica Gallica, 154: 3, 407-422, DOI:
10. 1080/ 12538078. 2007. 10516073
To link to this article: ht t p: / / dx. doi. org/ 10. 1080/ 12538078. 2007. 10516073
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Acta Bot. Gallica, 2007, 154 (3), 407-422.
Quelques données ethnobotaniques sur la flore togolaise
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par Komlan Batawila(1,3), Dodji Aménoudji(2), Kouami Kokou(1), Bruno de Foucault(3),
Annick Delelis(3), Philippe Bouchet(4) et Koffi Akpagana(1)
(1) Laboratoire de Botanique et Écologie végétale, Université de Lomé, B.P.1515, Lomé, Togo
(2) Laboratoire de recherches appliquées sur les plantes médicinales, alimentaires, ornementales et
fourragères, Togotisane, B.P. 3058, Lomé, Togo
(3) Département de Botanique, Faculté de Pharmacie, BP 83, F-59006 Lille Cedex
(4) Laboratoire de Botanique et Mycologie, Faculté de Pharmacie, 51 rue Cognacq-Jay,F- 51096
Reims Cedex
Des enquêtes ethnobotaniques menées sur trois principaux marchés de plantes médicinales
à Lomé (Togo) ont permis de recenser 141 espèces utilisées dans le traitement de 174
affections dont les plus fréquentes sont : paludisme, anémie, ulcère gastrique, troubles de
conception, hémorroïdes, toux, rhumatisme et constipation. 41 recettes ont pu être enregistrées. Les plantes sont employées isolement ou en association. Différents organes ou
parties de plantes sont utilisés dans les différents remèdes. La plupart des revendeurs sont
des femmes. La connaissance des vertus des plantes est transmise généralement de parents
à enfants, oralement et par apprentissage.
Paludisme chronique : Décoction de feuilles de Piliostigma thonningii (Fabaceae) +
Combretum collinum (Combretaceae) à inhaler. Décoction de feuilles de Jatropha gossypifolia (Euphorbiaceae) ou de Annona senegalensis (Annonaceae).
Dysenterie : Jus frais de jeunes feuilles de Diospyros mespiliformis (Ebenaceae) ; boire un
demi-verre 2 à 3 fois /jour pour arrêter la dysenterie.
Infections gastriques : Décocté de feuilles de Anogeissus leiocarpus (Combretaceae) ou
d'écorce de tronc de Vitellaria paradoxa (Sapotaceae) ou d'écorce de tronc de Kigelia africana (Bignoniaceae) ou de Erythrina senegalensis (Fabaceae) ou de racines de Lannea
microcarpa (Anacardiaceae) ; boire un verre 2 à 3 fois /jour.
Faiblesse sexuelle : Décoction de racines de Paullinia pinnata (Sapindaceae) + feuilles
de Abrus precatorius (Fabaceae) ou de feuilles de Annona senegalensis (Annonaceae).
Diarrhée : Décoction de feuilles de Pteleopsis suberosa (Combretaceae) ; faire un lavement rectal chez l'enfant. Décoction d'écorce de tronc de Mitragyna inermis (Rubiaceae) ;
408
boire un verre 2 à 3 fois /jour pour arrêter la diarrhée. Décocté de racines de Nauclea latifolia (Rubiaceae) ou de Moringa oleifera (Moringaceae) ; boire un verre 2 à 3 fois /jour en
fonction du rythme des selles. Les fruits de Vitex doniana (Lamiaceae) sont efficaces
contre la diarrhée.
Hémorroïdes : Décoction d'écorces et de racines de Vitex doniana (Lamiaceae) ; se laver
l'anus avec le décocté.
Carie dentaire : Ecorces fraîches de Khaya senegalensis (Meliaceae) ; à écraser et passer
l'extrait pâteux sur la joue du malade + bain de bouche.
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Toux : Mâcher à l'état frais l'écorce de Acacia hockii (Fabaceae) ou la racine de Maytenus
senegalensis (Celastraceae).
Oligospermie : Réduire en poudre la tige feuillée de Abrus precatorius (Fabaceae) + racine et feuilles de Trichilia emetica (Meliaceae) ; à prendre avec une bouillie. Décoction de
feuilles de Annona senegalensis (Annonaceae).
Plaies buccales : Décoction d'écorce de tronc de Terminalia glaucescens (Combretaceae).
Ictère : Décoction de racines de Entada africana (Fabaceae) ou de feuilles de
Cymbopogon citratus (Poaceae).
Rhumatisme : Décoction de feuilles de Cymbopogon citratus (Poaceae) ou de Jatropha
gossypifolia (Euphorbiaceae) ou de racine de Gardenia ternifolia (Rubiaceae).
Anémie : Décoction de feuilles de Jatropha gossypifolia (Euphorbiaceae) ou d'écorce de
tronc de Lannea kerstingii (Anacardiaceae).
Stérilité féminine : Fruits de Kigelia africana (Bignoniaceae) et feuilles de Annona senegalensis (Annonaceae).
Crises épileptiques, hystérie et douleurs abdominales : Décoction aqueuse sucrée de
racines, d'écorces, de feuilles et de fleurs de Moringa oleifera (Moringaceae). Les feuilles,
les fleurs et les jeunes fruits se mangent comme légumes.
Une étude phytosociologique synusiale de ces plantes est en cours dans le but de les
replacer dans leurs groupements végétaux respectifs, pour mieux appréhender l'impact de
leur prélèvement sur la végétation savanicole.
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409
Essai de structuration du contenu disciplinaire de la botanique
par René Delpech
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40 avenue Jean Jaurès, F-84290 Sainte-Cécile-les-Vignes
Note liminaire : La botanique peut être envisagée dans un sens large qui inclut la biologie
végétale (aujourd’hui compartiment des « Sciences de la Vie ») ou dans un sens restrictif
correspondant à celui en usage du XVIe au XIXe siècles (Césalpin, Tournefort, Linné) qui
s’applique uniquement à la description et à la classification des végétaux (cf. L. Plantefol,
1975, article « Botanique », Encyclopaedia Universalis).
I.
Sens restrictif
Il comprend :
- des disciplines à caractère général :
Morphologie végétale (incluant tératologie végétale)
Histologie et anatomie végétales (incluant ultrastructures, phytodermologie)
Systématique végétale (classique, cladistique, synthétique)
Nomenclature
- des disciplines spécialisées (en italique : disciplines propres à la botanique ; * : disciplines parfois regroupées sous le nom de Géobotanique)
Palynologie et sporologie
Dendrologie (incluant Dendrochronologie)
Xylologie
Carpologie
Séminologie
Phytopathologie descriptive
Anthracologie (incluant pédo-anthracologie)
Paléobotanique
Ethnobotanique, Phytohistoire
Herbiers et collections végétales
* Phénologie
* Chorologie
* Floristique
Phytogéographie
Phytosociologie
(incl. phytosociologie expérimentale)
* Cartographie géobotanique
On peut aussi envisager l’étude des grands groupes végétaux :
Phanérogamie
Cryptogamie (Ptéridologie, Bryologie, Phycologie)
Enfin, on adopte parfois des limites géographiques à la botanique (Botanique tropicale par
exemple)
Sens large (dont certains biologistes récusent aujourd’hui le rattachement à la botanique)
- disciplines à caractère général
Morphogénèse, organogénèse, ontogénèse végétales
Cytologie végétale
Caryologie
Physiologie végétale
Energétique végétale
Phytochimie et histochimie végétale
Phytogénétique (incluant Cytogénétique, Phylogénie, Phytogénomique)
410
Biosystématique
Taxinomie expérimentale, taxigénétique, taxinomie numérique
Chimiotaxinomie végétale
Ecophysiologie végétale
Biologie des populations végétales
* Autoécologie végétale
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- disciplines spécialisées
Hydrobiologie végétale
Cryobiologie végétale
Physiopathologie végétale
Biologie florale
* Synécologie végétale
* Phytoclimatologie
* Phytoédaphologie
* Biologie de la dissémination
Selon le niveau d’organisation auquel elles s’appliquent, ces disciplines peuvent
concerner principalement ou exclusivement :
- le niveau de l’individu organisme ;
- un niveau inférieur (organe, tissu, cellule, organite, génome, gène, molécule) ;
- un niveau supérieur (population, communauté, formation végétale).
Parallèlement aux niveaux d’organisation – et à ne pas confondre – interviennent (surtout
pour les disciplines dites « de terrain ») les échelles de perception et d’étude, dans l’espace et dans le temps, des faits et phénomènes se rapportant au « tapis végétal » et à ses
constituants :
- dans l’espace : échelles des peuplements, des formations, des paysages, des biomes ;
- dans le temps : échelles du nycthémère, saisonnière, annuelle, pluriannuelle, décennale, séculaire, millénaire, historique, géologique.
À côté de ces disciplines plus ou moins spécialisées, il convient aussi de faire une place à
des préoccupations à caractère plus général, voire philosophique, telles que la terminologie, l’épistémologie, l’histoire de la botanique ainsi que les bases de données.
II. DOMAINES D’APPLICATION DE LA BOTANIqUE
Ils sont nombreux et variés et font intervenir des disciplines diverses. La liste ci-après n’est
pas limitative.
- Agriculture, arboriculture fruitière, viticulture (amélioration des plantes, contrôle des
semences et plants, malherbologie, pomologie, ampélographie…)
- Horticulture (incluant arboriculture d’ornement, floriculture, gazons, jardins botaniques…)
- Sylviculture et Foresterie
- Paysagisme
- Aquaculture
- Apiculture (incluant mélissopalynologie)
- Pastoralisme (agrostologie, bromatologie, coprologie des herbivores)
- Pharmacie (pharmacognosie, toxicologie végétale, herboristerie)
- Industrie (industries agricoles et alimentaires, parfums et cosmétiques, teintures végétales)
- Répression des fraudes (produits végétaux)
- Bioindicateurs végétaux (des carences, déséquilibres ou pollutions de l’air, des eaux et
des sols)
- Protection de la nature, conservation et restauration de la biodiversité.
411
Remarque finale : On peut donc dire que la botanique est devenue aujourd’hui une « science multidisciplinaire ». Bien entendu cette constatation ne s’oppose pas à l’existence, pour
des finalités déterminées, de relations interdisciplinaires entre deux ou plusieurs « compartiments » de la botanique (par exemple : Morphologie et Systématique,
Biosystématique et Phytosociologie…) ou entre une (ou plusieurs) discipline(s) botanique(s) et une (ou plusieurs) discipline(s) non botanique(s) (ex. Chorologie et
Paléogéographie, Phytosociologie et Pédologie, Physiologie végétale et Biophysique,
etc.).
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Projet de création des jardin et conservatoire botaniques Claude Gay
sur l’île Robinson Crusoe, archipel Juan Fernández, Chili
par Philippe Danton et Christophe Perrier
Robinsonia, 5 rue Galilée, F-38000 Grenoble
Depuis 1997, l’un de nous (P.D.) botaniste attaché du MNHN de Paris, avec divers collaborateurs, actualise l’inventaire des espèces végétales (Ptéridophytes et Phanérogames) de
l’archipel Juan Fernández au Chili, avec l’appui logistique de la Corporación nacional
forestal Región de Valparaíso et le soutien de la Fondation Yves Rocher sous l’égide de
l’Institut de France. Les trois îles de l’archipel sont parc national chilien depuis 1935 et
réserve de la biosphère, UNESCO, depuis 1977.
Un constat : depuis la découverte de l’Archipel (1574), les îles sont soumises aux
agressions humaines (exploitation des ressources naturelles, incendies, introductions
d’animaux et de plantes exotiques) avec l’érosion dramatique qui en résulte. À présent, il
n’existe pratiquement plus de milieux naturels intacts dans l’archipel et la végétation indigène (200 taxons) et endémique (135 taxons) subit l’agression des quelque 300 plantes
introduites qui se développent librement sur tout le territoire. Celles-ci, avec parfois l’aide
imprévisible d’animaux indigènes (comme c’est le cas par exemple de l’association opportuniste Maqui/Aristotelia chilensis-Murtilla/Ugni molinae-Zarzamora/Rubus ulmiifolius et
Zorzal/Turdus falklandicus) repoussent vers le néant les espèces et les écosystèmes originaux des îles.
Une réponse : pour agir efficacement face aux risques graves de disparition de
plantes et de milieux uniques au monde et contribuer à la recherche indispensable de solutions aux problèmes environnementaux de l’archipel, la Corporación cultural Juan
Fernández (Chili) et l’association Robinsonia (France) proposent la création dans l’île
Robinson Crusoe d’une structure de préservation, conservation, recherche et éducation, les
Jardin et Conservatoire Botaniques Claude Gay, organisée autour des trois axes présentés
ci-après.
412
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Jardin botanique
Dans le cadre particulier de l’archipel et de ses besoins, il ne s’agit pas d’implanter
un jardin botanique traditionnel mais de créer une structure spécialisée et adaptée aux
enjeux spécifiques des îles de Robinson Crusoe : conservation des espèces menacées,
recherche et pédagogie. Ses objectifs seront les suivants :
- cultiver en populations suffisamment importantes les espèces endémiques (priorité) et
indigènes de l’archipel ; constituer une réserve de pieds-mères ;
- devenir un lieu de promenade dans un cadre agréable et prestigieux (au pied du célèbre
Yunque) et un point fort de la découverte touristique de l’île ;
- devenir pour la population de l’île et pour ses visiteurs un lieu de contact privilégié
avec l’originalité biologique de l’archipel ainsi que de sensibilisation aux questions
d’écologie insulaire.
Conservatoire Botanique
Sur le modèle des conservatoires botaniques développés par la France, il s’agit de
créer une structure ayant des liens privilégiés avec le Parc national de l’archipel et adaptée
aux problèmes de conservation des plantes (in et ex situ). Elle servira d’observatoire de
l’état du terrain et travaillera essentiellement à la conservation et à la multiplication des
espèces (ex situ) ainsi qu’au maintien et au renforcement des populations dans la nature (in
situ) par tous les moyens appropriés. Ses objectifs seront les suivants :
- cartographier les espèces et assurer le suivi de leurs populations ;
- collecter les semences et les spores des plantes menacées et organiser leur conservation ;
- multiplier les espèces insulaires pour renforcer les populations dans la nature, produire le matériel vivant nécessaire au jardin botanique et alimenter les besoins de la
recherche.
Centre de Recherche, formation et documentation
Afin que les efforts entrepris dans les Jardin et Conservatoire botaniques soient compris et que la communauté insulaire s’approprie les préoccupations environnementales
garantes de l’avenir des richesses biologiques, il est indispensable d’offrir un espace de
dialogue pour les étudiants et chercheurs de passage, pour la population locale et les visiteurs de l’archipel. Ses objectifs seront les suivants :
- mettre en place un herbier de référence, aux normes internationales ;
- mettre en place une bibliothèque de travail sur la littérature scientifique concernant
l’ensemble des problématiques de l’archipel et organiser la base générale de données des
J.C.B. Claude Gay ;
- développer des liens avec d’autres institutions (locales, nationales et internationales)
pour dynamiser la structure et maintenir le niveau de qualité des activités proposées
(expositions, animations, cours et conférences).
Appel en faveur de la concrétisation du projet de création des Jardin et Conservatoire botaniques Claude Gay. Les institutions, ONG, fondations, entreprises, associations et individus qui souhaiteraient apporter leur soutien à cette aventure positive et collective peuvent
nous contacter à l’adresse suivante : Association Robinsonia, Philippe Danton, 5 rue
Galilée, F-38000 Grenoble ; courriel : robinsonia@wanadoo.fr.
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La démarche ethnopharmacologique, une autre approche dans la
recherche de molécules anticancéreuses : étude phytochimique de
Perichlaena richardi Baill. (Bignoniaceae)
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par Céline Rivière(1,2), Jean-Pierre Nicolas(2), Marie-Laure Caradec(1), Odile Desirea(3),
Diny Ahmed Hassan(3), Laurence Goossens(1), Georges Rémy(3), Jean-Pierre
Hénichart(1) et Annick Delelis(2)
(1) Institut de chimie pharmaceutique Albert Lespagnol, EA 2692, B.P. 83, F-59006 Lille Cedex
(2) Département de botanique, Faculté des Sciences Pharmaceutiques et Biologiques, B.P. 83, F59006 Lille Cedex
(3) Faculté des Sciences, Université d’Antsiranana, B.P. 0 Antsiranana 201, Madagascar
Actuellement, dans de nombreux pays où une grande partie de la population n’a toujours
pas accès à la médecine conventionnelle, la préservation et la valorisation des plantes
médicinales ainsi que les savoirs traditionnels concernant leurs usages sont une priorité de
santé. L’OMS abonde d’ailleurs dans ce sens en contribuant « à promouvoir les soins de
santé primaires pour permettre l’accès de tous à un niveau de santé acceptable » (déclaration d’Alma Ata, 1978). Ainsi l’intérêt pour l’ethnopharmacologie est de plus en plus
croissant. Cette discipline partage avec l’ethnobotanique l’étude des interrelations de
l’Homme avec les plantes, ici médicinales. Elle borde et intègre une partie du champ de
l’ethnomédecine et implique la coopération de l’ethnologie et de la pharmacologie (J.P.
Nicolas, 1999, Plantes médicinales des Mayas K’iché du Guatemala. Ibis Press, Paris, 310
p.). La botanique constitue une étape incontournable : elle permet d’asseoir scientifiquement les recherches qui découlent de ces nouveaux concepts ; sans une identification
rigoureuse des végétaux étudiés, toute recherche future qui voudra être appliquée ne pourra être validée scientifiquement.
Ainsi la démarche ethnopharmacologique peut se résumer en trois phases :
1- recherche de terrain associant divers domaines d’étude et s’accompagnant de collecte de données ;
2- phase d’analyse et d’évaluation ;
3- retour de l’information sur le terrain négocié avec la population locale.
Dans ce contexte, nous avons effectué, dans la région nord de Madagascar, des enquêtes
ethnobotaniques, en collaboration avec l’Université des sciences d’Antsiranana et l’association Jardins du monde, auprès de groupements de femmes et ce dans trois villages
(Joffreville, Sadjovaoto et Madirobe) situés à une trentaine de kilomètres d’Antsiranana.
Notre objectif premier était de prendre connaissance de l’utilisation des plantes médicinales par les populations Antakarana (nord de Madagascar) au travers de leur médecine traditionnelle.
Les enquêtes ont été notamment réalisées auprès de mères de famille, regroupées en
associations. Les rencontres ont alterné avec les sorties botaniques, les récoltes de plantes
et la mise en herbiers. Autour d’échanges discussions, nous avons abordé diverses théma-
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tiques telles que l’accouchement, les soins post-partum, les maladies infantiles, mais également toute pathologie touchant régulièrement les femmes et leur famille. De la même
façon, nous avons tenté de leur apporter des conseils pratiques concernant l’hygiène, le
traitement de l’eau… Ainsi les enquêtes se déroulaient en plusieurs étapes :
1. mise en place d’entretiens semi-directifs suivant deux approches :
- par le biais de la maladie (description des symptômes, puis désignation des plantes
utilisées),
- directement par le biais de la plante (sur le terrain, les femmes nous désignent directement les plantes et leurs utilisations) ;
2. au cours de ces entretiens, nous prenons note des représentations qui s’en dégagent
(anthropologie médicale, représentation du corps, symbolique, sacré…) ainsi que les
rituels, croyances ou pratiques accompagnant les utilisations des plantes ; ceci est indispensable pour une bonne interprétation et compréhension des données recueillies ; cette
prise de notes est appuyée par des photographies de plantes et des utilisations quand
celles-ci sont issues d’un savoir-faire particulier ;
3. pour chaque plante, nous réalisons une fiche descriptive comportant une brève description botanique, ses noms vernaculaires et ses diverses utilisations ; à cette fiche nous
attribuons un numéro, se référant à un herbier (presse de terrain) ; concernant l’herbier,
un maximum de parties de la plante est récolté (fleur et fruit si cela est possible) afin de
pouvoir la nommer scientifiquement ;
4. le plus tôt possible après l’enquête, les plantes sont transférées vers une presse fixe et
les informations retranscrites rigoureusement, ceci de façon à rester le plus fidèle et le
plus précis vis-à-vis des données recueillies.
Suite à ces enquêtes de terrain, nous avons sélectionné une plante malgache afin d’entamer des tests phytochimiques et biologiques de retour en France qui permettront de justifier ou non son utilisation traditionnelle.
Cette plante que l’on identifiera par la suite sous le nom de Perichlaena richardi Baill.
appartient à la famille des Bignoniaceae. Il s’agit d’un genre monospécifique, endémique
de Madagascar. Nous l’avons récolté entre Sadjovaoto et Madirobe, dans la savane arborescente. Sans la récolte du fruit et de la graine, il nous aurait été difficile d’identifier avec
exactitude l’espèce. Plusieurs raisons nous ont amené à réaliser ce choix :
1- plante réputée efficace par la population locale des trois villages enquêtés pour soigner des problèmes hépatiques, des plaies externes et internes (le terme cancer est cité),
2- très utilisée et non toxique aux doses employées par la population,
3- non sujette à un interdit d’après nos enquêtes de terrain,
4- connue dans les trois villages enquêtés ainsi qu’à Antsiranana, et sous un seul nom
vernaculaire, antsemby,
5- récolte des parties stériles, garantissant une protection du patrimoine végétal,
6- espèce bien répandue dans la région, facilement cultivable et facile d’accès.
Au laboratoire, les feuilles sèches broyées de Perichlaena richardi Baill. ont subi une
série d’extractions par des solvants de polarité croissante. Nous avons ensuite poursuivi les
travaux phytochimiques sur l’extrait méthanolique (extrait le plus concentré). Ce dernier
montre par chromatographie sur couche mince (CCM) la présence de deux composés
majoritaires qui ne sont apparemment pas des alcaloïdes (ne réagissent pas positivement à
une réaction de Dragendorff). Les deux produits isolés de cet extrait sont en cours de purification. Les procédés utilisés sont la chromatographie sur couches épaisses (CCE) et la
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chromatographie sur colonnes de gel de silice ; la chromatographie liquide haute performance (CLHP) en phase inverse sur colonne C18 a également été envisagée, mais elle s’est
trouvée être inappropriée à ce type de composés trop polaires.
La structure de ces molécules sera déterminée par RMN (RMN 1H, 13C, Cosy, Noesy,
HMBC, HMqC), par LCMS (CLHP couplée à un spectromètre de masse) et par cristallographie. Pour des molécules originales l’approche synthèse totale pourra être envisagée.
Des tests biologiques d’inhibition de prolifération cellulaire sur des lignées cellulaires cancéreuses (PC3, LNCaP, L1210, MCF7…) sont prévus avec les composés isolés de cette
plante. La population malgache utilisant la plante entière, l’extrait total sera lui aussi testé.
D’après les premières analyses de spectrométrie de masse et de RMN, nous pouvons
suggérer que les molécules seraient de type phénylpropanoïde glycosylé et iridoïde glycosylé.
*********************
Un herbier de Jean-Jacques Rousseau, source et référence sur l’écosystème d’Ermenonville
par Jean-Marc Vasseur(1), Aline Raynal(2) et Michel Cambornac(3)
(1) Abbaye royale de Chaalis, Institut de France, Service pédagogique, Fontaine-Chaâlis, F-60305
Senlis ; jmvasseur@aol.com
(2) Museum national d'histoire naturelle, Laboratoire de Phanérogamie, 16 rue Buffon, F-75005
Paris ; alinerayna@aol.com
(3) Fondation Yves Rocher, La Croix des Archers, F-56200 La Gacilly ;
michel.camboranc@yrnet.com
Les différents herbiers de Jean-Jacques Rousseau ont fait l’objet d’études multiples, mais
souvent parcellaires. Les nombreux échanges entre les botanistes du XVIIIe siècle et force
détournements compliquent les attributions. Ainsi, dans la collection du marquis de
Girardin conservée à l’abbaye royale de Chaalis (60) , parmi les planches acquises (?) par
le seigneur d’Ermenonville, figurent les éléments d’un herbier guyanais de Fusée Aublet,
probable don de ce dernier au philosophe de Genève.
Dans cette même collection Girardin, la huitième édition d’Arsène Thiébaut de
Bernaud a retenu notre attention : en post-face figure une liste d’une centaine de plantes
collectées à la fois par Jean-Jacques Rousseau et l’illustre linnéen. Ce dernier avait pu
consulter, en ce XVIIIe siècle finissant, le "foin" trié en 1778 par le Genevois sur le site
même d’Ermenonville pendant les six semaines de son séjour en ce lieu. Dénomination,
vérification des biotopes et des dates nous ont permis d’apporter un crédit certain à cette
liste. Le travail scientifique ayant été réalisé en collaboration avec Aline Raynal, professeur au Musuéum, cette nomenclature originale peut, aujourd’hui, permettre de mieux
comprendre l’évolution des biotopes de la région.
416
*********************
Plantes de bord de mer (Vendée atlantique, Centre-Ouest).
Observations dans différents milieux naturels ou cultivés
par Colette Vintéjoux
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41 avenue des Bosquets, F-85100 Les Sables d’Olonne
I. INTRODUCTION
Les végétaux de la côte vendéenne ont fait l’objet de nombreuses prospections et les
plantes vasculaires sont actuellement beaucoup mieux connues depuis la parution de la
flore de des Abbayes et al. (1971), des ouvrages très complets de Bournérias et al. (1987),
de Dupont (2001), ainsi que de plusieurs publications de la Société botanique de France
(1861, 1911, 1986, 2003) et de la Société botanique du Centre-Ouest (2002), faisant suite
aux sessions, également de celles émanant de sociétés locales (A.P.N.O. ; Association
Estuaire).
La présentation de végétaux dans notre article fait suite à des observations effectuées
durant les périodes estivales (juillet-août) au cours de quatre années consécutives.
Certaines d’entre elles ont fait l’objet d’une séance à la Société botanique (1993) et ad’une
présentation de posters au colloque du cent cinquantenaire de cette association (Paris, 15
octobre 2004). Elles constituent ainsi plutôt un « assemblage de clichés » groupés selon la
localisation des plantes : surface des rochers ou pelouses du talus maritime, espaces
dunaires, marais maritimes, plantes cultivées. Elles sont fondamentales et nécessaires à
connaître avant d’envisager un travail permettant de progresser encore dans le recensement du patrimoine floristique de cette région et de sa protection.
M. Aymonin nous a beaucoup aidée pour la détermination des espèces, ainsi que de
nombreux botanistes, à qui nous adressons nos vifs remerciements.
II. PRÉSENTATION GÉOLOGIqUE DE LA RÉGION
Les deux cartes présentées ci-dessous (Fig. 1) montrent certaines parties des régions
côtières observées de part et d’autre des Sables d’Olonne et leur orientation ; au nord
comme au sud, les substrats rocheux alternent avec les plages et les espaces dunaires. Vers
le nord, les côtes rocheuses vendéennes constituent une série cristallophyllienne, formée
en particulier de schistes alumineux, de méta-arkoses et de méta-quartzites, de gneiss (avec
pénétration de nombreuses intrusions granitiques). Ces terrains de l’ère primaire ont subi
des plissements importants (orogenèse hercynienne) et certains d’entre eux sont ainsi
devenus métamorphiques. Vers le sud, on passe progressivement du socle primaire (micaschistes, granite) aux terrains sédimentaires qui les ont recouverts (calcaires ou calcaires
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Fig. 1.- Les sites d’observation. A : aspect de la côte vendéenne, à proximité de l’île de
Noirmoutier (située au nord des Sables d’Olonne). B.: aspect de la côte (Sables d’Olonne
et région située plus au sud). Ed, espace dunaire, proche des Sables (Paracou,
Sauveterre). Les flèches désignent l’emplacement de marais sur les deux schémas (dont
certains occupent une large superficie à Noirmoutier, près des Sables au nord et de
Talmont-Saint-Hilaire au site du Port-la-Guittière).
Fig. 1.- Study areas.
dolomitiques), témoins des transgressions de l’ère secondaire. Les terrains du Lias recouvrent de façon spectaculaire le socle à une vingtaine de kilomètres des Sables d’Olonne
(discordance de la pointe du Payré). Toutefois, les premières traces de la transgression
apparaissent dans un site plus proche de cette ville (baie de Cayola), à une dizaine de kilomètres, au sud-est.
Les courants de marées, les courants côtiers et la houle contribuent à créer des espaces
de sables provenant de la dégradation des roches (granites, gneiss) et dont certains proviennent de la Loire ; les effets du vent accentuent les transports de sables vers l’intérieur ;
ainsi se constituent parfois des accumulations importantes de ce sédiment (dunes). Selon
la nature des matériaux dégradés par les courants côtiers, peuvent également apparaître
des dépôts de dimensions diverses ; ainsi s’accumulent parfois de petits blocs (galets de la
baie de Cayola).
La formation des marais maritimes est complexe. Elle semble dépendre de phénomènes
périglaciaires (quaternaire). D’anciens golfes auraient été inondés et comblés par une
transgression après la fusion de calottes glaciaires, aboutissant à la formation d’ilôts, séparés entre eux par des canaux, à l’intérieur des terres. Ces structures ont un très grand développement dans la région du Centre-Ouest. On peut en observer notamment dans l’’île de
Noirmoutier, à l’arrière des Sables d’Olonne et, au sud (15 à 20 kilomètres), au port de La
Guittière. Ces espaces lagunaires sont exploités comme marais salants (Olonne,
Noirmoutier) ou pour la conchyliculture (La Guittière).
quelques résultats des investigations floristiques sont illustrés par les figures 2 à 22 :
- figures 2 à 5 : paysages et plantes vasculaires (côte sud) ;
- figures 6 à 15 : paysages et plantes vasculaires (côte nord) ;
418
- figures 16-17 : paysages et plantes vasculaires (côte nord, suite) : dune de Sauveterre
(nord, proximité des Sables d’Olonne ; Fig. 1B) ;
- figures 18-22 : paysages et plantes vasculaires (côte nord, suite) : île de Noirmoutier
(Fig. 1A).
IV. DISCUSSION ET CONCLUSIONS
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Au terme de cette étude, nous indiquons ci-dessous quelques caractéristiques et problèmes
déduits de l’ensemble de ces observations.
A. Quelques particularités des végétaux
La végétation de la région étudiée est abondante et relativement diversifiée selon les différents milieux (pelouses maritimes, substrats rocheux, sables dunaires, forêts) ; certaines
plantes peuvent être réparties dans plusieurs d’entre eux, comme Frankenia laevis que l’on
trouve sur les rochers, mais aussi dans des espaces sableux ou lagunaires. Elle présente des
caractères originaux, par rapport aux « formes comparables continentales » (Bournérias et
al., 1987). Au niveau du littoral, se sont ainsi créés de nouveaux variétés, écotypes et sousespèces, proches parents des espèces continentales. La présence de ces plantes représente
sans doute un des multiples aspects des processus d’évolution : apparitions de nouvelles
espèces, parallèlement aux variations importantes des conditions d’environnement, sélection au cours de l’édification de nouveaux écosystèmes (dans ce cas, au voisinage de la
mer). Ainsi, peuvent parfois se développer aisément, dans les territoires côtiers considérés, des plantes d’origine continentale, dites plantes « relictuelles » (Bournérias et al.,
1987), telles Carex arenaria, Plantago coronopus ; celles-ci ont été refoulées vers le littoral qui leur constitue une sorte de refuge, alors qu’elles se sont raréfiées dans leurs sites de
provenance. Ce phénomène peut d’ailleurs, parfois, représenter les stades d’une évolution
en relation avec le développement d’activités humaines (agriculture, urbanisation).
Un processus « d’ordre géographique » concernant la répartition des espèces, leurs groupements, leurs aspects peut se manifester tout au long du rivage lui-même selon un axe
nord-sud. Des différences sensibles peuvent exister entre les végétaux selon leurs diverses
localisations sur les côtes nord et sud de la Vendée. Cela peut concerner, par exemple, la
physionomie des forêts. Celles de la côte sud (pointe du Payré), relativement abritées, ont
un aspect plus dense que celles de la côte nord. Il est possible que ces variations dépendent
de la modification importante de la nature du substrat: passage des terrains primaires
métamorphiques avec rochers cristallins (ère primaire) aux strates calcaires de l’ère secondaire ; les plantes calcicoles deviennent de plus en plus fréquentes vers la côte sud. Il est
également probable que les conditions climatiques - taux d’humidité, importance de la
sécheresse, effets et orientation des vents - interviennent également. Plusieurs types de
microclimats sont connus depuis quelques années et ont été décrits précédemment de façon
précise dans de nombreux secteurs du département.
Au total, les plantes se développant au niveau de cette bordure côtière possèdent d’importantes facultés d’adaptation : au milieu salin, à la sécheresse, aux effets des vents.
Diverses modalités sont connues, leur permettant de résister à ces conditions néfastes.
Ainsi, leur appareil végétatif peut être charnu, jouant un rôle dans l’adaptation au sel et à
la sécheresse (Honkenya peploides) ; dans d’autres cas, les tiges peuvent être fortement
lignifiées ou présenter divers tissus ou organes durcis (épines, îlots de sclérification).
L’appareil racinaire peut être très long (racine pivotante d’Eryngium maritimum), ce qui
assure à la plante un solide ancrage contre le vent, tout en lui permettant de puiser l’eau en
profondeur ; la racine pivotante épaisse et charnue de Spergularia rupicola lui permet de
se développer dans les moindres interstices des rochers. Par ces caractères, les végétaux
étudiés présentent un certain nombre d’affinités avec les espèces méditerranéennes.
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B. Problèmes d’altération de la végétation, de sa protection et de sa conservation
Les plantes nouvellement formées (mutants, polyploïdes…) adaptées à ces conditions
écologiques sévères possèdent, en général, de bonnes possibilités de conservation près des
côtes. C’est ainsi que se sont constituées peu à peu un assez grand nombre d’espèces endémiques (Dianthus hyssopifolius subsp. gallicus, Galium arenarium, Silene portensis,
Omphalodes littoralis…).
Depuis quelques années, les travaux importants de restauration du littoral sableux ont
permis de limiter les effets néfastes du piétinement, notamment durant la période estivale,
étant donné l’effet de surpopulation à cette époque. Des listes d’espèces protégées ont été
publiées concernant les différents milieux. Ainsi, peu à peu diminuent les disparitions
(extinctions) de certaines espèces ou leur raréfaction (Astragalus bayonnensis, Pancratium
maritimum, Otanthus maritimus…). Cependant, comme dans la plupart de nos côtes
(CRP/CBNBl, 2005), la flore littorale est menacée et il est nécessaire que nous poursuivions activement d’autres essais favorisant sa conservation.
BIBLIOGRAPHIE
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1974) à la Flore vasculaire du Massif armoricain
(publ. posthume), complété et mis en ordre par P.
Dupont. Erica, 76 p., Brest.
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1971.- Flore et végétation du Massif armoricain. I Flore vasculaire. Saint-Brieuc, 1 226 pages.
Bournérias M., C. Pomerol & Y. Turquier, 1987.- La côte
atlantique entre Loire et Gironde. Guides naturalistes
des côtes de France, Delachaux et Niestlé,
Neuchâtel-Paris, 268 p.
CRP/CBNBl, 2005.- Plantes protégées et menacées de
la région Nord /Pas-de-Calais. 434 p.
Dupont P., 2001.- Atlas floristique de la Loire et de la
Vendée. État et avenir d’un patrimoine, 2 tomes, Soc.
Nat. Ouest de la France, SILOE, 175 et 579 p.
Sessions de la Société botanique de France
1861.- Session extraordinaire n° 7, Loire-Atlantique et
Vendée. Bull. Soc. Bot. Fr., 8 (10), 657-768.
1911.- Session Vendée n° 49. Bull. Soc. Bot. Fr., 58.
1986.- Sessions armoricaines (1971-1976-1979). Bull.
Soc. Bot. Fr., 133, Lettres bot., 1-108.
2003.- Mini-session Vendée (dunes). J. Bot. Soc. Bot.
Fr. (à paraître).
Session Société botanique du Centre-Ouest
2002.- Session extraordinaire aux Sables d’Olonne en
2001. Bull. SBCO, 33, 415-560.
Associations locales
Association pour la protection de la nature au pays des
Olonnes (A.P.N.O.) : apno@wanadoo.fr
Association Estuaire, rue de Louza, Le Port de la
Guittière, 85440 Talmont-Saint-Hilaire : www.estuaire.net.
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2
3
4
Fig. 2.- Aspect d’une baie de galets (flèche simple) et
des roches métamorphiques (flèches doubles).
Observer sur la pelouse maritime, au-dessus de certains rochers, des plantains en fleurs (mêlés à
quelques graminées) et, sur la partie en hauteur surplombant la baie, des groupements de végétaux,
avec Atriplex sp. et Quercus ilex L.
Fig. 2.- Look of a pebbles bay (one arrow) and metamorphic rocks (two arrows). Observe the plants of
Plantago, among some Graminaceae; on the
highest field of the bay, see plants communities with
5
Atriplex and Quercus ilex L.
Fig. 3.- Aspect de végétaux (Phragmites, Diplotaxis), sur le talus d’une falaise maritime, audessus des roches métamorphiques (site voisin de celui de la fig. 2). Présence probable
d’une couche de marnes sous-jacente ; celles-ci s’intercalent souvent sur cette côte sud
entre les autres séries de roches.
Fig. 3.- View of plants (Phragmites, Diplotaxis), located on the overhang of the maritime cliff
constitued with metamorphic rocks (this place is situated near the view of fig. 2).
Fig. 4.- Le-Port-La-Guittière. En bas de la localité, observer une zone marécageuse, montrant de vastes étendues de lilas de mer (Limonium dodartii). Nombreux plants groupés
dans une sorte de dépression marécageuse (marais maritime) ; d’autres plantes, plus
éparses, peuvent être présentes.
Fig. 4.- Le-Port-la-Guittière. We can see a maritime swamp, with numerous spaces of
Limonium dodartii. Other plants are scattered in this place.
Fig. 5.- Groupement à Frankenia laevis développé à la surface de substrats rocheux ou
meubles, parfois redressés verticalement (observés sur la côte, très proche des Sables
d’Olonne).
Fig. 5.- Frankenia laevis community, on the rocks, but also on soft ground.
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Fig. 6 et 7.- Espaces sablonneux, plus ou
moins vastes, avec, à proximité,
quelques roches métamorphiques.
Région souvent balayée par le vent
d’ouest et par des vagues de forte
6
intensité. Sur substrat sableux, tout à
proximité de la mer : Matthiola sinuata
10
(Fig. 11).
Fig. 6 and 7.- Sand spaces which alternate with metamorphic rocks. Important
effect of wind and sea spray in this
12
7
s
11
region. See Matthiola sinuata (Fig. 11).
Fig. 8.- Aspect de la dune protégée de
Sauveterre (au nord, très proche des
Sables d’Olonne). Cette dune est
située un peu plus au nord par rapport
aux sites des fig. 6 et 7. Nombreux
8
végétaux avec prédominance de plants
13
d’Helichrysum stoechas.
Fig. 8.- Look of Sauveterre dune (in protection). Various plants, with many
plants of Helichrysum stoechas.
Fig. 9.- Aspect des plants d’Helichrysum
stoechas à plus fort grandissement.
Fig. 9.- Sauveterre dune (Helichrysum
15
9
stoechas, high magnification).
Fig. 10.- Jasione montana dans une petite parcelle empierrée de la dune (cliché Cl. et A.M.
Hirsch, mini-session SBF, 2003).
Fig. 10.- Jasione montana in a dune part with stones.
Fig. 11.- Matthiola sinuata.
Fig. 12.- Euphorbia paralias (Sauveterre), plante halophile, sur dune embryonnaire. Aspect
de l’appareil végétatif et des graines (s) détachées.
Fig. 12.- Euphorbia paralias (Sauveterre) on embryonic dune. View of the plant and some
seeds (s).
Fig. 13.- Diotis maritima (Asteraceae) (cliché Cl. et A.M. Hirsch).
Fig. 14.- Plant de Galium arenarium, plante endémique de dune blanche.
Fig. 14.- Galium arenarium, endemic plant (white dune).
Fig. 15.- Yucca gloriosa en floraison. Observation dans une dune, près d’une zone boisée.
Fig. 15.- Yucca gloriosa flowering, located on dune, near a forest.
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Fig. 16.- Dianthus hyssopifolius subsp. gallicus ; dune grise fixée.
Fig. 16.- Dianthus hyssopifolius subsp. gallicus; grey dune.
Fig. 17.- Eryngium maritimum (Apiaceae).
Fig. 18-19.- Euphorbia portlandica dans une zone boisée (19 : les deux formes de la plante ; forme stérile, 19a).
Fig. 18-19.- Euphorbia portlandica located at the proximity of a group of Pinus (showing two
forms, sterile form in 19a).
Fig. 20. Vue des salines (Noirmoutier) ;
Fig. 20. View of salt-works (Noirmoutier).
Fig. 21-22.- Aspect des Salicornes, partiellement immergées, en bordure des marais
(plantes fixatrices de vases) (Noirmoutier).
Fig. 21-22.- Different aspects of Salicornia.