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Book reviews / Comptes rendus 31 Japan.1 A lesser-known result of this intercultural encounter was the adoption of German anthropology in Japan. German physicians brought their particular mix of cultural and racial assumptions, hierarchical views of human ethnic groups, and methods of physical anthropology to Japan, applying them to the Japanese populations and history. As Kim shows, rather than rejecting an anthropological framework that was ignorant, if not outright derogatory, a number of Japanese medical practitioners found these methods useful, applying them to justify Japanese imperial practices in Korea. While Doctors of Empire throws light on many under-researched areas of German-Japanese medical interaction, as Kim notes in the conclusion, the transnational framework is not entirely successful. The relationship between the two countries had an overwhelmingly directional tendency. Contact with Germany and German medicine profoundly influenced the careers of Japanese medical professionals and the development of medicine in Japan, but, beyond the few German professors pursuing careers in Japan, the interaction had no discernable effect on Germany or German medicine. Nonetheless, Kim’s approach is valuable in that it rendered the complexities of this exchange more visible. Japanese medical students and physicians were not passive recipients of German medical knowledge but, rather, active participants, choosing what was useful to them and using it to pursue their own strategic, career, medical and national interests. Elizabeth Neswald Brock University Note 1. Alexander R. Bay in Beriberi in Modern Japan (Rochester, NY: University of Rochester Press, 2012) La réception de l’acupuncture en France. Une biographie revisitée de George Soulié de Morant (1878–1955) Johan Nguyen Paris : L’Harmattan, 2012, 232 p., @24 Comment l’acupuncture en France s’est-elle développée dans la première moitié du 20e siècle ? Par ailleurs peut-on trouver une continuité dans la pratique et les discours liés à cette technique médicale CBMH/ BCHM 33.2 2016 p. 1–46 doi: 10.3138/cbmh.33.2.31 (V9 13/8/16 12:51) UTP (6"9") ACaslonPro-Regular (OpenType) pp. 1–46 1756 CBMH 33.2_11_Reviews (p. 31) 32 Book reviews / Comptes rendus entre son pays d’origine, la Chine, et la France ? Ces questions ont motivé Johan Nguyen, auteur de l’ouvrage La réception de l’acupuncture en France, une biographie revisitée de George Soulié de Morant (1878–1955) à mener sa recherche biographique sur George Soulié de Morant, l’initiateur et le passeur des connaissances autour de l’acupuncture de la Chine à la France à partir des années 1930. De fait, la pratique de l’acupuncture apparaı̂t dans la communauté médicale française autour des années 1930, de façon assez précoce si l’on pense que son vrai essor en Europe et en Amérique du Nord date des années 1970. Cette technique de soin a vu ses premières tentatives de pratique dans les premières décennies du 19e siècle dans l’espace européen, mais resta pendant longtemps un élément de simple curiosité. Elle commença à être pratiquée dans plusieurs hôpitaux parisiens au début des années 1930. Le livre de Johan Nguyen entend « s’interroger sur les conditions de réception de l’acupuncture en France » (p. 15), mais s’attache en réalité à analyser différents aspects de la dernière partie de la vie de Soulié de Morant qui, après des années passées à la recherche d’une reconnaissance professionnelle en milieu non médical, se consacre à la transmission d’un savoir et d’un savoir-faire thérapeutiques qu’il affirmait venir de Chine. L’auteur débute en présentant le parcours de George Soulié de Morant tel que celui-ci a été décrit et raconté dans ses biographies (pour la plupart hagiographiques), ainsi que dans ses propres écrits, pour ensuite le déconstruire et démentir les « vérités » qui circulaient sur la vie et l’œuvre de ce personnage. Il suit plusieurs pistes pour démontrer que la carrière de George Soulié de Morant est le fruit d’une reconstruction de son passé et de ses expériences en Chine transformée par l’intéressé. Johan Nguyen retrace le parcours de Soulié de Morant avant que celui-ci ne devienne interprète pour le ministère des Affaires étrangères français. Le travail mené par l’auteur sur la biographie de George Soulié de Morant prend la forme d’une véritable enquête historique, allant chercher dans les détails la façon dont ce personnage a construit différents éléments pour légitimer sa carrière et sa position de connaisseur de l’acupuncture en France. Cette enquête conduit Johan Nguyen à trouver une réponse à la question centrale autour de cette figure et de sa carrière d’acupuncteur qui restait jusqu’alors en suspens : comment, où et avec qui George Soulié de Morant apprit à pratiquer l’acupuncture ? Alors que Soulié de Morant prétend avoir appris en Chine en suivant l’enseignement de deux médecins chinois, un doute traversait toute la communauté des acupuncteurs, (V9 13/8/16 12:51) UTP (6"9") ACaslonPro-Regular (OpenType) pp. 1–46 1756 CBMH 33.2_11_Reviews (p. 32) Book reviews / Comptes rendus 33 ainsi que les quelques historiens s’intéressant à son travail. Johan Nguyen trouve une réponse qui semble tout à fait véridique en analysant l’histoire d’une publication de 1934 dans laquelle le nom de Soulié de Morant apparaissait à côté de celui de T. Sakurazawa dans le rôle de cotraducteurs du texte Acupuncture et médecine chinoise vérifiées au Japon. Sans dévoiler ici toute la découverte de Johan Nguyen, l’apport de ce travail décrivant, contextualisant et surtout réactualisant à la lumière de sources fiables la « fable orientalise où le savant occidental se définit comme le détenteur véritable du savoir oriental. . . » (p. 212) reste très précieux. Quelques remarques pourraient être faites au titre et au but que l’auteur se donne dans son introduction ; en effet le texte s’avère une biographie d’un personnage certainement central dans la réception de l’acupuncture en France, mais qui ne fut pas le seul. Le processus d’apparition de cette thérapeutique est en effet fort complexe, s’étalant sur plusieurs décennies et impliquant différents personnages et institutions. En outre, si cet ouvrage est extrêmement utile pour comprendre comment l’acupuncture est apparue en France, il laisse néanmoins le lecteur un peu sur sa faim pour ce qui est de l’appropriation, de la part des médecins acupuncteurs français, du travail de George Soulié de Morant. Il est aussi important de souligner que George Soulié de Morant reste un auteur et un connaisseur de la Chine qui fut très actif, et qu’une recherche sur son profil et ses travaux avant le début de sa carrière d’acupuncteur pourrait compléter le portait dressé par Johan Nguyen. Pour finir, cet ouvrage, si riche en sources et en citations témoignant de l’important travail de recherche qui sous-tend cette publication et qui en font un livre de référence, laisse souvent transparaitre la dimension personnelle qui a poussé l’auteur, étant lui-même un médecin acupuncteur, à mener ces recherches. On se demande parfois s’il s’agit d’un ouvrage d’histoire ou d’une biographie écrite afin de répondre aux questionnements autour de l’authenticité de l’acupuncture pratiquée en France qui circulaient dans la communauté des médecins acupuncteurs français. Lucia Candelise Université de Genève (V9 13/8/16 12:51) UTP (6"9") ACaslonPro-Regular (OpenType) pp. 1–46 1756 CBMH 33.2_11_Reviews (p. 33)