Le ministre des Finances l’a affirmé dans un entretien à l’APS “Une réduction des dépenses d’équipement détruirait l’emploi”

Le ministre des Finances l’a affirmé dans un entretien à l’APS  “Une réduction des dépenses d’équipement détruirait l’emploi”

finnance.jpgL’Algérie ne compte pas recourir à une réduction de ses dépenses d’équipement pour maintenir ses équilibres budgétaires, a laissé entendre le ministre des Finances, Karim Djoudi, réitérant tout de même l’engagement du gouvernement à mener une politique budgétaire prudente avec des dépenses de fonctionnement bien maîtrisées.

“À l’état actuel de notre économie, une réduction de nos dépenses d’équipement impacterait immédiatement et de manière négative la croissance, particulièrement dans les secteurs du bâtiment et des travaux publics, détruirait l’emploi et réduirait le pouvoir d’achat des citoyens”, a-t-il tranché dans un entretien accordé à l’APS. L’enjeu, pour le grand argentier du pays, consiste donc à “préserver l’équilibre budgétaire à moyen terme sur la base d’un prix acceptable du baril de pétrole permettant à la fois de sauvegarder les intérêts des générations futures tout en stimulant la croissance économique”. M. Djoudi, qui reconnaît que les dernières augmentations des dépenses publiques venaient appliquer des décisions “éminemment politiques”, a insisté sur la nécessité de “garantir les équilibres budgétaires en contenant les dépenses de fonctionnement de l’État”.

Il a, cependant, précisé que l’accroissement des dépenses ne résultait pas seulement des augmentations des salaires de la Fonction publique et des transferts sociaux, mais aussi des charges récurrentes générées par la réception des nouveaux équipements publics réalisés dans le cadre des programmes d’investissement engagés depuis 2001. Les dépenses de fonctionnement, de nature irréversible, sont en constante évolution, au fur et à mesure de l’entrée en exploitation des nouveaux projets d’investissement publics. Le budget de fonctionnement est passé de 2 363,2 milliards de dinars en 2008 à 3 446 milliards de dinars en 2010, pour atteindre son plus haut niveau de 4 925,1 milliards de dinars en 2012, représentant 64% du budget de l’État. La fiscalité non pétrolière n’a couvert les dépenses de fonctionnement qu’à hauteur de 34% en 2012. La prise en charge de l’incidence financière liée aux régimes indemnitaires et statuts particuliers des institutions et administrations publiques, avec effet rétractif à compter de 2008, a mobilisé plus de 2 865 milliards de dinars sur la période 2010 à 2012. Pour l’exercice 2013, le niveau du budget de fonctionnement est passé à 4 335,6 milliards de dinars, en baisse de 12%, suite, notamment, à la non-reconduction de l’incidence financière induite par la prise en charge des rappels liés aux nouveaux régimes indemnitaires. Selon le ministre des Finances, un prix du baril de pétrole à 71 dollars seulement, au moment où les prix sur les marchés internationaux dépassent les 111 dollars, sera suffisant pour assurer l’équilibre du Trésor algérien en 2013. Le déficit du Trésor en prévision de clôture pour 2013 enregistrait “un repli substantiel” par rapport à 2012, “pour s’établir à 1 138 milliards de dinars pour un prix d’équilibre situé à 71 dollars le baril”, rassure M. Djoudi. Ce que ne dit pas le ministre, c’est que le niveau de consommation des crédits d’équipement, ou en d’autres termes la capacité d’absorption du système de réalisation, est stagnant depuis des années. Plusieurs secteurs affichent des crédits budgétaires non consommés importants, alors que le programme de consolidation de la croissance 2010-2014 amorce sa cinquième et dernière année de mise en œuvre. L’investissement public étant encore à ce stade le principal moteur de la croissance, le ministre a appelé les banques à jouer leur rôle dans la stimulation de la croissance hors hydrocarbures.

M. R