Denis Guiot

Il existe parfois des divergences importantes entre la renommée outre-atlantique d'un auteur et son importance chez nous. Ainsi Poul Anderson, avec ses bientôt trente ans de métier, sa cinquantaine de romans (outre la SF, des récits policiers, fantastiques et historiques) et ses deux cent nouvelles (dont sept primées par Hugo et trois par le Nebula) fait figure d'institution dans son pays alors qu'en France il est considéré comme un écrivain de série B.

"Ou s'arrête l'Homme et où commence la machine ?"

La nouvelle fit la une de toutes les chaînes d'infos dans les heures qui suivirent: "Une plate-forme d'Hydror Islands sombre dans l'océan indien.", Des milliers de tonnes d'eau à la mer", Les Chiens de Mer tuent une déléguée de l'ONU", "Halte au terrorisme" et surtout "A qui profite le crime?", "Que veulent les Chiens de Mer?"
On vit des militants écologistes revendiquer la paternité d'une telle initiative au nom du droit des peuples à l'eau pure.
Des voix s'élevèrent pour rappeler que, dès le sixième verset de la Bible, il est dit que Dieu sépara les eaux d'avec les eaux et que l'homme devrait en faire autant, en partageant équitablement la source de vie. On cita le Coran, la Torah, Bouddha et même les Phéniciens qui, selon d'antiques documents, auraient été les premiers à chercher des sources au fond de la mer.

(Extrait de la nouvelle: Les Chiens de Mer, de Danielle Martinigol)

La rumeur prétendait que les hommes-rats vivaient sans masque à air: leurs poumons auraient muté au cours des années, s'adaptant peu à peu à la pollution.
Mais si cette légende se basait sur un fond de vérité, alors, là, les hommes-rats représentaient un intérêt certain pour la compagnie de l'air en boîte. En d'autres termes, ils étaient potentiellement la clé du plus grand problème de santé publique de ce siècle.
Une fois leur métabolisme disséqué, peut-être pourrait-on inventer (et surtout breveter) des traitements permettant de respirer le smog sans effets secondaires.
Après le monopole de l'air, Yi-Yendi aurait le monopole des médicaments, le monopole de la vie.
Payer pour survivre, voilà ce qui attend l'humanité...
Shû Kishida ne se faisait plus aucune illusion sur la boîte qui l'employait.

(Extrait de la nouvelle: La Compagnie de l'Air, de Christophe Lambert)

Miror promène ses doigts sur le damcom. Un geste imperceptible qui lui permet de prendre connaissance du message qu'Alicia lui a envoyé:

Alicia#ju. li à Miror@ro.me-6:25
Mon Mi
(câlins sur toutes les cases)
Sois sage, ô ta douleur. Mal dormi aussi. Trop de baisers oubliés. N'oublie pas, à 14h08, RV à la cascade. TM.
Ta Lisse

(Extrait de la nouvelle: Le temps d'aimer est bien court, de Jean-Pierre Hubert)

Malgré moi, j'ai retenu ma respiration. Dans la lumière des projecteurs, le métal argenté s'illuminait de reflets aussi somptueux que ceux qui irisent les flaques d'huile sur une route mouillée. Dans la lueur des projos, la chose était d'une surprenante beauté, un bloc ovale paraissant moulé d'une seule pièce, aux lignes souples, au profilé aérodynamique.
Je savais bien ce que c'était, puisque j'y avais travaillé pendant des semaines, mais c'était la première fois que je voyais vraiment ce que papa avait conçu et fabriqué.
Une arche.

(Extrait de la nouvelle: La Dernière Pluie, de Jean-Pierre Andrevon.)

- Si c'est le rêve, ces OGM, pourquoi ça ne pousse pas chez vous ?
- Le climat de l'Europe n'est pas franchement idéal pour la banane, tu me l'accorderas.

En débouchant dans le sous-sol, le scénario sous le bras, il eut un choc en apercevant son clone en compagnie de Carole.