" L'AUTRE, AVEC LE T-SHIRT BLEU, IL NE MÉRITE QUE ÇA COMME NOM. " Jennifer de Araujo, mère de Maëlys
Dimanche 27 août, trois heures du matin.
Une petite fille de huit ans et demi, Maëlys de Araujo, disparaît lors d'un mariage à Pont-de-Beauvoisin, en Isère. C'est le début de l'affaire Nordahl Lelandais, un ancien militaire, trentenaire versatile, cocaïnomane, alcoolique et violent.
Quelques mois plus tard, le suspect est également impliqué dans la disparition d'un jeune caporal de 23 ans, Arthur Noyer. Dès lors, un tsunami médiatique et judiciaire va s'emparer de l'affaire. Une cellule est constituée pour étudier son éventuelle implication avec d'autres disparitions énigmatiques dans la région sud-est.
Nordahl est-il le tueur en série français du siècle ? Que sait-on vraiment du mode opératoire, de la psychologie profonde de celui qu'aucun des proches des victimes ne souhaite appeler par son nom ?
Écrit au scalpel, le récit glaçant de l'auteur multiprimé Maxence Fermine retrace fidèlement l'un des parcours les plus pervers de l'histoire hexagonale contemporaine et nous immerge à pic dans la solitude criminelle et l'âme noire de Nordahl.
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En vérité, le poète, le vrai poète, possède l'art du funambule. Ecrire, c'est avancer mot à mot sur un fil de beauté, le fil d'un poème, d'une oeuvre, d'une histoire couchée sur un papier de soie. Ecrire, c'est avancer pas à pas, page après page, sur le chemin du livre.
Un matin, on se réveille. Il est temps de se retirer du monde pour mieux s'en étonner.
Un matin, on prend le temps de se regarder vivre.
Un poème est un tableau, une danse, une musique et
l'écriture de la beauté tout à la fois.
En vérité, le poète, le vrai poète, possède l’art du funambule. Écrire, c’est avancer mot à mot sur un fil de beauté, le fil d’un poème, d’une œuvre, d’une histoire couchée sur un papier de soie. Écrire, c’est avancer pas à pas, page après page, sur le chemin du livre. Le plus difficile, ce n’est pas de s’élever du sol et de tenir en équilibre, aidé du balancier de sa plume, sur le fil du langage. Ce n’est pas non plus d’aller tout droit, en une ligne continue parfois entrecoupée de vertiges aussi furtifs que la chute d’une virgule, ou que l’obstacle d’un point. Non, le plus difficile, pour le poète, c’est de rester continuellement sur ce fil qu’est l’écriture, de vivre chaque heure de sa vie à hauteur du rêve, de ne jamais redescendre, ne serait-ce qu’un instant, de la corde de son imaginaire. En vérité, le plus difficile, c’est de devenir un funambule du verbe.
La Neige :
- Elle est blanche . C'est donc une poésie. Une poésie d'une grande pureté.
- Elle fige la nature et la protège. C'est donc une peinture. La plus délicate peinture de l'hiver.
- Elle se transforme continuellement. C'est donc une calligraphie. Il y a dix mille manières d'écrire le mot neige.
- Elle est une surface glissante. C'est donc une danse. Sur la neige, tout homme peut se croire funambule.
- Elle se change en eau. C'est donc une musique.. Au printemps, elle change les rivières et les torrents en symphonies de notes blanches.
Elle sait qu'il y a deux sortes de gens.
Ceux qui rêvent leur vie.
Et ceux qui, coûte que coûte, vivent leurs rêves.
Il y a les rêveurs.
Et il y a les artistes.
La poésie n’est pas un métier. C’est un passe-temps. Un poème, c’est une eau qui s’écoule. Comme cette rivière. Yuko plongea son regard dans l’eau silencieuse et fuyante. Puis il se tourna vers son père et lui dit : C’est ce que je veux faire. Je veux apprendre à regarder passer le temps.
- Tu sais, quand on est adulte, on ne fait pas toujours ce qu'on veut.
- Et quand on est enfant, on a jamais le choix.
Être attentif à une branche prise dans le vent du matin. Observer le mouvement de la brume et des nuages. Vivre les lieux . Respirer les parfums de la nature. Saisir l'instant.
- C'est l'instrument le plus merveilleux que je connaisse. Un seul souffle suffit à le faire vibrer. Mais la musique qui en sort est si étrange qu'elle peut changer la vie de celui qui en joue. C'est comme le bonheur. Quand on l'a connu une fois, il vous marque au fer rouge. Jouer du violon noir, c'est la même chose.
- Vous en avez joué ?
- Une seule fois. Il y a très longtemps. Depuis, je n'y ai plus jamais touché. C'est comme l'amour. Quand on l'a vécu une fois – je veux parler de l'amour vrai, du grand amour -, il faut tout faire pour l'oublier. Il n'est rien de pire que d'avoir été heureux une fois dans sa vie. Après, tout le reste, même une chose insignifiante, devient un grand malheur.