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Villes réelles et villes incertaines
Liste créée par Alzie le 19/09/2017
43 livres. Thèmes et genres : villes , villes américaines , littérature , essai , essai

Les villes naissent et disparaissent. Renaissent aussi parfois, s'inventent. Petites ou grandes quand nous arpentons leurs centres ou leurs périphéries d'autres les écrivent.

"Les villes comme les rêves sont faites de désirs et de peurs, même si le fil de leur discours est secret, leurs règles absurdes, leurs perspectives trompeuses ; et toute chose en cache une aute" - (Les villes invisibles, Italo Calvino, Points Seuil, 1996, p. 56).

Sélection de pérégrinations urbaines contrastées et de haltes littéraires en villes, d'aujourd'hui et d'hier, assortie de quelques réflexions (histoire, urbanisme, sociologie etc.).



1. Albuquerque
Dominique Forma
3.73★ (73)

Décembre 2001, Albuquerque, Nouveau-Mexique, Jamie Asheton est gardien de parking. Voici l'instant qu'il redoutait depuis un après-midi poisseux de septembre 1990, lorsqu'ils avaient, sa femme Jackie et lui, déserté leur appartement de Manhattan. Une Pontiac firebird avec deux hommes à bord s'approche de sa guérite. Il va falloir faire vite, très vite pour s'échapper du traquenard et aller chercher Jackie. Ensuite il faudra fuir vers Los Angeles pour retrouver les hommes du programme fédéral de protection des témoins. Mais la route est longue jusqu'à la cité des Anges... longue pour un couple traqué, longue pour un homme que sa femme n'aime plus et qui est condamnée à partager sa vie.
2. La ville incertaine
Jean-Marie-Amédée Paroutaud
4.33★ (16)

L'?uvre de Paroutaud est un de ces lieux écartés de la littérature où, dans une tonalité à la Buzzati ou à la Michaux, s'ouvrent les fentes du temps, dérape le réel. Ici, la ville de Paroutaud est illogique, mouvante, improbable ; Ranède y débarque un jour, comme ça, fugueur et fiévreux. La ville l'accueille, comme ça, l'air de rien. Et puis, lentement, tout dérive et il comprend. La ville n'a pas de sens, ou plutôt tous les sens, la ville change de sens comme de chemise, de règles et de lois comme de date au calendrier. Rien ne s'y conserve si ce n'est le perpétuel changement des règles à un jeu qui porte la mort en récompense. Et Ranède, de femmes en lieux, de codes en marches et contretemps, se fait lentement désorienter, malmener et broyer. Paroutaud fait le vide comme d'autres la fête, ne livre pas un récit à son lecteur mais livrerait bien plutôt son lecteur en pâture à un récit qui le gobe tout cru et l'annule avec minutie. Une machine à démonter le temps, une superbe table de désorientation
3. La ville fond
Quentin Leclerc
3.93★ (37)

Ce qui, pour Bram, devait n?être qu?une banale course allait bientôt devenir la quête la plus épique de toute son existence... " Bram lisait son journal quand il s?aperçut qu?il était en retard. Bram s?aperçut de son retard après avoir consulté sa montre et non en lisant son journal. Bram avait été à ce point distrait par la lecture de son journal qu?il en avait oublié de consulter sa montre et de vérifier l?heure si bien qu?il s?était mis bêtement en retard, bêtement et absolument en retard. Bram replia à la hâte son journal, débarrassa sa vaisselle dans l?évier et s?empressa d?enfiler sa veste. Puis il mit un temps infini à retrouver ses clés, qu?il retrouva finalement, par chance se dit-il, dans une des poches inutilisées de sa veste. Il se précipita à l?extérieur et referma la porte d?entrée derrière lui avant de se diriger d?un pas rapide vers son arrêt de bus. " Imaginez-vous, un matin, prendre votre bus comme d?habitude pour aller en ville et que tout, absolument tout s?y oppose. Le réel se met à capoter petit à petit, comme si une étrange force semblait s?opposer à votre venue en ville. Chaque jour, Bram et le chauffeur du bus vont se lancer dans une quête absurde et tragique : atteindre la ville. Cette aventure, en apparence dérisoire, devient progressivement le théâtre du combat acharné entre le héros et le monde qui l?entoure. Empruntant autant aux codes des séries que des jeux vidéo, "La Ville fond" explore les variations infinies de l?imagination.
4. Détroit
Fabien Fernandez
3.78★ (91)

Malmenée par les rixes des gangsters, les liquidations judiciaires et les combats de chiens, Detroit observe ses habitants parcourir son ossature de métal et de goudron, guette celui qui la sauvera de sa lente décrépitude. Pendant qu?Ethan, jeune journaliste new-yorkais fasciné par cette ville au passé industriel et musical glorieux, explore les quartiers de Motor City jusque dans ses bas-fonds, Tyrell attend fébrilement le moment où, son année de lycée terminée, il pourra enfin prendre son envol. Mais victime d?accès de colère incontrôlés, il peine à éviter les heurts avec les membres des Crips et l?expulsion scolaire. Quand ses recherches mettent Ethan sur la piste d?un détournement de fonds au sein de l?établissement de Tyrell, il soupçonne rapidement que l?affaire est sérieuse? Tous deux vont s?opposer comme ils le peuvent aux gangs qui règnent en maîtres à Motown. Nul ne sera épargné.
5. Il était une ville
Thomas B. Reverdy
3.56★ (780)

Ici, les maisons ne valent plus rien et les gens s'en vont, en les abandonnant purement et simplement ; la ville est en lambeaux. Nous sommes à Detroit en 2008 et une blague circule : que le dernier qui parte éteigne la lumière. On dirait que c'est arrivé. C'est dans cette ville menacée de faillite qu'Eugène, un jeune ingénieur français, débarque pour superviser un projet automobile. C'est dans un de ces quartiers désertés que grandit Charlie, Charlie qui vient, à l'instar de centaines d'enfants, de disparaître. Mais pour aller où, bon Dieu, se demande l'inspecteur Brown chargé de l'enquête. C'est là, aussi, qu'Eugène rencontrera Candice, la serveuse au sourire brillant et rouge. Et que Gloria, la grand-mère de Charlie, déploiera tout ce qui lui reste d'amour pour le retrouver. Thomas B. Reverdy nous emmène dans une ville mythique des États-Unis devenue fantôme et met en scène des vies d'aujourd'hui, dans un monde que la crise a voué à l'abandon. Avec une poésie et une sensibilité rares, il nous raconte ce qu'est l'amour au temps des catastrophes.
6. Rue à sens unique
Walter Benjamin
4.62★ (22)

Voici un ouvrage d'un genre nouveau, dans lequel Walter Benjamin pratique le collage à la manière de ces amoureux des télescopages poétiques que furent Dada et les surréalistes. Rue à sens unique se compose de notes autobiographiques, de souvenirs d'enfance, d'aphorismes, de scènes de la vie urbaine, de considérations acérées sur l'état du monde, et de l'Allemagne en particulier, mais aussi de réflexions sur l'écriture elle-même, sur la graphologie. Benjamin­ se penche par exemple sur l'entrelacs des manuscrits arabes. Voire va-t-il jusqu?à donner des conseils à l'écrivain : par exemple, ne jamais faire lire une ?uvre non encore achevée ; une musique et quelques voix en fond sonore sont recommandées, de même que l'attachement maniaque à tel type de papier ou à telle plume. Benjamin rend compte par la même occasion de l'éclatement de l'écrit dans la signalétique qui émaille nos villes, désormais parsemées de messages à décrypter. Arrachée du livre imprimé, son asile de prédilection, l'écriture se retrouve désormais dans la rue, à travers la publicité, prise dans le chaos d?une économie devenue toute-puissante. Et l'auteur ne manque pas d?humour en ce sens, reprenant pour titre de ses pensées les recommandations, mises en garde et autres slogans assenés dans nos villes : "Travaux publics", "Défense d?afficher", "Attention aux marches" ou encore "Allemands?! Buvez de la bière allemande". Emprunter cette Rue à sens unique, c'est se laisser entraîner dans une dérive au c?ur d?une ville certes de papier mais dont les mots fournissent autant de repères urbains pour qui sait jeter des passerelles. Du reste, entre la ville décrite et le paysage fait de mots que dessine l'écrivain, il n?y a pas loin, quand Benjamin nous propose de découvrir les "principes des pavés ou l'art de faire des livres épais". Traduit de l'allemand par Anne Longuet Marx
7. Villes d'exception - Quand les cartes racontent l'histoire
GEO
4.50★ (6)

Fenêtre sur la culture et l'histoire des grandes civilisations, la cartographie ne se limite pas a géographie. De l'ancienne métropole de Rome au monde urbain de New York, cet ouvrage tore les plus grandes villes à travers plus de 70 cartes, tableaux ou plans superbement illustrés. es zooms mettent en lumière certains détails cartographiques significatifs et des édifices caractéristiques de la cité, tandis que des encadrés analysent les contextes politique et scientifique dans lesquels fut créé le document ainsi que la vie de l'artiste qui l'a réalisé.
8. Bruxelles : Ceci n'est pas une ville
François Janne d' Othée
3.14★ (30)

Bruxelles séduit et interroge. Comment cette ville, faite de bric et de broc, où les balafres urbanistiques côtoient les splendeurs architecturales, peut-elle autant charmer, attirer, être jalousée par les autres grandes villes d'Europe ? Capitale multiculturelle de l'Etat belge, Bruxelles est enclavée en Flandre, alors qu'on y parle surtout le français. Composée de dix-neuf communes aussi différentes que la populaire Molenbeek ou la bourgeoise Uccle, elle est devenue la clé de voûte d'un royaume aux forces centrifuges, tout en générant de sa tension linguistique une intense créativité artistique. Traverser Bruxelles, c'est faire un voyage dans le temps autant qu'un tour du monde des sabirs et des saveurs. Ce petit livre n'est pas un guide. C'est un décodeur. Il invite le lecteur à découvrir la lente métamorphose d'une vieille bourgeoise qu'on pensait assoupie jusqu'à ce que l'Europe la sorte de sa torpeur et en fasse, elle aussi, sa capitale. Parce que sous son côté rugueux, elle fait montre d'un sacré caractère, bien décidée à mériter son titre de cité mondiale. Bruxelles demande à être racontée, pour être mieux comprise. Ceci n'est pas une ville. Ceci est bien plus qu'une ville.
10. La ville sans Juifs
Hugo Bettauer
3.86★ (65)

En 1922, Hugo Bettauer, journaliste, romancier, grand provocateur, imagine une étonnante satire politique. Alors que Vienne traverse une grave crise économique et sociale, les autorités arrivent à une conclusion imparable : pour sortir du marasme, il suffit de faire partir tous les habitants juifs. À Vienne, en 1922, les Juifs autrichiens occupent les postes-clés de la ville. Certes, les viennois apprécient hautement leurs qualités, mais les estimant trop écrasantes pour que la majorité aryenne puisse elle aussi prendre son essor, obtiennent du Parlement l'expulsion de tous les Juifs d'Autriche. Expulsion douloureuse mais non physiquement brutale, chaque individu recevant une indemnité proportionnelle à ses précédentes déclarations fiscales, ce qui ne manque pas de faire naître, chez certains, quelques regrets tardifs. Après le départ du dernier Juif, fêté dans l'allégresse, l'euphorie retombe très vite. Des secteurs entiers de l'économie périclitent. Les Juifs savaient certes gagner de l'argent, mais avaient aussi l'art d'en dépenser. Le cours de la couronne s'effondre, le chômage et l'inflation galopent alors que, de son côté, la vie intellectuelle et culturelle tombe au plus bas. Vienne perd son prestige de capitale et prend des allures de ville de province. On en vient bientôt à souhaiter secrètement le retour des Juifs...
11. Villes mythiques : L'enchantement des voyages
Pierre Gilloire
4.00★ (4)

Le désir d'évasion commence dès l'enfance. Dans un voyage, il y a un avant et un après. Le voyage lui-même peut paraître court, comparé à ce qui le pré-cède et le suit. Il est des noms qui, très tôt, évoquent l'aventure et font rêver : Samarkand, Macao, le Ma-chu Picchu, "Tamanrasset, San Francisco, Venise... bien d'autres encore. Villes mythiques que nul ne saurait décrire de façon exhaustive sans laisser à l'imaginaire sa juste part. Ces villes très diverses ont peu de chose en commun, sinon que leur image les dépasse. Les découvrir pour de vrai est un privilège. Elles ont leur séduction, leur singularité, leurs trésors cachés. On s'instruit à leur sujet sans jamais se lasser. Le souvenir lumineux que nous en gardons échappe aux ravages de l'oubli.
12. Tombouctou : fascination et malédiction d'une ville mythique
Robert Davoine
Cet ouvrage sur "Tombouctou la mythique" retrace son histoire de 1090 à 1960. A travers les hommes qui l'ont faite et défaite, Tombouctou a forgé une légende et un lieu dont le seul nom excite l'imagination et fait rêver voyageurs et explorateurs. Récit d'aventures et des conquêtes mettant en évidence les aspects militaires mais donnant aussi un formidable éclairage géopolitique sur une Afrique vue et vécue de l'intérieur.
13. Le Cap
Dirk Van der Cruysse
« Auberge des océans », bout du monde et aboutissement d'un continent, Le Cap est une ville mythique dont la légende est sans doute mieux connue que l'histoire véritable. Lieu d'escale incontournable sur la route de l'Asie avant le percement du canal de Suez, elle a vu défiler d'illustres voyageurs qui l'ont parcourue et décrite avec admiration, comme Choisy, Bougainville, Cook, Bernardin de Saint-Pierre, Le Vaillant ou Darwin. Site découvert par les Portugais alors qu'il est habité des seuls San et Khoi, Le Cap devient au milieu du XVIIe siècle une station de ravitaillement pour les flottes marchandes de la VOC, la Compagnie hollandaise des Indes orientales, dotée d'un grand jardin et d'un fort dont la garnison protège la baie de la Table. Autour de ce noyau se développe bientôt un hameau qui devient une ville lovée dans l'amphithéâtre des montagnes qui la protègent des tempêtes australes. L'époque napoléonienne voit la ville devenir et redevenir anglaise. Impériale et fière de l'être, elle vit vers la fin du XIXe siècle l'exaltante épopée de la ruée vers les diamants et l'or découverts au c?ur du pays. À la création de l'Union de l'Afrique du Sud en 1910, après la guerre des Boers, Le Cap devient la capitale législative de la nouvelle nation. C'est en 1948 que tombe sur le pays la chape de plomb de l'apartheid, imposé par un régime blanc crispé par la peur du swart gevaar (le « danger des Noirs », qui constituent les trois quarts de la population). Le Cap sera une cité phare dans la résistance à la ségrégation raciale, dans laquelle s'illustreront Desmond Tutu, le charismatique évêque anglican du Cap, et bien sûr Nelson Mandela, enfermé depuis 1964 à Robben Island dans la baie de la Table. Sous la plume érudite de Dirk Van der Cruysse, l'histoire de cette ville « arc-en-ciel » de ses origines jusqu'à la fin du mandat d'Helen Zille (2009) prend des airs de roman d'aventures.Né en 1939, Dirk Van der Cruysse, de l'Académie royale de Belgique, est professeur émérite de l'université d'Anvers. Il est l'auteur d'une dizaine d'ouvrages d'histoire et l'éditeur de nombreuses relations de voyage.
14. Vladivostok
Cédric Gras
3.89★ (193)

Lorsque Cédric Gras, irrésistiblement attiré par les confins du monde, descend du Transsibérien fantasmé par tant de voyageurs, en réalité sept jours dans l?inconfort depuis Moscou, bercé par des paysages uniformes de bouleaux, et découvre Vladivostok, il est déçu de ne pas trouver la ville imaginée. "Vladivostok, c?est un marais à l?eau salée et à l?air vicié. On a beau être dans le plus grand pays du monde, on n?en reste pas moins prisonnier de cette péninsule à la pointe difforme". Cette désillusion initiale ainsi que la délicate prise de fonctions de ce jeune universitaire et diplomate ne compromettent pas l?élan qui guide son exploration patiente de la ville et la découverte de ses habitants. La fascination grandit, saison après saison. Celles-ci scandent les temps forts du récit : le festival de cinéma en été, sorte de festival de Cannes de seconde zone, l?arrivée brutale de l?hiver, le 1er de l?an arrosé de vodka, la fonte des glaces et la mousson. Cédric Gras a à coeur de comprendre la région et, avec finesse et vivacité, il donne à voir sa géographie, les rêves de sa population, notamment étudiante, et ses relations avec le reste du monde : Moscou le pôle d?attraction, la Chine voisine et redoutée, la Corée du Nord insondable, le Japon des affaires, mais aussi l?"Eldorado" américain que beaucoup aimeraient rejoindre.
15. Port-Soudan
Olivier Rolin
3.53★ (248)

C'est à Port-Soudan que j'appris la mort de A. Les hasards de la poste dans ces pays firent que la nouvelle m'en parvint assez longtemps après que mon ami eut cessé de vivre. Un fonctionnaire déguenillé, défiguré par la lèpre, porteur d'un gros revolver noir dont l'étui était noué à la ceinture par une lanière de fouet en buffle tressé, me remit la lettre vers la fin du jour. Son visage sans lèvres, aux oreilles en crêtes de coq, était un perpétuel ricanement. On eût dit son corps sculpté dans le bois sardonique d'une danse macabre. Comme presque tous ceux qui survivaient dans la ville, son office principal était d'ailleurs le racket et l'assassinat. Comment s'était-il procuré le pli, je l'ignore. Peut-être l'avait-il volé à la Mort elle-même.
16. Veracruz
Olivier Rolin
3.66★ (92)

« J'avais prolongé mon séjour à Veracruz tant qu'elle avait été là ? je l'aurais prolongé jusqu'à la fin du monde, s'il n'avait tenu qu'à moi. Maintenant qu'elle avait disparu, je le prolongeais dans l'espoir de la retrouver, ou au moins d'apprendre quelque chose sur les raisons de sa disparition.Un jour, un pli me parvint à l'hôtel, expédié par la poste, ne comportant aucune indication de provenance, aucun mot d'accompagnement. Il contenait les quatre récits, brefs et terribles, qu'on va lire. »
17. Trieste : Une identité de frontière
Claudio Magris
3.12★ (16)

Gagner, mériter, revendiquer l'identité de celui qui n'est nulle part, c'est-à-dire d'une ville de frontière, pôle d'attraction grâce à son dynamisme économique, melting-pot où se côtoient la culture italienne, la tradition germanique, l'effervescence slave, enjeu d'un combat entre l'Italie et l'Autriche, puis la Yougoslavie -cette ville qui " est littérature " et que hantent les grandes figures de Svevo, de Saba et de Joyce et de tant d'autres...Les auteurs se sont attachés à faire le point de tous les tiraillements linguistiques, démographiques, politiques et culturels ayant présidé à " l'identité de frontière " de cette fille naturelle de Vienne et adoptive de Rome, de ce carrefour jadis stratégique de la Mitteleuropa, nostalgique et boulimique de ses splendeurs passées, qui reste une des capitales littéraires du siècle et le laboratoire de l'Europe.
18. Bratislava
François Nourissier
3.40★ (25)

Les récepteurs de radio, alors appelés postes de TSF, offraient au rêve, imprimés au dos d'une vitre et plongés dans la pénombre verte où un curseur allait les débusquer, les noms d'émetteurs exotiques, de stations improbables. Mystérieusement, Bratislava attirait toujours mon regard. Si les quatre syllabes rocailleuses, baignées d'eaux danubiennes et de songes slaves, ne m'avaient pas ainsi fasciné, ce livre n'eût sans doute pas existé. Ma vie en eût été changée, comme est détourné le cours d'un ruisseau: serais-je allé là-bas, en 1947, fêter mes vingt ans ? Y serais-je retourné, la cinquantaine bien entamée, à la poursuite d'images presque effacées mais douées de la patiente insistance des songes. ou de l'oubli ? En somme, Bratislava est un exercice de mémoire. J'ai passé des heures, en 1986, à la recherche de lieux que la ville semblait avoir escamotés. Où est la vaste cour, comme d'une caserne ou d'un monastère, décorée de ce pavillon rococo devant lequel était dressée, pour l'orchestre, une estrade ? Le béton communiste avait recouvert mes souvenirs en même temps qu'un quartier de la ville: l'ancien ghetto, les abords du pont sur le Danube. Abandonné à l'incertitude par la défaillance d'une mémoire plus usée que je ne le croyais, je compris comment, à partir des mêmes faits, avérés ou réinventés, on peut glisser au roman, à la confidence, à la nostalgie, qui sont des degrés de l'oubli. « Exercice de mémoire » : expression trop scolaire. Comme d'autres de mes livres, Bratislava est un aveu, un compromis entre mes peurs et mes chansons, un cabotage au long de mon littoral. Mais quelle mer le baigne-t-elle ? À quelle heure sont attendues les grandes marées, prévus les grands départs ? Serai-je prêt ?
19. B.A.-BA des villes disparues
Daniel Kircher
5.00★ (6)

Atlantis, Carthage, Pompéi, Ys... Pour l'Occidental, pour l'homme de notre temps, ces noms, parmi bien d'autres, restent chargés d'émotion et de nostalgie. Ils sont, comme le dit si bien Paul Valéry, les symboles des civilisations mortelles. Détruites par des catastrophes naturelles, ou par la folie des hommes, ces villes continuent à nous hanter à travers l'histoire, la légende, le roman ou le film. Ce B.A.-BA des villes disparues vous fera découvrir leur sort tragique, après avoir décrit leur existence prestigieuse. Il vous mènera depuis Alésia, le tombeau de l'indépendance gauloise, jusqu'à Copan et Tikal, les mystérieuses cités maya abandonnées à la jungle, dans un fascinant tour du monde des cités et cultures englouties par le passé. Mieux, il vous donnera, de façon vivante, un aperçu de ce qu'était la vie quotidienne du Babylonien à l'époque de Nabuchodonosor, de l'habitant d'Angkor à l'apogée de l'empire khmer, en passant par celui des citadins d'Antioche au temps des rois séleucides. Les controverses historiques et archéologiques, qui divisent, aujourd'hui encore, autour de l'emplacement d'Alésia, de l'existence de l'Atlantide, de la destruction de Sodome et de Gomorrhe, y sont évoquées avec leurs solutions les plus probables
20. Carthage
Daniel Rondeau
3.71★ (26)

Carthage a été l'une des plus grandes villes du monde antique. Sur ses rivages, l'Orient et l'Occident n'ont cessé pendant des siècles de dialoguer, de se combattre, de s'aimer. Hannibal fit sa gloire, saint Augustin prêcha entre ses murs, Flaubert la transfigura. Mais avant d'être une affaire d'hommes, Carthage est d'abord l'invention d'une femme, Didon, qui négocia son implantation avec les autorités numides. Et, lors de sa destruction, c'est une autre femme, celle d'Hasdrubal, qui lui rendra son honneur. Qui se souvient de ces héroïnes ? Et de la légendaire conversion de Saint Louis à l'islam, après qu'il eut rencontré Sidi Bou Saïd ? Daniel Rondeau est allé se promener dans les ruines de cette cité disparue. Son Carthage est une méditation sur la fuite du temps et les ambitions vaincues. Un écrivain rend à la ville sa grandeur disparue.
21. La petite ville
Rémy de Gourmont
3.25★ (6)

Remy de Gourmont est un écrivain consacré lorsqu'il publie La Petite ville au Mercure en 1913. Dans ce texte, il propose tout à la fois un témoignage de fidélité à la ville dans laquelle il a été lycéen, où il découvert ses premiers livres curieux, et une libre méditation sur divers sujets. On retrouve ici l'érudit intéressé par la tradition, l'esprit ouvert à la nouveauté, le critique qui affirme sa singularité. La ville qu'il évoque, c'est Coutances. Avec une émotion non dénuée d'humour, il conduit son lecteur de la cathédrale au jardin public, célèbre pour son colimaçon, de l'aqueduc médiéval à tel hôtel particulier transformé en musée. Gourmont cite Octave Uzanne, un ami auquel il avait dédié Un Coeur virginal. Cet éditeur des poésies de François Sarasin se présentait lui-même comme un "simple dilettante du bouquin, amoureux du livre et des livres jusqu'à la moelle, flâneur bibliographe et curieux littéraire". Sa présence est bien venue dans la Petite ville. Toujours associée à Paysages, La Petite ville a été rééditée en 1916 par la Société littéraire de France. L'édition proposée, publiée à Coutances par le Pou qui grimpe, ne reprend pas les textes qui ne sont pas directement en rapport avec Coutances et ses abords. Les bois de Joseph Quesnel accompagnent avec bonheur les textes de Gourmont. Originaire de Coutances, Joseph Quesnel, proche du dessinateur montmartrois Adolphe Willette publia l'Almanach des saisons et lança une collection de gravures "Le chien de pique" dont certaines contiées à des artistes tels Dufy et Derain. Gérard Poulouin
22. Une petite ville d'autrefois
Hermann Hesse
3.88★ (93)

Ecrites entre 1908 et 1918, ces nouvelles de Hermann Hesse reflètent les conflits qui ont embrasé les sociétés bourgeoises de l'Europe. Elles se penchent vers le pittoresque, les drames feutrés de la vie provinciale allemande enserrée dans son carcan de conventions. " Il aimait cette ville, il aimait ce paysage, ces vieilles demeures au pignon étroit, ces rues grossièrement pavées, ces bourgeois avec leurs femmes et leurs enfants, il aimait les vieux et les jeunes, les riches et les pauvres. Dans sa ville natale, il n'y avait pas une pierre, pas un visage, pas une façon de saluer ou de faire un geste qu'il ne comprît au plus profond de lui-même. " Est-ce aussi cela, pour Hesse, la recherche ténue et infiniment désabusée du temps perdu de l'enfance ?
23. Les grandes villes n'existent pas
Cécile Coulon
3.69★ (186)

"Quelle horreur d'être jeune dans ce coin !" Cécile Coulon a entendu cette remarque durant toute son adolescence. Les petits villages du fin fond du Massif Central, perdus entre terres agricoles et banlieues dortoirs, seraient-ils des lieux invivables ? L'auteure et ses amis d'enfance ont pourtant su en faire leurs terrains de jeux et d'apprentissage. Entre le stade, l'école, l'unique boutique et l'église, dans un monde dont les adultes sont largement absents, il semble, à lire la romancière, qu'il soit possible de grandir heureux dans l'ignorance la plus totale des grandes villes. Ce portrait collectif d'une génération se veut aussi réhabilitation de la jeunesse à la campagne.
24. Tour de France des villes incomprises
Vincent Noyoux
3.73★ (58)

Foin d'exotisme facile ! Place à l'endotisme. Bienvenue en France, terre d'aventure. Bienvenue dans des villes dont vous n'avez jamais entendu parler. Bienvenue en rase campagne, bienvenue en zone pavillonnaire, bienvenue en lointaine banlieue. Mulhouse, Vesoul, Guéret, Cholet, Vierzon, Cergy, Saint-Nazaire, la vallée de la Fensch, Verdun, Maubeuge, Châtel-Guyon et Draguignan? Embarquez pour un tour de France des villes qui ne font pas rêver mais gagnent à être connues ! Grand voyageur, écrivain et journaliste, Vincent Noyoux est né à Paris en 1976. Reporter indépendant, il est l?auteur de nombreux guides touristiques chez Gallimard ainsi que de deux essais remarqués sur le voyage et l?aventure.
25. Los Angeles nostalgie
Ry Cooder
4.09★ (40)

Dans ce premier recueil de nouvelles, Ry Cooder rend hommage au jazz, au blues et aux rythmes latinos d une époque révolue. Il honore aussi une certaine 'famille 'de musiciens certains assassinés, d autres encore vivants en racontant leur histoire poignante. John Lee Hooker et Charlie Parker apparaissent au détour d une page. De manière générale, les personnages de Cooder sont de parfaits inconnus, des 'petites 'gens. Ils sont guitaristes, batteurs, chanteurs dans des night-clubs californiens ou bien arnaqueurs, serveurs, mécaniciens. Les amateurs de Cooder aimeront le mélange des genres entre musique et crimes car ses histoires ressemblent à ses chansons, précises et bien construites elles vous prennent à la gorge calmement mais sans jamais desserrer prise. Cooder est un historien de Los Angeles passionné.
26. Ceci n'est pas une ville
Laure Murat
3.44★ (28)

Los Angeles est tendance, entre résidence d'artistes et lieu des affaires et de la culture. Pourtant elle n'a pas le rayonnement et le charme de villes comme Londres, Dublin ou Venise.
27. Rues barbares - Survivre en ville
Piero San Giorgio
4.05★ (93)

Comment survivre en ville ? Le monde va mal. Nous entrons dans une période d accélération et de convergence de problèmes considérables : surpopulation, pénurie de pétrole et de matières premières, dérèglements climatiques, mondialisation débridée, dettes colossales, crises économiques, politiques, sociales, alimentaires, sanitaires... Il est à craindre que tout effondrement de vie « normale », temporaire ou de longue durée, prendra le plus grand nombre d entre nous au dépourvu et nous plongera, nos familles et nos amis avec, dans un monde sans pitié, entre famines et violences, entre révoltes et guerres. Et pour la majorité de la population qui vit en ville, dans de véritables rues barbares, ces crises n en seront que plus grandes, que plus dures. Pour Piero San Giorgio, auteur du best seller « Survivre à l effondrement économique », et pour Vol West, auteur du blog « Le Survivaliste » la survie est une préoccupation quotidienne. Dans ce livre, ils partagent leurs expériences et leur savoir-faire. Eau, nourriture, hygiène, défense, lien social... en conditions de crises économiques, sociales et sanitaires majeures... vous saurez tout sur la mise en place d une véritable Base Autonome Durable urbaine ! Si vous ne lisez pas ce livre, nous ne donnons pas cher de votre peau d habitant urbain ! Etes-vous prêt ? Attachez vos ceintures, enfilez votre gilet pare-balles, c est parti !
28. Suburbia
Bruce Bégout
4.10★ (24)

"Nous sommes dans la suburbia lorsque nous prenons la voiture pour aller acheter du pain. Nous sommes dans la suburbia là où les livreurs de pizza errent le soir sans fin dans les rues mal éclairées. Nous sommes dans la suburbia quand tous les bâtiments commencent à ressembler à des stations-services. Nous sommes dans la suburbia lorsque les bretelles d?autoroute constituent les repères spatiaux habituels. Nous sommes dans la suburbia si le temps que nous passons à garer notre voiture est inférieur à cinq minutes. Nous sommes dans la suburbia si, où que nous nous trouvions, notre horizon visuel est rempli de panneaux de signalisation. Nous sommes dans la suburbia là où les parkings désertés constituent des lieux de sociabilité nocturne. Nous sommes dans la suburbia si un centre commercial représente un pôle d?attraction hebdomadaire voire quotidien. Nous sommes dans la suburbia lorsque nous comptons les distances en temps et non en espace à parcourir. Nous sommes dans la suburbia lorsque l?expression « en ville » ne signifie plus rien. Nous sommes dans la suburbia là où les paraboles tournées vers le ciel abondent sur les toits et les balcons d?immeubles. Nous sommes dans la suburbia si le temps passé devant la télévision excède celui passé au travail et dans les transports." Bruce Bégout signe un essai inédit sur la suburbia, ces banlieues infinies où sont massés les habitants des sociétés contemporaines.
29. Zéropolis
Bruce Bégout
3.97★ (90)

Cet essai atypique se présente sous la forme d'une suite de courts textes, comme autant de tableaux urbains arrachés de la fenêtre d'une voiture. Véritable non-ville, Zéropolis, Las Vegas annonce le futur de nos métropoles. Mais l'auteur sait également être sensible à la poésie des motels et la beauté des cimetières d'enseignes au néon ; sa ?méthode?, toute de finesse, part d'observations de détails précis pour en extraire la dimension sociologique, politique et philosophique.
30. Metropolis
Jerome Charyn
3.42★ (35)

Metropolis, à sa sortie en 1986, fut salué par la critique américaine comme un livre " écrit tel un chant d'amour dédié aux villes en général et à New York en particulier ". Metropolis, c'est un New York à la première personne, une déambulation dans le tohu-bohu urbain, avec toujours un regard tendre tourné vers ces milliers d'immigrants juifs, italiens, débarqués à Ellis Island au début du siècle passé, comme ce père fourreur, fils d'un vendeur de pommes. " La langue qu'il parle est celle de la blessure ", dit Jerome Charyn. Et lui, fils d'immigrants ayant pour uniques racines cette île battue par le vent, raconte par bribes sa vie, en même temps que celle de sa ville mythique, électrique, à travers une série de portraits qui continuent à sculpter le destin de la Cité : Arnold Rothstein le maffieux juif, Roxy l'homme des cinémas et de Radio City, Douglas Leigh le magicien éclairagiste, Madona la fille matérialiste, le maire Koch King Kong, Hugh Mo le " juge bourreau " de Chinatown, et d'autres. Pour cette édition, Jerome Charyn a écrit une postface " Les cavaliers de la nuit : une nouvelle fin "
31. La ville qui vient
Marcel Hénaff
" Les premières villes, nous disent les archéologues, sont apparues voici plus de dix millénaires dans le sillage de la révolution agricole. Pourquoi les sociétés humaines ont-elles alors opté pour ce mode d'habitat dense et techniquement complexe qui présupposait du travail exploité ? On peut tenter de répondre en montrant que toute ville se forme en intégrant trois dimensions : celle du monument, celle de la machine et celle du réseau. Qu'en est-t-il aujourd'hui de ce devenir-ville de l'humanité ? Est-ce encore la ville qui croît avec l'archipel planétaire des lieux urbains ? Que reste-t-il de la cité comme forme de l'espace public à l'âge du monde virtuel ? Que veut dire pour nous habiter sur la terre avec nos semblables dans ces ensembles construits qui sont d'abord des lieux d'expériences singulières, et qui, entre public et privé, accueillent la vie commune, dont la rue depuis toujours exprime les formes originales et la diversité. " M.H
32. La ville
Max Weber
3.00★ (35)

Arnhem, cité de rentiers ; Wiesbaden, cité de retraités ; Düsseldorf, cité de banquiers,... Max Weber définit toute une gamme de villes idéales-types, selon qu'on les considère sous l'angle juridique, économique, politique. Et il le fait avec d'autant plus d'aisance que son étonnante érudition lui permet d'étudier les villes babyloniennes, juives, hindoues, islamiques, chinoises ou russes au même titre que celles de l'Antiquité grecque ou romaine et celles du Moyen Age. En retraçant l'histoire des conjurations et des corporations, Weber souligne l'originalité de la civilisation européenne : la seule à avoir produit la commune dans son plein développement. Du même coup, il examine le rôle moteur du christianisme, la lente montée de la bourgeoisie, la nature essentiellement politique des luttes opposant le peuple aux patriciens et à la noblesse. Le passage du capitalisme foncier de l'Antiquité au capitalisme marchand du Moyen Age n'est qu'une longue série d'étapes dans la constitution du droit et la rationalisation croissante des institutions. La ville, dit Weber, se développe selon la logique propre à chaque civilisation, mais il existe en même temps une loi interne au politique, qui limite le nombre de compromis possibles pour faire cohabiter dans une même cité des couches sociales différentes. Publié pour la première fois en 1921, inédit en France, La Ville constitue un des textes majeurs sur l'histoire des institutions et du phénomène urbain.
33. L'Invention de la ville occidentale
Vittorio Franchetti-Pardo
3.00★

Si la ville n'est pas l'habitat de prédilection de toutes les régions du monde, elle n'en constitue pas moins la manifestation la plus éclatante et tangible du foisonnement et de la grandeur du génie humain. Depuis l'Antiquité, elle fascine philosophes, historiens et géographes. Unique, chaque ville diffère de toutes les autres, et il n'y en a pas deux semblables. Des premières cultures urbaines, dans les civilisations mésopotamiennes, iranienne et indo-européenne, à l'aube de l'urbanisme moderne, à la fin du Moyen Age, Vittorio Franchetti Pardo a choisi de retracer dans cet ouvrage essentiel toutes les périodes charnières qui ont marqué l'histoire et la pensée de la ville occidentale. Des premières traces préhistoriques à la polis grecque, du modèle urbain multiculturel du monde hellénistique à Rome et son empire, des apports byzantins et musulmans à la synthèse médiévale, cette somme richement illustrée nous invite à une plongée fascinante dans le tissu urbain, cet espace "arc-bouté sur le temps" (Paul Chemetov).
34. Les grandes villes et la vie de l'esprit
Georg Simmel
3.88★ (32)

" Ce n'est plus l'homme en général qui fait maintenant la valeur de l'individu, mais justement l'unicité et l'originalité des qualités de chacun. L'histoire de notre temps est celle de la lutte entre ces deux manières de définir le rôle du sujet à l'intérieur de l'ensemble, celle de leurs imbrications variables. La fonction de la ville est de faire place à la querelle et aux tentatives d'unification de ces deux tendances dans la mesure où le contexte particulier qu'elle représente leur donne à toutes les deux des occasions et des raisons de se développer. Par là, elles acquièrent une place unique et riche d'une infinité de sens dans l'évolution du psychisme, elles s'avèrent être parmi ces grands produits de l'histoire où les courants opposés de la vie se rencontrent et s'épanouissent à part égale. " G. S.
35. La ville dans tous ses états
Fabio La Rocca
Une réflexion sociologique et anthropologique sur l'imaginaire urbain. Jubilation de l'éphémère, bonheur de vivre et de jouir, intensivité du moment : la ville et ses métamorphoses sont un puissant révélateur des appétences toujours recommencées de l'individu postmoderne. Sociologue photographe et climatologue de la ville, Fabio La Rocca nous invite à penser la métropole comme un personnage de cinéma, avec ses panneaux publicitaires, ses graffitis, ses interconnexions, ses flux numériques. Une déambulation heureuse qui interroge la prolifération de l'image dans l'espace urbain et propose quelques concepts clés : Hype City , Superlieux , bladerunnerisation du territoire?Nourrie des ?uvres de Simmel, Heidegger, Baudrillard, Maffesoli, portée par un style ample et précis, cette belle étude sociologique nous apprend à penser avec les yeux .
36. Sans feu ni lieu : Signification biblique de la Grande Ville
Jacques Ellul
4.17★ (19)

«La Ville est par excellence le monde de l'homme, créée par lui pour lui, mesure de sa grandeur, expression de toute civilisation, mais en même temps elle est le témoin de la démesure humaine, ?uvre de l'avidité d'argent et d'ambition, dont les hommes deviennent esclaves.» Ainsi s'exprime Jacques Ellul dans cet ouvrage qui a connu un succès considérable aux États-Unis. À travers la Bible, l'auteur découvre une surréalité de la ville. À l'origine, elle est dressée contre Dieu. Caïn, condamné à l'errance éternelle, se fait bâtisseur avec toute sa postérité : il s'agit de créer le nouveau Paradis de l'absence de Dieu. C'est pourquoi toutes les villes sont maudites : Babel, Babylone, Ninive... La cité qui était recherche de l'unité perdue, liée à la puissance et à la guerre, devient le lieu de la non-communication et cause sa propre perte... Mais au cours de l'histoire biblique, en Jérusalem, Dieu ratifie le projet humain de la ville. Jérusalem, sans cesse détruite et rebâtie, devient signe et prophétie de la Cité sainte. La dialectique de l'auteur culmine dans son interprétation à travers la destruction et l'anéantissement, du jardin à la ville...
37. Le piéton de Paris - D'après Paris
Léon-Paul Fargue
3.83★ (201)

Poète amoureux de l'âme parisienne, éternel flâneur qui sait trouver des trésors au coin de la rue la plus anonyme, Fargue raconte sa ville dans ce livre célèbre, qui aujourd'hui nous restitue le parfum du Paris de l'entre-deux-guerres. Le quartier de prédilection de Fargue, peu exploré par d'autres écrivains, c'est le boulevard Magenta, Belleville, le boulevard de la Chapelle, la gare de l'Est et la gare du Nord, "vastes music-halls où l'on est à la fois acteur et spectateur". Le titre de ce livre est devenu le nom que l'on donne à Fargue. C'est lui qui est à jamais "le piéton de Paris".
38. Ville
Eugène Guillevic
3.92★ (17)

"Fourmis, fourmis, Pas si fourmis que ça, Ces gens qui vont, se faufilent, Qui se frôlent, s'entassent. Ou c'est que les fourmis Ne sont pas ce qu'on dit. Car dans les gens d'ici, Prétendument fourmis Ça rêve bougrement. "J'ai écrit Ville, comme tous mes poèmes, pour me délivrer d'une obsession. Il était plus difficile d'entreprendre cette aventure avec la ville, car les poèmes se font surtout à partir des contacts avec l'extérieur et, si la mer et la campagne ont été mon expérience d'enfant, ce n'est qu'étant adulte que j'ai connu la ville : depuis 1935, je vis à Paris. La ville, c'est Paris, bien sûr, Paris toujours, vu quelquefois d'une autre ville, car j'ai écrit ce poème, de 1966 à 1968, en présence de l'océan et de la campagne, mais aussi de Belgrade, de Montréal, de Budapest, de Tbilissi, de Moscou, de Bruxelles, de New York... J'ai donné au poème le titre de Ville et non celui de Paris, parce que, folle ambition sans doute, c'était l'essence de la ville qui me hantait", Guillevic.
39. C'est beau une ville la nuit
Richard Bohringer
3.34★ (1632)

C'est beau une ville la nuit n'est pas à proprement parler un roman autobiographique, ni une simple biographie d'acteur, mais bien plutôt l'écriture d'une errance et d'une quête. "Une balade, l??il et l'esprit grand ouverts au vif de la ville et au droit de la vie, une route de douleurs, de joies et finalement d'espérance." Ce livre est un fragment d'itinéraire de l'homme Bohringer avant même que les écrans renvoient cette image d'une "gueule" de cinéma et que celle-ci s'impose par la forte présence d'un comédien dont les valeurs personnelles ne se réduisent pas à sa profession et au narcissisme qu'elle entretient. Ouvert aux autres et amoureux de l'amitié, Richard Bohringer, grand lecteur de Cendrars, de Kérouac ou de London, sait donc que la raison même de l'écrivain est de mythifier la réalité de la vie, de dire vrai même dans l'imaginaire puisque "la réalité dans tout cela, ce sont les faits, les gens non pas tels qu'ils sont mais tels qu'on les vit. C'est la règle du jeu. La seule avec laquelle il acceptable de jouer."
40. Les poètes et la ville : Une anthologie
Jacques Réda
4.00★ (13)

À l'occasion du Printemps des Poètes 2006, dont le thème est «le chant des villes», Poésie/Gallimard, qui fête au même moment ses 40 ans, propose une anthologie des Poètes et la ville, qui ont été précisément publiés dans cette collection. De Juvénal à Larbaud, Apollinaire, Cendrars, Frénaud, Tardieu, Bonnefoy ou Roubaud, ce sont les cités que l'on célèbre ou dénigre ici. Car les splendides villes entrevues par Rimbaud sont parfois bâties, si l'on en croit Henri Michaux, «avec des loques», et il arrive que les murailles les plus imprenables engendrent de sombres ruines. Mais c'est toute l'histoire des hommes en mal d'urbanité qui défile ainsi de place en place, de rue en rue. Car chaque poème peut offrir, volontairement ou comme à l'improviste, le point de départ d'un itinéraire inédit dans une ville inconnue ou rêvée, une ville encore à construire ou déjà retournée aux sables du désert.
41. Ville, j'écoute ton coeur
Alberto Savinio
4.00★ (6)

La ville de Milan, son histoire, ses monuments, ses musées, ses places, ses habitants, célèbres ou inconnus, sont ici les prétextes choisis par Savinio avec le propos d'illustrer ces lignes du préambule qui ont valeur de manifeste : «Dans l'ambition de faire "une ?uvre", il y a encore de la puérilité. Une fois cette puérilité comprise et dépassée, on n'écrit de livres, si on a encore envie d'écrire, qu'en forme de longue et tranquille conversation.» Songeur et précis, Savinio porte ici à son point extrême de perfection cet art de la digression qui le caractérise et qui fait de lui un auteur aussi singulier qu'universel.
42. La ville intemporelle ou Le vampire de Barcelone
Francisco González Ledesma
3.74★ (68)

Je viens d'années sans frontières, de villes ensevelies, de cimetières qui me parlent, de chants dont nul n'a souvenir. Je viens d'un temps lointain. Quand je suis né, la grande plaine barcelonaise qui s'étendait au-delà des murailles gothiques était dévolue au vice. On. y trouvait des lupanars bon marché qui n'avaient pas été admis dans la ville close et décente, des bateleurs, toutes sortes de saltimbanques affamés, des mendiants et des hors-la-loi. Ma mère était une esclave. Il ne faut pas s'en étonner. Ce quelqu'un ait cherché à nous tuer tous les deux n'a rien d'étonnant là encore. Ce quelqu'un, c'était l'Autre. Je tairai son nom car il m'arrive souvent de le croiser.
43. Loin de Veracruz
Enrique Vila-Matas
4.83★ (15)

Loin de Veracruz est un texte saoul et insomniaque que Enrique Vila-Matas maîtrise avec brio et fantaisie. Roman du voyage immobile dans une géographie de rêve, à la fois vraie et fantasmée. Des êtres inattendus - une belle chanteuse de boléro meurtrière, un dentiste alcoolique, un maquereau, un coiffeur fasciste, l'écrivain mexicain Sergio Pitol - gravitent autour de trois frères rivaux en amours, en arts, en vies, et qui, comme Don Juan, portent le nom de Tenerio. Vila-Matas une fois encore nous démontre que le réel n'est supportable que transmué par les pièges de la littérature.
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