J'ai découvert la plume de
Holly Black grâce à sa saga du peuple de l'air. J'ai lu les tomes 1, 1.5 et 2 (respectivement le prince cruel, les soeurs perdues et le roi maléfique) et en toute honnêteté, je ne comprends pas l'engouement qu'il y a autour. Je suis complètement passée à côté du phénomène mais j'achèterai probablement le troisième et dernier opus cette année, histoire de boucler la boucle, de terminer une série de bouquins et de passer à autre chose. Pourtant, le jour où j'ai appris que l'autrice avait écrit une saga de fantasy dans un registre plus adulte et qu'elle serait publiée chez les éditions
De Saxus, aka ma maison d'édition favorite, je me suis dit « pourquoi ne pas tenter le coup ? ». Verdict : je me suis pris une sacrée claque et j'ai aimé ça. Ce que j'ai moins apprécié, en revanche, c'est de réaliser que ce roman était un tome 1. Pourquoi ce n'est indiqué nulle part ? Bref, passons.
Alors qu'elle n'était encore qu'une enfant, Charlie Hall a été formée par un ami de sa mère à l'art de la tromperie. Pendant des années elle a escroqué des gens, qu'ils connaissaient tous les deux ou non, elle les a arnaqués et leur a volé des biens. Grâce à cela, elle est sortie de l'anonymat et s'est forgée une solide réputation. Mais un drame s'est produit et depuis, elle essaie de faire profil bas et de filer droit. Maintenant âgée de vingt-huit ans, elle a arrêté ses mauvais tours habituels pour se poser en tant que barmaid dans un pub.. jusqu'au jour où elle se retrouve mêlée à une histoire qui la dépasse. le Livre de la Nuit, un ouvrage aussi précieux que convoité par des personnes peu recommandables voire dangereuses, a été volé et elle doit à tout prix le retrouver.
Je ne m'attendais à rien quand j'ai commencé ce beau bébé de presque 500 pages, surtout pas à adorer. Et pourtant ! Rien à voir avec la saga du peuple de l'air, aucun rapport, nada. Je vous le promets : si le nom de l'autrice n'avait pas été marqué sur le bouquin, j'aurais pu croire que c'était le récit de quelqu'un d'autre. Je n'ai pas du tout reconnu son style ou sa plume et oh mon dieu, c'était tellement incroyable ??? Au moment où je rédige ces mots, soit quelques heures après avoir terminé ma lecture, je suis incapable de vous dire si elle a été un coup de coeur ou non. Tout ce dont je suis sûre, en revanche, c'est que ma vie ne retrouvera un sens que le jour où j'aurais la suite en ma possession. Et si j'ai bien compris, elle n'est même pas écrite — on est mal barrés, je l'imagine bien sortir en vf d'ici 2025. Super. Bref, vous l'aurez compris, j'ai passé un excellent moment en compagnie de Charlie et Vince (pour ne citer qu'eux parce qu'il y a quand même pas mal de protagonistes dans ce récit).
Autre point et pas des moindres : quand j'ai lu les premières pages, j'ai eu une drôle d'impression. Comme si ce roman dégageait le même mood, les mêmes vibes que la Neuvième Maison, un roman style dark academia écrit par
Leigh Bardugo (toujours publié chez
De Saxus — décidément, quelle super maison d'édition). Je ne sais pas comment décrire réellement ce que j'ai ressenti mais qu'il s'agisse de l'héroïne, du décor, de l'ambiance, des fantômes pour l'une et des ombres pour la suivante, ou des mauvaises vibrations, à mes yeux il y avait de fortes similitudes. Et j'ai adorééé.
Le Livre de la Nuit est un peu lent à démarrer, je suis d'accord avec les critiques qui le soulignent, cependant, une fois l'intrigue démarrée, rien ne peut l'arrêter. Il devient un véritable page-turner avec ses touches de mystère, d'horreur, d'action, de trahison et de romance ; et est porté par une héroïne hors du commun qui est vulnérable parce qu'elle ne sait pas se battre et ne possède aucun pouvoir magique, mais qui compense par sa ruse, son esprit vif et sa débrouillardise.
À tort ou à raison, certaines personnes disent que ce roman est décevant voire médiocre parce que le peuple de l'air est l'une de leurs sagas favorites et qu'ils n'ont pas réussi à ressentir la même chose ici. « Je me suis ennuyé(e), c'était atrocement plat, la construction du monde est vide, le potentiel n'est pas entièrement exploité, Charlie est fade quand on la compare à Jude » et j'en passe et des meilleures. Je trouve ça un peu dommage de brider un auteur à une de ses oeuvres, quand il en fait plusieurs qui méritent d'être lues et appréciées. Pourquoi se limiter et critiquer dès l'instant où ça diffère de ce que l'on connaît déjà ? C'est dommage. Toujours est-il que moi, j'ai beaucoup aimé ma lecture. D'ailleurs, si vous voulez tenter le coup, n'hésitez pas : ce premier tome peut se lire comme un one-shot (si on veut garder un goût amer en bouche — personnellement je ne vais pas m'en remettre) ou comme le début de quelque chose d'énorme. Préparez-vous !
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