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Claire Bonton-Renard (Autre)Pierre-Emmanuel Muller (Autre)Marinette Horcholle (Autre)
EAN : 9782956766292
160 pages
L'Apprentie Editions (04/06/2022)
4.05/5   10 notes
Résumé :
"Sur Margaretta d'Éridan, les soirs sont violets et les nuits sont claires à cause des trois lunes qui tournent autour. C'est toujours à ce moment là que j'ai envie de sortir. La ville est calme à ces heures et les pas résonnent longtemps sur les dalles de pierres des larges rues bordées de jardins. Je me souviens telle était la ville où j'ai choisi de rester pour toujours et que les colons, arrivés de la terre il a trois cent ans, ont appelé Méditerranée."
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
En1979 s'éteignait Christine Renard.
De cette autrice française, il ne reste aujourd'hui plus grand chose et cela malgré quelques tentatives de rééditions confidentielles par les éditions Gandahar en 2019.
Tombée dans l'oubli, Christine Renard fut pourtant une voix majeure de l'imaginaire français. À la fois écrivaine et traductrice, on lui doit une dizaine de romans et plus de soixante nouvelles.
Parmi cette bibliographie imposante, c'est un roman en particulier qui attire l'attention des éditions L'Apprentie : La Planète des Poupées.
Un ouvrage de science-fiction initialement publié en 1972 qui nous emmène sur une lointaine planète du nom de Margaretta.
Un nom surprenant qui n'est que la première d'une longue liste de surprises qui attendent le lecteur…


Christine Renard commence son récit comme une aventure spatiale.
Un vaisseau a franchi le gouffre spatial qui sépare la Terre de Margaretta, quelque part autour d'Alpha du Centaure. Un voyage de 500 ans pour découvrir ce qu'il est advenu de cette colonie humaine et lui apporter les dernières nouvelles et technologies du berceau de l'humanité.
Pour nous guider sur cette planète, une jeune psychologue qui ne s'attend pas du tout à ce qu'elle va découvrir. Dès son arrivée et ses premières visites dans les rues de Méditerrannée, la ville-capitale de Margaretta, elle remarque d'étranges statues devant certaines maisons. Des statues ravissantes qui représentent des jeunes filles d'une quinzaine d'années envrion et qui s'avèrent en fait de parfaites répliques des prétendantes au mariage. Autour de ces statues, une chaîne et un cadenas.
Invitée par des Margarettiennes, notre psychologue découvre une société quasi-médiévale où tout se base sur l'artisanat et le troc et où la femme règne sur la maisonnée à défaut de pouvoir faire d'autres choses.
C'est d'ailleurs l'habilité au tricot de notre narratrice qui intéresse en premier lieu les habitantes de Méditerranée et pas ses autres talents.
Pour une femme de Margaretta, tout ce qui compte, c'est le mariage.
Et c'est ici, précisément, qu'intervienne les fameuses statues qui pullulent sur la planète. Lorsqu'un homme désire une femme, il vient en demander la clé à son père et emporte la statue avec lui.
Dès lors, il est dans l'obligation de marier celle dont il a enlevé la statue.
Mais… à quoi servent ces étranges poupées grandeur nature ?
Valentin Vallauris, le sociologue de l'expédition Terrienne, se met en tête de découvrir le secret de cette tradition en courtisant la jeune Vanille puis en emmenant sa statue malgré les avertissements de la psychologue.
Quelques jours plus tard, il est retrouvé mort au pied du monastère qui surplombe Méditerranée et où se rendent les Margarettiennes afin de se faire modeler leurs statues. Qui a assassiné Valentin et qu'a-t-il découvert de si terrible sur les poupées/statues de Margaretta ?
C'est avec ce point de départ qui ressemble à un mélange de science-fiction et de récit policier que Christine Renard ferre son lecteur. Ne perdant pas de temps, l'autrice nous plonge dans une société qui pourrait tout droit sortir du Moyen-Âge et qui, pourtant, ne connaît ni le meurtre, ni le viol, ni la folie. Mais quel est donc le secret de Margaretta ?


Petit à petit, le lecteur va comprendre le fonctionnement étrange (et malaisant) de cette société basée sur ce qui ressemble à une utopie sexuelle pour les femmes comme pour les hommes. du moins, si l'on n'y regarde pas de trop près. Car les présupposés qui fondent cette société repose sur des clichés misogynes qui veulent que la femme n'aime pas le sexe et que l'homme, au contraire, ne peut pas s'en passer et qu'il lui faut assouvir ses pulsions. À ce stade, on commence à se douter du rôle joué par les statues mais on n'en mesure pas encore l'ampleur ni la perversité.
Lentement, insidieusement, les femmes de Margaretta se révèlent pour ce qu'elles sont vraiment : des femmes-objets et des femmes-trophées, dévolue à élever les enfants et à tenir la maisonnée, séparant la mère de l'amante. Christine Renard va peu à peu faire dévier son récit vers une véritable révolution, conséquence prévisible de l'arrivée des Terriens sur Margaretta. Sauf que cette révolution n'est pas une chose consciente, Christine Renard nous montre que c'est simplement la présence d'une personne aux moeurs différents et qui refuse d'endosser les traditions locales, qui va entraîner une série de conséquences inattendues. Il n'est jamais question pour son héroïne de militer ouvertement ou de brûler tout l'édifice de la culture Margarettienne. En réalité, l'évolution sociale doit venir de l'intérieur pour Christine Renard, on ne peut l'imposer sous peine d'acculturation. Et c'est diablement intelligent et subtil.
Outre son féminisme assumé et les mentions répétées (mais furtives) à la bisexualité de son héroïne, l'autrice française s'amuse à tordre nos perceptions et va jusqu'à s'interroger sur le lendemain des révoltes.
Qui tiendra la maison une fois que l'ensemble sera écroulé ?
Le rôle de la religion, alliée forcément aux conservateurs de la planète, est assez fascinant à ce titre, l'autrice les qualifiant ouvertement de fous et de dérangés jusqu'à ce que son héroïne finisse par y trouver un certain confort, une certaine stabilité. C'est le danger du temps qui passe : voir les révolutionnaires affronter des extrémistes qui remettent en cause ce qu'ils ont acquis. Dès lors, que devient-on ? L'ultime chapitre de La Planète des Poupées est un modèle de nuance et de questionnement à l'endroit de la révolution. Mais ce qui impressionne définitivement, c'est la violente charge féministe menée avec une intelligence redoutable par Christine Renard montrant à quel point la sexualité est un pivot central du rapport homme-femme et à quel point une idéologie peut enchaîner même ses victimes pour en faire des zélatrices convaincues.
Au fond, La Planète des Poupées parle du poids des traditions, de la puissance du Patriarcat et de féminisme révolutionnaire avec une modernité stupéfiante.

Véritable chef d'oeuvre oublié de la science-fiction française, La Planète des Poupées est un récit intelligent, précurseur et fascinant jusqu'au bout. Christine Renard explore en profondeur les contradictions et les injustices d'une dystopie qui pourrait bien être la nôtre.
À redécouvrir de toute urgence !





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C'est la critique de Zora-la-Rousse qui m'a donné envie de lire ce livre de Christine Renard (1929-1979).

« D'abord intitulé Tendres Statues, il devint Tristes Statues en référence à l'ethnologue Lévi-Strauss, alors très en vogue, et enfin accepté par un éditeur. Lequel rebaptisa le roman La Planète des poupées, publia le livre et… fit faillite. Exit les éditions Galliéra, exit le roman sur lequel Christine avait travaillé si longtemps… » (Galaxies ns 59)

Il ne sera réédité qu'en 2019 par les éditions Gandahar. J'imagine que c'est ce qui explique que le titre n'ait pas été cité dans ‘Libère-toi cyborg ! La pouvoir transformateur de la science-fiction féministe' d'Anne Larue (2018). Il y aurait tout à fait trouvé sa place.

Je n'ai pas été totalement conquise par l'écriture, j'ai trouvé que le style manquait de fluidité peut-être à cause de la narration à la première personne qui ne m'a pas plu? J'aurais bien aimé que la narratrice ait un nom.

Celle-ci est une psychologue en mission à Méditerranée sur la planète Margaretta afin de prendre des nouvelles des colons. Elle y découvre une société atypique qui enferme les femmes dans un carcan tout à fait particulier.

Étonnamment, elle décide souvent de ne pas faire son métier de psy. Elle préfère tricoter.

L'existence des statues éveille dès le début la curiosité et au fil des indices glanés on a hâte de découvrir tous leurs secrets. D'autant plus que plusieurs personnes sont assassinées...

La fin m'a laissée perplexe.

Quoi qu'il en soit, les réflexions qu'amènent ce roman sont intéressantes. Il y a bien sûr l'aspect féministe mais aussi l'acculturation et ses effets.

Pas un coup de coeur mais cela m'a donné envie d'en apprendre davantage sur Christine Renard. Je vais prolonger ma lecture avec le dossier qui lui est consacré dans la revue Galaxies.




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Un groupe de scientifiques terriens débarquent sur la planète Margaretta, colonisée depuis plusieurs centaines d'années déjà par des colons venus eux-mêmes de la Terre. Cette mission scientifique qui se compose de différents spécialistes : un biologiste, un géologue, un sociologue, un économiste et une jeune psychologue, la narratrice, viennent étudier avec intérêt l'évolution de cette société. En effet, ceux que l'on appelle à présent les Margarettiens ont construit une civilisation spécifique, avec un mode de vie, une organisation, des règles et des moeurs, qui leur sont propres et plutôt éloignés de ce qu'ils pouvaient être à l'origine.
Au premier abord, la cité où ils sont accueillis paraît paisible et calme, sans histoire. Pas de problème d'argent, tout se règle au troc ; pas de conflit ni de guerre déclarée : en un siècle, seuls quatre meurtres ont été à déplorer sur la planète. Pas de problème de natalité enfin, les familles sont nombreuses, hommes femmes et enfants épanouis et vivant dans une certaine aisance matérielle. Une originalité cependant est rapidement remarquée par les visiteurs : la présence de statues de jeunes filles, d'un réalisme troublant et enchaînées avec un cadenas dans les jardins jouxtant chaque demeure. Ils apprennent rapidement qu'elles proviennent des monastères de chaque cité, qui les fabriquent sur commande pour les jeunes filles qui veulent se marier. Ainsi, exposer sa statue et accepter de donner la clef du cadenas à un prétendant équivaut à un engagement marital.
Cette coutume ne laisse pas nos scientifiques indifférents, bien au contraire, et la curiosité pousse même l'un d'entre eux à jouer le jeu de la demande auprès d'une jeune fille dont il obtient la clef, mais il est retrouvé assassiné non loin du monastère où il devait se retirer avec la statue. Cette dernière est retrouvée près de lui, éventrée. La venue de l'équipe scientifique aurait-elle mis en péril la quiétude de la cité qui les a accueillis ? Leur curiosité et intérêt scientifiques auraient-ils dérangé, perturbé quelqu'un ou quelqu'une jusqu'à commettre l'irréparable ? C'est ce que notre jeune psychologue sera chargée découvrir...

Voilà une auteure française de science-fiction étonnante, qui mérite grandement qu'on la découvre, ou re-découvre. Ce livre publié en 1972 démarre tel un roman policier pour s'ouvrir à une réflexion étonnante et pertinente sur la condition féminine. En effet, la société décrite par Christine Renard consacre la femme au foyer, vouée à la seule satisfaction de l'homme et réduite à la fonction de mère. Son éducation la conditionne à avoir la sexualité en horreur et à abandonner cette partie d'elle-même à sa statue propre qui, elle, appartient à l'époux qui en dispose comme il l'entend.
La venue de la narratrice et de ses compagnons de voyage va, bien malgré eux, dénoncer ces pratiques et contribuer à amorcer une révolution féministe d'ampleur, qui ne sera pas sans conséquence pour chacun d'entre eux. La grande intelligence de l'auteure réside d'ailleurs dans la conclusion de son roman, sur la complexité et l'ambivalence portée par la narratrice elle-même quant aux changements passés et à venir.
Une auteure trop tôt disparue dont les écrits j'espère seront de nouveau publiés...
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La planète des poupées de Christine Renard est un ouvrage des plus intéressants et fut pour moi une belle révélation littéraire. Écrit dans les années soixante-dix, on a pourtant l'impression qu'il fut rédigé dans le courant des cinq dernières années.


La plume de l'autrice est très proche, selon moi, de notre époque. En effet, je trouve que désormais les récits contenant de nombreuses et détaillées descriptions ne sont plus aussi appréciées que lorsque l'accessibilité aux médias (par médias, j'entends transmissions d'informations via différent support et méthodes, c'est-à-dire, photos, vidéos, peintures et autres informations visuelles, qui ont connu une explosion avec la révolution numérique et du progrès des technologies de l'information et de la communication) était plus rare et ainsi l'imaginaire collectif moins fournit. C'est en ce sens que Christine Renard possède une écriture qui se rapproche plus des enjeux du 21ème siècle ; les enjeux se situent ailleurs, le style n'a pas besoin de s'étaler pour être précis et incisif. On plonge tout de suite dans ce récit, sans pouvoir le lâcher, on veut savoir quels sont les tenants et les aboutissants de l'intrigue.

De plus les thèmes abordés et la manière dont cela est fait reste aussi très proche de nous et largement accessible au plus grand nombre. À mes yeux, La planète des poupées est un ouvrage féministe, qui à sa façon bienveillante veut déconstruire. Cet ouvrage veut remettre au centre les relations entre les personnes plutôt que leur fonction au sein d'un système misogyne, sans pour autant être moralisateur et intrusif. Dans ce court roman, personne n'est réellement pointé du doigt, mis à part les grandes instances qui au travers de croyances continuent d'alimenter ce système pour leur bon profit. Les hommes, comme les femmes, souffrent inconsciemment de cette situation. Ce qui est très intéressant également, c'est que l'héroïne ne cherche jamais à changer les modes de vies des margarettiens. C'est en restant intègre à elle-même, en écoutant, en répondant aux questions qu'on lui pose sans imposer une pensée particulière, que se fait la révolution. Elle se fait en montrant simplement la possibilité et la potentialité de faire autrement et jamais en voulant astreindre un autre système. D'ailleurs, on voit les magarettiens évoluer d'eux-mêmes d'une manière bien plus saine que ce qu'on s'imagine et cela aussi fait du bien à lire.


Dans la postface j'ai trouvé les dires de Marinette Horcholle résumant parfaitement La planète des poupées : « Ce livre parle de la construction d'une civilisation et de son effondrement. de la voix d'un peuple, d'abord tenue, mais qui peut tout renverser, comme d'une mer d'huile qui s'allie à l'orage pour devenir tempête. de l'importante du contrôle de sa sexualité, de son corps et de son genre. Ce livre donne espoir, rien n'est perdu et tout peut être construit que défait, rien ne perdure, ni le mal, ni le bien, mais on peut s'autoriser à une fin heureuse. Avec l'héroïne de la planète des poupées, on apprend à devenir son propre sauveur. Ce livre n'est pas seulement une épopée interplanétaire mais aussi un livre sur la révolution. »


L'histoire qu'on lit est réelle, elle nous est tellement proche. Dans cet univers de science-fiction loin de la Terre, Christine Renard a réussi à souligner ce qui y est flagrant et avec grande simplicité. D'autres sujets sont survolés avec légèreté : l'homosexualité, la bisexualité, la société de consommation également, les fondements sur lesquels peuvent se baser de nouvelles communautés, les interactions et relations sociales qui nous façonnent parfois de manière inattendue, le deuil, la sororité, l'amitié… Oui, tout cela est survolé, mais rien n'est relayé au second plan. Ces différents thèmes continuent de faire écho en nous, bien après la lecture, l'air de rien.


J'ai été vraiment touché par ce roman. Christine Renard était une excellente autrice, et je pense qu'elle aurait mérité plus d'intérêt à l'époque où elle était publiée. J'espère qu'aujourd'hui, elle saura trouver son public et que ses autres ouvrages seront ré-édités.

https://paostorme.blogspot.com/?m=1
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La planète des poupées
Christine Renard
éditions GandahaR, 2019, sous le titre "La planète aux statues"

L'histoire se déroule sur Margaretta, planète soeur de la Terre, quelque part autour d'Alpha du Centaure. Une mission de scientifiques vient observer l'évolution d'une colonie implantée sur cette planète depuis trois cents ans.
Ils ne tardent pas à se rendre compte que la civilisation, issue des mille colons originaires de la terre, a développé des normes sociales dont certaines leur échappent complètement. L'une d'entre elles et non des moindres va être au coeur de l'intrigue tout le long du roman : les statues de jeunes filles fraîches et pimpantes, attachées par des chaînes devant les maisons et qu'on ne peut délier que grâce à une clé donnée par leurs propriétaires. Pourquoi sont-elles là ? À quoi servent-elles ? « Un jour, nous saurions ce que tout cela voulait dire, un jour, les Margarettiens nous accepteraient, nous expliqueraient les mystères de leur planète : les jeunes statues enchaînées, les femmes enfermées dans les maisons, l'obsession du travail, et ils nous feraient pénétrer dans leurs maisons dissimulées dans la verdure. »
Dans cette société de type moyenâgeux qui fait la part belle à l'artisanat, les femmes sont dévouées aux travaux ménagers, aux enfants et ne sortent que le jour du marché. C'est là justement que la narratrice et psychologue de la mission trouve le moyen de pénétrer dans leur intimité grâce à ses talents de tricoteuse. Elle se lie avec Amande et Vanille Norman-Clair, deux jeunes femmes plus ou moins sans famille et assez démunies. C'est alors que Valentin, le sociologue de l'expédition, s'entiche de Vanille. En ne respectant pas les codes de comportement en vigueur sur Margaretta, il va être à l'origine d'une cascade de catastrophes et de morts douteuses. Mais la narratrice veille et mène l'enquête. Elle ne craindra pas d'affronter la force occulte qui tient sous son joug toute une civilisation depuis trois siècles.

Au-delà d'une intrigue dont le suspense est subtilement entretenu, tout l'intérêt de ce roman est d'ordre psychologique et sociologique – Christine Renard est d'ailleurs elle-même psychologue. Elle a le génie de dévoiler progressivement une société qui semble de prime abord avoir simplement reculé de quelques siècles par rapport à celle dont elle est issue, mais se révèle en fait beaucoup plus originale et complexe au fil de la narration. de plus, elle ne se cantonne pas à une simple observation détaillée de cette complexité, mais la fait évoluer grâce aux interactions de personnages imprégnés d'un schéma sociétal différent : le grain de sable qui détraque la machine, aussi bien huilée soit-elle. Et dans une société, le grain de sable, c'est la révolution !

La planète des poupées est un roman écrit en 1972 et publié aux éditions Galliera qui malheureusement firent faillite peu de temps après. Ce roman n'a donc pas eu l'audience qu'il mérite aujourd'hui encore. C'est pourquoi les éditions GandahaR le rééditent dans leur collection « Patrimoine de l'Imaginaire ».
La version papier est épuisée, mais le PDF est disponible sur gandahar.net jusqu'à septembre 2024.
Christine Brignon

Chronique publiée dans Gandahar n° 14 en septembre 2018
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Ainsi vivaient les femmes de Margaretta. Elles apprenaient à tenir une maison, à élever des enfants, elles allaient parader au marché pour montrer combien elles étaient jolies et bien habillées et capables, tout cela pour qu’un garçon vienne les demander en mariage.
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Quand fut ouverte pour la moi la lourde porte du hall, le soleil entra à flots. Je me mis à rire de bonheur, j'étais vivante et semblable à celle que j'étais en arrivant. Les jeunes n'auraient plus jamais peur, ils penseraient à cette journée sans honte, et même avec fierté. Le monastère saurait qu'il fallait compter avec eux, et les jeunes ne l'oublieraient jamais.
Dès qu'ils me virent, ils mirent toutes les voitures en marche à la fois. Solveig me fit un signe en me désignant la place libre à côté d'elle. Je m'y installai incapable de dire un mot, tant la joie me serrait la gorge. Tout en conduisant les cheveux au vent, Solveig répétait : "C'est merveilleux, c'est merveilleux!"
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Jamais jeunes filles n'ont attendu le prince charmant avec plus de ferveur. Deux regards anxieux fixés sur la rue, des petites mains crispées sur la poitrine, et ce sourire sans joie, sourire de commande, sourire courageux, car on n'attrape pas les hommes avec des larmes.
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Comme j'essayais timidement de suggérer que les femmes, à tout prendre, n'avaient guère moyen de s'exprimer dans aucun domaine, il me traita de "suffragette à la noix" et me dit que je ne ferais pas mal d'aller apprendre à faire le ménage auprès des Margarettiennes qui, au moins, savaient se tenir à leur place, elles.
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Elle refusait la lutte pour ne pas avoir à supporter la défaite.
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