Bordeaux

La porte Saint-Eloi (Grosse Cloche) emblème de la ville…

C’est en 1246 que la porte Saint-Eloi qui se situe à l’intersection du cours des Fossés (aujourd’hui cours Victor Hugo) et de la rue Sent-Jacmes (Saint Jacques) actuellement rue Saint James, fut ouverte. Destinée à protéger l’ancien Hôtel de Ville et l’église Saint-Eloi elle ne comprenait à l’origine que quatre tours.



La porte, symbole de la puissance municipale

Imbriquée dans les constructions voisines et débouchant sur le quartier du Grand Marché, la porte sert au passage des produits de la campagne vers la ville, elle est ainsi qualifiée de « porte nourricière » du Bordeaux médiéval. Ornée du sceau de la ville, surmontée d’un clocheton, agrémentée d’une imposante fleur de lys, elle symbolise parfaitement la puissance municipale.

Lors de la révolte des bordelais contre la gabelle en 1548, le connétable de Montmorency missionné pour punir la ville, fit décoiffer les tours, mettre l’horloge à terre et dépendre la cloche. Les cloches de la porte ainsi que celles des églises où les émeutiers avaient sonné le tocsin furent enfermées au Château Trompette. Après que la décision prise par Henri II de démolir les tours fut révoquée de justesse, Charles IX va autoriser le rétablissement des cloches par un arrêt du 24 septembre 1561.

Reconstitution porte Saint-Eloi avec ses quatre tours
"Bordeaux au temps des cathédrales". L’Express

La porte, emblème de Bordeaux

Surmontée de six tours, la porte fait office de Beffroi et s’élève à 41 mètres de hauteur. Au XVIème siècle, la tour est surmontée d’un clocheton avec, à son sommet, une girouette en cuivre doré représentant un lion (léopard). Elle renferme des cachots où les jurats expédient les jeunes gens qui se conduisent mal. Les Bordelais vont par dérision surnommer la tour « l’hôtel du Lion d’or ». Les capitaines des galères y viendront régulièrement recruter les prisonniers les plus robustes.

Détruite en 1755 par un incendie, la porte est reconstruite en 1757, et c’est en 1759 que le mathématicien astronome Larroque installe la Grosse Horloge qui fonctionne encore de nos jours.
La Grosse Cloche de la tour Saint-Eloi
La colossale Grosse Cloche

Réalisée par le fondeur Turmeau, la Grosse Cloche est baptisée le 30 Août 1775. Haute et large de deux mètres, elle pèse 7550 kilos. L’histoire nous dit que le chariot ayant servi à l’emmener sur le site pour son installation, était tiré par quatorze paires de bœufs. La grille en fer forgé, œuvre du ferronnier André Tullier date de 1774. Jean Burguet architecte de la ville, la restaura en 1874. La Grosse Cloche sonne à cette époque le tocsin, carillonne pour les réjouissances, appelle aux armes, signale les incendies et ordonne le ban des vendanges.

Monument ô combien important de notre cité, la porte Saint Eloi figure sur les armoiries de Bordeaux depuis le Moyen-Âge. Des portes militaires de Bordeaux, fermées chaque soir et destinées à dissuader ennemis, maraudeurs et voleurs, à une époque où Bordeaux ressemblait à Carcassonne, il ne reste aujourd’hui que la porte Cailhau et la porte Saint-Eloi qui sous le nom d’usage de Grosse Cloche constitue un des emblèmes incontournables de notre cité. Semblant veiller sur la sérénité de la ville, et pourquoi pas sur celle des élèves du Lycée de Bordeaux (lycée Montaigne) tout proche, elle est et devrait rester encore longtemps, chère et précieuse aux cœurs des bordelais.

Source : Portes et Tours de Bordeaux Les Dossiers d’Aquitaine

Ecrit par Dominique Mirassou


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