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Économie

Tourisme : les Maldives font le plein grâce aux Chinois

Les avions venus de Chine ont déposé 220.000 touristes en 2013. Sur place, ils ont hérité du surnom de "portefeuilles ambulants".
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Le Club Med Kani aux Maldives
Le Club Med Kani aux Maldives.
SIPA

Pour la première fois de leur histoire, les Maldives ont accueilli plus de 1million de touristes en 2013. Le nombre d'arrivées a ainsi progressé de 17% par rapport à 2012 et les Chinois représentent désormais plus de 20% de ce contingent soit près de 220.000 personnes.

A titre de comparaison ils n'étaient que 40.000 en 2008. Depuis 3 ans, la Chine est le premier marché émetteur pour l'archipel notamment du fait de la proximité de la destination. L'aérien joue également un rôle majeur avec 39 avions en provenance de Chine qui se posent chaque semaine aux Maldives.

Des vols low-cost entre Shanghai et Mahé

Le succès de la destination est tel qu'un jeune entrepreneur américain, George Weinmann a créé une compagnie low-cost à partir de Shanghaï, Mega Maldives Airlines, pour profiter de l'aubaine. Selon lui, dans les dix prochaines années, les Maldives peuvent devenir pour la Chine et l'Inde l'équivalent de ce que sont les Caraïbes pour les Etats-Unis et le Canada.

Ce boom du tourisme chinois aux Maldives intervient dans un contexte où la Chine devient un énorme vivier de touristes pour l'ensemble de la planète. Il y a 15 ans, l'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), tablait sur 100 millions de touristes internationaux chinois à l'horizon 2020. Ils sont déjà 98 millions en 2013.

On les appelle des "portefeuilles ambulants"

Et les autorités chinoises avancent maintenant le chiffre de 400 millions pour 2020. Autre intérêt: ces nouveaux touristes issus des milieux très riches et de la classe moyenne-supérieure disposent d'un solide pouvoir d'achat et dépensent souvent sans compter. A tel point qu'ils ont hérité en 2013 d'un nouveau surnom: les "walking walletts" (les portefeuilles ambulants).

Le succès des Maldives auprès de ces Chinois à fort pouvoir d'achat fait des envieux dans les autres îles de l'Océan Indien. A commencer par le voisin sri-lankais dont le tourisme explose depuis la fin de la guerre civile mais qui manque cruellement d'infrastructures hôtelières.

La Réunion délivre peu de visas 

Les Seychelles veulent également développer ce marché qui ne représente actuellement que 4.400 personnes. A Madagascar, où la baisse des arrivées atteint les 5% en 2013 du fait de l'instabilité  et de l'insécurité, les autorités entendent relancer la destination auprès des Chinois qui sont par ailleurs déjà présents sur des projets industriels ou agricoles.

A La Réunion, la présence de touristes chinois est marginale même si quelques initiatives ont été prises. Il faut dire que le département français d'Outre-Mer est particulièrement pénalisé par la faiblesse de la desserte aérienne mais également par un système très restrictif d'attribution des visas.

Maurice en aurait bien besoin...

C'est en fait l'île Maurice qui fait de la Chine sa priorité en souhaitant attirer 60.000 touristes cette année (41.913 en 2013). L'île, pourtant célèbre dans le monde entier pour ses lagons bleux turquoise, voit en effet son secteur touristique s'essouffler.

En 2013, les arrivées n'ont progressé que de 2,9% par rapport à 2012 pour atteindre 993.106 personnes alors que les autorités s'étaient fixées depuis plusieurs années l'objectif de dépasser la barre du million. Plus grave, les recettes baissent car de plus en plus de touristes se détournent des grands hôtels pour se loger dans des bungalows, des appartements ou chez l'habitant.

... mais Air Mauritius n'a pas une offre adaptée 

Car ans le même temps, les hôtels de luxe ont poussé comme des champignons mais la desserte aérienne n'a guère progressé du fait du quasi monopole d'Air Mauritius qui connaît par ailleurs de sérieux problèmes de rentabilité. D'où la fermeture de lignes non rentables comme Francfort, Munich, Genève ou Milan.

Résultat: les taux de remplissage des hôtels stagne quand il ne recule pas. Les touristes chinois pourraient donc représenter une belle alternative à la régression du marché émetteur européen pour le tourisme mauricien . Encore faudrait-t-il qu'Air Mauritius ne limite pas son offre à un vol direct vers la Chine par semaine.   

Pierrick Pédel, pour Challenges 

 

       
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