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Comment l’IFI, qui remplace l'ISF, pourrait faire monter les prix immobiliers

La transformation de l'ISF en impôt sur la fortune immobilière inquiète les professionnels du secteur. A terme, la différence de traitement fiscal entre l'immobilier et les autres actifs pourrait avoir un impact sur les prix de l'immobilier. Décryptage de notre partenaire MaTVimmo.

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Salon de l’immobilier à Lyon, en mars 2017.Le neuf est en plein boom en France, et les acheteurs sont présents grâce aux taux encore très bas.

L'immobilier n'est pas considéré par le gouvernement comme un investissement productif.

L. Cerino/Réa

Chaque semaine, MaTVimmo livre pour Challenges.fr ses conseils en matière d'achat, de vente ou de location d'un bien immobilier.

Les députés ont voté le 12 octobre dernier la transformation de l’ISF en impôt sur la fortune immobilière (IFI). Alors que le gouvernement est sur le point d’enterrer l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) afin d'attirer de grands investisseurs sur le sol français, les professionnels de l’immobilier s’inquiètent de l’impact que ce nouvel impôt pourrait avoir à terme sur le marché et sur les prix. MaTVimmo.com, partenaire de Challenges.fr, a interviewé Bernard Cadeau, président du réseau Orpi.

Emmanuel Macron l’a dit et il l’a fait. « Je transformerai l'ISF en impôt sur la rente immobilière. J'exonérerai tout ce qui finance l'économie réelle », avait posté le futur Président sur son compte twitter le 1er février dernier. La très controversée transformation de l’ISF (impôt de solidarité sur la fortune) en IFI (impôt sur la fortune immobilière) a bel et bien été votée le 12 octobre par les députés, en commission des Finances à l’Assemblée nationale. Les rangs de la gauche ont dénoncé « un budget pour les riches », du fait que les actifs financiers (devises, obligations, actions, titres…) soient désormais exonérés d’impôt. Cet arbitrage de concentrer le nouvel impôt sur le seul patrimoine immobilier a été opéré afin d’enrayer l’exil fiscal et d’encourager les fortunes à rester en France. Un choix que déplorent les professionnels de l’immobilier.

"Il est totalement injuste de considérer que l'investissement locatif n'est pas productif dans l'économie réelle, puisqu'un logement construit correspond à deux emplois créés", dénonce Alain Dinin, président du groupe immobilier Nexity. Par ailleurs, "l'investissement locatif est un placement risqué : défaut de paiement, vacance locative, voire dégradations, que supporte seul le propriétaire-bailleur", surenchérit Bernard Cadeau, président du réseau d'agences immobilières Orpi.

Le bailleur privé est un agent économique à part entière

Pour Bernard Cadeau, « le bailleur privé est un contributeur à l’économie en général et un agent économique à part entière. En effet, il paye des droits de mutation, il fait travailler des artisans pour les travaux réalisés dans le bien qu’il a acheté dans le but de le louer. Son locataire ou lui-même (dans le cadre d’une location meublée, ndlr) va acheter des meubles chez Ikéa etc. Il s’agit bien là d’économie réelle ».

La fuite des bailleurs privés entraînerait une tension sur les prix

Pour les professionnels, le gouvernement doit faire la distinction entre les rentiers multipropriétaires et les petits bailleurs privés. Les bailleurs privés ne sont pas tous fortunés : « Imaginez que vous ayez hérité d’un appartement à Paris et que vous l’habitez, que vous achetiez un studio à chacun de vos deux enfants dans une ville universitaire et que vous investissiez dans l’immobilier pour pallier une perte de revenus à la retraite, et bien vous devenez redevable de l’IFI et pourtant vous n’êtes pas un multipropriétaire », déplore Bernard Cadeau. Pour ce dernier, le risque avec l’IFI est de faire fuir les bailleurs qui a coup de matraquage fiscal vont finir par se désintéresser de l’immobilier et privilégier des actifs non taxés. L’effet pervers est simple à deviner : « il y aura encore moins de logements sur le marché, le déséquilibre entre l’offre et la demande va se creuser davantage, et cela finira par exercer une tension sur les prix ».

Propos recueillis par Alexandra Boquillon, journaliste de maTVimmo.com, partenaire de Challenges.fr

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